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INTRODUCTION
Lorsque nous prenons la décision d’investir dans un projet, il est important de
s’assurer que le projet est viable ou qu’il est viable parmi tant d’autres. En effet, lorsqu’une
personne choisit d’investir dans un projet x, elle y engage ses fonds souvent en renonçant à
une consommation finale ou immédiate. Ce choix peut être effectué au détriment d’un autre
investissement.
D’un point de vue financier, l’investissement est caractérisé par un ou des flux de
dépenses certaines dans le but d’obtenir un ou des flux de recettes futures et incertaines.
Par nature, un investissement est risqué parce que la décision repose sur la
confrontation entre une certitude et une incertitude.
En outre, dans le cas d’une entreprise, la pérennité de son activité impose que celle-ci
renouvelle ou accroisse son potentiel de production et de commercialisation.
La décision d’investir est donc lourde de conséquence car :
- Elle engage l’ensemble sur le long terme ;
- Elle peut être irréversible ;
- Elle repose sur des prévisions qui ont une grande part d’aléas.
Investir est toujours un pari sur l’avenir, il y a donc en permanence des choix à opérer qui
sont associés à un niveau de risque.
Il y a en effet des investissements qui peuvent s’avérer inadéquats et les risques encourus
sont d’abord individuels. Mais dans certaines situations, l’erreur est assez répandue pour avoir
des effets macro économiques sensibles (crise). C’est pourquoi, l’Etat intervient souvent de
façon indirecte pour des projets d’investissement individuel.
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CHAPITRE 1: DEFINITIONS DE QUELQUES CONCEPTS ET DIFFRENTES
ETAPES D’UN PROJET
1.1.1 L’INVESTISSEMENT
1.1.2 LE PROJET
Un projet peut se dérouler sur plusieurs années comptables. Les flux dépendants (dépenses et
recettes) doivent être prévus et estimés pour les années que va durer le projet. La 1ère année
étant l’année d’installation du projet (année d’investissement du projet) est souvent appelée
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année 0. Par exemple le projet de construction d’un hôpital : le projet doit être exécuté en 2
phases.
Pour la 1ère phase : l’année 0 correspond à la construction des bâtiments,
l’installation des équipements et de recrutement du personnel.
- L’année 1 sera l’année d’exploitation. Mais elle peut concerner seulement un service
de consultation.
Si dans une 2e phase, le promoteur décide d’ajouter des services spécialisés, le
projet peut s’étendre, les études préalables à l’extension du projet peuvent être
entreprises après cette 1ère phase et nécessite également la construction de bâtiment
et l’installation d’équipements.
Cette phase peut constituer l’année 0 de la 2e phase.
Remarque : cette 2e phase peut intervenir plusieurs années après le démarrage de la 1ère phase.
Elle consiste à identifier et à valoriser l’intégralité des flux induits par l’investissement
c’est-à-dire :
Une fois ces flux définis et évalués, on est en mesure de juger de l’opportunité du projet
compte tenu :
Du rendement attendu ;
Du risque inhérent au projet.
L’impôt et la TVA
Lorsqu’une entreprise récupère la TVA, cette TVA n’est pour l’entreprise ni une
recette, ni une dépense. L’entreprise n’est qu’un simple intermédiaire. C’est pourquoi, tous les
flux retenus dans l’analyse financière seront hors taxe. L’entreprise paye par contre des
impôts dont il faudra tenir compte. A l’inverse des coûts, toutes les recettes nées des ventes
des produits de l’entreprise sont également estimés pour toute la durée du projet.
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1.2 DIFFERENTES ETAPES D’UN PROJET
L’idée de projet
Elle concerne les différentes options technologiques qui peuvent être appliquées pour
la mise en œuvre du projet ; c’est en quelque sorte l’analyse du système de production. Le
système de production dans une entreprise est l’organisation des flux de production en
fonction des temps de fabrication et du nombre d’opérations nécessaires pour obtenir le
produit fini.
Cette organisation implique :
- De concevoir les processus c'est-à-dire définir les différentes étapes et opérations
nécessaires pour obtenir le produit ;
- De choisir les procédés, en d’autres termes les technologies retenues pour réaliser les
opérations.
