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Table de matières

INTRODUCTION A LA CYTOLOGIE
Organisation générale de la cellule .......................................................................................................................3
Les méthodes d’étude de la cellule ....................................................................................................................... 11

LA MEMBRANE PLASMIQUE
Structure de la membrane plasmique ……………………………………………………………………………………………………..... 17
Les spécialisations morphologiques de la membrane plasmique ……………………………………………………..……………… 25
Les molécules d’adhérences .............................................................................................................................. 33
Le transport membranaire …………………………………………………………………………………………………….…………….. 37

LA COMMUNICATION INTERCELLULAIRE
La communication intercellulaire ………………………………….……………………………………………………….………………. 43

HYALOPLASME ET CYTOSQUELETE
L’hyaloplasme ……………………………………………………………………………………………………………….……………….… 49
Le cytosquelette …………………………………………………………………………………………………………….……………….… 51

LE SYSTEME ENDOMEMBRANAIRE
Introduction au système endomembranaire …………………………………..…………………….……………….…………………… 57
Le réticulum endoplasmique …………………………………………………………………………………………….…………………... 61
L’appareil de Golgi …………………………………………………………………….…………..……………………….…………………. 67
Les lysosomes ………………………………………………………………………….………………………….………….………………… 71

MITOCHONDRIE ET PEROXYSOMES
La mitochondrie ………………..……………………………………………..……………………………………………….……………… 75
Le peroxysome …………………………………………………………………..…………………………………………………………….. 81

LE NOYAU INTERPHASIQUE
Introduction au noyau interphasique …………………………………………………………………..………………………………….. 85
La chromatine …………………………………………………………………………………..……………………………………………… 93
Le nucléole …………………..…………………………………………………………………………………………………………………. 97
Le cycle cellulaire ………………….………………………………………………………………………………………………….……… 101

1
2
Chapitre
INTRODUCTION A LA CYTOLOGIE

Cours 1
ORGANISATION GENERALE DE LA CELLULE

Plan du cours :
1. Introduction
2. Aperçu général sur l’ultrastructure de la cellule eucaryote
3. La cellule procaryote
A. Les éléments ultrastructuraux
B. La coloration de Gram
C. Mode de reproduction
4. Les virus (acaryotes)
A. Classification des virus
B. Modes d’infection
i. Entrée par fusion membranaire
ii. Entrée par endocytose
C. Modes de reproduction
i. Le cycle lytique
ii. Le cycle lysogénique
D. Notion de virus oncogène

3
ORGANISATION GENERALE DE LA CELLULE
1. Introduction
Les organismes du monde vivant sont classifiés selon :
- Le type de cellules formant cet organisme : les organismes eucaryotes qui possèdent un vrai noyau, et les organismes
procaryotes qui ne possèdent pas un vrai noyau ;
- Le nombre de cellules formant cet organisme : on distingue les organismes unicellulaires (pouvant être eucaryotes ou
procaryotes) et les organismes pluricellulaires (eucaryotes seulement).

UNICELLULAIRE PLURICELLULAIRE
EUCARYOTE Amibes Animaux
Paramécies Végétaux
Levures Champignons
PROCARYOTE Bactéries /
Tableau 1 : les organismes dans le monde vivants

2. Aperçu général sur l’ultrastructure de la cellule eucaryote


Les organismes eucaryotes peuvent être unicellulaires ou pluricellulaires.
La cellule – de l’organisme – eucaryote possède un vrai noyau ; le matériel génétique est entouré d’une enveloppe nucléaire.
Quant à sa structure générale, la cellule est formée d’une membrane plasmique enveloppant un cytoplasme qui est à son tour
formé d’un hyaloplasme (liquide) où baignent un protoplasme (ensemble d’organite).

• Taille : la taille de la cellule eucaryote est variable entre 10 et 100 µm en moyenne :


8 – 12 µm → cellules sanguines.
20 – 50 µm → cellules intestinales, gastriques, hépatiques, fibroblastes
100 – 200 µm → cellules musculaires.
• Forme : la forme de la cellule eucaryote varie d’un tissu à un autre :
- Arrondies → cellules adipeuses
- Polygonales → cellules nerveuses
- Allongées → cellules musculaires
- Prismatiques (ou cylindrique) → cellules intestinales

Figure 1 : Adipocytes Figure 2 : Cellule nerveuse Figure 3 : Myocytes Figure 4 : Cellule intestinale

• Arrangement : les cellules eucaryotes peuvent se trouver dans un organisme soit sous-forme libre soit associées en
tissu.
• Caractéristiques ultrastructurales : la cellule eucaryote est limitée extérieurement par une membrane plasmique. A
l’intérieur se trouvent le noyau, le système endomembranaire, les ribosomes (responsables de la synthèse protéiques),
la mitochondrie, le peroxysome et des granules.
• Modalité de reproduction : Pour le maintien de la vie de l’organisme et la prolifération de ses cellules, ces dernières
se reproduisent par mitose (cellules somatiques) ou par méiose (cellules sexuelles).

Figure 5 : Ultrastructure de la cellule eucaryote

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3. La cellule procaryote
L’organisme procaryote est un être unicellulaire sans vrai noyau ; le matériel génétique est libre dans l’hyaloplasme et non
limité d’une membrane (alors que le matériel génétique des cellules eucaryotes est limité par une double membrane).

• Taille : la taille de la cellule eucaryote varie de 0.3 à 10 µm.


• Forme et mode d’association des bactéries :

Figure 6 : Amas Figure 7 : Chainette Figure 8 : Bacille Figure 9 : Cocci

Figure 10 : Diplocoque Figure 11 : Spirilles

A. Les éléments ultrastructuraux


La cellule eucaryote est constituée par des éléments utlrastructuraux essentiels (présents chez toutes les bactéries) et
d’autres facultatifs (présents chez certaines bactéries et pas d’autres)
Les élements facultatifs sont entourés de rouge dans la figure 12.

• Les éléments essentiels :


- Cytoplasme.
- Membrane plasmique (protectrice et isolante).
- Paroi (une bactérie sans paroi meurt).
- Nucléoïde (chromosome à ADN bicatenaire fermé de forme
circulaire, libre).
- Ribosomes (trouvés sous- forme libres. Ils sont responsables de la
synthèse protéique).

• Les éléments facultatifs :


- Plasmides (petits fragments d’ADN). Figure 12 : Composants essentiels et facultatifs
- Pili (structure protéique). de la bactérie
- Flagelle (un filament qu’a pour rôle de faire mouvoir les bactéries dans leur
environnement).
- Capsule.
- Spores (contribuent à la résistance de la bactérie).
- Vacuoles à gaz.
- Granule de réserve.

Les Ribosomes : sont de petits organites responsables de la synthèse protéique, peuvent se présenter sous forme libres
dans le cytoplasme ou bien liés au réticulum endoplasmique et à l’enveloppe nucléaire.

La Membrane Plasmique : est un système dynamique à majorité lipidique (avec présence de protéines). Elle forme une
barrière morphofonctionnelle isolant la cellule de son milieu, et assurant les échanges avec ce dernier (présente chez les
eucaryotes et les procaryotes).

La Paroi : Une limite externe rigide de la bactérie qui détermine la forme bactérienne (critère important dans la classification
des bactéries après coloration de Gram). Elle a un rôle très important, ce qui fait qu’elle soit la cible de certains antibiotiques
tel que Clamoxyl (une bactérie sans paroi meurt).

5
B. La coloration de Gram
La coloration de gram a été publiée par le biologiste danois Hans Christian Gram en 1884.
Elle permet de différencier les bactéries selon 2 critères principaux : leur forme et leur affinité pour les colorants. Ainsi on
distingue deux grandes classes de bactéries :

• Bactérie Gram Positif : se colore en violet. Sa paroi est formée d’une couche épaisse de peptidoglycane.
On dit « positif » car elle arrive à garder la coloration même après lavage de la préparation (bactérie + colorants).

• Bactérie Gram Négatif : se colore en rose. Sa paroi est formée d’une couche fine de peptidoglycane et est recouverte
d’une membrane externe lipidique.
On dit « négatif » car elle n’arrive pas à garder la coloration, c’est-à-dire qu’elle se décolore après lavage à l’alcool.

➢ Les étapes de la coloration de Gram :


1) Réalisation d’un frottis bactérien
2) Application du 1er colorant : Le violet de gentiane (ou cristal violet). Ainsi les deux bactéries Gram (+) et Gram (-) se
colorent en violet.
3) Application du 2ème colorant : Le lugol (ou eau iodée). Le but est de bien fixer la coloration violette.
4) Lavage : en appliquant l’alcool éthylique.
Cette étape est très importante car les bactéries Gram (+) vont garder le colorant violet, alors que les Gram (-) vont
redevenir transparente.
5) Application du 3ème colorant : la fuschine qui est de couleur rose.
Ainsi, les bactéries Gram(-) vont se colorer en rose, tandis que les Gram(+) qui ne s’étaient pas décolorées après le
lavage, ne pourront fixer le rose car elles sont déjà violettes.

Figure 13 : Etapes de la coloration de Gram

Deux variétés de bactéries seront identifiées après observation en microscopique photonique ; bactéries Gram (+) en violet
et bactéries Gram (-) en rose.

Figure 14 : Bactérie Gram (+) Figure 15 : Bactérie Gram (-)

En microscopie électronique : on constate des différences dans la composition chimique des parois des deux bactéries.
La paroi des bactéries Gram (-) est plus fine (10 – 20 nm) mais plus complexe car elle est composée de 03 éléments : une
membrane interne, une membrane externe formée d’une bicouche lipidique où s’insèrent les porines (protéines
transmembranaires) et des lipopolysaccharides, et une muréine étroite.
La paroi des bactéries Gram (+) est plus épaisse (20 – 80 nm) et est composée de deux éléments seulement ; une membrane
interne et une muréine large.

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La muréine : La bactérie Gram (+) présente une muréine large (peptidoglycane) contenant des acides teichoiques et des
acides lipoteichoiques. Alors que la bactérie Gram (-) présente une muréine très étroite et ne contient pas ces acides.

Membrane
externe
Muréine large
Muréine étroite

Membrane
interne Membrane
interne
Gram (+) Gram (-)

Figure 16 : Composition chimique de la paroi bactérienne

L’espace périplasmique : il est large chez les Gram (-) et réduit chez les Gram (+)

C. Mode de reproduction
Les bactéries se reproduisent par un système de reproduction appelé « la scissiparité » (du latin : scinder).
Il s’agit d'une simple division en deux de l'individu produisant un organisme fille identique à l'organisme mère, donc deux
clones génétiquement et morphologiquement identiques.

Figure 17 : La scissiparité

4. Les virus (acaryotes)


Les virus sont des micro-organismes inertes sans métabolisme propre.
Afin de se reproduire, le virus nécessite l’infection d’une cellule hôte spécifique, car sans cela le virus porte le nom de virion
et ne fait rien (→ parasite obligatoire).
Les virus sont des agents pathogènes, d’une taille inférieure à celle des bactéries (15 à 300 nm). Ils sont mis en évidence en
microscopie électronique à transmission, et ont une capacité oncogénique (comme l’Hépatite B).
Notez bien :
- Le virus n’est pas une cellule.

• Forme : la forme du virus peut être sphérique, polyédrique, filamentaire ou complexe.


• Taille : la taille des virus est variable
- V. de la fièvre aphteuse 15 – 20 nm
- V. grippal 80 – 120 nm
- V. de la vaccine 300 nm
- V. Ebola 970 nm
• Les composants moléculaires : le virus est formé par une nucléocapside (essentielle) et une enveloppe (facultative) qui
protège le virus et reconnait les récepteurs membranaires de la cellule hôte. La nucléocapside est formée par un acide
nucléique et une capside qu’a pour rôle de protéger le génome viral.

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A. Classification des virus
Les virus sont classifiés selon 03 critères ;
• Le type de l’acide nucléique : ADN / ARN ;
• La symétrie de la capside : Cubique / Hélicoïdale / Complexe ;
• La présence ou non de l’enveloppe : Nu / Enveloppé.

B. Modes d’infection
Le virus infecte ou entre dans une cellule spécifique selon deux méthodes ; entrée par fusion et entrée selon l’endocytose
par récepteurs.

i. Entrée par fusion membranaire


Le principe de ce mode c’est la fusion de la membrane du virus avec la membrane de la cellule hôte (c’est le cas du VIH).
1) Liaison de la protéine GP120 du virus VIH avec une autre protéine CD4 du même virus.
2) Changement de conformation de la protéine GP120 de sorte qu’une autre protéine GP41 s’exprime.
3) Reconnaissance de la protéine GP41 par son récepteur membranaire CCR5 se trouvant sur la membrane plasmique de
cellule hôte.
4) Fusion des membranes et pénétration du virus encapsidé dans la cellule hôte.

Figure 18 : Fusion membranaire du VIH avec une cellule hôte

ii. Entrée par endocytose :


Le virus pénètre en formant une vésicule d’endocytose (endosome) qui est un fragment de la membrane plasmique cellulaire,
et il y’aura ensuite une libération du matériel génétique viral (c’est le cas du virus grippal).
- L’hépatite B : endocytose par cavéoline.
- L’hépatite C : endocytose par clathrine.
Remarque :
- La cavéoline et la clathrine sont des protéines cytosoliques se trouvant dans des zones périphériques
spécifiques rendant le phénomène de l’endocytose possible.

Figure 19 : Entrée d'un virus dans une cellule hôte par endocytose

C. Modes de reproduction
Les virus n’ayant aucune source d’énergie, ils utilisent l’ATP (énergie) et les organites des cellules hôtes pour pouvoir se
répliquer. Après pénétration dans la cellule, les différents virus empruntent deux chemins différents de réplication ; un qui
est rapide (le cycle lytique) et un autre qui est plus ou moins lent (le cycle lysogénique).

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i. Le cycle lytique :
1) Une fois dans la cellule, le virus prend contrôle de ses différents organites et compartiments pour entamer la
multiplication de son ADN et des protéines dont il a besoin → formation de plusieurs virus identiques au sein de la cellule
hôte.
2) Lyse de la cellule et libération des virus formés.
3) Les virus libérés dans l’organismes infectent d’autres cellules → infection virale de l’organisme.

ii. Le cycle lysogénique :


Dans ce cas, le virus ne se multiplie pas entièrement.
1) Combinaison du matériel génétique du virus avec celui de la cellule donnant naissance à un prophage.
2) La cellule ne se rend pas compte de ce qu’il vient de se passer, et continue à se multiplier par mitose → le matériel
génétique virale occupe une grande partie de l’organisme.

Figure 20 : Cycle lytique et cycle lysogénique

D. Notion de virus oncogène


Les virus oncogènes sont des virus capables de transformer une cellule saine en une cellule cancéreuse. De façon générale,
ils sont responsables de 15% des cancers.
Exemples de virus oncogènes :
- Herpèsvirus (ADN) ex. Epstein- Barr → cancer du pharynx et des voies nasales
- Papillomavirus humain (ADN) aussi appelé HPV SV40 → cancer du col de l’utérus
- Virus de l’hépatite B (HBV) et virus de l’hépatite C (HCV) → carcinome hépatique
Nature de l’acide Symétrie de la capside Présence ou pas de Exemples
nucléique l’enveloppe
ARN Hélicoïdale Enveloppé V. Grippal
Corona Virus
Nu TMV
Cubique (Icosaédrique) Enveloppé HIV / Hépatite C

Nu Hépatite A
ADN Hélicoïdale Enveloppé Vaccine
Nu Polyome (V. oncogénique)
Cubique Enveloppé Hépatite B (V. oncogénique)
Nu V. des Papillomes
(V.oncogénique)
ADN ou ARN Complexe Enveloppé V. de la variole

Nu Bactériophages

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10
Chapitre
INTRODUCTION A LA CYTOLOGIE

Cours 2
METHODES D’ETUDE DE LA CELLULE

Plan du cours :
1. Introduction : Notion de pouvoir séparateur
2. Les microscopes photoniques
A. Microscope photonique à fond clair
B. Microscope photonique à fluorescence
3. Les microscopes électroniques
A. Présentation de la technique des coupes minces
B. Microscope électronique à transmission MET
C. Microscope électronique à balayage MEB
4. Techniques de détection et de localisation des composés cellulaires
A. Technique d’immunofluorescence ou immunomarquage
B. Technique d’autoradiographie
5. Les procédés d’isolement des composants cellulaires
A. Ultracentrifugation différentielle ou UCD
B. Ultracentrifugation sur gradient de densité ou UGD

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METHODES D’ETUDES DE LA CELLULE
1. Introduction : Notion de pouvoir séparateur
Le pouvoir séparateur ou le pouvoir de résolution définit la capacité du système optique (œil, microscope, loupe, télescope…)
de donner une image claire et précise.
Le plus petit objet que l’œil peut voir – nettement – est de taille égale à 0.2mm, on dit donc que le pouvoir séparateur de l’œil
est égal à 0.2mm.
- PS de l’œil : 0.2mm ;
- PS du microscope optique MO : 0.2µm ;
- PS du microscope électronique à transmission MET = 0.2nm = 2Å.
1Å = 0.1nm = 10-10 mètre.

2. Les microscopes photoniques (optiques)


A. Microscope photonique à fond clair
La microscopie photonique à fond clair est la plus simple et la plus ancienne des techniques en microscopie.

• Source de lumière : Les photons.


• Mode de fonctionnement : l’image est donnée par les photons transmis. L’échantillon est donc illuminé d’en bas et
observé d’en haut.
• Constituants principaux : la source lumineuse, l’objectif qui donne une image grossie de la structure étudiée et la
lentille oculaire qui permet l’examen de l’image.
• les domaines d’application du MO à fond clair : la microscopie photonique est utilisée dans la description
structurale des tissus et des cellules (taille et forme cellulaire ou tissulaire, forme et position des noyaux, …) et dans
l’observation des différentes formes bactériennes après Coloration de Gram.

➢ Les étapes préparatoire d’un échantillon : avant d’observer un échantillon sous MO, il faut suivre quelques étapes
définissant La Technique Histologique :
1) Prélèvement de l’organe à étudier.
2) Fixation au formol pour conserver les structures cellulaires telles qu’elles étaient à l’état du vivant.
3) Déshydratation en enlevant l’eau intracellulaire.
4) Imprégnation l’échantillon par la paraffine.
5) Inclusion de l’échantillon dans la paraffine pour les solidifier et obtenir des blocs.
6) Microtomie et obtention des coupes de 2 – 10µm d’épaisseur.
7) Réhydratation de l’échantillon pour une bonne pénétration du colorant.
8) Coloration chimique pour augmenter les contrastes des cellules et leurs constituants et leurs donner des colorations
spécifiques.

Œil

Lentille oculaire

Objectif
Condenseur

Source de lumière
Figure 1 : Image observé en MO à fond clair Figure 2 : Constituants d'un MO à fond clair

B. Microscopie photonique à fluorescence


• Notion de fluorescence : est la propriété physique de certaines molécules d’émettre une lumière de longueur d’onde
supérieure à la longueur d’onde de la lumière d’excitation.
Une molécule fluorescente est une molécule qui est dotée de cette propriété.
• Fluorochrome : ou fluo-marqueur, est une substance chimique excitable par la lumière, capable d’absorber une
énergie lumineuse haute (de faible longueur d’onde) dite lumière d’excitation et de la réémettre sous forme d’une
lumière d’énergie basse (et de longueur d’onde forte) dite lumière de fluorescence, détectée par l’oculaire.

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Ces molécules photo-excitables peuvent être :
- Endogènes (naturelles) : comme la chlorophylle qui colore les feuilles des végétaux.
- Exogènes (artificielle) : comme la fluorescéine et la rhodamine.
Les marqueurs fluorescents les plus utilisés sont la rhodamine, la fluorescéine et le DAPI.
- La rhodamine : absorbe une lumière verte et émet une lumière rouge.
- La fluorescéine : absorbe une lumière bleue et émet une lumière verte.
- Le DAPI : absorbe une lumière ultraviolette et émet une lumière bleue.

• Constituants principaux :
La source lumineuse (1) émet une lumière, d’énergie haute et de longueur d’onde basse, qui passe
par le filtre d’excitation (2) (ne laisse passer que la longueur d’onde d’excitation).
Le miroir dichroïque (3) réfléchit la longueur d’onde d’excitation sur l’échantillon fluorescent (5)
qui réfléchira à son rôle une lumière de longueur d’onde d’émission qui, après être amplifiée par
l’objectif (4), sera filtrée par un filtre d’émission (6) qui sélectionne la longueur d’onde émise par le
fluorochrome. L’image est à la fin observée au niveau de l’oculaire (7).
• Domaines d’application du MO à fluorescence
Le microscope optique à fluorescence sert à étudier, au niveau cellulaire et moléculaire, les
structures biologiques, leur fonctionnement et leurs interactions (division cellulaire, transport,
sécrétion…etc.). Figure 3 : constituants
Il permet de visualiser des objets naturellement fluorescents ou des molécules rendues fluorescentes principaux d'un MO à
pour mieux les observer et suivre leur parcours à l’intérieur de l’organisme. fluorescence

Elle s’applique en routine dans le domaine du diagnostic médical et de la recherche biomédicale.

Microscope
Photonique

A fond clair A flurorescence

Description Coloration de Suivre le parcours des


structurale Gram molécules fluorescentes

3. Les microscopes électroniques


A. Présentation de la technique des coupes minces
Parmi les techniques de préparation de l’échantillon à observer, il existe une technique appelée la technique des coupes
minces. Son principe est de réaliser des coupes ultrafines permissives aux sels de métaux lourds et aux faisceaux d’électrons.
➢ Les étapes de La Technique des Coupes Minces : le procédé est le même que pour la technique histologique, la
différence est dans les produits et les outils utilisés :
1) Fixation double aux aldéhydes (fromaldéhyde et glutaraldéhyde) + tétroxyde d’osmium.
2) Déshydratation à l’alcool + solvant de la résine.
3) Imprégnation ou inclusion à la résine.
4) Etalage des coupes (pas encore fines) sur une grille métallique (en cuivre).
5) Réalisation de coupes ultrafines de 300 – 600 Å grâce à un Ultramicrotome.

B. Le microscope électronique à transmission MET


• Source de lumière : un faisceau d’électrons concentré sur tout l’échantillon (en même temps) et qui le traverse (d’où
son nom « ME à transmission »).
• Mode de fonctionnement : le faisceau d’électrons traverse l’échantillon pour donner une image qui sera observé sur
un écran de visualisation ou film photographique (et pas directement à travers un oculaire comme dans un MO).
• Les procédés de contraste électronique : il existe trois méthodes de préparation de l’échantillon qui permettent de
l’observer sous un MET : le contraste positif (une coloration où le fond est le plus foncé), le contraste négatif (une
coloration où l’objet est le plus foncé) et l’ombrage métallique.

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i. La technique des coupes minces + contraste positif
Le but de cette technique, aussi appelée « technique cytologique » est de réaliser une étude ultrastructurale (analyse
morphologique) pour décrire finement les structures intracellulaires.
Après la réalisation des coupes minces, la coloration contraste positif est appliqué en deux étapes :
1) Imprégnation des coupes ultrafines aux sels de métaux lourds (tel l’acétate d’uranyl et le citrate de plomb).
2) Observation en noir et blanc.
• Intérêt de la coloration positive : étude de l’ultrastructure d’une cellule, un virus ou une bactérie.

Figure 4 : images observées sous MET en contraste (+)

ii. La technique de coupes minces + contraste négatif :


Le contraste négatif permet d’assombrir le fond sans colorer l’objet lui-même. Les structures apparaissent en « négatif ».
• Intérêt de la coloration négative :
- Description morphologique de la forme externe des macromolécules, d’organites ou de virus mais après isolement.
- Description de l’architecture moléculaire des éléments du cytosquelette après isolement par UCD - UGD. (Voir ……………)

Figure 5 : image observée sous MET en contraste (-)

iii. La technique d’ombrage métallique :


Cette technique consiste à vaporiser sous vide et sous un angle donné une très fine couche métallique (ex : platine) se
déposant sur la surface de petites particules isolées, créant un effet d’ombre.
• Intérêt de l’ombrage métallique : l’étude de la surface externe des structures cellulaire isolées.

4. Le microscope électronique à balayage


• Source de lumière : un faisceau d’électrons concentré sur un point et qui balaie
l’échantillon sans le traverser (d’où le nom « ME à balayage »).
• Mode de fonctionnement : l’image finale est observée sur un écran.
• Domaines d’application du MEB : Le microscope électronique à balayage peut être
utilisé pour observer et étudier les surfaces externes, et les surfaces internes.
La technique d’ombrage métallique directe (métallisation de l’échantillon entier) permet
d’étudier les surfaces externes, mais si l’étude concerne les surfaces internes, la technique
de répliques (cryodécapage) est appliquée avant d’entamer la métallisation. Figure 6 : Les globules rouges sous
MEB
Après ombrage métallique, on peut observer en 3D (en relief) l’aspect biconcave des
globules rouges et les chromosomes humains.
La technique de cryodécapage :
Le principe de cette technique est de casser l’échantillon à étudier en
plusieurs morceaux pour pouvoir analyser sa structure tridimensionnelle
interne.
Généralement applicable en MEB, on la réalise en suivant les étapes
suivantes :
1) La congélation de l’échantillon dans l’azote liquide à -192°C.
2) La cryofracture à froid (casser l’échantillon).
3) Le décapage par sublimation (séparer les deux morceaux).
4) L’ombrage métallique en vaporisant le carbone et la platine sous un
angle précis.
5) L’obtention d’une réplique (moule) de la structure à étudier.

14
Microscope
electronique

MET MEB
(Observation 3D)

Ultrastructure Forme externe et


Surface externe architecture Face interne Face externe
(Constraste
positif) (Ombrage métallique) moléculaire (Cryodécapage
(Contraste négatif) + O.M.) (O.M.)

5. Techniques de détection et de localisation des composés cellulaires


A. Technique d’immunofluorescence ou immunomarquage
Pour induire la fluorescence, les molécules fluorescentes (fluorochromes) sont liées à des anticorps qui vont se fixer
spécifiquement sur les molécules recherchées (antigènes) selon le principe de la réaction immunitaire AC – AG, ce qui rendra
facile la détection de ces complexes (AC – AG).
• Intérêt de la technique d’immunofluorescence : en appliquant cette technique, on pourra détecter, suivre,
localiser et quantifier. Exemples :
- Détecter et suivre la fluidité des protéines membranaires.
- Détecter, localiser et quantifier d’autres protéines cellulaires (les hormones, les protéines du cytosquelette…etc.)

