Vous êtes sur la page 1sur 12

LA CELLULE BACTERIENNE

INTRODUCTION

Les bactéries, sont des organismes procaryotes unicellulaires présents


dans tous les milieux. Elles peuvent être isolées à partir du sol, de
l’air, des eaux douces, marines ou saumâtres, des profondeurs. Elles se
rencontrent aussi chez les organismes vivants terrestres et
aquatiques.

Les bactéries ont une importance considérable dans les cycles


biogéochimiques naturels en particulier le cycle du carbone et de
l’azote. Les bactéries peuvent être très utile à l’homme par la
transformations des produits en d’autres en particulier dans
l’agroalimentaire (fabrication des yaourts ou du fromage à partir du
lait), dans la production industrielle de nombreux composés chimiques
(synthèse de protéines (enzymes), production de biogaz, production
d’antibiotiques, dégradations des hydrocarbures et intervention dans
le processus de traitement des eaux usées.

Chez l’homme, La plupart de ces bactéries sont inoffensives ou


bénéfiques pour l’organisme on les rencontre au niveau de la bouche
l'intestin, la peau et tous les orifices naturelles. Il existe cependant
de nombreuses espèces pathogènes à l'origine de beaucoup de
maladies infectieuses comme le choléra, la syphilis, la peste, l’anthrax,
la tuberculose.

Les bactéries ont une taille moyenne de 1 à 3 micromètres avec des


dimensions extrêmes de 500 micromètres pour les spirochètes et 0.1
micromètre pour les mycoplasmes. La bactérie est composée à 80%
d’eau, 10% de Carbone, 4% d’Oxygène, 3% d’Azote, 2% d’Hydrogène,
0.6% Phosphore et 0.4 d’autres éléments à l’état de traces.

CHAPITRE 1

ETUDE D'UNE CELLULE BACTERIENNE


1. Observation macroscopique sur gélose
La première étape du diagnostic bactérien et du biotypage d’une
souche est la description macroscopique des colonies isolées.
Lorsqu'on dépose une bactérie sur un milieu solide riche, cell-ci se
multiplie et donne naissance à une colonie ; parfois cette seule étude
permet de connaître la bactérie qu’on a en présence car les colonies
sont typiques…
Il s’agit d’un examen à l’œil nu ou à faible grossissement de boites
de pétri et de distinguer les caractéristiques d'une colonie :
− Taille : Elle varie de 1/10e de mm à plus de 1 cm et dépend d’une
part de l’espèce bactérienne et d’autre part de la composition du
milieu de culture.
- Forme du pourtour : circulaire, irrégulière, rhizoide, filamenteuse.
− Forme de l' élévation : Plates, surélevées, convexe, bombées, semi-
bombée, plate, colonies à centre ombiliqué, etc.

− Allure des contours :, réguliere, irréguliers, circulaires, ondulées,


lobée, amiboïdes, etc.
− Chromogénèse : Couleur du pigment, pigment soluble ou insoluble
dans le milieu. − Transparence : Colonies transparentes, translucides,
opaques, etc. − La consistance : Colonies à consistance granuleuse ou
visqueuse.
− Odeur : Présence ou absence d’odeur, essayer d’en déterminer la
nature. − Aspect : collant, filamenteux, etc.
− Aspect de la surface : C’est un caractère particulièrement
important qui sert à différencier les colonies. Il existe donc des
colonies lisses, rugueuses, muqueuses, brillantes, sèches, poudreuses,
plissées, etc.

Figure 1 : Différent formes des colonie bactériènnes

Les 3 grands types de colonies sont :


− Type S (Smooth = lisses) : contours lisses et réguliers, semi-
bombée, surface brillantes, crémeuses. Elles sont souvent formées
par les germes pathogènes ;
− Type R (Rough = rugueux) : contours irréguliers, plates rugueuses
et mates, sèches. Elles sont constituées généralement par des
germes saprophytes ;
− Type M (Muqueux) : contours lisse et réguliers, très bombées,
surfaces très brillantes, filantes.
Photo 1 : Formes, aspect et couleur observées chez les
colonies bactériènnes

2. Observation misroscopique

L’étude au microscope optique montre que les bactéries se présentent


essentiellement sous trois formes : sphérique ou coccoïde, en bâtonnet
ou Bacille et en spirale.
2.1 Les principales formes bactériennes
2.1.1 La forme sphérique
Elle caractérise les cocci ou coques. Leur mode de division conduit à des
groupements typiques en chaînette (streptocoques), en grappe de raisin
(staphylocoques), en cubes (sarcines), etc.

