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1/3 Principe de légalité : sources constitutionnelles
BIBLIOGRAPHIE
- B. STIRN, Les sources constitutionnelles du droit administratif. Introduction au droit public, LGDJ,
coll. « Systèmes », 2019 ;
- D. de Béchillon, « Cinq Cours suprêmes ? » Apologie (mesurée) du désordre, Pouvoirs, 2011/2, n°
137, pp. 33-45 ;
+
NB, les fiches 3 et 4 sont à étudier en combinaison sur deux séances
Cf. GAJA : Dehaene, 7 juillet 1950 ; Syndicat général des ingénieurs-conseils, 26 juin 1959 ; Rubin de Servens e. a,
2 mars 1962 ; C.C. 86-224, Conseil de la concurrence, 23 janvier 1987 ; Koné, 3 juillet 1996 ; Sarran, 30 octobre
1998 ; CE Ass., 3 octobre 2008, Commune d’Annecy.
Voir aussi GDCC: C.C. déc. N° 71-44 DC du 16 juillet 1971, Liberté d’association : Rec., p. 29 ; C.C déc. n° 2004-505
DC du 19 novembre 2004, Traité établissant une Constitution pour l’Europe, Rec. p. 173.
DOCUMENTS REPRODUITS
Document n° 1 : CE, 19 juin 2006, Association Eau et Rivières de Bretagne, n° 282456 (AJDA, 2006, n°
29, p. 1584, chron. C. Landais et F. Lenica ; BJCL, n° 7/2006, p. 475, concl. M.
Guyomar ; Environnement, 2006, n° 12, p. 10, chron. L. Fonbaustier) ;
Document n° 2 : CE, 19 juillet 2010, Association du quartier Les Hauts de Choiseul, Rec. 333, AJDA
2010.2114, note Dubrulle ;
Document n° 3 : - CE , 26 févr. 2014, Assoc. Ban Asbestos France et a. n° 351514
B/ Loi et la Constitution
Document n° 4 : CE, 22 juin 2007, Lesourd, Rec. p. 253 (AJDA, 2007, p. 2130, chron. Boucher et
Bourgeois-Machureau) ;
Document n° 5 : CE, 27 déc. 2015, Allenbach et autres, AJDA 2018.1255, note J. David ;
Pour une application : CE 21 avril 2021 French Data Network et a., n° 393099.
Document n° 1 (AVANT la jurisprudence Commune d’Annecy)
CE, 19 juin 2006, Association Eau et Rivières de Bretagne
Sur l'intervention de l'association de défense des eaux et des vallées et de l'association sources
et rivières du Limousin :
Considérant que ces associations ont intérêt à l'annulation de l'arrêté attaqué ; que leur
intervention est par suite recevable ;
Considérant qu'il ressort des pièces du dossier que le ministre chargé de la santé et le ministre
chargé de l'agriculture ont été consultés sur le projet d'arrêté ; qu'en revanche les ministres
chargés du tourisme, des sports, des loisirs et de la sécurité ne sont pas des ministres intéressés
au sens de l'article L. 512-5 et n'avaient donc pas à être consultés sur ce projet ;
Considérant qu'il ressort des pièces du dossier que lors de sa séance du 16 novembre 2004, le
Conseil supérieur des installations classées s'est prononcé sur le projet d'arrêté, notamment sur
la question de la distance minimale entre les habitations et les zones d'épandage à l'aide de
dispositifs d'injection directe dans le sol ; qu'au surplus, les réserves du conseil ont été prises en
compte par l'arrêté attaqué, qui retient une distance de 15 mètres au lieu des 10 mètres du projet
initial ; que l'association requérante n'est par suite pas fondée à soutenir que le Conseil supérieur
des installations classées n'a pas été mis à même de délibérer sur cette question, en violation de
l'article L. 512-5 du code de l'environnement ;
Considérant qu'il résulte de ce qui précède que l'association requérante n'est pas fondée à
soutenir que l'arrêté attaqué serait intervenu au terme d'une procédure irrégulière ;
Considérant que l'arrêté attaqué fixe des règles techniques communes auxquelles doivent
satisfaire les élevages de bovins, de volailles ou de gibier à plumes et de porcs soumis à
autorisation au titre de la réglementation des installations classées, et qui faisaient auparavant
l'objet de trois arrêtés différents ; que l'article 16 de l'arrêté attaqué prévoit notamment que la
distance d'isolement minimale entre habitations et zones d'épandage par injection directe dans
le sol, est fixée à 15 mètres, alors que la réglementation antérieure ne prévoyait pas une telle
modalité d'épandage ; que le 4°) de l'article 18 de l'arrêté attaqué maintient la distance
d'isolement des berges des cours d'eau à 35 mètres, et porte cette distance à 10 mètres si une
bande de 10 mètres enherbée ou boisée et ne recevant aucun intrant est implantée de façon
permanente, ce qui constitue également un nouveau cas de figure et non une réduction de la
distance d'isolement par rapport au droit antérieurement applicable ; qu'il ne ressort pas des
pièces du dossier qu'en relevant ces distances pour la technique d'épandage par injection directe
dans le sol ou lors de la mise en place de bandes enherbés ou boisées, l'arrêté ministériel attaqué
ait commis une erreur manifeste d'appréciation ; que l'article L. 211-1 du code de
l'environnement, applicable aux installations classées, pose un principe de gestion équilibrée de
l'eau, qui doit permettre de concilier différentes exigences, dont celle de l'agriculture ; qu'ainsi
la disposition critiquée de l'arrêté n'est pas contraire à cet article ; que les obligations posées par
la directive 2000/60 CE, du Parlement européen et du Conseil du 23 octobre 2000, établissant
un cadre pour une politique communautaire de protection des eaux, ne trouvent pas à s'appliquer
dans la matière régie par l'arrêté attaqué et ne peuvent donc être utilement invoquée à son
encontre ;
