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Géologie Méditerranéenne

Le bassin du Gareb-Bou Areg (Rif oriental) : une région-clé pour


l'interprétation de la structuration alpine de la chaîne rifaine
A.M. Yahyaoui, Mohamed Dakki, Christian Hoepffner, A. Demnati

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Yahyaoui A.M., Dakki Mohamed, Hoepffner Christian, Demnati A. Le bassin du Gareb-Bou Areg (Rif oriental) : une région-clé
pour l'interprétation de la structuration alpine de la chaîne rifaine. In: Géologie Méditerranéenne. Tome 24, numéro 1-2, 1997.
pp. 73-92;

doi : https://doi.org/10.3406/geolm.1997.1599

https://www.persee.fr/doc/geolm_0397-2844_1997_num_24_1_1599

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Abstract
The Gareb -Bou Areg Basin (Earstern Rif) : a key-area for interpretation the alpine tectonics of Rif belt.
In the eastern edge of the Rif belt, the post-nappe molassic basin of Gareb -Bou Areg forms the
junction between the eastern Rif and its foreland.
Structural study based on field data and siesmic reflection profiles permitted to conclude that an
important tectonic activity was responsable for the structuring of the Mesozoic and Middle Miocene
series into southwestern verging imbricates and thrust sheets. This system is overlain by an
olistostrome which consists of mixed and reworked sediments (Gareb -Kebdana chaotic unit). This
complex of nappes, imbricates and olistostrome, is interpreted to be the result of the interferance of
compression and gravity tectonics. The system is capped by post-nappe molass.
This studied region corresponds to the lateral evolution of the rifian accretion prism, with minor
displacement than its western part.

Résumé
Sur la bordure orientale de la chaîne rifaine, le bassin molassique post-nappe du Gareb -Bou Areg,
constitue un corridor qui sépare le Rif oriental de son avant-pays.
L'étude structurale de ce bassin, à partir des données de surface et de profils de sismique-réflexion,
montre d'importants faits nouveaux : tout d'abord, une importante structuration de la couverture
mésozoïque et miocène moyen en nappe, formée d'écaillés imbriquées à vergence SW. Au-dessus,
vient un olistostrome de resédimentation gravitaire (unité chaotique du Gareb -Kebdana). Ce complexe
de nappes, écailles et olistostrome, résulte successivement de la compression arrière et de l'étalement
gravitaire. Il est masqué par les molasses post-nappe.
Cette région représenterait l'évolution latérale du prisme d'accrétion rifain avec une flèche de
déplacement, de l'ensemble allochtone, moins importante que dans le Rif occidental.
Géologie Méditerranéenne
Tome XXIV n° 1-2, 1997, pp. 73-92.

Le Bassin du Gareb - Bou Areg (Rif oriental) :

une région-clé pour l'interprétation A.M.


M.
A.
C. DEMNATI
HOEPFFNER
DAKKI
YAHYAOUI
♦♦ ** * *

de la structuration alpine de la chaîne rifaine

RESUME This system is overlain by an olistostrome which consists of mixed


and reworked sediments (Gareb - Kebdana chaotic unit). This com¬
plex of nappes, imbricates and olistostrome, is interpreted to be the
Sur la bordure orientale de la chaîne rifaine, le bassin molassique result of the interferance of compression and gravity tectonics. The
post-nappe du Gareb - Bou Areg, constitue un corridor qui sépare le system is capped by post-nappe molass.
Rif oriental de son avant-pays. This studied region corresponds to the lateral evolution of the rifian
L'étude structurale de ce bassin, à partir des données de surface et accretion prism, with minor displacement than its western part.
de profils de sismique-réflexion, montre d'importants faits nou¬
veaux : tout d'abord, une importante structuration de la couverture
mésozoïque et miocène moyen en nappe, formée d'écaillés imbri¬
quées à vergence SW. Au-dessus, vient un olistostrome de resédi¬
mentation gravitaire (unité chaotique du Gareb - Kebdana). Ce com¬
plexe de nappes, écailles et olistostrome, résulte successivement de la INTRODUCTION
compression arrière et de l'étalement gravitaire. Il est masqué par les
molasses post-nappe.
Cette région représenterait l'évolution latérale du prisme d'accré-
tion rifain avec une flèche de déplacement, de l'ensemble allochtone,
moins importante que dans le Rif occidental. A - Cadre structural général

La chaîne rifaine, qui fait partie de l'arc bético


ABSTRACT rifain, résulte de la collision entre deux plaques tecto¬
niques : la microplaque d'Alboran située en position
septentrionale et la plaque africaine située en position
The Gareb - Bou Areg Basin (Earstern Rif) : a key-area for méridionale. L'histoire de cette collision s'étend sur
interpretation the alpine tectonics of Rif belt. In the eastern edge
of the Rif belt, the post-nappe molassic basin of Gareb - Bou Areg presque 25 millions d'années : ce qui rend les recons¬
forms the junction between the eastern Rif and its foreland. tructions cinématiques de la chaîne rifaine particulière¬
Structural study based on field data and siesmic reflection profiles ment difficiles et hypothétiques.
permitted to conclude that an important tectonic activity was respon¬
sable for the structuring of the Mesozoic and Middle Miocene series La chaîne rifaine constitue la moitié méridionale de
into southwestern verging imbricates and thrust sheets. l'arc bético-rifain. Elle est subdivisée en trois domaines
(fig. 1) : le domaine interne représentant les vestiges de
la microplaque d'Alboran (ANDRIEUX et al., 1971,
KORNPROBST, 1974) ; le domaine médian (ou
MOTS CLES : Néogène, Sismique réflexion, Complexe de nap¬ nappes de flyschs) provenant d'un ou des bassin(s) à
pes, Bassin du Gareb - Bou Areg, Rif oriental (Maroc). l'origine au Sud et à l'Est de la microplaque d'Alboran
KEY WORDS : Neogene, Seismic-reflection, Complex of nappes, (DURAND DELGA, 1980, WILDI, 1983 ; BOUIL-
Gareb - Bou Areg basin, Eastern Rif (Morocco). LEN, 1986) et enfin, le domaine externe, correspondant
* Département de Géologie, Faculté des Sciences, av. Ibn Batouta, à la marge téthysienne de la plaque africaine.
74 A.M. YAHYAOUI, M. DAKKI, C. HOEPFFNER, A. DEMNATI

