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Analyse de l’influence des facteurs anthropiques sur les températures de

surface de POINTE-NOIRE (REPUBLIQUE DU CONGO)

LEGRAND SOUAMY E. J. 1 ; IBIASSI MAHOUNGOU G. 1,2 ; MANIAKA F.W.1

1
: Laboratoire Géographie-Environnement et Aménagement (LAGEA) ; Parcours type :
Formation doctorale de Géographie (Faculté des Lettres, Arts et des Sciences Humaines),
Université Marien NGOUABI ; Brazzaville–Congo.

Résumé
Dans le présent article, il est question de rechercher la relation entre l’évolution spatiale des
températures de surface à Pointe-Noire et les facteurs anthropiques (urbanisation et
végétation). Les données de températures de surface et les indices normalisés d’urbanisation
(NDBI) et de végétation (NDVI) sont utilisées. Elles ont été estimées à partir d’images
satellites Landsat 8 Operational Land Imagers (OLI) & Thermal Infrared Sensor (TIRS). Les
résultats obtenus à l’issue des analyses montrent une augmentation des températures de
surface du centre de la ville, se généralisant sur l’ensemble de la ville de Pointe-Noire en
fonction de l‘urbanisation et du recul de la végétation. Les zones à forte température
correspondent à une forte concentration urbaine et à un recul ou diminution du couvert
végétal.

Mots clés : Facteurs anthropiques, température de surface de sol, ville de Pointe-Noire.

Abstract:
In this article, it is a question of researching the relationship between the spatial evolution of
ground surface temperatures in Pointe-Noire and anthropogenic factors (urbanization and
vegetation).Surface temperature data and standardized urbanization (NDBI) and vegetation
indices (NDVI) are used. They were estimated from Landsat 8 Operational Land Imagers
(OLI) & Thermal Infrared Sensor (TIRS) satellite images. The results obtained from the
analyses show an increase in the ground surface temperatures of the center of the city,
spreading over the entire city of Pointe-Noire depending on urbanization and vegetation.
Areas with high temperatures correspond to a high urban concentration and a retreat or
decrease in vegetation cover.

Key-words: Anthropogenic factors, soil surface temperature, city of Pointe-Noire.

1. Introduction

De plus en plus, la question du réchauffement climatique et de ses conséquences


est au centre des rencontres scientifiques et politiques (Simon Perreault, 2014,
P1). L’évolution actuelle et future du climat aux différentes échelles spatio-
temporelles interpelle la conscience des décideurs et des usagers. Les résultats

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des recherches scientifiques présentés dans les différents rapports du GIEC sur
le réchauffement de la planète est de plus en plus alarmant et concluent au
réchauffement exponentiel des températures (GIEC, 2017 ; GIEC, 2021). Les
villes se réchauffent de plus en plus et le problème de l’inconfort thermique dans
les grandes villes se pose avec acuité (Ibiassi Mahoungou, 2020 ; P.10). Les
conséquences du réchauffement des villes se remarquent par la recrudescence
des vagues de chaleur depuis les 3 dernières décennies (Habiba Tebbani et
Yasmina Bouchahm ; 2016). Les îlots de chaleur urbain aggravent les
conséquences de la canicule. Les facteurs à l’origine du réchauffement des
températures à l’échelle de la planète Terre bien que connus, il n’en demeure pas
moins qu’aux échelles régionales et locales, les causes sont toujours peu
élucidées (Référentiel, espaces, publics, thématique (2010). Le rôle des facteurs
anthropiques sur les températures de surface aux échelles régionales et locales
est de plus en plus pris en compte. En effet, les zones urbanisées altèrent
profondément les échanges de masse et d’énergie entre la surface et
l’atmosphère et contribuent ainsi à la création d’une nouvelle couche limite, plus
compliquée que celle qui caractérise les zones naturelles à cause de la
modification des caractéristiques physiques de la surface à cause de l’albédo, la
rugosité, l’imperméabilité des sols. (Habiba Tebbani et al, 2016, P15). Les
récentes études sur l’évolution actuelle et future du climat de la République du
Congo (Ibiassi Mahoungou et al., 2018 ; Ibiassi Mahoungou (2020 ; P.,7 ; 2021,
P, 12) montrent un signal du réchauffement des températures des villes
congolaises, allant dans le même sens que celles de l’Afrique centrale (Sonkoue
et al., 2018, p. 6 ; Yepdo et Derbetini Vondou, 2018, p.5 ; Pokam Mba et al.,
2018 ; p.7). Il devient de plus en plus impérieux de rechercher les causes locales
du réchauffement des villes pour mieux envisager les mesures d’adaptations liés
aux risques sanitaires. Dans la présente étude, deux paramètres anthropiques ont
été pris en compte pour rechercher les facteurs à l’origine du réchauffement des
températures de surface de la ville de Pointe-Noire : la végétation et
l’urbanisation (bâtiment et aménagement). En effet, le département de Pointe-
Noire a bénéficié en 2004 d’une municipalisation accélérée a bouleversé
profondément le paysage urbain. Les infrastructures réalisées pourraient
accentuer le phénomène d’îlots de chaleur urbain. De même, la croissance
urbaine accélérée de la ville de Pointe-Noire et l’absence de plan de
planification dans la gestion de la ville sont aujourd’hui non seulement
responsables de la bidonvilisation de nombreuses sites urbains mais également à

