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L'analyse Fondamentale
L'analyse Fondamentale
Le but est d'évaluer au plus juste la valeur du titre d'une société en utilisant des informations pertinentes.
Pour cela on utilise trois types d'analyse. Il ne faut pas la voir comme une science mais comme un
croisement de nombreuses disciplines.
L’évaluation d’une société ne passe pas uniquement par l’analyse comptable, mais aussi une analyse
stratégique visant à déterminer par exemple le positionnement de la société étudiée par rapport à ses
concurrents ou à son secteur d’activité. Une analyse macro-économique s’avère également nécessaire pour
comprendre l’environnement au sein duquel opère l’entreprise.
I : L'analyse financière
L'analyse financière fait appel a diverses méthodes. Une qui est très utilisée est l'analyse financière par la
méthode des ratios. Elle permet, grâces aux chiffres du bilan et du compte de résultat de faire ressortir les
éléments principaux des comptes d'une entreprise.
Nous allons nous intéresser plus particulièrement à cette analyse car elle devient indispensable pour évaluer
rapidement une entreprise. Un ratio est un rapport entre deux chiffres significatifs. Le résultat donné permet
de comparer une entreprise à une autre dans un même secteur d'activité.
Analyse de l'activité :
On établie ces ratios pour cerner l'activité de l'entreprise et son évolution. Ces ratios apportent des
informations concernant la prise de décision, de gestion, ou à la prise de décision stratégique.
Évolution du chiffre d'affaire :
((CAn - CAn-1)x100) / (CAn-1)
Taux de marge commercial :
(marge commerciale x 100) / Ventes de marchandises
Taux de marge brute :
(marge brut x 100) / production de l'exercice
Taux de valeur ajoutée :
(Valeur ajoutée x 100) / Chiffre d'affaire
Analyse de la rentabilité :
On établie ces ratios pour repérer le niveau de formation du résultat.
Rentabilité de l'exploitation
(résultat d'exploitation x 100) / chiffre d'affaire
Poids du financement
(résultat financier x 100) / chiffre d'affaire
Rentabilité courante
(résultat courant x 100) / chiffre d'affaire
Rentabilité de l'exercice
(résultat exercice x 100) / chiffre d'affaire
Analyse de la liquidité :
Il faut tout d'abord se munir des chiffres du fonds de roulement et des besoins en fonds de roulement.
I. Délais de rotation des stocks (en jours) :
Stocks de marchandises :
(stock moyen de marchandises x 360) / coût d'achat des marchandises vendues
Les stocks de matières premières :
(Stocks moyens des matières premières x 360) / coût d'achat des matières premières
utilisées
Les produits finis :
(Stocks moyens de produits finis x 360) / Production vendue de biens
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II. Délais moyens de règlement (en jours) :
Rotation des créances clients :
((comptes clients rattachés + effets escomptés non échus - avances et acomptes reçus)
x360) / Ventes TTC
Rotation des dettes fournisseurs :
((comptes fournisseurs et rattachés - avances et acomptes versés) x 360) / Achats TTC
II : L'analyse boursière
L'analyse boursière s'appuie sur un élément principal pour l'actionnaire : l'action. Cette analyse permet à
l'investisseur de compléter son analyse financière et donner des hypothèses quant à la santé de l'entreprise et
à celle du cours de l'action. Nous allons vous proposer une analyse en 5 points
La capitalisation boursière :
De temps en temps, pour fidéliser ses actionnaires, une entreprise utilise l'attribution gratuite de x action
pour y actions détenues. Aussi, une entreprise peut utiliser la division au nominal pour rendre le marché plus
liquide. Tout cela pour dire qu'une action doit être comparé avec attention. L'action d'une société S peut être
différente d'un année à l'autre.
Pour rendre le marché plus liquide une entreprise peut avoir recours à la division au nominal de l'action, ce
qui multiplie le nombre d'action en circulation.
Exemple
Prenons le cas d'une action à 150 dirhams. Si une entreprise divise par 5 le nominal de son action, il y aura 5
fois plus d'action en circulation. Pour ajuster le cours il suffit de le diviser par 5. Comme l'action est 150
dirhams, son ajustement sera 30 dirhams. Le coefficient d'ajustement est de 1/5.
Pour récompenser les actionnaires fidèles à l'entreprise, celle-ci peut avoir recours à l'attribution gratuite.
Ceci ne signifie pas que vous avez gagner une action gratuite.
Exemple
Si une entreprise compte 100 000 actions pour un actif net par titre de 1000 dirhams. Elle distribue une
action gratuite pour deux détenues. Celui qui possède 2 actions, donc 2000 dirhams de l'actif se retrouve
avec trois actions. L'actif par titre après distribution est de 667 dirhams, soit 2000/3. Le coefficient de
d'ajustement est de 2/3 dans l'exemple.
