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Passer du modèle transmissif à un modèle

de l’apprentissage guidé
● François Guillemette

Réalisé par: Encadré par:

OUKHSSANE Chaima Pr.ANAFLOUS Mohammed

Année scolaire

2022/2023
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Résumé
S'appuyant sur les résultats de la recherche sur l'efficacité pédagogique, plusieurs
établissements d'enseignement supérieur transforment leurs méthodes d'enseignement
en mettant l'accent sur le fait que l'apprentissage et la réussite des étudiants dépendent
largement de la façon dont ils sont enseignés. Dans cet article, nous essayons
d'expliquer le passage d'un modèle de transmission binaire unilatéral à un modèle
multilatéral tripartite en termes d'engagement partagé des enseignants et des
apprenants, chacun dans leurs rôles respectifs, dans la perspective de comprendre et
de transformer le monde.

Les dernières recherches portent sur la fonction pédagogique des enseignants


universitaires, y compris les pratiques et croyances les plus répandues. Dans la pratique
pédagogique des enseignants au niveau postsecondaire, le modèle transmissif
demeure omniprésent. Dans ce contexte où le cours magistral est la pratique quasi
exclusive, l'enseignement a pour but de transmettre des connaissances de l'enseignant
à l'élève.

Depuis les années ‘60, les innovations pédagogiques sont majoritairement


technologiques sans s'écarter du modèle transmissif ou du cours magistral.De plus, les
enseignants du supérieur, en général, ne voient pas la nécessité de fonder leurs
pratiques pédagogiques sur des recherches qui porteraient sur la pédagogie.

La valorisation de la fonction pédagogique en enseignement supérieur prend la forme


de formation pédagogique qui se focalise seulement sur L’utilisation du numérique dans
l’enseignement.

les enseignants sont censés être autonomes et motivés suffisamment pour une prise
en charge de leurs études malgré que les étudiants ne sont pas motivés.

La méthodologie qui a été utilisée pour cette recherche est une méthodologie de
recherche-action[La recherche-action (ou recherche-intervention, ou encore
recherche-expérimentation) est une démarche et une méthodologie de recherche
scientifique qui vise à mener en parallèle et de manière intriquée l'acquisition de
connaissances scientifiques et des actions concrètes et transformatrices sur le
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terrain]en présentant deux orientations fondamentales empruntées par l’UOF[


l’Université de l’Ontario français], soit celle de sortir du modèle transmissif et celle
d’entrer dans un modèle de pédagogie.

Dans les sciences de la communication, les sciences cognitives, les neurosciences, les
sciences de l'éducation, aucune recherche ne soutient le modèle transmissif, c'est-à-dire
la croyance que la connaissance peut être transmise d'un émetteur à un récepteur. Le
modèle transmissif est basé sur l'illusion que la connaissance est transmise d'une
personne savante à une personne ignorante. De plus, il réduit souvent l'apprentissage à
la rétention.

Au 21ème siècle, à l’université, il est nécessaire de développer des compétences de


recherche d'informations et de développer des compétences qui impliquent une bonne
mobilisation des connaissances. Et puis, cette réduction de l'apprentissage à la
rétention est le résultat d'une méconnaissance du fonctionnement de la mémoire.

À l'UOF, le rejet du modèle transmissif ne repose pas uniquement sur un désir


d'originalité ou d'innovation. Elle s'enracine dans une volonté de transformer le présent
et l'avenir des étudiants, en les plaçant résolument sur la voie d'une réussite progressive
tout au long de leur vie. Ce rejet s'enracine aussi dans l'accrochage aux résultats de la
recherche scientifique qui permettent de faire en sorte que la réussite pour tous ne soit
plus un slogan mais une réalité concrète.

