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M.

REGUIG

INSTITUT NATIONAL DE FORMATION SUPERIEURE PARAMEDICALE DE


CONSTANTINE

Le monde microbien

Année pédagogique 2021-2022


Plan

I - HISTORIQUE

II - DÉFINITION DE MICROORGANISME

III-STRUCTURE CELLULAIRE DES MICROORGANISMES

IV - CLASSIFICATION DES MICRO-ORGANISMES RENCONTRES EN


PATHOLOGIE HUMAINE

V - PROPRIETES DES PROTISTES

VI - STRUCTURE DES VIRUS

VII- LES MICROORGANISMES ET LEURS RELATIONS AVEC L’HOTE

VIII - LES FLORES MICROBIENNES

IX- LES MICRO-ORGANISMES ET LEURS EFFETS PATHOGÈNES


Le monde microbien

I- HISTORIQUE

Les microorganismes sont des êtres vivants invisibles à l’œil nu. Sous ce terme, sont
regroupés les bactéries, les protozoaires, les algues et les champignons microscopiques. Ils
sont ubiquitaires et représentent la biocénose la plus importante de la Terre.

Leur découverte revient aux progrès de l’optique et leur mise en évidence est attribuée au
hollandais Antonie VAN LEEUWENHOEK (1632 - 1723), marchand de la ville de Delft, qui
observa, au moyen d'un microscope rudimentaire de sa fabrication, un grand nombre de
particules invisibles à l‘œil nu, qu'il appelait « animalcules ». Parmi ces micro-organismes
extrêmement petits, il décrivit des formes diverses (sphériques, bâtonnets, spirales)
correspondant aux principales variétés morphologiques des bactéries.

La microbiologie médicale est née dans la 2e partie du XIXe siècle avec les travaux de Louis
PASTEUR et Robert KOCH qui démontrèrent le rôle des micro-organismes dans le
développement des maladies.

II- DEFINITION D’UN MICRO-ORGANISME

Un micro-organisme est un être vivant unicellulaire de petite taille (invisible à l'œil nu),
capable de se nourrir, de respirer et de se reproduire de façon autonome.

Les microorganismes sont également appelés protistes

Les virus n'ont pas de structure cellulaire et ne peuvent pas effectuer de réactions
métaboliques. En revanche, ils utilisent la machinerie métabolique et génétique de la cellule
hôte qu'ils infectent pour se multiplier.

III- STRUCTURE CELLULAIRE DES MICROORGANISMES

Les microorganismes peuvent présenter soit une structure cellulaire eucaryote, soit une
structure qualifiée de procaryote. Ces mots sont formés à partir de la racine grecque caryon
qui veut dire noyau et de préfixes eu et pro qui veulent dire vrai et avant.
Tableau comparatif des microorganismes par rapport à leur structure cellulaire

Cellule eucaryote Cellule procaryote


Noyau vrai noyau possédant une membrane nucléaire Sans noyau vrai, dépourvu de membrane
qui entoure le matériel génétique et le sépare du nucléaire.
cytoplasme.

le matériel génétique est présent à l’état libre


le matériel génétique (ADN) est organisé en
dans le cytoplasme sous forme d’une
chromosomes diploïdes (2n).
molécule haploïde (n).

Membrane Membrane cytoplasmique Double enveloppe (membrane + paroi épaisse


et rigide qui donne à la cellule sa forme et la
protège)
Cytoplasme Le cytoplasme contient de nombreux Le cytoplasme contient peu d’organites
Et organites organites limités par une membrane : - ribosomes libres de petite taille
- ribosomes de grande taille fixés sur la -la plus part des procaryotes peuvent contenir
membrane du réticulum une petite molécule circulaire extra
- mitochondries chromosomique transmissible appelée :
- appareil de golgi plasmide.
- réticulum endoplasmique
- vacuoles
- lysosomes et des organites divers
Taille en µm grande taille 10 à 600 µm petite taille 1 à 10 µm
(1 µm=10-6m)
Reproduction mitose, méiose Scissiparité
IV- CLASSIFICATION DES MICRO-ORGANISMES

