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COURS DE

BIOLOGIE CELLULAIRE
(SVT) 1

Pr. S. KHLIFI

2021-2022

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LE PLAN

CHAPITRE I: INTRODUCTION A LA THEORIE CELLULAIRE

CHAPITRE II: TECHNIQUES D’ETUDE DE LA CELLULE

CHAPITRE III: COMPOSITION CHIMIQUE DE LA CELLULE

CHAPITRE IV: LA MEMBRANE PLASMIQUE

CHAPITRE V: LE HYALOPLASME

CHAPITRE VI: LES SYSTEMES DE CONVERSION DE L’ENERGIE

CHAPITRE VI: LE SYSTEME ENDOMEMBRANAIRE

CHAPITRE VII: LE NOYAU

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CHAPITRE I:
INTRODUCTION A LA THEORIE CELLULAIRE

I- HISTORIQUE
Jusqu’au XVIIème siècle: l’observation des différentes formes vivantes s’orientait plus vers
les différences que vers les ressemblances (Bactérie, champignon, arbre, Homme......).
Au XVIIIème siècle: Emergence de l’idée que tous les êtres vivants sont formés d’unités
élémentaires semblables.
• L’apparition des premiers microscopes était déterminante pour l’évolution de la
biologie cellulaire.
• Hooke (1665) propose le terme de cellule.
• Malpighi, Grew, Hatter, Dutrochet parmi d’autres, décrivent aussi bien chez les
animaux que chez les végétaux la présence d’unités morphologiques juxtaposées.

II- BASES DE LA THEORIE CELLULAIRE


1- Les cellules des organismes vivants (végétaux et animaux) présentent une structure
générale comparable (membrane qui entoure le contenu comprenant: noyau, structures
cellulaires et substances solubles).
La cellule est donc l’unité MORPHOLOGIQUE fondamentale de tout être vivant.
2- Toutes les cellules fonctionnent, d’une manière générale, de la même façon, c’est à dire
que les voies métaboliques essentielles sont les mêmes (synthèse de macromolécules comme
les acides nucléiques, les protéines… ; gestion de l’énergie…).
La cellule est donc l’unité FONCTIONNELLE de tous les organismes vivants.
3- Toutes les cellules se reproduisent de la même façon (division cellulaire) et transmettent
leur matériel génétique de génération en génération de la même façon. Le programme
génétique est exécuté d’une façon similaire d’une cellule à une autre.

La cellule est donc l’unité GENETIQUE de tous les organismes vivants.

La cellule est donc l’unité: Morphologique, Fonctionnelle et


Génétique de tout être vivant.

III- NIVEAUX D’ORGANISATION CELLULAIRE


Les êtres vivants sont organisés de façons très différentes avec des degrés de complexité plus
ou moins élevés:
*Cellules totalement indépendantes: bactéries, certaines algues unicellulaires, protozoaires.
*Simple juxtaposition de cellules: certains Champignons, certaines algues.
*Organisation de plus en plus complexe: liée à la spécialisation ou différenciation
cellulaire (homme, arbre…)
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Les cellules des êtres vivants peuvent être:
Procaryotes: Organisation simple, matériel génétique libre dans le hyaloplasme, pas
d’organites cellulaires. Ils sont soit Autotrophes (photosynthèse) ou Hétérotrophes (pas de
photosynthèse).
Eucaryotes: Organisation complexe, Vrai noyau (délimité par une enveloppe), organites
cellulaires. Ils sont soit Unicellulaires ou Pluricellulaire (Autotrophes ou Hétérotrophes).

III-1- Cellule procaryote:

Structure très simplifiée (Ex: une bactérie). Les différents composants de cette cellule sont:

▲ Paroi externe: Mince, donne la forme et elle est composée de peptidoglycanes [protéines
+polysaccharides]. Cette dernière peut être ou non entourée d’une couche de
lipopolysaccharides (LPS).
* Bactéries Gram- : la paroi de peptidoglycanes est entourée d’une couche de LPS.
* Bactéries Gram+ : pas de couche LPS.

▲ Membrane plasmique: Nature lipidique, contient des protéines [transports cellulaires;


synthèse ATP].

▲ Cytoplasme:

° Très riche en ribosomes (synthèse de protéines).


° Contient des enzymes et des substances du métabolisme (sucres, acides aminés, nucléotides,
sels minéraux…).
° Chromosome bactérien: baigne dans le cytoplasme, comporte l’information génétique.
° Plasmides: petites molécules d’ADN circulaires, comportant une information génétique
supplémentaire. Ils confèrent de nouvelles propriétés à la bactérie. Ils sont très utilisés en
biotechnologie.
- Cas d’une cellule procaryote autotrophe: Exemple une cyanophycée (algue bleue)
• Structure générale conforme à l’organisation procaryote.
• Particularité: Présence d’un réseau de membranes (thylakoïdes) dans le cytoplasme,
qui portent le pigment photosynthétique [capte l’énergie solaire → production de sucre
→ glycogène].
Remarque 1: La masse de procaryotes photosynthétiques est à l’origine de la synthèse d’une
grande partie de l’oxygène atmosphérique.
Remarque 2: Les bactéries sont les organismes unicellulaires les plus abondants. Beaucoup
d’entre elles vivent en symbiose avec des animaux ou des végétaux (ex : E. coli très
abondantes dans l’intestin de l’homme et contribue à l’efficacité de la digestion). Cependant,
certaines d’entres sont pathogènes et sont alors à l’origine de maladies graves exemples:
- La peste bubonique par Yersinia pestis
- La tuberculose par Mycobactérium tubercolosis
- Le choléra par Vibrio cholerae

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III-2- Cellule eucaryote
- Caractéristiques générales:
• Vrai noyau entouré d’une enveloppe nucléaire, contient le matériel génétique.
• Organites cellulaires individualisés: Mitochondries plastes...
• Système endomembranaire: Réticulum endoplasmique, Appareil de golgi, Lysosomes…
A- Cellule animale
Les différents composants d’une cellule eucaryote animale sont:
▲ Membrane plasmique
* Composition: Essentiellement composée de lipides et de protéines mais la structure de base
est lipidique. On trouve aussi des résidus glucidiques au niveau du revêtement externe.
* Rôle: barrière; transports et échanges sélectifs; communication cellule ↔ Extérieur.
▲ Protoplasme
Correspond au contenu cellulaire
* Protoplasme = cytoplasme + noyau
* Cytoplasme = Hyaloplasme + organites cellulaires.
* Hyaloplasme ou cytosol: substance plus ou moins visqueuse; elle se présente comme un gel
qui contient les structures filamenteuses du cytosquelette et des substances dissoutes.
Les organites cellulaires:
▲Noyau
+ Enveloppe nucléaire: délimite le noyau et permet les échanges entre le cytoplasme et le
nucléoplasme par les pores nucléaires.
+ Matériel génétique: ADN, ARN. En dehors des divisions cellulaires, l’ADN se présente
sous forme de filaments complexés à des protéines constituant la chromatine, pendant les
divisions cellulaires les fibres de chromatine se condensent pour former les chromosomes.
+ Nucléoles: un ou plus; impliqué dans la synthèse d’ARN.

▲ Mitochondries
Ou centrales énergétiques cellulaires, double membrane, contiennent les enzymes et
molécules impliqués dans la respiration cellulaire et de la synthèse de l’ATP.
▲ Le système endomembranaire

Réticulum Endoplasmique (RE), appareil de Golgi (AG), lysosomes(Lys). L’ensemble forme


un réseau de saccules, tubules et vésicules.
Fonctions principales:
- Synthèse et maturation des protéines
- Transports intracellulaire.
• Réticulum endoplasmique rugueux = RE + ribosomes (synthèse de protéines).
• Réticulum endoplasmique lisse = RE sans ribosomes (synthèse de lipides).
• Appareil de Golgi = ensemble des dictyosomes
- dictyosome = saccules aplatis empilés les uns sur les autres.
- fonction: Maturation des protéines et tri moléculaire (adressage).

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▲ Vésicules cellulaires:
• Endosomes: ensemble hétérogène de vésicules qui assurent l’entrée et la sortie de
substances de la cellule, assurent aussi le transport entre les compartiments cellulaires
[AG → lysosome].
• Lysosomes: contiennent des concentrations élevées d’enzymes protéolytiques
[dégradation des protéines inutiles et d’autres molécules → recyclage].
• Vésicules de sécrétion: Elles sont localisées en aval de l’Appareil de Golgi. Elles
contiennent les produits synthétisés par la cellule et destinés à la sécrétion.
• Vésicules de transition: Ce sont de petites vésicules qui assurent la liaison entre les
citernes du RER, entre le RER et l’AG et entre les saccules golgiens

Cellule animale

B- Cellule végétale

Mêmes caractéristique qu’une cellule animale avec quelques particularités:

▲ Paroi cellulaire: p. squelettique ou p. cellulosique entoure la membrane plasmique; rigide


(forme) constituée de fibres de cellulose associées à des polysaccharides et des
glycoprotéines.

▲ Système vacuolaire: plus ou moins développé; très riche en eau, il contient des substances
dissoutes (protéines, sucres, acides organiques, ions inorganiques…). Son rôle: stockage,
élimination de déchets.

▲ Plastes: particulièrement les chloroplastes (chlorophylle) assurant la photosynthèse, et


d’autres plastes (Chromoplastes, Oléoplastes, Amyloplastes, leucoblastes) assurant des
fonctions de réserve et de coloration.

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Cellule végétale

● Exemple d’un organisme unicellulaire eucaryote


La levure:- Organisation simple- un vrai noyau- Paroi rigide - RE peu développé - quelques
mitochondries- lysosomes.

Ultrastructure d’une levure

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IV- Cas des virus (acaryotes)

1- Entité dépourvue de noyau, d’organites mais possède une information génétique (ADN
ou ARN). Connus surtout par les maladies qu’ils causent: Ces maladies sont nombreuses et de
plus en plus menaçantes:

- Chez l’homme: La varicelle; la grippe; certaines pneumonies; la rage; l’hépatite; le sida; la


grippe aviaire....
- Chez les végétaux: virus de la mosaïque du tabac
- Chez Les bactéries (bactériophages ou phage).

2- Incapables d’avoir un mode de vie autonome quand ils sont isolés, ils n’ont aucune activité
vitale et ils ne peuvent pas se multiplier ou se reproduire  Parasites obligatoires; leur taille
est d’environ 100 nm (c.à.d. 10 fois plus petits que les bactéries).