Photo 2 : Streptocoques Photo 3 : Diplocoques Photo 4 : Sphylocoques dorés


Figure 2 : différents modes de division des cocci
(a) streptococcus, (b) diplococcus,(c) tetrade, (d)
sarcina, (e) staphylococcus

2.1.2. La forme en bâtonnets


caractérise les bacilles. Les bactéries peuvent se présenter en
diplobacilles, ou sous forme d’une chaine de plusieurs bactéries
(lactobacilles). Les bacilles peuvent avoir une forme en bâtonnets
incurvés (vibrions) ou en massue (corynébactéries). Parfois les
bâtonnets sont tellement courts qu'on pourrait les confondre avec des
coques (coccobacilles).

Photo 5 : Echerichia coli Photo 6 : Lactobacillus


Photo 7 : Clostridium Photo 8 : Vibrio cholerae

2.1.3.Les formes spiralées


se rencontrent chez les tréponèmes, les leptospires et les spirochètes.
2.1.4. D'autres formes
Forme : pédonculées (Caulobacter),
Formes : filamenteuses (bactéries ferrugineuses, Sphaerotilus),
Formes: mycéliennes (mycobactéries) ou nettement ramifiées
(actinomycètes).

Photo 9: Tréponèmes Photo 10 : Leptospires Photo 11: Spirochètes

Photo 12, 13 : Bactéries Actinomicètes Photo 14 : Caulobactères


3. Ultra-structure d’une bactérie
l’observation au microscope électronique laisse apparaitre que la cellule
bactérienne est entourée par une enveloppe rigide (la paroi) qui lui
garde sa forme, lui donne sa résistance. Celle-ci entoure une autre
enveloppe plus mince, la membrane cytoplasmique.

Figure 3 : Schéma d'une cellule bactérienne

3.1.La paroi bactérienne


La paroi est l'enveloppe caractéristique de la cellule procaryote. Elle est
un véritable exosquelette qui lui confère sa forme et lui permet de
résister à la forte pression osmotique interne comprise entre 5 et 20
atmosphères. La paroi est composée de peptidoglycane, encore appelé
mucopeptide, muréine ou encore muco complexe.

La distinction entre bactéries Gram positif et bactéries Gram négatif


repose sur une différence de composition pariétale. La paroi des
bactéries Gram positif est riche en acide teichoïque et en acide
diaminopimélique. Les bactéries Gram négatif ont une paroi plus riche en
lipides.
Figure 4 : Ultra-structure de la paroi bacteriènne

3.1.1. Colaration de Gram

Après fixation des bactéries sur une lame celle-ci est plongée dans un
premier colorant : le violet de gentiane Il va traverser les parois et
membranes des bactéries et se fixer dans leur cytoplasme. Ainsi à cette
étape toutes les cellules sont colorées en violet.

• La lame est ensuite traitée avec une solution d'éthanol à 90°.


• La lame après avoir été rincée est plongée brièvement dans un
deuxième colorant, la fuchsine. Toutes les bactéries colorées en violet
sont dites "GRAM + " et celles colorées en rose sont dites "GRAM - " .
• les bactéries Gram positif possèdent une paroi riche en
peptidoglycane, composant qui empêche l'alcool de pénétrer dans le
cytoplasme et par la même de dissoudre le violet de gentiane. Ce dernier
reste dans le cytoplasme et la bactérie n’est donc pas décolorée.

Figure 5 : Protocol de la coloration de Gram

Les différents constituants de la paroi sont à l'origine de nombreuses


propriétés antigéniques lesquelles permettent la distinction sérologique
d'espèces bactériennes proches aussi bien chez des Gram positif
(Streptococci) que Gram négatif (Salmonella, Proteus, etc.). La carte
d'identité antigénique d'un genre bactérien s'appelle sérotype.

3.2. Cytoplasme
Le cytoplasme est entouré par la membrane cytoplasmique.
c’est un hydrogel colloïdal de pH compris entre 7 et 7.2. Il est composé
de sels minéraux de lipoprotéines, de nucléoprotéines et de lipides, des
ribosomes, d’acides nucléiques, des substances de réserves (l'amidon,
glycogène, l'acide hydroxybutirique, des polyphosphates organiques) et
quelques organites spécialisés. Les bactéries photosynthétiques
possèdent des chromatophores. qui jouent le rôle des chloroplastes chez
les plantes vertes. Toutefois, l'ultrastructure et la nature des pigments
de ces organites en sont différentes.

