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Cours de Techniques de la Haute Tension Mr HADI & Mr REMAOUN Sidi Mohammed

Chapitre IV- Mesure de la Haute Tension

1. Introduction
Dans la science et la technologie modernes (recherche fondamentale, environnement,
imagerie, conception et développement de nouveaux matériaux diélectriques et semi-
conducteurs ; production, transport et distribution d'énergie électrique, diagnostic, compatibilité
électromagnétique), l'utilisation de la haute tension est d'une importance capitale.
 Par conséquent, pour tout ingénieur en Génie Électrique et bien au-delà, il est nécessaire
d'avoir la connaissance des systèmes de génération et de mesure de haute tension.
 Le but de ce chapitre est de fournir des connaissances de base sur les méthodes de mesure
et les données techniques importantes
Il y a évidemment des difficultés dans la mesure des tensions et courants dans les circuits de
haute tension dus au problème d’isolation indispensable entre la tension de mesure et les
instruments de mesure. Le danger des hautes tensions rend nécessaire l’éloignement des
opérateurs avec leurs appareils de mesure. Les signaux utiles doivent donc être transmis dans des
câbles. La longueur d’onde de ces signaux (3 km au minimum à 100 kHz) est très grande devant
les dimensions de l’expérience.

2- Mesure des tensions alternatives

2-1 Mesure de la tension crête avec l'éclateur à sphères


La mesure de la tension entre deux points quelconques peut s’effectuer facilement au
moyen d’un éclateur à sphères étalonné. Les sphères sont approchées jusqu’à l’apparition d’une
étincelle. La tension se déduit alors de la distance inter-électrodes.
L'éclateur est un appareil composé essentiellement de deux électrodes sphériques de même
rayon et de même natures situés dans l'air, entre lesquelles on applique la tension à mesurer.
Lorsque le champ électrique ainsi crée entre les électrodes atteint une valeur de champ disruptive,
les électrons libres présents dans le gaz sont suffisamment accélérés pour provoquer le
développement d'une décharge électrique. Il existe donc une relation directe entre l’écart des
électrodes et la valeur de la tension créant la décharge.
La figure. 1 montre les deux montages de base des éclateurs à sphères. Le montage
horizontal est préféré pour les diamètres D <50 cm utilisés pour les petites tensions.
Le montage vertical est choisi avec des sphères de diamètre élevé pour les grandes tensions à
mesurer par rapport à la terre.
Pour une distance (s) inter-électrodes, la valeur de la tension corrigée de claquage entre les deux
sphères est calculée comme suivant :
Udmax = a Uo (1)

𝑏 (273 + 20) 𝑏
𝑎= ∙ = 0.289 ∙ (2)
1013 (273 + 𝑡) 273 + 𝑡

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Avec :
Udmax : valeur maximale de la tension corrigée pour un intervalle (s) claqué.
Uo : valeur maximale de la tension pour un intervalle claqué pour une densité relative de l’air
donné par le tableau I.
b: pression atmosphérique en millibars.
t : température ambiante degrés Celsius.

(a) (b)

Figure. 1 : Eclateurs à sphères pour la mesure des hautes tensions.


a) Montage vertical. b) Montage horizontal.

Pour mettre en œuvre un tel éclateur, il est nécessaire de placer en série une résistance de
valeur élevée, de façon que le claquage ne perturbe pas sensiblement le circuit à étudier. Cet
appareil est peu précis car le phénomène disruptif dépend de nombreux paramètres
(température, hygrométrie, état de surfaces des électrodes, etc…).
La mesure et l'essai ne peuvent pas avoir lieu simultanément car l'éclateur ramène à zéro la
tension à mesurer et d’autre, part, ce système donne l'indication de la valeur crête de la tension et
que sa précision est parfois insuffisante. Pour cette raison que cet appareil n’est utilisé que pour
contrôler l’ordre de grandeur d’une tension. L'avantage de cet éclateur est qu’il peut servir pour
toutes les formes de tension (choc, alternative et continue).
Notons que les tensions disruptives Ud en fonction de la distance de claquage d pour un
spintermètre dont une sphère est reliée à la terre, en fonction du diamètre D des sphères et aux
conditions atmosphériques normales de :
1. température : 20°C ;
2. pression : 760 mmHg à 0°C ;
3. humidité : 11 g/m3.