Elle procède d’abord par la détermination des flux financiers et par l’utilisation de
critère de choix d’investissement.
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La détermination des flux financiers
Il s’agit d’une part, des coûts d’investissement et des dépenses d’exploitation et d’autre part
les recettes dégagées par le projet correspondant aux recettes ou dépenses dégagées à la fin de
l’utilisation de l’investissement.
Elle a tout son sens lorsqu’il s’agit d’un projet public. En effet si les indicateurs
financiers révèlent que le projet n’est pas rentable, il est possible de compléter l’analyse par
d’autres indicateurs non financiers qui répondent à des objectifs de développement.
Le taux de rentabilité économique interne peut être aussi calculé du point de vue économique
en faisant des hypothèses sur les avantages socio-économiques du projet qui permettent
d’ajuster les données sur les dépenses et les recettes.
Il s’agit d’apprécier la sensibilité des résultats par rapport à différents scenarii relatifs aux
variations de l’environnement du projet.
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CHAPITRE 2: LES CRITERES DE CHOIX DES INVESTISSEMENTS
Ce sont :
- une dépense initiale que nous allons supposer réalisée à la date 0, mais qui peut être aussi
fractionnaire ;
- pendant la durée de vie de l’investissement, des recettes et des dépenses conduisant, pour
chaque exercice comptable, à un revenu net de trésorerie, souvent appelé cash flow ;
- éventuellement, en fin de durée, une valeur résiduelle du bien. Il s’agit d’une valeur de
revente éventuelle, à ne pas confondre avec une valeur comptable (après amortissements) ou
une valeur économique (capacité de produire).
Nous allons analyser les critères de choix des investissements selon deux horizons du temps :
certain ou incertain
Notations utilisées
A : apport initial ;
n : durée de l’investissement ;
Ck : cash-flow de l’année k (fin d’année) k=1, 2, ….,n
i= taux d’actualisation ;
Vn=Valeur résiduelle à l’année n.
Pour un taux d’actualisation donné, on appelle valeur actuelle nette d’un investissement, la
différence entre la valeur actuelle des flux positifs et celle des flux négatifs c’est-à-dire :
n
VAN= k=1 Ck (1 + i)−k + Vn (1 + i)−n -A
Si la valeur actuelle nette d’un projet d’investissement est positive, on peut dire que
l’investissement est rentable, pour la valeur du taux d’actualisation choisie.
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Le taux d’actualisation peut correspondre au coût du capital.
Le TRI est le taux d’actualisation pour lequel la valeur actuelle nette est nulle :
n
VAN= k=1 Ck (1 + TRI)−k + Vn (1 + TRI)−n − A = 0
Zone de Zone de préférence
VAN Préférence pour le placement
pour
- Si i >TRI, le projet d’investissement l’investis-
est à rejeter car VAN<0 sement
- Si i <TRI, le projet d’investissement
est accepté car VAN>0
TRI
c- taux de rentabilité interne global (TRIG)
Lorsque la valeur actuelle nette est une fonction décroissante du taux d’actualisation, il existe
un seul taux pour lequel elle s’annule : c’est le taux interne de rentabilité. Il est parfois
possible que la valeur actuelle nette ne soit pas une fonction décroissante. Cela arrive en
particulier lorsque le projet se termine par les coûts de dépollution du site très élevés
impliquant que les bénéfices dégagés chaque année ne soient pas tous positifs. Dans ce cas le
calcul du TRI ne conduit pas nécessairement à une solution unique ou même simplement à
une solution.
Si A= 1000 euros, C1=5000 euros et C2= -5000 euros, l’équation qui permet de déterminer le
TRI est 5000(1+i)-1-5000(1+i)-2-1000=0
En multipliant cette équation par (1+i)2, on trouve une équation du second degré qui admet
deux solutions : i1=38% et i2=262%
Si A= 1000 euros, C1= -5000 euros et C2=5000 euros, l’équation qui permet de déterminer le
TRI est -5000(1+i)-1+5000(1+i)-2-1000=0
En multipliant cette équation par (1+i)2, on trouve une équation du second degré qui admet
deux solutions négatives, donc deux solutions qui ne peuvent être interprétées en taux de
rentabilité interne.
