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Pierre-Claude Aïtcin
Université de Sherbrooke
Frédéric Généreux
Cégep régional de Lanaudière à Joliette
Guy Jolicoeur
Cégep de Sherbrooke
Yolette Maurice
Cégep régional de Lanaudière à Joliette
Révision scientique
Guy Dubé
Collège Ahuntsic
Technologie des granulats
4e édition Des marques de commerce sont mentionnées ou illus-
trées dans cet ouvrage. L’Éditeur tient à préciser qu’il
Pierre-Claude Aïtcin, Frédéric Généreux, Guy Jolicoeur et Yolette Maurice n’a reçu aucun revenu ni avantage conséquemment
à la présence de ces marques. Celles-ci sont repro-
© 2018, 2013 Groupe Modulo Inc. duites à la demande de l’auteur en vue d’appuyer le
© 1992,1983 Éditions du Griffon d’argile propos pédagogique ou scientifique de l’ouvrage.
Conception éditoriale : Dominique Hovington
Édition : Renée Théorêt
Coordination : Sophie Jama Le matériel complémentaire mis en ligne dans notre
Révision linguistique : Jean-Pierre Regnault site Web est réservé aux résidants du Canada, et ce,
Correction d’épreuves : Natacha Auclair à des fins d’enseignement uniquement.
Conception graphique : Pige communication
Illustrations : Marc Tellier
Photographies : Frédéric Généreux
Conception de la couverture : Guylène Lefort L’achat en ligne est réservé aux résidants du Canada.
ISBN 978-2-89732-108-6
Dépôt légal : 1er trimestre 2018
Bibliothèque et Archives nationales du Québec
Bibliothèque et Archives Canada
Imprimé au Canada
1 2 3 4 5 M 22 21 20 19 18
Gouvernement du Québec – Programme de crédit d’impôt pour l’édition de
livres – Gestion SODEC.
AVANT-PROPOS
Les ouvrages de génie civil requièrent toujours l’utilisation de matériaux granulaires qui
entrent, par exemple, dans la composition du béton, des enrobés bitumineux et des fondations.
Dès sa première édition en 1983, Technologie des granulats a présenté un portrait complet des
exigences et des caractéristiques des granulats, accompagné d’une approche pédagogique et
pratique. Ainsi, le manuel est-il demeuré un ouvrage de référence tant pour les enseignants
et les étudiants que pour les professionnels. Comme les recherches dans le domaine des granulats
sont axées sur l’optimisation, le rendement à long terme et le souci de préservation de l’envi-
ronnement, les normes sont revues régulièrement, et la mise à jour de l’ouvrage Technologie
des granulats constitue un dé permanent.
Pour en améliorer encore l’aspect pédagogique, le manuel a été révisé et remanié en profon-
deur. La partie théorique a été ramenée à 10 chapitres. À l’aide d’exemples concrets et de
problèmes pratiques, on y trouve les formules mathématiques qui permettent de mettre en
relation certaines caractéristiques des granulats dans le contexte de leur utilisation. Pour
augmenter encore la compréhension des étudiants et, du même coup, les qualités pédagogiques
de l’ouvrage, plusieurs illustrations ont été repensées et redessinées, et de nombreuses photos
ont été remplacées.
Les données liées aux trois installations industrielles de production de granulats présentées
dans l’édition précédente et choisies pour leur souci du respect de l’environnement et de la
minimisation des nuisances (poussières, bruits) ont été mises à jour et reconduites dans cette
4e édition. Ajoutons que tous les essais et toutes les caractéristiques ont été ajustés conformé-
ment à la nouvelle nomenclature, que les exigences qualitatives ont été actualisées, de même
que les données sur le recyclage des matériaux de construction.
La deuxième partie de ce manuel, intitulée « Laboratoires », offre des compléments d’infor-
mation aux normes d’essai en vigueur au Québec. On y trouve 23 laboratoires sur l’échantil-
lonnage, sur les essais de détermination des caractéristiques de masse, de volume, d’humidité,
de fabrication, intrinsèques et complémentaires, ainsi que des essais de résistance aux intem-
péries et sur les matériaux recyclés. On y trouve aussi un appendice sur les tamis de contrôle.
Ces laboratoires, qui proposent des conseils pratiques relatifs à la réalisation des essais de
caractérisation des granulats, font, depuis sa première édition, l’originalité pédagogique
de l’ouvrage. Ils sont en effet essentiels pour lier la théorie à la pratique. Les compléments d’in-
formation, mis à jour et enrichis, seront particulièrement utiles aux professeurs et aux
étudiants, dans la mesure où l’énoncé d’une norme n’explique pas tous les détails de la réali-
sation d’un essai, et l’expérience pratique ne s’acquiert qu’avec le temps.
REMERCIEMENTS
Ce manuel est le fruit d’un travail d’équipe dans lequel un grand nombre de personnes se sont
impliquées.
Nous tenons tout d’abord à remercier Guy Jolicoeur pour sa contribution aux 1re et 2e éditions
de l’ouvrage. Nous tenons également à rendre hommage à notre regrettée Yolette Maurice, qui
a contribué à la 3e édition de l’ouvrage.
Les auteurs désirent remercier de leur précieuse collaboration les personnes et les organismes
qui ont contribué à la réalisation de cette 4 e édition. Merci d’abord, pour la qualité et la
pertinence de leurs commentaires, aux évaluateurs :
• François Caron, du Cégep de Trois-Rivières ;
• Sylvain Carrier, du Cégep Beauce-Appalaches ;
• Frédéric Michaud, du Cégep de Rimouski ;
• Oladélé Sandé, du Collège Montmorency.
Nous remercions tout particulièrement Guy Dubé, du Collège Ahuntsic, et Stéphanie Perret,
du Cégep de Sherbrooke, qui en plus de participer à l’évaluation de l’ouvrage en ont également
assuré la révision scientique.
Pour leurs commentaires et suggestions concernant le contenu et les photos, nous
remercions :
• le département de génie civil du Cégep régional de Lanaudière à Joliette, et tout particuliè-
rement Jean-Louis Bastien, technicien, et David Petit, enseignant ;
• Benoît Fournier, de l’Université Laval, qui nous a fourni des photos et qui a accepté de relire
le chapitre 5, ainsi que Josée Duchesne, de la même institution ;
• Gérard Ballivy et Arezki Tagnit-Hamou, de l’Université de Sherbrooke, qui nous ont fourni
des informations sur les remblais contenant de la pyrite et des photos ;
• François Routhier, du Collège Ahuntsic, pour sa participation à la 3e édition et des photos ;
• Andrée Blouin, Yves Savard et Claude Robert, du ministère des Transports, de la Mobilité
durable et de l’Électrication des transports du Québec ;
• Albanie Morin, de l’Association des consommateurs pour la qualité de la construction
(ACQC), pour l’information sur les problèmes liés à l’utilisation de remblais contenant de la
pyrite et de la pyrrhotite ;
• Robert Laeur, technicien, pour ses conseils sur la production et la caractérisation des
granulats ;
• Éric Lachance-Tremblay, professionnel dans le domaine des enrobés bitumineux ;
• Olivier Simard, de Soli Environnement inc., Saint-Ambroise-de-Kildare, pour sa relecture et
ses commentaires du contenu traitant de l’échantillonnage environnemental.
Nous remercions également la direction et le personnel des entreprises suivantes, notamment :
• Exp (bureau de Laval) : Luc St-Pierre, géologue, et Maryse Martin, technologue (photos) ;
• Exp (bureau de Joliette) : Luc Bédard-Chevrier, Michel Laurin et Jacquard Levac ;
• Les Carrières St-Dominique ltée, Saint-Dominique :
– Roger Daudelin, vice-président exécutif ;
– Jean Dubreuil, directeur des opérations, carrières ;
– Nicolas Sigouin, gérant de production ;
– Pierre Castonguay, directeur, contrôle de la qualité ;
REMERCIEMENTS v
Tableau 1.1 Échelle de Mohs 4 Tableau 7.19 Exemples d’utilisation des matériaux
Tableau 1.2 Variation de la surface spécique en fonction recyclés dans une chaussée 131
de la dimension des cubes obtenus par Tableau 7.20 Exemples d’utilisation des matériaux
fractionnement 9 recyclés dans une chaussée 132
Tableau 1.3 Quelques dénitions utiles 12 Tableau 8.1 Granulométrie des sables A et B 138
Tableau 1.4 Acronymes des principaux organismes Tableau 8.2 Granulométrie du combiné (A + B) 138
de normalisation 12 Tableau 8.3 Granulométrie du combiné (2A + B) 139
Tableau 3.1 Fraction grossière 40 Tableau 8.4 Granulométrie des sables A et B et
Tableau 3.2 Fraction ne 40 fuseau imposé 140
Tableau 3.3 Classication des sols selon le ministère Tableau 8.5 Granulométrie du combiné (A + 2B) 141
des Transports du Québec 43
Tableau 8.6 Granulométrie du combiné (2A + 3B) 141
Tableau 3.4 Résultats de l’exemple 3.6 47
Tableau 8.7 Granulométrie du combiné (37,5 % de A
Tableau 3.5 Désignation des différents granulats selon + 62,5 % de B) 142
le ministère des Transports du Québec 52
Tableau 8.8 Granulats A, B et C 144
Tableau 6.1 Perméabilité moyenne de certains matériaux
usuels 98 Tableau 8.9 Granulométrie du combiné 145
Tableau 7.1 Dimensions d’une classe granulaire 113 Tableau 8.10 Granulométrie d’un granulat A1 146
Tableau 7.2 Dimensions utilisées pour les classes Tableau 8.11 Granulométrie des granulats B1 et C1 147
granulaires 113 Tableau 8.12 Granulométrie des granulats A, B et C 148
Tableau 7.3 Critères de dénition de l’appartenance Tableau 9.1 Granulats commercialisés en 2017 par la
à une classe granulaire 113 carrière de Saint-Dominique 174
Tableau 7.4 Fuseaux granulométriques déterminés Tableau 10.1 Liste des matériaux recyclés comme
à partir des critères d’appartenance granulats pour béton 182
aux classes granulaires d/D et 0/D 114 Tableau L6.1 Masse des fractions granulométriques
Tableau 7.5 Catégories de gros granulats selon leurs pour la préparation de la prise d’essai
caractéristiques intrinsèques (gros granulat) 217
et leurs caractéristiques de fabrication 115 Tableau L8.1 Quantités nécessaires par fraction
Tableau 7.6 Catégories de granulats ns selon leurs selon le grade 224
caractéristiques intrinsèques 115 Tableau L10.1 Caractéristiques physiques des roches 229
Tableau 7.7 Exigences relatives aux granulats routiers
Tableau L10.2 Caractéristiques mécaniques 229
naturels 119
Tableau L10.3 Catégories pétrographiques des
Tableau 7.8 Exigences granulométriques relatives aux
granulats de l’exemple 231
granulats routiers (d’après la norme
NQ 2560-114) 120 Tableau L10.4 Calcul du nombre pétrographique 232
Tableau 7.9 Exigences relatives aux gros granulats Tableau L12.1 Dimensions moyennes et gabarits 242
pour béton de ciment portland 121 Tableau L12.2 Pourcentage de particules plates
Tableau 7.10 Exigences relatives aux granulats ns pour et allongées 245
béton de ciment portland 123 Tableau L15.1 Gravier concassé 250
Tableau 7.11 Exigences granulométriques relatives aux Tableau L15.2 Sable naturel 250
granulats (gros et ns) pour béton
Tableau L15.3 Résultats obtenus pour le gravier
de ciment portland 124
concassé 250
Tableau 7.12 Exigences relatives aux gros granulats
Tableau L15.4 Résultats obtenus pour le sable naturel 250
destinés aux enrobés pour chaussées 125
Tableau L20.1 Exemple de données et de résultats
Tableau 7.13 Exigences relatives aux granulats ns
destinés aux enrobés pour chaussées 126 d’essais 263
Tableau 7.14 Fuseaux granulométriques de spécication Tableau L23.1 Données et résultats de l’exemple
pour les traitements de surface 127 d’application L23.1 270
Tableau 7.15 Exigences granulométriques relatives aux Tableau A.1 Rapport des ouvertures successives
granulats pour rapiéçage à froid 127 des différentes séries utilisées 272
Tableau 7.16 Fuseaux granulométriques de spécication Tableau A.2 Dimensions nominales des
pour les enrobés à chaud 128 ouvertures (mm) 272
Tableau 7.17 Exigences relatives aux granulats utilisés Tableau A.3 Dimensions nominales des ouvertures (µm) 273
comme abrasifs 129 Tableau A.4 Dimensions, tolérances et diamètres (mm) 276
Tableau 7.18 Classication des matériaux recyclés 130 Tableau A.5 Dimensions, tolérances et diamètres (µm) 278
LISTE DES FIGURES
Figure 1.1 Composition des particules 2 Figure 3.15 Courbe granulométrique d’un sable
Figure 1.2 Matière vitriée obtenue en passant les pour béton (exemple 3.6) 45
résidus de combustion des déchets Figure 3.16 Granulométrie d’un sable pour béton 46
domestiques des Îles-de-la-Madeleine Figure 3.17 Granularité des résidus d’amiante
dans une torche à plasma 3 (exemple 3.7) 49
Figure 1.3 Catégories de granulats 3 Figure 3.18 Types de fuseaux granulométriques 50
Figure 1.4 Particules de formes caractéristiques 5 Figure 3.19 Trois granulats particuliers 51
Figure 1.5 Dénition de la sphéricité 6
Figure 4.1 Divers états d’une particule selon
Figure 1.6 Dénition de l’angularité 6 sa teneur en eau 60
Figure 1.7 Particules d’angularité différente 6 Figure 4.2 Divers états d’un granulat selon
Figure 1.8 Schéma d’une particule de granulat 7 sa teneur en eau 61
Figure 1.9 Représentations schématiques d’un granulat 8 Figure 4.3 Représentation schématique des différentes
Figure 1.10 Augmentation de la surface phases d’une particule ou d’un granulat 61
extérieure par fractionnement 9 Figure 4.4 Détermination de la teneur en eau totale 65
Figure 1.11 Variation de la surface extérieure d’un cube Figure 4.5 Aspect du cône de sable selon la
d’arête a selon son fractionnement teneur en eau du sable lors de la
en petits cubes semblables 10 détermination de l’état SSS 66
Figure 2.1 Banc de sable 18 Figure 4.6 Principe de la mesure de la densité
Figure 2.2 Échantillonnage à l’aide d’une chargeuse 20 du gros granulat 66
Figure 2.3 Exemple de feuille de rapport Figure 4.7 Calcul de la densité et de
d’échantillonnage 22 l’absorption d’un gros granulat 67
Figure 2.4 Exemple du croquis du lieu d’exploitation 23 Figure 4.8 Représentation schématique du volume
Figure 2.5 Appareillage utilisé pour la réduction représenté par Ms − MIw 67
d’échantillons 24 Figure 4.9 Méthode du pycnomètre 68
Figure 2.6 Réduction d’un échantillon au moyen Figure 4.10 Calcul de la densité et de l’absorption
d’un séparateur mécanique 24 d’un granulat n 69
Figure 2.7 Réduction de l’échantillon par quartage 24 Figure 5.1 Exemples de cas de réaction
Figure 3.1 Principe général de l’analyse alcalis-granulats en Estrie 83
granulométrique par tamisage 29 Figure 5.2 Réactions causées par la pyrite dans
Figure 3.2 Lavage sur le tamis de 80 µm 30 les remblais 85
Figure 3.3 Analyse granulométrique d’un mélange de Figure 5.3 Soulèvement et ssuration causés par
gros granulats, de granulats ns dans un l’utilisation de matériaux de remblayage
gravier naturel – mode opératoire 31 contenant de la pyrite 85
Figure 3.4 Formulaire de présentation des résultats de Figure 5.4 Dommages causés par la présence
l’analyse granulométrique par tamisage 33 de pyrite dans le matériau de remblayage 86
Figure 3.5 Graphique modèle 34 Figure 5.5 Remblais contenant de la pyrite 86
Figure 3.6 Types de courbes granulométriques 35 Figure 5.6 Soulèvement d’une maison en vue de la
Figure 3.7 Courbe granulométrique d’un granulat reconstruction du sous-sol 87
n (exemple 3.1) 36 Figure 5.7 Sous-sol endommagé par une réaction
Figure 3.8 Granulométrie d’un sable 37 de la pyrrhotite contenue dans le gros
granulat utilisé pour fabriquer le béton 87
Figure 3.9 Courbe granulométrique d’un
granulat n après lavage (exemple 3.2) 38 Figure 6.1 Assemblage cubique simple 92
Figure 3.10 Granulométrie d’un granulat n après lavage 39 Figure 6.2 Assemblage cubique à faces centrées 93
Figure 3.11 Granulométrie d’un mélange de Figure 6.3 Introduction de petites sphères
gros granulat et de granulat n 41 dans l’espace libre entre trois
Figure 3.12 Courbe granulométrique d’un grosses sphères 94
mélange de gros granulat et Figure 6.4 Pourcentage de vide dans des
de granulat n (exemple 3.3) 42 mélanges de granulats pour béton 94
Figure 3.13 Différents types de granulométrie 43 Figure 6.5 Inuence de la granulométrie sur
Figure 3.14 Détermination des diamètres effectifs la compacité d’un sol 96
10, 30 et 60 permettant de calculer les Figure 6.6 Inuence de la granulométrie des matériaux
coefcients d’uniformité et de courbure 45 granulaires sur leur perméabilité 97
VIII Liste des gures
Figure 6.7 Inuence de la forme des particules sur Figure 8.7 Détermination des proportions de trois
la perméabilité d’un matériau granulaire 97 granulats en appliquant deux fois la
Figure 6.8 Barrage en terre et enrochement méthode graphique 144
Valeurs caractéristiques de la perméabilité Figure 8.8 Représentation schématique des
des différentes parties du barrage 98 résultats obtenus dans la gure 8.7 144
Figure 6.9 Ascension capillaire dans un tube n 99 Figure 8.9 Principe de la méthode du triangle 145
Figure 6.10 État de la surface de roulement d’une Figure 8.10 Graphique utilisé dans la méthode
rue, trois hivers après sa reconstruction 100 du triangle 145
Figure 6.11 Lentille de glace 101 Figure 8.11 Représentation des granulats
Figure 6.12 Vue d’un bloc de silt argileux prélevé A1, B1 et C1 dans le diagramme
dans une zone de formation de lentilles triangulaire 146
de glace 101 Figure 8.12 Détermination des proportions d’un
Figure 6.13 Formation des lentilles de glace au combiné en utilisant la méthode du
niveau du front de gel 101
triangle (formules générales) 147
Figure 8.13 Calcul des proportions des granulats
Figure 6.14 Soulèvement et abaissement du
A, B et C par la méthode du triangle 148
centre d’une rue construite sur un
sol gélif 102 Figure 9.1 Coupe d’un trommel laveur 157
Figure 6.15 Gélivité des matériaux granulaires Figure 9.2 Installation de débourbage (lavage)
en fonction de leur granulométrie 102 d’un sable pour béton 157
Figure 6.16 Inuence de la perméabilité et de Figure 9.3 Équipements de la sablière
la capillarité sur la gélivité des Lagacé à L’Avenir 158
matériaux granulaires et des sols 103 Figure 9.4 Chargeuse équipée de cellules de charge 158
Figure 6.17 Variation au l des saisons du prol Figure 9.5 Élimination des matériaux grossiers 158
de la surface d’une tranchée Figure 9.6 Rejets de la sablière Lagacé 158
creusée dans un sol gélif et remplie
Figure 9.7 Banc Côté exploité par DJL à
de matériau granulaire non gélif 103
Saint-François-Xavier-de-Brompton 159
Figure 6.18 Prol du soulèvement de la surface
Figure 9.8 Les différentes zones du banc Côté 159
d’une rue de Sherbrooke au cours
de l’hiver 1976-1977 (rue Lavigerie) 104 Figure 9.9 Séparateur à barres 159
Figure 6.19 État de la surface de la rue présentée Figure 9.10 Crible 160
dans la gure 6.10 après le 3e hiver Figure 9.11 Pile de gravier concassé lavé 160
qui a suivi sa reconstruction 104 Figure 9.12 Piles de sable lavé 160
Figure 6.20 Effet baignoire lors du dégel 105 Figure 9.13 Vis débourbeuse 160
Figure 7.1 Exemple d’une classe granulaire 5/10 117 Figure 9.14 Eaux de lavage 160
Figure 7.2 Représentation schématique d’une Figure 9.15 Station de pompage dans l’étang
chaussée (d’après la norme NQ 2560-114) 118 de sédimentation 160
Figure 7.3 Classication des matériaux Figure 9.16 Forage du front de taille 161
recyclés (d’après la norme NQ 2560-600) 131
Figure 9.17 Plan de dynamitage 161
Figure 8.1 Courbe granulométrique des combinés
Figure 9.18 Fracturation de très gros blocs 161
(A + B) et (2A + B) 138
Figure 9.19 Chargement de blocs d’abattage 161
Figure 8.2 Calcul graphique des proportions
des deux granulats de base entrant Figure 9.20 Déversement des blocs dans la
dans la composition d’un combiné 139 trémie de recette du poste primaire 161
Figure 8.3 Exemple de deux granulats avec lesquels Figure 9.21 Marteau piqueur sur bras articulé
il est impossible d’obtenir un combiné dans la trémie de recette du poste
entièrement compris dans le fuseau primaire 162
recherché 140 Figure 9.22 Système de bandes transporteuses 162
Figure 8.4 Recherche d’un combiné par Figure 9.23 Chargement d’un camion sous une
approximations successives 141 trémie d’entreposage temporaire 162
Figure 8.5 Calcul de la granulométrie d’un combiné Figure 9.24 Chargement d’un camion pour livraison 163
granulométrique par la méthode Figure 9.25 Concasseur à mâchoires 163
graphique 142
Figure 9.26 Concasseur giratoire 164
Figure 8.6 Détermination des proportions
Figure 9.27 Concasseur giratoire conique 164
limites de deux granulats de base
permettant de couvrir un fuseau Figure 9.28 Concasseur à rouleaux 165
granulométrique 143 Figure 9.29 Concasseur à percussion 165
Liste des gures IX
Figure 9.30 Broyeur à marteaux 165 Figure 10.11 Récupération par lavage et criblage du gros
Figure 9.31 Précribleur 166 granulat (usine Demix Béton à Lachine) 186
Figure 9.32 Principe de fonctionnement d’un crible 167 Figure 10.12 Ajustement du pH des eaux de lavage
avant leur renvoi dans l’égout municipal
Figure 9.33 Bandes transporteuses 167 (usine Demix Béton à Lachine) 186
Figure 9.34 Techniques de stockage recommandables 168 Figure 10.13 Recycleuse de chaussée 187
Figure 9.35 Techniques de stockage acceptables Figure L1.1 Échantillonnage pour analyse
selon le comité ACI 169 environnementale 193
Figure 9.36 Mise en tas par sauterelle selon Figure L1.2 Contenants ambrés pour analyse
les normes CSA 169 environnementale et récipient de type
Figure 9.37 Techniques de stockage à proscrire glacière pour conserver les prélèvements 193
selon les normes CSA 170 Figure L1.3 Contenant clairs et sacs stériles pour
Figure 9.38 Vue aérienne de la carrière de préserver les échantillons pour
Saint-Dominique 170 analyse environnementale 193
Figure 9.39 Salle de contrôle 170 Figure L1.4 Lavage de l’équipement des prélèvements 193
Figure 9.40 Flot d’écoulement des granulats à travers Figure L1.5 Outils manuels et matériel pour
toute l’installation de la carrière l’échantillonnage 194
Saint-Dominique en 2011 171 Figure L1.6 Échantillonnage manuel 194
Figure 9.41 Lac de sédimentation 171 Figure L1.7 Tarière motorisée 194
Figure 9.42 Remontée des matériaux cassés Figure L1.8 Rétrocaveuse 194
dans le concasseur primaire vers Figure L1.9 Foreuse mécanique — forage sur
l’usine de traitement nal 172 la chaussée 195
Figure 9.43 Usine de traitement nal des granulats 172 Figure L1.10 Chargeuse sur pneus 195
Figure 9.44 Concasseur conique 172 Figure L1.11 Échantillonnage sur bande transporteuse 196
Figure 9.45 Unité de dépoussiérage 173 Figure L1.12 Échantillonnage à l’aide d’un carottier
Figure 9.46 Poste de lavage des camions avant fendu et carotte de sol 196
la livraison 173 Figure L2.1 Appareillage utilisé pour la réduction
Figure 9.47 Lavage de la criblure 173 d’échantillons 197
Figure 9.48 Pont de la Confédération 177 Figure L2.2 Réduction d’un échantillon au moyen
Figure 9.49 Carrière de pierre située en bord de mer d’un séparateur mécanique 197
à Canso, en Nouvelle-Écosse, permettant Figure L2.3 Procédure de réduction par quartage 198
le chargement direct des bateaux 177 Figure L3.1 Appareillage nécessaire pour réaliser l’essai 200
Figure 9.50 Abrasion des glaces sur les piliers Figure L3.2 Étalonnage d’un contenant au moyen
du pont de la Confédération dans d’eau 200
la zone de marnage 177 Figure L3.3 Pesée du contenant rempli de granulats
Figure 9.51 Plateforme pétrolière Hibernia en tassés 201
opération 177 Figure L3.4 Remplissage des vides du granulat
Figure 10.1 Une nouvelle approche du avec de l’eau 202
développement 182 Figure L4.1 Appareillage pour déterminer la densité
Figure 10.2 « Nous n’héritons pas de la terre et l’absorption du granulat n 205
de nos ancêtres, nous l’empruntons Figure L4.2 Conditionnement d’un sable pour l’essai
à nos enfants. » 182 de densité 206
Figure 10.3 Récupération du béton armé 183 Figure L4.3 Légère inclinaison du pycnomètre
Figure 10.4 Récupération des briques d’argile cuite 183 pour faciliter l’élimination de l’air 207
Figure 10.5 Récupération des blocs de maçonnerie 183 Figure L4.4 Lecture de la température dans la partie
Figure 10.6 Tri des barres d’armature 184 la plus volumineuse d’un pycnomètre 207
Figure 10.7 Concassage et mise en réserve de Figure L4.5 Conditionnement du gros granulat dans
béton issu de démolition 185
une serviette humide 210
Figure L4.6 Mise à zéro de la balance 210
Figure 10.8 Concasseur mobile 185
Figure L4.7 Pesée du granulat dans l’air 211
Figure 10.9 Fabrication de blocs à partir de retours de
béton (usine Béton Memphré de Magog) 186 Figure L4.8 Pesée du granulat dans l’eau 211
Figure 10.10 Récupération par lavage et criblage du sable Figure L5.1 Nucléodensimètre 212
contenu dans les retours de béton Figure L5.2 Étuve ventilée pour la détermination
(usine Demix Béton à Lachine) 186 de la teneur en eau 212
X Liste des gures
Figure L5.3 Droite d’étalonnage d’une étuve 213 Figure L12.5 Vérication des particules plates 243
Figure L5.4 Appareil Speedy 213 Figure L12.6 Mesure des particules allongées 243
Figure L6.1 Appareil micro-Deval 216 Figure L15.1 Fractions de la prise d’essai lavées
Figure L6.2 Jarre étanche utilisée dans et séchées 248
l’essai micro-Deval 217 Figure L15.2 Chaque particule est pressée entre
Figure L6.3 Billes constituant la charge abrasive 217 le pouce et l’index 249
Figure L6.4 Gabarit pour billes 217 Figure L15.3 Chaque fraction est déposée et lavée
sur le tamis approprié 249
Figure L7.1 Billes constituant la charge abrasive 220
Figure L16.1 Appareillage pour déterminer la
Figure L8.1 Appareil Los Angeles pour mesurer teneur en particules légères 252
la perte par abrasion des gros granulats 222
Figure L16.2 Mesure de la densité du liquide lourd
Figure L8.2 Boulets d’acier et tamis à mailles au moyen d’un densimètre 252
carrées de 1,70 mm 223
Figure L16.3 Récupération des particules qui
Figure L9.1 Pendule britannique 225 ottent sur le liquide 253
Figure L9.2 Fabrication des éprouvettes 226 Figure L17.1 Appareillage pour déterminer la
Figure L9.3 Appareil de polissage par projection 226 présence de matières organiques
Figure L10.1 Microscope servant à l’examen dans les sables pour béton 254
pétrographique 228 Figure L17.2 Comparaison de la couleur de la solution
Figure L10.2 Particules triées par catégories 229 de soude avec celle de la plaquette étalon 254
Figure L10.3 Essai à l’acide chlorhydrique dilué 229 Figure L18.1 Agitateur magnétique 255
Figure L10.4 Essai de dureté au moyen d’une Figure L18.2 Aspect de divers dépôts produits
lame de canif 229 durant l’essai 256
Figure L10.5 Ensemble pour évaluer la dureté Mohs 230 Figure L19.1 Mesure du coefcient d’écoulement
en laboratoire 258
Figure L10.6 Essai au marteau 230
Figure L19.2 Vue d’ensemble de l’appareil 258
Figure L11.1 Appareillage utilisé pour effectuer l’analyse
granulométrique par tamisage 233 Figure L19.3 Cône 259
Figure L11.2 Tamiseur mécanique approprié pour Figure L19.4 Cylindre 259
les tamis ronds de 200 mm de Figure L19.5 Entonnoir 259
diamètre 233 Figure L20.1 Paniers faits de treillis d’acier inoxydable
Figure L11.3 Tamiseur mécanique approprié pour et servant au trempage des granulats 261
les tamis rectangulaires de 375 Figure L20.2 Mesure de la densité de la
sur 575 mm 234 solution de sulfate de magnésium 261
Figure L11.4 Analyse granulométrique d’un sable Figure L20.3 Bassin pour l’immersion 262
naturel (exemple d’application L11.2) 236 Figure L20.4 Séchage des granulats dans
Figure L11.5 Courbe granulométrique leur contenant 262
(exemple d’application L11.2) 237 Figure L20.5 Réaction du chlorure de baryum dans
Figure L11.6 Analyse granulométrique d’un gravier l’eau de lavage contenant du sulfate de
naturel (exemple d’application L11.3) 239 magnésium (bécher de droite) 263
Figure L11.7 Courbe granulométrique Figure L23.1 Matériaux recyclés étalés dans un
(exemple d’application L11.3) 240 contenant à fond plat 269
Figure L12.1 Gabarits pour particules plates Figure A.1 Tamis de laboratoire 271
et pour particules allongées 241 Figure A.2 Le croisement des ls forme les mailles
Figure L12.2 Gabarit d’épaisseur 241 des tamis 271
Figure L12.3 Gabarit de longueur 241 Figure A.3 Brosse et balais pour les tamis 276
Figure L12.4 Compas 242 Figure A.4 Bain à ultrasons 276
TABLE DES MATIÈRES
6.5.3 La perte de la capacité portante de certains 9.1.1 Une description générale 156
sols et granulats au moment du dégel 104 9.1.2 Le lavage des granulats (débourbage) 156
Résumé 106 9.1.3 La sablière Lagacé de L’Avenir 158
Références 106 9.1.4 Le banc Côté exploité par DJL
Questions de révision 107 à Saint-François-Xavier-de-Brompton 158
Problèmes 108 9.2 L’exploitation des carrières 160
9.2.1 Une description générale 161
CHAPITRE 7 9.2.2 Les différents types de concasseurs 162
Les critères d’utilisation des granulats 109 9.2.3 Le choix du type de concasseur 165
7.1 Dénitions 110 9.2.4 Le système de shaper (surfaçage) 166
7.2 Les normes de référence et les méthodes d’essai 111 9.2.5 Les systèmes de criblage 166
7.3 Les exigences en matière de granulats 111 9.2.6 Les appareils de manutention 167
7.3.1 La dénition des classes granulaires 9.2.7 Les matériaux d’ajout 168
et la classication des granulats 113 9.2.8 La mise en réserve des granulats 168
7.3.2 La classication des granulats routiers 9.2.9 La dénomination des granulats produits
selon leur utilisation 118 dans les installations de production 169
7.4 L’utilisation des granulats dans les 9.3 La carrière de Saint-Dominique 170
bétons de ciment portland, les enrobés
bitumineux et les abrasifs 121 9.3.1 Une description générale 170
7.4.1 Les granulats pour béton de ciment portland 121 9.3.2 Le dynamitage du front de taille 171
7.4.2 Les granulats pour enrobés bitumineux 9.3.3 Le concassage 172
et abrasifs 127 9.3.4 Le lavage de la criblure 173
7.5 Les matériaux recyclés 130 9.3.5 Les produits commerciaux 173
Résumé 133 9.4 Les normes du ministère de l’Environnement 174
Références 133 9.5 Le transport des granulats 175
Questions de révision 134 9.5.1 Les routes et les voies maritimes 175
Problèmes 135 9.5.2 Le transport de granulats par voie
maritime 176
CHAPITRE 8 Résumé 178
Le mélange des granulats 137 Références 179
Questions de révision 180
8.1 La granulométrie des mélanges composés
de deux granulats 138
8.1.1 Le choix des granulats et le fuseau imposé 138 CHAPITRE 10
8.1.2 La méthode par approximations successives 140 Le recyclage des granulats 181
8.1.3 La méthode graphique 142
10.1 Le développement durable 182
8.2 Les mélanges composés de trois granulats 143
8.2.1 La méthode graphique 143
10.2 Le recyclage des déchets de construction 183
8.2.2 La méthode trilinéaire ou méthode du triangle 144 10.2.1 Quelques exemples concrets 183
8.3 Les mélanges composés de plus de trois granulats 149 10.2.2 L’utilisation des matériaux recyclés dans
les infrastructures routières 184
8.3.1 La méthode mathématique 149
10.3 Le recyclage des bétons de ciment 184
Résumé 151
10.3.1 Les granulats de béton recyclés 184
Référence 151
10.3.2 Le recyclage des retours de béton 185
Questions de révision 152
10.4 Le recyclage des enrobés bitumineux 187
Problèmes 152
10.4.1 Le retraitement en place des
chaussées 187
CHAPITRE 9 10.5 La caractérisation des déchets recyclables 187
La production et le transport Résumé 188
des granulats 155 Références 188
9.1 L’exploitation des dépôts meubles 156 Questions de révision 189
XIV Table des matières
1
La nature et les propriétés
des granulats
SOMMAIRE
1.1 Les granulats
1.2 Les sources de granulats
1.3 Les propriétés des particules
1.4 Les propriétés des granulats
1.5 Les documents de référence
Les matériaux granulaires font l’objet d’une importante utilisation dans le secteur du génie
civil. Ce chapitre traite des propriétés physiques et chimiques des granulats et des particules
qui les composent. Il est donc primordial de connaître ces propriétés, car elles inuent sur le
comportement des matériaux lors de leur fabrication, ainsi que de leur manutention et de leurs
multiples utilisations. Le chapitre s’achève avec la présentation des organismes de normalisa-
tion et des documents de référence.
2 CHAPITRE 1
FIGURE 1.2 Matière vitriée obtenue en passant Pour certaines applications bien précises, on emploie
les résidus de combustion des déchets parfois des roches particulières ; par exemple, comme
domestiques des Îles-de-la-Madeleine les formations rocheuses de Havre-Saint-Pierre
dans une torche à plasma contiennent de l’ilménite, les granulats qui en
proviennent ont les caractéristiques voulues pour
entrer dans la composition des bétons lourds.
(Abitibi, Murdochville, Schefferville et Gagnon) où d’autres branches des sciences et du génie. Dans les
les besoins en granulats sont faibles et où il est géné- paragraphes qui suivent, nous dénirons sommaire-
ralement facile de se procurer des granulats naturels ment les plus importantes propriétés des particules.
de très bonne qualité et à un prix très abordable.
1.3.1 La dureté
Par ailleurs, au Québec, il n’y a pas de source de
granulats articiels tels que les laitiers de haut La dureté d’un matériau se dénit comme sa capacité
fourneau ou de cendres volantes. Les scories indus- à se laisser rayer par un autre minéral ou par une autre
trielles peuvent aussi servir de granulats articiels, matière. La dureté d’un matériau donne un indice de la
mais celles produites sur le territoire sont de qualité résistance qu’il opposera à la destruction de sa struc-
médiocre. ture. Elle peut être établie à l’aide de l’échelle de Mohs,
basée sur la dureté de 10 minéraux de référence (voir
Les seuls résidus miniers qui ont été utilisés comme le tableau 1.1). Cette échelle permet d’établir la dureté
granulats routiers sont ceux des mines d’amiante de relative d’un granulat par rapport à ces minéraux de
la région d’Asbestos et de Thetford Mines. Ces granu- référence, ce qui s’avère très utile dans diverses
lats, qui étaient couramment employés à l’intérieur des circonstances, notamment pour :
mines pour construire les routes nécessaires à l’exploi-
tation du minerai, ont déjà été utilisés avec succès par • établir la nature d’un minéral ou d’une roche donnée ;
le ministère des Transports1 (route 112 à Black Lake) et • avoir une idée de l’abrasivité de la roche exploitée
comme ballast par des compagnies de chemin de fer. dans une carrière pour estimer la durée de vie des
revêtements en acier des concasseurs ;
Cependant, lorsqu’on se propose d’utiliser un résidu
minier, il ne suft pas de s’assurer que la granulomé- • connaître la résistance à l’abrasion d’un granulat
trie de ce résidu est convenable et que l’on a atteint le entrant dans la composition d’un enrobé bitumineux
degré de compaction désiré ; il faut aussi en étudier ou d’un béton de ciment portland.
très soigneusement les effets sur l’environnement et Au Canada, la résistance à l’abrasion des glaces peut
sur la structure qu’on veut construire. Par exemple, être un critère essentiel pour la construction des
dans la région de Sherbrooke, l’utilisation de résidus ouvrages maritimes, comme ce fut le cas, dans la zone
d’une vieille mine de cuivre comme matériau de de marnage, pour les piliers du pont de la Confédéra-
remplissage a déjà causé de graves problèmes tion reliant le Nouveau-Brunswick à l’Île-du- Prince-
de corrosion sur différents types d’équipement (cuve Édouard (voir le chapitre 9).
enterrée, réservoir, tuyauterie, béton, etc.). C’est qu’on
avait omis de vérier l’acidité de ce résidu minier, La dureté des minéraux dépend de l’arrangement des
vérication tout à fait inutile avec un granulat naturel. ions dans le système cristallin qu’ils forment et de
(Nous présentons plus en détail au chapitre 10 les l’existence de plans de clivage assez distants les uns
granulats recyclés actuellement utilisés au Québec.) des autres et présentant une forte densité ionique. Le
quartz et le diamant sont des minéraux très durs, car
ils sont constitués de tétraèdres très difciles à
1.3 Les propriétés déformer. Par contre, il existe dans le diamant quelques
des particules plans denses qui permettent aux diamantaires de
tailler des diamants par clivage selon la direction
La description et la dénition des particules des de ces plans. À l’inverse, le gypse (CaSO4 × 2H2O) est
granulats employés en génie civil s’appuient habituel- un matériau mou, car il possède beaucoup de plans de
lement sur un certain nombre de notions provenant clivage faiblement liés les uns aux autres.
TABLEAU 1.1 Échelle de Mohs
1 2 3 4 5
6 7 8 9 10
1. Depuis décembre 2016, ce ministère s'intitule ministère des Transports, de la Mobilité durable et de l'Électrication
des transports. Pour simplier, nous avons utilisé le plus souvent l'expression de ministère des Transports dans
l'ensemble de l'ouvrage.
La nature et les propriétés des granulats 5
En général, plus dur est le minéral constituant la parti- par une seule dimension linéaire, soit leur diamètre.
cule, meilleure est sa résistance à l’usure ou à l’abra- Cependant, comme la grande majorité des particules
sion. C’est pourquoi on a tendance à rechercher des ont des formes irrégulières, il n’est pas toujours facile
particules dures pour construire des revêtements bitu- d’en déterminer la dimension. On mesure générale-
mineux, des planchers industriels et des pavages en ment les dimensions des particules en les faisant
béton de ciment portland, par exemple. passer au travers de tamis à mailles carrées (tamis de
laboratoire) ou rectangulaires (cribles industriels) ; en
1.3.2 La couleur fait, on mesure plutôt le diamètre d’une sphère équiva-
lente à chacune des particules qui passerait au travers
La couleur des granulats varie selon la nature des
de la même maille.
minéraux qui les constituent ; elle peut aller d’un blanc
immaculé dans le cas de la calcite et du quartz à une
couleur très foncée proche du noir dans le cas de 1.3.5 La forme
certaines anorthosites ou de l’ilménite (utilisée comme On peut décrire la forme des particules de diverses
granulat lourd). Une couleur brune indique souvent la façons en considérant seulement le point de vue
présence d’oxyde ferrique (Fe2O3), alors qu’un gris géométrique. On parle couramment de particules
très foncé peut révéler la présence d’oxyde ferreux cubiques, prismatiques, sphériques, cylindriques ou
(FeO) ou de magnétite (Fe3O4). Les granulats de en bâtonnets. Cependant, en génie civil, il est souvent
couleur bleue sont plutôt rares. difcile de décrire les particules à partir de qualica-
tifs géométriques aussi simples et l’on se contente de
Dans les bétons architectoniques, on utilise des granu-
termes comme cubique, aplatie ou allongée pour
lats exposés de couleurs différentes pour améliorer
décrire des particules de forme imparfaite (voir
l’aspect esthétique des panneaux de béton. Pour
la gure 1.4).
renforcer la couleur de ces panneaux, on utilise des
pigments à base d’oxydes métalliques ou de molécules
FIGURE 1.4 Particules de formes caractéristiques
organiques synthétiques. La richesse du Québec en
minéraux de couleurs différentes permet aux préfabri-
cants québécois de panneaux de béton de remporter
des marchés jusque dans la région de Washington.
Il est maintenant fréquent d’acheter des sacs de 10 à
20 kg de granulats de couleurs et de formes différentes
entrant dans la constitution d’éléments décoratifs dans
des aménagements paysagers.
1.3.3 La ténacité
On dit qu’un matériau est tenace s’il résiste bien aux On a essayé de décrire la forme des particules à l’aide
chocs et qu’il est fragile ou friable s’il se brise facile- des deux critères fondamentaux que sont la sphéri-
ment. Les minéraux les plus durs ne sont pas néces- cité et l’angularité. Toutefois, s’il est très facile de
sairement les plus tenaces. Ainsi le quartz, qui est dénir précisément ces notions, il est très difcile
très dur, se broie assez facilement, tandis que la de trouver des moyens simples de les mesurer dans
serpentine, qui contient de l’amiante chrysotile et la pratique.
dont la dureté est faible, est très tenace. La tempéra-
ture peut affecter la ténacité d’un matériau : par La sphéricité
exemple, un enrobé bitumineux, un matériau généra- La sphéricité d’une particule se dénit par le rapport
lement tenace à la température ordinaire, devient de la surface s de la sphère, ayant le même volume que
fragile par grand froid. la particule, à la surface réelle S de la particule :
s
1.3.4 La dimension Sphéricité =
S
Si toutes les particules des granulats étaient sphé- Pour une sphère parfaite, la sphéricité est égale à 1 ;
riques, il n’y aurait aucun problème à les caractériser pour n’importe quelle autre forme de particule, la
6 CHAPITRE 1
sphéricité est inférieure à 1. En effet, il est démontré FIGURE 1.6 Dénition de l’angularité
en géométrie que la sphère est la forme qui présente la
surface minimale pour un volume donné. Ainsi, plus
la valeur de la sphéricité est faible, moins la forme
de la particule s’approche de celle d’une sphère.
Comme il est très difcile de mesurer la surface d’une
particule irrégulière, on a proposé une autre dénition
de la sphéricité selon laquelle la sphéricité d’une parti-
cule serait donnée par le rapport entre le diamètre de
la sphère qui aurait le même volume que la particule et
le diamètre de la sphère circonscrite à la particule
(voir la gure 1.5). Toutefois, cette dénition est peu
pratique et c’est le plus souvent à l’œil que l’on évalue
la sphéricité d’une particule.
bétons maniables, tandis qu’une assez forte angularité FIGURE 1.8 Schéma d’une particule de granulat
favorisera l’adhérence mécanique entre le granulat et
le mortier. Par contre, chaque fois qu’on recherche un
angle de frottement interne élevé, on préfère employer
des particules angulaires de faible sphéricité.
1.3.6 La surface
La surface d’une particule de granulat est rugueuse
lorsqu’elle a, par exemple, la texture d’un papier de
verre ; elle est lisse lorsqu’elle est douce au toucher. En
règle générale, les particules obtenues par concassage
présentent des faces rugueuses. Par contre, les parti-
cules de granulats naturels déposés par les glaciers, les
rivières ou le vent ont d’ordinaire des surfaces lisses.
L’adhérence d’un liant à une particule, tout comme Une particule est humide lorsqu’elle retient un lm
l’adhérence des pneus sur les chaussées, dépend beau- d’eau à sa périphérie. L’absorption d’une particule est
coup de la rugosité de sa surface : plus la surface est égale au rapport (en pourcentage) entre la masse de
rugueuse, meilleure est l’adhérence. Il existe un essai liquide absorbé à l’état SSS et la masse sèche de la
pour déterminer si la surface des particules, combinée particule (voir le chapitre 4).
à leur angularité, convient aux revêtements bitumi-
neux. Ainsi, le coefcient d’écoulement (Ce ), que nous
étudierons au laboratoire 19 (voir p. 258), doit être supé-
1.4 Les propriétés
rieur ou égal à 80 pour que le granulat soit acceptable. des granulats
La section 1.3 portait sur les propriétés des particules
1.3.7 L’absorption (absorptivité)
individuelles des granulats. Nous allons voir mainte-
En général, les particules de granulat sont poreuses et nant que tout ensemble de particules possède aussi
peuvent absorber une certaine quantité de liquide (eau plusieurs propriétés, notamment la compacité, la
ou bitume). La gure 1.8 représente schématiquement perméabilité, la porosité et l’indice des vides. Toutes
une particule de granulat. ces propriétés dépendent de la façon dont s’assemblent
Cette particule comporte des pores fermés qui ne les particules élémentaires. Un granulat comporte géné-
communiquent pas avec l’extérieur (type A), des pores ralement une phase solide (les particules individuelles),
ouverts qui débouchent sur la surface extérieure des une phase liquide (en général, l’eau) et une phase
granulats (types B et C), et des pores superciels situés gazeuse (en général, l’air). Les phases liquide et gazeuse
à la surface de la particule (type D). Seuls les pores occupent le volume intergranulaire. On peut représenter
ouverts ou superciels (types B et D) se saturent ou un granulat, ou un matériau granulaire, par l’un des
sont partiellement remplis (type C) lorsque la parti- deux schémas de la gure 1.9 (voir page suivante). La
cule absorbe un liquide. Les pores de type E sont des représentation conventionnelle d’un granulat a l’avan-
pores trop ns pour se remplir de liquide. tage de faire ressortir l’importance relative des phases
solide, liquide et gazeuse en présence.
Une particule est sèche lorsque tous les pores ouverts
ou superciels sont remplis d’air. 1.4.1 La granularité
Une particule est à l’état saturé superciellement sec La granularité d’un matériau granulaire correspond à
(état SSS) lorsque tous les pores ouverts et superciels la distribution de ses particules selon leur dimension.
présentent un ménisque à la surface extérieure de la En génie civil, avant de choisir un granulat particulier,
particule. Toutefois, cela ne veut pas forcément dire que il faut d’abord évaluer sa granularité. On détermine
la totalité des pores ouverts est saturée (voir la gure 1.8). cette caractéristique en effectuant un essai de tamisage
Un ménisque est une surface incurvée située à l’interface à l’aide d’une série normalisée de tamis. On classe
liquide/air. La forme du ménisque dépend de la tension habituellement les granulats en deux grandes catégo-
supercielle de l’eau et des forces d’adhésion qui agissent ries : les gros granulats, dont la majorité des particules
à l’interface des phases solide, gazeuse et liquide. est retenue sur un tamis de 5 mm (on appelle aussi gros
8 CHAPITRE 1
FIGURE 1.9 Représentations schématiques d’un granulat (voir la sous-section 1.4.4). La surface spécique du
cube est égale 6a2/ρa3, soit 6/ρa.
Quand on fractionne le cube initial en deux, on fait appa-
raître deux nouvelles faces (en gris sur la gure 1.10 b)
qui ont chacune une surface égale à a2. La surface exté-
rieure totale des deux cubes ainsi obtenus est égale à
6a2 + 2a2 = 8a2. La surface spécique du cube fractionné
est égale à 8a2/ρa3, soit 8/ρa.
Partageons encore en deux ces deux particules (voir la
gure 1.10 c). Comme dans le cas précédent, on fait
apparaître deux nouvelles faces (en gris sur la gure)
qui ont chacune une surface égale à a2. La surface exté-
rieure totale des quatre particules ainsi obtenues est
donc égale à 8a2 + 2a2 = 10 a2. La surface spécique du
cube fractionné est égale à 10a2/ρa3, soit 10/ρa.
Partageons de nouveau en deux ces quatre particules (voir
la gure 1.10 d). Comme précédemment, on fait appa-
raître deux nouvelles faces qui ont chacune une surface
égale à a2. La surface extérieure des huit particules obte-
nues est égale à 10a2 + 2a2 = 12a2. La surface spécique
du cube fractionné équivaut à 12a2/ρa3, soit 12/ρa.
En fractionnant une troisième fois le cube initial, on
obtient huit petits cubes semblables dont l’arête est
égale à a/2. Nous pouvons aussi calculer la surface
extérieure de ces huit cubes de la façon suivante :
FIGURE 1.10 Augmentation de la surface extérieure Puisque a1 est égal à a/2 après cette deuxième opéra-
par fractionnement tion de fractionnement, nous avons maintenant
64 petits cubes avec une arête égale à a/4 et une surface
a) totale extérieure égale à 8 × 12 × (a/2)2, soit 8 × 12 ×
a2/4 = 24a2.
On peut recommencer les mêmes opérations de frac-
tionnement avec, cette fois-ci, un cube d’arête a2 = a/4.
Quand on aura fractionné la particule initiale d’arête a
en petits cubes d’arête a/8, on aura 8 × 64 = 512 petits
cubes dont la surface extérieure totale sera de 48a2.
On peut donc établir le tableau 1.2.
a 1 = 20 6a 2 6a2 6/ρa
FIGURE 1.11 Variation de la surface extérieure d’un cube d’arête a selon son fractionnement
en petits cubes semblables
La mesure de la surface spécique se fait toujours de extérieur sont remplis d’eau, il s’agit de la densité à
façon indirecte en mesurant : l’état saturé superciellement sec ou densité SSS.
• la perméabilité d’une certaine épaisseur de matériau Nous traiterons de cette caractéristique au chapitre 4.
avec l’appareil Blaine ;
1.4.4 La masse volumique
• l’adsorption d’azote ;
La masse volumique ρ d’un matériau granulaire corres-
• l’adsorption de bleu de méthylène ;
pond à la masse de granulat contenue dans un volume
• la turbidité ; égal à l’unité, soit 1 m3 dans le système SI. La masse
• etc. volumique d’un matériau granulaire sert à relier son
volume et sa masse. Cette donnée est importante, car les
Il faut toujours préciser l’appareil de mesure utilisé. La
matériaux que l’on achète à la tonne doivent souvent
surface spécique d’un ciment (déterminée avec
occuper un volume précis après leur mise en place.
l’appareil Blaine) peut varier de 350 à 500 m 2/kg, et
celle d’une argile (déterminée par adsorption d’azote) La masse volumique d’un matériau granulaire dépend
peut varier de 15 000 à 800 000 m 2/kg selon le type de facteurs tels que son degré de compaction et sa
d’argile. Il est nécessaire de connaître la surface spéci- teneur en eau ; aussi faut-il toujours préciser ces deux
que des granulats qui constituent un enrobé pour caractéristiques lorsqu’il est question de la masse
établir l’épaisseur moyenne de la couche de bitume volumique d’un matériau granulaire.
sur les particules. Dans ce cas, on l’évalue à partir Très souvent, on utilise indifféremment les termes densité
de la granulométrie. Toutefois, d’autres facteurs, et masse volumique. Cependant, il est bon de rappeler
comme la forme des particules, inuent sur la valeur qu’en génie civil, pour éviter toute confusion, on parle
de la surface spécique. habituellement de densité lorsqu’il s’agit de particules, et
de masse volumique lorsqu’il s’agit d’un granulat.
1.4.3 La densité
La densité d d’un matériau est égale au rapport entre 1.4.5 La teneur en eau
la masse d’un certain volume de ce matériau et la Les matériaux granulaires naturels contiennent presque
masse du même volume d’eau. La densité d’un maté- toujours de l’eau dans les espaces capillaires et entre
riau dépend surtout de la nature du minéral ou des les différentes particules du granulat. Il est très impor-
minéraux qui le constituent. Elle dépend aussi de l’état tant de connaître la quantité d’eau ainsi emprisonnée
dans lequel le matériau se trouve. Si on mesure la quand on utilise des sables pour béton de ciment
densité lorsque les particules sont sèches, c’est-à-dire portland, par exemple. En effet, cette eau contenue
que tous les pores ouverts sur le milieu extérieur sont dans le sable peut modier le rapport eau/ciment du
remplis d’air, il s’agit de densité sèche ou brute. Par béton, et par conséquent son affaissement, sa résis-
contre, si tous les pores communiquant avec le milieu tance en compression à 28 jours et sa durabilité.
La nature et les propriétés des granulats 11
On calcule la teneur en eau d’un granulat en mesurant ciment (Na2O et K2O). Dans la province de Québec, on
la perte de masse au cours de son séchage à l’étuve et connaît deux types de réactions de ce genre : les réac-
en divisant cette valeur par la masse sèche du granulat. tions alcalis-silice (grès de Potsdam de Beauharnois) et
les réactions alcalis-carbonate (certains calcaires de
1.4.6 La durabilité Trenton).
La durabilité des particules d’un granulat se déter- Dans plusieurs régions du Québec, il faut aussi tenir
mine en mesurant leur résistance aux intempéries, à compte de la réactivité des granulats aux sulfates.
des cycles de mouillage-séchage ou de gel-dégel. La Voici quelques situations exigeant une grande
durabilité des granulats se mesure en laboratoire par prudence :
des essais accélérés qui tentent de simuler, avec plus
• la présence de sols ou de roches avoisinantes poten-
ou moins de succès, des conditions climatiques
tiellement riches en sulfure (pyrite, pyrrhotite) et
rigoureuses.
susceptibles de s’oxyder pour former des sulfates ;
1.4.7 La résistance à l’abrasion • l’utilisation de matériaux de remblayage renfermant
de la pyrite ou de la pyrrhotite ;
On détermine la résistance à l’abrasion d’un granulat
• l’utilisation de granulats pour béton contenant de la
en mesurant sa résistance à l’usure par frottement. On
recherche des granulats possédant une bonne résis- pyrite ou de la pyrrhotite, comme on l’explique en
tance à l’abrasion quand on veut des revêtements détail au chapitre 5.
routiers de béton de ciment portland ou d’enrobé bitu-
1.4.10 Les matières délétères
mineux capables de résister à l’usure que peuvent
causer les pneus munis ou non de crampons. On L’expression matières délétères désigne toutes les
mesure la résistance à l’abrasion en déterminant la substances nuisibles qui peuvent se trouver dans un
perte de masse au cours d’un essai d’usure (essai Los granulat naturel. En général, il s’agit de matières orga-
Angeles, essai micro-Deval). niques, de mottes de particules argileuses ou de matières
minérales en état de décomposition plus ou moins
1.4.8 La stabilité chimique avancée. Même en faible quantité, ces matières délé-
tères peuvent parfois rendre le granulat inutilisable.
Les matériaux utilisés en génie civil doivent être
chimiquement stables dans des conditions normales Il existe des techniques de bonication (lavage, sépa-
d’utilisation. Cependant, il importe de tenir compte ration par liquide dense, etc.) pour éliminer ces
des conditions environnementales pour évaluer la matières délétères.
stabilité chimique d’un matériau. Ainsi, des matériaux
En raison de la raréfaction des sources de bons granu-
comme les calcaires, réputés autrefois pour leur très
lats et de l’augmentation des coûts de transport, il ne
grande stabilité dans des conditions environnemen-
serait pas étonnant que ce type de traitement soit de
tales normales, sont beaucoup plus vulnérables en
plus en plus utilisé à l’avenir pour exploiter des granu-
raison des pluies acides et de la pollution urbaine.
lats locaux de qualité moyenne.
Les principales réactions chimiques qui peuvent se
produire sur des matériaux de génie civil sont des
réactions d’oxydation, d’hydratation, de carbonata-
1.5 Les documents de référence
tion, de dissolution, de sulfatation, de décomposition Avant d’utiliser un granulat tel quel ou comme compo-
organique ou de fermentation ; elles sont aussi le fait sant d’autres matériaux, il faut s’assurer que sa qualité
de certaines bactéries (Thiobacillus ferroxidens). permet de le transporter à pied d’œuvre et de le mettre
Lors de ces réactions, le granulat peut s’altérer au en place sans qu’il se dégrade. En effet, il doit pouvoir
point d’entraîner l’affaiblissement, et parfois même, remplir la fonction pour laquelle il a été choisi long-
la ruine d’un ouvrage. temps après sa mise en place. Pour s’assurer de la
qualité d’un granulat, on doit déterminer ses caracté-
1.4.9 La réactivité ristiques et s’assurer que celles-ci contribuent à le
Certains matériaux chimiquement stables dans un rendre performant. Voici quelques questions à se
environnement donné peuvent devenir réactifs lors- poser :
qu’on les utilise dans un autre environnement. C’est le • Quelles sont les propriétés à déterminer et comment
cas de certains granulats qui réagissent aux alcalis du arriver à les déterminer ?
12 CHAPITRE 1
Contrôle Réalisation d’essais sur des échantillons représentatifs des matériaux en vue de déterminer une ou plusieurs
de la qualité de leurs caractéristiques, puis comparaison des résultats de ces essais avec les exigences spéciées pour établir
leur conformité.
Essais Épreuves que l’on fait subir aux matériaux et aux ouvrages pour vérier s’ils sont conformes aux normes
et aux exigences des plans et devis.
Exigences Limites acceptables des propriétés spéciées. La méthode d’essai pour évaluer une propriété fait partie
des exigences qui dénissent cette propriété.
Normes Documents de référence servant à la réalisation des essais. Plus précisément, les normes d’essai dénissent
d’essai les procédures d’essai normalisées sur lesquelles on s’appuie pour juger de la conformité des matériaux et
des travaux.
Qualité Selon la norme ISO 9000, la qualité désigne l’aptitude d’un ensemble de caractéristiques à satisfaire
une exigence.
Spécications Moyens (essais normalisés) et critères (propriétés, exigences) suivant lesquels on peut vérier la qualité
et la conformité.
• Comment s’assurer que, d’un opérateur à un autre, • Recueil des méthodes d’essai LC, Publications du
les valeurs obtenues pour ces propriétés seront Québec
comparables ? • Travaux de génie civil – Granulats, Bureau de
• Comment savoir que les valeurs qui caractérisent un normalisation du Québec, NQ-2560-114
granulat donné ne sont pas en deçà des seuils de • Travaux de génie civil – Granulats – Matériaux
performance ? recyclés fabriqués à partir de résidus de béton,
• Quels sont ces seuils ? d’enrobés bitumineux et de briques, Bureau de
normalisation du Québec, NQ-2560-600
Il existe un certain nombre de documents, à caractère
normatif ou non, qui permettent de répondre à ces Le tableau 1.3 présente quelques dénitions utiles, et
questions. En voici une liste, dont le contenu fera le tableau 1.4, les acronymes des principaux orga-
l’objet du chapitre 7. Il s’agit des outils (documents nismes de normalisation auxquels renvoie directement
contractuels, normes, documents techniques) les plus le présent ouvrage.
souvent utilisés au Québec dans la pratique du génie
civil (plus particulièrement, le génie routier). Ils TABLEAU 1.4 Acronymes des principaux organismes
permettent notamment de classer et d’évaluer la qualité de normalisation
des granulats, de dénir les exigences auxquelles ils
Acronyme Organisme de normalisation
doivent satisfaire pour être utilisés pour un usage
donné et de réaliser les essais de laboratoire. ACNOR (CSA) Association canadienne de normalisation
• American Society for Testing and Materials (ASTM) ASTM American Society for Testing and Materials
• Béton : Constituants et exécution des travaux/Méthodes BNQ Bureau de normalisation du Québec
d’essai et pratiques normalisées pour le béton, Normes
CSA A23.1/A23.2 CCN Conseil canadien des normes
RÉSUMÉ
Les granulats sont des assemblages de particules solides de dimension, de forme et de nature
diverses. Il en existe trois types principaux : les granulats naturels provenant des carrières, des
gravières et des sablières ; les granulats recyclés ; les granulats articiels fabriqués spéciale-
ment pour des usages particuliers et provenant de matériaux recyclés.
La dureté et la ténacité des particules sont des propriétés très importantes à considérer si l’on
veut mieux comprendre les phénomènes d’usure et de fragmentation des particules. La sphéri-
cité et l’angularité, qui sont des caractéristiques reliées à la forme, inuent sur de très nom-
breuses propriétés des particules. Elles sont toutefois très difciles à évaluer.
Les granulats ont des propriétés particulières qui résultent de l’assemblage de leurs particules.
Les différents cahiers des charges, qui xent les normes minimales d’utilisation des matériaux
granulaires, dénissent les valeurs limites de la granulométrie, la surface spécique, la den-
sité, la masse volumique, la teneur en eau, l’absorption, la durabilité et la résistance à l’usure.
Certains granulats peuvent contenir des particules délétères ou nuisibles qu’il est important de
déceler, car au-delà d’un certain seuil, elles peuvent nuire à la durabilité des ouvrages. Enn,
lorsqu’on modie l’environnement dans lequel ils se trouvent, certains granulats peuvent deve-
nir chimiquement instables et causer de graves problèmes de durabilité.
RÉFÉRENCES
Ouvrages
AÏTCIN, P.-C. Utilisation des résidus des mines d’amiante en construction routière, Colloque
international sur l’utilisation des sous-produits et déchets dans le génie civil, Paris,
28-30 novembre 1978.
AÏTCIN, P.-C., G. LEFEBVRE. Possibilités d’utilisation des rejets miniers et métallurgiques
dans la construction de routes au Québec, ministère des Transports du Québec, juillet 1975.
AÏTCIN, P.-C., C. LUPIEN. Évaluation des propriétés physiques et mécaniques des résidus
des mines d’amiante en fonction du pourcentage de bres libres, ministère des Transports
du Québec, mai 1980.
LANDRY, B. et collab. (2012). Notions de géologie, 4e édition, Groupe Modulo, 650 p.
ROBITAILLE, V., D. TREMBLAY. (2014). Mécanique des sols – Théorie et pratique,
2e édition, Groupe Modulo, 462 p.
QUESTIONS DE RÉVISION
8. On classe habituellement les granulats en deux grandes catégories. Quelles sont ces caté-
gories et quelles sont les dimensions qui les déterminent ?
9. Qu’est-ce que la surface spécique d’un granulat ou d’une poudre minérale ?
10. On dispose de deux échantillons de 1 kg chacun d’un sable dont les particules sont de
dimension inférieure à 5 mm et d’un gravier dont la dimension des particules est de 5 à
10 mm.
a) Dans quel cas la surface spécique du matériau est-elle la plus élevée ? Expliquez
votre réponse.
b) Pour une même quantité de ces matériaux, dans quel cas faut-il plus de liant (pâte
de ciment pour le béton, par exemple) pour un enrobage équivalent des particules ?
Expliquez votre réponse.
11. Pour un volume de 1 cm3, calculez la surface spécique d’une particule d’un matériau
donné dans chacun des cas suivants :
a) cubique et de 1 cm de côté ;
b) plate, allongée et dont la dimension est de 100 cm × 1 cm × 0,01 cm ;
c) sphérique ;
d) cylindrique et de 1 cm de longueur.