200
l’origine de la destruction des quelques espèces végétales poussant aux abords
des cours d’eaux au détriment des lotissements (ONUABITAT, 2012, P13). Le
but de ce travail est donc d’analyser l’influence de l’urbanisation actuelle de la
ville de Pointe-Noire sur le réchauffement des températures de surface de sol.

1. Présentation de la zone d’étude

La ville de Pointe noire est située géographiquement au Sud du Congo


Brazzaville, entre les latitudes 4°30 et 5° Sud et les longitudes 11°48 et 11°59
Est (figure 1). Elle couvre une superficie de 114,400 ha soit 1144 Km2 et compte
6 arrondissements à savoir : Lumumba, Mvou-Mvou, Tié-Tié, Loandjili, Mongo
mpoukou et Ngoyo. La ville de Pointe-Noire est sous influence d’un climat
tropical humide avec deux saisons pluvieuses et chaudes : Mars-Avril-Mai
(MAM) et Octobre-Novembre-Décembre (OND) et une saison non pluvieuse et
fraiche : Juin-Juillet-Aout-Septembre(JJAS). (G. Ibiassi Mahoungou et al., 2019,
p.3). La structure morphologique présente dans son ensemble un relief peu
élevé, en partie conquis sur des lagunes et sur une terrasse de 12 à 20 m
d’altitude coupée des vallons marécageux. Deux grands ensembles
topographiques se distinguent dans la ville de Pointe-Noire : la plaine et les
plateaux. La majeure partie de la ville est située sur la plaire, tandis que la zone
périe urbaine s’étend sur le plateau. La végétation de Pointe-Noire est en
majeure partie savanicole.

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Figure1 : Présentation de la ville de Pointe-Noire

2. Méthodologie
2.1. Données utilisées

Trois types des données sont utilisées dans cette étude : les données de
température de surface de Pointe-Noire, calculées à l’aide de l’image du satellite
spatiale Landsat 8 Operational Land Imagers (OLI) & Thermal Infrared Sensor
(TIRS) du 8 mai 2019 (tableau 1) ; les données de la végétation (NDVI) et les
données de l’urbanisation (NDBI). Le tableau 2 présente les formules et
description des indices spectraux retenus.

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Tableau 2 : Formule et description des indices spectraux retenus (Avec 𝜌𝑅 la bande spectrale
du Rouge. 𝜌𝑃𝐼𝑅 La bande spectrale du Proche Infrarouge ; 𝜌𝑀𝐼𝑅1 et 𝜌𝑀𝐼𝑅2 les bandes
spectrales du Moyen Infrarouge. Tableau modifié par Souamy-Legrand en 2020, tiré de (Koffi
Djagnikpo KPEDENOU et al, 2019, P 72)

3. Les méthodes d’analyse

Les méthodes d’analyse des données utilisées sont les suivants :


- Méthode de calcul des températures de surface de sol.
Le traitement des données s’est effectué après intégration des données des
imageries satellitaires brutes dans un logiciel SIG. « L’extraction de la

