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Marseille était une ville animée, vivante et pleine de

monde. Trop vivante à dire vrai. Étant donné l'imminence de la


Croisade, qui était passée d'etat de rumeur à celle de certitude,
cela n'avait rien de surprenant.
Mon capuchon bien enfoncé sur la tete, je me mis en quête d'un
lieu ou je pourrais passer une ou plusieurs nuits. De refus en
refus et après des heures de recherches, on finit par m'indiquer
une petite chapelle. Il émanait de cette dernière une certaine
chaleur, mais aussi une grande tension, sûrement causée par le
nombre de chevalier qui se bousculaient presque dans la petite
salle où avait lieu les prières. Mes mains y étaient jointes, tandis
que je cherchais l'inspiration. Depuis que j'étais descendue de la
montagne, les mots avaient quitté mon coeur quand je devait
m'adresser à l'Eternel. Je n'arrivais pas à lui pardonner son
silence. Puis deux hommes entrèrent, des chevaliers. Et comme
pour répondre à mon silence, Dieu préféra me briser le coeur
que de me tendre la main. L'un des deux hommes était le
portrait craché de Zeke: la même voix, le même parfum, la
même façon de parler, le même regard pénétrant. Seul deux
choses différaient: sa chevelure solaire était devenue nocturne,
et un anneau d'or paraît son annulaire gauche. J'étais
intérieurement effondrée, mais je tandis l'oreille, habituée à
rester à l'affût quelque soit les circonstances. L'autre individu s'appeler Lestat, et sa discussion
sommairement libidineuse semblait déplaire à l'ange déchu en face de lui.
Il avait bien entendu que je croise la route de Mi-Ka-Il, mais j'avais préféré ne pas croiser son
regard, espérant qu'il m'ait oubliée mais préférant ne pas tenter le destin. Il était accompagné de deux autres
individus, des Cainites. Cela signifiait, depuis le temps que je ne l'avais pas croisé, que je n'avais pas
détecté qu'il en était un lui aussi. Ceux l'accompagnant étaient deux hommes, un certain Marius et un
certain Samiel. Ils parlaient de se rendre à Chypres. N'avait-ils pas consulté leurs livres d'Histoire ? Ou
n'étaient-ils pas au courant du fait que l'ile était la cachette de Baalis ? Peut être que la bibliothèque
d'Alexandrie avait emporté cette information dans les flammes. Pour ma part, je préférais ne pas attirer leur
attention en le leur dévoilant: parfois, on ne peut simplement rien faire. Espionnant encore et toujours leur
conversation, j'appris qu'ils voulaient faire de l'ile leur point de départ permettant de leur ouvrir les portes
du Moyen Orient. Esperons que eux savaient où se trouvait Jérusalem dans leur délire de faire une guerre
sainte sans prendre en compte l'ampleur d'une telle décision. Ils nommèrent aussi le Géant, qu'il ne me fut
pas difficile d'identifié comme Hida. Autrement dit, il fallait vraiment que je mette les voiles tôt le
lendemain avant que les problèmes ne me tombent dessus.
Je finis par retourner à ma chambre, dans le but
de gagner quelques heures d'un sommeil réparateur bien
mérité. Mais j'avais un noeud au ventre, qui
s'allourdissait à chaque fois que le visage d'Ezekiel se
peignait sur mes paupières. Je pensais que j'avais fais
mon deuil, j'avais eu tords. A croire que l'Eternel avait
fait de ce souvenir mon Enfer personnel. Ce qui me fut
confirmé quand, en me rendant à la salle de prière,
j'apperçue de nouveau l'ange nocturne lui aussi en train
de prier. Ses prières s'adressaient-elles à sa désormais
femme ? Etait-il le Ezekiel que j'avais connu ? Me
reconnaitrait-il si il m'appercevait ? Les mains jointes,
ces questions me trottaient dans la tête, creusant un
sillon dans ma conscience. Même si ça avait été le cas,
rien ne m'autorisait désormais à entrer de nouveau dans
sa vie, il avait fait bien assez de sacrifices quand il avait
été mon gardien. Du moins, j'essayais de m'en
convaincre.
Puis les portes s'ouvrirent, et un nouveau jeune
homme entra. Armure clinquante, air sur de lui,
manifestement riche. A grand renfort de pièces d'or il
demanda asile pour la nuit et la journée, comme tous ceux
aux dents longues. Le temps que sa requête soit acceptée, il
alla prier non loin de moi, sortant une multitude de signes
religieux de son cou:

– Euh je sais pas comment on vous parles à toi et


aux autres alors euh... Faites en sorte que je
m'en sorte, et que les gens qui me poursuivent ne
me retrouve pas. Et si tu pouvais m'aider a apaiser
ma faim parce que serieux... J'ai les crocs. Putain
j'ai les crocs ! Celle là elle vaut bien que tu
réponde à ma prière non ? Bon ok j'ai volé l'armure
et je sais pas me battre à l'épée mais j'espère
que tu prends en compte la chance du débutant
concernant les prières

Etait-il desespéré ou idiot ? Seul l'avenir pourrait me le dire.


Je finis par me rapprocher de lui, lui donnant un coup de coude pour lui signaler ma présence. Succintement
et discrètement, tout en prenant note de chacun de ses ornements religieux, je lui expliquais comment prier
suivant chacun d'entre eux. Curieuse, je le questionnais: pourquoi était-il poursuivis ? Pour vol à l'étalage
paraissait-il. Le pire, c'est qu'il n'avait même pas l'air de se rendre compte de sa condition de buveur de
sang. Je ne savais pas quoi penser de cet homme pour le moins étrange, d'autant plus qu'il m'était presque...
Familier. Du moins, c'est la seule façon que j'ai trouvé d'expliquer mon ressenti.
Le Père de la Chapelle finit par venir vers lui pour lui indiquer sa chambre, qui se trouvait non loin de la
mienne. Après avoir attendu quelques minutes pour ne pas paraitre suspecte, je finis par frapper à sa porte.
Je surpris des bruits indiquant un blasphème manuel dans la Maison de Dieu, ce qui me fit préciser la
nature de l'individu: il était idiot. Il refusa d'ouvrir mais finit par craquer devant mon insistance. Ignorant
ses sous entendus et le remettant à sa place en lui indiquant ce que je pensais de sa "raideur", je lui fis un
examen: son poul était très faible, il pouvait s'approcher du feu et bien d'autres choses encore, pourtant, je
savais qu'il était un cainite, même si l'explication de sa situation m'échappait. Je finis donc par le laisser et
par me rendre dans ma chambre. Je retournais la situation dans tous les sens, faisant appel à tous mes
souvenirs pour trouver une explication logique à ce qui lui arrivait. Mais après un long moment, rien ne me
venait. Je pris la décision d'aller me dégourdir les jambes, j'interrogerais Ur à propos de cela en retournant à
mon lit. Il était tard, et les portes de la chapelle s'ouvrirent sur deux individus dont je reconnus aisément la
voix: Octavia et Julius. Ils recherchaient manifestement
Etienne, et quelque chose en moi me poussa à aller le prévenir
plutot qu'à aller me cacher. Je frappais frénétiquement à la
porte, mais je ne fis qu'entendre de legers ronflements
indiquant qu'il dormait. J'insistais pourtant: le reveiller était une
question de vie ou de mort, d'autant que j'entendais les pas de
Mort Rouge se rapprocher. Après ce qui me parus une eternité,
il ouvrit enfin, les yeux plein de sommeil. Lui indiquant
rapidement la situation, je dus l'obliger à se résoudre à laisser
derrière lui son armure rutilante afin qu'il puisse passer entre
les barreaux de sa fenetre, puis je fis de même quand la porte
s'ouvrit avec fraqua. L'avantage d'être un homme dans ce cas,
se résumait à un fait simple: pas de poitrine pour entraver le
faufillement entre deux barres de fer forgées. Paniqué, il me tira
à lui avant de me porter pour que l'on fuit. Malgré l'urgence de
la situation, je notais mentalement qu'il usait de Célérité et de
Puissance, indiquant que mes soupçons étaient fondés. Nous
finimes par arriver au port tandis que nous avions toujours nos
poursuivant au trousse.
Etrangement habituée à ce genre de déconvenue, je ne mis pas longtemps à établir un plan: prendre une
barque et se cacher dans l'un des navires qui n'avait pas accosté. Malheureusement pour moi, Etienne avait
peur de l'eau. Je lui tandis donc la main après être monté, argumentant:

– Faites moi confiance, vous ai-je déjà menti ? S'il vous plait, le temps presse. Tout ira bien je
vous assure, faites moi confiance !

A peine eut-il mis un pieds dans la barque que son regard changea et il se jeta sur moi: j'eus beau me
débattre, je finis par sombrer. Et pourtant, malgré la peur et le rythme de mon coeur dont les battements
étaient de moins en moins fréquent, quelque part, j'étais soulagée. C'était terminé.

