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Mon Histoire

Je m’appelle Lhaur, ce qui signifie « rouge » en langue Eladrin.

Mes premiers souvenirs : un temple. Souvenirs très vagues. Les gens


étaient très gentils.

Vers l’âge de 5 ans, une sorcière (une très belle femme aux longs
cheveux noirs et à la peau très pâle) m’a kidnappé. J’ai ensuite été
« élevé » par elle. J’ai été victime de beaucoup de brimades : elle m’a
coupé les cornes et la queue, etc…Elle a parfois utilisé mon sang, et m’a
fait subir divers rituels et tortures. J’ai appris que j’étais l’enfant de
l’union interdite entre une noble (humaine) du clan Vosser et un
démon. Je sais donc que je suis vraiment différent. Je ne connais pas le
nom de mon « géniteur », pas plus que celui de ma mère. J’ai également
appris où la sorcière m’avait kidnappé (« le temple de la Sainte Étoile »), et que sa motivation vient plus de mon
ascendance démoniaque précise que de ma nature de tiefling. Je me suis enfui en douce vers l’âge de 7 ans, avec
comme objectif de me rendre vers ce temple.

Dans un premier village, on m’a jeté des pierres. Dans un autre on m’a poursuivi. Je me suis enfui de justesse et
j’ai fini par semer mes poursuivants dans les bois. J’avais juste 7 ans, et j’ai été « un peu déçu » par l’accueil du
monde extérieur mais j’ai gardé le moral.

Plus tard, dans une forêt au fond d’une vallée sombre, de nuit,
entrainé malgré moi par des lumières et des sons joyeux, je suis entré
dans une clairière qui était en fait un Fort de Fées (un Sidhe) : me
voilà passé par une porte sur une autre dimension, même si je ne l’ai
compris que bien plus tard. Dans la clairière se déroulait une fête
pleine de Faes, certains beaux, d’autres très bizarres, d’autres encore
déguisés ou ne se montrant pas sous leur véritable apparence. Grisé,
charmé, ensorcelé, je suis entré et j’ai participé à la fête, dansant tout
mon saoul, buvant divers nectars. Personne n’avait peur de moi et
tous me souriaient. Un Fae merveilleux et terrible, semblant à la fois
amusé et légèrement courroucé par m’a présence, m’a adressé la
parole et le silence s’est fait autour de nous. Il m’a dit que j’avais
franchi les limites du Sidhe sans y avoir été invité, et qu’en fait de
punition, je devrais danser jusqu’à la mort, après avoir été transformé
en une quelconque autre créature moins laide. Certains autres Faes
avec qui j’avais dansé sont venus à ma rescousse et le Seigneur des
Banquets (car c’était bien lui) a accepté d’entendre mon histoire, que
j’ai raconté en pleurant. Elle l’a ému (en tout cas les autres Faes l’ont
été), et après des palabres auxquelles je n’ai rien compris, il m’a
finalement autorisé à rester avec eux. J’ai donc passé dans le Sidhe
sept années pendant lesquelles j’ai partagé les boissons (inouïes), les
jeux (parfois cruels), les musiques (envoûtantes), bref la vie des Faes à
la cour du Seigneur des Banquets. J’y ai aussi appris ce que je sais en
magie. Dans le Sidhe, j’ai été vivant comme je ne l’avais jamais été. Je me sens donc très proche des Faes, même
j’en suis très différent.

Vers l’âge de 14 ou 15 ans, je suis devenu trop vieux pour les Faes (qui préfèrent
la compagnie des enfants) et, comme j’avais été de bonne compagnie, le
Seigneur des Banquets m’a laissé repartir selon certaines conditions :

 Un pacte avec lui me donne des pouvoirs, c’est un serment qui me lie à lui
 Obligation envers lui : il exige que je reste à surveiller une source magique nommée « le puits du diable »
pendant 7 années (équivalentes au temps passé chez eux). La source est située près du village de Tyrnadt
(voir appendice D).
Me voilà donc ressorti du Sidhe, persuadé d’avoir assez de plomb dans la tête et de capacités pour pouvoir me
débrouiller seul, mais bloqué dans les environs de la source. Bonne nouvelle : le temple de la Sainte Étoile, où j’ai
été élevé, était proche lui aussi. Je m’y suis rendu. J’ai découvert alors qu’il était en ruines, et que personne
n’était plus là depuis très longtemps. En fait j’avais passé environ 140 années et non pas 7 dans le Sidhe. (Tout le
monde sait que le temps ne s’écoule pas de la même manière dans les deux mondes : une année Fae égale grosso
modo 20 années extérieures).

Situé dans un endroit difficile d’accès en montagne, au fond d’une vallée encaissée, le puits du diable est une
source d’eau chaude volcanique, avec des fumerolles. L’eau a une teinte un peu spéciale et sent légèrement le
souffre. Comme je résiste très bien aux grandes chaleurs, je peux m’y baigner. Ces eaux-là sont peut-être toxiques
pour les humains, je ne sais pas.

J’ai vécu isolé dans la forêt, dans une grotte sommairement aménagée près de la source, quasiment sans contact
avec les villageois. Quand ils viennent (très rarement) du côté de la source, je prends alors des apparences
variées, selon mon humeur, pour « accueillir » ces visiteurs occasionnels.

J’ai environ 20 ans et je ronge mon frein,


car pour moi il est grand temps que je
fasse la découverte du monde.

Depuis deux mois environ, un vosserkatz


(un grand félin) rôde autour de la source
et semble me suivre à distance lorsque je
patrouille dans le secteur.

Les souvenirs de la cour du Seigneur des


Banquets s’estompent de plus en plus. Il ne
me restera bientôt plus que de vagues sons
et couleurs. Les noms de mes compagnons
m’échappent, les lieux se mélangent.
La Diligence Arrive à Tyrnadt
Ça a démarré juste avant l’aube par un grand feulement dans la forêt.
Je suis sorti de ma caverne, j’ai longé la partie nord de la source et j’ai
vu du sang sur la neige, puis, en suivant les traces, un vosserkatz
ensanglanté qui boitillait en s’éloignant de moi. Probablement celui qui
épie mes mouvements depuis quelques semaines. Un éboulement m’a
alors fait sursauter. Je me suis retourné pour recevoir un adolescent
évanoui dans les bras.

Son visage était en sang car ses deux


yeux avaient été arrachés. Horrible. Il
était blessé de partout et sur le point de
mourir. J’ai confectionné un brancard
improvisé avec mon cadre de lit et j’ai
aussitôt pris la direction de Tyrnadt où je pensais qu’on allait pouvoir le sauver.
J’ai jeté un sort pour revêtir l’apparence de Tim le forestier, qui me sert pour
trainer de temps en temps pas trop loin de la « civilisation ». Le vosserkatz, même
blessé, m’a ouvert la voie tout du long, pendant une petite heure. Le gamin a tenu
bon, je suis arrivé en vue du village.

Le vosserkatz a feulé, et ça a été le branle-bas de combat dans la bourgade. Un homme est aussitôt arrivé, a
reconnu le gamin (« Perenor »), et a commencé à le soigner. Perenor a semblé revenir à lui. Il a crié quelque
chose du style « Laissez-moi ! », puis il a sombré dans l’inconscience. D’autres hommes sont arrivés et je leur ai
laissé le brancard. J’allais repartir, mais ils ont tenu à me poser des questions. Je leur ai expliqué ce que j’avais
vu, ce qui s’était passé, mais ils ont eu l’air méfiant. On a emmené le petit au hetman, et ils ne voulaient pas me
laisser repartir. Surtout celui avec la chapka, l’air fier de lui avec son nez cassé. Il m’a regardé d’un peu trop
près et a semblé s’apercevoir de mon déguisement. A-t-il vu ma véritable apparence ? Je ne le pense pas. En tout
cas il n’a rien fait qui puisse me le laisser penser. Bon.

Le Hetman n’était pas là. Pour quelle raison, j’ai oublié. Qui sait ce que les villageois
ont à faire ? Ah ! Peut-être l’élection ? Il y a une élection ? C’est quoi une élection ?
En tout cas c’est sa fille, dame Vosserianne qui nous a reçus. La chapka s’est
présenté : Silas Tromp, prêtre de Zilchus, accompagné de Beren de la « Guilde des
Murmures », son garde du corps. Kezako que tout ça ? Quoiqu’il en soit, je suis allé
vérifier que le petit allait bien, et j’ai croisé Beren dans l’escalier. On a eu une rapide
discussion. Il m’a l’air bien droit et rigide, et je l’ai rassuré en baragouinant quelque
platerie du genre « Mes yeux luisent du même bleu que toi ». Ça devrait lui suffire.

Je me rappelle plus le nom de la mère de Perenor (Gamelle ?), qui est arrivée peu après, en larmes. En tout cas, le
petit s’est reposé et s’est tant mieux. Entre deux périodes d’inconscience, il a murmuré « Les frères Ausrüder ».
Ce sont des gars d’ici, dans la lande, au fond d’une vallée. Décision est prise de s’y rendre et je me joins au
groupe. D’une part, j’aurais du mal à ne pas y aller, vu qu’on me surveille (comme si j’étais responsable !!!),
d’autre part, et c’est le plus important : quoiqu’il arrive, un gars qui torture un enfant aura à faire à moi.

Nous voilà donc partis, avec un guide assez bourru pour ne pas dire buté. Mais bon, au moins on sait à quoi s’en
tenir avec ce type. Son nom je l’ai déjà oublié, un truc genre Gunthar.

Un autre gars est là, Sven. Je ne sais pas pourquoi il s’est joint à nous, mais je crois qu’il est du coin. On a
marché dans la montagne tous ensemble, sans vraiment prendre le temps de se raconter notre vie. Il ne faisait
pas bien chaud. On a remonté la piste sanglante de Perenor sans difficulté, et elle nous a menés comme prévu
chez les frères Ausrüder. On est arrivés dans leur vallée en milieu d’après-midi.
On a commencé à avancer plus prudemment, et on a
commencé à trouver des pièges à loups. On est arrivés en vue
de la masure des deux frères, mais on s’est quand même fait
surprendre par un gars dans le bosquet. Ça a été le combat,
mon premier.

Le gars (au début, je n’en étais pas bien sûr à cause de la


crasse !) s’est jeté sur nous en hurlant, et des flèches ont volé,
tirées depuis une fenêtre de la ferme. Beren est tombé
presqu’aussitôt, Sven pas bien longtemps après lui. J’ai endormi le type qui nous attaquait puis je l’ai achevé
pendant que Silas soignait les deux évanouis et que Gunthar se précipitait vers la ferme (et l’archer!). Un chien
a été lâché sur nous. En courant pour l’éviter je me suis pris dans un piège à loups, mais j’ai buté le chien.
Ensuite, j’ai fermé le volet de la fenêtre de la ferme, à distance, et j’ai fini l’archer dès qu’il l’a rouvert. Voilà, j’ai
tué tout le monde. Ordures.

On est entrés dans la ferme. C’était immonde. Au fond, des peaux en train de sécher, dont une peau de
Vosserkatz. Les frères Ausrüder ne remontent pas dans mon estime. Je suis allé enterrer ce qu’il restait de la
dépouille du vosserkatz dans un coin derrière la maison.

Dans la pièce de vie, il y avait une grosse souche


posée sur une trappe, et du sang, des griffures et
des lambeaux de chair un peu partout autour.
Prudents, on n’y a pas touché. On avait quand
même été secoués. Surtout les autres, s’entend,
moi je me porte comme un charme. D’ailleurs je
ne devrais pas être un peu remué parce que je
viens de tuer des gens ?

La nuit est tombée. On a pris nos pénates et j’ai


dormi à l’abri des regards, dans une sorte de
chambre, en haut de l’échelle. Je vais devoir
trouver quelque chose pour la nuit, les nuits futures, même, si je pars de la région comme j’en ai le désir brûlant.
Sinon, ils vont finir par voir ma véritable apparence, et je pense qu’ils ne sont pas prêts. Dormir pas plus d’une
heure à la fois ? Impossible.

Pendant la nuit, quelque chose s’est passé et Beren est venu me réveiller. Il m’a alors vu sous ma véritable
apparence. Je suppose qu’il vaut mieux que ce soit lui, vu qu’il est droit et naïf. Quoiqu’il en soit, il se passait un
truc en bas : une vague de froid « pas de ce monde » les rendait tout faibles. Les émanations venaient clairement
de la cave, fermée par un cadenas, dont la clé était sur le cadavre d’un des frères.

Pour en avoir le cœur net, on a ouvert et on s’est fait agresser par une
sorte de vieille morte vivante (la mère des Ausrüder ?) qui utilisait des
sorts contre nous. Je l’ai fait redescendre illico en bas, on a refermé la
trappe, on a repris notre souffle, et quand elle a rouvert, on l’a réduit
en purée de cervelle. Infect.

On est alors descendus dans la cave, du coup, pour s’assurer que rien de
néfaste ne subsistait. Au fond on a trouvé un éboulement qui laissait
voir une fissure. Sven s’est approché et a aussitôt commencé à se
convulser en parlant la langue des Abysses (oui, je l’ai reconnue, même
si je pense ne l’avoir entendue que dans la bouche de la sorcière. C’est
comme si elle faisait partie de moi, cette langue). Il a dit un truc comme
« Je vous reconnais... Je vous attends...Je suis prêt. » Je me suis approché
à mon tour de la fissure et j’ai compris clairement sa nature: du
démoniaque tout craché ! Je me suis senti à la fois attiré et repoussé par
cette faille dans la réalité qui débouchait, j’en ai été convaincu immédiatement, sur un Plan Extérieur par net.
J’ai fini par m’éloigner et j’ai entendu alors une voix dans ma tête (mon seigneur le Fae) qui m’a dit d’aller me
purifier à la source.

Nous sommes rentrés vers le village, devoir accompli.


On a fait un détour par la source, où je me suis purifié
dans les merveilleuses eaux de la source. Avoir été en
contact avec la faille avait réveillé quelque chose en
moi, j’avais été « touché » par la présence maléfique.
Une fascination grandit en moi. Savoir ce que c’est,
comprendre mes liens avec elle. La source apaise mes
émotions. Suis-je le gardien de la source, ou bien est-ce
ELLE qui me protège ? Intéressant…

Sven a refusé de se baigner dans la source malgré mes


tentatives de le convaincre. L’idiot ! Ou bien cache-t-il
quelque sombre secret ? C’est probable vu son
baragouinage Abyssal…Je dois me méfier de lui, il n’est
pas net. En faire un ami serait une bonne solution,
mais il est très méfiant.
La Nuit de la Hyène
Nous discutons dans l’auberge où pour le repas nous avons le choix
entre une vossiflette et « merde d’ours », la spécialité de l’auberge.
Une naine se joint à nous, c’est la forgeronne de Tyrnadt. Elle
s’appelle Galswinthe. Je ne sais pourquoi, le fait qu’elle n’ait pas de
barbe est une cause de discussion. C’est la première fois que je vois
cette sorte de non-humains. On m’en a déjà parlé bien sûr, dans le
Sidhe : ils sont plutôt grossiers, têtus et rancuniers, mais font de bons
forgerons. Ils creusent la terre et libèrent des trucs pas nets qui leur
tombent sur la gueule, aussi. Galswinthe a cependant l’air plutôt
calme et gentille malgré la taille impressionnante de ses biceps.

La discussion arrive sur l’histoire de la région. En 491, il y a cent ans tout rond, Ygwilve a été vaincue. On fête
donc cette année le centenaire de sa défaite et de la libération du Perrenland. Les rumeurs divergent : Ygwilve
serait morte, ou bien renvoyée dans les Abysses d’où elle était venue, par un Prince Démoniaque qu’elle avait
tenté de contrôler. Depuis son passage, on trouve - quasi uniquement dans le sud du Perrenland - des failles
démoniaques correspondant à celle que nous avons trouvée chez les Ausrüder. Il y a dix ans, un vent de panique
a parcouru la région après qu’une rumeur concernant le retour d’Ygwilve se soit répandue. Puis plus rien. Il est
à noter qu’on n’a jamais découvert le repaire d’Ygwilve (à moins que cela n’ait pas été révélé à la population ?),
repaire qui se trouve quelque part dans les montagnes au sud d’ici.

Je suis très intéressé par ces informations. Je me demande si les dates pourraient correspondre, parce que deux
sorcières maléfiques se ressemblant, dans le même coin, ça a l’air d’une grosse coïncidence. « Ma » sorcière serait
peut-être une aïeule, une maitresse, une disciple, une collaboratrice d’Ygwilve ? Ygwilve elle-même? (quel âge
cela lui ferait-il? Peu probable…). J’ai besoin de plus de précisions concernant ma date de naissance.

D’autre part, ce “Prince Démon”, quel est son nom? Suis-je issu de l’union d’un de ses sbires avec une femme
humaine ? Est-ce pour cela que la sorcière m’a capturé?

Je goute l’herbe à pipe. C’est une herbe que l’on fait brûler dans un
ustensile avec un bec et une sorte de brûleur (où on met ladite herbe). On
aspire alors la fumée directement à l’autre bout du brûleur. Ce n’est pas
mal du tout. Comprenant que je n’ai aucun or pour payer, Beren m’offre
un coffret contenant de l’herbe à pipe (de Verbobonk) et une pipe. Il a
vraiment bon fond, c’est bien. Il me parle ensuite d’Eassal Galanodel,
chef de la Garde des Murmures, qui a combattu contre Ygwilve. Il
faudra que je rencontre ce type. Beren lui-même était âgé de 10 ans lors
de la fin de la guerre. Il a donc 110 ans !

Puis Sven se demande pourquoi on n’a pas retrouvé les yeux de Perenor. On sèche. Peut-être pour un rituel ? Les
démons sont-ils friands d’yeux d’enfants ? Ou simplement par vilénie ?

On reparle de la transe de Sven. Je lui dis que j’ai très bien entendu les sons qu’il a prononcé. Un en particulier,
que je lui répète. « Je suis prêt ». Cela semble le mettre dans tous ses états. « Qui est prêt ? Pourquoi ? Qui parlait
par ma bouche ? etc… ». Il prétend alors avoir appris la langue des abysses pendant ses études. Il nous révèle
également que, enfant, il est tombé dans une crevasse, où il a respiré des champignons toxiques, et que l’œuvre
de sa vie est de combattre les fiélons (je n’ai pas bien compris le rapport entre les deux sur le moment). Encore
un enfant que la vie a durement touché. Cependant, il faut vraiment que je le mette dans ma poche avant qu’il
ne découvre mon apparence, sinon il va paniquer et tenter de me faire du mal.

Il m’apprend d’autre part qu’il existe des lieux où on entasse les livres : des bibliothèques. La plus proche
d’importance est à Kortheim, la grande ville. Voilà un objectif à court terme !

Je lance l’idée de compulser une éventuelle bibliothèque chez Dame Vosserianne pour en apprendre plus sur
l’histoire des environs de Tyrnadt. Ce qui m’intéresse, c’est la généalogie du clan Vosser, ce que je ne leur dis pas.
Mais ils marchent tout de même. Et après tout, nous pourrions trouver des renseignements sur d’autres choses
(histoire des failles dans la région, etc…).

Nous voilà donc avec Sven le lendemain matin à frapper à la porte de Dame Vosserianne, suivis par
Galswinthe qui ne semble rien avoir de mieux à faire, et les autres de la troupe. Dame Vosserianne (pâle,
cheveux noirs, yeux ambrés) finit par nous recevoir, mais nos explications ne la convainquent pas, elle souhaite
attendre que son père et le « père Gottfried » rentrent de Kortheim. Gottfried est un prêtre de saint Cuthbert
(une divinité ?). Bref, nous sommes congédiés. Elle a néanmoins confirmé que son père avait une petite
bibliothèque, des registres, et que sa famille était dans la région depuis 153 ans. Ah ! Si je pouvais trouver un
arbre généalogique! La bâtisse elle-même, avec ses grosses pierres bien taillées, a l’air peu facile à pénétrer, je
devrai ronger mon frein en attendant une opportunité.

Décision est prise de retourner faire un tour chez les Ausrüder. Nous voici donc repartis dans les landes en
direction de la combe maudite. Gunthar a disparu, et si nous sommes à nouveau 5, c’est que Galswinthe nous
accompagne. Pourquoi pas.