Bénéfice par action
Indicateur très précieux qui va fournir des informations importantes pour le PER.
On le calcul de la façon suivante:
BPA = (Bénéfice net de l'exercice) / (nombre d'action total composant le capital de l'entreprise)
Le bénéfice net qui est pris en compte est celui qu'on a vu en analyse financière, c'est à dire celui du compte
de résultat net consolidé du groupe. De plus, si le résultat est une perte, le calcul ne sert à rien.
Il faut aussi prendre en compte dans le calcul toutes les actions qui existent pour la société :
- Actions
- Actions nouvelles
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- Certificats d'investissement
- Obligations convertibles
- Bons de souscriptions
- Les actions à dividende prioritaires
Pour se rendre compte de l'évolution de cet indicateur, vous pouvez l'analyser sur plusieurs années
consécutives. En général, il croît chaque année
Le rendement
rendement = (dividende global) / cours de l'action
Le dividende global s'agit du dividende net versé à chaque action augmenté de l'avoir fiscal. Par exemple, si
mon dividende est de 10 dirhams, l'avoir fiscal sera de 5 dirhams (50% du dividende). Le dividende global
sera 15 dirhams. Si le cours de l'action est de 500 dirhams le rendement sera de15 / 500 = 0.03 = 3%.
Le rendement adéquat :
Dans de nombreux cas le rendement d'une action n'est pas significatif - par exemple 1 % -, mais les
actionnaires y sont restés sensibles. Cependant, un bon rendement peut difficilement constituer une raison
valable d'achat d'une action : il ne peut être le seul critère de jugement. Encore faut-il, en effet, que ce
rendement soit durable et que la société reste profitable.
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L'actionnaire n'est pas lésé avec un rendement faible : la partie du bénéfice non distribuée est utilisée à
l'investissement. Et, lorsque la société est dynamique et bien gérée, cette politique est plus profitable à
l'actionnaire qui récupérera bien plus que le rendement sous forme de plus-value.
L'analyse fondamentale est basée sur le comportement des variables environnementales qui ont un effet direct ou
indirect sur l'évolution des cours. Parmi ces variables, nous pouvons citer : le taux d'intérêt, le rendement des
placements alternatifs (notamment la rémunération des bons du trésor et les dépôts bancaires), le PIB, l'épargne
nationale, les événements politiques (élections), etc
L'AF conserverait sa part de pertinence si l'information sur les marchés était pure et parfaite (pour
reprendre un terme de microéconomie). Or, il n'en est rien. C'est même tout le contraire : l'information
est devenue mensongère, suspecte et manipulatrice. Quel véracité faut-il accorder aux communiqués
rassurants d'un PDG ou d'un analyste sur une société dont le cours plonge ?A moins d'être naïf ou
stupide,évidemment aucune. Même les informations légales sensées avoir été contrôlées et vérifiées (les
comptes annuels certifiés) ne sont pas vraiment dignes de confiance (voir l'affaire Enron, Worldcom,
Xerox,....)Et même si les comptes sont sincères, des surprises désagréables sont toujours possibles grâce
à de nombreux artifices comptables légaux. Les changements de méthode comptables, les provisions,
les engagements hors bilan en fournissent les meilleurs exemples récents .Pratiques que l'on retrouve
comme par hasard dans certaines sociétés en pleine déprime boursière : France Telecom, Vivendi
Universal, Altran,.
2/ Le ravage du Goodwill
La méthode des DCF est la méthode de base d'évaluation utilisée lors de chaque analyse fondamentale.
La méthode des DCF ne doit normalement s'appliquer que pour des sociétés matures ayant des
performances ultérieures constantes. Ce qui aurait dû exclure naturellement toutes les valeurs
technologiques et internet de ce modèle de valorisation. Ne chercher pas plus loin le pourquoi des prix
délirants d'introductions en Bourse de valeurs comme : Wanadoo, Gemplus, Oberthurd Card,
Complete,.... L'équation est simple : Méthode d'évaluation inadéquate + Prévisions sur optimistes =
Acheteurs tondus. Les faits parlent d'eux même (variation par rapport au cours d'introduction) :
Wanadoo - 75 %, Oberthurd - 85 %, Gemplus - 88 %, Completel -98 %Avoir utiliser la méthode du
DCF pour définir un objectif de cours pour les valeurs techno, c'est une escroquerie morale et
financière.
Cette différence est le goodwill ou survaleur qui doit être comptabilisé au passif de la société acheteuse
pour y être amorti (sur une durée de 5 à 20 ans).