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Tableau.1.
Flashover voltages (50% values in impulse tests) for alternating voltages, for direct voltages of either polarity,
and for full negative standard impulses and impulses with longer tails : one sphere earthed.
Sphere Kilovolts peak at 20°C : 1013 millibars
gap Sphere diameter, cm
spacing
2 5 6.25 10 12.5 15 25 50 75 100 150 200
cm
0.05 2.8
0.10 4.7
0.15 6.4
0.20 8.0 8.0
0.25 9.6 9.6
0.30 11.2 11.2
0.40 14.4 14.3 14.2
0.50 17.4 17.4 17.2 16.8 16.8 16.8
0.60 20.4 20.4 20.2 19.9 19.9 19.9
0.70 23.2 23.4 23.2 23.0 23.0 23.0
0.80 25.8 26.3 26.2 26.0 26.0 26.0
0.90 28.3 29.2 29.1 28.9 28.9 28.9
1.0 30.7 32.0 31.9 31.7 31.7 31.7 31.7
1.2 (35.1) 37.6 37.5 37.4 37.4 37.4 37.4
1.4 (38.5) 42.9 42.9 42.9 42.9 42.9 42.9
1.5 (40.0) 45.5 45.5 45.5 45.5 45.5 45.5
1.6 48.1 48.1 48.1 48.1 48.1 48.1
1.8 53.0 53.0 53.5 53.5 53.5 53.5
2.0 57.5 58.5 59.0 59.0 59.0 59.0 59.0 59.0
2.2 61.5 63.0 64.5 64.5 64.5 64.5 64.5 64.5
2.4 65.5 67.5 69.5 70.0 70.0 70.0 70.0 70.0
2.6 (69.0) 72.0 74.5 75.0 75.5 75.5 75.5 75.5
2.8 (72.5) 76.0 79.5 79.5 80.0 81.0 81.0 81.0
3.0 (75.5) 79.5 84.0 85.0 85.5 86.0 86.0 86.0 86.0
3.5 (82.5) (87.5) 95.0 97.0 98.0 99.0 99.0 99.0 99.0

Ainsi une pression de 101.3 kPa correspond à une hauteur barométrique de 760 mm de
mercure ( Hg ) à 0 °C. Si la hauteur barométrique est H mm de mercure, la pression atmosphérique
en kiloPascals est approximativement : b = 0.1333H kPas
La correction de la hauteur de la colonne de mercure en fonction de la température peut
être considérée comme négligeable.

Facteurs de correction atmosphérique


La décharge disruptive d'une isolation externe dépend des conditions atmosphériques au
voisinage. Généralement, la tension disruptive d'un intervalle d'air augmente soit par
accroissement de la densité de l'air ou bien celle de l'humidité.
Cependant, lorsque l'humidité relative est supérieure à environ 80%, la tension disruptive de
décharge devient irrégulier, en particulier lorsqu'elle se produit sur une surface isolante.
En appliquant les facteurs de correction, une tension de claquage mesurée dans des
conditions d'essai données (température t, la pression b, humidité h) peut être convertie à la
valeur qui aurait été obtenue dans les conditions atmosphériques selon la norme de référence (t o,
bo, ho,).
A l'inverse, une tension d'essai spécifiée sous des conditions de référence données peut être
convertie en une valeur équivalente dans les conditions d'essais.
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La tension disruptive de la décharge est proportionnelle au facteur de correction


atmosphérique Kt qui est le produit de deux facteurs de correction :
Le facteur de correction de densité de l'air k1,
Le facteur de correction de l'humidité k2.

Kt = k1 k2

Sauf indication contraire du comité d'études concerné, la tension U appliquée durant un


essai d'une isolation externe est calculée en multipliant la tension d'essai spécifiée U o par Kt.

U = Uo ∙ K t

De même, les tensions disruptives de la décharge mesurées U sont ramenées à U o,


correspondant aux conditions atmosphériques de référence normalisées en divisant par K t.

Uo = U/K t

Le rapport d'essai doit toujours avoir les conditions atmosphériques actuelles du test et
celles des facteurs de correction.