3- L’information génétique est portée soit par l’ADN soit par l’ARN. Le génome des virus
code pour les protéines de la capside et celles qui lui permettent d’attirer les enzymes de la
cellule hôte nécessaires à sa réplication.

4- Quand ils infectent une cellule, ils détournent le métabolisme de celle-ci, qui devient
orienté vers la synthèse des composés viraux impliqués dans la:

 Fabrication de nouvelles particules virales


 Lyse de la cellule hôte.

● Structure:

• Une macromolécule d’acide nucléique ADN ou ARN mono ou bicaténaire


• Une capside de nature protéique qui entoure l’acide nucléique  donne la forme du
virus et le protège et lui permet de s’accoler aux cellules hôtes.
• Plus ou moins enveloppe lipidique

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CHAPITRE II:
TECHNIQUES D’ETUDE DE LA CELLULE
INTRODUCTION
De nombreuses et diverses techniques ont été mises au point et ne cessent de se développer
pour l’étude des cellules en particulier et de la biologie en général. Parmi ces techniques on
peut citer: les techniques de la microscopie, la chromatographie, l’électrophorèse, la
centrifugation, l’autoradiographie, la fluorescence, la culture des cellules, et la technique
de l’ADN recombinant entre autres.
Dans notre cours et TD, on s’intéressera en particulier aux techniques microscopiques, à la
centrifugation, à la culture cellulaire et à l’autoradiographie.
I- Techniques microscopiques

La microscopie est un ensemble de techniques d'imagerie des objets de petites dimensions.


Quelle que soit la technique employée, l'appareil utilisé pour rendre possible cette observation
est appelé un microscope.
A- Techniques microscopiques (microscopes photoniques)

Le microscope optique est un instrument d’optique muni d'objectifs et d‘oculaires qui


permettent de grossir l'image d'un objet de petite dimensions et de séparer les détails de cette
image afin qu'il soit observable par l'œil humain, la source d’énergie étant la lumière donc
des photons. Le pouvoir de séparation (œil) ou le pouvoir de résolution (microscope): est
la distance minimale qui doit exister entre deux points pour qu'ils soient correctement
discernés par un système de mesure ou d'observation.

Remarque:

° Le pouvoir de séparation de l’œil humain est d'environ 200µm.


° Le pouvoir de résolution d'un microscope photonique classique est d'environ 0,2 μm.

Le principe:

Dans un microscope photonique, la lumière (composée de photons) passe à travers un


condenseur qui concentre le flux lumineux en un rayon de lumière. La lumière ainsi
focalisée traverse l’échantillon. La lentille de l’objectif permet un premier grandissement
(entre x4 et x100) puis la lentille de l’oculaire apporte un deuxième grossissement (en
général x10) et l’œil reçoit enfin l’image agrandie.

Le grossissement final correspond au produit du grandissement de l’objectif et du


grossissement de l’oculaire (Gfinal = Goculaire x Gobjectif).

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B- Techniques microscopiques (microscopes électroniques)

La source d’énergie, dans ces microscopes, est constituée d’un faisceau d’électrons émis
par une cathode (filament de tungstène), sous vide. Ces électrons sont accélérés par une forte
différence de potentiel (ddp) et canalisés par une série de lentilles électromagnétiques.
On obtient alors une image formée soit :
- A partir d’électrons transmis à travers l’échantillon et focalisés sur un écran (TEM).
- A partir d’électrons réfléchis par la surface de l’échantillon et collectés par un
détecteur; l’image est reconstituée sur un écran de télévision (SEM).

1- Microscope électronique à transmission (TEM)

Son pouvoir de résolution est de l’ordre de 1 nm et on peut atteindre des grossissements de


150 000 fois. Le TEM permet l’observation de la structure fine des cellules
(ultrastructures) ; il s’agit d’une étude morphologique sur coupes fines.
En général, les échantillons sont trop épais pour être observés à haute résolution, ce qui
nécessite la pratique de coupes ultrafines (~ 80 nm) observables au TEM. La réalisation de
ces coupes implique plusieurs étapes (voir TD1)

2- Microscope électronique à balayage (SEM)

Son pouvoir de résolution est plus faible que celui du TEM, et on peut atteindre des
grossissements de 30 000 fois. Le SEM donne une image à partir d’électrons réfléchis par
l’objet, et non transmis comme dans le cas du TEM, ce qui permet l’observation des surfaces
des échantillons (sans pratiquer de coupes). Il s’agit d’une observation tridimensionnelle.

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Schéma des caractéristiques des microscopes:
Photonique, électronique à transmission et à balayage.

II- Fractionnement cellulaire

1. But: Il permet la séparation et la purification des fractions subcellulaires en fonction de


leur masse, surface et densité.

2. Principe: Les constituants cellulaires ayant une densité très faible, on les soumet à une
force centrifuge élevée pour augmenter leur vitesse de sédimentation (l’effet de la simple
force de gravitation terrestre est insuffisant).

3. Homogénat cellulaire: Pour pouvoir séparer divers constituants cellulaires, il faut les
libérer des cellules par éclatement de ces dernières. Cet éclatement, qui tend à briser les
membranes cellulaires, peut être réalisé par différents procédés. On peut citer:

- Le choc osmotique
- Les ultrasons
- Le broyage

Dans tous les cas, les différents constituants cellulaires doivent être recueillis dans un milieu
tamponné (isotonique au hyaloplasme) et à des températures relativement faibles (0 à
35°C) pour éviter toute dénaturation protéique. On obtient ainsi une suspension contenant
différents composants cellulaires, appelée homogénat cellulaire.

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III- CENTRIFUGATION

1. But: La centrifugation permet la séparation et la purification des fractions


subcellulaires en fonction de leur masse, surface et densité.
2. Principe: Des particules en suspension peuvent être séparées en fonction de leurs
caractéristiques de sédimentation quand elles sont soumises à un champ gravitationnel. Ce
processus est accéléré par centrifugation: opération de séparation des constituants d'un
mélange entraîné dans un mouvement de rotation, par action de la force centrifuge.
Le matériel de centrifugation contient un moteur capable de faire tourner un rotor à plusieurs
dizaines de milliers de tours par minute. Jusqu’à 20 000 x g, on parle de centrifugeuse, et au
delà de 20 000 x g, on parle d’ultracentrifugeuse.

Pour une vitesse de centrifugation inférieure à 20 000g, on parle de centrifugation. Pour une
vitesse de centrifugation supérieure à 20 000g, on parle d’ultracentrifugation.
L’ultracentrifugation est une centrifugation à très grande vitesse, qui permet la séparation des
différents organites cellulaires ou des macromolécules, en fonction de leur taille ou de leur
densité. Les deux types de centrifugation (différentielle et sur gradient) seront traités en TD.
IV- Cultures cellulaires

1. Définition
● Elles désignent un ensemble de techniques utilisées pour faire croître des cellules hors
de leur organisme ("ex-vivo") ou de leur milieu d'origine, dans un but d’expérimentation
spécifique.
● Les cellules mises en culture peuvent être:
- des microorganismes libres (ex : bactéries, levures)
- des cellules saines prélevées dans un organisme (biopsie) à capacité de division limitée.
- des cellules à capacité de division non limitée (ex : cellules cancéreuses).
2. Conditions de culture
Les cellules sont placées dans un milieu dont les caractéristiques sont les plus proches
possibles de leur milieu naturel, afin de favoriser leur multiplication et leur croissance.
■ Milieu: ex: cellules de Mammifères
- pH neutre - T° physiologique (37°C) - Antibiotiques (pour éviter une contamination par
les bactéries) - Substances nutritives (glucose, acides aminés, vitamines…)
■ Support : Selon leur origine, les cellules se développent en suspension ou en adhérence à
un support.
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3. Types de culture: Il y a 2 types de cultures: primaires et secondaires

■ Cultures primaires: ce sont des cultures faites à partir de cellules primaires, c’est-à-dire
obtenues directement à partir d’un tissu sain.
Ex : tissu conjonctif de la peau : étalement des cellules qui se fixent au support et prolifèrent
en monocouche (dans ce cas, la croissance des cellules s’arrête par inhibition de contact).
■ Cultures secondaires: les cellules mises en cultures proviennent cette fois des cellules
issues de la culture primaire (les cellules des cultures Iaires sont prélevées et utilisées pour
former un grand nombre de cultures IIaires).
V- Techniques de marquage radioactif des cellules

1. Définition d’un élément radioactif


C’est un élément instable qui se désintègre spontanément en émettant des rayonnements
(radiations), permettant de le localiser et de suivre sa migration.
Un élément chimique (par exemple, le carbone) est une famille d’atomes, appelés isotopes,
ayant le même nombre de protons mais pas le même nombre de neutrons: le carbone 12
possède 12 neutrons, le carbone 14 en a 14, etc. C’est le nombre de neutrons qui détermine
si l’isotope est stable ou radioactif. Par exemple, le 12C est stable, le 13C et le 14C sont
radioactifs).

2. Principe du marquage radioactif des cellules


Le marquage radioactif consiste à remplacer un élément chimique normalement présent
dans les cellules (sous sa forme stable) par un isotope radioactif (RA) du même élément.
Cet élément RA est introduit dans les cellules par injection ou par rajout au milieu de culture.
L’élément RA incorporé aux cellules peut être ensuite quantifié ou localisé grâce aux
rayonnements qu’il émet.

3. Principaux isotopes utilisés en biologie


Ce sont généralement : 32P ; 35S ; 14C ; 3H ; 125I; 131I.
Lorsqu'on s'intéresse à la synthèse d’une macromolécule, on utilise des petites molécules
marquées comme précurseurs spécifiques de la macromolécule.
Exemples:
■ Si on veut suivre la synthèse des protéines, on utilise un acide aminé, précurseur
spécifique des protéines.
■ Pour la synthèse d’ADN, on utilise souvent la thymidine tritiée (3H-thymidine) car
la base azotée spécifique de l’ADN est la thymine.
■ Pour la synthèse d’ARN, on utilise souvent l’uridine tritiée (3H-uridine) car la base
azotée spécifique de l’ARN est l’uracile.

NB: LA DETECTION, LA MESURE DE LA RADIOACTIVITE ET L’AUTORADIOGRAPHIE


SERONT TRAITES EN TD.

