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Cours Microbiologie Génrales Mme Bougma

INSTITUT DES SCIENCES


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Domaine : Sciences et Technologie


Mention : Sciences Biologiques

COURS DE MICROBIOLOGIE GENERALE

Dr Assèta BOUGMA/KAGAMBEGA
Biochimie Microbiologie
Enseignant-Chercheur
Université Ouaga I Pr Joseph Ki-Zerbo
UFR/SVT/CRSBAN
Institut des Sciences

Année Universitaire 2019-2020

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Objectifs
Ce cours donne un aperçu général de la microbiologie, les critères de classifications des microbes et
les différents types de microbes et leurs fonctions: les protozoaires, les bactéries, les champignons
microscopiques, les virus, de l'impact des microorganismes sur l'environnement et de leurs relations
avec l'homme. Ces notions essentielles permettront de comprendre les relations hôte-microorganismes
pouvant conduire à la maladie. Le cours permettra à l'étudiant de comprendre et d'acquérir la
connaissance des moyens de défenses et de prévention disponibles contre l'agression par des
microorganismes. L'étudiant devra connaitre également la différence entre vaccin et sérum et leur
mode de fonctionnement

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Introduction générale
Le monde vivant terrestre est représenté par les macroorganismes (l’homme, les animaux, les oiseaux
etc...) et par les microorganismes. Le mot "microbe" est l'appellation courante des micro-
organismes, c'est à dire des organismes très petits, visibles uniquement au microscope.
Le plus souvent ce mot est utilisé pour désigner les vecteurs de maladies ou d’infections que sont
certains micro-organismes :

 les champignons sont les vecteurs de pneumonies fongiques, de mycoses et d'allergies...


 les bactéries peuvent provoquer des intoxications alimentaires, des infections respiratoires,
urinaires...
 les virus sont à l'origine de la grippe, du rhume, de l'hépatite, la grippe aviaire, la varicelle, le
VIH...

Cependant, tous ne sont pas pathogènes pour l’homme.

Le corps humain est normalement colonisé par un très grand nombre de germes qui constituent
sa flore normale. Ainsi, seulement 10% des cellules d’un individu adulte sont des cellules humaines !
Le reste est sa flore normale, composée essentiellement de bactéries, mais aussi de virus et
champignons. La colonisation microbienne varie selon les parties du corps.

Exemples :

 sur les mains : 104 - 108/ cm²


 sur le visage : 100 000 / cm²
 dans le nez : jusqu’à 1 milliard / ml
 dans le gros intestin : plus de 10 milliards / ml

Certaines zones du corps humains sont normalement stériles, c'est à dire privées de micro-organismes.
C'est le cas par exemple du sang, des articulations, des sinus... Si des micro-organismes accèdent à ces
sites, une infection survient.

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Chapitre I. Les Bactéries

I. La cellule bactérienne
La cellule bactérienne est entourée par une enveloppe rigide (la paroi) qui lui garde sa forme, lui donne
sa résistance et entoure une autre enveloppe plus mince, la membrane cytoplasmique. Le cytoplasme
homogène contient des ribosomes, des substances de réserve, des pigments, des vacuoles à gaz, mais
aucun des organites décrits dans la cellule eucaryote (réticulum endoplasmique, chloroplastes,
mitochondries, etc.).
L'appareil nucléaire est un filament d'ADN non entouré par une membrane (cellule procaryote). Il
forme un chromosome unique. La cellule bactérienne est haploïde.
À côté de ces éléments constants, la cellule bactérienne peut posséder une capsule, des flagelles, un
fimbriae. Certaines bactéries produisent des spores.

1. Morphologie bactérienne et mode de regroupement

La plupart des bactéries sont de très petite taille (de 1 à 3 micromètres). Toutefois, certains spirochètes
peuvent atteindre 500 micromètres alors que les mycoplasmes ne dépassent guère 0.1 micromètre.
Les bactéries prennent essentiellement trois formes : sphérique, en bâtonnet et en spirale.
La forme sphérique caractérise les cocci ou coques. Leur mode de division conduit à des groupements
typiques en chaînette (streptocoques), en grappe de raisin (staphylocoques), en cubes (sarcines), etc.
La forme en bâtonnets caractérise les bacilles. Quelquefois les bâtonnets sont incurvés (vibrions) ou
prennent la forme d'une massue (corynébactéries). Parfois les bâtonnets sont tellement courts qu'on
pourrait les confondre avec des coques (coccobacilles).
Les formes spiralées se rencontrent chez les tréponèmes, les leptospires et les spirochètes.
D'autres formes existent : pédonculées (Caulobacter), filamenteuses (bactéries ferrugineuses,
Sphaerotilus), mycéliennes (mycobactéries) ou nettement ramifiées (actinomycètes).
Les bactéries sont en général groupées entre elles selon des modes de groupement spécifiques. Chez
les coques, on peut distinguer les diplocoques (paires), les streptocoques (chaînes), les staphylocoques
(amas en forme de grappes de raisin)…. etc. Les bacilles se présentent soit en paires soit en chaînes
(streptobacilles). Le mode de groupement est déterminé par le mode de division; il peut aider dans
l'orientation de l'identification des bactéries.

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Vibrio cholerae

Figure 0 : Différentes formes et différents modes de groupement rencontrés chez la majorité des
bactéries

2. Structure de la cellule bactérienne


Chez les bactéries, on distingue des structures obligatoires, présentes chez toutes les bactéries et des
structures dont la présence est facultative et caractérisent certains groupes bactériens (figure 1).
Concernant les structures obligatoires, on trouve le cytoplasme, généralement constitué d'un
hyaloplasme où baignent essentiellement des ribosomes et parfois des éléments supplémentaires
comme les substances de réserve. Dans le cytoplasme, on trouve l’appareil nucléaire diffus non
entouré par une membrane. La membrane cytoplasmique qui entoure le cytoplasme possède deux
feuillets phospholipidiques contenant des protéines. Au dessus de la membrane cytoplasmique, on
trouve la paroi (sauf chez les mycoplasmes) qui forme une enveloppe rigide.
Les structures facultatives, quant à elles, peuvent être des polymères de surface comme la capsule, des
appendices comme les flagelles et les pili ou des structures génétiques comme les plasmides
(molécules d'ADN extrachromosomiques). Les endospores caractérisent quelques genres bactériens
(Bacillus et Clostridium); elles ne sont élaborées que lorsque les conditions de vie deviennent
défavorables.

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Figure 1 : Représentation schématique montrant les différentes structures bactériennes

Figure 2 : Représentation schématique montrant les différentes structures constantes des


bactéries

A. Paroi
1. Historique
En 1884, un médecin danois, Christian GRAM a fait la distinction entre deux types de bactéries:
Gram+ et Gram-. Ceci a été possible après avoir coloré un frottis bactérien comme suit:
1. Coloration des bactéries par le violet de Gentiane
2. Addition d'une solution de lugol (solution iodo-iodurée, de mordançage)
3. Traitement par l'alcool ou un mélange alcool + acétone.
Après la troisième étape, certaines bactéries restent colorées en violet, elles sont dites
Gram+ ; d'autres se décolorent, elles sont dites Gram-.
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Ceci montre donc qu'il existe des différences (de structure et/ou chimiques) entre ces deux types de
bactéries.
Pour pouvoir bien observer les bactéries décolorées, on utilise la fuchsine après le traitement par
l'alcool. Les bactéries Gram+ gardent leur coloration violette alors que les Gram- prennent une
coloration rose-rouge (figure 2).

Figure 2 : Mélange de bactéries Gram+ (violettes) et Gram- (roses)


Par la suite, d'autres expériences ont permis d'élucider les différences entre Gram+ et
Gram- :
Plus tard, l'invention du microscope électronique et le développement des techniques d'analyse
biochimiques ont permis de bien élucider les différences structurales et de composition chimique
existant entre la paroi G+ et la paroi G-.
La paroi des bactéries Gram- est riche en lipides (tableau 1), ce qui la rend perméable à l’alcool qui
décolore le cytoplasme, alors que la paroi des Gram+ est imperméable à l’alcool et le cytoplasme reste
coloré en violet.
Tableau 1 : Comparaison de la paroi Gram positif et Gram négatif.

Paroi Gram+ Paroi Gram-


Epaisseur 20 à 80 nm 10 à 15 nm
Aspect en microscopie Une couche épaisse Deux couches séparées
électronique par un espace clair
Membrane externe - +
Espace périplasmique - +
Muréine Épais Mince
Acides téichoïques +++ -
Osamines ++ +
Acides aminés :
- Nombre - 4 à 10 AA différents - 16 à 17 AA différents
- Pourcentage - 24 à 35 % - 50 %

Lipides 1 à 2,5 % 10 à 22 %

2. Rôle de la paroi
Un bacille Gram+ traité par le lysozyme donne une forme cellulaire sphérique. Ceci montre que c'est la
paroi qui confère la forme à la bactérie. Elle constitue, en effet, une enveloppe rigide qui évite aux
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bactéries de s'éclater malgré la forte pression osmotique qui règne à l'intérieur du cytoplasme. Elle
constitue le squelette externe de la bactérie et représente environ 30 % du poids total de la bactérie.
Elle joue aussi un rôle déterminant dans la spécificité antigénique des bactéries (ex.:
Antigène O de Salmonella).

3. Structure de la paroi
L'un des constituants essentiels qui caractérisent les parois bactériennes est la muréine (peptidoglycane
ou mucopeptide) (figure). Il s'agit d'un hétéropolymère complexe formé de 3 éléments différents :
1. une structure composée d'une alternance de molécules de N-acétyl glucosamine et d'acide N-acétyl
muramique ;
2. des chaînes latérales peptidiques, composées de 4 acides aminés et attachées à l'acide N-acétyl
muramique ;
3. un ensemble de ponts inter-peptidiques.

Dans le monde bactérien, on rencontre essentiellement deux types de paroi :

- paroi épaisse et dense (figure):

Elle est constituée essentiellement de muréine, pouvant représenter jusqu'à 90 % des constituants de la
paroi bactérienne, à laquelle sont associés des acides téichoïques.

Cette structure caractérise la paroi des bactéries à Gram+ (figure).

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Figure 3. : Schéma de la paroi des bactéries à Gram positif

- paroi fine et lâche:

Elle caractérise les bactéries à Gram négatif. Elle a une structure relativement complexe constituée
d'une fine couche de mucopeptide à structure lâche (5 à 20 % des constituants de la paroi bactérienne)
recouverte à l'extérieur d'une membrane externe. Cette paroi est séparée de la membrane
cytoplasmique par un espace dit espace périplasmique.

La membrane externe est constituée de lipides (phospholipides et lipopolysaccharides) organisés en


deux couches hydrophiles séparées par une couche hydrophobe. Dans l'épaisseur de cette membrane
sont associées des protéines, qui peuvent être des protéines de structure ou des porines qui permettent
le passage de petites molécules telles que les antibiotiques.

Les lipopolysaccharides les plus externes portent les antigènes O des bactéries et constituent
l'endotoxine des bactéries.

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Figure 4 : Schéma de la paroi des bactéries à Gram négatif

B. La membrane cytoplasmique

a) Constitution
Elle est constituée du poids de la matière sèche :
� Glucides : 10% environ, associés aux protides et aux phospholipides
� Protides : 70%
� Lipides : 20% sous forme de phospholipides
La membrane cytoplasmique est le réservoir d’énergie de la bactérie.
b ) Rôle
Elle empêche que sortent du cytoplasme les éléments nutritifs qui y sont concentrés :
� Acides aminés
� Sucre
� Sels minéraux
Elle assure la pénétration de ces mêmes éléments :
� Les petites molécules pénètrent par diffusion si la concentration du
milieu extérieur est supérieure à celle du cytoplasme.

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� Dans le cas contraire ; la pénétration se fait grâce à une liaison de cesmolécules avec une protéine
ou grâce à une enzyme ( perméase ) qui
favorise le passage à travers la membrane.
C’est au niveau de la membrane que les substances sont oxydées avec production d’ATP
(adénosine tri-phosphate).

C. Le cytoplasme

Il est physiquement intermédiaire entre l’état solide et l’état liquide.


Il possède une certaine résistance et de l’élasticité.
Il est fluide et visqueux ; ce qui permet les échanges nécessaires à son existence.
Il est constitué de longues chaînes protéiques qui enserrent glucides et lipides ; le tout dans un milieu
aqueux.
Le constituant principal est l’ARN ( acide ribo-nucléique ). C’est lui qui constitue les ribosomes. Plus
une bactérie contient de ribosomes, plus elle est active.
Le cytoplasme contient d’autres inclusions :
� dans les vacuoles : glycogène et lipides
� des granulations métachromatiques
� des sels minéraux : fer et soufre
� des pigments.

D. Le matériel nucléaire

Le noyau est constitué d’un filament d’ADN très long ( parfois 1mm ).
Il porte tous les gènes de la bactérie. L’ADN conditionne tous les caractères de la
bactérie :
� métabolisme
� reproduction
� activité enzymatique
On peut résumer en disant que :
� la membrane cytoplasmique fabrique l’énergie ;
� les ribosomes sont les centres de production ;
� les vacuoles sont les centres de stockage ;
� le noyau conditionne la reproduction

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Figure 3 : Représentation schématique montrant les différentes structures inconstantes des


bactéries

E. Flagelles
Les flagelles, encore appelés cils, sont des structures bactériennes facultatives. Ce sont des organes
filamenteux, permettant la locomotion des bactéries. Chez les entérobactéries ils permettent une vitesse
de déplacement de 10 à 20 micromètres par seconde; à l'échelle humaine, cette vitesse correspondrait à
environ une soixantaine de km / h.
Ils sont longs d'une dizaine de μm et ont un diamètre qui varie entre 12 à 30 nanomètres.
Ils sont composés de protéines (flagellines), d'un PM de 15 à 70 kDal. Leur nombre varie de 1 à 30
selon les espèces bactériennes. Ils sont souvent rencontrés chez les bacilles et rarement chez les
coques. Ils jouent un rôle important dans la spécificité antigénique des bactéries (antigènes H).
Vu leur faible épaisseur, pour pouvoir les observer au microscope photonique, on fait appel à des
techniques de coloration spéciales qui permettent l'épaississement des flagelles (figure5).

Figure 5 : Cellules flagellées de Vibrio cholerae

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Selon la disposition des flagelles (figure 6), on distingue les bactéries monotriches (un seul flagelle
polaire), amphitriche (un flagelle à chaque pôle), lophotriches (une touffe de flagelles polaires) ou
péritriches (flagelles répartis sur toute la surface de la bactérie).

Ciliature monotriche Ciliature lophotriche Ciliature péritriche

Figure 6 : Différents systèmes ciliaires bactériens

F. Les pili
Ce sont des appendices de surface plus fins que les flagelles que l'on trouve fréquemment
chez les bactéries à Gram négatif et rarement chez les bactéries à Gram positif.
- filaments qui favorisent l’adhésion des bactéries entre elles : pilis communs ou fimbriae
Courts et cassants, très nombreux (parfois quelques centaines par bactérie), de 2 à
3 μm de long, disposés régulièrement à la surface de la bactérie. Ils jouent un rôle dans
l'agglutination des bactéries et leur attachement aux muqueuses

- d’autres pilis portent les caractères génétiques : pilis sexuels


Plus longs que les pili communs (jusqu'à 20 μm) mais en nombre plus restreint
Ils sont codés par des gènes plasmidiques (le prototype = facteur F). Ils existent uniquement chez les
bactéries mâles (donatrices). Ils jouent un rôle essentiel dans l'attachement des bactéries entre elles au
cours de la conjugaison (figure 8). Ils peuvent aussi servir de support de fixation pour certains
bactériophages.

