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Juin
2017
Revue du Contrôle de la
comptabilité et de l’audit
Revue CCA
ISSN: 2550-469X
Revue du Contrôle de la Comptabilité et de l’Audit
ISSN: 2550-469X
Numéro 1 : Juin 2017
ISSN: 2550-469X
- RESEARCHGATE
- IMIST
DIRECTEUR DE PUBLICATION
COMITÉ ÉDITORIAL
Emira HOUANEB
FSEG Nabeul, Tunisie
Mohamed Achraf NAFZAOUI
Université Ibn Tofail, Kenitra, Maroc
Samar ZGOLLI
FSEG Tunis el Manar, Tunisie
Mariem LIOUAEDDINE
Université Ibn Tofail, Kenitra, Maroc
François PERREAULT
Enseignant chercheur à l’UPM Said BELHADJ
Université Abdelmalek Essaadi TANGER
Fairouz NAJI
Université Paris 13- Sorbonne Paris Cité Mouna HILMI
Université Sidi Mohamed Ben Abdellah, FES, Maroc
Zakaria EZ-ZARZARI
Faouzi BOUSSEDRA
CNRST, Maroc
Université Chouaib Doukkali, El Jadida, Maroc
Zineb BENCHEKROUN
Houda BENARBI
DSCG Paris
Université Chouaib Doukkali, El Jadida, Maroc
Youssef LAHZAOUI
Hicham SBAI
Expert comptable mémorialiste, France
Université Chouaib Doukkali, El Jadida, Maroc
Karima TOUNSI
UM5 Rabat, Consultante Sénior, Maroc
Sofia LOULIDI
Université Sidi Mohamed Ben Abdellah, FES, Maroc
Yassine HILMI
ISSN: 2550-469X
Administration et Rédaction :
Fixe : 05 23 39 44 35 Fax : 05 23 39 48 08
Impression :
Tel : 05 37 29 94 90
Editorial
La revue contient à la fois les conclusions des praticiens et les résultats de travaux de
recherche ou d’enseignants.
On y trouve :
Les articles publiés sont inédits et d’une grande qualité scientifique. Ils sont
sélectionnés après une évaluation anonyme et rigoureuse effectuée par deux
rapporteurs membres du comité de lecture désignés en fonction de leur domaine de
spécialité et la langue dans laquelle l’article est rédigé : français ou anglais.
SOMMAIRE
Editorial.……………………………………………………………….......................Page IV
Yassine HILMI
The Moroccan manager faced with the agency theory: which discipline for
which result?
BENGHAZALA Zakaria
Professeur Assistant ENCG Settat, Université Hassan I,
Chercheur au laboratoire LARFAGO, chercheur associé au laboratoire FARGO- Dijon
z.benghazala@gmail.com
BENARBI Houda
Professeur Assistant ENCG El Jadida, Université Chouaib Doukkali,
Chercheur au laboratoire LERSEM-UCD
houdabenarbi@gmail.com
LOTFI Said
Professeur Assistant FSJES Ain Chock, Université Hassan II,
Chercheur au laboratoire FBGR-FSJESAC
Said.lotfi@gmail.com
Résumé :
Conformément aux enseignements de la théorie d’agence, les dirigeants utilisent des marges
discrétionnaires pour maximiser leur intérêt au détriment des intérêts des actionnaires, ce qui entraîne
des coûts d’agence. Ces derniers peuvent être, dans une certaine mesure, évités par le recours à des
mécanismes de contrôle du comportement du dirigeant.
Jensen (1986) propose l’endettement comme un mécanisme de contrôle approprié pour discipliner les
dirigeants et les contraindre à agir dans l’intérêt des actionnaires. Demsetz (1983), Shleifer et Vishny
(1986), ainsi que Agrawal et Mandelker (1990) suggèrent que la concentration du capital est un gage
d’efficacité du contrôle de la gestion des dirigeants par les actionnaires. Ces deux variables,
l’endettement et la concentration du capital, sont donc supposées être des variables d'action utilisées
par les actionnaires pour réduire la latitude discrétionnaire du dirigeant et s'approprier la valeur.
L'objectif de cet article est de mettre en exergue l’incidence de ces mécanismes de contrôle des
décisions du dirigeant dont disposent les actionnaires sur la création de la valeur actionnariale des
entreprises marocaines cotées.
Abstract
Based on the premises of the agency theory, managers use discretionary margins to maximize their
interest at the expense of shareholders interests, which may incur agency costs. To some extent, such
costs can be avoided through the implementation of mechanisms that allow to control the behavior of
the manager.
Jensen (1986) proposes indebtedness as an appropriate control mechanism to discipline managers and
compel them to act in the interest of shareholders. Demsetz (1983), Shleifer and Vishny (1986), and
Agrawal and Mandelker (1990) suggest that the concentration of capital is a guarantee of effective
control of shareholder’s management. These two variables, debt and capital concentration, are
therefore assumed to be action variables used by shareholders to reduce the manager's discretionary
leverage and take control of value.
The objective of this article is to highlight the impact of these mechanisms on controlling the decisions
of the shareholder's manager on the creation of shareholder value of Moroccan listed companies.
INTRODUCTION
Le problème de la séparation des fonctions de la propriété (assomption du risque) et de la
gestion constitue le point central dans la théorie positive de l’agence dans sa version
originelle. Jensen et Meckling (1976), bien qu’ils s’en inspirent, vont au-delà de l’analyse
proposée par Alchian et Demsetz (1972) sur les droits de propriété en insistant sur le statut de
la firme comme nœud de contrats entre les différents acteurs, inter alia, les employés. En
effet, au lieu de poser le problème du contrôle dans les situations de l’output commun (dans le
fameux exemple de l’équipe de production), Jensen et Meckling étendent leur cadre d’analyse
à l’ensemble des contrats générant ou non une production commune. Fama (1980) ajoute que
Alchian et Demsetz (1972) devaient différencier le manager du créancier résiduel dans leur
définition de la firme pour mieux rendre compte de sa forme managériale moderne occultée
dans la théorie des droits de propriété.
La dimension contractuelle induit des coûts d’agence liés aux éventuelles divergences
d’intérêts entre les parties contractantes. Ces coûts existent dans toutes les organisations, qu’il
s’agisse des universités, des coopératives… La définition de la relation d’agence s’avère donc
centrale dans l’explication de l’émergence des formes organisationnelles comme modes de
résolution des conflits d’intérêts.
Par relation d’agence, et en se basant sur la définition de Ross (1973), Jensen et Meckling
entendent tout contrat par lequel une ou plusieurs personnes (appelé(es) principal ou
principaux) engagent une autre personne (appelée agent) pour effectuer certaines tâches en
leurs noms, ce qui nécessite une délégation d’une partie du pouvoir décisionnel à l’agent.
Sous l’hypothèse de maximisation de son utilité, l’agent peut ne pas avoir intérêt à agir pour
maximiser l’utilité du principal.
Ce conflit d’intérêt engendre des coûts dits « d’agence » que le principal essaie de réduire au
travers des mécanismes d’incitation et de contrôle. L’agent, à son tour, peut engager des
dépenses, appelées coûts de dédouanement pour démontrer sa bonne volonté au principal. Les
coûts d’agence ne peuvent être nuls dans la mesure où il en existe une quantité donnée que les
frais engagés pour la réduire sont supérieurs à la valeur de la perte qu’elle entraine. Autrement
dit, le principal opère un arbitrage entre les coûts d’agence et les coûts engageables pour les
réduire et choisit la solution la plus rentable. On ne met en place des mécanismes pour réduire
un coût d’agence que si la perte engendrée par ce coût est supérieure aux frais de mise en
œuvre du mécanisme.
Ces coûts d’agence sont, dans une certaine mesure, évités par le biais de mécanisme de
contrôle du comportement du dirigeant notamment l’endettement et la concentration du
capital. Beaucoup de travaux récents continuent à s’intéresser à la mesure de l’efficacité de
tels mécanismes (Feki et Khoufi (2008), Khoufi N. et Khoufi W. (2016), Nkakleu R. et al.
(2016), Nouha, K., & Walid, K. (2016), Zhou W. et Kapoor G. (2011)).
Selon Jensen et Meckling (1976), le conflit d’intérêts majeur entre actionnaire et le dirigeant
non propriétaire découle de la diminution des incitations de ce dernier à développer des
activités génératrices de bénéfices futurs et à envisager des décisions d’investissement qui
vont permettre d’assurer la pérennité des dividendes. Ces activités nécessitent des efforts trop
importants et deviennent simplement contraires à la garantie du bien-être immédiat du
dirigeant, ce qui se traduit généralement par une diminution de la valeur de l’entreprise.
Parmi les mécanismes proposés dans la littérature pour réduire la latitude discrétionnaire des
dirigeants, on peut citer à juste titre l’endettement et la concentration du capital.
En effet, en cas d’émission de dette, le dirigeant est contraint de faire face aux versements des
échéances pour rémunérer et rembourser cette dette (Jensen et Meckling, 1986), d’être plus
performant (Grossman et Hart, 1982), de limiter son comportement discrétionnaire sur les free
cash-flows (Jensen, 1986) et Stulz (1990)) et de signaler aux outsiders la qualité de la firme
(Ross, 1977).
Ainsi, l’endettement, comme mécanisme de gouvernance efficace, devraient réduire les coûts
associés aux conflits d’intérêts et, donc, maximiser la richesse des actionnaires (Andre et
Schiehll, 2004).
Par ailleurs, l’endettement permet de partager le contrôle entre les bailleurs de fonds et les
actionnaires. Ceux-ci sont enclins à déléguer une partie du contrôle aux bailleurs de fonds
dans la mesure où les couts qui lui sont associés seront répartis sur les parties prenantes
proportionnellement aux risques qu’ils encourent.
De ces points de vue, l’endettement est considéré comme un facteur permettant de réduire les
couts d’agence et en conséquence un partage de la rente plus favorable aux actionnaires.
un actionnaire, à lui seul, n’a aucunement intérêt à investir dans le contrôle des dirigeants. Ce
faisant, il sera le seul à en supporter le coût alors que son action profitera, sans frais, à
l’ensemble des actionnaires (Zéghal et al. 2006). Dans ce sens, Charléty (2001) ajoute que les
actionnaires détenant une part significative du capital pourront trouver intérêt à assumer le
contrôle des dirigeants dans la mesure où ils s’approprieront une part non négligeable des
bénéfices supplémentaires ainsi réalisés. Dès lors, ils seront incités à davantage d’activisme
de façon à orienter la stratégie de la société dans le sens d’une meilleure valorisation de leurs
titres et défendent ainsi « l’intérêt commun des actionnaires ».
En effet, la loi 17-95 sur la société anonyme dans son article 157 a prévu que lorsque « Un ou
plusieurs actionnaires représentant au moins le dixième du capital social peuvent demander
au président du tribunal, statuant en référé, la désignation d’un ou plusieurs experts chargés
de présenter un rapport sur une ou plusieurs opérations de gestion… Ce rapport est adressé
au demandeur, au conseil d’administration, ou au directoire, et au conseil de surveillance
ainsi qu'aux commissaires aux comptes. Il doit être obligatoirement mis à la disposition des
actionnaires en vue de la prochaine assemblée générale, en annexe au rapport du ou des
commissaires aux comptes ».
Somme toute, la spoliation par l’agent-dirigeant diminue quand le capital est concentré entre
les mains d’un nombre limité d’actionnaires. Nous nous attendons, dans cette configuration, à
une migration de la richesse créée vers le créancier résiduel.
II. Méthodologie
cotation permanente sur les deux années retenues comme champ temporel d’investigation de
l’analyse empirique, soit de 2013 à 2014 (entreprises introduites en bourse ou, à l’inverse,
radiées de la cote en cours de période, entreprises en situation de cessation de paiement ou
placées en redressement judiciaire). Ensuite, nous avons retiré les banques, établissements de
crédit, sociétés de financement, compagnies d’assurances, compte tenu de leurs
caractéristiques financières spécifiques (Rajan& Zingales,1995). Ceci nous a permis d’aboutir
à une population de 51 entreprises cotées.
Les variables introduites dans notre modèle de régression se présentent comme suit :
Avec,
SVA, valeur actionnariale ajoutée (variation de la richesse des actionnaires entre n et n-1).
SVA 2014, obtenue à partir de la formule suivante : EMV 2014 – EMV2013 + dividendes
de 2013 versés en 2014 – |Δ capital social et primes d'émission entre 2013 et 2014|.
Pour évaluer le Ke (rentabilité des capitaux propres), nous avons utilisé le MEDAF et avons
pris la rentabilité du MASI de 2013 et 2014 comme indicateur de la rentabilité du marché.
Pour la rentabilité de l’actif sans risque, nous avons considéré la rémunération des bons de
trésor étatique sur 52 semaines de chacune des années concernées.
- Variables explicatives
L’endettement (ENDET)
La variable CC est mesurée par le pourcentage de capital détenu par les 5 plus grands
actionnaires (Sahut et Gharbi, 2010).
- Variables de contrôle
En moyenne, les cinq plus grands actionnaires des entreprises marocaines cotées détiennent
74% du capital. Pour sa part, l’endettement pèse en moyenne 21% de la structure financière
de ces entreprises.
Sur la base d’une régression linéaire appliquée au portefeuille des entreprises marocaines
cotées à la bourse des valeurs de Casablanca, nous avons obtenu des résultats qui seront
présentés et interprétés dans ce qui suit :
La variable dépendante a été testée sur la base des deux blocs de variables indépendantes. Le
premier bloc contient les deux variables de contrôle retenues, à savoir SECTEUR et TA. Le
second bloc contient, en plus des variables de contrôle, les variables explicatives que sont CC
et ENDET.