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CHAPITRE III:
COMPOSITION CHIMIQUE DE LA CELLULE
I- GENERALITES
La composition chimique de la matière vivante peut être approchée de deux façons
différentes:
a- L’analyse élémentaire: permet de connaitre la nature et les proportions des éléments
chimiques (atomes). L’analyse élémentaire est réalisée par l’utilisation de méthodes
chimiques après décomposition et dissolution de la matière vivante.

Eléments Symbole Numéro % en poids dans % en poids dans


atomique l’environnement le corps humain
Oxygène O 8 50,02 62,81 Les 4 Eléments

11 Eléments macrotrophiques ou
Carbone C 6 0,18 19,37 fondamentaux:

plastiques ou macroéléments
Hydrogène H 1 0,95 9,31 Représentent 96,63%
Azote N 7 0,03 5,14 du poids d’un Homme

(99,98) %)
Calcium Ca 20 3,22 1,38 Les 7 éléments
Phosphore P 15 0,11 0,64 importants:
Soufre S 16 0,11 0,63 Représentent 3,35 %
Sodium Na 11 2,36 0,26 du poids d’un Homme
Potassium K 19 2,28 0,22
Chlore Cl 17 0,20 0,18
Magnésium Mg 12 2,08 0,04

Fluor F 9 0,10 0,009 Exemples d’éléments


Fer Fe 26 4,18 0,005 microtrophiques ou
Silicium Si 14 25,80 0,004 oligoéléments
Aluminium Al 13 7,30 0,001 Représentent 0,02 % du
Manganèse Mn 25 0,08 0,0001 poids d’un Homme

Constitution élémentaire de la matière vivante (G. BERTRAND, 1951)

Qualitativement: il y a peu de différences entre la composition chimique de l’homme et celle


des matériaux non vivants de son environnement.

Quantitativement: on observe des différences importantes, si l’oxygène est abondant dans


les deux cas le carbone est très concentré dans le protoplasme et le silicium est, au contraire,
très rare dans le protoplasme mais abondant dans l’environnement inerte.
b- L’analyse immédiate: permet de séparer les principaux groupes de substances
chimiques du protoplasme. Pour réaliser une analyse immédiate on doit éviter toute
transformation chimique et utiliser des techniques physiques de séparation dites méthodes
douces (solubilisation, centrifugation, chromatographie, électrophorèse...).

Un tissu vivant animal ou végétal est constitué principalement:

1- D’eau
2- De substances minérales
3- De substances organiques: - Glucides - Lipides - Protides - Acides nucléiques

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II- L’eau dans la matière vivante

L’eau dans le protoplasme est le corps le plus important quantitativement, facile à mettre en
évidence par une pesée d’un fragment de tissu vivant avant et après déshydratation par
chauffage (dessiccation).
Exemples % d’eau
Graines sèches 6 à 10 %
Bois (cèdre) 40 %
Corps humain 63 %
Bactéries 71 %
Champignons 91 %
Laitue 90 %
Méduse 98 %

A- Différentes formes de l’eau: L’eau des organismes vivants peut être:

a- Intégrée à certaine molécules ou eau de constitution: Un certain nombre de molécules


d’eau sont incluses à l’intérieur de grosses molécules organiques (en général protéiques); et
sont reliées au reste de la molécule par des liaisons chimiques. Cette forme d’eau ne dépasse
pas les 4% du poids frais.

b- Fixée sur certaines molécules ou eau d’imbibition : Elle est fixée à la surface des grosses
molécules organiques (en général protéiques) par des forces électriques faibles. La fixation de
ces molécules d’eau sur les protéines peut se faire soit par le biais de 0H- sur des protéines
portant des charges positives ou par les H+ sur les protéines portant des charges négatives.
Cette eau d’imbibition représente le plus souvent la plus grande partie de l’eau totale d’un
organisme.

c- Libre ou eau de dilution: C’est l’eau libre (ni fixée ni liée à d’autres molécules) qui
constitue des compartiments liquides soit au niveau cellulaire (vacuole) soit au niveau d’un
organisme animal (plasma sanguin) ou végétal (sève). Dans tous les cas, cette eau de dilution
a souvent un rôle de transport ou de stockage de substances dissoutes.

Les trois formes de l’eau contenue dans un organisme vivant peuvent subir des variations et
entrainer différentes conséquences:
- L’eau de dilution peut subir une diminution, dans certaines conditions (sécheresse),
sans grandes conséquences pour l’organisme.
- L’eau d’imbibition peut subir une diminution accompagnée d’une diminution du
métabolisme, mais dans certaines limites, c’est le cas de la vie ralentie (graine).
- L’eau de constitution ne peut pas subir de diminution car cela entrainerait la
destruction de molécules organiques et par conséquent la mort cellulaire.

III- Les substances minérales

Elles sont présentes et indispensables dans tous les organismes vivants, elles correspondent
aux cendres résultant de la combustion de la matière vivante. Ces substances minérales (sels
minéraux) représentent souvent 5 à 15% du poids sec du protoplasme. O n peut cependant
noter des variations de ces pourcentages en fonction de l’espèce, de l’organe ou du tissu:

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Matière vivante % de sels minéraux (poids sec)
Champignon 5,5 %
Laitue 27 %
Muscle de bœuf 6%
Os 66 %
Ces substances minérales sont soit en solution donc sous forme ionisées et mobiles soit sous
forme cristallisée dans les parties dures (dents, os..).
Chez les êtres vivants les principaux sels minéraux correspondent aux combinaisons des
cations (Na+, K+, Ca2+, Mg2+, Fe3+....) et des anions (Cl-, SO2-, PO43-....).
Ces différents ions jouent un rôle important dans le métabolisme cellulaire ainsi que dans
l’établissement du pH des milieux biologiques.
IV- Substances organiques
A- LES GLUCIDES
I- Généralités
Les glucides (glucide du grec : glukus = doux, sucré) constituent une classe de produits
naturels dont la formule brute est: Cn(H2O)n d’où leur ancienne appellation d’Hydrate de
Carbone.

Leur importance biologique est considérable:


- Plus de la moitié du carbone de la biomasse est mobilisée sous forme d’un glucide: la
cellulose (paroi des cellules végétales).
- Les glucides constituent les réserves énergétiques: l’amidon dans les cellules végétales
et le glycogène dans les cellules animales qui libèrent de l’ATP après dégradation.
- Les glucides interviennent comme éléments de reconnaissance et de communication
entre cellules: les polyosides des groupes sanguins (A, B, AB et O).
- Ils jouent un rôle d'éléments de structure de la cellule: les mucopolysaccharides chez les
animaux supérieurs, la cellulose chez les végétaux.
- Enfin, ils font partie intégrante de la structure de nombreuses macromolécules
biologiques fondamentales telles que les glycoprotéines, les acides nucléiques (ribose et
désoxyribose), les coenzymes et les antibiotiques.
Les glucides sont de taille très variable allant de petites molécules libres et solubles (glucose)
aux polymères de taille très élevée (cellulose).

La classification des glucides peut être résumée comme suite:

Les glucides sont classés en deux familles distinctes les oses et les osides. Les oses, appelés
aussi monosaccharides ou sucres simples, ce sont des molécules non hydrolysables qui sont
les unités structurales entrant dans la composition des glucides plus complexes. Les osides
résultent de la condensation de molécules d’oses et éventuellement de substances non
glucidiques. Les osides comprennent deux groupes : les holosides constitués uniquement
d’oses et les hétérosides constitués d’oses et de molécules non glucidiques.

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II- Etude des oses

Ce sont les monomères des glucides appelés aussi monosaccharides ou sucres simples. Ce sont des
molécules non hydrolysables qui constituent donc les unités structurales de glucides plus complexes.
Il s’agit de composés non ramifiés comprenant un nombre d’atomes de carbone variant entre 3 et 7 et
dont l’appellation dépend de ce nombre (3C: triose; 4C: tétrose; 5C: pentose; 6C: hexose; 7C:
heptose).

Un ose est un polyalcool (comprenant plusieurs fonctions alcool OH) possédant soit une fonction
aldéhyde (COH) et dans ce cas on parle d’aldose (ex. glucose) soit une fonction cétone (C=O) et
dans ce cas il s’agit de cétose (ex. fructose).

III- Etude des osides


1- Définition

Ce sont des composés hydrolysables, constitués par l’enchaînement de deux ou plusieurs


molécules d’oses qui peuvent parfois être associés à d’autres substances non glucidiques
(aglycones). Les osides sont soit composés uniquement d’oses et constituent dans ce cas les
holosides, soit composés d’oses et d’aglycones et il s’agit dans ce cas d’hétérosides.

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2- Les holosides
Dans ces composés les oses sont unis entre eux par une liaison osidique qui s’établit entre
deux fonctions alcool (OH), de deux oses, avec élimination d’une molécule d’eau:

OSE1----OH + OH---OSE2
↓-H2O
↓ Liaison osidique
OSE1-O-OSE2

La liaison osidique peut être rompue par hydrolyse acide ou sous l’action d’enzymes
spécifiques.

3- Les hétérosides
Leurs molécules contiennent un ou plusieurs oses associés à un aglycone (composé bon
glucidique) qui donne à ces molécules des propriétés particulières (souvent toxiques ou
thérapeutiques).
B- LES LIPIDES
I- Généralités
Ils constituent un groupe essentiel de la matière vivante et de la matière grasse. Ils se
définissent comme étant des esters résultant de la combinaison d’acides gras et d’alcools.

Acide gras Alcool Ester (lipide)

Les lipides sont classés en deux grands groupes :


- Les lipides simples : constitués uniquement de trois éléments chimiques (C, O et H) et
résultant de la simple estérification d’acide gras et d’alcool.
- Les lipides complexes : contiennent, en plus du C, O et H d’autres éléments chimiques
comme le phosphore (P), l’azote (N) ou le soufre (S).
L’un des caractères communs aux lipides est leur insolubilité dans l’eau et leur solubilité
dans les solvants organiques (chloroforme, benzène, acétone...). En plus, les lipides ne sont
pas volatils et tâchent le papier de façon durable.
II- Les lipides simples : Composés uniquement d’acides gras et d’alcools.
1- Les acides gras naturels: Ce sont des composés formés d’une longue chaîne
hydrocarbonée terminée par une fonction acide (COOH), possédant, le plus souvent, un
nombre pair d’atomes de carbone.
a- Les acides gras saturés: Ne possèdent pas de double liaison.
b- Les acides gras insaturés: Possédant une ou plusieurs doubles liaisons
2- Les alcools des lipides simples
Le glycérol : Le plus simple et le plus fréquent des alcools rencontrés dans les lipides est le
glycérol, il s’agit d’un trialcool appelé aussi glycérine. On peut aussi trouver d’autres alcools
dans le lipide simple tel que les stérols.

