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André Nogueira e Maiara Folly

Les relations sino-soudanaises et son intensification depuis les années 1990

CONTENU

1.
Introduction...............................................................................................................4

2. Histoire de la politique étrangère chinoise: ses fondements, sa politique


d’émergence pacifique et sa stratégie de diversification de ses fournisseurs de
pétrole
.......................................................................................................................................6

3. Les relations sino-soudanaise: leurs racines, leur développement et leur


intensification..............................................................................................................11

4. Conclusion...............................................................................................................16

5. Bibliographie..........................................................................................................18

6. Annexe.....................................................................................................................20
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

  1 
 
 
 
 

Sommaire

Cet article propose une analyse des relations sino-soudanaise à travers l'histoire. Dans un
premier temps, nous discuterons de la politique étrangère chinoise, en montrant à la fois
comment elle s'est formée mais aussi plus récemment comment elle a adopté, depuis les
années 90, une rhétorique d'émergence pacifique. Nous mettrons en évidence que le maintien
de cette rhétorique et la promotion du développement économique et technologique de la
Chine dépendent d'un certain nombre de réformes y compris la mise en place d'une politique
de diversification de ses fournisseurs de pétrole. Dans ce contexte, nous discuterons du
rapprochement entre la Chine et le Soudan. Enfin, nous étudierons les relations de ces deux
pays et leur évolution, depuis la naissance des relations diplomatiques officielles entre les
deux pays (1959), jusqu’à l’intensification de leurs relations au début des années 1990 grâce à
l'industrie pétrolière.

Mots-clés: «Le Soudan», «Chine», «huile», «montée pacifique».

Abstract

This paper proposes an analysis of the Sino-Sudanese relations throughout history. In a first
moment, we will discuss Chinese foreign policy, showing its formulation, and the adoption in
the 90’s of the peaceful rise rhetoric. This paper will show that the maintenance of this
rhetoric and also of the Chinese economic and technological growth depends on some
reforms, including the formulation of a diversification of oil supply policy. In this context, the
rapprochement between China and Sudan will be illustrated. Finally, we will describe the
relation between both countries since its root, presenting its develops, especially after the
beginning of China-Sudan official diplomatic relations (1959), focusing in the 90s, when
these relations were intensified, mainly through the oil industry.

  2 
1. Introduction

Cet article vise à analyser l'impact de l'adoption de la part de la Chine d’une rhétorique
d'émergence pacifique chinoise et d’une politique de diversification des importations de
pétroles dans les années 90. La Chine, depuis les années 90, a commencé à jouer un rôle
important dans le système international, devenant le plus grand partenaire commercial de
nombreux pays, dont le Soudan qui a beaucoup bénéficié de la montée en puissance du pays
asiatique . Ensuite, nous analyserons les relations sino-soudanaises depuis leur origine, en
montrant bien qu’il y a eu un renforcement significatif de cette relation à partir des années
1990.

Ainsi, cette étude montrera la manière dont la Chine a essayé d’intensifier ses liens
avec le Soudan - un pays de l'amitié traditionnelle - en particulier dans le domaine
économique, puisque la République Populaire a commencé à articuler une politique étrangère
plus avide, afin de se consolider comme grande puissance. Le thème est pertinent pour le
domaine des relations internationales, en ce qu'il permet une meilleure compréhension de
l'adoption d'une politique étrangère chinoise plus ambitieuse dans les années 90 et ses
conséquences pratiques dans la relation avec le Soudan.

John Ikenberry, dans un de ses articles sur la Chine (Ikenberry, p. 89-144, 2008),
discute de la montée en puissance de la Chine et défend l’idée que nous vivons dans une
période de transition de l’hégémonie américaine à l’hégémonie chinoise. L'auteur soutient
que cette transition ne se fera pas de manière traditionnelle, c’est-à-dire par une guerre
hégémonique, mais par à un renforcement économique et géopolitique chinois dans l'ordre
international actuel.

Un autre auteur, Zheng Bijan (Bijan, p. 18-24, 2005) travaille également sur
l'importance croissante de la Chine dans la politique internationale. Cependant, contrairement
à Ikenberry, Bijan fait valoir que la Chine ne cherche pas à se consolider comme un acteur
hégémonique. En effet, selon cet auteur, l’objectif de la Chine serait d’avoir un rôle égalitaire
par rapport aux puissances internationales développées comme les États-Unis et certains pays
européens.