12. On mesure la masse volumique d’un granulat et la densité d’une particule. Vrai ou faux ?
13. À partir des plans d’un ouvrage donné, on a déterminé le volume de matériau granulaire
requis pour les fondations. Le devis du projet stipule que le matériau sera payé à la tonne.
Quelle caractéristique du granulat permet de calculer le coût des granulats ? Expliquez
votre réponse.
14. Pourquoi est-il important de :
a) connaître la teneur en eau des granulats lorsqu’on fabrique du béton ?
b) s’assurer de la stabilité chimique des granulats ?
15. Différenciez les termes spécications et exigences.
CHAPITRE
De nombreux travaux de génie civil requièrent de grandes quantités de granulats qui doivent
répondre aux besoins spéciques des ouvrages de génie civil. Il faut donc s’assurer que ces
matériaux possèdent les propriétés requises ou que ces propriétés varient à l’intérieur d’une
fourchette de valeurs acceptables stipulées par les normes en vigueur.
Mais comment s’assurer que les propriétés d’un granulat conviennent à une utilisation en parti-
culier ? Comme il est impossible d’effectuer un contrôle systématique et continu de la qualité
des granulats, on recourt habituellement à des techniques d’échantillonnage ables et norma-
lisées qui permettent de recueillir une fraction représentative sur laquelle on effectue les divers
essais d’acceptation. D’ailleurs, la abilité des résultats dépend de l’application rigoureuse de
ces techniques d’échantillonnage éprouvées.
16 CHAPITRE 2
hasard, de les soumettre à une batterie d’essais de et le CCDG recommande au moins un prélèvement
contrôle et d’effectuer des calculs statistiques. par jour si la production est inférieure à 5000 tonnes
Les granulats sont des produits naturels ou des produits (ou 2500 m 3). Lorsque le matériau mis en place doit
industriels très simples. Il est donc difcile d’effectuer être contrôlé, le CCDG recommande d’effectuer le
un contrôle de qualité sur eux, puisque les échantillons contrôle sur chaque lot. Cette façon de faire est décrite
sont constitués d’un ensemble de composantes non à la section 2.7. Il est très important de vérier les
reliées entre elles. De plus, des phénomènes de plans et devis puisque chaque projet peut faire l’objet
ségrégation, c’est-à-dire de séparation naturelle ou de spécications spéciales et propres à l’ouvrage
accidentelle de particules de différentes dimensions quant à la fréquence de prélèvement des matériaux.
dans un granulat, ou encore une contamination par des Le Guide de contrôle de la qualité des sols et des
particules étrangères peuvent affecter la composition granulats présente des tableaux résumés complets
globale des échantillons. Il faut donc se limiter à concernant la fréquence des prélèvements et des
fournir des lignes directrices générales, dénir des
essais à effectuer sur les matériaux selon l’utilisation
méthodes d’échantillonnage en fonction du type de
que l’on en fait.
matériau envisagé, déterminer les instruments à
utiliser lors de l’échantillonnage, xer des tailles Avant d’effectuer l’échantillonnage, on doit s’assurer
d’échantillonnage, etc. Rappelons que l’œil, l’intelli- que les matériaux ont été mis en réserve à des empla-
gence et le savoir-faire jouent aussi un grand rôle en cements qui ont été bien identiés, nivelés, drainés et
matière d’échantillonnage de granulats. nettoyés de toute matière contaminante. Les para-
Plus un granulat est hétérogène, plus il est difcile à graphes qui suivent portent sur les techniques d’échan-
échantillonner. Il est donc relativement facile d’échan- tillonnage dont le ministère des Transports, de la
tillonner une pile de granulat pour béton de ciment Mobilité durable et de l’Électrication des transports
portland 20-14 mm, puisque toutes les particules de la du Québec recommande la mise en œuvre dans des
pile ont des diamètres voisins ; ce qui élimine tout situations précises, selon la provenance (dépôt meuble
phénomène de ségrégation dans la pile et tout risque ou dépôt consolidé) et le type de granulat utilisé.
d’erreur grossière lors du prélèvement de l’échantillon.
Par contre, l’échantillonnage d’un granulat routier
20-0 mm est beaucoup plus complexe en raison de 2.2 L’échantillonnage conjoint
l’importante variation du diamètre des particules, car
elle augmente les risques d’hétérogénéité et de ségré- Il est fréquent d’effectuer un échantillonnage conjoint
gation dans la pile de granulat. Il en est de même pour pour s’assurer de la validité des échantillons et pour
l’échantillonnage d’un gravier, car celui-ci peut pouvoir réagir en cas de recours judiciaire. Pour ce
provenir d’un dépôt constitué d’une succession de faire, deux représentants d’entreprise, de laboratoire,
couches alluvionnaires différentes, avec des granulo- de fabricant de béton ou d’enrobé bitumineux effec-
métries distinctes, et renfermant des particules d’ar- tuent l’échantillonnage d’un matériau granulaire en
gile de 1 µm aussi bien que des galets de plusieurs présence d’une autre instance. On s’assure ainsi
centaines de millimètres de diamètre. d’avoir la neutralité et la légitimité des résultats
Quand on fait l’échantillonnage d’un granulat, on d’analyse sur les matériaux granulaires ainsi
poursuit généralement l’un des buts suivants : échantillonnés.
• vérier la conformité aux normes avant son De même, l’échantillon témoin est constitué de
utilisation ; plusieurs prélèvements échantillonnés au même
• contrôler la qualité en cours de production de moment que l’échantillonnage principal par un repré-
l’ouvrage ; sentant d’un laboratoire enregistré et indépendant.
• vérier la qualité de l’ouvrage nal. Ces échantillons sont scellés et conservés précieuse-
Le Cahier des charges et devis généraux (CCDG) ment. Ils seront utilisés en cas de recours judiciaire.
recommande d’effectuer des prélèvements en vue du Ainsi, on pourra utiliser cet échantillon pour reprendre
contrôle de qualité au minimum chaque fois qu’on met des essais jugés non conformes ou encore pour assurer
en réserve 5000 tonnes de matériau (ou 2500 m 3). On que les défectuosités de l’ouvrage ne proviennent pas
doit également effectuer deux prélèvements initiaux de la qualité des matériaux.
18 CHAPITRE 2
2.2.1 L’utilisation d’une table de hasard et que le type de sol change rapidement, il est impor-
tant de prélever chaque type de sol rencontré et de
L’emplacement des prélèvements d’échantillons peut
noter son positionnement.
se faire en se ant sur le jugement du technicien
responsable. Pour enlever toute subjectivité dans la
procédure d’échantillonnage, il est conseillé d’utiliser 2.4 L’échantillonnage
une table de hasard et les plans et devis du projet indi-
queront s’il est nécessaire de procéder ainsi. Par d’un matériau naturel
exemple, il peut être tentant de sélectionner un empla-
cement où aucun signe de ségrégation ou de contami- 2.4.1 Le banc d’emprunt exploité pour
nation n’est présent même si la presque totalité du lot la première fois
présente ces défauts. L’utilisation d’une table de hasard
est simple : il suft de déterminer les dimensions du Dans un banc d’emprunt exploité pour la première
lot et le nombre d’échantillons à prélever sur celui-ci. fois, l’échantillonnage peut s’effectuer de différentes
On sélectionne ensuite autant de valeurs aléatoires façons (à la tarière, par excavation ou par forage) sur
qu’il y a d’échantillons à recueillir, et ce, selon l’axe toute l’épaisseur qu’on prévoit exploiter an d’obtenir
des x et l’axe des y (ou encore selon la longueur et la un échantillon le plus représentatif possible du
largeur du lot). On multiplie ensuite la longueur et la granulat qu’on se propose d’utiliser. L’échantillon
largeur totales du lot par chaque nombre aléatoire. recueilli est alors constitué de l’ensemble des granu-
On obtient ainsi le positionnement de chaque lats prélevés.
prélèvement. Toutefois, si on s’aperçoit que la stratigraphie du
Il existe plusieurs tables de hasard pour générer ces granulat est très hétérogène au moment de l’échan-
nombres aléatoires, notamment celle de l’Association tillonnage, il est préférable d’effectuer un échantil-
canadienne de normalisation utilisée pour l’échantil- lonnage séparé de chacune des couches du granulat
lonnage des matériaux granulaires (CSA A23.2-7B). et de noter soigneusement leur profondeur et leur
Les devis ou les documents contractuels imposent épaisseur.
quelquefois leur propre table de hasard et la plupart
des calculatrices récentes (méthode acceptée selon la 2.4.2 Le banc d’emprunt en cours d’exploitation
norme CSA A23.2 -7B) ont une fonction qui génère
des nombres aléatoires. Il est donc de la responsabilité Dans un banc d’emprunt en cours d’exploitation (voir
du technicien de noter la méthode d’échantillon- la gure 2.1), on échantillonne la face d’exploitation
nage utilisée et de soumettre sa table de hasard au avec la pelle d’une chargeuse en prélevant une couche
responsable des travaux avant d’entreprendre d’épaisseur uniforme de bas en haut. S’il n’y a pas de
l’échantillonnage. chargeuse disponible, on effectue l’échantillonnage à
la tarière, légèrement en retrait de la face d’exploitation système d’échantillonnage plus complexe. Il est aussi
dans la partie n'ayant eu aucune ségrégation notable. possible de faire trois prélèvements à l’extrémité de la
bande transporteuse, à condition que la production
2.4.3 Le banc d’emprunt abandonné soit stable.
Dans un banc d’emprunt abandonné, on prélève Au Québec, on préfère habituellement effectuer
l’échantillon à la tarière après avoir pris soin d’éli- l’échantillonnage à partir du chargement d’un camion
miner tous les matériaux accumulés sous l’effet de ou d’une réserve de granulats, soit au cours de la mise
l’érosion. Il ne faut donc jamais prélever l’échantillon en réserve, soit à la n de la mise en réserve, selon une
dans l’ancienne face d’exploitation en raison des des méthodes décrites dans les sections suivantes.
phénomènes de ségrégation survenus au l du temps.
2.5.2 L’échantillonnage à partir
2.4.4 Le banc de gravier d’un chargement
On échantillonne un banc de gravier à l’aide d’une L’échantillonnage à partir d’un chargement (dans la
rétrocaveuse en prélevant une tranche d’égale épais- benne de camions/wagons/barges, etc.) se fait sur un
seur sur toute la face d’exploitation an de s’assurer chargement qui vient d’être effectué à l’usine de
que l’échantillon est représentatif de l’ensemble du concassage, à la carrière, à la sablière ou à la gravière.
matériau. Si l’on ne dispose pas d'équipement mécanique, on
creuse trois tranchées horizontales d’au moins 300 mm
2.4.5 Le roc de profondeur et d’environ 300 mm de largeur. On
Dans le cas d’un roc, le forage au diamant permet de prélève ensuite une fraction de granulat avec une pelle
récolter des échantillons intacts (appelés carottes) qui en plusieurs points équidistants et qui tiennent compte
permettront de connaître la stratigraphie et les de la grosseur du chargement. On mélange le prélève-
propriétés du matériau. On peut aussi prélever un peu ment des trois tranchées pour former un seul
partout différents blocs de pierre dans l’amoncelle- échantillon.
ment des produits d’abattage accumulés au pied du
front de taille. Il est cependant recommandé de
recourir aux services d’un géologue pour effectuer
2.6 L’échantillonnage d’une
l’échantillonnage. réserve de granulats
2.5 L’échantillonnage 2.6.1 La couche de granulats
dans une installation Après avoir sélectionné une pile de réserve, prélevé un
échantillon et nivelé la couche de matériau, on procède
de production en à son échantillonnage, en trois points, à l’aide d’une
fonctionnement chargeuse en prenant soin d’effectuer des prélèvements
sur toute l’épaisseur de la couche (voir la gure 2.2,
page suivante).
2.5.1 L’échantillonnage sur une bande
transporteuse Il ne faut surtout pas effectuer les prélèvements à la
pelle sur la partie supérieure de la couche qui vient
L’échantillonnage sur bande transporteuse est peu
d’être nivelée parce que le granulat n’y est pas suf-
pratiqué au Québec, car on doit arrêter l’installation de
samment homogène.
production chaque fois qu’on veut effectuer un tel
prélèvement. On place alors un cadre spécial sur une On étend le matériau pour former une couche de 300 à
bande transporteuse et l’on prélève tout le matériau qui 400 mm d’épaisseur (voir les gures 2.2 b, c et d, page
se trouve à l’intérieur de ce cadre. Cette technique doit suivante) à la surface de laquelle on recueille trois
être reprise deux fois, aléatoirement, pour compléter prélèvements (voir la gure 2.2 e, page suivante) qu’on
l’échantillon. On procède de cette façon à moins que prépare et qu’on assemble pour former un seul échan-
l’usine de production de granulats soit équipée d’un tillon nal (voir les gures 2.2 f, g et h, page suivante).
20 CHAPITRE 2
En laboratoire, un appareillage est prévu pour effectuer recueilli en deux parties de masse égale (voir la
cette réduction des échantillons (voir la gure 2.5). Le gure 2.6). On répète cette séparation jusqu’à l’obten-
séparateur mécanique permet de séparer l’échantillon tion de la masse minimale requise par la norme. La
somme d’une ou plusieurs séparations donne la masse
FIGURE 2.5 Appareillage utilisé pour la réduction de la prise d’essai.
d’échantillons
Lorsque le matériau est humide, on remplace le sépa-
rateur mécanique par la méthode de quartage (voir la
gure 2.7). Cette méthode permet, elle aussi, de réduire
l’échantillon en deux parties de masse presque équiva-
lente pour obtenir une masse de prise d’essai plus
adaptée à l’essai.
Sur une toile étalée sur le sol ou directement sur le
plancher propre, on sépare l’échantillon à réduire
en quatre et on conserve les deux quarts opposés.
On refait ensuite cette opération jusqu’à ce que la masse
obtenue corresponde à la masse requise. On trouvera
les détails de cette procédure au Laboratoire 2,
p. 197 à 199.
b) Homogénéisation de l’échantillon
Les techniques d’échantillonnage 25
RÉSUMÉ
Échantillonner un granulat consiste à sélectionner une fraction de masse réduite qui représente
statistiquement et aussi dèlement que possible l’ensemble du matériau. L’échantillonnage
constitue donc une phase critique de l’étude des granulats, car la validité des résultats des
essais qu’on effectuera ultérieurement en laboratoire dépend de la représentativité de l’échan-
tillon prélevé sur le terrain.
On peut effectuer l’échantillonnage d’un matériau en vue de son acceptation avant ou durant
son exploitation, pendant ou après sa mise en œuvre, ou encore en vue de l’acceptation nale
de l’ouvrage.
Les techniques d’échantillonnage utilisées dépendent de la nature du matériau, de son utilisa-
tion et de son mode d’exploitation. Cependant, dans tous les cas, il faut s’assurer que l’échan-
tillon global retenu est représentatif du granulat qu’on se propose d’utiliser et que les
manipulations ultérieures ne causeront pas de perte de matériaux ou d’apport de matériau
extérieur susceptibles de modier la nature et la composition du granulat original.
Tout échantillonnage doit faire l’objet d’un rapport où sont consignés tous les détails qui
peuvent servir à déterminer avec précision les caractéristiques du matériau échantillonné, le
lieu de l’échantillonnage, la méthode utilisée et le nom de la personne responsable de
l’échantillonnage et autres renseignements utiles.
RÉFÉRENCES
Ouvrages
Cahier des charges et devis généraux – Infrastructures routières – Construction et réparation,
ministère des Transports, de la Mobilité durable et de l’Électrication des transports, Les
Publications du Québec, 2017.
Guide de contrôle de la qualité des sols et des granulats, ministère du Transport, de la Mobilité
durable et de l’Électrication des transports, Les Publications du Québec, 2017.
26 CHAPITRE 2
Normes
CSA A23.2-1A, Échantillonnage des granulats pour usage dans le béton, Association
canadienne de normalisation, 2014.
CSA A23.2-7B, Échantillonnage aléatoire des matériaux de construction, Association
canadienne de normalisation, 2014.
Recueil des méthodes d’essai LC, Échantillonnage (LC 21-010), Procédure du laboratoire des
chaussées, ministère des Transports, de la Mobilité durable et de l'Électrication des trans-
ports, Les Publications du Québec, 2016.
Recueil des méthodes d’essai LC, Réduction des échantillons pour essais en laboratoire (LC
21-015), Procédure du laboratoire des chaussées, ministère des Transports du Québec,
2016.
QUESTIONS DE RÉVISION
1. Qu’est-ce qu’un échantillon ?
2. Quelle différence y a-t-il entre un prélèvement et un échantillon global ?
3. Pourquoi l’échantillonnage représente-t-il une phase critique dans l’étude d’un granulat ?
4. Pourquoi est-il plus facile d’échantillonner un granulat pour béton de ciment portland
20-14 mm qu’un gravier naturel ?
5. Pourquoi échantillonne-t-on des granulats ?
6. Quelles précautions faut-il prendre une fois qu’on a prélevé un échantillon global ?
7. Pourquoi est-il difcile d’échantillonner un granulat en cours de production sur une bande
transporteuse ?
8. De quelle façon doit-on échantillonner une couche dans une réserve de granulats ?
9. Comment doit-on réaliser l’échantillonnage d'un granulat sur une chaussée?
10. Quel type de renseignements doit contenir un rapport d’échantillonnage ?
CHAPITRE
La granularité
3
SOMMAIRE
3.1 L’analyse granulométrique
3.2 Les calculs et la présentation des résultats de l’analyse granulométrique
3.3 Des exemples de calculs
3.4 Les paramètres pour interpréter la granularité
3.5 La classication et la désignation des granulats
3.6 La classication et la désignation des matériaux recyclés
Une bonne partie des matériaux utilisés en génie civil sont des matériaux granulaires, c’est-
à-dire des matériaux constitués d’une multitude de particules de dimensions différentes tels
que les sables et les gros granulats pour béton, les emprunts granulaires routiers, les matériaux
utilisés pour la construction des barrages en terre et en enrochement, les granulats pour enrobés
bitumineux ou autres.
Les propriétés techniques des matériaux granulaires dépendent de facteurs tels que la dimen-
sion, la forme, la nature chimique et la nature minéralogique des particules, mais aussi et
surtout de la granularité, à savoir la proportion des différentes grosseurs des particules dans
les matériaux granulaires. La détermination de la granularité s’effectue au moyen d’une
analyse granulométrique dont on représente les résultats sous la forme d’une courbe
granulométrique.
Pour établir la granularité d’un matériau granulaire, il faut le fractionner en plusieurs classes
de particules de dimension semblable. Il existe plusieurs méthodes d’analyse granulométrique
selon la nature du matériau et de la fraction granulométrique que l’on souhaite analyser. En
génie civil, l’analyse granulométrique s’effectue généralement par tamisage pour les particules
plus grosses (gravier, sable), et par sédimentométrie pour les particules de dimension infé-
rieure à 80 µm (silt, argile). Cette dernière technique, aussi appelée « essai à l’hydromètre », est
utilisée surtout en mécanique des sols.
28 CHAPITRE 3
3.1 L’analyse granulométrique tamisage, car les résultats d’un essai n’auront aucune
valeur si l’échantillon n’est pas représentatif de l’en-
L’analyse granulométrique par tamisage permet de semble du matériau à analyser. De plus, il ne sera pas
déterminer les dimensions des particules d’un granulat possible d’utiliser ces résultats pour évaluer la qualité
à l’aide d’une série de tamis à mailles carrées. Étant ou le comportement éventuel de ce matériau.
donné qu’on ne peut pas compter les particules
L’échantillon prélevé sur le terrain est souvent trop
présentes dans chacune des fractions, on mesure la
volumineux pour effectuer un essai. Il faut alors
masse de celles qui ont passé au travers des mailles du
réduire le volume de l’échantillon à une de ses frac-
tamis supérieur, mais qui sont retenues sur le tamis
inférieur. tions, qui constituera la prise d’essai, en tenant compte
de la dimension nominale maximale des granulats. La
3.1.1 La série normalisée de tamis technique de réduction utilisée pour constituer la prise
d’essai doit faire en sorte que la prise est bien repré-
Les tamis utilisés en laboratoire sont constitués d’un sentative de l’échantillon global. Pour ce faire, les
fond en toile métallique montée sur des bâtis ronds méthodes d’essai normalisées donnent les masses
(200 ou 300 mm de diamètre) ou rectangulaires minimales d’échantillons réduits nécessaires pour
(375 mm × 575 mm). Les ouvertures des mailles sont déterminer une caractéristique donnée. Dans le cas de
choisies dans les séries des nombres normaux (séries l’analyse granulométrique, le volume de la prise
de Renard) ISO R-10, R-20 et R-401 présentées à la d’essai doit être sufsant pour assurer la représentati-
n du manuel (voir les tableaux A.2 et A.3, p. 272 et vité de l’échantillon sans toutefois surcharger les
273). Les dimensions d’ouvertures inférieures à
tamis, car cela nuirait à l’efcacité de l’opération de
1 mm s’expriment en micromètres (µm), tandis
tamisage. En pratique, les quantités à garder au
que celles supérieures à 1 mm s’expriment en milli-
moment de la réduction par rapport aux masses mini-
mètres (mm).
males recommandées reposent sur le savoir-faire de
Au Québec, on procède à l’analyse granulométrique à l’expérimentateur.
l’aide de la série ISO R-20 dont les ouvertures norma-
lisées sont les suivantes : 3.1.3 Le principe général de l’essai
• 80 ; 160 ; 315 et 630 µm ; de tamisage
• 1,25 ; 2,5 ; 5 ; 10 ; 14 ; 20 ; 28 ; 40 ; 56 ; 80 et 112 mm. L’essai de tamisage s’effectue généralement sur un
On notera que jusqu’à 10 mm, l’ouverture de la maille matériau sec, car l’eau favorise l’agglomération des
d’un tamis est le double de celle du tamis précédent, particules nes. La présence de traces d’eau peut donc
et qu’à partir de 10 mm, on utilise une deuxième série fausser les résultats. Il arrive cependant qu’on doive
de tamis (14, 28, 56, 112) où, là encore, l’ouverture de tamiser par lavage à l’eau avec un tamis de 80 µm. En
la maille d’un tamis est le double de celle du tamis effet, ce tamis très n se colmate facilement et comme
précédent. Selon les besoins, il est possible d’ajouter ces particules nes ont une faible inertie, elles
des tamis d’autres dimensions. Par exemple, selon la traversent les mailles du tamis assez difcilement. Il
norme NQ 2560-114, les spécications des fuseaux faut noter que lorsqu’un grand nombre de particules
granulométriques pour les matériaux de fondation et nes restent collées aux plus grosses, la prise d’essai
de sous-fondation exigent l’utilisation d’un tamis de doit être lavée avant le tamisage pour obtenir des
31,5 mm plutôt qu’un tamis de 28 mm. Il faut alors résultats plus précis.
inclure le tamis de 31,5 mm dans la série lors de Comme on peut le voir à la gure 3.1, la série de tamis
l’essai. appropriés pour l’essai est rangée de haut en bas en
ordre décroissant d’ouverture des mailles, et le tout est
3.1.2 L’échantillon placé au-dessus d’un plat destiné à recueillir les parti-
On détermine la granulométrie d’un matériau donné à cules qui traversent le dernier tamis. La masse
partir d’un échantillon représentatif de ce matériau, représentative de matériau granulaire (prise d’essai)
qu’il soit prélevé à la source ou sur le site des travaux. est déposée sur le tamis supérieur. Un couvercle xé
On n’insistera jamais assez sur cette représentativité sur la partie supérieure des tamis permet d’éviter des
de l’échantillon qui doit être soumis à l’essai de pertes de particules.
Après avoir agité le dispositif manuellement ou FIGURE 3.1 Principe général de l’analyse granulomé-
mécaniquement en contrôlant le temps et l’amplitude trique par tamisage
des mouvements lors du tamisage, on recueille la
masse de matériau retenue entre les tamis. Une
fois terminée l’opération, on retrouve entre deux
tamis des particules qui ont pu passer au travers des
mailles du tamis supérieur, mais qui n’ont pu passer
au travers des mailles du tamis sur lequel elles se
trouvent.
Si toutes les particules étaient sphériques, on pourrait
utiliser leur diamètre pour déterminer leur dimension,
mais comme leur forme (cubique, en aiguille ou en
paillette) inue sur la facilité avec laquelle elles
traversent les mailles du tamis, on évite de décrire les
quantités recueillies selon la dimension des particules.
On emploie plutôt les termes refus (particules rete-
nues sur un tamis) et tamisat ou « passant » (particules
passées à travers un tamis).
À l’aide d’une balance dont le degré de précision
permet de mesurer la masse de la prise d’essai, on
mesure dans l’ordre la masse des différentes fractions
retenues sur chacun des tamis en partant du tamis aux
mailles les plus grandes jusqu’au tamis inférieur (voir
la gure 3.1).
À la n de l’essai, la masse des particules perdues
pendant la procédure (perte au tamisage) ne doit pas
différer de plus de 0,3 % de la masse avant l’essai selon
les normes CSA et LC. Si la perte est plus importante,
on ne peut pas utiliser les résultats de l’essai pour
déterminer la granularité du matériau et il faut
reprendre l’essai.
Une valeur négative indique que les tamis ont été mal
nettoyés avant l’essai.
On tamise individuellement les particules dont la
grosseur est supérieure à 80 mm an de vérier s’il est
possible de les faire passer à travers une ouverture de
tamis donnée en variant leur position sur le tamis.
Celles qui passent sont considérées comme tamisat et
celles qui ne passent pas constituent le refus.
pourquoi il est préférable d’effectuer ce tamisage par FIGURE 3.2 Lavage sur le tamis de 80 µm
lavage. Quand on soumet l’échantillon représentatif au
lavage, le courant d’eau entraîne les particules suscep-
tibles de traverser les mailles du tamis 80 μm spéciale-
ment conçu pour cette opération. On recueille le
matériau retenu sur le tamis de 80 µm, on le fait sécher
dans une étuve ventilée, puis on réalise l’essai selon la
procédure indiquée précédemment (voir la gure 3.2).
Note : Lorsqu’on effectue un lavage en vue de déter-
miner la propreté d’un matériau (présence plus ou
moins importante de particules inférieures à 80 µm),
on calcule sa propreté en soustrayant de la masse
initiale de l’échantillon la masse sèche du matériau
ainsi recueilli et on écrit ce résultat en pourcentage de
la masse totale du matériau.
1. Lorsque l’on constitue les prises d’essai pour effectuer l’analyse granulométrique sur un mélange de gros granulats et
de granulats ns, il faut prendre en considération que les masses minimales sont données en fonction des fractions. On
doit donc estimer la masse totale de matériau qui permettra d’avoir la quantité minimale requise pour chaque fraction.
La granularité 31
FIGURE 3.3 Analyse granulométrique d’un mélange de gros granulats, de granulats ns
dans un gravier naturel – mode opératoire
32 CHAPITRE 3
Nous verrons, à l’aide de l’exemple 3.3 (voir p. 40), • on commence par calculer la masse des refus cumu-
comment reconstituer la granulométrie réelle d’un lés sur chaque tamis (voir l’étape 1 de l’exemple 3.1,
matériau donné. p. 36) en additionnant tous les refus sur les tamis
plus gros que le tamis dont on calcule le refus, à
3.1.6 L’analyse granulométrique d’un ller moins que les pesées ne soient déjà cumulatives ;
(méthode ASTM D546) • on calcule ensuite le pourcentage des refus cumulés
Les llers utilisés pour les travaux routiers servent sur chacun des tamis (voir l’étape 2 de l’exemple 3.1,
surtout aux revêtements en enrobés bitumineux. p. 36) en divisant chacune des masses cumulées
On commence par placer l’échantillon de ller parfai- précédentes par la masse totale de l’échantillon
tement sec (50 g environ) sur un tamis de 80 µm que soumis à l’essai ;
l’on secoue à la main. Lorsqu’il n’y a plus aucune parti- • on calcule enn le pourcentage des tamisats cumulés
cule qui traverse le tamis, on place le refus au tamis de en tenant compte du complément à 100 des refus
80 µm sur un tamis de 160 µm et l’on recommence cumulés (voir l’étape 3 de l’exemple 3.1, p. 36).
l’opération jusqu’à ce que tout l’échantillon traverse un
Ces calculs et les résultats de l’analyse granulomé-
tamis de la série normalisée. Il est important de noter
trique qui en découlent sont généralement présentés
que ce tamisage se fait à sec, ce qui le différencie du
dans un tableau et, comme c’est souvent le cas en
tamisage par lavage sur le tamis de 80 µm.
génie, au moyen d’un graphique, car ces formes de
En pratique, pour économiser du temps, on détermine présentation favorisent l’analyse visuelle et facilitent
le pourcentage de ller à partir de la courbe granulo- l’interprétation des résultats.
métrique. On sous-estime donc ce pourcentage puisque
les particules nes ont tendance à adhérer aux plus 3.2.2 La présentation des résultats dans
grosses.
un tableau
Le contenu d’un tableau varie peu d’un laboratoire ou
3.2 Les calculs et la d’une institution à l’autre. On y retrouve généralement
présentation des résultats des informations sur :
• le matériau soumis à l’essai (source, échantillon-
de l’analyse nage, nature et état, utilisation, etc.) ;
granulométrique • les méthodes d’essai appliquées (organismes de
Pour éviter d’utiliser la masse de l’échantillon soumis normalisation, numéro d’identication, date de publi-
à l’essai de tamisage, on exprime les résultats en pour- cation ou de révision) ;
centage de la masse totale de l’échantillon sec, plus • le numéro de la série de tamis.
spéciquement, en pourcentage des tamisats cumulés :
On inscrit dans les différentes colonnes du tableau la
• à l’unité près pour les tamis de dimension supérieure série des tamis, les masses des refus et les résultats des
à 80 µm ; calculs.
• à 0,1 % près pour le passant au tamis de 80 µm1.
Pour résoudre les problèmes contenus dans ce
Le pourcentage des tamisats cumulés sur un tamis repré- manuel, on utilisera la feuille de résultats modèle
sente le pourcentage de toutes les particules de dimen- présentée à la gure 3.4. En plus des informations de
sions inférieures à l’ouverture des mailles de ce tamis. base, cette feuille comporte une colonne dans laquelle
on peut indiquer les exigences qualitatives auxquelles
3.2.1 Le calcul des résultats le matériau analysé doit satisfaire. On a également
Pour formuler les résultats de l’essai de tamisage, on ajouté une section pour le calcul des différents para-
procède de la façon suivante : mètres d’interprétation de la granularité.
1. D’une façon générale, dans ce manuel, l’arrondissement des nombres est basé sur les recommandations contenues
dans la méthode d’essai LC 26-950, Nombres – Règles d’arrondissement.
La granularité 33
FIGURE 3.4 Formulaire de présentation des résultats de l’analyse granulométrique par tamisage
3.2.3 La présentation des résultats • sur l’axe vertical (en ordonnée), on reporte les tami-
dans un graphique sats cumulés en pourcentage.
Pour tracer la courbe granulométrique, on reporte les Étant donné que les dimensions des particules peuvent
résultats du tamisage dans un système de coordonnées varier beaucoup dans un matériau granulaire (tout comme
cartésiennes : elles varient dans un sol), on utilise une échelle logarith-
• sur l’axe horizontal (en abscisse), on porte les dimen- mique à 4 ou 5 séquences en abscisse, comme le montre
sions des ouvertures des mailles des tamis ; la gure 3.5 (voir page suivante). En ordonnée, on utilise
34 CHAPITRE 3
habituellement une échelle linéaire graduée de 0 à 100 % revêtements. Il s’agit d’un graphique sur lequel on
avec des intervalles de 2 %. La combinaison des coordon- porte en abscisse les dimensions des mailles
nées linéaires et logarithmiques donne un diagramme des tamis élevées à la puissance 0,45 (voir la
semi-logarithmique. Pour tracer la courbe granulomé- gure 3.6 c). L’intérêt de ce graphique réside dans
trique, on joint les points qui représentent les résultats le fait qu’on y trace aussi une droite dite de « masse
obtenus pour chacun des tamis par des segments volumique maximale » qu’on peut comparer à
de droite pour un matériau granulaire ou par une courbe la granularité de l’enrobé an d’en optimiser la
pour un sol. Notez qu’une courbe granulométrique performance. L’optimisation est basée sur le fait
commence à la valeur 100 % et n’a pas de valeur 0 (zéro). que sur ou à proximité de la droite de masse volu-
mique maximale, les vides interparticulaires sont
Il existe plusieurs modes de représentation graphique
faibles (facteur favorable à des revêtements résis-
des courbes granulométriques : tant à l’orniérage) et augmentent à mesure qu’on
• Dans le domaine des matériaux, on utilise une s’éloigne de part et d’autre de cette droite de réfé-
échelle croissante en abscisse pour les dimensions rence (facteur de durabilité et de sécurité des revê-
des mailles des tamis, soit une représentation tements selon le cas).
semi-logarithmique croissante (voir la gure 3.6 a).
L’enrobé dont les courbes granulométriques sont
• En mécanique des sols, on utilisait autrefois une situées en dessous de la droite de masse volumique
échelle décroissante en abscisse pour une représen- maximale présente une texture ouverte et on le qualie
tation semi-logarithmique décroissante (voir la de « grenu », tandis que l’enrobé dont les courbes sont
gure 3.6 b). Ce type d’échelle n’est plus utilisé situées au-dessus de la droite est qualié de « fermé ».
aujourd’hui, mais il n’est pas rare que des résultats Une granulométrie fermée correspond à un granulat
d’essais granulométriques provenant des États-Unis qui contient assez de particules nes pour remplir les
présentent encore une échelle inversée. vides interparticulaires lorsque le matériau est
• Dans le domaine des enrobés bitumineux, la compacté, que le granulat soit grossier ou n. La
granularité des enrobés est représentée sous forme granulométrie ouverte correspond à un matériau qui
de puissance 0,45 pour optimiser la qualité des ne contient pas ou peu de particules nes et qu’on y
La granularité 35
EXEMPLE 3.1
L’analyse granulométrique d’un sable (granulat n) La masse cumulée des refus sur le tamis de 1,25 mm
L’analyse granulométrique de 510,0 g de sable a est égale à 21,7 + 55,3 + 101,5 = 178,5 g, et ainsi
donné les résultats reportés dans le tableau suivant : de suite.
Tous les résultats de ces calculs sont inscrits sur la
mm µm
Plat feuille de résultats ( gure 3.8).
Tamis 10 5 2,5 1,25 630 315 160 80
2 Le pourcentage des refus cumulés sur le tamis
Refus (g) 0 21,7 55,3 101,5 106,2 102,9 95,8 18,2 8,0
de 1,25 mm est égal à
Pour déterminer la granularité de ce sable, on doit :
et ainsi de suite.
1 Calculer la masse des refus cumulés sur un tamis.
3 Le pourcentage des tamisats cumulés sur le tamis
2 Calculer le pourcentage des refus cumulés sur un de 630 µm est égal à 100 % – 55,8 % = 44,2 %,
tamis. soit 44 % et ainsi de suite.
3 Calculer le pourcentage des tamisats cumulés sur La courbe granulométrique de ce sable est présentée
un tamis. à la gure 3.7.
SOLUTION
1 Selon les données du tableau, la masse des refus
cumulés sur le tamis de 2,5 mm est égale à
21,7 + 55,3 = 77,0 g.
EXEMPLE 3.2
mm µm
Plat
Tamis 5 2,5 1,25 630 315 160 80 masse avant essai = 493,8 g
Refus (g) 26,4 33,3 44,5 80,1 137,7 119,4 48,0 3,0
SOLUTION
1 Calcul de la granularité
Le calcul de la granularité se fait comme dans
l’exemple 3.1 (voir p. 36), mais il faut se rappeler Les résultats de l’essai sont acceptables (voir la
qu’on doit utiliser la masse avant lavage1. gure 3.9).
FIGURE 3.9 Courbe granulométrique d’un granulat n après lavage (exemple 3.2)
1. Utiliser la masse après lavage éliminerait de l’échantillon les particules qui ont traversé le tamis de 80 µm lors
de l’opération.
La granularité 39
EXEMPLE 3.3
L’analyse granulométrique d’un mélange de gros 70,4 le pourcentage des tamisats cumulés au tamis
granulat et de granulat n de 5 mm, car le pourcentage des tamisats cumulés
Un laboratoire a reçu un échantillon de 10,200 kg obtenu pour la fraction grossière est de 29,6 %.
de gravier naturel sec. En tamisant cet échantillon
Ainsi dans l’exemple qui nous intéresse, le pour-
sur un tamis de 5 mm, on a recueilli 7,180 kg de
centage des tamisats cumulés au tamis de 10 mm
matériau. On a procédé à l’analyse granulomé-
est égal à :
trique des fractions grossière et ne de ce gravier
et l’on a reporté les résultats obtenus dans les
tableaux 3.1 et 3.2.
SOLUTION
De même, le pourcentage des tamisats cumulés sur
1 Granularité de la fraction grossière
le tamis de 1,25 mm sera de
La fraction grossière du gravier à analyser repré-
sente 3,020 kg, soit 29,6 % de la masse totale du
gravier. La détermination de la granulométrie ne
pose aucun problème particulier, puisque la procé-
dure est la même que celle présentée dans l’exemple et ainsi de suite (voir la gure 3.11).
3.1 (voir p. 36). 3 Représentation graphique
Pour calculer le pourcentage des tamisats de l’échan- Nous avons vu dans les exemples précédents qu’il
tillon représentatif du matériau, il faudra ajuster à est facile de tracer les courbes granulométriques du
La granularité 41
gros granulat, du granulat n et du granulat total en courbe granulométrique du gros granulat et celle
utilisant les données des deux dernières colonnes de du granulat n. On peut, en effet, considérer le
la feuille de résultats. granulat total comme un mélange contenant 29,6 %
Il est très important de noter que la courbe granulo- de gros granulat et 70,4 % de granulat n (voir la
métrique du granulat total est comprise entre la gure 3.12).
FIGURE 3.12 Courbe granulométrique d’un mélange de gros granulat et de granulat n (exemple 3.3)
De moins en moins de producteurs de béton utilisent TABLEAU 3.3 Classication des sols selon le ministère
des granulats de granulométrie discontinue pour des Transports du Québec
fabriquer du béton. Quand ils le font, c’est soit parce Type de sol Dimension
qu’ils n’arrivent pas à se procurer des granulats naturels Blocs (B) > 300 mm
de granulométrie continue qui soient économiques, soit
parce qu’ils prétendent pouvoir obtenir ainsi des bétons Cailloux (Q) 300 – 80 mm
d’interprétation et à établir des exigences. En effet, les révèle l’absence de certains diamètres ; on dit alors que
diamètres D10, D30 et D60 permettent de calculer les coef- la granulométrie est mal graduée.
cients d’uniformité et de courbure, lesquels servent à
On utilise aussi la valeur du coefcient de courbure
décrire la forme des courbes granulométriques. Aussi,
dans l’étude de la gélivité des sols.
lorsqu’on veut utiliser un matériau comme ltre granu-
laire, les diamètres D15, D50 et D85 doivent satisfaire à Note : Les coefcients Cu et Cc sont signicatifs lors-
des exigences précises an d’assurer une rétention des qu’un matériau contient moins de 10 % de particules
particules et une perméabilité adéquates. qui traversent un tamis de 80 µm.
FIGURE 3.14 Détermination des diamètres effectifs D10, D30 et D60 permettant
de calculer les coefcients d’uniformité et de courbure
EXEMPLE 3.6
L’analyse granulométrique d’un sable pour béton a Comme on peut le voir dans la gure 3.15, la courbe
donné les résultats inscrits au tableau suivant : granulométrique de ce sable est presque entièrement
mm µm située dans le fuseau recommandé pour les sables
Plat
Tamis 10 5 2,5 1,25 630 315 160 80 pour béton. Il comporte cependant un peu trop de
Refus (g) 18,0 28,6 35,6 53,1 111,7 170,5 81,9 23,7 4,9 petits cailloux. On pourra corriger cet excédent lors
du dosage de la pierre de 10-5 mm.
Quel est le module de nesse de ce sable ?
SOLUTION
Le module de nesse de ce sable pour béton est :
FIGURE 3.15 Courbe granulométrique d’un sable pour béton (exemple 3.6)
46 CHAPITRE 3
On exprime généralement le module de nesse au On constate dans le tableau 3.4 que le granulat entre
moyen de deux chiffres signicatifs après la virgule bien dans le fuseau BC 80 µm-5 et que son module de
décimale, selon la norme CSA A23.1/A23.2. nesse est maintenant de 2,41 (encore très acceptable).
On voit sur la courbe de granulométrie corrigée de la
La correction du module de nesse gure 3.15 (voir p. 45) que ce granulat entre bien à
Pour s’assurer de la conformité d’un granulat, on peut l’intérieur des limites xées.
corriger théoriquement son module de nesse et sa
granulométrie. C’est souvent le cas des sables pour La correction de l’excédent de pierre dans le sable
béton qui renferment un pourcentage de pierre. Le producteur de béton ne tamisera pas le granulat
Reprenons le sable sur la feuille de résultats de pour corriger la présence de pierre, mais il en tiendra
l’exemple 3.6 (voir p. 45) : son module de nesse est compte au moment de la pesée des matériaux.
de 2,71 (très acceptable), mais sa granulométrie sort Par exemple, s’il faut 725 kg de sable SSS de calibre
du sommet du fuseau BC 80 µm-5. Effectuons une 80 µm-5 mm pour fabriquer un mètre cube de béton,
division au niveau du tamis de 5 mm, pour voir on devra peser
comment seront modiés sa granulométrie et son
module de nesse, et comment s’insérera ce granulat
dans le fuseau BC 80 µm-5.
Ce sable contient 91 % de tamisat au tamis de 5 mm. du sable utilisé qui contient de la pierre pour être bien
En divisant chacun des tamisats inférieurs à 5 mm par sûr d’avoir 725 kg de sable à l’intérieur du fuseau BC
91/100, on obtient le pourcentage de tamisat corrigé à 80 µm-5. Toutefois, il ne faudra pas oublier de sous-
chaque niveau de tamis, ce qui donne : traire 797 – 725 = 72 kg de pierre 10-5 mm par mètre
cube de béton de la masse de pierre calculée, car cette
quantité de pierre est apportée par le sable.
Le fuseau granulométrique d’un matériau comprend sont comprises toutes les courbes granulométriques
donc deux courbes granulométriques limites à l’inté- individuelles.
rieur desquelles la granulométrie du matériau peut
On détermine la courbe granulométrique moyenne
varier et convenir quand même aux usages pour
du matériau en faisant la moyenne des pourcentages
lesquels il est prévu.
des tamisats cumulés de plusieurs échantillons du
Pour tracer un fuseau granulométrique à partir des même matériau sur chacun des tamis. Pour déterminer
résultats de plusieurs analyses granulométriques, il la courbe granulométrique médiane située au milieu
suft de reporter sur un graphique les tamisats du fuseau, on calcule la demi-somme des maximums
cumulés maximal et minimal de chacun des tamis. et des minimums des pourcentages des tamisats
On dénit ainsi une zone graphique dans laquelle cumulés sur chacun des tamis.
EXEMPLE 3.7
Le groupe de recherche sur l’amiante de l’Université 1 Est-ce que tous les échantillons reçus font partie
de Sherbrooke a reçu huit échantillons de résidus qui du même fuseau granulométrique ?
traversent un tamis de 10 mm. Ces échantillons
2 Quelles sont les limites inférieure et supérieure
proviennent du dernier stade de broyage d’une usine
du fuseau granulométrique ?
d’amiante de Thetford Mines. On demande à ce labo-
ratoire d’étudier la variabilité du résidu dans le temps. 3 Quelles sont les courbes granulométriques moy-
enne et médiane de ce résidu ?
Le tableau ci-dessous regroupe les résultats des huit
analyses granulométriques.
mm µm
SOLUTION
1 En comparant les valeurs des pourcentages des révèlent que la limite supérieure du pourcentage des
tamisats cumulés, on constate que la granulométrie tamisats cumulés sur le tamis de 5 mm est de 98 %
de l’échantillon n° 3 diffère fortement de celle des (échantillon n° 1), alors que la limite inférieure est
sept autres échantillons. (Note : Après une enquête
de 94 % (échantillon n° 7). On peut voir aussi que
effectuée auprès de la compagnie qui a fourni les
échantillons, on a pu conclure qu’il y a eu une erreur le pourcentage des tamisats cumulés sur le tamis de
d’échantillonnage.) 2,5 mm est compris entre 85 % (échantillon n° 1) et
2 Si on exclut l’échantillon n° 3, les valeurs reportées 62 % (échantillon n° 8), et ainsi de suite. On obtient
dans la première colonne du tableau de résultats donc le tableau suivant :
mm µm
3 La courbe granulométrique moyenne s’obtient tamisats cumulés des deux courbes granulomé-
en calculant la moyenne des pourcentages des triques limites. Ainsi sur le tamis de 1,25 mm, on a :
tamisats cumulés sur un tamis donné. Ainsi, sur
le tamis de 1,25 mm, on a un pourcentage moyen
égal à :
Note : Plus ces valeurs sont proches l’une de l’autre,
plus la variation de la granulométrie dans le fuseau
est uniforme.
La courbe granulométrique médiane s’obtient en À l’aide de ces résultats, on peut tracer le graphique
calculant la demi-somme des pourcentages des de la gure 3.17.
Source : D’après gure 2101-1, Granulats, tome VII, ch.2, p. 2, MTQ, 2007.
Au ministère des Transports, la grosseur nominale d < 2,5 mm, il s’agit d’une classe granulaire 0/D (par
maximale d’un granulat correspond à la dimension de exemple, les classes 0/5, 0/20).
l’ouverture du plus petit tamis de la série normalisée qui
Au ministère des Transports du Québec, la notion de
est supérieure à celle du premier tamis qui a un retenu
classe granulaire remplace celle de calibre dont les
plus de 10 %1 du granulat. Par exemple, dans les
dénominations n’étaient pas assez précises, puisque le
exigences présentées au chapitre 7, un granulat pour
calibre pouvait désigner soit l’enveloppe de grosseurs
béton de type BC 5-20 et un combiné granulaire
du granulat (par exemple, un matériau de fondation de
pour enrobé bitumineux de type GB-20 ont une grosseur
calibre 20-0), soit la grosseur nominale du granulat.
maximale de 28 mm et une grosseur nominale maxi-
(Par exemple, une pierre classée ou pierre nette de
male de 20 mm.
20 mm avait un calibre de 20 mm si la très grande majo-
On détermine les masses minimales des échantillons rité des particules – environ 90 % – traversait le tamis
et des prises d’essai à partir de la grosseur nominale de 20 mm et si toutes les particules traversaient le
maximale du granulat. On utilise aussi la grosseur tamis de 28 mm.)
nominale maximale dans la classication des enrobés
bitumineux. Par exemple, un enrobé de type EG-10 3.5.3 La désignation des granulats d’après
désigne un mélange dont la grosseur nominale maxi- leur utilisation
male du granulat est de 10 mm.
On utilise divers termes pour désigner des matériaux
granulaires selon leur utilisation : granulats pour
3.5.2 La désignation des granulats d’après
fondation, sous-fondation, couche de roulement
leur classe granulaire granulaire et accotement, pour coussin, enrobage,
La classe granulaire désigne la dimension mini- couche anti-contaminante et couche ltrante, pour
male (d) et la dimension maximale (D) d’un granulat où béton de ciment portland, pour enrobé bitumineux ou
d et D correspondent à deux ouvertures de tamis à pour abrasifs (voir la gure 3.19). En général, chacun
mailles carrées. L’intervalle d/D est d’ailleurs appelé de ces matériaux doit répondre à un ensemble d’exi-
« classe granulaire ». gences que l’on retrouve, par exemple, dans les normes
Dans la pratique, les opérations de criblage ont leurs du ministère des Transports.
limites, car elles ne peuvent pas produire un matériau Le tableau 3.5 (voir page suivante), présente la dési-
entièrement inclus dans l’intervalle d/D2. On admet donc gnation de ces différents matériaux.
qu’il puisse y avoir un refus sur D et un passant sur d
(particules déclassées). Toutefois, des exigences précises 3.5.4 La classication des matériaux
limitent les pourcentages de particules déclassées.
Examinons la classication des matériaux selon leurs
Lorsque d ≥ 2,5 mm, il s’agit d’une classe granulaire caractéristiques intrinsèques et leurs caractéristiques
d/D (par exemple, les classes 2,5/5, 10/20) et lorsque de fabrication.
TABLEAU 3.5 Désignation des différents granulats selon le ministère des Transports du Québec
Granulats pour Désignation
Coussin, enrobage, couche anti-contaminante et couche ltrante CG X (par exemple, CG 20, CG 56)
RÉSUMÉ
L’analyse granulométrique d’un matériau granulaire sert à déterminer les proportions des dif-
férentes dimensions des particules qui composent ce matériau. On effectue une analyse granu-
lométrique en utilisant une série normalisée de tamis à mailles carrées. On reporte ensuite les
résultats de l’analyse granulométrique sur un graphique semi-logarithmique sur lequel on trace
la courbe granulométrique du matériau.
Si le matériau ne comporte que des particules dont la dimension est à peu près égale, on dit
qu’il a une granulométrie serrée ou uniforme ; par contre, s’il contient des particules de toutes
les dimensions, on dit que sa granulométrie est étalée. S’il manque des particules d’une dimen-
sion donnée, on dit que le matériau a une granulométrie discontinue ; par contre, s’il renferme
des particules de toutes les dimensions, on dit que le matériau a une granulométrie continue.
À partir des résultats de l’analyse granulométrique, on peut calculer différents paramètres tels
que le coefcient d’uniformité, le coefcient de courbure et le module de nesse an de carac-
tériser la granulométrie du matériau à l’aide d’un seul nombre.
Il est rare qu’on puisse dénir un matériau donné à partir d’une seule courbe granulométrique,
car la granulométrie des matériaux naturels ou manufacturés varie presque toujours. Les limites
à l’intérieur desquelles varie la granulométrie constituent ce que l’on appelle un « fuseau granu-
lométrique ». On distingue les fuseaux de spécication (qui permettent de s’assurer de la confor-
mité granulométrique d’un matériau pour un ouvrage donné) et les fuseaux de régularité et de
fabrication (qui permettent de contrôler la production et limiter la variabilité des produits).
À partir des résultats de l’analyse granulométrique, on peut caractériser un matériau selon ses
proportions respectives de particules grossières (gravier), nes (sable), très nes (silt) et ultra-
nes (argile). On peut aussi le classer et le désigner à partir de critères précis.
RÉFÉRENCES
Ouvrages
ASSOCIATION CANADIENNE DU CIMENT PORTLAND. Dosage et contrôle des
mélanges de béton, 8e édition canadienne, 2011, 411 p.
Earth Manual, 3e édition, U.S. Department of the Interior-Bureau of Reclamation, Denver,
Colorado, 1998, 329 p.
LANGLOIS, P. Enrobés – Formulation selon la méthode LC, ministère des Transports du
Québec, Direction du laboratoire des chaussées, 2005, 111 p.
LECLERC, A.-M., É. BRETON, C. ROBERT, G. TREMBLAY. Les nouvelles normes sur les
matériaux granulaires, ministère des Transports du Québec, 1996, 55 p.
TREMBLAY, G., M. BOUCHARD, P. FLON. Notions de classes granulaires, Exposé préparé
pour la séance sur les granulats du congrès annuel de 1995 de l’Association des transports
du Canada à Victoria, Colombie-Britannique, D71-D89.
Normes
ASTM C33, Standard Specication for Concrete Aggregates, American Society for Testing
and Materials.
ASTM D546, Sieve Analysis of Mineral Filler for Asphalt Paving Mixtures, American Society
for Testing and Materials.
BNQ 2002, Granulats – Matériaux recyclés fabriqués à partir de résidus de béton, d’enrobés
bitumineux et de briques – Classication et caractéristiques, Bureau de normalisation du
Québec, NQ 2560-600.
54 CHAPITRE 3
BNQ 2014, Travaux de génie civil – Granulats, Bureau de normalisation du Québec, NQ 2560-114.
CSA A23.2-2A, Analyse granulométrique du granulat n et du gros granulat, Association
canadienne de normalisation.
CSA A23.2-5A, Détermination de la quantité de particules nes passant 80 µm dans le
granulat, Association canadienne de normalisation.
ISO 3310-1, Tamis de contrôle – Exigences techniques et vérications – Partie 1 : Tamis de
contrôle en tissus métalliques, Organisation internationale de normalisation.
Norme 1101, Classication des sols ; Norme 2101, Granulats, Ouvrages routiers, Collection
Normes, Tome VII – Matériaux, ministère des Transports, de la Mobilité durable et de
l’Électrication des transports, Les Publications du Québec.
Recueil des méthodes d’essai LC, Analyse granulométrique (LC 21-040), [2016], Procédure du
laboratoire des chaussées, ministère des Transports, de la Mobilité durable et de l’Électri-
cation des transports, Les Publications du Québec.
Recueil des méthodes d’essai LC, Nombres – Règles d’arrondissement (LC 26-950), Procédure
du laboratoire des chaussées, [2016], ministère des Transports, de la Mobilité durable et de
l’Électrication des transports, Les Publications du Québec.
QUESTIONS DE RÉVISION
1. En quoi consiste une analyse granulométrique ?
2. Quelle est la forme des ouvertures des mailles des tamis de laboratoire ?
3. Les dimensions des mailles des tamis n’ont pas été choisies au hasard. Comment se com-
parent-elles dans la série normalisée de tamis ?
4. Quel tamis sert à différencier le gros granulat du granulat n ?
5. a) Qu’est-ce qu’un refus sur le tamis ?
b) Qu’est-ce qu’un tamisat ou passant ?
6. Pourquoi ne doit-on pas utiliser l’expression « particules de 2,5 mm de diamètre » ?
7. Que signie l’expression « pourcentage des tamisats cumulés sur un tamis donné » ?
8. Pourquoi le matériau doit-il être parfaitement sec lors d’un essai de tamisage ?
9. Corrigez l’expression des résultats de l’analyse granulométrique suivants :
mm µm
10. Pourquoi ne fait-on jamais l’analyse granulométrique de toute la fraction de gravier qui
traverse le tamis de 5 mm ?
11. La courbe granulométrique d’un gravier est entièrement comprise entre deux autres
courbes. Lesquelles ?
12. Quelle différence y a-t-il entre :
a) une granulométrie serrée et étalée ?
b) une granulométrie continue et discontinue ?
13. Pourquoi a-t-on choisi une échelle logarithmique en abscisse plutôt qu’une échelle arith-
métique sur les graphiques représentant des courbes granulométriques ?
La granularité 55
PROBLÈMES
1 On a effectué une analyse granulométrique d’un échantillon représentatif de 590,0 g d’un
matériau et l’on a obtenu les résultats suivants :
mm µm
Plat
Tamis 5 2,5 1,25 630 315 160 80
Refus (g) 97,7 239,1 88,9 43,2 26,0 17,9 16,5 60,6
a) Selon les quantités retenues sur chaque tamis, la masse de la prise d’essai permettait-elle
un tamisage efcace ? Sinon, comment aurait-on pu améliorer l’efcacité de la procédure ?
b) Quelle est la granularité de ce matériau ?
c) Tracez sa courbe granulométrique.
2 L’analyse granulométrique d’un sable pour béton réalisé sur un échantillon de 468,0 g a
donné les résultats suivants :
mm µm
Plat
Tamis 10 5 2,5 1,25 630 315 160 80
Refus (g) 0 20,7 38,3 92,2 98,8 104,0 87,3 24,0 2,7
3 On a prélevé un échantillon de 615,3 g d’un granulat n en vue d’effectuer une analyse gra-
nulométrique. Après lavage sur un tamis de 80 µm et séchage de l’échantillon, il ne restait
qu’une masse de 595,3 g sur laquelle on a effectué l’essai à l’aide d’un tamiseur mécanique.
Le tableau suivant indique les résultats obtenus :
mm µm
Plat
Tamis 10 5 2,5 1,25 630 315 160 80
Refus (g) 0,0 18,4 30,6 122,6 153,2 140,1 98,0 29,0 2,3
4 On a effectué l’analyse granulométrique d’une criblure de pierre qui sera utilisée pour
fabriquer divers types d’enrobés bitumineux. Une criblure peut contenir un fort pourcen-
tage de particules de dimension inférieure à 0,080 mm et ces dernières peuvent inuer de
façon signicative sur le comportement de l’enrobé. Pour déterminer leur proportion avec
le plus de précision possible, on a procédé au lavage d’un échantillon représentatif du maté-
riau sur un tamis de 80 µm (0,080 mm) avant de le soumettre à un tamisage mécanique. Les
résultats de l’essai sont donnés dans le tableau suivant :
mm µm
Plat
Tamis 10 5 2,5 1,25 630 315 160 80
Refus (g) 0,0 21,3 175,8 123,8 82,3 53,3 42,6 24,9 3,2
5 Le tableau suivant présente les résultats de l’essai de l’analyse granulométrique réalisée sur
un sable :
mm µm
Plat
Tamis 5 2,5 1,25 630 315 160 80
Refus (g) 0,5 1,1 3,7 17,1 44,7 30,1 5,8 0,4
Tamis 28 20 14 10 5
mm
Plat
Tamis 20 14 10 5 2,5
mm µm
mm µm
Tamisats
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
cumulés (%)
5 93 95 77 83 93 83 95 86 85 93
mm
2,5 69 65 47 43 58 50 61 50 52 62
1,25 46 40 34 28 34 32 35 32 34 40
630 31 27 28 21 22 22 22 22 23 28
315 20 18 24 16 16 15 15 17 17 20
µm
160 14 13 13 13 11 12 10 13 11 15
80 10,1 10,2 10,3 9,4 6,2 9,5 6,3 10,1 9,7 10,2
mm µm
12 Un producteur d’enrobés bitumineux utilise le combiné suivant pour satisfaire aux exi-
gences du mélange EB-20 du ministère des Transports.
mm µm
Après avoir été séché, le mélange est dirigé vers les trémies à chaud où il est divisé en trois
fractions. Les granulats qui traversent le tamis de 6,3 mm sont recueillis dans la trémie à
chaud n° 1 ; ceux qui traversent le tamis de 14 mm et qui sont retenus sur le tamis de 6,3 mm
sont recueillis dans la trémie à chaud n° 2 ; enn, ceux qui sont retenus sur le tamis de
14 mm sont recueillis dans la trémie à chaud n° 3.
a) Quelle est la grosseur maximale du granulat résultant de ce combiné ?
b) Quelle est la grosseur nominale maximale du granulat résultant de ce combiné ?
c) Quelle est la granularité des matériaux recueillis dans chacune des trémies à chaud ?
CHAPITRE
4
La masse, le volume
et la teneur en eau
SOMMAIRE
4.1 Les propriétés des granulats
4.2 La teneur en eau totale, l’absorption et l’humidité d’un granulat
4.3 La densité et l’absorption des granulats
4.4 La masse volumique et le volume des vides d’un granulat
Dans le domaine du génie civil, les quantités de matériaux se mesurent tantôt selon leur
volume, comme dans le cas des remblais, des excavations ou du béton de ciment portland ;
tantôt selon leur masse, comme dans le cas du dosage des quantités pour fabriquer les
bétons de ciment portland ou les enrobés bitumineux, et pour le transport des matériaux
d’emprunt. On doit donc pouvoir passer de la masse d’une certaine quantité de granulats à
son volume correspondant et vice-versa. Pour ce faire, il faut établir des relations entre ces
valeurs au moyen de la masse volumique ou de la densité des matériaux qu’il est possible
de déterminer en appliquant le principe d’Archimède, selon lequel tout corps plongé dans
un liquide reçoit une poussée égale au poids du liquide déplacé.
Il est aussi important de pouvoir déterminer la quantité d’eau contenue dans les espaces intergra-
nulaires quand on fabrique des bétons de ciment portland, car si cette eau n’est pas prise en
compte dans le calcul de sa composition, la qualité et la durabilité du béton risquent d’être affec-
tées sérieusement. Pour établir la composition d’un béton, on se base sur un état de référence des
granulats : l’état dit « saturé superciellement sec » (SSS).
Dans le cas des enrobés bitumineux, l’inuence des espaces intergranulaires est d’ordre écono-
mique et jouera un rôle important en ce qui a trait aux performances dans le temps des enrobés
(durabilité). Le bitume non absorbé par les granulats, qu’on appelle « bitume effectif », ira se
loger dans les vides intergranulaires, faisant ainsi varier la quantité de bitume incorporée et,
de ce fait, le coût de production des enrobés. Il faut donc déterminer la quantité de bitume
absorbé, car cette quantité permet de calculer d’autres paramètres comme la densité effective
du granulat (Dge) et le pourcentage de bitume effectif (P be).
60 CHAPITRE 4
4.1 Les propriétés des granulats • État humide : où l’on retrouve l’état SSS avec en
plus un lm d’eau autour de la particule.
Les granulats présentent plusieurs propriétés impor-
Dans le cas des granulats, on peut dénir les trois
tantes à considérer au regard de leurs différentes
mêmes états de la façon suivante et leur ajouter un
utilisations.
quatrième état :
4.1.1 La porosité des particules et des granulats • Granulat sec : où, dans chacune des particules, tous
les pores ouverts sur le milieu extérieur ne
Presque toutes les particules des granulats utilisés en
contiennent pas d’eau, et où il n’y a pas d’eau retenue
génie civil ont une capacité variable d’absorber des
dans les espaces intergranulaires.
liquides (eau ou bitume) dans leurs pores ouverts ou
superciels (voir le chapitre 1). • Granulat saturé superciellement sec (SSS) : où,
dans toutes les particules, tous les pores ouverts sur le
Dans le cas d’un granulat constitué d’un ensemble milieu extérieur sont remplis d’eau, mais où il n’y a
de particules, il faut ajouter, en plus de la porosité de pas d’eau retenue dans les espaces intergranulaires.
chacune des particules, un autre type de porosité : la
• Granulat humide : où, dans toutes les particules,
porosité intergranulaire. La porosité intergranulaire a
tous les pores ouverts sur le milieu extérieur sont
des effets sur de très nombreuses propriétés du
remplis d’eau, et où les espaces intergranulaires
granulat telles que sa perméabilité, sa compacité, sa
masse volumique, sa capillarité et sa capacité de retiennent aussi une certaine quantité d’eau.
retenir un liquide. • Granulat saturé : quatrième état où, dans toutes les
particules, tous les pores ouverts sur le milieu exté-
4.1.2 Les divers états des particules et des rieur sont remplis d’eau, et où les espaces intergra-
granulats selon leur teneur en eau nulaires sont entièrement remplis d’eau.
Comme on l’a vu au chapitre 1, il existe trois états Les quatre états d’un granulat sont représentés sché-
particuliers pour les particules selon leur teneur en matiquement dans la gure 4.2.
eau : l’état sec, l’état saturé superciellement sec (SSS) Il existe un autre moyen pratique (particulièrement
et l’état humide (voir la gure 4.1) : pour la résolution de problèmes) de schématiser l’état
• État sec : tous les pores ouverts sur le milieu exté- d’une particule ou d’un granulat, comme on peut le
rieur ne contiennent pas d’eau. voir dans la gure 4.3. Sur cette gure, appelée
• État saturé superciellement sec (SSS) : tous les « diagramme de phases », on indique le volume et la
pores ouverts sur le milieu extérieur présentent un masse correspondante pour chacune des phases du
ménisque à la surface de la particule. matériau an de déduire diverses relations.
FIGURE 4.2 Divers états d’un granulat selon sa teneur FIGURE 4.3 Représentation schématique des différentes
en eau phases d’une particule ou d’un granulat
(2)
(5)
(1) (6)
Si Mh est la masse du granulat humide, Ms la masse Où Msss − Ms représente la masse d’eau absorbée à
du granulat sec, et Mw la masse d’eau contenue dans l’état SSS.
