Vous êtes sur la page 1sur 348

Pierre-Claude Aïtcin Frédéric Généreux Guy Jolicoeur Yolette Maurice

Pierre-Claude Aïtcin
Université de Sherbrooke

Frédéric Généreux
Cégep régional de Lanaudière à Joliette

Guy Jolicoeur
Cégep de Sherbrooke

Yolette Maurice
Cégep régional de Lanaudière à Joliette

Révision scientique
Guy Dubé
Collège Ahuntsic
Technologie des granulats
4e édition Des marques de commerce sont mentionnées ou illus-
trées dans cet ouvrage. L’Éditeur tient à préciser qu’il
Pierre-Claude Aïtcin, Frédéric Généreux, Guy Jolicoeur et Yolette Maurice n’a reçu aucun revenu ni avantage conséquemment
à la présence de ces marques. Celles-ci sont repro-
© 2018, 2013 Groupe Modulo Inc. duites à la demande de l’auteur en vue d’appuyer le
© 1992,1983 Éditions du Griffon d’argile propos pédagogique ou scientifique de l’ouvrage.
Conception éditoriale : Dominique Hovington
Édition : Renée Théorêt
Coordination : Sophie Jama Le matériel complémentaire mis en ligne dans notre
Révision linguistique : Jean-Pierre Regnault site Web est réservé aux résidants du Canada, et ce,
Correction d’épreuves : Natacha Auclair à des fins d’enseignement uniquement.
Conception graphique : Pige communication
Illustrations : Marc Tellier
Photographies : Frédéric Généreux
Conception de la couverture : Guylène Lefort L’achat en ligne est réservé aux résidants du Canada.

Catalogage avant publication


de Bibliothèque et Archives nationales du Québec
et Bibliothèque et Archives Canada

Aïtcin, Pierre-Claude, 1938-, auteur


Technologie des granulats/Pierre-Claude Aïtcin, Frédéric Généreux,
Guy Jolicoeur, Yolette Maurice.
4e édition.
Comprend un index.
Public cible : Pour les étudiants du niveau collégial.
ISBN 978-2-89732-108-6
1. Granulats. 2. Matériaux granulaires. 3. Granulats – Essais.
4. Granulats – Normes – Québec (Province). i. Généreux, Frédéric, 1980-,
auteur. ii. Jolicoeur, Guy, auteur. iii. Maurice, Yolette, auteur. iv. Titre.
TA441.A38 2018 620.1’91 C2017-942709-1

TOUS DROITS RÉSERVÉS.


Toute reproduction du présent ouvrage, en totalité ou en partie,
par tous les moyens présentement connus ou à être décou-
verts, est interdite sans l’autorisation préalable de Groupe
Modulo Inc.
Toute utilisation non expressément autorisée constitue une
contrefaçon pouvant donner lieu à une poursuite en justice
contre l’individu ou l’établissement qui effectue la reproduction
non autorisée.

ISBN 978-2-89732-108-6
Dépôt légal : 1er trimestre 2018
Bibliothèque et Archives nationales du Québec
Bibliothèque et Archives Canada
Imprimé au Canada
1 2 3 4 5 M 22 21 20 19 18
Gouvernement du Québec – Programme de crédit d’impôt pour l’édition de
livres – Gestion SODEC.
AVANT-PROPOS

Les ouvrages de génie civil requièrent toujours l’utilisation de matériaux granulaires qui
entrent, par exemple, dans la composition du béton, des enrobés bitumineux et des fondations.
Dès sa première édition en 1983, Technologie des granulats a présenté un portrait complet des
exigences et des caractéristiques des granulats, accompagné d’une approche pédagogique et
pratique. Ainsi, le manuel est-il demeuré un ouvrage de référence tant pour les enseignants
et les étudiants que pour les professionnels. Comme les recherches dans le domaine des granulats
sont axées sur l’optimisation, le rendement à long terme et le souci de préservation de l’envi-
ronnement, les normes sont revues régulièrement, et la mise à jour de l’ouvrage Technologie
des granulats constitue un dé permanent.
Pour en améliorer encore l’aspect pédagogique, le manuel a été révisé et remanié en profon-
deur. La partie théorique a été ramenée à 10 chapitres. À l’aide d’exemples concrets et de
problèmes pratiques, on y trouve les formules mathématiques qui permettent de mettre en
relation certaines caractéristiques des granulats dans le contexte de leur utilisation. Pour
augmenter encore la compréhension des étudiants et, du même coup, les qualités pédagogiques
de l’ouvrage, plusieurs illustrations ont été repensées et redessinées, et de nombreuses photos
ont été remplacées.
Les données liées aux trois installations industrielles de production de granulats présentées
dans l’édition précédente et choisies pour leur souci du respect de l’environnement et de la
minimisation des nuisances (poussières, bruits) ont été mises à jour et reconduites dans cette
4e édition. Ajoutons que tous les essais et toutes les caractéristiques ont été ajustés conformé-
ment à la nouvelle nomenclature, que les exigences qualitatives ont été actualisées, de même
que les données sur le recyclage des matériaux de construction.
La deuxième partie de ce manuel, intitulée « Laboratoires », offre des compléments d’infor-
mation aux normes d’essai en vigueur au Québec. On y trouve 23 laboratoires sur l’échantil-
lonnage, sur les essais de détermination des caractéristiques de masse, de volume, d’humidité,
de fabrication, intrinsèques et complémentaires, ainsi que des essais de résistance aux intem-
péries et sur les matériaux recyclés. On y trouve aussi un appendice sur les tamis de contrôle.
Ces laboratoires, qui proposent des conseils pratiques relatifs à la réalisation des essais de
caractérisation des granulats, font, depuis sa première édition, l’originalité pédagogique
de l’ouvrage. Ils sont en effet essentiels pour lier la théorie à la pratique. Les compléments d’in-
formation, mis à jour et enrichis, seront particulièrement utiles aux professeurs et aux
étudiants, dans la mesure où l’énoncé d’une norme n’explique pas tous les détails de la réali-
sation d’un essai, et l’expérience pratique ne s’acquiert qu’avec le temps.
REMERCIEMENTS

Ce manuel est le fruit d’un travail d’équipe dans lequel un grand nombre de personnes se sont
impliquées.
Nous tenons tout d’abord à remercier Guy Jolicoeur pour sa contribution aux 1re et 2e éditions
de l’ouvrage. Nous tenons également à rendre hommage à notre regrettée Yolette Maurice, qui
a contribué à la 3e édition de l’ouvrage.
Les auteurs désirent remercier de leur précieuse collaboration les personnes et les organismes
qui ont contribué à la réalisation de cette 4 e édition. Merci d’abord, pour la qualité et la
pertinence de leurs commentaires, aux évaluateurs :
• François Caron, du Cégep de Trois-Rivières ;
• Sylvain Carrier, du Cégep Beauce-Appalaches ;
• Frédéric Michaud, du Cégep de Rimouski ;
• Oladélé Sandé, du Collège Montmorency.
Nous remercions tout particulièrement Guy Dubé, du Collège Ahuntsic, et Stéphanie Perret,
du Cégep de Sherbrooke, qui en plus de participer à l’évaluation de l’ouvrage en ont également
assuré la révision scientique.
Pour leurs commentaires et suggestions concernant le contenu et les photos, nous
remercions :
• le département de génie civil du Cégep régional de Lanaudière à Joliette, et tout particuliè-
rement Jean-Louis Bastien, technicien, et David Petit, enseignant ;
• Benoît Fournier, de l’Université Laval, qui nous a fourni des photos et qui a accepté de relire
le chapitre 5, ainsi que Josée Duchesne, de la même institution ;
• Gérard Ballivy et Arezki Tagnit-Hamou, de l’Université de Sherbrooke, qui nous ont fourni
des informations sur les remblais contenant de la pyrite et des photos ;
• François Routhier, du Collège Ahuntsic, pour sa participation à la 3e édition et des photos ;
• Andrée Blouin, Yves Savard et Claude Robert, du ministère des Transports, de la Mobilité
durable et de l’Électrication des transports du Québec ;
• Albanie Morin, de l’Association des consommateurs pour la qualité de la construction
(ACQC), pour l’information sur les problèmes liés à l’utilisation de remblais contenant de la
pyrite et de la pyrrhotite ;
• Robert Laeur, technicien, pour ses conseils sur la production et la caractérisation des
granulats ;
• Éric Lachance-Tremblay, professionnel dans le domaine des enrobés bitumineux ;
• Olivier Simard, de Soli Environnement inc., Saint-Ambroise-de-Kildare, pour sa relecture et
ses commentaires du contenu traitant de l’échantillonnage environnemental.
Nous remercions également la direction et le personnel des entreprises suivantes, notamment :
• Exp (bureau de Laval) : Luc St-Pierre, géologue, et Maryse Martin, technologue (photos) ;
• Exp (bureau de Joliette) : Luc Bédard-Chevrier, Michel Laurin et Jacquard Levac ;
• Les Carrières St-Dominique ltée, Saint-Dominique :
– Roger Daudelin, vice-président exécutif ;
– Jean Dubreuil, directeur des opérations, carrières ;
– Nicolas Sigouin, gérant de production ;
– Pierre Castonguay, directeur, contrôle de la qualité ;
REMERCIEMENTS v

• Lagacé Transport inc., Saint-Hyacinthe :


– Mario Lagacé, président ;
• Construction DJL (division industrielle d’Eurovia Québec), Boucherville :
– Michel Therrien, directeur, DJL-Estrie ;
– Christian Cloutier, directeur, exploitation des gisements et environnement ;
– Marielle Caron et Michel Laperle, Banc Côté, Saint-François-Xavier-de-Brompton ;
• Philippe Aimaro, Béton Nicoletti, Joliette ;
• Marc-Antoine Cayer, Action Construction Infrastructure, ACI inc., Joliette ;
• Les Entreprises Généreux, Saint-Jean-de-Matha ;
• Forage Grenville, Grenville ;
• Les Carrières BGR inc., Joliette, et particulièrement Alain Baril, opérateur de chargeuse.
Les auteurs tiennent aussi à remercier l’équipe de Modulo pour la réalisation du travail d’édi-
tion et de production, notamment Dominique Hovington, éditrice conceptrice du projet,
Michèle Vanasse, coordinatrice des services artistiques, Renée Théorêt, éditrice, Sophie Jama,
chargée de projet, Jean-Pierre Regnault, réviseur linguistique, Natacha Auclair, correctrice
d’épreuves, et Marc Tellier, illustrateur.
Et Frédéric Généreux remercie chaleureusement Tanya Millette, Colin, Louis et Evanna pour
leur gentillesse et leur patience tout au long de la production de l’ouvrage.
LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1.1 Échelle de Mohs                              4 Tableau 7.19 Exemples d’utilisation des matériaux
Tableau 1.2 Variation de la surface spécique en fonction recyclés dans une chaussée                 131
de la dimension des cubes obtenus par Tableau 7.20 Exemples d’utilisation des matériaux
fractionnement                               9 recyclés dans une chaussée                 132
Tableau 1.3 Quelques dénitions utiles                    12 Tableau 8.1 Granulométrie des sables A et B             138
Tableau 1.4 Acronymes des principaux organismes Tableau 8.2 Granulométrie du combiné (A + B)           138
de normalisation                              12 Tableau 8.3 Granulométrie du combiné (2A + B)         139
Tableau 3.1 Fraction grossière                             40 Tableau 8.4 Granulométrie des sables A et B et
Tableau 3.2 Fraction ne                                  40 fuseau imposé                               140
Tableau 3.3 Classication des sols selon le ministère Tableau 8.5 Granulométrie du combiné (A + 2B)         141
des Transports du Québec                    43
Tableau 8.6 Granulométrie du combiné (2A + 3B)        141
Tableau 3.4 Résultats de l’exemple 3.6                    47
Tableau 8.7 Granulométrie du combiné (37,5 % de A
Tableau 3.5 Désignation des différents granulats selon + 62,5 % de B)                              142
le ministère des Transports du Québec        52
Tableau 8.8 Granulats A, B et C                          144
Tableau 6.1 Perméabilité moyenne de certains matériaux
usuels                                        98 Tableau 8.9 Granulométrie du combiné                   145
Tableau 7.1 Dimensions d’une classe granulaire           113 Tableau 8.10 Granulométrie d’un granulat A1              146
Tableau 7.2 Dimensions utilisées pour les classes Tableau 8.11 Granulométrie des granulats B1 et C1        147
granulaires                                    113 Tableau 8.12 Granulométrie des granulats A, B et C        148
Tableau 7.3 Critères de dénition de l’appartenance Tableau 9.1 Granulats commercialisés en 2017 par la
à une classe granulaire                       113 carrière de Saint-Dominique                 174
Tableau 7.4 Fuseaux granulométriques déterminés Tableau 10.1 Liste des matériaux recyclés comme
à partir des critères d’appartenance granulats pour béton                        182
aux classes granulaires d/D et 0/D           114 Tableau L6.1 Masse des fractions granulométriques
Tableau 7.5 Catégories de gros granulats selon leurs pour la préparation de la prise d’essai
caractéristiques intrinsèques (gros granulat)                               217
et leurs caractéristiques de fabrication       115 Tableau L8.1 Quantités nécessaires par fraction
Tableau 7.6 Catégories de granulats ns selon leurs selon le grade                               224
caractéristiques intrinsèques                 115 Tableau L10.1 Caractéristiques physiques des roches      229
Tableau 7.7 Exigences relatives aux granulats routiers
Tableau L10.2 Caractéristiques mécaniques                229
naturels                                       119
Tableau L10.3 Catégories pétrographiques des
Tableau 7.8 Exigences granulométriques relatives aux
granulats de l’exemple                       231
granulats routiers (d’après la norme
NQ 2560-114)                                120 Tableau L10.4 Calcul du nombre pétrographique           232
Tableau 7.9 Exigences relatives aux gros granulats Tableau L12.1 Dimensions moyennes et gabarits           242
pour béton de ciment portland                121 Tableau L12.2 Pourcentage de particules plates
Tableau 7.10 Exigences relatives aux granulats ns pour et allongées                                 245
béton de ciment portland                     123 Tableau L15.1 Gravier concassé                            250
Tableau 7.11 Exigences granulométriques relatives aux Tableau L15.2 Sable naturel                                250
granulats (gros et ns) pour béton
Tableau L15.3 Résultats obtenus pour le gravier
de ciment portland                           124
concassé                                    250
Tableau 7.12 Exigences relatives aux gros granulats
Tableau L15.4 Résultats obtenus pour le sable naturel     250
destinés aux enrobés pour chaussées        125
Tableau L20.1 Exemple de données et de résultats
Tableau 7.13 Exigences relatives aux granulats ns
destinés aux enrobés pour chaussées        126 d’essais                                      263
Tableau 7.14 Fuseaux granulométriques de spécication Tableau L23.1 Données et résultats de l’exemple
pour les traitements de surface               127 d’application L23.1                          270
Tableau 7.15 Exigences granulométriques relatives aux Tableau A.1 Rapport des ouvertures successives
granulats pour rapiéçage à froid              127 des différentes séries utilisées              272
Tableau 7.16 Fuseaux granulométriques de spécication Tableau A.2 Dimensions nominales des
pour les enrobés à chaud                     128 ouvertures (mm)                             272
Tableau 7.17 Exigences relatives aux granulats utilisés Tableau A.3 Dimensions nominales des ouvertures (µm)     273
comme abrasifs                               129 Tableau A.4 Dimensions, tolérances et diamètres (mm)     276
Tableau 7.18 Classication des matériaux recyclés         130 Tableau A.5 Dimensions, tolérances et diamètres (µm)     278
LISTE DES FIGURES

Figure 1.1 Composition des particules                    2 Figure 3.15 Courbe granulométrique d’un sable
Figure 1.2 Matière vitriée obtenue en passant les pour béton (exemple 3.6)                      45
résidus de combustion des déchets Figure 3.16 Granulométrie d’un sable pour béton          46
domestiques des Îles-de-la-Madeleine Figure 3.17 Granularité des résidus d’amiante
dans une torche à plasma                     3 (exemple 3.7)                                  49
Figure 1.3 Catégories de granulats                        3 Figure 3.18 Types de fuseaux granulométriques            50
Figure 1.4 Particules de formes caractéristiques          5 Figure 3.19 Trois granulats particuliers                     51
Figure 1.5 Dénition de la sphéricité                      6
Figure 4.1 Divers états d’une particule selon
Figure 1.6 Dénition de l’angularité                       6 sa teneur en eau                               60
Figure 1.7 Particules d’angularité différente               6 Figure 4.2 Divers états d’un granulat selon
Figure 1.8 Schéma d’une particule de granulat           7 sa teneur en eau                               61
Figure 1.9 Représentations schématiques d’un granulat  8 Figure 4.3 Représentation schématique des différentes
Figure 1.10 Augmentation de la surface phases d’une particule ou d’un granulat       61
extérieure par fractionnement                  9 Figure 4.4 Détermination de la teneur en eau totale      65
Figure 1.11 Variation de la surface extérieure d’un cube Figure 4.5 Aspect du cône de sable selon la
d’arête a selon son fractionnement teneur en eau du sable lors de la
en petits cubes semblables                    10 détermination de l’état SSS                    66
Figure 2.1 Banc de sable                                  18 Figure 4.6 Principe de la mesure de la densité
Figure 2.2 Échantillonnage à l’aide d’une chargeuse      20 du gros granulat                               66
Figure 2.3 Exemple de feuille de rapport Figure 4.7 Calcul de la densité et de
d’échantillonnage                              22 l’absorption d’un gros granulat                 67
Figure 2.4 Exemple du croquis du lieu d’exploitation      23 Figure 4.8 Représentation schématique du volume
Figure 2.5 Appareillage utilisé pour la réduction représenté par Ms − MIw                       67
d’échantillons                                  24 Figure 4.9 Méthode du pycnomètre                       68
Figure 2.6 Réduction d’un échantillon au moyen Figure 4.10 Calcul de la densité et de l’absorption
d’un séparateur mécanique                    24 d’un granulat n                                69
Figure 2.7 Réduction de l’échantillon par quartage        24 Figure 5.1 Exemples de cas de réaction
Figure 3.1 Principe général de l’analyse alcalis-granulats en Estrie                      83
granulométrique par tamisage                 29 Figure 5.2 Réactions causées par la pyrite dans
Figure 3.2 Lavage sur le tamis de 80 µm                  30 les remblais                                    85
Figure 3.3 Analyse granulométrique d’un mélange de Figure 5.3 Soulèvement et ssuration causés par
gros granulats, de granulats ns dans un l’utilisation de matériaux de remblayage
gravier naturel – mode opératoire              31 contenant de la pyrite                          85
Figure 3.4 Formulaire de présentation des résultats de Figure 5.4 Dommages causés par la présence
l’analyse granulométrique par tamisage        33 de pyrite dans le matériau de remblayage      86
Figure 3.5 Graphique modèle                             34 Figure 5.5 Remblais contenant de la pyrite                86
Figure 3.6 Types de courbes granulométriques            35 Figure 5.6 Soulèvement d’une maison en vue de la
Figure 3.7 Courbe granulométrique d’un granulat reconstruction du sous-sol                     87
n (exemple 3.1)                               36 Figure 5.7 Sous-sol endommagé par une réaction
Figure 3.8 Granulométrie d’un sable                      37 de la pyrrhotite contenue dans le gros
granulat utilisé pour fabriquer le béton         87
Figure 3.9 Courbe granulométrique d’un
granulat n après lavage (exemple 3.2)        38 Figure 6.1 Assemblage cubique simple                   92
Figure 3.10 Granulométrie d’un granulat n après lavage   39 Figure 6.2 Assemblage cubique à faces centrées         93
Figure 3.11 Granulométrie d’un mélange de Figure 6.3 Introduction de petites sphères
gros granulat et de granulat n                 41 dans l’espace libre entre trois
Figure 3.12 Courbe granulométrique d’un grosses sphères                               94
mélange de gros granulat et Figure 6.4 Pourcentage de vide dans des
de granulat n (exemple 3.3)                  42 mélanges de granulats pour béton             94
Figure 3.13 Différents types de granulométrie              43 Figure 6.5 Inuence de la granulométrie sur
Figure 3.14 Détermination des diamètres effectifs la compacité d’un sol                          96
10, 30 et 60 permettant de calculer les Figure 6.6 Inuence de la granulométrie des matériaux
coefcients d’uniformité et de courbure        45 granulaires sur leur perméabilité               97
VIII Liste des gures

Figure 6.7 Inuence de la forme des particules sur Figure 8.7 Détermination des proportions de trois
la perméabilité d’un matériau granulaire       97 granulats en appliquant deux fois la
Figure 6.8 Barrage en terre et enrochement méthode graphique                            144
Valeurs caractéristiques de la perméabilité Figure 8.8 Représentation schématique des
des différentes parties du barrage             98 résultats obtenus dans la gure 8.7            144
Figure 6.9 Ascension capillaire dans un tube n          99 Figure 8.9 Principe de la méthode du triangle             145
Figure 6.10 État de la surface de roulement d’une Figure 8.10 Graphique utilisé dans la méthode
rue, trois hivers après sa reconstruction       100 du triangle                                     145
Figure 6.11 Lentille de glace                               101 Figure 8.11 Représentation des granulats
Figure 6.12 Vue d’un bloc de silt argileux prélevé A1, B1 et C1 dans le diagramme
dans une zone de formation de lentilles triangulaire                                     146
de glace                                       101 Figure 8.12 Détermination des proportions d’un
Figure 6.13 Formation des lentilles de glace au combiné en utilisant la méthode du
niveau du front de gel                          101
triangle (formules générales)                   147
Figure 8.13 Calcul des proportions des granulats
Figure 6.14 Soulèvement et abaissement du
A, B et C par la méthode du triangle           148
centre d’une rue construite sur un
sol gélif                                        102 Figure 9.1 Coupe d’un trommel laveur                     157
Figure 6.15 Gélivité des matériaux granulaires Figure 9.2 Installation de débourbage (lavage)
en fonction de leur granulométrie              102 d’un sable pour béton                          157
Figure 6.16 Inuence de la perméabilité et de Figure 9.3 Équipements de la sablière
la capillarité sur la gélivité des Lagacé à L’Avenir                               158
matériaux granulaires et des sols              103 Figure 9.4 Chargeuse équipée de cellules de charge      158
Figure 6.17 Variation au l des saisons du prol Figure 9.5 Élimination des matériaux grossiers            158
de la surface d’une tranchée Figure 9.6 Rejets de la sablière Lagacé                   158
creusée dans un sol gélif et remplie
Figure 9.7 Banc Côté exploité par DJL à
de matériau granulaire non gélif               103
Saint-François-Xavier-de-Brompton            159
Figure 6.18 Prol du soulèvement de la surface
Figure 9.8 Les différentes zones du banc Côté            159
d’une rue de Sherbrooke au cours
de l’hiver 1976-1977 (rue Lavigerie)           104 Figure 9.9 Séparateur à barres                            159
Figure 6.19 État de la surface de la rue présentée Figure 9.10 Crible                                          160
dans la gure 6.10 après le 3e hiver Figure 9.11 Pile de gravier concassé lavé                  160
qui a suivi sa reconstruction                   104 Figure 9.12 Piles de sable lavé                             160
Figure 6.20 Effet baignoire lors du dégel                   105 Figure 9.13 Vis débourbeuse                               160
Figure 7.1 Exemple d’une classe granulaire 5/10         117 Figure 9.14 Eaux de lavage                                 160
Figure 7.2 Représentation schématique d’une Figure 9.15 Station de pompage dans l’étang
chaussée (d’après la norme NQ 2560-114)    118 de sédimentation                              160
Figure 7.3 Classication des matériaux Figure 9.16 Forage du front de taille                        161
recyclés (d’après la norme NQ 2560-600)     131
Figure 9.17 Plan de dynamitage                            161
Figure 8.1 Courbe granulométrique des combinés
Figure 9.18 Fracturation de très gros blocs                 161
(A + B) et (2A + B)                             138
Figure 9.19 Chargement de blocs d’abattage               161
Figure 8.2 Calcul graphique des proportions
des deux granulats de base entrant Figure 9.20 Déversement des blocs dans la
dans la composition d’un combiné             139 trémie de recette du poste primaire            161
Figure 8.3 Exemple de deux granulats avec lesquels Figure 9.21 Marteau piqueur sur bras articulé
il est impossible d’obtenir un combiné dans la trémie de recette du poste
entièrement compris dans le fuseau primaire                                        162
recherché                                      140 Figure 9.22 Système de bandes transporteuses            162
Figure 8.4 Recherche d’un combiné par Figure 9.23 Chargement d’un camion sous une
approximations successives                   141 trémie d’entreposage temporaire               162
Figure 8.5 Calcul de la granulométrie d’un combiné Figure 9.24 Chargement d’un camion pour livraison        163
granulométrique par la méthode Figure 9.25 Concasseur à mâchoires                       163
graphique                                      142
Figure 9.26 Concasseur giratoire                           164
Figure 8.6 Détermination des proportions
Figure 9.27 Concasseur giratoire conique                  164
limites de deux granulats de base
permettant de couvrir un fuseau Figure 9.28 Concasseur à rouleaux                         165
granulométrique                               143 Figure 9.29 Concasseur à percussion                      165
Liste des gures IX

Figure 9.30 Broyeur à marteaux                            165 Figure 10.11 Récupération par lavage et criblage du gros
Figure 9.31 Précribleur                                     166 granulat (usine Demix Béton à Lachine)       186
Figure 9.32 Principe de fonctionnement d’un crible         167 Figure 10.12 Ajustement du pH des eaux de lavage
avant leur renvoi dans l’égout municipal
Figure 9.33 Bandes transporteuses                        167 (usine Demix Béton à Lachine)                186
Figure 9.34 Techniques de stockage recommandables     168 Figure 10.13 Recycleuse de chaussée                      187
Figure 9.35 Techniques de stockage acceptables Figure L1.1 Échantillonnage pour analyse
selon le comité ACI                            169 environnementale                             193
Figure 9.36 Mise en tas par sauterelle selon Figure L1.2 Contenants ambrés pour analyse
les normes CSA                                169 environnementale et récipient de type
Figure 9.37 Techniques de stockage à proscrire glacière pour conserver les prélèvements     193
selon les normes CSA                          170 Figure L1.3 Contenant clairs et sacs stériles pour
Figure 9.38 Vue aérienne de la carrière de préserver les échantillons pour
Saint-Dominique                               170 analyse environnementale                    193
Figure 9.39 Salle de contrôle                               170 Figure L1.4 Lavage de l’équipement des prélèvements    193
Figure 9.40 Flot d’écoulement des granulats à travers Figure L1.5 Outils manuels et matériel pour
toute l’installation de la carrière l’échantillonnage                              194
Saint-Dominique en 2011                      171 Figure L1.6 Échantillonnage manuel                      194
Figure 9.41 Lac de sédimentation                          171 Figure L1.7 Tarière motorisée                              194
Figure 9.42 Remontée des matériaux cassés Figure L1.8 Rétrocaveuse                                 194
dans le concasseur primaire vers Figure L1.9 Foreuse mécanique — forage sur
l’usine de traitement nal                      172 la chaussée                                   195
Figure 9.43 Usine de traitement nal des granulats        172 Figure L1.10 Chargeuse sur pneus                         195
Figure 9.44 Concasseur conique                           172 Figure L1.11 Échantillonnage sur bande transporteuse     196
Figure 9.45 Unité de dépoussiérage                        173 Figure L1.12 Échantillonnage à l’aide d’un carottier
Figure 9.46 Poste de lavage des camions avant fendu et carotte de sol                        196
la livraison                                     173 Figure L2.1 Appareillage utilisé pour la réduction
Figure 9.47 Lavage de la criblure                           173 d’échantillons                                 197
Figure 9.48 Pont de la Confédération                       177 Figure L2.2 Réduction d’un échantillon au moyen
Figure 9.49 Carrière de pierre située en bord de mer d’un séparateur mécanique                   197
à Canso, en Nouvelle-Écosse, permettant Figure L2.3 Procédure de réduction par quartage         198
le chargement direct des bateaux              177 Figure L3.1 Appareillage nécessaire pour réaliser l’essai   200
Figure 9.50 Abrasion des glaces sur les piliers Figure L3.2 Étalonnage d’un contenant au moyen
du pont de la Confédération dans d’eau                                          200
la zone de marnage                            177 Figure L3.3 Pesée du contenant rempli de granulats
Figure 9.51 Plateforme pétrolière Hibernia en tassés                                         201
opération                                      177 Figure L3.4 Remplissage des vides du granulat
Figure 10.1 Une nouvelle approche du avec de l’eau                                  202
développement                                182 Figure L4.1 Appareillage pour déterminer la densité
Figure 10.2 « Nous n’héritons pas de la terre et l’absorption du granulat n                 205
de nos ancêtres, nous l’empruntons Figure L4.2 Conditionnement d’un sable pour l’essai
à nos enfants. »                                182 de densité                                    206
Figure 10.3 Récupération du béton armé                   183 Figure L4.3 Légère inclinaison du pycnomètre
Figure 10.4 Récupération des briques d’argile cuite        183 pour faciliter l’élimination de l’air              207
Figure 10.5 Récupération des blocs de maçonnerie        183 Figure L4.4 Lecture de la température dans la partie
Figure 10.6 Tri des barres d’armature                       184 la plus volumineuse d’un pycnomètre         207

Figure 10.7 Concassage et mise en réserve de Figure L4.5 Conditionnement du gros granulat dans
béton issu de démolition                       185
une serviette humide                          210
Figure L4.6 Mise à zéro de la balance                     210
Figure 10.8 Concasseur mobile                             185
Figure L4.7 Pesée du granulat dans l’air                   211
Figure 10.9 Fabrication de blocs à partir de retours de
béton (usine Béton Memphré de Magog)       186 Figure L4.8 Pesée du granulat dans l’eau                  211
Figure 10.10 Récupération par lavage et criblage du sable Figure L5.1 Nucléodensimètre                             212
contenu dans les retours de béton Figure L5.2 Étuve ventilée pour la détermination
(usine Demix Béton à Lachine)                 186 de la teneur en eau                           212
X Liste des gures

Figure L5.3 Droite d’étalonnage d’une étuve               213 Figure L12.5 Vérication des particules plates              243
Figure L5.4 Appareil Speedy                               213 Figure L12.6 Mesure des particules allongées              243
Figure L6.1 Appareil micro-Deval                          216 Figure L15.1 Fractions de la prise d’essai lavées
Figure L6.2 Jarre étanche utilisée dans et séchées                                    248
l’essai micro-Deval                            217 Figure L15.2 Chaque particule est pressée entre
Figure L6.3 Billes constituant la charge abrasive          217 le pouce et l’index                             249
Figure L6.4 Gabarit pour billes                            217 Figure L15.3 Chaque fraction est déposée et lavée
sur le tamis approprié                         249
Figure L7.1 Billes constituant la charge abrasive          220
Figure L16.1 Appareillage pour déterminer la
Figure L8.1 Appareil Los Angeles pour mesurer teneur en particules légères                   252
la perte par abrasion des gros granulats      222
Figure L16.2 Mesure de la densité du liquide lourd
Figure L8.2 Boulets d’acier et tamis à mailles au moyen d’un densimètre                    252
carrées de 1,70 mm                           223
Figure L16.3 Récupération des particules qui
Figure L9.1 Pendule britannique                           225 ottent sur le liquide                          253
Figure L9.2 Fabrication des éprouvettes                   226 Figure L17.1 Appareillage pour déterminer la
Figure L9.3 Appareil de polissage par projection          226 présence de matières organiques
Figure L10.1 Microscope servant à l’examen dans les sables pour béton                    254
pétrographique                                228 Figure L17.2 Comparaison de la couleur de la solution
Figure L10.2 Particules triées par catégories               229 de soude avec celle de la plaquette étalon    254
Figure L10.3 Essai à l’acide chlorhydrique dilué            229 Figure L18.1 Agitateur magnétique                         255
Figure L10.4 Essai de dureté au moyen d’une Figure L18.2 Aspect de divers dépôts produits
lame de canif                                 229 durant l’essai                                  256
Figure L10.5 Ensemble pour évaluer la dureté Mohs        230 Figure L19.1 Mesure du coefcient d’écoulement
en laboratoire                                 258
Figure L10.6 Essai au marteau                             230
Figure L19.2 Vue d’ensemble de l’appareil                  258
Figure L11.1 Appareillage utilisé pour effectuer l’analyse
granulométrique par tamisage                233 Figure L19.3 Cône                                          259
Figure L11.2 Tamiseur mécanique approprié pour Figure L19.4 Cylindre                                       259
les tamis ronds de 200 mm de Figure L19.5 Entonnoir                                      259
diamètre                                      233 Figure L20.1 Paniers faits de treillis d’acier inoxydable
Figure L11.3 Tamiseur mécanique approprié pour et servant au trempage des granulats         261
les tamis rectangulaires de 375 Figure L20.2 Mesure de la densité de la
sur 575 mm                                   234 solution de sulfate de magnésium             261
Figure L11.4 Analyse granulométrique d’un sable Figure L20.3 Bassin pour l’immersion                       262
naturel (exemple d’application L11.2)         236 Figure L20.4 Séchage des granulats dans
Figure L11.5 Courbe granulométrique leur contenant                                 262
(exemple d’application L11.2)                 237 Figure L20.5 Réaction du chlorure de baryum dans
Figure L11.6 Analyse granulométrique d’un gravier l’eau de lavage contenant du sulfate de
naturel (exemple d’application L11.3)         239 magnésium (bécher de droite)                263
Figure L11.7 Courbe granulométrique Figure L23.1 Matériaux recyclés étalés dans un
(exemple d’application L11.3)                 240 contenant à fond plat                         269
Figure L12.1 Gabarits pour particules plates Figure A.1 Tamis de laboratoire                          271
et pour particules allongées                   241 Figure A.2 Le croisement des ls forme les mailles
Figure L12.2 Gabarit d’épaisseur                           241 des tamis                                     271
Figure L12.3 Gabarit de longueur                           241 Figure A.3 Brosse et balais pour les tamis                276
Figure L12.4 Compas                                       242 Figure A.4 Bain à ultrasons                               276
TABLE DES MATIÈRES

CHAPITRE 1 2.5.1 L’échantillonnage sur une bande


transporteuse                                   19
La nature et les propriétés des granulats 1
2.5.2 L’échantillonnage à partir d’un
1.1 Les granulats                                           2 chargement                                      19
1.2 Les sources de granulats                               2 2.6 L’échantillonnage d’une réserve de granulats           19
1.2.1 Les carrières                                     2 2.6.1 La couche de granulats                          19
1.2.2 Les gravières et les sablières                    3 2.6.2 La réserve                                      21
1.2.3 Les granulats articiels                          3 2.7 L’échantillonnage sur la chaussée                       21
1.3 Les propriétés des particules                           4 2.8 Le rapport d’échantillonnage                           21
1.3.1 La dureté                                        4 2.9 La réduction des échantillons                           21
1.3.2 La couleur                                      5 Résumé                                                      25
1.3.3 La ténacité                                      5 Références                                                  25
1.3.4 La dimension                                   5 Questions de révision                                        26
1.3.5 La forme                                        5
1.3.6 La surface                                      7 CHAPITRE 3
1.3.7 L’absorption (absorptivité)                       7 La granularité 27
1.4 Les propriétés des granulats                            7 3.1 L’analyse granulométrique                              28
1.4.1 La granularité  7 3.1.1 La série normalisée de tamis                    28
1.4.2 La surface spécique                             8 3.1.2 L’échantillon                                     28
1.4.3 La densité                                       10 3.1.3 Le principe général de l’essai de tamisage      28
1.4.4 La masse volumique                              10 3.1.4 Le principe de l’analyse granulométrique
1.4.5 La teneur en eau                                10 par lavage sur un tamis de 80 µm               29
1.4.6 La durabilité                                     11 3.1.5 Le principe de l’analyse d’un mélange
de gros granulats et de granulats ns           30
1.4.7 La résistance à l’abrasion                       11
3.1.6 L’analyse granulométrique d’un ller
1.4.8 La stabilité chimique                            11
(méthode ASTM D546)                          32
1.4.9 La réactivité                                     11
3.2 Les calculs et la présentation des résultats
1.4.10 Les matières délétères                          11 de l’analyse granulométrique                           32
1.5 Les documents de référence                            11 3.2.1 Le calcul des résultats                          32
Résumé                                                      13 3.2.2 La présentation des résultats dans un
Références                                                  13 tableau                                          32
Questions de révision                                        13 3.2.3 La présentation des résultats dans
un graphique                                    33
3.3 Des exemples de calculs                                36
CHAPITRE 2
3.4 Les paramètres pour interpréter la granularité          42
Les techniques d’échantillonnage 15 3.4.1 Les types granulométriques                     42
2.1 L’importance de l’échantillonnage                       16 3.4.2 Les classes granulométriques                   43
2.2 L’échantillonnage conjoint                              17 3.4.3 Les notions dérivées des résultats des
2.2.1 L’utilisation d’une table de hasard               18
analyses granulométriques                      43
3.4.4 Les fuseaux granulométriques                   47
2.3 L’échantillonnage d’un sol                               18
3.5 La classication et la désignation des granulats        50
2.4 L’échantillonnage d’un matériau naturel                18
3.5.1 La désignation d’après la dimension des
2.4.1 Le banc d’emprunt exploité pour
particules                                       50
la première fois                                  18
3.5.2 La désignation des granulats d’après leur
2.4.2 Le banc d’emprunt en cours d’exploitation       18 classe granulaire                                51
2.4.3 Le banc d’emprunt abandonné                  19 3.5.3 La désignation des granulats d’après leur
2.4.4 Le banc de gravier                               19 utilisation                                       51
2.4.5 Le roc                                           19 3.5.4 La classication des matériaux                 51
2.5 L’échantillonnage dans une installation 3.6 La classication et la désignation
de production en fonctionnement                       19 des matériaux recyclés                                 52
XII Table des matières

Résumé                                                      53 5.3.2 L’essai de résistance au gel et au dégel


Références                                                  53 de gros granulats non connés                  79
Questions de révision                                        54 5.3.3 Les difcultés inhérentes à ces essais           79
Problèmes                                                   55 5.4 La durabilité liée à la présence de matières
délétères dans le granulat                              79
5.4.1 La détermination de la présence de matières
CHAPITRE 4 organiques dans un sable pour béton : l’essai
La masse, le volume et la teneur en eau 59 colorimétrique                                   80
5.4.2 La détermination de la quantité de matières
4.1 Les propriétés des granulats                               60 organiques dans les sols et les granulats :
4.1.1 La porosité des particules et des granulats       60 les essais d’ignition et d’oxydation              80
4.1.2 Les divers états des particules et des 5.4.3 La détermination de la propreté
granulats selon leur teneur en eau               60 des granulats                                    80
4.1.3 La teneur en eau totale d’un granulat            61 5.4.4 Le pourcentage de mottes d’argile et
4.1.4 L’absorption d’un granulat                       61 de particules friables                            81
4.1.5 L’humidité d’un granulat                         62 5.4.5 La détermination de la teneur en particules
légères                                          82
4.1.6 La densité                                       63
5.5 Les propriétés délétères liées à l’environnement        82
4.1.7 La masse volumique                             63
5.5.1 La réactivité d’un granulat aux alcalis du
4.1.8 L’indice des vides et la porosité                 64
ciment portland                                 82
4.2 La teneur en eau totale, l’absorption 5.5.2 Les dommages causés par les sulfures
et l’humidité d’un granulat                             64
de fer                                            85
4.2.1 La teneur en eau totale                          64
Résumé                                                      88
4.2.2 L’absorption du granulat n                      65 Références                                                  88
4.3 La densité et l’absorption des granulats                65 Questions de révision                                        90
4.3.1 Le cas du gros granulat                          65 Problèmes                                                   90
4.3.2 Le cas du granulat n                            68
4.4 La masse volumique et le volume des vides
CHAPITRE 6
d’un granulat                                           68
4.4.1 Le principe de la méthode                       68 L’inuence de la granulométrie
4.4.2 L’indice des vides et la porosité                 69
sur les propriétés physiques
d’un granulat 91
Résumé                                                      71
Questions de révision                                        71 6.1 L’assemblage de sphères dans l’espace                92
Problèmes                                                   72 6.1.1 Les cas de sphères uniformes                   92
6.1.2 Les cas de sphères non uniformes               93
CHAPITRE 5 6.1.3 Les résultats expérimentaux sur la
porosité des granulats naturels                  94
La durabilité et les matières délétères 75
6.1.4 La granulométrie continue et discontinue        95
5.1 La notion de durabilité                                  76 6.2 L’inuence de la granulométrie sur
5.2 La durabilité liée aux caractéristiques la compacité des sols                                  95
intrinsèques des granulats                             76 6.3 L’inuence de la granulométrie
5.2.1 La détermination de la résistance à l’abrasion : sur la perméabilité                                      96
l’essai Los Angeles                              76 6.3.1 La loi de Darcy                                  96
5.2.2 La détermination de la résistance à l’attrition : 6.3.2 La relation entre le coefcient de
l’essai micro-Deval                              77 perméabilité k et la granulométrie               96
5.2.3 La détermination de la résistance 6.3.3 La perméabilité de quelques matériaux
à l’écrasement : l’essai de friabilité              77 usuels                                           98
5.2.4 La détermination de la résistance 6.4 L’inuence de la granulométrie d’un
au polissage                                     77 sol sur sa capillarité                                    98
5.2.5 La justication des essais d’usure               78 6.5 L’inuence de la granulométrie d’un
5.3 La durabilité liée aux conditions climatiques            78 matériau sur sa gélivité                                 99
5.3.1 La détermination de la résistance à la 6.5.1 Le soulèvement des sols gélifs                  99
désagrégation des granulats : l’essai au 6.5.2 La détermination du potentiel
sulfate de magnésium                           78 de ségrégation                                  103
Table des matières XIII

6.5.3 La perte de la capacité portante de certains 9.1.1 Une description générale                        156
sols et granulats au moment du dégel           104 9.1.2 Le lavage des granulats (débourbage)           156
Résumé                                                      106 9.1.3 La sablière Lagacé de L’Avenir                   158
Références                                                  106 9.1.4 Le banc Côté exploité par DJL
Questions de révision                                        107 à Saint-François-Xavier-de-Brompton            158
Problèmes                                                  108 9.2 L’exploitation des carrières                             160
9.2.1 Une description générale                        161
CHAPITRE 7 9.2.2 Les différents types de concasseurs             162
Les critères d’utilisation des granulats 109 9.2.3 Le choix du type de concasseur                 165
7.1 Dénitions                                              110 9.2.4 Le système de shaper (surfaçage)               166
7.2 Les normes de référence et les méthodes d’essai      111 9.2.5 Les systèmes de criblage                        166
7.3 Les exigences en matière de granulats                 111 9.2.6 Les appareils de manutention                   167
7.3.1 La dénition des classes granulaires 9.2.7 Les matériaux d’ajout                            168
et la classication des granulats                113 9.2.8 La mise en réserve des granulats                168
7.3.2 La classication des granulats routiers 9.2.9 La dénomination des granulats produits
selon leur utilisation                             118 dans les installations de production             169
7.4 L’utilisation des granulats dans les 9.3 La carrière de Saint-Dominique                         170
bétons de ciment portland, les enrobés
bitumineux et les abrasifs                              121 9.3.1 Une description générale                        170
7.4.1 Les granulats pour béton de ciment portland        121 9.3.2 Le dynamitage du front de taille                 171
7.4.2 Les granulats pour enrobés bitumineux 9.3.3 Le concassage                                  172
et abrasifs                                      127 9.3.4 Le lavage de la criblure                          173
7.5 Les matériaux recyclés                                  130 9.3.5 Les produits commerciaux                       173
Résumé                                                      133 9.4 Les normes du ministère de l’Environnement           174
Références                                                  133 9.5 Le transport des granulats                              175
Questions de révision                                        134 9.5.1 Les routes et les voies maritimes                175
Problèmes                                                   135 9.5.2 Le transport de granulats par voie
maritime                                            176
CHAPITRE 8 Résumé                                                      178
Le mélange des granulats 137 Références                                                  179
Questions de révision                                        180
8.1 La granulométrie des mélanges composés
de deux granulats                                       138
8.1.1 Le choix des granulats et le fuseau imposé      138 CHAPITRE 10
8.1.2 La méthode par approximations successives    140 Le recyclage des granulats 181
8.1.3 La méthode graphique                           142
10.1 Le développement durable                            182
8.2 Les mélanges composés de trois granulats             143
8.2.1 La méthode graphique                          143
10.2 Le recyclage des déchets de construction             183
8.2.2 La méthode trilinéaire ou méthode du triangle    144 10.2.1 Quelques exemples concrets                  183
8.3 Les mélanges composés de plus de trois granulats     149 10.2.2 L’utilisation des matériaux recyclés dans
les infrastructures routières                   184
8.3.1 La méthode mathématique                      149
10.3 Le recyclage des bétons de ciment                   184
Résumé                                                      151
10.3.1 Les granulats de béton recyclés               184
Référence                                                    151
10.3.2 Le recyclage des retours de béton             185
Questions de révision                                        152
10.4 Le recyclage des enrobés bitumineux                 187
Problèmes                                                   152
10.4.1 Le retraitement en place des
chaussées                                     187
CHAPITRE 9 10.5 La caractérisation des déchets recyclables           187
La production et le transport Résumé                                                      188
des granulats 155 Références                                                  188
9.1 L’exploitation des dépôts meubles                      156 Questions de révision                                        189
XIV Table des matières

LABORATOIRES 190 Laboratoire 16 Détermination de la quantité de


particules légères dans les granulats       252
Échantillonnage                                             192 Laboratoire 17 Détermination de la présence de
Laboratoire 1 Échantillonnage                            192 matières organiques dans les
granulats ns                               254
Laboratoire 2 Réduction des échantillons
pour essais en laboratoire                  197 Laboratoire 18 Détermination de la valeur au bleu
de méthylène des granulats                255
Essais de détermination des caractéristiques Laboratoire 19 Détermination du coefcient
de masse, de volume et d’humidité                         200 d’écoulement des granulats ns            258
Laboratoire 3 Détermination de la masse volumique
et du pourcentage de vides                 200 Essais de résistance aux intempéries                      261
Laboratoire 4 Détermination de la densité et de Laboratoire 20 Détermination de la résistance
l’absorption des granulats                  205 à la désagrégation des granulats
Laboratoire 5 Détermination de la teneur en au moyen d’une solution de sulfate
eau des granulats                          212 de magnésium                              261
Laboratoire 21 Essai de résistance au gel et au dégel
Essais de détermination des caractéristiques des gros granulats non connés            265
intrinsèques                                                 216
Laboratoire 6 Détermination du coefcient d’usure par Matériaux recyclés                                          267
attrition à l’aide de l’appareil micro-Deval    216 Laboratoire 22 Détermination de la teneur en
Laboratoire 7 Détermination du pourcentage de impuretés dans un matériau recyclé        267
friabilité des granulats ns                 220 Laboratoire 23 Détermination de la composition d’un
Laboratoire 8 Détermination de la résistance à l’abrasion matériau recyclé contenant
au moyen de l’appareil Los Angeles        222 des résidus d’enrobé et de béton           269
Laboratoire 9 Détermination de la résistance au
polissage par projection des granulats     225 APPENDICE                                                 271
Laboratoire 10 Analyse pétrographique et détermination Le tamis de contrôle                                         271
du nombre pétrographique                 227
SOLUTION DES PROBLÈMES                                 280
Essais de détermination des caractéristiques Chapitre 3                                               280
de fabrication                                               233
Chapitre 4                                               296
Laboratoires 11 et 14 Analyse granulométrique – propreté    233 Chapitre 5                                               302
Laboratoire 12 Détermination du pourcentage Chapitre 6                                               303
de particules plates et allongées           241 Chapitre 7                                               305
Laboratoire 13 Détermination du pourcentage de Chapitre 8                                               308
particules fracturées d’un gros granulat    246
GLOSSAIRE                                                  315

Essais de détermination des caractéristiques SOURCES ICONOGRAPHIQUES                              321


complémentaires                                           248 INDEX                                                        323
Laboratoire 15 Détermination du pourcentage de mottes TERMES, SYMBOLES ET UNITÉS SI RECOMMANDÉS
d’argile dans les granulats naturels         248 EN TECHNOLOGIE DES GRANULATS                         329
CHAPITRE

1
La nature et les propriétés
des granulats

SOMMAIRE
1.1 Les granulats
1.2 Les sources de granulats
1.3 Les propriétés des particules
1.4 Les propriétés des granulats
1.5 Les documents de référence

Les matériaux granulaires font l’objet d’une importante utilisation dans le secteur du génie
civil. Ce chapitre traite des propriétés physiques et chimiques des granulats et des particules
qui les composent. Il est donc primordial de connaître ces propriétés, car elles inuent sur le
comportement des matériaux lors de leur fabrication, ainsi que de leur manutention et de leurs
multiples utilisations. Le chapitre s’achève avec la présentation des organismes de normalisa-
tion et des documents de référence.
2 CHAPITRE 1

1.1 Les granulats bitumineux, verre broyé, matière vitriée comme le


montre la gure 1.2) ;
On désigne par le terme granulat un ensemble de parti- • les granulats articiels qu’on peut fabriquer pour des
cules de matière solide provenant de roches meubles ou usages particuliers, comme les granulats légers pour
consolidées ou encore de matériaux recyclés ; ces parti-
béton.
cules sont de dimension, de forme et de nature variables.
On peut agglomérer les granulats avec un liant pour On trouve aussi des sous-produits d’origine indus-
produire des bétons de ciment portland ou des enrobés trielle comme les laitiers de haut fourneau, les
bitumineux, mais aussi les utiliser tels quels pour la scories, les cendres volantes et les résidus de mines.
construction de routes, de digues, de barrages et autres
ouvrages. Un matériau composé d’une multitude de parti- 1.2.1 Les carrières
cules est couramment qualié de matériau granulaire.
Les carrières sont une source importante de granu-
Chaque particule se compose d’un ou plusieurs lats, qui sont produits par fragmentation et par criblage
minéraux (voir la gure 1.1), de matière vitriée, ou de roches consolidées. Les formations rocheuses sont
d’un mélange de matière cristallisée et vitriée. Les d’abord fracturées au moyen d’explosifs, puis réduites
granulats employés au Québec en génie civil sont
par concassage jusqu’à la dimension désirée (voir la
composés de particules de minéraux ; aucun type de
gure 1.3 a). Toutes les faces des particules ainsi obte-
roche contenant des matières vitriées n’est actuelle-
nues se forment lors du concassage. La qualité des
ment utilisé. Toutefois, on commence à utiliser du
granulats dépend du type de roche exploité, du grain
verre broyé comme granulat.
de la roche, de sa capacité de fragmentation et du type
de concasseur utilisé.
1.2 Les sources de granulats Au Québec, la plupart des carrières fournissent des
De façon très générale, en génie civil, on classe les granulats de roches calcaires, de roches ignées de la
granulats en trois grandes catégories : famille des granites et des syénites, et aussi parfois de
• les granulats naturels qu’on tire des carrières, des roches volcaniques. Toutefois, la roche la plus exploitée
gravières ou des sablières ; est sans aucun doute le calcaire de Trenton, présent en
• les granulats recyclés qui proviennent de déchets de abondance dans les basses terres du Saint-Laurent et
démolition (bétons de ciment portland, enrobés au Lac-Saint-Jean.

FIGURE 1.1 Composition des particules

a) Particules de granite formées de plusieurs minéraux b) Particules de calcaire formées principalement


(feldspath, quartz, mica) d’un seul minéral (calcite)
La nature et les propriétés des granulats 3

FIGURE 1.2 Matière vitriée obtenue en passant Pour certaines applications bien précises, on emploie
les résidus de combustion des déchets parfois des roches particulières ; par exemple, comme
domestiques des Îles-de-la-Madeleine les formations rocheuses de Havre-Saint-Pierre
dans une torche à plasma contiennent de l’ilménite, les granulats qui en
proviennent ont les caractéristiques voulues pour
entrer dans la composition des bétons lourds.

1.2.2 Les gravières et les sablières


Dans les gravières et les sablières, on exploite des
matériaux déjà fragmentés par altération naturelle. La
formation par accumulation de ces dépôts peut résulter
de l’action de l’eau (dépôt uviatile, deltaïque, marin,
lacustre), des glaciers (dépôt glaciaire, uvioglaciaire)
ou du vent (dépôt éolien, sable de dune).
Au Québec, la grande majorité des gravières et des
sablières exploitées sont des dépôts d’origine uvio-
glaciaire. Dans certains cas, on utilise les matériaux
Cependant, même si une roche est dure et paraît saine, tels quels, dans d’autres cas, on les lave pour en
elle n’est pas nécessairement adaptée à n’importe extraire les particules les plus nes, ou encore on les
quelle utilisation. Par exemple, même s’ils donnent des concasse pour réduire la dimension des plus grosses
granulats routiers de bonne qualité, certains types de particules (voir la gure 1.3 b).
roche ne peuvent entrer dans la fabrication du béton de
ciment portland à cause de réactions secondaires
provoquées par les alcalis du ciment ou à cause des
1.2.3 Les granulats articiels
réactions qui se produisent entre la pâte de ciment On entend par granulats articiels des minéraux
hydraté et certains de leurs minéraux (pyrite, transformés, tels les résidus miniers. Comme le
pyrrhotite, par exemple). Avant d’arrêter son choix sur Québec est plutôt dépourvu de granulats articiels de
un type de roche, il est donc très important de s’as- qualité, on en utilise très peu en génie civil. Pour en
surer de la non-réactivité du granulat dans les condi- trouver en quantité intéressante, il faut aller dans
tions où on entend l’utiliser. des régions minières éloignées des grands centres

FIGURE 1.3 Catégories de granulats

a) Grosses particules de pierre concassée b) Grosses particules de gravier


(pierre 20-5 mm)
4 CHAPITRE 1

(Abitibi, Murdochville, Schefferville et Gagnon) où d’autres branches des sciences et du génie. Dans les
les besoins en granulats sont faibles et où il est géné- paragraphes qui suivent, nous dénirons sommaire-
ralement facile de se procurer des granulats naturels ment les plus importantes propriétés des particules.
de très bonne qualité et à un prix très abordable.
1.3.1 La dureté
Par ailleurs, au Québec, il n’y a pas de source de
granulats articiels tels que les laitiers de haut La dureté d’un matériau se dénit comme sa capacité
fourneau ou de cendres volantes. Les scories indus- à se laisser rayer par un autre minéral ou par une autre
trielles peuvent aussi servir de granulats articiels, matière. La dureté d’un matériau donne un indice de la
mais celles produites sur le territoire sont de qualité résistance qu’il opposera à la destruction de sa struc-
médiocre. ture. Elle peut être établie à l’aide de l’échelle de Mohs,
basée sur la dureté de 10 minéraux de référence (voir
Les seuls résidus miniers qui ont été utilisés comme le tableau 1.1). Cette échelle permet d’établir la dureté
granulats routiers sont ceux des mines d’amiante de relative d’un granulat par rapport à ces minéraux de
la région d’Asbestos et de Thetford Mines. Ces granu- référence, ce qui s’avère très utile dans diverses
lats, qui étaient couramment employés à l’intérieur des circonstances, notamment pour :
mines pour construire les routes nécessaires à l’exploi-
tation du minerai, ont déjà été utilisés avec succès par • établir la nature d’un minéral ou d’une roche donnée ;
le ministère des Transports1 (route 112 à Black Lake) et • avoir une idée de l’abrasivité de la roche exploitée
comme ballast par des compagnies de chemin de fer. dans une carrière pour estimer la durée de vie des
revêtements en acier des concasseurs ;
Cependant, lorsqu’on se propose d’utiliser un résidu
minier, il ne suft pas de s’assurer que la granulomé- • connaître la résistance à l’abrasion d’un granulat
trie de ce résidu est convenable et que l’on a atteint le entrant dans la composition d’un enrobé bitumineux
degré de compaction désiré ; il faut aussi en étudier ou d’un béton de ciment portland.
très soigneusement les effets sur l’environnement et Au Canada, la résistance à l’abrasion des glaces peut
sur la structure qu’on veut construire. Par exemple, être un critère essentiel pour la construction des
dans la région de Sherbrooke, l’utilisation de résidus ouvrages maritimes, comme ce fut le cas, dans la zone
d’une vieille mine de cuivre comme matériau de de marnage, pour les piliers du pont de la Confédéra-
remplissage a déjà causé de graves problèmes tion reliant le Nouveau-Brunswick à l’Île-du- Prince-
de corrosion sur différents types d’équipement (cuve Édouard (voir le chapitre 9).
enterrée, réservoir, tuyauterie, béton, etc.). C’est qu’on
avait omis de vérier l’acidité de ce résidu minier, La dureté des minéraux dépend de l’arrangement des
vérication tout à fait inutile avec un granulat naturel. ions dans le système cristallin qu’ils forment et de
(Nous présentons plus en détail au chapitre 10 les l’existence de plans de clivage assez distants les uns
granulats recyclés actuellement utilisés au Québec.) des autres et présentant une forte densité ionique. Le
quartz et le diamant sont des minéraux très durs, car
ils sont constitués de tétraèdres très difciles à
1.3 Les propriétés déformer. Par contre, il existe dans le diamant quelques
des particules plans denses qui permettent aux diamantaires de
tailler des diamants par clivage selon la direction
La description et la dénition des particules des de ces plans. À l’inverse, le gypse (CaSO4 × 2H2O) est
granulats employés en génie civil s’appuient habituel- un matériau mou, car il possède beaucoup de plans de
lement sur un certain nombre de notions provenant clivage faiblement liés les uns aux autres.
TABLEAU 1.1 Échelle de Mohs
1 2 3 4 5

talc gypse calcite uorine apatite

6 7 8 9 10

orthose quartz topaze corindon diamant

1. Depuis décembre 2016, ce ministère s'intitule ministère des Transports, de la Mobilité durable et de l'Électrication
des transports. Pour simplier, nous avons utilisé le plus souvent l'expression de ministère des Transports dans
l'ensemble de l'ouvrage.
La nature et les propriétés des granulats 5

En général, plus dur est le minéral constituant la parti- par une seule dimension linéaire, soit leur diamètre.
cule, meilleure est sa résistance à l’usure ou à l’abra- Cependant, comme la grande majorité des particules
sion. C’est pourquoi on a tendance à rechercher des ont des formes irrégulières, il n’est pas toujours facile
particules dures pour construire des revêtements bitu- d’en déterminer la dimension. On mesure générale-
mineux, des planchers industriels et des pavages en ment les dimensions des particules en les faisant
béton de ciment portland, par exemple. passer au travers de tamis à mailles carrées (tamis de
laboratoire) ou rectangulaires (cribles industriels) ; en
1.3.2 La couleur fait, on mesure plutôt le diamètre d’une sphère équiva-
lente à chacune des particules qui passerait au travers
La couleur des granulats varie selon la nature des
de la même maille.
minéraux qui les constituent ; elle peut aller d’un blanc
immaculé dans le cas de la calcite et du quartz à une
couleur très foncée proche du noir dans le cas de 1.3.5 La forme
certaines anorthosites ou de l’ilménite (utilisée comme On peut décrire la forme des particules de diverses
granulat lourd). Une couleur brune indique souvent la façons en considérant seulement le point de vue
présence d’oxyde ferrique (Fe2O3), alors qu’un gris géométrique. On parle couramment de particules
très foncé peut révéler la présence d’oxyde ferreux cubiques, prismatiques, sphériques, cylindriques ou
(FeO) ou de magnétite (Fe3O4). Les granulats de en bâtonnets. Cependant, en génie civil, il est souvent
couleur bleue sont plutôt rares. difcile de décrire les particules à partir de qualica-
tifs géométriques aussi simples et l’on se contente de
Dans les bétons architectoniques, on utilise des granu-
termes comme cubique, aplatie ou allongée pour
lats exposés de couleurs différentes pour améliorer
décrire des particules de forme imparfaite (voir
l’aspect esthétique des panneaux de béton. Pour
la gure 1.4).
renforcer la couleur de ces panneaux, on utilise des
pigments à base d’oxydes métalliques ou de molécules
FIGURE 1.4 Particules de formes caractéristiques
organiques synthétiques. La richesse du Québec en
minéraux de couleurs différentes permet aux préfabri-
cants québécois de panneaux de béton de remporter
des marchés jusque dans la région de Washington.
Il est maintenant fréquent d’acheter des sacs de 10 à
20 kg de granulats de couleurs et de formes différentes
entrant dans la constitution d’éléments décoratifs dans
des aménagements paysagers.

1.3.3 La ténacité
On dit qu’un matériau est tenace s’il résiste bien aux On a essayé de décrire la forme des particules à l’aide
chocs et qu’il est fragile ou friable s’il se brise facile- des deux critères fondamentaux que sont la sphéri-
ment. Les minéraux les plus durs ne sont pas néces- cité et l’angularité. Toutefois, s’il est très facile de
sairement les plus tenaces. Ainsi le quartz, qui est dénir précisément ces notions, il est très difcile
très dur, se broie assez facilement, tandis que la de trouver des moyens simples de les mesurer dans
serpentine, qui contient de l’amiante chrysotile et la pratique.
dont la dureté est faible, est très tenace. La tempéra-
ture peut affecter la ténacité d’un matériau : par La sphéricité
exemple, un enrobé bitumineux, un matériau généra- La sphéricité d’une particule se dénit par le rapport
lement tenace à la température ordinaire, devient de la surface s de la sphère, ayant le même volume que
fragile par grand froid. la particule, à la surface réelle S de la particule :
s
1.3.4 La dimension Sphéricité =
S
Si toutes les particules des granulats étaient sphé- Pour une sphère parfaite, la sphéricité est égale à 1 ;
riques, il n’y aurait aucun problème à les caractériser pour n’importe quelle autre forme de particule, la
6 CHAPITRE 1

sphéricité est inférieure à 1. En effet, il est démontré FIGURE 1.6 Dénition de l’angularité
en géométrie que la sphère est la forme qui présente la
surface minimale pour un volume donné. Ainsi, plus
la valeur de la sphéricité est faible, moins la forme
de la particule s’approche de celle d’une sphère.
Comme il est très difcile de mesurer la surface d’une
particule irrégulière, on a proposé une autre dénition
de la sphéricité selon laquelle la sphéricité d’une parti-
cule serait donnée par le rapport entre le diamètre de
la sphère qui aurait le même volume que la particule et
le diamètre de la sphère circonscrite à la particule
(voir la gure 1.5). Toutefois, cette dénition est peu
pratique et c’est le plus souvent à l’œil que l’on évalue
la sphéricité d’une particule.

FIGURE 1.5 Dénition de la sphéricité

L’angularité FIGURE 1.7 Particules d’angularité différente


On a proposé une dénition mathématique de l’angu-
larité, que l’on obtient en calculant le rapport entre la
moyenne des rayons de courbure des coins et arêtes
d’une particule et le rayon de courbure de la sphère
inscrite (voir la gure 1.6) :
r
Angularité =
R
Toutefois, à quoi sert-il de dénir une grandeur qu’on
ne sait pas évaluer de façon simple dans la pratique ?
Là encore, il faut s’en remettre à l’œil pour évaluer
l’angularité d’une particule ; on pourra cependant se
baser sur la gure 1.7 pour la déterminer.
Même si elles sont difciles à mesurer dans la pratique,
les notions de sphéricité et d’angularité demeurent
importantes. Par exemple, pour fabriquer un béton de
ciment portland, il est intéressant de rechercher des
granulats ayant une sphéricité élevée et une assez forte
angularité. En effet, la sphéricité élevée (on parle, dans
le métier, de particules « cubiques ») donnera des
La nature et les propriétés des granulats 7

bétons maniables, tandis qu’une assez forte angularité FIGURE 1.8 Schéma d’une particule de granulat
favorisera l’adhérence mécanique entre le granulat et
le mortier. Par contre, chaque fois qu’on recherche un
angle de frottement interne élevé, on préfère employer
des particules angulaires de faible sphéricité.

1.3.6 La surface
La surface d’une particule de granulat est rugueuse
lorsqu’elle a, par exemple, la texture d’un papier de
verre ; elle est lisse lorsqu’elle est douce au toucher. En
règle générale, les particules obtenues par concassage
présentent des faces rugueuses. Par contre, les parti-
cules de granulats naturels déposés par les glaciers, les
rivières ou le vent ont d’ordinaire des surfaces lisses.
L’adhérence d’un liant à une particule, tout comme Une particule est humide lorsqu’elle retient un lm
l’adhérence des pneus sur les chaussées, dépend beau- d’eau à sa périphérie. L’absorption d’une particule est
coup de la rugosité de sa surface : plus la surface est égale au rapport (en pourcentage) entre la masse de
rugueuse, meilleure est l’adhérence. Il existe un essai liquide absorbé à l’état SSS et la masse sèche de la
pour déterminer si la surface des particules, combinée particule (voir le chapitre 4).
à leur angularité, convient aux revêtements bitumi-
neux. Ainsi, le coefcient d’écoulement (Ce ), que nous
étudierons au laboratoire 19 (voir p. 258), doit être supé-
1.4 Les propriétés
rieur ou égal à 80 pour que le granulat soit acceptable. des granulats
La section 1.3 portait sur les propriétés des particules
1.3.7 L’absorption (absorptivité)
individuelles des granulats. Nous allons voir mainte-
En général, les particules de granulat sont poreuses et nant que tout ensemble de particules possède aussi
peuvent absorber une certaine quantité de liquide (eau plusieurs propriétés, notamment la compacité, la
ou bitume). La gure 1.8 représente schématiquement perméabilité, la porosité et l’indice des vides. Toutes
une particule de granulat. ces propriétés dépendent de la façon dont s’assemblent
Cette particule comporte des pores fermés qui ne les particules élémentaires. Un granulat comporte géné-
communiquent pas avec l’extérieur (type A), des pores ralement une phase solide (les particules individuelles),
ouverts qui débouchent sur la surface extérieure des une phase liquide (en général, l’eau) et une phase
granulats (types B et C), et des pores superciels situés gazeuse (en général, l’air). Les phases liquide et gazeuse
à la surface de la particule (type D). Seuls les pores occupent le volume intergranulaire. On peut représenter
ouverts ou superciels (types B et D) se saturent ou un granulat, ou un matériau granulaire, par l’un des
sont partiellement remplis (type C) lorsque la parti- deux schémas de la gure 1.9 (voir page suivante). La
cule absorbe un liquide. Les pores de type E sont des représentation conventionnelle d’un granulat a l’avan-
pores trop ns pour se remplir de liquide. tage de faire ressortir l’importance relative des phases
solide, liquide et gazeuse en présence.
Une particule est sèche lorsque tous les pores ouverts
ou superciels sont remplis d’air. 1.4.1 La granularité
Une particule est à l’état saturé superciellement sec La granularité d’un matériau granulaire correspond à
(état SSS) lorsque tous les pores ouverts et superciels la distribution de ses particules selon leur dimension.
présentent un ménisque à la surface extérieure de la En génie civil, avant de choisir un granulat particulier,
particule. Toutefois, cela ne veut pas forcément dire que il faut d’abord évaluer sa granularité. On détermine
la totalité des pores ouverts est saturée (voir la gure 1.8). cette caractéristique en effectuant un essai de tamisage
Un ménisque est une surface incurvée située à l’interface à l’aide d’une série normalisée de tamis. On classe
liquide/air. La forme du ménisque dépend de la tension habituellement les granulats en deux grandes catégo-
supercielle de l’eau et des forces d’adhésion qui agissent ries : les gros granulats, dont la majorité des particules
à l’interface des phases solide, gazeuse et liquide. est retenue sur un tamis de 5 mm (on appelle aussi gros
8 CHAPITRE 1

FIGURE 1.9 Représentations schématiques d’un granulat (voir la sous-section 1.4.4). La surface spécique du
cube est égale 6a2/ρa3, soit 6/ρa.
Quand on fractionne le cube initial en deux, on fait appa-
raître deux nouvelles faces (en gris sur la gure 1.10 b)
qui ont chacune une surface égale à a2. La surface exté-
rieure totale des deux cubes ainsi obtenus est égale à
6a2 + 2a2 = 8a2. La surface spécique du cube fractionné
est égale à 8a2/ρa3, soit 8/ρa.
Partageons encore en deux ces deux particules (voir la
gure 1.10 c). Comme dans le cas précédent, on fait
apparaître deux nouvelles faces (en gris sur la gure)
qui ont chacune une surface égale à a2. La surface exté-
rieure totale des quatre particules ainsi obtenues est
donc égale à 8a2 + 2a2 = 10 a2. La surface spécique du
cube fractionné est égale à 10a2/ρa3, soit 10/ρa.
Partageons de nouveau en deux ces quatre particules (voir
la gure 1.10 d). Comme précédemment, on fait appa-
raître deux nouvelles faces qui ont chacune une surface
égale à a2. La surface extérieure des huit particules obte-
nues est égale à 10a2 + 2a2 = 12a2. La surface spécique
du cube fractionné équivaut à 12a2/ρa3, soit 12/ρa.
En fractionnant une troisième fois le cube initial, on
obtient huit petits cubes semblables dont l’arête est
égale à a/2. Nous pouvons aussi calculer la surface
extérieure de ces huit cubes de la façon suivante :

arête de chacun des huit


a/2
petits cubes
granulat la portion d’un granulat retenue sur le tamis
surface d’une face d’un
de 5 mm), et les granulats ns, dont la majorité des a/2 × a/2 = a2/4
petit cube
particules traverse un tamis de 5 mm. On appelle aussi
granulat n la portion d’un granulat qui traverse le surface extérieure d’un
6 × a2/4
tamis de 5 mm. La granularité fait l’objet du chapitre 3. petit cube
surface extérieure des huit
8 × 6 × a2/4 = 12a2
1.4.2 La surface spécique petits cubes
La surface spécique d’un matériau correspond à la Supposons ensuite qu’on veuille recommencer la
surface extérieure totale des particules contenues dans même opération de fractionnement sur un des huit
l’unité de masse. On l’exprime généralement en m 2/kg petits cubes. La dimension de départ de ce petit cube
et, plus rarement, en surface par unité de volume, soit sera cette fois-ci égale à a/2.
en m2/m3. De façon générale, plus un matériau est n,
plus sa surface spécique est élevée, plus il faut de Dans ce dernier exemple, posons a1 = a/2. Comme
liquide pour le mouiller et plus il est réactif. dans l’exemple initial, on fractionne un cube dont
l’arête est égale à a1. On peut dire, par analogie, qu’à la
On peut illustrer la notion de surface spécique en
n des trois opérations de fractionnement, la surface
prenant, par exemple, un cube d’arête a qu’on frac-
extérieure des petits cubes, qui auront cette fois-ci une
tionne. La surface extérieure initiale de ce cube
arête a1/2, sera égale à 12a12 .
d’arête a est composée de six faces, et chacune
de ces faces a une surface égale à a2 . Le volume du Comme cette nouvelle opération de fractionnement
cube correspond à a3 (voir la gure 1.10 a). Sa masse M génère huit nouveaux petits cubes d’arêtes a1, on
est égale à ρ × a3, où ρ (lire « rho ») représente la obtient 8 × 8 = 64 petits cubes d’arête a1/2 et dont la
masse volumique du matériau qui constitue le cube surface totale extérieure est de 8 × 12 × a12.
La nature et les propriétés des granulats 9

FIGURE 1.10 Augmentation de la surface extérieure Puisque a1 est égal à a/2 après cette deuxième opéra-
par fractionnement tion de fractionnement, nous avons maintenant
64 petits cubes avec une arête égale à a/4 et une surface
a) totale extérieure égale à 8 × 12 × (a/2)2, soit 8 × 12 ×
a2/4 = 24a2.
On peut recommencer les mêmes opérations de frac-
tionnement avec, cette fois-ci, un cube d’arête a2 = a/4.
Quand on aura fractionné la particule initiale d’arête a
en petits cubes d’arête a/8, on aura 8 × 64 = 512 petits
cubes dont la surface extérieure totale sera de 48a2.
On peut donc établir le tableau 1.2.

TABLEAU 1.2 Variation de la surface spécique en


b) fonction de la dimension des cubes
obtenus par fractionnement
Nombre Surface extérieure Surface
Arête
de cubes totale spécique

a 1 = 20 6a 2 6a2 6/ρa

a/2 8 = 23 6 × 2a2 12a2 12/ρa

a/4 64 = 26 6 × 4a2 24a2 24/ρa

a/8 512 = 29 6 × 8a2 48 a2 48/ρa


c)
Note : ρ est la masse volumique du matériau.

De manière générale, on pourrait démontrer que lors-


qu’on fractionne la particule initiale en petits cubes
dont l’arête est égale à a/n, la surface extérieure totale
de la particule initiale est égale à 6 × n × a2 et sa
surface spécique est égale à 6n/ρa. C’est ce qu’il-
lustre la gure 1.11 (voir page suivante), où la surface
extérieure des particules dépend de la dimension de
l’arête des petits cubes semblables obtenus après
fractionnement.
En conclusion, on constate que plus on fractionne le
cube initial en cubes plus petits, plus la surface exté-
d)
rieure des petits cubes générés augmente. Dans le cas
d’un matériau granulaire, cela signie que plus les
particules sont petites, plus leur surface spécique est
grande. Par conséquent, la quantité d’ions exposés aux
inuences extérieures augmente et le matériau devient
plus réactif. C’est pourquoi les bétons de ciment
portland et les enrobés bitumineux fabriqués avec des
matériaux ns nécessitent plus de liant pour enrober
les particules, ce qui fait augmenter leur coût. Quant
aux couches de fondation et de sous-fondation, elles
nécessiteront plus d’eau pour lubrier les particules
lors du compactage. Plus la surface spécique
est grande, plus un matériau est susceptible de retenir
de l’eau dans ses vides intergranulaires, et plus ce
matériau sera sujet au gel.
10 CHAPITRE 1

FIGURE 1.11 Variation de la surface extérieure d’un cube d’arête a selon son fractionnement
en petits cubes semblables

La mesure de la surface spécique se fait toujours de extérieur sont remplis d’eau, il s’agit de la densité à
façon indirecte en mesurant : l’état saturé superciellement sec ou densité SSS.
• la perméabilité d’une certaine épaisseur de matériau Nous traiterons de cette caractéristique au chapitre 4.
avec l’appareil Blaine ;
1.4.4 La masse volumique
• l’adsorption d’azote ;
La masse volumique ρ d’un matériau granulaire corres-
• l’adsorption de bleu de méthylène ;
pond à la masse de granulat contenue dans un volume
• la turbidité ; égal à l’unité, soit 1 m3 dans le système SI. La masse
• etc. volumique d’un matériau granulaire sert à relier son
volume et sa masse. Cette donnée est importante, car les
Il faut toujours préciser l’appareil de mesure utilisé. La
matériaux que l’on achète à la tonne doivent souvent
surface spécique d’un ciment (déterminée avec
occuper un volume précis après leur mise en place.
l’appareil Blaine) peut varier de 350 à 500 m 2/kg, et
celle d’une argile (déterminée par adsorption d’azote) La masse volumique d’un matériau granulaire dépend
peut varier de 15 000 à 800 000 m 2/kg selon le type de facteurs tels que son degré de compaction et sa
d’argile. Il est nécessaire de connaître la surface spéci- teneur en eau ; aussi faut-il toujours préciser ces deux
que des granulats qui constituent un enrobé pour caractéristiques lorsqu’il est question de la masse
établir l’épaisseur moyenne de la couche de bitume volumique d’un matériau granulaire.
sur les particules. Dans ce cas, on l’évalue à partir Très souvent, on utilise indifféremment les termes densité
de la granulométrie. Toutefois, d’autres facteurs, et masse volumique. Cependant, il est bon de rappeler
comme la forme des particules, inuent sur la valeur qu’en génie civil, pour éviter toute confusion, on parle
de la surface spécique. habituellement de densité lorsqu’il s’agit de particules, et
de masse volumique lorsqu’il s’agit d’un granulat.
1.4.3 La densité
La densité d d’un matériau est égale au rapport entre 1.4.5 La teneur en eau
la masse d’un certain volume de ce matériau et la Les matériaux granulaires naturels contiennent presque
masse du même volume d’eau. La densité d’un maté- toujours de l’eau dans les espaces capillaires et entre
riau dépend surtout de la nature du minéral ou des les différentes particules du granulat. Il est très impor-
minéraux qui le constituent. Elle dépend aussi de l’état tant de connaître la quantité d’eau ainsi emprisonnée
dans lequel le matériau se trouve. Si on mesure la quand on utilise des sables pour béton de ciment
densité lorsque les particules sont sèches, c’est-à-dire portland, par exemple. En effet, cette eau contenue
que tous les pores ouverts sur le milieu extérieur sont dans le sable peut modier le rapport eau/ciment du
remplis d’air, il s’agit de densité sèche ou brute. Par béton, et par conséquent son affaissement, sa résis-
contre, si tous les pores communiquant avec le milieu tance en compression à 28 jours et sa durabilité.
La nature et les propriétés des granulats 11

On calcule la teneur en eau d’un granulat en mesurant ciment (Na2O et K2O). Dans la province de Québec, on
la perte de masse au cours de son séchage à l’étuve et connaît deux types de réactions de ce genre : les réac-
en divisant cette valeur par la masse sèche du granulat. tions alcalis-silice (grès de Potsdam de Beauharnois) et
les réactions alcalis-carbonate (certains calcaires de
1.4.6 La durabilité Trenton).
La durabilité des particules d’un granulat se déter- Dans plusieurs régions du Québec, il faut aussi tenir
mine en mesurant leur résistance aux intempéries, à compte de la réactivité des granulats aux sulfates.
des cycles de mouillage-séchage ou de gel-dégel. La Voici quelques situations exigeant une grande
durabilité des granulats se mesure en laboratoire par prudence :
des essais accélérés qui tentent de simuler, avec plus
• la présence de sols ou de roches avoisinantes poten-
ou moins de succès, des conditions climatiques
tiellement riches en sulfure (pyrite, pyrrhotite) et
rigoureuses.
susceptibles de s’oxyder pour former des sulfates ;
1.4.7 La résistance à l’abrasion • l’utilisation de matériaux de remblayage renfermant
de la pyrite ou de la pyrrhotite ;
On détermine la résistance à l’abrasion d’un granulat
• l’utilisation de granulats pour béton contenant de la
en mesurant sa résistance à l’usure par frottement. On
recherche des granulats possédant une bonne résis- pyrite ou de la pyrrhotite, comme on l’explique en
tance à l’abrasion quand on veut des revêtements détail au chapitre 5.
routiers de béton de ciment portland ou d’enrobé bitu-
1.4.10 Les matières délétères
mineux capables de résister à l’usure que peuvent
causer les pneus munis ou non de crampons. On L’expression matières délétères désigne toutes les
mesure la résistance à l’abrasion en déterminant la substances nuisibles qui peuvent se trouver dans un
perte de masse au cours d’un essai d’usure (essai Los granulat naturel. En général, il s’agit de matières orga-
Angeles, essai micro-Deval). niques, de mottes de particules argileuses ou de matières
minérales en état de décomposition plus ou moins
1.4.8 La stabilité chimique avancée. Même en faible quantité, ces matières délé-
tères peuvent parfois rendre le granulat inutilisable.
Les matériaux utilisés en génie civil doivent être
chimiquement stables dans des conditions normales Il existe des techniques de bonication (lavage, sépa-
d’utilisation. Cependant, il importe de tenir compte ration par liquide dense, etc.) pour éliminer ces
des conditions environnementales pour évaluer la matières délétères.
stabilité chimique d’un matériau. Ainsi, des matériaux
En raison de la raréfaction des sources de bons granu-
comme les calcaires, réputés autrefois pour leur très
lats et de l’augmentation des coûts de transport, il ne
grande stabilité dans des conditions environnemen-
serait pas étonnant que ce type de traitement soit de
tales normales, sont beaucoup plus vulnérables en
plus en plus utilisé à l’avenir pour exploiter des granu-
raison des pluies acides et de la pollution urbaine.
lats locaux de qualité moyenne.
Les principales réactions chimiques qui peuvent se
produire sur des matériaux de génie civil sont des
réactions d’oxydation, d’hydratation, de carbonata-
1.5 Les documents de référence
tion, de dissolution, de sulfatation, de décomposition Avant d’utiliser un granulat tel quel ou comme compo-
organique ou de fermentation ; elles sont aussi le fait sant d’autres matériaux, il faut s’assurer que sa qualité
de certaines bactéries (Thiobacillus ferroxidens). permet de le transporter à pied d’œuvre et de le mettre
Lors de ces réactions, le granulat peut s’altérer au en place sans qu’il se dégrade. En effet, il doit pouvoir
point d’entraîner l’affaiblissement, et parfois même, remplir la fonction pour laquelle il a été choisi long-
la ruine d’un ouvrage. temps après sa mise en place. Pour s’assurer de la
qualité d’un granulat, on doit déterminer ses caracté-
1.4.9 La réactivité ristiques et s’assurer que celles-ci contribuent à le
Certains matériaux chimiquement stables dans un rendre performant. Voici quelques questions à se
environnement donné peuvent devenir réactifs lors- poser :
qu’on les utilise dans un autre environnement. C’est le • Quelles sont les propriétés à déterminer et comment
cas de certains granulats qui réagissent aux alcalis du arriver à les déterminer ?
12 CHAPITRE 1

TABLEAU 1.3 Quelques dénitions utiles


Notion Dénitions

Contrôle Réalisation d’essais sur des échantillons représentatifs des matériaux en vue de déterminer une ou plusieurs
de la qualité de leurs caractéristiques, puis comparaison des résultats de ces essais avec les exigences spéciées pour établir
leur conformité.

Essais Épreuves que l’on fait subir aux matériaux et aux ouvrages pour vérier s’ils sont conformes aux normes
et aux exigences des plans et devis.

Exigences Limites acceptables des propriétés spéciées. La méthode d’essai pour évaluer une propriété fait partie
des exigences qui dénissent cette propriété.

Normes Documents de référence servant à la réalisation des essais. Plus précisément, les normes d’essai dénissent
d’essai les procédures d’essai normalisées sur lesquelles on s’appuie pour juger de la conformité des matériaux et
des travaux.

Qualité Selon la norme ISO 9000, la qualité désigne l’aptitude d’un ensemble de caractéristiques à satisfaire
une exigence.

Spécications Moyens (essais normalisés) et critères (propriétés, exigences) suivant lesquels on peut vérier la qualité
et la conformité.

• Comment s’assurer que, d’un opérateur à un autre, • Recueil des méthodes d’essai LC, Publications du
les valeurs obtenues pour ces propriétés seront Québec
comparables ? • Travaux de génie civil – Granulats, Bureau de
• Comment savoir que les valeurs qui caractérisent un normalisation du Québec, NQ-2560-114
granulat donné ne sont pas en deçà des seuils de • Travaux de génie civil – Granulats – Matériaux
performance ? recyclés fabriqués à partir de résidus de béton,
• Quels sont ces seuils ? d’enrobés bitumineux et de briques, Bureau de
normalisation du Québec, NQ-2560-600
Il existe un certain nombre de documents, à caractère
normatif ou non, qui permettent de répondre à ces Le tableau 1.3 présente quelques dénitions utiles, et
questions. En voici une liste, dont le contenu fera le tableau 1.4, les acronymes des principaux orga-
l’objet du chapitre 7. Il s’agit des outils (documents nismes de normalisation auxquels renvoie directement
contractuels, normes, documents techniques) les plus le présent ouvrage.
souvent utilisés au Québec dans la pratique du génie
civil (plus particulièrement, le génie routier). Ils TABLEAU 1.4 Acronymes des principaux organismes
permettent notamment de classer et d’évaluer la qualité de normalisation
des granulats, de dénir les exigences auxquelles ils
Acronyme Organisme de normalisation
doivent satisfaire pour être utilisés pour un usage
donné et de réaliser les essais de laboratoire. ACNOR (CSA) Association canadienne de normalisation
• American Society for Testing and Materials (ASTM) ASTM American Society for Testing and Materials
• Béton : Constituants et exécution des travaux/Méthodes BNQ Bureau de normalisation du Québec
d’essai et pratiques normalisées pour le béton, Normes
CSA A23.1/A23.2 CCN Conseil canadien des normes

• Cahier des charges et devis généraux du ministère EN Comité européen de normalisation


(NF ; EN en France)
des Transports (CCDG)
• Document contractuel ISO Organisation internationale de
normalisation
• Normes d’essai
LC Laboratoire des chaussées du ministère
• Normes qualitatives (critères d’utilisation) des Transports du Québec
• Ouvrages routiers, Collection Normes, Tome VII –
ONGC Ofce des normes générales du Canada
Matériaux, ministère des Transports du Québec
La nature et les propriétés des granulats 13

RÉSUMÉ

Les granulats sont des assemblages de particules solides de dimension, de forme et de nature
diverses. Il en existe trois types principaux : les granulats naturels provenant des carrières, des
gravières et des sablières ; les granulats recyclés ; les granulats articiels fabriqués spéciale-
ment pour des usages particuliers et provenant de matériaux recyclés.
La dureté et la ténacité des particules sont des propriétés très importantes à considérer si l’on
veut mieux comprendre les phénomènes d’usure et de fragmentation des particules. La sphéri-
cité et l’angularité, qui sont des caractéristiques reliées à la forme, inuent sur de très nom-
breuses propriétés des particules. Elles sont toutefois très difciles à évaluer.
Les granulats ont des propriétés particulières qui résultent de l’assemblage de leurs particules.
Les différents cahiers des charges, qui xent les normes minimales d’utilisation des matériaux
granulaires, dénissent les valeurs limites de la granulométrie, la surface spécique, la den-
sité, la masse volumique, la teneur en eau, l’absorption, la durabilité et la résistance à l’usure.
Certains granulats peuvent contenir des particules délétères ou nuisibles qu’il est important de
déceler, car au-delà d’un certain seuil, elles peuvent nuire à la durabilité des ouvrages. Enn,
lorsqu’on modie l’environnement dans lequel ils se trouvent, certains granulats peuvent deve-
nir chimiquement instables et causer de graves problèmes de durabilité.

RÉFÉRENCES

Ouvrages
AÏTCIN, P.-C. Utilisation des résidus des mines d’amiante en construction routière, Colloque
international sur l’utilisation des sous-produits et déchets dans le génie civil, Paris,
28-30 novembre 1978.
AÏTCIN, P.-C., G. LEFEBVRE. Possibilités d’utilisation des rejets miniers et métallurgiques
dans la construction de routes au Québec, ministère des Transports du Québec, juillet 1975.
AÏTCIN, P.-C., C. LUPIEN. Évaluation des propriétés physiques et mécaniques des résidus
des mines d’amiante en fonction du pourcentage de bres libres, ministère des Transports
du Québec, mai 1980.
LANDRY, B. et collab. (2012). Notions de géologie, 4e édition, Groupe Modulo, 650 p.
ROBITAILLE, V., D. TREMBLAY. (2014). Mécanique des sols – Théorie et pratique,
2e édition, Groupe Modulo, 462 p.

QUESTIONS DE RÉVISION

1. Différenciez les termes granulat et particule.


2. Quelles sont les principales sources de granulats naturels ? Quels types de matériaux
y exploite-t-on ?
3. Quels sont les principaux types de granulats articiels utilisés en génie civil ?
4. Qu’est-ce que l’absorption d’une particule ?
5. Pourquoi ne peut-on pas caractériser les particules par une seule dimension ?
6. Comment mesure-t-on, en général, la dimension des particules ?
7. L’adhérence d’un liant (la pâte de ciment, par exemple) à des particules de pierre concassée
est meilleure que l’adhérence à des particules de gravier naturel. Vrai ou faux ?
14 CHAPITRE 1

8. On classe habituellement les granulats en deux grandes catégories. Quelles sont ces caté-
gories et quelles sont les dimensions qui les déterminent ?
9. Qu’est-ce que la surface spécique d’un granulat ou d’une poudre minérale ?
10. On dispose de deux échantillons de 1 kg chacun d’un sable dont les particules sont de
dimension inférieure à 5 mm et d’un gravier dont la dimension des particules est de 5 à
10 mm.
a) Dans quel cas la surface spécique du matériau est-elle la plus élevée ? Expliquez
votre réponse.
b) Pour une même quantité de ces matériaux, dans quel cas faut-il plus de liant (pâte
de ciment pour le béton, par exemple) pour un enrobage équivalent des particules ?
Expliquez votre réponse.
11. Pour un volume de 1 cm3, calculez la surface spécique d’une particule d’un matériau
donné dans chacun des cas suivants :
a) cubique et de 1 cm de côté ;
b) plate, allongée et dont la dimension est de 100 cm × 1 cm × 0,01 cm ;
c) sphérique ;
d) cylindrique et de 1 cm de longueur.
12. On mesure la masse volumique d’un granulat et la densité d’une particule. Vrai ou faux ?
13. À partir des plans d’un ouvrage donné, on a déterminé le volume de matériau granulaire
requis pour les fondations. Le devis du projet stipule que le matériau sera payé à la tonne.
Quelle caractéristique du granulat permet de calculer le coût des granulats ? Expliquez
votre réponse.
14. Pourquoi est-il important de :
a) connaître la teneur en eau des granulats lorsqu’on fabrique du béton ?
b) s’assurer de la stabilité chimique des granulats ?
15. Différenciez les termes spécications et exigences.
CHAPITRE

Les techniques d’échantillonnage


2
SOMMAIRE
2.1 L’importance de l’échantillonnage
2.2 L’échantillonnage conjoint
2.3 L’échantillonnage d’un sol
2.4 L’échantillonnage d’un matériau naturel
2.5 L’échantillonnage dans une installation de production en fonctionnement
2.6 L’échantillonnage d’une réserve de granulats
2.7 L’échantillonnage sur la chaussée
2.8 Le rapport d’échantillonnage
2.9 La réduction des échantillons

De nombreux travaux de génie civil requièrent de grandes quantités de granulats qui doivent
répondre aux besoins spéciques des ouvrages de génie civil. Il faut donc s’assurer que ces
matériaux possèdent les propriétés requises ou que ces propriétés varient à l’intérieur d’une
fourchette de valeurs acceptables stipulées par les normes en vigueur.
Mais comment s’assurer que les propriétés d’un granulat conviennent à une utilisation en parti-
culier ? Comme il est impossible d’effectuer un contrôle systématique et continu de la qualité
des granulats, on recourt habituellement à des techniques d’échantillonnage ables et norma-
lisées qui permettent de recueillir une fraction représentative sur laquelle on effectue les divers
essais d’acceptation. D’ailleurs, la abilité des résultats dépend de l’application rigoureuse de
ces techniques d’échantillonnage éprouvées.
16 CHAPITRE 2

2.1 L’importance de conditions opératoires. Ces prélèvements font l’objet


d’un partage duquel on tire l’échantillon global qu’on
l’échantillonnage soumettra ensuite aux essais de laboratoire. Une fois
qu’on a soigneusement sélectionné l’échantillon global,
Tous les ans, on utilise de grandes quantités de granu-
il faut veiller à le protéger de toute contamination
lats dans les chantiers de construction de routes, de
possible, c’est-à-dire de tout mélange accidentel avec
barrages, de fondations de bâtiments industriels ou
un granulat différent.
commerciaux, d’usines et de bien d’autres ouvrages.
On pourrait même dire qu’une des activités fonda- Un échantillonnage réussi suppose que la fraction de
mentales du génie civil consiste à déplacer et à trans- matériau sélectionnée est en tout point semblable au
former sans cesse des montagnes de sable, de gravier granulat global, et qu’en extrapolant les résultats des
ou de roc pour satisfaire les besoins de construction et essais effectués sur cet échantillon de taille réduite, on
de transport de notre société industrielle. peut considérer que l’ensemble du matériau satisfait,
ou non, aux exigences du Cahier des charges et devis
Les granulats qu’on prévoit utiliser doivent posséder
généraux et des normes qualitatives en vigueur.
les caractéristiques correspondant à l’utilisation qu’on
veut en faire. Il faut aussi s’assurer qu’une fois mis en Comme toute extrapolation, cette opération comporte
place, ils rempliront adéquatement la fonction techno- un certain nombre de risques. En effet, si l’échantil-
logique à laquelle on les destine. lonnage est décient, le producteur pourrait voir rejeté
un granulat pourtant conforme et l’utilisateur pourrait
Il est impossible de contrôler systématiquement les accepter un granulat non conforme. Pour minimiser ce
caractéristiques de la totalité des granulats parce que : genre de risque, il faut s’assurer que l’échantillon
• les quantités à contrôler sont énormes ; soumis aux analyses représente bien l’ensemble du
• les granulats utilisés en génie civil ont un coût matériau.
unitaire très bas et un contrôle systématique se L’échantillonnage d’un granulat constitue la phase la
traduirait par une augmentation importante des plus critique de l’étude d’un matériau. On n’insistera
coûts ; donc jamais assez sur son importance. À quoi servirait
• la période estivale, propice à leur mise en place, est de dépenser du temps et de l’argent à effectuer des
très courte et un contrôle systématique ne ferait que essais longs et complexes si la fraction qu’on teste
ralentir l’avancement des travaux. n’est pas vraiment représentative du matériau qu’on
C’est pourquoi on a mis au point des techniques de veut utiliser ?
contrôle de qualité simples, peu coûteuses et rapides En outre, l’acceptation d’un granulat non conforme ou
pour s’assurer que les matériaux qu’on veut utiliser le rejet d’un granulat conforme peuvent avoir des
satisfont aux exigences du Cahier des charges et devis conséquences nancières et légales considérables,
généraux. Ces méthodes de contrôle de qualité tant pour le ministère des Transports ou autre donneur
reposent sur des principes statistiques et font appel à d’ouvrage et le laboratoire responsable du contrôle
des tables de hasard, des calculs de moyenne, d’écart qualité que pour l’entrepreneur.
type, de coefcient de variation, d’intervalle de
S’il est en général relativement facile de codier, dans
conance, etc.
une norme, la façon de faire un essai pour réduire au
Puisqu’il est impossible de contrôler la totalité des minimum tout risque d’erreur humaine, il est beau-
matériaux utilisés, on doit effectuer des contrôles coup plus difcile de codier l’échantillonnage de
méticuleux sur une fraction réduite du matériau choisi. granulats.
De plus, cette fraction doit être représentative de l’en-
Il existe certes des techniques d’échantillonnage pour
semble du matériau aussi dèlement que possible.
contrôler la qualité de produits industriels tels que les
Lorsqu’on prélève une fraction de granulat aux ns
automobiles, les réfrigérateurs et les téléviseurs, mais
d’analyse, on dit qu’on « échantillonne » le matériau ; la
ces techniques s’appliquent difcilement au cas des
fraction représentative constitue l’échantillon global
granulats, car ils présentent un caractère hétérogène
et l’opération qui consiste à sélectionner l’échantillon
beaucoup plus marqué que ces produits industriels.
représente l’échantillonnage.
Par exemple, pour contrôler une production de télévi-
On obtient l’échantillon global en effectuant plusieurs seurs, il suft de prélever, en n de chaîne de produc-
prélèvements de masses voisines dans les mêmes tion, un certain nombre d’unités selon une table de
Les techniques d’échantillonnage 17

hasard, de les soumettre à une batterie d’essais de et le CCDG recommande au moins un prélèvement
contrôle et d’effectuer des calculs statistiques. par jour si la production est inférieure à 5000 tonnes
Les granulats sont des produits naturels ou des produits (ou 2500 m 3). Lorsque le matériau mis en place doit
industriels très simples. Il est donc difcile d’effectuer être contrôlé, le CCDG recommande d’effectuer le
un contrôle de qualité sur eux, puisque les échantillons contrôle sur chaque lot. Cette façon de faire est décrite
sont constitués d’un ensemble de composantes non à la section 2.7. Il est très important de vérier les
reliées entre elles. De plus, des phénomènes de plans et devis puisque chaque projet peut faire l’objet
ségrégation, c’est-à-dire de séparation naturelle ou de spécications spéciales et propres à l’ouvrage
accidentelle de particules de différentes dimensions quant à la fréquence de prélèvement des matériaux.
dans un granulat, ou encore une contamination par des Le Guide de contrôle de la qualité des sols et des
particules étrangères peuvent affecter la composition granulats présente des tableaux résumés complets
globale des échantillons. Il faut donc se limiter à concernant la fréquence des prélèvements et des
fournir des lignes directrices générales, dénir des
essais à effectuer sur les matériaux selon l’utilisation
méthodes d’échantillonnage en fonction du type de
que l’on en fait.
matériau envisagé, déterminer les instruments à
utiliser lors de l’échantillonnage, xer des tailles Avant d’effectuer l’échantillonnage, on doit s’assurer
d’échantillonnage, etc. Rappelons que l’œil, l’intelli- que les matériaux ont été mis en réserve à des empla-
gence et le savoir-faire jouent aussi un grand rôle en cements qui ont été bien identiés, nivelés, drainés et
matière d’échantillonnage de granulats. nettoyés de toute matière contaminante. Les para-
Plus un granulat est hétérogène, plus il est difcile à graphes qui suivent portent sur les techniques d’échan-
échantillonner. Il est donc relativement facile d’échan- tillonnage dont le ministère des Transports, de la
tillonner une pile de granulat pour béton de ciment Mobilité durable et de l’Électrication des transports
portland 20-14 mm, puisque toutes les particules de la du Québec recommande la mise en œuvre dans des
pile ont des diamètres voisins ; ce qui élimine tout situations précises, selon la provenance (dépôt meuble
phénomène de ségrégation dans la pile et tout risque ou dépôt consolidé) et le type de granulat utilisé.
d’erreur grossière lors du prélèvement de l’échantillon.
Par contre, l’échantillonnage d’un granulat routier
20-0 mm est beaucoup plus complexe en raison de 2.2 L’échantillonnage conjoint
l’importante variation du diamètre des particules, car
elle augmente les risques d’hétérogénéité et de ségré- Il est fréquent d’effectuer un échantillonnage conjoint
gation dans la pile de granulat. Il en est de même pour pour s’assurer de la validité des échantillons et pour
l’échantillonnage d’un gravier, car celui-ci peut pouvoir réagir en cas de recours judiciaire. Pour ce
provenir d’un dépôt constitué d’une succession de faire, deux représentants d’entreprise, de laboratoire,
couches alluvionnaires différentes, avec des granulo- de fabricant de béton ou d’enrobé bitumineux effec-
métries distinctes, et renfermant des particules d’ar- tuent l’échantillonnage d’un matériau granulaire en
gile de 1 µm aussi bien que des galets de plusieurs présence d’une autre instance. On s’assure ainsi
centaines de millimètres de diamètre. d’avoir la neutralité et la légitimité des résultats
Quand on fait l’échantillonnage d’un granulat, on d’analyse sur les matériaux granulaires ainsi
poursuit généralement l’un des buts suivants : échantillonnés.
• vérier la conformité aux normes avant son De même, l’échantillon témoin est constitué de
utilisation ; plusieurs prélèvements échantillonnés au même
• contrôler la qualité en cours de production de moment que l’échantillonnage principal par un repré-
l’ouvrage ; sentant d’un laboratoire enregistré et indépendant.
• vérier la qualité de l’ouvrage nal. Ces échantillons sont scellés et conservés précieuse-
Le Cahier des charges et devis généraux (CCDG) ment. Ils seront utilisés en cas de recours judiciaire.
recommande d’effectuer des prélèvements en vue du Ainsi, on pourra utiliser cet échantillon pour reprendre
contrôle de qualité au minimum chaque fois qu’on met des essais jugés non conformes ou encore pour assurer
en réserve 5000 tonnes de matériau (ou 2500 m 3). On que les défectuosités de l’ouvrage ne proviennent pas
doit également effectuer deux prélèvements initiaux de la qualité des matériaux.
18 CHAPITRE 2

2.2.1 L’utilisation d’une table de hasard et que le type de sol change rapidement, il est impor-
tant de prélever chaque type de sol rencontré et de
L’emplacement des prélèvements d’échantillons peut
noter son positionnement.
se faire en se ant sur le jugement du technicien
responsable. Pour enlever toute subjectivité dans la
procédure d’échantillonnage, il est conseillé d’utiliser 2.4 L’échantillonnage
une table de hasard et les plans et devis du projet indi-
queront s’il est nécessaire de procéder ainsi. Par d’un matériau naturel
exemple, il peut être tentant de sélectionner un empla-
cement où aucun signe de ségrégation ou de contami- 2.4.1 Le banc d’emprunt exploité pour
nation n’est présent même si la presque totalité du lot la première fois
présente ces défauts. L’utilisation d’une table de hasard
est simple : il suft de déterminer les dimensions du Dans un banc d’emprunt exploité pour la première
lot et le nombre d’échantillons à prélever sur celui-ci. fois, l’échantillonnage peut s’effectuer de différentes
On sélectionne ensuite autant de valeurs aléatoires façons (à la tarière, par excavation ou par forage) sur
qu’il y a d’échantillons à recueillir, et ce, selon l’axe toute l’épaisseur qu’on prévoit exploiter an d’obtenir
des x et l’axe des y (ou encore selon la longueur et la un échantillon le plus représentatif possible du
largeur du lot). On multiplie ensuite la longueur et la granulat qu’on se propose d’utiliser. L’échantillon
largeur totales du lot par chaque nombre aléatoire. recueilli est alors constitué de l’ensemble des granu-
On obtient ainsi le positionnement de chaque lats prélevés.
prélèvement. Toutefois, si on s’aperçoit que la stratigraphie du
Il existe plusieurs tables de hasard pour générer ces granulat est très hétérogène au moment de l’échan-
nombres aléatoires, notamment celle de l’Association tillonnage, il est préférable d’effectuer un échantil-
canadienne de normalisation utilisée pour l’échantil- lonnage séparé de chacune des couches du granulat
lonnage des matériaux granulaires (CSA A23.2-7B). et de noter soigneusement leur profondeur et leur
Les devis ou les documents contractuels imposent épaisseur.
quelquefois leur propre table de hasard et la plupart
des calculatrices récentes (méthode acceptée selon la 2.4.2 Le banc d’emprunt en cours d’exploitation
norme CSA A23.2 -7B) ont une fonction qui génère
des nombres aléatoires. Il est donc de la responsabilité Dans un banc d’emprunt en cours d’exploitation (voir
du technicien de noter la méthode d’échantillon- la gure 2.1), on échantillonne la face d’exploitation
nage utilisée et de soumettre sa table de hasard au avec la pelle d’une chargeuse en prélevant une couche
responsable des travaux avant d’entreprendre d’épaisseur uniforme de bas en haut. S’il n’y a pas de
l’échantillonnage. chargeuse disponible, on effectue l’échantillonnage à

2.3 L’échantillonnage d’un sol FIGURE 2.1 Banc de sable

L’échantillonnage d’un sol en place s’applique à des


terrains naturels une fois déblayés de la couche super-
cielle de terre végétale, lors de la construction de
fossés ou de la préparation de l’emprise d’une route.
Si ce sol doit demeurer en place, on prélève les échan-
tillons à la pelle en prenant soin d’enlever une épais-
seur minimale de 300 mm de sol de surface.
Dans le cas où le déblai a une grande profondeur,
l’échantillonnage se fera par tranchée d’observation, à
la tarière ou par sondage au moyen d’un tube de forage
lorsque le dépôt est très profond. Dans le cas où la
stratication du sol présente une grande hétérogénéité
Les techniques d’échantillonnage 19

la tarière, légèrement en retrait de la face d’exploitation système d’échantillonnage plus complexe. Il est aussi
dans la partie n'ayant eu aucune ségrégation notable. possible de faire trois prélèvements à l’extrémité de la
bande transporteuse, à condition que la production
2.4.3 Le banc d’emprunt abandonné soit stable.
Dans un banc d’emprunt abandonné, on prélève Au Québec, on préfère habituellement effectuer
l’échantillon à la tarière après avoir pris soin d’éli- l’échantillonnage à partir du chargement d’un camion
miner tous les matériaux accumulés sous l’effet de ou d’une réserve de granulats, soit au cours de la mise
l’érosion. Il ne faut donc jamais prélever l’échantillon en réserve, soit à la n de la mise en réserve, selon une
dans l’ancienne face d’exploitation en raison des des méthodes décrites dans les sections suivantes.
phénomènes de ségrégation survenus au l du temps.
2.5.2 L’échantillonnage à partir
2.4.4 Le banc de gravier d’un chargement
On échantillonne un banc de gravier à l’aide d’une L’échantillonnage à partir d’un chargement (dans la
rétrocaveuse en prélevant une tranche d’égale épais- benne de camions/wagons/barges, etc.) se fait sur un
seur sur toute la face d’exploitation an de s’assurer chargement qui vient d’être effectué à l’usine de
que l’échantillon est représentatif de l’ensemble du concassage, à la carrière, à la sablière ou à la gravière.
matériau. Si l’on ne dispose pas d'équipement mécanique, on
creuse trois tranchées horizontales d’au moins 300 mm
2.4.5 Le roc de profondeur et d’environ 300 mm de largeur. On
Dans le cas d’un roc, le forage au diamant permet de prélève ensuite une fraction de granulat avec une pelle
récolter des échantillons intacts (appelés carottes) qui en plusieurs points équidistants et qui tiennent compte
permettront de connaître la stratigraphie et les de la grosseur du chargement. On mélange le prélève-
propriétés du matériau. On peut aussi prélever un peu ment des trois tranchées pour former un seul
partout différents blocs de pierre dans l’amoncelle- échantillon.
ment des produits d’abattage accumulés au pied du
front de taille. Il est cependant recommandé de
recourir aux services d’un géologue pour effectuer
2.6 L’échantillonnage d’une
l’échantillonnage. réserve de granulats
2.5 L’échantillonnage 2.6.1 La couche de granulats
dans une installation Après avoir sélectionné une pile de réserve, prélevé un
échantillon et nivelé la couche de matériau, on procède
de production en à son échantillonnage, en trois points, à l’aide d’une
fonctionnement chargeuse en prenant soin d’effectuer des prélèvements
sur toute l’épaisseur de la couche (voir la gure 2.2,
page suivante).
2.5.1 L’échantillonnage sur une bande
transporteuse Il ne faut surtout pas effectuer les prélèvements à la
pelle sur la partie supérieure de la couche qui vient
L’échantillonnage sur bande transporteuse est peu
d’être nivelée parce que le granulat n’y est pas suf-
pratiqué au Québec, car on doit arrêter l’installation de
samment homogène.
production chaque fois qu’on veut effectuer un tel
prélèvement. On place alors un cadre spécial sur une On étend le matériau pour former une couche de 300 à
bande transporteuse et l’on prélève tout le matériau qui 400 mm d’épaisseur (voir les gures 2.2 b, c et d, page
se trouve à l’intérieur de ce cadre. Cette technique doit suivante) à la surface de laquelle on recueille trois
être reprise deux fois, aléatoirement, pour compléter prélèvements (voir la gure 2.2 e, page suivante) qu’on
l’échantillon. On procède de cette façon à moins que prépare et qu’on assemble pour former un seul échan-
l’usine de production de granulats soit équipée d’un tillon nal (voir les gures 2.2 f, g et h, page suivante).
20 CHAPITRE 2

FIGURE 2.2 Échantillonnage à l’aide d’une chargeuse

a) Prélèvement d’un échantillon e) Prélèvement d’une des trois parties de l’échantillon


à la pelle

b) Homogénéisation de l’échantillon f) Scellement d’un sac pour le transport

c) Mise en couche g) Identication du prélèvement

d) Régalage de la couche nale h) Échantillon prêt à être expédié


Les techniques d’échantillonnage 21

2.6.2 La réserve l’échantillonnage et la provenance de l’échantillon.


On doit y lire toutes les informations nécessaires
L’échantillonnage sur le pourtour d’une réserve doit se
aux analyses subséquentes : le nom de la per-
faire à la chargeuse, en trois points distincts, comme
dans le cas d’une seule couche. On prélève l’échan- sonne responsable de l’échantillonnage, la date de
tillon de la réserve avec une chargeuse qui pénètre l’échantillonnage, le lieu exact du ou des prélève-
sufsamment dans la réserve an de s’assurer de ments (positionnement dans le lieu d’exploitation,
prélever une tranche d’égale épaisseur du bas vers le chaînage, numéro du lot, etc.), la nature du matériau
haut (voir la gure 2.2 a). prélevé, le nombre de sacs et la masse totale de
l’échantillon, les essais à effectuer sur cet échantillon,
Les matériaux ainsi recueillis sont étendus en une la date et l’heure de réception de l’échantillon, etc.
couche de 300 à 400 mm d’épaisseur où l’on prélève,
comme précédemment, un échantillon à trois endroits La section « Remarques » peut servir à indiquer les
différents. conditions météo au moment du prélèvement, des
spécications locales, diverses observations ou toute
autre information pertinente au traitement de
2.7 L’échantillonnage l’échantillon.

sur la chaussée Un croquis aide à situer facilement et rapidement le


ou les lieux de prélèvement. À titre d’exemple, nous
Lors de travaux routiers, la compacité des matériaux présentons, aux gures 2.3 et 2.4 (voir page suivante
granulaires est très importante pour assurer la durabi- et p. 23), deux formulaires types à remplir au moment
lité des ouvrages et leur résistance aux charges des des essais d’échantillonnage de matériaux et lors de
véhicules lourds, aux conditions climatiques et aux la production de granulats. Des formulaires complets
intempéries. Pour augmenter la compacité, on doit sont disponibles dans le Guide de contrôle de la
effectuer la compaction des couches de matériaux
qualité des sols et des granulats.
granulaires sans endommager les matériaux dont la
granularité peut être altérée au cours de la manuten- Il est primordial, avant de quitter le lieu de l’échantil-
tion, de la mise en place et de la compaction. C’est lonnage, d’avoir bien étiqueté et identié les sacs
pourquoi il est primordial de contrôler cette propriété d'échantillonnage, et de s’assurer d’avoir sufsamment
après la mise en place sur le chantier. de matériaux pour effectuer tous les essais de caracté-
risation nécessaires à son analyse. De même, il faut
Pour ce faire, le ministère des Transports a mis au
s’assurer, lors des manipulations, du transport et de
point une méthode d’échantillonnage par lot. Un lot est
l’entreposage de l’échantillon, de prendre toutes les
déterminé de façon contractuelle soit par une surface
précautions nécessaires pour ne pas altérer les
ou un tonnage prédéni. Le CCDG dénit un lot
propriétés du matériau.
comme une surface de 7500 m2 par couche compactée.
L’échantillonnage doit se faire en trois prélèvements
dont la position est déterminée aléatoirement sur trois
sections d’égale supercie de ce lot. On analyse la
2.9 La réduction
granularité pour chaque prélèvement et la moyenne des échantillons
des résultats constitue le critère d’acceptation ou de
rejet. Quant au degré de compacité, que nous présente- La réduction des échantillons recueillis se fait au labo-
rons en détail au chapitre 6, il est déclaré acceptable ratoire dans le but d’obtenir juste assez de matériau
seulement si tous les points de contrôle satisfont aux pour effectuer l’essai. En effet, si on effectuait l’essai
exigences de mise en œuvre prévues aux plans et devis. sur une trop grande quantité de matériau, on ne pour-
rait obtenir le rendement désiré en raison des erreurs
indésirables que pourrait occasionner cette masse trop
2.8 Le rapport importante. La réduction est donc une étape tout aussi
cruciale que l’échantillonnage. Chaque norme d’essai
d’échantillonnage contient une section qui donne les quantités minimales
Le rapport d’échantillonnage contient tous les rensei- requises pour effectuer l’essai et assurer son bon
gnements qui permettent de déterminer la nature de fonctionnement.
22 CHAPITRE 2

FIGURE 2.3 Exemple de feuille de rapport d’échantillonnage


Les techniques d’échantillonnage 23

FIGURE 2.4 Exemple du croquis du lieu d’exploitation


24 CHAPITRE 2

En laboratoire, un appareillage est prévu pour effectuer recueilli en deux parties de masse égale (voir la
cette réduction des échantillons (voir la gure 2.5). Le gure 2.6). On répète cette séparation jusqu’à l’obten-
séparateur mécanique permet de séparer l’échantillon tion de la masse minimale requise par la norme. La
somme d’une ou plusieurs séparations donne la masse
FIGURE 2.5 Appareillage utilisé pour la réduction de la prise d’essai.
d’échantillons
Lorsque le matériau est humide, on remplace le sépa-
rateur mécanique par la méthode de quartage (voir la
gure 2.7). Cette méthode permet, elle aussi, de réduire
l’échantillon en deux parties de masse presque équiva-
lente pour obtenir une masse de prise d’essai plus
adaptée à l’essai.
Sur une toile étalée sur le sol ou directement sur le
plancher propre, on sépare l’échantillon à réduire
en quatre et on conserve les deux quarts opposés.
On refait ensuite cette opération jusqu’à ce que la masse
obtenue corresponde à la masse requise. On trouvera
les détails de cette procédure au Laboratoire 2,
p. 197 à 199.

