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GYMNASE DE BEAULIEU

TRAVAIL DE MATURITÉ 2020

La représentation des femmes au


cinéma
Du cliché à l’héroïne ? L’évolution de l’image des
femmes dans les films de science-fiction

Laurence Domon Mariana GOMES

Lausanne, novembre 2020

Novembre 2020 Mariana Gomes


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Remerciements

Je remercie tout d’abord ma répondante, Madame


Laurence Domon, qui m’a aidé à construire ce travail
en me guidant et me conseillant de nombreuses
lectures. Je tenais aussi à la remercie pour ses
encouragements et ses conseils qui m’ont énormément
aidé.

Je souhaite également remercier mes amis et mes


camarades pour leur aide, leur soutien et leurs
encouragements ainsi que pour leurs nombreuses
relectures.

Enfin, je remercie ma famille pour la motivation et le


soutient qu’elle m’a apporté pendant la réalisation de
mon travail de maturité.

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Résumé : La représentation des femmes au cinéma


Du cliché à l’héroïne ? L’évolution de l’image des femmes dans les films de
science-fiction

Mariana Gomes, 3M12 Répondante : Laurence Domon

Ce travail de maturité traite de l’évolution de l’image des femmes dans les films
de science-fiction depuis la sortie de Aliens, le retour en 1986 jusqu’aux années
2010 avec Gravity, de l’incontournable Sigourney Weaver à Sandra Bullock.

Je me suis intéressée à la place du cinéma dans la société, comment a-t-elle


évolué jusqu’au cinéma tel que nous le connaissons aujourd’hui et à la question
de l’image des femmes que celui-ci reflète. Le cinéma est devenu un moyen de
propagande et de diffusion d’informations très intéressant. À travers les films, le
réalisateur cherche à toucher son spectateur, quel qu’il-elle soit. Les films ont
tendance à influencer le spectateur par les représentations culturelles et sociales
qu’ils transmettent. Je me suis donc interrogée sur la manière dontles films de
science-fiction communiquent une image stéréotypée ou non des femmes
scientifiques et sur l’évolution de cette image dans le temps.

J’ai ensuite entrepris une analyse de quatre films que j’ai divisé en cinq parties.
Dans la première je me suis intéressée à la représentation physique des
héroïnes, dans la deuxième à leur caractère, pour la troisième je me suis penchée
sur les interactions hommes-femmes. Les parties quatre et cinq traitent de la
place que prend la maternité dans l’intrigue du film et des moments de mépris
et/ou d’injustice que subissent les héroïnes.
Pour ces analyses j’ai opposé principalement Aliens, le retour (1986) à
Prometheus (2012) et Contact (1997) à Gravity (2013), et de façon plus globale
j’ai comparé les films les plus anciens aux deux plus récents afin de mettre en
évidence une évolution des héroïnes qui coïnciderait avec la période de sortie du
film. Ainsi on peut voir que Ellen Ripley et Eleanor Arroway sont des purs produits
de leur époque : on montre des femmes fortes mais qui sont mises à l’écart,
masculinisées, à qui le respect ne va pas de soi. Elizabeth Shaw et Ryan Stone
sont plus respectées, mais également plus féminines, plus sexy.

Il y a une évolution de l’image des femmes dans les films de science-fiction, qui
correspond à l’évolution du statut et de l’image des femmes scientifiques dans la
société. On peut dire que l’industrie cinématographique a dû s’adapter à cette
évolution et créer des héroïnes qui y correspondent afin de garder son public et
d’en attirer un nouveau. Aujourd’hui nous voyons de plus en plus de films avec
des femmes en tant que protagonistes ou des femmes qui occupent des
postes/statuts qui auparavant restaient réservés à des hommes. Les films se font
également de plus en plus nombreux et dénoncent les injustices que continuent
de subir les femmes dans la société actuelle.

Date : 06 novembre 2020 Signature de l’élève :

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Table des matières


INTRODUCTION.............................................................................................................. 5

PARTIE THÉORIQUE ..................................................................................................... 6


1. Le cinéma, une source pour l’histoire ?.......................................................................... 6
2. Le 7e art et le cinéma de genre ......................................................................................... 7
2.1 Le cinéma de science-fiction .............................................................................................................. 8
2.2. Évolution du contexte cinématographique à Hollywood entre 1980 et 2010 ........................... 11
3. La place des femmes dans la société américaine ....................................................... 13
3.1. La problématique des stéréotypes ................................................................................................. 13
3.2. Le statut des femmes scientifiques dans la société américaine de 1980 à 2010 ................... 14

PARTIE ANALYTIQUE ................................................................................................. 19


4. Représentations physiques des femmes ...................................................................... 20
5. Analyse du caractère des héroïnes ............................................................................... 25
6. Interactions hommes-femmes ........................................................................................ 27
7. La place de la maternité ................................................................................................... 30
8. Moments de mépris et d’injustice .................................................................................. 32

CONCLUSION ............................................................................................................... 35

SOURCES ...................................................................................................................... 37
Bibliographie.......................................................................................................................... 37
Livres .......................................................................................................................................................... 37
Articles........................................................................................................................................................ 37
Sites internet ............................................................................................................................................. 37
Vidéos ........................................................................................................................................................ 38
Illustrations................................................................................................................................................. 39

ANNEXES ...................................................................................................................... 40
Carte d’identité + Synopsis des quatre films analysés ................................................... 40
Aliens, le retour (1986) ............................................................................................................................ 40
Prometheus (2012) ................................................................................................................................... 41
Contact (1997) .......................................................................................................................................... 42
Gravity (2013) ........................................................................................................................................... 44
Articles – Critiques des films (en anglais) ........................................................................ 45

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INTRODUCTION

Combinez cinéma et féminisme, on arrive à la question de la représentation des


femmes au cinéma. C’est le sujet que j’ai décidé de traiter pour mon travail de maturité
car ces deux sujets m’intéressent énormément, mais ils m’étaient relativement
étrangers.
C’était donc l’occasion pour moi de faire des recherches plus ciblées et par conséquent
d’acquérir plus de connaissances sur le féminisme – sujet d’actualité – qui me touche
particulièrement et sur le cinéma – domaine qui me passionne et que je trouve
vraiment fascinant, notamment en raison des messages qu’un film peut transmettre
qu’ils soient subliminaux ou intentionnels.
Bien que l’interprétation d’un film soit plutôt subjective et dépendra des attentes et des
croyances de chacun, on peut trouver des constantes : comment l’image des femmes
est-elle utilisée à l’écran ? les femmes sont-elles mises en avant ou à l’inverse
négligées dans un film ? pour quelles raisons sont-elles mises en avant et pourquoi
pourraient-elles être plutôt oubliées ou délaissées. Ce sont des questions que je me
pose et auxquelles je cherche une réponse.

J’ai donc mené mes recherches en me focalisant sur la question suivante : l’image des
femmes évolue-t-elle dans le cinéma de science-fiction des années 1980 à
aujourd’hui ? cette évolution a-t-elle un lien avec leur place dans la société ?
J’ai décidé de me centrer sur le cinéma de science-fiction car, c’est un genre que
j’apprécie énormément et dans lequel, à mon avis, on ne voit pas assez de femmes
ayant le rôle principal, et/ou des femmes en la tête d’affiche. Ici aussi je me demandais
pourquoi il en était ainsi. Les thématiques abordées dans les films de science-fiction
sont très variées, des scientifiques aux astronautes en passant par les voyageurs de
l’univers et les personnages extraterrestres. Il y a largement la place pour une femme
au milieu de ce vaste champ de possibilités !

Pour tenter de répondre à ma problématique, j’ai mis en place un corpus de films à


analyser, pour ce corpus j’ai choisi les films suivants : Aliens le retour, Prometheus,
Contact et Gravity. Les quatre films sont sortis entre 1986 et 2013, ce qui donne une
marge intéressante pour déterminer s’il y a une évolution ou non.

Dans un premier temps je me suis occupée du cinéma. J’ai cherché à prouver que le
cinéma pouvait être considéré comme une source fiable. Puis un point sur l’histoire du
cinéma, suivi par le cinéma de genre et le genre de la science-fiction. Par la suite, je
m’intéresserai au contexte historique et cinématographique entre les années 1980 et
les années 2010, qui correspondent aux années de sorties des films de mon corpus.
Dans un deuxième temps, je me suis concentrée sur la question du féminisme en
commençant par parler de la place qu’occupent les stéréotypes dans la société et au
cinéma et ensuite je parlerai du statut des femmes scientifiques aux États-Unis.
Dans la partie analytique je vais procéder à une analyse précise des films du corpus,
en me focalisant sur certains points précis afin de pouvoir constater ou non une
évolution de l’image des femmes dans le cinéma de science-fiction.

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PARTIE THÉORIQUE

1. Le cinéma, une source pour l’histoire ?

Mon travail consiste principalement à analyser de films de même genre mais


d’époques différentes et d’y rechercher une évolution ou des invariants. Toutefois, le
cinéma étant surtout de la « fiction » on peut se demander si un film peut être une
source « historique ». Peut-on se baser sur de la fiction pour tirer des constats sur la
réalité qui nous entoure ? Les films peuvent-ils nous montrer une évolution de cette
réalité au cours du temps ?

D’après Vincent Marie et Nicole Lucas cela est possible. Dans leur livre intitulé Innover
en classe. Cinéma, Histoire et représentations, ces derniers parlent du cinéma comme
étant la source archéologique du XXe siècle. D’ailleurs, en 2001, Thierry Frémaux,
directeur de l’Institut Lumière de Lyon, a mis en place un programme sur le thème
«lHistoire et Cinéma » dont le but était de montrer aux élèves que les films de fiction
d’une époque donnée s’imprégnaient de leur temps, ce qui revenait à dire que le
cinéma était une source historique parmi d’autres types de documents.1
En effet, un film et son sens, comme toute source, sont influencés par la période de
production et de réception du film en question.2 De ce fait, le film est toujours un produit
de son époque3, le présent des cinéastes se retrouve dans leurs films, ouvertement,
secrètement ou sous forme de traces.4 Chaque film porte des informations explicites
ou implicites qu’il faut identifier et confirmer par l’analyse d’autres films de la même
époque5, d’où l’importance de travailler sur des corpus. La règle fondamentale et
impérative est d’analyser un film dans ce qu’il montre, par les images ou par les
émotions qu’il suscite. Chaque film renvoie plus à son présent qu’à l’époque qu’il est
supposé montrer.6

L’utilisation du cinéma comme source a été lancée, à la fin des années quarante, par
Sigfried Kracauer, journaliste, sociologue et critique de films allemand. Il affirme
que « les films d’une nation reflètent sa mentalité de manière plus directe que tout
autre moyen d’expression artistique. »7. Il souligne qu’Hollywood, comme toute grande
industrie du cinéma, ne peut pas ignorer le public, et que par conséquent, l’industrie
est obligée de s’aligner le plus près possible sur les modifications du climat mental8.
De ce fait, ce que reflètent les films, sont moins des credos explicites que des
dispositions psychologiques9. À travers le film, on cherche à atteindre l’inconscient du
spectateur et jouer directement sur les mentalités.

1 MARIE Vincent, LUCAS Nicole, Innover en classe. Cinéma, Histoire et représentations, Paris,
Éditions de Manuscrit, 2007, p.37.
2 Ibid, p.40.
3 Ibid, p.41.
4 Ibid, p.42.
5 Ibid, p.43.
6 Ibid, p.54.
7 Ibid, p. 5.
8 Ibid, p.6.

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La mentalité des gens est donc un élément central au cinéma : le public influence toute
la chaîne de production du film. Kracauer dit que « les tendances psychologiques
assument souvent une vie indépendante, et au lieu de changer automatiquement avec
les circonstances toujours changeantes, elles deviennent elles-mêmes des sources
essentielles de l’évolution historique »9. Il est donc essentiel de comprendre les
mentalités d’une époque, pour pouvoir analyser un film et comprendre son sens, et le
cinéma permet d’enrichir cette connaissance.

2. Le 7e art et le cinéma de genre

Le cinéma, ce nouvel art apparut vers la fin du XIXe siècle, mis en avant en 1895 par
les frères Lumière, a rapidement sût trouver sa place dans la vie et le cœur des
hommes. Ayant rapidement prit une place conséquente dans la vie des hommes, le
cinéma est considéré depuis le XXe siècle comme
le 7e art. Il est précédé par l’architecture, la
sculpture, les arts visuels, la musique, la
littérature et les arts de la scène.10 Si je prends le
temps ici de lister toutes les formes d’art qui
précèdent le cinéma dans ce classement, c’est
parce qu’elles se retrouvent toutes, d’une certaine
manière, présentes dans une œuvre
cinématographique, la rencontre de ces
différentes formes d’art dans une œuvre
cinématographique peut tourner une scène
banale en une scène spectaculaire.

À travers l’art, nous pouvons toucher un nombre


de personnes immense de manière rapide,
sophistiquée et nouvelle. L’art est donc pour
beaucoup une porte vers une certaine liberté Image 1, affiche cinéma rétro
d’expression. De par les formes multiples qu’il peut prendre, le monde de l’art est
accessible à tous, et permet donc à bon nombre d’individus de s’exprimer, de façon
abstraite, sur la société de leurs temps, sur tout ce qu’on peut y trouver et tout ce qu’on
pourrait imaginer y trouver un jour.

Le cinéma, comme tous les arts suit alors une évolution qui dépend des exigences de
chaque époque et change en fonction de l’environnement dans lequel il est baigné. Il
est donc constamment en train de croître, de se transformer, de s’adapter, mais aussi
de recycler et de mélanger ses différents modes de production. Le contexte historique
et le contexte technique jouent donc toujours un rôle dans le monde du cinéma, qui
encore aujourd’hui connaît une expansion gigantesque.11

9 KRACAUER Siegfried, De Caligari à Hitler : une histoire psychologique du cinéma allemand, Éditions
l’Âge d’Homme, 2009
10 https://www.arvivan.org/la-classification-des-sept-arts, consulté le 03 mars 2020.
11 MARIE Vincent, LUCAS Nicole, Op.cit.,p.14.

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Bien que le cinéma ait connu des débuts relativement modestes, il n’en reste pas
moins l’un des médias qui s’est le plus vite répandu dans le monde.12 Le cinéma est
d’ailleurs la première forme d’art à avoir émergé de la révolution industrielle, en effet
la transformation des villes à ce moment est d’autant plus bénéfique au spectacle
audiovisuel. Ce dernier se joue « des modes, de l’avancée des mœurs et de la marche
du progrès. La société connectée, la culture participative, les écrans nomades : rien
ne le liquide, tout le transforme. »13, ce qui colle parfaitement avec la définition du
cinéma que nous donne le critique français de cinéma André Bazin qui voit le cinéma
comme « un miroir à reflet différé »14.

2.1 Le cinéma de science-fiction

Le cinéma de genre existe depuis les débuts du cinéma. Les genres ont évolués au
cours du temps, ainsi que les attentes du public envers ces derniers. De nouveaux
genres apparaissent, certains se divisent en sous-catégories, et d’autres
disparaissent. À tout genre appartiennent certaines attentes, qui évoluent et se
transforment en même temps que le genre lui-même et son public. Pour pouvoir mettre
en évidence une évolution quelconque à travers des films, il faut donc à tout prix
comprendre le genre auquel ils appartiennent, quelles attentes s’y attachent, et
comment ces attentes se reflètent dans la société.

Le cinéma de science-fiction (S-F) apparaît au XIXe siècle. Siècle de l’industrialisation


et de nouveautés technologiques, ces dernières vont beaucoup profiter au genre. Le
terme de « technoscience » émerge lorsqu’on constate que progrès technologique et
science vont de pair. D’après Éric Dufour, grâce à la technoscience, « L’homme va
pouvoir aller plus loin, plus haut, quitter la Terre et conquérir l’espace, découvrir de
nouvelles planètes et même de nouvelles galaxies. Ensuite, la technoscience
permettra d’améliorer la vie de l’humanité sur cette terre, ici et maintenant »15. Il existe
donc un lien intime entre technoscience, industrialisation et cinéma S-F. On peut tirer
de ce que dit Éric Dufour les thématiques principales, souvent représentés en S-F, à
savoir la conquête de l’espace, la découverte de nouvelles planètes, la recherche de
moyens pour améliorer la vie sur Terre, etc.

Le gros problème que pose ce genre de cinéma est la difficulté à distinguer la science-
fiction de la fantasy. Toutefois, on en conclut que la S-F prône le progrès de la science
et la rationalité tandis que la fantasy prône plutôt la magie, l’irrationnel. Certains
auteurs pensent que la S-F s’est popularisée non seulement grâce à la technoscience
mais aussi grâce à l’idéal de l’éducation qui se répandait à cette époque, l’éducation
pour tous. Éric Dufour nous donne l’exemple de Obi-Wan Kenobi dans Star Wars,
comme dans de nombreux films on y voit un modèle de l’apprentissage comme « ce
qui se communique, ce qui s’explique, ce qui se transmet, ce qui s’apprend »16.

12 Ibid, p.31.
13 Ibid, p.10.
14 Ibid, p.26.
15 DUFOUR Éric, Le cinéma de science-fiction ; Histoire et Philosophie, Armand Colin, 2011, p.6.
16 Ibid, p.12-14.

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Si aujourd’hui les studios hollywoodiens ont une énorme influence sur le genre, cela
n’a pas toujours été le cas. En effet le cinéma de science-fiction n’est arrivé aux États-
Unis que bien tard, et ne commence à s’y développer qu’au XXe siècle, après la
Première Guerre mondiale et reste un genre méprisé pendant encore quelques
années17. Il ne va réellement s’installer aux États-Unis que dans les années cinquante,
il va vite se répandre grâce à un nouveau public émergeant, les adolescents, et un
nouveau type de projection, les projections en plein air qu’on appelle « drive-in »18. Le
cinéma S-F étant un genre méprisé, ils seront surtout produits par les petits studios
pour des raisons de financement : les grands studios ne veulent pas investir dans un
genre qui ne fonctionne pas bien. Jusqu’à la sortie du premier Star Wars en 1977, le
cinéma de science-fiction était un cinéma dit « pauvre »19. Après Star Wars, le cinéma
S-F prend son envol car il y a désormais un public qui va voir ce genre de films. En
raison de la demande du public, de grands producteurs financent ces films. Plus le
genre devient populaire, plus il se diversifie. Apparaissent alors de nombreux sous-
genres. Comme par exemple, le film de science-fiction scientifique, de guerre, de
monstre, de propagande, le film de science-fiction apocalyptique, métaphysique et
enfin le film comique. Il existe bien évidemment beaucoup plus de sous-genres.

