Vous êtes sur la page 1sur 39

DRT 1009 Droit international public général

Table des matières


Thème 2: Les sources de droit international..........................................................................................3
1. La théorie des sources en DIP.....................................................................................................4
2. Art. 38 du Statut de la CIJ...........................................................................................................4
3. La coutume internationale.........................................................................................................5
4. La pratique des États (élément matériel)...................................................................................8
5. L’opinio juris (élément psychologique).....................................................................................11
6. La doctrine de l’« objecteur persistant »..................................................................................11
7. La coutume particulière (régionale ou locale)..........................................................................12
8. La coutume instantanée...........................................................................................................13
9. La codification de la coutume...................................................................................................14
10. Les rapports entre la coutume et les traités.........................................................................14
11. La définition d’un traité........................................................................................................15
12. La Convention de Vienne sur le droit des traités (« CVDT »)................................................16
13. L’existence et la nature d’un traité.......................................................................................17
14. Les principes cardinaux du droit des traités.........................................................................20
15. La procédure conventionnelle..............................................................................................21
A. Pleins pouvoirs (art 7-8)........................................................................................................22
B. L’adoption et l’authentification du texte (art 9-10)..............................................................23
C. Modes d’expression du consentement (art. 11-17)..............................................................23
D. Les réserves et les déclarations / Formulation des réserves (art 19-23)...............................23
E. Entré en vigueur / application à titre provisoire (art 24-25).................................................28
F. Enregistrement et publication (art 80).................................................................................28
16. L’effet relatif des traités.......................................................................................................28
17. L’interprétation des traités...................................................................................................29
18. Les conditions de validité des traités....................................................................................30
A. Vices de consentement...........................................................................................................31
B. Conflit avec une norme impérative (jus cogens)......................................................................32
19. L’application des traités dans le temps.................................................................................33
A. Amendement et modification...............................................................................................33
B. Suspension............................................................................................................................33
C. Extinction..............................................................................................................................34
D. Violation substantielle..........................................................................................................35
E. Survenance d’une situation rendant l’exécution impossible....................................................35
F. Le changement fondamental des circonstances...................................................................36

1
20. Les conséquences juridiques de l’invalidité..........................................................................36
21. Principes généraux de droit..................................................................................................37
22. Actes unilatéraux..................................................................................................................38
23. La pratique des OIs...............................................................................................................39
24. Les moyens auxiliaires..........................................................................................................39

2
Thème 2: Les sources de droit international

Table des matières :

1. La théorie des sources du DIP (formelles et matérielles)

2. Art. 38 du Statut de la CIJ – le point de départ utile bien qu’incomplet

3. La coutume internationale – sa formation et son identification

4. La pratique des États

5. L’opinio juris sive necessitatis

6. La doctrine de l’ « objecteur persistant »

7. La coutume particulière (régionale ou locale)

8. La coutume instantanée

9. La codification du droit international coutumier

10. Les rapports entre la coutume et les traités

11. La définition d’un traité

12. La Convention de Vienne sur le droit des traités (« CVDT »)

13. L’existence et la nature d’un traité

14. Les principes cardinaux du droit des traités

15. La procédure conventionnelle (adoption, signature, ratification, réserves, entrée en vigueur,


enregistrement et publication)

16. L’effet relatif des traités

17. L’interprétation des traités

18. Les conditions de validité des traités

19. L’application des traités dans le temps

20. Les conséquences juridiques de l’invalidité des traités

21. Les principes généraux de droit

22. Les actes unilatéraux

23. La pratique des organisations internationales

24. Les moyens auxiliaires de détermination des règles de droit

3
1. La théorie des sources en DIP

 Les sources de droit se trouvent à l’origine du raisonnement juridique ; il s’agit d’une


structure de base, d’un point de référence nécessaire pour distinguer le droit du non-droit,
surtout en l’absence d’un législateur universel et d’un mécanisme ayant compétence
universelle pour interpréter le droit

 La différence entre les sources formelles et matérielles

Source matérielle (comme jurisprudence, doctrine) : moyens auxiliaires ; voir comment une règle
peut être appliqué ou interprété dans des circonstances inhabituelles

Sources formelle - sources écrites (traités, coutume et les principes généraux, déclarations
unilatérales)

 La différence entre les sources de droit et les sources d’obligation

Dans les systèmes interne tout est codifié, légiféré

Source de droit (traité peuvent aboutir à un droit) VS. Sources d’obligations

les accords, pactes.. = traités

 La différence entre les sources et les moyens permettant de déterminer l’existence et le


contenu d’une règle juridique

 En l’absence d’une constitution ou d’un code en droit international, comment procéder à


l’identification des sources ?

2. Art. 38 du Statut de la CIJ

1. La Cour, dont la mission est de régler conformément au droit international les différends qui lui
sont soumis, applique :

a) les conventions internationales, soit générales, soit spéciales, établissant des règles expressément
reconnues par les Etats en litige ;

b) la coutume internationale comme preuve d'une pratique générale acceptée comme étant le droit ;

c) les principes généraux de droit reconnus par les nations civilisées ;

d) sous réserve de la disposition de l'Article 59, les décisions judiciaires et la doctrine des publicistes
les plus qualifiés des différentes nations, comme moyen auxiliaire de détermination des règles de
droit.

2. La présente disposition ne porte pas atteinte à la faculté pour la Cour, si les parties sont d'accord,
de statuer ex aequo et bono.

Cet article à un caractère archaïque et incomplet Mais très utile pour les Etats, juges arbitres et tous
ceux qui s’intéressent du DI : cadre minimum des sources.

4
Archaïque et non exhaustif : on doit rajouter des choses notamment le rôle des OI

3. La coutume internationale

 Origine, cela vient après, puis ces pratiques sont devenues obligation. Pas juste règle sociale ou
habitude : avant de faire de codifier des lois les coutumes étaient là. Même s’il y a des domaines
codifié bcp de situation sont couverts exclusivement ou en parallèle par le droit coutumier (ex : le
droit de la mer : à l'origine que des droits coutumiers, puis 168 état l’ont ratifié, pas les USA qui ont
des forces spéciales spécialisées sur la question de savoir si les liberté des mers sont respectés : pour
continuer à élaborer de la pratique pouvant ensuite servir à créer du droit coutumiers et pourront
s’appliquer à tous les Etats ; Même ceux qui ne l’ont pas ratifié s'intéressent et créait de la pratique.
Dans nos téléphones : minéraux que l’on trouve uniquement au Congo : avoir de bon rapport avec
est important. Si non on peut obtenir un contrat d’exploration des fonds marin : certains n’ont donc
pas intérêt à faire partie de cette convention)

⇒ Même si des États ne ratifient pas des conventions largement acceptées cela n'exclut pas qu’elle
contribue à créer de la pratique et donc du droit coutumier.

2. “La présente (...) ex aequo bono” = l’équité (ce qui est juste et équitable) peut être une source
sans référence à une règle de droit, à une loi.

**Ex aequo et bono (latin pour "selon le droit et le bien" ou "de l'équité et de la conscience")

Mais dans la pratique, les Etats ne font pas souvent appel à l’équité, ils n’ont jamais soumis un
différend devant la cour de justice internationale au nom de l’équité.

Il n’y a pas de hiérarchie entre les sources : elles ont toute la même importance

Si on a des règles qui se chevauchent entre par exemple les conventions et les coutumes : conflit.
Dans les systèmes internes on retrouve résolution des conflits :

Un droit plus spécifique s’impose sur une loi plus générale.

La loi postérieure s’impose sur la loi antérieure.

Certains de ces traités ont une clause claire dans le cadre de conflit (exemple : “En cas de conflit
entre les obligations nées d’accords internationaux et les obligations des Membres de l’Organisation
des Nations Unis en vu de la Charte, ces dernières prévalent” Résolution 2625 Charte des NU)

Pietr Mondrian (peintre et théoricien de l'art


néerlandais considéré comme l'un des plus
grands artistes du XXe siècle), « Composition II »,
1913, Oil on Canvas

On voit dans ce tableau, l’idée de la formation du


DI coutumier : présuppose la pratique des Etats
qui se chevauchent, qui s'imposent : généralité de
ces pratiques.

Les Etats agissent car ils pensent que c’est une


obligation.

5
Différencier les usages sociaux/ les habitudes avec la conviction qu’il s’agit d’une obligation. (La Reine
a salué tout le monde pendant presque 70 ans avec ses gants : c’est un usage, elle le faisait par
politesse, par courtoisie)

⇒ On retrouve ces manières de résolution dans tous les systèmes politiques internes : harmonisation
dans le système de sources.

 La définition de la coutume : une pratique des États assortie d’une conviction réciproque de
se comporter conformément au droit / en d’autres termes, un processus social qui aboutit à
un résultat, soit une norme juridique / « de la régularité à la règle » (Combacau)

 Les deux éléments de la coutume : (i) preuve d’une pratique générale ; et (ii) l’acceptation de
cette pratique générale comme étant le droit

 « La pratique, même répandue et constante, qui n’est pas acceptée comme étant le droit
(opinio juris) ne peut être plus qu’un usage non contraignant, tandis qu’une croyance que
quelque chose est (ou devrait être) le droit n’est qu’une simple aspiration si elle n’est pas
étayée par la pratique ; ce sont les deux éléments qui, ensemble, établissent l’existence
d’une règle du droit international coutumier » (CDI, Conclusions sur la détermination du droit
international coutumier, Commentaires à la Conclusion nº 2, par. 4)

 La méthodologie inductive en vue de valider l’existence et le contenu d’une règle

: L’acceptation de cette pratique générale comme étant le droit

Jurisprudence Nicaragua, la cours a “inversé” l’ordre et à chercher en premier l’acceptation comme


étant de droit puis chercher en second temps la pratique

Depuis cette affaire la Cour a dit qu’il n’y a pas de hiérarchie entre ces éléments car ils sont
étroitement liés, les deux doivent être établis et dont l'existence doit être individuellement établie.

Dans plusieurs domaines on n’a pas besoin de la pratique (acte) : il peut y avoir des situations où
l'acceptation comme étant de droit est suffisante (Droit International Humanitaire, exploration de
l’espace).

En règle générale, on a besoin de la pratique générale.

La cour internationale de justice a beaucoup joué sur notre approche du DI coutumier

Souvent les juges n'ont pas les moyens ni le temps de vérifier que les 193 Etats ont la pratique
pertinente : souvent les Cour et Tribunaux internationaux prennent des raccourcis, se fient par
exemple à la CDI.

Immunités : de plusieurs sortes : on va y revenir

Généralité de la pratique : pas besoin de s’assurer que les 193 états se comportent exactement de la
même pratique mais il faut s’assurer d’une certaine concordance de la pratique : il suffit d’un nombre
représentatif et suffisant.

6
Comment identifier et prouver la coutume

 La nature de la règle en question peut influer sur les éléments de preuve (une règle
prohibitive vis-à-vis une règle permissive (voir e.g. CPJI, Lotus, p. 28 ; « c’est seulement si
l’abstention était motivée par la conscience d’un devoir de s’abstenir que l’on pourrait parler
de coutume internationale »)

 Les circonstances propres à chacun des moyens (par exemple, le fait de savoir si un
comportement donné relève plutôt d’une autre règle ; le fait de savoir si la législation
nationale qui relève d’une règle de droit international coutumier a fait l’objet d’une
interprétation constante dans un certain sens ; le fait de ne pas s’opposer à l’exercice d’un
droit alors que les circonstances appelaient une réaction, etc.)