Pourtant, j'ouvris de nouveau les yeux. Je sentais le sol tanguer, ça sentais la mer, le poisson et les
pieds. Etienne était endormi, un bras sur moi. Je tirais la langue de dégout: nous n'étions pas assez proches
lui et moi pour qu'il s'endorme ainsi, comme si... Comme si nous étions un couple marié ! Nouveau couteau
dans le coeur, mais rapidement je jetais la pensée d'Ezekiel aux orties. Je fis quelques vérifications: je
n'avais pas de pouls, mais tout comme Etienne, le soleil ne me faisait pas mal. Etrange. Il fallait que je parle
de tout ça à Ur, mais j'avais beau appeler desespérement mon journal, ce dernier refusait de venir à moi, ce
qui était très très énervant et surtout inquiétant. J'eus envie de rire à en perdre la raison en constatant que
mon coeur ne battait pas la chamade face à mon inquiétude. Qu'il ne le ferait probablement plus jamais
d'ailleurs. Mais je me retins, préférant pestiférer interieurement contre l'Eternel. Si son dédain pour moi
était à la haute de la stupidité manifeste de celui qui était désormais mon Sire, alors là tout de suite, il
méritait qu'un phallus géant bourrine son séant sans ménagement. Même si ce n'était que dans mon
imaginaire.
Je finis par reveiller Etienne, qui me vomit du sang dessus à cause du déhanchement du bateau. Mais qu'a
cela ne tienne. Respectant les règles de mon frère, que je commençais interieurement à trouver stupide lui
aussi, je questionnais mon Sire sur sa vie, son vécu. Cela m'appris plusieurs choses:
➔ Il venait d'un village infernaliste où mon défunt frère Abel était au coeur des moeurs, il avait même
soit disant fondé le dit village
➔ C'était un roublard affirmé et ne le regrettant absolument pas
➔ Il était d'une chance insolente
➔ Il ne savait pas se diriger
➔ Il s'était perdu et n'avait pas réussit à retrouver son chemin jusqu'à chez lui, indiquant que son
village infernal devait être magiquement protégé
➔ Leur us et coutumes avaient manifestement pour but de sceller Abel et de lui infliger milles et une
souffrances.
➔ Il aurait du devenir druide à la mort de celui de son village et je préférais ne pas repenser au rite de
passage qui suivait car cette histoire de manger des côtes était trop étrange pour n'être qu'une
coincidence
➔ Il aimait beaucoup trop les prostituées qu'il pouvait se payer grace au vol de la bourse magique d'un
mage et avait bien trop de maladies vénériennes pour les énumérer
➔ Il avait été transformé par un vampire qu'il avait tenté de voler en journée et qui était entrée en
frénésie, le transformant accidentellement avant de tomber en poussière

Je lui fis ensuite un rapide descriptif de qui j'étais, et de ce que j'étais aussi. Me perdant dans des
explications me rendant mon Sire de plus en plus antipathique. Et pourtant, quelque chose persistait: j'avais
manifestement un faible pour les yeux bleus.
J'avais appelé mon journal plusieurs fois dans la journée, mais ce n'est qu'en début de nuit qu'il me revint et
que je pus espérer pouvoir interroger Ur tandis que Etienne revenait de sa partie de carte avec le Capitaine
les poches pleines et une robe propre pour moi. Je me suis donc changée devant l'interessée, qui ne me
quittait pas des yeux tandis que ses pensées à mon encontre étaient de plus en plus obcènes: et dire qu'il
était une époque où la nudité n'induisait pas l'acte sexuel ! Je levais mentalement les yeux au ciel.
Heureusement, la robe m'allait, il fallait savoir voir le coté positif des choses.
Etienne attendit patiemment que j'ouvre mon journal, l'air curieux, tandis que j'écrivais à Ur Shulgi pour lui
décrire la situation dans un paragraphe aussi cours que possible au vu de tout ce qui s'était passé.
Sa réponse ne se fit pas attendre, il avait été libéré afin de
venir en aide aux Assamites contre les Croisés, et faisait route
vers Marseille depuis Jerusalem, et au final, il fut convenu que
nous nous rejoindrons dans la cité où le sois disant Fils de
Dieu avait été cloué. De plus, il répondit à un certain nombre
de mes questions: Etienne était apparemment un Sang Clair,
quand à moi, j'étais une Dhampir. Même transformée en
Cainite je n'arrivais pas à faire les choses normalement !
Ironiquement, le bateau sur lequel j'étais s'appelait "Icare".
Ironie aurait été mon deuxième prénom si j'en avais eu un.
D'après les étoiles que je venais de lui recopier, nous
arriverions dans un mois ou deux. Il ne me restait plus qu'a
trouver comment occuper mon temps. J'avais donc expliqué à
Etienne ce que m'avais appris Ur, puis nous discutames un peu.
Si j'aurais préféré ne pas apprendre qu'il avait été dépucelé par
sa mère ? Si. Mais fait interessant, son village natale parlait un patoie énochéen des plus étonnant. Je lui
appris à compter, ainsi qu'à parler le musulman, quand à lui apprendre à lire et à écrire, c'était peine perdue,
il préférait de loin les paris avec le Capitaine. Il aimait les plaisirs de la vie, et si il était intelligent, très
intelligent même, mais n'apprenait que ce qui avait de l'intérêt à ses yeux. Jeux, paris, obcénités en tout
genre, excitation du danger, tout en lui criait Ravnos plutot que Salubrien. Au moins avais-je pu retenir via
ses souvenirs des cérémonies pour le moins étonnantes et macabres dont j'allais parler à Copain Ur. Tout
cela était malsain: orgie y compris avec des enfants et des animaux qui étaient ensuite cuits et dévorés, où
tous participaient excepté le druide, qui plasmodiait une sorte de litanie casi satanique. Ces souvenirs me
faisaient froids dans le dos. Mais ce qui me frappa, c'est la fréquence de cette drole de procession: à chaque
solstice, et si on en croyait les légendes... Mais mieux valait ne pas s'attardait sur cela. Car une chose
marquait mon esprit, c'était le pentacle au sol dans lequel j'avais appercu le visage d'Abel, déformé par la
douleur. J'avais retenu mes larmes, mais dès que j'avais été seule, elles avaient silencieusement coulées sur
mes joues.
La torture interroge, la douleur répond

Des millénaires qu'il endurait cela. Et je n'en savais rien. Moi qui était littéralement un puit de connaissance
et de savoir, je ne savais pas. Si j'avais sû plus tôt, j'aurais pu faire quelque chose, j'aurais pu intervenir. En
fait, j'aurais DÛ intervenir. Ils auraient dû intervenir ! Mais que faisait Père ! Un de ses fils étaient en train
de subir milles et un tourments et lui il s'en fichait éperduement ! J'espérais pour lui qu'il n'était pas au
courant, car Père ou non, il subirait les concéquences de cet abandon si ce n'était pas le cas.
Durant deux mois, je ressassais ce souvenir. J'avais honte de moi. Jamais ou presque je n'avais pensé à
Abel, jamais je ne m'étais dis que si je ne l'avais pas vu au Jardin, c'était qu'il était dans les tréfonds des
Enfers. Je l'avais occulté de ma mémoire, oublié dans un recoin, et pour cela, j'avais été une très mauvaise
soeur. Secrètement, j'avais retrouvé l'inspiration à propos de mes prières. Et chaque jour, je répétais la
même, telle une litanie:

Eternel,
Je sais que vous et moi sommes en très mauvais termes
Mais si j'ai toujours une quelconque place là haut, au Paradis,
Ou même dans votre coeur, s'il vous plait, entendez moi, et acceptez ma
requête
Je vous en conjure Eternel, si j'ai toujours cette place, donnez-là à Abel,
faites cessez ses tourments.
Il a assez payé
Eternel, je vous en supplie, apaisez ses souffrances,
aidez le à aller mieux,
et faites le revenir auprès de vous
Parce que nous ne méritons pas sa place à nos cotés
Les deux mois passèrent, et Ur m'informa qu'une urgence faisait que nous devions l'attendre à Saint
Jean d'Acre, nous conseillant à la fois une auberge et la plus grande prudence.
Mais prudence ne faisait pas parti du vocabulaire de tout le monde, aussi fallut-il qu'Etienne se fasse
embobiner par une Sethite qui s'avéra être Akhésa, mère biologique de Saladin. Mieux vallait que je me
rende dans une autre auberge, ce qui fit une excellente idée quand je finis par constater que l'idiot s'était fait
hypnotiser étant donné que son esprit s'était totalement fermé au mien. Même si je doutais qu'il soit si idiot
que cela... Mais j'y reviendrais plus tard.
Pour le moment, j'informais Ur de la situation, Etienne quittait la ville et se rendait en direction de
Damas et moi j'ouvrais un passage miroir pour mon Assamite de meilleur ami. Il dit qu'il fallait mieux
laisser mon Sire pour le moment, avant de me voler éhontément une goutte de sang pour la portée le plus
érotiquement possible à ses lèvres puis de m'informer que, non seulement j'étais bien une Dhampir, mais
j'étais aussi une 6ème Génération Salubrienne. Autrement dit, j'étais bien plus proche de mon frère maudit
que mon propre créateur. Autrement dit, mieux valait suivre le conseil de mon sensuel collaborateur
nocturne et aller me reposer.
Pourtant, je suis là à écrire. Car nombres questionnements me bouleverse: et si Etienne m'avait piégé
? Et si il était poursuivis parce que justement il aurait du devenir druide ? Et si il avait fuit plutot que de
s'être perdu ? Et si tout cela n'était pas une nouvelle tragédie familiale nous concernant ?
Et si Ur n'avait pas tenu sa promesse, est-ce que j'aurais, alors que je tiens cette plume pour encrer ma
version de mon histoire, envie qu'il la passe sur chacune des parties de mon corps en me regardant
langoureusement ?