Chez les Ausrüder, la faille est toujours là, et sans crier gare, voilà que Sven repart en transe ! Il tente de se
suicider en se tirant un carreau d’arbalète dans la gorge. Heureusement il se rate. Je lui commande par un
sortilège de se mettre à terre, et les autres l’amènent en haut. C’est alors que Silas hurle que son étui en argent
devient brûlant. Nous nous éloignons tous dare-dare. Sven revient à lui et Silas nous explique qu’il doit remettre
cet objet (l’étui en argent) au plus vite à un correspondant à Kortheim. Son supérieur le lui a ordonné et lui a
alloué les services d’un garde du corps, Beren. Ceci expliquant cela. Nous regardons plus avant l’objet : du métal
(fondu en partie) dépasse ce qui semble être un doigt noir et griffu. Un doigt de démon ? En tout cas c’est
magique.

Sven est formel : c’est le doigt d’Olgoroth, un nalfeshnee tué à la bataille de Krestible. Je finis par deviner que ce
démon était au service d’Ygwilve, et qu’il a été défait, ce jour-là, le jour où Ygwilve n’est pas revenue. Un démon
nalfeshnee est immense et a un visage porcin, des défenses et de grandes dents, de petites ailes de chauve-souris
dans le dos. Je ne crois pas que mon ascendant soit ce genre de démon. Le mien devait être de forme plus
humaine pour m’avoir transmis cette apparence.

Alors que je vais pisser (et renouveler mon sort


d’apparence illusoire), la panique m’envahit : MON
SEXE EST DEVENU TOUT NOIR !!! Je prends
immédiatement la décision d’aller à la source, et j’espère
que ça va me remettre « normal » ! Je communique ma
décision aux autres, en profite pour suggérer fortement
à Sven d’aller se purifier dans la source, et il résiste
comme auparavant à mon amicale proposition. Il est
butté. Je pars immédiatement, sans insister. Après tout, je ne suis pas son ange gardien. Je n’ai fait que quelques
dizaines de mètres quand j’entends des cris. Me retournant, je vois Galswinthe, brandissant sa hache devant
rien et Sven qui court en criant qu’on a voulu l’assassiner. Je me rapproche sans trop me presser. Beren tente
d’assommer Sven, il y a un moment de flottement et de bousculade. Finalement, ça se calme. Silas hurle « on est
vos amis que vous le vouliez ou non ! ». Je réitère ma proposition
d’aller se baigner, ce à quoi Sven répond par des insultes envers la
source. Il commence à me chauffer les oreilles celui-là…Je lui parle
un peu plus fort en lui disant qu’elle est magique et bénéfique, que
je le sais, et que ça lui fera peut-être du bien. Il finit par accepter.
Je lui demande des excuses, qu’il fait.
On arrive à la source. Je me baigne en premier et vérifie avec soulagement que mon sexe redevient de couleur
normale. Quel était donc ce sortilège? La faille a eu un effet sur moi des plus étranges, et je n’oublie pas que le
doigt d’Olgoroth le nalfeshnee a fait fondre son étui. Mon lien avec cette faille, ou bien avec la nature de cette
faille, ne fait guère de doute.

Pendant ce temps-là, la source fait de grosses bulles autour de Sven, et


après un long moment, il en ressort apaisé. Il nous confie qu’il a revécu la
scène où il a parlé en abyssal, devant la faille, et qu’il a compris ce qu’il
avait dit à ce moment-là: « Je vous reconnais, je vous attends, je suis
prêt». Effectivement, ce sont bien ses mots. Il parle également d’une voix
qu’il a entendue dans sa tête pendant qu’il était dans la source. Mon
Seigneur lui aurait-il parlé ?

Enfin, il raconte un peu plus de son histoire : en fait, après être tombé
dans la crevasse puis avoir été retrouvé, il a été soigné pendant deux ans
par un prêtre de saint Cuthbert (Gottfried ?). Il dit alors : « Ygwilve a
tenté de me corrompre ». Comment le sait-il ? « Des voix féminines me
susurraient des choses… ». Il faudra que j’en parle plus en détails avec
lui. Était-ce bien Ygwilve ? Ou bien ma sorcière ? Et ne serait-ce pas une
seule et même personne ?

Sur ce, le groupe décide de rentrer au village, et je reste à la source où je dors.

En pleine nuit, je suis réveillé par des feulements, des aboiements.


Le bruit d’un combat ! Je pense immédiatement au vosserkatz. Il est
en danger ! Je me précipite sur les lieux. Je ne vois pas grand-chose
dans un premier temps. Puis le cadavre d’un animal à fourrure. Le
vosserkatz ? Non, il est étendu un peu plus loin, encore en vie, mais
au portes de la mort. Je le stabilise immédiatement pour l’empêcher
de trépasser. Alors j’examine le cadavre de l’autre animal : une
sorte de très gros chien, avec le poil ras et tacheté, ainsi qu’une
énorme gueule garnie de dents impressionnantes. Je berce
doucement le vosserkatz en me demandant si je dois le transporter
pour le faire soigner. C’est alors qu’une lueur orangée grandit dans
la direction de Tyrnadt. Du feu !

Je cours aussitôt vers Tyrnadt et découvre le village dévasté : des


maisons en flammes, des gens qui hurlent, des cadavres. Des
cadavres de villageois, mais aussi de ces chiens étranges, ainsi que
des sortes d’hommes-chiens. Il y a eu une attaque massive dirigée
contre Tyrnadt, dont la créature canine n’était que l’avant garde.
Grâce à mes pouvoirs, je soigne autant de gens que je le peux (en
fait je les maintiens en vie), j’éteins des débuts d’incendies. Il y a
vraiment beaucoup de morts. Les enfants sont paniqués, en larmes,
j’en endors une grande partie à un sort. Le calme revient.

On comptera 20 disparus, emmenés par les hommes-chiens (identifiés comme étant des gnolles). Dame
Vosserianne manque à l’appel ainsi que sa servante. Une dizaine de « hyènes » (les créatures canines) et une
trentaine de gnolles sont morts, et il semble selon les premières estimations qu’ils étaient presque le double à
attaquer. Dans un moment de calme, à l’auberge, je révèle ma véritable apparence à Silas Tromp. Il semblait au
courant (par Beren, sans doute) et me dit qu’il a déjà vu des gens dans mon genre. Tant mieux. Il faudra que je
lui demande où et dans quelles circonstances. Galswinthe et Beren partent immédiatement suivre la piste des
gnolles et de leurs prisonniers.
Pendant ce temps, j’emmène les enfants au manoir du hetman, qui est vide. Une fois là, j’en profite pour fouiller.
Je trouve le bureau du hetman, et une sorte de journal qui relate les évènements des environs. Voilà ce que je
trouve, daté d’il y a environ trois ans : « Une créature mi-homme mi- démon a été signalée près de la source du
diable par Korguel. Je demande conseil à Gottfried ».

Et quelques jours plus tard : « Gottfried dit que les Dieux pensent que la créature est favorable au village, il faut
la laisser en paix. »

On parle donc de moi, et tout va bien. Je vais m’appuyer là-dessus pour parler de ma nature à Sven. Je ne
trouve malheureusement aucun arbre généalogique, et je ne peux remonter plus loin. Merde. Je repars chez moi
m’occuper du vosserkatz. Le lendemain, je le porte aussi précautionneusement que je le peux au village, et Sven
le soigne en chantant. Voilà au moins un qui s’en sortira.

Au matin, donc, une survivante décrit ce qu’elle a vu de l’attaque du


manoir. « Un chef vêtu d’une robe pourpre a dirigé l’attaque du
manoir. Les gnolles ont emmené dame Vosserianne et sa servante ».
Une attaque de ce type n’est plus survenue depuis l’époque d’Ygwilve.
C’est très inquiétant.

Galswinthe et Beren sont revenus dans la nuit. Ils ont suivi sans
difficultés la trace des gnolles : ils s’éloignent sans prendre de
précautions. Nous partons dans la matinée, et le soir même, nous
sommes en vue de leur caverne.

Une grande entrée. Un couloir. « Une lumière, ça va se voir », déclare Silas. Nous acquiesçons en riant sous
cape. Nous faisons aussi discrètement que possible. Des hyènes qui montaient la garde sont endormies puis
achevées. Le boyau s’enfonce dans les profondeurs de la montagne, puis débouche sur une grande caverne dans
laquelle brûle un feu. Autour du brasier, pataugeant dans des viscères que nous supposons humains, dansent des
gnolles. Quelle horreur! Il y a tout autour de grands pieux sur lesquels sont attachés quelques villageois. Un
rituel est en train d’être accompli : un gnolle vêtu de pourpre (celui vu devant le manoir ?) psalmodie et avant
que nous n’ayons le temps de l’arrêter, jette des viscères dans les flammes.

Une créature fantomatique avec une tête de chien aux yeux rouges apparait au-dessus du feu puis
prend possession du plus costaud des gnolles. Le shaman à robe pourpre a la tête qui explose. Victime
de son propre sortilège? Quoiqu’il en soit, nous sommes repérés et la bataille commence.
Une hyène géante arrive la première, puis tous les gnolles. C’est tout d’abord le « possédé » qui est la cible de nos
sorts car il semble très puissant et nous voulons le garder à distance. Il est tourné en bourrique par nos sorts (à
Sven et à moi), s’enfuyant contre le mur de la caverne, ne sachant que faire. J’en profite alors pour lui balancer
des trombes de force mystique qui le touchent durement, mais il résiste bien longtemps. Quelle santé! Pendant ce
temps, Galswinthe fait preuve d’une argumentation sans faille et découpe à tour de petits bras des gnolles
désemparés, aidée de Beren. Silas les aide par divers sorts et soins qu’il lance sans discontinuer. Quelle équipe!

La bataille dure longtemps et nous sommes épuisés, mais finalement, tout finit bien : ils sont vaincus.
Malheureusement, il y a peu de survivants chez les humains. Dame Vosserianne ainsi que sa servante sont
mortes. Nous rentrons le cœur las vers Tyrnadt et arrivons en milieu de journée.

Je suis encore plein de questions : quelle est la créature qui est apparue ? Quel est ce rituel ? En voulaient-ils à
Dame Vosserianne pour la qualité de son sang (Vosser) ? Nous avons également surpris des paroles du shaman
(ou de la créature) : « Porte/futur/ouverture ». Ces bribes ne sont pas très rassurantes.
Des Ombres sur Kortheim
Le hetman Harald Hooftyrn (fils de Clodomir Hooftyrn, descendant de
Lantfrid Hooftyrn le terrasseur de démons) est lui-même rentré de Kortheim
une heure avant nous. Il est accompagné d’Harold, son fils de 16 ans, de
Korguel son homme d’arme (celui dont j’ai lu le nom dans le journal) et de
Cuthbert son « garde-chasse ». Viennent ensuite le rechter Wisibald, porteur de
justice, suivant d’Allitur et représentant du Hetrechter (Haut juge) Bertgris
Udden (il est habillé de la cape bleue au liseré argentée qui témoigne de sa
fonction) et de Gottfried le prêtre de saint Cuthbert rattaché à la cathédrale de
Kortheim, et membre de l’ordre des Rondins.

Tous sont bien entendu très affectés par la situation dramatique qu’ils
découvrent à Tyrnadt. Harald étant le plus dévasté, notamment à cause de la
perte de sa fille Vosserianne.

Il y a un interrogatoire sur les événements par Harald, Wisibald et Gottfried. Outre le chagrin qu’ils leur
infligent, les événements inquiètent énormément Harald, Wisibald et Gottfried. Sven affirme par ailleurs que
l’émanation démoniaque était celle de Yeenoghu ou d’un de ses servants. D’après lui, Yeenoghu est un Prince
Démon qui commande des armées de gnolles. Nous discutons longuement des motivations des gnolles. Il semble
clair qu’un esprit immonde a commandité ce raid, et pour un but bien précis. Sans doute du sang noble Vosser.
Mais quel en était l’utilité? Ouvrir cette « porte » dont la créature a parlé? Ou plus directement invoquer la
créature en question?

Peu après, le rechter Wisibald rend son jugement. Il déclare les jumeaux Ausrüder coupables de mutilations
volontaires sur Perenor et nous dégage, nous qui avions été désignés pour faire acte de justice, de toute
culpabilité dans la mort des jumeaux. Encore heureux. Le bon sens semble triompher. En revanche, les Ausrüder
n’ayant pas d’héritier, c’est le clan Vosser (par l’intermédiaire de son représentant Harald) qui devra verser
une réparation hebdomadaire à Ganelle, la mère de Perenor.

Gottfried souhaite aller à la ferme Ausrüder pour purifier les lieux. Nous nous y rendons donc avec lui, pour la
troisième fois. Nous avons récupéré Gunthar qui était occupé à sauver sa ferme d’une attaque de gnolles
concomitante au raid sur le village.

Gottfried ne nous autorise pas à voir le rituel qu’il accomplit en bas dans la cave, mais en tout cas, il interdit la
faille et la zone dans son ensemble, à tous les curieux, badauds ou voyageurs qui viendraient trop près. La
cérémonie a donc lieu sans nous. Mais Silas (et Sven?) semble savoir ce qu’il en a été. En tout cas, la faille elle-
même n’est pas fermée : on empêche juste des gens normaux de s’en approcher trop. Ça ne résisterait pas à une
volonté déterminée et puissante. C’est assez décevant d’apprendre que les forces de Saint Cuthbert sont dans les
faits, incapables de s’occuper réellement du problème. Que se passerait-il si les forces démoniaques venaient à
déborder à nouveau par les failles?

Nous continuons notre triste chemin vers la caverne de gnolles. Aux alentours, nous ne trouvons aucune trace
de survivants gnolles qui auraient pu partir avant que nous investissions la caverne. Gunthar entre en
éclaireur, prudemment, pour être sûr que rien n’est encore là qui nous causerait du tort. Il a une belle frayeur
quand une bestiole courte sur patte et la gueule pleine de sang lui file à toute vitesse entre les jambes. Un
blaireau. Après une fouille systématique de l’endroit, Gottfried assure qu’il n’y a aucun résidu d’émanation
maléfique à déplorer. Il n’y a pas de faille ici. Nous sortons les corps mutilés et nous les enterrons.

Nous revenons à Tyrnadt. Gottfried prépare et célèbre la cérémonie funéraire des victimes du raid gnolle. Une
courte et émouvante cérémonie a lieu, dans laquelle Sven et moi jouons un duo de cornemuse. J’arrive ensuite à
discuter quelques minutes avec Gottfried, et je lui révèle ma nature. Il est tout d’abord surpris mais reconnait
bien vite qui je suis. Il me confirme que d’après son dieu, ma présence dans la région est bénéfique. De ce côté-là,
je suis rassuré et j’ai une personne de plus qui me soutiendra en cas de problème. En tout cas je crois : les prêtres
de Saint Cuthbert sont assez droits. Il ajoute qu’il m’aidera dans mes recherches à Kortheim. Car nous allons
devoir nous y rendre.

Je crois que ça va aller, mais ça commence à faire beaucoup de monde au courant, quand même…

C’est ensuite Harald, le hetman, qui s’adresse à notre groupe : « Il est urgent d’alerter les autorités de Kortheim
sur la situation, d’autant plus avec la célébration du centenaire de la victoire sur Ygwilve qui se prépare et qui
doit avoir lieu dans la cité, dans deux semaines ». Je me souviens de cette histoire de centenaire, on en discutait
l’autre soir à l’auberge des hobbits. Gottfried adresse un message magique à son supérieur de Kortheim,
Wandalmar Zalm, pour appeler immédiatement les autorités de la ville à l’extrême vigilance, puis il nous
demande de vous joindre à Wisibald et à lui, et de prendre la route pour la capitale du canton de Quagfludt.
Nous n’avons guère le choix.

Le hetman nous prend à part, Sven, Beren et moi-même. Il nous déclare qu’il nous
confie Harold, son fils de 16 ans, à nous, parce que nous sommes représentants du
clan Vosser dans la compagnie qui se prépare au départ. Harold a l’air d’un grand
benêt, un costaud en armure mal dégrossi. Il devrait bien s’entendre avec Gunthar.

Les préparatifs sont succincts, nous voilà déjà en route. J’ai hâte de savoir à quoi ça ressemble, une ville d’ici…

Nous sommes le 20 de Froidure. (Je devrais essayer de m’intéresser au calendrier? Je sais juste que le jour de la
sorcière est dans 11 jours).

Après quelques heures, le chemin rejoint une route. Je discute avec le silencieux Wisibald. Je lui pose des
questions auxquelles il répond de bonne grâce. Il est quelque peu froid, un tantinet inquiétant, et certainement
sévère. Je comprends un peu mieux ce qui se passe et quel est son rôle. Il juge les affaires de la circonscription de
Tyrnadt, ce qui représente un grand territoire, et parfois exécute lui-même les sentences. Pas très engageant. Il
ne saurait me conseiller sur d’éventuelles histoires de généalogie, car, me dit-il, ce n’est pas de son ressort.

En fin de journée, nous arrivons à un relai. C’est une auberge dans laquelle les voyageurs peuvent dormir. Elles
semblent être disposées à intervalles réguliers le long de la route. C’est malin. Un problème me saute rapidement
aux yeux : il n’y a qu’une salle commune pour dormir, je dois donc trouver un moyen de dormir ailleurs. J’en
discute avec Beren, qui me conseille de dormir avec des couvertures sur la totalité du corps, surtout le visage.
Pourquoi pas, mais je ne suis pas très rassuré. Je décide d’aller parler à Sven pour lui avouer la vérité de mon
apparence en espérant le mettre dans ma poche.

Nous nous éloignons dans un coin discret derrière le relai. Après une longue et prudente introduction, je lui
révèle ma véritable nature. Ses yeux s’agrandissent. Il dit « Magnifique », et une lueur de fascination semble
poindre dans ses yeux bleus. Il me demande des précisions sur mon enfance, et tout le toutim. Je lui donne les
grandes lignes, sans trop de détails (et en même temps, je n’en ai pas beaucoup à donner, de ces détails…). En
tout cas, il connait les tieflings, et cela semble être pour lui une occasion d’étudier plus que de se méfier. Eh bien,
après tout, pourquoi pas? Nous parlons également de nos deux sorcières respectives. La voix (il n’a fait que
l’entendre) de la sienne ne ressemble pas à la voix de la mienne (dans mon souvenir), mais il semble persuadé
qu’elles sont la même personne. C’est son affaire.

La nuit est là. Je me retire et mets soigneusement les couvertures sur mon visage. Même si quelqu’un me voit,
assez de mes compagnons sont au courant et plutôt bien intentionnés à mon égard. Ça devrait suffire en cas de
type excité pourvu d’intentions malveillantes.

La nuit s’est passée sans encombre. Au matin nous repartons donc. Au fur et à mesure que nous approchons de
l’embranchement vers le Temple de la Sainte Étoile, je réfléchis. Mon histoire a débuté là, à quelque lieues d’ici,
c’est le premier endroit où je suis allé après avoir quitté mon Seigneur le Fey, et c’était le but même de mon
évasion de chez la Sorcière : revenir ici. Aujourd’hui, je m’apprête à partir pour une nouvelle vie, j’en suis
convaincu, et je sens en moi grandir le besoin d’aller dans le seul endroit qui m’a accueilli avec amour (autant
que je m’en souvienne en tout cas!). Quand pourrai-je revenir ici? Reviendrai-je jamais? Comment le saurais-je?
J’ai le sentiment que le chemin d’aujourd’hui va me mener loin, vers mes origines j’espère, mais pas seulement, et
qu’il pourrait s’écouler beaucoup de temps avant que je ne sois à nouveau dans les parages. Alors je prends la
décision d’y aller faire un dernier tour, et j’en touche deux mots aux autres de la compagnie.

Immédiatement, c’est une réunion entre Gottfried et Wisibald. Silas y est convié après quelques minutes. Je me
demande bien ce qu’ils peuvent se dire. Après tout, je ne demande à personne de m’accompagner, et je ne pense
pas être en danger dans cet endroit. Même avec une horde de gnolles, je saurais me débrouiller pour
m’échapper. Bon. Ils reviennent et me disent qu’après réflexion, Silas devrait m’accompagner. Ah bon? Eh bien
s’il veut venir, je ne l’en empêcherai pas. Finalement, ce sont beaucoup plus de gens qui souhaitent
m’accompagner : Wisibald, Gottfried et Harold vont continuer leur chemin vers Kortheim, où nous, moi et tous
les autres, les rejoindrons aussi vite que possible.