203
température de surface (LST) à partir de l’image a nécessité une conversion,
suivant la loi de Planck, de la luminance dans le domaine de l’infrarouge
thermique en température radiative qui correspond à la température du corps
noir équivalent. Cette dernière a été corrigée, suivant la loi de Stephan-
Boltzman, qui a permis de corriger les effets de l’émissivité par l’utilisation du
modèle empirique de Van de Griend et Owe (1993) » (Abderrahmane Hamimed
et al, 2000, P. 32)

𝐄𝟎 = 𝟏. 𝟎𝟎𝟗 + 𝟎, 𝟎𝟒𝟕 𝐋𝐨𝐠 (𝐍𝐃𝐕𝐈) (1)

L’équation (6) pour calculer l’émissivité. Le traitement s’est déroulé en cinq


étapes : premièrement nous avons extrait la zone d’étude pour la bande 10 (cette
procédure s’est appliquée également pour le calcul du NDVI et NDBI.
Deuxièmement, nous avons calculé le rayonnement spectral TOA (top
Atmospheric) par la formule suivante :

𝐓𝐎𝐀 (𝐋) = 𝐌𝐋 × 𝐐𝐜𝐚𝐥 + 𝐀𝐋 (2)


ML= Radiance_Mult_Band10 = 3,3420E-04 = 0,000342
AL = Radiance_ADD_Band10 = 0,10000
NB : Qcal correspond aux bandes 10 ou 11

Troisièmement, nous avons convertis la température TOA en luminance par la


formule suivante :
𝐊
𝐁𝐓 = (𝐊 𝟐 /(𝐥𝐧 ( 𝟏 ) + 𝟏)) − 𝟐𝟕𝟑, 𝟏𝟓 (3)
𝐋
K1 et K2 = Constante de conversion thermique spécifique à la bande à partir des
métadonnées (K1_Costant _Band_10, où 10 est le numéro de la bande
thermique).
K1_Constant_Band_10 = 774,8853
K2_ Constant_Band_10 = 1321,0789
L=TOA

NB : Pendant le calcul des températures de surface nous avons introduit les


résultats du traitement du NDVI. Notons que le calcul du NDVI (équation 7) à
permis de calculer la proportion de végétation (PV), qui est fortement liée au
NDVI, et l’émissivité (E), qui est liée au PV.

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Quatrièmement, le calcul de la proportion de la végétation par la formule
suivante :

𝐏𝐕 = ((𝐍𝐃𝐕𝐈 − 𝐍𝐃𝐕𝐈𝐦𝐢𝐧𝐢 )/(𝐍𝐃𝐕𝐈𝐦𝐚𝐱𝐢 − 𝐍𝐃𝐕𝐈𝐦𝐢𝐧𝐢 ) (4)

Cinquièmement, nous avons calculé l’émissivité en appliquant la formule


suivante :

𝐄 = 𝟎, 𝟎𝟎𝟒 × 𝐏𝐕 + 𝟎, 𝟗𝟖𝟔 (5)

La valeur de 0,986 correspond à une valeur de correction de l’équation.

Enfin, nous avons pu calculer les températures de surface de sol en appliquant


l’équation LST suivante :

𝐋𝐒𝐓 = (𝐁𝐓/(𝟏 + (𝟎, 𝟎𝟎𝟏𝟏𝟓 × 𝐁𝐓/𝟏, 𝟒𝟑𝟖𝟖) × 𝐋𝐧(𝐄))) (6)

Avec : h c = 1,4388
ʎ×0 = 0,00115
Où (ʎ= 10,895) est la longueur d’onde effective (10,9 mm pour la bande 10 dans
les données Landsat8), 0 est la constante de Boltzman (1,38×10-23 J/k), h est la
constante de Planck (6,626×1034 J s), c, est la vitesse de la lumière dans le vide
(2,998×10-8 m/sec) et E c’est l’émissivité.

- Méthode de calcul de l’indice de végétation par différence normalisé

L'indice de végétation par différence normalisé (NDVI) est construit à partir des
canaux rouges (R) et proches infra rouge (PIR). L'indice de végétation normalisé
met en valeur la différence entre la bande visible du rouge et celle du proche
infrarouge. Cet indice est sensible à la vigueur et à la quantité de la végétation.