Dans ce cas on peut définir un autre taux de rentabilité. On choisit un taux de réinvestissement
(ou de capitalisation) des cash-flow, et on capitalise les cash-flows à ce taux sur la droite de
vie résiduelle de l’investissement. Le taux de rentabilité interne global est alors le taux
d’actualisation tel que la valeur actuelle du produit de la capitalisation des cash-flows soit
égale à l’apport initial, soit :
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0 1 2 3 n-1 n
Années
A C1 C2 C3 Cn-1 Cn+Vn
d- Délai de récupération
Le délai de récupération d’un investissement est le nombre de périodes au bout desquelles les
cash-flows couvrent l’apport initial. En d’autres termes c’est le moment à partir duquel un
projet devient rentable à un taux d’actualisation fixé. C’est le plus petit entier p tel que :
𝑛
A≤ 𝑘=1 𝐶𝑘
Pour comparer plusieurs investissements, on choisit celui dont le délai de récupération est le
plus petit. Ce critère a l’avantage très simple.
Application
L’étude de deux projets A et B a permis de prévoir les flux nets de trésorerie (en euros)
engendrés par ces investissements :
1 80 000 10 000
3 80 000 30 000
4 20 000 40 000
5 0 60 000
6 0 400 000
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Le capital investi dans le projet A est de 200 000 euros et celui investi dans le projet B est de
100 000 euros.
Réponse
Projet A
On a C1+C2=180 000˂200 000 et C1+C2+C3=260 000˃200 000 donc p=3
Projet B
On a C1+C2+C3=60 000˂100 000 et C1+C2+C3+C4=100 000≥100 000 donc p=4
Ce délai de récupération non actualisé est moins pertinent car il ne prend pas en compte le
paramètre de risque lié à des estimations de gains à venir. Pour remédier à cela, on peut :
*Actualiser les cash-flows. Dans ce cas on parle alors de délai d’amortissement qui est le plus
petit entier p tel que :
𝑛
A≤ 𝑘=1 𝐶𝑘 (1 + 𝑖)−𝑘
*Ou bien on évalue les VAN chaque année pour déterminer la première année à partir de
laquelle la valeur actuelle nette devient positive.
Exemple
Un investissement de 10 000 euros permet des bénéfices de 3 000 euros l’année 1 ; de 4 000
euros l’année 2 ; de 5 000 euros l’année 3 ; et de 6 000 euros l’année 4.
On utilise un taux d’actualisation de 10%.
Année VAN
1 3 000
−10 000 + = −7272,73 < 0
1,1
2 3 000 4 000
10 000 + + = −3966,94 < 0
1,1 1,12
Le délai de récupération est donc compris entre les années 3 et 4. A cette date, on a une valeur
actuelle nulle.
0 D 360
10
D−0 360 − 0
=
0 − (−210,37) 3887,71 − (−210,37)
D=18,48 jours
Le délai de récupération est donc de 3 ans et 19 jours.
On généralise cet exemple en notant Vk la dernière valeur actuelle nette négative, et Vk+1 la
première valeur actuelle nette positive, le délai de récupération est de k ans et j jours où :
360xVk
j=−
Vk+1 − Vk
Entre des projets d’investissement, on préférera celui qui rapporte le plus et le plus vite. Pour
un taux d’actualisation fixé, on retiendra celui qui a la VAN la plus grande, celui qui a le délai
de récupération le plus court et celui qui a le taux de rentabilité interne le plus important.
Taux i
-A
TRIA TRIB
Le projet B est meilleur que le projet A car on a VAN(B)>VAN(A), quel que soit le taux
considéré et TRI(A)<TRI(B).
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Entre deux projets, les critères de VAN et de TRI ne sont pas toujours concordants. Pour des
projets de durée identiques, cette discordance est due à la répartition très différente des
bénéfices au fil des années.