Il paraitrait qu'on ne peut manquer de ce qu'on ne connait pas, et pourtant, je manque de la chaleur
d'un corps contre le mien, autant que je manque de dicernement depuis peu quand il s'agit de mes décisions.
Y avait-il quelqu'un qui m'était destiné ? Et si l'adage était vrai, si il était le contraire de ce que je suis en
tout point, allais-je avoir affaire à un édoniste reconnu, sataniste, au regard aussi sombre que le mien était
lumineux et à la force physique à la hauteur de mon savoir ? Dans ces cas là, quels étaient les points
commun qui nous liraient ? Serions-nous seulement un tout ensemble ?
Ca faisait longtemps que je ne m'étais pas posé la question. A peu près aussi longtemps que mon envie de
briser l'interdit de la masturbation, qui me revenait encore ce soir. Foutu Ur !
Ouvrir les yeux sur Ur, même si il avait l'air d'un cadavre, restait
un spectacle fabuleux, je devais bien l'admettre. Le Seigneur Etoilé
était trop impressionnant pour moi, mais Ur, lui, que je connaissais
depuis longtemps, avait le don de mettre mes hormones en ébullition.
Mais l'heure était trop grave pour que mes pensées se perdent à la vu de
ce corps qui me mettait en émoi.
Je prie le temps de contacter Etienne, qui me dit qu'il allait bien
et que tout était réglé. Mais ce genre de réponse ne me satisfaisait guère.
Malheureusement pour moi, cet idiot s'était accidentellement occulté et
suivait une caravane de Guerriers Sarazins. J'espérais qu'avec sa chance
insolente, il arriverait à Jérusalem en un morceau. Je priais même
l'Eternel à ce sujet pour l'en remercier.
Ur dormant pour la journée et sans un sou en poche, je devais
faire avec la faim qui tiraillait mon estomac. Il fallait que bien que je
m'occupe, aussi décidais-je d'aller admirer les magnifiques paysages
qu'avait à offrir Saint Jean d'Acre. Et ce fut une excellente idée,
puisque j'appercue au loin des voiles qui n'auguraient rien de bon étant donné la croix qi'elles arboraient. De
plus, connaissant les stratégies d'Alexandre, il était possible qu'une partie de la flotte ait été dissimulée à
l'aide de l'Occultation. De ce que je pouvais en supposer, les navires visibles arriveraient dans la nuit, ce qui
signifiait que mon ami n'était pas en sécurité puisque la ville n'était absolument pas prête à tenir un siège ou
ne serait-ce à subir une quelconque attaque.
Mon instinct me poussa à utiliser mon pouvoir du Valeren, qui me permit d'avoir une vision des plus
importante:
La ville était à feu et à sang avant même que les bateaux n'accostent.
Armés de catapultes, ces derniers faisaient pleuboir sur la ville une averse de
sphères enflammées qui incendiaient et écrasaient tout sur leur passage. Une
marée humaine débarquait ensuite, avec en première ligne les Hospitaliers,
descendants des vikings, qui combattaient comme des lions. Seuls les femmes
et les enfants étaient épargnés, mais à quel prix ?
Un homme encapuchonné de noir aux yeux de braises relevait les morts
abbatus d'un coup de hache par les anciens scandinaves, tandis qu'un ciel
d'Obténébration couronnait le palais, lachant des ombres de funestes
tentacules aggripants tout ce qui était à la fois vivant et à leur portée.
A ma droite, un bruit attirait mon attention, me permettant de
distinguerHida venant d'abattre son tetsubo sur le mur. Il m'atteignait en un
battement de cils, reveillant ensuite Ur Shulgi à cause de la violence des coups
de butoir que m'assenait l'ancien Général. Mon ami se jetait bien sur mon
essayant, mais ce geste lui coutait sa tête, qui roulait sur le sol tandis que la
lame du samourai ne laissait derrière elle qu'une trainée de sang.

Des frissons parcouraient mon corps tandis que je me remémorais parfaitement la violence de celui
qui avait été Hercule. Mais si mon coeur avait pu battre, je savais que ce serait à cause de l'imminence qu'il
battrait à rompre plutot qu'à cause de la sensation encore bien présente du géant en moi. C'était une
question de vie ou de mort que de reveiller Ur, mais je pense sincèrement qu'un interlocuteur extérieur
aurait été hilare en me voyant opérer avec ma chaise. Du moins, jusqu'à ce que mon Assamite préféré se
reveille. Je crois que si je n'avais pas déjà su ce que cela faisait que de se sentir creer au coeur du ventre
d'une femme ou si je n'avais pas déjà été brulée vive, je serais tomber inconsciente face à son utilisation
combinée du Chaudron et de l'Appel du Sang. Heureusement pour moi, il se ressaisit et me soigna.
Rapidement, je lui avais expliquer la situation, et une fois une des ses bourses en main, je pu aller acheter
un cercueil de voyage pour le dangereux cainite qui m'accompagnait ainsi qu'une charette pour le
transporter. L'Occultation s'avéra très utile pour ne pas avoir l'air trop suspecte.

J'étais en train de peser le pour et le contre concernant le fait que Ur se reveillant était certe
dangereux mais extrêmement sexy quand se dernier me tira de mes pensées en frappant sur le cercueil. Il
venait de se reveiller mais resta dans la charette le temps que le soleil ne se couche.
Afin de faire passer l'attente plus vite, je lui parlais de la conversation que j'avais surprise entre Mi-Ka-Il,
Marius et Samiel concernant leur idée de se rendre à Chypre, et je fus étonner voir consterner d'apprendre
que lui aussi ignirait que c'était un repère Baali. A croire que les Cainites ne savaient plus se tenir au
courant des actions des uns des autres ! L'Assamite, lui, reflechissait aux possibles futures actions des
Croisés, et pendant ce temps là, je me heurtais à un mur en tentant de contacter mentalement mon bien
piètre Sire. Inquiète, commençant à connaitre Etienne, je pris la décision de forcer la barrière mentale qu'il
avait érigé entre nous, et voici ce que je découvris:

L'incantation était tangible, satanique


Puis je vis les corps, jonchant le sol
Similaire à une démoniaque obole
Bien loin d'une vision Séraphique
Une femme était au centre de l'attention
Ecorchée comme mise à nue sur un bucher
Les flammes dansant sur sa peau ensanglantée
Son visage dépeignant encore l'abération
Un craquement sinistre se fit entendre
Attirant mon regard sur une scene macabre
Eclairée seulement par une lueur candelabre
Je vis une côte couverte de cendres
Etienne la porta sinistrement à ses lèvres
Tandis que mon coeur gagnait les miennes
Malheureux témoin de cette lugubre scène
Il avait regard sombre, ponctué d'une croix d'orfèvre

J'étais si bouleversée en revenant à moi, que Ur dût regarder dans ma tête pour comprendre l'étendue
de la situation. Mais à peine fis-je défiler les scènes, que mon ami tomba en torpeur. Je me fis violence pour
l'allonger sous la gorge de notre monture, sachant pertinament que j'allais devoir la sacrifier. Détournant le
regard, je tranchais sa gorge d'un coup vif et précis, non sans mal Ur ne se rappelait de rien, mais me prit
dans ses bras pour me consoler quand il apperçut les larmes s'échappant des mes yeux. Son corps était
froid, et pourtant je sentais la chaleur émanant de son étreinte. J'appréciais pleinement la sensation de ses
doigts dans mes cheveux, sachant que ce serait peut-être la seule fois que ça arriverait.
Une fois remise, Ur m'aida à me fondre plus facilement dans la foule grace à une tenue typique de
Jérusalem et des lentilles de contact rendant mes yeux d'un vert profond.
Cependant, mon ami Assamite n'était pas connu pour sa patience légendaire, surtout après avoir été enfermé
si longtemps. Aussi me taquina-t-il pour que je lui saute au cou afin que nous arrivions plus rapidement en
ville. Je fermais les yeux, et quand je les rouvris, j'avais le gout des lèvres de mon ami sur les miennes, et
j'appris qu'il ne s'était pas fait prier pour admirer mon corps nu. J'aurais du m'en douter venant de ce goujat,
alors pourquoi avais-je rougis de la sorte ? Pourquoi m'étais-je sentie à ce point destabilisée ? Ah oui, à
cause de son utilisation impromptue de son pouvoir exacerbant mon désir. A moins qu'il n'ait dit qu'il l'avait
fait que pour que je ne m'inquiète pas... Tout était possible avec lui... Et rien que cette idée me mettait le feu
aux joues.
Néanmoins, nous étions à Jérusalem, ce qui était une bonne chose. Pourtant, je me sentais
irresistiblement attirée par le Mont Golgota. Ur dit qu'il se chargerait de ma présentation, quand à moi,
j'acceptais de l'embrasser, puisque c'était la condition sinéquanone pour qu'il accepte de me laisser quelques
pièces afin que j'achète des vivres en vue de l'ascension. Comment s'y prenait-il pour envouter mon corps à
l'aide de ce que l'on pourrait qualifier de simple baiser mais qui ne rendrait pas pour autant honneur à ce
qu'il était ? Quand Ur Shulgi, 4ème génération du clan Assamite, Infant d'Aqim 3ème génération, petit fils
de la plus grande thaumaturge cainite, arrière petit fils du Sombre Père, Maitre des Sorciers d'Alamut vous
embrassez, vous ne pouviez pas appeler ça un "simple baiser". C'était une exploration des sens, une
promesse de ce qui pourrait suivre si l'on cédait à la tentation. C'était magnétique, envoutant, époustouflant.
Mais certainement pas simple. Tout le long de l'ascension, mon esprit était en ébullition quand à ce qu'il
venait de se passer, tout en étant tendue à l'extrême face à l'inquiétude qui me rongeait. Personne n'était
appelé sans raison au sommet de cette montagne. Et je restais persuadée que mon fantasme Assamite avait
fait exprès de poser cette condition, pour tenter de me rassurer à sa façon.
Je m'attendais à bien des choses en arrivant au sommet, mais certainement pas à y trouver Ezekiel,
habillé comme un mendiant, les ailes arrachées et mourrant. Je n'avais aucune idée de ce qui avait pu se
passer, seulement quelques hypothèses. Je pris le temps d'examiner ses blessures puis de le faire boire avant
de remettre son collier à son cou: il vibrait, j'avais donc bel et bien affaire à mon Zeke. La force que m'avait
prodiguée ma transformation me permit de le porter jusqu'à ce que je retrouve Ur, dans une habitation
Assamite où j'étais une invité. La situation lui échappait à lui aussi, tandis qu'un mystère restait à éclaircir:
pourquoi avait-il perdue sa lueur divine ? Pourquoi était-ce moi qu'il avait appelé ? Difficile de savoir.
J'étais chamboulé de le voir ainsi, et qui plus est, aussi vivant qu'on pouvait l'être à deux doigts de la mort.
Malheureusement, les méthodes cainites n'étaient pas suffisante pour soigner Ezekiel, je me voyais donc
dans l'obligation d'opter pour la méthode traditionnelle, qui restait ma préférée. Il valait mieux que nous
partions au plus vite, mais sans en apprendre plus sur ce qu'il se passait du coté de mon Sire et tant que
Zeke n'irait pas mieux, il était impossible de disparaitre.
Je fis donc prendre un bain à mon ange gardien, inquiète de ses divagations une langue dont je ne
comprenais rien, tandis que j'examinais ses nouvelles cicatrices. Si je n'avais pas su que cela le mettrait mal
à l'aise, je l'aurais serré fort contre moi. J'avais plus que jamais besoin de réponses.
Mais Ur chamboula une de fois de plus tout, en m'indiquant qu'Akhésa avait été retrouvée errante,
persuadée de n'avoir que 10 ans et se comportant comme tel. Sans compter que les Cappadociens avait déjà
trahis les Assamites et Alexandre exigeait réddition sans conditions.
Mais quelque chose m'intriguait depuis que j'avais apperçu l'homme aux yeux enflammés dans ma vision, et
c'est mon ami qui m'aida à me rappeler de la recommandation que j'avais reçu:

Eloignes-toi le plus possible des Cavaliers de l'Appocalypse

Et pour courroner le tout, du coté des Croisés on pouvait trouver des noms tel que Mort, Octave qui avait
basculé du coté sombre depuis le scellement de Cuppala, Mélissandre dirigeant les troupes de Mithra, Hida,
le nouveau Clan Trémer-de qui crachait sur le mien.
Il fallait que je trouve des réponses, et si quelqu'un savait tout ce qui se passait à Jérusalem, c'était bien
celui qui en gardait ses plans: Mathusalem. Je laissais donc Zeke à la garde de Ur, et parti rejoindre
l'Immortel.

Comment aurais-je pu deviner que Lenfan avait reçu pour ordre de le rendre fou en jouant à Action
ou Verité avec lui ? Et comment aurais-je pu savoir qui étaient les Douzes Petites Filles ? Manifestement,
les ordres qu'avaient reçu Lenfan avaient pour but de tendre un piège, mais à qui et pourquoi ? Telles étaient
les questions. Mais j'eus au moins une confirmation: Ezekiel était bel et bien tombé du ciel, il y a 3 mois de
cela. Autrement dit, à l'époque de ma rencontre avec Etienne, et donc, de ma transformation.
Malheureusement, ces affirmations ne m'aideraient pas à trouver les autres réponses, et j'en avais
cruellement besoin.
Je laissais Lenfan et Mathusalem afin d'aller expliquer à
Ur ce que je venais d'apprendre ainsi que les conclusions que
j'en tirais, cependant, l'évocation d'Etienne nous rappela que
c'était le dernier à avoir vu Akhésa. Ce qui signifiait que je
devais aller le voir et lui soutirer des réponses, de préférence de
gré étant donné que je n'étais pas très doué avec la méthode de
force et que je préférais que Ur ne s'en mêle pas... Bien entendu
il fallait qu'Etienne se trouve dans un bordel, luxueux qui plus
est: pourquoi dépensait-il si négligeamment de l'argent qui ne
lui appartenait pas ?!
Tout ce que j'appris de lui concernant la Sétite était que cette
dernière avait essayé de le conditionner et qu'il ne se rappelait
pas du reste. Il ne me restait plus qu'à l'interroger sur ce que
j'avais vu dans son esprit. Et sa réponse me désarçonna: il
était persuadé que c'était un rituel comment que tous faisait à
la pleine lune, et était très étonné d'apprendre que ce n'était
courant que dans son étrange village.
Rien ne m'avait préparé à son énoncé me confirmant que la condition d'Abel avait été bafoué pour
permettre un lien entre Lilith et Lucifer. Cette nouvelle me déçarconna tant que je partis précipitament.
Je fis rapidement mention à Ur du fait qu'Etienne ne se rappelait de rien et ne mentionnais pas Abel.
Cependant, je pris tout de même le temps d'écrire une missive au Seigneur Etoilé:

Cher Seigneur Drakian,

De part votre condition et de part votre existence, je pense qu'il est d'une
absolue nécéssité qu'Ur Shulgi vous remette cette missive. Sachez aussi qu'elle ne vous
sera remise que si je venais à disparaitre.

Je viens d'apprendre que mon frère Abel n'est pas où il devrait être. Il se
trouve en France un village mystique, dont la culture est particulière. Dans ce village,
la langue parlée est une sorte de patoi énochéen, et le culte religieux bien particulier.
Imaginez la version de la Genese qu'aurait Lilith et Lucifer, imaginez leur point de vu,
et maintenant, persuadez vous qu'il est enseigné. Car c'est bel et bien le cas. Je ne
sais ni comment ni pourquoi, mais je ne crois pas au hasard. Je ne crois pas que mon
Sang Clair de Sire venant de ce village et que le fait qu'Ezekiel tombe du ciel
précisément au moment de ma transformation soient une coincidence, je ne crois pas
qu'il ait été prévu que les règles du jeu de l'Eternel soit ainsi bafoué, ni même qu'il ait
été décidé d'un comment accord qu'Abel pouvait devenir le lien interdit entre ceux que
les Ferae appellent le Dragon et la Tisseuse. Quelque chose cloche, et je dois trouver
les réponses aux questions que tout cela soulève.
Bien entendu, je n'ai pas informé Ur Shulgi de cela. Il sait juste que si il vous
remet cela c'est surement qu'on ne me reverra plus jamais.

Et je vous sait curieux.


La réponse à votre question est simple: je vais menacer le ciel. Si je n'apprends
pas pourquoi Abel subit ces tourments sans raisons ni pourquoi Etienne est entré dans
mon existence au moment où Ezekiel est tombé du Paradis, ni même pour quelle raison
il en est tombé d'ailleurs, alors je me laisserais prendre par les Lilins ou quiconque
cherchera à s'emparer de ce que je suis, ou de ce que je représente.
Quand à la réponse à votre autre interrogation, la réponse est cette fois ci: je ne sais
pas. Je ne sais pas ce que je ferais des informations que je recherche si je les
trouve.

J'espère que ces maigres informations vous seront utiles. Surtout que je vous
charge de faire le nécessaire si il m'arrivait quoi que ce soit. Et je vous interdit
amicalement mais formellement de dire que vous ne pouvez pas. Vous savez que c'est
faux, et qu'il faut parfois mieux demander pardon que permission. Même si je me
doute qu'avec mon frère cela serait probablement inutile de demander pardon. Ou de
ne pas le faire d'ailleurs. Dans tout les cas son orgueil sera soit bafoué parce que vous
avez fait ce qu'il se refuse à faire, soit parce que vous marchez sur ses traces.
Mais qui ne tente rien n'a rien, et je pense que vous le savez mieux que quiconque.

Prenez soin de vous et des votres.

Eden

PS: Je me suis permis de vous joindre des croquis des scènes que j'ai pu
percevoir dans l'esprit de mon Sire.
Je n'avais pas le temps de parler de tout ce que
m'avait avoué Etienne, que son dieu s'appelait Bilal, du
druide reprenant le nom de frère, des nombreux rituels ou
même de la cosmogonie. Je n'avais pas les mots, mais je
savais qu'il trouverait les réponses dans mes croquis et
qu'il comprendrait, rien qu'en les psychométrant.