Dans le premier bloc, nous obtenons un R2 de 0,369. Nous pouvons donc dire que nos
variables de contrôle expliquent à 36,9 % la Valeur Ajoutée Actionnariale de la population
d’entreprises étudiée.
Dans le second bloc, nous obtenons un R2 de 0,385. Nous pouvons donc dire que les variables
explicatives et de contrôle, toutes combinées, expliquent à 38,5 % la Valeur Ajoutée
Actionnariale de la population d’entreprises étudiée.
La variation de R2entre les deux blocs s’établit à 0,016. Nous constatons, alors, que
l’incrément explicatif des deux variables explicatives de notre modèle ne dépasse pas 1,6%.
Pour leur part, les coefficients standardisés permettent de connaître le sens de la relation entre
chaque variable explicative et la variable dépendante (relation positive ou négative). La valeur
absolue de ces coefficients permet de déterminer le poids relatif des variables dans le modèle.
Les coefficients standardisés obtenus montrent un impact négatif, quoi que très faible de
l’endettement (-13%) et de la concentration du capital (-3,5%) sur la valeur ajoutée
actionnariale. Aussi les deux variables précitées dépassent le plafond de signification fixé
(5%), affichant 28% et 77,5% respectivement pour l’endettement et de la concentration du
capital, ce qui montre que la corrélation de ces deux variables avec la valeur ajoutée
actionnariale n’est pas significative.
Somme toute, les deux hypothèses H1 et H2 ne sont pas vérifiées dans le contexte marocain.
Les différents résultats obtenus neutralisent l’effet de l’endettement et de la concentration du
capital comme composantes essentielles des mécanismes de gouvernance recommandés par la
théorie positive de l’agence de Jensen et Meckling (1976). Ils viennent aussi à l’opposé des
résultats similaires menés sur d’autres marchés financiers.
CONCLUSION
Néanmoins, la recherche comporte des limites qu’il convient de souligner en vue de mieux
saisir la portée des résultats. La première limite concerne le nombre limité d'entreprises (51)
prises en compte dans notre échantillon. Dans le prolongement de ce travail, nous comptons
mener cette étude sur un échantillon d’entreprises plus large en intégrant les entreprises non
financières de la région MENA, ce qui va contribuer au renforcement de nos résultats. Une
deuxième limite concerne le modèle proposé qui n’intègre pas, faute de données, tous les
mécanismes de contrôle de la gestion des dirigeants. La composition du conseil
d’administration et l’actionnariat des dirigeants constituent les deux principaux systèmes de
contrôle absents dans cette étude.
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Zéghal, D. M., Chtourou, S., and Fourati, Y. M. (2006, May). Impact de la structure de
propriété et de l'endettement sur les caractéristiques du conseil d’administration : étude
empirique dans le contexte d'un pays émergent. In COMPTABILITE, CONTROLE, AUDIT
ET INSTITUTIONS) (pp. CD-Rom).
Abderrahim CHTAOUI
Doctorant en Sciences de Gestion à La FSJES - MOHAMMEDIA
Laboratoire de Recherche en Performances Economiques et Logistique PEL
Equipe de Recherche en Management Financier
Université Hassan II - Casablanca
Adresse électronique : abderrahim.chtaoui@gmail.com
Mohamed BENHRIMIDA
Enseignant Chercheur à la FSJES – MOHAMMEDIA
Résumé :
La succession des scandales financiers à l’échelle planétaire (Enron, Worldcom, Parmalat,
UBS, Batam…) soulève de plus en plus la nécessité de se procurer d’un système de
gouvernance plus efficace, en d’autres termes un système de gouvernance dont les
mécanismes internes sont cohérents avec la structure organisationnelle et financière de
l’entreprise , capable de faire face aux différentes formes d’opportunisme managériale , Le
présent travail cherche à examiner la relation entre certains mécanismes de gouvernance
interne et la qualité des résultats comptables publiés par les entreprises, à savoir le conseil
d’administration (structure, dualité, indépendance et cumul de fonctions),la structure de
propriété (degré de concentration et typologie d’actionnariat) et la politique d’endettement, et
ce à travers une étude théorique exploratoire .
Abstract :
The succession of financial scandals in the world (Enron, Worldcom, Parmalat, UBS,
Batam…) raises more and more the need to have a more effective governance system, in other
words a governance whose system of the internal mechanisms is in total consistency with the
organizational and financial structure of the company, and able to tackle any form of
managerial opportunism.
The present work seeks to examine the relationship between some mechanisms of internal
governance and the quality of the accounting results published by listed companies, namely
the directorial board (structure, duality, independence and accumulation of functions) and the
property structure (concentration degree and shareholding typology) and Debt policy , And
this through an exploratory theoretical study.
Key Words: Quality; Accounting result; Directorial Board; Property Structure; Debt Policy
INTRODUCTION
Pour faire face aux différentes formes de l’opportunisme managérial plusieurs mécanismes de
contrôle internes et externes existent, et peuvent jouer en faveur des actionnaires, et par
conséquent discipliner le comportement managérial et contrôler les dirigeants.
La diversité des mécanismes de gouvernance internes est censée diriger l’entreprise vers les
zones de risques et faire prévenir les actionnaires aux risques potentiels, cependant la qualité
des résultats comptables communiqués constitue un élément-clé qui conditionne la santé
financière de l’entreprise et qui doit être minutieusement pris en considération aux différents
niveaux hiérarchiques de l’entreprise pour protéger les résultats communiqués contre tout
type de risque susceptible d’influencer la sincérité des chiffres comptables.
Dans quelle mesure les mécanismes de gouvernance internes peuvent influencer la qualité
des résultats comptables publiés par les entreprises marocaines cotées en bourse ?
Les résultats de notre travail vont être matérialisés par la formulation des hypothèses conclues
des débats et constats théoriques produites au niveau des travaux de recherches antérieures.
1.1.1 Taille :
Etant donné que les administrateurs internes, ne sont que des cadres de l’entreprise qui ne
disposent pas du pouvoir suffisant pour contester les décisions des dirigeants qui sont placés
au sommet hiérarchique de l’entreprise , et par conséquent ils ne peuvent s’opposer à leurs
supérieurs et mettre l’intérêt de l’entreprise avant l’intérêt personnel (évolution de carrière ,
rémunération …) d’où paraît le rôle joué par les administrateurs externes dans le contrôle de
l’opportunisme managérial et dans la conduite efficace de l’organisation .
Les études antérieures (Fama, 1980 ; Fama et Jensen, 1983) suggèrent que la viabilité du
conseil d’administration est rehaussée par l’inclusion de membres externes indépendants de la
direction. En effet, les administrateurs externes peuvent s’opposer librement aux décisions
prises par les dirigeants et qui pourraient menacer les intérêts des actionnaires. De plus, ces
membres externes ont de plus grands motifs pour prendre des décisions favorisant la
maximisation de la richesse des actionnaires puisqu’ils s’intéressent énormément à leur
réputation affectant leur aptitude à recevoir d’autres opportunités de nomination dans d’autres
conseils d’administration (Fama et Jensen, 1983).
Pour l’exercice de ses missions, le conseil d’administration doit disposer de deux types
d’administrateurs :
- Des administrateurs internes pour assister à la ratification des décisions grâce à leur
meilleure connaissance de la firme (Peasnell, Pope et Yeung, 1998 ; Weibach, 1998) ;
L’existence d’un marché des administrateurs externes concurrentiel va garantir selon Fama
(1980) l’absence de collusion entre ces derniers et les dirigeants.
Dechow et al (1996) et Beasley (1996) dans le cadre de leurs études ont constaté que les
entreprises frauduleuses disposent de moins d’administrateurs externes.
Vafeas, N (2000) a conclu contrairement à de Dechow et Beasely 1996 qu’il n’existe aucune
relation significative entre le nombre des administrateurs externes et la qualité des états
financiers.
En effet, une complicité avec le dirigeant peut émerger lorsque le conseil est dominé par des
administrateurs internes (non indépendants) d’où la formulation de l’hypothèse suivante :
les défenseurs de la théorie d’agence avancent que le cumul des fonctions, c'est-à-dire le
président du conseil d’administration est lui-même le président-directeur général, engendre
une divergence entre ses intérêts personnels et les intérêts des actionnaires de l’entreprise qui
se manifeste par une accentuation des coûts d’agence, et un abus de pouvoir parce que sa
capacité d’influencer les décisions du conseil d’administration augmente (,Fama et Jensen
(1983)) ,il devient le porte-parole des actionnaires et le défenseur de ses intérêts et il en
découle qu’il peut proposer et favoriser les décisions qui vont lui paraître bénéfique .
En effet, dans les grandes organisations, la séparation entre les fonctions de gestion et de
contrôle constitue un moyen de limitation de la probabilité de production d’états financiers
frauduleux (Dechow et al., 1996 ; Beasley, 1996).
Dans le même ordre sillon, Gul et al (2002) affirme que le cumul des fonctions de direction et
de présidence du conseil d’administration fait augmenter les coûts d’agence, résultant de
l’accumulation du pouvoir entre les mains d’une seule personne et de l’absence de contrôle.
D’où notre hypothèse :
Hypothèse 3 : la structure moniste du conseil d’administration impacterait négativement la
qualité des informations comptables
L’idée de création des comités d’audit vise à assister les administrateurs à contrôler le
fonctionnement de la société et ce à travers une amélioration continue de la qualité des
informations financières produite par l’entreprise et vise aussi à :
- Garantir l’indépendance du statut de l’auditeur interne et externe ;
- L’efficacité du comité d’audit repose essentiellement l’indépendance, la compétence
et l’expertise des membres et sur l’activité du comité (Abbott et al. 2004) ;
- Accompagnement de l’équipe d’audit interne et externe au cours des missions de
contrôle des comptes ;
- Renforcer L’indépendance des auditeurs internes et externes afin de garantir la
sincérité et la régularité des comptes annuels ;
- Organisation des réunions périodiques avec l’équipe d’audit interne et externe en
présence de l’équipe dirigeante de la société afin de maximiser la probabilité de
révélation des irrégularités à un niveau hiérarchique suffisant pour qu’elles soient
prises en considération » (Piot et Kermiche, 2009 ) ;
Les membres du conseil doivent se réunir lorsque les circonstances l’exigent et, à défaut de
circonstances particulières, dans ce sens Lipton et Lorsch (1992) avancent que l’efficacité du
conseil d’administration croit avec la fréquence des réunions de ses membres ;
Les spécialistes en matière gestion du conseil d’administration recommandent aux comités
d’audit de vérifier les rapports financiers trimestriels avec les auditeurs externes.
Abbott, Parker et Peters (2002) montrent que les comités d’audit des entreprises soumises aux
actes de renforcement de la SEC (Securities Exchange Act de 1934) se réunissent moins
fréquemment par rapport aux entreprises saines ;
Wright (1996) confirme que la proportion d’administrateurs dirigeants ou affiliés donc non
indépendants- dans le comité d’audit affecte négativement la qualité des résultats
communiqués ;
Bédard et Courteau (2001) soulignent que « l’indépendance des administrateurs constitue la
qualité majeure du comité d’audit pour mener à bien son rôle de surveillance et de contrôle de
l’opportunisme managérial ».
Bryan, Liu et Tiras (2004) expliquent dans le cadre de leurs travaux, que l’indépendance du
comité d’audit a une influence positive sur la qualité des bénéfices.
Dans le même sens, dans le cadre de ses études portant sur les caractéristiques des comités
d’audit ayant une influence sur les états financiers, Wright (1996) montre que l’indépendance
des membres du comité d’audit constitue le critère le plus influençant sur la sincérité des
états financiers.
En relation avec le niveau d’expertise, Rittenberg et Nair (1993) ont dégagé l’existence d’un
écart entre les responsabilités des membres du comité d’audit et leur niveau de connaissances
dans les domaines liés à leurs responsabilités, ainsi de leurs partMcMullen et Randghandan
(1996) ont remarqué que les sociétés dont les membres des comités d’audit ont un diplôme
CCA (comptabilité, contrôle et audit) ont des rapports financiers fiables.
Berle et Means, 1932 ont confirmé dans le cadre de leurs travaux sur la thèse de la
convergence, que la concentration de propriété entre les mains des actionnaires internes ou
dirigeants se traduit par une convergence des intérêts actionnaires – dirigeants , (Jensen et
Meckling, 1976 ; Watts, 1977) expliquent dans le cadre de la théorie d’agence que la
séparation entre la propriété et le contrôle, entraine l’augmentation des coûts d’agences à
cause des conflits d’intérêts entre les parties contractantes
En 2002 Chau et Gray, ont prévu que la divulgation d’information sera plus élevée pour les
firmes à propriété dispersée pour réduire les coûts de contrôle. En effet, l’actionnaire peut
s’assurer que ses intérêts économiques sont optimaux et le dirigeant peut signaler qu’il agit
dans le meilleur intérêt du propriétaire.
Donc, lorsque la structure de propriété est concentrée, on peut prévoir une relation négative
entre la structure de propriété et le niveau de divulgation des états financiers (Eng et Mark,
2003) de l’autre côté Ruland, 1990, Chau et Gray 2002 ont conclu que la structure concentrée
augmente la qualité des résultats comptables et la structure dispersée la diminue, alors que
(Raffournier, 1995) n’a pas réussi à trouver de relation significative.