Comme le dit Éric Dufour, le cinéma S-F s’est institué aux États-Unis pendant les
années cinquante avant de se multiplier en une diversité de sous-genres, et de
conquérir, dans la décennie qui suit, le reste du monde20. On peut cependant constater
que beaucoup de ces genres ont aujourd’hui disparus ou du moins sont beaucoup
moins commercialisés, notamment le film de S-F comique qu’on voit très peu de nos
jours. Malgré la diversité des sous-genres qui se fait de plus en plus grande, tous ces
genres se trouvent en accord quant à ce qu’est la vocation première du film de science-
fiction : montrer du « jamais vu »21. C’est pourquoi dans ce genre de film on accorde
une importance particulière à l’esthétique du décor, Éric Dufour nous parle de cela à
travers le film Alien (1979) : « En ce sens Alien est un film décisif, car il insiste sur le
côté vétuste et abîmé de l’immense vaisseau spatial qui est un vieux cargo, avec ses
couloirs aux murs sales et aux nombreux conduits vétustes qui s’entrelacent et
produisent des jets de vapeur, avec ses zones obscures mal éclairées où est entassé
un matériel mal rangé, ou bien avec sa salle des machines où tout est suintant et
rouillé. »22. Dufour insiste ici sur le fait que la S-F cherche à montrer du neuf, à inventer
des lieux et des technologies futuristes mais il faut, d’après lui, que ce neuf « fasse
vieux », il faut que le spectateur ressente le vécu de l’image qu’il regarde.

L’exploitation grandissante des effets spéciaux ajoute une crédibilité au décor et à


l’univers de la science-fiction. Toutefois, comme nous l’avons déjà souligné, dans les
années cinquante le cinéma S-F est un genre méprisé et pauvre, les effets spéciaux
n'étaient alors utilisés que pour les grandes productions et très peu dans les films de
science-fiction. Ce n’est que lorsque de grands studios ont commencé à produire des
films à grand budget que les effets spéciaux ont trouvé leur place dans ce genre à

17 Ibid, p.40.
18 Ibid, p.43.
19 Ibid, p.46.
20 Ibid, p.103.
21 Ibid, p.129.
22 Ibid, p.137-138.

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présent popularisé. Le numérique est donc un point de basculle pour le cinéma de


science-fiction. George Lucas souligne dans un commentaire audio que « jusqu’à
l’avènement du numérique, la représentation cinématographique restait subordonnée
aux limites du naturalisme, même si elle tentait (et particulièrement dans la science-
fiction) de les dépasser. Avec le numérique, il n’y a plus de limites. »23. Cette nouvelle
technologie ouvre alors des portes et des possibilités inatteignables auparavant. De
nouvelles opportunités apparaissent non seulement pour les producteurs mais aussi
pour les spectateurs qui découvrent une expérience du cinéma nouvelle et inédite
dans le genre.

Une des principales attentes lorsqu’on regarde un film de science-fiction est la


désorientation temporelle. On entend par là bien plus que le classique voyage dans
l’espace durant lequel la temporalité varie selon l’endroit où on se trouve. Cette
désorientation temporelle nous amène le plus souvent dans le futur. Le film de science-
fiction montre soit la création ou l’invention d’une chose qui n’existe pas encore dans
notre époque, par exemple, des vaisseaux spatiaux colossaux, des techniques de
téléportation, etc., soit une population menacée suite à un événement dramatique qui
se produit dans le futur24. En bref, plein de scénarios sont possibles et le fait qu’ils
soient placés dans le futur crée la fascination chez le spectateur. L’être humain est
fasciné par son avenir et par la multitude de formes que celui-ci pourrait prendre. Le
cinéma, comme la littérature, crée ces scénarios futuristes qui fascinent et effraient.

Un des derniers points que je souhaiterais aborder est la manière dont la critique
sociale s’inscrit dans la SF. À ce propos, Éric Dufour insiste : « Le cinéma étant une
industrie avant d’être un art, c’est-à-dire d’abord un produit de consommation financé
par des investisseurs dont le but est la rentabilité, la critique apparaît dès lors n’être
tolérée que pour autant qu’elle entre dans ce que cette société et ses membres
peuvent supporter. »25. Le plus souvent, en S-F, on crée un monde utopique dans
lequel existe une société meilleure, qui est au fond juste « une fiction engendrée par
la société effective et rendu pensable par un contexte historique déterminé. ». Dufour
explique que c’est un phénomène que l’on voit surtout dans les productions
hollywoodiennes. Ces dernières seraient destinées à mettre en scène un modèle de
société qui permettrait de promouvoir le libéralisme américain, la famille américaine,
les valeurs américaines, la technologie américaine et surtout de justifier la domination
politique et culturelle des États-Unis26. Nombreux sont donc les films hollywoodiens de
science-fiction qui proposent une célébration de la société américaine au temps de
leur production.

On peut donc dire du cinéma de science-fiction qu’il est l’un des derniers genres à être
entré dans le cinéma américain, à travers lui on peut voir « les hantises de la civilisation
moderne », au niveau de l’évolution des technologies, de la société, de la politique et
des mentalités. Ces éléments-là lui ont également permis de passer d’un genre
marginal à un genre respecté et représenté désormais par de grands studios de
production.

23 Ibid, p.140.
24 https://www.cineclubdecaen.com/materiel/ctmettre.htm, consulté le 13 avril 2020.
25 DUFOUR Éric, Op.cit., p.189.
26 Ibid, p.192.

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2.2. Évolution du contexte cinématographique à Hollywood entre 1980 et


2010

L’industrie cinématographique, a énormément évolué, et avec chaque période, de


nouvelles attentes, un nouveau public ou encore une nouvelle mode apparaissait et
changeait « la norme » dominante. Pour mieux comprendre les films que j’analyserai
ultérieurement, il me faut comprendre quelles normes cinématographiques entraient
en vigueur au moment de production et de sortie des films et lesquelles
disparaissaient.

Dans les années huitante, les producteurs ont décidé de se réorienter, de manière
radicale, vers des films plus lucratifs.27 Émerge alors une tendance nouvelle, le film
d’action à très gros appelé « blockbuster ». Durant ces années le genre le plus adopté
pour ces blockbusters est le film de science-fiction, pour ce genre de films, les effets
spéciaux étaient utilisés en masse.
George Lucas et Steven Spielberg deviennent, avec La Guerre des étoiles (1977) et
Rencontre du troisième type (1977), les maîtres du genre. En effet La Guerre des
étoiles, préconise la structure formelle des blockbusters : caractères bien identifiés,
victoire des "gentils" sur les "méchants", histoire sentimentale se terminant bien, à
l’opposé des thématiques du Nouvel Hollywood28. L’abondance des effets spéciaux et
le merchandising international compléteront cette "formule du succès" reprise par la
suite par Hollywood. »27

Pendant les années huitante, Hollywood pousse la logique de Raoul Walsh selon
laquelle : « A Movie is : action, action, and… action », « Un film c’est : de l’action, de
l’action et… de l’action » à l’extrême, on va produire de nombreux films dont le principal
moteur narratif est l’action27. Des grands films d’action comme Aliens le retour (1986)
ou Piège de cristal (1988) sont alors devenus des succès mondiaux et colossaux. Au
cours de ces années, le genre dominant en Amérique jusqu’alors, le western,
commence à perdre de son influence, laissant place à des genres qui étaient
auparavant méprisés, à savoir le cinéma fantastique, d’horreur et de science-fiction.
La raison de ce changement est que l’on se trouve à l’époque de l’image de synthèse
et digitale. À travers ces nouveaux films, grandit chez le spectateur une réflexion sur
l’avenir technologique de l’homme.29

Les années huitante sont donc celles « du retour à l’ordre, du mauvais goût et de la
superficialité »30. Les années nonante quant à elles prennent un virage complétement

27 https://www.cineclubdecaen.com/analyse/cinemaamericaindesannees80.htm, consulté le 24 mai


2020.
28 Nouvel Hollywood : Mouvement cinématographique américain de la fin des années 1960 au début

des années 1980, qui modernise de façon significative la production de films à Hollywood. Il se
caractérise par la prise de pouvoir des réalisateurs au sein des grands studios américains et la
représentation radicale de thèmes jusqu’alors tabous comme la corruption des pouvoirs politiques, la
sexualité ou la violence.
29 Ibid, consulté le 26 mai 2020.
30 https://www.cineclubdecaen.com/analyse/cinemaamericaindesannees90.htm, 25 mai 2020.

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différent. Avec Pulp Fiction (1994)31, Quentin Tarantino amorce un virage vers le
recyclage de la culture de la cuisine et des séries Z, alors que James Cameron aborde
plus nettement une confrontation avec la peinture dans Titanic (1997).32

Ces années - là sont donc marquées par la nouveauté qui émane des films de cette
période. Cette nouveauté vient avec les progrès du traitement informatique de l’image
(numérisation, morphing, etc.) qui devient, petit à petit la norme du blockbuster et qui
profite énormément aux films de science-fiction comme Independence Day (1996),
Godzilla (1998) ou encore Matrix (1999).33

Le film de science-fiction inaugure une nouvelle génération d’effets spéciaux


numériques permettant de reculer les limites de ce qu’il est possible de représenter et
appelés à se généraliser dans les années 2000.33 On retrouve dans le cinéma des
années 1990 aux années 2000 un goût de la performance, l’exploitation d’énormes
moyens financiers et techniques, la numérisation des images, des bandes musicales
à succès, et tout cela accompagné de records d’audience grandioses jamais vu
auparavant.33

On a tendance à voir le début des années


2000 comme l’ère numérique, en effet les
progrès informatiques ont permis une
explosion de nouvelles possibilités.34 Au
cinéma, ces années sont marquées par une
augmentation croissante des films d’animation
entièrement réalisés en images de synthèse.
Le premier film de ce type est Toy Story, sortit
en 1995, il connaîtra une suite en 1999 et deux
autres en 2010 et 2019.34 D’autres exemples
de films d’animation des années 2000 sont la
série Shrek (2001,2004,2007,2010,2011),
L’Âge de glace (2002,2006,2009,2012,2016),
Le monde de Nemo (2003), Madagascar
(2005) et bien d’autres encore.35 Les années
2000 voient également apparaître à l’écran de
grandes productions de fantasy et de science-
fiction qui se jouent de ces nouvelles
technologies, comme la trilogie du Seigneur
des anneaux (2001-2003) ou encore la saga
Star Wars (1999-2005), le Monde de Narnia
Image 2, affiche AVATAR, 2009
(2005) ou encore Avatar (2009).35

31 Pulp Fiction (1994) à totalement bouleversé le paysage du cinéma indépendant américain, avec 100
millions de dollars de recettes au États-Unis pour un budget de 8 millions, le film est un record qui a
lancé ses producteurs dans la cour des grands.
32 Ibid, consulté le 19 juin 2020.
33https://fr.wikipedia.org/wiki/Cinéma_américain#De_la_fin_des_années_1970_aux_années_1990_:_l'

ère_Spielberg_ou_le_temps_des_Blockbusters, consulté le 19 juin 2020.


34 https://fr.wikipedia.org/wiki/Cinéma_américain#Les_années_2000_:_l'ère_numérique, consulté le 19

juin 2020.
35 Ibid, consulté le 19 juin 2020.

Novembre 2020 Mariana Gomes


La représentation des femmes au cinéma Page 13 sur 59

L’ère numérique apparue au début du millénaire est, pour l'industrie


cinématographique américaine, particulièrement puissante et rentable. Son taux de
croissance a plus que doublé en dix ans : si elle engrangeait 7,02 milliards de dollars
en 1991 sur le marché international, en 2001, le chiffre passait à 14,69 milliards de
dollars.35

3. La place des femmes dans la société américaine

Avec les progrès aux niveaux politique et pédagogique, le droit de vote, l’éducation
pour tous, etc, un progrès également au niveau de la perception des femmes dans la
société aurait dû suivre. Toutefois ce n’est pas le cas. Cette problématique de l’image
persiste encore aujourd’hui et ne semble pas prête de se dissiper.
En effet, les femmes se heurtent encore à la permanence des stéréotypes de genre,
présents notamment dans le cinéma.

3.1. La problématique des stéréotypes

Le problème repose principalement sur les stéréotypes de genre. La notion de genre


est apparue aux États-Unis dans les années 1970 par des féministes qui ont mené
une réflexion autour du sexe et des rapports hommes / femmes. Il y a en effet une
distinction à faire entre le sexe et le genre. Le sexe relève du biologique tandis que le
genre est une construction sociale. Il se réfère à la masculinité et à la féminité, qui sont
les deux des notions liées aux normes et valeurs d’une société donnée à une époque
donnée. Le genre sert à évoquer les rôles qui sont déterminés socialement, les
comportements, les activités et les attributs qu’une société considère comme
appropriés pour les hommes et les femmes.36

Les études sur les rapports


sociaux de genre aboutissent au
constat que les relations entre les
genres ne sont pas égales. Le
genre masculin et les attributs qui
y sont attachés est valorisé par
rapport au genre féminin. C’est ce
qu’on appelle plus couramment la
domination masculine. De ces
inégalités surgissent d’autres
concepts comme le sexisme et les Image 3, campagne « Combating and Preventing
stéréotypes.36 sexism »

Les stéréotypes viennent d’un processus psychologique appelé la catégorisation. La


catégorisation est un processus majeur de la construction de l’identité sociale. En tant
qu’être social nous allons, naturellement, catégoriser les gens et les objets en fonction

36https://www.lecrips-idf.net/professionnels/dossiers-thematiques/dossier-genre/genre-concepts.htm,
consulté le 16 octobre 2020.

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La représentation des femmes au cinéma Page 14 sur 59

de l’idée qu’ils possèderaient la même nature, c’est ainsi que se créent des
stéréotypes.37 À ce propos, l’auteur et psychologue Jacques Philipe Leyens explique
que « Les stéréotypes sont des croyances partagées concernant les caractéristiques
personnelles d’un groupe de personnes. ». La formation du stéréotype correspond à
une logique essentialiste. Cela consiste à expliquer ce que les gens font (conduites,
comportements) par ce qu’ils sont (essence, nature). Les stéréotypes apparaissent
alors comme une définition du groupe, et les preuves apparaissent bien souvent
comme une réalité et non comme une croyance. Le stéréotype, la réputation dont les
groupes font l’objet, aurait un effet direct sur les performances du groupe.38 Cela
explique pourquoi, encore aujourd’hui, on trouve peu de femmes dans les filières
scientifiques. Car l’image des femmes pas douées pour les mathématiques et les
métiers des sciences est toujours passablement présente dans notre société et au
cinéma.

3.2. Le statut des femmes scientifiques dans la société américaine de


1980 à 2010

« La question de genre n’est pas fixe, elle est en évolution et en mutation constante
en fonction de l’environnement socioculturel et des normes d’une société.39 Le genre
permet de comprendre la logique qui organise le monde social et les rapports entre
individus et d’appréhender la construction sociale de la différence hiérarchisée des
sexes et/ou des sexualités ».40 C’est pourquoi je me suis intéressée à la place des
femmes scientifiques précisément, car les héroïnes de mes films le sont.

Comme le dit Hélène Breda dans son article intitulé « La critique féministe profane en
ligne de films et de séries télévisées »41, nous vivons dans une société où toute activité
semble désormais dotée d’une déclinaison « 2.O ». Cela serait dû à un élargissement
de l’espace de débat public via Internet et les réseaux sociaux.42 Elle ajoute également
que « Le fer de lance de la lutte contre le sexisme est la dénonciation de la
perpétuation d’une hégémonie masculine dans les structures de pouvoir, dont l’un des
symptômes est l’absence de représentation « adéquate » des femmes dans les
sphères politiques, économiques, médiatiques et culturelles. Parallèlement aux
débats, encore d’actualité, sur la parité en politique ou sur le « plafond de verre » dans
le monde professionnel se déploie un pan de la lutte féministe centré sur l’analyse et
la remise en cause de la représentativité des productions culturelles au regard du
genre. »43

37 https://www.psychologie-sociale.com/index.php/fr/theories/categorisation/5-categorisation-
stereotypes-et-prejuges, consulté le 03 septembre 2020.
38 https://www.psychologie-sociale.com/index.php/fr/theories/categorisation/5-categorisation-

stereotypes-et-prejuges, consulté le 03 septembre 2020.


39 https://www.lecrips-idf.net/professionnels/dossiers-thematiques/dossier-genre/genre-concepts.htm,

consulté le 16 octobre 2020.


40 http://www.savoirpsy.com/introduction-a-la-question-du-genre/, consulté le 16 octobre 2020.
41 BREDA Hélène, « La critique féministe profane en ligne de films et de séries télévisées », in

Réseaux, 2017, n°201, p.87 à 114.


42 Ibid, p.89
43 Ibid, p.90.

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La représentation des femmes au cinéma Page 15 sur 59

Elle affirme que ces débats sont « encore d’actualité », la question est maintenant de
savoir s’ils l’étaient déjà il y a trente ou quarante ans. Les débats sont-ils les mêmes ?
il y-a-t-il eu des changements ? si oui lesquels ? la représentation des femmes dans
le cinéma est-elle conforme à la réalité des femmes dans la société ?

C’est pour tenter de répondre à ces questions que je vais me pencher à présent sur la
situation des femmes dans la société américaine des années 1980 aux années 2010,
et plus spécifiquement sur les femmes scientifiques.

Les femmes américaines se sont longtemps


battues pour un pied d’égalité tout au long de
l’histoire du pays et elles continuent de le faire,
car tandis que certains plafonds en verre ont
été brisés, d’autres restent. Mais des progrès
continuent d’être réalisés. Comme l’a dit
Hillary Clinton en acceptant sa
nomination « Quand il n’y a pas de plafond, le
ciel est la limite ». »44 Dès les années 1970 de
grands changements opèrent pour la gente
féminine aux États-Unis.
En voici quelques exemples, le 23 juin 1972 le
président Richard Nixon singe le « Title lX of
the Education Amendments » qui stipule que
« Aux États-Unis, nul ne peut, en raison de son
sexe, être exclu de la participation, se voir
refuser des avantages ou être soumis à la
discrimination dans le cadre d’un programme
d’éducation ou d’une activité bénéficiant d’une Image 4, campagne « Woman Interrupted »,
aide financière fédérale ».44 2017

Lors de la décennie suivante, le 18 juin 1983, Sally Ride, à bord du Space Shuttle
Challenger, devient la première femme américaine à aller dans l’espace.44 Dans les
années nonante, Janet Reno devient la première femme procureur général des États-
Unis et le 13 septembre 1994, est signé par Bill Clinton la Violence Against Women
Act dans le cadre de la Violent Crime Control and Law Enforcement Act, fournissant
un financement pour des programmes qui aident les victimes de violence domestique,
de viol, d’agression sexuelle, de harcèlement criminel et d’autres violences liées au
genre.44 Les années 2000 quant à elles sont marquées par Nancy Pelosi, qui le 4
janvier 2007 devient la première femme à parler à la Chambre. Elle reprendra d’ailleurs
le titre en 2019, devenant la première législatrice à occuper le poste à deux reprises
en plus de cinquante ans.44 On voit donc qu’il y a eu énormément de progrès du côté
politique, social et éducatif, je n’ai cité ici que quelques exemples parmi tant d’autres.

Étant donné que mes films sont des films de science-fiction je vais m’intéresser à la
situation des femmes scientifiques et des femmes astronautes de cette période.

44https://www.history.com/topics/womens-history/womens-history-us-timeline, consulté le 07 juillet


2020.