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- Les pili sexuels :

Figure 8: Bactéries en conjugaison, liées par un pilus sexuel

G. Capsule
Elle est constituée de substances visqueuses accumulées sur la paroi des bactéries.
Ces substances sont composées de polyosides (dérivés des sucres à + ou – longues
chaînes).
Les capsules sont visibles après coloration :
� De GRAM : la bactérie est entourée d’une zone plus réfringente, pas
toujours facile à distinguer.
� A l’encre de Chine : la bactérie est colorée en noir et entourée d’une
zone transparente.
Quelques exemples de germes capsulés :
Gram +
Pneumocoques
Bacillus subtilis
Clostridium perfringens
Gram –
Klebsiella
Acinetobacter
Quelques E. coli
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Figure 9 : Coques capsulées (coloration de Gram)

Rôle de la capsule :
� Elle joue le rôle d’antigène
� Elle contribue au pouvoir pathogène du germe en empêchant le germe d’être phagocyté ;
donc l’invasion de l’organisme en est favorisé.
� Dans les milieux de culture, la capsule donne un aspect différent aux colonies : elle facilite
donc l’orientation du diagnostic.

H. Plasmides

Les plasmides sont de petits éléments circulaires constituant du matériel génétique extra-
chromosomique. Ils sont faits d'ADN et portent, comme le chromosome, des informations
génétiques. Ils sont autonomes et capables de se répliquer indépendamment du
chromosome. Ils codent pour la synthèse de différentes protéines enzymatiques conférant
ainsi à la bactérie qui les possède des caractères particuliers tels que possibilité d'utiliser tel
ou tel substrat ou résistance aux antibiotiques. Ces plasmides sont transmissibles à d'autres
bactéries.

I. Les spores
On les trouve surtout sur les Bacilles GRAM +. La spore peut se localiser différemment dans le germe
:

Rôle des spores :

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La spore est une forme de résistance de la bactérie.
Lorsque les conditions de vie de la bactérie deviennent défavorables (vieillissement, diminutions des
éléments nutritifs), la sporulation commence.
La spore assure la survie de la bactérie en milieu hostile.
Elle résiste à la chaleur.
Exemple : Clostridium tetani n’est détruite qu’après :
� 10 min. à 120° en chaleur sèche ;
� 30 min. à 120 ° en chaleur humide ;
� 1 min. à 180 ° en chaleur humide .
Les spores gardent très longtemps leur capacité de germination ( plusieurs années ).
Les spores sont visibles à l’état frais: elles apparaissent claires, brillantes, réfringentes.
Elles peuvent être colorées :
� au Gram : incolores ou généralement roses dans un bacille généralement violet ;

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Les spores peuvent être la cause de certaines contaminations d'origine tellurique (tétanos par exemple)
ou de toxi-infections (botulisme).

II. Systématique

La science du classement des individus est appelé systématique ou taxonomie. La taxonomie


(on dit aussi taxinomie) est la science qui en Biologie étudie la classification des êtres vivants. Ce
besoin de classification provient du fait que tous les organismes vivant actuellement et aussi ceux dont
l'espèce est éteinte, proviennent d'organismes ancestraux, par le mécanisme complexe de l'évolution
des espèces. De par la diversité des êtres vivants rencontrés, ce classement est très difficile à effectuer
et en fait, il n'est pas "arrêté", mais en constante évolution, au fur et à mesure que de nouvelles études
et de nouvelles découvertes sont réalisées.

Les organismes procaryotes (Procaryotae) regroupent les organismes unicellulaires ne


présentant pas de noyau individualisé, c'est à dire les Bactéries et les Archaebactéries. Les Eucaryotes
(Eucarya) regroupent quand à eux l'ensemble des organismes unicellulaires ou multicellulaire à noyau
individualisé.

Le rêgne (Procaryotae) est le premier niveau de classification. Vient ensuite le domaine (Bacteria), le
phylum, la classe, l'ordre, la famille, le genre, et l'espèce. Cette dernière constitue l'unité de
classification. Toutefois, il est souvent nécessaire de subdiviser une espèce en différentes sous-espèces
(subspecies).

Voici la classification du colibacille bien connu, ou Escherichia coli :

- règne : Procaryotae

- domaine : Bacteria

- phylum : Proteobacteria

- classe : Gammaproteobacteria

- ordre : Enterobacteriales

- famille : Enterobacteriaceae

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- genre : Escherichia

- espèce : Escherichia coli

L'on notera que les noms latins s'écrivent en italique et qu'au niveau de la dénomination d'une espèce,
le nom du genre prend une majuscule : Escherichia, ce qui n'est pas le cas du nom de l'espèce : coli. On
emploi souvent la notation suivante E. coli, ou le nom du genre est représenté par l'initiale.

Le phylum des Protéobactéries (divisé en plusieurs classes : Alpha- Beta-, Gamma-, Delta- et Epsilon-
proteobacteria) auquel appartient Escherichia coli est l'un des nombreux phyla bactérien connus.

Nous nous intéresserons ici à certains genres bactériens, souvent les plus important en bactériologie
médicale, et que l'on retrouve dans les phyla suivants : Actinobacteria, Bacteroidetes, Chlamydiae,
Firmicutes, Fusobacteria, Proteobacteria et Spirochaetes

III. Cellules procaryotes et eucaryotes

III. 1. Les procaryotes

Les cellules procaryotes sont des cellules sans noyau qui regroupent principalement le monde des
bactéries.

Le procaryote classique est Escherichia-coli (ou E-coli), qui est une bactérie habitant dans la flore
intestinale humaine grâce à une paroi cellulaire rigide.

Les bactéries se distinguent de part leurs parois cellulaires mise en évidence par la coloration de Gram.
On trouve des bactéries « gram + » et des bactéries « gram – » :

Les bactéries gram + retiennent le colorant, coloration violette. Leurs parois possèdent une couche
unique de peptidoglycane qui repose sur la membrane plasmique, les deux constituent la paroi
cellulaire. On pourra prendre comme exemple les staphylocoques.

Les bactéries gram – sont beaucoup plus perméables au colorant, coloration rose. Leurs parois sont
constituées d’une couche fine de peptidoglycanes qui repose sur la membrane plasmique entourée par
une membrane externe : il y a donc trois couches. L’exemple le plus pertinent sera Escherichia-coli.

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Les cellules procaryotes contiennent un compartiment unique, le cytoplasme, contenant un
chromosome ou une molécule d’ADN unique qui est le plus souvent circulaire et que l’on appelle le
nucléoïde. Les bactéries se répliquent rapidement par division cellulaire ou scissiparité. Elles peuvent
être pathogènes ou non pathogènes.

III.2. Les cellules eucaryotes

Les cellules eucaryotes sont délimitées par une membrane (animaux) ou paroi (végétaux) et possèdent
un noyau qui est l’organite contenant le génome de l’individu. Dans la cellule eucaryote il existe
également des organites qui font soit parti du système endo-membranaire, soit parti des organites clos
(peroxysomes, mitochondries et chloroplastes). Les organites clos sont les principaux transformateurs
énergétiques de la cellule, ils permettent la formation d’énergie. D’autre part le cytosquelette permet le
maintien de la morphologie cellulaire, la position des organites dans la cellule et le transport de
différents composants cytoplasmiques. Parmi eux on trouve les microfilaments d’actine, les
microtubules et les filaments intermédiaires de cytokératine.

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Fig : Cellule animale

Fig : Cellule végétale

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III.3. Les caractères distinctifs entre procaryote et eucaryote

1) Les procaryotes

Les cellules procaryotes ne possèdent pas de noyaux et possèdent un ADN circulaire ou linéaire, situé
dans le cytoplasme et haploïde à l’état végétatif. De cette manière la réplication, la transcription et la
traduction de l’ADN se fait directement dans le cytoplasme.

Les procaryotes n’ont pas de cloisonnement cytoplasmique et leurs membranes ne possèdent pas de
stérols mais elles sont doublées d’une couche de peptidoglycane formant la paroi cellulaire. La
substance fondamentale du cytoplasme est appelé le cytosol qui est rigide chez les procaryotes, avec
une absence de flux (ni exocytose, ni endocytose). Les procaryotes ne possèdent ni organites ni
cytosquelette.

2) Les eucaryotes

Les cellules eucaryotes possèdent un noyau qui est l’organite le plus volumineux et qui est délimité par
une double membrane appelée enveloppe nucléaire. Dans le noyau se réalise la réplication et la
transcription de l’ADN ; la traduction se fait dans le cytoplasme de la cellule.

Les eucaryotes ont des cloisonnements cytoplasmiques permettant la formation des organites (noyau
réticulum endoplasmique, appareil de golgi, lysosomes, peroxysomes et vésicules), ces organites
nagent dans le cytosol. Les membranes plasmiques ne sont pas doublées d’une paroi pour les animaux,
mais doublées pour les végétaux (paroi pecto-cellulosique) et pour les champignons (paroi
polysaccharidique); dans tous les cas il y a absence de peptidoglycane mais présence de stérols.

IV. Physiologie des bactéries

A - Conditions Favorables A La Croissance

1 - Sources d'énergie

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Les bactéries doivent trouver dans leur environnement les substances nécessaires à leur énergie
et à leurs synthèses cellulaires.

Les bactéries phototrophes utilisent l'énergie lumineuse pour la photosynthèse (synthèse d'ATP
à partir d'ADP et de phosphate inorganique).

Les bactéries chimiotrophes puisent leur énergie à partir de composés minéraux ou organiques.
Elles utilisent des donneurs et des accepteurs d'électrons (élément minéral : bactérie chimiolithotrophe
; élément organique : bactérie chimioorganotrophe).

La grande majorité des bactéries d'intérêt médical sont chimioorganotrophes.

2 -Sources de carbone

Le carbone est l'un des éléments les plus abondants de la bactérie. Le plus simple des composés
est l'anhydride carbonique ou CO2. Celui-ci peut être utilisé par la bactérie pour la synthèse de certains
métabolites essentiels qui ferait intervenir une réaction de carboxylation.

Le CO2 est la seule source de carbone pour les bactéries autotrophes. Les bactéries
hétérotrophes utilisent facultativement le CO2. Les bactéries hétérotrophes dégradent une grande
quantité de substances hydrocarbonées (alcool, acide acétique, acide lactique, polysaccharides, sucres
divers).

3 - Sources d'azote et besoins en soufre

Les bactéries ont besoin de substances azotées pour synthétiser leurs protéines. La provenance
de cet azote peut se faire par fixation directe de l'azote atmosphérique ou par incorporation de
composés azotés (réactions de désamination, de transamination) Le soufre est incorporé par les
bactéries sous forme de sulfate ou de composés soufrés organiques.

4 - Besoins inorganiques

Le phosphore fait partie des acides nucléiques et de nombreuses réactions enzymatiques. Il


permet la récupération, l'accumulation et la distribution de l'énergie dans la bactérie. Il est incorporé
sous forme de phosphate inorganique.

5 - Autres éléments

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D'autres éléments jouent un rôle dans le métabolisme bactérien (sodium, potassium,
magnésium, chlore) et dans les réactions enzymatiques (calcium, fer, magnésium, manganèse, nickel,
sélénium, cuivre, cobalt, vitamines)

B - Conditions Physico-Chimiques De La Croissance


Les facteurs environnementaux, comme la température, le pH, la salinité, l’osmolarité
et l’oxygène influencent et contrôlent la croissance bactérienne. Chaque bactérie possède des
valeurs optimales pour chaque facteur et par conséquent, selon les valeurs optimales, on défini
différentes catégories de bactéries.

1 - Effet de l'oxygène

Il existe plusieurs classes de bactéries en fonction de leurs rapports avec l'oxygène :

- Les bactéries aérobies strictes ne se développent qu'en présence d'air. Leur source principale
d'énergie est la respiration. L'oxygène moléculaire, ultime accepteur d'électron, est réduit en eau
(Pseudomonas, Acinetobacter, Neisseria).

- Les bactéries microaérophiles se développent mieux ou exclusivement lorsque la pression


partielle d'oxygène est inférieure à celle de l'air (Campylobacter, Mycobacteriaceae).

- Les bactéries aéro-anaérobies facultatives se développent avec ou sans air. C'est le cas de la
majorité des bactéries rencontrées en pathologie médicale : les entérobactéries (Escherichia,
Salmonella), les streptocoques, les staphylocoques. L'énergie provient de l'oxydation des substrats et
de la voie fermentaire.

- Les bactéries anaérobies strictes ne se développent qu'en absence totale d'oxygène qui est le
plus souvent toxique. Ces bactéries doivent se cultiver sous atmosphère réductrice. La totalité de
l'énergie est produite par fermentation.

C'est le cas des bactéries intestinales (Bacteroides, Fusobacterium, Clostridium) et de


nombreuses bactéries présentes dans les flores normales de l'organisme.

Enfin, les capnophiles qui exigent la présence de concentration très élevées de CO2 (10 à 30
fois supérieures à celle de l’air). Ces bactéries poussent à l’intérieur des hôtes (humain ou animaux).
C’est le cas de Helicobacter pylori ; Neisseria gonorrhea.

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2. Température

Les psychrotrophes : Peuvent se cultiver à 0°C. Température optimale de multiplication entre 20 à


25 °C.
Les bactéries psychrophiles : Température maximale 20°C. Température optimale de croissance
inférieure à 15 °C.

Les cryophiles : peuvent se développer à des températures négatives. Elles sont souvent isolées des
matières fécales d’animaux. Température optimale de croissance (- 5 °C).

Les mésophiles : croissance entre 25 et 40 °C. Optimum à 37°C ( la majorité des bactéries
pathogènes).
Les thermophiles : température optimale entre 50 et 60 °C.
Les hyperthermophiles ont une température optimale de croissance entre 70 °C et 110°C.
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Taux de croissance en fonction de la température

3.pH

La majorité des bactéries se multiplient préférentiellement à des pH voisins de la neutralité (6,5 à


7,5), mais elles sont capables de croître dans une large gamme de pH. On distingue :

Les acidophiles préfèrent un pH acide. C'est le cas des lactobacilles dont le pH optimal
est de 6.
Les alcalophiles préfèrent des pH alcalins. Ainsi, le pH optimal est de 9 pour la
multiplication de Vibrio cholerae. En culture, le métabolisme bactérien engendre des acides qui
inhiberaient la multiplication bactérienne. Pour éviter cela, on rajoute des solutions tampons qui
maintiennent un pH optimal.

4. Pression osmotique

Les bactéries sont peu sensibles aux variations de pression osmotique car elles sont protégées par
leur paroi. Selon leur sensibilité à la pression osmotique, on distingue trois catégories
de bactéries.
Les bactéries non-halophiles : NaCl est inférieure à 0,2 M.
22
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Les espèces halophiles : NaCl supérieure à 0,2 M pour les moins halophiles (Cobetia marina) à
5,2 M pour les plus halophiles (Halobacterium salinarum).

