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Support de cours d’analyse 4 avec exercices corrigés

Book · September 2020

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1 author:

Yassine Benia
University of Algiers 1
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RÉPUBLIQUE ALGÉRIENNE DÉMOCRATIQUE ET
POPULAIRE
MINISTÈRE DE L’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR ET DE
LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE

Université d’Alger 1

Faculté des sciences


Département de mathématiques et informatique

Cours d’Analyse 4 avec Exercices Corrigés

Yassine Ahmed BENIA

Alger, septembre 2020


TABLE DES MATIÈRES

Avant-propos 6

Introduction 8

1 Topologie de Rn 10
1.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
1.2 L’espace vectoriel Rn . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
1.3 Notion de norme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
1.4 Topologie : ouvert, fermé, compact . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
1.4.1 Quelques propriétés élémentaires . . . . . . . . . . . . . . . . 14
1.5 Notion de distance . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
1.6 Limites de suites dans Rn . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
1.7 Exercices sur le chapitre 1 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
1.8 Corrigé des exercices sur le chapitre 1 . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18

2 Fonctions de plusieurs variables 24


2.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24
2.2 Représentation graphique d’une fonction de deux variables . . . . . . 25
2.3 Limite d’une fonction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27
TABLE DES MATIÈRES TABLE DES MATIÈRES

2.3.1 Quelques technique de calculs dans le cas n = 2 et p = 1 . . . 27


2.4 Fonction continue . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31
2.5 Dérivées partielles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34
2.5.1 Dérivées partielles premières . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34
2.5.2 Dérivées partielles suivant un vecteur . . . . . . . . . . . . . . 36
2.5.3 Dérivées partielles d’ordre supérieur . . . . . . . . . . . . . . . 37
2.6 Exercices sur le chapitre 2 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39
2.7 Corrigé des exercices sur le chapitre 2 . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40

3 Différentiabilité 48
3.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 48
3.2 Différentielle d’une fonction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 49
3.3 Différentielle des fonctions vectoriels . . . . . . . . . . . . . . . . . . 57
3.3.1 Continuité des fonctions à valeur vectoriel . . . . . . . . . . . 58
3.3.2 Matrice Jacobienne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 58
3.3.3 Quelques opérateurs différentielle . . . . . . . . . . . . . . . . 61
3.4 Composition des fonctions différentiables . . . . . . . . . . . . . . . . 61
3.5 Différentielle d’ordre supérieur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 66
3.5.1 Théorème de Schwarz . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 67
3.5.2 Formule de Taylor . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 69
3.6 Exercices sur le chapitre 3 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 71
3.7 Corrigé des exercices sur le chapitre 3 . . . . . . . . . . . . . . . . . . 76

4 Théorèmes d’inversion local et des fonctions implicites 91


4.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 91
4.2 Inversions locale et globale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 92
4.3 Fonctions implicites . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 98
4.4 Exercices sur le chapitre 4 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 101
4.5 Corrigé des exercices sur le chapitre 4 . . . . . . . . . . . . . . . . . . 103
TABLE DES MATIÈRES TABLE DES MATIÈRES

5 Extremums 109
5.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 109
5.2 Extremums libres . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 110
5.2.1 Cas des fonctions de deux variables . . . . . . . . . . . . . . . 115
5.3 Extremum lié . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 118
5.3.1 Cas d’une fonction de deux variables et une seule contrainte . 120
5.3.2 Cas d’une fonction de trois variables et deux contraintes . . . 122
5.4 Exercices sur le chapitre 5 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 124
5.5 Corrigé des exercices sur le chapitre 5 . . . . . . . . . . . . . . . . . . 125

6 Intégrales Multiples 138


6.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 138
6.2 Intégrales doubles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 138
6.2.1 Définition de l’intégrale double sur un rectangle . . . . . . . . 139
6.2.2 Théorème de Fubini sur un rectangle . . . . . . . . . . . . . . 141
6.2.3 Intégrale double sur un domaine D borné . . . . . . . . . . . . 142
6.2.4 Propriétés générales de l’intégrale double . . . . . . . . . . . . 144
6.2.5 Changement de variable dans une intégrale double . . . . . . . 145
6.2.6 Passage aux coordonnées polaires . . . . . . . . . . . . . . . . 146
6.3 Intégrale triple . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 147
6.3.1 Calcul d’une intégrale triple sur un parallélépipède . . . . . . 147
6.3.2 Calcul de l’intégrale triple sur un domaine E . . . . . . . . . . 149
6.3.3 Changement de variable dans une intégrale triple . . . . . . . 150
6.3.4 Passage en cylindrique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 153
6.3.5 Passage en sphérique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 154
6.4 Applications . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 156
6.4.1 Calcul des surfaces . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 156
6.4.1.1 Calcul d’aire d’un domaine du plan . . . . . . . . . . 156
6.4.1.2 Calcul d’aire d’une surface . . . . . . . . . . . . . . . 157
TABLE DES MATIÈRES TABLE DES MATIÈRES

6.4.2 Calcul des volumes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 158


6.5 Exercices sur le chapitre 6 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 159
6.6 Corrigé des exercices sur le chapitre 6 . . . . . . . . . . . . . . . . . . 160

Bibliographie 169

1
RÉSUMÉ

Ce cours constitue la quatrième partie d’Analyse du programme du socle commun


deuxième année licence Mathématiques. Il contient six chapitres, chacun d’eux se ter-
mine par des exercices corrigés. Les principales propriétés des fonctions de plusieurs
variables auxquelles on va s’intéresser sont les questions de régularité continuité,
dérivabilité, . . . et leurs conséquences, comme le comportement local d’une fonction,
l’étude des extremums, les théorèmes d’inversion local et des fonctions implicites,
les intégrales multiples.

1
AVANT-PROPOS

Ce polycopié est un cours détaillé sur le programme officiel du module d’Analyse


4, destiné principalement aux étudiants en deuxième année licence mathématiques
dans le cadre du système L.M.D., mais peut éventuellement être utile pour les étu-
diants en deuxième année licence mathématiques appliquées, sciences techniques,
informatique, et les étudiants qui sont en deuxième année au écoles préparatoires.
Le niveau mathématique requis est celui de la première année Licence : limites,
continuité, dérivation, développements limités, suites réelles et complexes, intégrales,
fonctions spéciales, équations différentielles ordinaires.

6
INTRODUCTION

Le but principal de ce cours est d’étudier les fonctions de plusieurs variables. En


première année on a vu les fonctions d’une seule variable, où un paramètre réel. Ici
on va s’intéresser à des fonctions de plusieurs paramètres réels qui sont définies sur
un domaine de Rn pour un certain n ∈ N. L’espace d’arrivée pourra être R ou bien
Rp pour un certain p ∈ N.
Le contenu de cette matière est la base de toute introduction à l’analyse ma-
thématique. Elle donne aux étudiants les connaissances nécessaires sur la différen-
tiabilité d’une fonction de plusieurs variables, les généralisations des théorèmes des
accroissements finis et la formule de Taylor aux fonctions de plusieurs variables, le
calcul des extremums ainsi que le calcul des intégrales multiples.
À la fin de chaque chapitre se trouve une sélection d’exercices types avec corrigés,
rédigés de manière progressive et détaillée pour permettre à l’étudiant de se fami-
liariser avec les nouvelles notions et de contrôler l’assimilation correcte des points
essentiels.
On introduit dans le premier chapitre la Topologie de Rn , notamment, les notions
de distances, normes, ouverts, fermés, . . .. des domaines inclus dans Rn , qui nous
seront utiles tout au long de ce cours pour tous les nouveaux outils abordés.
Le chapitre deux est sur les fonctions de plusieurs variables, on s’intéresse aux

8
notions de limite, continuité et l’existence de dérivées partielles.
Dans le chapitre trois, on présente la notion de différentiabilité des fonctions de
plusieurs variables et des fonctions vectoriels.
Le chapitre qui suit est consacré à l’étude des extremums libres et liés, et a
comme objectif, calculer un minimum et un maximum.
Le chapitre 5 est sur les théorèmes d’inversion locale et des fonctions implicites.
Le dernier chapitre est consacré aux intégrales multiples, et a comme objectifs,
savoir calculer des intégrales doubles et triples, l’aire d’une surface et le volume.

9
CHAPITRE 1

TOPOLOGIE DE RN

1.1 Introduction
Dans ce cours, on intéresse aux fonctions f définie sur un ensemble U de Rn à
valeur de Rp . Pour cela il faudra étudier tout d’abord la structure du domaine U
car le domaine est aussi important que la fonction comme nous le verrons.
Nous allons donc présenter les notions de distances, normes, ouverts, fermés, . . ..
des domaines inclus dans Rn qui nous seront utiles tout au long de ce cours pour
tous les nouveaux outils abordés.

Objectifs du chapitre

• Introduire les notions topologiques de Rn qui sont essentielles pour une étude
rigoureuse des fonctions de plusieurs variables.

• Savoir que sur les espaces Rn toutes les normes sont équivalentes et que ceci
implique l’étude d’une propriété topologique sur Rn ne dépend pas de la
norme choisie.

10
1.3 Notion de norme Chapitre 1

• Savoir que les espaces Rn sont complets en tant qu’espaces vectoriels normés.

1.2 L’espace vectoriel Rn


On désigne par Rn , n ∈ N? l’ensemble de tous les n-uples (ou vecteurs à n
composantes) (x1 , . . . , xn ), où xi , i = 1, · · · , n, sont des nombres réels, on note

 
x
 1 
 .. 
x =  . .
 
xn

Pour le calcul on utilise généralement des vecteurs-colonnes pour les éléments de Rn .


L’ensemble Rn est un espace vectoriel réel muni d’une addition
     
x1 y1 x1 + y1
 .   .   ..
     
x + y =  ..  +  ..  =  ,

.
     
xn yn xn + yn

et d’une multiplication avec un scalaire λ ∈ R définie par


   
x λx1
 1  
 ..   .. 

λx = λ  .  =  .  .
   
xn λxn

1.3 Notion de norme


La notion de norme sur Rn généralise la notion de valeur absolue sur R, on trouve
une seule valeur absolue sur R mais on peut définir plusieurs normes sur Rn , on note
la norme par k · k.

11 a.benia@univ-alger.dz
1.3 Notion de norme Chapitre 1

1.1 Définition (Normes sur Rn )


On appelle norme sur Rn l’application

k · k : E −→ [0, +∞[
x 7−→ kxk

qui vérifie pour tout x, y ∈ Rn et λ ∈ R


1) kxk = 0 ⇔ x = 0. (séparation)
2) kλxk = |λ|kxk. (homogénéité positive)
3) kx + yk 6 kxk + kyk. (inégalité triangulaire)
(Rn , k · k) est appelé espace vectoriel normé.

On peut munir Rn de plusieurs normes, on site parmi elles la norme de Manhattan


k · k1 , la norme euclidienne k · k2 et la norme infini k · k∞ , qui sont définies pour tout
x = (x1 , · · · , x2 ) de Rn comme suit
n
X
kxk1 = |xi | = |x1 | + |x2 | + · · · + |xn |,
i=1
v
u n q
uX
kxk2 = t xi = x21 + · · · + x2n ,
2

i=1

n
! p1
X
kxkp = |xi |p ,
i=1

kxk∞ = max(|x1 |, · · · , |x2 |).

On peut également définir sur Rn le produit scalaire, pour tout x = (x1 , · · · , x2 ) et


y = (y1 , · · · , yn ) de Rn par
n
X
< x, y >= xi .yi ,
i=1
on remarque que
√ q
kxk2 = < x, x > = x21 + · · · + x2n ,

Rn est un espace euclidien.

12 a.benia@univ-alger.dz
1.4 Topologie : ouvert, fermé, compact Chapitre 1

1.2 Définition (Normes équivalentes)


On dit que deux normes k · k et k · k0 sur Rn sont équivalentes s’il existe deux
constantes c1 > 0 et c2 > 0 telles que

∀x ∈ Rn , c1 kxk 6 kxk0 6 c2 kxk.

1.1 Théorème
Toutes les normes sur Rn sont équivalentes entre elles.

1.4 Topologie : ouvert, fermé, compact


1.3 Définition (Boules)
On muni Rn par la norme k · k, soit a ∈ Rn et r > 0.

1) On appelle l’ensemble B(a, r) = x ∈ Rn , kx − ak < r , la boule
ouverte de centre a et de rayon r.

2) On appelle l’ensemble B = x ∈ Rn , kx − ak 6 r la boule fermée de
centre a et de rayon r.

3) On appelle l’ensemble S(a, r) = x ∈ Rn , kx − ak = r la sphère de
centre a et de rayon r.

Exemple 1.1. La boule B(0, 1) dans R est l’intervalle ]1, −1[.


1.4 Définition
On muni Rn de la norme k · k, soient A, U , F et K des sous-ensembles de Rn .

1) On appelle voisinage d’un point a de Rn , tout ensemble V (a) qui


contient une boule ouverte, c’est-à-dire

∃r > 0, B(a, r) ⊂ V (A).

2) On dit que U est un ouvert de Rn si pour tout x de U il existe r > 0


tel que B(x, r) ⊂ A.

13 a.benia@univ-alger.dz
1.4 Topologie : ouvert, fermé, compact Chapitre 1

3) On dit que F est un fermé de Rn si CRn F est ouvert.

4) On dit que U est borné, s’il existe une boule qui contient tout les
éléments de U , c’est-à-dire

∃M > 0, ∀x ∈ U, kxk < M.

5) On appelle intérieur de A, le plus grand ouvert de Rn inclus dans A,



on la note A.

6) On appelle adhérence de A le plus petit fermé de Rn qui contient A,


on la note A.

7) F r(A) = A \ A.

8) Un point x de Rn est un point d’accumulation à A si tout voisinage


de x rencontre A\{x}. L’ensemble des points d’accumulations est noté
par A0 .

9) K est un compact de Rn si et seulement si K est fermé et borné.

Exemple 1.2.

1) Rn et ∅ sont à la fois ouverts et fermés.

2) Les boules fermées et les pavés fermées [a1 , b1 ] × · · · × [an , bn ] de Rn sont des
ensembles compacts de Rn .

3) A1 = {(x, y); x2 + y 2 < 1} est un ouvert de R2 .

4) A2 = {(x, y); x2 + y 2 6 1} est un fermé de R2 .

5) A3 = A1 ∪ {(1, 0)} n’est ni ouvert ni fermé.

6) ]0, 1[⊂ R est un ouvert de R.

1.4.1 Quelques propriétés élémentaires

1. Toute union finie ou infinie d’ouverts est un ouvert.

14 a.benia@univ-alger.dz
1.6 Suites de Rn Chapitre 1

2. Toute union finie de fermés est un fermé.

3. Toute intersection finie ou infinie de fermés est un fermé.

4. Toute intersection finie de d’ouverts est un ouvert.

5. Un ensemble fini de points de Rn est fermé.

1.5 Notion de distance


1.5 Définition
On dit que l’application

d : Rn × Rn −→ [0, +∞[
(x, y) 7−→ d(x, y)

définie une distance sur Rn si pour tout x, y et z de Rn

1) d(x, y) = 0 ⇔ x = y.
2) d(x, y) = d(y, x).
3) d(x, y) 6 d(x, y) + d(z, y).

(Rn , d) est appelé espace métrique.

Exemple 1.3.
d(x, y) = |x − y| est une distance sur R. En effet, pour tout x, y, z de R

1) |x − y| = 0 ⇔ x = y.

2) |x − y| = |y − x|.

3) |x − y| = |x − z + z − y| 6 |x − z| + |z − y|.

Remarque 1.1.
À partir d’une norme k · k définie sur Rn , on peut toujours définir une distance d
associée à cette norme par la relation d(x, y) = kx − yk. Réciproquement, il existe
des distances définies sur Rn qui n’induisent pas de norme associée à celles-ci.

15 a.benia@univ-alger.dz
1.6 Suites de Rn Chapitre 1

1.6 Limites de suites dans Rn


Soit k · k une norme sur Rn .
1.6 Définition
Soient (xm )m∈N une suite d’éléments de Rn et ` ∈ Rn . On dit que la suite
(xm )m∈N tend vers ` et on note

lim xm = `,
m→+∞

si
∀ε > 0, ∃N ∈ N, ∀m > N, kxm − `k < ε.

On retrouve les mêmes propriétés de base que pour la limite d’une suite réelle :
1.1 Proposition
1− Unicité de la limite. Soient (xm )m∈N une suite de Rn , `1 ∈ Rn et `2 ∈
Rn . Si xm → `1 et xm → `2 quand m tend vers +∞, alors `1 = `2 .

2− Linéarité de la limite. Soient (xm )m∈N et (ym )m∈N deux suites d’élé-
ments de Rn . Soient `1 , `2 ∈ Rn , et λ, µ ∈ R. S i

xm −→ `1 et ym −→ `2 ,
m→∞ m→∞

alors
λxm + µym −→ λ`1 + µ`2 .
m→∞

1.2 Proposition
Soient k · k et k · k0 deux normes sur Rn . Soient (xm )m∈N une suite de points
de Rn et ` ∈ Rn . Alors

kxm − `k −→ 0 ⇐⇒ kxm − `k0 −→ 0.


m→∞ m→∞

On munit maintenant Rn d’une norme quelconque, notée k · k.

16 a.benia@univ-alger.dz
1.7 Exercices sur le chapitre 1 Chapitre 1

1.7 Définition
On dit que la suite (xm )m∈N d’éléments de Rn est de Cauchy si

∀ε > 0, ∃N ∈ N, ∀p, q > N, kxp − xq k < ε

1.3 Proposition
Rn est complet. Cela signifie que toute suite de Cauchy dans Rn est conver-
gente.

1.7 Exercices sur le chapitre 1


Exercice 1. Soit x = (x1 , · · · , xn ) ∈ Rn . On pose
n n
!1/2
X X
kxk1 = |xi |, kxk2 = |xi |2 et kxk∞ = max |xi |.
16i6n
i=1 i=1

1− Montrer que k · k2 est une norme sur Rn .

2− Montrer que

kxk∞ 6 kxk2 6 kxk1 6 nkxk∞ et kxk2 6 nkxk∞ ,

pour tout x ∈ Rn .
Discuter le cas n = 1.

3− Représenter dans R2 la boule unité fermée

B(0, 1) = {(x, y) ∈ R2 , k(x, y)k 6 1}

par chacune des normes k · k1 , k · k2 et k · k∞ .

Exercice 2.
Soit l’espace vectoriel normé Rn .

1) Montrer que pour tous vecteurs x et y ∈ Rn on a l’inégalité

kxk − kyk 6 kx − yk.

17 a.benia@univ-alger.dz
1.8 Corrigé des exercices sur le chapitre 1 Chapitre 1

2) Déduire que si une suite de vecteurs xn ∈ Rn converge dans l’espace vectoriel


normé (Rn , k · k) alors

lim kxn k = k lim xn k


n→+∞ n→+∞

3) Soient xn et yn deux suites vectorielles de Rn . Montrer que si lim xn = a ∈


n→+∞
n
R et lim kxn − yn k = 0 alors lim yn = a.
n→+∞ n→+∞

Exercice 3.
Soit l’espace vectoriel normé Rn .
1 1
1) Soient p, q ∈]1, +∞ [ tels que p
+ q
= 1. Montrer que pour tout s, t > 0,

st 6 p1 sp + 1q tq
st = p1 sp + 1q tq ⇐⇒ sp = tq

2) Pour tout n ∈ N∗ et pour tout x = (x1 , . . . , xn ) ∈ Rn , on pose



 (|x |p + · · · + |x |p ) p1 si 1 6 p < +∞
1 n
kxkp =
 max (|x | , . . . , |x |) si p = ∞
1 n

Soient p, q ∈]1, +∞ [ tels que p1 + 1q = 1. Montrer que


! p1 ! 1q
n n n
|xj |p |yj |q
P P P
a) xj y j 6 (inégalité de Hölder).
j=1 j=1 j=1
! p1 ! p1 ! p1
n n n
|xj + yj |p |xj |p |yj |p
P P P
b) 6 + (inégalité de Minkowski)
j=1 j=1 j=1

1.8 Corrigé des exercices sur le chapitre 1


Corrigé de l’exercice 1

1) Les propriétés de séparation et d’homogénéité sont faciles à vérifier.


Pour montrer l’inégalité triangulaire, on considère deux points x = (x1 , . . . , xn )
et y = (y1 , . . . , yn ) de Rn . Si x + y = 0 alors le résultat est clair, sinon on a

18 a.benia@univ-alger.dz
1.8 Corrigé des exercices sur le chapitre 1 Chapitre 1

d’après l’inégalité de Cauchy-Schwarz


n
X
kx + yk22 = (xj + yj )2
j=1
Xn n
X
= xj (xj + yj ) + yj (xj + yj )
j=1 j=1
n
!1/2 n
!1/2 n
!1/2 n
!1/2
X X 2
X X 2
6 x2j (xj + yj ) + yj2 (xj + yj )
j=1 j=1 j=1 j=1

6 (kxk2 + kyk2 ) kx + yk2 .

On obtient l’inégalité triangulaire en divisant par kx + yk2 6= 0

2) Montrons que pour tout x ∈ Rn


kxk∞ 6 kxk2 6 kxk1 6 nkxk∞ et kxk2 6 nkxk∞ ,

• Pour tout i, 1 6 i 6 n on a les inégalités

|xi | 6 max (|x1 |, · · · , |xn |) = kxk∞ ,

par sommation membre à membre, on obtient

|x1 | + · · · + |xn | = kxk1 6 nkxk∞ .

• Si on prend la somme des carrés des inégalités suivantes

|xi | 6 max (|x1 |, · · · , |xn |) = kxk∞ , 1 6 i 6 n,

on trouve que
x21 + · · · + x2n = kxk22 6 nkxk2∞ ,

ainsi

kxk2 6 nkxk∞ .

• On a
|x1 |2 + · · · + |xn |2 6 (|x1 | + · · · + |xn |)2 ,

19 a.benia@univ-alger.dz
1.8 Corrigé des exercices sur le chapitre 1 Chapitre 1

alors
kxk22 6 kxk21 ,

d’où
kxk2 6 kxk1 .

• Comme pour tout 1 6 i 6 n nous avons les inégalités


q
|xi | 6 x21 + · · · + x2n | = kxk2

donc en passant au maximum on trouve

max (|x1 |, · · · , |xn |) = kxk∞ 6 kxk2 .

Pour n = 1, kxk1 = kxk2 = kxk∞ = |x|.

3) La boule B(0, 1) dans R2 est un losange par rapport à k · k1

B1 = {(x, y) ∈ R2 , |x| + |y| 6 1}

B(0, 1) dans R2 est un disque par rapport à k · k2

p
B2 = {(x, y) ∈ R2 , x2 + y 2 6 1}

B(0, 1) dans R2 est un carré par rapport à k · k∞

20 a.benia@univ-alger.dz
1.8 Corrigé des exercices sur le chapitre 1 Chapitre 1

B3 = {(x, y) ∈ R2 , max (|x| + |y|) 6 1}

Corrigé de l’exercice 2

1) Soient x et y de Rn . En appliquant l’inégalité triangulaire, on obtient



 kxk = k(x − y) + yk 6 kx − yk + kyk
 kyk = ky = (y − x) + xk 6 kx − yk + kxk

ainsi 
 kxk − kyk 6 kx − yk
 kyk − kxk 6 kx − yk

puis
−kx − yk 6 kxk − kyk 6 kx − yk

d’où
kxk − kyk 6 kx − yk.

2) Soit (xn )n∈N une suite de Rn qui converge vers le vecteur ` ∈ Rn . Alors pour
tout ε > 0, il existe n0 ∈ N tel que

∀n ∈ N, n > n0 =⇒ kxn − `k < ε,

Ainsi, d’après la question 1) on a pour tout entier n ∈ N tel que n > n0

kxn k − k`k 6 kxn − `k,

alors
|kxn k − k`k | < ε,

21 a.benia@univ-alger.dz
1.8 Corrigé des exercices sur le chapitre 1 Chapitre 1

d’où
lim kxn k = k`k = k lim xn k.
n→+∞ n→+∞

3) Soient xn et yn deux suites de Rn telles que

lim xn = a et lim kxn − yn k = 0.


n→+∞ n→+∞

D’après l’inégalité triangulaire

kyn − ak 6 kyn − xn k + kxn − ak,

Ainsi,
lim kxn − yn k = 0 et lim kxn − ak = 0,
n→+∞ n→+∞

en déduit que
lim kyn − ak = 0.
n→+∞

Donc, la suite de vecteurs (yn )n∈N converge vers a ∈ Rn .

Corrigé de l’exercice 3

1) Démonstration. Soit s > 0 fixé et pour tout t > 0, soit

1 1
ϕ(t) = sp + tq − st,
p q

alors ϕ est dérivable sur ]0, +∞ [ et on a

ϕ0 (t) = tq−1 − s.

Le tableau de variations de ϕ sur R+ , s’écrit

x 0 sp−1 +∞

ϕ0 (t) − 0 +
1 p
s +∞
p
ϕ(t)
0

22 a.benia@univ-alger.dz
1.8 Corrigé des exercices sur le chapitre 1 Chapitre 1

On en déduit du tableau de variation de ϕ que pour tout t > 0, on a ϕ(t) > 0,


et
ϕ(t) = 0 ⇐⇒ sp = tq .

2) a) Si kxkp = 0 ou kykq = 0, l’inégalité est triviale, donc on suppose kxkp 6= 0


et kykq 6= 0. D’après le lemme précédent, pour tout j ∈ {1, . . . , n}, on a :

|xj | |yj | 1 |xj |p 1 |yj |q


6 +
kxkp kykq p kxkpp q kykqq

donc on a :
n n n
X |xj | |yj | 1 X p 1 X
6 p |x j | + q |yj |q
j=1
kxkp kykq pkxkp j=1 qkykq j=1
1 p 1 q
= p kxkp + q kykq
pkxkp qkykq
1 1
= + =1
p q
Par conséquent, on a
n
X n
X
xj yj 6 |xj | |yj | 6 kxkp kykq
j=1 j=1

b) On a
n
X n
X
p
|xj + yj | = |xj + yj | |xj + yj |p−1
j=1 j=1
n
X
6 (|xj | + |yj |) |xj + yj |p−1
j=1
n
X n
X
p−1
= |xj | |xj + yj | + |yj | |xj + yj |p−1
j=1 j=1

D’autre part, d’après l’inégalité de Hölder, on a


! p1 ! 1q
n n n
|xj | |xj + yj |p−1 6 |xj |p |xj + yj |(p−1)q
P P P
j=1 j=1 j=1
! p1 ! 1q
n n n
|yj | |xj + yj |p−1 6 |yj |p |xj + yj |(p−1)q
P P P
j=1 j=1 j=1

23 a.benia@univ-alger.dz
1.8 Corrigé des exercices sur le chapitre 1 Chapitre 1

Par conséquent

n
! 1q
X p
kx + ykpp 6 (kxkp + kykp ) |xj + yj |
j=1
p
= (kxkp + kykp ) (kx + ykp ) q ,

d’où
p
(kx + ykp )p− q 6 kxkp + kykp ,

donc
kx + ykp 6 kxkp + kykp .

24 a.benia@univ-alger.dz
CHAPITRE 2

FONCTIONS DE PLUSIEURS
VARIABLES

2.1 Introduction
Dans ce chapitre on étudie les fonctions de plusieurs variables, on s’intéresse
aux fonctions f : D ⊂ Rn → Rp qui a tout x = (x1 , x2 , · · · , xn ) de D on lui
associe f (x) = (f1 (x), · · · , fp (x)). On distingue des fonctions scalaires si p = 1 et
des fonctions vectorielles si p > 1.

Objectifs du chapitre

• Étudier l’existence d’une limite, la continuité et l’existence de dérivées par-


tielles.

• Savoir calculer les dérivées partielles d’ordre un d’une fonction

25
2.2 Représentation graphique d’une fonction de deux variables Chapitre 2

2.2 Représentation graphique d’une fonction de deux


variables
La fonction définie par

f: R2 → R
(x, y) 7→ z = f (x, y)

est une fonctions à deux variables x et y,


2.1 Définition (Surface représentative)
Soit f : D → R, D ⊂ R2 . L’ensemble des points de R3

S = {(x, y, z) ∈ R3 |(x, y) ∈ D, z = f (x, y)}.

est appelé la surface représentative de f. S est aussi appelé le graphe de la


fonction f.

2.2 Définition (Fonctions partielles)


Soit f : D → R, D ⊂ R2 . Soit A = (a, b) un point intérieur de D. Les
fonctions x 7→ f (x, b) et y 7→ f (a, y) définies sur des intervalles ouverts,
contenant respectivement b et a sont appelées les fonctions partielles associées
à f au point A.

Remarque 2.1.
Pour n > 3 la représentation graphique de f n’est pas possible.

Exemple 2.1.
Le graphe de la fonction
f: R2 → R
(x, y) 7→ x2 − y 2
est une surface de R3 qui a la forme d’une selle de cheval, comme l’indique la
représentation suivante

26 a.benia@univ-alger.dz
2.2 Représentation graphique d’une fonction de deux variables Chapitre 2

2.3 Définition (Ligne de niveau)


Soit k ∈ R. L’ensemble Lk = {(x, y) ∈ D tel que f (x, y) = k} est la ligne de
niveau k de la fonction f.

Il s’agit donc de la coupe de la surface représentative de f par le plan (horizontal)


d’équation z = k. La plupart du temps, une ligne de niveau n’est pas la courbe
représentative d’une fonction à une variable.

