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LE PORT
ZAC Mail de l’Océan
Plan de situation
Données générales
Superficie totale 3,6 ha
Périmètre opérationnel 3,6 ha
Population estimée de la ZAC 1 300 habitants
Procédures et partenaires
Procédure : ZAC
Date de création : 6 octobre 2005
Dossier de réalisation : 6 octobre 2005
Début des travaux : 2009
Mode de réalisation : convention
Aménageur : SIDR
Urbanistes : MA Studio
Foncier
Propriété initiale : publique (commune, SIDR) et
privée
Occupation initiale du sol : zone habitée
Maîtrise : négociations amiables
Contexte historique
La ville du Port est née de son Port et de son activité maritime. Très liée au développement
économique portuaire, la ville s’est construite autour de cette activité et en privilégiant le chemin de
fer. Le centre-ville s’est structuré autour d’une trame orthogonale et régulière de rues. Puis, l’activité
portuaire s’est tournée vers l’industrie et par conséquent modifie le fonctionnement de la ville avec son
port. Le Port s’isole ainsi de son centre-ville avec notamment une délocalisation du transport de
marchandises vers le nouveau Port Est.
Cette opération « Mail de l’Océan » est la dernière étape du Plan d’Urbanisme Directeur de 1971
visant à relier la ville à la mer. A travers cette opération de rénovation urbaine, associée à diverses
autres opérations, il s’agit de requalifier le centre-ville, de le rendre attractif et d’accueillir une
population croissante intégrée dans un projet global « Centre-ville et Ville et Port ».
Situation géographique
- la Médiathèque,
- l’école
d’architecture,
- la gare routière
- et le centre-ville et
la rue commerçante
François de Mahy
Centre Ville – Ville et Port : reconquête de son port et redynamisation de son centre ville
La ZAC Mail de l’Océan a été pensée depuis les années 70 à travers l’élaboration du Plan Directeur
d’Urbanisme du Port autour de deux axes majeurs : la résorption de l’habitat insalubre et l’ouverture
de la ville sur la mer. Le Mail de l’Océan est véritablement inscrit dans les documents d’urbanisme de
la ville depuis 10 ans. Au départ, le projet du mail était une simple route. Il est devenu, avec l’enjeu de
la densification, un véritable projet d’aménagement urbain.
- Ouvrir la ville sur la mer par la création d’une voie urbaine et restructurer les espaces
centraux – objectif majeur de relier le centre-ville aux quartiers environnants.
- Redynamiser et restructurer le centre-ville. C’est notamment à ce principe que répond
le projet du mail.
- Finaliser la résorption de l’habitat insalubre (RHI centre-ville, Epuisement, Say -
piscine)
- Favoriser les modes de déplacements doux : nombreux facteurs favorables aux
pratiques piétonnes et cyclistes (faible dénivelé, larges rues, densité de l’habitat…) de
nombreuses actions visent à renforcer et améliorer ces pratiques.
Source :
PLU modifié Juin
2008
La future ZAC s’intègre de fait dans le tissu urbain existant et est en cohérence avec les projets en
cours ou à venir :
1
Opération Programmée d’Amélioration de l’Habitat.
Au regard de l’environnement
La faune présente, ne fait pas partie du patrimoine faunistique indigène de l’île. Quant à
l’impact sur la flore, il reste modeste. Il sera compensé par la plantation de 340 unités de hautes tiges
dont des palmiers royaux sur le mail, mais aussi la plantation de végétaux issus de la liste du
Conservatoire Botanique des Mascareignes. Au total, est prévu l’aménagement en espaces verts de 3
espaces publics d’environ 2 100 m² ainsi que 4 850 m² d’espaces verts privatifs à l’intérieur des
parcelles. Les îlots sont entrecoupés d’espaces verts.
Sur le plan climatique, la commune du Port est considérée comme l’une des plus chaudes de
l’île et peu soumise au vent, elle est exposée à des températures moyennes élevées. Cet élément
important devra être pris en compte dans la conception des logements.
D’après l’étude d’impact, le projet de la ZAC fera augmenter de 14% les besoins en eau
potable par rapport à l’existant. Au niveau des eaux usées, un volume supplémentaire de 3% sera traité
par la station d’épuration existante. Il est prévu une extension de la station qui devrait passer de 80 000
EH2 en 2007 à 100 000 EH en 2015. Trois bassins de collecte des eaux usées se situent sur l’emprise
du projet et déversent au niveau de la canalisation des eaux usées et de la rue de la commune de Paris.
