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Mémo Action de la Société "REFONDATION DE LA

RÉPUBLIQUE RAISONS DU CHOIX"


Depuis avril 2005, à l’occasion de la signature du relevé de conclusion qui a sanctionné

la fin des négociations avec le Gouvernement au sujet de l’abandon des mesures impopulaires
contenues dans la fameuse loi des Finances rectificatives du 04 janvier 2005, notre
mouvement a pris sur lui d’œuvrer à la défense de la Nation et du Peuple, à la consolidation et
à la promotion des acquis démocratiques et républicains, à lutter contre la malgouvernance, la
corruption et l’impunité. Sur la foi de cette résolution, en 2006, nous avions élaboré la plate
forme de revendication sociale que nous avions soumise à l’appréciation du Gouvernement en
vue d’alléger les souffrances des populations en proie à la cherté de la vie qui dégrade leurs
conditions de vie déjà précaire en raison de leurs pouvoirs d’achat dérisoires.

A l’issue de longs mois de discussion avec le comité gouvernemental de négociation créé à


cet effet, nous avions abouti à la signature d’un deuxième relevé de conclusion qui a consacré
l’aboutissement heureux des revendications sociales au grand bonheur des populations
bénéficiaires.

Dans le même temps, des questions fondamentales relatives à l’analyse des facteurs et des
déterminants, qui contribuent à rendre la vie chère et à dégrader les conditions de vie
aggravant ainsi la pauvreté, ont fait l’objet de discussion notamment les questions de
gouvernance, de démocratie, de choix de politiques publiques, de lutte contre la corruption,
l’enrichissement illicite et le détournement des deniers publics.

En 2007, face à l’insécurité provoquée par des insurgés manipulés par des intérêts étrangers
dans le but de déstabiliser notre pays et nous empêcher de poursuivre notre nouvelle politique
de diversification de nos partenaires et de revalorisation de ressources naturelles longtemps
exploitées à vil prix, nous avions engagé un combat farouche pour opposer notre refus de
toute compromission et exiger des plus hautes autorités, le maintien de la seule position de
dignité qui vaille et la création des conditions idoines qui permettraient la défense de
l’intégrité du territoire et de l’honneur national.

Cette position de fermeté a permis de déjouer le complot, qui consiste à divertir le pays avec
le problème de l’insécurité et ce faisant, détourner l’attention de tout le monde avec la charge
émotionnelle de la psychose sécuritaire.

Ainsi, nonobstant cette situation d’insécurité, le pays a maintenu sa politique de


diversification et son souci de revaloriser les ressources naturelles notamment l’uranium
contre la volonté de ceux qui ont toujours profité de notre ignorance et de notre passivité dans
ce domaine, malheureusement, avec quelque fois la complicité de certains de nos
compatriotes initiés et cooptés.

Cette attitude a permis de gagner sur les deux tableaux. Non seulement, le pays a pu
diversifier ses partenaires, revaloriser le prix de l’uranium et réussir à circonscrire le conflit
ainsi qu’à obtenir la mise en exploitation d’autres ressources naturelles notamment le pétrole.

Au regard de cette nouvelle situation qui offre à notre pays des perspectives prometteuses,
plusieurs voix se sont élevées pour s’interroger sur l’avenir et formuler des propositions de
comportements et de reformes indispensables exigées par les circonstances au vu des acteurs
en présence et des pratiques de gouvernance peu amen que tout le monde connaît telles
qu’elles ont eu cours au niveau de la représentation nationale durant les deux législatures de la
5ème République.

Toutes choses, qui nous ont amenés à engager les luttes citoyennes de 2008 pour stigmatiser
ces comportements d’abus de confiance et de pillage grotesque de deniers publics de nos
députés sur la base des délibérations illégales et anticonstitutionnelles telles que confirmées
par l’arrêt de la cour constitutionnelle en date du 13 juin 2008.

Ce combat entrant dans le cadre du contrôle citoyen de l’action publique nous a révélé le
niveau de la gabegie et des mauvaises pratiques de gouvernance à l’Assemblée Nationale qui
devrait pourtant donner le bon exemple du respect du bien public et des lois de la
République.

C’est alors, que nous avions commencé à nous interroger sur quelle alternative politique pour
un Niger émergent ? Quelles reformes politiques et institutionnelles pour une meilleure
gouvernance démocratique et sociale qui place le peuple au centre des préoccupations de la
gouvernance ?

C’est dans ce contexte que nous avions lancé le débat sur la refondation de la République en
juin 2008 déjà, en raison de l’opportunité que nous a offert l’occasion de la commémoration
du cinquantenaire de la République.

