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UNIVERSITÉ IBN ZOHR Année universitaire 2021–2022

FACULTÉ DES SCIENCES


Département de Physique
AGADIR

TD d’électricité 2, SMI4
No 3

Exercice 1 : Solénoïdes imbriqués


Deux solénoïdes (S1 ) et (S2 ) de même axe Oz, de même longueur l et de rayons r1 et r2 (> r1 ),
sont emboités l’un dans l’autre (figure 1). Les deux solénoïdes possèdent le même nombre de spires
N . On admet que l  r1;2 . La bobine intérieure est parcourue par un courant i1 .t/ D I cos !t
avec I D 1 A. La bobine extérieure est en court-circuit.
1) Déterminer les coefficients d’induction propre L1 et L2 ainsi que le coefficient d’induction
mutuelle M .
2) En négligeant les résistances internes des fils, déterminer l’expression du courant i2 .t/
parcourant la bobine extérieure. Quelle est son amplitude ?
3) Que vaut le champ magnétique à l’intérieur du solénoïde central ?
4) a) Déterminer l’énergie magnétique emmagasinée dans le volume des deux solénoïdes.
On rappelle que l’énergie magnétique emmagasinée dans un volume V baignant dans un champ
B est :
B2 3

W D d V .
V 20
b) En déduire les expressions de l’inductance mutuelle M de (S1 ) et (S2 ) ainsi que de
leurs inductances propres L1 et L2 .

ӿӿӿӿӿӿӿӿӿӿӿӿӿӿӿӿӿӿӿӿӿӿ
r2 ӿӿӿӿӿӿӿӿӿӿӿӿӿӿӿӿӿӿӿӿӿӿ
r1
FIGURE 1 z
ӽӽӽӽӽӽӽӽӽӽӽӽӽӽӽӽӽӽӽӽӽӽ
ӽӽӽӽӽӽӽӽӽӽӽӽӽӽӽӽӽӽӽӽӽӽ
l
Exercice 2
(∆)
On considère une spire rectangulaire (S), d’aire S , placée dans un
champ magnétique d’induction uniforme Ba (figure 2). La spire tourne
librement autour de l’axe () situé dans le plan de la spire, passant par son θ Ba
centre et perpendiculaire au champ magnétique. La rotation est uniforme, n
de vitesse angulaire !. On note  D !t l’angle, à un instant t, entre le
champ Ba et le vecteur unitaire n normal à la surface de la spire (N.B : ω
la spire n’est parcourue par aucun courant).
1) Déterminer l’expression de la variation du flux à travers la spire FIGURE 2
en fonction du temps.
2) On néglige l’effet de l’auto-induction de la spire. Calculer la force électromotrice (f.e.m.)
induite e due au mouvement de la spire dans le champ. Quelle est son amplitude ?
3) Cette f.e.m. est appliquée aux bornes d’une bobine de résistance interne r et de coefficient
de self d’induction L. Donner l’expression de :
a) l’impédance Z de la bobine ;
b) l’amplitude du courant induit i0 qui circule dans la bobine en fonction de Ba , S , L, r
et ! ;

1
2 TD d’électricité 2 no 3

c) l’angle de déphasage ' entre le courant qui traverse la bobine et la tension à ses bornes.
En déduire la puissance dissipée dans la bobine en fonction de Ba , S , L, r ! et '.
La spire rectangulaire est supposée maintenant immobile dans le plan vertical du repère
R.O; x; y; z/. Cette spire est soumise à l’action d’un champ magnétique uniforme Ba tournant avec
une vitesse angulaire  D ez , dont les composantes dans R s’écrivent :
Bax D Ba cos t I Bay D Ba sin t I Baz D 0 .
Le vecteur unitaire de la normale positive de la spire est donné par : n D cos ˛0 ex C sin ˛0 ey où
˛0 est l’angle que fait n avec l’axe Ox.
4) Calculer le flux du champ magnétique Ba à travers la surface (S) de la spire en fonction de
S , , ˛0 et Ba .
5) En déduire la f.e.m. induite e.
Exercice 3
Soit une bobine circulaire constituée de N spires fines identiques de rayon R, située dans le plan
Oxy. On suppose qu’entre ses bornes est liée une résistance ohmique r en série (figure 3). La bobine
subit l’effet d’un champ magnétique extérieur B uniforme mais non stationnaire, d’expression :
B D B0 1 e t= ez


où B0 et  sont des constantes positives. Le champ B est perpendiculaire au plan de la bobine.


