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INTRODUCTION
1. Problématique
La République Arabe Syrienne, est un pays du Proche-Orient situé sur la cote
orientale de la mer méditerranéen avec une population globale de 19 398 448
habitant dont 55% seulement sont urbaine a longtemps été victime des
migrations, des pillages des divers peuples depuis la haute antiquité jusqu’a
nos jours.1
Disposant d’une économie alimenté par ses atouts : Industrielles (avec
la production des matières premières), touristiques (avec ses nombreux sites
archéologiques) faisait de lui une plaque tournante au développement dans le
Moyen-Orient.
Plongé dans une instabilité politique depuis son existence, la Syrie se
fonce dans une crise vers 2010 qui peu a peu a eu raison d’engendrer une
guerre civile qui tira sa source du printemps Arabe entre des manifestants et
des autorités du régime Baassiste qui se transforma a une rébellion entraina la
participation des plusieurs belligérants.
Cette crise entraina la mort de plus de 92 901 personnes tuées suite au
conflit qui a suscité de nombreuses immigrations auprès de la population. Vers
2010 l’Economie Syrienne s’est rétractée, son P.I.B a fortement baissée suite a
la guerre qui causé auprès des investisseurs la crainte, la destruction des lieux
de production, des infrastructures, les embargos données aux produit Syrien et
la prise en détention des provinces clés de son Economie, cela a empêcher les
échanges commerciaux en clouant de plus en plus le pays au fond du trou. 2
Face à tous ces événements troublant qui a une influence sur le plan
international, nous avons été -poussés a faire cette étude pour comprendre le
déroulement et les conséquences de cette crise economico-financiére en Syrie.
Sur ceux entendue du territoire Syrien et les rôles des quelques Etats se trouve
de notre investigation. Le système International étant coordonnées par certains
nombres des Etats puissant qui ont la main mise sur les systèmes politiques
mondiaux ; ces derniers ont les pouvoirs sur les actions, les décisions des
acteurs politiques des nations réputées du tiers monde et ont le pouvoir de
faire régner la paix ainsi que légalité dans le monde. La Syrie quant a elle a subit

1
Www.Cia.gov_<<Middle_East:Syria_the_world_Factbook consulté 01/Mars/2022
2
2

beaucoup de répression du côté des Etats puissants sur le plan externe


emmenant une crise dans la politique diplomatique et du point de vue interne
la crise a donnée vie aux divers groupes armées, rébellion qui a leurs tours font
pressions sur le régime en place gui provoque une guerre tout à fait.
C’est dans ce contexte que nous posons la question de savoir: Quelles
sont les conséquences Economico-Financières de la crise syrienne au Moyen-
Orient.
2. Hypothèse du travail
De par sa définition, l’hypothèse est la réponse que l'investigateur
trouve, une réponse provisoire dans laquelle il donne en vertu des questions
qu’il s’était posées à la problématique.
En guise d’hypothèse à la question posée, nous estimons que les
conséquences de la guerre Syrienne au Moyen-Orient seraient la chute des flux
commerciaux intra régionaux, l’afflux des réfugiés causé par l’immigration,
l’instabilité régionale, une diminution du P.I.B d’où, une économie qui à
fortement régressée, les pertes en vie humaine, etc.

3. La méthodologie de la Recherche
3.1. Méthode de Recherche
Cette partie est l’une des parties importantes dans notre investigation.
Elle se définie de cette manière la méthodologie est une démarche scientifique
qu'un chercheur emprunte pour aboutir à une vérité suivant un cheminement
logique, il doit suivre un processus bien précis pour aboutir avec succès au
résultat.
Pour ce faire nous avons été appelé à utiliser la méthode Dialectique et
l'approche historique.
3.2. Technique de Recherche
Outre les méthodes, les techniques des recherches ont permis d’entré en
contact avec les informations de recherches. Ainsi nous avons recouru à la
technique documentaire car elle nous a permis de consulter les ouvrages et les
éléments mieux indiqués en rapport avec notre sujet de recherche ainsi que
l'internet.
3

4. Choix et Intérêt du sujet


La Syrie a longtemps était victime des dominations, des pillages des divers
peuple, victime des différentes agressions tant extérieure qu’interne ; il a subit
des destructions lors de son occupation étant théâtre des migrations et centre
d’invasions.
Le dévolu de cet objet d’étude se justifie par le souci de savoir la gravité et
les conséquences qu'a engendré la crise Syrienne sur la vie socio-économique
et financière sur l'intégralité du pays et ainsi que dans la région du Moyen-
Orient.
5. Délimitation du Travail
Nous avons circonscrit notre travail dans le temps et dans l'espace. Ainsi le
Moyen-Orient et la République Arabe Syrienne forment le lieu de recherche.
Temporairement nous partirons de l’année 2013 jusqu’a Pannée 2018. Car
c’est pendant cette période de 5 ans que le pays a été plongé dans une crise
totale au sein de ces institutions.
6. Difficultés rencontrées
Notre plus grande difficulté était de trouvée des bibliothèques où nous
pouvions trouvé les ouvrages voulus, les ouvrages des qualités et aussi des
moyens financiers pour assurer certains déplacements.
7. Canevas du Travail
Outre l’introduction et la conclusion, notre travail comporte quatre
chapitres. Le chapitre premier aborde le cadre conceptuel et théorique ; le
deuxième chapitre traite de la présentation de champs d’études.
Le troisième chapitre traite de la crise Syrienne; et le quatrième parle des
conséquences économiques, financières de la crise en Syrie et au Moyen-
Orient.
4

CHAPITRE PREMIER : LES CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES


Section 1. Analyse des concepts de base
Il est impérieux de saisir le contexte dans lequel chaque concept est
utilisé dans un travail scientifique. C'est dans cette première section que nous
allons définir les concepts des bases qui sont à la composition du sujet de notre
travail.
1.1 Conséquence
Le mot conséquence est un nom féminin, ce terme veut dire une suite
logique entraîner par un fait ; une répercussion.3
Les mots stipule aussi le résultat qu'on fait entraîne, la suite d'une action,
ce qui est produit nécessairement par quelque chose qui en est une suite
logique, et aussi le Dictionnaire de l'Académie française définit les mots
conséquences comme une conclusion tirée d'une ou plusieurs propositions.4
1.2 Economie
Le mot économie est un nom féminin qui se définit comme un ensemble
des activités relatives à la production, la distribution et la consommation de
biens et de services.
L’économie est l'art de bien administrer une maison, de gérer les biens
d'une personne, puis par extension d'un pays. Plus généralement, l'économie
est une science sociale qui étudie la production, la répartition, la distribution et
la consommation des richesses d'une société.5
1.3 Finance
Nom féminin qui veut dire un ensemble de profession qui ont pour objet
de contribuer au développement économique par des activités de conseil et de
prêt en matière d'argent, destiné à valoriser un capital, elle veut dire aussi un
ensemble de techniques de gestion des patrimoines individuels, du patrimoine
d'entreprise et des budgets publics.6
Le terme finance veut dire aussi l'ensemble des activités propre au
mouvement de l'argent de l'État, il peut se définir comme au silence ensemble
de ressources pécuniaire d'une société, d'un groupe de société ou d'une
3
Www.larousse.fr/définition_conséquence consulté le 10/mars/2022
4
Dictionnaire de l’académie française 5ème Ed.Paris,éd.EBOOKS France,1978,p.687
5
https://www.toupie.org/Dictionnaire/Economie.htm consulté le 10/mars/2022
6
Www.larousse.fr/définition_finance consulté le 10/mars/2022
5

personne. Il signifie encore l'art d'asseoir, de régir et de percevoir les


impositions.
1.4 Crise
Ce terme est défini sous plusieurs aspects tels qu’économiques et
ministérielle, elle est définie comme une période où les difficultés
économiques, politique et idéologique sont ressentis comme paroxystique (qui
présente du paroxysme : point plus aigu d'une situation) ;
De manière générale elle veut dire le moment difficile et généralement décisif
dans l’évolution d'une société, d'une institution. 7
1.5 Syrie
La Syrie en forme longue la République arabe Syrienne, est un pays du
Proche-Orient situé sur la côte oriental de la mer Méditerranée : le bassin de
levantin ; avec une superficie de 185 180 Km², et une population de 10 900 000
habitants (une croissance de plus de 3,5 % par an) pour la capitale de Damas. 8
1.6 Moyen-Orient
Depuis la fin du 19e siècle, le Moyen-Orient et le nom donné aux régions du
riverain de la Méditerranée orientale, de la mer Rouge, du golfe d'Omar et du
golf persique.
Le moyen Orient en arabe < Al-Sharq Al-awsat>, et une expression d'origine
occidentale qui désigne pour les occidentaux, une région comprise entre la rive
orientale de la mer Méditerranée et la ligne tracée par les frontières entre
l'Iran d'une part et le Pakistan d'autre part. L'espace concerné comprends au
moins le Croissant fertile, la péninsule arabique et la vallée du Nil, on y ajoute
parfois la République islamique d'Iran, le Pakistan et l'Afghanistan. 9
Section 2 : Aspects théoriques généraux
2.1. Théories sur les conflits armés
Le concept « conflit armé » est une expression générale qui s’applique a
différent types d’affrontements qui peuvent se produire entre deux ou
plusieurs entités étatiques, entre une entité étatique et une entité non
étatique, entre une entité étatique et une faction dissidente et ou encore entre
deux ethnies, à l’intérieur d’une entité étatique.10
7
Dictionnaire de l’académie française, op.cit. p 890
8
Www.wikipedia.org.la_Syrie consulté le 10/mars/2022
9
O.David et J.Luc, Dissertation de Géopolitique, 2ème Edition Belin Education, Paris,2005 p.36
10
Verri. P,Dictionnaire du droit international des conflits armés,CICR, Genève, 1988,p.36
6

Dans cette définition découle trois idées qui méritent explication :


- conflit armé international,
- conflit armé interne,
- conflit armé interne Internationalisé.
2 .1.1. Conflit armé international
Nous pouvons illustrer le conflit armé international en citant comme
exemple la coalition américano britannique en Irak, la prétendue guerre contre
les armes a destruction massive, la guerre opposant l’organisation pour la
libération de la Palestine a l'État israélien, le conflit opposant les U.S.A à la
Corée du Nord au sujet de l’arme nucléaire, le conflit entre la Chili et
L’Argentine autour du chenal de Bouglé, le conflit entre l’alliance
Atlantique et la Russie au sujet de l'élargissement de l’organisation du traité de
l'Atlantique Nord (OTAN) a l’est.
La notion de guerre est incluse dans celle de «conflit armé international »
que consacre de manière significative le protocole additionnel aux convention
de Genève de 1949(1977) qui portaient sur le droit humanitaire de la guerre
stricto sensu .Au même titre que la guerre ,tout conflit armé international
comprend comme l'expression l'indique ,un aspect militaire et un aspect
international.11
 Aspect militaire
le droit international e fixe pas le niveau de violence que doivent
atteindre les opérations armées pour que soient applicables les règles relatives
aux conflits armés internationaux strictement réglementés par le droit
traditionnel de la guerre, l’ouverture et la cessation des hostilités ne sont plus
soumises aujourd’hui à des règles précises. Le conflit armé est un fait bien plus
qu'une intention.12

 Aspect international
Traditionnellement, toute insurrection au sein d’un Etat était qualifiée de
guerre civile, à partir d'un certain degré de violence et d’extension territoriale
11
Scouts,M.C,Battistela D et Vennesson,P., Dictionnaire des Relations Internationales, Dalloz, Paris,2003,p.69
12
Nguyen,Q.A, Droit international public,5ème édition,Paris,I.G.D J,1994,p.901-902
7

sinon il s’agissait d’une simple rébellion à force ouverte, justifiable d’une


opération de police, à ce titre, elle ne relevait que du droit interne et de « la
compétence exclusive »de l’Etat concerné. La guerre, quant à elle opposait des
« belligérants », c’est-à-dire des Etats au sens du droit international.
En outre, sont également considérés comme conflits armés
internationaux, les guerres de libérations nationale dans lesquelles les peuples
luttent contre la domination coloniale, l'occupation étranger ou un régime
raciste et, en général, les guerres qui peuvent survenir lorsque les peuples
veulent exercer leurs droits à l’autodétermination ou disposer d’eux-mêmes.
En résumé, les conflits armés internationaux peuvent être interétatiques ou
non dans certaines circonstances déterminées.
2.1.2 Les conflits armés interne
Rentre dans cette catégorie ,par exemple le conflit Burundais opposant
les forces loyalistes depuis l’assassinat du président Ndadaye le premier
président hutu démocratiquement élu en octobre 1993 aux forces pour la
défense de la démocratie (FDD) le bras armés du conseil national pour la
défense de la démocratie (CNDD) , le front national de libération (FNL) et le
conflit ivoire éclaté depuis le 19 septembre 2002 mené initialement par un
mouvement politico-militaire occupant le nord du pays le mouvement
patriotique de cote d'ivoire (MPCI) et deux autres en novembre le mouvement
de justice et de paix (MJP) tous s’opposant au régime élu du président Laurent
Gbagbo.
Le conflit armé interne ou encore conflit armé non international est
synonyme de « guerre civile ».13
Il se caractérise par l’affrontement qui oppose les forces armées d’un
Etat à des forces armées dissidentes ou rebelles. Le droit applicable durant de
tels conflits à longtemps été considéré comme étant une question purement
interne aux Etats. L’article 3 commun aux conventions de Genève de 1949 a
permis de dégager pour la première fois certaines principes fondamentaux
devant être respectés durant de tels conflit armé non international.
L’article premier du protocole additionnel II de 1977 a partiellement
comblé cette lacune .Aux termes de celui ci ,est réputé conflit armé non
13
Kambaza Alfani,A.C, démocratisation et gouvernance poste conflictuelle en Afrique centrale : approche
comparer le cas de la République démocratique du Congo et de la Côte d'Ivoire, mémoire de Master, inédit,
université catholique d'Afrique centrale, institut catholique de Yaoundé, faculté de sciences sociales et de
gestion, Yaoundé 2003-2004, p. 2-3
8

international tout conflit qui se déroule sur le territoire d’un Etat ,entre ses
forces armés et des forces armés dissidentes ou des groupes armés organisés
qui, sous la conduite d’un commandement responsable ,exercent sur une
partie de son territoire un contrôle tel qu’il leur permette de mener des
opérations militaires continues et concertées et d’appliquer le droit
international établi par ce type de conflit. Les situations des tensions internes
et de troubles intérieurs comme les émeutes, les actes isolés et sporadiques de
violence et les autres actes analogues ne sont pas considérés comme conflit
armé.
Ce protocole additionnel s’applique aussi aux conflits armés qui
opposent de manière prolongé sur le territoire d'un Etat des groupes armés
organisés entre eux. Ainsi, un conflit qui éclate sur le territoire d’un Etat entre
deux ethnies distinctes pour autant qu’il réunisse les caractéristiques
nécessaires d‘intensité, de durée et de participation peut être qualifié de conflit
armé non international, Tel fut les cas de conflit entre hunde et hutu dans le
territoire de Masisi, chefferie de Bahunde, Bashali et secteur de Katoyi et Osso
en 1993 ou les uns avaient pris des armes contre les autres au sujet du conflit
foncier avec des interférences politiques. Ce conflit s’était étendu dans le
territoire de Rutshuru, Chefferie de Bwito.
2.1.3 Le conflit armé interne internationalisé.
A titre illustratif, nous évoquons le conflit armé interne internationalisé
en prenant pour exemple le mouvement rebelle en 1996-1997 : Alliance des
forces démocratiques pour la libération du Congo Zaïre contre le
gouvernement du président Mobutu de la République du Zaïre. En effet,
l’intervention des troupes rwandaises, ougandaises, burundaises, etc. au côté
du mouvement rebelle (AFDL) et l’intervention des troupes marocaines,
tchadiennes, etc. au cote du gouvernement du Zaïre ont fait que le conflit
change de caractère interne et devienne internationalisé.
En 1998 ,en R.D.C toujours ,contre le régime du 17 mai 1997 du Mzee
Laurent Désiré Kabila où derrière le rassemblement congolais pour la
démocratie (RCD) se trouver les armées rwandaises et burundaises .C’est le cas
également du Rwanda en 1990 où des combats avaient éclaté entre le
gouvernement à majorité hutu qui avait bénéficié de l’intervention des troupes
zaïroises et le front patriotique rwandaise dirigé par les tutsi soutenu par
l’Ouganda et dont la base d’opération se trouvait en Ouganda.
9