VAN(A)
Zone de
préférence Zone de préférence
pour le projet B pour le placement
VAN(B)
Point de
Zone de Fisher
préférence
pour le
projet A
Taux i
-A
TRIA TRIB
- Si le taux d’actualisation est inférieur à un taux égalisant les VAN des deux projets, la
préférence est pour le projet A ;
- si le taux d’actualisation est compris entre le taux égalisant les VAN des deux projets et le
TRI du projet B alors la préférence est pour le projet B ;
- Au-delà du TRI du projet B, la préférence est pour le placement.
Lorsque des investissements nécessitent des apports initiaux différents, on peut les comparer
avec l’indice de profitabilité. On choisit alors celui qui a l’indice de profitabilité le plus
élevé. Pour un taux d’actualisation donné, l’indice de profitabilité π d’un investissement est
égal au rapport de la valeur actuelle des cash-flows à l’apport initial, c’est-à-dire :
n
k=1 Ck (1 + i)−k + Vn (1 + i)−n
π=
A
VAN
π= +1
A
Remarque : un projet n’est acceptable que si son indice de profitabilité est supérieur à 1.
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APPLICATION
On considère quatre projets d’investissement dans le secteur des bâtiments et travaux publics
ayant chacun une durée de vie de 7 ans et une valeur résiduelle nulle au bout de 7 ans.
Pour chaque projet l’apport initial A et les cash-flows annuels Ck supposés constants sont
donnés en euros par le tableau suivant :
Comparer ces projets pour les critères de la VAN et de l’indice de profitabilité à 7%.
REPONSE
Pour chaque projet, on calcule au taux d’actualisation choisi, la valeur actuelle nette
n
VAN= k=1 Ck (1 + i)−k − A
n
VAN= k=1 Ck (1 + 0,07)−k − A
VAN
Et l’indice de profitabilité π = +1
A
1 83 236 1,83
Les investissements nécessitent des apports initiaux différents, il est préférable de les
comparer en utilisant l’indice π. On constate qu’avec cet indice, le classement des projets
étudiés est différent de celui obtenu avec la VAN.
Il n’est pas possible de comparer des projets de durées différentes par une simple comparaison
des valeurs actuelles nettes. En effet, la VAN n’a un sens que pour une durée déterminée, or
un projet long est plus risqué qu’un projet court. On se ramène à la même durée en supposant
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un réinvestissement sur la durée la plus longue. On peut aussi chercher une période commune
aux deux projets sur laquelle il est possible de les comparer.
Considérons le projet A d’une durée de 2 ans et de VAN 200 euros au taux de 10% et le projet
B d’une durée de 3 ans et de VAN 300 euros au taux de 10%. Quelle projet choisir?
On choisit de réaliser plusieurs fois de suite les projets A et B jusqu’à trouver une période
commune utile à la comparaison. Dans cet exemple la période commune est de 6 ans. En 6
ans on peut réaliser 3 fois le projet A ou 2 fois le projet B.
0 1 2 3 4 5 6 Années
La valeur actuelle nette est la valeur du projet au moment de l’investissement ; par conséquent
il est nécessaire d’actualiser les VAN des projets qui ne commencent pas à la date 0.
VAN B 300
𝑉𝐴𝑁 𝐵 + 3
= 300 + = 525,39 euros
1+i 1,1 3
Les projets d’investissements privés mettent beaucoup plus l’accent sur la rentabilité
commerciale.
Dans le cas des projets d’investissements publics, on tient compte de la contribution réelle du
projet au bien-être de la société. En économie publique (le secteur public), le choix des projets
s’opère au travers des critères qui échappent à l’analyse en termes de rentabilité commerciale.
En Côte d’Ivoire, l’élaboration d’un plan quinquennal permet de recenser les grandes
orientations de politique économique, sociale et culturelle conduite par l’Etat durant les cinq
années à venir. Puis, de ce plan quinquennal est issu une loi programme triennal glissante
contenant les actions que l’Etat doit mener durant les trois années à venir. De cette loi
programme est tirée un document appelé budget ; le budget qui contient toutes les actions que
l’Etat doit mener durant l’année à venir. Ces actions se traduisent en termes de projet que
chacun des différents ministères élabore dans les différents secteurs d’activité économique,
donc chaque ministère envoie au ministère du plan « un panier » de projets dans chacun des
secteurs. Il revient donc à ce ministère « plan » d’avoir des critères, des techniques permettant de
retenir, de choisir dans chacun de ces « paniers projets », un ou plusieurs projets dans chaque secteur
que l’Etat doit réaliser l’année à venir. Il importe donc de comprendre et de savoir ces critères
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d’élaboration et de choix des projets d’investissements publics. A la différence donc des critères de
rentabilité commerciale dans le cadre privé, examinons les critères de rentabilité nationale.