z

B
FIGURE 3 O
R y

x r
1) En utilisant la loi de Lenz, expliquer qualitativement les phénomènes se produisant dans la
bobine sous l’effet de B. Indiquer sur un schéma le sens du courant induit i.t/.
2) Calculer le flux 1 de B à travers la bobine.
3) Déterminer la force électromotrice e si l’on néglige l’effet de l’auto-induction.
4) Trouver l’expression du courant induit i.t/.
5) On suppose maintenant que la bobine possède un coefficient d’auto-induction L. Quel serait
dans ce cas le flux total 2 à travers la bobine ?
6) Écrire la équation différentielle satisfaite par i.t/.
SMI4, 2021–2022 3

Corrigé du TD d’électricité 2 no 3, SMP4

Exercice 1 : Solénoïdes imbriqués


1) La longueur l des solénoïdes étant très supérieure à leurs rayons r1;2 , on peut supposer que
les solénoïdes sont infinis. En notant i1 et i2 les courants qui y circulent, les champs magnétiques
qu’ils créent en leurs volumes sont uniformes et valent :
0 N i1;2
B1;2 D ez .
l
 Coefficient d’induction propre L1 :
Le flux magnétique envoyé par la bobine (S1 ) à travers l’une de ses spires notée (s1 ), d’aire
s1 D  r12 , s’exprime :
0 N i1 s1  r12 0 N i1
“ “
2
S1 !s1 D B1  d s1 ez D B1 d 2 s1 D D .
.s1 / .s1 / l l
Le flux magnétique total envoyé par (S1 ) à travers l’ensemble de ses spires est :
0 N 2 i1
S1 !S1 D NS1 !s1 D  r12 .
l
Comme, par définition, l’induction propre L1 est telle que :
S1 !S1 D L1 i1 ,
on déduit que :
0 N 2 r12
L1 D .
l
 Coefficient d’induction propre L2 :
Un calcul similaire permet d’avoir pour l’induction propre du solénoïde (S2 ) l’expression :
0 N 2 r22
L2 D .
l
 Coefficient d’induction mutuelle M :
Le flux magnétique envoyé par le solénoïde (S2 ) à travers une spire (s1 ) du solénoïde (S1 ) est
donné par : “ “
2 0 N i2
S2 !s1 D B2  d s1 ez D B2 d 2 s1 D  r12 .
s1 s1 l
Le flux total envoyé par le solénoïde (S2 ) à travers le solénoïde (S1 ) est :
0 N 2 i2
S2 !S1 D NS2 !s1 D  r12 .
l
L’induction mutuelle M étant définie par :
S2 !S1 D M i2 ,
il s’ensuit :
0 N 2 r12
M D .
l
Dans la situation que nous avons ici, où les deux solénoïdes sont imbriqués l’un dans l’autre, cette
quantité s’identifie à l’induction propre L1 du solénoïde intérieur (S1 ).
4 TD d’électricité 2 no 3

Remarque
Le flux magnétique envoyé par le solénoïde (S1 ) à travers une spire (s2 ) du solénoïde (S2 ) est donné par
la relation : “
S1 !s2 D B1  d2 s2 ez .
s2

Comme le champ B1 est nul en dehors du solénoïde (S1 ), l’intégrale double ne porte plus que sur la surface
d’une spire (s1 ) de ce solénoïde. Ainsi :
0 N i 1
“ “
S1 !s2 D B1 d2 s2 D B1 d2 s2 D  r12 .
s1 s1 l
Le flux total envoyé par le solénoïde (S1 ) à travers le solénoïde (S2 ) est donc :
0 N 2 i 1
S1 !S2 D NS1 !s2 D  r12 .
l
L’induction mutuelle M étant également définie par :
S1 !S2 D M i1 ,
il vient :
0 N 2 r12
M D .
l
2) Le système formé par les deux bobines (S1 ) et (S2 ) peut être considéré comme équivalent
au circuit de la figure 4 : le circuit (1) contient une bobine et un générateur de courant imposant un
courant i1 , tandis que le circuit (2) ne contient qu’un bobine courtcircuitée. Néanmoins, entre les
deux circuits, il y a un couplage inductif. Compte tenu de la convention récepteur, on peut écrire
les expressions des tensions u1 et u2 :
di1 di2 di2 di1
u1 D L1 CM I u2 D L2 CM . .1/
dt dt dt dt

i1 M i2

FIGURE 4
L1 L2

u1 u2

La bobine extérieure étant courcircuitée, on a u2 D 0 et la seconde équation dans (1) devient :


di2 M di1
D .
dt L2 dt
En integrant, on a :
M
i2 .t/ D i1 .t/ C cte.
L2
Puisque (S2 ) n’est relié à aucun générateur, on peut supposer qu’il n’y aura pas de courant continu
qui serait physiquement impossible à cause des résistances, même si celles-ci sont très faibles. On
peut finalement conclure que cte D 0 et alors :
M M
i2 .t/ D i1 .t/ D I cos !t .
L2 L2
Un tel courant admet une amplitude :
M
I2max D I .
L2
SMI4, 2021–2022 5