 Facteur de correction de la densité de l'air k1


Le facteur de correction de la densité de l'air dépend de la densité relative de l'air δ, et peut
en général être exprimé par :
𝑘1 = (𝛿)𝑚

Où m étant un exposant donné dans la figure. 2


Si les températures t et to sont exprimées en degrés Celsius et la pression atmosphérique b
dans la même unité (kilo pascals ou millibars) que bo, la densité relative de l'air est :
273 + 𝑡𝑜
𝛿=𝑏∙
273 + 𝑡
δ 0.70 0.75 0.80 0.85 0.90 0.95 1.0 1.05 1.10
k1 0.72 0.76 0.81 0.86 0.90 0.95 1.0 1.05 1.09

 Facteur de correction de l'humidité k2


Le facteur de correction de l'humidité peut être exprimé par :

𝑘2 = 𝑘 𝑤

Où w est un exposant donné dans la figure. 2 et k est un paramètre qui dépend du type de la
tension d'essai et qui pour des besoins pratiques, peut être approximativement obtenue en
fonction du rapport entre l'humidité absolue h et de la densité relative δ, grâce aux courbes de la
figure. 3 ou bien de la figure. 6. Pour des valeurs h/δ supérieures à 15 g/cm3, les corrections
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d'humidité sont encore à l'étude et les courbes de la figure. 4 doivent être considérées comme
étant les limites supérieures.

 Exposants m et w
Etant donné que les facteurs de correction dépendent du type de pré-décharges, ceci peut
être pris en compte en considérant le paramètre.
𝑈𝐵
𝑔=
500 𝐿 𝛿 𝑘

Où UB est la tension d'amorçage 50% (mesurée et estimée) dans les conditions


atmosphériques réelles en kilovolts, L le plus court chemin de la décharge exprimé en mètres, avec
les valeurs réelles de la densité de l'air δ et de k. Dans le cas d’un essai de tenue où une estimation
de la tension 50% de décharge disruptive n'est pas disponible, UB peut être supposé égale à 1,1
fois la tension d'essai.

Tableau.2. La correction des exposants m et n de la densité de l’air et de l’humidité selon CEI 60060-1 :2010
g m w
<0.2 0 0
0.2-1.0 g(g -0.2 )/0.8 g(g -0.2 )/0.8
1.0-1.2 1.0 1.0
1.2-2.0 1.0 (2.2 – g)(2.0 – g) /0.8
>2.0 1.0 0
m et w sont encore à l'étude. Des valeurs approchées sont données par la figure. 3 pour des
distances d'amorçages exprimées en mètre.

1.15 courbe a : tension alternative

courbe b : tension continue, chocs

1.10

humidité ( g/m3)
1.05

0 5 10 15 20 25 30

1.00

0.95

Figure. 3. Valeurs des exposants m et n pour


correction de densité de l’air et w pour correction
0.90
de l’humidité en fonction de la distance
d’amorçage en mètre.
Figure. 2. Facteur de correction k l’humidité
0.85
en fonction de l’humidité absolue

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(b)

Figure. 4. Valeurs des exposants m pour la correction de la masse volumique de l’air et w pour la correction
de l’humidité en fonction du paramètre g selon la norme CEI60060-1 :2010
a : m pour la densité de l’air. b : w pour l’humidité de l’air.

h g/m3
40 100 H(%)

80
35 température

du thermomètre

30 humide
60
t (°C)

25
40

t (°C)
20
0 5 10 15 20 25 30 35
20
15

Figure. 6. Distance minimale D des objets sous tension où mise


Figure. 5. Humidité absolue de l’air en fonction des
à la terre par rapport à l'électrode sous tension d'un objet en
indications des thermomètres secs et humides
essai, durant un essai sous une tension U maximale alternative
ou de manœuvre appliquées pendant l'essai

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2-2 Mesure de la tension crête en utilisant les capacités de mesure

La figure. 7 montre le circuit


convenable pour les mesures exactes
et continues de la valeur crête de la
tension alternative par rapport à la
terre.
Le courant de charge " i" apporté par
la vitesse du changement de la tension
appliquée u(t) à mesurer, arrivé à la
capacité de haute tension, est passé à
travers deux redresseurs antiparallèles
Figure. 7. Circuit de mesure par capacité de mesure.
V1 et V2 mis à la terre. La valeur
moyenne arithmétique Imoyenne du courant i1 dans la branche de gauche est mesurée avec un
ampèremètre.
Si la conduction des redresseurs est assurée idéalement, alors pour la période de conduction de V 1
nous avons :
du
i1 = i = C pour t = 0 … T/2
dt