FIGURE 2.7 Réduction de l’échantillon par quartage

FIGURE 2.6 Réduction d’un échantillon au moyen


d’un séparateur mécanique

a) Ensemble des trois prélèvements

b) Homogénéisation de l’échantillon
Les techniques d’échantillonnage 25

FIGURE 2.7 Réduction de l’échantillon par quartage (suite)

c) Réduction par quartage d) Préparation de la prise d’essai

RÉSUMÉ
Échantillonner un granulat consiste à sélectionner une fraction de masse réduite qui représente
statistiquement et aussi dèlement que possible l’ensemble du matériau. L’échantillonnage
constitue donc une phase critique de l’étude des granulats, car la validité des résultats des
essais qu’on effectuera ultérieurement en laboratoire dépend de la représentativité de l’échan-
tillon prélevé sur le terrain.
On peut effectuer l’échantillonnage d’un matériau en vue de son acceptation avant ou durant
son exploitation, pendant ou après sa mise en œuvre, ou encore en vue de l’acceptation nale
de l’ouvrage.
Les techniques d’échantillonnage utilisées dépendent de la nature du matériau, de son utilisa-
tion et de son mode d’exploitation. Cependant, dans tous les cas, il faut s’assurer que l’échan-
tillon global retenu est représentatif du granulat qu’on se propose d’utiliser et que les
manipulations ultérieures ne causeront pas de perte de matériaux ou d’apport de matériau
extérieur susceptibles de modier la nature et la composition du granulat original.
Tout échantillonnage doit faire l’objet d’un rapport où sont consignés tous les détails qui
peuvent servir à déterminer avec précision les caractéristiques du matériau échantillonné, le
lieu de l’échantillonnage, la méthode utilisée et le nom de la personne responsable de
l’échantillonnage et autres renseignements utiles.

RÉFÉRENCES
Ouvrages
Cahier des charges et devis généraux – Infrastructures routières – Construction et réparation,
ministère des Transports, de la Mobilité durable et de l’Électrication des transports, Les
Publications du Québec, 2017.
Guide de contrôle de la qualité des sols et des granulats, ministère du Transport, de la Mobilité
durable et de l’Électrication des transports, Les Publications du Québec, 2017.
26 CHAPITRE 2

Normes
CSA A23.2-1A, Échantillonnage des granulats pour usage dans le béton, Association
canadienne de normalisation, 2014.
CSA A23.2-7B, Échantillonnage aléatoire des matériaux de construction, Association
canadienne de normalisation, 2014.
Recueil des méthodes d’essai LC, Échantillonnage (LC 21-010), Procédure du laboratoire des
chaussées, ministère des Transports, de la Mobilité durable et de l'Électrication des trans-
ports, Les Publications du Québec, 2016.
Recueil des méthodes d’essai LC, Réduction des échantillons pour essais en laboratoire (LC
21-015), Procédure du laboratoire des chaussées, ministère des Transports du Québec,
2016.

QUESTIONS DE RÉVISION
1. Qu’est-ce qu’un échantillon ?
2. Quelle différence y a-t-il entre un prélèvement et un échantillon global ?
3. Pourquoi l’échantillonnage représente-t-il une phase critique dans l’étude d’un granulat ?
4. Pourquoi est-il plus facile d’échantillonner un granulat pour béton de ciment portland
20-14 mm qu’un gravier naturel ?
5. Pourquoi échantillonne-t-on des granulats ?
6. Quelles précautions faut-il prendre une fois qu’on a prélevé un échantillon global ?
7. Pourquoi est-il difcile d’échantillonner un granulat en cours de production sur une bande
transporteuse ?
8. De quelle façon doit-on échantillonner une couche dans une réserve de granulats ?
9. Comment doit-on réaliser l’échantillonnage d'un granulat sur une chaussée?
10. Quel type de renseignements doit contenir un rapport d’échantillonnage ?
CHAPITRE

La granularité
3
SOMMAIRE
3.1 L’analyse granulométrique
3.2 Les calculs et la présentation des résultats de l’analyse granulométrique
3.3 Des exemples de calculs
3.4 Les paramètres pour interpréter la granularité
3.5 La classication et la désignation des granulats
3.6 La classication et la désignation des matériaux recyclés

Une bonne partie des matériaux utilisés en génie civil sont des matériaux granulaires, c’est-
à-dire des matériaux constitués d’une multitude de particules de dimensions différentes tels
que les sables et les gros granulats pour béton, les emprunts granulaires routiers, les matériaux
utilisés pour la construction des barrages en terre et en enrochement, les granulats pour enrobés
bitumineux ou autres.
Les propriétés techniques des matériaux granulaires dépendent de facteurs tels que la dimen-
sion, la forme, la nature chimique et la nature minéralogique des particules, mais aussi et
surtout de la granularité, à savoir la proportion des différentes grosseurs des particules dans
les matériaux granulaires. La détermination de la granularité s’effectue au moyen d’une
analyse granulométrique dont on représente les résultats sous la forme d’une courbe
granulométrique.
Pour établir la granularité d’un matériau granulaire, il faut le fractionner en plusieurs classes
de particules de dimension semblable. Il existe plusieurs méthodes d’analyse granulométrique
selon la nature du matériau et de la fraction granulométrique que l’on souhaite analyser. En
génie civil, l’analyse granulométrique s’effectue généralement par tamisage pour les particules
plus grosses (gravier, sable), et par sédimentométrie pour les particules de dimension infé-
rieure à 80 µm (silt, argile). Cette dernière technique, aussi appelée « essai à l’hydromètre », est
utilisée surtout en mécanique des sols.
28 CHAPITRE 3

3.1 L’analyse granulométrique tamisage, car les résultats d’un essai n’auront aucune
valeur si l’échantillon n’est pas représentatif de l’en-
L’analyse granulométrique par tamisage permet de semble du matériau à analyser. De plus, il ne sera pas
déterminer les dimensions des particules d’un granulat possible d’utiliser ces résultats pour évaluer la qualité
à l’aide d’une série de tamis à mailles carrées. Étant ou le comportement éventuel de ce matériau.
donné qu’on ne peut pas compter les particules
L’échantillon prélevé sur le terrain est souvent trop
présentes dans chacune des fractions, on mesure la
volumineux pour effectuer un essai. Il faut alors
masse de celles qui ont passé au travers des mailles du
réduire le volume de l’échantillon à une de ses frac-
tamis supérieur, mais qui sont retenues sur le tamis
inférieur. tions, qui constituera la prise d’essai, en tenant compte
de la dimension nominale maximale des granulats. La
3.1.1 La série normalisée de tamis technique de réduction utilisée pour constituer la prise
d’essai doit faire en sorte que la prise est bien repré-
Les tamis utilisés en laboratoire sont constitués d’un sentative de l’échantillon global. Pour ce faire, les
fond en toile métallique montée sur des bâtis ronds méthodes d’essai normalisées donnent les masses
(200 ou 300 mm de diamètre) ou rectangulaires minimales d’échantillons réduits nécessaires pour
(375 mm × 575 mm). Les ouvertures des mailles sont déterminer une caractéristique donnée. Dans le cas de
choisies dans les séries des nombres normaux (séries l’analyse granulométrique, le volume de la prise
de Renard) ISO R-10, R-20 et R-401 présentées à la d’essai doit être sufsant pour assurer la représentati-
n du manuel (voir les tableaux A.2 et A.3, p. 272 et vité de l’échantillon sans toutefois surcharger les
273). Les dimensions d’ouvertures inférieures à
tamis, car cela nuirait à l’efcacité de l’opération de
1 mm s’expriment en micromètres (µm), tandis
tamisage. En pratique, les quantités à garder au
que celles supérieures à 1 mm s’expriment en milli-
moment de la réduction par rapport aux masses mini-
mètres (mm).
males recommandées reposent sur le savoir-faire de
Au Québec, on procède à l’analyse granulométrique à l’expérimentateur.
l’aide de la série ISO R-20 dont les ouvertures norma-
lisées sont les suivantes : 3.1.3 Le principe général de l’essai
• 80 ; 160 ; 315 et 630 µm ; de tamisage
• 1,25 ; 2,5 ; 5 ; 10 ; 14 ; 20 ; 28 ; 40 ; 56 ; 80 et 112 mm. L’essai de tamisage s’effectue généralement sur un
On notera que jusqu’à 10 mm, l’ouverture de la maille matériau sec, car l’eau favorise l’agglomération des
d’un tamis est le double de celle du tamis précédent, particules nes. La présence de traces d’eau peut donc
et qu’à partir de 10 mm, on utilise une deuxième série fausser les résultats. Il arrive cependant qu’on doive
de tamis (14, 28, 56, 112) où, là encore, l’ouverture de tamiser par lavage à l’eau avec un tamis de 80 µm. En
la maille d’un tamis est le double de celle du tamis effet, ce tamis très n se colmate facilement et comme
précédent. Selon les besoins, il est possible d’ajouter ces particules nes ont une faible inertie, elles
des tamis d’autres dimensions. Par exemple, selon la traversent les mailles du tamis assez difcilement. Il
norme NQ 2560-114, les spécications des fuseaux faut noter que lorsqu’un grand nombre de particules
granulométriques pour les matériaux de fondation et nes restent collées aux plus grosses, la prise d’essai
de sous-fondation exigent l’utilisation d’un tamis de doit être lavée avant le tamisage pour obtenir des
31,5 mm plutôt qu’un tamis de 28 mm. Il faut alors résultats plus précis.
inclure le tamis de 31,5 mm dans la série lors de Comme on peut le voir à la gure 3.1, la série de tamis
l’essai. appropriés pour l’essai est rangée de haut en bas en
ordre décroissant d’ouverture des mailles, et le tout est
3.1.2 L’échantillon placé au-dessus d’un plat destiné à recueillir les parti-
On détermine la granulométrie d’un matériau donné à cules qui traversent le dernier tamis. La masse
partir d’un échantillon représentatif de ce matériau, représentative de matériau granulaire (prise d’essai)
qu’il soit prélevé à la source ou sur le site des travaux. est déposée sur le tamis supérieur. Un couvercle xé
On n’insistera jamais assez sur cette représentativité sur la partie supérieure des tamis permet d’éviter des
de l’échantillon qui doit être soumis à l’essai de pertes de particules.

1. ISO : Organisation internationale de normalisation.


La granularité 29

Après avoir agité le dispositif manuellement ou FIGURE 3.1 Principe général de l’analyse granulomé-
mécaniquement en contrôlant le temps et l’amplitude trique par tamisage
des mouvements lors du tamisage, on recueille la
masse de matériau retenue entre les tamis. Une
fois terminée l’opération, on retrouve entre deux
tamis des particules qui ont pu passer au travers des
mailles du tamis supérieur, mais qui n’ont pu passer
au travers des mailles du tamis sur lequel elles se
trouvent.
Si toutes les particules étaient sphériques, on pourrait
utiliser leur diamètre pour déterminer leur dimension,
mais comme leur forme (cubique, en aiguille ou en
paillette) inue sur la facilité avec laquelle elles
traversent les mailles du tamis, on évite de décrire les
quantités recueillies selon la dimension des particules.
On emploie plutôt les termes refus (particules rete-
nues sur un tamis) et tamisat ou « passant » (particules
passées à travers un tamis).
À l’aide d’une balance dont le degré de précision
permet de mesurer la masse de la prise d’essai, on
mesure dans l’ordre la masse des différentes fractions
retenues sur chacun des tamis en partant du tamis aux
mailles les plus grandes jusqu’au tamis inférieur (voir
la gure 3.1).
À la n de l’essai, la masse des particules perdues
pendant la procédure (perte au tamisage) ne doit pas
différer de plus de 0,3 % de la masse avant l’essai selon
les normes CSA et LC. Si la perte est plus importante,
on ne peut pas utiliser les résultats de l’essai pour
déterminer la granularité du matériau et il faut
reprendre l’essai.

Une valeur négative indique que les tamis ont été mal
nettoyés avant l’essai.
On tamise individuellement les particules dont la
grosseur est supérieure à 80 mm an de vérier s’il est
possible de les faire passer à travers une ouverture de
tamis donnée en variant leur position sur le tamis.
Celles qui passent sont considérées comme tamisat et
celles qui ne passent pas constituent le refus.

3.1.4 Le principe de l’analyse granulométrique


par lavage sur un tamis de 80 µm
Nous avons déjà mentionné qu’il est difcile d’effectuer
un bon tamisage à sec sur un tamis de 80 µm. C’est
30 CHAPITRE 3

pourquoi il est préférable d’effectuer ce tamisage par FIGURE 3.2 Lavage sur le tamis de 80 µm
lavage. Quand on soumet l’échantillon représentatif au
lavage, le courant d’eau entraîne les particules suscep-
tibles de traverser les mailles du tamis 80 μm spéciale-
ment conçu pour cette opération. On recueille le
matériau retenu sur le tamis de 80 µm, on le fait sécher
dans une étuve ventilée, puis on réalise l’essai selon la
procédure indiquée précédemment (voir la gure 3.2).
Note : Lorsqu’on effectue un lavage en vue de déter-
miner la propreté d’un matériau (présence plus ou
moins importante de particules inférieures à 80 µm),
on calcule sa propreté en soustrayant de la masse
initiale de l’échantillon la masse sèche du matériau
ainsi recueilli et on écrit ce résultat en pourcentage de
la masse totale du matériau.

3.1.5 Le principe de l’analyse d’un mélange


de gros granulats et de granulats ns
Beaucoup de granulats naturels comportent à la fois
des particules qui passent au travers des mailles d’un
tamis de 80 µm et d’autres qui sont retenues sur des
tamis de 40 mm ou de 80 mm. Par conséquent, il est
impossible d’effectuer l’analyse granulométrique d’un
échantillon représentatif d’un tel matériau en un seul
essai. C’est le cas, par exemple, des graviers naturels.
Le tamisage de ces matériaux commence toujours par
la division de l’échantillon sur le tamis de 5 mm (voir la
gure 3.3). On sépare ainsi le matériau en deux frac-
tions : la fraction retenue sur le tamis de 5 mm (gros
granulat ou fraction grossière), et la fraction qui passe
au travers du tamis de 5 mm (granulat n ou fraction
ne). Chaque fraction constitue un matériau distinct
qu’on analyse séparément. On reconstitue ensuite la
granulométrie du matériau de départ à partir des résul-
tats obtenus avec chacune de ces fractions en fonction
de leurs proportions respectives dans le matériau.
En règle générale, il est facile de faire l’analyse granu-
lométrique de la totalité de la fraction grossière, car on
y trouve peu de particules1. Par contre, la masse de la
fraction ne de l’échantillon représentatif est souvent
beaucoup trop importante pour qu’on puisse la tamiser
en une seule fois tout en respectant les normes de
tamisage. Dans ce cas, on détermine la granulomé-
trie d’une fraction représentative de la fraction ne
de l’échantillon et on extrapole le résultat obtenu à
l’ensemble de la fraction, comme l’indique l’étape 4 de
la gure 3.3.

1. Lorsque l’on constitue les prises d’essai pour effectuer l’analyse granulométrique sur un mélange de gros granulats et
de granulats ns, il faut prendre en considération que les masses minimales sont données en fonction des fractions. On
doit donc estimer la masse totale de matériau qui permettra d’avoir la quantité minimale requise pour chaque fraction.
La granularité 31

FIGURE 3.3 Analyse granulométrique d’un mélange de gros granulats, de granulats ns
dans un gravier naturel – mode opératoire
32 CHAPITRE 3

Nous verrons, à l’aide de l’exemple 3.3 (voir p. 40), • on commence par calculer la masse des refus cumu-
comment reconstituer la granulométrie réelle d’un lés sur chaque tamis (voir l’étape 1 de l’exemple 3.1,
matériau donné. p. 36) en additionnant tous les refus sur les tamis
plus gros que le tamis dont on calcule le refus, à
3.1.6 L’analyse granulométrique d’un ller moins que les pesées ne soient déjà cumulatives ;
(méthode ASTM D546) • on calcule ensuite le pourcentage des refus cumulés
Les llers utilisés pour les travaux routiers servent sur chacun des tamis (voir l’étape 2 de l’exemple 3.1,
surtout aux revêtements en enrobés bitumineux. p. 36) en divisant chacune des masses cumulées
On commence par placer l’échantillon de ller parfai- précédentes par la masse totale de l’échantillon
tement sec (50 g environ) sur un tamis de 80 µm que soumis à l’essai ;
l’on secoue à la main. Lorsqu’il n’y a plus aucune parti- • on calcule enn le pourcentage des tamisats cumulés
cule qui traverse le tamis, on place le refus au tamis de en tenant compte du complément à 100 des refus
80 µm sur un tamis de 160 µm et l’on recommence cumulés (voir l’étape 3 de l’exemple 3.1, p. 36).
l’opération jusqu’à ce que tout l’échantillon traverse un
Ces calculs et les résultats de l’analyse granulomé-
tamis de la série normalisée. Il est important de noter
trique qui en découlent sont généralement présentés
que ce tamisage se fait à sec, ce qui le différencie du
dans un tableau et, comme c’est souvent le cas en
tamisage par lavage sur le tamis de 80 µm.
génie, au moyen d’un graphique, car ces formes de
En pratique, pour économiser du temps, on détermine présentation favorisent l’analyse visuelle et facilitent
le pourcentage de ller à partir de la courbe granulo- l’interprétation des résultats.
métrique. On sous-estime donc ce pourcentage puisque
les particules nes ont tendance à adhérer aux plus 3.2.2 La présentation des résultats dans
grosses.
un tableau
Le contenu d’un tableau varie peu d’un laboratoire ou
3.2 Les calculs et la d’une institution à l’autre. On y retrouve généralement
présentation des résultats des informations sur :
• le matériau soumis à l’essai (source, échantillon-
de l’analyse nage, nature et état, utilisation, etc.) ;
granulométrique • les méthodes d’essai appliquées (organismes de
Pour éviter d’utiliser la masse de l’échantillon soumis normalisation, numéro d’identication, date de publi-
à l’essai de tamisage, on exprime les résultats en pour- cation ou de révision) ;
centage de la masse totale de l’échantillon sec, plus • le numéro de la série de tamis.
spéciquement, en pourcentage des tamisats cumulés :
On inscrit dans les différentes colonnes du tableau la
• à l’unité près pour les tamis de dimension supérieure série des tamis, les masses des refus et les résultats des
à 80 µm ; calculs.
• à 0,1 % près pour le passant au tamis de 80 µm1.
Pour résoudre les problèmes contenus dans ce
Le pourcentage des tamisats cumulés sur un tamis repré- manuel, on utilisera la feuille de résultats modèle
sente le pourcentage de toutes les particules de dimen- présentée à la gure 3.4. En plus des informations de
sions inférieures à l’ouverture des mailles de ce tamis. base, cette feuille comporte une colonne dans laquelle
on peut indiquer les exigences qualitatives auxquelles
3.2.1 Le calcul des résultats le matériau analysé doit satisfaire. On a également
Pour formuler les résultats de l’essai de tamisage, on ajouté une section pour le calcul des différents para-
procède de la façon suivante : mètres d’interprétation de la granularité.

1. D’une façon générale, dans ce manuel, l’arrondissement des nombres est basé sur les recommandations contenues
dans la méthode d’essai LC 26-950, Nombres – Règles d’arrondissement.
La granularité 33

FIGURE 3.4 Formulaire de présentation des résultats de l’analyse granulométrique par tamisage

3.2.3 La présentation des résultats • sur l’axe vertical (en ordonnée), on reporte les tami-
dans un graphique sats cumulés en pourcentage.
Pour tracer la courbe granulométrique, on reporte les Étant donné que les dimensions des particules peuvent
résultats du tamisage dans un système de coordonnées varier beaucoup dans un matériau granulaire (tout comme
cartésiennes : elles varient dans un sol), on utilise une échelle logarith-
• sur l’axe horizontal (en abscisse), on porte les dimen- mique à 4 ou 5 séquences en abscisse, comme le montre
sions des ouvertures des mailles des tamis ; la gure 3.5 (voir page suivante). En ordonnée, on utilise
34 CHAPITRE 3

FIGURE 3.5 Graphique modèle

habituellement une échelle linéaire graduée de 0 à 100 % revêtements. Il s’agit d’un graphique sur lequel on
avec des intervalles de 2 %. La combinaison des coordon- porte en abscisse les dimensions des mailles
nées linéaires et logarithmiques donne un diagramme des tamis élevées à la puissance 0,45 (voir la
semi-logarithmique. Pour tracer la courbe granulomé- gure 3.6 c). L’intérêt de ce graphique réside dans
trique, on joint les points qui représentent les résultats le fait qu’on y trace aussi une droite dite de « masse
obtenus pour chacun des tamis par des segments volumique maximale » qu’on peut comparer à
de droite pour un matériau granulaire ou par une courbe la granularité de l’enrobé an d’en optimiser la
pour un sol. Notez qu’une courbe granulométrique performance. L’optimisation est basée sur le fait
commence à la valeur 100 % et n’a pas de valeur 0 (zéro). que sur ou à proximité de la droite de masse volu-
mique maximale, les vides interparticulaires sont
Il existe plusieurs modes de représentation graphique
faibles (facteur favorable à des revêtements résis-
des courbes granulométriques : tant à l’orniérage) et augmentent à mesure qu’on
• Dans le domaine des matériaux, on utilise une s’éloigne de part et d’autre de cette droite de réfé-
échelle croissante en abscisse pour les dimensions rence (facteur de durabilité et de sécurité des revê-
des mailles des tamis, soit une représentation tements selon le cas).
semi-logarithmique croissante (voir la gure 3.6 a).
L’enrobé dont les courbes granulométriques sont
• En mécanique des sols, on utilisait autrefois une situées en dessous de la droite de masse volumique
échelle décroissante en abscisse pour une représen- maximale présente une texture ouverte et on le qualie
tation semi-logarithmique décroissante (voir la de « grenu », tandis que l’enrobé dont les courbes sont
gure 3.6 b). Ce type d’échelle n’est plus utilisé situées au-dessus de la droite est qualié de « fermé ».
aujourd’hui, mais il n’est pas rare que des résultats Une granulométrie fermée correspond à un granulat
d’essais granulométriques provenant des États-Unis qui contient assez de particules nes pour remplir les
présentent encore une échelle inversée. vides interparticulaires lorsque le matériau est
• Dans le domaine des enrobés bitumineux, la compacté, que le granulat soit grossier ou n. La
granularité des enrobés est représentée sous forme granulométrie ouverte correspond à un matériau qui
de puissance 0,45 pour optimiser la qualité des ne contient pas ou peu de particules nes et qu’on y
La granularité 35

FIGURE 3.6 Types de courbes granulométriques

a) Représentation semi-logarithmique croissante

b) Représentation semi-logarithmique décroissante

c) Représentation sous forme de puissance 0,45


36 CHAPITRE 3

trouve de grands espaces interparticulaires après le


compactage.
3.3 Des exemples de calculs
À l’aide de différents exemples, nous allons voir ici
Note : La granularité d’un granulat peut résulter de la comment effectuer les analyses granulométriques
combinaison de plusieurs granulats dont les granula- d’un sable (granulat n), d’un granulat n après lavage
rités individuelles doivent être conformes aux spéci- sur un tamis de 80 µm, d’un mélange de gros granulat
cations dénies dans les normes applicables. et de granulat n ainsi que d’un ller.

EXEMPLE 3.1

L’analyse granulométrique d’un sable (granulat n) La masse cumulée des refus sur le tamis de 1,25 mm
L’analyse granulométrique de 510,0 g de sable a est égale à 21,7 + 55,3 + 101,5 = 178,5 g, et ainsi
donné les résultats reportés dans le tableau suivant : de suite.
Tous les résultats de ces calculs sont inscrits sur la
mm µm
Plat feuille de résultats ( gure 3.8).
Tamis 10 5 2,5 1,25 630 315 160 80
2 Le pourcentage des refus cumulés sur le tamis
Refus (g) 0 21,7 55,3 101,5 106,2 102,9 95,8 18,2 8,0
de 1,25 mm est égal à
Pour déterminer la granularité de ce sable, on doit :
et ainsi de suite.
1 Calculer la masse des refus cumulés sur un tamis.
3 Le pourcentage des tamisats cumulés sur le tamis
2 Calculer le pourcentage des refus cumulés sur un de 630 µm est égal à 100 % – 55,8 % = 44,2 %,
tamis. soit 44 % et ainsi de suite.
3 Calculer le pourcentage des tamisats cumulés sur La courbe granulométrique de ce sable est présentée
un tamis. à la gure 3.7.
SOLUTION
1 Selon les données du tableau, la masse des refus
cumulés sur le tamis de 2,5 mm est égale à
21,7 + 55,3 = 77,0 g.

FIGURE 3.7 Courbe granulométrique d’un granulat n (exemple 3.1)


La granularité 37

FIGURE 3.8 Granulométrie d’un sable


38 CHAPITRE 3

EXEMPLE 3.2

L’analyse granulométrique d’un granulat n après 2 Calcul de la perte au tamisage


lavage sur un tamis de 80 µm
On a lavé 519,6 g de matériau sec sur un tamis de Il s’agit de comparer la masse des particules
80 µm. Après séchage à l’étuve du refus récupéré sur recueillies dans les tamis et la masse totale cumula-
le tamis de 80 µm, il ne reste que 493,8 g. On a tive à la n.
rempli la feuille de résultats (voir la gure 3.10),
puis on a effectué une analyse granulométrique dont
on a reporté les résultats dans le tableau suivant :

mm µm
Plat
Tamis 5 2,5 1,25 630 315 160 80 masse avant essai = 493,8 g
Refus (g) 26,4 33,3 44,5 80,1 137,7 119,4 48,0 3,0

masse après essai = 26,4 + 33,3 + 44,5 + 80,1


1 Quelle est la granularité du matériau ? + 137,7 + 119,4 + 48,0 + 3,0 = 492,4 g
2 Quelle est la perte au tamisage ?

SOLUTION
1 Calcul de la granularité
Le calcul de la granularité se fait comme dans
l’exemple 3.1 (voir p. 36), mais il faut se rappeler Les résultats de l’essai sont acceptables (voir la
qu’on doit utiliser la masse avant lavage1. gure 3.9).

FIGURE 3.9 Courbe granulométrique d’un granulat n après lavage (exemple 3.2)

1. Utiliser la masse après lavage éliminerait de l’échantillon les particules qui ont traversé le tamis de 80 µm lors
de l’opération.
La granularité 39

FIGURE 3.10 Granulométrie d’un granulat n après lavage


40 CHAPITRE 3

EXEMPLE 3.3

L’analyse granulométrique d’un mélange de gros 70,4 le pourcentage des tamisats cumulés au tamis
granulat et de granulat n de 5 mm, car le pourcentage des tamisats cumulés
Un laboratoire a reçu un échantillon de 10,200 kg obtenu pour la fraction grossière est de 29,6 %.
de gravier naturel sec. En tamisant cet échantillon
Ainsi dans l’exemple qui nous intéresse, le pour-
sur un tamis de 5 mm, on a recueilli 7,180 kg de
centage des tamisats cumulés au tamis de 10 mm
matériau. On a procédé à l’analyse granulomé-
est égal à :
trique des fractions grossière et ne de ce gravier
et l’on a reporté les résultats obtenus dans les
tableaux 3.1 et 3.2.

TABLEAU 3.1 Fraction grossière De la même façon, le pourcentage des tamisats


cumulés sur le tamis de 14 mm est de
mm
Plat
Tamis 40 28 20 14 10 5
Refus (g) 0 169 205 478 533 1635 7180

et ainsi de suite (voir la gure 3.11).


TABLEAU 3.2 Fraction ne
2 Granularité de la fraction ne
mm µm
Plat Pour déterminer la granulométrie de la fraction
Tamis 5 2,5 1,25 630 315 160 80
ne, on procède de la même façon que dans
Refus (g) 0 77,1 121,4 101,6 91,9 68,6 17,4 3,3
l’exemple 3.1 (voir p. 36). Pour établir le pourcen-
tage réel de chacune des classes granulométriques
La masse de la prise d’essai sèche avant lavage est de la fraction ne contenue dans l’échantillon
de 502,6 g et la masse après lavage et séchage est de représentatif de gravier original, il suft de multi-
481,5 g. plier chacun des pourcentages des tamisats cumulés
obtenus avec l’échantillon de 502,6 g par 70,4 %,
On veut déterminer la granulométrie de ce gravier qui représente la part réelle du granulat n dans
naturel et en tracer la courbe granulométrique. l’échantillon total.
1 On établit la granularité de la fraction grossière. Ainsi, le pourcentage des tamisats retenus sur le
2 On établit la granularité de la fraction ne. tamis de 2,5 mm sera de

3 On trace la courbe granulométrique.

SOLUTION
De même, le pourcentage des tamisats cumulés sur
1 Granularité de la fraction grossière
le tamis de 1,25 mm sera de
La fraction grossière du gravier à analyser repré-
sente 3,020 kg, soit 29,6 % de la masse totale du
gravier. La détermination de la granulométrie ne
pose aucun problème particulier, puisque la procé-
dure est la même que celle présentée dans l’exemple et ainsi de suite (voir la gure 3.11).
3.1 (voir p. 36). 3 Représentation graphique
Pour calculer le pourcentage des tamisats de l’échan- Nous avons vu dans les exemples précédents qu’il
tillon représentatif du matériau, il faudra ajuster à est facile de tracer les courbes granulométriques du
La granularité 41

FIGURE 3.11 Granulométrie d’un mélange de gros granulat et de granulat n


42 CHAPITRE 3

gros granulat, du granulat n et du granulat total en courbe granulométrique du gros granulat et celle
utilisant les données des deux dernières colonnes de du granulat n. On peut, en effet, considérer le
la feuille de résultats. granulat total comme un mélange contenant 29,6 %
Il est très important de noter que la courbe granulo- de gros granulat et 70,4 % de granulat n (voir la
métrique du granulat total est comprise entre la gure 3.12).

FIGURE 3.12 Courbe granulométrique d’un mélange de gros granulat et de granulat n (exemple 3.3)

EXEMPLE 3.4 3.4 Les paramètres pour


La granularité d’un ller interpréter la granularité
On a soumis un échantillon de 54,2 g de ller sec à
un essai d’analyse granulométrique conformément 3.4.1 Les types granulométriques
à la méthode ASTM D546. On a recueilli 49,7 g de L’aspect (position et forme) de la courbe granulomé-
particules qui traversaient un tamis de 80 µm. Les trique permet de classer les matériaux en divers types
4,5 g qui restent sur ce tamis ont traversé les granulométriques. Lorsqu’un matériau est constitué
mailles du tamis de 160 µm. de particules de dimensions semblables, on dit que sa
On cherche la granularité de ce ller. granulométrie est uniforme ou serrée. Sa courbe
granulométrique est plutôt verticale ou très peu
SOLUTION inclinée. Par contre, lorsque le matériau est composé
Le pourcentage de ller qui traverse le tamis de de particules de dimensions très variées, on dit que sa
160 µm est de 100. Le pourcentage de ller qui granulométrie est étalée. Sa courbe granulométrique
traverse le tamis de 80 µm est de est très inclinée et recoupe des particules de dimen-
sions très variées (voir la gure 3.13).
Lorsqu’il manque des particules d’une certaine
grosseur dans un matériau, on dit que celui-ci a une
granulométrie discontinue. Cette discontinuité se
Ces valeurs sont inscrites dans le tableau suivant :
traduit par un palier horizontal sur la courbe granulo-
µm métrique (voir la gure 3.13). Par contre, lorsqu’un
Tamis 160 80 matériau comporte des particules de toutes les gros-
Tamisats (%) 100 92 seurs, on parle de granulométrie continue (voir la
gure 3.9, p. 38).
La granularité 43

FIGURE 3.13 Différents types de granulométrie

De moins en moins de producteurs de béton utilisent TABLEAU 3.3 Classication des sols selon le ministère
des granulats de granulométrie discontinue pour des Transports du Québec
fabriquer du béton. Quand ils le font, c’est soit parce Type de sol Dimension
qu’ils n’arrivent pas à se procurer des granulats naturels Blocs (B) > 300 mm
de granulométrie continue qui soient économiques, soit
parce qu’ils prétendent pouvoir obtenir ainsi des bétons Cailloux (Q) 300 – 80 mm

plus compacts. Au chapitre 6, nous verrons l’interpréta- Gravier (G) 80 – 5 mm


tion des comportements des matériaux granulaires et Pierre (P)1 > 5 mm
de leurs propriétés physiques et hydrauliques selon
les paramètres associés à leur courbe granulométrique. Sable (S) 5 – 0,08 mm

Silt (M) 0,08 – 0,002 mm


3.4.2 Les classes granulométriques Argile (C) < 0,002 mm
On a toujours utilisé des mots particuliers pour décrire Sols organiques (PT) Variable
des matériaux granulaires de dimensions différentes.
Ainsi, « gravier » évoque un matériau plus grossier que 1. Dans le langage courant, le terme « pierre (P) » désigne les
le « sable » qui, lui, évoque un matériau plus grossier graviers, les cailloux et les blocs.
que le « silt », lui-même plus grossier que l’« argile ».
Pour dénir ces termes de façon plus précise, on fait
appel aux résultats de l’analyse granulométrique. 3.4.3 Les notions dérivées des résultats
des analyses granulométriques
La norme 1101, Classication des sols, du ministère
des Transports du Québec, propose pour les sols la La notion de diamètre effectif
classication dimensionnelle présentée au tableau 3.3
Le diamètre effectif correspond au diamètre pour
(les types de sols sont suivis de leur symbole conven-
lequel le pourcentage des tamisats cumulés est égal au
tionnel entre parenthèses).
chiffre placé en indice. Par exemple, le diamètre effectif
Notons que, dans la nature, il est très rare de trouver D10 correspond au diamètre des particules pour
des matériaux avec des caractéristiques granulo- lesquelles on a un pourcentage de tamisats cumulés égal
métriques aussi tranchées et ne recoupant pas plu- à 10 %. En d’autres termes, 10 % des particules ont un
sieurs des seuils granulométriques précédemment diamètre inférieur au diamètre effectif D10, et 90 % des
dénis. Dès lors, il devient difcile de dénommer particules ont un diamètre supérieur à D10. Les
ces matériaux. diamètres effectifs servent à calculer divers paramètres
44 CHAPITRE 3

d’interprétation et à établir des exigences. En effet, les révèle l’absence de certains diamètres ; on dit alors que
diamètres D10, D30 et D60 permettent de calculer les coef- la granulométrie est mal graduée.
cients d’uniformité et de courbure, lesquels servent à
On utilise aussi la valeur du coefcient de courbure
décrire la forme des courbes granulométriques. Aussi,
dans l’étude de la gélivité des sols.
lorsqu’on veut utiliser un matériau comme ltre granu-
laire, les diamètres D15, D50 et D85 doivent satisfaire à Note : Les coefcients Cu et Cc sont signicatifs lors-
des exigences précises an d’assurer une rétention des qu’un matériau contient moins de 10 % de particules
particules et une perméabilité adéquates. qui traversent un tamis de 80 µm.

Le coefcient d’uniformité La notion de module de nesse


Le coefcient d’uniformité Cu d’un matériau caracté- Dans la pratique, on caractérise la granulométrie des
rise de façon quantitative et qualitative l’étalement sables pour béton à l’aide d’un facteur appelé « module
d’une courbe granulométrique. Il est égal au rapport : de nesse ».
Pour calculer le module de nesse d’un sable pour béton,
on additionne les pourcentages de refus cumulés sur
les 6 tamis suivants : 5 mm ; 2,5 mm ; 1,25 mm ; 630 µm ;
315 µm ; 160 µm (attention, le tamis de 80 µm n’est
où D60 est le diamètre à 60 % de tamisats cumulés. pas inclus dans cette série) et on divise le total par 100.
D’après la valeur de leur coefcient d’uniformité, on Un bon sable pour béton doit avoir un module de
peut classer les matériaux en cinq catégories : nesse compris entre 2,00 et 3,40. Dans l’industrie, on
recherche de préférence des sables dont le module de
Cu ≤ 2 granulométrie très serrée
nesse est compris entre 2,50 et 2,80. Plus le module
2 < Cu ≤ 5 granulométrie serrée
de nesse est élevé, plus le granulat est grossier, ce qui
5 < Cu ≤ 20 granulométrie semi-étalée peut occasionner des problèmes de nition du béton.
20 < Cu ≤ 200 granulométrie étalée
200 < Cu granulométrie très étalée
EXEMPLE 3.5
Par exemple, un sable uniforme a un coefcient d’uni- L’analyse granulométrique d’un sol a donné les
formité variant de 1,2 à 2 ; un gravier argileux a un résultats reportés dans le tableau suivant :
coefcient d’uniformité variant de 25 à 1000.
mm µm
Le coefcient de courbure
Tamis 5 2,2 1,25 630 315 160 80
Le coefcient de courbure est égal au rapport suivant :
Tamisats
100 62 40 25 17 11 8,6
cumulés (%)

1 Quels sont les coefcients d’uniformité et de


courbure de ce matériau granulaire ?
où D30 est le diamètre à 30 % de tamisats cumulés.
2 Comment qualier la forme de la courbe
Le coefcient de courbure quantie la distribution des granulométrique de ce matériau ?
particules dans une courbe granulométrique. Par
exemple, un matériau comportant peu de particules SOLUTION
nes présente un coefcient de courbure supérieur à 3, 1 La courbe granulométrique illustrée à la gure 3.14
alors qu’un matériau dont la distribution granulomé- révèle que
trique contient plus de particules nes que de parti- D60 = 2,4 mm D30 = 0,8 mm.
cules grossières a un coefcient de courbure inférieur D10 = 120 µm
à 1. Les graviers et les sables propres ont en général un ou 0,120 mm 20,0
coefcient de courbure compris entre 1 et 3. Si, en plus
du CC compris entre 1 et 3, le coefcient d’uniformité Le coefcient de courbure est égal à
est supérieur à 4 pour le gravier et à 6 pour le sable, on
dit que la granulométrie est bien graduée ou dense, et
le matériau se prêtera bien au compactage. Toutefois, 2 Le matériau est un sable propre à granulométrie
un coefcient de courbure dépassant 3 ou inférieur à 1 semi-étalée et bien graduée.
La granularité 45

FIGURE 3.14 Détermination des diamètres effectifs D10, D30 et D60 permettant
de calculer les coefcients d’uniformité et de courbure

EXEMPLE 3.6

L’analyse granulométrique d’un sable pour béton a Comme on peut le voir dans la gure 3.15, la courbe
donné les résultats inscrits au tableau suivant : granulométrique de ce sable est presque entièrement
mm µm située dans le fuseau recommandé pour les sables
Plat
Tamis 10 5 2,5 1,25 630 315 160 80 pour béton. Il comporte cependant un peu trop de
Refus (g) 18,0 28,6 35,6 53,1 111,7 170,5 81,9 23,7 4,9 petits cailloux. On pourra corriger cet excédent lors
du dosage de la pierre de 10-5 mm.
Quel est le module de nesse de ce sable ?
SOLUTION
Le module de nesse de ce sable pour béton est :

Le calcul complet du module de nesse de ce sable se


trouve sur la feuille de résultats (voir la gure 3.16,
page suivante).

FIGURE 3.15 Courbe granulométrique d’un sable pour béton (exemple 3.6)
46 CHAPITRE 3

FIGURE 3.16 Granulométrie d’un sable pour béton


La granularité 47

TABLEAU 3.4 Résultats de l’exemple 3.6


Sable pour béton

Tamis 10 5 2,5 1,25 630 315 160 80

Tamisat (avant correction) 97 91 84 74 53 21 5 0,9

Tamisat (corrigé) 100 92 81 58 23 5 1,1

Refus cumulés (%) 0 8 19 42 77 95 –

Fuseau BC 80 µm-5 100 95-100 80-100 50-90 25-65 10-35 2-10

Module de nesse 2,41

On exprime généralement le module de nesse au On constate dans le tableau 3.4 que le granulat entre
moyen de deux chiffres signicatifs après la virgule bien dans le fuseau BC 80 µm-5 et que son module de
décimale, selon la norme CSA A23.1/A23.2. nesse est maintenant de 2,41 (encore très acceptable).
On voit sur la courbe de granulométrie corrigée de la
La correction du module de nesse gure 3.15 (voir p. 45) que ce granulat entre bien à
Pour s’assurer de la conformité d’un granulat, on peut l’intérieur des limites xées.
corriger théoriquement son module de nesse et sa
granulométrie. C’est souvent le cas des sables pour La correction de l’excédent de pierre dans le sable
béton qui renferment un pourcentage de pierre. Le producteur de béton ne tamisera pas le granulat
Reprenons le sable sur la feuille de résultats de pour corriger la présence de pierre, mais il en tiendra
l’exemple 3.6 (voir p. 45) : son module de nesse est compte au moment de la pesée des matériaux.
de 2,71 (très acceptable), mais sa granulométrie sort Par exemple, s’il faut 725 kg de sable SSS de calibre
du sommet du fuseau BC 80 µm-5. Effectuons une 80 µm-5 mm pour fabriquer un mètre cube de béton,
division au niveau du tamis de 5 mm, pour voir on devra peser
comment seront modiés sa granulométrie et son
module de nesse, et comment s’insérera ce granulat
dans le fuseau BC 80 µm-5.
Ce sable contient 91 % de tamisat au tamis de 5 mm. du sable utilisé qui contient de la pierre pour être bien
En divisant chacun des tamisats inférieurs à 5 mm par sûr d’avoir 725 kg de sable à l’intérieur du fuseau BC
91/100, on obtient le pourcentage de tamisat corrigé à 80 µm-5. Toutefois, il ne faudra pas oublier de sous-
chaque niveau de tamis, ce qui donne : traire 797 – 725 = 72 kg de pierre 10-5 mm par mètre
cube de béton de la masse de pierre calculée, car cette
quantité de pierre est apportée par le sable.

3.4.4 Les fuseaux granulométriques


Jusqu’à présent, nous avons toujours considéré qu’un
matériau granulaire était caractérisé par une courbe
granulométrique unique. Cependant, il est très rare
qu’on puisse utiliser des matériaux dont la granulomé-
trie est constante dans le temps. En effet, la plupart
et ainsi de suite pour les autres tamis (voir le tableau 3.4).
des matériaux granulaires naturels ou manufacturés
On calcule les refus cumulés en soustrayant chaque ont des granulométries qui varient au l du temps. Il
tamisat de 100. est donc plus approprié de parler d’ensemble de
Le module de nesse corrigé est égal à la somme des courbes granulométriques d’un matériau donné ou
refus (%) cumulés des tamis 5 ; 2,5 ; 1,25 ; 630 ; 315 et encore de fuseau granulométrique pour caractériser
160 divisée par 100. un matériau donné.
48 CHAPITRE 3

Le fuseau granulométrique d’un matériau comprend sont comprises toutes les courbes granulométriques
donc deux courbes granulométriques limites à l’inté- individuelles.
rieur desquelles la granulométrie du matériau peut
On détermine la courbe granulométrique moyenne
varier et convenir quand même aux usages pour
du matériau en faisant la moyenne des pourcentages
lesquels il est prévu.
des tamisats cumulés de plusieurs échantillons du
Pour tracer un fuseau granulométrique à partir des même matériau sur chacun des tamis. Pour déterminer
résultats de plusieurs analyses granulométriques, il la courbe granulométrique médiane située au milieu
suft de reporter sur un graphique les tamisats du fuseau, on calcule la demi-somme des maximums
cumulés maximal et minimal de chacun des tamis. et des minimums des pourcentages des tamisats
On dénit ainsi une zone graphique dans laquelle cumulés sur chacun des tamis.
EXEMPLE 3.7

Le groupe de recherche sur l’amiante de l’Université 1 Est-ce que tous les échantillons reçus font partie
de Sherbrooke a reçu huit échantillons de résidus qui du même fuseau granulométrique ?
traversent un tamis de 10 mm. Ces échantillons
2 Quelles sont les limites inférieure et supérieure
proviennent du dernier stade de broyage d’une usine
du fuseau granulométrique ?
d’amiante de Thetford Mines. On demande à ce labo-
ratoire d’étudier la variabilité du résidu dans le temps. 3 Quelles sont les courbes granulométriques moy-
enne et médiane de ce résidu ?
Le tableau ci-dessous regroupe les résultats des huit
analyses granulométriques.

mm µm

Tamis 5 2,5 1,25 630 315 160 80

Échantillon 1 (%) 98 85 64 42 23 10 3,0

Échantillon 2 (%) 97 72 48 32 19 9 4,0

Échantillon 3 (%) 100 99 98 96 84 50 20,0

Échantillon 4 (%) 95 74 55 38 24 12 5,0

Échantillon 5 (%) 96 75 54 37 25 14 9,0

Échantillon 6 (%) 96 83 60 39 21 10 5,0

Échantillon 7 (%) 94 69 45 27 15 7 3,0

Échantillon 8 (%) 95 62 30 15 10 5 2,0

SOLUTION
1 En comparant les valeurs des pourcentages des révèlent que la limite supérieure du pourcentage des
tamisats cumulés, on constate que la granulométrie tamisats cumulés sur le tamis de 5 mm est de 98 %
de l’échantillon n° 3 diffère fortement de celle des (échantillon n° 1), alors que la limite inférieure est
sept autres échantillons. (Note : Après une enquête
de 94 % (échantillon n° 7). On peut voir aussi que
effectuée auprès de la compagnie qui a fourni les
échantillons, on a pu conclure qu’il y a eu une erreur le pourcentage des tamisats cumulés sur le tamis de
d’échantillonnage.) 2,5 mm est compris entre 85 % (échantillon n° 1) et
2 Si on exclut l’échantillon n° 3, les valeurs reportées 62 % (échantillon n° 8), et ainsi de suite. On obtient
dans la première colonne du tableau de résultats donc le tableau suivant :

mm µm

Tamis 5 2,5 1,25 630 315 160 80

Limites du fuseau 94-98 62-85 30-64 15-42 10-25 5-14 2-9


La granularité 49

3 La courbe granulométrique moyenne s’obtient tamisats cumulés des deux courbes granulomé-
en calculant la moyenne des pourcentages des triques limites. Ainsi sur le tamis de 1,25 mm, on a :
tamisats cumulés sur un tamis donné. Ainsi, sur
le tamis de 1,25 mm, on a un pourcentage moyen
égal à :
Note : Plus ces valeurs sont proches l’une de l’autre,
plus la variation de la granulométrie dans le fuseau
est uniforme.
La courbe granulométrique médiane s’obtient en À l’aide de ces résultats, on peut tracer le graphique
calculant la demi-somme des pourcentages des de la gure 3.17.

FIGURE 3.17 Granularité des résidus d’amiante (exemple 3.7)

À partir de la notion de fuseau granulométrique, on granulométrique moyenne d’une livraison de matériau


peut dénir les courbes et fuseaux de spécication, de doit se situer à l’intérieur du fuseau de spécication.
régularité et de fabrication.
Le fuseau granulométrique de régularité
Le fuseau granulométrique de spécication Le fuseau granulométrique de régularité délimite les
Le fuseau de spécication délimite les variations tolérances de dispersion maximales ou les étendues
permises de la courbe granulométrique d’un granulat admissibles des passants par rapport à la courbe
en fonction de son utilisation. C’est le donneur d’ou- moyenne du matériau fabriqué. Lors du contrôle, 95 %
vrage qui spécie ce fuseau. Par exemple, le fuseau des courbes obtenues doivent se situer à l’intérieur du
BC 80 µm-5 tracé précédemment (voir la gure 3.15, fuseau de régularité. De plus, le fuseau de régularité
p. 45) est le fuseau de spécication d’un granulat n doit se situer à l’intérieur du fuseau de spécication.
pour béton.
Pour les granulats routiers, la norme 2101, Granulats
On peut tracer les fuseaux de spécication à partir des du ministère des Transports du Québec spécie les
données qu’on trouve dans les devis des travaux ou étendues maximales pour chacune des classes granu-
dans les différentes normes qui dénissent les laires. En outre, il faut au minimum dix analyses
exigences propres aux divers types d’ouvrage. Pour granulométriques pour déterminer le fuseau de
répondre aux exigences granulométriques, la courbe régularité.
50 CHAPITRE 3

Le fuseau granulométrique de fabrication La gure 3.18, tirée de la norme 2101, Granulats,


Le fuseau granulométrique de fabrication caractérise illustre bien ces diverses notions. On constate que
une production donnée. On l’obtient en ajoutant deux le fuseau de spécication est le plus large et
écarts types au tamisat moyen et en soustrayant que les fuseaux de régularité et de fabrication le
deux écarts types du tamisat moyen pour chacun des limitent, ce qui force le producteur à réduire la varia-
tamis. Pour qu’un matériau soit conforme, ce fuseau doit bilité de ces produits. Les fuseaux de régularité et
se situer à l’intérieur du fuseau granulométrique de régu- de fabrication constituent donc des fuseaux de
larité. Il arrive même que ces deux fuseaux se confondent. contrôle.

FIGURE 3.18 Types de fuseaux granulométriques

Source : D’après gure 2101-1, Granulats, tome VII, ch.2, p. 2, MTQ, 2007.

3.5 La classication et la La terminologie utilisée pour décrire la dimension des


granulats diffère d’un organisme à un autre. Il est
désignation des granulats donc préférable de toujours se référer au même
organisme.
3.5.1 La désignation d’après la dimension La grosseur maximale d’un granulat correspond à la
des particules dimension de l’ouverture du plus petit tamis de
la série normalisée à travers laquelle passe tout le
Selon la norme 2101, Granulats, les particules de dimen-
sions comprises entre 5 mm et 125 mm constituent les granulat (Normes 2101, NQ2560-114, ASTM C125 et
gros granulats et celles dont les dimensions des parti- ACI 116). Par exemple, on utilise la grosseur maxi-
cules se situent entre 0 et 5 mm constituent les granulats male avec les enrobés bitumineux pour représenter
ns. Par exemple, le sable et la criblure de pierre sont leur courbe de masse volumique maximale qui, par
des granulats ns. Une criblure est issue d’un concassage dénition, relie dans un graphique sous forme de
à l’issue duquel 100 % des particules sont fracturées. puissance 0,45 les coordonnées (0, 0) et leur grosseur
maximale (100 %).
Les nes et le ller, qui inuencent grandement le
comportement des enrobés bitumineux, sont aussi des La grosseur nominale maximale d’un granulat corres-
granulats ns. Les nes constituent la partie des pond à la dimension du plus petit tamis de la série
granulats contenant des particules dont la dimension normalisée au travers duquel la plupart des particules
est inférieure à 80 µm, et le ller constitue la partie d’un granulat doivent passer. Selon les normes ASTM
des granulats contenant des particules dont la dimen- et ACI, la grosseur nominale maximale d’un granulat
sion est inférieure à 315 µm. pour béton peut retenir de 5 % à 15 % du granulat1.

1. Tiré de Dosage et contrôle des mélanges de béton.


La granularité 51

Au ministère des Transports, la grosseur nominale d < 2,5 mm, il s’agit d’une classe granulaire 0/D (par
maximale d’un granulat correspond à la dimension de exemple, les classes 0/5, 0/20).
l’ouverture du plus petit tamis de la série normalisée qui
Au ministère des Transports du Québec, la notion de
est supérieure à celle du premier tamis qui a un retenu
classe granulaire remplace celle de calibre dont les
plus de 10 %1 du granulat. Par exemple, dans les
dénominations n’étaient pas assez précises, puisque le
exigences présentées au chapitre 7, un granulat pour
calibre pouvait désigner soit l’enveloppe de grosseurs
béton de type BC 5-20 et un combiné granulaire
du granulat (par exemple, un matériau de fondation de
pour enrobé bitumineux de type GB-20 ont une grosseur
calibre 20-0), soit la grosseur nominale du granulat.
maximale de 28 mm et une grosseur nominale maxi-
(Par exemple, une pierre classée ou pierre nette de
male de 20 mm.
20 mm avait un calibre de 20 mm si la très grande majo-
On détermine les masses minimales des échantillons rité des particules – environ 90 % – traversait le tamis
et des prises d’essai à partir de la grosseur nominale de 20 mm et si toutes les particules traversaient le
maximale du granulat. On utilise aussi la grosseur tamis de 28 mm.)
nominale maximale dans la classication des enrobés
bitumineux. Par exemple, un enrobé de type EG-10 3.5.3 La désignation des granulats d’après
désigne un mélange dont la grosseur nominale maxi- leur utilisation
male du granulat est de 10 mm.
On utilise divers termes pour désigner des matériaux
granulaires selon leur utilisation : granulats pour
3.5.2 La désignation des granulats d’après
fondation, sous-fondation, couche de roulement
leur classe granulaire granulaire et accotement, pour coussin, enrobage,
La classe granulaire désigne la dimension mini- couche anti-contaminante et couche ltrante, pour
male (d) et la dimension maximale (D) d’un granulat où béton de ciment portland, pour enrobé bitumineux ou
d et D correspondent à deux ouvertures de tamis à pour abrasifs (voir la gure 3.19). En général, chacun
mailles carrées. L’intervalle d/D est d’ailleurs appelé de ces matériaux doit répondre à un ensemble d’exi-
« classe granulaire ». gences que l’on retrouve, par exemple, dans les normes
Dans la pratique, les opérations de criblage ont leurs du ministère des Transports.
limites, car elles ne peuvent pas produire un matériau Le tableau 3.5 (voir page suivante), présente la dési-
entièrement inclus dans l’intervalle d/D2. On admet donc gnation de ces différents matériaux.
qu’il puisse y avoir un refus sur D et un passant sur d
(particules déclassées). Toutefois, des exigences précises 3.5.4 La classication des matériaux
limitent les pourcentages de particules déclassées.
Examinons la classication des matériaux selon leurs
Lorsque d ≥ 2,5 mm, il s’agit d’une classe granulaire caractéristiques intrinsèques et leurs caractéristiques
d/D (par exemple, les classes 2,5/5, 10/20) et lorsque de fabrication.

FIGURE 3.19 Trois granulats particuliers

1. Tiré de Enrobés – Formulation selon la méthode LC.


2. Tiré de G. Tremblay, M. Bouchard et P. Flon. Notions de classes granulaires, exposé préparé pour la séance sur les
granulats du congrès annuel de 1995 de l’Association des transports du Canada à Victoria, Colombie-Britannique, D71-D89.
52 CHAPITRE 3

TABLEAU 3.5 Désignation des différents granulats selon le ministère des Transports du Québec
Granulats pour Désignation

Fondation, sous-fondation, couche de roulement granulaire et MG X (par exemple, MG 20, MG 56)


accotement

Coussin, enrobage, couche anti-contaminante et couche ltrante CG X (par exemple, CG 20, CG 56)

Abrasifs AB X (par exemple, AB 5)

Béton de ciment BC d-D (par exemple, BC 5-20, BC 80 µm-5)

Enrobés bitumineux à chaud Classes granulaires d/D, 0/D

Les caractéristiques intrinsèques 2560-114, aussi présentées au chapitre 7. Dans certains


Les caractéristiques intrinsèques sont liées à la cas, le granulat doit montrer des caractéristiques
nature même du matériau ; elles ne peuvent donc pas complémentaires garantissant que les granulats
être modiées. Elles désignent : répondent à des besoins particuliers.
• la résistance à l’usure évaluée au moyen des essais
micro-Deval et de friabilité ; 3.6 La classication
• la résistance à la fragmentation évaluée au moyen de
l’essai Los Angeles.
et la désignation
des matériaux recyclés
Les caractéristiques de fabrication
Les matériaux recyclés qui proviennent des résidus
Les caractéristiques de fabrication sont liées au
d’enrobés bitumineux (EB), des résidus de béton, dont
processus de fabrication des granulats. On peut les modi-
la brique de béton (BC), et des granulats naturels (GN)
er en intervenant dans ce processus. Elles désignent :
sont classés selon le pourcentage de la masse de
• la fragmentation ; chacun de ces constituants. Ils sont désignés par les
• la forme (particules plates, particules allongées). lettres MR suivies d’un chiffre de 1 à 7 (MR-1 à
MR-7), qui indiquent la plage de proportion possible
La classication des gros granulats de chacun des constituants. Par exemple, un matériau
On classe les gros granulats en six catégories (de 1 recyclé MR-4 contient plus de 30 % de résidus de
à 6), selon leurs caractéristiques intrinsèques et en béton, moins de 55 % de résidus de granulats naturels
cinq catégories (de a à e) selon leurs caractéristiques et entre 15 et 35 % de résidus d’enrobés. On peut
de fabrication. On désigne le granulat par un chiffre ajouter à la désignation de base une correspondance
suivi d’une lettre ; par exemple, on parle d’un gros avec un autre système de classication. Dans ce cas, la
granulat de catégorie 1a, 3c. désignation complète du matériau recyclé se compose
d’une première partie comportant les lettres et le
La qualité du granulat diminue à mesure que le rang
chiffre suivie d’une deuxième partie qui indique la
du chiffre ou de la lettre augmente. Ainsi, la moins
correspondance avec un autre système de classica-
bonne qualité est la catégorie 6e, mais cela ne signie
tion. Par exemple, on peut parler d’un « matériau
pas qu’un matériau de cette catégorie ne convient pas
recyclé MR-4 correspondant à un granulat MG 20 ». Il
pour certains usages. Par exemple, un matériau de
sera question des granulats recyclés et de leurs utilisa-
catégorie 6e ne convient pas pour fabriquer du béton et
tions au chapitre 10.
des enrobés bitumineux, mais il peut être utilisé en
sous-fondation routière. Par ailleurs, les matériaux recyclés qui contiennent de
la brique d’argile sont désignés par les lettres AB.
La classication des granulats ns
Note : La masse des constituants est déterminée selon
Les granulats ns sont classés en trois catégories (de 1
les exigences prescrites dans la méthode d’essai
à 3) selon leurs caractéristiques intrinsèques de résis-
LC 21-901, Détermination de la composition d’un
tance à l’usure et leur friabilité.
matériau recyclé contenant des résidus d’enrobés et
Pour appartenir à une catégorie, le granulat doit satis- de béton. Nous approfondirons ce sujet dans le labo-
faire à des exigences dénies dans la norme NQ ratoire 23 (voir p. 269)
La granularité 53

RÉSUMÉ
L’analyse granulométrique d’un matériau granulaire sert à déterminer les proportions des dif-
férentes dimensions des particules qui composent ce matériau. On effectue une analyse granu-
lométrique en utilisant une série normalisée de tamis à mailles carrées. On reporte ensuite les
résultats de l’analyse granulométrique sur un graphique semi-logarithmique sur lequel on trace
la courbe granulométrique du matériau.
Si le matériau ne comporte que des particules dont la dimension est à peu près égale, on dit
qu’il a une granulométrie serrée ou uniforme ; par contre, s’il contient des particules de toutes
les dimensions, on dit que sa granulométrie est étalée. S’il manque des particules d’une dimen-
sion donnée, on dit que le matériau a une granulométrie discontinue ; par contre, s’il renferme
des particules de toutes les dimensions, on dit que le matériau a une granulométrie continue.
À partir des résultats de l’analyse granulométrique, on peut calculer différents paramètres tels
que le coefcient d’uniformité, le coefcient de courbure et le module de nesse an de carac-
tériser la granulométrie du matériau à l’aide d’un seul nombre.
Il est rare qu’on puisse dénir un matériau donné à partir d’une seule courbe granulométrique,
car la granulométrie des matériaux naturels ou manufacturés varie presque toujours. Les limites
à l’intérieur desquelles varie la granulométrie constituent ce que l’on appelle un « fuseau granu-
lométrique ». On distingue les fuseaux de spécication (qui permettent de s’assurer de la confor-
mité granulométrique d’un matériau pour un ouvrage donné) et les fuseaux de régularité et de
fabrication (qui permettent de contrôler la production et limiter la variabilité des produits).
À partir des résultats de l’analyse granulométrique, on peut caractériser un matériau selon ses
proportions respectives de particules grossières (gravier), nes (sable), très nes (silt) et ultra-
nes (argile). On peut aussi le classer et le désigner à partir de critères précis.

RÉFÉRENCES

Ouvrages
ASSOCIATION CANADIENNE DU CIMENT PORTLAND. Dosage et contrôle des
mélanges de béton, 8e édition canadienne, 2011, 411 p.
Earth Manual, 3e édition, U.S. Department of the Interior-Bureau of Reclamation, Denver,
Colorado, 1998, 329 p.
LANGLOIS, P. Enrobés – Formulation selon la méthode LC, ministère des Transports du
Québec, Direction du laboratoire des chaussées, 2005, 111 p.
LECLERC, A.-M., É. BRETON, C. ROBERT, G. TREMBLAY. Les nouvelles normes sur les
matériaux granulaires, ministère des Transports du Québec, 1996, 55 p.
TREMBLAY, G., M. BOUCHARD, P. FLON. Notions de classes granulaires, Exposé préparé
pour la séance sur les granulats du congrès annuel de 1995 de l’Association des transports
du Canada à Victoria, Colombie-Britannique, D71-D89.
Normes
ASTM C33, Standard Specication for Concrete Aggregates, American Society for Testing
and Materials.
ASTM D546, Sieve Analysis of Mineral Filler for Asphalt Paving Mixtures, American Society
for Testing and Materials.
BNQ 2002, Granulats – Matériaux recyclés fabriqués à partir de résidus de béton, d’enrobés
bitumineux et de briques – Classication et caractéristiques, Bureau de normalisation du
Québec, NQ 2560-600.
54 CHAPITRE 3

BNQ 2014, Travaux de génie civil – Granulats, Bureau de normalisation du Québec, NQ 2560-114.
CSA A23.2-2A, Analyse granulométrique du granulat n et du gros granulat, Association
canadienne de normalisation.
CSA A23.2-5A, Détermination de la quantité de particules nes passant 80 µm dans le
granulat, Association canadienne de normalisation.
ISO 3310-1, Tamis de contrôle – Exigences techniques et vérications – Partie 1 : Tamis de
contrôle en tissus métalliques, Organisation internationale de normalisation.
Norme 1101, Classication des sols ; Norme 2101, Granulats, Ouvrages routiers, Collection
Normes, Tome VII – Matériaux, ministère des Transports, de la Mobilité durable et de
l’Électrication des transports, Les Publications du Québec.
Recueil des méthodes d’essai LC, Analyse granulométrique (LC 21-040), [2016], Procédure du
laboratoire des chaussées, ministère des Transports, de la Mobilité durable et de l’Électri-
cation des transports, Les Publications du Québec.
Recueil des méthodes d’essai LC, Nombres – Règles d’arrondissement (LC 26-950), Procédure
du laboratoire des chaussées, [2016], ministère des Transports, de la Mobilité durable et de
l’Électrication des transports, Les Publications du Québec.

QUESTIONS DE RÉVISION
1. En quoi consiste une analyse granulométrique ?
2. Quelle est la forme des ouvertures des mailles des tamis de laboratoire ?
3. Les dimensions des mailles des tamis n’ont pas été choisies au hasard. Comment se com-
parent-elles dans la série normalisée de tamis ?
4. Quel tamis sert à différencier le gros granulat du granulat n ?
5. a) Qu’est-ce qu’un refus sur le tamis ?
b) Qu’est-ce qu’un tamisat ou passant ?
6. Pourquoi ne doit-on pas utiliser l’expression « particules de 2,5 mm de diamètre » ?
7. Que signie l’expression « pourcentage des tamisats cumulés sur un tamis donné » ?
8. Pourquoi le matériau doit-il être parfaitement sec lors d’un essai de tamisage ?
9. Corrigez l’expression des résultats de l’analyse granulométrique suivants :
mm µm

Tamis 5 2,5 1,25 630 315 160 80

Tamisats (%) 100 85,4 60 40,1 21,95 8 4,08

10. Pourquoi ne fait-on jamais l’analyse granulométrique de toute la fraction de gravier qui
traverse le tamis de 5 mm ?
11. La courbe granulométrique d’un gravier est entièrement comprise entre deux autres
courbes. Lesquelles ?
12. Quelle différence y a-t-il entre :
a) une granulométrie serrée et étalée ?
b) une granulométrie continue et discontinue ?
13. Pourquoi a-t-on choisi une échelle logarithmique en abscisse plutôt qu’une échelle arith-
métique sur les graphiques représentant des courbes granulométriques ?
La granularité 55

14. Qu’est-ce qu’un fuseau granulométrique ?


15. Différenciez les différents types de fuseaux granulométriques.
16. Citez trois paramètres qu’on peut utiliser pour caractériser une courbe granulométrique.
17. Comment dénit-on une classe granulaire ?
18. Différenciez les caractéristiques intrinsèques et les caractéristiques de fabrication des
granulats.
19. Expliquez comment on établit la classication et la désignation des matériaux recyclés.

PROBLÈMES
1 On a effectué une analyse granulométrique d’un échantillon représentatif de 590,0 g d’un
matériau et l’on a obtenu les résultats suivants :

mm µm
Plat
Tamis 5 2,5 1,25 630 315 160 80

Refus (g) 97,7 239,1 88,9 43,2 26,0 17,9 16,5 60,6

a) Selon les quantités retenues sur chaque tamis, la masse de la prise d’essai permettait-elle
un tamisage efcace ? Sinon, comment aurait-on pu améliorer l’efcacité de la procédure ?
b) Quelle est la granularité de ce matériau ?
c) Tracez sa courbe granulométrique.

2 L’analyse granulométrique d’un sable pour béton réalisé sur un échantillon de 468,0 g a
donné les résultats suivants :

mm µm
Plat
Tamis 10 5 2,5 1,25 630 315 160 80

Refus (g) 0 20,7 38,3 92,2 98,8 104,0 87,3 24,0 2,7

a) Quelle est la granularité et le module de nesse de ce sable ?


b) Tracez sa courbe granulométrique.

3 On a prélevé un échantillon de 615,3 g d’un granulat n en vue d’effectuer une analyse gra-
nulométrique. Après lavage sur un tamis de 80 µm et séchage de l’échantillon, il ne restait
qu’une masse de 595,3 g sur laquelle on a effectué l’essai à l’aide d’un tamiseur mécanique.
Le tableau suivant indique les résultats obtenus :

mm µm
Plat
Tamis 10 5 2,5 1,25 630 315 160 80

Refus (g) 0,0 18,4 30,6 122,6 153,2 140,1 98,0 29,0 2,3

a) Quelle est la granularité de ce granulat n ?


b) Calculez la perte au tamisage.
c) Tracez la courbe granulométrique du matériau.
d) Calculez les coefcients d’uniformité et de courbure.
56 CHAPITRE 3

4 On a effectué l’analyse granulométrique d’une criblure de pierre qui sera utilisée pour
fabriquer divers types d’enrobés bitumineux. Une criblure peut contenir un fort pourcen-
tage de particules de dimension inférieure à 0,080 mm et ces dernières peuvent inuer de
façon signicative sur le comportement de l’enrobé. Pour déterminer leur proportion avec
le plus de précision possible, on a procédé au lavage d’un échantillon représentatif du maté-
riau sur un tamis de 80 µm (0,080 mm) avant de le soumettre à un tamisage mécanique. Les
résultats de l’essai sont donnés dans le tableau suivant :

mm µm
Plat
Tamis 10 5 2,5 1,25 630 315 160 80

Refus (g) 0,0 21,3 175,8 123,8 82,3 53,3 42,6 24,9 3,2

Masse avant lavage : 583,6 g


Masse après lavage : 527,3 g

a) Quelle est la granularité de cette criblure ?


b) Calculez la perte au tamisage.
c) Tracez la courbe granulométrique du matériau.
d) Que remarque-t-on par rapport au matériau analysé au problème n° 3 (voir page
précédente) ?

5 Le tableau suivant présente les résultats de l’essai de l’analyse granulométrique réalisée sur
un sable :

mm µm
Plat
Tamis 5 2,5 1,25 630 315 160 80

Refus (g) 0,5 1,1 3,7 17,1 44,7 30,1 5,8 0,4

Masse de la prise d’essai sèche avant lavage : 104,6 g


Masse de la prise d’essai sèche après lavage : 103,4 g

a) Calculez la granularité du matériau.


b) Calculez le module de nesse.
c) Tracez la courbe granulométrique.
d) Décrivez le sable selon la forme de sa courbe granulométrique.
e) Justiez la masse de la prise d’essai.
f) Ce sable pourrait-il constituer un bon sable pour béton ?

6 On a divisé un échantillon de 9,173 kg de gravier sur un tamis de 5 mm. La fraction retenue


a été tamisée manuellement et on a prélevé 495,0 g de la fraction de dimension inférieure à
5 mm. On a obtenu les résultats suivants sur les fractions grossière et ne :
Analyse granulométrique de la fraction grossière
mm

Tamis 28 20 14 10 5

Refus (g) 0 420 1267 771 1311


La granularité 57

Analyse granulométrique de la fraction ne


mm µm
Plat
Tamis 5 2,5 1,25 630 315 160 80

Refus (g) 0 95,0 86,6 79,0 91,5 83,8 24,1 34,4

a) Quelles sont les granularités de la partie grossière et de la partie ne de ce gravier ?


b) Quelle est la granularité de ce gravier ?
c) Calculez le coefcient d’uniformité et le coefcient de courbure de ce gravier.
d) Décrivez la granularité du gravier.

7 On a effectué l’analyse granulométrique d’une pierre concassée et on a obtenu les résultats


suivants :

mm
Plat
Tamis 20 14 10 5 2,5

Refus (g) 0 592 2248 1962 104 0

a) Quelle est la granularité de cette pierre concassée ?


b) Quel qualicatif utiliseriez-vous pour décrire la granulométrie de cette pierre
concassée ? Justiez votre réponse.

8 L’analyse granulométrique d’un mélange de granulat n et de gros granulat utilisé par un


producteur de béton a donné les résultats suivants :

mm µm

Tamis 28 20 14 10 5 2,5 1,25 630 315 160 80

Tamisats cumulés (%) 100 79 62 40 40 38 30 18 8 2 0,9

a) Tracez la courbe granulométrique du granulat utilisé pour fabriquer ce béton.


b) Quel qualicatif utiliseriez-vous pour décrire la granulométrie de ce granulat ?

9 Un entrepreneur a utilisé un mélange de granulat n et de gros granulat comme matériau


de fondation de routes. Les résultats de l’analyse granulométrique de ce mélange ont été
reportés dans le tableau suivant :

mm µm

Tamis 28 20 14 10 5 2,5 1,25 630 315 160 80

Tamisats cumulés (%) 100 95 76 59 38 25 18 14 11 9 6,9

a) Tracez la courbe granulométrique de ce matériau de fondation.


b) Quel qualicatif utiliseriez-vous pour en décrire la granulométrie ?
58 CHAPITRE 3

10 On a effectué l’analyse de 10 échantillons de criblure de pierre extraits d’une carrière mon-


tréalaise. Ces échantillons ont été prélevés au cours d’une période de 10 jours d’exploitation
consécutifs. On a obtenu les résultats suivants :

Tamisats
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
cumulés (%)

5 93 95 77 83 93 83 95 86 85 93
mm

2,5 69 65 47 43 58 50 61 50 52 62
1,25 46 40 34 28 34 32 35 32 34 40
630 31 27 28 21 22 22 22 22 23 28
315 20 18 24 16 16 15 15 17 17 20
µm

160 14 13 13 13 11 12 10 13 11 15
80 10,1 10,2 10,3 9,4 6,2 9,5 6,3 10,1 9,7 10,2

a) Dans quel fuseau granulométrique se situe cette criblure de pierre ?


b) Quelle est la granularité moyenne de cette criblure de pierre ?

11 Un producteur de béton a en réserve un sable ayant la granulométrie suivante :

mm µm

Tamis 14 10 5 2,5 1,25 630 315 160 80

Tamisats cumulés (%) 100 95 80 70 60 44 18 7 2,3

a) Quel est le module de nesse de ce sable ?


b) Corrigez la granularité de ce sable an qu’elle soit conforme au fuseau 80 µm-5 et
calculez à nouveau le module de nesse.
c) Combien faudra-t-il peser de ce sable si, pour fabriquer 1 m3 de béton, il faut utiliser
710 kg de sable SSS de calibre 80 μm-5 ?
d) Quelle masse de pierre 10-5 mm faudra-t-il soustraire de la masse de pierre prévue
pour chaque mètre cube de béton ?
e) Quelle masse de pierre 14-10 mm faudra-t-il soustraire de la masse de pierre prévue
pour chaque mètre cube de béton ?

12 Un producteur d’enrobés bitumineux utilise le combiné suivant pour satisfaire aux exi-
gences du mélange EB-20 du ministère des Transports.

mm µm

Tamis 28 20 14 10 5 2,5 1,25 630 315 160 80

Tamisats cumulés (%) 100 97 78 65 47 35 28 21 14 9 5,0

Après avoir été séché, le mélange est dirigé vers les trémies à chaud où il est divisé en trois
fractions. Les granulats qui traversent le tamis de 6,3 mm sont recueillis dans la trémie à
chaud n° 1 ; ceux qui traversent le tamis de 14 mm et qui sont retenus sur le tamis de 6,3 mm
sont recueillis dans la trémie à chaud n° 2 ; enn, ceux qui sont retenus sur le tamis de
14 mm sont recueillis dans la trémie à chaud n° 3.
a) Quelle est la grosseur maximale du granulat résultant de ce combiné ?
b) Quelle est la grosseur nominale maximale du granulat résultant de ce combiné ?
c) Quelle est la granularité des matériaux recueillis dans chacune des trémies à chaud ?
CHAPITRE

4
La masse, le volume
et la teneur en eau

SOMMAIRE
4.1 Les propriétés des granulats
4.2 La teneur en eau totale, l’absorption et l’humidité d’un granulat
4.3 La densité et l’absorption des granulats
4.4 La masse volumique et le volume des vides d’un granulat

Dans le domaine du génie civil, les quantités de matériaux se mesurent tantôt selon leur
volume, comme dans le cas des remblais, des excavations ou du béton de ciment portland ;
tantôt selon leur masse, comme dans le cas du dosage des quantités pour fabriquer les
bétons de ciment portland ou les enrobés bitumineux, et pour le transport des matériaux
d’emprunt. On doit donc pouvoir passer de la masse d’une certaine quantité de granulats à
son volume correspondant et vice-versa. Pour ce faire, il faut établir des relations entre ces
valeurs au moyen de la masse volumique ou de la densité des matériaux qu’il est possible
de déterminer en appliquant le principe d’Archimède, selon lequel tout corps plongé dans
un liquide reçoit une poussée égale au poids du liquide déplacé.
Il est aussi important de pouvoir déterminer la quantité d’eau contenue dans les espaces intergra-
nulaires quand on fabrique des bétons de ciment portland, car si cette eau n’est pas prise en
compte dans le calcul de sa composition, la qualité et la durabilité du béton risquent d’être affec-
tées sérieusement. Pour établir la composition d’un béton, on se base sur un état de référence des
granulats : l’état dit « saturé superciellement sec » (SSS).
Dans le cas des enrobés bitumineux, l’inuence des espaces intergranulaires est d’ordre écono-
mique et jouera un rôle important en ce qui a trait aux performances dans le temps des enrobés
(durabilité). Le bitume non absorbé par les granulats, qu’on appelle « bitume effectif », ira se
loger dans les vides intergranulaires, faisant ainsi varier la quantité de bitume incorporée et,
de ce fait, le coût de production des enrobés. Il faut donc déterminer la quantité de bitume
absorbé, car cette quantité permet de calculer d’autres paramètres comme la densité effective
du granulat (Dge) et le pourcentage de bitume effectif (P be).
60 CHAPITRE 4

4.1 Les propriétés des granulats • État humide : où l’on retrouve l’état SSS avec en
plus un lm d’eau autour de la particule.
Les granulats présentent plusieurs propriétés impor-
Dans le cas des granulats, on peut dénir les trois
tantes à considérer au regard de leurs différentes
mêmes états de la façon suivante et leur ajouter un
utilisations.
quatrième état :
4.1.1 La porosité des particules et des granulats • Granulat sec : où, dans chacune des particules, tous
les pores ouverts sur le milieu extérieur ne
Presque toutes les particules des granulats utilisés en
contiennent pas d’eau, et où il n’y a pas d’eau retenue
génie civil ont une capacité variable d’absorber des
dans les espaces intergranulaires.
liquides (eau ou bitume) dans leurs pores ouverts ou
superciels (voir le chapitre 1). • Granulat saturé superciellement sec (SSS) : où,
dans toutes les particules, tous les pores ouverts sur le
Dans le cas d’un granulat constitué d’un ensemble milieu extérieur sont remplis d’eau, mais où il n’y a
de particules, il faut ajouter, en plus de la porosité de pas d’eau retenue dans les espaces intergranulaires.
chacune des particules, un autre type de porosité : la
• Granulat humide : où, dans toutes les particules,
porosité intergranulaire. La porosité intergranulaire a
tous les pores ouverts sur le milieu extérieur sont
des effets sur de très nombreuses propriétés du
remplis d’eau, et où les espaces intergranulaires
granulat telles que sa perméabilité, sa compacité, sa
masse volumique, sa capillarité et sa capacité de retiennent aussi une certaine quantité d’eau.
retenir un liquide. • Granulat saturé : quatrième état où, dans toutes les
particules, tous les pores ouverts sur le milieu exté-
4.1.2 Les divers états des particules et des rieur sont remplis d’eau, et où les espaces intergra-
granulats selon leur teneur en eau nulaires sont entièrement remplis d’eau.
Comme on l’a vu au chapitre 1, il existe trois états Les quatre états d’un granulat sont représentés sché-
particuliers pour les particules selon leur teneur en matiquement dans la gure 4.2.
eau : l’état sec, l’état saturé superciellement sec (SSS) Il existe un autre moyen pratique (particulièrement
et l’état humide (voir la gure 4.1) : pour la résolution de problèmes) de schématiser l’état
• État sec : tous les pores ouverts sur le milieu exté- d’une particule ou d’un granulat, comme on peut le
rieur ne contiennent pas d’eau. voir dans la gure 4.3. Sur cette gure, appelée
• État saturé superciellement sec (SSS) : tous les « diagramme de phases », on indique le volume et la
pores ouverts sur le milieu extérieur présentent un masse correspondante pour chacune des phases du
ménisque à la surface de la particule. matériau an de déduire diverses relations.

FIGURE 4.1 Divers états d’une particule selon sa teneur en eau


La masse, le volume et la teneur en eau 61

FIGURE 4.2 Divers états d’un granulat selon sa teneur FIGURE 4.3 Représentation schématique des différentes
en eau phases d’une particule ou d’un granulat

le granulat (eau absorbée et eau entre les particules),


on a

(2)

À partir de la formule 2, on peut déduire les relations


qui donnent la masse humide si l’on connaît la masse
sèche et la teneur en eau totale, et la masse sèche si
l’on connaît la masse humide et la teneur en eau totale :

Masse humide : (3)

Masse sèche : (4)

La teneur en eau d’un granulat s’exprime en pourcen-


tage, généralement avec une précision de 0,1 %.

4.1.4 L’absorption d’un granulat


L’absorption d’un granulat, abs, se calcule de la façon
suivante :

(5)

4.1.3 La teneur en eau totale d’un granulat


Si l’on appelle Msss la masse du granulat à l’état saturé
La teneur en eau totale d’un granulat, ωtot (lire superciellement sec (SSS), on a
« oméga »), se calcule de la façon suivante :

(1) (6)

Si Mh est la masse du granulat humide, Ms la masse Où Msss − Ms représente la masse d’eau absorbée à
du granulat sec, et Mw la masse d’eau contenue dans l’état SSS.
62 CHAPITRE 4

À partir de la formule 6, on peut déduire : Dans le cas d’un enrobé bitumineux, l’absorption de
• la masse saturée superciellement sèche : bitume par le granulat (qui est toujours plus faible que
celle de l’eau) peut entraîner une hausse substantielle
; (7) des coûts, sans pour autant améliorer les qualités techno-
logiques du mélange.

• la masse sèche : (8) 4.1.5 L’humidité d’un granulat


L’humidité, h, d’un granulat correspond à la diffé-
rence entre sa teneur en eau totale et son absorption.
L’absorption correspond à une valeur très particulière Cette valeur représente donc le pourcentage d’eau
de la teneur en eau d’un granulat. Lorsque tous ses intergranulaire, aussi appelée « eau libre » :
pores intérieurs et superciels sont saturés, un granulat
se trouve à l’état SSS. Comme pour la teneur en eau, on (10)
exprime généralement cette absorption avec une préci-
sion de 0,1 % (arrondi au dixième près, norme CSA). À partir des équations 2, 6 et 10, on peut écrire :
Note : Dans le cas des granulats utilisés pour fabriquer
les enrobés bitumineux, la précision doit être de 0,01 % (11)
(norme LC).
Note : Lorsqu’on détermine la composition d’un béton,
Il est très important de connaître l’absorption quand on
on établit les quantités de granulat en se basant sur l’état
veut utiliser un granulat dans un béton de ciment ou un
SSS des granulats, une valeur de référence qui ne change
enrobé bitumineux. En effet, dans le cas du béton de
pas. Lorsqu’on fabrique le béton, l’état réel des granulats
ciment portland, si le granulat est plus sec que l’état SSS
est connu et les formules dénies dans les équations 8, 9,
lors de son utilisation, il absorbera une certaine quantité
10 et 11 permettent de calculer les quantités à peser an
d’eau pendant le malaxage, ce qui se traduira par une
de pouvoir ensuite corriger la quantité d’eau.
perte d’affaissement (raidissement du béton). Par consé-
quent, cette perte peut occasionner des difcultés de
mise en place si l’on n’en a pas tenu compte. Ce phéno- EXEMPLE 4.1
mène est très marqué avec les granulats légers dont l’ab-
La composition d’un béton indique que dans un
sorption est supérieure à celle des granulats ordinaires.
volume de 1 m3, on trouve une masse de 750 kg d’un
Si le granulat est mouillé, c’est-à-dire que sa teneur en
sable dont l’absorption est de 0,6 % et une masse de
eau totale est supérieure à l’absorption et qu’on omet
935 kg de pierre dont l’absorption est de 0,4 %. À la
d’en tenir compte, le béton contiendra trop d’eau et
suite d’une période de pluie, les deux granulats qui
subira une perte de résistance.
sont entreposés dans des piles à l’extérieur ont
En combinant les équations 4 et 8, on obtient l’égalité respectivement des teneurs en eau de 5,2 % et 2,0 %.
suivante :
1 Quelle quantité de chaque granulat doit-on peser
(9) pour obtenir les masses SSS requises et quelle
quantité d’eau apporteront ces granulats humides
lorsqu’on les pèsera ?
2 À la suite d’une période d’ensoleillement, on a
Cette formule sert à corriger les quantités de granulats
noté que la quantité d’eau contenue dans les
et d’eau lorsqu’on fabrique des bétons.
granulats a changé ; la pierre a une teneur en
En général, l’absorption d’un bon sable pour béton varie eau de 0,2 % et le sable, de 1,6 %. Calculez les
de 0,5 à 1,5 % et celle d’un gros granulat de bonne qualité nouvelles quantités à peser pour fabriquer 1 m3
varie de 0,3 à 1,0 %. Cependant, on trouve, au Québec, de ce béton.
des granulats pour béton dont l’absorption dépasse ces
SOLUTION
ordres de grandeur. Dans certaines régions des États-
Unis et dans des pays d’outre-mer privés de granulats de 1 En utilisant la formule 9, on obtient :
qualité, on doit parfois faire du béton avec de gros granu-
lats dont l’absorption est supérieure à 5,0 %. Dans une Masse de sable humide :
telle situation, il y a lieu de faire une analyse spéciale.
La masse, le volume et la teneur en eau 63

entre 2,60 et 2,70, puisque les sables sont en général


Masse de pierre humide : des produits détritiques issus de la décomposition de
roches qui contiennent surtout des silicates, car le
Eau des granulats qui s’incorporera au béton :
quartz, qui est une des formes cristallisées de la silice,
(784 – 750) + (950 – 935) = 49 kg a une densité de 2,65. Les pierres calcaires utilisées
dans la fabrication des bétons de ciment et des enrobés
2 Dans la 2e situation, on obtient :
bitumineux ont en général une densité comprise entre
Masse de sable humide : 2,68 et 2,80, car la calcite, une des formes cristallisées
du carbonate de calcium, a une densité de 2,71. Quant
aux roches et aux sables d’origine granitique, leur
Masse de pierre humide : densité varie de 2,60 à 2,65.

Eau contenue dans les granulats qui sera alors incor- La densité des granulats s’exprime généralement au
porée au béton : centième près (0,01, norme CSA). Dans le cas des
matériaux granulaires qui serviront pour les mélanges
(757 – 750) – (935 – 933) = 5 kg d’enrobés bitumineux, la valeur de la caractéristique
Une pierre, plus sèche qu’à l’état SSS, absorbe une s’exprime avec une précision accrue, au millième près
quantité d’eau qu’il faut rajouter lorsque l’on pèsera (0,001, norme LC).
les matériaux à employer pour fabriquer le béton.
4.1.7 La masse volumique
On peut aussi utiliser les formules 8, 10 et 11, déve-
loppées ici pour calculer la masse humide du sable La masse volumique d’un matériau représente la masse
dans la situation 1. de l’unité de volume. On mesure la masse volumique
d’un granulat en remplissant un récipient normalisé
Humidité = 5,2 – 0,6 = 4,6 % d’une capacité donnée. Dans le système SI, la masse
volumique s’exprime généralement en kg/m3 à l’unité
Masse sèche = 750/1,006 = 745,5 kg
près. Elle est représentée dans les formules théoriques
Masse humide = 750 + 0,046 × 745,5 = 784 kg par la lettre grecque ρ (lire « rho »). On peut aussi utiliser
t/m3, g/cm3 ou autres lorsqu’on exprime les masses volu-
miques au millième près. En raison de l’hétérogénéité des
4.1.6 La densité matériaux, certains laboratoires ou usines de fabrication
La densité d’un matériau est égale au rapport entre la de béton préfèrent arrondir la masse volumique à la
masse d’un certain volume de matériau et celle du même dizaine près lorsqu’elle est exprimée en kg/m3.
volume d’eau. C’est donc un nombre qui n’a pas d’unité La masse volumique d’un granulat dépend de la
qu’on représente dans le système international par la densité des particules qui composent ce granulat et
lettre d. En d’autres termes, la densité indique combien aussi de l’importance de l’espace intergranulaire,
de fois le matériau est plus dense que l’eau. On dénit communément appelé « volume des vides». L’importance
plusieurs types de densité selon le conditionnement du de cet espace intergranulaire découle de nombreux
matériau au moment où l’on détermine sa densité. facteurs tels que la granulométrie du matériau, la
Note : Certains auteurs (ou normes) utilisent l’expres- forme des grains individuels, l’état de compaction du
sion « densité relative ». Comme la densité est toujours matériau et la teneur en eau. Lorsqu’on donne la valeur
relative à un matériau de référence, par exemple l’eau de la masse volumique d’un matériau, il est donc très
pour les solides, il nous semble inutile d’ajouter au important de bien préciser les conditions dans
terme « densité » le qualicatif « relatif ». lesquelles cette mesure a été faite.

Dans le cas de poudres minérales très nes (ciment, cendre À partir de la gure 4.3 (voir p. 61), on peut établir :
volante), où l’on peut supposer que les grains sont si petits 1. La masse volumique totale ou masse volumique
qu’ils ne présentent aucune porosité interne, on parle de humide, désignée par : ρ, ρt, ρh.
densité solide du matériau, ds. Il s’agit de la plus forte des
ρ, ρt, ρh = M/V ou Mt/Vt ou Mh /V (12)
densités qu’on peut mesurer sur un matériau puisque ses
particules ne comportent aucune porosité fermée. 2. La masse volumique du granulat sec, désignée par :
ρd (« d » pour dry).
Dans la province de Québec, la densité des sables et
des graviers naturels est la plupart du temps comprise ρd = Ms/V (13)
64 CHAPITRE 4

La masse volumique du matériau sec sert, entre autres : le volume des solides avec le volume intergranulaire,
• à estimer les quantités de matériau requis pour un contrairement à la porosité, où on compare le volume
ouvrage ; des vides avec le volume total du matériau. On ne tient
donc pas compte du volume ni de la masse d’eau lors
• à calculer le degré de compactage.
de la détermination de l’indice des vides. On peut faci-
lement établir les relations qui lient les valeurs de e et
(14) n (voir le problème n° 3, p. 72).

(20)
3. La masse volumique du granulat à l’état SSS, dési-
gnée par ρsss
et
ρsss = Msss/Vsss = Msss/V (15)
La masse volumique du matériau à l’état SSS sert (21)
lors du calcul des quantités de matériaux utilisés
pour fabriquer des bétons. Le compactage d’un granulat diminue le volume des
4. La masse volumique des solides, ρs. espaces intergranulaires et, par le fait même, il
diminue l’indice des vides et la porosité. La masse
ρs = Ms/Vs (16) volumique augmente lorsque l’on compacte un maté-
Si d est la densité d’un matériau homogène, on a la riau. Nous verrons aussi, à la section 6.2, que la teneur
relation suivante entre sa masse volumique et sa en eau joue un rôle très important dans la compaction
densité : d’un sol ou d’un matériau granulaire.
Par ailleurs, pour établir le coût du transport d’un granulat,
ρ = d × 1000 (17)
on doit tenir compte de l’indice des vides dans le dépôt, de
puisque 1 m 3 d’eau a une masse de 1000 kg. l’indice des vides du matériau dans le véhicule de transport
et de l’indice des vides dans l’ouvrage après sa mise en
4.1.8 L’indice des vides et la porosité place. Le terme « foisonnement » est utilisé pour dénir
Pour caractériser le degré de compacité d’un matériau l’augmentation du volume de la même quantité de granulat
granulaire, on utilise la notion d’indice des vides. due à la variation de l’indice des vides.
L’indice des vides d’un matériau granulaire est égal au
rapport entre le volume des vides (espace intergranu- 4.2 La teneur en eau totale,
laire) et le volume solide du matériau. On le représente
généralement par la lettre e : l’absorption et l’humidité
d’un granulat
(18)
Voyons maintenant comment déterminer expérimen-
talement la teneur en eau totale d’un granulat, son
L’indice des vides est donc un nombre qui n’a pas absorption et son humidité.
d’unité et qui s’exprime au centième près.
Certains auteurs préfèrent utiliser la notion de poro- 4.2.1 La teneur en eau totale
sité, n, qui se dénit comme suit : Pour déterminer la teneur en eau totale d’un matériau, on
pèse un échantillon dans l’état où il se trouve et on le fait
(19) sécher dans une étuve ventilée maintenue à 110 ± 5 °C
(ou dans un four à micro-ondes pour une procédure plus
rapide) jusqu’à ce qu’il atteigne une masse constante
La porosité d’un granulat s’exprime en pourcentage à
appelée « masse sèche du matériau ». La différence entre
l’unité près. Puisque le volume des vides ne peut
la masse de départ et la masse nale donne la masse d’eau
dépasser le volume extérieur du matériau, la porosité
que contenait le granulat. On divise ensuite cette valeur
varie de 0 à 100 %.
par sa masse sèche et on multiplie le résultat par 100 pour
La différence entre ces deux propriétés réside dans le obtenir la teneur en eau totale du matériau exprimée avec
fait que lorsqu’on évalue l’indice des vides, on compare une précision de 0,1 % (arrondie au dixième près).
La masse, le volume et la teneur en eau 65

EXEMPLE 4.2

On a effectué un essai de teneur en eau sur un sable ensuite la masse sèche du matériau (Ms) en soustrayant
pour béton dont les résultats sont présentés dans la la masse du récipient à la masse sèche + récipient.
gure 4.4.
La teneur en eau totale est égale à :
SOLUTION
On trouve la masse d’eau (Mw) en soustrayant les ωtot .
masses humide et sèche du matériau. On obtient
FIGURE 4.4 Détermination de la teneur en eau totale

4.2.2 L’absorption du granulat n Québec, l’essai au cône s’applique au granulat n


naturel, au granulat n concassé de classe granulaire
Dans le cas d’un granulat n, on détermine l’état SSS
0/D, où D ≤ 2,5 mm, ou à la fraction du granulat n
de la façon suivante : après avoir séché l’échantillon de
concassé qui traverse un tamis de 2,5 mm. Il importe de
sable et l’avoir immergé pendant 24 heures dans l’eau, on
noter que l’essai au cône ne convient pas pour des parti-
le laisse décanter puis on l’étend sur une surface plane
cules concassées de 2,5 mm et plus, car l’inuence
non absorbante. On fait ensuite passer un courant d’air
combinée de la forme et de la texture entrave le mouve-
chaud sur l’échantillon (au moyen d’un sèche-cheveux,
ment des particules, ce qui rend cet essai non représen-
par exemple) de façon à obtenir un séchage uniforme.
tatif. C’est pourquoi la détermination de la teneur en
Pour savoir si le granulat a atteint l’état SSS, on remplit
eau d’un échantillon à l’état SSS d’un granulat n de
de sable un moule métallique en forme de tronc de cône,
classe granulaire d/D, où d ≥ 2,5 mm et D ≤ 5 mm, ou
puis on le démoule. S’il conserve sa forme de tronc de
pour la fraction 2,5/5 mm d’un granulat n concassé de
cône, sa teneur en eau est supérieure à son état SSS,
classe granulaire 0/D, doit se faire en appliquant la
puisqu’il a été compacté ; si le cône démoulé s’affaisse,
même procédure que pour le gros granulat.
c’est que la teneur en eau du sable a été abaissée
au-dessous de la valeur correspondant à son absorption
(voir la gure 4.5, page suivante).Si le sable s’affaisse 4.3 La densité et l’absorption
très légèrement après le démoulage du cône, il est à l’état
SSS. On détermine la teneur en eau du granulat après des granulats
son séchage à l’étuve ; cette valeur correspond à son Voyons maintenant comment déterminer la densité et
degré d’absorption. En général, on reporte le résultat sur l’absorption du gros granulat et du granulat n.
la feuille des résultats utilisée pour déterminer la densité
du granulat n (voir p. 69). 4.3.1 Le cas du gros granulat
Selon les méthodes décrites dans le Recueil des Le principe d’Archimède a servi à déterminer la densité
méthodes d’essais LC du ministère des Transports du du gros granulat (voir la gure 4.6, page suivante).
66 CHAPITRE 4

FIGURE 4.5 Aspect du cône de sable selon la teneur FIGURE 4.6 Principe de la mesure de la densité
en eau du sable lors de la détermination du gros granulat
de l’état SSS

110 °C ± 5 °C pour déterminer sa masse sèche, Ms.


La différence, Msss – MIw, représente la masse du
volume d’eau déplacé.
La densité brute, aussi appelée « densité sèche » ou
« densité des solides » est alors égale à

Pour ce faire, on pèse le matériau dans l’air, dans l’eau , (22)


et à l’état SSS. La masse apparente du granulat dans
l’eau équivaut à la masse du granulat dans l’air moins tandis que la densité SSS est égale à
la poussée d’Archimède, qui est égale à la masse du
volume d’eau déplacé par le granulat. La mesure du
volume du granulat correspond donc à la mesure d’une (23)
masse.
et que l’absorption du granulat est égale à
On commence par immerger le gros granulat pendant
24 heures dans de l’eau conservée à la température de
la pièce. On assèche superciellement les grains en les (24)
roulant dans un linge humide (essoré) de façon à déter-
miner leur masse SSS, Msss. On pèse ensuite la prise La feuille de calcul de la gure 4.7 montre l’exemple
d’essai dans l’eau à 23 °C ± 1,7 °C, MIw, puis on la d’un gros granulat dont on a déterminé la densité
place pendant 24 heures dans une étuve ventilée à brute, la densité SSS et l’absorption.
La masse, le volume et la teneur en eau 67

FIGURE 4.7 Calcul de la densité et de l’absorption d’un gros granulat


Gros Granulat

Masse dans l’air du granulat séché au four + récipient 3440 g

Masse du récipient 275 g

Masse dans l’air du granulat séché au four Ms 3165 g

Masse dans l’air du granulat SSS + récipient 3500 g

Masse du récipient 300 g

Masse dans l’air du granulat SSS Msss 3200 g

Masse du granulat SSS dans l’eau M Iw 2032 g

Densité brute du granulat 2,71

Densité SSS du granulat 2,74

Absorption 1,1 %

La valeur Msss – MIw représente le volume de particules Si, lors de la détermination des densités, on arrive à
limité par la matière minérale et par les ménisques des des résultats contraires, il y a erreur de manipulation
pores superciels ouverts sur l’extérieur. Il s’agit du ou erreur de calcul.
volume du matériau et il inclut les vides perméables et
Note : Lorsque l’on détermine la densité brute d’un
les vides imperméables à l’eau. Puisque la masse sèche
granulat utilisé pour la fabrication d’un enrobé
est inférieure à la masse SSS, la densité brute est infé-
bitumineux, on utilise le symbole Dgb (pour densité
rieure à la densité SSS (dB < dsss).
brute du granulat) au lieu de dB an d’éviter
Dans certains cas, on calcule aussi la densité appa- une confusion avec la densité du bitume. Dans
rente, dA, qu’on dénit de la façon suivante : le domaine des enrobés bitumineux, on calcule aussi
la densité effective du granulat (Dge), qui prend
en compte le volume de bitume absorbé qui, contrai-
(25)
rement à l’eau, ne pénètre que partiellement les pores
du granulat.
Au moment de l’essai de détermination de la densité, on
ne pèse pas le matériau sec dans l’eau puisqu’un certain
FIGURE 4.8 Représentation schématique du volume
volume des particules sèches se remplirait d’eau. Donc, si
représenté par Ms − MIw
on applique rigoureusement le principe d’Archimède, la
valeur de Ms – MIw ne représente un volume précis de
particules que si elles sont parfaitement saturées (voir la
gure 4.8). C’est en fait un volume équivalent au volume
du matériau qui inclut seulement les vides imperméables
à l’eau et qui est inférieur à celui donné par la relation
Msss – MIw. Pour le calcul de la densité apparente, le
volume considéré est donc seulement celui des granulats
solides. C’est la plus grande des valeurs de la densité
exprimée des granulats : la densité brute et la densité SSS
sont donc inférieures à la densité apparente.

dB < dsss < dA


68 CHAPITRE 4

4.3.2 Le cas du granulat n L’absorption est égale à


Pour le granulat n, on utilise la méthode du pycno-
mètre. Un pycnomètre est un petit acon de verre sur (29)
le col duquel est gravé un repère (voir la gure 4.9).
On pèse le pycnomètre rempli d’eau à 23 °C ± 1,7 °C, La relation dB < dsss < dA s’applique de la même façon
Mpyc, jusqu’au repère du col pour connaître sa masse que pour le gros granulat.
avant de commencer l’essai. Puis on le vide et on y Lorsqu’on réalise l’essai sur des fractions de l’échan-
introduit une certaine masse de granulat à l’état SSS, tillon classées selon la grosseur des particules, on
Msss, dont on veut déterminer la densité. On remplit
calcule les valeurs moyennes de chaque type de
ensuite le pycnomètre d’eau jusqu’au repère du col en
densité et de l’absorption en fonction des proportions
prenant soin de faire disparaître les bulles d’air et de
respectives de chaque fraction dans le matériau.
maintenir la température de l’eau à 23 °C ± 1,7 °C. On
en déduit la masse du pycnomètre rempli d’eau avec le On trouvera dans la gure 4.10 un exemple du calcul
granulat à l’état SSS, Mpyc+granulat. On recueille enn de la densité d’un granulat n.
le granulat dans un récipient qu’on place dans une
étuve ventilée à 110 °C ± 5 °C pour déterminer sa masse
sèche, Ms. La procédure est la même qu’il s’agisse d’un
4.4 La masse volumique
granulat n naturel, d’un granulat ou d’une fraction de et le volume des vides
granulat n concassé.
La densité brute du granulat est égale à
d’un granulat
Voyons maintenant comment déterminer la masse volu-
(26) mique et le volume des vides d’un matériau granulaire.

4.4.1 Le principe de la méthode


La densité SSS du granulat est égale à
Tout volume de matériau granulaire comporte un
volume occupé par des particules solides et des espaces
(27)
intergranulaires aussi appelés « vides ». Dans de
nombreux cas, il est important de connaître l’impor-
La densité brute apparente du granulat est égale à tance du volume des vides pour calculer, par exemple,
la composition d’un béton de ciment portland ou d’un
(28) enrobé bitumineux. En effet, plus le volume des vides
est grand, plus il faut de liant pour les remplir. Or, qu’il
s’agisse de béton de ciment portland (la pâte de ciment
FIGURE 4.9 Méthode du pycnomètre est le liant) ou d’enrobé bitumineux (le bitume
constitue le liant), le liant est le composant qui coûte le
plus cher.
Le volume des vides dépend de nombreux facteurs tels
que la granulométrie du matériau, la forme des particules
et leur degré de compaction. Par exemple, il y a moins de
vides dans un matériau à la granulométrie étalée et bien
graduée que dans un matériau dont la granulométrie est
uniforme et serrée. Pour évaluer le volume des vides
contenu dans un matériau granulaire, on doit mesurer sa
masse volumique, car moins il y a de vides, plus la masse
volumique du granulat est élevée et vice-versa.
Pour ce faire, on remplit un récipient à parois rigides
de capacité et de dimensions normalisées suivant une
procédure établie et selon la grosseur maximale des
particules du granulat et le degré de compaction voulu.
La masse, le volume et la teneur en eau 69

FIGURE 4.10 Calcul de la densité et de l’absorption d’un granulat n


Granulat n

Masse du pycnomètre + eau Mpyc (température de l’eau à 23 °C ± 1,7 °C) 689,0 g

Masse du granulat SSS Msss 500,0 g

Masse du pycnomètre + granulat + eau Mpyc+granulat (température de l’eau à 23 °C ± 1,7 °C) 1002,8 g

Masse du granulat sec + récipient 597,6 g

Masse du récipient 102,0 g

Masse du granulat sec Ms 495,6 g

Densité brute du granulat 2,66

Densité SSS du granulat 2,69

Densité apparente du granulat 2,73

Absorption 0,9 %

Plus la grosseur maximale du granulat est importante, SOLUTION


plus le récipient utilisé pour l’essai doit être grand.
La masse moyenne de matériau contenu dans 15 litres
On utilise un procédé de compaction par pilonnage est de 23,93 kg. La masse volumique de ce gros
pour des granulats ne dépassant pas 40 mm et un granulat pour béton est donc de
procédé par chocs pour des granulats dont la grosseur
maximale est comprise entre 40 et 100 mm. Le procédé
par pelletage s’applique à des granulats de 100 mm et
moins dont on veut connaître la masse volumique non
puisque 15 litres = 15 × 10−3 m3.
compactée.
Note : Cet exemple a pour objectif d’illustrer le
Dans tous les cas, on mesure la masse de matériau
calcul de la masse volumique. Cependant, il faut
contenu dans le récipient après avoir arasé sa surface.
noter qu’en pratique :
En divisant cette masse par le volume du récipient, on
obtient la masse volumique du matériau granulaire. • on n’utilise pas le volume nominal du récipient
pour calculer la masse volumique, le récipient fait
Note : Selon l’état du matériau, les valeurs de teneur en l’objet d’un étalonnage régulier, dont il est ques-
eau et d’absorption permettent de passer d’un type de tion dans le laboratoire 3 (voir p. 200), où son
masse volumique à un autre. volume réel est déterminé ;
• la masse volumique est calculée pour chaque
EXEMPLE 4.3 mesure : on calcule la différence entre les valeurs
obtenues et on élimine les résultats moins probants
Lors de trois essais visant à déterminer la masse avant de calculer la moyenne.
volumique d’un gros granulat pour béton (état SSS),
on a utilisé un récipient de 15 litres et obtenu
les trois masses de matériau suivantes : 23,85 kg ;
23,92 kg et 24,02 kg. 4.4.2 L’indice des vides et la porosité
Quelle est la masse volumique de ce gros granulat La masse volumique permet de comparer la compacité
pour béton ? de matériaux de même densité solide, ds, c’est-à-dire
70 CHAPITRE 4

de même nature. Il serait faux de conclure qu’un gros On peut donc calculer l’indice des vides du granulat en
granulat calcaire pour béton de densité dsss 2,70 qui a fonction de ρsss et de dsss de la façon suivante :
une masse volumique de 1590 kg/m3 contient plus de
vides intergranulaires qu’un gros granulat pour béton
de type rhyolite dont la densité dsss est de 2,82 et dont
la masse volumique est de 1600 kg/m3. En remplaçant Vv (formule 34) et Vs (formule 32), on
En effet, si on connaît la densité dsss des particules, on obtient :
peut calculer le volume réel des vides du granulat dont
la masse volumique est ρsss. À partir de la gure 4.3 (35)
(voir p. 61), on peut écrire
V = Vs + Vv, (30) On peut enn calculer la porosité n :

donc Vv = V – Vs,
où Vs est le volume des particules solides ; Vv repré-
sente le volume des vides ; et V, le volume du récipient
utilisé pour mesurer la masse volumique.
On peut exprimer de deux façons différentes la masse
de granulat contenue dans le récipient.
M = Vs × dsss × 1000 (36)
= V × ρsss, (31)
d’où l’on tire
EXEMPLE 4.4

(32) 1 Quelle est la porosité d’un granulat calcaire dont


les caractéristiques sont les suivantes ?
Le volume des vides Vv est donc égal à dsss = 2,70 et ρsss = 1590 kg/m3
2 Calculez la porosité du granulat à base de rhyolite
(33) dont les caractéristiques sont les suivantes :
dsss = 2,82 et ρsss = 1600 kg/m3
soit

(34) SOLUTION

1
On peut facilement mesurer expérimentalement cette
valeur théorique du volume des vides. En effet, lorsqu’on
détermine la masse volumique d’un matériau granulaire 2
après avoir pesé l’échantillon, il suft de mesurer la
quantité d’eau nécessaire pour remplir le récipient qui Comme le montre cet exemple, la masse volumique
contient déjà les granulats SSS. Cette eau, qui occupe le d’un granulat ne dépend donc pas uniquement
volume intergranulaire, donne immédiatement la valeur du volume des vides intergranulaires, puisque la
du volume des vides. On peut mesurer ce volume d’eau, densité des particules inue aussi sur la masse
soit en calculant la différence de lecture sur un récipient volumique.
gradué, soit en pesant l’échantillon.
La masse, le volume et la teneur en eau 71

RÉSUMÉ
La teneur en eau, la densité, l’absorption et la masse volumique d’un matériau sont parmi les
propriétés physiques les plus importantes des granulats.
La densité d’un matériau, qui exprime combien de fois ce matériau est plus dense que l’eau,
dépend de son conditionnement et de son état au moment de la mesure. Il est donc toujours
important de bien spécier cet état. De plus, les méthodes de mesure de la densité des granulats
sont basées sur le principe d’Archimède.
Il est important de connaître l’absorption d’un granulat avant de l’utiliser pour fabriquer
du béton de ciment portland ou un enrobé bitumineux. L’absorption d’un granulat corres-
pond à une teneur en eau particulière, celle où tous les pores ouverts sur l’extérieur sont
remplis d’eau.
La masse volumique d’un granulat nous renseigne sur son degré de compacité. La valeur de la
masse volumique dépend de très nombreux facteurs tels que la densité des particules, leur
forme, le degré de compaction, la teneur en eau. Cependant, comme nous le verrons au
chapitre 6, pour caractériser l’état de compacité d’un matériau granulaire, il vaut mieux évaluer
sa porosité ou son indice des vides.

QUESTIONS DE RÉVISION
1. Quels sont les différents états possibles d’une particule et quelles sont les phases présentes
dans chacun de ces états ?
2. Qu’est-ce qu’un granulat à l’état saturé superciellement sec ?
3. Comment calcule-t-on l’humidité d’un granulat pour béton ?
4. À quelle teneur en eau particulière correspond l’absorption d’un granulat ?
5. Quelle est la densité SSS d’un sable siliceux et celle d’un granulat calcaire ?
6. Comparez la procédure utilisée pour conditionner à l’état SSS un échantillon de gros gra-
nulat à la procédure utilisée dans le cas du granulat n.
7. Pourquoi la mesure de la masse volumique d’un matériau granulaire ne permet-elle pas
de comparer la porosité de deux matériaux granulaires dont les grains sont de nature
différente ?
8. Donnez quelques facteurs qui inuent sur la masse volumique d’un granulat donné et indi-
quez, dans chaque cas, la nature de cette inuence.
9. On fait des essais de détermination de masses volumiques sur un matériau sec et sur le
même matériau humide. Laquelle des masses volumiques (sèche ou totale) sera la plus
élevée ? Expliquez votre réponse.
10. La densité effective d’un granulat est une valeur importante lorsqu’on établit la compo-
sition ou lorsqu’on fait le contrôle en laboratoire des enrobés bitumineux. Démontrez, au
moyen d’un diagramme où l’on représente chacune des phases, que cette densité est com-
prise entre la densité brute et la densité apparente du granulat.
72 CHAPITRE 4

PROBLÈMES
1 Quelle est la masse humide de 500 kg de sable sec lorsque sa teneur en eau totale
est de 5,4 % après un orage ?

2 Quelle est la masse sèche de 1005 kg de pierre humide dont la teneur en eau totale
est de 0,5 % ?

3 Une gâchée d’essai de béton pèse 92 kg. Sachant que la masse volumique du béton
est de 2420 kg/m3, quel est le volume de cette gâchée d’essai ?

4 Établissez la relation entre l’indice des vides et la porosité dans un matériau granulaire.

5 Un sable siliceux a une densité SSS de 2,65 et une masse volumique SSS de 1560 kg/m 3.
Quelle est la porosité de ce sable ?

6 Dans un béton de ciment, on veut remplacer 1000 kg de pierre dont la densité SSS est de
2,75 par un même volume de gros granulat dont la densité SSS est de 2,70. Combien de gros
granulat faudra-t-il alors peser ?

7 On doit combiner quatre granulats dans le but d’obtenir une granularité conforme aux exi-
gences du ministère des Transports du Québec pour la fabrication d’un enrobé bitumineux.
Donnez la densité brute et l’absorption du combiné si l’on mélange les granulats selon les
proportions indiquées dans le tableau suivant:

Densité brute
Granulat Proportions (%) Absorption (%)
du granulat

1 11 2,607 1,01

2 26 2,632 0,98

3 45 2,672 0,62

4 18 2,701 0,49

8 On désire déterminer la densité, la masse volumique et la teneur en eau d’un gros granulat
en se servant des méthodes LC. À partir des résultats des essais suivants, remplissez le
tableau des propriétés page suivante en y inscrivant les valeurs manquantes.

Mesure de la masse volumique et de la densité du gros granulat

Volume du moule 2827 cm3

Masse du moule 174 g

Masse du moule + granulat humide 5745 g

Masse déjaugée (masse dans l’eau) 3288 g

Masse SSS 5243 g

Teneur en eau

Masse de granulat humide 1230 g

Masse de granulat sec 1151 g


La masse, le volume et la teneur en eau 73

Propriétés Valeurs

ρ Masse volumique kg/m3

ρd Masse volumique sèche kg/m3

dB Densité sèche

dsss Densité SSS

abs Absorption %

ω Teneur en eau %

n Porosité %

e Indice des vides

9 On a réalisé divers essais sur un échantillon de sable dans une usine de béton en vue d’éta-
blir des relations entre les paramètres du milieu poreux que constitue un granulat. Voici
quelques résultats de ces essais.
Mesure de la masse volumique
– Volume du contenant utilisé : 2,831 litres
– Masse de granulat humide dans le contenant après remplissage et pilonnage selon
une méthode normalisée : 4485,8 g
Teneur en eau
– Résultat obtenu : 4,5 %
Densité
– Densité des solides : 2,65

a) À partir de ces informations, construisez un diagramme montrant les différentes


phases et dans lequel vous indiquerez les valeurs de tous les paramètres.
b) Calculez la masse volumique totale, la masse volumique sèche ainsi que la masse
volumique des solides.
c) Calculez l’indice des vides et la porosité correspondant à l’état de compactage obtenu
en laboratoire.