Nous nous sommes dit, qu’il s’agissait là d’un moment, qui permettrait de faire le bilan
diagnostic de nos cinquante années de vie républicaine avec les hauts et les bas vécus et
d’envisager de nouvelles perspectives sur fond de refondation de la République, en vue de
donner à notre pays les chances d’émerger.

L’objectif étant de rendre possible une véritable gouvernance démocratique et républicaine au


service du développement national durable qui puisse garantir le bien être individuel et
collectif ainsi que l’épanouissement intellectuel et moral à chaque citoyen.

C’est pourquoi, lorsque des volontés citoyennes ont commencé à se manifester pour souhaiter
qu’un mécanisme soit trouvé pour permettre au Président de la République de briguer un
troisième mandat ou qu’une rallonge de trois ans lui soit accordée pour parachever les grands
chantiers qu’il a entrepris, nous avions saisi, au bond, cette préoccupation citoyenne pour
envisager autrement la question.

Ainsi, nous avions estimé que cette situation traduit tout simplement les inquiétudes que
ressentent ces compatriotes à l’idée de voir s’approcher la fin du mandat du Président Tandja
et en l’absence d’une alternative crédible et rassurante qui soit en mesure de poursuivre les
œuvres salvatrices en cour d’exécution.

Pour ce faire, nous nous sommes dit que le moment est venu de prendre le taureau par les
cornes et d’engager le processus de refondation de la République qui doit prendre en charge
toutes les véritables préoccupations des citoyens et leurs aspirations profondes à la bonne
gouvernance démocratique et républicaine bâtie sur le socle de nos valeurs de civilisation et
de notre identité culturelle.
C’est dans cette perspective que nous avions estimé qu’il y a lieu tout d’abord de procéder au
changement de la constitution de la 5ème République en adoptant une nouvelle constitution
afin de rendre possible l’avènement de la 6ème République qui doit être une réponse aux
attentes légitimes du peuple et de la Nation sur tous les plans.

Cette position, bien sûr, n’a pas été du goût de ceux qui ont fait déjà leur calcul et leur
pronostic sur leur arrivée inéluctable au pouvoir dans la perspective de la fin du deuxième et
dernier mandat du Président de la République en exercice. Ce qui les a amenés, pratiquement,
à perdre leur sang froid, allant jusqu’à nier ce qu’il y a de plus cher au peuple, son droit
inaliénable à l’autodétermination, à l’exerce libre et démocratique de sa souveraineté dont il
est le détenteur exclusif.

Nonobstant les dispositions pertinentes de la constitution en vigueur et bien qu’ils


reconnaissent, sous cap, le bien fondé du cheminement juridique emprunté pour l’avènement
de la 6ème République, par mauvaise foi et par égoïsme, ils chantent, à tout bout de chemin,
l’illégalité de la procédure et l’anticonstitutionnalité de la démarche.

Pire, ils poussent l’outrecuidance jusqu’à rejeter le recours au référendum comme voie
démocratique d’exercice de la souveraineté par le peuple qui doit, en pareille circonstance,
être le seul arbitre, le seul maître de son choix et de son destin. Or, de manière très claire, les
articles 4, 5, 6 et 49 de la constitution du 09 août 1999 sont expressifs et explicites sur la
question. La loi 2004-046 du 16 juin 2004 déterminant les conditions du recours au
référendum en son article 5 est très précise : « le référendum est obligatoire en matière
d’adoption de la constitution ».

Cela montre de toute évidence que le législateur a bel et bien prévu la possibilité de changer la
constitution par l’adoption d’une autre et dans ce cas, le référendum est obligatoire pour
permettre au peule d’exercer sa souveraineté en exprimant démocratiquement son vote du
texte qui lui est soumis.

Dès lors, comment comprendre tout ce branle bas de combat d’arrière garde de ceux qui ont
peur de l’arbitrage du peuple ?

Comment comprendre qu’en démocratie, on s’arc-boute sur une position, qui vise à nier au
peuple son droit à exprimer ses choix et à se donner une voie, qu’il aura choisie ?

Comment comprendre que l’on veuille enfermer le peuple pour l’éternité dans une voie dont
le bilan est jugé négatif et sur laquelle le risque est grand de s’embourber à jamais ?

Comment comprendre que l’on fasse un mauvais procès à un peuple, qui a pris conscience de
tous les enjeux de l’heure et s’est décidé en toute responsabilité, de se refaire une nouvelle
voie plus démocratique et plus à même de résoudre ses préoccupations et ses attentes ?

Comment comprendre que ceux qui n’ont rien de démocratique dans leur démarche veuille
jouer au censeur des actes d’un peuple, qui a fait ses preuves sur le plan des avancées
démocratiques et dont le niveau de conscience citoyenne et démocratique, demeure sans
pareille aujourd’hui en Afrique ?