Considérant que le 4°) de l'article 18 de l'arrêté attaqué maintient une distance de 200 mètres
en ce qui concerne la distance d'isolement avec les lieux de baignade, et confie au préfet la
possibilité de réduire cette distance à 50 mètres pour l'épandage de composts réalisés
conformément aux prescriptions de l'article 17 ; que cette disposition a été légalement édictée
sur le fondement de l'article L. 512-5 du code de l'environnement, en vertu duquel les arrêtés
du ministre fixent également les conditions dans lesquelles certaines de ces règles peuvent être
adaptées aux circonstances locales par l'arrêté préfectoral d'autorisation ;
Considérant, en revanche, que les articles 4 et 18 de l'arrêté attaqué fixent à 500 mètres, sauf
dérogation liée à la topographie et prévue par l'arrêté d'autorisation, les distances d'implantation
des bâtiments d'élevage et d'isolement des épandages, en amont des piscicultures mentionnées
à la rubrique 2130 de la nomenclature des installations classées ; que ces dispositions ont pour
effet de supprimer les distances en cause dans le cas des piscicultures qui ne sont pas soumises
à la réglementation des installations classées, ou de les porter de 500 mètres à 35 voire 10
mètres, lorsqu'elles sont assimilables aux berges de cours d'eau, qui bénéficient de distances
d'isolement particulières ainsi qu'il a été dit plus haut ; qu'en supprimant toute distance
particulière d'implantation des bâtiments d'élevage et d'isolement des épandages dans le cas des
piscicultures ne relevant pas de la nomenclature des installations classées, l'arrêté attaqué
n'assure pas la protection des intérêts mentionnés par l'article L. 511-1 du code de
l'environnement ; que les requérants sont ainsi fondés à demander l'annulation de l'arrêté dans
cette mesure ;
Considérant qu'il résulte de tout ce qui précède que l'association requérante et les associations
intervenantes ne sont fondées à demander l'annulation de l'arrêté attaqué qu'en tant qu'il exclut
au 4ème alinéa du 1. de son article 4 et au 3ème alinéa du 4. de son article 18 les piscicultures
qui ne sont pas concernées par la rubrique 2130 de la nomenclature des installations classées ;
Considérant qu'il y a lieu dans les circonstances de l'espèce de mettre à la charge de l'Etat la
somme de 1 500 euros que demande l'association EAU ET RIVIERES DE BRETAGNE au titre
de l'article L. 761-1 du code de justice administrative ;
DECIDE:
Article 1er : L'intervention de l'association de défense des eaux et des vallées et de l'association
Sources et rivières du Limousin est admise.
Article 2 : Le 4ème alinéa du 1. de l'article 4 et le 3ème alinéa du 4. de l'article 18 de l'arrêté du
7 février 2005 du ministre de l'écologie et du développement durable sont annulés en ce qu'ils
comportent les mots soumises à autorisation ou déclaration sous la rubrique 2130 de la
nomenclature des installations classées.
Article 3 : L'Etat versera à l'association EAU ET RIVIERES DE BRETAGNE la somme de
1500 euros au titre de l'article L. 761-1 du code de justice administrative.
1°) d'annuler le jugement du 6 avril 2009 par lequel le tribunal administratif d'Orléans a rejeté
sa demande tendant à l'annulation de la décision du 20 juin 2006 par laquelle le maire d'Amboise
a autorisé l'installation d'un pylône de relais de téléphonie ;
Vu le code de l'urbanisme ;
Vu le code de l'environnement ;
Considérant qu'il y a lieu, dans les circonstances de l'espèce, de régler l'affaire au fond en
application de l'article L. 821-2 du code de justice administrative ;
Sans qu'il soit besoin de statuer sur les fins de non-recevoir opposées par la commune
d'Amboise et par la société Orange France devant le tribunal administratif d'Orléans ;
Considérant qu'il ne ressort pas des pièces du dossier que, en l'état des connaissances
scientifiques sur les risques pouvant résulter, pour le public, de son exposition aux champs
électromagnétiques émis par les antennes de relais de téléphonie mobile, le maire de la
commune d'Amboise ait entaché sa décision d'erreur manifeste d'appréciation au regard des
dispositions de l'article 5 de la Charte de l'environnement ;
Considérant qu'aux termes des premier et troisième alinéas de l'article L. 341-1 du code de
l'environnement : Il est établi dans chaque département une liste des monuments naturels et des
sites dont la conservation ou la préservation présente, au point de vue artistique, historique,
scientifique, légendaire ou pittoresque, un intérêt général. / (...) L'inscription entraîne, sur les
terrains compris dans les limites fixées par l'arrêté, l'obligation pour les intéressés de ne pas
procéder à des travaux autres que ceux d'exploitation courante en ce qui concerne les fonds
ruraux et d'entretien normal en ce qui concerne les constructions sans avoir avisé, quatre mois
d'avance, l'administration de leur intention ; que, s'il est exact que la parcelle AK 493 sur
laquelle était projetée la construction d'une antenne radiotéléphonique est située dans le
périmètre d'un site classé, il est constant que la formalité d'information préalable prévue à
l'article L. 341-1 du code de l'environnement a été respectée ;
Considérant qu'aux termes du premier alinéa de l'article L. 341-11 du même code : Sur le
territoire d'un site classé au titre du présent chapitre, il est fait obligation d'enfouissement des