10 Lors d’un projet étudiant en laboratoire, on a réalisé, sur du sable de classe granulaire
0/5 et de densité solide 2,73, des essais de masse volumique selon le procédé par pelletage,
et selon le procédé par pilonnage en appliquant 25 coups/couche et 56 coups/couche pour
remplir un moule de 936 cm3 en trois couches. La teneur en eau du matériau a été mainte-
nue à 8,1 %.
a) Remplissez le tableau page suivante et évaluez l’inuence du procédé de remplissage
sur l’indice des vides.
b) Comment de tels résultats sont-ils appliqués dans la pratique ?
74 CHAPITRE 4

Caractéristiques (paramètres) Valeurs

État tassé – État tassé –


État lâche –
procédé par procédé par
procédé par
pilonnage pilonnage
pelletage
25 coups/couche 56 coups/couche

Masse du granulat humide (g) 1678,5 1720,0 1769,7

Masse volumique du granulat


humide (g/cm3)

Masse du granulat sec (g)

Masse volumique du granulat sec


(g/cm3)

Masse volumique des solides du


granulat (g/cm3)

Volume des solides (cm3)

Volume des vides (cm 3)

Indice des vides

11 On doit ériger des fondations pour une travée de 3,6 m de largeur sur un tronçon de route de
1 km de longueur. On utilise un matériau de type MG 20 et l’épaisseur prévue est de 300 mm.
La masse volumique du matériau sec après compactage doit être de 2250 kg/m3. Au moment
du chargement du matériau MG 20, sa teneur en eau totale mesurée est de 3,4 % alors que
le devis spécie que, pour atteindre le degré de compactage désiré, la teneur en eau lors de
cette opération doit être de 5,2 %.
Calculez :
a) la masse de matériau à l’état sec requis pour combler les fondations ;
b) la masse de matériau qui sera transporté ;
c) la quantité d’eau à ajouter au moment des travaux pour atteindre le degré
de compactage spécié.

12 En laboratoire, on a réalisé une gâchée de béton avec les quantités de constituants suivantes :
Eau : 12 kg Ciment : 30 kg Pierre : 105 kg Sable : 78 kg
Un essai approprié réalisé sur ce béton a indiqué qu’il contient 5,6 % d’air.
Voici quelques caractéristiques des constituants de ce béton au moment de leur utilisation :

Granulats Densité SSS Teneur en eau Absorption

Pierre 2,69 0,7 % 0,6 %

Sable 2,64 3,5 % 0,9 %

Autres Densité

Ciment 3,15

Eau 1,00

a) Calculez la quantité totale d’eau libre dans ce béton.


b) Calculez le volume total de béton réalisé lors de cette gâchée, en mètres cubes
et en litres.
c) Sans modier les caractéristiques du béton, calculez la quantité d’eau à utiliser
pour une autre gâchée si la teneur en eau du sable passe à 6,0 %.
CHAPITRE

5
La durabilité et les matières
délétères

SOMMAIRE
5.1 La notion de durabilité
5.2 La durabilité liée aux caractéristiques intrinsèques des granulats
5.3 La durabilité liée aux conditions climatiques
5.4 La durabilité liée à la présence de matières délétères dans le granulat
5.5 Les propriétés délétères liées à l’environnement

Les ouvrages de génie civil doivent être durables, c’est-à-dire qu’ils doivent pouvoir remplir
leur fonction durant de longues années et nécessiter un minimum d’entretien. Dans ce chapitre,
nous traitons des éléments de l’environnement et des conditions climatiques qui peuvent causer
la détérioration d’un ouvrage ainsi que des propriétés des granulats associées à ces détériora-
tions. Nous abordons également dans ce chapitre les essais reliés à la détermination de ces
propriétés ainsi que les exigences à respecter pour prévenir les détériorations.
Nous examinons aussi différents essais qui permettent d’évaluer la durabilité des granulats en
fonction :
• de leurs caractéristiques intrinsèques (essai Los Angeles, essai micro-Deval, essai de friabi-
lité, essai de polissage par projection) ;
• des conditions climatiques et de l’environnement (résistance à la désagrégation et au gel/
dégel) ;
• de leurs matières délétères (présence et quantité de matières organiques ; propreté : teneur en
particules nes, valeur au bleu de méthylène ; teneur en mottes d’argile et en particules friables).
76 CHAPITRE 5

5.1 La notion de durabilité En général, l’altération des granulats est un processus


lent. Aussi, pour l’étudier en laboratoire, il a fallu
Pour qu’une construction soit durable, il faut choisir mettre au point un certain nombre d’essais accélérés
des matériaux qui résistent au temps. Il faut ensuite les qui permettent, dans un délai raisonnable et avec un
mettre en œuvre de façon appropriée et selon les règles degré de certitude acceptable, d’établir si un granulat
de l’art, et enn assurer une sur veillance régulière de est durable ou non. Pendant ces essais au laboratoire,
l’ouvrage an d’y effectuer les réparations nécessaires on ne soumet pas les granulats à des conditions d’alté-
dès les premiers signes de détérioration. ration identiques à celles qu’ils devront subir lorsqu’ils
rempliront leur fonction, mais plutôt à des conditions
Il importe en effet de prendre le plus rapidement
qui permettront d’établir une corrélation entre les
possible les mesures correctives nécessaires, car la
résultats des essais accélérés de laboratoire et le
dégradation des structures peut progresser de façon
comportement à long terme des granulats mis en place.
exponentielle.
Un essai accéléré est valable si un granulat connu pour
Notion complexe, la durabilité des matériaux en général
sa durabilité réussit l’essai, et si un granulat connu
(et des granulats en particulier) dépend non seulement
pour sa non-durabilité échoue à l’essai.
des caractéristiques du matériau ou du granulat (carac-
téristiques intrinsèques), mais aussi des conditions Il existe enn un certain nombre de matières conta-
de sa fabrication (caractéristiques de fabrication) et de minantes, aussi appelées « matières délétères », qui
l’environnement dans lequel il se trouve ou encore peuvent altérer la durabilité des granulats dans des
de l’évolution de cet environnement au l du temps. applications bien précises. Par exemple, une trop
grande quantité d’argile ou de particules nes collées
Par exemple, les calcaires tendres utilisés en Europe
sur de gros granulats risque de nuire à l’adhérence
au Moyen Âge pour construire les cathédrales ont pu
entre ces granulats et le bitume ou la pâte de ciment
résister pendant des siècles aux intempéries, mais, de
hydraté dans les enrobés bitumineux ou les bétons de
nos jours, la pollution des grandes villes européennes
ciment portland. De même, la présence d’une trop
contribue grandement à les endommager. Cette pollu-
grande quantité de matières organiques dans un sable
tion est essentiellement causée par la circulation auto-
pour béton peut entraîner des réactions chimiques
mobile et les pluies acides.
secondaires qui pourraient nuire à l’hydratation
Certains soutiennent même que le phénomène des normale du ciment, au contrôle de sa teneur en air et
pluies acides a pris une ampleur catastrophique depuis à sa durabilité à long terme. Ces caractéristiques,
qu’on a obligé les carrières (qui extrayaient pour la qui inuent sur certaines utilisations d’un granulat,
plupart des roches calcaires) à réduire leur taux d’émis- constituent ce qu’on appelle les « caractéristiques
sion de poussière dans l’air. De fait, les carrières reje- complémentaires ».
taient dans l’atmosphère des tonnes de très nes
particules de carbonate de calcium basique qui neutra-
lisaient l’acide sulfurique émis par les usines. Comme il
5.2 La durabilité liée
n’y a plus d’émission de poussière dans les carrières, aux caractéristiques
il n’y a plus rien pour neutraliser les pluies acides.
intrinsèques des granulats
Par ailleurs, certains granulats peuvent être stables
dans un environnement donné, et instables dans un 5.2.1 La détermination de la résistance
autre. C’est le cas de certains calcaires de Trenton qu’on à l’abrasion : l’essai Los Angeles
peut utiliser sans problème comme granulat routier, L’essai Los Angeles permet de déterminer la résistance à
mais qu’on doit éviter d’utiliser dans le béton, à moins l’abrasion des gros granulats, c’est-à-dire leur résistance
de prendre des mesures préventives efcaces contre les à la fragmentation par chocs et à l’usure par frottements
risques de réaction alcalis-granulats, car ils peuvent réciproques. Cet essai consiste à placer une prise d’essai
déclencher une réaction alcalis-granulats, qui décom- dans un tambour d’acier avec un certain nombre de
pose ce matériau plus ou moins rapidement : dans boulets d’acier d’environ 47 mm de diamètre. On peut
certains cas en moins de deux ou trois ans, dans effectuer l’essai Los Angeles sur une ou plusieurs frac-
d’autres, au bout d’une dizaine d’années. De même, la tions du granulat dont le grade doit être le plus représen-
pyrite et la pyrrhotite contenues dans certains granu- tatif possible de la granulométrie du matériau. La masse
lats peuvent s’altérer lorsqu’on modie leurs conditions de la prise d’essai et le nombre de boulets d’acier, c’est-
environnementales, et causer de graves problèmes. à-dire la charge abrasive, dépendent du grade. Le grade
La durabilité et les matières délétères 77

est en fait la granulométrie de la prise d’essai. Cet les valeurs maximales admises sont de 50 %1 à l’essai
essai doit s’effectuer à sec. Après un certain nombre de Los Angeles (LA) et 25 % à l’essai micro-Deval (MD) ;
tours, qui dépend aussi du grade, on mesure le pour- de plus, la somme des pertes aux deux essais (LA
centage d’éléments qui traversent un tamis de 1,7 mm + MD) ne doit pas dépasser 70 %. Ainsi, si un matériau
d’ouverture. donné présente un pourcentage de perte égal à 50 %1 à
l’essai Los Angeles, la valeur maximale admise à l’essai
On exprime le résultat de l’essai Los Angeles en pour-
micro-Deval sera de 20 %. On compense donc une
centage de perte arrondi à l’unité près. Ce pourcentage
moins bonne résistance à la fragmentation et à l’abra-
de perte représente donc la masse de particules qui se
sont fragmentées par usure en particules plus petites sion par une production réduite de particules nes.
que 1,7 mm. Les exigences dénies dans la norme NQ
2560-114, Travaux de génie civil – Granulats limitent 5.2.3 La détermination de la résistance
à 50 % le pourcentage de perte pour les gros granulats à l’écrasement : l’essai de friabilité
routiers. Cette perte varie en fonction du type de route La détermination de la friabilité ne s’applique qu’aux
et du volume de circulation pour les granulats qui granulats ns. L’essai de friabilité présenté dans cette
composent les enrobés bitumineux utilisés en couches section permet de déterminer la proportion de granulat
de roulement. Pour les chaussées en béton, cette valeur qui peut facilement se réduire en poudre. Cet essai
doit être inférieure à 35 %. ressemble beaucoup à l’essai micro-Deval à l’excep-
tion de la charge abrasive qui est ici constituée de
5.2.2 La détermination de la résistance billes d’acier dont la dimension est de 10 à 100 fois
à l’attrition : l’essai micro-Deval plus importante que les particules. L’essai de friabilité
Il importe de préciser que l’attrition correspond à la mesure l’effet d’écrasement et de fragmentation en
production de particules nes par frottement des présence d’eau. On mesure la friabilité d’un granulat
granulats les uns contre les autres. Pour effectuer n en calculant le pourcentage de particules qui
l’essai micro-Deval, on place d’abord une prise d’essai traversent un tamis de 80 µm. Ce pourcentage s’ex-
dans une jarre de dimensions normalisées avec un prime à l’unité près à l’aide de la formule suivante :
certain nombre de billes d’acier de 9,5 mm ± 0,5
de diamètre (beaucoup plus petites et nombreuses friabilité
que les boulets utilisés dans l’essai Los Angeles).
Effectué en présence d’eau, cet essai permet d’ob- où
tenir l’attrition par frottement entre les billes et les M est la masse totale de la prise d’essai (composée de
granulats. On exprime le résultat de cet essai en particules de dimension de 160 µm à 5 mm) ;
pourcentage de perte sur un tamis de 1,25 mm pour le M1 est la masse passant le tamis de 80 µm ;
gros granulat et sur un tamis de 80 µm pour le granulat
M2 est la masse retenue sur le tamis de 80 µm après
n. Comme pour l’essai Los Angeles, on doit d’abord
l’essai.
déterminer la composition granulométrique ou le
grade de la prise d’essai an qu’il représente le mieux Les exigences dénies dans la norme NQ 2560-114
possible le matériau étudié tout en respectant les limitent à 40 % la friabilité des granulats utilisés pour
exigences dénies dans la méthode d’essai. les chaussées.
Les exigences dénies dans la norme NQ 2560-114
5.2.4 La détermination de la résistance
pour les gros granulats limitent le pourcentage de perte
à 40 % pour les utilisations routières. Selon la norme au polissage
3101 du Tome VII du ministère des Transports du La résistance au polissage est la capacité des granu-
Québec, le pourcentage de perte est limité à 15 % pour lats destinés à la surface des revêtements des routes
les chaussées en béton. Des limites sont aussi imposées à résister à l’usure causée par les pneus. En 1996, le
à la somme des pertes aux essais micro-Deval et Los ministère des Transports du Québec a mis au point
Angeles. Par exemple, pour des utilisations dont la l’essai de résistance au polissage par projection pour
réglementation est très stricte, notamment dans le cas optimiser l’utilisation des granulats qui serviront de
des granulats utilisés pour des revêtements bitumineux, couche de surface pour la chaussée dans les enrobés

1. La perte maximale permise pour le granulat n est de 35 %.


78 CHAPITRE 5

bitumineux ou dans le béton de ciment. Cet essai sert Ces limites peuvent paraître excessives lorsqu’on
à déterminer la microrugosité à la surface des granu- considère le genre de sollicitations auxquelles seront
lats. Plus la microrugosité est grande, meilleure est soumises les particules du granulat une fois qu’il sera
l’adhérence des véhicules sur la chaussée. mis en place. Toutefois, la détermination de cette
résistance à l’usure est très importante dans le cas des
L’essai de résistance au polissage consiste à soumettre
granulats routiers. En effet, dans les assises de
d’abord les granulats à des cycles répétés de polis-
chaussée non traitées avec un ciment ou un liant bitu-
sage au moyen d’un jet d’eau et d’abrasifs pour ensuite
mineux, les particules sont faiblement liées les unes
mesurer leur rugosité à l’aide d’un pendule de frotte- aux autres par les forces de frottement. Par consé-
ment. Les résultats de l’essai se traduisent par le quent, ces particules subissent une usure en raison des
coefcient de polissage par projection appelé « valeur sollicitations répétées de la circulation. En outre,
CPP ». L’usure produite lors de l’essai est comparable durant leur compaction, les particules des granulats
au passage répété des voitures sur la chaussée. ont subi une usure par attrition en raison du passage
Le coefcient de polissage par projection (CPP) varie répété de lourdes charges vibrantes.
d’un granulat à l’autre, selon la nature pétrographique Les phénomènes d’usure sont toujours ampliés par
du granulat. Plus le CPP est élevé, plus les granulats la présence d’eau, qui diminue les forces de frotte-
testés sont performants, donc résistants à l’usure. ment entre les particules et augmente ainsi leur
Selon les exigences dénies dans la norme NQ 2560- mobilité relative. Cela explique l’intérêt de l’essai
114, la valeur CPP doit être supérieure ou égale à 0,45 micro-Deval qu’on fait en présence d’eau.
ou à 0,50 sur les autoroutes à fort trac, selon les
spécications en vigueur.
5.3 La durabilité liée aux
5.2.5 La justication des essais d’usure conditions climatiques
Pourquoi a-t-on besoin de connaître la résistance à la
5.3.1 La détermination de la résistance à la
fragmentation, à l’attrition, à l’abrasion et au polissage des
granulats utilisés en génie civil ? Une fois mis en place, désagrégation des granulats : l’essai au
ces granulats seront liés entre eux par un liant hydrau- sulfate de magnésium
lique (bétons de ciment portland), par un liant hydrocar- La désagrégation des roches et des granulats est un
boné (enrobés bitumineux) ou par des forces de frottement phénomène naturel puisque tous les granulats naturels
interne dues à la compaction (granulats routiers). Dans utilisés en génie civil ont été produits de la sorte. Cette
ces utilisations, les granulats ne sont pas libres de rouler désagrégation peut résulter des cycles de gel et dégel,
les uns sur les autres ou de s’entrechoquer. des chocs répétés des blocs de roche ou des granulats les
uns sur les autres. Elle peut également provenir de la
Cependant, les particules des granulats sont indépen- décomposition de certains minéraux sous l’action d’eaux
dantes les unes des autres entre le moment où elles sont riches en gaz carbonique ou en sulfates ou, au contraire,
produites et le moment où elles sont liées les unes aux de la dissolution de certains minéraux quand ils entrent
autres dans l’ouvrage nal. Ces particules peuvent en contact avec des eaux très pures avides d’ions (par
donc subir des phénomènes d’usure par abrasion, par exemple, les eaux très peu polluées du Grand Nord).
attrition et par frottement au moment de leur fabrica-
tion, de leur manutention, de leur mise en place et du On a longtemps évalué la résistance à la désagrégation
compactage. Lors du malaxage du béton, les particules des granulats à l’aide d’un essai très controversé pour
de granulats s’usent par frottement. Une fois mis en ses résultats contradictoires à l’expérience pratique :
place, les granulats continuent à se dégrader. Par l’essai de résistance à la désagrégation par une solu-
exemple, dans les couches de surface des chaussées, les tion de sulfate de magnésium.
granulats peuvent se fragmenter et se polir sous l’action Initialement, cet essai a été conçu dans le but d’évaluer
des véhicules et du matériel d’entretien. Comme on la résistance des granulats aux cycles de gel et dégel.
l’explique au chapitre 6, ces différents phénomènes En effet, les résultats des essais accélérés de résistance
d’usure produisent des particules nes et modient la aux cycles de gel et dégel effectués en laboratoire sur
granulométrie du matériau et certaines des propriétés des granulats ne montraient qu’une très faible corréla-
qui en dépendent. C’est pourquoi ces conditions parti- tion avec les observations faites sur le comportement
culières imposent qu’on xe les limites de la résistance réel de granulats exposés à des cycles de gel et dégel
à l’usure des granulats pendant la durée des travaux. dans la nature. Pour simuler cette alternance de cycles,
La durabilité et les matières délétères 79

on a eu l’idée d’utiliser une solution de sulfate de au gel et au dégel est un essai complémentaire à l’essai
magnésium, car la cristallisation du sulfate de magné- de désagrégation et on l’utilise surtout sur des granu-
sium produit une augmentation de volume de 9 % et lats pour béton de ciment. Cet essai est fort simple : il
que cette augmentation de volume est égale à celle de suft de plonger de gros granulats dans une solution
l’eau qui se transforme en glace. de chlorure de sodium et de déterminer leur résistance
à la désintégration après cinq cycles de gel-dégel.
L’essai au sulfate de magnésium est simple : on soumet
une prise d’essai d’un gros granulat ou d’un granulat À la suite de ces cinq cycles, on note le pourcentage de
n à cinq cycles d’immersion et de séchage dans une perte (arrondi au dixième près) de chaque fraction
solution saturée de sulfate de magnésium. Le résultat granulométrique qu’on multiplie par le pourcentage de
est ensuite exprimé en pourcentage de perte. refus (tiré de la courbe granulométrique) pour cette frac-
tion. La somme de ces produits divisée par 100 donne la
Cette idée, très attrayante théoriquement, n’a malheu-
perte pondérée moyenne de masse par gel-dégel.
reusement pas permis d’obtenir de résultats probants.
En effet, il est impossible de soumettre avec succès à On compare ensuite la valeur de la perte pondérée à la
cet essai des granulats dont on connaît pourtant la valeur de perte pondérée d’un échantillon témoin an
résistance aux cycles de gel et dégel dans la nature, de valider l’essai.
alors que d’autres granulats qu’on sait incapables de Les spécications de la norme CSA A23.1 xent des
résister à un nombre relativement réduit de cycles valeurs de perte maximale de 6 à 10 % selon les condi-
de gel et de dégel dans la nature passent cet essai avec tions d’exposition.
succès. Comme on le présente au chapitre 6, l’action
des effets des cycles de gel et dégel sur les granulats 5.3.3 Les difcultés inhérentes à ces essais
est un phénomène fort complexe qui ne se limite pas
La principale difculté touchant les essais qui
seulement à l’augmentation de 9 % du volume de l’eau
permettent de déterminer la durabilité des granulats
qui se transforme en glace, car il implique d’autres
liée aux conditions climatiques concerne leur repro-
caractéristiques telles que la porosité, la perméabilité
ductibilité dans leurs conditions réelles d’application.
et la capillarité du matériau utilisé.
En effet, la présence d’eau, l’hétérogénéité des granu-
De nos jours, on évalue plutôt la résistance des granu- lats, la présence de polluants chimiques et les condi-
lats aux cycles de gel-dégel en étudiant la répartition tions climatiques imprévisibles font en sorte que la
des diamètres de leurs pores et leur perméabilité. C’est durabilité des matériaux varie énormément selon l’en-
pourquoi on a de moins en moins recours à l’analyse vironnement dans lequel ils sont utilisés.
de la résistance des granulats aux cycles de gel-dégel
Par exemple, lorsqu’on fait un essai de gel et dégel, on
au moyen d’une solution de sulfate de magnésium. On
ne fait varier que la température, mais elle ne repré-
préfère maintenant parler de détermination de la résis-
sente qu’une seule des très nombreuses variables qui
tance des granulats à la désagrégation.
entrent en jeu dans ces cycles. C’est pourquoi la meil-
Les spécications des normes du ministère des Trans- leure façon de déterminer la résistance d’un granulat
ports du Québec ne dénissent pas d’exigences quant aux conditions climatiques est la mesure in situ (qui
à la résistance des granulats évaluée au moyen de veut dire « sur le terrain »), qui tient compte des
l’essai au sulfate de magnésium. Par contre, celles de la multiples facteurs qui causent cette résistance, et ce,
norme CSA A23.1 xent des limites maximales de dans l’environnement même où le matériau sera
16 % pour le granulat n, et de 12 et 18 % pour le gros utilisé. Par contre, de tels essais nécessitent des équi-
granulat selon les conditions d’exposition. De plus, pements et des méthodes plus sophistiqués que les
dans la mesure où les matériaux répondent à ces essais en laboratoire et sont aussi beaucoup plus
exigences de perte, on peut déroger aux exigences de coûteux. On les utilise donc rarement.
l’essai micro-Deval applicables au granulat n ou à
celles de résistance au gel-dégel du gros granulat.
5.4 La durabilité liée à la
5.3.2 L’essai de résistance au gel et au dégel
de gros granulats non connés
présence de matières
Comme on l’a vu dans la section précédente, il est très
délétères dans le granulat
difcile de reproduire en laboratoire les conditions L’expression « matières délétères » désigne des subs-
naturelles de gel sur les granulats. L’essai de résistance tances qui risquent de limiter la durabilité d’un
80 CHAPITRE 5

granulat ou d’un matériau fabriqué avec ce granulat. présente dans le granulat, il faut utiliser soit la méthode
Parmi ces matières indésirables, on peut citer : de perte par ignition, soit la méthode chimique.
• les matières organiques dans les sables pour béton
de ciment ou dans les matériaux de fondation ; 5.4.2 La détermination de la quantité
• les particules argileuses dans les graviers pour béton de matières organiques dans les sols
de ciment portland ou dans les enrobés bitumineux ; et les granulats : les essais d’ignition
• certains composés chimiques susceptibles de réagir et d’oxydation
avec les alcalis du ciment dans les bétons ou de On peut utiliser deux méthodes pour déterminer la
s’oxyder avec une forte augmentation de volume, quantité de matières organiques dans les sols et les
comme dans le cas des attaques sulfatiques. granulats. La mesure de perte de masse par ignition
convient bien aux granulats siliceux qui comportent
La présence de tels matériaux en faible quantité est
peu ou pas de particules argileuses ou de carbonates.
souvent tolérable et ne modie pas de façon impor-
Toutefois, cette méthode est peu précise et on tend à
tante la durabilité du granulat ou du matériau fabriqué
l’abandonner au prot de la méthode chimique.
à partir de ce granulat. Cependant, il existe un seuil
critique au-delà duquel ces particules étrangères La méthode chimique, par oxydation au bichromate de
menacent la durabilité de l’ouvrage dont elles font potassium, sur laquelle sont basées les spécications
partie. Il est donc très important de pouvoir en mesurer du ministère des Transports du Québec, est tout aussi
la quantité présente dans un granulat et déterminer rapide et plus précise que la méthode par ignition. Elle
avec certitude les seuils à ne pas dépasser. mesure la quantité d’oxygène nécessaire pour oxyder
les matières organiques en milieu acide sulfurique.
5.4.1 La détermination de la présence de La norme NQ 2560-114 limite à 0,8 % le pourcentage
matières organiques dans un sable pour acceptable de matières organiques dans les granulats
béton : l’essai colorimétrique routiers.
L’essai colorimétrique permet de déceler la présence
de matières organiques susceptibles d’être nuisibles 5.4.3 La détermination de la propreté
dans les sables naturels utilisés comme granulat n du des granulats
béton. Cet essai est simple : on introduit une prise La notion de propreté se dénit différemment selon
d’essai du sable qu’on prévoit utiliser pour fabriquer du qu’on utilise un granulat pour fabriquer du béton de
béton ou du mortier dans un acon de solution d’hy- ciment portland, des enrobés bitumineux ou comme
droxyde de sodium à 3 %. Si le sable contient des matériau de fondation.
matières organiques, la solution contenue dans le
acon change de couleur à la suite de la réaction de la La propreté des granulats pour béton de ciment
soude avec les matières organiques. La solution se portland et enrobés bitumineux (teneur en particules
colore alors en brun plus ou moins foncé, allant traversant le tamis de 80 µm)
jusqu’au noir lorsque la quantité de matières orga- Dans les bétons de ciment portland et les enrobés bitu-
niques est très élevée. mineux, la présence au-delà d’une certaine quantité de
On compare la couleur de cette solution avec celle des particules de taille inférieure à 80 µm peut nuire à la
pastilles de verre coloré d’une plaquette étalon qualité de l’adhérence entre les liants et les granulats et
Gardner. Si la solution contenue dans le acon a une créer des points faibles qui risquent d’altérer la durabi-
couleur plus claire ou équivalente à la troisième lité des ouvrages. Il est donc important de connaître
pastille, le sable pour béton est acceptable. leur quantité dans le matériau choisi.

Si la solution a une couleur plus foncée que celle de la Puisqu’il est difcile d’effectuer un bon tamisage à sec
troisième pastille, il faut confectionner des cubes de sur le tamis de 80 µm (voir le chapitre 3), on déter-
mortier en conformité avec la norme CSA A23.2-8A, mine la quantité de particules nes contenues dans le
Détermination de la résistance du mortier en fonction granulat au moyen d’un essai par lavage sur ce même
de la nature des granulats ns pour savoir si l’on peut tamis. Lorsque l’échantillon représentatif est soumis
accepter ce sable pour fabriquer du béton. au lavage, le jet d’eau entraîne les particules suscep-
tibles de traverser les mailles du tamis. On recueille
L’essai colorimétrique ne donne qu’une indication ensuite le matériau retenu sur le tamis de 80 µm et on
qualitative sur la présence de matières organiques. Si le fait sécher dans une étuve ventilée. Il suft de sous-
l’on veut évaluer la quantité de matières organiques traire la masse sèche du matériau recueilli de la masse
La durabilité et les matières délétères 81

initiale de l’échantillon pour connaître la masse de où VB représente la valeur au bleu de la prise d’essai ;
matériau qui a traversé le tamis de 80 µm. On exprime V , le dosage en bleu de méthylène (cm3) ; et Ms, la
alors ce résultat sous forme de pourcentage de la masse sèche de l’échantillon (g).
masse totale du matériau soumis à l’essai.
La valeur au bleu est exprimée au centième près. Au
La norme CSA A23.1 stipule que le gros granulat Québec, on considère souvent qu’une valeur au bleu infé-
pour béton ne doit pas contenir plus de 1,0 % de silt rieure ou égale à 0,20 signie que le granulat est propre.
et d’argile, tandis que le granulat n peut en contenir
un maximum de 3,0 %. Cette dernière limite peut 5.4.4 Le pourcentage de mottes d’argile
toutefois atteindre 5 % si la quantité de particules de et de particules friables
moins de 2 µm déterminée par sédimentométrie ne
Les mottes d’argile et les particules friables présentes
dépasse pas 1 % de l’échantillon analysé.
dans les graviers et les sables naturels peuvent se désa-
Par contre, dans le cas des enrobés bitumineux, la gréger et causer les mêmes problèmes que les particules
norme NQ 2560-114 stipule que le gros granulat ne nes, car elles nuisent à l’adhérence entre les liants et
doit pas contenir plus de 1,0 % de particules de 80 µm les granulats lorsque ces derniers entrent dans la fabri-
dans les graviers et pas plus de 1,5 % dans les pierres cation d’enrobés bitumineux ou de béton de ciment
concassées. Par ailleurs, il faut s’assurer que les parti- portland. Cependant, il est possible de déterminer leur
cules qui traversent un tamis de 80 µm sont bien des quantité en utilisant une méthode très simple.
particules d’argile ou de silt.
On immerge dans l’eau pendant 24 heures un échan-
En effet, la présence de nes particules de calcaire tillon représentatif du matériau à analyser préalablement
dans les gros granulats concassés pour béton produits débarrassé de ses particules nes. Après quoi, par simple
par la plupart des carrières québécoises qui exploitent pression entre le pouce et l’index, on essaie de réduire les
du calcaire de Trenton peut avoir des effets bénéques mottes et les particules friables en particules plus petites.
sur la résistance du béton. Les normes actuelles sur les Une fois cette opération effectuée, on procède à un tami-
ciments permettent d’introduire jusqu’à 15 % de ller sage par lavage à l’aide d’un tamis convenant au type de
calcaire dans les ciments llérisés. Il faut toutefois granulat analysé. Le pourcentage de mottes d’argile et
s’assurer que ces particules de calcaire sont saines et de particules friables est égal au rapport entre la masse
qu’elles ne contiennent pas de minéraux qui pourraient
de matériau perdu lors du lavage et la masse de l’échan-
réagir avec le ciment portland.
tillon initial, multiplié par 100. La norme CSA A23.1
La propreté des granulats de fondation (valeur au bleu) spécie une valeur maximale de 1,0 % de mottes d’argile
et de particules tendres et friables ou en lamelles dans le
Dans les granulats de fondation, c’est la présence ou
granulat n pour béton de ciment ; et une valeur maxi-
non de minéraux argileux dans la fraction ne qui
dénit la propreté. En effet, les particules argileuses male de 0,3 % ou 0,5 % dans le gros granulat selon les
peuvent réduire considérablement la perméabilité d’un conditions d’exposition. Par ailleurs, selon la norme NQ
matériau et entraîner d’importants problèmes en cas 2560-114, la valeur limite est de 2,0 % pour le granulat
de gel (voir le chapitre 6). n pour enrobés bitumineux.

L’essai au bleu de méthylène permet de déterminer la


propreté d’un granulat. Il complète l’essai de détermina- EXEMPLE 5.1
tion de la teneur en particules qui traversent un tamis de On veut déterminer la teneur en mottes d’argile et en
80 µm, puisque le bleu de méthylène est un composé particules friables d’un échantillon sec de la fraction
chimique qui est principalement adsorbé par les particules 5,0 à 10,0 mm d’un gravier naturel pesant 1234 g.
d’argile réactives et les particules organiques. Le principe Après désintégration des mottes et lavage, l’échan-
de l’essai est simple : on ajoute progressivement une solu- tillon séché ne pèse plus que 1212 g.
tion de bleu de méthylène dans un granulat jusqu’à sa
saturation complète. Le résultat de l’essai correspond à la Quelle est, en pourcentage, la teneur en mottes d’ar-
valeur au bleu (VB) et au nombre de grammes de bleu de gile et en particules friables de cet échantillon ?
méthylène adsorbés par 100 g d’échantillon. SOLUTION
On calcule la valeur au bleu de la façon suivante :
82 CHAPITRE 5

5.4.5 La détermination de la teneur du béton, puisque, dès 1934, Stanton a découvert ce


en particules légères phénomène. Alors pourquoi parle-t-on de plus en plus
de réactions alcalis-granulats de nos jours ?
La détermination de la teneur en particules légères a
pour but d’établir le pourcentage de particules légères Mentionnons d’abord que depuis la mise en application
contenues dans les graviers et les sables naturels utilisés des lois sur l’environnement, les cimentiers cherchent à
pour fabriquer du béton de ciment portland. Ces parti- recycler le maximum de poussières de four dans leur
cules peuvent être d’origine organique ou se composer ciment, ce qui enrichit le ciment portland produit en
de minéraux altérés de faible densité. Pour réaliser cet alcalis. En effet, dans la zone de clinkérisation, les
essai, on utilise une technique empruntée au traitement alcalis contenus dans les matières premières se volati-
des minerais dans certaines installations minières. On lisent et, entraînés par les gaz de combustion, ils vont se
immerge l’échantillon dans un liquide dont la densité est condenser dans les zones froides du four et très souvent
comprise entre celle des particules saines qu’on veut dans les poussières. Autrefois, ces poussières étaient
recueillir (en général de l’ordre de 2,60 ou plus) et celle éliminées, alors que maintenant, elles sont recyclées
des matières légères qu’on veut éliminer (en général, les dans le ciment.
particules qui ont une densité inférieure à 1,5 ou 2,0). L’amélioration de la qualité des bétons modernes peut
Le milieu dense utilisé dans cet essai est une solution aussi expliquer l’ampleur actuelle des risques liés aux
aqueuse de chlorure de zinc dont on ajuste la densité à réactions alcalis-granulats, car les bétons durent main-
2,0. Pour être conforme aux spécications dénies dans tenant plus longtemps. Autrefois, certains facteurs tels
la norme CSA A23.1, un granulat pour béton ne doit pas que le gel-dégel et les agents de déverglaçage détério-
contenir plus de 0,5 % ou 1,0 % de particules légères raient nombre de bétons, et ce, bien avant l’apparition
selon les conditions d’exposition du béton. des réactions alcalis-granulats. Enn, ce surcroît de
réactions alcalis-granulats dans certains pays peut
EXEMPLE 5.2 aussi s’expliquer par le fait qu’on utilise de plus en plus
le béton avec des granulats dont on ne vérie pas la
On a émergé 3 234 g d’un échantillon sec de gros qualité en matière de réactivité aux alcalis.
granulat, d’une dimension nominale maximale de
20 mm, d’une solution de chlorure de zinc (d = 2,0). Les signes d’une réaction alcalis-granulats
On a ensuite recueilli avec une écumoire 182 g de À l’échelle macroscopique, on aperçoit, à la surface du
particules ottantes. béton, une ssuration polygonale, un gonement du
béton et des exsudations de gel blanc (voir les gures 5.1
Quel est le pourcentage de particules légères (L) a, b et c). Dans certains cas, le gonement du béton est tel
contenues dans ce gros granulat ? qu’il nit par bloquer des vannes et des turbines dans
SOLUTION les centrales hydroélectriques, etc.
Lorsqu’on observe de tels bétons à l’échelle microsco-
pique, on aperçoit d’abord la formation d’un gel gonant,
soit dans la pâte, soit autour des granulats ou encore dans
les granulats eux-mêmes. Ensuite, lorsque la formation
de ce gel gonant prend de l’ampleur, on voit apparaître
5.5 Les propriétés délétères des ssures (voir la gure 5.1 d). Par contre, dans certains
cas, si la réaction alcalis-granulats est limitée, elle peut
liées à l’environnement être bénéque, car elle remplit les pores du béton et
renforce l’auréole de transition entre le granulat et la pâte.
5.5.1 La réactivité d’un granulat aux alcalis du
Les conditions essentielles à la production
ciment portland
de réactions alcalis-granulats
On parle de plus en plus des risques de réactions Pour qu’une réaction alcalis-granulats ait lieu, il faut
alcalis-granulats dans le domaine des granulats pour trois conditions :
béton. Pourtant, ce n’est pas un problème nouveau qui
• la réactivité du granulat ;
ne concerne que les bétons les plus récents. En effet,
on connaît depuis longtemps les effets parfois désas- • une forte présence d’alcalis dans le ciment ;
treux des réactions alcalis-granulats sur la durabilité • la présence d’humidité.
La durabilité et les matières délétères 83

Étant donné que les ciments contiennent toujours des alcalis-silice. Quant aux réactions alcalis-silice, elles se
alcalis (en plus ou moins grande quantité) et que la plupart produisent avec diverses variétés de silice. De façon
du temps le béton est en contact avec de l’eau, le seul générale, la silice est instable dans un milieu à pH élevé,
moyen d’éviter tout risque de réaction alcalis-granulats et les variétés peu cristallines hydratées ou plus poreuses
est de choisir des granulats non réactifs. sont les plus réactives. Cependant, certaines variétés de
En effet, on sait que, dans les ouvrages composés de quartz très bien cristallisées peuvent être potentielle-
granulats réactifs ou potentiellement réactifs, les cycles ment réactives, mais à un degré moindre. C’est le cas des
de mouillage-séchage, les cycles de gel-dégel, l’eau de « quartz à extinction roulante ». Pourtant, certains cher-
mer, les sels de déglaçage, les champs magnétiques et cheurs doutent que ce soit le caractère roulant de l’extinc-
les courants électriques créés par des lignes à haute tion qui soit le principal facteur de la réactivité de ces
tension peuvent promouvoir et accélérer le processus quartz.
des réactions alcalis-granulats. Les réactions alcalis-silice engendrent des produits
silico-calco-alcalins sous forme de gel ou des produits
Le types de réactions alcalis-granulats microcristallins qui ont la propriété de goner. Ces
On distingue deux types de réactions alcalis-granulats : gonements entraînent une microssuration qui peut
les réactions alcalis-carbonate et les réactions dégénérer en macrossures et conduire à la destruc-
alcalis-silice. tion totale du béton.
Dans le milieu scientique, le mécanisme responsable
des réactions alcalis-carbonates fait toujours contro- Les roches potentiellement réactives au Québec
verse. Certains attribuent la ssuration à la décomposi- Au Québec, les grès quartzitiques du groupe de
tion de certains cristaux de dolomite et au gonement Potsdam (utilisés pour construire la centrale hydro-
ultérieur des minéraux argileux présents, alors que électrique de Beauharnois et d’autres structures de la
d’autres les considèrent comme une forme de réaction voie maritime du Saint-Laurent) sont des roches

FIGURE 5.1 Exemples de cas de réaction alcalis-granulats en Estrie

a) Sur la rive du lac Memphrémagog à Magog c) Face nord d’une barrière médiane sur la rue King Ouest
à Sherbrooke

b) Au centre hospitalier universitaire de Sherbrooke d) Face sud de la même barrière médiane


84 CHAPITRE 5

potentiellement réactives. Il en est de même des 3. En éliminant les sources d’humidité, ce qui n’est
calcaires siliceux dans la région de Trois-Rivières et pas toujours facile.
de certains calcaires dans les régions de Montréal et 4. En incorporant une quantité sufsante d’ajouts
Québec. Dans les Appalaches, on trouve des tufs rhyo- cimentaires efcaces. C’est le cas par exemple de
litiques, des schistes à chlorite et certains graviers ou certaines cendres volantes, certains laitiers et des
roches de l’Estrie qui sont aussi réactifs. En règle fumées de silice. Des adjuvants chimiques tels que
générale, on retrouve moins de cas de réactivité alca- le nitrate de lithium se sont également montrés ef-
line associables aux roches du plateau laurentien utili- caces avec certains types de granulats lorsqu’uti-
sées comme granulats à béton. lisés à des dosages sufsants.

Établir si un granulat est réactif Cependant, il est préférable de faire appel à des labo-
On peut d’abord examiner à l’échelle macroscopique et ratoires spécialisés pour effectuer une étude pétrogra-
microscopique des structures anciennes dont le béton phique des granulats et évaluer les possibilités de
renferme ce type de granulat. Cependant, lorsqu’il diminuer les risques de réaction alcalis-granulats.
s’agit d’un granulat nouveau, il est nécessaire de faire On sait maintenant que l’utilisation d’un ciment seul
une étude pétrographique complète et des essais de à basse teneur en alcalis n’est plus nécessairement un
laboratoire spécialisés, accélérés ou non. Beaucoup de gage de succès dans la lutte contre les réactions
chercheurs et d’organismes de normalisation ont alcalis-granulats dans le béton. De même les fumées de
proposé des essais plus ou moins accélérés pour déter- silices dans les dosages actuels usuels de 7 à 8 % ne
miner la réactivité d’un granulat. En règle générale, on font que retarder la réaction alcalis-granulats plutôt
peut accélérer la réaction entre le granulat analysé et que de la prévenir de façon efcace à long terme. La
les alcalis en augmentant la teneur en alcalis, la tempé- meilleure utilisation des fumées de silice est à l’inté-
rature, la pression (autoclave), l’humidité ou la surface rieur d’un système ternaire, c’est-à-dire fumée de
spécique, ou encore en combinant plusieurs de ces silice + laitier ou fumée de silice + cendres volantes.
facteurs. De tels ciments composés sont disponibles sur le
Les essais recommandés pour évaluer le potentiel de marché à des coûts supérieurs aux ciments ordinaires
réactivité alcaline des granulats à béton sont l’examen avec des ajouts cimentaires.
pétrographique CSA A23.2-15A ou ASTM C295, les La détérioration prématurée de certains bétons de la
essais accélérés sur barres de mortier selon la norme région de Sherbrooke montrée dans la gure 5.1
CSA A23.2-25A et l’essai du prisme de béton selon la (voir page précédente) est due à des réactions
norme CSA A23.2-14A. alcalis-granulats provoquées par des granulats extraits
Cependant, il faut être conscient des limites de ces d’une seule carrière de la région de Sherbrooke à une
essais : plus l’essai est accéléré, plus il s’éloigne des époque où l’on ne vériait pas systématiquement la
conditions réelles d’utilisation du granulat, et moins réactivité des granulats aux alcalis du ciment portland.
les conclusions qu’il donne sont ables. À partir du moment où l’on a déterminé la cause de la
détérioration prématurée de certains bétons de la
La prévention des réactions alcalis-granulats région, cette carrière n’a produit que des granulats
On connaît quatre façons de prévenir les réactions pour enrobés bitumineux.
alcalis-granulats : Il est intéressant de comparer les dégradations observées
1. En utilisant des granulats qui ne sont pas réactifs ou sur les faces nord et sud de la même barrière médiane sur
qui sont potentiellement très peu réactifs. les exemples c) et d) de la gure 5.1 (voir page précédente)
et de constater que la face nord est nettement moins
2. En recourant à des ciments à très faible teneur en
endommagée que la face sud. En effet, la face nord
alcalis ou, mieux encore, en limitant la teneur totale
de l’ouvrage a été exposée à un moins grand nombre de
en alcalis du béton à des valeurs pouvant varier de
cycles de gel et dégel que la face sud, étant donné qu’elle
1,2 à 3,0 kg/m3, selon le niveau de risque encouru
ne bénécie pas du réchauffement du soleil en hiver.
en fonction du degré de réactivité des granulats, de
la nature de la structure à construire, de sa durée de Le béton a commencé à se ssurer sous l’effet de la
vie anticipée et de la sévérité des conditions d’expo- réaction alcalis-granulats. Ensuite, les cycles répétés
sition auxquelles elle sera soumise (pratique nor- de gel et dégel ont accéléré la ssuration jusqu’à ce que
malisée CSA A23.2-27A). celle-ci atteigne les barres d’acier d’armature. Sous
La durabilité et les matières délétères 85

FIGURE 5.2 Réactions causées par la pyrite dans les remblais

a) Cristaux d’ettringite à proximité d’un granulat b) Cristaux d’ettringite qui ont envahi une bulle d’air

l’action de l’oxygène, de l’eau et des sels déverglaçants,


ces armatures ont très vite commencé à rouiller et à · ·
(CaSO4 2H2O), de l’ettringite (6CaO Al2O3 3SO3 32H2O) · ·
provoquer l’éclatement du béton.
(voir la gure 5.2) ou de la goethite (FeO OH). ·
Ces gonements sont destructeurs lorsque les granu-
L’état de dégradation avancée ne permettait pas dʼen- lats contenant de la pyrrhotite sont connés ou
visager une réparation de la barrière médiane. Il a enchâssés dans un milieu basique comme le béton. En
fallu démolir et reconstruire, mais cette fois-ci avec un effet, les pressions qu’exercent ces gonements sont
granulat qui ne réagit pas avec les alcalis du ciment. telles que les bétons de 20 à 25 MPa utilisés dans la
construction des sous-sols des maisons ne peuvent y
5.5.2 Les dommages causés par les sulfures résister. Le phénomène est d’ailleurs aggravé quand la
de fer répartition de la pyrrhotite n’est pas uniforme, car il se
À la n des années 1990 et au début des années 2000, produit alors des gonements différentiels (voir les
un certain nombre de propriétaires de maisons indivi- gures 5.3, ci-dessous, et 5.4, page suivante).
duelles dans les régions de Montréal et de Trois- Voyons nalement deux problèmes liés à la présence de
Rivières se sont trouvés aux prises avec de graves pyrite dans les granulats utilisés pour remblayer les exca-
problèmes liés à l’altération de matériaux de remblayage vations, pour construire des dalles de sous-sol à Montréal
contenant de la pyrite et de granulats à béton conte- ou pour fabriquer le béton de solage à Trois-Rivières.
nant de la pyrite (FeS2) et de la pyrrhotite (Fe1–xS).
Ce nʼétait pas la première fois que survenaient ces FIGURE 5.3 Soulèvement et ssuration causés par
problèmes puisque, dans les années 1980, des déblais l’utilisation de matériaux de remblayage
des lignes du métro, qui contenaient de la pyrite, avaient contenant de la pyrite
aussi causé quelques problèmes sur l’île de Montréal.
La pyrite est un sulfure de fer qui cristallise en petits
cubes brillants à la lumière. La pyrrhotite est un sulfure de
fer qui peut être encore plus instable, car elle présente une
légère décience cristallographique. Même si ces miné-
raux sont stables dans les roches-mères qui les hébergent,
ils peuvent s’altérer rapidement lorsqu’on modie leurs
conditions environnementales. En effet, en présence d’eau
et d’oxygène ou d’un environnement basique que l’on
trouve dans la pâte de ciment hydratée, la pyrite et la
pyrrhotite s’altèrent pour former des matériaux gonants1,
notamment du gypse avec la pyrite, s’il y a des carbonates

1. Dans leurs publications, les auteurs Jean Bérard, Arezki Tagnit-Hamou, Josée Duchesne et leurs collaborateurs
expliquent en détail les réactions chimiques complexes qui entraînent le gonement des matériaux.
86 CHAPITRE 5

FIGURE 5.4 Dommages causés par la présence de pyrite FIGURE 5.5 Remblais contenant de la pyrite
dans le matériau de remblayage

a) Présence de gypse dans un remblai

b) Fissuration d’une dalle de béton sous l’effet du gonement


du remblai

L’utilisation de remblais de maison contenant


de la pyrite sur la Rive-Sud de Montréal
À la n des années 1990, des milliers de propriétaires
de maison individuelle de la Rive-Sud de Montréal ont
eu un problème de matériau de remblayage gonant
qui a sérieusement endommagé les fondations de leur
maison. Les dalles de leur sous-sol se sont mises à se
soulever et à craquer, ce qui a créé de nombreuses
ssures dans la partie supérieure de leur maison (voir
la gure 5.5). En fait, les excavations autour de ces
maisons individuelles avaient été remblayées avec des
c) Décollement de tuiles de vinyle sous l’effet du gonement
matériaux granulaires provenant de carrières de la d’un remblai
Rive-Sud. Ces granulats ne pouvaient servir
de remblais routiers, mais des entrepreneurs de
constructions résidentielles avaient vu là une source
bon marché de matériaux de remblayage. Malheureuse- Dans les cas les plus graves, il a été nécessaire de
ment, ce shale contenait toujours de la pyrite suscep- reconstruire complètement et à grands frais les sous-
tible de s’oxyder en présence d’eau et de générer de sols et d’enlever tout le matériau de remblayage conta-
l’acide sulfurique, qui réagit avec la calcite pour donner miné utilisé dans le remblayage initial pour le
·
du gypse (CaSO4 2H2O), un matériau bien connu pour
ses propriétés gonantes. Le manque d’uniformité du
remplacer par du remblai sain (voir la gure 5.6).

contenu en pyrite du remblayage a engendré des Le comité Pyrite, formé en 1997, a établi des normes
gonements différentiels qui ont endommagé les pour sélectionner des granulats inertes au gonement,
fondations et la structure des maisons. Un gonement en dénissant, par observation visuelle, un indice pétro-
uniforme n’aurait fait que soulever les maisons. graphique du potentiel de gonement (IPPG) qui doit
La durabilité et les matières délétères 87

être inférieur à 10. Ce comité, regroupant plusieurs FIGURE 5.6 Soulèvement d’une maison en vue
associations, regroupements citoyens, universités, labo- de la reconstruction du sous-sol
ratoires, rmes dʼingénierie, et plus, a travaillé, entre
autres, sur les méthodes d’essais du Bureau de Norma-
lisation du Québec, NQ 2560-500 et NQ 2560-510.

La destruction du béton des solages de maison dans


la région de Trois-Rivières
À la même époque, plus de 600 résidences indivi-
duelles de la région de Trois-Rivières ont vu le béton
de leur solage commencer à se ssurer sérieusement,
deux à six ans après leur construction (voir la
gure 5.7). Comme dans le cas de la Rive-Sud, l’ana-
lyse de la cause de cette ssuration a révélé la présence
de pyrite et surtout de pyrrhotite dans l’anorthosite
concassée utilisée comme granulat pour fabriquer les
bétons de 25 et 30 MPa utilisés dans la construction de
ces maisons. Josée Duchesne et Benoît Fournier de
l’Université Laval ont étudié en profondeur ce phéno-
mène de gonement.
Dans ce cas particulier, la présence de feldspaths et de
micas dans l’anorthosite semble avoir accéléré le
processus de formation des minéraux gonants, d’après
Arezki Tagnit-Hamou de l’Université de Sherbrooke.
Malheureusement pour les propriétaires de ces FIGURE 5.7 Sous-sol endommagé par une réaction de la
maisons, la seule solution a été de remplacer toute la pyrrhotite contenue dans le gros granulat
utilisé pour fabriquer le béton
partie bétonnée de leur sous-sol et de réparer les
dommages. Un cas apparemment semblable de
présence de pyrrhotite dans un granulat à béton a
récemment été découvert dans la région de Hartford,
au Connecticut, dans un ensemble résidentiel compor-
tant de 2 000 à 3 000 résidences.

La norme NQ 2560-500/2003
Pour éviter que de tels incidents ne se reproduisent, le
Bureau de normalisation du Québec (BNQ) a émis la
norme NQ 2560-500/2003. Publiée en 2003 et révisée
en 2006, cette norme permet dʼétablir l’indice pétro-
a) Fissuration observée sur les murs du sous-sol
graphique du potentiel de gonement (IPPG) des
matériaux granulaires. Cependant, cette norme ne
concerne que le gonement causé par la pyrite. Aucune
norme n’existe pour l’attaque sulfatique causée par la
pyrrhotite.
Des normes européennes limitent la teneur en soufre
dans les granulats à 0,1 % s’il s’agit de la pyrrhotite,
alors que la teneur en soufre est limitée à 1 % pour la
pyrite (Norme NF EN 12 620). Deux comités CSA et
BNQ travaillent actuellement pour établir des normes
canadiennes et québécoises et déterminer la teneur
maximale en pyrite et pyrrhotite que peut contenir un b) Fissuration observée sur une dalle de béton
granulat pour béton.
88 CHAPITRE 5

RÉSUMÉ

Il est tout aussi important dʼétablir la durabilité des granulats que de vérier la conformité de
leur granulométrie aux exigences des normes qualitatives.
On évalue la durabilité des granulats au moyen d’essais accélérés de laboratoire effectués dans
des conditions différentes des conditions naturelles. Cependant, grâce à l’expérience acquise,
on peut utiliser ces essais comme des guides sûrs. La durabilité des granulats est non seule-
ment fonction de leurs caractéristiques physicochimiques, mais aussi de l’environnement dans
lequel ils se trouvent.
La résistance d’un granulat à l’abrasion se détermine au moyen de l’essai Los Angeles ; sa
résistance à l’attrition se mesure à l’aide de l’essai micro-Deval ; et sa résistance à l’écrasement
s’évalue au moyen de l’essai de friabilité. On exprime les résultats de chacun de ces essais en
pourcentage de perte.
La résistance au polissage, un facteur de sécurité important en matière de revêtement routier,
est évaluée au moyen du coefcient de polissage par projection.
La durabilité des granulats peut être modiée par la présence de faibles quantités de matières
contaminantes. C’est pour cette raison qu’on tient à s’assurer que les sables pour béton ne
contiennent pas trop de matières organiques susceptibles d’entraver la réaction d’hydratation
du ciment portland. Pour y parvenir, on effectue un essai colorimétrique. Si l’on veut connaître,
de façon quantitative, la présence de matières organiques dans un sol ou un sable pour béton,
on peut utiliser la méthode de perte par ignition, qui est valable pour les granulats siliceux, ou
la méthode par oxydation au bichromate de potassium, d’application plus générale.
On doit aussi évaluer la quantité de particules argileuses contenue dans un granulat, car ces
particules peuvent nuire à l’adhérence entre le granulat et le liant qu’on utilise, que ce soit de la
pâte de ciment portland ou du bitume.
Il est très important de s’assurer que les granulats qu’on compte utiliser pour fabriquer un
béton de ciment portland ne réagissent pas avec les alcalis du ciment.
Enn, il est indispensable de mesurer l’indice pétrographique du potentiel de gonement (IPPG)
des granulats an que ne se reproduisent plus d’incidents causés par la présence de pyrite dans
des granulats. Il est donc essentiel d’évaluer avec certitude la durabilité des granulats, puisque
celle-ci conditionne la durabilité des ouvrages de génie civil. Il ne suft pas de s’assurer que les
granulats aient une granulométrie adéquate lors de leur utilisation ; il faut aussi s’assurer qu’ils
ne vont pas se désagréger avant la n de la durée de vie normale de l’ouvrage.

RÉFÉRENCES

Ouvrages
ARQUIE, G, (dir.). Granulats, École nationale des ponts et chaussées, Paris, 1980, 462 p.
ASSOCIATION CANADIENNE DU CIMENT PORTLAND. Dosage et contrôle des
mélanges de béton, 8e édition canadienne, Québec, 2011, 411 p.
ASSOCIATION DES CONSOMMATEURS POUR LA QUALITÉ DE LA CONTRUCTION.
La pyrite et votre maison, octobre 1999, p. 48.
La durabilité et les matières délétères 89

BALLIVY, G., P. RIVARD, C. PÉPIN, M. G. TANGUAY, A. DION. « Damages to Residential


Buildings Related to Pyritic Rocklls : Field Results of an Investigation on the South Shore of
Montreal, Quebec, Canada », Canadian Journal of Civil Engineering, vol. 29, n° 2, 2002,
p. 245-255.
BALLIVY, G., P. RIVARD, A. BELLALOUI, C. PÉPIN. Évaluation du potentiel de gone-
ment résiduel des remblais de shales pyriteux, colloque de l’Association of Engineering
Geologists, Laval, octobre 2002, 10 p.
DIVET, L. « Activité sulfatique dans les bétons consécutive à lʼoxydation des pyrites conte-
nues dans les granulats – Synthèse bibliographique », Bulletin des Laboratoires des ponts et
chaussées, n° 201, 1996, p. 45-63.
PARADIS, M., « Nouvelles versions des tableaux de choix des composants et critères de sélec-
tion des enrobés », Info DLC, vol. 17, no 3, 2012, 5 p.
PENNER, E., W. J. EDEN, P. E. GRATTAN-BELLEW. Expansion des argiles litées pyri-
teuses, Division des recherches en construction, Conseil national de recherches Canada,
1975, 7 p.
RODRIGUES, A., DUCHESNE, J., FOURNIER, B., DURAND, D., RIVARD, P., SHEATA,
M., « Minieralogical and Chinical Assesment of Concrete Damage by Occydation and
Sulde Bearing Agregate », Cement and Concrete research, no 42, 2012, p. 1336-1347.
ROBERT, C. Les exigences du sur les granulats et le comportement des matériaux, Direction
du Laboratoire des chaussées, ministère des Transports du Québec, 2010, 28 p.
TAGNIT-HAMOU, A., M. SARIC-CORIC, P. RIVARD. « Internal Deterioration of Concrete
by the Oxidation of Pyrrhotitic Aggregates », Cement and Concrete Research, vol. 35, n° 1,
2005, p. 99-107.
TREMBLAY, G. « Relation entre la résistance au polissage des granulats et l’adhérence des
chaussées », Info DLC, vol. 1, n° 5, 1996, 2 p.
TREMBLAY, G. et collab. « Adhérence des chaussées en enrobé », Info DLC, vol. 12, n° 2,
2007, 3 p.

Normes
CSA A23.1-14 / A23.2-14. Béton : Constituants et exécution des travaux / Méthodes d’essai et
pratiques normalisées pour le béton, Association canadienne de normalisation.
Norme 3101, Bétons de masse volumique normale, Collection Normes, Tome VII - Matériaux,
ministère des Transports, de la Mobilité durable et de l’Électrication des transports, Les
Publications du Québec, 2016.
NQ 2560-500/2003. Granulats – Détermination de l’indice pétrographique du potentiel
de gonement sulfatique des matériaux granulaires – Méthode d’essai pour l’évaluation de
l’IPPG, Bureau de normalisation du Québec.
NQ 2560-510/2003. Granulats – Guide d’application de la méthode d’essai pour la caractéri-
sation du potentiel de gonement sulfatique des matériaux granulaires, Bureau de norma-
lisation du Québec.
NQ 2560-114/2014. Travaux de génie civil – Granulats, Bureau de normalisation du Québec.
90 CHAPITRE 5

QUESTIONS DE RÉVISION
1. Pourquoi faut-il s’assurer que les granulats sont durables ?
2. Quand peut-on considérer qu’un essai accéléré pour évaluer la durabilité d’un granulat est
valable ?
3. Pourquoi une trop grande quantité de particules nes ou d’argile peut-elle nuire à l’utilisa-
tion de certains gros granulats ?
4. Quelle est la perte maximale acceptable lorsqu’on effectue un essai d’abrasion Los Angeles ?
5. Quelles différences majeures y a-t-il entre l’essai Los Angeles et l’essai micro-Deval ?
6. Quelle est l’utilisation des résultats de l’essai CPP ?
7. Que signie l’expression « matières délétères » ?
8. Quelle est la méthode la plus précise pour déterminer le pourcentage de carbone contenu
dans un granulat ?

PROBLÈMES
1 La perte au tamis de 1,70 mm d’une prise d’essai de 5 000 g d’un granulat calcaire est de
1 000 g. Quel est le pourcentage de perte Los Angeles ? Ce granulat peut-il être utilisé pour
construire la fondation d’une chaussée ?

2 Un sable pour béton a un indice colorimétrique égal à 4. Cependant, lorsqu’on fabrique des
cubes de mortier selon la norme CSA A23.2-8A, les cubes fabriqués avec ce sable s’avèrent
avoir la résistance voulue. Ce sable pour béton est-il acceptable ?

3 Un gros granulat calcaire concassé dans un concasseur à marteau contient 2,5 % de parti-
cules nes qui traversent un tamis de 80 µm. Si on utilise ce granulat pour la fabrication
de béton de ciment, faut-il le rejeter parce qu’il contient trop de particules qui traversent un
tamis de 80 µm ? Faut-il le laver ? Faut-il l’accepter tel quel ?

4 Un granulat n contient 1,5 % de particules friables. Peut-on utiliser un tel granulat pour
fabriquer du béton de ciment portland et du béton bitumineux ?

5 Donnez le grade d’essai, les masses à insérer ainsi que la masse totale de la prise d’essai
pour effectuer l’essai Los Angeles sur le granulat suivant :
CHAPITRE
L’inuence de la granulométrie
sur les propriétés physiques
d’un granulat 6
SOMMAIRE
6.1 L’assemblage de sphères dans l’espace
6.2 L’inuence de la granulométrie sur la compacité des sols
6.3 L’inuence de la granulométrie sur la perméabilité
6.4 L’inuence de la granulométrie d’un sol sur sa capillarité
6.5 L’inuence de la granulométrie d’un matériau sur sa gélivité

La granulométrie d’un matériau granulaire inue sur bon nombre de ses propriétés physiques
et pratiques, notamment sa compacité, sa perméabilité, sa capillarité et son comportement à
l’égard du gel. Avant d’étudier l’inuence de la granulométrie des granulats sur leurs diverses
propriétés, nous allons d’abord présenter certaines considérations théoriques à partir de
modèles idéalisés de granulats constitués d’assemblages de sphères lisses et rigides dans
l’espace.
92 CHAPITRE 6

6.1 L’assemblage de sphères


dans l’espace
Évidemment, il est extrêmement rare de trouver des
particules de granulat sphériques dans la nature.
Cependant, les lois qui gouvernent les assemblages
de sphères peuvent s’appliquer aux assemblages de
particules de forme plus irrégulière tels que les granu-
lats naturels ou manufacturés. À la suite d’études
faites par les minéralogistes sur les assemblages
de sphères dans l’espace, il est possible de considérer
que tous les matériaux solides et tous les minéraux Dans un tel assemblage de sphères, les particules
sont en fait un assemblage d’ions sphériques de occupent un peu moins de la moitié du volume. De
même dimension dans le cas des corps purs, ou tous les types d’assemblage de sphères uniformes,
de dimensions différentes dans le cas des minéraux c’est celui qui présente la porosité la plus grande.
composés. Notez que la porosité de cet assemblage est indépen-
dante du diamètre des sphères. Que les sphères soient
6.1.1 Les cas de sphères uniformes petites ou grosses, on obtient un assemblage dont la
Dans cet ouvrage, l’expression « sphères uniformes » porosité est constante si les sphères dans cet assem-
désigne des sphères de diamètre identique. blage ont toutes le même diamètre.
L’étude des assemblages des ions sphériques qui L’assemblage cubique à faces centrées
forment les minéraux a permis aux minéralogistes de
Dans l’assemblage cubique à faces centrées de la
découvrir un certain nombre de systèmes d’assem-
gure 6.2, le volume du cube équivaut encore à a3.
blage. Cette section portera sur deux de ces systèmes
d’assemblage dont il est facile de calculer la porosité : À l’intérieur de la maille élémentaire, il y a 6 demi-
l’assemblage cubique simple et l’assemblage cubique à sphères (une au centre de chaque face) et 8 huitièmes
faces centrées. de sphère (un à chaque sommet) pour un total de
6× + 8 × , soit l’équivalent de 4 sphères de rayon r.
L’assemblage cubique simple
La gure 6.1 illustre l’assemblage cubique simple. Dans le cube de côté a, le volume occupé par les
Dans ce système, le volume du cube équivaut à sphères est égal à
(2r)3 = 8r3, puisque a = 2r. Le volume des 8 huitièmes
de sphère qui ont leur centre aux 8 sommets de la
maille élémentaire est donc égal à 8 × de sphère, soit
La diagonale d’une face du cube est égale à , ou
l’équivalent d’une sphère de rayon r, c’est-à-dire
La porosité de l’assemblage équivaut donc à : encore à 4r. Le rapport est donc égal à

FIGURE 6.1 Assemblage cubique simple


L’inuence de la granulométrie sur les propriétés physiques d’un granulat 93

La porosité de l’assemblage cubique à faces centrées se situe entre celle de l’assemblage cubique simple et de
correspond donc à l’assemblage cubique à faces centrées. En théorie, la poro-
sité d’un granulat uniforme à particules sphériques se
situe entre 26 et 48 %. Ce résultat est d’autant plus probable
dans le cas d’un granulat naturel que sa granulométrie est
uniforme et que ses particules sont sphériques.
En divisant le numérateur et le dénominateur par a3,
Cependant, dans le cas des granulats, les sphères sont
on obtient
rugueuses et déformables au lieu d’être lisses et rigides
comme dans les modèles idéals de notre étude théo-
rique. Il peut alors se former des voûtes métastables
susceptibles de donner à l’assemblage une porosité
ou encore supérieure à la porosité théorique maximale de l’assem-
blage cubique simple. Ces voûtes doivent leur stabilité
apparente soit au frottement d’une sphère sur l’autre,
soit au coinçage d’une sphère par plusieurs autres. C’est
ce qui explique, par exemple, la structure en nid
soit d’abeille des sédiments ns en voie de formation et la
porosité très élevée de certaines argiles sensibles du
Québec, laquelle peut dépasser 65 % dans certains cas.
La compaction d’un granulat consistera justement à
Cet assemblage est plus compact que le précédent, et sa éliminer ces effets de voûte soit par vibration, soit par
porosité est, elle aussi, indépendante du diamètre des pression ou par action combinée pression-vibration.
sphères. De tous les systèmes d’assemblage de sphères
uniformes, l’assemblage cubique à faces centrées est le 6.1.2 Les cas de sphères non uniformes
plus compact qui puisse exister.
Si, dans un assemblage de grosses sphères uniformes,
Ainsi, la porosité d’un granulat uniforme à grains on en introduit de plus petites (voir la gure 6.3, page
sphériques (par exemple, le sable d’Ottawa qu’on suivante), on constate qu’il est facile de diminuer la
utilise pour faire des cubes de mortier normalisés) sera porosité de l’assemblage. Aussi, on peut observer dans
toujours supérieure à 26 %, et ce, quel que soit le degré notre représentation schématique qu’on peut intro-
de compaction qu’il subit. duire des sphères de plus petits diamètres dans les
espaces vides situés entre les grosses sphères.
On peut donc conclure que la porosité d’un assem-
blage de sphères uniformes ne dépend que de son Dans un assemblage de grosses sphères, il est possible de
système d’assemblage. calculer le rapport critique de passage d’une petite sphère,
c’est-à-dire le diamètre de la plus grosse sphère qui peut
L’assemblage naturel de sphères uniformes glisser librement dans l’assemblage de grosses sphères
Si, au lieu de ranger les sphères une à une selon un des sans le modier. On peut aussi calculer le rapport critique
deux modèles précédents, on les jette au hasard dans un d’occupation, c’est-à-dire le diamètre de la plus grosse
volume sufsamment grand pour pouvoir négliger les sphère qu’on peut insérer dans les espaces libres de
effets de paroi, on obtient un assemblage dont la porosité l’assemblage.

FIGURE 6.2 Assemblage cubique à faces centrées


94 CHAPITRE 6

FIGURE 6.3 Introduction de petites sphères dans 6.1.3 Les résultats expérimentaux sur
l’espace libre entre trois grosses sphères la porosité des granulats naturels
Les particules des granulats sont loin d’avoir une forme
sphérique et, comme nous l’avons déjà souligné, elles
n’ont jamais toutes le même diamètre. Les particules
des granulats naturels sont plutôt arrondies, alors que
les particules des granulats manufacturés sont très
souvent anguleuses. Néanmoins, les principales conclu-
sions de l’étude théorique des assemblages de sphères
uniformes s’appliquent aussi aux granulats naturels.
1. La porosité d’un granulat n uniforme est la même
que celle d’un gros granulat uniforme.
2. La porosité d’un granulat dépend surtout de la
variété de la taille des grains. Plus la taille des
particules est uniforme, plus la porosité est grande.
Par contre, si de plus petits grains se logent entre les
plus gros grains, la porosité du mélange diminue.
3. La porosité d’un granulat dépend de la forme de ses
grains. Des grains de forme irrégulière qui peuvent
s’arc-bouter les uns sur les autres risquent de laisser
des vides plus grands que ceux que l’on observe
dans un assemblage cubique simple de sphères
uniformes, lequel devrait en principe présenter la
porosité maximale.
Dans le cas simple d’un mélange binaire de sphères de
dimensions sensiblement différentes, on constate que la L’étude de la porosité de mélanges de granulats pour
porosité passe en général par un minimum lorsque le béton conrme ces résultats. Un mélange binaire de
mélange est composé de grosses sphères dans des granulats ns et gros est plus compact que chacun des
proportions de 60 à 70 %. Il est donc possible d’optimiser granulats pris individuellement. De plus, la proportion
la granulométrie des mélanges de granulats pour béton de sable et de gros granulats contenus dans les mélanges
de ciment an d’en diminuer la porosité au maximum. contribue à en diminuer la porosité maximale dépen-
De même, ce minimum est d’autant plus prononcé que le damment de la granulométrie de ces deux composants
rapport des diamètres est élevé (voir la gure 6.4). et de la forme de leurs particules respectives.

FIGURE 6.4 Pourcentage de vide dans des mélanges de granulats pour béton
L’inuence de la granulométrie sur les propriétés physiques d’un granulat 95

6.1.4 La granulométrie continue et discontinue • d’une rupture par épaufrures des grains les plus
gros et les plus fragiles ;
Dans la plupart des bétons prêts à l’emploi, on utilise
depuis très longtemps des granulats naturels ou • de l’élimination d’une certaine quantité d’eau
concassés bon marché présentant des granulométries interstitielle.
continues, ce qui facilite leur fabrication et abaisse les Compacter un granulat consiste donc à améliorer l’as-
coûts de production. Des spécialistes comme Fuller et semblage de ses particules pour réduire son volume
Thomson (1907) aux États-Unis et Bolomey (1935), apparent. Cette opération se fait sur chantier à l’aide de
Faury (1935) et Caquot (1937) en France en sont venus rouleaux vibrants, de rouleaux à pneus ou d’instru-
à recommander l’utilisation de granulats dont les ments plus petits tels que des plaques vibrantes ou des
courbes granulométriques étaient comprises dans des dames à impact pour compacter les granulats dans des
fuseaux normalisés. espaces plus restreints.
Dans le cas des bétons à ultra-haute performance, En mécanique des sols, la teneur en eau d’un granulat
Richard et Cheyrezy (1994) en sont arrivés à la joue un rôle important au moment de sa compaction.
conclusion que le meilleur moyen d’augmenter Si le matériau est trop sec, il n’y a pas assez d’eau pour
la compacité de leur mélange granulaire était d’uti- lubrier toutes les particules. Si, par contre, il y en a
liser un squelette granulaire présentant une granulo- trop, l’eau emmagasine une forte proportion de
métrie discontinue. Concrètement, pour augmenter la l’énergie de compactage sous forme de pression
densité du squelette granulaire, le diamètre moyen hydrostatique au passage du rouleau. Cette pression
des grains d’une classe granulaire donnée relative- est ensuite dissipée dès que l’effort extérieur ne s’ap-
ment uniforme doit être 12 à 13 fois plus gros (ou plus plique plus. Il faut donc trouver la teneur en eau opti-
n) que le diamètre moyen des deux classes granulo- male pour compacter un sol. Cette teneur en eau se
métriques discontinues adjacentes dans le mélange nomme l’« optimum Proctor », du nom de l’essai qui
considéré. De façon pratique, on retiendra que le permet de la déterminer. La teneur en eau optimale
rapport moyen doit être égal à un facteur de l’ordre (ωopt) permet donc d’atteindre la masse volumique
d’environ 10. sèche maximale (ρdmax), c’est-à-dire la masse volu-
mique à laquelle l’indice des vides du sol est réduit au
Cette remarque ne veut pas dire que l’on doit se
minimum.
mettre à utiliser des granulats à granulométrie
discontinue pour fabriquer des bétons prêts à l’em- La granulométrie du matériau joue aussi un rôle non
ploi. Cependant, dans des cas spéciaux où la compa- négligeable au moment de la compaction des granu-
cité granulaire est fondamentale, c’est une option à lats. Par exemple, il est bien connu que les sols
considérer. uniformes dont le coefcient d’uniformité est infé-
rieur à 2 se compactent très mal. Ce problème vient du
fait, comme nous l’avons vu précédemment, que la
6.2 L’inuence de la porosité d’un ensemble de particules de même dimen-
sion (granulométrie serrée) est toujours beaucoup
granulométrie sur plus élevée que celle d’un matériau à granulométrie
la compacité des sols étalée (dont les particules ne sont pas de même
dimension).
La porosité des granulats utilisés en génie civil
augmente chaque fois qu’on les remanie. Si on ne La façon dont se répartissent les proportions respec-
prend aucune précaution au moment de leur mise en tives des différentes particules dans un granulat inue
place nale, on s’expose à de graves problèmes de aussi sur sa compacité. Ainsi, on constate que les
tassement qui peuvent menacer la stabilité à long granulats plus grossiers dont la courbe granulomé-
terme de l’ouvrage et conduire à des affouillements trique est creuse (c’est-à-dire dont la concavité est
internes, car l’eau peut les traverser très facilement. tournée vers le haut) permettent d’obtenir des maté-
riaux plus compacts. Par contre, ceux dont la courbe
Le tassement d’un granulat provient d’un accroisse- granulométrique est pleine (c’est-à-dire dont la conca-
ment de sa compacité. Cet accroissement peut résulter : vité est dirigée vers le bas) se compactent moins bien
• d’un meilleur arrangement interne des particules qui (voir la gure 6.5, page suivante). Un matériau dont la
le composent ; granulométrie est bien graduée, c’est-à-dire dont la
96 CHAPITRE 6

FIGURE 6.5 Inuence de la granulométrie sur types de travaux à réaliser. Par exemple, pour des
la compacité d’un sol travaux de drainage, on recherche des matériaux très
perméables qui facilitent l’élimination de l’eau du sol.
Par contre, la construction du noyau étanche d’un
barrage en terre et enrochement exige l’emploi de
granulats les plus imperméables possible. Enn, dans
certains cas, il peut être nécessaire de modier la
perméabilité des matériaux en place par des travaux
d’injection pour abaisser leur perméabilité à un niveau
satisfaisant.
Avant d’étudier l’inuence de la granulométrie sur la
perméabilité d’un granulat, il nous faut rappeler
quelques principes fondamentaux qui régissent l’écou-
lement de l’eau dans les sols.

6.3.1 La loi de Darcy


Dans un matériau granulaire, la vitesse d’écoule-
ment de l’eau v est proportionnelle au gradient
hydraulique i, qui représente la perte de charge par
unité de longueur. La perte de charge (donnée en
unité de longueur) exprime la perte d’énergie causée
par le frottement de l’eau quand celle-ci traverse
le sol.
La formulation mathématique de la loi de Darcy est :
v=ki
où k représente le coefcient de perméabilité.
proportion des différentes grosseurs de particules est
semblable, aura donc un arrangement plus compact en Le coefcient de perméabilité a les dimensions d’une
combinaison avec son étalement granulométrique. vitesse, aussi exprime-t-on k en m/s ou en cm/s.

Un matériau se compacte donc d’autant mieux que sa En mécanique des uides, on démontre que ce coef-
granulométrie est bien graduée, qu’elle est étalée et cient dépend à la fois des caractéristiques du milieu
que sa teneur en eau correspond à celle de l’optimum poreux et du uide. Intuitivement, on sait qu’une huile
Proctor. Par contre, chaque fois qu’on doit mettre en épaisse s’écoule plus difcilement que l’eau dans le
œuvre des matériaux à granulométrie uniforme, on même matériau granulaire. On sait aussi que plus un
fait face à d’importants problèmes de compactage, matériau granulaire est dense, moins il offre de possi-
comme dans le cas des sables de dune. bilités à l’eau de le traverser facilement.

6.3.2 La relation entre le coefcient


6.3 L’inuence de de perméabilité k et la granulométrie
la granulométrie En étudiant les écoulements uides dans les milieux
sur la perméabilité poreux, Kozeny et Carman ont montré que le coef-
cient de perméabilité d’un granulat pouvait s’exprimer
La perméabilité d’un granulat représente la facilité de la façon suivante :
avec laquelle ce matériau peut se laisser traverser par
un liquide, en général, l’eau. La perméabilité des
granulats utilisés en génie civil varie en fonction des
L’inuence de la granulométrie sur les propriétés physiques d’un granulat 97

où où D10 représente le diamètre effectif à 10 %. Il est


bon cependant de rappeler que cette formule a été
ρw représente la masse volumique de l’eau (kg/m3) ;
mise au point dans le cas de sables à granulométrie
g l’accélération gravitationnelle (9,81 m/s2) ; très serrée dont le coefcient d’uniformité est infé-
µ la viscosité dynamique de l’eau (Pa∙s) ; rieur à 5 et dont le diamètre D10 varie entre 0,1 mm
et 3 mm. La formule de Hazen indique que ce sont
C une constante qui dépend de l’uniformité de la avant tout les éléments les plus ns qui inuent sur
granulométrie de l’arrangement et de la forme les mouvements de l’eau dans les granulats. Cepen-
des particules pour un sol ayant une granulomé- dant, il ne faut pas oublier que le coefcient de
trie homogène ; cette valeur est d’environ 0,2 ; perméabilité dépend aussi d’autres caractéristiques
S la surface spécique des particules (m2/kg) ; des particules qui composent le matériau, par
exemple :
e l’indice des vides.
• leur forme ;
Étant donné que la surface spécique d’un granulat est • leur assemblage ;
inversement proportionnelle au diamètre de ses parti-
• leur nature pétrographique ;
cules (plus les particules sont petites, plus leur surface
spécique est grande), on peut dire, en première approxi- • la rugosité de leur surface.
mation, que la perméabilité d’un granulat est propor- On peut donc déduire que plus les grains d’un granulat
tionnelle au carré de la dimension de ses particules. sont gros et de dimension uniforme, plus le coefcient
Pour cette raison, la formule empirique la plus utilisée de perméabilité k est grand. Inversement, plus les
en génie civil pour relier la perméabilité d’un granulat grains sont ns, plus la perméabilité est faible (voir la
et sa granulométrie est la formule de Hazen : gure 6.6). En outre, un granulat constitué de grains
polis et arrondis est plus perméable qu’un matériau de
k = 100 (D10)2 même granulométrie, mais dont les particules sont
(en cm/s) (en cm) angulaires (voir la gure 6.7).

FIGURE 6.6 Inuence de la granulométrie des matériaux FIGURE 6.7 Inuence de la forme des particules sur
granulaires sur leur perméabilité la perméabilité d’un matériau granulaire
98 CHAPITRE 6

6.3.3 La perméabilité de quelques matériaux TABLEAU 6.1 Perméabilité moyenne de certains


usuels matériaux usuels

Le tableau 6.1 donne la perméabilité moyenne de Nature du matériau Perméabilité en cm/s

certains matériaux usuels. Pour se représenter plus Gravier 10 –1 < k <102


facilement l’ordre de grandeur des perméabilités, on
Sable 10 –3 < k < 10 –1
se rappellera que 10 –6 cm/s = 30 cm/année.
Silt et sable argileux 10 –7 < k < 10 –3
Par convention, on a xé à 10–11 cm/s le niveau d’imper-
Till 10 –8 < k < 10 –4
méabilité. Toutefois, il faut bien savoir qu’aucune roche
n’est absolument imperméable. La gure 6.8 illustre la Argile 10 –11 < k < 10 –7
coupe schématique d’un barrage semblable à ceux de Roches apparemment non ssurées 10 –13 < k < 10 –8
la baie James. Nous avons reporté sur le schéma la
perméabilité moyenne des différents matériaux utilisés. Béton 10 –11 < k < 10 –8

FIGURE 6.8 Barrage en terre et enrochement


Valeurs caractéristiques de la perméabilité des différentes parties du barrage

6.4 L’inuence de la L’ascension capillaire se calcule à partir de la loi de Jurin :

granulométrie d’un sol


sur sa capillarité où
Lorsqu’on plonge un tube n dans un récipient rempli Ts représente la tension supercielle du liquide à une
d’eau, l’eau monte à l’intérieur du tube (voir la température donnée (N/cm) ;
gure 6.9). Cette ascension de l’eau dans le tube, qui
est contraire aux lois de la gravitation universelle, α l’angle du ménisque et de la paroi du tube (degré) ;
s’appelle l’ascension capillaire. Ce phénomène s’ex- d le diamètre du tube capillaire (mm) ;
plique par l’attraction qu’exercent les ions de la paroi
ρ la masse volumique du liquide (kg/m3) ;
de verre sur les molécules d’eau lorsque les trois
phases (gazeuse-liquide-solide) sont en contact. g l’accélération gravitationnelle (9,81 m/s2).
L’inuence de la granulométrie sur les propriétés physiques d’un granulat 99

Dans le cas des sols où le liquide est de l’eau, on peut FIGURE 6.9 Ascension capillaire dans un tube n
écrire :

puisque est une constante pour un


liquide donné.
Cette loi exprime que l’ascension capillaire est inver-
sement proportionnelle au diamètre du tube.
Étant donné qu’un granulat comporte un certain nombre
de vides reliés les uns aux autres, on peut imaginer qu’il
abrite un grand nombre de petits tubes capillaires de d’ascension capillaire peut atteindre plus de 10 m pour
diamètre variable auxquels on pourrait appliquer la loi de les sols ns tels les silts et les argiles.
Jurin. Il faut en outre bien comprendre que plus le granulat Dans la prochaine section, nous expliquerons comment
est n, plus les tubes capillaires qu’il renferme sont ns et la capillarité contribue à la formation de lentilles de
plus les valeurs de l’ascension capillaire sont élevées. De glace dans les sols gélifs.
plus, même si le phénomène d’ascension capillaire dans
les granulats est semblable à celui d’un tube capillaire, ce
qui se passe dans un sol est beaucoup plus complexe.
6.5 L’inuence de la
C’est le cas de l’eau qui remonte par capillarité au-dessus granulométrie d’un
de la nappe phréatique. On appelle alors « hauteur d’as-
cension capillaire », hc, la hauteur de la zone qui est ainsi matériau sur sa gélivité
mouillée. Rappelons que la partie inférieure de cette zone Au Québec, nous savons tous que l’hiver endommage
d’ascension capillaire est saturée et que la partie supé- certaines de nos routes. Mais pourquoi les effets du gel
rieure n’est pas saturée comme le sol l’est en dessous du sont-ils pratiquement inexistants à certains endroits
niveau de la nappe phréatique. Dans la zone supérieure, alors que, quelques centaines de mètres plus loin, ils
seuls les canaux les plus ns sont remplis d’eau. peuvent entraîner la ruine prématurée de la chaussée ?
La hauteur d’ascension capillaire dépend de la granu- Les sols qui sont très sensibles aux effets du gel sont
lométrie et de l’indice des vides du granulat. Elle appelés « sols gélifs », tandis que les sols qui ne le sont
dépend aussi, dans une certaine mesure, de la forme pas sont appelés « sols non gélifs ».
des particules et s’exprime de la façon suivante : Si l’on observe de près les effets du gel sur les sols gélifs,
on constate qu’ils se présentent de deux façons
différentes :
1. Un soulèvement plus ou moins important, et en
général irrégulier, de la surface de la chaussée, qui
où atteint son maximum vers la n de l’hiver ;
C′ représente une constante qui dépend de la forme 2. Une perte de capacité portante à la n de l’hiver au
des particules et des impuretés de leur surface moment du dégel, vers la n du mois de mars ou le
qui peut varier de 0,1 à 0,5 cm2 ; début du mois d’avril.

e l’indice des vides ; Nous expliquons dans cette section comment la granulo-
métrie du sol sur lequel est bâtie la chaussée et les maté-
D10 le diamètre effectif à 10 % (cm). riaux utilisés pour construire la chaussée peuvent être
Cette formulation mathématique ne fait que traduire et responsable de ces deux phénomènes.
quantier l’observation suivante : plus un granulat est n
et compact, plus il est capillaire. La hauteur d’ascension 6.5.1 Le soulèvement des sols gélifs
capillaire de différents sols varie entre 0,03 m pour les Soulignons, tout d’abord, qu’un sol parfaitement sec
sables grossiers et 3,5 m pour les sables ns. La hauteur ne change pas de volume lorsqu’il gèle. Par contre, un
100 CHAPITRE 6

sol saturé d’eau verra son volume augmenter de 9 % à uniforme au gré des saisons. En fait, ce sont toujours
la suite de la transformation de l’eau en glace. Sa les soulèvements non uniformes qui causent des
surface se soulèvera, de façon uniforme, d’une hauteur dommages aux chaussées, car la exibilité des revête-
égale à 9 % de la profondeur gelée. ments est limitée. La photo de la gure 6.10 montre
l’état d’une rue construite sur un silt argileux particu-
Que se passe-t-il quand la teneur en eau naturelle du
lièrement gélif, causant une ssuration polygonale de
sol se situe entre 0 % et la teneur en eau à la saturation
la surface de roulement typique (peau d’alligator),
du sol ? Certes, l’eau qui se transforme en glace
trois hivers après sa reconstruction.
augmente le volume de 9 %, ce qui pourrait laisser
croire que si le degré de saturation d’un sol est infé- Lorsqu’on creuse une tranchée dans un sol qui s’est
rieur à 91 %, le sol ne se soulèvera pas puisqu’il soulevé durant l’hiver, on observe invariablement la
contient sufsamment de vides pour absorber cette présence d’une ou de plusieurs zones de lentilles de
augmentation de volume. On pourrait aussi croire que glace (voir les gures 6.11 et 6.12). Ces lentilles donnent
la surface de ce même sol se soulèvera d’autant plus au sol une structure feuilletée horizontale. En règle
qu’on se rapproche des conditions de saturation. Si générale, on trouve des lentilles de glace au niveau du
cette hypothèse était vraie, aucun terrain ne verrait sa front de gel (limite maximale de pénétration du gel à
surface se soulever de plus de 9 % de sa profondeur un moment donné) ou à une profondeur intermédiaire
gelée. Pourtant, au Québec, on observe des soulève- qui correspond à une zone où le front de gel s’est stabi-
ments beaucoup plus importants en certains endroits. lisé un certain temps durant un dégel temporaire.

La formation des lentilles de glace Si on laisse fondre un bloc de sol gelé prélevé dans une
zone de formation de lentilles de glace, on constate
L’interaction eau-sol-gel est complexe, car elle néces-
que ce sol se liquée littéralement, car sa teneur en eau
site de prendre en compte les lois de la perméabilité,
est supérieure à sa teneur en eau à la saturation. D’où
de la capillarité et de la thermodynamique. Exami-
provient cet excès d’eau ? Il ne peut provenir que de la
nons très succinctement le soulèvement de certains
partie du sol non gelée, située au-dessous du front de
types de sol exposés à des conditions particulières qui
gel, puisque toute l’eau se trouvant au-dessus du front
nous permettront de tirer des conclusions sur la façon
de gel est déjà transformée en glace (voir la gure 6.13).
d’empêcher ou de limiter ces soulèvements. On pour-
rait, à la rigueur, s’accommoder d’un soulèvement de Les lois de la thermodynamique démontrent que l’eau
la surface du sol à condition qu’il soit uniforme, car la présente dans ces capillaires est attirée par les cristaux
surface du sol s’élèverait et s’abaisserait de façon de glace selon un mécanisme dans lequel interviennent

FIGURE 6.10 État de la surface de roulement d’une rue, trois hivers après sa reconstruction
L’inuence de la granulométrie sur les propriétés physiques d’un granulat 101

FIGURE 6.11 Lentille de glace FIGURE 6.13 Formation des lentilles de glace au niveau
du front de gel

FIGURE 6.12 Vue d’un bloc de silt argileux prélevé dans


une zone de formation de lentilles de glace

Or, la présence d’eau dans le sol au-dessus du niveau de


la nappe phréatique est conditionnée par la capillarité
du sol. En effet, plus le sol est capillaire, plus il retient
d’eau libre, laquelle peut être attirée par les cristaux de
glace qui se forment au niveau du front de gel. La capil-
larité du sol joue donc un rôle important dans la forma-
tion des lentilles de glace. En outre, la vitesse
ascensionnelle de l’eau libre est fonction de la perméabi-
lité du sol : plus le matériau est perméable, plus la vitesse
ascensionnelle de l’eau est grande. Quant à la vitesse de
propagation du front de gel, elle dépend de plusieurs
des niveaux d’énergie différents des cristaux de glace paramètres : la température extérieure, la qualité d’eau
situés à la limite inférieure du front de gel et de l’eau présente dans le sol au moment du gel (l’eau absorbe
libre non gelée contenue dans les capillaires situés beaucoup d’énergie lorsqu’elle se transforme en glace)
juste au-dessous du front de gel. Ce phénomène est et l’apport de chaleur de la partie du sol non gelée.
appelé cryosuccion. Les cristaux de glace peuvent
Ainsi, lorsqu’un sol est capillaire et peu perméable,
donc se mettre à grossir. Étant donné que l’attraction
que l’abaissement du front de gel est lent ou nul et que
est assez faible, les cristaux de glace ne peuvent grossir
le niveau de la nappe phréatique est proche du front de
sufsamment et former des lentilles de glace seule-
gel (ce qui constitue une possibilité d’apport d’eau
ment si la progression du front de gel vers le bas est
considérable), les conditions sont idéales pour la
plus lente que l’ascension verticale de l’eau libre. Par
formation des lentilles de glace qui provoqueront le
contre, si le front de gel progresse dans le sol plus rapi-
soulèvement de la surface du sol.
dement que l’eau ne peut monter, il se forme de
nouveaux cristaux de glace un peu plus bas dans la À titre d’exemple, durant l’hiver 1976-1977 à Sherbrooke,
zone atteinte par le gel, de sorte qu’à chaque instant les on a pu noter des soulèvements de près de 100 mm au
cristaux ainsi formés n’ont jamais le temps de grossir centre d’une rue construite sur un silt argileux très gélif
sufsamment pour former des lentilles de glace. (voir la gure 6.14, page suivante). Pourtant, les surfaces
102 CHAPITRE 6

FIGURE 6.14 Soulèvement et abaissement du centre C’est pourquoi on cherche toujours à relier la gélivité des
d’une rue construite sur un sol gélif sols à leur granulométrie en tenant compte de plusieurs
considérations d’ordre thermodynamique (indice de gel,
vitesse de déplacement du front de gel, etc.).
Des chercheurs et des agences gouvernementales ont
proposé de très nombreux critères de gélivité fondés
sur des considérations granulométriques. Pour sa part,
Richard Morin, dans son mémoire de maîtrise présenté
à la Faculté des sciences appliquées de l’Université de
Sherbrooke, a synthétisé tous ces critères dans un seul
graphique qui tient compte des conditions hivernales
et des caractéristiques des principaux sols québécois
(voir la gure 6.15).
Le schéma proposé par l’Association du ciment
portland illustre bien l’inuence de la granulométrie,
de la capillarité et de la perméabilité d’un sol sur sa
d’une autre rue construite sur un banc de sable perméable gélivité (voir la gure 6.16).
et peu capillaire située à moins de 1 km du tronçon
précédent ne montraient aucun soulèvement. L’importance de l’homogénéité des matériaux utilisés
pour la construction des routes ou des rues
Les critères de la gélivité Si on ne choisit pas des granulats homogènes pour la
Le phénomène de formation de lentilles de glace dans fondation des routes, on accentue les phénomènes de
un sol met en évidence l’importance de la capillarité et soulèvement différentiel puisque toute hétérogénéité dans
de la perméabilité du sol qui dépendent dans une large les matériaux cause des variations de la perméabilité et de
mesure de la granulométrie du sol. la capillarité dans la base de la chaussée.

FIGURE 6.15 Gélivité des matériaux granulaires en fonction de leur granulométrie

Note : Il est difcile de se prononcer sur la gélivité des granulats dans les zones texturées.
L’inuence de la granulométrie sur les propriétés physiques d’un granulat 103

FIGURE 6.16 Inuence de la perméabilité et de la puisqu’il se formerait une couche d’égale épaisseur de
capillarité sur la gélivité des matériaux lentilles de glace sur toute la largeur de la rue, ce qui
granulaires et des sols pourrait être tolérable. Cependant, comme les bancs de
neige agissent comme un isolant, la progression du front
de gel se fait plus lente sur les côtés des routes et des
rues, de sorte que le front de gel est moins profond. En
outre, les conditions de drainage sur les côtés des routes
ou des rues sont presque toujours meilleures que celles
qui règnent au centre de la chaussée, ce qui a pour effet
d’abaisser le niveau de la nappe phréatique sous les côtés
de la route. Ainsi, sous une chaussée, le front de gel et le
niveau de la nappe phréatique ne sont presque jamais
parallèles, si bien que l’épaisseur des lentilles de glace
varie sur toute la largeur de la route. Il se produit alors
des soulèvements différentiels qui viennent endom-
mager très rapidement le revêtement de la chaussée. Le
soulèvement est en général maximal au centre de la route
ou de la rue et minimal sur les côtés (voir la gure 6.18,
Ainsi, lorsqu’on répare une route ou une rue construite sur page suivante).
un sol gélif, il faut absolument remplir la tranchée avec les
matériaux qui en ont été extraits ou avec d’autres maté- Comment prévenir les soulèvements des sols gélifs
riaux qui ont le même comportement à l’égard du gel, donc Pour prévenir les soulèvements, il faut éviter une des
de granulométrie semblable. Sinon, il faut s’attendre à voir trois conditions qui favorisent la formation de lentilles
apparaître, au rythme des saisons, des bosses ou des de glace. On peut donc :
ornières à la surface de la route (voir la gure 6.17). • arrêter la pénétration du front de gel en enterrant un
isolant sous la structure de la route (voir la gure 6.19,
L’inuence du prol de front de gel page suivante) ;
Si le front de gel pénétrait dans le sol parallèlement à la
• réduire l’apport d’eau en abaissant au minimum le
nappe phréatique, le sol se soulèverait uniformément
niveau de la nappe phréatique par drainage de la
fondation de la chaussée ;
FIGURE 6.17 Variation au l des saisons du prol
de la surface d’une tranchée creusée • remplacer complètement le matériau gélif par un
dans un sol gélif et remplie de matériau matériau non gélif jusqu’à la profondeur maximale
granulaire non gélif atteinte par le front de gel.
Dans ce dernier cas, cependant, il ne faut pas oublier
qu’en changeant la nature du sol, on change aussi la
profondeur de pénétration du gel, puisque cette profon-
deur de pénétration dépend de la quantité d’eau présente
dans le sol. Le gel pénètre toujours plus profondément
dans un gravier ou un sable bien drainés qui retiennent
peu d’eau que dans une argile ou un silt argileux qui en
contiennent beaucoup au moment où ils gèlent.

6.5.2 La détermination du potentiel


de ségrégation
En collaboration avec l’Université Laval, le ministère
des Transports du Québec a conçu un essai pour déter-
miner le potentiel de ségrégation. Les résultats de cet
essai permettent de concevoir des routes adaptées aux
types de sols en place et d’évaluer la susceptibilité des
sols et des matériaux au gel. Comme le gonement des
104 CHAPITRE 6

FIGURE 6.18 Prol du soulèvement de la surface d’une rue de Sherbrooke au cours


de l’hiver 1976-1977 (rue Lavigerie)

matériaux gélifs est dû à la formation de lentilles de long de l’essai, il est possible de suivre la progression du
glace, il faut en établir les caractéristiques en détermi- front de gel dans le granulat ou dans le sol et de déter-
nant la vitesse d’ascension de l’eau interstitielle et le miner à quel moment le régime thermique permanent est
gradient thermique du sol. atteint. C’est à ce moment précis qu’on calcule graphi-
L’essai consiste à faire geler, du sommet vers la base, un quement la vitesse d’écoulement de l’eau vers le front de
échantillon de sol ou de matériau granulaire n gel et le gradient thermique du granulat ou du sol. Le
compacté dont la teneur en eau est proche de celle potentiel de ségrégation se calcule ainsi :
correspondant à la saturation. Pour ce faire, l’échan-
tillon de granulat ou de sol est conné dans une cellule
instrumentée et soumis au gel pendant une période d’au où
moins 80 heures, et ce, jusqu’à ce que le front de gel soit
stabilisé. Comme on mesure la température à différentes SP représente le potentiel de ségrégation (mm 2/
profondeurs et le soulèvement de l’échantillon tout au ° C·jour) ;

FIGURE 6.19 État de la surface de la rue présentée dans ν la vitesse d’écoulement de l’eau interstitielle
la gure 6.10 (voir p. 100) après le 3e hiver vers le front de gel (mm/h) ;
qui a suivi sa reconstruction ϕ le gradient thermique du sol (°C/mm).
On doit ensuite présenter graphiquement plusieurs résul-
tats de cet essai. Les graphiques de soulèvement en fonc-
tion du temps ainsi que les prols de température en
fonction de la profondeur et du temps permettront de
déterminer les coefcients pour calculer le potentiel de
ségrégation. Le ministère des Transports du Québec a
xé une échelle stipulant qu’un granulat dont le coef-
cient SP est inférieur à 0,5 a une susceptibilité négligeable
au gel, tandis qu’un granulat avec un coefcient supé-
rieur à 8 présente une susceptibilité au gel très élevée.
a) Section de rue protégée par une couche de 50 mm
d’isolant sous sa structure 6.5.3 La perte de la capacité portante de certains
sols et granulats au moment du dégel
Dans le cas de certains granulats, l’action du gel peut aussi
se manifester de façon spectaculaire par la perte totale de
la capacité portante au moment du dégel. On parle alors
de « chemin défoncé » dans le langage populaire.
Nous allons voir comment un tel phénomène peut découler
d’un mauvais choix de la granulométrie des matériaux
utilisés pour la fondation et la structure des routes.

L’effet baignoire
b) Section de rue non protégée par une couche d’isolant Encore maintenant, au moment de construire une route,
on met beaucoup trop l’accent sur la compacité des
L’inuence de la granulométrie sur les propriétés physiques d’un granulat 105

matériaux dans le but d’éviter tout tassement éventuel du du dégel qui se produit au cours de la journée suivante.
revêtement après le passage répété de charges lourdes. Ce sont ces cycles printaniers de gel et de dégel qui
Notons également que la compacité des matériaux et leur font perdre à la route toute sa capacité portante.
capacité portante présentent aussi l’avantage de faciliter et
Comment éviter l’effet baignoire ?
d’augmenter le rythme des travaux au moment de la
construction de la route, puisque les camions qui trans- Pour éviter l’effet baignoire, il faut éliminer le plus
portent les matériaux nécessaires à la construction de la rapidement possible les eaux supercielles qui
route peuvent circuler dès que ces matériaux ont été proviennent de la fonte des neiges. Cette opération est
compactés. difcile à réaliser. L’élimination rapide des eaux de
surface peut être favorisée par :
Toutefois en augmentant la compacité des matériaux 1. la présence de fossés profonds et bien prolés le
granulaires, on abaisse la perméabilité des granulats long des bas-côtés de la route et une pente transver-
puisque celle-ci est inversement proportionnelle à l’in- sale du prol de la route assez accentuée (toutefois,
dice des vides (formule de Kozeny-Carman). Or, le fait pour agir efcacement, les fossés doivent être
d’abaisser la perméabilité de ces matériaux cause certains entretenus très régulièrement) ;
problèmes au moment du dégel. En effet, à ce moment,
2. l’élimination, à la n de l’hiver, des bancs de neige
lorsque la température ambiante redevient supérieure à
situés sur les bas-côtés de façon à faciliter le dégel
celle du point de congélation de l’eau, les eaux de fonte de
et l’écoulement des eaux de surface vers les fossés ;
neige s’évacuent très difcilement puisque, en profon-
deur, le sol est encore complètement gelé et, de ce fait, 3. l’utilisation de matériaux très perméables et à granu-
absolument imperméable. Par ailleurs, le front de dégel a lométrie ouverte pour construire la structure de la
tendance à remonter sur les bas-côtés, car ceux-ci route, plutôt que l’emploi de matériaux à granulomé-
dégèlent plus lentement que le centre de la route en raison trie étalée, particulièrement imperméables ;
des bancs de neige qui agissent comme isolant. Le front 4. la présence de drains longitudinaux profonds qui
de dégel remonte donc sur les côtés de la route si bien que favorisent le drainage de le structure de la route.
celle-ci prend une forme courbe qui rappelle celle d’une On peut aussi réduire la circulation lourde sur les routes
baignoire. Dans le jargon du métier, on appelle d’ailleurs pendant la période de dégel en imposant des limites de
ce phénomène effet baignoire (voir la gure 6.20). charge (barrières de dégel) de façon à limiter les dommages
Ainsi, au moment du dégel, l’eau contenue dans la que la circulation lourde cause à la structure de la route.
partie supérieure de la route se trouve emprisonnée Il semble qu’à l’heure actuelle, en Amérique du Nord,
dans une « baignoire » naturelle imperméable. S’il gèle on commence à favoriser l’utilisation de matériaux à
pendant la nuit, il se forme des lentilles de glace au granulométrie ouverte, donc très perméables, car ils
niveau du front de gel supérieur, si bien que le sol se favorisent l’élimination de l’eau et empêchent la
trouve sursaturé d’eau. Il se liquée ensuite au moment formation des lentilles de glace.

FIGURE 6.20 Effet baignoire lors du dégel


106 CHAPITRE 6

RÉSUMÉ
Les principales lois physiques qui gouvernent la compacité, la perméabilité, la capillarité et la
gélivité permettent de comprendre l’inuence de la granulométrie d’un matériau sur ses prin-
cipales propriétés physiques, mécaniques et hydrauliques. D’où l’importance, en génie civil, de
connaître la granulométrie d’un matériau et la nécessité de toujours commencer l’étude d’un
granulat par sa granulométrie.
En effet, la granulométrie des granulats inue fortement sur leur compacité, leur perméabilité,
leur capillarité et leur comportement à l’égard du gel. Ainsi, plus la granulométrie d’un matériau
est uniforme, plus il est difcile à compacter et plus il est perméable. De même, plus un maté-
riau est n, plus il est imperméable, mais plus il est capillaire. Enn, il existe certaines condi-
tions de perméabilité et de capillarité qui rendent les granulats très sensibles aux effets du gel.
En théorie et en pratique, on peut démontrer que la porosité d’un granulat constitué de particules
uniformes ne dépend pas du diamètre de ses particules, mais seulement de leur assemblage. En
général, la porosité des granulats à granulométrie étalée est plus faible que celle des granulats à
granulométrie serrée. Pour avoir un matériau qui se compacte bien, on recherche donc des
matériaux à granulométrie étalée plutôt que des matériaux à granulométrie serrée. On préfère
même des matériaux constitués de particules arrondies ou cubiques, dont la courbe
granulométrique est creuse (concavité tournée vers le haut). La granulométrie inue également
sur la perméabilité et sur la capillarité d’un matériau. Plus un granulat est grossier, plus il est
perméable et peu capillaire ; plus il est n, moins il est perméable et plus il est capillaire.
Le comportement d’un granulat vis-à-vis du gel dépend de sa perméabilité et de sa capillarité.
Les effets du gel peuvent entraîner soit des soulèvements différentiels spectaculaires d’une
partie de la surface du granulat, soulèvements qui progressent durant tout l’hiver, soit une perte
de la capacité portante de la surface du granulat au moment du dégel à la n de l’hiver.
La gélivité d’un matériau dépend de la granulométrie et des conditions de température. Si la
propagation du front de gel est très rapide et si le granulat est très perméable ou très imper-
méable, le gel n’a pratiquement aucun effet dévastateur sur la surface d’une rue ou d’une route.
Par contre, si le granulat est un peu perméable et très capillaire, si la nappe phréatique est
proche du front de gel et si ce front est stabilisé ou descend très lentement, il y aura formation
de lentilles de glace. Ces lentilles provoquent alors des soulèvements de la surface du sol pou-
vant atteindre plusieurs centaines de millimètres dans les pires conditions.
La perte de capacité portante d’un granulat routier en n d’hiver est attribuable à l’effet bai-
gnoire, puisque le prol du front de dégel n’est pas uniforme et que les eaux supercielles ne
peuvent être drainées rapidement loin du matériau.

RÉFÉRENCES
BOLOMEY, J. « Granulation et prévision de la résistance probable des bétons », Travaux,
vol. 19, no 30, 1935, p. 228-232.
CAQUOT, A. « Le rôle des matériaux inertes dans le béton », Mémoires de la Société des
ingénieurs civils de France, juillet-août 1937, p. 562-582.
CHAPUIS, R. P., M. AUBERTIN. « On the use of the Kozeny–Carman equation to predict the
hydraulic conductivity of soils », Canadian Geotechnical Journal, vol. 40, no 3, 2003, p. 616-628.
DYSLI, M. Le gel et son action sur les sols et les fondations, Lausanne, Presses polytechniques
et universitaires romandes, 1991, 250 p.
FULLER, W.B., THOMPSON, S.E. « The laws of proportionning concrete », Transactions of
the American society of Civil Engineers, vol. 59, 1907, p. 67-143.
L’inuence de la granulométrie sur les propriétés physiques d’un granulat 107

HOLTZ, R. D., W. D. KOVACS. Introduction à la géotechnique, Presses internationales Poly-


technique de Montréal, 1991, 808 p.
KONRAD, J.-M., N. R. MORGENSTERN. « A Mechanistic Theory of Ice Lens Formation in
Fine-Grained Soils », Canadian Geotechnical Journal, vol. 17, n° 4, 1980, p. 473-486.
KONRAD, P.-A. Étude comparative sur la conductivité hydraulique du till de fondation du
barrage Sartigan, mémoire de maîtrise, Université Laval, Québec, Canada, 2014, 128 p.
LANGEVIN, L., D. ST-LAURENT. « Le potentiel de ségrégation SP et la gélivité des sols »,
Info DLC, vol. 7, no 2, février 2002.
LEROUEIL, S., J.-P. LE BIHAN, S. SEBAIHI, V. ALICESCU. « Hydraulic conductivity of
compacted tills from northern Quebec », Canadian Geotechnical Journal, vol. 39, no 5,
2002, p. 1039-1049.
McCARTHY, D. F. Essentials of Soil Mechanics and Foundations : Basic Geotechnics,
7e édition, Upper Saddle River, N.J., Pearson Prentice Hall, 2007, 850 p.
MORIN, R. Développement d’un simulateur de gel et élaboration d’un système de classement
des sols selon leur degré de susceptibilité au gel, mémoire de maîtrise, no 290, Faculté des
sciences appliquées de l’Université de Sherbrooke, Canada, 1981, 508 p.
NEVILLE, A. M. Properties of Concrete, 5e édition, Prentice Hall, Harlow, Royaume-Uni,
2011, p. 157-172.
PAQUETTE, J. Étude du comportement au gel des rues de la ville de Sherbrooke, mémoire,
no 191, Faculté des sciences appliquées de l’Université de Sherbrooke, Canada, 1977, 110 p.
PECK, R. B., W. E. HANSON, T. H. THORNBURN. Foundation Engineering, 2e édition,
New York, John Willey & Sons, 1974, 514 p.
ROBITAILLE, V., D. TREMBLAY. Mécanique des sols – Théorie et pratique, 2e édition,
Montréal, Groupe Modulo, 2014, 462 p.
RICHARD, P., M. CHEYREZY. « Reactive Powder Concrete with high ductility and 200-800
MPa compressive strength », ACI Special Publication, vol. 144, 1994, p. 507-508.
TESSIER, G.-R. Guide de construction routière, 2e édition, ministère des Transports du
Québec, 1973, 218 p.

QUESTIONS DE RÉVISION
1. La porosité d’un granulat uniforme dépend-elle du diamètre des particules ?
2. Pourquoi les granulats uniformes sont-ils si difciles à compacter ?
3. Quel est le rôle de l’eau dans la compaction des matériaux granulaires ?
4. Expliquez la raison pour laquelle on xe un pourcentage optimal de sable dans un mélange
de granulats entrant dans la fabrication d’un béton.
5. Comment la perméabilité d’un matériau granulaire utilisé comme fondation routière varie-
t-elle lorsque le degré de compaction augmente ? Expliquez.
6. Quelle est la relation entre le diamètre des particules d’un granulat et sa perméabilité ?
7. Quelle(s) différence(s) faites-vous entre la hauteur d’ascension capillaire dans un tube n
et la hauteur d’ascension capillaire dans un sol ?
8. Qu’est-ce que le front de gel ?
9. Nommez les conditions favorables à la formation de lentilles de glace dans un sol.
10. Expliquez l’effet baignoire qui perturbe l’état d’une chaussée au printemps. Donnez
quelques solutions pour corriger ce problème.
108 CHAPITRE 6

PROBLÈMES
1 Calculez le rapport critique d’occupation dans un système cubique simple, c’est-à-dire cal-
culez le diamètre de la plus grosse sphère qu’on peut loger dans l’espace libre situé entre les
sphères.

2 Calculez la porosité de l’assemblage cubique centré illustré ci-contre,


en considérant que toutes les sphères ont le même diamètre.

3 Pourquoi la porosité d’un mélange binaire gros granulat/granulat n


est-elle plus faible dans le cas d’un gravier que dans le cas d’un granite
concassé (voir la gure 6.4, p. 94) ?

4 Calculez la perméabilité (en cm/s) du matériau ayant la granulométrie décrite dans le


tableau suivant :

mm µm
Tamis 5 2,5 1,25 630 315 160 80
Tamisats (%) 95 70 60 40 30 20 10,0

5 Deux granulats ont des diamètres effectifs à 10 % qui varient du simple au double. Com-
ment varie leur perméabilité ?

6 Quelle est la hauteur d’ascension capillaire d’un granulat ayant un indice des vides de 0,3
et un diamètre caractéristique D10 de 50 µm ? On prendra C′ = 0,3 cm 2.

7 Le gravier naturel décrit dans le tableau suivant est-il gélif ?

mm µm
Tamis 14 10 1,25 630 315 160 80
Tamisats (%) 100 90 70 60 50 40 30,0

8 Un sol a la granulométrie décrite dans le tableau suivant. Ce sol est-il gélif ?

mm µm
Ouverture du tamis 1,25 630 315 160 80 40 10
Tamisats (%) 100 90 80 70 50,0 30,0 2,0

9 Le sol décrit dans le tableau suivant est-il gélif ?

Diamètre des particules (µm) 80 30 10 2


Tamisats (%) 100,0 90,0 70,0 30,0

10 Comment serait transformé le schéma de la gure 6.17 (voir p. 103) si la tranchée était creu-
sée dans un sol non gélif et remplie d’un matériau gélif ?
CHAPITRE

7
Les critères d’utilisation
des granulats

SOMMAIRE
7.1 Dénitions
7.2 Les normes de référence et les méthodes d’essai
7.3 Les exigences en matière de granulats
7.4 L’utilisation des granulats dans les bétons de ciment portland, les enrobés bitumineux
et les abrasifs
7.5 Les matériaux recyclés

La qualité des matériaux utilisés dans les ouvrages de génie civil doit être conforme aux exigences
des normes en vigueur. Pour vérier cette qualité, il faut procéder à l’échantillonnage des maté-
riaux qu’on désire utiliser, réaliser des essais d’acceptation selon des procédures normalisées et
en comparer les résultats avec les exigences des normes en vigueur. La qualité des matériaux
concerne tous les intervenants : les producteurs, les donneurs d’ouvrages, les entrepreneurs, etc.
Dans le présent chapitre, le document de référence relatif à la qualité des granulats est le CCDG,
Cahier des charges et devis généraux, construction et réparation du ministère des Transports,
de la Mobilité durable et de l’Électrication des transports du Québec (MTMDET).
Le CCDG dénit les droits, les obligations et les responsabilités du ministère et de l’entre-
preneur. Il comporte trois parties : le Cahier des charges, les Devis généraux et les Docu-
ments de référence. Dans les éditions plus anciennes, les exigences du ministère quant aux
caractéristiques des matériaux utilisés dans les ouvrages de génie civil en général étaient
présentées dans la deuxième partie du CCDG, à la section 14, qui visait les spécications sur
les granulats. Depuis l’édition de 1997, la qualité des granulats est spéciée différemment et
le CCDG se réfère à divers autres documents contractuels et normatifs.
Les exigences relatives aux différentes utilisations des granulats ont été établies en se basant sur
l’expérience, sur des essais réalisés en laboratoire ou sur le terrain, des recherches fondamen-
tales ou appliquées, et des constats d’échec ou de succès. Elles n’ont cependant rien de dénitif,
car les connaissances technologiques évoluent sans cesse. C’est pourquoi le CCDG et les docu-
ments normatifs sur lesquels il s’appuie sont révisés continuellement.
110 CHAPITRE 7

Les pages qui suivent sont inspirées de l’édition 2017 Emprunt granulaire : Matériau granulaire prélevé à
du CCDG, plus précisément de la partie Devis géné- l’extérieur de l’emprise d’une chaussée.
raux. On y trouve les références aux versions en vigueur
Essais : Épreuves auxquelles on soumet les matériaux
des documents normatifs qui présentent les exigences
et les ouvrages pour vérier leur conformité aux
relatives aux caractéristiques des matériaux et les indi-
normes et aux exigences des plans et devis.
cations sur les normes à utiliser lors des essais d’accep-
tation. On y trouve aussi des exigences particulières, Filler : Matière minérale en poudre dont les dimen-
lorsqu’elles s’appliquent. Il convient cependant de sions sont comprises entre 0 et 315 μm ; utilisée dans
préciser que même si les normes correspondent le plus certains enrobés bitumineux ou dans les ciments
souvent à la meilleure manière de procéder et qu’elles composés.
servent de référence lorsqu’on a besoin de solutions
Fines : Partie du granulat dont les particules sont de
adaptées, l’utilisateur doit toujours « faire appel à ses
connaissances et à son jugement pour choisir la meil- dimensions comprises entre 0 et 80 μm.
leure manière de faire dans une situation donnée, les Fourniture des matériaux : Ensemble des opérations
normes ne pouvant remplacer la compétence1. » touchant l’achat, le transport au site des travaux, la
manutention et l’entreposage des matériaux, ainsi que
7.1 Dénitions toutes dépenses accessoires.
Granularité : Répartition dimensionnelle des parti-
On trouve, dans les différents documents de référence
cules d’un granulat.
présentés dans ce chapitre, un certain nombre de dé-
nitions que nous avons regroupées ci-dessous par Granulat : Ensemble de particules de matière solide
ordre alphabétique. provenant de roches meubles ou consolidées ou de
Abrasif : Matériau granulaire étendu sur les routes et les matériaux recyclés.
trottoirs verglacés pour améliorer l’adhérence des véhi- Granulat bitumineux récupéré (GBR) : Granulat
cules ou des piétons an d’assurer la viabilité hivernale. issu du concassage d’un enrobé bitumineux pour
Assise : Ensemble des éléments constituant la struc- remplacer une partie des granulats vierges dans un
ture de la route et comprenant le revêtement, la fonda- nouvel enrobé.
tion et la sous-fondation. Granulat concassé : Granulat obtenu par concassage.
Autoroute : Voie de communication à chaussées sépa- Granulat de béton recyclé (GBR) : Granulat issu
rées, exclusivement réservée à la circulation rapide, ne du concassage d’un béton de ciment pour remplacer
comportant aucun croisement à niveau et accessible une partie des granulats vierges dans un nouveau
seulement à partir de points aménagés à cet effet. béton.
Calibre d’un granulat : Enveloppe granulométrique Granulat n : Portion d’un granulat traversant un
d’un granulat. tamis de 5 mm ; par extension, ce terme sert aussi à
Note : Un calibre peut désigner aussi bien une pierre désigner le tamisat sur le tamis de 5 mm d’un granulat
nette qu’un matériau de fondation. à granulométrie étalée.