T u(T/2)
1 1 C T
I1̅ = ∫ i1 dt = ∫ C du = [u ( ) − u(0)]
T T T 2
0 u(0)

Si la tension est symétrique avec la ligne zéro de référence on aura :


T
u ( ) − u(0) = 2Û
2

et avec T=1/f, en introduisant la relation du courant moyen dans la précédente, alors


1
Û = I1̅
2fC

2.3 Mesure avec les transformateurs de potentiel


La haute tension alternative peut être mesurée exactement avec les transformateurs de
tension figure. 8. Quoique ces transformateurs sont largement utilisés dans les réseaux
d’alimentation, ils sont rarement utilisés dans les laboratoires pour mesurer la tension au-dessus
de 100 kV.
Les transformateurs de potentiel sont des transformateurs calculés pour être connectés au
secondaire sur une très forte impédance. Ils permettent d’abaisser la tension dans le rapport des
nombres de spires du primaire et du secondaire. Leur inconvénient est de fonctionner dans une
gamme de fréquences très restreinte. A basse fréquence, l’inductance de magnétisation est trop
importante. A haute fréquence la limitation est due à l’inductance de fuite, surtout pour un
appareil T.H.T dans lequel l’isolation conduit à des fuites importantes. Lorsque l’inductance de
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fuite est faible, ou bien moins gênante comme dans le cas du transformateur de potentiel, ce sont
les multiples capacités parasites qui rendent le dispositif inopérant.
Pour ces raisons, les transformateurs de potentiel ne sont utilisés que pour les moyennes tensions,
à 50 Hz.

n1

n2

V1 V2
V Figure. 8. Transformateur de Tension

2.4 Diviseur de tension capacitif simplifié


Le schéma de principe d’un diviseur de tension capacitif simplifié de la figure. 9, c’est-à-dire
en négligeant les pertes diélectriques (tgδ ) et les capacités parasites contre l’alimentation haute
tension et surtout contre la terre.
En négligeant la présence du voltmètre (haute impédance) et les éléments de protection contre
les surtensions, le rapport de transformation du
diviseur capacitif simplifié vaut :
C1, C2 capacités du diviseur de
tension
V voltmètre ou oscilloscope
𝑈 𝐶1 + 𝐶2
𝑔= =
𝑈2 𝐶1
𝐶1 +𝐶2
Comme 𝑈 = 𝑈2
𝐶1
Le résultat de la mesure de 𝑈2 , nous donne la
tension globale 𝑈.
Notons que puisque 𝐶2 ≫ 𝐶1
𝑼 𝑪𝟐
⟹ =
𝑼𝟐 𝑪𝟏 Figure. 9. Diviseur de tension capacitif simplifié
Capacités parasites
On doit bien entendu tenir compte des capacités parasites de la ligne de Haute Tension par
rapport à la terre (ordre de grandeur : 20-40 pF/m)
On peut introduire en parallèle avec C2 si les valeurs justifient capacités :
1. du câble coaxial de mesure en fonction de la longueur.
2. d’entrée de l’instrument de mesure.
3. des limiteurs de surtensions.

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Les rapports de transformation des diviseurs étant élevés, la capacité C1 est un condensateur à
haute tension dont la valeur de capacité est beaucoup plus faible que celle de condensateur C2.
Dans ce cas :
𝑈 𝐶2
𝑔= ≅
𝑈2 𝐶1

2.5 Schéma de mesure d’un diviseur capacitif HT


Le diviseur capacitif complet représentant les différentes capacités parasites est donné à la
figure. 10.

Figure. 10. Capacités dans le circuit de mesure

On peut représenter la combinaison de capacités C’e et C’’e par une capacité unique Ce
appelée capacité parasite équivalente par rapport à la terre. La valeur de C e en fonction de C’e et
C’’e dépend du schéma équivalent choisi pour représenter le diviseur. Approximativement la valeur
de Ce en fonction de la hauteur H du diviseur est donnée par:

𝐂𝐞 (𝐩𝐅) = (𝟏𝟎 à 𝟏𝟓 ) 𝐇 (𝐦).