Exemple 2.2.
On considère la fonction

f : D ⊂ R2 → R
(x, y) 7→ 4x2 + y 2

où D = {x2 + y 2 6 4}.
La ligne de niveau k est définie par l’équation 4x2 + y 2 = k. Pour k = 0 c’est
un seul point (0, 0), avec la valeur de la fonction 0, pour k = 1, 2, 4 on obtient des

27 a.benia@univ-alger.dz
2.3 Limite d’une fonction Chapitre 2

ellipses. La ligne de niveau k = −1 est l’ensemble vide, la fonction ne prend la valeur


−1 en aucun point.

2.3 Limite d’une fonction


Une fois qu’on a les normes et les voisinages, la définition de limite est la même que
dans R ou C. Toutefois, les limites à gauche et à droite d’une fonction d’une seul
variable perdent leur sens, car atteindre un point sera par de nombreuses limites
directionnelles possibles.
2.4 Définition (Limite en un point)
Soit f : D ⊂ Rn → Rp une fonction définie sur une partie D de Rn et a ∈ Rn
point d’accumulation de D, ` un point de Rp . On dit que f a pour limite `
lorsque x tend vers a si pour tout ε > 0, il existe γ > 0 tel que

kx − ak 6 γ, x ∈ D =⇒ kf (x) − `k 6 ε.

On écrit
lim f (x) = `
x→a

Remarque 2.2.

1. La notion de limite ne dépend pas des normes utilisées .

2. La limite, si elle existe, est unique.

3. Si f a pour limite ` en a, alors la restriction de f à toute courbe continue


passant par a admet la même limite `.

2.3.1 Quelques technique de calculs dans le cas n = 2 et p = 1

Afin de calculer la limite lim f (x, y), on peut utiliser plusieurs méthodes :
(x,y)→(a,b)

1. Passer aux coordonnées polaires.


On peut utiliser les coordonnées polaires pour ramener le calcul de la limite

28 a.benia@univ-alger.dz
2.3 Limite d’une fonction Chapitre 2

d’une fonction de deux variables à celui d’une fonction d’une seule variable. En
effet, tout point (x, y) de R2 \ (a, b) peut être représenté par ses coordonnées
polaires centrées autour d’un point (a, b) grâce aux relations

 x = r cos θ + a,
 y = r sin θ + b, r > 0, θ ∈ [0, 2π[,

r représente d(A, M ) = d((a, b), (x, y)) et

lim f (x, y) = lim f (a + r cos θ, b + r sin θ).


(x,y)→(a,b) r→0
∀θ

S’il existe ` ∈ R et une fonction s : r −→ s(r) telle que au voisinage de (a, b)


on a
|f (a + r cos θ, b + r sin θ) − `| 6 s(r) −→ 0,
r→0

alors
lim f (x, y) = `.
(x,y)→(a,b)

2. Se servir d’une majoration.


Si f et g sont des fonctions définies sur D ⊂ Rn à valeur dans Rp , x ∈ D et
a un point de Rp , tels que

lim g(x) = 0 et kf (x) − ck 6 g(x), ∀x ∈ V (a),


x→a

29 a.benia@univ-alger.dz
2.3 Limite d’une fonction Chapitre 2

où c ∈ Rp , alors
lim f (x) = c.
x→a

3. Utiliser un développement limité.


Les développements limités permettent de remplacer une fonction par un
polynôme et de lever une possible indétermination.

4. Prouver que la limite n’existe pas.


Pour montrer qu’une limite n’existe pas il suffit d’expliciter deux restrictions
à deux courbes continues passant par (a, b), qui conduisent à deux limites
différentes.

Exemple 2.3.

1. Soient la fonction f définie sur R2 \ (0, 0) par

xy
f (x, y) = p .
x2 + y 2

En passant aux coordonnées polaires



 x = r cos θ,
 y = r sin θ, r > 0, θ ∈ [0, 2π[,

on trouve

r2 cos θ sin θ
f (x(r, θ), y(r, θ)) = p
r2 (cos θ2 + sin θ2 )
= r cos θ sin θ
r
= sin(2θ),
2

comme
r r
| sin(2θ)| 6 −→ 0,
2 2 r→0
alors
lim f (x, y) = 0.
(x,y)→(0,0)

30 a.benia@univ-alger.dz
2.3 Limite d’une fonction Chapitre 2

2. Soit la fonction f définie sur D = R2 \ {(0, 0)} par

x3 + y 3
f (x, y) = .
x2 + y 2

Pour tout (x, y) ∈ D

x3 y3
|f (x, y)| 6 +
x2 + y 2 x2 + y 2
3 3
x y
6 2 + 2
x y
6 |x| + |y| −→ 0
(x,y)→(0,0)

ainsi
lim f (x, y) = 0.
(x,y)→(0,0)

3. On considère la fonction f définie sur R2 \ {(0, 0)} par

x(sin y − y)
f (x, y) = .
x2 + y 2

Le développement limité de la fonction sin au voisinage de 0 à l’ordre 3 donne

y3
sin y − y = + o(y 3 ),
6

et de la définition de o(x)

∀ε > 0, ∃δ > 0, |y| 6 δ ⇒ |o(y 3 )| 6 εy 3 .

ainsi
y3
+ o(y 3 )
|f (x, y)| = 6
x2 + y 2

y3
+ y3
6 6 −→ 0.
2 (x,y)→(0,0)

4. Soit f une fonction définie sur R2 \ {(0, 0)} par

x ln(1 + x3 )
f (x, y) = .
y(x2 + y 2 )

31 a.benia@univ-alger.dz
2.4 Fonction continue Chapitre 2

Pour m 6= 0, on a
ln(1 + x3 )
f (x, mx) = −→ 0,
m(1 + m2 )x2 x→0
et
ln(1 + x3 )
f (x, x2 ) = −→ 1,
x3 (1 + x2 ) x→0
la limite de f en (0, 0) n’existe pas.

2.4 Fonction continue


2.5 Définition (Continuité)
Une fonction f : D ⊂ Rn → Rp est continue en un point a ∈ D si la limite
de f en ce point existe et est égale à la valeur de la fonction en a, i.e

lim f (x) = f (a).


x→a

La fonction est continue sur D si elle est continue en tout point de D.

Ou bien on peut reformuler cette définition à l’aide des suites


2.6 Définition
Soit f : D ⊂ Rn → Rp et a ∈ D. On dit que f est continue en a si et
seulement si pour toute suite (xn )n∈N de D telle que lim xn = a, on a
n→+∞
lim f (xn ) = f (a).
n→+∞

2.1 Propriété (Opérations sur les fonctions continues)


Soient λ, µ ∈ R et f, g deux fonctions continues de D ⊂ Rn dans Rp . Soit h
une fonction continue de D0 ⊂ Rp dans Rm

1. La fonction λf + µg est continue sur D (l’ensemble des fonctions conti-


nues de D dans Rp est un R -espace vectoriel).

2. Si p = 1, alors f g est continue sur D. Si de plus g ne s’annule pas sur


f
D, alors est continue.
g
3. Si D0 contient l’image de g, alors la fonction h ◦ g est continue de D

32 a.benia@univ-alger.dz
2.4 Fonction continue Chapitre 2

dans Rm .

Démonstration.
Soient f et g deux fonction continues en a, alors

lim (λf + µg)(x) = (λf + µg)(a) = λf (a) + µg(a).


x→a

lim (f g)(x) = (f g)(a) = f (a)g(a).


x→a
f f f (a)
lim (x) = (a) = .
x→a g g g(a)

Exemple 2.4.

1) f (x, y) = x3 + y 2 x − xy + y est continue sur R2 (polynôme du second degré à


deux variables).

2) g(x, y, z) = ey + xy 2 − z 2 x + y est continue sur R3 comme somme d’une


exponentielle et d’un polynôme.

3) h(x, y) = ln(x+y 2 )−3 est continue sur D = {(x, y) ∈ R2 |x+y 2 > 0} comme
somme du logarithme d’un polynôme (fonction composée) et d’une constante.

Exemple 2.5.
On considère sur R2 l’application f définie par
 2 2
 xy

si (x, y) 6= (0, 0)
f (x, y) = x2 + y 2
 0

si (x, y) = (0, 0)

La fonction f est continue sur R2 \{(0, 0)} comme fraction rationnelle dont le déno-
minateur ne s’annule pas.
On étudie maintenant la continuité en (0, 0). En passant aux coordonnées polaires
x = r cos θ et y = r sin θ avec r > 0 et θ ∈ R, on trouve

r4 |cos(θ)2 | |sin(θ)2 |
|f (r cos(θ), r sin(θ))| = 6 r2 → 0.
r2 r→0

33 a.benia@univ-alger.dz
2.4 Fonction continue Chapitre 2

donc
lim f (x, y) = 0 = f (0, 0).
(x,y)→(0,0)

Cela prouve que f est continue en (0, 0)

2.1 Proposition (Continuité des fonctions partielles)


Soit f : D ⊂ Rn → Rp une fonction continue en a = (a1 , a2 , · · · an ) les n
fonctions f1 , f2 , · · · fp définie par

fj : R → Rq
t 7→ fj (t) = f (a1 , · · · aj−1 , t, aj+1 , · · · ap )

pour j = 1, . . . , p sont continues en aj .

Remarque 2.3. La réciproque est fausse.

Exemple 2.6.
Soit la fonction f : R2 → R définie par
 xy
 si (x, y) 6= (0, 0),
f (x, y) = x + y2
2

0 si (x, y) = (0, 0).


Ses 2 fonctions partielles en (0, 0) sont


 x·0
 si (x, y) 6= (0, 0),
f (x, 0) = x2 + 0
0 si x = 0.

et 
 y · 0 si y =

6 0,
f (0, y) = y2 + 0
 0

si y = 0.
sont donc continues. Pourtant f n’est pas continue en (0, 0).

2.7 Définition (Prolongement par continuité)


Soient la fonction f : D ⊂ Rn → Rp et a un point de Rn n’appartenant pas
à D. Si f a une limite ` lorsque x tend vers a on peut étendre le domaine de

34 a.benia@univ-alger.dz
2.5 Dérivées partielles Chapitre 2

définition de f à D ∪ {a} en posant f (a) = `.


On dit que l’on a prolongé f par continuité au point a.

2.2 Propriété
Soit f : D ⊂ Rn → Rp . Les propriétés suivantes sont équivalentes :

1. f est continue sur D.

2. Pour tout ouvert U de Rp , f −1 (U ) ∩ D est un ouvert de Rn .

3. Pour tout fermé F de Rp , f −1 (F ) ∩ D est un fermé de Rn .

4. Pour toute suite (xn )n∈N de D ⊂ Rn convergeant vers a, la suite


(f (xn ))n∈N converge vers f (a) pour a ∈ D.

2.5 Dérivées partielles


Soit f : I ⊂ R −→ R une fonction dérivable sur un intervalle I, sa dérivée en
a ∈ I est donnée par
f (a + h) − f (a) f (x) − f (a)
f 0 (a) = lim = lim .
h→0 h h→0 x−a
Comme nous considérons des fonction définies sur Rn à valeur dans R, la définition
précédente perd son sens parce que diviser par x − a, qui est un vecteur de Rn , n’a
aucun sens. Lorsqu’on fixe toutes les variables, sauf une, on peut alors définir les
dérivées partielles.

2.5.1 Dérivées partielles premières


2.8 Définition
Soient f : D ⊂ Rn → R et a = (a1 , a2 , · · · , an ) de D. Pour i = 1, . . . , n on
pose
gi : R → R
t 7→ gi (t) = (a1 , · · · , ai−1 , t, ai+1 , · · · , an ),

35 a.benia@univ-alger.dz
2.5 Dérivées partielles Chapitre 2

∂f
on appelle dérivée partielle par rapport à xi de f en a et on note (a), la
∂xi
dérivée de la fonction gi en ai

∂f f (a1 , · · · , ai−1 , ai + h, · · · , an ) − f (a1 , · · · , an )


(a1 , · · · , an ) = gi0 (t) = lim .
∂xi h→0 h

Remarque 2.4.
Dans le cas d’une fonction f de deux variables, les dérivées partielles premières de
f au point (x0 , y0 ) sont

∂f f (x0 + h, y0 ) − f (x0 , y0 )
(x0 , y0 ) = lim ,
∂x h→0 h

et
∂f f (x0 , y0 + h) − f (x0 , y0 )
(x0 , y0 ) = lim .
∂y h→0 h
Exemple 2.7.

1. Soit  xy
 , (x, y) 6= (0, 0),
f (x, y) = x2
+ y2
0, (x, y) = (0, 0).

Les dérivées partielles premières de la fonction f en (0, 0) sont

∂f f (0 + h, 0) − f (0, 0)
(0, 0) = lim = 0,
∂x h→0 h
∂f f (0, 0 + h) − f (0, 0)
(0, 0) = lim = 0.
∂y h→0 h
2. Soit la fonction f (x, y) = y x , pour tout (x, y) ∈ R × R∗+

∂f
(x, y) = (ln y)y x ,
∂x

et
∂f
(x, y) = xy x−1 .
∂y
Remarque 2.5.
L’existence des dérivées partielles premières n’implique pas la continuité.

36 a.benia@univ-alger.dz
2.5 Dérivées partielles Chapitre 2

Exemple 2.8.
Soit la fonction f définie par
 xy
 , (x, y) 6= (0, 0),
f (x, y) = x2
+ y2
0, (x, y) = (0, 0).

f n’est pas continue en (0, 0), car en passant aux coordonnées polaires, on trouve

lim f (x, y) = cos θ sin θ,


(x,y)→(0,0)

la limite n’existe pas car elle dépend de θ. Cependant les dérivées partielles premières
en (0, 0) existent, en effet
∂f ∂f
(0, 0) = (0, 0) = 0.
∂x ∂y

2.5.2 Dérivées partielles suivant un vecteur

Dans le cas d’une fonction f d’une seul variable, la dérivée en a, f 0 (a) repré-
sente la frontière de la droite perpendiculaire à la courbe de f au point (a, f (a)).
Cependant, dans le cas des fonctions de plusieurs variables la dérivée perd son sens
et obtient une infinité de droites perpendiculaires à la courbe de f , on définie la
dérivée d’une fonction de plusieurs variables f suivant un vecteur comme suit
2.9 Définition (dérivée suivant un vecteur)
Soient la fonction f : Rn → R définie sur un voisinage du point a(a1 , · · · , an )
et v = (v1 , · · · , vn ) un vecteur de Rn . On appelle dérivée suivant un vecteur v
(ou dérivée directionnelle) de f au point a, la dérivée en t = 0 (si elle existe)
de la fonction
t 7→ f (a1 + tv1 , · · · , an + tvn ),

qui est définie par


∂f f (a + tv) − f (a)
(a) = lim
∂v t→0 t
f (a1 + tv1 , · · · , an + tvn ) − f (a1 , · · · , an )
= lim ,
t→0 t
si elle existe.

37 a.benia@univ-alger.dz
2.5 Dérivées partielles Chapitre 2

Dans le cas d’une fonction de deux variables

∂f f (a1 + tv1 , a2 + tv2 ) − f (a1 , a2 )


(a) = lim .
∂v t→0 t

Pour v = e1 = (1, 0)

∂f f (a1 + t, a2 ) − f (a1 , a2 ) ∂f
(a) = lim = (a1 , a2 ),
∂e1 t→0 t ∂x

et pour v = e2 = (0, 1)

∂f f (a1 , a2 + t) − f (a1 , a2 ) ∂f
(a) = lim = (a1 , a2 ).
∂e2 t→0 t ∂y

Exemple 2.9.
Examinons le cas de la fonction f (x, y) = x2 − y 2 avec a = (1, −1) et v = (1, 1). On
a
f (1 + t, −1 + t) = (1 + t)2 − (−1 + t)2 = 4t et f (1, −1) = 0,

alors

f (a + tv) − f (a) f (1 + t, −1 + t) − f (1, −1)


lim = lim
t→0 t t→0 t
4t
= lim
t→0 t

= 4,

∂f
d’où (a) = 4.
∂v

2.5.3 Dérivées partielles d’ordre supérieur

Soit f une fonction définie de D ⊂ Rn vers R


2.10 Définition
Soient {i1 , . . . , ik } ∈ {1, . . . , n}. On dit que f admet une dérivée partielle
d’ordre k au point a ∈ Rn par rapport aux variables xi1 , . . . , xik si et seulement
si      
∂f ∂ ∂f ∂ ∂f ∂f
(a), (a), . . . , ··· ··· (a),
∂xi1 ∂xi2 ∂xi1 ∂xik ∂xik−1 ∂xi1

38 a.benia@univ-alger.dz
2.5 Dérivées partielles Chapitre 2

existent.
∂kf
On note cette dérivée
∂xik . . . ∂xi1

Dans le cas d’une fonction de deux variables, on a quatre dérivées partielles


deuxièmes
∂ 2f
 
∂ ∂f
1) = est la dérivé deux fois par rapport à x.
∂x2 ∂x ∂x
∂ 2f
 
∂ ∂f
2) = est la dérivé deux fois par rapport à y.
∂y 2 ∂y ∂y
∂ 2f
 
∂ ∂f
3) = est la dérivé une fois par rapport à y, et une fois par
∂x∂y ∂x ∂y
rapport à x
∂ 2f
 
∂ ∂f
4) = est la dérivé une fois par rapport à x, et une fois par
∂y∂x ∂y ∂x
rapport à y

Exemple 2.10.
Soit f une fonction définie sur R2 par

f (x, y) = x3 ey .

Si x est fixé, y 7→ f (x, y) est une fonction usuelle classique infiniment dérivable sur
R par rapport à x, et si y est fixé, x 7−→ f (x, y) est aussi infiniment dérivable sur
R par rapport à x. Les dérivées partielles premières de f sont
∂f
(x, y) = 3x2 ey ,
∂x
∂f
(x, y) = x3 ey ,
∂y
et les dérivées partielles deuxièmes
∂ 2f
(x, y) = 6xey ,
∂x2
∂ 2f
(x, y) = x3 ey ,
∂y 2
∂ 2f ∂ 2f
(x, y) = (x, y) = 3x2 ey .
∂x∂y ∂y∂x

39 a.benia@univ-alger.dz
2.6 Exercices sur le chapitre 2 Chapitre 2

2.11 Définition
On dit que la fonction f : D ⊂ Rn → R est de classe C k si toutes les dérivées
partielles jusqu’à l’ordre k existent et sont continues. Une fonction est dite
de classe C ∞ si elle est de classe C k pour tout k ∈ N.

2.6 Exercices sur le chapitre 2


Exercice 4.
Dans chaque cas, déterminer et représenter le domaine de définition des fonctions
suivantes
p
−y + x2
1) f1 (x, y) = √ .
y
ln(y)
2) f2 (x, y) = √ .
x−y
p
4 − x2 − y 2
3) f3 (x, y) = p .
x2 + y 2 − 1
4) f4 (x, y) = ln(x − y 2 ).

Exercice 5.
Calculer la limite si elle existe ou montrer qu’elle n’existe pas dans les cas suivants :

1 y3 xy
1) lim , 2) lim , 3) lim ,
(x,y)→(1,1) x − y (x,y)→(1,0) (x − 1)2 + y 2 (x,y)→(0,0) x2 + y2
xy xy xy 4
4) lim p , 5) lim , 6) lim ,
(x,y)→(0,0) x2 + y 2 (x,y)→(0,0) x + xy + y 2
2 (x,y)→(0,0) x4 + y 6
x3 y 4 1 − cos(xy) exy − 1
7) lim , 8) lim , 9) lim .
(x,y)→(0,0) x4 + y 6 (x,y)→(0,0) xy 2 (x,y)→(0,0) ex − 1

Exercice 6.
Dans chaque cas, calculer toutes les dérivées partielles premières des fonctions sui-
vantes

1) f (x, y) = x3 + 5xy 2 − 7y 7 .

2) f (x, y) = x cos (exy+x ) .

40 a.benia@univ-alger.dz
2.7 Corrigé des exercices sur le chapitre 2 Chapitre 2

3) f (x, y, z) = x sin(xz) − ln(2 − sin2 (x + y)).

Exercice 7.
Soit f la fonction définie sur R2 par
  2 2

x − y
 xy , si (x, y) 6= (0, 0),

f (x, y) = x2 + y 2

 0, si (x, y) = (0, 0).

1. Montrer que f est continue sur R2 .

2. Calculer ∇f (x, y).

3. Montrer que f admet des dérivées partielles secondes en tout point.


∂ 2f ∂ 2f ∂ 2f
4. Que peut-on déduire du calcul de (0, 0), f (0, 0), f (0, 0).
∂x∂y ∂y∂x ∂x2
Exercice 8.
Démontrer que l’application
 xy
 e − 1 , si x 6= 0;
2 x
f : R → R, (x, y) 7→
 y, si x = 0.

est de classe C ∞ sur R2 .

2.7 Corrigé des exercices sur le chapitre 2


Corrigé de l’exercice 4
Détermination et représentation des domaines de définitions
p
−y + x2
1) Le domaine de définition de la fonction f1 (x, y) = √
y

Df1 = {(x, y) ∈ R2 , −y + x2 > 0 et y > 0}

= {(x, y) ∈ R2 , x2 > y et y > 0}

41 a.benia@univ-alger.dz
2.7 Corrigé des exercices sur le chapitre 2 Chapitre 2

Le domaine de la fonction f1 .
ln(y)
2) Le domaine de définition de la fonction f2 (x, y) = √
x−y

Df2 = {(x, y) ∈ R2 , y > 0 et x − y > 0}

= {(x, y) ∈ R2 , y > 0 et x > y}

Le domaine de la fonction f2 .
p
4 − x2 − y 2
3) Le domaine de définition de la fonction f3 (x, y) = p
x2 + y 2 − 1

Df3 = {(x, y) ∈ R2 , x + y > 0}

= {(x, y) ∈ R2 , y > −x}

42 a.benia@univ-alger.dz
2.7 Corrigé des exercices sur le chapitre 2 Chapitre 2

Le domaine de la fonction f3 .

4) Le domaine de définition de la fonction f4 (x, y) = ln(x − y 2 )

Df4 = {(x, y) ∈ R2 , x − y 2 > 0}

= {(x, y) ∈ R2 , y 2 < x}

= {(x, y) ∈ R2 , |y| < x}
√ √
= {(x, y) ∈ R2 , − x < y < x}

Le domaine de la fonction f4 .

Corrigé de l’exercice 5
1) On a
1 1
lim+ f (1, y) = lim+ = −∞ et lim− f (1, y) = lim− = +∞.
y→1 y→1 1−y y→1 y→1 1−y

43 a.benia@univ-alger.dz
2.7 Corrigé des exercices sur le chapitre 2 Chapitre 2

1
Ainsi, lim n’existe pas
(x,y)→(1,1) x − y

2) En passant aux coordonnées polaires



 x = 1 + r cos θ,
 y = r sin θ, r > 0, θ ∈ [0, 2π]

on trouve

r3 sin3 θ
f (1 + r cos θ, r sin θ) = 2 2 2 2 = r sin3 θ,
r cos θ + r sin θ

avec
|f (1 + r cos θ, r sin θ)| = |r sin3 θ| 6 r,

lim f (r, θ) = 0, ainsi


r→0

y3
lim = 0.
(x,y)→(1,0) (x − 1)2 + y 2

xy 1
3) La limite lim n’existe pas car, pour y = x on a f (x, x) = , et
(x,y)→(0,0) x2
+y 2 2
2
pour y = 2x f (x, 2x) = .
5
4) En passant aux coordonnées polaires

 x = r cos θ,
 y = r sin θ, r > 0, θ ∈ [0, 2π]

on trouve

r2 cos θ sin θ
f (r cos θ, r sin θ) = √ = r cos θ sin θ,
r2 cos2 θ + r2 sin2 θ
et
|f (r cos θ, r sin θ)| = |r cos θ sin θ| 6 r,

lim f (r cos θ, r sin θ) = 0, on déduit alors que


r→0

xy
lim p = 0.
(x,y)→(0,0) x2 + y 2

44 a.benia@univ-alger.dz
2.7 Corrigé des exercices sur le chapitre 2 Chapitre 2

5) En utilisant les coordonnées polaires, on pose x = r cos θ et y = r sin θ avec


θ ∈ [0, 2π] et r > 0, alors
r2 cos θ sin θ cos θ sin θ
f (r cos θ, r sin θ) = 2 2 2 2 2 = ,
r cos θ + r sin θ cos θr sin θ 1 + cos θ sin θ
ainsi
cos θ sin θ
lim f (r cos θ, r sin θ) =
r→0 1 + cos θ sin θ
la limite dépend de θ alors elle n’existe pas.

6) Pour x = y
y5
f (y, y) = ,
y4 + y6
donc
y5 y
lim f (y, y) = lim 4 6
= lim = 0.
y→0 y→0 y + y y→0 1 + y 2

D’autre part pour x = y 2


y6
f (y 2 , y) = ,
y8 + y6
alors
y6 1
lim f (y 2 , y) = lim 8 6
= lim = 1.
y→0 y→0 y + y y→0 1 + y 2

xy 4
La limite lim n’existe pas
(x,y)→(0,0) x4 + y 6

7) Grâce aux inégalités


1 1
|x| 6 (x4 + y 6 ) 4 et |y| 6 (x4 + y 6 ) 6 ,

on obtient
|x|3 |y|4
|f (x, y)| 6 ,
x4 + y 6
3 2
(x4 + y 6 ) 4 (x4 + y 6 ) 3
6
(x4 + y 6 )
3 2
6 (x4 + y 6 ) 4 + 3 −1
5
= (x4 + y 6 ) 12

La limite de |f (x, y)| tend bien vers 0 quand (x, y) tend vers (0, 0).

45 a.benia@univ-alger.dz
2.7 Corrigé des exercices sur le chapitre 2 Chapitre 2

8) On a
y7 y6
lim f (y, y) = lim =0 et lim f (y 2 , y) = lim = 0.
y→0 y→0 y 4 + y 6 y→0 y→0 y 8 + y 6

xy 4
ainsi lim n’existe pas.
(x,y)→(0,0) x4 + y 6

9) On a
exy − 1
xy
exy − 1 xy
lim = lim = lim y = 0.
(x,y)→(0,0) ex − 1 (x,y)→(0,0) ex − 1 (x,y)→(0,0)
x
x
Corrigé de l’exercice 6

1) Soit f (x, y) = x3 + 5xy 2 − 7y 7 , on a


∂f


 (x, y) = 3x2 + 5y 2 ,
∂x
∂f

 (x, y) = 10xy − 49y 6 .
∂y
2) Soit f (x, y) = x cos (exy+x ), on a
∂f


 (x, y) = cos (exy+x ) − x(y + 1)exy+x sin (exy+x ) .
∂x
∂f

 (x, y) = −x2 exy+x sin (exy+x ) ,
∂y

3) Soit f (x, y, z) = x sin(xz) − ln(2 − sin2 (x + y)), on a


∂f 2 cos(x + y) sin(x + y)

 (x, y, z) = sin(xz) + xz cos(xz) + ,
2 − sin2 (x + y)

 ∂x



∂f 2 cos(x + y) sin(x + y)
(x, y, z) = ,

 ∂y 2 − sin2 (x + y)
 ∂f (x, y, z) = x2 cos(xz).



∂z
Corrigé de l’exercice 7

1) La fonction f est continue sur R2 −{(0, 0)} car quotient de fonctions continues
dont le dénominateur ne s’annule pas. Elle est aussi continue en (0, 0), car
en utilisant les coordonnées polaires x = r cos θ et y = r sin θ telles que
θ ∈ [0, 2π] et r > 0, alors
r2 (cos2 θ − sin2 θ)
f (r cos θ, r sin θ) = r2 cos θ sin θ 2 2 2 = r2 cos θ sin θ(cos2 θ−sin2 θ),
r (cos θ + sin θ)

46 a.benia@univ-alger.dz
2.7 Corrigé des exercices sur le chapitre 2 Chapitre 2

et
|f (r cos θ, r sin θ)| = |r2 cos θ sin θ(cos2 θ − sin2 θ)| 6 2r2 ,

lim f (r cos θ, r sin θ) = 0, ainsi


r→0

x2 − y 2
lim xy = 0 = f (0, 0).
(x,y)→(0,0) x2 + y 2

f est donc continue sur R2 .

2) Pour (x, y) 6= (0, 0)


  yx4 − y 5 + 4x2 y 3 
∂f

 ∂x (x, y)   (x2 + y 2 )2 
∇f (x, y) =  ∂f =
 xy 4 − x5 + 4x3 y 2
.
(x, y)

∂y (x2 + y 2 )2

Pour (x, y) = (0, 0)


∂f f (h, 0) − f (0, 0)
     
 ∂x (0, 0)   h→0
lim
h   0 
∇f (0, 0) =  ∂f = = .
f (0, h) − f (0, 0) 
(0, 0) lim 0
∂y h→0 h
D’après ce qui précède

4xy 3 (x2 − 3y 2 )


 si (x, y) 6= (0, 0),
∂ 2f (x2 + y 2 )3


(x, y) = ∂f ∂f
∂x2  (h, 0) − (0, 0)
 lim ∂x ∂x

= 0 si (x, y) = (0, 0),

h→0 h
et
4x3 y(3x2 − y 2 )


 si (x, y) 6= (0, 0),
∂ 2f

 (x2 + y 2 )3
(x, y) = ∂f ∂f
∂y 2  (0, h) − (0, 0)
 lim ∂y ∂y


= 0 si (x, y) = (0, 0).
h→0 h
3) D’après la question 2 on a
 6
x + 9x4 y 2 − 9x2 − 9x2 y 4 − y 6

 si (x, y) 6= (0, 0)
∂ 2f

 (x2 + y 2 )3
(x, y) = ∂f ∂f
∂x∂y  (h, 0) − (0, 0)
 lim ∂y ∂y


=1 si (x, y) = (0, 0).
h→0 h

47 a.benia@univ-alger.dz
2.7 Corrigé des exercices sur le chapitre 2 Chapitre 2

 6
x + 9x4 y 2 − 9x2 − 9x2 y 4 − y 6

 si (x, y) 6= (0, 0),
∂ 2f

 (x2 + y 2 )3
(x, y) = ∂f ∂f
∂y∂x  (0, h) − (0, 0)
 lim ∂y ∂y

= −1 si (x, y) = (0, 0).

h→0 h
∂ 2f ∂ 2f
4) Comme (0, 0) 6= (0, 0), le théorème de SCHWARZ permet de
∂x∂y ∂y∂x
∂ 2f ∂ 2f
conclure que les dérivées secondes (x, y) et (x, y) ne sont pas conti-
∂x∂y ∂y∂x
nue en (0, 0).

