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LA PROMOTION DE LA DIPLOMATIE CONGOLAISE ET DES

DROITS DE L'HOMME.

INTRODUCTION

1. Problématique

La célébration du cinquantenaire de l'indépendance de la république


démocratique du Congo a été diplomatique. Les africains en général et congolais en
particulier, demandent une nouvelle diplomatie. Or cette question a été déjà posée lors
de la conférence nationale souveraine et aussi à l'occasion du triomphe de la lutte de
libération du Congo- zaïre.

La fin des guerres d'agression Rwando - ougandaise et de rebellions


armées de 1998 nous a aussi obligé d'imaginer les contours axiologiques d'une
diplomatie congolaise des droits de l'homme efficace, dynamique et appropriée, adaptée
au nouveau contexte régional tout en s'inspirant du contexte mondial global.

Dans ce contexte international, la R.D.C était considérée comme une alliée


majeure du monde capitaliste en Afrique centrale à cause de ses grandes ressources
minières et agricoles et de sa bonne position géostratégique. Celle- ci a pour mission
principale de contribuer à la solution des problèmes nationaux à caractère politique
financière, militaire, sécuritaire, scientifique, culturel, commercial et humanitaire par des
apports extérieurs obtenus grâce à la création et au renforcement des relations d'amitié
et de coopération avec d'autres pays et institutions internationales et régionales.

Le ministère des Affaires Etrangères et de la Coopération Internationale


ainsi que celui de la justice et des droits humains, sont aussi associés aux priorités du
gouvernement dans son action internationale.
Dans la théorie comme dans l'action l'ordre international ne se conservait
qu'à travers l'intervention volontaire des Etats. Les grands équilibres ne pouvaient être
préservés que par eux à travers la diplomatie et le respect des droits de l'homme, qui
étaient ainsi consacrés comme la fonction régulatrice par excellence de rapports
internationaux.1

Pour ce faire, la question qui reste à se poser est celle de savoir, pourquoi
la diplomatie congolaise ne joue- t- elle pas convenablement son rôle ? Ensuite, quels
sont les facteurs qui sont à la base de son recul ? Et enfin la République Démocratique
du Congo a la réputation d'un pays de violations massives des droits de l'homme cela
abuse son image ; comment la République Démocratique du Congo peut-elle actualiser
la diplomatie et les droits de l'homme pour améliorer son image extérieure ?

2. Hypothèses de travail

Par définition, l'hypothèse est une proposition qui tente d'expliquer le


problème posé à partir de l'observation. C'est une idée directrice, une tentative
d'explication des faits formulés au début de la recherche, destinée à orienter
l'investigation à être abandonnée ou maintenue d'après les résultats de l'observation et
de l'analyse2. En quelque sorte, une hypothèse est une série des réponses qui
permettent de prédire la vérité scientifique au regard des questions soulevées dans la
problématique. Elle est la réponse à priori ou anticipée à la problématique 3.

Dans cet ordre d'idées, nous formulons les hypothèses suivantes :

1. La diplomatie congolaise ne joue pas son réel rôle parce qu'elle n'est conçue
que par le chef de l'Etat, qui est assisté de son conseiller diplomatique. De
leur gré et à leur manière, ils nomment des personnes qui ne relèvent pas du
domaine diplomatique, ce qui n'est pas le cas dans d'autres pays et aussi la
définition des tâches appropriées ;
1

3
2. Les facteurs qui sont à la base du recul diplomatique sont multiples entre
autres :
 Le dysfonctionnement du Ministère des Affaires Etrangères et de la
Coopération Régionale ;
 L'absence d'une politique étrangère bien définie et bien suivie ;
 Changement du contexte international ;
 Insécurité et instabilité politique sur la définition des objectifs.
3. Pour échapper à toutes ces situations, le gouvernement congolais en premier
lieu doit remédier les facteurs pré- cités, ensuite, se doter d'un corps
diplomatique fort pouvant remplir toutes les cinq fonctions classiques du
diplomate à l'étranger et enfin l'application de la démocratie s'avère aussi
nécessaire car la démocratie et la bonne gouvernance, constituent le
thermomètre et l'idéal à atteindre pour la meilleure gestion des Etats
modernes dont la R.D.C fait partie. Le respect des droits de la personne qui
en est le soubassement, est l'un des ingrédients noble.

3. Choix et intérêt du sujet

La promotion de la diplomatie et des droits de l'homme en République


Démocratique du Congo, analyse et perspective, qui constitue l'objet de notre étude,
présente multiples intérêts pour nous qui évoluons dans le domaine des relations
internationales.

Nous pouvons le considérer comme un cahier de synthèse et de référence


au profit des chercheurs dans le domaine précité d'une part et d'autre part, il a pour
ambition d'éclairer l'opinion sur l'évolution diplomatique et des droits de l'homme en
République Démocratique du Congo.

4. Délimitation du sujet
La complexité de phénomène à étudier en science sociale exigerait de
cerner la réalité sociale en l'analysant dans le temps et dans l'espace, pour éviter des
conclusions hâtives. Ainsi, dans l'espace, notre travail porte sur la République
Démocratique du Congo. Tandisque dans le temps, celui- ci remonte de 2006 date
marquant la fin de la transition et le commencement de la troisième République, jusqu'en
2010, année jubilaire du cinquantenaire de l'Indépendance de la République
Démocratique du Congo.

5. Méthodes et Technique de travail

A. Méthode

PINTO et GRAWITZ, définissent la méthode comme étant, l'ensemble


d'opérations intellectuelles par lesquelles une discipline cherche à atteindre les vérités
qu'elle poursuit, les démontre et les vérifie 4

Pour mener à bien notre recherche, nous avons fait recours à la méthode
dialectique et analytique, ceci pour mieux appréhender les différentes contradictions
possibles qui entoure l'équation congolaise et la deuxième pour décrire la diplomatie face
aux droits de l'homme en R.D.C d'une part et d'autre part les succès des nations unies
dans le cadre de l'ingérence des droits humains.

B. La technique

La technique peut être entendue comme un outil de travail, un instrument


permettant de découvrir ou d'observer les faits et de recueillir les différentes données sur
ces faits.

Pour Bruno ALBERT « les techniques sont des outils mis à la disposition


du chercheur et organisé par la méthode de ce but »5.

