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PÈRE RICHE,
PÈRE PAUVRE

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Kiyosaki, Robert T., 1947-
[Rich dad, poor dad. Français]
Père riche, père pauvre : devenir riche ne s‘apprend pas à l‘école : ce que les gens riches
enseignent à leurs enfants à propos de l‘argent et que ne font pas les gens pauvres et de la classe
moyenne!
Nouvelle édition.
Traduction de : Rich dad, poor dad.
Comprend des références bibliographiques.
ISBN 978-2-89225-857-8
1. Finances personnelles. 2. Investissements. 3. Riches. I. Titre. II. Titre : Rich dad, poor dad.
Français.
HG179.K59514 2014 332.024 C2014-942234-2

Adresse municipale : Adresse postale :


Les éditions Un monde différent Les éditions Un monde différent
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Cet ouvrage a été publié en anglais sous le titre original :
RICH DAD, POOR DAD, WHAT THE RICH TEACH THEIR KIDS ABOUT MONEY – THAT
THE POOR AND MIDDLE CLASS DO NOT!

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Tous droits réservés
©, Les éditions Un monde différent ltée, 2000, 2004, 2014
Pour l‘édition en langue française
Nouvelle édition 2014
Dépôts légaux: 4e trimestre 2014
Bibliothèque nationale du Québec
Bibliothèque nationale du Canada
Bibliothèque nationale de France
Conception graphique française de la couverture :
OLIVIER LASSER
Photo de la couverture :
SEYMOUR & BRODY STUDIO
Version française:
JEAN-PIERRE MANSEAU
Photocomposition et mise en pages:
LUC JACQUES, COMPOMAGNY ENR.
ISBN 978-2-89225-857-8
(ISBN 978-2-89225-580-5, 2e publication, 2004)
(ISBN 978-2-89225-447-1, 1re publication)
(Édition originale: ISBN 978-1-61268-020-0, Plata Publishing Edition, Arizona)
Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Fonds du livre
du Canada (FLC) pour nos activités d’édition.
Gouvernement du Québec – Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres – Gestion SODEC.
Gouvernement du Québec – Programme d’aide à l’édition de la SODEC.

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ROBERT T.
KIYOSAKI

PÈRE RICHE,
PÈRE PAUVRE

CE QUE LES GENS RICHES ENSEIGNENT À LEURS ENFANTS


À PROPOS DE L'ARGENT

ET QUE NE FONT PAS LES GENS PAUVRES ET DE LA CLASSE
MOYENNE !

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Chez le même éditeur

AUTRES BEST-SELLERS DANS LA SÉRIE PÈRE RICHE


de Robert T. Kiyosaki

Père riche, Père pauvre


Devenir riche ne s‘apprend pas à l‘école !
Ce que les parents riches enseignent
à leurs enfants à propos de l‘argent afin qu‘il soit à leur service
2000, 2004, 2014 (nouvelle édition), 240 pages.

Le Quadrant du CASHFLOW
Père riche, Père pauvre (la suite)
Un guide pour atteindre la liberté financière
2001, 2014 (nouvelle édition), 352 pages.

Nos enfants riches et brillants


Donnez un bon départ financier à votre enfant
2003, 352 pages.

Père riche, Père pauvre


(Album double de 145 minutes sur disques compacts)
Condensé de ce best-seller
Devenir riche ne s‘apprend pas à l‘école !
Ce que les parents riches enseignent
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Guide pour investir


Tout ce qu‘il faut savoir sur les investissements des gens riches
que ne font pas les gens pauvres et de la classe moyenne
2004, 2014 (nouvelle édition), 528 pages.

L’École des affaires

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Pour les gens qui aiment aider les gens
2005, 224 pages.

Avant de quitter votre emploi


10 leçons pratiques que tout entrepreneur devrait connaître
s‘il veut ériger une entreprise multimillionnaire
2006, 288 pages.

Augmentez votre intelligence financière


Faites plus avec votre argent 2009, 240 pages.

L’Entreprise du 21 e siècle
2012, 160 pages.

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Ce livre est
dédié à tous les
parents
du monde, car ils
sont pour leurs
enfants
les premiers et les plus
importants pédagogues, et également
à tous ceux
qui éduquent,
influencent et guident
par l’exemple.

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TABLE DES MATIÈRES

Remerciements
Introduction
Père riche, Père pauvre
Chapitre un
Première leçon : Les riches ne travaillent pas pour
l‘argent
Chapitre deux
Deuxième leçon : Pourquoi enseigner l‘a b c du
domaine financier ?
Chapitre trois
Troisième leçon : Occupez-vous de vos propres
affaires
Chapitre quatre
Quatrième leçon : L‘historique des taxes et le pouvoir
des entreprises
Chapitre cinq
Cinquième leçon : Les riches engendrent l‘argent
Chapitre six

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Sixième leçon : Travaillez pour apprendre, ne
travaillez pas pour l‘argent
Chapitre sept
Comment surmonter les obstacles
Chapitre huit
Lancez-vous !
Chapitre neuf
Voulez-vous en savoir davantage ? Voici certaines
choses à faire‡
Dernières réflexions
Agissez !
À propos de l’auteur : Robert T. Kiyosaki

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REMERCIEMENTS

C omment une personne peut-elle dire merci à tout le monde quand il y a


autant de gens à remercier ? Évidemment, par ce livre, je veux dire
merci à mes deux pères qui représentèrent dans ma vie deux puissants
modèles à imiter, et à ma mère qui m‘a enseigné l‘amour et la bienveillance.
De plus, parmi les gens qui ont collaboré très étroitement à la réalisation
de ce livre, j‘inclus mon épouse Kim qui sait si bien me combler. Kim est
ma partenaire dans le mariage, en affaires et dans la vie.

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INTRODUCTION

Père riche, Père pauvre

Ayant deux pères pour me conseiller me donna l’occasion de choisir


entre des points de vue opposés : ceux d’un homme riche et ceux d’un
homme pauvre.

J ‘ai eu deux pères, l‘un riche et l‘autre pauvre. L‘un était très instruit
et très intelligent ; il était titulaire d‘un doctorat et avait complété quatre
années d‘études postdoctorales en moins de deux ans. Il fréquenta ensuite
l‘université Stanford, l‘université de Chicago et l‘université Northwestern
pour y faire d‘autres études supérieures entièrement défrayées grâce aux
bourses qu‘il mérita. L‘autre père ne termina même pas sa huitième année.
Les deux hommes eurent du succès dans leur carrière, travaillant dur
toute leur vie. Tous deux gagnèrent des revenus substantiels. Et pourtant,
l‘un d‘eux éprouva toujours des difficultés financières. L‘autre devint
l‘un des hommes les plus riches d‘Hawaï. L‘un mourut léguant des
dizaines de millions de dollars à sa famille, aux organismes de charité et
à son église. L‘autre laissa des dettes à rembourser.
Ces deux hommes étaient solides, charismatiques et influents. Tous deux
me prodiguèrent des conseils, mais pas sur les mêmes sujets. Les deux
hommes croyaient fermement dans l‘enseignement, mais ils ne me
recommandèrent pas le même programme d‘études.
Si j‘avais eu un seul père, il m‘aurait fallu accepter ou rejeter ses
conseils. Ayant deux pères pour me conseiller me donna l‘occasion
de choisir entre des points de vue opposés : ceux d‘un homme riche et
ceux d‘un homme pauvre.

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Au lieu de simplement accepter ou rejeter les points de vue de l‘un ou de
l‘autre, je me suis retrouvé à réfléchir davantage, à comparer, puis, à choisir

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par moi-même.
Il y avait pourtant un petit problème : l‘homme riche n‘était pas encore
riche et l‘homme pauvre ne l‘était pas encore devenu. Tous deux venaient
tout juste d‘entreprendre leur carrière et tous deux éprouvaient de la
difficulté avec les questions familiales et monétaires. Mais ils avaient des
opinions très différentes en ce qui a trait à l‘argent.
Par exemple, l‘un de mes pères disait : « L‘amour de l‘argent est la
racine de tous les maux. » L‘autre affirmait sans l‘ombre d‘un doute : « Le
manque d‘argent est la racine de tous les maux. »
Quand j‘étais tout jeune, ce fut difficile pour moi d‘être influencé par
deux pères à la forte personnalité. Je voulais être un bon garçon et les
écouter, mais mes deux pères ne disaient pas les mêmes choses. Leurs avis
contradictoires, surtout en ce qui a trait à l‘argent, étaient tellement
drastiques que je devins de plus en plus intéressé et intrigué. Je me mis à
réfléchir pendant de longues périodes à propos de ce que chacun d‘eux me
disait.
Je passais la plus grande partie de mes temps libres à méditer, à me poser
des questions comme celle-ci : Pourquoi donc dit-il cela ? et je me posais
ensuite la même question à propos d‘une déclaration de mon autre père. Il
aurait été beaucoup plus facile de dire simplement : « Oui, il a raison. Je
suis d‘accord avec sa position. » Ou de rejeter simplement ce point de vue
en disant : « Il ne sait vraiment pas de quoi il parle. » Le fait d‘avoir deux
pères que j‘aimais me força à réfléchir et à choisir, en dernière analyse, ma
propre façon de penser. Le fait de choisir par moi-même s‘avéra un procédé
beaucoup plus profitable à long terme, au lieu de simplement accepter ou
rejeter un unique point de vue.
Une des raisons pourquoi le riche s‘enrichit davantage, le pauvre
s‘appauvrit encore plus et la classe moyenne est aux prises avec des dettes
est que la question de l‘argent est inculquée à la maison, mais pas à l‘école.
La plupart d‘entre nous apprennent de leurs parents les rudiments de
l‘argent. Mais que peut donc dire un parent pauvre à son enfant concernant
l‘argent ? Il lui dit : « N‘abandonne pas l‘école et étudie de ton mieux. » Il
se peut que l‘enfant obtienne un diplôme avec d‘excellentes notes, mais il
héritera peut-être d‘une mentalité et d‘un conditionnement de pauvre.

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Malheureusement, on n‘enseigne pas l‘a b c de l‘argent dans les écoles.
Les institutions d‘enseignement se concentrent sur les aptitudes scolaires et
professionnelles, et non pas sur les compétences financières. Cela explique
pourquoi des banquiers, des médecins et des comptables intelligents, ayant
obtenu d‘excellentes notes à l‘école, se débattent quand même pendant
toute leur vie sur le plan financier. Notre dette nationale astronomique est
attribuable, en majeure partie, à des politiciens très instruits et à des
fonctionnaires du gouvernement qui prennent des décisions, sur le plan
financier, avec peu ou pas de formation dans ce domaine.
Il m‘arrive souvent de me demander ce qui va se produire quand des
millions de personnes auront besoin d‘aide financière et médicale. Ils
devront dépendre de leurs familles ou du gouvernement pour un soutien
financier. Qu‘arrivera-t-il quand l‘assurance médicale aux personnes âgées
et la sécurité sociale n‘auront plus d‘argent dans leurs coffres ? Comment la
nation survivra-t-elle si on continue de laisser aux parents le soin d‘éclairer
leurs enfants sur les questions d‘argent, lesquels parents deviendront ou
sont déjà pauvres ?
Étant donné que j‘ai eu deux pères qui m‘ont influencé, j‘ai appris de
l‘un et l‘autre. Je devais réfléchir aux conseils de chaque père, et ce faisant,
cela m‘a permis de comprendre davantage le pouvoir et l‘effet de nos
propres pensées sur notre vie. Par exemple, l‘un de mes pères avait
l‘habitude de dire : « Je ne peux pas me permettre d‘acheter cela. »
L‘autre père refusait que j‘emploie de tels mots. Il m‘incitait plutôt
à dire :
« Comment puis-je me permettre d‘acheter cela ? » L‘une de ces phrases
est une affirmation et l‘autre une question. L‘une ne vous oblige à
rien et l‘autre vous oblige à réfléchir.
Celui de mes pères qui allait bientôt devenir riche m‘expliqua que le fait
de dire sans réfléchir la phrase suivante : « Je ne peux pas me permettre
d‘acheter cela », fait en sorte que le cerveau arrête de chercher. En posant la
question : « Comment puis-je me permettre d‘acheter cela ? » ton cerveau
se met en branle. Il ne m‘encourageait pas ainsi à m‘acheter tout ce que je
voulais. Il était presque fanatique quand il était question d‘entraîner son
esprit, cet ordinateur le plus puissant au monde. « Mon cerveau se renforce
chaque jour parce que je l‘exerce. Plus il devient puissant, plus je peux
gagner d‘argent. » Il croyait que le fait de dire sans réfléchir : « Je ne peux
pas me permettre d‘acheter cela », était un signe de paresse intellectuelle.
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Même si mes deux pères travaillaient dur, je remarquai que l‘un d‘eux
avait pris l‘habitude d‘endormir son cerveau quand il était question de
finances tandis que l‘autre exerçait le sien. Résultat à long terme : un de
mes pères devint plus fort sur le plan financier et l‘autre plus faible. Cela ne
diffère pas tellement d‘une personne qui se rend régulièrement au gymnase
pour s‘entraîner par opposition à une autre qui reste assise sur son divan à
regarder la télévision. Les exercices physiques adéquats accroissent vos
chances de bonne santé, et les exercices mentaux appropriés augmentent
vos chances d‘être riche.
Mes deux pères avaient deux manières de penser opposées et cela se
reflétait dans leur façon d‘aborder la réalité. L‘un d‘eux croyait que
les riches devaient payer plus de taxes pour prendre soin des êtres moins
fortunés. L‘autre disait : « Les taxes punissent ceux qui produisent et
récompensent ceux qui ne produisent pas. »
Un de mes pères me fit la recommandation suivante : « Étudie avec
ardeur afin de pouvoir travailler dans une bonne entreprise ». L‘autre
me donna ce conseil : « Étudie avec ardeur afin de trouver une bonne
entreprise à acheter. »
L‘un de mes pères me disait : « La raison pourquoi je ne suis pas
riche c‘est que vous êtes là, les enfants. » L‘autre disait : « La raison
pourquoi je dois devenir riche c‘est que vous êtes là, les enfants. »
L‘un d‘eux nous encourageait à parler d‘argent et d‘affaires à la
table familiale. L‘autre nous interdisait de parler d‘argent au cours des
repas.
L‘un disait : « Quand il s‘agit d‘argent, ne joue pas avec le feu, ne
prends pas de risques. »
L‘autre affirmait : « Apprends à gérer les risques. »
L‘un croyait : « Notre maison est notre investissement le plus
important, notre plus grand actif. » L‘autre croyait : « Ma maison est un
passif, et si votre maison est votre investissement le plus important, vous
êtes en difficulté. »
Mes deux pères payaient leurs factures avant échéance même si l‘un des
deux les réglait avant l‘autre.

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L‘un croyait qu‘une entreprise ou le gouvernement pouvait prendre
soin de toi et de tes besoins. Il était toujours préoccupé par les
augmentations de salaire, les régimes de retraite, les prestations
médicales, les congés de maladie, les vacances et autres avantages. Il
était impressionné par deux de ses oncles qui s‘étaient enrôlés dans
l‘armée et qui avaient mérité une retraite et une allocation à vie après 20
ans de service actif. Il aimait l‘idée des prestations médicales et des
privilèges que la coopérative militaire fournissait à ses retraités. Il
appréciait aussi le système des postes permanents qu‘on retrouve dans
une université. L‘idée d‘un poste protégé à vie et les avantages qui en
découlent semblaient plus importants, bien souvent, que l‘emploi lui-
même. Il disait fréquemment : « J‘ai travaillé dur pour le gouvernement et
j‘ai droit à ces avantages. »
L‘autre avait foi en une totale indépendance financière. Il s‘élevait
contre une certaine mentalité qui exigeait des allocations obligatoires, car
il était conscient à quel point cette mesure créait des gens faibles et
pitoyables sur le plan financier. Il insistait sur le fait qu‘il fallait être
financièrement compétent.
L‘un de mes pères se débattait pour sauver quelques dollars.
L‘autre créait tout simplement des investissements.
L‘un d‘eux m‘enseigna comment écrire un impressionnant
curriculum vitae pour que je puisse me trouver un bon emploi. L‘autre
m‘enseigna comment rédiger de solides projets financiers et d‘affaires
pour que je puisse créer des emplois.
Le fait d‘être le produit de deux pères influents m‘a donné le luxe de
pouvoir constater tous les effets que des pensées différentes peuvent avoir
sur notre vie. J‘ai remarqué que les gens façonnent vraiment leur vie par le
moyen de leurs pensées.
Par exemple, mon père pauvre disait toujours : « Je ne serai jamais
riche. » Et cette prophétie se réalisa. D‘un autre côté, mon père riche parlait
toujours de lui-même comme de quelqu‘un de riche. Il disait des choses
comme celle-ci : « Je suis un homme riche et les gens riches ne font pas
cela. » Même quand il fut fauché comme les blés après un désastre financier
majeur, il continua de se considérer comme un homme riche. Il se justifiait
lui-même en disant : « Il existe une différence entre être pauvre et être sans

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le sou. Quand on est pauvre c‘est pour toujours, être sans le sou c‘est
temporaire. »
Mon père pauvre disait : « Je ne suis pas intéressé par l‘argent », ou
« l‘argent m‘importe peu. » Mon père riche disait : « L‘argent c‘est le
pouvoir. »
Donc, la puissance de nos pensées ne pourra peut-être jamais être
mesurée ou estimée à sa juste valeur, mais il devint évident pour moi, alors
que j‘étais encore tout jeune, qu‘il me fallait prendre conscience de mes
pensées et de ma façon de m‘exprimer. Je constatai que mon père pauvre
était pauvre non pas à cause du salaire qu‘il gagnait – qui était loin d‘être
négligeable – mais à cause de ses pensées et de ses actions. Encore jeune
garçon, avec deux pères, je devins extrêmement conscient qu‘il me fallait
être prudent quant aux pensées que j‘allais choisir d‘adopter comme
miennes. Devais-je écouter mon père riche ou mon père pauvre ?

Il existe une différence entre être pauvre et être sans le sou. Quand on
est pauvre, c’est pour toujours ; être sans le sou, c’est temporaire.

Les deux hommes avaient un immense respect pour l‘éducation et les


études ; ils différaient d‘avis sur ce qu‘il était important d‘apprendre, selon
eux. L‘un voulait que j‘étudie avec ferveur, que j‘obtienne un diplôme
et que je trouve un emploi payant. Il voulait que j‘étudie pour devenir
un professionnel, un avocat, un comptable ou que je fasse des études
commerciales pour obtenir une maîtrise en administration des affaires.
L‘autre m‘encouragea à étudier comment devenir riche, à comprendre
le fonctionnement de l‘argent et à apprendre comment mettre l‘argent à
mon service : « Je ne travaille pas pour l‘argent ! » Voilà les mots
qu‘il me répétait encore et encore, et « l‘argent travaille pour moi ! »
À l‘âge de 9 ans, je décidai d‘écouter et d‘apprendre tout ce que père
riche avait à dire à propos de l‘argent. En agissant ainsi, je choisis de ne pas
écouter mon père pauvre, même si c‘était lui qui détenait tous les diplômes.

Une leçon de Robert Frost

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Robert Frost est mon poète favori. Bien que j‘aime plusieurs de ses
poèmes, mon préféré est Le sentier que je n’ai pas emprunté. Je mets en
pratique la leçon de ce poème presque quotidiennement.

Le sentier que je n’ai pas emprunté

Deux sentiers s’écartaient l’un de l’autre dans une forêt aux feuilles
jaunies, et j’étais déçu de ne pouvoir les parcourir tous deux comme un
seul voyageur. Je restai longtemps immobile à regarder l’un s’étirer
longuement jusqu’à ce qu’il bifurque dans le sous-bois.
Puis, j’ai choisi l’autre qui me semblait tout aussi beau et qui méritait
peut- être davantage le titre de sentier, car il était verdoyant et je
voulus m’y engager même si les deux sentiers avaient été foulés presque
pareillement par les milliers de pas des promeneurs.
Ce matin-là, les deux sentiers gisaient semblablement enterrés sous
des feuilles qu’aucun pied n’avait encore foulées. Oh ! C’est alors que je
gardai le premier sentier en réserve pour un autre jour ! Pourtant,
sachant comment un sentier mène à un autre, je doutais fortement
que j’allais revenir un jour.
Il me faudrait raconter cette histoire avec un soupir dans la voix à
des années-lumière d’ici ; deux sentiers se séparaient l’un de l’autre
dans un bois et j’empruntai le moins fréquenté, et c’est ce qui fit toute la
différence.
Cela changea complètement les choses.
Au fil des années, j‘ai souvent réfléchi à ce poème de Robert Frost.
Quand j‘ai choisi de ne pas écouter les conseils de mon père très instruit, ce
fut une décision difficile à prendre, mais cette résolution façonna le reste de
ma vie.
Quand j‘eus décidé lequel de mes deux pères je devais écouter, mon
éducation concernant l‘argent commença. Mon père riche me prodigua son
enseignement pendant 30 ans, jusqu‘à ce que j‘atteigne l‘âge de 39 ans. Il
cessa de m‘enseigner après avoir réalisé que je connaissais et comprenais à
fond ce qu‘il avait essayé d‘enfoncer dans mon crâne bien souvent borné.
L‘argent est une forme de pouvoir. Mais l‘éducation financière est
plus puissante encore. L‘argent va et vient, mais si on vous

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enseigne le

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fonctionnement de l‘argent, vous acquérez du pouvoir face à l‘argent et
vous pouvez alors commencer à créer de la richesse. La raison pourquoi la
pensée positive ne peut pas à elle seule donner les résultats voulus est que la
plupart des gens ont fréquenté l‘école et n‘y ont jamais appris les rudiments
de l‘argent. Voilà pourquoi ils passent leur vie à travailler pour de l‘argent.
Vu que je n‘avais que 9 ans quand mon enseignement commença, les
leçons que mon père riche m‘inculqua étaient simples. Somme toute, il n‘y
eut que six leçons essentielles maintes fois répétées sur une période de
30 ans. Ce livre parle de ces six leçons exprimées ici aussi simplement que
possible telles que mon père riche me les a présentées. Les leçons ne sont
pas censées être des réponses en soi, mais plutôt des poteaux indicateurs.
Ces indications aideront vos enfants et vous-même à vous enrichir quoi
qu‘il advienne dans ce monde où l‘incertitude et les changements
s‘accentuent.

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PREMIÈRE LEÇON :
LES RICHES NE
TRAVAILLENT PAS POUR
L'ARGENT

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Chapitre 1

Première leçon
Les riches ne travaillent pas pour l’argent

Les pauvres et la classe moyenne travaillent pour de l’argent. Les


riches font en sorte que l’argent travaille pour eux.

ère, peux-tu me dire comment devenir riche ? »


«P Mon père referma le journal du soir. « Pourquoi veux-tu devenir
riche, mon fils ?
— Parce qu‘aujourd‘hui la mère de Jimmy conduisait leur nouvelle
Cadillac et se rendait passer la fin de semaine dans leur maison de
campagne. Jimmy emmenait trois de ses amis, mais Mike et moi n‘avons
pas été invités. On nous a dit que nous ne l‘étions pas, car nous sommes des
‛enfants pauvres“.
— Ils ont dit ça ? » demanda mon père d‘un air incrédule.
— Oui, ils l‘ont dit », répliquai-je d‘un ton peiné.
Mon père hocha la tête en silence, remit ses lunettes et continua la lecture
de son journal. Je restai là à attendre une réponse.
Nous étions alors en 1956. J‘avais 9 ans. Par un étrange coup du sort, je
fréquentais la même école publique que les enfants de riches.
L‘industrie principale de notre ville était la canne à sucre. Les directeurs
de la plantation et les autres personnes influentes de la ville comme les
médecins, les propriétaires d‘entreprises et les banquiers envoyaient
leurs enfants à cette école élémentaire. Après la sixième année, leurs
enfants étaient habituellement envoyés dans des écoles privées. Étant
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donné que ma

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famille habitait sur un certain côté de notre rue, je fréquentai cette école. Si
j‘avais vécu de l‘autre côté de cette même rue, on m‘aurait inscrit dans une
école différente avec des écoliers issus de familles semblables à la mienne.
Après la sixième année, ces derniers et moi-même devions fréquenter
l‘école secondaire publique. Il n‘était pas question d‘école privée pour eux
ou pour moi.
Mon père finit par déposer le journal. Je voyais qu‘il réfléchissait.
« Eh bien, mon garçon, commença-t-il doucement, si tu veux devenir
riche, il te faut apprendre à faire de l‘argent.
— Comment fait-on de l‘argent ? lui demandai-je.
— Eh bien, réfléchis, mon garçon », dit-il en souriant. Ce qui signifiait :
‛Je ne t‘en dirai pas plus“ ou ‛je ne connais pas la réponse, ne m‘en
demande pas davantage.“ »

La formation d’une association


Le matin suivant, je répétai les paroles de mon père à mon meilleur ami,
Mike. À ma connaissance, Mike et moi étions les seuls enfants pauvres de
l‘école. Mike me ressemblait, car lui aussi fréquentait cette école par un
singulier coup du destin. Quelqu‘un avait délimité le territoire du secteur
scolaire et nous avions abouti dans le même établissement que les enfants
riches. Nous n‘étions pas vraiment pauvres, mais nous nous sentions
comme tels, car tous les autres garçons avaient des gants de baseball neufs,
des bicyclettes neuves ; tout ce qu‘ils avaient était neuf.
Nos parents assuraient nos besoins essentiels : nourriture, logement,
vêtement. Guère plus. Mon père disait : « Si tu veux quelque chose,
travaille pour te le payer. » Des choses, nous en voulions, mais les emplois
étaient rares pour des garçons de neuf ans.
« Comment donc devrions-nous nous y prendre pour faire de l‘argent ?
demanda Mike.
— Je ne sais pas, répondis-je. Mais veux-tu devenir mon associé ? »
Et c‘est ainsi que ce samedi-là, Mike devint mon premier associé. Nous
passâmes toute la matinée à échafauder des plans destinés à nous enrichir.

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Par moments, nous évoquions Jimmy et les autres, en train de s‘éclater à sa
maison de campagne. Cela nous faisait un peu mal, mais d‘un mal
bénéfique qui nous stimulait dans notre projet de faire de l‘argent. Enfin, cet
après-midi-là, un éclair de génie traversa nos esprits. C‘était une idée que
Mike avait puisée dans un livre de sciences. Très excités, nous
échangeâmes une poignée de main et ce fut la naissance de notre entreprise.
Au cours des semaines qui suivirent, Mike et moi sillonnâmes notre
quartier, frappant aux portes pour demander à nos voisins de bien vouloir
mettre de côté leurs vieux tubes de dentifrice. Intrigués, la plupart des
adultes acceptèrent avec le sourire. Certains voulaient en savoir plus long.
Nous répondions : « Impossible de vous le dire. Secret professionnel. »
L‘inquiétude de ma mère grandissait au fil des semaines. Nous
avions choisi un coin près de sa machine à laver pour y entreposer notre
matière première. Dans une boîte en carton qui avait jadis contenu des
bouteilles de ketchup, notre petite provision de tubes de dentifrice prit de
l‘ampleur.
Un jour, ma mère en eut assez. La vue de ce monticule de tubes de
dentifrice sales et déformés ayant appartenu à nos voisins, finit par la mettre
hors d‘elle. « Que faites-vous, les garçons ? Et ne me parlez pas de secret
professionnel. Faites le ménage ou je mets tout ça aux ordures. »
Mike et moi l‘avons implorée et suppliée de nous laisser faire, lui
expliquant que nous aurions bientôt assez de tubes pour commencer la
production. Nous l‘avisâmes que nous attendions encore les tubes de
quelques voisins qui achevaient leur dentifrice. Maman nous fit grâce d‘une
semaine.
La date du début de la production fut repoussée. La pression montait.
C‘était ma première association et une menace d‘éviction planait déjà sur
nous, par les bons soins de ma propre mère. Mike fut chargé d‘inciter les
voisins à utiliser plus rapidement leur dentifrice, leur rappelant les fréquents
brossages recommandés par le dentiste. Je commençai à mettre sur pied la
chaîne de fabrication.
Tel que prévu, la production commença une semaine plus tard. Lorsque
mon père, accompagné d‘un ami, voulut s‘engager avec sa voiture dans
notre allée, il se trouva devant deux garçons de neuf ans, opérant une chaîne
de fabrication à plein régime. Tout était recouvert d‘une mince couche de

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poudre blanche. De petits berlingots de lait, venant de l‘école, étaient
alignés sur une longue table et, sur notre gril Hibachi, des charbons de bois
rouge vif dégageaient une chaleur ardente.
Père marcha prudemment vers nous, ayant dû garer la voiture au bas de
l‘allée, car la chaîne de montage bloquait l‘accès à l‘abri d‘auto. En
s‘approchant, son ami et lui virent un bac de métal, posé sur des charbons
de bois et dans lequel fondaient des tubes de dentifrice. À cette époque-là,
le dentifrice ne se vendait pas dans des tubes de plastique, mais de plomb.
Une fois la peinture brûlée, les tubes, jetés dans le petit bac de métal,
finissaient par se liquéfier, et à l‘aide des poignées de ma mère pour saisir
un objet chaud, nous versions le plomb par un orifice pratiqué dans le haut
des berlingots.
Les berlingots furent remplis de plâtre de moulage, comme celui qui
s‘était répandu partout avant d‘être mélangé à l‘eau. Dans mon
empressement, j‘avais renversé le sac et on aurait cru qu‘une tempête de
neige s‘était abattue sur la région. Les berlingots servaient à mouler le
plâtre.
Mon père et son ami nous regardèrent verser le plomb fondu par une
petite ouverture pratiquée dans la partie supérieure du cube de plâtre de
moulage.
« Attention », dit mon père.
Je fis signe que oui sans lever les yeux.
Une fois l‘opération terminée, je déposai le bac de métal et je souris à
mon père.
« Que faites-vous donc, les garçons ? demanda-t-il en réprimant un
sourire.
— Nous suivons tes conseils. Nous serons riches, dis-je.
— Oui », dit Mike en souriant et en hochant la tête en guise
d‘approbation. « Nous sommes des associés.
— Et que contiennent ces moules de plâtre ? demanda mon père.
— Regarde. Ce devrait être une bonne fournée. »

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Avec un petit marteau, je donnai quelques coups sur le joint d‘étanchéité
qui divisait le cube en deux. Prudemment, je retirai la partie supérieure du
moule de plâtre et une pièce de plomb de cinq cents en tomba.
« Oh, non ! s‘exclama mon père. Vous coulez des pièces de cinq
cents avec du plomb.
— Exactement, dit Mike. Nous suivons vos conseils. Nous faisons de
l‘argent. »
L‘ami de mon père éclata de rire. Mon père sourit et secoua la tête.
Il avait devant lui, à proximité d‘une flamme et d‘une boîte de tubes
de dentifrice vides, deux garçonnets recouverts de poudre blanche et
souriant à pleines dents.
Il nous demanda de déposer le tout et de nous asseoir avec lui sur les
marches de l‘escalier. En souriant, il nous expliqua gentiment ce que le mot
« contrefaçon » signifiait.
Nos rêves s‘écroulaient. « Vous voulez dire que c‘est illégal ? »
demanda Mike d‘une voix chevrotante.
« Laisse-les faire », dit l‘ami de mon père. Peut-être exploitent-ils un
talent inné. »
Mon père lui jeta un regard mauvais.
« Oui, c‘est illégal, dit mon père doucement, mais vous avez manifesté
une grande créativité et un esprit original. Continuez. Je suis vraiment fier
de vous ! »
Déçus, Mike et moi demeurâmes assis en silence pendant une vingtaine
de minutes avant de commencer à nettoyer tout ce désordre. Notre
entreprise fermait, le jour même de son ouverture. En balayant la poudre, je
regardai Mike et lui dis : « Il faut croire que Jimmy et ses amis ont raison.
Nous sommes pauvres. »
Mon père, qui était sur le point de partir, m‘avait entendu. « Les garçons,
dit-il, vous êtes pauvres seulement si vous capitulez. Ce qui compte le plus,
c‘est que vous êtes passés à l‘action. La plupart des gens s‘en tiennent aux
paroles et au rêve d‘être riches. Vous avez agi. Je suis très fier de vous. Je
le redis. Continuez. N‘abandonnez pas. »

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Mike et moi gardions le silence. C‘était de belles paroles, mais nous
n‘étions pas plus avancés.
« Alors pourquoi n‘es-tu pas riche, père ? demandai-je.
— Parce que j‘ai choisi d‘être professeur. Les professeurs ne se
préoccupent pas vraiment de devenir riches. Seul l‘enseignement nous
importe. Je souhaiterais vous aider, mais je ne sais vraiment pas comment
faire de l‘argent. »
Mike et moi reprîmes notre nettoyage.
« J‘ai une idée, dit mon père. Si vous voulez apprendre à devenir riches,
je ne suis pas votre homme. C‘est ton père qu‘il faut voir, Mike.
— Mon père ? demanda Mike, intrigué.
— Oui, ton père, répéta mon père en souriant. Nous avons tous deux le
même banquier et il ne tarit pas d‘éloges sur lui. Il m‘a souvent parlé de son
intelligence remarquable lorsqu‘il s‘agit de faire de l‘argent.
— Mon père ? répéta Mike, étonné. Alors pourquoi n‘avons-nous pas une
belle voiture et une belle maison, comme celles des enfants riches à
l‘école ?
— Avoir une belle automobile et une jolie maison ne signifie pas
nécessairement que vous êtes riches, ou que vous savez comment le
devenir, répliqua mon père. Le père de Jimmy est à l‘emploi de la plantation
de canne à sucre. Il n‘est pas très différent de moi. Il travaille pour une
entreprise alors que moi je suis au service du gouvernement. Son
automobile est fournie par son employeur. Avec les difficultés que connaît
la plantation, le père de Jimmy risque de tout perdre. Pour le tien, c‘est
différent, Mike. Il semble être en train de se bâtir un empire, ce qui fera de
lui un homme très riche dans quelques années. »
Cela nous fit retrouver notre enthousiasme. Redoublant d‘énergie, nous
commençâmes à ranger le désordre occasionné par la mise sur pied de notre
première entreprise, maintenant défunte. Tout en nettoyant, nous décidâmes
quand et comment nous parlerions au père de Mike. Comme il travaillait de
longues heures et rentrait tard à la maison, cela compliquait les choses. Son
père était propriétaire d‘entrepôts, d‘une entreprise de construction, d‘une

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chaîne de magasins et de trois restaurants. C‘étaient les restaurants qui le
retenaient tard au travail.
Mike rentra chez lui en autobus une fois le ménage terminé. Le soir
même, il parlerait à son père pour lui demander de nous apprendre à devenir
riches. Mike promit de m‘appeler après lui avoir parlé, même à une heure
tardive.
Le téléphone sonna à 20 h 30.
« D‘accord, dis-je, samedi prochain. » Et je raccrochai. Le père de Mike
nous accordait un rendez-vous.
Samedi matin à 7 h 30, je pris l‘autobus en direction du quartier pauvre
de la ville.