réseaux électriques ou téléphoniques ou, pour les lignes électriques d'une tension inférieure à
19 000 volts, d'utilisation de techniques de réseaux torsadés en façade d'habitation, lors de la
création de lignes électriques nouvelles ou de réseaux téléphoniques nouveaux ; que ces
dispositions ne s'appliquent pas aux retransmetteurs hertziens qui ne forment pas un réseau
téléphonique au sens de ces dispositions ; que, dès lors, le moyen tiré de leur violation est
inopérant ;
Considérant qu'aux termes de l'article R. 421-38-4 du code de l'urbanisme alors applicable :
Lorsque la construction est située dans le champ de visibilité d'un édifice classé ou inscrit, le
permis de construire ne peut être délivré qu'avec l'accord de l'architecte des bâtiments de France
(...) ; qu'il ressort des pièces du dossier que le projet d'antenne relais de téléphonie mobile pour
lequel la déclaration de travaux a été déposée est situé à plus de 500 mètres de l'église Saint-
Denis d'Amboise et hors du champ de visibilité de ce monument historique classé, le moyen
tiré de la violation de ce que l'accord de l'architecte des bâtiments de France n'aurait pas été
sollicité à propos de ce monument est, lui aussi, inopérant ;
Considérant que l'article ND 1.1 du règlement du plan d'occupation des sols de la commune
d'Amboise autorise en zone NDa les constructions strictement nécessaires au fonctionnement
des services publics et qui ne sauraient être implantées en d'autres lieux ; que la société Orange
France, qui s'est engagée à couvrir le territoire national en téléphonie mobile UMTS participe
à la réalisation d'une mission reconnue par la loi comme de service public et qu'il ne ressort pas
des pièces du dossier que l'installation pouvait, pour des motifs tenant tant aux considérations
esthétiques qu'aux contraintes techniques, être utilement implantée en d'autres lieux du territoire
communal dont la majeure partie est protégée ; que, dès lors, le maire de la commune d'Amboise
a légalement pu ne pas s'opposer aux travaux projetés par la société Orange en zone ND sans
méconnaître les dispositions du plan d'occupation des sols ; que la circonstance que la case 324
Construction d'un ouvrage technique lié au fonctionnement d'un service public de la déclaration
de travaux n'ait pas été renseignée par la société Orange est sans incidence à cet égard ;
Considérant qu'il résulte de tout ce qui précède que l'ASSOCIATION DU QUARTIER LES
HAUTS DE CHOISEUL n'est pas fondée à demander l'annulation de la décision attaquée ;
Sur les conclusions tendant à l'application de l'article L. 761-1 du code de justice administrative
:
Considérant, d'une part, qu'il y a lieu, dans les circonstances de l'espèce, de faire application de
ces dispositions et de mettre à la charge de l'ASSOCIATION DU QUARTIER LES HAUTS
DE CHOISEUL le versement à la société Orange France, d'une part, et la commune d'Amboise,
d'autre part, d'une somme de 500 euros chacune au titre des frais exposés par elles et non
compris dans les dépens ; qu'en revanche, ces dispositions font obstacle à ce que soit mis à la
charge de la société Orange France ou de la commune d'Amboise qui ne sont pas, dans la
présente instance, les parties perdantes, le versement des sommes que demande
l'ASSOCIATION DU QUARTIER LES HAUTS DE CHOISEUL au titre des frais exposés par
elle et non compris dans les dépens ;
DECIDE:
--------------
Article 1er : Le jugement du 6 avril 2009 du tribunal administratif d'Orléans est annulé.
Article 2 : La demande de l'ASSOCIATION DU QUARTIER LES HAUTS DE CHOISEUL
devant ce tribunal est rejetée.
1°) d'annuler pour excès de pouvoir le décret n° 2011-629 du 3 juin 2011 relatif à la
protection de la population contre les risques sanitaires liés à une exposition à l'amiante
dans les immeubles bâtis ;
1. Considérant que les articles L. 1334-12-1 à L. 1334-17 du code de la santé publique fixent le
cadre dans lequel doivent être prises les mesures de protection de la population contre les
risques liés à une exposition à l'amiante dans les immeubles bâtis ; qu'aux termes de l'article L
1334-12-1 : " Les propriétaires, ou à défaut les exploitants, des immeubles bâtis y font
rechercher la présence d'amiante ; en cas de présence d'amiante, ils font établir un diagnostic
de l'état de conservation de l'amiante dans les matériaux et produits repérés et mettent en oeuvre,
le cas échéant, les mesures nécessaires pour contrôler et réduire l'exposition " ; que selon les
dispositions de l'article L 1334-17 : " Les conditions d'application des articles L. 1334-12-1 à
L. 1334-16 sont déterminées par décret en Conseil d'État, et en particulier : / 1° Les immeubles
bâtis et les produits et matériaux concernés ; / 2° Les modalités de réalisation des repérages ; /
3° les conditions auxquelles doivent répondre les organismes réalisant les repérages et les
opérations de contrôle ainsi que les modalités de contrôle de leur respect ; / 4° La nature des
mesures à prendre en cas de présence d'amiante ; (...) ; que les associations requérantes
demandent l'annulation pour excès de pouvoir du décret du 3 juin 2011 pris pour l'application
de ces dispositions ;
…
Sur la légalité interne du décret attaqué :
6. Considérant que l'article 1er de la Charte de l'environnement dispose que : " Chacun a le droit