Chaussée : Surface de roulement des véhicules compor- Granulométrie : Mesure des dimensions des parti-
tant une ou plusieurs voies de circulation dont les cules d’un granulat donnée par des tamis de contrôle à
dimensions varient selon les besoins. mailles carrées.
Classe granulaire (d/D ; 0/D) : Écart entre le plus Grave : Mélange de sable et de gravillon de granula-
petit diamètre représentatif d’un granulat et son rité continue et dont les dimensions sont comprises
plus grand diamètre représentatif. La classe granu- entre 0 et une dimension maximale comprise entre
laire sert à dénir les limites granulaires d’un granulat. 5 mm et 80 mm.
Criblure de pierre (criblure) : Fraction la plus ne Gravier concassé : Matériau obtenu par concassage
recueillie lors du concassage d’une pierre et dont d’un dépôt meuble avec un certain pourcentage de
100 % des particules sont fracturées. particules concassées.

1. Ouvrages routiers, Collection Normes, Tome VII – Matériaux, ministère des Transports, de la Mobilité durable et de
l’Électrication des transports, 2016, Introduction, p. ii.
Les critères d’utilisation des granulats 111

Gros granulat : Ensemble de particules dont le Les normes du Laboratoire des chaussées du ministère
diamètre est supérieur à 5 mm ; par extension, terme des Transports (LC) pour les granulats et les normes du
servant aussi à désigner le refus sur le tamis de 5 mm Bureau de normalisation du Québec pour les sols
d’un granulat à granulométrie étalée. (BNQ), quand elles existent, priment les normes de
l’Association canadienne de normalisation (ACNOR),
Grosseur maximale : Dimension du tamis à mailles
en anglais Canadian Standards Association (CSA), qui
carrées le plus petit à travers lequel passent 100 % des
à leur tour ont préséance sur les normes de l’American
particules d’un granulat.
Society for Testing and Materials (ASTM).
Infrastructure d’une chaussée : Ensemble des terras-
Dans quelques cas particuliers, le CCDG se réfère
sements qui supportent la chaussée et ses accotements,
à des normes émises par d’autres organismes, tels
et dont la limite supérieure est appelée « ligne
le U.S. Department of Agriculture, l’American
d’infrastructure ».
Association of State Highway and Transportation
Matériau (granulaire) : Toute matière ou tout produit Ofcials (AASHTO) et l’Ofce des normes du
(manufacturé ou non) entrant dans la construction gouvernement canadien (ONGC), en anglais Cana-
d’un ouvrage. dian General Standards Board (CGSB). S’il n’est fait
Matériau recyclé (MR): Mélange composé, dans des aucune mention de la norme à utiliser pour effectuer
proportions variables, de particules d’enrobés bitumi- un essai, c’est celle du ministère des Transports qui
neux, de béton, de brique de béton et de brique d’argile s’applique.
qui proviennent de la démolition d’infrastructures Dans les tableaux de la section 7.3, où nous avons
routières ou de bâtiments et qui sont ou non mélangés regroupé les exigences pour chacun des types d’utili-
avec des granulats naturels. sation des granulats, nous avons précisé chaque fois la
Mise en œuvre : Exécution des travaux par l’entrepre- norme à utiliser pour l’essai d’acceptation.
neur. La mise en œuvre comprend la fourniture des Dans les laboratoires présentés à la suite des chapitres
matériaux, du matériel et des ouvrages temporaires de l’ouvrage, nous donnons des informations quant
nécessaires pour réaliser les ouvrages prévus dans les aux méthodes d’essai en nous référant aux normes du
plans et devis. LC et de l’ACNOR.
Particule fragmentée (caillou fragmenté) : Matériau
comportant au moins une face fracturée par concas- 7.3 Les exigences en matière
sage et dont la surface représente au minimum le quart
de la surface totale. de granulats
Pierre concassée : Matériau obtenu par concassage Les cinq documents décrits ci-dessous traitent spéci-
d’une roche mère provenant d’un matériau consolidé et quement des exigences concernant les granulats.
dont les particules ont 100 % de leurs faces fracturées. 1. Ouvrages routiers, Collection Normes, Tome VII –
Pierre nette : Granulat contenant très peu de nes et Matériaux, ministère des Transports, de la Mobilité
dont les particules ont une granulométrie uniforme. durable et de l’Électrication des transports, 2016.
Sable de concassage ou de broyage (sable manufac- Ce document présente l’ensemble des normes du
turé) : Granulat n provenant du concassage de gros ministère des Transports du Québec relatives aux
granulat. matériaux utilisés dans la construction et l’entretien
des infrastructures routières.
Sable naturel : Granulat n qui n’a pas subi de Le chapitre 2 présente, à la section 2.1, la norme
concassage. 2101, Granulats, qui dénit les termes relatifs aux
granulats utilisés dans le domaine du génie civil, et
7.2 Les normes de référence établit la classication des granulats selon leurs
caractéristiques granulométriques (classe granu-
et les méthodes d’essai laire) et selon leurs caractéristiques intrinsèques et
En plus de présenter des exigences très précises quant leurs caractéristiques de fabrication.
aux caractéristiques des granulats, le CCDG indique Les chapitres 3 et 4 portent respectivement sur les
aussi la norme à utiliser pour effectuer les essais normes relatives aux bétons et produits connexes
d’acceptation. et sur les liants et enrobés. On y trouve notamment
112 CHAPITRE 7

les normes 3101, Bétons de masse volumique nor- contenant des résidus d’enrobés bitumineux, de
male, 4201, Enrobés à chaud formulés selon le béton de ciment et de briques. Elle précise les
principe de la méthode Marshall, 4202, Enrobés à méthodes d’essai et les exigences relatives à ces
chaud formulés selon la méthode de formulation du matériaux dans le cas des usages routiers.
Laboratoire des chaussées, 4301, Traitements de Les normes NQ 2560-114 et 600 ont été éditées en
surface, et 4501, Enrobés pour rapiéçage à froid, 2002. La dernière modication de la NQ 2560-114
qui dénissent des exigences d’utilisation particu- remonte à 2014, et celle de la NQ 2560-600, à 2003.
lières. En outre, ces normes se réfèrent au document
4. Béton : Constituants et exécution des travaux –
NQ 2560-114 pour la spécication des exigences
Méthodes d’essai et pratiques normalisées pour le
générales relatives aux caractéristiques des granu-
béton, CSA A23.1 / A23.2, 2014.
lats. Toutes ces exigences sont présentées dans les
sections 7.3.2 et 7.4.1. Ce document expose les critères d’utilisation des
granulats employés dans le béton de ciment port-
2. Travaux de génie civil – Granulats, Bureau de
land dans la première partie (A23.1) et les méthodes
normalisation du Québec, NQ 2560-114/2014.
d’essai sur les matériaux utilisés dans les bétons
Ce document est divisé en six parties. Le contenu de ainsi que les essais sur les bétons dans la deuxième
la partie I, « Dénitions, classication et désigna- partie (A23.2).
tion », est le même que celui de la norme 2101. Les
5. Béton prêt à l’emploi – Programme de certication
parties II à VI dénissent les exigences auxquelles
(élaboré à partir des exigences des chapitres 4, 5 et
doivent satisfaire les différents matériaux employés
8 de la norme CSA A23.1-F09/A23.2-F09), NQ
dans les ouvrages de génie civil. Avant 1997, on
2621-905/2012.
retrouvait dans le CCDG diverses spécications sur
l’usage des granulats qu’on appelle maintenant Ce document présente un programme de certica-
« caractéristiques complémentaires ». Chacune des tion volontaire mis en place par le BNQ et offert
parties de II à VI couvre une catégorie d’usage. aux fabricants de béton prêt à l’emploi. Il présente
les exigences du programme de certication ainsi
La partie II, « Fondation, sous-fondation, couche de
que les exigences et les procédures de marquage.
roulement et accotement », présente les exigences
Le document donne aussi des règles et des procé-
relatives aux granulats utilisés pour les différentes
dures en prévision des visites et contrôles en vue
parties des chaussées.
d’une certication et l’obtention, le maintien et le
La partie III, « Coussin, enrobage, couche anti- renouvellement d’un certicat de conformité. Ce
contaminante et couche ltrante », précise les programme xe les exigences concernant les
exigences relatives aux granulats utilisés aux ns constituants du béton prêt à l’emploi, la fabrication
mentionnées. du béton, le stockage des matériaux et la livraison
La partie IV, « Béton prêt à l’emploi », dénit les du béton ; il exclut donc toutes les activités de
exigences relatives aux granulats utilisés dans la pompage, de mise en place, de cure du béton, etc.
préparation du béton de masse volumique normale
Dans les pages qui suivent, nous présenterons en
et du béton à haute performance. Depuis 2014, cette
premier lieu le contenu de la norme 2101, puisque
section se réfère entièrement aux normes NQ 2621-
c’est une norme de base à laquelle se rattachent les
905 et CSA A23.1.
autres normes du ministère des Transports. Ensuite,
La partie V, « Enrobés », porte sur les exigences rela- nous présenterons, sous forme de tableaux, les
tives aux granulats utilisés dans la préparation de exigences auxquelles doivent satisfaire les granulats
produits à base de bitume comme les enrobés à chaud. selon leurs utilisations. On trouvera dans ces tableaux
La partie VI, « Abrasifs routiers », présente les la caractéristique à évaluer, le numéro de la norme
exigences relatives aux granulats utilisés comme décrivant l’essai d’acceptation et les exigences limites
abrasifs. telles qu’elles sont mentionnées dans le document de
3. Granulats – Matériaux recyclés fabriqués à partir référence applicable.
de résidus de béton, d’enrobés bitumineux et de Une présentation sous forme de tableau permet de voir
briques – Classication et caractéristiques, Bureau d’un seul coup d’œil quels sont les essais d’acceptation
de normalisation du Québec, NQ 2560-600/2002. à effectuer pour un type de granulat donné, ou de véri-
La norme exposée dans ce document concerne la er si le granulat qu’on se propose d’utiliser respecte
détermination et l’utilisation des matériaux recyclés ou non les exigences.
Les critères d’utilisation des granulats 113

7.3.1 La dénition des classes granulaires qui donne les dimensions utilisées pour dénir les
et la classication des granulats classes à partir des tamis de la série R10 (on multiplie
par 1,25 la maille du tamis qui suit le précédent) à
La norme 2101, Granulats, dénit et catégorise les
laquelle on ajoute quelques tamis supplémentaires
matériaux granulaires utilisés dans les travaux routiers.
(voir le tableau 7.2), et elles doivent satisfaire aux
On y trouve la dénition des classes granulaires et la
conditions données dans le tableau 7.3.
classication des granulats selon leurs caractéristiques
intrinsèques et leurs caractéristiques de fabrication. L’utilisation des classes granulaires permet aux
producteurs de granulats de reconstituer les fuseaux
Les classes granulaires : dénitions et désignation
Les classes granulaires sont dénies en fonction de TABLEAU 7.2 Dimensions utilisées pour les classes
critères imposés sur les tamis indiqués au tableau 7.1, granulaires
Ouverture des mailles carrées des tamis (mm)1
TABLEAU 7.1 Dimensions d’une classe granulaire
0,080 0,800 8,00 50,00
Tamis
0,100 1,00 10,002 (56,00)2
Deux tamis en-dessous de la plus petite
0,6d 0,125 1,25 12,50 63,00
dimension d (d / 1,25 / 1,25)
Deux tamis au-dessus de la plus grande 0,160 1,60 (14,00)2 80,002
1,6D
dimension D (1,25 × 1,25 × D)
0,200 2,00 16,00 100,00
Remarques
Tamis 1,6 et 0,6 Les opérations de criblage ne 0,250 2,502 20,00 2 (112,00)
permettent pas une coupure nette sur des tamis de 0,315 3,15 25,00 125,00
dénomination, c’est-à-dire que le matériau ne peut pas être
entièrement compris entre d et D. Un tamis retiendra des 0,400 4,00 (28,00)2
particules de dimension inférieure à celle de ces mailles,
0,500 5,002 31,50
car le temps de tamisage requis pour qu’elles les traversent
toutes est trop long. De plus, ce tamis laissera passer des 0,630 6,30 40,00 2
particules plus grosses que ses mailles, c’est le cas par
exemple de celles qui passent en diagonale. Ce sont les Source : Tiré de la norme NQ 2101, Granulats.
particules déclassées ; leur présence justie qu’on élargisse 1. Lorsque les valeurs résultant de 1,6D, 1,6d, (d + D)/2 et 0,6d ne
les classes d/D aux valeurs 1,6D et 0,6d. correspondent pas à des dimensions dans le tableau, on choisit la
dimension la plus proche.
Tamis intermédiaire Un tamis intermédiaire a pour but de
2. Dimension recommandée pour la dénomination des classes
favoriser une meilleure répartition des grosseurs.
granulaires par le ministère des Transports.

TABLEAU 7.3 Critères de dénition de l’appartenance à une classe granulaire


Classes granulaires
Fuseaux granulométriques Étendue maximale du fuseau
Désignation Tamis
Passant (%) de régularité (%)

/ Classe serrée Classe étalée


D > 1,6d 1,4d ≤ D ≤ 1,6d
D < 2,5d D ≥ 2,5d
( ≥ 2,5 mm)
1,6D 100 100
Exemples : D 85-99 80-99 14 10
Étalée
5-20 mm 25-75
classe serrée (D < 2,5d)
Serrées 35 25
33-66
2,5-5 mm
classe étalée (D ≥ 2,5d)
5-10 mm
10-14 mm d 1-15 1-20 14 10
14-20 mm < 3 % si D > 5 mm ;
20-28 mm 0,6d
< 5 % si D ≤ 5 mm
0/ 1,6D 100
( < 2,5 mm) D 85-99 10

Exemples : Tamis
0-2,5 mm intermédiaires 20
0-5 mm entre 2,5 mm et D
0-10 mm 4 si passant ˂ 12
0-14 mm 80 μm
0-20 mm 6 si passant ≥ 12
114 CHAPITRE 7

de spécication à partir de matériaux dont la régula- b) la résistance à l’abrasion (fragmentation par


rité est maîtrisée, et d’optimiser leur production en chocs et par frottements réciproques) mesurée
élaborant un nombre minimal de classes granulaires au moyen de l’appareil Los Angeles (perte Los
plutôt que de produire un large éventail de calibres. Angeles exprimée en pourcentage).
Par exemple, à partir des classes granulaires 0/5, 5/10
2. Leurs caractéristiques de fabrication dénies par :
et 10/20, on peut reconstituer un matériau de fondation
(type MG 20) et, en modiant ses proportions, on peut a) l’angularité (mesurée par le pourcentage de par-
reconstituer la granularité d’un enrobé de type GB-20, ticules fracturées dans le matériau) et la texture ;
tout en satisfaisant au critère du nombre minimal de des particules non fracturées ont une texture lisse
classes granulaires. Par ailleurs, en prenant les classes tandis que des particules fracturées présentent
5/10 et 10/20, on peut reconstituer le calibre BC 5-20 des faces plus rugueuses et des arêtes vives ;
utilisé pour les bétons de ciment portland. La classi- b) la forme mesurée par le pourcentage de particules
cation selon les classes granulaires favorise donc l’ob- plates et le pourcentage de particules allongées.
tention de produits conformes et de qualité constante.
Le tableau 7.4 donne les exigences granulométriques La classication des granulats ns
pour les différentes classes granulaires déterminées à Les granulats ns sont classés en catégories seulement
partir des critères d’appartenance de la norme 2101. selon leurs caractéristiques intrinsèques dénies par :
a) le pourcentage d’usure par attrition en pré-
La classication des gros granulats
sence d’eau du matériau mesuré avec l’appareil
Les gros granulats sont classés en catégories selon : micro-Deval ;
1. Leurs caractéristiques intrinsèques dénies par : b) la résistance à la rupture et aux chocs (fragmen-
a) le pourcentage d’usure par attrition (frotte- tation et écrasement simultanés) en présence
ments mutuels) des particules en présence d’eau d’eau dénie par un coefcient de friabilité
mesuré avec l’appareil micro-Deval ; mesuré au moyen de l’appareil micro-Deval.

TABLEAU 7.4 Fuseaux granulométriques déterminés à partir des critères d’appartenance


aux classes granulaires d/D et 0/D
% passant le tamis (mm)
Classes granulaires
28 20 14 10 5 2,5 1,25
Classes granulaires /
2,5/5 100 85-99 1-15 <5
2,5/10 100 85-99 33-66 1-15 <3
2,5/14 100 85-99 33-66 – 1-15 <3
2,5/20 100 85-99 – 33-66 – 1-15 <3
5/10 100 85-99 1-15 <3
5/14 100 85-99 33-66 1-15 <3
5/20 100 85-99 – 33-66 1-15 <3
10/14 100 80-99 1-20 <3
10/20 100 85-99 25-75 1-15 <3
14/20 100 80-99 1-20 <3
Classes granulaires 0/
0/2,5 100 85-99
0/5 100 85-99
0/10 100 85-99
0/14 100 85-99
0/20 100 85-99
Les critères d’utilisation des granulats 115

Les catégories qui en résultent, telles que dénies dans la Le nombre pétrographique
norme 2101, sont présentées dans les tableaux 7.5 et 7.6. L’analyse pétrographique constitue une étape impor-
Pour désigner un gros granulat, on indique le chiffre suivi tante de l’évaluation de la qualité des granulats, car
de la lettre (par exemple : granulat de type 1a, 3b, 6e), et elle fournit de nombreuses informations sur leurs
le granulat n est désigné seulement par un nombre. caractéristiques physiques (minéralogie, forme et
texture supercielle des particules, degré et type d’al-
La qualité du granulat diminue à mesure que le rang
tération, etc.) et sur leurs caractéristiques mécaniques
du nombre ou de la lettre augmente. Ainsi, les gros
(résistance, dureté, etc.). Cette analyse permet aussi
granulats de catégorie 1a, ou granulats ns de caté-
gorie 1, sont les plus performants et ils sont essentiel- de déterminer les constituants susceptibles de
lement utilisés dans les couches de roulement des présenter des réactions alcalis-granulats ou d’autres
autoroutes à fort volume de circulation constituées réactions nuisibles et, le cas échéant, de déterminer
d’enrobés bitumineux ou de béton de ciment portland. leurs quantités et de recommander des essais addi-
La catégorie 6e n’est soumise à aucune exigence quant tionnels. La méthode à suivre pour l’analyse pétro-
à la forme des particules ; elle représente une moins graphique des granulats est décrite dans la norme
bonne qualité, mais elle est acceptable pour les CSA A23.1-15A. Au terme de cette analyse, on
sous-fondations de chaussée, par exemple. L’apparte- attribue une cote de qualité (bonne : 1 ; passable : 3 ;
nance d’un matériau à une catégorie requiert que ce médiocre ; 6 et nuisible : 10) à chacun des types
matériau soit conforme à toutes les spécications et de roche qui constituent le granulat. On obtient, à
les exigences qualitatives de la catégorie en question. partir de cette cote et des quantités relatives des

TABLEAU 7.5 Catégories de gros granulats selon leurs caractéristiques intrinsèques


et leurs caractéristiques de fabrication
Catégories des granulats
Essais Norme LC Selon leurs caractéristiques intrinsèques
1 2 3 4 5 6
Micro-Deval (%) 21-070 ≤ 15 ≤ 20 ≤ 25 ≤ 30 ≤ 35 ≤ 40
Los Angeles (%) 21-400 ≤ 35 ≤ 45 ≤ 50 ≤ 50 ≤ 50 ≤ 50
Micro-Deval + Los Angeles (%) ≤ 40 ≤ 55 ≤ 70 ≤ 75 ≤ 80 ≤ 85
Selon leurs caractéristiques de fabrication
a b c d e
Particules fracturées1 (%) 21-100 100 ≥ 75 ≥ 60 ≥ 60 ≥ 50
Particules plates (%) 21-265 ≤ 25 ≤ 25 ≤ 25 ≤ 30 –
Particules allongées (%) 21-265 ≤ 40 ≤ 40 ≤ 45 ≤ 50 –

Source : NQ 2560-114.

1. Cet essai n’est pas exigé pour les granulats provenant des carrières.

TABLEAU 7.6 Catégories de granulats ns selon leurs constituants, un nombre pétrographique qui peut
caractéristiques intrinsèques varier de 100 à 1000. Plus ce nombre pétrographique
Catégories est faible, meilleure est la qualité du granulat. Le
Méthodes
Essais nombre pétrographique n’est requis que lorsqu’il est
d’essai
1 2 3
spécié par le maître d’ouvrage dans les devis.
Micro-Deval (% max.) LC 21-101 ≤ 30 ≤ 35 ≤ 35
D’ailleurs, il ne sert pas de paramètre de spécication
Friabilité (% max.) LC 21-080 ≤ 40 ≤ 40 – de la qualité des granulats utilisés dans les travaux
Source : NQ 2560-114. pour le compte du ministère des Transports.
116 CHAPITRE 7

EXEMPLE 7.1

La dénomination de classe granulaire a) Détermination de la plus grande dimension de


et de classication des granulats la classe (D)
Les résultats partiels des essais qualitatifs réalisés Selon le tableau des résultats, le premier tamis
sur une pierre concassée sont donnés dans le tableau sur lequel on trouve un passant de 85 à 99
suivant : (80 à 99) est le tamis de 10 mm.
Donc, D = 10 mm.
Granularité
b) Détermination de la plus petite dimension de
mm μm la classe (d)
Tamis 20 14 10 5 2,5 1,25 630 315 160 80 Toujours selon le tableau des résultats, le
Tamisats
premier tamis sur lequel on trouve un passant
cumulés 100 100 87 4,0 2,1 1,9 1,9 1,8 1,8 1,7 de 1 à 15 (1 à 20) est le tamis de 5 mm.
(%)
Donc, d = 5 mm > 2,5 mm.
Caractéristiques intrinsèques Le matériau serait de classe granulaire 5/10
et :
Résultat
Essais
(%) • D/d = 2,0 < 2,5 ou D < 2,5d (classe serrée)
Micro-Deval (LC 21-070) 16 • D > 1,6d
Los Angeles (LC 21-400) 25
c) Vérication des conditions d’appartenance à
la classe 5/10
Micro-Deval + Los Angeles 41
Le tableau suivant montre la vérication des
Caractéristiques de fabrication différents résultats pour assurer que le matériau
Résultat répond bien aux conditions de la classe 5/10.
Essais
(%)
Passant (%)
Particules plates (LC 21-265) 23,1
Dimensions Conditions Apparte-
Particules allongées (LC 21-265) 26,8 (mm) nance
Matériau
Limite Limite
inférieure supérieure
1 À quelle classe granulaire appartient cette pierre
1,6D 16 100 100 100 oui
concassée ?
D 10 87 85 99 oui
2 À quelle catégorie cette pierre concassée
appartient-elle ? (d + D)/2 8 60 25 75 oui

d 5 4 1 15 oui
SOLUTION
0,6d 3,15 1,8 0 3 oui
1 Pour déterminer à quelle classe granulaire
appartient la pierre concassée en question,
Notes :
• on détermine d’abord la plus grande dimension 1. Les produits 1,6D ; 1,6d ; 0,6d et (d + D)/2
de la classe (D) à l’aide des données du conduisent parfois à des dimensions légèrement
tableau 7.3 (voir p. 113) ; différentes de celles des tamis du tableau 2101-1
• on détermine ensuite la plus petite dimension de la norme. Il faut alors choisir la dimension du
de la classe (d) à l’aide des données du tableau 7.3 tamis la plus proche.
(voir p. 113) ; 2. Dans la colonne « Matériau », 60 et 2,8 sont lus
• enn on vérie que les conditions d’apparte- sur la courbe granulométrique présentée à la
nance à cette classe sont respectées à l’aide des gure 7.1.
critères d’appartenance, selon la norme 2101, Le matériau répond aux conditions de la classe 5/10,
rassemblés dans le tableau 7.3 (voir p. 113) et des comme on peut le lire sur la courbe granulométrique
résultats donnés dans le tableau 7.4 (voir p. 114). de la gure 7.1.
Les critères d’utilisation des granulats 117

FIGURE 7.1 Exemple d’une classe granulaire 5/10

2 Pour déterminer à quelle catégorie appartient b) Catégorie selon les caractéristiques de


la pierre concassée en question, on analyse fabrication
d’abord ses caractéristiques intrinsèques, puis Comme le montre l’analyse présentée dans le
ses caractéristiques de fabrication à l’aide des tableau suivant, le matériau est de catégorie a
données du tableau 7.5 (voir p. 115). selon les caractéristiques de fabrication.
a) Catégorie selon ses caractéristiques intrin-
Détermination
sèques Essais
de la catégorie
Comme le montre l’analyse présentée dans le
Caractéristiques Critères Catégorie
tableau suivant, le matériau est de catégorie 2
selon ses caractéristiques intrinsèques. Particules
fracturées 100 % 100 a
(LC 21-100)
Détermination
Essais Particules plates
de la catégorie 23,1 % ≤ 25 a
(LC 21-265)
Caractéris-
Perte (%) Critères Catégorie Particules
tiques
allongées 26,8 % ≤ 40 a
Micro-Deval (LC 21-265)
16 > 15 et ≤ 20 2
(LC 21-070)
Selon les résultats de l’analyse granulométrique, la
Los Angeles
(LC 21-400)
25 ≤ 35 1 pierre concassée analysée correspond à la classe
granulaire 5/10 et elle est de catégorie 2a selon les
Micro-Deval + caractéristiques intrinsèques et les caractéristiques
41 > 40 et ≤ 55 2
Los Angeles
de fabrication.
118 CHAPITRE 7

7.3.2 La classication des granulats routiers utilisés pour les fondations, les couches de roulement
selon leur utilisation et les accotements. Il n’y a pas d’exigence applicable au
degré de fracturation des matériaux de sous-fondation,
Cette partie porte sur les exigences qui s’appliquent
car ceux-ci sont généralement constitués de sable.
après la mise en œuvre des matériaux granulaires
utilisés au-dessus de la ligne d’infrastructure. Nous Les catégories, les désignations ainsi que les caracté-
les avons classiées selon les mêmes divisions que ristiques intrinsèques et les caractéristiques de fabri-
dans la norme NQ 2560-114, soit : cation des matériaux constitués de granulats naturels
• matériaux pour fondation, sous-fondation, couche doivent être conformes aux exigences du tableau 7.6
de roulement et accotement ; (voir p. 115). Les exigences granulométriques sont par
• matériaux pour coussin, enrobage, couche anti- ailleurs présentées dans le tableau 7.7. Bien que ces
contaminante et couche ltrante. exigences soient celles de la norme NQ 2560-114, on
doit aussi se référer aux documents contractuels de
Note : La qualité des matériaux sous la ligne d’in- l’ouvrage. Par exemple, dans les travaux routiers
frastructure est abordée dans le cours et les ouvrages réalisés pour le compte de la Ville de Montréal, le
portant sur la mécanique des sols. devis technique normalisé de 2006 prévoit l’utilisation
Le schéma des différentes couches d’une chaussée de la catégorie 3a pour les matériaux de désignation
(voir la gure 7.2) facilitera la compréhension des MG 20 et MG 56, donc des particules 100 % fractu-
divers niveaux d’exigences qui s’appliquent aux granu- rées et plus résistantes à l’usure que celles de la norme
lats routiers. Les prochaines sous-sections précisent NQ 2560-114.
les types de matériau généralement utilisés pour Les matériaux pour fondations, sous-fondations,
chacune de ces couches. couches de roulement et accotements peuvent aussi
être utilisés dans des ouvrages tels que les remblais
Les matériaux pour fondation, sous-fondation,
submergés, les coussins pour ponceaux, le remblayage
couche de roulement et accotement
des excavations de ponceaux, des murs de soutène-
Les matériaux utilisés pour les fondations, les sous-
ment, des piliers et des culées d’ouvrages d’art. On
fondations, les couches de roulement et les accote-
peut également recourir à des matériaux recyclés, dont
ments sont des sols granulaires ou non plastiques tels
les exigences sont présentées à la section 7.5.
que le sable, le gravier, ou la pierre provenant de
sablières, de carrières ou des déblais. Ils doivent être Note : Dans les plus vieilles versions de la norme NQ
non gélifs, avoir une résistance à l’usure satisfaisante et 2560-114, les matériaux de fondation et de sous-fonda-
contenir plus de 50 % de particules fracturées s’ils sont tion devaient appartenir à la classe A.

FIGURE 7.2 Représentation schématique d’une chaussée (d’après la norme NQ 2560-114)


Les critères d’utilisation des granulats 119

TABLEAU 7.7 Exigences relatives aux granulats routiers naturels


Utilisations

Catégorie1 5e 6 6

MG 20
CG 14
MG 40
Désignations MG 20b MG 112 CG 20 CG 56
MG 56
CG 20c
MG 80

Fondation, Couche de Couche


Coussin et
Utilisations couche de roulement, Sous-fondation anticontaminante,
enrobage
transition accotement couche ltrante

Exigences

Essais
Limites spéciées
Propriétés Norme

Caractéristiques granulométriques

Les granularités doivent être conformes aux exigences dénies dans le tableau 7.8
Granularité LC 21-040
(page suivante).

Caractéristiques intrinsèques

Micro-Deval (%) LC 21-070 ≤ 35 ≤ 40 ≤ 40

Los Angeles (%) LC 21-400 ≤ 50 ≤ 50 ≤ 50

Micro-Deval
≤ 80 ≤ 85 ≤ 85
et Los Angeles (%)

Caractéristiques de fabrication

Particules
LC 21-100 ≥ 50
fracturées (%)

Particules plates (%) LC 21-265 s. o.

Particules
LC 21-265 s. o.
allongées (%)

Caractéristiques complémentaires

Matières organiques (%)


(gravières et sablières LC 31-228 ≤ 0,8 ≤ 0,8 ≤ 0,8
seulement)

Valeur au bleu
(gravières et sablières LC 21-255 ≤ 0,20 ≤ 0,20 –
seulement)

s. o. : aucune exigence pour la caractéristique

1. Les catégories indiquées correspondent à la qualité minimale acceptable pour une utilisation donnée comme stipulé
dans les parties II et III de la norme NQ 2560-114.

Les matériaux pour coussin, enrobage, couche De plus, pour prévenir la contamination entre deux
anticontaminante et couche ltrante couches de matériaux différents, les granulats d’une
Ces matériaux doivent être composés de grains angu- couche anticontaminante doivent présenter les carac-
leux, durs, nets, inaltérables aux agents atmosphé- téristiques granulométriques suivantes :
riques et doivent, selon leur utilisation, satisfaire aux
D15 < 5d85
exigences dénies dans les tableaux 7.7 (ci-dessus)
et 7.8 ( page suivante). D50 < 25d50
120 CHAPITRE 7

TABLEAU 7.8 Exigences granulométriques relatives aux granulats routiers


(d’après la norme NQ 2560-114)
% passant le tamis
Désigna-
mm μm
tion
112 80 56 40 31,5 20 14 5 1,25 315 160 80

MG 20 100 90-100 68-93 35-60 15-38 5-17 2,0-7,0

MG 20b 100 90-100 68-93 35-60 15-38 5-17 5,0-11,0

MG 31,5 100 90-100 60-90 30-60 15-40 5-20 2,0-8,0

MG 56 100 82-100 55-85 25-50 11-30 4-18 2,0-7,0

MG 80 100 80-100 60-85 35-60 23-45 12-29 5-17 1-15 0-10,0

MG 112 100 12-100 0-10,0

CG 14 100 35-100 0-10,0

CG 20 100 35-100 0-10,0

CG 20c 100 35-100 0-15,0

CG 56 100 35-100 0-50 0-10 0-5,0

où D15 et D50 représentent les dimensions d’ouverture des Les matériaux qu’on utilise dans les couches ltrantes
tamis dans lesquels passent respectivement 15 % et 50 % doivent posséder les mêmes caractéristiques que celles
en masse du matériau de la couche anticontaminante ; d85 des couches anticontaminantes. De plus, pour assurer
et d50 représentent les dimensions d’ouverture des un bon drainage de la première couche, la granulométrie
tamis dans lesquels passent respectivement 85 % et des matériaux doit satisfaire aux exigences suivantes :
50 % en masse du matériau de la couche de sol n en
contact avec la couche anticontaminante. D15 > 5d15

Les dénitions suivantes aident à comprendre les où D15 est la dimension de l’ouverture du tamis dans
différentes utilisations des granulats routiers naturels. lequel passe 15 % en masse du matériau de la couche
ltrante ; d15 est la dimension de l’ouverture du tamis
Couche anticontaminante : Couche de matériaux dans lequel passe 15 % en masse du matériau de la
granulaires servant à prévenir la contamination entre couche de sol n en contact avec la couche ltrante.
deux couches de granularité différente.
La couche ltrante ne doit pas contenir plus de 3 % de
Couche de roulement granulaire : Couche de granu- particules plus nes que 0,02 mm.
lats placés à la surface des accotements et des routes
non revêtus. Lorsque les granulats, quelle que soit leur utilisation,
sont en contact avec un drain perforé, ils doivent être
Couche ltrante : Couche de matériaux granulaires conformes à l’exigence suivante :
servant à prévenir la contamination et à assurer l’écou-
lement vers les matériaux adjacents. d85 (ltre) > 1,2 φ
Coussin : Couche de matériaux granulaires utilisée où d85 est la dimension de l’ouverture du tamis dans
sous les structures, les bâtiments, les ponceaux et les lequel passe 85 % en masse du matériau de la couche
conduites. ltrante ; φ est le diamètre des perforations du drain.
Enrobage : Couche de matériaux granulaires utilisée Les matériaux pour coussin, enrobage, couche anti-
autour des structures, des ponceaux, des conduites et contaminante et couche ltrante étaient antérieure-
des câbles. ment désignés « classe A », « classe C ».
Les critères d’utilisation des granulats 121

7.4 L’utilisation des granulats Les chaussées sont constituées de dalles de béton
soumises à une usure intense et aux sels de déglaçage.
dans les bétons de ciment Leur construction exige de gros granulats de catégorie
1a constitués exclusivement de particules dures. Ces
portland, les enrobés granulats sont durables, très résistants à l’usure et aux
bitumineux et les abrasifs chocs, donc très performants. On n’utilise que de la
pierre concassée.
Quand on utilise des granulats pour fabriquer des bétons
de ciment portland, des enrobés bitumineux ou des abra- Selon la norme CSA A23.1, les gros granulats doivent
sifs, on doit tenir compte des conditions d’exposition se composer de pierre concassée, de cailloux, de laitier
auxquelles ils seront soumis. On recommande, entre autres, de haut fourneau refroidi à l’air, ou d’un mélange de
d’utiliser des granulats de plus en plus performants au fur ces matériaux. Les granulats ns se composent de
et à mesure que s’aggravent les conditions d’exposition. sable naturel, de sable manufacturé ou d’un mélange
des deux. Les exigences générales concernant les gros
7.4.1 Les granulats pour béton de ciment portland granulats diffèrent selon que le béton est soumis ou
non à des cycles de gel et de dégel, tandis que celles
Depuis 2014, lors de l’édition actuelle de la norme NQ
qui concernent les granulats ns sont les mêmes pour
2560-114, les exigences pour béton ne sont plus, comme
toutes les utilisations. Dans certains cas, le maître
c’était le cas avant cette date, différentes selon la norme
d’ouvrage spécie des exigences facultatives.
utilisée. Le MTMDET faisait la distinction entre trois
types de béton pour donner des exigences : béton pour Les exigences relatives aux granulats pour béton de
chaussées, béton de type XIII pour ouvrages d’art et ciment portland de masse volumique normale sont
béton pour autres utilisations. Les normes utilisées sont présentées dans les tableaux 7.9 à 7.11 (voir ci-dessous
maintenant la norme CSA A23.1 de l’ACNOR, la norme à p. 124).
3101 du Tome VII du MTMDET et la norme NQ 2621-
Les granulats qui possèdent une réactivité alcalis-
905 ; seule l’utilisation de gros granulats pour les bétons
carbonate ne doivent pas être utilisés dans le béton
qui serviront pour les chaussées a ses propres critères
destiné aux chaussées.
dénis par le MTMDET selon la norme 3101. De plus, le
MTMDET ne tient pas compte de quelques critères Les granulométries doivent se situer dans les limites
soumis par la norme CSA A23.1 pour ses utilisations. indiquées dans le tableau 7.11 (voir p. 124).

TABLEAU 7.9 Exigences relatives aux gros granulats pour béton de ciment portland
Essais Exigences selon les utilisations du béton

MTMDET CSA
Caractéristiques Méthode Chaussée Béton soumis Autres conditions
Catégorie 1a au gel-dégel d’exposition

Caractéristiques granulométriques
Les granularités doivent être conformes aux exigences dénies dans
Granularité A23.2-2A
le tableau 7.11 (voir p. 124).
Caractéristiques intrinsèques

LC 21-070 ≤ 15 s. o. s. o.
Micro-Deval (%)
A23.2-29A s. o. ≤ 17 ≤ 21
LC 21-400
≤ 35 s. o. s. o.
Los Angeles (%) A23.2-16A, 17A
A23.2-16A, 17A s. o. ≤ 501 ≤ 50
Micro-Deval +
≤ 40 s. o. s. o.
Los Angeles (%)
Essai de gel-dégel
A23.2-24A s. o. ≤6 ≤ 10
(non conné) (%)
122 CHAPITRE 7

TABLEAU 7.9 Exigences relatives aux gros granulats pour béton de ciment portland (suite)
Essais Exigences selon les utilisations du béton

MTMDET CSA
Caractéristiques Méthode Chaussée Béton soumis Autres conditions
Catégorie 1a au gel-dégel d’exposition

Caractéristiques intrinsèques (suite)


Réactivité alcalis-granulats
(expansivité potentielle A23.2-14A ≤ 0,040 m. o. m. o.
des granulats) (%)
Réactivité alcalis-silice A23.2-25A –2 m. o. m. o.
Les granulats réactifs
Réactivité
A23.2-26A ne doivent pas être m. o. m. o.
alcalis-carbonate
utilisés.
A23.2-15A
Analyse pétrographique m. o. m. o.
ASTM C295

Caractéristiques de fabrication

Particules fracturées (%) LC 21-100 100


LC 21-265 ≤ 25 s. o. s. o.
Particules plates (%)
A23.2-13A (B) s. o. ≤ 25 ≤ 25
LC 21-265 < 40 s. o. s. o.

Particules allongées (%) ≤ 45 ≤ 45


A23.2-13A (B)3 s. o.
≤ 40 4 ≤ 40 4
Particules plates et
A23.2-13A s. o. ≤ 20 ≤ 20
allongées (%)
Caractéristiques complémentaires
Propreté (particules
A23.2-5A ≤ 1,0 ≤ 1,0 ≤ 1,0
< 80 μm) – gravière (%)
Propreté (particules
A23.2-5A ≤ 1,5 ≤ 2,0 ≤ 2,0
< 80 μm) – carrière (%)
Mottes d’argile et particules
A23.2-3A ≤ 0,25 ≤ 0,3 ≤ 0,5
friables (gravière) (%)
Particules légères
A23.2-4A ≤ 0,5 ≤ 0,5 ≤ 1,0
(gravière) (%)
Coefcient de polissage
LC 21-102 ≥ 0,45 s. o. s. o.
par projection

Perte à l’essai MgSO 4 (%) A23.2-9A s. o. ≤ 125 ≤ 185

Source : Extrait des normes 2101 et 3101 du ministère des Transports, de la Mobilité durable et de l’Électrication des transports,
NQ 2621-905 et CSA A23.1.
Les catégories indiquées correspondent à la qualité minimale acceptable.
s. o. : aucune exigence pour la caractéristique m. o. : à la demande du maître d’ouvrage

1. Pour les chaussées ou les surfaces exposées à une usure importante, la perte ne doit pas dépasser 35 %.
De plus, on peut déroger aux exigences de perte due à l’abrasion si le granulat satisfait aux exigences de
l’essai micro-Deval.
2. Les granulats classés, selon la dilatation à 1 an des prismes de béton (A23.2-14A), « modérément
réactifs » (0,040 % à 0,120 %) et « très réactifs » (0,120 % à 0,260 %) peuvent être utilisés en combinaison
avec des mesures préventives acceptables et conformes à la norme CSA 23.2-27A.
3. Le maître d’ouvrage doit spécier la procédure.
4. Pour utilisation dans les chaussées ou dans les bétons à hautes performances.
5. On peut déroger aux exigences de résistance au gel-dégel dans la mesure où le matériau satisfait aux
exigences de perte à l’essai au MgSO 4. (Le MTMDET ne tient pas compte de cette note.)
Les critères d’utilisation des granulats 123

TABLEAU 7.10 Exigences relatives aux granulats ns pour béton de ciment portland
Essais Exigences selon les utilisations du béton

CSA
Caractéristiques Méthode
GF1 GF2

Caractéristiques granulométriques

Les granularités doivent être conformes aux exigences dénies


Granularité A23.2-2A
dans le tableau 7.11 (voir p. 124).

Caractéristiques intrinsèques

Micro-Deval (%) A23.2-23A ≤ 20 ≤ 20


A23.2-15A
Analyse pétrographique m. o. m. o.
ASTM C295

Caractéristiques complémentaires

Propreté (particules < 80 μm)1 (%) A23.2-5A ≤ 3,0 ≤ 3,0

Indice colorimétrique2 A23.2-7A ≤3 ≤3

Particules légères (%) A23.2-4A ≤ 0,5 ≤ 0,5

Mottes d’argile et particules friables


A23.2-3A ≤ 1,0 ≤ 1,0
(gravière) (%)

Perte à l’essai MgSO 4 (%) A23.2-9A ≤ 163 ≤ 163

Module de nesse A23.1 2,3 à 3,1 3,3 à 4,0

A23.1, art.
Uniformité du module de nesse ± 0,20 ± 0,20
4.2.3.3.2.2
Source : Extrait des normes 2101 et 3101 du ministère des Transports, de la Mobilité durable et de l’Électrication des transports,
NQ 2621-905 et CSA A23.1.
Les catégories indiquées correspondent à la qualité minimale acceptable.
m. o. : à la demande du maître d’ouvrage

1. On peut porter cette limite à 5 % si les particules de moins de 2 μm ne représentent pas plus de 1 % de
la totalité de l’échantillon de granulat n. On détermine la quantité de particules de moins de 2 μm par
analyse hydrométrique selon la méthode d’essai ASTM D422 sur un échantillon lavé sur un tamis de
80 μm.
2. On peut utiliser un granulat n non conforme à l’essai à condition que la décoloration soit causée surtout
par la présence de particules de charbon ou de lignite (habituellement noires ou brun noirâtre) dont les
quantités ne dépassent pas 0,5 %, selon la méthode d’essai CSA A23.2-4A. On peut aussi utiliser un
granulat n non conforme à l’essai s’il est conforme à la norme CSA A23.2-8A et s’il confère au mortier
une résistance à la compression (à 7 et à 28 jours) égale ou supérieure à celle produite par un mortier
semblable constitué d’une même proportion du même échantillon lavé dans une solution de 3 %
d’hydroxyde de sodium et rincé à l’eau. Ce traitement doit donc sufre à produire une couleur plus pâle
que la couleur étalon obtenue avec le granulat lavé. (Le MTMDET ne tient pas compte de cette note.)
Dans un cas comme dans l’autre, la résistance spéciée du béton doit être respectée.
3. On peut déroger aux exigences de résistance au gel-dégel dans la mesure où le matériau satisfait aux
exigences de perte à l’essai au MgSO 4. (Le MTMDET ne tient pas compte de cette note.)
124 CHAPITRE 7

TABLEAU 7.11 Exigences granulométriques relatives aux granulats (gros et ns)


pour béton de ciment portland
Dimensions
nominales Pourcentage de la masse totale passant le tamis (%)
du granulat

MTMDET CSA mm μm

mm mm 112 80 56 40 28 20 14 10 5 2,5 1,25 630 315 160 80

Gros granulats – Groupe I

BC 5-401 40-51 100 95-100 s. o. 35-70 s. o. 10-30 0-5

BC 5-281 28-51 100 95-100 s. o. 30-65 s. o. 0-10 0-5

BC 5-20 20-5 100 85-100 50-90 25-60 0-10 0-5

BC 5-14 14-5 100 90-100 45-75 0-15 0-5

BC 2,5-10 10-2,5 100 85-100 10-30 0-10 0-5

Gros granulats – Groupe II

BC 40-80 80-40 100 90-100 25-60 0-15 s. o. 0-5

BC 28-56 56-28 100 90-100 30-65 0-15 s. o. 0-5

BC 20-40 40-20 100 90-100 25-60 0-15 s. o. 0-5

BC 14-28 28-14 100 90-100 30-65 0-15 s. o. 0-5

BC 10-20 20-10 100 85-100 s. o. 0-20 0-5

BC 10-14 14-10 100 85-100 0-45 0-10

BC 5-10 10-5 100 85-100 0-20 0-5

BC 2,5-5 5-2,5 100 70-100 10-40 0-10

Granulats ns

BC
GF12 100 95-100 80-100 50-90 25-65 10-35 2-10 0-3 3
80μm-5

GF2 2 100 80-90 60-75 35-50 15-30 5-15 0-8 0-3 3

s. o. : aucune exigence pour le tamis concerné

1. Pour empêcher la ségrégation, les granulats conformes à cette 3. On peut porter cette limite à 5 % si les particules de moins de 2 μm
granulométrie doivent être mis en tas et dosés en deux ne représentent pas plus de 1 % de la totalité de l’échantillon de granulat
dimensions distinctes, ou plus, qui seront choisies dans les n. On détermine la quantité de particules de moins de 2 μm par analyse
groupes I et II. hydrométrique selon la méthode d’essai ASTM D422 sur un échantillon
2. Les pourcentages minimaux de particules passant des tamis lavé sur un tamis de 80 μm.
de 315 μm et 160 μm peuvent être réduits à 5 % et à 0 % a) Le groupe I comprend les combinaisons granulométriques les plus
respectivement, si le granulat est destiné à être utilisé dans fréquemment utilisées dans la fabrication du béton.
un béton à air entraîné contenant plus de 250 kg/m3 de liant b) Le groupe II tient compte des exigences spéciales (granulométrie
ou dans un béton sans air entraîné contenant plus de discontinue, pompage, etc.) ou des exigences relatives à la
300 kg/m3 de liant. combinaison de deux dimensions ou plus pour obtenir les
Dans le cas d’un béton à haute résistance, il est souhaitable granulométries du groupe I.
de limiter à 2 % la quantité de particules passant un tamis de c) Le GF2 est destiné à être utilisé avec du GF1 an d’optimiser la
160 μm. répartition des granulats ns et gros d’un mélange. Lorsqu’on utilise le
Un pourcentage de particules de 315 μm inférieur à 10 % peut GF2 comme seul composant du granulat n dans un mélange de béton,
causer des problèmes d’ouvrabilité du béton. Pas plus de il faut tenir compte de l’ouvrabilité et du ressuage.
45 % des granulats ns ne doivent passer par un tamis et d) Les exigences ainsi que l’ensemble des notes sont tirés de la norme
être retenus sur le tamis suivant. CSA A23.1, art. 4.2.3.3, 4.2.3.4 et tableaux 10 et 11.
Les critères d’utilisation des granulats 125

TABLEAU 7.12 Exigences relatives aux gros granulats destinés aux enrobés pour chaussées
Exigences selon l’utilisation des granulats
Couches Enrobés
Essais pour rapié-
Enrobé à chaud 1 Traitements de surface çage à froid
Surface (mono- Pierre
Base (traitement
Base Surface couche ou concassée
multicouche)
multicouche) seulement
Caractéristiques Méthode Catégories Catégories TS1,
TS6 TS3 2 TS5
1, 2, 3 1, 2, 3 TS2 2
Catégorie 3a
a, b, c a, b, c
(3c) (3c) 3d 4d 3d 4d

Caractéristiques granulométriques
Pour la confection des enrobés à chaud formulés selon la méthode Marshall, les
granularités individuelles doivent respecter les classes granulaires dénies dans
LC 21-040
le tableau 7.16 (voir p. 128 et 129). La granularité des granulats pour traitement de
Granularité surface doit être conforme aux exigences du tableau 7.14 (voir p. 127).
La granularité des enrobés à chaud formulés selon la méthode du Laboratoire des
LC 26-007 chaussées et des enrobés à froid doit être conforme aux exigences des tableaux 7.15
et 7.16 (voir p. 127 et 128, partie du haut).
Coefcient d’uniformité
< 1,6 < 1,6
(D80/D20)
Caractéristiques intrinsèques 3
Micro-Deval (%) LC 21-070 ≤ 25 ≤ 25 ≤ 25 ≤ 30 ≤ 25 ≤ 30 ≤ 25
Los Angeles (%) LC 21-400 ≤ 50 ≤ 50 ≤ 50 ≤ 50 ≤ 50 ≤ 50 ≤ 50
Micro-Deval et Los
≤ 70 ≤ 70 ≤ 70 ≤ 75 ≤ 70 ≤ 75 ≤ 70
Angeles (%)
Caractéristiques de fabrication3, 4, 5, 6
Particules fracturées (%) LC 21-100 ≥ 60 ≥ 60 ≥ 60 ≥ 60 ≥ 60 ≥ 60 100
Particules plates (%) LC 21-265 ≤ 25 ≤ 25 ≤ 30 ≤ 30 ≤ 30 ≤ 30 ≤ 25
Particules allongées (%) LC 21-265 ≤ 45 ≤ 45 ≤ 50 ≤ 50 ≤ 50 ≤ 50 ≤ 40
Caractéristiques complémentaires
Propreté (< 80 μm)
A23.2-5A ≤ 1,0 ≤ 1,0 ≤ 0,7 ≤ 0,7 ≤ 0,7 ≤ 0,7 ≤ 1,0
(gravière et sablière)7, 8 (%)
Propreté (< 80 μm)
A23.2-5A ≤ 1,5 ≤ 1,5 ≤ 0,7 ≤ 0,7 ≤ 0,7 ≤ 0,7 ≤ 1,5
(carrière)7 (%)
Coefcient de polissage
LC 21-102 s. o. ≥ 0,45 s. o. s. o.
par projection9

Source : Tiré des normes NQ 2560-114, 4201, 4202, 4301 et 4501.


Lorsque plusieurs catégories sont énumérées, l’une ou l’autre peut être utilisée.
s. o. : aucune exigence pour la caractéristique

1. Les exigences s’appliquent aux constructions neuves, aux une classe granulaire 5/10, on ne doit pas prendre cette
reconstructions et aux travaux de resurfaçage. caractéristique en considération pour l’attribution de la catégorie.
2. Le diamètre moyen (D50) des particules du granulat de la couche 6. On n’exige pas l’essai pour les particules fracturées lorsque les
de surface doit se situer entre 50 et 60 % du diamètre moyen (D50) granulats proviennent des carrières.
des particules du granulat de la couche de base. 7. Cette caractéristique s’applique à chaque classe granulaire.
3. La catégorie de chaque caractéristique pour chaque classe 8. Le pourcentage maximal de particules inférieures à 80 μm est de
granulaire ne doit pas être inférieure qualitativement de plus 1,5 % pour une classe granulaire qui provient à 100 % du
d’une catégorie à celle qui est exigée. concassage d’un matériau retenu sur le tamis de 40 mm.
4. Pour les gros granulats associés à la catégorie 1 ou 2, les 9. L’exigence ne s’applique qu’aux gros granulats des catégories 1
exigences relatives aux particules plates et aux particules ou 2. Chaque source de gros granulats doit être conforme à
allongées ne s’appliquent pas. l’exigence du coefcient de polissage par projection. On procède
5. Pour les particules plates et les particules allongées, l’essai est à l’évaluation à partir de classes granulaires dont la majorité des
réalisé sur la fraction retenue sur le tamis de 10 mm. Ainsi, pour particules est comprise entre les tamis de 6,3 mm et de 10 mm.
126 CHAPITRE 7

TABLEAU 7.13 Exigences relatives aux granulats ns destinés aux enrobés pour chaussées

Exigences selon l’utilisation des granulats

Traitement
Essais Enrobés à chaud1
de surface
Enrobé pour
Multicouche
rapiéçage
(couches de
Couche de à froid
Couche de base base et de
roulement
surface) TS42,
Caractéristiques Méthode
TS5, TS6

Catégories 1, 2 Catégories 1, 2 Catégorie 3 Catégorie 2

Caractéristiques granulométriques

Pour la confection des enrobés à chaud formulés selon la méthode


Marshall, les granularités individuelles doivent respecter les classes
Granularité LC 21-040 granulaires dénies dans le tableau 7.16 (voir p. 128 et 129). La granularité
des granulats pour traitement de surface doit être conforme aux exigences
du tableau 7.14

La granularité des enrobés à chaud formulés selon la méthode du Laboratoire


LC 26-007 des chaussées et des enrobés à froid doit être conforme aux exigences des
tableaux 7.15 et 7.16 (voir p. 127 à 128 partie du haut).

Le ller doit être conforme à la norme ASTM D242, Standard Specication For
Filler
Mineral Filler for Bituminous Paving Mixtures. (Les tamis de 80, 315 et 630 µm
ASTM D242
remplacent les tamis de 75, 300 et 600 µm.)

Coefcient d’uniformité <1,63


(D80/D20) (TS4)

Caractéristiques intrinsèques

Micro-Deval (%) LC 21-101 ≤ 35 ≤ 35 ≤ 35 ≤ 35

Friabilité (%) LC 21-080 ≤ 40 ≤ 40 s. o. ≤ 40

Caractéristiques complémentaires

Teneur en mottes d’argile ≤ 2,0


(gravières et sablières A23.2-3A ≤ 2,0 ≤ 2,0 s. o.
seulement)4 (%)

Coefcient d’écoulement 5 LC 21-075 ≥ 80 ≥ 80 s. o. ≥ 80

Teneur en particules
BNQ 2501-025 ≤5 ≤5 s. o. ≤5
inférieures à 5 μm6 (%)

Source : Tiré des normes NQ 2560-114, 4201, 4202, 4301 et 4501.


Le granulat n est composé de sable naturel ou de criblure de pierre ou d’un mélange des deux.
s. o. : aucune exigence pour la caractéristique

1. Les exigences s’appliquent aux constructions neuves, aux 5. La caractéristique s’applique lorsqu’on exige des granulats ns
reconstructions et aux travaux de resurfaçage. de catégorie 1. Si le granulat provient d’un mélange de plusieurs
2. Le diamètre moyen (D50) des particules du granulat de la classes granulaires d’une ou de plusieurs sources, ou encore
couche de surface doit se situer entre 50 et 60 % du diamètre d’un mélange de granulats ns provenant de sources différentes,
moyen (D50) des particules du granulat de la couche de base. on doit effectuer l’essai sur le combiné en suivant les proportions
3. L’exigence s’applique seulement au type TS4. de la formule du mélange de l’enrobé.
4. Le granulat pour l’essai doit être prélevé à même le matériau 6. Le pourcentage est établi par rapport au tamisat de 5 mm.
retenu sur le tamis de 80 μm à l’issue d’un lavage fait
conformément à la méthode CSA A23.2-5A.
Les critères d’utilisation des granulats 127

TABLEAU 7.14 Fuseaux granulométriques de spécication pour les traitements de surface


Type de traitement
TS11,2 TS21,3 TS3 1,4 TS41,5 TS5 TS6
de surface

Tamis Passant (%)

28 100
20 85-100 100 100
14 0-15 85-100 100 100
12,5 75-95 90-100
mm
10 0-3 0-15 85-100 100 50-80 50-80
5 0-3 0-15 85-100 25-50 25-50
2,5 0-3 0-15 15-47 15-47
1,25 0-3 10-40 10-40
630 3-30 3-30
315 2-20 2-20
μm
160 0-10 0-10
80 0-5 0-5

Source : Tiré de la norme 4301.

1. Le diamètre moyen (D50) des particules du granulat de la couche 3. S’apparente à la classe granulaire 10/14.
de surface doit se situer entre 50 et 60 % du diamètre moyen 4. S’apparente à la classe granulaire 5/10.
(D50) des particules du granulat de la couche de base. 5. S’apparente à la classe granulaire 2,5/5.
2. S’apparente à la classe granulaire 14/20.

7.4.2 Les granulats pour enrobés bitumineux pour les autres exigences par rapport au type de
et abrasifs route). Dans le cas des traitements de surface,
les granulats doivent être conformes aux catégories
Cette section porte sur les exigences qui s’appliquent
4d ou 3d selon le type de traitement utilisé. Les
aux enrobés préparés et posés à chaud, appelés
exigences pour les gros granulats et les granulats
enrobés à chaud, aux applications d’émulsion de
ns, ainsi que pour toutes les utilisations des enrobés,
bitume suivies de l’épandage et de la compaction
sont regroupées dans les tableaux 7.12 à 7.15 (voir
de granulats appelés traitements de surface ainsi
p. 125 à 127).
qu’aux enrobés pour rapiéçage à froid, appelés enrobés
à froid. En plus des exigences granulométriques Le tableau 7.16 (page suivante) présente les fuseaux
relatives à chaque classe granulaire (conformité des granulométriques de spécication pour les enrobés à
granularités individuelles) présentées au tableau 7.3 chaud. Quant au tableau 7.17 (voir p. 129), il présente
(voir p. 113), nous présenterons les exigences aux­ les exigences liées aux granulats qu’on emploie comme
quelles doivent satisfaire les mélanges (conformité de abrasifs.
la granularité de l’enrobé) dans le but de distinguer les
concepts, mais aussi pour connaître leur application
dans les mélanges granulaires présentés au chapitre 8. TABLEAU 7.15 Exigences granulométriques relatives aux
granulats pour rapiéçage à froid
Les gros granulats pour enrobés à chaud doivent
posséder les caractéristiques intrinsèques et de fabri­ mm μm
cation de la catégorie 3c. Pour les autoroutes et les Tamis 14 10 5 2,5 1,25 630 315 160 80
routes à fort volume de circulation, on exige la caté­ Tamisats
max.
gorie 1a qui correspond à des granulats très perfor­ cumulés 100 95-100 45-65 – 15-25 – – –
5,0
mants pour confectionner la couche de roulement (%)

(voir l’annexe A de la norme NQ 2560-114, partie V Source : Tiré de la norme 4501.


128 CHAPITRE 7

TABLEAU 7.16 Fuseaux granulométriques de spécication pour les enrobés à chaud


Enrobés formulés selon la méthode du Laboratoire des chaussées MTMDET1

Couche
unique
Couche
Couche de Couche de
Utilisation Couche de surface antis-
de base surface correction
sure
ou de
base

EC-5
Type (ou rapié-
GB-20 ESG-14 ESG-10 EG-10 SMA-10 EGM-10 EC-10 ESG-5
d’enrobés çage
manuel)

Nombre
minimum
de classes 3 3 2 2 2 2 2 1 2
granulaires
distinctes

28 mm 100

20 mm 95-100 100

14 mm 67-90 95-100 100 100 100 100 100

10 mm 52-75 70-90 92-100 90-100 90-100 90-100 94-100 100 100

5 mm 35-50 40-60 52-65 40- 48 25-35 35-45 66-78 90-100 85-100

2,5 mm – – – – min. 18 min. 20 45-65 65-90 50-70

80 μm 4,0-8,0 3,0-8,0 4,0-10,0 4,0-10,0 8,0-11,0 5,0-11,0 4,0-10,0 4,0-12,0 4,0-12,0

Enrobés formulés selon la méthode Marshall2

Couche Rapiéçage
Couche de
Couche de unique, Couche manuel ou Chape
Utilisations surface ou
base de surface de surface couche de d’étanchéité
de correction
ou de base correction

Type
EB-20 EB-14 EB-10S EB-10C EB-5 CH-10
d’enrobés

Nombre
minimum
de classes 3 3 2 2 1 2
granulaires
distinctes

28 mm 100

20 mm 95-100 100

14 mm 65-88 95-100 100 100 100

10 mm 48-78 75-90 92-100 94-100 100 95-100

5 mm 34-55 50-65 50-65 66-78 85-100 75-85

2,5 mm 24-45 29-47 27-50 45-65 65-90 57-75

1,25 mm 16-39 20-40 18-42 30-50 – –

630 μm 9-31 14-34 12-35 20-40 25-65 25-50


Les critères d’utilisation des granulats 129

TABLEAU 7.16 Fuseaux granulométriques de spécication pour les enrobés à chaud (suite)

Enrobés formulés selon la méthode Marshall2 ( )

Couche Rapiéçage
Couche de
Couche de unique, de Couche de manuel ou Chape
Utilisations surface ou de
base surface ou de surface couche de d’étanchéité
correction
base correction

Type
EB-20 EB-14 EB-10S EB-10C EB-5 CH-10
d’enrobés

Nombre
minimum
de classes 3 3 2 2 1 2
granulaires
distinctes

315 μm 6-23 10-26 8-26 14-29 18-48 15-40

160 μm 4-15 5-17 5-17 7-18 8-30 7-25

80 μm 3,0-8,0 3,0-8,0 4,0-10,0 4,0-10,0 4,0-12,0 4,0-13,0

Source : Tiré des normes 4202 et 4201.

1. Nous ne présentons pas les données sur les zones de restriction chevauchent pas. Cependant, une classe granulaire 0/D (où D ≤ 5
granulaire pour les enrobés formulés selon le laboratoire des mm) peut être constituée de deux ou de plusieurs classes 0/D ou
chaussées du MTMDET, car ces informations relèvent directement des d/D de valeur D différente. La classe considérée doit donc avoir la
cours sur les enrobés bitumineux, ni les données sur les couches de désignation 0/D, où D est la plus grande valeur de D des classes qui
surface pour les rues résidentielles en milieu urbain et piste cyclable.
la composent. L’utilisation de deux ou plusieurs classes granulaires
2. Il est à noter que la méthode de formulation Marshall est
l’ancienne méthode de formulation. Les normes concernant cette de même désignation d/D est considérée comme une seule classe,
méthode ne sont plus mises à jour depuis 2007. à condition que chacune des réserves satisfasse aux conditions des
Note : Il faut noter qu’au moins 85 % des granulats de l’enrobé à classes granulaires d/D indiquées dans la norme NQ 2560-114,
chaud doivent appartenir à des classes granulaires qui ne se Travaux de génie civil – Granulats (voir le tableau 7.2, p. 113).

TABLEAU 7.17 Exigences relatives aux granulats utilisés comme abrasifs


Essais Essais
Catégories 1, 2, 31
Caractéristiques Méthode Caractéristiques Méthode

Intrinsèques Granulométriques2 LC 21-040

% des passants
Micro-Deval (%) LC 21-101 ≤ 35 Tamis
AB 10 M AB 5 AB 10
Friabilité (%) LC 21-080 s. o. 10 mm 100 s. o. 100

Complémentaires 8 mm s. o. 100 s. o.

5 mm 50-100 85-99 90-100


Teneur en eau (%) LC 21-201 ≤5
2,5 mm 0-40 1-15 s. o.
Source : Tiré de la norme NQ 2560-114, partie VI.
s. o. : aucune exigence pour le tamis en question
1,25 mm 0-10 0-5 0-70

630 mm s. o. s. o. 0-50
1. L’une ou l’autre des catégories énumérées pour chaque
caractéristique peut être utilisée. s. o.
315 mm s. o. 0-35
2. Le fuseau granulométrique AB 5 est bien adapté pour les
abrasifs routiers constitués de roc concassé, alors que le 160 mm s. o. s. o. 0-15
fuseau AB 10 est bien adapté pour les abrasifs routiers
composés de sable tamisé, de granulats ou de gros granulats 80 mm 0-1,5 s. o. 0-5
concassés.
130 CHAPITRE 7

usages en question. Les différentes utilisations des


7.5 Les matériaux recyclés matériaux recyclés sont décrites et traitées en détail
Cette section porte sur les critères d’utilisation des au chapitre 10.
granulats constitués de matériaux recyclés fabriqués à Comme les granulats naturels, les granulats recyclés
partir : font l’objet d’essais de caractérisation et doivent
• de résidus de béton de ciment (BC) ; répondre à des exigences de qualité. Ces exigences
• d’enrobés bitumineux (EB) ; sont fournies par le maître d’ouvrage dans les devis,
• ou de granulats naturels (GN). dans les documents du marché ou sous forme de spéci-
cations particulières. À défaut de telles exigences,
Ces matériaux recyclés (désignés MR-1 à MR-7) sont
les spécications dénies dans la norme NQ 2560-114
classés selon les proportions de chaque matériau qui
s’appliquent aux caractéristiques granulométriques,
les compose (voir le tableau 7.18, p. 130). Un diagramme
intrinsèques et de fabrication, et celles dénies dans la
triangulaire construit à partir de ces proportions donne
norme NQ 2560-600 s’appliquent aux caractéristiques
une vue d’ensemble de cette classication (voir la
complémentaires (voir le tableau 7.20, p. 132). De plus,
gure 7.3).
pour une utilisation donnée, les catégories sont les
On utilise les matériaux recyclés pour remplacer les mêmes que celles des granulats naturels.
matériaux granulaires non liés dans les ouvrages
Les matériaux recyclés doivent aussi correspondre à la
routiers tels que les sous-fondations, les fondations,
dénition de matériaux secs du Règlement sur les
les accotements, les coussins et les enrobages, et aussi
déchets solides (Q-2, r.13) et satisfaire à des exigences
comme matériaux de remblai (voir le tableau 7.19).
environnementales très strictes.
S’ils doivent entrer dans la constitution des bétons de
ciment ou des enrobés bitumineux, il faut se référer Ils sont donc contraints à des seuils critiques de contami-
aux exigences techniques particulières relatives aux nants an de se conformer aux critères d’utilisation A,

TABLEAU 7.18 Classication des matériaux recyclés

Catégorie de matériau recyclé MR-1 MR-2 MR-3 MR-4 MR-5 MR-6 MR-7

Constituants1 Norme % en masse de constituants

Résidus de béton (BC) (%) LC 21-901 ≤ 50 > 50 ≤ 30 > 30 < 65 < 50 < 15

> 15 > 15 > 35 > 50


Résidus d’enrobés (EB) (%) LC 21-901 ≤ 15 ≤ 15 et et et et > 85
≤ 35 ≤ 35 ≤ 50 ≤ 85

> 35
Granulats naturels (GN) LC 21-901 ≥ 35 < 50 et < 55 < 65 < 50 < 15
< 85

• Remblai • Sous-fondation • Remblai


• Transition • Fondation • Accotement
• Couche anticontaminante • Couche de roulement
Utilisations possibles 2
• Couche ltrante granulaire

• Cousin et enrobage • Accotement


de conduit

Source : Tiré de la norme NQ 2560-600.


La notation BA s’applique aux matériaux recyclés qui contiennent plus de 1 % de briques d’argile.

1. Le diamètre maximal des particules ne doit pas dépasser 125 mm.


2. Dans la norme de référence, les utilisations présentées le sont seulement à titre informatif. Pour faire un choix
avisé, il faut se référer aux documents techniques appropriés. On trouve aussi dans la norme, toujours à titre
informatif, des exemples d’utilisation des matériaux recyclés en fonction de leur catégorie MR.
Les critères d’utilisation des granulats 131

FIGURE 7.3 Classication des matériaux recyclés B ou C, où les matériaux recyclés peuvent servir au
(d’après la norme NQ 2560-600) remblayage des terrains ou de matériaux d’infrastruc-
ture routière. Pour ce faire, un essai de lixiviation doit
être effectué sur les matériaux recyclés an de mesurer
le taux de contaminants dans le matériau. L’essai de
lixiviation est un essai qui mesure le taux de contami-
nants dans un liquide après que celui-ci ait percolé à
travers le matériau à l’essai. Ainsi, on mesure les
concentrations en certains métaux, métalloïdes et autres
composés organiques ou non et on compare avec les
concentrations maximales qui sont donnés aux annexes
du Règlement sur la protection et la réhabilitation des
terrains (Q-2, r. 37) et du Règlement sur le stockage et
les centres de transfert de sols contaminés (Q-2, r.46)
pour classier le matériau selon les critères A, B ou C.
Ces exigences environnementales feront bientôt l’objet
d’une mise à jour dans la norme NQ 2560-600 en ce
qui concerne les critères d’utilisations des matériaux
recyclés et les taux critiques de contaminant.

TABLEAU 7.19 Exemples d’utilisation des matériaux recyclés dans une chaussée
Catégorie de matériaux recyclés
Utilisations
MR-1 MR-2 MR-3 MR-4 MR-5 MR-6 MR-7 BA

Couche de roulement granulaire


4 4 4
(routes non revêtues)

Fondation 2 2 2 4 4 4

Sous-fondation
4 4 4
Transition

Coussin
Enrobage de conduite 4 4 4
Couche anticontaminante

Couche ltrante autour d’une


4 4 4 4 4 4 4 4
conduite perforée

Accotement 1 1 4

Remblai 3 3

Recommandé dans toutes les circonstances.


Recommandé dans les endroits où le risque d’érosion est élevé (aux points bas du prol,
1
dans les pentes, à l’intérieur des courbes et à proximité des ponceaux).
Recommandé sous réserve d’une vérication de l’épaisseur du revêtement bitumineux
2
prévue dans le projet. Peut nécessiter une augmentation de l’épaisseur de l’enrobé bitumineux.
Peu recommandable pour des épaisseurs de plus d’un mètre (densié par couches
3
ne dépassant pas 300 mm d’épaisseur).
4 Non recommandé.
Source : Tiré de la norme NQ 2560-600.
132 CHAPITRE 7

TABLEAU 7.20 Exemples d’utilisation des matériaux recyclés dans une chaussée
Essais Exigences selon les utilisations des matériaux recyclés

Fondation, couche de transition, Sous-fondation, coussin et


Caractéristiques Norme couche de roulement enrobage, couche anticonta-
et accotement minante et couche ltrante

Caractéristiques granulométriques

Les fuseaux granulométriques sont les mêmes que ceux indiqués


dans les normes en fonction de l’utilisation du matériau recyclé. Par
exemple, la granularité d’un matériau recyclé utilisé pour la sous-
Granularité LC 21-040 fondation doit être conforme aux exigences granulométriques dénies
pour le calibre MG 112. Les matériaux recyclés utilisés pour une couche
anticontaminante ou une couche ltrante doivent aussi être conformes
aux exigences sur les ltres1.

Caractéristiques intrinsèques

Micro-Deval (%) LC 21-070 ≤ 35 ≤ 40

Los Angeles (%) LC 21-400 ≤ 50 ≤ 50

Micro-Deval
≤ 80 ≤ 85
et Los Angeles (%)

Caractéristiques de fabrication

Particules fracturées2 (%) LC 21-100 ≥ 50

Particules plates (%) LC 21-265 s. o.

Particules allongées (%) LC 21-265 s. o.

Caractéristiques complémentaires

Impuretés3 (%) LC 21-260 < 1,0

Matières organiques (indice


A23.2-7A ≤3
colorimétrique)

Équivalent de sable (sur la


ASTM D2419 ≥ 50
fraction 0 mm-5 mm) 4

Chlorure hydrosoluble5 (%) Extraction : ASTM


D1411, article 6
– en contact avec du béton ≤ 0,10
Dosage : APHA 6
armé 4500 CI

Sulfate hydrosoluble7 (%)


– en contact avec du béton LC 31-312 ≤ 0,20
– dans les autres cas ≤ 0,60

s. o. : aucune exigence pour le tamis en question.


Ces exigences sur les caractéristiques intrinsèques et de fabrication s’appliquent lorsqu’aucune autre n’est
fournie par le donneur d’ouvrage.
d’une chaussée existante ou d’une réserve constituée à partir
1. Il est important de noter que les temps de tamisage varient d’une ancienne chaussée.
lorsqu’on analyse la granularité des matériaux recyclés. 5. La teneur en chlorure hydrosoluble doit être déterminée lorsque
2. L’essai doit être effectué pour chaque catégorie de matériaux le matériau recyclé contient des résidus de béton (BC) ou
recyclés qui contient plus de 50 % de granulats naturels. lorsqu’il est destiné à une utilisation où il sera en contact avec
3. L’exigence relative à la teneur en impuretés s’applique lorsque le du béton armé.
matériau recyclé contient des résidus de béton (BC) ou lorsque 6. American Public Health Association.
ce matériau ne provient pas (en tout ou en partie) 7. La teneur en sulfate hydrosoluble doit être déterminée lorsque le
d’infrastructures routières. matériau recyclé contient des résidus de béton (BC) et lorsqu’il
4. L’exigence relative à l’essai d’équivalent de sable s’applique est destiné à une utilisation où il sera en contact avec du béton.
lorsque le matériau recyclé ne provient pas (en tout ou en partie)
Les critères d’utilisation des granulats 133

RÉSUMÉ
Le Cahier des charges et devis généraux du ministère des Transports (CCDG) est un document
contractuel qui dénit les droits, les obligations et les responsabilités du ministère et de l’entre-
preneur. Il expose les caractéristiques à vérier et les méthodes d’essai en vue d’établir la
conformité des granulats. Il renvoie à diverses normes qui présentent la dénition de termes
relatifs à la technologie des granulats ainsi que les exigences auxquelles doivent satisfaire les
différents types de granulats utilisés dans les travaux de génie civil : granulats routiers, granu-
lats pour béton de ciment, granulats pour enrobés bitumineux et granulats pour abrasifs.
Les exigences relatives à l’utilisation des granulats sont basées sur l’expérience, sur des résul-
tats d’essais de laboratoire ou de chantier et sur des recherches. Toutefois, elles ne sont pas
dénitives, car le CCDG et les normes auxquelles il se réfère évoluent sans cesse.
Dans ce chapitre, nous avons reproduit, dans un but didactique, les exigences courantes rela-
tives aux granulats utilisés dans les divers travaux routiers au Québec. Il sera ainsi possible de
classer très rapidement un granulat et d’évaluer sa qualité pour un usage donné. Nous tenons à
préciser que le contenu de ce chapitre ne remplace pas les normes.

RÉFÉRENCES

Ouvrage
Cahier des charges et devis généraux, construction et réparation. Ministère des Transports, de
la Mobilité durable et de l’Électrication des transports, Les Publications du Québec, 2017.
Normes
BNQ 2002, Granulats – Matériaux recyclés fabriqués à partir de résidus de béton, d’enrobés
bitumineux et de briques – Classication et caractéristiques, Bureau de normalisation du
Québec, NQ 2560-600.
BNQ 2012, Béton prêt à l’emploi – Programme de certication (élaboré à partir des exigences
des chapitres 4, 5 et 8 de le norme CSA A23.1-F09/A23.2-F09), NQ 2621-905.
BNQ 2014, Travaux de génie civil – Granulats, Bureau de normalisation du Québec, NQ
2560-114.
CSA A23.1/A23.2-14, Béton : Constituants et exécution des travaux / Méthodes d’essai et
pratiques normalisées pour le béton, Association canadienne de normalisation.
Norme 2101, Granulats ; Norme 3101, Bétons de masse volumique normale ; Norme 4201,
Enrobé à chaud formulé selon le principe de la méthode Marshall ; Norme 4202, Enrobé à
chaud formulé selon la méthode de formulation du Laboratoire des chaussés ; Norme 4301,
Traitement de surface ; Norme 4501, Enrobé pour rapiéçage à froid, Collection Normes,
Tome I – Conception routière ; Tome II – Construction routière ; Tome III – Ouvrages d’art ;
Tome VII – Matériaux, ministère des Transports, de la Mobilité durable et de l’Électrication
des transports, Les Publications du Québec, 2016.
Règlement sur la protection et la réhabilitation des terrains, Loi sur la qualité de l’environne-
ment, L.R.Q., chapitre Q-2 r.37, ministère du Développement durable, de l’Environnement
et des Parcs, Éditeur ofciel du Québec, 2017. Repéré au http://legisquebec.gouv.qc.ca/fr/
ShowDoc/cr/Q-2,%20r.%2037 (page consultée le 27 novembre 2017).
Règlement sur le stockage et les centres de transfert de sols contaminés, Loi sur la qualité de
l’environnement, L.R.Q., chapitre Q-2 r.46, ministère du Développement durable, de l’Envi-
ronnement et des Parcs, Éditeur ofciel du Québec, 2017. Repéré au http://legisquebec.gouv.
qc.ca/fr/ShowDoc/cr/Q-2,%20r.%2046/ (page consultée le 27 novembre 2017).
134 CHAPITRE 7

Règlement sur les déchets solides, Loi sur la qualité de l’environnement, L.R.Q., chapitre Q-2
r.13, ministère du Développement durable, de l’Environnement et des Parcs, Éditeur ofciel
du Québec, 2013. Repéré au http://legisquebec.gouv.qc.ca/fr/ShowDoc/cr/Q-2,%20r.%2013
(page consultée le 27 novembre 2017).

QUESTIONS DE RÉVISION
1. Que dénit le CCDG ?
2. Quels sont les principaux documents auxquels se réfère le CCDG pour dénir les exi-
gences relatives à l’utilisation des granulats dans les ouvrages routiers ?
3. Quel est l’ordre de prépondérance des différentes normes BNQ, ACNOR ou ASTM ?
4. S’il n’existe pas de norme sur une méthode d’essai, comment faut-il effectuer l’essai ?
5. Qu’est-ce qu’une classe granulaire ?
6. À partir de quelles caractéristiques sont désignées les catégories de :
a) gros granulat ?
b) granulat n ?
7. Comment les gros granulats et les granulats ns sont-ils désignés selon la norme 2101,
Granulats, du ministère des Transports du Québec ?
8. Citez les différentes catégories et les différents calibres de granulats généralement retenus
par le ministère des Transports du Québec dans les travaux routiers pour un matériau :
a) de sous-fondation ;
b) de fondation ;
c) pour couche de roulement granulaire ;
d) pour coussin et enrobage ;
e) pour couche anticontaminante et couche ltrante.
9. Lorsqu’on utilise un matériau dans une couche ltrante, en plus d’être conforme au fuseau
spécié, à quelle autre exigence doit satisfaire sa granulométrie ?
10. Nommez les différentes utilisations des matériaux recyclés de type MR.
Les critères d’utilisation des granulats 135

PROBLÈMES
1 Des essais réalisés sur un matériau granulaire ont donné les résultats ci-dessous.
a) Quelle est la dénomination de la classe granulaire de ce matériau ?
b) Désignez la catégorie du matériau.

Caractéristiques
Granularité
intrinsèques

mm μm Essais Perte (%)

Micro-Deval
Tamis 20 14 10 5 2,5 1,25 630 315 160 80 19
(LC 21-101)

Tamisats Friabilité
100 100 100 96 91 85 71 43 11 6,2 38
cumulés (%) (LC 21-080)

2 Peut-on utiliser comme fondation un gravier concassé ayant les caractéristiques suivantes ?
• Granularité : MG 56 • Résistance à l’abrasion (LA) : 30 %
• Matières organiques : 0,5 % • Résistance à l’usure par attrition (MD) :
• Valeur au bleu : 0,10 25 %

3 Peut-on utiliser comme fondation le granulat calcaire concassé présentant les caractéris-
tiques suivantes ?
• Granularité : MG 20 • Résistance à l’usure par attrition : 25 %
• Nombre pétrographique : 150 • Particules plates : 20,4 %
• Matières organiques : 0,0 % • Particules allongées : 32,1 %
• Résistance à l’abrasion : 35 %

4 Si toutes les autres exigences sont satisfaites, peut-on utiliser comme sable pour béton le
sable dont la granularité est la suivante ?

mm μm

Tamis 10 5 2,5 1,25 630 315 160 80

Granularité brute du sable


100 90 81 63 45 18 5 1,8
(mf = 2,98)

BC 80 μm-5 100 95-100 80-100 50-90 25-65 10-35 2-10 0-3

Granularité corrigée
100 90 70 50 20 5 2,0
(mf = 2,65)

5 Peut-on utiliser un gravier concassé ayant les caractéristiques suivantes comme gros gra-
nulat pour une surface de roulement d’autoroute faite d’enrobé bitumineux ?
• Nombre pétrographique : 135 • Pourcentage d’usure à l’essai micro-
• Pourcentage de silt et d’argile : 1,0 % Deval : 18 %
• Particules fracturées : 80 % • Particules allongées : 34,5 %
• Pourcentage de perte à l’essai • Coefcient de polissage par projection :
Los Angeles : 25 % 0,52
• Particules plates : 21,8 %
136 CHAPITRE 7

6 Un matériau recyclé contient 48 % de résidus de béton de ciment portland, 25 % de résidus


d’enrobé bitumineux et 27 % de granulats naturels.
Quelle est sa catégorie ? Quelles sont ses utilisations possibles comme matériau routier ?

7 D’autres essais réalisés sur le matériau présenté dans le problème 1 ont donné ces résultats :
1,2 % de mottes d’argile, un coefcient d’écoulement de 100 et 2,5 % de particules plus
nes que 5 μm.
Ce matériau peut-il convenir comme constituant d’un enrobé bitumineux à chaud pour
construire une couche de base ?

8 Divers essais de qualication réalisés sur un granulat concassé ont donné les résultats pré-
sentés dans le tableau suivant. Ce matériau peut-il être utilisé pour une couche de fonda-
tion ? Pour une couche de roulement granulaire ou un accotement ?

Caractéristiques granulométriques :

mm μm

Tamis 31,5 20 14 10 5 2,5 1,25 630 315 160 80

Passants (%) 100 93 76 64 40 32 23 15 10 7 3,6

Caractéristiques intrinsèques : Caractéristiques de fabrication :


• Résistance à l’abrasion : 28 % • Particules plates : 19,0 %
• Résistance à l’usure par attrition : 21 % • Particules allongées : 34,9 %

9 Le tableau ci-dessous donne la granularité d’un matériau granulaire provenant d’une car-
rière. Les essais réalisés sur le matériau ont montré qu’il est de catégorie 2c. Peut-il être
utilisé comme couche de base d’un traitement de surface multicouche ? Pour un traitement
de surface monocouche ?

mm μm

Tamis 20 14 12,5 10 5 2,5 1,25 630 315 160 80

Passants (%) 100 93 86 64 40 25 17 12 8 5 3,6

10 On a réalisé des essais d’acceptation sur un échantillon de matériau granulaire de désigna-


tion MG 112 prélevé à la suite de la mise en œuvre de la sous-fondation d’une route. Des
résultats partiels de ces essais sont donnés dans le tableau ci-dessous. Le matériau est-il
conforme aux exigences dénies dans la norme NQ 2560-114 pour l’utilisation indiquée ?

Granularité
mm μm

Tamis 112 80 56 40 28 20 14 12,5 10 5 2,5 1,25 630 315 160 80

Passants
100 100 95 92 88 82 75 73 68 60 50 28 16 11 8 4,3
(%)

Caractéristiques intrinsèques :
• Particules fracturées : 80 %
• Résistance à l’abrasion (essai Los Angeles) : 38 %
• Résistance à l’usure par attrition (essai micro-Deval) : 35 %
CHAPITRE

Le mélange des granulats


8
SOMMAIRE
8.1 La granulométrie des mélanges composés de deux granulats
8.2 Les mélanges composés de trois granulats
8.3 Les mélanges composés de plus de trois granulats

Il n’est pas toujours possible de trouver une source de matériau granulaire naturel ou manufac-
turé qui remplisse les exigences des normes en vigueur ou les exigences particulières des
donneurs d’ouvrages. Aussi, il est souvent nécessaire de mélanger deux ou plusieurs granulats
pour en fabriquer un qui satisfait à ces exigences. Ce nouveau matériau granulaire, issu de la
combinaison de deux ou plusieurs granulats dont on connaît bien la granulométrie, est appelé
combiné granulométrique.
Dans ce chapitre, nous présentons différentes méthodes qui permettent de mélanger deux ou
plusieurs granulats pour obtenir un combiné granulométrique qui entre dans un fuseau granu-
lométrique donné ou qui soit le plus proche possible d’une composition granulométrique
donnée.
Nous allons tout d’abord dénir les grandes lignes entourant le choix des granulats de base,
puis nous établirons les principes généraux qui régissent le choix des proportions en présentant
des cas de mélange de granulats.
De nos jours, les logiciels maison, des algorithmes portés par des tableurs électroniques ou
d’autres logiciels mathématiques ont supplanté les méthodes graphiques. Les principaux
avantages de ces nouvelles méthodes sont leur grande rapidité et l’optimisation du temps
nécessaire pour effectuer des mélanges de granulats. Elles permettent aussi de présenter
plusieurs combinaisons possibles très rapidement et donc de préparer un mélange optimal des
granulats disponibles.
Même si elles sont moins utilisées aujourd’hui, les méthodes exposées dans ce chapitre sont
très précises et il importe de les assimiler pour bien comprendre l’impact des paramètres pris
en compte lors de la confection d’un combiné granulométrique.
138 CHAPITRE 8

8.1 La granulométrie des demi-somme des pourcentages des tamisats cumulés


des sables A et B sur ce tamis.
mélanges composés Le pourcentage des tamisats cumulés du combiné sur
de deux granulats un tamis vde 5 mm sera égal à

8.1.1 Le choix des granulats et le fuseau


imposé
Le pourcentage des tamisats cumulés du combiné sur
Considérons les données relatives aux deux sables un tamis de 2,5 mm sera égal à
présentées dans le tableau 8.1 et voyons comment
trouver la granulométrie du combiné résultant d’un
mélange à parts égales de ces deux sables.
et ainsi de suite.
TABLEAU 8.1 Granulométrie des sables A et B
On obtient donc nalement la granulométrie du
mm µm
combiné présenté dans le tableau 8.2.
10 5 2,5 1,25 630 315 160
TABLEAU 8.2 Granulométrie du combiné (A + B)
Sable A 100 100 100 90 65 35 10
mm µm
Sable B 100 95 80 50 25 10 2
10 5 2,5 1,25 630 315 160

Tamisats
Pour obtenir la granulométrie d’un tel combiné, on cumulés 100 98 90 70 45 23 6
peut effectuer le raisonnement suivant : si on mélange (%)
100 g de sable A et 100 g de sable B, on obtient alors
200 g de combiné. Le pourcentage des tamisats Si on trace les trois courbes granulométriques sur un
cumulés sur chacun des tamis sera donc égal à la même graphique (voir la gure 8.1), on constate que :

FIGURE 8.1 Courbe granulométrique des combinés (A + B) et (2A + B)


Le mélange des granulats 139

• la courbe granulométrique du combiné est entière- 2. La courbe granulométrique d’un combiné se


ment comprise dans le fuseau granulométrique déli- rapproche de celle du granulat prépondérant dans le
mité par les deux granulats de base ; mélange ; à la limite, on peut considérer la courbe
• la courbe granulométrique du combiné est située au granulométrique des deux granulats de base comme
milieu du fuseau. celle d’un mélange particulier qui contiendrait
100 % de ce granulat et 0 % de l’autre.
Si l’on décide de mélanger deux parts du sable A à une
part du sable B, on peut raisonner comme précédem- 3. Le point représentatif du combiné partage un
ment et mélanger cette fois-ci 200 g de sable A et segment de verticale compris à l’intérieur des courbes
100 g de sable B pour former 300 g de combiné. Le de deux granulats dans des proportions égales à leur
pourcentage des tamisats cumulés du combiné sur répartition dans le mélange (voir la gure 8.2).
chaque tamis sera égal au tiers de la somme du double
du pourcentage des tamisats cumulés du sable A et du FIGURE 8.2 Calcul graphique des proportions des deux
pourcentage des tamisats cumulés du sable B. Par granulats de base entrant dans la composi-
exemple, avec un tamis de 5 mm, le pourcentage des tion d’un combiné
tamisats cumulés du combiné est égal à

En répétant ce calcul sur chacun des tamis, on obtient


la granulométrie du combiné (2A + B), qui comporte
deux parts de A et une part de B (voir le tableau 8.3).

TABLEAU 8.3 Granulométrie du combiné (2A + B)


mm µm

10 5 2,5 1,25 630 315 160

Tamisats
cumulés 100 98 93 77 52 27 7
(%)

Si on trace la courbe granulométrique de ce combiné


(voir la gure 8.1), on remarque que :
• la courbe granulométrique du combiné est entière-
ment comprise dans le fuseau granulométrique déli-
mité par les deux granulats de base ; Donc, lorsqu’on doit mélanger deux granulats pour
• la courbe granulométrique de ce combiné est plus satisfaire à un fuseau imposé, il faut absolument s’as-
proche de celle du granulat A que celle du combiné surer que les courbes granulométriques des deux
(A + B). granulats de base qu’on se propose d’utiliser ne se
trouvent pas simultanément au-dessus ou en dessous
À partir de ces résultats, on peut énoncer les trois
de ce fuseau ou de la granulométrie visée. Si les deux
règles générales qui vont gouverner le choix des
granulats. Il importe de respecter ces règles pour courbes granulométriques se croisent, ce doit être à
répondre aux spécications d’un fuseau donné ou l’intérieur du fuseau ou sur la courbe granulométrique
d’une granulométrie visée : visée, car le point de rencontre représente un
invariant.
1. Quand on mélange deux granulats, quelles que
soient les proportions utilisées pour chacun La gure 8.3 (voir page suivante) montre un exemple
d’eux, la courbe granulométrique du combiné se de deux granulats (C et D) qu’on ne pourra pas
situe toujours dans le fuseau constitué par les combiner pour satisfaire aux spécications. En effet,
courbes granulométriques des deux granulats de sur les tamis de 160 et 315 µm, chacun des granulats a
base. un pourcentage des tamisats cumulés supérieur à celui
140 CHAPITRE 8

FIGURE 8.3 Exemple de deux granulats avec lesquels il est impossible d’obtenir un combiné
entièrement compris dans le fuseau recherché

qu’exigent les normes. En conséquence, n’importe d’obtenir le combiné avec les granulats dispo-
quel mélange des deux granulats présentera ce même nibles, celui-ci doit être théoriquement situé le
surplus de matériau n sur ces deux mêmes tamis. plus près du centre du fuseau, ce qui constituerait
le mélange optimal. Cette position fait en sorte de
8.1.2 La méthode par approximations pallier le caractère hétérogène des matériaux et
successives procure une certaine marge de manœuvre lors du
mélange réel.
Après s’être assuré que les granulométries des deux
granulats choisis permettront de trouver un combiné, Dans quelles proportions faut-il mélanger les sables A
on peut calculer la granulométrie d’un mélange et B pour obtenir un combiné compris dans le fuseau
dont on a xé à l’avance les proportions. granulométrique donné dans le tableau 8.4 ?
Par approximations successives, on cherche une En se référant à ce tableau, on constate que le fuseau
combinaison dont la granulométrie se situera dans imposé se trouve presque entièrement dans la moitié
le fuseau imposé en respectant les indications de inférieure du fuseau délimité par les courbes des
la section précédente quant à la position relative sables A et B. Le combiné nal sera donc plus riche
des courbes granulométriques. S’il est possible en sable B qu’en sable A.

TABLEAU 8.4 Granulométrie des sables A et B et fuseau imposé


mm µm

10 5 2,5 1,25 630 315 160

Sable A 100 100 100 90 65 35 10

Sable B 100 95 80 50 25 10 2

Fuseau imposé 100 95-100 85-90 60-70 35-45 15-25 4-6


Le mélange des granulats 141

On peut alors mélanger le combiné (A + B), dont on à proximité de la limite inférieure de ce fuseau imposé,
connaît déjà la granulométrie, avec le sable B et voir donc qu’il contient un peu trop de sable B.
comment se situe ce nouveau combiné (A + 2B) par
Pour trouver un combiné qui se situe plus près du
rapport au fuseau (voir le tableau 8.5).
centre du fuseau, on peut tenter de former un
On remarque dans la gure 8.4 que le mélange (A + 2B) nouveau combiné en mélangeant à parts égales deux
s’éloigne du centre du fuseau imposé et qu’il se situe combinés déjà obtenus (A + B) et (A + 2B) (voir le
tableau 8.6).
TABLEAU 8.5 Granulométrie du combiné (A + 2B)
Ce nouveau combiné (2A + 3B) constitue une solution
mm µm encore plus près de l’optimum ; on peut donc dire qu’en
10 5 2,5 1,25 630 315 160
mélangeant 40 % de sable A, (2A), et 60 % de sable B,
(3B), on obtient un combiné qui entre dans le fuseau.
Combiné 100 98 90 70 45 23 6 Cette solution n’est toutefois pas optimale.
(A + B)
Pour accélérer le processus d’approximations succes-
Combiné 100 97 87 63 38 18 5 sives, on peut utiliser la méthode suivante an d’opti-
(A + 2B)
miser le résultat (voir la gure 8.2, p. 139).
FIGURE 8.4 Recherche d’un combiné par approximations successives

TABLEAU 8.6 Granulométrie du combiné (2A + 3B)


mm µm

10 5 2,5 1,25 630 315 160

Combiné (A + B) 100 98 90 70 45 23 6

Combiné (A + 2B) 100 97 87 63 38 18 5

Combiné (2A + 3B) 100 97 88 66 41 20 5

Fuseau imposé 100 95-100 85-90 60-70 35-45 15-25 4-6


142 CHAPITRE 8

1. Trouver le tamis donnant la plus grande différence composé de deux granulats. Pour ce faire, on utilise un
des pourcentages des tamisats cumulés des deux diagramme carré comportant des échelles arithmé-
granulats. tiques graduées de 0 à 100 % sur trois côtés. Sur chacun
2. Calculer le pourcentage médian des tamisats des côtés verticaux, on reporte les pourcentages des
cumulés du fuseau imposé sur ce tamis. tamisats des deux granulats A et B. Ensuite, pour
chaque tamis, on joint par une droite les points repré-
3. Calculer les rapports
sentatifs de chacun des sables. Cette droite est appelée
ligne de combinaison. Il est important d’indiquer clai-
rement le tamis utilisé sur chacune des droites. Un des
côtés horizontaux (le côté supérieur) est lui aussi
qui donnent les proportions de sables A et B. gradué de 0 à 100 %. Cette graduation correspond au
4. Calculer la granulométrie du mélange ainsi déni. pourcentage de granulat A dans le mélange. On peut
alors déduire le pourcentage de B par différence.
Ainsi, dans le présent cas :
La granulométrie d’un mélange donné
1. On trouve que la plus grande différence entre les
pourcentages des tamisats cumulés des sables A et Supposons qu’on veuille connaître le pourcentage des
B se situe sur les tamis de 1,25 mm et 630 µm et tamisats cumulés – sur le tamis de 630 µm – d’un
qu’elle est égale à 40 %. Prenons, par exemple, le mélange contenant 50 % de sable A et 50 % de sable B
tamis de 630 µm. (selon les données du tableau 8.1, p. 138). Pour ce faire,
il suft de chercher l’intersection de la ligne de combi-
2. Le milieu du fuseau recherché sur ce tamis corres-
naison du tamis de 630 µm avec la verticale 50 %. On
pond à un pourcentage des tamisats cumulés égal à
trouve tout de suite 45 % dans la gure 8.5. En coupant
toutes les lignes de combinaison relatives à chaque

3. Pour obtenir un combiné passant par ce point, il FIGURE 8.5 Calcul de la granulométrie d’un combiné
faudra utiliser un pourcentage de sable A égal à granulométrique par la méthode graphique

4. Le pourcentage de sable B est alors égal à 62,5 %


(voir le tableau 8.7).
On constate que cette solution est très proche de celle
qu’on a trouvée dans le tableau 8.6 (voir page précé-
dente). En effet, on observe un écart maximal de 1 %
entre les valeurs obtenues dans chacune des deux
solutions.

8.1.3 La méthode graphique


La méthode graphique (ou méthode du carré) convient
très bien pour trouver les proportions d’un mélange

TABLEAU 8.7 Granulométrie du combiné (37,5 % de A + 62,5 % de B)


mm µm

10 5 2,5 1,25 630 315 160

37,5 % de A 37,5 37,5 37,5 33,8 24,4 13,1 3,8

62,5 % de B 62,5 59,4 50,0 31,3 15,6 6,3 1,3

Combiné 100 97 88 65 40 19 5

Fuseau imposé 100 95-100 85-90 60-70 35-45 15-25 4-6


Le mélange des granulats 143

tamis par la verticale 50 %, on peut trouver toutes les nous intéresse, les deux lignes brisées joignant les
valeurs déjà reportées dans le tableau 8.2 (voir p. 138). maximums et les minimums ne se croisent pas ; donc
les deux granulats choisis permettent d’obtenir un
Le cas d’un fuseau imposé combiné situé à l’intérieur de ce fuseau. Ainsi, les deux
La méthode graphique est particulièrement pratique et verticales situées le plus à l’intérieur correspondent à
utile lorsqu’on veut que le combiné soit compris dans des pourcentages de A variant de 30 % à 50 % dans le
un fuseau donné. Il suft en effet de reporter sur mélange. On constate que les deux solutions trouvées
chacune des lignes de combinaison le maximum et le précédemment dans les tableaux 8.6 (voir p. 141) et 8.7
minimum admissibles pour chaque tamis et de joindre sont bien comprises dans cette plage.
ces deux valeurs par deux lignes brisées. Si ces deux
Comme on peut le voir, cette méthode graphique est
lignes brisées se croisent, il est impossible de satis-
très rapide et commode à utiliser dans le cas d’un
faire aux exigences du fuseau avec les deux granulats
mélange composé de deux granulats.
choisis. Si ces deux lignes brisées ne se croisent pas, il
est possible de tracer deux verticales passant par les
points les plus au centre de ces deux lignes brisées. 8.2 Les mélanges composés
Ces deux verticales dénissent la plage des combinai-
sons possibles de granulats A et B qui satisfont aux de trois granulats
exigences du fuseau. Parmi les combinaisons
possibles, on peut choisir, par exemple, celle qui Dans la pratique, il est parfois nécessaire d’utiliser
correspond au milieu de la plage donnant un combiné trois granulats ou plus pour qu’un mélange soit
situé le plus près possible du centre du fuseau imposé, conforme aux exigences granulométriques.
la combinaison la plus économique ou encore la Lorsqu’on sait résoudre le cas du mélange de deux
combinaison qui donnera le comportement attendu du granulats, on sait théoriquement résoudre le cas du
matériau. mélange d’une innité de granulats, puisque chaque
Si on reprend les données du tableau 8.4 (voir p. 140), fois qu’on mélange deux granulats, on diminue d’une
on reporte dans la gure 8.6, sur la ligne de combi- unité le nombre total de granulats qui restent à
naison du tamis de 1,25 mm, le minimum du fuseau mélanger jusqu’à ce qu’il n’en reste plus que deux.
(60 %) et le maximum (70 %), et ainsi de suite pour les Nous verrons dans cette section comment trouver la
autres tamis. On remarque alors que, dans le cas qui granulométrie d’un combiné de trois granulats.

FIGURE 8.6 Détermination des proportions limites de 8.2.1 La méthode graphique


deux granulats de base permettant de
couvrir un fuseau granulométrique On désire mélanger les trois granulats présentés dans
le tableau 8.8 (page suivante) pour obtenir un combiné
compris dans le fuseau imposé.
On commence par utiliser la méthode graphique
avec les granulats A et B (voir la partie gauche de la
gure 8.7, page suivante). Dans cet exemple, on a
choisi un combiné intermédiaire composé de 35 % de
A et de 65 % de B et on a reporté les pourcentages des
tamisats cumulés de ce combiné sur le carré de droite. Il
suft alors de mélanger le combiné (0,35A + 0,65B)
avec C et de reporter les limites du fuseau imposé sur
les nouvelles lignes de combinaison. On voit, par
exemple, que le mélange contenant 15 % de C et 85 % de
(0,35A + 0,65B) est bien compris à l’intérieur du
fuseau imposé. Dans le combiné nal, il y aura donc
85 × 0,35 = 30 % de A, 85 × 0,65 = 55 % de B et 15 %
de C (voir la gure 8.8, page suivante).
On peut vérier par le calcul que ce mélange est bien
compris dans le fuseau imposé.
144 CHAPITRE 8

TABLEAU 8.8 Granulats A, B et C


mm µm

20 14 10 5 2,5 1,25 630 315 160 80


Granulat A 100 100 100 100 98 85 55 40 30 15,0
Granulat B 100 100 90 52 18 9 4 4 3 2,0
Granulat C 100 74 12 3 3 2 2 2 2 1,5
Fuseau imposé 100 95-100 75-90 50-65 29-47 20-40 14-34 10-26 5-17 3-8

FIGURE 8.7 Détermination des proportions de trois granulats en appliquant deux fois
la méthode graphique

FIGURE 8.8 Représentation schématique des résultats Cumulation


obtenus dans la gure 8.7

Cependant, pour mélanger trois granulats, il nous


semble préférable d’utiliser la méthode trilinéaire, dite
aussi méthode du triangle, qui est beaucoup moins
laborieuse et plus rapide quand on la maîtrise bien.
Pour connaître la granulométrie du combiné, il suft
8.2.2 La méthode trilinéaire ou méthode
de multiplier les pourcentages cumulés des tamisats
du granulat A par 30 %, ceux du granulat B par 55 % et
du triangle
ceux du granulat C par 15 %, puis d’additionner ces Un rappel géométrique
pourcentages. Le combiné obtenu ici est entièrement Dans un triangle équilatéral, pour tout point quelconque
contenu dans le fuseau imposé (voir le tableau 8.9). situé à l’intérieur du triangle, la somme des distances
Le mélange des granulats 145

TABLEAU 8.9 Granulométrie du combiné


mm µm
%
20 14 10 5 2,5 1,25 630 315 160 80

30 % de A 30,0 30,0 30,0 30,0 29,4 25,5 16,5 12,0 9,0 4,5 30

55 % de B 55,0 55,0 49,5 28,6 9,9 5,0 2,2 2,2 1,7 1,1 55

15 % de C 15,0 11,1 1,8 0,5 0,5 0,3 0,3 0,3 0,3 0,2 15

Combiné 100 96 81 59 40 31 19 15 11 5,8 100

Fuseau
100 95-100 75-90 50-65 29-47 20-40 14-34 10-26 5-17 3-8
imposé

FIGURE 8.9 Principe de la méthode du triangle Le cas d’un mélange à deux composantes
On peut utiliser la méthode du triangle dans un
mélange binaire où il manque une composante,
puisque le point représentatif de tous les mélanges des
deux autres composantes est situé sur le côté opposé
au sommet correspondant à la composante manquante.
Par exemple, dans la gure 8.10, le point P représente
un mélange comportant 2/3 de granulat n et 1/3 de
granulat moyen, et le point N situé sur le côté gros-n
correspond à un mélange qui ne comporte pas de sable
moyen, mais qui comprend spéciquement 60 % de
sable grossier et 40 % de sable n.
aux trois côtés de ce triangle est constante et égale à la
hauteur du triangle équilatéral (voir la gure 8.9). Le cas d’un mélange à trois composantes
Supposons qu’on décide de mélanger trois sables (un
Si on pose h = 100, on aura h1 + h2 + h3 = 100. Donc, grossier, un moyen et un n) dans les proportions
h1, h2 et h3 peuvent représenter les proportions en suivantes :
pourcentage d’un mélange comportant trois compo-
santes. On peut alors établir que h2 représente la part Sable grossier : 40 %
de A dans le mélange et que h3 et h1 représentent Sable moyen : 25 %
respectivement les parts de B et C. Sable n : 35 %
On pourrait graduer les trois hauteurs du triangle en FIGURE 8.10 Graphique utilisé dans la méthode du triangle
pas de 10 % et reporter les trois distances à partir d’un
point situé à l’intérieur du triangle sur ces trois axes
gradués. On préfère cependant tracer trois systèmes
de parallèles aux trois côtés passant par ces points
repères des hauteurs et, pour des raisons de clarté,
reporter les graduations à l’extérieur du triangle.
Comme on peut le voir dans la gure 8.10, on reporte
sur chacun des côtés les pourcentages croissants de
chacune des composantes avec des èches indiquant
le système de parallèles qu’il faut utiliser pour lire ou
reporter le pourcentage relatif à cette composante.
Les points représentatifs des trois granulats de base
sont évidemment les trois sommets du triangle puisque
la distance d’un sommet au côté opposé est égale
à 100 %.
146 CHAPITRE 8

Pour obtenir le point représentatif de ce mélange M, TABLEAU 8.10 Granulométrie d’un granulat A 1
on trace l’horizontale passant par 40 % sur le côté droit
mm µm
du triangle (gros) et la parallèle au côté gauche passant
par 35 % (n) sur le côté inférieur du triangle. On peut 10 5 2,5 1,25 630 315 160 80
vérier que la parallèle au côté droit du triangle, issue Granulat A1 100 92 80 67 53 37 13 3,0
du point M, coupe bien le côté gauche (moyen) à 25 %,
Gros Moyen Fin
ce qui représente le pourcentage de sable moyen dans
le mélange. Le point M de la gure 8.10 (voir page
précédente) est le point représentatif du mélange. Ce granulat A comporte :
• 53 % de n ;
La représentation de tous les mélanges ayant
• 92 – 53 = 39 % de moyen ;
des proportions respectives données
Supposons que, dans la gure 8.10, on joigne le • 100 – 92 = 8 % de gros.
sommet G au point P du côté moyen-n correspondant Dès lors, il est très facile de représenter ce granulat
au mélange composé de 2/3 de sable n et de 1/3 de dans un diagramme triangulaire (voir la gure 8.11,
sable moyen. point A1).
Observons le point où cette droite coupe les lignes FIGURE 8.11 Représentation des granulats A1, B1 et C1
horizontales correspondant à 10 %, 40 % et 70 % de dans le diagramme triangulaire
sable grossier.
Dans le cas du mélange contenant 10 % de sable gros-
sier, on constate que la droite GP dénit un mélange
contenant 60 % de sable n et 30 % de sable moyen.
Le sable n et le sable moyen sont encore dans
le rapport 2/3-1/3. Il en va de même pour la droite
horizontale correspondant à 40 % ; dans ce cas, le
pourcentage de sable n est égal à 40 % et le pourcen-
tage de sable moyen est égal à 20 % (rapport 2/3-1/3).
Dans le cas de la droite horizontale correspon-
dant à 70 %, le pourcentage de sable n est égal
à 20 % et le pourcentage de sable moyen est égal à
10 % (rapport 2/3-1/3).
On peut donc énoncer la règle générale suivante : toute
droite qui joint un sommet à un point situé sur le côté
On peut ainsi représenter par un point tout granulat
opposé représente tous les mélanges possibles des
à granulométrie étalée, et tout point peut représenter
trois composantes où deux granulats ont des propor-
un granulat.
tions respectives constantes.
Supposons qu’on veuille représenter, sur le même
La représentation d’un granulat diagramme triangulaire, deux autres granulats
à granulométrie étalée (B1 et C1) dont les granulométries sont données dans le
Lorsqu’un granulat a une granulométrie étalée, on tableau 8.11.
peut le représenter graphiquement par un point sur un Décomposons le granulat B1 :
diagramme triangulaire, pourvu qu’on xe à l’avance • 5 % de n ;
les limites qui déniront les trois catégories : gros, n
• 10 – 5 = 5 % de moyen ;
et moyen.
• 100 – 10 = 90 % de gros.
Supposons qu’on veuille représenter un granulat A
dans un diagramme triangulaire avec les limites Puis le granulat C1 :
suivantes : • 10 % de n ;
• n : plus petit que 630 µm ; • 60 – 10 = 50 % de moyen ;
• gros : plus gros que 5 mm (voir le tableau 8.10). • 100 – 60 = 40 % de gros.
Le mélange des granulats 147

TABLEAU 8.11 Granulométrie des granulats B1 et C1


mm µm

28 20 14 10 5 2,5 1,25 630 315

Granulat B1 100 50 — 20 10 9 8 5 0

Granulat C1 100 90 — 75 60 40 25 10 5

Gros Moyen Fin

Dans le diagramme triangulaire de la gure 8.11, on granulats utilisés en trois fractions qui détermineront
dénit ainsi deux autres points (B1 et C1) qui forment les coordonnées des trois points représentatifs de ces
avec le point A1 le triangle A1B1C1. granulats dans le diagramme triangulaire équilatéral.
On joint ensuite ces trois points représentatifs qui
La détermination des proportions d’un combiné forment habituellement un triangle. On caractérise
Comme l’illustre la gure 8.12, on peut démontrer par ensuite le fuseau imposé par un point représentatif P
des considérations géométriques que, dans un triangle sur le même diagramme. On peut, par exemple,
quelconque ABC, tout point P situé à l’intérieur du calculer la courbe médiane du fuseau et la diviser en
triangle représente un mélange des trois composantes de trois fractions : gros, moyen, n.
base représentées graphiquement par les trois sommets
Si le point P se situe à l’extérieur du triangle quel-
A, B et C du triangle dans les proportions suivantes :
conque formé par les trois points qui représentent
chaque granulat, il est impossible de combiner les trois
granulats de quelque façon que ce soit pour obtenir la
courbe granulométrique médiane du fuseau. Cepen-
dant, dans ce cas, si le point P n’est pas trop éloigné
d’un des côtés du triangle, on peut vérier si la limite
supérieure ou inférieure du fuseau est comprise dans
le triangle quelconque.
XA, XB et XC représentent la fraction décimale de A, B Si le point P est situé à l’intérieur du triangle, il existe
et C qu’il faut mélanger pour obtenir le combiné repré- alors une façon de mélanger les trois granulats pour
senté par le point P dans le graphique triangulaire obtenir un combiné ayant P comme point représen-
ABC. On peut vérier que tatif : il suft d’appliquer les formules précédentes
pour avoir les proportions des trois granulats.
Plus le point P est proche d’un sommet du triangle
De façon pratique, pour mélanger trois granulats, on quelconque A1B1C1 représentant les trois granulats de
commence par xer les limites granulométriques : base, plus le combiné contiendra de ce granulat.
gros, n et moyen. On divise ensuite chacun des trois
Si le point P est situé sur un des côtés du triangle, il
FIGURE 8.12 Détermination des proportions d’un combiné n’est pas nécessaire alors d’utiliser trois granulats pour
en utilisant la méthode du triangle (formules réaliser le combiné ; les deux granulats représentés par
générales) les extrémités de ce côté sufsent.
Comme on peut le voir, cette méthode est très commode
dans le cas de trois granulats. De plus, elle n’oblige pas
à procéder par mélanges binaires successifs, ce qui,
dans certains cas, peut être assez laborieux. Cepen-
dant, le résultat nal est quelque peu inuencé par le
choix des limites granulométriques qui déterminent
les trois fractions : gros, moyen, n.
Pour choisir judicieusement les limites des trois frac-
tions, il est bon de s’assurer que chacun des granulats de
base comporte au minimum deux fractions différentes.
148 CHAPITRE 8

EXEMPLE 8.1

Reprenons les granulats A, B et C représentés dans le du combiné satisfasse aux deux exigences indiquées
diagramme de la gure 8.11 (voir p. 146) et combi- dans le tableau 8.12.
nons-les de façon à ce que la courbe granulométrique

TABLEAU 8.12 La granulométrie des granulats A, B et C


mm µm
28 20 14 10 5 2,5 1,25 630 315 160 80
A 100 100 100 100 92 80 67 53 37 13 3,0
B 100 50 — 20 10 9 8 5 0 0 0,0
C 100 90 — 75 60 40 25 10 5 0 0,0
Exigences du combiné (%) 40 20

SOLUTION
On décompose d’abord les exigences du combiné P En observant la gure 8.13, produite sur du papier
que l’on veut obtenir : quadrillé au centimètre, on peut constater que le
• gros : 100 – 40 = 60 % ; point P est situé à l’intérieur du triangle ABC, assez
• moyen : 40 – 20 = 20 % ; près du côté AB, et plus près du sommet B que du
• n : 20 %. sommet A. Donc, on peut d’ores et déjà conclure

FIGURE 8.13 Calcul des proportions des granulats A, B et C par la méthode du triangle
Le mélange des granulats 149

que pour avoir le combiné P, il faudra surtout utili-


ser des granulats A et B, un peu plus de B que de A,
8.3 Les mélanges composés
et assez peu de C. de plus de trois granulats
Dans la gure 8.13, on a joint le point C à P comme Bien que dans la pratique on cherche à satisfaire aux
dans la gure 8.12 (voir p. 147) et on a, à la droite du exigences granulométriques en utilisant le moins de
gros triangle, les valeurs de longueurs P1, P2, P3, P4, granulats possible, il peut être nécessaire de mélanger
P1 + P2 et P3 + P4, que l’on a mesurées à l’aide d’une plus de trois matériaux pour se rapprocher le plus
possible d’une granulométrie cible ou pour satisfaire
règle.
à des exigences particulières. Il arrive aussi qu’on
On a donc obtenu les valeurs suivantes : doive utiliser un quatrième granulat dans un mélange
pour corriger, sur un ou deux tamis, une décience
P1 = 47,5 mm
marquée du combiné. On dit alors que le granulat est
P2 = 24,0 mm un granulat de correction.
P3 = 26,5 mm Quand il est nécessaire d’utiliser quatre granulats (ou
P4 = 2,0 mm plus) dont les courbes granulométriques se chevauchent,
P1 + P2 = 71,5 mm on peut se er à son intuition ou à son expérience et
tenter de placer le combiné dans le fuseau par approxi-
P3 + P4 = 28,5 mm mations successives selon la granulométrie visée. Cette
Pour obtenir les pourcentages de A, B et C, on a uti- façon de faire peut être très longue sans conduire pour
lisé les trois formules suivantes, qui sont aussi repro- autant à une solution optimale. Dans une telle situation,
duites à la droite de la gure. il est préférable de recourir à la méthode mathématique
ou à des logiciels spécialisés.