Les leçons commencent


Mike et moi rencontrâmes son père ce matin-là à 8 h. Il travaillait déjà
depuis plus d‘une heure. Quand je m‘approchai de la petite maison, simple
et coquette, son contremaître partait justement au volant de sa camionnette.
Mike m‘accueillit à la porte.
« Père est au téléphone et il te prie de l‘attendre sur la véranda à
l‘arrière », dit Mike en ouvrant la porte.
Le parquet de bois usé craqua lorsque je franchis le seuil de la vieille
maison. Un paillasson bon marché se trouvait juste à l‘entrée. Il servait à
dissimuler l‘usure du plancher que d‘innombrables pas avaient foulé au
cours des années. Bien que propre, il avait besoin d‘être remplacé. Je
ressentis une certaine claustrophobie en entrant dans le salon exigu qui
sentait le renfermé à cause de vieux fauteuils rembourrés qui feraient
aujourd‘hui les délices des collectionneurs.
Deux femmes un peu plus âgées que ma mère étaient assises sur un sofa.
En face d‘elles se trouvait un homme en habit de travail. Il portait un
pantalon et une chemise kaki bien repassés, mais sans amidon, et des bottes
de travail bien cirées. Il devait avoir 10 ans de plus que mon père. Ils nous
sourirent en nous voyant, Mike et moi, passer devant eux en direction de la
véranda qui surplombait la cour arrière. Je leur souris timidement.

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« Qui sont ces gens ? demandai-je.
— Eh bien, ils travaillent pour mon père. Le plus vieux administre ses
entrepôts, les femmes gèrent ses restaurants. Et tu as également entrevu le
contremaître qui travaille sur un projet de route à environ 80 kilomètres
d‘ici. Son autre contremaître, qui dirige un projet immobilier, était déjà parti
à ton arrivée.
— Est-ce toujours comme ça ? demandai-je.
— Pas toujours, mais c‘est très fréquent », dit Mike en souriant tout en
prenant une chaise pour s‘asseoir près de moi.
— Je lui ai demandé de nous montrer comment faire de l‘argent, dit
Mike.
— Et quelle fut sa réponse ? demandai-je, à la fois curieux et prudent.
— Eh bien, il m‘a d‘abord regardé d‘un air bizarre, puis, il a dit qu‘il
nous ferait une proposition.
— Ah ! » fis-je, en faisant basculer ma chaise contre le mur ; et je
demeurai ainsi perché sur les deux pieds arrière de la chaise.
Mike m‘imita.
« Tu connais la proposition qu‘il veut nous faire ? demandai-je.
— Non, mais on va bientôt le savoir. »
Tout à coup, le père de Mike fit irruption sur la véranda par une porte
grillagée. D‘un bond, Mike et moi retombâmes sur nos pieds, non pas par
égard pour lui, mais parce que nous avions sursauté.
« Vous êtes prêts, les garçons ? » demanda le père de Mike en
approchant une chaise pour s‘asseoir avec nous.
Nous avons acquiescé tout en éloignant nos chaises du mur pour nous
placer en face de lui.
C‘était un homme imposant, mesurant environ 1,82 mètre et pesant
approximativement 90 kilos. Mon père était plus grand, approximativement
du même poids, et de cinq ans l‘aîné du père de Mike. D‘une certaine façon,
ils se ressemblaient bien que d‘origine ethnique différente. Peut-être étaient-
ils animés de la même énergie.

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« Mike prétend que tu veux apprendre à faire de l‘argent ? C‘est vrai,
Robert ? »
Je fis rapidement un signe de tête affirmatif, trahissant une certaine
nervosité. Ses paroles et son sourire laissaient transparaître une grande
force.
« D‘accord, voici ma proposition. Je serai votre professeur, mais pas de
façon traditionnelle. Je vous enseignerai à la condition que vous travailliez
pour moi. Sinon, je ne vous donnerai pas de leçons. Mon enseignement sera
plus efficace si vous travaillez, mais si vous ne voulez qu‘écouter
passivement comme vous le faites en classe, je suis littéralement en train de
perdre mon temps. Voilà ma proposition. C‘est à prendre ou à laisser.
— Ah, puis-je d‘abord poser une question ? demandai-je.
— Non. C‘est à prendre ou à laisser. J‘ai trop à faire pour perdre mon
temps. Si vous êtes incapables de prendre des décisions rapides, jamais
vous n‘apprendrez à faire de l‘argent. Les occasions qui passent pourraient
ne jamais revenir. Il est essentiel de savoir discerner le bon moment pour
prendre une décision. C‘est l‘occasion dont vous rêviez. L‘école
commence ou finit dans 10 secondes », dit le père de Mike avec un sourire
espiègle.
— J‘accepte, dis-je.
— D‘accord, dit Mike.
— Bien, dit le père de Mike. « Mme Martin arrive dans 10 minutes.
Quand j‘en aurai terminé avec elle, vous l‘accompagnerez à mon épicerie et
vous vous mettrez au travail. Je vous paierai 10 cents de l‘heure et vous
travaillerez pendant trois heures, tous les samedis.
— Mais j‘ai une partie de balle aujourd‘hui », dis-je.
Le père de Mike baissa la voix et prit un ton ferme : « À prendre ou à
laisser, dit-il.
— J‘accepte », répondis-je, choisissant de travailler et d‘apprendre au
lieu de jouer.

Trente cents plus tard


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Dès 9 h, ce jour-là, Mike et moi travaillions sous les ordres de Mme
Martin. C‘était une femme aimable et patiente. Elle a toujours dit que Mike
et moi lui rappelions ses deux fils. Bien qu‘aimable, elle croyait aux vertus
du travail et ne manquait pas de nous le faire savoir. Pendant trois heures,
nous retirions des boîtes de conserve des tablettes et les époussetions avec
un plumeau, après quoi nous les remettions en place. C‘était une tâche
atrocement ennuyeuse.
Le père de Mike, que j‘appelle mon père riche, était propriétaire de neuf
petites épiceries du genre qui avaient de vastes parcs de stationnement. Cela
présageait les dépanneurs d‘aujourd‘hui. C‘était en fait des épiceries de
quartier où les gens achetaient des articles comme du lait, du pain, du
beurre et des cigarettes. Nous étions à Hawaï avant l‘ère de la climatisation,
et les commerces ne pouvaient garder leurs portes fermées à cause de la
chaleur. Les portes aux deux extrémités du magasin, du côté de la route et
du terrain de stationnement, devaient demeurer grandes ouvertes. Chaque
fois qu‘une voiture passait ou entrait dans le terrain de stationnement, la
poussière se soulevait et se répandait dans le magasin. Nous étions assurés
d‘un emploi tant qu‘il n‘y aurait pas de climatisation.
Sous la supervision de Mme Martin, Mike et moi avons accompli pendant
trois semaines nos trois heures d‘ouvrage. À midi, notre travail prenait fin
et elle déposait trois petites pièces de 10 cents dans la main de Mike et dans
la mienne.
Même si je n‘avais que 9 ans au milieu des années 1950, il faut dire que
30 cents ne représentaient pas un montant très attrayant. Les bandes
dessinées coûtaient 10 cents à l‘époque. Je dépensais donc habituellement
mon argent en bandes dessinées et je retournais à la maison.
Le mercredi de la quatrième semaine, j‘étais prêt à abandonner. J‘avais
accepté de travailler parce que je voulais que le père de Mike m‘apprenne à
gagner de l‘argent, et maintenant j‘étais devenu un esclave à 10 cents
l‘heure. Et en plus de tout cela, je n‘avais pas revu le père de Mike depuis
ce premier samedi.
« J‘abandonne », dis-je à Mike à l‘heure du déjeuner. L‘école était
ennuyeuse, et à présent je n‘avais même plus mes samedis pour me reposer.
Mais c‘est la question des 30 cents qui m‘atteignait le plus durement.

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Cette fois-ci Mike sourit.
« De quoi ris-tu ? lui demandai-je avec colère et frustration.
— Père avait dit que cela se produirait. Il a demandé d‘aller le rencontrer
quand tu serais prêt à abandonner.
— Quoi ? fis-je d‘un ton indigné. Il a attendu que j‘en aie assez ?
— Jusqu‘à un certain point, dit Mike. « Père est quelqu‘un de différent. Il
n‘enseigne pas de la même façon que ton père. Ta mère et ton père vous
sermonnent beaucoup. Mon père est calme et parle peu. Attends seulement
jusqu‘à samedi avant d‘abandonner. Je lui dirai que tu es prêt.
— Tu veux dire que je suis victime d‘un coup monté ?
— Non, pas vraiment, mais peut-être. Père te l‘expliquera samedi. »

Une longue attente par un beau samedi matin


J‘étais fin prêt à faire face au père de Mike. Et même mon vrai père était
fâché contre le père de Mike. Mon vrai père, celui que j‘appelle mon père
pauvre, pensait que mon père riche enfreignait la législation industrielle
relativement au travail des enfants et qu‘il fallait enquêter sur ses
agissements.
Mon père pauvre très instruit me demanda d‘exiger ce que je méritais. Au
moins 25 cents de l‘heure. Mon père pauvre me dit que si je n‘obtenais pas
cette augmentation, je devais abandonner immédiatement cet emploi.
« De toute façon, tu n‘as pas besoin de ce damné travail », dit mon père
pauvre avec indignation.
À 8 heures le samedi matin suivant, je franchis la porte de la maison de
Mike que son père venait d‘ouvrir.
« Assieds-toi et attends ton tour », me dit le père de Mike au moment où
j‘entrai. Il se retourna et disparut dans son petit bureau situé à côté d‘une
chambre à coucher.
J‘embrassai du regard toute la pièce et je ne vis Mike nulle part. Je me
sentis un peu embarrassé et je m‘assis avec circonspection près des deux

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mêmes femmes qui se trouvaient là quatre semaines plus tôt. Elles sourirent
et se tassèrent sur le divan pour me faire de la place.
Quarante-cinq minutes passèrent et j‘étais devenu fumant de colère. Les
deux femmes avaient rencontré le père de Mike et étaient parties depuis au
moins 30 minutes. L‘homme plus âgé avait pour sa part passé 20
minutes dans le bureau, et lui aussi n‘était plus là.
La maison était vide et j‘étais assis dans ce salon sombre, sentant le
renfermé, par une superbe journée ensoleillée hawaïenne, à attendre de
pouvoir parler à un avare qui exploitait les enfants. Je pouvais entendre des
froissements de papier provenant de son bureau. Il téléphonait aussi et, ce
qui me dérangeait par-dessus tout, il m‘ignorait. J‘étais sur le point de m‘en
aller, mais pour une raison que j‘ignore, je restai.
Finalement, 15 minutes plus tard, à 9 heures précises, père riche sortit de
son bureau, sans un mot, et me fit signe de la main d‘entrer.
« J‘ai cru comprendre que tu veux une augmentation de salaire, sinon tu
nous quittes », dit père riche tout en pivotant dans son fauteuil.
— Eh bien, vous n‘avez pas respecté notre accord », lançai-je proche des
larmes. C‘était vraiment effrayant pour moi de tenir tête à un adulte.
« Vous avez dit que vous m‘enseigneriez si je travaillais pour vous.
Eh bien, j‘ai travaillé pour vous. J‘ai travaillé dur. J‘ai renoncé à mes
parties de baseball afin de travailler pour vous, mais vous n‘avez pas
tenu parole, et vous ne m‘avez rien enseigné. Vous êtes un escroc et
c‘est ce que tout le monde pense en ville. Vous êtes cupide. Vous voulez
tout l‘argent pour vous seul et vous ne prenez pas soin de vos employés.
Vous me faites attendre et vous ne me témoignez aucun respect. Je ne suis
qu‘un petit garçon, mais je mérite d‘être mieux traité. »
Père riche se cala dans son fauteuil en me fixant du regard. Il semblait
m‘étudier.
« Pas si mal, dit-il. En moins de deux mois, tu parles comme la plupart de
mes employés.
— Quoi ? » demandai-je, sans trop comprendre ce qu‘il disait. Je
continuai d‘exprimer mes doléances : « Je croyais que vous alliez respecter

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notre accord et m‘enseigner des choses. Au lieu de cela vous voulez me
torturer. C‘est cruel. C‘est vraiment cruel.
— Je suis en train de t‘enseigner en ce moment, dit calmement père
riche.
— Que m‘avez-vous donc enseigné ? Rien ! dis-je avec colère. Vous
ne m‘avez même pas parlé depuis que j‘ai accepté de travailler pour trois
fois rien. Dix cents de l‘heure. Ah ! je devrais avertir le gouvernement de
vos agissements. Vous savez, il existe des lois régissant le travail des
enfants. Mon père travaille pour le gouvernement, le saviez-vous ?
— Oh là là ! À présent tu parles exactement comme la plupart des gens
qui ont déjà travaillé pour moi. Des gens que j‘ai congédiés ou qui ont
quitté leur emploi.
— Qu‘avez-vous donc à dire pour votre défense ? » demandai-je, me
sentant passablement brave pour un petit garçon. « Vous m‘avez menti.
J‘ai travaillé pour vous et vous n‘avez pas tenu parole. Vous ne m‘avez
rien enseigné.
— Qu‘est-ce qui te fait penser que je ne t‘ai rien enseigné ? dit
calmement père riche. L‘enseignement représente-il pour toi une
conversation ou un cours ? demanda père riche.
— Eh bien, pour moi c‘est un cours, répliquai-je.
— À l‘école, c‘est de cette façon qu‘on t‘enseigne, dit-il avec un sourire.
Mais ce n‘est pas ainsi que la vie t‘enseigne, et j‘ajouterais que la vie est la
meilleure enseignante qui existe. La plupart du temps, la vie ne s‘adresse
pas à toi directement. Elle te bouscule et te pousse à droite et à gauche. À
chaque poussée la vie te dit : ‛Réveille-toi. Il y a quelque chose que je veux
que tu apprennes“ ».
De quoi cet homme parle-t-il ? me demandai-je à moi-même. Selon
lui, la vie me parlait quand elle me poussait à droite et à gauche. Foutaises
! À présent, j‘étais persuadé qu‘il me fallait abandonner mon travail.
J‘étais littéralement en train de parler à un individu mûr pour l‘asile.
« Si tu apprends les leçons de la vie, tu t‘en sortiras fort bien. Sinon la vie
continuera tout simplement de te bousculer de toutes parts. En général, les
gens optent pour deux solutions : certains se laissent bousculer par la vie ;

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d‘autres se fâchent et en bousculent d‘autres, que ce soit leur patron, leur
mari, leur femme ou leur travail. Ils ne se rendent pas compte que c‘est la
vie qui les pousse et les bouscule. »
Je n‘avais aucune idée de quoi il parlait.
« La vie nous pousse tous à droite et à gauche. Certains abandonnent,
d‘autres se battent. Quelques-uns retiennent la leçon et progressent. Ils
acceptent de bonne grâce que la vie les pousse de-ci de-là. L‘attitude de
ce petit nombre de gens signifie qu‘ils ont la volonté et le besoin
d‘apprendre quelque chose. Ils apprennent et ils continuent d‘avancer.
La plupart des autres renoncent, mais quelques-uns comme toi se battent. »
Père riche se leva et alla fermer une vieille fenêtre de bois grinçante qui
avait un urgent besoin d‘être réparée. « Si tu apprends cette leçon, tu
deviendras un jeune homme sage, riche et heureux. Si tu ne l‘apprends pas,
tu passeras toute ta vie à blâmer ton travail, ton maigre salaire ou ton patron
pour tes problèmes. Tu vivras ta vie dans l‘espérance qu‘une chance
incroyable vienne résoudre tous tes problèmes d‘argent. »
Père riche me regarda soudain pour vérifier si j‘écoutais toujours. Ses
yeux rencontrèrent les miens. Nous nous fixâmes tous deux et un fort
courant de communication s‘établit entre nous par le moyen de nos regards.
Finalement, je détournai les yeux après avoir saisi son dernier message. Je
savais qu‘il avait raison. Je l‘avais blâmé et pourtant je souhaitais vraiment
apprendre. J‘étais tiraillé.
Père riche continua : « D‘autre part, si tu es le genre de personne qui n‘a
pas de cœur au ventre, tu abandonneras chaque fois que la vie te bousculera.
Si c‘est ton cas, tu passeras toute ta vie à ne rien risquer, à te conduire
honorablement, à te ménager en prévision d‘un quelconque événement qui
n‘arrivera jamais. Puis, tu mourras comme un vieil homme ennuyeux. Il y
aura un tas d‘amis qui t‘auront vraiment apprécié, car tu étais un travailleur
tellement gentil et laborieux.
« Mais la vérité est la suivante : tu auras laissé la vie te réduire à la
soumission. Au fond de toi, tu étais terrifié à l‘idée de prendre des risques.
Tu voulais vraiment gagner, mais la peur de perdre était plus forte que
l‘excitation que procure la victoire. Au plus profond de ton être, toi et

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seulement toi sauras que tu n‘as pas donné ton maximum pour essayer d‘y
parvenir. En fin de compte, tu auras choisi d‘éviter les risques. »
Nos yeux se croisèrent de nouveau.
« Vous m‘avez poussé à droite et à gauche, n‘est-ce pas ? demandai-je.
— Certaines personnes pourraient peut-être affirmer cela, dit en souriant
père riche. Pour ma part, je te dirai simplement que je t‘ai donné un aperçu,
un échantillon de la vie.
— Quel avant-goût de la vie ? » demandai-je encore fâché, mais ma
curiosité était maintenant éveillée et j‘étais encore prêt à apprendre.
— Mike et toi êtes les premiers êtres à me demander de leur enseigner
comment gagner de l‘argent. J‘ai plus de 150 employés et aucun d‘eux ne
m‘a demandé un jour ce que je connais de l‘argent. Ils me demandent un
emploi et un salaire, mais jamais de leur enseigner ce que je sais à propos
de l‘argent. Par conséquent, la plupart d‘entre eux passeront les meilleures
années de leurs vies à travailler pour de l‘argent, sans vraiment trop
comprendre pourquoi ils travaillent. »
J‘étais assis là à l‘écouter attentivement.
« Donc, quand Mike m‘a dit que tu voulais apprendre comment faire de
l‘argent, j‘ai décidé de concevoir un cours inspiré de la vie réelle. J‘aurais
pu parler et parler, mais tu n‘aurais rien compris. J‘ai donc décidé de laisser
la vie te bousculer quelque peu pour que tu finisses par m‘entendre. C‘est
pourquoi je ne t‘ai payé que 10 cents de l‘heure.
— Quelle est donc la leçon que j‘ai apprise en travaillant pour 10 cents
de l‘heure ? Que vous êtes mesquin et que vous exploitez vos
travailleurs ? »
Père riche se cala dans son fauteuil et rit de bon cœur. « Il serait
préférable que tu changes ton point de vue. Arrête de me blâmer en pensant
que c‘est moi le problème. Si tu crois que je suis le problème, alors il va
falloir que tu me fasses changer. Si tu prends conscience que c‘est toi le
problème, alors tu peux te changer toi-même, apprendre certaines choses et
devenir plus sage. La plupart des gens veulent que le reste du monde
change, mais pas eux-mêmes. Laisse-moi te dire qu‘il est plus facile de te
changer toi-même que de transformer n‘importe qui d‘autre.

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— Je ne comprends pas, dis-je.
— Ne me blâme pas pour tes problèmes, dit père riche avec de
l‘impatience dans la voix.
— Mais vous ne me payez que 10 cents.
— Et qu‘apprends-tu donc ? demanda père riche, l‘air suffisant.
— Que vous êtes pingre, avare et mesquin, dis-je avec un sourire
espiègle.
— Je vois, tu penses que je suis le problème, dit père riche.
— Vous l‘êtes sans l‘ombre d‘un doute.
— Eh bien, conserve cette attitude et tu n‘apprendras rien. Si tu continues
de penser que je suis le problème, quels choix te restera-t-il ?
— Eh bien, si vous ne me payez pas davantage, si vous ne témoignez pas
plus de respect à mon égard et si vous ne m‘enseignez pas, je vais
abandonner.
— Bien dit, fit père riche. Et c‘est exactement ce que la plupart des gens
font. Ils abandonnent et se mettent à la recherche d‘un autre emploi, de
meilleures perspectives d‘avenir et d‘un salaire plus élevé, en pensant
réellement qu‘un nouvel emploi et un meilleur salaire résoudront le
problème. Dans la plupart des cas, cela ne résout rien.
— Qu‘est-ce qui va donc résoudre le problème ? Est-ce le fait d‘accepter
tout simplement ce misérable 10 cents de l‘heure en souriant ? »
Père riche esquissa un sourire.
« C‘est ce que les autres font. Ils ne font qu‘attendre une augmentation en
pensant que davantage d‘argent résoudra le problème. La plupart se
contentent de ce chèque alors que d‘autres se trouvent un second emploi et
travaillent plus dur encore, mais toujours pour un maigre salaire. »
Jétais assis là à fixer le plancher et je commençais à comprendre la leçon
que père riche m‘expliquait. J‘avais le sentiment que cela représentait un
aperçu, un échantillon de la vie. Finalement, je levai les yeux et je dis :
« Mais qu‘est-ce qui va donc résoudre le problème ?

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— Ceci », dit-il en s‘adossant et en me donnant une petite tape sur la tête.
« Cette matière entre tes oreilles. »
C‘est à ce moment précis que père riche partagea avec moi le principe
fondamental qui le distinguait de ses employés et de mon père pauvre, et
qui l‘amena par la suite à devenir l‘un des hommes les plus riches d‘Hawaï,
tandis que mon père très instruit, mais pauvre, se débattit toute sa vie sur le
plan financier.
Père riche répéta à plusieurs reprises ce principe fondamental que
j‘appelle « la première leçon » : Les pauvres et la classe moyenne
travaillent pour l’argent. Les riches font en sorte que l’argent travaille
pour eux.
En ce samedi matin ensoleillé, j‘étais en train d‘apprendre un principe, un
point de vue complètement différent de ce que mon père pauvre m‘avait
enseigné. À l‘âge de neuf ans, je pris conscience que mes deux pères
voulaient que j‘apprenne. Tous deux m‘encourageaient à étudier‡, mais
pas les mêmes choses.
Mon père très instruit me recommanda de faire la même chose que lui :
« Mon fils, je veux que tu étudies avec application, que tu obtiennes de
bonnes notes afin de trouver un emploi sûr et stable dans une grande
entreprise ; et assure-toi que cette dernière t‘offre d‘excellents avantages
sociaux. » Père riche voulait que j‘apprenne les rudiments de l‘argent pour
que je puisse le mettre à mon service. J‘allais apprendre ces leçons à même
la vie grâce à ses conseils, et non pas dans une salle de classe.
Père riche poursuivit ma première leçon : « Je suis content que tu te sois
mis en colère quand je t‘ai fait travailler pour 10 cents de l‘heure. Si tu ne
t‘étais pas fâché et si tu avais accepté tout cela sans rien dire, je t‘aurais tout
simplement dit qu‘il m‘était impossible de t‘enseigner. Vois-tu, le
véritable apprentissage exige de l‘énergie, de la passion, un ardent désir. La
colère est une part importante de cette formule, car la passion représente
la colère et l‘amour fusionnés ensemble. Quand il s‘agit d‘argent, la
plupart des gens veulent éviter les risques et se sentir sécurisés. Ce n‘est
donc pas la passion qui les mène, c‘est la peur.
— Est-ce pour cette raison qu‘ils acceptent des emplois au salaire très
bas ?

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— Oui, dit père riche. Certaines personnes disent que j‘exploite les gens
parce que je ne paie pas autant que la plantation de canne à sucre ou le
gouvernement. Je peux t‘assurer que les gens s‘exploitent eux-mêmes. C‘est
leur peur à eux, pas la mienne.
— Mais ne pensez-vous pas que vous devriez les payer davantage ?
— Je n‘ai pas à le faire. D‘ailleurs, davantage d‘argent ne résoudra pas le
problème. Tu n‘as qu‘à penser à ton père. Il fait beaucoup d‘argent et il ne
parvient même pas à payer ses factures. La plupart des gens, si on leur
donne plus d‘argent, ne réussissent qu‘à s‘endetter davantage.
— Voilà donc la raison du 10 cents de l‘heure, dis-je en souriant.
Cela fait partie de la leçon ?
— C‘est tout à fait exact, rétorqua père riche. Vois-tu, ton père a
fréquenté l‘école et il a reçu une excellente instruction dans le but de
décrocher un emploi bien rémunéré. Il y est parvenu. Mais il continue
d‘avoir des problèmes financiers, car il n‘a rien appris au sujet de l‘argent à
l‘école. Et en plus de tout cela, travailler pour l‘argent fait partie de son
credo.
— Ce n‘est pas votre cas ? demandai-je.
— Non, pas vraiment, dit père riche. Si tu veux apprendre à travailler
pour l‘argent, continue de rester à l‘école. C‘est un excellent endroit pour
apprendre à agir de la sorte. Mais si tu veux apprendre à mettre l‘argent à
ton service, je te l‘enseignerai. Mais à la seule condition que tu veuilles
vraiment apprendre.
— Tous les gens n‘aimeraient-ils pas apprendre cela ? demandai-je.
— Non, dit père riche. Pour la simple raison qu‘il est plus facile
d‘apprendre à travailler pour l‘argent, surtout quand la peur est le premier
sentiment que vous ressentez quand on aborde le sujet de l‘argent.
— Je ne comprends pas, dis-je en fronçant les sourcils.
— Ne t‘inquiète pas de cela pour l‘instant. Sache seulement que c‘est la
peur qui fait que la plupart des gens tiennent à conserver leur emploi. La
peur de ne pas pouvoir payer leurs factures. La peur d‘être congédiés. La
peur de ne pas avoir suffisamment d‘argent. La peur de recommencer à
zéro. Voilà le prix à payer quand on étudie pour apprendre une
profession
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ou un métier et qu‘on travaille ensuite pour l‘argent. La plupart des gens
deviennent esclaves de l‘argent‡ puis ils se fâchent contre leurs patrons.
— Apprendre à mettre l‘argent à son service est un programme d‘études
complètement différent, n‘est-ce pas ?
— Absolument, répondit père riche, absolument. »
Nous restâmes silencieux pendant quelques instants en ce magnifique
samedi matin hawaïen. Mes amis venaient tout juste d‘amorcer leur partie
de baseball. Mais pour une raison ou une autre, j‘étais maintenant
reconnaissant d‘avoir pris la décision de travailler pour 10 cents de l‘heure.
Je sentais que j‘étais sur le point d‘apprendre quelque chose que mes amis
n‘apprendraient pas à l‘école.
— Es-tu prêt à apprendre ? » demanda père riche. – Absolument », dis-je
avec un large sourire.
— J‘ai tenu ma promesse. Je t‘ai enseigné à distance, sans que tu t‘en
rendes compte », dit père riche. « À neuf ans, tu as déjà un aperçu de ce
qu‘on ressent quand on travaille pour l‘argent. Multiplie simplement tes
activités du dernier mois par 50 années et tu auras une bonne idée des
activités auxquelles se consacrent la plupart des gens pendant toute leur vie.
— Je ne comprends pas, dis-je.
— Qu‘as-tu ressenti quand il t‘a fallu attendre longuement pour me voir ?
La première fois pour te faire engager et la fois suivante pour exiger
davantage d‘argent ?
— Je me suis senti lamentable, dis-je.
— Voilà à quoi ressemble la vie de beaucoup de gens quand ils
choisissent de travailler pour l‘argent, dit père riche.
— Et qu‘as-tu ressenti quand Mme Martin a laissé tomber trois 10 cents
dans ta main pour trois heures d‘ouvrage ?
— Je trouvais que ce n‘était pas assez. Ça me semblait moins que rien.
J‘étais déçu, dis-je.
— Et c‘est ce que ressentent la plupart des employés quand ils regardent
leur chèque de salaire, une fois toutes les taxes et contributions prélevées.
Toi, du moins, tu as obtenu 100 % de ta paye.

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— Vous voulez dire que la plupart des travailleurs ne touchent pas
leur paye au complet ? demandai-je avec étonnement.
— Dieu du ciel, non ! dit père riche. Le gouvernement prend toujours sa
part en premier.
— De quelle façon ?
— Par les taxes, dit père riche. Tu es taxé quand tu gagnes de l‘argent. Tu
es taxé quand tu en dépenses. Tu es taxé quand tu en épargnes. Tu es taxé
quand tu meurs.
— Pourquoi les gens laissent-ils le gouvernement leur faire ça ?
— Les riches ne se laissent pas faire », dit père riche avec le sourire aux
lèvres. « Les pauvres et la classe moyenne se laissent faire. Je te parie que
je gagne plus d‘argent que ton père, et pourtant il paie davantage de taxes.
— Comment est-ce possible ? » demandai-je. Cela n‘avait aucun sens à
mes yeux. « Pourquoi quelqu‘un laisserait-il le gouvernement lui faire
ça ? »
Père riche se balançait lentement et silencieusement sur son fauteuil tout
en me regardant.
« Es-tu prêt à apprendre ? » demanda-t-il. Je consentis d‘un signe de tête.
« Je te l‘ai déjà dit, il y a beaucoup à apprendre, car pour apprendre à
mettre l‘argent à ton service, cela exige un enseignement qui peut durer
toute une vie. La plupart des gens fréquentent le collège pendant quatre ans,
puis ils mettent un terme à leurs études. Je sais d‘avance que mon étude de
l‘argent se prolongera pendant toute la durée de ma vie, car plus je découvre
de choses sur le sujet, plus j‘en découvre d‘autres qu‘il me faut connaître.
La plupart des gens n‘étudient jamais ce sujet. Ils se rendent au travail,
touchent leur salaire, équilibrent leur carnet de chèques, un point c‘est tout.
Par-dessus le marché, ils se demandent pourquoi ils ont des problèmes
d‘argent. Ensuite, ils s‘imaginent que davantage d‘argent réglera le
problème. Bien peu se rendent compte que le problème résulte de leur
manque d‘éducation financière.
— Par conséquent, si mon père a des problèmes de taxes et d‘impôts,
c‘est qu‘il ne comprend pas le fonctionnement de l‘argent ? demandai-je, un
peu confus.

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— Vois-tu, dit père riche. Les taxes ne représentent qu‘une petite
partie de cet apprentissage qui te révélera comment mettre l‘argent à ton
service. Aujourd‘hui, j‘ai voulu seulement me rendre compte si tu
entretenais encore cette passion d‘apprendre les différentes notions
concernant l‘argent. La plupart des gens ne partagent pas cette passion.
Ils veulent aller à l‘école, apprendre une profession, avoir du plaisir au
travail et gagner énormément d‘argent. Ils se réveillent un jour avec de
gros problèmes d‘argent et ils prennent alors conscience qu‘ils ne
peuvent plus se permettre d‘arrêter de travailler. Voilà le prix à payer
quand la seule chose qu‘on sait faire est de travailler pour l‘argent, au lieu
d‘étudier pour trouver les moyens de mettre l‘argent à son service. Alors,
as-tu encore la passion d‘apprendre ? demanda père riche.
Je fis signe que oui.
« Très bien, dit père riche. Maintenant, retourne au travail. Cette fois-ci,
je ne te paierai rien.
— Quoi ? demandai-je stupéfait.
— Tu m‘as bien entendu. Rien. Tu vas travailler les mêmes trois heures
chaque samedi, mais cette fois-ci tu ne seras pas payé 10 cents de l‘heure.
Tu m‘as dit que tu voulais apprendre à ne pas travailler seulement pour de
l‘argent ; donc, je ne te paierai rien. »
Je ne pouvais pas en croire mes oreilles.
« J‘ai eu cette même conversation avec Mike tout à l‘heure. Il travaille
déjà. Il est en train d‘épousseter et de ranger des boîtes de conserve sur des
étagères. Tu ferais mieux de te dépêcher et de retourner là-bas.
— Ce n‘est pas juste ! criai-je. Vous devez me payer.
— Tu as dit que tu voulais apprendre. Si tu n‘apprends pas cela tout de
suite, une fois adulte tu seras semblable à ces deux femmes et à ce vieil
homme dans mon salon : tu travailleras pour l‘argent tout en espérant que je
ne te congédie pas. Ou bien, tu ressembleras à ton père qui gagne beaucoup
d‘argent et qui croule quand même sous les dettes, avec l‘espoir qu‘un
surplus d‘argent résoudra le problème. Si c‘est ce que tu veux, je vais
revenir à notre entente initiale de 10 cents de l‘heure. Ou encore, tu peux
faire ce que la plupart des adultes font : ils se plaignent que la paye n‘est
pas suffisante, ils démissionnent et se cherchent un autre emploi.

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— Mais que dois-je faire ? » demandai-je.
Père riche me tapota sur la tête. « Sers-toi de cela, dit-il. Si tu l‘utilises à
bon escient, tu me remercieras bientôt de t‘avoir fourni une belle occasion,
et tu deviendras un jour un homme riche. »
Je restai là stupéfait, à ne pas croire encore à ce marché de dupes dont je
venais d‘être la victime. J‘étais venu demander une augmentation, et
maintenant on me demandait de travailler pour rien.
Père riche me tapota de nouveau sur la tête en disant : « Sers-toi de ta
matière grise. À présent, sors d‘ici et retourne travailler. »

Première leçon : Les riches ne travaillent pas pour


l’argent
Je ne dis pas à mon père pauvre que je n‘étais pas payé. Il n‘aurait pas
compris et je ne voulais pas essayer de lui expliquer quelque chose que je
ne comprenais pas encore moi-même.
Les trois samedis suivants, Mike et moi travaillâmes pendant trois heures
sans être aucunement payés. Le travail ne me dérangeait pas et la routine
devint plus facile. Ce qui me perturbait toutefois, c‘était les parties de
baseball manquées et le fait de ne pas avoir les moyens d‘acheter quelques
bandes dessinées.
La troisième semaine, père riche passa nous voir à midi. Nous
entendîmes son camion s‘arrêter dans le stationnement et le moteur tousser
lorsqu‘il coupa le contact. Il entra dans le magasin et salua Mme Martin.
Après s‘être informé du déroulement des activités dans le magasin, il ouvrit
le congélateur, en retira deux tablettes de crème glacée, les paya et fit signe
à Mike et moi de le suivre.
« Allons faire un tour, les gars. »
Nous traversâmes la rue tout en évitant quelques automobiles et
continuâmes ensuite notre marche à travers un grand terrain verdoyant où
quelques adultes jouaient à la balle. S‘assoyant à une table à l‘écart, il nous
offrit les friandises.

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« Comment ça va, les gars ?
— Ça va », dit Mike.
J‘acquiesçai d‘un signe de tête.
« Avez-vous appris quelque chose jusqu‘à présent ? » demanda mon père
riche.
Mike et moi nous nous regardâmes, haussâmes les épaules, puis, à
l‘unisson, nous fîmes non de la tête.