 Bien que les deux éléments de la coutume soient « étroitement liés » (Effets juridiques de la
séparation de l’archipel des Chagos de Maurice en 1965, avis consultatif, C.I.J. Recueil 2019,
par. 149), ceux-ci doivent être indépendamment établis

Différents éléments de preuve dont on aura besoin.

Il se peut que l’on puisse déduire l'existence de l’acceptation de droit mais pas de pratique : par
abstention. (Obligation de ne pas torturer)

Lorsqu’au fil des ans on ne dit rien concernant à une pratique c’est qu’elle est acceptée (exemple :
Jurisprudence 1514 affaire Shadow / Jurisprudence pêcherie norvégienne)

 « 142. Selon la Cour, si la détermination du droit applicable doit se focaliser sur la période
allant de 1965 à 1968, ceci ne l’empêchera pas, surtout lorsqu’il s’agit de règles coutumières,
de se pencher sur l’évolution du droit à l’autodétermination depuis l’adoption de la Charte
des Nations Unies et de la résolution 1514 (XV) du 14 décembre 1960 intitulée « Déclaration
relative à l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux ». En effet, la pratique
des Etats et l’opinio juris, soit l’acceptation de cette pratique comme étant le droit (article 38
du Statut de la Cour), se consolident et s’affirment progressivement dans le temps.
 143. Par ailleurs, la Cour peut s’appuyer sur les instruments juridiques postérieurs à la
période considérée lorsqu’ils confirment ou interprètent des règles ou principes préexistants.
»
 Effets juridiques de la séparation de l’archipel des Chagos de Maurice en 1965, avis
consultatif, C.I.J. Recueil 2019, p. 130, par. 142-143

La cour s’est beaucoup appuyée sur les résolutions de l’Assemblé générale alors que les résolutions
de l’Assemblé générale ne sont pas du droit : règles qui énoncent le DI coutumier.

Résolution 1514 déclaration sur l'octroi de l'indépendance des peuples colonisés

Résolution 2625 les rapports entre les Etats, droit à la détermination

4. La pratique des États (élément matériel)

Les éléments factuels qui peuvent constituer la pratique :

7
 Des actes matériels, physiques ou verbaux / des omissions

 La liste non exhaustive : les actes et la correspondance diplomatiques ; la conduite relative


aux résolutions adoptées par une organisation internationale ou lors d’une conférence
intergouvernementale ; la conduite relative aux traités ; la conduite exécutive, y compris la
conduite opérationnelle « sur le terrain » ; les actes législatifs et administratifs ; les décisions
des juridictions internes (CDI Conclusion 6)

 Pratique générale ⍯ simple usage / habitude (courtoisie, l’opportunité politique ou la


convenance) (CDI Conclusion 9)

CDI, Conclusion 4 | Exigence d’une pratique

1. L’exigence d’une pratique générale en tant qu’élément constitutif du droit international coutumier
signifie que c’est principalement la pratique des États qui contribue à la formation, ou à l’expression,
de règles de droit international coutumier.

2. Dans certains cas, la pratique des organisations internationales contribue également à la


formation, ou à l’expression, de règles de droit international coutumier.

3. La conduite d’autres acteurs ne constitue pas une pratique pouvant contribuer à la formation, ou à
l’expression, de règles de droit international coutumier, mais peut être pertinente aux fins de
l’appréciation de la pratique visée aux paragraphes 1 et 2.

« 77. (…) Non seulement les actes considérés doivent représenter une pratique constante, mais en
outre ils doivent témoigner, par leur nature ou la manière dont ils sont accomplis, de la conviction
que cette pratique est rendue obligatoire par I’existence d’une règle de droit. La nécessité de pareille
conviction, c'est-à-dire l'existence d'un élément subjectif, est implicite dans la notion même d'opinio
juris sive necessitatis. Les Etats intéressés doivent donc avoir le sentiment de se conformer à ce qui
équivaut à une obligation juridique. Ni la fréquence ni même le caractère habituel des actes ne
suffisent. II existe nombre d'actes internationaux, dans le domaine du protocole par exemple, qui
sont accomplis presque invariablement mais sont motivés par de simples considérations de
courtoisie, d'opportunité ou de tradition et non par le sentiment d'une obligation juridique ».

Plateau continental de la Mer du Nord (Rép. Fédérale d’Allemagne c. Danemark ; Rép. Fédérale
d’Allemagne c. Pays-Bas), C.I.J. Recueil 1969, p. 44, par. 77

 La première fois que la CDI a mis au clair les deux éléments de manière détaillé,
 Ici, elle nous explique
 Enjeux : délimitation de la mer du Nord
 Enjeux juridiques : est-ce que la règle d’équidistance doit-être applicable pour une
pareille délimitation ? (Danemark et pays bas pour appliquer cette règle au titre de
coutume contrairement à l’Allemagne n’étais pas parti au traité)
 La cours nous dis que le facteur de la durée n’est pas en tant que tel décisif, une
coutume peut se crée dans une période relativement restreinte : bref lapse de temps
n’empêche pas la création d’un droit coutumiers.
 L’important est la pratique des Etats « particulièrement intéressé » : pays ayant un accès
à la mer, même si pas limitrophe, ce sont les pays ayant un accès à la mer qui peuvent
contribuer à l’évolution de la règle
 « Pratiquement uniforme » : il se peut qu’il y ait quelques états qui se dévient de la
pratique mais cela n’invalide pas nécessairement l’existence d’une coutume

8
Le caractère constant de la pratique

Une pratique « prolongée », « continue », « constante », dont le temps n’est pas nécessairement un
facteur décisif

« 74. (…) Bien que le fait qu'il ne se soit écoulé qu'un bref laps de temps ne constitue pas
nécessairement en soi un empêchement à la formation d'une règle nouvelle de droit international
coutumier à partir d'une règle purement conventionnelle à l'origine, il demeure indispensable que
dans ce laps de temps, aussi bref qu'il ait été, la pratique des Etats, y compris ceux qui sont
particulièrement intéressés, ait été fréquente et pratiquement uniforme dans le sens de la
disposition invoquée et se soit manifestée de manière à établir une reconnaissance générale du fait
qu'une règle de droit ou une obligation juridique est en jeu ».

Plateau continental de la Mer du Nord (Rép. Fédérale d’Allemagne c. Danemark; Rép. Fédérale
d’Allemagne c. Pays-Bas), C.I.J. Recueil 1969, p. 43, par. 74

La pratique des États peut donner lieu à une norme coutumière universelle, régionale ou locale

Une coutume peut se former sur la base d’une pratique généralement suivie dans les rapports entre
deux États (Droit de passage sur le territoire indien (Portugal c. Inde), C.I.J. Recueil 1960, p. 39 ;
Droits de navigation et droits connexes (Costa Rica c. Nicaragua), C.I.J. Recueil 2009, pp. 263-266)

Un cas isolé difficilement pourra donner lieu à une règle coutumière ; c’est dans ce sens-là qu’on
exige que la pratique des États soit générale afin de conclure à l’existence d’une règle coutumière

 Costa Rica demande le droit de pêche pour la subsistance


 Décision : Le Nicaragua ne s’est jamais opposé à cette pratique et la cours se concentre
sur une pratique ciblée : pratique subsistance faite du territoire (pas sur la mer)  a
reconnu l’existence du droit coutumier.

Si un état ne dit rien pendant un certain moment concernant la création d’une coutume il y sera lié.

Entre coutume universelle et coutume locale : Une cour ou un tribunal sera toujours extrêmes durs
avec les partis, exige le plus de pratique possible pour s’assurer de l’existence de ces coutumes.
Coutume universelle : pratique pas exactement pareille, si quelques Etats y dérogent ce n’est pas
grave, la coutume ne change pas pour autent

Générale : on cherche quand même une certaine représentativité, même imparfaite. Il y a un facteur
d’accessibilité à la pratique (pas tous les états ont la même faciliter de se rapporter au droit et d’en
faire connaitre le monde)

L’existence de contradictions ou de discordances peut invalider son caractère uniforme aux fins de
formation de la coutume :

« Les faits soumis à la Cour révèlent tant d'incertitude et de contradictions, tant de


fluctuations et de discordances dans l'exercice de l'asile diplomatique et dans les vues
officiellement exprimées à diverses occasions ; il y a eu un tel manque de consistance dans la
succession rapide des textes conventionnels relatifs à l'asile, ratifiés par certains États et
rejetés par d'autres, et la pratique a été influencée à tel point par des considérations

9
d'opportunité politique dans les divers cas, qu'il n'est pas possible de dégager de tout cela
une coutume constante et uniforme acceptée comme étant le droit en ce qui concerne la
prétendue règle de la qualification unilatérale et définitive du délit ».

Droit d’asile (Colombie/Pérou), arrêt, C.I.J. Recueil 1950, p. 277

 Bolivie parle d’une coutume régionale concernant le droit d’asile pour extraire un
Péruvien (réfugié politique en Bolivie)
 Mais pas coutume, existence de contradictions ou de dissidences peut invalider une règle
coutumière

Il se peut que la pratique ne soit pas rigoureusement conforme à la règle:

“186. Il ne faut pas s'attendre à ce que l'application des règles en question soit parfaite dans la
pratique étatique, en ce sens que les Etats s'abstiendraient, avec une entière constance, de recourir à
la force ou à l'intervention dans les affaires intérieures d'autres Etats. La Cour ne pense pas que, pour
qu'une règle soit coutumièrement établie, la pratique correspondante doive être rigoureusement
conforme à cette règle. Il lui paraît suffisant, pour déduire l'existence de règles coutumières, que les
Etats y conforment leur conduite d'une manière générale et qu'ils traitent eux-mêmes les "
comportements non conformes à la règle en question comme des violations de celle-ci et non pas
comme des manifestations de la reconnaissance d'une règle nouvelle. Si un État agit d'une manière
apparemment inconciliable avec une règle reconnue, mais défend sa conduite en invoquant des
exceptions ou justifications contenues dans la règle elle-même, il en résulte une confirmation plutôt
qu'un affaiblissement de la règle, et cela que l'attitude de cet État puisse ou non se justifier en fait sur
cette base”.