18
III- Les lipides complexes ou hétérolipides
Ce sont des lipides qui contiennent dans leurs molécules, en plus de l’alcool et des acides
gras, d’autres composés tels que : l’acide phosphorique, acide aminé, ose...
Ces lipides sont nombreux et variés, ce sont en premier lieu des lipides structuraux qui en
association avec les glycérides ou les protéines contribuent à l’édification des systèmes
membranaires.
Exemple: phospholipide = glycérol + 2 acides gras + 1 acide phosphorique
Enfin, les lipides représentent un groupe de molécules organiques très varié assurant
différents rôles structuraux, énergétiques et physiologiques.

C- LES PROTIDES
I- GENERALITES
Ce sont des constituants très importants de la matière vivante, ils forment entre 55 et 85% du
poids sec selon les tissus considérés. Ils assurent de nombreux rôles parmi lesquels on peut
citer:
- Structural (collagène, osséine, kératine...)
- Fonctionnel (hémoglobine)
- Régulateur (enzymes, hormones)
- De réserve (ovalbumine de l’œuf)
- Défense (anticorps)
- Motricité (actine, myosine)

L’analyse élémentaire montre que les protides sont formés à partir de quatre éléments
chimiques principaux (C, H, O et N), ce sont donc des composés quaternaires, à ces éléments
s’ajoutent généralement du phosphore et du soufre entre autres.

On peut classer les protides en fonction de la taille et de la complexité des molécules en:
- Les acides aminés (protides simples non hydrolysables)
- Les polypeptides (hydrolysables, formés par un enchainement d’acides aminés liés entre
eux par des liaisons peptidiques).
- Les protéines (hydrolysables, comprenant un très grand nombre d’acides aminés et une
structure complexe). On distingue les holoprotéines (constituées uniquement d’acides
aminés) et les hétéroprotéines (constituées d’acides aminés et de groupement prosthétique
non protidique).

PROTIDES
Acides aminés (aa) Polypeptides Protéines
- Simples - ± complexes - Complexes
- Non hydrolysables - Hydrolysables - Hydrolysables
(monomères) (polymères) (polymères)
- plusieurs acides aminés - Un très grand nombre d’acides aminés
liés par des liaisons Holoprotéines Hétéroprotéines
peptidiques Composées d’aa Composées d’aa et de
uniquement groupement
prosthétiques

19
II- LES ACIDES AMINES

Ce sont des corps chimiques qui contiennent à la fois une fonction acide (COOH) et une
fonction amine (NH2) portées par le même carbone d’où le nom d’acide aminé, leur formule
générale est la suivante:

R représente un radical qui varie


d’un acide aminé à un autre.

III- LES POLYPEPTIDES


Ce sont des associations élémentaires d’acides aminés, liés par des liaisons peptidiques. Ils sont
moins importants que les protéines dans la biologie de la cellule car plus rares. Ils peuvent apparaitre
à la suite d’une hydrolyse partielle des protéines. Il existe, cependant, quelques polypeptides à
connaitre comme le glutathion ou des hormones comme l’insuline.
● Liaison peptidique: Elle résulte de la combinaison entre une fonction acide d’un acide aminé et une
fonction amine d’un autre acide aminé avec la libération d’une molécule d’eau:

Il s’agit d’une liaison forte qui se répète tout au long de la molécule d’un polypeptide ou
d’une protéine.

IV-LES PROTEINES
Ce sont les protides les plus complexes et les plus importants par leur quantité dans le
protoplasme et aussi par la diversité des fonctions qu’elles remplissent dans la cellule. On
distingue deux types de protéines les holoprotéines et les hétéroprotéines.
1- Les holoprotéines: Elles sont constituées uniquement par des acides aminés, elles
diffèrent des polypeptides par leurs tailles (grand nombre d’acides aminés), ce sont donc de
grosse molécules ou macromolécules.
2- Les hétéroprotéines: Leur hydrolyse fournit, en plus des acides aminés, un groupement
prosthétique pouvant être de nature glucidique ou lipidique entre autre. Ce sont les protéines
les plus complexes et le plus souvent les plus importantes physiologiquement.
Exemples:
- Glycoprotéines (glycocalixe) - Phosphoprotéines (caséine du lait) - Lipoprotéines (plasma
sanguin) - Chromoprotéines (hémoglobine: P+Fer)

20
D- LES ACIDES NUCLEIQUES
I- Généralités
Les acides nucléiques (AN) sont des composés d’importance biologique considérable. Ils
représentent entre 10 et 20% du poids sec de la matière vivante. Ils comprennent d’une part,
l’acide désoxyribonucléique ou ADN et d’autre part l’acide ribonucléique ou ARN. Les
AN sont de très grosses molécules ou macromolécules de très forte masse molaire.
II- Acide désoxyribonucléique ou ADN

● L’hydrolyse totale de l’ADN permet d’identifier trois constituants: l’acide phosphorique,


le désoxyribose (ose) et des bases azotés.

● L’hydrolyse partielle de l’ADN conduit à la libération de deux types de produits:


- Nucléoside = base azotée + désoxyribose
- Nucléotide = base azotée + désoxyribose + acide phosphorique

Ce qui montre que le monomère ou unité de base de l’ADN est le nucléotide formé par
l’association de trois molécules: base azotée, désoxyribose et acide phosphorique. Donc
l’ADN est un polymère de nucléotides.

Structure d'un brin d'ADN.

En fait, la molécule d’ADN est constituée par deux chaînes polynucléotidiques réunies
ensemble par des liaisons hydrogènes entre les bases azotées complémentaires (adénine-
thymine et cytosine-guanine) d’où la notion d’ADN bicaténaire (deux brins).

21
ADN bicaténaire Liaisons des bases complémentaires

La structure standard de l'ADN n’est pas plane mais il s’agit d’est une double-hélice droite,
composée de deux brins complémentaires.

L’ADN a pour principal rôle d’être le support chimique de l’information génétique et


donc de l’hérédité.

22
III- Acide ribonucléique ou ARN
1- Constitution: L’hydrolyse totale de l’ARN permet de retrouver les trois constituants d’un
nucléotide à savoir l’acide phosphorique, le pentose et la base azotée. On note cependant,
des différences entre l’ADN et l’ARN, dans ce dernier le pentose est un ribose d’où le nom
d’acide ribonucléique, et la base azotée thymine est remplacée par l’uracile.
L’ARN est aussi un polynucléotide, il est cependant toujours constitué par un seul brin donc
monocaténaire.

Structure d'un brin d'ARN.


2- Les différents types d’ARN

Selon le rôle physiologique, on distingue trois types d’ARN :


a- Les ARN messagers ou ARNm: Ce sont de grosses molécules, synthétisées rapidement
dans le noyau au contact d’un brin d’ADN (transcription), elles migrent ensuite dans le
cytoplasme par les pores nucléaires. Ce sont donc les intermédiaires entre le noyau et le
cytoplasme. Les ARNm permettent donc le transfert de l’information stockée au niveau de
l’ADN vers le cytoplasme où les protéines sont synthétisées. Le nombre des ARNm change
dans la cellule en fonction de l’activité, du type cellulaire et de la période du cycle
cellulaire. Les ARNm représentent environ 5% de l’ARN cellulaire total.

23
b- Les ARN de transfert ou ARNt: Ce sont de petits ARN (75 à 90 nucléotides), ils ont une
forme caractéristique dite en trèfle. Il existe une cinquantaine d’ARNt différents chacun est
capable de fixer un acide aminé déterminé lors de la synthèse protéique par les ribosomes
(traduction). Les ARNt sont solubles et représentent entre 10 et 15% de l’ARN cellulaire
total.

c- Les ARN ribosomaux ou ARNr: Ils représentent entre 75 et 80% de l’ARN cellulaire
total, ce sont des polynucléotides de taille importante. Associés à des protéines, se sont les
constituant essentiels des ribosomes.
IV- Les dérivés de nucléotide

En dehors des acides nucléiques, les nucléotides ou leurs dérivés interviennent dans de
nombreuses réactions biochimiques. Les nucléotides ont également des rôles dans des
fonctions clés de l'organisme:
- Le transport d'énergie. L'ATP, qui dérive d'un nucléotide, est la molécule universelle pour
le transport d'énergie.
- Les mécanismes enzymatiques. Le coenzyme A est une molécule dérivant d'un nucléotide.
Il joue un rôle central dans des réactions du métabolisme protéique, glucidique et lipidique.
- Le transfert d'information au niveau cellulaire grâce à l'AMP cyclique et le GMP
cyclique.
Exemples de dérivés de nucléotides: AMP, ADP et ATP

24
CHAPITRE IV: LA MEMBRANE PLASMIQUE
A. DEFINITION ET ROLES MAJEURS

I. DEFINITION : C’est la structure qui délimite, entoure toute cellule.

II. ROLES: Elle préserve l’intégrité de la cellule. Elle capte les signaux extérieurs et permet
à la cellule de répondre aux modifications de l’environnement. Elle maintient les différences
indispensables entre le contenu de la cellule et son environnement.
• en jouant un rôle de filtre sélectif, elle contrôle l’entrée des substances nutritives et la sortie
des déchets.
• en utilisant des mécanismes de transports adaptés.

B. STRUCTURE ET COMPOSITION CHIMIQUE

Comme toutes les autres membranes cellulaires, la membrane plasmique est un assemblage de
molécules lipidiques (L), de molécules protéiques (P) maintenues ensemble principalement
par des liaisons non covalentes. Elle contient également des molécules glucidiques (G).

I. LIPIDES MEMBRANAIRES: Ce sont les constituants fondamentaux de la membrane.

1. Différents types de Lipides membranaires: Au niveau de la membrane plasmique, il


existe 3 classes principales de lipides:
a. Les phospholipides (PL): Ce sont les plus abondants. Souvent constitués d’une molécule
de glycérol sur laquelle se rattachent 2 chaînes d’acides gras (ag). et d’une molécule de
phosphate à laquelle est branchée une autre molécule (ex: un acide aminé).