Pour éviter l’un des plus grands pièges de la vie


« Eh bien, les gars, vous feriez mieux de vous mettre à réfléchir.
Vous êtes confrontés à l‘une des plus grandes leçons de la vie. Si vous
l‘apprenez, vous jouirez d‘une vie comportant une liberté et une sécurité
immenses. Si vous ne l‘apprenez pas, vous finirez comme Mme Martin et
la plupart des gens qui jouent à la balle dans ce parc. Ils travaillent très
dur, pour peu d‘argent, se raccrochant à l‘illusion de la sécurité de
l‘emploi, anticipant leurs trois semaines de vacances annuelles et une
maigre pension après 45 ans de service. Si cela vous emballe, je vous
donnerai une augmentation de 25 cents de l‘heure.
— Mais ce sont de bonnes personnes qui travaillent dur. Êtes-vous en
train de vous moquer d‘elles ? » demandai-je.
Un sourire apparut sur le visage de père riche.
« Mme Martin est comme une mère pour moi. Je ne pourrais jamais être
aussi cruel. J‘ai peut-être l‘air inhumain, mais je m‘efforce de vous
démontrer quelque chose à tous les deux. Je veux élargir vos horizons afin
que vous puissiez distinguer certaines choses que la plupart des gens n‘ont
jamais la chance de voir, car leur vision est trop étroite. En effet, la majeure
partie des gens ne voient jamais le piège dans lequel ils sont tombés. »
Mike et moi restâmes assis là, ne sachant pas au juste ce qu‘il voulait
dire. Ses paroles nous semblaient dures, mais nous sentions qu‘il essayait de
nous faire comprendre un point important.

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Arborant un sourire, père riche dit : « Est-ce que 25 cents de l‘heure vous
conviendrait ? Cela fait-il battre votre cœur un peu plus vite ? »
Je fis signe que non, mais en fait mon cœur battait vite. Vingt-cinq cents
de l‘heure, cela représentait beaucoup d‘argent pour moi.
« D‘accord, je vais vous payer un dollar de l‘heure », dit père riche, avec
un sourire espiègle.
Soudain mon cœur commença à battre la chamade. Mon cerveau criait :
« Accepte ! Accepte ! » Je n‘en croyais pas mes oreilles. Pourtant, je ne dis
rien.
« Bon d‘accord, 2 $ de l‘heure. »
À ces mots, mon petit cœur et mon petit cerveau explosèrent presque.
Après tout, nous étions en 1956 et un salaire de 2 $ de l‘heure aurait fait de
moi l‘enfant le plus riche au monde. Je ne pouvais pas imaginer gagner une
somme pareille. Je voulais dire « oui ». Je voulais conclure le marché. Je
voyais déjà une nouvelle bicyclette, un nouveau gant de baseball et le
respect de mes amis lorsque j‘exhiberais mon argent. En plus de tout ça,
Jimmy et ses riches camarades ne pourraient plus jamais me traiter de
pauvre maintenant. Mais pour une raison ou une autre, je restai muet.
La crème glacée avait fondu et coulait le long de ma main. Père riche
observait les deux garçons qui le dévisageaient eux aussi, les yeux grands
ouverts et le cerveau vide. Il savait qu‘il nous mettait à l‘épreuve et il savait
aussi qu‘une part de cet être émotif en nous voulait accepter ce marché. Il
savait que chaque être humain recèle dans son âme un élément faible et
pitoyable que l‘on peut acheter. Il savait que chaque être humain a
également dans son âme une composante forte qu‘on ne pourrait jamais
acheter. Il s‘agissait simplement de savoir quelle part, quelle composante
était la plus forte.
« D‘accord, 5 $ de l‘heure. »
Soudainement, je devins silencieux. Les règles du jeu avaient changé.
L‘offre était bien trop généreuse et devenait ridicule. Il n‘y avait pas
beaucoup d‘adultes en 1956 qui gagnaient plus de 5 $ de l‘heure. La
tentation du gain disparut rapidement et une accalmie sereine s‘installa en
moi. Je me tournai lentement vers ma gauche pour regarder Mike. Il me
regarda à son tour. La part de mon âme qui était faible et pitoyable se tut.

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L‘autre part, celle qui n‘avait pas de prix et qu‘on ne pouvait pas acheter,
l‘emporta. Je savais que Mike était arrivé à la même conclusion.
« Bien, dit doucement père riche. La plupart des gens ont un prix. Et ils
ont un prix à cause des émotions humaines qu‘on appelle la peur et
l‘avidité. Premièrement, la peur d‘être sans le sou nous motive à travailler
dur, puis lorsque nous recevons notre paye, l‘avidité ou le désir nous incite
à penser à toutes ces merveilles que l‘argent peut acheter. Le
conditionnement s‘installe alors.

La vie des gens est toujours régie par deux émotions : la peur et
l’avidité.

— Quel conditionnement ? demandai-je.


— Celui de se lever, d‘aller travailler, de payer des factures, de se lever
de nouveau, d‘aller travailler, de payer des factures‡ À partir de ce
moment-là, la vie des gens est régie par deux émotions : la peur et l‘avidité.
Offrez-leur plus d‘argent et ils perpétuent le cycle en accroissant également
leurs dépenses. C‘est ce que j‘appelle la ‛foire d‘empoigne“ ou l‘engrenage.
— Existe-t-il une autre façon d‘agir ? demanda Mike.
— Oui, dit lentement père riche. Mais peu de gens la connaissent.
— Et quelle est cette façon ? demanda Mike.
— C‘est ce que vous découvrirez, je l‘espère, en travaillant et en étudiant
avec moi. Voilà pourquoi j‘ai exclu toute forme de rémunération.
— Peux-tu nous fournir des indices, père ? demanda Mike. Nous en
avons plus qu‘assez de travailler dur, surtout pour rien.
— Eh bien, la première étape consiste à dire la vérité, dit père riche.
— Nous n‘avons pas menti, dis-je.
— Je n‘ai pas dit que vous aviez menti. J‘ai dit simplement de dire la
vérité, répliqua père riche.
— La vérité à propos de quoi ? demandai-je.
— Sur ce que vous ressentez, dit père riche. Vous n‘avez pas à le dire

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à quelqu‘un d‘autre. Seulement de le reconnaître pour vous-même.

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— Voulez-vous dire que les gens qui se trouvent dans ce parc, et les
gens qui travaillent pour vous, comme Mme Martin, n‘agissent pas ainsi ?
demandai-je.
— J‘en doute, dit père riche. Au lieu de cela, ils ressentent la peur de ne
pas avoir d‘argent, et ils ne la confrontent pas logiquement. Ils réagissent de
façon émotive au lieu de se servir de leur jugement, dit père riche. Ensuite,
quand ils empoignent quelques billets, des émotions de joie, de désir et
d‘avidité prennent de nouveau le dessus, et encore une fois ils réagissent
avant même de réfléchir.
— Donc, leurs émotions contrôlent leur cerveau, dit Mike.
— C‘est juste, dit père riche. Au lieu d‘admettre la vérité à propos de ce
qu‘ils ressentent, ils réagissent à leurs propres sentiments, et ne parviennent
pas à réfléchir. Ils ressentent la peur, ils se rendent travailler en espérant que
l‘argent apaisera la peur, mais ça ne marche pas. Cette ancienne peur les
hante et ils retournent au travail, espérant une fois de plus que l‘argent
calmera toutes leurs peurs, et de nouveau ça ne fonctionne pas. La peur les
prend au piège du travail, des gains d‘argent, du travail, des gains d‘argent,
tout en espérant que la peur disparaisse. Mais chaque jour, ils se lèvent et
cette ancienne peur se réveille avec eux. Cette ancienne peur garde éveillés
toutes les nuits des millions de gens agités et inquiets. Puis ils se lèvent,
vont travailler et espèrent que leur salaire anéantira cette peur qui ronge leur
âme. L‘argent mène leur vie et ils refusent de dire la vérité à ce
sujet. L‘argent contrôle leurs émotions et en conséquence leur âme. »
Père riche demeura silencieux, nous laissant intérioriser son message.
Mike et moi avions entendu ce qu‘il disait, mais nous ne comprenions pas
entièrement ce dont il parlait. Tout ce que j‘en savais était que je me posais
souvent la question pourquoi les adultes se dépêchaient d‘aller travailler.
Cela ne me semblait pas très amusant, et ils n‘avaient jamais l‘air très
contents, mais quelque chose les poussait à le faire.
Quand père riche se rendit compte que nous avions assimilé la plus
grande partie de son message, il nous dit : « Je veux que vous évitiez ce
piège, mes garçons. C‘est vraiment ce que je veux vous enseigner, et non
pas seulement à devenir riche, car être riche ne résout pas le problème.
— Vraiment ? demandai-je, surpris.

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— Vraiment. Laissez-moi vous expliquer l‘autre émotion : le désir.
Certains l‘appellent l‘avidité, mais je préfère le mot désir. Il est tout à fait
normal de désirer quelque chose de mieux, de plus beau, de plus amusant
ou emballant. Par conséquent, les gens travaillent également pour l‘argent à
cause du désir. Ils désirent l‘argent pour la joie qu‘ils pensent pouvoir
acheter. Mais la joie que l‘argent apporte est souvent de courte durée, et
bientôt ils ont besoin de plus d‘argent pour obtenir plus de joie, de plaisir,
de confort, de sécurité. Alors, ils continuent de travailler, pensant que
l‘argent apaisera leur âme troublée par la peur et le désir. Mais l‘argent ne
peut pas jouer ce rôle.
— Est-ce la même chose pour les gens riches ? demanda Mike.
— Y compris les gens riches, dit père riche. À vrai dire, plusieurs riches
le sont devenus non pas à cause du désir, mais à cause de la peur. Ils
pensent réellement que l‘argent peut éliminer cette peur de ne plus avoir
d‘argent et d‘être pauvres. Par conséquent, ils en amassent des tonnes, mais
ils se rendent compte un jour que la peur s‘amplifie. Ils ont maintenant peur
de perdre cet argent. J‘ai des amis qui continuent de travailler même s‘ils en
ont plus que suffisamment.
« Je connais des millionnaires qui ont encore plus peur maintenant que
lorsqu‘ils étaient pauvres. Ils sont terrifiés à l‘idée de perdre tout leur
argent. Les peurs qui les ont poussés à devenir riches sont plus intenses
qu‘auparavant. En réalité, la partie faible et douloureuse de leur âme crie
encore plus fort. Ils ne veulent pas perdre les grosses maisons, les
automobiles et la vie mondaine que l‘argent leur a procurées. Ils
s‘inquiètent de ce que diraient leurs amis s‘il leur arrivait de perdre tout leur
argent. Plusieurs sont désespérés et névrosés sur le plan émotif même s‘ils
ont l‘air riches et possèdent plus d‘argent.
— Alors, un homme pauvre est-il plus heureux ?
— Non, je ne le crois pas, répliqua père riche. Se soustraire à l‘argent est
tout aussi insensé que de trop s‘y attacher. »
Juste au bon moment, le vagabond local passa tout près de notre table. Il
s‘arrêta devant une grande poubelle et fouilla à l‘intérieur. Nous le
regardâmes tous les trois avec beaucoup d‘intérêt alors que quelques
semaines auparavant, nous l‘aurions probablement ignoré.

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Père riche retira un dollar de son portefeuille et fit signe au vieil homme.
Apercevant l‘argent, le vagabond s‘approcha immédiatement, prit le billet,
remercia père riche avec profusion et repartit fou de joie de son coup de
chance.
« Il n‘est pas très différent de la plupart de mes employés, dit père riche.
J‘ai rencontré tellement de gens qui disent : ‛Oh, l‘argent ne m‘intéresse
pas.“ Cependant, ils passent huit heures par jour à faire leur boulot. Cela
s‘appelle nier la vérité. Si l‘argent ne les intéresse pas, alors pourquoi
travaillent-ils ? Cette façon de penser est probablement plus déséquilibrée
que celle de cette autre personne qui amasse de l‘argent. »
Assis là à écouter père riche, je repensai aux nombreuses fois où mon
propre père disait : « L‘argent ne m‘intéresse pas. » Il prononçait
souvent ces mots. Il se justifiait aussi en disant toujours : « Je travaille
parce que j‘aime mon métier.

Tant de gens disent : « Oh, l’argent ne m’intéresse pas. » Cependant, ils


passent huit heures par jour à faire leur boulot.

— Alors que devons-nous faire ? Devons-nous ne pas travailler pour


l‘argent jusqu‘à ce que toutes traces de peur et d‘avidité disparaissent ?
— Non, ce serait une perte de temps, dit père riche. Les émotions font de
nous des êtres humains. Elles nous rendent réels. Le mot émotion signifie
de l‘énergie en mouvement. Soyez sincères en ce qui concerne vos
émotions et utilisez-les de même que votre esprit à votre avantage et non à
votre détriment.
— Un instant ! dit Mike.
— Ne vous cassez pas la tête avec ce que je viens de dire, vous y verrez
plus clair dans quelques années. Observez et étudiez vos émotions plutôt
que d‘y réagir. La plupart des gens ne savent pas que ce sont leurs émotions
qui pensent à leur place. Vos émotions sont vos émotions, mais vous
devez apprendre à penser par vous-mêmes.
— Pouvez-vous me donner un exemple ? demandai-je.

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— Bien sûr, répliqua père riche. Quand une personne dit : ‛Il me faut
trouver du travail“, il y a de fortes chances que ce soit une émotion qui
pense à sa place. La peur de ne pas avoir d‘argent provoque cette pensée.
— Mais les gens ont vraiment besoin d‘argent quand ils ont des factures
à payer, dis-je.
— Certainement, dit père riche en souriant. Je dis simplement que c‘est
trop souvent la peur qui réfléchit à notre place.
— Je ne comprends pas, dit Mike.
— Par exemple, dit père riche, si la peur de ne pas avoir suffisamment
d‘argent se manifeste, on pourrait peut-être se poser la question suivante au
lieu de se précipiter pour trouver un emploi : “Un emploi sera-t-il la
meilleure solution pour éliminer cette peur à long terme ?” À mon avis, la
réponse est ‛non“. Un emploi est vraiment une solution à court terme pour
un problème à long terme.
— Mais mon père dit toujours : ‛Continue d‘aller à l‘école et obtiens de
bonnes notes pour que tu puisses un jour te trouver un emploi sûr et stable“,
osai-je dire, un peu confus.
— Oui, je comprends qu‘il dise cela, dit père riche en souriant. La
plupart des gens le recommandent et c‘est une bonne idée de le faire pour la
majorité d‘entre eux. Mais cette recommandation est fondée principalement
sur la peur.
— Vous voulez dire que mon père dit cela parce qu‘il a peur ?
— Oui, dit père riche. Il est terrifié à l‘idée que tu ne sois pas capable de
gagner de l‘argent et que tu ne puisses pas t‘intégrer dans la société.
Comprends-moi bien. Il t‘aime et il agit au mieux de tes intérêts. Une bonne
instruction et un emploi sont importants, mais ça ne résoudra pas la peur.
Vois-tu, cette peur qui l‘oblige à se lever le matin pour gagner
quelques dollars est cette même peur qui le rend si fanatique en ce qui a
trait à ton assiduité à l‘école.
— Alors, que recommandez-vous ?
— Je veux vous apprendre à maîtriser le pouvoir de l‘argent, à ne pas en
avoir peur. C‘est une matière qu‘on ne vous enseigne pas à l‘école. Si vous
n‘apprenez pas cette leçon vous deviendrez des esclaves de l‘argent. »

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Nous commençâmes soudain à mieux comprendre ce qu‘il disait. Il
voulait que nous élargissions notre champ de vision pour que nous
puissions voir ce que les madames Martin de ce monde ne pouvaient pas
voir. Il utilisa des exemples qui nous semblaient impitoyables à l‘époque,
mais je ne les ai jamais oubliés. Ma vision s‘élargit ce jour-là et je pus
entrevoir le piège qui guettait la plupart des gens.
« Voyez-vous, nous sommes tous des employés finalement. Nous
travaillons simplement à différents niveaux, dit père riche. Je veux
seulement que vous ayez la possibilité d‘éviter le piège que tendent les deux
émotions que sont la peur et le désir. Utilisez-les à votre avantage et non
contre vous-mêmes. Voilà ce que je veux vous enseigner. Je ne suis
pas intéressé à vous enseigner uniquement à faire fortune. Cela ne résoudra
pas la peur ou le désir. Si vous n‘apprenez pas d‘abord à résoudre le
problème de la peur et du désir et que vous devenez riches, vous ne
serez que des esclaves très bien rémunérés.
— Alors comment pouvons-nous éviter le piège ? demandai-je.
— La cause principale de la pauvreté ou des problèmes financiers est la
peur et l‘ignorance. Ce n‘est pas l‘économie, le gouvernement ou les riches.
C‘est la peur et l‘ignorance qu‘on s‘inflige à soi-même qui enferment les
gens dans un piège. Alors les gars, allez à l‘école et obtenez vos diplômes
d‘études supérieures. Je vous enseignerai comment éviter de tomber dans ce
piège. »
Les morceaux du puzzle se mettaient en place. Mon père très instruit
avait beaucoup d‘instruction et une formidable carrière. Mais l‘école ne lui
avait jamais appris comment gérer son argent ou sa peur de l‘argent. Il
m‘apparut évident que mes deux pères pouvaient m‘apprendre des choses à
la fois différentes et importantes.
« Père, tu as parlé de la peur de ne pas avoir d‘argent. Comment le désir
d‘avoir de l‘argent affecte-t-il notre façon de penser ? demanda Mike.
— Comment vous êtes-vous sentis quand je vous ai fait reluire la
possibilité d‘une augmentation de salaire ? Avez-vous remarqué une
augmentation de vos désirs ? »
Nous fîmes oui de la tête.

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« En ne cédant pas à vos émotions, cela vous a permis de retarder votre
réaction et de réfléchir. Ceci est très important. Nous ressentirons toujours
des émotions de peur et d‘avidité. Dorénavant, il sera impératif que vous
utilisiez ces émotions à long terme et dans votre propre intérêt, et que vous
ne laissiez pas vos émotions vous mener par le bout du nez et contrôler
votre pensée. La plupart des gens emploient la peur et l‘avidité à l‘encontre
d‘eux-mêmes. C‘est ainsi que l‘ignorance s‘installe peu à peu.
« La plupart des gens passent leurs vies à courir après les chèques de
salaire, les augmentations et la sécurité de l‘emploi à cause de ces émotions
qu‘on appelle le désir et la peur, sans vraiment se questionner où les
entraînent ces pensées inspirées par l‘émotion. On peut comparer cela à un
âne en train de tirer une charrette tandis que son maître laisse pendre une
carotte juste au-dessus de son museau. Il est fort possible que le propriétaire
de l‘âne se rende où il veut aller, mais l‘âne de son côté poursuit une
illusion. Demain, le même manège recommencera, et l‘âne devra se
contenter d‘une autre carotte illusoire.
— Tu veux dire qu‘à partir du moment où j‘imagine un nouveau gant de
baseball, des bonbons et des jouets, c‘est la même chose que la carotte pour
l‘âne ? demanda Mike.
— Oui. Et en vieillissant tes jouets sont beaucoup plus chers. Une
nouvelle auto, un bateau et une grande maison pour impressionner tes amis,
dit père riche avec un sourire. La peur te pousse à l‘extérieur de chez toi et
le désir te sollicite. Voilà le piège.
— Quelle est donc la réponse à cette situation ? s‘enquit Mike.
— La peur et les désirs sont amplifiés par l‘ignorance. Voilà pourquoi
des gens riches avec des tonnes d‘argent ressentent souvent encore plus la
peur à mesure que leur fortune grandit. L‘argent est la carotte, l‘illusion. Si
l‘âne pouvait comprendre vraiment le stratagème, il y repenserait peut-être
à deux fois avant de se mettre à courir après la carotte. »
Père riche enchaîna en expliquant que la vie humaine est une véritable
lutte entre l‘ignorance et la lumière.
Il nous fit comprendre qu‘à partir du moment où une personne cesse
d‘être en quête d‘informations et de connaissances à propos d‘elle-même,

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l‘ignorance s‘installe. Cette lutte est un choix de chaque instant : il s‘agit
d‘apprendre à ouvrir son esprit ou de prendre la décision de le fermer.
« Voyez-vous, l‘école est très importante. Vous fréquentez l‘école pour
y apprendre une technique ou une profession pour devenir un membre à
part entière de la société. Toutes les cultures ont besoin de professeurs, de
médecins, de mécaniciens, d‘artistes, de cuisiniers, de gens d‘affaires, de
policiers, de pompiers, de soldats. Les écoles les forment afin que notre
culture puisse prospérer et s‘épanouir, dit père riche. Malheureusement,
pour bien des gens, l‘école signifie un aboutissement en soi et non un
commencement. »
Il y eut un long silence. Père riche souriait. Je n‘ai pas compris tout ce
qu‘il a dit ce jour-là. Mais à la manière de la plupart des grands pédagogues,
ces mots continuent de nous enseigner pendant des années.
« J‘ai été un petit peu cruel aujourd‘hui, dit père riche. Je veux que vous
vous souveniez toujours de cette conversation. Je veux que vous vous
rappeliez toujours de Mme Martin et de l‘âne. N‘oubliez jamais que la peur
et le désir peuvent vous entraîner dans le pire piège de la vie, si vous n‘êtes
pas conscients qu‘ils peuvent contrôler votre pensée.
« Il serait atroce de passer toute votre vie dans la peur sans jamais
explorer vos rêves. Travailler dur pour de l‘argent en pensant que ce dernier
va vous permettre d‘acheter des choses qui vous rendront heureux est
également cruel. Se réveiller terrifié au milieu de la nuit parce que vous
devez payer des factures est aussi une horrible façon de vivre. Une
existence qui dépend entièrement du montant d‘argent inscrit sur un chèque
de salaire n‘est pas vraiment une vie. Penser qu‘un emploi va vous
sécuriser, c‘est vous mentir à vous-même. C‘est inhumain et c‘est le piège
que je veux que vous évitiez, si possible. J‘ai vu de quelle manière l‘argent
gouverne la vie des gens. Gardez-vous bien que cela ne vous arrive. S‘il
vous plaît, ne laissez pas l‘argent contrôler votre vie. »
Une balle roula sous la table. Père riche la ramassa et la relança.
« Qu‘est-ce que l‘ignorance a à voir avec la cupidité et la peur ?
demandai-je.
— C‘est l‘ignorance en matière d‘argent qui suscite la cupidité et la peur,
dit père riche. Laissez-moi vous fournir quelques exemples. Quand un

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médecin veut davantage d‘argent pour mieux faire vivre sa famille, il
augmente ses honoraires 1 . Ce faisant, il rend les services médicaux plus
onéreux pour tous et chacun. En fait, cela heurte avant tout les pauvres ; ces
derniers jouissent donc d‘une moins bonne santé que les gens qui ont de
l‘argent.
« Étant donné que les médecins augmentent leurs honoraires, les avocats
font de même. Les honoraires des avocats ayant été majorés, les professeurs
veulent alors une augmentation de salaire, ce qui concourt à hausser nos
taxes, et ainsi de suite. Tôt ou tard, il se creusera un fossé tellement
effroyable entre les riches et les pauvres que le chaos s‘installera, et une
autre grande civilisation s‘effondrera. L‘Histoire prouve que de
grandes civilisations s‘écroulèrent quand le fossé entre les riches et les
pauvres fut trop considérable. Malheureusement, l‘Amérique est sur la
même voie, car nous ne retenons pas les leçons de l‘histoire. Nous ne
faisons que mémoriser les dates et les personnages historiques, et non
pas les leçons qu‘elle enseigne.
— Les prix ne sont-ils pas censés augmenter ? demandai-je.
— Dans une société éclairée et bien gouvernée, les prix devraient baisser.
Bien sûr, trop souvent cela n‘est vrai qu‘en théorie. Les prix montent à
cause de la cupidité et la peur qu‘engendre l‘ignorance. Si les écoles
enseignaient aux gens les rudiments de l‘argent, cela générerait davantage
d‘argent et des prix plus bas. Mais les écoles se contentent seulement
d‘enseigner aux gens à travailler pour l‘argent et non pas à exploiter le
pouvoir de l‘argent.
— Mais n‘avons-nous pas des écoles de hautes études commerciales ?
demanda Mike. Ne m‘encouragez-vous pas à faire mon MBA ?
— Oui, dit père riche. Mais trop souvent, les écoles de commerce
forment des employés aussi perfectionnés que des machines à calculer. Dieu
nous préserve qu‘une calculatrice prenne la direction d‘une entreprise. Ce
genre d‘employé ne fait que vérifier des chiffres, congédier des gens et
ruiner peu à peu l‘entreprise. Je le sais, car j‘en engage de ces machines à
calculer. Ces subordonnés ne pensent qu‘à réduire les coûts et à hausser les
prix, ce qui cause encore plus de problèmes. Calculer est important. Je
souhaiterais que davantage de gens en soient conscients, mais le calcul en

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soi ne représente qu‘une facette de l‘ensemble du tableau, ajouta père riche
avec colère.
— Existe-t-il une réponse ? demanda Mike.
— Oui, dit père riche. Apprenez à vous servir de vos émotions pour
réfléchir, et non pas à réfléchir avec vos émotions. Quand tous deux vous
avez réussi à maîtriser vos émotions en acceptant de travailler sans être
payés, j‘ai su qu‘il y avait de l‘espoir. Lorsque vous avez de nouveau
contrôlé vos émotions quand je vous ai tenté en vous offrant davantage
d‘argent, vous avez une fois de plus appris à réfléchir en dépit du fait que
vous étiez très tendus sur le plan émotionnel. Voilà la première étape.
— Pourquoi cette étape est-elle si importante ? demandai-je.
— Eh bien, il n‘en tient qu‘à vous de le découvrir. Les gars, si vous
voulez vraiment apprendre, je vous emmènerai dans le sentier bordé de
ronces, dans cet endroit que presque tout le monde évite. Je vous conduirai
dans ce lieu où la plupart des gens ont peur d‘aller. Si vous venez avec moi,
vous abandonnerez l‘idée de travailler pour l‘argent et vous apprendrez
plutôt à mettre l‘argent à votre service.
— Le sentier de ronces existe-t-il ? demandai-je.
— Oui, dit père riche. Le sentier de ronces représente notre peur et notre
cupidité. Pour s‘en sortir, il faut examiner nos peurs en choisissant nos
pensées.
— En choisissant nos pensées ? demanda Mike, déconcerté.
— Oui. Nous devons choisir ce qui meublera nos pensées au lieu de
réagir à nos émotions. Plutôt que de simplement vous rendre au travail pour
résoudre vos problèmes quand la peur de ne pas avoir assez d‘argent pour
payer vos factures vous angoisse, la réflexion vous permettrait de prendre le
temps de vous poser à vous-même cette question : Est-ce que le fait
de travailler plus dur est la meilleure solution à ce problème ? La plupart
des gens sont tellement terrifiés que cette peur a le contrôle sur eux et
ils se sentent incapables de penser rationnellement et prennent la fuite.
C‘est ce que je veux dire quand je vous parle de choisir vos pensées.
— Et comment allons-nous nous y prendre pour y parvenir ? demanda
Mike.

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— C‘est ce que je vais vous enseigner. Je vous apprendrai à envisager un
vaste choix de pensées plutôt que de réagir instinctivement comme
quelqu‘un qui avale son café du matin et franchit à la hâte le seuil de sa
maison.
« Souvenez-vous de ce que j‘ai déjà dit : un emploi n‘est qu‘une solution
à court terme d‘un problème à long terme. La plupart des gens ont à l‘esprit
un seul problème et c‘en est un à court terme. Ce sont les factures à la fin
du mois. L‘argent mène leur vie, ou pour être plus précis, c‘est leur peur
et leur ignorance concernant l‘argent qui les dirigent. Ils font donc ce
que leurs parents faisaient avant eux : ils se lèvent chaque matin et s‘en
vont travailler pour l‘argent. Ils n‘ont même pas le temps de se poser la
question suivante : Existe-t-il une autre façon d’agir ? Leurs émotions
contrôlent maintenant leurs pensées, mais pas leur tête, leur cerveau.
— Peux-tu nous expliquer la différence entre la pensée émotive et la
pensée rationnelle ? demanda Mike.
— Ah oui ! Je la perçois chaque jour cette différence quand j‘entends des
choses comme celles-ci, dit père riche : ‛Eh bien, chacun doit travailler.“
Ou encore : ‛Les riches sont des escrocs.“ Ou bien : ‛Je vais trouver un
autre emploi. Je mérite cette augmentation. Vous ne pouvez pas me
marcher sur les pieds.“ Ou encore : ‛J‘aime cet emploi, car il est stable.“
Je préférerais entendre : ‛Suis-je en train de passer à côté de quelque chose
?“ Une telle phrase vient interrompre la pensée émotive et vous donne
le temps de penser clairement. »
Tandis que nous retournions au magasin, père riche nous expliqua que les
riches « fabriquaient vraiment de l‘argent ». Ils n‘étaient pas au service de
l‘argent. Il enchaîna en nous exposant que Mike et moi avions été très
proches de la mentalité des riches quand nous avions fait fondre des pièces
de cinq cents en plomb, tout en étant persuadés que nous fabriquions de
l‘argent. Le problème était le suivant : il était illégal pour nous d‘agir ainsi.
Il était légal pour le gouvernement et les banques de le faire, mais pas pour
nous. Il nous expliqua qu‘il existait des moyens légaux et illégaux de faire
de l‘argent.
Père riche nous confia ensuite que les gens riches savent très bien que
l‘argent est une illusion, tout comme la carotte pour l‘âne. Ce n‘est que sous
le coup de la peur et de la cupidité que l‘illusion de l‘argent se perpétue par

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l‘intermédiaire de milliards de gens qui pensent que l‘argent est réel.
L‘argent est vraiment une création de toutes pièces. Ce n‘est qu‘à cause
de l‘ignorance des masses et de leur illusoire confiance que le château
de cartes ne s‘est pas encore effondré.
Il parla ensuite de l‘étalon-or 2 que l‘Amérique a adopté et il nous dit
que chaque billet d‘un dollar était en fait un certificat en argent. Il
s‘inquiétait de la rumeur selon laquelle l‘Amérique allait un jour
abandonner l‘étalon-or et que nos dollars ne seraient plus soutenus par
quelque chose de palpable.
« Quand cela arrivera, les gars, l‘enfer va nous tomber sur la tête. Les
pauvres, la classe moyenne et les incompétents gâcheront leur vie pour la
simple raison qu‘ils continueront de croire que l‘argent est réel et que le
gouvernement et l‘entreprise pour laquelle ils travaillent prendront soin
d‘eux. »
Nous n‘avons vraiment pas bien compris ce qu‘il disait ce jour-là, mais
ses paroles prirent toute leur signification avec les années.

Voir ce que les autres ne voient pas


Tandis qu‘il montait dans sa camionnette, à l‘extérieur de son épicerie, il
nous dit : « Continuez de travailler, les gars, mais plus vous oublierez
rapidement votre besoin de toucher un salaire, plus votre vie adulte en sera
facilitée. Continuez d‘utiliser votre matière grise, de travailler gratuitement,
et bientôt votre intelligence vous indiquera des moyens de gagner de
l‘argent bien au-delà de ce que je pourrais me permettre de vous payer.
Vous verrez des choses que les autres gens ne voient jamais. La plupart
des gens ne discernent pas ces occasions, car ils ne recherchent que
l‘argent et la sécurité ; voilà pourquoi ils n‘obtiennent que ça. À partir du
moment où vous discernerez vraiment ce qu‘est une occasion, vous serez
capables de voir toutes les autres pour le reste de votre vie. Dès l‘instant
où vous aurez franchi cette étape, je vous enseignerai autre chose. Retenez
bien ce que je viens de vous dire et vous éviterez un des pires pièges de la
vie. »
Mike et moi allâmes chercher nos affaires dans le magasin et saluâmes
Mme Martin. Nous retournâmes au parc, nous nous assîmes sur le même

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banc et nous passâmes plusieurs heures à réfléchir et à converser.

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À l‘école, la réflexion et la conversation occupèrent la plus grande partie
de la semaine suivante. Pendant deux autres semaines, nous continuâmes de
réfléchir, de parler, et de travailler gratuitement.
À la fin du deuxième samedi, je saluai de nouveau Mme Martin et je
regardai le présentoir de bandes dessinées avec un regard allumé par
l‘envie. Il était très pénible pour moi de ne pas avoir d‘argent pour
m‘acheter des bandes dessinées vu que je ne gagnais même pas 30 cents par
samedi. Soudain, alors que Mme Martin nous saluait Mike et moi, je la vis
accomplir une tâche que je ne l‘avais jamais vu faire auparavant.
Mme Martin était en train de découper en deux la page couverture d‘une
bande dessinée. Elle conservait la moitié supérieure de la couverture et
jetait le reste de la bande dans une grosse boîte en carton. Quand je lui
demandai ce qu‘elle faisait avec les bandes dessinées, elle me dit : « Je
m‘en débarrasse. Je remets la moitié supérieure de la couverture au
distributeur pour obtenir un crédit quand il apporte de nouvelles bandes. Il
doit passer dans une heure. »
Mike et moi attendîmes pendant une heure. Le distributeur arriva peu
après et je lui demandai si nous pouvions obtenir les bandes dessinées que
Mme Martin avait amputées d‘une partie de leurs couvertures. Ce dernier eut
la réplique suivante : « Vous pouvez les prendre si vous êtes au service
de ce magasin et si vous ne les revendez pas. »
Notre association renaissait. II y avait chez Mike une pièce en trop au
sous-sol dont personne ne se servait. Nous avons commencé à y empiler des
centaines de bandes dessinées. Peu de temps après, notre bibliothèque de
bandes dessinées fut accessible au public. Nous engageâmes la jeune sœur
de Mike, qui adorait étudier, à titre de bibliothécaire. Elle faisait payer 10
cents d‘admission à chaque enfant pour la bibliothèque, laquelle était
ouverte de 14 h 30 à 16 h 30, chaque jour après l‘école. Les clients, qui
étaient en fait les enfants du voisinage, pouvaient lire autant de bandes
dessinées qu‘ils le désiraient pendant deux heures. C‘était une véritable
aubaine étant donné que chaque bande dessinée coûtait 10 cents ; ils avaient
amplement le temps d‘en lire cinq ou six en l‘espace de deux heures.
La sœur de Mike surveillait les enfants quand ils quittaient la
bibliothèque afin de s‘assurer qu‘ils n‘empruntaient aucune bande dessinée.