de vivre dans un environnement équilibré et respectueux de la santé " ; que l'article 5 de la
même Charte dispose que : " Lorsque la réalisation d'un dommage, bien qu'incertaine en l'état
des connaissances scientifiques, pourrait affecter de manière grave et irréversible
l'environnement, les autorités publiques veillent, par application du principe de précaution et
dans leurs domaines d'attributions, à la mise en oeuvre de procédures d'évaluation des risques
et à l'adoption de mesures provisoires et proportionnées afin de parer à la réalisation du
dommage " ;
9. Considérant, en deuxième lieu, que les associations requérantes soutiennent que le Premier
ministre aurait méconnu la portée de l'article 5 de la Charte de l'environnement en ne prévoyant
pas d'obligation de mesurer les fibres courtes d'amiante ni de seuil maximal de concentration
de ces fibres déclenchant une obligation de réaliser des travaux de confinement ou de retrait ;
10. Considérant, d'une part, que les associations requérantes ne peuvent utilement soutenir que
le décret attaqué serait entaché d'illégalité, faute d'imposer un comptage des fibres courtes
d'amiante, dès lors que la définition des modalités selon lesquelles les mesures
d'empoussièrement sont réalisées est renvoyée à un arrêté par l'article R. 1334-25 du code de la
santé publique, issu de ce décret ;
11. Considérant, d'autre part, qu'il ressort des pièces du dossier et des écritures du ministre du
travail, de l'emploi et de la santé que l'article R. 1334-28 du code de la santé publique, issu du
décret attaqué, doit être regardé comme prescrivant pour les fibres longues, ainsi qu'il a été dit,
la valeur, dite de gestion, de 5 fibres par litre, mais comme excluant, pour les fibres courtes
d'amiante, toute définition d'une telle valeur, à partir de laquelle les propriétaires concernés
devraient procéder à des travaux de retrait ou de confinement ; qu'en l'absence d'études
permettant d'apprécier les effets propres sur l'environnement et la santé humaine des fibres
courtes et de les différencier de ceux des autres types de fibres, dont la toxicité est avérée, la
présence de ces fibres courtes dans les immeubles bâtis doit être regardée comme susceptible
de conduire à la réalisation d'un dommage qui, bien qu'incertaine en l'état des connaissances
scientifiques, pourrait porter, dans ces immeubles, une atteinte à l'environnement susceptible
de nuire de manière grave à la santé ;
12. Considérant que les requérants peuvent utilement, pour critiquer l'exclusion de toute
définition d'une valeur dite de gestion pour les fibres courtes, invoquer la méconnaissance
des dispositions de l'article 5 de la Charte de l'environnement ; que, toutefois, il ressort des
pièces du dossier qu'à la date du décret attaqué, les connaissances disponibles ne permettaient
pas de définir un seuil, dit de gestion, pertinent pour les fibres courtes d'amiante et qu'en tout
état de cause, la fixation d'un tel seuil conduirait à imposer la réalisation de travaux de
désamiantage et de confinement exposant eux-mêmes, en l'état des moyens dont disposaient, à
la date de la décision, les opérateurs susceptibles de les réaliser, les intervenants voire les
occupants au risque de relâchement de fibres dans l'air ; qu'ainsi, le Premier ministre n'a pas
commis d'erreur manifeste d'appréciation en s'abstenant, dans l'attente d'éléments
complémentaires ainsi que du développement de nouveaux moyens techniques, de prévoir une
valeur, dite de gestion, propre aux fibres courtes d'amiante ;
DECIDE:
--------------
Article 1er : La requête de l'association Ban Asbestos France, de la fédération droit au logement
et de l'association Ardeva Sud Est est rejetée.
Article 2 : La présente décision sera notifiée à l'association Ban Asbestos France, à la fédération
droit au logement, à l'association Ardeva Sud Est, au Premier ministre et à la ministre des
affaires sociales et de la santé.
Analyse
Abstrats : 44-005 NATURE ET ENVIRONNEMENT. - 1) ARTICLE 1ER (DROIT DE
VIVRE DANS UN ENVIRONNEMENT ÉQUILIBRÉ ET RESPECTUEUX DE LA SANTÉ)
- A) INVOCABILITÉ DIRECTE À L'ENCONTRE D'UN DÉCRET NE SE BORNANT PAS
À TIRER LES CONSÉQUENCES NÉCESSAIRES DE LA LOI - EXISTENCE [RJ1] - B)
CHAMP D'APPLICATION - INCLUSION - MESURES DESTINÉES À PROTÉGER LA
POPULATION CONTRE LES RISQUES LIÉS À LA PRÉSENCE DE POUSSIÈRE
D'AMIANTE DANS L'AIR À L'INTÉRIEUR D'IMMEUBLES BÂTIS - 2) ARTICLE 5
(PRINCIPE DE PRÉCAUTION) - INVOCABILITÉ POUR CRITIQUER L'EXCLUSION DE
TOUTE DÉFINITION D'UNE VALEUR DITE DE GESTION POUR LES FIBRES
COURTES D'AMIANTE - EXISTENCE.
61-03 SANTÉ PUBLIQUE. LUTTE CONTRE LES FLÉAUX SOCIAUX. - AMIANTE -
DÉCRET RELATIF AUX MESURES À PRENDRE POUR PROTÉGER LA POPULATION
CONTRE LES RISQUES LIÉS À LA PRÉSENCE DE POUSSIÈRE D'AMIANTE DANS
L'AIR À L'INTÉRIEUR D'IMMEUBLES BÂTIS - 1) ARTICLE 1ER DE LA CHARTE DE
L'ENVIRONNEMENT (DROIT DE VIVRE DANS UN ENVIRONNEMENT ÉQUILIBRÉ
ET RESPECTUEUX DE LA SANTÉ) - A) INVOCABILITÉ DIRECTE - EXISTENCE, DÈS
LORS QUE LE DÉCRET NE SE BORNE PAS À TIRER LES CONSÉQUENCES
NÉCESSAIRES DE LA LOI [RJ1] - B) CHAMP D'APPLICATION - INCLUSION DES
MESURES PRÉVUES PAR CE DÉCRET - 2) ARTICLE 5 DE LA CHARTE DE
L'ENVIRONNEMENT (PRINCIPE DE PRÉCAUTION) - INVOCABILITÉ POUR
CRITIQUER L'EXCLUSION DE TOUTE DÉFINITION D'UNE VALEUR DITE DE
GESTION POUR LES FIBRES COURTES D'AMIANTE - EXISTENCE.