Phospholipide

25
Remarque 1: Les phospholipides sont organisés en deux régions:
• 1 région hydrophile (ou polaire), qui a une affinité pour l'eau (aime l’eau): c’est la tête
constituée par le groupement phosphate.
• 1 région hydrophobe (région apolaire), qui n’a pas d’affinité pour l'eau: c’est la queue
constituée par les deux chaînes d'acides gras.
- On dit que les phospholipides sont amphiphiles : ils ont une double affinité pour l’eau.
Remarque 2: La longueur des chaînes hydrocarbonées des acides gras est variable (les
queues sont ± longues).
Remarque 3: Une des queues peut posséder une ou plusieurs liaisons insaturées (doubles
liaisons entre les carbones).

b. Le cholestérol (C)

- Il est présent uniquement dans les cellules Eucaryotes, et représente environ 35% des lipides
membranaires. C’est une molécule rigide qui s’insère entre les molécules de phospholipides.
- Le cholestérol possède:
• une extrémité polaire hydrophile (radical OH du 1er cycle carbonique).
• un noyau central rigide (structure polycyclique).
• une extrémité apolaire hydrophobe (queue hydrocarbonée).

Cholestérol
c. Les glycolipides (GL)
- Lipides contenant 1 ou plusieurs glucides (glyco = sucré).
- Le groupement saccharidique (1 ou plusieurs sucres) pointe à l’extérieur de la membrane.

Glycolipide
26
2. Organisation en bicouche des Lipides membranaires
Comme les Lipides sont amphiphiles, ils s'organisent en bicouche en présence d'eau: par
assemblage et par auto-fermeture.

Organisation des lipides membranaires


Remarque: La bicouche lipidique est asymétrique: la composition lipidique est différente
entre les deux couches.

Bicouche lipidique asymétrique

3. Diffusion des Lipides et fluidité membranaire


- Les molécules L sont capables de diffuser librement au sein de la bicouche lipidique par :
• Une diffusion latérale: les molécules Lipidiques changent facilement de place avec les
molécules voisines, à l’intérieur d’une monocouche (107 fois /seconde).
• Rotation: les Lipides font des mouvements de rotation autour de leur axe.
• Bascule ou «flip-flop»: les Lipides migrent d’une monocouche à une autre (très rare).

Fluidité des lipides membranaires

Conclusion: Les Lipides membranaires ne sont donc pas figés, ils présentent une
certaine fluidité (mouvement).
27
4. Facteurs influençant la fluidité membranaire:
La fluidité d’une bicouche lipidique dépend de sa composition:
• Longueur des chaînes d’acides gras: plus elle est grande et plus la fluidité membranaire
diminue (car l’interaction entre les queues hydrocarbonées augmente).
• Nombre de liaisons insaturées: plus il est grand et plus la fluidité augmente car les doubles
liaisons forment des coudes dans les chaînes hydrocarbonées, rendant leur assemblage plus
difficile.
• Nombre de molécules de cholestérol: plus il est important et plus la fluidité diminue car le
noyau stéroïde immobilise les chaînes hydrocarbonées, en rendant la membrane plus rigide.

II. PROTEINES MEMBRANAIRES

1. Généralités
- Une protéine (P) est une macromolécule composée par une chaîne d’acides aminés liés entre
eux par des liaisons peptidiques.
- Les protéines représentent 50% de la masse de la membrane plasmique. Mais les molécules
lipidiques sont plus nombreuses que les molécules protéiques car elles sont beaucoup plus
petites : environ 50 molécules lipidiques pour une molécule protéique.
- La structure de base de la membrane est assurée par les lipides mais ce sont les protéines qui
assurent la plupart des fonctions spécifiques, en intervenant comme: Transporteuses de
molécules, réceptrices de signaux extracellulaires et enzymes.

2. Différentes formes d’association des Protéines à la membrane


• Les protéines transmembranaires: Elles sont constituées d’une chaîne peptidique qui
traverse une ou plusieurs fois la bicouche lipidique. Elles font le lien entre les deux côtés
de la membrane. Elles sont amphiphiles avec des régions hydrophobes qui traversent la
membrane et interagissent avec les queues hydrophobes des lipides et des régions
hydrophiles qui sont exposées à l’eau des deux côtés de la membrane.
• Les protéines intrinsèques: Elles sont maintenues dans une des deux couches lipidiques
par une chaîne d’acide gras. Elles sont présentes d’un seul côté de la membrane.
• Les protéines périphériques: Elles ne s’étendent pas jusqu’à la partie hydrophobe de
bicouche lipidique. Elles sont liées aux extrémités hydrophiles des lipides ou à des
protéines intégrées dans la membrane. Elles peuvent être situées sur la face externe ou
interne de la membrane.

Différentes formes d’association des protéines à la membrane.

28
3. Diffusion des Protéines
• Diffusion par rotation: de nombreuses protéines sont capables de tourner autour d’un
axe perpendiculaire au plan de la double couche lipidique.
•Diffusion latérale: les protéines se déplacent latéralement à l’intérieur de la membrane.

III. GLUCIDES MEMBRANAIRES


- Toutes les cellules eucaryotes ont des glucides au niveau de leur surface (sous forme
d’oligosaccharides ou de polysaccharides).
- Ces sucres sont liés: aux Lipides pour former des glycolipides et aux Protéines pour former
des glycoprotéines.
- Les chaînes glucidiques des glycolipides et glycoprotéines sont exclusivement localisées
sur la face non cytosolique.
- On appelle glycocalixe la zone périphérique riche en glucides située sur la face externe.
- Le glycocalixe pourrait jouer un rôle de reconnaissance entre les cellules.

Glucides membranaires
IV. MODELE DE LA MOSAIQUE FLUIDE DE LA MEMBRANE PLASMIQUE
C’est le modèle énoncé pour décrire :
• la disposition particulière des différents éléments constituant la membrane plasmique.
• la fluidité caractérisant ces éléments.

Modèle de la mosaïque fluide de la membrane plasmique

29
C. TRANSPORT DES MOLECULES A TRAVERS LA MEMBRANE

- La cellule a la capacité d’accepter certaines molécules et d’en refuser d’autres.


- C’est la membrane plasmique qui joue le rôle de barrière sélective entre les milieux intra et
extracellulaires.
- C’est la partie hydrophobe de la bicouche Lipidique qui empêche un grand nombre de
molécules de traverser la membrane plasmique.
• Les membranes sont perméables:
> Aux molécules hydrophobes (ex: O2, N2).
> Aux molécules hydrophiles si elles sont non chargées et suffisamment petites (ex : H 2O,
éthanol, urée…). Ces molécules peuvent donc traverser la bicouche lipidique.
• Les membranes sont imperméables:
> Aux grandes molécules polaires (ex: glucose).
> Aux ions (ex: K+, Mg2+…). Dans ce cas, ce sont les protéines de la membrane qui vont
permettre leur transport.

Perméabilité de la mb.Pl
CONCLUSION
Les différents types de molécules seront transportés de manière différente à travers la
membrane plasmique.

I- TRANSPORT DES PETITES MOLECULES


1. Transport par diffusion simple

C’est un transport où les molécules diffusent à travers la membrane :


- Dans le sens du gradient de concentration, c.à.d. du plus concentré vers le moins concentré.
- C’est un transport passif qui ne nécessite pas d’énergie.
- Ce type de transport concerne surtout les molécules hydrophobes.

30
Les différents types de transport membranaire
2. Transport à l’aide de Protéines transmembranaires

a. Diffusion facilitée
C’est un transport passif qui ne nécessite pas d’énergie, mais qui se fait à l’aide de protéines
membranaire dans le sens du gradient (de concentration ou électrochimique).
→ Si la molécule n’est pas chargée:
Seule la différence de concentration des deux côtés de la membrane détermine la
direction du transport (transport dans le sens du gradient de concentration).
→ Si la molécule porte une chargée:
Son transport se fait dans le sens du gradient électrochimique, qui dépend:
- du gradient de concentration.
- et de la différence de potentiel électrique à travers la membrane.
Il existe deux classes de protéines de transport membranaire:

► Les protéines canaux: Elles forment un canal au travers de la membrane qui s’ouvre pour
laisser diffuser certaines molécules dans le sens du gradient.

Les protéines canaux


Ex 1: Les canaux ioniques:
• ils laissent diffuser rapidement les ions à travers la membrane plasmique.
• ils sont spécifiques d’un ou de plusieurs ions.

31
Ex 2 : Les canaux hydriques ou aquaporines:

• ils permettent la diffusion rapide de l’eau à travers la membrane.


• Ce transport de l’eau est appelé osmose. C’est un mouvement passif qui se fait
d’un milieu (-) concentré en solutés vers un milieu (+) concentré.

- Quand une cellule est placée dans un milieu (-) concentré en solutés que le milieu
intracellulaire (milieu hypotonique), l’eau pénètre dans la cellule.
- Quand une cellule est placée dans un milieu (+) concentré en solutés que le milieu
intracellulaire (milieu hypertonique), l’eau sort de la cellule.
- Quand une cellule est placée dans un milieu de concentration identique au milieu
intracellulaire (milieu isotonique), il n’y a pas de mouvement d’eau.

► Les protéines porteuses ou transporteurs: Elles se lient au soluté à transporter et le font


passer de l’autre côté de la membrane, dans le sens du gradient, par bascule ou par
changement de configuration (ping-pong).

Les protéines porteuses

REMARQUE 1: Il existe différents types de protéines porteuses:

→ Protéines uniport (ou uniporteurs): elles transportent un seul soluté.


→ Protéines ‘Co-transporteurs’: elles transportent simultanément deux solutés. C’est un
transport couplé qui se fait de deux manières possibles:
• Par Co-transport symport: les 2 solutés sont transportés dans le même sens par un symporteur.
• Par Co-transport antiport: les 2 solutés sont transportés dans des sens opposés par un antiporteur.

Les types de protéines porteuses ou transporteurs

REMARQUE 2: Chaque protéine de transport membranaire est spécifique d’un type de molécules.