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Elle tenait également la comptabilité, notant le nombre d‘enfants qui se
présentaient chaque jour, leurs noms, et leurs différents commentaires.
Mike et moi avons fait en moyenne 9,50 $ par semaine au cours d‘une
période de trois mois. Nous avons donné à sa sœur un dollar par semaine et
nous lui avons permis de lire les bandes dessinées gratuitement, ce qu‘elle
faisait rarement étant donné qu‘elle étudiait continuellement.
Mike et moi respectâmes notre entente en travaillant à l‘épicerie chaque
samedi et en ramassant toutes les bandes dessinées des autres magasins.
Nous avons aussi respecté notre entente avec le distributeur en ne vendant
aucune bande dessinée. Nous les brûlâmes lorsqu‘elles étaient trop
déchirées. Nous essayâmes d‘ouvrir une succursale, mais nous fûmes
incapables de trouver quelqu‘un d‘aussi dévoué que la sœur de Mike, en qui
nous aurions pu avoir confiance.
Très tôt dans la vie, nous prîmes conscience à quel point il était difficile
de s‘entourer d‘un bon personnel.
Trois mois après l‘ouverture de la bibliothèque, une bataille éclata. Des
petits durs d‘un autre quartier s‘étaient introduits de force dans la pièce et
avaient fait éclater une bagarre. Le père de Mike nous suggéra de fermer
notre entreprise de bandes dessinées. Nous la fermâmes donc et nous
cessâmes de travailler les samedis à l‘épicerie. De toute façon, père riche
était tout excité, car il avait de nouvelles choses à nous enseigner. Il était
content, car nous avions très bien assimilé notre première leçon. Nous
avions appris à mettre l‘argent à notre service. N‘étant plus payés pour
notre travail au magasin, nous fûmes forcés d‘utiliser notre imagination
pour trouver un moyen de gagner de l‘argent. En créant notre propre
entreprise, la bibliothèque de bandes dessinées, nous contrôlions nos
propres finances et nous n‘étions pas dépendants d‘un employeur. Le plus
extraordinaire dans cette histoire est que notre entreprise générait de
l‘argent même quand nous n‘étions pas présents en personne. Notre argent
travaillait pour nous.
Au lieu de nous payer en argent, père riche nous avait apporté beaucoup
plus.

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DEUXIÈME LEÇON :
POURQUOI ENSEIGNER L'ABC
DU DOMAINE FINANCIER ?

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Chapitre 2

Deuxième leçon
Pourquoi enseigner l’a b c du domaine financier
?

Ce qui compte dans la vie ce n’est pas combien d’argent vous faites,
mais combien d’argent vous parvenez à conserver.

E n 1990, Mike prit la direction de l‘empire de son père et, à vrai dire, il
accomplit un meilleur travail que son père. Nous nous voyons une ou
deux fois par année sur un terrain de golf. Son épouse et lui sont plus riches
que vous pourriez vous l‘imaginer. L‘empire de père riche est entre
bonnes mains et Mike prépare maintenant son fils à prendre sa place, tout
comme son père nous a formés.
En 1994, j‘ai pris ma retraite à l‘âge de 47 ans tandis que mon épouse,
Kim, avait alors 37 ans. Prendre sa retraite ne veut pas dire ne pas travailler.
Pour nous, cela veut dire que, mis à part des cataclysmes imprévus, nous
pouvons travailler ou ne pas travailler et notre richesse augmente quand
même automatiquement, nous fournissant ainsi une bonne longueur
d‘avance sur l‘inflation. Nos avoirs sont suffisamment importants pour
croître d‘eux-mêmes. C‘est comme planter un arbre. Vous l‘arrosez
pendant des années puis un jour il n‘a plus besoin de vous. Ses racines
sont maintenant profondément implantées. Par la suite, l‘arbre vous
procure de l‘ombre pour votre plaisir.
Mike a choisi de diriger un empire et, pour ma part, j‘ai décidé de
prendre ma retraite.
Chaque fois que je m‘adresse à des groupes, les gens me demandent
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souvent ce que je leur recommande de faire. « Comment s‘y prendre pour

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créer une entreprise ? » « Ai-je un livre à leur conseiller ? » « Que
devraient-ils faire pour bien préparer leurs enfants ? » « Quel est le secret
de la réussite ? » « Comment faire pour gagner des millions ? » Cela me
rappelle chaque fois l‘histoire suivante.

L’homme d’affaires le plus riche


En 1923, un groupe composé de nos plus grands chefs de file et de nos
plus riches hommes d‘affaires tint une réunion à l‘hôtel Edgewater
Beach , à Chicago. Au nombre des invités se trouvaient Charles Schwab,
PDG de la plus importante aciérie indépendante ; Samuel Insull,
président de la plus grande entreprise de service public au monde ;
Howard Hopson, directeur de la plus considérable compagnie de gaz ;
Ivar Kreuger, président d‘International Match Co., l‘une des plus grosses
entreprises de l‘époque ; Leon Frazier, président de la Banque des
remboursements internationaux ; Richard Whitney, président de la
Bourse de New York ; Arthur Cotton et Jesse Livermore, deux des
spéculateurs les plus éminents à la Bourse ; et Albert Fall, membre du
cabinet du président Warren Harding.
Vingt-cinq ans plus tard, neuf des personnes figurant sur la liste
précédente vécurent les événements suivants : monsieur Schwab mourut
sans le sou après avoir vécu pendant cinq ans avec de l‘argent emprunté.
Samuel Insull trépassa fauché dans un pays étranger. Messieurs Kreuger
et Cotton moururent également à sec. Howard Hopson perdit la raison.
On venait tout juste de libérer Richard Whitney et Albert Fall de prison.
Messieurs Fraser et Livermore se suicidèrent.

Je doute que qui que ce soit puisse nous dire ce qui est vraiment arrivé à
ces hommes. Si on considère l‘année 1923, on remarque qu‘elle précède de
quelques années à peine la débâcle financière de Wall Street et la Crise de
1929, ce qui selon moi eut de grandes répercussions dans la vie de ces
hommes. Le point essentiel à retenir est celui-ci : nous vivons aujourd‘hui
dans une période de changements plus grands et plus rapides qu‘à l‘époque
où évoluèrent ces hommes.

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Je soupçonne qu‘au cours des prochaines années nous connaîtrons des
vagues de prospérité et des faillites comparables aux oscillations du marché
auxquelles ces hommes eurent à faire face. Je m‘inquiète du fait que
beaucoup trop de gens se concentrent à l‘excès sur l‘argent plutôt que sur
leur plus grande richesse : leur éducation. Si les gens sont disposés à
adopter une attitude flexible, à garder l‘esprit ouvert et à apprendre, ils
s‘enrichiront de plus en plus en dépit des périodes difficiles. S‘ils pensent
que l‘argent va résoudre les problèmes, ils feront un voyage plutôt
mouvementé. L‘intelligence résout les problèmes et génère de l‘argent.
Sans l‘intelligence financière, l‘argent vous glisse entre les doigts.
La plupart des gens n‘arrivent pas à comprendre que ce qui compte dans
la vie ce n‘est pas combien d‘argent vous faites, mais les sommes d‘argent
que vous parvenez à conserver. Nous avons tous déjà entendu des histoires
de gagnants à la loterie qui, de pauvres qu‘ils étaient, devinrent riches, puis
pauvres à nouveau. Ils gagnent des millions et quelque temps après ils
reviennent à leur point de départ. Ou bien ces histoires d‘athlètes
professionnels qui, à l‘âge de 24 ans, gagnent des millions de dollars, mais
qui doivent se contenter de dormir sous un pont 10 ans plus tard.
Je me rappelle d‘un jeune joueur de basket-ball qui était
multimillionnaire il y a un an à peine. Aujourd‘hui, à 29 ans, il prétend que
ses amis, son avocat et son comptable ont pris son argent et qu‘il est forcé
de travailler maintenant au salaire minimum dans un lave-auto. Il fut
congédié par son employeur, car il refusait de retirer son anneau de
championnat quand il essuyait les autos. Voilà pourquoi son histoire
se retrouva dans le journal. Il conteste son congédiement, soutenant avoir
été victime de discrimination et affirmant que l‘anneau est tout ce qu‘il
lui reste. Il prétend que si on l‘oblige à enlever l‘anneau, il s‘effondrera.
Je connais tellement de gens qui deviennent millionnaires du jour au
lendemain. Tout en me réjouissant que les gens soient devenus de plus en
plus riches, je voudrais seulement dire qu‘à long terme ce ne sont pas les
sommes d‘argent que vous gagnez qui comptent, mais combien d‘argent
vous parvenez à conserver sur plusieurs générations.
Par conséquent, quand des gens me demandent : « Par où dois-je
commencer ? » Ou bien : « Dites-moi comment devenir riche
rapidement ? » Ils sont souvent très déçus de ma réponse. Je leur dis

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simplement ce que mon père riche me répondait quand j‘étais un petit gars :
« Si tu veux être riche, tu te dois de connaître l‘a b c du domaine
financier. »
Cette idée me fut enfoncée dans le crâne chaque fois que nous étions
ensemble. Comme je l‘ai dit précédemment, mon père très instruit insistait
sur l‘importance de lire des livres, tandis que mon père riche faisait ressortir
le besoin de posséder à fond l‘a b c du domaine financier, tous ses
rudiments.
Si vous aviez comme tâche de construire l‘Empire State Building, la
première chose qu‘il vous faudrait faire serait de creuser un trou profond et
de couler de solides fondations. Si vous voulez construire une maison en
banlieue, vous n‘avez qu‘à couler une dalle de béton de 15 centimètres. La
plupart des gens, tout au long de leur course vers la richesse, essaient de
construire un Empire State Building sur une dalle de béton de 15
centimètres.
Notre système scolaire créé à l‘époque agraire continue de croire à des
maisons sans fondations. Les planchers en terre battue font encore fureur.
Par conséquent, les jeunes terminent leurs études sans aucune assise sur le
plan financier. Puis un jour, privés de sommeil et criblés de dettes, en plein
rêve américain, ils décident que la solution à leurs problèmes financiers est
de trouver le moyen de devenir riches rapidement.
L‘érection du gratte-ciel commence. La construction s‘effectue
rondement et bientôt, au lieu de l‘Empire State Building, apparaît la « tour
penchée de la banlieue ». Les nuits d‘insomnie reviennent les hanter.
Lorsque Mike et moi fûmes parvenus à l‘âge adulte, chacun de nos choix
fut rendu possible parce qu‘on nous avait enseigné à couler de solides
fondations financières quand nous n‘étions que des enfants.
La comptabilité est peut-être le sujet le plus déroutant et ennuyeux au
monde, mais si vous voulez devenir riche, à long terme, il se peut que ce
sujet soit le plus important. Pour mon père riche, la question était :
comment abordez-vous un sujet ennuyeux et déroutant pour l‘enseigner à
des enfants ? La réponse est celle-ci : simplifiez le sujet et enseignez-le
d‘abord avec des images.

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Mon père riche coula de solides fondations financières à l‘intention de
Mike et moi. Vu que nous n‘étions que des enfants, il imagina une façon
simple de nous enseigner. Pendant des années il n‘utilisa que des images et
des mots. Mike et moi comprîmes aisément les dessins rudimentaires, le
jargon de la finance, le roulement de l‘argent, puis, au cours des années
suivantes, père riche se mit à additionner des tas de nombres.

Les gens riches acquièrent des actifs. Les pauvres et la classe moyenne
acquièrent des éléments de passif, mais ils croient que ce sont des actifs.

Aujourd‘hui, Mike est parvenu à un stade où il maîtrise une méthode de


comptabilité beaucoup plus complexe et perfectionnée, car il lui a fallu en
arriver là pour diriger son empire. Mes méthodes ne sont pas aussi
perfectionnées que les siennes, car mon empire est plus petit, et pourtant
nous sommes issus des mêmes fondations toutes simples. Dans les pages
qui vont suivre, je vais vous présenter des dessins au trait similaires à ceux
que le père de Mike créa pour nous. Quoique simples, ces dessins aidèrent à
guider deux petits garçons vers l‘accumulation de très grandes richesses, sur
des fondations à la fois solides et profondes.

Règle n o 1 : Il vous faut connaître la différence


entre un actif et un passif, et acheter des actifs.
Si vous voulez devenir riche, voilà tout ce qu‘il vous faut savoir. C‘est la
règle numéro un. C‘est la seule règle. Cela peut vous sembler ridiculement
simple, mais la plupart des gens n‘ont pas idée à quel point cette règle est
judicieuse. Ils se débattent dans le domaine financier, car ils ne connaissent
pas la différence entre un actif et un passif.
« Les gens riches acquièrent des actifs. Les pauvres et la classe moyenne
acquièrent des éléments de passif, mais ils croient que ce sont des actifs »,
disait père riche.
Quand père riche nous expliqua cela à Mike et à moi, nous crûmes qu‘il
plaisantait. Nous étions là, au seuil de l‘adolescence, à attendre le secret de
la richesse, et voilà que père riche nous fournissait cette réponse. C‘était si

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simple comme réponse que nous dûmes nous arrêter longtemps pour y
réfléchir.
« Qu‘est-ce qu‘un actif ? demanda Mike.
— Ne t‘en fais pas tout de suite avec cela, dit père riche. Laissez
simplement cette idée s‘infiltrer en vous. Si vous êtes capables d‘en
comprendre la simplicité, votre vie s‘organisera d‘elle-même et sera aisée
sur le plan financier. L‘idée est vraiment simple ; voilà pourquoi la
plupart des gens passent à côté.
— Voulez-vous dire que tout ce qu‘il faut savoir se résume à connaître
ce qu‘est un actif, à l‘acquérir et la richesse suivra ? » demandai-je.
Père riche fit signe que oui : « C‘est aussi simple que ça.
— Si c‘est aussi simple que ça, pourquoi tous ne sont pas riches ? »
demandai-je.
Père riche sourit. « Parce que les gens ne connaissent pas la différence
entre un actif et un passif. »
Je me souviens avoir demandé : « Comment les adultes peuvent-ils
être aussi déroutés ? Si c‘est aussi simple, si c‘est aussi important, pourquoi
tous les gens ne voudraient-ils pas le découvrir ? »
Notre père riche n‘eut besoin - de quelques minutes pour nous
expliquer ce que représentent les actifs et les éléments de passif.
En tant qu‘adulte, j‘éprouve de la difficulté à l‘expliquer à d‘autres
adultes. Pourquoi ? La simplicité de cette idée leur échappe, car ils ont été
éduqués différemment. Ils ont été formés par des professionnels instruits
tels des banquiers, des comptables, des courtiers immobiliers, des
planificateurs financiers, et ainsi de suite. Il est très difficile de demander à
des adultes de désapprendre ou de devenir à nouveau des enfants. Un adulte
intelligent a souvent l‘impression qu‘il est humiliant de prêter attention à
des définitions simplistes.
Père riche croyait au principe suivant : « La simplicité avant tout ».
Voilà pourquoi il nous insuffla cette simplicité, et cela nous rapporta de
solides fondations sur le plan financier.

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On attire notre attention sur le fait de savoir lire et écrire et non pas sur
l‘a b c du domaine financier. Ce ne sont pas les mots qui définissent ce
qu‘est un actif ou un passif. En fait, si vous voulez vraiment être
embrouillés, cherchez les mots « actif » et « passif » dans le dictionnaire. Je
sais que la définition peut sembler tout à fait acceptable à un
expertcomptable, mais pour le commun des mortels, cela n‘a aucun sens.
Mais nous, en tant qu‘adultes, sommes souvent trop fiers pour admettre que
quelque chose n‘a pas de sens.
Pour de jeunes garçons comme nous, père riche disait : « Ce qui définit
un actif ce ne sont pas des mots, mais des nombres. Et si vous êtes
incapables de lire les nombres, vous ne pourrez pas faire la différence entre
un actif et un trou dans le sol.

Un actif met de l’argent dans ma poche. Un passif enlève de l’argent de


ma poche.

« En comptabilité, disait père riche, ce ne sont pas les nombres qui


comptent, mais ce que ces nombres vous disent. Il en va de même pour les
mots. Ce ne sont pas les mots qui importent, mais l‘histoire que ces mots
vous racontent.
« Si vous voulez devenir riches, il vous faut lire et comprendre les
nombres. » J‘ai entendu mon père riche dire cela des milliers de fois. Il
disait aussi très souvent : « Le riche acquiert des actifs tandis que le pauvre
et la classe moyenne acquièrent des éléments de passif. »
Voici comment faire la différence entre un actif et un passif. La
plupart des comptables et des professionnels du domaine financier ne
s‘accordent pas sur les définitions, mais les schémas qui vont suivre,
sous forme de simples dessins, furent le point de départ de solides
fondations financières pour deux jeunes garçons.

Voici le modèle de la marge brute d’autofinancement d’un actif.

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Le schéma ci-dessus représente un état des résultats 3 . Cela évalue les
revenus et les dépenses, les entrées et les sorties d‘argent. Le schéma
suivant est le bilan. On l‘appelle ainsi, car son rôle est de comparer l‘actif
par rapport au passif. Plusieurs novices dans le domaine financier ne
connaissent pas le rapport entre l‘état des résultats et le bilan. Il est capital
de comprendre ce rapport.
Donc, comme je l‘ai dit précédemment, père riche affirma simplement
aux deux jeunes garçons que nous étions : « L‘actif met de l‘argent dans
vos poches. » Cette formule est simple, joliment dite et utilisable.

Voici le modèle de la marge brute d’autofinancement d’un passif.

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À présent que l‘actif et le passif ont été représentés par le moyen de
schémas, il sera peut-être plus facile de comprendre mes définitions à l‘aide
de mots.
Un actif est l‘ensemble des biens et créances qui mettent de l‘argent dans
ma poche.
Un passif est l‘ensemble des biens et créances qui enlèvent de l‘argent de
ma poche.
Voilà vraiment l‘essentiel de ce qu‘il vous faut savoir. Si vous voulez
être riche, passez simplement votre vie à acheter des actifs. Si vous voulez
rester pauvre ou demeurer dans la classe moyenne, passez donc votre vie à
acheter des éléments de passif.
L‘incapacité de maîtriser la lecture et la compréhension des mots et
des nombres est à la base des problèmes financiers. Quand des gens
éprouvent des difficultés financières, c‘est qu‘ils ne parviennent pas à
comprendre des éléments précis en ce qui a trait aux nombres ou aux
mots. Les riches sont riches parce qu‘ils en savent davantage dans
différents domaines que ces gens qui ont des problèmes financiers. Par
conséquent, si vous voulez devenir riche et conserver votre richesse, il
est important que vous connaissiez l‘a b c du domaine financier, au
niveau des mots et des nombres.
Les flèches dans les schémas qui précèdent représentent la marge brute
d‘autofinancement ou le cash-flow.
Les nombres et les mots pris séparément ou hors de leur contexte ne
signifient pas grand-chose. C‘est avant tout l‘histoire qui compte. Dans la
communication de l‘information financière, la lecture des nombres c‘est la
recherche de l‘intrigue, de l‘histoire du déplacement du flux monétaire.
Dans 80 % de la plupart des familles, l‘histoire financière brosse le portrait
d‘un dur labeur dans le but de progresser, d‘aller de l‘avant. Cependant
leurs efforts n‘aboutissent à rien parce qu‘ils passent leurs vies à acheter des
éléments de passif plutôt que des actifs.

Voici le modèle de la marge brute d’autofinancement d’une


personne pauvre

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Voici le modèle de la marge brute d’autofinancement d’une personne
de la classe moyenne

Voici le schéma de la marge brute d’autofinancement d’une


personne fortunée

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Tous ces schémas sont évidemment simplifiés à l‘extrême. Tous ces gens
ont des frais de subsistance, des besoins en ce qui a trait à la nourriture, au
gîte et à l‘habillement.
Les schémas qui précèdent indiquent le déplacement du flux monétaire
au cours de l‘existence d‘une personne pauvre, d‘une autre de la classe
moyenne et d‘une dernière de la classe fortunée. C‘est ce déplacement du
flux monétaire qui nous raconte toute l‘histoire. Ce récit nous explique
comment ces personnes s‘y prennent pour gérer leur argent et ce qu‘elles
font avec une fois qu‘elles ont cet argent entre les mains.
J‘ai entrepris ce chapitre avec l‘histoire des hommes les plus riches en
Amérique afin d‘exposer une faille révélatrice dans la pensée de tant de
gens : ils croient que l‘argent va résoudre tous les problèmes. Voilà
pourquoi j‘ai un mouvement de recul chaque fois que j‘entends des gens me
questionner pour savoir comment devenir riches plus rapidement. Ou
encore, il leur arrive souvent de me demander par où commencer pour y
parvenir. J‘entends fréquemment : « J‘ai beaucoup de dettes, par
conséquent, j‘ai besoin de gagner davantage d‘argent. »
Dans bien des cas, un surplus d‘argent ne règle pas le problème ; en fait,
il est fort possible que cela amplifie le problème. L‘argent rend souvent
plus
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manifestes nos tragiques imperfections humaines. L‘argent braque
fréquemment un projecteur sur certains côtés de nous qui nous échappent.
Voilà pourquoi il arrive bien trop souvent que des personnes reçoivent
soudainement comme tombant du ciel, un héritage, une augmentation de
salaire ou des gains à la loterie, et qu‘elles retournent en un court laps de
temps dans le même gâchis financier, dans un fouillis peut-être pire que
celui dans lequel elles se débattaient avant d‘encaisser cet argent.
L‘argent fait simplement ressortir le schéma de la marge brute
d‘autofinancement qui défile dans votre tête. Si votre schéma consiste à
dépenser tout ce que vous gagnez, il y a de fortes chances pour qu‘un
accroissement d‘argent entraîne automatiquement une augmentation des
dépenses. Par conséquent, selon un vieux proverbe : « Aux idiots l‘argent
file entre les doigts. »

Le déplacement du flux monétaire nous raconte comment une


personne s’y prend pour gérer son argent et ce qu’elle fait avec une fois
qu’elle a cet argent entre les mains.

J‘ai répété à plusieurs reprises que nous fréquentions l‘école pour


acquérir des capacités scolaires et des compétences professionnelles,
lesquelles sont importantes. Nous apprenons à gagner de l‘argent grâce à
nos compétences professionnelles. Dans les années soixante, alors que je
fréquentais l‘école secondaire, quand quelqu‘un était doué sur le plan
scolaire, les gens présumaient que cet étudiant brillant allait devenir un
médecin parce que c‘était la profession promise aux plus grandes
récompenses financières.
De nos jours, les médecins font face à des complications financières que
je ne souhaiterais pas à mon pire ennemi : la prise de contrôle de la
profession par des compagnies d‘assurances, la gestion des services
médicaux, l‘intervention du gouvernement, et les poursuites pour fautes
professionnelles.
Aujourd‘hui, les jeunes veulent devenir des athlètes célèbres, des étoiles
de cinéma, des vedettes du rock, des reines de beauté ou des PDG, pour la
simple raison que c‘est là que la renommée, l‘argent et le prestige se
trouvent. Voilà pourquoi il est si difficile de motiver les jeunes à l‘école

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de

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nos jours. Ils savent que la réussite professionnelle n‘est plus uniquement
liée à la réussite scolaire comme auparavant.
Étant donné que des millions d‘étudiants quittent l‘école sans acquérir de
solides connaissances sur le plan financier, des millions de gens instruits
poursuivent ensuite leurs carrières avec succès, mais ils se retrouvent plus
tard dans de graves difficultés financières. Ils travaillent donc plus fort,
mais ne parviennent pas à faire des progrès, à aller de l‘avant. Il manque à
leur éducation, à leur instruction, non pas de savoir comment gagner de
l‘argent, mais comment le gérer. Cela s‘appelle avoir des dispositions pour
la finance : quoi faire avec l‘argent une fois que vous l‘avez entre les mains,
combien de temps réussissez-vous à le conserver, et jusqu‘à quel point cet
argent travaillet-il efficacement à votre service ?
La plupart des gens ne peuvent pas dire pourquoi ils se débattent
financièrement, car ils ne comprennent pas ce qu‘est la marge brute
d‘autofinancement ou cash-flow. Une personne peut être très instruite,
couronnée de succès sur le plan professionnel et être ignorante dans le
domaine financier. Bien souvent, ces gens travaillent plus dur que
nécessaire parce que c‘est la seule façon de travailler qu‘ils connaissent, et
ils n‘ont pas appris à mettre l‘argent à leur service.

Comment la quête d’un rêve financier se


transforme en un cauchemar financier
L‘histoire classique de ces gens qui travaillent très dur suit un
modèle bien déterminé. Récemment marié, l‘heureux jeune couple très
instruit emménage dans un petit appartement loué. Tous deux prennent
conscience rapidement qu‘ils économisent de l‘argent, car deux personnes
peuvent s‘en tirer à aussi bon compte qu‘une seule, ou presque.
Le problème est qu‘ils sont logés bien à l‘étroit. Ils décident d‘épargner
de l‘argent pour acheter la maison de leurs rêves dans le but d‘avoir des
enfants. Ils ont maintenant deux revenus et ils se mettent à se concentrer sur
leurs carrières.
Leurs revenus commencent à augmenter.

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En même temps que leurs revenus augmentent, leurs dépenses croissent
également‡

Pour la plupart des gens, les taxes viennent en tête de liste au chapitre des
dépenses. Bien des personnes croient que l‘impôt sur le revenu constitue la
dépense principale, mais pour la majorité des Américains la contribution la
plus élevée est celle attribuée à la sécurité sociale 4 . Si vous êtes un
employé, il paraît que votre contribution à la sécurité sociale, additionnée
au taux de contribution à l‘assistance médicale aux personnes âgées,
représente approximativement 7,5 %, mais c‘est en fait 15 %, étant donné
que l‘employeur doit contribuer pour le même montant à la sécurité sociale.
Au fond, c‘est de l‘argent que l‘employeur ne peut pas vous payer en
salaire. Pour couronner le tout, il vous faut quand même payer de l‘impôt
sur le montant déduit de votre salaire pour votre contribution à la sécurité
sociale ; c‘est un revenu que vous ne recevez jamais, car il s‘en va
directement à la sécurité sociale par le moyen des retenues à la source.
La meilleure façon de démontrer cela est de revenir au jeune couple. Par
suite de l‘augmentation de leurs revenus, ils décident d‘acheter la maison de
leurs rêves. Une fois dans leur demeure, ils héritent d‘une nouvelle taxe
appelée l‘impôt foncier. Puis, ils achètent une auto neuve, de nouveaux
meubles et des appareils ménagers qui s‘harmonisent avec leur nouvelle
maison. Du jour au lendemain, ils se rendent compte que la colonne de leur

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passif est saturée de dettes à cause de leur hypothèque et de leurs cartes de
crédit.
Puis, leurs éléments de passif augmentent.

Ils sont maintenant pris au piège de la « foire d‘empoigne », le Rat Race.


Peu de temps après, un enfant naît. Ils travaillent encore plus dur. Le
processus se répète : ils font davantage d‘argent et leurs taxes sont
maintenant plus élevées, cela s‘appelle aussi changer de tranche
d‘imposition en ce qui a trait à l‘impôt sur le revenu. Ils reçoivent une carte
de crédit par le courrier. Ils l‘utilisent. Ils atteignent rapidement la limite de
crédit disponible. Une société de crédit leur téléphone pour leur annoncer
que leur « actif » le plus important, leur maison, a pris de la valeur. Étant
donné que leur crédit est excellent, cette société leur propose un prêt dans le
but de consolider leurs dettes.
La société de crédit leur dit également que la chose intelligente à faire
serait d‘acquitter leurs dettes à intérêts élevés et de régler leurs cartes de
crédit. En outre, les intérêts qu‘ils paient sur leur maison sont sujets à
dégrèvement d‘impôt. Le couple choisit cette solution et rembourse ses
cartes de crédit à haut taux d‘intérêt. L‘homme et la femme poussent
un soupir de soulagement après avoir payé les soldes de leurs cartes de
crédit. Ils ont maintenant réuni ensemble leurs dettes de consommateurs
et l‘hypothèque prise pour acheter leur maison. Leurs versements
mensuels

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sont moins élevés, car ils ont réaménagé le remboursement de leur dette sur
une période de plus de 30 ans. C‘est la chose intelligente à faire.
Leur voisin les appelle pour les inviter à faire des courses et à profiter de
certaines soldes. Ils se promettent de regarder seulement, mais au cas où ils
trouveraient quelque chose, ils prennent leur carte de crédit.
Je rencontre continuellement de jeunes couples semblables à celui-ci. Les
noms changent, mais leur dilemme financier est le même. Ils se présentent à
une de mes causeries pour entendre ce que j‘ai à dire. Ils me demandent :
« Pouvez-vous nous dire comment gagner davantage d‘argent ? » Leurs
habitudes au chapitre des dépenses les obligent à chercher plus de revenus.
Ils n‘ont pas compris que le problème réside avant tout dans les choix de
dépenses qu‘ils font avec l‘argent dont ils disposent, et que c‘est là la
véritable raison de leurs problèmes financiers. Ces problèmes sont causés
par leur absence de connaissances sur le plan financier et par le fait qu‘ils
ne comprennent pas la différence entre un actif et un passif.
Les problèmes monétaires d‘un individu sont rarement réglés par une
entrée d‘argent. Seule l‘intelligence résout les problèmes. Il existe un adage
qu‘un de mes amis répète sans cesse aux gens endettés.
« Si vous vous retrouvez vous-même dans un trou‡ cessez de creuser. »
Quand j‘étais enfant, mon père nous disait souvent que les Japonais
connaissaient trois pouvoirs : « Le pouvoir du sabre, celui du joyau et celui
du miroir. »
Le sabre symbolise le pouvoir des armes. L‘Amérique a dépensé
des milliards de dollars en armement, et grâce à cela elle est la présence
militaire suprême dans le monde.
Le joyau symbolise le pouvoir de l‘argent. Il y a une bonne part de vérité
dans l‘adage suivant : « Rappelez-vous la règle d‘or : celui qui possède l‘or
fait les règles. »
Le miroir symbolise le pouvoir de la connaissance de soi. Cette
connaissance de soi, selon la légende japonaise, était le plus précieux des
trois pouvoirs.
Les pauvres et la classe moyenne permettent bien trop souvent au
pouvoir de l‘argent de les contrôler. Par le simple fait de se lever et de

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travailler plus dur, tout en ne se demandant pas si ce qu‘ils font a du sens,
ils se tirent eux-mêmes dans le pied quand ils quittent la maison chaque
matin pour aller travailler. La vaste majorité des gens permettent à
l‘impressionnant pouvoir de l‘argent de les contrôler, car ils ne
comprennent pas pleinement ce qu‘est l‘argent.
S‘ils avaient employé le pouvoir du miroir, ils se seraient demandés à
eux-mêmes : Cela a-t-il du sens ? Bien trop souvent, plutôt que de faire
confiance à leur sagesse intérieure, à ce bon génie à l‘intérieur d‘eux, la
plupart des gens imitent la multitude, la foule. Ils font certaines choses
parce que tout le monde le fait. Ils se conforment aux façons de vivre des
autres au lieu de se questionner. Bien des fois, ils répètent inlassablement ce
qu‘on leur a dit. Des idées comme celles-ci : « Diversifiez-vous » ou bien :
« Votre maison est un actif ». « Votre demeure est votre investissement
le plus important. » « Vous obtiendrez une réduction d‘impôt si vous
vous endettez davantage. » « Cherche-toi un emploi sûr. » « Ne
commets pas d‘erreurs. » « Ne prends pas de risques. »

Une personne peut être grandement instruite, très bien réussir sur le
plan professionnel, et être complètement illettrée sur le plan financier.

On raconte que la peur de parler en public est plus grande que celle de la
mort pour la majorité des gens. Selon certains psychiatres, la peur de parler
en public est suscitée par la crainte d‘être exclu, la peur de se faire
remarquer, la peur de la critique, la peur du ridicule et la peur d‘être
réprouvé. La peur d‘être différents empêche la plupart des gens de chercher
de nouvelles façons de régler leurs problèmes.
Voilà pourquoi mon père très instruit disait que les Japonais
accordaient plus de valeur au pouvoir du miroir, car ce n‘est qu‘en
regardant dans le miroir, en tant qu‘êtres humains, que nous découvrons
la vérité. Et la peur est la principale raison pourquoi la plupart des gens
disent : « Ne prends pas de risques. » Cela s‘applique à n‘importe quelle
sphère de la vie, que ce soit les sports, les relations humaines, une carrière
ou l‘argent.
C‘est la même peur, la peur d‘être exclu, qui amène les gens à rester
conformes à la norme et à ne pas remettre en question des opinions

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généralement acceptées, des tendances populaires. « Votre maison est
un

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actif. » « Obtenez un emprunt pour consolider vos dettes et libérez-vous de
celles-ci. » « Travaillez plus dur. » « J‘ai obtenu une promotion. » « Un jour
ou l‘autre je deviendrai vice-président. » « Épargnez de l‘argent. » « Quand
j‘obtiendrai une augmentation de salaire, je vais nous acheter une grande
maison. » « Les fonds communs de placement sont sans risques. »
Plusieurs graves problèmes financiers sont occasionnés par le fait de
vouloir à tout prix suivre les autres et de ne pas se trouver en reste avec les
voisins. De temps à autre, nous avons tous besoin de regarder dans le miroir
et d‘être fidèles à notre sagesse intérieure plutôt qu‘à nos peurs.
À l‘époque où Mike et moi avions 16 ans, nous commençâmes à
éprouver des difficultés à l‘école. Nous n‘étions pas de mauvais garçons.
Nous nous mîmes simplement à nous distinguer du reste des élèves. Nous
travaillâmes pour le père de Mike après l‘école et pendant les fins de
semaine. Mike et moi avons souvent passé plusieurs heures, après le travail,
assis à une table avec son père tandis que ce dernier rencontrait ses
banquiers, ses avocats, ses comptables, ses agents de change, ses
investisseurs, ses gérants et ses employés. Voilà un homme qui avait
abandonné l‘école à l‘âge de 13 ans. À présent, il dirigeait, donnait des
directives, des ordres et posait des questions à des gens instruits. Ils étaient
à sa disposition et ils avaient envie de rentrer sous terre quand il les
désapprouvait.
C‘était un homme qui n‘avait pas suivi la foule. Il avait sa façon très
personnelle de penser et il détestait entendre ces mots : « Nous devons faire
cela de cette façon, car c‘est ainsi que tout le monde le fait. » Il détestait
aussi les mots « je ne peux pas ». Si vous vouliez absolument qu‘il fasse
telle ou telle chose, vous n‘aviez qu‘à dire : « Je ne pense pas que vous
pouvez le faire. »
Mike et moi en apprîmes encore davantage par notre présence à ses
rencontres que pendant toutes nos années d‘école, incluant le collège. Le
père de Mike n‘avait pas d‘instruction, mais il était instruit sur le plan
financier, et c‘est ce qui fit sa réussite. Il avait l‘habitude de nous répéter
très souvent : « Les êtres intelligents engagent des gens plus intelligents
qu‘ils ne le sont eux-mêmes. » Par conséquent, Mike et moi eûmes
l‘avantage de passer des heures à écouter des gens intelligents et à
apprendre des tas de choses grâce à eux.