𝐫𝑷(𝑹) −𝒓𝑷(𝑷𝑰𝑹)
𝐍𝐃𝐕𝐈 = (7)
𝒓𝑷(𝑹) +𝒓𝑷(𝑷𝑰𝑹)

Où rP(R) et rP(PIR) sont respectivement les réflectances planétaires dans le


rouge et le proche infrarouge.

- Méthode de calcul de l’Indice d’urbanisation par différence normalisée

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Conçu pour faire ressortir les terrains battis et les sols nus. L’indice
d’urbanisation par différence normalisé (NDBI) utilise les canaux NIR et SWIR
pour mettre en évidence les agglomérations. Cet indice basé sur les ratios permet
d’atténuer les effets des différences d’éclairage du MNT, ainsi que les effets
atmosphériques. Il est calculé par la formule suivante :

𝐍𝐃𝐁𝐈 = (𝐒𝐖𝐈𝐑 − 𝐍𝐈𝐑)/(𝐒𝐖𝐈𝐑 + 𝐍𝐈𝐑) (8)


SWIR = valeurs de pixel du canal d’onde courte infrarouge
NIR = valeurs de pixel du canal proche infrarouge

4. Résultats

4.1. Répartition spatiale des températures de surface de la ville de Pointe-


Noire

La répartition spatiale des températures de surface de la ville de Pointe-Noire en


2019 (figure 2) indique des températures allant de 20°C à 31°C. L’ensemble de
la ville enregistre des températures élevées. Les températures les plus élevées se
situent entre 27 et 31°C. Par contre les températures moyennes entre 26 et 27°C,
et les minimale sont situées entre 20 et 26°C. Les températures élevées et
moyenne sont enregistrées pratiquement dans les arrondissements situés au Nord
de ville (Lumumba, Mvou-Mvou, Tié-Tié, Loandjili et Mongo Mpoukou).
Tandis que les minimas sont observés dans l’arrondissement Ngoyo situé au Sud
de la ville.

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Figure 2 : Répartition spatiale des températures de surface de Pointe-Noire en 2019

4.2. Répartition spatiale de l’indice de l’urbanisation par différence


normalisée à Pointe-Noire

En observant la répartition de l’indice de l’urbanisation par différence


normalisée (NDBI) au cours de l’année 2019 (figure 3), nous constatons que la
ville de Pointe-Noire est recouverte en grande partie par des bâtiments. La forte
densité des bâtis se rencontre au centre de la ville, précisément dans
l’arrondissement Mvou-Mvou et Lumumba, avec des valeurs comprises entre
0,00 et 0,59. Les valeurs situées entre -0,08 et 0,00 représentent une
concentration moyenne des bâtiments. Le reste des valeurs (-0,42 et -0,14)
représentent les sols nus, se localisent au Sud de la ville dans l’arrondissement 6
(Ngoyo).

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Figure 3 : Cartographie de l’indice d’urbanisation de Pointe-Noire en 2019

4.3. Répartition de l’indice de végétation par différence normalisé

La répartition spatiale de l’indice de la végétation (NDVI) au cours de l’année


2019 (figure 4), indique que l’ensemble de la ville de Pointe-Noire est recouvert
en grande partie par des bâtiments et par des sols nus ou autres surfaces que les
couverts végétaux, dont les valeurs vont de -0,19 à 0,61. Les valeurs de -0,19 à
0.17 représentent des bâtis et des sols nus. Une végétation moyenne se forme le
long des cours d’eau et ayant une activité chlorophyllienne très faible avec des
valeurs comprises entre 0.22 et 0,61.

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Figure 4 : Répartition spatiale de l’indice de végétation de Pointe-Noire

5. Recherche de l’influence de l’urbanisation sur les températures de


surface

Les corrélations linéaires calculées (figure 5) entre les températures de surface


de sol : Landsat 8 Operational Land Imagers (OLI) & Thermal Infrared Sensor
(TIRS) et le NDBI (Indice d’Urbanisation par Différence Normalisé) indiquent
une relation positive et fortement significative avec des valeurs des R2= 0,9615.
On observe une augmentation des températures de surface à Pointe-Noire en
relation positive avec une urbanisation forte au niveau des arrondissements
Lumumba, Mvou-Mvou, Tié-Tié, Loandjili et Mongo Mpoukou.