Sven raconte alors la légende de l’Étoile


Tombée du Ciel : il y a environ 400 ans, une
étoile est tombée du ciel et a atterri sur le
flanc d’une montagne. Y voyant un signe des
dieux, les prêtres de Saint-Cuthbert ont
construit un temple à l’endroit de la chute.
Un morceau de l’Étoile y a été entreposé et
gardé, des pèlerins venant visiter le temple,
qu’ils ont baptisé le Temple de la Sainte Étoile.
Durant la guerre contre le fiélons, le temple a
été attaqué et finalement pillé, et c’est
notamment la relique qui s’est évanouie. Les
forces du bien ont plus tard repris le site,
mais la relique ayant disparu, les pèlerins ont
cessé d’arriver et le temple a finalement été
abandonné.

Du coup, le groupe me presse de parler de mes liens avec cet endroit. De raconter mon histoire en somme. Je le
fais succinctement et j’en profite pour montrer mon apparence à ceux qui ne seraient pas au courant. Enfin,
ceux du groupe : Harold, Gottfried et Wisibald ne sont déjà plus là.

Je sais…Gunthar et Galswinthe, ça fait deux personnes de plus dans la « confidence ». Autant dire que tout le
monde le sait désormais. Il me semble que pour l’instant ça joue en ma faveur, mais je crains que ça ne se
retourne contre moi par la suite : des personnes connaissant ma nature pourraient avoir envie de me
pourchasser/tuer/faire du mal/capturer pour des raisons que je ne préfère pas envisager, comme la Sorcière
elle-même l’a fait. Je dois monter en puissance, trouver des sorts pour me protéger, ou tout autre moyen
adéquat. Louer un garde du corps (ou plusieurs!), comme Silas le fait avec Beren? Il me faudrait de l’or ou
quelque chose dans le style. Mais comment « devenir riche », comme ils disent ? Quelles sont les opportunités?
Peut-être plus en ville…me rencarder avec Silas, il a l’air de s’y connaitre en richesses…

Quoiqu’il en soit, pour l’instant rester avec le groupe est la meilleure solution pour être protégé : vu qu’ils m’ont
à la bonne (pour la plupart), ils devraient considérer toute attaque contre moi comme une attaque contre eux et
ne pas me laisser tomber en cas de difficulté. Je me dois donc de les protéger, également. C’est un arrangement
qui va bien à tout le monde, tant mieux.

Nous prenons la route vers le temple, où nous arrivons devant la porte fortifiée à moitié écroulée alors que la
nuit vient de tomber.
Nous avançons prudemment dans les ruines quand
nous somme attaqués par un bestiau gros comme un
ours et avec une tête de hibou. Un…ours-hibou! Nous
en venons à bout sans peine et je peux accéder à la
nef du temple principal. Je me trouve devant l’autel
de métal sombre, un immense truc circulaire, noir,
sans inscription, et qui n’a aucunement subi les effets
du temps. Je commence à en enlever la poussière avec
patience, et à l’astiquer quand soudain un souvenir
arrive sans crier gare! Je me revois devant ce même
autel, avec une pierre au centre (le bout de l’étoile qui
sert de relique?). Mais quelque chose cloche : la pièce
n’est pas la même! L’autel semble être dans une pièce
souterraine, alors que je le vois, ici, dans la nef. Il y a
donc un autre autel, ou celui-ci est une réplique, enfin
en tout cas, ce n’est pas le seul endroit à visiter dans
le temple. Mon souvenir est très clair, mais je n’ai pas d’autre détail. J’en fais part aux autres et nous partons
pour une campagne de fouille systématique de l’endroit, à la recherche de passage secret, ou autre pierre
branlante. Nous ne trouvons rien. Et décidons finalement de passer la nuit ici.

Lendemain matin, nous explorons les environs. Derrière le


temple, après un éboulis de la falaise, une route monte sur
notre droite en deux grands lacets vers le site de l’Étoile
Tombée du Ciel. Nous nous y rendons. Il y a un grand trou, de
la pierre a été changée en verre sombre. Je ne sais plus qui
évoque la possibilité que la chaleur de l’Étoile ait fait fondre le
rocher (ce qui m’impressionne grandement, je ne savais pas
que c’était possible). Nous ne trouvons pas grand-chose
d’autre que ce cratère défoncé et un peu nu, donc nous
redescendons. Nous devons être bientôt à Kortheim (enfin :
surtout Silas avec son doigt de démon).

Au moment où nous repassons devant l’éboulis, une nouvelle


image s’impose à mon esprit, un nouveau souvenir! Je suis
enfant, ici-même, juste devant une entrée de souterrain qui se
trouverait derrière l’éboulis actuel. Et toujours dans le
souvenir, un prêtre me montre du doigt en me parlant : « Ne
sort pas, reste ici! », comme pour me dire de rester dans le
souterrain. Je me rappelle son nom : père Dolman. Il y a, j’en suis persuadé, un passage derrière l’éboulis.
Malheureusement, nous n’avons plus guère le temps de nous en occuper. Nous reviendrons, peut-être, mais nous
partons pour Kortheim à toute vitesse, nous avons trop passé de temps ici.

Cela me laisse avec de nouvelles questions (je devrais en faire une liste pour ne rien oublier…)

Le lendemain en fin d’après-midi, nous arrivons à Kortheim. Nous avons une belle vue d’ensemble de la grande
cité fortifiée, et c’est plutôt magnifique, cette grande ville sur le cours de la Velverdyva. En revanche, c’est aussi
assez…rigide dans le coin : nous sommes arrêtés sans cesse par des gardes à béret décoré de deux plumes, lune
rouge l’autre blanche, qui nous demandent ce qu’on fait là. On ne peut pas dire que l’improvisation soit la
caractéristique principale de la Perrenlande. Néanmoins, assez rapidement, nous sommes amenés devant
Wisibald.

Il y a des petits gâteaux dans son bureau, et il est plutôt agréable dans un premier temps. Ce qu’il dit ensuite me
laisse très circonspect : il se propose (et nous impose…) d’être liés à un sort, un glyphe, comme il l’appelle, qui
alertera les autorités si jamais nous devions sortir de la ville, et qui nous permettrait aussi d’appeler la garde à
notre secours, si nous en ressentions la nécessité. Son argument est que nous devons être protégés en vertu de
notre statut de témoins privilégiés dans les
évènements qui se sont produits à Tyrnadt. S’en suit
une discussion quelque peu tendue (avec moi), car je
n’aime pas ça du tout. Les autres s’en formalisent
quelque peu, mais je finis par céder de mauvaise grâce, et mon nom apparait sur un parchemin après qu’il ait
lancé le sort.

Et maintenant, nous voici seuls dans Kortheim, attendant qu’on fasse appel à nous.

Tout d’abord, nous allons à l’auberge du Gai Soldat. Cependant, certains d’entre nous - j’en fais partie - n’ont pas
de quoi payer pour les chambres. J’accompagne donc Sven et Galswinthe à Fort Vosserkatz, forteresse qui n’a
jamais été prise durant la guerre contre les fiélons, et en tant que membres du clan Vosser, nous devrions avoir
un traitement de faveur. Malheureusement, à l’entrée, les gardes (dont le symbole est un vosserkatz d’obsidienne
entouré d’or) ne laissent pas passer Galswinthe, sous prétexte qu’elle « n’est pas sur la liste ». Peine perdue, les
négociations sont impossibles et nous devons laisser la naine trouver elle-même son gîte et son couvert. Sven sur
le chemin m’a parlé d’une épée magique qui permet de savoir quelle est l’ascendance, et même l’arbre
généalogique complet d’un Vosser. Cette épée est en possession d’Heinrich Vosser. Il
faudra donc que je me débrouille à obtenir une entrevue avec lui pour qu’il me fasse
profiter des capacités de cette épée légendaire. Nous voici dans Fort Vosserkatz, et
nous passons au travers de nombreuses fortifications. Je n’ai jamais rien vu de tel. Ça
a l’air solide…

Sven demande des nouvelles d’Harold, et tout va bien pour lui.

Nous sommes reçus par Domorik Rhys, chef de la garde de Château Vosserkatz, un homme au port martial
d’une prestance assez incroyable. Assez rapidement, après avoir pris connaissance de qui nous sommes, il nous
amène jusqu’à Alaric Karlevan, qui est le représentant du canton de Quagfludt pour les Vosser (à ne pas
confondre avec l’Hintervoorman, Lothar Flensburger…je ne suis plus très bien toutes ces histoires de titres, mais
ils ont l’air d’y tenir, il faut que je fasse attention). Nous narrons en détail notre histoire (la faille chez les
Ausrüder, l’attaque des gnolles, le rituel immonde et l’apparition de la créature fantomatique dans le feu). Il dit
qu’ils nous recontacteront, et qu’un entretien avec Heinrich Vosser est envisageable. En attendant, nous
pouvons dormir dans château Vosserkatz. Une chose de réglée et ça avance!

Le lendemain matin, au réveil, j’ai la désagréable surprise de voir mes deux pieds
changés : leur couleur a viré au noir, façon obsidienne, exactement comme mon sexe
après l’histoire de la faille. Je panique un peu. Que se passe-t-il? Est-ce qu’il y a une faille
sous mes pieds? Est-ce que je me transforme de manière « naturelle »? Où cela va-t-il
s’arrêter? Que faire? La seule solution que j’envisage, c’est de retourner à la source, qui
m’a guérie la première fois.

Aussitôt, j’en touche un mot à Sven, lui dit que je dois absolument revenir à la source.
« Mais c’est impossible », me dit-il, « nous sommes liés à Kortheim par le glyphe de
Wisibald ». Je dois donc m’en défaire! Et pour cela, probablement avoir le soutien des
autres. Nous allons à l’auberge du Gai Soldat, où nous nous retrouvons tous. Un groupe est
sur une affaire avec un noble du clan Roodberg (les enflures qui tuent les vosserkatz). Ils en sont arrivés là en
suivant la piste (par je ne sais quel hasard) d’une femme rousse qui possède un chat blanc nommé Vladimir. Je
ne vois pas ce que cela peut nous amener, et je le leur dis : « Quelle importance peut bien avoir cette intrigue
politique alors que nous sommes ici pour attendre d’autres choses? » Néanmoins, ils veulent aller sur un bateau
où se trament des choses pas nettes dès le soir. Une fois que je leur ai parlé d’un « problème qui nécessiterait mon
retour à la source », ils s’opposent à l’idée. J’irai donc seul s’il le faut. Je devrai en parler à Gottfried dès que
possible pour qu’il intercède auprès de Wisibald.

Nous apprenons aussi qu’une délégation de moines du monastère de Kershane n’est jamais arrivée, ou en tout
cas qu’ils ont un retard de trois jours. Que se passe-t-il donc?
Ceci dit, tout ça n’a que peu d’importance pour moi : mes pieds sont noirs!!! Je dois retourner à la source.
Absolument. Demain, j’irai voir Gottfried, puis Wisibald et lui demanderai d’être libéré. S’il ne veut pas, je m’en
vais quand même et il n’a qu’à venir m’attraper s’il le peut. EN QUOI SUIS_JE EN TRAIN DE ME
TRANSFORMER?!?!?!?!

La nuit arrive et nous partons vers les docks et


le bateau. Je me demande ce que je fais là.
Cette enquête a l’air, particulièrement
inintéressante en ce qui concerne les failles,
démons et autres gnolles. Mais bon, ils y sont
tous, alors…autant accompagner, il y aura
peut-être des choses amusantes à faire.

Nous investissons le bateau. C’est Galswinthe


qui descend en premier, suivi de Beren,
puis…bref, on commence à descendre dans la
cale. Soudain, Beren hurle puis tombe, et
chacun des gens en bas (je n’y suis pas) essaie
de taper une sorte d’ombre fugitive.
J’entraperçois la bestiole, et sur une intuition,
je hurle « Rampe! » en abyssal, en chargeant
ma voix d’un sort de commande. La créature
s’écroule immédiatement, mais cela ne suffit
pas aux autres pour l’occire. Elle se relève
bientôt et disparait dans un tonneau sans que
l’on puisse intervenir. Silas veut ouvrir le dit
tonneau, mais à la place, une énorme explosion
a lieu, et tous sont plus ou moins électrifiés
(sauf Sven et moi, car nous étions encore sur le
pont supérieur).

Je profite du chaos de l’explosion pour descendre à mon


tour. Je dézingue le tonneau, qui dissimulait une sorte de
conduit étroit, conduit dans lequel Gunthar s’engage sans
hésiter en faisant un jeu de jambes incroyable. On ne peut
pas dire qu’il manque de courage - personnellement, j’y vois
de l’inconscience, mais après tout…Cela débouche sur une
pièce dissimulée. Là un combat a lieu : deux démons
simiesques au visage bavant et empli de dents attaquent, et
le démon d’ombre (oui, c’en est un, apparemment)
évidemment se joint à eux. Un nuage pestilentiel emplit la
pièce, des coups pleuvent sur mes compagnons, mais le
temps que j’arrive c’est terminé : le démon d’ombre a
disparu, et les deux petits sont en morceaux. Je vois un
pentacle au fond de la pièce et mes
compagnons me racontent : dans le
pentacle, il y avait une bouteille de
cristal renfermant un liquide noir.
Une main est sortie du milieu du
pentacle, et a simplement pris la
bouteille avant de disparaitre. Cette
main, griffue, était certainement
celle d’un démon. Je m’en veux
d’avoir raté ça…d’aucuns disent
qu’elle n’avait que quatre doigts. La main qui va avec le doigt que transportait Silas?

Outre le pentacle à la main démoniaque (qui irradie la


magie de protection, soit dit en passant), des masques
grimaçants en papier mâché recouvrent l’intégralité des
murs de la pièce. Le genre de masques que les gens
porteraient le jour de la sorcière. Ils sont enchantés au
moyen d’un sort qui rend fou quiconque porte le masque.
En fouillant le bateau, nous trouvons une grande cuve,
ainsi que les ingrédients pour la fabrication des masques.
Après un temps, voilà que dans un tonneau vide se trouve
un coffret plein de gemmes, ainsi qu’une lettre, qui semble incriminer des gens
hauts placés. Je n’en ai cure, et je dérobe en douce une gemme en la remplaçant
par une illusion.

La garde arrive à ce moment-là. Trois hommes un peu affolés avec des plumes
blanches et rouges. On leur explique la situation, mais leur lieutenant nous
répond qu’un évènement dramatique est en train d’arriver sur la Grand-Place.
Effectivement, on voit les flammes d’ici. Du coup, on s’y précipite.
Unis Comme les 6 Doigts de la Main
Sur la Grand-Place, une trentaine de cadavres, et des gens blessés que je soigne aussi bien que je peux. Au centre,
une grande effigie de la « sorcière » entièrement brûlée. Elle devait bruler dans deux jours lors du final des
festivités, mais là, c’est un sort qui l’a complètement carbonisée - en même temps que les gens qui étaient
immédiatement autour. Juste après l’explosion enflammée (ou avant? Les témoins ne sont pas clairs), une
puissante voix féminine a crié une phrase du genre « Je suis de retour et rien ne pourra vous sauver cette
fois! ». (Cela pourrait-il être la sorcière elle-même ? Ça me semble peu correspondre à ce que je connais de son
« style » : elle a préparé pendant des années l’invasion d’il y a cent ans, elle est patiente et ne fait pas d’esbroufe
de ce genre). Ensuite des gens sont plus ou moins devenus fous (possédés?) et ont commencé à attaquer des
passants. Les cadavres des assaillants forcenés ont des sortes de traces noires sur le pourtour des lèvres (un
poison alors?).

Alors qu’on inspecte tout ça, Beren voit en haut d’un clocher un énorme crapaud qui sous ses yeux se
transforme en chauve-souris. Il essaie de le flécher mais le rate. Gunthar l’a peut-être aperçu. Était-ce le familier
de la sorcière rousse? En tout cas, la chauve-souris s’est enfuie.

Pas le temps de s’appesantir : de hauts responsables de Kortheim arrivent rapidement, dont Wisibald vers lequel
je me dirige immédiatement. Il discute avec un impressionnant prêtre de Saint Cuthbert vêtu d’une grosse
armure de plaques. Un peu plus loin, une prêtresse assez gironde (Beveurielle?) et un vieux gars à l’air pas
commode (Vucarik?). On explique la situation, notamment celle du bateau, à Wisibald. Du coup, le prêtre de
Saint-Cuthbert (il s’appelle Vandale Marre Zalme) nous accompagne sur la barge.

Une fois sur place, on lui explique tout dans le détail. Barge, démons, main de démon dans un pentacle…il
acquiesce.

La nuit même, alors que je dors, un démon m’apparait en rêve. Il est entouré de flammes furieuses, il est grand,
sa peau est entièrement noire. Il a de petites cornes, et son regard me fixe, impérieux. Il dit : « Je suis ton père ».
Ah non, en fait, il dit : « Enfin je te retrouve, mon fils ». MON FILS!!! Serait-ce mon père, ce démon?!?!!?! Je ne
connais pas son nom, mais son apparence est extrêmement reconnaissable (peau noire, petites cornes,
extrêmement charismatique, une épée ondulée à ses côtés, et il me semble, 6 doigts aux mains). Je pensais
progresser sur la généalogie du côté de ma mère, voilà que je me retrouve avec mon père dans un rêve. Et il n’a
pas l’air commode…Ceci-dit, est-il réellement mon père? Cette transformation que je subis pourrait être
responsable de délires, d’hallucinations, d’illusions qui berneraient mon propre entendement. Je vais tout de
même aller faire quelques recherches. Je me dis qu’un démon pourrait vouloir me retourner la tête avec de
fausses informations…

Mais voilà : au réveil, je vois immédiatement que ma peau est entièrement noire! Du coup, je suis désormais
étrangement semblable au démon entouré de flammes qui m’est apparu…Et ô stupeur supplémentaire, une sorte
d’excroissance s’est formée sur ma main…Non! Sur les DEUX mains, comme une phalange qui pousserait sur le
côté. La transformation n’est donc pas tout à fait complète, mais elle avance!!! Que m’arrive-t-il? Que m’est-il
arrivé AVANT, pour que mon apparence ne soit plus la même? M’a-t-on fait subir un sortilège depuis ma plus
tendre enfance, sortilège qui s’est finalement défait avec le temps?

Je parle à Sven de cette transformation et la lui montre. Son avis est immédiat et il semble extrêmement sûr de
lui : cela lui rappelle Graz’zt, un Prince Démon. Il me donne quelques renseignements supplémentaires : Graz’zt
a donné naissance aux Abat-Dolors, une sorte de race démoniaque, dont je pourrais être un représentant. Je
frémis…Ce Prince Démon est-il réellement mon père?

La source semble si loin…le vosserkatz me manque.

Au petit déjeuner, on revient sur la situation de la nuit dernière. Je suis extrêmement nerveux et je réitère mes
volontés de revenir à la source. Je ne vois que cette solution pour arrêter la transformation, ou tout du moins la
ralentir. Tenter de reprendre contact avec mon Seigneur Fey serait aussi facilité par cela…Les autres ne
semblent en avoir cure. Je ne peux encore leur dire ce qui m’arrive, pourtant il le faudra bien. Je veux aller
voir les prêtres, DES prêtres, n’importe lesquels…mais on m’en empêche…Même si les autorités nous ont à la
bonne désormais, Wisibald ne veut pas me laisser partir, blablablah…À la place, ils discutaillent sur la femme
rousse et son chat blanc nommé Vladimir. Là encore, Sven semble avoir une idée. Il parle d’une sorcière
légendaire nommée Baba-yaga. Ah, bon, une sorcière…liée à la sorcière Ygwilve, ce serait même sa mère
adoptive…Ha!…Intéressant. J’apprends qu’un crapaud géant a sauté du bateau quand Gunthar s’en était
approché…le lien avec le crapaud d’hier soir est semble-t-il établi. Quoiqu’il en soit, nous sommes convoqués en
début d’après-midi par Heinrich Vosser VII. Pas près de partir de la ville, soit, mais je pourrai peut-être tirer
quelques vers du nez du chef du clan Vosser concernant mon ascendance du côté maternel…

Je me rends plus présentable : cheveux propres habits propres…un nouveau Tim pour les autres, mais en
dessous, je sais bien que je suis tout noir…Nous nous rendons à fort Vosserkatz. Les festivités ont été annulées et
les échoppes de la ville sont fermées. Devant les auberges on voit des patrouilles de soldats. Le temps est
maussade.