La rentabilité nationale des projets c’est-à-dire l’avantage que les projets procurent à l’ensemble de la
nation, par exemple les projets relatifs au secteur de l’enseignement, santé, défense nationale dont les
avantages ne peuvent pas faire l’objet d’analyse ou d’évaluation quantitative. Dans ce cas la meilleure
façon d’analyser le projet c’est de procéder par le critère de la valeur ajoutée nette. Outre le critère de
la valeur ajoutée nette, il existe d’autres critères d’analyse de rentabilité nationale à savoir l’incidence
d’un projet d’investissement sur l’emploi, sur la redistribution, sur les recettes en devises et enfin sur
la compétitivité internationale.
Que l’intérêt du projet se situe sur le plan de la rentabilité commerciale ou sur celui de la rentabilité
nationale, le processus d’évaluation des projets est à peu près le même dans les grandes lignes et se
décompose en trois phases :
Deuxième phase : l’application des prix appropriés aux intrants et aux extrants en vue de calculer
respectivement les coûts et les avantages escomptés,
Troisième phase : c’est la mesure simultanée du coût et de l’utilité du projet en vue de faciliter la
comparaison avec d’autres variantes possibles.
La préparation, l’évaluation, et la mise en œuvre d’un projet nécessite un travail d’équipe composée
d’intellectuels de formations diverses (ingénieurs, économistes, des analystes financiers et d’experts
juridiques). Un des principaux objectifs de tout projet d’investissement est de contribuer au tant que
possible au revenu national représenté par la valeur ajoutée nette. Le revenu national étant la seule
source d’accroissement aussi bien de la consommation que de l’épargne et que le revenu national
traduit le bien-être national. Le problème se ramène donc à l’évaluation de la valeur ajoutée qu’un
projet d’investissement devrait engendrer eu égard à la valeur sociale réelle des facteurs de production
(input) et des productions (output). La valeur ajoutée nette (VAN) se décompose en deux éléments :
La VAN traduit les effets globaux d’un projet sur un pays. C’est la différence entre la valeur
de la production et la valeur des différentes dépenses effectuées pour réaliser la production.
Soit :
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VAN=valeur ajoutée nette,
VQ=la valeur de la production c’est-à-dire le montant des recettes procurées par les ventes,
VI=valeur des intrants (matériels courants et services achetés à l’extérieur du projet),
DI=Les dépenses d’investissement autres que celles consacrées aux intrants.
Si on tient compte de la VAN rapatriée c’est-à-dire de tous les paiements à l’étranger tels que
les salaires, les intérêts, les bénéfices nets, les dividendes, les loyers, les redevances, les
assurances rapatriées, on aura :
𝑛 n n
𝑉𝐴𝑁 = (VQ )k − ( VI + DI + R P )𝑘
𝑘=1 k=1 k=1
Les montants nominaux ainsi obtenus en ce qui concerne la VAN sur le plan national pour
chaque année de la durée de vie du projet sont alors actualisés sur l’année de base. A cette fin
on se sert des coefficients d’actualisation tel que :
𝑛 n n
* Si 𝑛𝑘=0(1 + 𝑖)−𝑘 𝑉𝐴𝑁˃0, 𝑙e projet apporte une contribution positive au revenu national.
Le projet a ainsi satisfait au critère de rentabilité.