8.3.1 La méthode mathématique


La méthode mathématique consiste à traduire en équa-
tions des conditions granulométriques imposées au com-
biné, en tenant compte du fait que la somme des propor-
tions (décimales) des granulats utilisés est égale à 1,0.
Si on a trois granulats A, B et C pour réaliser un
combiné donné, il faut trouver deux équations qui lient
les proportions XA de A, XB de B et XC de C puisque,
de toute façon,

On pourra choisir, par exemple, deux tamis particu-


liers sur lesquels on calculera les proportions de A, B
et C pour satisfaire aux exigences du combiné. On est
alors amené à résoudre un système de trois équations à
trois inconnues, puis à vérier si les exigences granu-
On a nalement lométriques sur les autres tamis sont bien remplies.

XA = 31 % XB = 62 % XC = 7 %, Si on a n granulats pour réaliser le combiné, on pourra


choisir n – 1 tamis de façon à se ramener à un système
ce qui conrme bien la justesse des remarques de n équations à n inconnues puisque, de toute façon,
précédentes sur les proportions respectives de A, B la ne équation est
et C.
150 CHAPITRE 8

EXEMPLE 8.2

Trouvez dans quelles proportions il faut mélanger tamis de 630 µm et que 40 % traversent les mailles
les trois granulats présentés dans le tableau suivant du tamis de 5 mm.
pour que 20 % du combiné traversent les mailles du

mm µm

28 20 14 10 5 2,5 1,25 630 315 160

Granulat A 100 100 100 100 92 80 67 53 38 13

Granulat B 100 90 — 75 60 40 25 10 5 0

Granulat C 100 50 — 20 10 8 6 5 0 0
Exigence du
— — — — 40 — 20 — —
combiné

SOLUTION Il faut donc mélanger 30 % du granulat A avec 10 %


Il faut donc trouver XA, XB , XC , c’est-à-dire les pro- du granulat B et 60 % du granulat C pour avoir le
portions de granulats A , B et C dans le combiné. combiné souhaité.

On a, pour le tamis de 630 µm, l’équation L’exemple 8.2 est un modèle simple de calcul de
combiné à partir de trois granulats et dont les condi-
tions sont imposées sur seulement deux tamis pour
lesquels on établit les deux équations manquantes.
Dans la pratique, les exigences sont généralement
tandis que pour le tamis de 5 mm, on a l’équation
dénies sur plusieurs tamis, il faut alors faire un
choix judicieux d’équations puisque la combinaison
qui sera trouvée en dépend.

avec en plus l’équation En appliquant la méthode mathématique à l’aide


d’outils informatiques, on peut élaborer divers scé-
narios pour arriver à une solution optimale, c’est-à-
dire un combiné qui réponde rigoureusement aux
exigences ou aux conditions imposées. Du point de
Si on résout ce système de trois équations à trois
vue des mathématiques, cela revient à minimiser les
inconnues, on trouve :
différences entre les passants du combiné et ceux de
la granulométrie visée. On peut aussi dénir diverses
contraintes à appliquer lors du calcul du combiné.

EXEMPLE 8.3

Comment mélanger les quatre granulats présen- combiné qui satisfait aux exigences du fuseau
tés dans le tableau suivant pour obtenir un imposé ?

mm µm

20 14 10 5 2,5 1,25 630 315 160 80

Granulat A 100 100 87 7 2 2 2 2 2 1,5

Granulat B 100 100 100 96 66 42 36 29 19 13,1

Granulat C 100 100 100 92 74 52 33 20 10 5,8

Granulat D 100 100 100 99 97 93 80 40 11 3,3

Fuseau imposé 100 100 92-100 50-65 27-50 18-42 12-35 8-26 5-17 4-10

Médiane du fuseau 100,0 100,0 96,0 57,5 38,5 30,0 23,5 17,0 11,0 7,0
Le mélange des granulats 151

SOLUTION
Si on choisit la médiane du fuseau comme granulo- de granulat D permet d’obtenir un combiné situé à
métrie visée et les tamis 5 mm, 630 µm et 80 µm, on l’intérieur du fuseau et dont le plus grand écart par
aura les équations rapport à la médiane est de 2,2 %.
On peut aussi utiliser la méthode mathématique, qui
est très exible. On pourrait, par exemple, choisir de
limiter à 5,0 % le passant au tamis de 80 µm. La troi-
sième équation deviendrait alors :
et l’équation

Il en résulte un combiné différent contenant 42 % de


On peut résoudre très rapidement ce système de granulat A, 16 % de granulat B, 36 % de granulat C
quatre équations à quatre inconnues en utilisant un et 6 % de granulat D. Le changement signicatif des
tableur électronique et des fonctions mathématiques. proportions des granulats B et C s’explique par le
Le mélange dont les proportions sont de 43 % de gra- fait que B est le principal contributeur de particules
nulat A, 44 % de granulat B, 8 % de granulat C et 5 % plus petites que 80 µm.

RÉSUMÉ
Il existe diverses façons d’obtenir un combiné qui répond à des spécications granulométriques
précises en utilisant plusieurs granulats. Les différentes méthodes présentent des avantages et des
inconvénients. Le choix d’une méthode en particulier dépend de plusieurs facteurs, notamment du
choix judicieux des granulats de base entrant dans la composition du combiné granulométrique.
Il est souvent nécessaire de mélanger deux ou plusieurs granulats pour satisfaire aux exigences
particulières d’un cahier des charges (mélange pour enrobé bitumineux, sable pour béton) parce
qu’on est incapable d’obtenir ce matériau directement et de façon économique. Il convient tout
d’abord de s’assurer que les courbes granulométriques des matériaux qu’on se propose de
mélanger ne sont pas situées simultanément d’un même côté du fuseau ou de la courbe
recherchée.
La méthode de détermination graphique convient très bien quand il s’agit de mélanger deux granu-
lats pour satisfaire aux exigences d’un fuseau. Toutefois, cette méthode devient assez lourde à
utiliser quand on doit mélanger trois granulats. Dans ce cas, il est préférable de recourir à la
méthode trilinéaire (ou méthode du triangle), car elle apporte rapidement une solution au problème.
La méthode mathématique, quant à elle, est plus appropriée quand il est nécessaire de déterminer
dans quelles proportions mélanger quatre granulats (ou plus) dont les courbes granulométriques se
chevauchent.
Il existe à l’heure actuelle plusieurs logiciels, tableurs et algorithmes qui permettent d’optimiser et
de créer des mélanges granulométriques. Ces méthodes s’avèrent plus rapides et efcaces que les
méthodes graphiques, car elles permettent de présenter très rapidement plusieurs solutions à un
même problème. Par contre, elles ne permettent pas de bénécier de l’aspect visuel que procurent
les méthodes graphiques.

RÉFÉRENCE
WINDISCH, É. J. « Grain-Size Distribution of Mixed Aggregates », Geotechnical Testing
Journal, vol. 19, n° 2, juin 1996, p. 227-231.
152 CHAPITRE 8

QUESTIONS DE RÉVISION
1. Pourquoi faut-il parfois mélanger plusieurs granulats ?
2. Quand on mélange deux granulats, où se situe la courbe granulométrique du combiné par
rapport à celle des deux granulats de base ?
3. Complétez la phrase : « Plus un granulat est prépondérant dans un combiné, plus sa courbe
granulométrique est… »
4. En observant les courbes granulométriques, comment peut-on savoir si on peut mélanger
deux granulats pour obtenir un combiné qui réponde aux spécications d’un fuseau donné
ou d’une granulométrie visée?
5. Pour obtenir un combiné situé dans un fuseau donné, où doit se situer le point de rencontre
quand on utilise deux granulats dont les courbes granulométriques se croisent?
6. Qu’est-ce qu’une ligne de combinaison?
7. Comment peut-on introduire les limites d’un fuseau dans la méthode graphique?
8. Comment trouve-t-on la plage des combinaisons possibles avec la méthode graphique?
9. Dans la méthode trilinéaire, où doit se trouver nécessairement le point P pour qu’on puisse
réaliser le combiné avec les trois granulats de base?
10. Lorsqu’on a quatre granulats à mélanger pour réaliser un combiné, combien d’équations
doit-on résoudre ?

PROBLÈMES
1 En reprenant les données du tableau 8.1 (voir p. 138), calculez la granulométrie du combiné
(3A + B).

2 À l’aide des granulométries présentées dans le tableau suivant, trouvez la granulométrie du


combiné obtenu en mélangeant 80 % de gravier et 20 % de criblure de pierre.

mm µm

28 20 14 10 5 2,5 1,25 630 315 160 80


Gravier (A) 100 88 78 70 52 35 25 15 9 5 2,0
Criblure (B) 100 71 53 39 30 23 13,0

3 En utilisant les données du problème n° 2 et la méthode graphique, déterminez quelle


devrait être la proportion des granulats A et B dans un combiné dont 40 % des particules
traversent le tamis de 630 µm.
Le mélange des granulats 153

4 Un producteur de béton dispose de deux sables pour fabriquer ses bétons. Il veut les mélan-
ger pour obtenir un sable pour béton situé au milieu du fuseau recommandé. Dans quelles
proportions doit-il mélanger ces deux sables ? Quel est alors le module de nesse du com-
biné ? Les deux sables ont les granulométries suivantes :

mm µm

10 5 2,5 1,25 630 315 160


Sable n 100 100 100 90 65 40 15
Sable grossier 100 90 80 40 20 2 0
Milieu du fuseau 100 98 90 70 45 23 6

5 On décide de mélanger les granulats des trois trémies à chaud d’une usine d’enrobés bitu-
mineux dans les proportions suivantes : 65 % de la trémie n° 1, 20 % de la trémie n° 2 et
15 % de la trémie n° 3. Quelle est la granulométrie du combiné ?

mm µm

28 20 14 10 5 2,5 1,25 630 315 160 80


Trémie n° 1 100 69 50 31 22 14 6,0
Trémie n° 2 100 70 0
Trémie n° 3 100 31 0

6 En utilisant la méthode graphique, trouvez les proportions dans lesquelles il faut mélanger le
sable, la criblure et la pierre ci-dessous pour obtenir un combiné compris dans le fuseau imposé.

mm µm

14 10 5 2,5 1,25 630 315 160 80


Sable 100 100 99 97 95 81 46 13 5,2
Criblure 100 100 94 68 41 30 22 16 11,8
Pierre 100 89 6 2 2
Fuseau imposé 100 94-100 66-78 45-65 30-50 20-40 14-29 7-18 4-10

7 On décide de mélanger trois granulats dans les proportions suivantes : 40 % de sable, 50 %


de gravier, 10 % de pierre. Quelle est la granulométrie du combiné ? Le combiné est-il
compris dans le fuseau imposé ?

mm µm

28 20 14 10 5 2,5 1,25 630 315 160 80


Sable 100 100 100 97 84 74 64 48 22 11 7,0
Gravier
100 100 83 72 42 30 20 14 12 9 7,0
concassé
Pierre 100 55 0
Fuseau
100 95-100 65-88 48-78 34-55 24-45 16-39 9-31 6-23 4-15 3-8
imposé
154 CHAPITRE 8

8 Comment mélanger les trois granulats suivants pour obtenir un combiné qui satisfait au
fuseau imposé ?

mm µm

20 14 10 5 2,5 1,25 630 315 160 80


I 100 98 70 55 42 30 15,0
II 100 90 52 35 18 5 4 3 2,0
III 100 74 12 3 2 2 1
Fuseau
100 80-100 70-90 55-75 — 30-55 20-30 — 10-18 4-10
imposé

9 Un producteur d’enrobés bitumineux dispose des quatre granulats ci-dessous pour fabri-
quer ses enrobés bitumineux. Dans quelles proportions doit-il les mélanger pour obtenir un
combiné qui entre dans le fuseau imposé ?

mm µm

28 20 14 10 5 2,5 1,25 630 315 160 80


Granulat 1 100 100 100 100 100 100 96 91 59 20 3,0
Granulat 2 100 100 100 100 78 52 32 18 11 9 7,0
Granulat 3 100 100 100 67 2
Granulat 4 100 80 35 4 1
Fuseau
100 95-100 65-88 48-78 34-55 24-45 16-39 9-31 6-23 4-15 3-8
imposé

10 En utilisant la méthode mathématique, trouvez les proportions dans lesquelles il faut


mélanger la pierre, la criblure et les sables suivants pour obtenir un combiné compris dans
le fuseau imposé.

mm µm

14 10 5 2,5 1,25 630 315 160 80


Sable 100 100 99 97 95 81 46 13 5,2
Sable
100 100 96 65 45 27 17 8 4,8
manufacturé
Criblure 100 95 68 48 41 32 25 17 12,2
Pierre 5–10 100 87 6 2
Fuseau
100 92-100 50-65 27-50 18-42 12-35 8-26 5-17 4-10
imposé
CHAPITRE

9
La production et le transport
des granulats

SOMMAIRE
9.1 L’exploitation des dépôts meubles
9.2 L’exploitation des carrières
9.3 La carrière de Saint-Dominique
9.4 Les normes du ministère de l’Environnement
9.5 Le transport des granulats

Il est rare de trouver dans la nature des gisements de granulats qui présentent les caractéris-
tiques techniques recherchées pour remplir, sans traitement, les fonctions auxquelles on les
destine. Il faut donc généralement soit leur faire subir un traitement préalable an de les trans-
former dans des installations de production pour les rendre conformes à des exigences précises,
soit les fabriquer de toutes pièces en concassant et en tamisant des morceaux de rocs abattus
par dynamitage sur le front de taille d’une carrière.
Les installations de production de granulats permettent aussi de transformer un matériau donné,
en général assez peu homogène, en une série de granulats dont les caractéristiques sont relati-
vement constantes dans le temps et qui répondent en quantité et en qualité aux divers besoins
du marché : granulats routiers, matériaux de remblais, granulats pour béton, granulats pour
enrobé bitumineux, sable pour béton, matériaux d’enrochement, sable pour maçonnerie, etc.
Dans les pages qui suivent, nous porterons notre attention sur les deux principaux types d’ex-
ploitation les plus communs : les dépôts meubles et les carrières. Ces deux types d’exploitation
font généralement appel à plusieurs des opérations principales suivantes :
• l’exploitation du gisement suivie du déversement des matériaux bruts dans la trémie de
recette du débiteur (concasseur primaire) ;
• la fragmentation des gros blocs en matériaux plus ns (poste primaire) ;
• la transformation nale des matériaux du poste primaire en produits nis à commercialiser
(usine d’élaboration) ;
• le stockage des divers matériaux produits avant leur commercialisation (aires de stockage).
156 CHAPITRE 9

Nous décrirons le mode de fonctionnement des divers L’exploitation d’un dépôt meuble commence par la
systèmes de concassage et de tamisage généralement découverte, c’est-à-dire par l’enlèvement des sols
utilisés dans les installations actuelles de production organiques et du mort-terrain qui recouvrent la forma-
en nous appuyant sur les exemples de la sablière tion rocheuse, ou la sablière, et par la mise en réserve
Lagacé de L’Avenir, du dépôt de gravier du banc Côté de ces matériaux jusqu’au réaménagement nal en n
exploité par la compagnie DJL à Saint-François- d’exploitation.
Xavier-de-Brompton, et de la carrière de Saint-
Dominique1 près de Saint-Hyacinthe. Ces installations En général, l’exploitant approvisionne directement la
xes sont de grande envergure et peuvent fournir une trémie d’alimentation de son installation en matériau
production très importante. Pour les décrire, nous nous tout-venant dont les caractéristiques granulométriques
baserons sur l’organigramme de l’installation en 2011 sont plus ou moins constantes, et il compte sur l’empi-
(voir la gure 9.40, p. 171) qui, dans son ensemble, a lage nal des produits nis pour homogénéiser sa
peu changé malgré les quelques modications production.
vraiment mineures qui y ont été apportées. Si le dépôt meuble exploité est particulièrement hété-
Les exploitants de carrières, de sablières ou de gravières rogène, il est nécessaire de constituer un préentrepo-
ont aussi souvent recours à des installations mobiles sage de façon à maintenir une alimentation constante
lorsque les volumes insufsants de granulat vendu ne de l’installation.
justient pas la construction d’installations xes. Dans la plupart des exploitations de dépôts meubles,
les gros moellons sont éliminés par écrêtage, et ils sont
9.1 L’exploitation des dépôts parfois vendus pour remplir des gabions, des boîtes de
ls d’acier remplies de grosses pierres dont on se sert
meubles pour retenir les terres en place, tel un mur de soutène-
L’exploitation des granulats d’un dépôt meuble, qu’il ment. Il arrive cependant qu’on les concasse (en tota-
s’agisse d’une ballastière, d’une gravière ou d’une lité ou une fraction seulement) pour obtenir des
sablière, est plus ou moins complexe et les opérations matériaux plus anguleux. En effet, certains devis
varient selon la nature du dépôt exploité et la nature exigent, par exemple, que 50 % des particules refusées
des produits nis commercialisés. sur le tamis de 5 mm lors de l’essai de tamisage d’un
gravier concassé soient fragmentées.
9.1.1 Une description générale
Il arrive parfois que l’usine d’élaboration soit séparée
Les installations les plus simples comprennent une en deux parties : une qui produit des granulats roulés
trémie d’alimentation et un crible vibrant qui écrête et l’autre qui produit des granulats dont une partie est
(retient) les particules les plus grosses, comme dans le concassée.
cas de la sablière Lagacé. Les installations les plus
complexes peuvent comprendre un système de concas- Les concasseurs et les systèmes de tamisage de ce
sage complet en circuit ouvert et un système de tami- type d’installation sont identiques à ceux des installa-
sage en circuit fermé, ainsi qu’un système de tions de production dans les carrières.
débourbage (lavage) lorsque le gisement contient des
nes argileuses, comme dans le cas du banc Côté 9.1.2 Le lavage des granulats (débourbage)
exploité par DJL. On dit qu’un circuit de tamisage est Le lavage des granulats a pour but d’améliorer la
fermé lorsque le refus du premier crible est retourné à propreté des granulats lorsqu’ils contiennent des maté-
l’entrée du concasseur pour y être broyé de nouveau. riaux indésirables (matières organiques, mottes d’ar-
Lorsque le granulat ne passe qu’une seule fois dans le gile, particules légères). Dans certains cas, il est
concasseur, le système de concassage et de tamisage possible de compléter le lavage des granulats ns par
est ouvert. une classication par voie humide, une opération qui
Parfois, ces installations possèdent même un système permet de reconstituer un sable dont la granulométrie
de classication qui permet de produire un sable de est constante ou encore dont la granulométrie varie
granulométrie constante. dans un fuseau très étroit. Le criblage par voie
1. Il s’agit des entreprises Lagacé Transport inc., Construction DJL, devenue depuis la division industrielle de Eurovia
Québec, et Les carrières de Saint-Dominique. Par commodité, nous parlerons de la sablière Lagacé, de la compagnie
DJL et de la carrière de Saint-Dominique.
La production et le transport des granulats 157

sèche d’un sable naturel n’est pas rentable à cause des FIGURE 9.1 Coupe d’un trommel laveur
coûts prohibitifs qu’occasionneraient son séchage.
Un tel sable lavé et classié est particulièrement inté-
ressant pour fabriquer du béton puisque son module de
nesse et son absorption ne varient pratiquement pas.
Le lavage des granulats nécessite de grandes quantités
d’eau qu’il faut clarier avant de la recycler dans le
système. La clarication des eaux de lavage peut se
faire dans des étangs de sédimentation lorsque l’usine
de traitement de granulats dispose de vastes étendues
de terrains où le niveau de la nappe phréatique se
trouve à proximité de la surface du terrain naturel.
Dans le cas contraire, lorsque le niveau de la nappe
phréatique est profond, la clarication des eaux de
lavage doit se faire dans des hydrocyclones, des appa-
reils dans lesquels on utilise les effets de la force Parfois, les installations de lavage comportent aussi
centrifuge pour éliminer les particules solides conte- un système de classication hydraulique qui permet
nues dans les eaux de lavage. d’éliminer les excédents de sables ns et très ns,
ainsi qu’un système de concassage qui permet d’in-
Le lavage des granulats peut faire appel à plusieurs
corporer un complément d’éléments grossiers lorsque
techniques plus ou moins complexes selon la grosseur
le banc de sable naturel exploité ne contient pas suf-
des granulats à laver, leur degré de pollution initiale et
samment de particules grossières. En général, on
le degré de propreté nal recherché. On peut laver les
broie les particules moyennes éliminées lors de
granulats en utilisant les techniques de rinçage, de
l’écrêtage.
lavage sur trommel et de lavage par vis débourbeuse.
Une installation de lavage munie d’un système de clas-
Le rinçage des granulats sication hydraulique et d’un concasseur d’appoint
On effectue le rinçage des fractions les plus grossières permet de limiter les variations du module de nesse
des granulats au moyen de rampes d’arrosage placées d’un sable pour béton à ± 0,2.
au-dessus des cribles. L’action simultanée des jets
d’eau et de la vibration des granulats sur le crible
permet d’entraîner les particules d’argile collées sur FIGURE 9.2 Installation de débourbage (lavage)
les gros granulats et les matières organiques, tout en d’un sable pour béton
désintégrant les mottes d’argile. Donc, moins il y a de
granulats sur le crible, plus ce rinçage est efcace.

Le lavage sur trommel


Un trommel est un cylindre tournant perforé (voir la
gure 9.1). Le roulement et le brassage des granulats
entre eux et sur le fond du trommel assurent l’élimi-
nation des particules indésirables. Ce système est
employé surtout pour laver les fractions les plus gros-
sières. Souvent, il faut compléter ce lavage par un
rinçage sur crible, une technique de lavage de plus en
plus courante.

Le lavage par vis débourbeuse


Dans les vis débourbeuses, le brassage est assuré par
une spirale simple ou double (voir la gure 9.2). Les
particules indésirables sont mises en suspension et
éliminées par le trop-plein. On se sert de ce type d’ap-
pareil pour le lavage des sables peu pollués.
158 CHAPITRE 9

9.1.3 La sablière Lagacé de L’Avenir FIGURE 9.4 Chargeuse équipée de cellules de charge
La sablière Lagacé exploite un dépôt de sable naturel
dont la granulométrie est pratiquement celle d’un sable
n pour béton. Cette sablière est exploitée par un seul
opérateur qui ne dispose que de trois équipements
(voir la gure 9.3) :
• une très grosse chargeuse dont le godet peut charger
10 tonnes de sable à la fois (voir la gure 9.4). Ce
godet est muni de cellules de charge qui permettent
de calculer de façon cumulative la masse de sable
chargée dans un camion ;
• un convoyeur pour construire les piles ;
FIGURE 9.5 Élimination des matériaux grossiers
• une unité de tamisage qui élimine les particules
indésirables contenues dans le dépôt naturel (moins
de 3 % du tout-venant). Ce système de tamisage se
compose de deux parties principales : un scalpeur
grizzly et un crible vibrant. Le scalpeur grizzly a ses
barres espacées de 60 mm, ce qui lui permet d’éli-
miner les gros galets (peu fréquents), les gros
morceaux de branches (rares) et les mottes d’argile
(très peu) (voir la gure 9.5). Le matériau qui traverse
ce scalpeur est ensuite repris par un convoyeur qui
l’achemine sur un crible vibrant situé plus haut, au
bout du convoyeur. Ce crible vibrant est muni de
deux tamis de 6 et 3 mm qui éliminent les gravillons FIGURE 9.6 Rejets de la sablière Lagacé
dont la taille dépasse 3 mm (voir la gure 9.6).
Le matériau qui traverse le tamis de 3 mm est repris
par le convoyeur pour bâtir les piles qui serviront à
charger les camions.
D’une grande simplicité, cette opération est d’une ef-
cacité remarquable. Les camions sont pesés soit au
moyen de la balance du client, s’il en a une, soit à l’aide
du godet du chargeur dont les cellules de charge pèsent
la quantité de sable chargé dans le camion.

FIGURE 9.3 Équipements de la sablière Lagacé à L’Avenir


Le sable fourni contient moins de 2 % de passant sur un
tamis de 80 µm. Son module de nesse moyen est de 1,90.
Ce sable n est mélangé à de la criblure de pierre plus
grossière pour nalement obtenir un sable à béton dont le
module de nesse moyen se situe entre 2,50 et 2,70.

9.1.4 Le banc Côté exploité par DJL à


Saint-François-Xavier-de-Brompton
Le banc Côté (voir la gure 9.7) est un dépôt de gravier
d’origine uvioglaciaire qui comporte trois zones à
peu près parallèles :
La production et le transport des granulats 159

• une zone de matériau n (sable, silt, argile) (voir la FIGURE 9.8 Les différentes zones du banc Côté
gure 9.8 a) ;
• une zone centrale sableuse qui renferme peu de
particules nes, mais tout de même assez pour
nécessiter un lavage (voir la gure 9.8 b) ;
• une zone plus grossière dans laquelle on trouve de
gros graviers et des moellons (voir la gure 9.8 c).
Seule la partie centrale sableuse du banc est actuelle-
ment exploitée.
Le tout-venant de la zone sableuse est chargé sur des
camions (voir la gure 9.8 b), puis il est déversé sur
a) Zone de matériaux ns
un séparateur dont les barres sont espacées d’environ
350 mm an d’éliminer les très gros moellons que le
concasseur primaire à mâchoire ne pourrait frac-
tionner (voir la gure 9.9).
À la sortie de ce concasseur, les plus grosses particules
ont un diamètre maximal de 75 mm. Un broyeur secon-
daire conique réduit ensuite la dimension maximale des
particules à 20 mm. Le gravier ainsi concassé est dirigé
vers un crible (voir la gure 9.10, page suivante) sépa-
rant la fraction grossière (10-20 mm) (voir la gure
9.11, page suivante), le sable (0-5 mm) et une fraction
intermédiaire (5-10 mm) qui sont lavés (voir la b) Zone sableuse
gure 9.12, page suivante) dans deux vis débourbeuses
(voir la gure 9.13, page suivante) avant d’être expédié
par camion.
Les eaux de lavage (voir la gure 9.14, page suivante)
sont rejetées dans l’étang de sédimentation. L’eau qui
est utilisée dans les vis débourbeuses est pompée à l’ex-
trémité de cet étang de sédimentation dans un endroit
où les eaux de lavage rejetées ont eu le temps de devenir
propres (voir la gure 9.15, page suivante). L’étang de
sédimentation, que l’on peut aussi apercevoir en avant-
plan sur la gure 9.7, est curé régulièrement.
c) Zone grossière

FIGURE 9.7 Banc Côté exploité par DJL à


Saint-François-Xavier-de-Brompton FIGURE 9.9 Séparateur à barres
160 CHAPITRE 9

FIGURE 9.10 Crible FIGURE 9.13 Vis débourbeuse

FIGURE 9.11 Pile de gravier concassé lavé


FIGURE 9.14 Eaux de lavage

FIGURE 9.15 Station de pompage dans l’étang


de sédimentation

FIGURE 9.12 Piles de sable lavé

9.2 L’exploitation des carrières


Une usine de production de granulats concassés est
une installation industrielle qui remplit deux fonc-
tions : le concassage et le criblage des produits d’abat-
tage de la carrière. Pour ce faire, les installations de
production mettent en œuvre les quatre composantes
suivantes : des concasseurs, des cribles, des convoyeurs
et des trémies.
La production et le transport des granulats 161

9.2.1 Une description générale à l’extrémité d’un bras articulé commandé depuis le poste
de contrôle (voir la gure 9.21, page suivante).
L’exploitation d’une carrière de pierre commence par la
mise à découvert du site an d’éliminer tous les matériaux Dans certaines usines, on effectue une première élimi-
détritiques et organiques qui recouvrent le gisement de nation des matériaux ns à cette étape. Cette préélimi-
roche saine qu’on se propose d’exploiter. La mise à décou- nation permet d’éliminer les impuretés contenues dans
vert est aussi appelée « élimination du mort-terrain ». À
l’heure actuelle, les carrières doivent entreposer le FIGURE 9.18 Fracturation de très gros blocs
mort-terrain de façon à pouvoir l’utiliser lors des travaux
de réaménagement du site après son exploitation.
Le front de taille de la carrière (voir la gure 9.16) est
dynamité selon un plan de dynamitage (voir la
gure 9.17), qui tient compte de la nature de la roche
exploitée dans le gisement et de la dimension maxi-
male des blocs que peut traiter le concasseur primaire
(le débiteur). Le plan de dynamitage doit optimiser le
rendement de la production et atteindre l’équilibre xé
entre les quantités de particules nes et de blocs FIGURE 9.19 Chargement de blocs d’abattage
produits. Après leur abattage, les blocs trop volumi-
neux sont concassés à l’aide d’une pelle mécanique
équipée d’un marteau piqueur (voir la gure 9.18).
Les produits d’abattage et les blocs concassés sont chargés
dans des camions (voir la gure 9.19) qui les déversent
dans la trémie de recette du poste primaire, c’est-à-dire la
trémie dans laquelle on déverse les roches nécessaires
pour obtenir différents granulats (voir la gure 9.20).
Les blocs trop gros pour passer dans le concasseur
FIGURE 9.20 Déversement des blocs dans la trémie
primaire sont fractionnés par un marteau piqueur situé
de recette du poste primaire
FIGURE 9.16 Forage du front de taille

FIGURE 9.17 Plan de dynamitage


162 CHAPITRE 9

FIGURE 9.21 Marteau piqueur sur bras articulé dans FIGURE 9.22 Système de bandes transporteuses
la trémie de recette du poste primaire

le banc, impuretés qui proviennent des remplissages


terreux ou argileux des ssures ou de zones d’altéra- FIGURE 9.23 Chargement d’un camion sous une trémie
tion. En effet, ces matériaux peu résistants se d’entreposage temporaire
retrouvent presque totalement dans la fraction ne des
produits d’abattage. En général, ce tout-venant est
utilisé pour la construction de remblais. Dans d’autres
installations, cette élimination des matériaux ns se
fait après le passage des produits d’abattage dans le
concasseur primaire.
Dans certaines installations, les matériaux concassés
qui sortent du concasseur primaire débarrassés des
particules les plus nes sont dirigés vers un stock
primaire, ou préstock, qui a deux fonctions :
• homogénéiser les matériaux qui seront dirigés vers À leur sortie des cribles, les granulats sont soit entre-
l’usine d’élaboration ; posés temporairement dans des trémies, soit dirigés
directement au moyen d’un système de bandes trans-
• servir de tampon entre la carrière, qui fonctionne de
porteuses (convoyeurs) vers les aires de stockage (voir
façon discontinue, et l’usine d’élaboration des
la gure 9.22).
produits nis qu’il est préférable de faire fonctionner
de façon continue. Les granulats qui sont entreposés temporairement
dans des trémies sont ensuite transportés par des
Dans d’autres usines, les matériaux concassés et camions (voir la gure 9.23) vers les aires de stoc-
débarrassés des produits ns sont dirigés directement kage, avant d’être livrés aux clients (voir la gure 9.24).
dans l’usine d’élaboration des produits nis.
L’usine d’élaboration comporte une ou plusieurs séries 9.2.2 Les différents types de concasseurs
de concasseurs appelés « concasseur secondaire », En plus de distinguer les concasseurs selon leur fonc-
« tertiaire » et « quaternaire » qui fonctionnent en tion dans l’usine de production de granulats, on a
circuit ouvert ou fermé avec un système de tamisage l’habitude de les classer d’après leur mode de fonction-
constitué de cribles vibrants permettant de classer les nement. En effet, la fragmentation des blocs de roche
granulats par ordre de grosseur. peut se faire de deux façons :
La production et le transport des granulats 163

FIGURE 9.24 Chargement d’un camion pour livraison Nous allons décrire sommairement le principe de
fonctionnement de chacun de ces différents concas-
seurs industriels après avoir déni la notion de rapport
de réduction.
On appelle « rapport de réduction d’un concasseur »
la valeur du quotient obtenu en divisant la dimen-
sion maximale des blocs de roche qu’on peut intro-
duire dans le concasseur par la dimension maximale
des blocs qui quittent le concasseur après le broyage.

Les concasseurs à mâchoires


• par écrasement entre deux pièces de concassage, Les concasseurs à mâchoires fonctionnent sur le même
comme dans le cas des concasseurs à mâchoires, des principe qu’un casse-noix : le matériau est écrasé entre
concasseurs giratoires ou des concasseurs à deux mâchoires, l’une mobile et l’autre xe.
rouleaux ;
Les concasseurs à mâchoires (voir la gure 9.25) sont
• par choc et projection sur des enclumes xes, comme constitués d’un bâti en acier sur lequel est xée la
dans le cas des broyeurs à marteaux ou des concas- mâchoire xe. Un balancier équipé de la mâchoire
seurs à percussion. On utilise aussi couramment les mobile est suspendu sur un arbre excentré. Cet arbre
expressions de « concasseur à choc » ou de « concas- est muni de deux volants d’inertie comportant des
seur à impact ». masses d’équilibrage. L’amplitude de la mâchoire

FIGURE 9.25 Concasseur à mâchoires


164 CHAPITRE 9

mobile est réglée selon l’inclinaison du volet d’articu- FIGURE 9.27 Concasseur giratoire conique
lation par rapport au plan du balancier.
Les mâchoires du concasseur sont généralement
plates. Cependant, un certain nombre de constructeurs
proposent aussi des mâchoires courbes, convexes ou
concaves, ou encore convexes et concaves.
On utilise principalement les concasseurs à mâchoires
comme concasseurs primaires. Les qualités essen-
tielles de ce type d’appareil sont sa robustesse et sa
facilité d’entretien. Par contre, si la roche exploitée est
abrasive et si le rendement horaire recherché est élevé
(plus de 1000 t/h), il est préférable d’utiliser soit un
concasseur giratoire, soit un concasseur à percussion.
Notons enn que les concasseurs à mâchoires se
dérèglent souvent et nécessitent des ajustements
fréquents. De plus, leur usure dépend de la dureté de la
roche exploitée. Le rapport de réduction de ce type de
concasseur est de l’ordre de 4 à 5.

Les concasseurs giratoires (concasseurs coniques)


L’arbre principal du concasseur giratoire (voir la Les concasseurs giratoires primaires présentent de
gure 9.26) décrit un cône autour d’un axe vertical. larges ouvertures d’entrée qui leur permettent d’ac-
À mi-hauteur de cet arbre, la noix de broyage oscille cepter les plus gros blocs (voir la gure 9.27). Ils
à l’intérieur d’une pièce xe appelée anneau de peuvent fonctionner sans danger quand leur chambre
broyage (ou bol) d’un concasseur giratoire. Ainsi, la de concassage est complètement remplie puisque leur
noix roule sur les matériaux, ce qui réduit l’usure des alimentation ne nécessite aucune précaution spéciale.
pièces qui servent au broyage des matériaux. La L’appareil ainsi chargé travaille constamment au
dimension du produit à la sortie est déterminée par maximum de sa capacité. Le rapport de réduction de
l’écartement maximum du cône et du bâti, appelé ce type de concasseur est de l’ordre de 6 à 8.
« réglage ». Les concasseurs giratoires secondaires diffèrent sur-
tout par leur taille ; ils sont plus petits. Ce sont, en
En jouant sur la géométrie interne des concasseurs gira-
général, des concasseurs à cône court munis pour la
toires, on peut utiliser ces appareils comme concasseurs
plupart d’un dispositif de sécurité (hydraulique ou à
primaires, secondaires, tertiaires ou quaternaires.
ressort) qui permet un démarrage en charge sans avoir
FIGURE 9.26 Concasseur giratoire à débourrer l’appareil à la main.
Les concasseurs giratoires tertiaires et quaternaires
fonctionnent selon le même principe. Cependant, on
porte une attention particulière au réglage de la vitesse
d’écrasement, de la vitesse de rotation et de l’excentri-
cité. Dans ce type de concasseur, le broyage doit s’ef-
fectuer en milieu dense, compact et homogène, et les
particules doivent subir un grand nombre de chocs sur
toutes leurs faces.
Tandis que les concasseurs giratoires primaires et
secondaires ont des chambres de broyage à volume
fortement décroissant, celles des concasseurs gira-
toires tertiaires et quaternaires ont un volume constant
ou légèrement décroissant. Cette disposition diminue
considérablement la formation de particules plates
ou en aiguilles. Le rapport de réduction peut alors
atteindre des valeurs de 10 à 12.
La production et le transport des granulats 165

FIGURE 9.28 Concasseur à rouleaux FIGURE 9.29 Concasseur à percussion

FIGURE 9.30 Broyeur à marteaux

Les concasseurs à rouleaux


Les concasseurs à rouleaux sont constitués de deux
rouleaux qui tournent en sens inverse (voir la
gure 9.28). Une batterie de ressorts permet un
certain déplacement des cylindres l’un par rapport à
l’autre dans le plan horizontal, de façon à permettre
le passage de corps étrangers très durs (pièces
d’acier). Le domaine d’application de ce type de
concasseur est assez limité, car son rapport de réduc-
tion est plutôt faible (3 à 4), l’usure des cylindres est
importante lorsqu’on traite des matériaux abrasifs et
le remplacement des chemises est assez long.
jusqu’à 30, mais ils produisent un pourcentage impor-
On utilise souvent ce type de concasseur comme tant d’éléments ns. De plus, ils sont très sensibles à
concasseur secondaire dans les petites usines mobiles. l’usure lorsqu’ils traitent des matériaux un tant soit
peu abrasifs qui contiennent plus de 10 % de silice ou
Les concasseurs à percussion de quartz. D’ailleurs, l’emploi de ce type de concas-
Les concasseurs à percussion sont constitués d’un seur est à proscrire lorsque la roche à traiter est peu
rotor tournant à grande vitesse à l’intérieur d’une fragile aux chocs (comme certains calcaires tendres ou
enceinte fermée équipée de plaques de choc ou d’en- schistes). Ce type de concasseur doit être équipé d’un
clumes. Le rotor muni d’un certain nombre de pièces moteur très puissant pour concasser les gros blocs.
de choc (xes dans le cas des concasseurs à percussion,
Notons enn que les broyeurs à marteaux permettent
mobiles dans le cas des broyeurs à marteaux) projette
d’obtenir des granulats de cubicité inégalable.
les matériaux sur les enclumes. Le concassage
s’effectue par percussion des particules sur les
9.2.3 Le choix du type de concasseur
percuteurs ou marteaux du rotor, par les matériaux
entre eux, ou par percussion des matériaux sur les Il n’existe pas de concasseur idéal. Les différents types de
enclumes. concasseurs que nous venons de décrire présentent tous
des avantages et des inconvénients selon le type de roche
En général, les concasseurs à percussion sont utilisés à traiter et l’utilisation prévue des granulats produits.
comme concasseurs primaires ou secondaires (voir la
gure 9.29) ; et les broyeurs à marteaux comme Les facteurs les plus importants à considérer lors du
concasseurs tertiaires ou quaternaires (voir la choix d’un concasseur sont :
gure 9.30). Les concasseurs à percussion permettent • la dimension des plus gros morceaux des produits
de très grands rapports de réduction pouvant aller d’abattage ;
166 CHAPITRE 9

• la capacité de concassage ; FIGURE 9.31 Précribleur


• le rapport de réduction recherché ;
• la dureté et le caractère abrasif de la roche à
concasser ;
• la granulométrie attendue des produits nis ;
• la répartition volumétrique des différents produits
nis fabriqués ;
• la forme des produits concassés ;
• la consommation d’énergie et la puissance des
moteurs ;
• les caractéristiques mécaniques du concasseur
(rusticité, facilité d’entretien, facilité de remplace-
ment des parties usées par abrasion, facilité des
réglages, etc.).

9.2.4 Le système de shaper (surfaçage)


Certaines installations sont munies de systèmes de
shaper. Ces appareils permettent de frotter les parti-
cules les unes sur les autres an d’améliorer leur forme.
Il est recommandé d’utiliser de tels appareils lorsque le
type de roche exploité et le type de concasseur utilisé
veines de calcaire sédimentaire très tendre. Souvent
produisent beaucoup de particules plates et allongées.
la terre végétale et les matières organiques qui se
Comme les arêtes et les pointes des granulats sont
trouvaient dans la carrière sont aussi éliminées lors
émoussées par abrasion, les granulats sont moins sujets
de ce précriblage ;
à l’abrasion quand ils sont mis en place. Le pourcentage
de particules plates et allongées en est beaucoup réduit, • limiter l’abrasion dans le concasseur. En effet, contrai-
ce qui permet des applications plus constantes et rement à ce qu’on peut penser, ce ne sont pas les gros
précises. Les concasseurs sont maintenant équipés pour blocs qui usent surtout les concasseurs, mais plutôt les
concasser et surfacer les granulats selon les besoins. particules très nes qui ont le même effet que les
grains d’une toile émeri utilisée dans les ateliers de
9.2.5 Les systèmes de criblage mécanique pour polir les surfaces machinées.

Les précribleurs Les granulats éliminés lors du précriblage peuvent être


dirigés directement vers une pile de stockage pour être
Les précribleurs, aussi appelés « crible à barreaux »
vendus comme granulat routier dans lequel on tolère la
ou « crible de type grizzly », sont constitués d’un
présence de schiste, de particules molles ou de quelques
système de barres ou de rails parallèles montés sur un
particules organiques. Quant à la partie saine du maté-
bâti qui vibre (voir la gure 9.31). Les particules qui
riau, elle est soumise immédiatement au concassage.
ont un diamètre inférieur à l’écartement des barres ou
des rails peuvent être ainsi séparées des autres. Avant Les cribles
chaque concassage, on commence par éliminer les
Le système de tamisage est constitué d’un empilement
matériaux qui ont déjà une dimension inférieure à
de cribles inclinés à maille carrée ou rectangulaire
celle des particules les plus petites qui sortiront du
qu’on fait vibrer, ce qui permet de séparer les parti-
concasseur. Ce précriblage a plusieurs objectifs :
cules selon leur grosseur (voir la gure 9.32).
• augmenter le rendement horaire du concasseur et
éviter ainsi de surcharger le concasseur avec des Le tamisage à sec à hautes fréquences
particules dont la taille est déjà réduite aux dimen- De plus en plus d’installations de production de granu-
sions voulues ; lats utilisent le tamisage à sec à hautes fréquences ou à
• éliminer les particules de roche les plus fragiles qui ultrasons comme complément ou comme substitut du
ont été réduites les premières en particules de petite lavage. Ce tamisage s’effectue sur des cribles vibrants à
dimension. C’est souvent le cas des schistes et des de très hautes fréquences, ce qui permet d’éliminer les
La production et le transport des granulats 167

FIGURE 9.32 Principe de fonctionnement d’un crible boues ou les traiter entraîne aussi un coût supplémen-
taire pour le producteur puisque leur traitement est
soumis à des règles environnementales très strictes.
Le système de tamisage peut fonctionner en circuit
ouvert, c’est-à-dire qu’aucune des particules qui ont été
classées n’est retournée vers le concasseur pour que sa
dimension soit réduite de nouveau. Il peut aussi fonc-
tionner en circuit fermé ; dans ce cas, le refus du tamis
supérieur est sans cesse retourné vers le concasseur.

9.2.6 Les appareils de manutention


La manutention des granulats en sablière, en gravière
ou en carrière est presque toujours assurée par des
appareils à bandes transporteuses (convoyeurs à cour-
roie) (voir la gure 9.33 a). On n’utilise des chargeuses
ou des camions que dans de rares cas ou au moment de
l’expédition des matériaux.
On peut installer les bandes transporteuses sur des
particules nes sans recourir à des jets d’eau. En plus supports xes (voir la gure 9.34, page suivante) lors-
d’augmenter le rendement du processus de production, qu’elles assurent le transport des granulats d’un poste
ces cribles permettent d’éviter d’avoir à gérer et à traiter de traitement à l’autre. Il est aussi possible de les
les boues de lavage composées d’eau, de particules installer en sauterelle (voir la gure 9.33 b) xe ou
nes et de matières indésirables. Se débarrasser de ces mobile lors de la constitution des piles de réserve.
FIGURE 9.33 Bandes transporteuses

a) Système de bandes transporteuses

b) Sauterelle
168 CHAPITRE 9

FIGURE 9.34 Techniques de stockage recommandables À la sortie des cribles, les différentes fractions granu-
lométriques peuvent être entreposées dans des trémies
ou des silos. Habituellement, on parle de trémie quand
la section du réservoir où l’on recueille les granulats
est carrée ou rectangulaire, et de silo de stockage
lorsque la section du réservoir est circulaire.
En règle générale, les trémies et les silos sont de faible
capacité. C’est pourquoi il est très souvent nécessaire
de les vider à l’aide de camions et d’acheminer leur
a) Stockage stratié selon les normes CSA contenu vers des aires de stockage.
Dans les installations de production de granulats,
on accorde souvent assez peu d’importance à la mise
en réserve des granulats. Après avoir investi beaucoup
d’énergie, d’argent et de temps à fabriquer et classer
un granulat qui répond à des exigences particulières,
on lui fait perdre certaines de ses caractéristiques en
b) Stockage au chargeur (gerbage) selon les normes CSA négligeant sa mise en réserve.
Les deux principaux phénomènes qu’il faut éviter lors
de la mise en réserve des granulats sont la ségrégation
et la contamination.
La ségrégation se dénit comme la séparation des
particules d’un granulat selon leur grosseur sous l’ac-
tion de la gravité, du vent, etc. Les particules les plus
c) Empilement d’un déchargement à l’aide d’une grue, selon
le comité ACI
grosses et les plus cubiques ont tendance à rouler au
bas des piles de réserve, alors que les particules nes
ont tendance à rester sur les pentes.
La ségrégation se produit surtout dans les piles de
9.2.7 Les matériaux d’ajout
réserve de granulats à granulométrie étalée tels que les
Après le criblage et le contrôle des granulats, le tech- sables, les graviers et les pierres concassées. Le séchage
nicien responsable de la qualité du granulat peut superciel qui se produit sur les pentes des piles ne fait
corriger une granulométrie déciente à l’aide de maté- qu’accentuer ce phénomène. Il est à noter que ce phéno-
riaux d’ajout. Ces matériaux d’ajout sont habituelle- mène de ségrégation est très peu marqué lorsqu’on
ment incorporés aux granulats utilisés comme entrepose des granulats à granulométrie serrée comme
matériaux de fondation. Par exemple, si on obtient un les gros granulats pour béton, par exemple.
granulat qui ne contient pas assez de particules nes, La contamination des granulats se produit chaque fois
on peut en corriger la granulométrie en y incorporant que, par inadvertance ou par manque de soin, deux
un sable n ou une criblure. Ces matériaux d’ajout piles voisines se chevauchent. Ainsi, tout le bénéce
sont souvent des sous-produits (qui seraient vendus du criblage se trouve perdu. Il suft de prévoir des
moins cher) auxquels on donne une deuxième fonc- espaces sufsants entre les piles de réserve ou d’ériger,
lorsqu’on manque de place, des parois de séparation
tion. Encore une fois, l’optimisation de tous les
solides, étanches et sufsamment grandes.
produits disponibles permet d’avoir un meilleur rende-
ment du site d’exploitation. Les schémas suivants illustrent quelques recommanda-
tions sur la façon d’entreposer correctement des granu-
9.2.8 La mise en réserve des granulats lats et sur ce qu’il faut éviter de faire. La gure 9.34
illustre trois techniques de stockage recommanda-
Dans la documentation technique, on emploie les bles. En a), on peut voir le mode de stockage stratié :
termes « entreposage » ou « stockage » pour désigner les matériaux sont mis en place par déversement
la mise en réserve des granulats. des camions ou chargeurs en couches superposées
La production et le transport des granulats 169

FIGURE 9.35 Techniques de stockage acceptables selon présente deux techniques de stockage à proscrire :
le comité ACI en a), le stockage à la déverse favorise une ségréga-
tion importante qui s’accompagne en b) d’un risque
de contamination.
Voici donc les règles générales de mise en réserve.
• Les matériaux concassés utilisés dans les sous-
fondations et dans les fondations routières doivent être
a) Déchargement d’une bande transporteuse
mis immédiatement en réserve après le concassage
et empilement à l’aide d’un chargeur lorsqu’ils correspondent au calibre normalisé, dont
le tamisat est supérieur à 20 % au tamis de 5 mm.
• Les dépôts sont faits sur des emplacements nivelés,
drainés et nettoyés de toute matière contaminante.
Dans chaque couche, les matériaux sont déposés en
tas dont la hauteur n’excède pas 2 m. Ces tas sont
ensuite nivelés pour former une couche qui n’excède
b) Déchargement d’un camion et empilement à l’aide
pas 1,20 m de hauteur. Il faut prévoir des redans de
d’un chargeur
1 m de large entre chaque couche.
• Toute couche qui n’est pas conforme aux exigences
présentant des redans; en b), les granulats sont granulométriques doit être corrigée avant le dépôt
déversés au pied de la pile et relevés par le char- de la couche suivante.
geur ; alors qu’en c), ils sont relevés par une grue qui les • Les matériaux de calibre différent doivent être
dépose. La gure 9.35 présente deux techniques déposés de façon à éviter tout risque de conta-
de stockage acceptables, mais qui présentent cer- mination.
tains risques. En général, on dé conseille aussi la
circulation de bouteurs mécaniques ou de chargeuses 9.2.9 La dénomination des granulats produits
sur les piles de réserve, car cette circulation peut
dans les installations de production
modier la granulométrie (usure causée par le roule-
ment) et polluer le granulat (apport de matériaux Pendant longtemps, la dénomination des granulats a
étrangers restés collés sur les chenilles des bouteurs causé une grande confusion. En effet, pour certaines
ou les pneus des chargeuses). À la gure 9.36, on voit carrières, un granulat vendu sous la dénomination
que la mise en tas effectuée par une sauterelle mobile 20 mm était un granulat correspondant soit à un refus
est recommandable alors qu’il y a risque de ségréga- sur ce tamis, soit au tamisat sur ce tamis, ou encore à
tion lorsque la mise en tas est effectuée par une saute- un granulat dont la dimension moyenne des particules
relle xe. Finalement, la gure 9.37 (page suivante) était de 20 mm.

FIGURE 9.36 Mise en tas par sauterelle selon les normes CSA
170 CHAPITRE 9

FIGURE 9.37 Techniques de stockage à proscrire selon les normes CSA

An de remédier à cette confusion, on parle plutôt FIGURE 9.38 Vue aérienne de la carrière
maintenant d’un granulat 20-40 mm, d’un granulat de Saint-Dominique
5-14 mm ou d’un granulat 5-20 mm. De cette façon, il
n’y a plus de confusion possible.

9.3 La carrière de
Saint-Dominique
La carrière de Saint-Dominique est située à la sortie du
village de Saint-Dominique sur la route 139, dans la
région de Saint-Hyacinthe. Elle exploite, sur 700 hectares,
un gisement de calcaire qui contient de 0,5 à 10 % de
quartz et un gisement de calcaire dolomitique d’une
épaisseur totale de près de 90 m et qui renferme de 20 FIGURE 9.39 Salle de contrôle
à 40 % de quartz (voir la gure 9.38). La production
annuelle des carrières de Saint-Dominique est de
2 100 000 t qui se partage en plus de 70 produits commer-
ciaux, sans compter une production de chaux agricole.

9.3.1 Une description générale


Les installations de production de granulats sont entiè-
rement automatisées et supervisées par une seule
personne à partir d’une série de moniteurs situés dans
une salle de contrôle qui domine toute l’installation de
production (voir la gure 9.39).
La gure 9.40 montre le ot d’écoulement des granu- aussi une unité de lavage de la criblure (passant de
lats à travers toute l’installation qui comporte quatre 5 mm) permettant d’éliminer l’excès de particules nes
unités de concassage et quatre systèmes de criblage. de moins de 80 µm et d’obtenir une granulométrie de
Les unités de concassage secondaire, tertiaire et sable à béton. L’eau chargée des particules nes reti-
quaternaire sont toutes munies d’un système de rées lors du lavage est ensuite déversée dans le lac
dépoussiérage à ltres. Les installations possèdent situé au centre de la carrière (voir la gure 9.41).
La production et le transport des granulats 171

FIGURE 9.40 Flot d’écoulement des granulats à travers toute l’installation


de la carrière Saint-Dominique en 2011

FIGURE 9.41 Lac de sédimentation La carrière de Saint-Dominique dispose d’une unité


de production de sable manufacturé pour béton à partir
de sa criblure de pierre qui ne fonctionne plus actuel-
lement. Ce sable pour béton présente des particules
arrondies, ce qui permet de diminuer le coefcient de
friction des particules dans le béton et donner des
bétons plus maniables.

9.3.2 Le dynamitage du front de taille


La compagnie compte, parmi son personnel, un foreur
qui fait fonctionner une perforatrice pour effectuer le
dynamitage du front de taille de la carrière. Elle
emploie aussi un articier qui effectue les tirs de mine.
Le dynamitage des bancs de calcaire et de calcaire
La carrière est exploitée huit mois par année. Les dolomitique produit une roche très fractionnée qui
opérations de concassage, de criblage et de lavage nécessite peu de concassage avant d’être dirigée vers
cessent au début du mois de décembre et reprennent en le concasseur primaire. Une pelle mécanique équipée
avril, mais les granulats peuvent être livrés toute d’un pic de concassage fractionne les morceaux
l’année. de roche dynamitée de plus de 900 mm de diamètre.
172 CHAPITRE 9

La roche dynamitée et les fractions de gros blocs FIGURE 9.43 Usine de traitement nal des granulats
concassés sont reprises par un chargeur 992K de Cater-
pillar et transportées par des camions de 60 t (Cat 775 F)
jusqu’au concasseur primaire situé au fond de la carrière.

9.3.3 Le concassage
Le concassage est une opération qui fait appel succes-
sivement à quatre types de concasseurs.

Le concasseur primaire
L’alimentation du concasseur se fait par l’intermé-
diaire d’un séparateur grizzly de 150 mm d’ouverture.
Seul le refus du grizzly passe dans le concasseur
primaire. Il s’agit d’un concasseur à mâchoires qui
broie en fragments de 0 à 300 mm les blocs dont la
taille initiale ne dépasse pas 1000 mm. Lorsque le
concasseur primaire est bloqué par un bloc trop
Le concasseur secondaire
volumineux, une alarme retentit et l’opérateur de
l’installation doit alors actionner un bras armé d’un pic Les quatre premières classes granulométriques corres-
de concassage qui permet de débourrer le concasseur. pondent à des granulats de 20 à 300 mm qu’on dirige
vers le concasseur secondaire, de type conique (voir la
Étant donné la nature abrasive du quartz contenu dans
gure 9.44). Les granulats qui sortent de ce concas-
le calcaire dolomitique, on change les plaques d’en-
seur sont ensuite dirigés vers une unité de criblage qui
clume du concasseur à mâchoires en acier au manga-
les fractionne en les faisant passer sur une série de
nèse tous les dix-huit mois, soit après avoir concassé
tamis de 200, 120 et 25 mm.
trois millions de tonnes de granulats.
Les matériaux qui ont passé directement au travers du
grizzly et ceux qui ont été concassés sont repris par FIGURE 9.44 Concasseur conique
une bande transporteuse (voir la gure 9.42) pour être
acheminés vers les deux usines de traitement nal des
granulats (voir la gure 9.43).
Avant d’être dirigé dans ces deux unités de traitement
nal, le tout-venant produit par le concasseur primaire
est fractionné en cinq classes granulométriques : 100-200
mm ; 50-100 mm ; 20-50 mm ; MG 20 et MG 20b.

FIGURE 9.42 Remontée des matériaux cassés


dans le concasseur primaire vers l’usine
de traitement nal
La production et le transport des granulats 173

Le concasseur tertiaire FIGURE 9.46 Poste de lavage des camions avant


Les matériaux retenus sur les deux premiers tamis de la livraison
25 et de 120 mm d’ouverture sont dirigés vers un
concasseur tertiaire conique. Après leur passage dans
cet appareil, les matériaux passent sur une série de
cribles de 19, 14 et 6 mm d’ouverture.

Le concasseur quaternaire
Le refus du crible précédent est dirigé vers le concas-
seur quaternaire pour être concassé et tamisé sur un
autre crible.
Les unités de concassage secondaire, tertiaire et
quaternaire sont situées dans deux bâtiments fermés
munis d’un système d’aspiration de poussières. Ces
poussières sont aspirées vers des dépoussiéreurs à sacs
qui recueillent les poussières très nes générées tout chargées dans des camions et livrées aux différents
au long des opérations de concassage et de criblage clients de la compagnie. Ces camions sont lavés avant
(voir la gure 9.45). d’aller sur la route an d’éviter de salir les voies
À la n des opérations de criblage, on recueille les publiques (voir la gure 9.46).
fractions suivantes : 0-5 mm ; 5-10 mm ; 10-14 mm ;
5-14 mm et 10-20 mm. Ces différentes fractions sont 9.3.4 Le lavage de la criblure
entreposées temporairement dans des bennes avant La criblure de pierre (fraction 0-5 mm) est lavée pour
d’être reprises par des camions pour être stockées diminuer sa fraction ne qui passe le tamis de 80 µm et
dans des piles séparées. Par la suite, elles seront la transformer en un sable manufacturé pour béton dont
le module de nesse est compris entre 2,40 et 2,80 (voir
la gure 9.47). Les eaux de lavage chargées des parti-
FIGURE 9.45 Unité de dépoussiérage cules nes enlevées lors de cette opération sont actuel-
lement dirigées dans le lac situé au centre de la carrière.

9.3.5 Les produits commerciaux


Le tableau 9.1 (page suivante) présente la liste de
quelques types de granulats commercialisés en 2017
par les carrières de Saint-Dominique. On trouve dans
cette liste plus de 30 produits commerciaux différents.

FIGURE 9.47 Lavage de la criblure


174 CHAPITRE 9

TABLEAU 9.1 Granulats commercialisés en 2017 Il faut donc ajuster le système de production de façon
par la carrière de Saint-Dominique à équilibrer la production de tous ces produits commer-
Dimensions nominales ciaux avec leurs marchés correspondants. On peut
toujours transformer un produit grossier en un produit
Code Métrique Impérial
plus n, mais cette opération génère des coûts addi-
Pierre nette concassée classiée tionnels et de la poussière de pierre.
1-3 mm 1/8” Il faut aussi contrôler la qualité des produits et disposer
3-5 mm 1/8”-3/16” d’aires de stockage sufsamment grandes pour entre-
1041 2,5-10 mm 1/8”-1/4” poser tous ces différents types de granulats sans risque
104 5-10 mm 3/16”-1/4”
de contamination, ce qui exige beaucoup d’organisa-
tion et de coordination.
105 10-14 mm 1/4”-1/2”
1171 5-14 mm 3/16”-1/2”
1173 5-20 mm 3/16”-3/4”
9.4 Les normes du ministère
106 10-20 mm 1/4”-3/4” de l’Environnement
1065 14-20 mm 1/2”-3/4”
Les interactions entre les installations de production
107 20-40 mm 3/4”-1 ½”
de granulats et l’environnement sont nombreuses.
115 50-100 mm 2”-4” Pour un grand nombre de personnes, les carrières et
1113 100-200 mm 4”-8” les sablières dégurent le paysage et sont des sources
1110 100-300 mm 4”-12” de poussières. Pourtant, ces installations remplissent
1111 200-300 mm 8”-12” une fonction essentielle pour le développement de
notre société. En effet, elles fournissent à l’industrie
Pierre concassée calibrée
de la construction les granulats essentiels à la fabrica-
102 CG 14 (0-5 mm) 0-3/16”
tion du béton de ciment portland et de l’enrobé bitumi-
1025 MG 112 0-4” neux nécessaires à la construction de routes, de digues
1081 0 20 mm DB 0-3/4” ou de barrages.
108 MG 20 (CCDG) 0-3/4”
De nos jours, une installation de production de granu-
112 MG 20b (classe B) 0-3/4” B lats qui est bien conçue peut fonctionner proprement et
109 MG 56 (CCDG) 0-2 ½” efcacement sans causer des nuisances aux riverains.
110 MG 56b (classe B) 0-2 ½” B Il peut même arriver qu’à la n de l’exploitation du
Pierre concassée tout-venant Classe B gisement, on donne à son emplacement une vocation
1016 0-3 mm (criblure ne) 0-1/8”
utile pour la collectivité. Par exemple, les Butchart
Gardens, un des plus beaux parcs au monde près de
101 CG 20 c (0-5 mm) 0-3/16”
Victoria, sur l’île de Vancouver, en Colombie-
1114 300-400 mm (Tramac) 12”-16” Britannique, ont été construits sur l’emplacement
1115 300-500 mm (Tramac) 12”-20” d’une ancienne carrière de calcaire. De même, la
1112 300-600 mm (Tramac) 12”-24” carrière Miron, à Montréal, a longtemps été exploitée
1116 600-900 mm 24-36” pour sa pierre calcaire et est devenue, en 1960, un
1117 900-1200 mm 36-48”
dépotoir. La Ville de Montréal, qui a acheté le site en
1984, a annoncé en 2015 l’ambitieux projet de réhabi-
Sables
litation écologique qui transformera le site en parc
1043 Pierre 0-5 mm pour matériaux ltrants urbain dans le quartier Saint-Michel. Ce projet est un
1039 Écosable SANDO combiné 1
excellent exemple de revalorisation écologique des
sites d’exploitation minière.
922 Sable naturel
L’objectif principal du règlement sur les carrières et
Sables pour champs d’épuration les sablières de la Loi sur la qualité de l’environnement
931 Sable ltrant pour champ d’épuration est d’essayer de concilier le bon fonctionnement d’une
930 Sable ltrant de désinfection FDi
telle activité industrielle dans le respect de l’environ-
nement dans son sens le plus large.
La production et le transport des granulats 175

Le règlement statue non seulement sur l’ouverture des La section VIII, intitulée Dispositions nales, aborde
nouvelles carrières et sablières, mais aussi sur l’opération les questions de l’esthétique des carrières et sablières,
des carrières existantes dès la mise en vigueur de la loi, des heures d’exploitation, de la protection du sol et des
et sur la réinsertion de ces terrains lorsque cesseront les zones du territoire québécois où il est formellement
activités d’exploitation. Vous en trouverez le texte inté- interdit d’entreprendre l’exploitation d’une carrière ou
gral sur le site Légis Québec (voir les références, p. 181). d’une sablière.
Le texte réglementaire de la Loi sur la qualité de l’en- La section IX, intitulée Sanctions administratives
vironnement est divisé en dix sections. La section I pécuniaires, traite des sanctions pécuniaires imposées
présente les dénitions propres aux installations de
à toutes personnes qui contreviennent à cette loi.
production de granulats et décrit les principaux effets
de ces installations sur l’environnement. On y trouve, Finalement, la section X, Sanctions pénales, décrit les
par exemple, la dénition de mots comme agrégat processus punitifs en lien avec des infractions et le
(utilisé à tort pour granulat), aire d’exploitation, bruits non-respect du règlement.
d’impact, matières en suspension, point de mesure,
ruisseau, etc. Il va sans dire que l’application de ce règlement a
permis de concilier la gestion et la mise en valeur de
La section II traite du certicat d’autorisation qu’on nos ressources minérales avec la sauvegarde de notre
doit obtenir avant d’entreprendre l’exploitation d’une cadre de vie. Les moyens techniques pour lutter contre
carrière ou d’une sablière ou avant d’augmenter la les pollutions et les autres nuisances ont tellement
production d’une installation existante. On y indique
évolué qu’à l’heure actuelle, ce ne sont pas des consi-
de façon détaillée les différents éléments de la demande
dérations d’ordre technique qui empêchent la mise en
à déposer auprès du directeur des services de protec-
application intégrale des textes juridiques, mais plutôt
tion de l’environnement : il faut fournir les renseigne-
ments nécessaires concernant plus de 16 points des considérations économiques dans le cas de
différents, notamment l’évaluation du niveau maximum certaines installations existantes. Beaucoup de progrès
de bruit émis dans l’environnement, le plan général de ont été réalisés en peu de temps, mais beaucoup de
l’installation, la description des équipements qu’on travail reste encore à faire dans ce domaine.
prévoit utiliser, l’évaluation de la quantité de matières
particulaires qui seront émises dans l’atmosphère, le
plan de réaménagement du terrain à la n des travaux
9.5 Le transport des granulats
d’exploitation de la carrière ou de la sablière, etc. Comme les granulats sont des matériaux lourds de
faible valeur, les considérations logistiques et écono-
La section III porte sur les normes de localisation. On
y dénit les distances minimales à respecter par miques ont longtemps inué sur l’emplacement des
rapport aux habitations, aux ressources hydriques, aux sources d’approvisionnement. Il était alors important de
réserves écologiques, aux voies publiques, etc. limiter au minimum le coût du transport des granulats
vers les grands centres urbains, qui sont d’importants
La section IV parle de la pollution des eaux, notam- consommateurs de ces matériaux. Plus récemment, des
ment des eaux rejetées dans l’environnement. On y
considérations environnementales sont venues s’ajouter
précise la concentration en huiles, graisses ou
à ces contraintes logistiques et économiques.
goudrons, en matières solides d’origine minérale en
suspension, ainsi que les limites de pH à respecter.
9.5.1 Les routes et les voies maritimes
La section V traite de la pollution atmosphérique, de la
En Amérique du Nord, la très grande majorité des
limite de la concentration des émissions de matières
granulats est encore transportée par camions. Cepen-
particulaires et de la méthode d’échantillonnage à utiliser.
dant, pour les grandes distances, le transport de
La section VI concerne les ondes sismiques émises, granulats par péniche ou par bateau prend de plus en
par exemple, lors du dynamitage. plus d’importance. Ce mode de transport est très
La section VII traite de la restauration du sol en n économique et écologique, car en vertu du principe
d’exploitation an de réinsérer la carrière ou la sablière d’Archimède, la masse apparente de granulats trans-
dans l’environnement après la cessation des opéra- portés par un bateau est plus faible que sa masse réelle
tions industrielles. pour le même volume de granulats.
176 CHAPITRE 9

Si, dans un passé récent, l’emplacement idéal d’une sur des bancs d’emprunt, de façon à minimiser les
carrière ou d’une gravière se situait près d’un axe coûts de transport et an d’assurer la livraison d’un
routier, ou encore mieux près d’un carrefour d’auto- produit qui rencontre les normes de qualité en terme
route, les exploitants de carrières prendront de plus en de température. Seuls des granulats de correction
plus en considération les emplacements au bord de peuvent être transportés au besoin sur de plus grandes
voies d’eau navigables ou en bordure de mer. distances.
Par ailleurs, l’ouverture d’une carrière ou d’une Pour illustrer cette tendance, nous allons examiner
gravière est devenue un processus très complexe et très deux grands chantiers canadiens où des granulats ont
long en raison de tous les permis qu’il faut obtenir et été transportés sur une assez longue distance par
des études d’impact sur l’environnement qu’il faut bateau : le pont de la Confédération et la construction
effectuer. C’est pourquoi on observe l’apparition d’im- de la base de la plateforme pétrolière Hibernia.
portantes carrières dans des endroits éloignés, situées
par exemple en bord de mer ou près d’une voie navi- La construction du pont de la Confédération
gable. Il est alors possible de charger les matériaux Le pont de la Confédération relie le Nouveau-Brunswick
directement dans des bateaux ou des péniches qui à l’Île-du-Prince-Édouard (voir la gure 9.48) a été
iront livrer leur cargaison dans les ports, non loin des construit à partir d’éléments entièrement préfabriqués.
centres-villes. Il a été construit avec du sable transporté depuis la
Dans un proche avenir, le euve Saint-Laurent et la région de Sept-Îles, au Québec, ainsi qu’avec un gros
voie maritime deviendront une voie de transport privi- granulat provenant de la Nouvelle-Écosse. Les seuls
légiée pour le transport des granulats. On verra de plus matériaux locaux utilisés dans le béton qui a servi à
en plus de péniches et de bateaux chargés de granulats, construire ce pont de 13 km de long étaient l’eau et
emportant leur cargaison dans des centres urbains l’air contenu dans les bulles d’air faisant ofce
situés le long du Saint-Laurent, de la voie maritime et de protection contre l’effet destructeur des cycles de
des Grands Lacs américains. gel-dégel.

Ce mode de transport présente l’avantage de combiner La construction d’un tel pont avec les dépôts de sable
rentabilité économique et rentabilité environnemen- à béton disponibles sur l’Île-du-Prince-Édouard aurait
tale. Bien qu’il soit lent, le transport par bateau permet rapidement épuisé toutes les ressources locales de
de faire des économies d’énergie et de réduire les sable à béton, ce qui aurait obligé les producteurs
émissions de gaz à effet de serre. Actuellement, en de béton à importer par la suite tout le sable à béton
Amérique du Nord, les granulats sont surtout trans- dont ils auraient eu besoin.
portés par camion, sauf dans le cas de certains très Quant aux carrières de pierre de la région, elles ne
gros projets où ils sont transportés par bateau. pouvaient fournir que des granulats potentiellement
réactifs aux alcalis du ciment. Même si le risque était
9.5.2 Le transport de granulats par voie faible, le consortium privé qui a construit le pont a
maritime préféré jouer de prudence en faisant venir de Nouvelle-
On a vu récemment apparaître d’immenses carrières Écosse un granulat non réactif aux alcalis du ciment,
situées en bord de mer, aussi bien sur la côte ouest que très résistant à l’abrasion et dont le transport par bateau
sur la côte est nord-américaine. Ces carrières peuvent ne coûtait pas plus cher que le transport par camion à
charger directement des bateaux pour livrer des granu- partir des carrières locales qui ne pouvaient fournir
lats dans les grands centres urbains des côtes est et qu’un granulat de qualité douteuse (voir la gure 9.49).
ouest nord-américaines. Dans le cas de ces grands Le choix de ce gros granulat, particulièrement résis-
centres urbains, le coût du transport maritime des tant à l’abrasion, a même constitué un avantage. En
granulats est inférieur à celui du transport par des effet, il a permis de remplacer les recouvrements
camions qui partent de carrières distantes d’une
métalliques des piliers (situés dans la zone de marnage
cinquantaine de kilomètres. Par conséquent, on
et qui devaient résister à l’abrasion des glaces) par un
commence à voir des usines à béton s’implanter dans
béton à haute performance de 90 MPa particulière-
les ports d’Amérique du Nord.
ment résistant à l’abrasion des glaces, comme l’ont
Quant aux usines d’enrobé bitumineux, elles restent démontré des essais effectués à l’Université de Terre-
installées le plus près possible des chantiers routiers, Neuve (voir la gure 9.50).
La production et le transport des granulats 177

FIGURE 9.48 Pont de la Confédération Après près de 20 ans de service, le comportement de


ce béton à haute performance est excellent ; les
modèles mathématiques utilisés pour estimer la durée
de vie du béton de ce pont laissent prévoir une durée
de service de 300 ans. Cette durée de vie devrait même
être supérieure aux prévisions, puisque la ne couche
supercielle de mortier a été emportée par l’abrasion
des glaces, et que les blocs de glace se frottent à
présent aux gros granulats très durs qui résistent
beaucoup mieux à l’abrasion que le mortier de
recouvrement.

La construction de la plateforme pétrolière Hibernia


Durant la construction de la plateforme gravitaire
Hibernia, il a fallu faire venir par bateau des granulats
FIGURE 9.49 Carrière de pierre située en bord de mer légers depuis le Texas pour améliorer sa ottabilité. La
à Canso, en Nouvelle-Écosse, permettant substitution de gros granulats locaux par des granulats
le chargement direct des bateaux
légers a été limitée à 50 % pour ne pas trop réduire le
module élastique du béton qui devait rester supérieur à
30 GPa (voir la gure 9.51).

FIGURE 9.51 Plateforme pétrolière Hibernia en opération

FIGURE 9.50 Abrasion des glaces sur les piliers


du pont de la Confédération dans la zone
de marnage
178 CHAPITRE 9

RÉSUMÉ
Les installations de production de granulats ont pour rôle de fournir des granulats qui répondent
à des exigences particulières. Ces granulats sont destinés à la construction de routes, de bar-
rages, de digues ou de talus ou à entrer dans la composition de béton de ciment portland,
d’enrobé bitumineux ou d’autres types.
Les installations de production qui exploitent des dépôts meubles sont en général de concep-
tion relativement simple. Elles comportent un système de criblage plus ou moins complexe et,
parfois, un système de lavage auquel peut s’ajouter un système de classication. On trouve ce
type d’exploitation dans les sablières, les gravières ou les ballastières.
Les installations de production de granulats concassés sont plus complexes, car les produits
d’abattage du front de taille sont déversés dans la recette du débiteur primaire où un crible à
barres permet l’élimination des particules les plus nes. Cette opération de préélimination
a pour but de ne laisser entrer dans les unités de production suivantes que les matériaux sains
et utiles dans la carrière.
Les particules issues du concassage primaire sont fractionnées de nouveau dans les concas-
seurs secondaire, tertiaire et parfois même quaternaire. Le système de criblage peut fonction-
ner en circuit fermé ou en circuit ouvert avec le système de concassage. Dans ce dernier cas,
aucune fraction de granulat ne repasse une deuxième fois dans le concasseur.
Il existe différents types de concasseurs qui se distinguent par leur structure et leur mode de
fonctionnement. Les concasseurs primaires peuvent être des concasseurs à mâchoires, des
concasseurs giratoires (coniques) ou des concasseurs à percussion. Les concasseurs secon-
daires, tertiaires ou quaternaires sont en général des concasseurs giratoires ou des concasseurs
à percussion.
La forme des granulats dépend de nombreux facteurs comme la stratigraphie du massif
rocheux, le grain de la roche et surtout le type de concasseur utilisé.
Lorsqu’on entrepose les granulats, il est important de limiter les risques de ségrégation (surtout
dans le cas des granulats à granulométrie étendue) et les risques de contamination en séparant
bien les différentes piles de réserve.
Les installations de production sont soumises aux règles de fonctionnement assez sévères du
ministère de l’Environnement. Ces règles ont pour but de limiter le taux d’émission de pous-
sières et de bruit aux abords de la carrière de façon à réduire le degré de nuisance à un niveau
acceptable pour les riverains.
Au Québec, la livraison des granulats se fait encore presque exclusivement par camion,
mais il faut s’attendre à ce que le transport par voies uviale et maritime prenne de l’am-
pleur, car ce mode de transport est économique et écologique. Le transport par bateau ou
par péniche est certes lent, mais il est très économique et aussi très écologique puisqu’il
nécessite moins de produits pétroliers qui émettent des gaz à effet de serre que le transport
par camion.
La production et le transport des granulats 179

RÉFÉRENCES
AÏTCIN, P.-C., MINDESS, S. Sustainability of Concrete, New York, Spon Press, 2011, 301 p.
AMERICAN CONCRETE INSTITUTE (ACI). 304R-00 Guide for Measuring, Mixing,
Transporting, and Placing Concrete, 2000, 41 p.
AMERICAN CONCRETE INSTITUTE (ACI). Handling of Aggregates, Comité 614.
ARQUIÉ, G. (dir.). Granulats, Collection de la formation continue de l’École nationale des
ponts et chaussées, Paris, 1980, 462 p.
Cahier des charges et devis généraux – Infrastructures routières – Construction et répara-
tion, ministère des Transports, de la Mobilité durable et de l’Électrication des transports.
Les publications du Québec, 2017.
CLOUTIER, G. Programme de formation, Exploitation des gisements de la compagnie DJL,
2007.
CORRIVEAU, J. « La “poubelle” de Montréal deviendra un parc urbain », Le Devoir,
29 août 2015. Repéré le 28 juillet 2017 au www.ledevoir.com/politique/montreal/448824/
carriere-miron-la-poubelle-de-montreal-deviendra-un-parc-urbain.
Le stockage des granulats : aires de stockage, guide technique, Direction des routes et de la
circulation routière, ministère des Transports, Paris, mars 1981, p. 1-39.
Règlement sur les carrières et sablières, Loi sur la qualité de l’environnement, L.R.Q., chapitre
Q-2 r. 7, ministère du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte contre les
changements climatiques, Éditeur ofciel du Québec, 2017. Repéré au legisquebec.gouv.
qc.ca/fr/ShowDoc/cr/Q-2,%20r.%207 (page consultée le 23 janvier 2018).
180 CHAPITRE 9

QUESTIONS DE RÉVISION
1. Pourquoi lave-t-on certains granulats naturels ?
2. Pourquoi procède-t-on à une préélimination des produits d’abattage avant leur passage
dans le débiteur ?
3. Pourquoi est-il avantageux de procéder à un préentreposage ?
4. Pourquoi doit-on utiliser plusieurs concasseurs pour fabriquer des granulats ?
5. Nommez les principaux types de concasseurs utilisés dans les usines de traitement des
granulats. Indiquez les avantages et les inconvénients de chacun d’eux.
6. Quels types de concasseurs produisent les granulats les plus cubiques ?
7. Qu’est-ce qu’un circuit de criblage qui fonctionne en circuit ouvert ?
8. Quels sont les deux principaux types de cribles industriels utilisés dans les usines de
traitement de granulats ?
9. Nommez les deux phénomènes que l’on doit éviter lorsqu’on entrepose des granulats.
Pourquoi doit-on les éviter ?
10. Quelles sont les principales règles de protection de l’environnement qui régissent les ins-
tallations de production ?
11. Comment s’effectue surtout le transport de granulats de nos jours ?
12. Pourquoi ce mode de transport est-il nocif pour l’environnement ?
13. Pourquoi le transport des granulats par bateau ou par péniche est-il à la fois économique et
écologique ?
14. Quels ont été les seuls matériaux locaux utilisés lors de la construction du pont de la
Confédération entre le Nouveau-Brunswick et l’Île-du-Prince-Édouard ?
CHAPITRE

Le recyclage des granulats


10
SOMMAIRE
10.1 Le développement durable
10.2 Le recyclage des déchets de construction
10.3 Le recyclage des bétons de ciment
10.4 Le recyclage des enrobés bitumineux
10.5 La caractérisation des déchets recyclables

Il n’y a pas si longtemps encore, on éliminait dans des sites d’enfouissement les déchets de
démolition des ouvrages de génie civil et des édices industriels et résidentiels. C’était en effet
la solution la plus économique pour se débarrasser de ces matériaux sans grande valeur et
souvent contaminés par divers produits chimiques utilisés dans les constructions modernes.
Dans les pays industrialisés, la prise de conscience du gaspillage et du gâchis occasionnés par
une telle attitude est assez récente, tout comme les législations gouvernementales adoptées
sous la pression de groupes environnementaux. On estime que l’Europe et l’Amérique du Nord
génèrent à elles seules une tonne par an de déchets de construction par personne.
Dorénavant, les démolisseurs doivent séparer les produits de démolition de manière à ce que la
plus grande partie d’entre eux puisse être récupérée après un traitement de recyclage ou
éliminée de façon sécuritaire pour l’environnement dans des sites autorisés. En effet, on a
enn pris conscience que les rebuts de construction, contaminés par de nombreux produits
chimiques et enfouis dans des décharges, contaminaient irrémédiablement les nappes phréa-
tiques et les sols environnants. Par contre, une fois triés, une grande partie d’entre eux peuvent
entamer une seconde vie utile, ce qui évite ainsi l’extraction de matériaux vierges.
182 CHAPITRE 10

10.1 Le développement durable laisser un héritage aux générations futures. Car,


comme le dit si bien ce proverbe africain utilisé par
Depuis peu, les pouvoirs publics et les citoyens ont Léopold Senghor lors de son intronisation à l’Aca-
réalisé que les ressources naturelles et les sources démie française (voir la gure 10.2) : « Nous n’héritons
d’énergie sont limitées et qu’une utilisation inconsi- pas de la terre de nos ancêtres, nous l’empruntons à nos
dérée entraînerait irrémédiablement leur épuisement. enfants. »
Nous sommes passés d’une philosophie d’économie à Le tableau 10.1 dresse une liste de quelques déchets
très court terme à une philosophie de développement industriels et de rebuts qui sont déjà recyclés et réuti-
durable, c’est-à-dire à la gestion à long terme des lisés à des degrés divers dans différents pays.
ressources naturelles, de sorte que ce développement
L’utilisation de verre recyclé, entre autres, est de plus
soit équitable socialement, viable économiquement et
en plus répandue dans les bétons de ciment. Des usines
respectueux de l’environnement dans lequel se trouvent
spécialisées, qui autrefois devaient payer pour se
les ressources. Comme il n’est pas possible d’empêcher
débarrasser du verre recyclé, font maintenant des
le développement, il faut plutôt chercher à utiliser le
prots en le vendant aux fabricants de béton de ciment.
mieux possible nos ressources naturelles pour les faire
Plusieurs chercheurs et universités étudient les com-
durer longtemps (voir la gure 10.1) et les recycler en
portements des matériaux et leur proportion en verre
n de vie utile quand cela est possible, si nous voulons
recyclé pour en déterminer les utilisations optimales,
notamment dans les enrobés bitumineux.
FIGURE 10.1 Une nouvelle approche du développement
FIGURE 10.2 « Nous n’héritons pas de la terre
de nos ancêtres, nous l’empruntons
à nos enfants. »

Source : Adapté de Sustainable Concrete, The Concrete Centre,


Surrey, Royaume-Uni, 2007

TABLEAU 10.1 Liste des matériaux recyclés comme granulats pour béton

Matériaux Industries Composition

Rebuts minéraux Minière et de transformation Roches naturelles

Laitiers de hauts fourneaux Fer et acier Silicates, aluminosilicates cristallisés ou vitriés

Rebuts de construction Démolition Béton, briques, maçonnerie

Laitiers métallurgiques Rafnage des métaux Silicates, aluminosilicates, verre

Cendres de foyer Centrales thermiques Verre

Déchets municipaux Incinérateurs Verre, plastique, métaux

Caoutchouc granulé Vieux pneus Caoutchouc


Le recyclage des granulats 183

10.2 Le recyclage des déchets FIGURE 10.4 Récupération des briques d’argile cuite

de construction
Il ne faut pas se faire trop d’illusions sur le recyclage
des déchets de construction, car, à chaque opération de
recyclage, la qualité des matériaux recyclés est infé-
rieure à celle des produits dont ils sont issus et la varia-
bilité de leurs propriétés est beaucoup plus grande. Par
exemple, il est impensable de fabriquer un béton à haute
performance avec des granulats obtenus à partir de
bétons de démolition. En effet, ces bétons sont composés
de divers granulats qui présentent des résistances très
variées. De plus, ils peuvent contenir toutes sortes d’ad-
juvants ou encore être contaminés par les sels de dégla-
çage, la pollution urbaine ou les eaux souterraines,
selon la fonction structurale qu’ils remplissaient. Par
FIGURE 10.5 Récupération des blocs de maçonnerie
exemple, le rapport RILEM no 6 sur le recyclage des
bétons de démolition recommande de ne pas utiliser la
fraction ne des produits de concassage passant un
tamis de 2 mm d’ouverture. Pour ces granulats de
démolition, on peut toujours trouver une utilisation
particulière dont les exigences de performance, de
qualité et de viabilité ne sont pas aussi contraignantes
que celles des granulats à béton de haute performance.

10.2.1 Quelques exemples concrets


Le chantier de démolition de l’ancien magasin Canadian
Tire de Sherbrooke avant la construction d’un nouveau
centre commercial au début des années 2010 constitue
un exemple intéressant de cette volonté de récupération.
L’entrepreneur en démolition y a trié tous les matériaux
utilisés lors de la construction du magasin, puis il les a plusieurs piles où sont entreposés du béton armé,
redirigés vers son site de matériaux recyclés où ils ont des briques d’argile, des blocs de maçonnerie, etc. Les
été revendus. Dans les gures 10.3 à 10.5, on peut voir briques d’argile étaient même triées en deux piles selon
leur couleur avant d’être revendues à des paysagistes.
FIGURE 10.3 Récupération du béton armé Les blocs de béton armé sont parfois concassés sur
place quand du matériau de remblayage est nécessaire
pour la nouvelle construction. Quant aux aciers d’arma-
ture, ils sont récupérés séparément (voir la gure 10.6,
page suivante). Dans le cas précédent, la séparation du
béton et des aciers d’armature s’est faite sur le site de
recyclage de l’entrepreneur en démolition puisque le
plancher de l’ancien magasin était construit sur du roc
et qu’un stationnement souterrain devait y être creusé.
La compagnie de béton prêt à l’emploi Demix Béton,
à Lachine, est un autre exemple intéressant de récu-
pération. Cette compagnie offre en effet aux entre-
preneurs en démolition un espace pour y déposer
leurs rebuts de béton (non armé) sur le site occupé par
184 CHAPITRE 10

FIGURE 10.6 Tri des barres d’armature En plus d’exigences concernant la teneur en impuretés
(selon la méthode LC 21-260), la teneur en chlorures ou
sulfates hydrosolubles (ASTM D1411 et LC 31-312) et
l’équivalent de sable (ASTM D2419), on s’assure de la
qualité des matériaux recyclés en ajoutant des précau-
tions et des précisions aux méthodes. Ainsi, l’échantil-
lonnage des matériaux recyclés aux ns d’analyses
environnementales fait l’objet de plusieurs restrictions et
manipulations spéciales. De plus, le temps de tamisage
des matériaux contenant des résidus d’enrobé est réduit
pour éviter que les particules recyclées ne se dégradent.
Le ministère du Développement durable, de l’Envi-
ronnement et des Parcs du Québec a publié plusieurs
guides sur l’échantillonnage et la préservation des
matériaux et des sols pour effectuer des analyses
environnementales.
sa centrale à béton. Quand la pile de béton ainsi récu-
péré atteint les 75 000 à 100 000 tonnes, la compa-
gnie Demix Béton fait venir un concasseur mobile 10.3 Le recyclage des bétons
pour réduire ces bétons de démolition en matériaux
de remplissage 0-20 mm, évitant ainsi l’extraction
de ciment
d’autant de matériaux vierges en provenance de Comme nous le verrons dans ce qui suit, le recyclage
carrières plus ou moins éloignées de Montréal. Les des bétons de ciment concerne tout autant le béton
matériaux ainsi concassés peuvent aussi servir de récupéré dans les déchets de démolition que les retours
fondation ou encore de sous-fondation routière. Par de béton, dont les producteurs doivent disposer de
contre, ces matériaux sont très complexes à caracté- façon sécuritaire pour l’environnement.
riser vu les nombreuses exigences à respecter et les
risques de contamination par suite de la présence de 10.3.1 Les granulats de béton recyclés
divers contaminants dans le granulat recyclé. En plus d’être employés dans la fabrication d’in-
Au Japon, où les coûts de mise au rebut dans des frastructures routières, les granulats de béton recyclé
décharges agréées peuvent aller jusqu’à 100 $ la (ou récupéré) (GBR) sont de plus en plus utilisés dans
tonne pour des bétons de démolition, on commence à la fabrication des bétons de ciment. L’Annexe O de la
mettre en place des projets pilotes pour récupérer les norme CSA A23.1, qui porte sur l’utilisation du
gros granulats utilisés initialement pour fabriquer granulat de béton recyclé dans le béton de ciment, a
ces bétons. d’ailleurs été ajoutée au document lors de la mise à jour
de 2014. Ces matériaux recyclés utilisables proviennent
10.2.2 L’utilisation des matériaux recyclés principalement de trois sources : les déchets de démoli-
dans les infrastructures routières tion, le béton récupéré (voir la gure 10.7) et les
retours de béton concassé (RBC). Les déchets de
La norme NQ 2560-600 précise les exigences relatives
démolition proviennent de la démolition partielle ou
à la classication des matériaux recyclés utilisés comme
complète d’ouvrages et peuvent contenir des contami-
infrastructures routières ou pour le remblayage. Ces
nants qu’il faut séparer. Le béton récupéré provient
matériaux, classés MR-1 à MR-7 ou BA selon leur
aussi de démolition mixte ou unique et les retours de
composition, proviennent des dépôts de matériaux secs
béton concassés sont faits à partir d’un béton encore
ou de chantiers de construction et contiennent des
plastique qu’on rapporte à la centrale et qu’on concasse
résidus de démolition (de route, de bâtiment ou autres)
par la suite. Pour le concassage des bétons, on fait
de béton de ciment (BC), d’enrobé bitumineux (EB) ou
appel à des concasseurs et des unités de stockage
de briques d’argile (BA) mélangés ou non à des granu-
mobiles (voir la gure 10.8) ; si du béton armé doit être
lats naturels (GN). Les exigences et les propriétés impo-
concassé, il faut effectuer le tri manuel de l’acier lors
sées sont similaires à celles des granulats non recyclés
de l’opération.
destinés aux mêmes utilisations.
Le recyclage des granulats 185

FIGURE 10.7 Concassage et mise en réserve de béton faible teneur en chlorures hydrosolubles pour éviter la
issu de démolition corrosion prématurée de l’acier d’armature et d’une
faible teneur en sulfates hydrosolubles, car plusieurs
réactions néfastes pourraient nuire à l’intégrité des
ouvrages de béton.
La quantité variable de mortier peut changer considé-
rablement d’un matériau à l’autre. C’est pourquoi il
importe d’effectuer tous les essais pour conrmer
l’utilisation possible des GBR selon leurs caractéris-
tiques intrinsèques, de fabrication et complémentaires.
De plus, l’annexe O de la norme CSA A23.1 mentionne
que la quantité totale de substances nuisibles (prove-
nant de déchets de construction) ne devrait pas être
supérieure à 3 % de la masse totale de granulat, la
quantité maximale de plâtre ou de gypse ne devrait
pas dépasser 1 % et la quantité maximale de tuile de
céramique, de porcelaine, de verre, de bois et de papier
FIGURE 10.8 Concasseur mobile
ne devrait pas être supérieure à 0,10 %.
Il est important de vérier si les réactions alcalis-
granulat n’affecteront pas le béton préparé avec du GBR
puisque le vieux mortier pourrait être plus réactif qu’un
béton confectionné avec des granulats vierges. À ce
sujet, l’augmentation de la teneur en ajouts cimentaires
s’est révélée être une méthode très efcace pour contrer
la dilatation trop importante de ces bétons. Plusieurs
études ont montré qu’il est possible de remplacer de
gros granulats par du GBR jusqu’à hauteur de 20 % sans
affecter gravement les propriétés du béton. Par contre,
un remplacement de 100 % a de trop gros impacts néga-
tifs pour pouvoir recourir à cette formule. Plusieurs
recherches sont en cours à ce sujet.

Les granulats recyclés sont habituellement moins 10.3.2 Le recyclage des retours de béton
denses et plus absorbants que les granulats naturels. Les producteurs de béton prêt à l’emploi doivent
L’absorption des granulats de béton recyclés varie éliminer de façon sécuritaire pour l’environnement les
entre 3,0 et 10,0 %, de sorte que la maniabilité doit retours de béton non utilisés par leurs clients. Obla et
être contrôlée en ajustant l’eau avant et pendant le ses coauteurs ont estimé qu’aux États-Unis, les retours
malaxage. Pour ce qui est de la densité, elle est représentent 5 % des 455 millions de mètres cubes de
souvent faible et variable. Si elle n’est pas homogène, béton produits annuellement, soit 22,75 millions de
cela peut causer des problèmes lors du dosage par mètres cubes, ce qui est énorme. Cela fait environ 22 à
masse. Les valeurs de résistance à l’usure sont aussi 23 millions de tonnes de gros granulat (1 m3 de béton
affectées par la présence variable et la qualité du contient environ 1 tonne de gros granulat), 16 millions
mortier utilisé. de tonnes de sable et 7 millions de tonnes de ciment.
Les granulats de béton recyclé servant à la confection Quand ces retours de béton sont assez importants, les
de nouveau béton doivent avoir les mêmes caractéris- producteurs de béton prêt à l’emploi les utilisent pour
tiques que les granulats naturels concernant les fabriquer des blocs pour des murs de soutènement ou
propriétés intrinsèques et de fabrication. Quant aux pour bloquer temporairement des accès (voir la
caractéristiques complémentaires, les granulats de gure 10.9, page suivante). Par contre, quand la quan-
béton récupéré doivent satisfaire à l’exigence d’une tité de béton laissé au fond de la bétonnière est
186 CHAPITRE 10

FIGURE 10.9 Fabrication de blocs à partir de retours FIGURE 10.11 Récupération par lavage et criblage du gros
de béton (usine Béton Memphré de Magog) granulat (usine Demix Béton à Lachine)

FIGURE 10.10 Récupération par lavage et criblage du FIGURE 10.12 Ajustement du pH des eaux de lavage
sable contenu dans les retours de béton avant leur renvoi dans l’égout municipal
(usine Demix Béton à Lachine) (usine Demix Béton à Lachine)

négligeable, il est préférable d’en récupérer la partie


sable pour la revendre comme matériau de remplis-
sage et d’en retirer les gros granulats pour fabriquer de
nouveaux bétons (voir les gures 10.10 et 10.11). On fabrication de béton de remplissage lorsque les critères
dirige les matériaux ns et les eaux de lavage vers des de qualité sont peu élevés.
étangs de sédimentation curés régulièrement. On Lorsqu’il y a mévente de gros blocs de béton, on
envoie ensuite les boues de sédimentation vers des envoie les excédents en carrière où ils sont concassés
sites d’enfouissement autorisés. Quant aux eaux de avec les blocs de pierre vierges que l’on vient d’extraire.
lavage, on peut les jeter dans les égouts municipaux Cette très faible contamination des granulats ne
après ajustement de leur pH (voir la gure 10.12). De compromet pas la qualité du granulat commercial
plus, on peut utiliser une partie de ces eaux pour la livré aux clients.
Le recyclage des granulats 187

10.4 Le recyclage des enrobés FIGURE 10.13 Recycleuse de chaussée

bitumineux
La fabrication d’enrobés bitumineux comportant des
granulats bitumineux récupérés (GBR), des bardeaux
d’asphalte postfabrication (BPF) ou des bardeaux
d’asphalte postconsommation1 (BPC) fait l’objet de
plusieurs méthodes décrites dans les normes, principa-
lement dans celles concernant la formulation. La norme
4202 du tome VII du ministère des Transports du
Québec limite l’utilisation de GBR à 20,0 % de la masse
totale des granulats pour les enrobés utilisés en couche
de base ; cette limite baisse toutefois à 10,0 % dans le
cas des enrobés pour couche de surface d’autoroute.
Les deux types de bardeaux sont limités à 3,0 % pour
les enrobés de surface et à 5,0 % pour les enrobés de Le plus grand avantage de cette méthode est qu’elle
base. Les températures de chauffage diffèrent aussi permet de réutiliser des matériaux en place et, par le
lors de l’utilisation des granulats bitumineux récupérés fait même, de réduire les coûts de transport et de
ou de bardeaux d’asphalte. Cette précaution permet réduire l’utilisation des matériaux fraîchement
d’éviter l’oxydation extrême du bitume. concassés. Cette méthode est rapide et permet d’amé-
liorer le confort de la chaussée en détruisant le patron
10.4.1 Le retraitement en place des chaussées de ssures et en corrigeant le prol de la chaussée. Par
La technique de retraitement en place des chaussées est contre, le comportement des fondations de chaussées
couramment utilisée au Québec depuis la n des stabilisées n’est pas encore connu parfaitement et ne
années 1980. Elle est aussi appelée « pulvérisation- permet donc pas l’optimisation des matériaux.
stabilisation » ou « décohésionnement-stabilisation » et
fait appel à la réutilisation des matériaux d’une chaussée
auxquels on peut ajouter un liant (bitume, ciment, etc.).
10.5 La caractérisation
Comme ces matériaux proviennent de l’intérieur de des déchets recyclables
l’emprise de la chaussée, ils n’ont pas à subir les essais De plus en plus de laboratoires s’occupent de la caracté-
de caractérisation, ce qui permet d’économiser du risation de matériaux destinés autrefois à l’enfouisse-
temps au moment de la réfection d’une route. ment. En effet, on fait maintenant des essais de masse
La première étape de ce procédé est le décohésionne- volumique, de pourcentage de vides, de granulométrie,
ment de l’enrobé bitumineux sur toute son épaisseur et de perméabilité et plusieurs autres types d’analyses. Ces
le décohésionnement d’une partie de la fondation matériaux peuvent, par exemple, être utilisés pour isoler
granulaire sous-jacente (voir la gure 10.13). On procède des cellules dans des sites d’enfouissement. Ainsi, au
ensuite au reprolage, au compactage sommaire et, lieu d’être enfouis, ces déchets sont maintenant recy-
si nécessaire, à la correction granulaire. Après quoi, on clés, ce qui réduit le nombre de matériaux neufs utilisés.
stabilise le matériau avec une machinerie spéciale qui Ces nouvelles utilisations des déchets recyclables mène-
injecte du liant et qui homogénéise le matériau. Par la ront certainement à de nouvelles normes d’essais,
suite, l’étape de stabilisation dépend des analyses effec- puisque la plupart des essais sont faits à partir de
tuées auparavant et des besoins du projet. On termine méthodes maison que chaque laboratoire a mises au
enn en effectuant le compactage nal ainsi que la pose point selon la demande des clients. La caractérisation
de l’enrobé bitumineux neuf. des déchets recyclables représente donc un dé de taille.

1. Les normes permettent l’utilisation de bardeaux d’asphalte postconsommation (BPC), mais les fabricants d’enrobés
québécois ne se prévalent pas de cette autorisation. Les vapeurs émises lors du chauffage de ces bardeaux ne permettraient
pas l’utilisation sécuritaire des BPC. De plus, le très faible avantage économique, dû à l’augmentation des coûts d’opération
et à la récupération, au nettoyage et au tri de ces bardeaux, n’est pas avantageux pour les fabricants d’enrobés.
188 CHAPITRE 10

RÉSUMÉ
Les granulats obtenus à partir des produits de concassage des rebuts de construction, des revê-
tements en enrobés bitumineux et des retours de béton des bétonnières ne sont plus dirigés vers
les sites d’enfouissement, comme on avait l’habitude de le faire jusqu’à récemment. Ces maté-
riaux sont maintenant recyclés pour être utilisés dans diverses parties d’ouvrages de génie civil,
surtout pour construire des bases de route ou comme matériau de remplissage. Chaque fois
qu’on recycle des rebuts de construction, on obtient un matériau aux propriétés variables qui ne
peut pas servir à fabriquer des matériaux qui doivent répondre à des critères élevés en matière de
résistance, de perméabilité, d’absorptivité, de résistance à l’abrasion, de résistance aux cycles
de gel-dégel, etc. Il faut alors utiliser des granulats vierges présentant une qualité adéquate
et une faible variabilité.
La section 5 du Règlement sur l’enfouissement et l’incinération de matières résiduelles (Q-2, r. 19)
dénit aussi les termes, les obligations et les interdictions pour enfouir les débris de construc-
tion ou de démolition de façon sécuritaire et acceptable.
Chaque année, les rebuts de béton concassés et récupérés sur les chantiers de démolition per-
mettent d’éviter l’extraction d’un volume équivalent de matériaux vierges dans les carrières
exploitées ; ce qui représente une économie et une diminution des émissions polluantes dans
l’atmosphère. Le recyclage, la réutilisation ainsi que la caractérisation des granulats recyclés
constituent le plus gros dé du domaine des matériaux granulaires dans les années à venir.

RÉFÉRENCES
Ouvrages
AÏTCIN, P.-C., S. MINDESS. Sustainability of Concrete, Spon Press, New York, 2011, 301 p.
ALEXANDER, M., S. MINDESS. Aggregates in Concrete, Taylor and Francis, New York,
2005, 435 p.
ASSOCIATION CANADIENNE DU CIMENT PORTLAND. Dosage et contrôle des
mélanges de béton, 8e édition canadienne, 2011, 411 p.
BERGERON, G. Retraitement en place des chaussées, Direction du Laboratoire des chaus-
sées, ministère des Transports du Québec, 1996, 120 p.
Cahier des charges et devis généraux, construction et réparation, ministère des Transports, de
la Mobilité durable et de l’Électrication des transports, Les Publications du Québec,
Québec, 2017.
CENTRE D’EXPERTISE EN ANALYSE ENVIRONNEMENTALE DU QUÉBEC. Modes
de conservation pour l’échantillonnage des sols, DR-09-02, Ministère du Développement
durable, de l’Environnement, de la Faune et des Parcs, 2013, 6 p.
HANSEN, T.C. (dir.). Recycling of Demolished Concrete and Masonry – RILEM Report 6,
Taylor and Francis, Abingdon, Royaume-Uni, 1992, 336 p.
MINISTÈRE DU DÉVELOPPEMENT DURABLE, DE L’ENVIRONNEMENT ET DES
PARCS DU QUÉBEC. Guide d’échantillonnage à des ns d’analyses environnementales :
Cahier 1, Centre d’expertise en analyse environnementale du Québec, 2008, 58 p.
MINISTÈRE DU DÉVELOPPEMENT DURABLE, DE L’ENVIRONNEMENT ET DES
PARCS DU QUÉBEC, Guide d’échantillonnage à des ns d’analyses environnementales :
Cahier 5, Québec, Centre d’expertise en analyse environnementale du Québec, 2010, 66 p.
OBLA, K., H. KIM, C. LOBO. Crushed Returned Concrete as Aggregates for New Concrete,
RMC Research and Education Foundation, 2007, 44 p.
Le recyclage des granulats 189

Normes
BNQ 2002, Granulats – Matériaux recyclés fabriqués à partir de résidus de béton, d’enrobés
bitumineux et de briques – Classication et caractéristiques, Bureau de normalisation du
Québec, NQ 2560-600.
Norme 4202, Enrobés à chaud formulés selon la méthode de formulation du Laboratoire des
chaussées, Collection Normes, Tome VII – Matériaux, ministère des Transports, de la
Mobilité durable et de l’Électrication des transports, Les Publications du Québec, 2016.
Recueil des méthodes d’essai LC, Détermination de l’aptitude au compactage des enrobés à
chaud à la presse à cisaillement giratoire (LC 26-003), Procédure du laboratoire des chaus-
sées, ministère des Transports, de la Mobilité durable et de l’Électrication des transports,
Les Publications du Québec, 2016.
Recueil des méthodes d’essai LC, Formulation des enrobés à l’aide de la presse à cisaillement
giratoire selon la méthode du laboratoire des chaussées (LC 26-004), Procédure du labora-
toire des chaussées, ministère des Transports, de la Mobilité durable et de l’Électrication
des transports, Les Publications du Québec, 2016.
Règlement sur l’enfouissement et l’incinération de matières résiduelles, Loi sur la qualité de
l’environnement, L.R.Q., chapitre Q-2 r.19, ministère du Développement durable, de l’Envi-
ronnement et des Parcs, Éditeur ofciel du Québec, 2017. Repéré au http://legisquebec.gouv.
qc.ca/fr/ShowDoc/cr/Q-2,%20r.%2019 (page consultée le 27 novembre 2017).

QUESTIONS DE RÉVISION
1. Quelle est la quantité de déchets générés tous les ans par chaque individu en Europe et en
Amérique du Nord ?
2. Pourquoi l’enfouissement non contrôlé des déchets de construction peut-il être domma-
geable pour l’environnement ?
3. Pourquoi faut-il recycler au maximum les déchets de construction ?
4. Nommez cinq matériaux couramment recyclés à l’heure actuelle.
5. Pourquoi ne peut-on pas fabriquer de nouveaux matériaux à très haute performance avec
des matériaux recyclés ?
6. À quoi les déchets de béton recyclés peuvent-ils servir ?
7. Quelle est la quantité de retours de béton générée tous les ans aux États-Unis ?
8. Combien de tonnes de ciment ces retours de béton représentent-ils ?
9. Que peut-on faire avec des retours de béton ?
10. Après le traitement des eaux de lavage, quel ajustement doit-on faire avant de les rejeter
dans les égouts municipaux ?
LABORATOIRES
D ans cette partie, nous expliquons comment réaliser les essais de caractérisation des
granulats. Les informations présentées sont basées sur les méthodes d’essai les plus
récentes du Laboratoire des chaussées du ministère des Transports, de la Mobilité durable
et de l’Électrication des transports. À défaut, nous nous appuyons sur les méthodes de
l’Association canadienne de normalisation (CSA). Ceci assure la cohérence avec les
exigences dénies au chapitre 7, sachant qu’il est important que les essais soient réalisés à
partir de normes reconnues et à jour.
Pour chaque essai, nous présentons :
• les méthodes de référence sur lesquelles l’essai s’appuie ;
• le contexte de réalisation ou l’importance de l’essai ;
• des conseils de réalisation pratiques, incluant l’appareillage utilisé pour réaliser l’essai, les
points importants du mode opératoire, les calculs et l’expression des résultats ainsi que des
exemples d’application ;
• des photos, lorsque c’est pertinent.
Il est important de souligner que les informations présentées sont des compléments d’infor-
mation aux essais et ne remplacent pas les méthodes normalisées.
Par ailleurs, il est important de rappeler que les mesures réalisées sur deux appareils diffé-
rents, qu’ils soient de conception différente ou de la même gamme (même marque, même
modèle), ne sont pas identiques, quoique très proches, car tous les appareils ne réagissent pas
exactement de la même manière. Il faut donc effectuer un étalonnage, une procédure qui
permettra d’obtenir le même résultat à partir de la même situation initiale. Par dénition,
l’étalonnage (calibration, en anglais) est la détermination de la relation existant entre les
indications d’un appareil de mesure et les valeurs de la grandeur à mesurer, par comparaison
avec un étalon. Ainsi, les jauges, les étuves, les thermomètres, les pycnomètres et autres
instruments sujets à l’usure doivent être étalonnés au moins une fois par année, ou lorsque
cela est nécessaire, an de s’assurer de la validité des résultats. On peut ainsi tracer des
droites ou des courbes d’étalonnage. Quelques-unes des méthodes élaborées dans les labo-
ratoires montrent une procédure pour étalonner les appareils nécessaires à sa réalisation.
Voici les principaux essais d’échantillonnage et de caractérisation des granulats réalisés dans
les laboratoires de matériaux granulaires et de géotechnique. Comme la très grande majorité
des essais nécessitent, à une étape ou une autre, une opération de tamisage, nous donnons
également des informations générales relatives aux tamis.
Échantillonnage 191

SOMMAIRE
Échantillonnage Laboratoire 13 Détermination du pourcentage de
Laboratoire 1 Échantillonnage particules fracturées d’un gros granulat
Laboratoire 2 Réduction des échantillons pour essais Essais de détermination des caractéristiques
en laboratoire complémentaires
Essais de détermination des caractéristiques Laboratoire 14 Détermination de la quantité
de masse, de volume et d’humidité de particules plus nes que 80 µm
dans le granulat (propreté)
Laboratoire 3 Détermination de la masse volumique
et du pourcentage de vides Laboratoire 15 Détermination du pourcentage de mottes
d’argile dans les granulats naturels
Laboratoire 4 Détermination de la densité
et de l’absorption des granulats Laboratoire 16 Détermination de la quantité
de particules légères dans les granulats
Laboratoire 5 Détermination de la teneur en eau
des granulats Laboratoire 17 Détermination de la présence de matières
organiques dans les granulats ns
Essais de détermination des caractéristiques Laboratoire 18 Détermination de la valeur au bleu
intrinsèques de méthylène des granulats
Laboratoire 6 Détermination du coefcient d’usure Laboratoire 19 Détermination du coefcient
par attrition à l’aide de l’appareil d’écoulement des granulats ns
micro-Deval
Essais de résistance aux intempéries
Laboratoire 7 Détermination du pourcentage
de friabilité des granulats ns Laboratoire 20 Détermination de la résistance à la
désagrégation des granulats au moyen
Laboratoire 8 Détermination de la résistance
d’une solution de sulfate de magnésium
à l’abrasion au moyen de l’appareil
Los Angeles Laboratoire 21 Essai de résistance au gel et au dégel
des gros granulats non connés
Laboratoire 9 Détermination de la résistance au
polissage par projection des gramulats Matériaux recyclés
Laboratoire 10 Analyse pétrographique et détermination Laboratoire 22 Détermination de la teneur en
du nombre pétrographique impuretés dans un matériau recyclé
Essais de détermination des caractéristiques Laboratoire 23 Détermination de la composition d’un
de fabrication matériau recyclé contenant des résidus
d’enrobé et de béton
Laboratoire 11 Analyse granulométrique
Laboratoire 12 Détermination du pourcentage Appendice
de particules plates et allongées Le tamis de contrôle
192 LABORATOIRE 1
ÉCHANTILLONNAGE

L ABORATOIRE 1
Échantillonnage

contamination et la ségrégation. Les matériaux qui ont


Méthodes de référence
été altérés superciellement doivent faire l’objet d’un
• LC 21-010, Échantillonnage échantillonnage séparé. Le lieu, la fréquence d’échan-
• CSA A23.2-1A, Échantillonnage des granulats pour tillonnage ainsi que la taille de l’échantillon sont aussi
usage dans le béton
des facteurs importants. Les normes d’essai indiquent
• CSA A23.2-7B, Échantillonnage aléatoire des les quantités minimales à prélever selon les ns de
matériaux de construction
l’échantillonnage.
• CENTRE D’EXPERTISE EN ANALYSE
ENVIRONNEMENTALE DU QUÉBEC. Guide Il est très important de procéder à l’identication
d’échantillonnage à des ns d’analyses
complète, ou marquage, de l’échantillon an qu’il soit
environnementales : Cahier 1 – Généralités,
ministère du Développement durable, de possible d’en retrouver l’origine. Le type, le calibre, la
l’Environnement, de la Faune et des Parcs, 2008, provenance et l’utilisation de l’échantillon doivent être
58 p., 3 annexes, ceaeq.gouv.qc.ca/documents/
indiqués. L’identication doit aussi préciser la date
publications/echantillonnage/generalitesC1.pdf
du prélèvement, le nom de la personne responsable du
• CENTRE D’EXPERTISE EN ANALYSE
ENVIRONNEMENTALE DU QUÉBEC. Guide prélèvement et le nom de son organisme, la liste des
d’échantillonnage à des ns d’analyses essais à effectuer, les coordonnées du destinataire ainsi
environnementales : Cahier 5 – Échantillonnage des que toute autre information qui facilitera la traçabilité
sols, ministère du Développement durable, de
l’Environnement, de la Faune et des Parcs, édition de l’échantillon. Il est primordial de savoir que le techni-
courante, ceaeq.gouv.qc.ca/documents/publications/ cien responsable de l’échantillonnage reviendra souvent
echantillonnage/solsC5.pdf au laboratoire avec plusieurs échantillons qui ne sont
• CENTRE D’EXPERTISE EN ANALYSE pas toujours destinés aux mêmes personnes ni aux
ENVIRONNEMENTALE DU QUÉBEC. Modes mêmes essais. L’identication doit donc être faite avec le
de conservation pour l’échantillonnage des sols,
DR-09-02, Québec, ministère du Développement plus grand soin en inscrivant le plus de détails possible.
durable, de l’Environnement, de la Faune et des Une attention particulière doit être apportée au moment
Parcs, 2013, 6 p., ceaeq.gouv.qc.ca/documents/ du transport et de l’entreposage pour éviter toute altéra-
publications/echantillonnage/dr09_02sols.pdf
tion des propriétés physicomécaniques à évaluer.