3) Le champ magnétique à l’intérieur du solénoïde central est la résultante des champs créés
par les deux solénoïdes :
0 N
B.M/ D B1 .M/ C B1 .M/ D .i1 C i2 /ez .
l
En remplaçant chaque courant par son expression, on obtient :
 
0 N M
B.M/ D 1 I cos !t ez . .
l L2
4) a) L’énergie magnétique W emmagasinée dans l’ensemble des deux solénoïdes est la
somme de l’énergie W1 dans le volume du solénoïde (S1 ) et de l’énergie W2 1 dans le volume
(V2 1 ) délimité par les solénoïdes (S1 ) et (S2 ) :
W D W1 C W2 1 .
Dans le volume (V2 1 ), seul le champ B2 existe ; d’où l’énergie correspondante :
1
W2 1 D B 2 .V2 V1 /
20 2
où V1 et V2 sont respectivement les volumes des solénoïdes (S1 ) et (S2 ). Dans le volume (V1 )
du solénoïde (S1 ), les deux champs B1 et B2 existent simultanément ; l’énergie correspondante
s’exprime :
1
W1 D .B1 C B2 /2 V1 .
20
Ainsi :
1 2 1 1
W D B1 V1 C B22 V2 C B1 B2 V1
20 20 0
1  r12 0 N 2 i12 1  r22 0 N 2 i22  r 2 0 N 2 i1 i2
D C C 1 .
2 l 2 l l
b) Cette énergie s’écrit sous la forme :
1 1
W D L1 i12 C L2 i22 C M i1 i2
2 2
avec :
 r12 0 N 2  r22 0 N 2  r12 0 N 2
L1 D I L2 D I M D
l l l
qui ne sont autres que les coefficients d’induction trouvés dans la question 1).
Exercice 2
1) Le flux du champ magnétique appliqué Ba à travers la spire s’écrit :
 D Ba  S n D Ba S cos  D Ba S cos !t .
2) Abstraction faite de l’auto-induction, la force électromotrice induite par le mouvement de
la spire dans le champ Ba est donnée par :
d
eD D !Ba S sin !t D e0 sin !t
dt
où e0 D !Ba S est l’amplitude.
3) a) L’impédance complexe de la bobine est donnée par
ZL D r C jL! .
Son module n’est autre que l’impédance réelle :
p
ZL D r 2 C L2 ! 2 .
6 TD d’électricité 2 no 3

b) Notons i.t/ le courant qui circule dans le circuit. La loi des mailles s’écrit en notation
complexe :
e.t/ D ZL i.t/ .
D’où :
e.t/
i .t/ D .2/
ZL
puis en explicitant les grandeurs complexes au second membre :
e0 .cos !t C j sin !t/
i.t/ D
r C jL!
e0 .cos !t C j sin !t/.r jL!/
D
r 2 C L2 ! 2
e0
D 2 Œ.r cos !t C L! sin !t/ C j.r sin !t L! cos !t/ .
r C L2
Le courant i.t/ s’identifie à la partie réelle du dernier membre de cette équation :
e0
i.t/ D 2 .r cos !t C L! sin !t/ .
r C L2 ! 2
Réécrivons cette dernière relation sous la forme :
 
e0 r L!
i.t/ D p p cos !t C p sin !t
r 2 C L2 ! 2 r 2 C L2 ! 2 r 2 C L2 ! 2
et introduisons la quantité ' telle que :
r L!
cos ' D p I sin ' D p . .3/
r 2 C L2 ! 2 r 2 C L2 ! 2
On pourra vérifier que l’on a bien : cos2 ' C sin2 ' D 1. Ainsi :
e0 e0
i.t/ D p .cos ' cos !t C cos ' sin !t/ D p cos.!t '/ .
r 2 C L2 ! 2 r 2 C L2 ! 2
Ainsi, le courant i.t/ est sinusoïdal, de pulsation ! et d’amplitude :
e0 !Ba S
i0 D p Dp . .4/
r 2 C L2 ! 2 r 2 C L2 ! 2
c) Le courant i.t/ est en retard de phase par rapport à la tension e.t/ d’un angle égal à '
dont le cosinus et le sinus sont définis par (3) et dont la tangente vaut :
sin ' L!
tg '  D .
cos ' r
Remarque
L’amplitude i0 du courant i.t/ peut être obtenue autrement en considérant simplement le module de (2) :
je.t/j e0 !Ba S
i0 D D D p .
jZL j ZL r C L2 ! 2
2