Les espèces halotolérantes comme les Staphylococcus, les Listeria ou les Lactobacillus. Ils
tolèrent 7.5 à 15% de NaCl. Les anciens conservent les aliments en rajoutant du sel ou du
sucre ce qui entraine une augmentation de la pression osmotique. La croissance des bactéries
est limitée.
Les bactéries osmophiles se multiplient en présence de grandes concentrations de sucre.

B. Croissance et multiplication des bactéries.

La croissance bactérienne se traduit par une augmentation du nombre de bactéries. On observe


également un allongement de la taille et une augmentation du volume, plus visibles chez les formes en
bâtonnets. Ces dimensions, lorsqu’elles sont atteintes, déclenchent la division cellulaire par
scissiparité. Une bactérie donne deux cellules filles.

La division par scissiparité

Le point de division est appelé septum qui va former de cloison qui séparera les deux cellules
filles. Chaque cellule recevra une copie du chromosome et la moitié des composants cellulaires.

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b.1 Mesure de la croissance

Plusieurs techniques sont utilisées pour analyser, suivre et mesurer la croissance. Chacune a des
avantages et des inconvénients. On distingue les méthodes directes et les méthodes indirectes.
Certaines distinguent les cellules vivantes des cellules mortes et d’autres, en sont incapables.

b.1.1 Mesures directes : Dénombrement des bactéries après culture

Le résultat est exprimé en nombre de bactéries par ml. On peut partir de 1 ml de lait, de jus ou
quelques mg de viandes broyées, dans 9 ml d’eau stérile (première dilution 1/10).

On procède ensuite à une dilution en série de 1/100, 1/1000, 1/10000, 1/100000, 1/1000000.
Ensuite, 1 ml de chaque dilution est étalé soit en profondeur soit en surface en utilisant des
milieux solides sur boite de Petri.

On prend en considération les boites de 30 à 300 colonies. Le nombre de bactérie.

Le calcul se fait comme suit : (dilution 1/10000, 125 colonies obtenues) : 125 x 10000= 1,25 million
bactérie par ml.

On suppose dans ce cas que chaque colonie est issue d’une bactérie, mais en réalité c’est faux. On
parle d’unités formant colonies (UFC). Chaque colonie provient de plusieurs bactéries en chainettes ou
en amas.

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L’ensemencement par étalement présente l’inconvénient que l’échantillon peut ne pas être absorbé
dans sa totalité.

Dénombrement des bactéries viables

L’ensemencement en profondeur ou en masse exige que les bactéries puissent supporter la température
de la gélose liquide en surfusion (50°C). L’échantillon est mélangé avec la gélose et les colonies vont
pousser en profondeur et en surface.

b.2. Courbe de croissance en milieu non renouvelé, culture discontinue

Dans une culture discontinue ou la croissance n’est pas synchrone et ou les nutriments s’épuisent avec
le temps, la croissance suit une courbe à 04 phases. La phase de latence, la phase de croissance
exponentielle, la phase stationnaire et la phase de déclin.

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Courbe de croissance bactérienne

La phase de latence

Le taux de croissance (k) est égal à zéro. Les bactéries ne se divisent pas, mais s’adaptent aux
conditions de leur milieu environnemental. Elles synthétisent les enzymes nécessaires
spécifiques des substrats (nutriments) présents.
Si on inocule le même milieu avec des bactéries prélevées en phase exponentielle, il n y aura pas de
pas de latence.

La phase de croissance exponentielle

Les cellules bactériennes se divisent sans arrêt, tant que les nutriments sont disponibles et les
substances toxiques absentes et le pH est optimal. Le taux de croissance (k) est maximal. L’état
physiologique est maximal également.

La phase stationnaire

Lorsque la culture est faite dans un flacon ou un tube, à un moment donné, les nutriments s’épuisent,
les produits toxiques s’accumulent et le pH change. Le nombre de cellules ne varie plus. Il y a autant
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de division que de mort cellulaire. Le taux de croissance (k) est constant. On parle même d’une
croissance cryptique, ou des cellules se nourrissent du contenu libéré par des cellules mortes.

La phase de déclin

Les bactéries ne se divisent plus. Elles meurent par lyse cellulaire. Le taux de croissance (k) et négatif.

C. Facteurs de virulence des bactéries pathogènes et facteurs de défense de l’hote

1. Facteurs de virulence des bactéries pathogènes

La première étape du pouvoir pathogène est la colonisation de l'hôte au niveau de la porte d'entrée.

En pratique, cela se traduit par une adhésion aux cellules épithéliales des muqueuses à l'aide de pili ou
d'adhésines non fimbrillaires. L'adhésine des pili est située au sein de fimbriae. Cette adhésine est la
molécule qui va interagir avec un récepteur sur les cellules de l'hôte. Une fois la porte d'entrée
colonisée, plusieurs types de pouvoir pathogène peuvent s'exprimer:

- Le pouvoir pathogène est dû à la diffusion d'une toxine à distance de la porte d'entrée

Dans ce cas, la bactérie adhère, colonise et se multiplie au niveau de la muqueuse de la porte d'entrée
et peut éventuellement provoquer une inflammation à ce niveau. Mais l'essentiel du pouvoir pathogène
est du à la production d'une toxine dont les effets peuvent s'exercer à distance de la porte d'entrée.

Les bactéries pathogènes produisent de nombreuses substances qui sont toxiques pour leur hôte.
Lorsqu'il s'agit de protéines et qu'elles agissent à faibles concentrations, il s'agit de toxines. Dans
certains cas (tétanos et botulisme par exemple), seule la toxine est pathogène et la multiplication du
microorganisme ne participe en rien aux symptomes observés.

- Le pouvoir pathogène résulte d’une inflammation au niveau de la porte d’entrée


secondaire à la multiplication bactérienne.

Les bactéries en cause sont, en général, des pathogènes à multiplication extra-cellulaire dont la
diffusion à distance de la porte d'entrée peut être une complication à redouter (surtout vrai pour les
infections urinaires et les abcès sous-cutanés). Pour certains de ces pathogènes qui doivent franchir une
muqueuse pour atteindre le secteur extra-cellulaire (Shigella, Salmonella, et Neisseria gonorrhoeae),
cet envahissement nécessite une étape de multiplication à l'intérieur des cellules épithéliales.
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- Le pouvoir pathogène résulte d'une dissémination du microorganisme à partir de la porte
d'entrée.

2. Facteurs de défense naturelle contre les bactéries

-Les barrières qui s'opposent à l'implantation des bactéries correspondent :

- aux flores saprophytes/commensales: la composition de cette flore varie en fonction de l'âge, de


l'alimentation, de l'administration d'antibiotiques...

- aux substances microbicides des revêtements cutanéo-muqueux: défensines, NaCl, acides gras, HCl,
sels biliaires, mucus...

- aux facteurs mécaniques : desquamation (élimination des peaux mortes), contraction intestinal,
cellules ciliées.

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Chapitre II. Les virus

I. Généralités

Les virus ont une structure composés de deux ou trois éléments. Ils ne sont pas considérés comme des
organismes vivants. A l’extérieur de l’hôte, c’est une structure acellulaire, incapable d’effectuer le
moindre métabolisme. Du point de vue médical, les virus une fois à l’intérieur de l’hôte, deviennent
très actifs et ils prolifèrent comme les bactéries, les mycètes et les protozoaires. Donc, du point de vue
clinique on considère qu’ils sont vivants.

Les virus ne possèdent qu’un seul type d’acides nucléiques (ADN ou ARN), renfermé dans
une coque protéique. Dans la cellule hôte, ils détournent le métabolisme énergétique à leur profit pour
synthétiser de nouveaux virus.
Elle varie de 20 nm (virus de la poliomyélite) à 1000 nm (virus d’Ebola).

La poliomyélite est une maladie qui touche les petits enfants et qui entraine une paralysie. Le virus
Ebola est d’actualité (2014-2015, épidémie en Afrique). Il provoque une fièvre hémorragique,
mortelle. Comme comparaison E.coli fait 2000 sur 1000 nm. L’épaisseur d’une membrane plasmique
d’un globule rouge est de 10 nm.

II. STRUCTURE DES VIRUS

Les constituants d'un virus.


 Un génome viral contenant l'ensemble des
informations génétiques nécessaires à la
réplication virale,
 Une capside protéique constituée uniquement
de protéines virales.
L'ensemble (génome +capside) constitue
la nucléocapside.
 Certains virus sont entourés d'une enveloppe,
d'origine cellulaire. Ce sont les virus
enveloppés. D'autres virus n'ont pas
d'enveloppe. Ce sont les virus nus.
Nous allons maintenant détailler chaque

30
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constituant de la particule virale.

Constituants des particules virales


Génomes viraux
Les génomes viraux contiennent l'ensemble des informations génétiques
nécessaires à la réplication virale :
 des gènes codant les protéines virales,
 des gènes codant des facteurs de réplication,
 des régions non codantes. Génome

Les génomes viraux peuvent être constitués soit d'ADN soit d'ARN. Les
génomes viraux peuvent être monocaténaires (simple brin) ou bicaténaires
(double brin).
Principales caractéristiques des génomes viraux de type ADN
 Les virus à ADN sont en général des virus dont le génome est très stable. Il n'y a pas de
génotypes viraux et peu de résistances aux antiviraux.
Les Herpesviridae (ou v. herpétiques) sont de gros virus à ADN double brin.

Structure et génome du CMV


Principales caractéristiques des virus à ARN.
 En général le génome des virus à ARN est de plus petite taille que celui des virus à ADN
variant de 10 à 20 kb
 Les virus à ARN ont un génome qui est très variable. Cette caractéristique s'appuie sur
l'infidélité des ARN polymérases en général. En effet, ces enzymes n'ont pas d'activité
"correctrice d'erreurs "(proofreading en anglais). A chaque cycle de réplication, des
mutations sont introduite dans le génome viral. Certaines mutations sont délétères et le
génome muté n'est pas fonctionnel (si un codon stop est introduit par exemple). D'autres

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mutations restent fonctionnelles et persistent donc dans le génome viral. Cette
caractéristique a de nombreuses conséquences.
Le virus de l'hépatite C appartient à la famille des Flaviviridae, c'est un virus à ARN simple
brin linéaire

Particule et génome du VHC


Capsides virales

Constituants des virus


 Ce sont des structures protéiques d'origine virale exclusivement qui
protègent les génomes viraux. Elles ont une structure rigide.
o Leur conformation peut être géométrique : on parle de capside
tubulaire ou polyédrique
Capside
o ou non géométrique et la capside est dite complexe.
 Pour les virus nus, ce sont elles qui portent les déterminants
antigéniques qui sont reconnus par le système immunitaire.

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Capsides virales icosaédrique et hélicoïdale


Les deux images ici présentées sont des images de microscopie électronique permettant de
visualiser les virus entiers.
 Sur l'image de gauche, on voit un virus nu à capside icosaédrique, un adénovirus de la
famille des Adenoviridae.
 Sur l'image de droite, on voit un virus enveloppé à capside tubulaire, un virus grippal de la
famille des Orthomyxoviridae

Enveloppes virales
Ce sont des dérivés des membranes cellulaires.
Elles ont donc toutes les caractéristiques des
membranes cellulaires : elles sont souples et elles
ont une structure de bicouche lipidique. Elles
peuvent dériver soit des membranes cellulaires
nucléaires ou des membranes plasmiques. Dans les
enveloppes virales, on trouve des protéines et des
glycoprotéines virales qui s'insèrent dans la
bicouche lipidique. Ce sont elles qui portent les
principaux déterminants antigéniques reconnus par
le système immunitaire.
Sur l'image suivante obtenue en microscopie
électronique, on voit un virus herpes simplex de la Image d'un Herpesviridae en
famille des Herpesviridae. On distingue bien microscopie électronique.
l'enveloppe virale souple de la capside virale rigide
à symétrie cubique.
En guise de conclusion...
A quoi ça sert de connaître la structure d'une particule virale ?
Ca peut servir par exemple :
 à développer des outils diagnostiques : pour détecter un virus à ARN, on fera une RT-PCR
 à utiliser les détergents adaptés : les virus enveloppés ont la fragilité des membranes
cellulaires. Ils sont donc sensibles à l'eau de javel...

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 à mettre en place des outils de prévention : les virus nus sont des virus résistants dans
l'environnement, ils seront donc facilement transmissibles par l'alimentation. C'est le cas
des virus des gastro-entérites qui sont toujours des virus nus.

Caractéristiques des virus enveloppés par rapport aux virus nus


Classification des virus
La classification officielle des virus repose sur les différents constituants des particules virales.
Elle est basée sur la capside qui entoure le matériel génétique. L’ensemble, capside plus acide
nucléique forme la nucléocapside.

La capside est composée de sous unités protéiques appelées capsomères. C’est la plus petite unité
structurale observable au microscope électronique. Selon l’assemblage des capsomères on défini les
différentes formes de capsides, caractéristiques du type de virus.

1. Les virus polyédriques

La capside se présente sous la forme d’un icosaèdre, composé de 20 faces triangulaires et 12 sommets.
Les capsomères forment un triangle équilatéral. Cette structure est observée chez la majorité des virus
animaux, végétaux et bactériophages.

2. Les virus hélicoïdaux

Se sont des virus sous la forme d’un filament creux ou d’un cylindre. Les capsomères s’enroulent en
spirale autour de l’acide nucléique. Le virus de la mosaïque du tabac (VMT), de la rage et Ebola ont ce
type de symétrie.

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VMT Ebola

3. Les virus enveloppés

Parfois la capside est entourée d’une enveloppe. Chez les virus des animaux, cette enveloppe provient
d’une portion de la membrane plasmique de la cellule hôte. Le virus y rajoute des glycoprotéines et des
récepteurs viraux. Lorsque le virus possède une enveloppe, il est dit enveloppé, s’il n’en a pas, il est dit
nu. Un exemple de virus enveloppé, le virus de la grippe.

Comparaison d’un virus nu et d’un virus enveloppée

4. Les virus complexes

Retrouvé chez certains bactériophages comme le T4 d’E.coli. Il possède une tête à symétrie
icosaédrique renfermant l’acide nucléique et une queue à symétrie hélicoïdale.