[RJ1] Cf. CE, Assemblée, 12 juillet 2013, Fédération nationale de la pêche en France, n°
344522, à publier au Recueil. .
Considérant, en deuxième lieu, que si tout candidat à un concours est en droit d’être garanti de
l’impartialité du jury la seule circonstance que les membres du jury aient, en l’espèce, dans leur
majorité, été enseignants dans les écoles d’architecture de Paris et que l’un d’entre eux ait
entretenu des relations professionnelles avec un candidat enseignant dans la même école que
lui, n’est pas, par elle même, de nature à mettre en doute cette garantie ;
Considérant, en troisième lieu, qu’il ne résulte pas des pièces du dossier que les deux
rapporteurs membres du jury aient examiné le dossier de candidature de M. A au regard d’autres
critères que ceux dont l’article 24 du décret du 1er avril 1994 portant statut des professeurs et
maîtres assistants d’architecture modifié et l’article 6 de l’arrêté du 26 avril 2002 pris pour
son application prescrivent de tenir compte ; que le jury n’a commis aucune irrégularité en
décidant de l’admissibilité des candidats qu’il a retenus sur l’ensemble des postes sur lesquels
ceux ci s’étaient portés candidats ;
Considérant enfin que l’appréciation portée par le jury sur les mérites respectifs des candidats
à un concours n’est pas susceptible d’être discutée devant le juge de l’excès de pouvoir ;
Considérant qu’il résulte de tout ce qui précède que M. A n’est pas fondé à demander
l’annulation de la délibération du jury proclamant les résultats du concours interne ouvert en
2005 pour le recrutement de maîtres assistants dans la discipline « Théorie et pratique de la
conception architecturale et urbaine » ni, par voie de conséquence, celle de la décision du
ministre de la culture en date du 18 octobre 2005 rejetant son recours gracieux contre cette
délibération ;
Considérant que les dispositions de l’article L. 761-1 du code de justice administrative font
obstacle à ce que soit mise à la charge de l’Etat, qui n’est pas, dans la présente instance, la partie
perdante, la somme que demande M. A au titre des frais exposés par lui et non compris dans les
dépens ;
DECIDE:
--------------
Article 1er : La requête de M. A est rejetée.
Article 2 : La présente décision sera notifiée à M. Pascal A, au ministre de la culture et de la
communication et au secrétaire d’Etat auprès du ministre du budget, des comptes publics et de
la fonction publique, chargé de la fonction publique.
Vu Vu la procédure suivante :
1° Sous le n° 393026, par une requête et un mémoire en réplique, enregistrés les 27 août et 25
septembre 2015 au secrétariat du contentieux du Conseil d'État, MM. A-J.I., H.C. et B.G.
demandent au Conseil d'État :
1°) d'annuler pour excès de pouvoir le décret n° 2015-939 du 30 juillet 2015 portant convocation
des collèges électoraux pour procéder à l'élection des conseillers régionaux, des conseillers à
l'Assemblée de Corse, des conseillers à l'Assemblée de Guyane et des conseillers à l'Assemblée
de Martinique ;
2°) d'enjoindre au Premier ministre de convoquer les collèges électoraux pour procéder à
l'élection des conseillers régionaux dans le cadre des régions délimitées conformément aux
dispositions de l'article L. 4111-1 du code général des collectivités territoriales, dans sa
rédaction antérieure à sa modification par l'article 1er de la loi n° 2015-29 du 16 janvier 2015
relative à la délimitation des régions, aux élections régionales et départementales et modifiant
le calendrier électoral.
2° Sous le n° 393488, par une requête et deux mémoires en réplique, enregistrés les 14
septembre, 12 octobre et 15 octobre 2015 au secrétariat du contentieux du Conseil d'État, MM.
B.K.E. et D.F. demandent au Conseil d'État, à titre principal, d'annuler pour excès de pouvoir
le décret n° 2015-939 du 30 juillet 2015 portant convocation des collèges électoraux pour
procéder à l'élection des conseillers régionaux, des conseillers à l'Assemblée de Corse, des
conseillers à l'Assemblée de Guyane et des conseillers à l'Assemblée de Martinique et, à titre
subsidiaire, d'annuler ce décret en tant qu'il décide la convocation des électeurs de la nouvelle
région Alsace, Champagne-Ardenne et Lorraine.