D’où le schéma d’un diviseur capacitif complet est donné par la figure. 11.

Figure. 11. Diviseur capacitif complet.

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Le rapport de transformation du diviseur capacitif complet est donné la relation suivante :

U 𝐶1 + 𝐶2 𝐶𝑒 2𝐶1 + 𝐶2
𝑔=| |= [1 + ( )]
U2 𝐶1 4𝐶1 𝐶1 + 𝐶2

Remarque : Les résistances et les capacités H.T sont spécialement conçues pour être utilisées en
haute tension (pertes minimales, éviter le claquage et surtout l’effet de couronne)

2.6 Diviseurs pour tension continue:


a-Diviseur de tension résistif :
Le diviseur est constitué d'une résistance grande R1 et une résistance petite R2 connectées
en série.
L’appareil de mesure est bien entendu protégé par un limiteur de surtension placé en parallèle
(omis dans tous les schémas). Il est possible de mesurer une tension continue avec un diviseur
résistif à condition de limiter le courant circulant dans le diviseur à quelques milliampères. Ceci
implique donc la relation suivante entre la résistance RHT et la tension à mesurer :

R = (1 à 2 ) U
(G) (MV)

Le diviseur de tension résistif est un empilage d'éléments passifs connectés en série


comportant en général une borne haute tension, une borne basse tension et une borne de terre
commune. Comme pour le diviseur capacitif celui utilisé pour la mesure de tensions alternatives,
le schéma de la figure. 9 doit donc non seulement comporter les valeurs des composants passifs
physiques, mais aussi des éléments parasites tels que :
• la capacité contre terre,
• la capacité contre l'alimentation à haute tension,
• la capacité entre composants,
• les inductances,
• les résistances de fuite.

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Rapport de division g:
U R1 + R′2
g= =
U2 R′2
1 1 1
Avec = + où R v résistance du voltmètre.
R′2 R1 Rv
U R1 +R2
Or on sait que R v ≫ R 2 ⟹ R′2 ≈ R 2 ⟹ g = =
U2 R2
U R1
Et comme on sait aussi que R1 ≫ R 2 ⟹ g = =
U2 R2
𝐑𝟏
⟹𝐔= 𝐔
𝐑𝟐 𝟐

 Le résultat de la mesure de la D.D.P U2 aux bornes de R 2 nous fournit la valeur de la tension


totale U.
Puisqu'il s'agit d'un rapport (𝑅1 ⁄𝑅2 ), les changements de température, d'humidité et de
vieillissement se produisent généralement dans la même direction, de sorte que la précision de la
mesure n'est guère affectée (généralement inférieure à 1%).

b-Mesure spintermétrique :
Le spintermètre est un éclateur à électrodes sphériques. La méthode de mesure est
effectuée de la même manière que pour un circuit à courant alternatif. Le mode opératoire
consiste généralement à établir une relation entre l'écartement auquel les décharges disruptives
apparaissent et une autre variable du circuit lié à la tension d’essai. L'attention est attirée aussi sur
la possibilité d'obtenir des mesures irrégulières du spintermètre en tension continue due à
l’existence de la pollution dans l'atmosphère.

2.6 Transformateur de tension capacitif


Pour la mesure des tensions très grandes, la réalisation directe d’une tension secondaire U2
suffisamment basse pour alimenter les instruments de mesure, est généralement impraticable car
la capacité C2 devrait être trop importante. On préfère obtenir par le diviseur capacitif une tension
U2 de valeur moyenne et abaisser celle-ci à la valeur nécessaire de l’alimentation des instruments
de mesure par un transformateur de tension.
Ce dispositif présente plusieurs avantages :
1. la résonance permet d’obtenir un courant plus important à la sortie, d’où une meilleure
immunité aux perturbations pour des mesures transmises à grande distance.
2. le circuit résonant fonctionne comme un filtre qui élimine les tensions transitoires.
3. construction économique jusqu’à des niveaux de tension très élevés (MV).