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Bactériophage à symétrie complexe

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6. Replication des virus

a. Cas d’un virus à ARN enveloppé

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III. Les bactériophages


Les bactériophages (également dénommés phages) sont des virus qui infectent
spécifiquement les bactéries. Ils ont été décrits pour la première fois par un chercheur
anglais, Frederick Twort, en 1915. Deux ans après et de manière indépendante, Felix
d’Hérelle, un chercheur Franco-Canadien fit également la découverte des bactériophages. Il
envisagea immédiatement leur utilisation pour éliminer des bactéries pathogènes et traiter
des infections. Il est ainsi considéré comme le précurseur de la phagothérapie (la thérapie
par les phages). Puisque ces virus sont capables de tuer une espèce de bactérie, pourquoi ne
pas les utiliser pour éliminer une bactérie pathogène? C’est la base de la phagothérapie qui
est utilisée actuellement dans de nombreux pays de l’Est. En Europe de l’Ouest des
recherches ont récemment démarré afin de valider cette thérapie selon les normes de nos
instances de santé publique.
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Chaque type de phages reconnait une espèce, voir une sous-espèce de bactérie. Un
bactériophage ne va donc pas infecter et éliminer toutes les bactéries mais uniquement
celles qui vont être reconnues par le phage et permettre sa multiplication. De par sa grande
spécificité, un bactériophage ne pourra jamais infecter une de nos propres cellules.
Présents dans l’ensemble de la biosphère, les bactériophages constituent l’entité biologique
la plus répandue et la plus diversifiée sur Terre. Ils jouent un rôle environnemental
essentiel, notamment en régulant la croissance bactérienne mais également en contribuant à
l’évolution génétique de nombreux micro-organismes. L’étude des bactériophages a
contribué au développement de nos connaissances du vivant et à l’essor de la biologie
moléculaire. Actuellement, avec l’émergence de souches bactériennes résistantes aux
antibiotiques, les phages sont considérés comme une alternative plus que prometteuse aux
antibiothérapies classiques. Le support génomique des bactériophages peut être un ADN ou
un ARN.

1. Structure d'un bactériophage.


Comme les virus qui infectent les eucaryotes, les phages sont constitués :
- d'une enveloppe protéique externe (appelée capside)
- le matériel génétique (ADN ou ARN).

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2. Reproduction

Lorsqu’un bactériophage est en présence d’une bactérie hôte, il va se fixer sur des récepteurs

spécifiques situé à la surface de la bactérie: c’est l’adsorption. Le virus va alors injecter son ADN à

l’intérieur de la bactérie. Celui-ci va détourner la machinerie bactérienne qui va devenir une usine à

fabriquer des bactériophages. Une centaine de virus sera ainsi produit par la bactérie qui va finir par

lyser pour laisser sortir les bactériophages. Ceux-ci vont pouvoir ainsi infecter les autres bactéries

hôtes. C’est ce que l’on nomme le cycle lytique.

Certains types particuliers de bactériophages sont également capables d’intégrer leur matériel

génétique dans le génome de la bactérie hôte. On parle alors de phages lysogènes. La bactérie hôte ne

sera pas lysée mais son génome va contenir et exprimer des gènes du phage. Ceux-ci peuvent coder

pour de dangereuses toxines. Certaines souches d’E. coli ou le Vibrio cholera, par exemple, deviennent

pathogènes grâce à l’ADN d’un phage intégré dans leur génome. En conditions défavorables pour la

bactérie, le phage lysogène redevient lytique. Quand la cellule montre quelques signes de stress (cela

peut vouloir dire qu'elle va bientôt mourir) le phage endogène commence encore à être actif et

commence son cycle reproductif. Ce qui en résulte, c'est la multiplication du phage à l'intérieur de la

cellule. Un exemple est la lambda phage de Escherichia coli.

3. Cycles lytique et lysogénique

Les bactériophages, ubiquitaires de nature, persistent dans le monde bactérien sous deux états distincts

: en tant que

- phage virulent (qui se réplique dans une cellule bactérienne réceptive)


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- ou sous forme lysogène (inséré dans le génome sous la forme d’un prophage, il devient partie

intégrante du génome de l’hôte).

Tous les virus bactériophages ont un cycle lytique (infectieux) pendant lequel le virus, incapable de se

reproduire par ses propres moyens, injecte son matériel génétique dans la bactérie.

Grâce aux enzymes et aux ribosomes de l'hôte, le virus peut être répliqué à plus de cent exemplaires

avant que l'hôte n'éclate. Mais parfois, certains bactériophages se comportent autrement. Leur

matériel génétique s'intègre au chromosome de la bactérie qui le transmet à ses descendants

(lysogénie).

4. Les bactériophages participent à l'évolution des bactéries

Comme les phages peuvent porter dans leur génome des gènes accessoires à leur cycle de vie, ils

participent aux transferts horizontaux de gènes entre populations bactériennes.


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C'est la transduction. La transduction est un transfert de matériel génétique (ADN

chromosomique ou extra-chromosomique) par des bactériophages dits transducteurs. Compte

tenu de l'étroite spécificité existant entre les phages et les bactéries, ces transferts se font

essentiellement entre bactéries appartenant à une même espèce.

Lorsque ces gènes accessoires codent des facteurs de virulence, la bactérie infectée voit son pouvoir

pathogène augmenté – c’est le phénomène de « conversion lysogénique ».

Exemple

Un exemple bien connu est celui des gènes des toxines Stx des Escherichia coli entérohémorragiques
(EHEC). Ces gènes stx sont localisés dans des séquences de bactériophages lambdoïdes intégrés
dans le chromosome. Les EHEC auraient donc émergé par conversion lysogénique.

**Utiliser les bactériophages comme un moyen d'identifier les bactéries : la lysotypie


La sensibilité aux bactériophages peut être variable selon les souches d'une même espèce. L'utilisation

d'une série de phages convenablement choisis (lysotypie) permet de caractériser des lysovars. La

lysotypie est une méthode très discriminante pour des études épidémiologiques et elle a été appliquée à

des études d'épidémies provoquées par Listeria monocytogenes, diverses salmonelles,

Staphylococcus aureus, Vibrio cholerae, etc.

L'utilisation des techniques de biologie moléculaire a fait diminuer l'intérêt de la lysotypie pour des

enquêtes épidémiologiques. Toutefois son coût est faible et la lysotypie reste utilisée lorsqu'il faut

étudier un nombre élevé de souches.

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Chapitre III. Maladies et agents antimicrobiens

A. Les maladies bactériennes, parasitaires et virales

I. Les maladies bactériennes

La relation directe entre une bactérie et une maladie a été démontrée par le médecin allemand Robert
Koch (1843-1910) en étudiant la tuberculose et son agent Mycobacterium tuberculosis. Pour
affirmer cette causalité, il faut vérifier plusieurs critères rassemblés sous le nom de « Postulats de
Koch ».

1-Le micro-organisme doit être présent chez tous les sujets malades, et absent chez les sujets sains.

2-Le micro-organisme doit être isolé et cultivé en culture pure

3-A partir de ces cultures pures on doit être en mesure de provoquer la maladie par inoculation
expérimentale

4-Le même micro-organisme doit être de nouveau isolé des malades expérimentaux.

On distingue deux types de bactéries responsables d'infections:

I. 1. Les bactéries pathogènes


-Les bactéries pathogènes sont des bactéries responsables d'une maladie même chez le sujet " sain "
(ex typhoïde, choléra, tuberculose, méningite...).
- Le pouvoir pathogène conditionne le type de maladie et va dépendre de l'espèce bactérienne
responsable de l'infection. Par exemple, le choléra est une maladie complètement différente de la
méningite.

I.2 - Les bactéries opportunistes


- Les bactéries opportunistes ne donnent habituellement pas de maladie chez les sujets sains. En
revanche, elles peuvent devenir pathogènes chez les sujets aux défenses immunitaires altérées.
- Ces bactéries sont souvent des bactéries commensales qui vivent à la surface de la peau et des
muqueuses de l'homme. Chez le sujet normal, elles ne donnent pas d'infections, mais à la faveur d'une

1
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immunodépression ou d'une antibiothérapie, elles vont être contre-sélectionnées et proliférer leur
donnant ainsi un avantage sélectif.

I.3. Quelques cas de maladies bactériennes

a. Le choléra
Le choléra est une maladie infectieuse, très dangereuse caractérisée par les lésions de l’intestin grêle,
par les troubles de l’échange de l’eau et du sel et par l’intoxication générale. Son agent est Vibrio
cholerae qui a été découvert en 1883 par Robert Koch. L’espèce Vibrio cholerae est un représentant du
genre Vibrio, de la famille Vibrionaceae. La maladie aiguë intestinale se manifeste après la période
d’incubation de 1-6 jours. Ses signes cliniques sont : la température, le vomissement, la diarrhée
cholérique sous forme de décoction de riz
Les facteurs de pathogénicité sont : - l’endotoxine; - l’exotoxine qui contient certains composants
(cholérogène, composant de la lésion et de la mort de l’épithélium de l’intestin grêle etc); - les
enzymes d’agression (la fibrinolysine, l’hyaluronidase, la lécythinase, la neuraminidase).; - les
adhésines (les protéines); - le monotriche (l’organe du mouvement)
Les sources d’infections sont les gens malades et les porteurs. Le mécanisme de sa transmission
est oral-fécal, les voies de la transmission sont l’eau et plus rarement les voies alimentaires et les
contacts courants.
La voie des vibrions dans l’organisme humain est la suivante : la bouche, l’estomac (où l’acide
chlorhydrique tue les bactéries dans l’organisme sain), l’intestin grêle où les vibrions se multiplient
dans les épithéliums et éliminent l’exotoxine.
La prévention consiste en mesures sanitaires, hygiéniques. La prophylaxie spécifique est la vaccination
à l’aide du vaccin tué ou à l’aide du vaccin chimique combiné qui contient le cholérogène inactivé (ou
l’anatoxine) et l’O-antigène.

b. la tuberculose
La tuberculose (en latin «tuberculum» signifie un tubercule) est une maladie chronique de l’homme et
des animaux qui est caractérisée par la lésion des organes et d différents systèmes (des organes
respiratoires, des noeuds lymphatiques, de l’intestin, des os et des articulations, des yeux, de la peau,
des reins et des voies urinaires, des organes génitaux, du système nerveux central). Cette maladie est
provoquée par trois espèces de mycobactéries (ou des bacilles de Koch ou des bacilles tuberculeux) : le
plus fréquemment par Mycobacterium tuberculosis (en 92% des cas), plus rarement par M.bovis
(5%) et M.africanum (en 3% des cas et seulement en Afrique tropical). Son provocateur a été
découvert en 1882 par R.Koch. Il appartient au genre Mycobacterium.

2
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La source principale de l’infection est le malade de la forme d’une tuberculose pulmonaire qui
exhale les microbes dans le milieu environnant avec ses crachats. Deuxièmement ce sont les animaux
agricoles et les sujets malades qui éliminent aussi les microbes avec leur urine et les excréments. Les
voies de la transmission d’infection sont :
- La voie principale est la voie respiratoire par l’air qui contient les gouttes et les poussières infectées ;
- En cas d’utilisation du lait et de la viande des animaux malades ;
- Les contacts courants ;
La période d’incubation fait de 3-8 semaines à quelques années. Les symptômes de la tuberculose
pulmonaire sont peu spécifiques (la fièvre, la toux, le crachat) mais plus rarement le crachat contient
du sang, ce symptôme est plus spécifique. La prévention générale est l’amélioration des conditions de
la vie, de l’hygiène et de l’alimentation. La prophylaxie spécifique est effectuée à l’aide du vaccin
vivant à la base de la souche BCG (bacille Calmette-Guérin) qui est préparée dans le laboratoire par
les savants.

II. Les maladies parasitaires

1. le paludisme
Le paludisme est une maladie de protozoaire. Il est provoqué par quelques espèces des protozoaires du
genre Plasmodium et est transmis par les moustiques du genre Anopheles.
Cette affection est caractérisée par la fièvre, par l’anémie (peu d’erythrocytes), par la lésion et
l’augmentation du foie et de la rate. Il existe quatre espèces de l’agent du paludisme: les provocateurs
de la fièvre tièrce Plasmodium vivax et Pl.ovale, le provocateur du paludisme tropique est
Pl.falciparum. Leur cycle complet du développement dans les moustiques est 48 heures. Le
provocateur de la fièvre quarte Pl.malariae se multiplie dans les moustiques pendant 72 heures.
Les sources d’infection peuvent être les malades et les porteurs. Le mécanisme principal de la
contagion est transmissif, la voie de la contagion est par la piqûre de la femelle de moustique.
Après la période d’incubation (d’une semaine à nombreux mois) la maladie se manifeste par la fièvre
(39°-40°), puis la température baisse brusquement. On constate le frisson, la sueur, le mal à la tête, la
faiblesse. La prévention se fait par l’extermination des moustiques, le traitement des malades, la
vaccination.

2. La dysenterie amibienne
C’est une maladie chronique qui est caustée par Entamoeba hystolytica. Elle est caractérisée par la
lésion du gros intestin. Il existe sous deux formes : celle végétative polymorphe et sous forme d’un
kyste oval. La source d’invasion est un sujet qui excrète les kystes avec ses excréments dans le milieu

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ambiant. Le mécanisme de la contagion est fécal-oral en cas de l’utilisation de l’eau, des fruits, des
légumes mal lavés ainsi que la contagion avec les mouches et avec les cafards.
Une fois dans l’intestin, les kystes se transforment en formes végétatives qui descendent le long du
gros intestin. De là, elles restent se transforment en microorganismes pathogènes et pénètrent dans la
paroi du gros intestin, où ils se multiplient en provoquant des ulcères et des symptômes cliniques de la
dysentérie. Des antibiotiques et des préparations chimiques sont utilisés pour le traitement.

III. Maladie virales

1. le syndrome d’immunodéficience aquise (SIDA)


Le virus de l'immunodéficience humaine (VIH) est un rétrovirus infectant l'Homme et responsable du
syndrome d'immunodéficience acquise (sida), qui est un état affaibli du système immunitaire le
rendant vulnérable à de multiples infections opportunistes.
Transmis par plusieurs fluides corporels : sang, sécrétions vaginales, sperme ou lait maternel, le sida
est aujourd'hui considéré comme une pandémie ayant causé la mort d'environ 25 millions de personnes
entre 1981 (date de la première identification de cas de sida) et janvier 2006. Il est estimé qu'environ 1
% des personnes âgées de 15 à 49 ans vivent avec le VIH.

Bien qu'il existe des traitements antirétroviraux luttant contre le VIH et retardant par conséquent
l'apparition du sida, réduisant ainsi la mortalité et la morbidité, il n'existe à l'heure actuelle aucun
vaccin ou traitement définitif. La prévention, qui passe notamment par les rapports sexuels protégés et
la connaissance de son statut sérologique de manière à éviter les infections d'autrui, est le moyen de
lutte le plus efficace.
Le VIH est un rétrovirus du genre des lentivirus (du latin lenti, signifiant lent), qui se caractérisent par
une longue période d'incubation avec, par conséquent, une évolution lente de la maladie.

a. Structure du VIH
Le VIH est un virus sphérique d'un diamètre moyen de 145 nm. Comme de nombreux virus infectant
les animaux, il dispose d'une enveloppe composée d'un fragment de la membrane de la cellule infectée.
Dans cette enveloppe lipidique sont insérés des trimères de glycoprotéine d’enveloppe (Env). Chaque
protéine Env est formée de deux sous-unités: une sous-unité de surface gp120 et une sous-unité
transmembranaire gp41. Lors de l'attachement du virus à la cellule, la protéine Env gp120 se lie à un
récepteur CD4 présent à la surface des cellules CD4+ du système immunitaire. C'est pour cette raison
que le VIH n'infecte que des cellules ayant ce récepteur à leur surface, qui sont en très grande majorité
les lymphocytes CD4+.
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Le génome du VIH, contenu dans la capside, est constitué d'un simple brin d'ARN en double
exemplaire, accompagné d'enzymes : La transcriptase inverse ou rétrotranscriptase qui rétrotranscrit
l'ARN viral en ADN viral. L'intégrase qui intègre l'ADN viral à l'ADN cellulaire.
 La protéase qui participe à l'assemblage du virus et présente dans la capside.
Ces trois enzymes sont les principales cibles des traitements antirétroviraux, car elles sont spécifiques
aux rétrovirus.

b. Transmission
Le VIH est présent dans de nombreux fluides organiques. On en a retrouvé dans la salive, les larmes et
l'urine, mais en des concentrations insuffisantes pour que des cas de transmission soient enregistrés. La
transmission par ces fluides est ainsi considérée comme négligeable. Par contre, des quantités de VIH
assez importantes pour une infection ont été détectées dans le sang, le lait maternel, le sperme et dans
les sécrétions génitales, sont de bons prédicteurs du risque de transmission du VIH à une autre
personne
Par voie de conséquence, les trois modes de contaminations sont :
 les rapports sexuels non protégés, qu'ils soient hétérosexuels ou homosexuels, représentent la
part la plus importante des contaminations
 le contact avec du matériel contaminé chez :
o les toxicomanes, par injection
o les tatouages, par une mauvaise hygiène du matériel
o les transfusés
o le personnel de santé
 la transmission mère-enfant, durant la grossesse, pendant l'accouchement et lors de
l'allaitement. Sans traitement et avec un accouchement naturel, le taux de transmission varie,
selon les études, entre 10 et 40 %. C'est durant l'accouchement que les risques d'infection sont
les plus élevés (65 % de tous les cas d'infection). Un traitement et la pratique éventuelle d'une
césarienne peuvent faire baisser ce chiffre à 1 %.