Nous voici dans la salle du conseil clanique, une salle richement décorée, avec des chaires
en bois surmontées d’écus contre les murs, un trône en bois décoré de plusieurs vosserkatz
devant un mur transparent qui domine la ville de Kortheim. Plutôt impressionnant. On
s’assoit en attendant. Arrive Valde Marre, toujours en armure complète, qui s’assoit lui
aussi. Puis Heinrich Vosser VII entre à son tour. Belle claymore à lame sombre ornée de
runes, kilt aux couleurs Vosser (noir et or!), sporran et barbe. Belle prestance. Il s’assoit sur
le trône. Il nous remercie de nos actions sur la barge, et nous propose d’aller nous servir
dans le trésor comme récompense. Je lui demande d’avoir plutôt accès à ma généalogie. Il
lève un sourcil, et précise qu’il ne pourra que me dire si je suis du clan Vosser. Je suis un peu déçu mais
j’acquiesce néanmoins. En conséquence, il me demande de toucher sa lame, dont le nom est Lomallach) qui a ce
pouvoir spécial concernant le sang des gens du clan Vosser. Ce que je fais. Aussitôt, les inscriptions de la
claymore (qui disent : « Ne me sort pas sans raison, ne me rentre pas sans honneur ») brillent mais surtout, un
cri de Vosserkatz se fait entendre!!! Heinrich est surpris (tout autant que moi) et me dit que selon les signes, je
suis non seulement Vosser, mais plus précisément un Vosser de Vosser, c’est-à-dire de son sang à lui. Ce que je
pensais bien savoir, mais en voilà la confirmation. Il me demande l’âge que j’ai et je lui parle de mon séjour chez
les feys, du fait que je suis né probablement il y a plus de 120 ans. Il me propose un entretien en tête à tête « plus
tard ».

Vandale Marre nous parle alors du monastère de Kershane, dont il a reçu un message bien intriguant. Cela
concerne la mort accidentelle de l’abbé Aldebert et de 3 autres moines. Le message, signé du nouvel abbé
Ernicius, parle d’un regrettable et tragique accident, mais ne donne pas plus de renseignements, et c’est bien
étrange. D’autre part, on n’arrive pas à joindre le monastère par moyens magiques. C’est donc TRÈS étrange.
On serait bien inspirés d’y aller faire un tour. Les autres semblent pour. Comment vais-je pouvoir leur fausser
compagnie?

Les autres sont accompagnés au trésor pour choisir ce qui leur plait.

Heinrich revient et me voici dans une pièce privée avec lui. Voilà ses informations : suite à la consultation de
l’arbre généalogique du clan, il apparait que Gottliv Vosser, fille de Heinrich Vosser III, est morte en 451 au
monastère de la Sainte Étoile, en accouchant d’un enfant « mort-né ». Elle avait 19 ans et rien de plus n’est dit
sur l’enfant ou les circonstances particulières de l’accouchement. Le portrait de Gottliv Vosser est dans les
appartements d’Heinrich Vosser VII, il m’en fera une copie. Je le remercie vivement. Je vais pouvoir connaitre
le visage de ma mère! Mais je crains d’avoir plutôt pris du côté de mon père…

Après discussion avec les autres, et comme personne ne veut me voir aller à la source, il est décidé que nous
irons au monastère recueillir des renseignements. Nous serons accompagnés par un prêtre (MOINE???) de Saint
Cuthbert qui connait bien le monastère car il s’y rend régulièrement.

De retour dans ma chambre, je lance un sort dont je viens de découvrir l’existence pour obtenir ce qu’on appelle
un familier (Sven m’a dit le plus grand bien de ce sort). Par la fenêtre, je vois alors arriver un moineau. Il
s’approche et se transforme en petit dragon avec des ailes de papillon et d’un chatoiement de teintes à
dominante violette des plus seyantes. Des bribes de souvenirs me viennent, mais rien de précis, sinon que ce doit
être un dragon féérique. Je reste interloqué, je pensais obtenir une chauve-souris! Le dragon violet me parle : il
dit s’appeler Balazar Medrash et a été envoyé par mon Seigneur Fey pour prendre soin de moi. Je me demande
comment cette minuscule créature va pouvoir me protéger…mais je suis rassuré de voir que je ne suis pas
complètement seul dans cette épreuve et que mon Seigneur Fey est encore à mes côtés.

« On va bien s’amuser » me dit Balazar…Et j’opine du chef, mais j’ai un doute…

Le lendemain matin, nous retrouvons le prêtre de Saint Cuthbert, Horst, qui n’est pas un rigolo du tout. Départ
pour le monastère de Kershane dans la foulée.

Nous faisons une halte à l’auberge du Héron Cendré. En regagnant la chambre que je partage
avec Sven, je me retrouve paralysé en touchant la poignée de la porte (du poison? Un sort?), et
Sven se fait attaquer brutalement. Je ne peux rien faire, je ne peux même pas bouger les yeux!
Sven est grièvement blessé et les autres mettent un peu de temps à arriver, mais après quelques
échanges de coups, c’est Silas qui met le salopard sous son emprise. Le type, qui porte un moche
masque, nous apprend tout sur sa mission : il a été engagé par la sorcière avec le chat blanc
pour tous nous tuer. Tous? Non, pas moi. Tiens tiens tiens…je suis donc exempt de la vengeance ou de la volonté
de nuire de la sorcière rousse…que dois-je en déduire? Il nous apprend qu’il a également empoisonné les draps de
nos chambres.

Les autres ne savent pas trop quoi faire avec l’assassin, qui finalement est exécuté
suite à un jugement hâtif et sans appel de Horst. « On ne saurait pas quoi en
faire »…cela semble excuser l’exécution. Je ne prends pas part à cet acte dégradant.
Mais je fouille consciencieusement le cadavre (dont ils coupent la langue…quelle
horreur…et ils sont du bon côté parait-il…). Une épée pour Beren, une bourse, des
bottes et tout un tas de fioles pour moi. Personne ne semble en mesure de savoir ce qu’il
y a dans les fioles. Dommage.

Tout se finit, et on apprend également que 4 auberges, toutes appartenant à des hobbits, ont été incendiées ces
derniers temps. Aucun rapport avec notre histoire? On n’a pas le temps de creuser de toute façon…

Le lendemain soir, je donne du goût aux poissons pêchés par Gunthar, et nous dormons sous un abri magique
que Sven a mis en place. Du coup me voilà obligé de révéler ma véritable (et nouvelle…) apparence, puisqu’on
dort tous ensemble…« On » comprend donc pourquoi je voulais retourner à la source. Tout se passe bien, mais
Horst, évidemment, me regarde de travers. Typique. Je n’ai pourtant exécuté personne,
ni coupé de langue, récemment. Et encore, c’est parce que Gottfried lui a parlé de ma
« condition particulière ». Je n’ai pas intérêt à lui tourner le dos.

Encore une journée de marche, et nous voici


arrivés devant le monastère que Horst nous a
décrit : deux grandes ouvertures dans les falaises
(avec une série de cavernes derrière), fortifiées.
Le site est impressionnant et garde le passage au-dessus de la rivière,
avec l’aide d’une énorme statue de Saint-Cuthbert. Le monastère a été
un des remparts à ne jamais tomber lors de la grande guerre contre les
fiélons. Nous observons de plus près, envoyons des éclaireurs, mais nous
ne constatons rien de particulier. Nous frappons et nous voici entrés
dans le monastère…après un instant de doute.

Le père Ernicius, le nouvel abbé qui mesure deux mètres, nous reçoit et nous parle. « Un
éboulement a eu lieu lors d’une cérémonie, et le père Aldebert ainsi que 3 autres ont été
ensevelis ». Il ne nous convainc pas, et même plus : Horst est certain qu’il nous ment.

Vêpres…nous restons seuls (sans Horst ni Sven qui sont à la prière…), mais notre inspection plus
avant (grâce à Balazar et à Gunthar) ne nous révèle rien de plus. À leur retour de la cérémonie
(quelle perte de temps), Horst et Sven disent qu’il n’y a aucune connexion entre les moines et leur Saint. Plus
encore : la chapelle a été « déconsacrée ». C’est plus qu’étrange.

Nous voici invités à manger. Après quelques hésitations, nous allons nous asseoir à leur table, dans le réfectoire,
et rien de particulier ne se passe, à part la fadeur de la nourriture.

Horst a demandé à Ernicius de venir nous voir


plus tard, dans la maison des hôtes où nous
avons nos quartiers. Il arrive, seul. Nous
l’entourons aussitôt pour lui tirer les vers du
nez. Mais avant que rien de vraiment grave ne
se passe, il arrive à s’enfuir par magie tout en
beuglant. « Il est devant le fortin! » crie Beren.
On se précipite dehors…Beren lui colle aux
basques, mais Ernicius lui colle un éclair sur la
tête (en criant un truc que je ne comprends pas
vraiment). Des moines se joignent à lui pour
nous taper dessus. Beren et Gunthar viennent à
bout d’Ernicius. Je soigne Ernicius pour qu’il ne
meure pas (on aura sans doute besoin de
quelques renseignements). Puis une grande
créature arrive sur le toit de la Maison des
Hôtes : osseuse, voutée et tordue, avec des vertèbres un peu partout et un gros cerveau visible dessous. Elle
attaque nos cerveaux, mais seuls les moines semblent en souffrir. Sven fait reculer la bestiole (un démon
apparemment) puis Horst arrive à la bannir en se concentrant très fort. Nous nous débarrassons des moines
restants sans trop de difficultés, puis nous nous replions dans une des tours. Il reste encore beaucoup de moines
dans ce lieu, il vaut mieux se préparer.

Dans un des registres trouvés dans la tour, aux


entrées des visiteurs, nous trouvons la mention
« Helena, herboriste, avec son chat Vladimir », juste
après la dernière visite de Horst il y a deux mois et
demi. Voilà donc à nouveau un lien avec la rousse
de l’autre jour…elle est à l’origine de pas mal de
choses désagréables…
Alors que Sven et moi montons la garde, une grande quantité de moines sort du fortin. Nous en venons
rapidement à bout car nous sommes bien retranchés. Après un court repos, nous partons explorer le reste du
monastère. Le fortin est bloqué et rien n’y fait. En cherchant dans les environs du réfectoire, je trouve un
passage secret, qui mène de l’autre côté.

Un conduit, une trappe que Galswinthe enfonce sans


problème…une pièce sombre, un couloir…nous
entendons des incantations (en abyssal!). Une courte
préparation, on prend notre souffle et on fonce. Six
moines, en cercle, sont en train de psalmodier et se
retournent sur nous quand Silas hurle « La fête est
finie! ». Ils entourent un chat blanc, qui se transforme
en une immense créature à 4 bras de 3 mètres de haut !
Un démon!!! Encore!!! J’envoie Balazar plus loin pour
qu’il ne risque rien.

Les petits moines qui l’entourent empêchent une vision claire. Le démon résiste à mon sort de contrôle mental, et
c’est moi qui soudain suis contrôlé par…mon père??? (c’est ce que prétend à nouveau la créature de mon rêve qui
m’apparait à nouveau en m’ouvrant les bras terminés par des mains à 6 doigts). Malgré moi, je lance un sort
brutal sur Silas, puis je lui place un coup de pied magistral dans la fesse droite. Je regagne difficilement le
contrôle après de longues secondes de combat contre cette volonté étrangère. Je m’aperçois que Balazar est
revenu. Lien de cause à effet? Il faut sans doute que je reste près de lui…ou qu’il reste près de moi.

Bref, le combat continue. Alors que le démon a pincé Beren et Galswinthe, j’arrive à le faire
lâcher (en abyssal!!!) et après un échange de coups, le gros bestiau finit par s’écrouler et
disparaitre.

Le décor de la pièce est magnifique, mais a été consciencieusement saccagé. Au fond, une
grande tenture blanche avec une main à six doigts dessinée. Une main à 6
doigts…malheur…Graz’zt…mon père???

À peu près au moment des derniers coups, du bruit dans notre dos : c’est Aldebert, l’abbé qu’on croyait mort,
avec 3 autres moines. Leur histoire est longue mais en résumé : les autres moines ont été détournés de Saint
Cuthbert (ça n’a pas l’air bien solide, leur foi ma foi…). Et ils vivent depuis deux mois retranchés dans les
cavernes, sous la montagne.

Intermède discussif numéro 1 : Sven

 Un culte de Graz’zt était à l'œuvre ici. Ce prince démon (à 6 doigts…) a été soumis par Ygwilve dans ses
cavernes durant la dernière guerre contre la reine sorcière. Graz’zt aurait finalement réussi à se libérer
cette emprise et serait (très certainement) la cause de la chute d'Ygwilve. Cependant la "coopération" de
Graz’zt et d'Ygwilve a engendré Youze l'ancien.
Note personnelle : je serais le demi-frère de cette saloperie de Youz???
 Dans le registre du monastère, il y a 3 mois : « Helena herboriste accompagnée d'un chat blanc nommé
Vladimir » : Helena est le nom d'une autre fille adoptive de Baba-yaga. Ces deux sœurs étaient en tout point
opposées en caractère. Si c'est bien cette Helena qui est passée, je ne comprends pas ses actions : installer un
culte de Graz’zt et faire revenir Ygwilve : le prince démon et la reine sorcière sont censés être ennemis et on
ne sait pas précisément ce qui est arrivé à Ygwilve.

Intermède discussif numéro 2 : Beren

 Au sein de la confrérie de la Garde des Murmures, fondée par mon père il y a plus d'un siècle pour lutter
contre l'occupation de la Perennelande par Ygwilve, il existe une unité particulière: les Ghost, sorte de
guerriers-voleurs spécialisés dans l'infiltration et le renseignement. Le plus célèbre d'entre eux se nomme :
Mindartis Naïlo, un elfe haut qui a secondé mon père durant la guerre et fut son meilleur informateur.
Suite à ses nombreuses missions de renseignement, Mindartis a établi une carte indiquant l'emplacement
précis des entrées des cavernes abritant les repères d'Ygwilve. Il a confié cette carte à mon père. Lorsque
mon père tomba lors de la première tentative de libération de la ville de Kortheim en 490, ce fut ma mère
qui conserva la carte de Mindartis. Avant que nous partions pour le monastère de Kershan, ma mère m'a
confié qu'elle n'était plus en possession de cette carte : il y a 4 ans, elle a été convoqué par le roi des elfes de
Maison Haute. Le roi connaissait l'existence de cette carte, et il a demandé à ma mère de la lui remettre.
 Nous savons par Aldebert que les 4 moines corrompus, sortis du monastère depuis plusieurs semaines, sont
en possession de la carte et cherchent l'emplacement des cavernes d'Ygwilve. Nous ne savons pas quelle
direction ils ont pris. Ils ont trop d'avance sur nous, nous ne pouvons ni retrouver leur piste, ni les
rattraper. Il me semble que notre meilleur option est d'aller dans le royaume elfique de Maison Haute
(proche du Monastère de Kershane) afin de vérifier si la carte de Mindartis Nailo leur a été dérobée (par la
créature qui est apparue dans un pentacle et l'a apportée aux moines corrompus de Saint Cuthbert dans le
monastère), et surtout si les elfes ont pris soin d'en faire une ou plusieurs copies.
 Deuxième option, assez irréalisable : retrouver l'elfe Mindartis Naïlo qui a dessiné cette carte et connait
l'emplacement des cavernes. Il a disparu à la fin de la guerre et personne ne l'a jamais revu, mais rien ne dit
qu'il est mort pour autant.
 Dans tous les cas, trouver une copie de cette carte nous permettant de retracer le parcours des moines
corrompus de les pister, les rattraper et leur reprendre la carte originale me semble être une mission
prioritaire. Nous ne pouvons pas laisser à nos ennemis la moindre chance de retrouver les repères
maléfiques d'Ygwilve...
Les Feux de la Mort
Sven nous révèle qu’il a beaucoup voyagé, ce qui lui a donné une grande connaissance des démons.
Il répète ce qu’il a déjà dit sur les liens entre Ygwilve et Graz’zt, ainsi que les origines de Youze
l’ancien.

Ensuite, on fait le point sur le fait que suite à un rituel démoniaque, les moines ont obtenu une carte menant
aux cavernes dissimulées d’Ygwilve de la main d’un démon. L’apparence de ce démon ressemblait à celle de
Graz’zt …donc à moi…

Une discussion sans fin pour savoir ce que nous allons devoir faire ensuite…certains pensent que nous devons
aller à Kortheim pour obtenir une introduction officielle en vue d’aller à Maison-Haute. Nous avons pourtant
une entrée avec le maitre de Sven. Il est question de re-sacraliser le temple pour permettre à trois d’entre nous
d’aller négocier un papier officiel à Kortheim. Je suis lassé de cette discussion et je m’éloigne.

Alors que je reviens dans la maison des hôtes où nous avons nos quartiers, je trouve
les quartiers assombris et une forme féminine lascivement allongée sur mon lit. La
salope qui m’a torturé pendant des années. Je suis tétanisé par un sort, et Balazar ne
peut rien. Elle parle, me susurre que mon père attend quelque chose de moi, que je le
rejoigne. Je dois choisir mon camp et il ne fera pas plusieurs propositions. Je devrai
saisir la prochaine ou bien devenir son ennemi. Je souhaite juste m’enfuir à ce
moment-là, et je ne ressens que de la haine. Mes lèvres se libèrent et je peux répondre.
« Vos agissements me mettent en danger et que m’offre-t-il? » Elle insinue qu’il
souhaite que je règne à ses côtés. Je suis toujours tétanisé quand elle s’en va et me
gratte le menton en murmurant « Belle bête ».

Je suis remué au plus profond de mon être. Que faire? Il est clair que je ne peux me mettre aux côtés de « ma »
sorcière.

Je reviens vers mes amis. Beren me cuisine et je me vois obligé de révéler une partie de ce que je sais de ma
nature et de mon histoire. Que je suis peut-être le fils de Graz’zt. Qu’il est possible que mon sang soit la porte par
laquelle ils nous espionnent. Chacun se retourne vers moi lorsque je leur montre l’apparence de « ma » sorcière.
Apparemment, ce n’est pas Ygwilve, d’après les renseignements que possède Sven. Je suis mis à l’écart des
discussions suivantes. Compréhensible, même si ce n’est pas particulièrement agréable. J’ai un mauvais
pressentiment…Je dois me préparer à ce qu’à tout moment ils se jettent sur moi. Pas dans les jours qui viennent,
mais je suis sûr que ça viendra, et je devrai être prêt.

La sorcière profite de ce nouveau moment de solitude pour revenir dans ma tête « Ils sont déjà en train de te
mettre à l’écart ». Je lui réponds que ses interventions sont contre-productives, qu’elles sont en train de me
mettre en danger inutilement. Balazar se love contre mon cou. Au moins un qui n’a pas d’états d’âme à mon
sujet et qui ne veut rien obtenir de moi.

La question qui me taraude à ce moment-là : comment fait-elle pour me parler ainsi, me contrôler (en tout cas
me paralyser), apparaitre ici, dans ma tête…? Il faut que je trouve certaines réponses, que j’acquière une
protection quelconque…est-elle physiquement proche? Est-ce uniquement une communication par l’esprit ou bien
était-elle là, présente dans la chambre? Je suppute qu’elle ne doit pas être bien loin, en tout cas, et on est à peu
près certains qu’elle peut revêtir diverses apparences sans difficulté.