Vu :
- la Constitution ;
- le code électoral ;
La parole ayant été donnée, avant et après les conclusions, à la SCP Lyon-Caen, Thiriez, avocat
du Mouvement alsacien Unser Land, à la SCP Lyon-Caen, Thiriez, avocat du Parti lorrain et à
la SCP Lyon-Caen, Thiriez, avocat du Parti des Mosellans ;
1. Considérant que les requêtes visées ci-dessus sont dirigées contre les mêmes décrets ; qu'il y
a lieu de les joindre pour statuer par une seule décision ;
2. Considérant que, dans sa rédaction en vigueur, l'article L. 4111-1 du code général des
collectivités territoriales dispose : « Les régions sont des collectivités territoriales. / Elles sont
créées dans les limites territoriales précédemment reconnues aux établissements publics
régionaux » ; que les établissements publics régionaux mentionnés par ces dispositions ont été
institués par la loi du 5 juillet 1972 portant création et organisation des régions dans chacune
des vingt-deux circonscriptions d'action régionale mentionnées à l'annexe I au décret du 2 juin
1960 portant harmonisation des circonscriptions administratives, telle que modifiée par le
décret du 9 janvier 1970 ;
3. Considérant que l'article 1er de la loi du 16 janvier 2015 relative à la délimitation des régions,
aux élections régionales et départementales et modifiant le calendrier électoral a modifié
l'article L. 4111-1 du code général des collectivités territoriales afin d'instituer à compter du 1er
janvier 2016 douze régions métropolitaines, en procédant au regroupement de plusieurs régions
; qu'ont notamment été regroupées, pour former de nouvelles régions, les régions Franche-
Comté et Bourgogne ainsi que les régions Alsace, Champagne-Ardenne et Lorraine ; que
l'article 7 de la même loi a également prévu que les dispositions de son article 1er
s'appliqueraient à compter du prochain renouvellement général des conseils régionaux suivant
la promulgation de la loi et que ces élections auraient lieu dans le cadre des nouvelles régions
définies à l'article 1er ; qu'enfin, le premier renouvellement général des conseils régionaux
suivant la promulgation de la loi a été fixé au mois de décembre 2015 par les dispositions du 1°
du II de son article 10 ;
4. Considérant que, par le décret attaqué du 30 juillet 2015, le Premier ministre a, en application
de l'article L. 357 du code électoral, convoqué les collèges électoraux le dimanche 6 décembre
2015 pour procéder à l'élection des conseillers régionaux, fixé la date d'un éventuel second tour
de scrutin au dimanche 13 décembre 2015, décidé que les élections auraient lieu sur la base des
listes électorales arrêtées le 30 novembre 2015 à l'issue de la procédure de révision
exceptionnelle prévue par la loi du 13 juillet 2015 visant à la réouverture exceptionnelle des
délais d'inscription sur les listes électorales, énoncé les règles applicables aux heures
d'ouverture et de clôture du scrutin ainsi que les dates d'ouverture et de fin de la campagne
électorale ; que, par le décret attaqué du 31 juillet 2015, dont les dispositions entrent en vigueur
le 1er janvier 2016, le périmètre de certaines circonscriptions administratives régionales a été
adapté afin de définir un cadre d'action administrative cohérent avec les nouvelles régions ; que,
pour demander l'annulation pour excès de pouvoir de ces décrets, les requérants invoquent, par
la voie de l'exception, l'incompatibilité des dispositions des articles 1er, 7 et 10 de la loi du 16
janvier 2015 précitée avec les stipulations du paragraphe 3 de l'article 4 et de l'article 5 de la
Charte européenne de l'autonomie locale ;
5. Considérant que les stipulations d'un traité ou d'un accord régulièrement introduit dans l'ordre
juridique interne conformément à l'article 55 de la Constitution peuvent utilement être
invoquées à l'appui d'une demande tendant à ce que soit annulé un acte administratif ou écartée
l'application d'une loi ou d'un acte administratif incompatibles avec la norme juridique qu'elles
contiennent, dès lors qu'elles créent des droits dont les particuliers peuvent directement se
prévaloir ; que, sous réserve des cas où est en cause un traité pour lequel la Cour de justice de
l'Union européenne dispose d'une compétence exclusive pour déterminer s'il est d'effet direct,
une stipulation doit être reconnue d'effet direct par le juge administratif lorsque, eu égard à
l'intention exprimée des parties et à l'économie générale du traité invoqué, ainsi qu'à son
contenu et à ses termes, elle n'a pas pour objet exclusif de régir les relations entre États et ne
requiert l'intervention d'aucun acte complémentaire pour produire des effets à l'égard des
particuliers ; que l'absence de tels effets ne saurait être déduite de la seule circonstance que la
stipulation désigne les États parties comme sujets de l'obligation qu'elle définit ;
7. Considérant qu'aux termes de l'article 5 de la Charte : « Pour toute modification des limites
territoriales locales, les collectivités locales concernées doivent être consultées préalablement,
éventuellement par voie de référendum là où la loi le permet » ; que si, en vertu des
dispositions de l'article 55 de la Constitution, le juge devant lequel un acte administratif
est contesté au motif que les dispositions législatives dont il fait application sont contraires
à une norme juridique contenue dans un traité ou un accord régulièrement introduit dans
l'ordre juridique interne est habilité à écarter l'application de celle-ci, il ne peut être
utilement saisi d'un moyen tiré de ce que la procédure d'adoption de la loi n'aurait pas
été conforme aux stipulations d'un tel traité ou accord ; qu'ainsi le moyen tiré de ce que
la loi du 16 janvier 2015 fixant la nouvelle délimitation des régions aurait été adoptée en
méconnaissance des stipulations de l'article 5 de la Charte européenne de l'autonomie
locale imposant la consultation préalable des collectivités locales ne peut qu'être écarté ;
9. Considérant qu'il résulte de tout ce qui précède que les requêtes de M. I. et autres, de MM.
E. et F., du Mouvement alsacien Unser Land, du Parti lorrain et du Parti des Mosellans doivent
être rejetées ;
Décide :
Article 1er : Les requêtes de M. I. et autres, de MM. E. et F., du Mouvement alsacien Unser
Land, du Parti Lorrain et du Parti des Mosellans sont rejetées.
