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SUJET: LA POLITIQUE ÉTRANGÈRE CONGOLAISE SOUS LA PRÉSIDENCE DE


FÉLIX TSHISEKEDI TSHILOMBO

INTRODUCTION
PLAN DU TRAVAIL

Introduction

1. La présentation du sujet

2. L'Etat de la question

3. La problématique du sujet

4. Les hypothèses de travail

5. Les méthodes et techniques du sujet

6. Le choix et intérêt du sujet

7. La délimitation du sujet

8. Les difficultés rencontrées

9. La structure du travail

CHAPITRE I: CADRE CONCEPTUEL ET THÉORIQUE DU SUJET

Section 1: cadre conceptuel

1. La Politique étrangère

2. La politique Internationale

3. La diplomatie

4. La relation extérieure

5. La coopération Internationale

Section 2: cadre théoriques

1. La politique extérieure des États

2. La théorie de jeux en Relations Internationales

3. La théorie systémique en Relations Internationales

4. Généralité théorique sur la géopolitique


2

Section 3: Présentation de la République Démocratique du Congo

1. Géographie

2. Historique

3. Économie

4. Société et culture

5. Institutions et la vie politique

CHAPITRE II: GÉNÉRALITÉS SUR LA POLITIQUE ÉTRANGÈRE CONGOLAISE

Section 1: la politique étrangère sous la 1ere République

Section 2: la politique étrangère sous la 2eme République

Section 3: la politique étrangère depuis le 18 février 2006

CHAPITRE III: ÉTUDE ANALYTIQUE DE LA POLITIQUE ÉTRANGÈRE SOUS FÉLIX


ANTOINE TSHISEKEDI TSHILOMBO

Section 1: De la personnalité du president Felix Antoine tshisekedi tshilombo

Section 2: les axes et fondements de la politique étrangère depuis janvier 2019

Section 3: analyse de résultats, bilan et critique

Conclusion
3

INTRODUCTION

Aujourd'hui plus encore qu'hier, la République Démocratique du Congo est devenu au centre
d'une abondante recherche.
Plusieurs tentent des études pour en savoir plus sur le pays, qui possède beaucoup de
potentialités.
Nous nous sommes intéressés également à faire une recherche sans bafouer l'originalité que
tout chercheur poursuit dans ses enquêtes dans le but de perfectionner sa condition de vie de
ses paires chercheurs contemporains.
C'est pourquoi, l'introduction de notre étude s'agence-t-elle de la manière qui suit: la
présentation du sujet, l'état de la question, la problématique du sujet, les hypothèses du travail,
les méthodes et techniques du travail, le choix et intérêt du sujet, la délimitation du sujet, les
difficultés rencontrées et la structure du travail.

1. La présentation du sujet

En Relations Internationales, l'Etat demeure l'acteur principal en dépit de l'émergence d'autres


types d'acteurs internationaux.
C'est autour de lui que se structure tout le système international. Il joue ce rôle par l'entremise
de ce qu'il est convenu d’appeler << politique étrangère >>.
Traditionnellement, la politique étrangère est considérée comme l'ensemble des orientations
générales, des comportements d'un Etat dans les relations internationales. Ces orientations
sont concrétisées grâce à une diplomatie.
Par la politique étrangère, l’Etat cherche à répondre au comportement des autres acteurs
internationaux et d'une manière plus générale à agir sur son environnement pour le conserver
tel quel quand il lui est favorable et de le transformer quand il lui parait défavorable.
C'est pourquoi en matière de la politique étrangère, chaque État voit le monde de façon
différente et entrevoit de sa manière ce qu'il considère comme ses intérêts nationaux.
C'est dans ce cadre que la politique étrangère de toute nation constitue inévitablement une
extension de son histoire, sa géographie, de ses ressources, de son caractère national et de son
aspiration.
C'est une politique destinée à protéger et à améliorer sa propre sécurité ainsi que ses intérêts
économiques et politiques tout en projetant sa meilleure image vers l'extérieur.
Ces normes sont respectées dans le cadre de la République Démocratique du Congo.
De ce qui précède, les relations extérieures qui sont le monopole de l'Etat, se caractérisent par
la souplesse au tact diplomatique pour résoudre un différend.
Notre étude sur les relations extérieures de la République Démocratique du Congo est de
proposer au lecteur un panorama de notre politique étrangère.
Après observation et analyse du milieu diplomatique,
Nous pouvons constater les faits suivants:
- La politique étrangère de notre pays tient compte du contexte dans lequel elle se déroule
- elle évolue selon les normes spécifiques de sa mise en oeuvre.
Les Relations Interétatiques sont conditionnées par des différents objectifs
poursuivi par un acteur de la scène internationale, la principale lutte à atteindre est la défense
de l’intérêt national, plus souvent la conduite des Relations Internationales est caractérisée par
la prédominance de l’anarchie et de rivalité entre les Etats à la recherche des ressources. C ’est
ainsi, HANS MONGENTHAU défini l’intérêt national en terme de puissance politique,
4

économique et culturelle1. Cet auteur fait observer que les Etats ont leurs racines dans la
nature humaine caractérisée par l’égoïsme et la soif du pouvoir. Les Etats sont donc des
égoïstes rationnels motivés par la volonté de puissance et engager dans la recherche
permanente de ressource pour subvenir au besoin de leur population. Les membres d ’une
nation expriment les mêmes besoins qui sont orientés dans le sens de l ’espace nationale, il
faut aussi examiner les ressources pour arriver à satisfaire les besoins ressentis par la
population.

La préoccupation majeur que découle de l’intérêt national est le souci de la


sécurité collective, dans la quête de cette dernière, notre regard se penche vers la situation qui
se passe à l’Est de la République Démocratique du Congo qui se trouve à nos jours dans un
état de guerre causé par des troupes armées rebelles qui exposent des milliers de la
population aux différentes maladies, vivant dans des conditions précaire, de viols des femmes
et perte en vies humaines. Toute unité politique aspire à la survie d ’une société, l ’élaboration
de la Politique Etrangère d’un Etat est toutes fois basée sur les objectifs poursuivis en vue de
protéger son territoire contre toute menace venant de l’extérieur de ses frontières.

Plusieurs spécialistes des Relations Internationales préconisent que la


République Démocratique du Congo devrait être un avenir de puissance politique et
économique du continent africain, ce grand pays disposant ou réunissant presque tous les
facteurs, du point de vue de son positionnement qui le situe au coeur du continent africain,
tant des ressources naturelles, un poids démographique très appréciable avec une population
comptant presque des jeunes et dynamique.

2. L'Etat de la question

Certaines études antérieures à notre analyse ont abordé la question de la


politique étrangère de la République Démocratique du Congo sans pour, toutefois, procéder à
une analyse spécifique de la question de la politique étrangère du pays sous la présidence du
président Tshisekedi depuis son accession au pouvoir jusqu’au premier trimestre de l ’année
2021. Il s'agit notamment de :

 SENGA FEZA Emilia, dans son mémoire intitulé les atouts et contrainte de la
politique extérieure de la RDC, cette dernière a cherché à savoir les obstacles liés à
l’élaboration de la politique étrangère en République Démocratique du Congo ainsi
que les atouts pouvant aider à l’Elaboration d’une politique Etrangère en République
Démocratique du Congo.2
 Le professeur LABANA LASAY ABAR et TSHINANGA NGELU quant à
eux ,avaient analysé les déterminants externes de la politique étrangère qui sont des

1
KABWITA K., Cours des relations internationales africaines, L1 RI,Fssap, UPN, 2015, p.14 inédit

2
SENGA FEZA Emilia, les atouts et contrainte de la politique extérieure de la RDC, mémoire de licence en Relations
internationales, UPN, Septembre 2015
5

facteurs propres à l'environnement d'un Etat ; le système international et les actions


des autres Etats. Il faut, néanmoins, considérer certains facteurs3
 Pour NDABEREYE, les facteurs ou fondement de la politique étrangère sont des
conditions particulières qui influencent de manière profonde sur la pensée qui guide
l'action en matière de puissance étrangère de l'Etat et pour le cas précis de la RDC4
 Henriquet Martinelle Glodie LOKO, dans son mémoire de licence en Relations
internationales analyse la nécessité d’élaborer une doctrine dans la Politique
Etrangère Congolaise. Pour elle, la nécessité d’élaborer cette doctrine dans la Politique
Etrangère Congolaise prouve d’une grande importance car cette doctrine permettra à la
République Démocratique du Congo de protéger ses intérêts nationaux et de s’affirmer
comme un Etat puissant5.

 En évoquant les principes qui ont permis à la RDC de sauvegarder son unité nationale
et d'établir les relations amicales avec les autres Etats constituant la communauté
internationale, LUKIANA MABONDO, retrace, le fondement de la politique
étrangère congolaise de la première et de la deuxième république.6

 Quant à nous, après avoir analyser tous ces documents, nous comprenons que la
politique étrangère de notre pays tient compte du contexte dans lequel elle se déroule,
elle respecte les conditions réelles qui président à son élaboration et elle évolue selon
les normes spécifiques de sa mise en oeuvre. Les principes fondamentaux de la
politique étrangère congolaise sous le trois Républiques se complètent, chaque régime
mis en place cherche à améliorer sa politique étrangère d'où nous arrivons à une
politique étrangère qui change selon le régime.

3. La problématique du sujet

La problématique est donc fondamentalement un texte argumentatif présentant


le thème de recherche, un problème spécifique se rattachant à une question générale, et les
3
LABANA LASAY'ABAR, Les Relations Internationales Présentation panoramique et approches théoriques, Ed.
Médiaspaul, Kinshasa, 2006, pp. 23-25.

4
NDABEREYE, Relation extérieur de la RDC, note des cours de L1 RI/FSSAP/ UNIGOM 2002- 2009, p 17,inédit

5
LOKO Henriquet, De l’élaboration d’une doctrine dans la Politique Etrangère Congolaise, mémoire de licence
en Relations internationales, UPN, juillet 2015

6
LUKIANA MABONDO, « Les influences étrangères en Afrique centrale : un facteur de stabilité régionale et
d'une paix durable » in Conditions d'une paix durable en Afrique Centrale, Revue de la faculté de droit, CRIP,
EDUPC, 2003, pp. 63-75.
6

informations nécessaires pour soutenir l’argumentation servant à justifier la recherche elle-


même7.

Dans tout ce que l’on observe et remarque actuellement dans la diplomatie


congolaise, c’est qu’il y a encore beaucoup à revoir dans le sens du bon, du progrès, de
l’excellence.

La République Démocratique du Congo est en manque d ’une Politique


Etrangère bien définie et efficace.

Cela est dû à la faiblesse de la diplomatie agissante caractérisée :

- D'abord par le niveau de la compétence de l’effectif et par les modes de recrutement


des ressources humaines qui laisse à désirer.
- Et par le maigre volume financier alloué par le gouvernement pour le bon
fonctionnement tout à l’interne qu’à l’externe de ce secteur si important de la vie
nationale.

La deuxième république sous le commandement du Mouvement Populaire de


la Révolution (MPR) dans toutes ses facettes dont les affectations des agents dans ce secteur
se faisaient sur base du militantisme politique.

Ainsi, la triste période de la « TRANSITION 1 + 4 » ; ont été à la base de cette


mauvaise diplomatie congolaise et à cette mauvaise Politique Etrangère.

En somme, l’histoire de la diplomatie congolaise nous a permis de comprendre


le sens de cette mauvaise gestion de la Politique Etrangère de la République Démocratique du
Congo.
Un Etat comme la République Démocratique du Congo a besoin d’une
diplomatie digne ; agissante et efficace qui peut l’aider :
- à influer sa considération sur l’échiquier sous régional, régional, continental et
mondial ;
- et à renforcer les moyens de sa prise des décisions en matière de la politique
extérieure.

D’où la nécessité de l’élaboration d’une doctrine dans la Politique Etrangère


Congolaise.

7
BENOIT GAUTHIER, De la problématique à la collecte des données, Presse
Universitaire du Québec, Québec, 1993, p. 49.
7

« Doctrine » qui visera à protéger concrètement les intérêts nationaux ainsi que
tous les ressortissants de la République Démocratique du Congo à travers le monde.