62 CHAPITRE 4
À partir de la formule 6, on peut déduire : Dans le cas d’un enrobé bitumineux, l’absorption de
• la masse saturée superciellement sèche : bitume par le granulat (qui est toujours plus faible que
celle de l’eau) peut entraîner une hausse substantielle
; (7) des coûts, sans pour autant améliorer les qualités techno-
logiques du mélange.
Eau contenue dans les granulats qui sera alors incor- La densité des granulats s’exprime généralement au
porée au béton : centième près (0,01, norme CSA). Dans le cas des
matériaux granulaires qui serviront pour les mélanges
(757 – 750) – (935 – 933) = 5 kg d’enrobés bitumineux, la valeur de la caractéristique
Une pierre, plus sèche qu’à l’état SSS, absorbe une s’exprime avec une précision accrue, au millième près
quantité d’eau qu’il faut rajouter lorsque l’on pèsera (0,001, norme LC).
les matériaux à employer pour fabriquer le béton.
4.1.7 La masse volumique
On peut aussi utiliser les formules 8, 10 et 11, déve-
loppées ici pour calculer la masse humide du sable La masse volumique d’un matériau représente la masse
dans la situation 1. de l’unité de volume. On mesure la masse volumique
d’un granulat en remplissant un récipient normalisé
Humidité = 5,2 – 0,6 = 4,6 % d’une capacité donnée. Dans le système SI, la masse
volumique s’exprime généralement en kg/m3 à l’unité
Masse sèche = 750/1,006 = 745,5 kg
près. Elle est représentée dans les formules théoriques
Masse humide = 750 + 0,046 × 745,5 = 784 kg par la lettre grecque ρ (lire « rho »). On peut aussi utiliser
t/m3, g/cm3 ou autres lorsqu’on exprime les masses volu-
miques au millième près. En raison de l’hétérogénéité des
4.1.6 La densité matériaux, certains laboratoires ou usines de fabrication
La densité d’un matériau est égale au rapport entre la de béton préfèrent arrondir la masse volumique à la
masse d’un certain volume de matériau et celle du même dizaine près lorsqu’elle est exprimée en kg/m3.
volume d’eau. C’est donc un nombre qui n’a pas d’unité La masse volumique d’un granulat dépend de la
qu’on représente dans le système international par la densité des particules qui composent ce granulat et
lettre d. En d’autres termes, la densité indique combien aussi de l’importance de l’espace intergranulaire,
de fois le matériau est plus dense que l’eau. On dénit communément appelé « volume des vides». L’importance
plusieurs types de densité selon le conditionnement du de cet espace intergranulaire découle de nombreux
matériau au moment où l’on détermine sa densité. facteurs tels que la granulométrie du matériau, la
Note : Certains auteurs (ou normes) utilisent l’expres- forme des grains individuels, l’état de compaction du
sion « densité relative ». Comme la densité est toujours matériau et la teneur en eau. Lorsqu’on donne la valeur
relative à un matériau de référence, par exemple l’eau de la masse volumique d’un matériau, il est donc très
pour les solides, il nous semble inutile d’ajouter au important de bien préciser les conditions dans
terme « densité » le qualicatif « relatif ». lesquelles cette mesure a été faite.
Dans le cas de poudres minérales très nes (ciment, cendre À partir de la gure 4.3 (voir p. 61), on peut établir :
volante), où l’on peut supposer que les grains sont si petits 1. La masse volumique totale ou masse volumique
qu’ils ne présentent aucune porosité interne, on parle de humide, désignée par : ρ, ρt, ρh.
densité solide du matériau, ds. Il s’agit de la plus forte des
ρ, ρt, ρh = M/V ou Mt/Vt ou Mh /V (12)
densités qu’on peut mesurer sur un matériau puisque ses
particules ne comportent aucune porosité fermée. 2. La masse volumique du granulat sec, désignée par :
ρd (« d » pour dry).
Dans la province de Québec, la densité des sables et
des graviers naturels est la plupart du temps comprise ρd = Ms/V (13)
64 CHAPITRE 4
La masse volumique du matériau sec sert, entre autres : le volume des solides avec le volume intergranulaire,
• à estimer les quantités de matériau requis pour un contrairement à la porosité, où on compare le volume
ouvrage ; des vides avec le volume total du matériau. On ne tient
donc pas compte du volume ni de la masse d’eau lors
• à calculer le degré de compactage.
de la détermination de l’indice des vides. On peut faci-
lement établir les relations qui lient les valeurs de e et
(14) n (voir le problème n° 3, p. 72).
(20)
3. La masse volumique du granulat à l’état SSS, dési-
gnée par ρsss
et
ρsss = Msss/Vsss = Msss/V (15)
La masse volumique du matériau à l’état SSS sert (21)
lors du calcul des quantités de matériaux utilisés
pour fabriquer des bétons. Le compactage d’un granulat diminue le volume des
4. La masse volumique des solides, ρs. espaces intergranulaires et, par le fait même, il
diminue l’indice des vides et la porosité. La masse
ρs = Ms/Vs (16) volumique augmente lorsque l’on compacte un maté-
Si d est la densité d’un matériau homogène, on a la riau. Nous verrons aussi, à la section 6.2, que la teneur
relation suivante entre sa masse volumique et sa en eau joue un rôle très important dans la compaction
densité : d’un sol ou d’un matériau granulaire.
Par ailleurs, pour établir le coût du transport d’un granulat,
ρ = d × 1000 (17)
on doit tenir compte de l’indice des vides dans le dépôt, de
puisque 1 m 3 d’eau a une masse de 1000 kg. l’indice des vides du matériau dans le véhicule de transport
et de l’indice des vides dans l’ouvrage après sa mise en
4.1.8 L’indice des vides et la porosité place. Le terme « foisonnement » est utilisé pour dénir
Pour caractériser le degré de compacité d’un matériau l’augmentation du volume de la même quantité de granulat
granulaire, on utilise la notion d’indice des vides. due à la variation de l’indice des vides.
L’indice des vides d’un matériau granulaire est égal au
rapport entre le volume des vides (espace intergranu- 4.2 La teneur en eau totale,
laire) et le volume solide du matériau. On le représente
généralement par la lettre e : l’absorption et l’humidité
d’un granulat
(18)
Voyons maintenant comment déterminer expérimen-
talement la teneur en eau totale d’un granulat, son
L’indice des vides est donc un nombre qui n’a pas absorption et son humidité.
d’unité et qui s’exprime au centième près.
Certains auteurs préfèrent utiliser la notion de poro- 4.2.1 La teneur en eau totale
sité, n, qui se dénit comme suit : Pour déterminer la teneur en eau totale d’un matériau, on
pèse un échantillon dans l’état où il se trouve et on le fait
(19) sécher dans une étuve ventilée maintenue à 110 ± 5 °C
(ou dans un four à micro-ondes pour une procédure plus
rapide) jusqu’à ce qu’il atteigne une masse constante
La porosité d’un granulat s’exprime en pourcentage à
appelée « masse sèche du matériau ». La différence entre
l’unité près. Puisque le volume des vides ne peut
la masse de départ et la masse nale donne la masse d’eau
dépasser le volume extérieur du matériau, la porosité
que contenait le granulat. On divise ensuite cette valeur
varie de 0 à 100 %.
par sa masse sèche et on multiplie le résultat par 100 pour
La différence entre ces deux propriétés réside dans le obtenir la teneur en eau totale du matériau exprimée avec
fait que lorsqu’on évalue l’indice des vides, on compare une précision de 0,1 % (arrondie au dixième près).
La masse, le volume et la teneur en eau 65
EXEMPLE 4.2
On a effectué un essai de teneur en eau sur un sable ensuite la masse sèche du matériau (Ms) en soustrayant
pour béton dont les résultats sont présentés dans la la masse du récipient à la masse sèche + récipient.
gure 4.4.
La teneur en eau totale est égale à :
SOLUTION
On trouve la masse d’eau (Mw) en soustrayant les ωtot .
masses humide et sèche du matériau. On obtient
FIGURE 4.4 Détermination de la teneur en eau totale
FIGURE 4.5 Aspect du cône de sable selon la teneur FIGURE 4.6 Principe de la mesure de la densité
en eau du sable lors de la détermination du gros granulat
de l’état SSS
Absorption 1,1 %
La valeur Msss – MIw représente le volume de particules Si, lors de la détermination des densités, on arrive à
limité par la matière minérale et par les ménisques des des résultats contraires, il y a erreur de manipulation
pores superciels ouverts sur l’extérieur. Il s’agit du ou erreur de calcul.
volume du matériau et il inclut les vides perméables et
Note : Lorsque l’on détermine la densité brute d’un
les vides imperméables à l’eau. Puisque la masse sèche
granulat utilisé pour la fabrication d’un enrobé
est inférieure à la masse SSS, la densité brute est infé-
bitumineux, on utilise le symbole Dgb (pour densité
rieure à la densité SSS (dB < dsss).
brute du granulat) au lieu de dB an d’éviter
Dans certains cas, on calcule aussi la densité appa- une confusion avec la densité du bitume. Dans
rente, dA, qu’on dénit de la façon suivante : le domaine des enrobés bitumineux, on calcule aussi
la densité effective du granulat (Dge), qui prend
en compte le volume de bitume absorbé qui, contrai-
(25)
rement à l’eau, ne pénètre que partiellement les pores
du granulat.
Au moment de l’essai de détermination de la densité, on
ne pèse pas le matériau sec dans l’eau puisqu’un certain
FIGURE 4.8 Représentation schématique du volume
volume des particules sèches se remplirait d’eau. Donc, si
représenté par Ms − MIw
on applique rigoureusement le principe d’Archimède, la
valeur de Ms – MIw ne représente un volume précis de
particules que si elles sont parfaitement saturées (voir la
gure 4.8). C’est en fait un volume équivalent au volume
du matériau qui inclut seulement les vides imperméables
à l’eau et qui est inférieur à celui donné par la relation
Msss – MIw. Pour le calcul de la densité apparente, le
volume considéré est donc seulement celui des granulats
solides. C’est la plus grande des valeurs de la densité
exprimée des granulats : la densité brute et la densité SSS
sont donc inférieures à la densité apparente.
Masse du pycnomètre + granulat + eau Mpyc+granulat (température de l’eau à 23 °C ± 1,7 °C) 1002,8 g
Absorption 0,9 %
de même nature. Il serait faux de conclure qu’un gros On peut donc calculer l’indice des vides du granulat en
granulat calcaire pour béton de densité dsss 2,70 qui a fonction de ρsss et de dsss de la façon suivante :
une masse volumique de 1590 kg/m3 contient plus de
vides intergranulaires qu’un gros granulat pour béton
de type rhyolite dont la densité dsss est de 2,82 et dont
la masse volumique est de 1600 kg/m3. En remplaçant Vv (formule 34) et Vs (formule 32), on
En effet, si on connaît la densité dsss des particules, on obtient :
peut calculer le volume réel des vides du granulat dont
la masse volumique est ρsss. À partir de la gure 4.3 (35)
(voir p. 61), on peut écrire
V = Vs + Vv, (30) On peut enn calculer la porosité n :
donc Vv = V – Vs,
où Vs est le volume des particules solides ; Vv repré-
sente le volume des vides ; et V, le volume du récipient
utilisé pour mesurer la masse volumique.
On peut exprimer de deux façons différentes la masse
de granulat contenue dans le récipient.
M = Vs × dsss × 1000 (36)
= V × ρsss, (31)
d’où l’on tire
EXEMPLE 4.4
(34) SOLUTION
1
On peut facilement mesurer expérimentalement cette
valeur théorique du volume des vides. En effet, lorsqu’on
détermine la masse volumique d’un matériau granulaire 2
après avoir pesé l’échantillon, il suft de mesurer la
quantité d’eau nécessaire pour remplir le récipient qui Comme le montre cet exemple, la masse volumique
contient déjà les granulats SSS. Cette eau, qui occupe le d’un granulat ne dépend donc pas uniquement
volume intergranulaire, donne immédiatement la valeur du volume des vides intergranulaires, puisque la
du volume des vides. On peut mesurer ce volume d’eau, densité des particules inue aussi sur la masse
soit en calculant la différence de lecture sur un récipient volumique.
gradué, soit en pesant l’échantillon.
La masse, le volume et la teneur en eau 71
RÉSUMÉ
La teneur en eau, la densité, l’absorption et la masse volumique d’un matériau sont parmi les
propriétés physiques les plus importantes des granulats.
La densité d’un matériau, qui exprime combien de fois ce matériau est plus dense que l’eau,
dépend de son conditionnement et de son état au moment de la mesure. Il est donc toujours
important de bien spécier cet état. De plus, les méthodes de mesure de la densité des granulats
sont basées sur le principe d’Archimède.
Il est important de connaître l’absorption d’un granulat avant de l’utiliser pour fabriquer
du béton de ciment portland ou un enrobé bitumineux. L’absorption d’un granulat corres-
pond à une teneur en eau particulière, celle où tous les pores ouverts sur l’extérieur sont
remplis d’eau.
La masse volumique d’un granulat nous renseigne sur son degré de compacité. La valeur de la
masse volumique dépend de très nombreux facteurs tels que la densité des particules, leur
forme, le degré de compaction, la teneur en eau. Cependant, comme nous le verrons au
chapitre 6, pour caractériser l’état de compacité d’un matériau granulaire, il vaut mieux évaluer
sa porosité ou son indice des vides.
QUESTIONS DE RÉVISION
1. Quels sont les différents états possibles d’une particule et quelles sont les phases présentes
dans chacun de ces états ?
2. Qu’est-ce qu’un granulat à l’état saturé superciellement sec ?
3. Comment calcule-t-on l’humidité d’un granulat pour béton ?
4. À quelle teneur en eau particulière correspond l’absorption d’un granulat ?
5. Quelle est la densité SSS d’un sable siliceux et celle d’un granulat calcaire ?
6. Comparez la procédure utilisée pour conditionner à l’état SSS un échantillon de gros gra-
nulat à la procédure utilisée dans le cas du granulat n.
7. Pourquoi la mesure de la masse volumique d’un matériau granulaire ne permet-elle pas
de comparer la porosité de deux matériaux granulaires dont les grains sont de nature
différente ?
8. Donnez quelques facteurs qui inuent sur la masse volumique d’un granulat donné et indi-
quez, dans chaque cas, la nature de cette inuence.
9. On fait des essais de détermination de masses volumiques sur un matériau sec et sur le
même matériau humide. Laquelle des masses volumiques (sèche ou totale) sera la plus
élevée ? Expliquez votre réponse.
10. La densité effective d’un granulat est une valeur importante lorsqu’on établit la compo-
sition ou lorsqu’on fait le contrôle en laboratoire des enrobés bitumineux. Démontrez, au
moyen d’un diagramme où l’on représente chacune des phases, que cette densité est com-
prise entre la densité brute et la densité apparente du granulat.
72 CHAPITRE 4
PROBLÈMES
1 Quelle est la masse humide de 500 kg de sable sec lorsque sa teneur en eau totale
est de 5,4 % après un orage ?
2 Quelle est la masse sèche de 1005 kg de pierre humide dont la teneur en eau totale
est de 0,5 % ?
3 Une gâchée d’essai de béton pèse 92 kg. Sachant que la masse volumique du béton
est de 2420 kg/m3, quel est le volume de cette gâchée d’essai ?
4 Établissez la relation entre l’indice des vides et la porosité dans un matériau granulaire.
5 Un sable siliceux a une densité SSS de 2,65 et une masse volumique SSS de 1560 kg/m 3.
Quelle est la porosité de ce sable ?
6 Dans un béton de ciment, on veut remplacer 1000 kg de pierre dont la densité SSS est de
2,75 par un même volume de gros granulat dont la densité SSS est de 2,70. Combien de gros
granulat faudra-t-il alors peser ?
7 On doit combiner quatre granulats dans le but d’obtenir une granularité conforme aux exi-
gences du ministère des Transports du Québec pour la fabrication d’un enrobé bitumineux.
Donnez la densité brute et l’absorption du combiné si l’on mélange les granulats selon les
proportions indiquées dans le tableau suivant:
Densité brute
Granulat Proportions (%) Absorption (%)
du granulat
1 11 2,607 1,01
2 26 2,632 0,98
3 45 2,672 0,62
4 18 2,701 0,49
8 On désire déterminer la densité, la masse volumique et la teneur en eau d’un gros granulat
en se servant des méthodes LC. À partir des résultats des essais suivants, remplissez le
tableau des propriétés page suivante en y inscrivant les valeurs manquantes.
Teneur en eau
Propriétés Valeurs
dB Densité sèche
abs Absorption %
ω Teneur en eau %
n Porosité %
9 On a réalisé divers essais sur un échantillon de sable dans une usine de béton en vue d’éta-
blir des relations entre les paramètres du milieu poreux que constitue un granulat. Voici
quelques résultats de ces essais.
Mesure de la masse volumique
– Volume du contenant utilisé : 2,831 litres
– Masse de granulat humide dans le contenant après remplissage et pilonnage selon
une méthode normalisée : 4485,8 g
Teneur en eau
– Résultat obtenu : 4,5 %
Densité
– Densité des solides : 2,65
10 Lors d’un projet étudiant en laboratoire, on a réalisé, sur du sable de classe granulaire
0/5 et de densité solide 2,73, des essais de masse volumique selon le procédé par pelletage,
et selon le procédé par pilonnage en appliquant 25 coups/couche et 56 coups/couche pour
remplir un moule de 936 cm3 en trois couches. La teneur en eau du matériau a été mainte-
nue à 8,1 %.
a) Remplissez le tableau page suivante et évaluez l’inuence du procédé de remplissage
sur l’indice des vides.
b) Comment de tels résultats sont-ils appliqués dans la pratique ?
74 CHAPITRE 4
11 On doit ériger des fondations pour une travée de 3,6 m de largeur sur un tronçon de route de
1 km de longueur. On utilise un matériau de type MG 20 et l’épaisseur prévue est de 300 mm.
La masse volumique du matériau sec après compactage doit être de 2250 kg/m3. Au moment
du chargement du matériau MG 20, sa teneur en eau totale mesurée est de 3,4 % alors que
le devis spécie que, pour atteindre le degré de compactage désiré, la teneur en eau lors de
cette opération doit être de 5,2 %.
Calculez :
a) la masse de matériau à l’état sec requis pour combler les fondations ;
b) la masse de matériau qui sera transporté ;
c) la quantité d’eau à ajouter au moment des travaux pour atteindre le degré
de compactage spécié.
12 En laboratoire, on a réalisé une gâchée de béton avec les quantités de constituants suivantes :
Eau : 12 kg Ciment : 30 kg Pierre : 105 kg Sable : 78 kg
Un essai approprié réalisé sur ce béton a indiqué qu’il contient 5,6 % d’air.
Voici quelques caractéristiques des constituants de ce béton au moment de leur utilisation :
Autres Densité
Ciment 3,15
Eau 1,00
5
La durabilité et les matières
délétères
SOMMAIRE
5.1 La notion de durabilité
5.2 La durabilité liée aux caractéristiques intrinsèques des granulats
5.3 La durabilité liée aux conditions climatiques
5.4 La durabilité liée à la présence de matières délétères dans le granulat
5.5 Les propriétés délétères liées à l’environnement
Les ouvrages de génie civil doivent être durables, c’est-à-dire qu’ils doivent pouvoir remplir
leur fonction durant de longues années et nécessiter un minimum d’entretien. Dans ce chapitre,
nous traitons des éléments de l’environnement et des conditions climatiques qui peuvent causer
la détérioration d’un ouvrage ainsi que des propriétés des granulats associées à ces détériora-
tions. Nous abordons également dans ce chapitre les essais reliés à la détermination de ces
propriétés ainsi que les exigences à respecter pour prévenir les détériorations.
Nous examinons aussi différents essais qui permettent d’évaluer la durabilité des granulats en
fonction :
• de leurs caractéristiques intrinsèques (essai Los Angeles, essai micro-Deval, essai de friabi-
lité, essai de polissage par projection) ;
• des conditions climatiques et de l’environnement (résistance à la désagrégation et au gel/
dégel) ;
• de leurs matières délétères (présence et quantité de matières organiques ; propreté : teneur en
particules nes, valeur au bleu de méthylène ; teneur en mottes d’argile et en particules friables).
76 CHAPITRE 5
est en fait la granulométrie de la prise d’essai. Cet les valeurs maximales admises sont de 50 %1 à l’essai
essai doit s’effectuer à sec. Après un certain nombre de Los Angeles (LA) et 25 % à l’essai micro-Deval (MD) ;
tours, qui dépend aussi du grade, on mesure le pour- de plus, la somme des pertes aux deux essais (LA
centage d’éléments qui traversent un tamis de 1,7 mm + MD) ne doit pas dépasser 70 %. Ainsi, si un matériau
d’ouverture. donné présente un pourcentage de perte égal à 50 %1 à
l’essai Los Angeles, la valeur maximale admise à l’essai
On exprime le résultat de l’essai Los Angeles en pour-
micro-Deval sera de 20 %. On compense donc une
centage de perte arrondi à l’unité près. Ce pourcentage
moins bonne résistance à la fragmentation et à l’abra-
de perte représente donc la masse de particules qui se
sont fragmentées par usure en particules plus petites sion par une production réduite de particules nes.
que 1,7 mm. Les exigences dénies dans la norme NQ
2560-114, Travaux de génie civil – Granulats limitent 5.2.3 La détermination de la résistance
à 50 % le pourcentage de perte pour les gros granulats à l’écrasement : l’essai de friabilité
routiers. Cette perte varie en fonction du type de route La détermination de la friabilité ne s’applique qu’aux
et du volume de circulation pour les granulats qui granulats ns. L’essai de friabilité présenté dans cette
composent les enrobés bitumineux utilisés en couches section permet de déterminer la proportion de granulat
de roulement. Pour les chaussées en béton, cette valeur qui peut facilement se réduire en poudre. Cet essai
doit être inférieure à 35 %. ressemble beaucoup à l’essai micro-Deval à l’excep-
tion de la charge abrasive qui est ici constituée de
5.2.2 La détermination de la résistance billes d’acier dont la dimension est de 10 à 100 fois
à l’attrition : l’essai micro-Deval plus importante que les particules. L’essai de friabilité
Il importe de préciser que l’attrition correspond à la mesure l’effet d’écrasement et de fragmentation en
production de particules nes par frottement des présence d’eau. On mesure la friabilité d’un granulat
granulats les uns contre les autres. Pour effectuer n en calculant le pourcentage de particules qui
l’essai micro-Deval, on place d’abord une prise d’essai traversent un tamis de 80 µm. Ce pourcentage s’ex-
dans une jarre de dimensions normalisées avec un prime à l’unité près à l’aide de la formule suivante :
certain nombre de billes d’acier de 9,5 mm ± 0,5
de diamètre (beaucoup plus petites et nombreuses friabilité
que les boulets utilisés dans l’essai Los Angeles).
Effectué en présence d’eau, cet essai permet d’ob- où
tenir l’attrition par frottement entre les billes et les M est la masse totale de la prise d’essai (composée de
granulats. On exprime le résultat de cet essai en particules de dimension de 160 µm à 5 mm) ;
pourcentage de perte sur un tamis de 1,25 mm pour le M1 est la masse passant le tamis de 80 µm ;
gros granulat et sur un tamis de 80 µm pour le granulat
M2 est la masse retenue sur le tamis de 80 µm après
n. Comme pour l’essai Los Angeles, on doit d’abord
l’essai.
déterminer la composition granulométrique ou le
grade de la prise d’essai an qu’il représente le mieux Les exigences dénies dans la norme NQ 2560-114
possible le matériau étudié tout en respectant les limitent à 40 % la friabilité des granulats utilisés pour
exigences dénies dans la méthode d’essai. les chaussées.
Les exigences dénies dans la norme NQ 2560-114
5.2.4 La détermination de la résistance
pour les gros granulats limitent le pourcentage de perte
à 40 % pour les utilisations routières. Selon la norme au polissage
3101 du Tome VII du ministère des Transports du La résistance au polissage est la capacité des granu-
Québec, le pourcentage de perte est limité à 15 % pour lats destinés à la surface des revêtements des routes
les chaussées en béton. Des limites sont aussi imposées à résister à l’usure causée par les pneus. En 1996, le
à la somme des pertes aux essais micro-Deval et Los ministère des Transports du Québec a mis au point
Angeles. Par exemple, pour des utilisations dont la l’essai de résistance au polissage par projection pour
réglementation est très stricte, notamment dans le cas optimiser l’utilisation des granulats qui serviront de
des granulats utilisés pour des revêtements bitumineux, couche de surface pour la chaussée dans les enrobés
bitumineux ou dans le béton de ciment. Cet essai sert Ces limites peuvent paraître excessives lorsqu’on
à déterminer la microrugosité à la surface des granu- considère le genre de sollicitations auxquelles seront
lats. Plus la microrugosité est grande, meilleure est soumises les particules du granulat une fois qu’il sera
l’adhérence des véhicules sur la chaussée. mis en place. Toutefois, la détermination de cette
résistance à l’usure est très importante dans le cas des
L’essai de résistance au polissage consiste à soumettre
granulats routiers. En effet, dans les assises de
d’abord les granulats à des cycles répétés de polis-
chaussée non traitées avec un ciment ou un liant bitu-
sage au moyen d’un jet d’eau et d’abrasifs pour ensuite
mineux, les particules sont faiblement liées les unes
mesurer leur rugosité à l’aide d’un pendule de frotte- aux autres par les forces de frottement. Par consé-
ment. Les résultats de l’essai se traduisent par le quent, ces particules subissent une usure en raison des
coefcient de polissage par projection appelé « valeur sollicitations répétées de la circulation. En outre,
CPP ». L’usure produite lors de l’essai est comparable durant leur compaction, les particules des granulats
au passage répété des voitures sur la chaussée. ont subi une usure par attrition en raison du passage
Le coefcient de polissage par projection (CPP) varie répété de lourdes charges vibrantes.
d’un granulat à l’autre, selon la nature pétrographique Les phénomènes d’usure sont toujours ampliés par
du granulat. Plus le CPP est élevé, plus les granulats la présence d’eau, qui diminue les forces de frotte-
testés sont performants, donc résistants à l’usure. ment entre les particules et augmente ainsi leur
Selon les exigences dénies dans la norme NQ 2560- mobilité relative. Cela explique l’intérêt de l’essai
114, la valeur CPP doit être supérieure ou égale à 0,45 micro-Deval qu’on fait en présence d’eau.
ou à 0,50 sur les autoroutes à fort trac, selon les
spécications en vigueur.
5.3 La durabilité liée aux
5.2.5 La justication des essais d’usure conditions climatiques
Pourquoi a-t-on besoin de connaître la résistance à la
5.3.1 La détermination de la résistance à la
fragmentation, à l’attrition, à l’abrasion et au polissage des
granulats utilisés en génie civil ? Une fois mis en place, désagrégation des granulats : l’essai au
ces granulats seront liés entre eux par un liant hydrau- sulfate de magnésium
lique (bétons de ciment portland), par un liant hydrocar- La désagrégation des roches et des granulats est un
boné (enrobés bitumineux) ou par des forces de frottement phénomène naturel puisque tous les granulats naturels
interne dues à la compaction (granulats routiers). Dans utilisés en génie civil ont été produits de la sorte. Cette
ces utilisations, les granulats ne sont pas libres de rouler désagrégation peut résulter des cycles de gel et dégel,
les uns sur les autres ou de s’entrechoquer. des chocs répétés des blocs de roche ou des granulats les
uns sur les autres. Elle peut également provenir de la
Cependant, les particules des granulats sont indépen- décomposition de certains minéraux sous l’action d’eaux
dantes les unes des autres entre le moment où elles sont riches en gaz carbonique ou en sulfates ou, au contraire,
produites et le moment où elles sont liées les unes aux de la dissolution de certains minéraux quand ils entrent
autres dans l’ouvrage nal. Ces particules peuvent en contact avec des eaux très pures avides d’ions (par
donc subir des phénomènes d’usure par abrasion, par exemple, les eaux très peu polluées du Grand Nord).
attrition et par frottement au moment de leur fabrica-
tion, de leur manutention, de leur mise en place et du On a longtemps évalué la résistance à la désagrégation
compactage. Lors du malaxage du béton, les particules des granulats à l’aide d’un essai très controversé pour
de granulats s’usent par frottement. Une fois mis en ses résultats contradictoires à l’expérience pratique :
place, les granulats continuent à se dégrader. Par l’essai de résistance à la désagrégation par une solu-
exemple, dans les couches de surface des chaussées, les tion de sulfate de magnésium.
granulats peuvent se fragmenter et se polir sous l’action Initialement, cet essai a été conçu dans le but d’évaluer
des véhicules et du matériel d’entretien. Comme on la résistance des granulats aux cycles de gel et dégel.
l’explique au chapitre 6, ces différents phénomènes En effet, les résultats des essais accélérés de résistance
d’usure produisent des particules nes et modient la aux cycles de gel et dégel effectués en laboratoire sur
granulométrie du matériau et certaines des propriétés des granulats ne montraient qu’une très faible corréla-
qui en dépendent. C’est pourquoi ces conditions parti- tion avec les observations faites sur le comportement
culières imposent qu’on xe les limites de la résistance réel de granulats exposés à des cycles de gel et dégel
à l’usure des granulats pendant la durée des travaux. dans la nature. Pour simuler cette alternance de cycles,
La durabilité et les matières délétères 79
on a eu l’idée d’utiliser une solution de sulfate de au gel et au dégel est un essai complémentaire à l’essai
magnésium, car la cristallisation du sulfate de magné- de désagrégation et on l’utilise surtout sur des granu-
sium produit une augmentation de volume de 9 % et lats pour béton de ciment. Cet essai est fort simple : il
que cette augmentation de volume est égale à celle de suft de plonger de gros granulats dans une solution
l’eau qui se transforme en glace. de chlorure de sodium et de déterminer leur résistance
à la désintégration après cinq cycles de gel-dégel.
L’essai au sulfate de magnésium est simple : on soumet
une prise d’essai d’un gros granulat ou d’un granulat À la suite de ces cinq cycles, on note le pourcentage de
n à cinq cycles d’immersion et de séchage dans une perte (arrondi au dixième près) de chaque fraction
solution saturée de sulfate de magnésium. Le résultat granulométrique qu’on multiplie par le pourcentage de
est ensuite exprimé en pourcentage de perte. refus (tiré de la courbe granulométrique) pour cette frac-
tion. La somme de ces produits divisée par 100 donne la
Cette idée, très attrayante théoriquement, n’a malheu-
perte pondérée moyenne de masse par gel-dégel.
reusement pas permis d’obtenir de résultats probants.
En effet, il est impossible de soumettre avec succès à On compare ensuite la valeur de la perte pondérée à la
cet essai des granulats dont on connaît pourtant la valeur de perte pondérée d’un échantillon témoin an
résistance aux cycles de gel et dégel dans la nature, de valider l’essai.
alors que d’autres granulats qu’on sait incapables de Les spécications de la norme CSA A23.1 xent des
résister à un nombre relativement réduit de cycles valeurs de perte maximale de 6 à 10 % selon les condi-
de gel et de dégel dans la nature passent cet essai avec tions d’exposition.
succès. Comme on le présente au chapitre 6, l’action
des effets des cycles de gel et dégel sur les granulats 5.3.3 Les difcultés inhérentes à ces essais
est un phénomène fort complexe qui ne se limite pas
La principale difculté touchant les essais qui
seulement à l’augmentation de 9 % du volume de l’eau
permettent de déterminer la durabilité des granulats
qui se transforme en glace, car il implique d’autres
liée aux conditions climatiques concerne leur repro-
caractéristiques telles que la porosité, la perméabilité
ductibilité dans leurs conditions réelles d’application.
et la capillarité du matériau utilisé.
En effet, la présence d’eau, l’hétérogénéité des granu-
De nos jours, on évalue plutôt la résistance des granu- lats, la présence de polluants chimiques et les condi-
lats aux cycles de gel-dégel en étudiant la répartition tions climatiques imprévisibles font en sorte que la
des diamètres de leurs pores et leur perméabilité. C’est durabilité des matériaux varie énormément selon l’en-
pourquoi on a de moins en moins recours à l’analyse vironnement dans lequel ils sont utilisés.
de la résistance des granulats aux cycles de gel-dégel
Par exemple, lorsqu’on fait un essai de gel et dégel, on
au moyen d’une solution de sulfate de magnésium. On
ne fait varier que la température, mais elle ne repré-
préfère maintenant parler de détermination de la résis-
sente qu’une seule des très nombreuses variables qui
tance des granulats à la désagrégation.
entrent en jeu dans ces cycles. C’est pourquoi la meil-
Les spécications des normes du ministère des Trans- leure façon de déterminer la résistance d’un granulat
ports du Québec ne dénissent pas d’exigences quant aux conditions climatiques est la mesure in situ (qui
à la résistance des granulats évaluée au moyen de veut dire « sur le terrain »), qui tient compte des
l’essai au sulfate de magnésium. Par contre, celles de la multiples facteurs qui causent cette résistance, et ce,
norme CSA A23.1 xent des limites maximales de dans l’environnement même où le matériau sera
16 % pour le granulat n, et de 12 et 18 % pour le gros utilisé. Par contre, de tels essais nécessitent des équi-
granulat selon les conditions d’exposition. De plus, pements et des méthodes plus sophistiqués que les
dans la mesure où les matériaux répondent à ces essais en laboratoire et sont aussi beaucoup plus
exigences de perte, on peut déroger aux exigences de coûteux. On les utilise donc rarement.
l’essai micro-Deval applicables au granulat n ou à
celles de résistance au gel-dégel du gros granulat.
5.4 La durabilité liée à la
5.3.2 L’essai de résistance au gel et au dégel
de gros granulats non connés
présence de matières
Comme on l’a vu dans la section précédente, il est très
délétères dans le granulat
difcile de reproduire en laboratoire les conditions L’expression « matières délétères » désigne des subs-
naturelles de gel sur les granulats. L’essai de résistance tances qui risquent de limiter la durabilité d’un
80 CHAPITRE 5
granulat ou d’un matériau fabriqué avec ce granulat. présente dans le granulat, il faut utiliser soit la méthode
Parmi ces matières indésirables, on peut citer : de perte par ignition, soit la méthode chimique.
• les matières organiques dans les sables pour béton
de ciment ou dans les matériaux de fondation ; 5.4.2 La détermination de la quantité
• les particules argileuses dans les graviers pour béton de matières organiques dans les sols
de ciment portland ou dans les enrobés bitumineux ; et les granulats : les essais d’ignition
• certains composés chimiques susceptibles de réagir et d’oxydation
avec les alcalis du ciment dans les bétons ou de On peut utiliser deux méthodes pour déterminer la
s’oxyder avec une forte augmentation de volume, quantité de matières organiques dans les sols et les
comme dans le cas des attaques sulfatiques. granulats. La mesure de perte de masse par ignition
convient bien aux granulats siliceux qui comportent
La présence de tels matériaux en faible quantité est
peu ou pas de particules argileuses ou de carbonates.
souvent tolérable et ne modie pas de façon impor-
Toutefois, cette méthode est peu précise et on tend à
tante la durabilité du granulat ou du matériau fabriqué
l’abandonner au prot de la méthode chimique.
à partir de ce granulat. Cependant, il existe un seuil
critique au-delà duquel ces particules étrangères La méthode chimique, par oxydation au bichromate de
menacent la durabilité de l’ouvrage dont elles font potassium, sur laquelle sont basées les spécications
partie. Il est donc très important de pouvoir en mesurer du ministère des Transports du Québec, est tout aussi
la quantité présente dans un granulat et déterminer rapide et plus précise que la méthode par ignition. Elle
avec certitude les seuils à ne pas dépasser. mesure la quantité d’oxygène nécessaire pour oxyder
les matières organiques en milieu acide sulfurique.
5.4.1 La détermination de la présence de La norme NQ 2560-114 limite à 0,8 % le pourcentage
matières organiques dans un sable pour acceptable de matières organiques dans les granulats
béton : l’essai colorimétrique routiers.
L’essai colorimétrique permet de déceler la présence
de matières organiques susceptibles d’être nuisibles 5.4.3 La détermination de la propreté
dans les sables naturels utilisés comme granulat n du des granulats
béton. Cet essai est simple : on introduit une prise La notion de propreté se dénit différemment selon
d’essai du sable qu’on prévoit utiliser pour fabriquer du qu’on utilise un granulat pour fabriquer du béton de
béton ou du mortier dans un acon de solution d’hy- ciment portland, des enrobés bitumineux ou comme
droxyde de sodium à 3 %. Si le sable contient des matériau de fondation.
matières organiques, la solution contenue dans le
acon change de couleur à la suite de la réaction de la La propreté des granulats pour béton de ciment
soude avec les matières organiques. La solution se portland et enrobés bitumineux (teneur en particules
colore alors en brun plus ou moins foncé, allant traversant le tamis de 80 µm)
jusqu’au noir lorsque la quantité de matières orga- Dans les bétons de ciment portland et les enrobés bitu-
niques est très élevée. mineux, la présence au-delà d’une certaine quantité de
On compare la couleur de cette solution avec celle des particules de taille inférieure à 80 µm peut nuire à la
pastilles de verre coloré d’une plaquette étalon qualité de l’adhérence entre les liants et les granulats et
Gardner. Si la solution contenue dans le acon a une créer des points faibles qui risquent d’altérer la durabi-
couleur plus claire ou équivalente à la troisième lité des ouvrages. Il est donc important de connaître
pastille, le sable pour béton est acceptable. leur quantité dans le matériau choisi.
Si la solution a une couleur plus foncée que celle de la Puisqu’il est difcile d’effectuer un bon tamisage à sec
troisième pastille, il faut confectionner des cubes de sur le tamis de 80 µm (voir le chapitre 3), on déter-
mortier en conformité avec la norme CSA A23.2-8A, mine la quantité de particules nes contenues dans le
Détermination de la résistance du mortier en fonction granulat au moyen d’un essai par lavage sur ce même
de la nature des granulats ns pour savoir si l’on peut tamis. Lorsque l’échantillon représentatif est soumis
accepter ce sable pour fabriquer du béton. au lavage, le jet d’eau entraîne les particules suscep-
tibles de traverser les mailles du tamis. On recueille
L’essai colorimétrique ne donne qu’une indication ensuite le matériau retenu sur le tamis de 80 µm et on
qualitative sur la présence de matières organiques. Si le fait sécher dans une étuve ventilée. Il suft de sous-
l’on veut évaluer la quantité de matières organiques traire la masse sèche du matériau recueilli de la masse
La durabilité et les matières délétères 81
initiale de l’échantillon pour connaître la masse de où VB représente la valeur au bleu de la prise d’essai ;
matériau qui a traversé le tamis de 80 µm. On exprime V , le dosage en bleu de méthylène (cm3) ; et Ms, la
alors ce résultat sous forme de pourcentage de la masse sèche de l’échantillon (g).
masse totale du matériau soumis à l’essai.
La valeur au bleu est exprimée au centième près. Au
La norme CSA A23.1 stipule que le gros granulat Québec, on considère souvent qu’une valeur au bleu infé-
pour béton ne doit pas contenir plus de 1,0 % de silt rieure ou égale à 0,20 signie que le granulat est propre.
et d’argile, tandis que le granulat n peut en contenir
un maximum de 3,0 %. Cette dernière limite peut 5.4.4 Le pourcentage de mottes d’argile
toutefois atteindre 5 % si la quantité de particules de et de particules friables
moins de 2 µm déterminée par sédimentométrie ne
Les mottes d’argile et les particules friables présentes
dépasse pas 1 % de l’échantillon analysé.
dans les graviers et les sables naturels peuvent se désa-
Par contre, dans le cas des enrobés bitumineux, la gréger et causer les mêmes problèmes que les particules
norme NQ 2560-114 stipule que le gros granulat ne nes, car elles nuisent à l’adhérence entre les liants et
doit pas contenir plus de 1,0 % de particules de 80 µm les granulats lorsque ces derniers entrent dans la fabri-
dans les graviers et pas plus de 1,5 % dans les pierres cation d’enrobés bitumineux ou de béton de ciment
concassées. Par ailleurs, il faut s’assurer que les parti- portland. Cependant, il est possible de déterminer leur
cules qui traversent un tamis de 80 µm sont bien des quantité en utilisant une méthode très simple.
particules d’argile ou de silt.
On immerge dans l’eau pendant 24 heures un échan-
En effet, la présence de nes particules de calcaire tillon représentatif du matériau à analyser préalablement
dans les gros granulats concassés pour béton produits débarrassé de ses particules nes. Après quoi, par simple
par la plupart des carrières québécoises qui exploitent pression entre le pouce et l’index, on essaie de réduire les
du calcaire de Trenton peut avoir des effets bénéques mottes et les particules friables en particules plus petites.
sur la résistance du béton. Les normes actuelles sur les Une fois cette opération effectuée, on procède à un tami-
ciments permettent d’introduire jusqu’à 15 % de ller sage par lavage à l’aide d’un tamis convenant au type de
calcaire dans les ciments llérisés. Il faut toutefois granulat analysé. Le pourcentage de mottes d’argile et
s’assurer que ces particules de calcaire sont saines et de particules friables est égal au rapport entre la masse
qu’elles ne contiennent pas de minéraux qui pourraient
de matériau perdu lors du lavage et la masse de l’échan-
réagir avec le ciment portland.
tillon initial, multiplié par 100. La norme CSA A23.1
La propreté des granulats de fondation (valeur au bleu) spécie une valeur maximale de 1,0 % de mottes d’argile
et de particules tendres et friables ou en lamelles dans le
Dans les granulats de fondation, c’est la présence ou
granulat n pour béton de ciment ; et une valeur maxi-
non de minéraux argileux dans la fraction ne qui
dénit la propreté. En effet, les particules argileuses male de 0,3 % ou 0,5 % dans le gros granulat selon les
peuvent réduire considérablement la perméabilité d’un conditions d’exposition. Par ailleurs, selon la norme NQ
matériau et entraîner d’importants problèmes en cas 2560-114, la valeur limite est de 2,0 % pour le granulat
de gel (voir le chapitre 6). n pour enrobés bitumineux.
Étant donné que les ciments contiennent toujours des alcalis-silice. Quant aux réactions alcalis-silice, elles se
alcalis (en plus ou moins grande quantité) et que la plupart produisent avec diverses variétés de silice. De façon
du temps le béton est en contact avec de l’eau, le seul générale, la silice est instable dans un milieu à pH élevé,
moyen d’éviter tout risque de réaction alcalis-granulats et les variétés peu cristallines hydratées ou plus poreuses
est de choisir des granulats non réactifs. sont les plus réactives. Cependant, certaines variétés de
En effet, on sait que, dans les ouvrages composés de quartz très bien cristallisées peuvent être potentielle-
granulats réactifs ou potentiellement réactifs, les cycles ment réactives, mais à un degré moindre. C’est le cas des
de mouillage-séchage, les cycles de gel-dégel, l’eau de « quartz à extinction roulante ». Pourtant, certains cher-
mer, les sels de déglaçage, les champs magnétiques et cheurs doutent que ce soit le caractère roulant de l’extinc-
les courants électriques créés par des lignes à haute tion qui soit le principal facteur de la réactivité de ces
tension peuvent promouvoir et accélérer le processus quartz.
des réactions alcalis-granulats. Les réactions alcalis-silice engendrent des produits
silico-calco-alcalins sous forme de gel ou des produits
Le types de réactions alcalis-granulats microcristallins qui ont la propriété de goner. Ces
On distingue deux types de réactions alcalis-granulats : gonements entraînent une microssuration qui peut
les réactions alcalis-carbonate et les réactions dégénérer en macrossures et conduire à la destruc-
alcalis-silice. tion totale du béton.
Dans le milieu scientique, le mécanisme responsable
des réactions alcalis-carbonates fait toujours contro- Les roches potentiellement réactives au Québec
verse. Certains attribuent la ssuration à la décomposi- Au Québec, les grès quartzitiques du groupe de
tion de certains cristaux de dolomite et au gonement Potsdam (utilisés pour construire la centrale hydro-
ultérieur des minéraux argileux présents, alors que électrique de Beauharnois et d’autres structures de la
d’autres les considèrent comme une forme de réaction voie maritime du Saint-Laurent) sont des roches
a) Sur la rive du lac Memphrémagog à Magog c) Face nord d’une barrière médiane sur la rue King Ouest
à Sherbrooke
potentiellement réactives. Il en est de même des 3. En éliminant les sources d’humidité, ce qui n’est
calcaires siliceux dans la région de Trois-Rivières et pas toujours facile.
de certains calcaires dans les régions de Montréal et 4. En incorporant une quantité sufsante d’ajouts
Québec. Dans les Appalaches, on trouve des tufs rhyo- cimentaires efcaces. C’est le cas par exemple de
litiques, des schistes à chlorite et certains graviers ou certaines cendres volantes, certains laitiers et des
roches de l’Estrie qui sont aussi réactifs. En règle fumées de silice. Des adjuvants chimiques tels que
générale, on retrouve moins de cas de réactivité alca- le nitrate de lithium se sont également montrés ef-
line associables aux roches du plateau laurentien utili- caces avec certains types de granulats lorsqu’uti-
sées comme granulats à béton. lisés à des dosages sufsants.
Établir si un granulat est réactif Cependant, il est préférable de faire appel à des labo-
On peut d’abord examiner à l’échelle macroscopique et ratoires spécialisés pour effectuer une étude pétrogra-
microscopique des structures anciennes dont le béton phique des granulats et évaluer les possibilités de
renferme ce type de granulat. Cependant, lorsqu’il diminuer les risques de réaction alcalis-granulats.
s’agit d’un granulat nouveau, il est nécessaire de faire On sait maintenant que l’utilisation d’un ciment seul
une étude pétrographique complète et des essais de à basse teneur en alcalis n’est plus nécessairement un
laboratoire spécialisés, accélérés ou non. Beaucoup de gage de succès dans la lutte contre les réactions
chercheurs et d’organismes de normalisation ont alcalis-granulats dans le béton. De même les fumées de
proposé des essais plus ou moins accélérés pour déter- silices dans les dosages actuels usuels de 7 à 8 % ne
miner la réactivité d’un granulat. En règle générale, on font que retarder la réaction alcalis-granulats plutôt
peut accélérer la réaction entre le granulat analysé et que de la prévenir de façon efcace à long terme. La
les alcalis en augmentant la teneur en alcalis, la tempé- meilleure utilisation des fumées de silice est à l’inté-
rature, la pression (autoclave), l’humidité ou la surface rieur d’un système ternaire, c’est-à-dire fumée de
spécique, ou encore en combinant plusieurs de ces silice + laitier ou fumée de silice + cendres volantes.
facteurs. De tels ciments composés sont disponibles sur le
Les essais recommandés pour évaluer le potentiel de marché à des coûts supérieurs aux ciments ordinaires
réactivité alcaline des granulats à béton sont l’examen avec des ajouts cimentaires.
pétrographique CSA A23.2-15A ou ASTM C295, les La détérioration prématurée de certains bétons de la
essais accélérés sur barres de mortier selon la norme région de Sherbrooke montrée dans la gure 5.1
CSA A23.2-25A et l’essai du prisme de béton selon la (voir page précédente) est due à des réactions
norme CSA A23.2-14A. alcalis-granulats provoquées par des granulats extraits
Cependant, il faut être conscient des limites de ces d’une seule carrière de la région de Sherbrooke à une
essais : plus l’essai est accéléré, plus il s’éloigne des époque où l’on ne vériait pas systématiquement la
conditions réelles d’utilisation du granulat, et moins réactivité des granulats aux alcalis du ciment portland.
les conclusions qu’il donne sont ables. À partir du moment où l’on a déterminé la cause de la
détérioration prématurée de certains bétons de la
La prévention des réactions alcalis-granulats région, cette carrière n’a produit que des granulats
On connaît quatre façons de prévenir les réactions pour enrobés bitumineux.
alcalis-granulats : Il est intéressant de comparer les dégradations observées
1. En utilisant des granulats qui ne sont pas réactifs ou sur les faces nord et sud de la même barrière médiane sur
qui sont potentiellement très peu réactifs. les exemples c) et d) de la gure 5.1 (voir page précédente)
et de constater que la face nord est nettement moins
2. En recourant à des ciments à très faible teneur en
endommagée que la face sud. En effet, la face nord
alcalis ou, mieux encore, en limitant la teneur totale
de l’ouvrage a été exposée à un moins grand nombre de
en alcalis du béton à des valeurs pouvant varier de
cycles de gel et dégel que la face sud, étant donné qu’elle
1,2 à 3,0 kg/m3, selon le niveau de risque encouru
ne bénécie pas du réchauffement du soleil en hiver.
en fonction du degré de réactivité des granulats, de
la nature de la structure à construire, de sa durée de Le béton a commencé à se ssurer sous l’effet de la
vie anticipée et de la sévérité des conditions d’expo- réaction alcalis-granulats. Ensuite, les cycles répétés
sition auxquelles elle sera soumise (pratique nor- de gel et dégel ont accéléré la ssuration jusqu’à ce que
malisée CSA A23.2-27A). celle-ci atteigne les barres d’acier d’armature. Sous
La durabilité et les matières délétères 85
a) Cristaux d’ettringite à proximité d’un granulat b) Cristaux d’ettringite qui ont envahi une bulle d’air
1. Dans leurs publications, les auteurs Jean Bérard, Arezki Tagnit-Hamou, Josée Duchesne et leurs collaborateurs
expliquent en détail les réactions chimiques complexes qui entraînent le gonement des matériaux.
86 CHAPITRE 5
FIGURE 5.4 Dommages causés par la présence de pyrite FIGURE 5.5 Remblais contenant de la pyrite
dans le matériau de remblayage
contenu en pyrite du remblayage a engendré des Le comité Pyrite, formé en 1997, a établi des normes
gonements différentiels qui ont endommagé les pour sélectionner des granulats inertes au gonement,
fondations et la structure des maisons. Un gonement en dénissant, par observation visuelle, un indice pétro-
uniforme n’aurait fait que soulever les maisons. graphique du potentiel de gonement (IPPG) qui doit
La durabilité et les matières délétères 87
être inférieur à 10. Ce comité, regroupant plusieurs FIGURE 5.6 Soulèvement d’une maison en vue
associations, regroupements citoyens, universités, labo- de la reconstruction du sous-sol
ratoires, rmes dʼingénierie, et plus, a travaillé, entre
autres, sur les méthodes d’essais du Bureau de Norma-
lisation du Québec, NQ 2560-500 et NQ 2560-510.
La norme NQ 2560-500/2003
Pour éviter que de tels incidents ne se reproduisent, le
Bureau de normalisation du Québec (BNQ) a émis la
norme NQ 2560-500/2003. Publiée en 2003 et révisée
en 2006, cette norme permet dʼétablir l’indice pétro-
a) Fissuration observée sur les murs du sous-sol
graphique du potentiel de gonement (IPPG) des
matériaux granulaires. Cependant, cette norme ne
concerne que le gonement causé par la pyrite. Aucune
norme n’existe pour l’attaque sulfatique causée par la
pyrrhotite.
Des normes européennes limitent la teneur en soufre
dans les granulats à 0,1 % s’il s’agit de la pyrrhotite,
alors que la teneur en soufre est limitée à 1 % pour la
pyrite (Norme NF EN 12 620). Deux comités CSA et
BNQ travaillent actuellement pour établir des normes
canadiennes et québécoises et déterminer la teneur
maximale en pyrite et pyrrhotite que peut contenir un b) Fissuration observée sur une dalle de béton
granulat pour béton.
88 CHAPITRE 5
RÉSUMÉ
Il est tout aussi important dʼétablir la durabilité des granulats que de vérier la conformité de
leur granulométrie aux exigences des normes qualitatives.
On évalue la durabilité des granulats au moyen d’essais accélérés de laboratoire effectués dans
des conditions différentes des conditions naturelles. Cependant, grâce à l’expérience acquise,
on peut utiliser ces essais comme des guides sûrs. La durabilité des granulats est non seule-
ment fonction de leurs caractéristiques physicochimiques, mais aussi de l’environnement dans
lequel ils se trouvent.
La résistance d’un granulat à l’abrasion se détermine au moyen de l’essai Los Angeles ; sa
résistance à l’attrition se mesure à l’aide de l’essai micro-Deval ; et sa résistance à l’écrasement
s’évalue au moyen de l’essai de friabilité. On exprime les résultats de chacun de ces essais en
pourcentage de perte.
La résistance au polissage, un facteur de sécurité important en matière de revêtement routier,
est évaluée au moyen du coefcient de polissage par projection.
La durabilité des granulats peut être modiée par la présence de faibles quantités de matières
contaminantes. C’est pour cette raison qu’on tient à s’assurer que les sables pour béton ne
contiennent pas trop de matières organiques susceptibles d’entraver la réaction d’hydratation
du ciment portland. Pour y parvenir, on effectue un essai colorimétrique. Si l’on veut connaître,
de façon quantitative, la présence de matières organiques dans un sol ou un sable pour béton,
on peut utiliser la méthode de perte par ignition, qui est valable pour les granulats siliceux, ou
la méthode par oxydation au bichromate de potassium, d’application plus générale.
On doit aussi évaluer la quantité de particules argileuses contenue dans un granulat, car ces
particules peuvent nuire à l’adhérence entre le granulat et le liant qu’on utilise, que ce soit de la
pâte de ciment portland ou du bitume.
Il est très important de s’assurer que les granulats qu’on compte utiliser pour fabriquer un
béton de ciment portland ne réagissent pas avec les alcalis du ciment.
Enn, il est indispensable de mesurer l’indice pétrographique du potentiel de gonement (IPPG)
des granulats an que ne se reproduisent plus d’incidents causés par la présence de pyrite dans
des granulats. Il est donc essentiel d’évaluer avec certitude la durabilité des granulats, puisque
celle-ci conditionne la durabilité des ouvrages de génie civil. Il ne suft pas de s’assurer que les
granulats aient une granulométrie adéquate lors de leur utilisation ; il faut aussi s’assurer qu’ils
ne vont pas se désagréger avant la n de la durée de vie normale de l’ouvrage.
RÉFÉRENCES
Ouvrages
ARQUIE, G, (dir.). Granulats, École nationale des ponts et chaussées, Paris, 1980, 462 p.
ASSOCIATION CANADIENNE DU CIMENT PORTLAND. Dosage et contrôle des
mélanges de béton, 8e édition canadienne, Québec, 2011, 411 p.
ASSOCIATION DES CONSOMMATEURS POUR LA QUALITÉ DE LA CONTRUCTION.
La pyrite et votre maison, octobre 1999, p. 48.
La durabilité et les matières délétères 89
Normes
CSA A23.1-14 / A23.2-14. Béton : Constituants et exécution des travaux / Méthodes d’essai et
pratiques normalisées pour le béton, Association canadienne de normalisation.
Norme 3101, Bétons de masse volumique normale, Collection Normes, Tome VII - Matériaux,
ministère des Transports, de la Mobilité durable et de l’Électrication des transports, Les
Publications du Québec, 2016.
NQ 2560-500/2003. Granulats – Détermination de l’indice pétrographique du potentiel
de gonement sulfatique des matériaux granulaires – Méthode d’essai pour l’évaluation de
l’IPPG, Bureau de normalisation du Québec.
NQ 2560-510/2003. Granulats – Guide d’application de la méthode d’essai pour la caractéri-
sation du potentiel de gonement sulfatique des matériaux granulaires, Bureau de norma-
lisation du Québec.
NQ 2560-114/2014. Travaux de génie civil – Granulats, Bureau de normalisation du Québec.
90 CHAPITRE 5
QUESTIONS DE RÉVISION
1. Pourquoi faut-il s’assurer que les granulats sont durables ?
2. Quand peut-on considérer qu’un essai accéléré pour évaluer la durabilité d’un granulat est
valable ?
3. Pourquoi une trop grande quantité de particules nes ou d’argile peut-elle nuire à l’utilisa-
tion de certains gros granulats ?
4. Quelle est la perte maximale acceptable lorsqu’on effectue un essai d’abrasion Los Angeles ?
5. Quelles différences majeures y a-t-il entre l’essai Los Angeles et l’essai micro-Deval ?
6. Quelle est l’utilisation des résultats de l’essai CPP ?
7. Que signie l’expression « matières délétères » ?
8. Quelle est la méthode la plus précise pour déterminer le pourcentage de carbone contenu
dans un granulat ?
PROBLÈMES
1 La perte au tamis de 1,70 mm d’une prise d’essai de 5 000 g d’un granulat calcaire est de
1 000 g. Quel est le pourcentage de perte Los Angeles ? Ce granulat peut-il être utilisé pour
construire la fondation d’une chaussée ?
2 Un sable pour béton a un indice colorimétrique égal à 4. Cependant, lorsqu’on fabrique des
cubes de mortier selon la norme CSA A23.2-8A, les cubes fabriqués avec ce sable s’avèrent
avoir la résistance voulue. Ce sable pour béton est-il acceptable ?
3 Un gros granulat calcaire concassé dans un concasseur à marteau contient 2,5 % de parti-
cules nes qui traversent un tamis de 80 µm. Si on utilise ce granulat pour la fabrication
de béton de ciment, faut-il le rejeter parce qu’il contient trop de particules qui traversent un
tamis de 80 µm ? Faut-il le laver ? Faut-il l’accepter tel quel ?
4 Un granulat n contient 1,5 % de particules friables. Peut-on utiliser un tel granulat pour
fabriquer du béton de ciment portland et du béton bitumineux ?
5 Donnez le grade d’essai, les masses à insérer ainsi que la masse totale de la prise d’essai
pour effectuer l’essai Los Angeles sur le granulat suivant :
CHAPITRE
L’inuence de la granulométrie
sur les propriétés physiques
d’un granulat 6
SOMMAIRE
6.1 L’assemblage de sphères dans l’espace
6.2 L’inuence de la granulométrie sur la compacité des sols
6.3 L’inuence de la granulométrie sur la perméabilité
6.4 L’inuence de la granulométrie d’un sol sur sa capillarité
6.5 L’inuence de la granulométrie d’un matériau sur sa gélivité
La granulométrie d’un matériau granulaire inue sur bon nombre de ses propriétés physiques
et pratiques, notamment sa compacité, sa perméabilité, sa capillarité et son comportement à
l’égard du gel. Avant d’étudier l’inuence de la granulométrie des granulats sur leurs diverses
propriétés, nous allons d’abord présenter certaines considérations théoriques à partir de
modèles idéalisés de granulats constitués d’assemblages de sphères lisses et rigides dans
l’espace.
92 CHAPITRE 6
La porosité de l’assemblage cubique à faces centrées se situe entre celle de l’assemblage cubique simple et de
correspond donc à l’assemblage cubique à faces centrées. En théorie, la poro-
sité d’un granulat uniforme à particules sphériques se
situe entre 26 et 48 %. Ce résultat est d’autant plus probable
dans le cas d’un granulat naturel que sa granulométrie est
uniforme et que ses particules sont sphériques.
En divisant le numérateur et le dénominateur par a3,
Cependant, dans le cas des granulats, les sphères sont
on obtient
rugueuses et déformables au lieu d’être lisses et rigides
comme dans les modèles idéals de notre étude théo-
rique. Il peut alors se former des voûtes métastables
susceptibles de donner à l’assemblage une porosité
ou encore supérieure à la porosité théorique maximale de l’assem-
blage cubique simple. Ces voûtes doivent leur stabilité
apparente soit au frottement d’une sphère sur l’autre,
soit au coinçage d’une sphère par plusieurs autres. C’est
ce qui explique, par exemple, la structure en nid
soit d’abeille des sédiments ns en voie de formation et la
porosité très élevée de certaines argiles sensibles du
Québec, laquelle peut dépasser 65 % dans certains cas.
La compaction d’un granulat consistera justement à
Cet assemblage est plus compact que le précédent, et sa éliminer ces effets de voûte soit par vibration, soit par
porosité est, elle aussi, indépendante du diamètre des pression ou par action combinée pression-vibration.
sphères. De tous les systèmes d’assemblage de sphères
uniformes, l’assemblage cubique à faces centrées est le 6.1.2 Les cas de sphères non uniformes
plus compact qui puisse exister.
Si, dans un assemblage de grosses sphères uniformes,
Ainsi, la porosité d’un granulat uniforme à grains on en introduit de plus petites (voir la gure 6.3, page
sphériques (par exemple, le sable d’Ottawa qu’on suivante), on constate qu’il est facile de diminuer la
utilise pour faire des cubes de mortier normalisés) sera porosité de l’assemblage. Aussi, on peut observer dans
toujours supérieure à 26 %, et ce, quel que soit le degré notre représentation schématique qu’on peut intro-
de compaction qu’il subit. duire des sphères de plus petits diamètres dans les
espaces vides situés entre les grosses sphères.
On peut donc conclure que la porosité d’un assem-
blage de sphères uniformes ne dépend que de son Dans un assemblage de grosses sphères, il est possible de
système d’assemblage. calculer le rapport critique de passage d’une petite sphère,
c’est-à-dire le diamètre de la plus grosse sphère qui peut
L’assemblage naturel de sphères uniformes glisser librement dans l’assemblage de grosses sphères
Si, au lieu de ranger les sphères une à une selon un des sans le modier. On peut aussi calculer le rapport critique
deux modèles précédents, on les jette au hasard dans un d’occupation, c’est-à-dire le diamètre de la plus grosse
volume sufsamment grand pour pouvoir négliger les sphère qu’on peut insérer dans les espaces libres de
effets de paroi, on obtient un assemblage dont la porosité l’assemblage.
FIGURE 6.3 Introduction de petites sphères dans 6.1.3 Les résultats expérimentaux sur
l’espace libre entre trois grosses sphères la porosité des granulats naturels
Les particules des granulats sont loin d’avoir une forme
sphérique et, comme nous l’avons déjà souligné, elles
n’ont jamais toutes le même diamètre. Les particules
des granulats naturels sont plutôt arrondies, alors que
les particules des granulats manufacturés sont très
souvent anguleuses. Néanmoins, les principales conclu-
sions de l’étude théorique des assemblages de sphères
uniformes s’appliquent aussi aux granulats naturels.
1. La porosité d’un granulat n uniforme est la même
que celle d’un gros granulat uniforme.
2. La porosité d’un granulat dépend surtout de la
variété de la taille des grains. Plus la taille des
particules est uniforme, plus la porosité est grande.
Par contre, si de plus petits grains se logent entre les
plus gros grains, la porosité du mélange diminue.
3. La porosité d’un granulat dépend de la forme de ses
grains. Des grains de forme irrégulière qui peuvent
s’arc-bouter les uns sur les autres risquent de laisser
des vides plus grands que ceux que l’on observe
dans un assemblage cubique simple de sphères
uniformes, lequel devrait en principe présenter la
porosité maximale.
Dans le cas simple d’un mélange binaire de sphères de
dimensions sensiblement différentes, on constate que la L’étude de la porosité de mélanges de granulats pour
porosité passe en général par un minimum lorsque le béton conrme ces résultats. Un mélange binaire de
mélange est composé de grosses sphères dans des granulats ns et gros est plus compact que chacun des
proportions de 60 à 70 %. Il est donc possible d’optimiser granulats pris individuellement. De plus, la proportion
la granulométrie des mélanges de granulats pour béton de sable et de gros granulats contenus dans les mélanges
de ciment an d’en diminuer la porosité au maximum. contribue à en diminuer la porosité maximale dépen-
De même, ce minimum est d’autant plus prononcé que le damment de la granulométrie de ces deux composants
rapport des diamètres est élevé (voir la gure 6.4). et de la forme de leurs particules respectives.
