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Chapitre quatre : La croissance bactérienne

UFM Constantine. Faculté SNV


Filière Sciences Biologiques L2 Sciences Biologiques.
4ème Semestre. UEF : Microbiologie

Chapitre quatre : La croissance bactérienne

Contenu du chapitre
1. La définition de la croissance bactérienne
2. Les paramètres de la croissance
3. La courbe de croissance
4. Les milieux de cultures
4.1 La classification des milieux de culture selon la consistance
4.2 La classification des milieux de culture selon la composition
4.3 La classification des milieux de culture selon l’utilisation
microbiologique

Chapitre Quatre : La croissance bactérienne

1. La définition de la croissance bactérienne

Chez les organismes pluricellulaire, la croissance conduit à une augmentation de


la taille ou de la masse d’un individu.
Chez les bactéries (organismes unicellulaire), la croissance aboutit à une augmentation du
nombre des bactéries.
Dans un milieu où les conditions nutritionnelles et physicochimiques adéquates
sont réunies, les bactéries se multiplient par fission binaire (division par scissiparité).
Chaque cellule donne naissance à deux cellules filles identique à la cellule mère.

Après un certain temps, une bactérie peut donner naissance à plus de un million de bactéries

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Chapitre quatre : La croissance bactérienne

2. Les paramètres de la croissance

Les paramètres de la croissance sont aussi appelés constantes de la croissance :


N : nombre de cellules au temps t ;
G : temps de génération ;
µ : taux de croissance.
Dans un milieu favorable, une bactérie se multiplie indéfiniment. La croissance se
fait selon une progression géométrique d’ordre deux : 1, 2, 4, 8, 16, 32, 64,…
ou 20, 21, 22, 23, 24, … 2n (n est le nombre de générations)

16NN
0 (nombre de cellules /ml)
Toutes les cellules ne se divisent pas au même
rythme. La croissance ne se fait pas par palier,
mais d’une façon continue.

8N0
Asynchrone
Synchrone
4N0
2N0
N0
1 2 3 4 n (nombre de générations)
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N est le nombre de cellules en division au temps (t).

N = 2n NO N0 : la taille de l’inoculum ou le nombre de


bactéries initial.
n : le nombre de division.

Après 1 génération : N1 = 2 N0
Après 2 générations : N2 = 2X2 N0 = 22 N0
Après 3 génération : N3 = 2X2X2 N0 = 23 N0
.
.
Après n générations : N = 2n N0

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Chapitre quatre : La croissance bactérienne

2.1 Le temps de génération (G)

Le temps nécessaire au doublement du nombre de cellules :


1 bactérie pour produire 2 bactéries
4 bactéries pour donner 8 bactéries.
Il correspond au temps qui sépare deux divisions successives.

G = t/n
t : temps connu ; n : nombre de division
Le temps de génération est exprimé en heure ou en minute,
spécifique à chaque espèce,
dépend des conditions environnementales.
Exemple : 20 minutes pour Escherichia coli,
et 1000 minutes pour Mycobacterium tuberculosis.

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2.2 Le taux de croissance (μ)

Le nombre de divisions effectuées par unité de temps.

μ=n/t n : nombre de génération

Il exprime la vitesse de multiplication des bactéries.


L’unité est temps-1 : H-1 , min-1

Remarque :
Le taux de croissance est l’inverse du temps de génération.
µ=1/G

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Chapitre quatre : La croissance bactérienne

3. La courbe de croissance
Dans un milieu non renouvelé, le volume du milieu est précis et les nutriments sont
limités. Ils s’épuisent avec le temps : on parle d’une croissance en mode discontinu ou
d’une croissance dans un système clos (fermé).
La courbe de croissance d’une bactérie est la représentation du nombre de
bactéries en fonction du temps : courbe à six phases.

phase de ralentissement

phase stationnaire
Le nombre de cellules (N)
phase de croissance
exponentielle
phase de déclin

phase d’accélération
Le temps (t)
phase de latence

Remarque : La croissance en culture continue (système ouvert) ne sera pas traitée cette année.
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3.1 La phase de latence


Le nombre de cellules (N)
t0 à t 1
N = N0 Nmax
μ=0
G tend vers l’infini

taille de l’inoculum N0
t1 t2 t3 t4 t5 Le temps (t)

Plusieurs facteurs sont à considérés:


Le germe étudié : certaine bactéries s’adaptent plus facilement au milieu que d’autre
(facteur génétique).
La taille de l’inoculum : plus N0 est importante plus la phase de latence est réduite.
L’âge des bactéries : la phase de latence est courte avec des cellules jeunes. Un
inoculum âgé peu contenir des cellules mortes ou à état physiologique peu favorable.
La composition du milieu : un inoculum prélevé d’un milieu de la même
composition que le milieu de fermentation se multiplie instantanément sans aucune
phase de latence.