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Mais à cause de cela, Mike et moi ne pouvions tout simplement pas
approuver tous les dogmes conformes à la norme que nos professeurs
prônaient. C‘est ce qui déclencha les problèmes. Chaque fois que le
professeur disait : « Si vous n‘obtenez pas de bonnes notes, vous ne
réussirez pas dans le monde du travail », Mike et moi fronçions simplement
les sourcils. Quand on nous disait de nous conformer aux procédures
inscrites au programme et de ne pas nous écarter des règles, nous nous
rendions compte à quel point ce modèle d‘instruction décourageait toute
forme de créativité. Nous commençâmes à comprendre pourquoi notre père
riche nous avait dit que les écoles étaient conçues pour produire de bons
employés et non pas des employeurs.
Mike ou moi demandions de temps à autre à nos professeurs de nous dire
de quelle façon nous pouvions mettre en application ce que nous étudions.
Nous leur demandions aussi pourquoi nous n‘étudions jamais le sujet de
l‘argent et de son fonctionnement. À la dernière question, nous obtînmes
souvent cette réponse : « L‘argent n‘est pas important et si vous
excellez dans la poursuite de votre éducation, l‘argent suivra
automatiquement. »
Plus nous en apprîmes concernant le pouvoir de l‘argent, plus nous
prîmes nos distances vis-à-vis nos professeurs et nos camarades de classe.
Mon père très instruit n‘exerça jamais une pression sur moi au sujet de
mes notes. Je me suis souvent demandé pourquoi. Mais nous commençâmes
à nous disputer à propos de l‘argent. Dès l‘âge de 16 ans, j‘avais
probablement une bien meilleure formation que mes parents en ce qui a trait
à l‘argent. Je pouvais tenir la comptabilité d‘une firme ; j‘avais la chance
d‘entendre des conseillers fiscaux, des avocats de différentes entreprises,
des banquiers, des courtiers dans l‘immobilier, des investisseurs, et ainsi de
suite. Mon père, de son côté, s‘entretenait avec des professeurs.
Un jour, mon père me dit que notre maison était son investissement le
plus important. Une controverse pas tellement agréable s‘ensuivit quand je
lui expliquai pourquoi, selon moi, une maison n‘était pas un bon
investissement.
Le schéma suivant illustre la différence de perception que mon père riche
et mon père pauvre avaient relativement à leurs maisons. L‘un des
deux pensait que sa maison était un actif, l‘autre pensait que c‘était un
élément de passif.

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Je me souviens quand j‘ai tracé le schéma suivant pour mon père dans le
but de lui indiquer la direction que prend la marge brute d‘autofinancement.
Je lui ai aussi signalé les frais accessoires inhérents à la possession d‘une
propriété. Une maison plus grande signifie des dépenses plus importantes,
et la marge brute d‘autofinancement continue alors de diminuer à cause de
la colonne des dépenses.

Aujourd‘hui, des gens contestent encore cette idée que je prône selon
laquelle une maison ne constitue pas un actif. Je sais que pour bien des gens
une maison est à la fois leur rêve et leur plus important investissement. Je
sais aussi que le fait de posséder votre propre maison est mieux que rien. Je
ne fais que proposer une autre manière d‘envisager cette croyance
populaire. Mon épouse et moi aimerions bien posséder une maison plus

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grande et plus voyante pour impressionner la galerie, mais nous savons que
ce n‘est pas un actif. C‘est un passif, car une propriété vient chercher de
l‘argent dans notre poche.
Voici donc l‘argument que je propose. Je ne m‘attends vraiment pas à
ce que la plupart des gens soient d‘accord avec mon raisonnement, car
une jolie maison peut facilement nous amener à nous attendrir. Et quand
il est question d‘argent, les émotions fortes tendent à affaiblir
l‘intelligence financière d‘un individu. Mon expérience personnelle m‘a
enseigné que quand il est question d‘argent, chaque décision à prendre
devient émotive.

• Quand il s‘agit de maisons, je voudrais faire remarquer que la


plupart des gens travaillent toute leur vie pour payer une maison
qu‘ils ne possèdent jamais. En d‘autres mots, la plupart des gens
achètent une nouvelle maison à quelques reprises seulement dans
leur vie, et ils contractent à chaque fois un nouvel emprunt sur une
période de 30 ans afin de rembourser l‘emprunt précédent.
• Même si les gens reçoivent un dégrèvement d‘impôt relativement
aux intérêts de leurs versements hypothécaires, ils paient tous leurs
autres frais avec des dollars « après impôts ». Il en est ainsi même
quand ils ont purgé leur hypothèque.
• Les parents de mon épouse furent stupéfaits quand les impôts
fonciers de leur maison grimpèrent à 1000 $ par mois. Cela se passa
peu de temps après qu‘ils eurent pris leur retraite. Cette
augmentation greva leur budget de retraite et ils se sentirent obligés
de déménager.
• Les maisons ne prennent pas toujours de la valeur. Certains de mes
amis devaient encore un million de dollars sur une maison qui se
vendrait beaucoup moins aujourd‘hui.
• Les plus grandes pertes de toutes sont celles qu‘on attribue aux
occasions manquées. Si tout votre argent est immobilisé dans votre
maison, il se peut que vous soyez forcé de travailler plus dur, car
votre argent continue de fondre dans la colonne des dépenses au lieu
de s‘additionner dans la colonne de l‘actif, ce qui représente le
modèle classique de la marge d‘autofinancement de la classe

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moyenne. Si un jeune couple investissait davantage d‘argent, dès
leur mariage, dans leur colonne de l‘actif, leurs années à venir
seraient plus aisées. Leurs actifs auraient fructifié et seraient
utilisables pour aider à couvrir les frais. Il arrive trop souvent qu‘une
maison serve de facteur incitatif pour que vous contractiez un
emprunt et que vous ayez ensuite à en payer les dépenses qui vont
toujours en augmentant.

Pour résumer, quand on prend la décision d‘acheter une maison trop


dispendieuse pour nos moyens au lieu de commencer à investir, dès que
possible, dans un portefeuille de placements, le résultat final influe sur un
individu, tout au moins, des trois façons suivantes.

1. Perte de temps, pendant lequel les autres actifs auraient pu prendre


de la valeur.
2. Perte d’un capital additionnel, qui aurait pu être investi au lieu de
servir à défrayer des dépenses élevées d‘entretien, liées directement
à la maison.
3. Perte d’un enseignement. Trop souvent, les gens incluent dans leur
colonne de l‘actif leur maison, leurs épargnes, leur pension de
retraite et tout ce qu‘ils possèdent. Étant donné qu‘ils n‘ont pas
d‘argent à investir, ils n‘investissent tout simplement pas. Cela les
empêche d‘acquérir de l‘expérience dans le domaine de
l‘investissement. La plupart de ces gens ne deviennent jamais ce
que le monde de l‘investissement appelle « des investisseurs
avisés ». Et en général, les meilleurs investissements sont vendus
aux « investisseurs avisés », lesquels font alors volte-face et les
revendent à d‘autres qui ne prennent pas de risques.

Les états financiers personnels de mon père très instruit dépeignent


parfaitement la vie d‘un être emprisonné dans la « foire d‘empoigne ». Ses
dépenses semblent toujours correspondre à ses revenus, ne lui permettant
jamais d‘investir dans des actifs. Par conséquent, ses éléments de passif
sont plus importants que ses actifs. Le schéma suivant de gauche montrant
l‘état des résultats de mon père pauvre vaut mille mots.

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Du côté droit du schéma, les états financiers personnels de mon père
riche reflètent l‘aboutissement d‘une vie consacrée à investir et à minimiser
les éléments de passif.

Pourquoi les riches deviennent plus riches


?
Un coup d‘œil sur les états financiers de mon père riche nous aide à
comprendre pourquoi les riches deviennent plus riches. La colonne de
l‘actif génère amplement de revenus et même davantage pour couvrir les
dépenses, tandis que le solde créditeur est réinvesti dans la colonne de
l‘actif. Celle-ci continue de croître et, par conséquent, les revenus qu‘elle
génère augmentent en même temps qu‘elle.
Il en résulte ce qui suit : Les riches deviennent plus riches !

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La raison des difficultés financières de la classe
moyenne
La classe moyenne se retrouve constamment au beau milieu de
problèmes financiers. Le principal revenu de ces gens provient de leur
salaire et quand celui-ci augmente, leurs taxes augmentent aussi. Leurs
dépenses ont tendance à croître en proportion de leurs augmentations de
salaire. De là, les mots « foire d‘empoigne » ou l‘engrenage. Ils considèrent
que leur maison est leur principal actif au lieu d‘investir dans des actifs qui
génèrent des revenus.

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Le scénario très courant qui consiste à considérer votre maison comme
un investissement, et la conception de la vie très répandue selon laquelle
une augmentation de salaire signifie que vous pouvez acheter une plus
grande maison ou dépenser davantage, voilà les fondements de notre société
d‘aujourd‘hui, laquelle est criblée de dettes. Ce processus d‘accroissement
des dépenses fait basculer les familles dans des dettes plus importantes
encore et dans une incertitude financière plus grande, et cela même si ces
gens obtiennent régulièrement de l‘avancement et des augmentations de
salaire au travail. C‘est un mode de vie qui comporte de hauts risques,
occasionnés par une éducation financière médiocre.
La perte massive d‘emplois ces derniers temps, à cause de la réduction
des effectifs des entreprises, a mis en évidence à quel point la classe
moyenne est vraiment chancelante sur le plan financier. Les régimes de
retraite des entreprises sont remplacés par des programmes
gouvernementaux beaucoup moins alléchants. La sécurité sociale éprouve
manifestement certains problèmes et ne peut pas être considérée comme
une solution en prévision de la retraite. La panique s‘est installée chez la
classe moyenne.
Aujourd‘hui, les fonds communs de placement sont populaires parce
qu‘ils représentent prétendument la sécurité. Les acheteurs moyens de fonds
communs de placement sont très occupés à travailler pour payer leurs taxes
et leurs hypothèques, pour rembourser leurs cartes de crédit et ils sont très

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absorbés à économiser pour défrayer les études de leurs enfants. Ils n‘ont
donc pas le temps d‘étudier l‘investissement. Ils doivent se fier aux
connaissances financières du gestionnaire d‘un fonds commun de
placement. De plus, étant donné que les fonds communs de placement
comprennent différents types d‘investissements, ils ont l‘impression que
leur argent est davantage en sécurité, car le portefeuille de leurs placements
est « diversifié ».
La classe moyenne instruite souscrit au dogme de la « diversification »
prôné par les courtiers de fonds communs de placement et par les
planificateurs financiers. « Jouez selon les règles et ne prenez aucun
risque. »
La véritable tragédie est celle-ci : l‘absence d‘une éducation financière,
très tôt dans la vie, crée un risque que la majorité de la classe moyenne doit
affronter. La raison pour laquelle ils ne peuvent pas prendre de risques est
que leur situation financière est au mieux précaire. Leurs bilans ne sont pas
équilibrés. Ils sont criblés de dettes et ne possèdent aucun véritable actif qui
pourrait générer des revenus. D‘une manière typique, leur seule source de
revenus provient de leur salaire. Leur gagne-pain dépend entièrement de
leur employeur.
Par conséquent, quand de « véritables affaires en or » se présentent, ces
mêmes gens sont incapables d‘en profiter pour la simple raison qu‘ils
travaillent très dur, sont taxés au maximum et sont couverts de dettes.
Comme je l‘ai mentionné au début de ce chapitre, la règle la plus
importante est de connaître la différence entre un actif et un passif. Une fois
que vous aurez compris cette différence, concentrez tous vos efforts à
acheter seulement des actifs qui génèrent des revenus. C‘est la meilleure
façon de vous engager sur la voie qui mène à la richesse. Allez dans ce sens
et votre colonne de l‘actif croîtra. Arrangez-vous pour garder le contrôle sur
vos éléments de passif et sur vos dépenses. Cela créera davantage de fonds
disponibles pour continuer de les réinvestir dans la colonne de l‘actif.
Bientôt, la base de l‘actif deviendra si solide que vous pourrez vous
permettre de jeter un coup d‘œil sur des investissements plus spéculatifs.
Des investissements qui peuvent vous rapporter des bénéfices de 100 %
jusqu‘à l‘infini. Des placements de 5 000 dollars se transforment en peu de
temps en une somme d‘un million de dollars ou plus encore. Ce sont des

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investissements que la classe moyenne trouve « trop risqués ». Ce genre
d‘investissements n‘est pas risqué en soi pour quelqu‘un qui a de solides
connaissances sur le plan financier.
Si vous faites comme la majorité de la population, vous vous conformez
aux schémas suivants.

À titre d‘employé également propriétaire d‘une maison, les efforts que


vous investissez dans votre travail correspondent généralement au scénario
suivant.

1. Vous travaillez pour une entreprise.


La plupart des gens, travaillant pour un salaire, rendent le patron ou
les actionnaires plus riches, mais pas eux-mêmes. Vos efforts
et votre succès concourront à la réussite de votre patron et à lui
assurer une retraite dorée.
2. Vous travaillez pour le gouvernement.
Ce dernier prend sa part de votre paie avant même que vous vous en
rendiez compte. En travaillant plus dur, vous ne faites qu‘accroître
le montant des taxes et contributions prélevées par le gouvernement.
La plupart des gens travaillent, du mois de janvier au mois de mai,
rien que pour régler ce qu‘ils doivent au gouvernement.

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3. Vous travaillez pour la banque.
Après les taxes et les contributions, vos plus importantes dépenses
sont habituellement les dettes que vous avez contractées par le
truchement de votre hypothèque et de vos cartes de crédit.

Si vous décidez simplement de travailler plus dur, le problème est que


chacun des trois niveaux qui précèdent absorbe une plus grande part de vos
efforts supplémentaires. Il vous faut apprendre comment faire en sorte que
vos efforts supplémentaires puissent profiter directement à votre famille et à
vous-même.
Une fois que vous aurez pris la décision de bien vous occuper de vos
affaires, axez vos efforts à acquérir des actifs – quels seront vos objectifs ?
La plupart des gens ne comptent que sur leur emploi et leur salaire pour
financer l‘acquisition d‘actifs.
Pendant que leurs actifs croissent, comment évaluent-ils l‘étendue de leur
réussite ? À quel moment les gens réalisent-ils qu‘ils sont riches et
fortunés ? J‘ai ma définition personnelle d‘un actif et d‘un passif, j‘ai aussi
ma propre définition de la richesse. En fait, je l‘ai empruntée à un homme
du nom de R. Buckminster Fuller. Certains disent de lui que c‘est un
charlatan et d‘autres le considèrent comme un véritable génie.
Il y a plusieurs années, il a fait des vagues dans le domaine de
l‘architecture en faisant une demande de brevet pour une structure appelée
un dôme géodésique. Mais dans sa demande, monsieur Fuller dit également
quelques mots concernant la richesse. À la première lecture, cela me sembla
passablement confus, mais après l‘avoir relu à quelques reprises, ce texte
prit soudain un réel sens : « La richesse est la capacité d’une personne
à survivre pendant de nombreuses journées dans l’avenir… ou bien si
je cessais de travailler aujourd’hui, combien de temps pourrais-je
survivre ? »
Contrairement à la valeur nette, qui est la différence entre vos actifs et
vos éléments de passif, cette définition crée la possibilité de développer une
mesure vraiment précise. Je pouvais maintenant évaluer et savoir avec
certitude où j‘en étais rendu par rapport à mon objectif de devenir
indépendant sur le plan financier.

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Même si la valeur nette inclut souvent ces actifs qui ne génèrent pas
d‘argent comptant, comme ces objets que vous avez achetés et qui sont
entreposés dans votre garage, la richesse calcule et évalue combien d‘argent
votre argent est en train de vous faire gagner et, par conséquent, elle mesure
votre capacité de survie financière.
La richesse consiste à mesurer la marge brute d‘autofinancement de la
colonne de l‘actif en comparaison de la colonne des dépenses.
Utilisons un exemple. Disons que j‘ai une marge brute d‘autofinancement
de 1 000 $ par mois dans ma colonne de l‘actif. Et j‘ai des dépenses
mensuelles de 2 000 $. De combien est-ce que je dispose ?
Revenons à la définition de Buckminster Fuller. En utilisant cette
dernière, combien de jours puis-je survivre ? Et présumons que c‘est un
mois de 30 jours. D‘après cette définition, je dispose d‘une marge brute
d‘autofinancement de 15 jours seulement.
Quand j‘aurai atteint une marge brute d‘autofinancement de 2 000 $ par
mois dans ma colonne de l‘actif, je serai à l‘aise financièrement.
Donc, je ne suis pas encore riche, mais je suis à l‘aise. J‘ai maintenant
plus de revenus provenant chaque mois de mes actifs que de dépenses
mensuelles. Si je veux augmenter mes dépenses, je dois d‘abord accroître
ma marge brute d‘autofinancement par le moyen d‘actifs afin de maintenir
ce niveau de richesse. Prenez bonne note que c‘est à partir de cette étape-ci
que je ne suis plus dépendant de mon salaire. J‘ai concentré toute mon
attention et je suis parvenu à ériger une colonne de l‘actif qui fait de moi un
être financièrement indépendant. Si je laissais tomber mon emploi
aujourd‘hui, je serais capable de couvrir mes dépenses mensuelles grâce à
la marge brute d‘autofinancement provenant de mes actifs.
Mon prochain objectif sera de réinvestir dans la colonne de l‘actif
l‘excédent de la marge brute d‘autofinancement de mes actifs. Plus
j‘investis d‘argent dans ma colonne de l‘actif, plus cette colonne croît. Plus
mes actifs augmentent, plus ma marge brute d‘autofinancement grandit. Et
tant et aussi longtemps que mes dépenses seront moins élevées que la marge
brute d‘autofinancement que génèrent ces actifs, je deviendrai plus riche,
avec de plus en plus de revenus provenant d‘autres sources que celles de
mon labeur physique.

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À mesure que ce processus de réinvestissement se poursuit, je suis
vraiment sur la bonne route qui mène à la richesse. Souvenez-vous
seulement de cette simple observation :

• Le riche achète des actifs.


• Le pauvre n‘a que des dépenses.
• La classe moyenne achète des éléments de passif en pensant que ce
sont des actifs.

Que dois-je faire pour commencer vraiment à m‘occuper de mes propres


affaires ? Quelle est donc la réponse ? Écoutons le fondateur de
McDonald‘s dans le prochain chapitre.

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TROISIÈME LEÇON :
OCCUPEZ-VOUS DE VOS
PROPRES AFFAIRES

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Chapitre 3

Troisième leçon
Occupez-vous de vos propres affaires

Les riches se concentrent sur leurs colonnes de l’actif tandis que


tous les autres se concentrent sur leur état des résultats.

E n 1974, on demanda à Ray Kroc, le fondateur de McDonald‘s, de


prendre la parole devant la classe de maîtrise en administration des
affaires (MBA) de l‘université du Texas, à Austin. Un de mes amis était un
des étudiants de cette classe. Après une causerie puissante et très inspirante,
les étudiants demandèrent à Ray Kroc de se joindre à eux pour prendre
quelques bières dans leur bar préféré. Ray accepta de bonne grâce.
« Quel est mon genre d‘entreprise ? » demanda Ray, une fois que tous les
étudiants eurent une bière à la main.
« Tous éclatèrent de rire, dit mon ami. « La plupart des étudiants de MBA
crurent que Ray blaguait tout simplement. »
Personne ne répondit, et Ray posa de nouveau la question : « Dans quel
genre d‘entreprise croyez-vous que je travaille ? »
Les étudiants rirent encore et, finalement, l‘un des plus hardis s‘exclama :
« Ray, tout le monde sait que votre spécialité c‘est le hamburger. »
Ray eut un petit rire : « C‘est exactement ce que je croyais que vous
alliez dire. » Il s‘arrêta un instant, puis il enchaîna rapidement en disant :
« Mesdames et messieurs, mon entreprise n‘est pas le hamburger, mon
entreprise c‘est l‘immobilier. »

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Mon ami dit que Ray passa ensuite une longue période de temps à
expliquer son point de vue. Dans le plan d‘entreprise de McDonald‘s, Ray
savait que l‘objectif principal était de vendre des franchises pour la vente
d‘hamburgers, mais il ne perdit jamais de vue l‘importance de
l‘emplacement de chaque franchise. Il savait qu‘un immeuble et son
emplacement constituaient les facteurs les plus importants de la réussite de
chaque franchise. En principe, la personne qui achetait la franchise payait
également pour l‘achat du terrain conformément aux termes de la franchise
acquise auprès de l‘organisation de Ray Kroc.
McDonald‘s est aujourd‘hui le plus grand propriétaire de biens
immobiliers dans le monde ; il en possède même davantage que l‘Église
catholique. De nos jours, McDonald‘s détient certains des carrefours et des
coins de rues les plus convoités en Amérique, de même que dans le monde
entier.
Mon ami affirma que cette rencontre avait été une des plus précieuses
leçons de sa vie. Aujourd‘hui, il possède des lave-autos, mais en fait sa
véritable entreprise c‘est l‘immobilier.
Le chapitre précédent s‘est terminé avec des schémas qui illustraient par
des exemples que la plupart des gens travaillent pour tous et chacun sauf
pour eux-mêmes. Ils œuvrent d‘abord pour les propriétaires d‘une
entreprise, puis pour le gouvernement par le biais des taxes et des
contributions, et finalement pour la banque avec laquelle ils ont contracté
leur hypothèque.
Quand j‘étais tout jeune, nous n‘avions pas un McDonald‘s à proximité.
Pourtant, c‘est grâce à mon père riche que Mike et moi apprîmes cette
même leçon que Ray Kroc enseigna aux étudiants de MBA, à l‘université
du Texas. C‘est le troisième secret de la richesse.
Le secret est : « Occupez-vous de vos propres affaires. » Les difficultés
financières sont souvent la conséquence directe du travail que des gens
effectuent toute leur vie pour quelqu‘un d‘autre. Plusieurs de ces personnes
vont se retrouver les mains vides à la fin de leur vie active malgré leurs
efforts.
Notre système d‘éducation actuel s‘efforce de préparer la jeunesse
d‘aujourd‘hui à décrocher de bons emplois en développant leurs aptitudes

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scolaires. La vie de ces jeunes sera centrée sur leur salaire, ou comme je l‘ai
dit précédemment, sur leur colonne de revenus. Ils étudieront pour devenir
des ingénieurs, des scientifiques, des cuisiniers, des officiers de police, des
artistes, des écrivains, et ainsi de suite. Ces compétences professionnelles
leur permettront d‘intégrer la maind‘œuvre et de travailler pour de l‘argent.
Il existe cependant une grande différence entre votre profession et votre
type d‘entreprise.
Un des problèmes inhérents au milieu scolaire est que vous devenez
souvent ce que vous étudiez. Donc, si vous étudiez la cuisine, vous devenez
un chef cuisinier. Si vous faites votre droit, vous devenez un avocat, et des
études en mécanique automobile font de vous un mécanicien.
L‘aberration qui consiste à devenir ce que vous étudiez fait en sorte que
beaucoup trop de gens oublient de s‘occuper de leurs propres affaires. Ils
passent toute leur vie à se consacrer à l‘entreprise de quelqu‘un d‘autre et
contribuent ainsi à enrichir cette personne.
Pour atteindre la sécurité sur le plan financier, vous devez absolument
vous occuper de vos propres affaires. Votre entreprise est centrée sur
votre colonne de l‘actif, par contraste avec votre colonne des revenus. Et
comme je l‘ai dit précédemment, la règle numéro 1 est de connaître la
différence entre un actif et un passif, et d‘acheter des actifs. Les riches se
concentrent sur leurs colonnes de l‘actif tandis que tous les autres se
concentrent sur leur état des résultats.

Les difficultés financières sont souvent le sort qui échoit aux gens qui
travaillent pendant toute leur vie au service de quelqu’un d’autre.

Voilà pourquoi nous entendons si souvent : « J‘ai besoin d‘une


augmentation de salaire. » « Si seulement j‘obtenais de l‘avancement. » « Je
vais retourner à l‘école pour acquérir une formation supérieure dans le but
de décrocher un meilleur emploi. » « Je vais faire des heures
supplémentaires. » « Je pourrais peut-être me trouver un second emploi. »
Dans certains milieux, ce sont là des idées que l‘on considère
raisonnables. Toutefois, vous vous rendrez compte que vous ne vous
occupez pas encore de vos propres affaires. Ces idées sont encore et
toujours centrées sur la colonne des revenus et elles aideront une personne à
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devenir plus assurée sur le plan financier à la seule condition que l‘argent
additionnel soit utilisé pour acheter des actifs générant des revenus.
La principale raison pourquoi la majorité des pauvres et des gens de la
classe moyenne sont conservateurs sur le plan fiscal est qu‘ils n‘ont aucune
base financière. Ils doivent se cramponner à leurs emplois. Ils sont obligés
de ne pas prendre de risques.
Quand la réduction des effectifs devint la mesure à prendre au sein des
entreprises, des millions de travailleurs découvrirent que leur plus important
soi-disant actif, leur maison, les dévorait littéralement. Leur actif continuait
de leur arracher de l‘argent chaque mois. Leur automobile, un autre actif,
leur coûtait les yeux de la tête. Les bâtons de golf rangés dans le garage et
qui avaient coûté mille dollars ne valaient plus du tout cette somme. Sans la
sécurité de l‘emploi, ils n‘avaient plus aucun recours. Ce qu‘ils avaient
considéré comme étant des actifs ne pouvait même pas les aider à survivre
au cours d‘une période de crise financière.
Je présume que la plupart d‘entre nous ont déjà rempli un formulaire de
demande de crédit dans le but d‘acheter une maison ou une automobile. Il
est toujours intéressant de jeter un coup d‘œil à la section « valeur nette ».
Cela est instructif, car on y voit ce que les pratiques bancaires et comptables
courantes permettent à un individu de les considérer comme des actifs.
Un jour, je voulus obtenir un prêt alors que ma situation financière ne me
semblait pas très reluisante. J‘ai donc ajouté à la liste mes nouveaux bâtons
de golf, ma collection de tableaux, des livres, de l‘équipement électronique,
des complets Armani, des montres-bracelets, des chaussures et autres effets
personnels pour augmenter la valeur totale dans la colonne de l‘actif.
On me refusa le prêt, car selon la banque je possédais trop
d‘investissements dans l‘immobilier. Le comité de prêt n‘aimait pas que je
fasse autant d‘argent grâce à des immeubles d‘habitation. Il voulut savoir
pourquoi je n‘avais pas un emploi régulier avec un salaire. Le comité ne
posa pas de questions concernant les complets Armani, les bâtons de golf
ou la collection de tableaux. La vie peut parfois s‘avérer ardue quand vous
ne correspondez pas au profil recherché.
J‘ai un mouvement de recul chaque fois que j‘entends quelqu‘un me dire
que sa valeur nette est d‘un million de dollars, de 100 000 $, ou quel que

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soit le montant. L‘expression « valeur nette » n‘est pas précise et en voici
la principale raison : à partir du moment où vous commencez à vendre
vos actifs, tous vos gains sont imposables.
Tellement de gens s‘enlisent dans de graves problèmes financiers quand
ils se retrouvent à court de revenus. Pour obtenir de l‘argent, ils vendent
leurs actifs. Disons d‘abord que leurs actifs personnels ne sont
généralement vendus que pour une partie de la valeur inscrite à leur bilan
personnel. De plus, s‘ils font un gain en vendant ces actifs, ces gens sont
imposés sur ce gain. En outre, le gouvernement prend sa part sur ce gain,
réduisant ainsi les fonds disponibles qui pourraient les aider à régler leurs
dettes. Voilà pourquoi je dis que la valeur nette d‘une personne vaut
souvent moins que ce qu‘elle imagine.
Commencez donc à vous occuper de vos propres affaires. Conservez
votre emploi de jour et mettez-vous à acheter de véritables actifs. N‘achetez
pas des éléments de passif ou des effets personnels qui n‘ont pas de réelle
valeur dès que vous les ramenez chez vous. Une auto neuve perd presque
25 % de sa valeur aussitôt que vous quittez le stationnement du
concessionnaire. Ce n‘est pas un véritable actif même si votre banquier
vous laisse l‘inscrire comme tel sur une liste. Mon nouveau driver en titane
de 400 dollars pour le golf n‘en valait plus que 150 $ dès que j‘eus placé
une balle sur le tee.
Je conseillerais aux gens de contrôler leurs dépenses, de réduire leurs
éléments de passif, leurs dettes, et de construire avec application une bonne
base de solides actifs. En ce qui a trait aux jeunes qui n‘ont pas encore
quitté la maison familiale, il est important que leurs parents leur enseignent
la différence entre un actif et un passif. Incitez-les à établir une solide
colonne de l‘actif avant même qu‘ils ne quittent la demeure familiale, se
marient, achètent une maison, aient des enfants et s‘enlisent dans une
situation financière hasardeuse, et qu‘ils en arrivent à se cramponner à leur
emploi tout en achetant à crédit tout ce qui leur tente. Je vois tellement de
jeunes couples qui se marient et se font prendre au piège d‘un mode de vie
qui les empêche de se débarrasser de leurs dettes pendant la majeure partie
de leur vie active.
Quand le dernier enfant quitte la maison, plusieurs parents prennent
conscience qu‘ils ne se sont pas préparés convenablement pour la retraite et

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ils se précipitent pour mettre de l‘argent de côté. Puis, leurs propres parents
tombent malades et ils doivent assumer de nouvelles responsabilités.
Par conséquent, voici le genre d‘actifs que je propose à vos enfants et à
vous-même d‘acquérir. Dans mon monde à moi, les véritables actifs se
classent dans les catégories différentes :

• Des entreprises qui ne requièrent pas ma présence.


J‘en suis propriétaire, mais elles sont gérées ou dirigées par d‘autres
personnes. Si j‘avais à y travailler, ce ne serait plus mon entreprise.
Ça deviendrait mon emploi.
• Les actions.
• Les obligations.
• Les biens immobiliers qui génèrent des revenus.
• Les reconnaissances de dette.
• Les droits d’auteur résultant de la propriété intellectuelle, comme la
musique, les manuscrits, les brevets d’invention.
• Et tout ce qui a de la valeur, génère des revenus, prend de la
valeur et trouve facilement un débouché.

Quand j‘étais encore un jeune garçon, mon père très instruit


m‘encouragea à trouver un emploi sûr. Mais mon père riche m‘incita à
acquérir des actifs que j‘aimais bien : « Si tu ne les aimes pas, tu n‘en
prendras pas soin. » Je collectionne les biens immobiliers parce que j‘aime
les immeubles et les terrains. J‘adore partir à leur recherche. Je pourrais en
visiter pendant toute une journée entière. Quand certains problèmes
surviennent, ces derniers ne sont jamais assez graves pour me détourner de
mon amour des biens immobiliers. Les gens qui n‘aiment pas les biens
immeubles ne devraient pas en acheter.
J‘affectionne les actions des petites entreprises, surtout celles qu‘on vient
tout juste de lancer parce que je suis un entrepreneur, et non pas un homme
qui a l‘esprit corporatif. À mes débuts, j‘ai travaillé pour de grandes
organisations telles que Standard Oil de la Californie, les Marines des États-

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Unis et Xerox. J‘ai pris plaisir à travailler pour ces organisations et je
conserve de cette époque d‘excellents souvenirs, mais je sais au plus
profond de moi que je ne suis pas un employé dévoué. J‘aime faire
démarrer des entreprises, mais je n‘aime pas les diriger. Par conséquent,
j‘achète habituellement des actions de petites entreprises, et il m‘arrive
même parfois de lancer une entreprise et de l‘introduire en Bourse. Les
fortunes se font lors des nouvelles émissions d‘actions, et j‘adore jouer à ce
jeu.
Plusieurs personnes craignent d‘investir dans des entreprises qui
disposent d‘un capital peu important, car selon elles ces petites sociétés sont
à risque, et elles le sont effectivement. Mais le risque est toujours moindre
si vous vous intéressez à votre investissement, si vous le comprenez et si
vous savez jouer le jeu. En ce qui a trait aux petites entreprises, ma stratégie
d‘investissement se résume à épuiser toutes les actions en l‘espace d‘un an.
D‘un autre côté, ma tactique dans le domaine de l‘immobilier consiste à
commencer modestement, puis à continuer d‘échanger les propriétés contre
des propriétés encore plus grandes, et à différer, en conséquence, le
paiement des taxes sur les bénéfices. Cela permet de voir la valeur de ces
propriétés augmenter d‘une façon spectaculaire. D‘habitude, je conserve
des biens immobiliers pendant moins de sept ans.

Commencez donc à vous occuper de vos propres affaires. Conservez


votre emploi de jour et mettez-vous à acheter de véritables actifs.