Finalement, il est décidé d’aller à Maison-Haute, même si je ne comprends pas vraiment le lien entre les deux
choses, mais au moins, on avance vers quelque part…même si ce n’est pas la source. Je prie le Seigneur des Fêtes
qu’il m’accorde sa protection et m’aide dans les épreuves qui m’attendent.
On finit donc par partir du monastère vers Maison-Haute. La route suit la rivière. Nous franchissons la
frontière, et faisons un rapide arrêt à Verbeeg Hill où j’achète une armure de cuir clouté (j’ai besoin de
protection supplémentaire). Dans le gros village, les rumeurs vont bon train et les voyageurs sont inquiets car
les troupes de Youze ont attaqué dans la forêt de Vesve.

Les nuages sont de plus en plus noirs sur notre partie du monde. Il y a une synchronicité dans les évènements
qui ne laisse rien présager de bon. Et ça parait trop gros pour être une coïncidence. Quel évènement a déclenché
tout cela? Y-a-t-il un plan global derrière tout cela? Les démons se seraient-ils alliés pour éradiquer le
Perrenland? Notre piste nous mènera-t-elle à aider contre les avancées des troupes maléfiques?

Après quelques jours, nous voilà arrivés dans


une auberge nommée « le Sanctuaire du
Vagabond ». L’auberge est grande, et c’est un
sanctuaire dédié à un dieu des voyages. La
devise inscrite sous l’enseigne est « Repas,
repos, et prière pour tous ». À l’extérieur,
d’étranges créatures à quatre pattes, plus
grandes que des chevaux, poilues à l’extrême, et avec une sorte de
bosse sur le dos. J’apprends que ce sont des « dromadaires » et qu’ils
viennent de contrées éloignées du côté d’Ekbir ou du Ket. Je n’ai
jamais entendu parler de ces endroits, mais je m’abstiens de le dire.
Ces créatures sont, parait-il, capables de porter des charges énormes
sur de longues distances; et de ne pas boire pendant des jours, grâce
–et c’est probablement un racontar – à l’eau qu’elles emmagasinent
dans leur bosse dorsale. Je n’y crois qu’à moitié.

Un garde blond en armure et livrée de Maison-Haute nous inspecte à notre entrée dans l’auberge. Il nous laisse
passer sans plus de formalités que quelques questions. Formalités dues au regain de tension dans la région.
Parfaitement compréhensible, mais qui m’apparaissent dérisoires.

Dans le vestibule d’entrée de l’auberge, un coffre avec une fente pour


mettre une obole et s’assurer la bénédiction du dieu en question. Je mets une
pièce d’or, histoire de bénir mes voyages. J’ai besoin de toute l’aide possible.
Gunthar fait de même.

L’auberge possède une grande salle commune avec une mezzanine qui fait
tout le tour du premier étage, le bar est sur le côté gauche en entrant. Elle
est tenue par un hafelin jovial du nom de Gillaid, et la serveuse s’appelle
Lirin. Nous demandons immédiatement une pièce séparée dans laquelle
nous est servi un bon repas arrosé de bière. Le choix de mets disponibles est
varié, ce n’est pas la même chose qu’à
Tyrnadt. Je ne m’en plains pas, même si la
vossiflette avait son charme. La décoration décrit des scènes de la vie d’Ekbir, de
grandes étendues de sable et un soleil implacable et les gens sont vêtus de choses
colorées tout à fait remarquables. Plus tard, nos cornemuses s’enflamment dans
un concert magnifique, mais notre voisin de palier, un homme du ket (le
propriétaire des dromadaires) nous demande de nous arrêter et nous offre de la
bière pour nous faire taire. Nous obtempérons.

Nous apprenons par l’entremise de Silas qui a discuté avec Gillaid que des enfants
de familles nobles de Maison-haute ont été enlevés. De nouveaux problèmes à l’horizon…

La soirée continue, entre bières et latrines, sans plus


d’incident. Jusqu’à ce que vers le moment d’aller se
coucher, nous entendions une explosion venue du dehors et des cris venant de la grande salle.

Beren est le plus prompt à réagir et se précipite à une vitesse


surprenante dans la grande salle commune. Il aperçoit sur la mezzanine
du premier étage une créature enflammée accompagnée d’un homme en
toge rouge et monte aussitôt pour les affronter. Sur le chemin, une
grosse boule de feu magique lancée par l’homme en toge le ralentit à
peine!

Nous sortons tous en pagaille à sa suite et nous découvrons la scène.


Nous devons en découdre! L’homme en toge rouge hurle des
imprécations (notamment des prières à un dieu-démon nommé
Pyrémus) et nous voilà tous entourés de flammes dévastatrices qui nous
laissent à moitié en flammes. Je suis correctement protégé et résiste donc
à la vague destructrice (il y avait plus que des flammes, cependant, dans
le sort…à creuser), mais Balazar, lui, en prend plein la tête et je suis
obligé de m’occuper à le maintenir en vie. Je me suis attaché à la
bestiole, mais il est plutôt fragile. Dorénavant, je le garderai soit dans
mon capuchon (pour le protéger), soit il se mettra un peu hors de portée
des sorts adverses…

Maintenant, l’auberge est en flammes! Et pendant que je sauve Balazar, les autres membres du groupe
s’occupent des ennemis. La créature faite de flammes est passée au travers du plancher de la mezzanine, et
Galswinthe s’est précipitée sur elle, aidée par le garde de Maison-Haute. Ils sont tous les deux partiellement en
flammes mais continuent de combattre vaillamment ce qu’il convient d’appeler un élémentaire de feu (je
l’apprendrai plus tard). Un deuxième élémentaire de feu fait alors son apparition venant du dehors par la
grande porte, mais il est promptement et définitivement repoussé par Sven.

Beren vient à bout du sorcier de feu avec l’aide de Gunthar, et l’élémentaire de feu
est finalement éliminé grâce à l’effort commun de Galswinthe et du garde de
Maison-Haute. Nous devons tous sortir pêle-mêle de l’auberge, à moitié étouffés par
la fumée, les yeux en pleurs. Gunthar est à moitié cuit d’un côté.

L’écurie est en feu, et on ne peut faire grand-chose pour arrêter tout cela. Un mort
est à déplorer, le palefrenier qui dormait dans l’écurie. Sven met du temps à sortir.
Il semble qu’il soit allé aider un client de l’auberge, que nous voyons finalement
sortir en courant, les yeux à moitié fous.

J’ai récupéré la dépouille du sorcier rouge et je trouve sur lui trois objets magiques :
un anneau de protection, une dague de venin et un symbole religieux démoniaque
(dédié à Pyremus, dont Sven ne sait rien, ce qui est surprenant). L’anneau ira à
Beren, je garde le reste car personne n’en veut. Rien d’autre sur le mage. Il avait
pris une chambre à l’auberge et nous ne pouvons inspecter ses quartiers qui ont été
réduits en cendres.

Nous passons la fin de la nuit à regarder les ruines fumantes sans rien pouvoir faire. Au matin, nous partons
pour Maison-Haute.

Encore quelques jours de voyage dans une contrée fertile bordant la Velverdyva, entre les
monts Clatspurs et les monts Yatils. Je me rends compte que ma queue se dessèche. C’est la
dernière manifestation en date de ma transformation en demi-démon. Et nous voici devant les
remparts de Maison-Haute.
De grands chênes sont rassemblés, serrés, entrelacés les uns avec les autres pour constituer une barrière (qu’on
espère) impénétrable, parfois étayés par des parties métalliques. La vue est impressionnante, d’une manière
complètement différente de Kortheim. Et je préfère de loin cette manière. Des réminiscences de mes années
passées dans le feywild viennent par bouffées, mais les souvenirs s’estompent et ce ne sont que de vagues
impressions. Cependant, je me sens bien (et j’aimerais tant aller voir
au milieu de la forêt de Vesve la résidence du roi des hauts-Elfes à
Fleur de Flamme). Derrière les remparts, on voit des arbres encore
plus majestueux dépasser, qui ont sur leurs branches énormes de
véritables palais aux formes douces.

Sur un côté de la ville campe un régiment de soldats de Veluna, un


pays voisin dont les autorités sont très concernées par le Bien et le
Loi (avec des majuscules), venus en accord avec un traité passé il y a
longtemps (de ce que j’en comprends).

Dans la « ville » proprement dite, pas de rues comme à Kortheim. Les sentiers ne sont pas pavés, il y a des
arbres et diverses plantes partout, des fleurs, l’air est pur, tout est paisible, la beauté et l’élégance omniprésentes.
Nous choisissons une auberge nommée « la botte du voyageur ». Là nous apprenons que le Perrenland a été
attaqué en plusieurs endroits : deux villes du nord-ouest, Oskindal et Harviksdal ont été attaquées par des
contingents de gnolles et sont tombées. Des troupes de Géants auraient été vues aux alentours d’Alpenrose sans
qu’il y ait eu d’attaque. Nouveaux nuages de tempête.

Sven prend contact à son académie des arts, et il assure qu’il aura une entrevue avec le fils de son maitre dès
demain. Les informations sur les rapts nous laissent sans voix : 3 enfants évanouis une première nuit, et 2
nouvelles familles qui voient leurs enfants disparaitre le soir du conseil extraordinaire convoqué suite à la
première nuit. Malgré les gardes renforcées, il semble que rien n’a pu être fait.

Le soir, nous voilà dans une auberge de très haut standing nommée le Calice d’Argent. On appelle ça un
restaurant. Nous mangeons des mets incroyables, très fins, et encore une fois, des réminiscences viennent me
chatouiller la cervelle.

Le lendemain matin, nous allons en délégation voir Calberlan Erendil, fils de Bakiandel Erendil, maitre de Sven
et seigneur de la maison Erendil. Rapidement, il nous accompagne dans la résidence seigneuriale, magnifique
palais sis dans un de ces grands arbres. Je monte les marches taillées le long du tronc de l’arbre avec les yeux
grands-ouverts. De part et d’autres sont les habitations des maisons féales de la famille Erendil.

Il y a 20 familles parmi les hauts-elfes de Maison-Haute, et 7 siègent au conseil de


la ville. Le roi des elfes, sa Merveilleuse Altesse Kashafen Tamarel Fleur de
Flammes, dirige le conseil des familles et le peuple des elfes de la région depuis son
palais de Fleur de Flammes, au sein de la forêt de Vesve. Mais c’est un bailli qui a
officiellement les rênes du pouvoir à Maison-Haute, un homme du nom de Tavin
Lieu-jadis.

Nous voici dans un hall d’entrée avec de splendides stèles en bois sculpté, puis une
sorte de chapelle dédiée à Corellon Larethian comme en atteste la grande étoile à
quatre branches placée là.

Le personnage que nous allons voir est un elfe très haut placé, très important, et sans doute très puissant. Il nous
reçoit pourtant sans grande cérémonie. Après quelques présentations rapides, assis sur des sièges bas en osier, il
sort une harpe et commence à jouer une chanson qui est entrelacée de magie.

« Je souhaite prendre toutes les précautions au cas où nous serions espionnés » nous explique-t-il. Puis voilà les
détails des évènements : lors d’un conseil elfique, il y a environ un mois, 3 familles (Erendil, Legilwen des flèches
rouges et Mealidil) ont constaté la disparition d’un enfant. Dans le cas de la dernière famille, le rapt a laissé la
maisonnée ensanglantée : il y a eu un carnage, et aucun survivant n’était là pour donner de renseignements.
Il nous montre un premier message laissé dans sa maison (comme dans toutes les autres maisons) par les
ravisseurs.

Rédigé à l’encre rouge, voilà ce qu’il disait :

Chers éplorés,

Nous détenons vos enfants.

Ils resteront en vie si vous ne tentez rien contre nous, veillez à ce que les autorités
agissent de-même.

Vous aurez bientôt de nos nouvelles…

Il ne tient qu’à vous que le flot de larmes se tarisse.

Des mesures de précautions ont été prises pour protéger les familles et un nouveau Conseil Elfique a été réuni
deux semaines plus tard. Pendant le déroulement de ce deuxième conseil, deux nouveaux enlèvements ont eu
lieu (frappant les familles restantes : Grünalf et Daerliss).

Un deuxième message a alors été délivré par un messager. Voilà ce qu’il disait :

Chers éplorés,

Voici les instructions qui vous permettront de retrouver vos enfants en bonne
santé…

Lors du prochain Conseil Elfique, exigez de Kashafen Tamarel la transparence sur


ses actes concernant une carte dessinée par Mindatris Naïlo.

Il ne tient qu’à vous que le flot de larmes se tarisse.

La mention de la carte dont que nous recherchons nous prend de court. Nous en venons donc à parler de cette
carte, puis du dénommé Mindartis Naïlo, un elfe secondant le père de Beren. Beren répète qu’il a disparu depuis
longtemps et qu’il avait rédigé cette carte. Confiée au père de Beren, puis à sa mère, le roi des elfes la lui aurait
réclamée il y a environ 4 ans. Depuis, on ne sait pas où est cette carte, ni entre les mains de qui. N’y-a-t-il plus
qu’un seul exemplaire désormais, dans les mains des moines corrompus ? J’espère que non. En même temps ;
pourquoi ne pas faire de copies de ce genre de chose extrêmement importante et convoitée par beaucoup ? Il me
semble que si le renseignement était facile à obtenir dès le départ, des centaines d’aventuriers (de tous bords, il
est vrai, pas tous animés des meilleurs sentiments, je le concède), auraient depuis longtemps retourné les
cavernes jusqu’à en extraire toute menace.

Suite au premier rapt, Bakiandel a contacté le dirigeant d’une autre famille (les Grünalf) et ensemble ils ont
convenu de faire suivre tout messager des ravisseurs. Deux rangers ont donc collé aux chausses du messager.
De ces deux rangers, un seul est revenu. Et les évènements sont alors devenus sordides : Bakiandel a reçu une
main de son enfant, coupée et le seigneur Grünalf a découvert la tête du second ranger disparu, un doigt
d’enfant inséré dans la bouche. Le tout arrivé de manière tout aussi discrète et mystérieuse. Aucune trace, de
rien. Nulle part. La seule piste à suivre mène dans les montagnes à quelques heures de marche d’ici.

« Les divinations ne donnent rien, aucune magie ne semble à même de savoir ce qu’il est advenu d’eux. »

Cette histoire d’otages enfants me révolte, sans parler des tortures qui leurs sont manifestement infligées, et
j’offre sans hésiter mon aide inconditionnelle dans cette affaire à Bakiandel, ce qui semble surprendre mes
compagnons. Ne savent-ils pas que je déteste qu’on s’en prenne aux enfants? Mais ils se rangent vite à mon avis
et nous lui demandons de nous laisser l’aider. Sans hésiter, et cela prouve combien il a confiance en Sven, il
accepte de laisser le ranger survivant nous guider jusqu’à la caverne où ils ont suivi le messager. Nous partons
le lendemain matin, j’ai le cœur serré à l’idée que les vies de ces 6 enfants sont entre mes mains. Entre NOS
mains.

Nous voici sur la route. Après une matinée de marche, le ranger nous laisse et nous indique la suite de la route,
non sans avoir mentionné qu’il y a une ancienne mine, abandonnée, un peu plus au nord. Nous choisissons de
passer outre la possibilité d’une entrée dissimulée, ou d’une connexion entre les deux « complexes » de cavernes.

Je rends Gunthar et Beren invisibles et ils passent une heure à


inspecter les alentours de la caverne. Rien. Peu de traces, au
demeurant, ce qui semble…quelque peu étonnant (mais
plausible, c’était il y a deux semaines) en tout cas, peu de
passage dans le coin. Nous ne savons que faire de ce
renseignement. Nous progressons tous vers la caverne.
Personne. Au fond, un mur que je détecte comme magique.
Une illusion. Derrière, un couloir court, et une porte massive
faite de métal rouillé, qui irradie la magie. Je dissipe le sort et
nous voilà devant la masse rouillée (dont les gonds sont très
distinctement plus récents et en bon état). Évidemment, elle est
fermée à clé. Aucun d’entre nous n’ayant les capacités de
crocheter la serrure, nous devons nous résoudre l’enfoncer, non
sans que Sven jette un sortilège de silence pour couvrir le bruit.

La porte s’ouvre après quelques minutes de bataille…un boyau s’enfonce dans les profondeurs de la terre…

Questions en suspens:

 Lantfrid Hooftyrn le terrasseur de démons : questions au hetman.


 Légendes sur un enfant démon ou un démon enlevant une Vosser?
 Comment revenir en arrière sur ma transformation? Est-ce que je retrouve un état naturel, ma nature
profonde? Quel sort m’a donc été jeté? Est-ce la raison pour laquelle j’étais dans le temple? Est-ce là-bas qu’on
m’a transformé? Pourquoi ça n’est pas arrivé chez la Sorcière? Pourquoi maintenant?
 Aller voir Gottfried (ou un autre) et questionner à propos de la présence d’un enfant démon dans le temple,
à propos du père Dolan…Des réponses se trouvent peut-être derrière l’éboulis.
 Quel lien entre moi, ma nature, et cette étoile tombée du ciel? Protection? Pouvoirs magiques? Influence sur
moi? La relique???
 Quel lien entre les attaques Monastère (Graazt)/Vesve (Youz)/Perenlande (Yeenoghu)/Pyremus (???) et LES
CAVERNES? Les Méchantes créatures veulent toutes arriver aux montagnes/cavernes? Possible…

À propos de mon « popa »:

 Je ne comprends pas l’implication de Graz’zt dans la recherche des grottes.


 On va aller aux grottes, puis-je lui cacher s’il insiste ? Je ne dois pas céder.

Plus prosaïquement, pour la prochaine fois :

Il faut se débrouiller à savoir si on est espionnés, comment ? Via mon intermédiaire ? Probablement. Obtenir
une protection mentale/scrutation (ça existe ? Il me semble que Bakiandel Erendil l’a fait…lui demander…)
Au Fond des Mines (Personne Ne Vous Entendra Crier)
Beren et moi partons silencieusement dans le tunnel, laissant le reste du groupe à
l’arrière. Le boyau est naturel, légèrement retouché par la main de l’homme (ou du
nain ?). Il est ponctué tous les vingt mètres environ par de vieilles torchères
rouillées. Après quelques dizaines de mètres, un bourdonnement titille nos oreilles,
le volume grossissant avec la distance que nous parcourons. Nous faisons en sorte
que les autres nous rejoignent. Sven pense que c’est un GROS bourdonnement, mais
assez loin. Toujours avec Beren, je repars en éclaireur. Le bourdonnement
obsédant devient maintenant désagréable, et très inquiétant. Alors qu’une caverne
conséquente s’ouvre devant moi, et malgré ma prudence, je m’effondre, engourdi
par le son continu qui m’assoupi irrémédiablement.

(Une énorme mouche démoniaque me pompe le sang et l’énergie vitale. Beren


hurle et me défend. Tout le monde arrive en courant, certains se faisant également
endormir par le bourdonnement émanant de la créature mouchesque , et le
combat s’engage alors qu’une deuxième de ces saletés arrive pour porter secours à
la première, qui s’est retirée en hauteur sur une stalactite. Je me réveille alors)

Beren est fauché par le proboscite suceur de vie de la saleté. Je l’empêche de mourir, mais je retombe bientôt,
cette fois-ci sous les coups de mandibule de l’une des mouhouches. (Sven me soigne). Les mouhouches sont
finalement éliminées et le son exaspérant s’éteint avec elles. Cependant, pas de temps pour se reposer : une
escouade d’humains nous arrive sur le râble. Malgré leur capitaine à la cape chatoyante, ils sont rapidement
éliminés (notamment par un sort de Silas qui fait apparaitre des créatures angéliques, à la fois fantomatiques et
lumineuses). C’est alors qu’une autre petite troupe arrive par notre droite. Sven les incinère grâce à une Boule
de Flammes. Seuls survivent une femme en costume de pirate et un homme encapuchonné de noir. Beren leur
offre la reddition, mais je leur envoie un sort sur la figure qui les fait s’enfuir et nous partons aussitôt à leur
poursuite.

Dans une nouvelle caverne, à peine plus loin, ils nous attendent et la femme tient devant
elle un enfant elfe en otage. Elle menace de l’exécuter et demande à négocier, mais les
sorts fusent ! Elle se trouve paralysée (par Silas), puis assommée, puis morte par l’action
de la Lame qui Fait Saigner de Beren, tandis que son compère encapuchonné s’enfuit,
résistant à la palanquée de sorts de contrôle lancés contre lui. Je finis par le stopper et le
faire revenir. Nous l’assommons et le ligotons. Pendant que Beren et Silas se prennent le
bec pour savoir « comment-ne-pas-tuer-les-gens-paralysés-avec-des-épées-acérées », nous
délivrons les enfants dans les petites cellules que nous découvrons dans le coin. Nous
trouvons ainsi Eidun et Niquelotte Mealidil, Shaleena Widefarer du clan Grünhalf (à
laquelle il manque un doigt), Kitalion Legilwen (des Flèches Pourpres) ainsi qu’Elerina
Daerloris.