Activités militaires et paramilitaires au Nicaragua et contre celui-ci (Nicaragua c. Etats-Unis


d’Amérique), fond, arrêt, C.I.J. Recueil 1986, p. 98, par. 186

 Il se peut que la pratique soit différente à la règle mais ça n’empêche pas la création de la
règle.
 Si un pays agit de manière contraire à la règle mais justifie ca aux vu des exceptions de la
règle il a résulte une confirmation de la règle : même si on est obligé de violé une règle
mais qu’on essaye de se justifier dans le même cadre (exception) : on apporte encore
plus de pratique mais pas de l’affaiblir

5. L’opinio juris (élément psychologique)

« Les États intéressés doivent avoir le sentiment de se conformer à ce qui équivaut à une obligation
internationale » (Mer du Nord, p. 44, par. 77)

Cette disposition psychologique que l’on impute à l’État parce qu’elle anime ses gouvernants et se
manifeste par ses organes

La preuve de l’opinio juris peut s’avérer extrêmement difficile à établir

« 67. La Cour n'entend pas se prononcer ici sur la pratique dénommée ((politique de dissuasion)). Elle
constate qu'il est de fait qu'un certain nombre d'Etats ont adhéré à cette pratique pendant la plus
grande partie de la guerre froide et continuent d'y adhérer. De surcroît, les membres de la
communauté internationale sont profondément divisés sur le point de savoir si le non-recours aux

10
armes nucléaires pendant les cinquante dernières années constitue l'expression d'une opinio juris.
Dans ces conditions, la Cour n'estime pas pouvoir conclure à l'existence d'une telle opinio juris. »

Licéité de la menace ou de l’emploi d’armes nucléaires, avis consultatif, C.I.J. Recueil 1996 (I), p. 254,
par. 68

 Les Etats ayant l’arme nucléaires ont toujours refusé que les autres l’aient
 Précise que bcp d’états ont adhéré et continuent a adhéré à cette dissuasion mais ca ne
fais pas pour autent une opinio juris

CDI, Conclusion 10 | Formes de preuve de l’acceptation comme étant le droit (opinio juris)

1. La preuve de l’acceptation comme étant le droit (opinio juris) peut revêtir une large variété de
formes.

2. Les formes de preuve de l’acceptation comme étant le droit (opinio juris) comprennent: les
déclarations publiques faites au nom des États, les publications officielles, les avis juridiques
gouvernementaux, la correspondance diplomatique, les décisions des juridiction nationales, les
dispositions de traités; ainsi que la conduite en relation avec les résolutions adoptées par une
organisation internationale ou lors d’une conférence intergouvernementale.

3. L’absence de réaction s’étendant dans le temps à une pratique peut constituer la preuve de
l’acceptation de cette pratique comme étant le droit (opinio juris), lorsque les États étaient en
mesure de réagir et que les circonstances appelaient une réaction.

6. La doctrine de l’« objecteur persistant »

« Dans ces conditions, la Cour estime nécessaire d'observer que si la règle des dix milles a été
adoptée par certains États, aussi bien dans leurs lois nationales que dans leurs traités et conventions,
et si quelques décisions arbitrales en ont fait application entre ces États, d'autres États, en revanche,
ont adopté une limite différente. En conséquence, la règle des dix milles n'a pas acquis l'autorité
d'une règle générale de droit international.

De toute manière, la règle des dix milles apparaît comme inopposable à la Norvège, celle-ci s'étant
toujours élevée contre toute tentative de l'appliquer à la côte norvégienne ».

Pêcheries (Royaume-Uni c. Norvège), arrêt, C.I.J. Recueil 1951, p. 131

 Cette doctrine n’a plus vraiment de valeur


 Objecteur persistant = Acteur en dehors de la règle coutumière : objecter de manière
continue à la création de la règle et tout au long du temps
CDI, Conclusion 15 | Objecteur persistant

1. Lorsqu’un État a objecté à une règle de droit international coutumier lorsqu’elle était en voie de
formation, cette règle n’est pas opposable audit État aussi longtemps qu’il maintient son objection.

2. L’objection doit être exprimée clairement, être communiquée aux autres États et être maintenue
de manière persistante.

11
3. Le présent projet de conclusion est sans préjudice de toute question concernant les normes
impératives du droit international général (jus cogens).
7. La coutume particulière (régionale ou locale)

« La Partie qui invoque une coutume de cette nature doit prouver qu’elle s'est constituée de telle
manière qu'elle est devenue obligatoire pour l'autre Partie. Le Gouvernement de la Colombie doit
prouver que la règle dont il se prévaut est conforme à un usage constant et uniforme, pratiqué par
les Etats en question, et que cet usage traduit un droit appartenant à l’État octroyant l’asile et un
devoir incombant à l’État territorial. Ceci découle de l'article 38 du Statut de la Cour, qui fait mention
de la coutume internationale « comme preuve d'une pratique générale acceptée comme étant le
droit ». »

Droit d’asile (Colombie/Pérou), C.I.J. Recueil 1950, p. 276

« En tant que cette prétention du Portugal à un droit de passage est formulée par ce pays sur la base
de la coutume locale, il est allégué au nom de l'Inde qu'aucune coutume locale ne saurait se
constituer entre deux États seulement. On voit difficilement pourquoi le nombre des États entre
lesquels une coutume locale peut se constituer sur la base d'une pratique prolongée devrait
nécessairement être supérieur à deux. La Cour ne voit pas de raison pour qu'une pratique prolongée
et continue entre deux Etats, pratique acceptée par eux comme régissant leurs rapports, ne soit pas
à la base de droits et d'obligations réciproques entre ces deux États. »

Droit de passage sur territoire indien (Portugal c. Inde), C.I.J. Recueil 1960, p. 39

« 141. La pêche de subsistance se pratique indubitablement depuis très longtemps. Abstraction faite,
pour le moment, de la question de la pêche pratiquée sur le fleuve à bord de bateaux, sur laquelle la
Cour reviendra, les Parties conviennent que la pratique de la pêche de subsistance est établie de
longue date. Elles sont en désaccord, en revanche, quant au point de savoir si cette pratique est
devenue contraignante pour le Nicaragua et si, dès lors, les riverains peuvent, en vertu d’un droit
coutumier, se livrer à la pêche de subsistance depuis la rive du fleuve. La Cour relève qu’il ne faut pas
s’attendre qu’une telle pratique, par sa nature même, et tout particulièrement au vu de l’isolement
de la région, ainsi que de la faible densité et du caractère clairsemé de sa population, soit consignée
de manière formelle dans un quelconque compte rendu officiel. De l’avis de la Cour, le fait que le
Nicaragua n’ait pas nié l’existence d’un droit découlant de cette pratique, qui s’était poursuivie sans
être entravée ni remise en question durant une très longue période, est particulièrement révélateur.
La Cour conclut dès lors que le Costa Rica jouit d’un droit coutumier. »

Différend relatif à des droits de navigation et des droits connexes (Costa Rica c. Nicaragua), arrêt,
C.I.J. Recueil 2009, pp. 265-266, par. 141

8. La coutume instantanée

Les résolutions de l’Assemblée générale des Nations Unies ?

« 70. Les résolutions de l’Assemblée générale, même si elles n’ont pas force obligatoire, peuvent
parfois avoir une valeur normative. Elles peuvent, dans certaines circonstances, fournir des éléments
de preuve importants pour établir l’existence d’une règle ou l’émergence d’une opinio juris. Pour
savoir si cela est vrai d’une résolution donnée de l’Assemblée générale, il faut en examiner le
contenu ainsi que les conditions d’adoption ; il faut en outre vérifier s’il existe une opinio juris quant
à son caractère normatif. »

12
Licéité de la menace ou de l’emploi d’armes nucléaires, avis consultatif, C.I.J. Recueil 1996 (I), p. 254-
255, par. 70
 Arrêt très contesté

152. Selon la Cour, bien qu’elle soit formellement une recommandation, la résolution 1514 (XV) a un
caractère déclaratoire s’agissant du droit à l’autodétermination en tant que norme coutumière, du
fait de son contenu et des conditions de son adoption. Cette résolution a été adoptée par 89 voix,
avec 9 abstentions. Aucun des Etats participant au vote n’a exprimé d’opposition à l’existence du
droit des peuples à l’autodétermination. Certains des Etats qui se sont abstenus ont justifié leur
abstention par le temps nécessaire pour la mise en œuvre de ce droit ».
Effets juridiques de la séparation de l’archipel des Chagos de Maurice en 1965, avis consultatif, C.I.J.
Recueil 2019, p. 132, par. 152

le rôle du juge dans la formation de la coutume ?

Les tendances de négliger l’élément de la pratique en faveur de l’opinio juris, sur la base des
considérations élémentaires de l’humanité et de la conscience publique (e.g. Procureur c. Kupreskic,
Chambre de première instance, arrêt du 14 janvier 2000, par. 527)

Les failles dans le raisonnement et dans la démonstration de la coutume par les juridictions
internationales, par la voie d’une confiance « aveugle » dans les arrêts de la CIJ ou bien dans le travail
mené par la CDI (e.g. CEDH, Jones c. Royaume-Uni ; CIJ, Gabčikovo-Nagymaros)

C’est ainsi que le juge international adopte souvent, sans le dire, un rôle direct dans la formation du
droit international coutumier et non seulement dans son identification / détermination

 Très souvent les cours et tribunaux se dévient de la méthodologie (accessibilité, paresse,


préfèrent ne pas expliquer les éléments tirés de la pratique et d’opinio juris)
 Très souvent ces dernières se réfères à d’autres cours qui ont déjà établis une règle ou
exceptions à ces règles

La coutume est incorporée systématiquement dans le droit interne – en cas de conflit de celle la
avec une loi nationale c’est cette dernière qui prime

9. La codification de la coutume

 Un processus fondamental qui mène à la systématisation du DIP


 Un processus qui est lent, ce qui reflette la complexité de la société internationale
 Plusieurs moyens de codification du droit international

Charte des Nations Unies, Article 13

 L'Assemblée générale provoque des études et fait des recommandations en vue de :


 Développer la coopération internationale dans le domaine politique et encourager le
développement progressif du droit international et sa codification ; (…)

Codifications : on rend au clair l’état du droit international coutumier en le rédigeant dans un traité

13
L’établissement et l’œuvre de la Commission du droit international (« CDI »), organe subsidiaire de
l’Assemblée générale des Nations Unies

Le Statut de la CDI | Art. 15

« Dans les articles qui suivent, l’expression « développement progressif du droit international » est
employée, pour la commodité, pour couvrir les cas où il s’agit de rédiger des conventions sur des
sujets qui ne sont pas encore réglés par le droit international ou relativement auxquels le droit n’est
pas encore suffisamment développé dans la pratique des Etats. De même, l’expression « codification
du droit international » est employée, pour la commodité, pour couvrir les cas où il s’agit de formuler
avec plus de précision et de systématiser les règles du droit international dans des domaines dans
lesquels il existe déjà une pratique étatique considérable, des précédents et des opinions doctrinales.
»

 Convention sur des sujets qui ne sont pas encore réglé par le DI

Exemples de succès de codification [Convention de Vienne sur les relations diplomatiques (« CVRD »)
(1961); Convention de Vienne sur les relations consulaires (« CVRC ») (1963); Convention de Vienne
sur le droit des traités (« CVDT ») (1969); la Convention sur le droit relatif aux utilisations des cours
d’eau internationaux à des fins autres que la navigation (1997); Articles sur la responsabilité des Etats
(« ARÉ ») (2001)]

Le choix des sujets par la CDI

Exemples des sujets qui font l’objet d’étude par la CDI à l’heure actuelle : l’application provisoire des
traités ; la protection de l’atmosphère ; l’immunité de juridiction pénale étrangère des représentants
de l’État; la protection de l’environnement en rapport avec les conflits armés; les normes
impératives du droit international général (jus cogens)

10. Les rapports entre la coutume et les traités

Les techniques en matière de conflit (e.g. lex specialis, lex posteriori)

Un traité de codification peut avoir un effet :

(i) Déclaratoire d’une coutume déjà existante ;


(ii) Cristallisant d’une coutume émergente ;
(iii) Générateur d’une nouvelle coutume