Pendant plusieurs années, même à l‘époque où j‘étais avec les Marines


ou avec Xerox, j‘ai toujours fait ce que mon père riche me conseillait. Je
conservais mon emploi de jour, mais je continuais quand même de
m‘occuper de mes propres affaires. J‘étais très efficace relativement à ma
colonne de l‘actif. Je négociais des biens immobiliers et un certain nombre
d‘actions. Père riche insistait toujours sur l‘importance de l‘a b c du
domaine financier. Plus ma compréhension de la comptabilité et de la
gestion de l‘argent s‘améliorait, plus je me perfectionnais dans l‘analyse des
investissements et, par la suite, à construire et à lancer ma propre entreprise.
Je n‘encouragerais personne à lancer une entreprise à moins de le vouloir
vraiment. Avec ce que je sais en ce qui a trait à la direction d‘une entreprise,
je ne souhaiterais à personne d‘assumer ce genre de tâche. Il y a des
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périodes où les gens sont incapables de trouver de l‘emploi et lancer leur
propre entreprise leur semble la meilleure solution. Ils n‘ont pratiquement
aucune chance d‘y parvenir : neuf entreprises sur dix échouent sur une
période de cinq ans. Parmi celles qui survivent aux cinq premières années,
neuf entreprises sur dix échouent elles aussi par la suite. Je vous
recommande donc de vous engager sur cette voie à la seule condition que
vous ayez vraiment le désir de posséder votre propre entreprise. Sans quoi,
conservez donc votre emploi de jour et occupez-vous de vos propres
affaires.
Quand je vous dis de vous occuper de vos propres affaires, je vous
propose d‘édifier votre colonne de l‘actif et de veiller à ce qu‘elle reste
solide. Quand un dollar y entre, ne l‘en laissez jamais sortir. Envisagez donc
cela de la manière suivante : lorsqu‘un dollar entre dans votre colonne de
l‘actif, il devient votre employé. Ce qu‘il y a de plus extraordinaire
concernant l‘argent, c‘est qu‘il travaille 24 heures par jour et qu‘il peut
continuer de le faire pendant plusieurs générations. Conservez votre emploi
de jour, soyez un employé qui travaille très dur, mais continuez d‘ériger, de
construire cette colonne de l‘actif.
À mesure que votre marge brute d‘autofinancement augmente, vous avez
la possibilité de vous acheter certains produits de luxe. Faisons ici une
importante distinction : les gens riches achètent des produits de luxe quand
ils pensent pouvoir se le permettre tandis que les pauvres et la classe
moyenne ont tendance à acheter des produits de luxe aussitôt qu‘ils ont
suffisamment d‘argent entre les mains. Les pauvres et la classe moyenne
achètent souvent des articles de luxe tels que des grandes maisons, des
diamants, des fourrures, des bijoux ou des bateaux parce qu‘ils veulent
paraître riches. Ils semblent riches, mais en réalité ils croulent de plus en
plus sous les dettes en achetant à crédit. Les vieilles fortunes, les riches de
longue date édifient d‘abord leur colonne de l‘actif. Puis, les revenus
générés par la colonne de l‘actif leur procurent leurs produits de luxe. Les
pauvres et la classe moyenne achètent leurs articles de luxe au prix de leur
propre sueur, de leur sang et de l‘héritage de leurs enfants.
Le véritable luxe est la récompense que l‘on reçoit pour avoir investi
dans un actif tangible et pour l‘avoir développé. Par exemple, quand mon
épouse et moi eûmes de l‘argent supplémentaire provenant de notre
immeuble d‘habitation, elle se rendit chez un concessionnaire et acheta sa

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Mercedes. Pour sa part, elle n‘a pas eu à faire de travail supplémentaire ou à
courir des risques, car c‘est notre immeuble d‘habitation qui servit à
défrayer le coût de l‘automobile.
Cependant, elle dut attendre sa Mercedes pendant quatre ans, le temps
que la croissance du portefeuille de placements immobiliers permette
finalement de dégager une marge brute d‘autofinancement supplémentaire
suffisante pour payer la Mercedes. Mais ce produit de luxe, la Mercedes,
était une récompense appropriée, car mon épouse avait prouvé qu‘elle
savait comment faire fructifier sa colonne de l‘actif. Cette automobile
signifie maintenant beaucoup plus pour elle que n‘importe quelle autre belle
auto. Ce produit de luxe signifie qu‘elle a utilisé son intelligence financière
pour avoir les moyens de l‘acheter.
Au lieu de cela, la plupart des gens achètent à crédit une nouvelle auto ou
un autre objet de luxe sur un coup de tête. Ils ressentent peut-être de l‘ennui
et désirent simplement un nouveau jouet. Quand une personne achète un
objet de luxe à crédit, il arrive souvent qu‘elle éprouve tôt ou tard de
l‘amertume à l‘égard de cet objet, car la dette qui en résulte devient
rapidement un fardeau financier.
Après avoir pris le temps de construire et d‘investir dans votre propre
entreprise, vous êtes maintenant prêt à y ajouter la touche magique : le
suprême secret des riches. Un secret qui place les riches à la tête du peloton.
C‘est la récompense au bout de la route pour avoir pris le temps de vous
occuper de vos propres affaires avec application et assiduité.

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QUATRIÈME LEÇON :
L'HISTORIQUE DES TAXES
ET LE POUVOIR DES
ENTREPRISES

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Chapitre 4

Quatrième leçon
L’historique des taxes et le pouvoir des
entreprises

Mon père riche a tout simplement joué le jeu habilement, et il le fit par
l’intermédiaire des entreprises – lesquelles sont le plus grand secret
des riches.

J e me souviens qu‘on m‘ait raconté à l‘école l‘histoire de Robin des Bois


et de ses joyeux lurons. Mon professeur croyait que c‘était la
merveilleuse histoire d‘un héros romantique, qui donnait aux pauvres ce
qu‘il dérobait aux riches. Mon père riche, quant à lui, ne pensait pas que
Robin des Bois fut un héros. Il disait plutôt que Robin des Bois était un
escroc.
Robin des Bois n‘est plus de ce monde depuis longtemps, mais ses
partisans sont encore bien vivants. Il m‘arrive encore très souvent
d‘entendre des gens dire : « Pourquoi les riches ne paient-ils pas pour
cela ? » Ou bien : « Les riches devraient payer plus de taxes et on devrait
remettre cet argent aux pauvres. »
Cet esprit de Robin des Bois qui consiste à voler les riches pour tout
redonner aux pauvres est devenu le pire des accablements pour les pauvres
et la classe moyenne, car cet idéal de Robin des Bois fait en sorte que la
classe moyenne est si lourdement taxée. La vraie réalité est que les riches
ne sont pas taxés. C‘est la classe moyenne qui paie pour les pauvres, en
particulier la classe moyenne instruite aux revenus élevés.
Une fois de plus, dans le but de comprendre pleinement comment les
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choses se produisent, nous devons jeter un coup d‘œil à l‘historique des

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taxes. Bien que mon père très instruit soit un expert en ce qui a trait à
l‘historique de l‘éducation, de son côté, mon père riche s‘est formé lui-
même comme expert dans l‘historique des taxes.
Père riche nous expliqua à Mike et moi qu‘à l‘origine il n‘y avait pas de
taxes en Angleterre et en Amérique. À l‘occasion, des taxes temporaires
étaient perçues dans le but de défrayer les coûts des guerres. Le roi ou le
président lançait un cri de ralliement et demandait à chacun de contribuer à
une collecte. Des taxes furent recueillies en Grande-Bretagne pour la
bataille contre Napoléon de 1799 à 1816, et en Amérique pour défrayer les
coûts engendrés par la guerre de Sécession de 1861 à 1865.
En 1874, l‘impôt sur le revenu devint pour les citoyens de l‘Angleterre
un prélèvement continu. En 1913, l‘impôt sur le revenu devint permanent
aux États-Unis avec l‘adoption du seizième amendement de la Constitution.
À une certaine époque, les Américains étaient anti-taxes. Ce fut la taxe sur
le thé qui avait mené au célèbre « Tea Party » 5 dans le port de Boston, un
incident qui aida à mettre le feu aux poudres de la lutte pour
l‘indépendance. Il fallut environ cinquante ans, à la fois en Angleterre et
aux États-Unis, pour vendre l‘idée d‘un impôt sur le revenu régulier.
Cependant, ce que ces dates historiques ne révèlent pas est que ces deux
taxes furent à l‘origine imposées exclusivement aux riches. C‘est ce point
que père riche voulait que Mike et moi comprenions. Il nous expliqua que
l‘idée des taxes fut rendue populaire et acceptée par la majorité, en disant
aux pauvres et à la classe moyenne que les taxes avaient été créées
seulement pour punir les riches. Voilà pourquoi les masses votèrent
pour cette loi et elle devint légale conformément à la Constitution. Bien que
cette loi fût conçue pour punir les riches, en fait elle finit par
sanctionner ces mêmes gens qui l‘avaient fait adopter, c‘est-à-dire les
pauvres et la classe moyenne.
« Une fois qu‘un gouvernement a goûté à l‘argent, son appétit grandit, dit
père riche. Ton père et moi sommes exactement à l‘opposé. Il est un
bureaucrate du gouvernement et je suis un capitaliste. Nous sommes payés,
et notre réussite est évaluée en fonction de comportements contraires. Il est
payé pour dépenser de l‘argent et engager des gens. Plus il dépense et
embauche de gens, plus son organisation s‘élargit. Au gouvernement, une
grande organisation est une organisation respectée. D‘un autre côté, à

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l‘intérieur de mon organisation, moins j‘engage de gens et moins je dépense
d‘argent, plus je suis respecté par mes investisseurs. C‘est pourquoi je
n‘aime pas les gens du gouvernement. Leurs objectifs diffèrent de la plupart
des gens d‘affaires. À mesure que l‘appareil gouvernemental grossit, il faut
de plus en plus de dollars en termes de taxes pour le soutenir. »
Mon père très instruit croyait sincèrement que le gouvernement devrait
aider les gens. Il aimait John F. Kennedy et surtout l‘idée de Peace Corps 6
. Il aimait tellement cette idée que maman et lui travaillèrent pour le
Peace Corps, à former des volontaires pour la Malaisie, la Thaïlande et les
Philippines. Il s‘est toujours évertué à obtenir des subventions
additionnelles et des augmentations de budget afin de pouvoir embaucher
davantage de gens, que ce soit à son poste au ministère de l‘Éducation ou au
Peace Corps. C‘était là son travail.
À partir du moment où j‘atteignis l‘âge de 10 ans, j‘entendis dire par mon
père riche que les travailleurs du gouvernement étaient une bande de
voleurs et de fainéants, tandis que mon père pauvre affirmait que les riches
étaient des escrocs cupides auxquels on devrait faire payer davantage de
taxes. L‘un et l‘autre invoquaient des arguments valables. Il était
difficile d‘aller travailler pour l‘un des plus grands capitalistes en ville
et revenir ensuite à la maison vers mon père qui était un dirigeant éminent
du gouvernement. Ce n‘était pas facile de savoir lequel de mes deux
pères je devais croire.
Pourtant, quand on étudie l‘historique des taxes, il en ressort une
intéressante perspective. Comme je l‘ai déjà dit, l‘adoption du projet de loi
relativement aux taxes ne fut rendue possible que parce que les masses
crurent aux aspects financiers de la théorie de Robin des Bois, selon
laquelle on enlevait aux riches pour donner aux pauvres. Le problème fut
que l‘appétit du gouvernement pour de l‘argent était si vorace que des taxes
durent bientôt être prélevées dans la classe moyenne, et de là les taxes
finirent par toucher les plus pauvres.

Mon père riche ne pensait pas que Robin des Bois fut un héros. Il disait
plutôt que Robin des Bois était un escroc.

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D‘autre part, les riches savent flairer une occasion. Ils ne jouent pas selon
les mêmes règles du jeu. Les riches savaient déjà ce qu‘étaient les sociétés
publiques, lesquelles devinrent courantes à l‘époque des voiliers. Les riches
créèrent d‘ailleurs des sociétés afin de limiter leurs risques de perdre leurs
biens lors de chaque voyage en voilier. Ils investissaient leur argent dans
une société pour financer le voyage. Cette même société engageait alors un
équipage pour naviguer vers le Nouveau Monde à la recherche de trésors.
Quand le voilier sombrait, les membres de l‘équipage perdaient la vie, mais
les pertes des riches se limitaient seulement à l‘argent qu‘ils avaient investi
pour ce voyage en particulier. Le schéma suivant montre de quelle façon
une structure d‘entreprise est représentée. Elle est séparée de votre état des
résultats et de votre bilan.
C‘est leur connaissance de la structure légale d‘une entreprise qui
accorde vraiment aux riches un immense avantage sur les pauvres et la
classe moyenne. Ayant eu deux pères qui m‘ont prodigué leur
enseignement, un qui était socialiste et l‘autre capitaliste, je commençai
rapidement à me rendre compte que la philosophie du capitalisme avait
pour moi plus de bon sens au point de vue financier. Il me sembla que les
socialistes se pénalisaient eux-mêmes au bout du compte par suite de leur
manque d‘instruction sur le plan financier.
Quoi que la foule ait pu obtenir grâce à son cri de ralliement : « Prenez-le
aux riches », ces derniers ont toujours trouvé une façon de se montrer plus
malins que la masse. Voilà donc comment des taxes furent par la
suite prélevées auprès de la classe moyenne. Les riches surpassèrent en
finesse les intellectuels uniquement parce qu‘ils comprenaient le pouvoir
de l‘argent, une matière qu‘on n‘enseigne pas dans les écoles.

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Comment les riches s‘y prirent-ils pour surpasser en finesse les
intellectuels ? Une fois que le projet de loi sur les taxes fut adopté, l‘argent
sonnant se mit à affluer dans les coffres du gouvernement. Au début, les
gens étaient satisfaits. L‘argent fut distribué à des employés du
gouvernement et aux riches. Les employés du gouvernement le reçurent
sous forme de postes et de pensions. Ce même argent fut aussi remis aux
riches par le biais de leurs usines qui recevaient des contrats du
gouvernement. Le gouvernement devint un grand réservoir d‘argent, mais le
problème était la gestion fiscale de cet argent. Le gouvernement idéal évite
d‘avoir des surplus budgétaires. Si vous ne réussissez pas à dépenser les
fonds qui vous sont alloués, vous risquez de les perdre lors du budget
suivant. Vous n‘êtes certainement pas reconnu alors pour votre
compétence. D‘autre part, les gens d‘affaires sont récompensés quand ils
ont des surplus budgétaires et ils sont reconnus pour leurs compétences.
Tandis que ce cycle d‘augmentation des dépenses du gouvernement se
poursuivait, la demande d‘argent augmentait et l‘idée de taxer le riche fut
alors adaptée afin d‘inclure les personnes économiquement faibles, y

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compris ces gens mêmes qui avaient fait adopter la loi, soit les pauvres et la
classe moyenne.
Les vrais capitalistes employèrent leurs connaissances financières à bon
escient afin de trouver purement et simplement un moyen d‘échapper aux
taxes. Mais quiconque n‘a jamais formé une entreprise ne sait pas que cette
dernière n‘est pas vraiment tangible. Une société n‘est ni plus ni moins
qu‘un dossier contenant des documents juridiques, rangés dans un bureau
de juriste inscrit auprès d‘un organisme gouvernemental de l‘État. Ce n‘est
pas un immense édifice, une usine ou un groupe de gens. Une société est
purement et simplement un acte authentique qui crée un corps juridique
sans âme. On l‘utilisa pour que la richesse des riches soit alors de nouveau à
l‘abri. C‘était populaire, car le taux d‘impôt sur les sociétés était moindre
que celui d‘un simple particulier. En outre, au sein de la société, certaines
dépenses pouvaient être défrayées par des revenus avant impôts.
Cette guerre entre les riches et les pauvres fait rage depuis des centaines
d‘années. En scandant : « Prenez-le aux riches », c‘est la foule qui s‘oppose
aux riches. Cette bataille se déroule chaque fois et partout où des lois sont
adoptées. Ce combat continuera à jamais. Le problème est le suivant : les
gens qui perdent sont ceux qui sont mal informés. Si les individus qui se
lèvent chaque jour, se rendent assidûment à leur travail et paient leurs taxes
pouvaient seulement comprendre de quelle façon les riches jouent le jeu, ils
pourraient le jouer eux aussi. Puis, ils s‘engageraient sur la route de leur
propre indépendance financière. Voilà pourquoi j‘ai un mouvement de
recul chaque fois que j‘entends un parent conseiller à ses enfants d‘aller à
l‘école dans le but de trouver un emploi sûr et stable. Un employé ayant un
emploi sûr et stable, mais ne possédant pas de dispositions sur le plan
financier ne peut pas s‘en tirer.
De nos jours, le contribuable moyen doit travailler pendant cinq ou six
mois pour le gouvernement juste pour régler ses taxes et contributions. À
mon avis, plus vous travaillez dur, plus vous devez en remettre au
gouvernement. Voilà comment je crois que l‘idée de « prendre l‘argent
aux riches » s‘est retournée contre ces mêmes gens qui avaient fait
adopter la loi.
Chaque fois que des gens essaient d‘infliger aux riches une forme de
pénalité, ces derniers ne se contentent pas de se conformer à telle ou telle

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résolution, ils réagissent. Ils ont l‘argent, le pouvoir et la détermination
nécessaires pour changer des choses. Ils ne se reposent pas sur leurs lauriers
et ne paient pas davantage de taxes de leur plein gré. Au lieu de cela, ils
cherchent des moyens de minimiser le fardeau de leurs taxes. Ils engagent
des avocats et des comptables habiles, et ils persuadent des politiciens de
faire changer des lois ou de trouver des échappatoires juridiques. Ils
disposent de ressources indispensables pour effectuer des changements.
Le code des impôts des États-Unis permet d‘employer d‘autres moyens
pour réduire certaines taxes. La plupart de ces procédés sont accessibles à
tous, mais ce sont habituellement les riches qui les trouvent, car ils
s‘occupent de leurs propres affaires. Par exemple, « 1031 » représente en
jargon juridique la section 1031 du code des contributions directes, laquelle
permet à un vendeur de différer des paiements de taxes sur un lotissement
de biens immeubles vendus en vue d‘un gain de capital, au cours d‘un
échange contre un lotissement de biens immeubles plus cher.
En d‘autres mots, l‘immobilier est une forme d‘investissement qui
accorde d‘importants avantages sur le plan fiscal. Tant et aussi longtemps
que vous continuerez d‘échanger certains biens pour d‘autres plus chers,
vous ne serez pas taxé sur vos gains jusqu‘à ce que vous les liquidiez. Les
gens qui ne tirent pas avantage de ces réductions de taxes légales passent à
côté d‘une grande occasion de construire leur colonne de l‘actif.
Les pauvres et la classe moyenne ne tirent pas parti des mêmes
ressources. Ils restent assis là sans défense et permettent au gouvernement
de prélever leur sang dans leurs veines à l‘aide d‘une seringue. De nos
jours, je suis constamment atterré par le nombre de personnes qui paient
davantage de taxes, se contentant seulement de quelques déductions, pour la
simple raison qu‘ils ont peur du gouvernement.
En effet, certains de mes amis ont dû fermer leurs entreprises et ont vu
leurs projets anéantis. Après coup, on découvrit qu‘ils avaient été victimes
d‘erreurs monumentales de la part du gouvernement. Je m‘en rends bien
compte maintenant. Mais le prix à payer à travailler de janvier à mai pour le
compte du gouvernement est plutôt élevé pour être à la merci de ce genre
d‘intimidation. Mon père pauvre ne s‘est jamais défendu. Mon père riche
non plus. Il a tout simplement joué le jeu plus habilement, et il le fit par
l‘intermédiaire des sociétés, lesquelles sont le plus grand secret des riches.

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Vous vous souvenez peut-être de la première leçon que j‘ai apprise
de mon père riche. J‘étais un petit garçon de neuf ans qui avait dû
s‘asseoir et attendre qu‘il daigne bien me parler. Je me suis souvent
assis dans son bureau à attendre que ce soit mon tour. Il m‘ignorait par
exprès. Il voulait que je reconnaisse son pouvoir et que je désire
posséder ce pouvoir pour moi-même un jour.

Si vous travaillez pour l’argent, vous abandonnez le pouvoir à votre


employeur. Si votre argent travaille pour vous, vous conservez et
contrôlez le pouvoir.

Pendant toutes les années où j‘ai étudié et appris des choses de lui, il m‘a
toujours rappelé que le savoir c‘est le pouvoir. Et avec l‘argent se manifeste
un grand pouvoir qui requiert les bonnes connaissances pour conserver cet
argent et le décupler. Sans ce savoir, le monde vous pousse à droite et à
gauche. Père riche nous rappela constamment à Mike et moi que le pire
tyran n‘est pas le patron ou le surveillant, mais le percepteur d‘impôts. Ce
dernier en prendra toujours davantage si vous le laissez faire.
La première leçon, qui consiste à mettre l‘argent à mon service au lieu
que je travaille pour lui, est vraiment une leçon entière à propos du pouvoir.
Si vous travaillez pour l‘argent, vous abandonnez le pouvoir à votre
employeur. Si votre argent travaille pour vous, vous conservez et contrôlez
le pouvoir.
Une fois que nous eûmes acquis ces connaissances concernant le pouvoir
de l‘argent qui travaille pour nous, père riche voulut que nous soyons
habiles sur le plan financier et que nous ne laissions pas les tyrans nous
marcher sur les pieds. Si vous êtes ignorant, il est facile d‘être intimidé. Si
vous savez de quoi vous parlez, vous avez encore de bonnes chances.
Voilà pourquoi mon père riche dépensait autant d‘argent pour des
conseillers fiscaux et des avocats avisés. Ça lui revenait moins cher de
payer ces gens plutôt que le gouvernement. La meilleure leçon qu‘il m‘a
enseignée et qui m‘a servi presque toute ma vie est la suivante : « Sois avisé
et on ne te mènera pas par le bout du nez. » Il connaissait la loi, car il était
un citoyen respectueux des lois et parce qu‘il savait qu‘il pouvait s‘avérer
coûteux de ne pas la connaître. « Si tu sais que tu as raison, tu n‘auras pas

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peur de te défendre. Et cela même si tu t‘attaques à Robin des Bois et à sa
bande de joyeux lurons. »
Mon père très instruit m‘encouragea constamment à chercher un bon
emploi auprès d‘une entreprise solide. Il parlait des vertus liées au fait « de
grimper un à un les échelons de l‘échelle de l‘entreprise ». Il ne comprit pas
qu‘en comptant seulement sur un salaire versé par un employeur
d‘entreprise, je deviendrais alors ni plus ni moins comme une vache docile
prête à être traite.

Chaque dollar dans ma colonne de l’actif était un formidable


« employé », s’échinant à multiplier le nombre d’« employés » et à
acheter au patron une nouvelle Porsche.

Quand je rapportai à mon père riche le conseil de mon père pauvre, il


gloussa : « Pourquoi ne pas posséder l‘échelle ? » fut tout ce qu‘il dit.
Quand j‘étais un jeune garçon, je ne comprenais pas ce que père riche
voulait dire quand il me parlait de posséder ma propre entreprise. C‘est une
idée qui me semblait impossible et troublante. Même si cette idée
m‘excitait, mon inexpérience ne me permettait pas d‘envisager la possibilité
que des adultes travaillent un jour pour une entreprise bien à moi.
Le point essentiel est le suivant : N‘eut été de mon père riche, j‘aurais
probablement suivi le conseil de mon père très instruit. Le simple fait de me
rappeler à l‘occasion ce que mon père riche m‘avait dit garda bien vivante
l‘idée de posséder ma propre entreprise et me fit emprunter une voie
différente de mon père pauvre. Vers l‘âge de 15 ou 16 ans, je sus que
je n‘allais pas continuer de cheminer sur la route que mon père instruit
me recommandait. Je ne savais pas comment j‘allais m‘y prendre, mais
j‘étais déterminé à ne pas suivre le même parcours que la plupart de mes
collègues de classe choisissaient. Cette décision changea ma vie.
Ce n‘est cependant pas avant d‘atteindre le milieu de ma vingtaine que
les conseils de mon père riche commencèrent à être plus significatifs pour
moi. Je venais tout juste de quitter les Marines et je travaillais pour Xerox.
Je gagnais beaucoup d‘argent, mais chaque fois que je jetais un coup d‘œil à
mon salaire, j‘étais toujours désappointé. Les retenues étaient terriblement
élevées, et plus je travaillais, plus elles augmentaient. Quand j‘eus de plus
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en plus de succès, mes patrons parlèrent de promotions et d‘augmentations
de salaire. C‘était flatteur, mais je pouvais entendre mon père riche me
demander à l‘oreille : « Pour qui travailles-tu ? Qui donc es-tu en train
d‘enrichir ? »
En 1974, alors que j‘étais encore un employé de Xerox, j‘ai formé ma
première entreprise et j‘ai commencé à « m‘occuper de mes propres
affaires ». Il y avait déjà quelques actifs dans ma colonne de l‘actif, mais
j‘étais alors déterminé à me concentrer à les faire fructifier. Toutes ces
payes et leurs retenues à la source donnèrent tout leur sens à toutes ces
années où mon père riche me prodigua ses conseils. Je pouvais très bien
entrevoir l‘avenir si je suivais les conseils de mon père instruit.
Plusieurs employeurs croient que le fait de conseiller à leurs travailleurs
de s‘occuper de leurs propres affaires est néfaste pour leurs entreprises.
Mais en ce qui me concerne, le fait de me concentrer sur mes propres
affaires tout en développant des actifs fit de moi un meilleur employé parce
que j‘avais maintenant un but. J‘arrivais de bonne heure à mon lieu de
travail et j‘œuvrais avec application, amassant autant d‘argent que possible
afin de pouvoir investir dans l‘immobilier.
Hawaï était sur le point de connaître un grand essor, et il y avait des
fortunes à y faire. Plus je pris conscience que nous étions aux premières
étapes d‘une forte expansion, plus je vendis d‘appareils Xerox. Plus j‘en
vendis, plus je fis d‘argent et, bien sûr, plus il y avait de retenues sur ma
paye. Cela m‘inspirait. J‘avais tellement besoin de me sortir de ce piège où
je me morfondais à titre d‘employé que je travaillai encore plus dur. En
1978, j‘étais régulièrement l‘un des cinq meilleurs vendeurs de l‘entreprise.
J‘avais terriblement envie de sortir de « la foire d‘empoigne ».
En moins de trois ans, je faisais davantage d‘argent avec ma propre petite
entreprise, laquelle était une société de portefeuille 7 d‘actifs immobiliers,
que j‘en gagnais chez Xerox. Et l‘argent que j‘accumulais dans ma colonne
de l‘actif, dans ma propre entreprise, était de l‘argent qui travaillait pour
moi. Et je n‘avais plus à cogner aux portes pour vendre des photocopieuses.
Les conseils de mon père riche revêtirent encore plus de sens. Bientôt, la
marge brute d‘autofinancement de mes biens immobiliers fut tellement
élevée que mon entreprise me paya ma première Porsche. Mes collègues
vendeurs chez Xerox pensèrent que j‘étais en train de dépenser mes

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commissions. Ce n‘était pas le cas. J‘étais en train d‘investir mes
commissions dans mes actifs.
Mon argent travaillait ferme à en faire davantage. Chaque dollar dans ma
colonne de l‘actif était un formidable « employé », s‘échinant à multiplier le
nombre d‘« employés » et à acheter au patron une nouvelle Porsche avec
des dollars avant impôts. Je me mis à travailler de plus en plus dur pour
Xerox. Mon plan fonctionnait et ma Porsche en était la preuve.
En utilisant les leçons que j‘avais apprises de mon père riche, je fus
capable de sortir du « piège à rats proverbial », de la « foire d‘empoigne » à
un âge relativement jeune. Cela devint possible grâce aux solides
connaissances financières que j‘avais acquises à travers les leçons de père
riche. Sans ces connaissances sur le plan financier, que j‘appelle
l‘intelligence financière ou le QI (quotient intellectuel) financier, ma route
menant à l‘indépendance financière aurait été beaucoup plus difficile.
J‘enseigne maintenant à d‘autres personnes dans l‘espoir de pouvoir
partager mes connaissances avec elles. Je rappelle aux gens que le QI
financier comporte des connaissances provenant de quatre vastes sphères
d‘expertise.
1. La comptabilité
C‘est l‘aptitude à lire et à interpréter les chiffres. C‘est une compétence
vitale si vous voulez construire un empire. Plus vous avez d‘argent sous
votre responsabilité, plus vous devez être précis, sinon votre
échafaudage tombera en ruines. Ce processus procède de l‘hémisphère
gauche du cerveau, le côté qui voit aux détails. L‘a b c du domaine
financier est cette aptitude à lire, à comprendre des relevés financiers et
vous permet d‘identifier les forces et les faiblesses de n‘importe quelle
entreprise.
2. L’investissement
C‘est la science de « l‘argent générant de l‘argent ». Cela suppose des
stratégies et des formules, et fait appel à l‘hémisphère droit du cerveau,
le côté créatif.
3. La compréhension des marchés
C‘est la science de l‘offre et de la demande. Vous devez connaître
les aspects techniques du marché, lequel est souvent influencé
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l‘émotion. De plus, la base ou le bon sens économique d‘un
investissement constitue l‘autre facteur du marché. Un investissement a-
t-il du bon sens ou non si on se base sur les conditions actuelles du
marché ?
4. La loi
Pour une entreprise à laquelle se greffent des compétences techniques
dans les domaines de la comptabilité, de l‘investissement et des marchés,
cela peut favoriser une croissance explosive. Une personne qui
comprend très bien les avantages fiscaux et la protection que lui procure
une entreprise peut devenir riche tellement plus rapidement que
quelqu‘un d‘autre qui est un employé d‘une petite entreprise ayant un
seul propriétaire. C‘est la même différence entre marcher et voler. La
différence est profonde quand il s‘agit de richesse à long terme.
• Les avantages fiscaux
Une entreprise peut faire tellement de choses qu‘un employé ne peut
pas faire. Comme de payer pour des dépenses avant même de payer les
taxes. Voilà toute une sphère d‘expertise très excitante. Des
employés rapportent de l‘argent et sont taxés, et ils essaient de vivre
avec ce qu‘il leur reste. Une entreprise rapporte de l‘argent, dépense
tout ce qu‘elle peut, et elle est taxée sur tout ce qui reste. C‘est l‘une
des plus importantes échappatoires légales de taxes que les riches
emploient. Ce genre d‘échappatoires est facile à organiser et n‘est pas
onéreux si vous possédez des investissements qui génèrent une bonne
marge brute d‘autofinancement. Par exemple : En possédant votre
propre entreprise
– les vacances pourraient être en fait des réunions du conseil
d‘administration à Hawaï. Les versements pour une auto, les
assurances, les réparations représentent des dépenses d‘entreprise.
L‘adhésion à un centre de remise en forme aussi. La plupart des
repas dans un restaurant sont considérés en partie comme des
dépenses d‘entreprise. Mais faites-le légalement avec des dollars avant
impôts.
• Une protection contre les actions judiciaires
Nous vivons dans une société conflictuelle. Tout le monde veut une
part du gâteau. Les riches mettent à l‘abri la plus grande partie de leurs
richesses en utilisant des moyens tels que les entreprises et les cartels

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pour protéger leurs actifs de leurs créanciers. Quand un individu

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poursuit quelqu‘un de riche, il se bute souvent sur un véritable gilet
pare-balles de protection juridique, et il arrive fréquemment que la
personne riche ne possède rien en fait. Ce genre de personne contrôle
tout, mais ne possède rien. Les pauvres et la classe moyenne essaient
de tout posséder et le perdent aux mains du gouvernement ou de leurs
concitoyens qui aiment poursuivre les riches en justice. Ils ont appris
cela en s‘inspirant de l‘histoire de Robin des Bois. « Prenez-le aux
riches, redonnezle aux pauvres. »
Ce n‘est pas le but de ce livre d‘entrer dans les détails concernant la
propriété d‘une entreprise. Mais je dirai que si vous possédez
n‘importe quel actif légitime, j‘envisagerais aussitôt que possible d‘en
savoir davantage en ce qui a trait aux avantages et à la protection
qu‘une entreprise peut vous offrir. Plusieurs livres ont été écrits sur ce
sujet et ils vous en décriront les avantages en long et en large. Ceux de
Garret Sutton vous feront connaître les étapes nécessaires pour créer
une entreprise et vous donneront un merveilleux aperçu du pouvoir des
entreprises personnelles.
Le QI financier est effectivement la synergie de plusieurs aptitudes et de
talents. Mais je dirais que c‘est la combinaison des quatre compétences
techniques énumérées ci-dessus qui composent l‘intelligence financière de
base. Si vous aspirez à de grandes richesses, c‘est l‘agencement de ces
compétences qui augmenteront grandement votre intelligence financière.

Pour résumer
Les propriétaires d’entreprises Les employés travaillant pour
des entreprises

1. Ont des gains 1. Ont des gains


2. Dépensent 2. Paient des taxes
3. Paient des taxes 3. Dépensent
Comme partie intégrante de votre stratégie financière, je recommande
que vous en appreniez davantage sur la protection que des entités légales
peuvent fournir pour les entreprises et les actifs.

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CINQUIÈME LEÇON :
LES RICHES ENGENDRENT
L'ARGENT

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Chapitre 5

Cinquième leçon
Les riches engendrent l’argent

Souvent dans le monde réel, ce n’est pas le plus intelligent qui prend les
devants, mais le plus audacieux.