B. Technique d’autoradiographie
Cette technique concerne le marquage de précurseurs métaboliques (acide aminés, sucres...) par des isotopes radioactifs.
• Intérêt de la technique d’autoradiographie : en appliquant cette technique, on pourra étudier la cinétique d’un
métabolisme cellulaire, et localiser des molécules organiques (protéines, acide nucléiques…).
Exemple : L’étude des acides nucléiques en marquant l’uracile (un acide nucléique) par des grains d’Argent.
- Au premier temps T1 : les grains d’Argent se trouvent au niveau du noyau.
- Au deuxième temps T2 : les grains d’Argent se trouvent au niveau du cytoplasme.

6. Les procédés d’isolement des composants cellulaires


A. Principe du fractionnement /homogénéisation cellulaire
Les méthodes de fractionnement consistent à séparer les différents composants cellulaires par destruction de la membrane
plasmique, puis par désorganisation de la cellule.
On obtient un homogénat avec tous les constituants de la cellule et la plupart des organites restent intactes.
L’appareil de Golgi et le réticulum endoplasmique vont être fragmentés sous forme de vésicules appelées microsomes
(microsomes lisses et microsomes rugueux).

B. L’ultracentrifugation cellulaire
La centrifugation différentielle est un procédé de séparation des composés de l’homogénat en fonction de leur différence de
densité en les soumettant à une force de centrifuge (une machine tournante à très grande vitesse nommée centrifugeuse). A
chaque vitesse, différents organites se déposent dans le culot, le plus lourd en bas et le plus léger en haut.
La vitesse de sédimentation est définie par le coefficient de sédimentation en unité Svedberg (S).
1S = 10-13 secondes (dans l’eau).

a) La centrifugation différentielle
Les constituants de l’homogénat se déposent selon leur densité à des vitesses de centrifugation différentes (croissantes).
Les éléments se déposent selon leur poids et leur taille.
A la fin de l’UCD, les culots obtenus contiendront des contenus hétérogènes. Pour les purifier (rendre homogène), une
technique d’UGD est requise.

b) La centrifugation sur gradient de densité de saccharose ou UGD


La centrifugation entraine le déplacement des composants du culot (récupéré à l’UCD) à travers le gradient de densité de
saccharose et s’arrêtent en une bande à leur densité.

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Le contenu de chaque culot après UGD :
• Culot 1 = noyaux + éléments du cytosquelette.
• Culot 2 = mitochondries + lysosomes + peroxysomes.
• Culot 3 = grands polysomes + microsomes rugueux (REG) + microsomes lisses (REL, Appareil de Golgi, Membrane
Plasmique).
• Culot 4 = Petits polysomes + sous unités ribosomales + macromolécules (glycogène, triglycérides) + virus (si la cellule
fractionnée est infectée).
Le surnageant 4 correspond à la solution aqueuse de l’hyaloplasme.

Figure 7 : Centrifugation différentielle

16
Chapitre
LA MEMBRANE PLASMIQUE

Cours 3
STRUCTURE DE LA MEMBRANE PLASMIQUE

Plan du cours :
1. Définition
2. Structure de la membrane plasmique
A. En microscopie optique
B. En microscopie électronique
i. La technique des coupes minces
ii. La technique du cryodécapage
3. Etude biochimique
A. Technique d’isolement de la membrane plasmique
B. Analyse biochimique
i. Les lipides membranaires
1. Les phospholipides
2. Le cholestérol
3. Les glycolipides
ii. Les protéines membranaires
1. Les protéines intrinsèques
a. Les protéines ancrées
b. Les protéines transmembranaires
2. Les protéines extrinsèques
iii. Les glucides membranaires
4. La fluidité membranaire
5. Architecture moléculaire
6. Conclusion

17
STRUCTURE DE LA MEMBRANE PLASMIQUE
1. Définition
La membrane plasmique est une membrane biologique délimitant toutes les cellules vivantes. Elle sépare le milieu
intracellulaire du milieu extracellulaire, contrôle les échanges et son intégrité.
Elle est indispensable à la survie de la cellule.

2. Structure de la membrane plasmique


A. En microscopie optique
La membrane plasmique, au microscope optique, apparait comme une simple ligne continue, sans grand intérêt, d’épaisseur
difficile à estimer et plus réfringente que le cytoplasme.

B. En microscopie électronique
i. La technique des coupes minces
Après observation au MET des coupes minces fixées au tetroxyde d’osmium, la MP apparait tristratifiée (formée de 03
feuillets) ; 2 feuillets sombres et 1 feuillet clair médian.

F.S.E. = 20 Å

Feuillet clair médian = 35 Å

F.S.I. = 20 Å

figure 1 : (sous ME) MP après technique des Figure 2 : Aspect tristratifié de la MP sous ME.
coupes minces

Les feuillets sont répartis comme suit :


- Un feuillet sombre externe F.S.E. : dense aux électrons et osmiophile (fixe le tetroxyde d’osmium). De nature protéique,
il mesure 20 à 25 Å d’épaisseur.
- Un feuillet clair médian : peu dense aux électrons et osmiophobe de nature lipidique (disposé en 1 bicouche moléculaire).
Il est situé entre les 2 feuillets sombres et mesure 30 à 40 Å d’épaisseur.
- Un Feuillet sombre interne F.S.I. : dense aux électrons et osmiophile. De nature protéique, il mesure 20 à 25 Å
d’épaisseur.
Cette même technique des coupes minces permet également d’observer au niveau de la MP des éléments structuraux, lui
conférant un aspect asymétrique ; une différence de structure entre la face cytosolique de la membrane et sa face
extracellulaire. Ces éléments sont représentés par le cell coat (revêtement fibreux sur le F.S.E.) et un fin feutrage de
microfilaments sur le F.S.I.

Cell coat sur la face extracellulaire


$
F.S.E.
Fin feutrage de microfilaments
sur la face cytosolique F.S.I.

figure 2 : Asymétrie structurale

Remarque :
- Cet aspect tristratifié est également retrouvé au niveau de tous les compartiments du système endomembranaire
et la mitochondrie, d’où la notion « membrane unitaire ». Mais cette similitude ne concerne que la structure, sans la
composition biochimique qui varie d’un organite à un autre.

ii. La technique du cryodécapage


Cette technique entraine le clivage de la membrane plasmique en 2 hémimembranes. Le plan de fracture passe par le feuillet
clair médian et révèle la présence de particule globulaires sous forme de reliefs (excroissances) correspondant aux
protéines transmembranaires, et des images complémentaires (creux ou dépression).

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Les 2 hémimembranes sont donc complémentaires et leurs protéines globulaires possèdent une répartition et une densité
propres à chaque type de membrane et constituent un autre facteur d’asymétrie de la membrane plasmique : asymétrie
biochimique.

figure 3 : Asymétrie biochimique d’une MP après cryodécapage

3. Etude biochimique
A. Technique d’isolement des membranes plasmiques
Les membranes plasmiques de toutes les cellules de l’organisme peuvent être isolées pour ensuite avoir leur composition
chimique étudiée, sauf que cela nécessitera une ultracentrifugation différentielle successive car les membranes des
compartiments internes (mitochondrie, appareil de Golgi…etc.) sont difficiles à séparer de la membrane plasmique de la
cellule. L’isolation de la MP d’une cellule anucléée et sans organites serait donc plus facile à réaliser → Le matériel de choix
est le globule rouge (hématie).

➢ Etapes d’isolation de la MP des globules rouges :


1) Lavage des globules rouges puis centrifugation : Le lavage se réalise en mettant les globules rouges dans une solution
isotonique (dont la concentration est égale à celle des globules). Puis, on réalise une centrifugation pour séparer les
hématies de l’ensemble de la solution de lavage.
2) Choc hypotonique puis centrifugation : Les cellules lavées récupérées seront mises dans un milieu hypotonique (dont
la concentration est inférieure à celle des globules). L’eau du milieu se déplacera ainsi vers l’intérieur de la cellule causant
son gonflement. Après s’être gonflées, il y aura apparition de petits trous dans la membrane plasmique des cellules
permettant à l’hyaloplasme de sortir de la cellule qui vont se vider de leur contenu (phénomène de l’hémolyse). On
obtiendra ainsi des cellules constituées seulement de membrane plasmique. Enfin, une centrifugation est réalisée pour
isoler les membranes plasmiques du milieu hypotonique où elles sont.

B. Analyse biochimique
L’analyse biochimique de ces fragments membranaires recueillis montre que les membranes plasmiques des GR sont
constituées de : 40% de lipides, 52% de protéines et 8% de glucides.

Type cellulaire / Hématie Hépatocyte Myéline


Composants chimiques
Protéines 50% 50% 30%
Phospholipides 40% 44% 64%
Sucres 10% 60% 6%
Tableau 2 : La teneur en composants chimiques de 3 types cellulaires (exprimée en % du poids sec de la MP)

Remarque :
- La membrane d’enveloppe des organites est plus riche en protéines que la membrane plasmique.

i. Les lipides membranaires


Les variétés de lipides présents dans la membrane plasmique sont : les phospholipides (55%), le cholestérol (25%) et les
glycolipides (20%).

1. Les phospholipides :
❖ Structure des phospholipides
Sur le plan structural ils sont répartis en 2 groupes ; les glycérophospholipides et les sphingophospholipides.
La tête des glycérophospholipides est basée sur un groupement glycérol.
La tête des sphingophospholipides est basée sur un groupement sphingosine.
Les glycérophospholipides sont les plus abondants des phospholipides. Les composants de la tête déterminent 04 variétés
de phospholipides ;

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• Si la tête est formée de : glycérol + phosphate + inositol → le lipide formé est : le phosphatidylinositol.
• Si la tête est formée de : glycérol + phosphate + alcool/base aminée → le lipide formé est un : phosphatidylcholine,
phosphatidyléthanolamine ou un phosphatidylsérine.

Les phospholipides sont des molécules amphiphiles bipolaires comportant à la fois :


- Une tête externe (groupement polaire) : pôle hydrophile (aime l’eau).
- Une queue interne (groupement apolaire) : pôle hydrophobe (craint l’eau).
En milieu aqueux et en raison de leur caractère amphiphile, les phospholipides tendent à s’organiser spontanément de
différentes manières tel que les groupes polaires restent en contact avec l’eau et les groupes apolaires fuient l’eau. Il se
forme alors :
• Des micelles : où les phospholipides se déposent en une seule couche qui se referme sur elle-même par un processus
d’autofermeture.
• Des liposomes : disposition des phospholipides en bicouche par un processus d’autoassemblage puis formation d’un
liposome par autofermeture de la bicouche.

Figure 11 : Microsome Figure 12 : Liposome

La membrane plasmique sépare le milieu intérieur de la cellule (cytoplasme) qui est aqueux du milieu extracellulaire de la
cellule qui est aqueux aussi. En raison de leur caractère amphiphile, les groupements polaires des phospholipides doivent
être en contact avec les milieux aqueux et les groupements apolaires doivent fuir les milieux aqueux, et pour que cela soit
possible, les phospholipides se disposent en 02 couches au niveau de la M.P. Ainsi les phospholipides s’associent ou
s’assemblent pour donner une structure dite en doubles feuillets ou 02 monocouches ; la membrane plasmique est une
bicouche lipidique.

❖ Rôles des phospholipides


Les phospholipides déterminent la forme et la structure de la MP et forment une barrière imperméable aux molécules
hydrosolubles.
Grâce à leur propriété d’autofermeture, les phospholipides interviennent dans :
- L’endocytose : mécanisme de transport des molécules vers l’intérieur de la cellule.
- L’exocytose : mécanisme de transport des molécules vers l’extérieur de la cellule.
- La cytodiérèse : obtention de 02 cellules filles à partir d’une cellule mère.

2. Le cholestérol
❖ Structure du cholestérol
Le cholestérol est un composé à caractère lipidique constitué par un groupe polaire hydroxyle, un groupement stéroïde
solide et une queue hydrophobe (chaine hydrocarbonée disposée dans la bicouche phospholipidique).

❖ Rôles du cholestérol
- Augmente la stabilité mécanique de la membrane plasmique ;
- Diminue la fluidité membranaire ;
- Diminue la perméabilité de la membrane plasmique aux petites molécules.

3. Les glycolipides :
Les glycolipides sont des molécules composées d’une tête polaire représentée par un ose ou une chaine d’oses, et d’une
queue hydrophobe représentée par une chaine d’acide gras.
La distribution de ces 3 variétés de lipides (les phospholipides, les glycolipides et le cholestérol) au niveau de la MP est
asymétrique ; ce qui constitue un autre facteur d’asymétrie de la MP (asymétrie biochimique), et se fait comme suit :
- Le cholestérol : Présent autant au niveau des 2 monocouches.
- Les glycolipides : Présents uniquement au niveau de la monocouche externe.
- La sphingomyéline et la phosphatidylcholine : Abondants au niveau de la monocouche externe.
- La phosphatidylinositol, phosphatidyléthanolamine et la phosphatidylsérine : Abondants au niveau de la monocouche
interne.
Au niveau de la monocouche externe, le phosphatidylinositol est glycosylé en GPI, permettant l’ancrage de glycoprotéines à
la monocouche externe.

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Au niveau de la monocouche interne, le phosphatidylinositol est phosphorylé puis clivé par la phospholipase CB (elle-même
activée par une protéine G trimérique) donnant naissance à 02 seconds messagers intracellulaires (impliqués dans la
communication cellulaire) : le diacylglycérol DAG et l’IP3.

ii. Les protéines membranaires


❖ Structure des protéines membranaires
Elles sont moins nombreuses que les lipides (1 protéine / 5 lipides), plus volumineuses que les lipides (poids moléculaire =
20000 à 290000 daltons) et possèdent une extrémité carboxyle terminale (COOH) et une extrémité (NH2).
Les protéines membranaires sont classifiées selon leur façon dont elles sont disposées dans la membrane :
- Les protéines intrinsèques : Ancrées et intégrées (transmembranaires).
- Les protéines extrinsèques (périphériques) : Extracellulaires et cytosoliques.

Protéines intrinsèques Protéines Extrinsèques

Ancrées Intégrées Extracellulaire Cytosoliques

Fibronectine Laminine spectrine Ankyrine Actinine,


Ancrées à la Aducine
Ancrées à la monocouche interne
monocouche
externe

Protéine extrinsèque
Protéine ancrée à la extracellulaire
monocouche externe
NH2

COOH Protéine
Protéine transmembranaire Protéine ancrée à
transmembranaire à plusieurs la monocouche
à un seul domaine domaines interne
Protéine extrinsèque
cytosolique
Figure 13 : Les protéines membranaires

1. Les protéines intrinsèques


a. Protéines intégrées (transmembranaires) :
Ce sont des protéines qui pénètrent dans la bicouche lipidique de la MP, présentent 03 parties et 02 formes différentes.
Les 03 parties sont représentées par
- Une partie NH2 terminale :
Hydrophile, située du côté extracellulaire.
- Une partie COOH terminale :
Hydrophile, située du côté cytoplasmique.
- Une partie intramembranaire :
Hydrophobe, émergée dans la bicouche lipidique, interagissant avec les queues des molécules lipidiques. Elle est en
forme d’hélice alpha, formée de, approximativement, 20 acides aminés hydrophobes.
Les 02 formes que peut présenter la protéine transmembranaire dépendent de sa partie intramembranaire.
- Si cette partie est organisée en plusieurs domaines en hélice alpha, la protéine aura une forme globulaire.
- Si cette partie est organisée en un seul domaine en hélice alpha, la protéine aura une forme d’un bâtonnet.
b. Protéines ancrées
Ce sont des protéines qui ne pénètrent pas la bicouche lipidique de la membrane plasmique. Elles sont situées sur les 02
faces de la membrane plasmique (extracellulaire et cytoplasmique) et se fixent ou se lient aux lipides de la membrane
plasmique, on distingue :

21
- Protéines ancrées à la monocouche externe : par l’intermédiaire du Glycosyl-Phosphatidyl-Inositol GPI.
- Protéines ancrées à la monocouche interne : par l’intermédiaire d’un acide gras.

2. Les protéines extrinsèques


Les protéines extrinsèques (ou périphériques) peuvent être extracellulaires ou cytosoliques. Les protéines extracellulaires
sont représentées par la fibronectine et la laminine. Les protéines cytosoliques sont représentées par la spectrine, l’ankyrine,
l’actinine et l’adducine.

❖ Rôles des protéines membranaires


- Perméabilité : les protéines peuvent former des perméases permettant à des molécules comme le glucose de traverser
la membrane (voir cours Transport Membranaire).
- Récepteur : les protéines peuvent former des sites de fixation pour les ligands extracellulaires (voir cours Communication
Cellulaire).
- Adhérence cellulaire : les protéines peuvent lier deux cellules adjacentes (voir cours Adhésivité Cellulaire).
- Réaction enzymatique : les protéines peuvent former des enzymes nécessaires à certaines réactions métaboliques.
- Communication intercellulaire : les protéines peuvent assurer la transmission des messages entre les cellules comme
les protéines G (voir cours Communication Cellulaire).

iii. Les glucides membranaires


❖ Structure des glucides membranaires
Les glucides sont situés presque toujours du côté extracellulaire de la membrane plasmique, ce sont des polysaccharides
toujours liés à des protéines sous forme de glycoprotéines ou à des lipides sous forme de glycolipides et constituent un
feutrage de microfibrilles appelé le glycocalyx (cell coat).

❖ Rôles des glucides membranaires


Le glycocalyx assure les fonctions suivantes
- Activité enzymatique ;
- Reconnaissance cellulaire ;
- L’adhésivité cellulaire ;
- Détermination des groupes sanguins (en déterminant les chaînes glucidiques des antigènes présent à la surface des
globules rouges) ;
- Confère à la membrane plasmique sa charge négative ;
- La protection contre les agressions enzymatiques (protection contre la protéase) ;
- La protection contre les agressions chimiques (l’acidité gastrique).

4. La fluidité membranaire
La fluidité membranaire est influencée par 03 facteurs ; la température, le cholestérol et les insaturations.

- La température : en cas de basse température, les phospholipides seront figés et collés entre eux (état cristallisé) →
Diminution de la fluidité membranaire.
- Les insaturations : la présence des insaturations dans les acides gras formant les queues des phospholipides augmente
l’espace entre les phospholipides.
→ Augmentation de la fluidité membranaire.
- Le cholestérol : il joue un rôle de régulateur de la fluidité membranaire qui varie selon la température.
o Basse température : le cholestérol crée des espaces entre les phospholipides en se plaçant entre eux.
→ Augmentation de la fluidité membranaire.
o Haute température : le cholestérol attire les phospholipides et diminuent les espaces entre eux.
→ Diminution de la fluidité membranaire.

Remarque :
- Dans ce module on dit que le cholestérol augmente la fluidité membranaire car c’est le cas dans le corps humain.

5. Architecture moléculaire
La microscopie électronique montre un aspect figé statique de la membrane plasmique, mais ce concept est remis en cause
par l’avènement de nouvelles techniques parmi lesquelles :

A. La technique des membranes artificielles


Elle montre que les lipides sont organisés en bicouche englobant des protéines.

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B. La technique de résonnance magnétique nucléaire RMN
En utilisant un traceur (exemple : lipide) marqué par un indicateur (exemple : nitroxide), on peut suivre le déplacement des
lipides. Ça permet ainsi de voir qu’il y a 03 types de mouvement des lipides :

• Le mouvement (diffusion) latéral :


Un mouvement très fréquent représenté par l’échange des places entre deux phospholipides du même feuillet.
• Le mouvement de bascule (flip-flop) :
Un mouvement un peu rare représenté par l’échange des places entre deux phospholipides de deux feuillets différents
(FSE et FSI).
Ce phénomène est favorisé par des protéines spécialisées dénommées « Flippases » et consomme de l’énergie.
• La rotation sur place :
Le mouvement le plus fréquent, caractérisé par une rotation autour de l’axe du phospholipide.

Rotation sur place Diffusion latérale Flip-Flop


Figure 15 : Les trois types de mouvement des lipides

C. L’immunofluorescence et l’hybridation cellulaire


Ces deux techniques ont montré que les protéines aussi peuvent réaliser des mouvements de diffusion latérale et de rotation
sur place, mais les flip-flop ne sont jamais observés.

6. Conclusion
Les techniques sus-décrites montrent que la membrane plasmique est une mosaïque constituée de protéines, de lipides et
de glucides, elle n’est pas figée mais fluide car ses constituants (lipides/protéines) sont en perpétuel mouvement (se
déplacent), d’où la notion de mosaïque fluide de SINGER et NICHOLSON.

23
24
Chapitre
LA MEMBRANE PLASMIQUE

Cours
LES SPECIALISATIONS MORPHOLOGIQUES
4
DE LA MEMBRANE PLASMIQUE
Plan du cours :
1. Généralités
2. Les spécialisations morphologiques du pôle apical
A. Les microvillosités
B. Stéréocils
C. Les cils vibratiles
D. La plaque membranaire
3. Les spécialisations morphologiques du pôle basal
A. Les replis de la membrane basale
4. Les spécialisations morphologiques du pôle latéral
A. Les engrenements des faces latérales
5. Les systèmes de jonction
A. Zonula Occludens
B. Zonula Adherens
C. Desmosome
D. Hémidesmosome
E. Les contacts focaux
F. Les jonctions communicantes

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LES SPECIALISATIONS MORPHOLOGIQUES DE LA MEMBRANE
PLASMIQUE
1. Généralités
A. Définition
Les spécialisations morphologiques de la membrane plasmique sont des différenciations de cette membrane qui permettent
à la cellule d’assurer une ou plusieurs fonctions précises.

B. Notion de polarité cellulaire


La cellule animale a des faces différentes et reconnaissables ; ceci définit la polarité cellulaire. La cellule présente plusieurs
pôles, et à chacun de ces pôles son degré et son type de différenciation.
La polarité cellulaire se définit par rapport à la surface de l’épithélium, à la lame basale et aux cellules adjacentes.
- Le pôle apical : est la face en rapport avec une cavité (où se réalise l’action de l’absorption par exemple).
- Le pôle basal : est la face en rapport avec la lame basale ou avec les cellules sous-jacentes (où se réalise le phénomène
de filtration des nutriments tel que le glucose qui se déplace du capillaire sanguin → lame basale → cellule).
- Les faces latérales : sont les faces en rapport avec les cellules adjacentes.

2. Les spécialisations morphologiques du pôle apical


La membrane plasmique apicale présente 04 types de spécialisations (différenciations), toutes visibles en MO : Les
microvillosités, les stéréocils, les plaques membranaires et les cils vibratiles qui représentent la seule différenciation mobile.

A. Les microvillosités
Les microvillosités sont des expansions cytoplasmiques, cylindriques, immobiles et limitées par la MP apicale de nombreuse
cellules épithéliales. Elles sont occupées en leur centre par un faisceau de microfilaments (voir cours Hyaloplasme Et
Cytosquelette).
• Localisation : elles sont très développées dans les épithéliums spécialisés dans l’absorption.
- Dans les tubules rénaux : elles forment « la bordure en brosse ».
- Dans les entérocytes (cellules de l’intestin grêle) : elles forment « le plateau strié ».

• Rôle : Elle augmente la surface de contact jusqu’à 20 fois améliorant donc la capacité d’absorption.
• Composition protéique : les microvillosités sont composées de filaments d’actine, complexe myosine I - calmoduline
et des ponts protéiques (villine, fimbrine ou fascine). Le tout est recouvert d’une membrane plasmique et repose sur une
plaque terminale.
Zone d’ancrage

Complexe Myosine I / Calmoduline

Filaments d’actine

Ponts protéiques

Membrane Plasmique

Spectrine
Plaque terminale

Filaments intermédiaires

Figure 1 : Plateau strié Figure 2 : Bordure en brosse Figure 3 : Composition protéique des microvillosités

B. Stéréocils
Les stéréocils sont de longues expansions cytoplasmiques, grêles et immobiles. Ils ressemblent par leur forme à de grandes
microvillosités.
• Localisation : Ils s’agglutinent par touffes aux surfaces de :
- Epididyme et canal déférent : de l’appareil génital mâle.
- Organes sensoriels : tel que l’oreille interne.

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• Rôle : Ils augmentent la surface de contact et transforment, dans les cellules auditives, les vibrations mécaniques en un
potentiel d’action.

• Composition protéique : les stéréocils sont composés de filaments d’actine associés à la fimbrine et à la myosine
(structure similaire à celle des microvillosités).

Figure 4 : Les stéréocils Figure 5 : Les stéréocils dans l'épididyme Figure 6 : Les stéréocils dans l'oreille
interne
C. Les cils vibratiles
Les cils vibratiles sont des expansions cytoplasmiques mobiles de longueurs égales. Ils sont présents en plusieurs centaines
par cellule.

• Localisation : les cils vibratiles se trouvent dans :


- L’épithélium respiratoire.
- Les trompes utérines.
• Rôle : ils assurent, par leurs mouvements synchrones sous forme de vagues successives, la mobilisation du mucus dans
lequel se trouvent des bactéries et de la poussière vers le pharynx.

• Composition protéique : les cils vibratiles sont composés d’axonèmes dont la structure interne est faite de
microtubules (voir cours Hyaloplasme Et Cytosquelette) arrangés en doublets (9 paires de microtubules périphériques et
une paire centrale) de manière circulaire.
CLINIQUE
Dyskinésies ciliaire primitives : Un groupe hétérogène de maladies génétiques qui correspondent
à des anomalies constitutionnelles de structure (absence de bras de dynéine, de bras radiaires ou
de la paire de microtubules centraux).
Elle se manifeste soit par une infection récurrente des voies aériennes chez les petits enfants en
cas d’altération du transport mucociliaire, ou par une stérilité masculine en cas de
dysfonctionnement au niveau des flagelles des spermatozoïdes.
Figure 7 : Axonème
1
D. La plaque membranaire
La plaque membranaire est un épaississement de la membrane plasmique du pôle apical sur le versant cytoplasmique (la zone
est donc plus fortement colorable).