3 conditions pour qu’une norme conventionnelle puisse être considérée une norme coutumière :

 La disposition en question doit avoir « un caractère fondamentalement normatif » et


constituer ainsi la base d’une règle générale de droit

 La participation très large et représentative à la convention, « à condition toutefois qu’elle


comprenne les États particulièrement intéressés »

 S’il n’y a pas en principe aucune exigence temporelle, il faut encore que « la pratique des
États y compris ceux qui sont particulièrement intéressés, ait été fréquente et pratiquement
uniforme dans le sens de la disposition indiquée et se soit manifestée de manière à établir

14
une reconnaissance générale du fait qu’une règle de droit ou une obligation juridique est en
jeu »

Plateau continental de la Mer du Nord, arrêt, C.I.J. Recueil 1969, p. 42-43, par. 72-74

 Point décisif de la cour pour dire que l’article 6 n’était pas créatrice de droit coutumier :
la convention de 1958 : autorisés à mettre des réserves à l’article 6. Mais quand on dit
qu’une règle est universelle, on ne peut pas vraiment mettre des réserves.
 Si conflit entre coutume et traité ce qui prévaut : technique de résolution de conflits
normatifs ; la règle postérieure prévaut sur la règle antérieure.
Un point spécifique prévaut sur une coutume générale

« Codifier le droit a toujours signifié de le modifier en partie, et parfois même profondément »

Roberto Ago

« Les conventions internationales, soit générales, soit spéciales, établissant des règles expressément
reconnues par les Etats en litige ; » ART 38

Si et dans quelle mesure d’autres règles applicables peuvent influer sur la disposition

Affaire sur la discrimination raciale : en conclusion, origines nationales dans le cadre de la définition
de la discrimination raciale n’inclue pas la nationalité actuelle : ils ont rendu une interprétation, qui a
été très critiqué. La cour peut clarifier et interpréter ce qui a été écrit mais ne peut pas créer le droit,
ce sont les Etats qui créent le droit

11. La définition d’un traité

 Lorsque deux ou plusieurs sujets de droit se mettent d'accord sur un objet déterminé et
souhaitent lui donner une validité juridique, ils concluent un traité

 Le traité est l’expression de volontés concordantes, émanant de sujets de droit doté de la


capacité requise, en vue de produire des effets juridiques régis par le droit international

° Définition restrictive à l’art. 2(1)(a) CVDT (=convention de vienne sur le droit des traités):

« L’expression « traité » s’entend d’un accord international conclu par écrit entre Etats et
régi par le droit international, qu’il soit consigné dans un instrument unique ou dans deux ou
plusieurs instruments connexes, et quelle que soit sa dénomination particulière »

 L’analogie avec le contrat en droit interne

 La possibilité des traités oraux et d’accords tacites en DIP

Cette définition restrictive par la convention de vienne sur le droit des traités : se focalise
uniquement aux traités concluent enter les Etats : exclus les OI, les individus et un Etat, entreprises et
Etats… (Exception à la restriction : article 5 de la CVDT: intervient à l’acte constitutif d’une OI)

Analogie avec le contrat : tout les Etats ont une personnalité juridique et peuvent rentrer dans en
relation conventionnelles entre eux

Traités oraux existent mais pas couvert par la convention qui se limite aux traités écrits.

15
+ Il faut que ça soit régit par le DI : Les Etats peuvent se dire que dans un tel domaine ils font régient
leur relation par un droit international domestique donné et non par le DIP

+ Aucune forme particulière réputé, traités de toutes sortes relevant de toutes caractéristique.

Traités bilatéraux ou multilatéraux

12. La Convention de Vienne sur le droit des traités (« CVDT »)

 Une convention de codification …

 La convention sur les conventions …

 Une convention sur l’ensemble du droit des conventions ?

 16 ans de travail au sein de la CDI, 115 États participant à la conférence diplomatique à


Vienne, 16 semaines de travail dans le cadre de cette conférence, 11 ans avant l’entrée en
vigueur de la Convention, aujourd’hui 116 États Parties, avec quelques absences notables
(e.g. États-Unis, France)

 85 articles portant sur le cycle complet de vie d’un traité, à partir de sa naissance, son entrée
en vigueur, à travers ses modifications ou amendements, jusqu’à son extinction le cas
échéant

 Un code général du droit des traités qui est souvent placé au piédestal de l’ordre juridique
international, en raison de son utilité

16
Attention à ne pas oublier que ça peut être pas couvert mais de droit coutumier

Convention de vienne : applicable seulement sur les traités à partir de 1980 (a la date où elle a été
instaurée) mais la plupart de ce qu’on trouve dans cette convention sont du droit coutumier.

13. L’existence et la nature d’un traité

 Aucune exigence de dénomination ou de forme (traité, convention, charte, pacte,


communiqué, échange de notes)
 Regarder le fond et pas la forme (s’il y a eu le consentement…)

 Ce qui compte c’est l’expression valable de la volonté des sujets de se lier juridiquement, soit
l’intention de créer des rapports juridiques entre eux

 Plusieurs classifications possibles : traités-contrat v. traités-loi ; bilatéraux, plurilatéraux,


multilatéraux ; traités à participation limitée ou traités à participation ouverte ; traités selon
leur objet (e.g. humanitaires, traités de la paix, traités de frontière, etc.) ; traités solennels ou
traités simplifiés ;

 Traités loi sont les conventions qui codifient le droit international coutumiers et ne
permettent pas le retrait

 Bilatéraux : entre deux / plurilatéraux : plus de 2 / Multilatéraux : très nombreux –


Participation ouverte : après ça s’ouvre aux autres – traités humanitaires : se rapportent à
la personne humaine – de paix : en général à la fin d’un conflit – frontières : catégories a
part : stabilité entre des rapport avec les Etats (respecter l’intégrité territoriale) –
Solennel : qui exigent toutes les formalités (consentement : la plus part des traités
aujourd’hui le consentement s’exprime en pratique par une signature mais certains selon
leur Object, leur importance, leur visibilité, la légitimité démocratique : la signature n’est
qu’un premier pas il faut une ratification : procédure en deux étape : qu’à partir de ce
moment-là on est lié par le traité)

La convention de vienne pose différentes manières pour poser son consentement.


L’important étant qu’il doit être librement et clairement exprimé. Mais chaque Etat

17
détermine en fonction de comment le traité conçoit la chose et par rapport aux affaires
interne la manière dont le consentement doit etre formulé (signature ou signature +
ratification)

Limite de fond absolue = idée de règles impératives (article 53 et 64 de la Convention de


Vienne) : au moment ou on conclu on un traité ce traité ne doit pas déroger à une règles
internationale surtout si elle est impérative

 Comme en droit des contrats, les parties sont libres à convenir de leurs relations comme elles
veulent, mais en aucun cas ne peuvent pas enfreindre certains principes d’ordre public (une
idée équivalente en DIP, soit celle de règles impératives (jus cogens) – arts. 53 et 64 CVDT)

 Comment distinguer un traité qui produit les effets juridiques d’un arrangement qui est
dépourvu de ceux-ci ?
o La nature de l’acte
o Les termes employés
o Les circonstances dans lesquelles il a été élaboré

 Quelques exemples tirés de la jurisprudence ci-dessous

 Pour savoir si on est


face à un traité ou non

Exemple 1:

« Au cours de leur rencontre les


deux premiers ministres ont eu
l'occasion de procéder à l'examen
des problèmes qui conduisirent à la
situation actuelle des relations de
leurs pays.

Ils ont décidé que ces problèmes


doivent être résolus pacifiquement
par la voie des négociations et
concernant le plateau continental
de la mer Égée par la Cour
internationale de La Haye. Ils ont
défini les lignes générales sur la base desquelles auront lieu les rencontres prochaines des
représentants des deux gouvernements.

A cet égard ils ont décidé d'accélérer la rencontre d'experts concernant la question du plateau
continental de la mer Égée, ainsi que celle des experts sur la question de l'espace aérien. »

Le communiqué de Bruxelles dans l’affaire du Plateau Continental de la Mer Égée (Grèce c. Turquie),
arrêt, C.I.J. Recueil 1978, p. 39-40, par. 97

 Pas de base suffisante pour en faire un traité

18
Exemple 2:

« Il a été convenu de ce qui suit :

1. Réaffirmer ce dont les deux parties étaient


convenues précédemment.

2. Les bons offices du Serviteur des deux Lieux


saints, le roi Fahd b. Abdul Aziz, : se
poursuivront entre les deux pays jusqu'au
mois de chawwal 141 1 de l'hégire,
correspondant à mai 1991. Les deux parties
pourront. AI l'expiration de ce délai,
soumettre la question à la Cour
internationale de Justice conformément à la
formule bahreïnite, que l’Etat de Qatar a
acceptée. et aux procédures qui en dé-
coulent. Les bons offices du Royaume de
l’Arabie saoudite se poursuivront pendant
que la question sera soumise à l'arbitrage.

3. Si l’on parvient à une solution fraternelle


acceptable par les deux parties, l’affaire sera
retirée de l'arbitrage.”

La traduction en français du texte anglais du procès-verbal de 1990, fourni par Bahreïn, dans l’affaire
relative à la Délimitation maritime et des questions territoriales entre Qatar et Bahreïn, arrêt, C.I.J.
Recueil 1994, p. 119, par. 19

 Existence d’un traité : Vu les termes utilisés et le contexte global (cadre tripartite)

14. Les principes cardinaux du droit des traités

 Le principe de pacta sunt servanda, codifié à l’article 26 de la CVDT :


« Tout traité en vigueur lie les parties et doit être exécuté par elles de bonne foi ».

 Ce principe vise à assurer le respect et la stabilité des relations conventionnelles en DIP

 Le principe de la bonne foi : les États sont présumés d’agir de bonne foi en DIP (e.g. les juridictions
internationales n’acceptent pas à la légère l’existence de mauvaise foi ou d’un abus de droit ou de
procédure)

 Plusieurs moyens pour répondre au comportement qui n’est pas conforme aux dispositions du
traité, y compris la suspension, la dénonciation ou le retrait du traité, le cas échéant

19
Principe le plus cardinal au cœur du DI : pacta sunt servanda = les engagements doivent être
respectés : exécuter toutes les dispositions contenues de bonne foi. = Viser le respect et la stabilité
des rapports entre les états.  Fil conducteur de la convention de vienne est l’idée de la stabilité
des relations. Très peu de motifs où on peut invoquer l’in viabilité dans la Convention de Vienne.
Dans le cadre des traités on opère sur la base que le traité doit être stable et continu et qu’il y a très
peu de base sur lesquels on peut in-viabiliser un traité

Bonne foie présumé des Etats.

Chaque traité doit prévoir les clauses finales (qui portes sur la possibilité de mettre fin et dans quelles
conditions : s’il n’y a pas c’est le cadre général prévu dans la convention de Vienne qui s’applique)

S’il y a une disposition notamment sur le retrait dans la convention de vienne et en même temps une
disposition dans le traité c’est le traité qui gagne car plus spécifique, la convention est un ensemble
de règles applicables seulement par défaut mais le traité prévaut.