Il fallait maintenant que je mette mes menaces à


exécution, et donc que je laisse de nouveau mon Ezekiel
aux soins de mon ami Assamite.
Je pris mon temps pour gravir la montagne, j'avais besoin
de me remettre les idées en place, j'étais chamboulée par
ce que je venais d'apprendre, et j'étais triste de voir
l'éducation qu'avait reçu Etienne. Il n'était pas mauvais, il
avait simplement été placé sur la mauvaise route. Au
final, je ne réussis pas à me calmer, et c'était peut être
une bonne chose. Il paraissait que quand on parlait à
coeur ouvert, Il nous entendait à coup sur, et c'était bien
ce que je comptais faire. Mon coeur était meurtri, mes pensées étaient ombrageuses et mon corps tremblait
de colère face au destin d'Abel, et à l'innocence maculé de sang de mon Sire. Il avait pensé que la colère de
mon frère au nom désormais scellé pour mes lèvres, que celle de Lilith ou même que celle de Lucifer
étaient les plus grandes. J'allais lui prouver à quel point il s'était trompé, à quel point la fureur résiliente qui
m'animait était au moins digne de la Sienne.
J'avais craché mon venin, accusant le ciel, lui ordonnant de me donner des réponses, quand quelque
chose frappa mon esprit: et si Il n'était pas au courant ? Alorsj 'avais repris ma prière, et j'avais poser des
questions manifestement fatidiques, puisque Yves, l'Archange des Sources en personne m'apparu.
Son air était grave, mais bon. Et ce qu'il m'apprit eveilla autant de questions que cela m'apporta de
réponses. Personne n'était au courant pour Abel, sans compté que Yves avait de lui même DÉCIDÉ de
m'apparaitre. Il ne pouvait pas m'en dire plus, si ce n'est que l'Eternel n'était plus là, que ma transformation
n'aurait pas du arriver, et que j'étais la seule à décider de ce que je faisais. Pire encore, Ezekiel avait été
promu Archange suite à sa mission pour Gabriel, Archange de quoi par contre... Et ca avait été ma
transformation qui l'avait apparament poussé à apparaitre. Mais comme il n'aurait pas du, cela avait eu des
concéquences, comme le fait qu'il ait lui-même vérouillé son esprit, concéquence de son incarnation forcée,
et qu'il comptait sur moi pour trouver comment les lui rendre. Sa situation était temporaire, il retournerait
au Paradis une fois sa mission terminée.
Mais ce n'était pas la seule chose que m'avoua Yves. Dieu avait fait demande qu'on me laisse tranquille,
qu'on me laisse libre de vivre ma vie comme je l'entendais, et qu'ils ne devaient pas s'adresser à moi. Mais
pourquoi avait il fait cela ? Pourquoi une telle requête ? C'était une énigme tout aussi désarçonnante que le
reste, il fallait l'admettre.
Cela aurait du être Cain qui aurait du être puni, torturé, accablé par les remords, c'est à lui que sa famille
aurait du tourner le dos. Mais les actions des deux L avaient faussé cela.
Le dernier conseil que me donna Yve avant de remonter fut celui-ci: adresse toi à Lenfan.
Alors, après avoir redescendu cette foutue montagne, avant même d'avoir digéré ce que je venais
d'apprendre, je pris contact avec le petit vampire.

DIEU ETAIT DEFINITIVEMENT MORT


Il s'était incarné dans son soit disant fils, et quand il avait été tué, l'Eternel en personne l'avait été. Ainsi,
tandis qu'il s'incarnait en tous, mais surtout en moi, il avait joué son ultime coup de poker en faisant en
sorte que tout le monde ait le droit au libre arbitre. Il espérait que du chaos naitrait la paix.
Quand aux Douzes Petites Filles, je finis par comprendre qu'elles n'étaient autre que Malkav. Et il s'incarna
en Lenfan. Les Drakes étaient absents de notre page alors que j'avais cruellement besoin d'eux, Ezekiel était
redescendu pour empêcher les Enfers de prendre le controle, et il avait pour but de détruire le lien infernal
et interdit qu'il jugeait contre nature. Si je voulais dévérouiller sa mémoire, je devais l'emmener là où mon
Sire était humainement né. Pire encore, la Pomme avalée par mes parents avait pris le dessus, faisant de
moi "Le Fruit Des Entrailles De l'Eternel". Il voulait que je vive 1001 vies comme je le reverais.
J'étais la fille de dieu. Et je pouvais faire fis de toutes ses lois et de toutes ses règles. Je n'incarnais pas la
connaissance. J'incarnais la liberté. Ezekiel ne savait pas que les mots qu'il m'avait transmis, "Tu es ton
propre gardien", signifiait que j'étais celle qui devait désormais protéger le Libre Arbitre.
Et j'avais besoin de temps. J'avais besoin de temps pour faire le tri dans toutes ces révélations. J'étais en état
de choc, de sidération.
Pendant plusieurs jours durant lesquels je pris soin d'Ezekiel, je ne dis pas un mot, préparant mentalement
mes futures actions.

Premièrement, j'allais établir un contrat avec Ur Shulgi, en ces termes non négociables:

Moi Eden, 6ème Génération, Salubrienne


Infante d'Etienne
Etablie le contrat suivant avec:

Ur Shulgi, 4ème génération du clan Assamite,


Infant d'Aqim 3ème génération, petit fils de Zillah,
arrière petit fils de Cain, Maitre des Sorciers d'Alamut

Dans les conditions suivantes:

1. Apprendre à la contractante tout ce qu'il sait sur la thaumaturgie et son utilisation dans
ses diverses variantes afin qu'elle puisse elle aussi en user en toute connaissance de
cause
2. Apprendre à la contractante l'utilisation des pouvoirs Cainites que la contractante et
l'Assamite ont en communs et que l'Assamite jugerait utile à l'apprentissage de la
contractante, en prenant en compte qu'il faut qu'elle reste discrète et que tout cela ne
doit pas attirer trop l'attention si elle venait à devoir faire usage des disciplines en
question en public
3. Apprendre à la contractante tous les moyens de combattre et de se défendre à la
connaissance de l'Assamite en prenant compte sa condition physique
4. Aider la contractante à obtenir des informations sur le Collier de Cain Maudit Par Les
Esprits et débuter l'entrainement quand elle sera en posséssion de ce dernier
5. Faire l'apprentissage demandé sous couvert du Temporis
6. Garder secret ce contrat

Paiement: La virginité de la contractante dans les conditions émises par l'Assamite

Il fallait que j'apprenne à me défendre, mais aussi que je puisse empêcher quiconque d'acceder à
mon esprit. Et si je visais ce collier précisément, c'est que je savais que je pourrais requérir l'aide de ma
mère pour qu'elle protège mon esprit de Cain. Pour Lilith et Lucifer, je supposais que cela était peine
perdue, aussi faudrait-il que je les évite jusqu'à ce que j'ai libéré Abel. Car je comptais bel et bien le libérer.
Pourquoi ? Il subissait injustement milles et un tourments. Je comptais bien lui tendre la main, quelque soit
les concéquences. Je savais qu'il me tuerait surement, ou qu'il ferait de nombreuses victimes, mais je savais
aussi qu'il le fallait. Quitte a etre une pariat, j'avais choisi Abel. Malgré le sang Cainite qui coulait dans mes
veines. Je ne suivrais pas ses règles, je ne serais pas de son coté lors du combat final. Il n'était pas mon
ennemi, il n'était plus rien. Rien de plus qu'un meurtrier de plus dans le monde.
Mais ce n'était pas tout. Je devais aussi trouver le collier, convaincre Etienne de me mener à son village, et
protéger Ezekiel.
Je n'avais rien à voir avec les Croisades, ce n'était pas ma place. Ma place était ailleurs. Mais avant,
il allait falloir que je me pose les bonnes questions, à commencer par "qui étais-je ?" et "toutes ces
révélations m'avaient-elles changées ?"

J'étais Eden, Fille d'Adam et Eve, Soeur de Cain et Abel, Pomme.


Je suis désormais Eden, Fruit des Entrailles de l'Eternel, Gardienne du Libre Arbitre,
Incarnation de la force représentée par la Résilience
Je suis perdue, mais je sais que je trouverais mon chemin, j'ai foi en l'avenir, foi en ce coup de poker
imprévisible. Je sais que les choses vont être plus compliquées que jamais, mais je ne suis pas seule. J'ai Ur,
Lenfan, Etienne, Ezekiel et peut être d'autres encore. Je vais me faire trahir, je vais souffrir, mais je préfère
mille fois mourir debout que de vivre à genoux sous une égide que je ne reconnais pas et que je ne
reconnaitrais jamais.
J'ai peur, je suis terrifiée même par tout ce que je viens d'apprendre, par la tournure qu'à pris cette partie
d'échec. J'espère sincèrement que je serais à la hauteur de la situation, et qu'Il ne s'est pas trompé en ayant
foi en moi. Je ne sais pas ce qu'il va advenir, mais je sais que l'avenir de tous est compromis si j'échoue.
Alors une fois que j'aurais terminé mes préparatifs, la première chose que j'aurais à faire, c'est de trouver
quelqu'un à qui passer le flambeau si je venais à ne plus pouvoir accomplir ma mission pour une
quelconque raison. En fait, je crois que c'est chose faite, qu'inconsciemment je devais savoir ou me doute de
quelque chose, sinon je n'aurais pas écris cette lettre à Drakian, et encore moins dans ces termes.
Je ne savais pas que depuis plusieurs de mes vies je vivais dans un monde ou chacun pouvait faire
ses propres choix, je ne savais pas que depuis plusieurs de mes vies chacun était responsable de son propre
bonheur, pire encore, que j'étais depuis toujours responsable du mien. Je ne savais pas que je pouvais ne
serais-ce que penser à dépasser mes limites, à me surpasser. Etait-ce vraiment MA mission ? Non. C'était
celle que je m'étais donnée. J'avais observé le monde si longtemps, il était temps que je devienne actrice de
ce qu'il s'y passait. Il fallait que j'arrête de retenir ce qui brulait mon coeur, que ce soit positif ou négatif. Je
suis différente depuis ces révélations, je me sens différente, mais je ne veux pas perdre de vu ce qui fait de
moi celle que j'ai toujours été. Celle à la recherche d'une utopie, celle animé par un feu que je ne devais pas
laisser eteindre, l'espoir. La vérité, cétait que j'étais moi-même incapable de me comprendre, alors personne
d'autre ne le pouvait.
Il fallait que j'accepte ma plus grande peur. Celle de laisser mourir cette flamme qui m'animait
depuis toujours.
En fait, plus je réfléchissais à tout cela, plus je me rendais compte qu'il fallait du courage pour
changer ce qui n'allait pas, pour prendre des décisions, pour aller contre soi-même si nécessaire, pour lutter
contre la facilité, les habitudes, pour continuer à écouter sa conscience en sachant qu'on était soumis à
aucunes règles, pour continuer à toujours peser le pour et le contre lors d'une grande prise de décision, pour
se souvenir que tout choix implique un renoncement et que vivre c'est choisir.
Mais le plus difficile, ça reste de se dire qu'il va falloir que je réussisse à marcher d'un pas assuré vers mon
objectif, mais aussi vers ce qui pourrait me rendre heureuse. Parce que la vérité, c'était que je n'avais
aucune idée de ce qui pourrait faire mon bonheur.
Je venais de vivre une métamorphose. Un matin je me suis levé et j'ai compris que dans le silence et
la discrétion, je suis devenue quelqu'un d'autre.
Je suis toujours une âme esseulées dans un sens, mais je n'essayerais plus de m'en tirer sans faire trop
d'erreurs fatales, en me satisfaisant du simple fait de faire de temps à autre une bonne action.
Une fois, un Prêtre m'a dit que Dieu ne donnait ses batailles les plus difficiles qu'à ses meilleurs soldats,
espérons que je sois à la hauteur.
Alors j'espérais réussir à garder quelque part au fond de moi mon âme d'enfant, une certaine naiveté
rafraichissante, ma créativité un peu lugubre, ma curiosité toujours en aller, mon intelligence qui bouillonait
parfois. Parce que c'était ça qui animait ma flamme.
Pendant que je réfléchissais, Ur est parti pour Damas sans même que je ne m'en rende compte. Je
devais être extrêmement absorbée pour ne pas remarquer son absence.
Du coup, n'ayant rien d'interessant à faire, je suis allée me balader en ville. J'aime en écouter la clameur et
les rumeurs. Et j'y appris des choses très interessantes:

• Saladin réunissait ses armées à Damas car Jérusalem était à la fois trop loin et une cause perdue
• Il fallait s'attendre à ce que la ville soit assiégée
• Les Croisées s'en prenaient même aux caravanes marchandes, comme quoi à leurs yeux un infidèle
restait un infidèle. Si ils savaient les pauvres...
• Le portrait de mon Sire circulait, cet imbécile commençait à se faire connaitre comme voleur, au
point où il aurait presque pu fondé sa guilde
• Les influenceurs de la ville étaient près à ouvrir les portes de la ville contre monnaie sonnante et
trébuchante
• Un Pelerin venant soit disant d'un ordre humain avait commis plusieurs assassinats spectaculaires
que l'on pouvait qualifier de purification des couches décisionnaires et corrompues

Je finis par rentrée et par aller prendre un bain, prenant des nouvelles d'Etienne pour le mettre en
garde et apprenant qu'il avait de nouveau volé une armure. Puis, tandis que je nettoyais mes cheveux, je
remarquais que Lenfan était là, s'amusant à mettre de plus en plus de sable dans mes cheveux. J'avais
longtemps réfléchis à mon ressenti pour ce petit être, à sa place dans mon coeur, et pour toute réponse, je
n'avais réussi qu'a entrelacer quelques vers:

Il y a chez lui cette nochalance


Agrémentée d'une certaine pauvreté
Mais quand on connait ses silences
On sait que se prépare un coup fouré
Il y a bien quelque chose qui nous lie
Entre amusement, rire et candeur
Quelque chose né de son immence folie
Plutot qu'à ma noblesse ou ma pudeur
Il me regarde, et sans qu'il ne sache
Ni pour ma tristesse, ni pour ma fureur
Il y a ce sentiment qui nous attache
Tant par l'esprit que par le coeur
Il vit tranquillement en somme,
Toujours heureux et souriant
A son bonheur suffisent quelques pommes
Et quelques jouets pour son amusement
Depuis le jour où je l'ai rencontré
Je me suis prise d'affection
Pour son innocence à peine voilée
Autant que pour ses tours de cochons
L'innocence... L'appanage des enfants... Mais pas des Fées. Du moins pas de la Fée Lation. Aussi je
préfère ne pas continuer sur ce sujet bien trop gênant... D'autant qu'un sujet bien plus interressant est à
narrer: ma rencontre avec "Sale Lezard".
Salazar était énorme, bien plus grand que tous les serpents que j'avais jamais rencontré, bien plus dangereux
aussi. Son regard exprimait une immense intelligence, que l'on pouvait casiment qualifiée d'humaine, si on
ne savait pas à quel point des créatures surnaturelles pouvaient l'être bien plus encore. Derrière cette
intelligence certaine, on pouvait voir quelque chose de vicieux voir de sournois. Mais au premier abord
seulement. En fait, il s'agissait plus d'une sorte de haine qu'il reportait à qui voulait bien lui en laisser
l'occasion. Salazar était mystérieux, hypnotisant de part les questions que je pouvais me poser sur lui. Mais
aussi, et jamais je ne l'oublais, létal. Lenfan le malmenait et il se laissait étrangement faire, le protégeant
même. Et si je ne pensais pas que c'était ma paranoia qui me faisait croire cela, j'aurais même été jusqu'à
penser qu'il protéger cette étincelle d'innocence comme si c'était la sienne, comme si elle était un phare en
pleine tempête.
Plus que Lenfan, c'était lui la terreur de la Cours de
Jerusalem. Si les Sétites avaient abandonné l'idée de
tuer le mini malkavien, qui, bien conseillé, était un bon
Prince, je restais persuadée qu'ils essayaient de trouver
comment évincer le serpent. Difficile de leur en vouloir
étant donné que ce dernier semblaient se calquer sur les
humeurs néfastes du petit prince. Et qu'eventuellement
il manger tout ce qui était à la fois vivant et à sa portée.
Chaque jour, j'allais apporter des tartes aux
pommes à Lenfan, pour le petit dejeuner, pour le
dejeuner, pour le goûter, pour le diner et à minuit. Puis
enfin, Ur Shulgi revint. Apparament, Monsieur s'est
amusé à "Lire" mon journal en le psychométrant et en utilisant leTemporis pour ressentir mes émotions de
chaque époque. Ce n'était pas étonnant, mais il fut difficile pour moi de ne pas me sentir mise à nue quand
je l'appris. Si il remarqua quelque chose de me trouble, il n'en fit rien, ce qui m'arrangea. Je finis par lui
parler du contrat, qu'il étudia attentivement avant de m'expliquer que si je voulais que ce dernier soit
réalisable, je devais déjà devenir Amie des Assamites. Et j'avais ma petite idée sur la question: transmettre
les écris d'Alexandre qui avaient brulés dans la Bibliothèque d'Alexandrie , aider Akhesa à redevenir elle-
même et éventuellement convaincre la Confrerie des Assassins de rejoindre les Assamites.
Mais premièrement, je devais convaincre Etienne d'accepter de se faire hypnotiser par Ur afin de savoir
comment soigner la Setite. Il accepta rapidement, sans contrainte même. Dommage que ma bonne humeur
ait été atténuée par le fait que je surprenne Ur en présence d'une femme qui avait son intimité en bouche...
Ca me mit... Mal à l'aise... Et pour une raison que je ne comprends pas, cela m'énerva quelque peu. Aussi
préférais-je attendre qu'elle eut terminé son office et qu'il eut enfin fini de la "remercier" à sa façon.
Maintenant une question: quelle meilleure technique pour oublier son embarra que de voir Ur Shulgi
valser à cause de la double personnalité surpuissante d'Etienne ? Qui était "L'Autre" ou 'L'Oublié" ? Je n'en
avais aucune idée. Ce que je savais, c'était que j'avais envie de hurler de peur à cause de cette présence
nébuleuse qui semblait ronger ma peau, mes entrailles et mes os. Mais j'étais trop inquiète pour Ur pour
cela. Bien trop. Assez pour que ça me torde les entrailles. Pourtant, je réussis à demeurer étrangement
lucide et impassible tandis que la posséssion d'Etienne affirmait à raison que Ur n'était qu'un vermisseau
face à lui. Je me demandais ce que ça faisait de moi, jusqu'à ce qu'espérant calmer la situation, j'explique à
l'incarnation que j'étais la seule fautive de l'hypnose, que c'était mon idée. Je me suis alors tordue de
douleur, tandis que tous mes mauvais souvenirs se rappelaient à moi. Ce que L'Oublié ne savait pas, c'était
que ma mémoire parfaite m'avait appris à dompter ces
derniers. Mais si c'était bien ce qu'avait subit Akhesa, alors
elle n'avait aucune chance. Pour la raison déjà évoquée, mais
aussi qu'elle n'avait pas eu un Ur pour venir à sa rescousse.
Par miracle, nous étions ressorti de l'altercation vivants.
Etienne revint à lui, et une fois qu'il fut parti, mes jambes me
lachèrent: ça avait été intense, mais nous avions réussi.
Cependant, une question subsistait: qui était cet incarnation
qui vivait au sein de mon Sire ? Ur en avait un vague
souvenir, mais devait prioritairement aller chercher un
Salubrien compétent. Moi, je suivis les conseils de
l'Archange des Sources, et allait questionner Lenfan.
Vous savez ce qu'il se passe quand on pose trop de questions,
n'est ce pas ? On obtient des réponses qu'on était pas sur et
certain de vouloir connaitre.
Un frisson m'avait parcouru, tandis qu'Octave était
apparu, sortant des ombres. Il semblait le gardien du secret
que je cherchais à percer, mais Malkav le menaça, lui
ordonnant de partir et de me laisser tranquille même si je
reprononçait ce nom interdit. Et le Lilin se cachant sous les
traits d'un malkavien disparu comme par enchantement.
Si apprendre cela était beaucoup, ce n'était rien comparé à
la suite des révélations qui s'annonçaient.
Au commencement de toute chose, l'Univers décida que tout n'était
qu'équilibre. Le Créateur fut, et il accomplit tout les miracles que l'on lui
connait. Mais ce que l'histoire avait oublié, c'était qu'il existait son pendant,
une création horrifique en tout point. Dieu envoya son meilleur guerrier pour
enfermer cette chose, Lucifer. Mais quand ce dernier revint, il avait une
seule et unique requête: le libre arbitre pour les serviteurs ailés du
Créateurs. Cependant, Dieu n'était pas de cet avis, et envoya Lucifer
profondément sous la terre, en Enfer.
Mais quand Lucifer percuta l'infame terre qui était désormais la sienne, il se
sépara en deux: Lucifer et Satan. Lucifer disparu, devenant l'Oublié, l'Autre,
tandis que Satan devint fou d'amour pour Lilith, passant du Dragon au Ver.