La politique étrangère d'un pays doit être une corrélation de son histoire, c'est à dire que, pour
comprendre les grandes lignes d'une politique étrangère ou pour établir ce qui peuvent être ses
principes forts,il est important d'étudier avec minutes, sa constitution.
Ainsi, pour ce qui est de la politique étrangère de la RDC, il est de la haute importance de
comprendre les ressources de la RDC qui font l'objet de la Convoitise par le fait que le Roi
LÉOPOLD II avait fait croire aux grandes puissances que le Congo serait une colonie
internationale où tout le monde pouvait accomplir des affaires sans obstacles alors que c'était
juste une ruse car lors de la conférence anti-esclavagiste de Berlin de 1889,le Roi de Belge
s'appropria tout seul le droit sur le Congo à la désespérance des puissances à qui la promesse
avait été donnée. ces puissances veulent rentrer dans leurs droits sur le Congo, c'est ainsi que,
toute action de puissances est orienté dans une logique de se rapprocher le plus près possible
des ressources du Congo pour exploitation et contrôle par un système de pillage de ressources
naturelles de la RDC.
Partant de ce qui précède ,notre questionnement table sur le fait que l'étude d'une politique
étrangère efficace de la République Démocratique du Congo sous la présidence de Félix
Tshisekedi nécessiterait d'être à mesure d'intégrer l'aspect de la Convoitise étrangère de
ressources et le besoin d'une défense de l'intérêt national, tout en sachant que depuis
l'accession de notre pays à l'indépendance en 1960, il y a eu 5 présidents qui se sont succédés
dont le 5ieme l'actuel président Félix-Antoine Tshisekedi et à chaque chef d'État
correspondant la diplomatie.8
De ce fait, nous portons également nos préoccupations autour des certains questions
subsidiaires telles :

 Quels sont les fondamentaux historiques de la politique étrangère congolaise?


 Quels sont les axes et fondement de la politique étrangère de la RDC sous la
présidence de Félix Antoine TSHISEKEDI TSHILOMBO?

Voilà de différentes questions à la quelle nous tenterons de répondre dans les lignes qui
suivent.

4. Les hypothèses du travail

L'hypothèse est une proposition relative à l'explication des phénomènes naturels,admise


provisoirement avant être soumises au contrôle de l'expérience.
Elle est également une série de réponses supposées ou vraisemblable au regard des questions
soulevées par la problématique.
Le concept hypothèse peut désigner également une proposition relative à l’explication des
phénomènes naturels et qui doit être vérifiée par les faits9.

En premier lieu, nous pensons que les fondamentaux et repère historiques de la politique
étrangère de la RDC seraient perceptible sur le plan politique.

8
http://www.faapa.info/blog/origine-et-naissance-de-la-diplomatie-congolaise-au-centre-dune-conference-a-
lunikin/

9
PASSAT CLAUDE, Initiation à la Recherche Scientifique, Ed. Plon, Paris, 1985, p. 126.
8

À travers la recherche de la paix et de la sécurité du pays par une politique basée sur
l'interdépendance entre Etat Africain; sur le plan économique, la recherche du développement
économique et par la quête du rayonnement de la RDC à l'échelle continentale et planétaire.

Nous avons constaté que la politique étrangère de la RDC sous le président Félix Antoine
Tshisekedi serait axée sur le partenariat stratégique au profit du peuple congolais; l'entretien
des relations étroites, de Coopération avec la communauté internationale dans le strict respect
de la souveraineté congolaise et la redynamination de la présence de la République
Démocratique du Congo dans les organisations multilatérales. 10 En d’autre terme, la Politique
Etrangère Congolaise sous le président Félix Antoine Tshisekedi donnerait une grande
importance à la protection des intérêts nationaux et de s’affirmer comme un Etat puissant.

Nous avons également constaté que la politique étrangère sous le président Félix Antoine
Tshisekedi serait basée sur la continuité de la politique étrangère de son prédécesseur Joseph
KABILA
La politique étrangère du président Félix Antoine Tshisekedi serait basée sur trois fondements
qui sont : la sécurité, le développement et le rayonnement.
Cette continuité est articulée sur les mêmes objectifs que poursuivait l'ancien président tel que
la politique du bon voisinage. Nous sommes en présence de la continuité qui a été ajouté de
quelques objectifs.

5. Les méthodes et techniques du sujet

5.1. Méthode

Pour mieux atteindre l’objectif de notre travail, nous avons eu à recourir à la


méthode et technique appropriées dans ces domaines de recherche. Ainsi, pour mieux
atteindre le but poursuivi dans ce domaine de recherche, nous avons jugé utile de recourir à
la méthode historique .

A. Méthode historique

La méthode historique nous aide à recourir aux différents événements


historiques pour une meilleure compréhension sur notre sujet. Cette méthode consiste à
recueillir les événements passés et nous permet de connaître l’évolution de la politique
étrangère de la République Démocratique du Congo et les faits marquant depuis le temps
anciens jusqu’à nos jours.

En consultant l’histoire, nous pouvons comprendre comment les précurseurs


ont élaboré leur Politique Etrangère et savoir pourquoi certains ont échoués dans leurs
carrières politiques pour nous permettre de multiplier nos effort pour un avenir meilleur.

10
https://zoom-eco.net/a-la-une/rdc-diplomatie-les-trois-piliers-de-la-nouvelle-vision-tshisekedi/
9

L’histoire immédiate présente une succession de phénomènes sociaux totaux, dans ce qu ’ils
ont d'unique, chacun dans son genre, d'irremplaçable. La réalité historique est donc
essentiellement discontinuité.
La méthode historique essaie de combler les lacunes des faits et événements,
en s'appuyant sur un temps, peut-être artificiellement construit, mais c ’est ainsi que la
causalité historique intensifie la singularité du lien causal, tout en renforçant la continuité de
ce lien.
La méthode historique rassemble, ordonne et hiérarchise les faits ou les
événements autour d’un phénomène singulier afin d’en déterminer la causalité et les
déterminants de son processus évolutif. Elle vise à replacer les faits, les événements, les
institutions, par voie diachronique, dans leur processus de développement temporel.
Démarches à suivre :

 Définir l’objet de l’étude ;

 ‘Délimitation spatio-temporelle de la recherche ;

 Délimitation des principales séquences événementielles ;

 Description des événements ;


 Interprétation.

5.2. Technique

Pour rendre utile notre travail, nous avons utilisé la technique documentaire
qui nous a permis à consulter certains ouvrages, revus en rapport avec notre sujet et ainsi
qu’à l’internet pour avoir quelque données nécessaires.

6. Le choix et intérêt du sujet

L'étude d'un travail scientifique dans un domaine donnée nécessite un choix judicieux des
phénomènes d'actualité qui restent sans solution depuis une certaine époque, d'où notre vision:
- Du point de vue scientifique: notre étude pourrait constituer un document de référence au
profit d'autres chercheurs dans ce domaine de recherche;
- Du point de vue politique : elle a pour but d'éclairer l'opinion politique par le canal des
décideurs et la population congolaise sur les orientations;
- Du point de vue personnel : elle tient à enrichir notre formation personnelle en évaluant les
réponses fournies aux différentes questions soulevées dans la problématique.

7. La délimitation du sujet

Délimiter un sujet, constitue l'un des impératifs de la démarche scientifique.


En effet, un sujet bien délimité permet au chercheur de mener ses investissements avec
suffisamment d'efficacité et de lucidité à son sujet.
10

En vue de répondre à cette exigence, nous avons délimité dans le temps et dans l'espace.
-Dans le temps, elle couvre la période du 24 janvier 2019 au 24 janvier 2021.
Le 24 janvier 2019, date à laquelle le président Félix Antoine Tshisekedi a accédé au pouvoir
et le 24 janvier 2021 qui coïncide avec sa deuxième année du pouvoir.
Notons à ce stade que la politique étrangère d'un Etat n'est rien d'autre que le reflet de la
politique intérieure de l'Etat en dehors de ses frontières.
La RDC étant une unité politique est ici choisie comme champ d'investigation, à travers sa
politique étrangère.
- Dans l'espace, elle s'entend sur toute l'étendue de la République Démocratique du Congo.

8. Les Difficultés rencontrées.

Parmi les difficultés rencontrées, au cours de l'élaboration de cette étude, il y a de manque de


personnes sources que nous pouvons approcher pour interviewer à cause de la pandémie qui
demande de gestes barrières,
Et il y a aussi les manques d'ouvrages spécifiques en rapport avec la politique étrangère
congolaise sous Félix TSHISEKEDI.

9. La structure du travail

Tout travail scientifique nécessite d'être subdivisé pour la rationalisation et la cohérence des
idées.
Hormis l'introduction et la conclusion, notre travail comporte trois chapitres: Le premier
chapitre consiste à expliquer sur les considérations générale et théorique, le second chapitre
donnera les généralités sur la politique étrangère congolais et le troisième chapitre sera
consacré à l’étude analytique de la politique étrangère sous Félix Antoine Tshisekedi
tshilombo.

CHAPITRE I: CADRE CONCEPTUEL ET THÉORIQUE

Section 1: cadre conceptuel

1. La Politique étrangère

Ce terme peut avoir plusieurs définitions selon les auteurs et selon le but
poursuivi étant donné que tous les acteurs des Relations Internationale n’ont pas tous les
mêmes objectifs mais pour mieux élaborer notre travail voici quelques libellés.
11

Daniel COLARD a dit que, la politique étrangère est une ligne de conduite
que fixe un Etat dans la conduite de ses rapports avec d’autre entièreté souveraines 11.

LUKOKI-M s’exprime en disant que, traditionnellement la politique extérieure


est l’ensemble des orientations générales de complètements d ’un Etat dans les Relations
Internationales. Ces orientations sont concrétisées grâce à une diplomatie12.

Selon LIANZA-Z estime que, la politique étrangère d ’un Etat peut être
appréhendée comme la façon dont le pays perçoit son environnement extérieur par rapport à
ses intérêts nationaux13.

James ROSENAU, dit que la politique étrangère d ’un acteur internationale peut
être défini comme l’effort d’une société nationale de contrôler son environnement externe
par la préservation de situation ; favorable et la modification de situation défavorable14.

La Politique Etrangère entendue comme une science ou art de gouverner un Etat ou un


ensemble des affaires publiques d’un Etat, des événements le concernant et de lutte des
partis.Bref, nous pouvons tout simplement dire que la politique étrangère est une manière de
gouverner et de mener une affaire dont les relations sont tournées vers le dehors de ses
frontières nationales15.

2. La politique internationale

Le terme de politique internationale fait référence au comportement d'un pays sur l'échiquier
international, à ses choix diplomatiques. La diplomatie étant, en politique internationale, l'art
de tirer le plus d'avantages possibles pour sa nation.

La politique étant la « conduite des affaires publiques », elle a pour but le maintien de
l'ordre et l'amélioration de la situation, ici, celle d'un État face aux États concurrents. La
politique internationale d'un État cherche à renforcer sa position, son influence, tant par
le commerce, que par l'armée ou la religion. La politique internationale a également pour but
de satisfaire son opinion publique, qui se réfère souvent au propre passé du pays (par
exemple : l'empire colonial français pour la France métropolitaine).

3. La diplomatie

11
Daniel COLARD, les Relations Internationales de 1954 à nos jours, Armand Collin, Paris, P.174

12
LUKOKI.M : Nature, nécessite et finalité de la diplomatie dépense pour la R.D.C. urgence et pertinence

Kananga éd université du KASAI 2001 P.P.6-20


13
LIANZA, Z. cours des organisations internationales L1, RI, UPN, 2013-2014

14
DIUR KATOND, cours de politique de grandes puissances étrangères L1 RI 2013-2014

15
Petit Larousse, éd hachette, Paris, 1999, p.505
12

Selon le petit Larousse, la diplomatie signifie une science des rapports internationaux et
aussi entendu comme art de conduire et de gérer avec tact les affaires des intérêts communs 16.

Nous pouvons dire que la diplomatie est un moyen pacifique que les belligérants peuvent
utiliser en cas d’un conflit ouvert autour d’une situation pour essayer de régler le différend et
sauvegarder la paix, nous pouvons encore ajouter que la diplomatie peut être un processus
par lequel un Etat dit démocratique peut oeuvrer pour approfondir la coopération et la
négociation en vu de modifier favorablement les conditions de son territoire.

4. La relation extérieure

Ce tout ce qui est en rapport avec l’Etat, c ’est une liaison ou un rapport entre
17
les Etats . nous pouvons comprendre par relation interétatique, la manière dont la
République Démocratique du Congo entretien des relations très étroite avec les Etats voisins
ou autres Etats, dans ceci nous pouvons invoquer le principe du bon voisinage qui invite les
Etats à coopérer et d’avoir de bonne Relation car seul on n’assure pas la sécurité.