Corrigé de l’exercice 8
On a
f (x, y) = ϕ(xy)y,

avec  t
 e − 1 , si t 6= 0,
ϕ(t) = t
1, si t = 0.

D’autre part, pour t 6= 0

et − 1
ϕ(t) =
t

!
1 X tn
= −1
t n=0 n!

1 X tn
=
t n=1 n!

X tn
= .
n=0
(n + 1)!

donc ϕ admet un développements en série entière de rayon R = +∞, car

1
R = lim = lim (n + 1) = +∞,
n→∞ an+1 n→∞

an

alors ϕ est de classe C ∞ sur R, par composition et produit f est de classe C ∞ sur
R2 .

48 a.benia@univ-alger.dz
CHAPITRE 3

DIFFÉRENTIABILITÉ

3.1 Introduction
Le but de ce chapitre est de généraliser la notion de dérivée pour une fonction
f de plusieurs variables en donnant une définition qui permet de retrouver autant
que possible toutes les bonnes propriétés de la dérivation d’une fonction d’une seul
variable. Notamment la propriété : En tout point x0 où la fonction est dérivable, la
dérivée doit permettre de définir une fonction simple qui approche f au voisinage
d’un points x0 , comme c’est le cas pour l’application f (x0 ) + (x − x0 )f 0 (x0 ) en
dimension 1.

Objectifs du chapitre

• Introduire la notion de différentiabilité des fonctions à valeurs réels et celles à


valeurs vectoriels.

• Se familiariser avec le calcul des dérivées partielles d’une fonction composée


et de savoir l’appliquer pour effectuer des changements de variables au sein
d’une équation aux dérivées partielles.

49
2.7 Corrigé des exercices sur le chapitre 2 3.2 Différentielle d’une fonction

• Savoir calculer le développement limité d’une fonction de plusieurs variables


réelles et l’appliquer pour calculer des limites.

3.2 Différentielle d’une fonction


Soit f : R −→ R une fonction dérivable au point a de R. On a par définition
f (a + h) − f (a)
f 0 (a) = lim
h→0 h
Soit o la fonction définie au voisinage de 0 par
f 0 (a)
o(h) = f (a + h) − f (a) + ,
h
alors
f (a + h) − f (a) = o(h) + hf 0 (a),
o(h)
avec limh→0 = 0.
h
La dérivabilité de la fonction f en a revient à l’existence d’un nombre f 0 (a) et une
o(h)
fonction o définie au voisinage de 0 vérifiant lim = 0.
h→0 h
Dans toute la suite de ce chapitre U désigne un ouvert non vide de Rn et a =
(a1 , . . . , an ) un point de Rn ..
3.1 Définition (Application différentiable)
1) On dit que la fonction f : U ⊂ Rn → R est différentiable en a s’il
existe une application L linéaire continue de Rn dans R telle que
f (a + h) − f (a) − L(h)
lim = 0, (3.1)
h→0 khk
où h = (h1 , . . . , hn ).

2) Lorsque l’application L existe, elle s’appelle la différentielle de f en a.


On la note Df (a), ainsi (3.1) devient
f (a + h) − f (a) − Df (a)(h)
lim = 0.
h→0 khk
3) Si f est différentiable en tout point de U , on dit que f est différentiable
sur U .

50 a.benia@univ-alger.dz
2.7 Corrigé des exercices sur le chapitre 2 3.2 Différentielle d’une fonction

Remarque 3.1.
La différentiabilité de f en a est équivalente à l’existence d’une forme linéaire L sur
Rn telle que
f (a + h) + f (a) + Df (a)(h) + o(h). (3.2)
o(h)
avec limh→0 = 0.
khk
Exemple 3.1.
Déterminons la différentielle de f (x, y) = xy, définie sur R2 , en un point (a, b). On
a

f (a + h1 , b + h2 ) = (a + h1 ) (b + h2 )

= ab + bh1 + ah2 + h1 h2

= f (a, b) + bh1 + ah2 + h1 h2 .

Deux candidats à la formule (3.2) s’offrent aisément Df (a, b) (h1 , h2 ) = bh1 + ah2
et o(h) = h1 h2 . Comme
|h1 h2 | 1
2 2
6 ,
h1 + h2 2
si on choisit de travailler avec la norme euclidienne, alors

o(h) 1 p
6√ |h1 h2 |,
khk 2
o(h)
qui assure que lim = 0.
h→0 khk

3.1 Proposition
Si f est une application différentiable en a alors elle est continue en a.

Démonstration.
Supposons que f est différentiable en a alors il existe une application linéaire et
continue L telle que
f (a + h) − f (a) − L(h)
lim = 0,
h→0 khk

51 a.benia@univ-alger.dz
2.7 Corrigé des exercices sur le chapitre 2 3.2 Différentielle d’une fonction

ainsi, pour tout h ∈ Rn , h 6= 0

f (a + h) − f (a) = L(h) + o(h).

Par linéarité de L, on déduit que

lim f (a + h) = f (a),
h→0

f est continue en a.

Remarque 3.2.
Si f n’est pas continue alors elle n’est différentiable.

Exemple 3.2.
Soit f : R2 −→ R une fonction définie par
 xy
 si (x, y) 6= (0, 0),
f (x, y) = x + y2
2

0 si (x, y) = (0, 0).


f n’est pas différentiable en (0, 0) parce qu’elle n’est pas continue en (0, 0).

3.2 Proposition
Si f est différentiable au point a, alors sa dérivée directionnel suivant
v(v1 , . . . , vn ) est
n
∂f X ∂f
(a) = Df (a)(v) = (a)vi .
∂v i=1
∂xi

Démonstration.
Soit f une fonction différentiable en a, alors

f (a + h) − f (a) − Df (a)(h)
lim = 0.
h→0 khk

Soit v ∈ Rn , avec v 6= 0, en prenant h = tv, t ∈ R , on trouve

f (a + tv) − f (a) − Df (a)(tv)


lim = 0,
t→0 |t|kvk

52 a.benia@univ-alger.dz
2.7 Corrigé des exercices sur le chapitre 2 3.2 Différentielle d’une fonction

ainsi
f (a + tv) − f (a) − Df (a)(tv)
lim = 0.
t→0 t
D’autre part, comme Df (a) est linéaire

Df (a)(tv) = tDf (a)(v).

donc
f (a + tv) − f (a)
lim = Df (a)(v).
t→0 t

Remarque 3.3.
Une application peut admettre en un point des dérivées directionnelles dans toutes
les directions et pourtant ne pas être différentiable en ce point.

Exemple 3.3.
Voire l’exercice 12.

La dérivée partielle de f par rapport à la i-ème variable au point x est la dérivée


directionnelle de f en x selon le i-ème vecteur de base ei où {e1 , . . . , en } est la base
canonique de Rn , c’est-à-dire
∂f ∂f
(x) = (x).
∂xi ∂ei
Donc en particulier, si f est différentiable en x
∂f
(x) = Df (x) (ei ) = Df (x)(0, . . . , 0, 1, 0, . . . , 0),
∂ei
(le 1 étant à la i-ème place).
Comme la différentielle de f en x, si elle existe, est linéaire, il suit que nous connais-
sons sa forme : on développe h ∈ Rn sur la base canonique

h = h1 e1 + . . . + hn en

ainsi
n
X ∂f
Df (x)(h) = hi (x)
i=1
∂xi
Nous venons de montrer la

53 a.benia@univ-alger.dz
2.7 Corrigé des exercices sur le chapitre 2 3.2 Différentielle d’une fonction

3.3 Proposition
Soit U un ouvert de Rn , x ∈ U, et f : U → R une application différentiable
en x. Alors la différentielle de f en x s’écrit en fonction des dérivées partielles
de f en x de la façon suivante
n n
X X ∂f
Df (x)(h) = hi Df (x) (ei ) = hi (x)
i=1 i=1
∂xi

Ceci nous donne un moyen pratique d’étudier la différentiabilité en un point


d’une fonction définie sur un ouvert de
3.4 Proposition
On dit que la fonction f : U ⊂ Rn → R est différentiable en a si et seulement
si

1) Les dérivées partielles premières de f en a existent par rapport à toutes


les variables,
Pn ∂f
f (a + h) − f (a) − (a)hi
i=1 ∂xi
2) lim = 0.
h→0 khk

Remarque 3.4.
Dans le cas d’une fonction de deux variables, f est différentiable en a = (a1 , a2 ) si
∂f ∂f
et seulement si (a) et (a) existent et
∂x ∂y
∂f ∂f
f (a1 + h1 , a2 + h2 ) − f (a1 , a2 ) − (a1 , a2 ) − (a1 , a2 )
∂x ∂y
lim = 0.
h→0 khk
Remarque 3.5.
Le produit, la somme, l’inverse et la composition d’applications différentiables (resp.
de classe C 1 ) est une application différentiable (resp. de classe C 1 ).

3.5 Proposition
Soient U un ouvert et f : U ⊂ Rn → R, si f ∈ C 1 (U ) alors f est différentielles
sur U .

54 a.benia@univ-alger.dz
2.7 Corrigé des exercices sur le chapitre 2 3.2 Différentielle d’une fonction

Démonstration.
Soit a = (a1 , . . . , an ) ∈ U . U étant ouvert, il existe une boule ouverte B(a, r) ⊂ U,
pour tout h ∈ Rn , khk < r alors
n
X
a + h ∈ B(a, r) ⊂ U où khk = |hi | .
i=1

Soit h vérifiant khk < r. Posons bi = a + (h1 , . . . , hi , 0, . . . , 0) , i = 1, . . . , n. Ainsi


bi ∈ B(a, r) car
i
X
kbi − ak = k(h1 , . . . , hi , 0, . . . , 0)k = |hj | 6 khk < r
j=1

On a

f (a + h) − f (a) = f (bn ) − f (a)

= f (bn ) − f (bn−1 ) + f (bn−1 ) − f (bn−2 ) + . . . + f (b1 ) − f (a)


n
X
= (f (bi ) − f (bi−1 )) ,
i=1

avec b0 = a.
Comme la fonction f admet des dérivées partielles sur U , alors par application
du théorème des accroissements finis a la fonction

t 7−→ f (a1 + h1 , . . . , ai−1 + hi−1 , t, ai+1 , . . . , an )

on obtient

f (bi ) − f (bi−1 ) = f (a1 + h1 , . . . , ai + hi , ai+1 , . . . , an ) − f (a1 + h1 , . . . , ai−1 + hi−1 , ai , . . . , an )


∂f
= hi (ci ) ,
∂xi
où ci = a + (h1 , . . . , hi−1 , θi hi , 0, . . . , 0) et θi ∈] 0, 1[, i = 1, . . . , n.
Ceci permet d’écrire
n n  
X ∂f X ∂f ∂f
f (a + h) − f (a) − hi (a) = hi (ci ) − (a)
i=1
∂xi i=1
∂x i ∂x i

∂f ∂f
6 khk max (ci ) − (a) .
16i6n ∂xi ∂xi

55 a.benia@univ-alger.dz
2.7 Corrigé des exercices sur le chapitre 2 3.2 Différentielle d’une fonction

∂f
Comme est continue, alors pour ε > 0, il existe δi > 0 tel que
∂xi
∂f ∂f
∀x ∈ U, kx − ak < δi =⇒ (x) − (a) < ε
∂xi ∂xi

Pour x = ci on a

kx − ak = kci − ak = k(h1 , . . . , hi−1 , θi hi , 0, . . . , 0)k 6 khk.

Si on prend δ = min (r, δ1 , . . . , δn ) , alors pour khk < δ

∂f ∂f
max (ci ) − (a) < ε.
16i6n ∂xi ∂xi

Il s’ensuit alors que


Pn ∂f
f (a + h) − f (a) − i=1 hi (a)
∂xi
< ε,
khk

où khk < δ.
Ce qui signifie que
Pn ∂f
f (a + h) − f (a) − i=1 hi (a)
∂xi
lim = 0.
h→0 khk

Cette dernière relation jointe au fait que l’application

Rn −→ R
n
X ∂f
h 7−→ hi (a),
i=1
∂xi

est linéaire montre que f est différentiable en a et sa différentielle est


n
X ∂f
Df (a)(h) = hi (a), ∀h ∈ Rn .
i=1
∂xi

Remarque 3.6.
La réciproque de la proposition 3.2 est fausse. On rappel le schéma suivant

56 a.benia@univ-alger.dz
2.7 Corrigé des exercices sur le chapitre 2 3.2 Différentielle d’une fonction

 

f est continue 

=⇒
=
⇐6
  =⇒  

=⇒
⇐=
f ∈ C1  f est diférentiable

6
6
  
⇐=
6

=⇒
⇐6
=
 
Les dérivées partielles de f existent 


Exemple 3.4.
Considérons la fonction f : R2 → R définie par
  
 x y sin 1
 2
si x 6= 0,
f (x, y) = x

 0 si x = 0.

∂f ∂f
II est facile de vérifier que (x, y) et (x, y) existent sur R2 et sont données par
∂x ∂y
     
1 1
y 2x sin − cos si x 6= 0,

∂f 
x x
(x, y) =
∂x 
 0 si x = 0,

et   
2 1
x sin si x 6= 0,

∂f 
x
(x, y) =
∂y 
 0 si x = 0.
 
1
En considérant la suite , y0 ∈ R2 qui tend vers (0, y0 ) quand n tend vers
2πn
l’infini. On a  
∂f 1 ∂f
lim , y0 = −y0 6= (0, y0 ) = 0
n→+∞ ∂x 2πn ∂x
Donc la fonction f n’est pas de classe C 1 sur R2 .
Posons E = {(0, y) ∈ R2 , y ∈ R}. Sur R2 \E la fonction f est de classe C 1 car
ses dérivées partielles sont continues. Prouvons la différentiabilité de f sur E.

57 a.benia@univ-alger.dz
3.3 Différentielle des fonctions vectoriels Chapitre 3

On a
   
∂f ∂f 2 1
f (h, y + k) − f (0, y) − h (0, y) + k (0, y) h (y + k) sin
∂x ∂y h
=
|h| + |k| |h| + |k|
6 |h(y + k)|,

Ce qui implique que


 
∂f ∂f
f (h, y + k) − f (0, y) − h (0, y) + k (0, y)
∂x ∂y
lim =0
(h,k)→(0,0) |h| + |k|

la fonction f est donc différentiable en tout point de E et Df (0, y) = 0, pour tout


y ∈ R.

3.3 Différentielle des fonctions vectoriels


Soit
f : U ⊂ Rn → Rp
x 7→ f (x) = (f1 (x), . . . , fp (x))
telle que x = (x1 , . . . , xn ) avec n, p dans N?

Exemple 3.5.
Les fonctions f et g

f: R2 → R2
(x, y) 7→ (2x + y, −x + ex−y ),

g: R3 → R
!
sin x
(x, y, z) 7→ p , y cos(x − z) ,
3 x + y2
sont à valeur vectoriel.

58 a.benia@univ-alger.dz
3.3 Différentielle des fonctions vectoriels Chapitre 3

3.3.1 Continuité des fonctions à valeur vectoriel

On dit que la fonction f définie au voisinage de a est continue si et seulement si

∀ε > 0 , ∃α > 0 , ∀x ∈ B(a, α) ⇒ kf (x) − f (a)k < ε

c’est-à-dire f est continue en a si et seulement si toute ses composantes sont continues


an a.

Exemple 3.6.
La fonction
f: R3 → R3
2 −y−z
(x, y, z) 7→ (cos x cos z, ex , 2)
est continue sur R3 car toute ses composantes le sont.

3.2 Définition
On dit que f définie au voisinage de a ∈ Rn à valeur dans Rp est différentiable
au point a, si ses composantes fi , i = 1, . . . , p sont différentiables au point a.

Remarque 3.7.
Soit f = (f1 , . . . , fp ) une fonction de U ⊂ Rn à valeurs dans Rp différentiable en
a ∈ U . La différentielle de f est définie par

Df (a) : Rn → Rp
h 7→ Df (a)(h) = (Df1 (a)(h), . . . , Dfp (a)(h)) .

3.3.2 Matrice Jacobienne

On appelle matrice Jacobienne de f : Rn → Rp au point a ∈ Rn la matrice n × p


∂f1 ∂f1 ∂f1
 
 ∂x1 (a) ∂x2 (a) . . . ∂xn (a)
 ∂f ∂f2 ∂f2 
 2
(a) (a) . . . (a)

∂x ∂x2 ∂xn  ,

Jf (a) = 
 1 
 ... ... ... 
 
 ∂fp ∂fp ∂fp 
(a) (a) . . . (a)
∂x1 ∂x2 ∂xn

59 a.benia@univ-alger.dz
3.3 Différentielle des fonctions vectoriels Chapitre 3

la colonne de l’ordre j de la matrice représente les dérivées partielles de f par rapport


à xi

Exemple 3.7. Soit la fonction f définie par

f (x, y) = (x2 + x cos y, ex−y , y 3 x).

Posons f1 (x, y) = x2 + x cos y, f2 (x, y) = ex−y et f3 (x, y) = y 3 x.


La matrice Jacobienne de f est
∂f1 ∂f1
 
(x, y) (x, y)
 
 ∂x ∂y  2x + cos y −x sin y
 ∂f ∂f2   
 2
Jf (x, y) =  (x, y) (x, y) =  ex−y −ex−y  .
  
 ∂x ∂y   
 ∂f3 ∂f3 3 2
y 3y x

(x, y) (x, y)
∂x ∂y
Exemple 3.8.
Soit la fonction f (r, θ, ϕ) = (r cos θ cos ϕ, r sin θ cos ϕ, r sin ϕ).
Posons f1 (r, θ, ϕ) = r cos θ cos ϕ, f2 (r, θ, ϕ) = r sin θ cos ϕ et f3 (r, θ, ϕ) = r sin ϕ.
On a
∂f1 ∂f1 ∂f1
 
(r, θ, ϕ) (r, θ, ϕ) (r, θ, ϕ)
 ∂r ∂θ ∂ϕ 
 ∂f ∂f2 ∂f2 
 2
Jf (r, θ, ϕ) =  (r, θ, ϕ) (r, θ, ϕ) (r, θ, ϕ)

 ∂r ∂θ ∂ϕ 
 ∂f3 ∂f3 ∂f3 
(r, θ, ϕ) (r, θ, ϕ) (r, θ, ϕ)
∂r ∂θ ∂ϕ
 
cos θ cos ϕ −r sin θ cos ϕ −r cos θ sin ϕ
 
=  sin θ cos ϕ r cos θ cos ϕ −r sin θ sin ϕ  .
 
 
sin ϕ 0 r cos ϕ

3.3 Définition
f est une fonction de classe C 1 sur U ⊂ Rn si ses composantes f1 , . . . , fp sont
de classe C 1 sur U .

60 a.benia@univ-alger.dz
3.3 Différentielle des fonctions vectoriels Chapitre 3

3.4 Définition (Différentielle et matrice Jacobienne)


Soit f une fonction différentiable sur l’ouvert U de Rn à valeur dans Rp , la
différentielle de f au point a, est donnée par
∂f1 ∂f1 ∂f1
 
 
 ∂x1 (a) ∂x2
(a) . . . (a)
∂xn   h1 
 ∂f ∂f2 ∂f2   
 2
(a) (a) . . . (a)  h 
∂x1 ∂x2 ∂xn  .  2  ,

Df (a)(h) = Jf (a).h =  .   ..  ∀h ∈ Rn .
 .. .. ..  .
 . .   
 ∂fp ∂fp ∂fp  h
(a) (a) . . . (a) n
∂x1 ∂x2 ∂xn

3.6 Proposition (Matrice Jacobienne de la composition)


Soient f une fonction de classe C 1 sur l’ouvert U de Rn dans Rp et g une
fonction de classe C 1 sur une ouvert de Rp inclus dans f (U ) dans Rq alors la
composition g ◦ f définie sur U dans Rq est de classe C 1 sur U et sa matrice
Jacobienne est donnée par

Jg◦f (a) = Jg (f (a)) × Jf (a).

Exemple 3.9.
On considère les fonctions f : R2 → R2 et g : R2 → R2 définies par

f (x, y) = (x + y, xy), g(u, v) = (u2 + v 2 , u2 − v 2 ),

soit h la composition des fonction g et f , on a


 
1 1
Jf (x, y) =  ,
y x
et  
2u 2v
Jg (u, v) =  ,
2u −2v
h est de classe C 1
  
2u 2v 1 1
Jh (x, y) = Jg (x + y, xy) × Jf (x, y) =   ,
2u −2v y x

61 a.benia@univ-alger.dz
3.4 Composition des fonctions différentiables Chapitre 3

donc  
2 2
2(x + y) + 2xy 2(x + y) + 2yx
Jh (x, y) =  .
2(x + y) − 2xy 2 2(x + y) − 2yx2

3.3.3 Quelques opérateurs différentielle

Le Gradient ∇ est définie par


 
∂ ∂ ∂
∇= , , ,
∂x ∂y ∂z
−−→ ∂f ∂f ∂f
∇f = gradf = ( , , ).
∂x ∂y ∂z

Le Laplacien ∆
∂2 ∂2 ∂2
∆= + + ,
∂x2 ∂y 2 ∂z 2
∂ 2f ∂ 2f ∂ 2f
∆f = + + .
∂x2 ∂y 2 ∂z 2
La divergence div

− ∂f1 ∂f2 ∂f3
div f = + + .
∂x ∂y ∂z
La rotation rot

− − →
→ − ∂f3 ∂f2 ∂f1 ∂f3 ∂f2 ∂f3
rot f = ∇ ∧ f = ( − , − , − ).
∂y ∂z ∂z ∂x ∂x ∂y

3.4 Composition des fonctions différentiables


3.1 Théorème
Soient U un ouvert de Rn , et V un ouvert de Rp , f une fonction de U dans
V ,et g une fonction de V dans R, a un point de U .
Si f est différentiable en a et g est différentiable en f (a), alors la fonction
g ◦ f est différentiable en a puis

D(g ◦ f )(a) = Dg(f (a)) ◦ Df (a).

62 a.benia@univ-alger.dz
3.4 Composition des fonctions différentiables Chapitre 3

Démonstration.
Posons b = f (a) et ψ = g ◦ f . La différentiabilité de f en a et de g en b donne
o(h)
f (a + h) − f (a) = Df (a)(h) + o(h) avec lim = 0,
h→0 khk

et
o(k)
g(b + k) − g(b) = Dg(b)(k) + o(k) avec lim = 0.
h→0 kkk

En prenant k = f (a + h) − f (a) = f (a + h) − b, on déduit

ψ(a + h) − ψ(a) = g(f (a + h)) − g(f (a))

= g(b + k) − g(b) = Dg(b)(k) + o(k)

= Dg(b) (Df (a)(h) + o(h)) + o(k)

= (Dg(b) ◦ Df (a))(h) + o1 (h)

Comme Dg(b) et Df (a) sont des applications linéaires, alors Dg(b) ◦ Df (a) est une
application linéaire de Rn dans R. Par suite, pour prouver que ψ est différentiable
o1 (h)
en a, il suffit de prouver que lim = 0. Alors on aura
h→0 khk

Dψ(a)(h) = D(g ◦ f )(a)(h) = (Dg(f (a)) ◦ Df (a))(h)

On a
o(h)
kDf (a)(h) + h
kkk khk
=
khk khk
 
h o(h)
= Df (a) +
khk khk
 
h o(h)
6 Df (a) +
khk khk
ko(h)k
6 kDf (a)k + ,
khk
kkk
est borné au voisinage de 0.
khk  
o(h) o(h)
D’autre part on a lim Dg(b) = 0 et lim = 0 car Dg(b) est une
h→0 khk h→0 khk
application linéaire et f est une fonction continue puisqu’elle est différentiable. Par
o1 (h)
conséquent lim = 0. Ce qui termine la démonstration.
h→0 khk

63 a.benia@univ-alger.dz
3.4 Composition des fonctions différentiables Chapitre 3

3.7 Proposition (règle de dérivation en chaine.)


Soient f : U ⊂ Rn → V ⊂ Rp et g : V ⊂ Rp → R deux fonctions différen-
tiables sur U et V respectivement alors g ◦ f est différentiable sur U et ses
dérivées partielles sont données par
p
∂g ◦ f X ∂g ∂f
= , ∀x ∈ U, i = 1, . . . , n.
∂xi j=1
∂yj ∂xi

Démonstration.
Supposons que f et g sont différentiables, et posons ψ = g ◦ f , alors

Dψ(a)(h) = Dg(f (a) (Df (a)(h)) .

Soit f = (f1 , . . . , fp ), alors

Df (a)(h) = (Df1 (a)(h), . . . , Dfp (a)(h)).

Soit {e1 , . . . , en } la base canonique de Rn , pour h = ej , on a

Df (a)(ej ) = (Df1 (a)(ej ), . . . , Dfp (a)(ej ))


 
∂f1 ∂fp
= (a), . . . , (a) ,
∂xj ∂xj

ainsi

∂ψ
(a) = Dψ(a)(ej )
∂xi
= Dg(f (a)) (Df (a)(ej ))
 
∂f1 ∂fp
= Dg(f (a)) (a), . . . , (a)
∂xj ∂xj
p
X ∂g ∂f
= (f (a)) (a).
j=1
∂y j ∂x i

pour tout x ∈ U et i = 1, . . . , n.

64 a.benia@univ-alger.dz
3.4 Composition des fonctions différentiables Chapitre 3

3.1 Corollaire (cas R → Rn → R)


Soient f : Rn → R une fonction de classe C 1 sur l’ouvert U et γ : t ∈ R 7→
γ(t) = (x1 (t), · · · , xn (t)) ∈ U une fonction de classe C 1 , alors la fonction
composée
f ◦ γ : → Rn → R
t 7→ γ(t) 7→ f (x1 (t), · · · , xn (t))
est de classe C 1 et ses dérivées sont données par
n
0
X ∂f
(f ◦ γ) (t) = (x1 , x2 , · · · , xn (t)).x0i (t).
i=1
∂x i

Exemple 3.10.
On considère la fonction F définie par

F (t) = f (2 + cos(t), sin(t))


f (x, y) = x2 − y 2 + 3xy.

La dérivée de F est

∂f ∂f
F 0 (t) = (x(t), y(t))x0 (t) + (x(t), y(t))y 0 (t).
∂x ∂y

avec x(t) = 2 + cos(t) et y(t) = sin(t), donc

F 0 (t) = −(2x(t) + 3y(t)) sin(t) + (3x(t) − 2y(t)) cos(t)

= −4(1 + cos(t)) sin(t) + 3 cos(2t) + 6 cos(t).

3.2 Corollaire (Cas R2 → R2 → R)


Soient la fonction f : (x, y) 7→ f (x, y) de classe C 1 sur l’ouvert U ⊂ R2 , les
fonctions x : (u, v) 7→ x(u, v) et y : (u, v) 7→ y(u, v) sont de classe C 1 . On

65 a.benia@univ-alger.dz
3.4 Composition des fonctions différentiables Chapitre 3

peut définir la fonction composée

g: R2 → R
(u, v) 7→ g(u, v) = f (x(u, v), y(u, v))

Lorsque les dérivées partielles premières de f sont définies, on a


∂g ∂f ∂x ∂f ∂y


 = + ,
∂u ∂x ∂u ∂y ∂u
∂g ∂f ∂x ∂f ∂y

 = + .
∂v ∂x ∂v ∂y ∂v
Les dérivées partielles premières de f en fonction de celle de g sont
∂f ∂g ∂u ∂g ∂v


 = + ,
∂x ∂u ∂x ∂v ∂x
∂f ∂g ∂u ∂g ∂v

 = + .
∂y ∂u ∂y ∂v ∂y

Exemple 3.11.
On considère la fonction

f: R2 → R
(x, y) 7→ f (x, y)

de classe C 1 sur R2 .
Afin de trouver une solution à l’équation différentielle partielle suivante
∂f ∂f
x −y = 0.
∂y ∂x
On passe aux coordonnées polaires, en posant

f (x, y) = g(r, θ)
p x
= g( x2 + y 2 , arctan( ),
y
les dérivées partielles premières de f en fonction des dérivées partielles premières
de g sont
∂f ∂g ∂r ∂g ∂θ


 = + ,
∂x ∂r ∂x ∂θ ∂x
∂f ∂g ∂r ∂g ∂θ

 = + .
∂y ∂r ∂y ∂θ ∂y

66 a.benia@univ-alger.dz
3.5 Différentielle d’ordre supérieur Chapitre 3

ainsi   
∂f ∂g ∂g − sin θ
= cos θ + ,


∂x ∂r ∂θ r


∂f ∂g ∂g cos θ
= (− sin θ) + ,


∂y ∂r ∂θ r

et comme
∂f ∂f
x −y = 0,
∂y ∂x
on obtient
∂g
= 0.
∂θ
g ne dépend pas de θ alors
p 
g(r, θ) = w(r) = w x2 + y 2 = f (x, y).