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La représentation des femmes au cinéma Page 16 sur 59

Nous l’avons vu, Sally Ride était la première femme américaine à aller dans l’espace
en 1983. Elle a reçu de nombreux honneurs au cours de sa vie et même après son
décès elle continue d’en recevoir. Mais sa vie professionnelle n’a pas toujours été
simple. En effet, Ride a été choisie pour être astronaute dans le cadre du NASA
Astronaut Group 8 en 1978, la première classe à sélectionner des femmes. Elle était
l’une des trente-cinq personnes sélectionnées sur les huit mille candidatures.45 Avant
son premier vol spatial, elle a fait l’objet d’une attention médiatique en raison de son
sexe. Lors d’une conférence de presse, on lui a posé des questions telles que : « Le
vol affectera-t-il vos organes reproducteurs ? » et « Pleurez-vous quand les choses
tournent mal au travail ? ».45 À son retour, lors d’une interview avec Gloria Steinem,
Ride a parlé sur ses interactions avec la presse et sur les questions sexistes
auxquelles on lui demandait de répondre. À ce propos elle dit : « Vraiment les seuls
mauvais moments de notre formation ont concerné la presse. ».46 Elle poursuit en
disant que la NASA semblait très réjouie à l’idée d’envoyer des femmes astronautes
dans l’espace, mais ce n’était pas le cas de la presse.
On lui demandait constamment si elle s’inquiétait à propos des sanitaires, ou si elle
comptait prendre avec elle du maquillage. Elle recevait majoritairement des questions
de ce type-là, et très peu sur quelles seraient ses responsabilités lors de la mission.
Point qu’elle n’a pas hésité à mettre en avant lors de l’interview avec Gloria Steinem :
« Ils se moquaient de mon degré de préparation pour faire fonctionner le bras de la
navette spatiale ou déployer des satellites de communication. ».46

Malgré cela et l’importance historique de la mission, Ride a insisté sur le fait qu’elle ne
se voyait que d’une seule façon, en tant qu’astronaute. Elle a d’ailleurs créé en 2001
« Sally Ride Science », un programme à but non-lucratif qui cherche encourager et à
inspirer les jeunes femmes à
s’intéresser à la science, à la
technologie, à l’ingénierie et aux
mathématiques.47 De son vivant elle
a toujours gardé sa vie privée très
secrète, ce n’est que lorsqu’elle est
morte, en 2012, que sa relation
amoureuse a été révélée au public.
Les gens ont alors appris qu’elle
était depuis vingt-sept ans en couple
avec Tam O’Shaughnessy. Sally
Ride est devenue ainsi la première
astronaute LGBT connue.
Image 5, Sally Ride

En 1991, Stephan G. Brush a publié un article pour le journal American Scientist intitulé
« Woman in Science and Engineering ». Dans cet article il tente de répondre à
plusieurs questions autour des femmes de science dans les années 1990 et pourquoi

45 https://en.wikipedia.org/wiki/Sally_Ride, consulté le 08 juillet 2020.


46 https://www.theverge.com/2016/2/6/10923828/sally-ride-nasa-dumb-sexist-interview-questions-
video, consulté le 08 juillet 2020.
47 https://www.nasa.gov/audience/forstudents/k-4/stories/nasa-knows/who-was-sally-ride-k4.html,

consulté le 11 septembre 2020.

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La représentation des femmes au cinéma Page 17 sur 59

elles restent une minorité. Il commence par poser que les environnements de classe
et de laboratoire ne sont pas accueillants pour les femmes, et que malheureusement
il y a peu de preuves qui montrent que les choses vont bientôt s’améliorer. Il soutient
cette affirmation en mentionnant que dans de nombreux rapports, les étudiantes qui
sont apparemment bien qualifiées et fortement motivées disent qu’elles perdent
l’estime de soi, qu’elles sont harcelées par des professeurs et des étudiants de sexe
masculin, qu’elles sont exclues des discussions cruciales et des interactions sociales,
et qu’elles ont en général l’impression qu’elles n’ont pas leur place.48 Il souligne
également que la majeure partie des femmes qui deviennent physiciennes signalent
une discrimination continue dans les aspects éducatifs, professionnels et sociaux de
leur vie, et que l’on retrouve dans la société américaine plusieurs facteurs qui visent à
décourager les femmes à entreprendre et à rester dans une profession scientifique.48

Un de ces facteurs est la façon dont les femmes de science sont représentées dans
la culture populaire de l’époque. L’auteur remarque que lorsque les femmes
scientifiques sont présentées dans des grands magazines, elles sont souvent
représentées comme « des scientifiques atypiques et des femmes atypiques ». A cela
il ajoute que si la science est perçue comme étant en conflit avec la virilité des
hommes, elle semble encore plus incompatible avec la féminité des femmes.49 Ce
conflit est le résultat de stéréotypes genrés popularisés par la société. Les hommes
passionnés par les maths et les sciences sont rangés dans la catégorie « intellos »
tandis que les femmes qui s’intéressent aux mêmes domaines vont être considérées
comme « non-féminines » car, comme le souligne Odile Leherte : « Et c’est dû aux
stéréotypes implicites présent chez les scientifiques : qu’ils soient hommes ou
femmes, ils associent « science » à « masculin ».50 Un autre facteur est que très peu
de femmes scientifiques sont étudiées durant les études secondaires (High School)
aux États-Unis. En effet, à ce niveau la seule femme scientifique qu’on mentionnait
était Marie Curie. Cela perpétue chez les gens la croyance que la science a été créée
entièrement par et pour les hommes.
D’autant que lorsqu’une découverte faite par
une femme est discutée, on ne lui accorde
souvent aucun crédit.50 Dans son article,
Brush mentionne plusieurs sondages, dont
un fait en 1960. Ce sondage porte sur 14’500
universitaires montre que 61% de ces
personnes pensaient qu’il y avait peu de
femmes en ingénierie parce que les femmes
avaient peur d’être considérées comme non
féminines si elles entraient dans ce domaine.
Il compare ce sondage a un autre plus récent
(autour de 1990) et il conclut que beaucoup
de gens ne sont toujours pas à l’aise avec
des femmes étant ingénieurs et qu’une partie
Image 6, « Opportunities ♀ vs ♂ »

48 BRUSH Stephan G., « Women in Science and Engineering », in American Scientist, Vol.79, No.5,
Septembre-Octobre 1991, p.404.
49 Ibid, p.406.
50 https://www.rtbf.be/info/dossier/les-grenades/detail_les-femmes-lesees-dans-le-monde-scientifique-

a-cause-d-un-stereotype-bien-ancre?id=10300595, consulté le 16 octobre 2020.

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La représentation des femmes au cinéma Page 18 sur 59

de ce problème est que « dans l’esprit populaire « masculin » et « féminin » sont des
extrémités opposées d’une échelle unidimensionnelle. » Brush donne son avis
personnel là-dessus et dit qu’une personne peut être à la fois plus masculine que la
moyenne et plus féminine.51

Vingt à trente ans plus tard, dans les années 2000-2010, étonnement, la situation n’a
pas beaucoup évolué. En effet, d’après un article de l’Inter American Development
Bank datant de février 2014 intitulé « Women in Science and Technology – What does
the literature say ? », bien que la participation des femmes aux études supérieures ait
augmenté, elles sont toujours sous-représentées.52 Malheureusement l’égalité des
sexes dans les domaines de la science, de la technologie, et de l’innovation n’est pas
simplement une question d’équité.53 En effet, l’égalité des sexes semble être
considérée comme un moyen de promouvoir l’excellence scientifique et technologique
plutôt que de simplement améliorer les opportunités pour les femmes. Les auteurs
poursuivent en disant que : « Le potentiel inexploité des femmes pleinement formées
et accréditées qui pourraient être intéressées par la science, la technologie, l’ingénierie
ou encore les mathématiques (STIM), mais qui choisissent de ne pas poursuivre des
études dans ces domaines ou qui décident de changer de carrière en raison
d’obstacles, réels ou perçus, représente une importante opportunité perdue, non
seulement pour les femmes elles-mêmes, mais aussi pour la société dans son
ensemble.54 Le point numéro deux de l’article, intitulé : « Obstacles à la participation
des femmes en STIM » relève qu’une pleine compréhension des facteurs qui entravent
le cheminement de carrière des femmes dans les STIM à souvent été entravé par la
persistance de plusieurs mythes et clichés. Il s’en suit un tableau résumant certains
des mythes les plus populaires sur les femmes en science et ingénierie et des preuves
qui viennent réfuter ces clichés. Parmi ces derniers on retrouve : « Les femmes n’ont
ni la capacité ni la volonté de réussir en science, ingénierie, technologie et
mathématiques », « Les femmes membres du corps professoral sont moins
productives que leurs homologues masculins », « Les femmes ne sont pas aussi
compétitives que les hommes », « Les femmes ne veulent pas d’emplois dans les
universités. », « Les femmes sont plus intéressées par la famille que par les
carrières. », et bien d’autres encore.55 En plus de ces mythes populaires qui sont
encore très ancrés dans les mentalités, la représentation des femmes dans les
disciplines STIM reste faible, en raison de plusieurs facteurs qui ont un effet négatif
sur l’accès à l’information, la sélection du domaine d’études, l’obtention et la
conservation du diplôme. Effectivement, les stéréotypes, les normes sociales et les
pratiques culturelles conduisent également à la ségrégation des femmes dans certains
domaines d’études. La NAS (National Academy of Sciences) souligne, en 2007, que
la culture du département STIM aux États-Unis influence le recrutement des femmes
parce que les professeurs masculins peuvent se sentir plus à l’aise de travailler avec
des étudiants de sexe masculin et que les femmes peuvent se sentir involontairement

51 Ibid, p.408.
52 CASTILLO Rafael, GRAZZI Matteo, TACSIR Ezequiel, « Women in Science and Technology –
What does the literature say ? », in Inter-American Development Bank, No. IDB-TN-637, Février
2014, p.1.
53 Ibid, p.2.
54 Ibid, p.3.
55 Ibid, p.4-5.

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marginalisées ou indésirables. De plus, ce rapport note que dans les écoles


supérieures, les femmes peuvent trouver un climat froid, faire face à du harcèlement
et ne pas être engagées par les professeurs dans la socialisation professionnelle.
L’UNESCO (2007) déclare que les femmes qualifiées peuvent ne pas recevoir
d’informations appropriées sur les cours et les carrières en science et technologie et
ainsi être orientées vers d’autres domaines.56 Le développement de carrière des
femmes dans ces domaines se caractérise par le fait que les femmes sont concentrées
au bas de la hiérarchie mais ne sont pas présentes dans les postes de décisions ou
de direction.
Les femmes sont confrontées à de nombreux obstacles pour se hisser au sommet en
raison d’une progression de carrière lente ou bloquée. Il s’agit notamment des
procédures de recrutement et d’embauche biaisées, des réglementations restrictives,
des pratiques de promotion biaisées, du manque d’accès aux networks, des
stéréotypes, des problèmes de conciliation travail-vie personnelle, des pratiques
d’évaluation, du manque d’accès à l’information, au financement ou au soutien
institutionnel, ainsi que la très faible reconnaissance sur le terrain.57

Comme on peut le voir, nous sommes encore loin de l’égalité homme-femme en


science et technologie, mais partout dans le monde, les gouvernements, les
universités et les organisations internationales ont élaboré et mis en œuvre des
politiques visant à surmonter les obstacles auxquels les femmes sont confrontées et à
promouvoir la participation des femmes dans les domaines scientifiques et
technologiques. Aux États-Unis, la NSF (National Science Foundation) a mis en place
un programme appelé « Accroître la participation et l’avancement des femmes dans
les sciences et les carrières universitaires. », dont le but est d’accroître la
représentation et l’avancement des femmes dans les carrières universitaires en
sciences et en ingénierie, contribuant ainsi au développement d’une main-d’œuvre
scientifique et technique plus diversifiée. Les avantages du programme comprennent :
empêcher les femmes de quitter le milieu universitaire, le temps et les ressources
nécessaires pour des recherches, la capacité de créer des programmes de recherche
indépendants, et bien d’autres encore.58 Plusieurs pays ont donc reconnu l’importance
de ces obstacles et ont mis en œuvre des instruments politiques pour les surmonter et
encourager la parité entre les sexes dans la science. Malgré ces efforts, les difficultés
de participation, de productivité et de progression dans les échelons académiques et
technologiques persistent.59

PARTIE ANALYTIQUE

Dans cette partie, je vais procéder par « catégorie » ; chaque catégorie correspond à
un aspect que je pensais retrouver dans les films. Ces éléments sont la représentation
physique, le caractère, les interactions entre les hommes et les femmes, la maternité
et enfin le mépris et l’injustice.

56 Ibid, p.6-8.
57 Ibid, p.9-12.
58 Ibid, p.14-20.
59 Ibid, p.22.

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Par l’analyse de ces différents éléments je pense trouver des stéréotypes genrés
fortement ou du moins plus présents dans les films datant de 1980-90, et par
conséquent, d’en retrouver de moins en moins dans les films les plus récents.
Le cinéma étant le produit d’une époque, je pense pouvoir trouver des stéréotypes
différents selon les époques. Reste maintenant à savoir s’il y a ou non eu une
évolution, si cette évolution a suivi l’avancée de la société ou pas.

4. Représentations physiques des femmes

La représentation physique d’un personnage est d’une importance capitale dans


l’analyse de films. Pour décrire le physique d’un personnage on se base en général
sur des critères bien spécifiques, à savoir, la taille, la coupe et la couleur des cheveux
et des yeux, la force du visage, sa corpulence, ses vêtements, ou tout autre signe qui
le/la distingue des autres personnages, comme une cicatrice ou un tatouage.60 Il est
important de relever ces détails car souvent, une symbolique se cache derrière, par
exemple, une personne très grande en taille peut symboliser la domination, voire
inspirer la peur, les cheveux blonds eux sont associés à la pureté, la gentillesse et à
la fragilité mais aussi à la bêtise ou à la légèreté des mœurs.61
Ainsi, le physique d’un personnage est essentiel à la compréhension globale du
personnage et son rôle dans l’intrigue. Je vais, dans cette partie de mon travail,
exploiter la description physique des héroïnes choisies et mettre en lumière une
éventuelle symbolique derrière certains aspects. Je vais procéder par ordre
chronologique, et donc, commercer par le personnage d’Ellen Ripley dans Aliens, le
retour (1986).

Image 7, casting Aliens, le retour

Le rôle est interprété par Sigourney Weaver, connue en outre pour sa grande taille,
l’actrice mesure 1m82 et a une silhouette plutôt mince mais très athlétique. Son visage
a un aspect carré, bien définis, ses cheveux sont brun foncé et bouclés. Dans le film,
elle change sa coupe lorsqu’elle part en mission. Au début du film, lorsqu’elle est

60 http://rea.decclic.qc.ca/dec_virtuel/Francais/601-103-04/Litterature_quebecoise/M6_La_Chasse-
galerie/importation/M6S7P3fra102bis.htm, consulté le 11 septembre 2020.
61 http://noeminonihon.canalblog.com/archives/2010/10/24/19414054.html, consulté, le 11 septembre

2020.

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La représentation des femmes au cinéma Page 21 sur 59

récupérée par une équipe de sauvetage, ces cheveux sont mi-longs, puis, lorsqu’elle
se réveille dans le vaisseau près de la planète où ils se rendent, on remarque que ces
cheveux sont beaucoup plus courts.

Si l’on s’attarde un moment sur sa taille, qui en a surpris plus d’un lors de la sortie du
film, on peut facilement constater que c’est très grand pour une femme, dont la norme
tourne autour de 1m60 en 2016.62 La grande taille d’une personne est souvent
associée à la symbolique de la domination et de la puissance ; ce sont des
caractéristiques que l’on retrouve, le plus souvent, associé aux hommes. On comprend
ainsi mieux le choix du réalisateur, d’avoir choisi Weaver pour jouer ce rôle, qui était
initialement prévu pour un homme. Le fait qu’elle soit très grande l’aide à s’imposer
face à ses compagnons et à leur tenir tête. Un bel exemple de cela est lorsqu’elle
prend conscience que Burke avait l’intention de ramener le spécimen sur Terre et
qu’elle le prend par le col et le plaque contre le mur sans difficultés.

D’ailleurs, Burke est le


seul homme de
l’équipage de petite
taille, qui se trouve
être le malfaiteur de
l’histoire, ce choix du
réalisateur laisse
penser qu’il a procédé
ainsi pour amplifier
davantage la force de
caractère de Ripley
mais aussi sa force
physique qui est
Image 8, Ripley confronte Burke, Aliens, le retour
impressionnante.

Le visage carré de Weaver lui donne d’autant plus une apparence masculine, et la
coupe de cheveux renforce le côté masculin du personnage. Sa corpulence, bien que
mince n’en reste pas moins masculine, Ripley à une apparence plutôt athlétique, elle
est très souvent en plein milieu de l’action, ce qui montre sa force physique. Cependant
certains moments du film montrent un semblant de sensibilité et de féminité. Je pense
ici au moment où l’équipage se réveille de l’hyper-sommeil et que seule Ripley porte
une tenue différente. Alors que les Marines, hommes et femmes, portent un short et
un t-shirt large, Ripley porte un simple débardeur et une culotte, choix vestimentaire
qu’on retrouve dans le premier film et qui est repris ici. Ce choix de tenue laisse
entrevoir ses attributs féminins, à savoir sa poitrine, ses fesses et ses hanches, moulés

62https://www.healthline.com/health/womens-health/average-height-for-women, consulté le 11
septembre 2020.

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La représentation des femmes au cinéma Page 22 sur 59

par ces vêtements. Bien que dans Aliens, le retour


on ne la voit pas se déshabiller comme dans le
premier film de 1979, la tenue est la même et le but
est probablement, dans les deux cas, d’exhiber le
corps de la femme, mince et à l’allure fragile, avant
de montrer sa force dans l’action, mais aussi après,
en effet on retrouve Ripley dans la même tenue à la
fin du film alors qu’elle s’apprête à entrer à nouveau
en hyper-sommeil pour le voyage de retour. Il y a ici
volonté de sexualiser le corps de la femme plutôt
que de montrer sa féminité. Volonté que l’on
retrouve aussi dans Gravity. Stone porte une
combinaison spatiale pendant la plus grande partie
du film, mais lorsqu’elle est à l’intérieur de la station,
elle se déshabille et porte un mini-slip et un
débardeur, cela ne la rend pas plus féminine, cette
scène met juste en avant le corps de l’actrice, et par
conséquent, sexualise ce dernier.
Image 9, Sigourney Weaver
dans Alien, le huitième passager (1979)

Je vais maintenant passer à Eleanor Arroway dans Contact (1997). Le rôle est
interprété par Jodie Foster. Eleanor Arroway alias « Ellie » est une radioastronome,
elle travaille de nuit, dans un centre de recherche retiré de la ville, afin de mieux
observer le ciel nocturne. Elle est la seule femme dans son équipe, dont elle est la
cheffe. Contrairement à Ripley, Ellie est petite en taille, a les cheveux blonds et longs
et porte des lunettes. On retrouve donc dans Contact déjà une protagoniste avec des
attributs plus féminins. Bien que plus féminine, on lui trouve encore un look un peu
« intello », « garçon-manqué », ses habits sont banals, comme on le voit dans une
scène où elle est en retard elle choisit ses habits à la va-vite sans y porter grande
attention. Eleanor Arroway a donc un physique assez commun, seuls ses vêtements
laissent apparaître certains clichés sur les femmes scientifiques, à savoir intello donc
pas sexy, c’est aussi l’image de Jodie Foster : une actrice intello.
Lorsqu’on la compare aux autres héroïnes, Arroway est plus féminine que Ripley et
que Stone, mais contrairement à elles, son corps n’est pas sexualisé. Les attributs
féminins de Arroway ne servent pas à provoquer une réaction chez le spectateur.