Document n° 6 : extension de la jurisprudence Sarran au droit de l’Union
CE 3 déc. 2001, Synd. nat ; de l’industrie pharmaceutique
Considérant qu'à la suite de cette décision du Conseil d'Etat, les entreprises assujetties à la
contribution ont été remboursées des sommes qu'elles avaient versées ; que, toutefois, pour
compenser le manque à gagner subi par la caisse nationale de l'assurance maladie des
travailleurs salariés, l'article 30 de la loi n° 99-1140 du 29 décembre 1999 de financement de la
sécurité sociale pour 2000 a institué au profit de la même caisse une contribution exceptionnelle
mise à la charge des entreprises exploitant des spécialités pharmaceutiques remboursables et
des médicaments agréés à l'usage des collectivités, assise sur le chiffre d'affaires hors taxes
réalisé en 1999 à ce titre ; que ne sont plus déductibles de cette assiette les dépenses de recherche
; que sont en revanche exemptées de la contribution, les entreprises dont le chiffre d'affaires
hors taxes réalisé en 1999 est inférieur à 100 millions de F, sauf si elles sont filiales à 50 pour
100 au moins d'une entreprise ou d'un groupe dont le chiffre d'affaires consolidé réalisé en
France au titre de ces mêmes spécialités dépasse cette limite ; qu'en application de ces
dispositions, qui renvoyaient à un décret la fixation du taux de la contribution à un niveau
compris entre 1,2 et 1,3 % du chiffre d'affaires considéré, le gouvernement, par le décret attaqué,
a fixé ce taux à 1,2 % ;
Considérant que s'il n'est pas contesté que cette contribution a été instaurée, comme il vient
d'être dit, afin de compenser intégralement les conséquences financières pour la gestion de la
branche assurance maladie de la sécurité sociale de l'annulation et du remboursement corrélatif
aux entreprises concernées, de la contribution exceptionnelle instituée en 1996 sur le chiffre
d'affaires réalisé en 1995, la nouvelle contribution ne concerne cependant pas les mêmes
assujettis, retient une assiette différente, en particulier en ne permettant plus de déduire les
dépenses de recherche, et ne prévoit pas les mêmes exonérations que la précédente ;
Considérant par suite qu'il n'y a pas en raison de l'intervention de l'article 30 de la loi précitée,
dont le décret attaqué fait application, d'atteinte à la chose jugée par l'arrêt rendu le 8 juillet
1999 par la Cour de justice des communautés européennes, ni davantage de méconnaissance de
la chose jugée par le Conseil d'Etat statuant au contentieux dont la décision d'annulation du 15
octobre 1999 concernait une autre imposition ; que dans ces conditions, et sans qu'il soit besoin
de saisir la Cour de justice des communautés européennes d'une question préjudicielle,
l'argumentation des requêtes qui s'efforce de rattacher la prétendue atteinte à la chose jugée par
le juge communautaire et par le juge national à la violation de traités régulièrement introduits
dans l'ordre juridique interne ne peut qu'être écartée ; qu'ainsi, les requérants ne peuvent
utilement se prévaloir d'une incompatibilité de la loi servant de support au décret attaqué, d'une
part, avec les stipulations des engagements internationaux qu'ils invoquent, qu'il s'agisse de
l'article 10 du traité instituant la Communauté européenne qui fait obligation aux Etats membres
d'assurer l'exécution des obligations découlant du traité, de l'article 6-1 de la convention
européenne de sauvegarde des droits de l'homme et des libertés fondamentales relatif au droit
à un procès équitable, de l'article 1er du premier protocole additionnel à cette convention relatif
au droit de propriété et, d'autre part, avec des principes généraux de l'ordre juridique
communautaire déduits du traité instituant la Communauté européenne et ayant la même valeur
juridique que ce dernier, qu'il s'agisse du principe de la confiance légitime et du principe de la
sécurité juridique applicables aux situations régies par le droit communautaire, du principe de
loyauté qui se confond d'ailleurs avec le respect de l'article 10 du traité CE ou encore du principe
de primauté, lequel au demeurant ne saurait conduire, dans l'ordre interne, à remettre en
cause la suprématie de la Constitution ;
Considérant par ailleurs que la circonstance que certaines entreprises pharmaceutiques auraient
bénéficié du gain représenté par la différence entre le montant des sommes remboursées par
l'assurance maladie en exécution de la décision précitée du Conseil d'Etat et le montant des
sommes payées au titre de la contribution créée par les dispositions contestées ne saurait
conduire à faire regarder celles-ci comme constitutives d'une aide d'Etat irrégulière faute d'avoir
été notifiée à la Commission européenne en application du paragraphe 3 de l'article 88 du traité
instituant la Communauté européenne ;
Considérant enfin que l'assiette de la contribution a été définie en fonction de critères objectifs
au regard de la finalité consistant à faire contribuer les entreprises exploitant des spécialités
pharmaceutiques au financement de la protection sociale et à l'équilibre financier des
organismes qui y concourent ; qu'en particulier, ces critères sont liés à la part prise par ces
entreprises dans les dépenses d'assurance maladie des régimes obligatoires de base de sécurité
sociale ; qu'à supposer qu'en raison de l'exemption des entreprises ayant un chiffre d'affaires
inférieur à 100 millions de F, cette contribution frapperait davantage les filiales des laboratoires
des autres Etats membres de la Communauté européenne que les laboratoires français, cette
circonstance résulterait de l'application de critères objectifs, dépourvus de tout caractère
discriminatoire en fonction de la nationalité des entreprises assujetties ; que, par suite, et sans
qu'il soit besoin de saisir la Cour de justice des communautés européennes de questions
préjudicielles, les moyens tirés de ce que l'article 30 de la loi précitée serait incompatible avec
la prohibition de toute discrimination en raison de la nationalité des ressortissants des Etats
membres énoncée à l'article 12 du traité instituant la Communauté européenne et avec le
principe de la liberté d'établissement institué par l'article 43 du même traité doivent être écartés
; qu'il en va de même du moyen tiré de l'incompatibilité avec le principe de non-discrimination
posé par l'article 14 de la convention européenne de sauvegarde des droits de l'homme et des
libertés fondamentales ;
…
Article 1er : Les interventions du laboratoire Genévrier SA, de la société Pharmafarm SA, du
laboratoire Astra France SA, de la SARL Fujisawa et de la société Glaxosmithkline sont
admises.