FIGURE 6.4 Pourcentage de vide dans des mélanges de granulats pour béton
L’inuence de la granulométrie sur les propriétés physiques d’un granulat 95
6.1.4 La granulométrie continue et discontinue • d’une rupture par épaufrures des grains les plus
gros et les plus fragiles ;
Dans la plupart des bétons prêts à l’emploi, on utilise
depuis très longtemps des granulats naturels ou • de l’élimination d’une certaine quantité d’eau
concassés bon marché présentant des granulométries interstitielle.
continues, ce qui facilite leur fabrication et abaisse les Compacter un granulat consiste donc à améliorer l’as-
coûts de production. Des spécialistes comme Fuller et semblage de ses particules pour réduire son volume
Thomson (1907) aux États-Unis et Bolomey (1935), apparent. Cette opération se fait sur chantier à l’aide de
Faury (1935) et Caquot (1937) en France en sont venus rouleaux vibrants, de rouleaux à pneus ou d’instru-
à recommander l’utilisation de granulats dont les ments plus petits tels que des plaques vibrantes ou des
courbes granulométriques étaient comprises dans des dames à impact pour compacter les granulats dans des
fuseaux normalisés. espaces plus restreints.
Dans le cas des bétons à ultra-haute performance, En mécanique des sols, la teneur en eau d’un granulat
Richard et Cheyrezy (1994) en sont arrivés à la joue un rôle important au moment de sa compaction.
conclusion que le meilleur moyen d’augmenter Si le matériau est trop sec, il n’y a pas assez d’eau pour
la compacité de leur mélange granulaire était d’uti- lubrier toutes les particules. Si, par contre, il y en a
liser un squelette granulaire présentant une granulo- trop, l’eau emmagasine une forte proportion de
métrie discontinue. Concrètement, pour augmenter la l’énergie de compactage sous forme de pression
densité du squelette granulaire, le diamètre moyen hydrostatique au passage du rouleau. Cette pression
des grains d’une classe granulaire donnée relative- est ensuite dissipée dès que l’effort extérieur ne s’ap-
ment uniforme doit être 12 à 13 fois plus gros (ou plus plique plus. Il faut donc trouver la teneur en eau opti-
n) que le diamètre moyen des deux classes granulo- male pour compacter un sol. Cette teneur en eau se
métriques discontinues adjacentes dans le mélange nomme l’« optimum Proctor », du nom de l’essai qui
considéré. De façon pratique, on retiendra que le permet de la déterminer. La teneur en eau optimale
rapport moyen doit être égal à un facteur de l’ordre (ωopt) permet donc d’atteindre la masse volumique
d’environ 10. sèche maximale (ρdmax), c’est-à-dire la masse volu-
mique à laquelle l’indice des vides du sol est réduit au
Cette remarque ne veut pas dire que l’on doit se
minimum.
mettre à utiliser des granulats à granulométrie
discontinue pour fabriquer des bétons prêts à l’em- La granulométrie du matériau joue aussi un rôle non
ploi. Cependant, dans des cas spéciaux où la compa- négligeable au moment de la compaction des granu-
cité granulaire est fondamentale, c’est une option à lats. Par exemple, il est bien connu que les sols
considérer. uniformes dont le coefcient d’uniformité est infé-
rieur à 2 se compactent très mal. Ce problème vient du
fait, comme nous l’avons vu précédemment, que la
6.2 L’inuence de la porosité d’un ensemble de particules de même dimen-
sion (granulométrie serrée) est toujours beaucoup
granulométrie sur plus élevée que celle d’un matériau à granulométrie
la compacité des sols étalée (dont les particules ne sont pas de même
dimension).
La porosité des granulats utilisés en génie civil
augmente chaque fois qu’on les remanie. Si on ne La façon dont se répartissent les proportions respec-
prend aucune précaution au moment de leur mise en tives des différentes particules dans un granulat inue
place nale, on s’expose à de graves problèmes de aussi sur sa compacité. Ainsi, on constate que les
tassement qui peuvent menacer la stabilité à long granulats plus grossiers dont la courbe granulomé-
terme de l’ouvrage et conduire à des affouillements trique est creuse (c’est-à-dire dont la concavité est
internes, car l’eau peut les traverser très facilement. tournée vers le haut) permettent d’obtenir des maté-
riaux plus compacts. Par contre, ceux dont la courbe
Le tassement d’un granulat provient d’un accroisse- granulométrique est pleine (c’est-à-dire dont la conca-
ment de sa compacité. Cet accroissement peut résulter : vité est dirigée vers le bas) se compactent moins bien
• d’un meilleur arrangement interne des particules qui (voir la gure 6.5, page suivante). Un matériau dont la
le composent ; granulométrie est bien graduée, c’est-à-dire dont la
96 CHAPITRE 6
FIGURE 6.5 Inuence de la granulométrie sur types de travaux à réaliser. Par exemple, pour des
la compacité d’un sol travaux de drainage, on recherche des matériaux très
perméables qui facilitent l’élimination de l’eau du sol.
Par contre, la construction du noyau étanche d’un
barrage en terre et enrochement exige l’emploi de
granulats les plus imperméables possible. Enn, dans
certains cas, il peut être nécessaire de modier la
perméabilité des matériaux en place par des travaux
d’injection pour abaisser leur perméabilité à un niveau
satisfaisant.
Avant d’étudier l’inuence de la granulométrie sur la
perméabilité d’un granulat, il nous faut rappeler
quelques principes fondamentaux qui régissent l’écou-
lement de l’eau dans les sols.
Un matériau se compacte donc d’autant mieux que sa En mécanique des uides, on démontre que ce coef-
granulométrie est bien graduée, qu’elle est étalée et cient dépend à la fois des caractéristiques du milieu
que sa teneur en eau correspond à celle de l’optimum poreux et du uide. Intuitivement, on sait qu’une huile
Proctor. Par contre, chaque fois qu’on doit mettre en épaisse s’écoule plus difcilement que l’eau dans le
œuvre des matériaux à granulométrie uniforme, on même matériau granulaire. On sait aussi que plus un
fait face à d’importants problèmes de compactage, matériau granulaire est dense, moins il offre de possi-
comme dans le cas des sables de dune. bilités à l’eau de le traverser facilement.
FIGURE 6.6 Inuence de la granulométrie des matériaux FIGURE 6.7 Inuence de la forme des particules sur
granulaires sur leur perméabilité la perméabilité d’un matériau granulaire
98 CHAPITRE 6
Dans le cas des sols où le liquide est de l’eau, on peut FIGURE 6.9 Ascension capillaire dans un tube n
écrire :
e l’indice des vides ; Nous expliquons dans cette section comment la granulo-
métrie du sol sur lequel est bâtie la chaussée et les maté-
D10 le diamètre effectif à 10 % (cm). riaux utilisés pour construire la chaussée peuvent être
Cette formulation mathématique ne fait que traduire et responsable de ces deux phénomènes.
quantier l’observation suivante : plus un granulat est n
et compact, plus il est capillaire. La hauteur d’ascension 6.5.1 Le soulèvement des sols gélifs
capillaire de différents sols varie entre 0,03 m pour les Soulignons, tout d’abord, qu’un sol parfaitement sec
sables grossiers et 3,5 m pour les sables ns. La hauteur ne change pas de volume lorsqu’il gèle. Par contre, un
100 CHAPITRE 6
sol saturé d’eau verra son volume augmenter de 9 % à uniforme au gré des saisons. En fait, ce sont toujours
la suite de la transformation de l’eau en glace. Sa les soulèvements non uniformes qui causent des
surface se soulèvera, de façon uniforme, d’une hauteur dommages aux chaussées, car la exibilité des revête-
égale à 9 % de la profondeur gelée. ments est limitée. La photo de la gure 6.10 montre
l’état d’une rue construite sur un silt argileux particu-
Que se passe-t-il quand la teneur en eau naturelle du
lièrement gélif, causant une ssuration polygonale de
sol se situe entre 0 % et la teneur en eau à la saturation
la surface de roulement typique (peau d’alligator),
du sol ? Certes, l’eau qui se transforme en glace
trois hivers après sa reconstruction.
augmente le volume de 9 %, ce qui pourrait laisser
croire que si le degré de saturation d’un sol est infé- Lorsqu’on creuse une tranchée dans un sol qui s’est
rieur à 91 %, le sol ne se soulèvera pas puisqu’il soulevé durant l’hiver, on observe invariablement la
contient sufsamment de vides pour absorber cette présence d’une ou de plusieurs zones de lentilles de
augmentation de volume. On pourrait aussi croire que glace (voir les gures 6.11 et 6.12). Ces lentilles donnent
la surface de ce même sol se soulèvera d’autant plus au sol une structure feuilletée horizontale. En règle
qu’on se rapproche des conditions de saturation. Si générale, on trouve des lentilles de glace au niveau du
cette hypothèse était vraie, aucun terrain ne verrait sa front de gel (limite maximale de pénétration du gel à
surface se soulever de plus de 9 % de sa profondeur un moment donné) ou à une profondeur intermédiaire
gelée. Pourtant, au Québec, on observe des soulève- qui correspond à une zone où le front de gel s’est stabi-
ments beaucoup plus importants en certains endroits. lisé un certain temps durant un dégel temporaire.
La formation des lentilles de glace Si on laisse fondre un bloc de sol gelé prélevé dans une
zone de formation de lentilles de glace, on constate
L’interaction eau-sol-gel est complexe, car elle néces-
que ce sol se liquée littéralement, car sa teneur en eau
site de prendre en compte les lois de la perméabilité,
est supérieure à sa teneur en eau à la saturation. D’où
de la capillarité et de la thermodynamique. Exami-
provient cet excès d’eau ? Il ne peut provenir que de la
nons très succinctement le soulèvement de certains
partie du sol non gelée, située au-dessous du front de
types de sol exposés à des conditions particulières qui
gel, puisque toute l’eau se trouvant au-dessus du front
nous permettront de tirer des conclusions sur la façon
de gel est déjà transformée en glace (voir la gure 6.13).
d’empêcher ou de limiter ces soulèvements. On pour-
rait, à la rigueur, s’accommoder d’un soulèvement de Les lois de la thermodynamique démontrent que l’eau
la surface du sol à condition qu’il soit uniforme, car la présente dans ces capillaires est attirée par les cristaux
surface du sol s’élèverait et s’abaisserait de façon de glace selon un mécanisme dans lequel interviennent
FIGURE 6.10 État de la surface de roulement d’une rue, trois hivers après sa reconstruction
L’inuence de la granulométrie sur les propriétés physiques d’un granulat 101
FIGURE 6.11 Lentille de glace FIGURE 6.13 Formation des lentilles de glace au niveau
du front de gel
FIGURE 6.14 Soulèvement et abaissement du centre C’est pourquoi on cherche toujours à relier la gélivité des
d’une rue construite sur un sol gélif sols à leur granulométrie en tenant compte de plusieurs
considérations d’ordre thermodynamique (indice de gel,
vitesse de déplacement du front de gel, etc.).
Des chercheurs et des agences gouvernementales ont
proposé de très nombreux critères de gélivité fondés
sur des considérations granulométriques. Pour sa part,
Richard Morin, dans son mémoire de maîtrise présenté
à la Faculté des sciences appliquées de l’Université de
Sherbrooke, a synthétisé tous ces critères dans un seul
graphique qui tient compte des conditions hivernales
et des caractéristiques des principaux sols québécois
(voir la gure 6.15).
Le schéma proposé par l’Association du ciment
portland illustre bien l’inuence de la granulométrie,
de la capillarité et de la perméabilité d’un sol sur sa
d’une autre rue construite sur un banc de sable perméable gélivité (voir la gure 6.16).
et peu capillaire située à moins de 1 km du tronçon
précédent ne montraient aucun soulèvement. L’importance de l’homogénéité des matériaux utilisés
pour la construction des routes ou des rues
Les critères de la gélivité Si on ne choisit pas des granulats homogènes pour la
Le phénomène de formation de lentilles de glace dans fondation des routes, on accentue les phénomènes de
un sol met en évidence l’importance de la capillarité et soulèvement différentiel puisque toute hétérogénéité dans
de la perméabilité du sol qui dépendent dans une large les matériaux cause des variations de la perméabilité et de
mesure de la granulométrie du sol. la capillarité dans la base de la chaussée.
Note : Il est difcile de se prononcer sur la gélivité des granulats dans les zones texturées.
L’inuence de la granulométrie sur les propriétés physiques d’un granulat 103
FIGURE 6.16 Inuence de la perméabilité et de la puisqu’il se formerait une couche d’égale épaisseur de
capillarité sur la gélivité des matériaux lentilles de glace sur toute la largeur de la rue, ce qui
granulaires et des sols pourrait être tolérable. Cependant, comme les bancs de
neige agissent comme un isolant, la progression du front
de gel se fait plus lente sur les côtés des routes et des
rues, de sorte que le front de gel est moins profond. En
outre, les conditions de drainage sur les côtés des routes
ou des rues sont presque toujours meilleures que celles
qui règnent au centre de la chaussée, ce qui a pour effet
d’abaisser le niveau de la nappe phréatique sous les côtés
de la route. Ainsi, sous une chaussée, le front de gel et le
niveau de la nappe phréatique ne sont presque jamais
parallèles, si bien que l’épaisseur des lentilles de glace
varie sur toute la largeur de la route. Il se produit alors
des soulèvements différentiels qui viennent endom-
mager très rapidement le revêtement de la chaussée. Le
soulèvement est en général maximal au centre de la route
ou de la rue et minimal sur les côtés (voir la gure 6.18,
Ainsi, lorsqu’on répare une route ou une rue construite sur page suivante).
un sol gélif, il faut absolument remplir la tranchée avec les
matériaux qui en ont été extraits ou avec d’autres maté- Comment prévenir les soulèvements des sols gélifs
riaux qui ont le même comportement à l’égard du gel, donc Pour prévenir les soulèvements, il faut éviter une des
de granulométrie semblable. Sinon, il faut s’attendre à voir trois conditions qui favorisent la formation de lentilles
apparaître, au rythme des saisons, des bosses ou des de glace. On peut donc :
ornières à la surface de la route (voir la gure 6.17). • arrêter la pénétration du front de gel en enterrant un
isolant sous la structure de la route (voir la gure 6.19,
L’inuence du prol de front de gel page suivante) ;
Si le front de gel pénétrait dans le sol parallèlement à la
• réduire l’apport d’eau en abaissant au minimum le
nappe phréatique, le sol se soulèverait uniformément
niveau de la nappe phréatique par drainage de la
fondation de la chaussée ;
FIGURE 6.17 Variation au l des saisons du prol
de la surface d’une tranchée creusée • remplacer complètement le matériau gélif par un
dans un sol gélif et remplie de matériau matériau non gélif jusqu’à la profondeur maximale
granulaire non gélif atteinte par le front de gel.
Dans ce dernier cas, cependant, il ne faut pas oublier
qu’en changeant la nature du sol, on change aussi la
profondeur de pénétration du gel, puisque cette profon-
deur de pénétration dépend de la quantité d’eau présente
dans le sol. Le gel pénètre toujours plus profondément
dans un gravier ou un sable bien drainés qui retiennent
peu d’eau que dans une argile ou un silt argileux qui en
contiennent beaucoup au moment où ils gèlent.
matériaux gélifs est dû à la formation de lentilles de long de l’essai, il est possible de suivre la progression du
glace, il faut en établir les caractéristiques en détermi- front de gel dans le granulat ou dans le sol et de déter-
nant la vitesse d’ascension de l’eau interstitielle et le miner à quel moment le régime thermique permanent est
gradient thermique du sol. atteint. C’est à ce moment précis qu’on calcule graphi-
L’essai consiste à faire geler, du sommet vers la base, un quement la vitesse d’écoulement de l’eau vers le front de
échantillon de sol ou de matériau granulaire n gel et le gradient thermique du granulat ou du sol. Le
compacté dont la teneur en eau est proche de celle potentiel de ségrégation se calcule ainsi :
correspondant à la saturation. Pour ce faire, l’échan-
tillon de granulat ou de sol est conné dans une cellule
instrumentée et soumis au gel pendant une période d’au où
moins 80 heures, et ce, jusqu’à ce que le front de gel soit
stabilisé. Comme on mesure la température à différentes SP représente le potentiel de ségrégation (mm 2/
profondeurs et le soulèvement de l’échantillon tout au ° C·jour) ;
FIGURE 6.19 État de la surface de la rue présentée dans ν la vitesse d’écoulement de l’eau interstitielle
la gure 6.10 (voir p. 100) après le 3e hiver vers le front de gel (mm/h) ;
qui a suivi sa reconstruction ϕ le gradient thermique du sol (°C/mm).
On doit ensuite présenter graphiquement plusieurs résul-
tats de cet essai. Les graphiques de soulèvement en fonc-
tion du temps ainsi que les prols de température en
fonction de la profondeur et du temps permettront de
déterminer les coefcients pour calculer le potentiel de
ségrégation. Le ministère des Transports du Québec a
xé une échelle stipulant qu’un granulat dont le coef-
cient SP est inférieur à 0,5 a une susceptibilité négligeable
au gel, tandis qu’un granulat avec un coefcient supé-
rieur à 8 présente une susceptibilité au gel très élevée.
a) Section de rue protégée par une couche de 50 mm
d’isolant sous sa structure 6.5.3 La perte de la capacité portante de certains
sols et granulats au moment du dégel
Dans le cas de certains granulats, l’action du gel peut aussi
se manifester de façon spectaculaire par la perte totale de
la capacité portante au moment du dégel. On parle alors
de « chemin défoncé » dans le langage populaire.
Nous allons voir comment un tel phénomène peut découler
d’un mauvais choix de la granulométrie des matériaux
utilisés pour la fondation et la structure des routes.
L’effet baignoire
b) Section de rue non protégée par une couche d’isolant Encore maintenant, au moment de construire une route,
on met beaucoup trop l’accent sur la compacité des
L’inuence de la granulométrie sur les propriétés physiques d’un granulat 105
matériaux dans le but d’éviter tout tassement éventuel du du dégel qui se produit au cours de la journée suivante.
revêtement après le passage répété de charges lourdes. Ce sont ces cycles printaniers de gel et de dégel qui
Notons également que la compacité des matériaux et leur font perdre à la route toute sa capacité portante.
capacité portante présentent aussi l’avantage de faciliter et
Comment éviter l’effet baignoire ?
d’augmenter le rythme des travaux au moment de la
construction de la route, puisque les camions qui trans- Pour éviter l’effet baignoire, il faut éliminer le plus
portent les matériaux nécessaires à la construction de la rapidement possible les eaux supercielles qui
route peuvent circuler dès que ces matériaux ont été proviennent de la fonte des neiges. Cette opération est
compactés. difcile à réaliser. L’élimination rapide des eaux de
surface peut être favorisée par :
Toutefois en augmentant la compacité des matériaux 1. la présence de fossés profonds et bien prolés le
granulaires, on abaisse la perméabilité des granulats long des bas-côtés de la route et une pente transver-
puisque celle-ci est inversement proportionnelle à l’in- sale du prol de la route assez accentuée (toutefois,
dice des vides (formule de Kozeny-Carman). Or, le fait pour agir efcacement, les fossés doivent être
d’abaisser la perméabilité de ces matériaux cause certains entretenus très régulièrement) ;
problèmes au moment du dégel. En effet, à ce moment,
2. l’élimination, à la n de l’hiver, des bancs de neige
lorsque la température ambiante redevient supérieure à
situés sur les bas-côtés de façon à faciliter le dégel
celle du point de congélation de l’eau, les eaux de fonte de
et l’écoulement des eaux de surface vers les fossés ;
neige s’évacuent très difcilement puisque, en profon-
deur, le sol est encore complètement gelé et, de ce fait, 3. l’utilisation de matériaux très perméables et à granu-
absolument imperméable. Par ailleurs, le front de dégel a lométrie ouverte pour construire la structure de la
tendance à remonter sur les bas-côtés, car ceux-ci route, plutôt que l’emploi de matériaux à granulomé-
dégèlent plus lentement que le centre de la route en raison trie étalée, particulièrement imperméables ;
des bancs de neige qui agissent comme isolant. Le front 4. la présence de drains longitudinaux profonds qui
de dégel remonte donc sur les côtés de la route si bien que favorisent le drainage de le structure de la route.
celle-ci prend une forme courbe qui rappelle celle d’une On peut aussi réduire la circulation lourde sur les routes
baignoire. Dans le jargon du métier, on appelle d’ailleurs pendant la période de dégel en imposant des limites de
ce phénomène effet baignoire (voir la gure 6.20). charge (barrières de dégel) de façon à limiter les dommages
Ainsi, au moment du dégel, l’eau contenue dans la que la circulation lourde cause à la structure de la route.
partie supérieure de la route se trouve emprisonnée Il semble qu’à l’heure actuelle, en Amérique du Nord,
dans une « baignoire » naturelle imperméable. S’il gèle on commence à favoriser l’utilisation de matériaux à
pendant la nuit, il se forme des lentilles de glace au granulométrie ouverte, donc très perméables, car ils
niveau du front de gel supérieur, si bien que le sol se favorisent l’élimination de l’eau et empêchent la
trouve sursaturé d’eau. Il se liquée ensuite au moment formation des lentilles de glace.
RÉSUMÉ
Les principales lois physiques qui gouvernent la compacité, la perméabilité, la capillarité et la
gélivité permettent de comprendre l’inuence de la granulométrie d’un matériau sur ses prin-
cipales propriétés physiques, mécaniques et hydrauliques. D’où l’importance, en génie civil, de
connaître la granulométrie d’un matériau et la nécessité de toujours commencer l’étude d’un
granulat par sa granulométrie.
En effet, la granulométrie des granulats inue fortement sur leur compacité, leur perméabilité,
leur capillarité et leur comportement à l’égard du gel. Ainsi, plus la granulométrie d’un matériau
est uniforme, plus il est difcile à compacter et plus il est perméable. De même, plus un maté-
riau est n, plus il est imperméable, mais plus il est capillaire. Enn, il existe certaines condi-
tions de perméabilité et de capillarité qui rendent les granulats très sensibles aux effets du gel.
En théorie et en pratique, on peut démontrer que la porosité d’un granulat constitué de particules
uniformes ne dépend pas du diamètre de ses particules, mais seulement de leur assemblage. En
général, la porosité des granulats à granulométrie étalée est plus faible que celle des granulats à
granulométrie serrée. Pour avoir un matériau qui se compacte bien, on recherche donc des
matériaux à granulométrie étalée plutôt que des matériaux à granulométrie serrée. On préfère
même des matériaux constitués de particules arrondies ou cubiques, dont la courbe
granulométrique est creuse (concavité tournée vers le haut). La granulométrie inue également
sur la perméabilité et sur la capillarité d’un matériau. Plus un granulat est grossier, plus il est
perméable et peu capillaire ; plus il est n, moins il est perméable et plus il est capillaire.
Le comportement d’un granulat vis-à-vis du gel dépend de sa perméabilité et de sa capillarité.
Les effets du gel peuvent entraîner soit des soulèvements différentiels spectaculaires d’une
partie de la surface du granulat, soulèvements qui progressent durant tout l’hiver, soit une perte
de la capacité portante de la surface du granulat au moment du dégel à la n de l’hiver.
La gélivité d’un matériau dépend de la granulométrie et des conditions de température. Si la
propagation du front de gel est très rapide et si le granulat est très perméable ou très imper-
méable, le gel n’a pratiquement aucun effet dévastateur sur la surface d’une rue ou d’une route.
Par contre, si le granulat est un peu perméable et très capillaire, si la nappe phréatique est
proche du front de gel et si ce front est stabilisé ou descend très lentement, il y aura formation
de lentilles de glace. Ces lentilles provoquent alors des soulèvements de la surface du sol pou-
vant atteindre plusieurs centaines de millimètres dans les pires conditions.
La perte de capacité portante d’un granulat routier en n d’hiver est attribuable à l’effet bai-
gnoire, puisque le prol du front de dégel n’est pas uniforme et que les eaux supercielles ne
peuvent être drainées rapidement loin du matériau.
RÉFÉRENCES
BOLOMEY, J. « Granulation et prévision de la résistance probable des bétons », Travaux,
vol. 19, no 30, 1935, p. 228-232.
CAQUOT, A. « Le rôle des matériaux inertes dans le béton », Mémoires de la Société des
ingénieurs civils de France, juillet-août 1937, p. 562-582.
CHAPUIS, R. P., M. AUBERTIN. « On the use of the Kozeny–Carman equation to predict the
hydraulic conductivity of soils », Canadian Geotechnical Journal, vol. 40, no 3, 2003, p. 616-628.
DYSLI, M. Le gel et son action sur les sols et les fondations, Lausanne, Presses polytechniques
et universitaires romandes, 1991, 250 p.
FULLER, W.B., THOMPSON, S.E. « The laws of proportionning concrete », Transactions of
the American society of Civil Engineers, vol. 59, 1907, p. 67-143.
L’inuence de la granulométrie sur les propriétés physiques d’un granulat 107
QUESTIONS DE RÉVISION
1. La porosité d’un granulat uniforme dépend-elle du diamètre des particules ?
2. Pourquoi les granulats uniformes sont-ils si difciles à compacter ?
3. Quel est le rôle de l’eau dans la compaction des matériaux granulaires ?
4. Expliquez la raison pour laquelle on xe un pourcentage optimal de sable dans un mélange
de granulats entrant dans la fabrication d’un béton.
5. Comment la perméabilité d’un matériau granulaire utilisé comme fondation routière varie-
t-elle lorsque le degré de compaction augmente ? Expliquez.
6. Quelle est la relation entre le diamètre des particules d’un granulat et sa perméabilité ?
7. Quelle(s) différence(s) faites-vous entre la hauteur d’ascension capillaire dans un tube n
et la hauteur d’ascension capillaire dans un sol ?
8. Qu’est-ce que le front de gel ?
9. Nommez les conditions favorables à la formation de lentilles de glace dans un sol.
10. Expliquez l’effet baignoire qui perturbe l’état d’une chaussée au printemps. Donnez
quelques solutions pour corriger ce problème.
108 CHAPITRE 6
PROBLÈMES
1 Calculez le rapport critique d’occupation dans un système cubique simple, c’est-à-dire cal-
culez le diamètre de la plus grosse sphère qu’on peut loger dans l’espace libre situé entre les
sphères.
mm µm
Tamis 5 2,5 1,25 630 315 160 80
Tamisats (%) 95 70 60 40 30 20 10,0
5 Deux granulats ont des diamètres effectifs à 10 % qui varient du simple au double. Com-
ment varie leur perméabilité ?
6 Quelle est la hauteur d’ascension capillaire d’un granulat ayant un indice des vides de 0,3
et un diamètre caractéristique D10 de 50 µm ? On prendra C′ = 0,3 cm 2.
mm µm
Tamis 14 10 1,25 630 315 160 80
Tamisats (%) 100 90 70 60 50 40 30,0
mm µm
Ouverture du tamis 1,25 630 315 160 80 40 10
Tamisats (%) 100 90 80 70 50,0 30,0 2,0
10 Comment serait transformé le schéma de la gure 6.17 (voir p. 103) si la tranchée était creu-
sée dans un sol non gélif et remplie d’un matériau gélif ?
CHAPITRE
7
Les critères d’utilisation
des granulats
SOMMAIRE
7.1 Dénitions
7.2 Les normes de référence et les méthodes d’essai
7.3 Les exigences en matière de granulats
7.4 L’utilisation des granulats dans les bétons de ciment portland, les enrobés bitumineux
et les abrasifs
7.5 Les matériaux recyclés
La qualité des matériaux utilisés dans les ouvrages de génie civil doit être conforme aux exigences
des normes en vigueur. Pour vérier cette qualité, il faut procéder à l’échantillonnage des maté-
riaux qu’on désire utiliser, réaliser des essais d’acceptation selon des procédures normalisées et
en comparer les résultats avec les exigences des normes en vigueur. La qualité des matériaux
concerne tous les intervenants : les producteurs, les donneurs d’ouvrages, les entrepreneurs, etc.
Dans le présent chapitre, le document de référence relatif à la qualité des granulats est le CCDG,
Cahier des charges et devis généraux, construction et réparation du ministère des Transports,
de la Mobilité durable et de l’Électrication des transports du Québec (MTMDET).
Le CCDG dénit les droits, les obligations et les responsabilités du ministère et de l’entre-
preneur. Il comporte trois parties : le Cahier des charges, les Devis généraux et les Docu-
ments de référence. Dans les éditions plus anciennes, les exigences du ministère quant aux
caractéristiques des matériaux utilisés dans les ouvrages de génie civil en général étaient
présentées dans la deuxième partie du CCDG, à la section 14, qui visait les spécications sur
les granulats. Depuis l’édition de 1997, la qualité des granulats est spéciée différemment et
le CCDG se réfère à divers autres documents contractuels et normatifs.
Les exigences relatives aux différentes utilisations des granulats ont été établies en se basant sur
l’expérience, sur des essais réalisés en laboratoire ou sur le terrain, des recherches fondamen-
tales ou appliquées, et des constats d’échec ou de succès. Elles n’ont cependant rien de dénitif,
car les connaissances technologiques évoluent sans cesse. C’est pourquoi le CCDG et les docu-
ments normatifs sur lesquels il s’appuie sont révisés continuellement.
110 CHAPITRE 7
Les pages qui suivent sont inspirées de l’édition 2017 Emprunt granulaire : Matériau granulaire prélevé à
du CCDG, plus précisément de la partie Devis géné- l’extérieur de l’emprise d’une chaussée.
raux. On y trouve les références aux versions en vigueur
Essais : Épreuves auxquelles on soumet les matériaux
des documents normatifs qui présentent les exigences
et les ouvrages pour vérier leur conformité aux
relatives aux caractéristiques des matériaux et les indi-
normes et aux exigences des plans et devis.
cations sur les normes à utiliser lors des essais d’accep-
tation. On y trouve aussi des exigences particulières, Filler : Matière minérale en poudre dont les dimen-
lorsqu’elles s’appliquent. Il convient cependant de sions sont comprises entre 0 et 315 μm ; utilisée dans
préciser que même si les normes correspondent le plus certains enrobés bitumineux ou dans les ciments
souvent à la meilleure manière de procéder et qu’elles composés.
servent de référence lorsqu’on a besoin de solutions
Fines : Partie du granulat dont les particules sont de
adaptées, l’utilisateur doit toujours « faire appel à ses
connaissances et à son jugement pour choisir la meil- dimensions comprises entre 0 et 80 μm.
leure manière de faire dans une situation donnée, les Fourniture des matériaux : Ensemble des opérations
normes ne pouvant remplacer la compétence1. » touchant l’achat, le transport au site des travaux, la
manutention et l’entreposage des matériaux, ainsi que
7.1 Dénitions toutes dépenses accessoires.
Granularité : Répartition dimensionnelle des parti-
On trouve, dans les différents documents de référence
cules d’un granulat.
présentés dans ce chapitre, un certain nombre de dé-
nitions que nous avons regroupées ci-dessous par Granulat : Ensemble de particules de matière solide
ordre alphabétique. provenant de roches meubles ou consolidées ou de
Abrasif : Matériau granulaire étendu sur les routes et les matériaux recyclés.
trottoirs verglacés pour améliorer l’adhérence des véhi- Granulat bitumineux récupéré (GBR) : Granulat
cules ou des piétons an d’assurer la viabilité hivernale. issu du concassage d’un enrobé bitumineux pour
Assise : Ensemble des éléments constituant la struc- remplacer une partie des granulats vierges dans un
ture de la route et comprenant le revêtement, la fonda- nouvel enrobé.
tion et la sous-fondation. Granulat concassé : Granulat obtenu par concassage.
Autoroute : Voie de communication à chaussées sépa- Granulat de béton recyclé (GBR) : Granulat issu
rées, exclusivement réservée à la circulation rapide, ne du concassage d’un béton de ciment pour remplacer
comportant aucun croisement à niveau et accessible une partie des granulats vierges dans un nouveau
seulement à partir de points aménagés à cet effet. béton.
Calibre d’un granulat : Enveloppe granulométrique Granulat n : Portion d’un granulat traversant un
d’un granulat. tamis de 5 mm ; par extension, ce terme sert aussi à
Note : Un calibre peut désigner aussi bien une pierre désigner le tamisat sur le tamis de 5 mm d’un granulat
nette qu’un matériau de fondation. à granulométrie étalée.
Chaussée : Surface de roulement des véhicules compor- Granulométrie : Mesure des dimensions des parti-
tant une ou plusieurs voies de circulation dont les cules d’un granulat donnée par des tamis de contrôle à
dimensions varient selon les besoins. mailles carrées.
Classe granulaire (d/D ; 0/D) : Écart entre le plus Grave : Mélange de sable et de gravillon de granula-
petit diamètre représentatif d’un granulat et son rité continue et dont les dimensions sont comprises
plus grand diamètre représentatif. La classe granu- entre 0 et une dimension maximale comprise entre
laire sert à dénir les limites granulaires d’un granulat. 5 mm et 80 mm.
Criblure de pierre (criblure) : Fraction la plus ne Gravier concassé : Matériau obtenu par concassage
recueillie lors du concassage d’une pierre et dont d’un dépôt meuble avec un certain pourcentage de
100 % des particules sont fracturées. particules concassées.
1. Ouvrages routiers, Collection Normes, Tome VII – Matériaux, ministère des Transports, de la Mobilité durable et de
l’Électrication des transports, 2016, Introduction, p. ii.
Les critères d’utilisation des granulats 111
Gros granulat : Ensemble de particules dont le Les normes du Laboratoire des chaussées du ministère
diamètre est supérieur à 5 mm ; par extension, terme des Transports (LC) pour les granulats et les normes du
servant aussi à désigner le refus sur le tamis de 5 mm Bureau de normalisation du Québec pour les sols
d’un granulat à granulométrie étalée. (BNQ), quand elles existent, priment les normes de
l’Association canadienne de normalisation (ACNOR),
Grosseur maximale : Dimension du tamis à mailles
en anglais Canadian Standards Association (CSA), qui
carrées le plus petit à travers lequel passent 100 % des
à leur tour ont préséance sur les normes de l’American
particules d’un granulat.
Society for Testing and Materials (ASTM).
Infrastructure d’une chaussée : Ensemble des terras-
Dans quelques cas particuliers, le CCDG se réfère
sements qui supportent la chaussée et ses accotements,
à des normes émises par d’autres organismes, tels
et dont la limite supérieure est appelée « ligne
le U.S. Department of Agriculture, l’American
d’infrastructure ».
Association of State Highway and Transportation
Matériau (granulaire) : Toute matière ou tout produit Ofcials (AASHTO) et l’Ofce des normes du
(manufacturé ou non) entrant dans la construction gouvernement canadien (ONGC), en anglais Cana-
d’un ouvrage. dian General Standards Board (CGSB). S’il n’est fait
Matériau recyclé (MR): Mélange composé, dans des aucune mention de la norme à utiliser pour effectuer
proportions variables, de particules d’enrobés bitumi- un essai, c’est celle du ministère des Transports qui
neux, de béton, de brique de béton et de brique d’argile s’applique.
qui proviennent de la démolition d’infrastructures Dans les tableaux de la section 7.3, où nous avons
routières ou de bâtiments et qui sont ou non mélangés regroupé les exigences pour chacun des types d’utili-
avec des granulats naturels. sation des granulats, nous avons précisé chaque fois la
Mise en œuvre : Exécution des travaux par l’entrepre- norme à utiliser pour l’essai d’acceptation.
neur. La mise en œuvre comprend la fourniture des Dans les laboratoires présentés à la suite des chapitres
matériaux, du matériel et des ouvrages temporaires de l’ouvrage, nous donnons des informations quant
nécessaires pour réaliser les ouvrages prévus dans les aux méthodes d’essai en nous référant aux normes du
plans et devis. LC et de l’ACNOR.
Particule fragmentée (caillou fragmenté) : Matériau
comportant au moins une face fracturée par concas- 7.3 Les exigences en matière
sage et dont la surface représente au minimum le quart
de la surface totale. de granulats
Pierre concassée : Matériau obtenu par concassage Les cinq documents décrits ci-dessous traitent spéci-
d’une roche mère provenant d’un matériau consolidé et quement des exigences concernant les granulats.
dont les particules ont 100 % de leurs faces fracturées. 1. Ouvrages routiers, Collection Normes, Tome VII –
Pierre nette : Granulat contenant très peu de nes et Matériaux, ministère des Transports, de la Mobilité
dont les particules ont une granulométrie uniforme. durable et de l’Électrication des transports, 2016.
Sable de concassage ou de broyage (sable manufac- Ce document présente l’ensemble des normes du
turé) : Granulat n provenant du concassage de gros ministère des Transports du Québec relatives aux
granulat. matériaux utilisés dans la construction et l’entretien
des infrastructures routières.
Sable naturel : Granulat n qui n’a pas subi de Le chapitre 2 présente, à la section 2.1, la norme
concassage. 2101, Granulats, qui dénit les termes relatifs aux
granulats utilisés dans le domaine du génie civil, et
7.2 Les normes de référence établit la classication des granulats selon leurs
caractéristiques granulométriques (classe granu-
et les méthodes d’essai laire) et selon leurs caractéristiques intrinsèques et
En plus de présenter des exigences très précises quant leurs caractéristiques de fabrication.
aux caractéristiques des granulats, le CCDG indique Les chapitres 3 et 4 portent respectivement sur les
aussi la norme à utiliser pour effectuer les essais normes relatives aux bétons et produits connexes
d’acceptation. et sur les liants et enrobés. On y trouve notamment
112 CHAPITRE 7
les normes 3101, Bétons de masse volumique nor- contenant des résidus d’enrobés bitumineux, de
male, 4201, Enrobés à chaud formulés selon le béton de ciment et de briques. Elle précise les
principe de la méthode Marshall, 4202, Enrobés à méthodes d’essai et les exigences relatives à ces
chaud formulés selon la méthode de formulation du matériaux dans le cas des usages routiers.
Laboratoire des chaussées, 4301, Traitements de Les normes NQ 2560-114 et 600 ont été éditées en
surface, et 4501, Enrobés pour rapiéçage à froid, 2002. La dernière modication de la NQ 2560-114
qui dénissent des exigences d’utilisation particu- remonte à 2014, et celle de la NQ 2560-600, à 2003.
lières. En outre, ces normes se réfèrent au document
4. Béton : Constituants et exécution des travaux –
NQ 2560-114 pour la spécication des exigences
Méthodes d’essai et pratiques normalisées pour le
générales relatives aux caractéristiques des granu-
béton, CSA A23.1 / A23.2, 2014.
lats. Toutes ces exigences sont présentées dans les
sections 7.3.2 et 7.4.1. Ce document expose les critères d’utilisation des
granulats employés dans le béton de ciment port-
2. Travaux de génie civil – Granulats, Bureau de
land dans la première partie (A23.1) et les méthodes
normalisation du Québec, NQ 2560-114/2014.
d’essai sur les matériaux utilisés dans les bétons
Ce document est divisé en six parties. Le contenu de ainsi que les essais sur les bétons dans la deuxième
la partie I, « Dénitions, classication et désigna- partie (A23.2).
tion », est le même que celui de la norme 2101. Les
5. Béton prêt à l’emploi – Programme de certication
parties II à VI dénissent les exigences auxquelles
(élaboré à partir des exigences des chapitres 4, 5 et
doivent satisfaire les différents matériaux employés
8 de la norme CSA A23.1-F09/A23.2-F09), NQ
dans les ouvrages de génie civil. Avant 1997, on
2621-905/2012.
retrouvait dans le CCDG diverses spécications sur
l’usage des granulats qu’on appelle maintenant Ce document présente un programme de certica-
« caractéristiques complémentaires ». Chacune des tion volontaire mis en place par le BNQ et offert
parties de II à VI couvre une catégorie d’usage. aux fabricants de béton prêt à l’emploi. Il présente
les exigences du programme de certication ainsi
La partie II, « Fondation, sous-fondation, couche de
que les exigences et les procédures de marquage.
roulement et accotement », présente les exigences
Le document donne aussi des règles et des procé-
relatives aux granulats utilisés pour les différentes
dures en prévision des visites et contrôles en vue
parties des chaussées.
d’une certication et l’obtention, le maintien et le
La partie III, « Coussin, enrobage, couche anti- renouvellement d’un certicat de conformité. Ce
contaminante et couche ltrante », précise les programme xe les exigences concernant les
exigences relatives aux granulats utilisés aux ns constituants du béton prêt à l’emploi, la fabrication
mentionnées. du béton, le stockage des matériaux et la livraison
La partie IV, « Béton prêt à l’emploi », dénit les du béton ; il exclut donc toutes les activités de
exigences relatives aux granulats utilisés dans la pompage, de mise en place, de cure du béton, etc.
préparation du béton de masse volumique normale
Dans les pages qui suivent, nous présenterons en
et du béton à haute performance. Depuis 2014, cette
premier lieu le contenu de la norme 2101, puisque
section se réfère entièrement aux normes NQ 2621-
c’est une norme de base à laquelle se rattachent les
905 et CSA A23.1.
autres normes du ministère des Transports. Ensuite,
La partie V, « Enrobés », porte sur les exigences rela- nous présenterons, sous forme de tableaux, les
tives aux granulats utilisés dans la préparation de exigences auxquelles doivent satisfaire les granulats
produits à base de bitume comme les enrobés à chaud. selon leurs utilisations. On trouvera dans ces tableaux
La partie VI, « Abrasifs routiers », présente les la caractéristique à évaluer, le numéro de la norme
exigences relatives aux granulats utilisés comme décrivant l’essai d’acceptation et les exigences limites
abrasifs. telles qu’elles sont mentionnées dans le document de
3. Granulats – Matériaux recyclés fabriqués à partir référence applicable.
de résidus de béton, d’enrobés bitumineux et de Une présentation sous forme de tableau permet de voir
briques – Classication et caractéristiques, Bureau d’un seul coup d’œil quels sont les essais d’acceptation
de normalisation du Québec, NQ 2560-600/2002. à effectuer pour un type de granulat donné, ou de véri-
La norme exposée dans ce document concerne la er si le granulat qu’on se propose d’utiliser respecte
détermination et l’utilisation des matériaux recyclés ou non les exigences.
Les critères d’utilisation des granulats 113
7.3.1 La dénition des classes granulaires qui donne les dimensions utilisées pour dénir les
et la classication des granulats classes à partir des tamis de la série R10 (on multiplie
par 1,25 la maille du tamis qui suit le précédent) à
La norme 2101, Granulats, dénit et catégorise les
laquelle on ajoute quelques tamis supplémentaires
matériaux granulaires utilisés dans les travaux routiers.
(voir le tableau 7.2), et elles doivent satisfaire aux
On y trouve la dénition des classes granulaires et la
conditions données dans le tableau 7.3.
classication des granulats selon leurs caractéristiques
intrinsèques et leurs caractéristiques de fabrication. L’utilisation des classes granulaires permet aux
producteurs de granulats de reconstituer les fuseaux
Les classes granulaires : dénitions et désignation
Les classes granulaires sont dénies en fonction de TABLEAU 7.2 Dimensions utilisées pour les classes
critères imposés sur les tamis indiqués au tableau 7.1, granulaires
Ouverture des mailles carrées des tamis (mm)1
TABLEAU 7.1 Dimensions d’une classe granulaire
0,080 0,800 8,00 50,00
Tamis
0,100 1,00 10,002 (56,00)2
Deux tamis en-dessous de la plus petite
0,6d 0,125 1,25 12,50 63,00
dimension d (d / 1,25 / 1,25)
Deux tamis au-dessus de la plus grande 0,160 1,60 (14,00)2 80,002
1,6D
dimension D (1,25 × 1,25 × D)
0,200 2,00 16,00 100,00
Remarques
Tamis 1,6 et 0,6 Les opérations de criblage ne 0,250 2,502 20,00 2 (112,00)
permettent pas une coupure nette sur des tamis de 0,315 3,15 25,00 125,00
dénomination, c’est-à-dire que le matériau ne peut pas être
entièrement compris entre d et D. Un tamis retiendra des 0,400 4,00 (28,00)2
particules de dimension inférieure à celle de ces mailles,
0,500 5,002 31,50
car le temps de tamisage requis pour qu’elles les traversent
toutes est trop long. De plus, ce tamis laissera passer des 0,630 6,30 40,00 2
particules plus grosses que ses mailles, c’est le cas par
exemple de celles qui passent en diagonale. Ce sont les Source : Tiré de la norme NQ 2101, Granulats.
particules déclassées ; leur présence justie qu’on élargisse 1. Lorsque les valeurs résultant de 1,6D, 1,6d, (d + D)/2 et 0,6d ne
les classes d/D aux valeurs 1,6D et 0,6d. correspondent pas à des dimensions dans le tableau, on choisit la
dimension la plus proche.
Tamis intermédiaire Un tamis intermédiaire a pour but de
2. Dimension recommandée pour la dénomination des classes
favoriser une meilleure répartition des grosseurs.
granulaires par le ministère des Transports.
Exemples : Tamis
0-2,5 mm intermédiaires 20
0-5 mm entre 2,5 mm et D
0-10 mm 4 si passant ˂ 12
0-14 mm 80 μm
0-20 mm 6 si passant ≥ 12
114 CHAPITRE 7
Les catégories qui en résultent, telles que dénies dans la Le nombre pétrographique
norme 2101, sont présentées dans les tableaux 7.5 et 7.6. L’analyse pétrographique constitue une étape impor-
Pour désigner un gros granulat, on indique le chiffre suivi tante de l’évaluation de la qualité des granulats, car
de la lettre (par exemple : granulat de type 1a, 3b, 6e), et elle fournit de nombreuses informations sur leurs
le granulat n est désigné seulement par un nombre. caractéristiques physiques (minéralogie, forme et
texture supercielle des particules, degré et type d’al-
La qualité du granulat diminue à mesure que le rang
tération, etc.) et sur leurs caractéristiques mécaniques
du nombre ou de la lettre augmente. Ainsi, les gros
(résistance, dureté, etc.). Cette analyse permet aussi
granulats de catégorie 1a, ou granulats ns de caté-
gorie 1, sont les plus performants et ils sont essentiel- de déterminer les constituants susceptibles de
lement utilisés dans les couches de roulement des présenter des réactions alcalis-granulats ou d’autres
autoroutes à fort volume de circulation constituées réactions nuisibles et, le cas échéant, de déterminer
d’enrobés bitumineux ou de béton de ciment portland. leurs quantités et de recommander des essais addi-
La catégorie 6e n’est soumise à aucune exigence quant tionnels. La méthode à suivre pour l’analyse pétro-
à la forme des particules ; elle représente une moins graphique des granulats est décrite dans la norme
bonne qualité, mais elle est acceptable pour les CSA A23.1-15A. Au terme de cette analyse, on
sous-fondations de chaussée, par exemple. L’apparte- attribue une cote de qualité (bonne : 1 ; passable : 3 ;
nance d’un matériau à une catégorie requiert que ce médiocre ; 6 et nuisible : 10) à chacun des types
matériau soit conforme à toutes les spécications et de roche qui constituent le granulat. On obtient, à
les exigences qualitatives de la catégorie en question. partir de cette cote et des quantités relatives des
Source : NQ 2560-114.
1. Cet essai n’est pas exigé pour les granulats provenant des carrières.
TABLEAU 7.6 Catégories de granulats ns selon leurs constituants, un nombre pétrographique qui peut
caractéristiques intrinsèques varier de 100 à 1000. Plus ce nombre pétrographique
Catégories est faible, meilleure est la qualité du granulat. Le
Méthodes
Essais nombre pétrographique n’est requis que lorsqu’il est
d’essai
1 2 3
spécié par le maître d’ouvrage dans les devis.
Micro-Deval (% max.) LC 21-101 ≤ 30 ≤ 35 ≤ 35
D’ailleurs, il ne sert pas de paramètre de spécication
Friabilité (% max.) LC 21-080 ≤ 40 ≤ 40 – de la qualité des granulats utilisés dans les travaux
Source : NQ 2560-114. pour le compte du ministère des Transports.
116 CHAPITRE 7
EXEMPLE 7.1
d 5 4 1 15 oui
SOLUTION
0,6d 3,15 1,8 0 3 oui
1 Pour déterminer à quelle classe granulaire
appartient la pierre concassée en question,
Notes :
• on détermine d’abord la plus grande dimension 1. Les produits 1,6D ; 1,6d ; 0,6d et (d + D)/2
de la classe (D) à l’aide des données du conduisent parfois à des dimensions légèrement
tableau 7.3 (voir p. 113) ; différentes de celles des tamis du tableau 2101-1
• on détermine ensuite la plus petite dimension de la norme. Il faut alors choisir la dimension du
de la classe (d) à l’aide des données du tableau 7.3 tamis la plus proche.
(voir p. 113) ; 2. Dans la colonne « Matériau », 60 et 2,8 sont lus
• enn on vérie que les conditions d’apparte- sur la courbe granulométrique présentée à la
nance à cette classe sont respectées à l’aide des gure 7.1.
critères d’appartenance, selon la norme 2101, Le matériau répond aux conditions de la classe 5/10,
rassemblés dans le tableau 7.3 (voir p. 113) et des comme on peut le lire sur la courbe granulométrique
résultats donnés dans le tableau 7.4 (voir p. 114). de la gure 7.1.
Les critères d’utilisation des granulats 117
7.3.2 La classication des granulats routiers utilisés pour les fondations, les couches de roulement
selon leur utilisation et les accotements. Il n’y a pas d’exigence applicable au
degré de fracturation des matériaux de sous-fondation,
Cette partie porte sur les exigences qui s’appliquent
car ceux-ci sont généralement constitués de sable.
après la mise en œuvre des matériaux granulaires
utilisés au-dessus de la ligne d’infrastructure. Nous Les catégories, les désignations ainsi que les caracté-
les avons classiées selon les mêmes divisions que ristiques intrinsèques et les caractéristiques de fabri-
dans la norme NQ 2560-114, soit : cation des matériaux constitués de granulats naturels
• matériaux pour fondation, sous-fondation, couche doivent être conformes aux exigences du tableau 7.6
de roulement et accotement ; (voir p. 115). Les exigences granulométriques sont par
• matériaux pour coussin, enrobage, couche anti- ailleurs présentées dans le tableau 7.7. Bien que ces
contaminante et couche ltrante. exigences soient celles de la norme NQ 2560-114, on
doit aussi se référer aux documents contractuels de
Note : La qualité des matériaux sous la ligne d’in- l’ouvrage. Par exemple, dans les travaux routiers
frastructure est abordée dans le cours et les ouvrages réalisés pour le compte de la Ville de Montréal, le
portant sur la mécanique des sols. devis technique normalisé de 2006 prévoit l’utilisation
Le schéma des différentes couches d’une chaussée de la catégorie 3a pour les matériaux de désignation
(voir la gure 7.2) facilitera la compréhension des MG 20 et MG 56, donc des particules 100 % fractu-
divers niveaux d’exigences qui s’appliquent aux granu- rées et plus résistantes à l’usure que celles de la norme
lats routiers. Les prochaines sous-sections précisent NQ 2560-114.
les types de matériau généralement utilisés pour Les matériaux pour fondations, sous-fondations,
chacune de ces couches. couches de roulement et accotements peuvent aussi
être utilisés dans des ouvrages tels que les remblais
Les matériaux pour fondation, sous-fondation,
submergés, les coussins pour ponceaux, le remblayage
couche de roulement et accotement
des excavations de ponceaux, des murs de soutène-
Les matériaux utilisés pour les fondations, les sous-
ment, des piliers et des culées d’ouvrages d’art. On
fondations, les couches de roulement et les accote-
peut également recourir à des matériaux recyclés, dont
ments sont des sols granulaires ou non plastiques tels
les exigences sont présentées à la section 7.5.
que le sable, le gravier, ou la pierre provenant de
sablières, de carrières ou des déblais. Ils doivent être Note : Dans les plus vieilles versions de la norme NQ
non gélifs, avoir une résistance à l’usure satisfaisante et 2560-114, les matériaux de fondation et de sous-fonda-
contenir plus de 50 % de particules fracturées s’ils sont tion devaient appartenir à la classe A.
Catégorie1 5e 6 6
MG 20
CG 14
MG 40
Désignations MG 20b MG 112 CG 20 CG 56
MG 56
CG 20c
MG 80
Exigences
Essais
Limites spéciées
Propriétés Norme
Caractéristiques granulométriques
Les granularités doivent être conformes aux exigences dénies dans le tableau 7.8
Granularité LC 21-040
(page suivante).
Caractéristiques intrinsèques
Micro-Deval
≤ 80 ≤ 85 ≤ 85
et Los Angeles (%)
Caractéristiques de fabrication
Particules
LC 21-100 ≥ 50
fracturées (%)
Particules
LC 21-265 s. o.
allongées (%)
Caractéristiques complémentaires
Valeur au bleu
(gravières et sablières LC 21-255 ≤ 0,20 ≤ 0,20 –
seulement)
1. Les catégories indiquées correspondent à la qualité minimale acceptable pour une utilisation donnée comme stipulé
dans les parties II et III de la norme NQ 2560-114.
Les matériaux pour coussin, enrobage, couche De plus, pour prévenir la contamination entre deux
anticontaminante et couche ltrante couches de matériaux différents, les granulats d’une
Ces matériaux doivent être composés de grains angu- couche anticontaminante doivent présenter les carac-
leux, durs, nets, inaltérables aux agents atmosphé- téristiques granulométriques suivantes :
riques et doivent, selon leur utilisation, satisfaire aux
D15 < 5d85
exigences dénies dans les tableaux 7.7 (ci-dessus)
et 7.8 ( page suivante). D50 < 25d50
120 CHAPITRE 7
où D15 et D50 représentent les dimensions d’ouverture des Les matériaux qu’on utilise dans les couches ltrantes
tamis dans lesquels passent respectivement 15 % et 50 % doivent posséder les mêmes caractéristiques que celles
en masse du matériau de la couche anticontaminante ; d85 des couches anticontaminantes. De plus, pour assurer
et d50 représentent les dimensions d’ouverture des un bon drainage de la première couche, la granulométrie
tamis dans lesquels passent respectivement 85 % et des matériaux doit satisfaire aux exigences suivantes :
50 % en masse du matériau de la couche de sol n en
contact avec la couche anticontaminante. D15 > 5d15
Les dénitions suivantes aident à comprendre les où D15 est la dimension de l’ouverture du tamis dans
différentes utilisations des granulats routiers naturels. lequel passe 15 % en masse du matériau de la couche
ltrante ; d15 est la dimension de l’ouverture du tamis
Couche anticontaminante : Couche de matériaux dans lequel passe 15 % en masse du matériau de la
granulaires servant à prévenir la contamination entre couche de sol n en contact avec la couche ltrante.
deux couches de granularité différente.
La couche ltrante ne doit pas contenir plus de 3 % de
Couche de roulement granulaire : Couche de granu- particules plus nes que 0,02 mm.
lats placés à la surface des accotements et des routes
non revêtus. Lorsque les granulats, quelle que soit leur utilisation,
sont en contact avec un drain perforé, ils doivent être
Couche ltrante : Couche de matériaux granulaires conformes à l’exigence suivante :
servant à prévenir la contamination et à assurer l’écou-
lement vers les matériaux adjacents. d85 (ltre) > 1,2 φ
Coussin : Couche de matériaux granulaires utilisée où d85 est la dimension de l’ouverture du tamis dans
sous les structures, les bâtiments, les ponceaux et les lequel passe 85 % en masse du matériau de la couche
conduites. ltrante ; φ est le diamètre des perforations du drain.
Enrobage : Couche de matériaux granulaires utilisée Les matériaux pour coussin, enrobage, couche anti-
autour des structures, des ponceaux, des conduites et contaminante et couche ltrante étaient antérieure-
des câbles. ment désignés « classe A », « classe C ».
Les critères d’utilisation des granulats 121
7.4 L’utilisation des granulats Les chaussées sont constituées de dalles de béton
soumises à une usure intense et aux sels de déglaçage.
dans les bétons de ciment Leur construction exige de gros granulats de catégorie
1a constitués exclusivement de particules dures. Ces
portland, les enrobés granulats sont durables, très résistants à l’usure et aux
bitumineux et les abrasifs chocs, donc très performants. On n’utilise que de la
pierre concassée.
Quand on utilise des granulats pour fabriquer des bétons
de ciment portland, des enrobés bitumineux ou des abra- Selon la norme CSA A23.1, les gros granulats doivent
sifs, on doit tenir compte des conditions d’exposition se composer de pierre concassée, de cailloux, de laitier
auxquelles ils seront soumis. On recommande, entre autres, de haut fourneau refroidi à l’air, ou d’un mélange de
d’utiliser des granulats de plus en plus performants au fur ces matériaux. Les granulats ns se composent de
et à mesure que s’aggravent les conditions d’exposition. sable naturel, de sable manufacturé ou d’un mélange
des deux. Les exigences générales concernant les gros
7.4.1 Les granulats pour béton de ciment portland granulats diffèrent selon que le béton est soumis ou
non à des cycles de gel et de dégel, tandis que celles
Depuis 2014, lors de l’édition actuelle de la norme NQ
qui concernent les granulats ns sont les mêmes pour
2560-114, les exigences pour béton ne sont plus, comme
toutes les utilisations. Dans certains cas, le maître
c’était le cas avant cette date, différentes selon la norme
d’ouvrage spécie des exigences facultatives.
utilisée. Le MTMDET faisait la distinction entre trois
types de béton pour donner des exigences : béton pour Les exigences relatives aux granulats pour béton de
chaussées, béton de type XIII pour ouvrages d’art et ciment portland de masse volumique normale sont
béton pour autres utilisations. Les normes utilisées sont présentées dans les tableaux 7.9 à 7.11 (voir ci-dessous
maintenant la norme CSA A23.1 de l’ACNOR, la norme à p. 124).
3101 du Tome VII du MTMDET et la norme NQ 2621-
Les granulats qui possèdent une réactivité alcalis-
905 ; seule l’utilisation de gros granulats pour les bétons
carbonate ne doivent pas être utilisés dans le béton
qui serviront pour les chaussées a ses propres critères
destiné aux chaussées.
dénis par le MTMDET selon la norme 3101. De plus, le
MTMDET ne tient pas compte de quelques critères Les granulométries doivent se situer dans les limites
soumis par la norme CSA A23.1 pour ses utilisations. indiquées dans le tableau 7.11 (voir p. 124).
TABLEAU 7.9 Exigences relatives aux gros granulats pour béton de ciment portland
Essais Exigences selon les utilisations du béton
MTMDET CSA
Caractéristiques Méthode Chaussée Béton soumis Autres conditions
Catégorie 1a au gel-dégel d’exposition
Caractéristiques granulométriques
Les granularités doivent être conformes aux exigences dénies dans
Granularité A23.2-2A
le tableau 7.11 (voir p. 124).
Caractéristiques intrinsèques
LC 21-070 ≤ 15 s. o. s. o.
Micro-Deval (%)
A23.2-29A s. o. ≤ 17 ≤ 21
LC 21-400
≤ 35 s. o. s. o.
Los Angeles (%) A23.2-16A, 17A
A23.2-16A, 17A s. o. ≤ 501 ≤ 50
Micro-Deval +
≤ 40 s. o. s. o.
Los Angeles (%)
Essai de gel-dégel
A23.2-24A s. o. ≤6 ≤ 10
(non conné) (%)
122 CHAPITRE 7
TABLEAU 7.9 Exigences relatives aux gros granulats pour béton de ciment portland (suite)
Essais Exigences selon les utilisations du béton
MTMDET CSA
Caractéristiques Méthode Chaussée Béton soumis Autres conditions
Catégorie 1a au gel-dégel d’exposition
Caractéristiques de fabrication
Source : Extrait des normes 2101 et 3101 du ministère des Transports, de la Mobilité durable et de l’Électrication des transports,
NQ 2621-905 et CSA A23.1.
Les catégories indiquées correspondent à la qualité minimale acceptable.
s. o. : aucune exigence pour la caractéristique m. o. : à la demande du maître d’ouvrage
1. Pour les chaussées ou les surfaces exposées à une usure importante, la perte ne doit pas dépasser 35 %.
De plus, on peut déroger aux exigences de perte due à l’abrasion si le granulat satisfait aux exigences de
l’essai micro-Deval.
2. Les granulats classés, selon la dilatation à 1 an des prismes de béton (A23.2-14A), « modérément
réactifs » (0,040 % à 0,120 %) et « très réactifs » (0,120 % à 0,260 %) peuvent être utilisés en combinaison
avec des mesures préventives acceptables et conformes à la norme CSA 23.2-27A.
3. Le maître d’ouvrage doit spécier la procédure.
4. Pour utilisation dans les chaussées ou dans les bétons à hautes performances.
5. On peut déroger aux exigences de résistance au gel-dégel dans la mesure où le matériau satisfait aux
exigences de perte à l’essai au MgSO 4. (Le MTMDET ne tient pas compte de cette note.)
Les critères d’utilisation des granulats 123
TABLEAU 7.10 Exigences relatives aux granulats ns pour béton de ciment portland
Essais Exigences selon les utilisations du béton
CSA
Caractéristiques Méthode
GF1 GF2
Caractéristiques granulométriques
Caractéristiques intrinsèques
Caractéristiques complémentaires
A23.1, art.
Uniformité du module de nesse ± 0,20 ± 0,20
4.2.3.3.2.2
Source : Extrait des normes 2101 et 3101 du ministère des Transports, de la Mobilité durable et de l’Électrication des transports,
NQ 2621-905 et CSA A23.1.
Les catégories indiquées correspondent à la qualité minimale acceptable.
m. o. : à la demande du maître d’ouvrage
1. On peut porter cette limite à 5 % si les particules de moins de 2 μm ne représentent pas plus de 1 % de
la totalité de l’échantillon de granulat n. On détermine la quantité de particules de moins de 2 μm par
analyse hydrométrique selon la méthode d’essai ASTM D422 sur un échantillon lavé sur un tamis de
80 μm.
2. On peut utiliser un granulat n non conforme à l’essai à condition que la décoloration soit causée surtout
par la présence de particules de charbon ou de lignite (habituellement noires ou brun noirâtre) dont les
quantités ne dépassent pas 0,5 %, selon la méthode d’essai CSA A23.2-4A. On peut aussi utiliser un
granulat n non conforme à l’essai s’il est conforme à la norme CSA A23.2-8A et s’il confère au mortier
une résistance à la compression (à 7 et à 28 jours) égale ou supérieure à celle produite par un mortier
semblable constitué d’une même proportion du même échantillon lavé dans une solution de 3 %
d’hydroxyde de sodium et rincé à l’eau. Ce traitement doit donc sufre à produire une couleur plus pâle
que la couleur étalon obtenue avec le granulat lavé. (Le MTMDET ne tient pas compte de cette note.)
Dans un cas comme dans l’autre, la résistance spéciée du béton doit être respectée.
3. On peut déroger aux exigences de résistance au gel-dégel dans la mesure où le matériau satisfait aux
exigences de perte à l’essai au MgSO 4. (Le MTMDET ne tient pas compte de cette note.)
124 CHAPITRE 7
MTMDET CSA mm μm
Granulats ns
BC
GF12 100 95-100 80-100 50-90 25-65 10-35 2-10 0-3 3
80μm-5
1. Pour empêcher la ségrégation, les granulats conformes à cette 3. On peut porter cette limite à 5 % si les particules de moins de 2 μm
granulométrie doivent être mis en tas et dosés en deux ne représentent pas plus de 1 % de la totalité de l’échantillon de granulat
dimensions distinctes, ou plus, qui seront choisies dans les n. On détermine la quantité de particules de moins de 2 μm par analyse
groupes I et II. hydrométrique selon la méthode d’essai ASTM D422 sur un échantillon
2. Les pourcentages minimaux de particules passant des tamis lavé sur un tamis de 80 μm.
de 315 μm et 160 μm peuvent être réduits à 5 % et à 0 % a) Le groupe I comprend les combinaisons granulométriques les plus
respectivement, si le granulat est destiné à être utilisé dans fréquemment utilisées dans la fabrication du béton.
un béton à air entraîné contenant plus de 250 kg/m3 de liant b) Le groupe II tient compte des exigences spéciales (granulométrie
ou dans un béton sans air entraîné contenant plus de discontinue, pompage, etc.) ou des exigences relatives à la
300 kg/m3 de liant. combinaison de deux dimensions ou plus pour obtenir les
Dans le cas d’un béton à haute résistance, il est souhaitable granulométries du groupe I.
de limiter à 2 % la quantité de particules passant un tamis de c) Le GF2 est destiné à être utilisé avec du GF1 an d’optimiser la
160 μm. répartition des granulats ns et gros d’un mélange. Lorsqu’on utilise le
Un pourcentage de particules de 315 μm inférieur à 10 % peut GF2 comme seul composant du granulat n dans un mélange de béton,
causer des problèmes d’ouvrabilité du béton. Pas plus de il faut tenir compte de l’ouvrabilité et du ressuage.