Figure 1 - La chaîne rifaine et son avant-pays • 1 : zone interne ; 2 : nappes de flyschs ; 3 : zone externe ; 4 : avant-pays ;
5 : Miocène post-nappes ; 6 : volcanisme néogène et quaternaire ; 7 : Plio-Quatemaire ; 8 : forage Nador n° 1 ; AJ
: accident de Jebha ; AN : accident du Nekor ; BGBA : Bassin du Gareb-Bou Areg ; BR : Bassin du Rhareb ; IC :
îles Cheffarines ; Me : Mellila ; Mi : Midar ; Na : Nador.
Rif chain and its foreland • 1 : internal zone ; 2 : flysch nappes ; 3 : external zone ; 4 : foreland ; 5 : post-nappes
Miocene ; 6 : Neogene and Quaternary volcanism ; 7 : Plio-Quatemary ; 8 : Nador well n° 1 ; AJ : Jebha accident ;
AN : Nekor accident ; BGBA : Gareb-Bou Areg Basin ; BR : Rhareb Basin ; Me : Melilla ; Mi : Midar ; Na :
Nador.

taouima CHICA
KARIAT
ARKMAMi

AREOUIT

Légende (legend)
ITÏÏÏÏ1 1
4

Figure 2 - Carte géologique du bassin de Gareb - Bou Areg avec la position des sections sismiques - 1 : Lias ; 2 : Dogger ;
3 : Malm ; 4 : Crétacé ; 5 : Miocène moyen ; 6 : Olistostrome ; 7 : Miocène supérieur ; 8 : Andésite ; 9 : profil sis¬
mique ; 10 : faille ; 1 1 : forage d’eau.
Geological map of Gareb • Bou Areg basin with seismic sections position - 1 : Lias ; 2 : Dogger ; 3 : Malm ; 4 :
Cretaceous
1 1 : water well.
; 5 : Middle Miocene ; 6 : Olistostrome ; 7 : Upper Miocene ; 8 : Andésite ; 9 : seismic line ; 10 : fault ;
BASSIN DE GAREB-BOU AREG : STRUCTURATION ALPINE DE LA CHAINE RTF AINE 75

unités du domaine externe, tandis que le domaine inter¬ sur les reliefs au pourtour du bassin, représenterait un
ne est mal représenté. olistostrome formé d'éléments de nappe.
Ces données apportent des faits nouveaux sur la
B - Présentation de la zone étudiée géodynamique du bassin et sur l'importance de la
répartition de ce complexe de nappes dans cette partie
Le bassin du Gareb - Bou Areg (fig. 1 et 2), est situé latérale de l'arc orogénique bético-rifain.
à cheval sur le Rif et son avant-pays oriental. Du point
de vue topographique, ce bassin est formé de deux
plaines (Gareb et Bou Areg) séparées, de part et d'autre
de la ville de Selouane, par les plateaux plio-villafran- I - STRATIGRAPHIE
chiens. Ces derniers reposent sur les formations volca¬
niques des Béni Bou Ifrour et de Laglab. Ce bassin est
ceinturé par un ensemble d'affleurements à reliefs
importants : au Sud et à l'Est, les chaînons du Gareb La plaine de Gareb - Bou Areg se présente comme
(Jurassico-Crétacé), de Ziata (Miocène) et des Kebdana un grand bassin molassique s' appuyant sur les contre¬
(Jurassique) ; à l'Ouest les monts de Tistoutine et des forts du Jurassique et du Crétacé (fig. 2). Comme dans
Béni Bou Ifrour (Jurassico-Crétacé) et au NE il est toute la zone orogénique bético-rifaine, le Miocène
ouvert sur la Méditerranée. dans ce bassin, est subdivisé en deux cycles sédimen-
taires, qui sont séparés par un épisode de mise en place
Le bassin du Gareb - Bou Areg est séparé de celui du complexe de nappes du Gareb - Bou Areg.
de Kert par les monts des Béni Bou Ifrour et de
Tistoutine. La communication est assurée par un large
col, situé entre le massif des Béni Bou Ifrour et la sierra A - Le Miocène anté-nappe
de Tistoutine. (MARCAIS et SUTER, 1952)
Comme tous les bassins néogènes bordant la Le Miocène moyen ou anté-nappe, débute par des
Méditerranée occidentale, le bassin du Gareb - Bou conglomérats, des grès et des calcaires détritiques fossili¬
Areg a été l'objet, ces vingt dernières années, d'un fères (Ostréidés, Pectinidés, Lithotamniés, Hétéros-
grand intérêt pour l'étude de l'évolution géodynamique tégines, Amphistégines, Robulus). Ces conglomérats et
de l'arc bético-rifain et de la mer d'Alboran. En effet, ces calcaires sont transgressifs et discordants sur des ter¬
plusieurs études, portant aussi bien sur la stratigraphie rains jurassiques et crétacés, auxquels ils empruntent des
que sur la structure du Miocène post-nappe, ont été éléments. Ceci leur confère un faciès mimant le substra¬
entreprises dans cette région (GUILLEMIN et HOU- tum sur lequel ils reposent et dont il est difficile de les
ZAY, 1982 ; WERNLI, 1987 ; MOREL, 1988 ; distinguer. Es sont d'environ 60 m d'épaisseur au niveau
BARATHON, 1989 ; AIT BRAHIM, 1991). du forage d'eau n° 738 de la Direction des Recherches
Sur le chaînon des Kebdana, de LIZAUR et al., Hydrauliques : D.R.H. (fig. 2).
(1951a et b) ont décrit, à partir des coupes transversales Le Miocène anté-nappe présente des variations laté¬
de ce chaînon, des lambeaux de nappes d'affinité rifai- rales rapides de faciès indiquant une zone côtière parse¬
ne. Ces éléments de nappe, comme les autres affleure¬ mée d'îlots et de hauts-fonds (HERVOUËT, 1985). Il
ments entre Midar et Kebdana, ont été rattachés à la est déposé dans un régime tectonique extensif, marqué
nappe de Senhaja (MARCAIS et SUTER, 1952 ; sur le flanc septentrional du chaînon du Gareb par des
HAMEL, 1967 ; HERVOUËT et de LUCA, 1977). failles extensives synsédimentaires en gradins à regards
Par la suite, HERVOUËT et de LUCA (1980) ont nord et des discordances intraformationnelles (HER¬
VOUËT, 1985).
regroupé ces affleurements
Gareb-Kebdana. Celle-ci est dans
autochtone
l'unité sur
chaotique
la bordure
de
nord-occidentale des Kebdana (de LUCA, 1984). B - L'unité chaotique du Gareb - Kebdana
Malgré ces nombreux travaux antérieurs, ce bassin
reste encore mal connu. En effet, à part sa bordure sud L'olistostrome ou l'unité chaotique de Gareb -
où le Néogène affleure bien sur le piémont des Kebdana (HERVOUËT et de LUCA. 1980). affleure
Kebdana, sa plus grande partie est recouverte par des sur les reliefs bordant les bassins (Gareb - Bou Areg,
terrains récents. Kert) de r avant-fosse rifaine orientale (fig. 2). Cet
olistostrome est formé d'éléments exotiques d'âges dif¬
Les données de sismique-réflexion, présentées ici, férents (du Paléozoïque au Miocène moyen), de tailles
montrent la présence d'un complexe de nappes dans le variables (du foraminifère au lambeau de nappe) et de
bassin de Gareb - Bou Areg. L'unité chaotique, affleurant différentes natures :
-J OS
(nteArprét e).
-
iSI
non
:
(snei cAtsetrmpieotindc).
-
uSI
:
longitudinale
sismique
Section Longitudinal
-
3
Figure
78 A.M. YAHYAOUI, M. DAKKI, C. HOEPFFNER, A. DEMNATI