Article 2 : Les requêtes du SYNDICAT NATIONAL DE L'INDUSTRIE
PHARMACEUTIQUE, de la SA LABORATOIRES BYK FRANCE, du LABORATOIRE
SCHWARZ PHARMA SA, de la SOCIETE GR NENTHAL, de la SOCIETE
LABORATOIRES LEO, du LABORATOIRE THERAMEX, de la SOCIETE MERCK
GENERIQUES, de la SOCIETE SCHERING-PLOUGH, du LABORATOIRE BAYER
PHARMA, de la SOCIETE THERABEL LUCIEN PHARMA, de la SOCIETE SCHERING
SA et de la SOCIETE LUNDBECK SA sont rejetées.
Document n° 7
CE, 8 juillet 2002, Commune de Porta
Considérant qu'aux termes de l'article 53 de la Constitution : "Les traités de paix, les traités de
commerce, les traités ou accords relatifs à l'organisation internationale, ceux qui engagent les
finances de l'Etat, ceux qui modifient des dispositions de nature législative, ceux qui sont relatifs à
l'état des personnes, ceux qui comportent cession, échange ou adjonction de territoire, ne peuvent
être ratifiés ou approuvés qu'en vertu d'une loi. / Ils ne prennent effet qu'après avoir été ratifiés ou
approuvés. / Nulle cession, nul échange, nulle adjonction de territoire n'est valable sans le
consentement des populations intéressées" ; qu'aux termes de l'article 55 de la Constitution : "Les
traités ou accords régulièrement ratifiés ou approuvés ont, dès leur publication, une autorité
supérieure à celle des lois, sous réserve, pour chaque accord ou traité, de son application par l'autre
partie" ; que
- si, pour vérifier si un traité ou un accord peut être regardé comme régulièrement
ratifié ou approuvé, il appartient au juge administratif de se prononcer sur le bien-
fondé d'un moyen soulevé devant lui et tiré de la méconnaissance, par l'acte de
publication de cet engagement international, des dispositions de l'article 53 de la
Constitution,
- il ne lui appartient pas, en revanche,
o dès lors que sa ratification ou son approbation a été autorisée en vertu d'une
loi,
o de se prononcer sur le moyen tiré de ce que la loi autorisant cette ratification
ou cette approbation serait contraire à la Constitution ;
Considérant que l'article 1er du traité entre la République française et la principauté d'Andorre
portant rectification de la frontière, fait à Andorre la Vieille le 12 septembre 2000, stipule que la
France cède à l'Etat andorran une portion de territoire d'une superficie totale de 15 595 m2 destinée
à permettre la réalisation d'un accès au tunnel sous l'Envalira et que l'Etat andorran cède à la France
une portion de territoire d'une superficie totale de 15 925 m2 ; que l'article 3 du traité stipule que
"les droits de propriété, ou tous autres droits réels, sur les terrains concernés seront transférés de
telle manière que les propriétaires andorrans des terrains passant sous la souveraineté française
deviennent propriétaires des terrains passant sous la souveraineté andorrane et que les propriétaires
français des terrains passant sous la souveraineté andorrane deviennent propriétaires des terrains
passant sous la souveraineté française" ; que par l'article 5 du traité, les parties s'engagent à entamer
dans les meilleurs délais des négociations en vue de conclure un accord portant délimitation de leur
frontière ; que la loi du 6 juillet 2001 susvisée a autorisé la ratification de ce traité qui a été publié
par le décret du 28 août 2001 du Président de la République ;
Considérant que si, pour demander l'annulation pour excès de pouvoir de ce décret du 28 août 2001,
la COMMUNE DE PORTA soutient que le décret serait intervenu en méconnaissance des articles
53, 55 et 72 de la Constitution, ces moyens tendent, en réalité, à mettre en cause la conformité à la
Constitution de la loi du 6 juillet 2001 ayant autorisé la ratification du traité, et, par suite, ne sont,
en tout état de cause, pas susceptibles d'être utilement présentés devant le Conseil d'Etat statuant au
contentieux ;
Considérant qu'il n'appartient pas au Conseil d'Etat statuant au contentieux de se prononcer sur le
bien-fondé des stipulations d'un engagement international, sur sa validité au regard d'autres
engagements internationaux souscrits par la France ou sur le moyen tiré de ce qu'il méconnaîtrait
les principes énoncés à l'article 17 de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen ; qu'il ne
lui appartient pas davantage de se prononcer sur le bien-fondé d'un moyen tiré de ce que l'autorité
qui a signé le traité ou l'accord, au nom de la partie étrangère, n'aurait pas été habilitée pour ce faire
par la constitution ou les dispositions de droit interne de cet Etat
Considérant qu'il résulte de tout ce qui précède que la COMMUNE DE PORTA n'est pas fondée à
demander l'annulation du décret attaqué ;
Document n° 8
CE ass., 8 février 2007, Société Arcelor Atlantique Lorraine et autres
[…]
Considérant que si, aux termes de l’article 55 de la Constitution, « les traités ou accords
régulièrement ratifiés ou approuvés ont, dès leur publication, une autorité supérieure à celle des
lois, sous réserve, pour chaque accord ou traité, de son application par l’autre partie », la
suprématie ainsi conférée aux engagements internationaux ne saurait s’imposer, dans l’ordre
interne, aux principes et dispositions à valeur constitutionnelle ; qu’eu égard aux dispositions
de l’article 88-1 de la Constitution, selon lesquelles « la République participe aux Communautés
européennes et à l’Union européenne, constituées d’Etats qui ont choisi librement, en vertu des
traités qui les ont instituées, d’exercer en commun certaines de leurs compétences », dont
découle une obligation constitutionnelle de transposition des directives, le contrôle de
constitutionnalité des actes réglementaires assurant directement cette transposition est appelé à
s’exercer selon des modalités particulières dans le cas où sont transposées des dispositions
précises et inconditionnelles ; qu’alors, si le contrôle des règles de compétence et de procédure
ne se trouve pas affecté,
[…]