3.5 Différentielle d’ordre supérieur


3.8 Proposition
Soit f : U → R une application de classe C k et a ∈ U , la différentielle d’ordre
k est donnée par
n n
k 1 k
X X ∂kf
h1i1 . . . hkik

D f (x) h , . . . , h = ... (x).
i1 =1 ik =1
∂xi1 . . . ∂xik

Dans le cas n = 2, la différentielle d’ordre k au point a est


k
X ∂kf
D (k)
f (a)(h) = Ckp .hp .k k−p . (a).
p=0
∂xp .∂y k−p

Dans le cas n = 2, la différentielle d’ordre 1 au point (x, y) est donnée par


∂f ∂f
Df (x, y)(h, k) = h (x, y) + k (x, y),
∂x ∂y
la différentielle d’ordre 2 est
2
X ∂ 2f
2
D f (x, y)(h, k) = cp2 .hp .k 2−p .
p=0
∂xp ∂y 2−p (x, y)
∂ 2f ∂ 2f 2
2∂ f
= h2 . (x, y) + 2hk. (x, y) + k (x, y),
∂x2 ∂x∂y ∂y 2

67 a.benia@univ-alger.dz
3.5 Différentielle d’ordre supérieur Chapitre 3

et la différentielle d’ordre 3 est


3
X ∂ 3f
3
D f (x, y)(h, k) = cp3 .hp .k 3−p .
p=0
∂xp ∂y 3−p (x, y)
∂ 3f ∂ 3f 2 ∂ f
3 3
3 ∂ f
= h3 . (x, y) + 3h2
k. (x, y) + 3hk . (x, y) + k . (x, y).
∂x3 ∂x2 ∂y ∂x∂y 2 ∂y 3

Dans le cas n = 3, la différentielle d’ordre 1 et la différentielle d’ordre 2 sont donnée


par
∂f ∂f ∂f
Df (x, y, z)(h, k, l) = h. (x, y, z) + k. (x, y, z) + l. (x, y, z),
∂x ∂y ∂z
et

∂ 2f 2
2 ∂ f 2 ∂
f
D2 f (x, y, z)(h, k, l) =h2 . (x, y, z) + k . (x, y, z) + l . (x, y, z)
∂x2 ∂y 2 ∂z 2
∂ 2f ∂ 2f ∂ 2f
+ 2h.k. (x, y, z) + 2k.l. (x, y, z) + 2h.l. (x, y, z).
∂x∂y ∂y∂z ∂x∂z

3.5.1 Théorème de Schwarz


3.2 Théorème (Schwarz)
Soient U un ouvert et f : U ⊂ R2 → R une fonction de classe C 2 sur U , alors
en tout point a de U
∂ 2f ∂ 2f
(a) = .
∂y 2 ∂y∂x

Démonstration.
Soit h = (h1 , h2 ) de norme petite. Posons

A(h) = f (a1 + h1 , a2 + h2 ) − f (a1 + h1 , a2 ) − f (a1 , a2 + h2 ) + f (a1 , a2 )

Considérons la fonction d’une variable

ϕ(t) = f (t, a2 + h2 ) − f (t, a2 ) .

Alors par application du théorème des accroissements finis on a

A(h) = ϕ (a1 + h1 ) − ϕ (a1 ) = h1 ϕ0 (a1 + θ1 h1 ) , avec 0 < θ1 < 1

68 a.benia@univ-alger.dz
3.5 Différentielle d’ordre supérieur Chapitre 3

et
∂f ∂f
ϕ0 (a1 + θ1 h1 ) = (a1 + θ1 h1 , a2 + h2 ) − (a1 + θ1 h1 , a2 )
∂x ∂x
On peut appliquer encore une fois le théorème des accroissements finis pour la
∂f
deuxième variable de la fonction (a1 + θ1 h1 , ·) . Cela donne
∂x
∂2
A(h) = h1 h2 (a1 + θ1 h1 , a2 + θ2 h2 ) , avec 0 < θ2 < 1
∂y∂x
On considère ensuite la fonction

ψ(t) = f (a1 + h1 , t) − f (a1 , t)

et on refait le même travail. On obtient


∂2  
A(h) = h1 h2 a1 + θ̃1 h1 , a2 + θ̃2 h2
∂x∂y
et donc
∂2 ∂2  
(a1 + θ1 h1 , a2 + θ2 h2 ) = a1 + θ̃1 h1 , a2 + θ̃2 h2
∂y∂x ∂x∂y
On fait tendre alors h vers 0 et la continuité permet de conclure.

Remarque 3.8.
Le théorème de Schwarz implique que les dérivées partielles d’ordre k, k > 2, d’une
fonction f de classe C k , f : D ⊂ Rn → R ne dépendent pas de l’ordre dans lequel
les dérivées partielles sont prises.

Exemple 3.12.
Considérons la fonction
  
 y 2 sin x

si y 6= 0
f (x, y) = y

 0 si y=0

Il est facile de voir que f est continue sur R2 . Calculons les dérives partielles pre-
mières   
x
y cos si y 6= 0,

∂f 
y
(x, y) =
∂x 
 0 si y = 0.

69 a.benia@univ-alger.dz
3.5 Différentielle d’ordre supérieur Chapitre 3

et     
x x
 2y sin − x cos si y 6= 0,

∂f y y
(x, y) =
∂y 
 0 si y = 0,
Pour les dérives partielles deuxièmes
∂f ∂f
(t, 0) − (0, 0)
∂ 2f ∂y ∂y
(0, 0) = lim = 0.
∂x∂y t→0 t
et
∂f ∂f
∂ 2f (0, t) − (0, 0)
(0, 0) = lim ∂x ∂x =1
∂y∂x t→0 t
D’autre part
∂ 2f
   
x x x
(x, y) = cos + sin si y 6= 0
∂y∂x y y y
∂ 2f
n’est pas continue en (0, 0) puisqu’elle n’a pas de limite en ce point. Il n’est pas
∂y∂x
nécessaire d’examiner l’autre dérivée mixte. Ceci montre l’importance du théorème
de Schwarz.

3.5.2 Formule de Taylor


3.3 Théorème (Formule de Taylor)
Soit f : U ⊂ Rn → R une application de classe C n su U . Alors
n
X Dk f (x)(hk )
f (x + h) = + o(khkn )
k=1
k!
1 2 1
=f (x) + Df (x)(h) + D f (x)(h, h) + . . . + Dn f (x)(h, h, . . . , h)
2! n!
+ o(khkn ).

Le cas n=1

Soit f : U ⊂ R → R, f ∈ C n (U ) et x0 ∈ U le développement limité de f au


voisinage de x0 à l’ordre n est donnée par
h2 00 hn
f (x0 + h) = f (x0 ) + hf 0 (x0 ) + f (x0 ) + . . . + f (n) (x0 ) + o(kxkn ).
2! n!

70 a.benia@univ-alger.dz
3.5 Différentielle d’ordre supérieur Chapitre 3

Le cas n=2

Soit f : U ⊂ R2 → R de classe C n sur U , le développement limité de f au


voisinage de (x0 , y0 ) à l’ordre n est donnée par

1 2
f (x0 + h, y0 + k) = f (x0 , y0 ) + Df (x0 , y0 )(h, k) + D f (x0 , y0 )(h, k)2
2!
1 n
+ ... + D f (x0 , y0 )(h, k)n + o(k(h, k)kn ),
n!
o(h, k)
avec lim = 0, ainsi le développement limité de f au voisinage de (x0 , y0 )
k(h,k)k→0 k(h, k)k
à l’ordre 2 est

1 2 ∂ 2f

∂f ∂f
f (x0 + h, y0 + k) =f (x0 , y0 ) + h (x0 , y0 ) + k (x0 , y0 ) + h (x0 , y0 )
∂x ∂y 2 ∂x2
∂ 2f 2

2∂ f
+2hk (x0 , y0 ) + k (x0 , y0 ) + o(k(h, k)2 k).
∂x∂y ∂y 2

Exemple 3.13.
Soit la fonction f définie sur R2 par

f (x, y) = sin(x + y).

Les différentielles première et deuxième de f , pour tout h et k dans R2 sont

∂f ∂f
Df (x, y)(h) = (x, y)h1 + (x, y)h2
∂x ∂y

= −(h1 + h2 ) sin(x + y).


∂ 2f ∂ 2f ∂ 2f ∂ 2f
D2 f (x, y)(h, k) = (x, y)h1 k1 + (x, y)h1 k2 + (x, y)h2 k1 + (x, y)h2 k2
∂x2 ∂x∂y ∂y∂x ∂y 2
= −(h1 k1 + h1 k2 + h2 k1 + h2 k2 ) sin(x + y).

La formule de Taylor au point (0, π4 ) à l’ordre 2.

1
f (a + h) = f (a) + Df (x, y)(h) + D2 f (x, y)(h, k) + o(khk2 ),
2

alors
√ 
h21 h22

π 2
f (h1 , h2 + ) = − 1 + h1 + h2 + + h1 h2 + + o(khk2 ).
4 2 2 2

71 a.benia@univ-alger.dz
3.6 Exercices Chapitre 3

Exemple 3.14.
On considère la fonctionf (x, y) = ey cos x.
f est de classe C ∞ (R2 ), le développement limité de f au voisinage de (0, 0) à
l’ordre 2 est
y y2
e =1+y+ + o(y 2 ),
2
et
x2
cos x = 1 − + θ(x2 ).
2
on obtient
y2 x2
  
f (x, y) = 1 + y + 1− + o( kx, yk2 ),
2 2
alors
x2 y 2
f (x, y) = 1 + y − + + o(kx, yk2 ).
2 2
Exemple 3.15.
Trouvons le développement limité au voisinage de (0, 0) à l’ordre 2 de la fonction
suivante
1+x+y
f (x, y) =
1+x−y
1
= (1 + x + y) × .
1+x−y
On a (x, y) ∈ V (0, 0) alors (x − y) ∈ V (0, 0), ainsi

f (x, y) = (1 + x + y)(1 − (x − y) + (x − y)2 + o((x, y)2 ),

puis
f (x, y) = 1 + 2y − 2xy + o((x, y)2 ).

3.6 Exercices sur le chapitre 3


Exercice 9.
Vérifier, en utilisant la définition, que les fonctions suivantes sont différentiables aux
points a.

72 a.benia@univ-alger.dz
3.6 Exercices Chapitre 3

1) f (x, y) = xy − 3x2 , a = (1, 2).

2) f (x, y) = xy + 3y 2 , a = (2, 1).



3) f (x, y) = y x, a = (4, 1).

4) f (x, y) = |y| ln(1 + x), a = (0, 0).

Exercice 10.
Soit la fonction f : R2 → R définie par
 3 3
 x − y , si (x, y) 6= (0, 0),

f (x, y) = x2 + y 2
 0,

si (x, y) = (0, 0).

∂f ∂f
Montrer que (x, y) et (x, y) existent en tout point de R2 et que f est continue
∂x ∂y
mais elle n’est pas différentiable en (0, 0).

Exercice 11.
Soit la fonction f :]0, 1[×]0, 1[→ R définie par

 x(1 − y) six 6 y,
f (x, y) =
 y(1 − x) six > y.

Etudier la continuité et la différentiabilité de f .

Exercice 12.
Soit f : R2 → R,
 2 2
 x y + y x , si(x, y) 6= (0, 0);

f (x, y) = x2 + y 2
 0,

si(x, y) = (0, 0).

1) Montrer que f est continue sur R2 .

2) Montrer que f admet des dérivées partielles dans toutes les directions.

3) Montrer que f n’est pas différentiable en (0, 0).

73 a.benia@univ-alger.dz
3.6 Exercices Chapitre 3

Exercice 13.
Soit f : R2 → R l’application définie par
 2
 xy

si (x, y) 6= (0, 0)
f (x, y) = x+y
 0

si (x, y) = (0, 0).

1− Calculer les dérivées partielles de f en tout point (x, y) de R2 − {(0, 0)}.

2− Calculer les dérivées partielles premières de f en (0, 0).

3− Calculer les dérivées partielles deuxièmes de f en (0, 0). Que peut on conclure ?

Exercice 14.
Soit la fonction f : R2 → R définie par
  
2 2 3 1
 (x + y ) cos si (x, y) 6= (0, 0),

f (x, y) = x2 + y 2

 0 si (x, y) = (0, 0).

1) Étudier la continuité de f sur R2 .

2) Calculer ∇f (x, y).

3) La fonction f est-elle de classe C 1 sur R2 ?

4) Que peut-on conclure sur la différentiabilité de f sur R2 ?

Exercice 15.
Soit g : R2 → R l’application définie par :
 
α π x+y
g(x, y) = |xy| sin + 1 pour (x, y) 6= (0, 0) et g(0, 0) = m,
2 |x| + |y|

où α > 0 et m est un réel.

1− Trouver m pour que g soit continue.

2− Pour m = 1, trouver les valeurs de α pour lesquelles g admet des dérivées


partielles premières au point (0, 0).

3− Pour m = 1, trouver les valeurs de α pour lesquelles g est différentiable au


point (0, 0).

74 a.benia@univ-alger.dz
3.6 Exercices Chapitre 3

Exercice 16.
Soient f la fonction réelle définie sur R2 par f (x, y) = sin(x2 − y 2 ) et g une fonction
de R2 dans R2 définie par g(x, y) = (x + y, x − y).

1) Calculer les dérivées partielles de f ◦ g et la différentielle de f ◦ g au point


(x, y).

2) Calculer les matrices Jacobienne de f et g au point (x, y).

3) En appliquant le théorème sur la composée de deux fonctions différentiables


trouver la matrice Jacobienne de f ◦ g au point (x, y).

Exercice 17.

1. Démontrer que l’application f de R3 dans R2 définie par

f (x, y, z) = (x + y 2 , xy 2 z)

est différentiable en tout point (x, y, z) de R3 . Ecrire la matrice par rapport


aux bases canoniques de R3 et de R2 de la différentielle de f au point (x, y, z).

2. Mêmes questions pour l’application g de R2 dans R3 définie par

g(u, v) = (u2 + v, uv, ev ).

3. Calculer la matrice Jacobienne de g ◦ f au point (x, y, z) de R3 par les deux


méthodes suivantes :
— directement en explicitant la fonction g ◦ f ,
— en appliquant le théorème sur la composée des différentielles.

Exercice 18.
Soit la fonction définie par

f (x, y) = (x2 + x cos y, ex−y , y 3 x).

1. Ecrire la matrice Jacobienne Jf en tout point de R2 .

2. Étudier la différentiabilité de f sur R2 .

75 a.benia@univ-alger.dz
3.6 Exercices Chapitre 3

3. Déterminer Df (a) la différentielle de f au point a ∈ R2 .

Exercice 19.
Soit f : R2 → R une fonction de classe C 1 .

1− On définit ϕ : R → R par ϕ(t) = f (2 + 2t, t2 ).


Justifier que ϕ est de classe C 1 sur R et calculer ϕ0 (t) en fonction des dérivées
partielles de f .

2) On définit ψ : R2 → R par ψ(u, v) = f (uv, u2 − v 2 ).


∂ψ
Démontrer que ψ est de classe C 1 et exprimer les dérivées partielles et
∂u
∂ψ ∂f ∂f
en fonction des dérivées partielles et .
∂v ∂x ∂y
3) On veut trouver les fonctions de classe C 1 sur R2 qui vérifient l’équation
suivante
∂ψ ∂ψ
v (u, v) + u (u, v) = 0. (E)
∂u ∂v
∂f
? Écrire l’équation (E) en fonction de , u et v.
∂x
? Déduire les solutions de l’équation (E).

Exercice 20.
On veut trouver les fonctions de classe C 1 sur Ω ⊂ R2 qui vérifient l’équation
suivante :
∂f ∂f
x (x, y) + y (x, y) = 0. (E)
∂x ∂x
x
Soient u = xy, v = où (x, y) ∈ R × R? . g la fonction définie sur Ω ⊂ R2 avec
y
g(u, v) = f (x, y).

1− Exprimer les dérivées partielles de f en fonction de celles de g.

2) Écrire l’équation (E) en fonction de g, u et v.

3) Déduire les solutions de l’équation (E).

Exercice 21.
Soient E1 , E2 et F des espaces vectoriels normés de dimension fini. Trouver le

76 a.benia@univ-alger.dz
3.7 Solutions des exercices Chapitre 3

développement de Taylor à l’ordre 2 pour une application bilinéaire f : E1 × E2 −→


F.

Exercice 22.
Soit E un espace de Banach et f : [a, b] → E continue sur [a, b] et dérivable sur
]a, b[. En considérant φ(t) = hf (b) − f (a), f (t)i, démontrer qu’il existe c ∈]a, b[ tel
que
kf (b) − f (a)k6 (b − a)kf 0 (c)k.

3.7 Corrigé des exercices sur le chapitre 3


Corrigé de l’exercice 9

1) On a
∂f ∂f
(1, 2) = −4, et (1, 2) = 1.
∂x ∂y
Ainsi f est différentiable en (1, 2) si et seulement si

∂f ∂f
f (1 + h, 2 + k) − f (1, 2) − h (1, 2) − k (1, 2)
∂x ∂y
I = lim √ = 0.
(h,k)→(0,0) 2
h +k 2

donc

(1 + h)(2 + k) − 3(1 + h)2 + 1 + 4h − k


I = lim √
(h,k)→(0,0) h2 + k 2
kh − 3h2
= lim √ .
(h,k)→(0,0) h2 + k 2

On utilise les coordonnées polaires, on pose h = r cos θ et k = r sin θ telles


que θ ∈ [0, 2π[ et r > 0, alors

r2 sin θ cos θ − 3r2 cos2 θ


f (r sin θ, r cos θ) = √ = r(sin θ cos θ − 3 cos2 θ),
r2 cos2 θ + r2 sin2 θ
puis
|f (r sin θ, r cos θ)| = |r(sin θ cos θ − 3 cos2 θ)| 6 4r,

77 a.benia@univ-alger.dz
3.7 Solutions des exercices Chapitre 3

lim f (r sin θ, r cos θ) = 0, ainsi


r→0

∂f ∂f
f (1 + h, 2 + k) − f (1, 2) − h (1, 2) − k (1, 2)
∂x ∂y
lim √ = 0.
(h,k)→(0,0) 2
h +k 2

La fonction f est différentiable en (1, 2).

2) En passant aux coordonnées polaires h = r cos θ et k = r sin θ telles que


θ ∈ [0, 2π[ et r > 0, on trouve
∂f ∂f
f (2 + h, 1 + k) − f (2, 1) − h (2, 1) − k (2, 1)
∂x ∂y
lim √
(h,k)→(0,0) 2
h +k 2

(2 + h)(1 + k) + 3(1 + k)2 − 5 − h − 8k


= lim √
(h,k)→(0,0) h2 + k 2
2
hk + 3k
= lim √
(h,k)→(0,0) h2 + k 2
r sin θ cos θ + 3r2 sin2 θ
2
= lim √
r→0 r2 cos2 θ + r2 sin2 θ
= lim r(sin θ cos θ + 3 sin2 θ)
r→0

= 0,

car |f (r sin θ, r cos θ)| = |r(sin θ cos θ + 3 sin2 θ)| 6 4r.


La fonction f est différentiable en (2, 1).

3) On a
∂f ∂f
f (4 + h, 1 + k) − f (4, 1) − h (4, 1) − k (4, 1)
∂x ∂y
lim √
(h,k)→(0,0) 2
h +k 2
√ 1
(1 + k) 4 + h − 2 − h − 2k
= lim √ 4
(h,k)→(0,0) 2
h +k 2

4(k + 1) 4 + h − (8 + h + 8k)
= lim √
(h,k)→(0,0) 4( h2 + k 2 )
−h
= lim √
(h,k)→(0,0) 4( h2 + k 2 )

6= 0

78 a.benia@univ-alger.dz
3.7 Solutions des exercices Chapitre 3

car pour k = h on a
∂f ∂f
f (4 + h, 1 + k) − f (4, 1) − h (4, 1) − k (4, 1)
∂x ∂y −h 1
lim √ = lim+ √ = − √ .
(h,k)→(0,0) 2
h +k 2 h→0 4 2h 4 2

La fonction f n’est pas différentiable en (4, 1).

4) On a

∂f ∂f
f (h, k) − f (0, 0) − h (0, 0) − k (0, 0)
∂x ∂y |k| ln(1 + h)
lim √ = lim √
(h,k)→(0,0) h2 + k 2 (h,k)→(0,0) h2 + k 2
|k|.h
= lim √
(h,k)→(0,0) h2 + k 2

On utilisant les coordonnées polaires h = r cos θ et k = r sin θ où θ ∈ [0, 2π[


et r > 0, alors

r2 | sin θ| cos θ
f (r sin θ, r cos θ) = √ = r(| sin θ| cos θ,
r2 cos2 θ + r2 sin2 θ
puis
|f (r sin θ, r cos θ)| = |r sin θ cos θ| 6 r,

ainsi
lim f (r sin θ, r cos θ) = 0.
r→0

La fonction f est différentiable au point (0, 0).

Corrigé de l’exercice 10

1) La fonction f admet des dérivées partielles sur R2 −{(0, 0)}, (car f quotient de
fonctions qui admettent des dérivées partielles où le dénominateur ne s’annule
pas pour (x, y) ∈ R2 − {(0, 0)})

∂f x4 + 3x2 y 2 + 2xy 3
(x, y) = ,


∂x (x2 + y 2 )2

∂f −y 4 − 3y 2 x2 − 2yx3
(x, y) = .


(x2 + y 2 )2

∂y

79 a.benia@univ-alger.dz
3.7 Solutions des exercices Chapitre 3

Pour (x, y) = (0, 0), on a


∂f f (h, 0) − f (0, 0)


 (0, 0) = lim = 1,
∂x h→0 h
∂f f (0, h) − f (0, 0)

 (0, 0) = lim = −1.
∂y h→0 h
∂f ∂f
(x, y) et (x, y) existent en tout point de R2 .
∂x ∂y
2) La fonction f est continue sur R2 − {(0, 0)}, (car f est quotient de fonctions
continues), pour (x, y) = (0, 0), on utilise les coordonnées polaires, on pose
x = r cos θ et y = r sin θ où θ ∈ [0, 2π[ et r > 0 alors
r3 (cos3 θ − sin3 θ)
f (r sin θ, r cos θ) = 2 2 2 2 = r(cos3 θ − sin3 θ).
r cos θ + r sin θ
On a
|f (r sin θ, r cos θ)| = r| cos3 θ − sin3 θ| 6 2r,

ainsi lim f (r sin θ, r cos θ) = 0, puis


r→0

x3 − y 3
lim = 0 = f (0, 0).
(x,y)→(0,0) x2 + y 2

La fonction f est continue sur R2 .


∂f ∂f
3) (0, 0) et (0, 0) existent, f est différentiable en (0, 0) si et seulement si
∂x ∂y
∂f ∂f
f (h, k) − f (0, 0) − h (0, 0) − k (0, 0)
∂x ∂y
lim √ = 0.
(h,k)→(0,0) 2
h +k 2

On a
∂f ∂f h3 − k 3
f (h, k) − f (0, 0) − h (0, 0) − k (0, 0) −h+k
∂x ∂y h2 + 2
lim √ = lim √k
(h,k)→(0,0) h2 + k 2 (h,k)→(0,0) h2 + k 2
h − k3
3
k−k
= lim 3 + √ ,
(h,k)→(0,0) (h2 + k 2 ) 2 h2 + k 2
en passant aux coordonnées polaires h = r cos θ et k = r sin θ où θ ∈ [0, 2π[
et r > 0 alors
r3 (cos3 θ − sin3 θ)
f (r sin θ, r cos θ) = 3 − cos θ + sin θ
(r2 cos2 θ + r2 sin2 θ) 2
= cos3 θ − sin3 θ − cos θ + sin θ,

80 a.benia@univ-alger.dz
3.7 Solutions des exercices Chapitre 3

donc

lim f (r sin θ, r cos θ) − cos θ + sin θ = cos3 θ − sin3 θ − cos θ + sin θ,


r→0

la limite dépend de θ, alors f n’est pas différentiable en (0, 0).

Corrigé de l’exercice 11

1) La fonction f est continue sur R2 −{(a, a)} avec a ∈ R car produit de fonctions
continues. Elle est aussi continue en (a, a). En effet

lim f (x, y) = a(1 − a) = f (a, a).


(x,y)→(a,a)

2) La fonction f est différentiable sur R2 − {(a, a)} avec a ∈ R car produit de


fonctions différentiable. Étudions la différentiabilité de f en (a, a).
Trouvons tout d’abord les dérivées premières de f en (a, a)

∂f f (a + h, a) − f (a, a)
(a, a) = lim
∂x h→0 h
a(1 − a − h) − a(1 − a)
= lim
h→0 h
−ah
= lim
h→0 h

= −a

et

∂f f (a, a + h) − f (a, a)
(a, a) = lim
∂y h→0 h
(a + h)(1 − a) − a(1 − a)
= lim
h→0 h
(1 − a)h
= lim
h→0 h
=1−a

81 a.benia@univ-alger.dz
3.7 Solutions des exercices Chapitre 3

f est différentiable en (a, a) si et seulement si


∂f ∂f
f (a + h, a + k) − f (a, a) − h (a, a) − k (a, a)
∂x ∂y
I = lim √ = 0.
(h,k)→(0,0) h2 + k 2
On a
(a + k)(1 − h − a) − a(1 − a) + ha − k(1 − a)
I= lim √
(h,k)→(0,0) h2 + k 2
−hk
= lim √ .
(h,k)→(0,0) h2 + k 2
On utilise les coordonnées polaires, on pose h = r cos θ et k = r sin θ telles
que θ ∈ [0, 2π[ et r > 0
r2 sin θ cos θ
f (r sin θ, r cos θ) = − √
r2 cos2 θ + r2 sin2 θ
= −r sin θ cos θ,

puis
|f (r sin θ, r cos θ)| = r| sin θ cos θ| 6 r,

ainsi
∂f ∂f
f (a + h, a + k) − f (a, a) − h (a, a) − k (a, a)
∂x ∂y
lim √ = lim f (r sin θ, r cos θ) = 0.
(h,k)→(0,0) 2
h +k 2 r→0

La fonction f est différentiable en (a, a). Donc f est différentiable sur R2 .

Corrigé de l’exercice 12

1) La fonction f est continue sur R2 − {(0, 0)}, car quotient de fonctions conti-
nues.
En (0, 0), on utilise les coordonnées polaires, on pose x = r cos θ et y = r sin θ
telles que θ ∈ [0, 2π[ et r > 0
r3 (cos2 θ sin θ + sin2 θ cos θ)
f (r sin θ, r cos θ) = 2 2 2 2 = r(cos2 θ sin θ + sin2 θ cos θ),
r cos θ + r sin θ
alors
|f (r sin θ, r cos θ)| = r|(cos2 θ sin θ + sin2 θ cos θ)| 6 2r,

82 a.benia@univ-alger.dz
3.7 Solutions des exercices Chapitre 3

ainsi lim f (r sin θ, r cos θ) = 0, puis


r→0

x2 y + y 2 x
lim = 0 = f (0, 0).
(x,y)→(0,0) x2 + y 2

La fonction f est continue sur R2 .

2) f admet des dérivées partielles dans toutes les directions au point (x0 , y0 ), si
et seulement si pour tout vecteur v = (a, b) ∈ R2 la limite

f (x0 + ha, y0 + hb) − f (x0 , y0 )


lim ,
h→0 h

existe.
f est différentiable sur R − {(0, 0)}, alors elle admet des dérivées partielles
dans toutes les directions sur R − {(0, 0)}.
En (0, 0), on a

f (x0 + ha, y0 + hb) − f (x0 , y0 ) (ha)2 hb + (hb)2 ha


lim = lim
h→0 h h→0 h((ha)2 + (hb)2 )

a2 b + b 2 a
= 2 .
a + b2

3) Montrons que f n’est pas différentiable en (0, 0), en passant aux coordonnées
polaires h = r cos θ et k = r sin θ où θ ∈ [0, 2π[ et r > 0, on obtient
∂f ∂f
f (h, k) − f (0, 0) − h (0, 0) − k (0, 0)
∂x ∂y h2 k + k 2 h
lim √ = lim 3
(h,k)→(0,0) h2 + k 2 (h,k)→(0,0) (h2 + k 2 ) 2

r3 (cos2 θ sin θ − sin2 θ cos θ)


= lim 3
r→0 (r2 cos2 θ + r2 sin2 θ) 2
= cos2 θ sin θ − sin2 θ cos θ.

La limite dépend de θ, donc f n’est pas différentiable au point (0, 0).

Corrigé de l’exercice 13

1− Calculons les dérivées partielles de f en tout point (x, y) de R2 − (0, 0)

∂f y3 ∂f xy 2 + 2x2 y
(x, y) = , (x, y) = .
∂x (x + y)2 ∂y (x + y)2

83 a.benia@univ-alger.dz
3.7 Solutions des exercices Chapitre 3

2− Calculons les dérivées partielles premières de f en (0, 0)


∂f f (t, 0) − f (0, 0) 0−0
(0, 0) = lim = lim = 0,
∂x t→0 t t→0 t
et
∂f f (0, t) − f (0, 0) 0−0
(0, 0) = lim = lim = 0.
∂y t→0 t t→0 t
3− Calculons les dérivées partielles deuxièmes de f en (0, 0).
∂f ∂f
∂ 2f ∂y
(t, 0) − ∂y
(0, 0) 0−0
(0, 0) = lim = lim = 0,
∂x∂y t→0 t t→0 t
et
∂f ∂f
∂ 2f (0, t) − (0, 0) t−0
(0, 0) = lim ∂x ∂x
= lim = 1.
∂y∂x t→0 t t→0 t
D’après le théorème de Schwarz, f n’est pas de classe C 2 sur R2 .