5. La Coopération internationale

Dans notre ère, un Etat ne peut pas évoluer en vase clos; il est obligé, d'une manière où d'une
autre, de coopérer avec les autres Etats pour défendre ses intérêts et préserver dans le cadre de
l’interdépendance entre Etat, de la sécurité collective ainsi que du bon voisinage ceux des
autres. Une nouvelle forme des relations entre les Etats qui dépassent la simple concertation
occasionnelle dans le cadre de la conférence diplomatique.

La notion de la coopération internationale a commencé à évoluer plus


positivement au lendemain de la première Guerre mondiale en 1919 à la création de Société
des Nations (SDN), grâce aux principes énoncés dans le Traite de Versailles (France), sous
initiative de l'ex président américain Wilson et qui en Afrique s ’explique par la doctrine
panafricaniste telle que voulu par les pères des indépendances africaines comme Nkrumah,
Lumumba et les autres.

5.1. Définition

Le dictionnaire petit Robert la définit comme étant: « une politique par la quelle
un pays porte sa contribution au développement économique et culturel de nations moins
développées »

Ce concept est l’assemblage de deux mots. 18 La coopération, étymologiquement,


vient de verbe Latin Cooperare; cum veut dire « avec » et Opera « l'oeuvre »

16
Idem, p.104

17
MANGU, cour de système politique contemporain, L1 R.I, UPN, 2012 inédit

18
WWW.cadtm.org
13

Si l’on se réfère à l’origine du mot « Coopération », nous avons « Co » qui dérive


du mot latin « Com » qui signifie « avec 》 et opération qui découle de « operare » et qui veut
dire « travailler ».19

En effet, le terme « Coopération » est devenu une pratique entre sociétés, Etats et
individus. IL est utilisé lorsqu’il s’agit de trouver la solution face à une situation donnée ou de
résoudre un problème d’intérêt commun. Cette réalité sociale n ’a pas épargné les Etats, quels
que soient leurs continents, richesses, dimensions géographiques etc.

En outre, le qualificatif international a trait aux rapports entre Etats ou nations.


En d'autres termes, international signifie qui a lieu, qui se fait de nation en nation, entre
plusieurs nations; qui concerne les rapports des nations entre elles ou une opération en
situation d’extranéité.

La coopération est donc dite internationale lorsqu'elle vise à établir des rapports
entre autorité territoriale de deux ou plusieurs parties autres que les rapports de coopération
transfrontière.20

Le milieu de la coopération Internationale est en pleine mutation et les politiques


et stratégies de développement n’échappent pas à cette réalité. Face à l ’émergence de
nouveaux mécanismes de fourniture de l’aide, l’apparition de nouvelles pratiques induites par
les débats sur l’efficacité de l’aide au développement ainsi que les enjeux commerciaux et
sécuritaires, l’intégration de nouveaux enjeux et domaines traditionnellement non compris
comme faisant partie du champ du « développement », l ’élaboration de nouveaux concepts et
l’adoption de nouvelles approches en matière de développement, sans oublier l ’intérêt
grandissant quant au rôle des nouveaux acteurs dans le milieu de la coopération
internationale, on assiste à l’effritement du monopole programmatique des bailleurs
traditionnels de l’aide publique au développement (APD).21

5.2. Formes de coopération

1.La coopération bilatérale


Cette coopération sera analysée dans une perspective verticale et horizontale.
Dans la première hypothèse, il s'agit des échanges entre pays de l'hémisphère Nord et ceux de
l'hémisphère Sud autrement qualifiées la coopération au développement ; et dans la seconde
hypothèse, il découle des échanges les pays appartenant à une même sphère : l'hémisphère
Nord-Nord ou Sud-Sud et ces pays se localisent plus ou moins à un même niveau de
développement.
19
LUKIANA MABONDO, théorie de cooperation, note de cours, L2 RI, UPN, 2016-2017

20
LUKIANA MABONDO, Op.cit

21
WWW.coopération.uqam.ca
14

A. La coopération verticale
Ce modèle de coopération est le plus courant parmi les modèles utilisés à nos
jours. Nous allons en analyser d'abord les domaines de la coopération ensuite en décrire la
réalisation des mécanismes.

Dans le cadre de la coopération verticale, les échanges couvrent plusieurs


domaines tels que Les échanges culturels et scientifiques; Les échanges économiques et
financiers ainsi que Les échanges en matière commerciale

B. La coopération horizontale

Depuis l'adoption des résolutions relatives à l'instauration du nouvel ordre


économique international (NOEI) et par l'UA dans sa stratégie de développement incarnée par
le plan d'Action de Lagos (PAL), la coopération horizontale est fortement recommandée par
les NU.

Les efforts sont tellement multipliés dans l'hémisphère sud, peut importe le
continent : la coopération constitue une opération « do ut des »22

Mais sans aucune condition comme dans la coopération verticale

En effet, l'exception est faite dans la coopération Arabo- Africaine, les autres
Etats Afrique du sud qu'à condition d'être Etat Islamique et n'entretient aucun rapport avec
Israël

Enfin, un Etat africain qui remplira ces conditions se verra vite ouvrir la porte de
pétrodollars des institutions financières arabes.

Nous examinerons la coopération horizontale comme dans la coopération


verticale d'une part les domaines de la coopération horizontale et d'autre part sa réalisation des
mécanismes.

Cette coopération couvre les domaines comme l'envoie des experts et


enseignement, des échanges culturels et scientifique, les domaines du transport aérien civil, de
l'énergie, de la santé; de la défense nationale ainsi que l'entraide judiciaire sont à mentionner
parmi tant d'autres.

Des échanges économiques qui les modalités de paiement des échanges


commerciaux (chambre de compensation) occupent une bonne place également parmi les
domaines de cette coopération horizontale

22
CHARPENTIER(J), les institutions internationales, 15ème éd, Dalloz, Paris, 2002, p. 81.
15

C. La coopération multilatérale

Nous avions déjà évoqué dans l'heure actuelle, la coopération multilatérale ou la


coopération collective est de plus en plus façonnées dans le cadre de l'ONU qui fait de la
coopération internationale l'un de ses objectifs prioritaires.23

En effet, depuis la création de l'ONU, elle a compris que le développement de la


périphérie est la condition sine qua non de la paix et de la sécurité internationale, donc de la
stabilité de la communauté internationale, c'est la raison pour laquelle que l'ONU y consacré
dorénavant l'essentiel de son énergie, de son temps et ses ressources.

A l'ONU, deux organes principaux jouent un rôle en matière de coopération pour


le développement: l'Assemblée Générale et le Conseil Economique et Social (ECOSOC). La
charte fait, du reste de ce dernier une véritable coordination des activités relatives à la
coopération et qui peuvent être menées par les institutions spécialisées.

L'ECOSOC est un grand nombre d'organes subsidiaires, prennent souvent des


initiatives et préparent les textes des résolutions qui sont ensuite présentées à l'Assemblée
générale (AG) pour adopter. L'AG qui est un organe délibératif, joue ainsi un rôle primordial
d'impulsion à l'égard de tout l'ensemble du système onusien.

Les institutions spécialisées qui jouent principalement le rôle opérationnel sont ;


BIRD, CNUCED, PNUD etc.

Grosso modo, il faut apprécier l'ONU en matière de coopération internationale


pour le développement par ses actions et sans pourtant négliger l'apport des organisations
régionales et sous-régionales en la matière.

Il est évident qu'il reste beaucoup à faire pour atteindre les objectifs fixés par
l'Accord de partenariat ACP/UE, autrement appelé Accord de Cotonou en matière de
développement. Ils ont donc un caractère général, répondent aux besoins, peuvent appliquer à
tous les accords de partenariat quelle soit la région du globe et, à ce titre, ils ne manqueront
pas d'en influencer l'élaboration dans l'avenir

5.3. Sorte de coopération

Ces dernières années, la communauté Internationale a pris conscience que


différentes formes de coopération Internationale sont indispensables pour encourager un

23
NGANZI KIRINGO(D), cours de droit de la coopération internationale, 1ère Licence, faculté de Droit, UNIKIN,
Kinshasa, 2007-2008
16

développement durable et inclusif et pour mettre en oeuvre les politiques de développement


élaborées à l’international, comme: la coopération Nord-Sud et la coopération Sud-Sud

1. Coopération Nord Sud

Nous définissons, la coopération Nord sud est cette forme de coopération


Bilatérale ou multilatérale entre les pays riches dits développés situés majoritairement dans
l’hémisphère nord et les pays en développement qui, pour la grande majorité sont au sud de la
planète.

L’Afrique participe à la coopération Nord-Sud, dans le cadre qui va nous


intéressé dans ce travail, traditionnellement, avec les économies des pays riches à savoir : les
pays du monde européens notamment à travers les accords signés entre les pays de l ’Afrique,
des Caraïbes et du Pacifique (ACP) avec ceux de l’Union Européenne(UE).

À l’heure d’une mondialisation néolibérale qui exacerbe les inégalités entre le


Nord et le Sud, la coopération internationale a pris un nouvel essor à la faveur de la montée
des accords de partenariat économique entre pays développés européens et pays en
développement du continent africain. Ce travail ne se contente pas d ’égrainer les réussites ou
les échecs de cette forme de coopération Internationale. Il vient fournir les indispensables
repères pour examiner les enjeux de la solidarité internationale aujourd ’hui et les mettre en
perspective.

La coopération Nord-Sud, qui est le type de coopération le plus traditionnel,


intervient lorsqu'un pays développé soutient économiquement ou sous une autre forme, un
pays moins favorisé, par exemple avec une aide financière lors d'une catastrophe naturelle ou
d'une crise humanitaire.

Dans les contextes où elle a été bien gérée et intelligemment orientée dans des
domaines productifs, l’aide du Nord a eu des résultats très positifs sur le développement de
certains pays du Sud. Mais dans beaucoup d’autres, elle a produit dépendance et
irresponsabilité, et a réduit les capacités d’autopromotion des peuples. Dans certains
domaines, l'aide des pays Sud a suivi la même logique. La coopération Sud-Sud n'a pas
encore réussi à inventer de nouveaux paradigmes en dehors du champ traditionnel. Cela
donne l’impression que la coopération Sud-Sud ne se démarque de la coopération Nord-Sud
que par le seul fait de ne pas contenir des conditionnalités politiques ou économiques.

2. Coopération Sud Sud

La coopération Sud-Sud fait référence à la coopération technique entre pays en


développement du Sud. C'est un outil utilisé par les États, les organisations internationales, les
17

universitaires, la société civile et le secteur privé pour collaborer et partager des


connaissances, des compétences et des initiatives réussies dans des domaines spécifiques tels
que le développement agricole, les droits de l'homme, l'urbanisation, la santé, le changement
climatique, etc.

La conférence de Bandung tenue du 18 au 24 Avril 1955 à Bandung, en


Indonésie, réunissant pour la première fois les représentants de 29 pays africains et asiatiques,
a marqué l'entrée sur la scène internationale des pays du Tiers-Monde.

Elle a tout de même offert un cadre d'établissement des relations entre la Chine
et l'Afrique, quand bien même elle n'a accueilli que six pays africains: l'Egypte, le Ghana,
l'Ethiopie, le Libéria, le Soudan et la Libye; ce qui reflète le fait que la plus grande partie de
ce continent était encore sous le joug de la colonisation, y compris la « RDC ».24

Elle a néanmoins rapproché des pays africains dont certains venaient de se


libérer, comme elle, de longues années de domination extérieure.

Cette conférence peut être placée dans le contexte d'une rencontre déterminante
dans les relations internationales étant entendu qu'elle s'est refermée par un appel des pays
d'Asie à aider l'Afrique.

Section 2: cadres théoriques

1. La politique extérieure des États

2.1. La définition

La conception de l'Etat par ses comportements se comprend dans les relations


internationales comme l'auteur principal en dépit de l'émergence d'autres types d'acteurs
internationaux. C'est autour de lui que se structure tout le système international en jouant ce
rôle par l'entremise de la politique extérieure.

Dans la nature traditionnelle, la politique extérieure est considérée comme


« l'ensemble des orientations générales, des comportements d'un Etat dans les relations
internationales. Ces orientations sont concrétisées grâce à la diplomatie ».