Cependant, il manque un des enfants : Elark Erendil,


le fils de Bakiandel. Nous devons fissa le récupérer !
Un des gamins nous parle également d’un Grand
Orque Méchant et du chef, un elfe au teint blême
répondant au nom de « Kiik » ( ?). Je pars retrouver l’éclaireur elfe qui nous
attend en dehors de la caverne pour lui confier les enfants, et je reviens illico
prêter main forte à mes compagnons. J’arrive alors que Galswinthe vient
d’achever une Saleté Lévitante Et Putréfiée En Forme de Gros Œil à
Tentacules Rayonnantes, créature infecte qui retombe dans la mare
nauséabonde d’où elle n’aurait jamais dû sortir.
Derrière un mur illusoire, nous descendons un escalier en colimaçon qui descend dans les
profondeurs de la terre…En bas nous attend le grand orque (en fait, c’est un demi-orque), qui nous
oppose une résistance valeureuse, certes, mais suicidaire : si Beren tombe rapidement sous ses
coups, Galswinthe le venge brutalement et il s’écroule. Etrangement, il se relève aussitôt, mais là
encore, Galswinthe le rappelle à l’ordre et il s’effondre définitivement. Nous voici dans une chapelle
dédiée à Ulla (déesse gnome/naine des mineurs, plutôt souriante), et nous observons une statue de
la déesse, tenant une montagne ( ???) dans ses mains ouvertes et dans cette montagne, un espace en
forme de losange/double pyramide inversée.

Nous franchissons des doubles portes qui nous mènent dans un couloir décoré de bas-reliefs représentant d’un
côté des mineurs nains, de l’autre des nains qui se lavent dans une jolie cascade et Ulla la déesse qui les
accueille. Enfin, un troisième bas-relief représente des démons qui creusent dans une montagne, d’où coulent,
(dans la gueule d’un grand démon), des rivières de gemmes. Etrange. Le couloir est fermé par d’autres doubles
portes de derrière lesquelles nous parvient un cri terrible et démoniaque. Nous ouvrons pour découvrir un
immense démon tenant un cadavre d’elfe dans la main.

Le démon : énorme, ventru, un groin et de grosses dents qui remontent, deux


petites ailes de chauve-souris qui s’agitent dans son dos. Quelques estafilades ici et
là laissent supposer que l’elfe ne s’est pas fait tuer sans combattre. Le démon dit
« Voilà ce qui arrive lorsqu’on sert deux maîtres » et il disparait avant que nous
n’ayons pu lui faire grand mal, emmenant avec lui l’elfe éviscéré (maigre, teint
grisâtre, cheveux longs, probablement celui que le gamin nous a décrit comme
étant Kiik, le chef). Dans un coin, un adolescent elfe auquel il manque une main :
Elark Erendil ! Par terre, la rapière de Kiik, qu’il a laissé tomber en expirant,
mais surtout un pentacle dont la lueur magique augmente rapidement avec le
temps qui passe. Je dissous la magie du cercle alors qu’une silhouette ailée
s’apprêtait à en sortir. Le calme arrive dans le temple désacralisé, les carcasses
de cervidés éviscérés pendant tristement, accrochées aux colonnes de pierre sans
doute pour compléter le rituel d’appel au démon. Le cadavre de l’éclaireur elfe
dont la tête a été reçue à Maison Haute se trouve également là, portant des
traces de torture.

Elark nous renseigne quelque peu sur son calvaire, sur l’invocation que Kiik a fait et qui a mal tournée après
une discussion dans une langue que l’adolescent de quinze ans ne connait pas. Malgré les épreuves et la perte de
sa main, il est semble-t-il en bon état général.

Bilan, sur le demi-orque, un médaillon représentant un crâne (culte de Youze), un temple d’Ulla désacralisé,
quelques objets à récupérer. Nous avons rempli la mission, les enfants sont saufs et nous n’avons aucune perte à
déplorer.

Nous prenons un rapide repos, mais ma force vitale ne revient pas à son maximum. Effet délétère des pompages
des mouhouches ?

Nous explorons ensuite la totalité du complexe. Principalement des mines de quartz, abandonnées. Nous
trouvons la chambre de l’elfe grisâtre éclairée par des bougies noires. Là, nous mettons la main sur un butin
conséquent : une housse magique contenant un dizaine de costumes d’ecclésiastes de toutes religions, un
nécessaire d’écriture, des sceaux de toutes les façons, ainsi qu’une étrange tête d’albâtre recouverte d’une
perruque à cheveux blancs. Un véritable trésor d’espion de haut vol. Dans la chambre du demi-orque, un kit
d’empoisonneur. Dans les quartiers des mercenaires, des pièces d’or, des plans de la Cité Haute, des listes de
noms de notables, un calendrier mentionnant les dates de réunions du conseil de la ville elfe.
Nous revenons interroger le captif encapuchonné. Il s’appelle Zein et nous raconte tout ce qu’il sait sans
vraiment faire de problèmes. Le nom de ses complices (Arkan le type à la cape, Jaid Vandranne sa cheffe, l’elfe
grisâtre Kiik). « On bossait pour Youze » dit-il, et aussi : « une femme rousse est venu pour changer les plans de
notre groupe récemment » (il y a deux semaines). Nous reconnaissons dans la description qu’il fait la femme qui
nous poursuit/précède depuis un bout de temps maintenant. Comment pouvait-elle savoir que nous arriverions
ici dans peu de temps ? Elle semble avoir plusieurs coups d’avance sur nous…

Alors qu’on se demande quoi faire de lui (le tuer, le libérer, le livrer ?), cinq soldats elfes dirigés par une
prêtresse de Sehanine Arc de Lune apparaissent soudainement dans les prisons. Ils réclament le prisonnier, que
nous leur livrons sans faire d’histoire, puis ils nous escortent à Maison Haute.

Immédiatement après notre arrivée, nous sommes amenés devant le Haut Roi, son altesse
Kashafen Tamarel Fleur de Flammes. Nous montons les escaliers taillés au cœur du
gigantesque chêne qui constitue son palais. Une voûte étoilée nous surplombe, magique, une
nuit cristalline et éternelle. La salle de réception est vide à l’exception d’un trône simple sur
lequel est assis sans façons le Haut Roi lui-même. Vêtu d’une cuirasse aux reflets verts
frappée d’un plastron au symbole de licorne, son altesse Kashafen Tamarel Fleur de
Flammes est d’une prestance sans pareille qui ne manque pas d’impressionner mes
camarades, et que je trouve moi-même formidable. Nous nous présentons à lui.

Il sait qui je suis et me dit que je ressemble à mon père, sans sourire mais sans haine non plus. J’abandonne
l’illusion de mon apparence. Nous lui racontons alors quasiment toute l’histoire. Une collation nous est servie,
qui me rappelle le « restaurant » où nous avons passé cette soirée si agréable, le Calice d’Argent. Il nous apprend
que Kiik est un des sept membres de « La Colonne de l’Ombre », une quasi-légendaire coterie d’espions à la solde
de Youze. Mais il ne nous dit pas grand-chose de plus. Après quelques tergiversations, il parle de la carte des
Yatils indiquant l’emplacement des cavernes d’Ygwilve. Il l’a effectivement récupérée auprès de la mère de
Beren…à la demande de « Mordenkainen ». Ce nom résonne très vaguement à ma mémoire, mais certains de
mes compagnons bondissent sur leur siège. « Quoi ?!? Le mage le plus puissant du monde ? Cette Légende, ce
Mythe, cet être d’exception ?!? ».

Quelqu’un dit « mais comment pourrions-nous le rencontrer pour obtenir cette


carte ? » et c’est à ce moment précis que nous sommes…transportés contre notre
volonté vers un nouveau lieu…

Nous voici au sommet d’une tour d’obsidienne, octogonale, sans aspérité d’aucune
sorte et battue par des vents froids. Pas de garde-fou, ce qui est un peu inquiétant.
La tour est haute, au-dessus de nuages, et sise au milieu de montagnes recouvertes
de neiges éternelles. Difficile d’accès, manifestement…Une silhouette se découpe
dans le ciel gris, sur fond de neiges éternelles : un gigantesque dragon d’argent, qui
pousse un rugissement avant de disparaitre en plongeant dans la couverture de
nuages qui se trouve quelques étages en dessous du sommet de la tour.

Alors, un dôme lumineux englobant le faîte de la tour où nous nous trouvons


apparait et rétrécit…rétrécit… Nous sommes sans défense, sans solution. Nous voilà
pris dans la lumière, et le tout commence à se déplacer avec nous. Nous descendons.

Une voix nous parle, je lui dis d’aller se faire foutre et de nous
libérer. Pas de réponse.

Une porte s’ouvre. Voilà une pièce circulaire d’un diamètre


similaire à celui du haut de la tour. A l’intérieur, une plateforme
triangulaire sur laquelle nous nous trouvons, trois piliers et une
mare d’acide partout ailleurs (ma main a brûlé quand je l’y ai
trempée). Sur chaque pilier, une jarre retournée. Notre plateforme commence à s’enfoncer, lentement. Nous
allons être dissous. Beren tire sur une des jarres et nous sommes tous frappés par une explosion enflammée. Je
m’esclaffe car j’y suis immunisé. Les autres se marrent beaucoup moins. Sven emporte Galswinthe sur le pilier
libre. Alors que Gunthar s’apprête à tirer sur une deuxième jarre, Sven lui dit de ne pas la faire car il a vu une
inscription sur elle qui dit « froid ». A la place, il tire donc sur la troisième, qui tombe, révélant une clé. Je
trempe ma main dans l’acide pour déclencher le réflexe de téléportation qui est le mien désormais, et je me
retrouve sur le troisième pilier. J’y prends la clé. L’’acide commence à refluer de la pièce et la porte vers la
plateforme descendante s’ouvre. Je marque la pièce avec un doigt d’honneur.

Nous voilà de nouveau descendant.

Une porte s’ouvre. Voilà une pièce circulaire d’un diamètre similaire à celui du haut de la tour. Au centre un
golem de pierre, immobile, une gemme bleue au centre de la poitrine. Je refuse d’entrer car je suis irrité, et Silas
fait de même. Les autres entrent, combattent, réduisent finalement le golem en poudre, notamment grâce à
Galswinthe, et ressortent. Il semblait y avoir également une sorte de casse-tête à base de pièces numérotées,
mais ils ont fait sans…

Nous voilà de nouveau descendant.

Une porte s’ouvre. Voilà une pièce circulaire d’un diamètre


similaire à celui du haut de la tour. Elle décline rapidement
vers son centre, et la pente est recouverte de graisse. Au centre,
donc en bas de la pente graisseuse, une sphère noire qui n’a pas
l’air agréable. Au-dessus de cette sphère pend une chaine dont
le haut est ceint d’une brume qui laisse passer le reflet métallique d’une clé dorée. Je demande à Balazar de
récupérer la clé avec une Main de Mage, ce qu’il fait.

Nous voilà de nouveau descendant.

Une porte s’ouvre. Voilà une pièce circulaire d’un diamètre


similaire à celui du haut de la tour. Sur le côté, un miroir en deux
parties qui se font face, et, diamétralement opposée, une gravure
dans le mur représentant une hydre à 5 têtes, chaque tête disposant
d’un cadran numéroté de 0 à 9. Une musique retentit, en boucle,
égrenant quelques notes d’une mélodie que Sven reconnait comme
s’appelant « Lettre à Elise ». Ma colère est tombée, ne reste que la résignation. Le miroir reflète bizarrement ce
qui est en face. Je comprends et j’agis : les nombre doivent former « ELISE » en étant reflétés dans le miroir. Ce
qui nous donne. 3 7 1 5 3. Une fois fait, la porte se rouvre.

Nous voilà de nouveau descendant.

Une porte s’ouvre. Voilà une pièce circulaire d’un diamètre similaire à celui du haut de la tour. Au centre : une
sphère magique, lumineuse, de couleur rouge mais avec des reflets arc-en-ciel, et c’est tout. Sven semble savoir
que c’est une « Sphère Prismatique », un sort extrêmement puissant réservé aux archimages, qui ne laisse rien
passer et qui est très très très dangereux. C’est à l’intérieur que se trouve la clé, on en voit un reflet. Après avoir
réfléchi, nous ne savons que faire, et c’est Gunthar qui décide d’aller avec la pointe de son épée, lentement,
titiller la clé. Après quelques longues secondes d’angoisse, cela semble marcher, il récupère la clé.

Plouf !

Voilà une pièce circulaire du diamètre du haut de la tour dans laquelle nous nous réveillons, allongés sur des
couches de pierre surprenamment confortables. Aucun danger, nous avons donc terminé de passer les
« épreuves » que nous a imposé le petit farceur qui est le maître des lieux. Nous nous restaurons, prenons un
bain, j’étudie la tête d’albâtre et sa perruque. Je comprends alors que c’est un artefact en deux parties qui
permet d’espionner et de ne pas être espionné. Magnifique, exactement ce que je souhaitais.

Un majordome elfe aux cheveux argentés arrive et nous dit : « l’archimage Mordenkainen va vous recevoir ».
Nous le suivons.
Le majordome nous emmène dans une pièce où nous attend un chauve barbichu assis sur un siège.

Mordenkainen.

Il sait ménager ses effets : il ne ressemble pas à un mage, il est même plutôt quelconque.
Pour nous rassurer, je suppose, après nous avoir fait subir cette série d’épreuves
désagréables. Nous nous présentons, et je ne lui cache rien de ma nature (à quoi bon ?).

La discussion est étrange, mais en voilà un résumé. Silas maugrée et nous racontons
une partie de notre histoire. Puis nous discutons et essayons de lui tirer les vers du nez.

 Il a retrouvé Mindartis Nailo, et ensemble ils sont allés aux cavernes, qu’ils n’ont
pas réussi à ouvrir. Il est reparti en laissant Mindartis y monter la garde, mais
depuis deux semaines, aucune nouvelle, et aucun sort ne lui permet de savoir ce
qui se passe, ni où se trouve l’elfe ancien ami du père de Beren. Ses moyens de
scrutation sont impuissants. Pourquoi ? Comment ? Il ne sait pas, ou bien le cache.
 Les cavernes d’Ygwilve étaient auparavant connues comme « les cavernes de
Tsojcanth ». Tsojcanth était un être qui se faisait passer pour un parangon de bonté
mais qui a finalement révélé sa véritable nature de Prince Démon.
 Un portail donnant sur les abysses est alimenté par l’énergie vitale du dit Tsojcanth, emprisonné là
depuis…combien de temps ? Par qui ? Je ne sais plus, je ne sais pas s’il nous l’a dit.
 Ce portail doit être fermé, car il permet à notre monde d’être en contact avec les Abysses, et les Princes
Démons sont en train de faire la course pour être le premier à profiter de l’aubaine de contrôler ce portail
qui leur permettrait de nous envahir en nombre.
 La procédure pour entrer dans les cavernes n’est pas déterminée, mais il lui semble certain qu’elle implique
que je sois présent, en tant que fils de Graz’zt. Voilà.

Silas ne veut pas entendre parler de tout ça, il émet des réserves parfaitement valides, reproche notamment à
Mordenkainen de ne pas nous dire grand-chose, de nous envoyer là-bas sans aucune certitude, dit qu’il doit en
référer à ses supérieurs, etc…Mordenkainen décide de prendre Beren et Silas à part. A leur retour, Silas semble
convaincu. Que se sont-ils dit ?

Si on part rapidement, on devrait avoir pour une fois une longueur d’avance sur nos adversaires, ou en tout cas
on pour les rattraper, voire les surprendre. Mais malgré ce que je disais sur la nécessité de sauver les enfants (et
j’étais sincère !), je ne suis pas complètement d’humeur à me sacrifier pour un monde qui ne m’a jamais accueilli
qu’avec des pierres et des bâtons pointus : depuis ma naissance rejeté et mis à l’écart, torturé et pourchassé,
nulle part je n’ai de maison, jamais je n’ai connu la paix, sauf peut-être autour de la source (où je m’ennuyais
grandement). Mon plus proche « ami » est le vosserkatz…Et je suis toujours rejeté, y compris par mes
compagnons, et même après avoir sauvé la vie de certains. Grâce à mes pouvoirs, et avec l’aide de la tête
d’albâtre, ça pourrait changer : je pourrais être qui je veux, quand je veux, et personne ne me trouverait (ou en
tout cas pas facilement). Est-ce que j’ai un plan ? Peut-être…Pour l’instant : survivre.

Notes :

 Je suis persuadé que les bas-reliefs dans le temple d’Ulla ont un rapport avec notre quête que d’une manière
ou d’une autre, les tunnels que creusaient les nains près de cette cascade ont donné aux démons l’occasion de
creuser pour le bonheur de leur démon. Je dois en parler avec Mordenkainen. La tête du démon, la
description de la montagne, cela va peut-être lui suffire à me donner quelques renseignements
supplémentaires.
 Je pense que je ne comprends rien à ce qui tourne autour de moi. Cette femme déguisée en « ma » sorcière a-
t-elle un rapport avec la sorcière au chat ? je ne le pense pas, mais ??? dois-je creuser ? est-il essentiel que je
sache ce genre de choses avant d’aller dans les cavernes ?

Quelques réponses :

 Les démons veulent prendre possession du portail avant tout le monde. Graz’zt comme les autres.
 Je vais être protégé de l’espionnage grâce à un don de Mordenkainen (un pendentif), plus la Perruque et la
tête d’albâtre.

Questions en suspens:

 Comment revenir en arrière sur ma transformation? Quel sort m’a donc été jeté? Par qui? Est-ce au temple
de l’étoile qu’on m’a transformé? Pourquoi maintenant? Pourquoi cela n’est-il pas arrivé chez la Sorcière?
Ou chez les Feys?
 Légendes sur un enfant démon ou un démon enlevant une Vosser?
 Aller voir Gottfried (ou un autre) et questionner à propos de la présence d’un enfant démon dans le temple,
à propos du père Dolan…Des réponses se trouvent peut-être derrière l’éboulis.
 Quel lien entre moi, ma nature, et cette étoile tombée du ciel? Protection? Pouvoirs magiques? Influence sur
moi? La relique???
 Lantfrid Hooftyrn le terrasseur de démons : questions au hetman.
 Toujours pas clair sur le lien entre ses diverses femmes sorcières. Qui sont-elles? Combien sont-elles?
Vers le cœur des ténèbres
On discute un peu encore avec Mordenkainen.

L’assujettissement de Graz’zt par Yggwilve lui a donné de l’énergie qu’elle a utilisée pour faire des
expériences. Ces expériences ont rendu la réalité poreuse aux abysses. Effrayée, elle a décidé de
sceller la porte. Mordenkainen précise que si la porte a été fermée, elle est maintenue fermée par la
présence et l’énergie de Tsojcanth. Le problème, pour lui, est que cette énergie s’épuise peu à peu.

Un entretien en privé avec Sven et Mordenkainen. Sven part dans les questions qui le taraudent : il veut savoir
qui exactement est après nous, il veut connaitre les plans de chacun, leur nom et tout le reste et obtenir une
sorte de confirmation de la part du puissant magicien. Au final, ça me semble assez inutile : on est en route
pour régler le problème et le plus rapidement c’est le mieux! On sait que d’autres nous poursuivent, mais très
bientôt je serai à l’abri de leur scrutation (je le suis déjà ici, d’ailleurs), donc tout ça n’aura pas vraiment
d’importance. Mordenkainen confirme une partie de l’histoire que lui raconte Sven, celle à propos de Baba Yaga
ayant deux filles adoptives, une brune et maléfique (Natacha devenant Yggwilve), et une blonde et bien
intentionnée nommée Helena. Pour le reste, d’après lui le lien entre les diverses femmes sorcières ne sont pas
établis. De mon côté, j’ai renoncé à avoir ce genre de réponses, peut-être que tout cela se clarifiera plus tard.
L’objectif des cavernes me suffit pour l’instant.

