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6 Sixième étape : Venise, janvier 1923 ( ) La Mort dans une Gondole A la gare de

Mestre, les investigateurs se désintéressent d emblée des appels à l aide de Maria


Stagliani, une jeune orpheline que le vil et concupiscent Alberto Rossini, chef des milices
fascistes, va pouvoir séquestrer et épouser de force, faute d intervention extérieure autre
que celle de Georgio Gasparetti, le bel amoureux de Maria, qui finira passé à tabac et jeté
dans un canal. Les investigateurs suivent la piste du manuscrit intitulé «le Simulacre du
Diable», à l église de San Maria Celeste. Celle-ci n existe plus, mais les recherches
portent leurs fruits : ce manuscrit illuminé en latin relate le sac de Constantinople en
1204, et plus particulièrement les évènements qui feront l objet du prochain chapitre : le
Croisé noir. Sur la piste des armées de Bonaparte, les investigateurs trouvent les extraits
du journal du capitaine Dubois, qui a caché sous une dalle de la basilique Saint-Marc une
jambe artificielle, apparemment maudite, apportée par l un de ses soldats à Venise. Les
investigateurs se cachent dans la basilique et, à la nuit tombée, forcent la dalle dans la
chapelle Saint Isidoro. Mais la jambe n y est plus : elle a été volée en 1918 par Marco
Gremanci, un célèbre fabricant de jouets qui en avait besoin pour restaurer une statue, et
qui a laissé une note derrière lui. Sympathisant avec Antonio et surtout Sebastiano
Gremanci, respectivement fils et petit-fils de Marco, les investigateurs apprennent que la
jambe a été utilisée pour réparer l un des automates de l horloge du Palazzo Rezzoniani.
Le dernier membre de cette famille aristocratique, ayant perdu son seul héritier à la
guerre, est mort en 1918 en reclus, comme il a vécu, dans la contemplation des automates
de son horloge. Au sommet du clocher, les investigateurs se fraient un chemin dans la
machinerie complexe des automates, plus grands que nature, et semblant parfois animés d
une vie propre. Enfin ils découvrent et emportent la jambe gauche du Simulacre,
détruisant ainsi toute la mise en scène infernale des statues articulées. Pendant tout leur
séjour, les investigateurs observent que l aqua alta vénitienne, huileuse et nauséabonde,
charrie chaque jour des abominations plus indicibles. Et chaque nuit, des crimes atroces
frappent la ville : des victimes innocentes sont égorgées, éventrées et vidées de leur sang.
La conjonction de ces facteurs provoque une hystérie collective de plus en plus marquée
dans toute la ville, et les récits les plus fantasques relatent des apparitions du Diable lui-
même. La vindicte populaire cherche des coupables, et des hordes de dévots incendient
des maisons et massacrent des sorciers présumés. Lorsque les investigateurs embarquent
à bord de l Orient-Express qui les emporte loin de cette folie, ils remarquent un étranger
frais et bien portant, vêtu en dandy démodé, dont les traits rappellent ceux de Fenalik, et
qui leur adresse un sourire carnassier de ses canines proéminentes. Les atrocités
extravagantes des derniers jours trouvent enfin leur explication.

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