Le Professeur Marcel MERLE définit la politique extérieure comme étant « la


partie de l'activité étatique tournée vers le dehors, c'est-à-dire qui traite, par opposition à la
politique intérieure, des problèmes qui se posent au-delà des frontières ».

Par sa politique étrangère, l'Etat cherche à répondre au comportement des


autres acteurs internationaux et d'une manière plus générale, à agir sur son environnement

24
Nations Unies, ABC des Nations Unies, New York, 1998, p.5.
18

pour le conserver tel quand il lui est favorable et de le transformer quand il lui paraît
défavorable. Il doit voir le monde de façon différente et défendre à sa manière ce qu'il
considère comme intérêts nationaux. C'est la pensée soutenue par le Professeur James
ROSENAU.

C'est dans ce cadre que la politique Etrangère de toute nation constitue


inévitablement une extension de son histoire, de sa géographie, de ses ressources, de son
environnement national et de son aspiration. C'est une politique destinée à protéger et à
améliorer sa propre sécurité ainsi que ses intérêts politiques, économiques et culturels, tout en
projetant sa meilleure image vers l'extérieure.

Au regard de ces différentes approches doctrinaires, nous comprenons que la


politique extérieure d'un pays n'est que le prolongement de sa politique intérieure, dans
l'optique de la sauvegarde de ses intérêts sur le plan international.

2.2. L'analyse des facteurs déterminants de la politique extérieure

Les modalités d'analyse de la politique extérieure prouvent dans la perception


et la considération des deux grandes catégories de déterminants : les déterminants internes et
les déterminants externes d'un Etat.

Dans le cadre de notre travail, nous accordons un choix judicieux sur l'analyse
des déterminants externes et restreindre le champ détaillé des déterminants internes.

De ce qui précède, nous pouvons comprendre que l'étude des facteurs


déterminants internes est celle qui se rattache aux acteurs étatiques, notamment les facteurs
géographiques, démographiques, économiques...

Ces facteurs influent sur la prise de décision dans l'élaboration de la politique


extérieure par les autorités étatiques. Ces dernières tiennent compte de cette situation en
considérant dans leur vie internationale.

Cependant, les déterminants externes sont des facteurs propres à


l'environnement d'un Etat ; le système international et les actions des autres Etats. Il faut,
néanmoins, considérer certains facteurs25 :

- Le facteur technique et scientifique : ces facteurs exercent une influence déterminante sur
la vie internationale.

Le Professeur Marcel MERLE affirme dans son livre sociologique des relations
internationales que le progrès technique affecte sous toutes ses formes (politique, militaire,
culturelle et économique) le jeu des relations internationales. Il accentue l'interdépendance des
éléments constitutifs du système international et favorise l'unification du champ d'action de

25
LABANA LASAY'ABAR, Les Relations Internationales Présentation panoramique et approches théoriques, Ed.
Médiaspaul, Kinshasa, 2006, pp. 23-25.
19

tous les acteurs. Il accroît les contrastes et les écarts de puissance entre les mêmes acteurs. Il
introduit les nouvelles sources de tension et de nouveaux facteurs de domination.

L'obstacle de la distance entre les unités étatiques a été aboli par les inventions
techniques. Et, la dimension militaro-stratégique tient à la capacité de production des armes
pour les équipements d'armes.

- Le facteur idéologique, culturel et spirituel : ces facteurs montrent que les idéologies à
portée internationale sont nombreuses.

Le Professeur Marcel MERLE les regroupe en deux catégories principales dont


les idéologies fonctionnelles globales qui pensent avoir un impact sur les relations
internationales et, les idéologies spécifiques aux rapports entre les Etats tels que le
nationalisme, l'expansionnisme, le neutralisme...26

Mais pour certains auteurs, ils distinguent les idéologies fonctionnelles qui
vont dans le sens de la paix et de la coopération internationale aux idéologies
dysfonctionnelles qui entretiennent la méfiance, favorisent les entreprises de domination et
incitent au recours permanent à la violence.

C'est le cas de l'idéologie nationaliste qui inspire à la politique extérieure des


superpuissances, celle de la chine et celles des nouveaux Etats issus de la décolonisation.

- Le facteur Juridique : le droit international joue le rôle dans les rapports entre les Etats
même s'il est difficile de sanctionner sa violation, parce que les Etats demeurent souverains.
Les sujets de la société internationale sont liés entre eux par des traités et accords politiques,
économiques ou militaires.

Ces déterminants jouent un rôle important dans la politique extérieure et


surtout dans la prise de décisions. C'est dans ce cadre que le processus décisionnel prend en
compte les déterminants de la politique extérieure. Il faut ajouter une perspective dynamique,
mettant l'accent sur le processus décisionnel à travers lequel ces facteurs interviennent27.

Plusieurs cadres explicatifs complémentaires influencent l'analyse de ce


processus, à savoir :

1. La décision repose sur un modèle de choix national. Ce choix opéré par un décideur
unitaire et rationnel ; il vise à atteindre des objectifs politico- stratégiques établis en
fonction de l'intérêt national. La décision rationnelle s'opère sur la base d'une prise en
considération systématique des différentes conséquences possibles des choix qui
s'offre au décideur pour atteindre l'objectif fixé.

26
M. MERLE cité par LABANA L.A et LOFEMBE BEKENYA, La Politique Etrangère de la RDC, structures, fonctionnement
et manifestations, Kinshasa, Ed. Sirius, 2006, p.1.

27
MERLE M., Sociologie des relations internationales, 4eme Edition, Paris, Dalloz, pp.109
20

2. La décision en politique extérieure est influencée par le perfectionnement d'un


ensemble d'organisations gouvernementales, opérant selon certaines routines.

3. La décision en politique extérieure est en partie le résultat d'un marchandage, d'un jeu
complexe entre les membres d'une hiérarchie bureaucratique, d'un appareil
gouvernemental pour la défense de ses intérêts et ses opinions.

En matière de prise de décisions en politique extérieure, il existe deux courants


principaux : l'approche réaliste de la décision en politique étrangère et les approches
scientifiques de la décision en politique extérieure suivantes :

- approche formelle, donne une représentation des causes par des listes des variables
indépendants ;

- approche rationnelle, c'est la décision par le choix des défenses alternatives liées à
chacune des opérations envisageables ;

- approche sociologique, explique la décision en politique étrangère par les catégories


des variables indépendants ;

- approche cognitive, comprend l'ensemble d'environnements d'information, de


formulation et d'actualisation de la décision.

2. La théorie de jeux en Relations Internationales

cette discipline est apparue la théorie des jeux, conçue par des mathématiciens (John von
Neumann, John Forbes Nash, John Harsanyi et Reinhard Selten parmi les pionniers) et se
proposant d’expliquer à l’aide d’outils analytiques les interactions stratégiques entre acteurs.

Son essor depuis les années 50, dans un contexte de guerre froide marqué par le jeu des
puissances étatiques américaine et russe principalement, ne pouvait que naturellement
conduire les théoriciens des Relations internationales à s’intéresser de plus près à cet ensemble
d’outils.

La théorie des jeux est un ensemble d’outils analytiques qui ont été développés pour faciliter
la compréhension des situations d’interaction entre des décideurs (agents, joueurs) rationnels.

Les hypothèses de base de cette théorie sont : la rationalité des décideurs qui poursuivent des
objectifs exogènes et indépendants, « leur prise en compte de la connaissance qu’ils ont ou
des anticipations qu’ils font du comportement des autres acteurs »

3. La théorie systémique en Relations Internationales

Parmi les sociologues systémiques, on retrouve Talcott Parsons ou encore Robert King
Merton. David Easton a essayé de transposer ces méthodes systémiques aux sciences
politiques et donc, cette approche arrive dans l’analyse des RI.
21

La première question qui se pose est de savoir quelles sont les caractéristiques de
cette approche. La seconde question est de savoir pourquoi cette théorie est un bon outil pour
appréhender l’étude des RI, en étayant notre sujet. Ainsi donc, cette théorie va être élucidée
dans trois variables.

3.1. Théories des Systèmes selon David Easton

David Easton va développer une méthode générale pour étudier la science politique. Il part du
départ que le comportement humain n’est pas basé sur le hasard. Il est possible (il est
optimiste car personne ne prévoit certains évènements historiques) de prévoir les choses et
donc l’évolution des RI. Pour ce faire, il faut étudier en profondeur les différentes données qui
entrent en jeux.28

La théorie des systèmes vise à situer chaque élément, chaque unité, dans sa
totalité, dans un ensemble. L’idée est de mettre en exergue les différents liens qui existent
entre les parties et le tout. A titre d’exemple, peut-on comprendre l ’arrivée de l ’UE en Afrique
centrale tout en ignorant la position des USA et la globalisation. L ’Afrique centrale est
caractérisée par de nombreuses matières premières et notamment beaucoup de minerais et
pétrole. Et donc, il est absurde de ne pas considérer les liens entre l ’Afrique centrale et les
USA dans un contexte de rapprochement entre l’EU et le continent africain. La concurrence
entre les acteurs publics et privés, le rôle des puissances émergences telle que la chine sont
des éléments nécessaires à la compréhension du rapprochement Afrique- Caraïbes et
Pacifique- UE. Le cas de la l’exploitation de la façade occidentale du continent noir par la
société française Bolloré. Il faut également prendre en considération le phénomène de conflits
armés en Afrique des grands lacs.

Nous pensons donc à cet effet que qu’il faut prendre en compte la totalité des
éléments pour expliquer les relations entre l’UE et la CEEAC. Les systémiques considèrent
que l’on peut comprendre la politique internationale en analysant et comprenant les
interactions entre les différents acteurs dans un tout.

3.2. Le Système des Sociétés modernes de Talcott Parsons

Parsons est un sociologue fonctionnaliste et a rédigé un certains nombres d ’ouvrages dans


l’approche systémique. Il va étudier le système comme une sorte d ’agrégat diversifié de
fonctions. Il accorde plusieurs fonctions à un système. Chaque système est composé de quatre
fonctions.

- la fonction de système de maintien du système d’origine


28
KIANA NSIABAR Hervé, théorie des relations internationales, note de cours, Université de Liège, 2015.
22

- fonction qui permettrait de maintenir une certaine cohésion sociale

- fonction qui permet d’adapter le système aux contraintes extérieures, ce qui signifie que le
système est capable de s’adapter aux mutations internationales (exemple du système de
Westphalie qui, à travers les siècles, s’est modifiés et adaptés mais est resté en place).

- Le système contient la capacité de réaliser des objectifs qui intéresse la vie de groupe du
système interne

Ces approches vont essayer de penser le changement et prendre en considération cet élément.

Ces changements interviennent au sein d’un système part différentes phases qui
se succèdent et qui se chevauchent en même temps.

1. Demandes: le système fait face à des demandes (inputs). Autrement dit, le système fait face
à des incitations pour le changement

2. Adaptation des demandes par les autorités: c’est à dire que les autorités vont essayer de
maitriser les demandes. Et c’est en les adaptant et les considérant que le système peut évoluer.

3. Réaction par rapport à l’environnement extérieur: c ’est à dire que le système peut aussi
s’adapter aux demandes externes.

4. Cette réaction peut à son tour provoquer de nouvelles demandes qui vont apporter des
changements.

Il est nécessaire de remonter jusqu’au lendemain de la deuxième guerre mondiale


car nous sommes dans un monde globalisé qui est marqué par des acteurs qui vont
conditionner l’évolution de la société et ce de manière bipolaire jusqu ’en 1991. Et donc les RI
vont être expliquées à partir de théories globales prenant en compte ces éléments. Au
lendemain de la deuxième guerre mondiale, il y a une prise de conscience que les concepts
d’analyse étaient insuffisants pour aborder la question d’intégration économique et qu ’il faut
aborder et mobiliser une méthode d’analyse globale dans la coopération internationale. La
réalité empirique et l’histoire ne peuvent être mises de coté, ainsi que tous les flux mondiaux
comme résultat du système.29

En bref, le but du systémisme est d’expliquer la politique internationale et le


systèmisme intègre toute une série d’analyse dans ses données, tel que le droit international,
les questions commerciales, sociales, politiques, et la coopération internationale.