32
b. Transport actif

C’est le transport de solutés à travers la membrane plasmique contre le gradient


électrochimique: du moins concentré vers le plus concentré. C’est donc un transport actif,
qui nécessite de l’énergie (Є). Il s’effectue toujours à l’aide de protéines porteuses.
Selon la source d’énergie utilisée, il y a deux types de transport actif:
►Le transport actif primaire où l’Є provient de l’hydrolyse de l’ATP: ATP—►ADP+P +Є
Exemple: pompe Na+/K+ - ATPase
Dans le fonctionnement normal d’une cellule, la [K+] est beaucoup plus élevée à l’intérieur
des cellules par rapport à l’extérieur et la [Na+] est beaucoup plus élevée à l’extérieur des
cellules par rapport à l’intérieur. Cette différence de concentration est maintenue grâce à une
pompe Na+/ K+ qui fait sortir Na+ et entrer K+. Cette pompe fonctionne comme un antiporteur.
L’énergie nécessaire à son fonctionnement est fournie par l’hydrolyse de l’ATP sous l’action
d’une enzyme: l’ATP-ase.

Schéma de la pompe Na+/K+-ATPase


►Le transport actif secondaire où l’Є utilisée provient d’un gradient ionique.
Exemple: pompe Na+/Glucose
- C’est l’ Є dissipée par le gradient ionique (du Na+) qui permet le transport actif du glucose.
- C’est un système de Co-transport symport.

Transport couplé du Na+ et du glucose (transport actif secondaire)

33
II. TRANSPORT DES GROSSES MOLECULES

Les protéines membranaires ne peuvent pas transporter des macromolécules (ex: protéines,
polysaccharides). dans ce cas les mécanismes impliqués sont l’endocytose pour l’entrée des
molécules dans la cellule et l’exocytose pour leur sortie de la cellule.
1. ENDOCYTOSE : Il y a 2 types principaux d’endocytose:
a. La pinocytose ou «boisson de la cellule» : C’est l’ingestion de fluides et de solutés par
l’intermédiaire de petites vésicules (diamètre <150 nm).
Etapes:
• Adhésion des solutés à la surface de la membrane plasmique.
• Invagination de plus en plus marquée de la portion de membrane plasmique.
• Formation d’une vésicule d’endocytose ou endosome contenant les molécules.
REMARQUE : C’est un mécanisme utilisé par la plupart des cellules eucaryotes.

b. La phagocytose ou «alimentation de la cellule» : C’est l’ingestion de particules de


grande taille (comme les microorganismes ou les débris cellulaires) par l’intermédiaire de
vésicules de grande taille (diamètre>250 nm) appelés phagosomes.
Etapes:
• Adhésion entre cellule et particule à ingérer.
• Ingestion de la particule grâce aux prolongements cytoplasmiques (ou pseudopodes).
• Formation d’une vacuole intracellulaire: le phagosome
• fusion entre le phagosome et des lysosomes pour former un phagolysosome.
• Digestion de la particule par les enzymes du lysosome.

REMARQUE 1: C’est un mécanisme principalement utilisé par des cellules spécialisées.


REMARQUE 2: L’endocytose est accompagnée de perte de portions de membrane plasmique.

2. EXOCYTOSE : C’est le rejet de macromolécules contenues dans des vésicules


intracellulaires vers l’extérieur de la cellule.

Etapes:
- Migration des vésicules vers la membrane plasmique.
- Contact entre la membrane de la vésicule et la membrane plasmique.
- Fusion des deux membranes.
- Déversement du contenu à l’extérieur.

REMARQUE: L’exocytose est accompagnée de gain de portions de la membrane plasmique.

34
CHAPITRE V: LE HYALOPLASME
I- DEFINITION

C’est la partie du cytoplasme qui occupe l’espace situé entre les organites limités par une
membrane. Il correspond donc au milieu où baignent les différents organites

II- COMPOSITION

● Eau : ≈ 85%.
● Glucides, lipides, protéines, ARN.
● Ribosomes: synthèse de protéines
● Cytosquelette fibreux constitué de filaments protéiques.
● Milliers d’enzymes: interviennent dans le métabolisme: anabolisme (réaction de synthèse)
et catabolisme (réaction de dégradation) :
► Le cytosol est donc le carrefour des voies métaboliques.

III- CYTOSQUELETTE: Ensemble d’éléments fibreux de nature protéique

1- Rôles
● Il donne la forme à la cellule.
● Il est responsable des mouvements cytoplasmiques.
● Il oriente le déplacement d’un organite (ex: vésicule) dans le cytoplasme.

2- Composition
Le cytosquelette est composé de trois types majeurs d’éléments fibreux:
● Les microfilaments (≈ 7 nm).
● Les filaments intermédiaires (≈ 10nm).
● Les microtubules (≈ 20 nm).

a- Microfilaments
Ce sont des polymères de protéines contractiles principalement d’actine et de myosine ou
de leurs dérivés. Ils interviennent dans l’ajustement de la forme des cellules (contraction
musculaire).

b- Les filaments intermédiaires


Ils ont une composition en protéines variable selon le type de cellule. Il existe plusieurs
espèces de filaments intermédiaires exemples:

●Les filaments de lamine: ils ont un rôle de soutien de l’enveloppe nucléaire.


●Les filaments de desmine: dans les cellules musculaires, ils entourent les myofibrilles et
les rendent solidaires les unes des autres.
●Les filaments de kératine : dans les épithéliums (tissus de surface comme la peau), ils
forment un réseau qui assure la cohésion (attachement) entre cellules.
●Les neurofilaments: dans les neurones, ils participent à la constitution du squelette.

35
c- Les microtubules (µtubules)
Ils sont constitués de groupements de tubuline (α et β) arrangés en un tube cylindrique (24
nm Ф). Ils peuvent jouer un rôle purement structural. Ils sont responsables de plusieurs
mouvements cellulaires tels que :

- Les battements des cils et des flagelles.


- Le transport des vésicules membranaires dans le cytoplasme.
- L’alignement et la séparation des chromosomes lors de la mitose et de la méiose.

- Les différences entre cils et flagelles sont:


● Les cils sont généralement courts et nombreux, alors que les flagelles sont plus longs
mais en très petit nombre (1, parfois 2 ou 3).
● Les cils provoquent des mouvements parallèles à la surface des membranes, alors que
les flagelles provoquent des mouvements parallèles à son axe d’implantation.
Dans les cils comme dans les flagelles, les microtubules sont associés en structures
particulières: l’axonème et le cinétosome.
► L’axonème: C’est la structure qui se trouve dans le cil ou flagelle.
- En périphérie, il est constitué de 9 doublets de microtubules associés entre eux par des bras.
- Au centre, il comporte un doublet de microtubules.
► Le cinétosome: C’est la structure qui se trouve à l’endroit où le cil s’enfonce dans le cytoplasme:
- En périphérie, il est constitué de 9 triplets de microtubules reliés entre eux.
- Le doublet central de microtubules disparaît.
Les mouvements sont liés à des ondulations de l’axonème, dus à des glissements des doublets
de microtubules les uns par rapport aux autres. Ces mouvements sont liés à l’hydrolyse de
l’ATP. Ces microtubules sont stables, permanents.

Microtubules et flagelle
36
Rôle des microtubules dans les mouvements des chromosomes pendant la mitose
- Interphase:
Un centrosome composé de 2 centrioles se trouve souvent près du noyau. Chaque centriole
apparaît comme un court cylindre formé de 9 triplets de microtubules.
- Mitose:
● Prophase:
Les deux centrioles du centrosome se dédoublent et migrent vers les pôles opposés de la
cellule. Un réseau de microtubules, sous forme de fuseau, apparaît entre eux.
● Métaphase:
Les chromosomes s’attachent aux µtubules par leur kinétochore (région au niveau du centromère).
● Anaphase:
Les chromatides sœurs glissent le long des microtubules et migrent vers les deux pôles de la
cellule. Ces µtubules sont éphémères (transitoires): ils disparaissent à la fin de la mitose.

IV- Les ribosomes


- Les ribosomes sont des granules cytoplasmiques présents dans toutes les cellules
eucaryotes et procaryotes, les ribosomes ne sont pas des organites. Ce sont des complexes
ribonucléoprotéiques, car ils sont constitués d'ARN ribosomique, et de protéines.
Ils se trouvent dans le cytoplasme, ils sont libres ou associés, soit aux membranes du
réticulum endoplasmique, soit à l'enveloppe nucléaire. Lorsque la traduction est très active,
plusieurs ribosomes peuvent être associés simultanément à un même ARN messager, ce
chapelet de ribosomes consécutifs sur l'ARN étant appelé polysome ou polyribosome.

Libres Associés au RE Liés à l’enveloppe nucléaire

Polysomes (Polyribosomes)

37
Les ribosomes sont constitués de deux sous-unités, une petite (S pour small) qui « lit »
l'ARN messager et une plus grande (L pour large) qui se charge de l'assemblage des acides
aminés pour former la protéine.

Les ribosomes sont caractérisés par un coefficient de sédimentation Ks (S pour Svedberg),


80S chez les eucaryotes et 70S chez les procaryotes.
Les ribosomes sont la « machine » qui assure la traduction de la molécule d'ARNm dans la
synthèse des protéines (La traduction sera traitée dans le cours de biologie moléculaire).
Remarques:
● Les ribosomes 70S des procaryotes sont sensibles à certains antibiotiques qui n'ont pas
d'effet sur les ribosomes 80S des eucaryotes.
● Les mitochondries et les chloroplastes contiennent également des ribosomes 70S.

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CHAPITRE VI:LES SYSTEMES DE CONVERSION DE L’ENERGIE
PREMIERE PARTIE: LA MITOCHONDRIE
I- DEFINITION ET STRUCTURE

La mitochondrie est un organite de l’ordre du µm. Elle est délimitée par une enveloppe
mitochondriale formée de deux membranes une interne et une externe, différentes par leur
composition et leur fonction, séparées par l’espace intermembranaire. La membrane interne
délimite l’espace matriciel ou matrice.

Schéma de la structure mitochondriale


1: membrane interne.
2: membrane externe.
3: espace intermembranaire.
4: matrice.

a- La membrane mitochondriale externe:

Elle est composée d’une bicouche lipidique. Elle est formée à 50% de protéines et 50% de
lipides. Elle est perméable à toutes les molécules grâce à la présence de nombreuses protéines
appelées porines: canaux non spécifiques qui laissent passer des nombreuses molécules (des
ions, des nucléotides et divers métabolites (acides gras, pyruvate..).
b. La membrane mitochondriale interne:

Elle est aussi composée d’une bicouche lipidique. Elle est formée à 80% de protéines et 20%
de lipides. Elle se replie vers l’intérieur de la mitochondrie pour former de nombreuses crêtes
qui augmentent la surface de cette membrane. Elle est beaucoup moins perméable que la
membrane externe. Elle est riche:

• en transporteurs: d’électrons et de différentes molécules.