Par ailleurs, Mordenkainen ne semble pas voir de rapport certain entre les gravures du temple d’Ulla et ce qui
nous attend dans les cavernes d’Yggwilve. Je lui révèle aussi une partie de ma propre
histoire, à savoir que je suis héritier des Vosser par ma mère, Gottlieb Vosser. Ah! Il a
l’air surpris!

J’ai le temps d’utiliser la Perruque pour me rendre inscrutable (en prenant comme
cible le hetman de Tyrnadt), et chacun d’entre nous a reçu un cadeau pris dans
l’immense trésor d’objets magiques de Mordenkainen. Je ne sais ce que les autres ont
choisi mais, s’il m’a déjà donné une amulette contre la détection et la localisation, je
prends un bâton de Garde Pacte qui améliore mes performances de jeteur de sorts.

Une fois tous réunis, Mordenkainen nous confirme qu’aucun moyen de scrutation ne
passe dans la région où se trouvent les cavernes, et qu’il est sans nouvelle du village
gnome qui se trouve dans le coin (le village s’appelle Valpouce). Après nous avoir
donnée une carte de la région, il nous y envoie. Enfin, plus exactement, il nous télétransporte au plus près.

Lunedi de la 3ème semaine de plantain.

Nous voici à flanc de montagne.

L’herbe ici est étrangement tordue, comme


vrillée par (probablement) la présence de
la porte des abysses toute proche. Gunthar
part en éclaireur. Quand il revient, rien à
signaler. Rien. En fait, tellement rien que c’est étrange : il n’y a rien à l’endroit où
devrait se trouver le village, sinon deux moutons faméliques qui l’ont regardé d’un
air torve. Eux aussi semblent affectés par la porte qui corrompt. Et cela rejaillit
également sur nous : certains de notre groupe sont affectés, notamment Sven.

On progresse en suivant son chemin. Et comme lui, on trouve deux moutons et pas de village. J’entends une sorte
de bruit d’eau, un clapotis régulier. Comme celui que ferait un moulin à aube. Je décide de ne pas en parler à
mes compagnons. Si les gnomes veulent rester tranquilles ici, qu’ils le fassent, on ne va pas les déranger. Même
si, probablement, on pourrait avoir des renseignements sur ce qui nous attend,
ou ce qui se passe dans la région depuis quelques semaines.

On continue donc sur le chemin qui longe la montagne principale. Arrivés


devant un éboulis, un bruit d’avalanche nous met en alerte. Je pars
immédiatement en vol, et je m’aperçois qu’il n’y a rien à éviter. Les autres se
terrent derrière de gros rochers, comme des cafards peureux. Ha!

Je continue avec mon vol pour faire une reconnaissance, me faisant à peu près
à l’image d’un gros oiseau de proie pour passer légèrement plus inaperçu.
Cependant, rien de neuf : personne à l’horizon, pas de traquenard
supplémentaire et un chemin qui continue vers une combe étroite et profonde.
Je suis encore plus convaincu que les gnomes se sont dissimulés et s’amusent à
nous faire peur. Peut-être, sinon, pour attirer notre attention. Personne ne
semble en faire cas. Je reviendrai un de ces jours pour discuter avec ces rigolos.
Et je pense que Balazar aimerait cela, lui-aussi. En attendant, nous nous
dirigeons vers l’entrée, plutôt bien difficile à voir.

Un tunnel s’enfonce dans les profondeurs de la terre. Gunthar part à nouveau en éclaireur, déguisé en chauve-
souris (c’est un des cadeaux de Mordenkainen). Marrant. Il revient peu après, nous parlant d’une large caverne
et d’une grande quantité de chauves-souris. D’après lui, on trouve aussi une sorte d’endroit plus lisse,
vraisemblablement pas naturel. Nous suivons le tunnel, et voilà la grande caverne. Des stalactites, stalagmites,
des chauves-souris, un pied d’épaisseur de guano puant dans lequel nous nous enfonçons, et au bout, un endroit
très haut et lisse effectivement pas naturel pour deux sous. Nous longeons la caverne par notre droite. Alors que
nous arrivons à quelques mètres de l’endroit lisse, je suis pris de convulsions et je ne suis plus maitre de mon
corps ni de mon esprit.

(C’est Sven qui me raconte la suite)

Je crie, hurle, invoque, psalmodie et fais des borborygmes en abyssal …« Au nom des puissances qui t’ont
scellé… » et autres choses. Ça continue pendant quelques minutes…Sur la porte, une immense main à 6 doigts
apparait, puis un rire féminin sardonique et ultra puisant retentit. Tous tombent à terre, sauf Silas, et la porte
s’ouvre. Les chauves-souris de la caverne ont toutes été décimées, elles tombent en une pluie épaisse sur le sol.

Nous nous réveillons tous, endoloris et hagards. Je suis soulagé que Balazar soit encore en vie, même s’il est très
mal en point.

En tout cas, la porte est ouverte (la roche semble avoir simplement disparu) et nous entrons. Je demande à
Balazar de masquer l’ouverture avec un sort similaire à celui que les gnomes ont utilisé pour masquer leur
village, histoire de gagner quelques minutes, qui pourraient s’avérer précieuses (???). Ça pourrait ne servir à
rien, ou bien retarder de quelques heures les éventuels poursuivants. Nous sommes très mal en point et devons-
nous reposer immédiatement. Au réveil, Sven va de plus en plus mal. Nous ne pouvons rien pour lui cependant.
Je repense à la source, ma source. Qu’elle est loin en cet instant.

On progresse. Un escalier descend et nous mène tout d’abord sur la gauche vers un
tunnel où nous sommes agressés par des créatures volantes avec un gros dard pointu à
la place du nez. Plus petites que les créatures de la caverne qui nous avaient en partie
endormis. Quelques passes d’armes et les gros moustiques à la chair déliquescente
tombent sous nos coups, mais ils sont trop nombreux. Silas nous en débarrasse grâce à
son sort qui fait arriver des fantômes angéliques.

Par ailleurs, c’est un cul de sac, rien à voir.


Nous reprenons le tunnel principal après l’escalier. Une
grande caverne s’ouvre, d’où partent un grand nombre
de tunnels, 6 ou 7. À côté de chaque ouverture a été
sculptée une tête humanoïde, décorée de transformations
mineures mais troublantes dans leur physionomie.
Chacune des têtes parle. « C’est moi le chemin » disent-
elles toutes, mais quand on en approche, elles changent de
rengaine : « Je ne suis pas le chemin », sauf l’une d’entre
elles qui nous dit « C’est moi le chemin ». Décidant de ne
pas en tenir compte, nous partons par la gauche.

Premier tunnel sur notre gauche, gardé par une tête


avec des oreilles de chien. Après un court tunnel, une
pièce dans laquelle nous attend une statue de glaise qui
s’anime et nous attaque. Nous en venons à bout sans trop
de difficultés. Un peu plus loin, des chauves-souris
géantes et une rivière souterraine. Nous rebroussons
chemin.

Le deuxième tunnel, gardé par la tête avec des crocs, est un cul de sac sans intérêt.

Dans le troisième, gardé par une tête dont la peau fond, nous trouvons une stalagmite
qui s’anime et nous attaque avec des tentacules. Il est difficile de s’en défaire, mais nous le
découpons finalement en morceaux!

Le quatrième tunnel, gardé par une tête avec des yeux bizarres. Les murs ont été sculptés
avec un certain art : des blattes énormes et des chauves-souris fréquentent des
champignons de toutes tailles et formes ainsi que d’énormes libellules. Au fond, trois
cadavres qui ressemblent à ceux de gnomes, mais tordus et contrefaits. Les cadavres sont
anciens et tombent quasiment en poussière. Ils sont vêtus comme des mineurs, et armés de
pioches et de pics.

Le cinquième tunnel, gardé par une tête avec un groin, nous amène à une
caverne avec plusieurs issues. Dans cette caverne, au milieu de divers
champignons luminescents, sont disposés des fruits étranges, des victuailles
diverses. Nous restons particulièrement circonspects. Une alerte en forme de
boule de feu, et une grosse créature à deux têtes nous agresse. Le combat semble
terminé lorsqu’une deuxième créature (avec une seule tête, par contre) rejoint
la première. Première qui se relève! Il nous faut encore quelques passes d’armes
pour en venir à bout, et nous décidons de les incinérer pour avoir la paix.

Nous devons nous reposer une petite heure pour refaire notre santé.

Gardé par une tête avec un groin, le sixième couloir se finit en cul de sac. Il est fermé par
une petite cascade sous laquelle nous trouvons un cadavre d’elfe, à genoux, une flèche
plantée dans le flanc. Nous subissons des attaques psychiques et décidons de faire retraite,
non sans récupérer le cadavre. Beren nous dit que c’est un membre de la garde des
murmures grâce à un symbole encore au cou du cadavre. Nous devons le laisser sur place,
ne pouvant nous encombrer.

Nous voici vers le dernier couloir…celui où la tête nous disait qu’elle était le chemin. On aurait peut-être dû le
prendre en premier…

Un grand couloir, très long…arrivée devant une rivière légèrement en contrebas. Deux piliers noirs recouverts
de runes rouges de chaque côté, comme une trace d’ancien pont ou bien de pont mystique/magique que nous ne
savons pas déclencher. Nous traversons, en vol ou sur une corde. Alors qu’il ne reste que Sven à passer et que
Beren est au-dessus de l’eau pour aller le chercher, des créatures constituées d’eau
sortent du lit de la rivière. Nous comprenons après un peu de combat que les créatures
tentent de nous entrainer vers un lac souterrain au milieu d’une grande caverne, mais
nous résistons (je leur fais ramener Silas) et elles finissent par abandonner.

Une courte pause suivie par une vague de morts vivants aquatiques particulièrement
détestables. Me prenant pour un héros de première ligne, je reste là et je tente de les
effrayer, ce qui ne marche pas du tout et me vaut d’être paralysé par un toucher
glacial. Je reviens à moi peu après, mais je retombe aussitôt dans les limbes à cause d’un
deuxième coup de griffe. Imbécile!!! Je ne suis pas près de revenir en première ligne!

Je me réveille encore, Silas me soigne, et comme les zombis sont éliminés, nous repartons.

Nous continuons dans un couloir. Après quelques minutes, nous nous trouvons devant un cadavre…celui de
dame Vosserianne! Impossible! Pourtant elle est là, dans la pose finale de sa mortelle dépouille, identique en elle-
même. Je ne détecte aucune magie…Nous passons avec circonspection et elle nous apostrophe : « Vous n’allez pas
m’abandonner là! ». C’est sa voix. Nous frémissons, mais…il nous faut continuer, et sans nous retourner. Je
suppose que c’est une manifestation de notre psyché à laquelle les abysses ont accès, et que le chaos maléfique
nous met à la figure pour nous torturer. Finalement, on fout le feu au cadavre.

Nous restons silencieux dans le reste de notre périple.

Plus loin, une caverne remplie de cadavres d’oiseaux monstrueux dotés de dents impressionnantes. Quelques
potions dans un nid empli de vieux ossements. Rien d’autre. On continue.

Nouvelle caverne en vue. Des bruits. Nous nous approchons lentement…Une grosse créature ailée à trois têtes
(dragon noir, taureau métallique et fauve à crinière) nous attaque sans round d’observation. Elle souffle une
vapeur empoisonnée, puis une nouvelle fois du feu et nous pensons notre dernière heure arrivée. Enfin surtout
ceux qui sont devant, car j’ai prudemment reculé CETTE FOIS-CI. Bref, ces attaques font du mal à tout le
monde. Le combat dure et les guerriers s’en donnent à cœur joie, mais avec une grosse goutte de sueur… la
monstruosité s’écroule finalement, mais on a eu chaud. On explore un peu la caverne et on trouve pas mal de
trésors.

Plus loin, un recoin, un éclat magique sous un éboulis! En creusant nous tombons sur un rocher aux reflets
bleutés qui contient une tablette (en un métal que nous finissons par identifier comme du mithril, métal
extrêmement rare et précieux) avec une inscription qui disparait au fur et à mesure que nous la lisons. Nous
nous précipitons vers nos parchemins et nos plumes pour retranscrire le tout :

1. Au centre se trouve la porte.


2. Mais le désespoir pour l’atteindre l’emporte
3. Nombreux sont les gardiens qui veillent
4. Pour celle du milieu protéger le sommeil
5. Au hasard vous serez envoyés
6. Avant de revoir un autre battant d’acier
7. Mais la septième fois vous pourrez rester
8. Et la récompense vos n’aurez plus à chercher
9. Vous aurez trouvé d’Yggwilve l’héritage
10. Même si au mystère reste encore un étage
11. Libérés de celle aux yeux et aux crocs acérés
12. Vous attendra la plus ténébreuse des plongées

Hum…pas facile à priori de savoir ce que ce poème signifie, mais il est clair qu’il parle de ce que nous allons
rencontrer. Je me demande pourquoi le message est aussi cryptique : n’aurait-il pas été plus simple de dire
carrément ce qui se trouve près, ce qui nous attend? Encore une fois, le secret, le double sens et l’allusion nous
laissent avec des questions alors que nous sommes dans une situation extrêmement difficile.

Derrière l’éboulis que nous avons déplacé, un escalier qui descend…probablement la prochaine de nos étapes…

Notes :

 Je sens que je vais être la créature choisie pour donner son énergie en vue de refermer la porte. Il va falloir
me convaincre.
 Pas de nouvelles de Graz’zt ou des sorcières, ce n’est pas plus mal!
 Où sont les moines du monastère de Kershane partis pour ouvrir les cavernes? Dans notre dos attendant
qu’on ait fini le travail de reconnaissance pour nous attaquer?
 Où est Mindartis Naïlo? Chez les gnomes? Mort ou blessé sans espoir de bouger/contacter qui que ce soit?
 Qui est l’auteur du message sur la tablette de mithril? Qui a bien pu laisser ici ce message? Nous est-il
destiné? Comment celle ou celui qui l’a mis ici comptait-il que nous le trouvions? Et ça veut dire quoi ce
charabia?

Questions toujours en suspens (réglons d’abord le problème des cavernes!!!):

 Comment revenir en arrière sur ma transformation? Quel sort m’a donc été jeté? Par qui? Est-ce au temple
de l’étoile qu’on m’a transformé? Pourquoi ça s’en va maintenant et pas chez la Sorcière ou chez les Feys?
 Légendes sur un enfant démon ou un démon enlevant une Vosser?
 Aller voir Gottfried (ou un autre) et questionner à propos de la présence d’un enfant démon dans le temple,
à propos du père Dolan…Des réponses se trouvent peut-être derrière l’éboulis.
 Quel lien entre moi, ma nature, et cette étoile tombée du ciel? Protection? Pouvoirs magiques? Influence sur
moi? La relique???
 Lantfrid Hooftyrn le terrasseur de démons : questions au hetman.
La fin du voyage
Nous voilà donc devant l’escalier qui descend. Sven est particulièrement atteint par la
corruption qui règne dans les cavernes et Silas propose de lui mettre une laisse. Sven s’en
irrite. Nous décidons de faire une longue pause, en consommant tout d’abord un festin
des héros que Silas lance via un parchemin avec mon aide et celle de Sven. La table
magique nous offre alors ses bienfaits et nous voici soulagés et quelque peu ragaillardis.
Sven crée alors une bulle de protection qui nous protège pendant notre sommeil. Mais la
corruption continue.

Au « matin », Sven vomit et Beren a la peau qui se craquèle gravement laissant passer
du pus. Nous voici néanmoins prêts à partir…Nous descendons. Les marches sont hautes,
manifestement prévues pour des créatures plus grandes que nous. Un boyau naturel
légèrement modifié par des mains inconnues.

1. Très rapidement nous voilà devant des embranchements multiples. Ça discute ferme
pour savoir de quel côté aller. On finit par repartir.

2. Une caverne pleine de champignons multicolores dont les spores ne nous posent aucun
problème, sans doute grâce au festin que nous avons consommé la veille.

3. Dans cette caverne très humide, une ronde de statues (manifestement


des créatures vivantes qui ont été cristallisées sur place dans des poses
qui les laissent les bras en l’air, sur deux étages). Mais le décor n’est pas
l’important : une créature mi-démon mi mort-vivant avec un sourire
vertical et des yeux abyssaux nous inflige des dommages psychiques,
même si nous réagissons sans problème face à la peur, merci encore au
festin de Silas. Sous nos coups, le dévoreur d’âmes finit par se dissoudre
dans un ichor dégueulasse.

Sur le chemin une pièce carrée avec 4 chemins aux 4 points cardinaux.

4. Une immense caverne naturelle. Des stalactites, des stalagmites, des corniches sur les bords et des gros
insectes souterrains ressemblant à un croisement entre des blattes, des libellules et un éléphant, qui volent
lourdement. Un bruit, un grattement puissant au fond. Une créature ophidienne s’avance prudemment, elle est
énorme, bleue, avec six pates et une longue queue. Elle nous adresse la parole, et Silas prend sur lui de négocier
avec elle. La créature dit s’appeler Loude, et accepte de nous aider si nous lui donnons 6000 pièces d’or. Que
nous n’avons pas. Alors nous proposons 3000 et plus si on nous dit où en trouver, le tout contre des
renseignements sur le contenu des cavernes.

Il nous dit que dans la caverne suivante, où il ne peut accéder à cause de sa taille, se trouve un trésor. Si nous e
récupérons et le lui donnons intégralement, il nous aidera.
5. Nous allons dans la caverne suivante. Elle est elle aussi très grande, et on voir un gros tas d’or
au milieu. Je fais une illusion pour alerter les créatures éventuelles. Des gargouilles sortent des
murs en volant. Nous les explosons avec difficulté mais sans trembler. Loude nous aide avec des
éclairs lancés depuis sa caverne, et Galswinthe est toute électrisée.

6. Après cette caverne, une pièce carrée que nous n’explorons pas. Nous revenons dans la
caverne des gargouilles pour récupérer le trésor et le donner au grand ver bleu. Il nous donne quelques
renseignements, notamment à propos d’un grand ver mort vivant (quelqu’un a dit « dracoliche »???) au fond du
sud-est du complexe. On espère ne jamais avoir à y aller.

Cependant, en référence au message que nous avons trouvé, nous sommes toujours à la
recherche de « portes ». Nous voici donc de nouveau errant dans le complexe des
cavernes, au jugé ,vers « le centre » d’après les indications du lézard électrique.

Après quelques tours et détours, tergiversations, et hésitations, nous voilà devant une
monumentale double porte en acier décorée de visages démoniaques qui tiennent des
parchemins. Deux inscriptions, une en abyssal et l’autre en commun, nous disent toutes
les deux la même chose : « Le trésor d’Iggwilv demeure au-delà / Sa malédiction
s’abattra sur quiconque le profanera / Ne cherchez pas à le piller, ni à libérer celle qui
/ Est emprisonnée ici ou un destin pire que la mort / Sûrement vous attendra »

Là encore, nous discutons et hésitons. Au bout d’un moment, Sven finit par aller les
toucher. Aucun souci particulier, elles s’ouvrent magiquement, sans bruit, et un couloir
rouge et noir s’ouvre derrière, qui aboutit à une porte d’ébène et d’argent. Nous avançons prudemment.
Hésitons encore. Sven et moi nous avançons dans le couloir recouvert d’un épais tapis noir pendant que les
autres restent de l’autre côté. Dès que Sven touche la porte, nous sommes tous deux téléportés ailleurs dans un
flash rouge intense. Nous nous retrouvons tous dans la pièce carrée que nous avons vu quelques minutes plus
tôt. Le reste du groupe nous rejoint dans un flash quelques secondes plus tard.
Aucun souci.

Nous retrouvons heureusement vite notre chemin vers les doubles portes et
reproduisons la séquence : on entre, même décor, on va au fond toucher la
porte, même téléportation, dans la même pièce carrée.

Je suggère que les portes se trouvent autour d’un « centre », comme en étoile, et
les autres finissent par se ranger à mon avis. Nous commençons à tourner
« autour »…trois culs-de-sac, puis une nouvelle porte. Nous entrons, même
genre de couloir, nous touchons la porte d’ébène et d’argent au fond, et nous
voilà encore téléportés, mais cette fois dans une nouvelle pièce carrée. Nous la
numérotons immédiatement « 2 » et essayons de retrouver les portes en partant par l’est.