On classe les micro-organismes en deux grands groupes :

LES PROTISTES SUPERIEURS LES PROTISTES INFERIEURS

Appelés aussi : EUCARYOTES Appelés aussi : PROCARYOTES

Représentés par les :


Qui comprennent trois catégories :

BACTERIES

Les Fongiformes Les Algues Qui comprennent :


Les Protozoaires

Les Gram + Les Gram -


V- PROPRIETES DES PROTISTES

Les propriétés communes des protistes sont leur taille microscopique et leur organisation
simple.

1- Organisation biologique des protistes

Les protistes peuvent avoir trois types d’organisations : unicellulaire, pluricellulaire ou


coenocytique (grande cellule à plusieurs noyaux).

 Les protistes unicellulaires :

Cette organisation est rencontrée chez les bactéries, les protozoaires, les levures et de
nombreuses algues. Chaque individu est formé d’une cellule unique, cette cellule est
autonome et douée de toutes les fonctions de la vie : nutrition, croissance, reproduction, etc.

 Les protistes pluricellulaires :

Sont représentés par quelques champignons et quelques algues. Le même organisme est
composé de plusieurs cellules équivalentes, ayant pratiquement la même fonction, la même
morphologie et ne sont pas organisés en tissus distincts.

 Les protistes coenocytiques :

Sont représentés par quelques champignons, certains protozoaires et quelques algues. Sont
relativement grands, se composent d’une masse cytoplasmique importante ou baignent
plusieurs noyaux sans cloisonnements entre eux.

a) Les protistes supérieurs (protistes eucaryotes) :

Représentés par les 3 catégories :

Les protozoaires : qui sont hétérotrophes, c.à.d. qui se nourrissent de matières organiques
préexistantes (ne produisent pas leur propre nourriture).

Les algues : qui sont autotrophes, c.à.d. capables de générer leurs propres matières
organiques à partir d'éléments minéraux.

Les fongiformes : qui sont absorbotrophes c.à.d. qui se nourrissent en absorbant les
nutriments à travers la paroi externe après digestion enzymatique externe toujours.

b) Les protistes inférieurs (procaryotes) :

Sont représentés par les bactéries. En tant que procaryote (organisme sans noyau), les
bactéries sont des cellules relativement simples, caractérisées par une absence de noyau et
d’organites comme les mitochondries et les chloroplastes, elles n'ont pas non plus de
réticulum endoplasmique ou d'appareil de Golgi. Leur taille moyenne se situe entre 1 et 10
μm.
Les bactéries présentent de nombreuses formes : sphériques (coques), allongées ou en
bâtonnets (bacilles), des formes plus ou moins spiralées (fig 1).

(fig 1) : Les différentes formes et associations bactériennes

Les bactéries se multiplient par scissiparité ou fission binaire.

VI- STRUCTURE DES VIRUS

Un virus (la particule virale) a les 5 caractères suivants :


- est de petite taille, inférieure à 300 nm, ce qui lui permet de traverser les filtres,
- contient un seul type d’acide nucléique (ADN ou ARN).
- est un parasite intracellulaire obligatoire car ne possédant pas les enzymes utiles pour
des activités métaboliques, il doit détourner à son profit celles d’une cellule hôte.
- possède un mode de multiplication particulier (ni mitose, ni scissiparité)
- possède une structure bien définie avec toujours une symétrie.
VII- LES MICRO-ORGANISMES ET LEURS RELATIONS AVEC L’HOTE

Les micro-organismes peuvent interagir avec un ou plusieurs hôtes, notamment l’Homme.


Leurs interactions peuvent être de natures différentes :

Le commensalisme

C’est un mode de coexistence qui profite à l'un des deux partenaires sans bénéfice, ni
dommage pour l'autre.