2. La rage
La rage est causée par un virus de la famille des Rhabdoviridae et du genre Lyssavirus. Le virus de la
rage infecte tous les mammifères. Il a un tropisme nerveux, et en particulier le système nerveux
central. En Europe, les vecteurs de la rage peuvent être le renard, le loup, le blaireau, le chevreuil mais
également le chien, le chat, la vache, et la chauve-souris.

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La rage se transmet le plus souvent par morsure, mais peut aussi être transmise par simple léchage.
Après une infection humaine, le virus pénètre le système nerveux périphérique. Il voyage alors le long
des nerfs vers le système nerveux central. Pendant cette phase il ne peut pas être facilement détecté par
le système immunitaire de l'hôte, et la vaccination peut toujours conférer une immunité. Une fois que
le virus atteint le cerveau il provoque rapidement une encéphalite et les symptômes apparaissent. Il
peut aussi infecter la moelle épinière, provoquant une myélite. Suite au contact éventuellement
contaminant, le virus ne met que quelques heures à atteindre le système nerveux central. Il est reconnu
que plus le point d'entrée du virus est proche du cerveau, plus l'évolution sera rapide.

IV. Mycoses

1. CANDIDOSE

Mycose habituellement localisée, due à différentes espèces de candida, caractérisée par l’apparition sur
la peau ou les muqueuses de points ou plaques blanchâtres localisées surtout à la bouche. La candidose
est causée par un genre de levure dont le plus souvent candida albicans (75% des cas). Les candidas
sont des saprophytes habituels de la peau et des muqueuses et dont l’homme est le réservoir principale.

2. L’ASPERGILLOSE
Affection due à des champignons du genre Aspergillus dont on distingue une forme allergique
non invasive (aspergillose broncho-pulmonaire allergique) et des formes invasives avec parfois
dissémination hématogène. Ils sont souvent présents dans le rhinopharynx des sujets sains, qui
peuvent devenir pathogènes et contaminer le poumon, surtout chez les sujets immunodéprimés
(infection opportuniste).

B. Les agents antimicrobiens

Au cours du 20e siècle, les scientifiques ont développé une série de méthodes physiques et chimiques
pour lutter et contrôler la croissance des micro-organismes. Tous ces efforts étaient dans un cadre de
pratique médicale pour diminuer le pourcentage de décès post chirurgicaux ou après des

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accouchements. L’altération des aliments et le développement d’approches efficaces pour leur
conservation constituaient également une motivation d’ordre sanitaire et économique.

Quelques définitions :

La stérilisation : est l’action de tuer toutes les formes de vie microbienne contenues dans une
préparation ou présents à la surface d’un objet. Le matériel traité est dit stérile lorsqu’aucun micro-
organisme ne peut être revivifié.
Il faut souvent emballer les objets avant leur stérilisation et bien fermer les préparations pour éviter la
Contamination postérieure.
La désinfection : est une mesure qui a comme objectif de détruire les microbes pathogènes. Elle est
inefficace sur les endospores. Elle utilise un produit chimique qu’on nomme désinfectant sur des
produits inertes. C’est une opération au résultat momentané. Elle détruit les microbes présents, mais il
faut répéter le traitement en cas de contamination postérieure. Si elle est appliquer à un tissu vivant en
parle d’antisepsie et le produit utilisé est un antiseptique. On n’utilise pas les mêmes produits pour les
tissus vivants et les objets inertes. L’antiseptique doit être non toxique et non irritant pour l’homme ou
l’animal.
La décontamination : comme la désinfection est une action au résultat non permanent. Elle permet
d’inhiber les micro-organismes, sans forcement les tuer. Elle s’applique à des tissus vivants.

L’asepsie est l’ensemble des règles à respecter par les équipes médicales pour éviter l’apport de
microbes exogènes.

Qu’ils soient physiques ou chimiques, ces agents antimicrobiens agissent sur la croissance bactrienne
en altérant la paroi, ou la membrane plasmique. En dénaturant les protéines cytoplasmiques ou les
acides nucléiques. On distingue 3 classes d’agents antimicrobiens :
-Les agents physiques
-Les agents chimiques
-Les agents chimio-thérapeutiques

B.1 Les méthodes physiques pour lutter contre les microbes

a. La température

Elle peut être utilisée pour la conservation des aliments soit par le froid (réfrigération, congélation) soit
par la chaleur (la pasteurisation). Dans les deux cas, le nombre de micro-organismes est
stabilisé par le ralentissement de la croissance.

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La température permet également de détruire les micro-organismes (stérilisation, appertisation). Son


action dépend du milieu, de la physiologie et du nombre de cellules.

Les destructions thermiques utilisent la chaleur humide ou la chaleur sèche.

Chaleur humide (stérilisation)

L’appertisation, méthode fiable, efficace et simple. Développé par Nicolas Appert en 1785 et confirmé
par Pasteur en 1801. Consiste à plonger des légumes enfermés hermétiquement dans des bouteilles,
dans de l’eau bouillante. Cette approche est très utilsée dans l’industrie des conserves.

L’autoclave, est une enceinte métallique hermétiquement close dans laquelle on chauffe de l’eau sous
pression (120°C à 1 atm) pour faire agir la vapeur d’eau pressurisé, pendent 15 à 20 minutes. La
stérilisation est obtenue par dénaturation des protéines. Il y’a plusieurs modèles d’autoclaves de tailles
et de formes différentes.

Autoclave de laboratoire

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La pasteurisation
Développée par Pasteur entre 1866 et 1876. Un chauffage pas très élevé (60°C) permet de détruire la

flore pathogène (Salmonella, Listeria, Escherichia…) et ralentie la croissance des germes d’altération.

Elle préserve les qualités nutritives de l’aliment (lait), l’équilibre chimique et les vitamines.

La pasteurisation ne peut être considérée comme une stérilisation, on l’applique à des produits

pour préserver les caractères organoleptiques, (gout, couleur, odeur, saveur) et en permettant leur

conservation pendent une période. On distingue :

-La pasteurisation haute température : Le lait est porté à 90°C pendant 30 secondes puis refroidi à

10°C.

-La pasteurisation basse température : Chauffage à 60 à 70°C pendant des temps plus longs.

-La pasteurisation Ultra Haute Température (UHT) : La plus récente, elle est appliquée au lait et au

jus de fruit. Une température de 140°C pendant quelques secondes, puis on refroidit brutalement.

B.2. Les agents chimio-thérapeutiques (les antibiotiques)

Un antibiotique est une substance naturelle produite par un micro-organisme dont l’action est de
limiter la croissance (action bactériostatique) ou de tuer (bactéricide). Elle est seulement utilisée contre
les bactéries.
Les antibiotiques sont différents des antiseptiques car ils ont des actions ciblées sur un mécanisme
spécifique (métabolisme cellulaire).
Le spectre d’activité définit les différents micro-organismes touchés par un antibiotique. Le spectre est
lié au mode d’action du mécanisme considéré.

I. Historique

C’est en 1929 avec Flemming, que l’ère véritable des antibiotiques débuta. Il observa de façon
anodine, l’inhibition de la croissance de Staphylocoques par des moisissures de Penicillium, sur
une boite de Petri oubliée sur la paillasse. Il cultiva en masse le Penicillium et montra que les
extraits étaient bactéricides sans être toxiques pour les cellules animales. Il appela Pénicilline le
principe actif du filtrat.
En 1939 Florey et Chain, ont purifié la pénicilline à grande échelle et effectué des essais cliniques
avec des résultats spectaculaires.
En 1944, Waksman, découvrit la Streptomycine à partir Streptomyces griseus

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En 1953, Newton et Abraham, La céphalosporine C à partir d’une culture de Cephalosporium
acremonium.
Depuis 1965, une nouvelle ère débuta, celle des antibiotiques semi-synthétiques, tel que les B-
lactamines. Presque toutes les classes d'antibiotiques sont synthétisées : les b-lactamines
(ampicilline), les synergistines (pristinamycine), les antibiotiques aminoglycosidiques
(streptomycine, kanamycine), les macrolides (érythromycine, spiramycine), les cyclines
(tétracycline)...

II. Classifcation des antibiotiques

Les antibiotiques sont très nombreux et peuvent être classés selon divers critères :

1 En fonction de leur origine

Les antibiotiques naturels ou produits par les micro-organismes : Champignons (Pénicilline,


Céphalosporine). Bactéries (Streptomycine, Chloramphénicol, polypeptides).

Les antibiotiques synthétiques ou produits obtenus entièrement par voie chimique : Sulfamides.
Acides nalidixiques.

Les antibiotiques semi-synthétiques : Ces antibiotiques sont obtenus à partir d’une fraction moléculaire
naturelle sur laquelle a été greffé un radical chimique.

B.2 En foncti on de l eur s pec tre d’ac ti v i té


Le spectre d’activité d’un antibiotique ou domaine d’action est une liste théorique de toutes les
bactéries pouvant être inhibées dans leur croissance ou détruites par un antibiotique donné.

Large spectre : Actif sur la majorité des bactéries Gram positif ou négatif.
Spectre limité : Actif sur les bactéries Gram positif et quelques Gram négatif.
Spectre étroit : Actif uniquement sur certains germes Gram positif ou sur certains Gram négatif ou un
genre.

B.3 En fonction de leur parenté chimique


La structure de base commune à plusieurs antibiotiques permet de regrouper ces antibiotiques dans une
même famille. Les antibiotiques d’une même famille ont en générale le même mécanisme d’action.

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VI. L’antibiogramme

Dans les infections graves, récidivantes ou les échecs thérapeutiques on fait appel au
laboratoire de microbiologie pour réaliser une culture et un antibiogramme. Un
antibiogramme permet de tester sur milieu de culture, l’action de molécules antibiotiques
sur une souche bactérienne.

L’antibiogramme standard en milieu gélosé : méthode des disques

Pour réaliser l’antibiogramme par la méthode des disques, la culture bactérienne est
ensemencée à la surface d’une gélose de Mueller-Hinton. Des disques imprégnés d’une
dose connue d’antibiotique sont déposés à la surface de la gélose. L’antibiotique diffuse à
partir du disque en créant un gradient de concentration. La détermination du diamètre de la
zone d’inhibition permet une estimation de la concentration minimale inhibitrice. La
sensibilité ou la résistance de la souche bactérienne sera déterminée.

Antibiogramme : m é th od
e de s d i sq ue s d ’an ti b io tiq ue s

V. Mécanisme d’action des


antibiotiques.
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L’action antibactérienne des antibiotiques peut être bactéricyde avec la mort microbienne (c’est le cas
de la pénicilline) ou bactériostatique retardant la division bactérienne. Dans le cas des antibiotiques
antimycosiques (antifongiques) on parle de l’action fongicide et fongistatique. Dans des cas des
maladies graves, il faut préscrire les antibiotiques causant la mort microbienne.
Mode d'action des antibiotiques

Cibles de l'action des antibiotiques.


1 - Antibiotiques inhibant la synthèse de la paroi bactérienne :

Inhibition de la synthèse de précurseurs de la paroi :


- la D-cyclosérine
- la fosfomycine

Inhibition du transfert des précurseurs de la paroi sur un lipide porteur, permettant leur transport à
travers la membrane plasmique :
- la bacitracine

Inhibition de l'insertion des unités glycaniques, précurseurs de la paroi, et de la transpeptidation :


- les b-lactamines, qui inhibent la transpeptidase intervenant dans la synthèse de la paroi.
- les glycopeptides, qui se lient à un intermédiaire de synthèse du peptidoglycane.
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2 - Antibiotiques agissant au niveau de la membrane cytoplasmique :


- les polymyxines agissent comme des détergents cationiques : grâce à leur caractère
amphipathique, elles pénètrent dans la cellule bactérienne et s'insèrent parmi les phospholipides de la
paroi, perturbant ainsi la perméabilité membranaire.
- la thyrothrycine et substances apparentées

3 - Antibiotiques inhibiteurs de la synthèse protéique :


Différentes classes d'antibiotiques agissent en interférant avec la synthèse protéique bactérienne, et ce,
au niveau de l'une des trois étapes principales de la traduction :

- l'initiation
- l'élongation
- la terminaison

Les ribosomes procaryotes présentent un coefficient de sédimentation de 70S (50S pour la sous-unité
lourde et 30S pour la sous-unité légère). La sous-unité 50S comporte les ARN ribosomaux (ARNr) 5S
et 23S alors que la sous-unité 30S intègre l'ARNr 16S (impliqué dans la reconnaissance de la séquence
de Shine-Delgarno de l'ARN messager, aboutissant à l'initiation de la traduction).

- Inhibiteurs de la sous-unité 50S : macrolides, lincosamides, streptogramines, phénicolés,


oxazolidinones.
- Inhibiteurs de la sous-unité 30S : tétracyclines, aminoglycosides.
- l'acide fusidique, en se fixant au facteur EF-G d'élongation de la traduction, empêche la fixation des
amino-acyl-ARNt.
- La mupirocine inhibe de manière compétitive l'enzyme isoleucyl tRNA synthétase.

4 - Antibiotiques inhibiteurs du métabolisme des acides nucléiques :


- Inhibiteurs de l'ARN polymérase : ansamycines.
- Inhibiteurs de l'ADN-gyrase et de la topoisomérases IV : quinolones et fluoroquinolones.

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- Inhibiteurs de la synthèse de l'acide folique : sulfamides et diaminopyridines.

5 - Antibiotiques agissant par inhibition compétitive (antimétabolites) :


- Analogues de vitamines (sulfamides).

VI. Résistances.
La résistance est un mécanisme acquit par une bactérie qui était sensible à un antibiotique et qui y

devient résistante. Les principaux mécanismes d’acquisition d’une résistance sont dus à des mutations

génétiques ou à l’infection par un plasmide.