Il ne suffit pas de refuser le modèle transmissif. Il faut choisir le modèle


approprié(modèle du maître ou du pédagogue). Dans le modèle du maître , celui qui sait
transfère son savoir à celui qui ne sait pas dont l'étudiant est passif, surtout s'il n'a
besoin de conserver que le contenu qui lui est présenté pour pouvoir le restituer lors
d'un examen. tandis qu’au modèle du pédagogue, l’enseignant ne se positionne pas en
propriétaire des savoirs, mais guide l'élève dans son rapport au savoir.

Pour sortir du modèle transmissif ,on peut penser l’enseignement en modèle


trinaire(triangle didactique) à la place du modèle binaire pour que l’enseignant soit un
passeur culturel ou un médiateur culturel.

Après le rejet du modèle transmissif, l’UOF s’est engagée dans l’approche de


l’apprentissage expérientiel(l’approche de Kolb) où l’enseignant est un guide de
l’apprentissage actif des étudiants.
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Cette théorie ou approche a connu plusieurs malentendus qui sont très répandus et
persistants:

1.Le malentendu découle d'une incompréhension de l'expression de Dewey "learning by


doing ". En fait, Dewey a clairement indiqué que ce qui fait apprendre est la réflexion sur
l'expérience, et non l'expérience elle-même. Selon Dewey, l'expérience est essentielle
pour apprendre mais on n'apprend pas à partir de l'expérience. Par conséquent,
l'expérience ne mène pas nécessairement à l'apprentissage.Sans réflexion, l'expérience
n'est pas une source d'apprentissage.

2. il y a un malentendu sur le terme lui-même d’expérience. Pour Dewey, et pour Kolb à


sa suite, l’expérience ne peut être à la source de l’apprentissage que si elle est« perçue »
par les sens. Elle ne se limite pas à l’observable, mais elle ne peut servir à
l’apprentissage que si elle est observée et objectivée par ces deux phases de la
réflexion que sont la prise de conscience et l’abstraction . Dans tout ce courant
psychologique et philosophique, ce qui fait qu’un événement devient une expérience,
c’est la conscience que la personne en a.

3. La réduction des phases de l’approche par exemple, lorsqu’on pense qu’il suffit de
vivre une expérience pour apprendre. Par exemple encore, lorsqu’on pense qu’il suffit de
comprendre ce qui s’est passé dans l’expérience pour apprendre de cette expérience, ou
encore qu’il suffit d’améliorer l’expérience pour progresser dans l’apprentissage.

4. Il y a un risque de mal comprendre le modèle de Kolb lorsqu'on suppose que les


apprenants peuvent "sauter" une ou plusieurs étapes à l'intérieur des étapes. Nous
réservons donc le terme de réflexion à la phase d'abstraction, de conceptualisation.

5. Il y a beaucoup de malentendus qui viennent d’une survalorisation d’une phase par


rapport aux autres ou par rapport à l’ensemble du cycle. Lorsqu’on survalorise la phase
d’observation, on risque d’en rester à l’extériorité de l’expérience sans tenir compte de
sa dimension intérieure. Enfin, lorsqu’on survalorise la phase de l’expérimentation
active, on risque de figer l’apprentissage dans des protocoles ou des routines à
reproduire à répétition.
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6. Dans le modèle de Kolb, des conditions existent pour que l’expérience soit favorable à
l’apprentissage. Il faut que la responsabilité éthique des conséquences de l’expérience
ne repose pas uniquement sur l’étudiant. Il faut que l’expérience soit poursuivie jusqu’à
la réussite.

7.L’obligation de la structuration de la réflexion sur l’expérience :Le processus proposé


par Kolb est l’aboutissement de l’intégration de plusieurs théories concernant la
réflexion sur l’expérience : celle de Dewey d’abord , celle de Piaget , celle de Lewin , celle
de Freire .

8.Dans l’approche inductive, l’expérience précède la théorisation, ou la


conceptualisation, au contraire d’une approche déductive.