Chez les animaux et l'homme de nombreuses espèces microbiennes se développent au contact


de la peau et des muqueuses. Cette flore microbienne est bénéfique et même totalement
indispensable au maintien de notre bon état de santé en empêchant le développement d'autres
espèces éventuellement pathogènes.

La symbiose

Mode de coexistence où les partenaires tirent un bénéfice mutuel de cette relation.

Exemples : Certaines bactéries du tube digestif synthétisent la vitamine K, assurant ainsi à


l’Homme l’apport qui lui est indispensable ;

Le parasitisme

Mode de coexistence déséquilibrée au cours de laquelle le micro-organisme tire un bénéfice


tandis que l’hôte n’en tire aucun, voire subit une souffrance.

Lorsque le parasite vit sans causer de dégâts fatals pour l’hôte, ce dernier est dit porteur sain.
Si en revanche le parasite (bactérie par exemple), déclenche une maladie chez l’hôte, la
bactérie est dite pathogène.

Le saprophytisme :

C’est un mode de coexistence qui profite à l'un des deux partenaires sans bénéfice, ni
dommage pour l'autre. Les saprophytes tirent leurs éléments nutritifs des matières organiques
animales ou végétales mortes ou en décomposition.

NB : Les germes commensaux et saprophytes sont des opportunistes, c’est-à-dire qu’ils


présenteront éventuellement une maladie si les défenses de l’hôte viennent à s’affaiblir.

VIII- LES FLORES MICROBIENNES

Flore microbienne : ensemble des micro-organismes vivant à l'état naturel ou pathologique


dans certaines parties de l'organisme.
 La Flore cutanée

On trouve deux types de flore microbienne sur la peau :

La flore résidente constituée de germes commensaux (micro-organismes qui colonisent


l’organisme sans provoquer de maladie)

Et,

La flore transitaire formée de germes saprophytes issus de l’environnement (eau, surfaces,


plantes…). Ces germes sont des opportunistes, c’est-à-dire qu’elles présenteront
éventuellement une maladie si les défenses de l’hôte viennent à s’affaiblir.

 La Flore intestinale

Ce sont des bactéries commensales qui vivent au contact du revêtement muqueux sans
entrainer de désordre. Elles s’installent dès la naissance au niveau de la peau et des
muqueuses et y – restent toute la vie. Le nombre de bactéries est considérable (jusqu’à 1014 de
micro-organismes).

 La flore génitale (vaginale)

Elle est composée essentiellement de germes commensaux protecteurs (qui vivent sur un hôte
sans entraîner de maladie) et en particulier les bacilles de Döderlein (ou lactobacilles) qui
représentent environ 95 % de la flore vaginale globale. Les lactobacilles acidophiles ou
bacilles de Döderlein, par leur sécrétion d'acide lactique maintiennent le pH du milieu
vaginal entre 4 et 4,5; cette acidité protège contre les germes pathogènes.

 La flore de l'arbre respiratoire

Est très variable et abondante au niveau du rhinopharynx (108/ml de sécrétion pharyngée) et


contient de nombreux opportunistes majeurs. Au niveau de la trachée, la flore est minime et
activement combattue par le mucus, les cils, les macrophages, etc. L'arbre respiratoire
inférieur est stérile.

IX- LES MICRO-ORGANISMES ET LEURS EFFETS PATHOGENES

Les bactéries pathogènes sont des bactéries capables de provoquer une maladie chez un sujet
saint.
Le pouvoir pathogène des bactéries est une notion qualitative et fait référence aux moyens ou
facteurs d'agression :
 Facteurs favorisant la colonisation et l’invasion des tissus de l’hôte (adhésines, lipases
et les peptidases).
 Facteurs permettant d’échapper aux mécanismes de défense immunitaire (capsule,
mobilité)
 Facteurs responsables d’effets néfastes pour l’hôte (toxines, les hémolysines, les
lipases et les peptidases.

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