Un conflit armé peut changer de caractère, et ce, souvent dans les sens
d’un conflit armé interne qui, par certains éléments nouveaux ou extérieures
changent de caractère et devient international. C’est ce qui, d’ailleurs, fait dire
à certains auteurs qu’un conflit peut débuter comme guerre civile et se
transformer en conflit armé international.
A ce sujet, « un même conflit peut répondre à la fois aux critères
interétatiques et aux critères intra-national et avoir un caractère mixte, c'est-à-
dire apparaître comme un conflit international dans les relations entre certains
belligérants et comme une guerre civile entre d’autres belligérants.
Un conflit non international peut s’internationaliser dans les hypothèses
suivantes :
- L’Etat victime d’une insurrection reconnait les insurges comme belligérants ;
- Un ou plusieurs Etats étrangers interviennent avec leurs propres forces
armées en faveur d’une partie au moins ;
- Deux Etats étrangers interviennent avec leurs propres forces armées en
faveur d’une des parties ;
- Interventions d’une organisation internationales dans le cadre de la sécurité
collective ou du maintien de la paix et la sécurité internationale.
Les problèmes découlant de ces situations ne peuvent pas trouver une
réponse simple et sans équivoque, eu égard à leurs nombreuses implications
juridiques et à l’absence de dispositions internationales spécifiques à cette
forme de conflit.14
2.2 Les relations internationales
2.2.1 Définition du concept « relation internationale »
Avant d’aller vite en besogne à une définition des relations
internationales, il est impérieux de préciser que l’expression « relations
internationales » renferme un double sens ; il désigne à la fois un ensemble de
comportements ou de phénomènes dans les rapports entre les Etats et aussi la
disciplines qui s’efforce de les appréhender.15

14
BENMESSAUD TREDANO Abdelmoughit, Intangibilité des frontières coloniales et espaces Étatiques en
Afrique, T.XLVII, LGDJ, Paris, 1989, p.65
15
LABANA L.A, les relations internationales présentation panoramique et approche théorique, éd. Médias Paul,
Kinshasa, 2006, p.13
10

Dans notre cas précis, nous allons l’appréhender dans sa conception des
comportements ou mieux phénomènes qui caractérisent les rapports
internationaux .c’est ainsi que Antoine Gazano a défini les relations
internationales comme étant tous les rapports et flux transfrontaliers matériels
ou immatériels qui peuvent s’établir entre deux ou plusieurs individus groupes
ou collectivités.16
Notons par ailleurs qu’en parlant de transfrontalier, ce dernier
matérialise l’existence des collectivités politiques indépendantes sans
lesquelles les échanges en perdaient caractère international.
Sur ce, les relations internationales prise dans sa conception autre
qu'une discipline scientifique appréhendant les phénomènes liant les rapports
Interétatiques, englobant les rapports pacifique ou belliqueux entre les Etats,
de rôle des organisations internationales et l’ensemble des échanges ou des
activités étatiques.
Force et de constater qu'en fin que les relations internationales n'en demeure
pas moins l'essentiel de relations interétatiques.17
2.2.2 Évolution historique des relations internationales
Relater l'histoire des rapports qu'entretiennent les acteurs des systèmes
internationaux constitue une tâche difficile en ce début du 21 ème siècle d'autant
qu'ils revêtent un caractère complexe, consécutif du développement de la
technologie sur la scène internationale.
Étant donné que les relations internationales s'étendent tant à toutes les
relations de groupe ou individus à individu par rapport à une frontière étatique,
que les organisations internationales privées au public et les sociétés
multinationales.
Il serait impérieux pour nous de faire une démarcation entre la politique
internationale (relation entre unité politique des États et la vie internationale
tous les manifestations ne comportant pas les relations d'existence entre
États.)18
Dans cette section, il s'agira de relever les événements depuis 1945 à nos
jours, qui ont caractérisé les relations internationales entendu comme
l'ensemble des actions et interactions des acteurs privilégiés de la vie
internationale qui sont les Etats constitués ou en formation.

16
GAZANO A., les relations internationales, éd. Guardiano, Paris, 2001
17
Mohamed BEDJAOUI, Droit international bilan et perspective, Tome 1, éd.A.Pedone, Paris, 1991, p.429
18
Diur Katond, Histoire des Relations Internationales, Kinshasa, éd. Sirius, 2005, p.3
11

Ces événements sont regroupés en trois grandes périodes :


 Une première période à la de 1945 à 1948 parlant des directoires des
grandes puissances et de le chèque de compromis,
 Une deuxième période allant de 1947 à 1953 consacrée à la guerre froide
et l'émergence du tiers-monde,
 Enfin la troisième période prétend de l'aspect actuel des relations
internationales.19
2.2.2.1 La période de 1945 à 1947
Durant cette période, les membres étaient au lendemain de la Seconde
Guerre mondiale. Certes, l'humanité n'avait jamais connu de dégâts et de
ravages pareil auparavant. Cette guerre a laissé un chaos économique, des
problèmes territoriaux, des problèmes constitutionnels et métissage
idéologiques, et afin les dollars Gap (manque de dollars) qui fut l'un des plus
grands problèmes international au début de la guerre froide.
La victoire de la Seconde Guerre mondiale avait coûté énormément
chère aux alliés qui ont pu rassembler autour d’eux les ennemis de l'Allemagne,
du Japon et de l'Italie, d'autant plus qu’ils se sont rendus compte que rien
n'avait été fait et que tout était à refaire.
Raison pour laquelle ils ont éprouvé le besoin de redonner au monde un
visage nouveau. Après qu'ils aient fait une analyse approfondie sur les causes
qui ont engendré ces chaos politiques, économique et sociale ; c'est ainsi que
les différents furent élaborés. C'est ainsi que se sont succédés de conférences
internationales qui n'ont eu à avoir des compromis fragiles.
À l'instar de la conférence de Moscou, conférence du Caire, conférence
du Téhéran, la conférence de Yalta ainsi que celle de Postdam. Force sera de
constater que toutes ces conférences auront de compromis fragile car il s'est
avéré que les alliés d'hier n'avaient rien abandonné de leur visées dans d’avant
cette vision ce qui a conduit à ce que surgissent par le site des affrontements
des idéologies contraire de grande puissance ; d’où « l'adage l'ennemi commun
vaincu chacun avait repris sa liberté ».
2.2.2.2 Période de 1947 à 1953

19
Diur KATOND,op.cit,p.27
12

Cette période sera marquée par une succession de vêtements que l'on
nommera « guerre froide »et l'émergence d'un nouvel ordre mondial au niveau
de pays colonie d'Afrique et d'ailleurs ordre nommé <tiers-monde.> 20
A. Guerre Froide
Durant cette période, suite de divergence de point de vue de Allier, le
monde s'est vu divisé en deux grands courants :
 Le monde capitaliste avec à sa tête les Etats-Unis d’Amérique (USA).
 Le monde communiste avec l'Union des Républiques Socialistes
Soviétiques (URSS).
Il y a eu une succession d’événements ces deux courants qui amènera
qu'on puisse le nommer guerre froide. Dans ce conflit les belligérants ne se
sont jamais affrontés directement, cela est dû essentiellement en raison de la
possession des armes nucléaires à la fois par les USA ainsi que par l'URSS. Ce
sont des accords portant sur le désarmement ou le moment de détente qui ont
permis d'éviter un conflit direct. Par contre c'est des grands se sont en
revanche affronté d'une manière implicite lors de la guerre de la Corée et de la
guerre de Vietnam.21
B. Le Tiers Monde
Au cours de la Deuxième Guerre mondiale Mathieu de 19ème siècle la
plupart des pays européens ont fondé des empires coloniaux. Or dès la
première moitié du 20ème siècle cette domination avait été remis en cause
notamment à travers le développement ; des mouvements nationalistes. Après
la Seconde Guerre mondiale le mouvement va reprendre, c'est renforcer et
finalement toucher l'ensemble du monde dominé avant avoir gain de cause
dans un vaste processus de décolonisation.
Parallèlement à la division du monde en deux blocs opposés ces vagues
d'émancipation font surface dans les empires coloniaux, amenant ainsi le pays
nouveau à chercher une troisième voie entre capitalistes et marxisme. Cette
recherche n'aboutira pas car ils seront instrumentalisés par chacun des Caps en
lice. C'est plutôt avec la détente, puis la fin de la guerre froide qui ce débat
devient caduque.

20
Diur KATOND, op.cit. , p.23
21
Www.archives.cb.be consulté le 06/Août/2022
13

Ainsi naîtra un nouvel ordre mondial, nommé <Tiers Monde> avec la


conférence de Bandung en 1945 où assistera le triumvirat Tito, Nasser et
Nehru. Ce nouvel ordre sera constitué pour la plupart des pays sous-
développés colonisés afin de leur permettre de s'épanouir en toute
indépendance.
2.2.2.3 La période de 1953 à nos jours
Après les chaos et les déséquilibre créé par la deuxième guerre mondiale,
cette période sera caractérisée par l'équilibre dans le système international
avec l'avènement de la Charte des Nations Unies. Créer en 1945, l'ONU avait
pour but essentiel la préservation de la paix. Il est arrivé que ces décisions
fusent heurtées au blocage de la guerre froide car pris en otage par le deux
superpuissances.
Cependant, les critiques proférées à l'endroit, à ses décisions qui sont
jugées inefficaces surtout à l'endroit des grandes puissances, les États membres
vont préférer renforcer le rôle de l'ONU dans la modération de conflit
internationaux et celui de catalyseur du développement international. 22

Chapitre II : PRESENTATION DES MILIEUX D’ETUDES.


Cette section est destinée à la présentation de façon pertinente les
milieux d’études qui sont la Syrie et le Moyen-Orient.
22
Diur KATOND, op.cit., p.331
14

Section I : SYRIE
La Syrie sous forme longue la République Arabe Syrienne, est un pays du
Proche-Orient situé sur la côte orientale de la mer méditerranéen : le bassin de
Levantin.
L’origine du nom « Syrie » n’est pas certaine ; il pouvait venir du grec
ancien et désignerait à l’origine la terre d’Aram, mais Hérodote y voyait plutôt
une forme abrégée d’Assyrie, tandis que les historiens modernes le font
rencontrés à divers toponymes locaux. Il apparait pour la première fois en grec
et n’a pas d’antécédent indentifiable, ni dans la forme, ni pour le contenu, dans
les textes pré-hellénistiques. Bien établi dans l’usage officiel romain et
byzantin, il disparait au VIIème siècle avec la conquête musulmane, mais
continue à être utilisé en Europe.
Dans le monde Arabo-musulman, la région autres fois appelée « Syrie »
portait le nom de SHAM qui était aussi celui de sa capitale DAMAS. Le nom
« Syrie », en arabe syriyyah, était inconnu jusque dans la seconde moitié du
XIXème siècle ou il ressurgit sous l’influence Européenne. En 1865, il devient le
nom officiel d’une province, celle du vilayet de damas ; c’est après
l’établissement du mandat français en 1920 qu’il désigne l’Etat Syrien actuel. 23
I.1 Histoire
Elle a toujours été le théâtre des migrations, d’invasions, des razzias et
des pillages qui se sont succédés, presque sans interruption, depuis la plus
haute antiquité jusqu’à nos jours.
C’est ainsi qu’après avoir joué avec les phéniciens un rôle très important
dans le bassin méditerranéen et en avoir subi largement l’influence, la Syrie au
sens large, vit se succédé plusieurs dominations ; ces furent celles des
Assyriens, des Néo-babyloniens, celle des perses jusqu’à la conquête
Macédonienne, en 332-331 AV J.C par Alexandre le Grand, dont le successeur
Seleucus fonda avec Antioche comme capitale le royaume de Syrie.
A partir de ce moment, cette religion est entrée définitivement dans le
courant de la civilisation méditerranéenne ; elle devint à 64 AV J.C, une
province de l’empire romaine et conduit la grandeur de Palmyre, que la reine
Zénobie, de 252 à 273, à rendu célèbre.

23
SADAKA N., La question Syrienne pendant la guerre de 1914, Paris, Larose, 1940, P.29
15

Elle vu encore les Syriens aller eux-mêmes occuper le, trône impérial de
Rome avec trois empereurs : Ecagabal (218-222), Alexandre Sévère (222-235)
aux quels succéda Phillipe l’arabe lui-même originaire de la trochonite (Syrie
méridionale) et donner deux plus célèbres jurisconsultes, Papinien et Ulpien.
Comme le reste de l’empire romain la Syrie connut la décadence à partir
du troisième siècle. Les arabes, dont ls infiltrations avaient toujours été
nombreuses étendirent alors leurs invasions. C’est en 634 que le 1 er calife
Abou-Bakr, puis Omar, son successeur, envahirent la Syrie. L’immigration arabe
prit alors une grande ampleur et se fixa définitivement sous les omeyyades qui
firent de damas la capitale d’un empire arabe en plein développement.
Le pays atteignit à ce moment son apogée et devint le centre de
civilisation orientale. Depuis, il n’a pas cessé de jouer un grand rôle dans la
politique de cette région et s’attribuer le titre de foyer du monde arabe. La
décomposition de l’empire arabe livra la Syrie aux croisés (1096-1292) puis aux
invasions mongoles et tartares, pour tomber finalement sous le joug du sultan
ottomanes SELIM 1er.24
Damas une des villes les plus anciennes du monde fondé au 3 ème
millénaire AV J.C a été habitée sans interruption ; après la chute des
omeyyades un nouvel empire fut créé à Bagdad, l’empire abbasside, et en
1260, Damas est devenue la capitale provinciale de l’empire des Mameloukes.
En 1400, la ville fut détruite en grande partie par Tamerlan : Damas a été
presque entièrement incendiée, et les artisans Damasciens furent enlevés pour
travailler à Samarlande. Une fois reconstruite Damas a servi de capitale
jusqu’en 1516 et en 1517 le pays tombèrent sous la domination des ottomanes
qui régnèrent sur le pays pendant plus de 400 ans jusqu’en 1918, excepté la
brève période où l’égyptien Ibrahim Pacha occupa le pays de 1832 à 1840. 25
Sous cette domination, elle a vécu, pendant 4 siècles (1516-1918) dans une
véritable somnolence politico-économique, sans aucun contact avec le monde
extérieur.
Ce n’est qu’au XIX siècle que quelques rayons de lumière d’origine
extérieure viennent bouleverser sa vie végétative. L’époque Napoléonienne

24
SADAKA Nagib, Op.cit., P.29
25
16

(1799) et la courte conquête égyptienne de Méhemot Ali (1831-1946) la mirent


en contact direct avec l’Europe.
Dans la ville enclavée d’Elba, dans le nord- ouest de la Syrie, les
archéologues ont découvert en 1975 les vestiges d’un grand empire sémite qui
va du nord de la mer rouges à la Turquie et jusqu’en Mésopotamie dans sa
partie orientale. Cet empire remontant de 2500 à 2400 ans AV J .C fait de la
langue d’Elba la langue sémitique la plus ancienne. La SYRIE compte d’autres
grands sites archéologiques comme celui du Mari où fut retrouvé un code
comparable au code d’Hammourabi à Babylone, Ougarit et Dowa Europe.
La SYRIE est un pays significatif dans l’histoire du christianisme, Paul de
Tarse, le futur saint Paul a été converti au christianisme sur la route de DAMAS,
et a établi une église d’abord à Antioche en SYRIE antique (aujourd’hui Turquie)
c’est de ce port qu’il est parti pour plusieurs de ses voyages de mission.
La Syrie fut longtemps occupée par les peuples Cananéens, les Hébreux,
les Araméens, les Assyriens, les Grecs, les Arméniens, les Nabatiens, les
Byzantins, … et enfin par le français à qui la société de nation confia un
protectorat provisoire pour mettre en place, les conditions d’une future
indépendance politique.

