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Cours 4 : Physiologie bactérienne

Partie II : Croissance bactérienne

Objectifs

 Comprendre la courbe de croissance bactérienne.


 Connaitre les techniques utilisées pour mesurer la croissance bactérienne.

Plan du cours

Introduction

1. Définition d’une colonie bactérienne

2. Etude macroscopique des colonies

3. Division bactérienne

4. Paramètres de la croissance

5. Courbe de croissance en milieu non renouvelé

6. Autres phénomènes de croissance

6.1. Diauxie

6.2. Croissance continue

7. Mesure de la croissance bactérienne

Introduction

La croissance est souvent sévèrement limitée par la disponibilité des nutriments et beaucoup
d’autres facteur de l’environnement .

Elle est définie comme : une augmentation des constituants cellulaires a un intervalle régulier
du temps elle se traduit par :

 Un allongement de la taille des cellules bactériennes.


 Une augmentation du nombre de bactéries.

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1. Croissance aux milieux solides

Cette croissance est révélé par l’apparition de colonie a la surface du milieu.

Figure 1 : culture des bactéries sur le milieu enrichi au sang (gélose au sang).

2. Croissance aux milieux liquides

Cette croissance est révélée par un trouble.

Figure 2: culture d’une bactérie sur milieu liquide (bouillon).

1) Définition d’une colonie bactérienne

Du latin colonia est l’amas visible à l’œil nu, constitué par des milliards de descendances
vivant rassemblés à la surface d’un milieu de culture solide selon un mode de vie particulier.

2) Etude macroscopique des colonies

La taille: diamètre des colonies.


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On distingue

Colonies ponctiformes, petites colonies, colonies moyennes, grosses colonies

L'aspect de la surface : lisse, rugueuse


La consistance: on distingue les colonies crémeuses des sèches et des muqueuses
La forme

Elévation : avec vue de profil:

Bord : avec vue de dessus.

La couleur ou pigmentation: La plupart des colonies isolées sur gélose ordinaire


sont sans pigment mais certaines sont jaunes, vertes, dorés.

Figure 3 : La morphologie des colonies bactériennes.

La description macroscopique des colonies aboutit à distinguer 3 types principaux de


colonies :

 Colonies R rugueuses (rough)

Colonies sèches avec bord irrégulier correspondent à des bactéries moins virulentes ou
avirulentes Bacillus anthracis , sauf Mycobactérium tuberculosis.

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 Colonies S (Smooth)

Colonies à surface lisse avec un bord régulier, et à consistance crémeuse correspondent à des
bactéries virulentes ex : pneumocoque.

 Colonies M (Muqueuses)

Colonies ayant un aspect brillant gras et coulant ex: Klebsiella capsulé.

3. Division bactérienne

La division cellulaire est assurée par scissiparité. Une bactérie donne naissance à deux
nouvelles bactéries filles identiques. Le point de division est appelé septum.

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Figure 4 : la division bactérienne par scissiparité.

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Exemple

Chez Escherichia coli, des protéines appelées Fts (filaments sensibles à la chaleur) qui joue
un rôle fondamental dans la scissiparité  formant un anneau FtsZ transversal ou vont se
concentrer toutes les enzymes nécessaires à la division: synthèse du septum au niveau duquel
les cellules filles vont ensuite se séparer.

Figure 5: anneau FtsZ d’E. coli en division, visualisé par immunofluorescence.

4. Paramètres de la croissance

Sont appelés également « constantes de la croissance »

4.1. Le temps de génération (G)

Est le temps nécessaire au doublement du nombre de cellules

Le temps de génération est spécifique à chaque espèce et il dépend des conditions


environnementales.

Exemple

(G) pour Escherichia coli est de 20 minutes

(G) pour Mycobacteriu mtuberculosis 20 heures

4.2. Taux de croissance (µ)

Le nombre de divisions par unité de temps.

5. Courbe de croissance en milieu non renouvelé

Lorsque des bactéries se développent dans un système fermé, la croissance n’est exponentielle
que pendant quelques générations seulement.

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La courbe de croissance résultante est constituée de 5 phases distinctes.
L'étude de la croissance bactérienne dans le temps peut être représentée sur un graphique en
portant:

Figure 6 : courbe de croissance bactérienne.

5.1) Phase de latence


C’est la phase d'adaptation des bactéries à leur milieu de culture, pas de multiplication
bactérienne pendant cette phase, le taux de croissance (µ =0).
La durée de la phase de latence varie selon les bactéries et la nature du milieu.