 L’obligation de ne pas porter atteinte à l’objet et le but du traité, pendant la période entre la
signature et la ratification de celui-ci (art. 18 CVDT)
 Le droit interne ne peut pas être invoqué pour justifier la non-exécution du traité (art. 27 CVDT)
 L’application non rétroactive des traités (art. 28 CVDT)
 L’application à l’égard de l’ensemble du territoire (art. 29 CVDT)
 L’application harmonieuse entre les traités successifs portant sur la même matière (art. 30
CVDT)

Lorsque l’on a signé mais pas encore ratifié : on est pas soumis à l’obligation de droit mais à
l’obligation générale ex : convention contre la torture qu’on a signée mais pas ratifié : on ne peut
pas aller à l’encontre du but et de la portée du traité en torturant la population.

Ce n’est qu’a partir de la ratification que l’on devient Parti du traité et qu’on est soumis à toutes les
obligations et droits

On ne peut pas invoquer le droit interne comme motif pour justifier la non-exécution du traité

Application non rétroactive : on régit tout effet de droit qui surviennent après : c’est après que l’on
devient parti (a moins qu’ils s’accorde autrement)

Lorsque conclu, un traité s’applique à l’ensemble d’un territoire d’un Etat

La Convention de Vienne pose des règles pour assurer l’application harmonieuse sur des traités
« successifs » portant sur le même objet.

15. La procédure conventionnelle

 Certaines formalités afin de s’assurer que le consentement à être lié par le traité est
correctement donné
 Ces formalités peuvent varier en fonction des circonstances et d’accord entre les parties

20
 Le principe de liberté selon l’art. 11 de la CVDT : le consentement d’un État à être lié par un
traité peut être exprimé par la signature, l’échange d’instruments constituant un traité, la
ratification, l’approbation, l’adhésion, ou par tout autre moyen convenu
 En DIP, ce qui emporte c’est l’existence du consentement et non la manière dont celui-ci a été
donné, ce qui relève en général de chaque ordre juridique interne (la seule exception à l’art.
46)

 Les Formalité peuvent changer si les parties en conviennent et se mettent d‘accord


 Adhésion : lorsque l’on était pas la lors du jour ou les autres Etats ont négociés puis
signés et/ou ratifié le traité c’est à ce moment-là, des années après que l’on adhère
(en une seule fois)

a) L’octroi des pleins pouvoirs (art. 7-8)


b) L’adoption et l’authentification du texte par la signature (art. 9-10)
c) Modes d’expression du consentement à être lié par un traité (art. 11-17)
d) La formulation des réserves (art. 19-23)
e) Entrée en vigueur (art. 24) ou bien application à titre provisoire en attendant
son entrée en vigueur (art. 25)
f) Enregistrement et publication (art. 80)

A. Pleins pouvoirs (art 7-8)

 Qui peut, par défaut, exprimer le consentement de l’État à être lié par un traité, sans avoir à
produire de pleins pouvoirs ? (Art. 7(2) CVDT)
 Le chef d’État
 Le chef de gouvernement
 Le ministre des Affaires étrangères

 Qui peut exprimer le consentement de l’État à être lié par un traité, à condition d’être muni de
pleins pouvoirs ? (Art. 7(1) CVDT)
 Toute autre personne

 Généralement, les pleins pouvoirs sont donnés pour la signature d’un traité donné, mais ils
peuvent aussi être donnés à un représentant spécifique (par exemple, ambassadeur) pour
signer plus d’un traité

 Les pleins pouvoirs doivent être : signés par un des membres de Troïka (ci-dessus), préciser le
titre du traité, le nom et le titre complets du représentant autorisé à signer, la date et le lieu de
la signature, le sceau officiel facultatif

 Possibilité de confirmation ultérieure (Art. 8 CVDT)

B. L’adoption et l’authentification du texte (art 9-10)

 L’adoption par tous les États participant à son élaboration (art. 9.1 CVDT) / par la majorité des
deux tiers des États présents et votants dans le cadre d’une conférence internationale (art. 9.2
CVDT)

21
 L’authentification du texte par les États participant à l’élaboration du traité, suivant la
procédure établie dans ce texte, ou à défaut d’une pareille procédure, par les moyens prévus à
l’art. 10(b) CVDT

 Lors des négociations, avant d’adoptions, les débats sont en toutes les langues
 Lorsque qu’on a adopter et authentifier le texte on s’occupe de l’expression au consentement : cette
question n’a rien à voir avec la question d’entré en vigueur (Article 24) : dans un cadre multilatéral le
traité peut prévoir un autre évènement qui doit se produire avant que le traité rentre en vigueur
(quand on aura la ratification d’un tel nombre d’Etats et c’est quand on a atteint ce nombre de
ratification il rentre en vigueur)

C. Modes d’expression du consentement (art. 11-17)

 L’acte par lequel un État exprime son consentement à être lié par un traité ⍯ l’entrée en
vigueur du traité

 Le consentement à être lié est l’acte par lequel un État démontre son intention de respecter les
droits et les obligations créés par le traité sur un plan juridique, à travers la signature définitive
ou le dépôt d’un instrument de ratification, d’acceptation, d’approbation ou d’adhésion

 Dans le cadre des traités multilatéraux, le plus souvent les États expriment leur consentement à
être liés par signature sous réserve de ratification, d’acceptation ou d’approbation

 Les effets de la signature en attendant la ratification du traité ?

 L’acceptation ou l’approbation d’un traité ont lieu après la signature et ont les mêmes effets
que la ratification, sauf disposition contraire du traité (art. 14(2) CVDT) ; alors que l’adhésion
n’est pas précédée d’une signature

 Surtout dans le cadre des traités multilatéraux que l’on retrouve cette procédure à deux étapes

 (Adhésion arrive des années plus tard : faire partie de quelque chose qui existe déjà)

D. Les réserves et les déclarations / Formulation des réserves (art 19-23)

On peut exprimer notre consentement mais avec des réserves

On peut exprimer notre consentement libre d’être lié sur un traité mais en donnant notre avis sur la
portée : déclaration

Réserve : « une déclaration unilatérale, quel que soit son libellé ou sa désignation, faite par un État
quand il signe, ratifie, accepte ou approuve un traité ou y adhère, par laquelle il vise à exclure ou à
modifier l’effet juridique de certaines dispositions du traité dans leur application à cet État » (art. 2(1)
(d) CVDT)

22
Déclaration interprétative : « une déclaration unilatérale, quel que soit son libellé ou sa désignation,
faite par un État …, par laquelle cet État … vise à préciser ou à clarifier le sens ou la portée d’un traité
ou de certaines de ses dispositions » (CDI, Guide de la pratique sur les réserves, 1.2.)

Objection : « une déclaration unilatérale, quel que soit son libellé ou sa désignation, faite par un État
…, en réaction à une réserve à un traité formulée par un autre État …, par laquelle l’État … vise à
empêcher la réserve de produire les effets voulus ou s’oppose autrement à la réserve » (CDI, Guide
de la pratique sur les réserves, 2.6.1)

Est-ce qu’on peut emmètre une réserve sur les autres pays ?

Différence de fond entre un texte avec réserve et autres avec une déclaration : Différence réside aux
effets juridiques.

Reserve : modifier ou exclure les effets sur son pays / Déclaration : préciser notre avis et le faire
connaitre aux autres partis sur la portée d’une disposition.

Certains traités interdisent complètements les réserves (convention de L’ONU sur les droits de la mer
– Statut de Rome) Dans d’autres cas il n’y a pas si elles sont acceptées ou pas (Celles sur le
génocide) D’autres disent « seulement les réserve pour l’article n°… Et n°… sont acceptables (NU
1958 plateau continental)

Entre les articles 19 et 23.

S’assurer que la réserve ne contrevienne pas à l’objet et au but du traité : intégrité du traité (Voir
affaire RDC Rwanda) : Ni qu’elle soit contraire aux objectifs de la Convention de Vienne et des
rapports entre els Etas.

Pourquoi on accepte les


réserves ? : Pour qu’il y
est plus de monde qui
participe

Par le passé lorsque l’on émettait une réserve tout les autres Etats doivent l’accepter.

(Dans les traités bilatéraux pas de réserve possible : on parle toujours dans un cadre multilatéral)

23
Moment précis pour émettre des réserves : lors de l’expression du consentement

 Le régime des réserves ressemble à une formule « à la carte », « qui peut le plus, peut le
moins »

 L’idée est d’inciter les États à participer dans des traités, tout en permettant à ceux-ci d’écarter
l’effet de certaines clauses qui ne leur conviendraient pas

 Un régime des réserves qui introduit le jeu de réciprocité, une tendance à « bilatéraliser »
toutes les relations dans le cadre d’un traité multilatéral

 Options : i) accepter la réserve par écrit (23.1 CVDT); ii) accepter la réserve tacitement, en n’y
répondant pendant le délai de 12 mois à compter de la date de notification (20.5 CVDT); iii)
objecter à la réserve (20.4b CVDT); iv) objecter à la réserve en précisant son intention de ne pas
être lié par traité avec l’État auteur de la réserve (20.4b CVDT)

(La logique des réserves joue la réciprocité)

A émet une réserve sur un article

B objecte radicalement
C objecte simplement
D accepte

 Pas de traité entre A et B


(Mais ne touche en rien les relations entre B et D et C : pas de traité qu’entre
A et B (en ce sens que l’on parle de bilatéralisation))

 Traité marche mais sans que la réserve sois applicable entre A et avec C
(Article 21 paragraphe 3) : on fais un peu comme si l’article en question
n’existait pas (si cet article porte sur plusieurs choses et que la réserve porte
que sur un point spécifique c’est que ce point spécifique qui ne sera pas
applicable ni avec réserve ni sans réserve)

 D peut aussi se prévaloir de la réserve


(Que concernant ses relations avec A)

 Entre B et D / D et C / C et B = le traité est parfaitement applicable.

Les Relation entre A et B / A et C / A et D / B et D ne touche en rien les relations entre B et C ou entre


A et C ou A et D ou B et D …. : Toujours en lien entre l’Etat qui émet la reserve.

24
EXEMPLES

 Réserve des États-Unis à l’art. IX de la Convention de 1948 sur la prévention et la répression du


crime de génocide :

« 1) En ce qui concerne l'article IX de la Convention, pour qu'un différend auquel les Etats-Unis
sont parties puisse être soumis à la juridiction de la cour internationale de Justice en vertu de
cet article, le consentement exprès des Etats-Unis est nécessaire dans chaque cas. »

 Objection à cette réserve par la Grèce :


« Le Gouvernement de la République hellénique ne peut accepter la première réserve formulée
par les Etats-Unis d'Amérique à l'occasion de la ratification par ce pays de la Convention pour la
prévention et la répression du crime de génocide, car il considère qu'une telle réserve n'est pas
compatible avec la Convention ».

 Effet juridique ?

 Voir e.g. Activités armées sur le territoire du Congo (nouvelle requête: 2002) (RDC c. Rwanda),
compétence et recevabilité, arrêt, C.I.J. Recueil 2005, par. 64, 69, 77-78

 Réserve du Bahreïn au par. 3 de l’art. 27 de la Convention de Vienne sur les relations


diplomatiques :
« 1. Le Gouvernement de l'État de Bahreïn se réserve le droit d'ouvrir la valise diplomatique
s'il a des raisons sérieuses de croire qu'elle contient des articles dont l'importation ou
l'exportation est interdite par la loi ».