1.2 Géographie
1.2.1 Localisation et position de la Syrie
La Syrie possède une position privilégiée dans le monde. Au carrefour
des routes de trois liaisons entre les deux mondes occidental et oriental. Cette
position géographique lui conférait, dans l’antiquité, une situation de centre
commercial et de transit, sa façade maritime sur la méditerranée lui permet de
communiquer avec l’Europe, sa situation continentale la met en contact direct
avec l’Asie Antérieure et, de là, avec l’Asie centrale. 26
Dans son état actuel, la superficie de la Syrie est de 185.180 km2 au
point de vu structure physique, la surface Syrienne n’est qu’un fragment de la
péninsule Arabique, vaste ensemble géographique formant un petit continent
entre l’Afrique et l’Asie et isolé d’eux par une ceinture de montagnes et de
mers. 27
26
CHARLES DIEHL et VENISSE, Flammarion, Paris, 1925, p.193-204
27
YOUSSEF HELBAOUI, La Syrie mise en valeur d’un Pays sous-développé, Librairie général de Droit et de
Jurisprudence, Paris, 1956, p.23
17

1.1.2 Territoire et Relief


L’essentiel du territoire Syrien est constitué par un vaste plateau calcaire
(Hamada) surmonté de quelques anciens reliefs volcanique (djebel druze) et
traversé au nord Est par le fleuve Euphrate.28
Du point de vue relief, elle peut être divisée en cinq parties qui sont de
l’ouest à l’Est :
 1 er La région littorale (ES-Sahel) est constitué par une bande des terrains
insérés entre la méditerranée et le pied des massifs montagneux. Elle
s’étend de Bayas au nord, à Tripoli au sud forment ainsi une étroite zone,
large de 3 à 20 km qui constitue, du nord au sud, les plaines de Lattaquié,
de djablé, de banias et Tartous.
 2ème La seconde est la région montagneuse, elle est formée deb deux
chaînes montagnes parallèles au côté. La première à l’Ouest, domine la
mer ; la deuxième à l’Est, s’incline vers l’intérieur. La chaîne occidentale
comprend du nord au sud, la montagne du Cassius et la Horst Alaouite.
Elle continue, au sud, par le massif Libanais. Le Cassius est une montagne
Longue de 50km et large de 30km, son altitude dépasse 1700 mètres.
Quant au Horst Alaouite, c’est un puissant massif calcaire, s’allongeant sur plus
de 130km de longueur et de25 à30 km de largeur. Il culmine au Nabiyounes, à
1563 mètres d’altitudes parallèlement à cette chaîne occidentale, se dresse
celle de l’Est, qui est moins compact et moins élevée que la chaîne côtière. Elle
constituée, au nord par les deux petites montagnes du Djebel Zawie (877m) et
du Djebel Ula (500). Cette chaine disparait ensuite, laissant de la place aux
plateaux de Homs et de Hama, pour réapparaitre, au centre avec l’anti Liban,
qui est le grand massif de cette chaîne, long de 170km, d’une largeur de 40 à
150 km, et d’une altitude de 2814 mètres. Au sud de l’anti Liban s’élève le
Djebel Ed-Druze puissant massif volcanique dont la longueur est de 135 km, sa
largeur de 120 km et dont l’altitude dépasse les 1800 mètres.
 3ème Entre les deux chaînes de montagnes, s’allonge le fossé central
formé d’une série de bassin reliés par le fleuve Orante. Les bassins, dont
la hauteur, par rapport au niveau de la mer, s’étage de 125 à 500 mètres,
s’étendent du nord au sud, comprenant le bassin, d’Amk puis celui du
Ghab, inséré entre le massif Alaouite et le Djebel Zawie et inondé par les
eaux de l’orante, qui le transforme en un véritable marécage. Le sillon
28
ANNIE LAURENT, Le Drame Syrien : Les erreurs d’analyse occidentales, Paris, éditions Argos,
CDL, « Stratégie », 2013, p.23
18

médian se perd ensuite dans les deux grands plains de Hama et Homs,
protégé à l’Ouest par les monts Alaouite et le Liban, et ouvert à l’Est vers
les plains centraux.

 4ème La plate-forme intérieure est une zone qui s’étend entre la région
montagneuse et les confins du désert, et constitué par un vaste plateau
dont l’altitude moyenne est de 300 mètres plat et peu accidenté, il est
incliné légèrement du pied de la chaîne côtière vers le Nord-Est. Cette
pente s’arrête au bord de l’Euphrate, pour montrer la suite, jusqu’au
pied du massif du Taurus.

 5ème Le désert (Badiet Ech-Cham) forme la cinquième région couvre la


moitié de la superficie du pays. En opposition frappante avec la partie
Ouest, cette zone est un vaste plateau steppique. La partie Nord-Est, la
base Djézireh (Ech-Chamiyé, la base Mésopotamie) est une immense
plaine semi désertique renferme quelques oasis isolées tel que Palmyre
et Sokhmé. La partie Sud-Est (Il-Hamad) est plate et désertique.
1.2.3 Le sol

Le sol Syrie se compose, en général de trois types principaux qui sont :


 1er de terrains sédimentaires variés, secondaires, et quaternaires.
Formés en grande partie de couches calcaires qui constituent la
majeure partie du sol ;
 2ème de terrains éruptifs variés, mais surtout de basaltes qui couvrent
un sixième de la superficie du pays ;
 3ème D’alluvions pliocènes et quaternaires et de limons qui s’étendent
sur les bords de cours d’eau et aux pieds de massifs montagneuses.

1.2.4 Climat, Faune et Flore


La Syrie est un pays majoritairement Aride, en particulier à l'intérieur et
dans la partie Orientale. Le niveau de pluviomètre moyen est de 318 mm par
an mais moins de 150 mm dans le nord-Est contre plus de 800 mm à proximité
de la côte et près de 1400 dans la montagne. Le pays est en dessous du niveau
du seuil de pénurie puisque les ressources par habitant s’établissent à 947 m2
an (le seuil stress hydrique est généralement fixé à 1700 m2par an et par
habitant a le seuil de pénurie à 1000 m°. 29
29
ANNIE LAURENT, Op.cit., p.32
19

La Syrie a un climat méditerranéen sur la côte, avec des hivers doux et


pluvieux et des étés chauds et ensoleillés, tandis qu’il devient subtropical aride
dans les vastes zones de l’intérieur, où les hivers sont modérément froids et les
étés torrides et ensoleillés tandis qu'il devient subtropical aride dans les vastes
zones de l'intérieur, où les hivers sont modérément froids et les étés torrides et
ensoleillés. En Syrie l’été est ensoleillé partout, mais l'air est humide sur la côte,
et sec dans le reste du pays.30
La température moyenne estivale atteint les 32°C et la température
moyenne hivernale est de 10°C.
Au printemps et en Automne la moyenne des températures est de 22°C
l’horaire d’hiver prend effet du mois de Novembre au mois de Mars (+2heures
GMT). L’horaire d’été est appliqué du mois d'Avril au mois d'Octobre (+3
heures GMT).31
La variété du climat, de terrain et d’altitude fait de la Syrie un lien de
encontre d'espèce très diverses, originaires des régions opposées, aussi bien
européennes, asiatiques qu’africaines.
1.3 Economie
Entre 2010 et 2014, l'Economie Syrienne s’est rétractée de 62% dû à la
guerre civile Syrienne, qui a détruit les infrastructures et des lieux de
production et empêche les échanges. Une contraction de 12 à 20 % de l’activité
économique est attendue pour l’ensemble. Le chômage à quintuplé et la devise
syrienne a perdu les 5/6 de sa valeur.32
Avant le début de la guerre Syrienne, L’U.E achetait 95% du pétrole
exporté par la Syrie, ce qui représentait entre un quart et un tiers des recettes
de e pays. En septembre 2011, pour faire pression sur le régime, L’U.E décrète
un embargo total sur le pétrole Syrien.
En avril 2013, la guerre s’éternisant, l’Europe lève « partiellement » on
embargo sur le pétrole Syrien les ministres européens des affaires étrangères
souhaitant ainsi d’aider les rebelles Syriens, qui contrôlent une partie es
champs pétroliers ».
En mai 2013, le ministre Syrien du pétrole Suleiman Abbas révèle qu’a
production de pétrole Syrienne a chuté de 95% (à 20.000 barils par jour contre
30
WWW.Climat_et_voyages.com/Climat_SYRIE consulté le 08/02/2022
31
ANNIE LAURENT, Op.cit., p.160
32
Fabrice Balanche Preventing av jihadist factory in idhib, the Washington Institute, 31 août 2017
20

les 380.000 barils par jour) et celle du gaz Syrien de 50%, à la suite des combats
et des activités terroristes de 2011 à 2014, la guerre à coûter 502 milliards de
livres Syriennes (3 milliards de dollar américains) aux secteurs du pétrole et des
mines au pays. En mai 2014, alors que la Russie fournit surtout des armes, l’Iran
livre plutôt du pétrole à Bachar El-Assad.
Quant à la manne pétrolière, elle attire nombreux des groupes rebelles
qui se combattent mutuellement pour la posséder. Les puits de gaz d’Alep (au
centre du pays) et les puits de pétrole des provinces de Deir ez-Zor (Est de la
Syrie) et d’Hassaké (Nord-Est) font ainsi l’objet de convoitises des milices
‘belles et terroristes (Front AÏl-Nosra, Front islamique, Armée libre, Divers
Troupes salafistes et Eül) qui se livrent une guerre totale pour s’en emparer. Le
conflit a détruit fin 2014, environ 791.000 logements, destructions qui ont eu à
58% à Alep, à 20,5% à Homs et à 12,92% à Hamas. Au niveau agricole, la
superficie cultivée est passée de 8 millions d’hectares à 3,6 millions entre 2010
et 2015. En gros entre 2011 et 2016, la guerre civile aurait coûté près de 260
milliards de dollar au total.33
1.4 Institution et Vie Politique
1.4.1 Présidence
Celui-ci est officiellement élu après un référendum pour un mandat de
sept ans. En plus d’exercer la charge de chef de l’État, il est le secrétaire
général du parti Baas et le chef du Front national progressiste, qui regroupe
toutes les organisations politiques légales.
Le président peut nommer les ministres, déclarer la guerre et l’état
d'urgence. Il a aussi le pouvoir d’amnistie, il peut modifier la Constitution et
nommer les fonctionnaires et le personnel militaire34
C’est avec le Front national progressiste que le président peut décider
des questions de relations internationales, c’est aussi le FNP qui approuve la
politique économique de l’État. Le FNP se veut aussi officiellement un « forum
d’idées » dans lequel la politique économique et l’orientation du pays seraient
débattues.
1.4.2 Gouvernement et députés

33
HELENE SALLON, Sur la Piste de Fief de l’Etat Islamique, Le Monde, 15 septembre, 2015
34
HELENE S., Op.cit., p.
21

Chacune des trois branches du gouvernement est guidée par les


objectifs du parti Baas, dont l’importance dans les institutions d’Etat est
assurée par la constitution. C’est la même chose pour le parlement, le Conseil
du peuple (Majlis]-Sha'ab).
Les députés sont élus pour une durée de quatre ans, mais le Conseil
aucune autorité indépendante. Bien que les parlementaires puissent critiquer
lois et modifier des projets de loi, ils ne peuvent pas faire de proposition de et
les décisions finales sont prises par la branche exécutive.
1.4.3 Subdivisions
La Syrie est divisée en quatorze gouvernorats, ou mohafazat (singulier :
mohafazats), portant chacun le nom de leur chef-lieu. Les gouverneurs sont
proposés par le ministère de l'Intérieur au gouvernement, lequel annonce leur
nomination par décret exécutif. Dans ses fonctions, le gouverneur est assisté
par un conseil provincial élu.
Une partie du gouvernorat de Quneitra est sous occupation israélienne
depuis 1967 (voir Golan). Le Golan est un des principaux sujets de discorde
entre Israël et la Syrie. Ce dernier et l'ONU le considèrent comme territoire
syrien occupé, alors qu'Israël le considère comme annexé.

1.5 Aspects socioculturels


1.5.1 Démographie
La plupart des Syriens (22,5 millions d'habitants en 2011) vivent non loin
de l’Euphrate et le long de la côte, une bande de terre fertile entre les
montagnes côtières et le désert, entre Alep au nord, et Damas au sud, en
passant par Hama et Homs. Ces 4 villes regroupent environ 8,5 millions
d'habitants sur les 22 millions de la Syrie, soit un peu moins de 40 % de la
population du pays. La Mortalité infantile serait inférieure à 23 pour 1 000
naissances. L'espérance de vie serait 75 ans et l'indice de développement
humain (IDH) de 0,742 au 107e rang mondial en 2009 sur 173 pays.35
35
PIERRE- J.LUIZARD, Le Piège Daech : L’Etat Islamique ou le Retour de l’Histoire, La Découverte, 2015
22

1.5.2 Ethnies et religions


Le régime syrien se voulant un État laïc, aucun recensement
confessionnel n'existe en Syrie. Il en est de même pour le décompte des
appartenances ethniques non arabes, comme les Kurdes notamment, celui-ci
s'opposant à l'idée de nationalisme arabe.
1.5.3 Langues
La langue arabe est la langue officielle du pays, la grande majorité des
Syriens parlent l'arabe syrien, variante dialectale de l'arabe, également utilisée
au Liban, en Autorité palestinienne, et dans une moindre mesure en Irak et en
Jordanie. De nombreux Syriens instruits parlent l’anglais, le russe et le français
(surtout dans la bourgeoisie et la communauté chrétienne, il y a moins de 4 500
francophones de nos jours), mais l’anglais est plus largement compris (de 650
000 à un million de locuteurs, en seconde langue). L'araméen, le kurde, le
Tcherkesse et les turkmènes sont aussi parlés dans le pays par les minorités
nationales.
L’araméen (la langue biblique celle de Jésus Christ) à travers le néo-
araméen occidental au nord de Damas et je touroyo en particulier dans le
Jaziré. Le turc est encore parlé en seconde langue, surtout pour des raisons
historiques, au nord, vers ls frontière turque, et à Alep : le nombre de locuteurs
est inconnu, du fait de relations difficiles de le Syrie avec son voisin turc, pour
des raisons politiques, et aussi en raison du passé de la Syrie au sein de
l'Empire ottoman. Il y a des contentieux aussi en ce qui concerne la région du
Sandjak d'Alexandrette (hui Iskenderun), annexé par la Turquie en 1939, et qui
comprend encore aujourd'hui une majorité d'arabes.

La Syrie revendique toujours cette région. Autrefois parlé, et Langue


importante, le grec a disparu depuis les années 1950, mais reste une langue
historique, la langue véhiculaire sous l'Empire byzantin, et son héritage se
retrouve à travers les Chrétiens grecs orthodoxes. La langue kurde est parlée
par plus de trois millions personne. De 1932 à 1945, il y avait trois revues
kurdes publiées en langue kurde à Damas, par Jaladat Badir Khan, Hawar, en
1932, Ronahi, en 1941 et la revue Stere, en 1943 (Damas).36
1.5.4 Culture

36
Syrie : un soldat turc tué à Idleb, AFP, 6 février 2018
23

Il faut ici souligner le rôle des Syriens d'Égypte, appelés "Chuwam masr"
en arabe, issus de l'émigration du XIXe siècle (en particulier après les massacres
des chrétiens à Damas en 1860). La communauté syrienne d'Égypte,
essentiellement chrétienne (grecs-catholiques en majorité mais aussi grecs-
orthodoxes, maronites ou syriaques) a joué durant un siècle un rôle de premier
plan dans l'essor de l'Égypte moderne.
Ses membres ont été très actifs dans la haute fonction publique (Mikhaïl
Kahil Pacha, Habib Sakakini Pacha), les douanes, les banques, l'ingénierie (Farid
Boulad Bey), le commerce (les grands magasins de la famille Sednaoui),
l'industrie (coton, savon), les transports, la presse, le théâtre (Georges Abyad),
le cinéma (le réalisateur Henri Barakat). Francophone et éduquée, la
communauté des Syriens d'Égypte a constitué une bourgeoisie prospère et
moderne.
Elle s'est considérablement réduite sous le mandat de Nasser, ayant
particulièrement souffert des lois de nationalisations de 1961, et ses membres
ont pour la plupart émigré au Liban, en Europe ou en Amérique du Nord. Parmi
les familles syriennes chrétiennes ayant joué un rôle remarquable dans les
affaires et la haute administration en Egypte on peut citer les familles Assouad,
Anhouri, Ayrout, Barakat, Boulad, Cassab, Debbané, fattal, Ghorra, Kahil, Lakah,
Medawar, Messadiyé, Michaca, Pharaon, Rathle, Sabbagh, Sakakini, Sednaoui,
Toutoungi, Zananiri, Zemokhol.
La Syrie possède une petite industrie cinématographique, dont la
production est entièrement contrôlée par l'organisation nationale du cinéma
d'État, qui emploie des réalisateurs de films sous le statut de fonctionnaires. Il
n'y à qu’un seul film qui peut sortir par an, il est néanmoins Souvent salué par
je festivals internationaux. Le feuilleton télévisé syrien de Bab ET Hara, très
connu dans le monde arabe, a eu un énorme succès.