Principaux mécanismes de résistance aux antibiotiques


Légende : 1=Diminution de la pénétration de l’antibiotique dans la cellule ; 2= L’antibiotiques peut être inactivé par l’action d’une
enzyme ; 3=La modification de la cible empêche la fixation de l’antibiotique 4= La protection de la cible empêche les fixations de
l’antibiotique ; 5=Les systèmes d’efflux provoquent l’élimination de l’antibiotique hors de la cellule.

L’objectif commun à ces différents mécanismes étant d’empêcher l’interaction de l’antibiotique


avec sa cible et cela selon la classe pharmacologique de l’antibiotique (Tableau II). Ces mécanismes se
résumant au nombre de quatre (04) sont entre autres :

 L’inactivation enzymatique de l’antibiotique ;

 Réduction de la perméabilité cellulaire ;

 La modification de la cible de l’antibiotique à savoir :

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 Altération des protéines de liaison aux pénicillines (PLP) aussi connues sous PBP
(Penicillin Binding Protein) ;

 Altération des sites de liaison ribosomaux ;

 Altération de l’ADN-gyrase et de la topoisomérase ;

 Altération des précurseurs cibles de la paroi cellulaire bactérienne ;

 Altération des enzymes cibles ;

 Pompes (transporteurs) à efflux.

Tableau I: Principaux mécanismes de résistance selon la classe pharmacologique de l’antibiotique


Antibiotiques Résistance chromosomique Résistance extra-chromosomique

 Perméabilité, Inactivation par acétyltransférases,


Aminosides  Modification de la cible nucléotidyltransférases et
(protéine S12 sous-unité 30S). phosphotransférases.

 Perméabilité,
 Affinité des PLP,
 Synthèse des PLP, Synthèse de Inactivation par diverses ß-lactamases ou
ß-lactamines
nouvelles PLP, carbapénémases.
 Inactivation enzymatique par
des céphalosporinases.
ß-lactamines & Inactivation par ß-lactamases
Inactivation par des
inhibiteurs de ß- hyperproductrices et ß-lactamases
céphalosporinases chromosomiques
lactamases . résistantes aux inhibiteurs.
 Modification de la cible,
Glycopeptides  Affinité, ERV, 6 gènes de résistance
identifiés (VanA, VanB, etc).
Méthylation du ribosome bactérien (ARN
Macrolides
23S).
Efflux actif, Inactivation par
Chloramphénicol Perméabilité
acétyltransférases.
 Modification de la cible ADN-
gyrase ou topoisomérase IV
Quinolones (gène gyrA, gyrB ou parC) par
mutation spontanée,
 Perméabilité.

Modification de la cible
Rifampicine (ARN polymérase ADN
dépendante).
 Perméabilité,
Dihydroptéroate synthétase additionnelle
Sulfamidés  Modification par mutation de
sans affinité pour sulfamidés.
la dihydroptéroate synthétase.

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Tétracyclines Perméabilité Efflux actif spécifique.
 Perméabilité,
Dihydrofolate réductase additionnelle
Triméthoprime  Mutation de dihydrofolate
insensible au triméthoprime.
réductase.

(Sources : Carle, 2009)


Légende : ADN : Acide désoxyribonucléique ; ARN : Acide ribonucléique ; ERV : Entérocoque résistant à la vancomycine ; PLP :
Protéine liant la pénicilline.

Pour chacun des mécanismes de résistance bactérienne, plusieurs familles et sous-groupes de


protéines peuvent être impliqués (Tableau III). Cette diversité mécanistique et enzymatique est dû à la
grande diversité de gènes qui sont impliqués dans la résistance aux antibiotiques. Pour les β-
lactamines, environ 1253 variantes de gènes ont été proposées comme conférants une résistance
acquise (Tableau III).

La résistance à la pénicilline est souvent due à des processus d’infection. Il y a synthèse, par la

bactérie, de ß-lactamase (enzyme) qui inactiver la ß-lactamine qui devient alors inopérante.

On a alors, trois manifestations possibles :

 Il y a non-reconnaissance de la cible.

 La molécule d’antibiotique voit sa forme être modifiée.

 La cellule perd sa perméabilité pour l’antibiotique (pour les tétracyclines).

Remarque : le gène Tet (sur un plasmide) fait ressortir l’antibiotique.

La résistance grâce aux plasmides est la résistance la plus répandue.

Les mécanismes de la résistance bactérienne aux antibiotiques sont des phénomènes qui résultent de la

structure de la bactérie. On distingue :

-la résistance naturelle qui est déterminée par le génome de la bactérie (ADN)

-la résistance acquise conditionnée par différents mécanismes modifiant les structures biochimiques

qui pourront rendre la bactérie résistante à tel ou tel antibiotique alors qu’elle y était naturellement

sensible. Les principaux mécanismes de résistance sont : (a) défaut de pénétration de l'antibiotique

dans la bactérie, (b) inactivation ou excrétion de l'antibiotique par des systèmes enzymatiques

bactériens et (c) défaut d'affinité entre cible bactérienne et antibiotique.

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VII. Effets secondaires des antibiotiques.


De la multitude des antibiotiques connue les médecins aujourd’hui ne se servent que de 100-200
antibiotiques. Tous les autres ont les effets secondaires graves. En effet, tous les antibiotiques utilisés
en pratique médicale peuvent provoquer des diverses complications dont le degré dépend des
conditions de l’utilisation de l’antibiotique, de la sensibilité individuelle du patient etc.
a) les réactions toxiques
Elles s’expriment par les affections hépatiques (l’action des tétracyclines), rénales et de l’ouïe (l’action
des aminoglycosides), des organes de sanguification (ou hémopoèse) (la lévomycéthine). Les
céphalosporines de la troisième génération induisent l’hémorragie. Le moins toxique est la pénicilline,
mais elle peut affecter le système nerveux central.
Pour la prévention de telles réactions, il faut préscrire les antibiotiques en tenant compte de l’état du
patient et contrôler l’état des organes-cibles en cours du traitement.
b) dysbioses ou dysbactériose
Ce sont des modifications qualitatives et quantitatives dans la composition de la microflore normale
humaine dues au traitement durable par les antibiotiques de spectre d’action large. Ces derniers
oppriment l’agent infectieux causant la maladie mais en même temps la microflore normale. Le site
d’habitation de la microflore normale est désormais occupé par d’autres microbes, y compris
pathogènes et antibiorésistants. Ainsi quand le nombre d’E.coli dans le tube digestif diminue, l’homme
devient plus sensible au choléra, à la dysentérie. L’administration durable des tétracyclines aboutit à la
multiplication renforcée des champignons du genre Candida. C’est pourquoi pour la prévention de la
dysbiose, on administre la nistatine avec l’action antifongique en paire avec les tétracyclines. D’autres
moyens de prévention de la dysbiose sont l’administration des antibiotiques de spectre d’action étroit
et l’administration des antibiotiques et des eubiotiques ensemble (les eubiotiques sont les produits
contenant des bactéries de la microflore normale humaine).

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Chapitre IV. Génétique et Ecologie des


Microorganismes

A. Génétique des microorganismes

I. Hérédité et variabilité.
L’hérédité est la propriété de la macro-et microorganismes qui fournissent la permanence des
caractères biologiques de cette espèce d’une génération à l’autre. On distingue le génotype et le
phénotype. Le génotype d’un organisme représente l’ensemble de l’information génétique de cet
organisme contenue dans tous ses gènes. Le phénotype est défini comme l’ensemble des caractères
biologiques que nous voyons chez l’organisme donné. Les modifications non héréditaires sont induites
par les facteurs environnants ainsi que pour les virus par le changement de la cellule-hôte. Elles
disparaissent après l’élimination du facteur modifiant.

1. La recombinaison
La récombinaison chez les bactéries est un analogue de la variabilité récombinative chez les eucaryotes
au cours du crossingover. La récombinaison bactérienne est aussi caractérisée par la coupe de deux
différentes molécules d’ADN, celle du donneur et celle du récepteur et puis par leur réunion. A la fin
on voit apparaître les molécules récombinantes de l’ADN et les souches récombinantes des bactéries
appelées aussi les « récombinants ».

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Ces processus se passent avec la participation des enzymes de type endonucléases (coupe de l’ADN) et
de type ligases (rattachement des fragments de l’ADN). Généralement, on ne transmet dans une
cellule-réceptrice qu’un petit fragment de l’ADN d’une bactérie-donneuse.
Il existe trois types de la récombinaison bactérienne avec des mécanismes divers :
1) la récombinaison générale ou homologique se fait entre les souches différentes de la même espèce
lorsqu’il y a une grande homologie de la structure primaire de l’ADN du donneur et du récepteur.
2) la récombinaison « illégale » est l’échange génétique entre les espèces et les genres différents,
mais elle peut aussi se passer entre les représentants de la même espèce. Elle ne demande pas une
grande homologie des fragments récombinés. Les fragments transmis de l’ADN sont appelés les
éléments génétiques mobiles, c’est-à-dire les séquences de l’insertion.
3) la récombinaison spécifique. Elle se fait par l’inclusion strictement spécifique des petits fragments
de l’ADN dans les endroits déterminés appélés « les sites du chromosome-récepteur ».

2. Les modes de transfert de l’ADN bactérien


Il ya trois moyens de transport de l’ADN au cours de la récombinaison:

a) La transformation (Figure).
La transformation "naturelle" ou physiologique est le premier modèle connu de transfert de matériel
génétique (ADN). D'une part, il doit y avoir de l'ADN libéré d'une bactérie (exogénote). D'autre part
celui-ci doit être fixé sur une bactérie réceptrice.
Cette absorption d'ADN polymérisé est suivie d'une recombinaison génétique avec acquisition de
nouveaux caractères génétiques stables, donc transmissibles à la descendance dénommés recombinants
ou transformants.
Ce transfert naturel d'ADN bactérien est limité à quelques espèces telles Streptococcus dont S.
pneumoniae, Neisseria, Haemophilus.....

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Fig. Transformation

b) La transduction (Figure).
Il s'agit d'un transfert d'ADN bactérien partiel, par l'intermédiaire de bactériophages dont le rôle est
passif (vecteur). Les bactériophages sont des virus qui se servent de bactéries pour se reproduire, ils
existent sous la forme virulente ou tempérée.
Les phages virulents se multiplient dans la bactérie (ou mieux sont répliqués par la bactérie) et la
lysent à la fin du cycle, libérant les nouvelles particules virales (virions). Ce cycle est appelé cycle
lytique.
Les phages tempérés peuvent, après infection établir une association stable avec la bactérie infectée en
s'intégrant dans le chromosome bactérien. Le bactériophage est alors appelé prophage et la bactérie qui
en est porteuse, une bactérie lysogène. Dans ce cas les bactériophages n'induisent pas la réplication
(les facteurs lytiques sont inexprimés), leur ADN viral est répliqué en même temps que le chromosome

22
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bactérien et il est transmis aux cellules filles de façon héréditaire. Ce cycle est appelé cycle
lysogénique.
De temps en temps, dans une population de bactéries lysogènes, un prophage se libère du chromosome
bactérien, redevient virulent, se multiplie, provoque la lyse de la bactérie et peut infecter de nouvelles
bactéries. Ce passage de la forme tempéré à virulente peut être spontanée ou provoquée (irradiation,
UV...)
Si, au cours de sa libération, le prophage emporte avec lui plusieurs gènes bactériens, il peut y avoir
transfert par le bactériophage de gènes bactériens d'une bactérie (lysogène) à une autre bactérie
(lysogène). C'est la transduction. Il existe deux types principaux de transduction :

- La transduction généralisée : elle est assurée par les phages virulents, qui au cours du cycle lytique
encapsident par erreur et de façon aléatoire des fragments d'ADN de la bactérie. Il se forme alors un
phage composite qui peut infecter une nouvelle bactérie et lui transmettre ainsi un fragment de l'ADN
de la bactérie précédemment lysée. L'ADN ainsi introduit correspond à n'importe quelle région
génomique de la bactérie donatrice : c'est de la transduction généralisée. Les deux bactéries donatrice
et réceptrice doivent appartenir à la même espèce en raison de la spécificité d'infection du phage.
Le plus souvent la transduction ne concerne qu'un seul gène.
- La transduction spécialisée : elle se produit avec certains bactériophages tempérés qui peuvent
s'intégrer en un point précis du chromosome bactérien et seulement en ce point, il s'agit de prophage
(phage tempéré).
La transduction du gène de la bactérie donatrice à la bactérie réceptrice se fait après lysogénisation de
la bactérie réceptrice.

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c) La conjugaison
La conjugaison est un transfert d'ADN entre une bactérie donatrice et une bactérie réceptrice et
nécessite le contact entre les bactéries. Ce transfert est à sens unique (bactérie donatrice-bactérie
réceptrice). La conjugaison repose sur la présence chez la bactérie donatrice du facteur sexuel ou
facteur de fertilité (F) à laquelle il confère la polarité ou le caractère mâle (F+). L'information
génétique qu'il porte code pour la biosynthèse de pili sexuels, pour son insertion possible dans le
chromosome bactérien et pour la mobilisation (le transfert) de ce dernier vers des bactéries réceptrices
(F-). Le transfert d'ADN chromosomique par conjugaison ne se produit qu'entre bactéries d'une même
espèce (spécificité). Ce transfert n’est possible qu'après appariement par couple des bactéries donatrice
et réceptrice. Il fait d'abord intervenir les pili sexuels (2 à 3 par bactérie F+) qui reconnaissent par leurs
extrêmités les zones de contact à la surface des bactéries F- et s'y fixent puis se rétractent en
rapprochant les deux types de bactéries. Ils permettent ainsi leur contact et la formation d'un pont
cytoplasmique par lequel va s'opérer le transfert chromosomique.
Tous les caractères codés par le chromosome (c'est-à-dire tous les gènes) peuvent être transférés.
Certains plasmides sont capables d'assurer tous seuls leur transfert par conjugaison. On les appelle
plasmides conjugatifs.

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B. Ecologie des microorganismes.


Les micro-organismes sont ubiquitaires, ils sont présent dans tous les
écosystèmes :

- Dans les mers et les océans, ils constituent la biomasse (base du 1er échelon d la chaine
alimentaire) qui nourrit l’ensemble de la faune marine.

- Dans le sol, ils jouent un rôle dans la décomposition de la matière organique, la fourniture de
l’azote assimilable aux plantes, la minéralisation de la matière organique. Les micro-
organismes participent activement aux équilibres gazeux de l’atmosphère, en étant à la fois
producteurs et consommateurs, d’O2, H2, N2 CO2, CH4.

- Le long de l’appareil digestif des animaux. En effet, ce dernier est tapissé de bactéries très
utiles à notre bien-être digestif, puisqu’elles nous procurent les enzymes nécessaires à la
digestion de certains aliments. De plus, elles évitent que d’autres micro-organismes dangereux
colonisent le tube digestif. La majorité d’entre elles sont apportées à la naissance par la mère,
puis, par l'environnement et la nourriture. Tout au long de la vie, les populations évoluent.