- Roches sédimentaires telles que : dolomies noires passent latéralement à des alternances de marnes gris-
et jaune miel ; calcaires rougeâtres à filaments ; cal¬ verdâtre, et de barres gréseuses à figures et pistes
caires micritiques sombres ; grès noirs, violacés, rouges d'annélides. Vers l'intérieur du bassin, ces barres gré¬
ou jaunes, plus ou moins grossiers ; argiles bariolées, seuses s'amenuisent, puis disparaissent au profit des
gypses ; phtanites, lambeaux de séries gréso-pélitiques faciès mano-calcaires. La série se termine par des
de couleur violacée, rouille ou verdâtre ; croûtes ferru¬ marnes gris-bleu affleurant largement dans la dépres¬
gineuses bréchiques et cargneules polygéniques... sion d'El Mouadine. Celle-ci est datée du Tortonien
- Roches métamorphiques représentées par des supérieur par GUILLEMIN et HOUZAY (1982).
schistes cristallins, des schistes verts à faciès "peau de b) La série supérieure : elle repose, en discordance
serpent", des calcschistes, des phyllades quartzeuses, angulaire, sur les marnes gris bleu à altération jaunâtre
des amphibolites, des kinzigites et des cipolins blancs, ou verdâtre de la série sous-jacente. Dans cette série,
gris-bleutés ou jaunes plus ou moins riches en silex. datée du Messinien (zone à Globorotalia mediterranea )
- Roches éruptives correspondant aux dolérites, très par GUILLEMIN (1976), s'intercalent des produits du
altérées, du Trias, à des gabbros, à des microgabbros à volcanisme contemporain de la sédimentation. Cette
struture ophitique, à des diabases et à des aîounites série supérieure débute par un conglomérat riche en
rétromorphosées. blocs volcaniques provenant d'importants édifices vol¬
caniques situés à l'Est et à l'Ouest de Selouane. Ainsi,
Tous ces éléments sont emballés dans une matrice à le sondage de Kariat Arkman a traversé, à sa base,
dominante argileuse. Celle-ci est essentiellement argi- 230 m d'andésite mise en place au début du
lo-marneuse au Sud de Midar et sur le Gareb annonçant Messinien. Puis, au-dessus, vient une série de marnes à
ainsi, le complexe prérifain au Sud (HERVOUËT, cinérites admettant des bancs arkosiques (feldspaths,
1985), A Midar, cette matrice devient plus gypseuse, biotite), fossilifères (Gastéropodes, Lamellibranches).
d'où le nom du "complexe gypseux" (MOREL, 1980) ; Au niveau du sondage de Kariat Arkman, ces marnes
plus à l'ouest, celle-ci est appelée "unité de gypse" de présentent une épaisseur de 260 m.
Nekor (FRIZON DE LAMOTTE, 1979).
En effet, cet ensemble d'éléments exotiques est D - Le Plio-Quaternaire
d'origine paléogéographique variée, puisqu'il incorpo¬
re des éléments des zones externes (roches sédimen¬ Le Pliocène inférieur marin (zone à Globorotalia
taires) et internes (roches métamorphiques) du Rif. margaritae ) de 130 m d'épaisseur a été défini, au
niveau du forage de Kariat Arkman (fig. 2), par
C'est cet amalgame d'éléments très diversifiés qui GUILLEMIN et WERNLI (1987). Il est séparé du
amène HERVOUËT et de LUCA (1980) à regrouper
l'ensemble de ces affleurements isolés dans "l'unité Miocène terminal par une surface de ravinement, inter¬
prétée comme la marque de la régression messinienne.
chaotique de Gareb - Kebdana". Dans le bassin du
Gareb - Bou Areg, cette unité chaotique repose, en Le Pliocène inférieur débute par un conglomérat à
contact stratigraphique normal et en discordance, sur terriers et perforations (Hard-Ground), puis des sables
les différents termes du massif de Kebdana (de LUCA, clairs à ocres, quartzo-bioclastiques à rares lits de gra¬
1984) ; elle est recouverte stratigraphiquement par le viers. Ces sables ont évolué, latéralement vers le pié¬
Tortonien supérieur (de LUCA, 1984 ; HERVOUËT et mont septentrional des Kebdana, vers un faciès gréseux
al. , 1987). plus grossier.
Au-dessus, vient le Quaternaire couvrant l'ensem¬
C - Le Miocène supérieur ou post-nappe ble, qui est constitué de limons à lits de galets et de
graviers. A Bou Areg, il devient puissant montrant
I jc bassin du Gareb - Bou Areg est largement recou¬ ainsi une forte subsidence.
vert par des sédiments récents. Seuls certains endroits
bordiers montrent de bons affleurements du Miocène
supérieur. Notamment, au niveau de la zone d'affleure¬
ment grossièrement circulaire, au piémont septentrional
des Kebdana, correpondant à la dépression d'El II - DONNEES GEOPHYSIQUES
Mouadine (fig. 2).
Le Miocène supérieur est subdivisé en deux séries,
séparées par une discordance angulaire. Le bassin de Gareb - Bou Areg (fig. 2) est couvert
par un réseau de sept sections de sismique-réflexion
a) La série inférieure : elle débute, sur les bordures migrées acquises par l'ONAREP (Office National de
du bassin par des conglomérats et des grès grossiers qui Recherches et d'Exploitations Pétrolières, Maroc), dont
BASSIN DE GAREB-BOU AREG : STRUCTURATION ALPINE DE LA CHAINE RIFAINE 79