Nous formulons ainsi l’hypothèse suivante :
En 2007 Ben ali,, affirme que ces investisseurs, de par leur expérience professionnelle ainsi
que leur pouvoir sur les dirigeants, ont les moyens de faire respecter et appliquer les principes
de « gouvernance d’entreprise » afin de protéger les droits et les richesses des actionnaires ,
Agrawal et Madelker de leurs côtés (1992) avancent que ces actionnaires particuliers
représentent des partenaires influents pour l’entreprise car leurs moyens financiers sont
importants et leur permettent de devenir les « investisseurs actifs » dans le contrôle de la
gestion de la firme
L’accroissement des actifs que détiennent ces investisseurs les conduit à devenir des acteurs à
part entière au sein des systèmes de gouvernance
Ainsi il y a lieu de formuler l’hypothèse suivante :
Hypothèse 6 : l’augmentation du part des actionnaires institutionnelles entraînerait une
augmentation de la qualité des informations comptables
Dans le cadre de la relation entre les dirigeants et les actionnaires, les conflits liés au fait que
l’agent cherche à maximiser les profits de l’entreprise au détriment de sa valeur sont d’autant
plus marqués que le dirigeant détient une faible part du capital de la firme. Jensen et Meckling
(1976) affirment que plus la part du capital détenue par les dirigeants est importante, plus la
divergence entre leurs intérêts et ceux des actionnaires est faible ;
Pour Zéghal et al. (2005), un dirigeant détenant une portion élevée des actions a peu d’intérêt
à maximiser sa richesse personnelle par des comportements opportunistes préjudiciables pour
le patrimoine de la société, puisqu’il en subit les éventuelles baisses de ses actions ;
Marsal et Bouaiss (2007) avancent que la détention de titres de la firme par le dirigeant
garantit que ce dernier agit plus dans l’intérêt des actionnaires parce que les décisions qu’il
prend ont des incidences directes sur sa propre richesse.
Gelb (2000) a noté que la qualité de la communication financière décroît avec le pourcentage
d’actions détenues par le dirigeant. Cette plus grande séparation entre la propriété et la gestion
entraîne une demande accrue pour une communication financière plus transparente (Labelle et
Schatt, 2005).
L’idée d’exiger une participation des dirigeants dans le capital de l’entreprise. tend à les
pousser à supporter les conséquences des décisions nuisibles à l’entreprise et profitent de
celles qui en augmentent la valeur (Fama 1980 ; Demsetz et Lehn1985 ; Barnhart et
Rosenstein 1998)
Toutefois, les dirigeants ayant leur capital humain et leur capital financier liés au succès de
l’entreprise, sans possibilités de diversification, peuvent être incités à prendre des décisions
plus conservatrices
Ainsi, nous allons formuler l’hypothèse suivante :
Hypothèse 7 : L’actionnariat managérial serait associé positivement à la qualité des
informations comptables
1.3 L’endettement :
Jensen et Meckling (1976) expliquent dans le cadre de ses travaux que les firmes en phase de
développement peuvent éviter les coûts d’agence par le biais du recours à l’endettement,
À cet effet, la littérature nous indique qu'un des moyens de limiter ces coûts d'agence est
d'augmenter, au sein même de l'entreprise, le niveau d'endettement dans le but de limiter le
caractère déviant des dirigeants, l'augmentation de la proportion de dette a donc une double
finalité : d'une part, permettre aux actionnaires d'obliger les dirigeants à prendre des décisions
de gestion permettant de dégager un résultat d'exploitation suffisant pour rembourser les
charges des dettes et, d'autre part, renforcer le contrôle des banques au sein de l'entreprise.
La théorie d’agence prévoit l’importance des coûts d’agence pour les firmes à fort
endettement (Fama et Miller, 1972) et donc dans cette perspective et pour des fins de réduire
les coûts de surveillance, que les directeurs financiers vont produire des informations
financières crédibles.
Un niveau élevé d’endettement est associé à un accroissement du risque de faillite et de la
probabilité de violation des clauses restrictives des contrats d’endettement (Dechow et al.,
1996) , de leur part (Bujakiet et McConomy, 2002) expliquent qu’une augmentation de
l’endettement devrait se traduire par une amélioration du niveau et de la transparence de
l’information au sujet des pratiques de gouvernance pour rassurer les investisseurs quant à la
qualité de la gouvernance de l’entreprise et pour atténuer la perception du risque de faillite ,
cependant l'augmentation des rémunérations fixes de facteurs de production, à valeur créée
constante et indépendante de la répartition des flux, réduit l'espace discrétionnaire des
dirigeants parce que l’entreprise endettée est engagée à rembourser ses des dettes selon des
échéanciers, ce qui réduit l’autonomie des dirigeants par rapport aux actionnaires (Stulz,
1990)
Grossman et Hart 1980, expliquent que le recours à l’endettement peut constituer un terrain
d’entente pour les deux parties propriétaires et dirigeants ;
contribution à la qualité des résultats comptables publiés, il peut provoquer un autre conflit
d’agence cette fois extérieure entre les actionnaires et créanciers ;
CONCLUSION
La question des mécanismes de gouvernance est une problématique qui a fait couler beaucoup
d’encre sans trouver de combinaison optimale valable et efficace pour les entreprises , si la
majorité des auteurs accordent plus d’importance à certains mécanismes comme le conseil
d’administration , la structure de propriété , un autre courant préconise d’autres mécanismes
complètement différents c’est l’exemple de la taille et l’âge de l’entreprise , la politique des
rémunérations .
L’ensemble des travaux de recherche menés sur la gouvernance en sa relation avec la qualité
comptable a constitué le soubassement de notre travail et dont l’analyse nous a permis de
constater que :
BIBLIOGRAPHIE
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Résumé
Abstract
Today, obstacles to women's entrepreneurship are at the heart of Morocco's major concerns.
This prompts us to question the need for a financial performance measurement system, which
allows us to control the management of businesses run by women entrepreneurs. In fact,
holding a management control department within her company could be essential for the
woman entrepreneur to be able to manage all her activities efficiently.
The objective of this article is to highlight the importance of the management control system
in the female business. To do this, we conducted an exploratory study, with a sample of
fifteen women entrepreneurs from Morocco in the Souss Massa region. The main results show
that entrepreneurs are not aware of the importance of the management control system and its
positive influence on the performance of the company, considering their small structure and
the lack of means, as brakes to the establishment of such a system.
Key Words: Female Entrepreneurship, Management Control System, Souss Massa Region
(Morocco)
INTRODUCTION
Le rôle déterminant de la femme dans le tissu économique actuel n’est plus à démontrer. Le
nombre d’entreprises créées et/ou gérées par les femmes ne cesse de s’accroitre dans le
monde. Nombreuses sont les études qui se penchent sur le sujet, notamment en ce qui
concerne la spécificité du statut féminin en entrepreneuriat. En effet, une récente étude de
l’AFEM (2015) sous le thème « Évaluation du vivier entrepreneurial au Maroc : Étude
quantitative et qualitative, Synthèse & Recommandations » fait le point sur la situation de
l’entrepreneuriat féminin au Maroc, en mettant en exergue le profil de la femme entrepreneure
marocaine, ses motivations ou encore les obstacles auxquels elle se heurte. En outre, l’étude
vise à apporter quelques recommandations pratiques pour l’amélioration du climat
entrepreneurial de la femme.
Précisons par ailleurs que nous désignons par femme entrepreneure marocaine toute femme
marocaine qui crée et/ou développe son entreprise, en exploitant une opportunité d’affaires
tout en acceptant de prendre un risque financier. Sont exclues de cette définition les
professions libérales.
Par ailleurs, dans un environnement plus compétitif et complexe, l’entreprise féminine,
aujourd’hui, est confrontée à plusieurs problèmes liés à la gestion de ces entreprises,
précisément à la nature du traitement de l’information nécessaire au bon fonctionnement.
D’où l’importance du système contrôle de gestion, qui représente une solution indéniable en
matière d’aide à la décision. En effet, le contrôle de gestion a été longtemps considéré comme
un guide dans la prise de décision, une sorte de sécurité et un avantage considérable pour le
bon fonctionnement de l’entreprise. Il est alors considéré comme un outil de management
pour ces entreprises, qui permet d’aider les responsables à prendre les meilleures décisions,
afin d’éclairer les différents aspects de la performance globale.
Ceci étant dit, la problématique qui se pose à ce niveau est la suivante : Est-ce que le système
contrôle de gestion représente-t-il une opportunité pour les femmes entrepreneures ?
Autrement dit, est-ce que le contrôle de gestion est un outil pertinent pour que l’entreprise
féminine puisse atteindre une performance financière optimale ?
Dans notre article, nous mettons donc l’accent, en premier lieu, sur l’entrepreneuriat féminin
et le contrôle de gestion, en se basant sur une revue de littérature synthétisée. Deuxièmement,
nous présentons la méthodologie de recherche adoptée pour mener notre étude exploratoire
effectuée auprès des entreprises féminines. Enfin, nous analysons minutieusement cette étude
exploratoire et nous exposons les principaux résultats, en troisième et dernière partie.
de crédibilité accordé par les parties prenantes, par rapport à leurs concurrents masculins.
Enfin, au cours de la gestion quotidienne, les femmes marocaines, signalent leur besoin en
termes d’aide et en termes de formation à différents niveaux de leurs structures. Ce dernier
obstacle peut se résumer dans le tableau suivant :
Tableau 1 : Principales difficultés rencontrées par les femmes entrepreneures marocaines dans
la gestion quotidienne
1
Le plan comptable Général de 1982 a définit le contrôle de gestion comme « l’ensemble des
dispositions prises pour fournir aux dirigeants et aux divers responsables des données
chiffrées périodiques caractérisant la marche de l’entreprise. Leur comparaison avec des
données passées ou prévues peut, le cas échéant, inciter les dirigeants à déclencher
rapidement les mesures correctives appropriées ».
Revue CCA Page 37
Revue du Contrôle de la Comptabilité et de l’Audit
ISSN: 2550-469X
Numéro 1 : Juin 2017
R. Simon explique le rôle du contrôle formel qui garantit que la stratégie définie par la
direction est correctement appliquée par acteurs de l’organisation, l’auteur est allé encore plus
loin en parlant de « routines et procédures basées sur l’information que les dirigeants utilisent
pour maintenir ou transformer certaines configurations des activités de l’organisation ».
Toute entreprise devrait être soucieuse et elle doit envisager une autre culture, celle de
maîtriser la gestion afin d'atteindre les objectifs fixés, vu que la survie de chaque entreprise
passe par l'amélioration de sa performance financière et donc, le contrôle de gestion répond à
cette nécessité du fait qu'il constitue un outil qui réalise le triangle efficacité, efficience et
pertinence.
Contrairement à la grande entreprise qui dispose d'un département contrôle de gestion,
l’influence de la taille sur l’organisation et sa gestion interne est connue depuis longtemps :
« Plus une organisation est de grande taille, plus sa structure est élaborée : plus les tâches y
sont spécialisées, plus ses unités sont différenciées et plus sa composante administrative est
développée » (Mintzberg, 1982). Le même auteur le souligne que: « De nombreux éléments
nous indiquent qu’à mesure que les organisations grandissent, elles passent par des périodes
de transition structurelle, qui sont des changements de nature plutôt que des changements de
degré. » (Mintzberg, 1982).
A ce propos le contrôle de gestion représente un instrument de gestion beaucoup plus utilisé
dans les grandes entreprises où les gestionnaires ont besoin de savoir comment les ressources,
qu’ils mettent à la disposition des managers, sont utilisées.
Le système contrôle de gestion est devenu crucial au sein des entreprises, vu la mondialisation
qui a engendré des changements et des complexités croissantes de l'environnement, les
entreprises sont face à un monde ouvert et évolutif où l'information joue un rôle capital au
sein de toute entreprise.
Aujourd'hui la petite/moyenne entreprise en générale et l'entreprise féminine en particulier,
souffrent des problèmes au niveau de la gestion surtout celle avec un effectif faible et des
moyens financiers modestes, et donc une gestion efficace s’avèrent importante afin de réduire
considérablement ces problèmes ainsi leurs impacts sur l'activité de l'entreprise. Néanmoins, il
n’existe pas de recette miracle à la réussite d’une telle implantation du contrôle de gestion,
c’est d’abord un besoin et une question de volonté. Certes son introduction n’est pas toujours
facile pour toute entreprise et spécialement dans le monde entrepreneurial, ce qui constitue
une entrave à sa réussite et à l’atteinte optimale de sa performance.
Précisons par ailleurs que de nos jours, la performance constitue un sujet important, pour les
chefs d’entreprises, qui est largement discuté ces dernières années. Elle représente, donc, un
concept tout à fait spécifique à un utilisateur de signaux descriptifs, soit de diagnostic de
positionnement de cet état par rapport à une intention ou à un souhait d’informations (Leba,
1996 ; Bourguignon, 1995). Généralement, les dirigeants évaluent la performance de leur
entreprise en se basant sur les résultats financiers, tout en accordant une importance
particulière à l’information financière.
C’est pourquoi nous parlons de performance financière, qui peut être mesurée soit par une
appréciation de la capacité de l’entreprise à maintenir un niveau de rémunération satisfaisant
sur sa production et ses ventes, soit par une appréciation de la capacité de l’entreprise à
assurer la rémunération des capitaux mis à disposition. Dans cet article, nous avons donc
choisi de traiter la performance financière, car elle consiste à bien déterminer le
positionnement de l’entreprise à travers une représentation chiffrée, en se basant sur
l’indicateur principal ; qui est le résultat. En effet, cette performance est mesurée par la
capacité de l’entreprise à réaliser des bénéfices et à être rentable sur la base des informations
contenues dans les comptes annuels.
3. Méthodologie de la recherche
En outre, le choix de notre échantillon s’est reposé sur deux principales raisons.