4. Généralité théoriques sur la géopolitique

4.1. Origine

29
KIANA NSIABAR Hervé, Op.cit
23

Née au tournant du 19ème et du 20ème siècle, la géographie a subi à partir


de 1945, une importante désaffection en raison d’une connivence supposée avec le projet
historien de conquêtes territoriales matinées d’idéologie raciale et impérialiste (extension du
Lebensraum).30

A cette désaffection morale s’ajoutait un manque d ’intérêt pour la


géopolitique en générale puisque l’ordre bipolaire, grâce à la décision nucléaire, semblait figer
face à face les deux superpuissances et annihiler toute velléité de guerre de conquête
territoriale à grande échelle.31

Cette disqualification de la géopolitique n’était pas entièrement justifiée


puisque la géopolitik allemande n’était pas la seule branche de la géopolitique et que des
géopoliticiens « démocratique » étaient tout à fait à même d ’avancer des explications
géopolitiques de la guerre froide et des conflits périphériques auxquels elle donnait lieu, ainsi
que des tensions et rivalités ne correspondant pas à l’affrontement idéologique généralisée. 32

Quoi qu’il en soit, il fallait attendre la fin de la bipolarisation des relations


internationales pour voir ressurgir avec force le terme « géopolitique », paré soudainement
d’une nouvelle virginité.

Ce retour en grâce de la géopolitique intervient au moment ou celle-ci


parait à même d’expliquer une série des phénomènes déclenchés par les mutations du système
internationale : implosion d’Etats dont les nations composantes avaient été anesthésiées par le
communisme centralisateur, contestation des frontières en Europe centrale et orientale ou en
Afrique, revendication tous azimuts de minorités nationales, etc.33

Les explications idéologiques n’ayant plus lieu d’être, la géopolitique


réapparait comme pour répondre au besoin de la compréhension d ’un monde nouveau avec
des outils conceptuels réadaptés. Ainsi, la nouvelle géopolitique va consister à présenter et à
faire comprendre les enjeux, les mobiles et les arguments contradictoires des forces qui
s’affrontent pour ou sur un territoire, ainsi que la représentation, le prisme cognitif qui habite
les hommes qui s’y opposent.34

Au commencement de la géopolitique règne la lutte de la mer et de la


terre, ou mieux encore de la mer uniforme contre la terre pluriforme, car les deux éléments
forgent les imaginaires et les mentalités des hommes. Non seulement ils infèrent des aptitudes
stratégiques et sociales spécifiques, mais ils suggèrent aux hommes, qui les maitrisent ou pas,
des conceptions du monde différentes.35

30
Phillipe BIYOYA MAKUTU, Les Géopolitiques éléments structuraux, I.P.R.I.S, ed. ACRIS, Kinshasa, 2008, p.10.

31
Idem

32
Ibidem

33
Phillipe BIYOYA MAKUTU, Op.cit. p.11.

34
Ibidem
24

Dans cet ordre d’idée qu’il nous soit permit de sillonner de façon
laconique, les différentes visions géopolitiques de quelques penseurs de référence de cette
discipline scientifique:

1. FRIEDRICH RATZEL (1844-1904 : ECOLE Allemande)

Imprégné par l’hégélianisme et le darwinisme ambiants appris de son


professeur Ernst HAECKEL (1834-1919), mais aussi impressionné par son séjour en
Amérique, par la découverte de ses grands espaces, de cela dans ceux-ci une force vitale qui
le conduisit à considérer l’espace comme le ressort de l ’histoire. 36 Ratzel prend conscience de
la petitesse des Etats Européens et souhaite attirer l’attention des politiques à ce propos. 37

Dans son ouvrage fondamentale intitulé: « Politische Géographique »


(Géographie politique, 1897), il décrit l’Etat comme un être vivant qui nait, grandit, atteint son
plein développement, puis se dégrade et meurt.38

L’Etat est l’organisme vivant qui rassemble un peuple sur un sol, le


caractère de l’Etat se nourrissant de ce peuple et de ce sol.39

Avec F. Ratzel prend racine l’ouverture tragique de la Géopolitik


Allemande dont cet auteur apparait comme le précurseur.

2. Karl Haushofer (1869-1946 : Ecole Allemand)

Selon cet auteur, si les Etats faibles sont favorables au statu quo
territorial, les Etats puissants ont vocation à se développer et donc à s ’étendre jusqu ’à leur
espace vital, c’est-à-dire l’espace qui leur est nécessaire pour vivre. Les frontières ne sont pas
intangibles, elles sont l’enjeu d’un combat pour l’existence.40

Son contexte déterminant est celui de l’Allemagne depuis 1918 qui subit
le diktat de Versailles, les conditions de paix imposées par les alliés.41

Pour Haushofer, l’Allemagne ne peut pas respecter les frontières qui lui
ont été imposées par le traité de Versailles de 1919. Elle doit être une grande puissance, et
pour ce faire il faut donc qu’elle réalise l’unité de tous les allemands en rentrant dans ses
35
Gérard DISSOUY et al, Les théories géopolitiques, toutes des relations internationales.

36
Ibidem. R 118

37
WWW.denistouret.net/géopolitique. Les grands concepteurs de la géopolitique.

38
Ibidem

39
WWW.denistouret.net/Op.cit.p.28

40
Ibidem

41
Phillipe BIYOYA MAKUTU, Op.cit.p.120
25

frontières naturelles, c’est-à-dire dans les frontières qui doivent permettre à tous les allemands
de vivre et de se développer.42

Considéré comme le représentant valable de la géopolitique allemande, le


générale bavarois Karl Haushofer est le principal disciple de F. Ratzel, dont il va développer
et vulgariser la théorie.43

3. Halford J. Mackinder (1861-1947: Ecole Britanique)

Mackinder est connu pour être l’auteur de la théorie selon laquelle il


existerait au début du 20ème siècle un “Pivot géographique du monde ”, le C œur du monde
(Heartland) protégé par des obstacles naturels et entouré par les océans et les terres littorales
(coastlands).44

Il identifie cette pierre angulaire de la domination universelle à l ’espace


couvert par l’Europe orientale, d’où sa fameuse citation: « qui contrôle l ’Europe de l ’Est
commande l’Heartland. Qui contrôle l’Heartland commande l ’Ile mondiale. Qui contrôle l ’Ile
mondiale commande le monde ».45

Selon Mackinder, le Heartland est représenté par la Russie qui est


inaccessible à la puissance maritime qu’est la grande Bretagne. A cet égard, il faut absolument
éviter que la Russie (Heartland) s’allie à l’Allemagne de peur que les deux constituent ce que
Mackinder appelle l’ile mondiale (Word Island), un puissant Etat ayant d ’immenses ressources
et de vastes étendues terrestres, ce qui permettrait à la fois d ’avoir de grandes capacités
territoriales des défense et de construire une flotte qui mettrait en péril l ’empire Britannique. 46

4. Alfred t. Mahan (1840-1914 : Ecole américaine)

L’amiral américain Alfred Thayer Mahan, a construit une géopolitique


destinée à justifier l’expansionnisme mondial des Etats-Unis d ’Amérique à une époque où le
monde est encore dominé par la Grande-Bretagne, un expansionnisme qui doit être fondé sur
la puissance maritime ou la maitrise des mers (Sea power).47

En raison de leur dimension et par ce qu’ils représentent une île plus


grande et plus centrale, par rapport au monde océanique, les Etats-Unis sont mieux à même de
répondre aux défis planétaires.48

42
WWW.denistouret.net/Op.cit.p.28

43
Idem

44
Ibidem.p.29

45
Gérard DISSOUY, Op.cit.p.139

46
WWW.denistouret.net/Op.cit.p.29

47
Idem

48
Gérard DISSOUY, Op.cit.p.129
26

5. Nicolas John Spykman (1893-1943 : Ecole américaine)

Disciple critique de Mahan, Spykman est son continuateur en même


temps le continuateur partiel et dissident de Mackinder.49

Spykman se démarque de tout mystique du territoire à la Haushofer et


procède à une critique de Mackinder pour dépasser sa théorie du Heartland et lui substitués
l’importance du Rimland (terre du bord, anneau de terre, anneau maritime).50

Spykman pense comme Mackinder, que le monde a un pivot. Mais ce


pivot du monde n’est pas le Heartland de Mackinder soit la Russie. Le pivot du monde est
composé des terres littérales (les coastlands de Mackinder qu ’il appelle le bord des terres,
l’anneau des terres (Rimland).51

Le Rimland est la zone intermédiaire entre le Heartland et les mers


riveraines, formée des péninsules de l’Eurasie, qui constitue la zone habituelle de conflit entre
les puissances maritimes et les puissances terrestres.52

En conséquence, il y a lieu de contenir le Heartland en dominant le


Rimland, physique ou par le jeu d’alliances.53

6) Jacques Ancel (1879-1943: Ecole français)

Ancel pense que la géopolitique doit analyser les relations existant entre
les groupes humains et le territoire sur lequel ils vivent et se développent, militairement,
politiquement et commercialement à partir, certes, d’invariants géographiques, les montagnes,
les fleuves, les littoraux, les déserts, les iles, mais sans que ces invariants soient des facteurs
matériels absolus. Autrement dit, pour J. Ancel la frontière est modelée, fabriquée, par
l’homme, plus que par la nature elle-même des obstacles incontournables pour les politiques
volontaristes.54

7) Yve Lacoste (nouvelle géopolitique français)

Le principal mérite de ce dernier, fondateur de la revue de géographie et


géopolitique Hérodote, est d’avoir permis la réhabilitation de la géopolitique en tant que
savoir stratégique.55

49
WWW.denistouret.net/Op.cit.p.29

50
Phillipe BIYOYA MAKUTU, Op.cit.p.128

51
WWW.denistouret.net/Op.cit.p.29

52
Phillipe BIYOYA MAKUTU, Op.cit.p.128

53
Ibidem.p.29

54
WWW.denistouret.net/Op.cit.p.32

55
Gérard BISSOUY, Op.cit.p.246
27

Ses écrits montraient, après ceux de Mackinder et des géopoliticiens


allemands, comment la géographie provisionne en savoir l ’appareil de contrôle de l ’Etat sur
les territoires et sur l’espace.56

Pour Yves Lacoste la géopolitique n’a pas d’autre objet que de décrire et
d’expliquer les rivalités de pouvoirs concernant pour l’essentiel les territoires. Des rivalités
souvent aujourd’hui fondées sur les représentations, les idées, que se font les peuples, de leurs
Etats par rapport à leurs territoires.57

8) François THUAL (nouvelle géopolitique française)

L’analyse de la géopolitique actuelle doit répondre à plusieurs questions


indispensables à la bonne compréhension d’un problème donné. Les questions peuvent
s’orienter de la manière suivante: Qui? Quoi? Où? Quand? Comment?

D’après ce spécialiste de la géopolitique, il faut identifier les acteurs,


analyser leurs motivations, décrire leurs intensions et repérer les alliances en gestation et
celles en voie de déconstruction, que ce soit au niveau local, régional, continental ou
international.58

9) ZBIGNIEW BREZINSKI (Ecole moderne américaine)

Conscient de la suprématie militaire des Etats-Unis, complétée par une


non moins réelle prépondérance dans les domaines de l ’économie, des finances, de la
communication Z. Brzezinski évite cependant, de tomber dans l ’autosatisfaction ou le
triomphalisme, car il redoute en permanence l’hypothèse, fort improbable malgré l ’esquisse
bien éphémère d’un axe Paris-Berlin-Moscou à l’occasion de la guerre des Etats-Unis contre
l’Irak, d’une coalition des Etats eurasiatiques.59

Il existe en effet, selon le professeur Brzezinski, américain d ’origine


polonaise, un tel écart de potentiels humains et géographiques en faveur de l ’Eurasie que la
primauté des Etats-Unis ne saurait être considérée autrement que fragile et précaire. 60

Il est donc impératif qu’ils gardent le contrôle des événements sur l ’île
mondiale en respectant deux règles:61

56
Ibidem

57
WWW.denistouret.net/Op.cit.p.33

58
Prof. OYANGANDJI, note de cours de géopolitique, L1/RI, UPN, KINSHASA, 2013-2014.

59
Gérard DISSOUY, Op.cit.p.195.

60
Ibidem.p.196

61
Ibidem
28

En premier lieu, identifier les Etats possédant une réelle Dynamique


géostratégique et capable de susciter un bouleversement important dans
la distribution internationale du pouvoir.

En second lieu, formuler des politiques spécifiques pour contrebalancer


les effets néfastes des politiques initiées par ces Etats.

Le meilleur moyen d’assurer la suprématie mondiale des Etats-Unis


réside dans la coopération étroite avec l’union européenne.