- Le passage du Tram train : En raison du passage du Tram train, aucun réseau ne peut
être réalisé sous la voie. Ces derniers devront être réalisés au niveau des trottoirs.
Aujourd’hui, l’ensemble des réflexions sur le Tram-Train convergent vers la nécessité
de passer dans les centres-villes. L’axe central de la ZAC, d’une large taille pourra
recevoir les voies réservées au passage du futur Tram-Train. Son tracé empreinte l’axe
mixte, l’avenue de la commune de Paris, la rue Sadi Carnot, le Mail de l’Océan, la rue
de Cherbourg, l’avenue Raymond Vergès et l’avenue de la Compagnie des Indes.
- Espace perméable : il a été préconisé au sein de chaque îlot, au travers des cahiers
cession de parcelles, un taux maximal d’imperméabilité incitant le recours à des
méthodes alternatives pour étendre les surfaces perméables (végétalisation…..).
2
EH : Equivalent Habitant
A
v
e
n
u
e
Ecole d’architecture Médiathèque
R
.
V
Source : SIDR e
r
Il s’agit également à travers la création d’une nouvelle rue de Lille de reconfigurer les îlots sur
le principe de la Trame Filoz (tracé en damier) similaires à ceux desservies par les rues
Général de Gaulle, Montpellier, et le Boulevard de Verdun.
La recomposition de la trame urbaine repose sur la création de grandes parcelles
facilitant leur future évolution autour d’un mail central structurant.
Sources : SIDR
Axe central
Une fois, le nouveau découpage en îlots effectué, l’accent a été mis sur la répartition des volumes. Une
étude spécifique a mis en avant la répartition la plus appropriée permettant une densification
importante sur le site et une progression des hauteurs de construction compatible avec le tissu bâti
existant (augmentation des niveaux de construction de la Rue François de Mahy vers le Boulevard de
Verdun).
A l’inverse des autres ZAC étudiées, l’une des contraintes majeures est d’être en secteur déjà
bâti et habité depuis des décennies. Un long travail de la conversation et de négociations s’est donc
engagé avec la population (âgée et ancienne sur le quartier) afin de faire accepter le projet.
En effet, d’après les services communaux en charge de ce dossier et la SIDR, aménageur sur le
périmètre, la concertation a été longue et pleine de rebondissements. Elle s’est organisée sous la forme
de réunions publiques, de permanences, d’une exposition (31 mois au local « Ville et Port ») et
d’ateliers avec les habitants. L’enjeu était de faire connaître le projet afin qu’il soit approprié par un
large public.
Dans un premier temps et en réaction, une association d’habitants s’est opposée au projet et a
demandé la révision du périmètre (qui a été réduit par rapport à l’initial).
Les données financières présentées dans cette étude, sont issues du bilan prévisionnel de
l’opération. Les dépenses d’aménagement de ZAC de Mail Océan du Port sont évaluées à 22 millions
d’euros avec un coût important lié à l’acquisition du foncier qui représente 42% du total des dépenses
et 47 % liés à l’ensemble des travaux (mise en état des sols, VRD secondaires et tertiaires). Le
programme de travaux d’infrastructures prévoit la réalisation de voiries, réseaux, espaces verts et
espaces publics, permettant de desservir la zone et de la relier aux quartiers environnants.
L’acquisition du foncier a occasionné des frais supplémentaires soit un niveau de vente qui avoisinait
370€ /m² en moyenne.
Par rapport à d’autres ZAC étudiées, il est intéressant de voir le coût ici important d’une opération en
renouvellement urbain. D’autres opérations de ce type seront de plus en plus fréquentes à l’avenir
(comparativement à des opérations de pure extension urbaine). Sur cette opération déficitaire, la
participation communale s’élève à 36% du coût global d’aménagement de la zone (au titre du foncier,
du déficit, et de la participation au financement des équipements publics). Cela revient à un coût
moyen global de 55 131 euros par logement. Ce qui représente le coût le plus élevé des ZAC que nous
avons analysé.