Comment dès lors, accepter cette supercherie et cette escroquerie morale doubler d’hypocrisie
et de complicité qui veut que les bons actes soient pris pour mauvais et les pires des actes
soient considérés comme les meilleurs ?

C’est au regard de tout ce qui précède, que nous avions estimé que notre rôle doit être celui de
défendre le peuple dans ces droits légitimes et de défendre la Nation pour ce qu’elle doit être
conformément aux aspirations profondes largement partagées par les citoyens nigériens et
résumées dans le préambule de la Constitution.

En tant qu’acteurs de la société civile consciente et engagée aux côtés du peuple dans sa quête
du mieux être individuel et collectif, notre devoir est de travailler à identifier dans les
méandres et la complexité de la vie, au regard de tous les obstacles et de toutes les contraintes,
les sujets et les actions à fort impact positif sur les conditions et la qualité de vie de la
population pour en faire des objectifs de notre combat.

La tâche est certes ardue, mais exaltante ! La noblesse de la mission le commande ! L’enjeu
du défi à relever l’exige ! Chaque citoyen doit en faire son credo !

Le combat citoyen que nous menons est un devoir civique. L’édification de la Nation a besoin
de l’énergie de tous les fils du pays mobilisés comme un seul homme et résolus à se surpasser
et à donner le meilleur d’eux-mêmes pour participer à bâtir la maison commune.

C’est dans cet esprit que nous avions estimé que chaque citoyen doit œuvrer dans la seule
voie qui vaille, celle de la défense de la dignité et de l’honneur de la Nation et du Peuple, celle
de la défense des droits inaliénables du peuple et des acquis démocratiques et républicains.

C’est dans ce cadre que tous les acteurs de notre mouvement ont exprimé de vive voix leur
souhait de voir notre pays s’engager dans le processus de la refondation de la République
pour rassurer le peuple, restaurer et crédibiliser l’Etat, promouvoir la bonne gouvernance
démocratique et éthique, rétablir l’équité et la justice, lutter contre la corruption,
l’enrichissement illicite et l’impunité, lutter contre la politique du partage, la médiocrité,
l’exclusion et la discrimination sous toutes ses formes, promouvoir le mérite et l’excellence
ainsi que l’adoption des réformes idoines exigées par les circonstances pour rendre possible
l’émergence du Niger dans un cadre démocratique et républicain viable, fiable et assaini qui
puisse garantir le bien être individuel et collectif.

Cette option a été dictée par l’examen approfondi de la situation globale de la marche de notre
pays sur tous les plans, caractérisée par des pratiques, qui jurent d’avec les valeurs éthiques, la
bonne gouvernance démocratique, la transparence, la justice sociale, l’équité et la citoyenneté
responsable.

De même, elle est gangrenée par le pillage presque systématique des deniers publics par une
poignée d’individus sans foi ni loi au détriment de la grande masse et de la Nation entière.

La démocratie, que nous avons appelée de tous nos vœux, est pratiquement dévoyée et
travestie à tel point que les principes fondamentaux, qu’elle incarne, sont pervertis dans notre
pays.

Au lieu que le peuple et l’intérêt général soient au centre des préoccupations de la


gouvernance, c’est plutôt des intérêts particuliers et des clans, qui dominent les esprits de la
plupart des acteurs.
Les partis politiques qui sont les piliers de l’animation de la vie politique, sont aujourd’hui
instrumentalisés par des lobbies et des clans au point, où ils ne fonctionnent plus suivant les
règles du jeu véritablement démocratique et conformément aux lois et règlements en vigueur.
Dans la plupart des cas, le parti fonctionne au rythme de la volonté du leader devenu, de fait,
inamovible et qui, parfois, ne supporte plus d’être contrarié ou concurrencé.

Les textes fondamentaux du parti servent uniquement de faire valoir pour le compte du
ministère de l’intérieur mais jamais pour être respectés et appliqués. En fait, pour la plupart de
ces vrais pseudo démocrates, la démocratie est un leurre, comprenne qui pourra ! Le peuple,
pour eux, reste et demeure comme les moutons de panurge. Il est juste bon pour les élections
qui doivent leur permettre d’arriver au pouvoir et ou de se maintenir.

Face à cette lecture perverse de la démocratie et au regard de tous les enjeux de l’heure ainsi
que du niveau de conscience citoyenne actuelle de notre peuple, c’est devenu un impératif de
survie pour notre cadre démocratique et républicain d’engager le processus de refondation de
la République, qui prendrait en charge l’ensemble des préoccupations des citoyens nigériens,
qui aspirent à la bonne gouvernance démocratique et républicaine, à la justice, à l’équité et à
l’égalité de tous devant la loi.

Nouhou M. ARZIKA Président du MPDNP>

21 novembre 2009
Publié le 21 novembre 2009
Source ; Mouvement Citoyen pour la paix le démocratie et la république

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