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Principe de compensation
Nous nous référant au schéma de la figure. 12.a, et nous obtenons immédiatement :

I1 = I2 + Ic

jωC1 (U + U2 ) = jωC2 U2 + Ic
Et donc
C1 𝑗
U2 = U + Ic (3)
C1 + C2 𝜔(C1 + C2 )

Lors d’un fonctionnement à vide ( Ic = 0), l’expression de (3) devient:

C1
U2v = U
C1 + C2
C1
Le rapport C constitue le rapport de division. Il ne dépend que des valeurs des capacités.
1 +C2
Le second terme de la relation (3) est un terme d’erreur, proportionnel à Ic et inversement
𝜋
proportionnel à C1 et C2. Le terme d’erreur étant en avance de phase de 2 sur Ic , il est possible de
le compenser en disposant dans le circuit récepteur une bobine dont la réactance L crée une
chute de tension inductive. Le diviseur capacitif compensé obéit alors au schéma de la figure. 12.b.

C1 U1 U1
C1
I1 I𝑐 I𝑐 ωL
U U
I2 ′
C2 U2 U2
C2 U2

a) b)

Figure. 12. Diviseur capacitif compensé



La tension appliquée aux bornes de l’appareil de mesure est maintenant U2 et selon (3) :

U2 = U2 − (𝑟 + 𝑗𝜔𝐿) I𝑐

C1
′ 1
U2 = U − I𝑐 (𝑟 + 𝑗 (𝜔𝐿 − ))
C1 + C2 𝜔(C1 + C2 )
Le terme r représente la résistance fictive équivalente de la bobine d’inductance. Il est
possible d’annuler le terme imaginaire de l’erreur en choisissant la réactance qui réalise la
condition :
1
ωL =
ω(C1 + C2 )
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Ou bien

ω2 L (C1 + C2 ) = 1

La figure. 13 schématise l’installation d’un transformateur capacitif, complétée par un


éclateur P et une résistance 𝑅𝑝 protégeant l’installation contre les surtensions. Notons ici que la
résistance 𝑅𝑎 de valeur élevée, est destinée à l’amortissement des oscillations.
L’utilisation de ce montage présente un avantage dans les circuits de mesure des postes de
couplage des réseaux électriques afin d’éviter des perturbations lors des transmissions de mesure.

C1
𝑋r

Rp Ra
C2 V

a) b)
Figure. 13: Schéma de transformateur compensé avec appareil de mesure
a) circuit de mesure
b) transformateur de sortie

2-7 Mesure des Hautes Tensions de choc


Le diviseur est formé de deux impédances en série : une partie HT et l’autre BT. Ces
impédances, sont généralement de même type et peuvent être soit des résistances, soit des
capacités, soit les deux à la fois, mises en série ou en parallèle.
Le diviseur n'est en général pas branché directement sur l'objet en essai afin de ne pas
perturber le champ à son voisinage, ce qui pourrait modifier sa tenue diélectrique. Il lui est donc
relié par une connexion dont l'inductance constitue, avec la capacité parasite de l'électrode de
tête du diviseur, un circuit résonant. C'est pour cela que lors de mesure de chocs à front raide, on
place une résistance d'amortissement en série avec la connexion ayant pour rôle d'amortir les
phénomènes de réflexion d'onde aux extrémités de la connexion. Ceci dit pour remplir au mieux
cette tâche, le meilleur emplacement de la résistance est l'extrémité de la connexion du côté de
l'objet en essai.
 Remarque : Selon La Norme internationale CEI 60-2 qui a été établie par le comité d'études
42 de la CEI « Technique des essais à haute tension ». Cette deuxième édition constitue donc
une révision technique annule et remplace la CEI 60-3, « Dispositifs de mesure », parue en
1976 et la CEI 60-4, « Guide d'application des dispositifs de mesure », parue en 1977 ,

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montre que la résistance d'amortissement peut être placée selon deux cas : Lorsqu'elle est
placée du côté du diviseur, on estime qu'elle fait partie du diviseur, le circuit de mesure HT
est alors appelé circuit à deux constituants (le diviseur et la connexion). Si par contre, elle
est placée du côté de l'objet en essai, le circuit de mesure est dit circuit à trois constituants
(le diviseur, la connexion et la résistance d'amortissement).
En présence de tensions rapidement variables (chocs coupés par exemple), les connexions
HT du circuit d'essai ne sont pas des court-circuits parfaits. En effet, à haute fréquence,
l'inductance et la capacité des connexions par rapport au sol jouent un rôle important et la tension
à une extrémité d'une connexion peut être bien différente de la tension à l’autre extrémité.
Le diviseur doit être relié à la terre par des connexions peu inductives, c'est-à-dire larges et
courtes, surtout lors de courants rapidement variables (chocs coupés par exemple). En effet,
l’inductance de cette connexion provoque une montée en potentiel du point bas du diviseur, ce
qui induit des circulations de courant dans les câbles de mesure.