Section 2 Moyen-Orient
Le Moyen-Orient est une expression d’origine occidentale qui désigne,
pour les occidentaux, une région comprise entre la rive orientale de la mer
méditerranée et la ligne tracée par la frontière entre l'Iran d'une part et Je
Pakistan d’autre part. Le Moyen-Orient est l'Asie de l'Ouest et l'Egypte.
L’espace concerné comprend au moins le croissant fertile (Jordanie, Irak,
Israël, Palestine, Syrie, Turquie et Liban), la péninsule Arabique (Arabie
24

saoudite, Yémen, Oman, émirats arabes unies, Qatar, Bahreïn, Koweït), et la


vallée du Nil (Egypte).37
Cet espace abrite plusieurs groupes culturels et ethniques, incluant la
culture perse, arabe, turque, kurde et juive. Les trois principaux groupes
linguistiques sont les langues iraniennes, les langues turques et les langues
sémitiques (dont l’arabe, l'amharique et l'hébreu). Cette expression a été
employée pour la première fois par le théoricien Militaire américain Alfred
Mahan.
2 .1 Géographie
2.1.1 Délimitation
Le Moyen-Orient correspond à la zone géographique compisse entre la
rive orientale de la mer méditerranée : le bassin de Levantin, à l'Ouest, la ligne
tracée par la frontière entre l'Iran d'une part le Pakistan et l'Afghanistan
d'autre part, à l'Est ; les frontières de la Turquie et de l'Iran avec les pays du
Caucase, ainsi que de la Turquie avec la Bulgarie et la Grèce au Nord ; les
frontières respectivement terrestres de l'Egypte et maritimes du Yémen et
d'Oman au Sud.
Le Moyen-Orient s'étend donc à la fois en Asie, sur les plateaux Iranien
et Anatolien et sur l’ensemble de la péninsule Arabique ; en Europe, avec la
partie européenne de la Turquie : la Thrace orientale et en Afrique avec la
partie africaine de l’Egypte.
Cet espace de plus de 7 millions de km 2 regroupe différentes civilisations
qui se sont développées au cours des siècles ; parmi elles, les Arabes, Perse et
Turcs et Kurdes forment les groupes ethniques le plus important présent dans
la région.
2.1.2 Démographie
Selon les données éparses récoltées sur la base de divers recensements
réalisés par les Etats de la région (sur plusieurs années), la croissance
démographique est élevée : de près de 2% par an en moyenne avec une
fécondité moyenne de 3,4 enfants par femme pour une moyenne mondiale de
2,7 et une espérance de vie est de 69 ans.
2.1.2.1 Répartition géographique

37
Olivier David et J. LUC, Dissertation de Géopolitique, Op.cit., p.
25

Les Etats du Moyen-Orient peuvent être repartis selon leur position


géographique :
- Les Etats du Proche-Orient ou levantins bordant la mer Méditerranée :
Chypre, Egypte, Irak, Israël, Jordanie, Liban, Syrie et Turquie.
- Les Etats de la péninsule Arabique entre mer rouge et golfe persique :
Arabie saoudite, Bahreïn, émirats arabes unis, Koweït, Oman, Qatar et
Yémen.
- L’Iran est au Nord du golfe persique et s’étire entre l’Anatolie, la mer
caspienne et l’océan indien.
- On peut également citer les entités au statut contesté : chypre du nord
(à majorité turque et chypriote Turquie) et le Kurdistan qui s’étend sur
quatre Etats.
2.1.2.2 Assimilation culturelle
Le terme de Moyen-Orient définit une aire culturelle, donc il ne délimite
pas des frontières précises. Généralement, on inclut les civilisations arabe,
turque, perse, kurde et des minorités régionales telles que les juifs ou les
chypriotes.
Les pays africains comme ceux du Maghreb et ceux de la come africaine
sont liée au Moyen-Orient du fait de leurs fortes associations culturelles,
historiques et commerciales avec cette région. Chypre, bien que
géographiquement périphérique ou proche du Moyen-Orient, se considère elle
même comme faisant culturellement partie de l’Europe.
2.2 Histoire
C’est le lieu de naissance et le centre spirituel des religions monothéistes
que sont le judaïsme, le christianisme, l’islam, le babisme et le bahaïsme. De
nombreuses civilisations et nations (seldjoukides, arabes, ottomans,) ont vu le
jour autour du croissant fertile, qui constitue la première zone peuplée au
Moyen-Orient et probablement la région originelle de l’agriculture de
l’Eurafrasie.38
Des très nombreuses cultures se sont croisées au fil des siècles ;
indigènes, tel que les perses ou les arabes, mais également étrangères, tel que
les Grecs d’Alexandre de Macédoine, les croisés ou les colons européens à
partir du XIXème siècle.
38
Www.herodote.net/l’histoire du Moyen-Orient, consulté le 20 février 2022
26

Au début du XXème siècle, la découverte de quantités considérables du


pétrole (plus de la moitié des réserves mondiales du pétrole se trouvent dans le
sous-sol du Moyen-Orient) a placé le Moyen-Orient au cœur de la géopolitique
mondiale du pétrole et permit le développement des Emirats pétroliers
(Emirats arabes unis, Qatar,). Cet espace est aussi témoin de guerre d'ordre
territorial (conflit israélo-arabe, guerre Iran-Irak) et de nombreuses tensions
liées directement et indirectement à l’extraction du pétrole et matières
premières dans la région (guerre du Golfe).
En novembre 1959, les troupes britanniques, françaises et israéliennes
menèrent une guerre contre l’Egypte suite à le nationalisme du canal de suez.
Etats-Unis profitèrent des problèmes financiers du Royaume-Uni pour
condamner l'opération et supplanter Londres comme puissance dominante au
Moyen-Orient, alors qu'une vague d’agitation antibritannique gagnait toute la
région. Celle-ci aboutie en 1958 au renversement de la monarchie Irakienne,
soutenue par les britanniques.
Les U.S.A poursuivirent la politique britannique en s'appuyant sur des
régimes alliés (Arabie saoudite, Turquie, Jordanie, Israël etc. Ils fournirent à
Israël plus d'aide que n'a aucun autre Etat au monde et favorisèrent des
changements de régime dans certains pays, notamment en Iran lors de
l'opération Ajax.39
Le Moyen-Orient demeure toujours un espace de tensions mais qui a vu
se développer les relations entre ses nations constituantes au cours des 50
dernières années (OPAEP, Ligue arabe, Grande zone arabe de libre-échange,
etc.)40
2.2 Économie
Si la production et l'exportation de pétrole constitue toujours largement,
la première source de richesse du Moyen-Orient, elle ne doit pas occulter le fait
que d'autres sources de richesses ont permis le développement de certains
pays Sans engendrer de dépendance vis-à-vis de l'or noir. Des pays comme
Israël, le Liban ou Chypre ont ainsi appuyé leur développement sur d'autres
activités telles que le commerce, l'agriculture, les matières premières. D'autre
part, phénomène plus récent, les pétrodollars sont réinvestis via des fonds
privés et publics arabes dans la finance et l'économie internationale.

39
CHRIS HARNAN, Une Histoire Populaire de L’humanité, La Découverte, 2015, p.603-605
40
ZAA NORMANDIN, La Poudrière du Moyen-Orient, Ed. Eco Société, 2007
27

Pour la majorité des pays de l'Organisation des pays arabes exportateurs


de pétrole du Moyen-Orient, le pétrole, et plus largement les hydrocarbures,
génèrent à la fois de la richesse, du travail, des investissements de l'étranger,
une force géopolitique et un gage de puissance sur la scène internationale. À
titre d'exemple, 45% des recettes publiques de l'Arabie saoudite, 55 % de son
PIB et 90 % de ses exportations sont directement ou indirectement liés à
l'exploitation de ses gisements pétroliers.
Ces dernières années, la plupart des pays de la région ont entrepris des
efforts pour diversifier leur économie41, Abu Dhabi Investment Authority est
aujourd'hui le plus gros fonds souverain mondial ; il gère 875 milliards de
dollars et est Chargée d'investir les revenus pétroliers de l'émirat d'Abu Dhabi à
travers le monde pour les faire fructifier.
D'autres pays arabes ont également choisi de réinvestir leurs revenus
pétroliers directement sur leur propre territoire, ainsi des projets
architecturaux, parfois gigantesques, tels que les « Palm Island », le Burj Khalifa
ou la Dubaï Marina à Dubaï. Ces investissements nationaux et internationaux
visent à développer des activités non-dépendante du pétrole et à préparer les
pays du golfe à l’après pétrole 42 ; les placements et les investissements réalisés
représentent une rente et une occasion de développer les activités tertiaires au
sein des pays développés et ouverts aux étrangers de la péninsule Arabique
(Bahreïn, Émirats arabes unis, Koweït, Qatar).
Les sites touristiques, culturels et historiques, l'héliotropisme et les
investissements réalisés pour développer les activités touristiques ont permis
de rendre cette région parmi les plus attractive de la planète.
L'agriculture occupe toujours une place prépondérante dans l'emploi de
la population active de certains pays moyen-orientaux ; le Croissant fertile
(Irak, Syrie, Liban), le Nil en Égypte, ou encore le développement des
kibboutzim et mochavim en Israël ont permis d'assurer la sécurité alimentaire
nécessaire au développement économique des pays méditerranéens ; avant de
développer les activités de services.43
Les activités commerciales et financières ont également pris un essor
important, grâce aux voies de navigations aisément contrôlables (mer de
41
A.ACHOUR, H.Cometo, Les Fonds Souverains Conquête de la politique par la Finance, Ecole de guerre
économique, 2007
42
WWW.Archives_wikiwix.Archives consulté le 28 Février 2022
43
SEBASTIEN S., « Les inégalités de revenus augmentent partout dans le monde sur France24.com » consulté le
05 MARS 2022
28

Marmara en Turquie et canal de Suez en Egypte) et à l'importance des activités


d'import-export de marchandises, notamment de matières premières, de
pièces détachées et de produits manufacturés, en provenance d'Asie de l'Est,
d'Asie du Sud-Est, d'Inde et du Moyen-Orient et à destination de l'Union
européenne et de l'Amérique du Nord.
Les inégalités de revenus sont très élevées au Moyen-Orient. En 2016, les
10% les plus riches disposaient de 63 % des revenus nationaux. 44
2.3 Religions
La religion au Moyen-Orient est considérée comme très importante dans
la majorité des civilisations qui peuplent cette région de l'Asie. Mais au-delà des
trois grandes religions monothéistes et de leurs confessions respectives issues
de la tradition abrahamique, de nombreuses autres religions se sont
développées depuis l'Antiquité dont certaines sont encore pratiquées au XXIe
siècle.
Le Moyen-Orient constitue le berceau de religions pratiquées par plus de
3 milliards de personnes sur la planète, il est donc très important d'un point de
sue historique et culturel et son rôle de carrefour des civilisations entre Asie,
Afrique et Europe attire chaque année de nombreux fidèles en pèlerinage.
Étroitement mêlée à la politique, la religion est aussi un des facteurs les plus
structurants de la géopolitique du Moyen-Orient au XXIe siècle.
2.4 Langues
Les cinq langues les plus parlées sont l'arabe, le persan, le turc, le kurde
et l'hébreu45. L'arabe et l'hébreu représentent la famille des langues afro-
asiatiques. Le persan et le kurde appartiennent à la famille des langues indo-
européennes. Le Turc appartient à la famille des langues turques. Environ 20
langues minoritaires sont également parlées au Moyen-Orient.
Environ 400 000 élèves étudient dans les établissements catholiques
francophones au Moyen-Orient.46
2.5 Culture
Le Moyen-Orient est au carrefour de cultures parmi les plus anciennes et
les plus développées au monde. Que ce soit la culture des populations arabes,
turques, perses, kurdes, juives ou encore, celle du judaïsme, du christianisme et

44
Les Dialectes Arabes « qui parle quoi ? Institut du Monde Arabe » consulté le 05 Mars 2022
45
Www.TV5Monde.fr « Réfugiés Syriens : réapprendre les Français grâce à l’œuvre d’Orient » consulté le 15
Mars 2022
46
Www.Unesco.Org « Tourisme, Culture et Développement dans la région arabe » consulté le 17 Mars 2022
29

de l'islam, leur sécularité a conduit à leur formidable développement qui


représente aujourd'hui un attrait pour les touristes du monde entier 47.
De nombreux sites archéologiques, constructions, ou sites naturels sont
aussi classés au Patrimoine mondial moyen-oriental, répartis autour des
nombreuses qui se sont progressivement développées.
2.6 Coopérations régionales
Les initiatives de rapprochement de deux ou plusieurs États menées au
cours de la seconde moitié du XX siècle ont échoué, à l'exception de la
constitution des Emirats arabes unis qui regroupent depuis 1971 dans un État
fédéral sept émirats parmi lesquels Abou Dhabi et Dubaï.48
En revanche, les organisations régionales dans les domaines politique,
économique et militaire fondée durant le XX siècle continuent d'être les cadres
de coopération institutionnelle de référence dans la région. Elles sont
cependant loin d'être des organisations régionales aussi structurées et
influentes que le sont j'Union européenne et l'Alliance atlantique dans le
monde occidental.
2.7.1 Ligue Arabe
La Ligue arabe, officiellement la Ligue des États arabes, est une
organisation régionale à statut d'observateur auprès de l'Organisation des
Nations unies. Elle fut fondée le 22 mars 1945 au Caire, par sept pays et
compte aujourd'hui vingt-deux États membres. L'organisation de la Ligue arabe
repose sur quatre organismes principaux : le sommet des chefs d'État, le
Conseil des ministres, les comités permanents et le Secrétariat général dirigé
par Nabil elArabi depuis 2011.49
De plus, divers organismes ont été créés en application de traités qui
complètent le pacte de 1945 et plusieurs agences spécialisées travaillent en
étroite collaboration avec elle.
2.7.2 Conseil de la coopération du golfe
Le Conseil de coopération des États arabes du Golfe ou Conseil de
Coopération du Golfe (CCG) est une organisation régionale regroupant au
départ six pétromonarchies arabes et musulmanes du golfe Persique : l'Arabie
saoudite, Oman, le Koweït, Bahreïn, les Émirats arabes unis et le Qatar.

47
FRANCK Tétart, La Péninsule Arabique : Cœur Géopolitique du Moyen- Orient, Armand Colin, 2017, p.149-161
48
Ainhoa Tapia, « La Fondation des Emirats Arabes-Unis (1968-1971) » les clés du Moyen-Orient, consulté le 20
Mars 2022
49
Www.Arabeleagueonline.Org consulté le 23 Mars 2022
30

Dans le contexte des révolutions arabes du début 2011, les royaumes de


Jordanie sont en cours d'adhésion.
2.7.3 Organisation de la coopération islamique
L'Organisation de la coopération islamique est une organisation
intergouvernementale créée le 25 septembre 1969 sous le nom d'Organisation
de la conférence islamique qui regroupe 57 États membres. Cette organisation
dont Je siège est située à Djeddah, en Arabie saoudite, possède une délégation
permanente aux Nations unies.
L'Organisation de la coopération islamique, qui a changé de nom et
d'emblème le 28 juin 2011, est la seule organisation au niveau supra-étatique
et international qui soit à caractère religieux. Elle regroupe entre quatre, la
totalité des pays du Moyen-Orient (à l'exception d'Israël), ainsi que 13
majorités des États d'Afrique du Nord et d'Asie centrale.

2.8 Militarisation du Moyen-Orient


Le Moyen-Orient est la région dont la part des dépenses militaires relative
au PIB est la plus élevée au monde. Pour les États dont les statistiques sont
disponibles, elle atteint 6,2 % du PIB en 2000, 4,3 % en 2010 et 4,7 % en
2017.50L'Arabie saoudite s'est située au huitième ou neuvième rang dans le
monde durant la première décennie du XXI° siècle. Puis elle a augmenté
fortement ses dépenses de défense au point d'être entre 2013 et 2017 au
troisième où au quatrième rang, devant ou derrière la Russie selon les
années.51
- Les États du Moyen-Orient et le Traité sur l'interdiction des armes
nucléaires
La transparence dans le domaine de la dissuasion nucléaire reste
l'exception, malgré les efforts d’États dotés pour publier des informations sur
leurs arsenaux. Par ailleurs, la prolifération se produit en majeure partie dans
l'ombre. Ainsi, la réalité des armes nucléaires ne se laisse pas facilement
appréhender.