• Localisation : Les plaques membranaires sont observées au niveau des urothéliums.


• Rôle : La plaque membranaire protège contre la toxicité de l’urine et empêche sa réabsorption, comme elle peut jouer
le rôle d’une réserve de membrane lors du remplissage de la vessie.

3. Les spécialisations morphologiques du pôle basal


La membrane plasmique basale présente 03 types de différenciations : les replis (de la membrane basale), les
hémidesmosomes et les contacts focaux.

A. Les replis de la membrane basale


Il s’agit d’invaginations de la membrane basale de certaines cellules formant plusieurs prolongements qui entremêlent avec
ceux des cellules voisines.
On trouve des mitochondries allongées s’alignant dans l’axe de ces replis.
• Localisation : les replis de la membrane basale sont observés au niveau du tube contourné proximal du néphron.
• Rôle : ils assurent les échanges hydrominéraux actifs dans le sens cellule-matrice.

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Invaginations
(replis) Mitochondries

Lame basale
Figure 8 : Replis de la membrane basale

Le pôle basal présente d’autres spécialisations : les hémidesmosomes et les contacts focaux. Elles seront présentées dans la
dernière partie du cours (les systèmes de jonction).

4. Les spécialisations morphologiques du pôle latéral


La membrane plasmique latérale présente 05 types de différenciations ; les engrènements des faces latérales, les zonulas
occludens, les zonulas adherens, les desmosomes et le jonctions communicantes.

A. Les engrènements des faces latérales


La membrane plasmique latérale des cellules sont souvent rectilignes, cependant, par place, elles suivent un contour sinueux
formant des interdigitations.

• Rôle : ils augmentent la surface de contact entre deux cellules adjacentes et constituent une réserve de membrane
utilisable en cas d’expansion de la cavité (la lumière) que les cellules limitent.

Cellule B

Cellule A

Interdigitations

Figure 9 : Engrènements des faces latérales Figure 10 : Des cellule sexuelles limitant une cavité
(tube séminifère)

Le pôle latéral de la membrane présente d’autres spécialisation morphologiques : les zonula occludens, les zonula adherens,
les desmosomes et les jonctions communicantes. Elles seront présentées dans la dernière partie du cours.

5. Les systèmes de jonction


Définition
Les jonctions cellulaires sont de divers dispositifs, développées dans les cellules jointives (mais ne sont pas spécifiques des
cellules épithéliales) et identifiables en ME seulement. Elles assurent l’étanchéité des espaces intercellulaires et permettent
la continuité de contact entre les cellules.
Elles contribuent également à l’adhésivité et à la rigidité des tissus.

Classification des jonctions cellulaires


Elles sont classifiées selon leurs formes en zonula, macula et fascia.
• Zonula : c’est une jonction sous forme de ceinture qui relie les cellules adjacentes de tous les côtés.
• Macula : c’est une jonction qu’a la forme d’une tâche grossièrement arrondie.
• Fascia : c’est une jonction plus étendue que la macula, dont les contours sont irréguliers.
Elles sont classifiées selon l’espace intercellulaire en jonctions occludens, adherens et gap.
• Jonctions occludens (occlusives) : elles attachent les cellules de sorte que l’espace intercellulaire devient presque nul.

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• Jonctions adherens (d’ancrage) : elles attachent les cellules entre elles ou avec la lame basale. L’espace intercellulaire
est large.
• Jonctions gap (communicantes) : elles permettent le passage de molécules, dont le poids moléculaire est bien précis,
entre les cellules. L’espace intercellulaire est réduit (c’est le cas des neurones électriques).

A. Zonula Occludens
La Zonula Occludens est une jonction occlusive située du côté latéral sous le pôle apical des cellules endothéliales,
hépatiques et surtout les cellules épithéliales polarisées (les entérocytes).

• Composition protéique : les protéines entrant dans la composition des Zonulas Occludens sont : les protéines
transmembranaires (claudine et occludine) liées par les protéines intracytoplasmiques (ZO1, ZO2, ZO3 et la cinguline)
aux microfilaments d’actine.
La Zonula Occludens forme une bande continue composée d’un réseau ramifié de brins de scellement au niveau desquels les
feuillets des deux membranes plasmiques des cellules adjacentes sont fortement apposés
MP
MP

Claudine MP

ZO1

Espace
ZO3 intercellulaire
Microfilaments
d’actine Brins de
scellement =
alignement de
Cinguline claudines et
d’occludines

Occludine Cellule A
ZO2 Cellule B
Figure 11 : La composition protéique des Zonula Occludens Figure 12 : Représentation d’une jonction serrée et des
brins de scellement

• Rôle : La Zonula Occludens a deux rôles


- Elle forme une frontière entre le pôle apical et le pôle basolatéral de cellule qui interdit la diffusion des protéines et des
lipides membranaires d’un pôle à l’autre.
- Elle forme une barrière imperméable aux macromolécules régulant le flux des molécules à travers l’espace para-
cellulaire et les pores sont ménagés par les claudines.

Figure 13 : La Zonula Occludens régule le flux para-cellulaire

B. Zonula Adherens
Les Zonulas Adherens (=jonctions intermédiaires =jonctions adhérentes) forment une bande continue entourant toutes les
faces de la cellule près du pôle apical, en dessous de celle de la Zonula Occludens.

• Composition protéique : Les protéines entrant dans la composition des Zonulas Adherens sont : les protéines
transmembranaires (les cadhérines Ca2+ - dépendantes) liées par les protéines d’ancrage intracytoplasmiques (alpha,
beta et gamma caténines) aux microfilaments d’actine.

• Rôle : La Zonula Adherens a deux rôles


- Le réseau contractile de microfilaments d’actine joue un rôle dans le développement embryonnaire précoce.
- Dans les cellules épithéliales polarisées adultes, les jonctions adhérentes participent au maintien de la forme cellulaire.

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C. Desmosome
Les Desmosomes (=macula adherens) ont une forme arrondies, présents dans de nombreuses cellules, épithéliales ou non.
• Composition protéique : Les protéines entrant dans la composition des Desmosomes sont : les protéines
transmembranaires (la desmocoline et la desmogléine) liées par les protéines d’ancrage intracytoplasmiques (la
plakoglobine et la desmoplakine) qui forment la plaque cytosolique dense, aux filaments intermédiaires.
• Rôle : Les Desmosomes réunissent les filaments intermédiaires d’une cellule à ceux de la cellule voisine de façon à
constituer un réseau structurel d’une forte résistance élastique à la traction.

Figure 14 : Composition protéique des Desmosomes

CLINIQUE
Les desmosomes ont un rôle de suppresseur de tumeur. Dans la majorité des cancers on retrouve
une disparition de ces jonctions ou une baisse de synthèse ou des anomalies de leurs protéines
constitutives.

Le complexe de jonction : c’est ensemble de jonctions constitué par une jonction serrée, la plus proche vers la lumière
intestinale, une jonction intermédiaire et un desmosome.
L’ensemble (Jonction serrée + Jonction intermédiaire) est appelé « le cadre cellulaire », visible en microscopie optique.

D. Hémidesmosome
Les hémidesmosomes sont des jonctions présentes au pôle basale des cellules épithéliales ou non épithéliales.

• Composition protéique : Les protéines entrant dans la composition des Hémidesmosomes sont : les protéines
transmembranaires (intégrine alpha6 et beta4) liées par les protéines d’ancrage intracytoplasmique (la plectine et les
antigènes de la pemphigoïde bulleuse BPAG1 et BPAG2) qui forment une plaque cytosolique, à la laminine 5 de la lame
basale.
Du côté cytosolique, la plectine est liée aux filaments intermédiaires.
• Rôle : les Hémidesmosomes agissent comme des rivets pour distribuer les forces de traction ou de cisaillement à travers
l’épithélium.

CLINIQUE
La pemphigoïde bulleuse est une dermatose d’origine auto-immune (le sujet atteint de cette maladie produit
des anticorps contre son propre organisme). Ces dernières s’attaquent contre les protéines des
hémidesmosomes situées entre le derme et l’épiderme, provoquant ainsi un décollement entre ces deux
parties de la peau. Ceci entraîne la formation des bulles caractéristiques de la maladie.

30
Filaments
Plectine intermédiaires
Laminine

Matrice
extracellulaire

Figure 15 : Composition protéique des Hémidesmosomes Figure 16 : Sujet atteint de la pemphigoïde bulleuse

E. Les contacts focaux


Les contacts focaux (=adhérences focales =plaques d’adhérence) sont des jonctions adhérentes ponctuelles entre la
membrane plasmique basale de la cellule et la MEC sous-jacente.
• Composition protéique : les protéines entrant dans la composition des contacts focaux sont : des protéines
transmembranaires (intégrines alpha3 et béta1) liées par des protéines intracytoplasmiques (taline, vinculine et alpha
actinine) aux microfilaments d’actine.

• Rôle : Les contacts focaux s’établissent de façon transitoire pour permettre la migration de cellules sur la MEC,
notamment au cours des processus de réparation.

F. Les jonctions communicantes


Les jonctions communicantes (=nexus =jonction d’échange =gap
junction) existent dans la plupart des tissus de l’organisme
(épithéliums, ostéocytes, cellules myocardiques...)
Elles sont indépendantes du cytosquelette, et ont un rôle
mécanique négligeable.
Les cellules adjacentes sont unies entre elles par de petits canaux
intercellulaires tubulaires. Chaque canal intercellulaire est formé de
2 hémi-canaux (ou connexons), chacun faisant partie de la
membrane de chacune des 2 cellules adjacentes. Chaque connexon
est fait de 6 sous-unités protéiques (ou connexines) visualisables
en ME.

L’ouverture/fermeture du canal central formé par les connexines


est régulé par la concentration de calcium intracellulaire, du pH ou Figure 17 : Morphologie des jonctions communicantes
de signaux extracellulaire.
Une augmentation du la concentration calcique conduit à la fermeture des connexons pour isoler les cellules apoptotiques.

L’inhibition de contact : phénomène représenté par l’interruption de tout mouvement membranaire et de toute mitose des
cellules normales lorsqu’elles entrent en contact les unes avec les autres dans une culture.
Les cellules cancéreuses perdent cette propriété et continuent à se multiplier et à migrer, devenant donc « indépendantes ».
Ceci est dû à l’absence d’échange d’informations causée par l’absence de jonctions communicantes.

31
32
Chapitre
LA MEMBRANE PLASMIQUE

Cours LES MOLECULES D’ADHERENCE5


CELLULAIRE
Plan du cours :
1. Introduction
2. Définition
3. Classification des molécules d’adhérence cellulaire
4. Modes d’adhérence
5. Les molécules d’adhérence
A. Les Immunoglobulines
B. Les Cadhérines
C. Les Sélectines
D. Les Intégrines

33
LES MOLECULES D’ADHERENCE CELLULAIRE
1. Introduction
La reconnaissance intercellulaire est le processus qui permet l’association sélective de cellules ayant la même différenciation,
ce qui permet la formation de différents tissus et organes.
L’ensemble de ces interactions est dû à des molécules de la membrane plasmique :
- Les CAM (Cell Adhesion Molecule) : responsables de l’adhésion cellule – cellule.
- Les SAM (Substrat Adhesion Molecule) : responsables de l’adhésion cellule – matrice

2. Définition
Les molécules d’adhérence cellulaire sont des glycoprotéines transmembranaires qui jouent un rôle important dans le
développement embryonnaire et chez l’adulte dans le maintien de l’intégrité des tissus et leur réparation.

3. Classification des molécules d’adhérence


Les molécules d’adhérence se répartissent en 4 grandes familles structurales pouvant être dépendante ou pas du Ca2+
extracellulaire :
• La superfamille des immunoglobulines : une CAM indépendante du calcium extracellulaire.
• La superfamille des cadhérines : une CAM dépendante du calcium extracellulaire.
• La superfamille des sélectines : une CAM dépendante du calcium extracellulaire.
• La superfamille des intégrines : une CAM/SAM dépendante du calcium extracellulaire.

SAM CAM
Intégrine
Dépendante du Ca2+ Intégrine Sélectine
Cadhérine

Indépendante du Ca2+ Immunoglobuline


Tableau 1 : Tableau récapitulant la classification des molécules d'adhérence

4. Modes d’adhérence
On a deux types de cellules et deux type de molécules : cellule type A et cellule type B ; molécule type X et molécule type Y.
Le mode d’adhérence est défini selon :
- Le type cellulaire :
• Liaison homotypique : liaison entre cellule type A avec une autre cellule type A (cellules identiques).
• Liaison hétérotypique : liaison entre cellule type A avec une cellule type B (cellules différentes).
- Le type des molécules d’adhésion :
• Liaison homophylique : liaison entre une molécule X avec une autre molécule X portées par deux cellules adjacentes
(molécules d’adhésion identiques).
• Liaison hétérophylique : liaison entre une molécule X avec une autre molécule Y portées par deux cellules adjacentes
(molécules d’adhésion différentes).

Molécule type X Molécule type X


Cellule type A Cellule type A

Cellule type A Cellule type B Molécule type X Molécule type Y

Liaison Liaison Liaison Liaison


homotypique Hétérotypique Homophylique Hétérophylique

Figure 1 : Modes d’adhérence

34
5. Les molécules d’adhésion
A. Les immunoglobulines
Les immunoglobulines représentent une grande famille de molécules CAM indépendantes du calcium. Elles établissent des
liaisons de type homophylie /homotypie, hétérophylie /hétérotypie.

a) Famille des immunoglobulines


On distingue une trentaine de membres dont principalement :
• La N-CAM (neural CAM) : elle s’exprime sur les cellules nerveuses, musculaires et sur les lymphocytes.
• LA I-CAM (inter CAM) : elle s’exprime sur les cellules épithéliales.
• La V-CAM (vascular CAM) : elle s’exprime sur les cellules endothéliales.

b) Structure des immunoglobulines


Ce sont des glycoprotéines transmembranaires constituées de deux brins antiparallèles stabilisés par des ponts disulfures.

c) Rôles des immunoglobulines


- Chez l’adulte, elles jouent un rôle crucial dans la réponse immunitaire.
- Chez l’embryon, elles sont impliquées dans l’assemblage cellulaire (formation des tissus et des organes) et dans la
neurogenèse.

CLINIQUE
L’expression excessive de la V-CAM dans les tumeurs est de mauvais pronostic.

B. Les cadhérines
Les cadhérines représentent une famille de molécules CAM dépendantes du calcium. Elles établissent des liaisons de type
homophilie, homotypie.
Les cadhérines s’expriment en permanence au niveau des cellules.

a) Famille des cadhérines


On distingue 2 grands groupes de cadhérines :

❖ Les cadhérines classiques :


• E. Cadhérine : retrouvée dans les cellules épithéliales (la mieux connue).
• N. Cadhérine : retrouvée dans les cellules nerveuses.
• P. Cadhérine : retrouvée dans le placenta.
• VE. Cadhérine : retrouvée dans les cellules épithéliales et endothéliales.

❖ Les cadhérines desmosomales :


• Les desmogleines.
• Les desmocollines.

b) Structure des cadhérines


Les cadhérines sont des glycoprotéines transmembranaires possédant 5 domaines extracellulaires dépendants du calcium.
Elles s’associent en dimères quand la concentration du Ca2+ augmente, mais en cas d’absence de ce dernier, les deux
monomères demeurent détachés ; la cadhérine n’est fonctionnelle qu’après dimérisation.

c) Rôles des cadhérines


- La E. cadhérine intervient dans la compaction de la morula et est indispensable à la formation des desmosomes (rôle
important dans le maintien de la polarité cellulaire).
- La N. cadhérine intervient dans la neurogenèse.
- Toutes les cadhérines sont impliquées dans le phénomène d’inhibition de contact.
CLINIQUE
Une mutation des cadhérines peut être la cause de l’avortement spontané à répétition.

L’epidermolyse bulleuse acquise est une maladie auto-immune causée par des anticorps dirigés contre les
desmogleines, ce qui entraine une dissociation de l’épiderme du derme et l’apparition de bulles au niveau de
la peau.

35
C. Les sélectines
Les sélectines représentent une famille de molécules CAM dépendantes du calcium. Elles établissent des liaisons de type
hétérophilie, hétérotypie.
Les sélectines ne s’expriment pas en permanence au niveau des cellules.

a) Famille des sélectines


• L- sélectines : disparaissent après quelques secondes de leur expression dans les lymphocytes et les leucocytes.
• P- sélectines : disparaissent après quelques minutes de leur expression dans les plaquettes sanguines et les cellules
endothéliales.
• E- sélectines : disparaissent après 6 heures de leur expression dans les cellules endothéliales.

b) Structure des sélectines


Les sélectines sont des glycoprotéines transmembranaires possédant un domaine lectine dépendant du calcium
extracellulaire et ayant la spécificité de reconnaitre des groupements glucidiques.

c) Rôles des sélectines


- Elles permettent des phénomènes d’adhérence cellule – cellule faibles mais de très hautes spécificité.
- Elles ont un rôle essentiel dans les phénomènes inflammatoires et interviennent dans la circulation des cellules
immunitaires.
- Elles ont un rôle dans le phénomène d’inhibition de contact.
CLINIQUE
Le LAD est une maladie immunitaire (Leucocyt-Adherence Deficiency) caractérisée par une anomalie du
processus d’adhésion leucocytaire qui entraine des infections à répétition.

D. Les intégrines
Les intégrines représentent une famille de molécules SAM et CAM dépendantes du calcium. Elles établissent des liaisons de
type homophilie/hétérophilie, homotypie/hétérotypie.

a) Famille des intégrines


La classification des intégrines est basée sur les différentes formes d’assemblage de ses deux sous-unités. Actuellement on
dénombre 8 sous-unités beta et 18 sous-unités alpha, mais seules 24 intégrines ont été découvertes à ce jour.

b) Structure des intégrines


Les intégrines sont des protéines transmembranaires, hétérodimères, constituées de 2 sous-unités alpha et beta qui sont
dépendantes du calcium extracellulaire.
Elles représentent une superfamille de récepteurs de la matrice extracellulaire. Du côté extracellulaire, les intégrines
reconnaissent la fibronectine, le collagène, la laminine, l’élastine et les protéines de la MEC. Du coté cytoplasmique, elles
sont liées au cytosquelette.
Ainsi, toute modification extérieure à la cellule se répercute sur le cytosquelette via les intégrines.

c) Rôles des intégrines


- Elles interviennent dans le phénomène de la coagulation en permettant l’adhérence cellule – cellule, comme elles sont
impliquées dans la cicatrisation.
- Elles interviennent dans la migration des cellules au cours de l’embryogénèse.
- Elles sont impliquées dans l’angiogenèse.

36
Chapitre
TRANSPORT MEMBRANAIRE

Cours 6
TRANSPORT MEMBRANAIRE
Plan du cours :
1. Généralités
2. Transport sans mouvement membranaire
A. Transport passif
a) Diffusion simple
b) Diffusion facilitée
i. Canaux ioniques
ii. Perméases
iii. Aquaporines
B. Transport actif
a) Transport actif primaire
b) Transport actif secondaire
i. Symport
ii. Antiport
3. Transport avec mouvement membranaire
A. Exocytose
B. Endocytose
a) Pinocytose
b) Endocytose récepteur
c) Phagocytose

37
TRANSPORT MEMBRANAIRE
1. Introduction
Le transport membranaire est le passage d’une molécule ou d’un ion à travers la membrane plasmique dont les propriétés et
la composition influent sur cet élément qui la traverse.
La membrane plasmique est sélective ; certains composants pourront la franchir, d’autres pas. La nature biochimique du
composé devant la traverser est donc essentielle.
De sa nature majoritairement lipidique, la membrane plasmique favorise le passage des molécules liposolubles
(hydrophobes), et demeure imperméable aux molécules hydrosolubles, sauf si elles sont assez petites pour passer dans les
canaux de la membrane, ou elles sont assistées par des molécules porteuses.

❖ Passage facile :
- Molécules hydrophobes (lipides, hydrocarbures, acides gras).
- Vitamines liposolubles.
- Gazes (CO2, O2, N2)
- Petites molécules (eau).
❖ Passage difficile :
- Molécules polaires (eau).
- Grosses molécules (glucides, acides aminés).
- Ions (Na+, K+).

L’eau franchit facilement la membrane mais en très petites quantités. La quantité la plus importante passe grâce à des
transporteurs membranaires nommées aquaporines.

Petites
Grosses molécules molécules
polaires non polaires non
chargées chargées (H2O, Molécules
Ions (H , Na ,
2+ 2+ (Glucose, Urée, Glycérol, hydrophobes
Ca ,..)
2+ Saccharose) Ethanol) (O2, CO2, N2)

Milieu extracellulaire

Cytoplasme

Figure 1 : Perméabilité sélective de la membrane plasmique

Ce phénomène de transport peut se réaliser avec ou sans le mouvement de la membrane plasmique.

2. Transport sans mouvement membranaire


Le transport sans mouvement membranaire peut se réaliser sans consommation d’énergie (transport passif) ou avec
consommation d’énergie chimique sous forme d’ATP (transport actif).

A. Transport passif
Dans ce type de transport, les solutés de déplacent du milieu le plus concentré vers le milieu le moins concentré, selon leur
gradient de concentration, jusqu’à égalité des concentrations entre les deux milieux, et ceci ne nécessite aucune dépense
énergétique.
On distingue diffusion simple, et diffusion facilitée.

i. Diffusion simple
La diffusion simple est un type de transport passif ; un soluté franchit directement la double couche lipidique du milieu le
plus concentré vers le milieu le moins concentré et sans avoir recours à un transporteur.
La vitesse de diffusion est proportionnelle à la différence de concentration entre les 2 milieux, et elle est inversement
proportionnelle à la taille de l’élément à transporter.
Les éléments concernés par ce type de diffusion sont : O2 (en petites quantités), CO2, alcool, molécules liposolubles (acides
gras, hormones stéroïdiennes).

38
Sens de
Membrane
diffusion

Figure 2 : Diffusion simple selon le gradient de concentration

ii. Diffusion facilitée


La diffusion facilitée est un type de transport passif qui nécessite la présence d’un transporteur dans la membrane que
l’élément doit franchir. Cette diffusion est caractérisée par
- La rapidité : la diffusion facilitée est un phénomène relativement rapide.
- La spécificité : un transporteur membranaire ne peut transporter qu’un seul type de soluté ; il lui est spécifique.
- La saturabilité : quand tous les transporteurs sont saturés (occupés), la vitesse du transport atteint un plateau et est
donc maximale.
Le rôle du transporteur est de faire passer un élément, ne pouvant normalement pas franchir la membrane en raison de la
nature lipidique de cette dernière, par son couloir hydrophile.
On distingue 3 types de transporteurs ; les canaux ioniques, les perméases et les aquaporines.

Couloir hydrophile Bicouche


lipidique
Portion hydrophobe

Figure 3 : Fonctionnement d'un transporteur membranaire

1. Les canaux ioniques


Les canaux ioniques sont des protéines de transport spécialisées dans la transportation des ions spécifiques (les canaux
calciques Ca2+, les canaux sodiques Na+, les canaux potassiques K+, ...).
Leur ouverture/fermeture est contrôlée mécaniquement, chimiquement et électriquement.
Canaux ioniques voltage-dépendants (ou potentiel-dépendant) : sont des canaux ioniques dont l’ouverture/fermeture est
régulée électriquement. Très sensible à la variation du potentiel transmembranaire, ils s’ouvrent en réponse à une
dépolarisation et se ferment lors d’une hyperpolarisation.
Exemple : Dans les fibres nerveuses présynaptiques innervant les muscles, l’ouverture des canaux calciques potentiel-
dépendants, suite à une dépolarisation, conduit à la contraction du muscle.
Canaux ioniques ligand-dépendants : sont des canaux ioniques dont l’ouverture/fermeture est régulée chimiquement par la
fixation d’une substance chimique sur un récepteur spécifique lié à ce canal.

CLINIQUE
La mucoviscidose est une maladie due à un défaut dans un canal protéique appelé CFTR qui est localisé dans
les épithéliums de nombreux organes et qui transporte les ions chlorures.
Cette maladie provoque l’épaississement du mucus des conduits de ces organes, causant ainsi des troubles
respiratoires, des troubles digestifs (diarrhée, douleurs abdominales...) et des troubles de la croissance staturo-
pondérale.

2. Les perméases
Les perméases (=transporteurs protéiques) sont des protéines transmembranaires dont le rôle et de transporter les
molécules polaires ou trop volumineuses.
En changeant de conformation, la perméase enveloppe puis relâche la substance à transporter afin de l’isoler des régions
non polaires de la membrane.
Les molécules concernées par ce type de transport sont les monosaccharides, les acides aminés et les vitamines qui ne
peuvent pas franchir la membrane.
Le transport via des perméases est saturable.

39
Figure 4 : Travail des perméases

3. Les aquaporines
Les aquaporines (AQP) sont des protéines membranaires responsables du transport de l’eau à travers la membrane
plasmique, bien que celle-ci soit perméable aux molécules H2O mais en très petite quantité.
Le rôle des aquaporines est donc de transporter l’eau rapidement et en grandes quantités.

CLINIQUE
Le diabète insipide est une maladie dont l’origine peut être la mutation de 2 allèles de
l’AQP2 (qui est abondement exprimée dans les cellules de l’épithélium rénal). Elle est
caractérisée par une polyurie ; le sujet atteint élimine jusqu’à 10 litres d’urines, très
diluées, par jour.
(dilué → n’a pas de gout → insipide)

Diffusion passive Diffusion facilitée


Nécessite une protéine spécifique - +
Vitesse de diffusion +/- +
Influence de l’hydrophobicité + -
Spécificité - +
Exemples de molécules transportées O2, CO2, Hormones stéroïdes Glucose, aa, ions, eau.
Tableau 1 : Comparaison entre les deux types du transport passif ; la diffusion passive et la diffusion facilitée

B. Transport actif
Le transport actif est un transport membranaire qui nécessite de l’énergie (hydrolyse d’ATP).
Il nécessite la présence d’une protéine membranaire, tout à fait comme la diffusion facilitée du transport passif, mais il
transporte les éléments à l’encontre de leur gradient de concentration (du milieu le moins concentré vers le milieu le plus
concentré), d’où le fait qu’il nécessite la présence d’énergie. Le transport se réalise dans le sens défavorable au point de vue
de la thermodynamie.