la qualité est suffisante pour suivre les principaux hori¬ section sismique, les séries supra-nappe reposent en
zons sismiques identifiés. Ceci a permis de dégager discordance directement sur l'infra-nappe.
convenablement, le cadre structural de ce bassin.
• La section sismique longitudinale S2 (fig. 2 et 4),
est située au NW et parallèle à la section sismique précé¬
A - Analyse des profils sismiques dente (SI). Elle montre, dans sa partie SW, un socle
acoustique paléozoïque, qui présente à son toit un horizon
Etant donné quel bassin n'est pas encore traversé par sismique à réflexions continues et à fortes amplitudes.
des forages profonds, nous avons été obligé de caler les Cet horizon, au toit du Paléozoïque, perd sa continuité et
différentes réflexions caractéristiques, en cherchant disparaît, vers le NE, sous le complexe de nappes. Cela
leurs correspondants avec les niveaux stratigraphiques, est dû à la distorsion et la divergence des ondes sismiques
surtout, lorsque ceux-ci sont recoupés par des profils dans le complexe de nappes ; ce même phénomène a
sismiques, aux niveaux d'affleurements et de forages été déjà constaté dans le Prérif occidental couvert par la
d'eau de la DRH. sismique-réflexion (FLINCH, 1996 ; ZIZI, 1996).
A l'aide de ce calage des horizons sur les lignes sis¬ Au-dessus de cet horizon du toit du Paléozoïque,
miques, nous avons distingué quatre unités sismiques. vient un paquet de réflecteurs, bien organisé et de
Celles-ci sont définies par leur caractère sismique et moyenne continuité qui correspond à l'unité infra-
leur signification structurale. De bas en haut nous dis¬ nappe (Mésozoïque et Miocène moyen). En effet, la
tinguons : qualité sismique de cette unité se détériore sous le com¬
plexe de nappes.
- le socle paléozoïque, généralement non visible en sis¬
mique (socle acoustique), à faciès sismique chaotique ; Le complexe de nappes présente, comme sur la pre¬
mière section (SI), un empilement d'écaillés, limitées
- l'unité infra-nappe, correspond à un paquet de réflec¬ par des failles listriques inverses, à vergence SW. Ces
teurs parallèles, attribué à la série sédimentaire méso- écailles sont recouvertes, en leur partie frontale, par un
zoïque et miocène anté-nappe ; ensemble que nous interprétons comme un olistostrome
- la nappe ou le complexe de nappes, est représenté qui occupe une dépression.
par un ensemble d'écaillés imbriquées et un olistos-
trome ; Au niveau de cette section sismique et au toit de la
nappe, les réflecteurs de l'unité supra-nappe présentent
- l'unité supra-nappe, montre des réflecteurs parallèles des biseaux. Au-delà du front de la nappe, ces réflec¬
et subhorizontaux ; qui montrent souvent un système teurs reposent en discordance sur les unités sismiques
progradant sur le toit de la nappe ou bien directement infra-nappe à pendage NE ; ceci matérialise la discor¬
sur l'unité infra-nappe. dance de la base du bassin d'avant-fosse.
• La section sismique SI, correspondant à une coupe • La section sismique S3, entre le massif des Béni
longitudinale du bassin de Gareb - Bou Areg (fig. 2 Bou Ifrour et celui de Ziata (fig. 2 et 5), présente une
et 3), montre un complexe de nappes, constitué par : coupe transversale du bassin du Gareb - Bou Areg.
- une nappe, qui est formée d'un ensemble d'écaillés Cette section montre l'évolution latérale du système
fortement imbriquées et limitées par des failles lis- d'écaillés. Le contact basai peu penté à la base de la
triques inverses à vergence SW ; nappe, présente une forme géométrique concave, et se
- un olistostrome, qui repose au-dessus et dans la partie redresse près des massifs affleurants. Ainsi, sur la par¬
frontale du système d'écaillés, décrit en affleurement tie SE de cette section sismique, le contact de base du
comme "unité chaotique du Gareb - Kebdana" (HER- système d'écaillés pourrait correspondre à une partie de
VOUËT et de LUCA, 1980). Il s'agit d'un assembla¬ la faille du piémont septentrional des Kebdana.
ge chaotique de marnes d'âges variés à blocs de Trias Il semble donc, d'après cette section sismique que
évaporitique, de fragments mésozoïques et volca¬ les limites NW et SE du complexe de nappes corres¬
niques. Cet ensemble chaotique syn à post-nappe pondent à des rampes latérales.
résulte d'une resédimentation en masse par gravité
des éléments de nappe.
Les réflecteurs de l'unité supra-nappe (mio-pliocène B - Analyse structurale des cartes en isochrones
et quaternaire) présentent des terminaisons en biseaux,
à la base de cette unité, sur des reliefs sous-marins (toit La carte structurale à l'échelle du bassin a été
de la nappe), résultant de la mise en place de la nappe. construite, à partir du réseau de sections de sismique-
Ainsi, les sédiments ont été déposés de façon discor¬ réflexion (fig. 2), au niveau du toit de la nappe (fig. 6) ;
dante au toit de la nappe. Dans la partie SW de cette cette carte sismique est présentée en temps double.
00o
...,
1900
180
1600
.1
_
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rçc-pl us9enei citestrpmireotindc).
:
(B

S2
SFionetsgcgmritpuureridéqotnuéanel).
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non
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B
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-
S2
Longitudinal
82 A M. YAHYAOUI, M. DAKKI, C. HOEPFFNER, A. DEMNATI