  3 
Cet article appuie le point de vue de Bijan, fondé sur l’argument que la rhétorique
d'émergence pacifique de la Chine vise à maintenir l'ordre international déjà établi, en
cherchant une amélioration de la position chinoise dans le même temps.

Concernant le rôle de la Chine en Afrique, Chris Alden (Alden, 2007) expose


différents points de vue existants sur l'intérêt croissant de la Chine concernant de nombreux
pays africains. D’abord, on peut considérer que la Chine et les pays africains sont de purs
concurrents économiques. Ensuite, on peut considérer que la Chine joue un jeu néo-
impérialiste vis-à-vis de l’Afrique. Enfin, on peut envisager la Chine comme un simple
partenaire des pays africains, qui agit d'une manière à promouvoir leur développement.

Cet article est d’accord avec le troisième point de vue illustré par Alden et également
préconisé par Li Anshan, qui expose toute l'importance du partenariat économique entre
l'Afrique et la Chine, qui semble s’être imposée comme un des plus grands, si ce n’est le plus
grand investisseur du développement du continent africain.

L'article vise donc à articuler l’argument de Bijan à la fois avec la troisième


perspective présentée par Alden, et avec l’argumentation de Anshan, fondé sur la théorie du
réalisme néoclassique, afin de d'établir une corrélation entre l'adoption par la Chine de sa
politique d’émergence pacifique et l’intensification des relations du pays avec l’Afrique, en
utilisant le Soudan comme étude de cas pour défendre cet argument.

Ainsi, la question à laquelle cet article tente de répondre est: quelles raisons ont
conduit la Chine à accroître sa présence au Soudan à partir des années 90, principalement
dans l'industrie pétrolière du pays? L'objectif est de répondre à cette question en faisant une
analyse du contexte national et international des années 90 à travers le point de vue chinois.

Notre argument est que : « l'adoption de la rhétorique d’émergence pacifique dans les
années 90 par la Chine, ayant comme un de ses objectifs une réduction de sa dépendance
énergétique par la diversification de ses fournisseurs, a conduit à une intensification des
relations sino-soudanaise, principalement dans le secteur de l'industrie pétrolière »

Pour tester cette hypothèse, il sera utilisé comme cadre théorique le réalisme
néoclassique, adopté par Gideon Rose (Rose, p. 144-172, 1998), afin d’expliquer
l’élaboration de la politique étrangère de la Chine et comment elle affecte la performance
économique du pays au niveau international. Ce cadre théorique a été choisi car il suppose
que l’interprétation des incitations systémiques (dynamique de pouvoir du système
international) par des facteurs domestiques (coalition politique au pouvoir et les dimensions

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institutionnelles nationales de l'Etat concerné) est ce qui permet la formulation de la politique
étrangère d'un Etat.

Sur le plan méthodologique, la méthode utilisée est une recherche qualitative qui utilise
des sources bibliographiques et documentaires à la fois en termes d'information primaire,
mais aussi secondaire. En raison de l'inclusion de facteurs domestiques (comme la politique
étrangère de la Chine) cet article adopte un niveau d'analyse systémique, en tant que sous
systémique.

Les relations sino-soudanaises, malgré le fait qu’elles aient été plus ou moins
constantes depuis leurs origines, se sont intensifiées au cours des années 1990. Le cadre
temporel de ce travail se situe donc en pleine Guerre froide. Cependant, une analyse
historique de la politique étrangère chinoise et de la relation sino-soudanaise seront également
présentées. Ce dossier sera divisé en deux parties: la première partie s’attachera à retracer
l'histoire de la politique étrangère chinoise, en se concentrant sur les changements qu’elle a
connus au cours des années 90. Enfin, la deuxième partie s’attachera aux relations sino-
soudanaise en elle mêmes, depuis leur origine, en passant par leur développement et
intensification dans les années 1990.

2. Histoire de la politique étrangère chinoise: ses fondements, sa politique d’émergence


pacifique et sa stratégie de diversification de ses fournisseurs de pétrole

Depuis sa création en 1949, la Chine1 a présenté un positionnement externe très volatile,


parfois allié de l'URSS, parfois allié des Etats-Unis, qui fut finalement adopté par très peu de
pays dans un contexte de Guerre froide caractérisé par un système d'alliance rigide.
L'alignement sino-soviétique a été cassé en 1964 pour plusieurs raisons : d’abord, la promesse
non tenue par l'URSS de fournir des prototypes nucléaires à la Chine, mais aussi la
divergence entre le communisme soviétique (léninisme) et chinois (maoïste) et enfin, le
renforcement de la Chine, qui a commencé à chercher de nouvelles sphères d'influence en
rivalisant de fait avec son voisin soviétique2.