5.2) Phase exponentielle

Aussi appelée logarithmique pendant cette phase les cellules bactériennes se divisent sans
arrêt. , le taux de croissance atteint la valeur maximale (µ=max). Il y a dédoublement de la
population a des intervalles de temps réguliers (toutes les 20 minutes / E.coli). .
5.3) La phase de ralentissement

Le taux de croissance (µ) régresse (épuisement de la moitié de nutriment et accumulation de


déchets).

5.4) La phase stationnaire

Au cours de cette phase le nombre total de bactéries viables demeure constant, le taux de
croissance (µ = 0) est constant, les nutriments essentiels s’épuisent.

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Accumulation de déchets métaboliques (les nouvelles générations équilibrent les vieilles
bactéries qui se lysent)

5.5) La phase de déclin « mortalité »

Dans cette dernière phase la masse bactérienne décroît du fait de la lyse accélérée des
bactéries (autolyse).
6. Autres phénomènes de croissance

6.1. Diauxie

Est une croissance qui se traduit par une courbe biphasique

Cette croissance est observée lorsqu’on utilise un milieu contenant deux sources de carbone et
d’énergie.

Exemple : milieu contenant du glucose et du lactose.


La bactérie utilise le glucose en premier, lorsqu’il sera épuisé et après un certain temps de
latence, les enzymes nécessaires à la dégradation du lactose serons mises en jeux.

Figure 7: Phénomène de diauxie chez Escherichia coli.

6.2. Croissance continue

Dans un milieu non renouvelé, la phase exponentielle de croissance ne peut durer que
quelques heures (problème pour les bioindustries).

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Dans un but industriel (préparation d'anatoxines, vitamines, vaccins …etc) il peut être
nécessaire de prolonger cette phase en renouvelant constamment le milieu de culture et en
éliminant les produits du métabolisme (déchets) ex : turbidostat, chémostat.

Figure 8 : Schéma simplifié d'un chémostat (culture continue).

7. Mesure de la croissance bactérienne

De multiples techniques sont utilisées pour étudier la croissance microbienne .

On distingue les méthodes directes et indirectes

I .Directes

 Chambres de comptage

A partir d’un volume connu d’une suspension bactérienne on peut faire une numération totale
des cellules au microscope à l’aide d’une lame spéciale appelée chambre de comptage de
Petroff-Hausser, Malassez

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.Chambre de comptage de Petroff-Hausseer Comptage au microscope

Figure 9 : Comptage de cellules

 Dénombrement des bactéries après culture

Le résultat est exprimé en nombre de bactéries par ml. On compte les boites contenant de
30à300 colonies.

Le nombre total est égal au nombre de bactéries viable dans l’échantillon dilué. Les résultats
exprimés en unité formant colonie (UFC).

Figure 10 : dénombrement des bactéries après étalement sur milieu solide

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 Mesure par filtration sur membrane

Méthode utilisée pour la recherche des coliformes dans l’eau, comme preuve de
contamination fécale.

On procède par filtration sur membrane de 100 ml d'eau puis la membrane est mise en culture
sur gélose et d'un calcul du nombre des organismes cibles présents dans l’échantillon.

Ex : dénombrement des Escherichia coli (E. coli) et des bactéries coliformes.

Figure 11 : procédé de filtration d’eau sur membrane

Figure 12: colonies sur membranes filtrantes.

 La technique d'épifluorescence

 Cette méthode utilise l'acridine orange et distingue les cellules vivantes des cellules
mortes.

 Elle permet de compter sélectivement les bactéries vivantes fluorescentes à une


couleur différente des cellules mortes.

Sous un microscope à UV, les bactéries vivantes apparaissent vertes, les mortes apparaissent
rouges.

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II. Indirectes

 Mesure de la turbidimétrie

Plus une bactérie pousse dans un liquide plus ce dernier devient trouble.

On utilise un spectrophotomètre pour mesurer cette turbidimétrie à travers une mesure


appelée densité optique (DO) ou Absorbance (A).

Figure 13 : estimation de la turbidimétrie par spectrophotométrie

b) Mesure par la biomasse sèche

Les bactéries cultivées dans un milieu liquide après centrifugation, les bactéries sont lavées
séchées et pesées. C’est une technique très délicate et nécessite beaucoup du temps.

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