Là où l’on peut trouver des aspects plus intéressants est dans le choix des couleurs.
Ellie porte souvent des habits de couleur verte.
Le vert symbolise les êtres surnaturels, l’étrangeté, mais on l’associe aussi à l’espoir
au hasard et au destin.63 On tombe ainsi face au problème auquel notre héroïne est
confrontée : raison ou hasard / destin. On retrouve le vert lorsqu’elle fait sa
découverte, elle porte un cardigan vert, mais aussi lors de son rendez-vous avec
Palmer Joss, elle porte une jupe verte.

63 https://1001symboles.net/symbole/sens-de-vert.html, consulté le 11 septembre 2020.

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Image 10, Jodie Foster dans Contact (1997)

Ce choix du réalisateur est donc tout sauf anodin, il relie les deux thématiques
principales du film, l’espoir, la croyance et l’altérité, les êtres « surnaturels » dans le
personnage d’Ellie, ce qui la rend encore plus emblématique et importante. Outre cela
Eleanor ne présente pas de particularités physiques liées au genre.

Passons maintenant à Elizabeth Shaw. De la même manière que Prometheus est


supposé être le précurseur de la saga Alien, bien que sortit trente-trois ans après le
premier Alien, Elizabeth Shaw pourrait être l’ascendante de Ripley. En prenant les
choses sous ce point de vue, on peut très facilement constater que physiquement, les
deux femmes n’ont rien à voir l’une avec l’autre. Alors que Ripley est très grande et
imposante par sa taille, Shaw est petite et à une allure globale bien plus féminine.

En suivant la chronologie des films, et en


considérant les attentes de la société, l’évolution
aurait dû se faire dans le sens inverse, c’est-à-
dire que Prometheus aurait plutôt promut une
femme masculine, dans un univers
complètement patriarcal et Aliens une femme
plus féminine et vue comme l’égal de l’homme.
Ce constat est toutefois vérifié si on suit notre
chronologie, le film le plus récent promeut une
image de la femme scientifique féminine, qui est
reconnue à l’égale de son compagnon masculin.
Elizabeth Shaw a une coupe de cheveux au
carré et a les cheveux roux, qui sont symbole de
passion, désir qui consume l’être physique et
spirituel.64 On retrouve chez Shaw une véritable
passion pour la création, le début de l’humanité.
Cette passion est toutefois incontrôlée, étant
donné qu’elle va conduire à la perte de son
équipe et bien souvent elle va presque conduire
Image 11, Noomi Rapace dans à sa propre perte, elle est cependant très
Prometheus

64 https://www.luminessens.org/post/2017/03/29/roux, consulté le 11 septembre 2020.

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religieuse, ce qui l’aide à garder la foi et aussi ce qui va la pousser à continuer à


chercher jusqu’à ce qu’elle trouve des réponses.

Tout comme Ripley, on trouve une scène, plutôt longue, où Shaw a sa poitrine bandée
ainsi qu’un slip en bandage. Le bandage de la poitrine est souvent utilisé pour cacher
ou minimiser l’apparence des seins. Par là, on peut comprendre que lorsque la caméra
s’attarde sur elle en la filmant des pieds à la tête, le réalisateur cherche à montrer le
corps athlétique et musclé de Shaw en minimisant ses attributs féminins. En faisant
cela, il accroît la sexualisation du corps et discrédite la féminité du personnage.

On retrouve d’ailleurs un ou plusieurs moments de nudité partielle dans les quatre


films, même si ces dernières sont accompagnées d’un homme, à chaque fois, la
focalisation est sur les femmes.
Dans Prometheus, le corps de Shaw est fortement sexualisé. Quant à son visage, il
est bien plus rond et plus fin que celui de Ripley et bien plus similaire à celui de
Arroway, ses traits sont moins marqués, plus doux.

Enfin, je vais parler de Ryan Stone dans Gravity (2013). Tout d’abord le nom Ryan,
pourquoi un prénom masculin pour une femme ? La protagoniste répond que « son
père voulait un garçon », cette
réponse n’apporte pas grand
chose à l’intrigue mais on peut
imaginer que, dans son passé,
elle n’a pas seulement dû se
battre pour être reconnue en tant
qu’ingénieure, dans un milieu
d’hommes, mais aussi pour être
reconnue auprès de son père,
elle a dû lui prouver qu’elle
pouvait très bien faire ce qu’un
homme peut faire, voire plus.
Image 12, Sandra Bullock dans Gravity

Le rôle de Ryan est joué par Sandra Bullock, qui mesure 1m71, elle est un peu plus
grande que la norme mais ne sort pas de l’ordinaire. Sa taille n’influence pas le
caractère ou la performance du personnage étant donné qu’elle est seule la plupart du
temps et surtout qu’elle se trouve dans l’espace, à l’échelle de ce dernier elle est
minuscule. On retrouve néanmoins chez Ryan des caractéristique que l’on retrouve
aussi chez Ripley et Shaw, elle a une corpulence mince mais musclée, on voit cela
notamment lorsqu’elle réussit enfin à entrer dans l’ISS et qu’elle enlève sa
combinaison spatiale, mais aussi à la fin du film lorsqu’elle rampe pour sortir de l’eau
où est tombé sa capsule.

Une autre chose est la coupe de cheveux, similaire à celle d’Ellen Ripley, cheveux
courts et bruns. On constate que les cheveux courts sont présents chez trois héroïnes
sur quatre, ce choix peut être lié à la vie dans l’espace et non à la question de la
féminité, toutefois, je trouve que cela entraîne une masculinisation des personnages,
ou du moins une volonté de ne pas les montrer trop féminines. J’ajouterais que, chez

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Ripley et Stone principalement, cela donne à leur personnage une allure plus
masculine que Shaw et Arroway.

Ici, les stéréotypes genrés touchent plutôt à la sexualisation du corps qu’à montrer
d’autres stéréotypes qu’on associe souvent aux femmes, comme la vulnérabilité ou la
faiblesse physique. Toutefois, le corps des héros est souvent sexualisé,
indépendamment du sexe. Chez l’homme, on montre le héros en marcel, les muscles
saillants, et chez la femme, on met en avant les attributs féminins, poitrine, sexe,
hanches. Souvent visibles, dénudés ou moulés, afin de susciter le désir chez le
spectateur. Ces films montrent des femmes de pouvoir, fortes, qui sont désirables en
tant que femmes.

Les films abolissent le stéréotype de la femme scientifique qui serait garçon manqué,
intello en présentant des femmes plus sexy et plus féminines au fil du temps. Le débat
reste toutefois ouvert sur la question de savoir si montrer des femmes plus sexy est
une avancée ou une régression dans l’image qu’on montre de ces dernières.

5. Analyse du caractère des héroïnes

Le caractère des protagonistes change en fonction du film, on retrouve toutefois


certains traits de caractère communs à nos quatre héroïnes.

J’ai rapidement constaté que les quatre femmes ont en commun leur ténacité.
Commençons par Ripley (Aliens, le retour), c’est ainsi que ces compagnons
l’appellent, dès son retour après sa dernière mission, elle est déterminée à être
rapatriée sur Terre et à prévenir les autorités de n’envoyer personne sur cette planète.
Elle finit par revenir sur sa décision d’être rapatrié et décide de repartir sur la planète
afin de sauver les colons qui s’y trouvent. C’est une fois qu’elle est arrivée que sa
ténacité ressort le plus. Elle montre ses compétences entant que conseillère et gagne
rapidement en autorité entant la seule survivante de sa dernière mission, notamment
lorsqu’elle s’adresse aux Marines, qui jouent les durs, elle hausse la voix et est
déterminée à leur faire comprendre qu’il y a un réel danger et qu’ils peuvent y laisser
leurs vies s’ils ne sont pas attentifs à ce qu’elle dit. On voit d’ailleurs plus tard dans le
film, lorsqu’ils ne restent plus que quelques survivants, qu’un des Marines, Hudson,
est terrifié et que c’est Ripley qui reprend le dessus, qui est « calme » et qui donne le
protocole à suivre, elle s’impose alors face aux hommes de l’équipage.

Arroway quant à elle, fait preuve d’une énorme persévérance toute au long du film,
elle veut absolument trouver un signal venant de l’espace et ne pas abandonner au
premier obstacle. David Drumlin, son rival, va à de nombreuses reprises tenter de
bloquer / fermer son programme, mais ses tentatives sont sans succès. Ellie est guidée
par sa passion et par la volonté continuer ce que son père lui a laissé.

La ténacité d’Elizabeth Shaw transparait à travers sa foi en Dieu. Shaw est le seul
personnage croyant du film, cette foi, qui lui vient de son père, la pousse à rechercher
ses créateurs, en faisant cela elle ne nie pas l’existence de Dieu mais explique que
« les humains ont été créés par les Ingénieurs, qui eux auraient été créés par Dieu ».

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Elle est guidée par cette question de ses origines qui va l’entrainer à prendre des
décisions risquées, la perte de son compagnon amplifie d’autant plus cette
persévérance, ce projet leur était commun et à la fin du film elle est toujours aussi
motivée à trouver ces réponses, elle repart d’ailleurs, avec David, à la recherche des
Ingénieurs ailleurs, après qu’un des Ingénieurs avec lesquels ils ont interagit ait
massacré son équipage.

Le deuxième point que je vais aborder et l’instinct des héroïnes.

Chez Ripley, lorsque la base, à présent complètement bondée d’aliens, dans laquelle
ils se trouvent est sur le point d’être détruite et que Ripley perd Newt, tombée dans un
conduit, elle refuse de partir sans la petite fille. Elle part alors à sa recherche sans
hésiter. Un autre moment où elle fait preuve d’instinct est lorsqu’elle prend la décision
d’aller aider les Marines à se libérer des aliens lorsqu’ils sont « pris au piège » et que
le lieutenant, paralysé par la peur, ne sait plus quoi faire. Elle est très instinctive et
arrive à s’adapter facilement et à prendre les décisions nécessaires pour la survie de
tous.

Dans Contact, on ne retrouve pas vraiment cette idée d’instinctivité étant donné que
le film tourne autour d’une découverte, Arroway n’est pas dans une situation de danger
imminent, contrairement aux autres, ce qui laisse peu de place pour l’instinct de survie.

Chez Shaw cependant, on voit qu’elle agit très souvent par instinct. Elle se montre vite
méfiante face à David, qui n’écoute pas ce qu’on lui dit et fait ce qu’il veut, son instinct
de méfiance se confirme lorsqu’elle découvre que David obéissait en réalité à
Weyland, caché à bord du vaisseau. Un autre moment qui souligne cela est lorsqu’elle
apprend qu’elle est « enceinte », grossesse particulière étant donné qu’elle est
enceinte d’une créature non-humaine. Elle comprend vite que si cette chose naît, cela
ne la tuerait pas seulement elle, mais tous les autres aussi. Elle n’hésite donc pas
longtemps avant de décider de s’auto-opérer afin de retirer la chose qui grandit en elle
à une vitesse impressionnante.

Gravity est probablement le film où l’instinct à la plus grande importance, se retrouvant


rapidement seule au milieu du vide spatial, Stone doit faire preuve d’un courage et
d’un instinct phénoménal, elle a peu de temps pour agir et ne doit donc pas hésiter sur
ses actions.

On constate alors que le caractère des quatre héroïnes est quasiment le même, les
films montrent des femmes fortes, émotionnellement et physiquement, qui peuvent
prendre des décisions par elles-mêmes, et qui persévèrent jusqu’à avoir ce qu’elles
veulent. Elles possèdent toutes un côté rationnel et sceptique qui leur permet de
remettre en question leurs compagnons masculins et de ne pas se laisser marcher sur
les pieds par ces derniers, on retrouve plusieurs exemples de cela dans Contact,
Eleanor Arroway est la seule femme dans un milieu dominé et gouverné par des
hommes, elle va au cours du film détruire des stéréotypes du genre féminin et
dénoncer le sexisme dont elle est victime. Cependant, elles finissent toutes par vaincre
/ dominer les hommes intellectuellement et physiquement. Chacune d’elles est mise
en position de devoir se battre. Ce combat, dont elles sortent vainqueurs, peut

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symboliser la bataille des femmes contre le pouvoir, qui lui est symbolisé par les
hommes. Elles doivent dépasser leur faiblesse originelle, qui dans ces films semblent
être leur sexe, pour devenir une leader.

6. Interactions hommes-femmes

Les interactions hommes-femmes sont très nombreuses dans les quatre films. On
constate également qu’il y a toujours un intérêt amoureux, plus ou moins exprimé selon
les personnages concernés.

En commençant par Aliens, le retour, le film montre dès le début une connexion entre
Ripley et le caporal Dwayne Hicks. Au début les deux personnages sont très timides
entre eux, quelques échanges de regards discrets et de brefs échanges, c’est tout.
Puis, plus le film avance, plus les signes d’un intérêt réciproque se font voir.
Notamment, lorsque Hicks donne à Ripley un bracelet qui lui permet de la retrouver
au cas où ils seraient séparés, il ajoute en rigolant, lorsqu’il lui met le bracelet, qu’il
s’agit d’une précaution et pas un bracelet de fiançailles. Ce geste, bienveillant, montre
qu’il s’inquiète pour elle et qu’il cherche à la protéger. Toutefois, Ripley va lui dire
qu’elle « n’a pas besoin de qu’on lui tienne la main », à quoi il répond qu’il avait
remarqué. Hicks veut la protéger, mais à la fin, c’est Ripley qui le protège, Hicks étant
fortement blessé. Hicks et Ripley restent donc toujours ensemble, accompagné la
plupart du temps par Newt, ils ressemblent, à la fin, étant les seuls survivants, à une
famille recomposée. Ripley interagit également à plusieurs reprises avec Burke et le
Lieutenant Gorman. Leurs interactions sont très souvent conflictuelles, Burke et
Gorman se croient supérieurs à elle. Burke pense qu’il peut berner Ripley et le reste
de l’équipe, mais lorsque celle-ci se rend compte des réelles intentions de Burke, ce
dernier passe un sale quart d’heure. Ripley est la première à le confronter à ce propos,
après cela, Burke se met à dos le reste des survivants. Quant au Lieutenant Gorman,
il est, dès le début portrait comme un personnage tête en l’air, qui n’a pas l’air de savoir
ce qu’il fait, et Ripley ne mâche pas ses mots avec lui. Par exemple lorsque le
lieutenant doit prendre une décision importante concernant la survie des Marines, et
qu’il est prît de panique, Ripley prend le dessus et prend contrôle du véhicule. Alors
qu’elle tente de l’aider, le conseiller, le Lieutenant la coupe, lui dit de la fermer et de se
taire, il va jusqu’à lui hurler à la figure : « Ta gueule ! », à quoi Ripley ne répond pas
mais continue sur sa lancée et parvient, à la fin, à sauver les Marines.

Dans Contact, il y a aussi un intérêt amoureux. Dès les premières minutes du film,
apparaît à l’écran Palmer Joss et se rapproche d’Ellie. Bien que cette dernière ne
donne pas suite à la nuit qu’ils ont passé ensemble, Palmer Joss réapparaît à l’écran
quelques minutes plus tard, à partir de là, on comprend que leur histoire n’est pas
terminée. D’ailleurs Palmer et Ellie vont se côtoyer, à partir de cette seconde rencontre,
jusqu’à la fin du film, où ils repartent ensemble. Leurs interactions se résument
principalement à des discussions sur la science et la religion. Cette différence de
pensée et la relation ambiguë entre les deux personnages sera, par moments,
désavantageuse pour Arroway. Bien qu’étant la co-star du film, Palmer Joss, interprété
par Matthew McConaughey, n’est pas le personnage masculin avec qui Ellie interagit
le plus. Il s’agit en réalité de David Drumlin, son rival. Tout comme Joss, on nous

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introduit le personnage de Drumlin très tôt dans le film et on comprend de suite ses
intentions quant au travail d’Arroway. Drumlin va sans cesse tenter de mettre des
obstacles sur la route d’Ellie, il va tout essayer pour lui nuire. À plusieurs reprises il va
bloquer les fonds mit à disposition pour S.E.T.I (programme de recherche d’Eleanor
Arroway), pourtant, lorsqu’Ellie, ayant trouvé un financeur, capte le message venant
de l’espace, Drumlin est le premier sur place, il ira même jusqu’à s’approprier la
découverte, laissant Ellie en arrière. Les interactions entre Arroway et Drumlin sont
donc principalement conflictuelles. On sait que les deux auraient travaillé ensemble
dans le passé et que leur collaboration ne se serait pas bien terminée.

Dans le film, Eleanor est souvent confrontée à son père, que ce soit des flashbacks,
des souvenirs, ou encore lorsque « l’alien » s’adresse à elle en prenant l’apparence
de son père. Son père est à l’origine de sa passion pour l’astronomie, c’est grâce à lui
si elle s’est lancée dans cette carrière et qu’elle n’a jamais abandonné. Enfin, il y a
S.R. Hadden, c’est lui qui finançait ses recherches au moment de la découverte, c’est
aussi lui qui lui donne des pistes et l’aide lorsqu’elle est coincée dans le décodage du
message. Il apparaît toujours dans la vie d’Ellie lorsqu’elle en a le plus besoin. Ces
personnages, Palmer, Hadden et son père, créent chez Eleanor une sorte de
dépendance émotionnelle et financière, par ailleurs, on peut voir ici une forme de
domination patriarcale. Sans ce soutien financier et émotionnel Ellie ne se serait peut-
être jamais lancée dans ces recherches, voire dans l’astronomie en général.

Dans Prometheus et Gravity, contrairement aux deux films précédents, le partenaire


masculin principal n’est pas présent jusqu’à la fin du film. En effet, Charlie Holloway
dans Prometheus et Matt Kowalski dans Gravity vont tous les deux mourir assez tôt
dans l’histoire. Toutefois, Elizabeth Shaw, contrairement à Ryan Stone, ne finit pas
seule, elle est toujours accompagnée du reste de l’équipage, et notamment de David,
avec qui elle repart à la fin. Mais avant de m’intéresser à sa relation avec David, je
vais parler de son compagnon : Charlie Holloway. Charlie et Shaw formait un couple,
déjà avant leur arrivée sur la planète, on ne sait pas plus sur leur rencontre que le fait
qu’ils travaillent ensemble. Leurs interactions se résument donc principalement à leur
travail, à la découverte qu’ils espèrent faire en se rendant sur la planète. Une fois
cependant, ils discutent du fait que Elizabeth ne peut pas avoir d’enfant, discussion
tout-de-même lié à leur travail étant donné qu’elle partait de la création des humains
par les Ingénieurs. En soi, il n’y a pas grand chose à dire de la relation entre Shaw et
Holloway, elle est relativement équilibrée, l’un n’est pas supérieur à l’autre, ils
travaillent ensemble en harmonie et la mort soudaine de Charlie a fortement
chamboulée Elizabeth, mais elle n’a pas laissé tomber, elle a continué à chercher les
réponses aux questions qu’ils se posaient. La relation entre Shaw et David est
cependant bien plus intéressante. David est un androïde qui, contrairement aux
attentes, n’en fait qu’à sa tête. On voit notamment cela à travers ses interactions avec
Shaw. David brise pratiquement tous les ordres que lui donne Elizabeth, par exemple,
lorsqu’ils entrent dans la galerie, elle lui ordonne de ne toucher à rien, et il le fait, ou
encore, un peu plus tard, lorsqu’ils doivent repartir, elle lui ordonne à plusieurs reprises
de partir, mais il n’écoute pas pour autant, il va d’ailleurs prendre le temps d’emballer
un des mystérieux cylindres trouvés dans la galerie et le ramener à bord du vaisseau,
chose qu’on lui avait ordonné de ne pas faire et qui va provoquer la mort de Holloway.