NW SE

1100 1000 600


DP
SN

Na

1 Km

Figure 5 - Section sismique transverse S3 - (C : non interprétée ; C' : interprétée) SN supra-nappe ; Na : nappe ; IN : infra-nappe.
Transverse seismic section S3 - (C : unintepreted ; C' : interpreted) SN : supra-nappe ; Na : nappe ; IN : infra-nappe .
:
BASSIN DE GAREB-BOU AREG : STRUCTURATION ALPINE DE LA CHAINE REFAINE 83

Elle montre l'allure des chevauchements de chaque Ainsi, dans la bordure SE du bassin, l'accident
écaille, avec la limite d'extension des chevauchements (N70) au piémont septentrional du massif des Kebdana,
qui s'incurve au niveau des deux bordures latérales correspond à une structure majeure, continue et recti-
pour se rapprocher de la direction supposée de déplace¬ ligne sur toute la bordure nord des Kebdana. Cette
ment. Ainsi, chaque écaille présente une forme de "fer structure est généralement interprétée comme le résul¬
à cheval". tat d'un décrochement senestre lors de la phase com¬
pressive N40 (de LUCA, 1978 ; GUILLEMIN et HOU-
Les lignes isochrones du toit de la nappe font appa¬ ZAY, 1982 ; AIT BRAHIM, 1991). Ce décrochement
raître des structures antiformes et synformes dans apparent, vu en surface, ne serait que la conséquence
chaque écaille. Comme les plans de chevauchement, du fonctionnement en rampe latérale.
les axes de ces structures présentent un aspect en "fer à
cheval". En surface, dans la zone de cette rampe latérale, la
série marno-gréseuse du Tortonien supérieur, présente
Le style tectonique tel qu'il ressort des sections sis- des plis métriques obliques (NI 10-120) par rapport à la
miques transversales et de la carte en isochrones du toit direction de déplacement. Ces plis sont donc dévelop¬
de la nappe, est compatible avec la géométrie d'une pés au-dessus des chevauchements par cisaillement
nappe déplacée vers le SW, structurée en écailles transcurent (ODONNE et VIALON, 1983). Il ne s'agit
imbriquées et limitée au NW et au SE par des rampes donc pas de plis liés à la phase compressive subméri¬
latérales. dienne, comme cela avait été suggéré par GUILLEMIN

Figure 6 - way
Cartetime
chrone
Isochron
en(temps-double
inisochrones
map ms)of; 5the; positif
dutop
en ms)
toit
ofaxis
the
de
; 6 la;nappe
: 6axe
nappe
: négatif
négatif
- 1- : 1axis
olistostrome
;: 7olistostrome
: ; forage
7 : water
d'eau.
; 2well.
; :2Kebdana
: affleurements
- Beni Bou
des Kebdana
Ifrour croppings
- Beni Bou
; 3 :Ifrour
ante-nappe
; 3 : substratum
substratumante-nappe
; 4 : Isochron
; 4 :(two
iso¬
84 A.M. YAHYAOUI, M. DAKKI, C. HOEPFFNER, A. DEMNATI

Figure 7 - Carte en isochrones de la base de la nappe - 1 : olistostrome ; 2 : affleurements des Kebdana - Béni Bou Ifrour ; 3 : faille du front de chevauche¬
ment ; 4 : substratum infra-nappe ; 5 : isochrone (temps-double en ms).
Isochron map of the thrust plane - 1 : olistostrome ; 2 : Kebdana - Beni Bou Ifrour cropping ; 3 : thrust front ; 4 : infra-nappe substratum ; 5 : iso-
chron (two way time in ms).

et HOUZAY (1982), mais à la deuxième phase com¬ de nappe (olistostrome) sont caractéristiques des bor¬
pressive de même direction (N40) que la première dures du massif des Béni Bou Ifrour et de celui des
phase compressive majeure (Tortonien inférieur) qui a Kebdana. Ainsi, il y a une analogie entre les coupes
induit le système d'écaillés à vergence SW du com¬ structurales de ces deux massifs ; ils présentent une
plexe de nappes du Gareb - Bou Areg. Ces deux phases phase tectonique majeure caractérisée par des plis
compressives
du Tortonien. sont séparées par un épisode extensif lors déversés vers le SW (fig; 8), avec un écaillage et un
chevauchement à vergence SW (fig. 9 et 10). L'intensi¬
té de la déformation est de plus en plus importante du
Le front du système d'écaillés est représenté par une Sud vers le Nord de ces deux massifs (fig. 9 et 10).
importante faille listrique inverse, avec un tracé arqué. Cette augmentation de l'intensité de la déformation est
Sur la carte en isochrones de la base du complexe de accompagnée de l'apparition d'une schistosité de flux
nappes ou du toit de l' infra-nappe (fig. 7), cette faille sur les bordures septentrionales de ces deux massifs,
frontale présente un pendage NE moyen (24 °). Elle alors que vers les bordures méridionales, la schistosité
correspond à la rampe frontale de tout l'ensemble che¬ est de fracture parallèle au plan axial des plis NI 20.
vauchant vers le SW. Cette phase synschisteuse est comparable à la phase
"D2" à plissement et écaillage dans les Temsamane,
qui est datée post-Miocène moyen et anté-Tortonien
C - Comparaison avec les massifs supérieur (FRIZON DE LAMOTTE, 1985).
des Béni Bou Ifrour et des Kebdana
Au-dessus de ce système d'écaillés, on note la pré¬
En affleurement, le système d'écaillés et d'éléments sence d'éléments de nappe ou olistostrome. Ce dernier
BASSIN DE GAREB-BOU AREG : STRUCTURATION ALPINE DE LA CHAINE RI FA IN H
86 A.M. YAHYAOUI, M. DAKKI, C. HOEPFFNER, A. DEMNATI

NNE Pei nta ssw

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•——500 m

Figure 9 - Coupe structurale du bassin des Kebdana (de LIZAUR et àL, 1951b) - Q : alluvions récentes ; Mi : Miocène ; Js : Malm ; Jm :
Dogger ; Ls : Lias supérieur ; Li-m : Lias inférieur et moyen ; IL : infra-Lias ; N : olistostrome.
Structural section of the Kebdana Massif (de LIZAUR et aL, 1951b) - Q : recent gravets ; Mi : Miocene ; Js : Malm ; Jm : Dog¬
ger ; Ls : Upper Lias ; Li-m : Lower and middle Lias ; IL : infra-Lias ; N : olistostrome.

