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: Laboratoire Géographie-Environnement et Aménagement (LAGEA) ; Parcours type :
Formation doctorale de Géographie (Faculté des Lettres, Arts et des Sciences Humaines),
Université Marien NGOUABI ; Brazzaville–Congo.
Résumé
Dans le présent article, il est question de rechercher la relation entre l’évolution spatiale des
températures de surface à Pointe-Noire et les facteurs anthropiques (urbanisation et
végétation). Les données de températures de surface et les indices normalisés d’urbanisation
(NDBI) et de végétation (NDVI) sont utilisées. Elles ont été estimées à partir d’images
satellites Landsat 8 Operational Land Imagers (OLI) & Thermal Infrared Sensor (TIRS). Les
résultats obtenus à l’issue des analyses montrent une augmentation des températures de
surface du centre de la ville, se généralisant sur l’ensemble de la ville de Pointe-Noire en
fonction de l‘urbanisation et du recul de la végétation. Les zones à forte température
correspondent à une forte concentration urbaine et à un recul ou diminution du couvert
végétal.
Abstract:
In this article, it is a question of researching the relationship between the spatial evolution of
ground surface temperatures in Pointe-Noire and anthropogenic factors (urbanization and
vegetation).Surface temperature data and standardized urbanization (NDBI) and vegetation
indices (NDVI) are used. They were estimated from Landsat 8 Operational Land Imagers
(OLI) & Thermal Infrared Sensor (TIRS) satellite images. The results obtained from the
analyses show an increase in the ground surface temperatures of the center of the city,
spreading over the entire city of Pointe-Noire depending on urbanization and vegetation.
Areas with high temperatures correspond to a high urban concentration and a retreat or
decrease in vegetation cover.
1. Introduction
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des recherches scientifiques présentés dans les différents rapports du GIEC sur
le réchauffement de la planète est de plus en plus alarmant et concluent au
réchauffement exponentiel des températures (GIEC, 2017 ; GIEC, 2021). Les
villes se réchauffent de plus en plus et le problème de l’inconfort thermique dans
les grandes villes se pose avec acuité (Ibiassi Mahoungou, 2020 ; P.10). Les
conséquences du réchauffement des villes se remarquent par la recrudescence
des vagues de chaleur depuis les 3 dernières décennies (Habiba Tebbani et
Yasmina Bouchahm ; 2016). Les îlots de chaleur urbain aggravent les
conséquences de la canicule. Les facteurs à l’origine du réchauffement des
températures à l’échelle de la planète Terre bien que connus, il n’en demeure pas
moins qu’aux échelles régionales et locales, les causes sont toujours peu
élucidées (Référentiel, espaces, publics, thématique (2010). Le rôle des facteurs
anthropiques sur les températures de surface aux échelles régionales et locales
est de plus en plus pris en compte. En effet, les zones urbanisées altèrent
profondément les échanges de masse et d’énergie entre la surface et
l’atmosphère et contribuent ainsi à la création d’une nouvelle couche limite, plus
compliquée que celle qui caractérise les zones naturelles à cause de la
modification des caractéristiques physiques de la surface à cause de l’albédo, la
rugosité, l’imperméabilité des sols. (Habiba Tebbani et al, 2016, P15). Les
récentes études sur l’évolution actuelle et future du climat de la République du
Congo (Ibiassi Mahoungou et al., 2018 ; Ibiassi Mahoungou (2020 ; P.,7 ; 2021,
P, 12) montrent un signal du réchauffement des températures des villes
congolaises, allant dans le même sens que celles de l’Afrique centrale (Sonkoue
et al., 2018, p. 6 ; Yepdo et Derbetini Vondou, 2018, p.5 ; Pokam Mba et al.,
2018 ; p.7). Il devient de plus en plus impérieux de rechercher les causes locales
du réchauffement des villes pour mieux envisager les mesures d’adaptations liés
aux risques sanitaires. Dans la présente étude, deux paramètres anthropiques ont
été pris en compte pour rechercher les facteurs à l’origine du réchauffement des
températures de surface de la ville de Pointe-Noire : la végétation et
l’urbanisation (bâtiment et aménagement). En effet, le département de Pointe-
Noire a bénéficié en 2004 d’une municipalisation accélérée a bouleversé
profondément le paysage urbain. Les infrastructures réalisées pourraient
accentuer le phénomène d’îlots de chaleur urbain. De même, la croissance
urbaine accélérée de la ville de Pointe-Noire et l’absence de plan de
planification dans la gestion de la ville sont aujourd’hui non seulement
responsables de la bidonvilisation de nombreuses sites urbains mais également à
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l’origine de la destruction des quelques espèces végétales poussant aux abords
des cours d’eaux au détriment des lotissements (ONUABITAT, 2012, P13). Le
but de ce travail est donc d’analyser l’influence de l’urbanisation actuelle de la
ville de Pointe-Noire sur le réchauffement des températures de surface de sol.