Après la rupture de son alliance avec l'URSS, la Chine a essayé de se rapprocher des
États-Unis, un rapprochement mutuellement bénéfique pour les deux pays. Du côté américain,
le principal objectif était de mettre la Chine sous sa sphère d'influence, et non plus celle de
l'URSS, afin de pouvoir notamment développer ses intérêts économiques et commerciaux
avec le pays asiatique. La Chine désirait se détacher de l'URSS pour avoir une plus grande
                                                        
1 En disant "la Chine", cet article se réfère à la République Populaire de Chine 
2 Par exemple, dans l’Afrique l'intermédiaire du “safari” de Zhou Enlai sur le continent africain. 

  5 
liberté sur le plan international. Cependant, son objectif principal était d'obtenir une
reconnaissance politique des Etats-Unis qui à l'époque reconnaissait encore Taiwan comme
le gouvernement chinois légitime.

Le succès du « changement de côtés » effectué par la Chine pendant la Guerre froide


est symbolisé par la visite du Président américain Richard Nixon en Chine en 1971. La
« diplomatie du Ping-Pong », mise en place par Henry Kissinger (Conseiller en sécurité du
président Nixon) et Zhou Enlai (premier ministre chinois à l’époque) a conduit les sélections
de tennis de table américaine et chinoise à se rencontrer lors d’un match amical, justifiant un
réchauffement des relations diplomatiques entre les deux pays (Ross, p. 265-299, 1989).

Ainsi, les années 1980 sont marquées par un nouveau changement dans la politique
étrangère de la Chine, qui adopte une position de plus en plus autonome, recherchant une
position «neutre» dans le contexte bipolaire de la Guerre froide et envisageant une posture
plus pragmatique et flexible. Petit à petit et du fait de complications liées à Taiwan, les
relations sino-américaines vont se réduire en intensité. La Chine décide alors de raviver ses
liens avec le bloc soviétique et d'autres pays de l'idéologie communiste, à travers notamment
des échanges culturels et une coopération technique. Cependant, les Chinois sont prudents et
réaffirment leur position de neutralité et d'indépendance.

De même, la Chine a également essayé d’améliorer ses relations parfois


problématiques avec ses voisins, dont le Japon, le Vietnam et l'Inde. Elle a aussi réaffirmé son
appui aux pays « traditionnellement amis », comme la Roumanie, le Pakistan et la Corée du
Nord. Dans les années 1980, et du fait de l’arrivé au pouvoir de Deng Xiaoping, le
développement économique devient une priorité et repose sur une structure et organisation
qui n’ont rien à voir avec celles utilisées par Mao lors de son «Grand Bond en avant »
(Hamrin, p. 209-231, 1983).

La fin de la Guerre froide au début des années 90, marque l'adoption et l'intensification
de la rhétorique d’émergence pacifique dans la politique étrangère chinoise, car leurs
dirigeants politiques, en particulier Jiang Zemin (qui assumera la direction du pays en 1992),
ont de l’ambition pour la Chine dans le monde post-bipolaire. La politique « d’émergence
pacifique » (aujourd’hui renommée « développement pacifique ») vise à faire de la Chine une
grande puissance grâce à son développement économique et technologique, sans l'utilisation
de moyens militaires. Jiang Zemin, le chef de la Chine au cours de 1992 à 2003, appartient à
une génération plus cosmopolite. Ainsi, il encourage la Chine à intensifier les réformes
économiques initiées par Deng Xiaoping et adopte une posture d’ouverture commerciale et
d’intégration mondiale plus agressive.

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Cependant, malgré cette ouverture, la Chine continue de se focaliser sur ses affaires
internes. La recherche d'une meilleure position dans le système international est dérivée des
objectifs fixés pour l’année 2050 : « la Chine pourrait être autosuffisante en terme de
ressources, économiquement active, prospère, avec une société stable et égalitaire ». La Chine
estime que la façon d'atteindre ces objectifs ambitieux est le développement économique total
du pays et son ouverture sur le monde globalisé.

Cependant, la République Populaire est confronté à trois problèmes majeurs. Le


premier concerne ses ressources limitées, qui ne sont pas suffisantes pour soutenir la totalité
de la production industrielle chinoise et qui la rendent de fait dépendantes des importations :
c’est principalement le cas pour le pétrole. Le deuxième problème est que sa croissance
économique a été et continue d’être exponentielle, produisant une pollution importante et des
déchets en grande quantité, qui empêche le maintien sur le long terme d’une telle croissance.
Enfin, la disparité entre la croissance du PIB réel et du PIB par habitant montre un grand
décalage entre croissance économique et développement en Chine.