45 % des granulats ns ne doivent passer par un tamis et d) Les exigences ainsi que l’ensemble des notes sont tirés de la norme
être retenus sur le tamis suivant. CSA A23.1, art. 4.2.3.3, 4.2.3.4 et tableaux 10 et 11.
Les critères d’utilisation des granulats 125
TABLEAU 7.12 Exigences relatives aux gros granulats destinés aux enrobés pour chaussées
Exigences selon l’utilisation des granulats
Couches Enrobés
Essais pour rapié-
Enrobé à chaud 1 Traitements de surface çage à froid
Surface (mono- Pierre
Base (traitement
Base Surface couche ou concassée
multicouche)
multicouche) seulement
Caractéristiques Méthode Catégories Catégories TS1,
TS6 TS3 2 TS5
1, 2, 3 1, 2, 3 TS2 2
Catégorie 3a
a, b, c a, b, c
(3c) (3c) 3d 4d 3d 4d
Caractéristiques granulométriques
Pour la confection des enrobés à chaud formulés selon la méthode Marshall, les
granularités individuelles doivent respecter les classes granulaires dénies dans
LC 21-040
le tableau 7.16 (voir p. 128 et 129). La granularité des granulats pour traitement de
Granularité surface doit être conforme aux exigences du tableau 7.14 (voir p. 127).
La granularité des enrobés à chaud formulés selon la méthode du Laboratoire des
LC 26-007 chaussées et des enrobés à froid doit être conforme aux exigences des tableaux 7.15
et 7.16 (voir p. 127 et 128, partie du haut).
Coefcient d’uniformité
< 1,6 < 1,6
(D80/D20)
Caractéristiques intrinsèques 3
Micro-Deval (%) LC 21-070 ≤ 25 ≤ 25 ≤ 25 ≤ 30 ≤ 25 ≤ 30 ≤ 25
Los Angeles (%) LC 21-400 ≤ 50 ≤ 50 ≤ 50 ≤ 50 ≤ 50 ≤ 50 ≤ 50
Micro-Deval et Los
≤ 70 ≤ 70 ≤ 70 ≤ 75 ≤ 70 ≤ 75 ≤ 70
Angeles (%)
Caractéristiques de fabrication3, 4, 5, 6
Particules fracturées (%) LC 21-100 ≥ 60 ≥ 60 ≥ 60 ≥ 60 ≥ 60 ≥ 60 100
Particules plates (%) LC 21-265 ≤ 25 ≤ 25 ≤ 30 ≤ 30 ≤ 30 ≤ 30 ≤ 25
Particules allongées (%) LC 21-265 ≤ 45 ≤ 45 ≤ 50 ≤ 50 ≤ 50 ≤ 50 ≤ 40
Caractéristiques complémentaires
Propreté (< 80 μm)
A23.2-5A ≤ 1,0 ≤ 1,0 ≤ 0,7 ≤ 0,7 ≤ 0,7 ≤ 0,7 ≤ 1,0
(gravière et sablière)7, 8 (%)
Propreté (< 80 μm)
A23.2-5A ≤ 1,5 ≤ 1,5 ≤ 0,7 ≤ 0,7 ≤ 0,7 ≤ 0,7 ≤ 1,5
(carrière)7 (%)
Coefcient de polissage
LC 21-102 s. o. ≥ 0,45 s. o. s. o.
par projection9
1. Les exigences s’appliquent aux constructions neuves, aux une classe granulaire 5/10, on ne doit pas prendre cette
reconstructions et aux travaux de resurfaçage. caractéristique en considération pour l’attribution de la catégorie.
2. Le diamètre moyen (D50) des particules du granulat de la couche 6. On n’exige pas l’essai pour les particules fracturées lorsque les
de surface doit se situer entre 50 et 60 % du diamètre moyen (D50) granulats proviennent des carrières.
des particules du granulat de la couche de base. 7. Cette caractéristique s’applique à chaque classe granulaire.
3. La catégorie de chaque caractéristique pour chaque classe 8. Le pourcentage maximal de particules inférieures à 80 μm est de
granulaire ne doit pas être inférieure qualitativement de plus 1,5 % pour une classe granulaire qui provient à 100 % du
d’une catégorie à celle qui est exigée. concassage d’un matériau retenu sur le tamis de 40 mm.
4. Pour les gros granulats associés à la catégorie 1 ou 2, les 9. L’exigence ne s’applique qu’aux gros granulats des catégories 1
exigences relatives aux particules plates et aux particules ou 2. Chaque source de gros granulats doit être conforme à
allongées ne s’appliquent pas. l’exigence du coefcient de polissage par projection. On procède
5. Pour les particules plates et les particules allongées, l’essai est à l’évaluation à partir de classes granulaires dont la majorité des
réalisé sur la fraction retenue sur le tamis de 10 mm. Ainsi, pour particules est comprise entre les tamis de 6,3 mm et de 10 mm.
126 CHAPITRE 7
TABLEAU 7.13 Exigences relatives aux granulats ns destinés aux enrobés pour chaussées
Traitement
Essais Enrobés à chaud1
de surface
Enrobé pour
Multicouche
rapiéçage
(couches de
Couche de à froid
Couche de base base et de
roulement
surface) TS42,
Caractéristiques Méthode
TS5, TS6
Caractéristiques granulométriques
Le ller doit être conforme à la norme ASTM D242, Standard Specication For
Filler
Mineral Filler for Bituminous Paving Mixtures. (Les tamis de 80, 315 et 630 µm
ASTM D242
remplacent les tamis de 75, 300 et 600 µm.)
Caractéristiques intrinsèques
Caractéristiques complémentaires
Teneur en particules
BNQ 2501-025 ≤5 ≤5 s. o. ≤5
inférieures à 5 μm6 (%)
1. Les exigences s’appliquent aux constructions neuves, aux 5. La caractéristique s’applique lorsqu’on exige des granulats ns
reconstructions et aux travaux de resurfaçage. de catégorie 1. Si le granulat provient d’un mélange de plusieurs
2. Le diamètre moyen (D50) des particules du granulat de la classes granulaires d’une ou de plusieurs sources, ou encore
couche de surface doit se situer entre 50 et 60 % du diamètre d’un mélange de granulats ns provenant de sources différentes,
moyen (D50) des particules du granulat de la couche de base. on doit effectuer l’essai sur le combiné en suivant les proportions
3. L’exigence s’applique seulement au type TS4. de la formule du mélange de l’enrobé.
4. Le granulat pour l’essai doit être prélevé à même le matériau 6. Le pourcentage est établi par rapport au tamisat de 5 mm.
retenu sur le tamis de 80 μm à l’issue d’un lavage fait
conformément à la méthode CSA A23.2-5A.
Les critères d’utilisation des granulats 127
28 100
20 85-100 100 100
14 0-15 85-100 100 100
12,5 75-95 90-100
mm
10 0-3 0-15 85-100 100 50-80 50-80
5 0-3 0-15 85-100 25-50 25-50
2,5 0-3 0-15 15-47 15-47
1,25 0-3 10-40 10-40
630 3-30 3-30
315 2-20 2-20
μm
160 0-10 0-10
80 0-5 0-5
1. Le diamètre moyen (D50) des particules du granulat de la couche 3. S’apparente à la classe granulaire 10/14.
de surface doit se situer entre 50 et 60 % du diamètre moyen 4. S’apparente à la classe granulaire 5/10.
(D50) des particules du granulat de la couche de base. 5. S’apparente à la classe granulaire 2,5/5.
2. S’apparente à la classe granulaire 14/20.
7.4.2 Les granulats pour enrobés bitumineux pour les autres exigences par rapport au type de
et abrasifs route). Dans le cas des traitements de surface,
les granulats doivent être conformes aux catégories
Cette section porte sur les exigences qui s’appliquent
4d ou 3d selon le type de traitement utilisé. Les
aux enrobés préparés et posés à chaud, appelés
exigences pour les gros granulats et les granulats
enrobés à chaud, aux applications d’émulsion de
ns, ainsi que pour toutes les utilisations des enrobés,
bitume suivies de l’épandage et de la compaction
sont regroupées dans les tableaux 7.12 à 7.15 (voir
de granulats appelés traitements de surface ainsi
p. 125 à 127).
qu’aux enrobés pour rapiéçage à froid, appelés enrobés
à froid. En plus des exigences granulométriques Le tableau 7.16 (page suivante) présente les fuseaux
relatives à chaque classe granulaire (conformité des granulométriques de spécication pour les enrobés à
granularités individuelles) présentées au tableau 7.3 chaud. Quant au tableau 7.17 (voir p. 129), il présente
(voir p. 113), nous présenterons les exigences aux les exigences liées aux granulats qu’on emploie comme
quelles doivent satisfaire les mélanges (conformité de abrasifs.
la granularité de l’enrobé) dans le but de distinguer les
concepts, mais aussi pour connaître leur application
dans les mélanges granulaires présentés au chapitre 8. TABLEAU 7.15 Exigences granulométriques relatives aux
granulats pour rapiéçage à froid
Les gros granulats pour enrobés à chaud doivent
posséder les caractéristiques intrinsèques et de fabri mm μm
cation de la catégorie 3c. Pour les autoroutes et les Tamis 14 10 5 2,5 1,25 630 315 160 80
routes à fort volume de circulation, on exige la caté Tamisats
max.
gorie 1a qui correspond à des granulats très perfor cumulés 100 95-100 45-65 – 15-25 – – –
5,0
mants pour confectionner la couche de roulement (%)
Couche
unique
Couche
Couche de Couche de
Utilisation Couche de surface antis-
de base surface correction
sure
ou de
base
EC-5
Type (ou rapié-
GB-20 ESG-14 ESG-10 EG-10 SMA-10 EGM-10 EC-10 ESG-5
d’enrobés çage
manuel)
Nombre
minimum
de classes 3 3 2 2 2 2 2 1 2
granulaires
distinctes
28 mm 100
20 mm 95-100 100
Couche Rapiéçage
Couche de
Couche de unique, Couche manuel ou Chape
Utilisations surface ou
base de surface de surface couche de d’étanchéité
de correction
ou de base correction
Type
EB-20 EB-14 EB-10S EB-10C EB-5 CH-10
d’enrobés
Nombre
minimum
de classes 3 3 2 2 1 2
granulaires
distinctes
28 mm 100
20 mm 95-100 100
TABLEAU 7.16 Fuseaux granulométriques de spécication pour les enrobés à chaud (suite)
Couche Rapiéçage
Couche de
Couche de unique, de Couche de manuel ou Chape
Utilisations surface ou de
base surface ou de surface couche de d’étanchéité
correction
base correction
Type
EB-20 EB-14 EB-10S EB-10C EB-5 CH-10
d’enrobés
Nombre
minimum
de classes 3 3 2 2 1 2
granulaires
distinctes
1. Nous ne présentons pas les données sur les zones de restriction chevauchent pas. Cependant, une classe granulaire 0/D (où D ≤ 5
granulaire pour les enrobés formulés selon le laboratoire des mm) peut être constituée de deux ou de plusieurs classes 0/D ou
chaussées du MTMDET, car ces informations relèvent directement des d/D de valeur D différente. La classe considérée doit donc avoir la
cours sur les enrobés bitumineux, ni les données sur les couches de désignation 0/D, où D est la plus grande valeur de D des classes qui
surface pour les rues résidentielles en milieu urbain et piste cyclable.
la composent. L’utilisation de deux ou plusieurs classes granulaires
2. Il est à noter que la méthode de formulation Marshall est
l’ancienne méthode de formulation. Les normes concernant cette de même désignation d/D est considérée comme une seule classe,
méthode ne sont plus mises à jour depuis 2007. à condition que chacune des réserves satisfasse aux conditions des
Note : Il faut noter qu’au moins 85 % des granulats de l’enrobé à classes granulaires d/D indiquées dans la norme NQ 2560-114,
chaud doivent appartenir à des classes granulaires qui ne se Travaux de génie civil – Granulats (voir le tableau 7.2, p. 113).
% des passants
Micro-Deval (%) LC 21-101 ≤ 35 Tamis
AB 10 M AB 5 AB 10
Friabilité (%) LC 21-080 s. o. 10 mm 100 s. o. 100
Complémentaires 8 mm s. o. 100 s. o.
630 mm s. o. s. o. 0-50
1. L’une ou l’autre des catégories énumérées pour chaque
caractéristique peut être utilisée. s. o.
315 mm s. o. 0-35
2. Le fuseau granulométrique AB 5 est bien adapté pour les
abrasifs routiers constitués de roc concassé, alors que le 160 mm s. o. s. o. 0-15
fuseau AB 10 est bien adapté pour les abrasifs routiers
composés de sable tamisé, de granulats ou de gros granulats 80 mm 0-1,5 s. o. 0-5
concassés.
130 CHAPITRE 7
Catégorie de matériau recyclé MR-1 MR-2 MR-3 MR-4 MR-5 MR-6 MR-7
Résidus de béton (BC) (%) LC 21-901 ≤ 50 > 50 ≤ 30 > 30 < 65 < 50 < 15
> 35
Granulats naturels (GN) LC 21-901 ≥ 35 < 50 et < 55 < 65 < 50 < 15
< 85
FIGURE 7.3 Classication des matériaux recyclés B ou C, où les matériaux recyclés peuvent servir au
(d’après la norme NQ 2560-600) remblayage des terrains ou de matériaux d’infrastruc-
ture routière. Pour ce faire, un essai de lixiviation doit
être effectué sur les matériaux recyclés an de mesurer
le taux de contaminants dans le matériau. L’essai de
lixiviation est un essai qui mesure le taux de contami-
nants dans un liquide après que celui-ci ait percolé à
travers le matériau à l’essai. Ainsi, on mesure les
concentrations en certains métaux, métalloïdes et autres
composés organiques ou non et on compare avec les
concentrations maximales qui sont donnés aux annexes
du Règlement sur la protection et la réhabilitation des
terrains (Q-2, r. 37) et du Règlement sur le stockage et
les centres de transfert de sols contaminés (Q-2, r.46)
pour classier le matériau selon les critères A, B ou C.
Ces exigences environnementales feront bientôt l’objet
d’une mise à jour dans la norme NQ 2560-600 en ce
qui concerne les critères d’utilisations des matériaux
recyclés et les taux critiques de contaminant.
TABLEAU 7.19 Exemples d’utilisation des matériaux recyclés dans une chaussée
Catégorie de matériaux recyclés
Utilisations
MR-1 MR-2 MR-3 MR-4 MR-5 MR-6 MR-7 BA
Fondation 2 2 2 4 4 4
Sous-fondation
4 4 4
Transition
Coussin
Enrobage de conduite 4 4 4
Couche anticontaminante
Accotement 1 1 4
Remblai 3 3
TABLEAU 7.20 Exemples d’utilisation des matériaux recyclés dans une chaussée
Essais Exigences selon les utilisations des matériaux recyclés
Caractéristiques granulométriques
Caractéristiques intrinsèques
Micro-Deval
≤ 80 ≤ 85
et Los Angeles (%)
Caractéristiques de fabrication
Caractéristiques complémentaires
RÉSUMÉ
Le Cahier des charges et devis généraux du ministère des Transports (CCDG) est un document
contractuel qui dénit les droits, les obligations et les responsabilités du ministère et de l’entre-
preneur. Il expose les caractéristiques à vérier et les méthodes d’essai en vue d’établir la
conformité des granulats. Il renvoie à diverses normes qui présentent la dénition de termes
relatifs à la technologie des granulats ainsi que les exigences auxquelles doivent satisfaire les
différents types de granulats utilisés dans les travaux de génie civil : granulats routiers, granu-
lats pour béton de ciment, granulats pour enrobés bitumineux et granulats pour abrasifs.
Les exigences relatives à l’utilisation des granulats sont basées sur l’expérience, sur des résul-
tats d’essais de laboratoire ou de chantier et sur des recherches. Toutefois, elles ne sont pas
dénitives, car le CCDG et les normes auxquelles il se réfère évoluent sans cesse.
Dans ce chapitre, nous avons reproduit, dans un but didactique, les exigences courantes rela-
tives aux granulats utilisés dans les divers travaux routiers au Québec. Il sera ainsi possible de
classer très rapidement un granulat et d’évaluer sa qualité pour un usage donné. Nous tenons à
préciser que le contenu de ce chapitre ne remplace pas les normes.
RÉFÉRENCES
Ouvrage
Cahier des charges et devis généraux, construction et réparation. Ministère des Transports, de
la Mobilité durable et de l’Électrication des transports, Les Publications du Québec, 2017.
Normes
BNQ 2002, Granulats – Matériaux recyclés fabriqués à partir de résidus de béton, d’enrobés
bitumineux et de briques – Classication et caractéristiques, Bureau de normalisation du
Québec, NQ 2560-600.
BNQ 2012, Béton prêt à l’emploi – Programme de certication (élaboré à partir des exigences
des chapitres 4, 5 et 8 de le norme CSA A23.1-F09/A23.2-F09), NQ 2621-905.
BNQ 2014, Travaux de génie civil – Granulats, Bureau de normalisation du Québec, NQ
2560-114.
CSA A23.1/A23.2-14, Béton : Constituants et exécution des travaux / Méthodes d’essai et
pratiques normalisées pour le béton, Association canadienne de normalisation.
Norme 2101, Granulats ; Norme 3101, Bétons de masse volumique normale ; Norme 4201,
Enrobé à chaud formulé selon le principe de la méthode Marshall ; Norme 4202, Enrobé à
chaud formulé selon la méthode de formulation du Laboratoire des chaussés ; Norme 4301,
Traitement de surface ; Norme 4501, Enrobé pour rapiéçage à froid, Collection Normes,
Tome I – Conception routière ; Tome II – Construction routière ; Tome III – Ouvrages d’art ;
Tome VII – Matériaux, ministère des Transports, de la Mobilité durable et de l’Électrication
des transports, Les Publications du Québec, 2016.
Règlement sur la protection et la réhabilitation des terrains, Loi sur la qualité de l’environne-
ment, L.R.Q., chapitre Q-2 r.37, ministère du Développement durable, de l’Environnement
et des Parcs, Éditeur ofciel du Québec, 2017. Repéré au http://legisquebec.gouv.qc.ca/fr/
ShowDoc/cr/Q-2,%20r.%2037 (page consultée le 27 novembre 2017).
Règlement sur le stockage et les centres de transfert de sols contaminés, Loi sur la qualité de
l’environnement, L.R.Q., chapitre Q-2 r.46, ministère du Développement durable, de l’Envi-
ronnement et des Parcs, Éditeur ofciel du Québec, 2017. Repéré au http://legisquebec.gouv.
qc.ca/fr/ShowDoc/cr/Q-2,%20r.%2046/ (page consultée le 27 novembre 2017).
134 CHAPITRE 7
Règlement sur les déchets solides, Loi sur la qualité de l’environnement, L.R.Q., chapitre Q-2
r.13, ministère du Développement durable, de l’Environnement et des Parcs, Éditeur ofciel
du Québec, 2013. Repéré au http://legisquebec.gouv.qc.ca/fr/ShowDoc/cr/Q-2,%20r.%2013
(page consultée le 27 novembre 2017).
QUESTIONS DE RÉVISION
1. Que dénit le CCDG ?
2. Quels sont les principaux documents auxquels se réfère le CCDG pour dénir les exi-
gences relatives à l’utilisation des granulats dans les ouvrages routiers ?
3. Quel est l’ordre de prépondérance des différentes normes BNQ, ACNOR ou ASTM ?
4. S’il n’existe pas de norme sur une méthode d’essai, comment faut-il effectuer l’essai ?
5. Qu’est-ce qu’une classe granulaire ?
6. À partir de quelles caractéristiques sont désignées les catégories de :
a) gros granulat ?
b) granulat n ?
7. Comment les gros granulats et les granulats ns sont-ils désignés selon la norme 2101,
Granulats, du ministère des Transports du Québec ?
8. Citez les différentes catégories et les différents calibres de granulats généralement retenus
par le ministère des Transports du Québec dans les travaux routiers pour un matériau :
a) de sous-fondation ;
b) de fondation ;
c) pour couche de roulement granulaire ;
d) pour coussin et enrobage ;
e) pour couche anticontaminante et couche ltrante.
9. Lorsqu’on utilise un matériau dans une couche ltrante, en plus d’être conforme au fuseau
spécié, à quelle autre exigence doit satisfaire sa granulométrie ?
10. Nommez les différentes utilisations des matériaux recyclés de type MR.
Les critères d’utilisation des granulats 135
PROBLÈMES
1 Des essais réalisés sur un matériau granulaire ont donné les résultats ci-dessous.
a) Quelle est la dénomination de la classe granulaire de ce matériau ?
b) Désignez la catégorie du matériau.
Caractéristiques
Granularité
intrinsèques
Micro-Deval
Tamis 20 14 10 5 2,5 1,25 630 315 160 80 19
(LC 21-101)
Tamisats Friabilité
100 100 100 96 91 85 71 43 11 6,2 38
cumulés (%) (LC 21-080)
2 Peut-on utiliser comme fondation un gravier concassé ayant les caractéristiques suivantes ?
• Granularité : MG 56 • Résistance à l’abrasion (LA) : 30 %
• Matières organiques : 0,5 % • Résistance à l’usure par attrition (MD) :
• Valeur au bleu : 0,10 25 %
3 Peut-on utiliser comme fondation le granulat calcaire concassé présentant les caractéris-
tiques suivantes ?
• Granularité : MG 20 • Résistance à l’usure par attrition : 25 %
• Nombre pétrographique : 150 • Particules plates : 20,4 %
• Matières organiques : 0,0 % • Particules allongées : 32,1 %
• Résistance à l’abrasion : 35 %
4 Si toutes les autres exigences sont satisfaites, peut-on utiliser comme sable pour béton le
sable dont la granularité est la suivante ?
mm μm
Granularité corrigée
100 90 70 50 20 5 2,0
(mf = 2,65)
5 Peut-on utiliser un gravier concassé ayant les caractéristiques suivantes comme gros gra-
nulat pour une surface de roulement d’autoroute faite d’enrobé bitumineux ?
• Nombre pétrographique : 135 • Pourcentage d’usure à l’essai micro-
• Pourcentage de silt et d’argile : 1,0 % Deval : 18 %
• Particules fracturées : 80 % • Particules allongées : 34,5 %
• Pourcentage de perte à l’essai • Coefcient de polissage par projection :
Los Angeles : 25 % 0,52
• Particules plates : 21,8 %
136 CHAPITRE 7
7 D’autres essais réalisés sur le matériau présenté dans le problème 1 ont donné ces résultats :
1,2 % de mottes d’argile, un coefcient d’écoulement de 100 et 2,5 % de particules plus
nes que 5 μm.
Ce matériau peut-il convenir comme constituant d’un enrobé bitumineux à chaud pour
construire une couche de base ?
8 Divers essais de qualication réalisés sur un granulat concassé ont donné les résultats pré-
sentés dans le tableau suivant. Ce matériau peut-il être utilisé pour une couche de fonda-
tion ? Pour une couche de roulement granulaire ou un accotement ?
Caractéristiques granulométriques :
mm μm
9 Le tableau ci-dessous donne la granularité d’un matériau granulaire provenant d’une car-
rière. Les essais réalisés sur le matériau ont montré qu’il est de catégorie 2c. Peut-il être
utilisé comme couche de base d’un traitement de surface multicouche ? Pour un traitement
de surface monocouche ?
mm μm
Granularité
mm μm
Passants
100 100 95 92 88 82 75 73 68 60 50 28 16 11 8 4,3
(%)
Caractéristiques intrinsèques :
• Particules fracturées : 80 %
• Résistance à l’abrasion (essai Los Angeles) : 38 %
• Résistance à l’usure par attrition (essai micro-Deval) : 35 %
CHAPITRE
Il n’est pas toujours possible de trouver une source de matériau granulaire naturel ou manufac-
turé qui remplisse les exigences des normes en vigueur ou les exigences particulières des
donneurs d’ouvrages. Aussi, il est souvent nécessaire de mélanger deux ou plusieurs granulats
pour en fabriquer un qui satisfait à ces exigences. Ce nouveau matériau granulaire, issu de la
combinaison de deux ou plusieurs granulats dont on connaît bien la granulométrie, est appelé
combiné granulométrique.
Dans ce chapitre, nous présentons différentes méthodes qui permettent de mélanger deux ou
plusieurs granulats pour obtenir un combiné granulométrique qui entre dans un fuseau granu-
lométrique donné ou qui soit le plus proche possible d’une composition granulométrique
donnée.
Nous allons tout d’abord dénir les grandes lignes entourant le choix des granulats de base,
puis nous établirons les principes généraux qui régissent le choix des proportions en présentant
des cas de mélange de granulats.
De nos jours, les logiciels maison, des algorithmes portés par des tableurs électroniques ou
d’autres logiciels mathématiques ont supplanté les méthodes graphiques. Les principaux
avantages de ces nouvelles méthodes sont leur grande rapidité et l’optimisation du temps
nécessaire pour effectuer des mélanges de granulats. Elles permettent aussi de présenter
plusieurs combinaisons possibles très rapidement et donc de préparer un mélange optimal des
granulats disponibles.
Même si elles sont moins utilisées aujourd’hui, les méthodes exposées dans ce chapitre sont
très précises et il importe de les assimiler pour bien comprendre l’impact des paramètres pris
en compte lors de la confection d’un combiné granulométrique.
138 CHAPITRE 8
Tamisats
Pour obtenir la granulométrie d’un tel combiné, on cumulés 100 98 90 70 45 23 6
peut effectuer le raisonnement suivant : si on mélange (%)
100 g de sable A et 100 g de sable B, on obtient alors
200 g de combiné. Le pourcentage des tamisats Si on trace les trois courbes granulométriques sur un
cumulés sur chacun des tamis sera donc égal à la même graphique (voir la gure 8.1), on constate que :
Tamisats
cumulés 100 98 93 77 52 27 7
(%)
FIGURE 8.3 Exemple de deux granulats avec lesquels il est impossible d’obtenir un combiné
entièrement compris dans le fuseau recherché
qu’exigent les normes. En conséquence, n’importe d’obtenir le combiné avec les granulats dispo-
quel mélange des deux granulats présentera ce même nibles, celui-ci doit être théoriquement situé le
surplus de matériau n sur ces deux mêmes tamis. plus près du centre du fuseau, ce qui constituerait
le mélange optimal. Cette position fait en sorte de
8.1.2 La méthode par approximations pallier le caractère hétérogène des matériaux et
successives procure une certaine marge de manœuvre lors du
mélange réel.
Après s’être assuré que les granulométries des deux
granulats choisis permettront de trouver un combiné, Dans quelles proportions faut-il mélanger les sables A
on peut calculer la granulométrie d’un mélange et B pour obtenir un combiné compris dans le fuseau
dont on a xé à l’avance les proportions. granulométrique donné dans le tableau 8.4 ?
Par approximations successives, on cherche une En se référant à ce tableau, on constate que le fuseau
combinaison dont la granulométrie se situera dans imposé se trouve presque entièrement dans la moitié
le fuseau imposé en respectant les indications de inférieure du fuseau délimité par les courbes des
la section précédente quant à la position relative sables A et B. Le combiné nal sera donc plus riche
des courbes granulométriques. S’il est possible en sable B qu’en sable A.
Sable B 100 95 80 50 25 10 2
On peut alors mélanger le combiné (A + B), dont on à proximité de la limite inférieure de ce fuseau imposé,
connaît déjà la granulométrie, avec le sable B et voir donc qu’il contient un peu trop de sable B.
comment se situe ce nouveau combiné (A + 2B) par
Pour trouver un combiné qui se situe plus près du
rapport au fuseau (voir le tableau 8.5).
centre du fuseau, on peut tenter de former un
On remarque dans la gure 8.4 que le mélange (A + 2B) nouveau combiné en mélangeant à parts égales deux
s’éloigne du centre du fuseau imposé et qu’il se situe combinés déjà obtenus (A + B) et (A + 2B) (voir le
tableau 8.6).
TABLEAU 8.5 Granulométrie du combiné (A + 2B)
Ce nouveau combiné (2A + 3B) constitue une solution
mm µm encore plus près de l’optimum ; on peut donc dire qu’en
10 5 2,5 1,25 630 315 160
mélangeant 40 % de sable A, (2A), et 60 % de sable B,
(3B), on obtient un combiné qui entre dans le fuseau.
Combiné 100 98 90 70 45 23 6 Cette solution n’est toutefois pas optimale.
(A + B)
Pour accélérer le processus d’approximations succes-
Combiné 100 97 87 63 38 18 5 sives, on peut utiliser la méthode suivante an d’opti-
(A + 2B)
miser le résultat (voir la gure 8.2, p. 139).
FIGURE 8.4 Recherche d’un combiné par approximations successives
Combiné (A + B) 100 98 90 70 45 23 6
1. Trouver le tamis donnant la plus grande différence composé de deux granulats. Pour ce faire, on utilise un
des pourcentages des tamisats cumulés des deux diagramme carré comportant des échelles arithmé-
granulats. tiques graduées de 0 à 100 % sur trois côtés. Sur chacun
2. Calculer le pourcentage médian des tamisats des côtés verticaux, on reporte les pourcentages des
cumulés du fuseau imposé sur ce tamis. tamisats des deux granulats A et B. Ensuite, pour
chaque tamis, on joint par une droite les points repré-
3. Calculer les rapports
sentatifs de chacun des sables. Cette droite est appelée
ligne de combinaison. Il est important d’indiquer clai-
rement le tamis utilisé sur chacune des droites. Un des
côtés horizontaux (le côté supérieur) est lui aussi
qui donnent les proportions de sables A et B. gradué de 0 à 100 %. Cette graduation correspond au
4. Calculer la granulométrie du mélange ainsi déni. pourcentage de granulat A dans le mélange. On peut
alors déduire le pourcentage de B par différence.
Ainsi, dans le présent cas :
La granulométrie d’un mélange donné
1. On trouve que la plus grande différence entre les
pourcentages des tamisats cumulés des sables A et Supposons qu’on veuille connaître le pourcentage des
B se situe sur les tamis de 1,25 mm et 630 µm et tamisats cumulés – sur le tamis de 630 µm – d’un
qu’elle est égale à 40 %. Prenons, par exemple, le mélange contenant 50 % de sable A et 50 % de sable B
tamis de 630 µm. (selon les données du tableau 8.1, p. 138). Pour ce faire,
il suft de chercher l’intersection de la ligne de combi-
2. Le milieu du fuseau recherché sur ce tamis corres-
naison du tamis de 630 µm avec la verticale 50 %. On
pond à un pourcentage des tamisats cumulés égal à
trouve tout de suite 45 % dans la gure 8.5. En coupant
toutes les lignes de combinaison relatives à chaque
3. Pour obtenir un combiné passant par ce point, il FIGURE 8.5 Calcul de la granulométrie d’un combiné
faudra utiliser un pourcentage de sable A égal à granulométrique par la méthode graphique
Combiné 100 97 88 65 40 19 5
tamis par la verticale 50 %, on peut trouver toutes les nous intéresse, les deux lignes brisées joignant les
valeurs déjà reportées dans le tableau 8.2 (voir p. 138). maximums et les minimums ne se croisent pas ; donc
les deux granulats choisis permettent d’obtenir un
Le cas d’un fuseau imposé combiné situé à l’intérieur de ce fuseau. Ainsi, les deux
La méthode graphique est particulièrement pratique et verticales situées le plus à l’intérieur correspondent à
utile lorsqu’on veut que le combiné soit compris dans des pourcentages de A variant de 30 % à 50 % dans le
un fuseau donné. Il suft en effet de reporter sur mélange. On constate que les deux solutions trouvées
chacune des lignes de combinaison le maximum et le précédemment dans les tableaux 8.6 (voir p. 141) et 8.7
minimum admissibles pour chaque tamis et de joindre sont bien comprises dans cette plage.
ces deux valeurs par deux lignes brisées. Si ces deux
Comme on peut le voir, cette méthode graphique est
lignes brisées se croisent, il est impossible de satis-
très rapide et commode à utiliser dans le cas d’un
faire aux exigences du fuseau avec les deux granulats
mélange composé de deux granulats.
choisis. Si ces deux lignes brisées ne se croisent pas, il
est possible de tracer deux verticales passant par les
points les plus au centre de ces deux lignes brisées. 8.2 Les mélanges composés
Ces deux verticales dénissent la plage des combinai-
sons possibles de granulats A et B qui satisfont aux de trois granulats
exigences du fuseau. Parmi les combinaisons
possibles, on peut choisir, par exemple, celle qui Dans la pratique, il est parfois nécessaire d’utiliser
correspond au milieu de la plage donnant un combiné trois granulats ou plus pour qu’un mélange soit
situé le plus près possible du centre du fuseau imposé, conforme aux exigences granulométriques.
la combinaison la plus économique ou encore la Lorsqu’on sait résoudre le cas du mélange de deux
combinaison qui donnera le comportement attendu du granulats, on sait théoriquement résoudre le cas du
matériau. mélange d’une innité de granulats, puisque chaque
Si on reprend les données du tableau 8.4 (voir p. 140), fois qu’on mélange deux granulats, on diminue d’une
on reporte dans la gure 8.6, sur la ligne de combi- unité le nombre total de granulats qui restent à
naison du tamis de 1,25 mm, le minimum du fuseau mélanger jusqu’à ce qu’il n’en reste plus que deux.
(60 %) et le maximum (70 %), et ainsi de suite pour les Nous verrons dans cette section comment trouver la
autres tamis. On remarque alors que, dans le cas qui granulométrie d’un combiné de trois granulats.
FIGURE 8.7 Détermination des proportions de trois granulats en appliquant deux fois
la méthode graphique
30 % de A 30,0 30,0 30,0 30,0 29,4 25,5 16,5 12,0 9,0 4,5 30
55 % de B 55,0 55,0 49,5 28,6 9,9 5,0 2,2 2,2 1,7 1,1 55
15 % de C 15,0 11,1 1,8 0,5 0,5 0,3 0,3 0,3 0,3 0,2 15
Fuseau
100 95-100 75-90 50-65 29-47 20-40 14-34 10-26 5-17 3-8
imposé
FIGURE 8.9 Principe de la méthode du triangle Le cas d’un mélange à deux composantes
On peut utiliser la méthode du triangle dans un
mélange binaire où il manque une composante,
puisque le point représentatif de tous les mélanges des
deux autres composantes est situé sur le côté opposé
au sommet correspondant à la composante manquante.
Par exemple, dans la gure 8.10, le point P représente
un mélange comportant 2/3 de granulat n et 1/3 de
granulat moyen, et le point N situé sur le côté gros-n
correspond à un mélange qui ne comporte pas de sable
moyen, mais qui comprend spéciquement 60 % de
sable grossier et 40 % de sable n.
aux trois côtés de ce triangle est constante et égale à la
hauteur du triangle équilatéral (voir la gure 8.9). Le cas d’un mélange à trois composantes
Supposons qu’on décide de mélanger trois sables (un
Si on pose h = 100, on aura h1 + h2 + h3 = 100. Donc, grossier, un moyen et un n) dans les proportions
h1, h2 et h3 peuvent représenter les proportions en suivantes :
pourcentage d’un mélange comportant trois compo-
santes. On peut alors établir que h2 représente la part Sable grossier : 40 %
de A dans le mélange et que h3 et h1 représentent Sable moyen : 25 %
respectivement les parts de B et C. Sable n : 35 %
On pourrait graduer les trois hauteurs du triangle en FIGURE 8.10 Graphique utilisé dans la méthode du triangle
pas de 10 % et reporter les trois distances à partir d’un
point situé à l’intérieur du triangle sur ces trois axes
gradués. On préfère cependant tracer trois systèmes
de parallèles aux trois côtés passant par ces points
repères des hauteurs et, pour des raisons de clarté,
reporter les graduations à l’extérieur du triangle.
Comme on peut le voir dans la gure 8.10, on reporte
sur chacun des côtés les pourcentages croissants de
chacune des composantes avec des èches indiquant
le système de parallèles qu’il faut utiliser pour lire ou
reporter le pourcentage relatif à cette composante.
Les points représentatifs des trois granulats de base
sont évidemment les trois sommets du triangle puisque
la distance d’un sommet au côté opposé est égale
à 100 %.
146 CHAPITRE 8
Pour obtenir le point représentatif de ce mélange M, TABLEAU 8.10 Granulométrie d’un granulat A 1
on trace l’horizontale passant par 40 % sur le côté droit
mm µm
du triangle (gros) et la parallèle au côté gauche passant
par 35 % (n) sur le côté inférieur du triangle. On peut 10 5 2,5 1,25 630 315 160 80
vérier que la parallèle au côté droit du triangle, issue Granulat A1 100 92 80 67 53 37 13 3,0
du point M, coupe bien le côté gauche (moyen) à 25 %,
Gros Moyen Fin
ce qui représente le pourcentage de sable moyen dans
le mélange. Le point M de la gure 8.10 (voir page
précédente) est le point représentatif du mélange. Ce granulat A comporte :
• 53 % de n ;
La représentation de tous les mélanges ayant
• 92 – 53 = 39 % de moyen ;
des proportions respectives données
Supposons que, dans la gure 8.10, on joigne le • 100 – 92 = 8 % de gros.
sommet G au point P du côté moyen-n correspondant Dès lors, il est très facile de représenter ce granulat
au mélange composé de 2/3 de sable n et de 1/3 de dans un diagramme triangulaire (voir la gure 8.11,
sable moyen. point A1).
Observons le point où cette droite coupe les lignes FIGURE 8.11 Représentation des granulats A1, B1 et C1
horizontales correspondant à 10 %, 40 % et 70 % de dans le diagramme triangulaire
sable grossier.
Dans le cas du mélange contenant 10 % de sable gros-
sier, on constate que la droite GP dénit un mélange
contenant 60 % de sable n et 30 % de sable moyen.
Le sable n et le sable moyen sont encore dans
le rapport 2/3-1/3. Il en va de même pour la droite
horizontale correspondant à 40 % ; dans ce cas, le
pourcentage de sable n est égal à 40 % et le pourcen-
tage de sable moyen est égal à 20 % (rapport 2/3-1/3).
Dans le cas de la droite horizontale correspon-
dant à 70 %, le pourcentage de sable n est égal
à 20 % et le pourcentage de sable moyen est égal à
10 % (rapport 2/3-1/3).
On peut donc énoncer la règle générale suivante : toute
droite qui joint un sommet à un point situé sur le côté
On peut ainsi représenter par un point tout granulat
opposé représente tous les mélanges possibles des
à granulométrie étalée, et tout point peut représenter
trois composantes où deux granulats ont des propor-
un granulat.
tions respectives constantes.
Supposons qu’on veuille représenter, sur le même
La représentation d’un granulat diagramme triangulaire, deux autres granulats
à granulométrie étalée (B1 et C1) dont les granulométries sont données dans le
Lorsqu’un granulat a une granulométrie étalée, on tableau 8.11.
peut le représenter graphiquement par un point sur un Décomposons le granulat B1 :
diagramme triangulaire, pourvu qu’on xe à l’avance • 5 % de n ;
les limites qui déniront les trois catégories : gros, n
• 10 – 5 = 5 % de moyen ;
et moyen.
• 100 – 10 = 90 % de gros.
Supposons qu’on veuille représenter un granulat A
dans un diagramme triangulaire avec les limites Puis le granulat C1 :
suivantes : • 10 % de n ;
• n : plus petit que 630 µm ; • 60 – 10 = 50 % de moyen ;
• gros : plus gros que 5 mm (voir le tableau 8.10). • 100 – 60 = 40 % de gros.
Le mélange des granulats 147
Granulat B1 100 50 — 20 10 9 8 5 0
Granulat C1 100 90 — 75 60 40 25 10 5
Dans le diagramme triangulaire de la gure 8.11, on granulats utilisés en trois fractions qui détermineront
dénit ainsi deux autres points (B1 et C1) qui forment les coordonnées des trois points représentatifs de ces
avec le point A1 le triangle A1B1C1. granulats dans le diagramme triangulaire équilatéral.
On joint ensuite ces trois points représentatifs qui
La détermination des proportions d’un combiné forment habituellement un triangle. On caractérise
Comme l’illustre la gure 8.12, on peut démontrer par ensuite le fuseau imposé par un point représentatif P
des considérations géométriques que, dans un triangle sur le même diagramme. On peut, par exemple,
quelconque ABC, tout point P situé à l’intérieur du calculer la courbe médiane du fuseau et la diviser en
triangle représente un mélange des trois composantes de trois fractions : gros, moyen, n.
base représentées graphiquement par les trois sommets
Si le point P se situe à l’extérieur du triangle quel-
A, B et C du triangle dans les proportions suivantes :
conque formé par les trois points qui représentent
chaque granulat, il est impossible de combiner les trois
granulats de quelque façon que ce soit pour obtenir la
courbe granulométrique médiane du fuseau. Cepen-
dant, dans ce cas, si le point P n’est pas trop éloigné
d’un des côtés du triangle, on peut vérier si la limite
supérieure ou inférieure du fuseau est comprise dans
le triangle quelconque.
XA, XB et XC représentent la fraction décimale de A, B Si le point P est situé à l’intérieur du triangle, il existe
et C qu’il faut mélanger pour obtenir le combiné repré- alors une façon de mélanger les trois granulats pour
senté par le point P dans le graphique triangulaire obtenir un combiné ayant P comme point représen-
ABC. On peut vérier que tatif : il suft d’appliquer les formules précédentes
pour avoir les proportions des trois granulats.
Plus le point P est proche d’un sommet du triangle
De façon pratique, pour mélanger trois granulats, on quelconque A1B1C1 représentant les trois granulats de
commence par xer les limites granulométriques : base, plus le combiné contiendra de ce granulat.
gros, n et moyen. On divise ensuite chacun des trois
Si le point P est situé sur un des côtés du triangle, il
FIGURE 8.12 Détermination des proportions d’un combiné n’est pas nécessaire alors d’utiliser trois granulats pour
en utilisant la méthode du triangle (formules réaliser le combiné ; les deux granulats représentés par
générales) les extrémités de ce côté sufsent.
Comme on peut le voir, cette méthode est très commode
dans le cas de trois granulats. De plus, elle n’oblige pas
à procéder par mélanges binaires successifs, ce qui,
dans certains cas, peut être assez laborieux. Cepen-
dant, le résultat nal est quelque peu inuencé par le
choix des limites granulométriques qui déterminent
les trois fractions : gros, moyen, n.
Pour choisir judicieusement les limites des trois frac-
tions, il est bon de s’assurer que chacun des granulats de
base comporte au minimum deux fractions différentes.
148 CHAPITRE 8
EXEMPLE 8.1
Reprenons les granulats A, B et C représentés dans le du combiné satisfasse aux deux exigences indiquées
diagramme de la gure 8.11 (voir p. 146) et combi- dans le tableau 8.12.
nons-les de façon à ce que la courbe granulométrique
SOLUTION
On décompose d’abord les exigences du combiné P En observant la gure 8.13, produite sur du papier
que l’on veut obtenir : quadrillé au centimètre, on peut constater que le
• gros : 100 – 40 = 60 % ; point P est situé à l’intérieur du triangle ABC, assez
• moyen : 40 – 20 = 20 % ; près du côté AB, et plus près du sommet B que du
• n : 20 %. sommet A. Donc, on peut d’ores et déjà conclure
FIGURE 8.13 Calcul des proportions des granulats A, B et C par la méthode du triangle
Le mélange des granulats 149
EXEMPLE 8.2
Trouvez dans quelles proportions il faut mélanger tamis de 630 µm et que 40 % traversent les mailles
les trois granulats présentés dans le tableau suivant du tamis de 5 mm.
pour que 20 % du combiné traversent les mailles du
mm µm
Granulat B 100 90 — 75 60 40 25 10 5 0
Granulat C 100 50 — 20 10 8 6 5 0 0
Exigence du
— — — — 40 — 20 — —
combiné
On a, pour le tamis de 630 µm, l’équation L’exemple 8.2 est un modèle simple de calcul de
combiné à partir de trois granulats et dont les condi-
tions sont imposées sur seulement deux tamis pour
lesquels on établit les deux équations manquantes.
Dans la pratique, les exigences sont généralement
tandis que pour le tamis de 5 mm, on a l’équation
dénies sur plusieurs tamis, il faut alors faire un
choix judicieux d’équations puisque la combinaison
qui sera trouvée en dépend.
EXEMPLE 8.3
Comment mélanger les quatre granulats présen- combiné qui satisfait aux exigences du fuseau
tés dans le tableau suivant pour obtenir un imposé ?
mm µm
Fuseau imposé 100 100 92-100 50-65 27-50 18-42 12-35 8-26 5-17 4-10
Médiane du fuseau 100,0 100,0 96,0 57,5 38,5 30,0 23,5 17,0 11,0 7,0
Le mélange des granulats 151
SOLUTION
Si on choisit la médiane du fuseau comme granulo- de granulat D permet d’obtenir un combiné situé à
métrie visée et les tamis 5 mm, 630 µm et 80 µm, on l’intérieur du fuseau et dont le plus grand écart par
aura les équations rapport à la médiane est de 2,2 %.
On peut aussi utiliser la méthode mathématique, qui
est très exible. On pourrait, par exemple, choisir de
limiter à 5,0 % le passant au tamis de 80 µm. La troi-
sième équation deviendrait alors :
et l’équation
RÉSUMÉ
Il existe diverses façons d’obtenir un combiné qui répond à des spécications granulométriques
précises en utilisant plusieurs granulats. Les différentes méthodes présentent des avantages et des
inconvénients. Le choix d’une méthode en particulier dépend de plusieurs facteurs, notamment du
choix judicieux des granulats de base entrant dans la composition du combiné granulométrique.
Il est souvent nécessaire de mélanger deux ou plusieurs granulats pour satisfaire aux exigences
particulières d’un cahier des charges (mélange pour enrobé bitumineux, sable pour béton) parce
qu’on est incapable d’obtenir ce matériau directement et de façon économique. Il convient tout
d’abord de s’assurer que les courbes granulométriques des matériaux qu’on se propose de
mélanger ne sont pas situées simultanément d’un même côté du fuseau ou de la courbe
recherchée.
La méthode de détermination graphique convient très bien quand il s’agit de mélanger deux granu-
lats pour satisfaire aux exigences d’un fuseau. Toutefois, cette méthode devient assez lourde à
utiliser quand on doit mélanger trois granulats. Dans ce cas, il est préférable de recourir à la
méthode trilinéaire (ou méthode du triangle), car elle apporte rapidement une solution au problème.
La méthode mathématique, quant à elle, est plus appropriée quand il est nécessaire de déterminer
dans quelles proportions mélanger quatre granulats (ou plus) dont les courbes granulométriques se
chevauchent.
Il existe à l’heure actuelle plusieurs logiciels, tableurs et algorithmes qui permettent d’optimiser et
de créer des mélanges granulométriques. Ces méthodes s’avèrent plus rapides et efcaces que les
méthodes graphiques, car elles permettent de présenter très rapidement plusieurs solutions à un
même problème. Par contre, elles ne permettent pas de bénécier de l’aspect visuel que procurent
les méthodes graphiques.
RÉFÉRENCE
WINDISCH, É. J. « Grain-Size Distribution of Mixed Aggregates », Geotechnical Testing
Journal, vol. 19, n° 2, juin 1996, p. 227-231.
152 CHAPITRE 8
QUESTIONS DE RÉVISION
1. Pourquoi faut-il parfois mélanger plusieurs granulats ?
2. Quand on mélange deux granulats, où se situe la courbe granulométrique du combiné par
rapport à celle des deux granulats de base ?
3. Complétez la phrase : « Plus un granulat est prépondérant dans un combiné, plus sa courbe
granulométrique est… »
4. En observant les courbes granulométriques, comment peut-on savoir si on peut mélanger
deux granulats pour obtenir un combiné qui réponde aux spécications d’un fuseau donné
ou d’une granulométrie visée?
5. Pour obtenir un combiné situé dans un fuseau donné, où doit se situer le point de rencontre
quand on utilise deux granulats dont les courbes granulométriques se croisent?
6. Qu’est-ce qu’une ligne de combinaison?
7. Comment peut-on introduire les limites d’un fuseau dans la méthode graphique?
8. Comment trouve-t-on la plage des combinaisons possibles avec la méthode graphique?
9. Dans la méthode trilinéaire, où doit se trouver nécessairement le point P pour qu’on puisse
réaliser le combiné avec les trois granulats de base?
10. Lorsqu’on a quatre granulats à mélanger pour réaliser un combiné, combien d’équations
doit-on résoudre ?
PROBLÈMES
1 En reprenant les données du tableau 8.1 (voir p. 138), calculez la granulométrie du combiné
(3A + B).
mm µm
4 Un producteur de béton dispose de deux sables pour fabriquer ses bétons. Il veut les mélan-
ger pour obtenir un sable pour béton situé au milieu du fuseau recommandé. Dans quelles
proportions doit-il mélanger ces deux sables ? Quel est alors le module de nesse du com-
biné ? Les deux sables ont les granulométries suivantes :
mm µm
5 On décide de mélanger les granulats des trois trémies à chaud d’une usine d’enrobés bitu-
mineux dans les proportions suivantes : 65 % de la trémie n° 1, 20 % de la trémie n° 2 et
15 % de la trémie n° 3. Quelle est la granulométrie du combiné ?
mm µm
6 En utilisant la méthode graphique, trouvez les proportions dans lesquelles il faut mélanger le
sable, la criblure et la pierre ci-dessous pour obtenir un combiné compris dans le fuseau imposé.
mm µm
mm µm
8 Comment mélanger les trois granulats suivants pour obtenir un combiné qui satisfait au
fuseau imposé ?
mm µm
9 Un producteur d’enrobés bitumineux dispose des quatre granulats ci-dessous pour fabri-
quer ses enrobés bitumineux. Dans quelles proportions doit-il les mélanger pour obtenir un
combiné qui entre dans le fuseau imposé ?
mm µm
mm µm
9
La production et le transport
des granulats
SOMMAIRE
9.1 L’exploitation des dépôts meubles
9.2 L’exploitation des carrières
9.3 La carrière de Saint-Dominique
9.4 Les normes du ministère de l’Environnement
9.5 Le transport des granulats
Il est rare de trouver dans la nature des gisements de granulats qui présentent les caractéris-
tiques techniques recherchées pour remplir, sans traitement, les fonctions auxquelles on les
destine. Il faut donc généralement soit leur faire subir un traitement préalable an de les trans-
former dans des installations de production pour les rendre conformes à des exigences précises,
soit les fabriquer de toutes pièces en concassant et en tamisant des morceaux de rocs abattus
par dynamitage sur le front de taille d’une carrière.
Les installations de production de granulats permettent aussi de transformer un matériau donné,
en général assez peu homogène, en une série de granulats dont les caractéristiques sont relati-
vement constantes dans le temps et qui répondent en quantité et en qualité aux divers besoins
du marché : granulats routiers, matériaux de remblais, granulats pour béton, granulats pour
enrobé bitumineux, sable pour béton, matériaux d’enrochement, sable pour maçonnerie, etc.
Dans les pages qui suivent, nous porterons notre attention sur les deux principaux types d’ex-
ploitation les plus communs : les dépôts meubles et les carrières. Ces deux types d’exploitation
font généralement appel à plusieurs des opérations principales suivantes :
• l’exploitation du gisement suivie du déversement des matériaux bruts dans la trémie de
recette du débiteur (concasseur primaire) ;
• la fragmentation des gros blocs en matériaux plus ns (poste primaire) ;
• la transformation nale des matériaux du poste primaire en produits nis à commercialiser
(usine d’élaboration) ;
• le stockage des divers matériaux produits avant leur commercialisation (aires de stockage).
156 CHAPITRE 9
Nous décrirons le mode de fonctionnement des divers L’exploitation d’un dépôt meuble commence par la
systèmes de concassage et de tamisage généralement découverte, c’est-à-dire par l’enlèvement des sols
utilisés dans les installations actuelles de production organiques et du mort-terrain qui recouvrent la forma-
en nous appuyant sur les exemples de la sablière tion rocheuse, ou la sablière, et par la mise en réserve
Lagacé de L’Avenir, du dépôt de gravier du banc Côté de ces matériaux jusqu’au réaménagement nal en n
exploité par la compagnie DJL à Saint-François- d’exploitation.
Xavier-de-Brompton, et de la carrière de Saint-
Dominique1 près de Saint-Hyacinthe. Ces installations En général, l’exploitant approvisionne directement la
xes sont de grande envergure et peuvent fournir une trémie d’alimentation de son installation en matériau
production très importante. Pour les décrire, nous nous tout-venant dont les caractéristiques granulométriques
baserons sur l’organigramme de l’installation en 2011 sont plus ou moins constantes, et il compte sur l’empi-
(voir la gure 9.40, p. 171) qui, dans son ensemble, a lage nal des produits nis pour homogénéiser sa
peu changé malgré les quelques modications production.
vraiment mineures qui y ont été apportées. Si le dépôt meuble exploité est particulièrement hété-
Les exploitants de carrières, de sablières ou de gravières rogène, il est nécessaire de constituer un préentrepo-
ont aussi souvent recours à des installations mobiles sage de façon à maintenir une alimentation constante
lorsque les volumes insufsants de granulat vendu ne de l’installation.
justient pas la construction d’installations xes. Dans la plupart des exploitations de dépôts meubles,
les gros moellons sont éliminés par écrêtage, et ils sont
9.1 L’exploitation des dépôts parfois vendus pour remplir des gabions, des boîtes de
ls d’acier remplies de grosses pierres dont on se sert
meubles pour retenir les terres en place, tel un mur de soutène-
L’exploitation des granulats d’un dépôt meuble, qu’il ment. Il arrive cependant qu’on les concasse (en tota-
s’agisse d’une ballastière, d’une gravière ou d’une lité ou une fraction seulement) pour obtenir des
sablière, est plus ou moins complexe et les opérations matériaux plus anguleux. En effet, certains devis
varient selon la nature du dépôt exploité et la nature exigent, par exemple, que 50 % des particules refusées
des produits nis commercialisés. sur le tamis de 5 mm lors de l’essai de tamisage d’un
gravier concassé soient fragmentées.
9.1.1 Une description générale
Il arrive parfois que l’usine d’élaboration soit séparée
Les installations les plus simples comprennent une en deux parties : une qui produit des granulats roulés
trémie d’alimentation et un crible vibrant qui écrête et l’autre qui produit des granulats dont une partie est
(retient) les particules les plus grosses, comme dans le concassée.
cas de la sablière Lagacé. Les installations les plus
complexes peuvent comprendre un système de concas- Les concasseurs et les systèmes de tamisage de ce
sage complet en circuit ouvert et un système de tami- type d’installation sont identiques à ceux des installa-
sage en circuit fermé, ainsi qu’un système de tions de production dans les carrières.
débourbage (lavage) lorsque le gisement contient des
nes argileuses, comme dans le cas du banc Côté 9.1.2 Le lavage des granulats (débourbage)
exploité par DJL. On dit qu’un circuit de tamisage est Le lavage des granulats a pour but d’améliorer la
fermé lorsque le refus du premier crible est retourné à propreté des granulats lorsqu’ils contiennent des maté-
l’entrée du concasseur pour y être broyé de nouveau. riaux indésirables (matières organiques, mottes d’ar-
Lorsque le granulat ne passe qu’une seule fois dans le gile, particules légères). Dans certains cas, il est
concasseur, le système de concassage et de tamisage possible de compléter le lavage des granulats ns par
est ouvert. une classication par voie humide, une opération qui
Parfois, ces installations possèdent même un système permet de reconstituer un sable dont la granulométrie
de classication qui permet de produire un sable de est constante ou encore dont la granulométrie varie
granulométrie constante. dans un fuseau très étroit. Le criblage par voie
1. Il s’agit des entreprises Lagacé Transport inc., Construction DJL, devenue depuis la division industrielle de Eurovia
Québec, et Les carrières de Saint-Dominique. Par commodité, nous parlerons de la sablière Lagacé, de la compagnie
DJL et de la carrière de Saint-Dominique.
La production et le transport des granulats 157
sèche d’un sable naturel n’est pas rentable à cause des FIGURE 9.1 Coupe d’un trommel laveur
coûts prohibitifs qu’occasionneraient son séchage.
Un tel sable lavé et classié est particulièrement inté-
ressant pour fabriquer du béton puisque son module de
nesse et son absorption ne varient pratiquement pas.
Le lavage des granulats nécessite de grandes quantités
d’eau qu’il faut clarier avant de la recycler dans le
système. La clarication des eaux de lavage peut se
faire dans des étangs de sédimentation lorsque l’usine
de traitement de granulats dispose de vastes étendues
de terrains où le niveau de la nappe phréatique se
trouve à proximité de la surface du terrain naturel.
Dans le cas contraire, lorsque le niveau de la nappe
phréatique est profond, la clarication des eaux de
lavage doit se faire dans des hydrocyclones, des appa-
reils dans lesquels on utilise les effets de la force Parfois, les installations de lavage comportent aussi
centrifuge pour éliminer les particules solides conte- un système de classication hydraulique qui permet
nues dans les eaux de lavage. d’éliminer les excédents de sables ns et très ns,
ainsi qu’un système de concassage qui permet d’in-
Le lavage des granulats peut faire appel à plusieurs
corporer un complément d’éléments grossiers lorsque
techniques plus ou moins complexes selon la grosseur
le banc de sable naturel exploité ne contient pas suf-
des granulats à laver, leur degré de pollution initiale et
samment de particules grossières. En général, on
le degré de propreté nal recherché. On peut laver les
broie les particules moyennes éliminées lors de
granulats en utilisant les techniques de rinçage, de
l’écrêtage.
lavage sur trommel et de lavage par vis débourbeuse.
Une installation de lavage munie d’un système de clas-
Le rinçage des granulats sication hydraulique et d’un concasseur d’appoint
On effectue le rinçage des fractions les plus grossières permet de limiter les variations du module de nesse
des granulats au moyen de rampes d’arrosage placées d’un sable pour béton à ± 0,2.
au-dessus des cribles. L’action simultanée des jets
d’eau et de la vibration des granulats sur le crible
permet d’entraîner les particules d’argile collées sur FIGURE 9.2 Installation de débourbage (lavage)
les gros granulats et les matières organiques, tout en d’un sable pour béton
désintégrant les mottes d’argile. Donc, moins il y a de
granulats sur le crible, plus ce rinçage est efcace.
9.1.3 La sablière Lagacé de L’Avenir FIGURE 9.4 Chargeuse équipée de cellules de charge
La sablière Lagacé exploite un dépôt de sable naturel
dont la granulométrie est pratiquement celle d’un sable
n pour béton. Cette sablière est exploitée par un seul
opérateur qui ne dispose que de trois équipements
(voir la gure 9.3) :
• une très grosse chargeuse dont le godet peut charger
10 tonnes de sable à la fois (voir la gure 9.4). Ce
godet est muni de cellules de charge qui permettent
de calculer de façon cumulative la masse de sable
chargée dans un camion ;
• un convoyeur pour construire les piles ;
FIGURE 9.5 Élimination des matériaux grossiers
• une unité de tamisage qui élimine les particules
indésirables contenues dans le dépôt naturel (moins
de 3 % du tout-venant). Ce système de tamisage se
compose de deux parties principales : un scalpeur
grizzly et un crible vibrant. Le scalpeur grizzly a ses
barres espacées de 60 mm, ce qui lui permet d’éli-
miner les gros galets (peu fréquents), les gros
morceaux de branches (rares) et les mottes d’argile
(très peu) (voir la gure 9.5). Le matériau qui traverse
ce scalpeur est ensuite repris par un convoyeur qui
l’achemine sur un crible vibrant situé plus haut, au
bout du convoyeur. Ce crible vibrant est muni de
deux tamis de 6 et 3 mm qui éliminent les gravillons FIGURE 9.6 Rejets de la sablière Lagacé
dont la taille dépasse 3 mm (voir la gure 9.6).
Le matériau qui traverse le tamis de 3 mm est repris
par le convoyeur pour bâtir les piles qui serviront à
charger les camions.
D’une grande simplicité, cette opération est d’une ef-
cacité remarquable. Les camions sont pesés soit au
moyen de la balance du client, s’il en a une, soit à l’aide
du godet du chargeur dont les cellules de charge pèsent
la quantité de sable chargé dans le camion.
• une zone de matériau n (sable, silt, argile) (voir la FIGURE 9.8 Les différentes zones du banc Côté
gure 9.8 a) ;
• une zone centrale sableuse qui renferme peu de
particules nes, mais tout de même assez pour
nécessiter un lavage (voir la gure 9.8 b) ;
• une zone plus grossière dans laquelle on trouve de
gros graviers et des moellons (voir la gure 9.8 c).
Seule la partie centrale sableuse du banc est actuelle-
ment exploitée.
Le tout-venant de la zone sableuse est chargé sur des
camions (voir la gure 9.8 b), puis il est déversé sur
a) Zone de matériaux ns
un séparateur dont les barres sont espacées d’environ
350 mm an d’éliminer les très gros moellons que le
concasseur primaire à mâchoire ne pourrait frac-
tionner (voir la gure 9.9).
À la sortie de ce concasseur, les plus grosses particules
ont un diamètre maximal de 75 mm. Un broyeur secon-
daire conique réduit ensuite la dimension maximale des
particules à 20 mm. Le gravier ainsi concassé est dirigé
vers un crible (voir la gure 9.10, page suivante) sépa-
rant la fraction grossière (10-20 mm) (voir la gure
9.11, page suivante), le sable (0-5 mm) et une fraction
intermédiaire (5-10 mm) qui sont lavés (voir la b) Zone sableuse
gure 9.12, page suivante) dans deux vis débourbeuses
(voir la gure 9.13, page suivante) avant d’être expédié
par camion.
Les eaux de lavage (voir la gure 9.14, page suivante)
sont rejetées dans l’étang de sédimentation. L’eau qui
est utilisée dans les vis débourbeuses est pompée à l’ex-
trémité de cet étang de sédimentation dans un endroit
où les eaux de lavage rejetées ont eu le temps de devenir
propres (voir la gure 9.15, page suivante). L’étang de
sédimentation, que l’on peut aussi apercevoir en avant-
plan sur la gure 9.7, est curé régulièrement.
c) Zone grossière
9.2.1 Une description générale à l’extrémité d’un bras articulé commandé depuis le poste
de contrôle (voir la gure 9.21, page suivante).
L’exploitation d’une carrière de pierre commence par la
mise à découvert du site an d’éliminer tous les matériaux Dans certaines usines, on effectue une première élimi-
détritiques et organiques qui recouvrent le gisement de nation des matériaux ns à cette étape. Cette préélimi-
roche saine qu’on se propose d’exploiter. La mise à décou- nation permet d’éliminer les impuretés contenues dans
vert est aussi appelée « élimination du mort-terrain ». À
l’heure actuelle, les carrières doivent entreposer le FIGURE 9.18 Fracturation de très gros blocs
mort-terrain de façon à pouvoir l’utiliser lors des travaux
de réaménagement du site après son exploitation.