50
« Global Defense Persectives 2017 », sur PWC, Novembre 2017 Consulté le 26 Février 2022
51
« Spiri Military Expenditure Database » sur SPIRI, Juin 2018, Consulté le 28 Mars 2022
31

À cet égard, le Moyen-Orient se présente comme un cas d’étude intéressant


avec un État reconnu comme possesseur, mais ne le confirmant pas
officiellement (Israël), des programmes menés à la frontière entre usages civils
et militaires (Irak, Iran, Libye, Syrie), des activités signalant que l'option du
nucléaire militaire avait été au moins considérée (Égypte) et une base nucléaire
participant au dispositif de dissuasion de l'OTAN (Turquie).52

Chapitre III : DE LA CRISE SYRIENNE


La guerre civile syrienne ou révolution syrienne est un conflit armé en
cours depuis 2011 en Syrie. Elle débute dans le contexte du Printemps arabe
par des manifestations majoritairement pacifiques en faveur de la démocratie
contre le régime baasiste dirigé par le président Bachar el-Assad ; Réprimé
brutalement par le régime, le mouvement de contestation se transforme peu à
peu en une rébellion armée.
De nombreux belligérants participent au conflit qui connait plusieurs
phases. La majeure partie des premiers groupes insurgés se structurent autour
de l'Armée syrienne libre (ASL), qui est fondée en juillet 2011. L'opposition
politique en exil forme quant à elle le Conseil national syrien (CNS) en
septembre 2011 puis la Coalition nationale des forces de l'opposition et de la
révolution (CNFOR) en novembre 2012.53
En 2012 et 2013, les rebelles s'emparent de la majeure partie du nord et
de l'est de la Syrie, mais le régime de Bachar el-Assad résiste dans le sud et
l'ouest du pays. L'opposition obtient également des financements et des armes

52
Les Etats du Moyen-Orient et le Traité sur l’interdiction des Armes Nucléaires, Thiphaine de Champchesnel,
29/04/2020 consulté le 05 Avril 2022
53
Www.Wikipédia.OrgGuerreSyrienne consulté le 09 Mars 2022
32

de la part de la Turquie, de l'Arabie saoudite, du Qatar, de la Jordanie, des


États-Unis ou de la France.
Mais l'ASL est progressivement supplantée dans plusieurs régions par des
groupes islamistes sunnites ou salafistes, comme Ahrar al-Cham ou Jaych al-
Islam, ou encore par des groupes salafistes djihadistes, comme le Front al-
Nosra, reconnu en 2013 comme la branche syrienne d'al-Qaïda. Le régime
syrien est quant à lui soutenu indéfectiblement par l'Iran, qui outre des
financements pour contourner les sanctions internationales, dépêche dès le
début du conflit des officiers du Corps des Gardiens de la révolution islamique
et des dizaines de milices islamistes chiites venues du Liban, d'Irak ou
d'Afghanistan, comme le Hezbollah, l'Organisation Badr ou la Division des
Fatimides.
Le rapport des forces en présence est bouleversé par l'apparition en
Syrie de l'organisation salafiste djihadiste État islamique en Irak et au Levant
(EIIL) rebaptisé ensuite État islamique (EI) qui en 2014 entre en conflit contre
tous les autres belligérants, s'empare de près de la moitié de la Syrie, ainsi que
d'un tiers de l'Irak, et proclame la restauration du califat.
Au Nord, les forces kurdes des Unités de protection du peuple (YPG),
branche armée du Parti de l'union démocratique (PYD), lié au Parti des
travailleurs du Kurdistan (PKK), se retrouvent en première ligne contre les
djihadistes. En septembre 2014, menée par les États-Unis, une coalition
internationale formée contre l'État islamique commence à mener des
bombardements en Syrie et à appuyer les YPG. Forts du soutien américain, les
Kurdes reportent une première victoire à Kobané en janvier 2015, forment en
octobre 2015 une alliance avec des groupes arabes qui prend le nom de Forces
démocratiques syriennes (FDS), et lancent une campagne contre les djihadistes
qui aboutit en octobre 2017 à la chute de Raqqa, la « capitale » syrienne de l'EI.
La Turquie intervient également militairement en Syrie : d'abord contre l'État
islamique en 2016 et 2017, avant d'attaquer les FDS en 2018 en raison de leurs
liens avec le PKK.54
De son côté, la Russie entre dans le conflit syrien en septembre 2015 en
intervenant militairement pour soutenir le régime syrien. Cette intervention
redonne l'avantage au camp loyaliste : l'armée syrienne et ses alliés
remportent des victoires décisives à Alep en décembre 2016, à Homs en mai

54
Https://fr.Vikipedia.org/wiki/Guerre_civile_Syrienne consulté le 10 Mars 2022
33

2017, à Deir ez-Zor en novembre 2017, dans la Ghouta en mai 2018 et à Deraa
en juillet 2018.
En se prolongeant dans le temps, le conflit syrien est devenu à la fois
une guerre civile, une guerre confessionnelle et une guerre par procuration.
Depuis mars 2011, le conflit a fait autour de 500 000 morts d'après les
estimations de diverses ONG. Des attaques à l'arme chimique et de nombreux
massacres, crimes de guerre et crimes contre l'humanité ont été commis,
principalement par le régime syrien et par l'État islamique. Le camp loyaliste
syrien est responsable de la grande majorité des victimes civiles de la guerre
par ses bombardements aériens massifs et par la répression exercée contre
l'opposition, qualifiée de politique « d’extermination » par l'ONU : entre 70 000
et 200 000 personnes ont disparu dans les prisons du régime, au moins 17 000
d'entre elles y ont été torturées à mort et plus de 5 000 à 13 000 autres ont été
exécutées par pendaison, principalement dans la prison de Saidnaya. 55
La moitié de la population syrienne a été déplacée pendant le conflit, et
cinq à six millions de Syriens ont fui le pays, soit le quart de la population.
Le soulèvement qui a débuté en Syrie en mars 2011 est souvent
interprété comme un effet domino du « printemps arabe ». L’impact des
soulèvements tunisien, égyptien, libyen et yéménite sur la détermination des
Syriens est indiscutable. Pour autant, malgré la similitude de certains
paramètres (chômage endémique, corruption) et revendications (démocratie,
dignité), on ne saurait limiter l’analyse de la crise syrienne à un simple effet de
contagion. Par son ampleur et ses modalités d’action, elle semble inédite.
Sur le terrain, la situation ne cesse de s’aggraver. De mars 2011 à début
juillet 2012, plus de 15 000 Syriens seraient morts il ne s’agit toutefois que d’un
ordre de grandeur. Ce pour autant, les 16 mois de répression n’ont en rien
entamé la détermination de l’opposition syrienne, mieux organisée et armée,
bien que toujours aussi divisée. Progressivement, le soulèvement pacifique
mené au nom des principes de démocratie, de liberté et de dignité a basculé en
guerre civile. Les tensions communautaires sont exacerbées, l’armée syrienne
et les milices pro-Assad sont à bout physiquement et nerveusement, ce qui
laisse présager le pire, à l’image des massacres à Houla, Mazraat al-Qubeir et
Al-Haffa. Les risques de répercussion de la crise syrienne au plan régional n’ont
jamais semblé aussi grands, attisés par les convoitises et les divisions de la
communauté internationale.
55
Www.google.com/amp/s/amp.le_point.fr consulté le 10 Mars 2022
34

3.1. Portée et enjeux des clivages communautaires


La société syrienne, à plus de 70 % sunnite, se caractérise par
l’enchevêtrement des appartenances identitaires (hétérogénéité
confessionnelle Sunnites, chiites duodécimains, ismaéliens, druzes, alaouites,…
et ethnique Arabes, Kurdes, Arméniens, Tcherkesses, Turkmènes, etc.,
régionalisme le fameux triptyque bédouin, paysan, citadin clivages socio-
professionnels) qui, plusieurs fois par le passé, ont donné lieu à des
affrontements interconfessionnels violents à titre d’exemple, le massacre de
chrétiens et de druzes en mars 2011, c’est bien la nature pacifique et dénuée
de caractère communautaire de la contestation sociale qui a pris de court le
régime syrien.
D’autant que le mouvement partait des bastions sunnites traditionnels
du régime l’élément déclencheur serait dû à une mauvaise gestion. En mars
2011, la plupart des manifestants n’étaient autres que les héritiers des paysans
exploités et des petites bourgeoisies provinciales sunnites, longtemps
méprisées et isolées de l’exercice du pouvoir par un cercle restreint de grandes
familles urbaines sunnites. Attirés par l’idéologie baasiste, qui repose en partie
sur le concept de socialisme arabe cette dimension est souvent ignorés des
médias, ils avaient gonflé les rangs du Parti et l’avaient porté au pouvoir lors du
coup d’État.
Ironie de l’histoire, ce sont désormais la classe moyenne urbaine et la
bourgeoisie sunnite de Damas et d’Alep, contre lesquelles s’était développée la
révolution de 1963, qui, jusqu’à encore récemment, soutenaient plus ou moins
ouvertement le régime.
Pour casser la dynamique de mécontentement populaire, le pouvoir
déploya une double stratégie fondée sur la répression et la réactivation des
représentations de peur des communautés minoritaires, autre pilier
traditionnel du Baas.56
3.2. Contexte et Forces en présence
3.2.1 Régime el-Assad
Révolte armée est d'incriminer des groupes armés antigouvernementaux
ou des islamistes armés. Après le massacre de Houla, le gouvernement accuse
ainsi principalement des islamistes armés. Des « ingérences extérieures »

56
Https://www.cairn.info/revue-politique-etrangers-2012-page-601 consulté le 10 Mars 2022
35

occidentales et des infiltrations d'armes commanditées par des pays adverses,


dont le Qatar et l'Arabie saoudite sunnites, sont également régulièrement
évoquées. Ainsi, dans une allocution télévisée du 3 juin 2012 57, le président
syrien Bachar el-Assad affirme que l'État syrien fait « face à une véritable
guerre menée de l'étranger », il précise que leur but est d’étouffer la résistance
à Israël.58
Rappelant qu'après les attentats du 11 septembre 2001, la Syrie a été
une base arrière des djihadistes étrangers comme le Français Boubaker El
Hakim, le journaliste David Thomson estime fin 2016 que le régime Assad a
toujours instrumentalisé les djihadistes en sa faveur et aujourd’hui, il doit sa
survie à la présence de l’État islamique. Donc en aucune manière ce régime ne
peut être considéré comme la solution face au djihadisme. 59
Le 3 juin 2014, après plus de trois années de guerre civile, le
gouvernement de Bachar el-Assad, fort des reconquêtes militaires enregistrées
au premier trimestre avec l'aide du Hezbollah, organise des élections
présidentielles qualifiées de « farce » par les Syriens en exil et par les
opposants de l'intérieur. Outre le président en exercice, qui se présente pour
un troisième mandat (les deux premiers entérinés par des plébiscites
référendaires), deux autres candidats, Maher Al-Hajar et Hassan Al-Nourri se
présentent au suffrage de 5 ou 6 millions citoyens en situation de voter (sur
une population de 15 millions d'électeurs, avec 3 millions de réfugiés et 6
millions de déplacés). Le scrutin serait ainsi, selon un diplomate français cité
par Le Monde, « le prolongement politique de l'offensive militaire en cours,
une manière de fermer la porte à tout plan de paix, une fuite en avant dans la
bunkerisation du régime et la sanctuarisation de la Syrie utile ».
À l'issue des élections, où aucun parti islamiste ni membre de
l'opposition n'a le droit de se présenter, Bachar el-Assad est reconduit pour un
troisième mandat avec 88,7 % des suffrages exprimés. La participation aurait
atteint 73,4 %, selon la Cour constitutionnelle et 11,6 millions de personnes
auraient participé au scrutin. Selon le ministre syrien des Affaires étrangères,
Walid el-Mouallem, « face au complot, le peuple a choisi de reconduire ses
dirigeants pour rétablir la sécurité, lutter contre le terrorisme et reconstruire le
pays ». Catherine Ashton, chef de la diplomatie européenne, qualifie l'élection

57
Https://fr.wikipedia.org/wiki/guerre_civile_Syrienne_cite_note97 consulté le 10 Mars 2022
58
Idem_note98
59
Ibidem_note99
36

« d’illégitime », tandis que le Secrétaire d'État américain, John Kerry, parle de «


non-élection ».60
3.2.2 Défections dans le camp loyaliste
Début juillet 2012, le général Manaf Tlass, intime de Bachar el-Assad tombé en
disgrâce et fils de l'ancien ministre de la défense de Hafez el-Assad, fait
défection et se présente à la troisième réunion des Amis du peuple syrien qui
se tient à Paris. Le 11 juillet 2012, l'ambassadeur de Syrie en Irak Naouaf Fares
fait également défection. 18 généraux et de nombreux officiers et soldats de
l'armée syrienne ont abandonné le gouvernement et se sont réfugiés en
Turquie avec leurs familles.
Lundi 6 août 2012, le premier ministre d'origine sunnite Riad Hijab fait
défection deux mois après sa nomination pour rejoindre l'opposition au Qatar,
tandis que la télévision d’État annonce son limogeage.
Mi-août 2012, une dizaine de diplomates syriens à l'étranger ont
officiellement rejoint la contestation: Bassam Al Imadi (ancien ambassadeur en
Suède), Nawwaf Al Cheykh Fares (ambassadeur en Irak), Lamia Hariri (chargée
d’affaires à Chypre), Abdel-Latif Al Dabbagh (ambassadeur aux Émirats arabes
unis), Mohammed Tahsin Al Faqir (attaché de sécurité près l’ambassade à
Oman), Farouq Taha (ambassadeur en Biélorussie), Mohammed Housam Hafez
(conseiller et consul en Arménie), Khaled Al Ayyoubi (chargé d’affaires au
Royaume-Uni), Khaled Al Saleh (chargé d’affaires au Nigeria), Dani Ba’aj
(deuxième secrétaire à la représentation permanente auprès de l’ONU à
Genève).61
3.2.3 Les chabiha
Les chabiha sont des milices pro-gouvernementales non officielles
généralement issues de la communauté alaouite. Le gouvernement les a
utilisées régulièrement, au début des troubles, pour disperser les
manifestations et faire régner l'ordre dans les quartiers en effervescence.
Quand les manifestations ont laissé place au conflit armé, l'opposition a
commencé à nommer « chabiha » tout civil pro-Assad participant à la
répression du soulèvement.

60
Le Figaro « Bachar el-Assad réélu président de la Syrie 05 JUIN 2014 » consultée le 13 mars 2022
61
Https://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2012/07/07/la-
defection_du_général_Tlass_un_coup_dur_pour_le_regime_Syrien consulté le 13 Mars 2022
37

L'opposition a accusé les chabiha d'être à l'origine de nombreux abus


commis à l'encontre des manifestants et des opposants ainsi que de pillages et
de déprédations.62
3.2.4 Les Forces de défense nationale
Formées initialement sous le nom de « Jaych al-Shabi », à la fin de
l'année 2012 par la fusion de plusieurs milices, les Forces de défense nationale
(FDN) rassemblent environ 100 000 hommes. Elles reçoivent équipements et
salaires du gouvernement, mais elles sont formées et organisées par le Corps
des Gardiens de la révolution islamique. La plupart de ces miliciens sont
Alaouites, mais certains sont également chrétiens ou druzes.63
3.2.5 Les milices chiites
Dès l'été 2011, de nombreuses milices chiites, armées et entraînées par
l'Iran, sont déployées en Syrie aux côtés des forces loyalistes. Ces combattants
invoquent la protection de la mosquée de Sayyida Zeinab, près de Damas, un
haut lieu de pèlerinage chiite, pour justifier leur intervention. Les milices sont
présentes dès le début du conflit, mais leur nombre augmente sensiblement
par la suite.
En 2016 jusqu'à 50 milices chiites sont présentes en Syrie. Les groupes
les plus importants sont le Hezbollah, la Brigade Abou al-Fadl al-Abbas,
l'Organisation Badr, Asaïb Ahl al-Haq, le Harakat Hezbollah al-Nujaba, la
Brigade des Fatimides, les Brigades de l'imam Ali et la Saraya al-Khorasani.
Début 2014, le nombre des combattants est estimé entre 5 000 à 10
000, puis entre 20 000 et 40 000 début 2016, entre 40 000 et 60 000 fin 2016,
et jusqu'à un maximum de 100 000 combattants en 2018.
Ils sont pour la plupart Irakiens, Syriens, Iraniens, Libanais, Afghans, mais
on compte aussi des Pakistanais, des Yéménites. Leur salaire est versé par le
régime syrien. D'après des responsables politiques chiites et le ministre des
Affaires étrangères irakien Hoshyar Zebari, les combattants en question n'ont
cependant pas reçu de feu vert officiel de la part des chefs de leurs
mouvements ou du gouvernement irakien, dominé par les chiites, pour aller
combattre en Syrie.64
3.2.6 Le Hezbollah
62
Htpps://Fr.wikipedia.org/wiki/guerre_civile_Syrienne_cité_note144 consulté le 16 Mars 2022
63
Michael Weiss et Hassan, au cœur de l’armée de la terreur, p.196-202
64
Ignace Dalle et Wladimir Glasman, Le cauchemar Syrien, p.258-261
38