Premièrement, nous avons choisi de mener notre étude exploratoire auprès des femmes
entrepreneures, car notre étude documentaire nous a révélé que ces femmes rencontrent des
problèmes au niveau de la gestion quotidienne de leur entreprise. Nous avons donc estimé que
la mise en exergue du contrôle de gestion pourrait se révéler déterminant à contrecarrer leurs
problèmes. Deuxièmement, notre étude a fait face à un problème majeur ; celui de la réticence
des femmes interrogées à conduire des observations importantes, ce qui a déterminé notre
choix final.
Les dirigeantes ont été choisies selon leur fonctions dans l’entreprise : ces femmes dirigent et
détiennent le pouvoir, elles sont également responsables de leurs décisions.
Précisons que dans un double souci de confidentialité et de pertinence, les noms des
entrepreneures interrogées ont été codifiés. Toutefois, ces modifications n’ont aucun impact
sur l’analyse de cas et de facto sur la rigueur des résultats.
Tableau 2 : Les 6 entrepreneures retenues pour les entretiens semi-directifs
Entrepreneure Age Secteur Activité
E1 26 Services Immobilier
E2 30 Services Transport routier
E3 31 Services Restauration, animation
touristique, traiteur,
Teambuilding et événementiel.
E4 42 Services Conseil et accompagnement des
PME et TPE.
E5 27 Industrie Production et vente des produits
du terroir marocain et régional.
E6 32 Industrie Conception, réparation et
rénovation navale.
E7 38 Service Publicité média
E8 29 Service Commercialisation matériels
médical
E9 26 Industrie Production et vente des produits
du terroir marocain.
E10 35 Industrie Agro alimentaire
Le premier problème rencontré lors de notre étude sur l'importance du contrôle de gestion
dans l'entreprise féminine, c'est la taille de ces entreprises et leurs secteurs d'activités étant
donné que ces entreprises sont petites et généralement de service mais constituent quand
même un véritable champ de recherche.
Dans cette partie, nous présentons les résultats obtenus, lors de la collecte des réponses,
auprès des femmes entrepreneures interviewées lors des entretiens semi-directifs.
Le champ de notre étude était les entreprises féminines, qui répondent aux caractéristiques
que nous avons choisis. Ces entreprises sont généralement de petite taille, se caractérisent par
la simplicité en termes de gestion et d'organisation. Ce qui engendre généralement des
problèmes de maîtrise d’information, vu que la circulation de cette dernière reste informelle.
Ces entreprises connaissent un dysfonctionnement interne en matière de gestion, en raison de
l’inadaptation entre leurs tailles et les problèmes de gestion auxquels elles doivent faire face.
Selon Julien (1997), « les petites entreprises fonctionnent par dialogue ou par contact direct.
A l’inverse, les grandes entreprises doivent mettre sur pied tout un mécanisme formel (et
écrit) permettant le transfert d’information tout en minimisant le bruit et en favorisant le
contrôle. Les très grandes entreprises vont même produire un « journal » de la compagnie
pour diffuser l’information générale et empêcher que les rumeurs nuisent à l’efficacité de
l’entreprise ».
Au sein de toute entreprise, l'information joue alors un rôle crucial pour une gestion efficace
de l'activité ; généralement ces entreprises travaillent sans méthode, le seul souci étant de
satisfaire les clients. « Une caractéristique essentielle de la petite entreprise est le rôle très
particulier que joue son dirigeant» (Fallery, 1983). Plusieurs chercheurs affirment
l’importance de la place qu’occupe le dirigeant de la PME dans la prise de décision dans le
champ de la gestion des opérations, vu qu’il n’accepte de déléguer qu’à des personnes
proches ou qui sont présentes dans l’entreprise depuis des années. Ceci bien dit qu’il s’agit
d’un contrôle informel, puisque les six femmes entrepreneures ont confirmé qu’elles étaient
réticentes à l’idée de déléguer la prise de décision à une personne tierce, autre que leur propre
famille. « Je souhaite garder le contrôle complet de ce qui se passe dans mon entreprise, car
de nos jours c’est difficile de faire confiance à qui que ce soit », comme l’a expliqué
l’entrepreneure E1.
Par conséquent, ne pas déléguer sa prise de décision rend moins nécessaire le recours de ces
femmes entrepreneures au contrôle de gestion. En effet, ces entreprises féminines disposent
généralement d’une comptabilité générale, afin d’affiner les informations comptables et ainsi
disposer de données plus fiables sur leur fonctionnement dans le but d’améliorer la pertinence
des décisions.
Dans notre cas, les petites entreprises de services n’auront pas de forte raison d’instaurer un
système de pilotage de la performance financière par rapport à la grande entreprise
industrielle, qui a une activité de transformation. Une comptabilité de gestion est alors
nécessaire, surtout si la production est diversifiée (Nobre 2001).
Selon Capet, Causse et Meunier (1986), « dans les petites entreprises, la division du travail est
peu poussée. Il n’y a que quelques services ou fonctions. Un grand nombre de tâches sont
faites par le patron qui non seulement dirige, mais encore joue le rôle de chef de service, voire
exécute des tâches» (page 233).
Figure 2 : Récapitulatif de la situation des entreprises féminines
Dysfonctionneme
nt interne en Entreprise de
matière de petite taille
gestion
Problème de
maîtrise
d'information
D’après l’entrepreneure E2, « le contrôle de gestion consiste à vérifier tout ce qui est lié à la
gestion quotidienne de l’entreprise, en s’assurant à corriger les dysfonctionnements rencontrés
au fur et à mesure que l’on contrôle ». A contrario, l’entrepreneure E13 estime que « le
contrôle de gestion est une sorte de sanction qui induit des conflits et des difficultés ».
Figure 4 : Importance du Contrôle de Gestion selon les femmes entrepreneures
Il parait donc, à l'issue des entretiens, que le contrôle de gestion reste perçu comme un outil
de surveillance et de contrôle et non pas un outil de pilotage de la performance financière,
dans une logique de contrôle de l'information. Autrement dit, elles ne sont pas conscientes de
son utilisation et de son importance dans leur entreprise.
Figure 5 : Limites de mise en place d'un système de Contrôle de Gestion selon les femmes
entrepreneures
Dans un second point, comme nous l’a clairement expliqué l’entrepreneure E6, opérant dans
la conception, la réparation et la rénovation navale, « toute entreprise vise à être performante,
cela signifie qu’elle s’attache à remplir sa mission en gérant au mieux ses ressources …. ».
Selon cette femme dirigeante, « la performance est un élément clé du contrôle de gestion,
dans la mesure où ce dernier nous permet de mieux piloter la performance financière de notre
entreprise ». Ces propos rejoignent ceux de l’entrepreneure E3, qui travaille dans la
restauration, l’animation touristique, le Teambuilding et l’événementiel. En effet, la
performance financière constitue le moteur de développement de ces entreprises tout en
s’appuyant sur les principes de gestion à savoir les compétences et l’organisation de tâches,
cette performance se traduise par la recherche de l’efficience (rapport entre moyens alloués et
résultats obtenus).
Cependant, d'après les entretiens avec ces femmes entrepreneures, celles-ci ignorent
l'importance de la fonction contrôle de gestion. En effet, 11 femmes entrepreneures sur 15ont
confirmé qu’elles ne connaissaient pas le contrôle de gestion et ignoraient son utilité. Elles le
définissaient comme étant une vérification/contrôle ou plutôt une sanction, ce qui prouve que
la fonction contrôle de gestion n’est pas bien définie au regard des entrepreneures de la
région, nous pouvons suggérer donc, qu’il faut sensibiliser ces femmes à ce domaines.
Tout compte fait, seulement six entrepreneures sur quinze sont prêtes à mettre en place un
système contrôle de gestion, mais dans le moyen terme. Car elles ont besoin d’outils fiables
qui vont leur permettre de procéder, à un moment donné, à un diagnostic de leur situation,
dans le but de prendre les meilleures décisions.
Les neuf autres femmes entrepreneures estiment qu’elles ne ressentent aucun besoin immédiat
ou à moyen terme d’avoir un contrôle de gestion au sein de leur entreprise, sous prétexte que
ce sont de petites structures qui ne nécessitent pas forcément une gestion approfondie. Ceci
montre qu’une petite entreprise pourrait s’abstenir de penser à une stratégie plus développée
pour l’amélioration de son organisation, vu que la situation d’une petite entreprise par rapport
à la grande entreprise, est différente et ne l’oblige pas d’être plus flexible vis-à-vis du marché:
« Plus une organisation est de grande taille, plus sa structure est élaborée : plus les tâches y
sont spécialisées, plus ses unités sont différenciées et plus sa composante administrative est
développée. » (Mintzberg, 1982).
Au fur et à mesure que l’entreprise évolue, les dirigeantes ne peuvent plus tout superviser,
l’accroissement de la taille de l’entreprise entraine une différenciation structurelle plus
importante qui se traduit par le développement de moyens de coordination, dont le contrôle de
gestion constitue l’une des composantes.
Pour conclure, notre analyse nous a permis de mettre en relief trois points essentiels à retenir
concernant la perception du contrôle de gestion par la femme entrepreneure marocaine de la
région Souss Massa.
Premièrement, les entrepreneures que nous avons interviewées ont confirmé ne pas connaître
la définition exacte du contrôle de gestion, se limitant ainsi à la « surveillance » ou encore du
« contrôle » au sens propre du terme.
Deuxièmement, elles ne sont pas vraiment conscientes de son importance dans le pilotage de
la performance financière et dans l’atteinte des objectifs de l’entreprise, de façon efficace et
efficiente. Toutefois, elles croient solidement qu’un système contrôle de gestion pourrait les
aider dans la gestion quotidienne de leur entreprise, qui est confrontée chaque jour à des
difficultés de tout genre.
Enfin, de par leur structure réduite, les entreprises féminines de la région Souss Massa,
opérant principalement dans le secteur des services, ne sont pas prêtes à adopter un système
contrôle de gestion, en dépit de son importance dans la résolution probable de leurs problèmes
de gestion.
CONCLUSION
L'entrepreneuriat au féminin est en évolution permanente, marqué par une volonté des
femmes marocaines, L'analyse de l'importance du contrôle de gestion dans l'entreprise
féminine, nous a permis de montrer que l'importance du contrôle de gestion réside dans son
impact sur l'entreprise féminine, vu qu'il représente un outil qui permet de suivre l'évolution
de l'activité de l'entreprise ainsi de l'aider en terme de prise de décision,
A la lumière de cette étude exploratoire, on peut déduire qu’il est primordial pour une
entreprise féminine de prévenir les risques, et donc mieux connaître et suivre son
fonctionnement afin de maîtriser sa gestion et faire face aux risques, raison pour laquelle, elle
doit mettre en place un ensemble d’outils de gestion afin d’avoir des informations pertinentes,
ce qui va permettre d’évaluer la nature des risques et de prendre les dispositions nécessaires.
Parmi les outils du contrôle de gestion qui semblent, techniquement réussis pour bien gérer
ces types d’entreprises (par exemple : les calculs des coûts pour l’entreprise industrielle, les
tableaux de bord opérationnels pour un meilleur pilotage de l’organisation, etc.). En matière
de budget, un reporting mensuel est généralement nécessaire et il en est de même pour le
suivi des indicateurs physiques et financiers des tableaux de bord (Germain 2005).
Le contrôle de gestion va être, d'une part, une opportunité de changement pour l'entreprise
féminine, et il va contribuer à relever les défis en termes de gestion dont souffrent ces
entreprises. D'autre part, un outil qui permet de bien gérer les informations nécessaires à la
gestion et non pas une sanction
D'après les difficultés observées chez les femmes entrepreneures en termes d'organisation, il
sera impératif de penser au contrôle de gestion comme étant une solution, afin de maitriser la
gestion de leur activité, vu que cette notion fondée sur l'efficience et l'efficacité amère à une
atteinte des objectifs, en se basant sur des résultats chiffrés de l'entreprise.
Finalement, les femmes entrepreneures de la région Souss Massa sont appelées donc, à
consacrer une partie de leurs efforts à maitriser la gestion de leurs entreprises. Ce qui rend le
contrôle de gestion une opportunité envisageable par ces femmes entrepreneures.
Ceci dit, cette conclusion ne peut être confirmée ou infirmée qu’après avoir mené une étude
plus approfondie au niveau national, afin de mieux cerner notre problématique et d’en
dégager des résultats plus significatifs.
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Résumé
Sur le marché financier, nous observons une multitude de théories qui ne semble pas
correspondre à la réalité. A titre d’exemple, "l’affaire des tulipes hollandaises" selon laquelle
le marché financier est guidé par le mimétisme de ses acteurs, et qui prouve que le marché est
irrationnel. Pourquoi ? Tout simplement, parce que les investisseurs prennent leurs décisions
en s’écartant de la rationalité et de son corollaire d’efficience des marchés financiers.
En effet, l’évolution des marchés financiers fournit quotidiennement aux théoriciens une
quantité considérable des données empiriques sur lesquelles ils développent leurs réflexions
sur le paradigme dominant (la finance traditionnelle). Notons qu’avant tout le marché
financier est composé d’acteurs qui sont d’abord des humains qui certes, calculent,
comparent, observent mais aussi ressentent et imitent.
Dans un tel contexte, des spécialistes issus d’autres disciplines que la finance, ont proposé une
nouvelle approche provenant d’un caractère transdisciplinaire qui permet alors, d’analyser la
finance sous l’angle de la psychologie et la sociologie. C’est ainsi que la finance
comportementale est émergée en mettant en cause l’hypothèse de la rationalité et de
l’efficience des marchés financiers, montrant que les investisseurs sont sujets à des biais
comportementaux susceptibles de modifier à la fois leurs croyances mais aussi leurs
préférences.