5
Pour atteindre les objectifs poursuivis à ce travail, nous nous sommes
attachés à la technique documentaire ainsi qu'à l'observation. La technique
documentaire nous a permis de consulter les ouvrages et autres documents tels que
l'internet qui nous ont fournis des renseignements sur ce sujet sous examen.

6. Plan sommaire du travail

Notre travail est subdivisé en trois chapitres précédé d'une introduction et


bouclé d'une conclusion portant nos suggestions.

Le premier qui est consacré à des considérations générales, traite des


définitions des concepts de base et contexte historique de la diplomatie. Le deuxième lui,
analyse : les difficultés inhérentes à la diplomatie Congolaise. Et le troisième et le dernier
quant à lui, fait impact et l'expertise de la diplomatie congolaise dans la promotion des
droits de l'homme et débouche sur une série des suggestions concrètes en vue de
promouvoir une politique étrangère pour la RDC.
CHAPITRE I : CONSIDERATIONS GENERALES

Section 1. DEFINITION DES CONCEPTS

1.1. Diplomatie

La diplomatie est le canal par lequel les Etats communiquent et coopèrent.


Par extension ce mot désigne une qualité humaine essentielle : la capacité de nouer et
d'entretenir des contacts pour mener à bien des négociations.

Dans le Robert encyclopédique, la diplomatie est définît comme « branche


de la politique qui concerne les relations entre les Etats » et aussi comme «art de la
représentation des intérêts d'un gouvernement à l'étranger, de l'Administration des
affaires internationales » dont dépendent6 actuellement le devenir de l'humanité.

La diplomatie est une activité vitale et incontournable par laquelle les


nations établissent les liens entre elles, en vue de se protéger et de se promouvoir.

1.2. Droits de l'homme

D'abord reconnu dans la société Démocratique (Bill of rights en Angleterre


et aux Etats Unies d'Amérique, déclaration des droits de l'homme et du citoyen en
France), ils ont été aussi de plus en plus reconnus dans le droit international (convention
interdisant l'esclavage et Le travail forcé, déclaration universelle des droits de l'homme
1948).

Dans cet aspect de droit, nous avons les droits économiques et sociaux
(liberté syndicale, droit de grève), droit à l'éducation et les droits civils et politiques
(l'intégrité physique, les principales libertés, etc.). Par le droit, nous entendons ensemble
des règles juridiques régissant une société.

6
Section 2 : Aperçu Historique sur la Diplomatie Congolaise

Au cours de son évolution, la diplomatie congolaise a connue des hauts et


des bas comme l'indique l'aperçu historique relaté ci-après. Cette étude diplomatique
pourrait servir à déterminer les nouvelles orientations des relations internationales du
pays et à réorganiser la diplomatie en se référant aux périodes des succès et celle de
faiblesses dans les relations internationales.

2.1. Du 30 juin 1960 au 24 novembre 1965

Dès son accession à l'indépendance le 30 juin 1960, la R.D.C s'était dotée


d'un Ministère des Affaires Etrangères.

A ce sujet, elle a ouvert à l'étranger une dizaine de représentations


diplomatiques en vue d'entretenir et de développer ses relations internationales 7.

Mais pendant cette période le jeune Etat se trouve dans un contexte


mondial dominé par la guerre froide avec ses répercussions sur le pays, les relations
extérieures de la R.D.C se trouvaient sous l'influence des puissances occidentales
notamment la Belgique et les Etats-Unis d'Amérique.

Dans ce contexte, le pays fut morceler par les guerres internes


successives, notamment, les sécessions katangaises et sud Kasaienne ainsi que la
rébellion Muleliste, les relations internationales du pays furent aussi remarquées par
l'intervention de l'organisation des nations unies (ONU) au Congo en vue d'une solution
satisfaisante aux conflits politico-militaire qui déchiraient le pays.

Malgré l'inexpérience des dirigeants issus de l'administration coloniale qui


n'arrivèrent pas à définir et conduire une politique extérieure véritablement
Indépendante, ils réussirent néanmoins à initier l'organisation de la diplomatie congolaise
sur les plans administratifs et professionnels par la signature des ordonnances et arrêtés
dont voici les plus importants :
7
1. L'ordonnance n° 9 du 8 février 1961, relative au statut du corps diplomatique de la
R.D.C. ;
- L'arrêt du 2 septembre 1961, relatif à l'organisation et au fonctionnement des
missions diplomatiques et consulaires ;
2. L'ordonnance n°266 du 7 novembre 1963, modifiant l'ordonnance n°147 du 13
juillet 1963 portant statut des agents de l'Etat et ordonnant l'ensemble des
dispositions statutaires régissant les personnels :
3. L'ordonnance n°3 du12 novembre 1963 portant statut particulier des agents et
cadres des affaires étrangères8.

A cette période, on remarquera que la diplomatie congolaise était au bon


fixe car elle disposait d'un cadre professionnel et de moyens de travail convenables, leur
plan de carrière était bien déterminé ; les cotisations du pays aux organisations
internationales et régionales étaient convenablement acquittées.

2.2. Du 24 novembre 1965 au 17 mai 1997

Cette date marque le commencement et la fin du régime Mobutu. Dès son


accession au trône du pouvoir le 24 novembre 1965, le président MOBUTU entreprit et
unifia l'élargissement du cercle des pays amis par une diplomatie agissante et
dynamique dans le cadre d'une grande ouverture au monde.

Grâce à l'unification et la pacification du pays rapidement réussit par le


nouveau régime et à la bonne et prometteuse situation économique financière, L'Etat
congolais devient crédible et respecté dans le concert des nations.

Pendant cette période le président MOBUTU va visiter beaucoup des pays


d'Afrique, d'Europe, d'Asie et d'Amérique et en signe de réciprocité, de nombreux chefs
d'Etats arrivèrent également en visite officielle à Kinshasa.

8
Le point culminant des voyages du présidentiel fut, l'étape de la visite en
République Populaire de Chine, grand pays communiste et grand rival du monde
capitaliste dont le Zaïre était un allié idéologique.

Avec cette normalisation des relations avec la Chine Populaire en 1973 on


comprendra le slogan du président MOBUTU « ni à gauche ni à droite ni même au
centre », voulant par-là affirmer l'indépendance du Zaïre (nouvelle appellation du pays)
vis-à-vis des puissances de droite, capitaliste et de gauche communiste. Il reconnut que
le non alignement sur le plan international surtout pour un jeune pays sous développé,
était une ligne crête difficile à tenir à cause de pression des puissances étrangères.