 Objection du Canada à cette réserve :


« Le Gouvernement canadien souhaite également qu'il soit pris acte de ce qu'il ne considère
pas comme valides les réserves au paragraphe 3 de l'article 27 de la Convention formulées
par le Gouvernement de Bahreïn … ».

25
 Effet juridique ?

 Une réserve, même si elle n’est pas exclue par le traité, peut être invalide parce que «
incompatible avec son objet et son but » : exemple de la réserve de l’Arabie saoudite : «
Lorsqu’il y a incompatibilité entre l’une quelconque des dispositions de la Convention [sur
l’élimination de toutes les formes de discrimination a l’égard des femmes] et les normes du
droit islamique, le Royaume d’Arabie saoudite n’est pas tenu de respecter ladite disposition »

 Une réserve excluant l’application du traité sur une partie du territoire (e.g. la réserve
déposée par la Turquie à la CEDH en ce qui concerne les faits survenus à Chypre nord) –
déclarée incompatible avec l’objet et le but de la CEDH par la Cour européenne des droits de
l’homme, affaire Loizidou, arrêt du 23 mars 1995, par. 89)
 Souvent il faut attendre un règlement judicaire pour avoir la validité ou non d’une
réserve

« … le Comité des droits de l’homme n’aura pas compétence pour recevoir et examiner des
communications concernant un détenu condamné à mort pour ce qui est de toute question ayant
trait aux poursuites judiciaires dont il aura fait l’objet, à sa détention, à son procès, à sa
condamnation et à sa peine ou à l’exécution de la peine de mort à son encontre ou à toute question
connexe »
Exemple de la réserve du 26 mai 1998, déposée par Trinité-et-Tobago au Protocole instituant le
Comité des droits de l’homme dans le cadre du Pacte international relatif aux droits civils et politiques

 Invalidité :

Comité des droits de l’homme des Nations Unies:


« La réserve en question ne vise pas à exclure de la compétence conférée au Comité par le Protocole
facultatif une disposition particulière du Pacte mais l'ensemble du Pacte pour un groupe particulier
de requérants, à savoir les détenus condamnés à mort. Elle n'en est pas pour autant davantage
compatible avec l'objet et le but du Protocole facultatif. Au contraire, le Comité ne peut pas accepter
une réserve qui vise expressément un groupe d'individus pour lui accorder une protection en matière
de procédure moindre que celle dont bénéficie le reste de la population. De l'avis du Comité, cela
constitue une discrimination qui va à l'encontre de certains principes fondamentaux consacrés dans
le Pacte et les Protocoles s'y rapportant; pour cette raison, la réserve ne peut être déclarée
compatible avec l'objet et le but du Protocole facultatif. La conséquence est que le Comité n'est pas
empêché d'examiner la présente communication en vertu du Protocole facultatif ».

 Des clarifications importantes apportées par la CDI en ce qui concerne la portée des arts. 19-
23 CVDT, surtout par rapport à :

- La validité substantielle des réserves et des déclarations interprétatives (voir e.g. CDI,
guides 3.1.2-3.1.5, 3.2, 3.2.1)
- Les objections et les acceptations des réserves et leurs effets (voir e.g. CDI, guides 2.6.1-
2.6.12, 2.8.1-2.8.3

E. Entré en vigueur / application à titre provisoire (art 24-25)

26
 Le moment où le traité devient juridiquement contraignant pour l’État, soit le moment où cet
État devient partie au traité (art. 24 CVDT)

 Le traité peut aussi être appliqué à titre provisoire en attendant son entrée en vigueur (e.g.
art. 7(1) Accord de 1994 relatif à l’application de la Partie XI de la Convention des Nations
Unies sur le droit de la mer du 10 décembre 1982) - « si l’accord n’est pas entré en vigueur le
16 novembre 1994, il sera appliqué à titre provisoire jusqu’à son entrée en vigueur » ;
l’Accord économique et commercial global entre le Canada et l’Union européenne)

 La fin d’application provisoire du traité à l’égard d’un État a lieu, à défaut de disposition
contraire dans le traité, lorsque « cet État notifie aux autres États entre lesquels le traité est
appliqué provisoirement son intention de ne pas devenir partie au traité » (art. 25(2) CVDT)

F. Enregistrement et publication (art 80)

16. L’effet relatif des traités

Article 80 | CVDT
Enregistrement et publication des traités

1. Après leur entrée en vigueur, les traités sont transmis au Secrétariat de l’Organisation des Nations
Unies aux fins d’enregistrement ou de classement et inscription au répertoire, selon le cas, ainsi que
de publication.
2. La désignation d’un dépositaire constitue autorisation pour celui-ci d’accomplir les actes visés au
paragraphe précédent.

 Formalité assez importante selon le contexte Formalité assez importante selon le


contexte : Art 102 Charte des NU : Si un traité n’est pas enregistré on ne peut
l’invoqué devant un organe des Nations Unis. Le traité reste valable et valide mais
seulement impossibilité de l’Etat de l’invoquer devant un organe des NU.

Art. 102 | Charte des Nations Unies

Tout traité ou accord international conclu par un Membre des Nations Unies après l'entrée en
vigueur de la présente Charte sera, le plus tôt possible, enregistré au Secrétariat et publié par lui.
Aucune partie à un traité ou accord international qui n'aura pas été enregistré conformément aux
dispositions du paragraphe 1 du présent Article ne pourra invoquer ledit traité ou accord devant un
organe de l'Organisation.

Art. 34 | CVDT

« Un traité ne crée ni obligations ni droits pour un État tiers sans son consentement »

 L’effet relatif des traités (res inter alios acta)

 Qualifié par les articles 35-38

27
 Dans certains cas déterminés, un traité peut prévoir des obligations ou des droits pour un
tiers, si cela ressort de l’entente de toutes les parties et si l’État tiers l’accepte expressément
(pour le cas d’une obligation) ou ne s’y oppose pas (pour le cas d’un droit)
 Certains traités instaurant un régime objectif (e.g. le Traité sur l’Antarctique (1959) ou le
Traité sur l’espace extra-atmosphérique (1967)

 Il suffit qu’il n’y ait pas d’opposition des Etat tiers pour jouir des droits

17. L’interprétation des traités

 Art. 31-33 CVDT reflètent le droit international coutumier en matière d’interprétation des
traités

 La règle générale d’interprétation, énoncée à l’art. 31 CVDT, reflet un procédé holistique qui,
tout en privilégiant la recherche de bonne foi du sens ordinaire des termes employés, doit
parvenir à une interprétation étayée aussi bien par le contexte dans lequel ces termes ont
été introduits (31(1) et (2)) qu’à la lumière de l’objet et du but du traité (31(1))

 La prise en compte de l’accord ou de la pratique ultérieure dans la mesure l’on peut en


déduire l’entente entre les parties s’agissant du sens et de la portée d’une disposition (31(3)
(a) et (b))

 Le traité n’est pas interprété dans un vide juridique - le principe d’intégration systémique
(31(3)(c))

 Le traité ne reste pas non plus gelé dans le temps: très souvent il convient de se livrer à une
interprétation évolutive, notamment lorsque le traité contient de termes génériques (voir
e.g. Plateau continental de la mer Égée (Grèce c. Turquie), arrêt, C.I.J. Recueil 1978, p. 32,
par. 77; Différend relatif à des droits de navigation et des droits connexes (Costa Rica c.
Nicaragua), arrêt, C.I.J. Recueil 2009, p. 243, par. 66-67)

 Moyens complémentaires d’interprétation (art. 32 CVDT) (cf. e.g. Application de la


convention internationale sur l’élimination de toutes les formes de discrimination raciale
(Qatar c. Émirats arabes unis), exceptions préliminaires, arrêt, C.I.J. Recueil 2021, par. 89-
97)

 Traités authentifiés en deux ou plusieurs langues (art. 33 CVDT)

RECAP : art 31 de la convention de vienne : interprétation de bonne-foie du texte, si son sens ne


ressort pas on regarde : l’objet et le but du traité – le contexte - l’accord ultérieur des partis :
comment est interprété le traité ou pratique ultérieures ou d’autres règles de DI applicables entre les
partis
Les traités ne sont pas gelés dans le temps et doivent évoluer avec l’évolution du système
international : des termes anciens, la Cours peut en faire une interprétation évolutive en prenant son
entourage juridique actuel et pas celui d’avant : mettre à jour

28
Convention de Vienne s’applique « à moins que le traité n’en dispose autrement « à moins que les
parti n’en disposent autrement »

Les traités et autres sources de DIP

Art. 38 Statut de la CIJ

1. La Cour, dont la mission est de régler conformément au droit international les différends qui lui
sont soumis, applique :

a) les conventions internationales, soit générales, soit spéciales, établissant des règles expressément
reconnues par les Etats en litige;

b) La coutume internationale comme preuve d'une pratique générale acceptée comme étant le droit;

c) Les principes généraux de droit reconnus par les nations civilisées;


d) Sous réserve de la disposition de l'Article 59, les décisions judiciaires et la doctrine des publicistes
les plus qualifiés des différentes nations, comme moyen auxiliaire de détermination des règles de
droit.
(Coutumes et traités sources de droit internationales les plus importantes)

18.Les conditions de validité des traités

 À quelles conditions un traité peut-il produire pleinement ses effets juridiques?

A. D’une part, il faut que le consentement soit librement exprimé par un État (voir arts. 46-52 CVDT)
(« vices de consentement » / validité formelle)

B. D’autre part, il faut que le traité ne soit pas contraire à une obligation du droit impératif (jus
cogens) (voir art. 53 CVDT) (« jus cogens » / validité matérielle)

 Est-ce que dans le cas précis le consentement a été bel et bien exprimé : 2 cas de figures :

Validité formelle ou vice qui pourraient annuler le traite (Article 46 à 52)(pas de contrainte ni exercé
sur le représentant de l’Etat ni sur l’Etat lui-même – pas de tromper la compréhension (dol – erreur)
– + motifs qui se rapporte à l’échelle interne de l’état) Seulement la parti qui se sent trompé peut
invoquer

Traités conclus en violation d’une règle du droit impératif international = Nul et non convenu = Ne
produit pas d’effet – limite absolue qui s’impose a la liberté des Etats / Si on a été forcé a
quelquechose (force militaire) : le traité ne devrais pas non plus produire des effets, mais si on laisse
trainer trop de temps même si au moment de la conclusion on perd se droit d’invoquer la contrainte
en cas de motif d’annulation : pour cela que cette contrainte apparait plus dans la formelle

29
A. Vices de consentement

Le principe bien connu dans les droits internes des contrats, soit celui de l’autonomie de la volonté,
est aussi à la base du droit des traités

Une volonté qui n’est pas exprimée librement ne peut pas lier juridiquement un État

 Les vices de consentement:

i) Les cas de « ratifications imparfaites » (arts 46 et 47 CVDT)


ii) Les cas dans lesquels le consentement est faussé parce que son auteur a cru vrai ce qui
ne l’était pas, soit parce qu’il s’est trompé (erreur) soit parce qu’on l’a trompé (dol) (arts
48 et 49 CVDT)
iii) Les cas de corruption de représentant (art. 50 CVDT)
iv) Les cas dans lesquels une contrainte a été exercée soit sur l’État lui-même soit sur son
représentant pour obtenir son engagement conventionnel (arts 51 et 52 CVDT)

 i) ex : La personne qui donnait le consentement n’etais pas dans les conditions de le


faire

 En ce qui concerne l’erreur, art. 48 CVDT définit ce motif de nullité restrictivement, en


excluant une erreur de droit

 L’erreur doit porter sur un fait ou « une situation que l’État supposait exister au moment où
le traité a été conclu »

 L’erreur doit porter sur une base essentielle du consentement de cet État à être lié par le
traité

 L’État ne saurait invoquer une erreur à laquelle il aurait contribué par sa propre conduite ou
qu’il aurait été en mesure d’éviter, ou bien encore, par son comportement ultérieur

 L’État ne saurait invoquer son « inexpérience diplomatique » pour justifier une erreur en tant
que motif de nullité (voir, eg, Différend territorial entre la Libye et le Tchad, arrêt, C.I.J.
Recueil 1994, par. 36)

 Base essentielle : bien clair


 Nous ne savions pas cette erreur

 En ce qui concerne le dol (art. 49 CVDT), l’absence de la pratique en la matière

 Très peu de pratique / La contrainte n’est pas nécessairement défini et pourrait être
la menace a un recours a une force militaire mais est ce qu’une pression
économique, politique ou autre pourrait être réputé de contrainte ? On ne sais pas
vraiment
 Traité de paix ? Jouissent d’une sorte de traités apart : situation objectives entre els
deux états
 Difficile d’étendre la contrainte car le libellé de l’article 52 est restrictif a la menace
ou a l’exercice de forme armé mais plus loin « violation des DI incorporé dans la
chartres des NU » : plus large ?