2-7-1 Diviseur de choc purement résistif


Les diviseurs résistifs sont particulièrement bien adaptés à la mesure de tensions de chocs
de foudre pleins ou coupés de faible valeur (< 2 MV) avec une très bonne bande passante ( >10
MHz). Pour des tensions plus élevées, la bande passante devient moins bonne car la valeur de la
résistance utilisée croît. Cela dit qu’en continu et pour une très grande précision, il faut que le
rapport du diviseur résistif doit rester constant sur une très large gamme de fréquence. Ainsi, la
tenue diélectrique d'un diviseur dépend de sa hauteur. Par exemple pour un choc de foudre, il
faut compter au minimum 2 m/MV.
Au cours du branchement du diviseur sur l'objet en essai, il faut ajouter une connexion de
haute tension. L'inductance de cette dernière forme un circuit résonant avec la capacité de
l'électrode de tête du diviseur. Ainsi, pour amortir la résonance, on insère dans la connexion de
côté de l’objet, une résistance d’amortissement R 𝑑 dont sa valeur dépend des caractéristiques du
diviseur et de la longueur de la connexion.
Du côté Basse Tension, il est nécessaire d'utiliser un câble coaxial pour transmettre la
tension vers un oscilloscope.
De même que dans le circuit HT, et lors de chocs à fronts très raides ou de chocs coupés, il se
produit des ondes mobiles dans le câble, pouvant induire ainsi à des erreurs de mesure. Et pour
les éviter, il faut placer au moins une résistance proche de l'impédance caractéristique du câble
(50  en général) à l’une extrémité du câble, et le mieux serait de les placer à chaque extrémité.
Le schéma de principe d’un diviseur purement résistif, c’est-à-dire simplifié en négligeant la
présence des éléments parasites est montré sur la figure ci-dessous :
Durant la propagation des phénomènes
de choc, on doit adapter le câble coaxial
Appareil de mesure à haute impédance
à la sortie avec une résistance R égale à
l’impédance caractéristique Z du câble
coaxial afin d’éviter les réflexions

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parasites (Z = 10 à 100 Ω ). R est parfois déjà inséré dans l’appareil de mesure.


De même, il faut que la résistance R 2 doit être si possible égale à l’impédance caractéristique Z du
câble afin d’éviter les réflexions parasites.
Le rapport de transformation du diviseur résistif de choc est donné par la relation :

𝐑 𝟏 + 𝐑 𝐞𝐪 𝐑𝟐 𝒁
𝐠= 𝐚𝐯𝐞𝐜 𝐑 𝐞𝐪 =
𝐑 𝐞𝐪 𝐑𝟐 + 𝒁

2-7-2 Diviseur de choc purement capacitif


Le schéma de principe d’un diviseur purement capacitif, c’est-à-dire simplifié en négligeant
la présence des éléments parasites est montré sur la figure suivante :

Appareil de mesure à
haute impédance

R = Z résistance d’adaptation
C capacité du câble coaxial
 temps de parcours du câble coaxial

Le rapport de transformation du diviseur capacitif pur est donné par la relation suivante :

𝐶1 + 𝐶2
𝑔 (𝑡 = 0) =
𝐶1
𝐶1 + 𝐶2 + 𝐶
𝑔 (𝑡 = 2𝜏) =
𝐶1
Pour améliorer la réponse du diviseur capacitif dans une large bande de fréquence, Burch
propose de placer un circuit constitué de 𝑅𝑏 𝐶𝑏 placées en série, à la sortie du câble coaxial.

Si R b = Z alors Cb = C1 + C2 + C

𝑍
Si R b ≠ Z alors Cb = (C + C2 )
Rb 1

Dans ces conditions :

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à haute fréquence (front d'onde), la capacité Cb se comporte comme un court-circuit et le


câble est fermé en principe sur son impédance caractéristique pure. L’amplitude de US vaut
alors U2 ⁄2.
à basse fréquence (queue d’onde), la capacité Cb se comporte comme un circuit ouvert et l’on
est ramené au premier montage.