Sur le plan africain la République du Zaïre occupait une bonne place en


Afrique en général et dans la sous-région d'Afrique centrale et lacustre en particulier.

Lors des conférences africaines, le Zaïre transmettait des consignes de


vote, le Zaïre était respecté et consulté sur les grandes questions africaines au point qu'il
parvint à occuper, par la personne de Gérard KAMANDAWA KAMANDA, le poste de
secrétaire général adjoint de l'organisation de l'unité africaine (O.U.A) actuel U.A. (union
africaine), nous pouvons relever la tenue à Kinshasa du 5ème sommet de l'O.U.A du 11
au 14 septembre 1967, la désignation du président MOBUTU comme médiateur dans la
crise entre l'Ouganda et la Kenya.

L'influence du Zaïre était plus déterminante en Afrique centrale et lacustre.


La politique d'ouverture au monde prônée par le président fut aussi soutenue parle grand
déploiement de la mission diplomatique congolaise dans tout continent à l'exception de
l'Océanie.

En 1972, le nombre de représentant diplomatiques et consulaires de la


R.D.C à l'étranger évalua de 45 à 68 en 1990.
Suite à son désir de dynamiser et de professionnaliser la diplomatie
congolaise en vue de la rendre plus utile au pays, il signa une dizaine d'ordonnances
dont nous relevons quelques-unes :

1. L'ordonnance n°72-234 du 2 mai 1972 portant création des corps


diplomatique de la république et intégration dans le cadre des affaires
étrangères ;
2. L'ordonnance n° 83-128 du 21 mai 1983 fixant l'organigramme du ministère
des Affaires Etrangères9.

Mais après le 24 avril 1990, la diplomatie de la République du Zaïre entra


dans une mauvaise passe caractérisée d'une part, par la rupture des relations de
coopération structurelle avec les pays occidentaux et les institutions financières
internationales et d'autre part, l'interruption de transfert des fonds destinés au
fonctionnement et aux cotisations du Zaïre, aux organismes internationaux et régionaux.
Par conséquent, le pays s'est fait isoler sur le plan international et son image extérieure
se détériora. Son isolement diplomatique fut tel que, lorsque l'agression avariée par la
Rwanda et l'Ouganda lors de la guerre dite de la libération en 1996 - 1997, le pays ne
reçut aucun soutien de la communauté internationale ce qui précipita la chute de ce
régime dite Mobutisme.

2.3. Du 17 mai 1997 au 26 janvier 2001

A l'avènement de Laurent Désiré KABILA à la tête de l'Etat le 17 mai 1997,


le pays est de nouveau appelé République Démocratique du Congo et le changement du
régime suscita l'espoir de la reprise des relations de coopération structurelle avec les
puissances occidentales et les institutions internationales et la libération de la diplomatie
congolaise des maux qui la gangrenaient et l'empêchaient d'être efficace et utile pour le
pays.

9
En décevant les espérant, le président dirige les relations du pays vers
nord-sud. Ce nouveau pouvoir ne réussit ni à rompre l'isolement total diplomatique dont
souffrait le pays, ainsi les ambassades congolaises continuèrent à s'empêtrer dans leurs
difficultés financières et matérielles et à fonctionner sans objectifs précis. Pendant cette
période Mzée L.D. KABILA affecta en suite aux missions diplomatiques d'autres
diplomates, sans qu'il ait rappelé les autres chefs des missions diplomatiques ou leur
donner le moyens nécessaires et indispensables pour regagner le pays ; et la plus part
de ces derniers venus en dehors du ministère des Affaires Etrangères et d'autres
structures de la diplomatie congolaise. Les diplomates ainsi inexpérimentés, improvisés,
étaient sans expérience ni compétence requises en matières de la diplomatie.

En Afrique le nouveau gouvernement s'orienta d'avantage vers l'Afrique


australe dans le cadre de la SADC (South Africa develppment communauty). S'étant
rendu compte des méfaits de l'isolement diplomatique du pays, le président KABILA
entreprit des démarches en vue de la normalisation des relations avec les pays
francophones d'Europe, d'Amérique et d'Afrique. Pendant cette époque, donc jusqu'à sa
mort le 16 janvier 2001 Laurent KABILA ne réussit pas à rompre l'isolement diplomatique
dont la République Démocratique du Congo souffrait depuis 1991, ni à dorer le blason du
pays terni à l'extérieur. En effet, son image extérieure continua à se détériorer.

2.4. Du 26 janvier 2001au 30 JUIN 2003

Avec l'arrivée au pouvoir du président Joseph KABILA KABANGE, on verra


celui- ci se désorienter de la politique de Laurent Désiré KABILA ce qui lui permit de
mettre fin à l'isolement diplomatique de la République Démocratique du Congo.

C'est une période que la communauté internationale accueillit


favorablement la volonté exprimée dans son discours d'investiture, d'ouverture sur le
plan politique, économique et diplomatique sans exclusive, de combattre la violation des
droits de l'homme et de pratiquer la bonne gouvernance.
Le chef de l'Etat va pour assoir sa vision à travers le monde effectué
environs dix voyages à l'étranger en vue de rétablir les relations internationales du pays.
Ainsi en dépit de la reprise de la coopération structurelle, l'image extérieure du pays
demeurait encore sombre, ainsi suscitant les partenaires étrangers des doutes sur
l'évolution positive du pays, car les représentants diplomatiques sont en fait, le reflet de
la situation du pays à l'extérieur.

2.5. Du 30 juin 2003 au 06 Décembre 2006

C'est la période où le pays sera buté à des guerres mettant celui-ci dans
un émiettement total cependant cela n'empêchera pas le président Joseph KABILA de
poursuivre son élan de la coopération structurelle amorcée la période précédente. Elle
débute avec l'accord global et inclusif à Pretoria le 17 décembre 2002 et la mise en place
du gouvernement de transition communément appelé 1+4 le 30 juin 2003. Pendant cette
période nous relevons quelques initiatives dans le cadre de la coopération menée par la
diplomatie congolaise à titre indicatif en juillet 2003 le fond monétaire international et la
banque mondiale approuvèrent l'accès du Congo à l'initiative renforcée en faveur des
pays pauvres très endettés (PPTE), annulation à partie de 4,6 milliards de dollars
américains de sa dette extérieure sur un total de 12 milliards par les bailleurs des fonds.
Dans cette perspective, nous épinglons la signature à Kinshasa de l'accord de
coopération entre la R.D.C. et l'Afrique du sud à l'issue de la visite officielle du président
THABOMBEKI du 13 au 14 janvier 2004.