Échantillonnage pour analyse environnementale


L’échantillonnage permet de recueillir de petites quan-
Depuis quelques années, les restrictions environne-
tités de matériaux an d’en déterminer les caractéris-
mentales obligent à caractériser les granulats ou le sol
tiques à partir d’essais réalisés en laboratoire. On peut
en place lors de travaux. Comme on recherche des
l’effectuer à divers endroits et à des ns diverses,
contaminants organiques ou inorganiques, l’échantil-
notamment à la source (carrière, gravière ou sablière),
sur le front de taille ou dans un gisement en vue d’éva- lonnage doit être effectué avec le plus grand soin an
luer la qualité des matériaux et les possibilités d’ex- d’éviter les contaminations par une source externe ou
ploitation de la source ; à l’usine, sur les bandes les contaminations croisées (voir la gure L1.1).
transporteuses, à la sortie des trémies, dans les piles L’échantillonnage, le transport et la conservation des
de réserve en vue de contrôler la production ; ou à pied échantillons exigent l’utilisation de contenants en
d’œuvre, à la livraison, au cours de la mise en œuvre ou polypropylène ou en verre, ambré ou clair, d’une
après la mise en œuvre en vue de l’acceptation ou du seringue ou d’un échantillonneur à capsule hermé-
refus des matériaux. L’échantillonnage est la première tique et des sacs stériles (voir les gures L1.2 et L1.3).
étape du contrôle de la qualité des matériaux ; il est Ces échantillons doivent être soigneusement identiés
aussi important que les essais de laboratoire. an d’en connaître la provenance et la destination. Il
L’échantillon ne représente qu’une inme partie du est très important de transporter l’échantillon sans
granulat, il doit donc être le plus représentatif possible délai vers le laboratoire an d’en assurer l’intégrité.
de l’ensemble du matériau. Il importe de prendre Par ailleurs, durant le transport et la conservation, la
toutes les précautions possibles pour éviter la température doit être maintenue à 4 °C ou moins ; il est
Échantillonnage 193

FIGURE L1.1 Échantillonnage pour analyse FIGURE L1.3 Contenant clairs et sacs stériles pour
environnementale préserver les échantillons pour analyse
environnementale

FIGURE L1.2 Contenants ambrés pour analyse


environnementale et récipient de type
glacière pour conserver les prélèvements

Le nombre d’échantillons dépend de l’usage qu’on fera


du matériau, de la quantité de matériau en cause et de
sa variabilité. Les masses d’échantillons spéciées
dans les méthodes de référence conviennent si on veut
réaliser seulement une analyse granulométrique. S’il y
a plusieurs autres essais à réaliser, les quantités
requises devront être plus importantes.

Appareillage
Les appareils servant au prélèvement des échantil-
lons de granulats vont des outils manuels les plus
utile d’avoir un contenant de type glacière et des réfri-
simples aux outils mécanisés les plus sophistiqués,
gérants pour conserver les prélèvements effectués.
selon ce que nécessite le type d’échantillonnage à
Le matériel d’échantillonnage (voir la gure L1.4) effectuer.
doit être soigneusement lavé et rincé avec de l’eau
puriée et des produits chimiques comme l’acide
nitrique, l’acétone et l’hexane. Ces produits doivent FIGURE L1.4 Lavage de l’équipement des prélèvements
être manipulés avec précautions ; l’utilisation de gants
et de lunettes de sécurité est donc obligatoire. Cette
procédure doit être effectuée rigoureusement lors de
chaque prélèvement, selon les protocoles établis dans
le Cahier 5 (voir Méthodes de référence).

Échantillons et prélèvements
Les quantités de granulats prélevées doivent permettre
de réaliser tous les essais, que ce soit pour l’évaluation
d’un matériau à la source, en réserve ou après la mise
en œuvre. L’échantillon est constitué de plusieurs
prélèvements séparés de masse à peu près égale (au
moins trois, quand il s’agit d’évaluer le produit ni).
Ces prélèvements sont mis ensemble puis réduits par
quartage ou par un autre moyen approprié jusqu’à
l’obtention de la taille spéciée dans la norme.
194 LABORATOIRE 1

Matériel et outils manuels Échantillonnage à la source


ÉCHANTILLONNAGE

Le matériel et les outils manuels (voir la gure L1.5) Le prélèvement d’échantillons à la source est une étape
comprennent ordinairement : une pelle ou une écope très importante dans la fabrication des granulats. Cette
comme celle utilisée par le technicien qui effectue un étape permet d’effectuer une évaluation géologique du
prélèvement (voir la gure L1.6) ; un pic ; une tarière ; dépôt en sondant les différentes couches de matériaux,
une toile forte carrée de 2 à 3 m de côté et une petite en plus de déterminer leur profondeur ainsi que le
brosse pour récupérer les particules nes ; une plaque volume de matériaux à exploiter. L’échantillonnage à
et une croix de quartage pour la réduction des échan- la source peut aussi révéler la présence de minéraux
tillons ; des sacs de toile ou de polyéthylène pour le nuisibles tels que la pyrite ou la pyrrhotite. S’ils sont
transport et la conservation des échantillons ainsi que faits minutieusement et stratégiquement, les prélève-
des attaches. ments servent à optimiser l’exploitation du dépôt.
Pour un échantillonnage en vue d’une analyse environ- Échantillonnage dans les carrières
nementale, le matériel comprend : des contenants, des Lorsque la carrière présente une face ouverte à la suite
oles, des capsules hermétiques, des sacs, des serin- d’un dynamitage, on se procure un échantillon de
gues ou des échantillonneurs spécialisés et stériles ; des chaque couche qui présente des variations de couleur
produits chimiques (acétone, hexane, acide nitrique) et ou de structure. Toutefois, le forage sur toute
de l’eau puriée pour laver le matériel.
Outils mécanisés
Parmi les outils mécanisés usuels pour le prélèvement FIGURE L1.7 Tarière motorisée
des échantillons, on trouve : une tarière motorisée
(voir la gure L1.7) ; une pelle rétrocaveuse montée
sur tracteur (voir la gure L1.8) ; une foreuse méca-
nique (voir la gure L1.9) ; une chargeuse sur pneus
(voir la gure L1.10).

FIGURE L1.5 Outils manuels et matériel pour


l’échantillonnage

FIGURE L1.6 Échantillonnage manuel FIGURE L1.8 Rétrocaveuse


Échantillonnage 195

FIGURE L1.9 Foreuse mécanique — forage Échantillonnage dans les gravières et les sablières
sur la chaussée Exploration d’un dépôt
Pour explorer un dépôt ne présentant aucune face
ouverte, on fore plusieurs trous de sonde (au moyen
d’une tarière ou d’une foreuse) sur toute l’étendue an
de déterminer les changements et l’épaisseur des
couches. On peut aussi creuser des tranchées à divers
endroits au moyen d’une pelle mécanique ou d’une
rétrocaveuse et prélever des échantillons soit à diffé-
rents niveaux, soit sur toute l’épaisseur du dépôt.
Échantillonnage d’un gisement à face ouverte
On effectue l’échantillonnage d’un gisement à face
ouverte en sillonnant verticalement la face ouverte, de
bas en haut. Toutefois, on ne doit pas échantillonner
dans le talus qui se forme naturellement à la base de
toute face verticale.
Lorsque la face est élevée et présente des difcultés
qui rendraient l’échantillon prélevé non représen-
tatif, il est préférable de prélever des échantillons
par forage quelques mètres à l’arrière de la face
ouverte.

Échantillonnage en cours de production

Échantillonnage sur bande transporteuse


FIGURE L1.10 Chargeuse sur pneus Dans le cas d’un échantillonnage sur bande transpor-
teuse, il faut prélever plusieurs échantillons au cours
d’une journée de production. Puisqu’un échantillon
prélevé sur bande transporteuse à un moment donné
ne représente que quelques secondes de production
dans une usine, il est préférable d’échantillonner
plusieurs fois au cours de la production.
Mode opératoire
Arrêter la bande, glisser dans la couche de granulats
deux plaques de métal ou de bois dont les contours
épousent ceux de la bande (voir la gure L1.11, page
suivante) et prélever tout le matériau entre les deux
plaques, y compris les nes.

l’épaisseur du dépôt ou de la couche désirée au moyen Échantillonnage d’une réserve (dépôt en tas)
d’une foreuse mécanique permet de déterminer avec Les prélèvements dans une pile de réserve s’effectuent
plus de certitude les qualités et les quantités d’un de deux manières :
dépôt. On effectue alors le prélèvement des carottes • au moyen d’outillage mécanique ;
par rotation et enfoncement d’un carottier, soit un tube • par la méthode manuelle.
muni à son extrémité d’une couronne pourvue de
nervures en saillie armées de particules d’un abrasif Prélèvement d’échantillons au moyen d’outillage
très dur (diamant noir ou carbure). À l’intérieur du mécanique
tube, une enveloppe spéciale permet de maintenir la Lorsque l’équipement est disponible, cette méthode
carotte durant le prélèvement. Pendant l’essai, on produit des prélèvements plus représentatifs que les
utilise de l’eau pour refroidir la couronne du carottier prélèvements manuels puisqu’une plus grande partie
et éliminer les rebuts. de la pile de réserve est mélangée et étendue par la
196 LABORATOIRE 1

chargeuse. Ce type de prélèvement est expliqué et horizontalement la surface, répéter deux fois l’opéra-
ÉCHANTILLONNAGE

illustré à la section 2.6 (voir p. 19). tion, combiner les prélèvements et réduire selon la
quantité requise.
Prélèvement d’échantillons par la méthode
manuelle Note : Dans le cas d’échantillonnage selon la norme du
Laboratoire des chaussées, deux des sept points
On prélève les échantillons en plusieurs points autour
doivent toucher aux parois.
de la pile, à au moins trois niveaux :
• près du sommet de la réserve ; Échantillonnage sur la chaussée
On effectue habituellement l’échantillonnage sur la
• le plus près possible de la base de la réserve ;
chaussée par lot représentant une supercie ou encore
• à un ou des niveaux intermédiaires dans la réserve. par tonnage de matériaux établi au devis.
Il faut d’abord enfoncer une planche au-dessus du L’échantillon est constitué de trois prélèvements sur
point de prélèvement choisi (voir la gure L1.6, p. 194) toute l’épaisseur de la couche à évaluer. Il est très
pour éviter toute ségrégation causée par le matériau important d’exclure le matériau sous-jacent pour éviter
sus-jacent, enlever la couche de surface qui aurait toute contamination.
pu sécher, enfoncer une écope ou une pelle dans
le granulat humide, mélanger à fond les différents Il arrive très souvent que la personne qui échantil-
échantillons prélevés, réduire à la masse recommandée lonne utilise une table des hasards pour éviter toute
dans la norme et enn identier les échantillons subjectivité de sa part. Cette subjectivité pourrait
correctement. l’amener à prendre un échantillon loin d’une source
évidente de contamination ou de ségrégation. La
Échantillonnage à partir de chargements table des hasards, ou table de valeurs aléatoires,
On prélève les échantillons dans au moins trois tran- contient des valeurs qui, en les combinant avec les
chées transversales, creusées dans la benne d’un dimensions de la supercie à échantillonner, xent
camion, d’un wagon, d’un bateau ou autre, en des des coordonnées précises où prélever les échantillons
points où le matériau est représentatif. La tranchée dans le matériau.
doit avoir une profondeur minimale de 300 mm à
Lors de travaux de réfection ou de reconstruction
partir de la surface de la paroi et une largeur d’en-
routière, l’échantillonnage et le prélèvement se font à
viron 300 mm. Le fond de la tranchée doit être
l’aide d’une foreuse mécanique (voir gure L1.9, page
horizontal.
précédente) sur laquelle on xe un carottier fendu. Le
Effectuer les prélèvements de la façon suivante : carottier fendu, un tube d’échantillonnage qui s’ouvre
creuser la tranchée, prélever des portions égales à sept en deux pour le prélèvement, est une méthode très
points également espacés sur le fond de la tranchée simple pour la caractérisation des épaisseurs de granu-
(au minimum 3 points dans le cas des granulats lats et de sols en place ainsi que pour les prélèvements
destinés au béton selon la norme CSA A23.2) en enfon- de carottes ou d’échantillons (voir gure L1.12) en vue
çant une pelle dans le matériau et non en raclant d’analyses futures en laboratoire.

FIGURE L1.11 Échantillonnage sur bande FIGURE L1.12 Échantillonnage à l’aide d’un carottier
transporteuse fendu et carotte de sol
Réduction des échantillons pour essais en laboratoire 197

L ABORATOIRE 2
Réduction des échantillons pour essais en laboratoire

FIGURE L2.1 Appareillage utilisé pour la réduction


Méthode de référence d’échantillons
LC 21-015, Réduction des échantillons pour essais en
laboratoire

Les échantillons de matériau provenant des sites de


production (carrières, gravières, sablières), des réserves
ou des sites des travaux sont généralement trop volu-
mineux pour les essais en laboratoire. Pour que les
essais soient valables, on doit commencer par réduire
ces échantillons en quantités plus petites, représenta-
tives de l’ensemble du matériau. Après la réduction, il
faut prendre toutes les précautions pour éviter toute
contamination et maintenir la représentativité.
L’intérêt de recourir à des procédures normalisées de La réduction au séparateur mécanique
réduction repose sur le fait que ces procédures Pour le gros granulat de 5 mm à 50 mm, la réduction
permettent de diminuer les variations des caractéris- au séparateur mécanique (voir la gure L2.2) est la
tiques mesurées entre l’échantillon réduit et celui qui a procédure à privilégier2, peu importe son état d’humi-
été prélevé. Les masses réduites requises (prises dité, ainsi que pour le granulat n de l’état sec à l’état
d’essai) sont indiquées dans chaque norme propre à SSS. Le séparateur doit convenir au granulat et avoir
l’essai qu’on veut réaliser. le nombre de chutes approprié. La largeur des chutes
doit être conforme aux dispositions prévues dans les
Appareillage
normes d’essai (≥ 1,6D). Il importe donc de vérier
L’appareillage généralement utilisé pour la réduction cette largeur pour éviter d’obstruer une ou des chutes
des échantillons destinés aux essais en laboratoire durant la réduction. Des séparateurs mécaniques de
(voir la gure L2.1) comprend : différentes dimensions permettent de procéder à la
• un séparateur mécanique pour les gros granulats ; réduction de granulats ns à l’aide de cette méthode.
• un séparateur mécanique pour les granulats ns ;
FIGURE L2.2 Réduction d’un échantillon au moyen
• une toile de quartage ;
d’un séparateur mécanique
• une pelle à lame droite (pelle à mortier) ;
• un bouclier ou une truelle à béton à rebord droit ;
• un porte-poussière ;
• une brosse.

Procédures de réduction d’un échantillon


La norme LC 21-015, Réduction des échantillons pour
essais en laboratoire, prescrit trois procédures de
réduction d’un échantillon à la masse exigée pour
l’essai à effectuer. Le choix dépend de la granularité et
de l’état d’humidité1 du granulat au moment de sa
réduction ainsi que de son humidité.

1. Les granulats secs sont plutôt poussiéreux, et les granulats humides ont une couleur plus foncée. Lorsqu’une poignée
de granulats ns conserve sa forme après avoir été serrée dans la main, sa teneur en eau est supérieure à l’état SSS.
2. Le diamètre peut être plus élevé si les ouvertures des chutes respectent les conditions de la norme.
198 LABORATOIRE 2

Mode opératoire FIGURE L2.3 Procédure de réduction par quartage


ÉCHANTILLONNAGE

On doit d’abord peser l’échantillon à séparer, prévoir


le nombre de subdivisions à effectuer ainsi que les
fractions à retenir pour composer la prise d’essai nale.
Tout au long des opérations, on doit toujours prélever
l’échantillon du même côté de l’appareil et s’assurer de
l’écoulement uniforme des granulats dans chaque chute
du séparateur. Lorsqu’on utilise un séparateur méca-
nique, le granulat ne doit être ni poussiéreux ni trop
humide. S’il faut utiliser un séparateur mécanique
comme procédure de rechange dans le cas d’un sable
trop humide, il vaudrait mieux étaler le matériau et
laisser s’évaporer un peu d’eau. a) Former un cône aplati

Réduction par quartage


La réduction par quartage est la procédure de choix
pour les gros granulats de plus de 50 mm et pour les
granulats ns et humides. On peut faire la séparation
sur une surface plane, dure et propre ou sur une toile si
la surface est inégale ou contient des impuretés.

Mode opératoire
Mélanger le matériau à fond et former un cône. Aplatir le
cône de manière à ce que le diamètre du cône égale
environ 6 à 8 fois sa hauteur (voir la gure L2.3 a). Séparer
b) Séparer l’échantillon en quatre parties à peu près égales
l’échantillon en quatre parties à peu près égales au moyen
au moyen d’un bouclier (pour le granulat n)
d’un bouclier (voir la gure L2.3 b) ou d’une pelle à lame
droite, s’il s’agit d’un gros granulat (voir la gure L2.3 c).
Utiliser les parties 1 et 3 ou 2 et 4 (voir la gure L2.3 d).
Répéter le même mode de séparation jusqu’à ce qu’on
obtienne approximativement la masse voulue.
Notes :
1. Il faut récupérer toutes les particules de chaque
fraction du matériau au moyen du porte-poussière
et de la brosse.
2. On utilise surtout la toile (voir la gure L2.1, page
précédente) pour réduire un échantillon au chantier.
c) Pour le gros granulat, utiliser une pelle à lame droite
Réduction par réserve miniature
Cette procédure s’applique seulement pour les granu-
lats ns humides.
Mode opératoire
Faire un tas comme dans la procédure par quartage.
Constituer chaque prise d’essai en faisant au moins
cinq prélèvements en des endroits pris au hasard dans la
réserve.
Nombre de subdivisions
La norme d’essai comporte des informations permet-
tant de déterminer le nombre de subdivisions à faire à
d) Utiliser les fractions 1 et 3 ou 2 et 4, et répéter la réduction
partir de la masse totale de l’échantillon pour les
jusqu’à l’obtention de la masse voulue
procédures par quartage et par séparateur mécanique.
Réduction des échantillons pour essais en laboratoire 199

Ce nombre doit être limité à un minimum. Lorsqu’il 2 An de garder la représentativité du matériau et
est impossible d’éviter des différences marquées entre de tenir compte de la masse minimale requise, on
les fractions résultant de la réduction d’un échantillon, doit d’abord vider le sac, mélanger parfaitement
l’essai est exécuté sur l’ensemble de l’échantillon. le matériau et procéder quatre fois à la séparation
Note : Il est important de bien suivre les modes opéra- par quartage :
toires pour maintenir la représentativité du matériau
soumis après chaque réduction.

1
EXEMPLE D’APPLICATION L2.1

On vient d’apporter au laboratoire un sac contenant


85 kg de gravier 0-40 mm pour effectuer divers
essais.
On désire effectuer une analyse granulométrique de ce
matériau et on pose les questions suivantes :
1 Quelle sera la masse minimale de la prise d’essai
à utiliser ?
2 Combien de fois faut-il séparer l’échantillon et La prise d’essai nale sera composée des fractions
quelles fractions composeront la prise d’essai suivantes :
nale ?
Une fraction de la séparation 3 10,6 kg
SOLUTION
Une fraction de la séparation 4 5,3 kg
1 La méthode décrite dans la norme LC 21-040,
TOTAL 15,9 kg
Analyse granulométrique, indique qu’il faut
une masse minimale de 15 kg pour effectuer Cette masse respecte bien la quantité minimale de la
l’analyse granulométrique d’un gros granulat de prise d’essai requise dans la norme LC 21-040,
40 mm. Analyse granulométrique par tamisage.
200 LABORATOIRE 3
ESSAIS DE DÉTERMINATION DES CARACTÉRISTIQUES DE MASSE, DE VOLUME ET D’HUMIDITÉ

L ABORATOIRE 3
Détermination de la masse volumique et du pourcentage de vides

grosseur maximale du granulat à analyser (ou de


Méthodes de référence la grosseur nominale maximale selon la norme CSA) ;
Les informations qui suivent sont élaborées à partir
de la méthode d’essai LC 21-060, Détermination de la
• un pilon normalisé de 600 ± 25 mm × 16 mm avec
masse volumique et du pourcentage de vides avec extrémité hémisphérique (norme LC) ;
renvoi à la méthode CSA A23.2-10A Masse volumique • un pilon normalisé de 450 à 600 mm × 16 ± 1 mm
des granulats lorsque les deux normes diffèrent. On
y trouve les procédures de détermination de la masse avec extrémité hémisphérique (norme CSA) ;
volumique tassée selon une méthode par pilonnage et • une écope et une pelle pour le remplissage des
une méthode par chocs ainsi que les procédures de
détermination de la masse volumique non tassée
contenants ;
selon une méthode de remplissage à la pelle. • un cylindre gradué d’une capacité de 1 litre ; une
balance permettant la pesée de masses élevées et
dont la précision correspond à 0,1 % de la masse de
L’essai de la masse volumique et du pourcentage des l’échantillon.
vides permet de déterminer la valeur de la masse volu-
mique qui servira à calculer les formules de mélanges Note : S’ils ne sont pas disponibles, on peut remplacer
de béton de ciment portland et d’enrobés, à passer des les récipients par ceux utilisés dans le système de
volumes aux masses lors de l’estimation des coûts et à mesure impérial (1/10, 1/3, 1/2 et 1 pi3 [pied cube]).
évaluer la masse de granulats dans une réserve. Cet Étalonnage des récipients
essai permet aussi de déterminer le pourcentage des
Peser d’abord le contenant vide, propre et sec en même
vides entre les particules d’un granulat.
temps qu’une plaque de verre et noter la masse totale.
La valeur de la masse volumique étant notamment Remplir le récipient d’eau à la température ambiante
fonction de l’état des granulats et du degré de compac- (qui devrait se situer entre 18 et 28 °C). Couvrir le réci-
tage, il faut toujours préciser ces paramètres. pient au moyen de la plaque de verre ou de plastique
pour enlever les bulles d’air et l’eau qui excède le
Appareillage rebord supérieur du contenant (voir la gure L3.2).
L’appareillage usuel pour déterminer la masse volu- Peser et noter la masse. Mesurer la température.
mique et le pourcentage des vides d’un granulat
comprend (voir la gure L3.1) : On doit procéder régulièrement à l’étalonnage des
récipients an de s’assurer que le volume ne varie pas
• des récipients métalliques de forme cylindrique
préférablement munis de poignées et dont le fond et
le dessus sont droits et unis. Les dimensions doivent FIGURE L3.2 Étalonnage d’un contenant au moyen d’eau
être conformes à celles indiquées dans la méthode
de référence et les capacités sont les suivantes : 3, 10,
15 et 30 litres (7, 15 ou 30 litres selon la norme CSA).
Le choix de la capacité du récipient dépend de la

FIGURE L3.1 Appareillage nécessaire pour réaliser l’essai


Détermination de la masse volumique et du pourcentage de vides 201

à cause des chocs, du transport ou d’autres manipula- FIGURE L3.3 Pesée du contenant rempli de granulats
tions qui perturberaient la mesure. tassés

Notes :
1. Une plaque de plastique rigide peut aussi convenir
pour l’essai.
2. Pour éviter que l’eau se renverse du récipient durant
les manipulations, on peut enduire le rebord supé-
rieur avec de la gelée de pétrole ; on peut aussi forer
un trou de petit diamètre dans la plaque de verre ou
de plastique, et compléter le remplissage au moyen
d’une seringue.

Mode opératoire
Calculer le volume V (en mètres cubes ou en litres) en
divisant la masse (kg) d’eau (à T °C mesurée lors du
remplissage du récipient) par la masse volumique de
l’eau, à T °C (kg/m3). La norme fournit les données à
cette n.
Note : La norme CSA propose aussi de calculer la
constante volumétrique C ou le coefcient du réci- couche déjà tassée, le déplacement devrait être plus
pient (donné en ou m−3) en divisant la masse difcile, car les particules sont plus rapprochées ; si
volumique de l’eau à T °C par la masse d’eau à T °C tel n’est pas le cas, cela indique que le pilonnage
mesurée lors du remplissage du récipient. Cette n’est pas efcace et que la masse volumique sera
constante représente le nombre de fois que le contenu sous-estimée.
du récipient est compris dans un volume unitaire de • Niveler le granulat avec le rebord, avec les mains ou
1 m 3 ; elle est donc égale à : le pilon (se référer à la norme d’essai).
• Peser le récipient rempli de granulat (voir la
gure L3.3) en s’assurant préalablement qu’aucune
particule n’est retenue sur les poignées ou l’anse du
récipient.
Détermination de la masse volumique tassée Méthode par chocs (pour les granulats de grosseur
du granulat maximale supérieure à 40 mm mais inférieure ou égale
à 100 mm [56 mm à 80 mm (CSA)])
Méthode par pilonnage (pour les granulats de 40 mm
• Remplir le récipient en trois couches comme
et moins (56 mm ou moins [CSA])
précédemment.
• Remplir le récipient en trois couches à peu près
• Compacter chaque couche en soulevant alternative-
égales et pilonner chaque couche de 25 coups de
ment de 50 mm les côtés opposés du récipient de
pilon répartis uniformément sur la surface. Le pilon-
mesure pour le laisser retomber d’un seul coup sec
nage de la première couche se fait sur toute l’épais-
50 fois, soit 25 fois par côté.
seur en s’assurant que le pilon ne frappe pas
brutalement le fond ; pour les deuxième et troisième • Niveler avec les mains ou le pilon, et peser.
couches, il faut s’assurer que le pilon pénètre dans la
Détermination de la masse volumique non tassée
couche précédente.
Note : En déterminant, sur le pilon, un point de Méthode par remplissage à la pelle (grosseur maximale
repère correspondant à une longueur dépassant légè- de 100 mm [grosseur nominale maximale de 80 mm
rement la distance entre le rebord supérieur du réci- (CSA)])
pient et la surface du matériau lors de l’enfoncement, • Remplir le récipient à l’aide d’une pelle à main
on garantit la pénétration dans la couche sous- jusqu’à débordement. Le matériau ne doit pas tomber
jacente. De plus, lorsque le pilon pénètre dans une d’une hauteur de plus de 50 mm. Il faut, autant que
202 LABORATOIRE 3

possible, éviter la ségrégation granulométrique des ρd : masse volumique du granulat sec (kg/m3) ;
ESSAIS DE DÉTERMINATION DES CARACTÉRISTIQUES DE MASSE, DE VOLUME ET D’HUMIDITÉ

particules. abs : absorption d’eau du granulat (%).


• Niveler avec les mains, le pilon ou une règle à araser,
et peser. Détermination du pourcentage des vides dans
le granulat
Détermination de la masse volumique non tassée
Cette méthode d’essai de référence décrit le calcul du
Dans tous les cas, la masse volumique est égale à : pourcentage des vides dans le granulat (exprimé au
0,1 % près) à partir de la masse volumique sèche déter-
minée par l’une ou l’autre des méthodes prescrites. La
formule est la suivante :
Notes :
1. Ces essais requièrent un échantillon séché à l’étuve ;
si le matériau est à l’état naturel, noter l’état
d’humidité. où
2. Lorsque le matériau soumis à l’essai est complète- dB : densité brute du granulat ;
ment sec, la masse volumique totale (ρ) est égale à ρw : masse volumique de l’eau (à 23 °C) (kg/m3) ;
la masse volumique sèche (ρd). Si le matériau est
ρd : masse volumique du granulat sec (kg/m3).
humide, on peut calculer la valeur de la masse volu-
mique sèche, en mesurant la teneur en eau (ω) et la Pour pouvoir utiliser cette formule, on doit cependant
masse volumique humide du granulat soumis à connaître la densité brute du granulat. Si cette valeur est
l’essai, à l’aide de la formule suivante : inconnue, il est possible de parvenir aux mêmes résultats
en utilisant l’une ou l’autre des deux méthodes suivantes :
1. La méthode du rapport de volume, qui consiste à
établir le rapport en pourcentage entre le volume
d’eau nécessaire pour remplir les vides entre les
les valeurs étant : granulats (voir la gure L3.4) et le volume d’eau
que peut contenir le récipient (voir l’exemple
ρd : masse volumique du granulat sec (kg/m3) ;
d’application L3.3, p. 204).
ρ : masse volumique humide du granulat (kg/m3) ;
ω : teneur en eau du granulat soumis à l’essai (%). FIGURE L3.4 Remplissage des vides du granulat avec
3. L’emploi d’un contenant de fort volume augmente de l’eau
la précision de l’essai.
4. Pour s’assurer de la validité des résultats, il est
préférable de tenir compte de la moyenne de trois
essais effectués chaque fois avec de nouveaux
granulats, tout en s’assurant qu’il n’y a pas d’écart
signicatif entre les résultats.
5. Lorsqu’il est nécessaire de connaître la masse volu-
mique à l’état saturé superciellement sec (SSS)
pour le calcul des mélanges de béton de ciment et
que celle-ci a été établie sur un granulat sec, il est
possible d’obtenir cette valeur au moyen de la
formule suivante :


ρsss : masse volumique du granulat à l’état saturé
superciellement sec (SSS) (kg/m3) ;
Détermination de la masse volumique et du pourcentage de vides 203

2. La méthode du rapport de masse, qui consiste à SOLUTION


établir le rapport en pourcentage entre la masse Méthode de la constante C :
d’eau nécessaire pour remplir les vides entre les
granulats (voir la gure L3.4) et la masse d’eau Valeur 1 : 50,50 × 33,33 = 1683 kg/m3
que peut contenir le récipient, l’eau étant à la même Valeur 2 : 51,20 × 33,33 = 1706 kg/m3
température dans les deux cas. Valeur 3 : 50,70 × 33,33 = 1690 kg/m3
La masse volumique est égale à :
1
EXEMPLE D’APPLICATION L3.1

Sachant que les résultats suivants ont été obtenus en


laboratoire :
• masse du récipient + plaque de verre + eau = 36,46 kg Note : Cette méthode d’essai de référence indique
• masse du contenant + plaque de verre = 6,50 kg que pour un gros granulat de masse normale et de
• température de l’eau : 18,0 °C grosseur nominale maximale de 20 mm, les résultats
de deux essais sur des échantillons d’un même gros
1 Quelle est la constante C ? granulat ne devraient pas s’écarter de plus de
2 Quel est le volume V du récipient ? 32 kg/m 3, s’ils sont correctement exécutés par un
même opérateur utilisant un récipient de 15 litres,
SOLUTION dans un même laboratoire. Dans l’exemple qui
précède, l’essai est exécuté avec une mesure de
1 Calcul de la constante C
30,0 litres et on peut faire la moyenne puisque l’écart
La masse d’eau dans le contenant est le plus grand entre les valeurs est de 23 kg/m 3, ce qui
est acceptable. Il faut toutefois faire preuve de juge-
36,46 kg − 6,50 kg = 29,96 kg.
ment et aussi considérer les pratiques en vigueur
La masse volumique de l’eau à 18,0 °C = 998,62 kg/m3 dans chaque laboratoire ; un écart de plus de 32 kg/m3
(selon le tableau 3 de la norme). entre les mesures demanderait de refaire un essai
La constante C est égale à pour se conformer à l’écart permis par la norme.
Méthode du volume V du contenant :
Volume : 30,00 litres = 0,03000 m 3
La masse volumique (ρ) sera égale à
2 Calcul du volume V

EXEMPLE D’APPLICATION L3.2

On demande de calculer la masse volumique (kg/m3)


du granulat suivant en utilisant le contenant de
l’exemple d’application L3.1 étant donné que trois
essais consécutifs de pilonnage réalisés par un même
opérateur ont donné les masses M suivantes :
• M1 = 50,50 kg
L’expression de la masse volumique avec quatre
• M2 = 51,20 kg chiffres signicatifs donne l’illusion d’une grande
• M3 = 50,70 kg précision. Il faut tenir compte des pratiques en
204 LABORATOIRE 3
ESSAIS DE DÉTERMINATION DES CARACTÉRISTIQUES DE MASSE, DE VOLUME ET D’HUMIDITÉ

vigueur dans chaque laboratoire ainsi que des ns Calcul du pourcentage des vides par le rapport des
auxquelles on destine les résultats. Par exemple, s’il masses :
s’agit de déterminer la valeur de la masse volumique
Selon le tableau 3 de la norme, la masse volu-
pour calculer les formules des mélanges de béton, le
mique de l’eau à 23,0 °C est de 997,56 kg/m 3 ou
résultat peut être arrondi à la dizaine la plus proche,
0,99756 kg/litre ; le récipient peut donc contenir :
et dans ce cas, la réponse serait 1690 kg/m3.
30,00 × 0,99756 = 29,93 kg d’eau.
La masse d’eau pour combler les vides est égale à
11,97 kg. En faisant le rapport des masses, on aura :
1
EXEMPLE D’APPLICATION L3.3

On demande de calculer le pourcentage des vides


dans le granulat par le rapport des volumes et par le
rapport des masses, sachant qu’on a utilisé un réci-
pient de 30,0 litres pour effectuer la mesure de la 1
EXEMPLE D’APPLICATION L3.4
masse volumique, qu’il a fallu 12,0 litres d’eau à
Quelle est la masse volumique à l’état saturé super-
23,0 °C pour combler les vides, et que la masse
ciellement sec (SSS) d’un granulat dont la masse
a augmenté de 11,97 kg avec l’ajout de l’eau.
volumique sèche (ρd) est de 1690 kg/m 3 et dont
l’absorption est égale à 0,8 % ?
SOLUTION
Calcul du pourcentage des vides par le rapport des SOLUTION
volumes :
Volume d’eau ajouté : 12,00 litres = 0,01200 m3
Volume du contenant : 30,00 litres = 0,03000 m 3

La valeur de la masse volumique, à l’état saturé


superciellement sec (SSS), du granulat est de
1704 kg/m3.
Détermination de la densité et de l’absorption des granulats 205

L ABORATOIRE 4
Détermination de la densité et de l’absorption des granulats

pour le gros granulat, puisque la forme anguleuse des


Méthodes de référence particules favorise le blocage mutuel des particules et
• LC 21-065, Détermination de la densité qu’elles ne s’affaissent pas à l’essai au cône. Dans tous
et de l’absorption du granulat n
les cas, il faut porter une attention particulière au
• LC 21-066, Détermination de la densité et de conditionnement, car un granulat encore humide
l’absorption du granulat n de classe granulaire d/D
conduira à des valeurs de l’absorption trop élevées et à
• LC 21-067, Détermination de la densité des valeurs de la densité trop faibles, tandis que si le
et de l’absorption du gros granulat
granulat est trop sec, on obtiendra des valeurs de l’ab-
• CSA A23.2-6A, Détermination de la densité relative sorption trop faibles et des valeurs de la densité trop
et de l’absorption du granulat n
élevées.
• CSA A23.2-12A, Densité et absorption du gros
granulat Densité et absorption du granulat n

Appareillage
En laboratoire, on détermine, à partir de l’état saturé
superciellement sec (état SSS) d’un granulat, les L’appareillage ordinairement utilisé pour la détermi-
valeurs de la densité brute (dB), de la densité à l’état nation de la densité et de l’absorption du granulat n
SSS (dsss), de la densité apparente (dA) et de l’absorp- (voir la gure L4.1) comprend :
tion d’eau par le granulat (abs). On utilise la densité • une balance de capacité sufsante et d’une sensibi-
SSS pour calculer le volume occupé par le granulat lité de ± 0,1 g ;
dans les bétons de ciment portland, tandis qu’on utilise • un moule métallique en forme de cône tronqué de
les densités brutes et apparentes dans le cas des dimensions conformes aux méthodes d’essai1 ;
enrobés bitumineux et pour calculer d’autres para- • un pilon normalisé1 ;
mètres des granulats. On utilise l’absorption pour la
• un linge absorbant2 ;
correction des quantités des constituants du béton.
• un pycnomètre (acon ou tout autre contenant appro-
Les mesures de densité se font par déplacement d’eau prié) dont le volume jusqu’au trait de jauge doit être
(application du principe d’Archimède). On compare la égal ou supérieur à 150 % du volume occupé par
masse dans l’air d’un échantillon de granulat à son l’échantillon. Pour les prises d’essai de 500 g indi-
volume déterminé par pesée dans l’eau. Quant à l’ab- quées dans les méthodes d’essai, un volume de
sorption, elle est calculée en déterminant la quantité 500 cm 3 suft ;
d’eau requise pour remplir les pores du granulat après
une période d’immersion de 24 heures. FIGURE L4.1 Appareillage pour déterminer la densité
La méthode de détermination de l’état SSS du granulat et l’absorption du granulat n
dépend de sa grosseur et aussi de la forme de ses parti-
cules. Ainsi, pour les gros granulats, on roule la prise
d’essai dans un linge absorbant jusqu’à la disparition
des traces visibles d’eau. Pour les granulats ns prove-
nant de sablières (pour la fraction plus petite ou égale
à 2,5 mm d’une criblure ou d’un granulat concassé de
gravière), on utilise la méthode au cône, similaire au
principe des châteaux de sable, puisque les particules
sont de forme arrondie ou presque arrondie. Pour les
granulats ns concassés, de dimension de 2,5 à 5 mm,
on utilise la même méthode de conditionnement que

1. Granulat n provenant de sablière ou fraction inférieure à 2,5 mm d’un granulat n concassé.


2. Fraction 2,5-5 mm d’un granulat n concassé.
206 LABORATOIRE 4

• un séchoir ; FIGURE L4.2 Conditionnement d’un sable pour l’essai


ESSAIS DE DÉTERMINATION DES CARACTÉRISTIQUES DE MASSE, DE VOLUME ET D’HUMIDITÉ

• un thermomètre. de densité

Conditionnement du granulat
An de conserver une certaine précision lors de l’essai,
on doit observer différentes règles quand on condi-
tionne le granulat.

Granulat n provenant de sablières, granulat n


concassé de classe granulaire 0/D où D ≤ 2,5 mm et
fraction de granulat n concassé de dimension égale
ou inférieure à 2,5 mm a) Le sable est trop humide.

Pour ces types de granulat, on doit :


• faire absorber de l’eau au granulat pendant une période
de 24 heures ± 4 heures par trempage en respectant les
conditions décrites dans les méthodes d’essai ;
• décanter l’excès d’eau en évitant la perte de parti-
cules nes ;
• étaler la prise d’essai dans un grand plat et
commencer à l’assécher en promenant le séchoir
au-dessus du matériau à une distance telle que la
force du courant d’air ne sépare pas les particules b) Le sable a atteint l’état saturé superciellement sec.
nes de l’échantillon ;
• mélanger constamment toutes les particules devant
le courant d’air, de manière à assurer un séchage
amenant l’échantillon à l’état saturé supercielle-
ment sec (SSS) ;
• vérier que le granulat a atteint l’état saturé super-
ciellement en remplissant le cône tronqué et en le
compactant de 25 coups de pilon (hauteur de chute
de 5 mm) tout en le tenant fermement. Lorsque le
pilonnage est terminé, enlever le surplus de maté-
riau autour du cône pour éviter que le matériau ne c) Le sable est trop sec.
retienne le mouvement du granulat et retirer le cône.
Si le matériau reste en place (voir la gure L4.2 a),
recommencer à assécher le matériau, puisqu’il est Granulat n de classe granulaire d/D où d ≥ 2,5 mm
encore trop humide ; et D ≤ 5 mm
• le granulat atteint l’état SSS lorsque le cône s’affaisse
Pour ce type de granulat, on doit :
légèrement, c’est-à-dire qu’une toute petite portion du
cône se détache et que le reste est maintenu en place • laver la prise d’essai sur un tamis de 2,5 mm ;
(voir la gure L4.2 b). À ce moment, l’eau s’évapore • faire absorber de l’eau au granulat pendant une
très rapidement ; si l’attente est trop longue entre l’at- période de 24 heures ± 4 heures par trempage en
teinte de l’état SSS et la pesée, le granulat deviendra respectant les conditions décrites dans la méthode
trop sec et il faudra recommencer le conditionnement ; d’essai ;
• lorsqu’on a dépassé l’état d’assèchement SSS, c’est- • égoutter la prise d’essai, la déposer sur un linge à
à-dire lorsque le sable s’affaisse totalement au vaisselle, lui-même déposé sur un tissu absorbant.
moment où on retire le cône (voir la gure L4.2 c), Refermer le linge sur les granulats et rouler jusqu’à
vaporiser un peu d’eau sur tout l’échantillon et le ce qu’il n’y ait plus d’eau libre à la surface des parti-
mélanger à fond ; recouvrir le matériau 30 minutes et cules, ce que l’on discerne par leur éclat plutôt mat
recommencer l’opération. ou non brillant.
Détermination de la densité et de l’absorption des granulats 207

Mode opératoire FIGURE L4.4 Lecture de la température dans la partie


la plus volumineuse d’un pycnomètre
1. Pesée du granulat à l’état SSS
Lorsque le granulat a atteint l’état SSS, remplir
partiellement le pycnomètre avec de l’eau, mettre la
balance à zéro et introduire environ 500 g de
granulat à l’aide d’un entonnoir. Peser la masse SSS
du granulat. Remplir le pycnomètre jusqu’au bas du
col avec de l’eau préalablement tempérée (LC :
23 °C ± 1,7 °C ; CSA : 23 °C ± 2 °C).
2. Élimination de l’air autour des granulats
La bonne façon d’extraire l’air autour des granulats
consiste à rouler le pycnomètre dans une position
légèrement inclinée (voir la gure L4.3) jusqu’à la
disparition de toutes les bulles perceptibles dans le
liquide.
3. Pesées
Après avoir éliminé l’air, amener le niveau d’eau du
pycnomètre jusqu’au point de repère et déterminer
la masse du pycnomètre avec la prise d’essai et l’eau
à la température demandée par la norme. Par la
suite, on doit extraire la totalité de l’échantillon du
pycnomètre et le faire sécher, le laisser refroidir à
l’air et le peser.
4. Mesure de température
L’essai s’effectue à 23 °C ± 1,7 °C (CSA : 23 °C
± 2 °C). Lorsqu’on vérie la température de l’eau, qu’il n’excède pas la valeur prescrite, c’est-à-dire
on doit toujours placer le bulbe du thermomètre au que l’écart entre les deux résultats est respecté. Le
centre de la partie volumineuse du pycnomètre résultat est donc la moyenne des deux résultats.
(voir la gure L4.4). On peut amener l’eau à la
température désirée en plongeant le pycnomètre Note : L’utilisation d’une pompe à vide ou d’une
dans de l’eau en circulation. trompe raccordée à un robinet pour extraire l’air entou-
rant les particules de granulats entraîne des erreurs
5. Pesée du pycnomètre
dans la mesure des densités ou de l’absorption, puisque
On détermine la masse du pycnomètre rempli d’eau
les calculs sont établis à partir de granulats qui ont
à 23 °C ± 1,7 °C (CSA : 23 °C ± 2 °C) jusqu’au trait
absorbé de l’eau pendant 24 heures sans être soumis à
de jauge. Il faut refaire deux fois l’essai et s’assurer
une pression supérieure à la pression atmosphérique.
Calculs et expression des résultats
FIGURE L4.3 Légère inclinaison du pycnomètre pour
faciliter l’élimination de l’air Dans le cas des enrobés bitumineux, les densités sont
calculées et rapportées à 0,001 près (trois chiffres
après la virgule), et l’absorption est exprimée en pour-
centage et rapportée à 0,01 % près. Dans le cas des
bétons de ciment portland, les densités sont rapportées
à 0,01 près et l’absorption, à 0,1 % près. Il faut toujours
indiquer de quel type de densité il s’agit. Selon les
normes d’essai, les formules suivantes sont utilisées
pour calculer ces caractéristiques.
Densité brute (basée sur l’état sec)
208 LABORATOIRE 4

Densité brute (basée sur l’état superciellement sec) d1, d2, d3, dn : densités appropriées de chaque fraction
ESSAIS DE DÉTERMINATION DES CARACTÉRISTIQUES DE MASSE, DE VOLUME ET D’HUMIDITÉ

selon le type ;
A1, A 2, A n : pourcentages d’absorption respectifs pour
chaque fraction utilisée.
Densité apparente Note : Toujours vérier l’inégalité dB < dsss < dA. Des
résultats contraires indiquent des erreurs de calcul, de
pesée ou d’essai.

Absorption d’eau par le granulat 1


EXEMPLE D’APPLICATION L4.1

On a mesuré en laboratoire la densité et l’absorption


d’eau d’un sable à béton en utilisant un pycnomètre
de 500 cm 3. Les lectures faites sont les suivantes :
où dB : densité brute ; • masse du pycnomètre : 195,2 g
dsss : densité à l’état SSS ; • masse du granulat (SSS) : 490,0 g
dA : densité apparente ; • masse du pycnomètre + granulat (SSS) : 685,2 g
abs : absorption (%) ; • masse du pycnomètre + granulat + eau à 23 °C :
Ms : masse dans l’air de l’échantillon séché à l’étuve ; 1002,0 g
Mpyc : masse du pycnomètre rempli d’eau jusqu’au • masse du pycnomètre + eau à 23 °C : 693,7 g
point de repère ; • masse du granulat sec : 484,5 g
Msss : masse du granulat n à l’état saturé supercielle-
ment sec introduit dans le pycnomètre ; Au moyen des formules données plus haut, on
demande de :
Mpyc+ granulat : masse du pycnomètre contenant l’échan-
tillon et rempli d’eau jusqu’au point de repère (masse 1 calculer la densité brute dB (basée sur la condi-
du granulat dans l’eau). tion du granulat sec) ;
2 calculer la densité SSS dsss (basée sur l’état saturé
Toutes les masses sont données en grammes.
superciellement sec) ;
Lorsqu’on effectue l’essai sur des fractions de l’échan-
3 calculer la densité apparente dA ;
tillon séparées selon la grosseur des particules (cas des
mélanges de granulats ns et grossiers), on peut 4 calculer le pourcentage d’absorption (abs).
obtenir les valeurs moyennes des trois types de densité
et de l’absorption par pondération des résultats calculés SOLUTION
selon les formules présentées précédemment (voir la 1 La densité brute, basée sur la condition du
norme LC 21-065, article 8.1). granulat sec
Densité moyenne

2 La densité brute, basée sur l’état saturé super-


ciellement sec
Pourcentage d’absorption moyen

3 La densité apparente
où d : densité moyenne (selon le type) ;
A : pourcentage moyen d’absorption ;
: somme des pourcentages des fractions pour
lesquelles on veut calculer la valeur moyenne ; 4 Le pourcentage d’absorption
P1, P2, P3, Pn : pourcentages respectifs dans l’échan-
tillon original de chaque fraction utilisée, déterminés
à partir des résultats de l’analyse granulométrique ;
Détermination de la densité et de l’absorption des granulats 209

1
EXEMPLE D’APPLICATION L4.2

En laboratoire, on a réalisé l’essai de densité sur une 3 la densité moyenne apparente ;


criblure de classe granulaire 0-5 mm destinée à 4 le pourcentage d’absorption moyen.
fabriquer des enrobés bitumineux. Après lavage d’un
échantillon sur un tamis de 2,5 mm, on a recueilli les Fraction
deux fractions 2,5-5 mm et < 2,5 mm pour faire Paramètres
2,5-5 mm < 2,5 mm
l’essai sur chacune d’elles. Sachant qu’une propor- (35 %) (65 %)
tion de 65 % de l’échantillon a passé le tamis de
Masse du granulat (SSS) (g) 500,0 500,0
2,5 mm, on demande de calculer, à partir des résul-
tats des mesures donnés dans le tableau ci-contre : Masse du pycnomètre
1690,8 1690,6
+ granulat + eau à 23,1 °C (g)
1 la densité moyenne brute (basée sur la condition
Masse du pycnomètre
du granulat sec) ; 1376,3 1376,3
+ eau à 23,0 °C (g)
2 la densité moyenne brute (basée sur l’état saturé
Masse du granulat sec (g) 496,8 495,8
superciellement sec) ;

SOLUTION
Fraction
Caractéristiques
2,5-5 mm < 2,5 mm

Densité brute, basée sur l’état sec

Densité SSS, basée sur l’état saturé


superciellement sec

Densité apparente

Pourcentage d’absorption

Caractéristiques Criblure

Densité moyenne brute, basée 1


sur l’état sec

Densité moyenne SSS, basée sur l’état 2


saturé superciellement sec

3
Densité moyenne apparente

Pourcentage d’absorption moyen 4


210 LABORATOIRE 4

Densité et absorption du gros granulat (dimension d’immersion ; mettre la balance à zéro (voir la
ESSAIS DE DÉTERMINATION DES CARACTÉRISTIQUES DE MASSE, DE VOLUME ET D’HUMIDITÉ

des particules > 5 mm et classes granulaires de gure L4.6).


type d/D où d ≥ 5 mm) • Déposer ensuite les granulats préalablement
portés à l’état (SSS) dans le plat sur la balance
Appareillage (voir la gure L4.7).
L’appareillage utilisé pour déterminer la densité et
l’absorption du gros granulat comprend : FIGURE L4.5 Conditionnement du gros granulat dans
une serviette humide
• une balance de capacité sufsante et d’une sensibi-
lité de ± 0,1 g ;
• une serviette de ratine ;
• un panier fait de treillis en acier inoxydable ou un
seau ;
• un plat d’une capacité minimale de 1 litre ;
• un bassin d’immersion à l’épreuve de la rouille et
muni d’un tuyau à trop-plein ;
• un thermomètre.
Masse de la prise d’essai
On détermine la masse minimale de la prise d’essai en
se basant sur la grosseur nominale maximale du
granulat (se référer aux normes d’essai).
Mode opératoire
Pour déterminer la densité et l’absorption du gros
granulat, il faut franchir les étapes suivantes :
1. Préparation de la prise d’essai
Faire passer l’échantillon à travers un tamis de
5 mm et rejeter tout le matériau passant ou le laver
directement sur ce même tamis, et écarter tout ce
qui passe. Faire sécher à une température de 110 °C
± 5 °C jusqu’à masse constante1.
FIGURE L4.6 Mise à zéro de la balance
2. Conditionnement du granulat
• Immerger le granulat pendant 24 heures
± 4 heures dans l’eau.
• Absorber l’excès d’eau de surface au moyen d’une
serviette humide (voir la gure L4.5).
3. Pesée hydrostatique
• S’assurer que le bassin est rempli d’eau.
• Déposer un plat sur la balance, suspendre le
panier sous la balance, s’assurer que la chaînette
traverse librement le banc d’essai et que le panier
ne touche pas les côtés ou le fond du bassin

1. Cette étape de séchage n’est pas requise si les caractéristiques sont destinées à la formulation de dosage de béton
puisque les granulats sont généralement utilisés à l’état humide dans les mélanges.
Détermination de la densité et de l’absorption des granulats 211

FIGURE L4.7 Pesée du granulat dans l’air


méthodes de référence. On a obtenu les lectures
suivantes en laboratoire :
• masse SSS ou MSSS = 3500 g
• masse déjaugée ou MIw = 2210 g
• masse sèche ou MS = 3480 g
On doit :
1 vérier si, selon les méthodes d’essai indiquées
en référence, la masse de granulats utilisée est
sufsante ;
2 calculer la densité brute du granulat ;
3 calculer la densité SSS ;
• Noter la masse dans l’air du granulat à l’état SSS, 4 calculer la densité apparente ;
soit la valeur MSSS dans les formules. 5 calculer le pourcentage d’absorption.
• Mettre immédiatement le granulat dans le panier,
l’immerger en prenant soin de faire sortir les SOLUTION
bulles d’air emprisonnées, puis remettre le plat 1 Le tableau 2 (CSA : tableau 1) de la norme exige
sur la balance (voir la gure L4.8). une masse minimale de 3 kg pour un granulat
• Noter la masse déjaugée du granulat, soit la valeur dont la grosseur nominale maximale est de
MIw dans les formules. 20 mm. Donc, la quantité est sufsante avec une
• Sécher le granulat à masse constante. masse de 3500 g.
• Noter le résultat, soit la valeur de la masse sèche 2 La densité brute du granulat basée sur la condi-
MS dans les formules de calcul. tion du granulat sec est
Note : Pour cet essai, l’eau est préalablement condi-
tionnée à 23 °C ± 1,7 °C (CSA : 23 °C ± 2 °C).
FIGURE L4.8 Pesée du granulat dans l’eau
3 La densité brute du granulat basée sur l’état
saturé superciellement sec est

4 La densité apparente du granulat est

5 Le pourcentage d’absorption d’eau est

1
EXEMPLE D’APPLICATION L4.3
Un granulat dont la grosseur nominale maximale est
de 20 mm a été conditionné selon les prescrip-
tions des normes appropriées indiquées dans les
212 LABORATOIRE 5
ESSAIS DE DÉTERMINATION DES CARACTÉRISTIQUES DE MASSE, DE VOLUME ET D’HUMIDITÉ

L ABORATOIRE 5
Détermination de la teneur en eau des granulats

Appareillage
Méthodes de référence
• LC 21-200, Détermination de la teneur en eau • Une balance précise au dixième de gramme et d’une
au four à micro-ondes capacité sufsante ;
• LC 21-201, Détermination de la teneur en eau • des contenants pouvant résister à la chaleur ;
par séchage
• une source de chaleur convenable ou une étuve
ventilée (voir la gure L5.2) pouvant maintenir une
La détermination de la teneur en eau est un essai très température de 110 ± 5 °C ;
important puisqu’il permet de connaître l’humidité • un four à micro-ondes ;
d’un granulat ou encore la teneur en eau naturelle d’un • un appareil Speedy ;
sol. Si on connaît la teneur en eau d’un matériau, il est • un outil à mélanger.
possible de procéder à des ajustements de quantités de
granulats au cours de la confection de gâchées Étalonnage d’une étuve
de béton de ciment ou encore de faire des ajuste- Comme la norme spécie une température précise, il
ments de masses pour des matériaux de fondation est de la responsabilité de chaque laboratoire de s’as-
routière qui ont été mouillés par la pluie ou par tout surer que les étuves utilisées fournissent la bonne
autre apport d’eau. température. Il faut donc procéder à leur étalonnage.
Au laboratoire, on peut mesurer la teneur en eau à Pour ce faire, on place plusieurs thermomètres à divers
l’aide d’une source de chaleur comme une plaque endroits stratégiques (au centre de l’étuve, sur un des
chauffante ou une étuve ventilée. Lorsque le temps rebords de l’étuve, près des portes, à la sortie d’air,
presse, la détermination de la teneur en eau peut se etc.), et on procède à l’étalonnage. On doit tout d’abord
faire à l’aide d’un four à micro-ondes. Sur le chantier, s’assurer que la température interne est stable. On fait
il est possible de se servir de l’appareil Speedy ou d’un ensuite varier l’indicateur de température de l’étuve à
nucléodensimètre (voir la gure L5.1). Ce dernier cinq ou six reprise pour couvrir la plage de tempéra-
émet des ondes radioactives et permet de déter- tures utile de l’appareil. On peut ensuite tracer une
miner en quelques minutes la teneur en eau d’un courbe représentant la valeur du paramètre indiqué sur
granulat ou d’un sol en chantier. Il existe aussi des l’étuve en abscisse et la valeur mesurée en ordonnée,
sondes que l’opérateur d’une usine de béton peut intro- en faisant la moyenne des différents thermomètres ou
duire dans une pile de réserve an de connaître direc- en ne prenant que le thermomètre au centre de l’étuve,
tement la teneur en eau et donc d’ajuster les formules par exemple. Cette courbe est appelée « droite d’éta-
de mélanges en temps réel. lonnage » (voir la gure L5.3). Dans cet exemple, pour

FIGURE L5.2 Étuve ventilée pour la détermination


FIGURE L5.1 Nucléodensimètre de la teneur en eau
Détermination de la teneur en eau des granulats 213

FIGURE L5.3 Droite d’étalonnage d’une étuve


Étuve – # CRL362 - Étalonnage 2017

obtenir une température de 110 °C, il faudrait placer Mode opératoire avec l’appareil Speedy
l’indicateur à environ 192 °F. La détermination de la teneur en eau au moyen de l’ap-
pareil Speedy (voir la gure L5.4) est une méthode qui
Modes opératoires fait appel à un contenant miniature à paroi épaisse qui,
Mode opératoire par séchage à l’étuve par corrélation, mesure la pression interne de l’acéty-
La prise d’essai est choisie en fonction de la grosseur lène dégagé lors de la réaction entre l’eau et le carbure
nominale des granulats selon les spécications de la de calcium. La quantité de carbure de calcium à
norme LC 21-201. mélanger avec le sol est fonction de la nature et de la
teneur en eau du sol : par exemple, si le sol est argileux,
• Peser la prise d’essai humide au dixième de gramme
il faudra ajouter plus de carbure de calcium que pour un
en évitant toute perte d’humidité.
sable. Pour faire la corrélation entre la pression lue sur
• Sécher la prise d’essai en évitant la perte de parti- le manomètre et la valeur de teneur en eau réelle, il
cules de l’échantillon jusqu’à masse constante, ou convient d’effectuer un étalonnage avec des masses
jusqu’à ce qu’un chauffage supplémentaire entraîne
une perte de masse de moins de 0,1 %. FIGURE L5.4 Appareil Speedy
Mode opératoire par séchage au four à micro-ondes
La prise d’essai est choisie en fonction de la grosseur
des granulats selon les spécications de la norme
LC 21-200.
• Peser la prise d’essai humide au dixième de gramme
près en évitant toute perte d’humidité et en prenant
soin de placer un matériau non conducteur entre la
balance et le récipient contenant la prise d’essai.
• Sécher la prise d’essai par périodes de 5 minutes à la
puissance maximale et peser l’échantillon séché
jusqu’à masse constante. La masse peut être consi-
dérée comme constante lorsque la différence entre
deux pesées consécutives est inférieure à 0,1 %.
214 LABORATOIRE 5

d’eau connues. On obtient ainsi par lecture sur le mano- 2 On obtient la teneur en eau totale à l’aide de la
ESSAIS DE DÉTERMINATION DES CARACTÉRISTIQUES DE MASSE, DE VOLUME ET D’HUMIDITÉ

mètre, la teneur en eau du sol en 5 à 10 minutes. Puisque formule suivante :


chaque fabricant utilise une méthode et des quantités
différentes, il faut consulter la che de l’appareil avant .
de l’employer.
Note : Pour une précision accrue, il vaut mieux réaliser En substituant les valeurs, on a :
l’essai de détermination de la teneur en eau à l’étuve.
Par contre, l’essai au four à micro-ondes et l’essai utili-
sant l’appareil Speedy fournissent des résultats très
acceptables. D’ailleurs, l’avantage de ces deux essais .
est que les résultats sont obtenus rapidement. Par
exemple, les granulats peuvent changer d’état d’humi- 3 L’humidité de surface h % est :
dité rapidement pendant la confection de gâchées de
h % = ωtot % − abs %.
béton de ciment. La teneur en eau au four à micro-
ondes permet alors d’ajuster rapidement les quantités En substituant les valeurs, on a :
de granulats et d’eau nécessaires.
h % = 4,2 - 1,2 = 3,0 %.
Calculs et expression des résultats
On calcule la teneur en eau à l’aide de la formule 1
EXEMPLE D’APPLICATION L5.2
suivante : Pour fabriquer un mètre cube de béton de ciment, un
producteur utilise la recette suivante :
Eau 170 kg
où Ciment 340 kg
w tot : teneur en eau totale de l’échantillon, en pour- Gros granulats (SSS) 1088 kg
centage ; Granulats ns (SSS) 727 kg
Mh : masse humide de l’échantillon, en g ; La condition actuelle des granulats est la suivante :
Ms : masse sèche de l’échantillon, en g.
gros granulats w tot % = 0,0 % abs = 0,5 %
granulats ns w tot % = 5,0 % abs = 0,6 %
1
EXEMPLE D’APPLICATION L5.1
On demande de :
Un sable pour béton a une masse humide Mh = 625 g
1 calculer la masse des gros granulats secs à peser
et une masse sèche Ms = 600 g ; sachant que son
pour respecter la masse à l’état SSS dans la
absorption est abs = 1,2 %, on demande de :
formulation du béton ;
1 vérier si la masse de matériau utilisée respecte
2 calculer la masse de granulats ns à peser pour
les exigences de la norme ;
respecter la masse à l’état SSS prévue dans la
2 calculer la teneur en eau totale de ce sable ; recette ;
3 calculer l’humidité h de ce matériau. 3 corriger la masse d’eau en conséquence.

SOLUTION SOLUTION
1 Un sable pour béton a normalement une grosseur Comme on calcule toujours les masses des granulats
nominale maximale égale à 5 mm ; en se référant pour béton en se basant sur l’état saturé superciel-
au tableau 1 de la norme, on voit que la masse lement sec (SSS) et qu’il faut maintenir constant le
minimale exigible pour une telle grosseur est de rapport eau/ciment dans le mélange, on se base sur
0,5 kg ou 500 g, donc une masse de 625 g est la teneur en eau et l’absorption pour calculer les
sufsante. masses réelles de granulats à peser.
Détermination de la teneur en eau des granulats 215

1 Pour les gros granulats, à l’aide de l’équation 9 de granulats humides et soustraire


de la page 62, il faut peser seulement 759 - 727 = 32 kg d’eau
à la quantité d’eau de gâchage, puisque cette eau
est apportée par le sable.

3 Pour l’eau, il faudra utiliser seulement


170 + 5 - 32 = 143 kg ou 143 litres.
Vérication des calculs :

Masses Masses
initiales (kg) corrigées (kg)
de gros granulats secs et ajouter 1088 - 1083 = 5 kg
d’eau à la quantité d’eau de gâchage pour remplacer Eau 170 143
l’eau qui sera absorbée par les granulats secs. Ciment 340 340
2 Pour les granulats ns, il faut peser Gros granulats 1088 1083

Granulats ns 727 759

Total 2325 2325


216 LABORATOIRE 6
ESSAIS DE DÉTERMINATION DES CARACTÉRISTIQUES INTRINSÈQUES

L ABORATOIRE 6
Détermination du coefcient d’usure par attrition à l’aide de l’appareil micro-Deval

FIGURE L6.1 Appareil micro-Deval


Méthodes de référence
Les informations qui suivent ont été développées à
partir des normes suivantes :
• LC 21-070, Détermination du pourcentage d’usure
par attrition du gros granulat au moyen de l’appareil
micro-Deval
• LC 21-101, Détermination du pourcentage d’usure
par attrition du granulat n au moyen de l’appareil
micro-Deval
Autres normes :
• CSA A23.2-23A, Méthode d’essai de résistance
à la dégradation du granulat n par abrasion
dans l’appareil micro-Deval
• CSA A23.2-29A, Méthode d’essai pour déterminer
la résistance à la dégradation du gros granulat
par abrasion dans l’appareil micro-Deval

L’essai micro-Deval permet de déterminer la résis-


tance à l’usure par frottement réciproque des parti-
cules d’un granulat. Le principe de l’essai consiste à
reproduire, en présence d’eau dans une jarre cylin-
drique en rotation, les phénomènes d’usure par le
frottement des particules du granulat les unes sur
les autres, sur les parois de la jarre en rotation et sur les
billes d’acier (charge abrasive). L’essai est réalisé
• des jarres étanches respectant les critères fournis
sur des granulats mouillés parce qu’ils sont moins
dans les méthodes d’essai (voir la gure L6.2) ;
résistants à l’attrition que des granulats secs.
• des billes sphériques en acier inoxydable dont le
L’essai micro-Deval permet de déceler les granulats diamètre est de 9,5 mm ± 0,5 mm, en quantité suf-
susceptibles de se dégrader lors de la manutention, de sante pour totaliser la charge abrasive exigée dans
la mise en œuvre (notamment lors du malaxage dans les méthodes d’essai (voir la gure L6.3) ;
le cas des bétons), et aussi en service. Les résultats de
• une balance de capacité sufsante pour satisfaire aux
l’essai permettent d’évaluer la convenance d’une
exigences relatives à la masse minimale de chaque
source de granulats et de déterminer la catégorie des
prise d’essai et permettant une lecture à 0,1 g près ;
granulats soumis à l’analyse. Dans ce dernier cas, les
résultats sont associés à ceux de l’essai Los Angeles. • une étuve ou plaque chauffante permettant de main-
tenir une température de 110 °C ± 5 °C ;
Le pourcentage de perte lors de l’essai constitue un
• un aimant sufsamment puissant pour retirer la
bon indicateur de la qualité générale d’un granulat.
charge abrasive au terme de l’essai ;
Un résultat faible indique un matériau de très bonne ou
d’excellente qualité. • un gabarit formé de barreaux espacés de 9 mm pour
mesurer le diamètre des billes (voir la gure L6.4).
Appareillage Il faut aussi :
L’appareillage de base servant à déterminer le coef- • pour le gros granulat, des tamis de 20, 14, 10, 5 et
cient d’usure par attrition d’un granulat comprend : 1,25 mm montés sur monture (bâti) circulaire de
• un appareil micro-Deval qui permet d’utiliser une 200 mm de diamètre ;
ou plusieurs jarres à la fois (voir la gure L6.1) ; • pour le granulat n, des tamis de 5 mm et 160 µm.
Détermination du coefcient d’usure par attrition à l’aide de l’appareil micro-Deval 217

FIGURE L6.2 Jarre étanche utilisée dans l’essai les masses des fractions granulométriques des essais
micro-Deval de grade A, B, C, D, E ou F de la norme (voir le
tableau L6.1).
• Laver l’échantillon de manière à séparer le tamisat
de 5 mm et le sécher jusqu’à masse constante.
• Séparer par fractions granulométriques distinctes en
utilisant, selon le cas, les tamis 20, 14, 10 et 5 mm.
• Composer la prise d’essai selon le grade (A, B, C, D,
E ou F) en étant le plus représentatif le de la granu-
lométrie du granulat à analyser.
Note : La masse des fractions pour chaque grade est
donnée au tableau L6.1. On peut voir que, peu importe
le grade, la masse totale de la prise d’essai est de
500 ± 5 g.
FIGURE L6.3 Billes constituant la charge abrasive
Granulat n
• En utilisant une méthode appropriée, réduire le maté-
riau dont toutes les particules passent à travers un
tamis de 5 mm, jusqu’à une masse d’environ 700 g.
• Laver (en utilisant la même méthode que pour l’ana-
lyse granulométrique) et faire sécher l’échantillon
jusqu’à masse constante.
• En utilisant une méthode de réduction appropriée,
préparer un échantillon d’environ 500 g tiré de la
fraction du matériau passant un tamis de 5 mm et
retenu sur un tamis de 160 µm.

Mode opératoire
FIGURE L6.4 Gabarit pour billes • Saturer d’eau la prise d’essai pendant 24 heures
± 4 heures et égoutter. Dans le cas du granulat n,
on utilise 350 ml d’eau pour le trempage.
• Pour le gros granulat, introduire dans la jarre :
- la charge abrasive (voir le tableau L6.1) ;

TABLEAU L6.1 Masse des fractions granulométriques


pour la préparation de la prise d’essai
(gros granulat)
Ouverture
Masse de la prise d’essai en g (± 5 g)
des tamis

Passant Retenu Grade


(mm) (mm) A B C D E F
Préparation de la prise d’essai 20 14 500 250 180
La procédure de préparation de la prise d’essai diffère 14 10 250 500 250 110
selon qu’il s’agit d’un gros granulat ou d’un granulat 10 5 250 500 210
n. Charge abrasive
5300 5000 4425 2500 2000 3725
en g (± 5 g)
Gros granulat
Source : Ministère des Transports du Québec, Recueil des méthodes
• Prélever un échantillon représentatif du matériau à d’essai LC - Détermination du pourcentage d’usure par attrition du gros
étudier, en quantité sufsante pour pouvoir respecter granulat au moyen de l’appareil micro-Deval (LC 21-070).
218 LABORATOIRE 6

- la prise d’essai égouttée (500 g ± 5 g de granulats) ; 3. Les rouleaux doivent être maintenus libres de pous-
ESSAIS DE DÉTERMINATION DES CARACTÉRISTIQUES INTRINSÈQUES

- 2,5 litres d’eau. sière ou de toute particule qui pourrait entraver la


rotation des jarres, et réduire ainsi le nombre de
• Pour le granulat n, introduire dans la jarre :
tours.
- la charge abrasive constituée de 1250 ± 2 g ;
4. Si l’on applique les normes CSA, les masses
- la prise d’essai (500 g de granulats) avec l’eau de
d’échantillon, de prises d’essai et de charge abra-
trempage et 400 ml d’eau supplémentaires.
sive, le tamis de lavage et de récupération pour le
• Ajuster la vitesse et le chronomètre de l’appareil granulat n, le temps et la quantité d’eau de trem-
pour permettre aux jarres de tourner à 100 ± 5 révo- page ne sont pas les mêmes. L’expression des résul-
lutions par minute (voir la note 2) pendant 2 heures tats doit se faire au dixième près (0,1 %). Se référer
pour le gros granulat et pendant 15 minutes ± 10 secon- à ces normes au besoin.
des pour le granulat n.
• Déposer les jarres sur l’appareil (voir la gure L6.2, Calculs et expression des résultats
page précédente), puis démarrer l’appareil. On détermine le degré d’usure en calculant la propor-
• Une fois le cycle des rotations terminé, recueillir le tion d’éléments ns (la grosseur des éléments ns
contenu du cylindre et laver l’intérieur des jarres diffère selon qu’il s’agit d’un gros granulat ou d’un
pour récupérer complètement l’échantillon et retirer granulat n) produits au moment de l’essai appelé
la charge abrasive au moyen de l’aimant. Une atten- « pourcentage de perte à l’usure micro-Deval ». Plus le
tion particulière doit être apportée à la récupération pourcentage de perte est faible, meilleur est le maté-
des particules qui se seraient coincées entre les billes riau. Il est exprimé à 1 % près et, dans le cas du gros
de la charge abrasive. granulat, le grade est précisé avec le résultat.
• Pour le gros granulat :
Pourcentage de perte
- Déverser le contenu ainsi recueilli par petites On mesure la proportion d’éléments ns inférieurs à
quantités sur les trois tamis superposés suivants : 1,25 mm pour le gros granulat et à 160 µm pour le
5 mm, 2,5 mm et 1,25 mm. granulat n après l’essai. Le pourcentage de perte à
- Laver les particules refusées sur les tamis jusqu’à l’usure micro-Deval est alors égal au rapport en pour-
l’obtention d’une eau claire. centage de la masse du passant au tamis de 1,25 mm
- Récupérer toutes les particules refusées sur les ou de 160 µm à la masse de la prise d’essai. On calcule
tamis de 5 mm, 2,5 mm et 1,25 mm, les sécher à le pourcentage à partir de la formule suivante.
masse constante et noter la masse totale.
Pourcentage d’usure micro-Deval :
• Pour le granulat n :
- Laver le matériau sur un tamis de 80 µm jusqu’à
l’obtention d’une eau claire et faire sécher
jusqu’à masse constante.
- Tamiser (en suivant la même procédure que pour où
l’analyse granulométrique) et déterminer la masse Mtot : masse totale de l’échantillon soumis à l’essai ;
cumulée des particules retenues sur le tamis de
M : masse des particules refusées sur le tamis de
160 µm.
1,25 mm (gros granulat) ou sur le tamis de 160 µm
Notes : (granulat n).
1. On peut mesurer le diamètre des billes au moyen d’un
tamis ayant des mailles de 9 mm ou au moyen d’un EXEMPLE D’APPLICATION L6.1
gabarit fait de deux barres parallèles espacées de
9 mm surmontées d’une trémie (voir la gure L6.4, Une pierre concassée soumise à un essai d’usure
page précédente). Cette vérication doit être faite micro-Deval de grade B a la granulométrie suivante :
régulièrement et les billes qui ne sont pas conformes
Mailles du tamis 28 20 14 10 5
à la dimension spéciée doivent être mises de côté.
Tamisat (%) 100 95 67 7 2
2. Pour vérier la vitesse de rotation des jarres, faire
une marque de référence sur un côté de la jarre, Quelle devra être la masse minimale d’un échantillon
démarrer l’appareil et chronométrer pendant 2 ou qui procurera sufsamment de granulats pour
3 minutes en comptant le nombre de révolutions. composer la prise d’essai ?
Détermination du coefcient d’usure par attrition à l’aide de l’appareil micro-Deval 219

SOLUTION
Perte dans l’essai nº 2
Comme la prise d’essai doit être composée de :
• 250 g de particules traversant le tamis de 20 mm, donc 8 %
mais refusées sur le tamis de 14 mm,
• 250 g de particules traversant le tamis de 14 mm, Pourcentage moyen
mais refusées sur le tamis de 10 mm,
donc 9 %
il faut d’abord calculer le pourcentage contenu dans
le matériau que représente chacune de ces fractions.
Avec un tel résultat, il s’agirait d’un matériau très
On a donc, pour la fraction 20-14 mm :
performant.
95 - 67 = 28 % ;
et pour la fraction 14-10 mm :
1
EXEMPLE D’APPLICATION L6.3
67 - 7 = 60 %.
Calculer le pourcentage d’usure par attrition à l’aide
On établit, par simple règle de trois, en fonction de la de l’appareil micro-Deval lorsque deux essais consé-
plus petite fraction (28 %), la masse totale nécessaire cutifs sur un même sable ont donné les résultats
de tout l’échantillon. On obtient donc : suivants :
28 % = 250 g
Prise d’essai 1 2
100 % = x
Masse sèche initiale (g) 499,2 500,5

Masse sèche du refus sur


395,9 400,9
le tamis de 160 µm (g)

ou 900 g en valeur arrondie.


Il faudra donc prévoir un échantillon minimal de SOLUTION
900 g de pierre concassée pour réaliser l’essai. Pourcentage d’usure micro-Deval

1
EXEMPLE D’APPLICATION L6.2

Calculer le pourcentage d’usure micro-Deval lorsque


deux essais consécutifs sur un même granulat ont Perte dans l’essai nº 1
donné les résultats suivants :
donc 21 %
Prise d’essai 1 2

Masse sèche initiale (g) 500,0 500,0


Perte dans l’essai nº 2
Masse sèche du refus sur le
454,8 458,5
tamis de 1,25 mm (g)
donc 20 %

SOLUTION
L’écart entre les deux valeurs est acceptable.
Pourcentage d’usure micro-Deval
Pourcentage moyen

donc 20 %
Perte dans l’essai nº 1
Le sable analysé a une bonne résistance à l’usure par
donc 9 % attrition.
220 LABORATOIRE 7
ESSAIS DE DÉTERMINATION DES CARACTÉRISTIQUES INTRINSÈQUES

L ABORATOIRE 7
Détermination du pourcentage de friabilité des granulats ns

• une balance de capacité sufsante pour satisfaire aux


Méthodes de référence exigences relatives à la masse minimale de chaque
LC 21-080, Détermination du pourcentage de friabilité prise d’essai et permettant une lecture à 0,1 g près ;
des granulats ns
• une étuve capable de maintenir une température de
110 °C ± 5 °C ;
La mesure du pourcentage de friabilité des granulats • des tamis de 5 mm, 160 µm et 80 µm.
ns permet de déterminer, à l’aide de l’appareil micro-
Deval, la résistance à la fragmentation et aux chocs Préparation de la prise d’essai
des granulats ns, en présence d’eau. Contrairement à • En utilisant une méthode appropriée, réduire le
l’essai micro-Deval, les billes d’acier utilisées sont matériau dont toutes les particules doivent passer à
beaucoup plus grosses que les particules, ce qui leur travers un tamis de 5 mm, jusqu’à une masse d’en-
permet d’induire une action de fragmentation et viron 700 g.
d’écrasement plutôt qu’une seule action d’usure sur les • En utilisant la même méthode que pour l’analyse
particules. granulométrique, laver et faire sécher l’échantillon
La mesure du pourcentage de friabilité des granulats jusqu’à masse constante.
ns est réalisée sur des particules dont la dimension • En utilisant une méthode de réduction appropriée,
est comprise entre 160 µm et 5 mm. Le coefcient de préparer un échantillon de 500 g ± 2 g dans la frac-
friabilité est déni à partir du pourcentage de parti- tion du matériau passant le tamis de 5 mm et retenu
cules inférieures à 80 µm produites au cours de l’essai, sur le tamis de 160 µm.
permettant ainsi d’évaluer la production de particules
nes. À partir du résultat obtenu, on peut déterminer Mode opératoire
la catégorie d’un granulat n et, par conséquent, • Introduire dans la jarre la charge abrasive (9 billes
l’usage qu’on pourra en faire. On peut ainsi évaluer sa de 31,8 mm de diamètre, 21 billes de 19,1 mm et des
résistance à l’action du malaxage et à l’impact de billes de 9,5 mm pour atteindre une masse totale de
l’équipement de construction et des véhicules lourds 2500 g ± 2 g), la prise d’essai et 2,5 litres d’eau.
sur celui-ci. Plus la valeur du coefcient est faible,
• Mettre la jarre en rotation pendant 15 minutes
meilleure est la résistance du matériau.
± 10 secondes à 100 ± 5 révolutions par minute,
Appareillage après avoir xé le couvercle de façon étanche.
• Le cycle de rotation terminé, recueillir le contenu du
L’appareillage comprend : cylindre et laver l’intérieur de la jarre pour une récu-
• un appareil micro-Deval et une jarre étanche (voir pération complète du contenu, et retirer la charge
les gures L6.1, p. 216, et L6.2, p. 217) ; abrasive.
• des billes sphériques en acier inoxydable de 9,5 Note : La récupération du matériau après l’essai est
± 0,5 mm, 19,1 ± 0,5 mm et 31,8 mm ± 0,5 mm de un point critique de cet essai. Étant très destructif, il
diamètre (voir la gure L7.1) ; conduit à une forte production de nes qui tendent à
coller aux parois de la jarre. La récupération
FIGURE L7.1 Billes constituant la charge abrasive complète nécessite beaucoup de savoir-faire. Un
aimant peut être utilisé pour récupérer la charge
abrasive ; il est très important de s’assurer que toutes
les particules coincées entre les billes de la charge
abrasive soient récupérées.
• Laver le matériau et faire sécher le retenu sur le
tamis de 80 µm jusqu’à masse constante.
• Tamiser (selon la même procédure que pour l’analyse
granulométrique) et déterminer la masse cumulée
des particules retenues sur le tamis de 80 µm.
Détermination du pourcentage de friabilité des granulats ns 221

Note : Comme pour l’essai micro-Deval, il faut : 1


EXEMPLE D’APPLICATION L7.1
• vérier régulièrement l’état des billes et mettre de On prélève un échantillon de 720 g de sable manu-
côté celles qui ne correspondent pas aux dimensions facturé passant un tamis de 5 mm en vue de mesurer
spéciées ; sa friabilité. Après lavage et séchage, il est resté
• veiller à la propreté des rouleaux et respecter le 709 g de matériau, que l’on tamise. On recueille la
nombre de tours. fraction retenue sur un tamis de 160 µm et passant
un tamis de 5 mm et on y prélève une prise d’essai de
Calculs et expression des résultats 500,2 g. On introduit cette quantité dans la jarre
avec la charge abrasive et l’eau. Après le cycle de
On calcule le coefcient de friabilité à l’aide de la
rotation, on récupère tout le matériau, qui est ensuite
formule suivante :
lavé, séché et tamisé. La masse cumulée au tamis de
80 µm, à la n de l’essai, est de 338,5 g. Calculer la
friabilité de ce sable manufacturé.

où SOLUTION
P : masse de la prise d’essai (g) ; Coefcient de friabilité
P1 : masse des particules inférieures à 80 µm produites
au cours de l’essai (g) ;
P2 : masse des particules supérieures à 80 µm (g).
222 LABORATOIRE 8
ESSAIS DE DÉTERMINATION DES CARACTÉRISTIQUES INTRINSÈQUES

L ABORATOIRE 8
Détermination de la résistance à l’abrasion au moyen de l’appareil Los Angeles

pourcentage de perte à l’essai Los Angeles indique un


Méthodes de référence matériau de très bonne ou d’excellente qualité.
Le contenu de cette section a été développé à partir
de la norme d’essai suivante : Appareillage
LC 21-400, Détermination de la résistance à l’abrasion
au moyen de l’appareil Los Angeles. L’appareillage comprend :
Cette méthode s’applique au granulat de dimension • un appareil Los Angeles (voir la gure L8.1)
comprise entre 2,5 mm et 80 mm. conforme aux caractéristiques spéciées dans les
Autres normes : normes d’essai ;
• CSA A23.2-16A, Détermination de la résistance à la Note : Les attaches et le couvercle du tambour de
dégradation du gros granulat de petite dimension
par abrasion et impact dans l’appareil Los Angeles
l’appareil Los Angeles peuvent présenter un danger
si l’opérateur s’approche trop près de cet appareil
Cette méthode s’applique au granulat de dimension
comprise entre 2,5 mm et 40 mm. lorsqu’il fonctionne. De plus, celui-ci est très
bruyant. Il est recommandé de le placer dans un
• CSA A23.2-17A, Détermination de la résistance à la
dégradation du gros granulat de grande dimension cabinet insonorisé et de prévoir un mécanisme qui
par abrasion et impact dans l’appareil Los Angeles arrête l’appareil lorsqu’on ouvre la porte du cabinet.
Cette méthode s’applique au gros granulat de plus • des tamis conformes aux normes applicables ; le
de 40 mm. tamis désigné dans la norme LC 21-400 pour déter-
miner le pourcentage de perte par abrasion (voir la
gure L8.2) a des mailles carrées de 1,70 mm
L’essai de la résistance à l’abrasion à l’aide de l’appa- (1,8 mm pour les normes CSA) et est monté sur un
reil Los Angeles permet de déterminer les résistances bâti de 200 mm de diamètre ;
combinées à la fragmentation par chocs et à l’usure par • une balance, qui doit être précise à 0,1 % de la masse
frottement réciproque d’un granulat. On provoque la de la prise d’essai pour l’intervalle d’utilisation pres-
dégradation du matériau en le faisant tourner dans un crit par l’essai ;
broyeur à boulets constitués de billes d’acier (charge • une charge abrasive (voir la gure L8.2) constituée
abrasive) dont le nombre dépend de la granularité du de boulets d’acier d’environ 47 mm de diamètre et de
matériau exprimée par le grade. Pendant la rotation masse comprise entre 390 et 445 g ; la charge totale
du broyeur, les boulets se soulèvent et retombent sur des boulets est indiquée dans les normes d’essai et
les granulats créant un effet d’impact et d’écrasement, est reprise au tableau L8.1 (voir p. 224).
et le frottement des éléments les uns sur les autres, sur FIGURE L8.1 Appareil Los Angeles pour mesurer la perte
les parois du broyeur et sur les boulets crée un effet par abrasion des gros granulats
d’usure par attrition. À la n de l’essai, on tamise le
granulat pour calculer le pourcentage de perte par
dégradation (ou coefcient Los Angeles).
L’essai de la résistance à l’abrasion permet de déceler
les granulats susceptibles de se dégrader lors de la
manutention, de la mise en œuvre (sous l’action des
équipements de construction) et aussi en service,
particulièrement lorsque le granulat est utilisé dans la
couche de surface d’un revêtement. Les résultats de
l’essai permettent d’évaluer la convenance d’une
source de granulat et de déterminer la catégorie du
granulat. Dans ce dernier cas, les résultats sont asso-
ciés à ceux de l’essai micro-Deval. Un faible
Détermination de la résistance à l’abrasion au moyen de l’appareil Los Angeles 223

FIGURE L8.2 Boulets d’acier et tamis à mailles carrées où


de 1,70 mm
P (%) : perte en pourcentage ;
Mi : masse initiale de la prise d’essai ;
Mr : masse nale retenue au tamis de 1,70 mm.
Il faut également noter le grade soumis à l’essai, à la
suite du résultat obtenu.

1
EXEMPLE D’APPLICATION L8.1

Une pierre concassée de 20 mm devant servir à la


fabrication d’un enrobé bitumineux à usure intense
(granulat de catégorie 1a) est soumise à un essai
d’abrasion en laboratoire. La granulométrie révèle
une très faible quantité de particules traversant le
tamis de 10 mm. On décide d’effectuer un essai de
grade B, décrit au tableau L8.1 (voir page suivante).
La prise d’essai est composée de :
• 2491 g de particules traversant le tamis de 20 mm,
mais refusées sur le tamis de 14 mm ;
• 2508 g de particules traversant le tamis de 14 mm,
mais refusées sur le tamis de 10 mm.
Prise d’essai La charge abrasive est constituée de 11 boulets dont
• Laver et sécher l’échantillon jusqu’à masse constante. la masse totale est égale à 4590 g.
• Séparer l’échantillon en fractions distinctes et le Le tamisage après essai révèle une masse de 4400 g
recombiner, selon le grade spécié dans la norme de refus sur le tamis de 1,70 mm.
d’essai, le plus représentatif possible de la granula-
On demande de :
rité du matériau à analyser (voir le tableau L8.1,
page suivante). 1 vérier si la prise d’essai respecte les prescriptions
• Noter la masse de l’échantillon à 1 g près. de la norme ;
2 vérier si la charge abrasive respecte les exi-
Mode opératoire
gences de la norme ;
• Placer la charge abrasive puis la prise d’essai dans le
broyeur de l’appareil. 3 calculer le pourcentage de perte par abrasion ;
• Soumettre la prise d’essai à la dégradation pour 4 vérier si ce granulat est acceptable selon la
500 tours (grades A à D) ou 1000 tours (grades E norme NQ 2560-114, Travaux de génie civil -
à G), à une vitesse comprise entre 30 tours/min et Granulats.
33 tours/min.
SOLUTION
• Enlever le granulat du broyeur après l’essai, le laver
sur un tamis de 1,70 mm (voir la norme LC 21-040), Les masses de 2491 g et 2508 g pour les deux frac-
le sécher jusqu’à masse constante et peser à 1 g près. tions et 4999 g au total respectent les prescriptions
de la norme puisque :
Calculs et expression des résultats
1 la norme exige 2500 ± 10 g pour chacune des
La perte à l’abrasion est exprimée en pourcentage de fractions dans un essai de grade B, et une masse
la masse initiale de l’échantillon, à l’unité, à partir totale combinée de 5000 ± 10 g ;
de l’équation suivante :
2 la charge abrasive de 4590 g est satisfaisante
puisque la norme d’essai commande une charge
abrasive de 4584 ± 25 g ;
224 LABORATOIRE 8

4 Selon la norme NQ 2560-114, la perte par


ESSAIS DE DÉTERMINATION DES CARACTÉRISTIQUES INTRINSÈQUES

3
abrasion pour un tel granulat est limitée à 35 %.
Cette pierre concassée est donc jugée acceptable.

TABLEAU L8.1 Quantités nécessaires par fraction selon le grade


Fraction
(ouverture Grade (masse, en grammes, pour la fraction indiquée)
des tamis)

Matériau
A B B1 B2 C C1 D E F G
passant retenu
(mm) (mm)

40,0 28,0 1250 ± 25

28,0 20,0 1250 ± 25

20,0 14,0 1250 ± 10 2500 ± 10 5000 ± 10

14,0 10,0 1250 ± 10 2500 ± 10 5000 ± 10

10,0 5,0 5000 ± 10

10,0 6,3 2500 ± 10

6,3 5,0 2500 ± 10

5,0 2,5 5000 ± 10

passant retenu
A B B1 B2 C C1 D E F G
(mm) (mm)

80,0 63,0 2500 ± 50

63,0 56,0 2500 ± 50

56,0 40,0 5000 ± 50 5000 ± 50

40,0 28,0 5000 ± 50 5000 ± 25

28,0 20,0 5000 ± 25

Nombre de tours 500 500 500 500 500 500 1000 1000 1000

Masse prise 10000 10000 10000


5000 ± 10 5000 ± 10 5000 ± 10 5000 ± 10 5000 ± 10 5000 ± 10
d’essai (g) ± 100 ± 75 ± 50
Nombre
12 11 12 10 8 6 12 12 12
de boulets
Charge
5000 ± 25 4584 ± 25 5000 ± 25 4150 ± 25 3330 ± 20 2500 ± 15 5000 ± 25 5000 ± 25 5000 ± 25
abrasive (g)
Source : Norme d’essai LC 21-400, Détermination de la résistance à l’abrasion au moyen de l’appareil Los Angeles.
Note : Les masses de prises d’essai, les charges abrasives ainsi que les grades diffèrent dans les normes CSA.
Se référer aux normes au besoin.
Détermination de la résistance au polissage par projection des granulats 225

L ABORATOIRE 9
Détermination de la résistance au polissage par projection des granulats

FIGURE L9.1 Pendule britannique


Méthodes de référence
• LC 21-102, Résistance au polissage des granulats :
méthode par projection
• Méthode d’essai de l’Association française de
normalisation (AFNOR) : NF EN 13036-4, Carac­
téristiques de surface des routes et aérodromes -
Méthode d’essai - Partie 4 : méthode d’essai pour
mesurer l’adhérence d’une surface : l’essai au
pendule - Caractéristiques de surface des routes
et aéroports

L’essai de la résistance au polissage des granulats sert à


caractériser l’usure de la microrugosité des granulats
utilisés pour les chaussées. Cette rugosité provient des
petites aspérités appelées « microtextures ». Ces aspé-
rités sont situées à la surface des granulats et nissent • un bâti spécial permettant de xer les éprouvettes et
par disparaître avec le passage répété des véhicules. de positionner le pendule ;
L’effacement complet de la microrugosité des granulats
• une machine de polissage munie d’une buse dont
rendrait la chaussée lisse et l’adhérence pneu/chaussée
l’orice est déni par la norme LC 21-102 ;
très faible, ce qui compromettrait la sécurité des usagers
de la route. Par conséquent, plus le granulat utilisé est • un matériau abrasif n (oxyde d’aluminium) ayant
dur, plus son attrition est lente. Cet essai a donc été un grain de 320 ;
conçu pour s’assurer de la performance à long terme • un matériau de référence ayant une valeur BPN
des granulats exposés au roulement des véhicules. moyenne de près de 52,5 après polissage par
projection.
Dans cet essai, on monte les granulats sur des
plaquettes et on les soumet à des cycles répétés de Préparation de la prise d’essai
polissage sous un jet d’abrasifs. On mesure la valeur
du BPN (british pendulum number) avec un pendule • Tamiser la prise d’essai (au moins 30 kg) de gravil-
de frottement qui sert à mesurer le coefcient de polis- lons sur le tamis de 10 mm.
sage relatif. • Éliminer les éléments plats au moyen de la grille à
fentes.
On obtient ainsi le coefcient de polissage par projec-
tion (CPP) qui permet d’éviter d’utiliser des granulats • Récupérer et laver au moins 1000 g de granulats
qui réduiraient la durée de vie des surfaces de cubiques.
roulement. • Séparer en trois prises d’essai d’environ 250 g
chacune. Les sécher.
Appareillage • Préparer les éprouvettes avec une seule couche de
L’appareillage comprend : gravillons placés le plus près possible les uns des
autres par vibration, si nécessaire (voir la gure L9.2,
• un tamis de 10 mm ;
page suivante). Cette opération ne doit pas dépasser
• une grille à fentes normalisée de 7,2 mm d’écar- 3 ou 4 minutes par éprouvette.
tement ;
• Fixer les gravillons au moyen d’un liant à prise
• des moules plans pour la confection d’éprouvettes ; rapide.
• un dispositif vibrant ; • Après le démoulage de l’échantillon, marquer d’une
• un pendule déni par la norme NF EN 13036-4 (voir èche la bordure longitudinale de chacune des trois
la gure L9.1) ; éprouvettes.
226 LABORATOIRE 9

FIGURE L9.2 Fabrication des éprouvettes FIGURE L9.3 Appareil de polissage par projection
ESSAIS DE DÉTERMINATION DES CARACTÉRISTIQUES INTRINSÈQUES

l’écart entre les valeurs BPN moyennes des éprou-


vettes de référence ne doivent pas excéder 2.
Mode opératoire
• Calculer la moyenne des 10 lâchers .
Polissage des éprouvettes • La température du local, du patin et de l’eau utilisée
• Placer l’échantillon (trois éprouvettes de source pour l’arrosage de la surface entre chaque lâcher doit
différente) et une éprouvette de référence dans l’ap- être comprise dans l’intervalle 20 °C ± 5 °C.
pareil de polissage par projection (voir la gure L9.3)
Calculs et expression des résultats
de façon à ce que le jet de polissage soit dirigé dans
le sens des èches. Pour chaque échantillon,
• Alimenter le dispositif de projection et faire
20 cycles de balayage selon la norme LC 21-102 dans
un temps d’environ 52 minutes.
• Laver et brosser les éprouvettes sous l’eau.

Mesure des résultats au pendule de frottement
CPPi : valeur individuelle du coefcient de polissage
• Immerger les éprouvettes dans une eau maintenue à par projection d’une éprouvette de l’échantillon
20 °C ± 2 °C pendant au moins 30 minutes. à qualier (%) ;
• Orienter les éprouvettes dans le sens du patin.
: BPN brut moyen de l’éprouvette pour les
• Mesurer les valeurs BPN en fonction de la norme 10 lâchers de l’échantillon à qualier ;
NF EN 13036-4. Effectuer cinq lâchers consécutifs
et noter les valeurs BPN des dix lâchers suivants. : BPN moyen pour les 10 lâchers de l’éprouvette
Arroser l’éprouvette entre chaque lâcher pour qu’elle de référence.
conserve une surface assez humide. Le coefcient de polissage par projection est la
• L’écart entre les valeurs BPN brutes moyennes des moyenne arrondie au centième près des valeurs CPPi
éprouvettes de l’échantillon à qualier ainsi que des éprouvettes de l’échantillon à qualier.
Analyse pétrographique et détermination du nombre pétrographique 227

L ABORATOIRE 10
Analyse pétrographique et détermination du nombre pétrographique

L’analyse pétrographique devrait permettre :


Méthodes de référence
• d’établir si les granulats contiennent des substances
CSA A23.2-15A, Analyse pétrographique des
granulats nuisibles comme des argiles gonantes ou des
sulfures instables (pyrite, pyrrhotite) ;
Cette norme présente les deux modes opératoires
suivants. • d’identier les constituants susceptibles de présenter
• Méthode A : Analyse pétrographique détaillée une réaction alcalis-granulats ;
L’analyse pétrographique détaillée est destinée aux • d’identier le type et le degré d’altération dans les
granulats qui n’ont pas encore été évalués pour des
applications techniques et pour lesquels il n’existe granulats, car ils peuvent inuencer l’usage prévu du
pas de registre de tenue en service ou d’essais. On matériau.
peut également utiliser l’analyse pétrographique
détaillée dans les cas où la géologie du matériau On peut aussi se servir de l’analyse pétrographique
produit diffère de celle des matériaux précédents. pour déterminer les proportions des différentes formes
• Méthode B : Analyse pétrographique rapide de particules et la présence possible de contaminants.
L’analyse pétrographique rapide sert au contrôle de
la qualité et à l’analyse des granulats de production La détermination du nombre pétrographique, bien que
pour lesquels il existe un registre d’essai ou de simple en soi, requiert des connaissances en géologie
tenue en service. L’analyse pétrographique rapide
s’applique aussi à l’évaluation de la qualité générale
et de l’expérience à partir desquelles on pourra identi-
des granulats dans le contexte du contrôle qualitatif er les types de roche et les minéraux présents dans
routinier d’une source d’approvisionnement les granulats et leur attribuer une catégorie de qualité.
spécique.
À l’exception des granulats ns, on exprime la qualité
du matériau par une valeur empirique liée aux caracté-
ristiques physiques et mécaniques du granulat appelée
L’analyse pétrographique permet d’identier les types
« nombre pétrographique » (NP). On calcule le nombre
de roche et de minéraux présents dans les granulats.
pétrographique à partir de la qualité pétrographique
Cette analyse sert également à évaluer la qualité géné-
du granulat dans son ensemble ou à partir des diffé-
rale des granulats avant de les utiliser dans les travaux
de génie civil tels que les structures de chaussée, rentes fractions granulométriques et de leur pourcen-
les bétons de ciment et les enrobés bitumineux, les tage relatif dans le matériau. La norme CSA A23.2-15A,
remblais, les ballasts ferroviaires, etc. L’analyse pétro- Analyse pétrographique des granulats, présente
graphique s’applique aux gros granulats, aux granu- quatre classes de qualité pétrographique soit : bonne,
lats ns ainsi qu’à l’analyse de la roche-mère et des passable, médiocre et nuisible, auxquelles on attribue
carottes de sondage. les multiplicateurs 1, 3, 6 et 10. Ainsi, le nombre pétro-
graphique peut varier de 100 à 1000 pour un matériau
Cette analyse, bien que très importante pour les ingé- donné, et la qualité de ce matériau lui est inversement
nieurs et les techniciens en génie civil, sert surtout aux proportionnelle. Cependant, le nombre pétrographique
ingénieurs et aux techniciens géologues. (NP) seul n’est pas sufsant pour évaluer l’acceptation
On effectue des analyses pétrographiques pour : ou le refus d’un granulat pour un usage donné. Il faut
• déterminer les caractéristiques physiques et aussi considérer les résultats d’autres essais.
chimiques des granulats qui peuvent inuer sur le
Appareillage
comportement du matériau pendant son usage
prévu ; Pour déterminer le nombre pétrographique des granu-
• décrire, classer et déterminer les quantités relatives lats grossiers, on a besoin de l’équipement et du maté-
des constituants des granulats ; riel suivant :
• comparer des échantillons de granulats de sources • un microscope binoculaire dont le grossissement va-
nouvelles à d’autres sources pour lesquelles on rie de 8 à 60 fois (voir la gure L10.1, page suivante) ;
dispose de données d’essai et de tenue en service ; • un microscope pétrographique polarisant pour l’iden-
• déterminer des caractéristiques nuisibles des granu- tication minéralogique des roches par analyse sur
lats pour l’usage prévu. lame mince ;
228 LABORATOIRE 10

FIGURE L10.1 Microscope servant à l’examen d’alizarine et de ferrocyanure de potassium, la dolomie


ESSAIS DE DÉTERMINATION DES CARACTÉRISTIQUES INTRINSÈQUES

pétrographique réagit à l’acide et prend une coloration bleue tandis que


le calcaire prend une coloration rouge. Ainsi, la colo-
ration obtenue permet de conrmer le type de la roche
soumise à l’analyse.

Mode opératoire (Méthode B - Analyse


pétrographique rapide des gros granulats)

Échantillon
L’échantillon se compose des particules retenues sur
un tamis de 5 mm. Si l’échantillon contient des frac-
tions de plusieurs grosseurs, chaque fraction qui
représente plus de 5 % de retenu granulométrique
devrait être examinée. La grosseur minimale de
chaque fraction est spéciée dans la norme et peut être
établie en nombre de particules ou en masse.
Un examen visuel permet d’établir le pourcentage des
particules concassées et des particules plates. Il faut
aussi noter la présence de matières nuisibles telles que
les enduits (argile, sable, etc.), les incrustations qui
peuvent diminuer l’adhérence entre la pâte de ciment
portland ou le bitume et les granulats, et les matériaux
friables (mottes d’argile, matières organiques, etc.)
susceptibles d’être éliminés lors du lavage.
Analyse
• Laver, si nécessaire, les particules pour les débar-
• une lentille manuelle (loupe) dont la puissance mini-
rasser des enduits d’argile ou des nes particules qui
male est de 10× ;
y seraient collées, les sécher ensuite jusqu’à masse
• un marteau pour évaluer la ténacité des granulats ; constante et les étaler dans un grand plat.
• un couteau à lame d’acier ou à pointes, ou un autre • Examiner soigneusement chacune des particules de
outil approprié pour estimer la résistance à la rayure ; la prise d’essai pour identier le type de roche ou de
• des tamis à mailles carrées montés sur bâti circulaire minéral et les classier en catégories selon leur
de 200 mm de diamètre, selon les fractions à analyser ; nature (ou composition) et selon leurs caractéris-
• un aimant ; tiques physiques et mécaniques (voir la gure L10.2).
On trouve dans les tableaux L10.1 et L10.2 des carac-
• une balance de capacité sufsante pour les quantités
téristiques à prendre en considération à cette n.
spéciées des prises d’essai et précise au dixième de
gramme près ; • Peser chaque catégorie à 0,1 g près.
• des plats pour étaler les granulats en couches minces ; • Établir le pourcentage de chaque catégorie de parti-
cules à 0,1 % près.
• une solution d’acide chlorhydrique diluée à 10 % ;
• une étuve capable de maintenir une température Note : Généralement, des essais visuels et des essais
constante de 110 °C ± 5 °C ; physiques élémentaires sufsent pour décrire et identi-
er les granulats. L’examen visuel peut être fait à
• des teintures (voir la note qui suit).
l’œil nu, avec une loupe ou, si nécessaire, au micros-
Note : La norme CSA A23.2-15A, Analyse pétrogra- cope. Parmi les essais pour l’identication et la
phique des granulats, ne fait pas mention de la tech- description géologique des particules, mentionnons,
nique des teintures, mais celle-ci peut être entre autres, l’essai d’effervescence à l’acide chlorhy-
avantageusement utilisée au cours de l’analyse pétro- drique dilué (voir la gure L10.3), l’essai de dureté
graphique. Par exemple, en présence d’un mélange effectué au moyen d’un couteau à lame d’acier (voir la
Analyse pétrographique et détermination du nombre pétrographique 229

FIGURE L10.2 Particules triées par catégories TABLEAU L10.2 Caractéristiques mécaniques
Caractéristiques Considérations

Faible, moyenne, élevée (lorsque


la particule est frappée au moyen
d’un marteau, production d’un bruit
Résistance
sec ou sourd, facilité de ssuration,
type de fragmentation lorsque la
particule est ssurée)

1 à 10 sur l’échelle de dureté


Dureté
de Mohs
Source : Tiré de la norme CSA A23.1/A23.2, Béton : Constituants et
exécution des travaux - Méthodes d’essai et pratiques normalisées
pour le béton.

FIGURE L10.3 Essai à l’acide chlorhydrique dilué


Cat. 1 - gneiss très micacé ; facteur 6
Cat. 2 - gneiss granitique rubané, noir-rose-blanc ; facteur 1
Cat. 3 - gneiss granitique légèrement rubané, rosâtre ; facteur 1
Cat. 4 - gneiss légèrement rubané, vert blanchâtre ; facteur 3

TABLEAU L10.1 Caractéristiques physiques des roches


Caractéristiques Considérations

Porosité, production d’un


crépitement ou d’un sifement
lorsque l’eau est absorbée,
Structures
tassement des grains, cimentation
des grains, structure cristalline,
FIGURE L10.4 Essai de dureté au moyen d’une lame
microfractures
de canif
Aphanitique, porphyrique,
Cristallinité
pegmatitique, etc.

Grosseur des grains Fin, moyen, gros

Minéralogie
Quartz, biotite, calcite, etc.
(composition)

Couleur Gris moyen, brun pâle, etc.

Forme des particules Sphéricité, rondeur

Texture supercielle Poli ou rugosité, présence ou


des particules absence de faces fragmentées

Hétérogénéités Zones loniennes, remplissage


importantes des joints, zones d’altération

Enduits/
Calcite, limonite, argile, sable, etc.
incrustations Finalement, les minéraux ferreux ou métalliques
Degré d’altération peuvent être facilement décelés au moyen d’un aimant.
par les éléments ou Léger, modéré, grave
d’autres facteurs
Il est très important de déterminer avec précision la
dureté et la ténacité d’un granulat, puisque ces carac-
Type d’altération Mécanique, chimique, biologique téristiques physiques sont représentatives de leur
Source : Tiré de la norme CSA A23.1/A23.2, Béton : Constituants et qualité et, par conséquent, de leur nombre pétro -
exécution des travaux - Méthodes d’essai et pratiques normalisées
graphique.
pour le béton.
Évaluation
gure L10.4) ou au moyen d’autres outils appropriés
(voir la gure L10.5, page suivante) et la fracturation à Après avoir trié les particules par catégories, on les
l’aide d’un marteau pour déterminer la résistance à classe en fonction de leur qualité physique générale
l’impact (ténacité) (voir la gure L10.6, page suivante). dans une des quatre classes pétrographiques : bonne,
230 LABORATOIRE 10

passable, médiocre et nuisible. Un multiplicateur est les particules de la deuxième catégorie sont cassées en
ESSAIS DE DÉTERMINATION DES CARACTÉRISTIQUES INTRINSÈQUES

associé à chaque classe : gros morceaux tandis que dans la troisième catégorie,
• bonne 1 les grains se sont détachés.
• passable 3 Calcul du nombre pétrographique (NP)
• médiocre 6
Pour faire le calcul du nombre pétrographique, on doit :
• nuisible 10
1. Multiplier le pourcentage de chaque catégorie par
La gure L10.6 montre des particules ayant subi l’essai le multiplicateur correspondant ;
au marteau. On a respectivement attribué aux catégo-
2. Faire la somme des résultats.
ries représentées les facteurs de qualité bonne (1),
passable (3) et médiocre (6). On peut voir que la parti- On exprime le NP à l’unité près. Si on effectue l’essai
cule de la première catégorie n’a pas été fragmentée, sur plus d’une fraction, on doit calculer un NP moyen
pondéré. Pour ce faire, on multiplie le pourcentage de
FIGURE L10.5 Ensemble pour évaluer la dureté Mohs chaque fraction (basé sur la qualité de l’échantillon de
gros granulats lorsqu’il a été reçu) par le NP corres-
pondant. On additionne ensuite les produits obtenus et
on divise par 100.

1
EXEMPLE D’APPLICATION L10.1

On doit déterminer le nombre pétrographique d’un


échantillon de granulat. L’analyse granulométrique
réalisée sur cet échantillon donne les résultats
suivants :
Grosseur des particules Pourcentage passant
(mm) (Granularité)

20 100

14 76,8

10 48,3

5 26,2

FIGURE L10.6 Essai au marteau


L’examen visuel de l’échantillon montre des surfaces
anguleuses et environ 25 % de particules plates.
L’identication indique que ce granulat est composé
de six catégories pétrographiques. Comme le montre
le tableau L10.3, pour chaque catégorie et pour
chaque fraction de la catégorie, on a noté les masses,
évalué la dureté selon l’échelle de Mohs attribué un
facteur de qualité.
On demande :
1 de déterminer le nombre pétrographique de ce
granulat ;
2 d’évaluer la qualité globale d’un tel granulat.
Analyse pétrographique et détermination du nombre pétrographique 231

TABLEAU L10.3 Catégories pétrographiques des granulats de l’exemple

Masses des fractions (g) Facteur de


Description pétrographique Dureté Mohs
qualité générale
20-14 14-10 10-5
Gneiss granitique (légèrement
126,0 63,6 28,7 5,0 à 7,0 1
rubané), rosâtre
Gneiss granitique (rubané),
355,1 119,6 31,1 5,0 à 7,0 1
noir-rose-blanc
Gneiss (grenu), gris verdâtre moyen
511,6 246,4 21,5 5,0 à 7,0 3
à foncé, parfois un peu rosé
Gneiss (grenu), vert blanchâtre 464,5 248,7 72,4 5,0 à 7,0 3
Gneiss (grenu grossier) 345,3 80,8 35,7 5,0 à 7,0 6
Gneiss friable et parfois un peu altéré,
8,7 16,2 24,0 5,0 à 7,0 10
toutes couleurs

SOLUTION totale de l’échantillon en multipliant le pourcen-


1 Pour déterminer le nombre pétrographique (dont tage pondéré de la prise d’essai obtenu par le
les résultats sont donnés dans le tableau L10.4, pourcentage de la fraction dans l’échantillon
page suivante), on a dû : (colonne 3). Par exemple, pour la fraction 20-14 du
a) Déterminer le pourcentage de chaque frac- gneiss granitique rubané, noir-rose-blanc, on aura :
tion par rapport à la prise d’essai (73,8 % du
granulat total), tel que l’indiquent les calculs
du tableau suivant.
d) Établir le pourcentage total de chaque catégorie en
% retenu
Fraction faisant la somme des pourcentages de chacune de
(mm) Selon la Après la ses fractions (colonne 4 + colonne 7 + colonne 10).
granularité pondération Par exemple, pour le gneiss granitique rubané,
noir-rose-blanc, on a :
20-14 100 - 76,8 = 23,2
6,1 + 5,9 + 4,4 = 16,4 % (colonne 11).
e) Multiplier ces pourcentages (colonne 11) par le
14-10 76,8 - 48,3 = 28,5 facteur pétrographique pour chacune des catégo-
ries de granulats (colonne 13). Par exemple, pour
le gneiss granitique rubané, noir-rose-blanc, on a :
10-5 48,3 - 26,2 = 22,1
16,4 × 1 = 16,4 (colonne 14).
Total 73,8 100
f) Faire la somme des résultats pour trouver le
nombre pétrographique (colonne 14).
NP = 9,4 + 16,4 + 72,6 + 91,5 + 90,0 + 43,0
b) Exprimer, pour chaque fraction, la masse de
= 322,9, donc 323
chaque catégorie en pourcentage de la masse
totale de la fraction de la prise d’essai. Par On exprime le résultat à l’unité près.
exemple, pour la fraction 20-14 du gneiss grani- 2 Évaluation de la qualité globale du granulat :
tique rubané, noir-rose-blanc, on aura : Le nombre pétrographique 323 dépasse les
limites suggérées dans la norme d’essai (voir le
Complément A2 de la norme CSA A23.2-15A)
pour les granulats utilisés comme constituants
du béton et comme fondation granulaire. Il
où 1811,2 g est la masse totale de la fraction n’est cependant pas approprié de rejeter le
(colonne 2). granulat uniquement en raison de son nombre
c) Exprimer, pour chaque fraction, la masse de pétrographique. Il faut effectuer d’autres essais
chaque catégorie en pourcentage de la masse avant de prendre une décision.
232 LABORATOIRE 10

TABLEAU L10.4 Calcul du nombre pétrographique


ESSAIS DE DÉTERMINATION DES CARACTÉRISTIQUES INTRINSÈQUES

Fraction
20-14 14-10 10-5 Total
(mm)

% selon la
23,2 28,5 22,1 73,8
granularité

% pondéré 31,4 38,6 29,9 100,0

Nombre
Masses
pétrographique
Description Dureté
pétro­ % de la Mohs
graphique % % % % % % Co-
g g g fraction Facteur
fraction éch. fraction éch. fraction éch. efcient
totale

Gneiss
granitique
(légè­ 5,0
126,0 7,0 2,2 63,6 8,2 3,2 28,7 13,4 4,0 9,4 1 9,4
rement à 7,0
rubané),
rosâtre

Gneiss
granitique
5,0
(rubané), 355,1 19,6 6,1 119,6 15,4 5,9 31,1 14,6 4,4 16,4 1 16,4
à 7,0
noir­
rose­blanc

Gneiss
(grenu),
gris
verdâtre 5,0
511,6 28,2 8,9 246,4 31,8 12,3 21,5 10,1 3,0 24,2 3 72,6
moyen à 7,0
à foncé,
parfois un
peu rosé

Gneiss
(grenu), 5,0
464,5 25,6 8,0 248,7 32,1 12,4 72,4 33,9 10,1 30,5 3 91,5
vert à 7,0
blanchâtre

Gneiss
5,0
(grenu 345,3 19,1 6,0 80,8 10,4 4,0 35,7 16,7 5,0 15,0 6 90,0
à 7,0
grossier)

Gneiss
friable et
parfois un 5,0
8,7 0,5 0,2 16,2 2,1 0,8 24,0 11,2 3,3 4,3 10 43,0
peu altéré, à 7,0
toutes les
couleurs

Total 1811,2 100,0 31,4 775,3 100,0 38,6 213,4 100,0 29,8 100 323

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14
Analyse granulométrique – propreté 233

L ABORATOIRES 11 ET 14 1
Analyse granulométrique – propreté

FIGURE L11.1 Appareillage utilisé pour effectuer


Méthodes de référence l’analyse granulométrique par tamisage
• LC 21-040, Analyse granulométrique. Cette
méthode intègre la procédure de détermination de
la granularité d’un granulat n, d’un gros granulat et
d’un mélange ainsi que celle du lavage du granulat
sur un tamis de 80 µm. Elle s’applique aux granulats
naturels, aux résidus d’enrobé et de béton et aux
granulats industriels.
• CSA A23.2-2A, Analyse granulométrique du
granulat n et du gros granulat
• CSA A23.2-5A, Détermination de la quantité de
particules nes passant 80 µm dans un granulat

L’analyse granulométrique est l’un des essais le plus


couramment réalisés sur les granulats. Cet essai a FIGURE L11.2 Tamiseur mécanique approprié pour
pour but de déterminer la distribution des particules les tamis ronds de 200 mm de diamètre
(granularité) à l’aide de tamis à mailles carrées. Il
requiert beaucoup d’attention, car la granularité inue
sur plusieurs propriétés des granulats. De plus, les
résultats de l’essai permettent de classier les maté-
riaux, de vérier la concordance granulaire avec les
exigences des normes qualitatives et les devis. Ils
permettent aussi le contrôle de la production. Le prin-
cipe de l’essai de l’analyse granulométrique est
présenté au chapitre 3.