J'étais avec Malkav, Octave, Drakian et l'ennemi juré de ce dernier, la seule au courant pour cette
étrange et chaotique créature. Si elle était si puissante que cela, croyez moi que j'étais heureuse d'apprendre
qu'elle avait été enfermée et qu'elle était gardée par les Rokéas, qui, selon la rumeur, étaient féroces.

Je finis par retourner voir Ur Shulgi et par lui raconter ce que j'avais appris, du moins par lui imager
qui était "L'Oublié", sans mentionner le rester. Il était temps pour moi, vu mon état, de prendre un bain,
mais mon cher Assamite était d'humeur à nous voir partager la même baignoire. Et à me chercher.
Ses caresses étaient electrisantes, même si il ne faisait que me froler. Difficile de ne pas avoir l'impression
de litteralement bruler de désir quand il me regardait avec cette étincelle lubrique dans le regard, pleine de
promesse qu'il revait de pouvoir tenir au plus vite. Il érodait chacune de mes barrières en un battement de
cil, en un sourire, en un subtile effleurement. Rapidement, quand sa bouche fini par approcher mon intimité,
je finis le séant sur le bord de la baignoire. Je savais que si je cédais dans cette eau chaude, j'étais perdue.
Pire encore, j'avais envie de me perdre dans ses etreintes passionnées et sauvages. Je l'imaginais embrassant
chaque parcelle de mon corps, emprisonnant mes poignets de ses mains, et mon corps sous le sien. Je
l'imaginais dominant, conquérant, embrassant chaque parcelle de mon être. Et il fallait que je chasse d'une
manière où d'une autre ces idées saugrenues, alléchantes, ces pulsions qui me parcouraient, entamant une
litanie de demandes, de requêtes, de suppliques à assener à celui que j'espérais rapidement voir devenir mon
amant. J'eus beau sceller mes lèvres, ma voix devenue rauque fini tout de même par assener:

– D'accord... Mais juste ça... Et dans le lit... S'il te plait, avais-je articulée difficilement

Doucement, il s'approcha, s'emparant de mes lèvres dans un baiser me faisant chavirer. Doucement, il me
porta jusqu'au lit, tandis que j'étais incapable de faire ne serait-ce qu'un pas de plus. Je brulais de désir pour
lui, mon intimité pulsait d'envie, chaque parcelle de mon corps appelait le sien.
A peine allongée, et sans plus de préliminaires, sa bouche se posa sur mon intimité. On aurait dit un assoiffé
découvrant une oasis. De sa langue, il entrouvrit avec une lenteur desespérante mes grandes lèvres, puis
souffla avant de me regarder droit dans les yeux. J'étais incapable de soutenir son regard, tellement
l'intensité de ce dernier était fort, tellement mon corps tremblait. Sans même y penser, j'avais basculé la tête
en arrière, une litanie de complainte échappant à mon controle, tandis qu'il continuer de me gouter, sa
langue passant de mes petites lèvres à ce petit bourgeons qui à chaque effleurement, me faisait gémir de
plus en plus fort. Je tremblais au point qu'il était obligé de verrouiller mon bassin de ses mains, tandis qu'il
continuait son exploration. Je sentais qu'il prenait tout son temps, comme si il attendait le point culminant
entre raison et folie pour me libérer de cette pression qui s'accumulait dans mon ventre, et quand le point fut
atteint, contrairement à ce que j'avais attendue, il le
maintient d'une main de maitre, équilibrant chaque
pression de son corps sur le mien, chaque embrassade
sur mon intimité, jusqu'à enfin, me laisser exploser.
Qui eut cru que le plaisir charnelle était si bon, si
intense, si extraordinaire ? Qui eut cru que j'allais mettre
autant de temps à retrouver mes esprits ? Qui eut cru
que si j'avais pu parler, je lui aurais supplier de me faire
l'amour ici et maintenant ? Qui eut cru que le "Je t'aime"
qui allait m'échappait avait été emporté dans un cri de
jouissance ?
Sur ce, il parti en réunion, tandis que moi, je pris la décision de partir
écouter les rumeurs des quartiers pauvres. J'avais besoin de me vider la tête
de ce qui venait de se passer. Je me sentais chamboulée, et j'avais du mal à
penser à autre chose qu'à Ur. Mes sentiments pour lui n'avaient pas changés
depuis Kaamelott, mais je me rendais compte que mon besoin de lui se faisait
de plus en plus présent. J'avais envie de me reveiller et m'endormir contre lui,
ne serait-ce qu'une fois, et même si son corps était plus froid que le mien.
Mais je préférais ne pas lui parler de cela, il avait bien assez à gérer sans pour
autant que je m'y mette moi aussi. Il faisait bien assez pour moi, alors mieux
valait taire certaines choses.
Lors de mon expédition dans les quartiers pauvres, j'en appris assez sur les
actions du Pelerin et sur sa façon de faire pour savoir qu'il était méthodique et
ne laissait rien au hazard. Il fallait que je parte à la rencontre de cet individu
et de sa confrérie, autrement dit, je devais me rendre à Masyaf. Je pris le
temps de prévenir Etienne et de le mettre en garde, lui indiquant la plus
grande prudence pendant mon absence. Quand à mon cher Ezekiel, je savais que j'allais le laisser entre de
bonnes mains.
En rentrant, je discutais avec Ur Shulgi du Pelerin, mettant de coté les appels de mon coeur réclamant du
sien. Il me donna la description de l'Assassin, me donnant quelques détails et semblant inquiet de mon
départ pour Masyaf, assez en tout cas pour qu'il me donne un collier lui permettant de savoir si j'étais en
danger et donc d'intervenir si besoin.
Le lendemain de cet échange, je fus réveiller à l'aube, constatant que Ur Shulgi s'était étendu à mes cotés.
J'appréciais quelques instants sa présence près de moi, sa peau contre la mienne, luttant contre l'envie de me
blottir contre lui et de me rendormir. Lentement, pour ne pas risquer de le reveiller malgré son sommeil
lourd, je m'arrachais à son étreinte. Puis j'ouvris les yeux, ce n'était qu'un rêve. Une toilette rapide et
quelques bagages préparés plus tard, je fis route vers Masyaf après avoir scellé ma monture. J'avais choisi
un cheval endurant, habitué au desert, et il ne me fit pas défaut.
Une fois au porte de la fortesse, deux Gardes Assassins me barrèrent la route, demandant les raisons de ma
venue, que j'expliquais succintement, sans mentir: je recherchais Altair pour lui poser des questions
concernant ses actes.
Al Mualim, leur chef, accepta de me recevoir, tandis que les gardes m'accompagnèrent jusqu'à lui, me
permettant d'observer les lieux d'un oeil de lynx. J'étais trop prompte à la paranoia et aux coups d'oeil
rapides pour ne pas profiter de l'occasion qui se présentait. La ville était calme, mais j'avais rapidement
compris l'unité qui reignait en ces lieux. J'avais rarement vu cela, si ce n'est dans certaines meutes Ferae
peut être, mais là, ça prenait une ampleur bien différente, bien plus grande. C'était subjuguant. Mais je
préférais ne pas afficher mes pensées sur le sujet. Je pouvais aisément deviner que la forteresse pouvait
facilement soutenir un siège. Je pouvais appercevoir en dehors du chateau environ 500 personnes, tandis
que plus je m'approchais des jardins où se trouvais mon hôte, plus je sentais une odeur de hashish, qui
semblait différente de toutes celles que j'avais déjà sentie. Cela attisa ma curiosité.
L'individu qui m'attendait était étonnament calme, je me demandais si il était réellement surpris de ma
venue en ces lieux. Nous discutames un peu, jusqu'à ce qu'il fasse venir le Pèlerin, un certain Altair, dont la
venue prolongea encore la durée de notre échange. Nous discutames des origines de leur Confrérie,
remontant jusqu'à la Grèce et jusqu'à Bayek, dont il accepta de me faire lire la vie dans leur codex. Mais
quelque chose m'intriguais chez ce vieil homme,
son regard avait trop de vécu pour qu'il ne soit
qu'un simple humain. Alors l'évidence me
frappa: c'était un Féal, né des goules de Bayek,
Assamite, et dont les pouvoirs du sang
continuaient à jaillir sur une grande partie de la
Confrérie dont le mystère s'épaississait au fur et
et à mesure de mes questions, et malgré les
réponses qui m'étaient apportées.
J'avais raison, Al Mualim et les siens étaient bien
des Féaux, mais ils étaient indépendant grâce à
Bayek. Al Mualim, par exemple, avait déjà
600 ans, et une sagesse manifeste due à cela.
Il me demanda les raisons de ma requête, que je lui donnais, encore une fois sans mentir, même si je n'étais
pas entrée dans les détails non plus. Il m'offrit une chambre, non sans m'en dire plus sur les siens, avant de
me faire comprendre qu'il savait ce que j'étais, peut être même, qui j'étais en dehors d'une Dhampir. Et cela
se confirma, puisqu'il m'avait croisé il y a de cela quelques siècles.
Après avoir passé une petite semaine dans la ville des Assassins, je prévins Al Mualim de mon départ. Par
chance, même si je doutais que cela ne soit qu'une coincidence, Altair allait m'accompagner sur la route
vers Jérusalem.