Mots clés : Finance comportementale, efficience des marchés financiers, les anticipations
rationnelles, la prise de décision, les biais comportementaux de l’investisseur.
Abstract
On the financial market, we observe a multitude of theories that does not seem to correspond
to reality. For example, "the Dutch tulip affair", according to which the financial market is
guided by the mimicry of its actors, and which proves that the market is irrational. Why ?
Simply because investors make their decisions by moving away from rationality and its
corollary of efficient financial markets.
Indeed, the evolution of the financial markets daily provides theorists with a considerable
quantity of empirical data on which they develop their reflections on the dominant paradigm.
First of all, it should be noted that the financial market is composed of actors who are first and
foremost human beings who, of course, calculate, compare, observe but also feel and imitate.
In this context, specialists stemming from other disciplines than the finance, have proposed a
new approach from a transdisciplinary character which allows then, to analyze finance from
the point of view of psychology and sociology. Thus behavioral finance has emerged by
questioning the assumption of the rationality and efficiency of the financial markets, showing
that investors are subject to behavioral biases likely to modify both their beliefs but also their
preferences.
INTRODUCTION
En vue de chercher quelques éléments de réponses, nous optons pour les hypothèses
suivantes :
Dans ce sens, les économistes spécialistes des marchés financiers développaient une théorie
proche de celle-ci baptisée "l’hypothèse d’efficience des marchés". « Cette théorie n’est rien
d’autre que l’application des anticipations rationnelles au mode de formation des prix des
actifs financiers » (Frederic Mishkin 2013, p.186). On attribue la paternité de l’hypothèse
d’efficience des marchés financiers à Eugene Fama grâce à un article publié en 1970 intitulé
"Efficient Capital Markets : A Review of Theorical and Empirical Works", qui, postule
« qu’un marché est dit efficient si le prix d’un actif reflète l’intégralité des informations
disponibles ».
grâce à la méthodologie largement éprouvée des " études d’événements 2" » (Alboy 2005, p :
173). Fama (1970) distingue trois formes d’efficience informationnelles classées en fonction
de la capacité des agents à se procurer les informations sur le marché :
Par conséquent, le paradigme de l’efficience du marché a été mis en cause par plusieurs
économistes (Shiller, Banz,..). Il a fallu une décennie plus tard pour contredire totalement le
paradigme traditionnel. L’hypothèse présentait plusieurs anomalies par rapport à la rationalité
des investisseurs et leurs comportements en s’appuyant sur des études empiriques qui ont
trouvé des écarts entre l’EMH et les données du marché (January effect Donald Keim (1983),
weekend effect French (1980) small firm effect (Banz 1981)). En se basant sur la théorie des
anticipations rationnelles on comprend clairement que le seul cas où on peut observer le
mouvement du prix d’un actif donné que s’il y’a une nouvelle information qui peut changer la
valeur fondamentale. En réalité, c’est qu’il existe des mouvements violents des prix aperçu
2
Les événements concernent tous les changements effectués au niveau d’une entreprise : le remplacement du dirigeant,
l’émission de nouvelles actions, licenciement,… et tous ceux-ci doivent être mentionnés dans un contenu informationnel.
sur le marché financier nommé "volatilité excessive " (Shiller 1981, 1984). Cette variable, a
priori inattendue contredit l’efficience du marché et la rationalité des agents économiques.
D’autres économistes ont stipulé d’autres facteurs qui peuvent varier le prix d’un actif. En
réponse à ce nombre croissant d'anomalies, la finance comportementale a émergé.
3. La finance comportementale
La finance comportementale est l’une de ces nouvelles approches qui tente de s’imposer
comme le nouveau paradigme de l’économie financière. Si elle y parvient, des économistes
qui détiennent cette approche ont estimé que les prix formés et le comportement des individus
sur le marché s’éloignent des prédictions du modèle néoclassique, et que ce modèle est
incapable d'expliquer correctement la réalité. Profitant de ce bouleversement, des
économistes comme Shiller (2002), Sheilfer (2000), Shefrin (2000, 2001), Thaler (1993,
2003) ont proposé une nouvelle vision des marchés financiers sous un angle nouveau qui a
permis à la mouvance comportementale de se munir par des moyens psychologiques (Allais
1953) et sociologiques. En effet, les tenants de l’approche comportementale se sont
concentrés sur des variables psychologiques et ils se sont éloignés de l’analyse économique.
Par opposition à l’hypothèse de l’efficience des marchés financiers, les chercheurs de la
finance comportementale rejettent la vision que l’investisseur sur le marché financier se
comporte autant que "maximisateur" (statisticien isolé) de son utilité espérée tel que le
suggère le paradigme dominant en science économique. Ils se sont penchés particulièrement
sur le comportement des investisseurs qui se sont avant tout des humains qui possèdent leurs
propres qualités et défauts, ce qui convient d’étudier la psychologie de l’investisseur sur sa
prise de décision, sur son choix entre différentes altératives (Savage 1948) et aussi « comment
les marchés financiers sont entraînés par des émotions telles que la peur, la cupidité et la
panique » (Schulmerich et al. 2015, P : 364), afin de créer un modèle de la finance du
marché inspiré de la psychologie.
A cet effet, trois biais ont été retenus en faveur de la finance comportementale en réponse à sa
tentative à devenir le courant dominant, et qui influence mutuellement la prise de décision de
l’investisseur :
Biais cognitifs et émotionnels : qui empruntent de l’aspect psychologique;
Biais sociologiques : qui sont issus de comportements mimétiques.
H1 : Le facteur psychologique interviendrait dans la prise de décision des investisseurs
comportement engendre à échanger plus de titres que les autres (volume de transactions) ce
qui introduit une volatilité excessive des prix. Cela peut se traduire par un excès d’optimisme.
Dans un livre paru en 20093, les deux lauréats du prix Nobel d’économie, Robert Shiller et
George Akerlof, expliquent que les agents ne sont pas des homo economicus mais bien au
contraire ils sont influencés dans leurs prises de décision par des "esprits animaux" à savoir la
confiance, l’équité, la corruption, l’illusion monétaire et les histoires. Ils rajoutent qu’une des
faits économiques marquants « sont dus pour une grande part à des phénomènes d’ordre
mental » c’est-à-dire ils suivent un schéma de pensées. Ils mettent en cause le paradigme
traditionnel "les anticipations rationnelles" et "l’efficience du marché". Ils ont aperçu que ces
théories ne sont pas fiables lors de période de crise car l’impact du mental est négligeable, et
que l’existence de motivation et d’optimisme sombre dans l’oubli.
3
« Les esprits animaux : Comment les forces psychologiques mènent la finance et
l’économie »
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ISSN: 2550-469X
Numéro 1 : Juin 2017
CONCLUSION
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Mohamed BASSRIH
Doctorant : FSJES Agadir
mohamed.bassrih@gmail.com
Said AKRICH
Enseignant chercheur à la FSJES Agadir, Département Economie-Gestion.
akrichsaid@yahoo.fr
Résumé:
Les collectivités territoriales exercent des compétences de plus en plus larges suite aux
transferts organisés par l’Etat en leur faveur. Cependant, les problèmes de gouvernance
affectent négativement les activités de développement territorial. Ainsi, les collectivités
territoriales doivent mettre en place et animer des dispositifs leur permettant de maîtriser
leurs activités, d’aider à la réalisation de leurs objectifs et de limiter leurs risques. L'audit
interne apparaît comme une excellente réponse aux besoins de fonctionnement et de
sécurisation, ainsi que celui d’optimiser la gestion publique locale. Le présent travail vise à
démontrer les dysfonctionnements attachés à la gouvernance des collectivités territoriales
marocaines, tout en évoquant comment l’audit interne intervient dans les mécanismes de leur
gouvernance.
Abstract:
The territorial collectivities exert increasingly broad competences following the transfers
organized by the State in their favour. However, the problems of governance affect the
activities of territorial development negatively. Thus, the territorial collectivities must set up
and animate devices allowing them to control their activities, to help with the realization of
their objectives and to limit their risks. The internal audit seems an excellent answer to the
needs for operation and security, like that to optimize the local public administration. This
work aims at showing the dysfunctions attached to the governance of the Moroccan territorial
collectivities, while evoking how the internal audit intervenes in the mechanisms of their
governance.
Keywords:
INTRODUCTION
La bonne gouvernance devient au centre des préoccupations des pouvoirs publics. En fait, la
nouvelle constitution marocaine de 2011 a présumé que les services publics sont soumis aux
normes de qualité, de transparence, de reddition des comptes et de responsabilité, et sont régis
par les principes et valeurs démocratiques consacrés par la constitution. En outre, la nouvelle
constitution a constatée que l’organisation territoriale du Royaume est décentralisée fondée
sur une régionalisation avancée. Dans ce cadre, les collectivités territoriales exercent
désormais des compétences de plus en plus larges, suite aux transferts organisés par l’Etat en
leur faveur. Elles ont donc des responsabilités juridiques, financières accrues dans de
nombreux domaines. En fait, les collectivités territoriales joueraient un rôle crucial au niveau
régional et local dans le développement des atouts de l’économie, la lutte contre la pauvreté,
l’éradication de l’analphabétisme et la dynamisation de l’emploi.
Outre, les collectivités doivent faire face à des pressions des citoyens et de l’Etat concernant
leur gestion et leur utilisation des fonds publics. En effet, étant libres de s’administrer, elles
doivent mettre en place et animer des dispositifs leur permettant de maîtriser leurs activités,
d’aider à la réalisation de leurs objectifs et de limiter leurs risques. L'audit interne apparaît
alors comme une excellente réponse aux besoins de fonctionnement et de sécurisation, ainsi
que celui d’optimiser la gestion publique locale.
Le présent travail vise à démontrer comment l’audit interne intervient dans les mécanismes
de la gouvernance des collectivités territoriales. Elle consiste à identifier la valeur ajoutée de
la mise en place de l’audit interne et sa capacité à surmonter les nombreuses difficultés de
gouvernance auxquelles sont confrontées les collectivités territoriales. La réponse à l’objectif
fixé par cette recherche, s’effectue à travers un processus exploratoire théorique, nous allons
ainsi définir notre cadre d’analyse ; les collectivités territoriales Marocaines leurs attributions
et les dysfonctionnements attachés à leurs gouvernance, nous traitons ensuite l’audit interne
comme étant l’instrument fondamental de gouvernance de ces collectivités.
4
Cet argument est retenu par Smith (1989) pour justifier la décentralisation de toutes activités publiques.
en termes de gestion de leurs activités au niveau local à des filiales, l’Etat central peut
également déléguer la totalité ou une partie de la responsabilité des activités publiques aux
collectivités locales. Cette opération, d’après la division du grand groupe en plusieurs unités
réduites, limite de manière automatique le nombre de liens informationnels permettant
l’accès à l'information parfaite à l'intérieur de chaque groupe. Ainsi, plus la taille du groupe
est réduite et plus il est facile pour un agent d'être informé sur les caractéristiques des autres
agents et d'informer les autres agents sur ses propres caractéristiques (Rocaboy, 1995).
Par ailleurs, la mise en place d’une politique publique nécessite une connaissance parfaite de
la situation économique et sociale sur le lieu de développement de cette politique et sur le
ciblé lui-même (ses ressources ses capacités…). Une offre de prestations injustifiée est
susceptible de compromettre le développement de la politique de redistribution en pesant
lourdement sur les finances publiques. A l'inverse, l'existence d'individus ne bénéficiant
d'aucune aide alors que leur situation la justifierait, montre le dysfonctionnement éclatant de
la politique et, de ce fait, la met directement en péril (Smith, 1989).
De manière générale, il est admis que la décentralisation des activités publiques permet
d'éviter de tels écueils. Quoi qu'il en soit, en pratique, la nécessité de gérer au plus proche des
assistés a toujours conféré aux collectivités locales un avantage substantiel sur le centre. Par
conséquent, les compétences transférées aux collectivités territoriales, modifient l'équilibre
des pouvoirs entre les administrations centrales et locales, permettant ainsi, aux collectivités
de jouer un rôle déterminant dans la dynamique économique au niveau local.
Les lois organiques (Il s'agit de la loi organique 111-14 relative aux régions, la loi organique
112-14 concernant les préfectures et les provinces et la loi organique 113-14 sur les
communes, publiées dans le bulletin officiel N° 6380 du 23 juillet 2015) qui se réfèrent aux
dispositions de l'article 146 de la Constitution, viennent de préciser le domaine de
compétence des collectivités territoriales. Ces lois évoquent les compétences propres, les
compétences partagées avec l’Etat et celles qui leurs sont transférables au profit des régions et
des autres collectivités territoriales, le régime financier, l’origine des ressources financières et
les règles de gouvernance relatives au bon fonctionnement de la libre administration, au
contrôle de la gestion des fonds et programmes, à l’évaluation des actions et à la reddition des
comptes.
D’ailleurs, les collectivités territoriales sont les premières ayant introduit les outils
managériaux transposés du secteur privé à tous les niveaux de l’organisation dans les années
A préciser, également, que le décret sur les marchés publics reprend quelques principes de
l’évaluation dans le cadre de l’audit des marchés publics, notamment dans l’article 165 : « Les
marchés et leurs avenants sont soumis, en dehors des contrôles institués par les textes
généraux en matière de dépenses publiques, à des contrôles et audits à l’initiative du ministre
concerné. Ces contrôles et audits portent sur la préparation, la passation et l’exécution des
marchés… Les contrôles et audits sont obligatoires pour les marchés dont les montants
excèdent cinq millions (5.000.000,00) de dirhams toutes taxes comprises, et pour les marchés
négociés dont les montants excèdent un million (1.000.000,00) de dirhams toutes taxes
comprises…".