Le front de taille de la carrière (voir la gure 9.16) est
dynamité selon un plan de dynamitage (voir la
gure 9.17), qui tient compte de la nature de la roche
exploitée dans le gisement et de la dimension maxi-
male des blocs que peut traiter le concasseur primaire
(le débiteur). Le plan de dynamitage doit optimiser le
rendement de la production et atteindre l’équilibre xé
entre les quantités de particules nes et de blocs FIGURE 9.19 Chargement de blocs d’abattage
produits. Après leur abattage, les blocs trop volumi-
neux sont concassés à l’aide d’une pelle mécanique
équipée d’un marteau piqueur (voir la gure 9.18).
Les produits d’abattage et les blocs concassés sont chargés
dans des camions (voir la gure 9.19) qui les déversent
dans la trémie de recette du poste primaire, c’est-à-dire la
trémie dans laquelle on déverse les roches nécessaires
pour obtenir différents granulats (voir la gure 9.20).
Les blocs trop gros pour passer dans le concasseur
FIGURE 9.20 Déversement des blocs dans la trémie
primaire sont fractionnés par un marteau piqueur situé
de recette du poste primaire
FIGURE 9.16 Forage du front de taille
FIGURE 9.21 Marteau piqueur sur bras articulé dans FIGURE 9.22 Système de bandes transporteuses
la trémie de recette du poste primaire
FIGURE 9.24 Chargement d’un camion pour livraison Nous allons décrire sommairement le principe de
fonctionnement de chacun de ces différents concas-
seurs industriels après avoir déni la notion de rapport
de réduction.
On appelle « rapport de réduction d’un concasseur »
la valeur du quotient obtenu en divisant la dimen-
sion maximale des blocs de roche qu’on peut intro-
duire dans le concasseur par la dimension maximale
des blocs qui quittent le concasseur après le broyage.
mobile est réglée selon l’inclinaison du volet d’articu- FIGURE 9.27 Concasseur giratoire conique
lation par rapport au plan du balancier.
Les mâchoires du concasseur sont généralement
plates. Cependant, un certain nombre de constructeurs
proposent aussi des mâchoires courbes, convexes ou
concaves, ou encore convexes et concaves.
On utilise principalement les concasseurs à mâchoires
comme concasseurs primaires. Les qualités essen-
tielles de ce type d’appareil sont sa robustesse et sa
facilité d’entretien. Par contre, si la roche exploitée est
abrasive et si le rendement horaire recherché est élevé
(plus de 1000 t/h), il est préférable d’utiliser soit un
concasseur giratoire, soit un concasseur à percussion.
Notons enn que les concasseurs à mâchoires se
dérèglent souvent et nécessitent des ajustements
fréquents. De plus, leur usure dépend de la dureté de la
roche exploitée. Le rapport de réduction de ce type de
concasseur est de l’ordre de 4 à 5.
FIGURE 9.32 Principe de fonctionnement d’un crible boues ou les traiter entraîne aussi un coût supplémen-
taire pour le producteur puisque leur traitement est
soumis à des règles environnementales très strictes.
Le système de tamisage peut fonctionner en circuit
ouvert, c’est-à-dire qu’aucune des particules qui ont été
classées n’est retournée vers le concasseur pour que sa
dimension soit réduite de nouveau. Il peut aussi fonc-
tionner en circuit fermé ; dans ce cas, le refus du tamis
supérieur est sans cesse retourné vers le concasseur.
b) Sauterelle
168 CHAPITRE 9
FIGURE 9.34 Techniques de stockage recommandables À la sortie des cribles, les différentes fractions granu-
lométriques peuvent être entreposées dans des trémies
ou des silos. Habituellement, on parle de trémie quand
la section du réservoir où l’on recueille les granulats
est carrée ou rectangulaire, et de silo de stockage
lorsque la section du réservoir est circulaire.
En règle générale, les trémies et les silos sont de faible
capacité. C’est pourquoi il est très souvent nécessaire
de les vider à l’aide de camions et d’acheminer leur
a) Stockage stratié selon les normes CSA contenu vers des aires de stockage.
Dans les installations de production de granulats,
on accorde souvent assez peu d’importance à la mise
en réserve des granulats. Après avoir investi beaucoup
d’énergie, d’argent et de temps à fabriquer et classer
un granulat qui répond à des exigences particulières,
on lui fait perdre certaines de ses caractéristiques en
b) Stockage au chargeur (gerbage) selon les normes CSA négligeant sa mise en réserve.
Les deux principaux phénomènes qu’il faut éviter lors
de la mise en réserve des granulats sont la ségrégation
et la contamination.
La ségrégation se dénit comme la séparation des
particules d’un granulat selon leur grosseur sous l’ac-
tion de la gravité, du vent, etc. Les particules les plus
c) Empilement d’un déchargement à l’aide d’une grue, selon
le comité ACI
grosses et les plus cubiques ont tendance à rouler au
bas des piles de réserve, alors que les particules nes
ont tendance à rester sur les pentes.
La ségrégation se produit surtout dans les piles de
9.2.7 Les matériaux d’ajout
réserve de granulats à granulométrie étalée tels que les
Après le criblage et le contrôle des granulats, le tech- sables, les graviers et les pierres concassées. Le séchage
nicien responsable de la qualité du granulat peut superciel qui se produit sur les pentes des piles ne fait
corriger une granulométrie déciente à l’aide de maté- qu’accentuer ce phénomène. Il est à noter que ce phéno-
riaux d’ajout. Ces matériaux d’ajout sont habituelle- mène de ségrégation est très peu marqué lorsqu’on
ment incorporés aux granulats utilisés comme entrepose des granulats à granulométrie serrée comme
matériaux de fondation. Par exemple, si on obtient un les gros granulats pour béton, par exemple.
granulat qui ne contient pas assez de particules nes, La contamination des granulats se produit chaque fois
on peut en corriger la granulométrie en y incorporant que, par inadvertance ou par manque de soin, deux
un sable n ou une criblure. Ces matériaux d’ajout piles voisines se chevauchent. Ainsi, tout le bénéce
sont souvent des sous-produits (qui seraient vendus du criblage se trouve perdu. Il suft de prévoir des
moins cher) auxquels on donne une deuxième fonc- espaces sufsants entre les piles de réserve ou d’ériger,
lorsqu’on manque de place, des parois de séparation
tion. Encore une fois, l’optimisation de tous les
solides, étanches et sufsamment grandes.
produits disponibles permet d’avoir un meilleur rende-
ment du site d’exploitation. Les schémas suivants illustrent quelques recommanda-
tions sur la façon d’entreposer correctement des granu-
9.2.8 La mise en réserve des granulats lats et sur ce qu’il faut éviter de faire. La gure 9.34
illustre trois techniques de stockage recommanda-
Dans la documentation technique, on emploie les bles. En a), on peut voir le mode de stockage stratié :
termes « entreposage » ou « stockage » pour désigner les matériaux sont mis en place par déversement
la mise en réserve des granulats. des camions ou chargeurs en couches superposées
La production et le transport des granulats 169
FIGURE 9.35 Techniques de stockage acceptables selon présente deux techniques de stockage à proscrire :
le comité ACI en a), le stockage à la déverse favorise une ségréga-
tion importante qui s’accompagne en b) d’un risque
de contamination.
Voici donc les règles générales de mise en réserve.
• Les matériaux concassés utilisés dans les sous-
fondations et dans les fondations routières doivent être
a) Déchargement d’une bande transporteuse
mis immédiatement en réserve après le concassage
et empilement à l’aide d’un chargeur lorsqu’ils correspondent au calibre normalisé, dont
le tamisat est supérieur à 20 % au tamis de 5 mm.
• Les dépôts sont faits sur des emplacements nivelés,
drainés et nettoyés de toute matière contaminante.
Dans chaque couche, les matériaux sont déposés en
tas dont la hauteur n’excède pas 2 m. Ces tas sont
ensuite nivelés pour former une couche qui n’excède
b) Déchargement d’un camion et empilement à l’aide
pas 1,20 m de hauteur. Il faut prévoir des redans de
d’un chargeur
1 m de large entre chaque couche.
• Toute couche qui n’est pas conforme aux exigences
présentant des redans; en b), les granulats sont granulométriques doit être corrigée avant le dépôt
déversés au pied de la pile et relevés par le char- de la couche suivante.
geur ; alors qu’en c), ils sont relevés par une grue qui les • Les matériaux de calibre différent doivent être
dépose. La gure 9.35 présente deux techniques déposés de façon à éviter tout risque de conta-
de stockage acceptables, mais qui présentent cer- mination.
tains risques. En général, on dé conseille aussi la
circulation de bouteurs mécaniques ou de chargeuses 9.2.9 La dénomination des granulats produits
sur les piles de réserve, car cette circulation peut
dans les installations de production
modier la granulométrie (usure causée par le roule-
ment) et polluer le granulat (apport de matériaux Pendant longtemps, la dénomination des granulats a
étrangers restés collés sur les chenilles des bouteurs causé une grande confusion. En effet, pour certaines
ou les pneus des chargeuses). À la gure 9.36, on voit carrières, un granulat vendu sous la dénomination
que la mise en tas effectuée par une sauterelle mobile 20 mm était un granulat correspondant soit à un refus
est recommandable alors qu’il y a risque de ségréga- sur ce tamis, soit au tamisat sur ce tamis, ou encore à
tion lorsque la mise en tas est effectuée par une saute- un granulat dont la dimension moyenne des particules
relle xe. Finalement, la gure 9.37 (page suivante) était de 20 mm.
FIGURE 9.36 Mise en tas par sauterelle selon les normes CSA
170 CHAPITRE 9
An de remédier à cette confusion, on parle plutôt FIGURE 9.38 Vue aérienne de la carrière
maintenant d’un granulat 20-40 mm, d’un granulat de Saint-Dominique
5-14 mm ou d’un granulat 5-20 mm. De cette façon, il
n’y a plus de confusion possible.
9.3 La carrière de
Saint-Dominique
La carrière de Saint-Dominique est située à la sortie du
village de Saint-Dominique sur la route 139, dans la
région de Saint-Hyacinthe. Elle exploite, sur 700 hectares,
un gisement de calcaire qui contient de 0,5 à 10 % de
quartz et un gisement de calcaire dolomitique d’une
épaisseur totale de près de 90 m et qui renferme de 20 FIGURE 9.39 Salle de contrôle
à 40 % de quartz (voir la gure 9.38). La production
annuelle des carrières de Saint-Dominique est de
2 100 000 t qui se partage en plus de 70 produits commer-
ciaux, sans compter une production de chaux agricole.
La roche dynamitée et les fractions de gros blocs FIGURE 9.43 Usine de traitement nal des granulats
concassés sont reprises par un chargeur 992K de Cater-
pillar et transportées par des camions de 60 t (Cat 775 F)
jusqu’au concasseur primaire situé au fond de la carrière.
9.3.3 Le concassage
Le concassage est une opération qui fait appel succes-
sivement à quatre types de concasseurs.
Le concasseur primaire
L’alimentation du concasseur se fait par l’intermé-
diaire d’un séparateur grizzly de 150 mm d’ouverture.
Seul le refus du grizzly passe dans le concasseur
primaire. Il s’agit d’un concasseur à mâchoires qui
broie en fragments de 0 à 300 mm les blocs dont la
taille initiale ne dépasse pas 1000 mm. Lorsque le
concasseur primaire est bloqué par un bloc trop
Le concasseur secondaire
volumineux, une alarme retentit et l’opérateur de
l’installation doit alors actionner un bras armé d’un pic Les quatre premières classes granulométriques corres-
de concassage qui permet de débourrer le concasseur. pondent à des granulats de 20 à 300 mm qu’on dirige
vers le concasseur secondaire, de type conique (voir la
Étant donné la nature abrasive du quartz contenu dans
gure 9.44). Les granulats qui sortent de ce concas-
le calcaire dolomitique, on change les plaques d’en-
seur sont ensuite dirigés vers une unité de criblage qui
clume du concasseur à mâchoires en acier au manga-
les fractionne en les faisant passer sur une série de
nèse tous les dix-huit mois, soit après avoir concassé
tamis de 200, 120 et 25 mm.
trois millions de tonnes de granulats.
Les matériaux qui ont passé directement au travers du
grizzly et ceux qui ont été concassés sont repris par FIGURE 9.44 Concasseur conique
une bande transporteuse (voir la gure 9.42) pour être
acheminés vers les deux usines de traitement nal des
granulats (voir la gure 9.43).
Avant d’être dirigé dans ces deux unités de traitement
nal, le tout-venant produit par le concasseur primaire
est fractionné en cinq classes granulométriques : 100-200
mm ; 50-100 mm ; 20-50 mm ; MG 20 et MG 20b.
Le concasseur quaternaire
Le refus du crible précédent est dirigé vers le concas-
seur quaternaire pour être concassé et tamisé sur un
autre crible.
Les unités de concassage secondaire, tertiaire et
quaternaire sont situées dans deux bâtiments fermés
munis d’un système d’aspiration de poussières. Ces
poussières sont aspirées vers des dépoussiéreurs à sacs
qui recueillent les poussières très nes générées tout chargées dans des camions et livrées aux différents
au long des opérations de concassage et de criblage clients de la compagnie. Ces camions sont lavés avant
(voir la gure 9.45). d’aller sur la route an d’éviter de salir les voies
À la n des opérations de criblage, on recueille les publiques (voir la gure 9.46).
fractions suivantes : 0-5 mm ; 5-10 mm ; 10-14 mm ;
5-14 mm et 10-20 mm. Ces différentes fractions sont 9.3.4 Le lavage de la criblure
entreposées temporairement dans des bennes avant La criblure de pierre (fraction 0-5 mm) est lavée pour
d’être reprises par des camions pour être stockées diminuer sa fraction ne qui passe le tamis de 80 µm et
dans des piles séparées. Par la suite, elles seront la transformer en un sable manufacturé pour béton dont
le module de nesse est compris entre 2,40 et 2,80 (voir
la gure 9.47). Les eaux de lavage chargées des parti-
FIGURE 9.45 Unité de dépoussiérage cules nes enlevées lors de cette opération sont actuel-
lement dirigées dans le lac situé au centre de la carrière.
TABLEAU 9.1 Granulats commercialisés en 2017 Il faut donc ajuster le système de production de façon
par la carrière de Saint-Dominique à équilibrer la production de tous ces produits commer-
Dimensions nominales ciaux avec leurs marchés correspondants. On peut
toujours transformer un produit grossier en un produit
Code Métrique Impérial
plus n, mais cette opération génère des coûts addi-
Pierre nette concassée classiée tionnels et de la poussière de pierre.
1-3 mm 1/8” Il faut aussi contrôler la qualité des produits et disposer
3-5 mm 1/8”-3/16” d’aires de stockage sufsamment grandes pour entre-
1041 2,5-10 mm 1/8”-1/4” poser tous ces différents types de granulats sans risque
104 5-10 mm 3/16”-1/4”
de contamination, ce qui exige beaucoup d’organisa-
tion et de coordination.
105 10-14 mm 1/4”-1/2”
1171 5-14 mm 3/16”-1/2”
1173 5-20 mm 3/16”-3/4”
9.4 Les normes du ministère
106 10-20 mm 1/4”-3/4” de l’Environnement
1065 14-20 mm 1/2”-3/4”
Les interactions entre les installations de production
107 20-40 mm 3/4”-1 ½”
de granulats et l’environnement sont nombreuses.
115 50-100 mm 2”-4” Pour un grand nombre de personnes, les carrières et
1113 100-200 mm 4”-8” les sablières dégurent le paysage et sont des sources
1110 100-300 mm 4”-12” de poussières. Pourtant, ces installations remplissent
1111 200-300 mm 8”-12” une fonction essentielle pour le développement de
notre société. En effet, elles fournissent à l’industrie
Pierre concassée calibrée
de la construction les granulats essentiels à la fabrica-
102 CG 14 (0-5 mm) 0-3/16”
tion du béton de ciment portland et de l’enrobé bitumi-
1025 MG 112 0-4” neux nécessaires à la construction de routes, de digues
1081 0 20 mm DB 0-3/4” ou de barrages.
108 MG 20 (CCDG) 0-3/4”
De nos jours, une installation de production de granu-
112 MG 20b (classe B) 0-3/4” B lats qui est bien conçue peut fonctionner proprement et
109 MG 56 (CCDG) 0-2 ½” efcacement sans causer des nuisances aux riverains.
110 MG 56b (classe B) 0-2 ½” B Il peut même arriver qu’à la n de l’exploitation du
Pierre concassée tout-venant Classe B gisement, on donne à son emplacement une vocation
1016 0-3 mm (criblure ne) 0-1/8”
utile pour la collectivité. Par exemple, les Butchart
Gardens, un des plus beaux parcs au monde près de
101 CG 20 c (0-5 mm) 0-3/16”
Victoria, sur l’île de Vancouver, en Colombie-
1114 300-400 mm (Tramac) 12”-16” Britannique, ont été construits sur l’emplacement
1115 300-500 mm (Tramac) 12”-20” d’une ancienne carrière de calcaire. De même, la
1112 300-600 mm (Tramac) 12”-24” carrière Miron, à Montréal, a longtemps été exploitée
1116 600-900 mm 24-36” pour sa pierre calcaire et est devenue, en 1960, un
1117 900-1200 mm 36-48”
dépotoir. La Ville de Montréal, qui a acheté le site en
1984, a annoncé en 2015 l’ambitieux projet de réhabi-
Sables
litation écologique qui transformera le site en parc
1043 Pierre 0-5 mm pour matériaux ltrants urbain dans le quartier Saint-Michel. Ce projet est un
1039 Écosable SANDO combiné 1
excellent exemple de revalorisation écologique des
sites d’exploitation minière.
922 Sable naturel
L’objectif principal du règlement sur les carrières et
Sables pour champs d’épuration les sablières de la Loi sur la qualité de l’environnement
931 Sable ltrant pour champ d’épuration est d’essayer de concilier le bon fonctionnement d’une
930 Sable ltrant de désinfection FDi
telle activité industrielle dans le respect de l’environ-
nement dans son sens le plus large.
La production et le transport des granulats 175
Le règlement statue non seulement sur l’ouverture des La section VIII, intitulée Dispositions nales, aborde
nouvelles carrières et sablières, mais aussi sur l’opération les questions de l’esthétique des carrières et sablières,
des carrières existantes dès la mise en vigueur de la loi, des heures d’exploitation, de la protection du sol et des
et sur la réinsertion de ces terrains lorsque cesseront les zones du territoire québécois où il est formellement
activités d’exploitation. Vous en trouverez le texte inté- interdit d’entreprendre l’exploitation d’une carrière ou
gral sur le site Légis Québec (voir les références, p. 181). d’une sablière.
Le texte réglementaire de la Loi sur la qualité de l’en- La section IX, intitulée Sanctions administratives
vironnement est divisé en dix sections. La section I pécuniaires, traite des sanctions pécuniaires imposées
présente les dénitions propres aux installations de
à toutes personnes qui contreviennent à cette loi.
production de granulats et décrit les principaux effets
de ces installations sur l’environnement. On y trouve, Finalement, la section X, Sanctions pénales, décrit les
par exemple, la dénition de mots comme agrégat processus punitifs en lien avec des infractions et le
(utilisé à tort pour granulat), aire d’exploitation, bruits non-respect du règlement.
d’impact, matières en suspension, point de mesure,
ruisseau, etc. Il va sans dire que l’application de ce règlement a
permis de concilier la gestion et la mise en valeur de
La section II traite du certicat d’autorisation qu’on nos ressources minérales avec la sauvegarde de notre
doit obtenir avant d’entreprendre l’exploitation d’une cadre de vie. Les moyens techniques pour lutter contre
carrière ou d’une sablière ou avant d’augmenter la les pollutions et les autres nuisances ont tellement
production d’une installation existante. On y indique
évolué qu’à l’heure actuelle, ce ne sont pas des consi-
de façon détaillée les différents éléments de la demande
dérations d’ordre technique qui empêchent la mise en
à déposer auprès du directeur des services de protec-
application intégrale des textes juridiques, mais plutôt
tion de l’environnement : il faut fournir les renseigne-
ments nécessaires concernant plus de 16 points des considérations économiques dans le cas de
différents, notamment l’évaluation du niveau maximum certaines installations existantes. Beaucoup de progrès
de bruit émis dans l’environnement, le plan général de ont été réalisés en peu de temps, mais beaucoup de
l’installation, la description des équipements qu’on travail reste encore à faire dans ce domaine.
prévoit utiliser, l’évaluation de la quantité de matières
particulaires qui seront émises dans l’atmosphère, le
plan de réaménagement du terrain à la n des travaux
9.5 Le transport des granulats
d’exploitation de la carrière ou de la sablière, etc. Comme les granulats sont des matériaux lourds de
faible valeur, les considérations logistiques et écono-
La section III porte sur les normes de localisation. On
y dénit les distances minimales à respecter par miques ont longtemps inué sur l’emplacement des
rapport aux habitations, aux ressources hydriques, aux sources d’approvisionnement. Il était alors important de
réserves écologiques, aux voies publiques, etc. limiter au minimum le coût du transport des granulats
vers les grands centres urbains, qui sont d’importants
La section IV parle de la pollution des eaux, notam- consommateurs de ces matériaux. Plus récemment, des
ment des eaux rejetées dans l’environnement. On y
considérations environnementales sont venues s’ajouter
précise la concentration en huiles, graisses ou
à ces contraintes logistiques et économiques.
goudrons, en matières solides d’origine minérale en
suspension, ainsi que les limites de pH à respecter.
9.5.1 Les routes et les voies maritimes
La section V traite de la pollution atmosphérique, de la
En Amérique du Nord, la très grande majorité des
limite de la concentration des émissions de matières
granulats est encore transportée par camions. Cepen-
particulaires et de la méthode d’échantillonnage à utiliser.
dant, pour les grandes distances, le transport de
La section VI concerne les ondes sismiques émises, granulats par péniche ou par bateau prend de plus en
par exemple, lors du dynamitage. plus d’importance. Ce mode de transport est très
La section VII traite de la restauration du sol en n économique et écologique, car en vertu du principe
d’exploitation an de réinsérer la carrière ou la sablière d’Archimède, la masse apparente de granulats trans-
dans l’environnement après la cessation des opéra- portés par un bateau est plus faible que sa masse réelle
tions industrielles. pour le même volume de granulats.
176 CHAPITRE 9
Si, dans un passé récent, l’emplacement idéal d’une sur des bancs d’emprunt, de façon à minimiser les
carrière ou d’une gravière se situait près d’un axe coûts de transport et an d’assurer la livraison d’un
routier, ou encore mieux près d’un carrefour d’auto- produit qui rencontre les normes de qualité en terme
route, les exploitants de carrières prendront de plus en de température. Seuls des granulats de correction
plus en considération les emplacements au bord de peuvent être transportés au besoin sur de plus grandes
voies d’eau navigables ou en bordure de mer. distances.
Par ailleurs, l’ouverture d’une carrière ou d’une Pour illustrer cette tendance, nous allons examiner
gravière est devenue un processus très complexe et très deux grands chantiers canadiens où des granulats ont
long en raison de tous les permis qu’il faut obtenir et été transportés sur une assez longue distance par
des études d’impact sur l’environnement qu’il faut bateau : le pont de la Confédération et la construction
effectuer. C’est pourquoi on observe l’apparition d’im- de la base de la plateforme pétrolière Hibernia.
portantes carrières dans des endroits éloignés, situées
par exemple en bord de mer ou près d’une voie navi- La construction du pont de la Confédération
gable. Il est alors possible de charger les matériaux Le pont de la Confédération relie le Nouveau-Brunswick
directement dans des bateaux ou des péniches qui à l’Île-du-Prince-Édouard (voir la gure 9.48) a été
iront livrer leur cargaison dans les ports, non loin des construit à partir d’éléments entièrement préfabriqués.
centres-villes. Il a été construit avec du sable transporté depuis la
Dans un proche avenir, le euve Saint-Laurent et la région de Sept-Îles, au Québec, ainsi qu’avec un gros
voie maritime deviendront une voie de transport privi- granulat provenant de la Nouvelle-Écosse. Les seuls
légiée pour le transport des granulats. On verra de plus matériaux locaux utilisés dans le béton qui a servi à
en plus de péniches et de bateaux chargés de granulats, construire ce pont de 13 km de long étaient l’eau et
emportant leur cargaison dans des centres urbains l’air contenu dans les bulles d’air faisant ofce
situés le long du Saint-Laurent, de la voie maritime et de protection contre l’effet destructeur des cycles de
des Grands Lacs américains. gel-dégel.
Ce mode de transport présente l’avantage de combiner La construction d’un tel pont avec les dépôts de sable
rentabilité économique et rentabilité environnemen- à béton disponibles sur l’Île-du-Prince-Édouard aurait
tale. Bien qu’il soit lent, le transport par bateau permet rapidement épuisé toutes les ressources locales de
de faire des économies d’énergie et de réduire les sable à béton, ce qui aurait obligé les producteurs
émissions de gaz à effet de serre. Actuellement, en de béton à importer par la suite tout le sable à béton
Amérique du Nord, les granulats sont surtout trans- dont ils auraient eu besoin.
portés par camion, sauf dans le cas de certains très Quant aux carrières de pierre de la région, elles ne
gros projets où ils sont transportés par bateau. pouvaient fournir que des granulats potentiellement
réactifs aux alcalis du ciment. Même si le risque était
9.5.2 Le transport de granulats par voie faible, le consortium privé qui a construit le pont a
maritime préféré jouer de prudence en faisant venir de Nouvelle-
On a vu récemment apparaître d’immenses carrières Écosse un granulat non réactif aux alcalis du ciment,
situées en bord de mer, aussi bien sur la côte ouest que très résistant à l’abrasion et dont le transport par bateau
sur la côte est nord-américaine. Ces carrières peuvent ne coûtait pas plus cher que le transport par camion à
charger directement des bateaux pour livrer des granu- partir des carrières locales qui ne pouvaient fournir
lats dans les grands centres urbains des côtes est et qu’un granulat de qualité douteuse (voir la gure 9.49).
ouest nord-américaines. Dans le cas de ces grands Le choix de ce gros granulat, particulièrement résis-
centres urbains, le coût du transport maritime des tant à l’abrasion, a même constitué un avantage. En
granulats est inférieur à celui du transport par des effet, il a permis de remplacer les recouvrements
camions qui partent de carrières distantes d’une
métalliques des piliers (situés dans la zone de marnage
cinquantaine de kilomètres. Par conséquent, on
et qui devaient résister à l’abrasion des glaces) par un
commence à voir des usines à béton s’implanter dans
béton à haute performance de 90 MPa particulière-
les ports d’Amérique du Nord.
ment résistant à l’abrasion des glaces, comme l’ont
Quant aux usines d’enrobé bitumineux, elles restent démontré des essais effectués à l’Université de Terre-
installées le plus près possible des chantiers routiers, Neuve (voir la gure 9.50).
La production et le transport des granulats 177
RÉSUMÉ
Les installations de production de granulats ont pour rôle de fournir des granulats qui répondent
à des exigences particulières. Ces granulats sont destinés à la construction de routes, de bar-
rages, de digues ou de talus ou à entrer dans la composition de béton de ciment portland,
d’enrobé bitumineux ou d’autres types.
Les installations de production qui exploitent des dépôts meubles sont en général de concep-
tion relativement simple. Elles comportent un système de criblage plus ou moins complexe et,
parfois, un système de lavage auquel peut s’ajouter un système de classication. On trouve ce
type d’exploitation dans les sablières, les gravières ou les ballastières.
Les installations de production de granulats concassés sont plus complexes, car les produits
d’abattage du front de taille sont déversés dans la recette du débiteur primaire où un crible à
barres permet l’élimination des particules les plus nes. Cette opération de préélimination
a pour but de ne laisser entrer dans les unités de production suivantes que les matériaux sains
et utiles dans la carrière.
Les particules issues du concassage primaire sont fractionnées de nouveau dans les concas-
seurs secondaire, tertiaire et parfois même quaternaire. Le système de criblage peut fonction-
ner en circuit fermé ou en circuit ouvert avec le système de concassage. Dans ce dernier cas,
aucune fraction de granulat ne repasse une deuxième fois dans le concasseur.
Il existe différents types de concasseurs qui se distinguent par leur structure et leur mode de
fonctionnement. Les concasseurs primaires peuvent être des concasseurs à mâchoires, des
concasseurs giratoires (coniques) ou des concasseurs à percussion. Les concasseurs secon-
daires, tertiaires ou quaternaires sont en général des concasseurs giratoires ou des concasseurs
à percussion.
La forme des granulats dépend de nombreux facteurs comme la stratigraphie du massif
rocheux, le grain de la roche et surtout le type de concasseur utilisé.
Lorsqu’on entrepose les granulats, il est important de limiter les risques de ségrégation (surtout
dans le cas des granulats à granulométrie étendue) et les risques de contamination en séparant
bien les différentes piles de réserve.
Les installations de production sont soumises aux règles de fonctionnement assez sévères du
ministère de l’Environnement. Ces règles ont pour but de limiter le taux d’émission de pous-
sières et de bruit aux abords de la carrière de façon à réduire le degré de nuisance à un niveau
acceptable pour les riverains.
Au Québec, la livraison des granulats se fait encore presque exclusivement par camion,
mais il faut s’attendre à ce que le transport par voies uviale et maritime prenne de l’am-
pleur, car ce mode de transport est économique et écologique. Le transport par bateau ou
par péniche est certes lent, mais il est très économique et aussi très écologique puisqu’il
nécessite moins de produits pétroliers qui émettent des gaz à effet de serre que le transport
par camion.
La production et le transport des granulats 179
RÉFÉRENCES
AÏTCIN, P.-C., MINDESS, S. Sustainability of Concrete, New York, Spon Press, 2011, 301 p.
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2007.
CORRIVEAU, J. « La “poubelle” de Montréal deviendra un parc urbain », Le Devoir,
29 août 2015. Repéré le 28 juillet 2017 au www.ledevoir.com/politique/montreal/448824/
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circulation routière, ministère des Transports, Paris, mars 1981, p. 1-39.
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Q-2 r. 7, ministère du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte contre les
changements climatiques, Éditeur ofciel du Québec, 2017. Repéré au legisquebec.gouv.
qc.ca/fr/ShowDoc/cr/Q-2,%20r.%207 (page consultée le 23 janvier 2018).
180 CHAPITRE 9
QUESTIONS DE RÉVISION
1. Pourquoi lave-t-on certains granulats naturels ?
2. Pourquoi procède-t-on à une préélimination des produits d’abattage avant leur passage
dans le débiteur ?
3. Pourquoi est-il avantageux de procéder à un préentreposage ?
4. Pourquoi doit-on utiliser plusieurs concasseurs pour fabriquer des granulats ?
5. Nommez les principaux types de concasseurs utilisés dans les usines de traitement des
granulats. Indiquez les avantages et les inconvénients de chacun d’eux.
6. Quels types de concasseurs produisent les granulats les plus cubiques ?
7. Qu’est-ce qu’un circuit de criblage qui fonctionne en circuit ouvert ?
8. Quels sont les deux principaux types de cribles industriels utilisés dans les usines de
traitement de granulats ?
9. Nommez les deux phénomènes que l’on doit éviter lorsqu’on entrepose des granulats.
Pourquoi doit-on les éviter ?
10. Quelles sont les principales règles de protection de l’environnement qui régissent les ins-
tallations de production ?
11. Comment s’effectue surtout le transport de granulats de nos jours ?
12. Pourquoi ce mode de transport est-il nocif pour l’environnement ?
13. Pourquoi le transport des granulats par bateau ou par péniche est-il à la fois économique et
écologique ?
14. Quels ont été les seuls matériaux locaux utilisés lors de la construction du pont de la
Confédération entre le Nouveau-Brunswick et l’Île-du-Prince-Édouard ?
CHAPITRE
Il n’y a pas si longtemps encore, on éliminait dans des sites d’enfouissement les déchets de
démolition des ouvrages de génie civil et des édices industriels et résidentiels. C’était en effet
la solution la plus économique pour se débarrasser de ces matériaux sans grande valeur et
souvent contaminés par divers produits chimiques utilisés dans les constructions modernes.
Dans les pays industrialisés, la prise de conscience du gaspillage et du gâchis occasionnés par
une telle attitude est assez récente, tout comme les législations gouvernementales adoptées
sous la pression de groupes environnementaux. On estime que l’Europe et l’Amérique du Nord
génèrent à elles seules une tonne par an de déchets de construction par personne.
Dorénavant, les démolisseurs doivent séparer les produits de démolition de manière à ce que la
plus grande partie d’entre eux puisse être récupérée après un traitement de recyclage ou
éliminée de façon sécuritaire pour l’environnement dans des sites autorisés. En effet, on a
enn pris conscience que les rebuts de construction, contaminés par de nombreux produits
chimiques et enfouis dans des décharges, contaminaient irrémédiablement les nappes phréa-
tiques et les sols environnants. Par contre, une fois triés, une grande partie d’entre eux peuvent
entamer une seconde vie utile, ce qui évite ainsi l’extraction de matériaux vierges.
182 CHAPITRE 10
TABLEAU 10.1 Liste des matériaux recyclés comme granulats pour béton
10.2 Le recyclage des déchets FIGURE 10.4 Récupération des briques d’argile cuite
de construction
Il ne faut pas se faire trop d’illusions sur le recyclage
des déchets de construction, car, à chaque opération de
recyclage, la qualité des matériaux recyclés est infé-
rieure à celle des produits dont ils sont issus et la varia-
bilité de leurs propriétés est beaucoup plus grande. Par
exemple, il est impensable de fabriquer un béton à haute
performance avec des granulats obtenus à partir de
bétons de démolition. En effet, ces bétons sont composés
de divers granulats qui présentent des résistances très
variées. De plus, ils peuvent contenir toutes sortes d’ad-
juvants ou encore être contaminés par les sels de dégla-
çage, la pollution urbaine ou les eaux souterraines,
selon la fonction structurale qu’ils remplissaient. Par
FIGURE 10.5 Récupération des blocs de maçonnerie
exemple, le rapport RILEM no 6 sur le recyclage des
bétons de démolition recommande de ne pas utiliser la
fraction ne des produits de concassage passant un
tamis de 2 mm d’ouverture. Pour ces granulats de
démolition, on peut toujours trouver une utilisation
particulière dont les exigences de performance, de
qualité et de viabilité ne sont pas aussi contraignantes
que celles des granulats à béton de haute performance.
FIGURE 10.6 Tri des barres d’armature En plus d’exigences concernant la teneur en impuretés
(selon la méthode LC 21-260), la teneur en chlorures ou
sulfates hydrosolubles (ASTM D1411 et LC 31-312) et
l’équivalent de sable (ASTM D2419), on s’assure de la
qualité des matériaux recyclés en ajoutant des précau-
tions et des précisions aux méthodes. Ainsi, l’échantil-
lonnage des matériaux recyclés aux ns d’analyses
environnementales fait l’objet de plusieurs restrictions et
manipulations spéciales. De plus, le temps de tamisage
des matériaux contenant des résidus d’enrobé est réduit
pour éviter que les particules recyclées ne se dégradent.
Le ministère du Développement durable, de l’Envi-
ronnement et des Parcs du Québec a publié plusieurs
guides sur l’échantillonnage et la préservation des
matériaux et des sols pour effectuer des analyses
environnementales.
sa centrale à béton. Quand la pile de béton ainsi récu-
péré atteint les 75 000 à 100 000 tonnes, la compa-
gnie Demix Béton fait venir un concasseur mobile 10.3 Le recyclage des bétons
pour réduire ces bétons de démolition en matériaux
de remplissage 0-20 mm, évitant ainsi l’extraction
de ciment
d’autant de matériaux vierges en provenance de Comme nous le verrons dans ce qui suit, le recyclage
carrières plus ou moins éloignées de Montréal. Les des bétons de ciment concerne tout autant le béton
matériaux ainsi concassés peuvent aussi servir de récupéré dans les déchets de démolition que les retours
fondation ou encore de sous-fondation routière. Par de béton, dont les producteurs doivent disposer de
contre, ces matériaux sont très complexes à caracté- façon sécuritaire pour l’environnement.
riser vu les nombreuses exigences à respecter et les
risques de contamination par suite de la présence de 10.3.1 Les granulats de béton recyclés
divers contaminants dans le granulat recyclé. En plus d’être employés dans la fabrication d’in-
Au Japon, où les coûts de mise au rebut dans des frastructures routières, les granulats de béton recyclé
décharges agréées peuvent aller jusqu’à 100 $ la (ou récupéré) (GBR) sont de plus en plus utilisés dans
tonne pour des bétons de démolition, on commence à la fabrication des bétons de ciment. L’Annexe O de la
mettre en place des projets pilotes pour récupérer les norme CSA A23.1, qui porte sur l’utilisation du
gros granulats utilisés initialement pour fabriquer granulat de béton recyclé dans le béton de ciment, a
ces bétons. d’ailleurs été ajoutée au document lors de la mise à jour
de 2014. Ces matériaux recyclés utilisables proviennent
10.2.2 L’utilisation des matériaux recyclés principalement de trois sources : les déchets de démoli-
dans les infrastructures routières tion, le béton récupéré (voir la gure 10.7) et les
retours de béton concassé (RBC). Les déchets de
La norme NQ 2560-600 précise les exigences relatives
démolition proviennent de la démolition partielle ou
à la classication des matériaux recyclés utilisés comme
complète d’ouvrages et peuvent contenir des contami-
infrastructures routières ou pour le remblayage. Ces
nants qu’il faut séparer. Le béton récupéré provient
matériaux, classés MR-1 à MR-7 ou BA selon leur
aussi de démolition mixte ou unique et les retours de
composition, proviennent des dépôts de matériaux secs
béton concassés sont faits à partir d’un béton encore
ou de chantiers de construction et contiennent des
plastique qu’on rapporte à la centrale et qu’on concasse
résidus de démolition (de route, de bâtiment ou autres)
par la suite. Pour le concassage des bétons, on fait
de béton de ciment (BC), d’enrobé bitumineux (EB) ou
appel à des concasseurs et des unités de stockage
de briques d’argile (BA) mélangés ou non à des granu-
mobiles (voir la gure 10.8) ; si du béton armé doit être
lats naturels (GN). Les exigences et les propriétés impo-
concassé, il faut effectuer le tri manuel de l’acier lors
sées sont similaires à celles des granulats non recyclés
de l’opération.
destinés aux mêmes utilisations.
Le recyclage des granulats 185
FIGURE 10.7 Concassage et mise en réserve de béton faible teneur en chlorures hydrosolubles pour éviter la
issu de démolition corrosion prématurée de l’acier d’armature et d’une
faible teneur en sulfates hydrosolubles, car plusieurs
réactions néfastes pourraient nuire à l’intégrité des
ouvrages de béton.
La quantité variable de mortier peut changer considé-
rablement d’un matériau à l’autre. C’est pourquoi il
importe d’effectuer tous les essais pour conrmer
l’utilisation possible des GBR selon leurs caractéris-
tiques intrinsèques, de fabrication et complémentaires.
De plus, l’annexe O de la norme CSA A23.1 mentionne
que la quantité totale de substances nuisibles (prove-
nant de déchets de construction) ne devrait pas être
supérieure à 3 % de la masse totale de granulat, la
quantité maximale de plâtre ou de gypse ne devrait
pas dépasser 1 % et la quantité maximale de tuile de
céramique, de porcelaine, de verre, de bois et de papier
FIGURE 10.8 Concasseur mobile
ne devrait pas être supérieure à 0,10 %.
Il est important de vérier si les réactions alcalis-
granulat n’affecteront pas le béton préparé avec du GBR
puisque le vieux mortier pourrait être plus réactif qu’un
béton confectionné avec des granulats vierges. À ce
sujet, l’augmentation de la teneur en ajouts cimentaires
s’est révélée être une méthode très efcace pour contrer
la dilatation trop importante de ces bétons. Plusieurs
études ont montré qu’il est possible de remplacer de
gros granulats par du GBR jusqu’à hauteur de 20 % sans
affecter gravement les propriétés du béton. Par contre,
un remplacement de 100 % a de trop gros impacts néga-
tifs pour pouvoir recourir à cette formule. Plusieurs
recherches sont en cours à ce sujet.
Les granulats recyclés sont habituellement moins 10.3.2 Le recyclage des retours de béton
denses et plus absorbants que les granulats naturels. Les producteurs de béton prêt à l’emploi doivent
L’absorption des granulats de béton recyclés varie éliminer de façon sécuritaire pour l’environnement les
entre 3,0 et 10,0 %, de sorte que la maniabilité doit retours de béton non utilisés par leurs clients. Obla et
être contrôlée en ajustant l’eau avant et pendant le ses coauteurs ont estimé qu’aux États-Unis, les retours
malaxage. Pour ce qui est de la densité, elle est représentent 5 % des 455 millions de mètres cubes de
souvent faible et variable. Si elle n’est pas homogène, béton produits annuellement, soit 22,75 millions de
cela peut causer des problèmes lors du dosage par mètres cubes, ce qui est énorme. Cela fait environ 22 à
masse. Les valeurs de résistance à l’usure sont aussi 23 millions de tonnes de gros granulat (1 m3 de béton
affectées par la présence variable et la qualité du contient environ 1 tonne de gros granulat), 16 millions
mortier utilisé. de tonnes de sable et 7 millions de tonnes de ciment.
Les granulats de béton recyclé servant à la confection Quand ces retours de béton sont assez importants, les
de nouveau béton doivent avoir les mêmes caractéris- producteurs de béton prêt à l’emploi les utilisent pour
tiques que les granulats naturels concernant les fabriquer des blocs pour des murs de soutènement ou
propriétés intrinsèques et de fabrication. Quant aux pour bloquer temporairement des accès (voir la
caractéristiques complémentaires, les granulats de gure 10.9, page suivante). Par contre, quand la quan-
béton récupéré doivent satisfaire à l’exigence d’une tité de béton laissé au fond de la bétonnière est
186 CHAPITRE 10
FIGURE 10.9 Fabrication de blocs à partir de retours FIGURE 10.11 Récupération par lavage et criblage du gros
de béton (usine Béton Memphré de Magog) granulat (usine Demix Béton à Lachine)
FIGURE 10.10 Récupération par lavage et criblage du FIGURE 10.12 Ajustement du pH des eaux de lavage
sable contenu dans les retours de béton avant leur renvoi dans l’égout municipal
(usine Demix Béton à Lachine) (usine Demix Béton à Lachine)
bitumineux
La fabrication d’enrobés bitumineux comportant des
granulats bitumineux récupérés (GBR), des bardeaux
d’asphalte postfabrication (BPF) ou des bardeaux
d’asphalte postconsommation1 (BPC) fait l’objet de
plusieurs méthodes décrites dans les normes, principa-
lement dans celles concernant la formulation. La norme
4202 du tome VII du ministère des Transports du
Québec limite l’utilisation de GBR à 20,0 % de la masse
totale des granulats pour les enrobés utilisés en couche
de base ; cette limite baisse toutefois à 10,0 % dans le
cas des enrobés pour couche de surface d’autoroute.
Les deux types de bardeaux sont limités à 3,0 % pour
les enrobés de surface et à 5,0 % pour les enrobés de Le plus grand avantage de cette méthode est qu’elle
base. Les températures de chauffage diffèrent aussi permet de réutiliser des matériaux en place et, par le
lors de l’utilisation des granulats bitumineux récupérés fait même, de réduire les coûts de transport et de
ou de bardeaux d’asphalte. Cette précaution permet réduire l’utilisation des matériaux fraîchement
d’éviter l’oxydation extrême du bitume. concassés. Cette méthode est rapide et permet d’amé-
liorer le confort de la chaussée en détruisant le patron
10.4.1 Le retraitement en place des chaussées de ssures et en corrigeant le prol de la chaussée. Par
La technique de retraitement en place des chaussées est contre, le comportement des fondations de chaussées
couramment utilisée au Québec depuis la n des stabilisées n’est pas encore connu parfaitement et ne
années 1980. Elle est aussi appelée « pulvérisation- permet donc pas l’optimisation des matériaux.
stabilisation » ou « décohésionnement-stabilisation » et
fait appel à la réutilisation des matériaux d’une chaussée
auxquels on peut ajouter un liant (bitume, ciment, etc.).
10.5 La caractérisation
Comme ces matériaux proviennent de l’intérieur de des déchets recyclables
l’emprise de la chaussée, ils n’ont pas à subir les essais De plus en plus de laboratoires s’occupent de la caracté-
de caractérisation, ce qui permet d’économiser du risation de matériaux destinés autrefois à l’enfouisse-
temps au moment de la réfection d’une route. ment. En effet, on fait maintenant des essais de masse
La première étape de ce procédé est le décohésionne- volumique, de pourcentage de vides, de granulométrie,
ment de l’enrobé bitumineux sur toute son épaisseur et de perméabilité et plusieurs autres types d’analyses. Ces
le décohésionnement d’une partie de la fondation matériaux peuvent, par exemple, être utilisés pour isoler
granulaire sous-jacente (voir la gure 10.13). On procède des cellules dans des sites d’enfouissement. Ainsi, au
ensuite au reprolage, au compactage sommaire et, lieu d’être enfouis, ces déchets sont maintenant recy-
si nécessaire, à la correction granulaire. Après quoi, on clés, ce qui réduit le nombre de matériaux neufs utilisés.
stabilise le matériau avec une machinerie spéciale qui Ces nouvelles utilisations des déchets recyclables mène-
injecte du liant et qui homogénéise le matériau. Par la ront certainement à de nouvelles normes d’essais,
suite, l’étape de stabilisation dépend des analyses effec- puisque la plupart des essais sont faits à partir de
tuées auparavant et des besoins du projet. On termine méthodes maison que chaque laboratoire a mises au
enn en effectuant le compactage nal ainsi que la pose point selon la demande des clients. La caractérisation
de l’enrobé bitumineux neuf. des déchets recyclables représente donc un dé de taille.
1. Les normes permettent l’utilisation de bardeaux d’asphalte postconsommation (BPC), mais les fabricants d’enrobés
québécois ne se prévalent pas de cette autorisation. Les vapeurs émises lors du chauffage de ces bardeaux ne permettraient
pas l’utilisation sécuritaire des BPC. De plus, le très faible avantage économique, dû à l’augmentation des coûts d’opération
et à la récupération, au nettoyage et au tri de ces bardeaux, n’est pas avantageux pour les fabricants d’enrobés.
188 CHAPITRE 10
RÉSUMÉ
Les granulats obtenus à partir des produits de concassage des rebuts de construction, des revê-
tements en enrobés bitumineux et des retours de béton des bétonnières ne sont plus dirigés vers
les sites d’enfouissement, comme on avait l’habitude de le faire jusqu’à récemment. Ces maté-
riaux sont maintenant recyclés pour être utilisés dans diverses parties d’ouvrages de génie civil,
surtout pour construire des bases de route ou comme matériau de remplissage. Chaque fois
qu’on recycle des rebuts de construction, on obtient un matériau aux propriétés variables qui ne
peut pas servir à fabriquer des matériaux qui doivent répondre à des critères élevés en matière de
résistance, de perméabilité, d’absorptivité, de résistance à l’abrasion, de résistance aux cycles
de gel-dégel, etc. Il faut alors utiliser des granulats vierges présentant une qualité adéquate
et une faible variabilité.
La section 5 du Règlement sur l’enfouissement et l’incinération de matières résiduelles (Q-2, r. 19)
dénit aussi les termes, les obligations et les interdictions pour enfouir les débris de construc-
tion ou de démolition de façon sécuritaire et acceptable.
Chaque année, les rebuts de béton concassés et récupérés sur les chantiers de démolition per-
mettent d’éviter l’extraction d’un volume équivalent de matériaux vierges dans les carrières
exploitées ; ce qui représente une économie et une diminution des émissions polluantes dans
l’atmosphère. Le recyclage, la réutilisation ainsi que la caractérisation des granulats recyclés
constituent le plus gros dé du domaine des matériaux granulaires dans les années à venir.
RÉFÉRENCES
Ouvrages
AÏTCIN, P.-C., S. MINDESS. Sustainability of Concrete, Spon Press, New York, 2011, 301 p.
ALEXANDER, M., S. MINDESS. Aggregates in Concrete, Taylor and Francis, New York,
2005, 435 p.
ASSOCIATION CANADIENNE DU CIMENT PORTLAND. Dosage et contrôle des
mélanges de béton, 8e édition canadienne, 2011, 411 p.
BERGERON, G. Retraitement en place des chaussées, Direction du Laboratoire des chaus-
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Québec, 2017.
CENTRE D’EXPERTISE EN ANALYSE ENVIRONNEMENTALE DU QUÉBEC. Modes
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MINISTÈRE DU DÉVELOPPEMENT DURABLE, DE L’ENVIRONNEMENT ET DES
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MINISTÈRE DU DÉVELOPPEMENT DURABLE, DE L’ENVIRONNEMENT ET DES
PARCS DU QUÉBEC, Guide d’échantillonnage à des ns d’analyses environnementales :
Cahier 5, Québec, Centre d’expertise en analyse environnementale du Québec, 2010, 66 p.
OBLA, K., H. KIM, C. LOBO. Crushed Returned Concrete as Aggregates for New Concrete,
RMC Research and Education Foundation, 2007, 44 p.
Le recyclage des granulats 189
Normes
BNQ 2002, Granulats – Matériaux recyclés fabriqués à partir de résidus de béton, d’enrobés
bitumineux et de briques – Classication et caractéristiques, Bureau de normalisation du
Québec, NQ 2560-600.
Norme 4202, Enrobés à chaud formulés selon la méthode de formulation du Laboratoire des
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Mobilité durable et de l’Électrication des transports, Les Publications du Québec, 2016.
Recueil des méthodes d’essai LC, Détermination de l’aptitude au compactage des enrobés à
chaud à la presse à cisaillement giratoire (LC 26-003), Procédure du laboratoire des chaus-
sées, ministère des Transports, de la Mobilité durable et de l’Électrication des transports,
Les Publications du Québec, 2016.
Recueil des méthodes d’essai LC, Formulation des enrobés à l’aide de la presse à cisaillement
giratoire selon la méthode du laboratoire des chaussées (LC 26-004), Procédure du labora-
toire des chaussées, ministère des Transports, de la Mobilité durable et de l’Électrication
des transports, Les Publications du Québec, 2016.
Règlement sur l’enfouissement et l’incinération de matières résiduelles, Loi sur la qualité de
l’environnement, L.R.Q., chapitre Q-2 r.19, ministère du Développement durable, de l’Envi-
ronnement et des Parcs, Éditeur ofciel du Québec, 2017. Repéré au http://legisquebec.gouv.
qc.ca/fr/ShowDoc/cr/Q-2,%20r.%2019 (page consultée le 27 novembre 2017).
QUESTIONS DE RÉVISION
1. Quelle est la quantité de déchets générés tous les ans par chaque individu en Europe et en
Amérique du Nord ?
2. Pourquoi l’enfouissement non contrôlé des déchets de construction peut-il être domma-
geable pour l’environnement ?
3. Pourquoi faut-il recycler au maximum les déchets de construction ?
4. Nommez cinq matériaux couramment recyclés à l’heure actuelle.
5. Pourquoi ne peut-on pas fabriquer de nouveaux matériaux à très haute performance avec
des matériaux recyclés ?
6. À quoi les déchets de béton recyclés peuvent-ils servir ?
7. Quelle est la quantité de retours de béton générée tous les ans aux États-Unis ?
8. Combien de tonnes de ciment ces retours de béton représentent-ils ?
9. Que peut-on faire avec des retours de béton ?
10. Après le traitement des eaux de lavage, quel ajustement doit-on faire avant de les rejeter
dans les égouts municipaux ?
LABORATOIRES
D ans cette partie, nous expliquons comment réaliser les essais de caractérisation des
granulats. Les informations présentées sont basées sur les méthodes d’essai les plus
récentes du Laboratoire des chaussées du ministère des Transports, de la Mobilité durable
et de l’Électrication des transports. À défaut, nous nous appuyons sur les méthodes de
l’Association canadienne de normalisation (CSA). Ceci assure la cohérence avec les
exigences dénies au chapitre 7, sachant qu’il est important que les essais soient réalisés à
partir de normes reconnues et à jour.
Pour chaque essai, nous présentons :
• les méthodes de référence sur lesquelles l’essai s’appuie ;
• le contexte de réalisation ou l’importance de l’essai ;
• des conseils de réalisation pratiques, incluant l’appareillage utilisé pour réaliser l’essai, les
points importants du mode opératoire, les calculs et l’expression des résultats ainsi que des
exemples d’application ;
• des photos, lorsque c’est pertinent.
Il est important de souligner que les informations présentées sont des compléments d’infor-
mation aux essais et ne remplacent pas les méthodes normalisées.
Par ailleurs, il est important de rappeler que les mesures réalisées sur deux appareils diffé-
rents, qu’ils soient de conception différente ou de la même gamme (même marque, même
modèle), ne sont pas identiques, quoique très proches, car tous les appareils ne réagissent pas
exactement de la même manière. Il faut donc effectuer un étalonnage, une procédure qui
permettra d’obtenir le même résultat à partir de la même situation initiale. Par dénition,
l’étalonnage (calibration, en anglais) est la détermination de la relation existant entre les
indications d’un appareil de mesure et les valeurs de la grandeur à mesurer, par comparaison
avec un étalon. Ainsi, les jauges, les étuves, les thermomètres, les pycnomètres et autres
instruments sujets à l’usure doivent être étalonnés au moins une fois par année, ou lorsque
cela est nécessaire, an de s’assurer de la validité des résultats. On peut ainsi tracer des
droites ou des courbes d’étalonnage. Quelques-unes des méthodes élaborées dans les labo-
ratoires montrent une procédure pour étalonner les appareils nécessaires à sa réalisation.
Voici les principaux essais d’échantillonnage et de caractérisation des granulats réalisés dans
les laboratoires de matériaux granulaires et de géotechnique. Comme la très grande majorité
des essais nécessitent, à une étape ou une autre, une opération de tamisage, nous donnons
également des informations générales relatives aux tamis.
Échantillonnage 191
SOMMAIRE
Échantillonnage Laboratoire 13 Détermination du pourcentage de
Laboratoire 1 Échantillonnage particules fracturées d’un gros granulat
Laboratoire 2 Réduction des échantillons pour essais Essais de détermination des caractéristiques
en laboratoire complémentaires
Essais de détermination des caractéristiques Laboratoire 14 Détermination de la quantité
de masse, de volume et d’humidité de particules plus nes que 80 µm
dans le granulat (propreté)
Laboratoire 3 Détermination de la masse volumique
et du pourcentage de vides Laboratoire 15 Détermination du pourcentage de mottes
d’argile dans les granulats naturels
Laboratoire 4 Détermination de la densité
et de l’absorption des granulats Laboratoire 16 Détermination de la quantité
de particules légères dans les granulats
Laboratoire 5 Détermination de la teneur en eau
des granulats Laboratoire 17 Détermination de la présence de matières
organiques dans les granulats ns
Essais de détermination des caractéristiques Laboratoire 18 Détermination de la valeur au bleu
intrinsèques de méthylène des granulats
Laboratoire 6 Détermination du coefcient d’usure Laboratoire 19 Détermination du coefcient
par attrition à l’aide de l’appareil d’écoulement des granulats ns
micro-Deval
Essais de résistance aux intempéries
Laboratoire 7 Détermination du pourcentage
de friabilité des granulats ns Laboratoire 20 Détermination de la résistance à la
désagrégation des granulats au moyen
Laboratoire 8 Détermination de la résistance
d’une solution de sulfate de magnésium
à l’abrasion au moyen de l’appareil
Los Angeles Laboratoire 21 Essai de résistance au gel et au dégel
des gros granulats non connés
Laboratoire 9 Détermination de la résistance au
polissage par projection des gramulats Matériaux recyclés
Laboratoire 10 Analyse pétrographique et détermination Laboratoire 22 Détermination de la teneur en
du nombre pétrographique impuretés dans un matériau recyclé
Essais de détermination des caractéristiques Laboratoire 23 Détermination de la composition d’un
de fabrication matériau recyclé contenant des résidus
d’enrobé et de béton
Laboratoire 11 Analyse granulométrique
Laboratoire 12 Détermination du pourcentage Appendice
de particules plates et allongées Le tamis de contrôle
192 LABORATOIRE 1
ÉCHANTILLONNAGE
L ABORATOIRE 1
Échantillonnage
FIGURE L1.1 Échantillonnage pour analyse FIGURE L1.3 Contenant clairs et sacs stériles pour
environnementale préserver les échantillons pour analyse
environnementale
Appareillage
Les appareils servant au prélèvement des échantil-
lons de granulats vont des outils manuels les plus
utile d’avoir un contenant de type glacière et des réfri-
simples aux outils mécanisés les plus sophistiqués,
gérants pour conserver les prélèvements effectués.
selon ce que nécessite le type d’échantillonnage à
Le matériel d’échantillonnage (voir la gure L1.4) effectuer.
doit être soigneusement lavé et rincé avec de l’eau
puriée et des produits chimiques comme l’acide
nitrique, l’acétone et l’hexane. Ces produits doivent FIGURE L1.4 Lavage de l’équipement des prélèvements
être manipulés avec précautions ; l’utilisation de gants
et de lunettes de sécurité est donc obligatoire. Cette
procédure doit être effectuée rigoureusement lors de
chaque prélèvement, selon les protocoles établis dans
le Cahier 5 (voir Méthodes de référence).
Échantillons et prélèvements
Les quantités de granulats prélevées doivent permettre
de réaliser tous les essais, que ce soit pour l’évaluation
d’un matériau à la source, en réserve ou après la mise
en œuvre. L’échantillon est constitué de plusieurs
prélèvements séparés de masse à peu près égale (au
moins trois, quand il s’agit d’évaluer le produit ni).
Ces prélèvements sont mis ensemble puis réduits par
quartage ou par un autre moyen approprié jusqu’à
l’obtention de la taille spéciée dans la norme.
194 LABORATOIRE 1
Le matériel et les outils manuels (voir la gure L1.5) Le prélèvement d’échantillons à la source est une étape
comprennent ordinairement : une pelle ou une écope très importante dans la fabrication des granulats. Cette
comme celle utilisée par le technicien qui effectue un étape permet d’effectuer une évaluation géologique du
prélèvement (voir la gure L1.6) ; un pic ; une tarière ; dépôt en sondant les différentes couches de matériaux,
une toile forte carrée de 2 à 3 m de côté et une petite en plus de déterminer leur profondeur ainsi que le
brosse pour récupérer les particules nes ; une plaque volume de matériaux à exploiter. L’échantillonnage à
et une croix de quartage pour la réduction des échan- la source peut aussi révéler la présence de minéraux
tillons ; des sacs de toile ou de polyéthylène pour le nuisibles tels que la pyrite ou la pyrrhotite. S’ils sont
transport et la conservation des échantillons ainsi que faits minutieusement et stratégiquement, les prélève-
des attaches. ments servent à optimiser l’exploitation du dépôt.
Pour un échantillonnage en vue d’une analyse environ- Échantillonnage dans les carrières
nementale, le matériel comprend : des contenants, des Lorsque la carrière présente une face ouverte à la suite
oles, des capsules hermétiques, des sacs, des serin- d’un dynamitage, on se procure un échantillon de
gues ou des échantillonneurs spécialisés et stériles ; des chaque couche qui présente des variations de couleur
produits chimiques (acétone, hexane, acide nitrique) et ou de structure. Toutefois, le forage sur toute
de l’eau puriée pour laver le matériel.
Outils mécanisés
Parmi les outils mécanisés usuels pour le prélèvement FIGURE L1.7 Tarière motorisée
des échantillons, on trouve : une tarière motorisée
(voir la gure L1.7) ; une pelle rétrocaveuse montée
sur tracteur (voir la gure L1.8) ; une foreuse méca-
nique (voir la gure L1.9) ; une chargeuse sur pneus
(voir la gure L1.10).
FIGURE L1.9 Foreuse mécanique — forage Échantillonnage dans les gravières et les sablières
sur la chaussée Exploration d’un dépôt
Pour explorer un dépôt ne présentant aucune face
ouverte, on fore plusieurs trous de sonde (au moyen
d’une tarière ou d’une foreuse) sur toute l’étendue an
de déterminer les changements et l’épaisseur des
couches. On peut aussi creuser des tranchées à divers
endroits au moyen d’une pelle mécanique ou d’une
rétrocaveuse et prélever des échantillons soit à diffé-
rents niveaux, soit sur toute l’épaisseur du dépôt.
Échantillonnage d’un gisement à face ouverte
On effectue l’échantillonnage d’un gisement à face
ouverte en sillonnant verticalement la face ouverte, de
bas en haut. Toutefois, on ne doit pas échantillonner
dans le talus qui se forme naturellement à la base de
toute face verticale.
Lorsque la face est élevée et présente des difcultés
qui rendraient l’échantillon prélevé non représen-
tatif, il est préférable de prélever des échantillons
par forage quelques mètres à l’arrière de la face
ouverte.
l’épaisseur du dépôt ou de la couche désirée au moyen Échantillonnage d’une réserve (dépôt en tas)
d’une foreuse mécanique permet de déterminer avec Les prélèvements dans une pile de réserve s’effectuent
plus de certitude les qualités et les quantités d’un de deux manières :
dépôt. On effectue alors le prélèvement des carottes • au moyen d’outillage mécanique ;
par rotation et enfoncement d’un carottier, soit un tube • par la méthode manuelle.
muni à son extrémité d’une couronne pourvue de
nervures en saillie armées de particules d’un abrasif Prélèvement d’échantillons au moyen d’outillage
très dur (diamant noir ou carbure). À l’intérieur du mécanique
tube, une enveloppe spéciale permet de maintenir la Lorsque l’équipement est disponible, cette méthode
carotte durant le prélèvement. Pendant l’essai, on produit des prélèvements plus représentatifs que les
utilise de l’eau pour refroidir la couronne du carottier prélèvements manuels puisqu’une plus grande partie
et éliminer les rebuts. de la pile de réserve est mélangée et étendue par la
196 LABORATOIRE 1
chargeuse. Ce type de prélèvement est expliqué et horizontalement la surface, répéter deux fois l’opéra-
ÉCHANTILLONNAGE
illustré à la section 2.6 (voir p. 19). tion, combiner les prélèvements et réduire selon la
quantité requise.
Prélèvement d’échantillons par la méthode
manuelle Note : Dans le cas d’échantillonnage selon la norme du
Laboratoire des chaussées, deux des sept points
On prélève les échantillons en plusieurs points autour
doivent toucher aux parois.
de la pile, à au moins trois niveaux :
• près du sommet de la réserve ; Échantillonnage sur la chaussée
On effectue habituellement l’échantillonnage sur la
• le plus près possible de la base de la réserve ;
chaussée par lot représentant une supercie ou encore
• à un ou des niveaux intermédiaires dans la réserve. par tonnage de matériaux établi au devis.
Il faut d’abord enfoncer une planche au-dessus du L’échantillon est constitué de trois prélèvements sur
point de prélèvement choisi (voir la gure L1.6, p. 194) toute l’épaisseur de la couche à évaluer. Il est très
pour éviter toute ségrégation causée par le matériau important d’exclure le matériau sous-jacent pour éviter
sus-jacent, enlever la couche de surface qui aurait toute contamination.
pu sécher, enfoncer une écope ou une pelle dans
le granulat humide, mélanger à fond les différents Il arrive très souvent que la personne qui échantil-
échantillons prélevés, réduire à la masse recommandée lonne utilise une table des hasards pour éviter toute
dans la norme et enn identier les échantillons subjectivité de sa part. Cette subjectivité pourrait
correctement. l’amener à prendre un échantillon loin d’une source
évidente de contamination ou de ségrégation. La
Échantillonnage à partir de chargements table des hasards, ou table de valeurs aléatoires,
On prélève les échantillons dans au moins trois tran- contient des valeurs qui, en les combinant avec les
chées transversales, creusées dans la benne d’un dimensions de la supercie à échantillonner, xent
camion, d’un wagon, d’un bateau ou autre, en des des coordonnées précises où prélever les échantillons
points où le matériau est représentatif. La tranchée dans le matériau.
doit avoir une profondeur minimale de 300 mm à
Lors de travaux de réfection ou de reconstruction
partir de la surface de la paroi et une largeur d’en-
routière, l’échantillonnage et le prélèvement se font à
viron 300 mm. Le fond de la tranchée doit être
l’aide d’une foreuse mécanique (voir gure L1.9, page
horizontal.
précédente) sur laquelle on xe un carottier fendu. Le
Effectuer les prélèvements de la façon suivante : carottier fendu, un tube d’échantillonnage qui s’ouvre
creuser la tranchée, prélever des portions égales à sept en deux pour le prélèvement, est une méthode très
points également espacés sur le fond de la tranchée simple pour la caractérisation des épaisseurs de granu-
(au minimum 3 points dans le cas des granulats lats et de sols en place ainsi que pour les prélèvements
destinés au béton selon la norme CSA A23.2) en enfon- de carottes ou d’échantillons (voir gure L1.12) en vue
çant une pelle dans le matériau et non en raclant d’analyses futures en laboratoire.