On distingue deux principaux types du transport actif ; le transport actif primaire et le transport actif secondaire. Dans
l’actif primaire, l’énergie provient directement de l’hydrolyse de l’ATP. Alors que le transport actif secondaire est alimenté
indirectement en recevant son énergie des gradients ioniques crées par les pompes du transport actif primaire.

i. Transport actif primaire


L’hydrolyse de l’ATP donne lieu à la phosphorylation du transporteur protéique qui modifie la conformation de la protéine,
si bien que le soluté qui lui est lié se trouve « pompé » à travers la membrane (la protéine est appelée « pompe »).
Exemples : les pompes Na+/K+, les pompes à protons, …

ii. Transport actif secondaire


Il correspond au transport de 2 solutés différents de manière simultanée, soit dans la même direction (le symport), soit dans
deux directions opposées (l’antiport), sachant que ce transport n’utilise pas directement l’énergie fournie par l’hydrolyse de
l’ATP, mais profite de la différence de potentiel électrochimique ; un soluté se déplace selon son gradient de concentration,
et un autre, profite de ce déplacement, pour aller à l’encontre de ce gradient de concentration.

Exemple antiport : L’échangeur sodium-calcium


Aussi appelé échangeur NCX, utilisé pour éliminer le calcium de la cellule, en faisant sortir un ion Ca 2+ et entrer 3 ions Na+.

40
Exemple symport : Le transporteur sodium-glucose
Le transport actif secondaire joue un rôle de majeure importance dans les tissus épithéliaux de transport.
La cellule épithéliale de transport présente deux pôles ; un pôle apical en rapport avec la lumière de l’organe, et un pôle
basolatéral en rapport avec les capillaires sanguins, sachant que la concentration en glucose n’est forte qu’à l’intérieur de la
cellule.
Sur la membrane apicale est insérée la SGLT (sodium-glucose transport) ; protéine responsable du cotransport (symport)
du Na+/Glucose, et sur l’autre pôle s’insèrent la pompe 2Na+/3K+ (antiport), et une GLUT ; perméase responsable de la
transportation du glucose selon son gradient de concentration.

La pompe Na+/K+ introduit des ions potassium à l’intérieur de la cellule pour faire sortir des ions sodium, contre leur gradient
de concentration, vers le liquide extracellulaire (en direction des capillaires sanguins) → un transport actif direct (consomme
de l’énergie sous forme d’ATP).
La GLUT insérée sur la membrane basale tâche de faire sortir les molécules de glucose, selon leur gradient de concentration.
Du côté apical, la fixation d’un ion sodium sur la SLGT est accompagné par une fixation d’une molécule de glucose sur la
même protéine. La fixation du Na+ induit un changement de la conformation du récepteur qui expose les sites de fixation au
liquide intracellulaire, ce qui fait revenir le site de fixation du soluté dans un état de faible affinité.

Figure 5 : Transport du glucose dans une cellule épithéliale de transport

C’est la force du gradient Na+ qui permet d’entraîner ainsi la molécule du glucose. On considère donc que c’est un transport
actif, bien que ce soit de l’énergie électrochimique qui soit responsable, et non de l’énergie pure (dissociation de l’ATP).

3. Transport avec mouvement membranaire


Le transport avec mouvement membranaire, aussi appelé transport vésiculaire, est un mécanisme actif qui concerne les
types de transport où des liquides contenant de grosses particules et des macromolécules traversent la membrane cellulaire
enfermés dans un sac membraneux appelé vésicule.
Ce mécanisme de transport, activé par l’ATP, comprend l’exocytose et l’endocytose.
A. Exocytose (vers l’extérieur de la cellule)
C’est le mécanisme par lequel une cellule rejette des molécules à l’extérieur grâce à des vésicules après fusion avec la
membrane. On distingue deux types d’exocytose :
• Exocytose provoquée : (=discontinue= calcium dépendante) intéresse les cellules sécrétoires, et est déclenchée par des
signaux (exemple : libération de l’histamine par un mastocyte).
• Exocytose constitutive : (=continue) intéresse toutes les cellules. Elle est permanente, d’origine golgienne, sert au
renouvellement de la cellule.
L’exocytose permet aussi la sécrétion d’hormones, la libération de neurotransmetteurs, la sécrétion de mucus …etc.

41
B. Endocytose (vers l’intérieur de la cellule)
C’est le mécanisme par lequel une cellule fait entrer à son intérieur de petites portions de la membrane plasmique et des
substances provenant du milieu extracellulaire. On distingue trois types d’endocytose.
- La phagocytose (quand la cellule mange).
- La pinocytose (quand la cellule boit).
- L’endocytose par récepteurs interposés (dépendant des récepteurs).

i. La phagocytose
Un objet relativement gros ou solide, tel un amas de bactéries ou de débris cellulaire, est englobé par la cellule en émettant
des pseudopodes.
Exemple : phagocytose d’un corps étranger par un globule blanc dans une vésicule d’endocytose pour le dégrader (action
immunitaire).

Figure 6: Etapes de la phagocytose

ii. La pinocytose (=endocytose de liquides)


Un petit repli de la membrane plasmique englobe une gouttelette de liquide interstitiel contenant des molécules dissoutes.
Exemple : cellules intestinales.

iii. L’endocytose par récepteurs interposés


C’est le principal mécanisme de l’endocytose spécifique de la plupart des macromolécules de l’organisme. Très sélective, elle
se réalise par liaison de substances extracellulaire à des récepteurs protéiques spécifiques dans les régions des puits tapissés.
Les régions de puits tapissés sont des zones dans la membrane plasmique où les récepteurs sont liés à des protéines,
(exemple : la clathrine) permettant ainsi l’activation de cette région de sorte qu’elle puisse recevoir des ligands (une zone
non activée ne peut pas réaliser l’endocytose par récepteurs superposés).

Ligands
Liquide extracellulaire

Membrane plasmique
Protéines de Récepteurs
clathrine recyclés sur la
Protéines de
clathrine membrane
Récepteurs

Formation
de vésicule

Liquide intracellulaire

Vers le lysosome ou
Endosome le golgi

Figure 7 : Etapes de l'endocytose par récepteurs interposés


CLINIQUE
Ce mécanisme permet l’absorption de substances (des enzymes, des hormones, les lipoprotéines de basse densité LDL
…)
L’hypercholestérolémie familiale est une maladie héréditaire caractérisée par une atteinte de récepteurs aux LDL qui
transportent le cholestérol. Ainsi, le complexe LDL-Cholestérol reste dans le plasma et prédispose à l’athérosclérose
(durcissement des artères). L’accumulation de cholestérol influe le flux sanguin, augmentant ainsi le risque d’attaques
cardiaques.

42
Chapitre
LA COMMUNICATION INTERCELLULAIRE

Cours
LA COMMUNICATION INTERCELLULAIRE
7
Plan du cours :
1. Notions importantes
2. Principes de la transmission cellulaire
3. Les types de signalisation
A. Endocrine
B. Paracrine
C. Autocrine
D. Synaptique chimique
4. Les signaux chimiques
A. Molécules informatives hydrosolubles
B. Molécules informatives liposolubles
C. Les radicaux libres gazeux
5. Les récepteurs membranaires
A. Les récepteurs canaux ioniques
B. Les récepteurs couplés aux protéines G (RCPG)
C. Les récepteurs enzyme

43
LA COMMUNICATION INTERCELLULAIRE
1. Notions importantes
• Molécule informationnelle : corps chimique produit par une cellule vivante pour transmettre un signal à une autre
cellule qui reçoit ce signal par un récepteur spécifique.
• Cellule-cible : cellule pourvue d’un récepteur capable de traduire le signal d’une molécule informationnelle en un effet
spécifique de cette cellule et de la molécule reconnue.
• Récepteur : protéine ayant pour ligand une molécule informationnelle provenant du milieu extracellulaire.
• Effecteur : protéine qui traduit le signal reçu par le récepteur membranaire en un effet intracellulaire (réalisation d’un
transport, synthèse d’un second messager…etc.).
• Neuropeptide : hormone ou stimuline produite par des cellules du système nerveux.
• Neurotransmetteur : molécule informationnelle sécrétée par un neurone au niveau d’une synapse et reconnue par un
récepteur du neurone distal pour déclencher une dépolarisation de sa membrane → transmission de l’influx nerveux.
• Cytokine : protéine ou polypeptide secrété par une cellule et agissant sur la cellule elle-même ou sur les cellules du
même tissu en vue de produire un effet spécifique de la cytokine et de la cellule qui la reçoit.
• Facteur de croissance (= Growth Factor GF) : protéine ou polypeptide qui joue un rôle dans la prolifération et la survie
des cellules.

2. Principes de la transmission cellulaire


La communication intercellulaire est l’une des caractéristiques des organismes pluricellulaires. Elle repose en partie sur la
sécrétion de signaux chimiques (ou ligands) qui agissent à plus ou moins grande distance sur des cellules cibles qui les
réceptionnent et les traitent.
Le type de la communication cellulaire, c’est-à-dire les conséquences au niveau de la cellule-cible, dépend du type de signal.
Il peut être : survie, prolifération et/ou différenciation cellulaire. L’absence de signaux conduit à la mort cellulaire.

3. Les types de signalisation


On peut classer ces modes de communication en fonction de la distance qui sépare la cellule émettrice du signal de la cellule
cible. De la distance la plus longue à la plus courte on trouve : la communication endocrine, paracrine, autocrine et synaptique
chimique.

A. Endocrine
Elle concerne les hormones qui sont libérées dans la circulation sanguine générale pour agir à distance sur une cellule qui
possède un récepteur spécifique.
Le délai pour que le signal atteigne sa cible est long (de quelques secondes à plusieurs minutes).

B. Paracrine
Le signal est libéré dans la matrice extracellulaire et agit seulement sur les cellules voisines. Elle concerne les médiateurs
locaux tels les facteurs de croissance.

C. Autocrine
La cellule répond au signal qu’elle a elle-même sécrété. Exemple : les cytokines.

D. Synaptique chimique
Retrouvée dans les synapses chimiques. Le signal est libéré par la première cellule nerveuse (cellule présynaptique) dans la
fente synaptique pour se fixer et agir seulement sur la cellule distale (cellule postsynaptique). Il n’y a pas de dispersion du
signal et l’action est très rapide (de l’ordre de la ms).
Elle concerne les neurotransmetteurs (acétylcholine, glutamate, noradrénaline, …).

4. Les signaux chimiques


Les signaux reçus par la cellule-cible diffèrent selon leurs natures chimiques. On distingue : les molécules informatives
hydrosolubles (ne peuvent pas franchir la membrane), les molécules informatives liposolubles (peuvent franchir la
membrane) et les radicaux libres gazeux.

A. Les molécules informatives hydrosolubles


Ces molécules, vu leur nature hydrosoluble, ne peuvent pas traverser la membrane, et ne peuvent donc agir sur la cellule-
cible qu’à travers des récepteurs spécifiques situés sur la membrane plasmique de cette dernière.
D’une durée de vie très courte, elles induisent des réponses rapides et de courte durée, correspondant à une régulation ou
activation de protéines préexistantes dans la cellule-cible (enzymes, canaux ioniques, facteurs de régulation de la
transcription).

44
Ces molécules sont des facteurs de croissances, des neurotransmetteurs, des hormones ou des cytokines.

Récepteur
membranaire

Molécule Transduction du signal


Effet biologique
informative
hydrosoluble

Cellule-cible
Figure 1 : Signalisation par des molécules hydrosolubles

B. Les molécules informatives liposolubles


Vu leur nature liposoluble et leur taille relativement petite, ces molécules franchissent la membrane plasmique par diffusion
simple → activent un récepteur intracellulaire → régulent la transcription des gènes.
Les réponses induites par cette cascade sont plus tardives et de plus longue durée, et l’action de ces molécules liposolubles
ne concernent pas les protéines préexistantes.
Ces molécules peuvent être des hormones liposolubles (hormones thyroïdiennes, hormones stéroïdes, prostaglandines...) qui
sont transportées dans le sang grâce à des transporteurs protéiques spécifiques avant d’être libérées au contact de la
membrane plasmique des cellules cibles.

Récepteur
intracellulaire
Molécule
informative Noyau
liposoluble

Cellule-cible
Figure 2 : Signalisation par des molécules liposolubles

C. Les radicaux libres gazeux


Un radical libre est un fragment obtenu par scission d’une molécule et qui possède un électron célibataire, ce qui lui confère
une réactivité chimique.
Après être diffusés librement à travers la membrane plasmique, ils agissent directement sur des enzymes cytosoliques sans
intervention d’un récepteur membranaire ou intracellulaire.
Les mieux connus sont le CO et le NO (monoxyde de carbone et d’azote) et qui sont toxiques à forte concentration.
Le monoxyde d’azote joue le rôle de vasodilatateur responsable de l’accroissement du débit sanguin et il est à l’œuvre dans
l’érection (pénis, clitoris et tétons).
CLINIQUE
Les radicaux libres ont une relation directe avec le vieillissement. Ils sont à l’origine d’un stress oxydatif qui joue
un rôle dans des troubles ou maladies liés à l’âge (rides, cataracte, cancers…).
Les molécules antioxydantes (vitamine C, vitamine E …) sont souvent considérées comme des molécules « anti-
âge », c’est pourquoi elles sont souvent présentes dans les produits cosmétiques.

5. Les récepteurs membranaires


Il existe trois classes principales de récepteurs membranaires, spécialisés dans la fixation des molécules informatives
hydrosolubles : les récepteurs canaux ioniques, les récepteurs couplés aux protéines G (RCPG) et les récepteurs enzymes.

A. Les récepteurs canaux ioniques


Les récepteurs canaux ioniques sont une superfamille de récepteurs multimériques dont chaque monomère possède 4
domaines transmembranaires.
Leur mode de fonctionnement est le plus simple et le plus direct ; une fixation d’un ligand spécifique déclenche leur ouverture
(canaux ioniques ligand-dépendants).
Le récepteur nicotinique musculaire est un exemple de récepteur canal ionique ligand-dépendant. C’est un pentamère dont
le poids moléculaire vaut 300 kDa, formé de 5 sous-unités : 2 SU α, 1 SU β, 1 SU γ et 1 SU δ.

45
Ces cinq sous-unités délimitent le canal ionique dont l’ouverture dépend de la fixation de 2 molécules d’acétylcholine,
chacune sur un des 2 récepteurs α. Conséquences : entrée de Na+ (à l’origine d’une dépolarisation de la cellule musculaire).
C’est ainsi que le récepteur nicotinique joue un rôle important dans la transmission neuromusculaire et le couplage
excitation-contraction.

Site de fixation du
ligand Ions
Milieu
extracellulaire
Ligand
1

Milieu
intracellulaire
Canal fermé Canal fermé Canal ouvert
Figure 3 : Ouverture d'un canal ionique ligand-dépendant après fixation du ligand

Canal ionique par γ


où passe l’ion Na+
β δ
Site de fixation de
α α L’Ach

Figure 4 : Forme pentamère du récepteur nicotinique musculaire

B. Les récepteurs membranaires couplés aux protéines G (RCPG)


i. Structure des RCPG
Les RCPG appartiennent à une superfamille de protéines qui possèdent 7 domaines transmembranaires. Leur extrémité N-
terminale est extracellulaire.

ii. Cascade d’activation des RCPG


La voie de signalisation par les RCPG fait intervenir 6 partenaires :
1) Le premier messager qui est un ligand extracellulaire (noradrénaline, glucagon).
2) Les RCPG.
3) Les protéines G.
4) Les effecteurs primaires qui sont des canaux ioniques ou des enzymes (adénylate cyclase, phospholipase C).
5) Les seconds messagers dont la concentration intracellulaire est contrôlée par les effecteurs primaires (AMPc, Ca 2+).
6) Les effecteurs secondaires, activés par les seconds messagers (Ex : la protéine kinase A est activée par l’AMPc).

La fixation du premier messager sur le RCPG aboutit, après un très important phénomène d’amplification, à la modification
de nombreuses activités cellulaires.

Figure 5 : Evénements consécutifs à la fixation d'une molécule informative hydrosoluble sur un RCPG

iii. Structure des protéines G


La protéine G appartient à une vaste superfamille de protéines liant le GTP et l’hydrolysant en GDP. Elle est composée de 3
sous-unités ; une SU α, une SU β et une SU γ.
La SU α fixe le GDP et le GTP, et possède une activité GTPasique. La SU γ est formée d’un dimère indissociable.
La SU α et la SU γ sont liées de manière covalente à des acides gras, ce qui leur permet de s’ancrer de façon temporaire au
feuillet cytosolique de la membrane plasmique.

46
iv. Cascade d’activation des protéines G
A l’état inactif, les 3 sous-unités formant la protéine G sont liées l’une à l’autre, et la SU α est liée à un GDP. Les étapes de
l’activation :
Fixation du premier messager sur le RCPG → un GTP vient céder un phosphate à la sous-unité α, afin que le GDP qui est fixé
à cette dernière devienne un GTP → Cet échange induit la dissociation du complexe trimérique et la SU α se sépare des deux
autres → la protéine G est ainsi activée et les 3 SU modulent l’activité de nombreux effecteurs primaires.

Figure 6 : Cascade d'activation d'une protéine G

Exemple de signalisation par RCPG : Adénylate cyclase et AMPc


Fixation du premier messager → activation de la RCPG → activation de la protéine G → activation de l’adénylate cyclase
(effecteur primaire) → conversion de l’ATP en AMPc (l’AMPc = second messager) → cascade d’évènements.
L’AMPc se fixe ensuite sur des protéines kinases et les active → phosphorylation des différentes enzymes par les protéines
kinases → modification de l’activité des protéines phosphorylées (réponse au premier messager).

C. Les récepteurs enzyme


Ces récepteurs possèdent un seul domaine transmembranaire avec un extrémité N-terminale extracellulaire glycosylé qui
fixe le ligand, et une extrémité C-terminale cytoplasmique qui porte l’activité enzymatique intrinsèque où il est directement
associé à une enzyme. Ils existent sous 4 grandes classes :
- Les récepteurs à activité kinase (la plus importante) ;
- Les récepteurs à activité phosphatase ;
- Les récepteurs couplés aux kinases ;
- Les guanylates cyclases transmembranaire.
Ils sont caractérisés par le fait qu’ils soient inactifs à l’état de monomère et agissent pour la plupart sous forme de dimère.
La fixation du ligand sur le récepteur induit la dimérisation → autophosphorylation des deux monomères → fixation d’une
protéine associée → cascade d’évènement.
L’autophosphorylation est possible grâce au domaine kinase d’un monomère qui phosphoryle l’autre monomère et
inversement.

47
48
Chapitre
HYALOPLASME ET CYTOSQUELETTE

Cours 8
HYALOPLASME ET CYTOSQUELETTE 1
Plan du cours :
Hyaloplasme
1
1
1. Définition
2. Structure de l’hyaloplasme
A. En MO

1
B. En ME
3. Les constituants de l’hyaloplasme
4. Les rôles physiologiques de l’hyaloplasme
Cytosquelette
1. Généralités
2. Microfilaments d’actine
1
3. Microtubules
4. Filaments intermédiaires 1
1

49
HYALOPLASME
1. Définition
L’hyaloplasme (=cytosol) est la fraction liquide du cytoplasme où baignent tous les organites chez les procaryotes, et les
organites avec le noyau chez les eucaryotes.
Le cytoplasme = hyaloplasme + protoplasme.

2. Structure de l’hyaloplasme
A. En microscopie optique
Sans coloration spécifique, l’hyaloplasme apparait comme un gel transparent homogène d’aspect astructuré. Mais après
colorations spécifiques histochimiques, des structures figurées granulaires sont mises en évidence ;
• Coloration PAS : met en évidence des particules de glycogènes, colorées en rose ;
• Coloration violet de crésyl : met en évidence des polyribosomes, colorés en bleu – violet ;
• Noir soudan : met en évidence des globules lipidiques, colorés en noir, et le Oil Red O les colore en rouge.
Sous microscope optique à fluorescence, après application de la technique, une observation de polymères protéiques
d’aspect fibrillaires est possible ; ce sont les éléments du cytosquelette.

Structures
figurées

Structures Structures
granulaires fibrillaires

Glycogènes Globules Polyribosomes Cytosquelette


lipidiques libres

Figure 1 : Eléments du cytosquelette en MO

B. En microscopie électronique
Le cytosol proprement dit n’a pas d’ultrastructure particulière, ce sont les structures figurées granulaires et fibrillaires qui
détermine la structure du cytosol.

3. Les constituants de l’hyaloplasme


i. Fraction liquidienne
Par la technique d’UCD, on obtient un surnageant dans le 4ème culot correspondant au cytosol.
Composition chimique : Le cytosol est constitué à 85% par de l’eau. Il contient aussi des ions, des sucres simples, des
nucléotides, des acides nucléiques et des protéines essentiellement de nature enzymatique.

ii. Eléments figurés


Ils correspondent aux éléments sus-cités.

4. Rôles physiologiques
- Il représente un véritable carrefour métabolique ;
- Lieu de synthèse de toutes les protéines cellulaires ;
- Lieu de production de l’énergie cellulaire.

50
CYTOSQUELETTE
1. Généralités
A. Définition
Le cytosquelette, regroupant les microfilaments d’actine, les filaments intermédiaires et les microtubules, est un ensemble
de polymères fibreux (cytosoliques et nucléaires) et des protéines associées.
Les éléments du cytosquelette se localisent dans le cytosol, dans le nucléoplasme et dans la périphérie de la cellule (sous la
membrane plasmique, où ils forment le cortex cellulaire).

B. Les classes du cytosquelette


Le cytosquelette est constitué de trois classes de filaments non spécifiques et ubiquitaires ;
• Les microfilaments d’actine MFA : dont le diamètre = 8 nm ;
• Les filaments intermédiaires FI : dont le diamètre = 10 nm ;
• Les microtubules MT : dont le diamètre = 25 nm.

C. Les monomères
Il y a deux types de monomères protéiques formant les polymères fibreux du cytosquelette ; les monomères globulaires
(pour les MFA et les MT) et les monomères fibreux (pour les FI).

Les éléments du cytosquelette existent sous trois formes en équilibre dans la cellule, selon l’état chimique des monomères
les composant ;
- Monomères libres néosynthétisés ou issus de la dépolymérisation ;
- Polymères instables car leur fréquence de polymérisation/dépolymérisation est élevée ;
- Polymères stabilisés par des interactions avec des protéines associées.

2. Les microfilaments d’actine (8 nm)


Les microfilaments d’actine (aussi appelés actine F) représentent 1 à 5% de l’ensemble des protéines dans les cellules non
musculaires et 20% dans les cellules musculaires.
Ils sont composés par deux protofilaments qui s’enroulent l’un autour de l’autre comme deux brins parallèles d’une hélice.
Ces protofilaments sont composés eux-mêmes par des sous-unités appelées actine G.

Le filament d’actine possède une extrémité plus (+) et une extrémité moins (-), et toutes les sous-unités à l’intérieur du
filament ont la même orientation.

Monomère
d’actine G

Extrémité Extrémité
plus (+) moins (-)
Figure 1 : Disposition des monomères d'actine dans un filament d'actine

Trois classes d’actine sont présentes dans le cytosol et le nucléoplasme :


- L’actine α : majoritaire dans les cellules musculaires ;
- L’actine β et l’actine γ : majoritaires dans les cellules non musculaires.

A. La polymérisation de l’actine
Les monomères actine G, une fois liés à l’ATP, avec la présence du Mg2+, se polymérisent en un filament. Leur
dépolymérisation nécessite l’hydrolyse préalable de l’ATP fixé à l’actine (ATP → ADP + Pi).
Les pôles plus et moins des filaments peuvent être protégés par les protéines de coiffage (capping). Ces protéines
empêchent l’actine G, dans son état lié à l’ADP, de quitter le polymère mais empêchent aussi sa polymérisation dans son état
lié à l’ATP.
Des drogues (ou substances exogènes) peuvent perturber la polymérisation / dépolymérisation des MFA ;
- Les cytochalasines provenant des moisissures bloquent la polymérisation des MFA en se fixant à leur extrémité (+).
- Les phalloïdines, toxines produites par les champignons « amanites », bloquent la dépolymérisation des MFA en se fixant
sur leurs côtés.
Remarque :
- Les MFA sont polarisés car ils possèdent deux extrémités différentes par leur vitesse de polymérisation ; l’extrémité
(+) où la polymérisation est rapide, et l’extrémité (-) où la polymérisation est plus lente.

51
Figure 2 : Polymérisation de l'actine

B. Les rôles des microfilaments d’actine


i. Structuration de la membrane plasmique des cellules
- Les microfilaments d’actine participent à la composition protéique des microvillosités au niveau de la membrane
plasmique. Ils sont fixés sur les faces latérales de cette spécialisation apicale grâce à des molécules de myosine I,
fimbrine et villine. (Voir cours spécialisation morphologiques de la membrane plasmique)
- Au niveau sous-jacent de la membrane des hématies se trouve un réseau spectrine-actine.

ii. Le mouvement cellulaire


La contraction musculaire est due au raccourcissement des sarcomères, provoqué par le glissement des filaments de myosine
sur les filaments d’actine.

Le cortex cellulaire, constitué par des MFA situés sous la membrane plasmique, est responsable des mouvements d’expansion
et de rétraction de domaines localisés de la MP grâce aux lamellipodes (expansion cellulaire ressemblant à des bras voulant
réaliser une étreinte). Il permet ainsi le déplacement orienté des cellules sur leur support et intervient dans la déformation
de la membrane plasmique et la propulsion des vésicules lors des phénomènes d’endocytose.

Lamellipodes

Cellule

Figure 3 : Structure des microvillosités Figure 4 : Forme des lamellipodes

3. Les microtubules (25 nm)


Les microtubules sont des polymères présents dans le cytoplasme de toutes les cellules eucaryotes. Contrairement aux
microfilaments d’actine, ils ont la forme d’un tube creux, formé par la polymérisation de protéines globulaires.

52
Un microtubule, dont la taille est 25 nm, est formé par l’assemblage de 13 protofilaments. Les sous-unités (protéines
globulaires) formant le protofilament sont les tubulines. On distingue deux types de tubulines qui s’associent en
hétérodimères ; tubuline α et tubuline β. Ceux-ci s’alignent pour constituer un protofilament.