Appareillage
L’appareillage (voir la gure L11.1) normalement
utilisé pour effectuer l’analyse granulométrique par
tamisage comprend :
• des tamis à mailles carrées conformes à la norme d’imprimer aux tamis des mouvements latéral et
ISO 3310-1, Tamis de contrôle – Exigences tech- vertical combinés (voir la gure L11.3, page suivante).
niques et vérications – Partie 1 : Tamis de contrôle Certains de ces tamiseurs sont pourvus d’attaches
en tissus métalliques ; spéciales permettant d’utiliser aussi des tamis
• des balances dont la précision égale à 0,1 % de la circulaires.
masse de la prise d’essai, soit 0,1 g pour le granulat Note : Le tamisage peut aussi être effectué manuelle-
n et 1 g pour le gros granulat ; ment. Dans ce cas, des tamis à mailles carrées montées
• un tamiseur mécanique approprié pour les tamis sur bâti rond de 300 mm sont préférables pour le gros
ronds de 200 mm de diamètre permettant d’im- granulat.
primer aux tamis un mouvement à la fois latéral et
vertical (voir la gure L11.2) ; Prises d’essai et échantillons
• un tamiseur mécanique approprié pour les tamis Les prises d’essai et les échantillons doivent être
rectangulaires de 375 sur 575 mm permettant préparés selon les méthodes décrites dans les normes

1. Les laboratoires 11 et 14 sont présentés ensemble. Le lavage faisant partie intégrante de l’essai d’analyse granu-
lométrique, nous avons regroupé l’essai de propreté, provenant de la norme A23.2-5A, et l’essai d’analyse
granulométrique an d’en faciliter la compréhension.
234 LABORATOIRES 11 ET 14

FIGURE L11.3 Tamiseur mécanique approprié pour les Points à surveiller pendant la procédure
ESSAIS DE DÉTERMINATION DES CARACTÉRISTIQUES DE FABRICATION

tamis rectangulaires de 375 sur 575 mm Voici quelques points à surveiller lors de l’essai.
Ceux-ci ne remplacent cependant pas les procédures
décrites dans les normes d’essai.
1. Respecter les masses minimales requises, car celles-ci
permettent d’avoir sufsamment de particules pour
assurer la représentativité des résultats de l’essai.
2. Bien vérier l’ordre et la propreté des tamis.
3. Respecter la durée du tamisage, qu’il soit fait
manuellement ou mécaniquement.
4. Pour éviter de détériorer les toiles :
– lors du lavage sur le tamis de 80 µm, ne pas
déposer le matériau directement sur les toiles et
utiliser des tamis intermédiaires ;
– nettoyer les tamis avec les brosses appropriées.
5. Le passant 80 µm qu’entraîne le lavage n’est pas
une perte, cette fraction fait partie de l’échantillon.
Au terme du lavage, l’eau doit être claire. Pour s’en
assurer, verser la fraction dans un contenant propre
et la comparer à de l’eau propre.
6. Lorsqu’on effectue le tamisage de la fraction gros-
sière d’un mélange, il peut y avoir encore du passant
5 mm. Ce passant n’est pas une perte. Cette quantité
de passant doit être soustraite de la masse de la frac-
tion grossière et ajoutée à celle de la fraction ne.
d’essai. Leurs masses sont fonction de la grosseur nomi- 7. Pour éviter une perte trop élevée de particules très
nale maximale du granulat. On n’insistera jamais trop nes lors du tamisage de la partie grossière au
sur l’importance de la représentativité des échantillons tamiseur mécanique, il est préférable de faire un
(global et réduit). Des valeurs minimales de 100 à 500 g prétamisage sur le tamis 5 mm et de ne soumettre
pour le granulat n et de 1 à 90 kg pour le gros granulat que le retenu 5 mm à l’essai. Ensuite, on ajoute le
conviennent généralement pour l’analyse granulomé- passant 5 mm au passant du prétamisage pour être
trique par tamisage. Il faut éviter les prises d’essai trop réduit et soumis à l’essai.
volumineuses pour ne pas surcharger les tamis. 8. Vérier qu’il n’y a pas de surcharge sur les tamis
Notes : après l’opération de tamisage.
• Les masses minimales sont données pour un maté- Granulats ns
riau sec, il faut donc considérer l’état du granulat lors Pour effectuer un bon tamisage en ne surchargeant pas
de la préparation des prises d’essai. le tamis, on doit s’assurer que la portion de granulats
• Pour un mélange de gros granulat et de granulat n, les ns, refusés sur n’importe quel tamis, n’a pas une
valeurs minimales recommandées peuvent prendre la masse supérieure à 6,15 kg/m2 de surface (7 kg/m 2
forme de fractions grossières de très faible masse, donc pour la norme CSA A23.2-2A).
peu de particules, selon la granularité du matériau Par exemple, un tamis de 200 mm de diamètre a une
soumis à l’analyse. C’est un élément à considérer lors de surface de 0,0314 m2. Ce tamis doit donc être chargé
la constitution de la prise d’essai. Par exemple, pour un au maximum de 0,0314 × 6,15 = 0,193 kg = environ
matériau de désignation MG 20, une masse minimale 200 g de granulat.
de 5 kg est recommandée. Pour s’assurer de la représen-
tativité de la fraction grossière, il serait préférable Pour contourner un problème de surcharge sur un tamis :
d’avoir une masse comprise entre 7 kg et 8 kg. Le tech- 1. Introduire, entre ce tamis et le précédent, un tamis
nicien doit donc évaluer la représentativité de la frac- dont les mailles sont plus grandes que celles du
tion grossière selon sa connaissance des matériaux. tamis surchargé.
Analyse granulométrique – propreté 235

2. Tamiser la fraction concernée en deux ou plusieurs 1


EXEMPLE D’APPLICATION L11.2
étapes selon la proportion de la surcharge.
Un sable naturel ayant une masse sèche égale à
Gros granulats 513,3 g a été soumis à une analyse granulométrique
Selon l’article 7.1 de la norme de référence, la masse par tamisage selon la méthode d’essai LC 21-040 ;
maximale en kg/m2 de surface de tamisage doit être les masses refusées sur chacun des tamis sont ins-
égale à 2,5 fois la maille du tamis en millimètres. crites dans la colonne « Refus » de la gure L11.4
(voir page suivante).
On peut calculer de la façon suivante la masse provo-
quant la surcharge d’un tamis : On demande de :

1
EXEMPLE D’APPLICATION L11.1 1 vérier si la quantité de matériaux respecte les
exigences de la norme pour une telle grosseur de
Un tamis de 375 sur 575 mm avec maille de 5 mm granulats ;
a une surface de
2 calculer les masses de refus cumulés (g) ;
3 calculer les refus cumulés (%) ;
4 calculer les tamisats cumulés (%) ;
il doit être chargé au maximum de 5 calculer la perte au tamisage ;
0,216 × 2,5 × 5 = 2,70 kg. 6 calculer le module de nesse du sable ;
Un tamis de 400 mm de diamètre avec maille de 7 tracer la courbe granulométrique du sable ;
5 mm a une surface de
8 décrire la forme de la courbe granulométrique.

SOLUTION

il doit être chargé au maximum de 1 La masse de 513,3 g de sable respecte les exigences
du tableau 1 de la norme LC-040 puisque la
0,126 × 2,5 × 5 = 1,60 kg (valeur arrondie). grosseur nominale maximale d’un sable est de
5 mm et que la masse minimale exigée est de 500 g.
Notes :
• Lorsque l’analyse granulométrique porte sur un 2 On obtient les masses de refus cumulés en
matériau de type MG et CG, on remplace le tamis additionnant successivement les masses refusées
de 28 mm par un tamis de 31,5 mm. sur chacun des tamis comme suit :
• La durée de tamisage des matériaux contenant des Masse de refus cumulés au tamis de 5 mm
résidus d’enrobé et des résidus de béton diffère de 0,3 g
celle des granulats naturels. Masse de refus cumulés au tamis de 2,5 mm
• Une surcharge de tamis indique une prise d’essai 0,3 + 50,3 = 50,6 g
trop volumineuse. Masse de refus cumulés au tamis de 1,25 mm
0,3 + 50,3 + 83,1 = 133,7 g
Calculs et expression des résultats
Masse de refus cumulés au tamis de 630 µm
Les résultats doivent être exprimés selon la préci- 0,3 + 50,3 + 83,1 + 128,4 = 262,1 g
sion requise dans la méthode d’essai (voir aussi le et ainsi de suite pour les autres tamis (voir la
chapitre 3). gure L11.4, page suivante).
Lorsque le lavage sur le tamis de 80 µm est effectué 3 On obtient les refus cumulés en pourcentage en
en vue d’évaluer la propreté du matériau, elle est cal- divisant la masse des refus cumulés à chaque
culée comme suit : niveau de tamis par la masse totale de la prise
d’essai (voir la gure L11.4, page suivante).
4 On obtient les tamisats cumulés en pourcentage
en soustrayant de 100 les pourcentages des refus
cumulés à chaque niveau des tamis.
236 LABORATOIRES 11 ET 14

5 On obtient la perte au tamisage en divisant la


ESSAIS DE DÉTERMINATION DES CARACTÉRISTIQUES DE FABRICATION

différence entre la masse totale de l’échantillon


et les refus cumulés dans le plat par la masse
totale de l’échantillon. Le résultat est multiplié
par 100 pour l’exprimer en pourcentage.

FIGURE L11.4 Analyse granulométrique d’un sable naturel (exemple d’application L11.2)
Analyse granulométrique – propreté 237

6 On obtient le module de nesse du sable en calculés et en reliant chacun des points par un
divisant par 100 la somme des refus cumulés segment de droite ou une courbe ; chacun des
en pourcentage sur les tamis de 5, 2,5, 1,25 mm et points ayant pour abscisse la dimension des
de 630, 315, 160 µm, ce qui équivaut, dans notre mailles du tamis, et pour ordonnée, le pourcentage
exemple, à de tamisats cumulés sur le même tamis.
Note : En reportant, par exemple, sur un même
graphique le fuseau granulométrique spécié pour
l’usage de ce granulat, on peut voir d’un coup d’œil
si le matériau est conforme ou non.
7 On trace la courbe granulométrique (voir la 8 Les coefcients d’uniformité et de courbure
gure L11.5) en portant sur un graphique semi- montrent que la courbe granulométrique est serrée
logarithmique les résultats précédemment (Cu entre 2 et 5) et mal graduée (Cc est inférieur à 1).

FIGURE L11.5 Courbe granulométrique (exemple d’application L11.2)

1
EXEMPLE D’APPLICATION L11.3

Pour effectuer l’analyse granulométrique d’un Quant à la masse des granulats ns, on l’a réduite à
gravier naturel 0-40 mm, on a utilisé 15 200 g de 545,0 g par fractionnement1. On a soumis l’échantillon
granulat. Pour faciliter le tamisage, on a séparé au lavage sur un tamis de 80 µm et, après séchage de
(prétamisé) la prise d’essai au niveau du tamis de la partie récupérée sur ce tamis, il restait une masse de
5 mm et obtenu les résultats suivants : 500,5 g. Les résultats de l’essai granulométrique sont
• masse des gros granulats (refus sur le tamis de inscrits à la gure L11.6 (voir p. 239).
5 mm) = 7448 g ; Les demandes sont les suivantes :
• masse des granulats ns (tamisat au tamis de
1 Vérier si la masse totale de la prise d’essai est
5 mm) = 7752 g.
satisfaisante.
La gure L11.6 (voir p. 239) indique les pourcen-
2 Vérier si la masse de la fraction de granulats ns
tages des gros granulats (calculés par rapport à
est satisfaisante.
7748 g) et les résultats.

1. Le tableau 1 de la norme exige un minimum de 500 g de granulat n. Par contre, une masse de 7752 g entraînerait un
tamisage laborieux et ne permettrait pas d’obtenir plus de précision dans l’essai ; on réduit donc la masse du passant
5 mm selon la norme de réduction des échantillons an d’obtenir une prise d’essai représentative.
238 LABORATOIRES 11 ET 14

3 Calculer la granularité et tracer la courbe où


ESSAIS DE DÉTERMINATION DES CARACTÉRISTIQUES DE FABRICATION

granulométrique pour les gros granulats. Pc : pourcentage combiné passant le tamis ;


4 Calculer la granularité, la perte au tamisage Pg : pourcentage individuel (tamisat cumulé en %) de
et tracer la courbe granulométrique pour les la granularité du gros granulat ;
granulats ns.
Pf : pourcentage individuel (tamisat cumulé en %) de la
5 Calculer la granularité et tracer la courbe granularité du granulat n ;
granulométrique du gravier total en appliquant la
formule suivante : A : proportion du gros granulat par rapport au mélange,
en pourcentage ;
Pc = PgA + Pf B.
B : proportion du granulat n par rapport au mélange,
Note : Cette formule est donnée dans la en pourcentage ;
méthode d’essai. Il s’agit du principe appliqué
dans l’exemple 3.3 à la page 40. B = (1 - A).

6 Décrire la forme de la courbe granulométrique.


Effectuons les calculs pour le tamis de 80 µm :

Pg = 0 (puisqu’il n’y a aucun gros


SOLUTION granulat passant ce tamis)
1 La masse minimale requise pour un granulat Pf = 8,9 (pourcentage traversant le
de grosseur nominale maximale de 40 mm tamis de 80 µm)
est de 15 kg. Une masse de 15,2 kg est donc
satisfaisante.
2 La masse minimale requise pour un granulat de
5 mm est de 500 g. Une masse de 545,0 g est donc
B = 100 - 49
satisfaisante.
= 51 (pourcentage des granulats ns)
3 On a effectué les calculs exactement de la
même manière que celle décrite dans l’exemple
d’application L11.2 (voir p. 235). Les résultats
sont présentés dans la gure L11.6 et la courbe
Effectuons les calculs pour le tamis de 2,5 mm :
granulométrique du gros granulat est présentée
dans la gure L11.7 (voir p. 240). Pg = 0 Pf = 78 A = 49 B = 51
4 On a effectué les calculs exactement de la
même manière que celle décrite dans l’exemple
d’application L11.2 (voir p. 235). Les résultats
sont présentés dans la gure L11.6 et la courbe Effectuons les calculs pour le tamis de 10 mm :
granulométrique du granulat n est présentée
Pc = 27
dans la gure L11.7 (voir p. 240).
Pf = 100 (tout le granulat traverse ce tamis)
La perte au tamisage de la partie ne se calcule
comme suit : A = 49 B = 51

masse perdue = 500,5 - 499,9 = 0,6 g


perte en pourcentage = (0,6/500,5) × 100
= 0,12 % Effectuons les calculs pour le tamis de 40 mm :

5 On obtient la granularité du gravier en appliquant Pg = 100 Pf = 100 A = 49 B = 51


la formule

Pc = PgA + Pf B,
Analyse granulométrique – propreté 239

Notes :
• On calcule de la même façon les pourcentages • On peut aussi calculer les pourcentages combinés
pour les tamis intermédiaires. La courbe granulo- d’un mélange sans préalablement calculer la
métrique du gravier apparaît dans la gure L11.7 granularité individuelle du gros granulat. On
(voir page suivante).

FIGURE L11.6 Analyse granulométrique d’un gravier naturel (exemple d’application L11.3)
240 LABORATOIRES 11 ET 14

utilise alors, selon le cas, l’une des formules où Pgc = pourcentage combiné, en pourcentage passant,
ESSAIS DE DÉTERMINATION DES CARACTÉRISTIQUES DE FABRICATION

suivantes : et B = (Pgc au tamis de 5 mm)/l00.


Pc = Pgc, pour les tamis de 5 mm et plus ; 6 Les coefcients d’uniformité et de courbure
Pc = B Pf, pour les tamis inférieurs à 5 mm ; montrent que la courbe granulométrique est étalée
(Cu entre 20 et 200) et mal graduée (Cc inférieur à 1).

FIGURE L11.7 Courbe granulométrique (exemple d’application L11.3)

1
EXEMPLE D’APPLICATION L11.4

On a prélevé un échantillon de pierre concassée SOLUTION


de désignation BC 2,5-10 désignation à la fabrica- Pourcentage de particules plus petites que 80 µm :
tion de béton de ciment portland. Après séchage à
l’étuve, l’échantillon pesait 1065,5 g. On a lavé sur le
tamis de 80 µm tout le granulat récupéré pour
ensuite le sécher jusqu’à une masse constante de
La pierre contient moins de 1 % de particules plus
1055,7 g.
petites que 80 µm ; elle est donc considérée comme
On demande de calculer le pourcentage de parti- propre et conviendrait pour fabriquer du béton, un usage
cules plus nes que 80 µm (propreté) contenues pour lequel l’exigence est de 2,0 % ou moins dans le cas
dans ce matériau. d’une pierre concassée exempte d’argile ou de shale.
Détermination du pourcentage de particules plates et allongées 241

L ABORATOIRE 12
Détermination du pourcentage de particules plates et allongées

FIGURE L12.1 Gabarits pour particules plates et pour


Méthodes de référence particules allongées
• LC 21-265, Détermination du pourcentage de
particules « plates » et de particules « allongées »
• CSA A23.2-13A, Particules plates et allongées dans
le gros granulat

L’essai de détermination du pourcentage de particules


plates et allongées permet de contrôler la forme des
gros granulats qui entrent dans la fabrication des revê-
tements bitumineux et des bétons de ciment portland.
Ce contrôle est important, car les particules plates et
allongées inuencent la maniabilité des mélanges FIGURE L12.2 Gabarit d’épaisseur
dans lesquels elles sont incorporées et elles ne faci-
litent pas la mise en place de ces mélanges. De plus,
ces particules ont tendance à se fracturer plus facile-
ment, modiant ainsi la granularité des matériaux.
L’essai s’applique aux particules refusées sur un tamis
de 6,3 mm. Les résultats permettent d’établir l’appar-
tenance d’un granulat à une catégorie donnée et de
déterminer ainsi l’usage qu’on en fera.
On dit qu’une particule est plate lorsque sa plus petite
dimension, son épaisseur (E), est moindre que les 3/5
de sa dimension moyenne (G). On peut utiliser un
gabarit d’épaisseur (voir les gures L12.1 et L12.2)
pour vérier si le rapport E/G est inférieur à 0,6, et des
tamis spéciaux ou tout appareil ou instrument (vernier,
compas ou réglette) conçu pour mesurer l’épaisseur ou
vérier le rapport E/G avec autant de précision que
celle exigée pour le calibre d’épaisseur. Source : Norme LC 21-265.

On dit qu’une particule est allongée lorsque sa plus


FIGURE L12.3 Gabarit de longueur
grande dimension, sa longueur (L), dépasse les 9/5 de
la dimension moyenne, sa grosseur (G). Pour mesurer
la longueur (L) des particules ou vérier si le rapport
L/G est supérieur à 1,8, on peut utiliser un gabarit de
longueur (voir les gures L12.1 et L12.3) ou tout appa-
reil ou instrument (vernier, compas ou réglette) conçu
pour mesurer la longueur ou vérier le rapport L/G
avec autant de précision que celle exigée pour le
calibre de longueur.
Note : Les instruments énumérés ici ne donnent pas les
mêmes résultats que les gabarits d’épaisseur et de
longueur. Par exemple, le compas (voir la gure L12.4,
page suivante) permet de faire les essais d’élongation et
de planéité, donnant les particules plates (ou en
plaquette) et allongées (ou en aiguille) ; on l’utilise dans Source : Norme LC 21-265.
242 LABORATOIRE 12

des cas particuliers (le mode opératoire A de la norme FIGURE L12.4 Compas
ESSAIS DE DÉTERMINATION DES CARACTÉRISTIQUES DE FABRICATION

CSA demande de vérier les particules retenues sur un


tamis de 5 mm) ou sur demande.
En pratique, une particule est à la fois plate et allongée
lorsqu’elle répond en même temps aux dénitions
d’une particule plate et d’une particule allongée.

Appareillage
Dans le mode opératoire présenté ci-après, on utilise
des gabarits d’épaisseur et de longueur (voir les
gures L12.1, L12.2 et L12.3, page précédente) pour
classer des particules plates et des particules allongées.
pour respecter les prescriptions suivantes relatives aux
Les dimensions moyennes et les gabarits pour les
quantités requises de chacune des fractions :
différentes fractions sont donnés dans le tableau L12.1
ainsi que dans les gures L12.2 et L12.3. Noter que les • sur chaque fraction représentant 15 % et plus de
gabarits doivent être étalonnés régulièrement pour l’échantillon, prélever un minimum de 200 parti-
vérier leur conformité aux dimensions indiquées. De cules à partir de la méthode de réduction par échan-
plus, il faut : tillonneur mécanique ;
• une balance précise au gramme près et de capacité • sur les fractions représentant 5 à 15 % de l’échan-
sufsante pour les quantités spéciées des prises tillon, prélever de la même manière un minimum de
d’essai ; 100 particules ;
• ne pas considérer les fractions représentant moins de
• des tamis pour séparer les fractions.
5 % de l’échantillon.
Mode opératoire Note : Ne pas compter les particules. Une façon pra-
Il faut d’abord déterminer la granularité du granulat à tique de s’assurer d’avoir le nombre minimal de parti-
étudier an d’en identier chacune des fractions. La cules (sans compter la fraction) consiste à peser et
masse de l’échantillon devrait être conforme aux compter le nombre de particules après la première
données prescrites dans la norme d’essai de détermina- séparation, puis à calculer, à partir de cette donnée,
tion de la granularité par tamisage. Sinon, elle doit le nombre de subdivisions pour arriver à une masse de
permettre d’avoir une quantité sufsante de prise d’essai, fraction satisfaisante.

TABLEAU L12.1 Dimensions moyennes et gabarits


Fractions Dimension (mm)

Matériau passant Matériau retenu Dimension moyenne – Gabarit – Gabarit –


le tamis (mm) sur le tamis (mm) grosseur (G) épaisseur (E) (0,6 × G) longueur (L) (1,8 × G)

63,0 50,0 56,50 33,9 ± 0,3 ---

50,0 37,5 43,75 26,3 ± 0,3 78,8 ± 0,3

37,5 28,0 32,75 19,7 ± 0,3 59,0 ± 0,3

28,0 20,0 24,00 14,4 ± 0,15 43,2 ± 0,3

20,0 14,0 17,00 10,2 ± 0,15 30,6 ± 0,3

14,0 10,0 12,00 7,2 ± 0,1 21,6 ± 0,2

10,0 6,3 8,15 4,9 ± 0,1 14,7 ± 0,2

Source : Norme LC 21-265.


Détermination du pourcentage de particules plates et allongées 243

Classication des particules FIGURE L12.6 Mesure des particules allongées


Particules plates
Pour chaque fraction :
• classer comme plates les particules qui traversent la
fente de la jauge d’épaisseur correspondant au
calibre du granulat (voir la gure L12.5) ;
• déterminer, à 0,1 % près de la masse de la prise
d’essai, la masse des particules classées comme
plates et l’exprimer en pourcentage de la masse de la
prise d’essai.
Particules allongées Particules plates et allongées
Lorsque le pourcentage de particules allongées est Lorsqu’on doit indiquer le pourcentage des particules
requis, on peut utiliser la même prise d’essai pour : à la fois plates et allongées :
• classer comme allongées les particules qui sont plus • classer dans cette catégorie les particules qui corres-
longues que la mesure étalon (distance entre deux pondent aux deux critères énoncés ci-dessus ;
tiges) correspondant au calibre du granulat (voir la • déterminer, à 0,1 % près de la masse de la prise
gure L12.6) ; d’essai, la masse des particules classées comme
• déterminer, à 0,1 % près de la masse de la prise plates et allongées et l’exprimer en pourcentage de la
d’essai, la masse des particules classées comme masse de la prise d’essai.
allongées et l’exprimer en pourcentage de la masse
de la prise d’essai. Facteur de correction
Si on n’utilise pas la masse totale d’une fraction granu-
Note : Il faut vérier chaque particule dans toutes les lométrique, le facteur de correction ( f ) permettra de
directions et on ne doit pas forcer le passage. déterminer la masse totale des particules (plates,
allongées, plates et allongées) de l’échantillon total.

FIGURE L12.5 Vérication des particules plates


Mti : masse totale initiale de la fraction (g) ;
Mp : masse de la prise d’essai de la fraction (g).
Il peut arriver que la masse de la fraction ne soit pas
sufsante pour obtenir le nombre minimal de parti-
cules exigé. On doit alors ajouter des particules à la
fraction. La masse de la prise d’essai sera donc supé-
rieure à la masse totale initiale de la fraction et le
facteur de correction sera inférieur à 1.
244 LABORATOIRE 12

La colonne 7 indique les dimensions de la jauge de


ESSAIS DE DÉTERMINATION DES CARACTÉRISTIQUES DE FABRICATION

1
EXEMPLE D’APPLICATION L12.1
longueur, telles qu’elles sont indiquées dans le
Une pierre concassée devant être utilisée dans un
tableau L12.1 (voir p. 242) tiré de la norme.
mélange de béton a été soumise à un essai de labora-
toire dans lequel on demande : La colonne 8 indique la masse des particules allongées
prélevées dans chacune des fractions de la prise d’essai
1 le pourcentage de particules plates pour le
données à la colonne 4.
granulat total ;
La colonne 9 indique la masse des particules à la fois
2 le pourcentage de particules allongées pour le
plates et allongées contenues dans chacune des frac-
granulat total ;
tions de la prise d’essai données à la colonne 4.
3 le pourcentage de particules plates et allongées
Les colonnes 10, 11 et 12 indiquent, à la dernière
pour le granulat total.
ligne, les masses totales des particules (plates, allon-
Note : Puisque la fraction 28-20 mm de ce granulat gées, plates et allongées) comme si on avait utilisé
ne représente pas 5 % de l’échantillon, elle est l’échantillon total de la colonne 1 au lieu de la prise
écartée des calculs. d’essai de la colonne 4. Ces valeurs sont obtenues en
multipliant successivement le facteur de correction
SOLUTION de la colonne 5 par les masses inscrites aux colon-
Le tableau L12.2 contient les données et les calculs nes 6, 8 et 9.
effectués. Pour en faciliter la compréhension, procé- Les colonnes 13, 14 et 15 indiquent les pourcentages
dons par ordre numérique des colonnes. de particules plates, allongées, plates et allongées à
La colonne 1 indique la masse de chacune des frac- la fois. Ces valeurs sont obtenues en faisant le rapport
tions granulométriques. On trouve au bas de la entre les masses totales au bas des colonnes 10, 11 et
colonne la masse totale de l’échantillon utilisé. 12 et la masse totale de l’échantillon sans tenir
compte de la fraction 28-20 (4720 g) au bas de la
La colonne 2 indique les pourcentages pour chaque colonne 1.
fraction par rapport à 4921 g et, au bas de la colonne,
la masse totale de l’échantillon. Le total des pour-
centages doit égaler 100 en tout temps. 1
EXEMPLE D’APPLICATION L12.2
La colonne 3 indique les dimensions de la jauge Une pierre concassée de classe granulaire 5/14
d’épaisseur telles qu’elles sont indiquées au devant être utilisée pour confectionner un enrobé
tableau L12.1 (voir p. 242) tiré de la norme d’essai. bitumineux est soumise à un essai de laboratoire. On
La colonne 4 indique la masse de chaque fraction de demande de déterminer le pourcentage de particules
la prise d’essai obtenue au séparateur mécanique. plates, allongées, plates et allongées à la fois. (Les
Cette masse permet d’avoir un minimum de 200 données et la solution sont présentées dans le
particules dans chacune des fractions. tableau L12.2).

La colonne 5 indique le facteur de correction obtenu SOLUTION


en divisant les valeurs de la colonne 1 par les valeurs
On effectue les mêmes calculs que dans l’exemple
de la colonne 4.
d’application L12.1. Toutefois, puisqu’il a fallu
La colonne 6 indique la masse des particules plates rajouter des particules à la fraction 20-14 mm pour
contenues dans chacune des fractions de la prise avoir le minimum de particules, le facteur de correc-
d’essai données à la colonne 4. tion pour la fraction est inférieur à 1.
TABLEAU L12.2 Pourcentage de particules plates et allongées
Frac-
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15
tions

Refus Masse Frac- Calibre Masse Facteur Masse Calibre Masse Masse Masse Masse Masse Parti- Parti- Parti-
tamis de la tions épaisseur de la de des longueur des des totale totale totale cules cules cules
frac- des (0,6 × G) prise correc- parti- (1,8 × G) parti- parti- des des des plates allon- plates
tion échan- =E d’essai tion (f) cules =L cules cules parti- parti- parti- (%) gées et
(g) tillons (g) plates allon- plates et cules cules cules (%) allon-
(%) (g) gées (g) allon- plates allon- plates et 1 gées
gées (g) (g) gées (g) allon- 2 (%)
gées (g)
3
Exemple d'application L12.1

50–37,5 26,3 ± 0,3 78,8 ± 0,3

37,5–28 19,7 ± 0,3 59,0 ± 0,3

28–20 201 4 14,4 ± 0,15 43,2 ± 0,3

20–14 1859 38 10,2 ± 0,15 952 2,0 176 30,6 ± 0,3 267 63 352 534 126

14–10 1607 33 7,2 ± 0,1 595 2,7 136 21,6 ± 0,2 235 37 367 635 100

10–6,3 1254 25 4,9 ± 0,1 380 3,3 108 14,7 ± 0,2 104 15 356 343 50

4921
100 1075 1512 276 22,8 32,0 5,8
4720*

Exemple d'application L12.2

50–37,5 26,3 ± 0,3 78,8 ± 0,3

37,5–28 19,7 ± 0,3 59,0 ± 0,3

28–20 14,4 ± 0,15 43,2 ± 0,3

20–14 358 12 10,2 ± 0,15 577 0,6 135 30,6 ± 0,3 30 0 81 18 0

14–10 1483 48 7,2 ± 0,1 502 3,0 75 21,6 ± 0,2 65 23 225 195 69

10–6,3 1252 40 4,9 ± 0,1 207 6,0 46 14,7 ± 0,2 87 10 276 522 60
Détermination du pourcentage de particules plates et allongées

3093 100 582 735 129 18,8 23,8 4,2

* La fraction non analysée n’est pas incluse dans le calcul des particules plates et allongées.
245
246 LABORATOIRE 13
ESSAIS DE DÉTERMINATION DES CARACTÉRISTIQUES DE FABRICATION

L ABORATOIRE 13
Détermination du pourcentage de particules fracturées d’un gros granulat

Note : L’essai est donc effectué sur le retenu au tamis


Méthode de référence de 6,3 mm.
LC 21-100, Détermination du pourcentage de particules
fracturées du gros granulat
• Réduire chaque fraction pour obtenir la masse
requise de la prise d’essai selon la dimension maxi-
male du granulat. Note : Se référer à la norme de
Cet essai permet de déterminer le pourcentage de référence pour les masses minimales de prise d’essai.
particules fracturées dans un gros granulat. Une parti-
Mode opératoire
cule est considérée comme fracturée si elle a au moins
deux faces fracturées ou si elle a une seule face frac- • Laver la prise d’essai, la faire sécher jusqu’à masse
turée et que celle-ci représente au moins 25 % de la constante et la peser à 0,1 g près.
section maximale transversale du granulat. L’essai du • Étendre la prise d’essai séchée sur une grande
pourcentage de particules fracturées s’applique seule- surface et procéder à l’examen visuel des faces de
ment au gravier concassé puisque dans le cas d’une chaque particule.
pierre concassée, à moins qu’il y ait eu contamination, • Séparer manuellement les particules en trois
toutes les particules sont fracturées. catégories :
Les particules fracturées présentent des faces – particules fracturées (voir la dénition présentée
rugueuses, anguleuses et des arêtes vives ; ce qui favo- dans l’introduction) ;
rise leur imbrication et le frottement entre elles, – particules non fracturées ou ne répondant pas aux
améliorant ainsi la capacité de support du matériau et dénitions de particules fracturées ;
la résistance à l’orniérage dans le cas des enrobés. – particules marginales.
De plus, la texture rugueuse favorise l’adhérence
liants-granulats lorsqu’ils sont enrobés. Note : Les particules marginales sont celles dont on
ne peut afrmer qu’elles sont fracturées soit parce
Le pourcentage de particules fracturées correspond au que la fracture n’est pas nette, soit, par exemple, que
rapport entre la masse de particules considérées comme les arêtes sont arrondies et qu’on ne peut pas évaluer
fracturées et la masse de la prise d’essai analysée. Les s’il s’agit préalablement d’une particule fracturée
spécications du ministère des Transports du Québec qui aurait subi de l’usure au moment du transport,
contiennent des exigences relatives au pourcentage de dans le banc, ou dans d’autres situations. L’exacti-
particules fracturées pour le gros granulat utilisé dans tude du choix dépend grandement de l’expérience
les fondations et comme constituant des enrobés bitu- du technicien qui réalise l’essai. Lors du calcul du
mineux. Les résultats de l’essai permettent d’évaluer la pourcentage de particules fracturées, on tient
convenance des gros granulats utilisés à ces ns. compte des biais possibles en répartissant les parti-
cules qui sont jugées marginales en parts égales
Appareillage entre les particules fracturées et les particules non
L’appareillage nécessaire pour réaliser l’essai est très fracturées.
simple. Il comprend :
Les particules marginales ne doivent pas représenter
• une balance précise à 0,1 g près ;
plus de 15 % du total. Si c’est le cas, trier manuelle-
• une étuve ; ment les particules marginales jusqu’à l’obtention d’un
• des tamis (6,3 mm et supérieur selon les dimensions pourcentage inférieur à 15 %.
de l’échantillon). • Déterminer la masse des particules de chaque
catégorie.
Préparation de la prise d’essai
• Sécher l’échantillon et séparer, par tamisage, le gros Calculs et expression des résultats
granulat du granulat n. Pour chaque fraction, on obtient le pourcentage de
• Séparer le gros granulat sur un tamis de 6,3 mm ou particules fracturées à l’aide de la formule ci-après.
sur d’autres tamis selon les fractions analysées. Le résultat est exprimé à 1 % près.
Détermination du pourcentage de particules fracturées d’un gros granulat 247

ci-dessous réalisé sur un gros granulat de grosseur


maximale de 20 mm.
• Masse de la prise d’essai (> 6,3 mm) (M1) : 3525,0 g
où • Passant 10 mm (M2) : 528,8 g
P : pourcentage de particules fracturées ; • Prise d’essai du passant 10 mm (M’2) : 251,2 g
F : masse de particules fracturées ; • Masse des particules fracturées (F2) : 72,7 g
Q : masse de particules marginales ; • Masse des particules marginales (Q2) : 21,3 g
N : masse des particules non fracturées ou ne répon- • Masse des particules non fracturées ou ne répondant
dant pas à la dénition de particules fracturées. pas au critère (N2) : 157,2 g
Si l’essai est réalisé sur des fractions distinctes,
calculer le pourcentage pondéré de particules SOLUTION
fracturées. Pourcentage de particules fracturées du passant
10 mm (P2) :

1
EXEMPLE D’APPLICATION L13.1

Dimension maximale inférieure à 20 mm


On veut déterminer le pourcentage de particules
fracturées d’un gravier concassé dont la grosseur
maximale est de 14 mm. La prise d’essai est consti-
tuée d’une masse de 548,5 g de particules retenues
sur un tamis de 6,3 mm.
Résultats de l’essai : Retenu 10 mm (M3) : 2996,2 g
• Masse des particules fracturées (F) : 364,0 g Masse des particules fracturées (F3) : 1997,5 g
• Masse des particules marginales (Q) : 51,4 g Masse des particules marginales (Q3) : 245,3 g
• Masse des particules non fracturées ou ne répon- Masse des particules non fracturées ou ne répondant
dant pas au critère (N) : 133,1 g pas au critère (N3) : 753,4 g
On demande de calculer le pourcentage de parti- Pourcentage de particules fracturées du retenu 10 mm
cules fracturées (P). (P3) :

SOLUTION

= 70,8 %
Calcul du pourcentage pondéré selon le poids de chaque
fraction
Pourcentage de particules fracturées (P) :
1
EXEMPLE D’APPLICATION L13.2

Dimension maximale supérieure ou égale à 20 mm


(essai réalisé sur des fractions distinctes)
On demande de calculer le pourcentage de parti-
cules fracturées à partir des résultats de l’essai = 65 %
248 LABORATOIRE 15
ESSAIS DE DÉTERMINATION DES CARACTÉRISTIQUES COMPLÉMENTAIRES

L ABORATOIRE 15 1
Détermination du pourcentage de mottes d’argile dans les granulats naturels

On doit séparer les échantillons de granulats grossiers


Méthode de référence au moyen des tamis de 5, 10, 20 et 40 mm, et la masse
CSA A23.2-3A, Mottes d’argile dans les granulats minimale des échantillons de chaque dimension doit
naturels
être de 1, 2, 3 et 5 kg, respectivement. Par exemple, la
masse d’un échantillon dont la grosseur des particules
se situe entre 5 mm et 10 mm est d’au moins 1 kg.
L’essai de la teneur en mottes d’argile est très utile
pour déceler la présence de mottes argileuses qu’on Les granulats ns, séparés sur le tamis de 1,25 mm,
trouve très souvent dans les graviers naturels. Une fois doivent avoir une masse minimale de 100 g.
séchées, ces mottes d’argile ont l’apparence de véri- Pour ce qui est des mélanges de graviers contenant des
tables cailloux, mais elles n’offrent pas beaucoup de matériaux ns et grossiers, le granulat doit être séparé
résistance lorsqu’elles entrent dans la fabrication des sur le tamis de 5 mm et préparé comme un matériau
enrobés bitumineux et des bétons de ciment portland. grossier et un matériau n.
Il est possible de séparer les mottes d’argile et les Pour calculer la masse minimale totale de l’échantillon,
particules friables par lavage actif. Une fois tamisées, on examine la granularité du matériau à l’étude, puis on
on pourra éliminer ces mottes et ces particules friables détermine à quelle fraction ou grosseur des particules
de la prise d’essai de départ an de les comptabiliser. correspond le plus petit pourcentage granulométrique
Toutes les particules qui peuvent se fractionner en sachant qu’on n’utilisera pas les fractions représentant
particules nes, en les écrasant avec les doigts et en les moins de 5 % de la masse de l’échantillon.
éliminant par tamisage humide, doivent être considé-
rées comme étant des mottes d’argile ou des particules On détermine la masse totale de l’échantillon pour
friables. La friabilité est la caractéristique de toute réaliser l’essai en divisant la masse exigée par la norme
particule qu’on peut réduire aisément en poussière. pour la plus petite fraction trouvée dans la granularité
(en excluant les fractions inférieures à 5 % de la masse
Il est donc très important de ne pas utiliser les ongles de l’échantillon) par le pourcentage de cette même frac-
et de ne pas utiliser une force excessive pour effectuer tion (voir l’exemple d’application L15.1, p. 250).
cette tâche.
Préparation de la prise d’essai
Appareillage
• Il est très important, tout au long des préparations,
L’appareillage comprend : de ne pas briser les mottes d’argile an d’éviter toute
• des tamis normalisés de 40, 20, 10, 5, 2,5, 1,25 mm erreur.
et 630 µm ; • Sécher l’échantillon à masse constante et le séparer
• une étuve pouvant maintenir une température de en fractions (voir la gure L15.1).
110 °C ± 5 °C ; • Vérier si la masse de chaque fraction séchée
• une source d’eau courante ; respecte les exigences de la norme.
• un ensemble de contenants métalliques résistant à la
rouille et permettant d’étaler l’échantillon en couche
FIGURE L15.1 Fractions de la prise d’essai lavées
mince ; et séchées
• une balance d’une sensibilité de 0,1 % de la masse de
l’échantillon.

Masse minimale de l’échantillon


Pour préparer la prise d’essai, il faut d’abord établir la
masse de l’échantillon qui permet d’obtenir, pour chaque
fraction, les quantités minimales dénies par la norme.

1. Le laboratoire 14 est présenté avec le laboratoire 11 (voir p. 233).


Détermination du pourcentage de mottes d’argile dans les granulats naturels 249

• Si nécessaire, déposer chaque fraction sur un tamis FIGURE L15.3 Chaque fraction est déposée et lavée
à petites ouvertures et les laver délicatement sous un sur le tamis approprié
robinet de manière à déloger les nes particules qui
restent collées aux grosses, car elles risquent d’être
considérées comme des particules friables ou
argileuses.

Mode opératoire
• Sécher la prise d’essai à masse constante et déter-
miner la masse M de chaque fraction.
• Étaler chaque fraction en couche mince dans un
grand plat, couvrir d’eau distillée et laisser tremper
pendant 24 heures ± 4 heures.
• Rouler et presser chaque particule entre le pouce et
l’index sans utiliser les ongles pour briser les parti-
cules (voir la gure L15.2).
• Après avoir broyé tout ce qui semblait être des
mottes d’argile (ou des particules friables), on
soumet chaque fraction à un tamisage humide an
d’enlever les résidus en utilisant le tamis approprié où
(tamis de 630 µm pour le refus au tamis de
1,25 mm ; tamis de 2,5 mm pour le refus au tamis L : pourcentage de mottes d’argile (à 0,1 % près) ;
de 5 mm et tamis de 5 mm pour les autres fractions) M : masse de la fraction (séchée), avant l’enlèvement
(voir la gure L15.3). des mottes d’argile (g) ;
• Enlever les particules sur le tamis et faire sécher. R : masse de la fraction (séchée), après l’enlèvement
• Peser à nouveau pour déterminer la masse R. des mottes d’argile (g).

Calculs et expression des résultats Pourcentage pondéré pour chaque fraction


On obtient le pourcentage pondéré pour chaque frac-
Pour chacune des fractions, il faut déterminer le pourcen- tion en multipliant la valeur L pour chaque fraction
tage P de mottes d’argile, en utilisant la formule suivante : par le pourcentage granulométrique de la même
fraction.
FIGURE L15.2 Chaque particule est pressée entre
Calcul des fractions inférieures à 5 %
le pouce et l’index
Lorsqu’une fraction granulométrique est inférieure à
5 % de la masse de l’échantillon soumis, on ne traitera
pas une telle fraction. Pour effectuer la moyenne
pondérée, on lui attribuera une valeur égale au pour-
centage trouvé pour la fraction immédiatement supé-
rieure ou inférieure, selon le cas.
Pourcentage total des mottes d’argile
On obtient le pourcentage total de mottes d’argile dans
les gros granulats en faisant la somme des pourcen-
tages pondérés. Pour les granulats ns, le pourcentage
de mottes d’argile est basé sur la fraction de matériau
retenue sur un tamis de 1,25 mm.
250 LABORATOIRE 15

TABLEAU L15.4 Résultats obtenus pour le sable naturel


ESSAIS DE DÉTERMINATION DES CARACTÉRISTIQUES COMPLÉMENTAIRES

1
EXEMPLE D’APPLICATION L15.1

On doit utiliser un gravier concassé et un sable 1 2 3 4 5 6 7


naturel pour fabriquer un mélange de béton de
Fractions Fraction Pourcen- Pourcen-
ciment. On les soumet à un essai pour déterminer granulo-
Masse Masse
tages par tages
(M) (R)
leur teneur en mottes d’argile. Tami- métrique
(g) (g)
fraction L pondérés
Refus (%) (%) (%)
sat
Les tableaux L15.1 et L15.2 donnent la granularité
des matériaux. 10 5 14 1034 1029 0,5 0,1

5 1,25 44 158 155 1,9 0,8


TABLEAU L15.1 Gravier concassé
Total : 0,9 %
mm

Ouverture des tamis 28 20 14 10 5


SOLUTION
Tamisat cumulé (%) 100 96 63 34 3

1 En considérant la granularité du gros granulat


soumis, on s’aperçoit que la plus petite fraction
TABLEAU L15.2 Sable naturel
supérieure à 5 % de la masse de l’échantillon
mm µm représente 31 % de la masse de l’échantillon et
Ouverture
10 5 2,5 1,25 630 315 160 80 correspond à la fraction du matériau qui traverse
des tamis
le tamis de 10 mm, mais qui est refusée au tamis
Tamisat de 5 mm (voir la colonne 3 du tableau L15.3).
100 86 67 42 23 13 7 1,0
cumulé (%)
Les exigences de la norme CSA A23.2-3A
indiquent qu’il faut un minimum de 1000 g
On demande : de matériau pour une telle fraction. Il suft de
1 Quelle est la masse minimale totale de l’échan- procéder par simple règle de trois pour obtenir la
tillon à utiliser pour chacun des granulats ? masse totale du granulat, soit :

2 Quelle est la teneur en mottes d’argile des deux


granulats en se basant sur les résultats obtenus
indiqués dans les tableaux L15.3 et L15.4 ?
Toutefois, il vaut mieux augmenter quelque peu
3 Ces matériaux respectent-ils les exigences de la cette quantité pour pallier les divergences granu-
norme CSA A23.1 ? lométriques ou l’humidité des granulats an
d’être assuré d’avoir sufsamment de granulat
TABLEAU L15.3 Résultats obtenus pour le gravier sec. Une quantité de 3,5 kg pourrait être utilisée.
concassé La masse M pour chaque fraction traitée est indi-
1 2 3 4 5 6 7
quée à la colonne 4 du tableau L15.3. On remarque
toutefois que, pour la fraction traversant le tamis
Fraction
Fractions Masse Masse
Pourcen- Pourcen- de 40 mm et refusée sur le tamis de 20 mm,
granulo- tages par tages
métrique
(M) (R)
fraction L pondérés
aucune quantité n’est retenue puisque la fraction
Tami- (g) (g)
sat
Refus (%) (%) (%) est inférieure à 5 % de la masse de l’échantillon.
40 20 4 0 0 0,1* 0,0 La masse R pour chaque fraction traitée est
inscrite à la colonne 5 du tableau L15.3.
20 10 62 2100 2097 0,1 0,1
Pour le granulat n, la plus petite fraction supé-
10 5 31 1077 1072 0,5 0,2 rieure à 5 % du matériau soumis représente 14 %
de la masse du matériau et correspond à la frac-
Total : 0,3 % tion traversant le tamis de 10 mm, mais refusée
* Comme la fraction granulométrique est inférieure à 5 % de au tamis de 5 mm.
la masse de l’échantillon, on obtient ce pourcentage en
considérant que la valeur est la même que celle de la Les exigences de la norme CSA A23.2-3A indiquent
fraction inférieure. qu’il faut un minimum de 1000 g de matériau pour
Détermination du pourcentage de mottes d’argile dans les granulats naturels 251

une telle fraction. Il suft de procéder par simple par les pourcentages granulométriques de la
règle de trois pour obtenir la masse totale du colonne 3.
granulat, soit :
Exemple : 0,1 % × 62 % = 0,062 % ou 0,1 % valeur
arrondie (résultats de la deuxième ligne).
Le pourcentage total des mottes d’argile pour le
Toutefois, il vaut mieux augmenter quelque gros granulat (voir le tableau L15.3) est égal à la
peu cette quantité pour pallier les divergences somme des pourcentages pondérés, soit :
granulométriques ou l’humidité des granulats 0,0 + 0,1 + 0,2 = 0,3 %.
an d’être assuré d’avoir sufsamment de
granulat sec. On pourrait utiliser une quantité Le pourcentage total des mottes d’argile pour le
de 7,5 kg. granulat n (voir le tableau L15.4) est égal à la
somme des pourcentages pondérés, soit :
2 Le pourcentage de mottes d’argile est inscrit à
la colonne 6 du tableau L15.3 et on l’obtient en 0,1 + 0,8 = 0,9 %.
utilisant la formule suivante :
3 La norme CSA A23.1 limite à 0,3 % la teneur en
mottes d’argile et en particules friables pour les
gros granulats dans le cas des bétons soumis au
gel-dégel (cette limite est de 0,5 % pour les autres
expositions) ; et limite à 1,0 % la teneur en mottes
d’argile et en particules friables pour les granulats
ns (voir les tableaux 7.9, p. 121, et 7.10, p. 123).
On obtient les valeurs pondérées écrites à la
colonne 7 du tableau L15.3 en multipliant les Les matériaux sont donc acceptables pour fabri-
pourcentages (en valeur décimale) de la colonne 6 quer un mélange de béton de ciment.
252 LABORATOIRE 16
ESSAIS DE DÉTERMINATION DES CARACTÉRISTIQUES COMPLÉMENTAIRES

L ABORATOIRE 16
Détermination de la quantité de particules légères dans les granulats

Préparation de la prise d’essai


Méthode de référence
CSA A23.2-4A, Matériau granulaire léger dans
• La masse de la prise d’essai doit être conforme à la
un granulat norme CSA A23.2-4A et doit être séchée à l’étuve
jusqu’à masse constante.
• On doit laisser refroidir la prise d’essai séchée à la
On a recours à l’essai de détermination de la teneur en température de la pièce avant l’essai.
particules légères dans les granulats pour déceler la
présence de particules d’origine organique ou la Mesure de la densité du liquide de référence
présence de minéraux altérés ayant une faible densité
La gure L16.2 montre comment vérier la densité du
dans des granulats naturels utilisés pour la fabrication
liquide lourd. Le volume de ce liquide doit être égal à
du béton de ciment portland. L’essai est effectué par
au moins trois fois le volume absolu du granulat, il
immersion des granulats dans un liquide dense et au
faudra donc préparer une quantité sufsante de liquide
moyen du procédé de séparation par ottation gravi-
lourd en fonction du volume de la prise d’essai.
métrique des particules plus légères.
Mode opératoire
Appareillage
L’appareillage normalement utilisé (voir la Granulats ns
gure L16.1) pour déterminer la teneur en particules • Tamiser l’échantillon sur un tamis de 315 µm jusqu’à
légères comprend : ce que moins de 1 % du matériau traverse le tamis
après tamisage continu de 1 minute. Peser le maté-
• une balance permettant une pesée précise à 0,1 g
riau retenu sur le tamis au 0,1 g près.
pour les granulats ns et à 1 g pour les gros
granulats ; • Amener le matériau retenu sur le tamis de 315 µm à
l’état saturé superciellement sec. Si l’absorption du
• une étuve pouvant maintenir une température de
granulat est connue, ajouter la quantité d’eau néces-
110 °C ± 5 °C ;
saire au granulat n, mélanger à fond puis laisser
• une quantité sufsante de liquide lourd (chlorure de reposer 30 minutes dans un récipient couvert avant
zinc dans le cas présent) dosée de façon à obtenir de commencer l’essai.
une densité de 2,00 ± 0,01 ;
• Placer les particules dans le liquide lourd.
• des récipients appropriés pour le séchage de l’échan-
• Verser les particules ottant sur le liquide lourd dans
tillon et la ottaison des particules dans le liquide
un second récipient à travers le tamis de 315 µm
lourd ;
(voir la gure L16.3) en prenant soin de ne pas
• des tamis de 315 µm et de 5 mm ;
• un densimètre. FIGURE L16.2 Mesure de la densité du liquide lourd
au moyen d’un densimètre
FIGURE L16.1 Appareillage pour déterminer la teneur
en particules légères
Détermination de la quantité de particules légères dans les granulats 253

FIGURE L16.3 Récupération des particules qui ottent L : pourcentage de particules légères à 0,1 % près ;
sur le liquide
M1 : masse sèche des particules décantées (g) ;
M2 : masse sèche de la portion de la prise d’essai
retenue sur le tamis de 315 µm (g) ;
M3 : masse sèche de la portion de la prise d’essai
retenue sur le tamis de 5 mm (g).

1
EXEMPLE D’APPLICATION L16.1

Pour déterminer le pourcentage de particules légères


dans un sable naturel, on a utilisé 300,0 g de granulat
sec traversant un tamis de 5 mm. Par la suite, on a
séparé ce matériau sur un tamis de 315 µm et obtenu
déverser les particules déposées au fond de la solu- 240,0 g de refus sur ce tamis. Pour conditionner le
tion de liquide lourd. granulat saturé superciellement sec (SSS), on lui a
• Verser, dans le récipient contenant l’échantillon, le ajouté 0,9 % d’eau. Les particules récupérées par
liquide recueilli dans le second récipient. Après agita- ottation sur le liquide lourd avaient une masse
tion de l’échantillon, recommencer le procédé de de 5,0 g.
décantation décrit à l’étape précédente jusqu’à ce qu’il On demande :
n’y ait plus de particules ottantes dans l’échantillon.
1 la masse d’eau (g) nécessaire pour conditionner
• Laver à l’eau, sécher et peser les particules laissées
sur le tamis. le granulat superciellement sec (SSS) ;

Gros granulats 2 le pourcentage de particules légères.


• Tamiser l’échantillon sur un tamis de 5 mm et
amener le retenu à l’état saturé superciellement sec.
Peser le matériau retenu sur le tamis au 1 g près. SOLUTION

• Placer les particules dans le liquide lourd. 1 Les granulats sont secs ; pour atteindre l’état
• À l’aide d’une écumoire à mailles de 5 mm, enlever saturé superciellement sec (SSS), il faut ajouter
les particules ottantes et les mettre de côté. une masse d’eau égale à :
• Agiter l’échantillon à plusieurs reprises et mettre les
particules ottantes de côté jusqu’à ce qu’il n’y ait
plus de particules à la surface du liquide.
• Laver à l’eau, sécher et peser les particules laissées
sur le tamis.
Il aura donc fallu ajouter 2,2 g d’eau pour
Calculs et expression des résultats conditionner le granulat saturé superciellement
On doit calculer le pourcentage de particules légères sec.
(particules ottantes sur le liquide lourd) à l’aide de
l’une ou l’autre des formules suivantes : 2 On utilise la formule suivante pour calculer
des pourcentages de particules légères dans le
Pour le granulat n : granulat :

Pour le gros granulat :


254 LABORATOIRE 17
ESSAIS DE DÉTERMINATION DES CARACTÉRISTIQUES COMPLÉMENTAIRES

L ABORATOIRE 17
Détermination de la présence de matières organiques dans les granulats ns

organiques dans un sable pour béton de ciment


Méthode de référence
comprend :
CSA A23.2-7A, Détermination de la présence
de matières organiques dans les granulats ns.
• un acon de 300 cm 3 ;
• un entonnoir ;
• de l’hydroxyde de sodium (soude) en solution à 3 %
Cette méthode d’essai sert à déterminer qualitative- (NaOH) ;
ment la présence de matières organiques dans les sables
• une plaquette de couleur étalon Gardner.
naturels utilisés dans la fabrication de mortier ou de
béton de ciment. Cet essai est principalement utilisé Mode opératoire
pour savoir si des essais plus poussés doivent être effec-
tués sur ce granulat avant d’en approuver l’utilisation. • Insérer un échantillon d’environ 500 g de sable dans
le acon jusqu’à la ligne de 130 ml.
Appareillage • Ajouter la solution d’hydroxyde de sodium jusqu’à ce
que le volume de sable et de liquide atteigne 200 ml.
L’appareillage normalement employé (voir la
gure L17.1) pour déceler la présence de matières • Boucher le acon, agiter vigoureusement et laisser
reposer 24 heures.
FIGURE L17.1 Appareillage pour déterminer la présence • Au terme de ces 24 heures, comparer la couleur du
de matières organiques dans les sables liquide au-dessus du sable avec la plaquette de
pour béton couleur étalon (voir la gure L17.2) et noter l’échelle
de la couleur obtenue.

Détermination de l’indice colorimétrique


La fenêtre n° 3 de la plaquette Gardner désigne ordinai-
rement la couleur la plus foncée permise selon la norme
CSA A23.1. Lorsque le liquide situé au-dessus du sable
est équivalent ou plus pâle (voir la gure L17.2 a), on
juge le sable acceptable pour fabriquer du béton de
ciment. Toutefois, lorsque le liquide présente une
couleur plus foncée que la couleur de la fenêtre n° 3 (voir
la gure L17.2 b), le matériau est jugé non acceptable.
Dans ce dernier cas, trois choix sont possibles an de
pouvoir utiliser ce sable :
FIGURE L17.2 Comparaison de la couleur de la solution 1. La coloration est due à la présence de particules de
de soude avec celle de la plaquette étalon charbon ou de lignite (habituellement très foncées)
présentes en quantités de moins de 0,5 % selon
l’essai CSA A23.2-4A ;
2. Confectionner, avec ce sable, des cubes de mortier
pour l’évaluer selon les critères de la norme CSA
A23.2-8A, Détermination de la résistance du
mortier en fonction de la nature des granulats ns,
et s’assurer que la présence de matières organiques
n’affecte pas (au minimum 95 % de la résistance à
7 et 28 jours) la résistance du mortier ;
3. Soumettre le sable à un lavage et à un essai colori-
métrique (qui doit avoir un résultat positif), avant
a) Sable jugé acceptable b) Sable devant être traité
de l’utiliser.
Détermination de la valeur au bleu de méthylène des granulats 255

L ABORATOIRE 18
Détermination de la valeur au bleu de méthylène des granulats

FIGURE L18.1 Agitateur magnétique


Méthode de référence
LC 21-255, Détermination de la valeur au bleu
de méthylène des sols et des granulats

L’essai au bleu de méthylène sert à déterminer la


propreté des granulats ou des sols, et plus particulière-
ment la quantité d’argile réactive présente dans le
matériau. Le principe de l’essai est de doser l’adsorp-
tion de bleu de méthylène dans une solution aqueuse
contenant la prise d’essai. On contrôle le dosage en
observant une goutte de solution déposée sur un
papier-ltre. On détecte la saturation des particules
nes lorsqu’il y a formation d’une auréole bleu clair
persistante autour du dépôt central. Les résultats de
cet essai peuvent être utilisés pour permettre, ou non,
l’utilisation spécique des granulats ou des sols.

Appareillage
L’appareillage comprend :
• une burette de 50 cm3 ;
• un agitateur magnétique (voir la gure L18.1) ou à
hélice ;
• une baguette ou un tube de verre d’environ 8 mm de
diamètre et 300 mm de longueur ;
• un bécher de 1000 cm3 ;
Il existe aussi un appareil combiné, agitateur magné-
• du papier ltre ;
tique et plaque chauffante, qui est très utile pour la
• une balance d’une capacité d’au moins 300 g avec préparation de la solution de bleu de méthylène.
une précision de 0,01 g ;
• un tamis de 400 µm ; Note : Un agitateur à hélice peut aussi être utilisé lors-
• un chronomètre donnant les secondes ; qu’on n’est pas sûr de la dureté des particules de sol.
• un ruban de mesure du pH ; Préparation et conservation du bleu de méthylène
• une solution de bleu de méthylène à 10 g par litre
• Préparer la solution de bleu de méthylène en mélan-
d’eau.
geant, à raison de 10 g par litre de solution, des cris-
Montage des appareils taux secs de bleu de méthylène à de l’eau distillée.
La précision doit être de 0,05 cm3 pour la mesure de
La gure L18.1 montre la méthode de montage des l’eau nécessaire et de 0,01 g pour la masse des cris-
appareils pour la réalisation de l’essai. On utilise un
taux de bleu de méthylène.
agitateur magnétique pour agiter l’échantillon lorsque
le sol ne contient pas de particules friables qui risquent • Porter l’eau à 40 °C an de faciliter la dissolution des
d’être fracturées par la pression du barreau magné- cristaux et agiter dans un ballon contenant 90 % du
tique en mouvement au fond du bécher. volume d’eau nécessaire.
256 LABORATOIRE 18

• Laisser refroidir la solution à l’air libre et ajouter le • À l’aide d’une burette, effectuer le dosage de bleu de
ESSAIS DE DÉTERMINATION DES CARACTÉRISTIQUES COMPLÉMENTAIRES

volume d’eau restant. Il est aussi possible d’agiter et méthylène par injections successives d’une quantité
de chauffer la solution en utilisant un agitateur de bleu de méthylène dans la solution. Après chaque
magnétique combiné à une plaque chauffante. injection, faire l’essai du dépôt d’une goutte de solu-
• Conserver la solution à température ambiante dans tion sur papier ltre après 30 secondes d’agitation
un acon teinté ou recouvert d’un papier d’alumi- jusqu’à l’obtention d’un résultat positif :
nium. Une solution préparée depuis trois mois ou – un test est dit positif lorsqu’une auréole bleu clair
plus ne peut être utilisée. apparaît dans la zone humide autour du dépôt
central (voir la gure L18.2a) au cours de cinq
Préparation de la prise d’essai essais consécutifs effectués à une minute d’inter-
valle sans changer le dosage de la solution ;
On doit effectuer l’essai au bleu de méthylène sur
la partie du granulat ou du sol passant un tamis de – le test est considéré comme négatif (non saturé)
400 µm. La masse de la prise d’essai est fonction de la lorsque l’auréole bleu clair n’apparaît pas autour
quantité d’argile dans l’échantillon. En effet, il est du dépôt central au cours de cinq essais consécu-
préférable que la quantité d’argile ne dépasse pas 10 à tifs, même si, au début de l’essai, un et même deux
15 g pour ne pas procéder à un dosage trop important dépôts consécutifs présentaient une auréole (voir
en bleu de méthylène. On détermine donc la prise la gure L18.2b) ;
d’essai en tenant compte de la granulométrie connue – un test est dit nul lorsque aucune coloration de
ou projetée du granulat ou du sol : bleu soutenu n’apparaît autour du dépôt, ce qui
• sable propre, entre 120 g et 200 g ; indique un très faible pourcentage d’argile dans le
granulat soumis à l’essai (voir la gure L18.2c).
• sable pollué, entre 50 g et 120 g ;
• sable argileux, entre 10 g et 50 g. Pour un sol fortement argileux, on procède à l’injec-
tion de doses de 5 cm 3 de bleu de méthylène jusqu’au
Si on effectue la prise d’essai sur un sol humide, on point de virage de la solution. Si l’auréole bleu clair
doit noter la masse de matériau humide (Mh). Quant à disparaît au cours des deux premières minutes, la dose
la masse sèche (Ms) du même matériau, elle sera plus à injecter est encore de 5 cm 3. Par contre, si l’auréole
faible selon sa teneur en eau initiale. disparaît entre 2 et 5 minutes, signiant que le point de
Lorsqu’on prépare le sol selon la méthode à sec, on virage est proche, la dose suivante doit être de 1 ou
doit l’imbiber d’eau de 24 à 30 heures avant l’essai. 2 cm3 pour améliorer la précision des résultats.

Mode opératoire Pour un sol faiblement argileux, on doit utiliser une


burette précise à 0,01 cm3 près. On effectue l’injection
• Mélanger la prise d’essai à 100 cm 3 d’eau déminéra- de doses de 0,5 cm 3 de bleu de méthylène jusqu’au
lisée ou distillée et agiter la solution à une vitesse point de virage de la solution. Si l’auréole bleu clair
d’au moins 400 tours/minute tout au long de l’essai. disparaît au cours des deux premières minutes, la dose
• Mesurer le pH. Le résultat doit être inférieur à 8, à injecter est encore de 0,5 cm 3 ; si l’auréole disparaît
sans quoi les résultats de l’essai au bleu de méthylène entre 2 et 5 minutes, la dose suivante doit être de
devront être fournis avec une certaine réserve. 0,2 cm 3.

FIGURE L18.2 Aspect de divers dépôts produits durant l’essai

a) Test positif b) Test négatif c) Test nul


Détermination de la valeur au bleu de méthylène des granulats 257

Calculs et expression des résultats 1


EXEMPLE D’APPLICATION L18.1

Si on a effectué la prise d’essai avec un matériau On a soumis un sable utilisé pour les sous-fondations
humide, on calcule la masse sèche de l’échantillon de routières à l’essai au bleu de méthylène et on a noté
la façon suivante : les données suivantes :
Masse humide utilisée Mh : 113 g
Teneur en eau totale ω tot : 3,0 %
Grosseur du matériau : < 2 mm

Ms : masse sèche de l’échantillon (g) ; Volume de solution V : 27,00 cm 3
Mh : masse humide de l’échantillon (g) ; On demande de calculer la VB.
ω : teneur en eau de l’échantillon (%).
SOLUTION
La valeur au bleu de l’échantillon est calculée à l’aide
de l’équation suivante :


VB : valeur au bleu de la prise d’essai (grammes de
Selon la norme NQ 2560-114, ce sable ne peut
bleu par 100 g d’échantillon), au centième près ;
être utilisé pour une sous-fondation routière
V : dosage de la solution de bleu (cm3) au centième près ; puisque la limite permise, pour la valeur au bleu, est
Ms : masse sèche de l’échantillon (g). de 0,20.
258 LABORATOIRE 19
ESSAIS DE DÉTERMINATION DES CARACTÉRISTIQUES COMPLÉMENTAIRES

L ABORATOIRE 19
Détermination du coefcient d’écoulement des granulats ns

FIGURE L19.1 Mesure du coefcient d’écoulement


Méthode de référence en laboratoire
LC 21-075, Détermination du coefcient d’écoulement
des granulats ns

L’essai du coefcient d’écoulement des granulats ns


permet de déterminer le coefcient d’écoulement et
d’évaluer l’angularité des granulats ns manufacturés
ou d’origine naturelle utilisés notamment dans les
revêtements bitumineux des chaussées. On réalise cet
essai sur des particules dont la dimension est comprise
entre 2 mm et 80 µm. Il consiste à mesurer le temps
d’écoulement d’une quantité connue de granulat à
travers un cône dont l’ouverture est normalisée (voir la
gure L19.1). Le résultat s’exprime par le coefcient
d’écoulement (Ce), qui est égal au temps d’écoulement
multiplié par la densité brute (dB) des particules. Le
temps d’écoulement est aussi inuencé par l’état de
surface, la forme et la grosseur des particules. Ainsi,
les résultats traduisent l’effet combiné de l’angularité
et de la rugosité des particules. Cet effet est d’autant
plus marqué que le coefcient est élevé.
L’angularité et la rugosité des particules inuent sur la
maniabilité des mélanges, la résistance à la déforma-
tion des revêtements et l’adhérence des pneumatiques
à la chaussée. La norme NQ 2560-114 dénit les spéci-
cations lorsqu’il est nécessaire d’utiliser des granu- FIGURE L19.2 Vue d’ensemble de l’appareil
lats ns de catégorie 1 : le coefcient d’écoulement
doit notamment être égal ou supérieur à 80. De plus,
cette norme stipule que si le granulat provient d’un
mélange de plusieurs classes granulaires d’une ou de
plusieurs sources, ou encore d’un mélange de granu-
lats ns provenant de sources différentes, l’essai doit
être effectué sur le combiné selon les proportions de la
formule de mélange.
Note : Les granulats ns ayant fait l’objet d’un traite-
ment particulier, tels que ceux qui sont extraits d’un
mélange bitumineux, peuvent présenter un coefcient
d’écoulement différent avant et après le traitement.

Appareillage
L’appareillage comprend :
• un cône normalisé dont la surface intérieure doit être
polie (voir les gures L19.1 à L19.3) ;
• un cylindre emboîtable sur le cône et de même degré
de polissage (voir les gures L19.2 et L19.4) ; Source : D’après la norme LC 21-075.
Détermination du coefcient d’écoulement des granulats ns 259

FIGURE L19.3 Cône FIGURE L19.5 Entonnoir

Note : Toutes les dimensions sont exprimées en millimètres.


Source : D’après la norme LC 21-075.

• un support muni d’un obturateur pour l’ouverture et la


Note : Toutes les dimensions sont exprimées en millimètres.
fermeture du cône (voir les gures L19.1 et L19.2) ;
Source : D’après la norme LC 21-075. • un contenant de capacité sufsante pour récupérer
le granulat qui s’écoule de l’appareil ;
• un entonnoir en pyrex (voir les gures 19.2 et 19.5) ;
• des tamis de 80 µm et de 2 mm ;
FIGURE L19.4 Cylindre
• un chronomètre permettant une lecture au centième
de seconde près ;
• une balance de capacité sufsante pour la prise
d’essai et précise au dixième de gramme près ;
• une étuve ;
• une source d’éclairage.

Préparation de la prise d’essai


• Préparer une quantité sufsante de granulats ns
pour obtenir (après tamisage au tamis de 2 mm,
lavage sur le tamis de 80 µm et séchage) une prise
d’essai de masse sèche égale à 1000 g ± 0,5 g.
• Bien mélanger la prise d’essai refroidie jusqu’à tempé-
rature ambiante et l’introduire dans le cylindre
surmonté de l’entonnoir en gardant l’obturateur fermé.
• Ouvrir l’obturateur, démarrer le chronomètre en
même temps et déterminer le temps d’écoulement de
la totalité de la prise d’essai à travers l’ouverture.
• Répéter l’opération avec la même prise d’essai jusqu’à
Note : Toutes les dimensions sont exprimées en millimètres . ce que l’écart entre la plus petite et la plus grande de
Source : D’après la norme LC 21-075. cinq lectures consécutives ne dépasse pas 0,30 seconde.
260 LABORATOIRE 19

Étalonnage du cône
ESSAIS DE DÉTERMINATION DES CARACTÉRISTIQUES COMPLÉMENTAIRES

1
EXEMPLE D’APPLICATION L19.1

Le cône doit être étalonné à l’aide du cône de réfé- Une mesure du coefcient d’écoulement est effec-
rence détenu par le Laboratoire des chaussées du tuée dans un cône dont l’équation de correction est
ministère des Transports du Québec, dépositaire
agréé par le Conseil canadien des normes. Ce cône de .
référence est conservé dans des conditions normales
de température, de pression et de lumière pour que ses
Le granulat soumis à une densité brute dB = 2,806 et
caractéristiques demeurent constantes. L’étalonnage
les temps tcône (en secondes) de sept passes consécu-
consiste à tracer la courbe du temps d’écoulement des
tives sont les suivants :
granulats en fonction du temps obtenu avec le cône de
référence. La courbe obtenue est une droite de régres- Essai cône (s)
sion du premier degré inhérente au cône testé. L’équa- 1 31,54
tion de la droite sert à la correction du temps
2 31,52
d’écoulement moyen.
3 31,47
L’étalonnage ne doit pas être dénitif. Le processus
doit être repris régulièrement pour maintenir la préci- 4 31,37
sion des résultats. 5 31,27

L’équation de correction a la forme générale suivante : 6 31,27

7 31,29

On demande de calculer le coefcient d’écoulement.



SOLUTION
t : temps d’écoulement moyen corrigé par rapport au
cône de référence ; Les valeurs tcône de 31,54 et 31,52 sont rejetées même
si l’écart est inférieur à 0,30 par rapport à la valeur
tcône : temps d’écoulement moyen du cône testé ; la plus petite.
b : constante de correction ;
m : coefcient de correction (pente). tcône moyen
= 31,33 secondes
Calculs et expression des résultats
Le coefcient d’écoulement (Ce) correspond au temps
d’écoulement moyen, au centième près, des cinq
lectures, multiplié par la densité brute (dB) des parti-
cules. Il est égal à :

Le coefcient d’écoulement est


Ce : coefcient d’écoulement des granulats ns,
exprimé à l’unité près ;
t : temps d’écoulement moyen des cinq lectures,
corrigé selon l’équation d’étalonnage ;
dB : densité brute des granulats ns déterminée sur la Cette valeur, bien que faible, est conforme à l’exi-
même fraction que celle des particules soumises à gence dénie dans la norme NQ 2560-114 (≥ 80)
l’essai, soit la fraction retenue au tamis de 80 µm et pour les granulats ns utilisés dans les couches de
passant le tamis de 2 mm ; base et de surface des revêtements en enrobés posés
k : 1 seconde. à chaud.
Détermination de la résistance à la désagrégation des granulats au moyen d’une solution de sulfate de magnésium 261

L ABORATOIRE 20
Détermination de la résistance à la désagrégation des granulats au moyen
d’une solution de sulfate de magnésium

• une balance d’une capacité d’au moins 500 g et d’une


Méthode de référence sensibilité de 0,1 g ; pour le gros granulat, une
CSA A23.2-9A, Détermination de la résistance balance d’une capacité d’au moins 5 kg et d’une
à la désagrégation du granulat n et du gros granulat
au moyen d’une solution de sulfate de magnésium
sensibilité de 1 g ;
• une étuve pouvant être maintenue à une température
de 110 °C ± 5 °C ;
L’essai de la résistance à la désagrégation permet • un bain pour l’immersion des échantillons ;
d’évaluer la résistance des granulats à certains agents • une solution de MgSO4 ;
atmosphériques ainsi qu’aux intempéries. On procède
à cet essai lorsqu’on ne dispose d’aucun autre rensei- • un cylindre et un hydromètre pour mesurer la densité
gnement concernant les conditions climatiques de la solution de MgSO4.
réelles d’exposition du granulat. Cette méthode donne Préparation de la solution
des résultats peu ables et donc, avant de rejeter des
granulats pour une utilisation précise, il faut faire La norme stipule qu’il faut dissoudre le sulfate de
appel à plusieurs autres essais. Les conditions clima- magnésium dans l’eau à une température comprise
tiques québécoises ainsi que l’environnement des entre 25 °C et 30 °C, qu’il faut laisser refroidir la solu-
granulats en service sont encore très difciles à tion à 23 °C ± 2 °C. Cette solution doit être maintenue
reproduire en raison de nombreux facteurs et à cette température pendant au moins 48 heures et on
variations. doit en mesurer la densité, qui devrait être comprise
entre 1,295 et 1,308. À cette n, on peut prélever une
On utilise encore l’essai de la résistance à la désagré- quantité de solution dans un vase gradué de 1 litre
gation, mais l’essai du potentiel de ségrégation, déve- (voir la gure L20.2). On se référera à la norme pour
loppé par le MTQ, permet de mieux reproduire l’effet les détails concernant la préparation de la solution.
des cycles de gel et de dégel sur les granulats.

Appareillage FIGURE L20.2 Mesure de la densité de la solution


de sulfate de magnésium
L’appareillage comprend :
• divers tamis à mailles carrées, dont des tamis
spéciaux (31,5 mm, 16 mm, 8 mm et 4 mm) pour
mesurer la perte de matériau ;
• des récipients appropriés au trempage des gros granu-
lats et des granulats ns (voir la gure L20.1). Il s’agit
de paniers faits en treillis d’acier inoxydable ;

FIGURE L20.1 Paniers faits de treillis d’acier inoxydable


et servant au trempage des granulats
262 LABORATOIRE 20

Bassin pour l’immersion l’échantillon. Par simple règle de trois, on établit la


ESSAIS DE RÉSISTANCE AUX INTEMPÉRIES

Le bassin qui contiendra la solution de sulfate de masse de la totalité (100 %) de l’échantillon à utiliser
magnésium doit être constitué d’un matériau à à partir du pourcentage de retenu sur le tamis visé et à
l’épreuve de la corrosion et être assez grand pour partir de la masse minimale requise pour ce tamis.
permettre l’immersion d’un ensemble de paniers (voir Il convient de majorer quelque peu ces quantités pour
la gure L20.3). De plus, il doit être muni d’un élément pallier les variations granulométriques. Par exemple,
avec contrôle thermostatique permettant de garder la pour un échantillon de masse totale minimale de 1000 g,
solution à une température de 23 °C ± 2 °C. une masse de 1100 g est habituellement sufsante. De
même, pour un échantillon de masse minimale de 25 kg,
Préparation de la prise d’essai une majoration de 1 kg suft généralement.
Masse minimale de l’échantillon
Mode opératoire
Il faut d’abord laver et sécher les granulats, puis les
séparer sur les tamis normalisés (jusqu’à 5 mm pour Les granulats doivent être recouverts d’au moins
les gros granulats et jusqu’à 315 µm pour les granulats 10 mm de solution pendant 16 à 18 heures. La solution
ns) et calculer le pourcentage de l’échantillon que doit être maintenue à 23 °C ± 2 °C pendant la durée de
chaque fraction contient. l’essai. Le nombre de cycles d’immersion doit être
sufsant pour les besoins de l’analyse. Cinq
On fait l’essai sur les fractions de granulats (séparés cycles sufsent généralement.
sur les tamis normalisés) supérieures à 5 % de l’échan-
tillon total. Lorsqu’une fraction représente moins de Entre chaque période d’immersion, laisser égoutter
5 % de l’échantillon total, on ne doit pas effectuer les granulats pendant 15 ± 5 minutes puis les sécher
l’essai sur cette fraction et on doit tenir compte de la dans leur contenant jusqu’à masse constante (voir la
moyenne des pertes des fractions de dimensions supé- gure L20.4).
rieure et inférieure pour les calculs. Si l’une de ces Lavage des granulats
fractions est absente, on doit lui attribuer la perte de la Lorsque le dernier cycle de trempage et de séchage est
fraction supérieure ou inférieure selon le cas. terminé, on doit laver les granulats dans de l’eau an
Les masses minimales de chacune des fractions à de les débarrasser de toute trace de sulfate de
analyser sont de 100 g pour les granulats ns et varient magnésium.
de 300 g à 3000 g pour les gros granulats (5000 g pour On sait que la période de lavage est terminée lorsqu’en
les strates de pierre). Il convient de s’assurer que faisant réagir du chlorure de baryum (BaCl2) dans un
l’échantillon est assez important pour respecter les échantillon d’eau de lavage, on ne voit apparaître
quantités minimales prescrites aux tableaux 2 et 3 de aucune coloration laiteuse comme dans le bécher
la norme en faisant un calcul très simple. Le tamis de gauche de la gure L20.5. Par contre, le bécher de
présentant le plus faible pourcentage de retenu est celui droite révèle la présence de sulfate de magnésium
qui permet de déterminer la masse minimale totale de dans l’eau de lavage.

FIGURE L20.3 Bassin pour l’immersion FIGURE L20.4 Séchage des granulats dans leur contenant
Détermination de la résistance à la désagrégation des granulats au moyen d’une solution de sulfate de magnésium 263

FIGURE L20.5 Réaction du chlorure de baryum dans l’eau On doit soumettre les granulats de plus de 20 mm à
de lavage contenant du sulfate de magné- un examen qualitatif après chaque immersion. Cet
sium (bécher de droite) examen porte sur le type d’action du MgSO4 sur les
particules et le nombre de particules attaquées.

Présentation des résultats


Le tableau L20.1 montre un modèle de présentation
des résultats de l’examen quantitatif (avec données et
résultats d’essais à titre d’exemple).
Interprétation des données
Expliquons la méthode suivie pour calculer la perte
des granulats ns en interprétant les données dans
chacune des colonnes.
• Ouverture des tamis (fraction)
Le granulat propre doit ensuite être séché jusqu’à masse Cette colonne désigne la grosseur des matériaux de
constante. Après quoi, on tamise chaque fraction de chaque fraction.
granulat sur le tamis retenu pour le granulat n et sur le
tamis déterminé par la norme pour le gros granulat. On • Granularité initiale de l’échantillon
mesure donc la quantité retenue sur chaque tamis pour Cette colonne comprend les fractions granulomé-
en déterminer le pourcentage de perte. triques à chaque niveau de tamis pour le granulat à

TABLEAU L20.1 Exemple de données et de résultats d’essais


Ouverture des tamis (fraction) Pourcentage
Granularité
de matériau Moyenne
initiale de Masse de la Masse de la
passant le pondérée
l’échantillon fraction avant fraction après
Matériau Matériau tamis après (perte
(% de maté- l’essai (g) l'essai (g)
passant retenu l’essai (perte corrigée)
riau retenu)
réelle)

Essai de résistance à la désagrégation du granulat n

160 µm − 5,0 − − − −

315 µm 160 µm 11,4 − − − −

630 µm 315 µm 26,0 100,0 95,8 4,2 1,09

1,25 mm 630 µm 25,2 100,0 95,2 4,8 1,21

2,5 mm 1,25 mm 17,0 100,0 92,0 8,0 1,36

5 mm 2,5 mm 10,8 100,0 88,8 11,2 1,21

10 mm 5 mm 4,6 − − 11,21 0,52

Total 100,0 400,0 − − 5,39

Essai de résistance à la désagrégation du gros granulat

80 mm 40 mm 20,0 4783,0 4553,4 4,8 0,96

40 mm 20 mm 45,0 1535,0 1412,2 8,0 3,60

20 mm 10 mm 23,0 1008,0 911,2 9,6 2,20

10 mm 5 mm 12,0 345,0 306,4 11,2 1,34

Total 100,0 7624,0 − − 8,10

1. On a utilisé le pourcentage de perte (11,2 %) de la fraction immédiatement inférieure puisque


cette fraction représentait moins de 5 % de l’échantillon soumis.
264 LABORATOIRE 20

l’étude. On peut ainsi constater que le matériau a la Cette colonne indique les pertes réelles en pourcen-
ESSAIS DE RÉSISTANCE AUX INTEMPÉRIES

granularité suivante : tage. On obtient ces valeurs en faisant le rapport


entre la perte de masse après l’essai et la masse
Tamis Tamisats cumulés (%) originale de la fraction.
10 100
Exemple : fraction 630-315 µm
5 95
mm
2,50 85

1,25 68
• Moyenne pondérée (perte corrigée)
630 42
Cette colonne indique les moyennes pondérées obte-
µm 315 16 nues en multipliant les pourcentages de perte réelle
160 5 par les pourcentages de chaque fraction granulomé-
trique (en valeur décimale).
• Masse de la fraction avant l’essai Exemple : fraction 630-315 µm
Dans cette colonne, on peut constater que : 0,26 × 4,2 = 1,09 %, soit 1,1 %
1. Les masses utilisées respectent les exigences du
tableau 2 de la norme. Exigences
Les tableaux 7.9 et 7.10 (voir p. 121 et 123) présentent les
2. Les fractions du matériau dont le diamètre est
spécications concernant les divers types de granulats
inférieur à 315 µm ne sont pas utilisées.
selon l’usage auquel ils sont destinés. Dans le cas de
3. La fraction comprise entre les tamis de 10 et de cet exemple, les pourcentages de perte des granulats
5 mm n’est pas utilisée parce qu’elle contient soumis à l’essai sont inférieurs aux limites pour les
moins de 5 % de matériau. gros granulats (12 % ou 18 % selon les conditions d’ex-
• Pourcentage de matériau passant le tamis après position) et pour les granulats ns (16 %) pour l’utilisa-
l’essai (perte réelle) tion dans les bétons de ciment.
Essai de résistance au gel et au dégel des gros granulats non connés 265

L ABORATOIRE 21
Essai de résistance au gel et au dégel des gros granulats non connés

• des récipients de 1 litre et de 500 ml en plastique


Méthode de référence autoclavables avec couvercles étanches à l’air pouvant
CSA A23.2-24A, Méthode d’essai de résistance supporter une température constante de 110 ºC ;
au gel et au dégel du gros granulat non conné
• des paniers ajourés conformes à la norme CSA
A23.2-24A ;
L’essai de la résistance au gel et au dégel des gros • une solution de chlorure de sodium à 3 % par masse ;
granulats non connés a été mis au point en Ontario à • un échantillon de granulat de référence (en prove-
la n des années 1980. Il a été conçu pour xer des nance de la carrière de Drain Brothers à Stoney
exigences sur la durabilité des granulats utilisés dans Lake, en Ontario)
la fabrication des bétons de ciment portland. Les
conditions de terrain sont très complexes et la modéli- Préparation de la prise d’essai
sation par une simple désagrégation chimique, comme • Sécher le granulat retenu sur le tamis de 5 mm.
dans le cas de l’essai de désagrégation au MgSO4, n’est
• Séparer l’échantillon en fractions et vérier les
pas assez représentative. Des recherches ont montré
masses minimales de chaque fraction selon la norme
que certains granulats qui n’atteignaient pas les
CSA A23.2-24A.
exigences de l’essai de désagrégation au MgSO4
présentaient tout de même une bonne durabilité. Note : Les fractions qui représentent moins de 5 % de
L’essai de résistance des gros granulats au gel-dégel l’échantillon ne doivent pas être mises à l’essai.
tend maintenant à remplacer l’essai de désagrégation
au MgSO4 puisque les conditions que subissent les Mode opératoire
granulats pendant l’essai se rapprochent plus des • Placer le granulat dans des contenants de dimen-
conditions réelles que les granulats subissent en sions appropriées et les immerger complètement
service. De plus, l’essai de gel-dégel présente une dans la solution de chlorure de sodium pendant
meilleure répétabilité et demande moins de manipula- 24 heures ± 2 heures à la température ambiante. Les
tions que l’essai au MgSO4. granulats de 20 mm ou plus doivent être placés dans
deux contenants ou plus pour pouvoir mettre à l’essai
L’essai de résistance au gel et au dégel soumet des
la totalité de l’échantillon. Couvrir an d’empêcher
granulats saturés avec une solution de chlorure de
l’évaporation.
sodium à cinq cycles de gel et de dégel, à des tem -
pératures de −18 ºC ± 2,0 ºC. Ces conditions, bien • Vidanger la solution des contenants sur un tamis à
qu’encore très éloignées des conditions réelles, mailles de moins de 5 mm (un tamis à mailles de
se rapprochent davantage des intempéries que les 1,25 mm peut être utilisé). On peut installer une toile
granulats subissent. sur les contenants pour faciliter la vidange.
• Sceller les contenants an de maintenir un taux
Appareillage d’humidité de 100 % et les placer sur les paniers.
L’appareillage normalement utilisé pour déterminer la • Mettre les paniers pendant 16 heures ± 2 heures dans
résistance au gel-dégel comprend : le congélateur en évitant qu’ils se touchent.
• un congélateur capable de maintenir une tempéra- • Faire dégeler les échantillons à la température
ture de −18 ºC ± 2,0 ºC et conforme aux spécica- ambiante pendant 8 heures ± 1 heure.
tions de la norme CSA A23.2-24A ;
• Soumettre les échantillons à cinq cycles de gel et de
• une étuve pouvant maintenir une température de dégel en les tournant d’un quart de tour après chaque
110 ºC ± 5 ºC ; période de dégel.
• une balance permettant une pesée précise à la plus • Rincer cinq fois le granulat à la n du cinquième
grande des deux valeurs suivantes : à 0,1 % de la cycle de dégel en remplissant le contenant et en le
masse de l’échantillon ou à 1 g près ; vidangeant au-dessus d’un tamis ou d’une toile à
• des tamis de 5, 10, 14, 20, 28 et 40 mm ; mailles de moins de 5 mm.
• des thermomètres à mercure ou à alcool ; • Sécher le granulat à l’étuve jusqu’à masse constante.
266 LABORATOIRE 21

• Tamiser et peser chaque fraction de granulat sur les


ESSAIS DE RÉSISTANCE AUX INTEMPÉRIES

Pourcen-
tamis utilisés au cours de la préparation. Le tami- Masse de Masse de
tage relatif
la fraction la fraction
sage à l’aide d’un tamiseur mécanique ne doit pas Fraction de la frac-
soumise à après
tion dans le
excéder 3 minutes pour éviter des pertes supplémen- matériau (%)
l’essai (g) l’essai (g)
taires causées par les secousses. On peut inverser les
tamis avant le tamisage pour faciliter ce dernier. 5-10 mm 31 513 476

10-14 mm 29 1122 1054


Calculs et expression des résultats
14-20 mm 33 1340 1264
Calculer le pourcentage de perte (donné à 0,1 % près)
20-28 mm 4 0 0
sur chaque tamis comme suit :

SOLUTION

On calcule le pourcentage de perte pour chaque


fraction. Pour la fraction 14-20 mm, le pourcentage
Les fractions qui représentent moins de 5 % de l’échan- de perte est :
tillon initial ne sont pas mises à l’essai, mais pour le
calcul, on doit les considérer comme ayant le même
pourcentage de perte à l’essai que la moyenne des
dimensions inférieure et supérieure. Si on ne dispose
pas d’une de ces dimensions, on doit considérer celle-ci
Comme on n’a pas mis la fraction 20-28 mm à l’essai
comme ayant le même pourcentage de perte que la
puisqu’elle représente moins de 5 % de l’échantillon,
dimension supérieure ou inférieure, selon le cas.
on lui attribue le pourcentage de perte de la fraction
Calculer la moyenne pondérée en multipliant le pourcen- précédente.
tage de perte de chaque fraction par le pourcentage de
On rapporte dans un tableau les pourcentages de
refus tiré de la courbe granulométrique du gros granulat
perte et les pourcentages de refus de chaque frac-
pour cette fraction. La somme de ces produits divisée par
tion. L’ajout d’une colonne donnant le produit de ces
100 donne le pourcentage de perte pour l’échantillon.
deux paramètres permet de déterminer le pourcen-
Échantillon témoin tage combiné.

On a recours à un échantillon témoin pour établir l’uti- Perte de


lisation et la calibration juste et efcace de l’équipe- Pourcen- masse
Fraction tage de moyenne Produit
ment ainsi que pour déterminer si la façon de faire est perte (%) pondérée
adéquate. Puisqu’on connaît au préalable le pourcen- (%)
tage de perte moyen de l’échantillon témoin, il est
5-10 mm 7,2 31 223
possible de comparer le résultat obtenu au cours de
l’essai avec cette valeur de référence. Si plusieurs 10-14 mm 6,1 29 177
résultats s’éloignent de cette moyenne, il faut s’inter- 14-20 mm 5,7 33 188
roger sur la façon de faire et l’équipement utilisé.
20-28 mm 5,7 4 23

1
EXEMPLE D’APPLICATION L21.1 Total 611

Pour connaître la résistance au gel-dégel d’un


Le pourcentage de perte pondéré est calculé en
calcaire à grains ns utilisé dans la fabrication de
divisant le total des pourcentages de perte combinés
béton de ciment portland, on a fait un essai sur un
par 100.
matériau 5-20 mm provenant d’une carrière du sud
de Montréal. On demande de calculer le pourcen- La perte pondérée moyenne au gel-dégel pour le
tage de perte à partir des données suivantes. calcaire analysé est de 6,1 %.
Détermination de la teneur en impuretés dans un matériau recyclé 267

L ABORATOIRE 22
Détermination de la teneur en impuretés dans un matériau recyclé

• Séparer l’échantillon en fractions de 0-2,5 mm,


Méthode de référence 2,5-5,0 mm et 5 mm et plus.
LC 21-260, Détermination de la teneur en impuretés
dans un matériau recyclé
• Prélever chaque fraction avec une masse minimale
de 200 g pour les fractions 0-2,5 mm et 2,5-5,0 mm
et 3, 5 ou 10 kg pour les fractions de dimensions
Les matériaux recyclés contiennent des proportions supérieures à 5 mm.
variables de béton de ciment concassé (BC), d’enrobés • Sécher les prises d’essai à l’étuve jusqu’à masse
bitumineux (EB), et de granulats naturels (GN). Tout constante.
ce qui ne provient pas d’un de ces trois matériaux est • Laisser refroidir les matériaux à la température de la
considéré comme des impuretés. On peut donc trouver pièce.
dans les matériaux recyclés : des matières plastiques ;
des fragments de polymères, de céramique, de brique, Mode opératoire
de verre, de bois et de plâtre ; du carton, du papier ainsi
Séparation des impuretés sur la fraction 0-2,5 mm
que des morceaux d’acier d’armature et autres pièces
• Peser le matériau à 0,1 g près et le placer dans un
métalliques. Ces matières changeront inévitablement
contenant rempli d’eau à la température de la pièce.
le comportement du matériau recyclé : il est donc très
Le volume d’eau doit être d’au moins trois fois le
important de connaître sa composition exacte.
volume absolu de la prise d’essai.
La détermination de la teneur en impuretés se fait par • Remuer le mélange pendant 1 minute et le laisser
ottation dans un liquide et par séparation manuelle. tremper pendant 1 heure ± 15 minutes.
Appareillage • Verser les particules qui ottent sur le liquide lourd
dans un second récipient à travers l’écumoire, en
L’appareillage normalement utilisé pour déterminer la prenant soin de ne pas déverser les particules dépo-
teneur en impuretés dans un matériau recyclé sées au fond du contenant.
comprend :
• Verser, dans le récipient contenant l’échantillon, le
• une balance précise à 0,1 g pour les granulats ns et liquide recueilli dans le second récipient. Après agita-
à 1 g pour les gros granulats ; tion de l’échantillon, recommencer le procédé de
• une étuve pouvant maintenir une température de décantation décrit à l’étape précédente, jusqu’à ce
50 °C ± 5 °C ou de 110 °C ± 5 °C selon le matériau à qu’il n’y ait plus de particules ottantes dans
sécher ; l’échantillon.
• des récipients appropriés pour le séchage de l’échan- • Enlever les particules de béton de ciment concassé
tillon et la ottation des particules dans le liquide dense ; et d’enrobés bitumineux concassés retenues par
• des tamis de 2,5 mm et de 5 mm ; l’écumoire.
• une toile à mailles carrées de 1,25 mm pouvant • Laver les particules à l’eau et les faire sécher à l’air
servir d’écumoire ; libre ou à l’étuve.
• un aimant ; • Enlever, par brossage si nécessaire, les particules
• une quantité sufsante de liquide dense (chlorure de décantées sur le tamis et les peser au dixième de
zinc dans le cas présent) dosée de façon à obtenir gramme près.
une densité de 2,00 ;
Séparation des impuretés sur la fraction 2,5-5 mm
• un densimètre.
• S’assurer qu’il n’y a plus de particules passant le
Préparation de la prise d’essai tamis 2,5 mm de la prise d’essai.
• Faire une analyse granulométrique sur le matériau • Peser le granulat à 0,1 g près et l’amener à l’état
pour connaître le pourcentage des fractions saturé superciellement sec (selon la procédure
0-2,5 mm, 2,5-5,0 mm et 5 mm et plus. décrite dans la méthode d’essai LC 21-066).
268 LABORATOIRE 22

• Placer les particules dans le liquide dense. Le volume • À l’aide de l’écumoire, enlever les particules ot-
MATÉRIAUX RECYCLÉS

de liquide dense doit être égal à au moins trois fois le tantes et les mettre de côté.
volume absolu de la prise d’essai. • Agiter l’échantillon à plusieurs reprises et mettre les
• Répéter le procédé de décantation de lavage et de particules ottantes de côté jusqu’à ce qu’il n’y ait
brossage effectué pour la fraction 0-2,5 mm. plus de particules à la surface du liquide.
• Laver à l’eau, sécher et peser les particules décan-
Séparation des impuretés sur la fraction 5 mm et plus
tées au gramme près.
Séparation manuelle
Calculs et expression des résultats
• S’assurer qu’il n’y a plus de particules passant le
tamis 5 mm dans la prise d’essai et peser le granulat La teneur en impuretés d’un matériau recyclé est
à 1 g près. calculée à l’aide de la formule suivante :
• Mettre les granulats dans un contenant à fond plat en
une couche dont l’épaisseur ne doit pas dépasser la
grosseur nominale du matériau.
• Trier et séparer manuellement les impuretés, les où
placer dans des contenants séparés. Un faible jet Lfraction : teneur en impuretés de chacune des fractions
d’eau peut être utilisé pour trier les particules. à 0,01 % ;
• Passer un aimant jusqu’à ce que la prise d’essai ne
Pfraction : pourcentage de la fraction dans le matériau
contienne plus de fragment de matériau ferreux.
d’origine à 1 % ;
• Peser les impuretés au dixième de gramme.
Mimpuretés : masse sèche des particules décantées au
Séparation par f lottation 0,1 g près pour les fractions nes et au gramme près
• Amener le matériau restant (exempt de grosses pour les fractions de dimension de 5 mm et plus ;
impuretés) à l’état saturé superciellement sec (selon Msèche : masse sèche de la prise d’essai.
la procédure décrite dans la méthode d’essai
LC 21-067). La teneur en impuretés de l’ensemble du matériau
recyclé, exprimée à 0,1 % près, est la somme des
• Placer les particules dans le liquide dense. Le volume
teneurs en impuretés des trois fractions :
de liquide dense doit être égal à au moins trois fois le
volume absolu de la prise d’essai. L = L0-2,5 + L2,5-5,0 + L>5
Détermination de la composition d’un matériau recyclé contenant des résidus d’enrobé et de béton 269

L ABORATOIRE 23
Détermination de la composition d’un matériau recyclé contenant
des résidus d’enrobé et de béton
5-2,5 mm. Il est important de limiter à trois minutes
Méthode de référence le temps de tamisage des matériaux recyclés conte-
LC 21-901, Détermination de la composition d’un nant des résidus d’enrobés bitumineux.
matériau recyclé contenant des résidus d’enrobé • Séparer l’échantillon en fractions de 112-56 mm,
et de béton
56-31,5 mm, 31,5-20 mm, 20-10 mm, 10-5 mm et
5-2,5 mm.
On utilise de plus en plus les matériaux recyclés dans • Réduire chaque fraction pour préparer les prises
les constructions de génie civil. Les matériaux recy- d’essai selon les masses minimales recommandées
clés peuvent servir de granulats dans le béton de dans la norme LC 21-901.
ciment, dans les enrobés bitumineux ou encore dans
les fondations routières. Le taux d’absorption très Mode opératoire
variable et la présence de bitume ou de pâte de ciment • Étaler chaque fraction de granulats dans un conte-
collé aux granulats fait en sorte qu’il est très important nant à fond plat en une couche (voir la gure L23.1).
de connaître leur composition pour éviter d’utiliser le
matériau comme un granulat naturel ou à des ns non • Pour chaque fraction, trier, séparer manuellement et
durables. peser les granulats selon les trois catégories (BC,
EB, GN). On peut utiliser un faible jet d’eau, un
Les matériaux recyclés (type MR) contiennent des couteau ou une loupe pour identier les traces de
proportions variables de béton de ciment portland pâte de ciment portland ou de bitume.
concassé (type BC), d’enrobés bitumineux (type EB),
et de granulats naturels (type GN). Pour déterminer Calculs et expression des résultats
leur composition, il suft d’examiner la fraction
retenue sur un tamis de 2,5 mm et de séparer les parti- On obtient la teneur en impuretés d’un matériau recyclé
cules manuellement. Il est possible de déterminer la à l’aide des formules suivantes pour les fractions de
composition des matériaux recyclés contenant des 112-56 mm, 56-31,5 mm, 31,5-20 mm, 20-10 mm,
briques d’argile (type BA) en adaptant la façon de faire. 10-5 mm et 5-2,5 mm :

Appareillage
L’appareillage normalement utilisé pour déterminer la
composition d’un matériau recyclé comprend :
• une balance précise au gramme près ;
FIGURE L23.1 Matériaux recyclés étalés dans
• une étuve pouvant maintenir une température de un contenant à fond plat
50 °C ± 5 °C ou de 110 °C ± 5 °C selon le matériau
à sécher ;
• des récipients appropriés pour l’étalement et le
séchage des matériaux ;
• des tamis de 2,5, 5, 10, 20, 31,5, 56 et 112 mm ;
• un couteau ;
• une lentille manuelle d’une puissance d’au moins
10×.

Préparation de la prise d’essai


• Sécher l’échantillon à l’étuve.
• Déterminer les pourcentages des fractions 112-56 mm,
56-31,5 mm, 31,5-20 mm, 20-10 mm, 10-5 mm et
270 LABORATOIRE 23
MATÉRIAUX RECYCLÉS

SOLUTION
On détermine le pourcentage de résidus d’enrobés
bitumineux à l’aide de la formule suivante :


% EB : pourcentage de résidu d’enrobé bitumineux
dans le matériau ;
% BC : pourcentage de résidu de béton de ciment Le total est donc :
portland dans le matériau ;
% GN : pourcentage de granulats naturels dans le
matériau ;
Pfraction : pourcentage de la fraction mise à l’essai dans
le matériau d’origine ;
MEB, MBC, MGN : masse sèche des particules de chaque
catégorie pour les fractions considérées ;
Msèche : masse sèche de la fraction soumise à l’essai.

1
EXEMPLE D’APPLICATION L23.1

On veut connaître la composition d’un granulat


recyclé. La granulométrie du matériau a permis de soit 45 %.
déterminer la proportion de chaque fraction inscrite
à la deuxième colonne du tableau L23.1. On trouve Il en est de même pour la proportion de granulats
aussi la masse soumise à l’essai pour chaque fraction naturels.
à la troisième colonne. Enn, les masses relevées (en Enn, pour déterminer le type d’un matériau
grammes) de chaque catégorie de matériaux pour recyclé, il suft de comparer le matériau analysé
chacune des fractions sont inscrites dans les avec le tableau 7.18 (voir p. 130) (tiré de la norme
colonnes en dessous de leur catégorie. NQ 2560-600). Pour un matériau contenant moins
On demande le pourcentage de chaque résidu dans de 65 % de granulats naturels (55 %) et entre 35 % et
le matériau recyclé et le type de matériaux recyclé 50 % de résidus d’enrobés bitumineux (45 %), le
sur lequel l’analyse a été faite. matériau est un MR-5.

TABLEAU L23.1 Données et résultats de l’exemple d’application L23.1


Pourcen- Catégories
tage relatif Masse de
Fraction EB (g) BC (g) GN (g)
de la frac- la fraction
(mm)
tion dans le soumise à
matériau (%) l’essai (g) (g) (%) (g) (%) (g) (%)

56-112 − − − − − − − −

31,5-56 9,3 3112,1 2928,1 8,8 0 0 184,0 0,5

20-31,5 9,3 1199,6 1153,7 8,9 0 0 45,9 0,4

10-20 34,7 609,2 276,8 15,8 0 0 332,4 18,9

5-10 30,1 248,3 63,6 7,7 0 0 184,7 22,4

2,5-5 16,5 40,5 8,5 3,5 0 0 32,0 13,0

% TOTAL1 44,7 0 55,2

1. Arrondir les deux valeurs totales à 45 % et 55 %.


Le tamis de contrôle 271

APPENDICE
Le tamis de contrôle

ordinairement utilisés en laboratoire sont circulaires


Méthodes de référence
ou rectangulaires (voir la gure A.1).
• ISO 565, Tamis de contrôle − Tissus métalliques,
tôles métalliques perforées et feuilles Les tamis circulaires conviennent pour le tamisage
électroformées − Dimensions nominales manuel et pour les tamiseurs conventionnels (voir la
des ouvertures. gure L11.2, p. 233). Bien qu’il existe des tamis de 300
• ISO 3310-1, Tamis de contrôle − Exigences et même 400 mm de diamètre, les plus utilisés sont
techniques et vérications − Partie 1 : Tamis
ceux de 200 mm. Les tamis à monture rectangulaire
de contrôle en tissus métalliques
conviennent aux tamiseurs mécaniques de grande
capacité (voir la gure L11.3, p. 234) ; ceux de 375 sur
Le tamis de contrôle est un des outils de laboratoire les 575 mm sont courants.
plus utilisés en technologie des granulats. En effet, Désignation des tamis
c’est généralement avec l’aide d’un tamis qu’on
effectue l’analyse granulométrique qui fournit des On désigne les fonds des tamis selon la dimension
résultats essentiels pour établir les caractéristiques nominale des ouvertures. Les dimensions d’ouver-
dimensionnelles et vérier la conformité des granu- tures inférieures à 1 mm sont indiquées en micro-
lats. De plus, beaucoup d’essais requièrent la division mètres (µm) ; les dimensions d’ouvertures de 1 mm et
ou la constitution d’échantillons réduits (prises d’essai) plus, en millimètres (mm). Les dimensions des mailles
à partir de tamis de dimensions données. Par ailleurs, diffèrent selon les organismes de normalisation. Il y a
on dénit certaines caractéristiques selon le pourcen- donc une différence entre les dimensions des mailles
tage de particules inférieures à une dimension donnée ;
FIGURE A.1 Tamis de laboratoire
le coefcient micro-Deval, par exemple.
Il est très important de s’assurer que les tamis sont
conformes aux exigences dénies dans les normes
applicables, qu’ils sont utilisés correctement et qu’ils
sont entretenus minutieusement an d’obtenir des
résultats les plus exacts possible sur les caractéris-
tiques des matériaux. Dans les pages qui suivent, nous
voulons surtout attirer l’attention sur le fait que les
tamis doivent répondre à des exigences techniques et
qu’ils doivent faire l’objet d’attention soutenue pour
maintenir leur efcacité.

Description et classication des tamis


FIGURE A.2 Le croisement des ls forme les mailles
Les tamis sont constitués d’un fond (toile) et d’une des tamis
monture (bâti) (voir la gure A.1). Les fonds des tamis
peuvent être formés de ls métalliques qui se croisent
en formant des ouvertures carrées appelées aussi
« mailles » (voir la gure A.2). C’est le type de fond
utilisé en Amérique du Nord pour le tamisage indus-
triel ou le tamisage effectué en laboratoire. Il existe
aussi des tamis avec un fond en tôle métallique
perforée et en feuilles électroformées comportant des
ouvertures carrées ou rondes ; cette sorte de tamis est
surtout utilisée en Europe.
Les montures (cadre rigide qui sert à xer le fond
de tamis et à contenir le matériau) des tamis
272 APPENDICE

des tamis utilisés aux États-Unis et celles des de bases 20/3, 10, 20 et 40/3 (R20/3, R10, R20 et
APPENDICE

mailles des tamis utilisés au Canada, puisque les R40/3) ; la série R10 ne servant qu’à déterminer les
dimensions américaines sont données en pouces ou en ouvertures inférieures à 32 mm des tamis dont le fond
nombre de mailles par pouce. Par exemple, le tamis est composé de feuilles électroformées. Le rapport des
correspondant à une ouverture de 80 µm d’ouverture ouvertures successives dans ces séries de tamis est
au Canada a une ouverture de 75 µm aux États-Unis. indiqué dans le tableau A.1 et les dimensions nomi-
nales des ouvertures sont données dans les
La dimension des mailles est inscrite sur le bâti, ce qui
tableaux A.2 et A.3.
permet de s’assurer qu’on utilise le bon tamis de
contrôle. Notons que les inscriptions du bâti donnent
TABLEAU A.1 Rapport des ouvertures successives
aussi la référence à la norme (ou à l’organisme de des différentes séries utilisées
normalisation) à laquelle le tamis de contrôle doit se
conformer, de même que la nature des matériaux Dimensions Échelonnement
Rapport
nominales en séries des ouvertures
constituant le fond et la monture, le nom du fabricant
ou du distributeur du tamis ainsi qu’un numéro de R20/3 40 % approx. 1,40
contrôle. R10 25 % approx. 1,25

Dimensions nominales des ouvertures R40/3 19 % approx. 1,19


Les dimensions des ouvertures normalisées sont choi- R20 12 % approx. 1,12
sies dans les séries des nombres normaux (séries de
Renard). Ceux-ci s’échelonnent selon une progression
géométrique. Ainsi, dans une série donnée, chaque Au Québec, les dimensions des ouvertures sont choi-
ouverture est plus grande, d’un pourcentage constant, sies dans la série R20.
que celle qui la précède. Le choix de la série de tamis Notes :
est fonction des dimensions des tamis exigées dans
• série de base 20/3 :
chacune des normes. Ainsi, dans la norme ISO 565,
Tamis de contrôle − Tissus métalliques, tôles métal- • série de base 10 :
liques perforées et feuilles électroformées − Dimen- • série de base 40/3 :
sions nominales des ouvertures, on retrouve les
dimensions nominales des ouvertures pour les séries • série de base 20 :

TABLEAU A.2 Dimensions nominales des ouvertures(mm)


Dimensions Dimensions Dimensions Dimensions Dimensions Dimensions
principales supplémentaires principales supplémentaires principales supplémentaires

R20/3 R20 R40/3 R20/3 R20 R40/3 R20/3 R20 R40/3

125 125 125 50 19

112 45 45 45 18

106 40 16 16 16

100 37,5 14

90 90 90 35,5 13,2

80 31,5 31,5 31,5 12,5

75 28 11,2 11,2 11,2

71 26,5 10

63 63 63 25 9,5

56 22,4 22,4 22,4 9

53 20 8 8 8
Le tamis de contrôle 273

TABLEAU A.2 Dimensions nominales des ouvertures(mm) (suite)


Dimensions Dimensions Dimensions Dimensions Dimensions Dimensions
principales supplémentaires principales supplémentaires principales supplémentaires

R20/3 R20 R40/3 R20/3 R20 R40/3 R20/3 R20 R40/3

7,1 3,55 1,8

6,7 3,35 1,7

6,3 3,15 1,6

5,6 5,6 5,6 2,8 2,8 2,8 1,4 1,4 1,4

5 2,5 1,25

4,75 2,36 1,18

4,5 2,24 1,12

4 4 4 2 2 2 1 1 1

Note : Les cases tramées correspondent aux tamis généralement utilisés pour effectuer
des analyses granulométriques au Québec.
Source : Tiré de la norme ISO 565.

TABLEAU A.3 Dimensions nominales des ouvertures(µm)


Dimensions Dimensions Dimensions Dimensions Dimensions Dimensions
principales supplémentaires principales supplémentaires principales supplémentaires

R20/3 R20 R40/3 R20/3 R20 R40/3 R20/3 R20 R40/3

900 224 56

850 212 53

800 200 50

710 710 710 180 180 180 45 45 45

630 160 40

600 150 38

560 140 36

500 500 500 125 125 125

450 112

425 106 R10

400 100 32

355 355 355 90 90 90 25

315 80 20

300 75 16

280 71 10

250 250 250 63 63 63 5

Note : Les cases tramées correspondent aux tamis généralement utilisés pour effectuer
des analyses granulométriques au Québec.
Source : Tiré de la norme ISO 565.
274 APPENDICE

Usure des ls individuelles à l’aide de la méthode handicap1, pour


APPENDICE

nir par la mesure des dimensions des ouvertures


Lorsqu’elles sont neuves, les toiles ont des mailles et du diamètre du l en vue de vérier si elles sont
carrées formées par le croisement de ls de grosseur conformes aux tolérances. Lorsqu’un tamis ne corres-
uniforme (voir la gure A.2, p. 271). Toutefois, après pond plus aux tolérances spéciées, la marque sur la
un usage prolongé des tamis, les ls s’usent en raison plaque du bâti doit être effacée et le tamis rejeté.
de l’abrasion causée par les particules qui traversent
les mailles. En effet, les ls diminuent de diamètre et Tolérances sur les ouvertures
peuvent même se rompre, laissant ainsi passer des Les tolérances de la dimension des ouvertures évaluées
particules plus grosses, ce qui a pour effet de modier séparément dans les directions de la chaîne et de la
la granulométrie du matériau. Aux chapitres 3 et 6, trame se calculent à partir des équations suivantes :
nous avons expliqué que la granulométrie d’un maté-
Aucune dimension d’ouverture ne doit dépasser la
riau a une très grande inuence sur plusieurs facteurs
dimension nominale de plus de X, avec
qui permettent de le qualier. Il est donc très impor-
tant que les résultats de l’analyse granulométrique
soient exacts et ables, d’où la nécessité d’établir des
normes qui limitent l’utilisation de tamis dont les
toiles sont trop usées ou déformées.
L’ouverture moyenne ne doit pas s’écarter de l’ouver-
Exigences et vérications des toiles métalliques ture nominale de ± Y avec
La précision du tamisage de contrôle dépend essentiel-
lement de la précision des dimensions des ouvertures
des tamis. Il est donc très important que ces dimen-
sions répondent à des exigences très strictes. Le w étant l’ouverture de maille en µm.
diamètre des ls des toiles est soumis à des exigences
moins rigoureuses que le diamètre des ouvertures, car De même, l’écart type (σ) des dimensions des ouver-
son inuence est moins signicative sur les résultats tures est calculé à l’aide de la formule suivante :
du tamisage. Lors de la vérication des tamis, on
calcule la dimension des mailles et des ls pour les
comparer aux tolérances spéciées servant à établir
leur conformité. Cette procédure peut être réalisée par
le laboratoire ou par un organisme certié qui délivre N étant le nombre total d’ouvertures ;
un certicat d’étalonnage. k étant un coefcient fourni par la norme.
La dimension des ls (d) ne doit pas dépasser un inter-
Méthode de vérication valle de ± 15 % des valeurs nominales données dans la
La vérication des tamis se fait en comparant des norme ISO 565.
mesures effectuées sur un tamis avec des mesures
faites sur un tamis de référence. Le contrôle des tamis La norme ISO 3310-1 indique les limites des tolé-
peut aussi se faire avec des billes de verres rances admissibles pour les ouvertures ainsi que les
calibrées. dimensions limites admissibles des ls et les valeurs
maximales des écarts types. Toutes ces exigences
On doit vérier minutieusement les dimensions des sont reprises dans les tableaux A.4 et A.5 (voir p. 276
ouvertures, car la précision du tamisage en dépend. et 278).
Pour les tamis de 20 ouvertures ou moins, il faut véri-
er toutes les mailles. Dans les autres cas, la vérica- Exemples de calcul des tolérances
tion se fait par étapes. Elle doit commencer par un Pour faciliter la compréhension des calculs néces-
examen de l’aspect du tamis (évaluation des défauts de saires à l’établissement des tolérances données dans le
tissage, des plis, des rides, des corps étrangers, etc.), se tableau de la norme ISO 3310-1, nous présenterons
poursuivre par un examen méthodique des ouvertures quelques cas dans les pages qui suivent.