H ier soir, j‘ai pris congé de l‘écriture et j‘ai regardé une émission de
télévision racontant l‘histoire d‘un jeune homme du nom d‘Alexander
Graham Bell. Monsieur Bell venait tout juste de faire breveter son
téléphone, et il ne savait pas où donner de la tête, car la demande pour sa
nouvelle invention était tellement forte. Ressentant le besoin de l‘aide d‘une
entreprise plus grande, il se rendit chez le géant de l‘époque, la
Western Union, et il leur demanda s‘ils pouvaient acheter son invention
brevetée et sa minuscule entreprise. Il voulait 100 000 $ pour le tout. Le
président de la Western Union se moqua de lui et rejeta l‘offre, disant
que le prix était exagéré. Le reste appartient à l‘histoire. Une industrie de
plusieurs milliards
de dollars émergea, et ce fut la naissance de AT&T.
Le bulletin d‘informations de fin de soirée suivit l‘histoire d‘Alexander
Graham Bell. Au cours de ces actualités, on parla d‘une autre réduction de
personnel dans une entreprise locale. Les travailleurs étaient en colère et
dénonçaient le fait que leurs employeurs étaient inéquitables. Un
administrateur d‘environ 45 ans qu‘on venait de congédier, se tenait à
l‘extérieur de l‘usine, accompagné de son épouse et de ses deux poupons ; il
suppliait les gardiens de le laisser parler aux propriétaires pour enfin savoir
s‘ils étaient prêts à reconsidérer son congédiement. Il venait tout juste
d‘acheter une maison et il avait peur de la perdre. La caméra fit un gros
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plan sur lui et sur son plaidoyer, et tous les spectateurs en furent témoins. Il
va sans dire que ce drame capta mon attention.
J‘enseigne professionnellement depuis 1984. Cela s‘est avéré une
expérience formidable et enrichissante. C‘est aussi une profession
troublante, car j‘ai enseigné à des milliers d‘individus et je vois que nous
avons tous une chose en commun, moi y compris. Nous avons tous un
potentiel énorme et nous avons le bonheur de posséder des dons.
Cependant, la seule chose qui nous retient tous, c‘est le fait de douter de
soi-même dans une certaine mesure. Ce n‘est pas tant l‘insuffisance
d‘informations techniques, mais plutôt notre manque d‘assurance qui nous
retient. Certains en souffrent plus que d‘autres.
À la fin de nos études, nous savons pour la plupart que les diplômes
universitaires ou les bons résultats n‘importent pas outre mesure. En effet,
dans la réalité, hors du monde universitaire, on exige bien plus que des
diplômes ou des bonnes notes. On réclame du cran, du culot, de l‘audace,
de la témérité, de l‘ingéniosité, du courage, de la ténacité et une intelligence
supérieure. Ce facteur, quel que soit le terme qui le désigne, influe en
définitive beaucoup plus sur notre avenir que les résultats scolaires.
En chacun de nous se cache un de ces personnages courageux,
intelligents et hardis. L‘aspect gênant de ce même personnage est
également présent en nous : des gens prêts à s‘agenouiller et à mendier si
cela s‘avère nécessaire. Après un an passé au Viêt-nam comme pilote dans
les Marines, je suis parvenu à connaître intimement ces deux personnages
en moi. Aucun n‘est mieux que l‘autre.
Cependant, en tant qu‘enseignant, j‘en suis venu à la conclusion que la
peur excessive et le manque de confiance en soi étaient les pires détracteurs
du génie personnel. Cela m‘a brisé le cœur de voir que les étudiants
connaissaient les réponses, mais qu‘ils manquaient cependant de courage
pour agir d‘après ces réponses. Il arrive fréquemment dans la réalité que ce
ne soit pas les êtres rusés qui prennent de l‘avance, mais les audacieux.
Selon mon expérience, je dirais que le génie de la finance requiert à la
fois une connaissance technique et du courage. Si la peur est trop grande, le
génie est étouffé. Dans mes cours, j‘incite fortement les étudiants à prendre
des risques, à oser, à laisser leur génie transformer leur peur en puissance et

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en intelligence remarquable. Cela fonctionne pour certains et en terrifie
d‘autres. Je me suis rendu compte que la plupart des gens préfèrent jouer la
carte de la prudence lorsque l‘argent entre en jeu. J‘ai donc dû répondre à
des questions au pied levé telles que : « Pourquoi prendre des risques ?
Pourquoi devrais-je me donner la peine de développer mon QI en finance ?
Pourquoi devrais-je connaître l‘a b c du domaine financier ? » Et je
réponds : « Juste pour avoir plus de choix. »
D‘énormes changements se produiront dans l‘avenir. Dans les années à
venir, il y aura davantage de gens semblables au jeune inventeur Alexander
Graham Bell. Des centaines d‘individus ressemblant à Bill Gates se feront
connaître et d‘énormes entreprises couronnées de succès comme Microsoft
seront créées chaque année de par le monde. Nous assisterons également à
beaucoup plus de faillites, de licenciements et de restructurations.
Pourquoi donc vous donner la peine de développer votre QI dans le
domaine financier ? Personne ne peut répondre à cette question pour vous.
Néanmoins, je peux vous dire pourquoi moi je le fais. Je le développe parce
que nous vivons en ce moment la période la plus excitante qui soit. Je
préfère accueillir le changement à bras ouverts plutôt que de le redouter.
J‘aime mieux m‘exciter en pensant que je vais gagner des millions plutôt
que de m‘inquiéter de ne pas obtenir une augmentation de salaire. N‘ayant
connu aucun précédent dans l‘histoire contemporaine, notre époque est des
plus passionnantes. Les générations futures se pencheront sur cette période
et diront : « Comme cette époque a dû être exaltante ! C‘était la fin d‘une
période révolue et la naissance d‘une nouvelle ère. C‘était une époque
palpitante et pleine d‘effervescence. »
Donc, pourquoi prendre la peine de développer son QI dans le domaine
de la finance ? Parce que si vous le faites, vous prospérerez grandement.
Sinon, ce sera une période angoissante pour vous. Vous verrez
certaines personnes aller de l‘avant avec hardiesse tandis que d‘autres se
raccrocheront à leur gilet de sauvetage.
Il y a 300 ans, la terre était un facteur de richesse. Un propriétaire terrien
possédait donc des richesses. Puis, ce fut l‘ère des usines, de la production,
et l‘Amérique exerça une certaine domination. Les richesses étaient alors
possédées par les industriels. Aujourd‘hui, nous sommes dans l‘ère de
l‘information et la personne qui possède les richesses est celle qui obtient

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les informations les plus opportunes. Le problème est que l‘information
voyage autour du monde à la vitesse de la lumière. Cette nouvelle richesse
ne peut donc pas être contenue au sein de frontières ou de bornes comme
pouvaient l‘être les usines ou les terres. Les changements seront plus
rapides et plus spectaculaires. Le nombre des nouveaux multimillionnaires
augmentera considérablement ainsi que celui des laissés-pour-compte.
De nos jours, tant de personnes se débattent et travaillent toujours plus, et
ce, pour la simple raison qu‘ils s‘accrochent à de vieux idéaux. Ces gens
veulent que les choses redeviennent comme elles l‘étaient ; ils résistent au
changement. J‘en connais parmi eux qui perdent leur emploi ou leur
logement et blâment la technologie, l‘économie ou leur patron. Ils ne
parviennent malheureusement pas à se rendre compte qu‘ils pourraient bien
être à la source du problème. Ces vieux idéaux sont leur plus grand
handicap, tout simplement parce qu‘ils ne parviennent pas à admettre que
cet idéal ou cette façon d‘agir constituait un atout hier, mais qu‘hier n‘est
plus.
Un après-midi, alors que j‘enseignais l‘investissement, utilisant mon jeu
CASHFLOW comme outil pédagogique, une amie avait amené une de ses
connaissances au cours. L‘amie de mon amie venait de divorcer et
avait laissé des plumes dans le règlement du divorce. Elle était
maintenant en quête de réponses et mon amie pensait que le cours pourrait
l‘aider.
Le but du jeu est d‘aider les gens à comprendre le fonctionnement de
l‘argent. En jouant à ce jeu, ils saisissent l‘interaction qui existe entre un
état des résultats et un bilan. Ils apprennent les mouvements d‘argent qui
s‘effectuent entre les deux et comment la route de la fortune se construit en
s‘efforçant d‘augmenter votre marge brute d‘autofinancement mensuelle, à
partir de la colonne de l‘actif, jusqu‘à ce que cette marge dépasse vos
dépenses mensuelles. Dès qu‘ils y parviennent, ils peuvent sortir de « la
foire d‘empoigne » et emprunter ensuite « la voie à avancement rapide ».
Comme je l‘ai dit précédemment, certaines personnes détestent ce jeu,
certaines l‘adorent, et d‘autres passent totalement à côté. Cette dame, l‘amie
de mon amie, est passée à côté d‘une occasion non négligeable de
s‘instruire. Dans la première phase du jeu, elle tira une carte représentant un
bateau. Elle en fut d‘abord satisfaite et s‘exclama : « Oh, j‘ai un bateau ! »
Puis, quand son amie essaya de lui expliquer le mode de fonctionnement

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des nombres et des chiffres dans son état des résultats et son bilan, elle fut
agacée, car elle n‘avait jamais aimé les maths.
Le reste des gens assis à la table de jeu attendirent pendant que mon amie
continuait de lui expliquer le rapport entre l‘état des résultats, le bilan et la
marge brute d‘autofinancement mensuelle. Dès qu‘elle prit conscience du
mode de fonctionnement de ces chiffres, elle comprit soudainement que son
bateau lui coûtait les yeux de la tête. À une phase un peu plus avancée de la
partie, elle fut également victime de la réduction des effectifs d‘une
entreprise, et elle eut un enfant. Ce fut une partie absolument épouvantable
pour elle.
Après le cours, elle vint vers moi et me dit qu‘elle était contrariée. Elle
était venue au cours pour apprendre comment investir et elle n‘avait pas
aimé perdre autant de temps en jouant à un jeu stupide.
Son amie essaya de lui dire de regarder en elle et de voir si le jeu lui
« renvoyait » une quelconque image d‘elle-même. À cette simple
suggestion, la dame demanda qu‘on lui rembourse son argent. Elle dit que
l‘idée même qu‘un jeu puisse être un reflet d‘elle-même était ridicule. Son
argent lui fut aussitôt remboursé et elle partit.
Depuis 1984, j‘ai gagné des millions en comblant simplement certaines
lacunes du système scolaire. À l‘école, la majorité des enseignants donnent
des cours. J‘ai toujours détesté les cours en tant qu‘étudiant ; je m‘ennuyais
rapidement et mon esprit s‘évadait.
J‘ai commencé à enseigner par le biais de jeux et de simulations en 1984.
J‘ai toujours encouragé mes étudiants adultes à considérer les jeux comme
un miroir de leur savoir et de ce qu‘ils doivent apprendre. Plus important
encore, le jeu est révélateur de notre comportement. C‘est un système de
rétroaction instantanée. Au lieu que l‘enseignant vous donne un cours, le
jeu vous transmet un cours personnalisé, fait sur mesure, juste pour vous.
L‘amie de cette dame qui avait quitté les lieux, m‘appela un peu plus
tard pour me tenir au courant des suites du jeu. Elle m‘apprit que son amie
allait bien et qu‘elle s‘était calmée. En se détendant, elle avait pu
entrevoir un léger rapport entre le jeu et sa vie.
Bien qu‘elle-même et son mari ne possédaient pas de bateau, ils étaient
pourvus de tout ce que l‘on pouvait imaginer d‘autre. Elle était encore

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fâchée après leur divorce, car son ex-mari était parti avec une femme plus
jeune qu‘elle, mais aussi parce qu‘après vingt ans de mariage, ils ne
jouissaient quasiment d‘aucun actif. Ils ne possédaient quasiment rien à
partager. Tous deux ne s‘étaient pas ennuyés au cours de leurs vingt années
de mariage, mais tout ce qu‘ils avaient accumulé se résumait à une tonne
d‘objets inutiles.
Elle se rendait compte que la colère ressentie, pendant le jeu, en
cherchant le rapport entre l‘état des résultats et le bilan, provenait de son
embarras de ne pas comprendre ces opérations. Elle avait toujours cru que
l‘argent était une affaire d‘hommes. Elle s‘occupait de la maison et des
loisirs, et il tenait les comptes. Elle était maintenant presque certaine qu‘il
lui avait caché de l‘argent pendant les cinq dernières années de leur
mariage. Elle s‘en voulait de ne pas avoir été plus consciente des dépenses
ainsi que de l‘existence de l‘autre femme.
Tout comme dans un jeu de société, le monde nous fournit toujours une
rétroaction instantanée. Nous pourrions apprendre beaucoup si nous étions
plus à son écoute. Récemment, je me suis plaint auprès de ma femme du
fait que le nettoyage à sec ait rétréci mon pantalon. Mon épouse sourit
gentiment et me donna un coup de coude dans le ventre pour me signifier
que le pantalon n‘avait pas rétréci, mais que quelque chose d‘autre avait
pris de l‘ampleur : moi !
Le but du jeu CASHFLOW est de donner à chaque joueur une rétroaction
personnalisée, de lui fournir des choix. Si vous tirez la carte du bateau et
que cela vous endette, la question est : « Que pouvez-vous faire à
présent ? » Combien de possibilités financières différentes pouvez-vous
trouver ? Voici le but du jeu : apprendre aux joueurs à penser et à
créer différentes nouvelles opportunités financières.
J‘ai observé des milliers de personnes à travers le monde jouer à ce jeu.
Les joueurs qui sortent le plus rapidement de la « foire d‘empoigne » sont
ceux qui comprennent les nombres, qui possèdent un esprit financier créatif
et qui prennent conscience des différents choix financiers. Les individus qui
mettent le plus de temps à en sortir sont des gens qui ne sont pas familiers
avec les nombres et qui en général ne comprennent pas le pouvoir de
l‘investissement. Les riches sont souvent créatifs et prennent des risques
calculés.

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Quelques personnes ont gagné de grosses sommes d‘argent en jouant au
jeu CASHFLOW, mais elles ne savent pas quoi en faire. Même si elles
ont de l‘argent, tous les autres joueurs semblent les devancer. Et cela est
vrai dans la vie de tous les jours. De nombreuses personnes possèdent
beaucoup d‘argent, mais ne prennent pas pour autant d‘initiatives
financières.
Limiter vos choix équivaut à vous accrocher à de vieux idéaux. Un de
mes amis d‘université travaille à trois endroits différents. Il y a bien des
années, il était le plus riche de mes camarades de classe. Quand la
plantation de canne à sucre locale a fermé, l‘entreprise pour laquelle il
travaillait fit faillite en même temps que la plantation. Il n‘avait qu‘une
seule option à l‘esprit, celle de la vieille école : travailler dur. Le problème
est qu‘il n‘a pas réussi à trouver un emploi équivalent qui aurait reconnu
son ancienneté dans l‘entreprise précédente. Par conséquent, il est trop
qualifié pour les emplois qu‘il occupe actuellement et perçoit un salaire
inférieur. Il cumule donc trois emplois pour gagner suffisamment d‘argent
et survivre.
J‘ai observé des individus jouer au jeu CASHFLOW et se plaindre que
les cartes des « bonnes » occasions ne se retrouvent jamais entre leurs
mains. Ils se contentent donc de rester assis à la table. Je connais des
individus qui adoptent la même attitude dans la réalité. Ils attendent la
« bonne » occasion.
D‘un autre côté, j‘ai vu des individus tirer la carte de la « bonne »
occasion, et ne pas avoir assez d‘argent pour la saisir. Ils se plaignent
ensuite qu‘ils auraient pu sortir de la « foire d‘empoigne » s‘ils avaient eu
assez d‘argent. Ils restent donc assis là eux aussi. Je connais des êtres qui
agissent de la même façon dans la vraie vie. Ils laissent passer toutes les
bonnes affaires, les meilleures aubaines, car ils n‘ont pas d‘argent pour les
saisir, pour en profiter.
J‘ai même observé des individus tirer une carte de « formidable »
occasion et la lire à haute voix sans même se rendre compte que c‘est
vraiment une fantastique occasion. Ils ont de l‘argent, c‘est le bon moment,
ils ont la bonne carte, mais ils sont incapables de voir cette occasion qui
leur pend au bout du nez. Ils ne réussissent pas à comprendre comment
cette occasion peut s‘intégrer à leur stratégie financière, pour leur permettre
de s‘échapper de la « foire d‘empoigne ». Je connais d‘ailleurs beaucoup

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plus de gens appartenant à cette dernière catégorie qu‘à toutes les autres
réunies. La plupart de ceux qui se retrouvent face à l‘occasion de leur vie ne
la voient même pas. Un an plus tard, ils découvrent ce qu‘il en retournait,
mais après que tout le monde se soit enrichi.
L‘intelligence financière consiste simplement à avoir davantage
d‘options. Si les occasions ne se présentent pas à vous, que pouvez-vous
faire pour améliorer votre situation financière ? Si une occasion vous tombe
tout cuit dans le bec, que vous n‘avez pas d‘argent et que la banque refuse
d‘en entendre parler, que pouvez-vous faire pour que cette occasion joue en
votre faveur ? Si votre intuition s‘avère fausse et que ce sur quoi vous
comptiez ne se réalise pas, comment allez-vous transformer votre déception
en millions de dollars ? Voilà ce que peut faire l‘intelligence financière.
Ce n‘est pas tant ce qui se produira qui compte, mais plutôt le nombre
de solutions financières différentes auxquelles vous allez penser dans le but
de transformer des citrons en millions. Ce qui importe c‘est votre niveau
de créativité dans la résolution de problèmes financiers.
La majorité des individus ne connaissent qu‘une seule solution : travailler
dur, économiser et emprunter.
Pourquoi seriez-vous donc désireux d‘accroître votre intelligence
financière ? Parce que vous voulez appartenir à cette catégorie d‘individus
qui crée sa propre chance. Quoi qu‘il vous arrive, vous en tirez profit. Peu
de gens réalisent que l‘on peut provoquer sa chance et attirer l‘argent. Si
vous désirez avoir plus de chance et générer de l‘argent au lieu de travailler
dur, alors votre intelligence financière est essentielle. Si vous êtes du genre
à attendre que le « bon » événement se produise, il se peut que vous ayez à
attendre longtemps encore. Cela équivaut à attendre que tous les feux soient
verts sur huit kilomètres avant que vous commenciez à rouler.
Lorsque Mike et moi étions enfants, mon père riche nous répétait sans
cesse : « L‘argent n‘est pas réel. » Père riche nous rappelait de temps à
autre à quel point nous étions parvenus tout près de découvrir le secret de
l‘argent, Mike et moi, ce premier jour où nous nous étions réunis pour
« fabriquer de l‘argent » avec du plâtre de moulage. « Les pauvres et la
classe moyenne travaillent pour gagner de l‘argent, disait-il. Les riches
produisent l‘argent. Plus vous penserez que l‘argent est réel et plus dur vous

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travaillerez pour le gagner. Si vous parvenez à comprendre que l‘argent
n‘est pas réel, alors vous vous enrichirez plus vite.
— Qu‘est-ce donc que l‘argent s‘il n‘est pas réel ? demandions-nous
souvent.
— Il est ce que nous convenons qu‘il soit », se contentait de répondre
père riche.
Notre esprit est l‘actif le plus puissant et le plus unique que nous
possédons tous. S‘il est bien entraîné, il peut produire d‘énormes richesses
apparemment instantanément. Un esprit qui n‘est pas entraîné peut en
revanche produire une extrême pauvreté, s‘il la transmet aux générations
futures de sa famille.
En cette ère de l‘information, l‘argent croît de façon exponentielle.
Certains individus parviennent à devenir incroyablement riches à partir de
rien, si ce n‘est quelques idées et des ententes. Interrogez plusieurs
personnes qui négocient des valeurs ou d‘autres investissements pour vivre,
et ils vous diront qu‘ils sont constamment les témoins de ce genre
d‘opérations. Il est fréquent que l‘on puisse gagner des millions de façon
instantanée, et ce, en partant de rien. J‘entends par là qu‘aucune somme
d‘argent n‘a été échangée. Cela se fait par le biais d‘ententes : un signe de la
main àla Bourse, un spot sur l‘écran d‘un vendeur à Lisbonne provenant de
l‘écran d‘un vendeur de Toronto, et de retour à Lisbonne ; un appel à mon
courtier pour lui dire d‘acheter, puis de vendre une minute plus tard.
L‘argent n‘a pas changé de main, les ententes, elles, ont changé.

Notre esprit est l’actif le plus puissant et le plus unique que nous
possédons tous. S’il est bien entraîné, il peut produire d’énormes
richesses.

Donc, pourquoi développer votre génie financier ? Vous êtes la


seule personne à pouvoir répondre à cette question. Pour ma part, je peux
vous dire pourquoi je développe cette zone de mon intelligence. Je le fais
parce que je veux gagner de l‘argent rapidement. Non pas parce que
j‘en ai besoin, mais parce que je le veux. C‘est un processus
d‘apprentissage fascinant. Je développe mon QI financier parce que je
veux prendre part au jeu le plus rapide et le plus gigantesque du monde.
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J‘aimerais participer

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humblement, à ma façon, à cette évolution de l‘humanité sans précédent, à
cette ère où les êtres humains travaillent simplement avec leur esprit et non
leur corps. En outre, c‘est là que se trouve l‘action et que tout se passe en ce
moment. C‘est branché, un peu angoissant et c‘est amusant.
Voilà pourquoi j‘investis dans mon intelligence financière en
développant le plus puissant actif que je possède. Je veux faire partie de
ces individus qui avancent vaillamment et non pas de ceux qui restent en
arrière.
Je vais vous citer un exemple simple de création d‘argent. Au début des
années 1990, la conjoncture économique de Phoenix était catastrophique. Je
regardais une émission télévisée lorsqu‘un planificateur financier est apparu
et a commencé à envisager les plus mauvais présages. Il conseillait
d‘épargner de l‘argent : « Économisez 100 $ par mois et dans 40 ans vous
serez millionnaire », disait-il.
Eh bien, économiser chaque mois est une idée saine. C‘est une option, à
laquelle la majeure partie des gens adhère. Le problème est le suivant : cela
les amène à fermer les yeux sur ce qui se manifeste vraiment autour d‘eux.
Ils passent à côté de fabuleuses occasions qui leur permettraient d‘accroître
leur fortune de façon beaucoup plus significative. Ils passent ainsi à côté du
monde.
Comme je vous l‘ai déjà dit, la conjoncture économique était désastreuse
à cette époque. Pour les investisseurs, ce sont les conditions rêvées du
marché. Une grande partie de mon argent était placée dans des actions ainsi
que dans des immeubles d‘habitation. J‘étais à court de liquidités. Puisque
tout le monde vendait, j‘achetais. Je n‘économisais pas ; j‘investissais. Kim
et moi-même avions plus d‘un million de dollars de liquidités à l‘œuvre
dans un marché en pleine expansion. C‘était la meilleure occasion
d‘investir. La situation économique était terrible. Je ne pouvais tout
simplement pas laisser passer ce genre d‘affaires.
Les maisons qui valaient auparavant 100 000 $ ne valaient plus alors que
75 000 $. Mais au lieu d‘acheter à l‘agence immobilière du coin, j‘ai
commencé à acheter chez un notaire spécialisé dans la procédure de faillite
ou lors des ventes du tribunal. Là, une maison valant 75 000 $ pouvait
parfois s‘acheter pour 20 000 $, voire moins. Pour la somme de 2 000 $,
qu‘un ami me prêta pour une période de 90 jours au coût de 200 $, j‘ai pu
donner au notaire un chèque certifié en guise de versement initial. Tandis

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que la procédure d‘acquisition suivait son cours, je fis insérer une annonce
pour vendre une maison d‘une valeur de 75 000 $ à seulement 60 000 $,
sans aucun acompte à verser. Le téléphone ne dérougit pas une seule
seconde.
Les acheteurs potentiels furent présélectionnés et une fois que la
propriété fut légalement à moi, tous ces acheteurs eurent l‘occasion de voir
la maison. Ce fut de la frénésie délirante. La maison se vendit en quelques
minutes. Je demandai une redevance de 2 500 $ pour avoir effectué la
transaction ; on me la remit volontiers. Le dépositaire légal du titre de
propriété se chargea de tout à partir de ce moment-là. Je remis les 2 000 $
que j‘avais empruntés à mon ami avec, en plus, les 200 $ d‘intérêt. Il était
content, l‘acheteur de la maison aussi, l‘avocat et moi-même également.
J‘avais vendu 60 000 $ une maison qui m‘en avait coûté 20 000 $. Le
40 000 $ fut créé à partir d‘argent dans ma colonne de l‘actif sous forme
d‘un billet à ordre 8 de l‘acheteur. Temps de travail total : cinq heures.
À présent que vous êtes sur la voie de devenir mieux éduqué sur le plan
financier et que vous pouvez interpréter les chiffres, je vais vous montrer
pourquoi le schéma suivant est un exemple typique comment générer de
l‘argent.

Pendant cette période où le marché fut en crise, Kim et moi fûmes


capables d‘effectuer six de ces transactions toutes simples pendant nos

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moments de loisirs. Alors que la majeure partie de notre argent était investie
dans des propriétés plus grandes et à la Bourse, nous fûmes capables de
générer plus de 190 000 $ en actifs (billets à ordre à 10 % d‘intérêt) avec
ces six achats, de créer et de vendre des affaires.
Cela totalise environ 19 000 $ de revenus par année, dont une bonne
partie était à l‘abri grâce aux déductions que nous permettait notre
entreprise. La majeure partie de ces 19 000 $ par année sert à défrayer les
dépenses pour les autos de l‘entreprise, l‘essence, les voyages, les
assurances, les dîners avec les clients et bien d‘autres choses. D‘ici à ce que
le gouvernement ait la chance d‘imposer ce revenu, il aura servi à défrayer
des dépenses avant impôts légalement permises.

C‘était là un exemple simple qui montre comment l‘argent est généré,


créé et protégé en utilisant l‘intelligence financière.
Demandez-vous à vous-même combien de temps il vous faudrait pour
économiser 190 000 $. La banque vous paierait-elle 10 % d‘intérêt sur votre
argent ? Les billets à ordre que j‘ai reçus des six acheteurs sont valables
pour 30 ans. J‘espère que les acheteurs ne me rembourseront jamais les
190 000 $. Il me faudra payer des taxes s‘ils me remboursent le capital de
leurs dettes, et du reste, 19 000 $ d‘intérêt pendant 30 ans représentent un
peu plus de 500 000 $ de revenus.

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Des gens me demandent parfois ce qui se passe quand la personne ne
paie pas. Cela se produit de temps à autre et ce sont de bonnes nouvelles.
Cette maison de 60 000 $ serait alors reprise et revendue pour 70 000 $, et
un autre montant de 2 500 $ de redevances serait perçu pour le traitement
du prêt. Ce serait dans l‘esprit du nouvel acheteur une transaction sans
aucun versement initial. Et le processus se poursuivrait alors.
Dans le cas de la première maison que j‘ai vendue, j‘ai remboursé les
2 000 $. Techniquement parlant je n‘ai pas mis d‘argent dans la transaction.
La rentabilité de mon investissement n‘a pas de borne. C‘est l‘exemple
d‘une absence d‘argent qui génère beaucoup d‘argent.
Pour ce qui est de la seconde transaction, après avoir revendu la maison,
j‘aurais mis 2 000 $ dans mon portefeuille et fait accroître en durée le prêt,
sur une période de 30 ans. Quelle serait la rentabilité de mon investissement
si on me payait en argent pour faire de l‘argent ? Je ne sais pas, mais cela
vaut bien mieux que d‘économiser 100 $ par mois, lequel montant
représente en fait 150 $ avant impôts. Ce revenu de 100 $ après impôts est
placé pendant 40 ans à un bas taux d‘intérêt, et vous payez encore de
l‘impôt sur cet intérêt. Cela n‘est pas très intelligent. C‘est peut-être sûr,
mais c‘est plutôt malhabile.
Quelques années plus tard, les conditions du marché de l‘immobilier de
Phoenix se sont consolidées. Ces maisons que nous avions vendues
60 000 $ chacune valent maintenant 110 000 $. Les occasions de saisies
d‘hypothèques sont encore accessibles, mais deviennent rares. Cela me
coûterait un précieux actif et il me faudrait consacrer une bonne période de
temps pour partir à leur recherche. Mais aujourd‘hui des milliers
d‘acheteurs sont en quête de ce genre de transactions, et très peu de ces
maisons disponibles constituent une bonne affaire sur le plan financier. Le
marché a changé. Il est temps de continuer notre route et de rechercher
d‘autres occasions pour les faire entrer dans la colonne de l‘actif.
« Vous ne pouvez pas faire cela ici. » « C‘est contre la loi. » «
Vous mentez. »
On me sert ce genre de commentaires beaucoup plus souvent qu‘il
m‘arrive d‘entendre : « Pouvez-vous me montrer comment faire ça ? »

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C‘est bien simple vous n‘avez pas à vous servir du calcul ou de l‘algèbre.
Le dépositaire légal de mon argent voit aux questions juridiques et au suivi
des paiements. Je n‘ai pas de toitures à réparer ou de toilettes à déboucher,
car les propriétaires le font. C‘est leur maison. Il arrive parfois que
quelqu‘un ne paie pas. Et c‘est magnifique, car il y a des frais à payer pour
les retards, ou bien ils doivent déménager et la propriété est vendue de
nouveau. Les tribunaux se chargent de cela.
Il se peut que cela ne fonctionne pas dans votre région. Les conditions du
marché peuvent être différentes. Cependant, l‘exemple illustre comment un
processus financier simple peut créer des centaines de milliers de dollars,
avec peu d‘argent et des risques minimes. C‘est un exemple dans lequel
l‘argent ne représente qu‘un accommodement. N‘importe quelle personne
diplômée de l‘école secondaire peut le faire.
Et pourtant, la plupart des gens ne le font pas. La plupart suivent à la
lettre le conseil classique : « Travaille dur et économise de l‘argent. »
Pour environ 30 heures de travail, approximativement 190 000 $ furent
créés dans la colonne de l‘actif, et aucunes taxes ne furent prélevées.

Qu’est-ce qui vous semble le plus difficile ?

1. Travaillez dur, payez 50 % en taxes et contributions, épargnez ce


qui reste. Vos économies vous rapporteront alors 5 % d‘intérêt,
sur lequel vous êtes taxé.

OU BIEN

2. Prenez le temps de développer votre intelligence financière et


exploitez le pouvoir de votre cerveau et de la colonne de l‘actif.

Si vous utilisez l‘option numéro 1, assurez-vous de prendre en compte


combien de temps il vous faudrait pour épargner 190 000 $. Le temps étant
un de vos plus importants actifs.
À présent, vous comprenez peut-être pourquoi je secoue la tête en silence
quand j‘entends des parents me dire : « Mon enfant se débrouille bien à

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l‘école et reçoit une bonne éducation. » Il se peut qu‘elle soit bonne, mais
est-elle adéquate ?
Je sais que la stratégie d‘investissement qui précède est modeste. Elle sert
à illustrer comment de petites affaires peuvent devenir d‘importantes
transactions. Je le répète, ma réussite reflète l‘importance d‘une solide base
financière, laquelle commence par une solide éducation financière. Je l‘ai
déjà dit, toutefois ça vaut la peine de le répéter : l‘intelligence financière est
formée par ces quatre principales compétences techniques :

1. La comptabilité
C‘est la capacité de lire et d‘interpréter les chiffres. C‘est une
compétence vitale si vous voulez lancer une entreprise ou faire des
investissements.
2. L’investissement
C‘est la science de l‘argent générant de l‘argent.
3. La compréhension des marchés
L‘offre et la demande. Alexander Graham Bell offrit au marché
ce que ce dernier voulait. Bill Gates fit de même. Une maison
de 75 000 $ dont le prix de vente était de 60 000 $, et qui
finalement m‘a coûté 20 000 $, car j‘ai su saisir une occasion
offerte par le marché. Quelqu‘un achetait et quelqu‘un d‘autre
vendait.
4. La loi
Acquérir des connaissances en comptabilité, dans le domaine des
entreprises, au chapitre des statuts et des règlements fédéraux et de
chacun des États. Je recommande de rester dans les limites des
règlements.

C‘est cette base fondamentale ou la combinaison de ces compétences qui


sont nécessaires pour réussir dans la poursuite de la richesse ; que ce soit
par l‘achat de petites maisons, de grands appartements, d‘entreprises,
d‘actions, d‘obligations, de métaux précieux, de pièces de collection, de
cartes de baseball, ou de choses similaires.

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Quelques années plus tard, le marché de l‘immobilier avait repris du poil
de la bête et tout le monde voulait sa part du gâteau. La Bourse connaissait
une forte hausse et tout le monde s‘y précipitait. L‘économie américaine
se remettait en selle. Je me mis à vendre et je voyageai au Pérou, en
Norvège, en Malaisie et aux Philippines. Le portrait de l‘investissement
avait changé. Le marché de l‘immobilier était rendu presque inabordable
pour des acheteurs. Maintenant, je ne fais que regarder les valeurs
grimper dans la colonne de l‘actif et je commencerai probablement à
vendre. Je soupçonne que certaines de ces six petites maisons vont
bientôt se vendre et que le billet à ordre de 40 000 $ sera converti en
argent comptant. Il me faut téléphoner à mon comptable pour prendre
des dispositions relativement à l‘argent et chercher des échappatoires
fiscales.
Voilà où je veux en venir : Les investissements vont et viennent,
le marché est en hausse, le marché est en baisse, l‘économie s‘améliore
puis s‘effondre. Le monde vous offre continuellement des occasions
exceptionnelles, chaque jour de votre vie, mais trop souvent vous ne les
voyez même pas. Mais elles sont là. Plus le monde change et plus la
technologie change, plus il y aura d‘occasions pour permettre à votre
famille et à vous-même d‘être financièrement à l‘abri pour des générations
à venir.
Mais pourquoi vous donner la peine de développer votre intelligence
financière ? Une fois de plus, vous seul pouvez répondre à cela. Pour ma
part, je sais pourquoi je poursuis mon apprentissage et mon développement.
Je le fais parce que je sais que des changements vont survenir. J‘aime mieux
accueillir le changement que m‘accrocher au passé. Je suis conscient que le
marché va connaître des hauts et des bas. Je veux sans cesse développer
mon sens des affaires parce qu‘à chaque sursaut du marché, des gens
supplieront à genoux, craignant pour leurs emplois. Il en est d‘autres,
pendant ce temps-là, qui vont accepter les citrons que la vie leur tend – on
s‘en fait tous passer à l‘occasion – pour les transformer ensuite en millions.
C‘est ça, l‘intelligence financière.
On m‘interroge souvent sur les citrons que j‘ai convertis en millions. Je
suis réticent à m‘étendre sur des exemples tirés de mes investissements
personnels. Je crains que ce ne soit perçu comme de la vantardise ou de la
prétention. Loin de moi pareille intention. Je fais appel à des exemples
uniquement à titre d‘illustrations numériques et chronologiques de cas réels
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et simples. J‘utilise ces exemples pour que vous réalisiez que c‘est facile de
réussir dans ce domaine. Et d‘autant plus à mesure que l‘on se familiarise
avec les quatre colonnes de l‘intelligence financière : les revenus, les
dépenses, l‘actif et le passif.
Je recours principalement à deux véhicules pour assurer ma croissance
financière : l‘immobilier et les petites valeurs en capital. Mais je mise
surtout sur l‘immobilier. À longueur d‘année, mes propriétés sont fertiles en
cash-flow et connaissent des poussées de croissance quant à leur valeur
marchande. Les petites valeurs en capital, pour leur part, sont axées sur un
rendement rapide.
Je ne vous conseille pas de faire tout ce que je fais. Les exemples que je
vous donne ne sont que des exemples. Si l‘occasion qui se présente à moi
est trop complexe et que je ne comprends pas cet investissement potentiel,
je m‘abstiens. Un peu de calcul et de jugement, voilà tout ce qu‘il faut pour
réussir financièrement.

Cinq raisons justifient mon recours aux exemples

1. Donner le goût aux gens d‘en apprendre davantage.


2. Leur faire comprendre que tout devient facile si les fondations sont
solides.
3. Leur prouver que n‘importe qui peut devenir riche.
4. Qu‘il y a d‘innombrables façons d‘atteindre ses objectifs.
5. Qu‘il ne s‘agit pas là d‘une science compliquée.

En 1989, j‘avais l‘habitude de faire mon jogging dans un coin charmant


de Portland, Oregon. Dans une banlieue émaillée de petites maisons
chatoyantes, mignonnes et coquettes. On aurait pu s‘attendre à voir le petit
chaperon rouge gambader sur le trottoir pour se rendre chez sa grand-mère.
Il y avait des pancartes « à vendre » partout. Le secteur de la construction
était en piteux état, le marché de la Bourse venait de s‘effondrer,
l‘économie périclitait. Sur une rue, j‘ai remarqué une pancarte « à vendre »
qui visiblement était plantée là depuis plus longtemps que les autres ; elle

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semblait usée par le temps. Un jour, pendant mon jogging je croisai le
propriétaire qui avait l‘air troublé.
« Combien souhaitez-vous pour votre maison ? » demandai-je.
Il se tourna vers moi et esquissa un maigre sourire : « Faites-moi une
offre, dit-il. Elle est à vendre depuis plus d‘un an et plus personne ne se
donne la peine de venir la voir maintenant.
— Je vais y jeter un coup d‘œil », proposai-je, et une demi-heure plus
tard, j‘achetais la maison 20 000 $ de moins que le prix qu‘il demandait au
départ.
C‘était une belle maison avec deux chambres à coucher et des
enjolivements à toutes les fenêtres. Elle était bleu pâle avec des tons de gris
et avait été construite en 1930. À l‘intérieur il y avait un magnifique foyer
en pierre, en plus de deux chambrettes. C‘était la maison de location idéale.
Je versai au propriétaire 5 000 $ d‘acompte pour une maison de 45 000 $
qui valait en réalité 65 000 $, mais dont personne ne voulait. En l‘espace
d‘une semaine le propriétaire quitta les lieux, heureux de retrouver sa
liberté, et mon premier locataire emménagea, un professeur du collégial de
la région. Une fois que l‘hypothèque, les dépenses et les honoraires de
consultant furent payés, j‘empochai un peu moins de 40 $ à la fin de chaque
mois. Ce qui n‘était guère excitant.
Mais un an plus tard, le marché immobilier de l‘Oregon, touché par la
crise, reprenait du poil de la bête. Des investisseurs de la Californie, bourrés
de fric à cause de leur marché de l‘immobilier encore en plein essor,
envahissaient le nord et achetaient en masse dans les États d‘Oregon et de
Washington.
Eh bien, j‘ai vendu cette petite maison 95 000 $ à un jeune couple de
Californie qui flairait là une belle affaire. Mes gains en capitaux frisant les
40 000 $ furent placés dans un plan d‘échange 1031 sur les impôts reportés,
et je me mis à l‘affût d‘un nouvel investissement. Il me fallut environ un
mois pour dénicher un immeuble d‘habitation de 12 unités situé près de
l‘usine Intel à Beaverton, Oregon. Les propriétaires vivaient en Allemagne,
n‘avaient aucune idée de sa valeur et, là aussi, souhaitaient s‘en départir.
J‘ai fait une offre de 275 000 $ pour cet immeuble d‘une valeur de
450 000 $. On s‘est mis d‘accord pour 300 000 $.