Il convient de retenir que la nomination des ambassadeurs à cette époque


conformément aux principes équitable et équilibré de partage des responsabilités entre
les composantes et entités contribua grandement à la détérioration de l'image du pays à
l'étranger, car ces derniers n'étaient pas issus de la carrière diplomatique et n'avaient
aucune notion de la diplomatie.

Chapitre II : LES DIFFICULTES INHERENTES A LA DIPLOMATIE CONGOLAISE


Lorsqu'il a pris les commandes de la République Démocratique du Congo
après la mort tragique de feu M zée Laurent Désiré KABILA son père, Joseph KABILA
prône une diplomatie d'ouverture et de bon voisinage dans son discours d'investiture.

Durant des années, il a été ressassé les maux qui rongent la diplomatie
congolaise, notamment la complaisance dans l'affectation des diplomates en poste, les
difficultés financières pour le fonctionnement des missions, tout ceci pour savoir vendre
l'image de la République Démocratique du Congo à travers sa diplomatie.

II.1. L'Image de la diplomatie congolaise

Après cinquante ans d'indépendance, la diplomatie congolaise plutôt que


de progresser, a plutôt régressé et sensiblement.

Depuis les années 1992, la diplomatie congolaise s'est compliquée


davantage et à l'époque de la continuité de la transition avec le gouvernement de salut
public, l'image de la diplomatie congolaise a été ternie, encore plus pirependant la
période du gouvernement dit 1+4 que l'image de cette dernière été totalement abusée
car à ce temps, les affectations tenaient compte du militantisme politique de sorte que le
rendement des ambassades en souffre aujourd'hui.

Le critère du militantisme politique viendra renforcer l'instabilité de ministre


appelé à animer ce Ministère des Affaires Etrangères et de la coopération internationale
et Régionale ceci implique le clientélisme dans la nomination du personnel en poste.
Pourrions-nous dire que la troisième République, a-t-elle- pu faire accéder la République
Démocratique du Congo à ce contexte diplomatique conjoncturel ? La réalité est que le
pays aura connu une activité diplomatique contrastée entre les capacités de son
appareil, à porter son image sur la place diplomatique internationale et la visibilité
acquise durant cette période au travers les différents sommets abrités et les rencontres
auxquelles ses officiels ont participé à travers le monde.
A la clé, la République Démocratique du Congo a pu renforcer sa
coopération pour se sortir du dangereux isolement qui contrastait avec son aspiration au
développement. De l'atteinte du point d'achement PPTE, qui a vu s'annuler plus de 90%
de sa dette extérieure, à la même prouesse auprès du club de Paris en passant par le
réchauffement des rapports bilatéraux et multilatéraux à l'image du fond monétaire
international (FMI) et de la banque mondiale (BM).

Les présidences tournantes acquises dans différentes organisations


régionales, sous régionales et même internationales (S.A.D.C, CEEAC et OIF) les
accords de coopération bilatérale passés, notamment avec l'Afrique du sud, l'Inde, les
deux Corées... les relations de bon voisinage consolidées avec les constituants de la
sous-région de grands lacs (le Rwanda, le Burundi et l'Ouganda) sont aussi à mettre sur
le compte de cette nouvelle visibilité renforcée.

Les visites d'importantes des personnalités du monde effectuées en


République Démocratique du Congo  celles des chefs d'Etat et de gouvernement
Français, Canadien, Turque... chefs du parlement chinois, la secrétaire d'Etat
américaine, du secrétaire général des nations unies, du roi des belges montrent à
suffisance que la République Démocratique du Congo est entrain de regagner sa place
dans le concert des nations.

Pour le reste, il est clair que la 3 e république n'aura rien changé à l'image
de la diplomatie congolaise des années précédentes une image de l'insolvabilité de ses
missions diplomatiques vis-à-vis, non seulement des bailleurs de ces différentes
missions toujours locataires et souvent déguerpis, mais aussi du personnel en poste qui
accuse encore plusieurs arriérés de salaire. Du côté des infrastructures, là également le
pays n'est pas épargné. Certaines ambassades sont dans un état de délabrement fort
avancé, hors l'ambassade d'un Etat représente l'image de son pays. Ce qui ne contribue
pas toujours à la bonne image du pays.
II.2. Les difficultés financières et matérielles

C'est pendant les trois premières décennies de l'indépendance de la


République Démocratique du Congo que nous pouvons considérer à juste titre comme
l'âge d'or de la diplomatie congolaise, les diplomates congolais avaient jouit d'excellentes
conditions de vie et de travail ainsi que de l'environnement physique décent.

Arrivé vers les années 1990, les missions diplomatiques congolaises furent
confrontées à d'énormes difficultés financières et matérielles suite à l'interruption de
transferts des fonds pour leur fonctionnement et pour les salaires et les loyers des
diplomates.

II.2.1 Les difficultés financières

II.2.1.1. Salaires des Missions Diplomatiques

Tout membre du personnel diplomatique et consulaire a droit au paiement


intégral de ses salaires et autres indemnités liées à l'exercice de ses fonctions.

Malheureusement, ce principe sacro-saint n'a plus droit de cité dans


l'appareil administratif dans les missions diplomatiques et postes consulaires.

A cet égard, la 11eme conférence diplomatique tenue à Kinshasa en


novembre et décembre 2010 a évalué à 227.836.082,63 USD des arriérés des salaires
et des locations dus aux diplomates et aux bailleurs des immeubles durant 23 mois de
salaires et 32 mois de frais de fonctionnement.

Il s'agit des salaires non payés, y compris le manque à gagner et du non


remboursement des frais tels que les indemnités de mission Et d'intérim, les soins de
santé, le loyer, les titres de voyage 10

10
Hormis les créances de l'ordre de 23.425.837,00 USD qui ont été certifiées
et publiées au journal officiel spécial du 28 juin 2004  ; nous présentons de manière
spécifique les créances dues aux diplomates.

II.2.1.2. Créances dues aux diplomates

La commission à relever la somme de 71.748.536,71 USD qui constitue le


montant global des diverses créances à payer par le trésor public.