Corrigé de l’exercice 14

1) La fonction f est clairement continue dans R2 −{(0, 0)}. Elle est aussi continue
en (0, 0) car
 
6 1
lim f (x, y) = lim r cos = 0 = f (0, 0).
(x,y)→(0,0) r→0 r2
f est donc continue sur R2 .

2) Pour (x, y) 6= (0, 0) on a


∂f
       
(x, y) 2 2 2 1 2 2 1
 ∂x 6x(x + y ) cos 2 2 + 2x(x + y ) sin 2 2
∇f (x, y) =  ∂f =
   x +y   x +y   .
1 1
(x, y) 6y(x2 + y 2 )2 cos x2 +y 2 + 2y(x2 + y 2 ) sin x2 +y 2
∂y
Pour (x, y) = (0, 0), on a
∂f f (h, 0) − f (0, 0)
     
 ∂x (0, 0)   h→0
lim
h   0 
∇f (0, 0) =  ∂f = f (0, h) − f (0, 0)  = .
(0, 0) lim 0
∂y h→0 h
3) Vérifions la continuité des dérivées partielles de f sur R2 . On a
    
∂f  6x(x2 + y 2 )2 cos 2 1 2 + 2x(x2 + y 2 ) sin 2 1 2 si (x, y) 6= (0, 0),
x +y x +y
(x, y) =
∂x  0 si (x, y) = (0, 0),

84 a.benia@univ-alger.dz
3.7 Solutions des exercices Chapitre 3

donc
   
∂f 1 1 ∂f
lim (x, y) = lim 6r5 cos(θ) cos 2
3
+2r cos(θ) sin 2 = 0 = (0, 0).
(x,y)→(0,0) ∂x r→0 r r ∂x
et
    
2 2 2 1 2 2 1
 6y(x + y ) cos + 2y(x + y ) sin si (x, y) 6= (0, 0),

∂f x2 + y 2 x2 + y 2
(x, y) =
∂y 
 0 si (x, y) = (0, 0),

donc
   
∂f 1 1 ∂f
lim (x, y) = lim 6r5 cos(θ) sin 2
3
+2r sin(θ) sin 2 = 0 = (0, 0).
(x,y)→(0,0) ∂x r→0 r r ∂x
la fonction f est donc de classe C 1 (R2 )

4) Puisque la fonction f est de classe C 1 sur R2 alors elle est différentiable sur
R2 .

Corrigé de l’exercice 15

1) Trouvons m pour que g soit continue.


g est continue en (0, 0) si et seulement si

lim g(x, y) = g(0, 0) = m.


(x,y)→(0,0)

On a
 
2α π cos θ + sin θ
lim g(x, y) = limr | cos θ sin θ| sin + 1 = 1.
(x,y)→(0,0) r→0 2 | cos θ| + | sin θ|
alors m = 1.

2) Pour m = 1, trouvons les valeurs de α pour lesquelles g admet des dérivées


partielles premières au point (0, 0).
∂g g(t, 0) − g(0, 0) 0
(0, 0) = lim = lim = 0,
∂x t→0 t t→0 t

et
∂g g(0, t) − g(0, 0) 0
(0, 0) = lim = lim = 0.
∂y t→0 t t→0 t

Les valeurs de α sont α > 0.

85 a.benia@univ-alger.dz
3.7 Solutions des exercices Chapitre 3

3) Pour m = 1, trouvons les valeurs de α pour lesquelles g est différentiable au


point (0, 0). Dg(a) existe si et seulement si
∂g ∂g
g(a + h) − g(a) − h1 (a) − h2 (a)
∂x ∂y
lim = 0.
h→0 khk
1
Pour α > , on a
2
∂f ∂f
g(a + h) − g(a) − h1 (a) − h2 (a)
∂x ∂y g(x, y) − 1
lim = lim
h→0 khk (x,y)→(0,0) k(x,y)k 
2α−1 π cos θ + sin θ
= limr sin
r→0 2 | cos θ| + | sin θ|
= limr2α−1
r→0

= 0.

1
Les valeurs de α sont α > .
2

Corrigé de l’exercice 16

1) Calculons les dérivées partielles de f ◦ g et la différentielle de f ◦ g au point


(x, y). Trouvons tout d’abord f ◦ g, on a f (x, y) = sin(x2 − y 2 ) et g(x, y) =
(x + y, x − y) alors

f ◦ g(x, y) = f (g(x, y))

= f (x + y, x − y)

= sin (x + y)2 − (x − y)2




= sin(4xy),

il s’ensuit que

D(f ◦ g)(x, y)(h1 , h2 ) = 4h1 y cos(4xy) + 4h2 x cos(4xy).

2) Calculons les matrices Jacobienne de f et g au point (x, y)


 
∂f ∂f
(x, y) = 2x cos(x2 − y 2 ) − 2y cos(x2 − y 2 ) ,

Jf (x, y) = (x, y)
∂x ∂y

86 a.benia@univ-alger.dz
3.7 Solutions des exercices Chapitre 3

et en posant g(x, y) = (g1 (x, y), g2 (x, y)), on trouve


∂g1 ∂g1
   
(x, y) (x, y) 1 1
 ∂x ∂y
Jg (x, y) =  ∂g = .
 
2 ∂g2
(x, y) (x, y) 1 −1
∂x ∂y
3) Trouvons la matrice Jacobienne de f ◦ g au point (x, y) en appliquant le
théorème de la composée de deux fonctions différentiables

Jf ◦g (x, y) = Jf (g(x, y)) · Jg (x, y)


 
1 1
= (2(x + y) cos(4xy) − 2(x − y) cos(4xy)) ·  
1 −1
= (4y cos(4xy) 4x cos(4xy)) .

Corrigé de l’exercice 17

1. Posons f = (f1 , f2 ), comme les composantes f1 et f2 sont différentiables en


tout point (x, y, z) de R3 alors f est différentiable en tout point (x, y, z) de
R3 , la matrice le la différentielle est la matrice Jacobienne
∂f1 ∂f1 ∂f1
 
(x, y, z) (x, y, z) (x, y, z)
 ∂x ∂y ∂z
Jf (x, y, z) =  ∂f

2 ∂f 2 ∂f 2

(x, y, z) (x, y, z) (x, y, z)
 ∂x ∂y ∂z
1 2y 0
=  .
2 2
y z 2xyz xy

2. Posons g = (g1 , g2 , g2 ), comme les composantes g1 , g2 et g3 sont différentiables


en tout point (u, v) de R2 alors g est différentiable en tout point (u, v) de R2 ,
la matrice Jacobienne
 ∂g ∂g1 
1
(u, v) (u, v)
 ∂u ∂v 
 ∂g2 ∂g2 
 ∂u (u, v)
Jg (u, v) =  (u, v) 
 ∂g ∂v 
3 ∂g3 
(u, v) (u, v)
 ∂u  ∂y
2u 1
 
=  v u .
 
 
v
0 e

87 a.benia@univ-alger.dz
3.7 Solutions des exercices Chapitre 3

3. Calculons la matrice Jacobienne de g ◦ f au point (x, y, z) de R3 :

? Méthode 1 : directement en explicitant la fonction. On a

f (x, y, z) = (x + y 2 , xy 2 z), g(u, v) = (u2 + v, uv, ev ),

en déduit alors

g ◦ f (x, y, z) = g(f (x, y, z))

= g(x + y 2 , xy 2 z)
 2

= (x + y 2 )2 + xy 2 z, x2 y 2 z + xy 4 z, exy z ,

ainsi
 
2(x + y 2 ) + y 2 z 4y(x + y 2 ) + 2xyz xy 2
 
Jf ◦g (x, y, z) =  2 4 2 3 2 2 4
x y + xy  .
 
2xy z + y z 2x yz + 4xy z
 
xy 2 z 2z 2 xy 2 z
y 2 ze 2xyzexy xy e

? Méthode 2 : en appliquant le théorème de composition


 
∂g1 ∂g1
(f (x, y, z)) (f (x, y, z))  
 ∂u ∂v  ∂f1 ∂f1 ∂f1
∂x ∂y ∂z
Jf ◦g (x, y, z) =  ∂g (f (x, y, z)) ∂g (f (x, y, z))  ·  ∂f ∂f ∂f 
 2 2

 ∂u ∂v  2 2 2
∂g3 ∂g3 ∂x ∂y ∂z
∂u
(f (x, y, z)) ∂y (f (x, y, z))
 
2(x + y 2 ) 1  
  1 2y 0
=  xy 2 z x + y2  · 
  
2 2

2
 y z 2xyz xy
0 exy z
 
2 2 2 2
2(x + y ) + y z 4y(x + y ) + 2xyz xy
 
2
=  2xy z + y z 4 2 3 2 2 4
x y + xy  .
 
2x yz + 4xy z
 
2 xy 2 z xy 2 z 2 xy 2 z
y ze 2xyze xy e

Corrigé de l’exercice 18

88 a.benia@univ-alger.dz
3.7 Solutions des exercices Chapitre 3

1) Écrivons la matrice Jacobienne Jf en tout point de R2


∂f1 ∂f1
 
(x, y) (x, y)
 
 ∂x ∂y  2x + cos(y) −x sin y
 ∂f ∂f   
2 2
Jf (x, y) =  (x, y) (x, y)  =  ex−y ex−y .
   
 ∂x ∂y   
 ∂f3 ∂f3 y3 3y 2 x

(x, y) (x, y)
∂x ∂y

2) Comme les composantes f1 , f2 et f3 sont différentiables en tout point (x, y)


de R2 alors f est différentiable en tout point (x, y) de R2 , ainsi

Df (h)(x, y) = (Df1 (h)(x, y), Df2 (h)(x, y), Df3 (h)(x, y))

∂f1 ∂f1 ∂f2 ∂f2
= h1 (x, y) + h2 (x, y), h1 (x, y) + h2 (x, y),
∂x ∂y  ∂x ∂y
∂f3 ∂f3
h1 (x, y) + h2 (x, y)
∂x ∂y
= (h1 (2x + cos(y)) − h2 x sin y, h1 ex−y + h2 ex−y , h1 y 3 + 3h2 y 2 x) .

Corrigé de l’exercice 19

1− Les fonctions t 7→ 2 + 2t et t 7→ t2 sont de classe C 1 sur R comme fonctions


polynomiales, donc par composition ϕ est de classe C 1 .
∂x ∂f ∂y ∂f
ϕ0 (t) = (t) (x(t), y(t)) + (t) (x(t), y(t))
∂t ∂x ∂t ∂y
∂f ∂f
=2 (x(t), y(t)) + 2t (x(t), y(t)).
∂x ∂y

2− ψ est de classe C 1 sur R2 par composition de fonctions de classe C 1 sur R2 .


∂ψ ∂f ∂x ∂f ∂y ∂f ∂f
(u, v) = (x, y) (u, v) + (x, y) (u, v) = v (x, y) + 2u (x, y),
∂u ∂x ∂u ∂y ∂u ∂x ∂y
∂ψ ∂f ∂x ∂f ∂y ∂f ∂f
(u, v) = (x, y) (u, v) + (x, y) (u, v) = u (x, y) − 2u (x, y).
∂v ∂x ∂v ∂y ∂v ∂x ∂y
3− Trouvons les fonctions de classe C 1 sur R2 qui vérifient l’équation
∂ψ ∂ψ
v (u, v) + u (u, v) = 0 (E)
∂u ∂v
? En remplaçant les dérivées partielles de ψ dans l’équation (E), on trouve
∂f
(v 2 + u2 ) (x, y) = 0 (?)
∂x

89 a.benia@univ-alger.dz
3.7 Solutions des exercices Chapitre 3

? Les solutions de (?) sont les fonctions φ(y), alors les solutions de (E) sont
φ(u2 − v 2 ).

Corrigé de l’exercice 20
On veut trouver les fonctions de classe C 1 sur Ω qui vérifient l’équation suivante :

∂f ∂f
x (x, y) + y (x, y) = 0 (E)
∂x ∂x
x
Soient u = xy, v = où (x, y) ∈ R × R? . g la fonction définie sur Ω ⊂ R2 avec
y
g(u, v) = f (x, y).

1) Exprimons les dérivées partielles de f en fonction de celles de g.

∂f ∂g ∂u ∂g ∂v ∂g 1 ∂g
(x, y) = (u, v) (x, y) + (u, v) (x, y) = y (u, v) + (u, v),
∂x ∂u ∂x ∂v ∂x ∂u y ∂v
∂f ∂g ∂u ∂g ∂v ∂g x ∂g
(x, y) = (u, v) (x, y) + (u, v) (x, y) = x (u, v) − 2 (u, v).
∂y ∂u ∂y ∂v ∂y ∂u y ∂v
2) Moyennant les expressions trouver dans 1−, l’équation (E) devient

∂g
2u (u, v) = 0 (?)
∂u
 
x
3) Les solutions de (?) sont 0 et φ(v), alors les solutions de (E) sont 0 et φ .
y

Corrigé de l’exercice 21
Trouvons le développement de Taylor à l’ordre 2 pour un application bilinéaire
f : E1 × E2 −→ F . Pour a = (a1 , a2 ), h = (h1 , h2 ) et k = (k1 , k2 ) on a :

Df (a)(h) = f (a1 , h2 ) + f (h1 , a2 ).

D2 f (a)(h, k) = f (h1 , k2 ) + f (k1 , h2 ).

Alors le développement de Taylor est :

f (a + h) = f (a) + f (a1 , h2 ) + f (h1 , a2 ) + f (h1 , h2 ) + o(khk2 ).

Remarquons que la décomposition de f (a + h) donne le développement de Taylor,


avec o(khk2 ) = 0.

90 a.benia@univ-alger.dz
3.7 Solutions des exercices Chapitre 3

Corrigé de l’exercice 22
La fonction φ : [a, b] → R est continue sur [a, b] et dérivable sur ]a, b[. D’après le
théorème des accroissements finis, il existe c ∈]a, b[ tel que

φ(b) − φ(a) = (b − a)φ0 (c).

Mais
φ0 (c) = hf (b) − f (a), f 0 (c)i

et donc par l’inégalité de Cauchy-Schwarz,

φ0 (c) 6 kf (b) − f (a)k×kf 0 (c)k.

D’autre part,
φ(b) − φ(a) = kf (b) − f (a)k2 .

On en déduit le résultat voulu.

91 a.benia@univ-alger.dz
CHAPITRE 4

THÉORÈMES D’INVERSION LOCAL


ET DES FONCTIONS IMPLICITES

4.1 Introduction
Le but de ce chapitre est d’étudier les ensembles de Rn définis par une équation
de la forme
f (x1 , . . . , xn ) = 0,

où f est une fonction de Rn dans Rp . Cela signifie que l’on considère la partie de Rn
définie par
{(x1 , . . . , xn ) ∈ Rn , f (x1 , . . . , xn ) = 0} .

On sait déjà étudier quelques cas simples. Par exemple, on est capable de représenter
les ensembles de R2 d’équations

x + y − 1 = 0, y − sin(x)x2 = 0, x + tan(y)y 2 = 0, x2 + y 2 − 2 = 0.

Dans les deux premiers cas, le plus simple pour étudier l’ensemble considéré est
de réécrire l’équation sous la forme y = ϕ(x). L’ensemble étudié n’est alors rien

92
4.2 Inversions locales Chapitre 4

que le graphe de la fonction ϕ. On en déduit qu’on a affaire à une courbe, et peut


obtenir toutes sortes d’informations utiles. Par exemple, en calculant la dérivée de
la fonction ϕ, on peut obtenir la tangente a cette courbe en tout point.
Dans le troisième cas on ne peut pas mettre l’équation sous la forme y = ϕ(x),
mais on peut la mettre sous la forme x = ϕ(y). On peut alors procéder exactement
de la même facon, à ce détail près qu’il faut étudier le graphe d’une fonction pour la-
quelle c’est l’abscisse qui dépend de l’ordonnée. Pour le dernier cas, on a simplement
reconnu l’équation bien connue d’un cercle.
Les choses se compliquent si on considère par exemple l’ensemble de R2 d’équa-
tion
x3 − 2xy + 2y 2 − 1 = 0

Il n’est pas clair du tout qu’on puisse mettre l’équation sous la forme y = ϕ(x) ou
x = ϕ(y) pour une certaine fonction ϕ.

Objectifs du chapitre

• Savoir appliquer le théorème de la fonction implicite.

• Calculer les dérivées partielles d’une fonction implicite.

4.2 Inversions locale et globale


4.1 Définition
Soient U un ouvert de Rn et V un ouvert de Rp . On dit qu’une application
f : U → V est un C 1 -difféomorphisme de U sur V si :

1. f est une bijection de U sur V .

2. f est de classe C 1 sur U .

3. f −1 est C 1 sur V .

93 a.benia@univ-alger.dz
4.2 Inversions locales Chapitre 4

Remarque 4.1.
Si en remplace dans la définition précédente C 1 par C k avec k > 1, on dit que f est
un C k -difféomorphisme de U sur V .

L’outil essentielle dans la démonstration qui suivra est celui du théorème du


point fixe de Banach.
4.1 Théorème
Soit T une application d’un espace de Banach X dans lui-même. Supposons
qu’il existe une constante vérifiant 0 < ` < 1 et telle que

|T x − T y|X 6 `|x − y|X , ∀x, y ∈ X.

(T est dite contractante).


Alors, l’application T possède un point fixe unique, c’est-à-dire il existe u ∈ X,
unique, tel que
T u = u.

4.2 Théorème (Inversion locale)


Soient U un ouvert de Rn et f : U → Rn une application de classe C k . Soit
a ∈ U, on suppose que Df (a) est inversible (c’est-à-dire |Jf (a)) | 6= 0), alors
il existe V (a) un voisinage de a et V (f (a)) un voisinage de f (a) tels que
f : V (a) → V (f (a)) soit un C k -difféomorphisme. De plus

Df −1 (f (x)) = (Df (x))−1 ,



∀x ∈ V (a).

Démonstration.
Quitte à composer f avec des translations, on peut supposer que x = 0E et f (x) =
0F . On a donc f (0) = 0 et la différentielle de f au point 0 est un isomorphisme de
Rn dans Rp , une telle application est un C ∞ -difféomorphisme de Rn dans Rp . Il est
donc équivalent de trouver un voisinage V de 0E et un voisinage V 0 de 0F tels que
f soit un C k − difféomorphisme de V dans V 0 , et de trouver deux voisinages U et W
de 0E tels que (Df (0))−1 ◦ f soit un C k -difféomorphisme de U dans W , a noter que

94 a.benia@univ-alger.dz
4.2 Inversions locales Chapitre 4

la différentielle en 0 de (Df (0))−1 ◦ f est l’identité. On peut sans perte de généralité


supposer que n = p et que Df (0) = IdE .
Soit ϕ = Id − f. La différentielle de ϕ est nulle en 0 et comme cette différentielle
est continue, il existe un réel strictement positif r tel que la boule fermée B̄(0, r) de
centre 0 et de rayon r soit incluse dans U et que la norme de la différentielle de ϕ
1
soit toujours inférieure à 2
sur cette boule.
Définissons deux voisinages ouverts U et W de 0 par W = B(0, 2r ), U = B(0, r) ∩
f −1 (W ) (rappelons que f étant continue, f −1 (W ) est ouvert) et démontrons que f
est bijective.
Pour prouver la surjectivité, considérons, pour tout point y de W, la fonction ϕy
définie sur B(0, r) par
ϕy (x) = y + ϕ(x).

L’inégalité des accroissements finis montre que ϕ est 21 -lipschitzienne sur B̄(0, r),
c’est-à-dire
1
∀x1 , x2 ∈ B̄(0, r), kϕ (x2 ) − ϕ (x1 )k 6 kx2 − x1 k .
2
On en déduit d’une part que sa translatée ϕy l’est aussi et d’autre part, que ϕy
envoie B̄(0, r) dans elle-même, et même dans B(0, r), car pour tout x dans B̄(0, r)
r r
kϕ(x)k 6 et kyk < ,
2 2
Le théorème du point fixe montre l’existence d’un point z appartenant à B̄(0, r) tel
que ϕy (z) = z donc envoyé par f sur y. Et comme ϕy (z) = z, on a z ∈ B(0, r) et de
plus f (z) = y ∈ W donc z ∈ f −1 (W ). On a donc trouver z ∈ U tel que f (z) = y
L’injectivité s’obtient en utilisant à nouveau que ϕ est 21 -Lipschitzienne. Pour
tous x1 et x2 dans V, si l’on note y1 et y2 leurs images par f, on a

kx1 − x2 k = kϕ (x1 ) + f (x1 ) − ϕ (x2 ) − f (x2 )k


1
6 kx1 − x2 k + ky1 − y2 k
2
ce qui se récrit
kx1 − x2 k 6 2 ky1 − y2 k ,

95 a.benia@univ-alger.dz
4.2 Inversions locales Chapitre 4

et permet de conclure.
Il reste maintenant à montrer que la fonction réciproque de f est de classe C k
sur W . Remarquons d’abord que pour tout x dans U, l’application linéaire Df (x)
est inversible et d’inverse continu. En effet, Df (x) = IdE −Dϕ(x) et Dϕ(x) est de
norme inférieure a 21 , donc la série
X
(Dϕ(x))n
new

est convergente et sa somme est l’inverse de Df (x), de norme inférieure à 2. Soit


y dans W et x son antécédent dans U par f , démontrons qu’au point y, f −1 est
différentiable et que sa différentielle n’est autre que l’inverse de Df (x). Pour tout
vecteur k de Rn tel que y + k soit encore dans W , notons x + h l’antécédent dans U
de y + k par f . Comme

k = f (x + h) − f (x) = Df (x)(h) + o (khk) ,

on en déduit

f −1 (y + k) − f −1 (y) = h = (Df (x))−1 (k − o (khk) = (Df (x))−1 (k) + o (kkk) ,

la dernière égalité venant du fait (démontré plus haut dans la preuve d’injectivité)
que khk 6 2kkk. On a donc montrer que f −1 est différentiable dans W et que pour
tout y ∈ W
−1
D f −1 (y) = Df f −1 (y)

.

C’est-à-dire que
D f −1 = (Df )−1 ◦ f −1


Il reste encore a montrer que la fonction réciproque de f est de classe C k . On vient


de prouver l’existence de la différentielle de la réciproque de f , en montrant qu’elle
était la composée de trois fonctions : la fonction f −1 , la différentielle de f, et la
"fonction inverse" qui à tout isomorphisme bicontinu de Rn associe son inverse. La
fonction inverse est infiniment différentiable, f est de classe C k et la réciproque de

96 a.benia@univ-alger.dz
4.2 Inversions locales Chapitre 4

f est continue (car différentiable ), on en déduit que la réciproque de f est de classe


C 1 . De proche en proche, on vérifie que la réciproque de f est de classe C k .

4.3 Théorème (Inversion globale)


Soit U un ouvert de Rn et f : U → Rp une application de classe C k . Les deux
proposition suivantes sont équivalentes

1) f est un C k -difféomorphisme de U sur f (U ).

2) f est injective et si pour tout x ∈ U et Df (x) est un isomorphisme de


Rn sur Rp ,.

Démonstration.
C’est une conséquence directe du théorème d’inversion locale.

Exemple 4.1.
Soit l’application f de R2 dans R2 définie par
 y  x 
f (x, y) = sin − x , sin −y .
2 2

Montrons que f est un C 1 -difféomorphisme de R2 sur f (R2 ).

1− f est de classe C 1 sur R2 car les composantes le sont. On a


 
1 y
−1 cos( 2 ) 
Jf (x, y) =  1
 2 .
cos( x2 ) −1
2
alors
 
1 x 1 y
Df (x, y)(h1 , h2 ) = Jf (x, y) · h = −h1 + cos( h2 , cos( h1 − h2 .
2 2 2 2

D’autre part

1 x y 
det(Jf (x, y)) = 1 − cos cos 6= 0.
4 2 2

Par conséquent la jacobienne est inversible et Df (x, y) l’est aussi.

97 a.benia@univ-alger.dz
4.3 Fonctions implicites Chapitre 4

2− Soient (x1 , y1 ) et (x2 , y2 ) de R2 . On a

f (x1 , y1 ) = f (x2 , y2 ),

donc
y  y  x  x 
1 2 1 2
sin − x1 = sin − x2 et sin − y1 = sin − y2 ,
2 2 2 2

puis
y  y  x  x 
1 2 1 2
sin − sin = x 1 − x2 et sin − sin = y1 − y2 .
2 2 2 2

D’après le théorème des accroissements finis, on a

| sin(b) − sin(a)| 6 |b − a|, ∀(a, b) ∈ R2 ,

en déduit alors que

y1 y2 x1 x 2
|x1 − x2 | 6 − et |y1 − y2 | 6 − ,
2 2 2 2

d’où
1
|x1 − x2 | 6 |x1 − x2 |,
4
par conséquent
x1 = x2 et y1 = y2 ,

donc f est injective, et comme R2 est un ouvert et det(Jf (x, y)) 6= 0, pour tout
(x, y) ∈ R2 , d’après le théorème d’inversion globale f est un C 1 -difféomorphisme
et f (R2 ) est un ouvert.

98 a.benia@univ-alger.dz
4.3 Fonctions implicites Chapitre 4

4.3 Fonctions implicites


4.4 Théorème (des fonctions implicites)
Soient n, m et p de N? , et f une application de classe C k définie sur un ouvert
U de Rn × Rm et à valeurs dans Rp . Soit (x0 , y0 ) un point de U tel que
f (x0 , y0 ) = 0 et tel que la différentielle partielle Dy f (x0 , y0 ) (c’est-à-dire la
différentielle en y0 de y 7→ f (x0 , y) ) soit un isomorphisme de Rm dans Rp .
Il existe un voisinage ouvert U de x0 dans Rn , un voisinage ouvert V de y0
dans Rm et une fonction φ de classe C k définie sur U à valeurs dans Rm , tels
que :

1. U × V ⊂ U

2. {(x, y) ∈ U × V ; f (x, y) = 0} = {(x, φ(x); x ∈ U }, autrement dit

((x, y) ∈ U × V et f (x, y) = 0) ⇔ (x ∈ U et y = φ(x))

La différentielle de φ en un point x ∈ U est donnée par

Dφ(x) = − (Dy f (x, φ(x)))−1 ◦ Dx f (x, φ(x))

Démonstration.
Le principe consiste a traduire la question sous une forme telle qu’il devient possible
d’appliquer le théorème d’inversion locale. On considère l’application ψ1 , de U dans
Rn × Rp , définie par :
ψ1 (x, y) = (x, f (x, y))

Cette application est de classe C k et sa différentielle au point (x0 , y0 ) est un isomor-


phisme de Rn × Rm sur Rn × Rp . En effet, on a

Dψ1 (x0 , y0 ) (h, k) = (h, Dx f (x0 , y0 ) (h) + Dy f (x0 , y0 ) (k))

La bijectivité de Dψ1 (x0 , y0 ) est simple à montrer, Soit v ∈ Rn , w ∈ Rp et cherchons


un antécédent (h, k) a (v, w) par Dψ1 (x0 , y0 ) . Le seul choix possible de h est h = v,

99 a.benia@univ-alger.dz
4.3 Fonctions implicites Chapitre 4

puis on utilise le fait que Dy f (x0 , y0 ) est un isomorphisme de Rm sur G : il existe


un unique k ∈ Rm tel que

Dx f (x0 , y0 ) (v) + Dy f (x0 , y0 ) (k) = w

On a donc que Dψ1 (x0 , y0 ) est linéaire continue. Par le théorème de Banach-Schauder
(théorème de l’application ouverte), elle est ouverte, d’où il suit que Dψ1 (x0 , y0 )−1
1
est continue
Le théorème d’inversion locale montre que ψ1 se restreint en un difféomorphisme
de classe C k entre un ouvert W × V dans Rn × Rm , contenant (x0 , y0 ) , et un ouvert
O dans Rn × Rp contenant (x0 , 0) et nécessairement inclus dans W × Rp
Ceci se traduit par l’existence d’une application ψ2 de classe C k , de O dans Rm ,
vérifiant :
∀(x, z) ∈ O (x, ψ2 (x, z)) ∈ W × V

et
∀(x, y) ∈ W × V f (x, y) = z ⇔ ψ2 (x, z) = y,

On définit alors l’application U = O ∩ {z = 0} qui est un ouvert de Rn car l’image


de O ouvert de Rn × Rm par une projection, qui est une application linéaire conti-
nue surjective et donc ouverte. Par construction, U ⊂ W . L’application φ, de U
dans V définie par φ(x) = ψ2 (x, 0), vérifie alors les propriétés annoncées. Calculons
maintenant la différentielle de φ. On différencie simplement la relation

f (x, φ(x)) = 0.

On obtient :
Dx f (x, φ(x)) + Dy f (x, φ(x)) ◦ Dφ(x) = 0,

d’où le résultat.