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Cette microflore est très utile :
1) elle produit des acides différents, des antibiotiques tuant les microbes pathogènes ;
2) elle synthétise les vitamines B12, K2, B6, la biotine, l’acide folique.
3) elle participe au métabolisme humain. Elle prend part aussi à la détoxication des substances
toxiques endogènes et exogènes.
4) les microbes intestinaux stimulent le système immunitaire humain.
5) toutes ces fonctions énumérées assurent la résistance de la colonisation de l’organisme sain qui
s’exprime par la capacité de bloquer l’occupation de l’intestin par les microbes pathogènes.
 La composition de la microflore normale peut être modifiée sous le traitement inapproprié par
les sulfanilamides, par les antibiotiques. Ainsi, la dysbactériose se forme, les microbes
nouveaux et les microbes putréfiants se multiplient
 Les symbiontes : ils ont une capacité de relation complète (végétaux ou animaux avec des
bactéries) pour accomplir les fonctions qu’ils ne peuvent faire qu’à deux.
Exemple : la microflore des ruminants.
On trouve deux chambres de cultures. La première chambre (le rumen) sert à la culture des bactéries
micro-cellulolytique (qui digèrent la cellulose). Cette flore est ensuite digérée dans la seconde chambre
(le tractus). Les Méthanobactérium du rumen produisent du méthane (CH4).

. L’intestin devient le lieu de formation de l’ammoniac, de l’indol et de l’hydrogène sulfuré qui sont
tous toxiques. De telle perturbation peut être traitée par les eubiotiques. Ce sont les médicaments
obtenus à partir de la microflore normale (les bifidobactéries, les lactobactéries, l’E.coli). En cas
d’affaiblissement de l’immunité humaine, la microflore normale peut provoquer l’infection endogène.

2. Facteurs biologiques
Les interactions entre les microorganismes vivant ensemble est appelé symbiose. On distingue
plusieurs types :
-La métabiose c’est la situation où un microbe utilise les produits d’un autre microbe.
- Le mutualisme signifie que les deux microbes obtiennent les substances nécessaires l’un pour
l’autre.
- En cas de commençalisme un microbe profite d’un autre sans lui nuire.
- Enfin, le satélisme ce sont les interactions où un microbe accélère la croissance d’un autre.
Outre la symbiose positive, il existe la symbiose négative ou l’antagonisme sous lequel un microbe
détériore, opprime la croissance et même tue un autre. C’est ainsi que la microflore normale supprime
la microflore pathogène dans le colon. Le mécanisme de l’antogonisme peut être variable : la
concurrence pour les aliments, la production des antibiotiques, des acides, des bactéryocines par une
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des espèces microbiennes, visées contre les autres microbes. Les amibes intestinales digèrent les
bactéries intestinales. C’est le pillage. Les virus et les bactériophages ne se multiplient qu’à l’intérieur
de la cellul-hote en utilisant ses organites, ses aliments et ses substances chimiques. Ce processus
appelé le parasitisme.

Chapitre V. Immunologie

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A. Système immunitaire

L’Immunité est l’ensemble des propriétés d’un organisme à être réfractaire à certains agents
pathogènes (antigènes) et aux maladies.
L’immunologie est l’étude des phénomènes immédiats et secondaires consécutifs à l’introduction
dans un organisme d’éléments, vivants ou non, que l’organisme est capable de reconnaître comme
différents de ces propres constituants.
Les réponses immunitaires correspondent aux mécanismes de défenses de l’organisme qui
discriminent le « soi » du « non-soi ». Ces mécanismes sont devenus de plus en plus complexe au fur
et à mesure de l’évolution des espèces afin de combattre des agents pathogènes évoluant également
sans cesse. Parmi ces agents pathogènes on compte les bactéries, les virus, les parasites et les cellules
tumorales.
Le système immunitaire regroupe l'ensemble de tissus et de cellules participant à la réponse
immunitaire de l'organisme. Cette dernière met en jeu diverses catégories de cellules qui circulent dans
le sang et la lymphe ; ces cellules sont des leucocytes (= globules blancs).
Les cellules de l'immunité se forment dans la moelle osseuse rouge des os et au niveau du thymus, et
se stockent au niveau des amygdales, ganglions...
Anticorps = molécule en forme de Y produite par les lymphocytes qui se fixe sur les antigènes, les
neutralisent et facilitent la phagocytose
Antigène = molécule qui est reconnue comme étrangère par l’organisme et qui déclenche une réaction
de défense. Les antigènes sont portés par les microbes.

Les organes de l'immunité


Il existe deux types d'immunité :
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 immunité innée : non spécifique de l'agent étranger, réponse rapide, limitation de l'infection
 immunité adaptative : spécifique de l'élément étranger et assurée par des mécanismes qui ne
deviennent efficaces qu'après le contact avec l'antigène, réponse plus lente, suppression de
l'infection.

A. Immunité naturelle, innée ou non spécifique

Elle est la première ligne de défense, rapide (quelques heures 1 à 12h), identique quelque soit le
pathogène et identique chez tous les individus d’une même espèce.

Les défenses non spécifiques comprennent la peau et les muqueuses intactes, la réaction
inflammatoire et un certain nombre de protéines élaborées par les cellules de l'organisme. En
empêchant l'entrée et la propagation des microorganismes à l'intérieur du corps, le système de
défense non spécifique réduit la charge de travail du second système de protection de l'organisme,
c'est-à-dire le système de défense spécifique.

I. les barrières superficielles


1. Le pH acide des sécrétions cutanées inhibe la croissance bactérienne, et les substances
chimiques contenues dans le sébum sont toxiques pour les bactéries.

2. La muqueuse gastrique sécrète de l'acide chlorhydrique et des enzymes qui hydrolysent les
protéines. Ces deux types de substances tuent les agents pathogènes.

3. La salive et les larmes contiennent du lysozyme, une enzyme qui détruit les bactéries.

4. Le mucus, une sécrétion collante, emprisonne un grand nombre de microorganismes qui


pénètrent dans les voies digestives et respiratoires. Les petits poils recouverts de mucus à
l'intérieur du nez retiennent les particules inhalées ; les cils qui tapissent la muqueuse des voies
respiratoires supérieures font remonter vers la bouche le mucus chargé de poussières et de
bactéries.

Même si les barrières superficielles sont tout à fait efficaces, elles sont parfois percées de petites
entailles et de coupures causées, par exemple, par le brossage des dents ou le rasage de la barbe.

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Lorsque cela se produit, des microorganismes peuvent envahir les tissus, et d'autres mécanismes
de défense non spécifiques entrent alors en jeu.

II. Cellules et substances chimiques de la défense non spécifique

L'organisme a recours à un grand nombre de cellules et de substances chimiques pour se défendre.


Ces défenses cellulaires et chimiques reposent sur le pouvoir destructeur des phagocytes et des
cellules tueuses naturelles, sur la réaction inflammatoire ainsi que sur diverses substances
chimiques qui tuent les agents pathogènes et participent à la réparation des tissus. La fièvre peut
aussi être considérée comme une réaction de protection non spécifique.

II. 1. Phagocytes

Les agents pathogènes qui réussissent à franchir les barrières mécaniques font face aux
phagocytes (pbagein = manger), et ce dans presque tous les organes. Les phagocytes, par exemple
les macrophages( les monocytes dans le sang et macrophages dans les tissus) et les granulocytes
neutrophiles, englobent les particules étrangères. La vacuole ainsi constituée fusionne ensuite
avec un lysosome, et son contenu est dégradé ou digéré.

II. 2. Cellules tueuses naturelles


Les cellules tueuses naturelles, ou cellules NK, (NK, natural killer), nettoient le sang et la lymphe
de l'organisme ; elles forment un groupe particulier de cellules de défense qui peuvent provoquer
la lyse de la membrane plasmique de la cellule indésirable. Elles sont capables de tuer les cellules
cancéreuses et les cellules infectées par des virus avant que le système immunitaire entre en
action.

II. 3. Substances antimicrobiennes


Outre les substances antimicrobiennes élaborées lors de la réaction inflammatoire, les substances
antimicrobiennes les plus importantes de l'organisme sont les protéines du complément et
l'interféron.

II.3.1. Le Complément
Le complément est un groupe d'au moins vingt protéines plasmatiques normalement présentes
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dans le sang sous forme inactive. Cependant, lorsque le complément se lie, ou se fixe, à des
cellules étrangères telles que des bactéries, des champignons microscopiques ou des globules
rouges incompatibles, son activation fait de lui un des principaux mécanismes de destruction des
substances étrangères.

II.3.2. L’Interféron

Les virus ne possèdent pas la machinerie cellulaire requise pour la production d'ATP ou la
synthèse de protéines. Ils accomplissent les dommages à l'organisme, en envahissant les cellules
et en détournant à leur profit la machinerie cellulaire nécessaire à leur reproduction ; ce sont des
parasites au vrai sens du terme. Bien que les cellules infectées par les virus soient impuissantes à
se protéger, elles peuvent contribuer à la défense des cellules qui n'ont pas encore été touchées en
élaborant de petites protéines appelées interférons. Les molécules d'interféron diffusent vers les
cellules voisines et se lient aux récepteurs de leur membrane. Cette liaison empêche les virus de
se multiplier à l'intérieur de ces cellules.

II.4. La Fièvre

La fièvre, soit une température corporelle anormalement élevée, est une réaction systémique aux
microorganismes envahisseurs. Une forte fièvre constitue un danger car la chaleur excessive peut
dénaturer les enzymes et d'autres protéines de l'organisme. En revanche, une fièvre légère ou
modérée semble bénéfique. Les bactéries ont besoin de grandes quantités de fer et de zinc pour se
multiplier ; or, pendant un accès de fièvre, le foie et la rate séquestrent ces nutriments et
diminuent leur disponibilité. La fièvre augmente aussi, globalement, la vitesse du métabolisme
cellulaire ; les réactions de défense et le processus de réparation s'en trouvent ainsi accélérés.

III. Les cellules du système immunitaire adaptative


Plusieurs types cellulaires participent au développement des réactions immunitaires spécifiques :
o les lymphocytes,
o les cellules présentatrices d'antigène
A . les lymphocytes
Les lymphocytes sont présents dans le sang, la lymphe et dans tous les organes lymphoïdes.

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Dans le sang, les lymphocytes représentent 20 à 40 % des leucocytes.
Deux types principaux de lymphocytes coexistent : les lymphocytes T et les lymphocytes B. Ils ont le
même aspect en microscopie optique (et la "formule leucocytaire" ne les distingue pas). Pour
distinguer les différentes populations lymphocytaires, on révèle des protéines membranaires CD
caractéristiques.
Les lymphocytes T et B doivent leur nom à l'organe où se fait leur maturation :
 le thymus pour les lymphocytes T.
 l'équivalent humain de la bourse de Fabricius des oiseaux pour les lymphocytes B, qui est la
moelle osseuse.
Les lymphocytes B et T sont les cellules effectrices de l'immunité spécifique. L'immunocompétence
d'un lymphocyte dépend de la synthèse d'un récepteur membranaire capable de reconnaître
spécifiquement un antigène.
Chaque lymphocyte porte un récepteur lui permettant d'identifier un motif chimique (peptidique : 8
à 15 acides aminés ou polysaccharidique : 5 à 6 sucres). Le motif de l'antigène reconnu par le récepteur
s'appelle un déterminant antigénique ou épitope :

1. Les lymphocytes B

Le récepteur pour l'antigène s'appelle le BCR (B cell receptor). C'est une immunoglobuline
membranaire (Igm).
A la surface de chaque lymphocyte B on trouve environ 105 molécules de BCR. Toutes ces molécules
sont identiques : chaque lymphocyte B ne synthétise qu'une seule variété d'Igm. Un lymphocyte B n'est
capable de reconnaître qu'un seul épitope :
chaque molécule d'Igm possède deux sites reconnaissant spécifiquement l'épitope.
Par leur BCR, les lymphocytes B reconnaissent directement les antigènes, qu'ils soient solubles et
circulants dans le milieu intérieur ou qu'ils soient particulaires (parasite, bactérie, virus ou cellule).

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Un antigène possède le plus souvent plusieurs déterminants antigéniques différents (un antigène est
une mosaïque d'épitopes) et sera donc reconnu par plusieurs lymphocytes B.
Par ailleurs deux antigènes différents peuvent présenter un même épitope : un même lymphocyte B
peut se fixer à deux antigènes différents si ceux-ci possèdent un même épitope.
Les lymphocytes B expriment les molécules du CMH de classe I (ce sont des cellules nucléées) et les
molécules CMH de classe II, ce qui en fait des cellules présentatrices d'antigènes.

2. les lymphocytes T

le récepteur pour l'antigène s'appelle le TCR (T cell receptor).


Les TCR sont constitués de deux chaînes polypeptidiques associées constituant un site de
reconnaissance de l'épitope.
Contrairement au lymphocyte B, le récepteur du lymphocyte T ne reconnaît que des antigènes
protéiques. Ceux-ci ne sont jamais natifs : les protéines doivent être découpées en peptides qui sont
ensuite associés à des molécules CMH.
On distingue deux populations principales de lymphocytes T d'après la présence de protéines
membranaires spécifiques :
 les lymphocytes CD8
 les lymphocytes CD4

a. les lymphocytes TCD8

 ce sont des lymphocytes cytotoxiques (lymphocytes Tc).


 Ils reconnaissent l'antigène présenté par une molécule CMH de classe I. Les antigènes
présentés sont des antigènes endogènes, produits par la cellule. La reconnaissance est le
premier signal d'activation. Un second signal permet l'expression du pouvoir cytotoxique du
lymphocyte Tc.

b. les lymphocytes TCD4

 ce sont des lymphocytes helpers (lymphocytes Th).

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 Les lymphocytes Th reconnaissent l'antigène si celui-ci leur est présenté par une molécule
CMH de classe II. Les antigènes présentés sont des antigènes exogènes qui ont été endocytés
par certaines cellules : les cellules présentatrices d'antigènes.
 Ils ont pour rôle d'activer des cellules de la réaction immunitaire : les macrophages, les
lymphocytes B mais aussi les lymphocytes Tc.
 Cette fonction leur a donné leur nom : lymphocytes T helpers ou T auxiliaires.
 Selon l'environnement dans lequel ils se trouvent, les lymphocytes Th se différencient soit en
lymphocytes Th1 soit en lymphocytes Th2 :
 les lymphocytes Th1 orientent la réponse immunitaire vers l'immunité à médiation cellulaire
(lymphocytes Tc),
 les lymphocytes Th2 orientent la réponse immunitaire vers l'immunité à médiation humorale
(production d'anticorps).

3. les lymphocytes ni T ni B

 Les lymphocytes ni T ni B sont des lymphocytes ne portant aucun des marqueurs B ou T.


 Les cellules dénommées cellules NK (pour Natural Killer) ont été qualifiées de cellules tueuses
naturelles parce qu'elles exercent un effet cytotoxique direct sur les cellules anormales :
cellules infectées par des virus ou cellules cancéreuses. Un récepteur membranaire détecte
l'absence de molécules CMH de classe I à la surface des cellules cibles.

4 - Les cellules présentatrices d'antigène

Toutes les cellules nucléées de l'organisme, exprimant les molécules CMH classe I, sont aptes
à présenter l'antigène aux lymphocytes cytotoxiques (Tc). Ce ne sont pas, stricto sensu, des
CPA mais des cellules cibles puisque la reconnaissance est la première étape de leur
destruction.