SW NE
J . Mekrane
0 . Ibourhardain Mt434
J . H arc ha

p500 'i

*'500ini

Figure 10 - Coupe structurale du massif des Béni Bou Ifrour (KERCHAOUI, 1985) - 1 : Schistes et grès du Beniasien moyen ; 2 : calcaires à
Entroques du Tithonique ; 3 : série Malm de la Butte 398 ; 4 : schistes argentés néocomiens ; 5 : calcaires tithoniques ; 6 : schistes marneux du Malm
; 7 : série d'âge inconnu (Jurassique supérieur ?) ; 8 : série du Jurassique supérieur du J. Haricha ; 9 : calcaires liasiques du J. Haricha ; 10 : série du
Dogger ; CTM : contact tectonique majeur.
Structural cross section of the Béni Bou Ifrour Massif (KERCHAOUI, 1985) - 1 : shales and sandstones of Bemasian ; 2 : Entrochal
limestones of Tithonian ; 3 : Malm serie of the 398 hill ; 4 : silveiy shales ; 5 : tithonian limestones ; 6 : marlys shales of the Malm ; 7 : undated serie
(upper Jurassic ?) ; 8 : upper Jurassic serie of J. Haricha ; 9 : Liassic limestones of J. Haricha ; 10 : Dogger series ; CTM : major tectonic contact.

est représenté dans le massif des Kebdana par des lam¬ Dans la région étudiée, le décalage vertical entre les
beaux de nappe de type Senhaja (de LIZAUR et al. , parties affleurantes (Béni Bou Ifrour - Kebdana) et la
1951b) ou unités chaotique du Gareb - Bou Areg partie enfouie (bassin du Gareb - Bou Areg) de l'unité
(HERVOUËT et de LUCA, 1980). structurale à écailles et olistostrome, résulte de l'instal¬
lation, dans la zone médiane de cette unité, du bassin
L'ensemble de ces données de subsurface (bassin du du Gareb - Bou Areg.
Gareb - Bou Areg) et de surface (massifs des Beni Bou
Ifrour et des Kebdana), corrobore l'idée que les massifs
des Béni Bou Ifrour - Kebdana et le complexe de nappe D - Installation du bassin post-nappe
du Gareb - Bou Areg, forment une seule unité structu¬ du Gareb - Bou Areg
rale. Celle-ci est caractérisée par un ensemble
d'écaillés à vergence SW, et un olistostrome qui se A la suite de la mise en place de la nappe, le Rif
développe par-dessus ce système d'écaillés. Il s'est ins¬ oriental a subit une évolution polyphasée, marquée par
tallé dans des dépressions, telle que la dépression située l'accentuation de l'extension dans les bassins post¬
en avant du front de chevauchement dans le bassin de nappes. Cette extension est interrompue par des épi¬
Gareb - Bou Areg, qui correspond à une avant-fosse, sodes compressifs de courte durée.
similaire à ce qui est le cas du bassin du Rhareb situé
sur la terminaison SW de la nappe prérifaine (FLINCH, Ainsi, la compression N40 du Miocène moyen se
1993). poursuit-elle pendant le Tortonien. Dans le Gareb
BASSIN DE GAREB-BOU AREG : STRUCTURATION ALPINE DE LA CHAINE RIFAINE 87

CMm

om

oCO lOKm

700 720 74 0 760 780


Figure 11 - Carte de l'anomalie magnétique de Nador réduite au pôle (in AZZAB, 1993).
Equidistance des courbes : 20 nT ;
-0- Forage Nador n° 1
A Forage de Kariat Arkman.
Map of Nador magnetic anomaly reduced to pole (in AZZAB, 1993).
Contour interval : 20 nt.
Nador Well.
A Kariat Arkman well.

occidental, elle est responsable, avant le dépôt du prérifain (HERVOUËT, 1985). Cette phase est aussi
Tortonien supérieur, du déplacement local vers le SW responsable des plis N110àN120 dans le Tortonien
de la nappe ou unité chaotique du Gareb - Kebdana supérieur affleurant au niveau de la dépression d'El
(HERVOUËT, 1986). Mouadine.
Une période d'extension, syn-tortonienne, corres¬ Quoi qu'il en soit, le deuxième épisode compressif
pond à l'installation du bassin post-nappe du Gareb - n'a été que de courte durée. La tendance à la distension
Bou Areg, et au dépôt du Tortonien supérieur. Ce der¬ va reprendre au sein du bassin du Gareb - Bou Areg au
nier est en discordance sur le complexe de nappes du Messinien.
Gareb - Bou Areg, qui constitue le substratum de
l'ensemble sédimentaire post-nappe. Durant le Messinien, les effets conjugués de l'effon¬
drement du bassin, le long d'anciennes failles réacti¬
A la fin du Tortonien, se produit la deuxième phase vées telle que la faille au Nord des Kebdana, et de la
compressive de direction de raccourcissement N40. transgression messinienne, vont permettre une exten¬
Cette phase est responsable du glissement, vers le Sud sion maximum des limites de la mer messinienne
et le SW, des éléments de la nappe du Gareb - Bou dépassant même les limites de la mer tortonienne, avec
Areg sur le massif de Gareb, et de leur resédimentation le développement d'un ou plusieurs complexes progra-
dans des bassins néoformés au Sud (HERVOUËT, dants puis finalement agradants (CORNÉE et al.,
1985). Ainsi naîtrait le complexe tectono-sédimentaire 1996).
88 A.M. YAHYAOUI, M. DAKKI, C. HOEPFFNER, A. DEMNATI