Pour régler ces problèmes, la Chine a formulé trois stratégies, qui constituent son plan
d'émergence pacifique. La première est la transformation de son modèle archaïque
d'industrialisation -- basée sur la production en masse et sur la consommation élevée
d'énergie- dans un modèle plus moderne, basé sur une industrie technologiquement avancée,
rentable, à faible consommation de ressources naturelles (proportionnelle à la taille de la
Chine) et avec un degré élevé de durabilité.

Pour mettre en œuvre ces stratégies, la Chine investit massivement dans la recherche et
le développement ainsi que dans la modernisation de ses industries. En outre, le géant
asiatique essaye d’inverser sa position de pays fortement dépendant des importations de
ressources énergétiques, aspirant une autosuffisance dans ce domaine. La deuxième partie de
sa grande stratégie se réfère à la sphère politique, dans laquelle la Chine veut se consolider en
tant que puissance, mais d'une manière pacifique, qui transcende les différences idéologiques
de tous les pays dans le monde, afin de favoriser le développement, la coopération et enfin la
perpétuation d'une paix durable. La dernière concerne le niveau national et le domaine social :
la Chine cherche à construire une société socialiste harmonieuse et stable, sans qu’il soit
nécessaire un contrôle rigoureux. Il est prévu que le plan de l'émergence pacifique de la Chine
soit concrétisé en 2050, avec le succès de ces trois stratégies (Bijan, p. 18-24, 2005).

En raison de l'intérêt de l’analyse de cette étude, qui vise à comprendre l'intensification


des relations sino-soudanaises - résultat d'un renforcement de l'interaction économique entre
les deux pays - ce dossier se concentrera sur la première stratégie majeure de la Chine dans

  7 
son plan d'émergence pacifique. C'est à dire, la tentative de moderniser sa base industrielle et
de réduire sa consommation des ressources naturelles afin d'atteindre l'autosuffisance
énergétique.

La Chine a été un exportateur de pétrole jusqu'en 1993. Cependant, depuis cette date,
en raison de sa croissance économique extrêmement rapide (moyenne de 9% du PIB / an), le
pays a eu besoin de plus en plus de pétrole, atteignant une situation critique en 2009, lorsque
55% de la consommation de pétrole du pays reposait sur les importations. La Chine est alors
devenu le deuxième plus grand importateur de pétrole du monde, juste derrière les Etats-Unis.
En 2013, selon l'Administration de l'Information Énergétique des Etats-Unis, pour la première
fois, les importations chinoises de pétrole ont dépassé celles des États-Unis, ce qui en fait le
3
plus grand importateur de pétrole brut dans le monde à l’heure actuelle .

La dépendance énergétique chinoise a pour implication une grande vulnérabilité du


pays, ce qui peut faire obstacle à son plan d'émergence pacifique. Depuis le milieu des années
90, afin de réduire leur vulnérabilité, la Chine a vu cette difficulté comme une opportunité de
développer ses propres compagnies pétrolières. L’Etat a donc commencé à les financer
massivement afin qu'ils puissent être projetés à l'échelle internationale et ainsi jouer un rôle
plus important dans l'industrie mondiale de pétrole. Une des politiques de la Chine pour

                                                        
3 US. Energy Information Administration (2013).

  8 
atténuer cette dépendance a été de diversifier ses importations, de sorte que la Chine ne soit
pas complètement dépendant d'un seul pays (Dannreuther, 1345-1364, 2011).

Selon les statistiques de l'Organisation mondiale du commerce, la Chine a dépensé en


2010, 18,8 milliards de dollars pour le pétrole, contre 1,2 milliard de dollars en 19904.

La dépendance chinoise vis-à-vis du pétrole étranger est claire, cependant la Chine a été en
mesure de gérer efficacement cette dépendance, à travers une augmentation du nombre de ses
clients. En 2013, l'Arabie saoudite est le plus grand exportateur de pétrole en direction de la
Chine, avec 19% de l’ensemble du pétrole chinois importé. Suit l'Angola, avec 14%, suivie
par l'Oman avec 6%. En 2010, le Soudan occupait la neuvième place, ce qui représentait 5,2%
du pétrole importé par la Chine.