10.Samuel HUNTINGTON

D’après cet ancien expert au conseil de sécurité des Etats-Unis


d’Amérique, les guerres nouvelles ne seraient plus basées sur la conquête des terres, mais
plutôt des civilisations.

Les empires naissent et meurent, alors que les civilisations survivent aux
aléas politiques, sociaux, économiques et même idéologiques pour en définitive succomber à
l’invasion de tiers.62

C’est pourquoi, il est important, propose-t-il, de définir et de renforcer les


valeurs communes à toutes les grandes civilisations et ce, par un dialogue croissant.63

Au demeurant, l’histoire de la pensée géopolitique a pour fil conducteur


la chaine Ratzel-Mahan-Mackinder-kjellen-Haushofer, c’est-à-dire celle formée par les
hommes qui ont contribué, de manière implicite pour les trois premier, explicite pour les deux
derniers, à la naissance et au développement de la géopolitique, laquelle fut conçue dans le
but de mettre en scène les rapports entre les grandes puissances mondiales.

Si d’autres noms seraient dans la mouvance des hypothèses de l’un ou de


l’autre des cinq auteurs.64

Après cette brève présentation théorique de la géopolitique en tant que


discipline scientifique, passons à présent à la définition de ce concept retenu dans notre
travail.

4.2. Quelques définitions de la géopolitique

La difficulté de définir précisément la géopolitique, l’impossibilité en tout cas d ’en proposer


une définition définitive semble être une caractéristique même du concept. Intuitivement, la
perception sémantique est immédiate mais le sens véritable de la notion ne se découvre
qu’après maints détours.65
62
WWW.denistouret.net/Op.cit.p.131

63
Prof. OYANGANDJI, Op.cit.

64
Gérard DISSOUY, Op.cit.p.175

65
Phillipe BIYOYA MAKUTU, Op.cit.p.9
29

Communément parlant, la géopolitique s’entend de l’étude des rapports entre les données
naturelles de la géopolitique et la politique des Etats.66

On peut affiner cette définition tout en restant le plus simple possible, en présentant la
géopolitique comme l’étude des rapports entre l’espace et la politique.67

La géopolitique peut aussi se définir en termes de réalités de pouvoir autour des enjeux
territoriaux. Elle étudie à cet effet l’espace en tant qu’en jeu.68

Le dictionnaire de géopolitique affirme de son côté que la géopolitique est d ’abord et avant
tout une étude systématique, rigoureuse et constamment renouvelée de tous les éléments
constitutifs de la puissance de l’Etat, le tout conduisant à une évaluation de puissance ou de
faiblesse, de précarité ou d’abondance.69

Selon Dominique Badariotti, la géopolitique est une discipline à l ’intersection de la


géographie, des sciences politiques et des sciences militaires, qui traite des relations entre
pouvoir et territoire, dans une perspective polémo-géographique et dans des contextes où
l’étude porte sur des affrontements antagonistes, réels ou potentiels.70

D’après Michel Foucher, la géopolitique est une méthode d’analyse géographique de situations
sociopolitiques concrètes envisagées en tant qu’elles sont localisées, et des représentations
habituelles qui les décrivent.

Dans son ouvrage le pouvoir militaire en Amérique latine, l ’idéologie de la sécurité nationale,
Joseph comblin définit la géopolitique comme le rapport existant entre la géographie et les
Etats, leur histoire, leur destin, leurs rivalités, leurs luttes.71

Pour sa part Geoffrey Parker, dans la pensée géopolitique occidentale au 20 ème siècle :
continuité et changement, écrit que la géopolitique étudie les Etats comme phénomènes
spatiaux, pour tenter de comprendre les bases de leurs puissances ainsi que la nature de leurs
interactions.72

Le colonel Argentin Jorge E. Atencio qui a étudié consciencieusement à peu prés toutes les
définitions de la géopolitique conclut en proposant la sienne en ces termes: la géopolitique est
66
Ibidem

67
Ibidem

68
WANGACHUMO KIAMALINGA, La détermination de la géopolitique des Etats de l’Afrique subsaharienne par
les superpuissances : cas du Soudan de 2001 à 2021, T.F.C, RI, UPN, octobre 2013, p.10

69
Guillaume Candry, L’évolution conceptuelle de la géopolitique in www.denistouret.net/14.

70
Dominique Badariotti, Géopolitique in www.denistouret.net/14

71
Joseph Comblin, Pouvoir millitaire en Amérique latine, l’idéologie de la sécurité nationalite cité in Philippe
BIYOYA MAKUTU, La géopolitique, les éléments structuraux, I.P.R.I.S, éd.ACRIS, Kinshasa, 2008, p.3

72
Geoffrey Parker, Le passé géopolitique occidentale au 20ème siècle: continuité et changement. Cite in
Phillipe BIYOYA MAKUTU, la géopolitique éléments structuraux, I.P.R.I.S, éd. ACRIS, Kinshasa, 2008, p.4
30

la science qui étudie l’influence des facteurs géographiques sur la vie et l ’évolution des Etats
en vue d’en extraire des conclusions d’ordre politique. Elle guide l ’homme d ’Etat dans la
conduite de la politique intérieure et extérieure de l’Etat et oriente le militaire dans la
préparation de la défense nationale et la conduite stratégique; en facilitation la prévision de
l’avenir grâce à la considération de la permanence de cette réalité géographique, elle leur
permet de déduire à partir de cette réalité, la manière d ’atteindre les objectifs, et, en
conséquence, les mesures de conduite politique ou stratégique convenables.73
A la lumière de cette définition, la configuration actuelle de la planète ne laisse
sans comprendre que les grands risques de différends internationaux n ’auront plus comme
base la course aux armements, mais plutôt les principales pommes de discorde du monde à
venir proviendront des conditions écologiques.

Eu égard à cet état de chose, la géopolitique nous permet de projeter l ’avenir de la


République Démocratique du Congo, sur base de son grand couvert forestier à savoir la forêt
équatoriale Congolaise jouissant d’un grand espace dans le bassin du Congo, avec une
richesse biologique importante pour la survie de l’humanité, en réfléchissant à la fois sur les
probabilités de croissance et d’émergence que offre cette forêt au moyen de l ’exploitation de
ses atouts d’une part, et sur une éventualité d’un différend international autour du contrôle de
certaines ressources que regorge ce patrimoine que possède la République Démocratique du
Congo et ce, face à la crise environnementale qui guettent l’espace planétaire.

4.3 Géopolitique –géostratégie- géoéconomie : rapport et dissemblance

1. Géopolitique-géostratégie

La géopolitique ne se confond pas avec la géostratégie parce que celle-ci est une
stratégie de l’action qui se sert de la géopolitique pour définir et atteindre les objectifs fixés
par le pouvoir politique.74

Les deux domaines demeurent toutefois liés selon que Yve Lacoste nous apprend
que la géographie, ça sert d’abord à faire la guerre 75 et que pour sa part pierre cellérier fait
remarquer que la géographie politique est une partie de la géographie générale, et que la
conduite de la guerre a toujours tenu compte des conditions physiques des théâtres
d’opérations.76

Longtemps, la politique et la stratégie se sont exercées dans des domaines séparés,


l’homme d’Etat et le militaire considérant sous des angles le plus souvent différents la
géographie, qui d’ailleurs ne leur offrait alors qu’une connaissance statique de la situation.
73
Jorge E. Atencio cite in Phillipe BIYOYA, Op.cit.p.4-5

74
Phillipe BIYOYA, Op.cit.p.1

75
Yves Lacoste cité par Phillipe BIYOYA, Op.cit.p.1

76
Pierre Cellérier cité par Phillipe BIYOYA, Op.cit.p.1
31

La géographie permet aujourd’hui une connaissance précise du monde,


conséquence de l’intervention de l’homme sur les équilibres établis et sur les évolutions qu’elle
provoque.77

Cette intervention de l’homme, concrétisation de la volonté politique prend


souvent la forme d’une action militaire, la guerre, la continuation de la politique par d ’autres
moyens.78

Le stratège et l’homme de gouvernement doivent penser à l ’unisson, au point


parfois de ne faire qu’un. Ils se retrouvent et s’accordent dans les conceptions modernes de la
géographie appliquée aux domaines qui les concernent que sont la géopolitique et la
géostratégie.79

2. Géopolitique-géo économie

A nos jours, beaucoup de théoriciens de relations internationales démontrent que


la politique étrangère des Etats ne vise plus uniquement la défense des intérêts politiques
mais aussi les intérêts économiques qui sous-tendent les nouvelles logiques d ’affrontement
internationaux.51

Edouard Luttwark privilégie l’approche géoéconomique comme instrument de


puissance économique et d’affirmation sur la scène internationale.80

A la géopolitique traditionnelle par laquelle les enjeux sont essentiellement la


conquête territoriale, se substituerait actuellement une géo économie qui aurait pour but non
pas de s’accaparer d’un territoire mais de conquérir ou de préserver une position enviée au sein
de l’économie internationale et mondiale.81

Selon Pascal Loro, la géo économie est l’analyse des stratégies d ’ordre
économique notamment commerciale, décidées par les Etats dans le cadre de politique visant
à protéger leur économie, d’acquérir la maîtrise de technologies clés et ou à conquérir certains
segments du marché mondial relatifs à la production ou à la commercialisation d ’un produit
ou d’une gamme de produits sensibles, en ce que leur possession ou leur contrôle confère à
son détenteur (Etat au entreprise) un élément de puissance et de rayonnement international et
concourt au renforcement de son potentiel économique et sociale.82

77
Phillipe BIYOYA, Op.cit.p.1

78
Phillipe BIYOYA, Op.cit.p.1

79
Ibidem, p.1-2

80
Prof DIUR KATOND, Relations internationales introduction générale, éd, CERISE-UPN, Kinshasa, RDC.p.18

81
Edouard LUTTWARK. Cité par Prof DIUR KATOND, Op.cit.p.19

82
Pascal Loro cité par Prof DIUR KATOND, Op.cit.p.19
32

A la différence de la géopolitique qui œuvre dans un cadre territorial fixe et


délimité, la géo économie se met dans un espace dynamique en perpétuel mouvement libre
des frontières territoriales.

De ce point de vue, la géo économie se distingue par la nature ou le statut des


acteurs qui ne sont pas exclusivement étatiques et dont les objectifs poursuivis ne sont pas le
contrôle des territoires (pouvoir étatique) mais l’acquisition de la supériorité technologique et
commerciale.55

Toutefois, géopolitique et géo économie ne sont pas des concepts antinomiques


mais plutôt complémentaires.83

4.5 Enjeux et géopolitique

L'enjeu est un élément d'une valeur indispensable, il est difficile de l'objectif, du résultat ;
l'enjeu peut être défini comme tout ce qui peut avoir une incidence sur l'ensemble des
intérêts ,préoccupations, besoins, attentes, contraintes et risques ressenties par les acteurs dans
un jeu

Il faut remarquer qu'un enjeu n'est jamais clairement défini, il est évolutif parfois intangible,
relatif par rapport au temps et aux circonstances. L'enjeu détermine le niveau de volonté à de
motivation des acteurs du jeu international. Ce sont les enjeux qui déterminent le
comportement des Etats dans la politique internationale.

Section 3: Présentation de la République Démocratique du Congo

La République Démocratique du Congo, R.D.C. en sigle, est un Etat situé au centre du


continent Africain. Elle a connu quatre dénominations, Etat Indépendant du Congo (avant
1908), Congo Belge (1908-1960), République Démocratique du Congo (1960-1971), Zaïre
(1971-1997), puis elle est redevenue République Démocratique du Congo (1997 à ce jour). Sa
capitale est Kinshasa, anciennement Léopoldville.

Pour comprendre que les enjeux de la doctrine de la politique extérieure, notons


ce dernier dépendent de plusieurs facteurs dans ce pays, il nous faut présenter sa situation
géographique, avant de présenter ses données historiques, puis ses données démo-
linguistiques ainsi que ses richesses.

A. Situation géographique de la R.D.C.


La République Démocratique du Congo, RDC (l'ex-Zaïre), appelée aussi le
Congo- Kinshasa pour la différencier du Congo-Brazzaville (ou République du Congo), est un

83
Prof DIUR KATOND, Op.cit.p.19
33

pays d'une très grande superficie de 2,3 millions de Km², soit environ 33 fois plus grand que
le Benelux (Belgique, Pays-Bas et Luxembourg), quatre fois plus que la France ou deux fois
plus que le Québec (Canada)84.