2-8 Mesure de la valeur efficace à l'aide du voltmètre électrostatique


Les voltmètres électrostatiques permettent de mesurer des tensions allant jusqu'à 10OO kV
dans certaines applications.
Aussi, il permet la mesure de potentiels élevés sous faible charge. Le voltmètre
électrostatique est un condensateur dont un des disques est mobile. Lorsque le condensateur est
chargé, les disques s’attirent mutuellement et le mouvement du disque mobile est agrandi et
visualisé sur une échelle.
Quand la tension u(t) est appliquée à un dispositif d'électrodes comme montré à la figure.
14, le champ électrique produit la force F(t) qui tend à réduire l'espace « s » des électrodes. Cette
force d'attraction peut être calculée à partir du changement d'énergie du champ électrique

Figure. 14 : Voltmètre électrostatique pour la mesure des hautes tensions.

CU 2 (t)
W(t) =
2
On a encore :
dW + F ∙ dS = 0
En tenant compte de la charge CU(t) qui est indépendante de « s », il s’en suit que :

dW(t) U 2 (t) dC
|F(t)| = − =
dS 2 dS

Si la valeur moyenne arithmétique |𝐹 |de la force est calculée à partir de cette expression, la
relation linéaire entre Î et le carré de la valeur efficace de la tension appliquée est :

1 dC 1 T 2 1 dC
F = ( ) [ ∫ U (t) dt] = ( ) U 2
2 ds T 0 2 ds

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Dans le cas d’un voltmètre électrostatique à disque attiré, le facteur 𝑑𝐶 ⁄𝑑𝑆 peut simplement être
évalué on se rappelant que :
𝑆𝜀0
𝐶=
𝑥
Où S est l’aire de la plaque et 𝜀0 étant la permittivité du vide d’une charge libre.
Etant donné qu’il s’agit d’un champ uniforme, la tension U set égale à :
U = Eh x
Soit :
1 Sε0 2 2
W(t) = E x
2 x h
Et comme
dW
F=
dx
Ainsi, la force sera donnée par :
1
F = Sε0 Eh 2
2
Soit donc :
𝟏 𝐔𝟐
𝐅 = 𝐒𝛆𝟎 𝟐 = 𝐤𝐔𝟐
𝟐 𝐱

Si U est en kV, x, longueur inter-électrodes en cm et 𝑆 en cm2, la force est en Newtons.

Remarque :
La précision de mesure de ces appareils égale à environ 0,1, est bonne. De plus, le voltmètre
électrostatique permet de mesurer des tensions allant jusqu’à 270 kV.
Des voltmètres spéciaux peuvent mesurer des tensions de 600 kV et plus ; dans ce cas, le
voltmètre est placé dans une enceinte étanche ou l’espace inter électrodes est rempli par un gaz
électronégatif comme le SF6 ou le Nitrogène, et porté à une haute pression de 15 atmosphères.
Quelques fois, le gaz pressurise est remplacé tout simplement par du vide.

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REMARQUE IMPORTANTE
EN CE QUI CONCERNE LE COURS DE LA
HAUTE TENSION, ON A EU RECOURS A DES
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES SUIVANTES

[1] Haute Tension, M. Aguet, M. Ianovici, vol XXII, Edition Georgi


1982.
[2] High Voltage Insulation Technology: Textbook for Electrical
Engineers, D. Kind, H. Karner, Friedr Vieweg & Sohn 1985.
[3] Les Propriétés Diélectriques dans l’Air et les Très Hautes
Tensions, C.Gary, Editions Eyrolles, 1984.
[4] A. Tilmatine, Technique de la Haute Tension, Notes de cours,
Université Djillali liabès de Sidi-Bel-Abbès.
[5] Djillali Benyoucef, Technique de la Haute Tension, Notes de
cours, Université Hassiba Benbouali, Chlef.
[6] Pierre Zweiacker, Cours de Haute Tension, École
polytechnique fédérale de Lausanne Suisse.
[7] E. Kuffel, Zaengl W. S., High Voltage Engineering
Fundamentals, Pergamon Press , 1970,
[8] M. S. Naidu and Kamaraju V. High Voltage Engineering, New
York; 2e Ed, McGraw-Hill, 1996,

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