Cependant, suite à des conflits politiques entre la partie Nord et le Sud du Soudan -- qui a
conduit à la création de l’Etat Soudan du Sud en 2011- et à des disputes entre les deux pays
africains sur leurs ressources pétrolières, la production de pétrole soudanaise s’est
brusquement arrêtée début 20125. Ainsi, les exportations en provenance du Soudan et le
.

Soudan du Sud vers la Chine ont chuté de 260 000 b / j en 2011 à zéro en Avril 2012. Quand
la production dans les deux pays africains retournés, la Chine a recouvré un niveau réduit des
importations6.

                                                        
4 World Trade Organization. International Trade Statistics. Centre Willian Rappard

http://www.wto.org/english/res_e/statis_e/its2011_e/its2011_e.pdf (accessed 25 Nov., 2014).


 
5 À l’annexe: Une carte actuelle du Soudan et le Soudan du Sud, marquant les zones pétrolières 

disputés par les deux pays 
6 US. Energy Information Administration. China’s Overview, Oil. 4 Février, 2014.

http://www.eia.gov/countries/cab.cfm?fips=CH (accédé 8 Nov., 2014). 

  9 
3. Les relations sino-soudanaise: leurs racines, leur développement et leur
intensification

3.1 Les Racines

L'établissement officiel des relations diplomatiques entre la Chine et la République du


Soudan7 a eu lieu le 4 Février 1959. Cependant, les historiens et les archéologues affirment
que le premier contact entre les peuples des deux pays susmentionnés datent d'environ 450
après JC, quand une délégation de Nubie, ancêtre du Soudan, affirme avoir visité la Chine.
Par conséquent, on suppose donc que les Chinois et Soudanais ont été en contact
sporadiquement, principalement à travers le commerce.

Pendant le 19ème siècle, la Chine et le Soudan ont partagé le même destin, c’est-à-dire la
domination européenne, en particulier britannique8. Bien que les deux pays aient été exploités
par les puissances coloniales européennes, les relations sino-soudanaises se sont intensifiés au
cours de cette période, à travers le Royaume-Uni, qui, indirectement, a favorisé le commerce
entre leurs deux colonies.

Le port de Suakin, situé sur la côte soudanaise de la Mer Rouge, est devenu un centre
économique important, servant de point de ravitaillement stratégique pour les navires qui ont
fait la route entre l'Europe et l'Orient à travers le canal de Suez. Les interactions entre la
Chine et le Soudan durant le XIXe siècle et la première moitié du XXe siècle, bien qu'elles se
soient renforcées, sont restés relativement faibles sans impact sur la balance commerciale des
deux régions (Anshan, p. 4 8, 20072).

Après la victoire du Parti communiste et la formation de la République populaire de


Chine en Octobre 1949, le leader du pays, Mao Tsé-toung, est responsable de l'exécution
d’une tâche extrêmement compliquée: la restructuration sociale, économique et politique d’un
pays aux dimensions continentales, démographiquement dense et totalement détruit par une
longue guerre civile. Délaissant la sphère internationale, Mao se consacre donc à la sphère
domestique chinoise. (Naughton, p. 55-84, 2007).

                                                        
7 En mentionnant «Soudan», nous nous référons à la République du Soudan et à la République du 
Soudan du Sud, qui, après un référendum populaire, ont été divisé en Juillet 2011 
8 Contrairement aux Soudan, la Chine a non seulement été dominée par les Britanniques pendant 
le 19ème siècle, d'autres nations européennes partagées avec le Royaume‐Uni le contrôle de 
ports chinois. Pour plus d'informations sur ce sujet, consultez le livre Asie de l'Est: Tradition et 
transformation de J. Fairbank (1976:. 558‐596). 

  10 
Cependant, grâce à l'esprit innovateur de Zhou Enlai, Premier ministre chinois de
Mao, la Chine a commencé à se tourner progressivement vers l'étranger dans les années 50.
Zhou Enlai, doté d'un éclat diplomatique, avait deviné l’importance pour la Chine de
maintenir des relations diplomatiques actives avec d'autres pays du monde, en particulier ceux
qui partageaient des intérêts et des objectifs communs avec la République Populaire. Par
conséquent, Mao Tsé-Tung et le Parti communiste lui ont donné une large marge de
manœuvre afin qu'il puisse formuler et articuler les intérêts chinois à l'étranger, bien que Mao
eût la décision finale à chaque fois.