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Le problème avec les placements « sans risque », c’est qu’ils sont
tellement « dilués » qu’ils génèrent peu de profits.

Je l‘ai acheté et conservé pendant deux ans. Utilisant le même procédé


d‘échange 1031, nous avons vendu l‘édifice 495 000 $ et fait l‘achat d‘un
immeuble de 30 logements à Phoenix, dans l‘Arizona. Nous avions
déménagé à Phoenix à cette époque pour en finir avec la pluie et, de toute
façon, il était impératif pour nous de vendre. Tout comme le marché de
l‘Oregon auparavant, le marché immobilier de Phoenix languissait. Le prix
des 30 logements s‘élevait à 875 000 $ et commandait un acompte de
225 000 $. La marge brute d‘autofinancement des 30 unités excédait
légèrement les 5 000 $ par mois.
Le marché de l‘Arizona se releva, et quelques années plus tard, un
investisseur du Colorado nous offrit 1,2 million pour la propriété 9 .
Ce qu‘il faut retenir de cet exemple, c‘est qu‘un petit investissement
initial peut croître considérablement. Une fois de plus, il s‘agit de bien
comprendre les états financiers, les stratégies d‘investissement, les lois et de
bien connaître le pouls du marché. Ceux qui ne sont pas versés dans ces
domaines doivent de toute évidence emprunter les sentiers battus, c‘est-à-
dire y aller prudemment, diversifier leurs investissements et miser
uniquement sur des placements sans risque. Le problème avec les
placements « sans risque », c‘est qu‘ils sont tellement « dilués » qu‘ils
génèrent peu de profits.
Afin de se protéger et de protéger leurs clients, la plupart des grosses
maisons de courtage ne veulent rien savoir des transactions spéculatives. Il
s‘agit là d‘une sage politique.
Les affaires vraiment fantastiques ne sont pas proposées aux débutants.
Souvent, les meilleures transactions, celles qui rendent les riches encore
plus riches, sont réservées à ceux qui connaissent le jeu. Il est
théoriquement illégal d‘embarquer un non-initié dans de telles affaires
spéculatives, mais naturellement, la chose se produit. Plus je deviens
« initié », plus les occasions se multiplient sur mon chemin. Voilà un
autre motif d‘aiguiser votre sens des affaires tout au long de votre vie
: oui, davantage d‘occasions vous seront proposées. La facilité avec

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laquelle vous

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pourrez juger de la qualité d‘une affaire sera proportionnelle à votre niveau
d‘intelligence financière.
Votre intelligence peut repérer une mauvaise affaire ou faire en sorte
de la transformer à votre avantage. Plus j‘en apprends, et il y a
beaucoup à apprendre, plus je gagne d‘argent en vertu de l‘expérience et
de la sagesse que j‘accumule au fil des années. J‘ai des amis, des
bourreaux de travail dans leur profession, qui jouent la carte de la
prudence, mais sans parvenir à acquérir la sagesse financière, ce qui
demande effectivement beaucoup de temps à cultiver.
Ma philosophie globale consiste à planter des graines dans ma colonne de
l‘actif. C‘est ma formule. Je démarre modestement et je plante des graines.
Certaines croissent, d‘autres, non.
Notre société immobilière a accumulé des propriétés pour une valeur de
plusieurs millions de dollars. C‘est notre fiducie d‘investissement
immobilier. Là où je veux en venir, c‘est que la plupart de ces millions ont
démarré par de petits placements de 5 000 $ à 10 000 $. Tous ces
versements initiaux ont eu la chance de pouvoir profiter d‘un marché en
pleine expansion, d‘un accroissement d‘exonération d‘impôt, et de changer
de mains plusieurs fois au fil des années.
Nous possédons aussi un portefeuille de valeurs boursières, encadré par
une société que Kim et moi appelons notre « fonds commun de placement
personnel ». Nous avons des amis qui négocient strictement avec des
investisseurs comme nous, disposant d‘un surplus d‘argent à investir chaque
mois. Nous achetons des entreprises privées spéculatives et à risques élevés
qui sont sur le point d‘émettre des actions dans le public sur le marché de la
Bourse aux États-Unis ou au Canada.
Voici un exemple de la rapidité avec laquelle les profits peuvent
être engrangés : 100 000 parts d‘une entreprise à 25 cents chacune avant
qu‘elle n‘émette des actions dans le public. Six mois plus tard, l‘entreprise
est cotée en Bourse, et les 100 000 parts valent désormais 2 $ chacune. Si
l‘entreprise est bien administrée, la valeur par action va poursuivre son
escalade pour atteindre 20 $ ou plus. On a connu des années où notre
investissement de 25 000 $ a atteint le million en moins d‘un an.

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Ce n‘est pas du jeu si vous savez vraiment ce que vous faites. Ça devient
du jeu si vous ne faites que mettre de l‘argent dans une transaction et que
vous vous contentez de prier. Il s‘agit, dans n‘importe quel domaine, de
faire appel à vos connaissances techniques, à votre sagesse et à votre
passion des affaires pour améliorer vos chances et diminuer les risques.
Bien sûr, le risque est toujours là.
C‘est l‘intelligence financière qui améliore les chances. Par conséquent,
ce qui s‘avère risqué pour l‘un l‘est moins pour l‘autre. C‘est la principale
raison pourquoi j‘encourage continuellement les gens à investir davantage
dans leur formation financière que dans les valeurs, que ce soit l‘immobilier
ou d‘autres marchés. Plus vous serez habile, plus vous serez en mesure de
contrer la malchance.
Les valeurs ou les actions dans lesquelles j‘investis personnellement sont
extrêmement risquées pour la plupart des gens et ne sont carrément pas à
conseiller. Je joue à ce jeu-là depuis 1979 et j‘ai payé cher pour apprendre.
Mais si vous vous donnez la peine de vous renseigner, par des lectures, afin
de découvrir pourquoi de tels investissements sont à risques élevés pour la
plupart des gens, il se peut que vous soyez capable d‘organiser votre vie
différemment, et que vous puissiez faire en sorte de transformer 25 000 $ en
un million, en l‘espace d‘un an, avec peu de risques pour vous.
Tel que mentionné plus tôt, il ne faut pas voir de recommandations dans
tout ce que j‘écris. Je me sers de l‘écriture pour illustrer uniquement ce que
je considère simple et possible. Mes réalisations, c‘est de la petite bière
dans cet univers ; il n‘en reste pas moins que pour l‘individu moyen,
empocher passivement plus de 100 000 $ par année est agréable et à sa
portée. Tout dépendant du marché et de votre niveau d‘habileté, c‘est
réalisable en l‘espace de cinq à dix ans. Si vous maintenez un train de vie
modeste, un revenu additionnel de 100 000 $ se prend bien, que vous
travailliez ou non. Vous pouvez travailler si ça vous chante ou choisir
de vous arrêter si bon vous semble, et utiliser l‘appareil fiscal du
gouvernement à votre avantage plutôt qu‘à votre détriment.

Ce n’est pas du jeu si vous savez vraiment ce que vous faites. Ça


devient du jeu si vous ne faites que mettre de l’argent dans une
transaction et que vous vous contentez de prier.

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Mon cheval de bataille demeure l‘immobilier. J‘adore l‘immobilier pour
sa stabilité ; c‘est un secteur qui bouge lentement. J‘en solidifie les
fondations. La croissance de la marge brute d‘autofinancement est
passablement soutenue et si elle est bien administrée, elle a de bonnes
chances de prendre de la valeur. Le luxe de pouvoir compter sur de solides
assises immobilières, c‘est que ça me permet en quelque sorte de jouer
d‘audace avec les valeurs spéculatives que j‘achète.
Advenant de gros profits sur le marché de la Bourse, je règle mon impôt
sur les plus-values en capital et je réinvestis le surplus dans l‘immobilier, ce
qui consolide davantage mes assises.
Un dernier mot à propos de l‘immobilier. J‘ai fait le tour du monde pour
enseigner aux gens comment investir. Dans chaque ville, j‘ai entendu des
gens dire qu‘on ne peut acquérir de l‘immobilier à bas prix. Ce n‘est pas ce
que me révèle mon expérience. Même à New York ou Tokyo, ou
simplement en banlieue, on peut trouver d‘excellentes occasions négligées
par la plupart des gens. À Singapour, qui connaît actuellement une hausse
des prix dans le domaine de l‘immobilier, on peut repérer de bonnes affaires
sans trop de mal. Donc, chaque fois que j‘entends quelqu‘un prétendre que
« cela ne se fait pas ici », en me pointant du doigt, je lui réplique qu‘il aurait
dû dire : « Je n‘ai pas su faire cela ici‡ jusqu‘à maintenant. »
Les occasions inespérées ne se voient pas à l‘œil nu ; seuls les yeux de
l‘esprit peuvent les voir. Si la plupart des gens ne deviennent pas riches,
c‘est qu‘ils ne sont pas formés sur le plan financier à reconnaître les
occasions qui surgissent devant eux.
On me demande souvent : « Par où dois-je commencer ? »
Dans le dernier chapitre, je propose les 10 étapes qui m‘ont conduit à la
liberté financière. Mais n‘oubliez jamais d‘avoir du plaisir. Quand vous
apprendrez les règles et le vocabulaire de l‘investissement, et que vous
commencerez à bâtir votre colonne de l‘actif, je pense que vous découvrirez
que c‘est le jeu le plus amusant que vous puissiez trouver. Parfois vous
gagnez, parfois vous apprenez. Mais ayez donc du plaisir. La plupart des
gens ne gagnent jamais parce qu‘ils sont dominés par la peur de perdre.
C‘est pourquoi je trouvais l‘école démodée. À l‘école, on nous enseigne que
les erreurs sont mauvaises et on nous punit pour les avoir commises.

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Les occasions inespérées ne se voient pas à l’œil nu ; seuls les yeux de
l’esprit peuvent les voir.

Pourtant, si on analyse le mode d‘apprentissage humain, c‘est en faisant


des erreurs qu‘on apprend. C‘est en tombant qu‘on apprend à marcher. Sans
ces chutes, on ne marcherait pas. Il en va de même pour apprendre à aller à
bicyclette. J‘en porte encore des cicatrices aux genoux, mais aujourd‘hui, je
peux aller à bicyclette sans même y penser. C‘est pareil pour la richesse.
C‘est bien dommage, mais si la plupart des gens ne connaissent pas la
richesse, c‘est principalement qu‘ils sont terrifiés à l‘idée de perdre. Les
gagnants n‘ont pas peur de perdre. Les perdants, si. L‘échec fait
partie intégrante du succès. Les gens qui fuient l‘échec fuient aussi le
succès.
L‘argent me fait beaucoup penser à ma façon de jouer au tennis.
Je travaille fort, je commets des erreurs, je rectifie mon jeu, je commets
d‘autres erreurs, je me corrige encore et je m‘améliore. Si je perds le match,
je cours au filet pour serrer la main de mon adversaire et je lui lance en
souriant : « À samedi prochain ! »
Il y a deux types d‘investisseurs :
1. Premièrement, et il s‘agit des plus nombreux, il y a ces investisseurs qui
achètent un placement fin prêt, déjà en boîte. Ils contactent un point de
vente, soit une société immobilière, un courtier ou un planificateur
financier, et ils achètent un produit : ce peut être un fonds commun de
placement, une fiducie de placement immobilier, des actions ou des
obligations. C‘est une façon saine et simple d‘investir. Par analogie, ce
pourrait être semblable à l‘attitude d‘un client qui entre dans un magasin
d‘informatique et qui achète le premier ordinateur qu‘il voit sur les
rayons.
2. Le deuxième type d‘investisseurs crée des investissements. Cet
investisseur a l‘habitude de concocter des affaires, un peu comme ces
gens qui montent un ordinateur à partir de pièces qu‘ils ont déjà
achetées. Je ne connais rien au montage d‘un ordinateur, mais je sais par
contre comment réunir les ingrédients d‘une belle affaire, et je connais
d‘autres gens qui le font.

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Le vrai professionnel, c‘est le second type d‘investisseurs. Il faut parfois
des années avant que toutes les pièces ne s‘assemblent correctement. Il se
peut qu‘on n‘y parvienne jamais. Voilà le genre d‘investisseurs que
mon père riche m‘encourageait à devenir. Il est important d‘apprendre à
assembler les pièces ensemble parce que c‘est de là que proviennent les
énormes profits, ou les lourdes pertes si les vents vous sont contraires.
Si vous voulez appartenir au second type d‘investisseurs, vous devez
développer trois aptitudes principales :
1. Savoir découvrir une occasion d’affaires que tous les autres ont
ratée.
Vous voyez alors en esprit ce que les autres ratent du regard. En
guise d‘exemple, un de mes amis avait acheté une vieille maison
délabrée. Elle était affreuse à voir. Tout le monde se demandait
pourquoi il l‘avait achetée. Il avait vu quelque chose qui nous avait
échappé : cette maison était cédée avec quatre terrains en prime. Il
avait appris la chose au bureau des titres de propriété. Une fois la
maison achetée, il l‘a fait démolir pour ensuite vendre les cinq terrains
à un entrepreneur, trois fois le prix qu‘il avait déboursé pour toute
l‘affaire. Deux mois de travail lui rapportèrent 75 000 $. Ce n‘est
pas beaucoup d‘argent, mais ça bat amplement le salaire minimum
et ce n‘est pas difficile techniquement parlant.
2. Savoir réunir des fonds.
Le monde ordinaire se contente d‘aller à la banque. Ce second type
d‘investisseurs doit apprendre comment se procurer des capitaux, et il
existe plusieurs façons d‘y parvenir qui ne nécessitent pas de soutien
bancaire. Pour démarrer, j‘ai dû apprendre à acheter des maisons sans
l‘aide d‘une banque. Ce ne sont pas tellement les maisons qui se sont
révélées inestimables, mais plutôt l‘aptitude que j‘ai acquise à force de
réunir des fonds.
Trop souvent j‘entends dire : « La banque ne me prêtera pas d‘argent. »
Ou encore : « Je n‘ai pas l‘argent pour l‘acheter. » Si vous voulez
devenir un investisseur de type 2, il vous faut apprendre à faire ce qui
bloque la plupart des gens. En d‘autres mots, la majorité des gens
laissent leur manque d‘argent les empêcher de conclure une affaire. Si

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vous pouvez surmonter cet obstacle, vous devancerez à coups de
millions ceux qui ne parviennent pas à acquérir ces aptitudes.
Il m‘est arrivé plusieurs fois d‘acheter une maison, des actions ou un
immeuble d‘habitation sans un seul sou en banque. Un jour j‘ai fait
l‘acquisition d‘un immeuble d‘habitation pour un million et demi de
dollars. Je me suis assuré « d‘immobiliser l‘affaire » avec un contrat
écrit liant le vendeur et l‘acheteur. J‘ai alors déniché l‘acompte de
100 000 $, ce qui m‘a donné 90 jours pour amasser le reste de l‘argent.
Pourquoi l‘ai-je fait ? Simplement parce que je savais que cet immeuble
valait deux millions de dollars. Je n‘ai jamais réuni le reste des fonds.
Au lieu de cela, la personne qui avait avancé les 100 000 $ m‘a remis
50 000 $ pour avoir découvert cette affaire, elle a pris ensuite ma place
et je me suis retiré. Durée totale de mon travail : trois jours. Je le répète
une fois de plus : ce que vous savez compte davantage que ce que vous
achetez. Qui dit investissement ne dit pas nécessairement achat. C‘est
davantage une question de connaissances.
3. Savoir dénicher des personnes brillantes.
Les gens intelligents sont ceux-là qui engagent ou qui travaillent avec
des gens plus intelligents qu‘eux. Quand vous avez besoin d‘un conseil,
assurez-vous de choisir votre conseiller judicieusement.
Il y a beaucoup à apprendre, mais les récompenses peuvent s‘avérer
astronomiques. Si vous ne voulez pas développer ces aptitudes, je vous
conseille fortement d‘être un investisseur de type 1. Ce que vous connaissez
constitue votre plus grande richesse. Ce que vous ne connaissez pas
représente votre plus grand risque.
Étant donné que le risque sera toujours là, apprenez à le gérer au lieu de
l‘éviter.

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SIXIÈME LEÇON :
TRAVAILLEZ
POUR
APPRENDRE, NE
TRAVAILLEZ PAS POUR
L'ARGENT

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Chapitre 6

Sixième leçon
Travaillez pour apprendre, ne travaillez pas pour
l’argent

La sécurité de l’emploi était la chose la plus importante aux yeux de


mon père instruit, alors que pour mon père riche l’apprentissage
venait en tête de liste.

Q uelques années plus tard, j‘ai accordé une interview à un journal de


Singapour. La jeune journaliste arriva à l‘heure exacte et l‘interview
commença immédiatement. Nous nous assîmes dans le hall d‘un luxueux
hôtel, buvant un café tout en discutant du but de ma visite à Singapour. Je
devais partager la même tribune que Zig Ziglar. Il parlerait de motivation
tandis que je causerais des « Secrets des riches ».
« Un jour, j‘aimerais être un auteur à succès comme vous », dit-elle.
J‘avais parcouru certains des articles qu‘elle avait écrits pour le journal, et
j‘étais impressionné. Son style d‘écriture était clair et lucide. Ses articles
retenaient l‘intérêt du lecteur.
« Vous avez un style formidable, lui dis-je. Qu‘est-ce qui vous
empêche de réaliser votre rêve ?
— Mon travail semble mener nulle part, dit-elle doucement. Tous disent
que mes romans sont excellents, mais rien ne se produit. Voilà pourquoi
je garde mon emploi au journal. Cela paie au moins les factures. Avez-
vous une suggestion quelconque ?

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— Oui, j‘en ai une, dis-je d‘un ton animé. Un de mes amis dirige une
école de formation dans la vente ici à Singapour, et je pense que cela
pourrait grandement aider votre carrière de suivre un de ses cours. »
Elle se raidit : « Êtes-vous en train de dire que je devrais aller à l‘école
pour apprendre comment vendre ? »
Je fis signe que oui.
« Vous n‘êtes pas sérieux, n‘est-ce pas ? »
Je fis de nouveau un signe de tête affirmatif. « Pourquoi ma suggestion
vous déplaît-elle ? » Je cherchais maintenant une façon élégante de m‘en
sortir. Quelque chose l‘avait offensée et je souhaitais à présent n‘avoir rien
dit. Dans ma tentative d‘être utile, je me retrouvais en train de défendre ma
suggestion.
« J‘ai une maîtrise en littérature. Pourquoi devrais-je fréquenter une école
pour y apprendre à devenir une vendeuse ? Je suis une professionnelle. Je
suis allée à l‘école pour acquérir une formation dans une profession précise
dans le but justement de ne pas être une vendeuse. Je déteste les vendeurs.
Ils ne pensent qu‘à l‘argent. Dites-moi donc pourquoi je devrais étudier
dans le domaine de la vente ? » Elle était en train de ranger bruyamment des
dossiers dans son portedocuments. L‘interview était terminée.
Un exemplaire de mon premier livre gisait sur une petite table. Je m‘en
saisis ainsi que de son bloc-notes sur lequel elle avait des annotations.
« Voyez-vous cela ? » lui dis-je en montrant du doigt son bloc-notes.
Elle jeta un coup d‘œil sur ses notes. « Quoi ? » dit-elle, confuse.
Une fois de plus, je désignai du doigt ses annotations. Sur son bloc-notes
elle avait écrit : « Robert Kiyosaki, auteur à succès ».
« Vous avez écrit auteur à succès, et non pas un écrivain auteur à
succès. » Ses yeux s‘écarquillèrent soudain.
« Je suis un écrivain déplorable. Vous êtes une fantastique écrivaine.
J‘ai fréquenté une école pour apprendre comment vendre. Vous avez une
maîtrise en littérature. Réunissez ces deux cordes à nos arcs et nous
obtenons un ‛auteur à succès“ et ‛une écrivaine auteure à succès“. »

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Un éclat de colère s‘alluma dans ses yeux. « Je ne m‘abaisserai jamais
jusqu‘à apprendre comment vendre. Les gens comme vous n‘ont pas leur
place dans le domaine de l‘écriture. Je suis une écrivaine avec une
formation professionnelle et vous êtes un vendeur. Ce n‘est pas juste. » Elle
était furieuse.
Elle rangea le reste de ses notes et se dirigea rapidement vers de grandes
portes vitrées avant de se retrouver soudainement dans l‘air humide et
matinal de Singapour.
Tout au moins, elle me fit une critique juste et favorable le matin suivant
dans son journal.
Le monde est rempli de gens intelligents, talentueux, instruits et très
doués. Nous les croisons tous les jours. Ils sont partout autour de nous.
Il y a quelques jours, mon auto ne fonctionnait pas bien. J‘entrai dans un
garage et le jeune mécanicien régla le problème en quelques minutes
seulement. Il comprit ce qui n‘allait pas en écoutant simplement le bruit du
moteur. J‘étais confondu.
La triste vérité est la suivante : posséder un grand talent ne suffit pas.
Je suis constamment atterré de constater à quel point les gens talentueux
gagnent peu d‘argent. J‘ai rencontré des personnes brillantes et très
instruites qui gagnent moins de 20 000 $ par année. Un expert-conseil en
affaires qui se spécialise dans le domaine médical m‘a raconté à quel point
des dentistes, des médecins et des chiropraticiens éprouvaient des difficultés
financières. Pendant tout ce temps, j‘avais imaginé qu‘après avoir reçu leurs
diplômes, les dollars entreraient à flots. C‘est ce même expert-conseil en
affaires qui a prononcé la phrase suivante : « Une compétence, une seule les
sépare de la grande richesse. »
Ce que cette phrase signifie c‘est que la plupart des gens n‘ont besoin
d‘apprendre et de maîtriser qu‘une seule compétence additionnelle et leurs
revenus vont monter en flèche d‘une façon exponentielle. J‘ai mentionné
précédemment que l‘intelligence financière est une synergie de la
comptabilité, de l‘investissement, du marketing et de la loi. Réunissez ces
quatre compétences techniques et vous verrez que faire de l‘argent avec de
l‘argent sera plus facile que la plupart des gens pourraient croire. Quand il

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s‘agit d‘argent, la seule compétence que la plupart des gens connaissent
consiste à travailler dur.
L‘exemple classique de la synergie des compétences est bien
représenté en la personne de la jeune journaliste du journal. Si elle avait
appris avec application les compétences de la vente et du marketing, ses
revenus auraient fait un bond spectaculaire. À sa place, je suivrais
certains cours dans la réclame, la conception publicitaire de même que dans
la vente. Puis, au lieu de travailler au journal, je chercherais un emploi dans
une agence de publicité.
Et même si elle devait accepter une réduction de salaire, elle y
apprendrait des trucs en communication, à rédiger d‘une façon concise ;
c‘est là une méthode qu‘on utilise avec succès en publicité. Il lui faudrait
aussi consacrer du temps à l‘apprentissage des relations publiques,
lesquelles exigent une importante compétence. Elle apprendrait également
comment aller chercher des millions en publicité gratuite. Puis, le soir et
pendant les fins de semaine, elle pourrait écrire son grand roman. Une fois
achevé, elle serait plus apte à vendre son livre. Ensuite, un peu plus tard,
elle pourrait être « une auteure à succès ».
Juste avant la sortie de mon livre Si vous voulez être riches et
heureux, n’allez pas à l’école, un éditeur me suggéra de changer mon
titre pour celui-ci : Le Côté économique de l’éducation. Je répondis à
l‘éditeur qu‘avec un titre comme celui-là je ne vendrais que deux livres :
l‘un à ma famille et l‘autre à mon meilleur ami. Le problème est qu‘ils
s‘attendraient de le recevoir gratuitement. Le controversé titre Si vous
voulez être riches et heureux, n’allez pas à l’école fut choisi parce que
nous savions qu‘il nous amènerait beaucoup de battage publicitaire.
Je suis en faveur de l‘éducation et je crois qu‘on peut la réformer. Sans
cela, pourquoi continuerais-je de faire des pressions pour faire changer
notre système d‘éducation suranné ? J‘ai donc choisi un titre grâce auquel
j‘allais pouvoir passer à plus d‘émissions de télévision et de radio, pour la
simple raison que j‘étais disposé à être controversé. Plusieurs personnes
pensèrent que j‘étais complètement cinglé, mais le livre vendit encore et
encore. Voilà pourquoi il devint un livre à succès la première semaine de
sa publication.

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Quand je fus diplômé de l‘école militaire de la marine marchande des
États-Unis en 1969, mon père très instruit était heureux. Standard Oil de
Californie m‘avait embauché pour sa flotte de pétroliers. J‘étais lieutenant
et le salaire était peu élevé par comparaison avec mes camarades de
promotion, mais c‘était bien comme ça pour un premier vrai travail après le
collège. Mon salaire initial était approximativement de 42 000 $ par année,
incluant les heures supplémentaires, et je ne devais travailler que sept mois
par année. J‘avais cinq mois de vacances. Si j‘avais voulu, j‘aurais pu
m‘embarquer vers le Viêt-nam avec une compagnie maritime et doubler
facilement mon salaire au lieu de prendre les cinq mois de vacances.

« Tu aurais besoin d’en savoir peu à propos de beaucoup de choses »,


fut la suggestion de père riche.

J‘avais une grande carrière devant moi, et pourtant, je démissionnai après


six mois de service avec la compagnie et j‘entrai dans les Marines pour
apprendre à voler. Mon père très instruit était terrassé. Père riche me
félicita.
À l‘école et dans les lieux de travail, l‘idée de « spécialisation » a gagné
la faveur populaire. C‘est-à-dire que pour gagner davantage d‘argent ou
pour bénéficier d‘une promotion, vous devez vous spécialiser. Voilà
pourquoi certains médecins choisissent très tôt une spécialité telle que
l‘orthopédie ou la pédiatrie. Il en va de même pour les comptables, les
architectes, les avocats, les pilotes et bien d‘autres.
Mon père très instruit croyait en ce même dogme. C‘est pourquoi il était
ravi quand il finit par obtenir son doctorat. Il a souvent admis que les écoles
récompensent les gens qui étudient de plus en plus à propos de moins en
moins de choses.
Père riche m‘encouragea à faire exactement le contraire : « Tu aurais
besoin d‘en savoir peu à propos de beaucoup de choses », fut sa suggestion.
Voilà pourquoi j‘ai travaillé pendant des années dans différents secteurs
de ses entreprises. J‘ai travaillé pendant quelque temps dans son service
de la comptabilité. Même si je ne serais probablement jamais comptable, il
voulait que j‘apprenne par « osmose », en d‘autres mots par influence
réciproque.

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Père riche savait que j‘allais déchiffrer le « jargon », ce langage
particulier aux entreprises et développer du flair pour ce qui est important et
ce qui ne l‘est pas. J‘ai aussi travaillé comme aide serveur dans un
restaurant et comme ouvrier de la construction, de même que dans la vente,
comme préposé aux réservations et dans le marketing. Il nous formait Mike
et moi. C‘est pourquoi il insista pour que nous soyons présents lors de ses
rencontres avec ses banquiers, ses avocats, ses comptables et ses courtiers.
Il voulait que nous ayons quelques notions concernant chaque aspect de son
empire.
Quand j‘ai démissionné de mon emploi très rémunérateur à la Standard
Oil, mon père très instruit eut avec moi une conversation à cœur ouvert. Il
était déconcerté. Il ne pouvait pas comprendre ma décision de démissionner
d‘une carrière offrant un salaire élevé, des avantages majeurs, une longue
période de vacances et des perspectives de promotion. Quand il me
demanda un jour : « Pourquoi as-tu démissionné ? » Je n‘ai pas pu lui
expliquer même si j‘ai essayé de mon mieux de le faire. Ma logique ne
correspondait pas à la sienne. Le problème est que ma logique
correspondait plutôt à celle de mon père riche.
La sécurité de l‘emploi était la chose la plus importante aux yeux de mon
père instruit alors que pour mon père riche l‘apprentissage venait en tête de
liste.
Mon père très instruit pensait que j‘avais fréquenté l‘école pour
apprendre le métier d‘officier de marine. Mon père riche savait que j‘étais
allé à l‘école pour étudier le commerce international. Donc, quand j‘étais
étudiant j‘ai fait plusieurs parcours en cargos, j‘ai navigué sur d‘énormes
navires de charge, des pétroliers et des paquebots en direction de l‘Extrême-
Orient et du Pacifique Sud.
Mon père riche insista pour que je reste dans le Pacifique au lieu de
m‘embarquer sur des navires à destination de l‘Europe, car il savait que les
« nations émergentes » se trouvaient en Asie, pas en Europe. Tandis que la
plupart de mes camarades de classe, y compris Mike, faisaient la fête dans
leurs confréries d‘étudiants, j‘étudiais le commerce, les gens, les différents
types d‘affaires et de cultures au Japon, à Taïwan, en Thaïlande, à
Singapour, à Hong-Kong, au ViêtNam, en Corée, à Tahiti, en Samoa et dans

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les Philippines. Moi aussi je faisais la fête, mais ce n‘était pas dans une
confrérie d‘étudiants. J‘ai grandi rapidement.
Mon père très instruit n‘arrivait pas à comprendre pourquoi j‘avais
décidé de démissionner et de m‘enrôler dans les Marines. Je lui dis que je
voulais apprendre à voler, mais en fait je voulais apprendre à commander
des troupes. Père riche m‘expliqua que la gestion du personnel était la partie
la plus difficile dans l‘administration d‘une entreprise. Il avait passé trois
ans dans l‘armée ; mon père très instruit avait été exempté de faire son
service militaire. Père riche me parla de l‘importance d‘apprendre à diriger
des gens dans des situations périlleuses. « Il te faudra ensuite acquérir les
qualités d‘un chef, dit-il. Si tu n‘es pas un bon chef, tu vas te faire tirer dans
le dos tout comme cela se fait dans le milieu des affaires. »
À mon retour du Viêt-nam en 1973, je donnai ma démission même si
j‘adorais voler. Je décrochai un poste chez Xerox Corp. J‘entrai au service
de cette société pour une raison précise, et ce n‘était pas pour les avantages
de l‘emploi. J‘étais une personne timide et rien que de penser qu‘il me
faudrait vendre, cela représentait pour moi le sujet le plus angoissant au
monde. Xerox possède l‘un des meilleurs programmes de formation en
Amérique dans le domaine de la vente.
Mon père riche était fier de moi. Mon père très instruit avait honte. Étant
un intellectuel, il croyait que les vendeurs occupaient un rang inférieur à
lui-même. J‘ai travaillé pendant quatre ans pour Xerox avant de surmonter
ma peur de frapper à la porte et d‘être rejeté. Quand je suis parvenu à me
classer régulièrement parmi les cinq meilleurs vendeurs, j‘ai démissionné
de nouveau et j‘ai continué mon chemin, laissant derrière moi une autre
formidable carrière au service d‘une excellente entreprise.
En 1977, j‘organisai ma première entreprise. Père riche nous avait formés
Mike et moi pour que nous prenions la direction d‘entreprises.
Il me fallait donc maintenant apprendre à les créer et à les monter. Mon
premier produit, un portefeuille en nylon et Velcro, fut fabriqué en
Extrême- Orient et expédié dans un entrepôt, à New York, à proximité
d‘une école que j‘avais fréquentée. Mon éducation officielle était
maintenant complétée, et il était temps de voler de mes propres ailes. Si
j‘échouais, je perdrais tout. Père riche croyait qu‘il était vraiment
préférable de faire faillite avant l‘âge de trente ans. Son conseil était le
suivant : « Tu auras encore le temps de te

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refaire ». À la veille de mon trentième anniversaire, ma première expédition
par bateau quitta la Corée en direction de New York.

« Occuper un emploi représente un peu plus que d’être complètement à


sec. »

Aujourd‘hui, je continue de faire des affaires à travers le monde. Et


comme mon père riche m‘encouragea à le faire, je continue de solliciter les
« nations émergentes ». Aujourd‘hui, mon entreprise de placement investit
dans les régions d‘Amérique du Sud et d‘Asie, aussi bien qu‘en Norvège et
en Russie.
Il y a un vieux cliché qui dit : « Occuper un emploi représente un peu
plus que d‘être complètement à sec. » Et malheureusement, je dirais que cet
adage s‘adresse à des millions de personnes. Vu que l‘école ne pense pas
que l‘intelligence financière est vraiment de l‘intelligence, la plupart des
travailleurs « vivent selon leurs moyens ». Ce qui signifie qu‘ils travaillent
et paient leurs factures.
Il existe une autre théorie de gestion qui s‘énonce comme suit : « Les
ouvriers travaillent juste assez dur pour ne pas être congédiés, et les
propriétaires paient juste assez pour que les ouvriers ne laissent pas leur
emploi. » Et si vous considérez les échelles de salaires de la plupart des
entreprises, je dirais qu‘il y a une part de vérité dans cette affirmation.
Il en résulte que la plupart des ouvriers n‘arrivent jamais à rien. Ils
accomplissent ce qu‘on leur a enseigné à faire : « Trouve-toi un emploi
sûr. » La plupart des travailleurs visent à travailler pour la paye et les
avantages qui les gratifient à court terme, mais qui s‘avèrent souvent
désastreux à long terme.
Au lieu de cela, je recommande aux jeunes gens de rechercher un emploi
pour l‘apprentissage qu‘ils y feront, bien plus que pour l‘argent qu‘ils y
gagneront. Je leur conseille de bien considérer les compétences qu‘ils
veulent acquérir avant de choisir une profession spécifique et avant d‘être
pris au piège de la « foire d‘empoigne ».
Une fois que les gens sont piégés par le processus qui consiste à payer
des factures pendant toute une vie, ils deviennent comme ces petits

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hamsters qui tournent sans cesse en rond dans ces petites roues de métal.

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