Figure 5 : Structure d'un microtubule et de ses SU

A. La polymérisation du microtubule
La présence du GTP et du Mg2+ est nécessaire ; l’association entre les monomères de tubuline β et le GTP conduit à la
polymérisation. Alors que la dépolymérisation nécessite l’hydrolyse préalable du GTP (GTP → GDP + Pi).
Cette dynamique est à l’origine du treadmilling ou « vissage par vis sans fin » : le filament ajoute des sous-unités à son
extrémité (+) et perd simultanément des sous-unités à son extrémité (-).
Des drogues (substances exogènes) perturbent la polymérisation / dépolymérisation des MT et bloquent la division
cellulaire :
- La colchicine et la vinblastine bloquent la polymérisation des MT en séquestrant les monomères libres de tubuline.
Comme elles ne bloquent pas la dépolymérisation, les MT raccourcissent.
- Le taxol stabilise les MT constitués.
Remarque :
- Les MT sont polarisés car ils possèdent deux extrémités différant par leur vitesse de polymérisation ; l’extrémité (+)
où la polymérisation est rapide. C’est l’extrémité distale, orientée vers la périphérie de la cellule. Et l’extrémité (-) où
la polymérisation est plus lente. C’est l’extrémité proximale, située dans la région centrale de la cellule.

Figure 6 : l'instabilité dynamique des microtubules

53
B. Les structures stables et instables des microtubules
i. Les centrosomes (structure stable)
Un grand nombre de microtubules convergent vers le centrosome ; une structure complexe qui renferme deux centrioles
disposés de façon perpendiculaire l’un par rapport à l’autre. Il est considéré comme le centre organisateur des MT (ou
MTOC : Microtubule Organizing Center) car ils s’organisent de façon radiaire autour de ce dernier.
Chaque centrosome est composé de deux centrioles baignant dans le matériel péricentriolaire composé d’une matrice
protéique.
Chaque centriole est un cylindre creux constitué de 9 triplets de microtubules ; le microtubule le plus interne de chaque
triplet (microtubule A) est complet (13 protofilaments), alors que les microtubules distaux (B et C) sont incomplets (moins de
13 protofilaments).

Figure 7 : Disposition des microtubules au sein d'un centriole Figure 8 : Structure d'un centrosome avec ses microtubules fixés

ii. Les cils et les flagelles (structure stable)


Les cils et les flagelles sont des expansions de la membrane plasmique, permettant le déplacement et le mouvement du milieu
péricellulaire (environnement proche) et celui des cellules.
Le flagelle, plus long que les cils, permet le mouvement du spermatozoïde (cellule sexuelle masculine différenciée). Il est
formé par un ensemble : axonème + corpuscule basale.
Le corpuscule basal, ancré dans le milieu intracytoplasmique, a la structure d’un centriole. Il est prolongé par l’axonème qui
est composé de 9 doublets de microtubules périphériques et 2 microtubules centraux.
L’extrémité (-) de ces microtubules est située dans le corpuscule basal. L’extrémité (+) est au contact de la membrane
plasmique.

Figure 9 : Organisation des microtubules d'un flagelle

Quant aux structures instables, celles-ci concernent les microtubules du cytoplasme cortical, ceux des prolongements
cytoplasmiques de certaines cellules (les neurotubules des axones de neurones par exemple) et ceux du fuseau de division
cellulaire (microtubules astériens).
Les microtubules instables peuvent être détruits par les alcaloïdes (Colchicine, Vinblastine, Vincristine).
La Colchicine permet de bloquer la mitose en métaphase, par action sur le fuseau de division. Les chromosomes sont ensuite
récupérés pour être étudiés (réalisation d’un caryotype).

54
C. Les protéines motrices associés aux microtubules MAP
Les MAP sont les protéines responsables des mouvements orientés de molécules, de vésicules ou d’organites le long des
microtubules. Elles appartiennent à la famille des kinésines ou à celle des dynéines.
• Les kinésines : transportent vers l’extrémité (+), distale, des microtubules (transport antérograde).
• Les dynéines : transportent vers l’extrémité (-), proximale, des microtubules (transport rétrograde).

Figure 10 : Kinésine et dynéine disposées sur un microtubule

D. Rôles des microtubules


La plupart du trafic intracellulaire utilise les microtubules et les moteurs moléculaires pour assurer le transport antérograde
et rétrograde. Les microtubules transportent les vésicules, les ARNm, les virus de la MP vers leur lieu de réplication, les
complexes chromosomes-protéines pendant la mitose ou la méiose…
De plus, les microtubules enchâssés dans le centrosome ont une grande dynamique qui assure le positionnement des
organites intracellulaires (mitochondries, peroxysome…).

4. Les filaments intermédiaires (10 nm)


Les filaments intermédiaires, de forme cylindrique, ont un diamètre de 10 nm, intermédiaire entre celui des microfilaments
d’actine et les microtubules, d’où leur nom. Ils proviennent de la polymérisation des monomères fibreux.

A. La polymérisation du filament intermédiaire


Chaque monomère fibreux est composé de trois domaines :
- Un domaine central hydrophobe organisé en hélice alpha ;
- Une extrémité N-terminale et une extrémité C-terminale, portant des sites
de phosphorylation et de O-glycosylation.

La polymérisation des monomères donne naissance aux filaments intermédiaires


(A)
de la façon suivante :
→ Deux monomères de même orientation s’associent par leur domaine central
(en réalisant des interaction hydrophobes) pour donner un dimère torsadé
(association parallèle) ;
→ Deux dimères d’orientation opposée s’associent avec un décalage pour
former un tétramère (association antiparallèle) ;
→ Plusieurs tétramères s’associent pour constituer un protofilament. (B)
→ 8 protofilaments s’associent pour former un FI de forme cylindrique de 8
à 10 nm de large.

(C)

55
(D)

(D)

(E)

Figure 11 : Etapes de la mise en place d'un filament intermédiaire

Remarque :
- Le domaine central du monomère est très conservé d’une famille de filaments intermédiaires à l’autre, alors que les
extrémités N et C-terminales sont de longueur variable ;
- Contrairement à la plupart des microfilaments d’actine et aux microtubules, les filaments intermédiaires sont des
polymères stabilisés et non polarisés, ayant un rôle structural important dans la cellule ;
- Des trois constituants du cytosquelette, les filaments intermédiaires résistent le mieux au forces d’étirement ou de
déformation.

B. Les familles des filaments intermédiaires


• Les lamines : sont présentes dans le noyau des cellules eucaryotes et forment une structure appelée la lamina
nucléaire accolée juste en dessous de l’enveloppe nucléaire.
• La vimentine et les protéines apparentées : La vimentine est caractéristique des cellules d’origine mésoblastique
(épithéliales ou non épithéliales), et la GFAP est trouvée dans deux types de cellules gliales.
• Les cytokératines : constituent les filaments intermédiaires des cellules épithéliales.
• Les neurofilaments : présents dans les neurones, participent à la constitution de l’axe squelettique des
prolongements neuronaux comme les axones et les dendrites.

C. Les rôles des filaments intermédiaires


Les fonctions des filaments intermédiaires concernent principalement l’architecture cellulaire et tissulaire. Elles dépendent
essentiellement du type de filament intermédiaire ; elles assurent la cohésion dans les épithéliums, par l’intermédiaire des
desmosomes et la continuité et l’élasticité dans les cellules nerveuses. De plus, les lamines assurent dans le noyau la
stabilité de l’enveloppe nucléaire interne et son interaction avec la chromatine.

56
Chapitre
SYSTEME ENDOMEMBRANAIRE

Cours 9
INTRODUCTION AU SYSTEME ENDOMEMBRANAIRE

Plan du cours :
1. Définition
2. Les flux membranaires
i. Flux vectoriel permanent
ii. Flux dont les endosomes sont le carrefour
iii. Flux rétrograde
3. Les ribosomes
i. Généralités
ii. Les sites récepteurs des ribosomes
iii. Isolation des ribosomes

57
INTRODUCTION AU SYSTEME ENDOMEMBRANAIRE
1. Définition
Le système endomembranaire est un système complexe fait de plusieurs cavités, de vésicules et de canalicules dont la
majorité baigne dans le cytosol.
Il est présent uniquement dans les cellules eucaryotes où il est quantitativement important (dans les hépatocytes, il occupe
17% du volume et ses membranes représentent 58% de la surface des membrane totales).
Les cavités sont limitées par une membrane d’enveloppe. Leur communication transitoire, par l’intermédiaire des vésicules
et des canalicules, caractérise le système endomembranaire.
Il comprend : le réticulum endoplasmique (RE), l’enveloppe nucléaire (EN), l’appareil de golgi (AG), les endosomes et les
lysosomes.

Figure 1 : Vue d'ensemble du système endomembranaire

Remarque
- Biochimiquement parlant, la lumière des compartiments du SE est l’équivalent du milieu extracellulaire, et leur
membrane est l’équivalent de la membrane plasmique (la composition lipidique peut sensiblement changer) ;
- Les mitochondries et les peroxysomes ne font pas partie du SE.

2. Les flux membranaires


Les flux membranaires désignent les différents transports simultanés des membranes d’enveloppe et du contenu des cavités
d’un compartiment à l’autre. Ils sont classifiés selon le point de départ et d’arrivée ; on distingue 3 types de flux
membranaires, qui se confondent sur une partie de leurs trajet (le carrefour) :

i. Flux membranaire vectoriel permanent


Dans ce type de flux, le matériel est transporté du réticulum endoplasmique vers l’appareil de Golgi, puis soit vers la
membrane plasmique, soit vers les endosomes (et les lysosomes).
Ce flux est responsable de la construction et du renouvellement de l’ensemble du SE, de la MP et de certaines molécules
exportées (composants la MEC).

Membrane plasmique

Flux
membranaire Réticulum
AG endoplasmique

Porte d’entrée du flux


Carrefour
Endosome

Figure 2 : Flux membranaire vectoriel permanent

58
ii. Flux membranaire dont les endosomes sont le carrefour
Dans ce type de flux, le matériel est transporté de la membrane plasmique vers les endosomes, puis soit vers les lysosomes,
soit vers l’AG, soit il retourne vers la MP.

MP

Flux
Endosome membranaire Membrane
Lysosome
plasmique

Porte d’entrée du flux


AG Carrefour

Figure 3 : Flux membranaire dont les endosomes sont le carrefour

iii. Flux membranaire rétrograde


Ce flux est de sens opposé au flux vectoriel et permanent ; le point de départ du vectoriel permanent représente le point
d’arrivé dans le rétrograde.
Les deux points de départ de ce flux :
- La membrane plasmique qui produit des potocytoses (vésicules renfermant des vitamines ou des protéines).
- Les endosomes qui donnent des vésicules formées après endocytose.
Les molécules ont pour destination, après avoir traversé le carrefour (l’appareil de Golgi), le réticulum endoplasmique. Ceci
se fait de manière permanente, et grâce aux vésicules qui assurent le transport entre les citernes golgiennes et aux canalicules
qui assurent le transport entre l’appareil de Golgi et le RE.

Membrane plasmique

Flux
Porte d’entrée du flux membranaire Réticulum
AG endoplasmique

Endosome Carrefour

Figure 4 : Flux membranaire rétrograde

Remarque
- Lors de la mitose, l’enveloppe nucléaire se fragmente en vésicules qui migrent et fusionnent avec le RE.

Les transports entre les compartiments du SE se déroulent en 4 étapes successives qui consomment de l’énergie et qui font
intervenir le cytosquelette et des molécules cytosoliques (comme la protéine G) : Bourgeonnement → Déshabillage →
Transport → Fusion.

1) Le bourgeonnement : concerne le compartiment donneur ; une partie de ce compartiment (ex : RE) s’épaissit pour
ensuite se détacher sous forme de vésicule.
2) Déshabillage de la vésicule : ceci se déroule après son habillage ; la vésicule se recouvre d’un revêtement protéique (la
clathrine ou les coatomères) qui a pour rôle de déterminer la destination de la vésicule. Une fois c’est fait, la vésicule se
libère de ce revêtement (se déshabille).
3) Transport cytosolique : fait intervenir les éléments du cytosquelette et consomme de l’énergie.
4) Fusion des membranes : la membrane de la vésicule transportée fusionne avec celle du compartiment receveur (ex :
AG).

(Compartiment donneur) (Compartiment receveur)

Transport
cytosolique Fusion des
Bourgeonnement Habillage Déshabillage
(Avec consommation d’ATP)
membranes
Protéine de revêtement
Figure 5 : Les étapes du transport entre les compartiments du système endomembranaire

59
3. Les ribosomes
i. Généralités
Les ribosomes sont des organites de petite taille responsables de la synthèse des protéines dans la cellule. Observables
seulement en ME, ils présentent sous 2 aspects, et dans 2 états :
- Aspect libre dans le cytoplasme
- Aspect lié, fixés à la face externe des membranes du réticulum endoplasmique, et de l’enveloppe nucléaire.
- Etat isolé, libre et non regroupés avec d’autres ribosomes
- Etat regroupé en petits amas disposés sur un ARNm → les polysomes.

Noyau ou RE Noyau ou RE

Figure 6 : Les différents aspects et états des ribosomes

Les ribosomes sont composés de 2 sous-unités : une grande sous-unité L (large) et une petite sous-unité S (small). Quant à
leur composition chimique, ils comportent de l’eau, des ARNr (ribosomiques) et des protéines ribosomiques.

Ribosome

Sous-unité S Sous-unité L

Figure 7 : Structure du ribosome

ii. Les sites récepteurs des ribosomes


Le ribosome comporte 6 sites spécifiques :
- Site de liaison de l’ARNm ;
- Site A : site de liaison de l’amino-acyl ARNt ;
- Site P : site de liaison du peptidyl ARNt, qui fixe la molécule d’ARNt liée à l’extrémité en croissance de la chaine
polypeptidique ;
- Site E : site de sortie de l’ARNt (exit) ;
- Site GTPasique : situé à la base du ribosome. Il constitue une source d’énergie ;
- Site de sortie de la protéine néosynthétisée.

iii. Isolation des ribosomes


En appliquant la technique d’UGD, les ribosomes sont récupérés dans le 4 e culot. Le coefficient de sédimentation des
ribosomes est égal à :
- Dans le ribosome eucaryote = 80S (60 pour la sous-unité L et 40 pour la sous-unité S).
- Dans le ribosome procaryote = 70S (50S pour la sous-unité L et 30 pour la sous-unité S).

Remarque
- Réticulum endoplasmique + ribosomes = Réticulum endoplasmique granuleux REG (ou RE rugueux, ou
ergastoplasme). Il existe donc deux types de réticulum endoplasmique : RE lisse et RE granuleux.

60
Chapitre
SYSTEME ENDOMEMBRANAIRE

Cours
LE RETICULUM ENDOPLASMIQUE
10

Plan du cours :
1. Généralités
A. Définition
B. Les rapports du RE
C. Répartition cellulaire du RE
2. Ultrastructure
3. Composition chimique
4. Fonctions du REG
A. La translocation des protéines solubles au cours de leur
biosynthèse
B. La glycosylation et acquisition de la configuration définitive
C. Le contrôle de qualité des protéines
5. Fonctions du REL
A. Biosynthèse des phospholipides membranaires
B. Synthèse des hormones stéroïdes
C. Stockage du calcium intracellulaire
D. La détoxification
E. Autres fonctions

61
LE RETICULUM ENDOPLASMIQUE
1. Généralités
A. Définition
Le réticulum endoplasmique est un compartiment du système endomembranaire dans les cellules eucaryotes, formé d’un
réseau étendu et complexe de cavités ou citerne et tubules délimités par une cytomembrane. Il en existe 2 types : le réticulum
endoplasmique granuleux REG (ergastoplasme) et le réticulum endoplasmique lisse REL (agranulaire).

B. Les rapports du RE
Le réticulum endoplasmique lisse est en continuité avec le réticulum endoplasmique granuleux, qui est à son tour en
continuité avec l’enveloppe nucléaire.
Le RE a aussi des rapports fonctionnels avec l’appareil de golgi, les mitochondries, les lysosomes et les peroxysomes.

Remarque
- L’enveloppe nucléaire est une différenciation du réticulum endoplasmique.

C. La répartition cellulaire du RE
La répartition et l’abondance du REG et du REL varient en fonction du tissu (type cellulaire : hépatocytes dans le tissu
hépatique, neurones dans le tissu nerveux …), et en fonction de l’état physiologique de la cellule ;
- Le REG est abondant dans les cellules qui synthétisent les protéines (rôle des ribosomes) : cellules embryonnaire,
mitotiques, nerveuses (corps de Nissl), hépatiques (corps de Berg) et les cellules exocrines du pancréas.
- Le REL est abondant dans les cellules qui synthétisent les lipides et les hormones stéroïdes : les adipocytes, les
cellules du corps jaune, de la corticosurrénale et dans les hépatocytes aussi.
Le REL est aussi abondant dans les cellules musculaires où il tâche de stocker les ions calcium.

2. Ultrastructure
Le réticulum endoplasmique est composé d’une membrane enfermant une lumière. Sur coupes minces observées au MET,
les membranes apparaissent tristratifiées, d’une épaisseur égale à 60 Å (inférieure à celle de la membrane plasmique), et
présentent une face hyaloplasmique et une face luminale.

Lumière du RE
Face hyaloplasmique de
la membrane

Face luminale de la
membrane Ribosome fixé sur la face
externe du RE
Figure 1 : Ultrastructure d'un REG
Remarque
- La face hyaloplasmique du REG est rugueuse et ses citernes sont aplaties ;
- La face hyaloplasmique du REL est lisses et ses citernes sont circulaires.

3. Composition chimique
• Composition chimique des membranes : les membranes sont constituées de lipides (30%) et de protéines (70%)
dont certaines sont des enzymes. Leur composition chimique est très proche de celle de la membrane plasmique, mais
en diffère par une faible teneur en cholestérol et en glucides.
Parmi les protéines on trouve :
- Des enzymes nécessaires à la synthèse de protéines, au métabolisme des lipides et aux phénomènes de
détoxification ;
- Des enzymes intervenant dans le transfert des sucres sur les protéines → les glycosyl transférases ;
- Des enzymes intervenant dans la synthèse des lipides et des hormones stéroïdes.
(Voir 4. Fonction du REG et 5. Fonctions du REL)

• Composition chimique des cavités : le contenu des cavités est spécifique à chaque type cellulaire ;
- Les cavités du REG des plasmocytes sont riches en immunoglobulines ;
- Les cavités du REG des cellules B du pancréas sont riches en proinsuline ;
- Les cavités du REL des cellules musculaires renferment du calcium.

62
4. Fonctions du REG
Le réticulum endoplasmique granuleux réalise des fonctions ayant une relation avec la fabrication des protéines (la
translocation), leur modification (la glycosylation) et le contrôle de leur qualité.

A. La translocation des protéines solubles au cours de leur biosynthèse


i. Généralités
La synthèse des protéines solubles débute toujours dans le cytosol au niveau des ribosomes associés en polysomes par un
ARNm, à l’exception de 13 protéines mitochondriales dont cet organite assure la biosynthèse sous le contrôle de son propre
génome.
La synthèse des protéines solubles débute toujours dans le cytosol. Ensuite, si elle est associée à un signal d’adressage -
au REG -, elle achèvera sa translocation dans la lumière du REG (elle y entre via un translocon). Dans le cas où elle n’est pas
associée par ce signal d’adressage, elle continuera et finira sa fabrication dans le cytosol.

ii. Les éléments nécessaires à la translocation


Les élements impliqués dans la translocation des protéines solubles sont :
▪ Un signal d’adressage au REG : appelé « le peptide signal », reconnu par la SRP. Il est formé par une séquence de 16 à
30 acides aminés hydrophobes.
▪ La SRP (particule de reconnaissance du signal) : c’est un complexe ribonucléoprotéique, constitué de 6 chaines
protéiques et d’un ARN de petite taille (ARN 7SL) ;
▪ Un récepteur pour la SRP : premier complexe protéique sur la membrane du RE ;
▪ Le translocon : deuxième complexe protéique au niveau de la membrane du RE, fermé sur sa face luminale par une
molécule chaperonne BIP (binding protein).

iii. Les étapes de la translocation


La synthèse de protéine qu’avait commencé dans le cytosol va s’interrompre (la protéine fixe un signal d’adressage). Ensuite,
le ribosome va se lier aux membranes externe du REG, et celle-là reprend. Les étapes sont les suivantes :
1) Reconnaissance du peptide signal par la SRP ;
2) Fixation de la SRP sur son récepteur spécifique, favorisant le rapprochement du ribosome de la membrane du RE (en
présence de GTP) ;
3) Fixation du ribosome par sa grosse sous-unité sur le translocon ;
4) Ouverture du translocon, permettant la pénétration de la protéine en cours d’élongation ;
5) Détachement de la SRP de son récepteur pour qu’elle soit recyclée dans l’hyaloplasme.

Remarque
- La protéine traverse la membrane du RE et pénètre progressivement dans la lumière de la citerne ergastoplasmique,
poussée par l’allongement de la chaine polypeptidique et tirée par des protéines chaperons BIP localisées dans la
lumière du RE.

En fin de traduction de l’ARNm, le peptide signal est clivé (coupé) par la peptidase du signal et reste enchâssé dans la
membrane du RE et sera dégradé grâce à des protéases présentes dans la lumière du RE. La protéine soluble néoformée est
libérée dans la lumière du REG.

Ribosome La SRP reconnait la


présence du peptide
signal ARNt ARNm

Cytosol

Lumière
Récepteur du SRP
Polypeptide Peptide signal dans la membrane
Chaperonne du REG
naissant (signal d’adressage)
BIP

Figure 2 : Les étapes de la translocation (la membrane du REG est ici illustrée)

63
B. La glycosylation et l’acquisition de la configuration définitive
La glycosylation correspond à un accrochage de molécules oligosaccharidiques sur une protéine (ou un lipide). On distingue
2 types de glycosylations : la N-glycosylation (sur l’azote) et la O-glycosylation (sur l’atome d’oxygène).
(La o-glycosylation sera détaillée dans le 11e cours)

La N-glycosylation consiste à accrocher une arborisation sucrée le N de l’aspargine de la protéine en cours d’élongation.
Elle se déroule en suivant ces étapes, avec intervention de 3 enzymes différentes (la flippase membranaire, la N-glycosyl
transférase et la glycosidase) :

1) Formation d’une arborisation sucrée (comportant 7 résidus) sur un lipide membranaire qui est déjà phosphorylé
appelé le dolichol ;
2) Importation de la chaine sucrée vers la lumière du REG par des flippases membranaires ;
3) Augmentation de la taille de l’arborisation sucrée dans la lumière du RE par accrochage supplémentaire de
mannose et de glucose, et passe à 14 résidus ;
4) Accrochage de l’arborisation (14 résidus) sur l’aspargine de la protéine par la N-glycosyl transférase.
La glycoprotéine pourra subir d’autres modification de son arborisation sucrée dans l’appareil de Golgi.

L’acquisition de la configuration définitive se réalise en établissant des ponts disulfures dans la lumière du RE, contrôlée
par la protéine disulfure isomérase PDI qui catalyse la constitution des bons ponts disulfure en rompant les liaisons qui
étaient déjà formées une fois la partie néosynthétisée de la protéine était entrée dans la lumière du RE.

7 résidus sucrés

P P

P P
Flippase membranaire N-glycosyl transférase
Cytosol

Lumière du
Flip P P REG
Dolichol phosphorylé Flop
P P

14 résidus
sucrés

Figure 3 : Les étapes de la N-glycosylation

C. Le contrôle de qualité des protéines


Avant leur exportation, les protéines néosynthétisées subissent un contrôle de qualité. En effet, une protéine mal configurée
s’accumule dans le REG puis repasse dans l’hyaloplasme, via le translocon, pour y être dégradée par le protéasome.

5. Fonctions du REL
A. La biosynthèse des phospholipides
Le REL est le lieu de synthèse des lipides membranaires, assurant ainsi le renouvellement des membranes de tous les
organites. Aucune synthèse de membrane n’est donc possible en absence de RE chez les eucaryotes.
La synthèse des phospholipides membranaires commence à la surface d’une membrane préexistante ; celle du RE. Elle
s’effectue comme suit :
1) Construction des phospholipides sur le feuillet cytosolique du RE
2) Ils peuvent soit passer dans la lumière du RE (ATP dépendante) et entrer dans le flux membranaire vectoriel permanent,
soit se lier à des protéines cytosoliques transporteuses pour les apporter aux membranes des mitochondries et
peroxysomes.

64
B. La synthèse des hormones stéroïdes
Le REL coopère avec la mitochondrie pour la synthèse des hormones dans des cellules sécrétrices endocrines spécialisées.

C. Le stockage du calcium intracellulaire


Toutes les cellules renferment des citernes spécialisées du REL, servant au stockage du calcium (très développées dans les
cellules musculaires car le Ca2+ est indispensable à la contraction du muscle).

D. La détoxification
Elle consiste à transformer une molécule toxique en une molécule hydrosoluble facilement éliminable par l’organisme. Elle
se déroule dans le foie, les reins, les poumons et la peau.

Le réticulum endoplasmique lisse peut réaliser d’autre fonctions, telle que la production du glucose à partir du glycogène
hépatique, jouant ainsi un rôle important dans la régulation de la glycémie. Et la production d’acide chlorhydrique au niveau
de l’épithélium gastrique.

65
66
Chapitre
SYSTEME ENDOMEMBRANAIRE

Cours
APPAREIL DE GOLGI
11

Plan du cours :
1. Généralités
2. Structure de l’appareil de Golgi
A. Au microscope optique
B. Au microscope électronique à transmission
3. Le fonctionnement du dictyosome
A. La voie aller
B. La voie retour
C. Le rôle du dictyosome
4. Composition chimique
5. Rôles de l’appareil de Golgi
A. La O-glycosylation
B. La N-glycosylation
C. Le tri, adressage, maturation et exportation
6. Biogenèse de l’appareil de Golgi

67
L’APPAREIL DE GOLGI
1. Généralités
L’appareil de Golgi est un organite intracytoplasmique présent dans toutes les cellules eucaryotes, situé au voisinage du
noyau. Il est décrit pour la première fois en 1898 par le chercheur italien Camillo Golgi lors de ses travaux effectués sur les
cellules nerveuses.