Dernièrement une nouvelle Loi Organique relative à la Loi de Finances a été adoptée, ayant
pour vocation la promotion d’une culture de résultats, la nouvelle constitution financière
évoque deux concepts clés, performance et transparence. Ainsi, les innovations
managériales importantes apportées par la nouvelle LOLF peuvent être regroupées autour
des points suivants :
- Un budget axé sur la performance : A chaque programme sont associés des objectifs
définis en fonction des finalités d’intérêt général et des indicateurs chiffrés permettant de
mesurer les résultats atteints (Articles 39 et 66).
- Un budget s’inscrivant dans un cadre budgétaire triennal : la loi de finances est
élaborée en référence à une programmation budgétaire triennale actualisée annuellement,
et ce, afin d’accroître la visibilité des choix stratégiques et d'améliorer la cohérence entre
les stratégies sectorielles tout en préservant l'équilibre financier de l'Etat (Article 5).
- Un nouveau système comptable à trois dimensions :
Consécration de la comptabilité budgétaire des recettes et de dépenses (Article 32).
La tenue de la comptabilité générale qui permet de fournir la situation financière et
patrimoniale de l’Etat (Article 33).
La tenue de la comptabilité d'analyse des coûts qui permet de renseigner sur la
performance de l’action publique (Article 31).
- Sincérité comptable : Les comptes de l'État doivent être réguliers, sincères et donner une
image fidèle de son patrimoine et de sa situation financière et seront certifiés par la Cour
des comptes (Article 31).
Par ailleurs, la vulgarisation des principes et des standards du New Public Management ainsi
que les impératifs d’ordre constitutionnel et réglementaire, qui insistent sur l’instauration
d’une culture de performance et de reddition des comptes, rendent légitime et nécessaire
l’adoption d’un système d’audit interne au sein des collectivités territoriales.
5
La Trésorerie Générale du Royaume a procédé, depuis le 1er janvier 2010, à la
généralisation du déploiement du système d’information de la gestion intégrée de la dépense à
l’ensemble des départements ministériels. Le déploiement de GID a concerné les collectivités
territoriales depuis le 1er janvier 2014.
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2.2. De la nécessité d’un système d’audit interne pour une meilleure gouvernance des
collectivités territoriales marocaines
L'audit interne se développe de plus en plus au sein des collectivités territoriales. Suite à
l’évolution de leurs compétences, sur fond de crise économique et de déperdition des
budgets, les collectivités territoriales sont dans l’obligation de faire face à de nombreux
risques qui les incitent à rechercher des outils permettant de sécuriser leur fonctionnement.
L'audit interne est appréhendé ainsi comme une excellente réponse à ce besoin ainsi qu'à
celui d'optimiser la gestion publique locale (Portelli, 2012).
Pour l’Institut français de l’Audit et du Contrôle Internes (IFACI, 2001), chapitre français de
l’IIA (Institute of Internal Auditors), « L’audit interne est une activité indépendante et
objective qui donne à une organisation une assurance sur le degré de maîtrise de ses
opérations, lui apporte ses conseils pour les améliorer, et contribue à créer de la valeur. Il
aide cette organisation à atteindre ses objectifs en évaluant, par une approche systématique
et méthodique, ses processus de management des risques, de contrôle et de gouvernement
d’entreprise et en faisant des propositions pour renforcer son efficacité ».
Il nous semble que s’il existe vraiment un secteur d’activité où l’audit devrait constituer sa
place, c’est le secteur public en général. En fait, les administrations centrales et locales
fonctionnent avec de l’argent public, elles rendent services aux citoyens. Il est donc légitime
de s’assurer qu’elles le font de manière efficiente et sécurisante.
Analyser les procédures internes pour y révéler les risques de non-conformité ou de non
performance dans la gestion des collectivités territoriales est une démarche de prévention,
considérée comme une valeur ajoutée apportée par l’audit interne. L’analyse des risques par
l’auditeur interne peut porter sur plusieurs domaines (Conseil de l’Europe, Comité directeur
sur la démocratie régionale, 2007) entre autres :
- Protection du Patrimoine.
- Gestion des ressources humaines, Financières et matérielles (risques de gaspillage,
risques de performances insuffisantes, risques de fraude et de corruption).
- Respect des valeurs éthiques.
Au maroc, plusieurs arguments jugent indispensable la mise en place de l’audit interne. En
effet, la décentralisation (la régionalisation avancée pour le cas du Maroc) attribue plus de
pouvoir et latitude aux élus et décideurs au niveau régional et local. Néanmoins, cette
décentralisation exige fréquemment des actions de contrôle et d’audit des actions entreprises,
par les responsables locaux eux-mêmes, en vue de faire assurer les pouvoirs publics centraux
de la bonne foi dans la gestion locale, mais aussi de les faire assurer de la bonne conjugaison
des orientations générales de l’Etat (El kadiri & Gallouj, 2014).
Outre, la nouvelle LOLF adoptée en 2015 au Maroc, a pour dessein de promouvoir une
culture de résultats. Cependant, le succès d’une gestion axée sur résultats est tributaire de
l’efficacité des systèmes de contrôle à posteriori, dont l’audit fait partie. Le contrôle à
posteriori (contrôle interne et audit interne), constitue l’élément capital de responsabilisation
permettant de garantir la qualité de l’information diffusée. Par conséquent, le refus de se
soumettre à l’audit, ou un manque de coopération, est désormais considéré comme une
tentative grave de dissimuler un secret ou des activités frauduleuses (Tremblay et Malsch,
2012).
Le besoin de mise en place de l’audit interne tire sa légitimité également, dans le principe de
reddition des comptes. Ce principe est considéré comme pierre angulaire de la bonne
gouvernance. Il convient de signaler que la nouvelle Constitution marocaine a consacré la
règle de corrélation entre l’exercice des responsabilités dans la fonction publique à la
reddition de comptes.
Les collectivités territoriales exercent des activités vitales pour les citoyens, de plus elles
emploient l’argent des contribuables et prennent aussi des décisions aux conséquences vastes
et exécutoires. Par conséquent, les activités de vérification de la responsabilité, dont des
fonctions d’audits internes et externes, sont essentiels (Dees, 2012).
En fait, l’entrée en vigueur de la nouvelle constitution, a transformé le rôle des agents publics
qui ne se limite pas seulement à assurer une bonne gestion des services publics. Car, ils
doivent également rendre compte aux contribuables tout en justifiant la destination des
ressources qui leur ont été allouées. Cette nouvelle prérogative est satisfaite, pour une large
part, par la contribution de l’audit (El kadiri & Gallouj , 2014).
CONCLUSION
Force est de constater que l’audit interne est une partie intégrante du système de gouvernance
(Dees, 2012). En fait, l’audit interne joue un rôle déterminant dans la maîtrise des risques au
niveau des collectivités territoriales et contribue à la consolidation des principes de la
reddition des comptes et la transparence, considérés parmi les piliers sur lesquels se base la
bonne gouvernance.
Les pouvoirs publics marocains prennent conscience de l’intérêt de mise en place des
structures d’audit interne au sein des collectivités territoriales. Le Programme de
Gouvernance Locale (PGL) entre le Ministère de l'Intérieur et l'Agence Américaine pour le
Développement International (l’USAID), a soutenu trois collectivités territoriales (les
communes urbaines de Salé, El Jadida et Safi) pour réussir la mise en place de l’audit
interne au courant de l’année 2013, cette initiative est considérée comme expérience pilote.
D’autres collectivités territoriales (provinces et préfectures, communes urbaines) ont procédé
à la mise en place des structures d’audit à leurs propres initiatives, exemple de la commune
urbaine d’Agadir.
En dépit des efforts déployés, le chemin vers la généralisation de l’audit interne au sein des
collectivités territoriale reste long. Ainsi, une autre piste de recherche future est possible, elle
consistera à étudier les facteurs clés de succès de l’adoption et de la mise en place de
l’audit interne au sein des collectivités territoriales, à fin de pouvoir généraliser cette
expérience au niveau de toutes les collectivités territoriales marocaines.
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Hasnae RAZGANI
Enseignant-chercheur, Experts comptable-commissaire aux comptes
hasnae_razgani@hotmail.com
Résumé :
Le destinataire du rapport d’audit est un groupe hétérogène de parties intéressées présentant
des niveaux de connaissances et des intérêts parfois divergents. Ceci représente une des
caractéristiques particulières de l’audit. De plus, l’audit légal constitue une intervention
difficilement observable par les tiers, et notamment les actionnaires, auxquels il est
prioritairement adressé. Plusieurs travaux ont témoigné de l’existence d’un « Expectation
gap » C’est dans ce contexte que nous nous sommes intéressés à cette notion, en se focalisant
uniquement sur les actionnaires, et en tentant de comprendre la perception qu’ils ont du
rapport d’audit.
A travers six entretiens réalisés auprès de différentes PME, nous avons recueillis certaines
recommandations auprès des actionnaires pour répondre à leurs préoccupations et leurs
attentes. Et nous avons ainsi proposé des axes d’amélioration qui pourraient contribuer
favorablement à la réduction de l’« expectation Gap » entre actionnaire et auditeur légal.
Mots-clés : Rapport d’audit, commissaire aux comptes, « Expectation Gap », actionnaires,
PME
Abstract :
The receiver of the audit report is a heterogeneous group of stakeholders with varying levels
of knowledge and interests. This is one of the special features of the audit. In addition, the
audit, the law, an intervention solution, observable by third parties, and in particular the
shareholders, the groups are primarily addressed. Several papers testify of the existence of a
“waiting gap”.
It is in this context that we got interested in this notion, focusing only on shareholders, and
trying to understand its perception.
Through six interviews conducted with various SMEs , we have revised certain
recommendations to shareholders to address their concerns and expectations. And thus we
have proposed areas of improvement that offer a favorable contribution to reducing the
"waiting Gap" between shareholder and legal auditor.
Key-words : Audit report, auditor, expectation gap, shareholders, SMEs
INTRODUCTION
n’accordent qu’une très faible attention aux rapports publiés par les auditeurs (Lee &
Tweedie, 1975). Ce constat a motivé de nombreuses destinées à explorer les raisons de ce
manque d’intérêt et dont le but est de mesurer l’information perçue au travers des rapports
d’audit (Gonthier-Besacier,1996).
C’est dans ce contexte que nous nous intéressons à évaluer l’Expectation gap des actionnaires
afin d’en identifier l’éventuel impact sur leur perception du rapport du commissaire aux
comptes.
La problématique de notre recherche est ainsi la suivante :
Comment est perçu le rapport d’audit légal6 par les actionnaires, principaux acteurs de
la communauté financière ?
6
Notre article s’intéresse uniquement au rapport général du commissaire aux comptes. Tout
au long de cet article, nous utilisons l’expression du rapport d’audit qui renvoie au rapport
général du commissaire aux comptes
1. Revue de la littérature
Le rapport d’audit représente le seul lien qui existe entre les auditeurs et les destinataires de
leurs missions qui sont un groupe hétérogène avec des différents besoins (1.2), il est de ce fait
l’unique vecteur de communication de la qualité de l’audit pour les actionnaires (1.3).
Cependant, la principale caractéristique de ce rapport réside dans son contenu qui a un
caractère formel, ce qui permet de lui adresser un certain nombre de commentaires (1.1).
Le travail du commissaire aux comptes doit déboucher sur une opinion qui doit être
clairement exprimée : les comptes sont, ne sont pas ou sont partiellement réguliers, sincères et
fidèles. Toute erreur de jugement peut déboucher sur une mise en cause de sa responsabilité
civile, disciplinaire et éventuellement pénale. S’il a certifié des comptes entachés d’erreurs,
les tiers peuvent présumer avoir été trompés et demander une réparation du préjudice.
Inversement, s’il émet des réserves ou refuse de certifier des comptes qui sont exacts, le
préjudice sera subi par l’entreprise.
Le contenu du rapport est donc un élément essentiel de la mission. C’est la raison pour
laquelle il a été normalisé par la compagnie des commissaires aux comptes.
Cependant, un certain nombre de commentaires a été adressée à ce rapport type :
• L’opinion sur les comptes annuels est précédée d’une explication sur ce qu’est un
audit. Il est rappelé que le résultat ne peut être qu’une assurance « raisonnable » et non une
certitude. Le travail de contrôle est limité par l’usage d’un seuil de signification et de
sondages.
• La référence aux normes de la profession rappelle que le commissaire aux comptes n’a
qu’une obligation de moyen. La jurisprudence et la doctrine sont unanimes sur ce point.
• Les vérifications et informations spécifiques peuvent également faire l’objet de
réserves. Il est rappelé que les travaux de contrôle ont été faits conformément aux normes de
la profession, ce qui ramène, là aussi, l’obligation du commissaire aux comptes à une
obligation de moyen.
Le destinataire du rapport d’audit est un groupe hétérogène de parties intéressées qui sont
différentes et qui présentent des niveaux de connaissances et des intérêts divergents. Ceci
représente une des caractéristiques particulières de l’audit. Il est donc complexe à déterminer
quelles sont les dimensions concrètes de la perception de la qualité d’un audit (Warning-
Rasmussen &Jensen, 1998). De plus, l’audit constitue une intervention difficilement
observable par les tiers, et notamment les actionnaires, auxquels il est prioritairement adressé.