3.3. L’appareil nucléaire


L'appareil nucléaire bactérien n'est pas entouré d'une membrane,
contrairement au noyau de la cellule eucaryote. La molécule d'ADN des
bactéries beigne directement dans le cytoplasme. Elle est de grande
taille et peut atteindre plus d'un millimètre de longueur. L'appareil
nucléaire est en relation avec les invaginations de la membrane plasmique
appelées mésosome. Il semble que c'est au niveau du mésosome que soient
concentrés les sites enzymatiques qui permettent à l'ADN d'exprimer
ses différentes fonctions (ADN polymérases, ADN ligases, déroulases,
gyrases, etc.)

3.4. Les plasmides

Les plasmides sont des fragments d'ADN extra-chromosomiques de


petite taille capables d'autoréplication. Ces plasmides confèrent aux
bactéries des résistances aux antibiotiques ou aux métaux. Ils peuvent
être responsables aussi de la de la synthèse d’entérotoxine ou de
bactériocines qui ont un pouvoir bactéricide puissant (colicines,
vibriocines, pyocines, etc.). Certains plasmides (transposons) peuvent
s'intégrer au chromosome bactérien et ainsi lui conférer les propriétés
dont ils sont porteurs (résistance aux antibiotiques surtout).

3.5. Les éléments inconstants


3.5.1. La capsule
De nombreuses bactéries élaborent des substances organiques
visqueuses qui entourent leur paroi d'une couche plus ou moins
compacte. Toutes les bactéries ne produisent pas de capsule.
La capsule joue un rôle important dans la défense des bactéries,
d'abord contre la dessiccation, mais aussi contre les prédateurs
(protozoaires) ou les parasites (les bactériophages sont incapables de
se fixer sur une bactérie capsulée). La capsule est le support de
nombreux antigènes. Ainsi, les pneumocoques capsulés se révèlent
pathogènes, alors que les pneumocoques non capsulés ne le sont pas.

3.5.2. Les cils et les flagelles


Les bactéries mobiles se déplacent soit par glissement
(cyanobactéries), soit par rotation autour d'un axe central
(spirochètes), soit au moyen de cils ou de flagelles qui sont des
filaments extrêmement ténus, invisibles au microscope optique sur les
bactéries vivantes. Il existe quatre grands types d'insertion des cils ou
des flagelles sur les bactéries : insertion polaire : monotriche,
lophotriche, amphitriche et insertion péritriche. Le point d'insertion
des cils et des flagelles se situe dans le cytoplasme, au contact de la
membrane plasmique.

3.5.3. Les pili ou fimbriae


Les bactéries Gram négatif, surtout, possèdent, à leur surface, des
appendices filiformes très courts, rigides et cassants. Certains de ces
pili, renflés, appelés pili sexuels, joueraient un rôle dans l'échange
d'ADN entre deux bactéries quand elles se rencontrent en conjugaison.

3.5.4. Les spores bactériennes


lorsque les conditions du milieu de culture sont défavorables, certaines
bactéries ont la propriété de former de petites unités sphériques
douées d'une extraordinaire résistance. Ces unités sont appelées
spores ou endospores, car elles se forment à l'intérieur de la cellule
bactérienne. Lrsque ces spores sont mises dans un milieu de croissance
favorable, elles germent en dannant naissance à une cellule bactérienne
normale. On les rencontre au sein de trois genres bactériens principaux
: Bacillus, Clostridium et Sporosarcina.
Les spores sont résistantes à la chaleur (8 heures à 100° C et 5 minutes
à 120°C), aux attaques des acides, des bases, des antiseptiques, des
rayons UV ou X, des antibiotiques, etc.

3.6. Les bactéries intracellulaires


Certaines bactéries sont des parasites obligatoires des cellules. Ce sont
les Rickettsies et les Chlamydies.
-Les Rickettsies : parasitent naturellement des arthropodes : tiques,
puces et poux, sans leur être nuisibles. Transmises à l'homme, par
piqûre, elles sont responsables d'infections, souvent graves, voire
mortelles (Typhus épidémique, fièvre Q, fièvre pourprée des montagnes
Rocheuses, etc.).
-Les Chlamydies : n'infectent que des vertébrés. Elles sont
responsables de deux types d'infection chez l'homme : les psittacoses
ornithoses transmises par des oiseaux (perroquets, pigeons, etc.) et les
lymphogranulomatoses vénériennes, trachomes et conjonctivites à
inclusion.

Vous aimerez peut-être aussi