Les créances qui ont été communiquées au Ministère du Budget pour


liquidation se présentent dans :

 La lettre n°130.12/0454/2010 du 13/04/2010 : 27.849.855,55 USD


 La lettre n° 130.12/1575/2009 du 26/10/2009 : 5.054.465,08usd
 La lettre n° 130.12/016036/2009 du 28/10/2009 : 12.047.374,62 USD

En plus de ces salaires dus aux diplomates de l'ordre de 71,748.536, 71


USD vient s'ajouter les arriérés de salaire de mars à novembre qui s'élève à 6.707.520
USD.
II.2.1.3. Dettes des ambassades vis-à-vis des tiers

D'après le calcul rendu le 29 avril 2009, les dettes des ambassades de la


République Démocratique du Congo auprès des tiers se classent de cette manière.

DETTES RESEAU RESEAU RESEAU AFRIQUE


BRUXELLES VATICAN
Electricité, eau, gaz, téléphone 13.307.912,08$ 2.417.904,00$ 36.914
840,74$
Salaire engagés locaux 51.507.780.00$ 2.417.904,00$ 30.127.013$
Loyers diplomates, résidence 9.947.353,00$ 12.842.428,00$ 10.087,161 $
de chef de mission et
chancellerie
Total 74.763.045,08 $ 34.241.246,00 $ 118.831.791,55 $
TOTAL GENERAL 227.836.082,63. USD

En dépit de la reprise de transferts des fonds en faveur des ambassades,


la situation reste néanmoins préoccupante à cause de l'irrégularité dans les transferts
des fonds et de la modicité des montants alloués aux diplomates comparativement à
ceux leur accordés durant la deuxièmes république , il y a lieu de noter que tous les
effort consentis par le gouvernement de la troisième république, ont exigé des sacrifices
énormes auprès de la population laborieuse, le plus lourd tribut a été payé par le corps
diplomatique.

II.2.2. Difficultés Matérielles

L'histoire du patrimoine de la République Démocratique du Congo à


l'étranger remonte à l'accession de cette dernière à la souveraineté internationale.

L'ouverture des missions diplomatiques congolaises dans le monde, des


missions de prospection avaient été dépêchées dans les différentes capitales du monde
dans le but d'acquérir des immeubles pour abriter les chancelleries, les résidences des
chefs de mission et les habitations des diplomates. Ces derniers on été acquis soit par
achat soit par réciprocité.
Le patrimoine de la République Démocratique du Congo à l'étranger
comprend les biens immobiliers (Bâtiments, terrains et les biens mobiliers (voitures...)

Tous ces biens sont aujourd'hui dans un état de délabrement très avancés,
d'autres proches de l'abandon, suite au non transfert des fonds nécessaires à leur
maintenance.

Outre cet état de délabrement, ces immobiliers sont en général aujourd'hui


objets de multiples litiges entre autres :

 Absence de titres de propriété ;


 Saisie ;
 Procès en justice.

II.2.2. a. Absence des titres de propriété

La République Démocratique du Congo dispose des biens immobiliers


dans plus de trente pays du monde mais tous ces biens sont devenus aujourd'hui des
objets des conflits soit avec les autorités de pays accréditaires, soit avec les particulier
de ces dit pays pour mangue de document justificatif  tout cela dû à la mauvaise gestion
de ce patrimoine.

En effet, quelques cas ont été retenus à ce point :

 · Au canada (Ottawa) sans titres ;


 · Angola (Luanda) manque des titres
 · Gabon (Libreville) pas des titres de propriété, etc.

Tous ces manquements conduisent nos ambassades, chancelleries et


résidences des chefs des missions diplomatiques à la saisie.

II.2.2.b. saisies des patrimoines de la R.D.C. à l'étranger


En dépit de non-conformité aux règles de logement et d'abandon de ces
patrimoines à l'étranger, la République démocratique à de sérieux problèmes en vers ces
pays amis à ce qui concerne ces immeubles à l'étranger. C'est les cas de la république
fédérale de Nigeria, Ghana... a travers les démarches entreprises du gouvernement de
la république démocratique du Congo, tous ces missions à l'étranger confrontées par
cette situation saisie la justice pour la récupération de ces patrimoines.

II.2.2. c. Procès en Justice

Pendent que les immobiliers de la république Démocratique du Congo se


trouve dans les difficultés de saisie soit de confiscation d'une part, et d'autres part les
autres sont objets de justice pour l'expropriation, soit pour l'abandon, soit pour
l'impayement de loyer. C'est le cas de la chancellerie de la République Démocratique du
Congo, confisquée par la justice angolaise 11.

Le constat général sur ce point est que dans ces conditions conflictuelles,
les diplomates congolais malgré la bonne volonté qu'ils peuvent avoir pour représenter
leur pays, ne pourront pas accomplir toutes les cinq fonctions classique données aux
diplomates lors de la convention de vienne de 1961 12. 

II.3. Effectifs Pléthoriques

Pendant que les missions diplomatiques se trouvent confrontées à de


grands problèmes financiers et matériels ainsi qu'aux difficultés de rapatriement des
diplomates arrivés au terme de leurs mandats, le ministère continue cependant à y
affecter de nombreux autres diplomates. Par conséquent les embrassades et consulats
généraux se trouvent avec des effectifs inutilement pléthoriques.

Crise à la centrale contrairement aux usages plusieurs diplomates


demeurent pendant longtemps aux mêmes postes sans affectation ni rappel à la
centrale. Selon l'obligation de rotation. Une situation qui engendre la routine et partant, la
11

12
fonctionnarisation à outrance de l'activité diplomatique face à l'impératif d'une plus
grande compétitivité et une présence marquée attendue des diplomates.

Dès son accession à l'indépendance, la République Démocratique du


Congo comptait une dizaine de représentation au monde, mais à l'heure actuelle elle en
compte 64 en raison de 60 ambassades et 4 consultas généraux avec un nombre
pléthorique, et il faut y ajouter un nombre important d'engagés locaux qui bénéficient de
la couverture diplomatique pour mieux vivre à l'étranger.

Cette mauvaise situation résulte du fait que la carrière diplomatique n'est


plus réglementée et, suite au désir ardent des congolais de s'expatrier, la diplomatie est
devenue le secteur de prédilection pour l'affectation des membres de famille, de tribus de
régions et d'autres personnes intimes ou proches du pouvoir, sans nécessairement tenir
compte des critères, objectifs d'expérience, de compétence et poste à pourvoir.