Outre le critère de la valeur ajoutée nette (VAN) actualisée, il convient d’ajouter quatre (04)
indicateurs additionnels ; l’important de chacun de ces indicateurs varie d’un pays à l’autre,
d’une époque à l’autre et ces critères sont :
La prévision des bénéfices à venir est liée à un environnement dont aucune entreprise ne
maîtrise l’ensemble des paramètres. Généralement une entreprise envisage trois hypothèses de
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gains à venir : une hypothèse pessimiste ; une hypothèse moyenne ; et une hypothèse
optimiste. Généralement chacune des hypothèses n’est pas équiprobable ; on peut estimer une
probabilité associée à chacune d’entre elles et calculer une valeur actuelle nette moyenne et
l’écart type de la valeur actuelle nette.
𝜎𝑥 = V(X)
Généralement un projet est retenu lorsque sa valeur actuelle nette moyenne est positive. La
valeur actuelle nette moyenne se calcule à l’aide de l’espérance des gains à venir :
B1 B2 B3 Bn−1 Bn Vn
𝐸(𝑉𝐴𝑁) = E(−A + + 2
+ 3
+ ⋯+ n−1
+ n
+ )
1+i 1+i 1+i 1+i 1+i 1+i n
Si les variables représentant les bénéfices d’une année à l’autre sont indépendantes alors la
valeur actuelle nette moyenne se détermine par la formule :
B1 B2 B3 Bn−1 Bn Vn
𝑉(𝑉𝐴𝑁) = V(−A + + 2
+ 3
+⋯+ n−1
+ n
+ )
1+i 1+i 1+i 1+i 1+i 1+i n
Si les variables représentant les bénéfices d’une année à l’autre sont indépendantes alors :
𝜎(𝑉𝐴𝑁) = V(VAN)
Application
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Supposons un projet d’un investissement de 1 000 euros, qui rapporte dans une hypothèse
pessimiste 800 euros dans un an, ou 1 500 euros dans un an avec une hypothèse optimiste.
L’hypothèse optimiste à 50% de chance de se réaliser et l’on envisage un taux d’actualisation
de 10%. Que pensez-vous de se projet?
Réponse
1 150
𝐸 𝑉𝐴𝑁 = −1 000 + = 45,45 euros
1,1
122 500
𝑉 𝑉𝐴𝑁 = = 101 240
1,12
En pratique il n’est pas toujours envisageable d’attribuer une probabilité à un scénario. Selon
le comportement de l’entreprise vis-à-vis du risque, elle peut utiliser différentes stratégies de
prises de décision.
La stratégie de Wald
L’entreprise privilégie le projet qui engendre une perte éventuelle minimale. Cette stratégie
favorise le premier projet dont la perte, la première année, est plus faible que la perte du
second projet. Cette stratégie est une stratégie de sécurité.
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L’entreprise privilégie le projet qui réalise le gain éventuel le plus important. Le second projet
serait choisi car son gain, la seconde année, est plus important que celui du projet 1.
Cette stratégie est plus risquée mais peut conduire à un projet éventuellement plus rentable.
L’entreprise évalue chaque année l’écart entre le meilleur des gains et le gain de chaque
projet. Elle privilégie en fin de compte le projet qui a le plus petit regret maximum.
2 -200 euros 1 100 euros -100-(-200)=100 1 100-1 100=0 euro 100 euros
La stratégie de Laplace
L’entreprise privilégie le projet dont la moyenne arithmétique des gains est plus élevée. Pour
le projet 1 la moyenne est de :
−100 + 900
= 400 euros
2
Et pour le projet 2 la moyenne est de :
−200 + 1 100
= 450 euros
2
Le projet 2 est donc privilégié avec cette stratégie.
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CHAPITRE 3 : EMPRUNTS INDIVIS
Le prêteur met à la disposition de l’emprunteur, pour une durée fixée, le capital convenu.
L’emprunteur lui verse des intérêts périodiquement et lui rembourse son capital, soit en une
seule fois, soit selon un rythme à prévoir.
Nous supposons que la première échéance a lieu une période après la date d’emprunt. On dit
alors que l’emprunt est sans différé.
So=capital emprunté (à la date 0 qui est, par convention l’origine des temps)
i=taux d’intérêt de l’emprunt pour une période
n=nombre d’échéances payables à terme échu (aux dates 1, 2, ……n)
ak=montant de la k-ième échéance
Sk=capital restant dû immédiatement après payement de la k-ième échéance
Ik=montant des intérêts contenus dans la k-ième échéance
Mk=part d’amortissement du capital contenue dans la k-ième échéance.