30
 Du point de vue de l’État qui cherche à invalider le traité, le régime s’apparente à celui de
l’erreur
 En ce qui concerne la contrainte, on peut se poser la question de savoir si la portée de celle-ci
se limite au sens classique de menace ou d’emploi de la force (voir art. 2.4 de la Charte de
l’ONU), ou bien va au-delà pour comprendre aussi la contrainte économique
 L’inexistence ab initio de l’expression du consentement étatique dans les cas de contrainte,
corruption du représentant ou du dol (mais voir l’affaire Nicaragua c. Colombie, arrêt, C.I.J. Rec.
2007, par. 75-82)
 Le cas de « ratification imparfaite », où le consentement donné par l’État n’est pas conforme
aux dispositions du droit constitutionnel interne (voir l’affaire Cameroun c. Nigéria, arrêt, C.I.J.
Rec. 2002, par. 263-268)
 On peut perdre le droit d’invoquer la contrainte
 Ratification imparfaite : Article 46 : applicabilité très limitée dans la pratique

B. Conflit avec une norme impérative (jus cogens)

 Un traité qui est conclu en violation d’une norme impérative (jus cogens) est nulle et non
avenue

Art. 53 | CVDT

Est nul tout traité qui, au moment de sa conclusion, est en conflit avec une norme impérative
du droit international général. Aux fins de la présente Convention, une norme impérative du
droit international général est une norme acceptée et reconnue par la communauté
internationale des Etats dans son ensemble en tant que norme à laquelle aucune dérogation
n’est permise et qui ne peut être modifiée que par une nouvelle norme du droit international
général ayant le même caractère.

 De part cette définition, plusieurs Etats s’opposent fortement (France : comment on


peut justifier le rang supérieur de certaines règles sur d’autres qui relèvent aussi du
consentement ?)
 Classe unique dans le droit international coutumier et général : caractère de jus
cogens (Commission 2022 de DI)

 La survenance d’une nouvelle norme impérative

Art. 64 | CVDT

 Si une nouvelle norme impérative du droit international général survient, tout traité existant
qui est en conflit avec cette norme devient nul et prend fin.
 Les exemples des normes de jus cogens: l’interdiction de l’agression; l’interdiction du génocide;
l’interdiction des crimes contre l’humanité; les règles fondamentales du droit international
humanitaire; l’interdiction de la discrimination raciale et de l’apartheid; l’interdiction de
l’esclavage; l’interdiction de la torture; le droit à l’autodétermination (voir CDI, Conclusions sur
les normes impératives du droit international général (jus cogens) (2022)).

31
 Ne pas oublier qu’on ne s’intéresse ici qu’aux effet des traités : la nouvelle règle
n’invalide pas à tous les niveaux (pas dans le cadre de la responsabilité des Etats ni
dans le cas des règlements pacifiques internationaux)

19.L’application des traités dans le temps

A. Amendement et modification

 L’amendement des conventions multilatérales (art. 40CVDT):

 Évolution du régime de la nécessite d’assentiment de toutes les parties au traité


initial vers l’adoption des amendements à la majorité, généralement qualifiée

 La liberté laissée aux États parties à la convention initiale d’accepter ou de refuser


tout amendement

 Si un amendement entre en vigueur, il y aura deux catégories de parties: celles ayant


ratifié l’accord qui comprend l’amendement et celles qui l’auront refusé

 La modification des conventions multilatérales (art. 41 CVDT): cas de figure dans lesquels la
révision est conçue dès son initiative pour ne produire d’effets qu’entre certaines des parties
(mais voir conditions au par. 1 b))

B. Suspension

 L’application d’un traité peut être suspendue:

 Du fait de l’accord entre toutes les parties ou tacitement, en raison de la conclusion entre elles
d’un traité portant sur le même objet dont l’application rend momentanément celle du
précédent impossible (art. 59 CVDT)
 Conformément aux dispositions du traité initial (art. 57 CVDT)
 Accord entre certaines d’entre parties, aux conditions identiques à celles autorisant la
modification du traité (art. 58 CVDT)
 Violation substantielle (art. 60 CVDT)
 Impossibilité temporaire d’exécuter le traité (art. 61.1 CVDT)
 Changement fondamental des circonstances (art. 62.3 CVDT)
 Limite aux effets juridiques de la suspension (art. 72.2 CVDT)
 Suspension sans l’annuler / Le traité peut prévoir / Accord entre certaines des partis
aux mêmes conditions de la modification des traités (quelques partis et pas toutes
les partis)
 Suspension = possibilité provisiore pas dans une logique de mettre fin au traité
définitivement mais suspendre l’effet du traité provisoirement

32
C. Extinction

 La nécessité d’assurer la sécurité juridique (pacta sunt servanda)

 Les différentes raisons pour lesquelles un traité peut prendre fin: i) la réalisation de son objet
ou l’atteinte du terme pour lequel l’application du traité était prévue par les parties; ii) la
désuétude; iii) l’accord des parties, explicite ou tacite, qui peut aboutir à l’abrogation de la
convention

 En règle générale, la dénonciation unilatérale ou retrait d’une convention n’est possible que
lorsque l’une de ses clauses le prévoit expressément « à moins que le droit de dénonciation
ou de retrait ne puisse être déduit de la nature du traité » (art. 56.1 b) CVDT)) + période
raisonnable de notification de l’intention de le faire, soit de 12 mois (art. 56.2 CVDT)

 Mettre fin au traité (objet limité rempli – désuétude totale (trop vieux traité) –
accord des parties)
 La convention de vienne sur le droit des traités est très stricte : conditions
disjonctives
 Dénonciation : traité bilatéral – Retrait : traité multilatéral (effets les mêmes mais pas
procédures la même)

Les rapports entre le droit des traités et le droit de la responsabilité internationale:

« Ces deux branches du droit international ont en effet, à l'évidence, des champs d'application
distincts. C'est au regard du droit des traités qu'il convient de déterminer si une convention est ou
non en vigueur, et si elle a ou non été régulièrement suspendue ou dénoncée. C'est en revanche au
regard du droit de la responsabilité des Etats qu'il y a lieu d'apprécier dans quelle mesure la
suspension ou la dénonciation d'une convention qui serait incompatible avec le droit des traités
engage la responsabilité de l’État qui y a procédé.

Ainsi, la convention de Vienne de 1969 sur le droit des traités se borne à définir - de façon limitative -
les conditions dans lesquelles un traité peut, de façon licite, être dénoncé ou suspendu; les effets
d'une dénonciation ou d'une suspension qui ne satisferait pas à ces conditions sont par contre
expressément exclus du champ d'application de la convention par le jeu de son article 73. Il est au
demeurant bien établi que, dès lors qu'un État a commis un acte internationalement illicite, sa
responsabilité internationale est susceptible d'être engagée, quelle que soit la nature de l'obligation
méconnue ».

 Qu’est ce qui relève du droit des traité et qu’est ce qui relève de la responsabilité des
Etats

Projet Gabčikovo-Nagymaros (Slovaquie/Hongrie), arrêt, C.I.J. Recueil 1997, p. 38, par. 47

D. Violation substantielle
 Dans le cas d’une violation substantielle d’un traité, quid juris?
 Il faut distinguer deux cas de figures : traités bilatéraux v. multilatéraux
 Traités bilatéraux: l’existence d’une violation substantielle par une partie autorise l’autre partie
à invoquer la violation comme motif pour mettre fin au traité ou suspendre son application en
totalité ou en partie (art. 60.1 CVDT)

33
 Traités multilatéraux: l’existence d’une violation substantielle peut mener à des conséquences
différentes (lire attentivement art. 60.2 CVDT); seul l’accord unanime de toutes les autres
parties peut avoir le même effet (suspension ou extinction) soit entre elles-mêmes et l’auteur
de la violation, soit entre toutes les parties, à l’exception des dispositions portant sur la
protection de la personne humaine / des traités de caractère humanitaire (voir art. 60.5 CVDT);
la condition de l’existence d’une violation substantielle ne saurait facilement remplie (voir eg
Accord intérimaire, C.I.J. Rec. 2011, par. 162-163

 Violation substantielle : article 60 paragraphe 3 : C’est un rejet du traité non autorisé par la présente
convention ou… = Très rare de conclure qu’il y a une violation substantielle = Donne lieu a un effet
drastique
 Si on est pas dans le cadre d’une substantielle mais violation simple : l’Etat notifie l’autre état
« respecte stp » / Adoption de contres mesures (a titre temporaire pour faire revenir l’Etat
récalcitrant au respect de l’obligation
 Distinction claire entre les traités bilatéraux (si conclusion de violation substantielle d’une partie
l’autre partie va pouvoir mettre fin au traité) et les traités multilatéraux (mettre fin aux relations
entre les différents état et l’états qui a commis les violation ou alors pour toutes les partis : si la
partie qui a violé a violé un type de traité qui dérange les rapports entre tous les Etats (ex : en
matière de désarmements) + Conditions strictes prévu au paragraphe 5 de l’article 5 : ces possibilités
ne sont pas permise lorsqu’on parle des disposition relative à la protection humaine (on ne peut pas
suspendre ou mettre fin à ces traité en invoquant cette violation.) Si l’objet disparait on ne peut plus
invoquer ce principe/ Impossibilité temporaire : invoquer plutôt la suspension)

E. Survenance d’une situation rendant l’exécution impossible

 Art. 61 CVDT prévoit la faculté pour une partie d’invoquer l’impossibilité d’exécuter un traité
comme motif pour y mettre fin ou pour s’en retirer, uniquement lorsque cette impossibilité
résulte de la disparition ou destruction définitives d’un objet indispensable à l’exécution de
ce traité