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Après la mort de Charlie, Shaw apprend qu’elle est enceinte, mais enceinte d’un
spécimen inconnu. Elle veut que David le lui enlève, il refuse et la drogue pour qu’elle
s’endorme. À partir de ce moment, Shaw ressent une grande haine pour David, elle
va par la suite, se fier à nouveau à lui. Étant les uniques survivants à la fin du film,
Shaw se voit obligée de faire confiance à David, d’aller le récupérer, car il est le seul
qui peut lui faire quitter la planète. On peut dire que David, en plus de sa mission liée
à Weyland, semble avoir une idée derrière la tête concernant les aliens et Elizabeth.
Cette idée se concrétise dans le film suivant : Alien Covenant, sortit en 2017.

Pour en venir maintenant à Gravity, il y a relativement peu d’interactions en général


étant donné que Stone est seule pendant la plus grande partie du film. Cependant, au
début du film et pendant les premières minutes de celui-ci elle est accompagnée de
deux hommes, Matt Kowalski et Shariff. Avant l’impact, Kowalski et Stone discutent du
travail de Stone, ce qu’elle faisait avant et ce qu’elle fait maintenant, comment elle est
passée de l’un à l’autre, etc. Il la complimente sur ses capacités d’ingénieure et
l’assiste dans ce qu’elle fait. Suite à la première collision, Shariff meurt et Stone est
propulsée en dehors de la structure, Kowalski la récupère rapidement et les deux
entreprennent de retourner vers leur fusée. Lorsqu’ils se baladent dans l’espace, allant
d’une station à une autre, ils discutent de leur vie sur Terre, ce qu’ils font au quotidien,
et de leur passé en général. Ensuite lorsque Matt se sépare de Ryan et se laisse
entrainer au fin fond de l’espace, il reste en contact avec elle, à travers un émetteur,
pendant quelques instants, il la guide, essaye de la maintenir calme en se montrant
très serein lui-même. Lorsqu’ils n’arrivent plus à communiquer Ryan se retrouve alors
complétement seule. À partir de ce moment, elle va tenter de se guider elle-même à
travers les différentes stations spatiales à proximité. Toutefois, alors qu’elle est dans
la capsule de sauvetage, totalement bouleversée par les évènements, Kowalski
apparaît à nouveau, mais ce n’est qu’un « rêve » il n’est pas vraiment là. Cette courte
apparition de son collègue aide Stone à reprendre ses esprits et elle réussit alors à
faire marcher la capsule et parvient à rentrer sur Terre.

On peut conclure que le personnage de Kowalski est avant tout là pour guider Stone
et lui donner l’espoir que tout ira bien pour elle.

Le fait d’introduire une histoire d’amour est « naturel » pour le genre, on s’attent à ce
que le héros ait un intérêt amoureux. Toutefois, ces relations peuvent être plus ou
moins stéréotypées. L’héroïne devient elle dépendante de son compagnon ? Devient-
elle faible à cause de lui ?
Parmi mes héroïnes, la seule qui ne parvient pas à prendre les devants est Arroway.
Les trois autres héroïnes deviennent plus fortes suite à la perte de leur compagnon,
Ripley par exemple, lorsque Hicks est blessé, prend les devants et décident de leurs
actions. De même pour Shaw et Stone, elles deviennent le focus du film. Cependant
Arroway, bien que forte, laisse Palmer reprendre le dessus à la fin du film, étant donné
qu’elle repart avec lui et finit par admettre qu’il avait raison. À la fin, elle repart de son
procès entouré par les bras de Palmer, c’est d’ailleurs ce dernier qui prend la parole
face aux journalistes. Arroway devient fragile, contrairement aux autres héroïnes.

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7. La place de la maternité

J’ai pu constater que dans les quatre films, les femmes ont toutes un rapport à la
maternité, bien que pour certaines cette question soit représentée explicitement à
travers le film, pour d’autres elle apparaît de façon plus discrète / subtile.

Dans Prometheus, Aliens, le retour et dans Gravity, la question de la maternité est


explicitement représentée. Elizabeth Shaw est passionnée par la création de
l’humanité, mais, comme elle l’avoue à son compagnon, elle ne peut pas avoir d’enfant
et cela lui cause un grand chagrin. Elle va toutefois tomber enceinte, mais pas d’un
enfant, dans son ventre va grandir un spécimen étranger, auquel elle va « donner vie »
par césarienne. Bien qu’il n’y ait pas de relation mère-enfant qui s’établisse entre les
deux, Shaw a tout de même été enceinte, donc la notion de maternité est présente par
le manque d’un enfant à elle.

Contrairement à Shaw dans Prometheus, dans Aliens, Ripley n’est pas enceinte, bien
qu’elle tombe enceinte de la créature dans le troisième film de la saga, ici ce n’est pas
le cas. Le côté maternel de Ripley ressort à travers sa relation avec la petite Rebecca
dite Newt. Leur relation est particulière dès leur premier contact. En effet, Ripley est la
première personne qui a un contact physique avec Newt après que ses parents se
soient fait tuer. Une fois en sécurité la petite fille, sous le choc, ne parle pas, Ripley est
la seule qui parvient à avoir un semblant de conversation avec elle. Petit à petit Newt
va davantage s’ouvrir à Ripley et cette dernière va rapidement devenir une figure
maternelle pour Rebecca. Ripley cherche à tout prix à protéger Newt et fait tout son
possible pour ne pas la perdre.

Image 13, Newt et Ripley dans Aliens le retour.

À la fin du film, une scène montre explicitement que Ripley et Newt ont développé une
relation mère-fille. Dans la scène en question, on peut voir Ellen qui réussit à se
débarrasser de la créature et qui remontre dans le vaisseau, et Newt qui accourt vers
elle et lui dit : « Maman ! », à quoi Ripley répond « Ma chérie ! », surnom affectueux.
On peut aussi voir dans cette relation un moyen pour Ripley de surmonter la perte de
sa fille, qui devait avoir l’âge de Newt lorsqu’elle est partie pour sa première mission,

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et qui est à présent morte, Ripley ayant passé plus de cinquante-cinq ans en hyper-
sommeil dans l’espace avant d’être secourue.

Dans Gravity, on apprend que Stone avait une fille, Sarah, mais que celle-ci est morte
dans un accident très jeune. Depuis Stone se serait plongé dans le travail. Toutefois,
sa fille prend une place non négligeable dans l’intrigue du film. Stone se remémore
des souvenirs de sa vie sur Terre et notamment de sa fille pour penser à autre chose,
ce qui lui permet d’avoir assez d’oxygène pour se rendre à l’ISS. Ensuite, lorsqu’elle
est toute seule, prête à lancer la capsule de sauvetage, elle s’adresse à Kowalski et
lui parle de sa fille, elle lui demande de délivrer un message à cette dernière lorsqu’il
la verra. Ce message, ce souvenir est le dernier coup de pouce dont elle avait besoin
pour se lancer et rentrer à la maison. On voit donc que la relation avec sa fille est un
fil conducteur au long du film qui aide Stone à maintenir son calme et à aller de l’avant
malgré tout. Une autre référence à la maternité est lorsque Stone, à présent seule,
parvient à entrer dans la station spatiale et enlève sa combinaison. Elle prend alors
une position fœtale, le dos courbé, avec sa tête et le reste des membres repliés près
du torse, les yeux fermés, tout ces éléments et les lumières autour donnent
l’impression qu’il s’agit d’un embryon dans le ventre de sa mère. La position fœtale est
souvent associée au besoin d’affection et de réconfort, lorsqu’on est envahi par un
sentiment d’insécurité et qu’on cherche à soulager du stress65, ce qui est exactement
ce qui arrive à Stone.

Image 14, Sandra Bullock dans Gravity en position fœtale

Dans Contact il n’y pas de lien direct avec un enfant. Eleanor ne parle jamais d’avoir
des enfants, toutefois il y a un moment dans le film qui laisse penser que c’est un sujet
qui la touche. Lorsqu’elle est choisie entant que candidate pour le voyage, la presse
va souvent s’intéresser à elle et aux autres candidats. Alors qu’elle est seule dans sa
chambre d’hôtel, un des candidats passe au journal télévisé où il annonce qu’il se retire
du projet car ses enfants ne veulent pas qu’il parte. C’est l’une des seules fois où Ellie
regarde avec attention la télévision, qui est souvent juste allumée en fond.
Cette scène laisse sous-entendre qu’Ellie est touchée par la question, surtout que peu
de temps avant on la voit « se disputer » avec Palmer, avec qui elle vit un amour

65https://www.lemouleagaufres.com/les-positions-de-sommeil-et-la-psychologie-chaque-position-a-sa-
propre-signification/, consulté le 10 octobre 2020.

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compliqué, car ce dernier ne veut pas qu’elle parte, il ne veut pas la perdre, mais
Eleanor, contrairement à l’autre candidat qui s’est retiré, n’a pas d’attaches aussi
permanentes sur Terre qui puissent faire qu’elle renonce à la possibilité d’être choisie
pour partir. Elle fait passer son travail / ses recherches avant l’amour / la famille.

On constate que la maternité est extrêmement présente dans chaque film. Souvent
sous forme de manque. Pour Shaw, c’est la grossesse impossible, Pour Stone et
Ripley, c’est la mort d’un enfant, et pour Arroway, c’est le désir enfoui d’un enfant.
Ces femmes sont à la fois de vraies femmes, du point de vue des stéréotypes, selon
lesquels « Les qualités de la femme vraie sont entre autres, la compassion, la
sensibilité, l’écoute, l’empathie, la douceur, l’intelligence émotionnelle, la sensualité, la
recherche de l’harmonie, la créativité, la capacité à ignorer et à prendre soin des
autres. »66, et à la fois des femmes manquées, dû à cette question de la maternité qui
se pose pour chacune d’entre elles. Toutefois, ce manque crée chez les héroïnes une
force supplémentaire. Ce n’est pas le manque qui fait d’elles des femmes fortes mais
il les motive à aller plus loin. Par exemple, Stone va parler à sa fille ou se la remémorer
et c’est ce qui la pousse à continuer alors que tout semble perdu. De même pour
Ripley, lorsque Newt se fait prendre par les aliens, elle sait ce qui va arriver à la petite
fille et ce qui risque de lui arriver si elle part à sa recherche, mais elle le fait malgré
tout. Ce manque d’un enfant est, chez la majorité des héroïnes, un motif qui guide
certaines de leurs actions.

8. Moments de mépris et d’injustice

Dans la société actuelle, malheureusement, les femmes subissent encore de


nombreuses injustices et sont trop souvent méprisées. Il semblerait que cette
accoutumance a été suivi dans l’industrie cinématographique.

Ellen Ripley est connue comme étant l’héroïne archétypale des films de science-
fiction, c’est l’une des premières femmes à être devenue une incontournable dans le
genre action – science-fiction. Toutefois elle n’échappe pas à la règle. Dans Aliens le
retour, son personnage subit quelques moments de mépris et d’injustice, notamment,
au tout début du film, lorsqu’elle est ramenée sur une base spatiale et qu’elle explique
au comité ce qui est arrivée à son équipage personne ne la croit, ils ne l’écoutent pas
et lui parlent sur un ton méprisant. Elle se fait d’ailleurs retirer sa licence de pilote, car
elle est accusée d’avoir commis un grave défaut de jugement. En plus de cela, le
comité lui impose de suivre des examens psychologiques pendant les six prochains
mois et ajoute qu’ils ont une mission fixe sur la planète en question depuis une
vingtaine d’année, ce qui décrédibilise encore plus le témoignage de Ripley.
Plus tard, lors de la mission, elle répète au lieutenant que les Marines ne peuvent pas
rester où ils sont, qu’ils vont se faire tuer ; Gorman lui dit alors de la fermer et de se
taire. Il va jusqu’à la pousser assez violemment et lui crier « Ta gueule ! ». Il fait tout
pour ne pas avoir à faire ce qu’elle dit, c’est lui qui décide et certainement pas une
femme, une « simple conseillère ». Les Marines, Hudson en particulier, vont à
plusieurs reprises lui dire qu’elle n’a pas à avoir peur, qu’ils vont la protéger, alors que

66 https://priscanad.com/les-caracteristiques-de-la-femme-vraie/, consulté le 17 octobre 2020.

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Ripley est la moins effrayée de tous, c’est méprisant qu’il insinue qu’elle ne peut se
protéger toute seule.
L’héroïne qui subit le plus d’injustices est Eleanor Arroway dans Contact. Dès le début
du film on lui met des bâtons dans les roues. Cela commence avec David Drumlin qui
lui coupe les fonds pour ces recherches, ce qui pousse Ellie a se ré localiser et à
trouver de nouveaux fonds, ce qui est aussi très compliqué pour elle car, il n’y a pas
la moindre preuve qui soutienne ses recherches mais aussi car c’est une femme, on
la prend encore moins au sérieux. Elle va d’ailleurs, après que les possibles financiers
qualifient ses recherches de « science-fiction », citer des découvertes /
accomplissements, faits par des hommes, qui semblaient trop extravagantes voire
inimaginables, et qui pourtant ont porté leurs fruits, mais à elle, on lui refuse des fonds.

Les plus grands moments d’injustice qu’elle subit vont surtout prendre place après la
découverte. À commencer, à nouveau, par David Drumlin, qui considérerait que les
recherches d’Ellie n’amèneraient à rien, et qui finit par récupérer toute la gloire
médiatique et politique suite à la réception et au premier décodage du message
qu’Ellie avait intercepté. À partir de là, Eleanor est toujours mise de côté lors de
conventions ou réunions, elle est invitée, mais son opinion importe peu. On voit cela
lors des scènes de réunion à la Maison Blanche, elle se fait sans cesse interrompre
par Drumlin, et on lui coupe la parole lorsqu’elle contredit ou n’est pas d’accord avec
ses collègues masculins. Mais aussi, lorsque le Président ordonne un Conseil
d’urgence en lien avec sa découverte, elle n’est pas invitée à y participer et attend
seule dans le couloir.
Ce mépris venant de ses homologues masculins dure jusqu’à la fin. Lorsque Arroway
prend la parole, au retour de son voyage, devant une commission menée par Michael
Kitz, ce dernier essaye à tout prix de lui faire avouer qu’elle a inventé tout ce qu’elle
raconte au sujet de son voyage, il tente de détruire son discours et de la décrédibiliser.
La dernière scène du film montre encore plus l’injustice qu’à subit Eleanor. Dans cette
scène on voit Michael Kitz et Constantine, la conseillère d’état, qui parlent de la caméra
que portait Ellie à bord de la machine, Constantine lui dit qu’en effet la camera n’a
enregistré que du bruit mais que ça a enregistré pendant 18 heures, ce qui correspond
à la durée du voyage d’après Ellie, mais étant donné que les spectateurs ont vu la
capsule traverser la structure sans que rien ne se passe, ils ont préféré garder cette
information confidentielle et décrédibiliser Eleanor en public.

Contrairement à Ripley et Arroway, Shaw et Stone font face à relativement peu de


moments d’injustice ou à des remarques déplacées. Les deux femmes sont
présentées comme étant très compétentes dans leur milieu, et par ailleurs très
respectées. Pour Shaw, c’est surtout au début du film que ces moments prennent
place. Lorsqu’elle dit que ce sont les Ingénieurs qui ont créé les humains, ces
collègues, hommes, rigolent et ne la prennent pas au sérieux car elle n’a aucune
preuve de ce qu’elle avance, c’est une simple croyance / hypothèse. Cela fait que ces
compagnons la trouvent un peu naïve lors des premières minutes du film, mais une
fois que les choses se compliquent ils vont commencer à se fier davantage à elle et à
l’écouter. Pour Stone, qui interagit le plus souvent avec elle-même, il n’y a pas de
moments où elle subit des injustices ou du mépris venant d’autrui.

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La représentation des femmes au cinéma Page 34 sur 59

Nous pouvons alors constater que trois des héroïnes doivent surmonter les préjugés
du genre, notamment que ce qu’elles disent n’est pas écouté car elles sont des
femmes, elles sont renvoyées au silence, à l’obéissance et dans le cas de Ripley, on
va même jusqu’à lui retirer sa licence de pilote et lui prescrire des examens
psychométriques, comme si elle était délirante ou qu’elle aurait tout inventé. Les
héroïnes qui en souffrent le plus, Ripley et Arroway, vont, à plusieurs reprises se
rebeller face à leur collègues hommes mais toujours de manière explicite. Aucune
d’elles ne va nommer « le problème », elles ne disent jamais directement qu’elles
subissent ces choses car ce sont des femmes.

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La représentation des femmes au cinéma Page 35 sur 59

CONCLUSION

Les films sont donc en effet des sources pour l’histoire, ils montrent une évolution de
la société et du rôle des genres dans celle-ci, ils permettent également de mettre en
évidence la notion de genre et comment celle-ci a évolué.

Peut-on constater une évolution de l’image des femmes dans les films de science-
fiction ? Oui, il y a une évolution. Cette évolution touche principalement la
représentation physique, les interactions homme-femme et la question des injustices
auxquelles devait faire face les héroïnes de science-fiction.

Les femmes dans les deux films les plus récents, Prometheus et Gravity ont un
physique, bien que toujours athlétique, plus féminin, plus sexy que Sigourney Weaver
et Jodie Foster dans Aliens et Contact. Le corps des femmes est moins censuré
qu’auparavant ainsi que l’image de la femme scientifique.

Noomi Rapace et Sandra Bullock montrent, à travers leurs personnages, des femmes
féminines et sexy qui sont respectées dans un milieu dominé par les hommes, elles
sont toutes les deux au côté d’un homme au début mais finissent par s’en séparer et
parviennent tout de même à leur fin.

On constate aussi une amélioration de cette image, à travers les interactions entre les
hommes et les femmes du film. On voit que Ripley et Arroway ont énormément de mal
à se faire entendre, à être prises au sérieux et à être respectées. Tandis que Shaw et
Stone sont représentées comme quasiment égales aux hommes. On entend
d’ailleurs, à plusieurs reprises un homme les complimenter sur leur travail, chose rare
voire jamais vue dans Aliens et Contact.