La politique étrangère définie par Zhou reposait sur la défense d’un «non-alignement»
chinois dans la logique bipolaire de la Guerre froide, par le maintien coûte que coûte d’un
certain degré d’indépendance par rapport aux deux grandes puissances. Ainsi, Zhou Enlai
adopte un pragmatisme dans lequel il cherche le soutien d’autres pays qui ont également
défendu le non-alignement. La Conférence de Bandung (1955) et plusieurs visites officielles
de Zhou dans les pays asiatiques, africains et européens, démontrent l'engagement du Premier
ministre chinois de trouver de nouveaux alliés à la Chine en défendant les principes de la
politique de non-alignement. (Adie, p. 172-181, 1964)

La Conférence de Bandung 1955 est le premier effort de rapprochement des pays


africains et asiatiques, où plus de 15 nations des deux continents participent, y compris la
Chine et le Soudan. Les «Cinq Principes de Coexistence9 » définis par Zhou Enlai, ont été
défendu pour la première fois à Bandung, et à partir de cette époque, sont devenus les piliers
fondamentaux qui guideront la politique étrangère chinoise développée par Zhou. Les cinq
principes illustrent clairement la recherche d'une position non-alignée et ont été largement
saluée par les autres pays de la conférence. La Conférence de Bandung a été décisive dans
l'élaboration de la politique étrangère chinoise pour deux raisons: d'abord, Bandung a été
l’embryon du mouvement des non-alignés, qui a été consolidé en 1961 à Belgrade, et
deuxièmement, cette conférence a marqué le début des relations entre la Chine avec d'autres
pays africains, dont le Soudan (Pang Yang, 2009).

W. A. C. Adie dans son article «The China Quarterly" décrit le véritable "Safari"
effectué par Zhou Enlai en 1963-1964, affirmant que le Premier ministre a visité plusieurs

                                                        
9 Les cinq principes de coexistence pacifique sont les suivants : respect mutuel de la souveraineté 
et de l'intégrité territoriale, non‐agression mutuelle, non‐ingérence mutuelle dans les affaires 
intérieures, égalité et avantages réciproques, et coexistence pacifique. 

  11 
pays africains10 afin de renforcer les relations récemment établies11 entre les pays africains et
la Chine. Adie affirme que Zhou a visité les pays africains en portant en lui l’image d’une
Chine ouverte et révolutionnaire. Les pays africains sont en effet pour la Chine à cette
époque de potentiels défenseurs du maoïsme, alternative au modèle léniniste soviétique de
l’URSS.

Ainsi, dans ses discours officiels, Zhou affirme constamment la nécessité pour les pays
africains de se libérer non seulement du néo-impérialisme pratiqué par les Etats-Unis et par
d'autres pays européens, mais aussi de la domination soviétique. Du coté diplomatique, Zhou
avait l'intention d'établir des relations diplomatiques solides et stables avec les pays africains
de sorte que les futures négociations entre les différents gouvernements et également entre les
entreprises des différents pays, soient concrétisées plus facilement. Zhou Enlai a obtenu gain
de cause en développant l’idée que la Chine et l’Afrique ont une histoire commune, celle de
la domination européenne.

En ce qui concerne la visite officielle de Zhou Enlai spécifiquement au Soudan, Adie


fait valoir que dans les discussions diplomatique avec le président Abboud, Zhou, les deux
pays partagent une amitié traditionnelle, qui repose depuis des siècles sur des liens culturels
forts. Le commerce entre les deux pays a eu des nombres effets positifs. En 1964, la Chine
devient le plus importateur de coton soudanais.

Adie précise que ces négociations ont eu néanmoins peu d’importance par rapport à
d’autres négociations avec différents pays africains. Cependant, la réunion a produit un
résultat important: Zhou a quitté le Soudan avec la garantie du soutien soudanais à l'entrée de
la Chine au Conseil de sécurité de l'ONU12. En outre, la visite d'un membre important du Parti
communiste chinois a démontré l'intérêt dans l'approfondissement des relations de la Chine
avec le Soudan (Adie, p. 192, 1964).

                                                        
10 Parmi les pays africains visités par Zhou Enlai étaient: la République arabe unie (maintenant
l'Egypte et la Syrie), l'Algérie, le Maroc, la Tunisie, le Ghana, le Mali, la Guinée, le Soudan, l'Ethiopie
et la Somalie.
11
Les relations diplomatiques entre la Chine et les pays africains visités par Zhou Enlai ont tous été
établis entre 1956 et 1960, à l'exception de la Tunisie, dont les relations ont été officiellement établi
avec la visite de Zhou pendant leur "safari".
12
Le soutien des membres du mouvement des pays non-alignés, en particulier les pays africains, était
d'une importance primordiale pour que la Chine puisse devenir un membre permanent du Conseil de
sécurité de l'ONU avec droit de veto en 1971. 