Pourtant, l'évolution constante et rapide du monde devrait inciter le


ministère à se doter des diplomates compétents et capables d'interpréter avec
pertinence les enjeux mondiaux et régionaux de l'heure. Il ne suffit pas d'être affecté à un
poste diplomatique pour avoir qualité de diplomate. Un vrai diplomate devrait être
professionnellement compétent et imprégné des us et coutumes diplomatiques ce qui
manque à beaucoup de prétendus diplomates congolais.

A titre illustratif, nous avons retenu les statistiques suivantes obtenues


après la XIe conférence diplomatique de novembre - décembre 2010.
N° Postes Effectifs des
diplomates
1 Genève 4
2 New York 10
3 Washington 6
4 Alger 3
5 Anvers 4
6 Athènes 3
7 Beijing 6
8 Belgrade 5
9 Berne 2
10 Berlin 6
11 Brasilia 6
12 Bruxelles 9
13 Le Caire 4
14 Lisbonne 4
15 Londres 7
16 Madrid 6
17 Moscou 6
18 New Delhi 5
19 Ottawa 4
20 Paris 6
21 Pretoria 5
22 Rabat 4
23 Rome 4
24 Ryad 3
25 Seoul 3
26 Tel- Aviv 3
27 Tokyo 4
28 Tripoli 4
29 Tunis 4
30 Vatican 3
31 Windhoek 3
32 Abidjan 4
33 Abuja 4
34 Accra 3
35 Addis-Abeba 6
36 Bangui 6
37 Brazzaville 5
38 Bujumbura 5
39 Conakry 3
40 Dakar 4
41 Dar- es -Salam 5
42 Ndjamena 6
43 Harare 4
44 Kampala 5
45 Khartoum 5
46 Kigali 5
47 Kigoma 3
48 Libreville 4
49 Lomé 4
50 Luanda 5
51 Luena 3
52 Lusaka 5
53 Maputo 3
54 Nairobi 5
55 Ndola 3
56 Yaoundé 3
57 Stockholm 7
58 Bucarest 5
59 Buenos-Aires 5
60 Prague 2
61 Varsovie 4
62 Cotonou 4
63 Monrovia 4
64 Nouakchott 4
NB : après la XIe conférence diplomatique tenue à Kinshasa du 29
novembre au 4 décembre 2010, dans son discours, le président de la République
Démocratique du Congo a décidé de revoir à la baisse les nombre des missions
diplomatiques de la République Démocratique du Congo à l'étranger et leur distribution
géographique doit être réajustée. Il s'agit notamment de 8 dernières postes énumérés
dans notre liste de représentation.13

A cet égard nous considérons que la réduction de nombre des diplomates


est préférable à celle des missions diplomatiques car il ne serait pas raisonnable de
réduire le nombre des ambassades et des représentations diplomatiques en cette
période de la mondialisation qui nécessite un véritable déploiement au monde.

De toutes façons, le nombre des ambassades et consulats généraux de la


République Démocratique du Congo n'est pas exorbitant au regard de 193 Etats
membres des nations unies et comparativement à un pays comme la France qui a ouvert
au monde plus de 156 ambassade, 17 représentations et 98 postes consulaires .14 On
dira que c'est normal car la France est un pays plus développé qui dispose des moyens
pour bien entretenir sa diplomatie.

Alors prenons l'exemple d'un petit pays africain moins nanti en potentialités
économiques en l'occurrence le Rwanda qui n'a pas besoin d'être soutenu par la
communauté dans son effort de reconstruction il a du faire face à toute opposition grâce
à sa relance diplomatique donc rouvrir les anciennes ambassades, élargir le réseau des
relations diplomatiques au moyen d'ambassades nouvelles ; et ce malgré les faibles
moyens financiers disponibles ; les dettes dans les ambassades et organismes
internationaux furent épongées, ce qui permit au Rwanda de retrouver sa crédibilité et
son droit de vote au sein des organismes15.

13

14

15
CHAPITRE III : IMPACT DE LA DIPLOMATIE CONGOLAISE DANS LA PROMOTION
DES DROITS DE L'HOMME

Section I : Situation des droits de l'homme en République Démocratique du Congo

Le 10 décembre 1948, l'assemblée générale de nations unies a adopté et


proclamée la déclaration universelle des droits de l'homme 16. Sans distinction fondée sur
la politique, les Etats membres de l'ONU doivent appliquer sans restriction.

Pendant la période de la guerre froide, l'antagonisme de deux puissances


rivales était toujours mis en exergue au détriment de la dimension de droits de l'homme
qui, du reste était négligée.

Avec la fin de ladite guerre, les droits de l'homme retiennent l'intérêt de la


communauté internationale et représentent comme l'un des trois piliers de l'action du
conseil de sécurité des Nations Unies.

Aussi, avec la création du conseil des droits de l'homme en remplacement


de la défunte commission des droits de l'homme, tous les pays sont-ils jugés selon qu'ils
respectent ou non les droits de l'homme.

Aujourd'hui 62 ans depuis que la déclaration universelle des droits de


l'homme est adoptée, où en-est-il du bilan en République Démocratique du Congo ?

A ce sujet, la situation des droits de l'homme en République Démocratique


du Congo sera examiner dans le nouveau cadre de mécanisme appelé « examen
périodique universel (EPU)».

16
III.1.1. Rétrospective sur le droit de l'homme en République Démocratique du Congo

La promotion des droits de l'homme aujourd'hui dans le monde, reste


l'apanage de tous les Etats membres des nations unies et sur tout de l'Assemblée
Générale de ladite organisation.

La République Démocratique du Congo membre de l'organisation des


nations unies, aujourd'hui  est devenue un oeil visé dans la notion de non-respectdes
droits de l'homme, ce qui lui donne aujourd'hui une mauvaise réputation sur la scène
internationale comme un pays de violations des droits de l'homme. Concernant les
violations des droits de l'homme en République Démocratique du Congo, les nations
unies ont annoncé pour la première fois, dans un rapport au conseil de sécurité en juin
2006, leur intention d'envoyer une équipe des spécialistes des droits de l'homme en
République Démocratique du Congo pour y dresser un inventaire 17.

En mai 2007 le secrétaire général des nations unies a approuvé le mandat


du projet rapport Mapping suite à une série des consultations avec les agences
onusiennes et autres partenaires concernés et aussi avec le gouvernement de
République Démocratique du Congo.