L’appareil de Golgi est constitué par un ensemble de vésicules et de saccules aplatis. Les saccules se disposent l’un sur
l’autre, en pile, pour former le dictyosome. Chaque pile est constituée de 4 à 30 saccules.
Ensemble de saccules → dictyosome. Ensemble de dictyosomes → Appareil de Golgi.

Saccule

Dictyosome
(Appareil de Golgi)

Vésicule

Figure 1 : Structure générale d'un dictyosome de l'appareil de Golgi

2. Structure
A. Au microscope optique
L’appareil de Golgi est situé près du noyau, mis en évidence grâce à la coloration des cellules par les sels de nitrate
ammoniacal. Après leur isolation, les dictyosome se montrent argyrophiles (se colorent avec de l’argent).
Le dictyosome a une forme de croissant, incurvé et polarisé, présentant une face concave et une face convexe. Sa face
concave est dirigée vers la périphérie de la cellule (vers la MP), et sa face convexe est en relation avec le REG.

B. Au microscope électronique à transmission


L’observation sous le MET révèle que le dictyosome est formé de plusieurs saccules ayant une forme de disque aplati. Le
saccule correspond à une membrane biologique délimitant une citerne ; élément de base du dictyosome, et fait environ 1µ
de diamètre.
Le dictyosome, polarisé, présente :
- Une face cis : convexe, correspond à la face d’entrée (compartiment de formation) et elle est dirigée vers le REG.
- Une face trans : concave, correspond à la face de sortie (compartiment de maturation) et elle est dirigée vers la MP.
Sur le plan fonctionnel, chaque dictyosome comporte 5 compartiments fonctionnellement et biochimiquement différents :
1. Réseau cis golgien : en plus des saccules, il comporte un ensemble interconnecté de tubulures et de vésicules de
transition en provenance du REG ;
2. Compartiment cis : comporte quelques saccules au niveau de la partie convexe ;
3. Compartiment médian : comporte quelques saccules qui font suite au compartiment cis et qui assurent la
transformation et la liaison entre le cis et le trans ;
4. Compartiment trans : comporte quelques saccules au niveau de la partie concave ;
5. Réseau trans golgien : en plus des saccules, il comporte un ensemble interconnecté de tubulure et de vésicule de
sécrétion.

Figure 2 : Organisation du dictyosome

68
Les dictyosomes communiquent entre eux grâce à des canalicules latéraux qui connectent les connectent les uns aux autres.

Remarque
- Le nombre de dictyosome est proportionnel à l’activité sécrétoire de la cellule (50 à 100 dictyosomes dans les cellules
nerveuses, et 10 à 20 dans d’autres cellules) ;
- Rares sont les tissus dont les cellules comportent seulement un seul dictyosome.

3. Le fonctionnement du dictyosome
La communication des dictyosome avec les autres compartiments du système endomembranaire réalise un flux
membranaire constant bidirectionnel, dont l’appareil de Golgi est le carrefour.

A. La voie aller
La voie aller (= flux sortant ou centrifuge) correspond au flux membranaire qui commence au niveau du REG par des
vésicules de transition assurant le transport entre ce dernier et la face cis du dictyosome.
Les vésicules de transition sont constituées d’une membrane provenant du REG, et contiennent des molécules produites
dans ce même compartiment. Elles migrent et fusionnent ensemble pour former un saccule cis.
Les saccules cis, par le flux membranaire, vont se retrouver dans le compartiment médian puis dans le compartiment trans,
puis bourgeonnent en petites vésicules contenant des molécules qui ont traversé le dictyosome pour rejoindre leur
destination finale. Ces petites vésicules sont nommées vésicules de sécrétion.

B. La voie retour
La voie retour (= flux entrant ou centripète) correspond aux flux membranaire qui se réalise latéralement, où l’on trouve une
des vésicules latérales qui circulent entre les compartiments du Golgi et le REG.

Remarque
- Les MAP kinésines assurent le flux sortant, et les MAP dynéines assurent le flux entrant.

4. Composition chimique
La composition chimique des membranes des différents saccules golgiens est très variable d’un saccule à un autre ; elle
dépend de la fonction de chaque portion. En moyenne, les protéines présentent 60 à 65%, et les lipides entre 35 et 40%.
C’est une composition intermédiaire entre celle du REG et celle de la MP.
L’épaisseur de la membrane de l’appareil de Golgi est égale à 6 nm pour les saccules de la face cis et de 7,5 nm pour ceux de
la face trans.

5. Rôles de l’appareil de Golgi


A. La O-glycosylation
Elle correspond à l’ajout d’un oligosaccharide sur le OH de la chaine latérale d’un sérine ou thréonine des protéines
transmembranaires et protéines solubles.
Les résidus de l’oligosaccharide, qui est en général court (3 oses) et peu ramifié, sont associées un à un au polypeptide grâce
à l’enzyme O-oligosaccharide protéines transférase.

B. La N-glycosylation
Elle correspond à la phosphorylation des résidus mannose ajoutés sur les protéines transmembranaires ou solubles déjà
modifiées par la N-glycosylation dans le REG, leur enlèvement, l’addition de nouveaux résidus sucrés et la sulfatation des
sucres et des protéines.
1) La phosphorylation des résidus mannose : une étape indispensable à la maturation fonctionnelle des enzymes
lysosomales et à leur adressage vers le compartiment des lysosomes.
Elle se déroule dans le réseau cis golgien, grâce à l’enzyme phosphotransférase.
2) L’enlèvement des résidus mannose : elle se déroule grâce à l’enzyme golgi mannosidase II dans les saccules
médians.
3) L’addition de nouveaux résidus sucrés : correspond soit à l’addition de 1 ou 2 galactose N-acétyl-glucosomaine
GLcNAc, au niveau des saccules médians grâce à l’enzyme N-glucosamine transferase II, soit à l’addition de l’acide N-
acétyl-neuraminique NANA, au niveau du réseau trans golgien, grâce à l’enzyme NANA transférase.
4) La sulfatation des sucres et des protéines : c’est l’ajout d’un groupement sulfate SO4 à des glycoprotéines
sécrétées, destinées à la matrice extracellulaire ou membranaire.
Elle se déroule au niveau des saccules trans, grâce à l’enzyme sulfotransférase.

69
C. Le tri, adressage, maturation et exportation
L’appareil de Golgi assure le transport des protéines dans la cellule en les emballant dans des vésicules. Le trafic vésiculaire
entre les différents compartiments du système endomembranaire suit un flux membranaire bidirectionnel (flux sortant et
flux entrant).
Le flux membranaire vectoriel permanent exporte à 2 destinations différentes. A chaque destination correspond un type de
vésicule précis, défini par le revêtement protéique qui l’entoure. On distingue les vésicules tapissées de Clathrine, et les
vésicules tapissées de Coatomères.

i. Les vésicules tapissées de Clathrine


Elles sont couplées à des protéines d’adaptation et des récepteurs spécifiques, et sont destinées à un transport contrôlé
spécifique (la sécrétion est régulée). On distingue parmi ces vésicules :
• Les vésicules API (adapter protein I) : pour les sécrétions contrôlées du réseau trans golgien ;
• Les vésicules APII : pour la membrane plasmique ;
• Les vésicules APIII : pour le trafic vésiculaire du réseau trans golgien vers les lysosomes.

Remarque
- La Clathrine et les protéines d’adaptation seront éliminées au cours de leur transport dans le cytoplasme.

ii. Les vésicules tapissées de Coatomères


Elles sont destinées aux transports constitutifs.
Le matériel de transport correspond à des glycoprotéines de la membrane plasmique et GAG du milieu extracellulaire. On
distingue :
• Les vésicules Cop I : pour la navette entre saccules du dictyosome = la voie de retour vers le REG.
• Les vésicules Cop II : pour aller du REG vers les saccules Cis.

Remarque
- Les protéines Cop II revêtent les vésicules de transitions alors que les protéines Cop I revêtent les vésicules de retour.

6. Biogenèse de l’appareil de Golgi


Le renouvellement de l’appareil de Golgi se fait soit :
- A partir du REG : par bourgeonnement de la face lisse du REG, où se forment les vésicules de transition qui en fusionnant
donnent naissance à des saccules nouvellement formés, et qui poussent les premiers à être formés vers la face trans où
ils se fragmentent donnant naissance aux vésicules de sécrétion dans le réseau trans golgien TGN.
- A partir du compartiment endosomal : l’appareil de Golgi reçoit en permanence des vésicules d’endocytose.

Membrane plasmique Espace intercellulaire

Granule de sécrétion Exocytose

Vésicules de Zone trans


concentration

Vésicules périphériques Zone médiane

Zone cis
Saccules golgiens

Vésicules de transition

REG

Figure 3 : Organisation de l'appareil de golgi (schéma tiré de l’EMD de cytologie 2023)

70
Chapitre
SYSTEME ENDOMEMBRANAIRE

Cours
LES LYSOSOMES
12
1
Plan du cours :
1. Généralités
2. Classification
A. Lysosomes primaires
B. Lysosomes secondaires
i. Autolysosomes
ii. Hétérolysosomes
C. Lysosomes tertiaires
3. Etude biochimique
A. Technique d’isolement
B. Composition chimique
4. Rôle

71
LES LYSOSOMES
1. Généralités
Les lysosomes sont des organites intracytoplasmiques présents chez toutes les cellules eucaryotes, à l’exception des
hématies. Ils ont la forme de petites vésicules membranaires de 0,2 à 1 µm de diamètre, abondants dans les cellules à activité
phagocytaire (macrophages) ou glandulaire (hépatocytes et cellules thyroïdiennes) ; une centaine de vésicules par cellule.

Les lysosomes, caractérisés par un contenu acide (pH = 4,5 à 5,5), interviennent dans la dégradation (catabolisme) des
macromolécules, tel que les protéines et lipides, qui sont d’origine extracellulaire (hétérophagie), ou intracellulaire
(autophagie)
Ceci est rendu possible grâce à leurs hydrolases.

2. Classification
La classification des lysosomes est basée sur leur stade fonctionnel. On distingue :

A. Lysosomes primaires
Ils correspondent aux vésicules qui contiennent des hydrolases inactives.

B. Lysosomes secondaires
Ils correspondent aux vésicules qui contiennent des hydrolases actives et des substrats en cours de digestion. Ils peuvent
être des :
i. Autolysosomes
La fusion d’un lysosome I avec un autophagosome donnant naissance à un lysosome II appelé autolysosome ou vacuole
autophagique.
Les autophagosomes sont des substrats à dégrader qui proviennent de la cellule elle-même (ex : une mitochondrie sénescente
ou fraction de la membrane plasmique).

Formation d’une membrane double qui Fusion avec le Dégradation


englobe une fraction de l’hyaloplasme lysosome

- Recyclage de certaines molécules


- Présentation au système immunitaire
Figure 1 : Processus de l'autophagie

ii. Hétérolysosomes
La fusion d’un lysosome I avec un hétérophagosome donnant naissance à un lysosome II appelé hétérolysosome ou vacuole
de phagocytose ou phagosome.
Les hétéorophagosomes sont des produits d’endocytose contenus dans des endosomes.

C. Lysosomes tertiaires
Ils correspondent aux corps résiduels ; dans le lysosome la majorité des substances contenues dans les vacuoles d’autophagie
ou d’hétérophagie sont digérées. Cependant, il persiste dans le lysosome un résidu insoluble. Ceci est dû à une insuffisance
dans la quantité d’enzyme.

3. Etude biochimique
A. Technique d’isolement
Les lysosomes sont récupérés au deuxième culot d’une ultracentrifugation différentielle, avec les mitochondries et les
peroxysomes (une UGD permet d’isoler la sous-fraction lysosomes pures).
La rupture membranaire des lysosomes est réalisée grâce à un choc hypotonique ou une agitation mécanique suivie d’une
centrifugation qui permet d’isoler les fractions membranes et la matrice afin d’être analysées.

72
B. Composition chimique
i. La membrane lysosomale
La membrane lysosomale, relativement épaisse (entre 75 et 100 Å) est composée de 45% de lipides et 55% de protéines dont
la plupart sont des glycoprotéines. Les lipides sont représentés par le cholestérol majoritairement et par les phospholipides.
On connaît 4 classes de glycoprotéines :
- Des glycoprotéines structurales dont certaines sont utilisées comme marqueurs (Lamp1, Lamp2, Lamp3) ;
- Des glycoprotéines enzymatiques dont le nombre varie d’un type cellulaire à un autre, telles que les phosphatases
acides ;
- Des ATPase H+ dépendantes (pompe à protons) qui assurent le maintien d’un pH acide à l’intérieur du lysosome ;
- Des perméases qui peuvent sont spécialisées ou dans l’importation des molécules à dégrader, ou dans l’exportation des
produits du catabolisme.

ii. La matrice lysosomale


La matrice lysosomale comporte plus de 60 hydrolases différentes, et qui s’agissent de glycoprotéines enzymatiques
solubles, agissant en milieu acide à un pH = 4 à 5, et inactives à un pH =7.
Leur nature varie selon le type cellulaire ; les lysosomes d’un même tissu ne possèdent pas tous le même équipement
enzymatique (protéases, nucléases, lipases, glycosidases, phosphatases, sulfatases).

4. Rôles des lysosomes


En raison d’un équipement enzymatique riche et varié, les lysosomes assurent la digestion d’un grand nombre de substrat à
l’intérieur de la cellule et à son extérieur.

La digestion intracellulaire est un processus très fréquent, intervient dans plusieurs fonctions cellulaires (hétérophagie et
autophagie). Parmi les fonctions cellulaires qu’assure l’autophagie, on cite la crinophagie ; c’est la dégradation des grains de
secrétions en excès des cellules glandulaires endocrines et exocrines, une fois les besoins de l’organisme sont satisfaits.

La digestion extracellulaire est un processus moins fréquent, où les enzymes lysosomales sont libérées à l’extérieur de la
cellule par exocytose. Elle assure plusieurs fonctions, dont on cite la thrombolyse (dissolution du caillot de sang) et la
fécondation (les enzymes lysosomales contenues dans l’acrosome du spermatozoïde assurent la dissolution de la membrane
ovulaire, permettant la pénétration de ce dernier dans l’ovocyte).

5. Biogenèse
Les lysosomes proviennent du bourgeonnement des membranes des saccules trans de l’appareil de Golgi. Leur formation se
déroule en 6 étapes :
1) Synthèse des hydrolases dans le REG, sous forme inactive (proenzyme) ;
2) Transfert de ces hydrolases dans le golgi où elles sont phosphorylées au niveau du résidus mannose → mannose 6
phosphate ;
3) Formation du complexe hydrolase/récepteur mannose 6P → les hydrolases se fixent par leurs résidus mannose 6P
sur des récepteurs M6P ;
4) Formation de vésicules de triage, contenant des enzymes lysosomales ;
5) Acidification progressive de la vésicule de triage durant le transport aboutit à une séparation de l’enzyme du
récepteur ;
6) Ségrégation de la vésicule de triage en 2 parties ; une partie tubulaire contenant les récepteurs qui seront recyclés,
et une partie vésiculaire contenant les enzymes destinées aux lysosomes I.

73
74
Chapitre
LA MITOCHONDRIE

Cours
LA MITOCHONDRIE
13

Plan du cours :
1. Généralités
2. Mise en évidence
A. En microscopie optique
B. En microscopie électronique
3. Structure
4. Caractéristiques
A. La membrane externe
B. La membrane interne
C. L’espace intermembranaire
D. La matrice mitochondriale
5. Etude biochimique
A. La membrane externe
B. La membrane interne
C. L’espace intermembranaire
D. La matrice mitochondriale
6. La respiration cellulaire : la mitochondrie est le poumon de la cellule
7. Fonctions de la mitochondrie
8. Biogenèse

75
LA MITOCHONDRIE
1. Généralités
La mitochondrie est un organite cytoplasmique semi-autonome limité par une double membrane. Elle possède son propre
génome qui est d’origine maternel et une organisation structurale identique chez tous les eucaryotes.
Sur le plan physiologique, la mitochondrie utilise l’énergie libérée par le catabolisme des glucides, des protéines et des lipides
pour produire, par l’intermédiaire de la chaine respiratoire, de l’ATP (elle joue aussi un rôle dans l’apoptose cellulaire).
Remarque
- La mitochondrie est spécifique des eucaryotes ; les procaryotes en sont dépourvus.

2. Morphologie
A. En microscopie optique
i. In vivo (dans l’organisme vivant)
Les mitochondries, après coloration vitale au vert janus, apparaissent comme de petits bâtonnets de 0.5 à 1µ de diamètre.
En contraste de phase, elles apparaissent toujours sous-forme de petits bâtonnets flexueux animés de mouvement
incessant très variés.

ii. In vitro (en laboratoire)


Après fixation et coloration à l’hématoxyline, les mitochondries apparaissent globulaires ou filamenteuses, souvent sous
forme de petits bâtonnet de 0.5 à 1µ de diamètre, et d’une longueur variable (7 à 10µ).

B. En microscopie électronique
L’observation de coupes minces au ME permet l’étude de l’organisation ultrastructurale de la mitochondrie qui est constituée
par : une enveloppe (faite de 2 membranes, interne et externe) et 2 compartiments représentés par l’espace
intermembranaire et la matrice mitochondriale.
L’espace intermembranaire (ou chambre externe) est située entre les 2 membranes.
La matrice mitochondriale (ou chambre interne) est limitée par la membrane interne.

Figure 1 : Ultrastructure d'une mitochondrie

3. Structure
A. La membrane externe
La membrane mitochondriale externe est perméable, et sa composition chimique est proche de celle de la membrane
plasmique (50% lipides, 50% protéines). Sa taille est de 50 à 70 Å.
Elle est riche en porines (canaux) responsables de la perméabilité passive aux ions et aux petites protéines (< 5kDa).

B. La membrane interne
La membrane mitochondriale interne est imperméable et très riche en protéines (80% protéines, 20% lipides, soit 6000
particules globulaires intra membranaire / µm2). Elle possède une face en rapport avec l’espace intermembranaire (appelée
face externe ou cytosolique) et une face interne en rapport avec la matrice mitochondriale.

76
La face matricielle de la membrane interne est garnie de petites sphères de 90 Å de diamètre ; les ATPasomes (ou ATPase).
L’ATPase est l’enzyme responsable de la synthèse d’ATP. Elle est composée d’une tête sphérique F1 qui fait saillie dans la
matrice et d’une base F0 enchâssée dans la membrane.

Segment statique
F1
Matrice
mitochondriale

F0
Espace
intermembranaire
Figure 2 : Structure de l'enzyme ATPase

C. L’espace intermembranaire
C’est un espace très réduit dont la composition chimique est très proche de celle du cytosol. Il contient des molécules
provenant du cytosol dont le PM ≤ 10kDa, et qui traversent la membrane externe grâce aux porines (exemple : les protons
H+ provenant de la matrice et les protéines impliquées dans l’apoptose comme les procaspases et cytochrome c).

D. La matrice mitochondriale
Elle apparait au MET comme une substance finement granulaire, renfermant
- De l’ADN circulaire : bicaténaire et en 5 à 10 copies ;
- Des mitoribosomes : de petite taille (≤ 25 nm) ;
- Des granules denses : riches en Ca2+ et en Mg2+ (d’environ 50 nm).

Remarque
- L’organisation de la membrane mitochondriale interne diffère complètement de celle de la membrane externe par
le fait qu’elle présente de nombreux replis ou crêtes mitochondriales. Ces crêtes multiplient par 3 la surface de la
membrane interne par rapport à celle de la membrane externe.

4. Caractéristiques
• Nombre : le nombre des mitochondries varie selon le type cellulaire ; il est réduit chez les spermatozoïdes (24
mitochondries) et est très important dans les hépatocytes (2000 à 3000 mitochondries).
• Distribution et localisation : la distribution des mitochondries dans le cytoplasme est variable selon les besoins
physiologiques de la cellule. Elles peuvent être immobiles et concentrés dans une région du cytoplasme (en raison de la
demande énergétique), comme elles peuvent être dispersées et mobiles grâces au cytosquelette (le cas des cellules
nerveuses).
• Rapports : les mitochondries ont des rapports fonctionnels et de contiguïté avec le RE et avec la MP.
• Forme : la forme des mitochondries est variable (granulaire ou filamenteuse), et leurs crêtes peuvent être lamellaires
ou tubulaires.

Crête tubulaire
Crête lamellaire

Figure 2 : La différence de forme des crêtes mitochondriales

77
5. Etude biochimique
Après isolement des fractions et sous fractions de mitochondries par UCD sur gradient de densité, puis séparation des
membranes et du contenu, on procède à l’étude de la composition biochimique :

A. La membrane externe
La membrane externe de la mitochondrie est composée de lipides et de protéines.
i. Les lipides
Les lipides composant la membrane mitochondriale externe sont des phospholipides à chaine d’acide gras insaturés
(phosphatidylcholine et phosphatidyléthanolamine).
Le cholestérol est peu abondant.

ii. Les protéines


- Les porines : sont des perméases non glycosylées synthétisées dans le cytosol puis auto-insérées dans la membrane
externe. Elles permettent le passage passif non sélectif des molécules dont le PM ≤ 10 kDa, de l’ADP, des ions, du
pyruvate et des acides gras.
Plusieurs autres protéines constituent des complexes au niveau des zones d’accolement transitoire (voir figure 1) entre les
membranes mitochondriales externe et interne :
- Un complexe agit comme récepteur et permet la fixation à la membrane externe des protéines synthétisées dans le
cytosol ;
- Un complexe d’importation des protéines d’origine cytosolique à travers la membrane externe ;
- Un complexe responsable de l’entrée dans la mitochondrie du cholestérol (le complexe Translocation Outer Membrane
TOM).

B. La membrane interne
Elle comprend 6 groupes d’édifices protéiques :
- Le complexe de transport des protéines : importées du cytosol ;
- Les perméases : réalisant le cotransport actif entre l’espace intermédiaire et la matrice de l’ATP, l’ADP, le pyruvate, les
acides gras, les ions phosphate, l’H+, le Ca2+ et des métabolites du cycle de l’acide citrique ;
- Les 4 complexes protéiques enzymatiques de la chaîne respiratoire ;
- Les transporteurs d’électrons : la navette malate-aspartate et la navette glycérol-phosphate ;
- Le complexe enzymatique formant l’ATP-synthase ;
- Plusieurs édifices appartenant à la famille des cytochromes P450 : interviennent dans la biosynthèse des hormones
stéroïdes.

C. L’espace intermembranaire
Il contient des protéines et des ions (PM ≤ 10 kDa) notamment des protons H+ transportés à partir de la matrice
mitochondriale grâce à l’action de 3 des 4 complexes transporteurs d’électrons constituant la chaîne respiratoire. Ces
protons sont transportés de l’espace intermembranaire vers la matrice par l’ATPase citée précédemment.

D. La matrice mitochondriale
Elle renferme l’ADN mitochondrial, les ribosomes mitochondriaux, les cations (le Ca2+ et surtout le Mg2+) et un riche système
enzymatique qui intervient dans la β-oxydation des acides gras produisant de l’acetyl CoA.

6. La respiration cellulaire : la mitochondrie est le poumon de la cellule


La principale fonction des mitochondries est la production d’ATP obtenue par la phosphorylation oxydative grâce au
fonctionnement de la chaîne respiratoire de la membrane interne.
→ Rappels :
- Oxydation = perte d’électrons.
- Réduction = gain d’électrons.
- Un réducteur est un composé qui fournit des électrons (et des ions H +).
- Un oxydant est un composé qui capte des électrons (et des ions H +).

A. La chaîne respiratoire : appareil à phosphorylation oxydative


Le FADH2 et le NADH2 sont des coenzymes et des molécules de transport qui comportent des électrons qui sont riches en
énergie. Ces coenzymes à l’état réduit vont céder leurs électrons aux complexes de la chaîne respiratoire.
La chaîne respiratoire est constituée de quatre complexes membranaires de transporteurs d’électrons ordonnés
séquentiellement (les complexes I, II, III et IV) et reliés par deux transporteurs d’électrons mobiles (ubiquinone et
cytochrome c) :
- L’ubiquinone (aussi appelée coenzyme Q) est une petite molécule lipophile localisée dans la membrane interne.
- Le cytochrome c est une hémoprotéine de petite taille périphérique de la membrane interne.

78
Concernant les complexes :
- Le complexe I (NADH déshydrogénase) : oxyde le NADH2 et réduit l’ubiquinone en ubiquinol. C’est une pompe à
protons qui permet le passage de protons depuis la matrice vers l’espace intermembranaire.
- Le complexe II (succinate déshydrogénase) : oxyde le FADH2 et réduit l’ubiquinone en ubiquinol. Ce n’est pas une
pompe à protons.
- Le complexe III (cytochrome C réductase) : oxyde l’ubiquinol et ubiquinone et réduit le cytochrome c. Il est aussi
une pompe à protons qui permet le passage de protons depuis la matrice vers l’espace intermembranaire.
- Le complexe IV (cytochrome C oxydase) : oxyde le cytochrome c et réduit l’accepteur final de la chaîne respiratoire
O2 en H2O. Il est aussi une pompe à protons qui permet le passage de protons depuis la matrice vers l’espace
intermembranaire.
Notez bien
- Le complexe I travaille avec le NADH2, tandis que le complexe II travaille avec le FADH2 ;
- Le complexe II n’est pas une pompe à protons.

Les protons H+ sont transportés au travers de la membrane interne de 2 manières différentes :


- De la matrice vers l’espace intermédiaire : grâce aux complexes enzymatiques I, III et IV. Ce transport crée un gradient
de protons décroissant (de l’espace intermédiaire vers la matrice) ;
- De l’espace intermédiaire vers la matrice : à travers les perméases (cotransport) ou à travers l’ATP-synthase.