Les cellules présentatrices d'antigène (CPA) sont des cellules diverses qui ont en commun la
faculté d'exprimer les molécules CMH de classe II.

Ces cellules peuvent endocyter les antigènes protéiques exogènes, les découper en peptides, les
associer aux molécules CMH de classe II.

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L'ensemble migre vers la membrane cytoplasmique pour être présenté aux lymphocytes T
auxiliaires ou T-helper (Th).

La plupart des CPA expriment également sur leur membrane des molécules d'adhésion (ICAM
pour Inter cellular adhesion molecule) ou LFA3 (lymphocyte function associated).

Les principales cellules présentatrices d'antigène sont :

 le système des phagocytes mononucléés, comprenant les monocytes (c'est la forme circulante)
et les macrophages (c'est la forme tissulaire). Les macrophages tissulaires adoptent des
morphologies spécifiques de l'organe où ils ont élu domicile : les histiocytes du tissu
conjonctif, les cellules de Kupffer du foie, les macrophages alvéolaires du poumon, les
astrocytes du système nerveux central.
 les cellules dendritiques présentes dans les zones T des tissus lymphoïdes : les cellules de
Langerhans de la peau captent l'antigène et le transportent par voie lymphatique vers les zones
T des tissus lymphoïdes où elles se différencient en cellules dendritiques.
 Les lymphocytes B captent l'antigène par le récepteur BCR.
 Les cellules dendritiques folliculaires des ganglions lymphatiques et de la rate possèdent des
récepteurs pour le fragment Fc des IgG (RFc Ig ) ou pour le fragment C3 du complément
(RC). Grâce à ces récepteurs, elles peuvent fixer les complexes antigène-anticorps et présenter
l'antigène aux lymphocytes B, renforçant ainsi la production d'anticorps et la pérennisant car
ces antigènes peuvent persister plusieurs mois à la surface des cellules dendritiques
folliculaires.
 des cellules endothéliales ou épithéliales qui, après stimulation par l'interféron , expriment
les molécules CMH de classe II.

5 - l'activation des lymphocytes

la transformation lymphoblastique

L'activation des lymphocytes dépend d'abord de la reconnaissance simultanée de l'antigène et


de la molécule du CMH de classe I ou de classe II :

 molécules de classe I + peptide endogène reconnus par les lymphocytes T cytotoxiques,


 molécules de classe II + peptide exogène reconnus par les lymphocytes T- helpers.

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Le lymphocyte activé est le siège de modifications morphologiques et physiologiques


considérables : augmentation de taille, dispersion de la chromatine, apparition de nucléoles,
augmentation importante du nombre des ribosomes…: on désigne volontiers cette cellule
transformée sous le nom de lymphoblaste ou immunoblaste.

Rapidement, le lymphoblaste se divise et donne naissance à deux types de lymphocytes qui ont
acquis des propriétés nouvelles : ce sont les lymphocytes effecteurs et les lymphocytes
mémoire.

Les lymphocytes B effecteurs se transforment en plasmocytes qui vont produire les anticorps
c'est à dire la forme soluble du BCR exprimé par le lymphocyte B activé.

Les lymphocytes T effecteurs synthétisent des facteurs solubles appelés cytokines et


deviennent les acteurs de l'immunité à médiation cellulaire.

Les lymphocytes mémoire : un nouveau contact avec l'antigène entraîne une réponse dite
secondaire. Les cellules mémoire sont immédiatement activées : les lymphocytes effecteurs
sont plus nombreux, la réponse secondaire est donc plus rapide, plus intense que la réponse
primaire. Elle sera également plus spécifique grâce à une sélection des lymphocytes possédant
des récepteurs de haute affinité pour l'antigène.

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II. Les organes du système immunitaire


L’immunité acquise est crée par les organes du système immunitaire. Les principales cellules
fonctionnelles sont les T-et β-lymphocytes et leurs subpopulations. Le nombre total des lymphocytes
chez l’homme est 1012. La masse totale du tissu lymphoïde fait 1-2% de la masse du corps. Les
organes lymphoïdes du système immunitaire sont divisés en centraux et périphériques.
1. Les organes centraux
a). Le thymus.
Les cellules du trone lymphoïdes y arrivent de la moelle osseuse. Dans le thymus elles se transforment
en thymocytes puis en T-lymphocytes qui sont transportés à la lymphe et au sang. L’absence innée du
thymus, son developement inachevé ou son ablation aboutissent à un immunodéficit grave ou à la mort
de l’organisme.
b) La moelle osseuse.
Ses cellules du trone sont les précurseurs des T-et B-lymphocytes. Les précurseurs des T-lymphocytes
arrivent au thymus. Les précurseurs des B-lymphocytes se transforment dans la moelle osseuse en B-
lymphocytes qui passent dans le sang et puis dans les organes périfériques.
Les lymphocytes B possèdent également :
 des récepteurs CR (CR – complement receptor) pour le composant C3 du complément,
 des récepteurs pour le fragment Fc des immunoglobulines G (RFc IgG).

2. Les organes périfériques


Les organes périfériques immuns contiennent les cellules immunocompétentes-les immunocytes ou les
T- et B-lymphocytes qui réalisent elles-mêmes les réactions de l’immunité cellulaire et humorale. Les
organes périphériques sont : la rate, les noeuds lymphatiques, les agglomérations (les ilots) du tissu
lymphoïde dispersées partout dans le corps : dans la muqueuse de l’intestin grêle(les plaques de
Peyer), dans les amygdales palatines, dans l’appendice etc. Le sang est aussi un organe périphérique du
tissu lymphoïde qui contient les T-et B-lymphocytes.

B. les vaccins et sérums

I. Vaccination
Un vaccin procure un soutien au système immunitaire humain en le préparant au mieux contre les
attaques de certains agents pathogènes tels que virus, bactéries ou autres micro-organismes. Le
système immunitaire est quotidiennement exposé à d'innombrables agents pathogènes, sans

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mécanismes de protection, ces micro-organismes pourraient rapidement pénétrer dans notre organisme
et éventuellement déclencher des maladies.

1. Historique de la vaccination
Première découverte : Edward Jenner en 1796
• Le premier vaccin découle d'une observation du médecin britannique Edward Jenner. Lors
d'épidémies de variole, la plupart des personnes travaillant à la traite des vaches ne contractaient pas la
maladie. Or, toutes les personnes résistantes avaient eu auparavant une maladie appelée la vaccine.
Cette maladie était très répandue à l'époque chez les bovins et se manifestait par des pustules sur les
mamelles. La vaccine ressemble aux premiers stades de la variole, mais elle est inoffensive pour
l'homme et pour les animaux. En 1796, Jenner décida donc d'inoculer la vaccine aux hommes pour les
protéger de la variole : le premier vaccin était né.
2. Mise en place d'autres vaccins
• Pasteur le premier, démontra que certaines maladies provenaient d'infection par des microbes. Il
découvrit également que la virulence de certains microbes pouvait être atténuée (en les chauffant, par
exemple). C'est alors qu'il eut l'idée d'inoculer des microbes à la virulence atténuée pour protéger
contre une maladie donnée. Ses premiers vaccins furent vétérinaires : choléra de la poule, charbon du
mouton. Son premier vaccin humain fut celui contre la rage en 1885.

2. Les différents types de vaccins


2. 1. Les vaccins microbiens :
a) Vaccins par des bactéries ou virus vivants ou atténués
Ce sont des vaccins obtenus par l’atténuation ou affaiblissement de la virulence des microbes. Ces
vaccins sont les vaccins découvert par PASTEUR ou par ses élèves et dont les plus importants sont :
- Les vaccins antivarioliques
- Le vaccin antituberculeux : B.C.G
- Le vaccin anti pesteux
- Le vaccin antiamaril (contre la fièvre jaune)
NB : Les microbes sont tués par l’action d’antiseptique, antibiotique, par l’action de la chaleur ou par
vieillegessement de la culture, par repiquages successifs.
b) Vaccins par microbes tués :
Ce sont des vaccins préparés à partir de microbes morts. Dans ces vaccins les microbes bien que tués
agissent encore comme antigènes. Les microbes sont tués :
- Soit par l’emploi d’un antiseptique comme l’éther

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- Soit par la chaleur (vaccin de Widal Chantemesse)
Ex : Les vaccins anti-cholérétiques
Les vaccins anti dysentériques

2.2. Vaccination par toxines atténuées ou « anatoxines »


Méthode efficace contre les toxémies ou maladies dues à des exotoxines. Dans une toxémie, l’antigène
n’est pas comme dans une septicèmies, le microbe lui-même mais sa toxine ; virulente ou non, elle
déclenche la formation d’un anticorps spécifique appelé : ANTITOXINE. Ainsi une toxine atténuée est
un vaccin.
La toxine microbienne obtenu après filtration sera atténuée de la même façon que le vaccin microbien
(chaleur, antibiotique, vieillissement).
3/ Les vaccinations associées ou poly vaccins :
On peut associer les vaccins, et on obtient des vaccins qui immunisent l’organisme contre plusieurs
maladies.
- Le poly vaccin est une association de plusieurs vaccins.
Ex : - le DT(antidiphtérique et antitétanique)
- le T.A.B (anti typhoïde et contre les infections paratyphoïde A et B)
- le DT TAB

Principe de la vaccination
Vacciner consiste à inoculer à un individu sain une petite quantité d’antigènes atténués. Il peut s’agir
de bactéries peu virulentes, de toxines modifiées ou d’enveloppes vides de virus. Ces antigènes ayant
perdu leur pouvoir toxique ne déclenchent pas l’apparition de maladies chez les patients qui les
reçoivent. Par contre, ils sont reconnus comme étrangers par certains lymphocytes B portant des
récepteurs de forme complémentaire. Suite à cette activation, ces lymphocytes B prolifèrent et
constituent bientôt un clone de lymphocytes B activés. Parmi ceux-ci, certains vont grossir et se
transformer en plasmocytes qui vont produire puis libérer des anticorps dans le sang ou la lymphe.
D’autres vont garder leur aspect initial pendant plusieurs années : ce sont les lymphocytes B mémoire.
Lors d’une rencontre éventuelle avec le même antigène actif, les lymphocytes B mémoire seront à l’
origine d’une réponse de l’organisme vacciné .Cette réponse sera rapide et de grande ampleur.
Généralement, on pratique plusieurs injections espacées de un ou plusieurs mois afin d’augmenter, de
plus en plus vite et de plus en plus fort, la quantité d’anticorps sanguins mais également le nombre de
lymphocytes B mémoire. En effet, la première injection d’un vaccin fait apparaître progressivement
dans le sang une petite quantité d’anticorps mais aussi des LB mémoires. Lors de la seconde injection,
les LB mémoires permettent une production beaucoup plus rapide d’une quantité beaucoup plus

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importante d’Ac. Le clone des LB mémoires est lui aussi beaucoup plus fourni. Mais, au cours des
mois qui suivent la deuxième injection, le taux sanguin d’Ac diminue progressivement. Une troisième
injection d’une dose de vaccin contribue finalement à réaugmenter le taux plasmatique d’Ac et la
population de LB mémoires. Et dans ce cas, même si une diminution s’amorce, le taux sanguin d’Ac
demeure assez élevé
Vaccin : Les vaccins sont des antigènes faisant apparaître des anticorps pouvant être des antitoxines
pouvant être antitoxines ou antimicrobiens. Il n’y a que les organismes en bonne santé qui peuvent être
vaccinés.
II. Le Sérum
Il est obtenu en prélevant le sérum sanguin d'un être malade ou vacciné (sérum qui contient les
anticorps), permet d'agir, soit à titre préventif, soit à titre curatif, contre de nombreuses maladies, ainsi
que contre des morsures ou des piqûres d'animaux venimeux, en fournissant à l'individu contaminé des
anticorps protecteurs nécessaires.
1. Historique
Cas de la découverte des antitoxines et du sérum antidiphtérique/ BERHING (1890)
Berhing inocule à des chevaux, une toxine diphtérique atténuée à l’aide d’une solution d’iode. Ensuite,
ces animaux peuvent supporter des doses considérables de toxines. Ils sont donc vaccinés ; leur
immunité est due à la présence d’antitoxine dans leur sang. Berhing fait ensuite une saignée, il laisse
coaguler le sang et recueille le sérum, qu’il injecte à un cobaye. Après ce cobaye résiste à l’inoculation
d’une dose mortelle de toxine.
L’immunité du cheval, due à la présence d’antitoxine dans son sang peut se transmettre à un autre
animal (transfert d’immunité).
L’antitoxine produite par le premier animal garde chez le second son pouvoir de neutraliser la toxine
virulente.
Remarque : Roux et Martin montrent le pouvoir curatif de ce sérum dans la diphtérie déclarée.

2- Principe de la sérothérapie
La sérothérapie consiste, à injecter à un patient malade ( = dont l’organisme contient le microbe) une
quantité suffisante de sérum ( = plasma contenant une quantité importante d’ Ac spécifiques ).
Autrefois , ce sérum provenait d’ un cheval hyperimmunisé suite à des injections répétées de toxines
atténuées. Aujourd’hui , pour limiter les risques d’ allergie ,on injecte seulement des Ac isolés à partir
du sang très riche en Ac provenant d’une autre personne qui vient de développer la même maladie . Il
peut aussi provenir d’une personne que l’on a vacciné contre la maladie et qui est alors dit «
hyperimmunisée » . Dans tous les cas , les anticorps que l’on a injecté au malade vont être reconnus
comme étrangers par le système immunitaire. Ils finiront donc par disparaître rapidement.

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Cours Microbiologie Génrales Mme Bougma

III. Comparaison et rapport entre sérothérapie et vaccination :


1- Différence entre sérum et vaccin :

VACCINS SERUMS
Composition Microbes (tués ou Anticorps,
atténués, toxines antitoxines
attentées)
Caractère de Immunité tardive, Immunité
l’immunité active mais durable immédiate,
transférée, passagère
Utilisation Moyen préventif Moyen curatif
PROTEGER GUERIR

2- Relations entre sérum et vaccin :


La sérothérapie dérive de la vaccination, car pour obtenir un sérum il faut d’abord immuniser un
animal, donc savoir le vacciner. La sérothérapie, œuvre du docteur ROUX est venue logiquement
s’ajouter à la vaccination qui est essentiellement l’œuvre de PASTEUR.

3- Combinaison sérum- vaccin : la sérovaccination :


La sérovaccination est une combinaison des deux méthodes : sérothérapie et vaccination. Elle est
utilisée en cas d’urgence, pour obtenir une immunité à la fois immédiate et durable.
Ex : cas des individus réceptifs se trouvant dans un milieu contaminé, donc sous le coup d’une menace
directe (Frère ou sœur non immunisé d’un petit diphtérique).
Méthode : I/ on soumet à un individu réceptif une injection de sérum lui apportant une immunité
passive immédiate qui souffrira à empêcher l’éclosion de la maladie ;
II/ Trois heure après, en un autre point du corps, on commencera selon la méthode des
vaccinations naturelles normales, les injections actions d’anatoxine qui procurera une immunité active
durable. En procédant de manière analogue chez un diphtérique, on obtient à la fois sa guérison pour le
présent et son immunisation pour l’avenir.

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