Le projet Mapping sous la gouverne du haut-commissariat aux droits de


l'homme (HCDH) a statué sur trois objectifs :

1. Dresser l'inventaire de la violation les plus graves des droits de l'homme et


du droit international humanitaire
2. Evaluer le moyen dont dispose le système national de justice pour donner
la suite voulue aux violations des droits de l'homme ;
3. Elaborer une série de formules favorables pour aider le gouvernement de
la République Démocratique du Congo à identifier les mécanismes
appropriés de justice transrationnelle permettant de traiter les suites des
violations en matière de vérité et de justice.
17
III.1.2 Violations des droits de l'homme en République Démocratique du Congo

Le rapport du projet mapping étale la vérité sur le cas de la violation des


droits de l'homme en République Démocratique du Congo.

Ce projet décrit 617 incidents des violences survenues sur le territoire


congolais. Chacun de ces incidents répertoriés s'appuie sur au moins deux sources
indépendantes identifiées dans les rapports.

A ce sujet, les femmes sont les plus victimes en République Démocratique


du Congo, elles font les frais des violences sexuelles ; les femmes sont les cibles des
violences massives.

La revue « the américain journal of public health » relève une forte


augmentation des viols en République Démocratique du Congo au rythme actuelle de
1.152 femmes par jour, soit 48 femme par heure en moyenne, 26 fois plus que ne
l'estime les nations unies, qui font état d'environ 16000 femmes violées par ans 18.

A l'égard de ce point de vue, plusieurs ONG de protection des droits de


l'homme dénoncent les violations massives et flagrantes. Nous ne saurons pas en citer
toutes, mais quelques une d'entre-elles ; les violations se situent à des divers niveaux :
des journalistes, fonctionnaires, les leaders d'opinions, les prisonniers, les activités des
droits de l'homme... donc il suffit de n'est pas partager les mêmes points de vues que
l'autorité en place pour subir des sanctions allant de la prison à la mort.

Ces violations des droits de l'homme se transforment par fois en génocide


lorsque c'est une minorité qui est visée ou une catégorie.

Le bureau de coordination des affaires humanitaires des NationsUnies


(OCHA) a dans un communiqué daté de mardi 21 janvier 2009, exprimé sa vive
préoccupation et dénoncé la situation humanitaire déplorable dans laquelle vivent les
populations congolaises victimes des conflits, aussi que des violations des droits
18
humains à demander au gouvernement congolais de protéger la population civile
traumatisée.19

Human rigts watch crève l'abcès en dénonçant les multiples violations des
droits de l'homme même des enfants soldats enrôlés dans l'armée, les enfants mineurs
violés, la situation humanitaire est catastrophique et surtout dans les zone de conflits, ou
soldats belligérants et loyalistes, aucune des parties en conflit ne s'en préoccupe.

En République Démocratique du Congo le principe machiavélique est


appliqué par les adversaires cette fois-ci avec comme moyen : les viols, vols, massacre,
pillage des populations qui constituent une arme de dissuasion ou de terreur soit
d'intimidation contre son adversaire.

A titre illustratif, l'ONG journaliste en danger (JED) dénonce plusieurs


arrestations et tueries.

Quant aux conditions d'incarcération, les ONG de droits de l'homme et


leurs activistes n'ont jamais cessé de décrier. C'est ce qui avait poussé le feu Floribert
CHEBEYA le président de l'ONG voix de sans voix (SVS) que pleure jusqu'aujourd'hui la
nation congolaise toute entière à décrire aux autorités de police.

· Constat : en République Démocratique du Congo, les causeurs des


crimes trouvent refuge dans l'institution c.à.d. ils sont protèges dans les partis politiques
d'alliance avec le pouvoir en place.

La République Démocratique du Congo apparait comme un Etat singulier


ou tous ceux qui ont pillé violé, volé... et certains qui poursuivent leur intérêt égoïste se
moquent éperdument des droits humains, et cherchent à faire régner la terreur autour
d'eux en exerçant dans la voie de l'impunité.

III.1.3. Promotion et automatisation de la femme

19
La promotion des droits de la femme et sa participation effective
continueront d'occuper une place prépondérante dans le programme de travail de
l'assemblée générale, notamment en ce qui concerne l'accès des femmes aux postes de
responsabilité dans les domaines de la politique de la bonne gouvernance et de la
consolidation de la paix. En cette matière d'après la 11 èmeconférence diplomatique, la
République Démocratique du Congo a fait montre d'une expérience avancée en
octroyant des nombreuses occasions aux femmes pour être nommé à des hautes
fonctions d'Etat.

Section II : La diplomatie congolaise et les droits de l'homme

La constitution d'un Etat qui engendre les lois, est l'assise solide sur
laquelle sont fondés les droits et libertés du citoyen. Elle offre aussi la garantie juridique
sur laquelle se repose toute organisation politique, économique, sociale, administrative
et professionnelle des institutions de L'Etat telle que la diplomatie.

La diplomatie est un concept complexe ; au sens propreil désigne la


science des traités qui règlent les relations internationales. En tant que telle, elle exige
de l'agent diplomatique une formation solide en droit international. Comme science ; la
diplomatie s'appuie sur le droit international ; elle exige des sujets diplomatiques une
formation solide en sciences juridiques et surtout en droit international. Tandis que
comme art, elle exige plutôt des agents diplomatiques, l'habileté, la souplesse, l'adresse
et l'esprit coopératif.

Dans les entretiens et négociations diplomatiques, la diplomatie vise avant


tout à faire prévaloir les solutions pacifiques sur les solutions violentes.

Une fois encore l'ancienne colonie belge est déchirée par des guerres
civiles greffées sur une guerre d'injuste agression qui a déjà causée plus de 6 millions
des morts sans parler de nombreux autres dégâts de toutes sortes qu'elles ont
occasionnés.
Pour assouvir les appétits de ceux qui convoitent ses richesses ainsi que
la soif du pouvoir de ceux des fils qui ne voient d'autres moyens d'y accéder que le
concours à la force armée et l'alliance avec les pays agresseurs.

Une fois de plus l'ONU est appelée à la rescousse de la République


Démocratique du Congo.

Depuis 1960, la diplomatie déployée dans le monde par le Congo


Démocratique (ex- Congo belge) a été dans son ensemble selon les experts globalement
inefficiente, nullement à la hauteur, ni de sa démographie, ni de ses dimensions, ni des
potentialités dont il est doté par la nature. Plusieurs raisons expliquent cet état de chose
comme nous aurons l'occasion de l'appréhender.