A la fin du Messinien, se produit une rotation anti¬ Ce volcanisme est intimement lié à l'évolution stra-
horaire de l'axe de raccourcissement qui devient tigraphique et tectonique du bassin. Aux datations
NNW-SSE (AIT BRAHIM, 1991). Cette phase a eu radiochronologiques, données par HERNANDEZ et
pour conséquence un arrêt de la subsidence à l'intérieur BELLON (1985), s'ajoute l'étude biostratigraphique du
du bassin et un soulèvement général des reliefs envi¬ sondage Kariat Arkman (WERNLI, 1987). Ainsi, l'âge
ronnants, notamment l'exondation de la partie méridio¬ Miocène supérieur donné par l'étude de l'aimantation
nale du bassin. des roches volcaniques du sondage Kariat Arkman (EL
AZZAB, 1993) est le même que celui donné par le vol¬
Ces mouvements verticaux différentiels peuvent canisme du Gourougou (NAJID et al, 1981).
engendrer de fortes différences d'altitudes. Ainsi,
WERNLI (1980) et GUILLEMIN et WERNLI (1987), La génèse du volcanisme calco-alcalin pourrait être
ont-ils remarqué que les marnes à Globorotalia medi- lié à des épisodes d'extensions maximales dans la par¬
terranea du Messinien sont à - 164 m dans le sondage tie septentrionale du bassin.
de Kariat Arkman, alors qu'elles sont à + 150 m vers
l'Est (piémont septentrional des Kebdana) et à une alti¬ b - Le deuxième épisode post-Miocène a fourni des
tude de 100 à 200 m vers l'Ouest (Mellila) comme les basaltes alcalins, représentés par quelques rares coulées
plates formes messiniennes, montrant ainsi une subsi¬ s'épanchant au pied du Gourougou. La mise en place
dence active de la partie septentrionale du bassin au de ces laves alcalines paraît répondre pour sa part, à un
cours du Messinien et du Plio-Quaternaire. régime de compression subméridienne qui se maintient
durant le Plio-Quaternaire (HERNANDEZ et CANTA-
La partie centrale et septentrionale du bassin connaît GREL, 1984).
un approfondissement avec développement d'une
épaisse série marneuse. Sur les bordures en surrection Ce volcanisme est caractérisé par une large réparti¬
on assiste à la progradation de matériaux détritiques tion. On le retrouve aussi bien dans l' avant-pays rifain
vers le centre du bassin, marqué par d'importantes oriental que dans le Moyen Atlas.
variations de faciès de la bordure vers le dépocentre,
participant donc à son remplissage (CORNEE et al ,
1996).
III - CONTEXTE GEODYNAMIQUE DE
Dans la partie septentrionale du bassin (fig. 2), cette
évolution géodynamique est accompagnée d'une activi¬ LA MISE EN PLACE DU COMPLEXE
té volcanique. DE NAPPES

E - Volcanisme
On sait maintenant que, lors de son mouvement vers
La marge septentrionale du bassin de Gareb - Bou l'ouest, la microplaque d'Alboran a été limitée au Nord et
Areg (fig. 2) montre une activité volcanique importan¬ au Sud par des zones transpressives, respectivement
te, couvrant deux épisodes distincts qui sont représen¬ dextre et senestre (ANDRIEUX et al., 1971 ; de SMET,
tés par des laves de natures différentes (HERNANDEZ 1984 ; LEBLANC et OLIVIER, 1984 ; PLATT, 1989).
et BELLON, 1985). Cette microplaque a chevauché la plaque africaine et
celle de l'Ibérie, créant ainsi, au niveau des zones
a - Le premier épisode au Miocène supérieur (9 à internes de l'arc orogénique bético-rifain, un épaississe-
4,5 Ma), a donné des laves shoshonitiques (calco-alca- ment crustal. Ainsi, dans le Rif cet épaississement crustal
lines), qui affleurent au Gourougou et aux îles est induit par le rapprochement et le chevauchement laté¬
Cheffarines. Ces laves ont été également rencontrées ral de la microplaque d'Alboran sur la plaque africaine.
dans le forage de Kariat Arkman (fig. 2) à partir de la
côte - 456 m jusqu'à - 681 m. Ces trois édifices volca¬ La zone de contact des plaques se situerait le long
niques sont répartis selon une direction E-W, représen¬ d'une bande allongée selon une direction E-W, située au
tés sur la carte aéromagnétique par trois anomalies Nord du bassin du Gareb - Bou Areg. Cette limite de
magnétiques (fïg. 11). plaque est marquée par une forte activité magmatique,
donnant une importante anomalie magnétique (fig. 11) et
Dès le début du Messinien, une importante activité un flux géothermique élevé. Ainsi, au niveau du forage
volcanique du Gourougou et de ses satellites, sur toute de Kariat Arkman (fig. 2), la température est de 95 ° C à
la marge septentrionale du Gareb - Bou Areg, permet 680 m de profondeur et de 42 ° C à la surface (BRPM,
l'épanchement des laves à la faveur de distension et de 1977 ; RIMI, 1990), qui donne un important flux géo¬
l'effondrement actif de la zone septentrionale du bas¬ thermique local de 200 mw/m2. Juste au Nord de cette
sin, qui correspond à la marge méridionale de la mer zone de contact de plaques, le forage off-shore du Nador
d'Alboran. n° 1 (AMOCO, 1983) montre, de haut en bas (fig. 12) :
BASSIN DE GAREB-BOU AREG : STRUCTURATION ALPINE DE LA CHAINE RIFAEME 89

bétique, un amincissement crustal progressif (BANDA


-242m — ■Fond de la mer et al., 1983 ; HARTZFELD, 1987) lorsqu'on se dirige
Pleistocène de la bordure de la marge septentrionale de la plaque
-41 1 m africaine (épaisseur : 30 km) vers le bloc d'Alboran

(épaisseur : 15 km).
Argile - calcaire
Plocène Dans ce contexte, le complexe de nappes dans cette
partie du Rif oriental peut être décrit comme le résultat
-740m d'un vaste refoulement de la série sédimentaire, au
niveau de la marge septentrionale de la plaque africaine
(fig. 13), dans un régime tectonique transpressif, lié au
coulissage et au chevauchement du bloc d'Alboran lors
de sa migration vers l'Ouest. D y a donc création d'une
zone d'accrétion au sein de la couverture sédimentaire
mésozoïque à miocène moyen. Cette zone d'accrétion
Micaschistes, ou complexe de nappes du Gareb - Bou Areg résulte
schistes et donc de deux mécanismes de mise en place : une pous¬
CD sée arrière, induite par le chevauchement de la micro-
w quartzites avec plaque d'Alboran, donne l'ensemble d'écaillés imbri¬
si quées à vergence SW, ces écailles présentant à leur
o2" ccjl quelque passées
base un niveau de décollement triasique ; cette zone
|8 de marbre d'accrétion présente une pente sommitale de quelques
degrés vers l'avant pays, facilitant le processus d'étale¬
£| TJ"5c3 ment vers le Sud et, donc la mise en place gravitaire de
l'olitostrome ou unité chaotique qui semble avoir pour
ux, origine la zone de contact des deux plaques, où les élé¬
ments ont acquis leur intense déformation. Vers l'avant
du système d'écaillés, l'olistostrome se déplace par
gravité et se dépose dans des dépressions.
Ainsi, le complexe de nappes du Gareb - Bou Areg,
peut s'interpréter comme le résultat combiné d'une
compression arrière et d'un phénomène de gravité, sui¬
n/yi vant un modèle proche de 1' extrusion - étalement
(MERLE, 1989).
-2705m- ■Fond du forage
1

Figure 12 - Log stratigraphique simplifié du forage Nador n° 1.