• en complexes enzymatiques: ex: ATP-synthase.
c. L’espace intermembranaire

Sa composition en ions et petites molécules est comparable à celle du cytosol. Il est riche en
protons H+.

d. La matrice

Elle renferme de nombreuses enzymes, de l’ADN mitochondrial sous forme circulaire dont la
composition en bases est différente de celle de l’ADN du noyau. Cet ADN mitochondrial sert
à la synthèse d’une partie des protéines mitochondriales (≈ 10%). La matrice contient aussi
des protéines nécessaires à la transcription de l’ADN mitochondrial et à la traduction de

39
l’ARNm en protéines ainsi que des mitoribosomes (différents des ribosomes cytoplasmiques)
qui assurent la synthèse protéique.

II- Fonction: la respiration cellulaire

- La mitochondrie convertit l’énergie des molécules organiques issues de la digestion en


ATP ou énergie directement utilisable par la cellule, en présence d’O2 (aérobie).

Sucres, acides gras, acides aminés

Réactions d’oxydations
(Présence d’O2)

CO2 + H2O + ATP

A. Généralités

Une réaction d’oxydation: C’est une réaction où un atome ou une molécule perdent des e‾
(ils deviennent oxydés). Mais c’est aussi le cas lorsqu’une molécule subit une
déshydrogénation (perte d’hydrogène H), car la perte d’H implique la perte d’e-.
Une réaction de réduction: C’est une réaction inverse où une molécule gagne un e‾ ou un
atome d’hydrogène.
Une réaction d’oxydoréduction: La perte d’un e- ne se produit que s’il y a un composé
susceptible de l’accepter. Donc, quand un e‾ est enlevé à une molécule (molécule oxydée), il
est immédiatement accepté par une autre molécule (molécule réduite).

Oxydation

AH2 + B BH2 + A

Réduction

Les réactions d’oxydation et de réduction sont donc couplées: on parle d’oxydoréduction.


Dans le métabolisme respiratoire, les principaux transporteurs d’e- sont le NAD
(Nicotinamide Adénine Dinucléotide) et le FAD (Flavine Adénosine Dinucléotide).

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* A-H2réduit oxydation (perte de H+ et d’e-) Aoxydé

NAD+ oxydé réduction (gain de H+ et d’e-) NADHréduit + H+


--------------------------------------------------------
* A-H2réduit oxydation (perte de H+ et d’e-) Aoxydé

FAD oxydé réduction (gain de H+ et d’e-) FADH2réduit

B. Etapes de la respiration

1- Glycolyse:

Elle se déroule dans le hyaloplasme, en anaérobiose (sans O2). C’est une série de réactions,
catalysées par des enzymes, qui dégrade une molécule de glucose (6 carbones) en deux
molécules de pyruvate (3 carbones). La glycolyse comprend deux phases: Une phase
préparatoire (phase 1: glucose → 2 trioses phosphates) et une phase de production d’ATP:
(phase 2).

La glycolyse comprend donc: des réactions d’oxydoréduction (glucose en pyruvate) et de


réduction (NAD+ en NADH). Ainsi que des synthèses d’ATP par phosphorylation d’ADP.

La réaction globale de la glycolyse:

Glucose + 2 ADP + 2 Pi + 2 NAD+ 2 pyruvates + 2 ATP + 2 H2O + 2 NADH

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2. Le cycle de Krebs
- Le pyruvate pénètre dans la matrice par la pyruvate translocase de la membrane interne, en
symport avec H+.

- Le pyruvate, sous forme d’acétyl-CoA, entre dans le cycle de Krebs.


Ce cycle se déroule dans la matrice Mitochondriale. Il est également appelé cycle des acides
tricarboxyliques ou cycle de l’acide citrique. Ce cycle se compose de 8 étapes, chacune
catalysée par une enzyme spécifique, pour réaliser la décarboxylation oxydative du pyruvate.

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Bilan du cycle de Krebs:

Au cours d’un cycle sont produits: 2CO2, 3NADH, 1FADH2 et 1ATP.

3. La chaîne respiratoire

Pendant la glycolyse et le cycle de Krebs, il y a eu production de coenzymes réduits


(surtout le NADH). Ces coenzymes vont être réoxydés: les e‾ passent du NADH ou du
FADH2 à un accepteur final (O2) en passant par une chaîne de transporteurs d’e‾ appelée
chaîne respiratoire. La chaîne respiratoire, localisée au niveau de la membrane mitochondriale
interne, est constituée de plusieurs complexes protéiques:

I: NADH-CoQ réductase.
II: succinate-CoQ réductase.
III: CoQ-cytochrome c réductase.
IV: Cytochrome oxydase.
Le coenzyme Q et le cytochrome c sont des transporteurs mobiles de la chaîne respiratoire.

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Le NADH cède ses e‾ au complexe I, qui va les transmettre à O2 en passant par le Coenzyme
Q, le complexe III, le cytochrome c et le complexe IV. L’O2, accepteur final d’e‾, sera réduit
en H2O. Le FADH2 cède ses e‾ au complexe II, qui achemine les e‾ à l’O2 par le même
chemin que celui des e‾ cédés par NADH.

L’énergie générée par ce transfert d’e‾ permet le rejet de protons H+ (contre le gradient) de la
matrice vers l’espace intermembranaire. L’expulsion des H+ se fait au niveau des complexe I
(4H+), III (2H+) et IV (2H+), et lors du transfert des e‾ du Coenzyme Q au complexe III (2H+).

Ceci crée un gradient électrochimique de H+ de part et d’autre de la membrane


mitochondriale interne. Ce qui entraîne un retour de H+ vers la matrice (flux protonique), qui
se fait au niveau de passages spécifiques constitués par l’ATP-synthase. L’énergie du flux
protonique est utilisée par l’ATP-synthase pour synthétiser de l’ATP à partir d’ADP + P.

Quand le transfert des e‾ est assuré par le NADH, 3ATP sont formés. Quand il est assuré par
le FADH2, 2 ATP sont formées. La phosphorylation de l’ADP est donc couplée aux
réactions d’oxydations: c’est pourquoi les réactions, qui se déroulent dans la membrane
mitochondriale interne, constituent la phosphorylation oxydative.

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Bilan énergétique de l’oxydation du glucose
Réaction CO2 produits NADH produits FADH2 produits ATP formés
1 glucose 2
0 2 0 2 x 3 = 6 (NADH)
2pyruvates
2 pyruvates
2 2 0 2 x 3 = 6 (NADH)
2 acétylCoA
2acétylCoA 2
4 6 2 6 x 3 = 18 (NADH)
2 CO2 2 x 2 = 4 (FADH2)
(cycle de Krebs)
TOTAL 6 10 2 38
oxidations (O2)
Sucres, ag, aa CO2 + H2O + ATP

Résumé du métabolisme énergétique

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DEUXIEME PARTIE: LE CHLOROPLASTE

I- Généralités

- Les plastes sont des organites cytoplasmiques spécifiques des cellules végétales. Ces
organites contiennent différents pigments et diverses substances, et en fonction de ces
pigments et substances on distingue différents types de plastes: Chloroplaste
(chlorophylles), Chromoplastes (caroténoïdes), Amyloplastes (amidon), Protéoplastes
(protéines) et Oléoplastes (lipides)
- Les différents types de plastes dérivent tous d’un même organite indifférencié appelé
proplaste. Il existe des interconversions entres ces différents plastes qui peut être résumées
comme suite:

II- Le chloroplaste

a- Organisation et Structure
Organite de forme généralement ovoïde limité par deux membranes une interne et l’autre
externe séparées par un espace intermembranaire. Cette enveloppe plastidiale entoure un
stroma parcouru par de nombreuses lamelles, orientées suivant le grand axe du chloroplaste,
appelées thylakoïdes. On distingue des thylakoïdes stromatiques qui traversent une grande
partie du stroma et des thylakoïdes granaires ou saccules empilés formant un granum
(pluriel=grana). Dans le stroma, on trouve des inclusions lipidiques, des ribosomes, des
grains d’amidon et de l’ADN circulaire.

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b- Composition chimique
L’analyse de chloroplastes isolés montre qu’ils sont composées de :
- Protéines: 40 à 60% du poids sec, ce sont des protéines de structure et des enzymes très
variées.
- Lipides: 20 à 30% principalement des phospholipides, des glycérides et des stérols.
- Glucides: moins de 5%, leur importance varie selon l’état physiologique de la cellule.
- Acides nucléiques: ADN circulaire, ARNm et ARNt.
- Pigments: composants originaux des plastes, ils représentent de 5 à 10% du poids sec ce
sont les chlorophylles a et b (vert) et les caroténoïdes comme la β-carotène (rouge), la
xanthophylle (jaune) et le lycopène (orange).

c- Rôle physiologique: la photosynthèse


C’est l’ensemble des réactions qui aboutissent à la formation principalement de glucides et le
dégagement de l’oxygène à partir du gaz carbonique et de l’eau et en présence d’énergie
lumineuse et de chlorophylle, l’équation générale de la photosynthèse se résume comme
suite:
Lumière, chlorophylle
nCO2 + H2O→→ →→→→→→→→→ (CH2O)n + nO2 + énergie

Cette réaction est en fait la résultante de plusieurs réactions complexes (qui seront traitées
ultérieurement en physiologie végétale).