Les analystes financiers ne tiennent pas compte de ce goodwill pour leur évaluation. Le PER estimé est
toujours avant survaleur. Cette approche est légitimée par le gourou des fondamentalistes : Warren
Buffet. En effet, pour Buffet le goodwill est un artifice comptable et n'a pas de réalité économique et
financière (les amortissements des survaleurs ne donnent pas lieu à un décaissement). L'approche de
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Buffet est intelligente si on tient compte des conditions qu'il pose : l'entreprise doit avoir une croissance
régulière sur plusieurs années antérieures et une bonne visibilité. Or, les analystes (toujours eux) ont mis
à la poubelle les conditions limitatives définies par Buffet.
De ce fait, il y a eu une forte prime à la croissance externe : peu importe le prix payé ; toute acquisition
est bonne à prendre car elle permet de réévaluer le business plan et donc accroitre sa valorisation. A
court terme et tant que le marché est en plein boum, les problèmes n'apparaissent pas et la course à
l'acquisition fait exploser les résultats et les cours des sociétés acheteuses. Les conditions sont idéales
pour une bulle spéculative car il suffit d'acheter ses concurrents pour voir le cours de l'action montée.
C'est l'époque de l'argent facile, tout monte, on a l'impression que rien ne peut stopper la spirale des
rachats et des hausses de cours (l'un entrainant l'autre). Passé le moment d'euphorie, le retour à la réalité
est brutal et dévastateur :
Rémunérations des intérêts minoritaires. Chaque acquisition donne lieu à des paiements
d'intérêts minoritaires étalés sur le futur. Or, la trésorerie de la société a déjà été mise à
mal par l'acquisition et il va falloir en plus dégager suffisamment de cash pour payer les
minoritaires. C'est pour cela que de nombreuses sociétés ont eu un besoin vital de
nouvelles augmentations de capital et ont vu leurs cours s'effondrer quand elles n'ont pu
les réaliser du fait des conditions du marché. Les exemples abondent : A Novo, Genesys,
Vivendi Universal, FT,.... Sans l'exclusion du Goodwill dans les PER, il n’y aurait pas eu
les excès à la hausse lors de la phase intensive de rachats puisque les inconvénients de la
croissance externe auraient été inclus dans les valorisations grâce au Goodwill.
L'AF porte en elle le germe destructeur de l'obstination. Prenons un exemple : Un individu repère une
société qui est puissamment sous évaluée par rapport à ses concurrents et offre des perspectives
prometteuses avec un PER bas. Persuadé de faire une affaire, il l'achète à 10 dh. 2 mois plus tard, elle
cote 8 dh. Si à 10 dh, la société est bon marché, il est clair qu'à 8 dh, c'est vraiment donné. L'acheteur
va se renforcer. Il fait ce qu'on appelle une moyenne à la baisse : il diminue son prix de revient moyen
par des rachats plus bas en espérant une remontée postérieure. Ce type de comportement est cohérent
vis à vis de l'approche fondamentale mais elle est suicidaire dans un marché baissier. L’achat en
moyennant à la baisse est l'erreur classique du débutant et je pense que tout investisseur l'a fait au moins
une fois dans sa vie boursière. Ce qui faut retenir, c'est que ce ne sont pas seulement les fondamentaux
qui font la valorisation d'une société, mais aussi la loi de l'offre et de la demande. Or, l'offre et la
demande n'apparaît évidemment pas dans l'AF puisqu' elle est indépendante de la société étudiée.
Les analystes, dont le métier est de donner des recommandations en fonction de leurs propres analyses
fondamentales ont perdu toute crédibilité. De forts conflits d'intérêts rendent leurs avis et études
suspectes voire franchement malhonnêtes. De nombreux procès sont en cours aux USA contre leurs
pratiques professionnelles (Goldman Sachs a d'ailleurs plaidé coupable pour mettre un terme aux
poursuites judiciaires) .Bon nombre de maisons de courtage savent qu'elles ont trop tiré sur la corde et
adoptent un profil bas. Mais il y a eu trop d'excès d'hypocrisie, de tricherie, de manipulation pour que
les dégâts restent limités et ponctuels. Par leur manque de déontologie, l'ensemble de la profession
financière (Analystes,Teneurs de marchés, Auditeurs, Banques, Organismes de prévisions,...) a cassé
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l'élément le plus important d'un marché financier : la confiance. Le Congrès US vient de voter un
renforcement pénal pour prévenir les excès nocifs du passé. Mais être obligé de recourir à la loi est
toujours un constat d'échec. La confiance ça se décrète pas, ça se mérite. Et il faudra plus qu'une loi
pour restaurer la confiance trahie... Néanmoins souhaitons que tous ces scandales, faillites, escroqueries
porteront les fruits d'un renouveau assaini.
Analyse statique