FIGURE L1.11 Échantillonnage sur bande FIGURE L1.12 Échantillonnage à l’aide d’un carottier
transporteuse fendu et carotte de sol
Réduction des échantillons pour essais en laboratoire 197
L ABORATOIRE 2
Réduction des échantillons pour essais en laboratoire
1. Les granulats secs sont plutôt poussiéreux, et les granulats humides ont une couleur plus foncée. Lorsqu’une poignée
de granulats ns conserve sa forme après avoir été serrée dans la main, sa teneur en eau est supérieure à l’état SSS.
2. Le diamètre peut être plus élevé si les ouvertures des chutes respectent les conditions de la norme.
198 LABORATOIRE 2
Mode opératoire
Mélanger le matériau à fond et former un cône. Aplatir le
cône de manière à ce que le diamètre du cône égale
environ 6 à 8 fois sa hauteur (voir la gure L2.3 a). Séparer
b) Séparer l’échantillon en quatre parties à peu près égales
l’échantillon en quatre parties à peu près égales au moyen
au moyen d’un bouclier (pour le granulat n)
d’un bouclier (voir la gure L2.3 b) ou d’une pelle à lame
droite, s’il s’agit d’un gros granulat (voir la gure L2.3 c).
Utiliser les parties 1 et 3 ou 2 et 4 (voir la gure L2.3 d).
Répéter le même mode de séparation jusqu’à ce qu’on
obtienne approximativement la masse voulue.
Notes :
1. Il faut récupérer toutes les particules de chaque
fraction du matériau au moyen du porte-poussière
et de la brosse.
2. On utilise surtout la toile (voir la gure L2.1, page
précédente) pour réduire un échantillon au chantier.
c) Pour le gros granulat, utiliser une pelle à lame droite
Réduction par réserve miniature
Cette procédure s’applique seulement pour les granu-
lats ns humides.
Mode opératoire
Faire un tas comme dans la procédure par quartage.
Constituer chaque prise d’essai en faisant au moins
cinq prélèvements en des endroits pris au hasard dans la
réserve.
Nombre de subdivisions
La norme d’essai comporte des informations permet-
tant de déterminer le nombre de subdivisions à faire à
d) Utiliser les fractions 1 et 3 ou 2 et 4, et répéter la réduction
partir de la masse totale de l’échantillon pour les
jusqu’à l’obtention de la masse voulue
procédures par quartage et par séparateur mécanique.
Réduction des échantillons pour essais en laboratoire 199
Ce nombre doit être limité à un minimum. Lorsqu’il 2 An de garder la représentativité du matériau et
est impossible d’éviter des différences marquées entre de tenir compte de la masse minimale requise, on
les fractions résultant de la réduction d’un échantillon, doit d’abord vider le sac, mélanger parfaitement
l’essai est exécuté sur l’ensemble de l’échantillon. le matériau et procéder quatre fois à la séparation
Note : Il est important de bien suivre les modes opéra- par quartage :
toires pour maintenir la représentativité du matériau
soumis après chaque réduction.
1
EXEMPLE D’APPLICATION L2.1
L ABORATOIRE 3
Détermination de la masse volumique et du pourcentage de vides
à cause des chocs, du transport ou d’autres manipula- FIGURE L3.3 Pesée du contenant rempli de granulats
tions qui perturberaient la mesure. tassés
Notes :
1. Une plaque de plastique rigide peut aussi convenir
pour l’essai.
2. Pour éviter que l’eau se renverse du récipient durant
les manipulations, on peut enduire le rebord supé-
rieur avec de la gelée de pétrole ; on peut aussi forer
un trou de petit diamètre dans la plaque de verre ou
de plastique, et compléter le remplissage au moyen
d’une seringue.
Mode opératoire
Calculer le volume V (en mètres cubes ou en litres) en
divisant la masse (kg) d’eau (à T °C mesurée lors du
remplissage du récipient) par la masse volumique de
l’eau, à T °C (kg/m3). La norme fournit les données à
cette n.
Note : La norme CSA propose aussi de calculer la
constante volumétrique C ou le coefcient du réci- couche déjà tassée, le déplacement devrait être plus
pient (donné en ou m−3) en divisant la masse difcile, car les particules sont plus rapprochées ; si
volumique de l’eau à T °C par la masse d’eau à T °C tel n’est pas le cas, cela indique que le pilonnage
mesurée lors du remplissage du récipient. Cette n’est pas efcace et que la masse volumique sera
constante représente le nombre de fois que le contenu sous-estimée.
du récipient est compris dans un volume unitaire de • Niveler le granulat avec le rebord, avec les mains ou
1 m 3 ; elle est donc égale à : le pilon (se référer à la norme d’essai).
• Peser le récipient rempli de granulat (voir la
gure L3.3) en s’assurant préalablement qu’aucune
particule n’est retenue sur les poignées ou l’anse du
récipient.
Détermination de la masse volumique tassée Méthode par chocs (pour les granulats de grosseur
du granulat maximale supérieure à 40 mm mais inférieure ou égale
à 100 mm [56 mm à 80 mm (CSA)])
Méthode par pilonnage (pour les granulats de 40 mm
• Remplir le récipient en trois couches comme
et moins (56 mm ou moins [CSA])
précédemment.
• Remplir le récipient en trois couches à peu près
• Compacter chaque couche en soulevant alternative-
égales et pilonner chaque couche de 25 coups de
ment de 50 mm les côtés opposés du récipient de
pilon répartis uniformément sur la surface. Le pilon-
mesure pour le laisser retomber d’un seul coup sec
nage de la première couche se fait sur toute l’épais-
50 fois, soit 25 fois par côté.
seur en s’assurant que le pilon ne frappe pas
brutalement le fond ; pour les deuxième et troisième • Niveler avec les mains ou le pilon, et peser.
couches, il faut s’assurer que le pilon pénètre dans la
Détermination de la masse volumique non tassée
couche précédente.
Note : En déterminant, sur le pilon, un point de Méthode par remplissage à la pelle (grosseur maximale
repère correspondant à une longueur dépassant légè- de 100 mm [grosseur nominale maximale de 80 mm
rement la distance entre le rebord supérieur du réci- (CSA)])
pient et la surface du matériau lors de l’enfoncement, • Remplir le récipient à l’aide d’une pelle à main
on garantit la pénétration dans la couche sous- jusqu’à débordement. Le matériau ne doit pas tomber
jacente. De plus, lorsque le pilon pénètre dans une d’une hauteur de plus de 50 mm. Il faut, autant que
202 LABORATOIRE 3
possible, éviter la ségrégation granulométrique des ρd : masse volumique du granulat sec (kg/m3) ;
ESSAIS DE DÉTERMINATION DES CARACTÉRISTIQUES DE MASSE, DE VOLUME ET D’HUMIDITÉ
où
ρsss : masse volumique du granulat à l’état saturé
superciellement sec (SSS) (kg/m3) ;
Détermination de la masse volumique et du pourcentage de vides 203
vigueur dans chaque laboratoire ainsi que des ns Calcul du pourcentage des vides par le rapport des
auxquelles on destine les résultats. Par exemple, s’il masses :
s’agit de déterminer la valeur de la masse volumique
Selon le tableau 3 de la norme, la masse volu-
pour calculer les formules des mélanges de béton, le
mique de l’eau à 23,0 °C est de 997,56 kg/m 3 ou
résultat peut être arrondi à la dizaine la plus proche,
0,99756 kg/litre ; le récipient peut donc contenir :
et dans ce cas, la réponse serait 1690 kg/m3.
30,00 × 0,99756 = 29,93 kg d’eau.
La masse d’eau pour combler les vides est égale à
11,97 kg. En faisant le rapport des masses, on aura :
1
EXEMPLE D’APPLICATION L3.3
L ABORATOIRE 4
Détermination de la densité et de l’absorption des granulats
Appareillage
En laboratoire, on détermine, à partir de l’état saturé
superciellement sec (état SSS) d’un granulat, les L’appareillage ordinairement utilisé pour la détermi-
valeurs de la densité brute (dB), de la densité à l’état nation de la densité et de l’absorption du granulat n
SSS (dsss), de la densité apparente (dA) et de l’absorp- (voir la gure L4.1) comprend :
tion d’eau par le granulat (abs). On utilise la densité • une balance de capacité sufsante et d’une sensibi-
SSS pour calculer le volume occupé par le granulat lité de ± 0,1 g ;
dans les bétons de ciment portland, tandis qu’on utilise • un moule métallique en forme de cône tronqué de
les densités brutes et apparentes dans le cas des dimensions conformes aux méthodes d’essai1 ;
enrobés bitumineux et pour calculer d’autres para- • un pilon normalisé1 ;
mètres des granulats. On utilise l’absorption pour la
• un linge absorbant2 ;
correction des quantités des constituants du béton.
• un pycnomètre (acon ou tout autre contenant appro-
Les mesures de densité se font par déplacement d’eau prié) dont le volume jusqu’au trait de jauge doit être
(application du principe d’Archimède). On compare la égal ou supérieur à 150 % du volume occupé par
masse dans l’air d’un échantillon de granulat à son l’échantillon. Pour les prises d’essai de 500 g indi-
volume déterminé par pesée dans l’eau. Quant à l’ab- quées dans les méthodes d’essai, un volume de
sorption, elle est calculée en déterminant la quantité 500 cm 3 suft ;
d’eau requise pour remplir les pores du granulat après
une période d’immersion de 24 heures. FIGURE L4.1 Appareillage pour déterminer la densité
La méthode de détermination de l’état SSS du granulat et l’absorption du granulat n
dépend de sa grosseur et aussi de la forme de ses parti-
cules. Ainsi, pour les gros granulats, on roule la prise
d’essai dans un linge absorbant jusqu’à la disparition
des traces visibles d’eau. Pour les granulats ns prove-
nant de sablières (pour la fraction plus petite ou égale
à 2,5 mm d’une criblure ou d’un granulat concassé de
gravière), on utilise la méthode au cône, similaire au
principe des châteaux de sable, puisque les particules
sont de forme arrondie ou presque arrondie. Pour les
granulats ns concassés, de dimension de 2,5 à 5 mm,
on utilise la même méthode de conditionnement que
• un thermomètre. de densité
Conditionnement du granulat
An de conserver une certaine précision lors de l’essai,
on doit observer différentes règles quand on condi-
tionne le granulat.
Densité brute (basée sur l’état superciellement sec) d1, d2, d3, dn : densités appropriées de chaque fraction
ESSAIS DE DÉTERMINATION DES CARACTÉRISTIQUES DE MASSE, DE VOLUME ET D’HUMIDITÉ
selon le type ;
A1, A 2, A n : pourcentages d’absorption respectifs pour
chaque fraction utilisée.
Densité apparente Note : Toujours vérier l’inégalité dB < dsss < dA. Des
résultats contraires indiquent des erreurs de calcul, de
pesée ou d’essai.
3 La densité apparente
où d : densité moyenne (selon le type) ;
A : pourcentage moyen d’absorption ;
: somme des pourcentages des fractions pour
lesquelles on veut calculer la valeur moyenne ; 4 Le pourcentage d’absorption
P1, P2, P3, Pn : pourcentages respectifs dans l’échan-
tillon original de chaque fraction utilisée, déterminés
à partir des résultats de l’analyse granulométrique ;
Détermination de la densité et de l’absorption des granulats 209
1
EXEMPLE D’APPLICATION L4.2
SOLUTION
Fraction
Caractéristiques
2,5-5 mm < 2,5 mm
Densité apparente
Pourcentage d’absorption
Caractéristiques Criblure
3
Densité moyenne apparente
Densité et absorption du gros granulat (dimension d’immersion ; mettre la balance à zéro (voir la
ESSAIS DE DÉTERMINATION DES CARACTÉRISTIQUES DE MASSE, DE VOLUME ET D’HUMIDITÉ
1. Cette étape de séchage n’est pas requise si les caractéristiques sont destinées à la formulation de dosage de béton
puisque les granulats sont généralement utilisés à l’état humide dans les mélanges.
Détermination de la densité et de l’absorption des granulats 211
1
EXEMPLE D’APPLICATION L4.3
Un granulat dont la grosseur nominale maximale est
de 20 mm a été conditionné selon les prescrip-
tions des normes appropriées indiquées dans les
212 LABORATOIRE 5
ESSAIS DE DÉTERMINATION DES CARACTÉRISTIQUES DE MASSE, DE VOLUME ET D’HUMIDITÉ
L ABORATOIRE 5
Détermination de la teneur en eau des granulats
Appareillage
Méthodes de référence
• LC 21-200, Détermination de la teneur en eau • Une balance précise au dixième de gramme et d’une
au four à micro-ondes capacité sufsante ;
• LC 21-201, Détermination de la teneur en eau • des contenants pouvant résister à la chaleur ;
par séchage
• une source de chaleur convenable ou une étuve
ventilée (voir la gure L5.2) pouvant maintenir une
La détermination de la teneur en eau est un essai très température de 110 ± 5 °C ;
important puisqu’il permet de connaître l’humidité • un four à micro-ondes ;
d’un granulat ou encore la teneur en eau naturelle d’un • un appareil Speedy ;
sol. Si on connaît la teneur en eau d’un matériau, il est • un outil à mélanger.
possible de procéder à des ajustements de quantités de
granulats au cours de la confection de gâchées Étalonnage d’une étuve
de béton de ciment ou encore de faire des ajuste- Comme la norme spécie une température précise, il
ments de masses pour des matériaux de fondation est de la responsabilité de chaque laboratoire de s’as-
routière qui ont été mouillés par la pluie ou par tout surer que les étuves utilisées fournissent la bonne
autre apport d’eau. température. Il faut donc procéder à leur étalonnage.
Au laboratoire, on peut mesurer la teneur en eau à Pour ce faire, on place plusieurs thermomètres à divers
l’aide d’une source de chaleur comme une plaque endroits stratégiques (au centre de l’étuve, sur un des
chauffante ou une étuve ventilée. Lorsque le temps rebords de l’étuve, près des portes, à la sortie d’air,
presse, la détermination de la teneur en eau peut se etc.), et on procède à l’étalonnage. On doit tout d’abord
faire à l’aide d’un four à micro-ondes. Sur le chantier, s’assurer que la température interne est stable. On fait
il est possible de se servir de l’appareil Speedy ou d’un ensuite varier l’indicateur de température de l’étuve à
nucléodensimètre (voir la gure L5.1). Ce dernier cinq ou six reprise pour couvrir la plage de tempéra-
émet des ondes radioactives et permet de déter- tures utile de l’appareil. On peut ensuite tracer une
miner en quelques minutes la teneur en eau d’un courbe représentant la valeur du paramètre indiqué sur
granulat ou d’un sol en chantier. Il existe aussi des l’étuve en abscisse et la valeur mesurée en ordonnée,
sondes que l’opérateur d’une usine de béton peut intro- en faisant la moyenne des différents thermomètres ou
duire dans une pile de réserve an de connaître direc- en ne prenant que le thermomètre au centre de l’étuve,
tement la teneur en eau et donc d’ajuster les formules par exemple. Cette courbe est appelée « droite d’éta-
de mélanges en temps réel. lonnage » (voir la gure L5.3). Dans cet exemple, pour
obtenir une température de 110 °C, il faudrait placer Mode opératoire avec l’appareil Speedy
l’indicateur à environ 192 °F. La détermination de la teneur en eau au moyen de l’ap-
pareil Speedy (voir la gure L5.4) est une méthode qui
Modes opératoires fait appel à un contenant miniature à paroi épaisse qui,
Mode opératoire par séchage à l’étuve par corrélation, mesure la pression interne de l’acéty-
La prise d’essai est choisie en fonction de la grosseur lène dégagé lors de la réaction entre l’eau et le carbure
nominale des granulats selon les spécications de la de calcium. La quantité de carbure de calcium à
norme LC 21-201. mélanger avec le sol est fonction de la nature et de la
teneur en eau du sol : par exemple, si le sol est argileux,
• Peser la prise d’essai humide au dixième de gramme
il faudra ajouter plus de carbure de calcium que pour un
en évitant toute perte d’humidité.
sable. Pour faire la corrélation entre la pression lue sur
• Sécher la prise d’essai en évitant la perte de parti- le manomètre et la valeur de teneur en eau réelle, il
cules de l’échantillon jusqu’à masse constante, ou convient d’effectuer un étalonnage avec des masses
jusqu’à ce qu’un chauffage supplémentaire entraîne
une perte de masse de moins de 0,1 %. FIGURE L5.4 Appareil Speedy
Mode opératoire par séchage au four à micro-ondes
La prise d’essai est choisie en fonction de la grosseur
des granulats selon les spécications de la norme
LC 21-200.
• Peser la prise d’essai humide au dixième de gramme
près en évitant toute perte d’humidité et en prenant
soin de placer un matériau non conducteur entre la
balance et le récipient contenant la prise d’essai.
• Sécher la prise d’essai par périodes de 5 minutes à la
puissance maximale et peser l’échantillon séché
jusqu’à masse constante. La masse peut être consi-
dérée comme constante lorsque la différence entre
deux pesées consécutives est inférieure à 0,1 %.
214 LABORATOIRE 5
d’eau connues. On obtient ainsi par lecture sur le mano- 2 On obtient la teneur en eau totale à l’aide de la
ESSAIS DE DÉTERMINATION DES CARACTÉRISTIQUES DE MASSE, DE VOLUME ET D’HUMIDITÉ
SOLUTION SOLUTION
1 Un sable pour béton a normalement une grosseur Comme on calcule toujours les masses des granulats
nominale maximale égale à 5 mm ; en se référant pour béton en se basant sur l’état saturé superciel-
au tableau 1 de la norme, on voit que la masse lement sec (SSS) et qu’il faut maintenir constant le
minimale exigible pour une telle grosseur est de rapport eau/ciment dans le mélange, on se base sur
0,5 kg ou 500 g, donc une masse de 625 g est la teneur en eau et l’absorption pour calculer les
sufsante. masses réelles de granulats à peser.
Détermination de la teneur en eau des granulats 215
Masses Masses
initiales (kg) corrigées (kg)
de gros granulats secs et ajouter 1088 - 1083 = 5 kg
d’eau à la quantité d’eau de gâchage pour remplacer Eau 170 143
l’eau qui sera absorbée par les granulats secs. Ciment 340 340
2 Pour les granulats ns, il faut peser Gros granulats 1088 1083
L ABORATOIRE 6
Détermination du coefcient d’usure par attrition à l’aide de l’appareil micro-Deval
FIGURE L6.2 Jarre étanche utilisée dans l’essai les masses des fractions granulométriques des essais
micro-Deval de grade A, B, C, D, E ou F de la norme (voir le
tableau L6.1).
• Laver l’échantillon de manière à séparer le tamisat
de 5 mm et le sécher jusqu’à masse constante.
• Séparer par fractions granulométriques distinctes en
utilisant, selon le cas, les tamis 20, 14, 10 et 5 mm.
• Composer la prise d’essai selon le grade (A, B, C, D,
E ou F) en étant le plus représentatif le de la granu-
lométrie du granulat à analyser.
Note : La masse des fractions pour chaque grade est
donnée au tableau L6.1. On peut voir que, peu importe
le grade, la masse totale de la prise d’essai est de
500 ± 5 g.
FIGURE L6.3 Billes constituant la charge abrasive
Granulat n
• En utilisant une méthode appropriée, réduire le maté-
riau dont toutes les particules passent à travers un
tamis de 5 mm, jusqu’à une masse d’environ 700 g.
• Laver (en utilisant la même méthode que pour l’ana-
lyse granulométrique) et faire sécher l’échantillon
jusqu’à masse constante.
• En utilisant une méthode de réduction appropriée,
préparer un échantillon d’environ 500 g tiré de la
fraction du matériau passant un tamis de 5 mm et
retenu sur un tamis de 160 µm.
Mode opératoire
FIGURE L6.4 Gabarit pour billes • Saturer d’eau la prise d’essai pendant 24 heures
± 4 heures et égoutter. Dans le cas du granulat n,
on utilise 350 ml d’eau pour le trempage.
• Pour le gros granulat, introduire dans la jarre :
- la charge abrasive (voir le tableau L6.1) ;
- la prise d’essai égouttée (500 g ± 5 g de granulats) ; 3. Les rouleaux doivent être maintenus libres de pous-
ESSAIS DE DÉTERMINATION DES CARACTÉRISTIQUES INTRINSÈQUES
SOLUTION
Perte dans l’essai nº 2
Comme la prise d’essai doit être composée de :
• 250 g de particules traversant le tamis de 20 mm, donc 8 %
mais refusées sur le tamis de 14 mm,
• 250 g de particules traversant le tamis de 14 mm, Pourcentage moyen
mais refusées sur le tamis de 10 mm,
donc 9 %
il faut d’abord calculer le pourcentage contenu dans
le matériau que représente chacune de ces fractions.
Avec un tel résultat, il s’agirait d’un matériau très
On a donc, pour la fraction 20-14 mm :
performant.
95 - 67 = 28 % ;
et pour la fraction 14-10 mm :
1
EXEMPLE D’APPLICATION L6.3
67 - 7 = 60 %.
Calculer le pourcentage d’usure par attrition à l’aide
On établit, par simple règle de trois, en fonction de la de l’appareil micro-Deval lorsque deux essais consé-
plus petite fraction (28 %), la masse totale nécessaire cutifs sur un même sable ont donné les résultats
de tout l’échantillon. On obtient donc : suivants :
28 % = 250 g
Prise d’essai 1 2
100 % = x
Masse sèche initiale (g) 499,2 500,5
1
EXEMPLE D’APPLICATION L6.2
SOLUTION
L’écart entre les deux valeurs est acceptable.
Pourcentage d’usure micro-Deval
Pourcentage moyen
donc 20 %
Perte dans l’essai nº 1
Le sable analysé a une bonne résistance à l’usure par
donc 9 % attrition.
220 LABORATOIRE 7
ESSAIS DE DÉTERMINATION DES CARACTÉRISTIQUES INTRINSÈQUES
L ABORATOIRE 7
Détermination du pourcentage de friabilité des granulats ns
où SOLUTION
P : masse de la prise d’essai (g) ; Coefcient de friabilité
P1 : masse des particules inférieures à 80 µm produites
au cours de l’essai (g) ;
P2 : masse des particules supérieures à 80 µm (g).
222 LABORATOIRE 8
ESSAIS DE DÉTERMINATION DES CARACTÉRISTIQUES INTRINSÈQUES
L ABORATOIRE 8
Détermination de la résistance à l’abrasion au moyen de l’appareil Los Angeles
1
EXEMPLE D’APPLICATION L8.1
3
abrasion pour un tel granulat est limitée à 35 %.
Cette pierre concassée est donc jugée acceptable.
Matériau
A B B1 B2 C C1 D E F G
passant retenu
(mm) (mm)
passant retenu
A B B1 B2 C C1 D E F G
(mm) (mm)
Nombre de tours 500 500 500 500 500 500 1000 1000 1000
L ABORATOIRE 9
Détermination de la résistance au polissage par projection des granulats
FIGURE L9.2 Fabrication des éprouvettes FIGURE L9.3 Appareil de polissage par projection
ESSAIS DE DÉTERMINATION DES CARACTÉRISTIQUES INTRINSÈQUES
L ABORATOIRE 10
Analyse pétrographique et détermination du nombre pétrographique
Échantillon
L’échantillon se compose des particules retenues sur
un tamis de 5 mm. Si l’échantillon contient des frac-
tions de plusieurs grosseurs, chaque fraction qui
représente plus de 5 % de retenu granulométrique
devrait être examinée. La grosseur minimale de
chaque fraction est spéciée dans la norme et peut être
établie en nombre de particules ou en masse.
Un examen visuel permet d’établir le pourcentage des
particules concassées et des particules plates. Il faut
aussi noter la présence de matières nuisibles telles que
les enduits (argile, sable, etc.), les incrustations qui
peuvent diminuer l’adhérence entre la pâte de ciment
portland ou le bitume et les granulats, et les matériaux
friables (mottes d’argile, matières organiques, etc.)
susceptibles d’être éliminés lors du lavage.
Analyse
• Laver, si nécessaire, les particules pour les débar-
• une lentille manuelle (loupe) dont la puissance mini-
rasser des enduits d’argile ou des nes particules qui
male est de 10× ;
y seraient collées, les sécher ensuite jusqu’à masse
• un marteau pour évaluer la ténacité des granulats ; constante et les étaler dans un grand plat.
• un couteau à lame d’acier ou à pointes, ou un autre • Examiner soigneusement chacune des particules de
outil approprié pour estimer la résistance à la rayure ; la prise d’essai pour identier le type de roche ou de
• des tamis à mailles carrées montés sur bâti circulaire minéral et les classier en catégories selon leur
de 200 mm de diamètre, selon les fractions à analyser ; nature (ou composition) et selon leurs caractéris-
• un aimant ; tiques physiques et mécaniques (voir la gure L10.2).
On trouve dans les tableaux L10.1 et L10.2 des carac-
• une balance de capacité sufsante pour les quantités
téristiques à prendre en considération à cette n.
spéciées des prises d’essai et précise au dixième de
gramme près ; • Peser chaque catégorie à 0,1 g près.
• des plats pour étaler les granulats en couches minces ; • Établir le pourcentage de chaque catégorie de parti-
cules à 0,1 % près.
• une solution d’acide chlorhydrique diluée à 10 % ;
• une étuve capable de maintenir une température Note : Généralement, des essais visuels et des essais
constante de 110 °C ± 5 °C ; physiques élémentaires sufsent pour décrire et identi-
er les granulats. L’examen visuel peut être fait à
• des teintures (voir la note qui suit).
l’œil nu, avec une loupe ou, si nécessaire, au micros-
Note : La norme CSA A23.2-15A, Analyse pétrogra- cope. Parmi les essais pour l’identication et la
phique des granulats, ne fait pas mention de la tech- description géologique des particules, mentionnons,
nique des teintures, mais celle-ci peut être entre autres, l’essai d’effervescence à l’acide chlorhy-
avantageusement utilisée au cours de l’analyse pétro- drique dilué (voir la gure L10.3), l’essai de dureté
graphique. Par exemple, en présence d’un mélange effectué au moyen d’un couteau à lame d’acier (voir la
Analyse pétrographique et détermination du nombre pétrographique 229
FIGURE L10.2 Particules triées par catégories TABLEAU L10.2 Caractéristiques mécaniques
Caractéristiques Considérations
Minéralogie
Quartz, biotite, calcite, etc.
(composition)
Enduits/
Calcite, limonite, argile, sable, etc.
incrustations Finalement, les minéraux ferreux ou métalliques
Degré d’altération peuvent être facilement décelés au moyen d’un aimant.
par les éléments ou Léger, modéré, grave
d’autres facteurs
Il est très important de déterminer avec précision la
dureté et la ténacité d’un granulat, puisque ces carac-
Type d’altération Mécanique, chimique, biologique téristiques physiques sont représentatives de leur
Source : Tiré de la norme CSA A23.1/A23.2, Béton : Constituants et qualité et, par conséquent, de leur nombre pétro -
exécution des travaux - Méthodes d’essai et pratiques normalisées
graphique.
pour le béton.
Évaluation
gure L10.4) ou au moyen d’autres outils appropriés
(voir la gure L10.5, page suivante) et la fracturation à Après avoir trié les particules par catégories, on les
l’aide d’un marteau pour déterminer la résistance à classe en fonction de leur qualité physique générale
l’impact (ténacité) (voir la gure L10.6, page suivante). dans une des quatre classes pétrographiques : bonne,
230 LABORATOIRE 10
passable, médiocre et nuisible. Un multiplicateur est les particules de la deuxième catégorie sont cassées en
ESSAIS DE DÉTERMINATION DES CARACTÉRISTIQUES INTRINSÈQUES
associé à chaque classe : gros morceaux tandis que dans la troisième catégorie,
• bonne 1 les grains se sont détachés.
• passable 3 Calcul du nombre pétrographique (NP)
• médiocre 6
Pour faire le calcul du nombre pétrographique, on doit :
• nuisible 10
1. Multiplier le pourcentage de chaque catégorie par
La gure L10.6 montre des particules ayant subi l’essai le multiplicateur correspondant ;
au marteau. On a respectivement attribué aux catégo-
2. Faire la somme des résultats.
ries représentées les facteurs de qualité bonne (1),
passable (3) et médiocre (6). On peut voir que la parti- On exprime le NP à l’unité près. Si on effectue l’essai
cule de la première catégorie n’a pas été fragmentée, sur plus d’une fraction, on doit calculer un NP moyen
pondéré. Pour ce faire, on multiplie le pourcentage de
FIGURE L10.5 Ensemble pour évaluer la dureté Mohs chaque fraction (basé sur la qualité de l’échantillon de
gros granulats lorsqu’il a été reçu) par le NP corres-
pondant. On additionne ensuite les produits obtenus et
on divise par 100.
1
EXEMPLE D’APPLICATION L10.1
20 100
14 76,8
10 48,3
5 26,2
Fraction
20-14 14-10 10-5 Total
(mm)
% selon la
23,2 28,5 22,1 73,8
granularité
Nombre
Masses
pétrographique
Description Dureté
pétro % de la Mohs
graphique % % % % % % Co-
g g g fraction Facteur
fraction éch. fraction éch. fraction éch. efcient
totale
Gneiss
granitique
(légè 5,0
126,0 7,0 2,2 63,6 8,2 3,2 28,7 13,4 4,0 9,4 1 9,4
rement à 7,0
rubané),
rosâtre
Gneiss
granitique
5,0
(rubané), 355,1 19,6 6,1 119,6 15,4 5,9 31,1 14,6 4,4 16,4 1 16,4
à 7,0
noir
roseblanc
Gneiss
(grenu),
gris
verdâtre 5,0
511,6 28,2 8,9 246,4 31,8 12,3 21,5 10,1 3,0 24,2 3 72,6
moyen à 7,0
à foncé,
parfois un
peu rosé
Gneiss
(grenu), 5,0
464,5 25,6 8,0 248,7 32,1 12,4 72,4 33,9 10,1 30,5 3 91,5
vert à 7,0
blanchâtre
Gneiss
5,0
(grenu 345,3 19,1 6,0 80,8 10,4 4,0 35,7 16,7 5,0 15,0 6 90,0
à 7,0
grossier)
Gneiss
friable et
parfois un 5,0
8,7 0,5 0,2 16,2 2,1 0,8 24,0 11,2 3,3 4,3 10 43,0
peu altéré, à 7,0
toutes les
couleurs
Total 1811,2 100,0 31,4 775,3 100,0 38,6 213,4 100,0 29,8 100 323
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14
Analyse granulométrique – propreté 233
L ABORATOIRES 11 ET 14 1
Analyse granulométrique – propreté
Appareillage
L’appareillage (voir la gure L11.1) normalement
utilisé pour effectuer l’analyse granulométrique par
tamisage comprend :
• des tamis à mailles carrées conformes à la norme d’imprimer aux tamis des mouvements latéral et
ISO 3310-1, Tamis de contrôle – Exigences tech- vertical combinés (voir la gure L11.3, page suivante).
niques et vérications – Partie 1 : Tamis de contrôle Certains de ces tamiseurs sont pourvus d’attaches
en tissus métalliques ; spéciales permettant d’utiliser aussi des tamis
• des balances dont la précision égale à 0,1 % de la circulaires.
masse de la prise d’essai, soit 0,1 g pour le granulat Note : Le tamisage peut aussi être effectué manuelle-
n et 1 g pour le gros granulat ; ment. Dans ce cas, des tamis à mailles carrées montées
• un tamiseur mécanique approprié pour les tamis sur bâti rond de 300 mm sont préférables pour le gros
ronds de 200 mm de diamètre permettant d’im- granulat.
primer aux tamis un mouvement à la fois latéral et
vertical (voir la gure L11.2) ; Prises d’essai et échantillons
• un tamiseur mécanique approprié pour les tamis Les prises d’essai et les échantillons doivent être
rectangulaires de 375 sur 575 mm permettant préparés selon les méthodes décrites dans les normes
1. Les laboratoires 11 et 14 sont présentés ensemble. Le lavage faisant partie intégrante de l’essai d’analyse granu-
lométrique, nous avons regroupé l’essai de propreté, provenant de la norme A23.2-5A, et l’essai d’analyse
granulométrique an d’en faciliter la compréhension.
234 LABORATOIRES 11 ET 14
FIGURE L11.3 Tamiseur mécanique approprié pour les Points à surveiller pendant la procédure
ESSAIS DE DÉTERMINATION DES CARACTÉRISTIQUES DE FABRICATION
tamis rectangulaires de 375 sur 575 mm Voici quelques points à surveiller lors de l’essai.
Ceux-ci ne remplacent cependant pas les procédures
décrites dans les normes d’essai.
1. Respecter les masses minimales requises, car celles-ci
permettent d’avoir sufsamment de particules pour
assurer la représentativité des résultats de l’essai.
2. Bien vérier l’ordre et la propreté des tamis.
3. Respecter la durée du tamisage, qu’il soit fait
manuellement ou mécaniquement.
4. Pour éviter de détériorer les toiles :
– lors du lavage sur le tamis de 80 µm, ne pas
déposer le matériau directement sur les toiles et
utiliser des tamis intermédiaires ;
– nettoyer les tamis avec les brosses appropriées.
5. Le passant 80 µm qu’entraîne le lavage n’est pas
une perte, cette fraction fait partie de l’échantillon.
Au terme du lavage, l’eau doit être claire. Pour s’en
assurer, verser la fraction dans un contenant propre
et la comparer à de l’eau propre.
6. Lorsqu’on effectue le tamisage de la fraction gros-
sière d’un mélange, il peut y avoir encore du passant
5 mm. Ce passant n’est pas une perte. Cette quantité
de passant doit être soustraite de la masse de la frac-
tion grossière et ajoutée à celle de la fraction ne.
d’essai. Leurs masses sont fonction de la grosseur nomi- 7. Pour éviter une perte trop élevée de particules très
nale maximale du granulat. On n’insistera jamais trop nes lors du tamisage de la partie grossière au
sur l’importance de la représentativité des échantillons tamiseur mécanique, il est préférable de faire un
(global et réduit). Des valeurs minimales de 100 à 500 g prétamisage sur le tamis 5 mm et de ne soumettre
pour le granulat n et de 1 à 90 kg pour le gros granulat que le retenu 5 mm à l’essai. Ensuite, on ajoute le
conviennent généralement pour l’analyse granulomé- passant 5 mm au passant du prétamisage pour être
trique par tamisage. Il faut éviter les prises d’essai trop réduit et soumis à l’essai.
volumineuses pour ne pas surcharger les tamis. 8. Vérier qu’il n’y a pas de surcharge sur les tamis
Notes : après l’opération de tamisage.
• Les masses minimales sont données pour un maté- Granulats ns
riau sec, il faut donc considérer l’état du granulat lors Pour effectuer un bon tamisage en ne surchargeant pas
de la préparation des prises d’essai. le tamis, on doit s’assurer que la portion de granulats
• Pour un mélange de gros granulat et de granulat n, les ns, refusés sur n’importe quel tamis, n’a pas une
valeurs minimales recommandées peuvent prendre la masse supérieure à 6,15 kg/m2 de surface (7 kg/m 2
forme de fractions grossières de très faible masse, donc pour la norme CSA A23.2-2A).
peu de particules, selon la granularité du matériau Par exemple, un tamis de 200 mm de diamètre a une
soumis à l’analyse. C’est un élément à considérer lors de surface de 0,0314 m2. Ce tamis doit donc être chargé
la constitution de la prise d’essai. Par exemple, pour un au maximum de 0,0314 × 6,15 = 0,193 kg = environ
matériau de désignation MG 20, une masse minimale 200 g de granulat.
de 5 kg est recommandée. Pour s’assurer de la représen-
tativité de la fraction grossière, il serait préférable Pour contourner un problème de surcharge sur un tamis :
d’avoir une masse comprise entre 7 kg et 8 kg. Le tech- 1. Introduire, entre ce tamis et le précédent, un tamis
nicien doit donc évaluer la représentativité de la frac- dont les mailles sont plus grandes que celles du
tion grossière selon sa connaissance des matériaux. tamis surchargé.
Analyse granulométrique – propreté 235
1
EXEMPLE D’APPLICATION L11.1 1 vérier si la quantité de matériaux respecte les
exigences de la norme pour une telle grosseur de
Un tamis de 375 sur 575 mm avec maille de 5 mm granulats ;
a une surface de
2 calculer les masses de refus cumulés (g) ;
3 calculer les refus cumulés (%) ;
4 calculer les tamisats cumulés (%) ;
il doit être chargé au maximum de 5 calculer la perte au tamisage ;
0,216 × 2,5 × 5 = 2,70 kg. 6 calculer le module de nesse du sable ;
Un tamis de 400 mm de diamètre avec maille de 7 tracer la courbe granulométrique du sable ;
5 mm a une surface de
8 décrire la forme de la courbe granulométrique.
SOLUTION
il doit être chargé au maximum de 1 La masse de 513,3 g de sable respecte les exigences
du tableau 1 de la norme LC-040 puisque la
0,126 × 2,5 × 5 = 1,60 kg (valeur arrondie). grosseur nominale maximale d’un sable est de
5 mm et que la masse minimale exigée est de 500 g.
Notes :
• Lorsque l’analyse granulométrique porte sur un 2 On obtient les masses de refus cumulés en
matériau de type MG et CG, on remplace le tamis additionnant successivement les masses refusées
de 28 mm par un tamis de 31,5 mm. sur chacun des tamis comme suit :
• La durée de tamisage des matériaux contenant des Masse de refus cumulés au tamis de 5 mm
résidus d’enrobé et des résidus de béton diffère de 0,3 g
celle des granulats naturels. Masse de refus cumulés au tamis de 2,5 mm
• Une surcharge de tamis indique une prise d’essai 0,3 + 50,3 = 50,6 g
trop volumineuse. Masse de refus cumulés au tamis de 1,25 mm
0,3 + 50,3 + 83,1 = 133,7 g
Calculs et expression des résultats
Masse de refus cumulés au tamis de 630 µm
Les résultats doivent être exprimés selon la préci- 0,3 + 50,3 + 83,1 + 128,4 = 262,1 g
sion requise dans la méthode d’essai (voir aussi le et ainsi de suite pour les autres tamis (voir la
chapitre 3). gure L11.4, page suivante).
Lorsque le lavage sur le tamis de 80 µm est effectué 3 On obtient les refus cumulés en pourcentage en
en vue d’évaluer la propreté du matériau, elle est cal- divisant la masse des refus cumulés à chaque
culée comme suit : niveau de tamis par la masse totale de la prise
d’essai (voir la gure L11.4, page suivante).
4 On obtient les tamisats cumulés en pourcentage
en soustrayant de 100 les pourcentages des refus
cumulés à chaque niveau des tamis.
236 LABORATOIRES 11 ET 14
FIGURE L11.4 Analyse granulométrique d’un sable naturel (exemple d’application L11.2)
Analyse granulométrique – propreté 237
6 On obtient le module de nesse du sable en calculés et en reliant chacun des points par un
divisant par 100 la somme des refus cumulés segment de droite ou une courbe ; chacun des
en pourcentage sur les tamis de 5, 2,5, 1,25 mm et points ayant pour abscisse la dimension des
de 630, 315, 160 µm, ce qui équivaut, dans notre mailles du tamis, et pour ordonnée, le pourcentage
exemple, à de tamisats cumulés sur le même tamis.
Note : En reportant, par exemple, sur un même
graphique le fuseau granulométrique spécié pour
l’usage de ce granulat, on peut voir d’un coup d’œil
si le matériau est conforme ou non.
7 On trace la courbe granulométrique (voir la 8 Les coefcients d’uniformité et de courbure
gure L11.5) en portant sur un graphique semi- montrent que la courbe granulométrique est serrée
logarithmique les résultats précédemment (Cu entre 2 et 5) et mal graduée (Cc est inférieur à 1).
1
EXEMPLE D’APPLICATION L11.3
Pour effectuer l’analyse granulométrique d’un Quant à la masse des granulats ns, on l’a réduite à
gravier naturel 0-40 mm, on a utilisé 15 200 g de 545,0 g par fractionnement1. On a soumis l’échantillon
granulat. Pour faciliter le tamisage, on a séparé au lavage sur un tamis de 80 µm et, après séchage de
(prétamisé) la prise d’essai au niveau du tamis de la partie récupérée sur ce tamis, il restait une masse de
5 mm et obtenu les résultats suivants : 500,5 g. Les résultats de l’essai granulométrique sont
• masse des gros granulats (refus sur le tamis de inscrits à la gure L11.6 (voir p. 239).
5 mm) = 7448 g ; Les demandes sont les suivantes :
• masse des granulats ns (tamisat au tamis de
1 Vérier si la masse totale de la prise d’essai est
5 mm) = 7752 g.
satisfaisante.
La gure L11.6 (voir p. 239) indique les pourcen-
2 Vérier si la masse de la fraction de granulats ns
tages des gros granulats (calculés par rapport à
est satisfaisante.
7748 g) et les résultats.
1. Le tableau 1 de la norme exige un minimum de 500 g de granulat n. Par contre, une masse de 7752 g entraînerait un
tamisage laborieux et ne permettrait pas d’obtenir plus de précision dans l’essai ; on réduit donc la masse du passant
5 mm selon la norme de réduction des échantillons an d’obtenir une prise d’essai représentative.
238 LABORATOIRES 11 ET 14
Pc = PgA + Pf B,
Analyse granulométrique – propreté 239
Notes :
• On calcule de la même façon les pourcentages • On peut aussi calculer les pourcentages combinés
pour les tamis intermédiaires. La courbe granulo- d’un mélange sans préalablement calculer la
métrique du gravier apparaît dans la gure L11.7 granularité individuelle du gros granulat. On
(voir page suivante).
FIGURE L11.6 Analyse granulométrique d’un gravier naturel (exemple d’application L11.3)
240 LABORATOIRES 11 ET 14
utilise alors, selon le cas, l’une des formules où Pgc = pourcentage combiné, en pourcentage passant,
ESSAIS DE DÉTERMINATION DES CARACTÉRISTIQUES DE FABRICATION
1
EXEMPLE D’APPLICATION L11.4
L ABORATOIRE 12
Détermination du pourcentage de particules plates et allongées
des cas particuliers (le mode opératoire A de la norme FIGURE L12.4 Compas
ESSAIS DE DÉTERMINATION DES CARACTÉRISTIQUES DE FABRICATION
Appareillage
Dans le mode opératoire présenté ci-après, on utilise
des gabarits d’épaisseur et de longueur (voir les
gures L12.1, L12.2 et L12.3, page précédente) pour
classer des particules plates et des particules allongées.
pour respecter les prescriptions suivantes relatives aux
Les dimensions moyennes et les gabarits pour les
quantités requises de chacune des fractions :
différentes fractions sont donnés dans le tableau L12.1
ainsi que dans les gures L12.2 et L12.3. Noter que les • sur chaque fraction représentant 15 % et plus de
gabarits doivent être étalonnés régulièrement pour l’échantillon, prélever un minimum de 200 parti-
vérier leur conformité aux dimensions indiquées. De cules à partir de la méthode de réduction par échan-
plus, il faut : tillonneur mécanique ;
• une balance précise au gramme près et de capacité • sur les fractions représentant 5 à 15 % de l’échan-
sufsante pour les quantités spéciées des prises tillon, prélever de la même manière un minimum de
d’essai ; 100 particules ;
• ne pas considérer les fractions représentant moins de
• des tamis pour séparer les fractions.
5 % de l’échantillon.
Mode opératoire Note : Ne pas compter les particules. Une façon pra-
Il faut d’abord déterminer la granularité du granulat à tique de s’assurer d’avoir le nombre minimal de parti-
étudier an d’en identier chacune des fractions. La cules (sans compter la fraction) consiste à peser et
masse de l’échantillon devrait être conforme aux compter le nombre de particules après la première
données prescrites dans la norme d’essai de détermina- séparation, puis à calculer, à partir de cette donnée,
tion de la granularité par tamisage. Sinon, elle doit le nombre de subdivisions pour arriver à une masse de
permettre d’avoir une quantité sufsante de prise d’essai, fraction satisfaisante.
où
Mti : masse totale initiale de la fraction (g) ;
Mp : masse de la prise d’essai de la fraction (g).
Il peut arriver que la masse de la fraction ne soit pas
sufsante pour obtenir le nombre minimal de parti-
cules exigé. On doit alors ajouter des particules à la
fraction. La masse de la prise d’essai sera donc supé-
rieure à la masse totale initiale de la fraction et le
facteur de correction sera inférieur à 1.
244 LABORATOIRE 12
1
EXEMPLE D’APPLICATION L12.1
longueur, telles qu’elles sont indiquées dans le
Une pierre concassée devant être utilisée dans un
tableau L12.1 (voir p. 242) tiré de la norme.
mélange de béton a été soumise à un essai de labora-
toire dans lequel on demande : La colonne 8 indique la masse des particules allongées
prélevées dans chacune des fractions de la prise d’essai
1 le pourcentage de particules plates pour le
données à la colonne 4.
granulat total ;
La colonne 9 indique la masse des particules à la fois
2 le pourcentage de particules allongées pour le
plates et allongées contenues dans chacune des frac-
granulat total ;
tions de la prise d’essai données à la colonne 4.
3 le pourcentage de particules plates et allongées
Les colonnes 10, 11 et 12 indiquent, à la dernière
pour le granulat total.
ligne, les masses totales des particules (plates, allon-
Note : Puisque la fraction 28-20 mm de ce granulat gées, plates et allongées) comme si on avait utilisé
ne représente pas 5 % de l’échantillon, elle est l’échantillon total de la colonne 1 au lieu de la prise
écartée des calculs. d’essai de la colonne 4. Ces valeurs sont obtenues en
multipliant successivement le facteur de correction
SOLUTION de la colonne 5 par les masses inscrites aux colon-
Le tableau L12.2 contient les données et les calculs nes 6, 8 et 9.
effectués. Pour en faciliter la compréhension, procé- Les colonnes 13, 14 et 15 indiquent les pourcentages
dons par ordre numérique des colonnes. de particules plates, allongées, plates et allongées à
La colonne 1 indique la masse de chacune des frac- la fois. Ces valeurs sont obtenues en faisant le rapport
tions granulométriques. On trouve au bas de la entre les masses totales au bas des colonnes 10, 11 et
colonne la masse totale de l’échantillon utilisé. 12 et la masse totale de l’échantillon sans tenir
compte de la fraction 28-20 (4720 g) au bas de la
La colonne 2 indique les pourcentages pour chaque colonne 1.
fraction par rapport à 4921 g et, au bas de la colonne,
la masse totale de l’échantillon. Le total des pour-
centages doit égaler 100 en tout temps. 1
EXEMPLE D’APPLICATION L12.2
La colonne 3 indique les dimensions de la jauge Une pierre concassée de classe granulaire 5/14
d’épaisseur telles qu’elles sont indiquées au devant être utilisée pour confectionner un enrobé
tableau L12.1 (voir p. 242) tiré de la norme d’essai. bitumineux est soumise à un essai de laboratoire. On
La colonne 4 indique la masse de chaque fraction de demande de déterminer le pourcentage de particules
la prise d’essai obtenue au séparateur mécanique. plates, allongées, plates et allongées à la fois. (Les
Cette masse permet d’avoir un minimum de 200 données et la solution sont présentées dans le
particules dans chacune des fractions. tableau L12.2).
Refus Masse Frac- Calibre Masse Facteur Masse Calibre Masse Masse Masse Masse Masse Parti- Parti- Parti-
tamis de la tions épaisseur de la de des longueur des des totale totale totale cules cules cules
frac- des (0,6 × G) prise correc- parti- (1,8 × G) parti- parti- des des des plates allon- plates
tion échan- =E d’essai tion (f) cules =L cules cules parti- parti- parti- (%) gées et
(g) tillons (g) plates allon- plates et cules cules cules (%) allon-
(%) (g) gées (g) allon- plates allon- plates et 1 gées
gées (g) (g) gées (g) allon- 2 (%)
gées (g)
3
Exemple d'application L12.1
20–14 1859 38 10,2 ± 0,15 952 2,0 176 30,6 ± 0,3 267 63 352 534 126
14–10 1607 33 7,2 ± 0,1 595 2,7 136 21,6 ± 0,2 235 37 367 635 100
10–6,3 1254 25 4,9 ± 0,1 380 3,3 108 14,7 ± 0,2 104 15 356 343 50
4921
100 1075 1512 276 22,8 32,0 5,8
4720*
14–10 1483 48 7,2 ± 0,1 502 3,0 75 21,6 ± 0,2 65 23 225 195 69
10–6,3 1252 40 4,9 ± 0,1 207 6,0 46 14,7 ± 0,2 87 10 276 522 60
Détermination du pourcentage de particules plates et allongées
* La fraction non analysée n’est pas incluse dans le calcul des particules plates et allongées.
245
246 LABORATOIRE 13
ESSAIS DE DÉTERMINATION DES CARACTÉRISTIQUES DE FABRICATION
L ABORATOIRE 13
Détermination du pourcentage de particules fracturées d’un gros granulat
1
EXEMPLE D’APPLICATION L13.1
SOLUTION
= 70,8 %
Calcul du pourcentage pondéré selon le poids de chaque
fraction
Pourcentage de particules fracturées (P) :
1
EXEMPLE D’APPLICATION L13.2
L ABORATOIRE 15 1
Détermination du pourcentage de mottes d’argile dans les granulats naturels
• Si nécessaire, déposer chaque fraction sur un tamis FIGURE L15.3 Chaque fraction est déposée et lavée
à petites ouvertures et les laver délicatement sous un sur le tamis approprié
robinet de manière à déloger les nes particules qui
restent collées aux grosses, car elles risquent d’être
considérées comme des particules friables ou
argileuses.
Mode opératoire
• Sécher la prise d’essai à masse constante et déter-
miner la masse M de chaque fraction.
• Étaler chaque fraction en couche mince dans un
grand plat, couvrir d’eau distillée et laisser tremper
pendant 24 heures ± 4 heures.
• Rouler et presser chaque particule entre le pouce et
l’index sans utiliser les ongles pour briser les parti-
cules (voir la gure L15.2).
• Après avoir broyé tout ce qui semblait être des
mottes d’argile (ou des particules friables), on
soumet chaque fraction à un tamisage humide an
d’enlever les résidus en utilisant le tamis approprié où
(tamis de 630 µm pour le refus au tamis de
1,25 mm ; tamis de 2,5 mm pour le refus au tamis L : pourcentage de mottes d’argile (à 0,1 % près) ;
de 5 mm et tamis de 5 mm pour les autres fractions) M : masse de la fraction (séchée), avant l’enlèvement
(voir la gure L15.3). des mottes d’argile (g) ;
• Enlever les particules sur le tamis et faire sécher. R : masse de la fraction (séchée), après l’enlèvement
• Peser à nouveau pour déterminer la masse R. des mottes d’argile (g).
1
EXEMPLE D’APPLICATION L15.1
une telle fraction. Il suft de procéder par simple par les pourcentages granulométriques de la
règle de trois pour obtenir la masse totale du colonne 3.
granulat, soit :
Exemple : 0,1 % × 62 % = 0,062 % ou 0,1 % valeur
arrondie (résultats de la deuxième ligne).
Le pourcentage total des mottes d’argile pour le
Toutefois, il vaut mieux augmenter quelque gros granulat (voir le tableau L15.3) est égal à la
peu cette quantité pour pallier les divergences somme des pourcentages pondérés, soit :
granulométriques ou l’humidité des granulats 0,0 + 0,1 + 0,2 = 0,3 %.
an d’être assuré d’avoir sufsamment de
granulat sec. On pourrait utiliser une quantité Le pourcentage total des mottes d’argile pour le
de 7,5 kg. granulat n (voir le tableau L15.4) est égal à la
somme des pourcentages pondérés, soit :
2 Le pourcentage de mottes d’argile est inscrit à
la colonne 6 du tableau L15.3 et on l’obtient en 0,1 + 0,8 = 0,9 %.
utilisant la formule suivante :
3 La norme CSA A23.1 limite à 0,3 % la teneur en
mottes d’argile et en particules friables pour les
gros granulats dans le cas des bétons soumis au
gel-dégel (cette limite est de 0,5 % pour les autres
expositions) ; et limite à 1,0 % la teneur en mottes
d’argile et en particules friables pour les granulats
ns (voir les tableaux 7.9, p. 121, et 7.10, p. 123).
On obtient les valeurs pondérées écrites à la
colonne 7 du tableau L15.3 en multipliant les Les matériaux sont donc acceptables pour fabri-
pourcentages (en valeur décimale) de la colonne 6 quer un mélange de béton de ciment.
252 LABORATOIRE 16
ESSAIS DE DÉTERMINATION DES CARACTÉRISTIQUES COMPLÉMENTAIRES
L ABORATOIRE 16
Détermination de la quantité de particules légères dans les granulats
FIGURE L16.3 Récupération des particules qui ottent L : pourcentage de particules légères à 0,1 % près ;
sur le liquide
M1 : masse sèche des particules décantées (g) ;
M2 : masse sèche de la portion de la prise d’essai
retenue sur le tamis de 315 µm (g) ;
M3 : masse sèche de la portion de la prise d’essai
retenue sur le tamis de 5 mm (g).
1
EXEMPLE D’APPLICATION L16.1
• Placer les particules dans le liquide lourd. 1 Les granulats sont secs ; pour atteindre l’état
• À l’aide d’une écumoire à mailles de 5 mm, enlever saturé superciellement sec (SSS), il faut ajouter
les particules ottantes et les mettre de côté. une masse d’eau égale à :
• Agiter l’échantillon à plusieurs reprises et mettre les
particules ottantes de côté jusqu’à ce qu’il n’y ait
plus de particules à la surface du liquide.
• Laver à l’eau, sécher et peser les particules laissées
sur le tamis.
Il aura donc fallu ajouter 2,2 g d’eau pour
Calculs et expression des résultats conditionner le granulat saturé superciellement
On doit calculer le pourcentage de particules légères sec.
(particules ottantes sur le liquide lourd) à l’aide de
l’une ou l’autre des formules suivantes : 2 On utilise la formule suivante pour calculer
des pourcentages de particules légères dans le
Pour le granulat n : granulat :
L ABORATOIRE 17
Détermination de la présence de matières organiques dans les granulats ns
L ABORATOIRE 18
Détermination de la valeur au bleu de méthylène des granulats
Appareillage
L’appareillage comprend :
• une burette de 50 cm3 ;
• un agitateur magnétique (voir la gure L18.1) ou à
hélice ;
• une baguette ou un tube de verre d’environ 8 mm de
diamètre et 300 mm de longueur ;
• un bécher de 1000 cm3 ;
Il existe aussi un appareil combiné, agitateur magné-
• du papier ltre ;
tique et plaque chauffante, qui est très utile pour la
• une balance d’une capacité d’au moins 300 g avec préparation de la solution de bleu de méthylène.
une précision de 0,01 g ;
• un tamis de 400 µm ; Note : Un agitateur à hélice peut aussi être utilisé lors-
• un chronomètre donnant les secondes ; qu’on n’est pas sûr de la dureté des particules de sol.
• un ruban de mesure du pH ; Préparation et conservation du bleu de méthylène
• une solution de bleu de méthylène à 10 g par litre
• Préparer la solution de bleu de méthylène en mélan-
d’eau.
geant, à raison de 10 g par litre de solution, des cris-
Montage des appareils taux secs de bleu de méthylène à de l’eau distillée.
La précision doit être de 0,05 cm3 pour la mesure de
La gure L18.1 montre la méthode de montage des l’eau nécessaire et de 0,01 g pour la masse des cris-
appareils pour la réalisation de l’essai. On utilise un
taux de bleu de méthylène.
agitateur magnétique pour agiter l’échantillon lorsque
le sol ne contient pas de particules friables qui risquent • Porter l’eau à 40 °C an de faciliter la dissolution des
d’être fracturées par la pression du barreau magné- cristaux et agiter dans un ballon contenant 90 % du
tique en mouvement au fond du bécher. volume d’eau nécessaire.
256 LABORATOIRE 18
• Laisser refroidir la solution à l’air libre et ajouter le • À l’aide d’une burette, effectuer le dosage de bleu de
ESSAIS DE DÉTERMINATION DES CARACTÉRISTIQUES COMPLÉMENTAIRES
volume d’eau restant. Il est aussi possible d’agiter et méthylène par injections successives d’une quantité
de chauffer la solution en utilisant un agitateur de bleu de méthylène dans la solution. Après chaque
magnétique combiné à une plaque chauffante. injection, faire l’essai du dépôt d’une goutte de solu-
• Conserver la solution à température ambiante dans tion sur papier ltre après 30 secondes d’agitation
un acon teinté ou recouvert d’un papier d’alumi- jusqu’à l’obtention d’un résultat positif :
nium. Une solution préparée depuis trois mois ou – un test est dit positif lorsqu’une auréole bleu clair
plus ne peut être utilisée. apparaît dans la zone humide autour du dépôt
central (voir la gure L18.2a) au cours de cinq
Préparation de la prise d’essai essais consécutifs effectués à une minute d’inter-
valle sans changer le dosage de la solution ;
On doit effectuer l’essai au bleu de méthylène sur
la partie du granulat ou du sol passant un tamis de – le test est considéré comme négatif (non saturé)
400 µm. La masse de la prise d’essai est fonction de la lorsque l’auréole bleu clair n’apparaît pas autour
quantité d’argile dans l’échantillon. En effet, il est du dépôt central au cours de cinq essais consécu-
préférable que la quantité d’argile ne dépasse pas 10 à tifs, même si, au début de l’essai, un et même deux
15 g pour ne pas procéder à un dosage trop important dépôts consécutifs présentaient une auréole (voir
en bleu de méthylène. On détermine donc la prise la gure L18.2b) ;
d’essai en tenant compte de la granulométrie connue – un test est dit nul lorsque aucune coloration de
ou projetée du granulat ou du sol : bleu soutenu n’apparaît autour du dépôt, ce qui
• sable propre, entre 120 g et 200 g ; indique un très faible pourcentage d’argile dans le
granulat soumis à l’essai (voir la gure L18.2c).
• sable pollué, entre 50 g et 120 g ;
• sable argileux, entre 10 g et 50 g. Pour un sol fortement argileux, on procède à l’injec-
tion de doses de 5 cm 3 de bleu de méthylène jusqu’au
Si on effectue la prise d’essai sur un sol humide, on point de virage de la solution. Si l’auréole bleu clair
doit noter la masse de matériau humide (Mh). Quant à disparaît au cours des deux premières minutes, la dose
la masse sèche (Ms) du même matériau, elle sera plus à injecter est encore de 5 cm 3. Par contre, si l’auréole
faible selon sa teneur en eau initiale. disparaît entre 2 et 5 minutes, signiant que le point de
Lorsqu’on prépare le sol selon la méthode à sec, on virage est proche, la dose suivante doit être de 1 ou
doit l’imbiber d’eau de 24 à 30 heures avant l’essai. 2 cm3 pour améliorer la précision des résultats.
Si on a effectué la prise d’essai avec un matériau On a soumis un sable utilisé pour les sous-fondations
humide, on calcule la masse sèche de l’échantillon de routières à l’essai au bleu de méthylène et on a noté
la façon suivante : les données suivantes :
Masse humide utilisée Mh : 113 g
Teneur en eau totale ω tot : 3,0 %
Grosseur du matériau : < 2 mm
où
Ms : masse sèche de l’échantillon (g) ; Volume de solution V : 27,00 cm 3
Mh : masse humide de l’échantillon (g) ; On demande de calculer la VB.
ω : teneur en eau de l’échantillon (%).
SOLUTION
La valeur au bleu de l’échantillon est calculée à l’aide
de l’équation suivante :
où
VB : valeur au bleu de la prise d’essai (grammes de
Selon la norme NQ 2560-114, ce sable ne peut
bleu par 100 g d’échantillon), au centième près ;
être utilisé pour une sous-fondation routière
V : dosage de la solution de bleu (cm3) au centième près ; puisque la limite permise, pour la valeur au bleu, est
Ms : masse sèche de l’échantillon (g). de 0,20.
258 LABORATOIRE 19
ESSAIS DE DÉTERMINATION DES CARACTÉRISTIQUES COMPLÉMENTAIRES
L ABORATOIRE 19
Détermination du coefcient d’écoulement des granulats ns
Appareillage
L’appareillage comprend :
• un cône normalisé dont la surface intérieure doit être
polie (voir les gures L19.1 à L19.3) ;
• un cylindre emboîtable sur le cône et de même degré
de polissage (voir les gures L19.2 et L19.4) ; Source : D’après la norme LC 21-075.
Détermination du coefcient d’écoulement des granulats ns 259
Étalonnage du cône
ESSAIS DE DÉTERMINATION DES CARACTÉRISTIQUES COMPLÉMENTAIRES
1
EXEMPLE D’APPLICATION L19.1
Le cône doit être étalonné à l’aide du cône de réfé- Une mesure du coefcient d’écoulement est effec-
rence détenu par le Laboratoire des chaussées du tuée dans un cône dont l’équation de correction est
ministère des Transports du Québec, dépositaire
agréé par le Conseil canadien des normes. Ce cône de .
référence est conservé dans des conditions normales
de température, de pression et de lumière pour que ses
Le granulat soumis à une densité brute dB = 2,806 et
caractéristiques demeurent constantes. L’étalonnage
les temps tcône (en secondes) de sept passes consécu-
consiste à tracer la courbe du temps d’écoulement des
tives sont les suivants :
granulats en fonction du temps obtenu avec le cône de
référence. La courbe obtenue est une droite de régres- Essai cône (s)
sion du premier degré inhérente au cône testé. L’équa- 1 31,54
tion de la droite sert à la correction du temps
2 31,52
d’écoulement moyen.
3 31,47
L’étalonnage ne doit pas être dénitif. Le processus
doit être repris régulièrement pour maintenir la préci- 4 31,37
sion des résultats. 5 31,27
7 31,29
où
Ce : coefcient d’écoulement des granulats ns,
exprimé à l’unité près ;
t : temps d’écoulement moyen des cinq lectures,
corrigé selon l’équation d’étalonnage ;
dB : densité brute des granulats ns déterminée sur la Cette valeur, bien que faible, est conforme à l’exi-
même fraction que celle des particules soumises à gence dénie dans la norme NQ 2560-114 (≥ 80)
l’essai, soit la fraction retenue au tamis de 80 µm et pour les granulats ns utilisés dans les couches de
passant le tamis de 2 mm ; base et de surface des revêtements en enrobés posés
k : 1 seconde. à chaud.