100 a.benia@univ-alger.dz
4.3 Fonctions implicites Chapitre 4

4.5 Théorème (Théorème des fonctions implicites, version R 2 )


Soit U un ouvert de R2 et f : U → R une application de classe C k , avec
k > 1. Soit (a, b) ∈ R2 tel que

∂f
f (a, b) = 0 et (a, b) 6= 0.
∂y

Alors il existe des voisinages V et W de a et b dans R et une application


φ : V → W de classe C k tels que V × W ⊂ U et

∀x ∈ V, ∀y ∈ W, f (x, y) = 0 ⇐⇒ y = φ(x)

∂f
En outre on peut choisir V et W de sorte que la dérivée partielle ∂y
ne s’annule
pas sur V × W et alors
∂f
0 ∂x
(x, φ(x))
∀x ∈ V, φ (x) = −
∂f
(x, φ(x))
∂y
Remarque 8.2. Si la dérivée partielle de F par rapport a x est non nulle en (a, b),
alors de la même facon l’ensemble d’équation f (x, y) = 0 coïncide au voisinage de
(a, b) avec le graphe donnant x en fonction de y Heuristique. Si on oublie les restes
d’ordre 2 ou plus on peut écrire

∂F ∂F
f (x, y) ' f (a, b) +(x − a) (a, b) + (y − b) (a, b)
| {z } ∂x ∂y
=0

On obtient alors
∂F ∂F
f (x, y) = 0 ⇐⇒ (x − a) (a, b) + (y − b) (a, b) ' 0
∂x ∂y
∂F
∂x
(a, b)
⇐⇒ y ' b − (x − a) ∂F
∂y
(a, b)

C’est bien une formule donnant y en fonction de x. Bien entendu, le symbole ' n’a
pas de sens et ce calcul n’est en aucun cas une démonstration.
Une fois l’existence de φ démontrée, on écrit que pour tout x ∈ V on a

f (x, φ(x)) = 0

101 a.benia@univ-alger.dz
4.4 Exercices Chapitre 4

En dérivant par rapport à x on obtient pour tout x ∈ V

∂F ∂F
(x, φ(x)) + φ0 (x) (x, φ(x)) = 0
∂x ∂y

ce qui donne bien la formule attendue pour φ0 .


En pratique il faut refaire ce raisonnement simple, et non apprendre la formule puis
se tromper en l’utilisant.

Exemple 4.2.
Montrons que la relation x4 + x3 y 2 − y + y 2 + y 3 = 1 définit y comme fonction de x
au voisinage du point (−1, 1).
Soit la fonction f définie par

f (x, y) = x4 + x3 y 2 − y + y 2 + y 3 − 1.

1) On note que (−1, 1) est une solution de l’équation f (x, y) = 0. On a

∂f
(x, y) = 4x3 + 3x2 y 2 ,
∂x
∂f
(x, y) = 2x3 y + 2y + 3y 3 − 1,
∂y
∂f
puis (−1, 1) = 2 6= 0, alors d’après le théorème des fonctions implicites il existe
∂y
une et une seule fonction y = g(x) définie au voisinage de 1 tel que f (x, g(x)) = 1.
2) On a
∂f
(−1, 1) 1
g 0 (−1) = − ∂x = .
∂f 2
(−1, 1)
∂y

4.4 Exercices sur le chapitre 4


Exercice 23.
Soient a, b ∈ R de sorte que |ab| < 1.

1. Soit v ∈ R. On définit g : R → R par g(x) = x + a sin(v − b sin x). Montrer


que g réalise une bijection de R sur R.

102 a.benia@univ-alger.dz
4.4 Exercices Chapitre 4

2. On pose f (x, y) = (x + a sin y, y + b sin x). Montrer que f réalise un C 1 -


difféomorphisme de R2 sur lui même.

Exercice 24.
On considère la courbe plane d’équation

yex + ey sin(2x) = 0.

1. Vérifier que cette équation définie une et une seule fonction y = ϕ(x) au
voisinage de (0, 0).

2. Calculer ϕ0 (0) et écrire l’équation de la droite tangente au graphe de la fonc-


tion ϕ en (0, ϕ(0)).
y
3. En déduire la limite de quand (x, y) tend vers (0, 0) en étant sur la courbe.
x
Exercice 25.
Montrer que la relation x + y + z + sin(xyz) = 0 définit z comme fonction de x et de
∂z ∂z
y au voisinage du point (0, 0, 0). Calculer alors et au voisinage de ce point.
∂x ∂y
Exercice 26.

1− Montrer que, pour tout y et y 0 dans R on a

| sin y 0 − sin y| 6 |y 0 − y|.

Soit fλ l’application définie sur R2 par


 
1
fλ (x, y) = y − x, x + λ sin y , λ ∈ R.
2

2− Vérifier que l’application fλ est de classe C 1 sur R2 .

3− Calculer les matrices Jfλ (x, y) pour (x, y) de R2 et [Jfλ (0, 0)]−1 .

4− Quelle est la condition sur λ pour qu’on puisse appliquer le théorème d’in-
version locale sur fλ en tout points de R2 ?

103 a.benia@univ-alger.dz
4.5 Solutions des exercices Chapitre 4

Dans ce qui suit λ = 1.

5− Montrer que f1 est injective.

6− Montrer que f1 est un C 1 -difféomorphisme de R2 dans f1 (R2 ), puis calculer


Df1−1 (0, 0).

4.5 Corrigé des exercices sur le chapitre 4


Corrigé de l’exercice 23

1) Méthode 1 : Montrons que g est injective. Soit x1 , x2 et v de R telle que


f (x1 ) = f (x2 ) alors

x1 + a sin(v − b sin x1 ) = x2 + a sin(v − b sin x2 ).

En utilisant le théorème des accroissement finis deux fois, et l’hypothèse |ab| <
1 on abouti a x1 = x2 , a partir des inégalités suivante

|x1 − x2 | = |a|| sin(v − b sin x1 ) − sin(v − b sin x2 )|


6 |a||(v − b sin x1 ) − (v − b sin x2 )|
6 |ab|| sin x1 − sin x2 |
6 |ab||x1 − x2 |

donc g est injective et comme g(R) = R, alors g est bijective.


Méthode 2 : Pour démontrer que g est bijective, il suffit de vérifié que g
est continue (c’est clair), et qu’elle est strictement croissante. En effet, g est
dérivable et, pour tout x ∈ R, on a

g 0 (x) = 1 − ab cos x cos(v − b sin x) > 0,

puisque |ab| < 1. Ainsi, g réalise une bijection strictement croissante de R sur
g(R2 ). Maintenant, puisque lim g(x) = −∞ et lim g(x) = +∞, g réalise
x→−∞ x→+∞
une bijection de R sur R.

104 a.benia@univ-alger.dz
4.5 Solutions des exercices Chapitre 4

2) f est de classe C 1 sur R2 car ses composantes le sont, R2 est un ouvert et


d’après la question 1), f (R2 ) = R2 , alors d’après le théorème d’inversion
globale, afin de montrer que f est un C 1 -difféomorphisme il reste a montrer
que f est injective et que det(Jf (x, y)) 6= 0 pour tout (x, y) de R2 .
Soient (x1 , y1 ) et (x2 , y2 ) de R2 , tels que

f (x1 , y1 ) = f (x2 , y2 ),

donc

x1 + a sin y1 = x2 + a sin y2 et y1 + a sin x1 = y2 + a sin x2 ,

puis

x1 − x2 = a sin y1 − a sin y2 et y1 − y2 = a sin x1 − a sin x2 .

D’après le théorème des accroissements finis, on a

| sin(b) − sin(a)| 6 |b − a|, ∀(a, b) ∈ R2 ,

on déduit alors que

|x1 − x2 | 6 |a||y1 − y2 | et |y1 − y2 | 6 |b||x1 − x2 |,

ainsi
|b||x1 − x2 | 6 |ab||y1 − y2 | et |y1 − y2 | 6 |b||x1 − x2 |,

donc
|y1 − y2 | 6 |b||x1 − x2 | 6 |ab||y1 − y2 | ,

d’où
(1 − |ab|)|y1 − y2 | 6 0,

comme |ab| < 1, alors y1 = y2 puis x1 = x2 , par conséquent f est injective.


Calculons la matrice jacobienne de f
 
1 a cos y
Jf (x, y) =  ,
b cos x 1

105 a.benia@univ-alger.dz
4.5 Solutions des exercices Chapitre 4

donc
det(Jf (x, y)) = 1 − ab cos x cos y 6= 1.

car |ab| < 1.

Corrigé de l’exercice 24
Soit f (x, y) = yex + ey sin(2x).
1) On note que (0, 0) est une solution de l’équation f (x, y) = 0. On a

∂f
(x, y) = yex + 2ey cos(2x),
∂x
∂f
(x, y) = ex + ey sin(2x),
∂y
∂f
puis (0, 0) = 1 6= 0, alors d’après le théorème des fonctions implicites il existe
∂y
une et une seule fonction y = ϕ(x) définie au voisinage de 0 tel que f (x, ϕ(x)) = 0.
2) On a
∂f
(0, 0)
ϕ0 (0) = − ∂x = −2.
∂f
(0, 0)
∂y
donc l’équation de la droite tangente à ϕ en x = 0 est

y = ϕ0 (0)(x − 0) + ϕ(0) = −2x.

3− On a
y ϕ(x) ϕ(x) − ϕ(0)
lim = lim = lim = ϕ0 (0) = −2.
(x,y)→(0,0) x x→0 x x→0 x−0
f (x,y)=0

Corrigé de l’exercice 25
Soit la fonction f définie par f (x, y, z) = x + y + z + sin(xyz).

1− (0, 0, 0) est une solution de l’équation f (x, y, z) = 0, et on a

∂f
(x, y, z) = 1 + yz cos(xyz),
∂x
∂f
(x, y, z) = 1 + xz cos(xyz),
∂y

106 a.benia@univ-alger.dz
4.5 Solutions des exercices Chapitre 4

et
∂f
(x, y, z) = 1 + xy cos(xyz),
∂z
∂f
puisque (0, 0, 0) = 1 6= 0, alors d’après le théorème des fonctions implicites
∂z
il existe une et une seule fonction z = ϕ(x, y) définie au voisinage de (0, 0)
tel que f (x, y, ϕ(x, y)) = 0.

2− Pour tout (x, y) ∈ I(0, 0)

∂f
∂z (x, y, ϕ(x, y)) 1 + yϕ(x, y) cos(xyϕ(x, y))
(x, y) = − ∂x = ,
∂x ∂f 1 + xy cos(xyϕ(x, y))
(x, y, ϕ(x, y))
∂z
et
∂f
(x, y, ϕ(x, y))
∂z ∂y 1 + xϕ(x, y) cos(xyϕ(x, y))
(x, y) = − = .
∂y ∂f 1 + xy cos(xyϕ(x, y))
(x, y, ϕ(x, y))
∂z
Corrigé de l’exercice 26

1− Montrons que pour tout y et y 0 de R on a

| sin y 0 − sin y| 6 |y 0 − y|.

f ∈ C 1 (R), d’après le théorème des accroissements finis, il existe c ∈]y, y 0 [


telle que
f (y) − f (y 0 ) = f 0 (c)(y − y 0 ),

comme | cos c| 6 1, alors

| sin y − sin y 0 | 6 |y 0 − y|.

Soit fλ l’application définie sur R2 par


 
1
fλ (x, y) = y − x, x + λ sin y , λ ∈ R.
2

2− Les composantes de fλ sont de classe C 1 sur R2 , alors fλ est de classe C 1 sur


R2 .

107 a.benia@univ-alger.dz
4.5 Solutions des exercices Chapitre 4

3− Pour tout (x, y) de R2 .


∂ 1 ∂ 1
 
(y − x) (y − x)
Jfλ (x, y) =  ∂∂x 2 ∂y 2
 
∂ 
(x + λ sin y) (x + λ sin y)
∂x ∂y
 1 
− 1
= 2 .
1 λ cos y

Si on pose  
a b
Jfλ (0, 0) =  ,
c d
alors
 
1 d −b
[Jfλ (0, 0)]−1 =  
det [Jfλ (0, 0)] −c a
 
2 −λ 1 
= 1
λ+2 1
2
λ
4− On a |Jfλ (x, y)| = − cos y − 1. On distingue les deux cas suivant
2
π
? Si y = kπ + , k ∈ Z : |Jfλ (x, y)| = −1 6= 0.
2

π 2
? Si y 6= kπ + : |Jfλ (x, y)| =6 0 ⇔ λ 6= .
2 cos y
5− Montrons que f1 est injective. Soient (x, y) et (x0 , y 0 ) de R2 , alors
1 1
f1 (x, y) = f1 (x0 , y 0 ) ⇒ y − x = y 0 − x0 et x + sin y = x0 + sin y 0
2 2
1 0
⇒ y − y = (x − x) et x0 − x = sin y − sin y 0
0
2
1
⇒ |x − x| = | sin y − sin y 0 | 6 |y 0 − y| = |x0 − x|
0
2
⇒ |x0 − x| = 0 et |y − y 0 | = 0
⇒ x = x0 et y = y 0 .
6− Montrons que f1 est un difféomorphisme de R2 dans f (R2 ), puis calculons
Df1−1 (0, 0).
D’après la question 1− f1 ∈ C 1 (R2 ), d’après la question 5−, f1 : R2 → f (R2 )

108 a.benia@univ-alger.dz
4.5 Solutions des exercices Chapitre 4

est injective et Df1 (x, y) ∈ Iso(R2 , R2 )∀(x, y) ∈ R2 . Le théorème d’inversion


globale implique que f1 : R2 → f (R2 ) est un difféomorphisme, et on a

Df1−1 (f1 (a)) = [Df1 (a)]−1 ,

alors
 
−1 −1 2 h2
Df1−1 (0, 0)(h) = [Df1 (a)] (h) = [Jf1 (0, 0)] ·h= h2 − h1 , h1 + .
3 2

109 a.benia@univ-alger.dz
CHAPITRE 5

EXTREMUMS

5.1 Introduction
Ce chapitre est consacré à l’étude de l’existence de deux types d’extremums
d’une fonction à valeurs réelles, les extremumss libres et les extremumss liés à des
contraintes. Dans les deux cas, nous pourrons définir ce que l’on appelle extremums
locaux (ou relatifs) et les extremumss globaux (ou absolus). Comme pour une fonc-
tion d’une variable, on va voir que la différentielle première s’annule là où la fonction
atteint ses extremums locaux, mais on aura besoin de la dérivée seconde pour voir
s’il s’agit effectivement d’un extremum local et le cas échéant.

Objectifs du chapitre

• Savoir déterminer les points critiques d’une fonction de plusieurs variables


réelles.

• Comprendre comment caractériser les points critiques qui donnent une valeur
maximale, minimale, point selle ou ni valeur minimale ni valeur maximale.

110
5.2 Extremums libres Chapitre 5

5.2 Extremums libres


5.1 Définition
1. On dit que f admet un maximum global sur U en a si

∀x ∈ U , f (x) 6 f (a),

2. On dit que f admet un minimum global sur U en a si

∀x ∈ U , f (x) > f (a).

Remarque 5.1.
L’étude de l’existence d’extremum sur un domaine non borné n’est pas facile.

Exemple 5.1.
1) La fonction
f (x, y) = x2 + y 2 admet
un minimum en (0, 0), en
effet

f (x, y) > f (0, 0) = 0 , ∀ (x, y) ∈ R2 .

Cependant

lim f (x, y) = +∞
x→+∞

f n’admet pas un
maximum.

111 a.benia@univ-alger.dz
5.2 Extremums libres Chapitre 5

1) La fonction f (x, y) = xy
n’admet pas un extremum
car lim f (x, −x) = −∞,
x→−∞
lim f (x, x) = +∞.
x→+∞

5.2 Définition
Soit la fonction f : U ⊂ Rn → R

1. On dit que f admet un maximum local au point a ∈ U , s’il existe une


boule ouverte B(a, r) ⊂ U telle que

f (x) 6 f (a), ∀x ∈ B(a, r).

2. On dit que f admet un minimum local au point a ∈ U , s’il existe une


boule ouverte B(a, r) ⊂ U telle que

f (x) > f (a), ∀x ∈ B(a, r).

5.3 Définition (Points critique)


Soit f : U → R une application. On dit que f admet en a ∈ U un point
critique si f est differentiable en a et

Df (a) = 0.

5.1 Proposition (Condition nécessaire d’existence d’extremum local)


Soit f : U → R une application différentiable en a. Si f admet en a ∈ U un

112 a.benia@univ-alger.dz
5.2 Extremums libres Chapitre 5

extremum local, alors a est un point critique de f , c’est-à-dire

Df (a) = 0.

Démonstration.
On donne la preuve dans le cas d’un minimum local. Du fait que

∂f
(a) = Df (a)(v).
∂v

Df (a) = 0 si et seulement si pour tout v ∈ Rn , v 6= 0, on a

∂f
(a) = 0.
∂v

Soit donc v ∈ Rn , v 6= 0. On sait que la dérivée directionnelle de f en x dans la


direction de v existe, du fait que f est différentiable en x. C’est-à-dire que

f (a + tv) − f (a)
lim ,
t→0 t

existe dans R.
Pour t > 0, on a
f (a + tv) − f (a)
> 0,
t
et pour t < 0
f (xa + tv) − f (a)
6 0,
t
ainsi
∂f
(a) = 0.
∂v
Le résultat est démontré

Remarque 5.2. Après avoir déterminé le point critique a, si on arrive à montrer


que le signe de la différence f (x) − f (a) au voisinage de a est constant, il s’agit d’un
extrémum local (un minimum si cette différence est positive, un maximum si elle
est négative). Sinon, il s’agit d’un point-col (ou point-selle). Si le signe est constant
pour tout x , alors l’extrémum est global.

113 a.benia@univ-alger.dz
5.2 Extremums libres Chapitre 5

Exemple 5.2.
Soit la fonction f : R2 → R définie par

f (x, y) = x2 + xy + y 2 − 3x − 6y.

déterminer les point critique de f , on calcule les dérivées partielles premières


Afin de 
∂f

 (x, y) = 2x + y − 3,
∂x
∂f

 (x, y) = x + 2y − 6.
∂y
L’annulation simultanée de ces dérivées
partielles donnent les points critiques. On
a
∂f


 (x, y) = 0,
∂x
∂f

 (x, y) = 0,
∂y
donc 
 2x + y − 3 = 0,
 x + 2y − 6 = 0.
après résolution du système on trouve que seul (0, 3) est un point critique de f .
Posons u = x et v = y − 3 pour se ramener en (0, 0). Alors

f (x, y) = f (u, v + 3)

= u2 + uv + v 2 − 9
 v 2 3v 2
= u+ + −9
2 4
> f (0, 3).

(0, 3) est un minimum local, et même global, de f .

Remarque 5.3.
La proposition 5.2 donne une condition nécessaire et non suffisante.

Exemple 5.3.

1) La fonction
f : [0, 1] × [0, 1] → R
(x, y) 7→ x2 + y 2

114 a.benia@univ-alger.dz
5.2 Extremums libres Chapitre 5

admet un maximum au point (1, 1), cependant


∂f ∂f
(1, 1) = (1, 1) 6= 0
∂x ∂y
[0, 1] × [0, 1] n’est pas ouvert.

2) La fonction

f : R2 → R
(x, y) 7→ |x| + |y|,

admet un maximum au point


∂f ∂f
(0, 0), mais (0, 0) et (0, 0)
∂x ∂y
n’existent pas.

5.2 Proposition (Condition nécessaire d’extremum local : deuxième ordre)


Soit f : U → R une application deux fois différentiable en a. Si f admet en
a ∈ U un minimum local (resp. un maximum), alors a est un point critique
de f et D2 f (a)(h, h) > 0 pour tout h ∈ Rn (resp. D2 f (a)(h, h) 6 0).

Démonstration.
Développement de Taylor à l’ordre 2, est donnée par
1
f (a + h) = f (a) + Df (a)(h) + D2 f (a)(h, h) + o(khk2 )
2
où o(khk2 ) → 0 lorsque h → 0. On sait de plus que a est un point critique, donc
1
f (a + h) − f (a) = D2 f (a)(h, h) + o(khk2 ) > 0
2
pour tout h assez petit.
Soit v un vecteur v de norme 1 donné, posons h = tv, f admet en a un minimum
local alors
0 6 f (a + tv) − f (a)
 
2 1 2 2
=t D f (a)(v, v) + o(t )
2

115 a.benia@univ-alger.dz
5.2 Extremums libres Chapitre 5

ainsi
f (a + tv) − f (a) 1 2 o(t2 )
06 6 D f (a)(v, v) + ,
t2 2 t2
et on doit donc avoir D2 f (a)(h, h) > 0

Remarque 5.4.
La proposition 5.2 donne une condition nécessaire et non suffisante.

5.2.1 Cas des fonctions de deux variables


5.1 Théorème
Soit U un ouvert R2 , f : U → R une fonction de classe C 2 et a ∈ U un point
critique de f . Alors, avec les notations

∂ 2f ∂ 2f ∂ 2f
r= (a), s= (a), t= (a)
∂x2 ∂x∂y ∂y 2

et ∆ = s2 − rt

1) Si ∆ < 0 et r > 0, f admet en a un minimum local.

2) Si ∆ < 0 et r < 0, f admet en a un maximum local.

3) Si ∆ > 0, f n’admet en a ni maximum ni minimum local, mais un


point selle.

4) Si ∆ = 0, on ne peut conclure.

En résumé, si a est un oint critique de f , sa nature est déterminée par le tableaux


suivant
∂2f
∆ = s2 − rt r= ∂x2
(a) Nature du point a
− + minimum local
− − maximum local
+ point-selle
0 on ne peut pas conclure

116 a.benia@univ-alger.dz
5.2 Extremums libres Chapitre 5

Démonstration.
Soit f une fonction de C 2 (U ). Le développement de Taylor de f en a = (x0 , y0 ) a
l’ordre 2 est

1 2
f (a + h) = f (a) + Df (a)(h) + D f (a)(h, h) + o(khk2 ).
2!

Comme a = (x0 , y0 ) est un point critique de f alors Df (a) = 0, ainsi

1 2
f (a + h) − f (a) ' D f (a)(h, h).
2!

Le signe du terme de gauche est du signe de D2 f (a)(h, h). De plus

∂ 2f ∂ 2f 2
2∂ f
D2 f (a)(h, h) = h21 (a) + 2h1 h2 (a) + h2 (a),
∂x2 ∂x∂y ∂y 2

posons
∂ 2f ∂ 2f ∂ 2f
r= (a), s= (a), t= (a),
∂x2 ∂x∂y ∂y 2
alors

h22 t
 
2 2 s
D f (a)(h, h) = r h1 + + 2h1 h2
r r
2 !
s2 − rt 2

h2 s
=r h1 + − h2 .
r r2

Si ∆ = s2 − rt < 0 et r > 0, alors

D2 f (a)(h, h) > 0, ∀ (h, h) 6= (0, 0),

f admet un minimum local.


Si ∆ < 0 et r < 0, alors

D2 f (a)(h, h) < 0, ∀ (h, k) 6= (0, 0).

f admet un maximum local.


−1

Si ∆ < 0 et D2 f (a)(1, 0) est du signe de s et D2 f (a) s
,1 est du signe (−s) alors
le point critique est un point selle.

117 a.benia@univ-alger.dz
5.2 Extremums libres Chapitre 5

Exemple 5.4.
Soit la fonction f : R2 → R définie par

f (x, y) = 3x3 + 3y 3 − x − y.

f est de classe C 2 sur R2 .


Afin de déterminer les points critiques de f , on calcul les dérivées partielles premières
de f
∂f


 (x, y) = 9x2 − 1,
∂x
∂f

 (x, y) = 9y 2 − 1.
∂y
L’annulation simultanée de ces dérivées partielles donnent les points critiques

 9x2 − 1 = 0,
 9y 2 − 1 = 0.

Le système admet donc 4 solutions qui sont les points critiques de f


       
1 1 1 1 1 1 1 1
a1 = , , a2 = ,− , a3 = − , , a4 = − , − .
3 3 3 3 3 3 3 3

Pour déterminer la nature des points critiques, on calcule les dérivées second

∂ 2f ∂ 2f ∂ 2f ∂ 2f
(x, y) = 18x, (x, y) = 18y, (x, y) = (x, y) = 0
∂x2 ∂y 2 ∂x∂y ∂y∂x

118 a.benia@univ-alger.dz
5.3 Extremum lié Chapitre 5

1 1

1) En a1 = ,
3 3
, on a s2 − rt = −36 < 0 et r = 6 > 0, f admet en a1 un
minimum local.

2) En a2 et a3 , on a s2 − rt = 36 > 0, f n’admet pas d’extremum en aucun de


ces deux points.

3) En a4 , on a s2 − rt = 36 < 0 et r = −6 < 0, f admet en a4 un maximum


local.

5.4 Définition (Matrice Hessienne)


Soit f : U → R une fonction de C 2 (U ) et a ∈ U . On appelle matrice Hessienne
de f en A la matrice

∂ 2f ∂ 2f
 
···
(a) (a)
 ∂x21 ∂xn ∂x1 
∂ 2f
 
.. ..
 
Hf (a) = (a) = . . . .
 
. .
∂xi ∂xj 16i,j6n
 2 2

 ∂ f ∂ f 
(a) · · · 2
(a)
∂x1 ∂xn ∂xn

5.3 Extremum lié


5.5 Définition (extremum lié)
Soient f, g1 , . . . , gm : U ⊂ Rn → R, m < n des fonctions de classe C 1 surU ,
et
Γ = {x ∈ U, g1 (x) = . . . = gm (x) = 0} .

La fonction f , appelée fonction objectif, admet un maximum lié (resp. un


minimum lié) sous les contraintes g1 , . . . , gm , en a ∈ Γ si en ce point, elle
admet un maximum libre (resp. un minimum libre) dans le domaine Γ.

Généralement, une contrainte de type gi (x) = 0 définit une courbe. L’ensemble


Γ est donc constitué de l’intersection de m courbes dans U ⊂ Rn . Pour m > 1,
il peut donc contenir fort peu de points. C’est pourquoi, en pratique, il est rare
de rencontrer plus d’une contrainte d’égalité. Et, dans tous les cas, il est exclu

119 a.benia@univ-alger.dz
5.3 Extremum lié Chapitre 5

d’avoir plus de contraintes que de variables, de sorte que la condition m < n sera
systématiquement imposée.
5.2 Théorème (des multiplicateurs de Lagrange)
Soient f, g1 , . . . , gm : U → R, r < n des fonctions de classe C 1 sur un ouvert
U de Rn On suppose que

1. f |Γ admet un extremum local en a ∈ Γ.

2. Les formes linéaires Dg1 (a), . . . , Dgm (a) sont linéairement indépen-
dantes (dans ce cas la matrice Jacobienne Jg (a) est de rang m).

Alors il existe λ1 , . . . , λm ∈ R, appelés multiplicateurs de Lagrange, tels que


r
X
Df (a) = λi Dgi (a).
i=1

Le théorème de Lagrange peut être vu comme la condition nécessaire d’exis-


tence d’extremum libres appliquée à la fonction de n ¯m variables appelée fonction
lagrangienne (ou le lagrangien)

L : U × Rn −→ R
m
P
(x, λ) 7−→ f (a) − λi gi (a).
i=1

La méthode de Lagrange permet de transformer un problème d’optimisation liée


d’une fonction de n variables sous m contraintes en un problème d’optimisation
libre d’une fonction de n + m variables.

Exemple 5.5.
Cherchons le maximum de la fonction


f (x) = n
x 1 . . . xn

sur l’ensemble défini par


 
x1 + · · · + xn
X = x1 > 0, . . . xn > 0, =1
n

120 a.benia@univ-alger.dz
5.3 Extremum lié Chapitre 5

En un point où le maximum est atteint, on a forcément xi > 0 et on peut appliquer


x1 + · · · + xn
le théorème précédent avec g(x) = . On obtient
n

∃λ ∈ R, Df (a) = λDg(a).

Ainsi
∃λ ∈ R, ∇f (a) = λ∇g(a),

d’où
∂f ∂g
(a) = λ (a).
∂xi ∂xi
Mais
∂f 1 f (a)
(a) = ,
∂xi n ai
et
∂g 1
(a) = ,
∂xi n
ce qui entraine
f (a) = λa1 = . . . = λan .

En particulier, on obtient que tous les ai sont égaux et qu’il sont tous égaux à 1 .
Ainsi, sur X, on a f (x) 6 1. Par homogénéité, on obtient l’inégalité des moyennes
arithmétiques et géométriques

√ x1 + · · · + xn
x1 . . . xn 6 .
n

5.3.1 Cas d’une fonction de deux variables et une seule contrainte

Réécrivons le théorème des multiplicateurs de Lagrange pour une fonction de


deux variables et une seule contrainte. Soit les fonctions f et g de classe C 1 dans
un ouvert U de R2 . Si f admet en a = (x0 , y0 ) un extremum lié sous la contrainte
g(x, y) = 0 et si ∇g(a) 6= 0, alors

∃λ ∈ R, ∇f (a) = λ∇g(a).

121 a.benia@univ-alger.dz
5.3 Extremum lié Chapitre 5

Formons le lagrangien

L(x, y, λ) = f (x, y) − λg(x, y),

où λ est une inconnue. Pour que cette fonction ait un extremum il faut que le
gradient de L soit nul, autrement dit on cherche les triplets (x, y, λ) tels que
∂f ∂g


 (x, y) = λ (x, y),
 ∂x ∂x


∂f ∂g
(x, y) = λ (x, y),


 ∂y ∂y

 g(x, y) = 0.

Notons (x0 , y0 , λ) une solution de ce système. Si ∇g(x0 , y0 ), alors (x0 , y0 ) est un


point critique de la fonction f sous la contrainte g. Ces points critiques satisfont
la contrainte, mais il s’agit à présent de classer ces candidats. Finalement, comme
dans le cas des extremums libres, on peut formuler des conditions du deuxième ordre
relatives aux points critiques.