Simplified stratigraphie log of the Nador well n° 1. VI - RECAPITULATION
ET CONCLUSION

L'interprétation géophysique a permis de proposer


• 492 m de Plio-Quaternaire ; une reconstruction du bassin de Gareb - Bou Areg. Il
• une surface d'érosion à - 740 m attribuée à l'épiso¬ en ressort l'existence d'un complexe de nappes, qui
de "régressif' messinien, bien connu dans la mer montre un ensemble d'écaillés imbriquées à vergence
d'Alboran ; SW, et d'un olistostrome qui est l'unité chaotique du
Gareb - Kebdana (HERVOUËT et de LUCA, 1977),
• un substratum métamorphique, de composition mise en place par gravité.
voisine de celle du Paléozoïque du domaine interne
rifain et de celle du petit affleurement paléozoïque A la frontière des plaques d'Afrique et d'Alboran, le
au Nord de Melilla. Il s'agit d'éléments de la bassin du Gareb - Bou Areg semble être le résultat de la
microplaque d'Alboran. flexure lithosphérique sous la charge due à l'épaississe-
ment crustal dans la zone de collision entre les deux
De part et d'autre de cette zone d'accolement des plaques. Cette collision résulte de la dérive du bloc
deux compartiments crustaux de nature différente, les d'Alboran vers l'Ouest et son affrontement avec la
données géophysiques indiquent, ici, comme du côté plaque africaine, dans un régime tectonique transpressif,
90 A.M. YAHYAOUI, M. DAKKI, C. HOEPFFNER, A. DEMNATI

BGBA
Omer

15Km

aÔKm"— Moho

Figure 13 - Coupe schématique de la zone d'accotement des deux plaques d'Alboran et d'Afrique, lors de la mise en place du complexe de
nappes - 1 : croûte africaine ; 2 : croûte d'Alboran ; 3 : Mésozoïque - Miocène moyen ; 4 : Complexe de nappes ; BGBA : bassin du
Gareb - Bou Areg ; MA : Mer d'Alboran ; RO : rif oriental ; AN : accident de Nekor ; CG : chaîne du Gareb ; K : Kebdana ; BBI : Beni
Bou Ifrour.
Schematical cross section showing the contact between the Alboran and African plates, during the nappes complexe emplace¬
ment - 1 : African crust ; 2 : Alboran crust ; 3 : Mesozoic - Middle Miocene ; 4 : Nappes complexe ; BGBA : Gareb - Bou Areg basin ;
MA : Aboran sea ; RO : Eastern rif ; AN : Nekor accident ; CG : Gareb mount ; K : Kebdana ; BBI : Beni Bou Ifrour.

lors de la phase paroxysmale au sommet du Miocène (Rif oriental) montre l'évolution latérale du prisme
moyen. d'accrétion rifain. Le déplacement apparaît moins impor¬
tant dans la zone étudiée que dans le Rif occidental.
La compression arrière produite par le bloc
d'Alboran au niveau de la couverture mésozoïque, dans
cette région de la marge septentrionale africaine, le
complexe de nappes qui présente une forme en biseau REMERCIEMENTS
(wedge shape) liée aux pendages opposés des pentes.
La pente sommitale est dirigée vers le SW, tandis qu'à
l'inverse la pente basale du substratum infra-nappe est
orientée vers le NE. De ce fait, le prisme devient plus Ce travail a été réalisé dans le cadre d'une coopéra¬
tion entre l'ONAREP et la Faculté des Sciences de
épais du front vers l'arrière, où il dépasse largement 2 Rabat. Ainsi, nous remercions chaleureusement
000 m d'épaisseur.
l'ONAREP, qui nous a fourni les données géophy¬
Le complexe de nappes est constitué d'un ensemble siques de subsurface.
d'écaillés et d'un olistostrome. Ce dernier semble avoir
son origine à la fois au niveau de la limite des deux
plaques et du toit du système d'écaillés. Les pentes
développées juste après la mise en place de la nappe REFERENCES
auraient permis le glissement gravitaire de l' olistostro¬
me. Ce complexe de nappes résulterait d'un processus
d' extrusion et d'étalement gravitaire. AIT BRAHIM L. (1991) - Tectoniques et états de
contrainte récents du Maroc Nord. Résultats de la cinéma¬
A titre d'hypothèse, la zone étudiée peut être assimi¬
lée à une structure en prisme d'accrétion continental, tique des plaques Afrique-Europe et du bloc d'Alboran.
présentant un ensemble d'écaillés formées par com¬ Thèse de Doct. es Sciences, Univ. de Rabat, 252 p.
pression arrière et d'un olistostrome (FLINCH, 1993) ANDRIEUX J., FONTBOTE J.M. et MATTAUER
installé par glissement gravitationnel.
M. (1971) - Sur un modèle explicatif de l'arc de
Il nous semble logique de rattacher l'ensemble Gibraltar, Earth Plan. Sci. lett., (12), 191-199.
Gareb - Bou Areg, Béni Bou Ifrour, Kebdana à l'extré¬
mité orientale de la chaîne rifaine qui correspond ici à AMOCO (1983) - Final well report n° 1, ONAREP,
la partie de la marge africaine structurée en complexe Rabat, 96 p, inédit.
de nappes déversée vers l'avant pays. Ce serait le pro¬
longement latéral du prisme d'accrétion décrit par BANDA E., UDIAS A., MUELLER S., MEZWNA J.,
FLINCH (1993) dans le Rif occidental. BOLOIX M., GALLART J. et APARICO A. (1983)
- Crustal structure beneath Spain from deep seismic
Ainsi, le complexe de nappes du bassin du Gareb - souding experiments, Phys., Earth Plan. Inter., 31,
Bou Areg et des massifs des Béni Bou Ifrour - Kebdana 277-280.
BASSIN DE GAREB-BOU AREG : STRUCTURATION ALPINE DE LA CHAINE RIFAINE 91

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