Ainsi le seul lien qui existe entre les auditeurs et les destinataires de leurs missions réside
dans le rapport d’audit unique vecteur de communication de la qualité de l’audit, il constitue
pour les tiers la seule manifestation visible de la mission de vérification
Dans une étude portant sur les rapports des commissaires aux comptes (et particulièrement les
rapports spéciaux sur les conventions réglementées), Geniteau (1999) montre que le contenu
informatif de ces rapports est le plus souvent très faible, voire même inexistant. Sachant que
ces conventions impliquent des sociétés ayant des dirigeants ou des administrateurs communs,
et qu’elles doivent être approuvées par les actionnaires, on peut s’interroger sur la réalité de la
réduction de l’asymétrie d’information. Dans ce sens, Lee et al. (1975) dans leur recherche
relative à l’utilisation faite par les investisseurs des différentes sources d’information mises à
leurs dispositions, ont généralement indiqué que les utilisateurs d’informations comptables
financières n’accordent qu’une très faible attention aux rapports publiés par les auditeurs. Les
études de Geniteau et Lee et al. sont corroborées par les résultats de Gonthier (1998) selon
lesquels, pour la France, le contenu informatif des rapports d’audit ne serait pas très marqué.
Gonthier (1999) explore les raisons de ce manque d’intérêt et dont le but est de mesurer
l’information perçue au travers des rapports d’audit, elle se base principalement sur les
travaux de Holt et Moizer (1990) qui distinguent deux séries de recherche :
Une première « les études de réaction » destinée à identifier un éventuel contenu
informatif des rapports d’audit en observant les réactions des investisseurs à leur
publication, ceci concerne principalement les actionnaires dans le cadre des marchés
financiers, mais également les banquiers en situation d’octroi de crédit.
Une autre approche, celle des « études d’interprétation », consiste à interroger directement les
différents acteurs sur leur perception du rapport publié par les auditeurs.
De tels travaux ont été menés afin de mesurer l’interprétation des utilisateurs et destinataires
de l’information transmise par le rapport d’audit dans différents contextes.
Cependant, plusieurs travaux dans ce sens ont démontré l’existence d’un écart entre les
attentes des utilisateurs d’information comptable et financière en matière d’audit et la réalité
de la mission menée par l’auditeur.
Si la perception du rapport d’audit est différente d’un destinataire à un autre, et si le rapport
d’audit est tout simplement le résultat du travail et de l’indépendance de l’auditeur, alors la
Problématique Comment est perçu le rapport d’audit légal par les actionnaires,
de l’étude principaux acteurs de la communauté financière ?
Thèmes de Hypothèses
Questions de l’étude Sous hypothèses
l’étude principales
2) La réaction Q2 : quelles sont les H2 : Les actionnaires H2.1 : le message perçu par les lecteurs
des réactions des distingueraient mal (actionnaires) du rapport d’audit ne
actionnaires actionnaires face à la entre elles les correspondrait pas à l’intention exprimée par
suite à la nature nature de l’opinion différentes formulations les émetteurs (commissaires aux comptes).
de l’opinion émise dans le rapport de rapports prévues par H2.2 : Le refus de certifier serait la seule et
d’audit ? les Normes unique « Sonnette d’alarme » pour les
Professionnelles. actionnaires.
3) Les attentes Q3 : Qu’attendent les H3 : les actionnaires H3.1 : les actionnaires attendraient plus
des actionnaires du souhaiteraient faire d’explication et de détail quand il s’agit
actionnaires du rapport d’audit ? évoluer le rapport d’une opinion autre que pure et simple.
rapport d’audit. d’audit d’un modèle H3.2 : les actionnaires souhaiteraient
« standard » vers un l’introduction d’une formulation libre en
modèle « sur mesure ». complément du texte standard.
2. Analyse et résultats
7
Elle consiste à analyser les résultats en dessinant une matrice où toutes les questions ou les hypothèses
apparaissent en haut de page (en colonne) alors que les répondants sont identifiés sur le côté de page (en ligne).
Le chercheur repasse à travers tous les interviews en identifiant les réponses individuelles sur chacun des thèmes
abordés. Visuellement les thèmes ressortent clairement d’une telle mise en forme, qui peut se faire par référence
directe aux transcriptions d’interviews. WACHEUX ,1996, « Méthodes qualitatives et recherche en gestion »,
Economica, p 181.
Sur les six actionnaires interviewés quatre personnes, qui représentent la majorité, et sans
distinction des spécificités des sociétés, ne vont pas dans le sens de notre hypothèse. La
mission du commissaire aux comptes est différente de celle de l’expert-comptable ou du
service comptable et financier.
Les actionnaires sont conscients de la position du commissaire aux comptes dans le processus
d’élaboration des états financiers. La plupart des actionnaires interviewés reconnaissent au
commissaire aux comptes sa mission de validation et de contrôle, étape postérieure à la
préparation des comptes annuels. Certains de nos actionnaires interviewés assimilent les
points proposés en ajustement ou point d’audit au conseil. Malgré cette nuance parfois entre
le contrôle et le conseil, les actionnaires attribuent au CAC la mission de contrôle et la
distinguent de la mission de préparation des comptes annuels.
Une étude réalisée par Nathalie Gonthier confirme ces résultats. Cette étude a été menée pour
mesurer l’impact de la réforme engagée en 1995 par la Compagnie Nationale des
Commissaires aux Comptes en France sur la formulation du rapport général d’audit. Une des
innovations apportées par cette réforme a consisté à préciser dans le rapport les
responsabilités respectives des dirigeants et des auditeurs. Cette étude a souligné la disparition
du malentendu qui régnait dans l’esprit des utilisateurs d’états financiers entre les
interventions de l’expert comptable qui établit les comptes et celles de l’auditeur qui les
contrôle.
Donc, de cette analyse, nous pouvons rejeter notre première hypothèse qui consiste à dire que
les actionnaires connaissent mal la mission de certification.
travail de l’auditeur représente un caractère non exhaustif des contrôle pratiqués. Ceci a été
confirmé par l’actionnaire A en s’exprimant ainsi « ...en fait parfois j’ai du mal à comprendre
ce qu’ils font exactement, je ne pense pas que leur mission consiste à faire uniquement des
sondages… ». C’est ainsi que les propos de l’actionnaire B corrobore avec ceux de
l’actionnaire A « ..je ne sais pas comment travaille le CAC, un CAC doit avoir des outils
qu’ils lui permettent de trouver des fraudes… j’aurais souhaité avoir plus de détail sur leur
façon de travailler..». Les actionnaires que nous avions rencontrés souhaitaient d’avantage de
détails sur « la façon de travailler » des auditeurs.
Les actionnaires de notre échantillon attendent des auditeurs qu’ils détectent toute anomalie
présente dans les états financiers, quelle que soit son importance, ceci a été confirmé par
l’actionnaire B qui serait prêt à payer d’avantage le commissaire aux comptes afin de le
rassurer sur le mode de gestion de son mandataire (le management). L’actionnaire B
considère que le commissaire aux comptes doit chercher systématiquement les fraudes et pas
simplement les dénoncer lorsqu’il en a connaissance.
Il reste cependant que les actionnaires que nous avions rencontrés manifestent leur gène à
l’égard des termes « Seuil de signification » et « Assurance raisonnable ». L’actionnaire B
considère le seuil de signification comme étant « une notion floue », l’actionnaire C quant à
lui estime que la notion de « assurance raisonnable » est méconnaissable.
Les résultats de notre enquête remettent en cause la compétence de l’auditeur, les actionnaires
interviewés évoquent principalement les causes suivantes :
Le jeune âge des auditeurs, ils ignorent l’organisation pyramidale dans les cabinets
d’audit et le mode de contrôle et de supervision imposés par les normes de travail.
La durée limitée de l’intervention, c’est ainsi que l’actionnaire C s’est manifesté « ils
ne piochent pas dans l’intérieur des comptes ». L’actionnaire F confirme aussi ces
propos en s’exprimant ainsi «…Un CAC qui veut regarder les comptes dans le détail,
a intérêt à rester toute l’année... ». Les actionnaires n’ont pas une connaissance
parfaite de l’approche par les risques qu’incombe au commissaire aux comptes, et qui
est basée principalement sur la notion de seuil de signification.
La reproduction des travaux du client. L’actionnaire E, (ancien actuaire et
interlocuteur de CAC) ne fait pas la différence entre faire le calcul de la provision et
validation des principaux déterminants de ce calcul.
Par ailleurs, tous les actionnaires interviewés doutent de l’accès sans limite des CAC à toutes
les informations. Ils croient en l’existence d’une rétention d’information de la part de la
direction comptable et financière (premier interlocuteur des CAC).
D’une manière générale, il apparaît donc que les actionnaires doutent de l’efficacité de la
mission du commissaire aux comptes, ce qui confirme notre deuxième hypothèse.
La confrontation de notre analyse de la matrice avec nos sous hypothèses ressorte les résultats
suivants :
Actionnaire A B C D E F Total
Hypothèses
H1.1 1 1 0 0 0 0 33%
H1.2 1 1 1 1 1 1 100%
H1 67%
C’est ainsi que notre première hypothèse, sur la base des entretiens réalisés, est validée à 67
Si Hypothèse confirmée note 1 sinon note 0
%.
Si Hypothèse
Les confirmée
actionnaires de note
notre1 sinon note 0
échantillon distinguent mal entre elles les différentes formulations
du rapport.
L’actionnaire A interprète une certification sans réserve et sans observation comme « tout va
très bien », bon management, pas de fraude, bonne rentabilité, pas de risque… l’actionnaire B
va aussi dans le même sens en s’exprimant autrement « …, je connais une opinion « Clean »
c’est elle qui me plait le moins ….un rapport sans commentaire pour moi ce n’est pas un
rapport…il ne m’apporte rien.. »
Les actionnaires de notre échantillon connaissent deux formes de rapports, les comptes sont
certifiés ou refus de certifier.
Les actionnaires conçoivent le rapport avec refus de certifier comme le reflet d’une situation
extrêmement préoccupante –davantage en tout cas de ce que les auditeurs souhaitaient
exprimer – ils le reçoivent avec plus de méfiance.
L’actionnaire E témoigne du désintérêt que peut avoir un actionnaire majoritaire gérant, il est
tellement prêt de son affaire que tout ce qui l’intéresse est la signature du commissaire aux
comptes, qui peut être DE n’importe quelle nature d’opinion sauf refus de certifier.
La confrontation de notre analyse des données avec les hypothèses se résume dans le tableau
ci-dessous :
Si Hypothèse confirmée note 1 sinon note 0
Actionnaire A B C D E F Total
Hypothèses
H2.1 1 1 1 0 1 1 83%
H2.2 1 1 1 1 1 1 100%
H2 92%
C’est ainsi que l’analyse de notre deuxième matrice, portant sur la réaction des actionnaires
Si Hypothèse confirmée note 1 sinon note 0
suite à la nature de l’opinion, confirme notre deuxième hypothèse à 92 %.
Tous les actionnaires interviewés sont demandeurs de plus de détail. Le modèle standard du
rapport favorise le désintérêt que pourraient avoir les actionnaires pour le rapport d’audit.
La nature de l’opinion n’a pas d’impact sur le fait que les actionnaires souhaitent avoir plus de
détail sur les comptes. Comme nous l’avons expliqué dans le point 2.2.2, l’analyse des
données du deuxième thème, les actionnaires ignorent les différentes natures d’opinion.
La confrontation de notre analyse des données avec les hypothèses se résume dans le tableau
ci-dessous :
Actionnaire A B C D E F Total
Hypothèses
H3.1 1 1 1 na 1 na 100%
H3.2 na* 1 1 1 1 na 100%
H3 100%
*: Non applicable
C’est ainsi que l’analyse de notre deuxième matrice, portant sur la réaction des actionnaires
suite à la nature de l’opinion, confirme notre deuxième hypothèse à 100 %.
La réaction des actionnaires suite à la nature de l’opinion du rapport CAC- Résultats de l’étude
Les résultats de notre enquête confirment que les actionnaires, ne percevant pas
clairement les nuances apportées par les différentes formulations du rapport, ont
tendance à faire une lecture encore plus légère des rapports d’audit, en appréhendant
essentiellement les situations les plus extrêmes « Le refus de certifier ».
A la lumière des résultats obtenus lors de nos entretiens, nous avons retenus les principales
attentes du rapport d’audit par nos actionnaires interviewés. Pour résumer le détail de
l’information attendu par ces derniers, nous avons repéré deux principaux volets, le premier
est directement lié à la qualité de l’information comptable et financière, le deuxième quant à
lui, relève de la communication non financière.
CONCLUSION
Nous reconnaissons à cet article des limites d’ordre général. Eu égard à la sensibilité du sujet,
disposer d’entretiens avec des actionnaires, n’a pas été chose évidente. Face à la réticence de
ces derniers, la taille de notre échantillon s’est réduite. En effet, nous avons visé initialement
un échantillon de quinze personnes, uniquement six ont répondu favorablement à notre
demande d’entretien.
D’autre part, les actionnaires que nous avons interviewés sont des actionnaires de PME, dont
le chiffre d’affaire varie entre 50 et 345 millions de dirhams, le discours des actionnaires de
grandes sociétés aurait été certainement différent et aurait donc influencé, de manière
significative, nos résultats.
Pour conclure notre article, nous avons pensé à proposer des pistes d’étude qui se rapprochent
de près ou de loin de notre étude :
Le contenu des rapports annuels : faut-il être plus détaillé sur le risque et le business
model et l’auditeur peut-il apporter plus de confort sur ces éléments ?
Les réactions des marchés financiers à la publication de différentes formulations de
rapports d’audit.
Le sens accordé par différents groupes professionnels aux diverses formulations
d’opinion d’audit, voire l’objet même de la mission d’audit : « une valeur ajoutée » !