Pour k ϵ 1, 2, …,n On a :
Mk=Sk-1-Sk (le remboursement de capital compris dans une échéance est égal à la différence
entre le capital restant dû avant et après l’échéance) ;
Sk=S0- 𝑘𝑝=1 𝑀𝑝 (le capital restant dû est égal à l’emprunt initial diminué des remboursements
déjà effectués) ;
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3.2.3 Propriétés fondamentales
Le capital emprunté est égal à la valeur actuelle (à la date 0), calculée au taux i, des
échéances :
𝑛 𝑎𝑘
S0= 𝑘=1
(1+𝑖)𝑘
𝑛
= 𝑘=1 𝑎𝑘 (1 + 𝑖)−𝑘
k Sk-1 Ik Mk ak
1 S0 I1 M1 a1
. . . . .
. . . . .
. . . . .
n Sn-1 In Mn an
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3.2.6 Coût global du crédit
On appelle coût global du crédit la somme des versements effectués diminuée du capital
emprunté, c’est-à-dire le montant des intérêts augmenté éventuellement de frais.
Le service de l’emprunt est assuré par n annuités, a1, a2, …., an versé par l’emprunteur au
prêteur aux dates 1, 2, …., n.
On écrira a2=S1*i+M2
L’emprunteur se devra plus désormais rembourser que S2=S1-M2 et ainsi de suite.
A l’expiration de la pème année d’emprunt l’emprunteur versera une annuité :
ap=Sp-1*i+Mp,
A l’expiration de la nème et dernière année d’emprunt, l’emprunteur versera une annuité :
an=Sn-1*i+Mn,
Le dernier amortissement, Mn, éteignant la dette Sn-1 encore vivante. Les raisonnements qui
viennent d’être tenus peuvent être schématisés par le tableau suivant :
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Période Dette au début Intérêt de la Amortissement Annuité versée
de la période période versée versé en fin de en fin de période
en fin de période période
.. .. ... .. ..
.. . .. . ..
So
Remarque :
a) Nous savons que l’annuité de rang n, qui contient le dernier amortissement, met fin à
l’existence de la dette.
Nous pouvons écrire que :
S0(1+i)n-(a1(1+i)n-1+a2(1+i)n-2+…+ap(1+i)n-p+…+an-1(1+i)+an)=0
Ou encore :
So(1+i)n=(a1(1+i)n-1+a2(1+i)n-2+…+ap(1+i)n-p+…..+an-1(1+i)+an)
Règle 1 : La valeur acquise au taux i, à la date n, par le capital prêté est égale à la
valeur acquise à la même date par les annuités assurant le service de cet emprunt.
b) En multipliant les deux membres de l’égalité précédente par (1+i)-n, nous obtenons :
So=a1(1+i)-1+a2(1+i)-2+…+ap(1+i)-p+….+an-1(1+i)-(n-1)+an(1+i)-n
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c) Déterminons le solde Dp du compte courant immédiatement après le paiement, à la
date p, de l’annuité de rang p. Ce solde est égal à la différence, exprimée à cette date,
entre l’inscription de débit, augmentée de ces intérêts, et les inscriptions de crédit,
augmentées de leurs intérêts respectifs.
Dp=So(1+i)p-(a1(1+i)p-1+a2(1+i)p-2+….+ap-1(1+i)+ap
Règle 3 : La dette encore vivante après paiement de l’annuité de rang p est égale à la
différence entre la valeur acquise à la date p par la somme prêtée, et la somme des valeurs
acquises, à cette même date, par les annuités déjà versées.
d) Après paiement de l’annuité, on peut considérer que le compte courant du débiteur est
un emprunt de montant Dp, qui sera amorti par les (n-p) annuités à venir. La règle 2
nous permet donc d’écrire :
Règle 4 : La dette encore vivante (ou dette résiduelle), après paiement de l’annuité p est
égale à la somme des valeurs actuelles, exprimées à cette même date p, des (n-p) annuités à
venir.
Exercice d’application
Les 15 premières annuités sont égales chacune à 12 000 F. La 16ème annuité est de montant
différent.