En 2012, le Hezbollah, milice libanaise chiite pro-iranienne, envoie des


forces en Syrie pour appuyer le régime de Damas qui lui assure un important
soutien logistique dans sa lutte contre Israël. Fin avril 2013, Hassan Nasrallah, le
chef du Hezbollah, reconnaît officiellement la participation de son organisation
aux combats en Syrie.
D'après l'universitaire Thomas Pierret, « le Hezbollah cherche à protéger
les points stratégiques syriens qui lui permettent d’acheminer des armes
venues d’Iran ». Le 25 mai 2014, Hassan Nasrallah déclare que le Hezbollah se
bat en Syrie parce que Damas « a nourri et protégé la résistance libanaise ».
Accusé par ses détracteurs de baisser la garde contre Israël en envoyant des
combattants en Syrie, il s'est dit convaincu de la victoire finale du régime d'el-
Assad et a assuré que le Hezbollah avait « toujours la capacité de dissuader
Israël » et que « c’est l’une des inquiétudes de l’ennemi israélien : il regarde la
Syrie et l’Iran et il voit qu’ils donnent toute l’aide qu’ils peuvent à la résistance
».
Avec entre 5 000 à 8 000 hommes déployés en Syrie, le Hezbollah
fournit le plus gros contingent de miliciens chiites étrangers. Malgré les lourdes
pertes subies, militairement le Hezbollah monte fortement en puissance lors de
la guerre civile syrienne.65
3.2.7 L'opposition politique : CNS et CNFOR
Le Conseil national syrien est une autorité politique de transition créée
le 15 septembre 2011 et officialisée le 1 er et 2 octobre 2011 à Istanbul, en
Turquie, pour coordonner l'opposition au régime de Bachar el-Assad, en Syrie
et dans les pays tiers134.
Composé de 400 membres et dominé par les sunnites, le CNS rassemble
plus de 30 organisations d'opposants dont les Frères musulmans (qui y sont
majoritaires), des libéraux mais aussi des partis kurdes et assyriens.
Le 11 novembre 2012, le CNS adhère à la Coalition nationale des forces
de l'opposition et de la révolution dont il reste la principale composante.
La Coalition nationale des forces de l'opposition et de la révolution (ou
Coalition nationale syrienne), est une autorité politique de transition créée le
11 novembre 2012 à Doha, au Qatar. Siégeant au Caire, plus large que le CNS,
bien financée et largement reconnue au niveau international la Coalition
65
Htpps://www.Lemonde.fr/international/article/2016/12/09/Syrie_le_hezbollah_machine_de_guerre
consulté le 18 Mars 2022
39

engage « les parties signataires à œuvrer pour la chute du régime, et de tous


ses symboles et piliers, et pour le démantèlement de ses organes de sécurité,
en poursuivant tous ceux qui ont été impliqués dans des crimes contre les
Syriens ».66
3.2.8 Les rebelles : Armée syrienne libre, Ahrar al-Cham, Front al-Nosra et
autres groupes
À l'automne 2011, face à la répression, des défections se produisent
dans les rangs gouvernementaux et une frange de l'armée semble se constituer
en opposition armée au gouvernement. Deux groupes de soldats séditieux,
l'Armée syrienne libre (créée en juillet 2011 par le colonel Riyad Al-Assad) et le
Mouvement des officiers libres, se forment. Ils fusionnent en septembre 2011
sous l'égide du premier, alors que les attaques de déserteurs contre les forces
gouvernementales se multiplient. Le 29 novembre 2011, l'ASL reconnaît
l’autorité du Conseil national syrien (CNS).
Fin août 2012, à l'instigation de la France et de la Turquie, plusieurs
centaines d'officiers, déserteurs de l'armée syrienne, se réunissent à Istanbul,
autour du général Mohamed Al Haj Ali, le plus gradé d'entre eux, et décident
de placer l'ensemble des brigades rebelles sous son commandement. Le projet
échoue en raison des dissensions entre bailleurs de fonds et de la montée en
puissance des djihadistes étrangers dans le nord du pays. Alors que le clan el-
Assad resserre les rangs, l'option d'un retournement des forces armées,
déterminant dans la chute des régimes tunisien et égyptien, s'éloigne
définitivement.67
3.2.9 L'État islamique
Né en 2006 en Irak, l'État islamique est une organisation salafiste
djihadiste, dirigée par Abou Bakr al-Baghdadi, proclamé calife le 29 juin 2014.
Le groupe apparaît en Syrie le 9 avril 2013 sous le nom d'État islamique en Irak
et au Levant et prend le nom d'État islamique lorsqu'il proclame l'instauration
du califat, mais ses adversaires lui donnent le surnom de « Daech ».
Considéré comme moins corrompu que les autres groupes djihadistes,
l'EIIL est aussi le plus extrémiste, il est craint pour sa violence, son
intransigeance et son indifférence aux notions de droits humains. Très impliqué
66

Https://www.Lemonde.fr/proche-orient/article/2016/12/09/washington_reconnait_la_coalition_nationale_Syr
ien consulté le 20 Mars 2022
67
Htps://Fr.wikipedia.org/wiki/guerre_civile_Syrien_cite_note164 consulté le 20 Mars 2022
40

sur les réseaux sociaux, il attire un grand nombre de djihadistes étrangers


venus de tout le Monde musulman et même d'Occident.
3.2.10 Les Kurdes du PYD
Historiquement discriminées par le régime et ancrées à une solide
identité culturelle, les populations kurdes de Syrie occupent, le long de la
frontière turque, trois enclaves séparées qui constituent le prolongement
naturel des territoires kurdes de Turquie et d’Irak. Au début du conflit kurde en
Turquie, la Syrie sert déjà de base arrière au Parti des travailleurs du Kurdistan
(PKK) ; de 1979 à la fin des années 1990, tout en réprimant les autres
organisations kurdes, le régime laisse le PKK installer son état-major sur son
territoire. Cependant, en 1998, Damas se rapproche d'Ankara ; Abdullah Öcalan
est expulsé et des centaines de militants sont arrêtés. En 2003, une branche
syrienne du PKK, le Parti de l'union démocratique (PYD), est formée181.
En 2004, parti de Qamichli, un mouvement de protestation de Kurdes
réclamant leurs droits civiques est réprimé par le régime, avec plusieurs
dizaines de morts. En juillet 2012, le PYD profite des désordres de la guerre
civile pour prendre le contrôle du « Kurdistan syrien », appelé le Rojava. Depuis
le 12 novembre 2013, ce dernier dispose d'une administration autonome, qui
gère les questions « politiques, militaires, économiques et de sécurité dans la
région et en Syrie ».
Le PYD forme sa branche armée, les Unités de protection du peuple
(YPG), dont les effectifs sont estimés entre 35 000 et 65 000 combattants, avec
environ 40 % de femmes. Jouant leur propre carte, les Kurdes du PYD concluent
parfois des alliances ponctuelles et opportunistes, tantôt avec les forces
loyalistes, tantôt avec les rebelles.
Hostiles au régime de Bachar el-Assad, ils affrontent cependant
rarement les forces loyalistes avec lesquelles ils cohabitent dans certaines
villes. Ils combattent aussi à plusieurs reprises contre des groupes de l'Armée
syrienne libre soutenus par la Turquie, tout en étant les alliés d'autres factions
de l'ASL, notamment celles rassemblées au sein de Jaych al-Thuwar.
Les YPG livrent l'essentiel de leurs combats contre les forces djihadistes,
et principalement contre l'État islamique. Considérés comme une organisation
terroriste par la Turquie, les YPG parviennent cependant à s'allier au cours du
conflit à la fois avec les États-Unis et avec la Russie.68
68
Cody Roche, Factions Fightings in the Syrian Civil War, Bellingcast, 29/04/2017
41

3.3. Déroulement du conflit


3.3.1 Prélude
En décembre 2010, des manifestations de masse contre le
gouvernement en place se déroulent en Tunisie, puis s'étendent au monde
arabe jusqu'à la Syrie. En janvier 2011, Ben Ali est renversé en Tunisie, suivi en
février par Hosni Moubarak en Égypte, tandis que la Libye sombre dans la
guerre civile. La plupart des pays arabes traversent une phase d'agitation et
certains tentent de calmer la colère populaire en acceptant des concessions et
en procédant à des aménagements politiques.
Alors que le printemps arabe s'étend en 2011 à tout le monde arabe, le
gouvernement syrien prend des mesures de prévention et de répression,
assorties de tentatives d'apaisement. Plusieurs appels à manifester sont lancés
à partir du 4 février, mais les services de renseignements et les moukhabarat
répriment ces manifestations. La Syrie garde en mémoire l'insurrection des
Frères musulmans et sa répression sans réaction internationale par Hafez el-
Assad qui s'était achevée en 1982 avec la révolte de Hama (10 000 à 40 000
morts, en majorité des civils).
Suivant l'exemple des « révolutions colorées », des appels à manifester
sont lancés sur Facebook, invitant les Syriens à se mobiliser les 4 et 5 février,
notamment devant le siège du parlement à Damas. L'appel n'est pas suivi, en
raison notamment de l'important dispositif de sécurité, des intimidations des
forces de sécurité et de l'arrestation des principaux organisateurs. Le 8 février
2011, le pouvoir rétablit l'accès à Facebook et YouTube pensant apaiser
d'éventuelles tensions. Cependant, ce geste n'est pas interprété de la même
manière par tous les médias.
D'après Télérama et le Huffington Post, il s'agirait d'un moyen pour
mieux repérer les activistes. En outre, ce point de vue est partagé par Kenneth
Roth, directeur exécutif de Human Rights Watch, qui estime que « les médias
sociaux peuvent également être un outil de surveillance et de répression de
l'opposition ».
Dans le même temps, le pouvoir multiplie également les mesures
sécuritaires : renforcement des écoutes, plan de rupture des moyens de
communications pour isoler des régions ou des villes du reste du pays, ordre
donné aux moukhabarats de réprimer fermement toute agitation, interdiction
42

de messagerie instantanée et de Skype, nombreuses arrestations préventives


ou non, comme celles d’enfants tagueurs.
Le 17 février 2011, le gouvernement annonce des mesures sociales
prévoyant la baisse de taxes sur les produits alimentaires de première
nécessité, l'augmentation des subventions pour le fioul et la création d'un
fonds social qui aidera 420 000 personnes en difficultés. D’autres
augmentations de prix et l’instauration de la TVA sont reportées ; le
gouvernement annonce également le recrutement de 67 000 fonctionnaires,
multiplie les rencontres avec des représentants de la société civile et des
dignitaires religieux. Des dizaines de fonctionnaires corrompus sont mutés ou
renvoyés.
Le gouvernement apporte son soutien diplomatique, mais aussi
matériel, et envoie des renforts en Libye soutenir le colonel Kadhafi, en
manière d’avertissement sur ses intentions en cas de révolte. Le 17 février
2011, les violences policières contre un commerçant entraînent le soulèvement
d'un quartier de Damas. Le 7 mars 2011, 13 prisonniers politiques entament
une grève de la faim.69
3.3.2 Du printemps arabe à la guerre civile 2011
En février 2011, quelques jours après la chute de Zine el-Abidine Ben Ali
en Tunisie et celle d'Hosni Moubarak en Égypte, un groupe d'une quinzaine ou
d'une vingtaine d'adolescents inscrit sur les murs d'une école de Deraa le
slogan « Jay alek el door ya doctor » (« Ton tour arrive, docteur »). Ces mots
visent alors directement le président syrien Bachar el-Assad, ancien
ophtalmologue.70
La plupart des jeunes sont très rapidement arrêtés par les services de
renseignement et torturés pendant plusieurs semaines. Une délégation venue
solliciter la libération des enfants est insultée par Atef Najib, cousin de Bachar
el-Assad et chef de la branche locale de la Sécurité politique qui aurait déclaré :
« Oubliez vos enfants et allez retrouver vos femmes. Elles vous en donneront
d'autres. Et puis, si vous n'êtes pas capables de leur faire des enfants, amenez-
nous vos femmes. On le fera pour vous ».
Ces paroles se répandent alors à Deraa comme une traînée de poudre et
scandalisent les habitants. Le 15 mars, un premier rassemblement a lieu devant

69
Gilles Paris, La Syrie n'est pas épargné par la contestation, le Monde, 19 mars, p.13
70
Frédéric Gerschel,Syrie : Deraa, la où tout a commencé, le Parisien, 16/03/2016
43

le Palais de justice de Deraa. Une seconde manifestation de bien plus grande


ampleur, baptisée le « vendredi de la liberté », suit le 18 mars, mais cette fois la
police tire sur la foule, faisant deux morts et de nombreux blessés. Le 20 mars,
pour tenter d'apaiser la situation, le régime fait libérer la plupart des
adolescents arrêtés, mais les traces de tortures sur leurs corps et leurs visages
ravivent la colère des habitants de Deraa.
Des milliers de manifestants incendient le Palais de justice et tiennent un
sit-in à la mosquée al-Omari. Le soir du 22 mars, la police donne l'assaut. La
situation devient alors insurrectionnelle : les forces de l'ordre tirent à balles
réelles et entre 51 et 100 manifestants sont tués en 24 heures.
Le 24 mars, la mosquée al-Omari est sous le contrôle des forces de
sécurité, mais le mouvement de contestation se poursuit. Au total, entre 70 et
130 personnes ont été tuées à Deraa au cours de la répression des
manifestations de mars.
Les violences se concentrent alors essentiellement à Deraa, mais
l'agitation commence à gagner d'autres villes, surtout Damas, Banias et Homs.
Le 15 mars, une première manifestation de quelques dizaines de personnes a
brièvement lieu dans un souk de Damas.
Le lendemain, environ 150 personnes, pour la plupart des militants des
droits de l'homme et des proches de prisonniers politiques, manifestent près
du ministère de l'Intérieur à Damas, pour demander la libération des détenus
politiques, mais les participants sont violemment dispersés par la police et 34
personnes sont arrêtées. D'autres manifestations ont lieu le 18 mars à Damas
et Banias et le 25 mars à Damas, Douma et Hama. Les 26 et 27 mars, des
violences secouent Lattaquié, faisant au moins 15 morts et 185 blessés. Les
manifestants réclament alors fin de l'état d’urgence, la libération des
prisonniers politiques, la fin de la corruption et des réformes démocratiques.
Mais les revendications se durcissent rapidement : à partir de fin mars et
d'avril, les protestataires réclament le départ de Bachar el-Assad et s'attaquent
aux symboles du pouvoir. Les manifestations ont un caractère tribal et
confessionnel limité : ainsi, la croix et le croissant sont brandis au sein de la
mosquée des Omeyyades à Damas.71
Le 24 mars au soir, le gouvernement syrien déclare que tous
protestataires arrêtés depuis le début des manifestations ont été libérés. Une
71
Ignace Leverrier, Après les militaires, les diplomates Syriens tentés par la défection, le Monde 06/08/2012
44

conseillère du président juge même les revendications des manifestants «


légitimes ». Le 29 mars, le premier ministre Mohammed Naji al-Otari
démissionne. Le même jour, une manifestation pro-régime rassemblant des
dizaines de milliers de personnes est organisée par le gouvernement à Damas.
Le 30 mars, le président Bachar al-Assad s'exprime pour la première fois
depuis le début des manifestations : dans un discours au parlement, il accuse
une « minorité » de tenter de semer le chaos à Deraa, évoque une «
conspiration » d'Israël, des États-Unis et de l'étranger et assure que son
gouvernement poursuit ses réformes pour renforcer l'unité nationale, la lutte
contre la corruption et la création des emplois, mais sans annoncer de mesures
précises.72
Le 19 avril, le gouvernement syrien annonce la levée de l'état d'urgence,
en vigueur depuis 1963, et abolit la Cour de sûreté de l'État, un tribunal
d'exception. Le régime effectue également quelques concessions socio-
économiques.
Mais le mouvement de protestation ne faiblit pas et les manifestations
se poursuivent régulièrement, en particulier les vendredis. Le 1er avril, des
milliers de personnes manifestent à Damas, Deraa, Douma, Homs et Lattaquié.
Une vague d'arrestations suit le lendemain dans ces mêmes villes. Le 13 avril,
Alep connaît ses premières manifestations, effectuées par un groupe de 500
étudiants. Le 17 avril, 10 000 personnes manifestent à Lattaquié. Le 18 avril, 20
000 personnes participent à un sit-in à Homs. Le 22 avril, des dizaines de
milliers de personnes manifestent à Damas, Deraa, Hama, Lattaquié, Homs,
Banias, Qamichli, Douma et Zabadani. Début mai, des sit-in permanents
commencent à s'organiser dans plusieurs villes.
Très rapidement, le régime syrien répond aux manifestants par une
répression militaire féroce : les forces de sécurités tirent sur la foule à balles
réelles les personnes arrêtées par les services de renseignements sont presque
systématiquement torturées et des campagnes de viols massifs sont commises
de manière planifiée.
Le pouvoir s'appuie aussi sur les milices chabiha, particulièrement
violentes. La journée du 22 avril est la plus meurtrière depuis un mois : plus de
80 personnes sont tuées à travers le pays. Le 1er et le 2 mai, environ 1 000
personnes sont arrêtées à travers le pays. Un mois après de début des
manifestations, l'armée syrienne intervient dans la répression : les chars
entrent dans Deraa le 25 avril, puis dans Homs le 6 mai et dans Banias le 7 mai

72
Hélène Sallon, Bachar al- Assad et la crise Syrienne en six discours, Le Monde, 07/01/2013
45

L'armée reprend le contrôle de Deraa et de Banias, mais elle échoue à Homs à


cause de nombreuses désertions.
Le 27 avril, un projet de résolution condamnant la répression en Syrie,
l'intervention de l'armée et les tirs à balles réelles est proposé au Conseil de
sécurité des Nations unies par le Royaume-Uni, la France, l'Allemagne et le
Portugal, mais il est bloqué par la Russie et la Chine. Le même jour, plus de 230
membres du parti Baas au pouvoir démissionnent.
3.3.3 2017 : Accords d'Astana et effondrement de l'État islamique
- Évolution de la situation en Syrie en 2017
Une nouvelle conférence de paix, parrainée par la Russie, l'Iran et la Turquie,
s'ouvre le 23 janvier 2017 à Astana, au Kazakhstan. Plusieurs autres pays y sont
invités : les États-Unis qui ne seront représentés que par leur ambassadeur au
Kazakhstan, la Jordanie, le Liban, le Qatar, l'Arabie Saoudite, l'Égypte et l'Irak.
De nombreux groupes rebelles annoncent également leur participation : Jaych
al-Islam, le Front du Sud, l'Armée libre d'Idleb, Suqour al-Cham, Faylaq al-
Cham, la Division Sultan Mourad, le Front du Levant, Jaych al-Nasr, Jaych al-
Ezzah, la 1re division côtière, Fastaqim Kama Umirt, et le Liwa Shuhada al-
Islam. En revanche, Ahrar al-Cham et le Harakat Nour al-Din al-Zenki refusent
de se rendre à Astana.
Quant aux Kurdes du PYD, ils ne sont pas conviés à la demande de la
Turquie. Parallèlement, une quatrième session des pourparlers de Genève
s'ouvre également le 23 février. Cependant, la première session d'Astana
comme Genève s'achèvent sans grande avancée.73
3.4. Bilan humain
3.4.1 Bilan total
Le 13 juin 2013, l'ONU rend public une nouvelle estimation du nombre de
personnes tuées depuis le début du conflit, avec un chiffre de 92 901 à la fin du
mois d'avril 2013. Navanethem Pillay déclare alors : « Il s'agit très
vraisemblablement d'une estimation basse du nombre de victimes. », le
nombre réel étant estimé à plus de 100 0001 536. Certaines régions du pays
ont été frappées de manière disproportionnée par la guerre ; selon certaines
estimations, près d'un tiers des morts sont intervenues dans la ville de Homs.