COMPARAISON MITOCHONDRIE/CHLOROPLASTE

Caractères
communs

Mitochondrie Chloroplaste

47
CHAPITRE VI: LE SYSTEME ENDOMEMBRANAIRE
I- DEFINITION
Le système endomembranaire correspond à l’ensemble de cavités cellulaires, limitées par une
membrane et qui communiquent entres elles et avec la membrane cytoplasmique. Cette
communication se fait de manière transitoire en utilisant des petites vésicules ou canalicules
membranaires. Les mitochondries, les chloroplastes, les péroxysomes ne font pas parties de ce
Système car Il s’agit de compartiments clos. Ce système comprend trois types d’organites
délimités par une membrane. Il s’agit du:
1- Réticulum endoplasmique(RE)
2- Appareil de Golgi (AG)
3- Lysosomes (Lys).
1- Le réticulum endoplasmique:
a- Structure

Le RE (réticulum = réseau, endoplasmique = à l’intérieur du cytoplasme) est un organite


présent dans les cellules eucaryotes. Il est constitué d’un réseau de membranes étendu, sous
forme de citernes et de tubules communicants. La membrane du RE délimite la cavité ou
lumière du RE. Des parties de la membrane du RE sont en continuité avec la membrane
nucléaire externe, et la lumière du RE est donc en continuité avec l’espace périnucléaire. Il y a
2 types de réticulum endoplasmique: Le RE rugueux (RER) ou granuleux (REG) qui porte des
ribosomes sur sa membrane et le RE lisse (REL) sans ribosomes.

b- Fonctions
● Le réticulum endoplasmique lisse:
► C’est le siège de la synthèse des acides gras et des phospholipides: ceux-ci migrent
ensuite vers les différentes membranes par bourgeonnement de la membrane du RE.
► Il accumule le calcium.
► Il intervient dans le métabolisme des glucides, permet leur stockage sous forme de
glycogène.
► Dans les cellules du foie (hépatocytes) et du rein, les enzymes du REL assurent la
détoxification des cellules en transformant des produits toxiques en produits non toxiques.

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● Le réticulum endoplasmique rugueux:
► Les ribosomes couvrant sa surface indiquent une grande activité de synthèse protéique.
- 3 classes principales de protéines sont formées au niveau du REG :
• les protéines de sécrétion (ex: les enzymes de digestion sécrétées par les cellules
pancréatiques).
• les enzymes destinés au RE, au Golgi et aux lysosomes.
• les protéines intrinsèques de la membrane plasmique.
► Les protéines synthétisées entrent dans la lumière du RE; elles y subissent des réactions de
maturation consistant en:
• la formation de liaisons disulfure.
• le reploiement correct des chaînes polypeptidiques.
• parfois la glycosylation (addition de chaînes glucidiques pour donner des
glycoprotéines).
► La majorité des protéines quittent le RE par des petites vésicules de transition qui les
envoient vers un autre système: l’appareil de Golgi (AG).
2. L’appareil de golgi (AG)
a. Structure
L’AG regroupe l’ensemble des dictyosomes d’une cellule. Un dictyosome est une série de
saccules membraneux aplatis (3 à 12), entourés de nombreuses vésicules. La pile de sacs
comprend 3 régions:
• La région cis (vers le REG) : elle reçoit les vésicules venant du REG.
• La région trans (vers la membrane plasmique): d’où se détachent des vésicules.
• La région médiane (intermédiaire) qui assure le transit des molécules de la face cis à trans.

b. Fonctions

Les vésicules de transition provenant du RE fusionnent avec la face cis du golgi. Leur contenu
est transféré à la région médiane puis trans du golgi par des vésicules golgiennes. Au cours de
ce transport, la fonction principale de l’AG est d’assurer la maturation des protéines qu’il
reçoit en modifiant leur structure: il s’agit surtout de réactions de glycosylation.

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Des vésicules sont libérées par bourgeonnement des saccules golgien de la face trans. Ces
vésicules sont de différentes catégories:
•Des vésicules de sécrétion contenant des protéines destinées à être sécrétées (par exocytose).
•Des lysosomes contenant les enzymes lysosomiales.
•Des endosomes ou vésicules de transport du matériel membranaire vers différentes
membranes (plasmique ou autres).

CONCLUSION: Le RE et l’AG interviennent donc dans le trafic intracellulaire des molécules.

3- Les lysosomes (Lys)

Les constituants cellulaires (membranes, protéines…) sont continuellement dégradés et


renouvelés. Cette dégradation se fait dans les Lys, organites bordés d’une membrane. Il existe
deux catégories de lysosomes:
● Lysosome primaires (Iaires): ils se forment et se détachent du Golgi. Ils sont sphériques et
leur contenu est dépourvu de débris ou de membrane.
● Lysosomes secondaires (IIaires) : ils proviennent de la fusion du Lys Iaire avec une autre
vésicule (ex: avec une vésicule d’endocytose pour former un endolysosome). Ils ont une
forme irrégulière et renferment des particules et des membranes en cours de digestion.
Les Lysosomes sont riches en hydrolases acides: enzymes qui dégradent (à pH acide)
différents composés tels que:
- les membranes et organites devenus inutiles donc digestion de parties de la cellule par
elle-même ou autophagie.
- Les particules englobées par la cellule, il s’agit de digestion de matériaux provenant
de l’extérieur (de nature alimentaire ou pathogène) c’est le phénomène d’hétérophagie.
- Parmi les hydrolases des lysosomes:
● Les phosphatases: enlèvent les groupements phosphates.
● Les nucléases: décomposent les ADN et les ARN.
● Les protéases: décomposent les protéines.

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- Le pH acide (≈ 4.8) est nécessaire à l’activation de ces enzymes.

CONCLUSION: Les Lysosomes interviennent donc dans la digestion et le recyclage de


la matière organique.

Remarque:

Les péroxysomes: Ce sont des organites ressemblant aux lysosomes, mais ils ne sont pas
produits par bourgeonnement à partir du golgi. Ils sont riches en enzymes oxydatifs qui
assurent l’oxydation de molécules organiques et de substances toxiques.

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CHAPITRE VII: LE NOYAU
I- GENERALITES

C’est un organite présent dans la majorité des cellules eucaryotes, avec un diamètre de 10 à
20 µm. Il contient la plupart du matériel génétique. Il a deux fonctions principales:

● contrôler les réactions chimiques du cytoplasme.


● stocker les informations nécessaires à la division cellulaire.

II- STRUCTURE DU NOYAU INTERPHASIQUE

1- L’enveloppe nucléaire

Elle est constituée de deux membranes: La membrane nucléaire externe, en continuité avec le
réticulum endoplasmique granuleux, la membrane nucléaire interne, recouverte par la lamina
(rôle de soutien) et l’espace périnucléaire, entre les deux membranes. L’enveloppe nucléaire a
pour rôle de séparer les réactions chimiques du cytoplasme et celles du noyau. Les
membranes interne et externe fusionnent à intervalles réguliers, en formant des pores
nucléaires.

NOYAU INTERPHASIQUE
► Les pores nucléaires
Il y a 3000 à 5000 pores par noyau. Ceux-ci permettent des échanges entre le cytoplasme et le
noyau dans les 2 sens. Les pores ont une structure complexe, constituée principalement de 2
anneaux protéiques (un sur la face nucléaire, l’autre sur la face cytoplasmique). Le diamètre
extérieur du pore est d’environ 150 nm, le diamètre interne est d’environ 45nm. Sa face
cytoplasmique comporte des fibrilles qui s’étendent vers le cytoplasme. Sa face nucléaire
comporte des fibrilles qui se rejoignent et forment une structure en «panier» ou cage
nucléaire.

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Structure des pores nucléaires
2. Le nucléoplasme

C’est la substance qui occupe l’intérieur du noyau. Il se présente sous forme d’un liquide
visqueux contenant plusieurs substances (des enzymes, des protéines, de l’ARN, de l’ADN
sous forme de chromatine....)

3. La chromatine

- La chromatine est un assemblage d’ADN et de protéines spécifiques appelées histones.

►L’ADN (Acide désoxyribonucléique)

- C’est une longue molécule, constituée de deux brins complémentaires de polynucléotides.


- 1 nucléotide = 1 acide phosphorique + 1 sucre (désoxyribose), + 1 base azotée (Adénine,
Thymine, Cytosine ou Guanine).

► Les histones

Ce sont des protéines basiques en contact étroit avec l’ADN. Il existe 5 histones appelées H1,
H2A, H2B, H3 et H4.

La chromatine est organisée en fibres, constituées d’unités répétées appelées nucléosomes.


C’est pourquoi la chromatine est appelée fibre nucléosomique.

► Le nucléosome : est formé de deux régions:

● Le noyau nucléosomique: il est constitué de 4 paires d’histones 2 x (H2A, H2B, H3 et H4)


autour desquelles s’enroule l’ADN (140 paires de bases).

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● Le lien d’ADN internucléosomique: il est constitué de 60 paires de bases d’ADN lié à
une histone H1, il relie deux nucléosomes consécutifs.

- On distingue 2 types de chromatine:


• l’Euchromatine: appelée aussi chromatine dispersée. C’est la forme la moins compacte
d’ADN. C’est la forme active de l’ADN, (là où les gènes sont exprimés par la cellule).
• l’Hétérochromatine: ou chromatine condensée elle se trouve généralement contre
l’enveloppe et en amas isolés au centre du noyau. Elle contient soit des gènes qui ne
s’expriment pas toujours (hétérochromatine facultative), soit qui fabriquent les centromères
des chromosomes (hétérochromatine constitutive).

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4. Le nucléole

C’est une petite structure sphérique qui apparaît fortement colorée au TEM. Le nucléole n’a
pas de séparation nette avec le reste du noyau (pas de limite membranaire). Il est souvent
unique dans les cellules, mais il peut y en avoir plusieurs. C’est le centre de la synthèse
d’ARN ribosomiaux (par transcription d’ADN). Il est centré autour d’une structure
particulière de l’ADN : l’organisateur nucléolaire qui porte les gènes de l’ARNr. Le nucléole
est donc une structure riche en ADN et ARN. C’est aussi le lieu d’assemblage des sous-unités
ribosomales constituées d’ARNr et de protéines associées.

III- STRUCTURE « DU NOYAU » PENDANT LA MITOSE

1- Dans les cellules animales

a-Prophase
Les chromosomes s’individualisent par condensation de la chromatine. Chaque chromosome
est constitué de 2 chromatides sœurs reliées entre elles par le centromère. Au cours de cette
phase, le nucléole disparaît ainsi que l’enveloppe nucléaire disparaît.
b-Métaphase
Les chromosomes sont capturés par les microtubules et placés au niveau de l’équateur de la
cellule (plaque équatoriale).
c. Anaphase
Les 2 lots de chromatides migrent vers les 2 pôles de la cellule.
d-Télophase
Les microtubules se rétractent et le cytoplasme se partage en 2 par étranglement de la
membrane plasmique: c’est la cytodiérèse. Les chromosomes se décondensent
progressivement en chromatine et l’enveloppe nucléaire se reconstitue.

2. Dans les cellules végétales

Les étapes de la mitose végétale sont les mêmes que la mitose animale, il y a cependant 2
différences:

● Pas de centrosomes et de centrioles.

● La cytodiérèse est réalisée par constitution d’une nouvelle paroi et non par étranglement.

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