Exemple 5.6.
Trouvons les extremums de la fonction f (x, y) = x2 + y 2 sous la contrainte xy = 1.

Posons g(x, y) = xy − 1, le Lagrangien

L(x, y, λ) = f (x, y) − λg(x, y),

122 a.benia@univ-alger.dz
5.3 Extremum lié Chapitre 5

s’écrit
L(x, y, λ) = x2 + y 2 − λxy + λ,

où le multiplicateur de Lagrange λ est inconnue. Pour que cette fonction ait un


extremum il faut que le gradient de L soit nul, autrement dit on cherche les triplets
(x, y, λ) tels que
∂f ∂g


 (x, y) − λ (x, y) = 0,
 ∂x ∂x


∂f ∂g
(x, y) − λ (x, y) = 0,


 ∂y ∂y

 g(x, y) = 0.

d’où 


 2x − λy = 0,

2y − λx = 0,


 xy − 1 = 0.

Après résolution du système on trouve

(x, y, λ) ∈ {(1, 1, 2), (−1, −1, 2)} .

Donc (1, 1) et (−1, −1) sont des points critiques de la fonction f sous la contrainte
xy = 1. Par formulation des conditions du deuxième ordre, on montre que ces points
critiques sont des minimums locaux.

5.3.2 Cas d’une fonction de trois variables et deux contraintes

Réécrivons le théorème des multiplicateurs de Lagrange pour une fonction de


trois variables et deux contraintes. Soit les fonctions f et g1 et g2 de classe C 1 dans
un ouvert U de R3 . Si f admet en a = (x0 , y0 , z0 ) un extremum lié sous la contrainte
g(x, y) = 0 et si ∇g(a) 6= 0, alors

∃λ, µ ∈ R, ∇f (x0 , y0 , z0 ) = λ∇g1 (x0 , y0 , z0 ) + µ∇g2 (x0 , y0 , z0 ),

Formons le lagrangien

L(x, y, z, λ, µ) = f (x, y, z) − λg1 (x, y, z) − µg2 (x, y, z).

123 a.benia@univ-alger.dz
5.3 Extremum lié Chapitre 5

où λ et µ sont des inconnues. Pour que cette fonction ait un extremum il faut que
le gradient de L soit nul, autrement dit on cherche les 5-uplets (x, y, z, λ, µ) tels que
 ∂f ∂g1 ∂g2

 (x, y, z) = λ (x, y, z) + µ (x, y, z),

 ∂x ∂x ∂x

 ∂f ∂g2 ∂g2
(x, y, z) = λ (x, y, z) + µ (x, y, z),


 ∂y ∂y ∂y


∂f ∂g2 ∂g2
(x, y, z) = λ (x, y, z) + µ (x, y, z),



 ∂z ∂z ∂z
g1 (x, y, z) = 0,






g1 (x, y, z) = 0.

(x0, y0, z0 , λ, µ) est une solution de ce système. Si ∇g1 (x0 , y0 , z0 ) et ∇g2 (x0 , y0 , z0 ),
alors (x0 , y0 , z0 ) est un point critique de la fonction f sous les contraintes g1 et g2 .
Ces points critiques satisfont la contrainte, mais il s’agit à présent de classer ces
candidats. Finalement, comme dans le cas des extremums libres, on peut formuler
des conditions du deuxième ordre relatives aux points.

Exemple 5.7.
Trouvons les extremums de la fonction f (x, y, z) = 3x − y − 3z sous les contraintes
x + y − z = 0 et x2 + 2z 2 = 1.
Posons g1 (x, y, z) = x + y − z et g2 (x, y, z) = x2 + 2z 2 − 1, le Lagrangien

L(x, y, z, λ, µ) = f (x, y, z) − λg1 (x, y, z) − µg2 (x, y, z).

s’écrit

L(x, y, z, λ, µ) = 3x − y − 3z − λ(x + y − z) − µ(x2 + 2z 2 − 1),

où λ et µ sont des inconnues. Pour que cette fonction ait un extremum il faut que
le gradient de L soit nul, autrement dit on cherche les points (x, y, z, λ, µ) tels que
 ∂f ∂g1 ∂g2

 (x, y, z) = λ (x, y, z) + µ (x, y, z),

 ∂x ∂x ∂x

 ∂f ∂g2 ∂g2
(x, y, z) = λ (x, y, z) + µ (x, y, z),


∂y ∂y ∂y



∂f ∂g2 ∂g2
(x, y, z) = λ (x, y, z) + µ (x, y, z),



 ∂z ∂z ∂z
g1 (x, y, z) = 0,






g1 (x, y, z) = 0.

124 a.benia@univ-alger.dz
5.4 Exercices Chapitre 5

ainsi 


 3 − λ − 2µx = 0,


1 − λ = 0,





−3 + λ − 2µz = 0


−x − y + z = 0






 1 − x2 − 2z 2 = 0.

Après résolution du système on trouve


   
1 2 1 2 1 2 1 2
(x, y, z, λ, µ) ∈ − √ , √ , √ , −1, − √ , √ , − √ , − √ , −1, √ .
3 3 3 3 3 3 3 3
   
Donc − √13 , √23 , √13 et √13 , − √23 , − √13 sont des points critiques de la fonction f
sous les contraintes x + y − z = 0 et x2 + 2z 2 = 1. Observons que ces points ont été
obtenus par une condition nécessaire et on ne peut pas conclure sur leurs natures.

5.4 Exercices sur le chapitre 5


Exercice 27.
Déterminer les extremums locaux des fonctions f : R2 → R suivantes :

1) f (x, y) = x2 + 2y 2 − 2xy − 2y + 1.

2) f (x, y) = x3 + y 3 .

3) f (x, y) = (x − y)2 + (x + y)3 .

4) f (x, y) = 2x3 + 6xy − 3y 2 + 2.



5) f (x, y) = y x2 + (ln y)2 sur R×]0, +∞[.

6) f (x, y) = x4 + y 4 − 4xy.

Exercice 28.
Soit f l’application définie sur R2 par :

f (x, y) = (x2 − y)ex−y .

Montrer que f admet un seul point critique (x0 , y0 ) et préciser sa nature.

125 a.benia@univ-alger.dz
5.5 Solutions des exercices Chapitre 5

Exercice 29.
Soit la fonction f : R2 −→ R définie par

f (x, y) = x3 + 6x2 + 3y 2 − 12xy + 9x.

Trouver les points critiques de la fonction f et déterminer leurs nature.

Exercice 30.
Soit f (x, y) = y 2 − x2 y + x2 et D = {(x, y) ∈ R2 ; x2 − 1 6 y 6 1 − x2 }.

1) Représenter D et trouver une paramétrisation de Γ, le bord de D.

2) Justifier que f admet un maximum et un minimum sur D.

3) Déterminer les points critiques de f .

4) Déterminer le minimum et le maximum de f sur Γ.

5) En déduire le minimum et le maximum de f sur D.

Exercice 31.
Étudier et classer les points stationnaires des fonctions suivantes

1) f (x, y) = xy dans R2 sous la contrainte x2 + y 2 = 1.

2) f (x, y) = (x − y) ln(4 + x − y) dans R2 sous la contrainte x2 + y 2 = 1.

5.5 Corrigé des exercices sur le chapitre 5


Corrigé de l’exercice 27

1) Afin de déterminer les points critiques de f , on calcul les dérivées partielles


premières de f
∂f


 (x, y) = 2x − 2y,
∂x
∂f

 (x, y) = 4y − 2x − 2.
∂y
L’annulation simultanée de ces dérivées partielles donnent les points critiques.
On a 
 2x − 2y = 0,
 4y − 2x − 2 = 0,

126 a.benia@univ-alger.dz
5.5 Solutions des exercices Chapitre 5

ainsi 
 x = y,
 2y = x + 1,

on trouve que (1, 1) est le seul point


critique de f .
Posons u = x − 1 et v = y − 1 pour se
ramener en (0, 0)), on a

f (x, y) = f (u + 1, v + 1)

= u2 + 2v 2 − 2uv

= (u − v)2 + v 2

> f (1, 1).

Ainsi, (1, 1) est un minimum local, et


même global, de f .
2) On a
∂f


 (x, y) = 3x2 ,
∂x
∂f

 (x, y) = 3y 2 .
∂y
On doit maintenant résoudre le système suivant

 3x2 = 0,
 3y 2 = 0.

Le seul point critique est (0, 0).

127 a.benia@univ-alger.dz
5.5 Solutions des exercices Chapitre 5

On a f (x, 0) > 0 = f (0, 0) si x > 0 et f (x, 0) < 0 = f (0, 0) si x < 0. Ainsi,


(0, 0) n’est pas un extremum local de f .

3) Posons u = x − y, v = x + y et g(u, v) = u2 + v 3 .

Étudier les extremums locaux de f


revient à celles de f .
(0, 0) est le seul point critique de g, et
puisque g(0, v) > 0 si v > 0 et g(0, v) < 0
si v < 0, (0, 0) n’est pas un extremum de
g. Donc f n’admet pas d’extremum local.

4) On calcule les dérivées partielles de f au premier ordre


∂f


 (x, y) = 6x2 + 6y,
∂x
∂f

 (x, y) = 6x − 6y.
∂y
Un point critique (x, y) vérifie

 6x2 + 6y = 0,
 6x − 6y = 0.

donc 
 x = y,
 y = −x2 .

128 a.benia@univ-alger.dz
5.5 Solutions des exercices Chapitre 5

On trouve que les seuls points critiques sont (0, 0) et (−1, −1). On calcule
ensuite les dérivées au second ordre

∂ 2f ∂ 2f ∂ 2f
(x, y) = 12x, (x, y) = 6, (x, y) = −6.
∂x2 ∂x∂y ∂y 2

En (0, 0), avec les notations usuelles, r = 0, s = 6 et t = −6 , soit s2 − rt > 0,


(0, 0) n’est pas un extremum local pour f .
En (−1, −1), on a r = −12, t = −6 et s = 6, soit s2 − rt < 0 et r < 0,
f admet un maximum local en (−1, −1). Ce maximum ne peut pas être un
maximum global. En effet, f (x, 0) = 2x3 tend vers +∞ si x tend vers +∞,
et donc la fonction n’est pas majorée. Par conséquent, elle n’admet pas de
maximum global.

5) On calcule les dérivées partielles de f au premier ordre :

∂f ∂f
(x, y) = 2xy et (x, y) = x2 + (ln y)2 + 2 ln y.
∂x ∂y

Un point critique (x, y) est solution du système


 xy = 0,
 x2 + (ln y)2 + 2 ln y = 0.

129 a.benia@univ-alger.dz
5.5 Solutions des exercices Chapitre 5

La première équation impose x = 0 (puisqu’on sait que y > 0), la deuxième


équation donne

(ln y)2 + 2 ln y = 0.

Posant X = ln y, on obtient

X 2 + 2X = 0,

donc les solutions sont X = 0 et X = −2.


Revenant à y, on trouve y = 1 et y = e−2 .
f admet donc deux points critiques qui
sont (0, 1) et (0, e−2 ).

Étudions maintenant la nature de ces points critiques. Pour (0, 1), on peut re-
marquer que f (0, 1) = 0 alors que f (x, y) > 0 pour tout (x, y) ∈ R×]0, +∞[.
Ainsi, (0, 1) est un minimum global de f .
Pour (0, e−2 ), on calcule les dérivées partielles du second ordre

∂ 2f ∂ 2f ∂ 2f 2 ln y
(x, y) = 2y, (x, y) = 2x, (x, y) = + 2 .
∂x2 ∂x∂y ∂y 2 y y

Avec les notations usuelles, en (0, e−2 ), on trouve s2 − rt = 4 et donc (0, e−2 )
n’est pas un extremum local pour f .

6) On calcule les dérivées partielles de f au premier ordre

∂f ∂f
(x, y) = 4x3 − 4y et (x, y) = 4y 3 − 4x.
∂x ∂y

Un point critique (x, y) est solution du système



 x3 = y,
 y 3 = x.

On en déduit x = x9 soit x = 0 ou x8 = 1. Les points critiques sont (0, 0),


(1, 1) et (−1, −1).

130 a.benia@univ-alger.dz
5.5 Solutions des exercices Chapitre 5

On calcule ensuite les dérivées partielles du second ordre

∂ 2f ∂ 2f ∂ 2f
(x, y) = 12x2 , (x, y) = −4, (x, y) = 12y 2 .
∂x2 ∂x∂y ∂y 2

Avec les notations usuelles, en (0, 0), on a


r = 0, t = 0 et s = −4 soit s2 − rt = 16.
(0, 0) n’est pas un extremum local. En
(1, 1), on a r = 12, t = 12 et s = −4,
dont s2 − rt < 0 et r > 0, (1, 1) est un
minimum local, et il en est de même de
(−1, −1). Pour déterminer si ce sont des
minima globaux,

f (x, y) − f (1, 1) = x4 + y 4 − 4xy + 2

= (x2 − 1)2 + (y 2 − 1)2 + 2(x − y)2

> 0,

(1, 1) est un minimum global. Il en est de même de (−1, −1).

Corrigé de l’exercice 28
Montrons que f admet un seul point critique (x0 , y0 ) et précisons sa nature. On a
∂f


 (x, y) = 0,
∂x
∂f

 (x, y) = 0,
∂y
donc 
 (x2 + 2x − y)ex−y = 0,
 (y − x2 − 1)ex−y = 0,

puis 
 x2 + 2x − y = 0
 y − x2 − 1 = 0.

131 a.benia@univ-alger.dz
5.5 Solutions des exercices Chapitre 5

En déduit alors que 


 x = 1,

2
5
 y= .

4
La matrice Hessienne de f est
3 3
 
  − −
 3e 4 −e 4 

1 5 
Hf , = ,
2 4  −3 −
3 
−e 4 e 4

Avec les notations usuelles en un point (x0 , y0 )

|Hf (x0 , y0 )| = rt − s2 = −∆

3 3
∂ 2f
 
1 5 − −
donc Hf , = 3e 2 = 8 ainsi ∆ < 0 et (0, 4) = 2e 4 > 0.
2 4 ∂x2

 
1 5
Le point critique est A = , , c’est un minimum local,
2 4

Corrigé de l’exercice 29
f est une application définie sur R2 , les points critiques sont les points qui rendent

132 a.benia@univ-alger.dz
5.5 Solutions des exercices Chapitre 5

nul le gradient. On a
∂f
   
 ∂x (x, y)   0 
∇f (x, y) = 0 ⇔  ∂f =
(x, y) 0
∂y
   
3x2 + 12x − 12y + 9 0
⇔  = 
6y − 16x 0

 3x2 + 12x − 12y + 9 = 0,

 6y − 12x = 0

 y = 2x,

 3x2 + 12x − 12y + 9 = 0 = 0

 y = 2x,

 x2 − 4x + 3 = 0
⇔ (x, y) ∈ {(1, 2), (3, 6)}.

Pour étudier la nature des points critiques (1, 2) et (3, 6), on calcule les dérivées
secondes  2
∂ f


2
(x, y) = 6x + 12
∂x


2

 ∂ f
(x, y) = 6
 ∂y 2
∂ 2f




 (x, y) = −12.
∂x∂y
Donc pour le point (1, 2) on a
 2
∂ f


2
(1, 2) = 18
∂x


2

 ∂ f
(1, 2) = 6,
 ∂y 2
∂ 2f




 (x, y)(1, 2) = −12.
∂x∂y

∆(1, 2) = (18) × (6) − (−12)2 = −36 < 0

133 a.benia@univ-alger.dz
5.5 Solutions des exercices Chapitre 5

on conclut que le point (1, 2) est un point selle pour f .


Pour le point (3, 6) on a  2
∂ f


2
(3, 6) = 30
∂x


 ∂ 2f

(3, 6) = 6
 ∂y 2
∂ 2f




 (3, 6) = −1.
∂x∂y
∂ 2f
∆(3, 6) = (30) × (6) − (−12)2 = 216 > 0, et (3, 6) = 30 > 0,
∂x2
on conclut que le point (3, 6) est un minimum local pour f .

Corrigé de l’exercice 30
1) Le domaine D est délimité par les
deux paraboles d’équation
y = 1 − x2 et y = x2 − 1. Son bord
Γ comporte deux parties : la
partie haute, paramétrée par
y = 1 − x2 , −1 6 x 6 1, et la
partie basse, paramétrée par
y = x2 − 1, −1 6 x 6 1.

2) Le domaine D est fermé et borné.


C’est une partie compacte de R2

134 a.benia@univ-alger.dz
5.5 Solutions des exercices Chapitre 5

et f est une fonction continue sur D. f admet donc un minimum et un maximum


sur D.

3) Pour déterminer les points critiques de f , on calcule d’abord les dérivées


partielles du premier ordre. On trouve

∂f ∂f
(x, y) = −2xy + 2x = 2x(1 − y) et (x, y) = 2y − x2 .
∂x ∂y

Un point (x, y) est un point critique si (x, y) = (0, 0) ou si (x, y) est solution
du système 
 1−y = 0
 2y = x2 .

On déduit que f admet trois points critiques qui sont (0, 0), (− 2, 1) et

( 2, 1). Remarquons que seul (0, 0) est dans D.

4) On va étudier la paramétrisation du bord de Γ obtenue précédemment. Pré-


cisément, posons g(x) = f (x, 1 − x2 ), pour x ∈ [−1, 1] et h(x) = f (x, x2 − 1)
pour x ∈ [−1, 1]. Les études de g et h vont nous permettre de déterminer les

135 a.benia@univ-alger.dz
5.5 Solutions des exercices Chapitre 5

extremums de f sur Γ. On a, après simplifications,

g(x) = 1 − 2x2 + 2x4

h(x) = 1.

Il suffit donc d’étudier g, et par parité, on peut se restreindre à l’étudier sur


[0, 1]. En calculant la dérivée, on voit facilement que g est décroissante sur
[0, √12 ] et est croissante sur [ √12 , 1]. De plus, g(0) = g(1) = 1 et g( √12 ) = 12 .
On en déduit que le minimum de f sur Γ est 12 , et son maximum est 1.

5) les extremums de f sur D sont ou bien atteints sur le bord, ou bien atteints
en un extremum local de f situé dans D, donc en un point critique de f dans
D. Puisque f (0, 0) = 0, on en déduit que f admet 0 comme minimum sur D,
et 1 comme maximum.

Corrigé de l’exercice 31

1) Posons g(x, y) = x2 + y 2 − 1, le Lagrangien

L(x, y, λ) = f (x, y) − λg(x, y),

s’écrit
L(x, y, λ) = xy − λ(x2 + y 2 − 1),

où le multiplicateur de Lagrange λ est inconnue. Pour que cette fonction ait


un extremum il faut que le gradient de L soit nul, alors on cherche les triplets
(x, y, λ) tels que
∂f ∂g


 (x, y) − λ (x, y) = 0,
 ∂x ∂x


∂f ∂g
(x, y) − λ (x, y) = 0,


 ∂y ∂y

 g(x, y) = 0.

d’où 


 y − 2λx = 0,

x − 2λy = 0,


 x2 + y 2 − 1 = 0.

136 a.benia@univ-alger.dz
5.5 Solutions des exercices Chapitre 5

Après résolution du système on trouve


       
1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1
(x, y, λ) ∈ √ ,√ , , −√ , −√ , , √ , −√ , − , −√ , √ , − .
2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2
       
Donc √12 , √12 , − √12 , − √12 , √12 , − √12 et − √12 , √12 sont des points cri-
tiques de la fonction f sous la contrainte x2 + y 2 = 1.

Trouvons la nature de ces points.


Soit
2
∂ 2L ∂ 2L ∂ 2L

∆(x, y, λ) = (x, y, λ) − (x, y, λ) (x, y, λ) = −4λ2 + 1
∂x∂y ∂x2 ∂y 2

Alors
     
? ∆ √12 , √12 , 12 < 0 donc le point √12 , √12 est un maximum et f √12 , √12 =
1
2
.
   
? ∆ − √1 , − √12 , 12 < 0 donc le point − √12 , − √12 est un maximum et
 2 
f − √12 , − √12 = 21 .
   
1 1 1 1 1
? ∆ 2 , − 2 , − 2 > 0 donc
√ √ √
2
, − 2 est un point selle.

   
? ∆ − √12 , √12 , − 21 < 0 donc − √12 , √12 est un point selle.

2) On défini le lagrangien L(x, y, λ) = (x − y) ln(4 + x − y)− λ (1 − x2 − y 2 ) et

137 a.benia@univ-alger.dz
5.5 Solutions des exercices Chapitre 5

on cherche les points stationnaires pour L, comme


 
x−y
ln(4 + x − y) + 4+x−y − 2λx
 
∇L(x, y, λ) =  − ln(4 + x − y) − 4+x−yx−y
− 2λy
 

 
x2 + y 2 − 1

Après la résolution du système ∇L(x, y, λ) = (0, 0, 0), on trouve deux points


     
critiques √12 , − √12 et − √12 , √12 . Comme f √12 , − √12 = √22 ln(4 + √22 ) et
   
f − √12 , √12 = − √22 ln(4 − √22 ), on conclut que √12 , − √12 est un maximum
 
1 √1
lié et − 2 , 2 un minimum lié.

138 a.benia@univ-alger.dz
CHAPITRE 6

INTÉGRALES MULTIPLES

6.1 Introduction
Nous allons nous intéresser dans ce chapitre au calcul pratique d’intégrales
doubles et triples, très utiles dans de nombreux domaines de la Physique. Nous
nous placerons systématiquement dans le cas où la fonction à intégrer est continue,
le plus souvent sur un domaine borné.

Objectifs du chapitre

• Calculer des intégrales doubles et triples.

• Savoir calculer l’aire d’une surface et le volume.

6.2 Intégrales doubles


Dans tout ce qui suit R = [a, b] × [c, d] (a < b, c < d) désigne un rectangle fermé
du plan R2 .

139
6.2 Intégrale double Chapitre 6

6.2.1 Définition de l’intégrale double sur un rectangle

Soit R = [a, b] × [c, d] un rectangle fermé du plan R2 dont les côtés sont parallèles
aux axes de coordonnées

R = {(x, y) ∈ R2 , a 6 x 6 b, c 6 y 6 d}.

6.1 Définition (Quadrillage du rectangle R)


Pour définir un quadrillage du rectangle ferme R, on se donne :

1) Une subdivision a = x0 < x1 < · · · < xn = b de l’intervalle [a, b].

2) Une subdivision c = y0 < y1 < · · · < ym = d de l’intervalle [c, d].

Les rectangles constitutifs du quadrillage sont les rectangles

Rij = [xi−1 , xi ] × [yj−1 , yj ] , 1 6 i 6 n, 1 6 j 6 m.

Le quadrillage est dit régulier si pour tout couple (i, j) on a

b−a d−c
xi − xi−1 = et yj − yj−1 = .
n m

On prend alors pour pas de ce quadrillage régulier, le nombre


 
b−a d−c
h = max , .
n m

Figure 6.1 Quadrillage d’un rectangle

140 a.benia@univ-alger.dz
6.2 Intégrale double Chapitre 6

6.2 Définition (Fonction en escalier sur un rectangle fermé)


On dit qu’une fonction f : R −→ R est une fonction en escalier
si f est bornée sur R et s’il existe un quadrillage {Rij } de R en
sous rectangles Rij = [xi−1 , xi ] × [yj−1 , yj ] tel que, pour tout couple
(i, j), f est constante sur le rectangle ouvert ]xi−1 , xi [×]yj−1 , yj [.

Figure 6.2 Fonction en escalier sur un rectangle.

6.3 Définition (Intégrale double d’une fonction en escalier)


Soit f : R −→ R une fonction en escalier associée a un quadrillage
(Rij )16i6n,16j6m de R. Si kij est la valeur de f sur le rectangle ouvert
]xi−1 , xi [×]yj−1 , yj [, le nombre
X
IR (f ) = kij (xi − xi−1 ) (yj − yj−1 ) ,
16i6n,16j6m
ZZ
est appelée intégrable double de f sur R et est note f (x, y) dx dy.
R

6.1 Théorème
Soit f : R −→ R une fonction intégrable sur R. Pour tout quadrillage régulier
(Rij )1<i<n,1<j<m de R, soient aj ∈]xi−1 , xi [×]yj−1 , yj [ et
X
Vnm = kij (xi − xi−1 ) (yj − yj−1 ) .
16i6n,16j6m

141 a.benia@univ-alger.dz
6.2 Intégrale double Chapitre 6

Alors, lorsque m et n tendent vers +∞, Vnm admet une limite dans R. Cette
limite est appelée intégrale double de f sur R et notée
ZZ
f (x, y) dx dy.
R

Nous admettrons le théorème suivant.


6.2 Théorème
Soit f : R −→ R une fonction continue, alors f est intégrable sur R.

6.2.2 Théorème de Fubini sur un rectangle

Voici une version simple du théorème de Fubini pour les fonctions de deux va-
riables.
6.3 Théorème
Soit f une fonction intégrable sur R. Alors
   
ZZ Zb Zd Zd Zb
f (x, y) dx dy =  f (x, y) dy  dx =  f (x, y) dx dy.
R a c c a

De plus si f (x, y) = h(x)g(y) alors


 b  d 
ZZ Z Z
f (x, y) dx dy =  h(x) dx  g(y) dy  .
R a c

Exemple 6.1. ZZ
Calculons l’intégrale I = ex+y dx dy où A = [0, 1] × [0, 2].
A

142 a.benia@univ-alger.dz
6.2 Intégrale double Chapitre 6

On a
ZZ
I= ex ey dx dy
[0,1]×[0,2]
  
Z1 Z2
= ex dx  ey dy 
0 0

= (e − 1) e2 − 1 .


Exemple 6.2.
Considérons le rectangle R = [0, 2]×[0, 2] et la fonction f définie sur R par f (x, y) =
16 − x2 − 2y 2 .
ZZ ZZ
f (x, y) dx dy = (16 − x2 − 2y 2 ) dx dy
R R
Z2 Z2
= (16 − x2 − 2y 2 ) dx dy
0 0
Z2  2
x3
= 16x − − 2y 2 x dy
3 0
0
Z2
8
= ( − 4y 2 ) dy
3
0
 2
8 4 3
= y− y
3 3 0
= 48

6.2.3 Intégrale double sur un domaine D borné


2
On considère un domaine borne D Zdu Z plan réel R et f : D −→ R, on voudrait
calculer (si elle est définie ) l’intégrale f (x, y) dx dy .
D
Si le domaine D considéré n’est pas un rectangle mais borné, nous pouvons
l’inclure dans un rectangle R, considérer un quadrillage du rectangle R et définir
une somme double de Riemann sur les rectangles du quadrillage qui sont entièrement
contenus dans le domaine R. Si la somme double de Riemann tend vers une limite

143 a.benia@univ-alger.dz
6.2 Intégrale double Chapitre 6

I ∈ R lorsque ZleZ pas du quadrillage tend vers 0, alors la fonction f est intégrable
sur D et on a f (x, y) dx dy = I.
D

6.4 Théorème
Soient [a, b] (a < b) un intervalle fermé borné de R, g1 et g2 deux fonctions
continues sur [a, b] telles que ∀x ∈ [a, b], ϕ1 (x) 6 ϕ2 (x). Soit D le domaine de
R2 défini par

D = {(x, y) ∈ R2 ; a 6 x 6 b, ϕ1 (x) 6 y 6 ϕ2 (x)}.

Si f : D −→ R est une fonction continue, alors f est intégrable sur D et on a


 
ZZ Zb ϕZ2 (x)
f (x, y)dxdy =  f (x, y) dy  dx
 

D a ϕ1 (x)

Figure 6.3 D est compris entre les graphes de deux fonctions qui dépendent de x
et deux droites verticales.

Si D est un domaine compris entre les graphes de deux fonctions et deux droites
horizontales, dans ce cas D s’écrit sous la forme suivante

D = {(x, y) ∈ R2 ; c 6 y 6 d , ψ1 (x) 6 x 6 ψ2 (x)},

144 a.benia@univ-alger.dz
6.2 Intégrale double Chapitre 6

alors  
ZZ Zd ψZ2 (x)

f (x, y)dA = f (x, y) dx dy.


 

D c ψ1 (x)

Figure 6.4 D est compris entre les graphes de deux fonctions qui dépendent de y
et deux droites horizontales.

6.2.4 Propriétés générales de l’intégrale double

1. Soient f et g deux fonctions intégrables sur un rectangle fermé R alors


ZZ ZZ ZZ
(f + g)(x, y) dx dy = f (x, y) dx dy + g(x, y) dx dy.
R R R

2. Soient f une fonction intégrable sur un rectangle fermé R et λ ∈ R, alors


ZZ ZZ
λf (x, y) dx dy = λ f (x, y) dx dy.
R R

3. Soient f et g deux fonctions intégrables sur un rectangle fermé R telles que


pour tout (x, y) ∈ R, f (x, y) 6 g(x, y), alors
ZZ ZZ
f (x, y) dx dy 6 g(x, y) dx dy.
R R

145 a.benia@univ-alger.dz
6.2 Intégrale double Chapitre 6

4. Si f est une fonction intégrable sur un rectangle fermé R, alors la fonction


|f | est intégrable sur R et on a l’inégalité

ZZ ZZ
f (x, y) dx dy 6 |f (x, y)| dx dy.
R R

5. Si D = D1 ∪ D2 avec D1 et D2 disjoint
ZZ ZZ ZZ
f (x, y) dx dy = f (x, y) dx dy + f (x, y) dx dy.
D D1 D2

Exemple 6.3. ZZ
Calculons l’intégrale double x + y dx dy, avec
D

D = (x, y) ∈ R2 ; 0 6 x 6 1, x2 6 y 6 x .