73
Https://fr.wikipedia.org/wiki/guerre_civile_Syrienne_cite_note1171 consulté le 15/Juin/2022
46

Le 22 août 2014, le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de


l'homme (HCDH) affirme avoir comptabilisé 191 369 cas documentés de
personnes tuées en Syrie entre mars 2011 et fin avril 2014. Il estime cependant
que ce nombre est sans doute une sous-estimation du nombre réel des tués. La
liste est établie sur la base des données issues de cinq sources différentes : le
gouvernement syrien (jusque fin mars 2012), l'Observatoire syrien des droits de
l'homme (jusque fin avril 2013), le Centre syrien pour les statistiques et la
Recherche, le Réseau syrien des droits de l'homme et le Centre de
documentation des violations en Syrie.
En août 2015, l'ONU estime que le bilan du conflit est d'environ 250 000
morts. Cependant, à cause des difficultés pour recenser le nombre des
victimes, les estimations du HCDH et de l'ONU restent bloquées à ces
décomptes.
À la date du 13 septembre 2018, l'Observatoire syrien des droits de l'homme
(OSDH) affirme avoir recensé 364 792 morts, mais estime que le bilan réel du
conflit se porte plutôt à près de 522 000 morts. Pour l'OSDH, le conflit a fait au
moins 5 000 morts en 2011, 40 000 morts en 2012, 73 000 morts en 2013, 76
000 morts en 2014, 55 000 morts en 2015, 60 000 morts en 2016 et 44 000
morts en 2017.
L'État-civil syrien annonce pour sa part en août 2018 avoir enregistré 68
000 décès en 2017 et 32 000 depuis le début de l'année.
Le 11 février 2016, le Centre syrien pour la recherche politique affirme
que le conflit a fait 470 000 morts depuis mars 2011, dont 70 000 en raison
d'un manque d'eau potable, de nourriture ou de médicaments, et 1,9 million
de blessés.74
Le 23 mars 2019, les forces démocratiques syriennes annoncent qu'elles
déplorent 11 000 morts et 21 000 blessés dans leurs rangs après cinq années
de guerres contre l’Etat islamique.75

74
Report on Syria conflictuel finds 11,5% of population killed on injured ,the Guardian, 11/02/2016
75
Htpps://SDF-press.com/en/2013/statement_to_public_opinion consulté le 22/Juin/2022
47

Chapitre IV : Les Conséquences Économiques, Financières de la crise en Syrie


et au Moyen-Orient.

L’éclatement de la guerre civile syrienne a stoppé les processus


d’intégration commerciale entre l’Egypte, l'Irak, la Jordanie, le Liban, la Turquie
et la Syrie.
Après 9 ans de conflit armé, l'économie syrienne et en lambeaux.
La guerre a dévasté les principaux secteurs économiques (pétrole gaz naturel,
agriculture, textile, tourisme,…) et la reprise économique ne semble pas être à
l'ordre du jour.
La difficile transition politique, les tensions ethniques exacerbées par les
conflits et la fuite des investisseurs étrangers risquent de compromettre la
relance du pays.
4.1 Les Conséquences économiques, financières de la Crise en Syrie
4.1.1 L’économie bilan après des années de guerre civile
Avant la guerre civile, l'économie syrienne dépendait fortement de ses
ressources en hydrocarbure, et son secteur minier, mais son industrie textile,
de sa production agricole et du tourisme, depuis le début de la guerre civile la
production industrielle s'est effondrée et la désorganisation du secteur agricole
menant c'est encore la sécurité alimentaire. Entre 2010 et 2018 le PIB Syrien
c'est contracté d'environ 65 % l'industrie manufacturière et minière
représentait 23 % du PIB en moyenne sur la période 2006-2010 avant de passer
à 10,7 % du PIB sur les années 2011-2017.
Le coût de la guerre qui ravage la Syrie a été chiffré à environ 400
milliards d'USD de perte de capital dû au destruction sur toute la durée du
conflit c'est la chute de PIB commence à s'affaiblir, une reprise durable et de
l'activité économique et à exclure sur le court moyen terme.
La République Arabe Syrienne fût l'un des pays frappés par le Printemps
Arabe en 2011. Petite économie faiblement diversifiée et axée sur des
industries à faible valeur ajoutée, le pays affiche un PIB/habitant relativement
faible d'environ 1 265,61 USD en 2018.76
Avant le déclenchement de la guerre civile en mars 2011, l'économie
syrienne affichait un PIB de 60 Milliards d'USD (2010) avec une production
d'hydrocarbures relativement élevée et assurant, à elle seule, 35 % des recettes
d'exportations et 20 % des revenus gouvernementaux. Le secteur minier, via la
production de phosphate notamment, l'agriculture (dont le coton pour
76
https://datacatalog.worldbank.org/search/dataset/0037712 consulté le 01/Novembre/2022
48

l'industrie textile), et le tourisme constituaient les principaux champs de


l'économie. La totalité des secteurs économiques ont été impactés par la
guerre civile, toutefois, le manque de données sur certaines industries
empêche de quantifier l'impact du conflit sur chaque secteur.
C'est la raison pour laquelle cette étude se focalise sur 5 secteurs clefs :
l'industrie pétrolière/gazière, le secteur minier, la production agricole (dont le
coton utilisé par l'industrie textile) et le tourisme. Sur la période 2011-2017, le
coût total des destructions physiques est estimé à 114,1 Mds USD par les
Nations Unis.
Les transports, l'industrie manufacturière, la production et la distribution
d'électricité et la santé comptent respectivement pour 12,6 %, 9,9 %, 6,2 % et
4,5 % des destructions physiques. Arrive ensuite l'éducation qui compte pour
3,4 %.77
4.1.2 Le conflit syrien et l'impact économique sur la Syrie
Depuis la révolution pacifique de 2011 placée sous le slogan « liberté,
justice et dignité », la Syrie a plongé dans une guerre civile dont l'issue semble
toujours incertaine. Plusieurs facteurs liés au conflit ont provoqué l'exode
massif des Syriens, provoquant l'un des mouvements de réfugiés et de
déplacés internes les plus significatifs depuis la Seconde Guerre mondiale. Sur
un total de 5 640 421 réfugiés syriens officiellement enregistrés en octobre
2018, 63 % se trouvent en Turquie, 17 % au Liban et 12 % en Jordanie. Ces trois
pays enregistrent la plus forte présence syrienne sur leur sol.
En Syrie, les infrastructures essentielles au fonctionnement de
l'économie sont gravement touchées. En effet, d'après un récent rapport de la
Banque Mondiale, près de la moitié des établissements hospitaliers et scolaires
ont été détruits ou détériorés et près d'un tiers de tous les bâtiments aurait été
ravagé. La reconstruction du tissu économique est rendue de plus en plus
difficile à mesure que la guerre civile persiste. Le taux de chômage des jeunes
atteignait 78 % en 2015.
Au-delà du capital humain syrien, gravement touché pour les décennies à
venir, le rapport de la Banque Mondiale chiffre à 226 milliards USD les coûts
cumulés du conflit de 2011 à 2016, soit quatre fois le PIB de la Syrie en 2010.

77
Htpps://erf.org.eg/publication/scenario_based_force_cast_fortpost_conflict_growth_in_Syria consulté le
01/Nov/2022
49

4.1.3 Un PIB en forte diminution ainsi qu’une baisse des échanges


commerciaux
4.1.3.1 Une Forte Contraction du PIB
Avec un PIB de 60 milliards d'USD en 2010, la Syrie enregistrait une
croissance continue depuis plusieurs années, en raison notamment d'une
politique de libéralisation partielle de l'économie initiée dès l'an 2000 avec
l'arrivée au pouvoir de Bachar Al Assad. Cette politique ciblait principalement le
secteur bancaire, avec l'introduction, a partir de 2004, de banques privées. Les
conséquences sont visibles dès la première année, avec une croissance
économique de 5 % par an en moyenne jusqu'au début de la guerre civile.
Le succès de cette libéralisation est toutefois à nuancer, avec d'autres
difficultés économiques qui subsistent. En effet, l'épuisement progressif des
réserves de pétrole, a partir du début des années 2000, conjugué a une
demande interne en énergie croissante prive le régime de précieuses recettes
fiscales.
Depuis le début du conflit, l'économie syrienne s'est contractée avec une
récession annuelle plus ou moins forte. L'année 2013 est celle qui enregistre la
plus grande récession, avec une chute du PIB de 26,3 % par rapport à l’année
2012. L'apaisement du conflit à partir de l’année 2015 annonce un tournant
avec une récession plus faible.
 Variation du PIB Syrien entre 2013 et 2018
En 2013, le PIB était estimé à 22,55 milliards de dollars américains, et il
y'a eu variation, en 2014, le PIB était estimé à 22,08 Mds d'USD, en 2015 le
PIB avait atteint 17,62 Mds d'USD, en 2016 il a baissé à 12,45 Mds d'USD et
en 2017 le PIB était estimé à 16,34 Mds d'USD. En 2018, le PIB était estimé à
21,45 Mds d'USD.78
L’absence d'investissement significatif dans la reconstruction et la
reconquête de territoire par les régimes fortement touché par la guerre 102
explications au recul plus soutenu du PIB par rapport aux années
précédentes.79

78
https://datacommons.org/place/country/SYR?
utm_medium=explore&mprop=amount&popt=EconomicActivity&cpv=activitySource
%2CGrossDomesticProduction&hl=fr consulté le 01/Novembre/2022
79
https://erf.org.eg/publications/economic_research_center_Scenario-
based_forecast_for_post_conflict's_Growth_in_Syria2020 consulté le 02/Novembre/2022
50

4.1.3.2 Des échanges commerciaux profondément bouleversés


En 2010, la Syrie exportait 8,7 milliards de dollars américains de biens et
de services à l'étranger et en importait 18,8 milliards de dollars américains. En
raison de la faible valeur ajoutée de son industrie, la balance commerciale du
pays fût déficitaire dans les années qui précédèrent la guerre civile.
En 2017, les exportations ne représentaient plus que 0,8 milliards de
dollars américains alors que les importations après avoir atteint un minimum
de 4,8 milliards de dollars américain en 2016, sont répartis à la hausse afficher
à 6,1 milliard de dollars américains l'année suivante par conséquent, les déficit
commercial en pourcentage du PIB est passé de 16,6% en 2010 à 37,3 % en
2018.
Les sanctions américaines et européennes sur divers secteurs
économiques expliquent la forte dégradation de la balance commerciale. La
partie suivante analyse de secteur économiques clés avec une estimation de
perte engendrée par la guerre civile.
4.1.4 Les Secteurs clefs de l'Economie gravement perturbés par la guerre
civile
 L’Industrie Pétrolière et Gazière une production en Berne qui freine la
reconstruction
La production pétrolière et gazière a été fortement affectée par la guerre
civile. Industrie nationalisée, la Syrian Petroleum Company détient le monopole
sur l'extraction dans le pays, et contrôlait, avant le conflit, environ 55% de la
production. Les entreprises étrangères assurant les 45 % restant, doivent agir
sous tutelle de la SPC. Avec des réserves prouvées de 2,5 milliards de barils, la
Syrie se classe au 3ème rang mondial.80
Toutefois, une majorité des principaux puits de pétrole sont tombés aux
mains des groupes rebelles dès la première année de la révolution, ce qui
explique le passage brutal de la production de 353 000 barils par jour en 2011
au 171 000 b/j en 2012. Avec la progression de l'Etat Islamique à partir de
2014, et la reprise des principaux champs pétrolifères par les Forces
Démocratiques Syriennes (milices kurdes), une majorité de la production
échappe encore au Régime de Damas, qui devra composer avec une rente
pétrolière amoindrie pour financer l'effort de reconstruction. Entre 2013 et

80
https://www.unescwa.org./event_types/forum consulté le 05/novembre/2022
51

2018, le gouvernement a perdu une production d'environ 252 millions de


barils, tombée aux mains de divers groupes rebelles et vendue au marché noir.
Cette perte de production représente un manque à gagner estimé à 2
623 milliards de livres syriennes pour les autorités.81
La production pétrolière actuelle, d'environ 24 000 b/j, permet de
répondre a environ 25 % des besoins internes. Cette situation délicate,
conjuguée à l'embargo sur le pétrole syrien qui dure depuis le début du conflit,
oblige le gouvernement à importer de l'or noir pour répondre à la demande
intérieure. Une reprise de la production à un niveau équivalent a celui d'avant
la guerre civile est à exclure sur le court/moyen terme, en raison de la
dégradation des installations (puits de pétrole et oléoducs) et de la perte des
capacités de raffinage. En effet, la capacité maximale théorique est de 230 000
barils par jour, mais le manque d'entretien des infrastructures pendant le
conflit conjugué à la destruction partielle de la raffinerie de Homs, a réduit la
production de 50 % depuis 2011.82
Les autorités syriennes tentent d'accélérer le développement du gaz
naturel, avec pour ambition de l'utiliser pour répondre à la demande interne et
réserver le pétrole à l'export. Cette stratégie, initiée au début des années 2000,
a été brutalement interrompue par la guerre civile. La production de gaz
naturel a atteint un minimum en 2017, avec une production de 3,4 milliards de
mètres cubes, chiffre qui se stabilise depuis cette date. Malgré la guerre civile,
les principaux champs gaziers sont restés sous le contrôle de Damas, ce qui
explique la plus faible diminution du gaz naturel par rapport au pétrole. Cette
ressource devrait constituer un élément phare de la reconstruction avec des
réserves prouvées de 300 milliards de mètres cubes en 2018.
L'impact du développement de cette industrie sera toutefois limité, avec
l'embargo actuel sur les hydrocarbures syriens et le manque d'infrastructures
pour permettre de l'exporter facilement. Les sanctions actuelles sur
l'exportation d'hydrocarbures syriens ne permettent pas d'envisager une
reprise rapide de cette activité économique, qui restera, pendant encore un
moment, à usage interne uniquement. Il est essentiel de rappeler que le
marché européen représente environ 95% des exportations de pétrole syrien.

