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Puis j’eus une vision. Je vis un moyen par lequel je pourrais me débarrasser de
quoi les dieux avaient-ils fait l'homme ainsi ? Pourquoi devons-nous être tor-
moi étaient les ténèbres, la haine et l’envie. Comme je l'observais, cette ombre
Ma propre obscuritéet mes propres doutes, aussi bien que la haine et la rage,
Un soir, mon âme tourmentée bouillit de haine et de colère. J'ai hurlé! Pour-
m’empoissonnèrent. Après avoir tant fait au service des autres, mon dépit et
de sa corruption emplit mes narines, et les éclairs intermittents éclai- Je m'approchais de la fenêtre et je fus immédiatement pris de nausée
ma fiertédéchirèrent le fond de mon esprit. À la fin, celui-ci me dit : tout ce
l'Apparatus, et une fois que mon esprit l’eut conçu, je ne pu trouver le repos
qu'il y a, c'est la mort, et toutes ces bonnes œuvres ne compteront pour rien.
Le Ré cit de l’Alchimiste
fondent dans les ombres. J'étais la paix elle-même. J'étais bon et juste. J'ai
pratiquémon art pour le bénéfice de tous et guéri la terre avec les cadeaux
rèrent sa silhouette encapuchonnée. par sa corruption. En regardant par la fenêtre, je vis le brouillard et
Je suis la renaissance, je suis l’envol. Les troubles de mon ancienne vie se
«Mon frère», appela la Créature, et Elle se mit à rire alors que je recu- mon propre reflet dans la vitre. Puis le brouillard s’estompa et révéla
lais à la seule idée que cette bête fut de ma chair et de mon sang. une scène infernale.
«Oh oui frère, car c'est toi qui m'as donnécette puissance dans la noir- C'était un cimetière, parseméde tombes ouvertes et des pierres tom-tom
ceur de mon existence, et toi qui m’as si généreusement ouvert la voie bales inclinées. Une silhouette vêtue de noir courait parmi les arbres
de cette terre. Toi le porteur de lumière dérobant le feu du ciel. Et c’est morts et l'herbe. Une foule massive se pressa derrière elle, agitant des
seulement en trouvant enfin la lumière que tu as permis aux ténèbres torches et de fourches, elle était dirigée par des hommes et des femmes
de suinter par chaque parcelle d’ombre. Cher frère trompé!» en armure.
tance, enfermée dans la brume d’une obscuritémoqueuse.
«Alors je te remercie, cher frère», siffla la Créature. «Merci pour Le silhouette se retourna et trébucha sur la racine d'un arbre. La foule
m’avoir apportécette terre d’abondance, ce nouveau monde riche en fut sur elle en un instant. Puis, se jettant sur elle, elle fut maintenue
proies pour me nourrir. J'ai déjà dépouillémes vieilles terres, mainte- au sol. C’est alors que le plus grand et le fort d’entre eux lui plongea
nant je vais faire la même chose aux vôtres. Penses-y, mon frère. Tous un énorme pieu dans le cœur.
ces démunis, ces pauvres hères et autres crétins comme du bétail vont La foule se dispersa et je vis le visage de la solhouette noire. C'était
mourir de mes mains, nourrir ma puissance, et ton nom remplira leur moi ! Ces personnes m’avaient tué!
dernier souffle haletant. Tous ceux que je tuerai seront mis devant ta Le brouillard se referma et mon double démoniaque rit. Dans la
diluant ma force, sapant mon pouvoir.
porte mon frère, jusqu'à ce que ce tas de corps s’élève encore plus haut fenêtre il y avait seulement son image, plus la mienne. Elle était vêtue
que la mausolée lui-même. de l’un de mes costumes.
Elle rit. La foudre éclata et je me réveillais brusquement dans mon lit. Je me suis réveilléen sursaut au matin, et à travers la fenêtre il n’y
tant qu’il ne serait pas achevé.
Me redressant rapidement, j'ai cherchédans le manoir. avait que la brume habituelle. Elle veut prendre ma vie, me posséder
Mais pendant que j’étais la proie de mes rêves agités, le démon avait que je sois l’artisan de ma propre destruction. Je dois fuir, sinon Elle
voléma Machine ! Nous sommes condamnés ! me détruira !
cette loi !
ténèbres se solidifièrent dans le globe de cristal. D’où je les avais envoyés, ils
Une quinzaine de jours suffirent pour que l’Apparatus fut achevédans mon
que ma part ma plus sombre ne serait pas un obstacle à notre joie et à notre
réveillais enfin, j’étais libre. La grande expérience avait parfaitement fonc-
qu’à la fin beaucoup de bien puisse être accompli... sû rement les dieux com-
réussi. Je ne pouvais laisser personne d’autre que moi être dans la chambre.
ser ainsi, pendant un temps, les chemins décrétés par les dieux justes ; pour
ter
pièce manquante, un bâton de cristal parfaitement tailléet à la longueur
étaient revenus.
pouvoir et ma vie de mort-vivant. Tu sais que je suis ici, à t’attendre. «Frère», siffla t-Elle d’une horrible voix, «Tu es mon frère. Tu m'as créée»,
«Mon frère,» murmura la forme ombreuse, «C’est toi qui m’as donnémon m’appelait.
reviendrai !
samment claire pour comprendre. familier. Et dans ce rêve, parce que j’étais persuadéque c’en était un, Elle
desque était dans l’ombre, mais sa voix, come un sifflement, était suffi- sion distordue de mon propre visage et ensuite d’autres avec lesquels j’étais
tionné.
Créature, assise dans les flammes de mon âtre. Son visage cauchemar- moment. Sa forme changeait continuellement, adoptant tour à tour une ver-
les terres. Dans ce rêve, je me réveilait dans mon lit pour la voir, Elle, la chargécomme l’aurait fait ma Machine. Je pensais que c'était un rêve à ce
une Créature de ma propre création, de ma propre existence, parcourant comme une grande bête et sentait la viande crue, et l'air autour d’Elle était
Je pensais que c’était un rêve, provoquépar le démon qui était en moi, Elle était ma part sombre, au pied de mon lit à baldaquin. Elle était poilue
condamné? Je voudrais seulement dire que ma rencontre avec la Créature était un rêve.
sais bannie, ou est-ce moi, tourmentépar la peur et la douleur, qui suis s’est retournée contre moi au centuple.
par dessus tout qui est en proie à ma partie la plus sombre, et que je pen- étude étaiet fermées. J'ai étécomplètement fou ! Et maintenant cette folie
présage sombre des choses encore à venir ? Est-ce mon amour que j’aime deux fois de mon bureau pour vérifier que la porte et les fenêtres de mon
Suis-je fou ? Ou est-ce la vision que j’ai eu la nuit dernière, comme un Mes mains tremblent au moment où j’écris ces mots, et je me suis déjà levé