En Afrique où elle se trouve, seul l'Algérie lui est plus étendu. Elle est limitée à
l'Ouest par le Congo Brazzaville, au Nord par la République Centrafricaine et les Soudan, à
l'Est par l'Ouganda, le Rwanda, le Burundi et la Tanzanie, au Sud par la Zambie et l'Angola.
Partageant neuf frontières avec ses voisins, le Congo- Kinshasa est un pays totalement
enclavé, sauf quelques kilomètres de côte en bordure de l'océan Atlantique. En raison de sa
grande superficie, de ses énormes richesses et de son importante population, la R.D.C.
demeure l'un des géants de l'Afrique, avec l'Egypte, le Nigeria et l'Afrique du Sud.

Elle se compose de la ville de Kinshasa (avec 47 millions d'habitants) et 25


provinces suivantes : Bas-uele, Equateur, Haut-katanga, Haut-lomami, Haut-uele, Ituri, kasaï,
kasaï central, kongo-central, Kwango, kwilu, Lomami, Lualaba, mai-ndombe, Maniema,
Mongala, Maniema, Nord Kivu, Nord-ubangi , sankuru, Sud-Kivu, Sud-ubangi, Tanganyika,
Tshopo et Tshuapa

Le territoire de la RDC a, à l'Est, la région des Grands lacs africains et sa


situation géographique le place à la frontière des pays francophones au nord et des pays
anglophones au sud-ouest avec le Burundi et le Rwanda (chacun de ces derniers étant vingt
fois plus petits en superficie que son grand voisin). Alors qu'au nord-ouest le Congo-Brazza
ville et la République Centrafricaine ont le français comme langue officielle (sans oublier le
Rwanda et le Burundi), l’Ouganda et la Tanzanie ont l'anglais comme langue officielle ou
semi-officielle comme au Soudan. Quant à l'Angola au sud-ouest, il a le portugais comme
langue officielle85.

Peuplé de près de 50 millions d'habitants, le Congo-Kinshasa est considéré


comme le « premier pays francophone du monde », après la France86.

Sa langue officielle est le français, sa monnaie est le franc congolais, son hymne
est la Congolaise, ses langues nationales sont le Lingala, le Tshiluba, le Swahili et le Kikongo,
avec 250 tribus et plus de 200 dialectes.

 Superficie
Située en plein coeur du continent africain et à cheval sur l`Equateur, la
République Démocratique du Congo avec ses 2.345.410 kilomètres carrés, représente à elle
seule le treizième de l`étendue de l`Afrique. En superficie, la RDC est le deuxième pays du
continent, derrière l`Algérie.

84
République Démocratique du Congo(ex-Zaïre), online : //www.elfq.ulaval.ca/axl/afrique/czaïre.htm

85
KASORO TUMBWE, Romain, Position de l'anglais en République Démocratique du
Congo, Montréal, 1999, Diversité Langues, vol. IV, http :
//www.teluq.uquebec.ca/diverscite.
86
http://www.teluq.uquebec.ca/diversite.
34

Le pays ne dispose que d`une ouverture très limitée sur la mer insérée entre
l`enclave angolaise de Cabinda et l`Angola voisin. Son territoire est délimité par 9.165
kilomètres de frontières. Pas moins de neuf pays ceinturent la RDC : le Congo-Brazzaville, la
République Centrafricaine, le Soudan, l`Ouganda, le Rwanda, le Burundi, la Tanzanie, la
Zambie et l`Angola.

B. Données historiques
Le Congo- Kinshasa a connu quatre grandes étapes au cours de son histoire
moderne ; la première est la tentative de colonisation de la part des Portugais en 1482, puis
l'étape de l'Etat libre du Congo appelé Etat Indépendant du Congo qui naît avec la conférence
de Berlin de 1885, qui reconnut au Roi Léopold II de Belgique sa souveraineté sur le Congo
au préjudice de la France et du Portugal qui, eux, revendiquaient une partie du territoire du
Congo. La troisième étape, c'est l'époque de la colonisation, le Congo est annexé à la
Belgique, elle devient Congo Belge depuis 1908. La quatrième étape s'ouvre avec la
proclamation de l'indépendance le 30 juin 1960.

Au plan de violations des droits de l'homme, à partir de 1885, l'Etat Indépendant


du Congo fut soumis à une exploitation brutale de compagnies qui organisaient la collecte du
caoutchouc. Certaines des richesses accumulées servirent à construire des bâtiments
prestigieux à Bruxelles, à Anvers et à Ostende 87. Cependant, Léopold II se forgea une triste
réputation en raison non seulement des travaux forcés imposés aux Congolais, mais aussi à
cause des mutilations faites aux femmes et aux enfants (mains ou pieds amputés) qui ne
respectaient pas les quotas de production, des impôts en nature, des massacres des habitants,
sans parler du pillage de l'ivoire et du caoutchouc. En raison des excès commis par les blancs
en Afrique, la réputation de Léopold II et son oeuvre d'outre-mer furent sérieusement remises
en cause. A l'époque, les atrocités commises au Congo et dévoilées surtout par le Consul
Britannique au Congo, Roger Casement, soulevèrent l'indignation dans toute l'Europe. Les
droits de l'homme, non encore organisés légalement, ont été massivement et horriblement
violés par les colons belges.

Quant à la deuxième étape (1908-1960), la croissance économique du Congo


belge se développa considérablement (grâce à la production du cuivre et du diamant), mais
sans répondre aux besoins de la population indigène. On affirme même que « l'entrée en scène
de la Belgique ne changea pas grand chose car le régime d'exploitation et de travaux forcés
ont continué. De plus, quantité de chefs coutumiers congolais, accusés de remettre en cause
l'ordre colonial, furent perdus pour servir d'exemple ».

A la fin des années cinquante, le domaine de l'éducation, reste le monopole des


missions catholiques, n'avait produit que 15 universitaires congolais, aucun médecin ni
ingénieur, mais avait formé plus de 500 prêtres autochtones ; Les noirs congolais les plus

87
KAMUNDU BATUNDI, Didier, «Comprendre la crise au Congo», Lyon, 1999, Organisation de défense des
droits de l'homme et de la promotion de la paix, online : http://www.udps.orga/Textes-Forum/Kamundu-
101199.htm
35

instruits étaient devenus des imprimeurs, charpentiers, mécaniciens, infirmiers, menuisiers,


etc.88

La troisième étape, de 1960-1965, est caractérisée par la désignation de Joseph


Kasa-Vubu et de Patrice Emery Lumumba, respectivement premier Président et premier
Ministre du Congo Belge, devenu indépendant. Puis, les violences se multiplièrent, tandis que
les partis politiques exclus du gouvernement contribuaient à attiser le feu, que plusieurs
provinces demandaient leur indépendance et que se révoltaient les forces armées congolaises.
Dès juillet 1960, la province du Katanga, avec à sa tête Moïse Tshombe, fit sécession ; dans le
Sud-Kasaï, des tentatives sécessionnistes et de morcellement du territoire se firent sentir.
L'horrible guerre civile qui s'en suivit sur l'ensemble du territoire fut marquée par
l'intervention des mercenaires étrangers (belges, français et sud- africains), des casques bleus
de l'O.N.U et par l'assassinat de Patrice Emery Lumumba (en janvier 1961).

La sécession Katangaise prit fin en 1963, mais la rébellion des Lumumbistes se


poursuivit jusqu'en 1964. A la fin de 1965, le Commandant en Chef, le Colonel Mobutu,
s'empara du pouvoir.

L'on comprend dès lors que dans une atmosphère comme celle que nous venons
de décrire, on ne peut prétendre à aucun moment protéger les droits de l'homme.

La quatrième étape appelle trois niveaux historiques : de 1965 à 1997, de 1997 à


2001 puis de 2001 à ce jour. En effet, le règne du Président Mobutu (1965-1997) a apporté à
la population congolaise une paix relative ; il a lutté pour l'intégrité du territoire mais la
population a été exposée à une pauvreté regrettable, elle n'a pas eu droit à la parole, à la
création des partis politiques, à la grève, à la réunion pacifique, etc.

L'année 1997 a été par contre une année d'espoir pour la population congolaise à
cause de la guerre menée par Laurent Désiré Kabila pour chasser le régime mobutien du
pouvoir. Malheureusement, comme la guerre laisse toujours des victimes innocentes, la guerre
dite de « libération » a été reprochée d'avoir violé les droits de l'homme surtout dans le
massacre des réfugiés Hutus Rwandais. En outre, le régime de 17 mai 1997 n'a pas permis
l'exercice des droits de l'homme notamment lorsqu'il suspend le pluralisme politique entamé
depuis 1990, la liberté de réunion même pacifique et la guerre menée par le Rassemblement
Congolais pour la Démocratie (RCD), le Mouvement pour la Libération du Congo (MLC),
etc. va venir encore une fois attenter gravement aux droits de l'homme avec des massacres de
population surtout à l'Est du Congo, dans les provinces du Sud-Kivu, Nord-Kivu, Maniema,
Orientale et à l'Equateur.

Du côté du pouvoir de Kinshasa, bien qu'accueilli en libérateur par tous les


Zaïrois en 1997, le régime dirigé par Monsieur Kabila s'est mis à diriger le pays d'une main de
fer. Le Président autoproclamé s'est glissé sans mal dans les habits de l'ancien dictateur, en
recourant, lui aussi, à la répression, aux arrestations arbitraires et aux tortures. Quelle ne fut
pas la déception des Congolais : Car, le Président Laurent-Désiré Kabila a pris le pouvoir en
promettant de mettre fin à 32 ans de dictature et de violations des droits humains commises
88
Ibidem
36

sous le régime de son prédécesseur. En réalité, les avancées limitées dans le domaine des
libertés fondamentales dont la population du Congo-Kinshasa avait bénéficié depuis 1990 se
sont systématiquement dégradées depuis 1997 ; du moins, telle a été la conclusion des
délégués d'Amnistie internationale, qui se sont rendus en visite dans la R.D.C au mois d'août
199989.

Il eut fallu l'accession de Joseph Kabila au pouvoir pour que le paysage politique
soit ouvert et que les efforts soient menés pour la protection des droits de l'homme. Nous
sommes en 2001. Plusieurs instruments régionaux et internationaux seront ratifiés dans ce
domaine.

C. Économie

 Tendances Socio-économiques

La situation socio-économique de la R.D.C. s'est considérablement dégradée au


cours de dix dernières années, plus particulièrement vers la fin de la décennie 1990 - 2000.

Le produit intérieur brut a enregistré une baisse cumulée de 21,9% pour la


période 1997 –2000. La baisse de l'activité économique au cours de ces années reflète l'impact
négatif aussi bien de l'environnement international (chute de prix des matières premières) que
des évolutions observées au niveau des principales composantes de la demande intérieure, en
particulier la consommation des ménages qui représente plus de 90% du recul du produit
intérieur brut pendant cette période (Ministère du Plan et de la reconstruction, 2002).

Sur le plan social, les principaux traits de l'évolution sociale sont également
sombres. Ils sont caractérisés notamment par l'augmentation du chômage, l'aggravation de la
pauvreté, l'inefficacité et la disparité du système éducatif et la dégradation continue du
système sanitaire.

 Aggravation de la pauvreté

Sont considérés comme pauvres dans le pays les ménages qui consacrent plus de
50% du budget de consommation à l'alimentation. Sur cette base, une enquête budgets-
ménages effectuée dans les grandes villes en 1995 indique que la pauvreté frappe un peu plus
de 80% des populations urbaines en R.D. du Congo. Par ailleurs, le PIB par habitant est passé
de 96,8 dollars US en 1997 à 68,3 dollars en 2000, soit 0,19 $ par jour et par personne. Ce qui
est loin du seuil de 1 $ par jour préconisé au niveau international.

Le même rapport du Ministère du Plan et de la Reconstruction affirme que les


dépenses de santé sont tombées de 0,8% du PNB en 1990 à 0,02% en 1998 contre une

89
CAMPBELL, Scott et SULIMAN, Baldo, « Victimes de guerre : les civils, l'Etat de droit et les libertés fondamentales »,
Rapport de Human Rights Watch sur la République Démocratique du Congo, Division Afrique, février 1999, online :
//www.igc.org/hrw/reports/1999/french/congo/congo 992f.htm# TopOfPage
37

moyenne de 1,8% du PNB pour l'Afrique sub-saharienne. Elles ont représenté 0,3% des
dépenses totales en 1998 contre 3,9% en 1990. En conséquence, toutes les maladies jadis
éradiquées ont resurgi (trypanosomiase, lèpre, peste, etc.).