Nous n’y arrivons pas


vraiment : on découvre en fait
d’autres portes, d’autres pièces
carrées.

6. Nous évitons soigneusement


de marcher dans une pièce
tapissée de morceaux d’os (nous
passons en volant)

7. Nous laissons tranquille un crâne aux yeux de gemmes posé sur un tapis.

Notre exploration continue, téléportation après la téléportation. Nous numérotons à chaque fois portes et pièces
carrées où nous arrivons.

La balade dans le complexe est longue et nous évitons autant que nous pouvons les monstres.
8. Dans cette caverne, le quartz du plafond rayonne sur les mousses blanches et le
groupe tout est séparé par téléportation forcée. Beren et Sven tombent sur un
minotaure, Silas et Gunthar sur une méduse, Galswinthe et moi sur deux armures
volantes que nous éradiquons sans prendre un coup, grâce à la puissance de la naine
et à mon astucieux bannissement de l’une des armures.

Nous nous retrouvons tous à l’entrée de la grotte. Gunthar doit être dépétrifié, mais cela finit par être fait. De
justesse. Silas déclare qu’il était mort mais grâce à ce qu’il a extorqué à Mordenkainen, il a pu revenir
instantanément à la vie.

Rien de bien méchant ne nous


arrive durant les heures
suivantes. Après quelques retours
en arrière et téléportations nous
voilà une sixième fois devant la
même porte démoniaque, et quand
nous ouvrons la porte d’argent et
d’ébène qui se trouve derrière,
cette fois-ci nous ne sommes pas
téléportés et nous arrivons devant
une nouvelle pièce.

Une grande sphère d’une quinzaine de mètres de diamètre. En son centre, en


bas, une dalle de marbre blanc sur laquelle repose une femme pâle, vêtue
d’une armure dorée, tenant une épée légèrement courbe d’un modèle qui
nous est inconnu. Elle semble être endormie. Au-dessus d’elle, pendant par
une chaine au plafond, une lampe multicolore diffuse une douce lumière qui
se reflète joliment sur les parois de lapis-lazulis (demi-sphère supérieure) et
d’émeraude (demi-sphère inférieure). Aux côtés de la femme brune, des vases
contenant peut-être des onguents.

Beren s’avance en vol dans la sphère et aussitôt la femme s’éveille, s’envole,


et nous tape dessus avec son épée dorée.

Ses pouvoirs sont considérables et elle ne cesse de nous tailler en pièces. Elle
montre de grandes dents qu’elle essaie de planter dans Beren qu’elle vient de
mettre à terre. Galswinthe tombe, retombe, Beren tombe, retombe, Silas
soigne à tout va et Gunthar flèche à qui mieux mieux pendant que Sven
court à droite et à gauche pour éteindre divers incendies. Petit à petit, la peau livide de la belle vampire (aucun
doute n’est permis) est lacérée par nos coups et même si les blessures se referment rapidement, cela ne suffit pas :
après un long combat, elle tombe enfin.

Immédiatement, son corps disparait, transformé en une fumée qui se dirige alors vers la dalle blanche
et…reforme la même femme! Il nous faut l’occire une deuxième fois, mais cela se fait sans peine.

Ah! Voilà donc l’héritage de la sorcière Yggwilve qui vient d’être occis. Nous ne fouillons que sommairement
tant nous avons hâte d’arriver au bout de l’infect complexe.

Nous faisons pivoter la dalle blanche qui s’ouvre sur un escalier descendant.

« En avant vers le dernier étape », dis-je en mon fort intérieur. Le compte à rebours commence là.
Selon le texte prophétique, nous sommes à la fin du voyage, le dernier étage. Mon destin va s’accomplir.

Un couloir où des bulles noires du plus mauvais aloi flottent paresseusement en l’air, attendant qu’on les touche
pour…les dieux savent quoi. Une lueur verte pulse à l’autre bout.

La main de mage de Balazar ne fait que passer au travers des bulles, un souffle d’air provoqué par un double
magique de Silas ne fait que les écarter légèrement.

On part dans le couloir en évitant les bulles, laissant de côté les deux double-portes fermées de chaque côté.

Une grande salle. Face à nous, une grande sphère magique verte
d’où émane la lueur. Sphère au centre de laquelle se trouve un corps
démoniaque, les bras en croix. Sur chaque côté, des cercles de
protection, et derrière, face au visage du démon (Tsojcanth, plus que
probablement), une immonde faille aux rebords noirs et bavants.
De la vulve abyssale suintent des bulles noires, d’elle vient un
souffle fétide qui à chaque instant agresse la créature prisonnière
dans la sphère verte. Nous voyons le combat qu’il mène depuis cent
ans. Chaque instant face aux abysses, chaque instant les empêchant
de déferler sur notre monde.

Voilà ma tombe.

Je vois Silas sortir de sa bourse une boulette noire qu’il projette au sol. Je ne fais rien. La boulette se brise et je
suis pris dans un tourbillon contre lequel je ne peux rien, sinon murmurer « Vous me trahissez, je m’en
doutais. ». Je ne crois pas que quiconque m’ait entendu.

Le démon prisonnier s’écroule et part en fumée pendant que le tourbillon m’amène à sa place. Je ne suis presque
plus conscient.

Sven se lance vers moi en hurlant (je n’entends rien), Beren l’arrête, une boule de feu part, ils s’engueulent. Je
détourne le regard. Je suis maintenant fixé, les bras en croix, face à l’infâme vulve des Abysses. Il en sort alors
une grande main à six doigts. Qui d’autre que mon père, en cet instant?

J’entends distinctement sa voix qui m’enjoint de venir de son côté, sa main qui m’invite.

Je lui fais un bras d’honneur.

Il hurle de rage, la vulve se referme puis disparait alors que la lumière verte m’enserre encore un peu plus, face
à l’ouverture que je surveille désormais pour…l’éternité…enfin, à priori, à peu près une centaine d’années, le
temps que mon essence vitale ne s’épuise et que tout ne recommence.

Dans mon dernier instant de conscience, j’ai une ultime vision. Un paysage de mon pays, les montagnes et la
lande. Et là, un vosserkatz que je reconnais, celui que j’ai sauvé au tout début de l’aventure, celui qui dans ce
monde de haine d’a priori de méfiance de trahison de torture et que sais-je encore aura été mon seul ami. Il me
regarde un instant et…part dans le lointain.

Je sombre.
Appendice A : Cartes de la région
Appendice B : Un peu d’histoire
En cette année 591 AC, la Flannesse (aussi appelée Monde de Greyhawk, même si elle ne constitue qu’une partie
de celui-ci) sort d’une décennie de terribles guerres. Les effroyables batailles, les terribles massacres, l’exil de
milliers de réfugiés, les naissances et disparitions de nations, ont été le lot commun après 582 AC et les « réveils »
expansionnistes, à l’ouest de Youze l’Ancien (un demi-dieu démoniaque qui a bâti, en Flannesse, un empire où ne
règne que douleur, désolation et pratiques impies) et à l’est de Ivid V (dirigeant du Grand Royaume, descendant
d’une lignée de rois dégénérés qui ont fait alliance avec des créatures diaboliques d’autres plans).

En 586 AC, l’archevêque Hazen, dirigeant de la Théocratie de Veluna, a utilisé la Crosse de Rao, une puissante
relique, au cours d’une cérémonie destinée à purger la Flannesse de tous les fiélons (démons et autres horribles
créatures venues d’autres plans) qui s’y trouvaient. Les « extérieurs » invoqués par Youz, Ivid V, et autres
tyrans furent bannis, laissant souvent derrière eux des armées sans lieutenants, désorganisées. Cet événement,
plus connu sous le nom de « Fuite des fiélons » permit à de nombreuses nations « bonnes » de recouvrer des
territoires perdus.

A l’ouest, ce fut notamment le cas pour le Royaume du Furyondie, qui avait été en grande partie envahi par les
armées de Youz. Les ravages et exactions découverts lors de la reconquête furent si insoutenables que le roi
Belvor IV, paladin d’Heironeous (dieu de la chevalerie, de la justice, de l’honneur, de la guerre, de la vaillance,
et de l’audace), déclara la guerre perpétuelle contre l’Ancien, jurant la destruction de Youze lui-même. Le
Furyondie reçut bientôt le soutien de Véluna.

Aujourd’hui la situation s’est stabilisée même si elle est loin d’être totalement pacifiée. La guerre contre Youze se
traduit essentiellement par quelques raids transfrontaliers au Nord du Furyondie.

Vers la fin du siècle dernier, la Perennelande fut menacée par les forces d'un mal incommensurable en la
personne de l'archimage Ygwilve et de ses armées d'humanoïdes malfaisants. Opérant dès 480 AC depuis sa base
cachée dans les légendaires " Cavernes Perdues " des Yatils, Ygwilve réduisit route la Perennelande en esclavage
l'espace d'une décennie (481 à 491 AC). Ses citoyens furent soumis à la violence et au pillage. La nation fut mise à
sac et les bateaux du lac Quag coulés à vue. Les sbires de la sorcière firent même des incursions nordiques dans
les terres des nomades, y trouvant quelques alliés, mais encore plus d'ennemis. Dans le canton de Clatspurgen, la
forteresse monastique de Saint Cuthbert, située dans la passe de Kershane, devint le centre de la résistance
contre Ygwilve en contrôlant la grande vallée par laquelle la Velverdyva s'enfuit vers le sud.

Finalement, un grand prince démoniaque qu'Ygwilve avait tenté de dominer parvint à s'échapper de sa prison
et la sorcière fut terrassée. Ses armées sombrèrent dans le chaos, et la Perennelande une fois de plus brisa son
joug et détruisit les légions inhumaines. Encore à ce jour cependant, certaines vallées des cantons méridionaux
renferment un peu de la malfaisance apportée par le court règne d'Ygwilve, leurs habitants ayant autrefois
collaboré avec cette dernière. La nation s'est depuis remise de cette guerre et des deux années de famine qui
suivirent, mais Ygwilve lui inspire toujours une peur profonde. Le fait de savoir que Youz, ce bâtisseur d'empire
démoniaque, est le fils de la sorcière agite le sommeil de nombreux Pérandais et des rumeurs récentes
concernant le retour d'Ygwilve sur la Taerre ont déclenché de véritables paniques publiques.

Dans la Perennelande, la destruction de la Grande guerre fut évitée grâce à la signature d'un traité officiel de
neutralité avec Youze en 583 AC. Des mercenaires furent même proposés à l'Ancien, mais ce geste révulsa les
Pérandais : aucun homme ne se présenta pour servir le Seigneur de la Douleur malgré le prix offert. Ce pacte
semblait à l’époque opportun sur le plan politique, mais il ne plut pas au Conseil cantonal. Le Voorman Franz
fut unanimement repoussé à la fin de son premier mandat et remplacé par un administrateur prêt à se
soumettre à la volonté du Conseil - mettre plus de distance entre leur gouvernement et le dépravé Youz.
Cependant, jusqu'à maintenant, le Voorman Karenin a davantage cherché le consensus plutôt que l'exercice du
pouvoir. Son mandat venant à échéance en 592 AC, il n'a guère plus le temps de se créer une image de dirigeant
et il est probable qu'un nouveau Voorman, plus audacieux, sera nommé à sa place.
Appendice C : la Perennelande, ses cantons, ses clans
Du fait de la géographie, les Pérandais sont divisés en deux catégories:

 Les lowlanders, habitants sur les rives du lac Quag, le long de la rivière Velverdyva ou dans les plaines des
cantons de Schwartzenbruin.
 les highlanders peuplant les monts Yatil, à l’ouest, et la chaine des Clatspurs, à l’est de la Velverdyva.

Les huit cantons de La Perennelande sont :

 Le canton de Schwartzenbruin
 Le canton de Traft
 Le canton de Krestible
 Le canton de Clatspurgen
 Le canton de Yattenheid (ou Yatteniède)
 Le canton de Nederboden
 Le canton de Hugelrote
 Le canton de Quagfludt (ou Quadflude)

Neuf clans cohabitent sur ces terres (attention, un clan ne correspond pas à un canton) :

 Clan Hüssen (Cantons de Krestible et Hugelrote)


 Clan Roodberg (Canton de Clatspurgen)
 Clan Rosrijder (Canton de Krestible et Schwartzenbruin)
 Clan Vosser (Canton de Quagfludt et Clastpurgten)
 Clan Morgenrood (Cantons de Yattenheid et Huglerote)
 Clan Vuurzward (Cantons de Huglerote, Nederboden, Schwartzenbruin et Krestible).
 Clan Weisspeer (Cantons de Krestible, Schwartzenbruin et Quagfludt)
 Clan Meerijder-Oostmeer (Cantons de Clatspurgen et Traft).
 Clan Meerijder-Vestmeer (Cantons de Schwartzenbruin et Clastpurgten)

Tous les huit ans, le conseil cantonal élit son représentant, désigné comme le « Voorman » de la nation. Le
conseil cantonal porte mal son nom car il est en fait constitué des chefs de clans et des bourgmestres des 3
principales villes de la confédération (Schwartzenbruin, Traft, et Krestible).

Les huit chefs de cantons, ou « Hintervoorman », sont désignés selon les règles de chaque canton.

A l’heure actuelle, le Voorman de la Perennelande est Karenin Weisspeer. L’Hintervoorman du canton de


Quagfludt est Lothar Flensburger mais il ne représente dans les faits que les lowlanders. En effet, les
highlanders, en très grande majorité du clan Vosser, ne se reconnaissent qu’en leur chef.

La capitale du canton (et du clan Vosser) est Kortheim, cité d’environ 5000 habitants, située sur la rive ouest de
la Velverdyva. La justice Pérandaise est rendue par des juges « officiels » et est plutôt « compensatoire » que «
punitive ». Ainsi, un criminel recevra un “châtiment” mais, dans la mesure du possible, sous forme de service
rendu ou de paiement à sa victime ou à ses proches. L’obligation de se battre en duel contre un représentant de
la victime peut être considéré comme une « compensation » pour le crime commis.

L’armée Pérandaise est constituée de 10 sections de milice, réparties un peu partout dans le pays.

Le principal bien d’exportation de la nation est ses mercenaires, particulièrement réputés. La « Pax Mercuri »
qui regroupe nombre d’entre eux est une organisation puissante.

La principale religion du pays est la vieille foi (culte de la nature, particulièrement associé à la déesse « Terre
Mère » Béorie) mais d’autres dieux sont vénérés : Allitur (dieu de l’éthique et de la bienséance), Ulaa (déesse des
collines, des Montagnes et des pierres précieuses), Zilchus (dieu du pouvoir, du prestige, de l’argent, des affaires,
et de l’influence), Béreï (déesse de la famille, du foyer, et de l’agriculture), Pelor (dieu du soleil, de la lumière, de
la force et de la guérison), et Saint Cuthbert (dieu du bon sens, de la sagesse, du zèle, de l’honnêteté, de la vérité,
et de la discipline).
Appendice D : Tyrnadt
Tyrnadt est un minuscule bourg des highlands du canton de Quagfludt (ou Quagflude), territoire du clan Vosser.
Il est situé sur la voie qui relie Kortheim, capitale cantonale, à Krestible, cité importante du pays car porte
d’entrée de la « Queue du Dracosire », route qui traverse les Yatil et rejoint le Ket.

C’est notamment dans cette région que la malfaisance d’Ygwilve a laissé des traces et perverti certains vallons,
certaines grottes, certaines failles. En ces lieux, la frontière entre le plan matériel et les abysses semble bien
fragile et les locaux les craignent et les évitent comme la peste.

Tyrnadt compte une petite centaine d’âmes (une vingtaine d’hommes, autant de femmes, une cinquantaine
d’enfants et quelques vieillards) et vit essentiellement d’agriculture (élevage et hauts pâturages) et du commerce
avec les voyageurs.

Le bourg est constitué d’un « hameau central » comprenant notamment une auberge, une forge, un moulin et
une chapelle de St Cuthbert et de quelques fermes/bergeries isolées.
Appendice E : Kortheim

1. Fort Vosserkatz 15. La brasserie des Deux Nains (Taverne)


2. Cathédrale de Saint Cuthbert 16. La Marmite des Highlands (Auberge)
3. Baraquement de la 2 nde
milice cantonale 17. La bière Précieuse (Auberge)
4. Marché 18. Sanctuaire de la Vieille Foi
5. Marché 19. Bibliothèque
6. Temple de Zilchus 20. Thermes Publics
7. Palais du Canton, Palais de Justice, Jardin 21. Temple de Pelor
Public 22. Capitainerie
8. Grande esplanade (caravanes et festivités) 23. Garde du Fleuve
9. Temple d’Allitur 24. La Rêveuse (Taverne, Barge Rhénienne)
10. Siège de la Garde des murmures 25. Échoppe de Tylkaster
11. Comptoir de la Pax Mercuri 26. Ambassade de Maison-Haute
12. Au Soldat Heureux (Auberge) 27. Représentation de Gnome Vale
13. L’anguille Argentée (Taverne) 28. L’Indomptable (Taverne)
14. Le Repos du Docker (Taverne)
Appendice F : Compagnons
Beren.

Bien renseigné, a ses entrées. Famille relativement puissante chez les elfes. Très rapide, tape fort, impossible à
surprendre.

Point faible : ?

Attitude envers moi : se prétend mon allié (et au début il l’a été). Il n’a pas hésité à me pressurer pour obtenir
des renseignements supplémentaires et à me menacer à demi-mot.

Pas mal de conciliabules avec Mordenkainen (et Silas)

Galswinthe.

Costaude. Frappe fort et vite. Résistante.

Point faible : Déplacements lents, confiance en sa force pour régler les problèmes. Aucun sortilège.

Attitude envers moi :???

Gunthar.

Très fort à distance avec son arc. Beaucoup de façons de combattre.

Point faible : paranoïaque. Aucun sortilège. Ne voit pas dans le noir.

Attitude envers moi : il n’hésitera pas à se retourner contre moi. Je ne crois pas qu’il ait la moindre morale.

Silas Trump.

Difficile à cerner. Sait des choses mais ne dit pas tout. Donne des soins, mais comme à contrecœur quand il
s’agit de moi.

Point faible : Attiré par l’argent. Pas de sorts d’attaque ? Ne voit pas dans le noir.

Attitude envers moi : Il n’hésitera pas à se retourner contre moi, si c’est son intérêt.

Pas mal de conciliabules avec Mordenkainen (et Beren)

Sven.

Fort sur les démons. Lance des sorts qui interrompent les actions et désavantagent. Dégâts mentaux ?

Point faible : Pas très costaud. Ne voit pas dans le noir. Il est très sensible à la corruption des abysses.

Attitude envers moi : Fasciné. Mais méfiance, il serait capable de me disséquer pour m’étudier.
Contenu

Mon Histoire ......................................................................................................................................................................................... 2

La Diligence Arrive à Tyrnadt ....................................................................................................................................................... 4

La Nuit de la Hyène ........................................................................................................................................................................... 7

Des Ombres sur Kortheim ................................................................................................................................................................ 12

Unis Comme les 6 Doigts de la Main .............................................................................................................................................19

Les Feux de la Mort .......................................................................................................................................................................... 25

Au Fond des Mines (Personne Ne Vous Entendra Crier) ........................................................................................................ 31

Vers le cœur des ténèbres ................................................................................................................................................................ 37

La fin du voyage ................................................................................................................................................................................ 42

Appendice A : Cartes de la région ................................................................................................................................................ 46

Appendice B : Un peu d’histoire .................................................................................................................................................... 49

Appendice C : la Perennelande, ses cantons, ses clans ............................................................................................................. 50

Appendice D : Tyrnadt .................................................................................................................................................................... 52

Appendice E : Kortheim .................................................................................................................................................................. 53

Appendice F : Compagnons ............................................................................................................................................................. 54

Beren. ................................................................................................................................................................................................ 54

Galswinthe........................................................................................................................................................................................ 54

Gunthar............................................................................................................................................................................................. 54

Silas Trump. ..................................................................................................................................................................................... 54

Sven.................................................................................................................................................................................................... 54

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