Quant au caractère des héroïnes, il n’y a pas de grand changement, les quatre femmes
ont un caractère fort et bien trempé, et beaucoup de facettes de leur caractère
apparaissent d’ailleurs aussi chez les héros de science-fiction, je pense notamment à
l’instinct ; de ce côté-là, l’égalité entre les hommes et les femmes est plutôt pas mal. Il
n’y a donc pas de réelle évolution de caractère, étant donné que celui-ci a toujours été
fort et bien représenté, aucune de ces femmes ne se laisse marcher dessus par un /
des homme/s, elles partagent le caractère des héros de science-fiction en général.

Enfin, il n’y a pas eu de grands changements dans la loi depuis les années 1990 mais,
il y en a eu dans les mentalités et cela semble aller dans la bonne voie. On prend
désormais en compte les victimes de sexisme et leur parole, la notion de
consentement est prise avec plus d’importance que jamais. Et du côté pédagogique,
de nombreuses initiatives ont été mises en place pour encourager les femmes à oser
étudier et se former dans des domaines dominés par la gente masculine, et les
résultats semblent plutôt positifs. On peut dire que l’industrie cinématographique fait
sa part en montrant une meilleure image des femmes scientifiques, en mettant en
scène des femmes fortes et déterminées, occupant des positions importantes de
leadership, des femmes respectées et reconnues par leurs collègues et par la société.

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Finalement, on peut dire que ces films montrent une évolution positive de l’image des
femmes dans les films de science-fiction, et qu’en l’espace de dix-quinze ans les
représentations sont bien différentes.
Pour conclure ce travail, je pense avoir répondu à la majorité de mes questions et être
arrivée à avoir une meilleure idée de l’image des femmes au cinéma et comment le
tout est lié à la société dans laquelle on vit. J’ai également compris le rôle,
extrêmement important, que jouent les stéréotypes dans la perception que le public à
de ces femmes. Que c’est à travers ces derniers que dans certains films les femmes
sont mises en avant et que dans d’autres elles sont plutôt oubliées ou délaissées.

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SOURCES

Bibliographie

Livres

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• DUFOUR Éric, Le cinéma de science-fiction ; Histoire et Philosophie, Armand


Colin, 2011.

• KRACAUER Siegfried, De Caligari à Hitler : une histoire psychologique du


cinéma allemand, Éditions l’Âge d’Homme, 2009

Articles

• BREDA Hélène, « La critique féministe profane en ligne de films et de séries


télévisées », in Réseaux, 2017, n°201, p.87 à 114.

• MANET Aliénor, Dix personnages qui ont changé de la femme au cinéma,


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• BRUSH Stephan G., « Women in Science and Engineering », in American


Scientist, Vol.79, No.5, Septembre-Octobre 1991, p.404.-419.

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Sites internet

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• https://www.nytimes.com/2012/06/08/movies/prometheus-by-ridley-scott-with-
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• https://www.usnews.com/news/articles/2013/10/03/gravity-review-a-beautiful-
space-age-nightmare, consulté le 15 août 2020.
• https://www.nytimes.com/2013/10/04/movies/gravity-stars-sandra-bullock-and-
george-clooney.html, consulté le 16 août 2020.
• https://www.lemouleagaufres.com/les-positions-de-sommeil-et-la-psychologie-
chaque-position-a-sa-propre-signification/, consulté le 10 octobre 2020.
• https://priscanad.com/les-caracteristiques-de-la-femme-vraie/, consulté le 17
octobre 2020.

Vidéos

• https://www.youtube.com/watch?v=c9eZ5HktBil

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Illustrations

• Image 1 : [sans auteur], Affiche cinéma rétro, www.pinterest.fr

• Image 2 : [sans auteur], Affiche Avatar (2009), www.pinterest.fr

• Image 3 : [sans auteur] , Campagne « Gender Equality - Combating and


Preventing sexism », 2019, Council of Europe Portal (www.coe.int).

• Image 4: Affiche compagne « Woman Interrupted »,2017, Advertising Agency


BETC, Sāo Paulo, Brésil (www.campaingsoftheworld.com).

• Image 5 : Sally Ride, www.nasa.gov

• Image 6 : [sans auteur], « Opportunities ♀ vs ♂ « , www.pinterest,fr

• Image 7 : [sans auteur], Casting Aliens, le retour

• Image 8 : capture d’écran, Aliens le retour – Ripley confronte Burke

• Image 9 : [sans auteur], Sigourney Weaver in Aliens, www.pinterest.fr

• Image 10 : [sans auteur], Jodie Foster in Contact, www.pinterest.fr

• Image 11 : [sans auteur], Noomie Rapace in Prometheus, www.pinterest.fr

• Image 12: [sans auteur], Sandra Bullock in Gravity, www.pinterest.fr

• Image 13 : capture d’écran, Newt et Ripley dans Aliens

• Image 14 : capture d’écran, Gravity, Sandra Bullock en position fœtale

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ANNEXES

Carte d’identité + Synopsis des quatre films analysés

Aliens, le retour (1986)

Titre (original) : Aliens


Réalisateur : James Cameron
Année de réalisation : 1986
Genre du film : Science-fiction, action
Durée : 137 minutes
Budget : $18 millions
Box office : $131.3 - 183.3 millions

Au terme d’une errance de cinquante-sept ans, la navette Icarius est récupérée par un
vaisseau et ramenée à la station spatiale Gateway. À peine remise de son très long
hyper-sommeil, Ellen Ripley est condamnée par quelques dirigeants de la Weyland-
Yutani Corporation pour l’explosion du Nostromo. La commission présidée par Van
Leuwen refuse de croire à sa version d’une créature extraterrestre ayant décimé
l’équipage, même quand la rescapée souligne la présence de centaines d’œufs sur
LV-426. Sur cette planète, une famille découvre malencontreusement le nid d’aliens.
Ayant perdu contact avec les colons envoyés sur LV-426, Carter Burke monte une
expédition militaire, avec l’appui de Ripley comme conseillère technique.

En arrivant à destination, le lieutenant Gorman expose à ses troupes leur mission :


sauver les colons d’un éventuel xénomorphe. Déposés par la caporale Mira Ferro, ils
débarquent en tank. Rejoints par Burke, Ripley et Gorman, les marines trouvent un
complexe dévasté suite à un furieux combat.

Ils découvrent Newt, une fillette terrorisée, qui a vu périr les siens et a survécu seule
dans une niche. Ripley, qui n’a jamais pu s’occuper de sa fille Amanda maintenant
décédée, prend la fillette sous sa protection. Tandis que Bishop, l’homme synthétique
de l’équipage, étudie un face-hugger, une escouade part en quête des colons.
N’employant que des lance-flammes pour éviter une explosion, quelques soldats
succombent aux invincibles créatures sorties de toute part. Prenant les commandes
du tank, Ripley sauve les survivants.

Malgré les considérations financières et scientifique de Carter Burke, le caporal Hicks,


devenu le plus gradé, décide de larguer une charge nucléaire sur le site. Hélas Ferro,
attaquée par un alien, s’écrase avec la navette. Cloués au sol, comptant leurs rares
munitions, les rescapés espèrent bloquer les prédateurs grâce aux sentinelles-radars.
Mais les chargeurs de ces armes automatiques se vident sans venir à bout du
déferlement d’aliens. Prévoyant l’explosion du site sous quatre heures, Bishop se
faufile dans un conduit pour pouvoir télécommander la seconde navette jusqu’à eux.

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Réchappant avec Newt à deux face-huggers, Ripley accuse Burke d’avoir cherché à
outrepasser l’astro-quarantaine au retour sur Terre en fécondant certains d’entre eux.
Le responsable de la mission confirme ses intentions malfaisantes en bloquant ses
compagnons dans une zone infectée de xénomorphes. Tandis que d’autres se
sacrifient, Ripley, Newt et Hicks se glissent dans une galerie latérale. Malgré eux, un
alien s’empare de la fillette, tombée hors de leur portée. Hicks grièvement blessé,
Ripley s’arme jusqu’aux dents avant de se faire déposer seule dans le complexe par
Bishop, enfin revenu avec la navette. Grâce au bracelet-traqueur qu’elle a remis à
Newt, Ripley la retrouve, engluée parmi d’autres victimes dans une sorte de garde-
manger pour aliens. Elle la libère, puis vise la reine-pondeuse et détruit les œufs de
celle-ci au lance-flamme et au chapelet de grenades. Poursuivies par la reine dans
l’ascenseur, la jeune femme et l’orpheline rejoignent la navette, qui s’envole à temps
avant la désintégration du complexe. La reine des aliens surgissant dans leur
vaisseau, Bishop succombe. La conseillère technique livre un dernier combat pour se
débarrasser de l’indésirable. La femme et l’enfant peuvent enfin dormie sereinement
pour leur long voyage de retour.67

Prometheus (2012)

Titre (original) : Prometheus


Réalisateur : Ridley Scott
Année de réalisation : 2012
Genre du film : Science-fiction, action
Durée : 124 minutes
Budget : $120 - 130 millions
Box office : $403.4 millions

En 2089, les archéologues Elizabeth Shaw et Charlie Holloway découvrent une carte
des étoiles en Écosse qui complète / correspond à d’autres cartes venant de plusieurs
cultures anciennes non-liées. Ils interprètent cela comme une invitation des
précurseurs de l’humanité, les « Ingénieurs ». Peter Weyland le PDG de Weyland
Corporation, finance une expédition à bord du vaisseau scientifique Prometheus, pour
suivre la carte jusqu’à la lointaine lune LV-223. Arrivés en décembre 2093, la directrice
de mission Meredith Vickers les informe de leur mission de trouver les Ingénieurs et
de ne pas prendre contact sans sa permission.

Prometheus atterrit sur la surface aride et montagneuse près d’une grande structure
artificielle. À l’intérieur, ils trouvent des cylindres de pierre, une statue monolithique
d’une tête humanoïde et le cadavre décapité d’un grand extraterrestre, que l’on pense
être un Ingénieur ; Shaw reprend la tête. L’expédition est interrompue lorsqu’une
tempête oblige l’équipage à regagner le vaisseau.

David, un androïde, prend secrètement un cylindre de la structure, il examine le


cylindre et le liquide à l’intérieur. Il souille intentionnellement un verre avec le liquide et

67http://cineclap.free.fr/?film=aliens-le-retour&page=resume#.XyRRUS3pN-V, consulté le 31 juillet


2020

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le donne à Holloway sans méfiance, qui avait déclaré qu’il ferait n’importe quoi pour
obtenir des réponses. Peu de temps après, Shaw et Holloway ont des relations
sexuelles. Une fois de retour dans la structure, David découvre séparément une salle
de contrôle contenant un ingénieur survivant en stase, et une grande carte d’étoiles
holographiques 3D mettant en évidence la Terre. Pendant ce temps, Holloway tombe
rapidement malade. Il est ramené précipitamment vers Prometheus mais Vickers
refuse de le laisser monter à bord car il est infecté et, à sa demande, le brûle mort
avec un lance-flammes.

Plus tard, une analyse médicale révèle que Shaw, bien qu’étant auparavant stérile, est
maintenant en phase de grossesse avancée. Craignant le pire, elle utilise une table de
chirurgie automatisée pour extraire une créature de son abdomen. Shaw découvre
alors que Weyland est en stase à bord de Prometheus, il veut demander aux
Ingénieurs comment empêcher sa mort de vieillesse. Le capitaine de Prometheus,
Janek, suppose que la structure était une base militaire du génie qui a perdu le contrôle
d’une arme biologique virulente, le liquide sombre. Il détermine également que la
structure abrite un vaisseau spatial. Weyland et une équipe retournent alors à la
structure. David réveille l’Ingénieur de la stase et lui parle en Proto-Indo-European
(langue des Ingénieurs) pour tenter d’expliquer ce que veut Weyland. L’Ingénieur
répond en décapitant David et en tuant Weyland et son équipe, avant de réactiver le
vaisseau spatial. Shaw s’enfuit et averti Janek que l’Ingénieur envisage de libérer le
liquide sur Terre.

Janek et l’équipage restant se sacrifient en enfançant Prometheus dans l’engin


extraterrestre. Shaw se rend à l’embarcation de sauvetage et découvre que sa
progéniture extraterrestre est vivante et a atteint une taille gigantesque. L’Ingénieur
ouvre le sas de l’embarcation de sauvetage et attaque Shaw, qui libère l’alien sur
l’Ingénieur ; il enfonce un ovipositeur dans la gorge de l’Ingénieur, le soumettant. Shaw
récupère les restes de David et avec son aide lance un autre vaisseau spatial. Dans
l’embarcation de sauvetage, on voit une créature extraterrestre jaillir de la poitrine de
l’Ingénieur.68

Contact (1997)

Titre (original) : Contact


Réalisateur : Robert Zemeckis
Année de réalisation : 1997
Genre du film : Science-fiction
Durée : 150 minutes
Budget : $90 millions
Box office : $171,1 millions

Le docteur Eleanor « Ellie » Arroway est une scientifique talentueuse, elle travaille
pour le programme SETI à l’observatoire d’Arecibo à Porto Rico, recherchant avec ses
collègues des signaux radios d’origine extraterrestre. Toutefois, le scientifique

68 https://en.wikipedia.org/wiki/Prometheus_(2012_film), consulté le 01 août 2020

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gouvernemental David Drumlin coupe le financement du programme SETI qu’il juge


futile. Arroway obtient un financement du milliardaire S.R. Hadden pour continuer son
travail de recherche au Very Large Array situé au Nouveau-Mexique. Quatre ans plus
tard, le projet est encore menacé de fermeture mais Arroway découvre un signal
important qui reproduit une séquence de nombres premiers, provenant d’un secteur
autour de l’étoile Véga à 26 années-lumière de la Terre.

L’annonce de la découverte pousse Drumlin et le Conseil de sécurité nationale dirigé


par Michael Kits à prendre le contrôle du centre. L’équipe du projet découvre dans le
signal des images animées, prises lors d’un discours d’Adolf Hitler pendant la
cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques d’été de 1936 à Berlin. Passée la
stupéfaction, Arroway et son équipe soutiennent qu’il s’agissait alors de la première
transmission télévisée susceptible d’avoir quitté l’atmosphère terrestre, et qu’elle a été
simplement renvoyée depuis Véga à la Terre pour signaler sa réception.

Les découvertes sont suivies mondialement et alors que le président Bill Clinton et
Drumlin donnent un communiqué télévisé, Arroway apprend que le message contient
également toute une série de dessins techniques. Les efforts pour décoder ces images
sont infructueux. Mais le milliardaire Hadden y parvient en les analysant de manière
tridimensionnelle et en informe Arroway qui expose alors les résultats au
gouvernement : il s’agit de plans de construction d’une machine monumentale et
complexe, qui consiste en une capsule contenant un seul homme qui est lâchée dans
trois gigantesques anneaux en rotation rapide. Tous les pays du monde financent la
construction de cette machine au Cap Canaveral.

Un jury international est créé pour choisir le meilleur candidat pour représenter
l’humanité dans l’expédition, Drumlin et Arroway sont prétendants. Si Arroway est bien
placée pour être choisie, son manque de foi religieuse est noté par un ami et ancien
amant Palmer Joss, alors un membre du jury et fervent chrétien. Drumlin est donc
sélectionné, mais le jour du lancement au début du test d’essai, un fanatique religieux
détruit la machine lors d’un attentat-suicide, tuant Drumlin et les autres techniciens
présents. Arroway apprend ensuite qu’une deuxième machine a été construite
secrètement à Hokkaidō au Japon, et elle est choisir pour partir grâce à l’influence de
Hadden. Arroway commence alors son expédition et elle est munie d’appareils
d’enregistrement.

Après le lancement, sa capsule traverse une série de trous de ver et elle observe
également des systèmes solaires et des constructions dignes d’une civilisation
avancée. Elle se retrouve ensuite dans un paysage tropical surréaliste qui s’avère
artificiel, et un personnage à l’image de son défunt père vient à sa rencontre. Elle
comprend qu’il n’est pas réellement son père, mais un extraterrestre. Après quelques
questions de Arroway qui n’obtient que des réponses évasives, l’extraterrestre lui
explique qu’il ne s’agissait que d’une première étape de la rencontre entre eux et
l’humanité, puis il la réexpédie sur Terre.

Arroway se retrouve dans la capsule sur Terre, et apprend que du point de vue
terrestre la capsule n’a fait que traverser en chute libre les anneaux de la machine,
alors que pour elle l’expérience a duré environ dix-huit heures. Les images de sa

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caméra ne montrent que des parasites. Elle est alors accusée d’avoir été victimes
d’hallucinations et Kits considère que le projet entier n’était qu’un canular élaboré, du
désormais défunt Hadden. Arroway demande à ses interlocuteurs qu’ils aient foi en
son témoignage. On voit ensuite Kitz et la Chef de cabinet de la Maison Blanche,
Rachel Constantine, discuter du fait que la caméra d’Arroway n’a enregistré que des
parasites mais que cet enregistrement a bien duré approximativement dix-huit
heures.69

Gravity (2013)

Titre (original) : Gravity


Réalisateur : Alfonso Cuarón
Année de réalisation : 2013
Genre du film : Science-fiction, thriller
Durée : 91 minutes
Budget : $100 – 130 millions
Box office : $723.2 millions

La navette spatiale Explorer de la NASA, commandée par l’astronaute chevronné Matt


Kowalski, est en orbite terrestre pour entretenir le télescope spatial Hubble. Le Dr.
Ryan Stone est à bord pour sa première mission spatiale, son travail étant d’effectuer
un ensemble de mises à niveau matérielles sur le Hubble.
Au cours d’une sortie dans l’espace, le contrôle de mission à Huston avertit l’équipage
de Explorer d’un nuage de débris spatiaux en expansion rapide, ordonnant à
l’équipage de retourner immédiatement sur Terre. Des débris à grande vitesse
frappent l’Explorer et Hubble, arrachant Stone de la navette et la laissant tomber dans
l’espace. Kowalski, en utilisant une unité de manœuvre habitée, sauve Stone, et ils
retournent à l’Explorer, découvrant bientôt que la navette a subi des dommages
catastrophiques et que le reste de l’équipage est mort.

Stone et Kowalski décident d’utiliser l’unité de manœuvre habitée pour atteindre la


Station spatiale internationale (ISS), qui est en orbite à environ 1450 km, Kowalski
estimant qu’ils ont nonante minutes avant que le champ de débris ne termine une
orbite et les menace à nouveau. Sur le chemin de la ISS, les deux discutent de la vie
à la maison de Stone et de sa fille, décédée jeune dans un accident. En s’approchant
de la station, ils voient que l’équipage de l’ISS a évacué à l’aide de l’un des deux engins
spatiaux Soyouz, le parachute du Soyouz ayant été accidentellement déployé dans
l’espace l’empêchant de revenir sur Terre. Kowalski suggère de l’utiliser pour se rendre
à la station spatiale chinoise voisine Tiangong, à 100 km, afin de monter à bord du
Shenzhou chinois pour revenir en toute sécurité sur Terre. À court d’air et en
manœuvrant du carburant, les deux tentent de s’accrocher à l’ISS ; l’attache du duo
se casse sur l’un des panneaux solaires de la station.