DEPENSES RECETTES
Dans une démarche « développement durable », l’accent a été mis dans le cadre de cette opération,
sur un certain nombre de prescriptions qui s’attachent à concevoir des logements particulièrement
soucieux de l’environnement, adaptés aux atouts et contraintes du site, tout en étant fonctionnels.
L’attention a également été portée sur ce qui fait la vie de quartier, à travers une réflexion sur les types
d’espaces publics à produire pour une meilleure intégration et usages possibles. L’objectif est de faire
au final des espaces de qualité.
A travers la conception et la réalisation d’un programme mixte d’un peu plus de 400 logements,
l’aménageur s’est appuyé sur les critères développement durable de l’ARER. Ceux-ci s’appliquent
autant sur les espaces publics et privés que sur les bâtiments.
A3 A4
R+4 R+3
2 niv pk sous sol 20 logts locatifs LLS
1 niv pk sous sol
75 petits logts personnes âgées A2
ou 40 petits logts personnes R+5/7
âgées + 20 lits + cabinet médical 60 logts locatifs PLS
2 niv pk sous sol
B3
A1
R+2/3 A1
25 logts accession R+5/7
R+5/7
libre gamme 100 Chambres étudiants
50 logements étudiantsLLS
et 25
supérieure école 1 LLS
niv pk sous sol
1 niv pk sous sol
B2
R+2/3
25 logts accession
libre gamme
supérieure clinique
1 niv pk sous sol
C3 C4
R+3/4 R+4/5
40 logts accession 60 logts locatifs PLS
miniplex libre « PTZ » 2 niv pk sous sol
2 niv pk sous sol
C2
R+2/3
30 logts accession
libre gamme
supérieure
1 niv pk sous sol
Il sera proposé à terme 410 logements dont : 120 PLS, 40 PTZ, 80 logements en accession libre, 45
LLS, 50 logements étudiants et 75 logements personnes âgées. Ces logements sont sous forme
d’appartements avec jardins privatifs et logements collectifs. Au total, il sera proposé 80% de
logements aidés (dont 39% intermédiaires, le reste produit LLS). Cette diversification des types de
logements vise à équilibrer un parc de logements essentiellement social et à éviter le départ d’habitants
vers d’autres communes proches.
A travers des objectifs qualitatifs marqués, les bâtiments construits suivront des prescriptions en
matière de maîtrise de l’énergie. Les bâtiments devront être conçus selon les critères « PERENE »
(performance énergétique des bâtiments) afin de faciliter la ventilation, l’isolation, la lumière,
l’insonorisation et la gestion des déchets. Ils devront également être équipés de photovoltaïque, de
chauffe eau solaire et les climatiseurs devront être camouflés. Sur le plan des préconisations
architecturales sont notamment souhaités des pares soleil, auvents et volets persiennes protégeant de
l’ensoleillement direct.
C’est environ 45% de la surface totale du projet qui est affectée à des logements. L’écart de densité
selon la surface de référence permet à celle-ci de passer alors du simple au double pour atteindre un
niveau élevé qui avoisine les 300 lgts/ha. Ce calcul de densité varie également en fonction de
l’affectation des surfaces selon les différentes fonctionnalités. Les niveaux de densité sur des espaces
réduits de renouvellement urbain sont plus élevés qu’en extension urbaine.
espaces publics
(jardins)
6%
Logements
36%
3
En effet, le besoin de logements à produire en densification (60% des besoins totaux) est estimé dans la cadre du PLH
intercommunal, à 1 800 logements pour l’ensemble de la commune dont la ZAC du Mail devrait y répondre à une hauteur de
410 logements.
Incitation ou contrainte
Ces premières opérations de logements seront un test qui permettra d’apporter des modifications au
cahier des charges. Ces opérations ont de nombreuses particularités :
- conception d’un parking en sous sol d’un seul niveau sous la voie du tram train
(contraintes fortes) et sous le mail, avec un accès unique et une lumière naturelle ;
Architecture innovante
- Isolation thermique,
performances
énergétiques,
ventilation,
protection solaire
- Confort acoustique
- Réflexions sur les
coloris
- Jardins intérieurs et
petits lieux de
rencontre
Trois quarts des besoins estimés en stationnement de la ZAC sont assurés par la réalisation
d’un parking sous sol de 300 places (le quart restant correspond à une centaine de places en surface).
