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DE RENNES
54-035-02
C
Vu la procédure suivante :
- le préfet a commis une erreur de fait dès lors qu’en l’espèce, plus généralement
les problèmes techniques de sortie des soucoupes flottantes ne paraissent pas avoir été résolus.
- la requête est irrecevable à défaut pour les associations requérantes d’avoir un intérêt à
agir, l’impact de la décision contestée étant très limité ;
- la condition d’urgence n’est pas satisfaite : le nombre d’arbres concernés est
particulièrement faible et il n’existe aucune autre alternative moins impactante pour
l’environnement ; l’urgence réside surtout dans la nécessité de permettre à l’entreprise Anthénéa
de poursuivre son activité en plein développement et d’assurer le transport pour l’écoulement de
sa production dans les meilleurs délais en ayant un accès au fleuve Le Léguer puis à la mer ;
- sur le doute sérieux quant à la légalité de la décision litigieuse :
- elle est suffisamment motivée, a été prise au visa de l’article L. 350-3 du code de
l’environnement et s’inscrit dans le cadre d’un projet d’aménagement ;
- elle n’est entachée d’aucune erreur de droit : elle a pour objet de permettre un
aménagement de la chaussée nécessitant l’abattage de trois platanes sans lien avec le permis de
construire antérieurement délivré mais en lien avec la nature de l’activité qui a pris place dans le
bâtiment ;
- elle n’est entachée d’aucune erreur de fait : les conditions de transfert jusqu’au
fleuve ont fait l’objet de plusieurs réunions à la fin de l’année 2021, lesquelles ont permis
d’identifier les obstacles physiques et de prévoir les mesures préalables à prendre.
Vu :
- les autres pièces du dossier ;
- la requête au fond n° 2205644.
Vu :
- le code de l’environnement ;
- le code de justice administrative.
avec la préservation du patrimoine naturel, souligne que les trois arbres dont l’abattage est
autorisé sont situés dans deux alignements et sont repérés dans la fiche Natura 2000 « Rivière
Leguer, forêts de Beffou, Coat an Noz et Coat an Hay » comme étant riches en biodiversité car
ils abritent des chauves-souris, que ces arbres font partie du patrimoine naturel et culturel de
Lannion, insiste sur le fait que l’autorisation d’abattage aurait dû être intégrée au permis de
construire antérieurement délivré dès lors que la mairie connaissait déjà l’activité qui serait
exercée dans le bâtiment, qu’il y a lieu d’appliquer les dispositions de l’article L. 350-3 du code
de l’environnement qui étaient applicables à la date de délivrance du permis de construire, qu’en
tout état de cause, il n’existe aucun projet d’aménagement, qu’il existe beaucoup d’incertitudes
sur la viabilité du projet, la solidité des quais, la navigabilité de l’estuaire notamment pour
pouvoir mettre à l’eau les soucoupes flottantes fabriquées par la société Anthénéa et qu’il
n’existe aucune certitude sur le fait que ce sont seulement trois arbres qui devront être abattus ;
- les observations de Mme Debreu-Milon, représentant l’association Plestin
Environnement, qui reprend les mêmes termes que les écritures qu’elle développe, insiste sur
l’intérêt à agir des associations requérantes eu égard à leurs objets statutaires, sur le caractère
irréversible de l’abattage des arbres, souligne que l’article L. 350-3 du code de l’environnement
applicable est celui en vigueur à la date de délivrance du permis de construire, qu’il n’existe en
tout état de cause aucun projet d’aménagement ni aucun intérêt public qui nécessiterait l’abattage
de ces arbres, souligne qu’il n’existe aucune certitude sur la viabilité de l’activité de la société
Anthénéa, qu’il n’a pas été prouvé que les soucoupes flottantes qu’elle fabrique ne pourraient pas
sortir de l’usine autrement qu’en abattant les trois arbres en cause, que les mesures de
compensation sont insuffisantes dès lors que ce sont trois arbres centenaires qui doivent être
abattus et que la société Anthénéa a indiqué, par voie de presse, ne pas vouloir payer les frais liés
aux mesures compensatoires prévues dans l’arrêté en litige ;
- les observations de M. Creismas, représentant le préfet des Côtes-d’Armor, qui
reprend les mêmes termes que les écritures qu’il développe, souligne que l’enjeu
environnemental de l’abattage des arbres en cause est faible, qu’il s’agit de platanes situés en
bout d’alignement qui ne sont pas situés en espaces boisés classés, qu’il n’y avait pas de
possibilité de connaître, dès la délivrance du permis de construire les bâtiments accueillant
l’activité de la société Anthénéa, la taille des produits devant en sortir, qu’il existe un intérêt
majeur économique à préserver l’activité d’une entreprise novatrice qui doit livrer une unité
flottante en 2023 au sultanat d’Oman, insiste sur le fait que le texte applicable est celui en
vigueur à la date de la décision litigieuse, que l’abattage des arbres s’inscrit dans le cadre d’un
projet d’aménagement de la chaussée en raison de la taille des soucoupes flottantes produites par
la société Anthénéa, indique qu’à ce jour, c’est seulement l’abattage de trois arbres qui est prévu.
Il fait valoir en outre qu’il est justifié d’un aménagement en sortie de l’usine Anthénéa
afin d’effectuer les manœuvres nécessaires au transport des unités flottantes jusqu’au quai de
Loguivy-Lès-Lannion.
Par un mémoire, enregistré le 21 novembre 2022 à 13h30, l’association Sauvegarde du
Trégor, Goëlo, Penthièvre et l’association Plestin Environnement concluent aux mêmes fins que
leur requête par les mêmes moyens.
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Elles soutiennent en outre qu’il n’est pas justifié de la réalité d’un projet
d’aménagement à la date de l’arrêté attaqué et que les travaux envisagés ne constituent pas un
aménagement au sens de l’article L. 300-1 du code de l’urbanisme, qu’il ressort de la notice
élaborée par la ville de Lannion qu’il est probable qu’il soit nécessaire d’abattre d’autres arbres
ou que le transport de soucoupes flottantes porte atteinte aux arbres restés en place en raison de
la largeur insuffisante de la chaussée, bas-côtés inclus, que les arbres devant être abattus sont
centenaires, se situent dans une trame verte et bleue, à la limite d’un espace boisé classé et qu’il
existe un doute sur la pertinence des mesures de compensation prévues, que la navigabilité du
Léguer n’est pas prouvée.
6. Il résulte de ce qui précède que l’une des conditions mises à l’application de l’article
L. 521-1 du code de justice administrative n’étant pas remplie, il y a lieu, sans qu’il soit besoin
d’examiner la fin de non-recevoir opposée par le préfet des Côtes-d’Armor, de rejeter les
conclusions à fin de suspension de la requête des associations requérantes.
7. Aucun frais de cette nature n’ayant été engagé dans le cadre de la présente instance,
les conclusions présentées par les associations requérantes à ce titre ne peuvent qu’être rejetées.
ORDONNE:
Article 1er : La requête des associations Sauvegarde du Trégor, Goëlo, Penthièvre et Plestin
Environnement est rejetée.
N° 2205631 6
signé signé
F. Plumerault P. Cardenas
La République mande et ordonne au ministre de la transition écologique et de la cohésion des territoires en ce qui le
concerne ou à tous commissaires de justice à ce requis en ce qui concerne les voies de droit commun, contre les
parties privées, de pourvoir à l’exécution de la présente décision.