III.2.1 la Configuration géographique de la R.D.C

Située au centre de l'Afrique, la République Démocratique du Congo


apparait comme le centre diplomatique principal des neuf Etats de l'Afrique centrale ;
Kinshasa est l'intermédiaire diplomatique auprès des autres Etats de zone d'un grand
nombre des représentations étrangères.

Face à l'ensemble d'autres sous-régions africaines la République


Démocratique du Congo se dégage nettement comme le grand lieu de convergence
diplomatique en Afrique centrale. Compte tenu des facteurs déterminant de sa politique
étrangère donc les facteurs géographique, démographique et économique, la
République Démocratique du Congo est appelée à jouer un rôle très important en
Afrique aussi est-elle devenue un enjeu des puissances étrangères et en-même temps
un enjeu géopolitique. La République Démocratique du Congo doit assurer le contrôle de
sa situation géographique pour par- venir à promouvoir et protéger les facteurs
déterminant sa politique étrangère.

III.2.2. La qualité de la diplomatie et ses animateurs


La finalité ultime de la diplomatie c'est la défense des intérêts majeurs de
la nation face aux autres puissances. Ce qui revient à dire que la diplomatie d'un pays en
principe une expression extérieure de sa politique intérieure, laquelle devrait et doit être
orientée essentiellement vers les intérêts majeurs de la population à savoir son
développement et son mieux- être. Telle n'a pas semble-t-il la diplomatie congolaise qui
a vu le jour en 1960.

Dominée par les antivaleurs, sans nombre, elle s'est jusqu'à présent
signalée parce qu'un participant à cette réflexion, nommerait « l'incohérence éthique »
par exemple : condition de vie déplorable, nombre des personnes nommées en dehors
de toute mesure... aussi pensons-nous que c'est dans la voie de cohérence éthique
plutôt que la diplomatie congolaise devrait engager pour retrouver force et vigueur et se
mettre efficacement au service de la population de la République Démocratique du
Congo.

Selon J. KORTEWEG, la diplomatie constitue un « ensemble de règles


objectives et de coutumes juridiques qu'on observe en temps de paix pour ordonner les
rapports entre les Etats souverains »20. La mission de la diplomatie, dit SCHELLE-
STEINWARTE, consiste à réaliser les exigences de la politique extérieur d'un pays. La
diplomatie doit être habile à se rendre un compte exact de l'opinion publique, il doit
s'attacher à choisir avec prudence et circonspection les moyens de l'influencer.

Plus dans ses moyens, la diplomatie sera honnête, plus les effets ne
seront durables. Le but du véritable diplomate doit être d'amener tout naturellement le
pays étranger à accomplir les actions qu'il désir provoqué.

De ce qui est de la promotion des droits de l'homme à travers la diplomatie


sous ses pionniers, est un devoir civique, ce comme l'écrivait Helwig Dohn, en 1876
dans son livre intitulé « la nature et les droits de femme ». Les droits de l'homme n'ont
pas de sexe. La recherche de voies et moyens visant l'abolition de toute forme de

20
discrimination, ne doit être l'affaire des seules femmes célibataires, veuves... elle ne doit
non plus être l'apanage des intellectuels ou soit des instruits, plutôt une affaire de toute
la nation.21

A l'occasion, il sied de le rappeler, les diplomates congolais venus de


plusieurs horizons lors de la 11eme conférence diplomatique tenue à Kinshasa novembre-
décembre 2010, ont procédé à une autopsie sans complaisance de la diplomatie
congolaise. Cinquante ans après la souveraineté nationale, la situation laisse vraiment à
désirer.

A cause d'une diplomatie clocharde, désarticulée et anachronique, la


République Démocratique du Congo vend au monde une image très négative. Cette
image a nourri une série de préjugés qui ont autorisé n'importe quelle expédition
aventurière sur le sol congolais.

Il y a lieu d'aborder des aventures militaires criminelles dont le soubresaut


se ressentent encore à l'est du pays, il y a ensuite eu, dans le sillage des guerres à
répétition, un pillage systématique des ressources minières et naturelles congolaises, il y
en fin ce mépris syncrétique dont souffre les citoyens congolais presque partout sur la
planète, les expulsions violentes et dégradantes des congolaise en Angola en sont une
illustration vivante.

Comment les congolais ne seront-ils pas descendus bas dès lors que la
diplomatie qu'eux de la République Démocratique du Congo renvoie du pays et de ses
habitants une image très chétive, pitoyable et sujette au mépris.

CONCLUSION GENERALE

Tout compte fait, l'analyse et perspectives de la diplomatie et des droits de


l'homme en République Démocratique du Congo, disons que cette dernière n'a pas su

21
tirer convenablement profit de nombreuses relations qu'elle a créées dans le monde et
les droits de l'homme ne sont pas respectés.

La 11emeconférence diplomatique tenue à Kinshasa du 29 novembre au 4


décembre 2010, a d'ailleurs officiellement reconnue cet échec, en affirmant que la
diplomatie congolaise est contrastée donc une diplomatie de l'insolvabilité, de non-
respect des droits de l'homme, une diplomatie qui terni l'image du pays, de ce fait la
République Démocratique du Congo est classée parmi les pays qui ne respectent pas
les droits humains.

A cet effet, si les autorités de la République Démocratique du Congo


veulent rendre plus dynamique, utile et améliorer l'image du pays à l'extérieur, la
diplomatie des droits de l'homme, devraient remédier aux défaillances relatives aux
directives et au suivi du travail des diplomates, allouer aux missions diplomatiques des
moyens financiers et matériels adéquats et par conséquent ; redimensionner les
ambassades du point de vue des effectifs des diplomates et des engagés locaux.

Nous considérons impérieux de rappeler effectivement les diplomates


arrivés au terme de leurs mandats et leurs accorder les moyens indispensables pour
regagner le pays.

A cet égard nous examinons les propositions tenues par le chef de l'Etat
lors de l'ouverture de la 11éme conférence diplomatique, déclarant la compression des
nombres des postes diplomatiques et consulaires n'est pas favorable pour un pays à
dimension continental et soutenons celle de la réduction de nombre des diplomates, car
il ne serait pas raisonnable de réduire les nombres des ambassades et des
représentations à cette période où le monde est devenue un village planétaire, or, il
serait mieux de déployer une diplomatie multilatérale forte et plus ajustée pour garantir la
sécurité de la République Démocratique du Congo afin de promouvoir une bonne
politique du respect des droits humains.

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