Une contrainte majeure forte est la réalisation de ce parking de 300 places sous le multiplex et sous le
passage du tram train, à l’intersection du Mail avec la rue François de Mahy avec une volonté de
l’éclairage naturel. Les entrées et les sorties sont prévues depuis la rue Général de Gaulle et la rue
René Michel. Certains parkings souterrains privés seront réalisés à la fois sous les logements et sous le
mail. Afin de ne pas entraver la circulation sur le mail, l’entrée des parkings souterrains s’effectuera
sur l’arrière des immeubles (accessibles depuis les cœurs d’îlots et les voies transversales à l’axe
central). Certaines voies accueilleront des stationnements de surface.
• Le mail d’une largeur de 19 mètres offrira des voies réservées au tram train. Ce gabarit
différencie les différents usages et donnera une aisance globale aux déplacements.
• L’accent sera mis sur le confort de circulation à pied et à vélo. Dans le périmètre étudié, les
cheminements piétons sont aujourd’hui peu confortables, ils sont à inciter étant donné sa
localisation entre la gare routière et le centre ville commerçant. Pour cela, seront réalisés à
travers les aménagements, des continuités piétonnes sécurisées avec la création de nouveaux
trottoirs, ponctués d’éléments évitant notamment les agressions du soleil, de petits espaces de
repos, de micro jardins avant tout permettant aux personnes de déambuler facilement et en
toute sécurité.
En dehors du mail central, l’ensemble des espaces publics de la ZAC est intégré au Schéma Directeur
des Espaces Publics déjà mis en œuvre sur certaines rues de la ville.
Les espaces publics de la ZAC devront être à la fois ombragés et lumineux pour cela, une attention
particulière sera apportée à leur végétalisation (plantes issues de la liste du Conservatoire Botanique
des Mascareignes).
Les jardins seront aménagés de gazons et de sols souples perméables, de plantations (arbres, haies
arbustes) avec des trottoirs de pavé tressés (mail), de béton désactivé et de palmiers le long des bandes
de stationnement. Les jardins privatifs en pied d’immeubles (cœur d’îlots ou en limite périphérique)
sont traités comme des espaces intérieurs de qualité avec une volonté de préserver l’intimité.
Afin de maintenir une continuité avec la rue Raymond Vergés, il sera maintenu la plantation de
palmiers le long de l’axe central de la ZAC.
Une réflexion avait aboutie sur l’usage des eaux « grises » (eaux usées de salle de bain, cuisine) pour
l’arrosage de ces espaces verts. Toutefois, la mise en œuvre est remise en cause par le refus des
services de la DRASS.
Un mobilier urbain spécifique équipera les espaces publics de la ZAC. Ce type de mobilier est déjà
présent dans certaines rues commerçantes de la ville. Il est réalisé à La Réunion (ci-dessous siéges,
jardinières, corbeilles et mail central aménagé).
Le schéma de circulation du centre ville privilégie l’usage des transports en commun et les
déplacements piétons. La circulation automobile au sein de la ZAC se ferra en sens unique vers la mer
(zone limitée à 30 km/h). Deux axes importants encerclent notre périmètre d’étude : la rue de Général
de Gaulle et le boulevard de Verdun. Un réseau existant de voies secondaires irriguent le cœur de la
ZAC : rue de Lyon, rue de Montpellier, ainsi que la future nouvelle rue de Lille.
La ZAC du Mail repose essentiellement sur la création d’un axe central reliant la rue de Cherbourg à
la rue François de Mahy.
Le large gabarit du mail permet d’accueillir les voies du Tram Train. La circulation du tram train est
prévue sur une seule voie sur la rue François de Mahy et en double sens au niveau du mail. Le mail se
devrait se localiser entre deux arrêts. Ce nouveau mode de transport va permettre de diminuer les
problèmes de circulation et de stationnement en centre ville. Il représente un mode de déplacement
accessible à une population faiblement motorisée.
De plus, le site du mail est à proximité directe de la gare routière et donc du réseau « car jaune » et du
réseau de l’agglomération ouest exploité par la Semittel.
Il est enfin envisagé la réalisation d’itinéraires vélo sur les boulevards de Verdun, de Strasbourg et de
Cherbourg (axes principaux en limite de la ZAC).
ª En résumé