B. La phosphorylation oxydative
La direction du flux d’électrons le long de la chaine respiratoire est déterminée par le potentiel d’oxydo-réduction ; les
électrons se déplacent en suivant l’ordre croissant du potentiel des molécules :
1) Le NADH cède ses électrons au complexe I qui va à son tour les passer à l’ubiquinone. Les protons sont transportés vers
l’espace intermembranaire par le même complexe ;
2) L’ubiquinone transporte les électrons jusqu’au complexe III qui, en cédant les électrons au cytochrome C, va aussi faire
passer les protons vers l’espace intermembranaire ;
3) Le cytochrome C cède ses électrons au complexe IV qui lui aussi va passer les protons à l’espace intermembranaire ;
4) L’oxygène (1/2 O2) vient vers le complexe IV, prend les électrons et s’unit à des protons pour former de l’eau (H2O) ;

Les protons accumulés dans l’espace intermembranaire retourne dans la matrice en passant par un canal : l’ATP-synthase.
Cette enzyme est capable, grâce à la force protomotrice, d’assembler un phosphate inorganique à une molécule d’ADP
créant ainsi une molécule d’ATP.
Chaque NADH2, contribue à la formation d’environ 3 ATP. Tandis que le FADH2 contribue à la formation de 2 ATP.

Figure 3 : Transport des électrons du FADH2 et phosphorylation oxydative

Figure 4 : Transport des électrons NADH2 et phosphorylation oxydative

79
7. Fonctions de la mitochondrie
• La synthèse d’ATP : grâce à la phosphorylation oxydative.
• La synthèse des hormones stéroïdes : le cholestérol est transporté du cytosol vers la matrice par les perméases.
Ensuite, il est transformé par les cytochromes P450 de la membrane interne de la mitochondrie en prégnénolone qui
quitte la mitochondrie et gagne la face cytosolique de la membrane du REL qui synthétise 2 types de dérivés : les
hormones stéroïdes et les métabolites intermédiaires qui vont ensuite être utilisées pour la synthèse du cortisol et de
l’aldostérone.
• La synthèse de phospholipides exportés et de phospholipides membranaires : en coopérant avec le RE.

8. Biogenèse des mitochondries


Le renouvellement des mitochondries se fait par division des mitochondries préexistantes avec 2 étapes principales :
1) La duplication de l’ADN mitochondriale, aboutissant à la formation d’une cinquantaine voire d’une centaine de copies.
2) La mitochondriodiérèse (comparable à la cytodiérèse).

80
Chapitre
LES PEROXYSOMES

Cours
LES PEROXYSOMES
14

Plan du cours :
1. Généralités
2. Etude morphologique
A. En microscopie électronique à transmission
B. Cyto-enzymologie
3. Composition chimique
4. Les enzymes peroxysomales
5. Rôles
6. Biogenèse des peroxysomes

81
LES PEROXYSOMES
1. Généralités
Les peroxysomes sont des organites vésiculaires délimités par une seule membrane, présents dans toutes les cellules
eucaryotes et procaryotes (sauf dans les réticulocytes et les hématies).
A la différence avec la mitochondrie, les peroxysomes ne possèdent pas de génome, et tous leurs constituants sont
synthétisés ailleurs dans le cytosol sous le contrôle du génome nucléaire.

Sur le plan physiologique, les peroxysomes exercent deux fonctions principales et propres à eux ; la β-oxydation des acides
gras à très longue chaîne, et la synthèse puis la dégradation du peroxyde d’hydrogène H 2O2.

Remarque
- Le peroxysome est le seul organite cellulaire, avec les mitochondries, à consommer de l’O 2.

2. Etude morphologique
A. En microscopie électronique à transmission
Sur coupe ultrafine en MET, les peroxysomes apparaissent comme des organites sphériques de 0.2 à 0.5 µm de diamètre. De
morphologie variable, ils présentent à décrire une matrice homogène, un nucléoïde et une plaque marginale. La membrane et
la matrice sont des éléments constants ; la présence du nucléoïde dépend de l’espèce, celle de la plaque marginale dépend
de la nature de la cellule.
Le nucléoïde, situé dans une région paracristalline et contenant une enzyme appelée uricase, occupe le centre des
peroxysomes de nombreuses cellules animales et végétales mais il n’existe pas chez l’homme. L’acide urique est donc éliminé
tel quel au lieu d’être dégradé (absence d’uricase).

Matrice
Membrane

Région paracristalline
(uricase)

Figure 1 : Structure des peroxysomes

B. Cyto-enzymologie
L’observation des coupes ultrafines sériées combinées à la cyto-enzymologie permet de voir que les peroxysomes qui
apparaissaient libres en MET sont en réalité reliés par des fins canalicules, constituant ainsi un réseau de canalicules
indépendant du système endomembranaire.

Canalicule
Figure 2 : Présence de canalicules liant les peroxysomes

3. Composition chimique
Des observations ont montré que la membrane des peroxysomes ne provient pas de celle du REL, ses protéines ne sont pas
glycosylées et ses phospholipides sont différents de ceux du réticulum.
Les protéines du peroxysome sont entièrement synthétisées dans le cytosol au niveau des polysomes non liés aux
membranes du RE, puis adressées à la membrane des peroxysomes.

Les membranes sont composées de 30% de lipides (pauvre en cholestérol, d’où sa fluidité) et de 70% de protéines, parmi
elles :
- Les peroxines : interviennent dans la reconnaissance du signal d’adressage paroxysomal ;
- Les protéines ABC : interviennent dans l’importation des protéines d’origine cytosolique vers la matrice ;
- Les protéines enzymatiques.

82
Remarque
- Parmi les propriétés physiologiques des peroxysomes, leur capacité en la modification de leur contenu enzymatique.

4. Les enzymes peroxysomales


Les enzymes de la région paracristalline (nucleoïde) sont représentée par l’uricase qui est absente chez l’homme.

Uricase
Acide urique Urée + CO 2 + H2O

Les enzymes de la matrice et des canalicules sont représentées par :


- Les oxydases : elles produisent l’H2O2 en utilisant l’oxygène moléculaire qui traverse la membrane par diffusion simple,
selon la réaction suivante :
Oxydase
BH2 + O2 2H2O + substrat oxydé

- La catalase : elle oxyde plusieurs substrats possibles un utilisant l’H2O2 générée par les oxydases.

5. Rôles
- La β oxydation des acides gras : les peroxysomes sont lieu de l’oxydation des acides gras à longues chaînes (plus de
22 atomes de carbone) pour les transformer en acide gras à courtes chaînes avec production de l’acétyl CoA, grâce à
l’action des oxydases ;
- Le métabolisme des purines : la xanthine des bases pyrimidiques formant les acides nucléiques est transformée en
acide urique qui est éliminé tel quel chez l’homme ;
- La détoxification : 50% de l’alcool ingéré est éliminé dans le foie grâce aux peroxysomes pour donner de l’acétaldéhyde
(réaction catalysée par les catalases).

6. Biogenèse des peroxysomes


Les peroxysomes proviennent des peroxysomes préexistants. Ils sont formés essentiellement par croissance et division de
l’organite, parfois par bourgeonnement. Leur durée de vie varie suivant les cellules (3 à 5 jours pour les hépatocytes).
Les peroxysomes ne sont pas immobiles ; ils sont toujours en déplacement en utilisant les microtubules.

83
84
Chapitre
LE NOYAU INTERPHASIQUE

Cours 15
GENERALITES SUR LE NOYAU INTERPHASIQUE
Plan du cours :
1. Généralités
2. Structure du noyau interphasique
A. Mise en évidence
B. Caractères généraux
3. L’enveloppe nucléaire
4. Le pore nucléaire
5. Le nucléoplasme
6. Biogenèse du noyau interphasique

85
GENERALITES SUR LE NOYAU INTERPHASIQUE
1. Généralités
Le noyau est un organite spécifique des cellules eucaryotes, visible uniquement durant l’interphase où il constitue un
compartiment isolé du reste du cytoplasme par une enveloppe nucléaire.
Le noyau demeure indispensable à la vie des cellules eucaryotes par le fait qu’il soit :
→ Porteur du message héréditaire (ou génome) sous forme d’ADN ;
→ Capable de conserver ce message malgré les divisions cellulaires ;
→ Responsable de la synthèse des ARNm (messager), des ARNt (transfert) et des ARNr (ribosomal) indispensables aux
synthèses protéiques.

Remarque
- Le noyau de la cellule eucaryote est présent dans la cellule en interphase (apparait comme une masse dense renfermant l’ADN
sous forme de chromatine), mais disparait au moment de la division cellulaire (le génome prend la forme de chromosomes).

2. Structure
A. Mise en évidence
Contrairement aux autres organites cellulaires visibles uniquement en microscopie électronique, le microscope optique
révèle déjà la complexité structurale du noyau interphasique.
Il comprend un contenant et un contenu :
- Le contenant : l’enveloppe nucléaire ;
- Un contenu : la chromatine, le nucléoplasme et les nucléoles.
La chromatine apparait comme des amas d’une substance fortement chromophile. Le nucléoplasme est peu colorable et les
nucléoles apparaissent comme des corps sphériques.

• En microscopie optique :
- In vivo en contraste de phase : le noyau apparait turgescent, animé de mouvements de rotation.
- Par coloration standard (hématoxyline-éosine) : le noyau apparait basophile (se colore en bleu).
- Par coloration spéciale : la coloration de Feulgen colore l’ADN en violet. Le bleu de toluidine et la coloration de Unna et
Brachet met en évidence les acides nucléiques.
• En microscopie électronique
L’observation de coupes minces au MET ou MEB avec utilisation de différentes techniques (cryodécapage, coloration
négative…) permet de préciser l’organisation ultrastructurale du noyau interphasique.

B. Caractères généraux
i. La constance
Le noyau existe dans toutes les cellules eucaryotes à l’exception des érythrocytes et des kératinocytes.
ii. La position
La position du noyau est variable selon le type cellulaire
- Souvent au centre de la cellule : les cellules souches.
- Il peut être refoulé à la base : les cellules intestinales.
- Il peut être périphérique : dans les adipocytes et les cellules musculaires.
iii. La forme
La forme du noyau est variable selon la morphologie de la cellule
- Il est sphérique dans les cellules cubiques et polyédriques (les lymphocytes, les hépatocytes et les neurones).
- Il est ovoïde dans les cellules fusiformes et allongées (les entérocytes, les cellules musculaires et les fibroblastes).
- Il est aplati dans les cellules muqueuses (car il est écrasé par les boules du mucus).
- Il est polylobé dans les cellules polynucléaires et les mégacaryocytes.
iv. Le nombre
Le nombre est généralement unique mais il peut y avoir des cellules :
- Binucléées : les hépatocytes, les cellules mésothéliales et les cellules de l’épithélium urinaire.
- Plurinucléées : les ostéoclastes.
v. La taille
Le volume du noyau est proportionnel à celui de la cellule, il est caractérisé par le rapport :

𝑉𝑜𝑙𝑢𝑚𝑒 𝑛𝑢𝑐𝑙é𝑖𝑎𝑟𝑒
𝑅𝑁𝑃 =
𝑉𝑜𝑙𝑢𝑚𝑒 𝑐𝑒𝑙𝑙𝑢𝑙𝑎𝑖𝑟𝑒 − 𝑉𝑜𝑙𝑢𝑚𝑒 𝑛𝑢𝑐𝑙é𝑎𝑖𝑟𝑒
Le RNP est constant durant la vie d’une cellule mais varie

86
- Au cours de l’embryogenèse : au départ, le RNP est élevé mais il va commencer à diminuer progressivement pour
devenir constant et spécifique au stade de blastula ;
- En fonction du capitale chromosomique : dans une cellule tétraploïde le RNP est plus élevé que dans une cellule
diploïde ;
- En fonction de l’activité cellulaire : les cellules endocriniennes présentent un RNP élevé au cours de la phase
d’élaboration des hormones.
CLINIQUE
Le RNP est un critère d’identification des cellules cancéreuses. En effet, quand il élevé dans une cellule adulte,
c’est un indice de transformation tumorale.

Cellules Cellules
normales cancéreuses

Figure 1 : La transformation de la forme, de la taille et du nombre des noyaux est un signe de transformation tumorale

Une étude des constituants du noyau sera présentée dans ce cours (l’enveloppe nucléaire, les pores nucléaires et le
nucléoplasme) et dans les prochains cours (la chromatine et le nucléole).

3. L’enveloppe nucléaire
A. Définition
C’est un ensemble membranaire complexe qui constitue une barrière morphofonctionnelle séparant la chromatine du
cytoplasme durant l’interphase.
L’enveloppe nucléaire, caractéristique des cellules eucaryotes, constitue une portion spécialisée du réticulum endoplasmique
et représente le compartiment le plus interne du système endomembranaire.

B. Ultrastructure
L’enveloppe nucléaire est formée de deux membranes séparées d’un espace péri-nucléaire. Les membranes ont un aspect
tristratifié de 75 Å d’épaisseur chacune (membrane interne et membrane externe).
Remarque
- Les deux membranes de l’enveloppe nucléaire sont interrompues par endroits par des structures complexes
appelées « les pores nucléaires ».

i. La membrane externe
La membrane externe de l’enveloppe nucléaire est garnie de ribosomes sur sa face hyaloplasmique et est en continuité
avec le réticulum endoplasmique. Elle est constituée de 70% de protéines et 30% de lipides, et est très riche en enzyme (la
glucose-phosphatase et deux chaines de transport d’électrons ; les cytochromes).
ii. L’espace péri-nucléaire
Il est situé entre les deux membranes. Large de 200 à 400 Å, il représente un lieu de stockage des ions calcium et constitue
une zone vectrice en communication avec les cavités du réticulum endoplasmique.
iii. La membrane interne
La membrane interne, faisant face au nucléoplasme, est intérieurement tapissée par la lamina. Elle possède la même
structure que la membrane externe mais en diffère par ses activités enzymatiques qui sont moins riches.
Elle contient des protéines transmembranaires donnant un site de fixation pour les lamines et les protéines de la chromatine
(les histone) et possède des canaux calciques transmembranaires qui libèrent les ions calciums contenus dans l’espace péri-
nucléaire.

87
C. Rôles de l’enveloppe nucléaire
- Par sa fragmentation lors de la mitose, l’enveloppe nucléaire contribue à la formation du réticulum endoplasmique, et
le bourgeonnement de sa membrane externe est nécessaire à la formation de l’appareil de Golgi ;
- L’enveloppe nucléaire joue le rôle de barrière contrôlant le passage de l’eau, des ions et des macromolécules, et isole
l’ADN permettant sa réplication et sa transcription durant l’interphase ;
- Elle maintient la forme du noyau grâce à la lamina ;
- La formation des lamelles annelées : des membranes contenant un matériel dense aux électrons et porteuses
d’informations dirigées vers le cytoplasme ;
- Elle assure le stockage et le transport actif du calcium.

Espace péri-nucléaire

Figure 1 : Ultrastructure du noyau interphasique

4. Le pore nucléaire
A. Définition
Les pores nucléaires sont des structures complexes sous forme d’ouvertures (zones d’interruptions) au niveau de l’enveloppe
nucléaire. On y trouve un complexe de protéines chargées positivement appelées nucléoporines.
D’un poids moléculaire de 125 M de Dalton, les pores nucléaires jouent un rôle fondamental dans les échanges
nucléocytoplasmiques.

B. Dynamique du pore
- Le nombre de pores : il est variable, proportionnel à l’activité physiologique de la cellule (3000 à 4000 pores).
- La distribution des pores : lorsqu’ils sont peu nombreux, ils se répartissent au hasard. Lorsqu’ils sont nombreux, ils se
disposent à intervalles réguliers de 130 Å.
Les pores ne sont donc pas des structures permanentes. Ils sont dynamiques, susceptibles de disparaitre lors de la mise au
repos de la cellule.

C. Structure tridimensionnelle
i. Vue de profil
Le pore présente une architecture géométrique octamérique (organisation en 8 sous-unités). Il comprend en coupe 2
anneaux principaux, constitués chacun de 8 sous-unités globulaires.
→ Chaque sous-unité émet un bras vers le pore (8 paires de bras), laissant entre eux des canaux latéraux de 10 nm environ.
→ L’ensemble des bras forme un tunnel central d’environ 40 nm de diamètre → le transporteur central.
→ Il existe un anneau de diamètre inférieur à celui des 2 anneaux principaux : c’est le petit anneau nucléoplasmique. Il est
situé en profondeur et est relié à l’anneau nucléoplasmique principal par des filaments radiaires organisés en un « panier »
ou « cage ».

ii. Vue en face


Le pore nucléaire comporte un orifice central occupé par le transporteur central et 8 canaux latéraux délimités par les 2
anneaux principaux et les 2x8 paires radiaires qui les relient.

Remarque
- L’anneau cytosolique comporte lui aussi des filaments perpendiculaires dirigés vers le cytosol

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Filaments Transporteur
cytosoliques central M. Externe
Anneau
Espace péri-
cytoplasmique
nucléaire

M. interne
Enveloppe
nucléaire

Lamine
nucléaire

Anneau Filaments de la
nucléoplasmique « cage »

Petit anneau
Bras radiaires nucléoplasmique

Figure 2 : Structure tridimensionnelle du pore nucléaire : vue de profil

D. Composition chimique du pore


La composition chimique du pore est encore incomplètement déterminée ; 10% des protéines ont seulement été dénommées
nucléoporines, représentées par :
- Des glycoprotéines transmembranaires ancrées dans l’EN. Exemple : nucléoporine GP 210 (N-glycosylée).
- Des glycoprotéines non ancrées dans l’EN (cytosoliques). Exemple : la glycoprotéines P62 (O-glycosylée).
Certaines de ces protéines possèdent un domaine de fixation à l’ADN ou aux ARN.
→ Le canal central est occupé par un granule central composé de ribosomes néosynthétisés, ou par d’autres substances
qui transitent le pore.

5. Le pore nucléaire
Le pore nucléaire assure les échanges bidirectionnels entre le cytoplasme et le nucléoplasme avec ou sans consommation
d’énergie.
A. Transport sans consommation d’énergie (transport passif)
Ce type de transport concerne les petites molécules de poids moléculaires < 40kDa (nucléotides et ions). Il se fait à travers
les canaux latéraux du pore

B. Transport avec consommation d’énergie (transport actif)


Ce type de transport concerne les molécules de poids moléculaires ≥ 40 kDa. Les transports sont l’importation dans le
nucléoplasme des protéines avec signal d’adressage au noyau, et de l’exportation d’ARN vers le cytosol.
Ces transports se font à travers l’orifice central du pore et se déroulent en 2 étapes :
1e étape : fixation des molécules à transporter sur l’un des anneaux principaux (selon le sens du transport) sans
consommation d’énergie (ATP).
2e étape : les molécules ou substrats traversent l’orifice central du pore avec consommation d’énergie.

i. Importation des protéines dans le nucléoplasme


Ça concerne les protéines synthétisées dans l’hyaloplasme (comme les enzymes de la réplication et de la duplication de l’ADN
et les protéines associées à l’ADN) et les protéines entrant dans la composition des particules ribonucléoprotéiques. Ces
protéines possèdent un signal d’adressage nucléaire appelé NLS (Nuclear Localization Signal).

Le processus d’importation de ces protéines vers le nucléoplasme se déroule en plusieurs étapes :


1) La protéine à transporter se trouve dans le cytoplasme avec un NLS masqué, qui sera ensuite démasqué par plusieurs
protéines Hsp ;
2) Le NLS est reconnu par le complexe NLS-BP → formation d’un complexe protéine-NLS-BP ;
3) Fixation du complexe protéine-NLS-BP sur l’anneau cytosolique (sans consommation d’énergie) ;
4) Dissociation du complexe protéine-NLS-BP en (protéine et une partie des Hsp) + (NLS-BP et une partie des Hsp).

89
ii. Exportation d’ARN vers le cytosol
L’exportation concerne les ARN transcrits dans le nucléole (ARN 28, 18 et 5.8s) et ceux transcrits dans le nucléoplasme
(ARNt, ARNm et ARNr 5s).
Il a été montré que le processus d’exportation des ARNm se déroule en 2 étapes :
1) Fixation de l’ARNm sur l’anneau nucléoplasmique grâce à la coiffe présente à son extrémité 5’ (intervention des petites
protéines G) ;
2) Translocation de l’ARNm de son extrémité 5’ à 3’ à travers le transporteur central du pore (consommation d’énergie).

Figure 3 : Les deux modes de transport nucléo-cytoplasmique

6. Le nucléoplasme
A. Définition
Le nucléoplasme est le liquide contenu dans le noyau (comparable au cytoplasme). Il renferme la chromatine et le nucléole,
et repose sur la matrice nucléaire (nucléosquelette).
Le nucléoplasme est le siège des réactions biochimiques impliquées dans le métabolisme du noyau, essentiellement la
réplication et la duplication de l’ADN, ainsi que la régulation de l’expression des gènes.

B. Structure
D’apparence visqueuse et de structure homogène, le nucléoplasme présente une faible affinité pour les colorants
histologiques et apparaît au microscope électronique grisâtre et ponctué de noir.

C. Composition biochimique
Le nucléoplasme, d’un pH voisin de 7, il est composé de 70 à 90% d’eau. Il contient de nombreux ions, des hormones, des
molécules impliquées dans la signalisation (communication) cellulaire et des protéines transporteuses (l’importine et
l’exportine impliquées dans le transport nucléo-cytoplasmique).

D. La matrice nucléaire
La matrice nucléaire, également appelée le nucléosquelette, est une structure analogue au cytosquelette retrouvée dans le
nucléoplasme sur laquelle les autres composants du noyau s’organisent.
Le principal composant de cette matrice est la lamina nucléaire.
La lamina nucléaire est un réseau protéique fibreux à mailles carrées, constitué de :
- Des filaments intermédiaires ;
- Des structures péri-laminaires composées de lamines A, B et C.
Les lamines A et B assurent le contact avec la chromatine, tandis que la lamine C est liée à des récepteurs de la membrane
interne du noyau : les P58.

E. Rôles de la lamine
→ La lamina représente un support structural pour le noyau ; elle assure la rigidité et la stabilité de l’enveloppe nucléaire,
conservant ainsi la forme du noyau.
→ De plus, la lamina nucléaire conserve l’organisation spatiale de l’ADN.
→ La lamina est aussi responsable de la disparition de l’enveloppe nucléaire et de sa reconstitution en fin de mitose.

90
Au début de la mitose, les lamines ainsi que les récepteurs membranaires des lamines et de l’ADN son phosphorylés ;
L’enveloppe nucléaire se fragmente en vésicules. Des phénomènes inversent se produisent en fin de mitose permettant de
nouveau l’interaction des lamines entre elles et avec les récepteurs membranaires permettant la reconstitution de l’enveloppe
nucléaire.
CLINIQUE
La progèria, ou syndrome de Hutchinson-Gilford (vieillissement précoce),
est une maladie génétique rarissime, affectant une naissance sur 4 à 8
millions. Il est due à une mutation qui affecte le gène des lamines A,
provoquant une déformation des noyaux.

Figure 3 : Comparaison entre un noyau sain et un noyau atteint de


Figure 4 : Sujet atteint de progèria
progèria

La matrice nucléaire comporte également :


- Un réseau granulo-fibreux dont la protéine NuMa ;
- Un réseau sous membranaire, différent des lamines, en rapport avec le petit anneau des pores nucléaires ;
- Des molécules insolubles : ce sont des particules ribonucléiques, ou des enzymes intervenant dans l’épissage et la
maturation des ARNm.

7. Biogenèse
Au début de la mitose, le noyau disparait par
- Désorganisation de l’enveloppe nucléaire :
- Disparition des nucléoles :
- Condensation de la chromatine en chromosomes.
A la fin de la mitose, le noyau réapparait par :
- Réorganisation de l’enveloppe nucléaire à partir du réticulum endoplasmique ;
- Réapparition des nucléoles ;
- Décondensation des chromosomes.

91
92
Chapitre
NOYAU INTERPHASIQUE

Cours
LA CHROMATINE
16
Plan du cours :
1. Généralités
2. Compactage de l’ADN
3. La mise en évidence
A. La microscopie électronique
B. Les techniques d’autoradiographie
4. Etude biochimique
5. Mécanisme de modification de la structure
6. Rôles de la chromatine

93
LA CHROMATINE
1. Généralités
L’ADN, de longueur égale à 2 mètres, correspond au support l’information génétique constituant l’organisme humain. Il est
empaqueté en 46 chromosomes qui se tiennent dans un noyau de 6 à 10 µm. Cette compaction est rendue possible grâce à
l’association de la double hélice de l’ADN aux protéines histones, formant ainsi ce qu’on appelle la chromatine.

2. Compactage de l’ADN
Le compactage de l’ADN de sorte qu’il puisse s’insérer à l’intérieur du noyau passe par plusieurs étapes, avec l’association à
des protéines spécifiques :

1) Formation du nucléosome : deux exemplaires de chacune des protéines histones (H2A, H2B, H3 et H4) se
regroupent en octamère. L’ADN s’enroule autour d’eux et fait 2 tours (cela correspond à 146 paires de bases). La
structure ainsi composée forme un nucléosome.
2) Formation de la fibre A (premier degré de compactage) : l’association de l’ADN avec les protéines histones donne
naissance à une structure d’aspect en collier de perles (les perles c’est les nucléosomes) → une fibre nucléosomique de
11 nm de diamètre.
3) Formation de la fibre B (deuxième degré de compactage) : une cinquième protéine histone H1 assure l’agrégation
des nucléosomes, compactant ainsi la fibre de 11 nm en fibre de chromatine de 30 nm de diamètre.
L’agrégation des nucléosomes se fait selon 2 modèles ; le modèle solénoïde où les nucléosomes s’enroulent superhélice,
chaque tour de spire contient 6 nucléosome, et le modèle zigzag où les nucléosomes s’enroulent en 2 hélices.
4) Formation des boucles de 300 nm : l’enroulement à un degré supplémentaire de la fibre de chromatine de 30 nm de
diamètre, qui s’organise grâce à des protéines charpentes en boucles de 300 nm de diamètre.

Lors de la mitose, les boucles de chromatine de 300 nm de diamètre se compactent en spirale formant des rosettes de
700nm de diamètre, qui correspond au diamètre du chromatide.
Ainsi, le diamètre d’un chromosome formé de 02 chromatide liées au niveau du centromère est de 1400 nm.