  12 
3.2 Le développement

Lin Anshan13fait valoir que les relations entre la Chine et le Soudan sont restées, en général,
relativement stables depuis 1959. L'échange dans le cadre culturel et éducatif est un exemple.
Depuis le début des relations sino-soudanaises, des techniciens, enseignants et artistes sont
envoyés dans l’un et l’autre pays. D'un point de vue économique, le partenariat entre la Chine
et le Soudan a présenté une croissance progressive, directement liée à la croissance
économique de la Chine. En termes politiques, sur la scène internationale, la Chine et le
Soudan ont été d’accord sur l'adoption de la politique de non-alignement. Après la visite de
Zhou Enlai, la Chine a commencé à s’insérer progressivement dans l'économie soudanaise, à
travers l’offre de crédit et d’investissement direct dans l'infrastructure et dans l'industrie
soudanaise.

En 1970, la Chine a prêté environ 40 millions de dollars pour le financement de deux


routes (410 km) et d’une usine de textile au Soudan. L'année suivante, un nouveau prêt de 40
millions d’euros a été accordé par le gouvernement chinois pour la modernisation de
l'agriculture et de la pêche soudanaise. En 1974, la Chine a fourni une aide humanitaire
alimentaire au Soudan et à d'autres pays africains en raison des pénuries causées par un grand
sécheresse (Fernando, 2007).

Kabbashi Suliman et Ahmed Badawi14 sont d’accord avec Anshan, quand ils indiquent
que les relations sino-soudanaises sont restées stables depuis leur naissance création, avec des
moments d'intensification mais aussi de stagnation. En dépit de plusieurs changements de
régimes politiques, la Chine est restée ferme dans sa position de non-intervention et de
respect de la souveraineté soudanaise. Selon Suliman et Badawi les investissements chinois
au Soudan ont représenté pas loin de 100 millions de dollars en prêts sans intérêt entre 1970
et 1990. Au cours de ces vingt années, les investissements chinois était principalement dirigés
vers le domaine des infrastructures (ponts, routes et construction), de l’industrie (textiles) et
de l’agriculture (pêche, riz et coton) (Suliman / Badawi, 2008).

3.2 L’intensification

Depuis les années 1990, il y a eu une intensification des activités de la Chine en Afrique, y
compris au Soudan. Plusieurs raisons sont attribuées à cette croissance spectaculaire des
relations sino-africaines, résultant principalement de l'accroissement des échanges. La Chine
considère l'Afrique comme un continent d'opportunités. D'abord, on y trouve de grandes
                                                        
13 Professeur d'histoire et de relations internationales à l'Université de Pékin
14
Professeurs d'économie à l'Université de Khartoum 

  13 
réserves de matières premières nécessaires pour soutenir l'économie chinoise. Ensuite, le
continent a un marché interne de consommateurs très prometteur. Ces deux raisons ont forcé
la Chine à s’insérer de plus en plus sur le continent africain depuis les années 90. En 2008, le
commerce Chine-Afrique représentait déjà environ 60 milliards de dollars, alors qu'en 1995, il
représentait 3 milliards (Lutz, p. 202-208, 2011). En 2013 (comme le montre le graphique), le
Soudan était le troisième exportateur vers la Chine en Afrique, ce qui représente 11% du total,
derrière l'Angola (42%) et l'Afrique du Sud (15%).

L'investissement important et l'aide chinoise au Soudan sont si rapides et intenses qu'en


1999, les investissements directs de la Chine au Soudan ont représenté 17% du total des
investissements au Soudan. En 2007, ce pourcentage s’élève à 73%. Toutefois, les
investissements chinois sont en grande partie dirigés (environ 70% du total) vers le secteur
des infrastructures et de l'industrie pétrolière soudanaise.

Ainsi, on peut se demander dans quelle mesure cette relation bénéficie vraiment au
Soudan. L'intensification des investissements chinois au Soudan est importante pour le pays,
car elle fournit des capitaux pour financer des projets nationaux de développement.
Cependant, elle peut résulter négative car elle fait augmenter la dette extérieure du Soudan, et,
de fait, sa dépendance vis-à-vis de la Chine (Nour, p. 1-50, 2010).