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Figure1 : Présentation de la ville de Pointe-Noire
2. Méthodologie
2.1. Données utilisées
Trois types des données sont utilisées dans cette étude : les données de
température de surface de Pointe-Noire, calculées à l’aide de l’image du satellite
spatiale Landsat 8 Operational Land Imagers (OLI) & Thermal Infrared Sensor
(TIRS) du 8 mai 2019 (tableau 1) ; les données de la végétation (NDVI) et les
données de l’urbanisation (NDBI). Le tableau 2 présente les formules et
description des indices spectraux retenus.
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Tableau 2 : Formule et description des indices spectraux retenus (Avec 𝜌𝑅 la bande spectrale
du Rouge. 𝜌𝑃𝐼𝑅 La bande spectrale du Proche Infrarouge ; 𝜌𝑀𝐼𝑅1 et 𝜌𝑀𝐼𝑅2 les bandes
spectrales du Moyen Infrarouge. Tableau modifié par Souamy-Legrand en 2020, tiré de (Koffi
Djagnikpo KPEDENOU et al, 2019, P 72)
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température de surface (LST) à partir de l’image a nécessité une conversion,
suivant la loi de Planck, de la luminance dans le domaine de l’infrarouge
thermique en température radiative qui correspond à la température du corps
noir équivalent. Cette dernière a été corrigée, suivant la loi de Stephan-
Boltzman, qui a permis de corriger les effets de l’émissivité par l’utilisation du
modèle empirique de Van de Griend et Owe (1993) » (Abderrahmane Hamimed
et al, 2000, P. 32)
204
Quatrièmement, le calcul de la proportion de la végétation par la formule
suivante :
Avec : h c = 1,4388
ʎ×0 = 0,00115
Où (ʎ= 10,895) est la longueur d’onde effective (10,9 mm pour la bande 10 dans
les données Landsat8), 0 est la constante de Boltzman (1,38×10-23 J/k), h est la
constante de Planck (6,626×1034 J s), c, est la vitesse de la lumière dans le vide
(2,998×10-8 m/sec) et E c’est l’émissivité.
L'indice de végétation par différence normalisé (NDVI) est construit à partir des
canaux rouges (R) et proches infra rouge (PIR). L'indice de végétation normalisé
met en valeur la différence entre la bande visible du rouge et celle du proche
infrarouge. Cet indice est sensible à la vigueur et à la quantité de la végétation.