Sur le chemin, Altair m'en dit plus sur lui, sur le fait qu'il avait du reprendre du début sa formation,
évoquant succintement les raisons, avant de me parler de son rachat envers les siens. Pour cela, il dut rien
de moins que de débarasser Chypre des Baalis qui y logeaient, autrement dit, grâce à lui, Mi-Ka-Il, entre
autre, serait sein et sauf. Aussi le remerciais-je pour cela.
J'appréciais la compagnie des Assassins, leur crédo me parlait beaucoup.

Rien n'est vrai, tout est permis

Etrangement, cette confrérie me touchait en plein coeur, sans que je puisse m'expliquer simplement
pourquoi. Peut être était-ce par ce que cela soufflait sur les braises d'une liberté que je chérissais moi aussi.
Arrivés aux abords de la ville dirigée par Lenfan, l'Assassin et moi nous séparames.
A peine eu-je retrouvée Ur que je fis fis du fait que mon coeur aurait battu la chamade si il était toujours
fonctionnel, et cédant au manque de se dernier, je l'embrassais passionnément. Mais qu'était mon ardeur
face à la sienne quand il me rendit ce baiser avant de se rendre à sa réunion de primogénat ?
Fort heureusement, la présence de Zeke, qui désormais pouvait marcher, appaisa mon trouble, ou plutot, le
relégua au second plan. Quand à mon crétin et infernaliste Sire, il allait bien et ne courrait, pour le moment,
aucun danger. J'étais épuisée, et comme Ezekiel dormait beaucoup, j'en profitais moi aussi pour me reposer,
après avoir fait un brin de toilette.
Je m'endormis rapidement, et surement profondément, puisque je ne senti pas Ur Shulgi se glisser contre
moi, réellement cette fois ci. Et c'était encore plus agréable que dans mes rêves les plus fous. Il avait beau
avoir l'air mort contre moi, je ne pouvais m'empêcher de me sentir émoustillée par sa simple présence. Et
surtout, troublée. Assez pour lui glisser un mot sur son pilier érigé avec écris "Pervers" dessus. C'était plus
facile que d'avouer que sa présence m'avait fait extrêmement fait plaisir, que ça m'avait beaucoup touchée.
Ezekiel dormant, et ayant besoin de me dégourdir les jambes, je finis par aller faire un tour. Le
hazard des choses voulu que j'apperçoive du coin de l'oeil un signe discret, me rappelant ceux vu chez les
Assassins. Curieuse, j'étais entrée dans ce qui s'avéra être une bibliothèque. Elle semblait tenue par un
homme à qui il manquait un bras, comme l'être que m'avait mentionné Altair. Etrange. Observant les lieux,
après avoir choisi un livre, j'apperçu une embrasure derriere le comptoir, cachant ce que je supposais être
un passage secret. J'espérais que cette observation avait échappé au regard d'aigle du commerçant. En
rentrant, j'apperçue Altair. Et mon instinct me poussa à me dire que quelque chose avait du être glissé dans
ma poche pendant qu'il retenait mon attention. Une fois dans ma chambre, je pus constater que mon instinct
ne m'avait pas trompé. Un minuscule bout de papier était bien là, indiquant que j'avais rendez-vous à la
cellule que j'avais accidentellement trouvée, du moins, si cela avait réellement été accidentellement, ce dont
je commençais un peu à douter, je devais l'admettre. Après un bain rapide, je m'y rendis.
Après avoir mis le papier dans le l'ouvrage que j'avais acheté auparavant, je le fis glisser sur le comptoir,
sous couvert d'une explication, afin que l'homme au bras manquant puisse y voir le mot me donnant rendez-
vous. Après quelques secondes où il joua le jeu, il me fit passer par le passage secret, où je retrouvis Altair.
Mais si il m'avait fait venir, ce n'était pas pour compter fleurette, mais plutot pour me parler du fait que
Mort Rouge était en ville, et qu'en plus, ils avaient déjà retrouvés Etienne. Autrement dit, ils seraient très
prochainement sur mes traces... Ils me proposèrent asile, ce que j'acceptais, à condition que Zeke puisse
venir lui aussi.
J'étais donc rentrée, informant Ur venant juste de se reveiller de la situation, me chamaillant même avec lui
concernant mon petit mot, et resistant à l'envie de me blottir contre lui, je partis à l'aide d'un passage secret
créé par les Assassins. Ezekiel me suivit, sans même résister.
Une fois rejoins le lieu de replis, j'avais installer Zeke confortablement, tandis qu'il s'endormit rapidement,
avant de faire réellement connaissance avec l'homme sans bras, Malik. C'était quelqu'un de sympathique,
mais je ne pus m'empêcher de remarquer qu'en sa présence, Altair garder le silence, ce qui était logique,
étant donné que son ami avait un rang supérieur au sien.
Puis, alors que nous étions en train de partager un repas, nous entendimes frapper à la porte de la
bibliothèque? Malik nous fit signe de nous taire et parti voir, tandis qu'Altair se tint près. Je sortis le papier
me permettant de discuter avec Ur afin de l'informer de la situation, en temps et en heure. En parallèle, mes
craintes se confirmèrent, puisque c'était bien Octavia et Julius qui étaient à la porte de ma cachette. Malik
les rembarra gentiment une première fois, puis, les coups pleuvant encore sur la porte et Julius
s'impatientant, il réitéra le fait que sa librairie était fermée pour la nuit. Pendant ce temps là, Altair se plaça,
près à l'action. De mon coté, j'attendais, fébrile. Est-ce que je m'étais attendus que les Assassins règles cela
en un tour de main ? Non. Qu'ils aillent jusqu'à réduire Julius en cendre alors qu'il n'avait plus son corps
avant de mettre Octavia en torpeur et de la balancer dans les égouts de façon à ce qu'elle se reveille en
dehors de la ville au soleil levant ? Non. Mais j'avais appréciée la petite attention et la grande mise en garde
assené à mes poursuivants.
Pour le reste, le seul élément notable avait été qu'Altair allait agir dès le lendemain pour l'assassinat de
Madj Addin. Il présenta à son suppérieur son plan, en détail, tandis que je regarderais la scène en silence.
Puis nous allames tous nous coucher. Cependant, je n'avais guère sommeil pour le moment. Je réfléchissais
à bien trop de choses. Il fallait que je quitte la ville au plus vite avec Etienne et Zeke, masi pour cela, je
devais déjà attendre la réponse des Assassins, puis des Assamites concernant le contrat. Autrement dit,
j'étais coincée et piégée. Et puis, pour être honnête, je n'avais pas envie de me séparer de Ur Shulgi tout de
suite.
J'aurais du etre inquiète, mais j'avais étrangement confiance en Altair et les siens. C'était surement cela qui
permettait à mon esprit de divaguer encore et encore.
Devais-je garder au fond de moi, la présence rassurante, la chaleur réconfortante de mon Assamite adoré ?
Devais-je garder secret les mots qui souhaitaient plus que tout franchir mes lèvres en sa présence ? Ou
devais-je les garder précieusement secret, pour protéger notre amitié ?
Je n'avais pas peur du regards des autres, de la jalousie ou du reste, j'avais même envie de hurler à la face
du monde le fait que j'étais amoureuse de Ur Shulgi. J'avais envie de vivre cela au grand jour. Et pourtant,
je préférais garder cela sceller au fond de moi, faisant presque de mes sentiments pour lui une fleur unique,
poussant dans mon jardin secret.
Que se passera-t-il quand nous seront obligés de prendre chacun un chemin différent ? En me posant cette
question, je me rendis compte que jusqu'à ce jour, je croyais que seuls les souvenirs douloureux avaient le
pouvoir de faire mal, et maintenant, je me rendais compte que les souvenirs heureux aussi le pouvaient.
Parce que justement, ils n'étaient que des souvenirs, et que la réalité avait laissé place à un vide profond,
laissant derrière lui un souvenir d'autant plus amer.
Que devais-je faire ? C'était simple. Je devais retrouver Ur, et mettre de coté ce putain de contrat. Parce que
la vérité, c'était que je ne voulais pas joindre l'utile à l'agréable, je voulais juste qu'il sache l'importance que
ça avait pour moi, que c'était lui, en dehors de toute autre chose, que j'avais choisi. Lui et encore lui. Putain
de bordel de merde. J'étais bien plus éprise de lui que je ne le pensais. Et rien que d'y penser, ça me serrait
le coeur.
Alors, avant de m'endormir, j'avais simplement écrit sur ce morceau de papier nous reliant lui et moi:

J'espère que tu passes une bonne nuit Ur, je dois


avouer que tu me manques. A bientot.
Ps: J'aimerais que tu sois là.

Puis sans même attendre sa réponse, je m'endormis profondément.

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