ZZ Z1 Zx
f (x, y) dx dy = (x + y) dy dx
D 0 x2
Z1  x
y2
= xy + dx
2 x2
0
Z1 
x2 x4

2 3
= x + −x − dx
2 2
0
3
= .
20

6.2.5 Changement de variable dans une intégrale double

On donne maintenant l’énoncé du théorème de changement de variables, qui sera


également très utile pour calculer des intégrales doubles
6.5 Théorème
Soit l’intégrale double ZZ
I= f (x, y) dx dy.
D

146 a.benia@univ-alger.dz
6.2 Intégrale double Chapitre 6

On suppose que par le changement de variables



 x = a(u, v)
(u, v) ∈ ∆.
 y = b(u, v)

D est en bijection avec ∆, c’est à dire que l’on a l’équivalence

(x = a(u, v), y = b(u, v)) ∈ D ⇔ (u, v) ∈ ∆

On définit une nouvelle fonction g(u, v) par

g(u, v) = f (a(u, v), b(u, v)).

Alors
ZZ ZZ
f (x, y) dx dy = f (x(u, v), y(u, v))|Jg (u, v)| du dv
D
Z∆Z
= g(u, v)|Jg (u, v)| du dv.

6.2.6 Passage aux coordonnées polaires

Le changement de variables en coordonnées polaires correspond à poser (x, y) =


(r cos θ, r sin θ), avec les notations du théorème précédent, on considérer g(r, θ) =
(r cos θ, r sin θ). On a
∂x ∂x
cos θ −r sin θ
|Jg (r, θ)| = ∂r ∂θ
∂y ∂y = = r.
sin θ r cos θ
∂r ∂θ
alors ZZ ZZ
f (x, y) dx dy = f (r cos θ, r sin θ)r drdθ,
R ∆

Si f est continue sur le domaine

D = {(r, θ) ∈ R2 , α 6 θ 6 β, h1 (θ) 6 r 6 h2 (θ)},

147 a.benia@univ-alger.dz
6.3 Intégrale triple Chapitre 6

alors
ZZ Zβ hZ2 (θ)
f (x, y) dx dy = f (r cos θ, r sin θ)r drdθ.
D α h1 (θ)

Exemple 6.4. ZZ
1
Calculons l’intégrale double dx dy, avec
1 + x2 + y 2
D

D = (x, y) ∈ R2 ; 0 6 x 6 1, 0 6 y 6 1, 0 < x2 + y 2 6 1 .


On passe aux coordonnées polaires, en posant x = r cos θ et y = r sin θ. (x, y) ∈ ∆


si et seulement si 0 6 r 6 1 et θ ∈ [0, π2 ].
D’autre part, 1 + x2 + y 2 = 1 + r2 . La formule de changement de variables en
coordonnées polaires donne
π
Z1 Z2
r
I= dθ dr
1 + r2
0 0
Z1
π 1 2r
= dr
2 2 1 + r2
0
π 1
= ln 1 + r2 0
4
π ln 2
= .
4

6.3 Intégrale triple

6.3.1 Calcul d’une intégrale triple sur un parallélépipède

Soit f : [a1 , a2 ] × [b1 , b2 ] → R, on rappelle (voir les intégrales doubles) que


l’intégrale double de f sur le rectangle [a1 , a2 ] × [b1 , b2 ] est construite par passage à
la limite quand h → 0 de
M1 X
X N2
IR (f ) = (xi − xi−1 )(yj − yj−1 )f (xi , yj )
i=1 j=1

148 a.benia@univ-alger.dz
6.3 Intégrale triple Chapitre 6

b 1 − a1 b 2 − a2
xi − xi−1 = , yj − yj−1 =
N1 N2
(xi , yj ) ∈ Rij , Rij = [xi−1 , xi ] × [yj−1 , yj ].
Soit f : [a1 , b1 ] × [a2 , b2 ] × [a3 , b3 ] → R, on se propose de définir l’intégrale de
f sur le parallélépipède rectangle V = [a1 , b1 ] × [a2 , b2 ] × [a3 , b3 ]. Soient N1 , N2 , N3
trois entiers donnés

b 1 − a1 b2 − a2 b 3 − a3
xi − xi−1 = , yj − yj−1 = , zk − zk−1 = ,
N1 N2 N3

et effectuons le découpage du parallélépipède en parallélépipèdes élémentaires

ωijk = [xi−1 , xi ] × [yj−1 , yj ] × [zk−1 , zk ].

On définit alors
N1 X
X N2 X
N3
IE (f ) = (xi − xi−1 )(yj − yj−1 )(zk − zk−1 )f (xi , yj , zk ) , (xi , yj , zk ) ∈ ωijk .
i=1 j=1 k=1

Figure 6.6 Découpage du parallélépipède rectangle.

149 a.benia@univ-alger.dz
6.3 Intégrale triple Chapitre 6

6.4 Définition
Lorsque N1 , N2 et N3 tendent vers +∞, IE (f ) admet une limite dans R. Cette
limite est appelée intégrale triple de f sur E et on note
ZZZ
I= f (x, y, z) dx dy dz.
E

Le calcul d’une intégrale double sur un rectangle se ramène au calcul de deux inté-
grales simples, et le calcul de l’intégrale triple sur un parallélépipède se ramène donc
au calcul de trois intégrales simples

6.3.2 Calcul de l’intégrale triple sur un domaine E

Comme pour l’intégrale double, il est possible d’évaluer une intégrale triple au
moyen d’intégrales itérées. Nous avant plusieurs situations selon la définition du
domaine E.
6.1 Proposition
1. Si E est du type suivant :

E = (x, y, z) ∈ R3 ; a 6 x 6 b, g1 (x) 6 y 6 g2 (x), h1 (x, y) 6 z 6 h2 (x, y)




Alors
   
ZZZ Zb gZ2 (x) h2Z(x,y)

f (x, y, z) dx dy dz = f (x, y, z) dz  dy  dx.


   
 
E a g1 (x) h1 (x,y)

2. Si E est du type suivant-

E = (x, y, z) ∈ R3 |a 6 x 6 b, g1 (x) 6 z 6 g2 (x), h1 (x, z) 6 y 6 h2 (x, z)




Alors
   
ZZZ Zb gZ2 (x) h2Z(x,y)

f (x, y, z) dx dy dz = f (x, y, z) dy  dz  dx.


   
 
E a g1 (x) h1 (x,y)

150 a.benia@univ-alger.dz
6.3 Intégrale triple Chapitre 6

3. Si E est du type suivant

E = (x, y, z) ∈ R3 |a 6 y 6 b, g1 (y) 6 x 6 g2 (y), h1 (x, y) 6 z 6 h2 (x, y)




Alors
   
ZZZ Zb gZ2 (y) h2Z(x,y)

f (x, y, z) dx dy dz = f (x, y, z) dz  dx dy.


   
 
E a g1 (x) h1 (x,y)

6.3.3 Changement de variable dans une intégrale triple

Soit l’intégrale triple


ZZZ
I= f (x, y, z) dx dy dz.
E

On suppose que le changement de variables





 x = a(u, v, w)

y = b(u, v, w), (u, v, w) ∈ Ω



 z = c(u, v, w)

définit une bijection entre E et Ω. On a l’équivalence

(x = a(u, v, w), y = b(u, v, w)z = c(u, v, w)) ∈ E ⇔ (u, v, w) ∈ Ω

On peut définir une nouvelle fonction g(u, v, w) par

g(u, v, w) = f (a(u, v, w), b(u, v, w), c(u, v, w))

6.6 Théorème
Par le changement de variables ci-dessus, on a
ZZZ ZZZ
f (x, y, z) dx dy dz = g(u, v, w)|Jg (u, v, w)| du dv dw
E Ω

151 a.benia@univ-alger.dz
6.3 Intégrale triple Chapitre 6

Exemple 6.5.
Calculons l’intégrale
ZZZ
I= xyz(1 − x − y − z) dx dy dz
E

en utilisant le changement de variables

x = u(1 − v), y = uv(1 − w), z = uvw

où E est limité par les plans d’équation


x = 0, y = 0, z = 0 et x + y + z = 1

On a 


 x = u − uv

y = uv − uvw



 z = uvw,

ainsi 


 x+y+z =u

y + z = uv



 z = uvw.

Donc si (x, y, z) appartient à E





 u=x+y+z
y+z


v=
x+y+z
z



 w=
 .
y+z
L’application φ définie par

φ(u, v, w) = (u − uv, wv − uvw, uvw)

152 a.benia@univ-alger.dz
6.3 Intégrale triple Chapitre 6

réalise une bijection entre ∆ =]0, 1[3 et E.


Calculons le déterminant Jacobien de Φ

1−v −u 0
|JΦ (u, v, w)| = v(1 − w) u(1 − w) −uv
vw uw uv

1−v −1 0
2
= u v v(1 − w) 1 − w −1
vw w 1

1 − v −1 0
= u2 v v 1 0
vw w 1

= u2 v.

Comme

f (u(1 − v), uv(1 − w), uvw) = u3 v 2 w(1 − u)(1 − v)(1 − w).

Alors
ZZZ
I= f (u(1 − v), uv(1 − w), uvw)u2 v du dv dw
Z∆
ZZ
= u5 v 3 u(1 − u)(1 − v)(1 − w) du dv dw

Z 1  Z 1  Z 1 
5 6 3 4 2
  
= u − u du v −v dv w−w du
0
   0  0
1 1 1 1 1 1
= − − − .
6 7 4 5 2 3

153 a.benia@univ-alger.dz
6.3 Intégrale triple Chapitre 6

6.3.4 Passage en cylindrique

Le changement de variables en coordonnées cylindriques correspond à poser




 x = r cos θ, r > 0, 0 6 θ 6 2π

y = r sin θ,



 z = z.

(x, y, z) = (r cos θ, r sin θ, z), c’est-à-dire avec les notations du théorème à considérer
g(r, θ, z) = (r cos θ, r sin θ, z). On a
∂x ∂x ∂x
∂r ∂θ ∂z cos θ −r sin θ 0
∂(x, y, z) ∂y ∂y ∂y
|Jg (r, θ, z)| = = = sin θ r cos θ 0 = r ,
∂(r, θ, z) ∂r ∂θ ∂z
∂z ∂z ∂z 0 0 1
∂r ∂θ ∂z
alors ZZZ ZZZ
f (x, y, z) dx dy dz = g(r cos θ, r sin θ, z)r dz drdθ.
E Ω

Si f est une fonction continue sur E du type

E = {(x, y, z) ∈ R3 , (x, y) ∈ D, φ1 (x, y) 6 z 6 φ2 (x, y)}

La projection de E sur oxy est le domaine D

D = {(r, θ) ∈ R2 , α 6 θ 6 β, h1 (θ) 6 r 6 h2 (θ)}.

ainsi  
ZZZ ZZ φ2Z(x,y)

f (x, y, z) dx dy dz = f (x, y, z) dz  dx dy,


 

E D φ1 (x,y)

on connais comment calculer une intégrale double en passant par les coordonnées
polaires

ZZZ Zβ hZ2 (θ) φZ2 (r,θ)


f (x, y, z) dx dy dz = f (r cos θ, r sin θ, z)r dz drdθ.
E α h1 (θ) φ1 (r,θ)

154 a.benia@univ-alger.dz
6.3 Intégrale triple Chapitre 6

Exemple 6.6.
Calculons l’intégrale ZZZ
I= (x2 + y 2 + 1) dx dy dz
V

où V = {(x, y, z) ∈ R3 , x2 + y 2 6 1, 0 6 z 6 2}.
On utilise les coordonnées sphériques (x, y, z) = (r cos θ, r sin θ, z) et On intègre
sur le domaine
∆ = [0, 1] × [0, 2π] × [0, 2]

et
f (r cos θ, r sin θ, z) = 1 + r2

Alors
ZZZ
I= f (r cos θ, r sin θ, z)r drdθ dz
Z∆
ZZ
= (1 + r2 )r drdθ dz

Z 2  Z 2π  Z 1 
2
= dz dθ (1 + r )r dr
0 0 0

= 4π.

6.3.5 Passage en sphérique

Le changement de variables en coordonnées sphériques correspond à poser




 x= ρ sin φ cos θ, ρ > 0, 0 6 θ 6 2π, 0 6 φ 6 π



 y= ρ sin φ sin θ,


 z= ρ cos φ,


 ρ2 =

x2 + y 2 + z 2 .

155 a.benia@univ-alger.dz
6.4 Applications Chapitre 6

avec les notations du théorème précédent à considérer

g(ρ, θ, φ) = (ρ cos sin φ, sin θ sin φ, cos φ).

On a
ZZZ Z Z Z
f (x, y, z) dx dy dz = f (ρ sin φ cos θ, ρ sin φ sin θ, ρ cos φ)ρ2 sin φdρdθdφ.
E F

Exemple 6.7.
Calculons l’intégrale ZZZ
I= x2 + y 2 + z 2 dx dy dz,
D

où D est la sphère de centre O et de rayon R.


On utilise les coordonnées sphériques x = ρ cos θ cos ϕ, y = ρ sin θ cos ϕ et z =
ρ sin ϕ On intègre sur le domaine

π π
∆ = [0, R] × [−π, π] × [− , ],
2 2

et
f (ρ cos θ cos ϕ, ρ sin θ cos ϕ, ρ sin ϕ) = ρ2 .

Alors
ZZZ
I= f (ρ cos θ cos ϕ, ρ sin θ cos ϕ, ρ sin ϕ)ρ2 cos ϕdρdθdϕ
Z∆
ZZ
= ρ4 cos ϕdρdθdϕ

!
Z R  Z π  Z π/2
4
= ρ dρ dθ cos ϕdϕ
0 π −π/2

4πR5
= .
5

156 a.benia@univ-alger.dz
6.4 Applications Chapitre 6

6.4 Applications

6.4.1 Calcul des surfaces

Si D est un domaine borné de R, l’intégrale


ZZ
dx dy
D

représente le volume sous le graphe de la fonction f (x, y) = 1.


Ce solide Ω est un cylindre de hauteur H = 1 et de base D
ZZ
dx dy = Vol(Ω) = Aire(D) × H = Aire(D).
D

6.4.1.1 Calcul d’aire d’un domaine du plan

6.5 Définition (Aire d’un domaine du plan)


L’aire d’un domaine D borné de R2 est
ZZ
Aire (D) = dx dy.
D

Exemple 6.8.
Calculons I’aire du domaine borné D ⊂ R2 délimité par les courbes d’équation y =
x2 + 2x + 1 et y = x3 + 1.
On dessine D et on trouve les deux points d’intersection des courbes (−1, 0) et (0, 1)
On a donc

D = (x, y) ∈ R2 | −1 6 x 6 0, x2 + 2x + 1 6 y 6 x3 + 1


157 a.benia@univ-alger.dz
6.4 Applications Chapitre 6

Ensuite on applique
Z Z Fubini
Aire(D) = dx dy
D
Z0 xZ3 +1

= dx dy
−1 x2 +2x+1
Z0
x3 + 1 − x2 − 2x − 1 dx

=
−1
 0
1 1
= x4 − x3 − x2
4 3 −1
1 1
=− − +1
4 3
5
= .
12

6.4.1.2 Calcul d’aire d’une surface

On appelle D la région du plan xOy délimitée par la projection sur le plan xOy
de la surface représentative d’une fonction f , notée S. L’aire de la surface de S
délimitée par sa projection D sur le plan xOy est donnée par
s 
ZZ 2  2
∂f ∂f
A= + + 1 dx dy.
∂x ∂y
D

Exemple 6.9.
Calculons l’aire du paraboloïde

S = (x, y, z) ∈ R3 , z = x2 + y 2 , 0 6 z 6 h .


Puisque la surface S est égale au graphe de la fonction f (x, y) = x2 + y 2 définie


au-dessus du domaine
D = (x, y) : x2 + y 2 6 h .


Alors

158 a.benia@univ-alger.dz
6.4 Applications Chapitre 6

ZZ p
Aire(S) = 4x2 + 4y 2 + 1 dx dy
D

Z h√
= 2π 4r2 + 1r dr
0
π 3
= (4h + 1) 2 .
6

6.4.2 Calcul des volumes


6.6 Définition
Le volume d’un corps V est donnée par
ZZZ
Vol(V ) = dx dy dz.
D

où que D est le domaine délimité par ce corps.

Exemple 6.10.
Déterminons le volume intérieur à l’ellipsoïde d’équation

x2 y 2 z 2
+ 2 + 2 = 1,
a2 b c

où a, b et c désignent trois réels strictement positifs.


On effectue le changement de variables x = au, y = bv, z = cw. On note E
l’ellipsoïde. Il est clair que

(x, y, z) ∈ E ⇔ u2 + v 2 + w2 6 1, (u, v, w) ∈ B,

où B désigne la boule unité.


La matrice jacobienne du changement de variables est diagonale et constante, les
termes sur la diagonale valant a, b et c. La formule du changement de variables
donne ZZ ZZ Z
dx dy dz = abc du dv dw = abc du dv dw.
E B B

159 a.benia@univ-alger.dz
6.5 Exercices Chapitre 6


La dernière intégrale vaut le volume de la boule unité, c’est-à-dire . Le volume de
3
l’ellipsoïde est
4abcπ
.
3

6.5 Exercices sur le chapitre 6


Exercice 32.
Soit D le domaine

D = (x, y) ∈ R2 ; x > 0, y > 0, x + y 6 1 .



ZZ
Calculer f (x, y) dx dy dans les cas suivants :
D

1. f (x, y) = x2 + y 2 .

2. f (x, y) = xy(x + y).

Exercice 33. ZZ
Calculer l’intégrale double f (x, y) dx dy, avec
D
1− f (x, y) = cos(xy) et D = (x, y) ∈ R2 ; 1 6 x 6 2, 0 6 xy 6 π2 .


xy
2− f (x, y) = et D = {(x, y) ∈ R2 ; 0 6 x 6 1, 0 6 y 6 1, x2 + y 2 > 1} .
1 + x2 + y 2
p
3− f (x, y) = x2 + y 2 et D = {(x, y) ∈ R2 ; x2 + y 2 − 2x 6 0}.
xy
4− f (x, y) = 2 et D = {(x, y) ∈ R2 ; x > 0, y > 0, 1 6 x2 + y 2 6 4}.
x + y2
Exercice 34. ZZ
Calculer l’intégrale double x2 dx dy lorsque D = {(x, y); x > 0, 1 6 x2 + y 2 6 2}
D

Exercice 35.
Calculer l’aire de la région du plan suivante D = {(x, y); y 6 x 6 y 2 , 1 6 y 6 2}

160 a.benia@univ-alger.dz
6.6 Solutions des exercices Chapitre 6

Exercice 36.

ZZZ
z
1) Calculer l’intégrale triple p dx dy dz, où
x + y2
2
D

D = (x, y, z) ∈ R3 ; x2 + y 2 6 a2 et 0 < z < a .




ZZZ p
2) Calculer l’intégrale triple x2 + y 2 + z 2 dx dy dz où V est la boule de
V
centre (0, 0, 0) et de rayon R

Exercice 37.
Soit B la boule unité, et a > 1. Calculer
ZZZ
dx dy dz
p .
x2 + y 2 + (z − a)2
B

Exercice 38.
Calculer le volume du corps limité par le plan xOy, le cylindre x2 + y 2 = ax et la
sphère x2 + y 2 + z 2 = a2

Exercice 39.
Calculons le volume d’une portion de boule sphérique de centre (0, 0, 0) et de rayon
R et délimitée par deux plans parallèles au plan xOy .

6.6 Corrigé des exercices sur le chapitre 6


Corrigé de l’exercice 32

1− Soit (x, y) ∈ D alors

0 6 x 6 1, 0 6 y 6 1 − x,

161 a.benia@univ-alger.dz
6.6 Solutions des exercices Chapitre 6

ainsi
ZZ Z1 Z1−x
f (x, y) dx dy = (x2 + y 2 ) dy dx
D 0 0
Z1 1−x
y3

2
= x y+
3 0
0
Z1
2 (1 − x)3
= x (1 − x) + dx
3
0
Z1 
4x3

2 1
= − + 2x − x + dx
3 3
0
1 2 1 1
= − + − +
3 3 2 3
1
= .
6
2−
ZZ Z1 Z1−x
f (x, y) dx dy = (x2 y + xy 2 ) dy dx
D 0 0
Z1 1−x
x2 y 2 xy 3

= + dx
2 3 0
0
Z1 
x2 (1 − x)2 x(1 − x)3

= + dx
2 3
0
1
= .
30

Corrigé de l’exercice 33

1− On déduit de la définition de D que

π
1 6 x 6 2, 06y6
2x

alors

162 a.benia@univ-alger.dz
6.6 Solutions des exercices Chapitre 6

π
ZZ Z2 Z2x
f (x, y) dx dy = cos(xy) dy dx
D 1 0
Z2  π
 2x
1
= sin(xy) dx
x 0
1
Z2
1
= dx
x
1
= ln(2).
2− On a

0 6 x 6 1, 1 − x2 6 y 6 1.

Sachant que si u est une fonction positive, une primitive de u0 ln u est u ln u−u,
alors
Z1 Z1
xy
I = dy dx

(1 + x2 ) + y 2
0 1−x2
Z1 h
x i1
= ln 1 + x2 + y 2 √ dx
2 1−x2
0
Z1 Z1
x x
= ln(2 + x2 )dx − ln(2)dx
2 2
0 0
1 1 1
= (2 + x2 ) ln(2 + x2 ) − (2 + x2 ) 0 − ln 2
4   4
3 3 1
= ln − .
4 2 4
3− On a
x2 + y 2 − 2x = (x − 1)2 + y 2 − 1,

comme
x2 + y 2 − 2x 6 0

alors
(x − 1)2 + y 2 6 1.

163 a.benia@univ-alger.dz
6.6 Solutions des exercices Chapitre 6

D est le disque de centre (1, 0) et de rayon 1. En passant aux coordonnées


polaires, x = r cos θ et y = r sin θ.

L’équation du disque donne

r2 − 2r cos θ 6 0

ainsi

0 6 r 6 2 cos θ,

où θ ∈ [− π2 , π2 ].

La formule de changement de variables donne


π
Z2 2Zcos θ
I = r2 drdθ
− π2 0
π
2
Z
8
= cos3 θdθ.
3
− π2

Il reste à linéariser cos3 θ, ce que l’on fait en utilisant les nombres complexes :

1 3
cos3 θ = cos 3θ + cos θ.
4 4

Finalement, on trouve que


32
I= .
9
4− On utilise les coordonnées polaires, x = r cos θ et y = r sin θ. On a donc
1 6 r 6 2 et θ ∈ [0, π2 ].
La formule de changement de variables donne

164 a.benia@univ-alger.dz
6.6 Solutions des exercices Chapitre 6

π
Z2 Z2
r2 cos θ sin θ
ZZ
f (x, y) dx dy = rdθ dr
r2
D 1 0
π
Z2 Z2
1
= r sin(2θ)dθ dr
2
1 0
Z2
1 π
= r [− cos(2θ)]02 dr
4
1
Z2
1
= 2r dr
4
1
1  2 2
= r 1
4
3
= .
4
Corrigé de l’exercice 34
On passe en coordonnées polaires, avec x = r cos θ et y = r sin θ, on trouve
ZZ ZZ
2
x dx dy = x2 dx dy

R ]1, 2[×]− π2 , π2 ]
√ π
Z2 Z2
= r3 dr · cos2 (θ)dθ
1 − π2
π
√ 2 Z 2
 4
r (1 + cos(2θ))
= · dθ
4 1 2
− π2


= .
4

Corrigé de l’exercice 35
Par définition cette aire est donnée par l’intégrale de la fonction constante égale à 1
sur le domaine D. On calcule ensuite par tranche l’intégrale obtenue

165 a.benia@univ-alger.dz
6.6 Solutions des exercices Chapitre 6

 
ZZ Z2 Zy2
dx dy = dx dy
 

D 1 y

Z2
y 2 − y dy

=
1
2
y3 y2

= −
3 2 1
5
= .
6

Corrigé de l’exercice 36

1) On a
ZZ Za ZZ
dx dy
f (x, y, z) dx dy dz = zdz p ,
x2 + y 2
D 0 K

où K est le domaine K = {(x, y) ∈ R2 ; x2 + y 2 < a2 }.


En passant aux coordonnées polaires, x = r cos θ et y = r sin θ, alors (x, y) ∈
K implique que r2 = x2 + y 2 < a puis 0 6 r 6 a et θ ∈ [0, 2π[, on trouve

ZZ Z2π Za
dx dy
p = dθ dr = 2πa.
x2 + y 2
K 0 0

Za
a2
Puisque zdz = , on en déduit que
2
0
ZZ
f (x, y, z) dx dy dz = πa3 .
D

2) On utilise les coordonnées sphériques, en posant x = ρ cos(θ) sin(φ), y =


ρ sin(θ) sin(φ) et z = ρ cos(φ). Le Jacobien est ρ2 sin(φ), on a
ZZZ p ZZZ
x2 + y 2 + z 2 dx dy dz = ρρ2 sin(φ)dρdθdφ
V ]0,R[×]0,2π[×]0,π]

166 a.benia@univ-alger.dz
6.6 Solutions des exercices Chapitre 6

On a ici une intégrale triple d’une fonction à un produit de fonctions dépen-


dant de chaque coordonnée sur un pavé. On a
ZZZ ZR Z2π Zπ
2 3
ρρ sin(φ)dρdθdφ = ρ dρ · dθ · sin(φ)dφ
]0,R[×]0,2π[×]0,π] 0 0 0
4 R
 
ρ
= · 2π · [− cos(φ)]π0
4 0
ρ4
= 2π · 2
4
= πR4 .

Corrigé de l’exercice 37
On passe en coordonnées sphériques, en posant



 x = r sin θ sin φ

y = r cos θ sin φ



 z = r cos φ.

On obtient
Z1 Zπ Zπ
r2 sin φ
ZZZ
dx dy dz
p = p dθdφ dr
x2 + y 2 + (z − a)2 r2 + a2 − 2ar cos φ
B 0 −π 0
Z1 Zπ
sin φdφ
= 2π r2 p dr.
r2 + a2 − 2ar cos φ
0 0

On calcule l’intégrale au centre en effectuant le changement de variables t = r2 +


a2 − 2ar cos φ, dt = 2ar sin φdφ. On trouve
(r+a)2
ZZZ Z1 Z
dx dy dz dt
p = 2π r2 √ dr
x + y 2 + (z − a)2
2 2ar t
B 0 (a−r)2
Z1

= r2 dr
a
0

= .
3a

167 a.benia@univ-alger.dz
6.6 Solutions des exercices Chapitre 6

Corrigé de l’exercice 38
On ferra le calcul dans le cas a = 1, pour obtenir le cas général il suffit de multiplier
par a3 .

On a



 x2 + y 2 + z 2 6 1,

x2 + y 2 6 x,



 z > 0.

En passant aux coordonnées cylindrique ces contraintes s’écrivent





 r2 + z 2 6 1,

r2 6 rcos θ,



 z > 0,

soit 


 r2 + z 2 6 1,

r 6 cos θ,



 z > 0,

où r ∈ [0, 1].
quand r est finie θ varie de − arccos r à arccos r

168 a.benia@univ-alger.dz
6.6 Solutions des exercices Chapitre 6

Le volume du domaine à l’expression intégrale



Z1 arccos
Z r Z1−r2 Z1 √
r dzdθ dr = 2r 1 − r2 arccos r dr
0 − arccos r 0 0
1 Z1 3
(1 − r2 ) 2

2 3 2
= − 1 − r2 2 arccos r − √ dr
3 0 3 1 − r2
0
Z1
2π 2
1 − r2 dr

= −
32 3
0
 
2 π 2
= − .
3 2 3

Corrigé de l’exercice 39
Soit K cette portion. Alors

K = (x, y, z) ∈ R3 ; x2 + y 2 + z 2 6 R2 et a 6 z 6 b .


En passant aux coordonnées cylindrique ces contraintes s’écrivent





 r 2 + z 2 6 R2 ,

0 6 θ < 2π,



 a 6 z 6 b,

Le volume du domaine à l’expression intégrale


ZZZ
Vol(K) = dx dy dz
K

Z2π Zb Z2 −z2
R

= r dr dzdθ
0 a 0
Zb  2
√R2 −z2
r
= 2π dz
2 0
a
b
z3

2
= R z−
3 a
(b − a)3
 
2
= R (b − a) − .
3

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BIBLIOGRAPHIE

[1] A. Avez, Calcul différentiel, Collection Maîtrise de Mathématiques Pures, Mas-


son, Paris, 1983.

[2] A. Djadane, B.K. Sadallah ; calcul dieeérentielle ; OPU, Alger, 1992.

[3] H. Cartan, Calcul différentiel, Collection Méthodes, Hermann, Paris, 1967.

[4] G. Christol, A. Cot et C.-M. Marle, Calcul Différentiel, Ellipses, 1997.

[5] B. El Mabsout, Calcul différentiel, Exercices, Masson, 1995.

[6] N. Piskounov ; Calcul différentielle et intégral (tome 1 et 2) ; Edition Mir, Mos-


kou.

[7] F. Rideau, Exercices de Calcul différentiel, Hermann, 1979.

[8] F. Rouvière, Petit guide de calcul différentiel à l’usage de la licence et de l’agré-


gation, Cassini, 1999.

[9] S. B. Gavage, Calcul différentiel et Equations Différentielles, cours et exercices


corrigés, Dunod, 2014.

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