1. La méthode handicap consiste à examiner minutieusement et systématiquement l’aspect de toutes les ouvertures an
de découvrir celles qui ont une trop grande dimension. Un observateur expérimenté peut repérer les ouvertures trop
grandes dépassant de 10 % la valeur moyenne, car elles sont visibles à l’œil nu ou sur une image agrandie.
Le tamis de contrôle 275

1
EXEMPLE D’APPLICATION A.1
divisera ensuite par 1000 les valeurs obtenues pour
Tamis à mailles carrées de 630 µm connaître les tolérances en millimètres.
Soit

X = 811 µm

Calculons, à titre d’exemple, les tolérances pour un


tamis à mailles carrées de 630 µm de la série R20.

SOLUTION
Y = 387 µm

L’ouverture moyenne ne doit pas s’écarter de ± Y.


X = 93,5 µm
Alors, dans le cas d’un tamis à mailles carrées de
14 mm, l’ouverture moyenne devrait être comprise
entre :
14 + 0,387 = 14,387 mm
Y = 19,9 µm
et
L’ouverture moyenne ne doit pas s’écarter de ± Y.
Par conséquent, un tamis de 630 µm devra présenter 14 − 0,387 = 13,613 mm.
une ouverture moyenne des mailles comprise entre
608 et 652 µm, puisque :
Diamètre des ls
630 + Y = 630 + 19,9 = 649,9 µm Le diamètre des ls pour le tamis de 14 mm est de
et 2,8 mm. Les diamètres maximal (dmax) et minimal
630 − Y = 630 − 19,9 = 610,1 µm. (dmin) admissibles sont :
Puisque le diamètre du l pour le tamis de 630 µm 2,8 × 1,15 = 3,2 mm
est de 400 µm et que les tolérances sont de ± 15 % ;
on obtiendra des tolérances variant de : et
400 × 1,15 = 460 µm 2,8 × 0,85 = 2,4 mm.
à
Entretien
400 × 0,85 = 340 µm.
On comprendra qu’il est difcile de mesurer de si L’entretien et le nettoyage des tamis sont très impor-
petites ouvertures de mailles à moins d’utiliser une tants pour s’assurer de leur durabilité et de leur efca-
broche calibrée, par exemple, ou de procéder selon cité ainsi que de la délité des mesures.
la méthode handicap. Les toiles des tamis doivent constamment faire l’objet
de vérications : elles doivent être tendues et être
1
EXEMPLE D’APPLICATION A.2 exemptes de déformations ou de plis. Après chaque
utilisation, les tamis doivent être nettoyés pour enlever
Tamis dont les mailles sont supérieures à 1 mm
les particules qui pourraient encore être coincées
Reprenons l’exemple précédent, mais cette fois avec dans les mailles et affecter la performance ultérieure
un tamis à mailles carrées de 14 mm. Comme précé- du tamis. À cette n, il est très important d’utiliser les
demment, on gardera la valeur w en micromètres pour brosses ou balais appropriés (voir la gure A.3, page
obtenir une plus grande précision dans les calculs, car suivante) pour chaque type de tamis. Par exemple, une
la valeur des exposants inue sur les résultats. On brosse métallique convient pour le nettoyage d’un
276 APPENDICE

FIGURE A.3 Brosse et balais pour les tamis sufsant pour déloger toutes les matières dans les
APPENDICE

parties plus difciles d’accès. Pour ce faire, il existe


un appareil qui permet le nettoyage des tamis à mailles
nes. Il s’agit du bain ultrasonique ou bain à ultrasons
(voir la gure A.4) qui permet de nettoyer rapidement
et efcacement les tamis. La procédure de nettoyage
accélérée se fait dans une cuve qui contient une solu-
tion nettoyante. La production d’ondes ultrasoniques
(hautes fréquences) dans cette cuve fait en sorte que
des millions de bulles microscopiques se forment. Ces
bulles implosent et créent des perturbations du liquide
autour de la pièce à nettoyer, ce qui déloge les parti-
cules et les impuretés coincées dans les mailles. Des
entreprises spécialisées offrent le service d’entretien
des tamis et certient leur travail.

tamis dont les mailles sont fabriquées avec des ls FIGURE A.4 Bain à ultrasons
métalliques de gros diamètre, mais pas pour les tamis
de toiles à mailles très nes.
Il faut effectuer le nettoyage et le dégraissage du fond
et de la monture des tamis à des fréquences qui
dépendent de l’utilisation du tamis et de la nature des
matériaux à tamiser.
Les tamis à mailles visibles à l’œil sont faciles à
nettoyer : un simple rinçage à l’eau et l’élimination des
particules coincées sur le bâti ou entre les mailles sont
sufsants. Par contre, le nettoyage des tamis à mailles
très nes, comme le tamis de 80 µm d’ouverture par
exemple, est plus difcile, car des particules peuvent
colmater la toile. Un simple rinçage à l’eau n’est pas

TABLEAU A.4 Dimensions, tolérances et diamètres (mm)


Dimensions nominales
Tolérances sur les ouvertures 2 Diamètres des ls2
des ouvertures1

Tolérance sur Écart Dimensions Dimensions


Dimensions Dimensions Tolérance sur
la moyenne des type nominales limites
principales supplémentaires une ouverture
ouvertures maximal recommandées admissibles

R20/3 R20 R40/3 + ± σ0 nom max min

1 2 3 4 5 6 7 8 9
125 125 125 4,056 3,296 8,0 9,2 6,8
112 3,739 2,960 8,0 9,2 6,8
106 3,590 2,805 6,3 7,2 5,4
100 3,438 2,649 6,3 7,2 5,4
90 90 90 3,180 2,389 ( ) 6,3 7,2 5,4
80 2,915 2,129 6,3 7,2 5,4
75 2,779 1,999 6,3 7,2 5,4
71 2,668 1,894 5,6 6,4 4,8
63 63 63 2,443 1,685 5,6 6,4 4,8
Le tamis de contrôle 277

TABLEAU A.4 Dimensions, tolérances et diamètres (mm) (suite)


Dimensions nominales
Tolérances sur les ouvertures 2 Diamètres des ls2
des ouvertures1

Tolérance sur Écart Dimensions Dimensions


Dimensions Dimensions Tolérance sur
la moyenne des type nominales limites
principales supplémentaires une ouverture
ouvertures maximal recommandées admissibles

R20/3 R20 R40/3 + ± σ0 nom max min

1 2 3 4 5 6 7 8 9
56 2,240 1,501 5,0 5,8 4,3
53 2,150 1,423 ( ) 5,0 5,8 4,3
50 2,060 1,344 5,0 5,8 4,3
45 45 45 1,906 1,212 1,000 4,5 5,2 3,8
40 1,748 1,080 1,000 4,5 5,2 3,8
37,5 1,667 1,014 1,000 4,5 5,2 3,8
35,5 1,601 0,961 1,000 4,0 4,6 3,4
31,5 31,5 31,5 1,467 0,855 0,907 4,0 4,6 3,4
28 1,345 0,762 0,801 3,55 4,1 3,0
26,5 1,292 0,722 0,757 3,55 4,1 3,0
25 1,238 0,682 0,714 3,55 4,1 3,0
22,4 22,4 22,4 1,143 0,613 0,641 3,55 4,1 3,0
20 1,052 0,548 0,575 3,15 3,6 2,7
19 1,013 0,522 0,547 3,15 3,6 2,7
18 0,974 0,495 0,520 3,15 3,6 2,7
16 16 16 0,894 0,441 0,467 3,15 3,6 2,7
14 0,811 0,387 0,413 2,8 3,2 2,4
13,2 0,777 0,365 0,392 2,8 3,2 2,4
12,5 0,747 0,346 0,374 2,5 2,9 2,1
11,2 11,2 11,2 0,690 0,311 0,339 2,5 2,9 2,1
10 0,636 0,279 0,307 2,5 2,9 2,1
9,5 0,613 0,265 0,294 2,24 2,6 1,9
9 0,589 0,251 0,281 2,24 2,6 1,9
8 8 8 0,542 0,224 0,254 2,0 2,3 1,7
7,1 0,497 0,200 0,229 1,8 2,1 1,5
6,7 0,477 0,189 0,218 1,8 2,1 1,5
6,3 0,456 0,178 0,207 1,8 2,1 1,5
5,6 5,6 5,6 0,420 0,159 0,188 1,6 1,9 1,3
5 0,387 0,142 0,171 1,6 1,9 1,3
4,75 0,373 0,135 0,164 1,6 1,9 1,3
4,5 0,359 0,128 0,157 1,4 1,7 1,2
4 4 4 0,330 0,114 0,143 1,4 1,7 1,2
3,55 0,304 0,102 0,130 1,25 1,5 1,06
3,35 0,292 0,096 0,124 1,25 1,5 1,06
3,15 0,279 0,091 0,118 1,25 1,5 1,06
2,8 2,8 2,8 0,257 0,081 0,108 1,12 1,3 0,95
2,5 0,238 0,073 0,098 1,0 1,15 0,85
278 APPENDICE

TABLEAU A.4 Dimensions, tolérances et diamètres (mm) (suite)


APPENDICE

Dimensions nominales
Tolérances sur les ouvertures 2 Diamètres des ls2
des ouvertures1

Tolérance sur Écart Dimensions Dimensions


Dimensions Dimensions Tolérance sur
la moyenne des type nominales limites
principales supplémentaires une ouverture
ouvertures maximal recommandées admissibles

R20/3 R20 R40/3 + ± σ0 nom max min

1 2 3 4 5 6 7 8 9
2,36 0,228 0,069 0,094 1 1,15 0,85
2,24 0,220 0,065 0,090 0,9 1,04 0,77
2 2 2 0,204 0,059 0,083 0,9 1,04 0,77
1,8 0,189 0,053 0,076 0,8 0,92 0,68
1,7 0,182 0,050 0,073 0,8 0,92 0,68
1,6 0,175 0,047 0,070 0,8 0,92 0,68
1,4 1,4 1,4 0,159 0,042 0,063 0,71 0,82 0,60
1,25 0,148 0,038 0,058 0,63 0,72 0,54
1,18 0,142 0,036 0,056 0,63 0,72 0,54
1,12 0,137 0,034 0,053 0,56 0,64 0,48
1 1 1 0,127 0,030 0,049 0,56 0,64 0,48

Note : Étant donné qu’il y a peu d’ouvertures, l’écart type n’est pas signicatif.
Toutes les ouvertures s’appliquent à l’armature unie, mais l’armature croisée est admise pour les ouvertures de 45 µm et moins.
Il faut toutefois que les tamis à armature unie et ceux à armature croisée aient des caractéristiques de tamisage différentes.

1. Selon les tableaux A.2 et A.3 (voir p. 272 et 273) tirés de la norme ISO 565.
2. Tiré de la norme ISO 3310-1.

TABLEAU A.5 Dimensions, tolérances et diamètres (μm)


Dimensions nominales
Tolérances sur les ouvertures 2 Diamètres des ls2
des ouvertures1

Tolérance Écart Dimensions Dimensions


Dimensions Dimensions Tolérance sur
sur la moyenne type nominales limites
principales supplémentaires une ouverture
des ouvertures maximal recommandées admissibles

R20/3 R20 R40/3 + ± σ0 nom max min

1 2 3 4 5 6 7 8 9
900 118,3 27,6 45,5 500 580 430
850 113,9 26,2 43,6 500 580 430
800 109,4 24,8 41,8 450 520 380
710 710 710 101,1 22,2 38,4 450 520 380
630 93,5 19,9 35,2 400 460 340
600 90,6 19,0 34,0 400 460 340
560 86,6 17,9 32,4 355 410 300
500 500 500 80,5 16,2 30,0 315 360 270
450 75,2 14,7 27,9 280 320 240
425 72,5 14,0 26,8 280 320 240
400 69,8 13,3 25,7 250 290 210
Le tamis de contrôle 279

TABLEAU A.5 Dimensions, tolérances et diamètres (μm) (suite)


Dimensions nominales
Tolérances sur les ouvertures 2 Diamètres des ls2
des ouvertures1

Tolérance Écart Dimensions Dimensions


Dimensions Dimensions Tolérance sur
sur la moyenne type nominales limites
principales supplémentaires une ouverture
des ouvertures maximal recommandées admissibles

R20/3 R20 R40/3 + ± σ0 nom max min

1 2 3 4 5 6 7 8 9
355 355 355 64,7 12,0 23,7 224 260 190
315 60,0 10,8 21,9 200 230 170
300 58,2 10,4 21,2 200 230 170
280 55,8 9,8 20,3 180 210 150
250 250 250 52,0 8,9 18,8 160 190 130
224 48,7 8,1 17,5 160 190 130
212 47,1 7,8 16,9 140 170 120
200 45,4 7,4 16,3 140 170 120
180 180 180 42,7 6,8 15,3 125 150 106
160 39,8 6,3 14,2 112 130 95
150 38,3 6,0 13,7 100 115 85
140 36,8 5,7 13,1 100 115 85
125 125 125 34,5 5,2 12,2 90 104 77
112 32,4 4,8 11,5 80 92 68
106 31,4 4,7 11,1 71 82 60
100 30,4 4,5 10,8 71 82 60
90 90 90 28,6 4,2 10,1 63 72 54
80 26,8 3,9 9,5 56 64 48
75 25,9 3,7 9,1 50 58 43
71 25,1 3,6 8,9 50 58 43
63 63 63 23,6 3,4 8,3 45 52 38
56 22,1 3,2 7,8 40 46 34
53 21,5 3,1 7,6 36 41 31
50 20,9 3,0 7,3 36 41 31
45 45 45 19,7 2,8 6,9 32 37 27
40 18,6 2,7 6,5 32 37 27
38 18,1 2,6 6,4 30 35 24
36 17,6 2,6 6,2 30 35 24
R10
32 16,6 2,4 5,9 28 33 23
25 14,8 2,2 5,2 25 29 21
20 13,3 2,1 4,7 20 23 17

Note : Étant donné qu’il y a peu d’ouvertures, l’écart type n’est pas signicatif.
Toutes les ouvertures s’appliquent à l’armature unie, mais l’armature croisée est admise pour les ouvertures de 45 µm et moins.
Il faut toutefois que les tamis à armature unie et ceux à armature croisée aient des caractéristiques de tamisage différentes.

1. Selon les tableaux A.2 et A.3 (voir p. 272 et 273) tirés de la norme ISO 565.
2. Tiré de la norme ISO 3310-1.
SOLUTION DES PROBLÈMES

CHAPITRE 3

1 a) La masse des particules retenues sur le tamis de 2,5 mm est de 239,1 g. Elle dépasse la
valeur maximale de 200 g par tamis. Bien qu’elle soit conforme à la masse minimale
requise, la prise d’essai était trop volumineuse pour un tamisage efcace. Les résultats
manquent de précision. Pour améliorer l’efcacité de la procédure, le tamisage aurait dû
être effectué en deux étapes.
b) Calcul de la granularité
Solution des problèmes 281

c) Courbe granulométrique
282 CHAPITRE 3

2 a) Granularité et module de nesse du sable


Solution des problèmes 283

b) Courbe granulométrique du sable


284 CHAPITRE 3

3 a) Granularité du granulat n
Solution des problèmes 285

b) Perte au tamisage
100 × (595,3 − 594,2) / 595,3 = 0,18 %
c) Courbe granulométrique du matériau

d) Coefcients d’uniformité et de courbure


Cu = D60/D10 = 0,9/0,17 = 5,3
Cc = (D30)2/(D60 × D10) = (0,375)2/0,9 × 0,17 = 0,9
286 CHAPITRE 3

4 a) Granularité de la criblure
b) Perte au tamisage
Solution des problèmes 287

c) Courbe granulométrique du matériau

d) Le sable analysé au problème n° 3 est plus n pour les particules dont la taille est
supérieure à 315 µm. La criblure contient plus de particules nes et de ller.

mm µm

Tamis 10 5 2,5 1,25 630 315 160 80

Sable (n° 3) 100 97 92 72 47 24 9 3,8

Criblure (n° 4) 100 96 66 45 31 22 14 10,2


288 CHAPITRE 3

5 a) Granularité du matériau
b) Module de nesse
Solution des problèmes 289

c) Courbe granulométrique

d) Il s’agit d’un sable n à granulométrie serrée et mal graduée.


e) Il s’agit d’un sable n, la masse minimale de prise d’essai requise est de 100 g.
(0,5 + 1,5 + 5,1 + 21,4 + 64,1 + 92,9) / 100 = 1,86
f) Non, le sable est trop n (mf = 1,86) pour constituer, tel qu’il est, un bon sable à béton.

6 a) Granularités de la partie grossière et de la partie ne du gravier


290 CHAPITRE 3

b) Granularité du gravier
c) Coefcient d’uniformité et coefcient de courbure du gravier

d) Description de la courbe granulométrique : gravier à granulométrie étalée et mal graduée.


Solution des problèmes 291

7 a) Granularité de la pierre concassée

mm
Tamis 20 14 10 5 2,5
Tamisats cumulés (%) 100 88 42 2 0

b) La granularité est très serrée, mais elle est à la limite du très serré et du serré. De plus,
elle est mal graduée, car la valeur du coefcient d’uniformité est de 2,0 et celle du
coefcient de courbure est de 1,0

8 a) Courbe granulométrique du granulat utilisé pour le béton

b) Comme on peut le voir sur la courbe granulométrique, il existe un palier entre les tamis de
5 mm et 10 mm. Il s’agit d’un granulat dont la granulométrie est étalée, mal graduée et
discontinue. De plus, il manque des particules dont le diamètre est compris entre 5 et 10 mm.
292 CHAPITRE 3

9 a) Courbe granulométrique du matériau de fondation

b) Comme on peut le voir sur la courbe granulométrique, il s’agit d’un granulat à granulo-
métrie étalée, continue et mal graduée.
10 Fuseau granulométrique et granularité moyenne de la criblure

mm µm

10 5 2,5 1,25 630 315 160 80

Fuseau granulométrique 100 77-95 43-69 28-46 21-31 15-24 10-15 6,2-10,3
Granularité moyenne 100 88 56 36 25 18 13 9,2

11
Solution des problèmes 293

a) Module de nesse : (20 + 30 + 40 + 56 + 82 + 93)/100 = 3,21


b) La granularité du sable en réserve est trop grossière (voir la colonne « Exigences » dans
le formulaire ci-dessus). Il faut réduire le module de nesse en enlevant la fraction
de particules dont la dimension est supérieure à 5 mm. Le passant au tamis de 5 mm
totalise 100 % et les passants aux autres tamis sont divisés par 80 % (voir la colonne
« Granularité corrigée » dans le formulaire ci-dessus). Le nouveau module de nesse
sera de 2,50.
Calcul du module de nesse après correction de la granulométrie :
(0 + 12 + 25 + 45 + 77 + 91)/100 = 2,50
294 CHAPITRE 3

c) Quantité de sable à peser : 710 / 0,80 = 887,5 kg


d) Masse de pierre 10-5 mm à soustraire : (887,5 − 710) × 15 / 20 = 133,1 kg
e) Masse de pierre 14-10 mm : (887,5 − 710) × 5 / 20 = 44,4 kg (vérication : 44,4 + 133,1 = 177,5 kg)

12 a) La grosseur maximale est de 28 mm, car c’est le plus petit tamis sur lequel on retrouve
un passant de 100 %.
b) La grosseur nominale maximale est de 20 mm, car c’est la dimension du plus petit tamis de
la série normalisée qui est supérieure au premier tamis dont le retenu est supérieur à 10 %.
c) Le tamisage effectué au-dessus des trémies à chaud revient théoriquement à découper la
courbe granulométrique du combiné en trois parties par trois verticales correspondant
aux diamètres précités.
On a recueilli 53 % du combiné dans la trémie à chaud n° 1 (lecture directe de la courbe
granulométrique) et 25 % (78 % − 53 %) dans la trémie à chaud n° 2, puisque 78 % du
combiné a un diamètre inférieur à 14 mm et 53 % a un diamètre inférieur à 6,3 mm.
Dans la trémie à chaud n° 3, on a recueilli 22 % (100 % − 78 %) du combiné total.
On obtient la granularité des granulats de la trémie à chaud n° 1 en appliquant la règle suivante :
% des tamisats cumulés sur le tamis < 6,3 mm

Par exemple, dans le cas du tamis de 5 mm où 47 % du granulat total traverse ce tamis,


on aura dans la trémie à chaud n°1 :
% des tamisats cumulés sur le tamis de 5 mm =

Pour le tamis 2,5 mm, on aura :

On obtient ainsi la granularité du granulat de la trémie à chaud n° 1.

mm µm
6,3 5 2,5 1,25 630 315 160 80
Tamisats cumulés (%) 100 89 66 53 40 26 17 9,4

Dans la trémie à chaud n° 2, tous les granulats traversent le tamis de 14 mm, mais sont
retenus sur le tamis de 6,3 mm. Le pourcentage des tamisats cumulés (% TC) sur le tamis
de 10 mm du granulat recueilli dans la trémie à chaud n° 2 s’obtient de la façon suivante :

Soit entre les tamis :

On obtient ainsi la granularité du granulat de la trémie à chaud n° 2.

mm
14 10 6,3
Tamisats cumulés (%) 100 48 0

Dans la trémie à chaud n° 3, tout le matériau passe le tamis de 28 mm, mais il est retenu
sur le tamis de 14 mm.
Solution des problèmes 295

Le tableau ci-dessous indique les granularités et la gure présente les courbes granulo-
métriques correspondantes.

Trémies à chaud
Tamis
n° 1 n° 2 n° 3
28 100 100 100
20 100 100 86
14 100 100 0
10 100 48
mm

6,3 100 0
5 89
2,5 66
1,25 53
630 40
315 26
µm

160 17
80 9,4
296 CHAPITRE 4

CHAPITRE 4

Masse humide : 527 kg

Masse sèche : 1000 kg

Volume de la gâchée d’essai de béton : 0,038 m3

4 Sachant que
V = volume total du matériau granulaire
Vs = volume solide des particules
Vv = volume des vides

on a, par dénition, , avec la relation

Or, et , donc , soit ,

d’où l’on tire les deux relations en isolant n et e :

soit puisque n est exprimé en pourcentage.

Porosité du sable siliceux = 41 %

6 Le volume de la première pierre est égal à

La masse de la nouvelle pierre sera 0,364 × 2,700 × 1000 = 983 kg.


Solution des problèmes 297

7 À partir des formules de la norme LC (voir le laboratoire 4, p. 205), la densité et l’absorption

combinées sont

abs = 11 % × 1,01 % + 26 % × 0,98 % + 45 % × 0,62 % + 18 % × 0,49 % = 0,73 %

Densité brute du combiné : 2,659 Absorption du combiné : 0,73 %

8 On détermine d’abord la masse du granulat en soustrayant la masse du moule à la masse


du moule + granulat.
Masse du granulat : 5745 – 174 = 5571 g
On fait ensuite les calculs suivants :
1. Calcul de la masse volumique :

2. Calcul de la teneur en eau (pourcentage) :

3. Calcul de la masse du granulat sec :

4. Calcul de la masse volumique sèche :

5. Calcul du degré d’absorption :

6. Calcul de la densité sèche et de la densité SSS :

7. Calcul de la masse SSS :

Calcul de la masse volumique SSS :

Calcul de la porosité :
298 CHAPITRE 4

8. Calcul de l’indice des vides :

On peut maintenant remplir le tableau des propriétés.

Propriétés

ρ Masse volumique 1971 kg/m3

ρd Masse volumique sèche 1843 kg/m3

dB Densité sèche 2,665

dsss Densité SSS 2,682

abs Absorption 0,61 %

ω Teneur en eau 6,9 %

n Porosité 31 %

e Indice des vides 0,45

9 On commence par remplir le côté massique du diagramme. La masse humide ou encore


la masse totale (Mt) obtenue en laboratoire est égale à 4485,8 g.
Avec la teneur en eau de 4,5 % obtenue en laboratoire, on peut trouver la masse sèche (Ms) :

Sachant que la masse totale est la somme de la masse des solides et de la masse d’eau,
Mt = Ms + Mw, la masse d’eau est égale à :

Du côté volumique du diagramme, comme 1 litre est égal à 1000 cm3, le volume total (Vt)

du contenant utilisé est égal à 2831,0 cm3 :

En sachant que la masse volumique de l’eau est égale à 1 g/cm3, que la masse volumique

des solides est égale à et que

on peut trouver le volume des solides (Vs) :

La masse volumique de l’eau étant de 1 g/cm3, on peut trouver le volume d’eau (Vw) :

Finalement, le volume total est la somme du volume des solides et du volume des vides
Vt = Vs + Vv et le volume des vides est la somme du volume d’eau et du volume d’air.
Le volume des vides est donc égal à :
Le volume d’air est égal à :
Solution des problèmes 299

a) Diagramme des différentes phases

b) Calcul de la masse volumique totale :

Calcul de la masse volumique sèche :

Calcul de la masse volumique des solides :

c) Calculs de l’indice des vides :

Calcul de la porosité :

10 a) Note : Seule la démarche pour le procédé par pelletage est montrée ici.
Calcul de la masse volumique du granulat humide :

Calcul de la masse du granulat sec :

Calcul de la masse volumique du granulat sec :

Calcul de la masse volumique des solides du granulat :


puisque 1 cm 3 d’eau a une masse de 1 g.

Calcul du volume des solides :


300 CHAPITRE 4

Calcul du volume des vides :

Finalement, l’indice des vides est égal à : .

Caractéristiques
Valeurs
(paramètres)

État tassé – État tassé –


État lâche –
procédé par procédé par
procédé par
pilonnage pilonnage
pelletage
25 coups/couche 56 coups/couche

Masse du granulat
1678,5 1720,0 1769,7
humide (g)

Masse volumique du
1,793 1,838 1,891
granulat humide (g/cm3)

Masse du granulat sec (g) 1552,7 1591,1 1637,1

Masse volumique du
1,659 1,700 1,749
granulat sec (g/cm3)

Masse volumique des


2,730 2,730 2,730
solides du granulat (g/cm3)

Volume des solides (cm3) 568,8 582,8 599,7

Volume des vides (cm3) 367,2 353,2 336,3

Indice des vides 0,65 0,61 0,56

L’indice des vides diminue en fonction du nombre de coups/couche utilisés pour remplir
le moule.
b) Pour une même teneur en eau, si on veut atteindre une masse volumique plus élevée et un
indice des vides plus faible, l’énergie de compaction doit être plus élevée. Le volume des
vides est ainsi diminué en étant remplacé par des particules. Il en résulte donc un arrange-
ment plus serré des particules, ce qui confère une plus grande résistance au cisaillement,
compte tenu du frottement et de l’enchevêtrement plus important à l’intérieur du granulat.

11 a) Calcul du volume total : largeur × longueur × épaisseur ⇒ 3,6 × 1000 × 0,3 = 1080 m3

= 2430 tonnes (t)

La masse de matériau à l’état sec requis est de 2 430 000 kg, soit 2430 t.
b) Calcul de la masse de matériau à transporter :

= 2513 t

La masse de matériau à transporter est de 2 512 620 kg, soit 2513 t.


Solution des problèmes 301

c) Il faut élever la teneur en eau de 5,2 % – 3,4 % = 1,8 % :

Il faut ajouter 43 740 kg, soit 44 tonnes d’eau pour élever la teneur en eau à celle
spéciée au devis.

12 a) On doit d’abord trouver la masse sèche des deux granulats :

Pierre :

Masse sèche : 104,3 kg

Sable :

Masse sèche : 75,4 kg


On peut ensuite trouver la masse d’eau libre des deux granulats :

Pierre :

Masse d’eau libre : 0,1 kg

Sable :

Masse d’eau libre : 2,0 kg


Masse totale d’eau libre : 12 kg + 0,1 kg + 2,0 kg = 14,1 kg

b) On doit d’abord trouver les masses volumiques de chaque matériau :


Eau : ρw = dw × 1000 ⇒ ρw = 1 × 1000 = 1000 kg/m 3
Ciment : ρciment = dciment × 1000 ⇒ ρciment = 3,15 × 1000 = 3150 kg/m3
Pierre : ρpierre sss = dsss × 1000 ⇒ ρpierre sss = 2,69 × 1000 = 2690 kg/m3
Sable : ρsable sss = dsss × 1000 ⇒ ρsable sss = 2,64 × 1000 = 2640 kg/m3

On peut ensuite trouver le volume de chaque constituant :

Eau :
302 CHAPITRE 5

Ciment :

Pierre :

Sable :

Air : 5,6 %

Volume total de la gâchée :

c) La teneur en eau du sable augmente de 2,5 %. On veut savoir combien d’eau cela
représente.

Pour garder les mêmes caractéristiques du béton, on doit enlever 1,89 kg d’eau à 12 kg
d’eau. Il faudrait donc utiliser 10,11 kg d’eau en plus de la quantité d’eau à adapter selon
la condition de la pierre.

CHAPITRE 5

1 La perte se dénit ainsi :

Comme la perte au tamis de 1,70 mm est de 1000 g, on conclut que la masse refusée sur
ce même tamis est de 4000 g.

Le pourcentage de perte est de 20 %, et comme la norme NQ 2560-114, Travaux de génie


civil – Granulats, limite à 50 % le pourcentage de perte dans le cas des granulats routiers,
ce granulat est acceptable pour construire la fondation d’une chaussée. Évidemment,
l’acceptabilité de ce matériau dépend de l’acceptabilité des autres caractéristiques
(intrinsèques, de fabrication et complémentaires).
Solution des problèmes 303

2 Comme l’indice colorimétrique est supérieur à 3, le sable n’est pas acceptable pour la
fabrication du béton. Par contre, si les cubes de mortier fabriqués à partir de ce même
sable sont acceptables selon la norme CSA A23.2-8A, on peut accepter ce sable dans la
fabrication des bétons.

3 Le gros granulat calcaire dont il est question ici contient trop de particules traversant le
tamis de 80 µm (exigences pour béton de ciment ≤ 1,0 %). Cependant, avant de rejeter un tel
granulat, il est nécessaire d’effectuer une étude minéralogique sur ces particules qui
traversent le tamis de 80 µm. Si l’examen pétrographique montre que les nes particules
qui sont contenues dans le gros granulat sont des particules de calcaire saines, on pourra
alors utiliser le gros granulat tel quel et compenser en utilisant un granulat n contenant peu
de particules passant le tamis de 80 µm. Si l’examen au microscope montre qu’il s’agit de
particules de calcaire altérées, d’argile, de shale ou contenant des minéraux susceptibles
de réagir avec les alcalis du ciment, il faudra absolument laver ce gros granulat.

4 La norme CSA A23.1-14 spécie un maximum de 1,0 % de particules friables pour le gra-
nulat n utilisé dans la fabrication du béton de ciment. De son côté, la norme NQ 2560-114
spécie un maximum de 2,0 % pour la fabrication des enrobés bitumineux. Un granulat n
contenant 1,5 % de telles particules n’est donc pas acceptable pour la fabrication de bétons
de ciment, mais il est acceptable pour la fabrication d’enrobés bitumineux.

5 Le grade d’essai est le grade C selon la norme LC 21-400, puisque les fractions qui prédo-
minent sont le passant 10,0 mm-retenu 6,3 mm ainsi que le passant 10,0 mm-retenu 5,0 mm
avec un pourcentage d’environ 25 % de retenu sur la plus petite fraction chacun.
Les masses à insérer dans l’appareil sont 2500 ± 10 g de granulats de dimension 10,0-
6,3 mm et 2500 ± 10 g de granulats de dimension 6,3-5,0 mm.
La masse de la prise d’essai est de 5000 ± 10 g, et la masse de la charge abrasive est de
3330 ± 20 g avec 8 boulets.

CHAPITRE 6

1 Si a est la longueur d’un côté du cube et a/2 est le rayon des sphères aux quatre coins
du système, la diagonale d’un côté est de :
On veut maintenant calculer la diagonale qui passe par deux sommets opposés du cube. Pour ce
faire, on prend un triangle de hauteur a et de longueur . La diagonale du cube est donc de :

Le diamètre maximal de la sphère incluse au centre d’un système cubique simple est donc
cette diagonale de laquelle on soustrait le rayon des deux sphères opposées :
304 CHAPITRE 6

2 Si le rayon des sphères est r, et l’arête du cube est a, la diagonale du cube a pour
longueur .

Or, cette diagonale est aussi égale à r + 2r + r = 4r, d’où

Le nombre de sphères compris dans le cube est égal à

Le volume solide est donc

La porosité de l’assemblage cubique centré est :

En divisant numérateur et dénominateur par a3, on obtient

Cette porosité est comprise entre celle du système cubique à face centrée et celle
du système cubique simple.

3 La porosité d’un mélange de granulats dépend de la diversité de la taille des grains, de la


forme des grains ainsi que de l’arrangement de ceux-ci. Dans la gure 6.4 (voir p. 94), la
granulométrie n’est pas un facteur à considérer puisque les deux graphiques utilisent les
mêmes distributions de dimension des grains. Le pourcentage de vide plus élevé du granite
concassé est expliqué par le fait qu’en général, le granite donne des granulats plus cubiques
que le gravier. Ainsi, les vides dans le granulat constitué de granite sont plus gros et les
particules ne sont pas aussi serrées que dans un gravier.

4 Calcul de la perméabilité du matériau :

D10 = 80 µm ou 80 × 10 –4 cm, soit 8 × 10 –3 cm


k = 100(D10)2 = 100 × 64 × 10 –6 cm/s
k = 6,4 × 10 –3 cm/s

5 Calcul de la variation de la perméabilité :

D10 = d : k = 100(d)2 = 100d2


D10 = 2d : k = 100(2d)2 = 400d2
La perméabilité est quatre fois supérieure.

6 Calcul de la hauteur d’ascension capillaire :


Solution des problèmes 305

7 Le sol est gélif. En traçant la courbe du sol sur la gure 6.15 (voir p. 102), on constate que
plus de 60 % du sol se situe dans cette zone. Il s’agit d’un sable graveleux avec 30 % de
particules nes. L’action du gel sur ce sol est donc considérée comme modérée.

8 Le sol est fortement gélif. En traçant la courbe du sol sur la gure 6.15 (voir p. 102), on
constate que 50 % du sol se situe dans cette zone. Nous sommes en présence d’un sable avec
50 % de particules nes (sable et silt). L’action du gel sur ce sol est donc très importante.

9 Le sol est moyennement gélif. En traçant la courbe du sol sur la gure 6.15 (voir p. 102), on
constate que le sol se situe dans cette zone. Comme le sol est composé de silt et d’argile,
l’action du gel sur ce sol est modérée.

10

CHAPITRE 7

1 a) Le matériau appartient à la classe granulaire 0/5.


b) Selon les caractéristiques intrinsèques, le matériau est de catégorie 1.

2 Selon les caractéristiques intrinsèques, le matériau est de catégorie 3 ; la qualité minimale


exigée est la catégorie 5e. Le pourcentage de matières organiques est inférieur à 0,8, tandis
que la valeur de bleu est inférieure à l’exigence de 0,20.
Il est possible d’utiliser le matériau comme fondation s’il contient 50 % et plus de particules
fracturées, soit l’exigence minimale pour l’appartenance à la catégorie e selon les caracté­
ristiques de fabrication.

3 Le matériau de désignation MG 20 est de catégorie 3a, alors que la qualité minimale exigée
est la catégorie 5e. De plus, le nombre pétrographique de 150 indique un matériau de bonne
qualité.
Ce granulat calcaire de désignation MG 20 peut être utilisé comme fondation.
306 CHAPITRE 7

Si on trace, sur un même graphique, la courbe granulométrique du sable et le fuseau


granulométrique correspondant à la désignation BC 80 µm-5, qui est recommandée pour
les sables pour béton, on s’aperçoit que la courbe granulométrique du sable est presque
entièrement contenue dans le fuseau recommandé. Il n’y a qu’au niveau du tamis de 5 mm
que la courbe granulométrique du sable déborde légèrement du fuseau. En effet, le sable
contient un peu trop de particules grossières d’un diamètre compris entre 5 et 10 mm.
Note : Cela se produit souvent dans le cas des sables naturels. En effet, comme il est difcile
de cribler des sables humides sur des cribles ayant des mailles de 5 mm, les producteurs de
sable se voient obligés de cribler leur sable sur des tamis avec des mailles de 7 à 8 mm. Ainsi,
dans certains cas, le refus sur le tamis de 5 mm dépasse légèrement le maximum de 5 %
permis.
Doit-on pour autant refuser un tel sable dont la majeure partie de la courbe granulométrique
est comprise dans le fuseau BC 80 µm-5 ?
Avant de refuser un tel sable, il faut effectuer une coupure au niveau du tamis de 5 mm an
de vérier si le tamisat correspondant est encore compris dans le fuseau BC 80 µm-5. Si tel
est le cas, il suft alors d’assimiler le refus sur le tamis de 5 mm à du gros granulat et de
corriger en conséquence le dosage en sable et en gros granulat.
Dans le cas du sable qui nous intéresse, on peut vérier si le tamisat au niveau du tamis de
5 mm, qui représente 90 % de la masse totale du sable, est bien compris dans le fuseau BC

80 µm-5. Il suft de diviser par les différents tamisats pour obtenir ceux du
sable corrigé.
Si, pour fabriquer 1 m3 de béton, il faut utiliser 700 kg de sable SSS de calibre BC 80 µm-5,
on calcule : de sable SSS brut pour être sûr d’avoir 700 kg de sable entièrement
contenu dans le fuseau BC 80 µm-5.
Dans ce cas, il ne faut pas oublier de peser 80 kg de pierre 10-5 mm de moins par mètre cube
de béton pour compenser la présence des particules de sable retenues sur le tamis de 5 mm.
Solution des problèmes 307

5 Selon les exigences dénies dans la norme NQ 2560-114, pour un gros granulat destiné à la
fabrication des enrobés bitumineux prévus pour les surfaces de roulement des autoroutes,
la catégorie minimale exigée est 3c. Les caractéristiques intrinsèques et de fabrication de ce
gravier concassé indiquent qu’il est de catégorie 2b, soit une qualité supérieure à celle de la
catégorie 3c.
Le granulat ne doit pas contenir plus de 1,0 % de particules de dimension inférieure à 80
et le coefcient de polissage par projection doit être d’au moins 0,45. Le gravier analysé
répond à ces exigences. De plus, le nombre pétrographique de 135 indique un matériau
de bonne qualité.
On peut donc utiliser ce gravier comme gros granulat pour fabriquer l’enrobé bitumineux.

6 Ce matériau recyclé est de catégorie MR-4. Il peut être utilisé comme couche de roulement
granulaire de routes non revêtues, mais aussi comme matériau de sous-fondation et transi-
tion, de coussin, d’enrobage de conduite et de couche anticontaminante. Il peut aussi être
utilisé comme matériau pour accotement et remblai.
On peut aussi l’employer comme matériau de fondation routière, mais sous réserve de la
vérication de l’épaisseur de l’enrobé bitumineux qui pourrait nécessiter une augmentation.

7 Oui, le matériau peut entrer dans la composition d’un enrobé à chaud utilisé en couche de
base, car il est de catégorie 1 (exigence minimale : catégorie 2). Il contient 1,2 % de mottes
d’argile, alors que cette caractéristique peut atteindre 2,0 %. Le coefcient d’écoulement est
de 100 et le matériau contient 2,5 % de particules inférieures à 5 µm, en comparaison à des
valeurs spéciées respectives de 80 au minimum et de 5 % au maximum.
Bien qu’il soit acceptable selon ses caractéristiques intrinsèques, de fabrication et complé-
mentaires, en le comparant aux exigences granulométriques des enrobés de couche de base
GB-20 et ESG-14, ce matériau ne serait pas acceptable.

8 Selon ses caractéristiques granulométriques, le matériau est de désignation MG 20 ou


MG 31,5. Selon ses caractéristiques intrinsèques et de fabrication, et s’il provient d’une
carrière, situation où toutes les faces des particules sont fracturées, il est de catégorie 3a
et conviendrait pour la couche de fondation.
Le matériau ne contient pas sufsamment de particules nes pour être utilisé tel quel
comme couche de roulement ou comme accotement.

9 La catégorie du matériau est conforme, mais la granulométrie ne répond pas aux exigences
dénies dans la norme 4301 pour les matériaux utilisables comme couche de base d’un trai-
tement de surface multicouche (TS6, TS1 et TS2).
La granularité et la catégorie sont conformes aux exigences pour un traitement de surface
monocouche (TS5), mais la granulométrie n’est pas conforme à l’exigence du TS3.

10 Le matériau est conforme aux exigences granulométriques d’un matériau de désignation


MG 112, et selon les caractéristiques intrinsèques disponibles, il est de catégorie 5e. L’uti-
lisation qui a été faite est adéquate puisqu’elle requiert un matériau de catégorie 6 qui ne
comporte pas d’exigences sur le pourcentage de particules fracturées ni sur le pourcentage
de particules plates et allongées.
308 CHAPITRE 8

CHAPITRE 8

1 Granularité du combiné (3A + B)

mm µm

10 5 2,5 1,25 630 315 160

Sable A 100 100 100 90 65 35 10

Sable B 100 95 80 50 25 10 2

75 % sable A (3A) 75 75 75 68 49 26 8

25 % sable B (B) 25 24 20 13 6 3 1

Combiné (3A + B) 100 99 95 80 55 29 8

2 Granularité du combiné

mm µm

28 20 14 10 5 2,5 1,25 630 315 160 80

80 % gravier 80 70 62 56 42 28 20 12 7 4 1,6

20 % criblure 20 20 20 20 20 14 11 8 6 5 2,6

Combiné 100 90 82 76 62 42 31 20 13 9 4,2

3 Pour toutes les combinaisons possibles des deux granulats, le pourcentage passant maximal
qu’il est possible d’obtenir au tamis de 630 µm est de 39. On ne peut donc pas combiner ces
granulats pour atteindre la valeur de 40 %. Comme le montre le graphique, la ligne de com-
binaison qui passe par 40 % au tamis de 630 µm est à l’extérieur du carré représentant les
granulats.

4 La plus grande différence qu’on observe entre les pourcentages des tamisats cumulés pour
les deux sables de base est 50 % sur le tamis de 1,25 mm. Pour satisfaire à cette exigence, il
faudra une proportion de sable n égale à .
Solution des problèmes 309

Calcul de la granularité du combiné ainsi déni

mm µm

10 5 2,5 1,25 630 315 160

60 % n 60 60 60 54 39 24 9

40 % grossier 40 36 32 16 8 1 0

Combiné 100 96 92 70 47 25 9

Granularité visée 100 98 90 70 45 23 6

Différence 0 −2 +2 0 +2 +2 +3

Le plus grand écart observé est +3 % sur le tamis de 160 µm. Étant donné que la majorité des
différences sont positives, on peut conclure que le combiné est un peu trop n, donc trop riche
en sable n. On peut essayer un mélange composé de 55 % de sable n et de 45 % de sable
grossier.

mm µm

10 5 2,5 1,25 630 315 160

55 % n 55 55 55 50 36 22 8

45 % grossier 45 41 36 18 9 1 0

Combiné 100 96 91 68 45 23 8

Granularité visée 100 98 90 70 45 23 6

Différence 0 −2 +1 −2 0 0 +2

On obtient le module de nesse du sable en additionnant les pourcentages des refus cumulés
et en divisant le total par 100.

mm µm

5 2,5 1,25 630 315 160

Refus cumulés (%) 4 9 32 55 77 92 mf = 2,69

5 Granularité du combiné

mm µm

28 20 14 10 5 2,5 1,25 630 315 160 80

65 % trémie n° 1 65 65 65 65 65 45 33 20 14 9 3,9

20 % trémie n° 2 20 20 20 14 0

15 % trémie n° 3 15 5 0

Combiné 100 90 85 79 65 45 33 20 14 9 3,9


310 CHAPITRE 8

Il faut choisir la ligne de combinaison correspondant à 15 % de sable et 85 % du combiné


intermédiaire (combiné 1) qui correspond à 24 % de pierre et 61 % de criblure.

Résultat de ce combiné

mm µm

14 10 5 2,5 1,25 630 315 160 80 %

Sable 15 15 15 15 14 12 7 2 0,8 15

Criblure 61 61 57 41 25 18 13 10 7,2 61

Pierre 24 21 1 0 0 24

Combiné 100 97 74 56 40 30 20 12 8,0 100

Fuseau imposé 100 94-100 66-78 45-65 30-50 20-40 14-29 7-18 4,0-10,0

Médiane du
100 97 72 55 40 30 22 13 7,0
fuseau

Différence 0 0 +2 +1 0 0 −2 −1 +1,0

Le combiné répond aux exigences granulométriques et la différence entre les valeurs obtenues
et la médiane sont faibles. Cependant, le pourcentage passant le tamis de 80 µm est élevé et
si l’utilisation de ce combiné ne requiert pas l’imperméabilité, il y a lieu de rendre le mélange
moins n en diminuant la proportion de la criblure. Par exemple, le combiné constitué de
30 % de pierre, de 55 % de criblure et de 15 % de sable donne la granularité suivante :
Solution des problèmes 311

mm µm

14 10 5 2,5 1,25 630 315 160 80 %

Sable 15 15 15 15 14 12 7 2 0,8 15

Criblure 55 55 52 37 23 17 12 9 6,5 55

Pierre 30 27 2 1 1 30

Combiné 100 97 69 53 37 29 19 11 7,3 100

Fuseau imposé 100 94-100 66-78 45-65 30-50 20-40 14-29 7-18 4,0-10,0

Médiane
100 97 72 55 40 30 22 13 7,0
du fuseau

Différence 0 0 −3 −2 −3 −1 −3 −2 +0,3

On peut réduire davantage le passant au tamis de 80 µm. Par exemple, avec les proportions
respectives de 30-40-30, on obtiendrait un pourcentage passant au tamis de 80 µm de 6,3 %.
On peut aussi s’approcher plus de la médiane en modiant la première combinaison comme dans
la solution suivante où les écarts combiné-médiane sont très faibles par rapport à la combinai-
son précédente.

mm µm

14 10 5 2,5 1,25 630 315 160 80 %

Sable 16 16 16 16 15 13 7 2 0,8 16

Criblure 58 58 55 39 24 17 13 9 6,8 58

Pierre 26 23 2 1 1 26

Combiné 100 97 72 55 40 30 20 11 7,7 100

Fuseau imposé 100 94-100 66-78 45-65 30-50 20-40 14-29 7-18 4,0-10,0

Médiane du
100 97 72 55 40 30 22 13 7,0
fuseau

Différence 0 0 0 0 0 0 −2 −2 +0,7

En dénitive, les conditions propres aux travaux à réaliser et les dispositions prévues dans
les devis dicteront le choix d’une combinaison plutôt qu’une autre.

7 Granularité du combiné

mm µm

28 20 14 10 5 2,5 1,25 630 315 160 80

40 % sable 40 40 40 39 34 30 26 19 9 4 2,8
50 % gravier
50 50 42 36 21 15 10 7 6 5 3,5
concassé
10 % pierre 10 6 0
Combiné 100 96 82 75 55 45 36 26 15 9 6,3
Granularité
100 95-100 65-88 48-78 34-55 24-45 16-39 9-31 6-23 4-15 3,0-8,0
visée
312 CHAPITRE 8

Le combiné est compris dans le fuseau imposé. Cependant, on constate qu’il est à la limite
inférieure pour le tamis de 20 mm et à la limite supérieure pour les tamis de 5 mm et
2,5 mm ; il peut donc être amélioré.

En choisissant comme tamis limites 630 µm pour le n et 5 mm pour le


moyen, les trois granulats et le milieu du fuseau se composent ainsi.

Gros Moyen Fin

I 0 100 − 55 = 45 55

II 100 − 52 = 48 52 − 5 = 47 5

III 100 − 3 = 97 3−1=2 1

Combiné 100 − 65 = 35 65 − 25 = 40 25

On doit vérier si le combiné entre bien dans le fuseau.

mm µm

20 14 10 5 2,5 1,25 630 315 160 80

41 % de I 41 41 41 41 40 29 23 17 12 6,2

46 % de II 46 46 41 24 16 8 2 2 1 0,9

13 % de III 13 10 2 0 0 0 0

Combiné 100 97 84 65 56 37 25 19 13 7,1

Milieu du fuseau 100 90 80 65 43 25 14 7,0

Différence 0 +7 +4 0 −6 0 −1 +0,1
Solution des problèmes 313

Il n’y a pas lieu de retoucher le combiné, car il s’écarte également du milieu du fuseau sur
les tamis de 14 mm et de 1,25 mm.

9 Puisqu’il y a quatre granulats à mélanger, on choisit la méthode mathématique.


La première équation s’écrit :
X1 + X2 + X3 + X4 = 1 (équation 1)
En choisissant les tamis de 14 mm, 5 mm et 630 µm pour dénir les autres équations, et en
visant la médiane du fuseau, on aura :
tamis de 14 mm : X1 + X2 + X3 + 0,35X4 = 0,765 (équation 2)
tamis de 5 mm : X1 + 0,78X2 + 0,02X3 + 0,01X4 = 0,445 (équation 3)
tamis de 630 µm : 0,91X1 + 0,18X2 = 0,200 (équation 4)
où X1, X2, X3 et X4 représentent respectivement les proportions de chacun des
granulats 1, 2, 3 et 4.
La résolution du système de 4 équations à 4 inconnues, à l’aide d’un tableur électronique,
donne les résultats suivants :
granulat 1 (X1) = 15 % granulat 2 (X2) = 38 %
granulat 3 (X3) = 12 % granulat 4 (X4) = 35 %
Il faut vérier si ce combiné entre bien dans le fuseau :

mm µm

28 20 14 10 5 2,5 1,25 630 315 160 80

15 % granulat 1 15 15 15 15 15 15 14 14 9 3 0,5

38 % granulat 2 38 38 38 38 30 20 12 7 4 3 2,7

12 % granulat 3 12 12 12 8 0

35 % granulat 4 35 28 12 1 0

Combiné 100 93 77 62 45 35 26 21 13 6 3,2

Fuseau imposé 100 95-100 65-88 48-78 34-55 24-45 16-39 9-31 6-23 4-15 3,0-8,0

Médiane
100 98 77 63 45 35 28 20 15 10 5,5
du fuseau

Différence 0 −5 0 −1 0 0 −2 +1 −2 −4 −2,3

Le combiné n’entre pas dans le fuseau au tamis de 20 mm et toutes les différences par
rapport à la médiane du fuseau sont négatives, il y a donc lieu d’augmenter la teneur en
granulat n du combiné. Pour ce faire, on augmente la proportion du granulat 3 et on réduit
d’autant celle du granulat 4.
Après quelques essais (2 ou 3 sufsent) effectués à l’aide d’un tableur électronique, on a
retenu les proportions suivantes :
granulat 1 (X1) = 15 % ; granulat 2 (X2) = 38 % ;
granulat 3 (X3) = 20 % ; granulat 4 (X4) = 27 %.
314 CHAPITRE 8

Le combiné correspondant est :

mm µm

28 20 14 10 5 2,5 1,25 630 315 160 80

15 % granulat 1 15 15 15 15 15 15 14 14 9 3 0,5

38 % granulat 2 38 38 38 38 30 20 12 7 4 3 2,7

20 % granulat 3 20 20 20 13 0

27 % granulat 4 27 22 9 1 0

Combiné 100 95 82 67 45 35 26 21 13 6 3,2

Fuseau imposé 100 95-100 65-88 48-78 34-55 24-45 16-39 9-31 6-23 4-15 3,0-8,0

Médiane
100 98 77 63 45 35 28 20 15 10 5,5
du fuseau

Différence 0 −3 +5 +4 0 0 −2 +1 −2 −4 −2,3

Notez qu’il existe plusieurs autres solutions. Par exemple, la combinaison 15-35-25-25 est
intéressante, mais on ne la retient pas pour la seule raison que la somme des écarts combiné-
médiane au carré est plus élevée, soit 111, alors qu’elle est de 83 pour la combinaison
retenue.

10 Après quelques essais, à l’aide d’un tableur électronique, la combinaison suivante a été
retenue.
sable naturel (X1) = 10 %
sable manufacturé (X2) = 20 %
criblure (X3) = 35 %
pierre 5-10 (X4) = 35 %
Il ne s’agit que d’une solution parmi tant d’autres. Le combiné correspondant est :

mm µm

14 10 5 2,5 1,25 630 315 160 80

10 % sable
10 10 10 10 10 8 5 1 0,5
naturel

20 % sable
20 20 19 13 9 5 3 2 1,0
manufacturé

35 % criblure 35 33 24 17 14 11 9 6 4,3

35 % pierre 35 30 2 1

Combiné 100 93 55 41 33 24 17 9 5,8

Fuseau imposé 100 92-100 50-65 27-50 18-42 12-35 8-26 5-17 4,0-10,0

Médiane
100 96 58 39 30 24 17 11 7,0
du fuseau

Différence 0 −3 −3 +2 +3 0 0 −2 −1,2
GLOSSAIRE

A Boues de lavage : Particules solides très nes


recueillies après sédimentation ou centrifugation
Abrasif : Matériau granulaire étendu sur les routes
à l’issue du traitement des eaux de lavage d’une
et les trottoirs verglacés pour améliorer l’adhérence
centrale à béton, puis transportées vers des sites
des véhicules ou des piétons an d’assurer la viabilité
agréés pour être éliminées.
hivernale.
Abrasion : Usure par frottement. C
Absorption : Quantité d’eau absorbée par une Calcite : Une des formes cristallisées du carbonate
particule ou par un granulat. Elle s’exprime sous de calcium.
forme de pourcentage de la masse sèche de la
particule ou du granulat. Calibre d’un granulat : Enveloppe granulométrique
d’un granulat.
Accotement : Espace aménagé entre le revêtement
et la crête intérieure d’un fossé ou la crête extérieure Capillarité : Phénomène par lequel un sol ou un
d’un remblai. granulat est capable de retenir ou de faire monter
de l’eau plus ou moins facilement dans les espaces
Adsorption : Phénomène par lequel un gaz ou un interparticulaires, à l’encontre des lois de la gravité.
liquide est retenu à la surface d’un solide.
Caractéristiques complémentaires : Caractéristi-
Alcali : Nom générique des bases (soude, potasse, ques dues en partie à la fabrication, à la composition
etc.). ou à la provenance d’un matériau granulaire et qui
Anneau de broyage (ou bol) : Dans un concasseur constituent des critères d’acceptation additionnels.
giratoire, cuve xe dans laquelle les blocs de Servent à vérier la durabilité des granulats.
roche sont broyés par la noix qui est animée d’un Caractéristiques de fabrication : Caractéristiques
mouvement giratoire. d’un granulat découlant du processus de sa
Ascension capillaire : Ascension de l’eau dans un sol fabrication.
sous l’effet de forces capillaires.
Caractéristiques intrinsèques : Caractéristiques
Assise : Ensemble des éléments constituant la propres au granulat ou aux particules.
structure de la route et comprenant le revêtement,
Carotte : Échantillon cylindrique tiré d’un terrain
la fondation et la sous-fondation.
au moyen d’un carottier.
Attrition : Production de particules nes par
Carrière : Endroit où l’on extrait des produits
frottement entre les granulats.
minéraux qui ne sont ni un minerai métallique ni
Autoroute : Voie de communication à chaussées du charbon, mais plutôt des roches utilisées dans
séparées, exclusivement réservée à la circulation l’industrie de la construction.
rapide, ne comportant aucun croisement à niveau et
Cendre volante : Ensemble des particules récupérées
accessible seulement à partir de points aménagés à
par les systèmes de dépoussiérage des centrales
cet effet.
thermiques au charbon ; proviennent des impuretés
B contenues dans le charbon pulvérisé utilisé comme
combustible. Sont fondues dans la amme des
Ballast : Granulat grossier assez uniforme utilisé brûleurs et se condensent sous forme de très petites
dans la construction des voies ferrées. sphères sans structure cristalline.
Ballastière : Dépôt meuble d’où l’on extrait des Chaussée : Surface de roulement des véhicules
matériaux granulaires divers. comportant une ou plusieurs voies de circulation dont
Banc d’emprunt : Lieu où l’on fait des emprunts les dimensions varient selon les besoins.
granulaires. Classe granulaire (d/D ; 0/D) : Écart entre le plus
Bande transporteuse : Bande de caoutchouc qui petit diamètre représentatif d’un granulat et son plus
se déplace sur des rouleaux et qu’on utilise pour grand diamètre représentatif. Sert à dénir les limites
transporter des granulats. granulométriques d’un granulat.
316 Glossaire

Clinkérisation : Processus par lequel les matières Criblage : Fractionnement par grosseurs différentes
premières entrant dans la fabrication du ciment des particules d’un granulat à l’aide d’un crible.
portland sont chauffées à très haute température pour Crible à barreaux : voir Scalpeur.
devenir le clinker.
Criblure de pierre (criblure) : Fraction la plus ne
Clivage : Propriété d’un minéral de se déliter suivant recueillie lors du concassage d’une pierre et dont
des plans ayant des liaisons atomiques faibles. 100 % des particules sont fracturées.
Coefcient d’uniformité : Coefcient servant à Critères de gélivité : Ensemble de critères permettant
caractériser l’uniformité de la granulométrie d’un d’établir si un sol est a priori gélif ou non gélif.
granulat. Cryosuccion : Phénomène thermodynamique qui fait
Coefcient de courbure : Coefcient servant à remonter l’eau contenue dans un sol jusqu’au niveau
caractériser la forme de la courbe granulométrique du front de gel par l’aspiration de l’eau liquide par les
d’un granulat. cristaux de glace. Est à l’origine de la formation des
Combiné granulométrique : Granulat obtenu en lentilles de glace quand le front de gel se stabilise à
mélangeant deux ou plusieurs granulats. un niveau donné dans un sol gélif.
Cubique : Se dit d’une particule concassée ayant une
Compacité : Notion qui traduit l’importance du
forme plutôt ramassée.
volume des particules solides par rapport au volume
des vides dans un matériau granulaire.
D
Contamination : Mélange accidentel de deux
Débiteur : Nom qu’on donne quelquefois au
granulats ayant des granulométries différentes ou
concasseur primaire dans une carrière de pierre.
introduction de matière indésirable dans un matériau
granulaire sain. Débourbage : Lavage d’un granulat naturel pour en
ôter la boue.
Couche anticontaminante : Couche de matériaux
granulaires servant à prévenir la contamination entre Décohésionnement : Technique de retraitement des
deux couches de granularité différente. chaussées d’enrobé bitumineux effectuée sur place
et qui consiste à concasser le revêtement pour le
Couche de roulement : Surface d’enrobé bitumineux réutiliser en place comme granulats avec ou sans
lisse et unie sur laquelle se déplacent les véhicules. liant.
Couche de roulement granulaire : Couche de Découverte : Mise à nu du site d’une carrière par
granulats placée à la surface des accotements et des suite de l’enlèvement des sols organiques et du mort­
routes non revêtus. terrain recouvrant la formation rocheuse qu’on a
Couche ltrante : Couche de matériaux granulaires l’intention d’exploiter.
servant à prévenir la contamination et à assurer Densité : Rapport entre la masse d’un certain volume
l’écoulement vers les matériaux adjacents. de matériau et la masse du même volume d’eau à la
Courbe granulométrique creuse : Courbe granulo­ même température.
métrique dont la concavité est tournée vers le haut. Dépôt consolidé : Roche mère de cohésion plus ou
Courbe granulométrique médiane : Courbe moins grande nécessitant un dynamitage avant son
granulométrique obtenue en faisant la moyenne des exploitation.
deux courbes limites du fuseau granulométrique. Dépôt deltaïque : Accumulation de sédiments qui se
Courbe granulométrique moyenne : Courbe sont déposés dans les deltas de cours d’eau.
granulométrique obtenue en faisant la moyenne des Dépôt éolien : Accumulation de sédiments transportés
pourcentages passants sur chacun des tamis pour un sous l’action du vent.
ensemble d’échantillons. Dépôt uviatile : Accumulation de sédiments
Courbe granulométrique pleine : Courbe granulo­ transportés par les cours d’eau.
métrique dont la concavité est tournée vers le bas. Dépôt lacustre : Accumulation de sédiments déposés
Coussin : Couche de matériaux granulaires utilisée au fond d’un lac.
sous les structures, les bâtiments, les ponceaux Dépôt meuble : Amoncellement de granulats naturels
et les conduites. non consolidés (exempts de cohésion).
Glossaire 317

Développement durable : Gestion à long terme État sec : État où tous les pores ouverts sur le milieu
des ressources naturelles qui fait en sorte que leur extérieur et le pourtour des particules ne contiennent
développement demeure équitable socialement, viable pas d’eau.
économiquement et respectueux de l’environnement État SSS : voir État saturé superciellement sec (SSS).
dans lequel se trouvent ces ressources.
Diamètre effectif : Diamètre caractéristique servant F
à calculer des propriétés spéciques des courbes Feldspath : Silicate double d’aluminium et d’un
granulométriques. métal alcalin ou alcalino-terreux.
Durabilité : Caractéristique associée à la pérennité Filler : Matière minérale en poudre dont les dimensions
des matériaux en présence d’environnements agressifs. sont comprises entre 0 et 315 μm ; utilisée dans certains
enrobés bitumineux ou dans les ciments composés.
E Fines : Partie du granulat dont les particules sont de
Eaux de lavage : Dans une centrale à béton, eaux dimensions comprises entre 0 et 80 μm.
provenant notamment du lavage des cuves des Fondation : Couche de granulat qui sert à reprendre
camions ou des différentes aires de travail. Doivent les charges dans une assise de chaussée, placée entre
être traitées pour être décontaminées avant d’être la sous-fondation et le revêtement ; parfois séparée en
réutilisées ou rejetées dans l’égout. deux couches distinctes : la fondation supérieure et la
fondation inférieure.
Échantillon : Fraction d’un lot qui, prise globalement,
est représentative des propriétés de ce lot. Foreuse mécanique : Appareil motorisé utilisé pour
percer le roc ou prélever des échantillons de granulat,
Effet baignoire : Expression caractérisant la forme de sol ou de roc.
du front de gel lors du dégel.
Fourniture des matériaux : Ensemble des opérations
Emprunt granulaire : Matériau granulaire prélevé touchant l’achat, le transport au site des travaux, la
à l’extérieur de l’emprise d’une chaussée. manutention et l’entreposage des matériaux, ainsi que
Enrobage : Couche de matériaux granulaires utilisée toutes dépenses accessoires.
autour des structures, des ponceaux, des conduites et Fraction ne : Partie d’un granulat traversant un
des câbles. tamis de 5 mm.
Enrobé à chaud : Mélange de granulat et de bitume Fraction grossière : Partie d’un granulat retenue sur
préparé à chaud dans une centrale d’enrobé et destiné un tamis de 5 mm.
à être posé à chaud. Front de gel : Ligne délimitant la partie gelée et non
Enrobé à froid : Mélange de granulat et de liant gelée dans un sol.
bitumineux, fabriqué habituellement à chaud dans Front de taille : Face rocheuse dynamitée dans une
une centrale et destiné à être posé à froid. carrière.
Épaufrure : Éclatement des arêtes et des extrémités Fuseau granulométrique : Enveloppe des courbes
des particules d’un granulat. granulométriques d’un matériau ; par extension,
courbes granulométriques limites entre lesquelles
Essais : Épreuves auxquelles on soumet les matériaux
peut varier la granulométrie d’un matériau utilisé
et les ouvrages pour vérier leur conformité aux
pour un besoin précis.
normes et aux exigences des plans et devis.
Étang de sédimentation : Étang dans lequel on G
laisse les eaux de lavage d’une installation de lavage Gabion : Panier fait de ls de fer dans lequel on place des
des granulats se débarrasser de toutes les particules galets ou des pierres. Sert à retenir de la terre, du gravier
nes qu’elles ont pu entraîner. ou du sable comme le ferait un mur de soutènement.
État humide : État où l’on retrouve l’état SSS avec en Gélivité : Propriété relative au comportement d’un
plus un lm d’eau autour de la particule. sol ou d’un matériau granulaire sous l’effet du gel.
État saturé superciellement sec (SSS) : État Gisement à face ouverte : Carrière de pierre, de
où tous les pores ouverts sur le milieu extérieur gravier ou de sable déjà exploitée, et permettant
présentent un ménisque à la surface de la particule. d’observer la stratigraphie du dépôt.
318 Glossaire

Granularité : Répartition dimensionnelle des Granulométrie uniforme : Granularité caractérisée


particules d’un granulat. par la présence de particules ayant presque toutes le
Granulat : Ensemble de particules de matière solide même diamètre.
provenant de roches meubles ou consolidées ou de Grave : Mélange de sable et de gravillon de
matériaux recyclés. granularité continue et dont les dimensions
Granulat bitumineux récupéré (GBR) : Granulat sont comprises entre 0 et une dimension maximale
issu du concassage d’un enrobé bitumineux pour comprise entre 5 mm et 80 mm.
remplacer une partie des granulats vierges dans un Gravier concassé : Matériau obtenu par concassage
nouvel enrobé. d’un dépôt meuble avec un certain pourcentage de
Granulat concassé : Granulat obtenu par concassage. particules concassées.
Granulat de béton recyclé (GBR) : Granulat issu du Gravière : Dépôt meuble d’où l’on extrait du gravier.
concassage d’un béton de ciment pour remplacer une Gros granulat : Ensemble de particules dont le
partie des granulats vierges dans un nouveau béton. diamètre est supérieur à 5 mm ; par extension, terme
Granulat n : Portion d’un granulat traversant un servant aussi à désigner le refus sur le tamis de 5 mm
tamis de 5 mm ; par extension, ce terme sert aussi d’un granulat à granulométrie étalée.
à désigner le tamisat sur le tamis de 5 mm d’un Grosseur maximale : Dimension du tamis à mailles
granulat à granulométrie étalée. carrées le plus petit à travers lequel passent 100 % des
Granulat humide : Granulat où, dans toutes les particules d’un granulat.
particules, tous les pores ouverts sur le milieu Gypse : Sulfate de calcium hydraté provenant de la
extérieur sont remplis d’eau, et où les espaces décomposition de la pyrite ou de la pyrrhotite et dont
intergranulaires retiennent aussi une certaine quantité la formule chimique est CaSO4• 2H2O.
d’eau.
Granulat routier : Granulat utilisé dans la H
construction de routes. Humidité : Différence entre la teneur en eau totale
Granulat saturé : État d’un granulat où, dans et l’absorption d’un granulat ; désigne donc l’eau
toutes les particules, tous les pores ouverts sur le supercielle des particules et intergranulaire d’un
milieu extérieur sont remplis d’eau, et où les espaces matériau.
intergranulaires sont aussi entièrement remplis d’eau.
Granulat saturé superciellement sec (SSS) : I
Granulat où, dans toutes les particules, tous les pores Indice des vides : Rapport entre le volume des vides
ouverts sur le milieu extérieur sont remplis d’eau, et le volume solide d’un matériau ; s’exprime en
mais où il n’y a pas d’eau retenue dans les espaces valeur décimale.
intergranulaires.
Infrastructure d’une chaussée : Ensemble des
Granulat sec : Granulat où, dans chacune des terrassements qui supportent la chaussée et ses
particules, tous les pores ouverts sur le milieu accotements, et dont la limite supérieure est appelée
extérieur ne contiennent pas d’eau, et où il n’y a pas « ligne d’infrastructure ».
d’eau retenue dans les espaces intergranulaires.
Granulométrie : Mesure des dimensions des L
particules d’un granulat, donnée par des tamis de Laitier de haut fourneau : Sous-produit de la fabrication
contrôle à mailles carrées. de la fonte contenant toutes les impuretés du minerai de
Granulométrie continue : Granularité dans fer et du coke métallurgique ; leur composition
laquelle il ne manque pas de particules de diamètre chimique varie dans des limites étroites grâce à
intermédiaire. l’addition de fondants dans la charge du haut fourneau.
Granulométrie discontinue : Granularité Lentilles de glace : Accumulation de glace dans un
caractérisée par l’absence de particules de diamètre sol sous l’action du gel au niveau du front de gel.
intermédiaire. Ligne de combinaison : Droite qui joint les tamisats
Granulométrie étalée : Granularité caractérisée par de deux granulats donnés lorsqu’on les combine selon
la présence de particules au diamètre très variable. la méthode graphique dite « du carré ».
Glossaire 319

M Particule légère : Particule d’un granulat dont la


densité est inférieure à 2,0.
Masse volumique : Masse de l’unité de volume d’un
matériau. Particule plate : Particule d’un granulat dont
l’épaisseur est inférieure aux 3/5 de la dimension
Matériau (granulaire) : Toute matière ou tout
moyenne1.
produit (manufacturé ou non) entrant dans la
construction d’un ouvrage. Particule plate et allongée : Particule d’un granulat
dont l’épaisseur et la longueur correspondent à la
Matériau recyclé (MR) : Mélange composé, dans
fois aux dénitions de particule plate et de particule
des proportions variables, de particules d’enrobés
allongée.
bitumineux, de béton, de brique de béton et de
brique d’argile qui proviennent de la démolition Perméabilité : Mesure de la facilité avec laquelle un
d’infrastructures routières ou de bâtiments et qui sont matériau se laisse traverser par un uide, de l’eau en
ou non mélangés avec des granulats naturels. général.
Matière délétère : Matière minérale ou organique Pierre concassée : Matériau obtenu par concassage
pouvant affecter la qualité d’un granulat. d’une roche mère provenant d’un matériau consolidé
et dont les particules ont 100 % de leurs faces
Mica : Minéral à structure feuilletée formé de
fracturées.
silico-aluminates.
Pierre nette : Granulat contenant très peu de nes
Mise en œuvre : Exécution des travaux par
l’entrepreneur ; comprend la fourniture des et dont les particules ont une granulométrie uniforme.
matériaux, du matériel et des ouvrages temporaires Porosité : Rapport en pourcentage entre le volume
nécessaires pour réaliser les ouvrages prévus dans des vides et le volume apparent d’un matériau solide.
les plans et devis. Précribleur : Crible constitué de barres d’acier ayant
Module de nesse : Coefcient qui sert à caractériser un écartement xe, qu’on place en général à l’entrée
la nesse d’un sable pour béton. des concasseurs primaires ou secondaires pour
Mort-terrain : Terrain recouvrant un gisement éliminer les particules les plus nes.
minéral ou une carrière et qui ne sera pas exploité Prélèvement : Quantité de matière prélevée en
commercialement. une seule fois dans une quantité de matière plus
importante.
N Prise d’essai : Quantité de matériau utilisée pour
Noix de broyage : Pilon central d’un concasseur réaliser un essai.
giratoire servant à broyer les blocs de roche et à en Produits d’abattage : Ensemble de fragments de
réduire la dimension. rocher obtenus par dynamitage dans une carrière.

P Pycnomètre : Petit acon utilisé pour mesurer la


densité d’une poudre ou d’un liquide.
Particule : Fragment de matière solide minérale.
Pyrite : Sulfure de fer (FeS) cristallisé (surnommé « or
Particule allongée : Particule d’un granulat dont des fous ») présent dans certains calcaires et schistes
la longueur est supérieure aux 9/5 de la dimension du Québec sous forme de petits cubes brillants. Dans
moyenne1. les remblais, cause des soulèvements dans des sous-
Particule fragmentée (caillou fragmenté) : sols de la Rive-Sud, dans la région de Montréal.
Matériau comportant au moins une face fracturée par Pyrrhotite : Sulfure de fer Fe1 – xS plutôt instable
concassage et dont la surface représente au minimum dans un environnement riche en oxygène et en eau,
le quart de la surface totale. présent dans certaines roches du Québec. Dans
Particule friable : Particule d’un granulat qui se des granulats pour béton, source des dommages
désagrège sous la pression qu’on peut exercer entre le considérables dans des sous-sols de maisons de la
pouce et l’index. région de Trois-Rivières.

1. La dimension moyenne est la valeur moyenne entre l’ouverture du plus petit tamis à travers lequel
passe la particule et celle du tamis sur lequel elle est refusée.
320 Glossaire

Q Ségrégation : Séparation naturelle ou accidentelle


des particules nes et grosses dans un granulat à
Quartage : Réduction de volume d’un échantillon
granulométrie étalée.
sans modication de sa représentativité.
Sol gélif : Sol qui se déforme sous l’action des effets
Quartz : Une des formes cristallisées de la silice,
du gel ou de cycles de gel et de dégel.
appelée communément « cristal de roche ».
Sous-fondation : Couche de granulat qui sert à
R éliminer les eaux de ruissellement dans une assise
de chaussée ; placée entre la fondation et le terrain
Réaction alcalis-granulats : Réaction chimique
naturel ou l’infrastructure.
entre les alcalis du ciment et certains granulats ; les
réactions alcalis-granulats peuvent se produire après Stratigraphie : Domaine de la géologie qui étudie
plusieurs années. la succession des dépôts sédimentaires généralement
Redan : Partie horizontale d’une pile de réserve à arrangés en couches.
plusieurs couches.
T
Refus : Partie de la charge retenue sur un tamis.
Tamisat : Partie de la charge passée à travers un tamis.
Remblai : Matériau granulaire entassé au-dessus du
sol naturel pour construire une route ou une digue. Tarière : Outil en forme de vrille, manuel ou
motorisé, utilisé pour faire des trous dans le sol.
Retour de béton : Béton non utilisé sur le chantier et
rapporté par le camion-malaxeur à la centrale à béton. Teneur en eau totale : Quantité d’eau qu’il est
possible de faire évaporer d’un granulat en le séchant
S dans une étuve à 110 °C ou dans un four à micro-
ondes, ou avec toute autre source de chaleur.
Sable de concassage ou de broyage (sable
manufacturé) : Granulat n provenant du concassage Traitement de surface : Procédé consistant à
de gros granulat. appliquer une émulsion de bitume immédiatement
suivi de l’épandage, puis du compactage des
Sable naturel : Granulat n qui n’a pas subi de
granulats à l’aide d’un rouleau compresseur.
concassage.
Trémie : Sorte de réservoir en forme de pyramide
Sablière : Dépôt meuble d’où l’on extrait du sable.
quadrangulaire tronquée et renversée.
Sauterelle : Bande transporteuse inclinée dont
Trommel : Tube cylindrique perforé dans lequel on
l’extrémité élevée peut être xe ou mobile. Utilisée
lave des granulats sales.
pour constituer des réserves de granulat.
Scalpeur : Crible de grosse dimension constitué de U
barres espacées (et non de mailles) servant à séparer
Usine d’élaboration : Ensemble des installations
les plus gros blocs de roches et les impuretés lors
de concassage et de criblage situées en aval du
des opérations de fabrication des granulats. Peuvent
concasseur primaire.
servir de protection des cribles souvent plus petits et
donc plus fragiles. Aussi appelé « crible à barreaux »
V
ou « grizzly ».
Scorie : Résidu minéral récupéré lors de l’afnage de Valeur au bleu (VB) : Quantité de bleu de méthylène
certains minerais métalliques et dont la structure est adsorbée pour 100 g de sol. Utilisée pour détecter
généralement très poreuse. Les scories volcaniques la présence de minéraux argileux dans les granulats
sont des roches très poreuses résultant de la routiers.
solidication des laves projetées par les volcans Vis débourbeuse : Vis sans n servant à nettoyer des
en éruption. granulats ns sales dans un bac ad hoc.
SOURCES ICONOGRAPHIQUES

Couverture : (gauche) : Sonic_S / Shutterstock.com ; © Groupe CSL inc. : © Alain Boily / Boily Photo ;
(droite, haut) : Westend61 GmbH / Media Bakery ; gure 9.50 : © V J Matthew, / Shutterstock ;
(droite, bas) : danishkhan / iStockphoto. gure 9.51 : © Radoslav Elimov / Exxon Mobil
Ouverture des chapitres : (gauche) : OgnjenO / Corporation.
iStockphoto ; (droite) : Sieboldianus / iStockphoto. Chapitre 10 : p. 182 gure 10.2 : IStock 482854769 ;
Bandeaux : Jonathan Snow / Shutterstock.com. p. 183 gures 10.3, 10.4 et 10.5 : © Pierre-Claude
Chapitre 1 : p. 2 gure 1.1 (a, b), p. 3 gures 1.2 et Aïtcin ; p. 184 gure 10.6 : © Frédéric Généreux ;
1.3 (a, b), p. 5 gure 1.4 et p. 6 gure 1.7 : © Pierre- p. 185 gure 10.7 : © David Petit ; gure 10.8 :
Claude Aïtcin ; p. 9 gure 1.10 : © Marc Tellier. © Frédéric Généreux ; p. 186 gures 10.9, 10.10,
10.11 et 10.12 : © Pierre-Claude Aïtcin ; p. 187
Chapitre 2 : p. 18 gure 2.1 : © Pierre-Claude Aïtcin ;
gure 10.13 : © Frédéric Généreux.
p. 20 gure 2.2 (a, b, c, d, e, f, g, h), p. 24 gures 2.5,
2.6 et 2.7 (a, b) et p. 25 gure 2.7 (c, d) : © Frédéric Laboratoires (ouverture) ; p. 190 (gauche) :
Généreux. thevinman / iStockphoto ; (droite) :
Chapitre 3 : p. 51 gure 3.19 (a) : © Pierre-Claude Sieboldianus / iStockphoto ; p. 191 (gauche) :
Aïtcin ; gure 3.19 (b, c) : © Frédéric Généreux. Sieboldianus / iStockphoto ; (droite) : Jonathan
Snow / Shutterstock.com.
Chapitre 4 : p. 66 gure 4.5 (a, b, c) et p. 68
gure 4.9 : © Frédéric Généreux. Laboratoire 1 : p. 193 gures L1.1, L1.2, L1.3 et L1.4,
p. 194 gures L1.5, L1.6, L1.7 et L1.8, p. 195
Chapitre 5 : p. 83 gure 5.1 (a, b, c, d) : © Pierre-
Claude Aïtcin ; p. 85 gure 5.2 (a, b) : © Arezki gures L1.9 et L1.10 et p. 196 gures L1.11 et L1.12 :
Tagnit-Hamou / Université de Sherbrooke ; p. 86 © Frédéric Généreux.
gure 5.5 (a, b, c) : Association des consommateurs Laboratoire 2 : p. 197 gures L2.1 et L.2.2 et p. 198
pour la qualité dans la construction © Albanie gure L2.3 (a, b, c, d) : © Frédéric Généreux.
Morin ; p. 87 gures 5.6 et 5.7 (a, b) : © Benoît
Laboratoire 3 : p. 200 gures L3.1 et L3.2,
Fournier / Université Laval.
p. 201 gure L3.3 et p. 202 gure L3.4 : © Frédéric
Chapitre 6 : p. 100 gure 6.10 : © Pierre-Claude Généreux.
Aïtcin ; p. 101 gure 6.11 : © Yves Savard /
Laboratoire 4 : p. 205 gure L4.1, p. 206 gure L4.2
Gracieuseté du MTQ ; gure 6.12 : © Michel Dysli ;
p. 104 gure 6.19 : (a, b) © Pierre-Claude Aïtcin. (a, b, c), p. 207 gures L4.3 et L4.4 et p. 210
gure L4.5 : © Frédéric Généreux.
Chapitre 9 : p. 158 gures 9.3, 9.4, 9.5 et 9.6 :
Courtoisie de la sablière Lagacé ; p. 159 gures 9.7, Laboratoire 5 : p. 212 gure L5.1 : © Jean-Louis
9.8 (a, b, c) et 9.9 et p. 160 gures 9.10, 9.11, 9.12, Bastien ; gure L5.2 : © Guy Jolicoeur ; p. 213
9.13, 9.14 et 9.15 : Courtoisie de DJL ; p. 161 gure L5.4 : © Frédéric Généreux.
gures 9.16, 9.17, 9.18, 9.19 et 9.20 et p. 162 Laboratoire 6 : p. 216 gure L6.1 et p. 217
gure 9.21 : Courtoisie de Les carrières de Saint- gures L6.2 et L6.3 : © Frédéric Généreux.
Dominique ; gure 9.22 : Courtoisie de François
Laboratoire 7 : p. 220 gure L17.1 : © Frédéric
Routhier ; gures 9.23 et p. 164 gure 9.24 :
Courtoisie de Les carrières de Saint-Dominique ; Généreux.
p. 164 gures 9.26 et 9.27 et p. 165 gures 9.28, Laboratoire 8 : p. 222 gure L8.1 : © Guy Jolicoeur ;
9.29 et 9.30 : © Marc Tellier ; p. 166 gure 9.31 : p. 223 gure L8.2 : © Frédéric Généreux.
Courtoisie de DJL ; p. 167 gure 9.32 : © Marc Laboratoire 9 : p. 225 gure L9.1 et p. 226
Tellier ; gure 9.33 (a, b) : Courtoisie de DJL et
gures L9.2 et L9.3 : © Claude Robert, MTQ.
François Routhier ; p. 169 gure 9.36 : © Marc
Tellier ; p. 170 gures 9.38 et 9.39, p. 171 gure Laboratoire 10 : p. 228 gure L10.1 et p. 229
9.41, p. 172 gures 9.42, 9.43 et 9.44 et p. 173 gure L10.2 : © Maryse Martin / Gracieuseté de
gures 9.45, 9.46 et 9.47 : Courtoisie de Les Exp Laval ; gures L10.3 et L10.4 : © Frédéric
carrières de Saint-Dominique ; p. 177 gure 9.48 : Généreux ; p. 230 gures L10.5 et L10.6 : © Maryse
© Elena Elisseeva / Shutterstock.com ; gure 9.49 : Martin / Gracieuseté de Exp Laval.
322 Sources Iconographiques

Laboratoires 11 et 14 : p. 233, gure L11.1 : Laboratoire 18 : p. 255 gure L18.1 :


© Frédéric Généreux ; gure L11.2, p. 234 © Frédéric Généreux ; p. 256 gure L18.2 (a, b, c) :
gure L11.3 : © Guy Jolicoeur. © MTQ.
Laboratoire 12 : p. 241 gure L12.1, p. 242 Laboratoire 19 : p. 258 gure L.19.1 : © Frédéric
gure L12.4 et p. 243 gures L12.5 et L12.6 : Généreux.
© Frédéric Généreux. Laboratoire 20 : p. 261 gures L20.1, L20.2, p. 262
Laboratoire 15 : p. 248 gure L15.1 et p. 249 gures L20.3 et L.24 et p. 263 gure L20.5 :
gures L15.2 et L15.3 : © Frédéric Généreux. © Frédéric Généreux.
Laboratoire 16 : p. 252 gures L16.1 et L16.2 et Laboratoire 23 : p. 269 gure L23.1 : © Frédéric
p. 253 gure L16.3 : © Frédéric Généreux. Généreux.
Laboratoire 17 : p. 254 gure L17.1 : © Frédéric Appendice : p. 271 gures A.1 et A.2 et p. 276
Généreux ; gure L.17.2 (a, b) : © Liliana Mucha. gures A.3 et A.4 : © Frédéric Généreux.
INDEX

A de sphères dans l’espace 92 de Saint-Dominique 170


Abrasif 129 naturel de sphères uniformes 93 dénition 315
dénition 110, 315 Assise exploitation 160
Abrasion dénition 110, 315 CCDG 17, 110
dénition 315 Attrition 77, 216 Cendres volantes 4
résistance 11, 76, 222 dénition 315 dénition 315
Absorption (absorptivité) 7, 61, 64, 65 Autoroute Chaussée
dénition 315 dénition 110, 315 dénition 110, 315
détermination 205 représentation schématique 118
granulat n 65 B Classe granulaire
Accotement Ballast 4 critères 113
dénition 315 dénition 315 dénition 110, 113, 315
Adsorption 10 Ballastière 156 dimensions 113
dénition 315 dénition 315 Classes granulométriques 43
Alcalis 11 Banc Côté 158 Classication des granulats 51, 113
dénition 315 Banc d’emprunt 18 caractéristiques complémentaires 52
Analyse granulométrique 28, 233 abandonné 19 caractéristiques de fabrication 52
appareillage 233 dénition 315 caractéristiques intrinsèques 52
calculs 32 en cours d’exploitation 18 granulats ns 52, 114
d’un gravier naturel 239 Bande transporteuse 19, 167 granulats routiers 118
d’un sable (granulat n) 36 dénition 315 gros granulats 52, 114
d’un sable naturel 236 Bassin pour l’immersion 262 matériaux recyclés 52, 130
échantillon 28, 233 Bétons de ciment Classication des sols 43
essai de tamisage 28 recyclage 184 Clinkérisation 82
exemples de calculs 36 Bleu de méthylène dénition 316
ller (méthode ASTM D546) 32 essai 255 Clivage 4
formulaire de présentation 33 Blocs 43 dénition 316
mélange de granulats 30, 40 Bol 164 Coefcient d’écoulement des granulats
par lavage sur un tamis 29, 38 Boues de lavage 167 ns 258
présentation dans un graphique 33 dénition 315 Coefcient de courbure 44
présentation dans un tableau 32 Broyeur à marteaux 165 dénition 316
présentation des résultats 32, 33 Coefcient de perméabilité k 96
principe général 29 C Coefcient de polissage par projection
prises d’essai 233 Cahier des charges et devis généraux (CPP) 78
propreté 233 17, 110 Coefcient d’uniformité 44
série normalisée de tamis 28 Cailloux 43 dénition 316
Analyse pétrographique 115, 227, 228 Calcite 5 Coefcient d’usure 216
Angularité des particules 6 dénition 315 Combiné granulométrique 137, 138
Anneau de broyage 164 Calibre d’un granulat dénition 316
dénition 315 dénition 110, 315 proportion 147
Appareillage (échantillonnage) 193 Capacité portante Compacité 7, 95, 96, 105
Appareil Los Angeles 222 perte 99, 104 dénition 316
Appareil micro-Deval 216 Capillarité 98, 99, 100, 101, 102 Compaction 63, 64, 68
Appareil Speedy 213 dénition 315 Composition des particules 2
Appareils de manutention 167 Caractéristiques complémentaires Composition d’un matériau recyclé
Appartenance à une classe dénition 315 essai 269
granulaire 113 Caractéristiques de fabrication Concassage 172
Argile 43 dénition 315 Concasseurs 162
Ascension capillaire 98 Caractéristiques intrinsèques à mâchoires 163
dénition 315 dénition 315 à percussion 165
Assemblage Carottes 19 à rouleaux 165
cubique à faces centrées 92 dénition 315 choix 165
cubique simple 92 Carrières 2 coniques 164, 172
324 Index

giratoires 164 Décohésionnement 187 prélèvement avec outillage


primaire 172 dénition 316 mécanique 195
quaternaire 173 Découverte 156 prélèvement par la méthode
secondaire 172 dénition 316 manuelle 196
tertiaire 173 Dégel 99, 100, 104 prélèvements 16, 193
types 163 Dénomination des granulats 169 réduction 21, 197
Conditionnement du granulat 206 Densité des granulats 10, 63, 65 Échantillonnage 16, 192
Contamination 16 dénition 316 à l’aide d’une chargeuse 20
dénition 316 détermination 205 à la source 194
Contrôle de la qualité granulat n 68 à partir d’un chargement 19, 196
dénition 12 gros granulat 65, 66, 67 appareillage 193
Correction Dépôt consolidé 17 conjoint 17
excédent de pierre 47 dénition 316 dans les carrières 194
module de nesse 47 Dépôt deltaïque dans les gravières 195
Couche anticontaminante 120 dénition 316 dans les sablières 195
dénition 316 Dépôt éolien dans une installation de production 19
Couche de granulats 19 dénition 316 d’un banc de gravier 19
Couche de roulement Dépôt uviatile d’un banc d’emprunt 18, 19
dénition 316 dénition 316 d’un matériau naturel 18
Couche de roulement granulaire 120 Dépôt lacustre d’un roc 19
dénition 316 dénition 316 d’un sol 18
Couche ltrante 120 Dépôt meuble 17 d’une réserve de granulats 19
dénition 316 dénition 316 d’une réserve (dépôt en tas) 195
Couleur des particules 5 exploitation 156 en cours de production 195
Courbe granulométrique 48 Désignation des granulats 50, 52 matériel et outils manuels 194
creuse 95, 316 matériaux recyclés 52 outils mécanisés 194
médiane 48, 316 selon la classe granulaire 51 pour analyse environnementale 192
moyenne 48, 316 selon utilisation 51 prélèvement avec outillage
pleine 95, 316 Destruction du béton des solages mécanique 195
Coussin 120 de maison 87 prélèvement par la méthode
dénition 316 Développement durable 182 manuelle 196
Criblage 2 dénition 317 prélèvements 16, 193
dénition 316 Diamètre effectif 43 rapport 21
Crible à barreaux voir Scalpeur dénition 317 sur bande transporteuse 19, 195
Cribles 166 Dimension des particules 5 sur la chaussée 21, 196
Criblure 50 Documents de référence Échelle de Mohs 4
Criblure de pierre 50 des granulats 11,12 Effet baignoire 104
dénition 110, 316 Dommages causés par les sulfures dénition 317
lavage 173 de fer 85 Emprunt granulaire
Critères de gélivité 102 Durabilité 11, 76 dénition 110, 317
dénition 316 dénition 317 Enrobage 120
Croquis de lieu d’exploitation 23 Durabilité des granulats 11, 76 dénition 317
Cryosuccion 101 dénition 317 Enrobés à chaud 127, 128, 129
dénition 316 caractéristiques intrinsèques 76 dénition 317
Cubique conditions climatiques 78 Enrobés à froid 127
dénition 316 présence de matières délétères 79 dénition 317
Dureté des particules 4 Enrobés bitumineux 127
D Dureté Mohs 230, 231 recyclage 187
Débiteur 155 Dynamitage du front de taille 171 Enrobés pour chaussées 125
dénition 316 Épaufrures 95
Débourbage 156 E dénition 317
dénition 316 Eaux de lavage 157 Essais
Déchets de construction dénition 317 au bleu de méthylène 255
recyclage 183 Échantillon 16 au sulfate de magnésium 78
Déchets recyclables 187 dénition 317 colorimétrique 80, 254
Index 325

d’analyse granulométrique 233 Filler 32, 50 concassé 318


d’écoulement des granulats ns 258 dénition 110, 317 conditionnement 206
d’ignition 80 Fines 50 couche 19
d’oxydation 80 dénition 110, 317 couleur 5
d’usure 78, 216 Flot d’écoulement 171 critères d’utilisation 109
de caractérisation 190 Fondation (matériau) 114 dénition 2, 110, 318
de composition d’un matériau Foreuse mécanique densité 10, 63
recyclé 269 dénition 317 désignation 50, 52
de friabilité 77, 220 Forme des particules 5 durabilité 11
de présence de matières organiques 254 dénition 317 n 7, 65, 68, 110, 115, 124, 318
de résistance à la désagrégation 261 Fourniture des matériaux forme 5
de résistance au gel, dégel de gros dénition 110, 317 granularité 7
granulats non connés 79, 265 Fraction ne 30 gros 8
de résistance au polissage 77, 78, 225 dénition 317 humide, 318
de teneur en impuretés 265 Fraction grossière 30 humidité 62, 64
de teneur en particules légères 252 dénition 317 lavage 156
dénition 12, 110, 317 Friabilité masse volumique 10, 63, 68
difcultés 79 détermination du pourcentage 220 matières délétères 11, 76
du pourcentage de mottes d’argile Front de gel 100 ménisque 7
dans les granulats naturels 248 dénition 317 mise en réserve 168
du pourcentage de particules inuence du prol 103 porosité 7, 60
fracturées d’un gros granulat 246 Front de taille 161 pour abrasifs 129
du pourcentage de particules plates et dénition 317 pour béton de ciment portland 121
allongées 241 dynamitage 171 pour enrobés bitumineux 127
Los Angeles 76, 222 Fuseaux granulométriques 47, 114 production 155, 156
méthodes 111 de fabrication 50 propreté 80
micro-Deval 77, 216 de régularité 49 propriétés 7, 60
Essais d’usure 216 de spécication 49 réactivité 11
justication 78 dénition 317 recyclés 184
Étalonnage imposé 143 représentations schématiques 8
d’une étuve 212 pour les traitements de surface 127 résistance à l’abrasion 11
des récipients 200 rinçage 157
du cône 260 G routes 175
Étang de sédimentation 159 Gabion 156 routier 318
dénition 317 dénition 317 saturé 318
État humide Gel 99, 100 saturé superciellement sec (SSS)
dénition 317 Gélivité 99, 102, 103 318
État saturé superciellement sec voir critères 102 sec 318
État SSS dénition 317 source 2
État sec Gisement à face ouverte stabilité chimique 11
dénition 317 dénition 317 surface spécique 8
État SSS 7, 68 Granularité teneur en eau 10, 61, 64
dénition 317 dénition 7, 110, 318 transport 175
Étuve 212 paramètres d’interprétation 42 voie maritime 176
Exigences Granulat 2, 318 volume des vides 68
dénition 12 abrasifs 129 Granulat articiel 3
en matière de granulat 111 absorption (absorptivité) 10, 61, 64 Granulat bitumineux récupéré
Exploitation articiel 3 dénition 110
des carrières 160 béton recyclé 110, 184, 318 Granulat concassé
des dépôts meubles 156 bitumineux récupéré (GBR) 110, 318 dénition 110, 318
Exploration d’un dépôt 195 calibre 110 Granulat de béton recyclé 184
carrières 2 dénition 110, 318
F catégories 3 Granulat n 7, 68
Feldspaths 87 classication 51 absorption 65
dénition 317 compacité 7 catégories 115
326 Index

dénition 110, 318 I Matériaux pour fondation, sous-


exigences 124 Imperméabilité 98 fondation, couche de roulement et
Granulat humide 60 accotement 118
Indice
dénition 318 Matières contaminantes 76
colorimétrique 254
Granulat naturel 2 Matières délétères 11, 76
des vides 64, 69, 318
Granulat recyclé 2 dénition 319
pétrographique du potentiel de
Granulat routier 4 gonement (IPPG) 78, 86, 87 durabilité des granulats 79
classication 118 Infrastructure d’une chaussée Matières organiques 80
dénition 318 dénition 111, 318 dans les sols et granulats 80
exigences 119 IPPG 78, 86, 87 détermination 254
exigences granulométriques 120 présence dans un sable
naturels 119 pour béton 80, 254
J
Granulat saturé 60 Mélanges composés 138
Justication
dénition 318 choix des granulats 138
essais d’usure 78
Granulat saturé superciellement sec de plus de trois granulats 149
(SSS) 60 deux granulats 138
Granulat sec 60 L
granulométrie 138
dénition 318 Laitiers de haut fourneau 4
trois granulats 143
Granulométrie 42 dénition 318
Ménisque 7
coefcient de perméabilité 96 Lac de sédimentation 171
Méthode du triangle 144, 145
continue 42, 95, 318 Lavage de l’équipement de
Méthode graphique
courbes 95 prélèvements 193
deux granulats 142
d’un mélange donné 142 Lavage de la criblure 173
trois granulats 143
dénition 110, 318 Lavage des granulats 156
Méthode mathématique 149
discontinue 42, 95, 318 par vis débourbeuse 157
Méthode par approximations
étalée 42, 146, 318 sur trommel 157
successives 140
inuence d’un matériau sur sa Lentilles de glace 99
Méthode par chocs 201
gélivité 99 dénition 318
Méthode par pilonnage 201
inuence d’un sol sur sa capillarité 98 formation 100
Méthode par remplissage à la pelle 201
inuence sur compacité des sols 95 Ligne de combinaison 142
Méthode trilinéaire 144, 145
inuence sur perméabilité 96 dénition 318
Micas 87
mélanges composés (2 granulats) 138 Liquide de référence 252
mélanges composés (3 granulats) 143 Loi de Darcy 96 dénition 319
uniforme 42, 318 Mise en œuvre
dénition 111, 319
Grave M
dénition 110, 318 Mise en réserve 168
Masse volumique des granulats 10,
Gravier 43 Mise en tas 169
63, 68
Gravier concassé Module de nesse 44
dénition 319
dénition 110, 318 correction 47
détermination 200
Gravières 3 dénition 319
essai 200
dénition 110, 318 étalonnage des récipients 200 Mort-terrain 161
Gros granulat 7, 65 non tassée 201 dénition 319
caractéristiques 115 tassée 201 Mottes d’argile 81
catégories 115 Matériau (granulaire) 2
dénition 111 dénition 111, 319 N
exigences 121, 122, 123, 124 Matériau recyclé (MR) 130 Noix de broyage 164
Grosseur maximale classication 130 dénition 319
dénition 111, 318 dénition 111, 319 Nombre pétrographique 115, 227
Gypse 85, 318 liste 182 calcul 230
utilisation dans chaussée 131, 132 Norme NQ 2560-500/2003
H utilisation pour infrastructures Normes de référence 111
Hibernia 177 routières 184 Normes du ministère de
Homogénéité des matériaux 102 Matériaux d’ajout 168 l’Environnement 174
Humidité d’un granulat 62, 64 Matériaux pour coussin, enrobage, Normes d’essai
dénition 318 couche anticontaminante et couche dénition 12
Hydratation 76 ltrante 119 Nucléodensimètre 212
Index 327

P Pourcentage de vide 94, prévention 84


Particule fragmentée (caillou fragmenté) détermination 202 types 83
dénition 111, 319 étalonnage des récipients 200 Réactivité des granulats 11
Particules 4 Précribleur 166 aux alcalis du ciment portland 82
absorption (absorptivité) 7 dénition 319 établissement 84
allongées 166, 241, 319 Prélèvements 16, 193 Récupération
angularité 6 avec outillage mécanique 195 déchets de construction 183
calcaire 2 dénition 319 Recyclage
composition 2 lavage de l’équipement 193 des bétons de ciment 184
couleur 5 par la méthode manuelle 196 des déchets de construction 183
cubiques 5 Principe d’Archimède 65, 66, 67 des enrobés bitumineux 187
dimension 5 dénition 59 Redan 169
dureté 4 Principe général de l’essai dénition 320
ller 50 de tamisage 28 Réduction des échantillons 21, 24, 197
nes 50 Prise d’essai 28 appareillage 197
forme 5 dénition 319 au séparateur mécanique 197, 198
fragmentées 319 Production des granulats 155, 156 méthode de référence 197
friables 81, 248, 319 Produits commerciaux 173 par quartage 198
granite 2 Produits d’abattage 160 par réserve miniature 198
grossières 44, 157 dénition 319 procédures 197
humides 60 Projection des granulats 225 Refus 29
légères 82, 156, 319 Propreté des granulats 80 dénition 320
plates 164, 166, 241, 319 de fondation (valeur au bleu) 81 Remblais 86, 155, 162
propriétés 4 pour béton de ciment portland et dénition 320
sèches 60 enrobés bitumineux 80 utilisation 86
sphéricité 5 Propriétés délétères 82 Représentations schématiques d’un
SSS 60 Propriétés des granulats 60 granulat 8
surface 7 état humide 60 Réserve 21
ténacité 5 état saturé superciellement sec Résistance
Perméabilité 96, 97, 98 (SSS) 60 à l’abrasion 11, 76, 222
coefcient k 96 état sec à l’attrition 77
dénition 319 états selon teneur en eau 60 à l’écrasement 77
inuence de la granulométrie 96 porosité 60 à la désagrégation 78, 261
matériaux usuels 98 Pycnomètre 68, 207 au gel et dégel de gros granulats non
Perte de capacité portante 104 connés 79, 265
dénition 319
Pierre 43 au polissage 77, 225
Pyrite 85
Pierre concassée Retours de béton 184
dénition 319
dénition 111, 319 dénition 320
Pyrrhotite 85
Pierre nette recyclage 185
dénition 319
dénition 111, 319 Retraitement en place des chaussées
187
Pilonnage 69 Q Rétrocaveuse 194
Plateforme pétrolière Hibernia 177 Qualité Rinçage des granulats 157
Pont de la Confédération 176, 177 dénition 12 Roches potentiellement réactives 83
Porosité Quantité de particules légères 252 Routes (transport des granulats) 175
dénition 319 Quartage 24, 25
Porosité des granulats 7, 60, 64, 69
dénition 320 S
naturels 94
Quartz 83 Sable 43, 50
Potentiel de ségrégation 103
dénition 320 Sable de concassage ou de broyage
Pourcentage de friabilité des granulats
ns 220 (sable manufacturé)
R dénition 111, 320
Pourcentage de mottes d’argile et de
particules friables 81, 248 Rapport d’échantillonnage 21 Sable naturel
Pourcentage de particules fracturées feuille 22 dénition 111, 320
d’un gros granulat 246 Réaction alcalis-granulats 82, 115 Sablière Lagacé de L’Avenir 158
Pourcentage de particules plates et conditions essentielles 82 Sablières 3
allongées 241 dénition 320 dénition 320
328 Index

Sauterelle 167 Stratigraphie 18 Teneur en eau des granulats 10, 60,


dénition 320 dénition 320 64, 212
Scalpeur 158 Sulfate de magnésium 261 dénition 320
dénition 320 Sulfures de fer 85 détermination 212
Scories 4 Surfaçage 166 Teneur en eau totale d’un granulat
dénition 320 Surface d’une particule 7 61, 64
Séchage Surface spécique des granulats 8 Teneur en impuretés
à l’étuve 213 Système de shaper 166 essai 267
au four 213 Systèmes de criblage 166 Teneur en particules légères 82, 252
Ségrégation 17 Traitements de surface 127
dénition 320 T dénition 320
Série normalisée de tamis 28 Transport des granulats 175
Table de hasard 18
Shaper 166 Trémie 155
Tamis 28, 29, 30, 32, 233
Silt 43 dénition 320
classication 271
Sol gélif 103 Trommel 157
de 80 μm 29
dénition 320 dénition 320
de contrôle 271
prévention des soulèvement 103 Types granulométriques 42
ouvertures 274
soulèvement 99
série normalisée 28
Sols U
capacité portante 104 toiles métalliques 274
usure 274 Unité de dépoussiérage 173
organiques 43
Tamisage 28, 29, 233 Usine d’élaboration 155
Solution au sulfate de magnésium 261
à sec à hautes fréquences 166 dénition 320
Soulèvement des sols gélifs 99
principe général de l’analyse Utilisation de remblais 86
prévention 103
Sous-fondations 115 granulométrique 29
dénition 320 principe général de l’essai 28 V
Spécication Tamisat 29 Valeur au bleu de méthylène 81
dénition 12 dénition 320 dénition 320
Sphères Tarière 18, 194 détermination 255
assemblage 92 dénition 320 Valeur CPP 78
non uniformes 93 Techniques de stockage Vis débourbeuse 157
uniformes 92 à proscrire selon les normes CSA 170 dénition 320
Sphéricité des particules acceptables selon le comité ACI 169 Voies maritimes (transport des
dénition 5 recommandables 168 granulats) 176
Stabilité chimique des granulats 11 Ténacité des particules 5 Volume des vides d’un granulat 68
TERMES, SYMBOLES ET UNITÉS SI RECOMMANDÉS
EN TECHNOLOGIE DES GRANULATS

Généralités employé pour exprimer les résultats des mesures de


Le terme « tonne (t) » désigne la tonne métrique de volumes de haute précision. Le mot « millilitre » ne doit
1000 kilogrammes. La tonne métrique diffère de la pas être utilisé et doit être remplacé par le terme « centi-
tonne impériale qui pèse 2000 livres, soit 205 livres de mètre cube ».
moins que la tonne métrique. Note : On ne doit pas confondre certains termes anglais
Le terme « masse » est utilisé pour représenter la quan- et français qui ne signient pas la même chose. Le
tité de matière contenue dans un objet matériel, indé- meilleur exemple est sans doute le terme « masse volu-
pendamment de sa position dans l’Univers (unité : mique » qui se traduit par density en anglais. En fran-
kilogramme (kg)). çais, la masse volumique et la densité ne désignent pas
la même propriété.
Le terme « masse volumique » se rapporte à la masse
par unité de volume (kg/m3).
Propriétés physiques
Le terme « poids » est utilisé pour représenter la force
gravitationnelle agissant sur un objet en un endroit donné. Unités
Terme Symbole
Cette force varie généralement lorsque l’objet change recommandées
d’endroit (unité : newton (N)). La gravité normalisée au Absorption abs %
niveau de la mer est de 9,806 650 m/s2. On arrondit
souvent cette valeur à 9,81 dans les calculs pratiques. Densité1 d

Le terme « poids volumique » est utilisé pour exprimer Densité à l’état saturé
dsss
la force gravitationnelle par unité de volume (N/m3). superciellement sec

Les contraintes et les pressions sont exprimées en Densité apparente dA


unités de force par unité de surface (N/m2 = Pa), ou à
Densité brute (sèche) dB
l’aide de multiples (kPa et MPa).
Les volumes sont exprimés en mètres cubes (m3), en Densité des particules
ds
solides
centimètres cubes (cm3) ou en millimètres cubes (mm3).
Le mot « litre » peut être utilisé, mais il ne doit pas être Densité effective
Dge
du granulat
Termes généraux Humidité du granulat h %
Unités
Terme Symboles Indice des vides e
recommandées

Accélération t/m3, kg/m3,


g 9,81 m/s2 Masse volumique ρ
gravitationnelle g/cm3

m, cm, mm, t/m3, kg/m3,


Diamètre d, D Masse volumique de l’eau ρw
µm, nm g/cm3

Masse M t, kg, g Masse volumique t/m3, kg/m3,


ρs
des particules solides g/cm3
t/m3, kg/m3,
Masse volumique ρ Masse volumique
g/cm3 t/m3, kg/m3,
d’un matériau saturé ρ sss
g/cm3
superciellement sec
Pression, contrainte P, p, σ MPa, kPa
Masse volumique t/m3, kg/m3,
Température T °C, K ρd
d’un matériau sec g/cm3

Temps1 t d, h, min, s Porosité n %

Volume V m3, cm3, mm3 Teneur en eau ω %

1. La seconde (s) est la seule unité SI ; le jour (d), l’heure (h) 1. La densité est une grandeur sans dimension. Il n’existe donc pas
et la minute (min) sont des unités tolérées. d’unité de densité.
330 Termes, symboles et unités SI recommandés en technologie des granulats

Granularité et autres caractéristiques Compactage


Unités Unités
Terme Symbole Terme Symbole
recommandées recommandées

Coefcient d’écoulement Ce Degré de compactage Dc %

Coefcient d’uniformité Cu Indice de densité relative ID %

Coefcient de courbure Cc Indice des vides à l’état emin


le plus dense
Diamètre à « n » pour cent
Dn mm, µm Indice des vides à l’état
passant e max
le plus lâche
Diamètre des grains d, D mm, µm
Masse volumique humide ρ max t/m3, kg/m3,
maximale1 g/cm3
Diamètre maximal Dmax mm, µm
Masse volumique humide ρ min t/m3, kg/m3,
Diamètre nominal minimale g/cm3
D nom mm, µm
maximal
Masse volumique sèche ρ dmax t/m3, kg/m3,
Module de nesse mf maximale1 g/cm3

Potentiel de ségrégation SP mm2/°C jour


· Masse volumique sèche
minimale
ρ dmin t/m3, kg/m3,
g/cm3
Pourcentage de ω opt
L % Teneur en eau optimale %
particules légères
1. Telle qu’elle est dénie par les essais normalisés de mesure de la
Surface spécique S m2/kg, m2/m3 relation teneur en eau et masse volumique des sols.

Propriétés hydrauliques
Unités
Terme Symbole
recommandées

Charge hydraulique ou
h m, mm
potentiel hydraulique

Coefcient de perméa-
bilité (conductivité k m/s, cm/s
hydraulique)

Gradient hydraulique i

Hauteur d’ascension
hc m, mm
capillaire

Tension supercielle Ts N/cm

Viscosité dynamique
de l’eau
µ
·
Pa s

Vitesse d’écoulement v m/s


La mise à jour attendue de

Les ouvrages de génie civil présentent différents types de granu- Pierre-Claude Aïtcin est titulaire d’un doctorat
lats utilisés sous une forme ou une autre. Ces granulats sont natu- du Laboratoire de minéralogie de l’Université de
Toulouse, en France. En 1967, il s’est joint au
rels lorsqu’ils proviennent de sablières, de gravières, de ballastières Département de génie civil de l’Université de
ou de carrières ; ils sont articiels lorsqu’ils sont fabriqués ou Sherbrooke, où il a enseigné la technologie des
transformés à partir de certains sous-produits industriels comme matériaux et du béton jusqu’en 2002. Professeur
les résidus miniers, les laitiers ou les scories ; et ils sont de plus en émérite retraité de ce même Département, il est
également membre de l’Académie de génie du
plus recyclés, notamment lorsqu’ils proviennent du concassage
Canada, membre honoraire de l’American Concrete
de béton, de démolition ou de vieux enrobés bitumineux. Institute et docteur honoris causa de l’Université
de Monterrey, au Mexique.
Tout le monde souhaite que les granulats, une fois mis en place,
remplissent longtemps et de manière sécuritaire la fonction qui Frédéric Généreux est titulaire d’un baccalau-
leur a été assignée au moment de la conception et de la construc- réat en génie civil et d’une maîtrise en sciences
tion d’un ouvrage de génie civil. Pour respecter ce standard, il est appliquées de Polytechnique Montréal. Son mémoire
de maîtrise a été réalisé en collaboration avec le
indispensable de s’assurer que les granulats possèdent bien toutes
ministère des Transports du Québec. Il a aussi
les caractéristiques exigées dans les cahiers des charges et devis fait un séjour d’étude en géotechnique d’un an à
en procédant à des essais normalisés sur des échantillons repré- Polytech’Grenoble, en France. Il enseigne depuis
sentatifs. Tel est l’objet du présent manuel qui constitue un 2007 au Cégep régional de Lanaudière, à Joliette.
ouvrage de référence en la matière.
Guy Jolicoeur a fait des études d’ingénieur à
Méticuleusement actualisée, cette 4e édition de Technologie des l’Université de Sherbrooke. Aujourd’hui retraité,
il a enseigné au Département de génie civil du
granulats fournit aux étudiants en génie civil ainsi qu’aux gens
Cégep de Sherbrooke de 1967 à 2004. Il a par la
de métier l’outil complet et à jour qui permet de lier théorie et suite fait de la recherche sur des projets relatifs à
pratique au moyen d’exemples concrets puisés dans l’industrie. la durabilité du béton de dix barrages d’Hydro-
Québec.
• Une toute nouvelle maquette
Yolette Maurice est titulaire d’un baccalauréat
• Des données entièrement mises à jour en sciences appliquées en génie civil et d’une
maîtrise en ingénierie en transport de Polytech-
• Des gures redessinées et des photos actualisées
nique Montréal, de même que d’une maîtrise en
• De nombreux problèmes et exemples faciles à repérer administration des affaires de HEC Montréal. Elle
a enseigné de 1978 à 2013 au Cégep régional de
• Des laboratoires bien identiés Lanaudière, à Joliette.

Découvrez les ressources en ligne Interactif


ÉTUDIANT ENSEIGNANT
Livre numérique Figures et tableaux du manuel

www.cheneliere.ca/granulats

Vous aimerez peut-être aussi