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6. Recherche de l’influence de la végétation sur les températures de
surface

Les corrélations entre les températures de surface de Landsat 8 Operational


Land Imagers (OLI) & Thermal Infrared Sensor (TIRS) et l’Indice Normalisé
de Végétation (figure 6) indique une relation positive et fortement significative
avec un R² = 0,9699. Ceci indique une influence négative de la régression de la
couverture végétale (NDVI) sur les températures de surface. En effet, les zones
de faible végétation en termes de couverture (faible NDVI) correspondent aux
arrondissements qui enregistrent les températures les plus élevées.

210
5. Discussion des résultats

Les résultats obtenus sur l’analyse de l’influence des facteurs anthropiques


(urbanisation et la végétation) sur les températures de surface de Pointe-Noire
indiquent que les zones à forte urbanisation et à faible couvert végétal
correspondent aux arrondissements qui enregistrent les températures élevées
(Lumumba, Mvou-Mvou, Tié-Tié, Mongo-Mpoukou, Loandjili et Tié-Tié), avec
les températures (27°C à 31°C). Et les zones de concentration moyenne en
termes de bâtis et de sol nu associé à une activité végétale moyenne enregistrent
les températures peu élevées (26 et 27°C). Tandis que les températures
minimales (20 et 26°C), sont enregistrées dans des zones ou l’activité végétale
est légèrement supérieure aux activités humaines. Il s’agit des endroits non lotis
se situant dans la périphérie de la ville de Pointe-Noire.à l’extrême sud de la
ville dans l’arrondissement Ngoyo.
Ces résultats tendent à montrer que la forme des structures urbaines semble
avoir une influence sur les températures de surface. Les dissipations thermiques
des bâtiments participent ainsi, de façon importante à l’aggravation voire
l’amplification du réchauffement urbain de Pointe-Noire.

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Ces résultats coïncident avec ceux publiés par le Groupe d’Experts
Intergouvernementaux sur l’Evolution du climat (GIEC, 2007 ; GIEC, 2021) et
de l’OMM (2021) qui affirme un réchauffement des températures de surface des
grandes villes du monde, en comparaison avec celles de la normale climatique
actuelle (1981-2010). Ces résultats concordent aussi ceux trouvés par (Ibiassi et
al., 2018, qui concluent à un réchauffement des températures de surface de
Brazzaville en relation positive et fortement significative avec l’occupation du
sol.
Les résultats sont aussi proches de ceux des températures projetées durant la
période (2010-2040) par Ibiassi Mahoungou, P. 12), qui trouve une
augmentation de l’ordre de 2 à 3°C des extrêmes des températures des jours plus
chauds à Pointe-Noire en comparaissant avec de celles de la normale climatique
1991-2020.
Ces résultats sont en harmonie avec ceux trouvés par Mansour Almazroui et al.,
2020 ; Pokam Mba W., 2018 qui concluent à un réchauffement des températures
de surface des villes de l’Afrique centrale (durant la période 2021-2030).

7. Conclusion

L’analyse de l’influence de l’urbanisation et de la végétation sur les


températures de surface de sol par le calcul des indices NDBI et NDVI à l’aide
des images satellites montre une forte variabilité spatiale des températures de
surface à Pointe-Noire, traduisant un réchauffement différencié entre les
arrondissements fortement urbanisés et ceux faiblement urbanisés.
Les arrondissements les plus urbanisés enregistrent les températures de la
surface les plus élevées, tandis que les arrondissements les moins urbanisées
enregistrent les températures de surface les plus faibles. En effet,
l’imperméabilisation des surfaces et la présence de bâtiments, entrainent la
modification du climat locale de la ville de Pointe-Noire et, par ce fait,

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accentuerait le phénomène d’îlot de chaleur urbain (ICU). L’absence de la
végétation ou végétation quant à elle, entraine une aggravation d’élévation des
températures de surface par une faible activité végétale.
L’urgence climatique s’impose à Pointe-Noire dans les mesures d’adaptation et
d’atténuation des impacts du réchauffement climatique actuel et futur. Un accent
fort à court, moyen et long terme est nécessaire sur les politiques d’urbanisation
(capacités d’adaptation) de la ville de Pointe-Noire.

8. Bibliographie

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