Détermination de la résistance à la désagrégation des granulats au moyen d’une solution de sulfate de magnésium 261
L ABORATOIRE 20
Détermination de la résistance à la désagrégation des granulats au moyen
d’une solution de sulfate de magnésium
Le bassin qui contiendra la solution de sulfate de masse de la totalité (100 %) de l’échantillon à utiliser
magnésium doit être constitué d’un matériau à à partir du pourcentage de retenu sur le tamis visé et à
l’épreuve de la corrosion et être assez grand pour partir de la masse minimale requise pour ce tamis.
permettre l’immersion d’un ensemble de paniers (voir Il convient de majorer quelque peu ces quantités pour
la gure L20.3). De plus, il doit être muni d’un élément pallier les variations granulométriques. Par exemple,
avec contrôle thermostatique permettant de garder la pour un échantillon de masse totale minimale de 1000 g,
solution à une température de 23 °C ± 2 °C. une masse de 1100 g est habituellement sufsante. De
même, pour un échantillon de masse minimale de 25 kg,
Préparation de la prise d’essai une majoration de 1 kg suft généralement.
Masse minimale de l’échantillon
Mode opératoire
Il faut d’abord laver et sécher les granulats, puis les
séparer sur les tamis normalisés (jusqu’à 5 mm pour Les granulats doivent être recouverts d’au moins
les gros granulats et jusqu’à 315 µm pour les granulats 10 mm de solution pendant 16 à 18 heures. La solution
ns) et calculer le pourcentage de l’échantillon que doit être maintenue à 23 °C ± 2 °C pendant la durée de
chaque fraction contient. l’essai. Le nombre de cycles d’immersion doit être
sufsant pour les besoins de l’analyse. Cinq
On fait l’essai sur les fractions de granulats (séparés cycles sufsent généralement.
sur les tamis normalisés) supérieures à 5 % de l’échan-
tillon total. Lorsqu’une fraction représente moins de Entre chaque période d’immersion, laisser égoutter
5 % de l’échantillon total, on ne doit pas effectuer les granulats pendant 15 ± 5 minutes puis les sécher
l’essai sur cette fraction et on doit tenir compte de la dans leur contenant jusqu’à masse constante (voir la
moyenne des pertes des fractions de dimensions supé- gure L20.4).
rieure et inférieure pour les calculs. Si l’une de ces Lavage des granulats
fractions est absente, on doit lui attribuer la perte de la Lorsque le dernier cycle de trempage et de séchage est
fraction supérieure ou inférieure selon le cas. terminé, on doit laver les granulats dans de l’eau an
Les masses minimales de chacune des fractions à de les débarrasser de toute trace de sulfate de
analyser sont de 100 g pour les granulats ns et varient magnésium.
de 300 g à 3000 g pour les gros granulats (5000 g pour On sait que la période de lavage est terminée lorsqu’en
les strates de pierre). Il convient de s’assurer que faisant réagir du chlorure de baryum (BaCl2) dans un
l’échantillon est assez important pour respecter les échantillon d’eau de lavage, on ne voit apparaître
quantités minimales prescrites aux tableaux 2 et 3 de aucune coloration laiteuse comme dans le bécher
la norme en faisant un calcul très simple. Le tamis de gauche de la gure L20.5. Par contre, le bécher de
présentant le plus faible pourcentage de retenu est celui droite révèle la présence de sulfate de magnésium
qui permet de déterminer la masse minimale totale de dans l’eau de lavage.
FIGURE L20.3 Bassin pour l’immersion FIGURE L20.4 Séchage des granulats dans leur contenant
Détermination de la résistance à la désagrégation des granulats au moyen d’une solution de sulfate de magnésium 263
FIGURE L20.5 Réaction du chlorure de baryum dans l’eau On doit soumettre les granulats de plus de 20 mm à
de lavage contenant du sulfate de magné- un examen qualitatif après chaque immersion. Cet
sium (bécher de droite) examen porte sur le type d’action du MgSO4 sur les
particules et le nombre de particules attaquées.
160 µm − 5,0 − − − −
l’étude. On peut ainsi constater que le matériau a la Cette colonne indique les pertes réelles en pourcen-
ESSAIS DE RÉSISTANCE AUX INTEMPÉRIES
1,25 68
• Moyenne pondérée (perte corrigée)
630 42
Cette colonne indique les moyennes pondérées obte-
µm 315 16 nues en multipliant les pourcentages de perte réelle
160 5 par les pourcentages de chaque fraction granulomé-
trique (en valeur décimale).
• Masse de la fraction avant l’essai Exemple : fraction 630-315 µm
Dans cette colonne, on peut constater que : 0,26 × 4,2 = 1,09 %, soit 1,1 %
1. Les masses utilisées respectent les exigences du
tableau 2 de la norme. Exigences
Les tableaux 7.9 et 7.10 (voir p. 121 et 123) présentent les
2. Les fractions du matériau dont le diamètre est
spécications concernant les divers types de granulats
inférieur à 315 µm ne sont pas utilisées.
selon l’usage auquel ils sont destinés. Dans le cas de
3. La fraction comprise entre les tamis de 10 et de cet exemple, les pourcentages de perte des granulats
5 mm n’est pas utilisée parce qu’elle contient soumis à l’essai sont inférieurs aux limites pour les
moins de 5 % de matériau. gros granulats (12 % ou 18 % selon les conditions d’ex-
• Pourcentage de matériau passant le tamis après position) et pour les granulats ns (16 %) pour l’utilisa-
l’essai (perte réelle) tion dans les bétons de ciment.
Essai de résistance au gel et au dégel des gros granulats non connés 265
L ABORATOIRE 21
Essai de résistance au gel et au dégel des gros granulats non connés
Pourcen-
tamis utilisés au cours de la préparation. Le tami- Masse de Masse de
tage relatif
la fraction la fraction
sage à l’aide d’un tamiseur mécanique ne doit pas Fraction de la frac-
soumise à après
tion dans le
excéder 3 minutes pour éviter des pertes supplémen- matériau (%)
l’essai (g) l’essai (g)
taires causées par les secousses. On peut inverser les
tamis avant le tamisage pour faciliter ce dernier. 5-10 mm 31 513 476
SOLUTION
1
EXEMPLE D’APPLICATION L21.1 Total 611
L ABORATOIRE 22
Détermination de la teneur en impuretés dans un matériau recyclé
• Placer les particules dans le liquide dense. Le volume • À l’aide de l’écumoire, enlever les particules ot-
MATÉRIAUX RECYCLÉS
de liquide dense doit être égal à au moins trois fois le tantes et les mettre de côté.
volume absolu de la prise d’essai. • Agiter l’échantillon à plusieurs reprises et mettre les
• Répéter le procédé de décantation de lavage et de particules ottantes de côté jusqu’à ce qu’il n’y ait
brossage effectué pour la fraction 0-2,5 mm. plus de particules à la surface du liquide.
• Laver à l’eau, sécher et peser les particules décan-
Séparation des impuretés sur la fraction 5 mm et plus
tées au gramme près.
Séparation manuelle
Calculs et expression des résultats
• S’assurer qu’il n’y a plus de particules passant le
tamis 5 mm dans la prise d’essai et peser le granulat La teneur en impuretés d’un matériau recyclé est
à 1 g près. calculée à l’aide de la formule suivante :
• Mettre les granulats dans un contenant à fond plat en
une couche dont l’épaisseur ne doit pas dépasser la
grosseur nominale du matériau.
• Trier et séparer manuellement les impuretés, les où
placer dans des contenants séparés. Un faible jet Lfraction : teneur en impuretés de chacune des fractions
d’eau peut être utilisé pour trier les particules. à 0,01 % ;
• Passer un aimant jusqu’à ce que la prise d’essai ne
Pfraction : pourcentage de la fraction dans le matériau
contienne plus de fragment de matériau ferreux.
d’origine à 1 % ;
• Peser les impuretés au dixième de gramme.
Mimpuretés : masse sèche des particules décantées au
Séparation par f lottation 0,1 g près pour les fractions nes et au gramme près
• Amener le matériau restant (exempt de grosses pour les fractions de dimension de 5 mm et plus ;
impuretés) à l’état saturé superciellement sec (selon Msèche : masse sèche de la prise d’essai.
la procédure décrite dans la méthode d’essai
LC 21-067). La teneur en impuretés de l’ensemble du matériau
recyclé, exprimée à 0,1 % près, est la somme des
• Placer les particules dans le liquide dense. Le volume
teneurs en impuretés des trois fractions :
de liquide dense doit être égal à au moins trois fois le
volume absolu de la prise d’essai. L = L0-2,5 + L2,5-5,0 + L>5
Détermination de la composition d’un matériau recyclé contenant des résidus d’enrobé et de béton 269
L ABORATOIRE 23
Détermination de la composition d’un matériau recyclé contenant
des résidus d’enrobé et de béton
5-2,5 mm. Il est important de limiter à trois minutes
Méthode de référence le temps de tamisage des matériaux recyclés conte-
LC 21-901, Détermination de la composition d’un nant des résidus d’enrobés bitumineux.
matériau recyclé contenant des résidus d’enrobé • Séparer l’échantillon en fractions de 112-56 mm,
et de béton
56-31,5 mm, 31,5-20 mm, 20-10 mm, 10-5 mm et
5-2,5 mm.
On utilise de plus en plus les matériaux recyclés dans • Réduire chaque fraction pour préparer les prises
les constructions de génie civil. Les matériaux recy- d’essai selon les masses minimales recommandées
clés peuvent servir de granulats dans le béton de dans la norme LC 21-901.
ciment, dans les enrobés bitumineux ou encore dans
les fondations routières. Le taux d’absorption très Mode opératoire
variable et la présence de bitume ou de pâte de ciment • Étaler chaque fraction de granulats dans un conte-
collé aux granulats fait en sorte qu’il est très important nant à fond plat en une couche (voir la gure L23.1).
de connaître leur composition pour éviter d’utiliser le
matériau comme un granulat naturel ou à des ns non • Pour chaque fraction, trier, séparer manuellement et
durables. peser les granulats selon les trois catégories (BC,
EB, GN). On peut utiliser un faible jet d’eau, un
Les matériaux recyclés (type MR) contiennent des couteau ou une loupe pour identier les traces de
proportions variables de béton de ciment portland pâte de ciment portland ou de bitume.
concassé (type BC), d’enrobés bitumineux (type EB),
et de granulats naturels (type GN). Pour déterminer Calculs et expression des résultats
leur composition, il suft d’examiner la fraction
retenue sur un tamis de 2,5 mm et de séparer les parti- On obtient la teneur en impuretés d’un matériau recyclé
cules manuellement. Il est possible de déterminer la à l’aide des formules suivantes pour les fractions de
composition des matériaux recyclés contenant des 112-56 mm, 56-31,5 mm, 31,5-20 mm, 20-10 mm,
briques d’argile (type BA) en adaptant la façon de faire. 10-5 mm et 5-2,5 mm :
Appareillage
L’appareillage normalement utilisé pour déterminer la
composition d’un matériau recyclé comprend :
• une balance précise au gramme près ;
FIGURE L23.1 Matériaux recyclés étalés dans
• une étuve pouvant maintenir une température de un contenant à fond plat
50 °C ± 5 °C ou de 110 °C ± 5 °C selon le matériau
à sécher ;
• des récipients appropriés pour l’étalement et le
séchage des matériaux ;
• des tamis de 2,5, 5, 10, 20, 31,5, 56 et 112 mm ;
• un couteau ;
• une lentille manuelle d’une puissance d’au moins
10×.
SOLUTION
On détermine le pourcentage de résidus d’enrobés
bitumineux à l’aide de la formule suivante :
où
% EB : pourcentage de résidu d’enrobé bitumineux
dans le matériau ;
% BC : pourcentage de résidu de béton de ciment Le total est donc :
portland dans le matériau ;
% GN : pourcentage de granulats naturels dans le
matériau ;
Pfraction : pourcentage de la fraction mise à l’essai dans
le matériau d’origine ;
MEB, MBC, MGN : masse sèche des particules de chaque
catégorie pour les fractions considérées ;
Msèche : masse sèche de la fraction soumise à l’essai.
1
EXEMPLE D’APPLICATION L23.1
56-112 − − − − − − − −
APPENDICE
Le tamis de contrôle
des tamis utilisés aux États-Unis et celles des de bases 20/3, 10, 20 et 40/3 (R20/3, R10, R20 et
APPENDICE
mailles des tamis utilisés au Canada, puisque les R40/3) ; la série R10 ne servant qu’à déterminer les
dimensions américaines sont données en pouces ou en ouvertures inférieures à 32 mm des tamis dont le fond
nombre de mailles par pouce. Par exemple, le tamis est composé de feuilles électroformées. Le rapport des
correspondant à une ouverture de 80 µm d’ouverture ouvertures successives dans ces séries de tamis est
au Canada a une ouverture de 75 µm aux États-Unis. indiqué dans le tableau A.1 et les dimensions nomi-
nales des ouvertures sont données dans les
La dimension des mailles est inscrite sur le bâti, ce qui
tableaux A.2 et A.3.
permet de s’assurer qu’on utilise le bon tamis de
contrôle. Notons que les inscriptions du bâti donnent
TABLEAU A.1 Rapport des ouvertures successives
aussi la référence à la norme (ou à l’organisme de des différentes séries utilisées
normalisation) à laquelle le tamis de contrôle doit se
conformer, de même que la nature des matériaux Dimensions Échelonnement
Rapport
nominales en séries des ouvertures
constituant le fond et la monture, le nom du fabricant
ou du distributeur du tamis ainsi qu’un numéro de R20/3 40 % approx. 1,40
contrôle. R10 25 % approx. 1,25
112 45 45 45 18
106 40 16 16 16
100 37,5 14
90 90 90 35,5 13,2
71 26,5 10
63 63 63 25 9,5
53 20 8 8 8
Le tamis de contrôle 273
5 2,5 1,25
4 4 4 2 2 2 1 1 1
Note : Les cases tramées correspondent aux tamis généralement utilisés pour effectuer
des analyses granulométriques au Québec.
Source : Tiré de la norme ISO 565.
900 224 56
850 212 53
800 200 50
630 160 40
600 150 38
560 140 36
450 112
400 100 32
315 80 20
300 75 16
280 71 10
Note : Les cases tramées correspondent aux tamis généralement utilisés pour effectuer
des analyses granulométriques au Québec.
Source : Tiré de la norme ISO 565.
274 APPENDICE
1. La méthode handicap consiste à examiner minutieusement et systématiquement l’aspect de toutes les ouvertures an
de découvrir celles qui ont une trop grande dimension. Un observateur expérimenté peut repérer les ouvertures trop
grandes dépassant de 10 % la valeur moyenne, car elles sont visibles à l’œil nu ou sur une image agrandie.
Le tamis de contrôle 275
1
EXEMPLE D’APPLICATION A.1
divisera ensuite par 1000 les valeurs obtenues pour
Tamis à mailles carrées de 630 µm connaître les tolérances en millimètres.
Soit
X = 811 µm
SOLUTION
Y = 387 µm
FIGURE A.3 Brosse et balais pour les tamis sufsant pour déloger toutes les matières dans les
APPENDICE
tamis dont les mailles sont fabriquées avec des ls FIGURE A.4 Bain à ultrasons
métalliques de gros diamètre, mais pas pour les tamis
de toiles à mailles très nes.
Il faut effectuer le nettoyage et le dégraissage du fond
et de la monture des tamis à des fréquences qui
dépendent de l’utilisation du tamis et de la nature des
matériaux à tamiser.
Les tamis à mailles visibles à l’œil sont faciles à
nettoyer : un simple rinçage à l’eau et l’élimination des
particules coincées sur le bâti ou entre les mailles sont
sufsants. Par contre, le nettoyage des tamis à mailles
très nes, comme le tamis de 80 µm d’ouverture par
exemple, est plus difcile, car des particules peuvent
colmater la toile. Un simple rinçage à l’eau n’est pas
1 2 3 4 5 6 7 8 9
125 125 125 4,056 3,296 8,0 9,2 6,8
112 3,739 2,960 8,0 9,2 6,8
106 3,590 2,805 6,3 7,2 5,4
100 3,438 2,649 6,3 7,2 5,4
90 90 90 3,180 2,389 ( ) 6,3 7,2 5,4
80 2,915 2,129 6,3 7,2 5,4
75 2,779 1,999 6,3 7,2 5,4
71 2,668 1,894 5,6 6,4 4,8
63 63 63 2,443 1,685 5,6 6,4 4,8
Le tamis de contrôle 277
1 2 3 4 5 6 7 8 9
56 2,240 1,501 5,0 5,8 4,3
53 2,150 1,423 ( ) 5,0 5,8 4,3
50 2,060 1,344 5,0 5,8 4,3
45 45 45 1,906 1,212 1,000 4,5 5,2 3,8
40 1,748 1,080 1,000 4,5 5,2 3,8
37,5 1,667 1,014 1,000 4,5 5,2 3,8
35,5 1,601 0,961 1,000 4,0 4,6 3,4
31,5 31,5 31,5 1,467 0,855 0,907 4,0 4,6 3,4
28 1,345 0,762 0,801 3,55 4,1 3,0
26,5 1,292 0,722 0,757 3,55 4,1 3,0
25 1,238 0,682 0,714 3,55 4,1 3,0
22,4 22,4 22,4 1,143 0,613 0,641 3,55 4,1 3,0
20 1,052 0,548 0,575 3,15 3,6 2,7
19 1,013 0,522 0,547 3,15 3,6 2,7
18 0,974 0,495 0,520 3,15 3,6 2,7
16 16 16 0,894 0,441 0,467 3,15 3,6 2,7
14 0,811 0,387 0,413 2,8 3,2 2,4
13,2 0,777 0,365 0,392 2,8 3,2 2,4
12,5 0,747 0,346 0,374 2,5 2,9 2,1
11,2 11,2 11,2 0,690 0,311 0,339 2,5 2,9 2,1
10 0,636 0,279 0,307 2,5 2,9 2,1
9,5 0,613 0,265 0,294 2,24 2,6 1,9
9 0,589 0,251 0,281 2,24 2,6 1,9
8 8 8 0,542 0,224 0,254 2,0 2,3 1,7
7,1 0,497 0,200 0,229 1,8 2,1 1,5
6,7 0,477 0,189 0,218 1,8 2,1 1,5
6,3 0,456 0,178 0,207 1,8 2,1 1,5
5,6 5,6 5,6 0,420 0,159 0,188 1,6 1,9 1,3
5 0,387 0,142 0,171 1,6 1,9 1,3
4,75 0,373 0,135 0,164 1,6 1,9 1,3
4,5 0,359 0,128 0,157 1,4 1,7 1,2
4 4 4 0,330 0,114 0,143 1,4 1,7 1,2
3,55 0,304 0,102 0,130 1,25 1,5 1,06
3,35 0,292 0,096 0,124 1,25 1,5 1,06
3,15 0,279 0,091 0,118 1,25 1,5 1,06
2,8 2,8 2,8 0,257 0,081 0,108 1,12 1,3 0,95
2,5 0,238 0,073 0,098 1,0 1,15 0,85
278 APPENDICE
Dimensions nominales
Tolérances sur les ouvertures 2 Diamètres des ls2
des ouvertures1
1 2 3 4 5 6 7 8 9
2,36 0,228 0,069 0,094 1 1,15 0,85
2,24 0,220 0,065 0,090 0,9 1,04 0,77
2 2 2 0,204 0,059 0,083 0,9 1,04 0,77
1,8 0,189 0,053 0,076 0,8 0,92 0,68
1,7 0,182 0,050 0,073 0,8 0,92 0,68
1,6 0,175 0,047 0,070 0,8 0,92 0,68
1,4 1,4 1,4 0,159 0,042 0,063 0,71 0,82 0,60
1,25 0,148 0,038 0,058 0,63 0,72 0,54
1,18 0,142 0,036 0,056 0,63 0,72 0,54
1,12 0,137 0,034 0,053 0,56 0,64 0,48
1 1 1 0,127 0,030 0,049 0,56 0,64 0,48
Note : Étant donné qu’il y a peu d’ouvertures, l’écart type n’est pas signicatif.
Toutes les ouvertures s’appliquent à l’armature unie, mais l’armature croisée est admise pour les ouvertures de 45 µm et moins.
Il faut toutefois que les tamis à armature unie et ceux à armature croisée aient des caractéristiques de tamisage différentes.
1. Selon les tableaux A.2 et A.3 (voir p. 272 et 273) tirés de la norme ISO 565.
2. Tiré de la norme ISO 3310-1.
1 2 3 4 5 6 7 8 9
900 118,3 27,6 45,5 500 580 430
850 113,9 26,2 43,6 500 580 430
800 109,4 24,8 41,8 450 520 380
710 710 710 101,1 22,2 38,4 450 520 380
630 93,5 19,9 35,2 400 460 340
600 90,6 19,0 34,0 400 460 340
560 86,6 17,9 32,4 355 410 300
500 500 500 80,5 16,2 30,0 315 360 270
450 75,2 14,7 27,9 280 320 240
425 72,5 14,0 26,8 280 320 240
400 69,8 13,3 25,7 250 290 210
Le tamis de contrôle 279
1 2 3 4 5 6 7 8 9
355 355 355 64,7 12,0 23,7 224 260 190
315 60,0 10,8 21,9 200 230 170
300 58,2 10,4 21,2 200 230 170
280 55,8 9,8 20,3 180 210 150
250 250 250 52,0 8,9 18,8 160 190 130
224 48,7 8,1 17,5 160 190 130
212 47,1 7,8 16,9 140 170 120
200 45,4 7,4 16,3 140 170 120
180 180 180 42,7 6,8 15,3 125 150 106
160 39,8 6,3 14,2 112 130 95
150 38,3 6,0 13,7 100 115 85
140 36,8 5,7 13,1 100 115 85
125 125 125 34,5 5,2 12,2 90 104 77
112 32,4 4,8 11,5 80 92 68
106 31,4 4,7 11,1 71 82 60
100 30,4 4,5 10,8 71 82 60
90 90 90 28,6 4,2 10,1 63 72 54
80 26,8 3,9 9,5 56 64 48
75 25,9 3,7 9,1 50 58 43
71 25,1 3,6 8,9 50 58 43
63 63 63 23,6 3,4 8,3 45 52 38
56 22,1 3,2 7,8 40 46 34
53 21,5 3,1 7,6 36 41 31
50 20,9 3,0 7,3 36 41 31
45 45 45 19,7 2,8 6,9 32 37 27
40 18,6 2,7 6,5 32 37 27
38 18,1 2,6 6,4 30 35 24
36 17,6 2,6 6,2 30 35 24
R10
32 16,6 2,4 5,9 28 33 23
25 14,8 2,2 5,2 25 29 21
20 13,3 2,1 4,7 20 23 17
Note : Étant donné qu’il y a peu d’ouvertures, l’écart type n’est pas signicatif.
Toutes les ouvertures s’appliquent à l’armature unie, mais l’armature croisée est admise pour les ouvertures de 45 µm et moins.
Il faut toutefois que les tamis à armature unie et ceux à armature croisée aient des caractéristiques de tamisage différentes.
1. Selon les tableaux A.2 et A.3 (voir p. 272 et 273) tirés de la norme ISO 565.
2. Tiré de la norme ISO 3310-1.
SOLUTION DES PROBLÈMES
CHAPITRE 3
1 a) La masse des particules retenues sur le tamis de 2,5 mm est de 239,1 g. Elle dépasse la
valeur maximale de 200 g par tamis. Bien qu’elle soit conforme à la masse minimale
requise, la prise d’essai était trop volumineuse pour un tamisage efcace. Les résultats
manquent de précision. Pour améliorer l’efcacité de la procédure, le tamisage aurait dû
être effectué en deux étapes.
b) Calcul de la granularité
Solution des problèmes 281
c) Courbe granulométrique
282 CHAPITRE 3
3 a) Granularité du granulat n
Solution des problèmes 285
b) Perte au tamisage
100 × (595,3 − 594,2) / 595,3 = 0,18 %
c) Courbe granulométrique du matériau
4 a) Granularité de la criblure
b) Perte au tamisage
Solution des problèmes 287
d) Le sable analysé au problème n° 3 est plus n pour les particules dont la taille est
supérieure à 315 µm. La criblure contient plus de particules nes et de ller.
mm µm
5 a) Granularité du matériau
b) Module de nesse
Solution des problèmes 289
c) Courbe granulométrique
b) Granularité du gravier
c) Coefcient d’uniformité et coefcient de courbure du gravier
mm
Tamis 20 14 10 5 2,5
Tamisats cumulés (%) 100 88 42 2 0
b) La granularité est très serrée, mais elle est à la limite du très serré et du serré. De plus,
elle est mal graduée, car la valeur du coefcient d’uniformité est de 2,0 et celle du
coefcient de courbure est de 1,0
b) Comme on peut le voir sur la courbe granulométrique, il existe un palier entre les tamis de
5 mm et 10 mm. Il s’agit d’un granulat dont la granulométrie est étalée, mal graduée et
discontinue. De plus, il manque des particules dont le diamètre est compris entre 5 et 10 mm.
292 CHAPITRE 3
b) Comme on peut le voir sur la courbe granulométrique, il s’agit d’un granulat à granulo-
métrie étalée, continue et mal graduée.
10 Fuseau granulométrique et granularité moyenne de la criblure
mm µm
Fuseau granulométrique 100 77-95 43-69 28-46 21-31 15-24 10-15 6,2-10,3
Granularité moyenne 100 88 56 36 25 18 13 9,2
11
Solution des problèmes 293
12 a) La grosseur maximale est de 28 mm, car c’est le plus petit tamis sur lequel on retrouve
un passant de 100 %.
b) La grosseur nominale maximale est de 20 mm, car c’est la dimension du plus petit tamis de
la série normalisée qui est supérieure au premier tamis dont le retenu est supérieur à 10 %.
c) Le tamisage effectué au-dessus des trémies à chaud revient théoriquement à découper la
courbe granulométrique du combiné en trois parties par trois verticales correspondant
aux diamètres précités.
On a recueilli 53 % du combiné dans la trémie à chaud n° 1 (lecture directe de la courbe
granulométrique) et 25 % (78 % − 53 %) dans la trémie à chaud n° 2, puisque 78 % du
combiné a un diamètre inférieur à 14 mm et 53 % a un diamètre inférieur à 6,3 mm.
Dans la trémie à chaud n° 3, on a recueilli 22 % (100 % − 78 %) du combiné total.
On obtient la granularité des granulats de la trémie à chaud n° 1 en appliquant la règle suivante :
% des tamisats cumulés sur le tamis < 6,3 mm
mm µm
6,3 5 2,5 1,25 630 315 160 80
Tamisats cumulés (%) 100 89 66 53 40 26 17 9,4
Dans la trémie à chaud n° 2, tous les granulats traversent le tamis de 14 mm, mais sont
retenus sur le tamis de 6,3 mm. Le pourcentage des tamisats cumulés (% TC) sur le tamis
de 10 mm du granulat recueilli dans la trémie à chaud n° 2 s’obtient de la façon suivante :
mm
14 10 6,3
Tamisats cumulés (%) 100 48 0
Dans la trémie à chaud n° 3, tout le matériau passe le tamis de 28 mm, mais il est retenu
sur le tamis de 14 mm.
Solution des problèmes 295
Le tableau ci-dessous indique les granularités et la gure présente les courbes granulo-
métriques correspondantes.
Trémies à chaud
Tamis
n° 1 n° 2 n° 3
28 100 100 100
20 100 100 86
14 100 100 0
10 100 48
mm
6,3 100 0
5 89
2,5 66
1,25 53
630 40
315 26
µm
160 17
80 9,4
296 CHAPITRE 4
CHAPITRE 4
4 Sachant que
V = volume total du matériau granulaire
Vs = volume solide des particules
Vv = volume des vides
combinées sont
Calcul de la porosité :
298 CHAPITRE 4
Propriétés
n Porosité 31 %
Sachant que la masse totale est la somme de la masse des solides et de la masse d’eau,
Mt = Ms + Mw, la masse d’eau est égale à :
Du côté volumique du diagramme, comme 1 litre est égal à 1000 cm3, le volume total (Vt)
En sachant que la masse volumique de l’eau est égale à 1 g/cm3, que la masse volumique
La masse volumique de l’eau étant de 1 g/cm3, on peut trouver le volume d’eau (Vw) :
Finalement, le volume total est la somme du volume des solides et du volume des vides
Vt = Vs + Vv et le volume des vides est la somme du volume d’eau et du volume d’air.
Le volume des vides est donc égal à :
Le volume d’air est égal à :
Solution des problèmes 299
Calcul de la porosité :
10 a) Note : Seule la démarche pour le procédé par pelletage est montrée ici.
Calcul de la masse volumique du granulat humide :
Caractéristiques
Valeurs
(paramètres)
Masse du granulat
1678,5 1720,0 1769,7
humide (g)
Masse volumique du
1,793 1,838 1,891
granulat humide (g/cm3)
Masse volumique du
1,659 1,700 1,749
granulat sec (g/cm3)
L’indice des vides diminue en fonction du nombre de coups/couche utilisés pour remplir
le moule.
b) Pour une même teneur en eau, si on veut atteindre une masse volumique plus élevée et un
indice des vides plus faible, l’énergie de compaction doit être plus élevée. Le volume des
vides est ainsi diminué en étant remplacé par des particules. Il en résulte donc un arrange-
ment plus serré des particules, ce qui confère une plus grande résistance au cisaillement,
compte tenu du frottement et de l’enchevêtrement plus important à l’intérieur du granulat.
11 a) Calcul du volume total : largeur × longueur × épaisseur ⇒ 3,6 × 1000 × 0,3 = 1080 m3
La masse de matériau à l’état sec requis est de 2 430 000 kg, soit 2430 t.
b) Calcul de la masse de matériau à transporter :
= 2513 t
Il faut ajouter 43 740 kg, soit 44 tonnes d’eau pour élever la teneur en eau à celle
spéciée au devis.
Pierre :
Sable :
Pierre :
Sable :
Eau :
302 CHAPITRE 5
Ciment :
Pierre :
Sable :
Air : 5,6 %
c) La teneur en eau du sable augmente de 2,5 %. On veut savoir combien d’eau cela
représente.
Pour garder les mêmes caractéristiques du béton, on doit enlever 1,89 kg d’eau à 12 kg
d’eau. Il faudrait donc utiliser 10,11 kg d’eau en plus de la quantité d’eau à adapter selon
la condition de la pierre.
CHAPITRE 5
Comme la perte au tamis de 1,70 mm est de 1000 g, on conclut que la masse refusée sur
ce même tamis est de 4000 g.
2 Comme l’indice colorimétrique est supérieur à 3, le sable n’est pas acceptable pour la
fabrication du béton. Par contre, si les cubes de mortier fabriqués à partir de ce même
sable sont acceptables selon la norme CSA A23.2-8A, on peut accepter ce sable dans la
fabrication des bétons.
3 Le gros granulat calcaire dont il est question ici contient trop de particules traversant le
tamis de 80 µm (exigences pour béton de ciment ≤ 1,0 %). Cependant, avant de rejeter un tel
granulat, il est nécessaire d’effectuer une étude minéralogique sur ces particules qui
traversent le tamis de 80 µm. Si l’examen pétrographique montre que les nes particules
qui sont contenues dans le gros granulat sont des particules de calcaire saines, on pourra
alors utiliser le gros granulat tel quel et compenser en utilisant un granulat n contenant peu
de particules passant le tamis de 80 µm. Si l’examen au microscope montre qu’il s’agit de
particules de calcaire altérées, d’argile, de shale ou contenant des minéraux susceptibles
de réagir avec les alcalis du ciment, il faudra absolument laver ce gros granulat.
4 La norme CSA A23.1-14 spécie un maximum de 1,0 % de particules friables pour le gra-
nulat n utilisé dans la fabrication du béton de ciment. De son côté, la norme NQ 2560-114
spécie un maximum de 2,0 % pour la fabrication des enrobés bitumineux. Un granulat n
contenant 1,5 % de telles particules n’est donc pas acceptable pour la fabrication de bétons
de ciment, mais il est acceptable pour la fabrication d’enrobés bitumineux.
5 Le grade d’essai est le grade C selon la norme LC 21-400, puisque les fractions qui prédo-
minent sont le passant 10,0 mm-retenu 6,3 mm ainsi que le passant 10,0 mm-retenu 5,0 mm
avec un pourcentage d’environ 25 % de retenu sur la plus petite fraction chacun.
Les masses à insérer dans l’appareil sont 2500 ± 10 g de granulats de dimension 10,0-
6,3 mm et 2500 ± 10 g de granulats de dimension 6,3-5,0 mm.
La masse de la prise d’essai est de 5000 ± 10 g, et la masse de la charge abrasive est de
3330 ± 20 g avec 8 boulets.
CHAPITRE 6
1 Si a est la longueur d’un côté du cube et a/2 est le rayon des sphères aux quatre coins
du système, la diagonale d’un côté est de :
On veut maintenant calculer la diagonale qui passe par deux sommets opposés du cube. Pour ce
faire, on prend un triangle de hauteur a et de longueur . La diagonale du cube est donc de :
Le diamètre maximal de la sphère incluse au centre d’un système cubique simple est donc
cette diagonale de laquelle on soustrait le rayon des deux sphères opposées :
304 CHAPITRE 6
2 Si le rayon des sphères est r, et l’arête du cube est a, la diagonale du cube a pour
longueur .
Cette porosité est comprise entre celle du système cubique à face centrée et celle
du système cubique simple.
7 Le sol est gélif. En traçant la courbe du sol sur la gure 6.15 (voir p. 102), on constate que
plus de 60 % du sol se situe dans cette zone. Il s’agit d’un sable graveleux avec 30 % de
particules nes. L’action du gel sur ce sol est donc considérée comme modérée.
8 Le sol est fortement gélif. En traçant la courbe du sol sur la gure 6.15 (voir p. 102), on
constate que 50 % du sol se situe dans cette zone. Nous sommes en présence d’un sable avec
50 % de particules nes (sable et silt). L’action du gel sur ce sol est donc très importante.
9 Le sol est moyennement gélif. En traçant la courbe du sol sur la gure 6.15 (voir p. 102), on
constate que le sol se situe dans cette zone. Comme le sol est composé de silt et d’argile,
l’action du gel sur ce sol est modérée.
10
CHAPITRE 7
3 Le matériau de désignation MG 20 est de catégorie 3a, alors que la qualité minimale exigée
est la catégorie 5e. De plus, le nombre pétrographique de 150 indique un matériau de bonne
qualité.
Ce granulat calcaire de désignation MG 20 peut être utilisé comme fondation.
306 CHAPITRE 7
80 µm-5. Il suft de diviser par les différents tamisats pour obtenir ceux du
sable corrigé.
Si, pour fabriquer 1 m3 de béton, il faut utiliser 700 kg de sable SSS de calibre BC 80 µm-5,
on calcule : de sable SSS brut pour être sûr d’avoir 700 kg de sable entièrement
contenu dans le fuseau BC 80 µm-5.
Dans ce cas, il ne faut pas oublier de peser 80 kg de pierre 10-5 mm de moins par mètre cube
de béton pour compenser la présence des particules de sable retenues sur le tamis de 5 mm.
Solution des problèmes 307
5 Selon les exigences dénies dans la norme NQ 2560-114, pour un gros granulat destiné à la
fabrication des enrobés bitumineux prévus pour les surfaces de roulement des autoroutes,
la catégorie minimale exigée est 3c. Les caractéristiques intrinsèques et de fabrication de ce
gravier concassé indiquent qu’il est de catégorie 2b, soit une qualité supérieure à celle de la
catégorie 3c.
Le granulat ne doit pas contenir plus de 1,0 % de particules de dimension inférieure à 80
et le coefcient de polissage par projection doit être d’au moins 0,45. Le gravier analysé
répond à ces exigences. De plus, le nombre pétrographique de 135 indique un matériau
de bonne qualité.
On peut donc utiliser ce gravier comme gros granulat pour fabriquer l’enrobé bitumineux.
6 Ce matériau recyclé est de catégorie MR-4. Il peut être utilisé comme couche de roulement
granulaire de routes non revêtues, mais aussi comme matériau de sous-fondation et transi-
tion, de coussin, d’enrobage de conduite et de couche anticontaminante. Il peut aussi être
utilisé comme matériau pour accotement et remblai.
On peut aussi l’employer comme matériau de fondation routière, mais sous réserve de la
vérication de l’épaisseur de l’enrobé bitumineux qui pourrait nécessiter une augmentation.
7 Oui, le matériau peut entrer dans la composition d’un enrobé à chaud utilisé en couche de
base, car il est de catégorie 1 (exigence minimale : catégorie 2). Il contient 1,2 % de mottes
d’argile, alors que cette caractéristique peut atteindre 2,0 %. Le coefcient d’écoulement est
de 100 et le matériau contient 2,5 % de particules inférieures à 5 µm, en comparaison à des
valeurs spéciées respectives de 80 au minimum et de 5 % au maximum.
Bien qu’il soit acceptable selon ses caractéristiques intrinsèques, de fabrication et complé-
mentaires, en le comparant aux exigences granulométriques des enrobés de couche de base
GB-20 et ESG-14, ce matériau ne serait pas acceptable.
9 La catégorie du matériau est conforme, mais la granulométrie ne répond pas aux exigences
dénies dans la norme 4301 pour les matériaux utilisables comme couche de base d’un trai-
tement de surface multicouche (TS6, TS1 et TS2).
La granularité et la catégorie sont conformes aux exigences pour un traitement de surface
monocouche (TS5), mais la granulométrie n’est pas conforme à l’exigence du TS3.
CHAPITRE 8
mm µm
Sable B 100 95 80 50 25 10 2
75 % sable A (3A) 75 75 75 68 49 26 8
25 % sable B (B) 25 24 20 13 6 3 1
2 Granularité du combiné
mm µm
80 % gravier 80 70 62 56 42 28 20 12 7 4 1,6
20 % criblure 20 20 20 20 20 14 11 8 6 5 2,6
3 Pour toutes les combinaisons possibles des deux granulats, le pourcentage passant maximal
qu’il est possible d’obtenir au tamis de 630 µm est de 39. On ne peut donc pas combiner ces
granulats pour atteindre la valeur de 40 %. Comme le montre le graphique, la ligne de com-
binaison qui passe par 40 % au tamis de 630 µm est à l’extérieur du carré représentant les
granulats.
4 La plus grande différence qu’on observe entre les pourcentages des tamisats cumulés pour
les deux sables de base est 50 % sur le tamis de 1,25 mm. Pour satisfaire à cette exigence, il
faudra une proportion de sable n égale à .
Solution des problèmes 309
mm µm
60 % n 60 60 60 54 39 24 9
40 % grossier 40 36 32 16 8 1 0
Combiné 100 96 92 70 47 25 9
Différence 0 −2 +2 0 +2 +2 +3
Le plus grand écart observé est +3 % sur le tamis de 160 µm. Étant donné que la majorité des
différences sont positives, on peut conclure que le combiné est un peu trop n, donc trop riche
en sable n. On peut essayer un mélange composé de 55 % de sable n et de 45 % de sable
grossier.
mm µm
55 % n 55 55 55 50 36 22 8
45 % grossier 45 41 36 18 9 1 0
Combiné 100 96 91 68 45 23 8
Différence 0 −2 +1 −2 0 0 +2
On obtient le module de nesse du sable en additionnant les pourcentages des refus cumulés
et en divisant le total par 100.
mm µm
5 Granularité du combiné
mm µm
65 % trémie n° 1 65 65 65 65 65 45 33 20 14 9 3,9
20 % trémie n° 2 20 20 20 14 0
15 % trémie n° 3 15 5 0
Résultat de ce combiné
mm µm
Sable 15 15 15 15 14 12 7 2 0,8 15
Criblure 61 61 57 41 25 18 13 10 7,2 61
Pierre 24 21 1 0 0 24
Fuseau imposé 100 94-100 66-78 45-65 30-50 20-40 14-29 7-18 4,0-10,0
Médiane du
100 97 72 55 40 30 22 13 7,0
fuseau
Différence 0 0 +2 +1 0 0 −2 −1 +1,0
Le combiné répond aux exigences granulométriques et la différence entre les valeurs obtenues
et la médiane sont faibles. Cependant, le pourcentage passant le tamis de 80 µm est élevé et
si l’utilisation de ce combiné ne requiert pas l’imperméabilité, il y a lieu de rendre le mélange
moins n en diminuant la proportion de la criblure. Par exemple, le combiné constitué de
30 % de pierre, de 55 % de criblure et de 15 % de sable donne la granularité suivante :
Solution des problèmes 311
mm µm
Sable 15 15 15 15 14 12 7 2 0,8 15
Criblure 55 55 52 37 23 17 12 9 6,5 55
Pierre 30 27 2 1 1 30
Fuseau imposé 100 94-100 66-78 45-65 30-50 20-40 14-29 7-18 4,0-10,0
Médiane
100 97 72 55 40 30 22 13 7,0
du fuseau
Différence 0 0 −3 −2 −3 −1 −3 −2 +0,3
On peut réduire davantage le passant au tamis de 80 µm. Par exemple, avec les proportions
respectives de 30-40-30, on obtiendrait un pourcentage passant au tamis de 80 µm de 6,3 %.
On peut aussi s’approcher plus de la médiane en modiant la première combinaison comme dans
la solution suivante où les écarts combiné-médiane sont très faibles par rapport à la combinai-
son précédente.
mm µm
Sable 16 16 16 16 15 13 7 2 0,8 16
Criblure 58 58 55 39 24 17 13 9 6,8 58
Pierre 26 23 2 1 1 26
Fuseau imposé 100 94-100 66-78 45-65 30-50 20-40 14-29 7-18 4,0-10,0
Médiane du
100 97 72 55 40 30 22 13 7,0
fuseau
Différence 0 0 0 0 0 0 −2 −2 +0,7
En dénitive, les conditions propres aux travaux à réaliser et les dispositions prévues dans
les devis dicteront le choix d’une combinaison plutôt qu’une autre.
7 Granularité du combiné
mm µm
40 % sable 40 40 40 39 34 30 26 19 9 4 2,8
50 % gravier
50 50 42 36 21 15 10 7 6 5 3,5
concassé
10 % pierre 10 6 0
Combiné 100 96 82 75 55 45 36 26 15 9 6,3
Granularité
100 95-100 65-88 48-78 34-55 24-45 16-39 9-31 6-23 4-15 3,0-8,0
visée
312 CHAPITRE 8
Le combiné est compris dans le fuseau imposé. Cependant, on constate qu’il est à la limite
inférieure pour le tamis de 20 mm et à la limite supérieure pour les tamis de 5 mm et
2,5 mm ; il peut donc être amélioré.
I 0 100 − 55 = 45 55
II 100 − 52 = 48 52 − 5 = 47 5
Combiné 100 − 65 = 35 65 − 25 = 40 25
mm µm
41 % de I 41 41 41 41 40 29 23 17 12 6,2
46 % de II 46 46 41 24 16 8 2 2 1 0,9
13 % de III 13 10 2 0 0 0 0
Différence 0 +7 +4 0 −6 0 −1 +0,1
Solution des problèmes 313
Il n’y a pas lieu de retoucher le combiné, car il s’écarte également du milieu du fuseau sur
les tamis de 14 mm et de 1,25 mm.
mm µm
15 % granulat 1 15 15 15 15 15 15 14 14 9 3 0,5
38 % granulat 2 38 38 38 38 30 20 12 7 4 3 2,7
12 % granulat 3 12 12 12 8 0
35 % granulat 4 35 28 12 1 0
Fuseau imposé 100 95-100 65-88 48-78 34-55 24-45 16-39 9-31 6-23 4-15 3,0-8,0
Médiane
100 98 77 63 45 35 28 20 15 10 5,5
du fuseau
Différence 0 −5 0 −1 0 0 −2 +1 −2 −4 −2,3
Le combiné n’entre pas dans le fuseau au tamis de 20 mm et toutes les différences par
rapport à la médiane du fuseau sont négatives, il y a donc lieu d’augmenter la teneur en
granulat n du combiné. Pour ce faire, on augmente la proportion du granulat 3 et on réduit
d’autant celle du granulat 4.
Après quelques essais (2 ou 3 sufsent) effectués à l’aide d’un tableur électronique, on a
retenu les proportions suivantes :
granulat 1 (X1) = 15 % ; granulat 2 (X2) = 38 % ;
granulat 3 (X3) = 20 % ; granulat 4 (X4) = 27 %.
314 CHAPITRE 8
mm µm
15 % granulat 1 15 15 15 15 15 15 14 14 9 3 0,5
38 % granulat 2 38 38 38 38 30 20 12 7 4 3 2,7
20 % granulat 3 20 20 20 13 0
27 % granulat 4 27 22 9 1 0
Fuseau imposé 100 95-100 65-88 48-78 34-55 24-45 16-39 9-31 6-23 4-15 3,0-8,0
Médiane
100 98 77 63 45 35 28 20 15 10 5,5
du fuseau
Différence 0 −3 +5 +4 0 0 −2 +1 −2 −4 −2,3
Notez qu’il existe plusieurs autres solutions. Par exemple, la combinaison 15-35-25-25 est
intéressante, mais on ne la retient pas pour la seule raison que la somme des écarts combiné-
médiane au carré est plus élevée, soit 111, alors qu’elle est de 83 pour la combinaison
retenue.
10 Après quelques essais, à l’aide d’un tableur électronique, la combinaison suivante a été
retenue.
sable naturel (X1) = 10 %
sable manufacturé (X2) = 20 %
criblure (X3) = 35 %
pierre 5-10 (X4) = 35 %
Il ne s’agit que d’une solution parmi tant d’autres. Le combiné correspondant est :
mm µm
10 % sable
10 10 10 10 10 8 5 1 0,5
naturel
20 % sable
20 20 19 13 9 5 3 2 1,0
manufacturé
35 % criblure 35 33 24 17 14 11 9 6 4,3
35 % pierre 35 30 2 1
Fuseau imposé 100 92-100 50-65 27-50 18-42 12-35 8-26 5-17 4,0-10,0
Médiane
100 96 58 39 30 24 17 11 7,0
du fuseau
Différence 0 −3 −3 +2 +3 0 0 −2 −1,2
GLOSSAIRE
Clinkérisation : Processus par lequel les matières Criblage : Fractionnement par grosseurs différentes
premières entrant dans la fabrication du ciment des particules d’un granulat à l’aide d’un crible.
portland sont chauffées à très haute température pour Crible à barreaux : voir Scalpeur.
devenir le clinker.
Criblure de pierre (criblure) : Fraction la plus ne
Clivage : Propriété d’un minéral de se déliter suivant recueillie lors du concassage d’une pierre et dont
des plans ayant des liaisons atomiques faibles. 100 % des particules sont fracturées.
Coefcient d’uniformité : Coefcient servant à Critères de gélivité : Ensemble de critères permettant
caractériser l’uniformité de la granulométrie d’un d’établir si un sol est a priori gélif ou non gélif.
granulat. Cryosuccion : Phénomène thermodynamique qui fait
Coefcient de courbure : Coefcient servant à remonter l’eau contenue dans un sol jusqu’au niveau
caractériser la forme de la courbe granulométrique du front de gel par l’aspiration de l’eau liquide par les
d’un granulat. cristaux de glace. Est à l’origine de la formation des
Combiné granulométrique : Granulat obtenu en lentilles de glace quand le front de gel se stabilise à
mélangeant deux ou plusieurs granulats. un niveau donné dans un sol gélif.
Cubique : Se dit d’une particule concassée ayant une
Compacité : Notion qui traduit l’importance du
forme plutôt ramassée.
volume des particules solides par rapport au volume
des vides dans un matériau granulaire.
D
Contamination : Mélange accidentel de deux
Débiteur : Nom qu’on donne quelquefois au
granulats ayant des granulométries différentes ou
concasseur primaire dans une carrière de pierre.
introduction de matière indésirable dans un matériau
granulaire sain. Débourbage : Lavage d’un granulat naturel pour en
ôter la boue.
Couche anticontaminante : Couche de matériaux
granulaires servant à prévenir la contamination entre Décohésionnement : Technique de retraitement des
deux couches de granularité différente. chaussées d’enrobé bitumineux effectuée sur place
et qui consiste à concasser le revêtement pour le
Couche de roulement : Surface d’enrobé bitumineux réutiliser en place comme granulats avec ou sans
lisse et unie sur laquelle se déplacent les véhicules. liant.
Couche de roulement granulaire : Couche de Découverte : Mise à nu du site d’une carrière par
granulats placée à la surface des accotements et des suite de l’enlèvement des sols organiques et du mort
routes non revêtus. terrain recouvrant la formation rocheuse qu’on a
Couche ltrante : Couche de matériaux granulaires l’intention d’exploiter.
servant à prévenir la contamination et à assurer Densité : Rapport entre la masse d’un certain volume
l’écoulement vers les matériaux adjacents. de matériau et la masse du même volume d’eau à la
Courbe granulométrique creuse : Courbe granulo même température.
métrique dont la concavité est tournée vers le haut. Dépôt consolidé : Roche mère de cohésion plus ou
Courbe granulométrique médiane : Courbe moins grande nécessitant un dynamitage avant son
granulométrique obtenue en faisant la moyenne des exploitation.
deux courbes limites du fuseau granulométrique. Dépôt deltaïque : Accumulation de sédiments qui se
Courbe granulométrique moyenne : Courbe sont déposés dans les deltas de cours d’eau.
granulométrique obtenue en faisant la moyenne des Dépôt éolien : Accumulation de sédiments transportés
pourcentages passants sur chacun des tamis pour un sous l’action du vent.
ensemble d’échantillons. Dépôt uviatile : Accumulation de sédiments
Courbe granulométrique pleine : Courbe granulo transportés par les cours d’eau.
métrique dont la concavité est tournée vers le bas. Dépôt lacustre : Accumulation de sédiments déposés
Coussin : Couche de matériaux granulaires utilisée au fond d’un lac.
sous les structures, les bâtiments, les ponceaux Dépôt meuble : Amoncellement de granulats naturels
et les conduites. non consolidés (exempts de cohésion).
Glossaire 317
Développement durable : Gestion à long terme État sec : État où tous les pores ouverts sur le milieu
des ressources naturelles qui fait en sorte que leur extérieur et le pourtour des particules ne contiennent
développement demeure équitable socialement, viable pas d’eau.
économiquement et respectueux de l’environnement État SSS : voir État saturé superciellement sec (SSS).
dans lequel se trouvent ces ressources.
Diamètre effectif : Diamètre caractéristique servant F
à calculer des propriétés spéciques des courbes Feldspath : Silicate double d’aluminium et d’un
granulométriques. métal alcalin ou alcalino-terreux.
Durabilité : Caractéristique associée à la pérennité Filler : Matière minérale en poudre dont les dimensions
des matériaux en présence d’environnements agressifs. sont comprises entre 0 et 315 μm ; utilisée dans certains
enrobés bitumineux ou dans les ciments composés.
E Fines : Partie du granulat dont les particules sont de
Eaux de lavage : Dans une centrale à béton, eaux dimensions comprises entre 0 et 80 μm.
provenant notamment du lavage des cuves des Fondation : Couche de granulat qui sert à reprendre
camions ou des différentes aires de travail. Doivent les charges dans une assise de chaussée, placée entre
être traitées pour être décontaminées avant d’être la sous-fondation et le revêtement ; parfois séparée en
réutilisées ou rejetées dans l’égout. deux couches distinctes : la fondation supérieure et la
fondation inférieure.
Échantillon : Fraction d’un lot qui, prise globalement,
est représentative des propriétés de ce lot. Foreuse mécanique : Appareil motorisé utilisé pour
percer le roc ou prélever des échantillons de granulat,
Effet baignoire : Expression caractérisant la forme de sol ou de roc.
du front de gel lors du dégel.
Fourniture des matériaux : Ensemble des opérations
Emprunt granulaire : Matériau granulaire prélevé touchant l’achat, le transport au site des travaux, la
à l’extérieur de l’emprise d’une chaussée. manutention et l’entreposage des matériaux, ainsi que
Enrobage : Couche de matériaux granulaires utilisée toutes dépenses accessoires.
autour des structures, des ponceaux, des conduites et Fraction ne : Partie d’un granulat traversant un
des câbles. tamis de 5 mm.
Enrobé à chaud : Mélange de granulat et de bitume Fraction grossière : Partie d’un granulat retenue sur
préparé à chaud dans une centrale d’enrobé et destiné un tamis de 5 mm.
à être posé à chaud. Front de gel : Ligne délimitant la partie gelée et non
Enrobé à froid : Mélange de granulat et de liant gelée dans un sol.
bitumineux, fabriqué habituellement à chaud dans Front de taille : Face rocheuse dynamitée dans une
une centrale et destiné à être posé à froid. carrière.
Épaufrure : Éclatement des arêtes et des extrémités Fuseau granulométrique : Enveloppe des courbes
des particules d’un granulat. granulométriques d’un matériau ; par extension,
courbes granulométriques limites entre lesquelles
Essais : Épreuves auxquelles on soumet les matériaux
peut varier la granulométrie d’un matériau utilisé
et les ouvrages pour vérier leur conformité aux
pour un besoin précis.
normes et aux exigences des plans et devis.
Étang de sédimentation : Étang dans lequel on G
laisse les eaux de lavage d’une installation de lavage Gabion : Panier fait de ls de fer dans lequel on place des
des granulats se débarrasser de toutes les particules galets ou des pierres. Sert à retenir de la terre, du gravier
nes qu’elles ont pu entraîner. ou du sable comme le ferait un mur de soutènement.
État humide : État où l’on retrouve l’état SSS avec en Gélivité : Propriété relative au comportement d’un
plus un lm d’eau autour de la particule. sol ou d’un matériau granulaire sous l’effet du gel.
État saturé superciellement sec (SSS) : État Gisement à face ouverte : Carrière de pierre, de
où tous les pores ouverts sur le milieu extérieur gravier ou de sable déjà exploitée, et permettant
présentent un ménisque à la surface de la particule. d’observer la stratigraphie du dépôt.
318 Glossaire
1. La dimension moyenne est la valeur moyenne entre l’ouverture du plus petit tamis à travers lequel
passe la particule et celle du tamis sur lequel elle est refusée.
320 Glossaire
Couverture : (gauche) : Sonic_S / Shutterstock.com ; © Groupe CSL inc. : © Alain Boily / Boily Photo ;
(droite, haut) : Westend61 GmbH / Media Bakery ; gure 9.50 : © V J Matthew, / Shutterstock ;
(droite, bas) : danishkhan / iStockphoto. gure 9.51 : © Radoslav Elimov / Exxon Mobil
Ouverture des chapitres : (gauche) : OgnjenO / Corporation.
iStockphoto ; (droite) : Sieboldianus / iStockphoto. Chapitre 10 : p. 182 gure 10.2 : IStock 482854769 ;
Bandeaux : Jonathan Snow / Shutterstock.com. p. 183 gures 10.3, 10.4 et 10.5 : © Pierre-Claude
Chapitre 1 : p. 2 gure 1.1 (a, b), p. 3 gures 1.2 et Aïtcin ; p. 184 gure 10.6 : © Frédéric Généreux ;
1.3 (a, b), p. 5 gure 1.4 et p. 6 gure 1.7 : © Pierre- p. 185 gure 10.7 : © David Petit ; gure 10.8 :
Claude Aïtcin ; p. 9 gure 1.10 : © Marc Tellier. © Frédéric Généreux ; p. 186 gures 10.9, 10.10,
10.11 et 10.12 : © Pierre-Claude Aïtcin ; p. 187
Chapitre 2 : p. 18 gure 2.1 : © Pierre-Claude Aïtcin ;
gure 10.13 : © Frédéric Généreux.
p. 20 gure 2.2 (a, b, c, d, e, f, g, h), p. 24 gures 2.5,
2.6 et 2.7 (a, b) et p. 25 gure 2.7 (c, d) : © Frédéric Laboratoires (ouverture) ; p. 190 (gauche) :
Généreux. thevinman / iStockphoto ; (droite) :
Chapitre 3 : p. 51 gure 3.19 (a) : © Pierre-Claude Sieboldianus / iStockphoto ; p. 191 (gauche) :
Aïtcin ; gure 3.19 (b, c) : © Frédéric Généreux. Sieboldianus / iStockphoto ; (droite) : Jonathan
Snow / Shutterstock.com.
Chapitre 4 : p. 66 gure 4.5 (a, b, c) et p. 68
gure 4.9 : © Frédéric Généreux. Laboratoire 1 : p. 193 gures L1.1, L1.2, L1.3 et L1.4,
p. 194 gures L1.5, L1.6, L1.7 et L1.8, p. 195
Chapitre 5 : p. 83 gure 5.1 (a, b, c, d) : © Pierre-
Claude Aïtcin ; p. 85 gure 5.2 (a, b) : © Arezki gures L1.9 et L1.10 et p. 196 gures L1.11 et L1.12 :
Tagnit-Hamou / Université de Sherbrooke ; p. 86 © Frédéric Généreux.
gure 5.5 (a, b, c) : Association des consommateurs Laboratoire 2 : p. 197 gures L2.1 et L.2.2 et p. 198
pour la qualité dans la construction © Albanie gure L2.3 (a, b, c, d) : © Frédéric Généreux.
Morin ; p. 87 gures 5.6 et 5.7 (a, b) : © Benoît
Laboratoire 3 : p. 200 gures L3.1 et L3.2,
Fournier / Université Laval.
p. 201 gure L3.3 et p. 202 gure L3.4 : © Frédéric
Chapitre 6 : p. 100 gure 6.10 : © Pierre-Claude Généreux.
Aïtcin ; p. 101 gure 6.11 : © Yves Savard /
Laboratoire 4 : p. 205 gure L4.1, p. 206 gure L4.2
Gracieuseté du MTQ ; gure 6.12 : © Michel Dysli ;
p. 104 gure 6.19 : (a, b) © Pierre-Claude Aïtcin. (a, b, c), p. 207 gures L4.3 et L4.4 et p. 210
gure L4.5 : © Frédéric Généreux.
Chapitre 9 : p. 158 gures 9.3, 9.4, 9.5 et 9.6 :
Courtoisie de la sablière Lagacé ; p. 159 gures 9.7, Laboratoire 5 : p. 212 gure L5.1 : © Jean-Louis
9.8 (a, b, c) et 9.9 et p. 160 gures 9.10, 9.11, 9.12, Bastien ; gure L5.2 : © Guy Jolicoeur ; p. 213
9.13, 9.14 et 9.15 : Courtoisie de DJL ; p. 161 gure L5.4 : © Frédéric Généreux.
gures 9.16, 9.17, 9.18, 9.19 et 9.20 et p. 162 Laboratoire 6 : p. 216 gure L6.1 et p. 217
gure 9.21 : Courtoisie de Les carrières de Saint- gures L6.2 et L6.3 : © Frédéric Généreux.
Dominique ; gure 9.22 : Courtoisie de François
Laboratoire 7 : p. 220 gure L17.1 : © Frédéric
Routhier ; gures 9.23 et p. 164 gure 9.24 :
Courtoisie de Les carrières de Saint-Dominique ; Généreux.
p. 164 gures 9.26 et 9.27 et p. 165 gures 9.28, Laboratoire 8 : p. 222 gure L8.1 : © Guy Jolicoeur ;
9.29 et 9.30 : © Marc Tellier ; p. 166 gure 9.31 : p. 223 gure L8.2 : © Frédéric Généreux.
Courtoisie de DJL ; p. 167 gure 9.32 : © Marc Laboratoire 9 : p. 225 gure L9.1 et p. 226
Tellier ; gure 9.33 (a, b) : Courtoisie de DJL et
gures L9.2 et L9.3 : © Claude Robert, MTQ.
François Routhier ; p. 169 gure 9.36 : © Marc
Tellier ; p. 170 gures 9.38 et 9.39, p. 171 gure Laboratoire 10 : p. 228 gure L10.1 et p. 229
9.41, p. 172 gures 9.42, 9.43 et 9.44 et p. 173 gure L10.2 : © Maryse Martin / Gracieuseté de
gures 9.45, 9.46 et 9.47 : Courtoisie de Les Exp Laval ; gures L10.3 et L10.4 : © Frédéric
carrières de Saint-Dominique ; p. 177 gure 9.48 : Généreux ; p. 230 gures L10.5 et L10.6 : © Maryse
© Elena Elisseeva / Shutterstock.com ; gure 9.49 : Martin / Gracieuseté de Exp Laval.
322 Sources Iconographiques
Le terme « poids volumique » est utilisé pour exprimer Densité à l’état saturé
dsss
la force gravitationnelle par unité de volume (N/m3). superciellement sec
1. La seconde (s) est la seule unité SI ; le jour (d), l’heure (h) 1. La densité est une grandeur sans dimension. Il n’existe donc pas
et la minute (min) sont des unités tolérées. d’unité de densité.
330 Termes, symboles et unités SI recommandés en technologie des granulats
Propriétés hydrauliques
Unités
Terme Symbole
recommandées
Charge hydraulique ou
h m, mm
potentiel hydraulique
Coefcient de perméa-
bilité (conductivité k m/s, cm/s
hydraulique)
Gradient hydraulique i
Hauteur d’ascension
hc m, mm
capillaire
Viscosité dynamique
de l’eau
µ
·
Pa s
Les ouvrages de génie civil présentent différents types de granu- Pierre-Claude Aïtcin est titulaire d’un doctorat
lats utilisés sous une forme ou une autre. Ces granulats sont natu- du Laboratoire de minéralogie de l’Université de
Toulouse, en France. En 1967, il s’est joint au
rels lorsqu’ils proviennent de sablières, de gravières, de ballastières Département de génie civil de l’Université de
ou de carrières ; ils sont articiels lorsqu’ils sont fabriqués ou Sherbrooke, où il a enseigné la technologie des
transformés à partir de certains sous-produits industriels comme matériaux et du béton jusqu’en 2002. Professeur
les résidus miniers, les laitiers ou les scories ; et ils sont de plus en émérite retraité de ce même Département, il est
également membre de l’Académie de génie du
plus recyclés, notamment lorsqu’ils proviennent du concassage
Canada, membre honoraire de l’American Concrete
de béton, de démolition ou de vieux enrobés bitumineux. Institute et docteur honoris causa de l’Université
de Monterrey, au Mexique.
Tout le monde souhaite que les granulats, une fois mis en place,
remplissent longtemps et de manière sécuritaire la fonction qui Frédéric Généreux est titulaire d’un baccalau-
leur a été assignée au moment de la conception et de la construc- réat en génie civil et d’une maîtrise en sciences
tion d’un ouvrage de génie civil. Pour respecter ce standard, il est appliquées de Polytechnique Montréal. Son mémoire
de maîtrise a été réalisé en collaboration avec le
indispensable de s’assurer que les granulats possèdent bien toutes
ministère des Transports du Québec. Il a aussi
les caractéristiques exigées dans les cahiers des charges et devis fait un séjour d’étude en géotechnique d’un an à
en procédant à des essais normalisés sur des échantillons repré- Polytech’Grenoble, en France. Il enseigne depuis
sentatifs. Tel est l’objet du présent manuel qui constitue un 2007 au Cégep régional de Lanaudière, à Joliette.
ouvrage de référence en la matière.
Guy Jolicoeur a fait des études d’ingénieur à
Méticuleusement actualisée, cette 4e édition de Technologie des l’Université de Sherbrooke. Aujourd’hui retraité,
il a enseigné au Département de génie civil du
granulats fournit aux étudiants en génie civil ainsi qu’aux gens
Cégep de Sherbrooke de 1967 à 2004. Il a par la
de métier l’outil complet et à jour qui permet de lier théorie et suite fait de la recherche sur des projets relatifs à
pratique au moyen d’exemples concrets puisés dans l’industrie. la durabilité du béton de dix barrages d’Hydro-
Québec.
• Une toute nouvelle maquette
Yolette Maurice est titulaire d’un baccalauréat
• Des données entièrement mises à jour en sciences appliquées en génie civil et d’une
maîtrise en ingénierie en transport de Polytech-
• Des gures redessinées et des photos actualisées
nique Montréal, de même que d’une maîtrise en
• De nombreux problèmes et exemples faciles à repérer administration des affaires de HEC Montréal. Elle
a enseigné de 1978 à 2013 au Cégep régional de
• Des laboratoires bien identiés Lanaudière, à Joliette.
www.cheneliere.ca/granulats