La jambe de Stone s’emmêle dans les cordons du parachute du Soyouz et elle attrape
une sangle sur le costume de Kowalski, mais il devient vite clair que les cordons ne

69 https://fr.wikipedia.org/wiki/Contact_(film,_1997), consulté le 01 août 2020

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les soutiendront pas tous les deux. Malgré les protestations de Stone, Kowalski se
détache de l’attache pour l’empêcher de s’éloigner avec lui. Stone est alors reculé vers
l’ISS, tandis que Kowalski s’éloigne dans l’espace. Stone entre dans la station spatiale
via le sas du compartiment d’amarrage. Elle ne peut pas rétablir la communication
avec Kowalski ni avec la Terre et conclut qu’elle est désormais la seule survivante.

À l’intérieur de la station, un incendie se déclare, la forçant à se précipiter vers le


Soyouz. Alors qu’elle éloigne le Soyouz de l’ISS, les attaches du parachute emmêlées
s’accrochent, empêchant l’engin spatial de partir ; Stone effectue une sortie dans
l’espace pour couper les câbles, réussissant juste au retour du champ de débris,
détruisant la station. Stone oriente le Soyouz vers Tiangong, mais découvre que le
moteur du Soyouz n’a pas de carburant. Après une tentative de communication radio
avec un Inuk sur Terre, Stone se résigne à son sort et coupe l’alimentation en oxygène
de la cabine pour se suicider.

Alors qu’elle commence à perdre connaissance, Kowalski entre dans la capsule, la


réprimandant pour avoir abandonné, il lui dit de truquer en douceur les fusées
d’atterrissage du Soyouz pour propulser la capsule vers Tiangong avec de disparaître.
Réalisant que l’apparence de Kowalski était une hallucination, Stone retrouve la
volonté de continuer, rétablissant le flux d’oxygène du vaisseau spatial et gréant les
fusées d’atterrissage pour propulser la capsule vers Tiangong. Incapable d’accoster
avec Tiangong, Stone d’éjecte du Soyouz et utilise un extincteur comme propulseur
pour se rendre jusqu’au Tiangong qui se désorbite rapidement. Stone parvient à entrer
dans la capsule Shenzhou juste au moment où la station pénètre dans la haute
atmosphère, désamarrant la capsule juste à temps.
La capsule de Shenzhou rentre dans l’atmosphère malgré les dégâts causés par les
débris lors de sa descente et atterrit dans un lac. La communication radio de Huston
informe Stone qu’elle a été suivie sur le radar et que les équipes de sauvetage sont
en route. Stone ouvre la trappe mais est incapable de sortir à cause de l’eau qui s’y
précipite. Elle prend une grande inspiration et la retient jusqu’à ce que la capsule coule,
lui permettant de nager à travers la trappe. Elle jette sa combinaison spatiale qui
l’alourdit et rampe sur la plage avant de se lever triomphalement, après avoir survécu
à la pire catastrophe de l’histoire du voyage spatial.70

Articles – Critiques des films (en anglais)

MOVIE REVIEW : “ALIENS” BLASRS OFF WITH WEAVER IN COMMAND

By Sheila Benson
July 18, 1986
Los Angeles Times

What under the planets would make Sigourney Weaver, a young woman who most
assuredly knows how many beans make five, climb back into her skivvies and head
straight back to the planet Acheron, home of the great slathering, acid-dripping Alien?

70 https://en.wikipedia.org/wiki/Gravity_(2013_film), consulté le 01 août 2020

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It munched up her entire crew back in 1979 and has given her sweat-bathed
nightmares now.

Compassion for other human beings, that’s what.

That’s the tack that the makers of “Aliens"(citywide) have taken, and their film is canny,
ironically funny and certainly successful when Weaver’s around--which is most of the
time. If the sequel doesn’t equal “Alien” in cardiac-arrest value, it’s only because
stainless-steel teeth, repulsiveness and slime have gone about as far as they could go
(with John Carpenter’s 1982 “The Thing”), then gone on to be a laughing matter in
“Ghostbusters.” (“It slimed me” was Bill Murray’s moan of nausea.)

Ridley Scott’s “Alien” had the absolutely primal horror of imagining your own body as
host to a mucilaginous, tentacled, parrot-beaked thing . And it had a single, omnipotent
creature, growing in new and more disgusting forms with each stage. We’ve met that
monster now, and it is history. “Aliens,” as you may suspect, has coveys of them,
although more and bigger doesn’t necessarily mean more frightening.

“Aliens” is a perfectly honorable sequel, taut, inexorably paced but it’s blaster action,
not Gothic future-horror. Fortunately, director-screenwriter James Cameron has
shaped his film around the defiant intelligence and sensual athleticism of Weaver, and
that’s where “Aliens” works best. In a funny way, she’s become an image ripped from
today’s statistics: the Single Parent Triumphant--if not absolutely Rampant.

Demoralized and discredited, a touch groggy after years in hyper-sleep, Weaver


returns to “Alien” territory only when she learns there is a space colony there, more
humans to become hosts for aliens.

When communication from the colony abruptly stops, she accompanies a group of
investigating colonial Marines, accompanied by a smarmy, owlish young government
bureaucrat (Paul Reiser). And when worst fears are realized, Weaver becomes
“mother” to the colony’s only survivor, a scrappy, skinny 9-year-old (Carrie Henn).
That’s the image of Weaver that sticks, with Henn barnacled around her, Supermom
in excelsus , true to her word, enduring all, vanquishing all for “her” child.

(Actually, the showdown of the moms is the funniest thing in “Aliens,” but that you’ll
have to see to believe.)

You might safely say that Cameron, who broke away from the pack with the direction
and co-writing of “Terminator,” has a thing about motherhood. In “Terminator,” Michael
Biehn played a soldier from a future era who goes back to our present to save the life
of a young woman. Why? Her son, when grown, would lead mankind in a grim war
against rampaging computers. (In fact, to thicken “Terminator’s” plot, Biehn
impregnates her.)

In “Aliens,” Biehn plays Weaver’s comrade-in-arms, and while she seems to be the
only human on this Marine mission with any smarts, he at least shares her humanity.
It’s a quality in short supply this time.

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There’s no attempt to let us know or care for this new crew as we did for the old one,
for Harry Dean Stanton or Yaphet Kotto, John Hurt, Tom Skerritt or Veronica
Cartwright. Losing them was a wrench. These awesomely muscled men and women
are sewer-mouthed, burr-headed young grunts, there to wrestle the weaponry about
and to be picked off.

The supporting actors here are inventions like the PulseGun or the SmartGun, which
red-bandannaed Private Vasquez (Jenette Goldstein) stalks about with regally, like a
flamenco dancer. (“Aliens” is going to be big on the survivalist circuit. It’s about this
point that you remember Cameron also co-wrote “Rambo: First Blood Part II.”).

The film may be as empty as it is fast and noisy, but Cameron still has a droll touch
with his villains--watch who steps off “Aliens’ ” elevator in pursuit of Weaver--and with
amazing mechanical inventions: Here it’s a forklift suit with monstrous lobster claws.
(The film’s R rating is for its language and gruesome effects; it’s definitely not for
impressionable children in spite of its 9-year-old heroine.)

The film’s enormous team of effects and design artists have been true to the original,
audacious style; probably because “Alien’s” original producers, Gordon Carroll, David
Giler and Walter Hill were on hand again as executive producers, and Giler and Hill
wrote the original story with Cameron. (“Terminator’s” producer/co-writer, Gale Anne
Hurd was the producer.)

Two of the actors, ex-comic Paul Reiser and Lance Henriksen (“The Right Stuff’s”
Wally Schirra) as the ship’s exceptional android, are particularly fine, as is James
Horner’s ruminative, intelligent music and Emma Porteous’ eye for costuming.

But of all the film’s choices, the best was Weaver. She’s its white-hot core, given
fine, irascible dialogue to come blazing out of that patrician mouth, and the
chance to look, for a moment, like a space-dusted Sleeping Beauty in her hyper-
sleep casket.

FILM : SIGOURNEY WEAVER IN “ALIENS”

By Walter Goodman
July 18, 1986
The New York Times

THE special-effects specialists are featured prominently in the credits that precede
''Aliens,'' and so they should be. Under the direction of James (''The Terminator'')
Cameron, they have put together a flaming, flashing, crashing, crackling blow-'em-up
show that keeps you popping from your seat despite your better instincts and the
basically conventional scare tactics.

The sequel to the 1979 sci-fi shocker ''Alien'' opens today at the Warner Twin and other
theaters. It's a touch less innovative than its predecessor, which introduced slimy
''hostile organisms'' that use humans as incubators and burst from people's stomachs
at inopportune times, but it makes up in technique what it lacks in novelty. The effects,
perils in outer space and in shadowy corners, quite overwhelm the skimpy script, which

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is loaded with gibberish uttered with authority: ''Stand by to initiate release sequencer.''
When somebody says something sensible like ''we're all in strung-out shape,'' it sounds
like a gag.

The plot, to use the word casually, starts with the rescue of Sigourney Weaver, who,
you may recall, lost the rest of the crew of her spaceship to murderous monsters in
''Alien.'' She has spent the ensuing 57 years loitering unconsciously in space, and no
sooner does she get back to civilization, as it were, than off she goes again with a band
of rough-looking, rough-talking, cannon-toting marines, of both sexes, to try to discover
what happened to a colony of humans out there somewhere. Anybody who saw ''Alien''
can guess what has happened. The question is whether it will happen to Miss Weaver,
the marines and a little girl, the colony's sole survivor, who looks and acts like a
Hollywood child actress. If that doesn't matter to you, forget the whole thing.

Miss Weaver's name in both movies is Ripley, and believe it or not, this smart good
looker is a one-woman army. There is something inherently parodic about Warrant
Officer Ripley, in a T-shirt, blasting away with a flame-spouting, grenade-launching
weapon capable of wiping out a small zoo; it's a Rambo joke. But Miss Weaver does
the job without cracking a smile.

Adrian Biddle's camera goes for the closest close-ups you've ever seen. They don't do
much for anybody's complexion, but you can tell the pores from the beads of sweat on
each marine's neck. When it comes to those aliens, however, the camera,
understandably, doesn't get too close. It veers about, often at high speed to the
quickened beat of the music, and what with all the movement and murky lighting, you
can't get a sharp look at the creatures put together by Stan Winston, supervisor of
''creature effects.''

Although the aliens still have that nasty way of bursting through people's skin, mostly
we meet them full-grown, with scales and coils and, my, what big teeth. Now they look
like dragons, now like sea monsters or pterodactyls or a combination plate of lizard,
bat, eel and spider. The young aliens resemble agitated lobsters. I thought I saw an
elephant trunk on the Big Mamma alien, who is too big to be blown away even by Miss
Weaver's big gun, but it could have been something else. Anyhow, it wasn't anything
you'd want clutching at your foot while you were trying to hang on to your spaceship
and not be gulped into the void.

No monster movie with pretensions can do without a scene that stirs a twinge of
compassion for the monsters. It might be just my wishful imagination, but I thought I
detected an expression of anguish on Big Mamma, a prodigious breeder, as dozens of
her extra-large eggs were getting badly cracked. But she could merely have been
opening her glacierlike jaws to devour that little girl.

In “Contact”, Science and Fiction Nudge Close Together

By John Noble Wilford


July 20, 1997
The New York Times

WHAT IS ELMER FUDD doing in a serious movie about astronomers and the search
for extraterrestrial life? The answer is revealing of the attention to small details that
gives the new movie ''Contact'' the texture of authenticity when it comes to science.
Perhaps only a handful of astronomers caught the in-joke, but it reassured them that
the filmmakers had done their homework.

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The premise of ''Contact'' is that a civilization somewhere deep in space is


broadcasting a cryptic radio message. At the moment the message is intercepted here
on Earth, the intense young astronomer Dr. Eleanor (Ellie) Arroway, played by Jodie
Foster, wants to be absolutely sure. ''What do the FUDD's say?'' she asks. That is the
acronym for the follow-up detection device, a specialized receiver used by real-life
astronomers searching for life in space to confirm that a detected intelligent signal is
in fact genuine.

After confirmation by FUDD, Ellie kisses the computer screen. ''Thank you, Elmer,'' she
says.

Astronomers who have seen the movie are impressed by how, on a scientific level, it
is remarkably faithful to the spirit, strategy and techniques of the quest known by
another acronym: SETI, for the search for extraterrestrial intelligence. They give the
film high marks for authenticity, at least in its first half. When it shifts to the frantic public
and political reaction to the discovery and the launching of an intergalactic spaceship
built to alien instructions, the movie becomes far more speculative.

But there really are SETI scientists like Ellie. They are passionate about their vision
that life exists elsewhere in the universe and may well be sending out radio signals.
Since 1960, they have often run up against the scoffing skepticism of other scientists.
Compared with the people who are looking for past microbes on Mars, they have had
to beg and plead for telescope time and a little money to support their research.

After starting a more ambitious and systematic program in 1992, SETI came under
attack by conservative congressmen, whose withering ridicule forced the National
Aeronautics and Space Administration to withdraw its financial support. Now the SETI
Institute in Mountain View, Calif., operates a reduced search program with money from
foundations and private donors. In the movie, generous backing for the quest comes
not from the Government but from an enigmatic megabillionaire, S. R. Hadden (John
Hurt), vaguely modeled after Howard Hughes.

The movie is also true to the romance of looking into the night sky and dreaming of
other inhabited worlds. When Ellie stands in awe at the giant radio telescope at
Arecibo, P.R., she speaks of the innumerable stars in the galaxy and the prospect that
some of them also have planets with intelligent life. No matter that astronomers quibble
about some of the numbers she recites; one can hear echoes of the late Carl Sagan's
fervent book, lectures and television tours of the heavens. Which is understandable,
because the movie is based on a novel by Sagan, who advised the filmmakers up until
a few weeks before his death last December.

''I think Carl would have been proud of the movie,'' Robert Zemeckis, the director of
''Contact,'' said recently in an interview.

Another true note is the movie's brief but careful explanation of the scientific rationale
for such a quest. In this case, one is listening to Frank Drake. A longtime colleague of
Sagan at Cornell University, Dr. Drake, now a professor at the University of California
at Santa Cruz, pioneered SETI in 1960 and formulated equations that guide other
searchers.

Perhaps the movie's cleverest bit of verisimilitude, although many viewers may be
troubled by the ethics of it, is an ''appearance'' by President Clinton. He never got within
miles of the set, of course. But through filmmaking tricks like the ones Mr. Zemeckis
used in ''Forrest Gump,'' Mr. Clinton's face and a real sound bite are incorporated in a
fictional cabinet meeting. His words about the profound implications of such a
discovery are actually those recorded when he learned last August of the news that
scientists had found possible evidence of early microbial life in a meteorite from Mars.

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ANYONE FAMILIAR WITH SETI, however, will recognize a few serious lapses, which
are the result not of ignorance so much as the exercise of cinematic license. The most
apparent one is the scene at the moment when the radio message from the Vega
constellation is detected. In the movie, this occurs at the Very Large Array, a network
of 27 huge dish-shaped radio antennas in the desert near Socorro, N.M. It is a visually
impressive place, high-tech ears cocked to the heavens against a backdrop of
mountains.

But SETI scientists never use these antennas. They perform miracles of observation,
gathering radio waves from distant galaxies, but they are not suited to SETI's purposes.
For one thing, the search would require 27 separate specially designed receivers, and
the program's finances can barely afford one.

Another unrealistic aspect of this scene is having Ellie sitting out in the desert by one
of the antennas, wearing earphones and holding a small computer in her lap. No way.
She would be in the control room, and she would not be picking up a telltale signal with
a headset. A SETI receiver would be monitoring 28 million channels, processing
signals through a computer and then displaying possible radio messages on a screen.

''You don't listen on headphones,'' said Seth Shostak, a staff scientist at the SETI
Institute. ''Your ear is not as good as the computer looking for very weak signals.''

Mr. Zemeckis said he knew that astronomers could not actually hear such a radio
wave. ''I had to take license here,'' he said. ''It's only a romantic image.''

Such scientific lapses and liberties are rare in the movie. ''The number of errors I picked
up you could count on the fingers of one hand,'' Dr. Shostak said.

For confirmation, check it out with Elmer Fudd.

IT CAME FROM OUTER SPACE

By Jeff Simon
July 10, 1997
The Buffalo News

There is no music, no sound at all in fact. As the camera drags us through the darkness
and dancing lights of the cosmos, there's only silence, the strangest sound of all in
modern Hollywood movies.

Then, still being dragged by the camera through the universe toward Earth, we
suddenly hear a deafening, carnival blare of jumbled radio and TV waves, all those
garbageous TV and radio signals we've launched back and forth on Earth, heedless of
their capacity to turn into space rubbish.

The camera's sprint through the cosmos at the beginning of "Contact" increases.
Sounds flare up and die. And that whole zoom through the universe somehow zeroes
in on the pupil of a 12-year-old girl at her ham radio. Can we talk to the moon? she
asks her widowed father. Can we talk to Saturn? Well, says her father, with a big
enough radio ...

Quick cut. She has grown up to be Jodie Foster, now a brilliant scientist obsessed with
scanning interstellar space for some message from another galaxy.

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When Robert Zemeckis' adaptation of Carl Sagan's novel "Contact" is good, it's bold,
brainy, beautiful and, yes, exciting in as unusual but satisfying a way as any movie I've
seen in the past decade. When it's bad -- as it is in the final 15 minutes -- it miniaturizes
and betrays everything that once made it so good and presents us with as appalling a
failure of nerve as I have ever seen at the movies.

It takes a lot to make me angry at a movie. I love movies deeply, but they're not life or
even close. And I see so many for professional reasons that getting truly angry at them
would do me infinitely more harm than it would do movies.

But the cowardly, pandering final minutes of "Contact" made me livid with disgust. They
are a vile jingoistic denial of everything that had been magnificent about the film up to
that point. It took almost 24 hours for that disgust to abate. I have seldom, if ever, felt
that way about a movie.

Here is a brilliant movie that opens the universe up to us and opens us up to the
universe. And then it closes the cosmic peephole and papers it over with bumper
stickers.

God forbid a '90s movie should let us leave a theater in awe or with a rich sense of the
ineffable. Better we should have Hollywood "glamour" and Tinkertoy sentimentality at
their most brainless and fatuous. Sure, the movie tells us, it's a magnificent adventure
for a brazen female scientist to travel into deep space, run her fingers through the
texture of time and get a glimpse of cosmic intelligence so vast that it makes the human
race look like paramecia. But it's nothing, says the movie, if you can't ride off into the
sunset in a limo holding hands with a guy who looks like a male underwear model.

Real triumph, to "Contact," isn't a flash of knowledge of the unknowable. Real triumph,
to this movie, is a government grant.

At the end of Stanley Kubrick's "2001: A Space Odyssey," we learned that if you
consider our species on any sort of cosmic scale, we are mewling, puking babies. I
suspect those babies might concoct a better ending than the soul-shriveling homilies
of "Contact."

Yes, yes, I know, I can hardly contain my loathing for this

movie's ending. That's because, until its final 15 minutes, some of the most thrilling
pleasures in recent movies happen in "Contact."

Consider sound, the orphan dimension of modern movies. We take for granted the
sight of dinosaurs sprinting and skyscrapers exploding. Sonically, though, we hear
nothing new in the movies. All we are hearing is "louder."