(A) (B)

Figure 1 : Compactage de l'ADN

3. La mise en évidence
En 1970, les premières observations des fibres chromatiniennes en microscopie électronique ont révélé l’existence du
nucléosome qui est l’unité structurale de base de la chromatine.
Plusieurs techniques sont utilisées pour l’étude de la chromatine, on cite :

A. La microscopie électronique
L’éclatement des noyaux par des solutions ioniques, associé à la coloration négative, provoque un étalement de la chromatine,
permettant son observation en ME.
L’observation de coupes minces en MET permet l’identification au niveau des noyaux interphasiques de la chromatine
proprement dite représentée par l’euchromatine et l’hétérochromatine.

94
L’euchromatine L’hétérochromatine
- Faiblement colorable en ME ; - Fortement colorable en ME ;
- Disposée en un réseau lâche entre les amas - Condensée et disposée principalement contre la lamine
d’hétérochromatine ; ou associée aux nucléoles ;
- Représente 10 à 20% de la chromatine totale ; - Représente 80 à 90% de la chromatine totale ;
- Dépourvue d’histone H1 ; - Riche en histone H1 ;
- Possède une structure en fibre nucléosomique en - Possède une structure solénoïde ;
collier de perles ; - Transcriptionnellement inactive et à réplication
- Transcriptionnellement active et à réplication précoce. tardive.

Il existe deux types d’hétérochromatine :


• Hétérochromatine facultative : ce type d’hétérochromatine est dynamique ; il est condensé est inactive, mais ce de
façon réversible. Il contient des gènes qui sont inactivés ou réduits au silence, dans certains stades du développement
ou dans certains types cellulaires ;
Exemple : l’inactivation de l’un des deux chromosomes X d’origine maternelle ou paternelle chez la femme.
• Hétérochromatine constitutive : elle est totalement condensée et inactive, et ce de façon permanente et
irréversible. Elle est située au niveau des télomères, autour des centromères et contient des séquences d’ADN répétées.

Euchromatine

Hétérochromatine

Figure 2 : Hétérochromatine et euchromatine

B. Techniques d’autoradiographie
Ces techniques permettent l’étude des caractéristiques physiologiques de la chromatine. On distingue :
- L’injection de la thymidine tritiée puis détection de la radioactivité : elle montre que l’euchromatine est de
réplication précoce (début de S), et que l’hétérochromatine est de réplication tardive (fin de S) ;
- L’injection de l’uridine tritiée : celui-ci est un précurseur radioactif incorporé dans les cellules pour localiser le lieu
de synthèse des ARN grâce à la détection de la radioactivité par autoradiographie. La radioactivité est détectée au niveau
de l’euchromatine qui est transcriptionnellement active (il y a synthèse d’ADN), mais elle n’est pas détectée au niveau
de l’hétérochromatine qui est transcriptionnellement inactive.

4. Etude biochimique
La chromatine est constituée d’ADN associée à des protéines et d’ARN présent au niveau de l’euchromatine.

• L’ADN (acide désoxyribonucléique) : molécule bicaténaire, formée de deux chaînes de nucléotides antiparallèles. Il
est classé en 3 grandes classes ; l’ADN non répétitif codant pour des protéines spécifiques, l’ADN moyennement
répétitif qui correspond aux gènes d’ARNr et d’ARNt, et l’ADN hautement répétitif retrouvé au niveau de
l’hétérochromatine constitutive.
• Les protéines : sont réparties en 2 groupes ; les protéines acides non histones qui sont de réplication et de
transcription, et les protéines basiques histones qui sont nucléosomiques (H2A, H2B, H3 et H4) et internucléosomiques
(H1).
• L’ARN (acide ribonucléique) : présent au niveau de l’euchromatine.

5. Mécanisme de modification de la structure


Les gènes sont utilisés différemment par les cellules, et leur changement d’activité peut être lié aux modifications de la
structure de la chromatine sans modifier la séquence d’ADN → modification épigénétique.
Les modifications épigénétiques sont réversible, et parmi ses mécanismes on cite : la modification chimique des histones.

95
La modification chimique cible majoritairement la partie sortante du nucléosome de la queue N terminale de l’histone
nucléosomique (le plus souvent l’histone H3).

i. L’acétylation des histones nucléosomiques grâce aux histones acétyltransférases induit une décondensation
de la chromatine.

ii. La méthylation des histones nucléosomiques


- La méthylation des lysines par les méthylases transférases d’histone induit une condensation de la chromatine ;
- La méthylation des arginines par les méthylases transférases d’histone induit une décondensation de la chromatine.

iii. La phosphorylation des histones nucléosomiques induit le plus souvent une décondensation de la
chromatine.

6. Rôles de la chromatine
- Par l’ADN et l’ARN qui la compose, elle constitue le support et le vecteur de l’information génétique ;
- Elle garantit la transmission de l’information génétique ;
- Elle assure la biosynthèse des protéines ;
- La fonction principale de l’hétérochromatine est de protéger l’ADN des dommages causés par l’endonucléase (enzyme
qui coupe la liaison entre deux nucléotides à l’intérieur d’une chaîne polynucléotidique).

96
Chapitre
NOYAU INTERPHASIQUE

Cours
LE NUCLEOLE
17
Plan du cours :
1. Généralités
2. Morphologie et structure
A. En microscopie optique
B. En Microscopie électronique
3. Composition chimique
4. Organisation moléculaire
A. De l’organisateur nucléolaire
B. Des zones fibrillaire et granulaire
i. La zone fibrillaire
ii. La zone granulaire
5. Rôles du nucléole
6. Biogenèse

97
LE NUCLEOLE
1. Rappel
Il existe 4 types de chromosomes, morphologiquement différents, distingués par l’emplacement de leur centromère :
• Les chromosomes métacentriques : ont un centromère placé au centre ;
• Les chromosomes submétacentriques : ont un centromère placé un peu plus haut, à mi-chemin entre le chromosome
métacentrique et acrocentrique ;
• Les chromosomes acrocentriques : ont un centromère très distal ;
• Les chromosomes télocentriques (introuvables chez les humains) : ont un centromère situé à une extrémité.
Les constrictions secondaires sont des rétrécissements autres que celui du centromère et affectent les deux chromatides à
la même position.

Constriction
secondaire

Centromère Centromère

Métacentrique Submétacentrique Acrocentrique Télocentrique


Figure 2 : Présence d'une constriction secondaire
Figure 1 : Différences morphologiques des chromosomes dans un chromosome métacentrique

2. Généralités
Le nucléole est une masse sphérique non limité par une membrane, observé dans le noyau interphasique et parfois durant
la prophase. Il est le centre de synthèse de 3 ARN ribosomiques.
Il est très fortement coloré par les préparations standards, en nombre défini pour chaque type cellulaire. Généralement 1 ou
2 par noyau, ou plusieurs (ovocyte en croissance), ou absent (spermatozoïde).

Le nucléole contient de grandes boucles de chromatine qui proviennent de plusieurs fibres de chromatine. Chaque boucle
est appelée « organisateur nucléolaire ». Au cours de la mitose, ces organisateurs nucléolaires se situent au niveau des
constrictions secondaires des 5 paires de chromosomes acrocentriques (13, 14, 15, 21, 22).
Chaque boucle d’ADN d’un organisateur nucléolaire porte 20 copies du gène codant pour les 3 ARN ribosomiques. Le
nombre total des copies du gène codant pour les 03 ARNr dans le génome humain est de 200, situées dans le nucléole, sur
les 5 paires de chromosomes acrocentriques.

Remarque
- Le nucléole est dynamique ; il est présent pendant toute l’interphase et absent pendant la mitose. Sa disparition
pendant la prophase est liée à la condensation de la chromatine pour devenir des chromosomes, et donc l’arrêt de
l’activité des organisateurs nucléolaires. Sa réformation à la télophase est donc liée à la décondensation des
chromosomes qui se transforment en chromatine et à la reprise de leur activité.

3. Morphologie et structure
A. En microscopie optique
En contraste de phase in vivo, le nucléole apparait sous forme d’une masse réfringente hétérogène. Après fixation et
coloration, le nucléole est caractérisé par une forte affinité pour les colorants basiques (la technique Unna et Brachet colore
en rouge le nucléole).
L’imprégnation argentique permet d’observer 2 composants principaux ; un réseau fibrillaire, et un réseau granulaire. Un
anneau incomplet de chromatine est aussi observé en périphérie ; c’est la chromatine nucléo-associée.

98
B. En microscopie électronique à transmission
En MET, le nucléole apparait sous forme d’une masse hétérogène formée par :
- Le centre fibrillaire (ou cœur fibrillaire) CF : constitué de fibrilles qui correspondent aux espaceurs intergéniques
non transcrits (séquences d’ADN non transcrits séparant les gènes).
- Le composant fibrillaire dense CFD : constitué de fibrilles plus denses aux électrons que celles du CF ; c’est l’ARNr
néo transcrit.
- Le composant granulaire CG : représente le site de stockage des particules périribosomiques, formé par les ARNr
complexés à des protéines cytosoliques.
- La chromatine nucléo-associée : c’est un anneau plus ou moins complet d’hétérochromatine, entourant le nucléole
et pénétrant profondément dans la structure nucléolaire.

Nucléoplasme

Composant fibrillaire

Composant fibrillaire Composant granulaire


dense

Nucléole
Figure 3 : Structure du nucléole

4. Composition chimique
Le nucléole est composé d’ADNr, d’ARNr et de protéines, répartis comme suit :
ADNr ARNr Protéines
Centre fibrillaire + 0 0
Composant fibrillaire + + 0
Composant granulaire 0 + +

- L’ADN nucléolaire : se présente sous 2 formes ; une forme condensée qui correspond à la chromatine nucléolo-
associée, et une forme en boucle représentée par L’ADN des organisateurs nucléolaires (ou ADNr) renfermant les
copies du gène codant pour 3 des 4 ARNr, à l’exception de l’ARNr 5s, dont la synthèse est en dehors du nucléole (synthèse
extranucléolaire).
- Les ARN nucléolaires : l’ARNr 45s qui est le précurseur des 3 ARNr (ARNr 28s, 18s et 5.8s).
- Les protéines nucléolaires : représente 90% du poids sec du nucléole, on distingue des protéines histones associées
à l’ADN nucléolaire, et des protéines non histones (protéines enzymatiques ou protéines de protection).

5. Organisation moléculaire
A. Organisation de l’organisateur nucléolaire
L’ADN de l’organisateur nucléolaire est constitué par 2 types de segments d’ADN ;
- Des segments transcrits correspondant à des région d’ADN nucléolaire ou gènes codant pour les ARNr ;
- Des segments non transcrits correspondant aux espaceurs intergéniques non transcrits.
Chaque gène codant pour les 3 ARN ribosomiques est transcrit par l’ARN polymérase I en ARN préribosomique appelé
ARNr 45s. Cet ARN comprend les séquences des ARNr 18s, 5.8s et 28s, ainsi que des séquences d’ADN transcrites, appelée
les espaceurs intragéniques transcrits.

Un gène Un gène Un gène Un gène

Espaceur intra génique


Espaceur intergénique non transcrit
transcrit 45s

18s // 5.8s / 21s

99
B. Organisation des zones fibrillaires et granulaires
Cette étude ne peut être réalisée qu’après ségrégation ou séparation des zones nucléolaires par action d’un milieu de faible
force ionique
i. Organisation de la partie fibrillaire
La partie fibrillaire apparait constituée de fibres d’ADN circulaires périodiquement couvertes de séquences fibrillaires ;
- Les séquences fibrillaires (ou segments recouverts) correspondent aux gènes ARNr 45s en cours de transcription (les
fibrilles d’ARN complexées à des protéines fixées sur la fibre axiale d’ADN par un granule représentant l’ARN polymérase)
→ Le centre fibrillaire dense ;
- Les portions de fibres d’ADN nues, dépourvues de fibrilles latérales, constituent les espaceurs intergéniques non
transcrits → Le centre fibrillaire.

ii. Organisation de la partie granulaire


C’est des particules ribonucléoprotéiques constituant en réalité des fibrilles ARNr dont la transcription est achevée et qui se
détachent et se replient en pelotons associées à des protéines importées du cytoplasme.

6. Rôles du nucléole
Le nucléole constitue le lieu de formation des préribosomes, passant par deux phases :
i. Biosynthèse et métabolisme post transcriptionnel des ARN préribosomiques
La première étape (transcription des ARNr) nécessite de l’ADNr, de l’ARN polymérase et des protéines nucléolaires
solubles. Elle concerne plusieurs complexes de transcription en même temps, donnant l’image en arbre de noël sur les
préparations d’ADNr étalées.
La deuxième étape (métabolisme post transcriptionnel et maturation) en plusieurs processus :
- Epissage ou maturation de l’ARNr 45s ; c’est la fragmentation de l’ARNr 45s en ARNr 18s, 5.8s, 28s et enlèvement des
espaceurs intragéniques transcrits grâce à des endonucléases ;
- Association des ARNr avec des protéines ribosomiques d’origine cytoplasmique et formation des SU des ribosomes.
ARNr 18s + 30 protéines S = petite SU ribosomale (S).
ARNr 28s + ARNr 5.8s + ARNr 5s + 40 protéines L = grosse SU ribosomale (L).

ii. Biosynthèse et métabolisme post transcriptionnel des ARN préribosomiques


Les deux sous-unités ribosomales quittent le noyau pour aller dans le cytoplasme où elles vont subir leurs dernières étapes
de maturation.

7. Biogenèse
Durant toute l’interphase, le nucléole reste bien visible et bien organisé ; il disparait à la prophase, pour réapparaitre à la
télophase. Sa reconstitution débute par la synthèse de la partie fibrillaire, à partir des boucles déployées au niveau de la
constriction secondaire. Elle se termine par la synthèse de la partie granulaire.
En effet, la genèse du nucléole débute par la synthèse de l’organisateur nucléolaire qui se duplique au cours de la phase S
du cycle cellulaire pour se répartir équitablement entre les 2 cellules filles.
Les nucléoles ne sont donc pas des organites constants, mais ils représentent une phase de l’activité chromosomique, ce qui
fait que leur apparition et leur activité ne soient pas liées à la transcription de l’ADNr.

100
Chapitre
NOYAU INTERPHASIQUE

Cours
LE CYCLE CELLULAIRE
18

Plan du cours :
1. Définition
2. Les phases du cycle cellulaire
A. L’interphase
B. La mitose
3. L’évolution de la quantité d’ADN
4. Régulation du cycle cellulaire

101
LE CYCLE CELLULAIRE
1. Définition
Le cycle cellulaire est l’ensemble des modifications qu’une cellule subit entre deux mitoses successives, c’est-à-dire après la
division d’une cellule mère jusqu’au moment où elle a fini de se diviser en deux cellules filles ayant les mêmes caractères
morphologiques et physiologiques que la cellule mère.
Toutes les cellules se divisent, à l’exception des hématies, des neurones et des cellules musculaires striées myocardiques.

2. Les phases du cycle cellulaire


Le cycle cellulaire comprend deux grandes étapes ; l’interphase et la mitose.

A. L’interphase
C’est la plus longue période du cycle. Elle correspond à la période comprise entre la fin d’une division et le début de la
suivante.
L’interphase se décompose en trois phases successives : la phase G1, la phase S et la phase G2 (G est l’initial de Gap ;
intervalle).

i. Phase G1
Cette phase dure de 5 à 10h, selon la nature de la cellule. Elle est appelée phase de présynthèse (par rapport à la synthèse
de l’ADN) au cours de laquelle la cellule se prépare à la réplication par :
- La synthèse d’enzyme ;
- La synthèse de molécules ARN (messages, ribosomaux et de transfert) ;
- La synthèse des protéines nécessaires à l’accroissement cellulaire.

Remarque
- Le passage de la phase G1 à S est décisif, car la cellule s’engage de façon irréversible dans le cycle. Cependant, la
cellule peut interrompre sa progression dans le cycle et entrer en phase G0 de quiescence, où elle reste des jours,
des semaines ou même des années sans se multiplier ;
- L’ADN responsable de la synthèse des ARN est situé dans l’euchromatine.

ii. Phase S
Cette phase dure de 6 à 8h. Elle est appelée phase de synthèse, caractérisée par :
- La duplication de l’ADN, assurant le maintien de la quantité et de la qualité de l’ADN caractéristique de l’espèce ;
- La synthèse des histones ;
- La duplication du centrosome (2 centrosomes et 4 centrioles).

iii. Phase G2
Cette phase est de durée plus courte, de 4 à 5h. C’est la phase prémitotique où un certain nombre de facteurs sont
synthétisées, en particulier les facteurs de condensation de la chromatine.
Comme la phase G1, cette phase représente une phase de croissance cytoplasmique.

Remarque
- Un raccourcissement des phases G1 et G2 est constaté dans les cellules à division rapide, comme les cellules
embryonnaires et leur disparition dans les cellules cancéreuses.

B. La mitose (phase M)
La mitose est un phénomène continu qui désigne la division d’une cellule mère somatique en deux cellules filles identiques.
Les chromosomes sont bien visibles durant cette étape.
A la fin de la mitose, il y a réalisation de la caryodiérèse (division du noyau) et la cytodiérèse (division du cytoplasme). Elle
est caractérisée par :
- La spiralisation des chromosomes ;
- L’apparition dans le cytoplasme d’un fuseau de microtubules : le fuseau mitotique ;
- La disparition de l’enveloppe nucléaire ;
- Distribution de l’ADN de manière égale entre les deux cellules filles et reconstitution de leur noyau.
La mitose dure entre 1 et 3 heures, et se déroule en quatre étapes principales qui sont la prophase, la métaphase, l’anaphase
et la télophase.

i. La prophase
Elle dure de 20 à 30 minutes. Caractérisée par :
- La condensation des fibres chromatiniennes dupliquées et disparition du nucléole ;
- Formation des microtubules mitotiques ;
- Séparation des centrosomes.

102
ii. La prométaphase
Elle dure de 5 à 10 minutes. Caractérisée par :
- La rupture de l’enveloppe nucléaire après la disparition du réseau des lamines nucléaires ;
- La pénétration des microtubules du fuseau dans l’espace nucléaire ;
- Capture des chromosomes par les microtubules du fuseau ;
- Mise en place des kinétochores au niveau des centromères.
Le fuseau entre en contact avec les chromosomes qui se fixent sur les microtubules par l’intermédiaire du kinétochore (deux
kinétochores par chromosomes, un kinétochore par chromatide). Ces microtubules sont appelés microtubules
kinétochoriens. Il y a deux autres types de microtubules : les microtubules polaires qui font partie du fuseau mais qui ne
sont pas en contact avec les chromosomes, et les microtubules astériens qui ne font pas partie du fuseau et qui forment
l’Aster.

iii. La métaphase
Elle dure de 20 à 30 minutes. Caractérisée par :
- Le rassemblement de tous les chromosomes sur la plaque équatoriale (ou métaphasique), fixés par leurs kinétochores, à
distance égales des deux pôles.
Remarque
- Le chromosome métaphasique est au maximum de sa condensation, et est constitué de deux chromatides reliés par
un centromère.

Microtubule kinétochorien
Microtubule polaire

Microtubule astérien

Centrosome

Plaque équatoriale
Figure 1 : Prométaphase et métaphase

iv. L’anaphase
Elle dure de 5 à 8 minutes. Caractérisée par :
- Clivage du centromère et les chromatides deviennent donc indépendants ;
- Raccourcissement des microtubules kinétochoriens, et ascension polaire des chromatides qui deviennent des
chromosomes indépendants, partagés en deux lots identiques dans chaque pôle ;
- Elongation des microtubules polaires entrainant un allongement de la cellule.

v. Télophase
Elle dure 20 minutes. Caractérisée par :
- Arrêt de migration des chromosomes regroupés en éventail aux pôles cellulaires ;
- Reconstitution de l’enveloppe nucléaire ;
- Réapparition du nucléole.

vi. Cytodiérèse
- L’actine et la myosine forme un anneau contractile, qui par sa contraction sépare la cellule mère en deux cellules filles.

Figure 2 : Cytodiérèse

103
3. L’évolution de la quantité d’ADN
Au cours du cycle cellulaire, la quantité d’ADN dans un noyau change d’une phase à l’autre (duplication puis division) :
• Durant la phase G1 : le chromosome est constitué d’une molécule d’ADN double brin associé à des histones. La quantité
d’ADN = 2n.
• Durant la phase S : chaque chromosome est constitué de deux filaments (chromatides) ayant la même structure double
brin. La quantité d’ADN = 4n.
• A la fin de la mitose : séparation des deux chromatides constituant le chromosome métaphasique et répartition de l’ADN
équitablement entre les 2 cellules filles (2n chacune).

Figure 3 : Evolution de la quantité d'ADN au cours du cycle cellulaire

Dans cet exemple :


- n=2;
- Le chromosome noir est d’origine paternelle ;
- Le chromosome bleu est d’origine maternelle.

4. Régulation du cycle cellulaire


A. Généralités
Pour assurer, d’une part, la succession des quatre phases du cycle cellulaire, et d’autre part, l’obtention de deux cellules filles
rigoureusement identiques (surveillance de l'ADN), la cellule dispose d’un système de régulation hautement perfectionné qui
opère à différents niveaux.
Il existe dans la cellule des molécules (protéines enzymatiques) assurant l’exécution de chaque phase mais aussi la transition
d’une phase à une autre. Ces molécules sont des enzymes représentées par les kinases cycline-dépendantes CDK.
Il existe aussi un système de surveillance assurant l’inhibition des CDK et donc l’arrêt du cycle cellulaire dans le cas où
l’étape précédente n’est pas terminée ou si une réparation est nécessaire. Il s’agit dans ce cas de protéines inhibitrices du
cycle cellulaire (P53, P21, P15 et P16).

Ce système est de très haute importance ; son dérèglement peut entraîner une prolifération cellulaire excessive et donc un
cancer.
i. Les points de contrôles
Plusieurs points de contrôle jalonnent le cycle cellulaire. Au cours de ces points de contrôle, des capteurs analysent une série
de critères auxquels la cellule doit répondre pour passer à la phase suivante. Si ces critères sont remplis, la progression dans
le cycle cellulaire se poursuit normalement. Si ces critères ne sont pas remplis, des signaux intracellulaires négatifs sont
envoyés au système de contrôle. La progression dans le cycle cellulaire est alors retardée pour laisser à la cellule le temps
de rectifier les erreurs afin de remplir les critères requis.
• Point de contrôle à la fin du G1 (point de restriction) : à partir duquel la cellule s’engage dans le cycle après
vérification de son environnement (nutriments et facteurs de croissance).
• Point de contrôle à la fin du G2 : il s’agit ici surtout de contrôler l’intégrité du génome (réplication totale et correcte
de l’ADN).

104
• Point de contrôle au cours de la mitose : il est situé au niveau de la transition métaphase – anaphase. La cellule
contrôle essentiellement l’alignement des chromosomes sur la plaque équatoriale et leur fixation aux microtubules
kinétochoriens, ce qui permet la séparation égale des chromatides entre les deux cellules filles en fin de mitose.

ii. Rôle des complexes CDK-cycline


La CDK-cycline est un complexe qui n’est fonctionnel que lorsque ses deux monomères constitutifs (la CDK et la cycline)
sont conjugués en hétérodimère.
Les CDK sont des protéines kinases dépendantes de la cycline qui est une famille de protéine ainsi nommée car elle subit des
cycles répétés de synthèse et de dégradation à chaque division cellulaire.

B. Le premier point de contrôle (transition G1 → S)


Le complexe CDK2/cycline E est produit à la fin de G1. Il phosphoryle la protéine du rétinoblastome RB et libère le facteur
E2F. Ce facteur permet le passage de la cellule à la phase S.
Si l’ADN est endommagé pendant la phase G1, la protéine P53 reconnait la lésion et stimule la sécrétion de la protéine P21
qui inhibe l’activité de phosphorylation des complexes CDK/cycle. Ainsi la protéine RB reste liée au facteur E2F empêchant
la transition à la phase S.
Résultat : le cycle cellulaire est bloqué en G1.
Une fois les lésions de l’ADN sont réparées, les processus inhibiteurs sont levés, ce qui conduit au passage à la phase S. Si
elles ne sont pas réparées, la P53 déclenche l’apoptose de la cellule.

C. Le deuxième point de contrôle (transition G2 → M)


Le complexe CDK1/cycline B (ou A) est responsable de cette transition ; il est appelé facteur MPF.
Ce facteur déclenche des événements indiquant l’entrée en mitose ; condensation des chromosomes par phosphorylation
des condensines, fragmentation de l’enveloppe nucléaire par phosphorylation des lamines et réorganisation du golgi, du RE
et du cytosquelette.
Si la protéine P53 détecte une lésion au niveau de l’ADN, elle bloque ce complexe et stimule la sécrétion de la protéine P21
qui va à son rôle inhiber l’activité du complexe CDK1/cycline B (facteur MPF).

D. Le P53 : un potentiel anti-tumoral


Les gènes P53 et RB sont des gènes normaux de la cellule qui régulent le cycle cellulaire et la différenciation cellulaire. Leurs
produits (la protéine P53 et la protéine RB) empêchent la cellule de se transformer en cellule maligne, on dit donc que les
gènes P53 et RB, responsables de la synthèse des protéines P53 et RB, sont des gènes suppresseurs de tumeur.

C’est l’absence de ces gènes ou leur inactivation qui permet à la tumeur de se développer.
Mais il faut noter que ces gènes sont des gènes récessifs ; la mutation doit être présente sur les deux allèles (apportés par
les deux parents) de la même cellule pour qu’il y ait une tumeur. Dans le cas où la mutation est sur un seul allèle seulement,
ceci va disposer la personne au cancer, c’est-à-dire si au cours de la vie de cette personne une mutation de l’autre allèle
survient, ceci va provoquer l’apparition du cancer.

Remarque
- Il existe un gène c-Myc qui induit l’hyperactivation des complexes CDK-cycline et inhibe la transcription de la p21,
p15, p16.

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Références (informations supplémentaires – quelques cas cliniques – quelques images) :
- Microbiologie-clinique
- Research Gate
- Les beaux jardins
- John Libey Europe
- Académie médecine
- LeLivreSociale
- Cytologie de Riad Benchoucha
- Molecular Biology Of Cell
- Futura Science
- Sur Youtube : Ayoub yaici et Bacterio Video
- Physiologie humaine de Adam Roumani
- Shaloo
- MSD Manuals
- Wordpress
- Botanic06
- Docplayer
- Labster Theory
- Celluloyd

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