Le courant i.t/ est déphasé par rapport à la tension e.t/ d’un angle ' 0 qui n’est autre que l’argument de
i.t/ :
' 0 D Arg e.t/ Arg ZL D 0 Arg ZL D Arg.r C jL!/ .
L’argument de ZL , que nous notons ', a pour tangente :
L!
tg ' D .
r
Finalement, le courant i.t/ s’exprime :
i.t/ D i0 cos.!t C ' 0 / D i0 cos.!t '/
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avec ' D ' 0 .


d) La puissance moyenne dissipée dans la bobine est égale à.1/ :
e0 i0
hP i D eeff ieff cos ' D cos ' .
2
Compte tenu de (4), on a encore :
e02 .!BS /2
P D cos ' D p cos ' .
2Z 2 r 2 C L2 ! 2
4) Le flux du champ magnétique Ba à travers la surface (S) de la spire s’écrit :
 D Ba  S n D Ba S.cos t cos ˛0 C sin t sin ˛0 D Ba S cos.t ˛0 / .
5) La force électromotrice induite par la variation du champ appliqué Ba s’exprime :
d
eD D Ba S  sin.t ˛0 / .
dt

Exercice 3
1) Quand le flux du champ magnétique B à travers la bobine varie, celle-ci s’oppose à une telle
variation par la création d’une f.e.m. induite e qui produit un courant induit i.t/. Ce dernier engendre
un champ Bi opposé à B. Le sens du courant i.t/ est ainsi donné par la règle du tire-bouchon de
Maxwell en considérant comme référence le champ induit Bi (figure 5).
z

B
FIGURE 5 O
R y
Bi
x i r

.1/
La puissance discipée dans la bobine à l’instant t s’exprime :
P .t / D e.t /i.t / D e0 i0 cos !t cos.!t '/ .
La moyenne sur une période T D 2=! s’écrit :
1 T
Z
hP i D e0 i0 cos !t cos.!t '/ dt
T 0
Z T
1
D e0 i0 cos !t .cos !t cos ' C sin !t sin '/ dt
T 0
 Z T Z T 
e0 i0 2
D cos ' cos !t dt C sin ' cos !t sin !t dt .
T 0 0
La dernière intégrale s’explicite :
Z T T
1 T
Z 
1 1
cos !t sin !t dt D sin 2!t dt D cos 2!t D0
0 2 0 2 2! 0
puisque !T D 2. L’avant-dernière intégrale, quant à elle, s’écrit :
Z T T 
1 T
Z  
2 1  T 1 1 T
cos !t dt D .1 C cos 2!t / dt D t 0 C sin 2!t D .T 0/ D .
0 2 0 2 2! 0 2 2
Ainsi :
e0 i0
hP i D cos ' .
2
8 TD d’électricité 2 no 3

2) Le flux du champ B à travers la bobine, dont les spires ont une section circulaire (S) de
rayon R et sont orientées par le courant i.t/, s’écrit :

1 D N B  d2 S
.S/

t=
ez  . ez d2 S /

DN B0 1 e
.S/

t=
d2 S

D NB0 1 e
.S/

D NR2 B0 1 t=

e .
3) Abstraction faite de l’auto-induction, la force électromotrice engendrée aux bornes de la
bobine est :
d1 NR2 B0 t=
eD D e . .5/
dt 
4) La loi des mailles s’exprime :
e D ri.t/ .
D’où l’on déduit :
e NR2 B0 t=
i.t/ D D e .
r r
5) Le flux magnétique total 2 dans la bobine est égal à la somme de son propre flux Li.t/
et du flux 1 engendré par le champ B :
2 D Li.t/ C 1
NR2 B0 1 t=

D Li.t/ e .
6) La variation de ce flux au cours du temps engendre aux bornes de la bobine une f.e.m. :

0 d2 di.t/ NR2 B0 t=


e D D L C e .
dt dt 
En exprimant la loi des mailles :
e 0 D ri.t/ ,
on déduit :
di.t/ NR2 B0 t=
ri.t/ C L D e ,
dt 
ou bien encore, compte tenu de (5) :
di.t/
ri.t/ C L De.
dt

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