Because this is a movie about a driven scientist who listens so intently to the void that
she becomes Earth's first receiver of an extraterrestrial message, it's a movie that
understands the portent and voluptuousness of silence, the shattering impact of the
smallest sounds and the crazy thrill of a din. The sound of leaves rattling in the wind,
when properly used, is a match for most special effects. We're so used to seeing
dizzying visuals in modern movies that we've forgotten how much vast sonic space
movies could explore for us -- and how exciting it can be when they do.

Consider the human brain. This is a movie whose script (by James V. Hart and Michael
Goldenberg) is, at different times, going to leave behind all but the most scientifically
adept viewers. Not only is it not irksome to not understand everything, it is hugely

Novembre 2020 Mariana Gomes


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exciting to realize that what we're watching is actually smarter than we are. It isn't some
diaper load of narrative convention, it's a small feast of information interlarded with
fantasy.

Granted, a lot of the scientific formulation that whooshes over our heads in "Contact"
doesn't stop the movie from making elementary narrative gaffes. Why does the
scientist's lover-of-one-night ask her afterward how he can get in touch with her when
there is a phone visible next to her bed? What academic theologian hasn't heard of
Occam's Razor? As a philosophic touchstone of medieval scholasticism, it's a precept
no marginally trained academic would leave home without.

In the movie, our interstellar listener and traveler, Jodie Foster, lectures her theologian-
lover about it. In the real world, what would happen would probably be the reverse.

Why, in one scene, is she told she has to talk to the press before a launch, only to be
brought face to face with her grandstanding nemeis (played by Tom Skerritt) -- without
ever talking to the press after the chat is over?

What this movie doesn't know about simple story details, you could turn into a film
school text. But what it knows about the flaming passion to learn and explore and know,
it could teach to all of American movies.

Our crusading scientist endures all sorts of humiliations and rejection on behalf of her
SETI project (Search for Extra-Terrestrial Intelligence). Then, one day out in an open
field, after she hears -- with poetic fidelity -- the sound of a battery of huge sound dishes
rumbling to a new setting, she hears a faint thump amid all the astral static.

Contact, in other words. With them. Out there. Someone out in deep space who wants
to tell us they're there.

Progressively, the complex message is defined and encrypted from just that simple
interstellar heartbeat. It may seem ridiculous to say that some of the most exciting
scenes in this year's movies involve the scientific discovery that a cosmic message
isn't just in prime numbers but that's the case. When this movie has you by the throat,
you're enthralled.

The message, it seems, is an instruction on how to build a cosmic shuttle to slingshot


one earthling into deep space. They build it. People come. And then the careerist
struggles begin. Who is the lucky earthling who gets to go? Our listening scientist? Or
her opportunistic nemesis? Only an entrenched academic like Sagan could turn away
from the portals of infinity and make a drama about the race for glory among the
intellectual classes.

The decision all comes down to whether the scientist believes in God or not. And the
decision-maker is her old soulmate and one-night stand, the one theologian in the
known universe who never heard of Occam's Razor. (But then, he's played by Matthew
McConaughey, Hollywood's reigning himbo, so maybe one's disbelief can be
suspended after all.)

By hook and crook and happenstance, she winds up going on the epochal jaunt. And
after she comes back, you can take one of the most brainily exciting movies of modern
times and serve it for lunch at your local nursery school.

The movie stops being interested in showing us the whorl of stars in the cosmos. It's
more interested in leaving us with a smiley face. And instructions on the importance of

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love. And how much more satisfying it is to be in a limo with Matthew McConaughey
than in a spacecraft hurtling into the dominion of God.

Forget the ending of this movie. The real ending is the succession of snapshots we're
seeing from Mars, even as we speak.

"Contact" is, for 95 percent of the way, a truly great movie of a kind modern movies
have sorely needed. And then it turns into a maudlin string of truisms that could have
come from Forrest Gump.

10-4. Over and out.

And have a nice day

Prometheus - Review
Ridley Scott’s sci-fi classic Alien is a hard act to follow, so he’s made a gut-
wrenching prequel instead

By Philip French
June 3, 2012
The Guardian

In 1977 Ridley Scott was one of the directors of TV commercials whom David Puttnam
plucked from the small screen to make their feature debuts in the cinema. Based on a
novella by Joseph Conrad, Scott's first film was The Duellists, a costume drama about
the obsessive rivalry between two cavalry officers in the Napoleonic wars. It was
elegantly staged and respectfully received. It was, however, his second film, Alien, two
years later that made him a director of world stature. This seminal science-fiction movie
was in effect a transposition to outer space of a Conrad novel about a run-down tramp
steamer picking up a lethally dangerous passenger from a remote island. Out there
among the stars, where no one can hear you scream, as the advertising tagline put it,
it becomes a horrific tale of a dilapidated inter-stellar cargo vessel, the Nostromo,
answering an SOS and taking on board an androgynous monster of total
malevolence. The Duellistswas a virtually all-male affair. But third officer Ripley, one of
only two female crew members on the Nostromo, was played by the formidable
Sigourney Weaver, first in the succession of strong women in Scott's movies.

Scott played no part in the decreasingly impressive Alien franchise that continued over
the next 30 years. But he did make another seminal SF movie, Blade Runner, and has
apparently long been toying with the idea of a sort of prequel to Alien. This we now
have in the form of Prometheus, an ingenious, well-worked-out exploration of the
source and nature of the creature that caused havoc on the Nostromo, with a script by
two young Americans, Jon Spaihts and Damon Lindelof. There are many direct and
indirect references to Alien in the new film (as well as to Kubrick's 2001: A Space
Odyssey), which is more cerebral and mystical than Scott's 1979 picture.

Prometheus begins, as Kubrick's did, with a trail of clues on Earth that takes the
explorers into space. In 2089 two archaeologists, Elizabeth Shaw (the lively Swedish
star Noomi Rapace) and Holloway (Logan Marshall-Green) discover ancient
pictograms in a cave on Skye that persuade them that visitors from a distant planet
have visited earth. She's a practising Christian sporting a cross around her neck, he's
a militant atheist, and they gradually become convinced that these extraterrestrials
might have actually created our world.

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The film then jumps ahead in time and space. The spaceship Prometheus, a scientific
exploratory vehicle, is approaching a forlorn, unknown planet on 21 December 2093,
on an expedition financed by the elderly head of the giant Weyland Corporation. Shaw
and Holloway are among the 17 people aboard, and the crew and scientific staff are
just waking up from two years of sleep on the cryogenic deck. The only person awake
throughout the voyage is the suave, handsome android David (Michael Fassbender),
who unlike the robot played by Ian Holm in Alien declares his identity immediately.
David is an engaging invention, a cross between Jeeves and a double agent in a
Jacobean melodrama, and his favourite movie is Lawrence of Arabia, the story of a
control freak moving between two cultures.

Immediately on touchdown in this godforsaken place, everyone goes eagerly about


their business and not unpredictably they discover signs of present or past habitation,
some of it reminiscent of the mysterious subterranean world the Nostromo crew visited.
Especially excited are Shaw and Holloway, eager to test their theses, but there are
also secret agendas being followed by devious capitalists. Most notable among the
latter is Meredith Vickers (Charlize Theron), the chilly Weyland official heading the
operation. She stands in sharp contrast to the warm, open Elizabeth Shaw, and her
name more than hints at a kinship to the arms industry and an association with
institutionalised violence. Fortunately the sturdy ship's captain (Idris Elba), like the
sensible skipper taking the reckless Carl Denham to Skull Island in King Kong, is only
concerned for everyone's safety and welfare.

Scott steadily allows the tension to build, always aware that expectations aroused by
a return to the original Alien must be satisfied but not repeated, and that the questions
raised by the original picture have to be confronted. Yes, there has to be something
equivalent to the monstrous parasite leaping out of John Hurt's chest, but it must not
be the same, and it is devastatingly brought about as Scott and his writers observe
Chekhov's admonition that if you hang a pistol on the wall in the first act, it must be
fired in the third. In this case for pistol read robotic medical pod for conducting
complicated surgery in space. Of the conflicts, imbroglios, confusions and appalling
revelations that ensue I will only say that nothing quite like this ever befell anyone on
an Apollo mission.

Prometheus is a strongly acted, superbly designed movie, an exciting and at times


emetic experience. Some surprises might have been anticipated with a little thought,
others not. It's a weightier undertaking than Alien, an existential horror picture that
didn't attempt to raise the big religious, cosmological and teleological issues that are
thrashed out here. Some may find it pretentious, and the title, suggestive of hubristic
man confronting the gods, has the film flaunting its ambition. But the action moves so
swiftly that for most of the time I wasn't aware, as I usually am, of it being in 3D, and
the final couple of minutes are as gut-wrenching as anything in the Alien cycle.

One More Unto the Galactic Void

By A.O. Scott
June 7, 2012
The New York Times

If you grew up in the 1970s, you may have a dim memory of “Chariots of the Gods,”
an international best seller by Erich von Däniken full of dubious speculation about
extraterrestrial influences on ancient earthling civilizations. The book, a kind of space
age “Da Vinci Code,” inspired a goofy German documentaryand, if memory serves,

Novembre 2020 Mariana Gomes


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some earnest, anxious debates among sixth-grade protogeeks who shall remain
nameless.

Ridley Scott’s “Alien,” which arrived at the decade’s end, had a far more durable
impact. If you saw it in a theater at an impressionable age you may still be seized by
irrational, mortal fear every time you experience a touch of indigestion. A powerful,
perfect blend of the space-travel and horror genres, “Alien” tapped into a deep,
claustrophobic anxiety and an equally primal sense of adventure, the simultaneous
thrill and terror of the unknown. The sinewy resilience of Sigourney Weaver’s Ripley
and the designs of the Swiss graphic artist H. R. Giger — including various horrible
manifestations of the alien itself — have been etched into the pop-cultural DNA ever
since.

In his new film, “Prometheus,” Mr. Scott, returning to science fiction after a 30-year
post-“Blade Runner” absence, entwines the visceral, creatural dread of “Alien” with
some of the quasi-mythic grandiosity of “Chariots.” Once again a vessel lumbers
through the galactic void, and a diverse crew must contend with menacing weirdness
outside the ship and growing paranoia within it. The Giger alien may still be out there.
Something wicked lurks in subterranean tunnels, their walls etched in freaky runes.
And hovering over all the scary stuff are some big, metaphysical questions about the
origin and ultimate fate of humanity.
A lot of the pleasure of “Prometheus” is in that hovering. Once the themes touch down
and the arc of the story becomes clear, some disappointment sets in. But Mr. Scott’s
sense of visual scale, which has often produced hectic, hectoring grandiosity (are you
not entertained?), achieves, especially in the first hour, something like genuine
grandeur. Twinned opening scenes — the first involving a giant, alabaster-skinned
biped sacrificing himself to propagate life on Earth, and the second, thousands of years
later, devoted to scientists’ finding traces of his presences — impart a palpable sense
of awe. The music, by Marc Streitenfeld, soars and rumbles toward cosmic
significance. And the shudders of sublimity only grow more intense as Mr. Scott
elegantly lays out a series of overlapping conceits.

You might also call them science-fiction clichés, but the amazing thing is that, at least
for a while, they don’t feel that way. The visual scheme is sufficiently captivating, and
most of the performances are subtle enough that whatever skepticism you may arrive
with quickly turns into happy disorientation. The 3-D is unusually graceful — your gaze
is absorbed rather than assaulted — and you are pulled into a world of lovely and
disconcerting strangeness with plenty of time to puzzle over the behavior of its
inhabitants.

These include David, an android played with silken wit by Michael Fassbender. The
sentient, sensitive, possibly treacherous robot is hardly a novelty in this kind of movie,
and David is partly a collage of cinematic allusions. His name and his air of innocence
recall the mechanical boy hero of Steven Spielberg’s “A. I.,” but David also has a clear
kinship with HAL 9000 from “2001: A Space Odyssey” and the existentially wounded
replicants in “Blade Runner.” His chosen role model, however, is Peter O’Toole in
“Lawrence of Arabia,” whose mannerisms and worldview inform David’s idea of what
it is to be human.

The actual humans in his company are the usual motley bunch. The captain of the
Prometheus is Idris Elba, who smokes cigarillos and owns an ancient squeezebox and
a bewildering accent. His boss, representing obscure but undoubtedly sinister
corporate interests, is Charlize Theron, who is doing everything she can (in this movie
and in “Snow White & the Huntsman”) to make this an icy June at the movies

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Like John Ford and Shakespeare, Mr. Scott likes to throw a few clownish, expendable
rustics into his ensembles, though in this case the designated buffoons are bickering
scientists played by Rafe Spall and Sean Harris. Tradition dictates that there also be,
among all this compromised, agenda-driven humanity, a paragon of decency and
idealism under duress. This would be Elizabeth Shaw — Dr. Who fans take note: Your
bases have been covered too — a researcher played by Noomi Rapace. Along with
her husband, Charlie Holloway (Logan Marshall-Green), Shaw regards the voyage of
the Prometheus as a spiritual quest. The child of missionaries (glimpsed in flashback),
she wears a cross and speaks sincerely and literally about going to meet her maker.

Ms. Rapace, the girl with the dragon tattoo in the Swedish film adaptations of the Stieg
Larsson trilogy, is a fine heroine, vulnerable and determined. Her physique and
features suggest a Hello Kitty version of Ms. Weaver’s Ripley, though, as in the
“Dragon Tattoo” movies, her pixieishness is accompanied by superhuman endurance.
This is evident, above all, in a scene of self-inflicted surgery capable of reducing a
packed, rowdy theater to stunned, appalled, almost reverent silence.

But the virtuosity on display makes the weakness of the story — the screenplay is by
Jon Spaihts and Damon Lindelof — all the more frustrating. I’ll avoid spoilers here, but
“Prometheus” kind of spoils itself with twists and reversals that pull the movie away
from its lofty, mind-blowing potential. Geeks and dreamers will hold onto scraps of
splendor and wish for more. There are no revelations, only what are called, in the
cynical jargon of commercial storytelling, “reveals,” bits of momentarily surprising
information bereft of meaning or resonance. For example: A sequel is coming.

“Gravity” Review : A Beautiful, Space-Age Nighmare


Sandra Bullock and George Clooney star in the eye-popping film “Gravity”.

By Tierney Sneed
October 3, 2013
U.S. News

Sandra Bullock and George Clooney star in the eye-popping outer space survival story.

A beautiful, Space-Age nightmare, "Gravity" is an age-old survival tale that feels


completely new. And not just because director Alfonso Cuarón (who also co-wrote the
film with his son Jonas Cuarón ) has set his saga 600 kilometers above the earth's
surface. He takes his cinematic odyssey to its technological and imaginative extremes
– fitting, as the conditions his Odysseus faces are about as extreme as they get.

Dr. Ryan Stone (Sandra Bullock) and Matt Kowalski (George Clooney) are astronauts
whose routine space mission has been interrupted by a perfect storm of satellite debris.
What results is a Murphy's Law scenario in the high stakes game of space exploration.
The final frontier is a jungle, to say the least, and one degree of difference could send
them hurtling to the stars forever.

Cuarón doesn't miss a single opportunity to impress you, be it the International Space
Station breaking up into smithereens, a tumble through zero gravity from within an
astronaut helmet, or the reflection of Bullock's face on a pane of glass also reflecting
the earth, as she realizes she will likely never make it back there. Tim Webber's visual
effects are nothing short of ground-breaking. Heightening the drama is the film's deft
use of sound, be it Steven Price's orchestration or the echo of a radio frequency. But

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it may be the sound of space's silence – also expertly employed – that is actually most
riveting.

The filmmaking techniques are reason alone to see "Gravity." However, film's humanity
should not be overlooked. Clooney as the veteran astronaut manages to stay his
charming, easy-going self, even in the face of overwhelming crisis. However Bullock,
as the panicked newbie, is the film's true hero; her performance shines despite all that
competition from the special effects.

The plot keeps to the survival story archetypes, though the backstory Ryan reveals
and her spiritual awakening aren't really that necessary. Cuarón includes one narrative
leap of faith (faith in both its figurative and literal sense) that feels a little below the belt
of his otherwise elegant filmmaking. But you forgive him, if only because his little plot
trick means that this eye-popping journey of survival will continue.

It's rare that seeing a film in 3-D is actually worth the extra few bucks. In the case of
"Gravity," it's not only worth it, but essential. Cuarón's universe should be allowed to
expand to its full potential.

Between Earth and Heaven

By A.O. Scott
October 3, 2013
The New York Times

“Life in space is impossible.” That stark statement of scientific fact is one of the first
things to appear on screen in “Gravity,” but before long, it is contradicted, or at least
complicated. As our eyes (from behind 3-D glasses) adjust to the vast darkness,
illuminated by streaks of sunlight refracted through the Earth’s atmosphere, we detect
movement that is recognizably human and hear familiar voices. Those tiny figures
bouncing around on that floating contraption — it looks like a mobile suspended from
a child’s bedroom ceiling — are people. Scientists. Astronauts. Movie stars. (Sandra
Bullock and George Clooney in spacesuits, as Mission Specialist Ryan Stone and
Mission Commander Matt Kowalski; Ed Harris, unseen and unnamed, as “Houston”
down below).
The defiance of impossibility is this movie’s theme and its reason for being. But the
main challenge facing the director, Alfonso Cuarón (who wrote the script with his son
Jonás), is not visualizing the unimaginable so much as overcoming the audience’s
assumption that we’ve seen it all before. After more than 50 years, space travel has
lost some of its luster, and movies are partly to blame for our jadedness. It has been a
long time since a filmmaker conjured the awe of “2001: A Space Odyssey” or the terror
of “Alien” or captured afresh the spooky wonder of a trip outside our native
atmosphere.
Mr. Cuarón succeeds by tethering almost unfathomably complex techniques — both
digital and analog — to a simple narrative. “Gravity” is less a science-fiction spectacle
than a Jack London tale in orbit. The usual genre baggage has been jettisoned: there
are no predatory extraterrestrials, no pompous flights of allegory, no extravagant
pseudo-epic gestures. Instead, there is a swift and buoyant story of the struggle for
survival in terrible, rapidly changing circumstances. Cosmic questions about our place
in the universe are not so much avoided as subordinated to more pressing practical
concerns. How do you outrun a storm of debris? Launch a landing module without fuel?
Decipher an instruction manual in Russian or Chinese?

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It has recently been observed that not all of the film’s answers to these questions are
strictly accurate. The course that Stone and Kowalski plot from the Hubble Space
Telescope to the International Space Station would apparently not be feasible in real
life. (On the other hand, I was relieved to learn that a fire extinguisher really can serve
as a makeshift zero-G jetpack. Not a spoiler, just a word to the wise.) Surely, though,
the standard for a movie like this one is not realism but coherence. Every true outlaw
has a code. The laws of physics are no exception, and Mr. Cuarón violates them with
ingenious and exuberant rigor.
The accidental explosion of a communications satellite silences Houston and, what’s
worse, sends a blizzard of shrapnel hurtling toward the astronauts. Quite a bit goes
wrong. Straps connecting astronauts to the relative security of their spacecraft are
severed. Parachute lines foul engines. Fires break out inside vessels, and stuff outside
is smashed to pieces. Not everyone survives. All of it — terrifyingly and marvelously
— evades summary and confounds expectations. You have to see it to believe it.

Novembre 2020 Mariana Gomes

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