 Exemples: la submersion d’une île, l’assèchement d’un fleuve, la destruction d’un barrage ou
d’une installation hydroélectrique dans le cas de traités qui portent sur de tels objets

 Dans les cas où cette impossibilité est temporaire, la partie ne peut que suspendre
l’application du traité

 Il faut encore que la partie qu’invoque cette impossibilité n’ait pas contribué à sa survenance,
par une violation d’une obligation contenue dans le traité ou de toute autre obligation à
l’égard de toute autre partie au traité

 Il faut que la partie qui invoque le paragraphe 61 n’ai pas participer a cette situation
de fait (qui rend l’exécution du traité impossible)

F. Le changement fondamental des circonstances

34
 Un motif autonome autorisant l’extinction / suspension – clause résolutoire (rebus sic
stantibus)
 Le seuil très élevé pour qu’il trouve son application
 Ce motif se distingue de la force majeure (équivalent à l’art. 61 CVDT) par l’absence
d’irrésistibilité, alors que les deux autres caractéristiques de force majeure sont bien présentes
dans ce cas de figure, à savoir l’extériorité (un État ne saurait invoquer un changement auquel il
a concouru par son comportement) et l’imprévisibilité
 Le changement: volet qualitatif (il faut qu’il y ait un changement dans les données qui ont
déterminé la base essentielle du consentement) et quantitatif (il faut que le changement ait
une ampleur suffisante à même de « transformer radicalement la portée des obligations qui
restent à exécuter en vertu du traité »)
 Exception concernant les traités établissant une frontière

 Clause résolutoire (rebus sic stantibus) = changement fondamental des circonstances


 Changement qui doit être imprévisible : lors des négociation les parties ne pouvaient pas prévoir
ces changements : base du consentement (qualitatif) et quantitatif : changement d’une ampleur
considérable
 Rare de satisfaire ses conditions et ces motifs ne sont jamais applicables a ces types de traités
(traités établissant une frontière)
 1/ Ce changement doit porter sur les circonstances qui prévalaient lors de la conclusion du traité
2/ Changement fondamental 3/ il ne doit pas avoir été causé par les partis, ou par celle qui
l’invoque 4/ L’existence des circonstances doit avoir constitué une base essentielle du
consentement des parties 5/ Les faits de ce changement doit être de nature est telle qu’ils
transforment la nature des obligations qu’il reste à exécuter

20.Les conséquences juridiques de l’invalidité

 La nullité relative (effet ex nunc; invocable par la partie victime) ou absolue (effet ex tunc;
invocable par toute partie intéressée – les cas de la contrainte et de jus cogens), portant sur
l’intégralité du traité ou bien seulement sur la clause pertinente, en fonction des cas de figure
(art. 44)
 La perte du droit d’invoquer une cause de nullité de traité (art. 45)
 La procédure pour invoquer la nullité / extinction / suspension (arts 65-68 CVDT) – à part la
question de jus cogens, toute autre question relative à l’interprétation ou à l’application des
arts. 42-72 CVDT ne peut faire l’objet que d’une procédure de conciliation obligatoire à la
demande de toute partie au différend
 Les effets de la nullité / extinction / suspension (arts 69-72 CVDT)

 Article 46 à 50 : la nullité / la nullité relative : peut être invoqué que par l’Etat victime et peut
perdre ce droit d’invoquer

Pour les articles 46 à 48 : divisibilité séparabilité obligatoire (44.3) : on va essayer de sauvegarder le


plus possible du traité pour que les 3 conditions soit respecté : 1/ les clauses sont séparables 2/
L’acceptation de clause en question n’a pas constitué pour les autres parties une base essentielle
de leur consentement 3/ Pas injuste a continuer d’exercer les autres dispositions du traité

Pour les articles 49 50 : Séparabilité optionnelle (44.4) sur l’ensemble du traité ou à l’égard
seulement de certaines clauses déterminées

Les articles 51, 52, 53, on est dans un cas de figure de nullité absolue toute partie même pas
uniquement la partie victime mais toutes les parties intéressées peuvent invoquer ces motifs et on

35
ne peut pas perdre le droit d’invoquer ce motif (pour le 53). Et la divisibilité pour ces 3 articles est
impossible : on ne sauvegarde rien du traité (44.5)

Uniquement lorsqu’on invoque la nullité absolue du fait de la violation peut aller dans une requête
devant la cour internationale de justice face à un autre Etat parti de la CVDT – Tout les autres : vers
une conciliation et si ça ne marche pas : principe général de liberté de moyens que les Etats
peuvent choisir (article 33 de la Chartre des NU).

 Faute d’accords sur la procédure à suivre : questions qui restent sans réponse

21.Principes généraux de droit

 L’art. 38.1 c) du Statut de la CIJ: « principes généraux de droit reconnus par les nations
civilisées »
 La nécessité d’éviter le non liquet, à savoir le constat par le juge que, faute de règle de droit
applicable, il se trouve dans l’impossibilité de statuer
 Les principes généraux de droit sont tirés des traditions juridiques des principaux systèmes de
droit (exemples: règles relatives à l’administration de la justice, quelques principes en matière
de la procédure et de la preuve, certains principes d’interprétation, dans le domaine du droit
pénal international)
 La question de l’autonomie des principes généraux de droit vis-à-vis de la coutume
 Voir CDI, Projet de conclusions sur les principes généraux (2022)

 2 types de principes généraux : propres au système juridiques internationales –


Systèmes juridiques internes aux Etats : comment se prononce-t-il si c’est semblable
on pourrait en déduire un principe de DI
 Mais aujourd’hui rare que l’on utilise ses principes car il y a souvent un
chevauchement entre la coutume et les principes généraux (échelle procédurale)

22.Actes unilatéraux

 Les actes unilatéraux des sujets de DIP peuvent créer de droits et d’obligations
 Un acte unilatéral peut émaner d’une collectivité d’États ou d’autres sujets de droit
international (par exemple, une déclaration conjointe dans le cadre d’une conférence de chefs
d’État)
 Un État, devant une situation de fait ou de droit, peut soit la reconnaître soit protester
 Un État peut également faire une promesse vis-à-vis d’un autre État ou de la communauté
internationale dans son ensemble, ou bien renoncer à l’exercice d’un droit donné

 Nouvelle source car Art.38 non exhaustifs : actes unilatéraux des Etats :
comportement des Etats qui induise qu’elles veuillent produire des effets juridiques
+ Déclarations unilatérales créatrices d’effets juridiques
 L’état « Je reconnais l’indépendance de cette portion de territoire « =
reconnaissance : il y aura des rapport entre les deux Etats / L’état peut protester
contre une situation pour éviter à ce que les effets de cette situation lui soit
opposables / Peut renoncer a un état de fait ou à une situation « depuis 400 ans je
veux que cette ile soit à moi puis « au nom de l’état je renonce à mon grief de ma
souveraineté sur cette ile » / Peut promettre a faire ou ne pas faire quelque chose
(Affaire Australie, Nouvelle Zélande contre la France sur les essaies nucléaires)

36
 Exemples d’actes unilatéraux (s’agissant d’exercice de droits souveraines, par exemple, de la
délimitation de ses eaux territoriales ou de la ZEE, de l’attribution de sa nationalité à une
personne physique ou morale, de l’immatriculation d’un navire, d’un aéronef ou d’un engin
spatial)
 Peu importe la forme revêtue par ces actes unilatéraux (loi, décret, déclaration, autorisation)
 Pour produire ses effets juridiques, un acte unilatéral doit: i) émaner d’une personne qui, dans
l’ordre interne, a compétence pour engager l’État (PD4); ii) de par son contenu et les
circonstances dans lesquels il a été réalisé, l’acte comporte un engagement sans équivoque et
démontre une intention claire d’être lié juridiquement (PD3); iii) objet clair et précis (PD7)
 Voir CDI, « Principes directeurs applicables aux déclarations unilatérales des États susceptibles
de créer des obligations juridiques » (2006)

« Il est reconnu que des déclarations revêtant la forme d'actes unilatéraux et concernant des
situations de droit ou de fait peuvent avoir pour effet de créer des obligations juridiques. Des
déclarations de cette nature peuvent avoir et ont souvent un objet très précis. Quand l’État auteur
de la déclaration entend être lié conformément a ses termes, cette intention confère à sa prise de
position le caractère d'un engagement juridique, l’État intéressé étant désormais tenu en droit de
suivre une ligne de conduite conforme à sa déclaration. Un engagement de cette nature, exprimé
publiquement et dans l'intention de se lier, même hors du cadre de négociations internationales, a
un effet obligatoire. Dans ces conditions, aucune contrepartie n'est nécessaire pour que la
déclaration prenne effet, non plus qu'une acceptation ultérieure ni même une réplique ou une
réaction d'autres Etats, car cela serait incompatible avec la nature strictement unilatérale de l'acte
juridique par lequel I ’État s’est prononcé. »

Essais nucléaires (Australie c. France), arrêt, C.I.J. Recueil 1974, p. 267, par. 43

23.La pratique des OIs

 La prolifération des OIs ayant une personnalité juridique propre et distincte de celle d’États qui
les composent
 La pratique au sein des OIs, la pratique entre les OIs, et la pratique entre les OIs et les États
 Une source dérivée des traités / actes constitutifs des OIs
 Les exemples des normes juridiquement contraignantes issues des OIs (les décisions prises par
le Conseil de Sécurité sous chapitre VII de la Charter; le droit de l’Union européenne; le
Règlement sanitaire international dans le cadre de l’OMS; Code minier de l’Autorité
internationale des fonds marins; la multiplicité des normes techniques ou normes de référence,
etc.)

 Source de la pratique des OI qui disposent comme les états d’une identité juridiques propres et
certaines sont devenu très puissante au niveau de production des normes de base créé par les
Etats (Union Européenne – uniformisation des normes en matière alimentaires)

24. Les moyens auxiliaires

 La jurisprudence (« décisions judiciaires ») et la doctrine (« publicistes les plus qualifiés »), alors
qu’elles sont placées ensemble à l’art. 38.1 d) du Statut de la CIJ, n’ont pas le même poids
 L’absence formelle du précédent (stare decisis) en DIP (art. 59 du Statut de la CIJ) ne veut pas
dire que les principes qui ressortent d’un arrêt ou bien l’interprétation dont fait l’objet un
principe ou une règle donnée ne puissent être repris ultérieurement dans une autre affaire

37
 La portée de la notion « décisions judiciaires » en tant que moyen auxiliaire de détermination
de règle de droit
 Le rôle de la doctrine: exposer le droit, l’interpréter, le critiquer et influencer son
développement / presque jamais expressément relevé dans les arrêts, sentences ou avis
consultatifs

 Moyens subsidiaires/auxiliaires : Jurisprudence et doctrines : n’ont pas le même


poids, la jurisprudence en DI a plus de poids que la doctrine. Un arrêt rendu par une
cour ou un tribunal a un effet relatif : obligatoire que pour les parties mais le poids
du raisonnement franchi la frontière du juste relatif d’un arrêt et peuvent être pris
pour la résolution de conflit entre d’autres parties à l’avenir
 Rôle de la doctrine : tout au fond de la classe : pour éclairer le droit, ce ne serait pas
contraignant pour les Etats contrairement aux opinons des juges ou on va faire appel
a la doctrine.

38
39

Vous aimerez peut-être aussi