Dans la logique de l'apprentissage expérientiel, il y a une démarche(pédagogie de la


pratique guidée) qui considère que l’apprentissage est une pratique et qui considère que
l’enseignement consiste à guider ou diriger explicitement cette pratique . Il s’agit pour
l’enseignant de « diriger » l’apprenant dans sa pratique, dans son apprentissage actif,
sans apprendre à sa place.Elle se caractérise par sa visibilité pour l’apprenant et pour
l’enseignant. Les consignes sont claires et mènent les apprenants à l’action.

Le guidage prend différentes formes selon les étapes du déroulement d’une période
d’enseignement-apprentissage qui se trouvent en amont et en aval de la pratique
guidée. Ici encore, les phases et les étapes sont à prendre avec flexibilité et adaptation
aux situations concrètes. Enfin, il présente les indicateurs de réussite.

L’enseignant propose aussi l’entraide entre étudiants par l’enseignement réciproque. Il


est important de « situer » l’apprentissage dans une famille de situations en précisant
aux étudiants les caractéristiques concrètes de cette famille de situations.
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Analyse & Réaction


Cet article étudie la façon ou la méthode de passer du modèle transmissif – qui
considère l’enseignement est un transmission de savoir dont la tête de l’élève est
considérée comme « vide » c’est à dire il ne sait rien , le cours est sous forme d’un cours
magistral, le rôle du professeur est de communiquer le savoir le plus clairement
possible ,tandis que Le rôle de l’élève est d’écouter en évitant les erreurs tout au long du
processus. Ce modèle a prouvé son efficacité sous forme d’acquisition de
connaissances et gain de temps, car l’enseignement est groupé.Mais malgré ses
avantages,le modèle transmissif présente plusieurs inconvénients:il nécessite
l’attention de tous les élèves, des prérequis que les élèves n’ont pas forcément
(connaissances antérieures), la tête de l’élève n’est pas vide et le niveau des élèves n’est
pas le même – en passant par l’approche de l’apprentissage expérientiel(l’approche de
Kolb)-- L’apprentissage expérientiel est une stratégie qui place directement les
apprenants dans des situations reflétant le plus fidèlement possible la réalité afin qu’ils
puissent réaliser leurs apprentissages. Celle-ci est axée sur le processus
d’apprentissage plutôt que sur les résultats. David Kolb a proposé un modèle du cycle
d’apprentissage comprenant quatre phases : l’expérimentation concrète, l’observation
réfléchie, la conceptualisation et l’émission d’hypothèses. Cette stratégie préconise que
les apprenants soient pleinement impliqués dans leur processus d’apprentissage et se
sentent responsables de leurs actions– à un modèle de l’apprentissage guidé(La
pratique guidée) –La pratique guidée est une phase de l’enseignement explicite qui
succède au modelage ou s'y intègre. Durant la pratique guidée des interactions
fréquentes entre l’élève et l’enseignant se produisent. L’enseignant n’est plus le modèle
que l’élève observe attentivement comme c’est le cas lors du modelage. L’élève ne fait
pas encore toute la tâche seul avec une rétroaction limitée, comme ce sera le cas lors
de la pratique autonome –.La pratique guidée permet à l’enseignant de suivre pas à pas
la progression des élèves et de leur fournir le soutien approprié. L’objectif est de guider
l’élève tandis qu’il s’approprie les concepts modelés préalablement. L’enseignant exerce
pour cela un questionnement et une rétroaction régulière.
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L’enseignant peut faciliter le processus de mémorisation en posant des questions qui


vont obliger les élèves à traiter et à solliciter les notions enseignées. Il leur demande par
exemple de justifier des étapes ou de récapituler les éléments principaux. Les bonnes
questions exigent que les élèves traitent et répètent le matériel.

Les enseignants les plus efficaces demandent à leurs élèves d’expliquer comment ils
ont procédé pour arriver à trouver leur réponse. Les moins efficaces posent non
seulement moins de questions, mais aussi n’interrogent pratiquement jamais les élèves
sur leurs façons de faire.

Finalement, je trouve qu’on peut enseigner par les deux méthodes mais ça dépend de
situations ou autrement dit selon le type d’activité ou contenus enseignés.

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