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Chapitre quatre : La croissance bactérienne

3.2 La phase d’accélération


de t1 à t2 N augmente
µ augmente
G diminue

3.3 La phase de croissance exponentielle


de t2 à t3 N augmente avec le temps (t) de façon exponentielle,
µ est maximal
G est minimal

3.4 La phase de ralentissement ou décélération

de t3 à t4
Le nombre de cellules (N)
N augmente faiblement
µ diminue Nmax
G augmente

Le temps (t)
N0
t1 t2 t3 t4 t5

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3.5 La phase stationnaire


de t4 à t5
N est à son maximum (il reste constant)
µ =0
G tend vers l’infini
Le milieu devient de moins en moins favorable à la croissance.
Le nombre de cellules viables reste constant.

Le nombre de cellules (N)

Nmax
3.6 La phase de déclin
N diminue proportionnellement au temps.
Les cellules meurent et on peut définir
un taux de mortalité. N0 Le temps (t)
t1 t2 t3 t4 t5
Le taux de mortalité est très utilisé dans
l’évaluation de l’efficacité des agents
antimicrobien.

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Chapitre quatre : La croissance bactérienne

Le nombre de cellules (N) Croissance cryptique

Le temps (t)

Dans certains cas, des bactéries survivantes peuvent amorcer une nouvelle
phase de multiplication aux dépens des substance libérées par la lyse
cellulaire : la croissance cryptique.

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4. Les milieux de cultures

4.1 La classification des milieux de culture selon la consistance

Les milieux de culture sont liquide ou solide (présence d’un polyoside, agar, extrait
d’algues). Les milieux gélosés se liquéfient par chauffage à l’ébullition et se solidifient
aux environs de 45 °C.

La croissance bactérienne se traduit par la formation de

Troubles dépôts voiles Nappe confluente colonies isolées


uniformes superficiels (dépôt d’un grand (masse de descendants
nombre de cellules) accumulés)

Aspects de la croissance Aspects de la croissance


sur milieu liquide sur milieu solide.
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Chapitre quatre : La croissance bactérienne

4.2 La classification des milieux de culture selon la composition

Milieux naturels Milieux Milieux


ou empiriques synthétiques Semi-synthétiques
De composition complexe et De composition constante et De composition définis
mal définie, d’origine strictement définie de corps autant que possible de
animale (lait, viande…) ou chimiques purs dans l’eau. substance chimiques et de
d’origine végétale (pomme Très utilisés pour l’étude des produits d’origines naturelle.
de terre peptone de soja…) besoins de la nutrition et des
facteurs de croissance,… Milieu Drigalski :
Le bouillon nutritif : Peptone 15g
Extrait de viande de bœuf 5g Milieu ISP5 : Extrait de viande 3g
Peptone 10g K2HPO4 1g Extrait de levure 3g
Chlorure de sodium 5g Thiosulfate de sodium 1g
NH4Cl 1g Lactose 15g
Eau distillée qsp 1000 mL
CaSO4 1g Cristal violet 0,005g
MgSO4 2g Bleu de bromothymol 0,08g
Eau distillée qsp 1000 mL Agar-agar 12g
Eau distillée qsp 1000 mL

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4.3 La classification des milieux de culture selon l’utilisation microbiologique

Les milieux d’isolement : destinés à favoriser la croissance d’une ou plusieurs


espèces bactériennes. Ils peuvent être des milieux usuels de base, d’enrichissement
ou bien milieux sélectifs ou électifs

Milieu sélectif : permet la croissance d’une espèce ou d’un groupe d’espèces bactérienne. La
croissance des autres bactéries est inhibée.
Milieu électif : sur lequel on observe une culture abondante et rapide de certaines bactéries,
alors que la plupart des espèces bactériennes s’y développent peu et lentement.
Milieux d’enrichissement : milieux liquides destinés à enrichir le milieu en germe recherché.

Les milieux de purification : peuvent être les même milieux d’isolement


seulement on doit avoir un seul type de bactéries (souche pure).

Les milieux d’identification : permettent la mise en évidence des caractères


différentielle entre des espèces ou des genres voisins

Les milieux de conservation : milieux pauvres qui maintiennent les bactéries


dans un état de ralentie.

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