81
https://www.bsi.economics.org/1150-l_economie_Syrienne_bilan_après_9_ans_de_guerre_civile_note
consulté le 05/novembre/2022
82
Idem
52

A ce jour, les autorités syriennes concentrent leurs efforts pour retrouver un


niveau de production permettant de répondre à la demande interne. De plus,
les réserves, sur le déclin depuis plusieurs années, ne seront pas en mesure
d'assurer, sur la durée, un niveau de production équivalent a celui d'avant la
guerre civile.83
 Le Secteur minier : une activité «prometteuse en pleine croissance
La Syrie, hormis être un producteur important d'hydrocarbures, possède
pléthores de minerais dans son sous-sol (chrome, manganèse, gypse, minerai
de fer, marbre, sel gemme, asphalte) sans que l'on ne connaisse précisément
les quantités exploitables. L'exploitation de phosphate représente une majeure
partie de l'industrie minière du pays avec 1 800 milliards de tonnes en réserves
prouvées, soit 3% des réserves mondiales.
C'est l'une des ressources minérales la plus affectée par la guerre civile,
avec des exportations qui se sont effondrées pour être proche de 0 en 2016.
Les installations minières enregistrent, à elles seules, 16% de la totalité des
destructions physiques liées à la guerre. En effet, la quasi-totalité des sites de
production sont tombés aux mains de l'Etat Islamique avant d'être récupérés
par le régime de Damas. Les exportations sont, aujourd'hui, de nouveau en
hausse avec 328 000 tonnes exportées en 2017 et 426 000 tonnes en 2018. Des
performances à relativiser, la ressource étant toujours soumises à des
sanctions de l'union Européenne. Seule la Grèce semble les avoir contournées
et importe, aujourd'hui, environ 17 000 tonnes de phosphate chaque mois de
Syrie (contre 5 000 tonnes en 2017). Côté production, le secteur a retrouvé 2/3
de ses capacités d'avant-guerre civile et les autorités ambitionnent d'atteindre
5 millions de tonnes d'ici à fin 2020.
La reprise rapide de la production est principalement due a la qualité du
phosphate syrien, l'un des plus purs au monde. De fait, les investisseurs russes
et iraniens ont relancé les principales mines du pays. Toutefois, la faible
capacité de l'industrie syrienne à transformer le phosphate sur place, la
dégradation des infrastructures de transports engendrée par la guerre civile et
les sanctions imposées par l'Union Européenne sur cette ressource risquent
d'affecter le secteur, qui peinera à afficher un niveau d'exportation similaire à
celui d'avant le conflit sur le court/moyen terme.84

83
https://www.unescwa.org/event_types/forum consulté le 05/Novembre/2022
84
https://www.usgs.gov/centers/nmic/phosphate-rock-statistics-and-information/
united_states_Geogical_survey,Phosphate_Data_2019 consulté le 05/Novembre/2022
53

A ce jour, il n'existe pas de plan économique visant à revitaliser le reste du


secteur minier. La reprise de ce secteur dépendra de la levée des sanctions de
l'union européenne et des investissements étrangers, encore timides et
provenant principalement de Russie et d'Iran.
 Le Tourisme un secteur de l’économie quasiment disparu
Avant le début de la guerre civile, le tourisme contribuait pour 12% du
PIB et générait 3 milliards USD de revenus pour le gouvernement. Avec un pic
du nombre de visiteurs de 9,5 millions en 2011, cette activité a été stoppée
nette dès les premiers événements. Entre 2011 et 2016, les revenus générés
par ce secteur ont diminué de 94%, soit des revenus estimés a 130 millions
USD/an pour le gouvernement actuellement.
Sur toute la durée du conflit, sur les 10 000 sites recensés dans le pays,
environ 300 ont été endommagés ou détruits. La reprise de l’activité
touristique est conditionnée à la rénovation de nombreux sites, dont certains
ne sont plus contrôlés par le gouvernement. Le coût des destructions de sites
touristiques est estimé a plus de 3,4 Mds USD sur la période 2011-2017.
Selon des dernières données publiées par le ministère du tourisme
syrien, 1,3 millions de touristes seraient rentrés sur le territoire en 2017 et 2
millions en 2018. Des performances a nuancer, puisque la très grande majorité
de ces touristes proviennent des pays limitrophes pour des séjours de courtes
durées (environ 88 %). Les autorités syriennes ont publié le nombre d'entrées
sur le territoire, entre 2013 et 2018, sans que l'on connaisse précisément les
recettes générées par cette activité touristique. Le nombre d'entrée pour les
touristes internationaux, est passé de 51 635 en 2013 à 141 960 en 2018, avec
une progression constante. Il est toutefois difficile de confirmer ces
performances, avec le Régime de Damas qui à pour objectif de revitaliser
l'économie du pays en misant sur un retour rapide des touristes.
La reprise de ce secteur de l'économie est conditionnée à la pacification
de l'ensemble du territoire ainsi qu'à d'onéreux investissements pour remettre
sur pied les sites endommagés ou détruits. Il faudra sans doute plusieurs
décennies pour que la Syrie redevienne une destination touristique
importante.85
 Les secteurs agricoles perturbés qui menace la sécurité alimentaire

85
Université d’Avignon, le tourisme en Syrie, passé, présent, futur :entre résilience et réinvention, 2018
consulté le 07/novembre/2022
54

Le déplacement de millions de personnes, le conflit armé qui prive les


exploitations agricoles de main-d’œuvre et la destruction des infrastructures
d'irrigations et de transports ont fortement impacté la production agricole. En
2020, l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture
estime que 7,9 millions de syriens souffrent d'insuffisance alimentaire et que
1,9 millions sont à la limite de basculer dans cette situation. En 2018, la
production céréalière syrienne fût la plus faible depuis 30 ans avec 1,7 millions
de tonnes produites. Les pertes totales du secteur ont été estimées à 16 Mds
USD entre 2013 et 2017.
Toutefois, depuis le début du conflit, la part de l'agriculture dans le PIB à
faiblement variée. Elle est estimée aujourd'hui a environ 26% du PIB sans que
l'on ne connaisse précisément la contribution exacte. Cela n'empêche pas la
production de céréales d'avoir diminué d'environ 44% entre 2011 et 2019. 86
Si la production enregistrait de bonnes performances dans les premières
années de conflit, elle se dégrade à compter de 2014, en raison de la forte
progression de l'Etat Islamique qui pratiqua volontairement une politique de
terres brulées.
4.2. Les conséquences économiques, Financières de la crise au Moyen-Orient
4.2.1 La chute des flux commerciaux intra régionaux
Le premier vecteur par lequel le conflit syrien a impacté les économies
voisines est l'arrêt brusque du processus d'intégration commercial. Avant
l'éclatement de la guerre civile en 2011, les six pays Egypte, Irak, Jordanie,
Liban, Syrie et Turquie avaient entamé un processus de libéralisation de leurs
échanges. Un accord avait notamment été conclu en 2010. Les deux tableaux
suivants montrent la part de la Syrie dans les échanges avec le Liban, la
Jordanie, la Turquie et l'Egypte (les données ne sont pas disponibles pour
l'Irak). La Syrie représentait surtout un partenaire commercial du Liban et de la
Jordanie.
L'étude réalisée en 2014 par Elena Ianchovichina et Maros Ivanic de la
Banque Mondiale permet de quantifier l'impact de l'arrêt du commerce
intrarégional. Les auteurs mesurent l'impact de la baisse des flux commerciaux
sur le PIB de différents secteurs économiques. Les principaux secteurs affectés
sont essentiellement issus des activités de services.

86
https://www.worldFoodProgram.org/publications/Syria_food_security-analysis-march-2020 consulté le
07/novembre/2022
55

 Impact de la désintégration économique à la suite du conflit syrien sur


la production de certains services
La Syrie et l'Irak sont les pays les plus durement touchés par la
désintégration économique. S'ajoutent aux pertes indirectes liées à la
désintégration économique les pertes directes liées aux combats sur leurs sols,
l'Etat islamique ayant cherché à étendre son territoire sur la Syrie et l'Irak. La
Turquie, quant-à-elle, est l'économie la moins impactée par ce phénomène du
fait d'un marché intérieur important, d'une diversification des exportations plus
poussée et d'une plus grande intégration dans le commerce mondial que les
autres pays. La réouverture récente de la frontière syro-jordanienne n'est
qu'un timide début vers une réintégration économique future. 87
4.2.2 L'afflux des réfugiés
Le déplacement massif de réfugiés vers les pays voisins est le second
vecteur par lequel le conflit syrien s'exporte. L'afflux des réfugiés peut dans un
premier temps booster la consommation et l'investissement et augmenter la
main d'œuvre disponible dans les pays d'accueil. La durée du conflit et
l'augmentation incessante du nombre des déplacés rendent cependant
l'intégration des réfugiés de plus en plus problématique. Le chômage a
augmenté dans les pays d'accueil, principalement chez les jeunes, même s'il est
difficile d'associer rigoureusement cette augmentation à l'arrivée des réfugiés.
La pression augmente pour les pays d'accueil en matière d'habitat, d'accès à
l'eau et aux ressources alimentaires, de services publics (notamment sanitaires
et éducatifs), etc.
La part des réfugiés syriens pèse sur les pays d'accueil, en particulier sur
la Jordanie et le Liban où ils représentaient en 2017 respectivement 6,75 % et
16,40 % de la population. La présence et la gestion des réfugiés syriens pèsent
sur les finances publiques, par le biais notamment de l'accès aux services
sociaux de base (santé, éducation, services publics). Concernant le Liban,
l'arrivée massive de réfugiés syriens a aggravé les difficultés d'une économie
déjà mise à mal par les crises politiques successives. Troisième économie la
plus endettée au monde avec une dette publique atteignant plus de 150 % de
son PIB en 2018 selon le FMI, le pays du Cèdre espère profiter des promesses
d'aide internationale, d'un montant de 11 Mds USD sur quatre ans, promises
en avril 2018 par les bailleurs de fonds internationaux (Banque mondiale,
87
http://documents.worldbank.org/curated/en/129431468044383360/Economic-effects-of-the-Syrian-war-
and-the-spread-of-the-Islamic-state-on-the-Levant consulté le 10/novembre/2022
56

Banque européenne d'investissements, Banque islamique de développement,


etc.) et les principaux partenaires commerciaux. Ces crédits internationaux
restent cependant conditionnés à la mise en place de réformes structurelles
permettant de lutter contre la corruption, d'améliorer les services publics
(notamment en termes d'approvisionnement en électricité et de gestion des
déchets), ou encore de lutter contre l'évasion fiscale. Les finances publiques
jordaniennes sont elles aussi durement touchées par l'arrivée massive des
réfugiés syriens.
La Jordanie multiplie les appels à la communauté internationale et a
obtenu récemment une aide de 2,5 Mds USD de l'Arabie Saoudite, des Emirats
Arabes Unis et du Koweït. Cette aide risque cependant d'être insuffisante pour
une économie dont la dette publique atteint les 95,9 % du PIB en 2018, selon le
FMI. Libanais et Jordaniens doivent faire face à la montée du chômage qui
atteint quasiment 20 % dans les deux pays. La colère des populations locales
augmente ainsi les difficultés des pouvoirs publics.
Ces deux pays sont déjà les terres d'accueil de nombreux réfugiés
palestiniens, mais aussi irakiens ou encore yéménites dans le cas de la Jordanie.
Réfugiés de différentes nationalités se retrouvent en concurrence avec les
travailleurs les moins qualifiés des pays d'accueil au sein d'économies souvent
informelles. Les réfugiés syriens ont un statut juridique précaire, étant donné
que les pays du Proche-Orient ne sont pas signataires de la Convention de
Genève de 1951 sur les réfugiés. Le durcissement des mesures par les autorités
jordaniennes et libanaises rend difficile l'établissement dans le pays. Les pays
d'accueil sont réticents à ouvrir de nouveaux camps de peur d'une installation
pérenne des arrivants. Les exilés tentent de créer du tissu économique, comme
l'illustre le camp de Zataari en Jordanie, situé dans le nord de la Jordanie.
Environ 460 000 réfugiés seraient passés par ce camp entre 2012 et 2017 selon
le Haut-Commissariat pour les Réfugiés (HCR). 80 000 réfugiés vivent dans le
camp et près de 3 000 commerces auraient été ouverts. L'avenue
commerçante principale, dénommée « Champs Elysées » par les habitants,
illustre ce désir de reconstituer une vie dans l'exil.
Certains réfugiés tentent cependant leur chance en ville et préfèrent
s'installer en milieu urbain plutôt que dans un camp. Le conflit syrien a aussi
provoqué l'exode d'Irakiens et de Palestiniens, eux-mêmes réfugiés sur le sol
syrien avant l'éclatement de la guerre civile. De nombreux Irakiens sont
retournés en Irak tandis que de nombreux Palestiniens se retrouvent apatrides.
57

A l'image de la Jordanie et du Liban, les Etats voisins de la Syrie rendent


de plus en plus difficile l'intégration des réfugiés. L'aide humanitaire et la
gestion des afflux de population représentent des défis immenses pour les
économies environnantes. La politique de l'Union Européenne est ainsi décisive
pour les Etats de la région qui ont besoin d'un appui urgent. 88
4.2.3 Le poids de l'instabilité régionale
Comme nous l'avons mentionné précédemment, le conflit syrien aggrave
l'instabilité de la région, ce qui inquiète les visiteurs internationaux. Les
touristes occidentaux, mais aussi les touristes du Golfe, sont moins nombreux à
choisir Jordanie, Liban, Egypte et Turquie comme destination de vacances
depuis 2011. Un tel phénomène affecte particulièrement le Liban, la Jordanie et
l'Egypte dont le tourisme est une part importante des recettes économiques de
ces pays. La crise syrienne n'est cependant qu'un des facteurs d'instabilité,
notamment au Liban et en Egypte où les crises politiques internes (succession
de crises au Liban et renversement de Mohamed Morsi en Egypte) sont
d'autres éléments influant l'attrait des touristes. La situation serait cependant
en amélioration en Jordanie où le nombre de visiteurs aurait cru de 15 % en
2017 selon la ministre du Tourisme Lina Mazhar Annab, atteignant près de 4,2
millions de touristes.
Le climat d'instabilité de la région pèse aussi sur les investissements des
pays de la région. Surtout touchée dans les premières années du conflit (de
2011 à 2015), la croissance économique semble relancée depuis deux années, à
l'exception de l'Irak où les difficultés économiques s'expliquent principalement
par la situation interne.
Le climat des affaires, que l'on peut notamment mesurer à l'aide de
l'indicateur Doing Business, est en légère amélioration depuis deux ans. Les
différents Etats de la région ont cependant encore beaucoup de chemin à faire
pour améliorer le climat des affaires. Crée par la Banque mondiale, l'indice
Doing Business classe les 190 pays selon la facilité de faire des affaires. Plus ce
rang est proche de la première place, plus l'économie offre un climat des
affaires favorable aux investisseurs. Dix indicateurs sont étudiés (exemples :
obtention d'un crédit bancaire, création d'une entreprise, législation relative à
l'insolvabilité, etc.).

88
http://www.laviedesidees.fr/La-Jordanie-et-les-refugies-syriens.html_ La_Jordanie_et les réfugiés syriens »,
Kamel Doraï, La Vie des idées, 7 juin 2016. ISSN : 2105-3030. Consulté
58

Le graphique suivant permet de voir qu'à l'exception de la Turquie qui se


place à la 43ème place, Irak, Liban, Jordanie et Egypte dépassent tous la
100ème place. Des réformes structurelles sont nécessaires pour attirer les
investisseurs.
4.3 Une reprise Économique dépendante des Investissements étrangers
4.3.1 Des partenariats clefs avec la Russie et L’Iran
Fin 2017, l'ONU estimait le coût total pour la reconstruction du pays à
250 Mds USD, chiffre qui a probablement encore augmenté aujourd'hui. Avec
des revenus gouvernementaux estimés à 1 Md USD en 2017, le gouvernement
syrien ne dispose pas de ressources suffisantes pour financer la reconstruction.
Pour y parvenir, le régime de Damas pourrait miser sur les transferts de la
diaspora installée à l'étranger (environ 5,6 millions de syriens ont fui le pays
depuis 2011, soit plus de 26 % de la population de 2010). Toutefois, les
différentes estimations existantes à ce sujet misent sur 1 à 2 Mds USD chaque
année, somme bien insuffisante pour revitaliser rapidement l'économie
dévastée par le conflit.
Il faudra donc miser sur les investissements étrangers, notamment ceux
provenant de Russie et d'Iran. En 2015, l'aide financiére russe au régime était
estimée à 1,6 Md USD (hors coût de l'intervention militaire russe), sans que l'on
connaisse précisément le montant alloué à chaque secteur économique. Le
gouvernement russe a également annoncé, fin 2019, un investissement de 500
M USD sur les quatre prochaines années pour le port de Tartous. L'objectif est
d'en faire un centre industriel qui doit permettre de relancer l'économie du
pays.
Depuis 2013, Téhéran a accordé trois généreuses lignes de crédit d'un
montant total de 6,6 Mds USD. II est cependant difficile de précisément estimer
les investissements iraniens en Syrie.
La Chine montre également un intérêt pour le pays, dans le cadre de ses
nouvelles routes de la Soie. Les autorités chinoises prévoient une aide globale
de 23 Mds USD pour la région Afrique du Nord et Moyen-Orient, avec toutefois
une incertitude sur la somme exacte qui sera allouée à Damas. Les
investissements privés chinois sont, quant à eux, estimés à 2 Mds USD, mais
sans connaitre les industries concernées. Cependant, il ne s'agit, à ce stade, que
d'effets d'annonces et aucun investissement n'a encore eu lieu.
59

4.3.2 Des perspectives peu prometteuses malgré les atouts du pays.


A ce stade, si le régime de Bachar Al Assad semble s'accrocher au
pouvoir, Les tensions ethniques exacerbées par le conflit mettent à mal une
reconstruction politique durable. Sans stabilité politique, il est difficile
d'envisager une reprise économique majeure.
La reconstruction des centrales thermiques est une priorité pour le
régime de Damas pour deux raisons :
- Les entreprises et les particuliers consomment de l‘électricité toute
l'année, ce qui permet au gouvernement de générer des revenus stables.
- Le gouvernement peut augmenter ses réserves de changes en vendant
de l'électricité aux pays voisins.
De fait, des accords ont été signés avec la Russie et l‘Iran pour remettre
en service les centrales thermiques syriennes, via du transfert de technologie
et des aides financières. En 2018, le gouvernement syrien a également signé un
accord avec le Liban, permettant d'exporter 100 MW d'électricité chaque
année pour un revenu annuel estimé à 266 M USD.
Ce premier résultat, bien qu'encourageant, reste insuffisant pour
restaurer le reste de l'économie. Les principaux axes de transports sont encore
soit endommagés soit détruits. Le gouvernement devra, dans un premier
temps, apaiser ses relations diplomatiques avec ses voisins, notamment la
Turquie, pour inciter ces-derniers à investir dans le pays. La réouverture et
sécurisation des frontières constitue le premier objectif afin de permettre aux
échanges commerciaux de reprendre.89

89

Https://openknowledge.worldbank.org/handle/wordbank,the_toll_of_war:the_Economic_consequences_of_th
e_conflict_in_Syria,2017

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