𝐫𝑷(𝑹) −𝒓𝑷(𝑷𝑰𝑹)
𝐍𝐃𝐕𝐈 = (7)
𝒓𝑷(𝑹) +𝒓𝑷(𝑷𝑰𝑹)
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Conçu pour faire ressortir les terrains battis et les sols nus. L’indice
d’urbanisation par différence normalisé (NDBI) utilise les canaux NIR et SWIR
pour mettre en évidence les agglomérations. Cet indice basé sur les ratios permet
d’atténuer les effets des différences d’éclairage du MNT, ainsi que les effets
atmosphériques. Il est calculé par la formule suivante :
4. Résultats
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Figure 2 : Répartition spatiale des températures de surface de Pointe-Noire en 2019
207
Figure 3 : Cartographie de l’indice d’urbanisation de Pointe-Noire en 2019
208
Figure 4 : Répartition spatiale de l’indice de végétation de Pointe-Noire
209
6. Recherche de l’influence de la végétation sur les températures de
surface
210
5. Discussion des résultats
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Ces résultats coïncident avec ceux publiés par le Groupe d’Experts
Intergouvernementaux sur l’Evolution du climat (GIEC, 2007 ; GIEC, 2021) et
de l’OMM (2021) qui affirme un réchauffement des températures de surface des
grandes villes du monde, en comparaison avec celles de la normale climatique
actuelle (1981-2010). Ces résultats concordent aussi ceux trouvés par (Ibiassi et
al., 2018, qui concluent à un réchauffement des températures de surface de
Brazzaville en relation positive et fortement significative avec l’occupation du
sol.
Les résultats sont aussi proches de ceux des températures projetées durant la
période (2010-2040) par Ibiassi Mahoungou, P. 12), qui trouve une
augmentation de l’ordre de 2 à 3°C des extrêmes des températures des jours plus
chauds à Pointe-Noire en comparaissant avec de celles de la normale climatique
1991-2020.
Ces résultats sont en harmonie avec ceux trouvés par Mansour Almazroui et al.,
2020 ; Pokam Mba W., 2018 qui concluent à un réchauffement des températures
de surface des villes de l’Afrique centrale (durant la période 2021-2030).
7. Conclusion
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accentuerait le phénomène d’îlot de chaleur urbain (ICU). L’absence de la
végétation ou végétation quant à elle, entraine une aggravation d’élévation des
températures de surface par une faible activité végétale.
L’urgence climatique s’impose à Pointe-Noire dans les mesures d’adaptation et
d’atténuation des impacts du réchauffement climatique actuel et futur. Un accent
fort à court, moyen et long terme est nécessaire sur les politiques d’urbanisation
(capacités d’adaptation) de la ville de Pointe-Noire.
8. Bibliographie
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7. Koffi Djagnikpo Kpedenou, Zakariyao Koumoi, (Mars 2019) :
Cartographie et analyse spatiale de la dégradation des terres dans le sud-
est du Togo : une approche basée sur la télédétection. Annales de
l’université de Parakou Série « Sciences Naturelles et Agronomie » Ann.
UP, Série Sci. Nat. Agron. Juin 2019; Vol.9 (No.1) : 67-78
8. ONUABITAT (2012). République du Congo : Profil urbain de Pointe-
Noire. Publié par le Programme des Nations unies pour les établissements
humains. 17p.
9. Organisation Météorologie Mondiale N°1229, (2019) : Déclaration de
l’OMM sur l’état du climat mondial en 2018, 32 pages.
10. Organisation Météorologique Mondiale, 2013, Rapport De Synthèse Sur
Le Climat Dans Le Monde 2001-2010, Une Décennie D’extrêmes
Climatiques, Gèneve2 Suisse p.5-7
11. Pokam Mba, W., T Longandjo, Georges-Noel ; Moufouma-Okia, W., ,
Bell, J.P, , James R., et al., (2018) : Consequences of 1.5 °C and 2 °C
global warming levels for temperature and precipitation changes over
Central Africa ; Environ. Res. Lett. 13 055011 13P. Environ.
12. Référentiel, espaces, publics, thématique (2010) : Lutte contre les îlots de
chaleur urbains : GRAND LYON, communauté urbaine, 2010. 4 P.
13. Simon Perreault (Aout 2014) : Processus d’acquisition de nouvelles
connaissances en urbanisme. Le cas de l’ilot de chaleur urbain. Université
de Montréal Faculté des études supérieures et postdoctorales.Mémoire,
98P.
14. Yepdo,·D.; Derbetini A. Vondou, (2018) : Evaluation and projected
changes in daily rainfall characteristics over Central Africa based on a
multi-model ensemble mean of CMIP5 simulations ;Theoretical and
Applied Climatology
15. Yves Brunet. Impact de la végétation sur le microclimat urbain et la
qualité de l’air. P217-233
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