S'agissant des dépenses de l'éducation, elles se sont maintenues à environ 0,1%


du PNB entre 1990 et 1998, contre des moyennes sub-saharienne et des pays en
développement se chiffrant respectivement à un peu moins de 5,0% et 3,0% du PNB en 1998.
Le taux de scolarisation (tous niveaux confondus) évalué à 39% en 1997 est inférieur à la
moyenne des pays en développement (59%) et de l'Afrique sub-saharienne (44%)90.

Malgré l'intervention des ONG, des confessions religieuses ainsi que la


contribution croissante des parents pour soutenir ce secteur, le système éducatif connaît
encore d’énormes difficultés.

La structure de consommation des ménages indique, selon une enquête urbaine


de l`INS en 1985 que la pauvreté frappe indistinctement et à des degrés divers, toutes les
classes sociales. Près de 74% de ménages des cadres et plus de 80% de ménages des employés
sont pauvres. Toutes les deux catégories sociales frisent l`indigence. Ces proportions, très
élevées, caractérisent bien la pauvreté en RDC, qui en fait est un véritable phénomène de
masse. Elle frappe tout le territoire national aussi bien le milieu urbain que le milieu rural.

D . Société et culture

La culture de la République démocratique du Congo reflète la diversité des


centaines de groupes ethniques habitant le pays et leurs coutumes. Aux bouches du fleuve
(kongo-central) succèdent une dense forêt dans le bassin du fleuve Congo (provinces
Orientale et Équateur), et une savane sur les plateaux du centre (Kasaï), la région la plus
densément peuplée du pays en dehors de l'agglomération de Kinshasa. Depuis la fin du XIXe
siècle, les modes de vie traditionnels ont été modifiés suite à la colonisation, les luttes pour
l'indépendance, la mainmise sur le pays par Mobutu Sese Seko, et plus récemment les
Première et Deuxième Guerre du Congo. Malgré ces influences, les coutumes et les cultures
traditionnelles du Congo restent en grande partie préservées.

Comme pour d'autres pays africains, les frontières du pays furent tracées par le
colonisateur, sans souci particulier de coïncider avec les frontières ethniques. On distingue
quelque 250 langues parlées dans le pays, et un nombre sans doute équivalent de groupes
ethniques. On considère généralement qu'il existe quatre grandes familles ethniques : les
pygmées, les premiers habitants du Congo, généralement chasseurs-cueilleurs en forêt
équatoriale. Habitués à une vie en pleine nature, ils commercent généralement le produit de
leur chasse avec les autres tribus contre des produits de l'agriculture. Ils sont de plus en plus
impliqués dans la société congolaise, perdant certains de leurs particularismes ; les Bantous,
arrivés au Congo par vagues successives entre -2000 et 500, en provenance du Nigeria
méridional. Ils sont de loin le groupe le plus important, et sont pour la plupart des cultivateurs.

90
STENGERS, J., Congo mythes et réalités, éd. Duculot, Paris, 1989, P.19.
38

On les retrouve dans tout le pays, et trois de leurs langues sur quatre ont le statut
de langue nationale du pays. Il s'agit du lingala, du tchiluba et du kikongo. Le kikongo est
parlé par les Bakongos, à l'ouest du pays, dans la province du Bas-Congo et le sud du
Bandundu. Il fut encouragé par l'administration coloniale comme langue véhiculaire. On
retrouve des traces du kikongo chez les descendants américains issus de l'esclavagisme. Par
exemple dans la langue gullah de la Caroline du Sud qui contient divers éléments kikongo. Le
kikongo était à l'origine parlé dans la capitale Kinshasa, mais il a été supplanté par le lingala,
parlé tout au long du cours moyen du fleuve Congo et ses affluents. Il est également la langue
traditionnellement utilisée dans l'armée, ainsi que dans la musique populaire traditionnelle
(Papa Wemba, Koffi Olomidé, Werrason, Ray Lema, JB Mpiana...) dont la production est
centrée à Kinshasa. Le tchiluba (ou chiluba ou Luba-Kasai) est parlé dans la région du Kasaï.

Les est-africains amenèrent la quatrième langue nationale, le kingwana - un


dialecte local du kiswahili. Les est-africains sont liés aux bantous, mais pratiquent plus
volontiers l'élevage. Ils arrivèrent au Congo de différents territoires (Rwanda, Ouganda,
Burundi et Tanzanie), occasions et époques, et les tensions avec les bantous se sont à maintes
fois manifestées, notamment au cours des conflits récents. les Hamites, originaires du Darfour
au sud- Soudan et en Éthiopie, traditionnellement éleveurs de bétail. Ils incluent les Tutsis, à
la taille particulièrement importante. Les Hamites émigrèrent également au Rwanda et au
Burundi à la même époque. Souvent mélangés aux est- africains, on les retrouve dans l'est et
le nord-est du pays, et ont généralement développé une culture et une organisation militaire
plus développée. Ensuite de ces langues, le français, qui à la fin de la colonisation évitait
d'avoir à choisir entre les nombreuses langues du pays et qui était la seule que les élites
avaient été formées à écrire, a eu le statut de langue officielle, utilisée notamment pour toutes
les communications officielles et généralement à l'écrit. La République démocratique du
Congo est maintenant, selon les estimations, le pays francophone le plus peuplé au monde.

Ces découpages sont partiellement une vue simplifiée. De nombreux congolais


sont multilingues (langue maternelle locale, une ou plusieurs langues nationales, français), et
les langues sont utilisées préférentiellement en fonction du contexte. Le français est la langue
utilisée par l'administration, les langues nationales sont généralement utilisées pour le
commerce, et la langue locale dans la vie privée. Pratiquement pas parlé à l'ouest, l'anglais
augmente cependant en importance à l'est notamment depuis la chute de Mobutu.

Le président Félix tshisekedi lui-même maîtriserait mieux la langue française.


Des pratiques argotiques existent, telles que l'Indubil dont l'existence est rapportée depuis les
environs des années soixante et qui continue à évoluer de nos jours.Les mariages mixtes sont
courants, en particulier en zones urbaines où les communautés se côtoient. Les européens se
focalisent essentiellement dans les grandes villes (essentiellement Kinshasa et Lubumbashi),
œuvrant généralement dans le commerce et le travail humanitaire. Des missionnaires officient
dans les campagnes. Certaines communautés, dont par exemple les Libanais (Kinshasa), les
Grecs (Lubumbashi) ou les Pakistanais, implantés depuis des dizaines d'années, ont maintenu
leurs activités malgré les soubresauts du pays, et maîtrisent une part importante de l'économie.
39

Avant la colonisation européenne, les populations vivaient dans des domaines. Chaque
domaine comptait une enceinte de bois à l´intérieur de laquelle des huttes et des paillotes pour
chaque membre de famille étaient disposées.

E. INSTITUTIONS ET VIE POLITIQUE

En 2001, le Président Laurent Désiré Kabila est assassiné. Son fils, Joseph
Kabila, lui succède. Il profite de sa prise de fonction pour appeler à des négociations
multilatérales pour la paix, afin de mettre fin à la guerre.

En février 2001, un accord de paix est signé entre Kabila, le Rwanda et


l'Ouganda, suivi de l'apparent retrait des troupes étrangères. Les troupes de maintien de la
paix de l'ONU, MONUC, arrivent en avril.
Le conflit éclate à nouveau en janvier 2002 à la suite d'affrontements entre des groupes
ethniques dans le Nord-est ; l'Ouganda et le Rwanda mettent alors fin au retrait de leurs
troupes et en envoient de nouvelles. Des négociations entre Kabila et les chefs rebelles
aboutissent à la signature d'un accord de paix par lequel Kabila devra désormais partager le
pouvoir avec les anciens rebelles. En juin 2003, l'armée rwandaise est la seule de toutes les
armées étrangères à ne pas s'être retirée du Congo.

L'essentiel du conflit était centré sur la prise de contrôle des importantes


ressources naturelles du pays, qui incluent les diamants, le cuivre, le zinc, et le coltan91.

Un gouvernement de transition est établi jusqu'aux résultats de l'élection. Une


constitution est approuvée par les électeurs, et le 30 juillet 2006, les premières élections
multipartites du Congo depuis son indépendance en 1960 se tiennent.

Les résultats de l'élection sont contestés et cela se transforme en une lutte


frontale entre les partisans des deux partis dans les rues de la capitale, Kinshasa, du 20 au
22août2006. Seize personnes sont tuées avant que la police intervient et les troupes MONUC
de l'ONU reprennent le contrôle de la ville.

Une nouvelle élection a lieu le 29 octobre 2006, et Kabila remporte 58 % des


voix. Bien que tous les observateurs neutres se félicitent de ces élections, Bemba fait plusieurs
déclarations publiques dénonçant des irrégularités dans les élections.

Le 6décembre2006, Joseph Kabila prête serment comme Président et le


Gouvernement de transition prend fin.

La fragilité du nouveau gouvernement a permis l'installation d'affrontements


répétés et de violations des Droits de l'Homme.

Dans l'affrontement se déroulant actuellement dans la région du Kivu, les Forces


Démocratiques pour la Libération du Rwanda (FDLR) continuent de menacer la frontière
rwandaise et le Banyarwanda; le Rwanda soutient les rebelles du RCD-Goma
(Rassemblement Congolais pour la Démocratie) contre Kinshasa; et une offensive rebelle

91
STENGERS, J. Op.cit, P.43
40

ayant eu lieu fin octobre 2008 a causé une crise de réfugiés à Ituri, où les forces de MONUC
se sont révélées incapables de maîtriser les nombreuses milices et groupes à l'origine du
conflit d'Ituri.

Dans le Nord-est, la LRA de Joseph Kony (LRA pour Lord's Resistance Army,
l'Armée de résistance du Seigneur), s'est déplacée depuis leur base originelle en Ouganda (où
ils ont mené une rébellion pendant 20 ans) ou au Sud-Soudan, jusqu'en République
démocratique du Congo, en 2005, et a établi des campements dans le Parc National de
Garamba92.

Actuellement, l'ONU maintient la présence de militaires de différents pays dans


le cadre de la MONUC (puis MONUSCO depuis juillet 2010), mais plusieurs dissidences et
révoltes persistent et de nombreuses violences continuent. Dans la nuit du 4 au 5 novembre
2013, l'armée congolaise a chassé les rebelles du M23 des dernières positions qu'ils
occupaient dans les montagnes du Nord-Kivu, à la frontière du Rwanda et de l'Ouganda.

Les élections présidentielles et législatives du 28 novembre 2011 se sont moins


bien passées qu’en 2006. La campagne s’est déroulée dans un climat tendu et a été marquée
par plusieurs incidents. L’opposition s’est présentée désunie face au Président Kabila.

Les chefs de parti d’opposition les plus importants sont Etienne Tshisekedi
(UDPS), Vital Kamerhe (UNC), Kengo Wa Dondo (UFC).

Les scrutins marqués par des difficultés logistiques ont été entachés
d’irrégularités relevées par la mission d’observation européenne et le Centre Carter. Les
problèmes ont particulièrement porté sur la compilation des résultats.

Selon les résultats proclamés par la Cour suprême de Justice, le président Kabila
a obtenu 49% des suffrages, Etienne Tshisekedi 32% et Vital Kamerhe 7%. Le président
Kabila a prêté serment le 20 décembre 2011. Les élections législatives ont été remportées par
les partis proches du président Kabila. L’opposition, dont l’UDPS est la composante
principale, a plus d’une centaine de sièges. Elle a obtenu plusieurs postes au sein des
commissions de l’Assemblée93.

La population se concentre sur les plateaux, dans la savane près des fleuves et
des lacs ; le nord et le centre du pays, domaine de la jungle, sont quasiment vides. L'exode
rural a gonflé les villes et surtout Kinshasa. Les grandes agglomérations sont Kinshasa (10
millions d'habitants), Lubumbashi, Butembo, Kisangani, Mbuji-Mayi, Kananga, Mbandaka,
Bukavu94.

92
VAN REYBROUCK,D., Congo, une histoire, in Actes Sud, 2012, p.53

93
http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/dossiers-pays.

94
GAUTHIER, et al, Langues et constitutions, Montréal/Paris, Office de la langue française / Conseil
international de la langue française, 1993, p. 131.
41

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