Selon Lutz, le commerce sino-soudanais a considérablement augmenté entre 1995 et


2008. Toutefois, le commerce entre les deux pays est limité aux importations de produits
manufacturés chinois par le Soudan, et l'importation de pétrole brut en provenance du Soudan
par la Chine. L'exportation de pétrole du Soudan à la Chine représentait 11% de son PIB

  14 
annuel en 2008, alors qu'en 1999 ce ne était que de 0,5%, ce qui démontre l’importance
croissante du commerce avec la Chine pour le Soudan. Ces chiffres indiquent clairement que
notamment après les années 90 et avant la division du Soudan en deux, le pays africain
représentait un partenaire de grande importance pour assurer le succès de la stratégie chinoise
de diversification de ses fournisseurs pétroliers.

4. Conclusion

Fondée sur la théorie réaliste néoclassique, l'interprétation des dirigeants chinois de la


position de la Chine dans l'après-guerre froide a entraîné une politique étrangère chinoise
plus agressive et ambitieuse. Les dirigeants chinois ont estimé que le pays était en mesure de
conquérir une meilleure position dans le nouveau système international post-Guerre froide.
Par conséquent, ils ont formulé un plan d'objectifs qui, s’ils se concrétisent, peuvent conduire
la Chine à devenir une grande puissance, mais par des moyens pacifiques, tels que la
croissance économique et l'indépendance politique, composantes essentielles de sa stratégie
d'émergence pacifique.

L'un des vecteurs de la politique d’émergence pacifique est la croissance économique


et le renforcement de la Chine, qui passent par une diversification des fournisseurs de
pétrole. Comme indiqué, la Chine au cours des années 90 est passée de pays exportateur de
pétrole à pays importateur de pétrole, le plus important même au classement mondial, créant
ainsi une grande dépendance et une vulnérabilité qui peut menacer la réussite de son plan
d'émergence pacifique sur le long terme. Ainsi, le pays a davantage développé sa stratégie de
diversification de ses approvisionnements.

En parallèle, au cours des années 90, comme ce travail l’a montré, la Chine a
commencé à investir massivement dans l'économie soudanaise, en particulier dans son
industrie pétrolière. Ce dossier a démontré que l'adoption de la politique d’émergence
pacifique a indirectement conduit à l'intensification des relations sino-soudanaises.

À travers la politique de diversification de ses fournisseurs de pétrole, la Chine a


d'abord essayé d'augmenter le nombre de ses vendeurs de pétrole. Ensuite, la Chine s’est
rapproché des pays avec lesquels elle avait des relations structurelles et historiques assez
fortes, notamment le Soudan, afin d’investir dans leur industrie pétrolière et diversifier ses
importations. . De cette façon, la Chine a cherché à réduire leur sa vulnérabilité vis-à-vis de
l’étranger.

  15 
Par conséquent, il peut être dit que l'adoption de la politique d'émergence pacifique
(aujourd’hui développement pacifique) de la Chine dans les années 90 a encouragé le
renforcement des relations sino-soudanaise, principalement grâce à l'augmentation des
transactions commerciales dérivées de l'exportation du pétrole soudanais vers la Chine.
Ainsi, l'hypothèse que: « L’adoption de la rhétorique d’émergence pacifique dans les années
90 par la Chine, ayant comme objectif une réduction de sa dépendance énergétique par la
diversification ses fournisseurs, a conduit à une intensification des relations sino-soudanaise,
principalement dans le secteur de l'industrie pétrolière » a été validée.

Il est suggéré, pour un futur article, une recherche sur la manière dont l'adoption de la
politique d’émergence pacifique dans les années 90 a affecté la relation de la Chine avec
d'autres pays d'Afrique. Ainsi un parallèle pourrait être fait avec ce travail. En outre, il serait
également intéressant de mesurer l’impact de la division du Soudan dans les relations du pays
avec la Chine, en particulier concernant l’industrie pétrolière. Il serait intéressant d’évaluer le
rôle joué par la diplomatie chinoise dans la pacification du conflit entre les deux pays voisins.

  16 
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http://www.wto.org/english/res_e/statis_e/its2011_e/its2011_e.pdf (accessed 25 Nov., 2014).

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6. Annexe

Carte actuelle du Soudan et Soudan du Sud, marquant les zones pétrolières


disputés par les deux pays.

Source: FMI, CIA


Publié par: Le libération, 25 Dec. 2013.
http://www.courrierinternational.com/article/2012/04/19/le-petrole-rallume-la-guerre (accédé
2 Déc. 2014).
 

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