Dans ce cas les sommes à débourser par l’emprunteur ne varient pas d’une échéance à une
autre.
Soit :
a=le montant de l’annuité constante,
n=le nombre d’annuités affectées au service de l’emprunt (n est également la durée de
l’emprunt),
i=le taux d’intérêt,
S0=le montant nominal de l’emprunt,
La règle 2 énoncée plus haut permet d’écrire :
1−(1+i)−n i
S0 = a ou a= S0 1−(1+i)−n
i
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Exemple
Un emprunt de nominal 10 000 000 f est contracté pour une durée de 5 ans. Taux annuel
d’intérêt : 10%. Service de l’emprunt assuré par des annuités constantes. Calculer le montant
de l’annuité.
0,10
a = 10 000 000
1 − 1,10−5
a=2 637 974,80 f
Le tableau d’amortissement relatif à cet emprunt se présente comme suit :
10 000 000
Quand l’amortissement d’un emprunt est régi par le système des annuités constantes, les
amortissements contenus dans les annuités sont en progression géométrique de raison
(1+i), soit : Mp+1=Mp(1+i) (Cf démonstration dans Masiéri (2001), page 149).
Réciproquement, si les amortissements contenus dans les annuités assurant le service d’un
emprunt sont en progression géométrique de raison (1+i), les annuités sont constantes.
Comme les amortissements sont en progression géométrique de raison (1+i), alors la somme
des amortissements qui est égale à la dette initiale peut s’écrire :
(1+i)n −1 i
S0 = M1 ou 𝑀1 = S0 1−(1+i)−n − i
i
25
an=Sn-1*i+Mn
Nous savons aussi que Sn-1=Mn
Nous en tirons an=Mn*i+Mn
d’où Mn=an(1+i)-1 cette relation est vraie quelque soit la loi d’amortissement de l’emprunt
(amortissement variable ou constant).
Cette dette désignée par Sp, est égale à la différence entre la dette initiale et la dette déjà
remboursée.
p
1+i −1 1+i n − 1+i p
𝑆𝑝 = S0 − S0 n
=K
1+i −1 1+i n −1
Exercice d’application
Un emprunt indivis d’un montant initial de 800 000 F est amortissable au moyen de 12
annuités constantes. Taux d’intérêt : 9%.
En désignant par a le montant de la mensualité constante, et par i12 le taux mensuel équivalent
au taux annuel d’intérêt, nous pouvons écrire :
𝑖12
a = 100 000
1 − (1 + i12 )−180
Mais nous savons que (1+i12)12=1,14, donc i12=0,01097885
On peut donc écrire :
26
0,01097885
𝑎 = 100 000
1 − 0,1400965
a=1 276,76 f
Tableau d’amortissement
Echéance Dette Intérêt Amortissement Mensualité
. . . . .
Les intérêts mensuels ont été calculés au taux mensuel i12= 0,01097885.
Activité : Un emprunt de 10 000 000 f est amortissable en cinq (5) échéances annuelles, taux
annuel 10%, mais supposons que les amortissements contenus dans les annuités soient
10 000 000
constants, et donc égaux chacun à = 2 000 000
5
10 000 000
27
Dans ce système d’amortissement les annuités ne sont pas constantes. Deux annuités
consécutives de rang p et p+1 peuvent s’écrire :
S0
𝑎𝑝 = Sp−1 ∗ i +
n
S0
𝑎𝑝+1 = Sp ∗ i +
n
𝑆 S 𝑆
Mais 𝑆𝑝 = Sp−1 − n0 d′ où ap+1 = Sp−1 ∗ i − n0 ∗ 𝑖 + 𝑛0
En comparant ap et ap+1 il apparaît que :
𝑆0
𝑎𝑝+1 = ap − ∗ i
n
𝑆
Les annuités sont donc en progression arithmétique de raison - n0 ∗ i,
S0
Et de premier terme 𝑆0 ∗ 𝑖 +
n
Les amortissements étant constants, les intérêts contenus dans les annuités sont donc eux aussi
𝑆
en progression arithmétique de raison - n0 ∗ i
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