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Mohamed KARIM
Enseignant chercheur
Ecole Nationale de commerce et Gestion
Angle Avenue Ahmed Chawkki et Rue de Fès BP 122
24 000 El Jadida - Maroc
Laboratoire d’Etudes et de Recherches en Sciences Economiques et Management (LERSEM)
karim.mohamed@outlook.fr
Résumé
Mots clés :
Analyse fonctionnelle, gestion ressources humaines, régionalisation, niveau déconcentré
Abstract:
This article presents the analysis of the HRM function in the Casablanca region, since the
regionalization. The tools of HRM have, in fact, been deeply reworked during this period; do
they manage, however, to propose a conceptual model for moving from an administrative
management of personnel to a strategic management of human capital?
The report that can be made is mixed. The field of intervention of the human resources
function is strongly focused on the administrative management of the personnel and does not
cover the management and the development of the human resources. At the level of the
delegations its position in the organization chart is insufficient, its missions and its activities
are not formalized, its operation is traditional. However, structural reforms seem necessary to
move towards a strategic management of human capital.
Keywords :
Functional analysis, human resources management, regionalization, decentralized level
Introduction
Le choix de la régionalisation avancée comme système de gouvernance territoriale, vient en
réponse à une double insatisfaction, largement partagée à la fois par la population, la classe
politique et les pouvoirs publics eux-mêmes : insatisfaction à l’égard des efforts déployés par
les services de l’Etat pour amorcer une véritable politique de déconcentration permettant de
mieux répondre aux besoins de la population et insatisfaction au sujet du rôle des collectivités
territoriales dans le domaine du développement économique, social et culturel des territoires.
La régionalisation avancée a pour ambition de constituer le levier indispensable à la
modernisation du système de gouvernance territoriale en place, en le débarrassant de son
caractère centralisateur, de ses multiples dysfonctionnements et de ses nombreuses
incohérences. La réussite de ce chantier passe nécessairement par la valorisation des RH qui
constituent la composante stratégique pour maintenir l’administration publique à un niveau de
performance et d’efficacité en perspective de répondre aux attentes des citoyens.
Les nouveaux outils de GRH se font le véhicule de la modernisation, et notamment d'une
philosophie managériale qui prône la participation, la flexibilité, la réactivité, la
responsabilisation, la contractualisation... Ces principes, conformes aux grandes tendances qui
traversent le management public, ont l'apparence de la nécessité. Ils rejoignent les impératifs
de rigueur budgétaire, d'adaptation de l'offre des services publics aux attentes des usagers, de
décentralisation et de recomposition des rapports sociaux.
Pendant longtemps, dans le secteur public, la fonction RH était reléguée au second plan et ne
constituait pas une priorité et un axe stratégique du pilotage des organisations. Le facteur
humain était appréhendé plus comme un coût que comme une ressource. Conséquence d’une
telle vision les pratiques de GRH étaient essentiellement centrées sur le respect de la
réglementation du travail, la gestion des éléments constitutifs de la paye (les absences, les
congés, les retraites, etc). Ces pratiques se développaient par des actes de gestion très
classiques, telle l’organisation des concours de recrutement, la notation, les affectations, les
mutations, les promotions et les sanctions. Cette gestion est généralement centralisée, axée
uniquement sur des procédures administratives dont la finalité est l’application des statuts
(Rafai,2013).
Les organisations de santé et particulièrement les délégations, n’échappent pas à cette
problématique, elles continuent à gérer RH selon l’approche classique basée uniquement sur
la gestion administrative (Kouhil,2006).
Dans sa stratégie sectorielle 2012-2016, le Ministère de la santé (MS) a accordé une place
importante à la gestion des ressources humaines à travers son axe 6 portant sur le
développement et la maitrise des ressources stratégiques de la santé et son action 133
consacrée à la modernisation de la gestion des ressources humaines1. Le système de santé
Marocain est plus que jamais placé au centre du débat national pour qu’il puisse s’adapter au
développement politique, économique et social du pays. Le message de sa majesté le Roi
Mohammed VI à la deuxième conférence de santé a ouvertement appelé les responsables du
MS à entourer la question des RH d’une attention particulière : « nous vous invitons à
entourer la question des ressources humaines dans ce secteur vital, de toute l’attention
qu’elle mérite ».
Dans ce cadre, notre étude a été initiée pour analyser la fonction ressources humaines au
niveau de la région de Casablanca afin de proposer un modèle de GRH au niveau déconcentré
permettant de passer à une gestion stratégique du capital humain. Elle se veut une réponse à
un besoin d’informations sur la performance de la GRH au niveau régional afin de contribuer
à repositionner la GRH dans une politique de déconcentration et de régionalisation.
1. Régionalisation avancée et analyse fonctionnelle de la GRH
1.1 État de la décentralisation et déconcentration à la veille de la régionalisation
avancée
La régionalisation est définie comme le fait par lequel un pays centralisé transfère aux régions
des pouvoirs administratifs et économiques. Elle fait alors partie du socle avancé pour la
gouvernance territoriale et encourage la participation citoyenne à la gestion des affaires
publiques. La régionalisation ne désigne pas uniquement un découpage de nature
institutionnelle, mais plutôt une agrégation d’entités géographiques au niveau mondial ou bien
à l’intérieur du même pays. A la veille de l’adoption d’un nouveau système de régionalisation,
l’organisation territoriale du pays se caractérise par une décentralisation en amélioration
continue et une déconcentration en état de stagnation, ou pour le moins en état de perte de
vitesse. La décentralisation a connu une évolution en dent de scie : au niveau communal, elle
a été plus dynamique et plus volontariste passant par trois phases successives
d’institutionnalisation (1960-1975), de développement (1976-2001) et de rationalisation
(depuis 2002). En revanche, au niveau provincial, la décentralisation est restée figée dans sa
conception initiale de 1963, en dépit d’une tentative de réforme en 2002. Quant à la
1
Stratégie sectorielle de santé 2012/2016. Royaume du Maroc : Ministère de la santé ; 2012.
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ISSN: 2550-469X
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décentralisation au niveau régional, elle a connu, grâce à la loi du 2 avril 1996, une avancée
incontestable par rapport au schéma de 1971, mais son modèle reste la décentralisation
provinciale : la région est dans les faits placée sous le contrôle de l’Etat, dans la mesure où
son représentant (le Wali) assure l’exécution des délibérations du conseil régional.
Contrairement à la politique de décentralisation, la politique de l’Etat en matière de
déconcentration a manqué de clairvoyance, de perspicacité et de rigueur. En effet, les
pouvoirs transférés aux services déconcentrés ont été très limités et les moyens d’action mis à
leur disposition très faibles. En matière de gestion du personnel en général, et de
développement des compétences des ressources humaines en particulier, le rôle des services
déconcentrés demeure très modeste. Ces services restent donc largement tributaires des
initiatives et actions décidées par leurs services centraux respectifs.
La réforme régionale relancée par le discours royal du 30 juillet 2009 adopte une approche
novatrice. Sa Majesté le Roi a en effet annoncé sa « résolution (…) de lancer un chantier
fondamental de réformes, en l’occurrence la mise en place d’une régionalisation avancée qui
(…) marquera un saut qualitatif dans le processus de démocratie locale ». Une Commission
consultative de la régionalisation est mise en place. Son rapport préconise des réformes
importantes, qui peuvent être résumées en cinq propositions majeures : élection du Conseil
régional au suffrage universel direct ; attribution du pouvoir exécutif au président du Conseil
régional ; transfert par l’Etat de compétences élargies aux régions sur la base du principe de
subsidiarité ; renforcement institutionnel des régions à travers la création de deux fonds de
financement (Fonds de mise à niveau sociale et Fonds de solidarité sociale) et d’une agence
d’exécution des projets régionaux (AREP) ; reconfiguration du découpage régional en douze
régions au lieu des seize actuelles. La plupart de ces propositions sont reprises dans le cadre
de la Constitution, adoptée en juillet 2011, dont l’article 146 prévoit une loi organique pour
fixer dans le détail l’ensemble des règles, principes et dispositions régissant l’organisation et
le fonctionnement des régions et des autres collectivités territoriales.
Les conséquences de la régionalisation avancée seront considérables. Par sa nature et sa
portée, il s’agit en effet d’une réforme de grande envergure qui impactera profondément la
vie de la société. Toutes les dimensions de la gouvernance du pays sont concernées :
politique, économique, sociale, culturelle, environnementale et territoriale. Aussi, les
perspectives offertes par la régionalisation avancée sur les deux niveaux supra et infra
régionaux sont les suivantes : la modernisation des rouages de l’Etat, la relance de la
2
Ministère de la santé. Arrêté de la ministre de la santé n° 1363-11 du 12 joumada II 1432 (16 Mai 2011) relatif aux
attributions et à l’organisation des services déconcentrés du ministère de la santé. Bulletin official N° 5958-5chaabane
1432(7-7-2011).
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3
Ministère de la santé, direction des hôpitaux et des soins ambulatoire. www.sante.gov.ma ; 2013.
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Enfin, nous avons fait une multi triangulation des résultats en faisant une confrontation entre
les données recueillies auprès de différents profils d’intervenants (Responsables,
professionnels de GRH et clients) et à différents niveaux d’analyse (Central, régional et
provincial) et par les différents outils. Quant à l’évaluation des compétences nous avons
choisis les principales compétences : 13 affirmations pour les compétences techniques, sept
pour les compétences comportementales et sept pour les compétences métiers. On a calculé le
taux de maitrise par activité et en globale suivant quatre niveau d’évaluation.
2.2 Des résultats mitigés
Les principaux résultats de la présente étude montrent que la fonction ressources humaines
répond de manière partielle à ses obligations et aux attentes de ses clients. Les pratiques de
base de la fonction RH qui sont le recrutement, la formation, la rémunération sont dominées
par une logique hyper centralisée au niveau du MS. Aussi la gestion administrative est
autorisée en fonction de tâches déléguées au directeur régional et aux délégués du MS.
La fonction RH au niveau des délégations se limite à l’exécution des ordres du Service
Régional des Ressources Humaines (SRRH) et de la DRH via les correspondances et les
circulaires, elle est reconnue en interne comme une fonction de gestion du personnel et n’est
pas bien positionnée au niveau de l’organigramme. Les missions et les activités ne sont pas
formalisées, le fonctionnement est traditionnel, aggravé par une insuffisance des ressources
mises à la disposition des équipes de travail.
Néanmoins, la mise en place d’une gestion moderne des RH au niveau régional permettant le
passage d’une gestion administrative à une gestion stratégique du capital humain nécessite des
réformes dans plusieurs plans à savoir la modernisation de l’arsenal juridique, la
déconcentration du pouvoir aux responsables régionaux, le développement des compétences
des professionnels de GRH, la restructuration des entités des ressources humaines, et la
motivation des RH.
Nos résultats sont présentés selon le niveau d’exécution de la gestion des RH à savoir la DRS
et les délégations préfectorales ou provinciales de la santé. Ils s’articulent autour des quatre
dimensions qui sont l’organisation et les activités de la fonction RH, les compétences et les
clients. La fonction RH se dessine autour de cinq domaines clés qui sont le pilotage des RH,
la gestion des carrières, la gestion administrative, la gestion des relations sociales et le
développement des RH. Au niveau de la région de Casablanca, elle se résume autour de la
gestion administrative, la gestion des carrières et la gestion des relations sociales. La gestion
des carrières se déclenche au niveau régional et la régularisation des dossiers se fait au niveau
central. La gestion des relations sociales est réalisée par la direction régionale et les
délégations et concerne la gestion des conflits et les conditions de travail, les négociations à
propos des contraintes structurelles des professions et de la carrière des professionnels se font
au niveau central. Les domaines de pilotage et de développement des RH ne sont pas encore
développés au niveau régional.
Le périmètre fonctionnel de la fonction ressources humaines évolue en fonction des besoins
de l’organisation et des évolutions sociales et réglementaires. La technologie informatique, les
logiques de rendement et les évolutions sociétales ont amené la fonction RH à envisager
d’autres logiques d’intervention (Autissier, Simonin,2009). Au vu du rapport sur le
cinquantenaire de développement au Maroc, le Ministère de la Santé est le département qui
enregistre un Centralisme Excessif. Néanmoins, des progrès considérables sont réalisés au
niveau de ce département en matière de déconcentration budgétaire. Par ailleurs, la
déconcentration en matière de la Gestion des Ressources Humaines enregistre un grand déficit
et une grande lourdeur4. Le Ministère de santé s’est déjà engagé dans un processus de
déconcentration de certains actes de GRH. La Décision Ministérielle du 02 Avril 2013,
procure la délégation de signature aux directeurs régionaux concernant la nomination aux
postes de responsabilité au niveau des Hôpitaux et des centres de santé. Un autre projet est en
cours, il ne concerne que les actes qui n’ont pas un impact financier. Il semble que ce
processus rencontre des difficultés qui sont dues en grande partie à l’état d’avancement du
projet de la régionalisation.
La régionalisation avancée est une occasion pour instaurer un modèle conceptuel de GRH au
niveau déconcentré sur la base d’une redistribution des rôles entre le niveau central et
territorial. La gestion des RH au niveau déconcentré implique une vision intégrée qui prend en
considération le rôle indissociable et complémentaire des autres acteurs régionaux. Le
chantier de la régionalisation est de nature à déclencher un mouvement de libéralisation des
énergies humaines au niveau territorial (Rafai,2013).
Quant à l’absence des activités en rapport avec le pilotage et le développement des RH, il se
peut que cela est due à l’insuffisance des compétences en GRH (Un seul spécialiste au niveau
de la DRS et aucun au niveau des délégations), au manque de formation continue et
4
50 ans de développement humain au Maroc, perspectives 2025 : L’avenir se construit et le meilleur est possible. Rapport
général (2006).
d’accompagnement pour les gestionnaires RH et au manque de moyens du fait que les anciens
Programme National de Formation Continue (PNFC) ne couvrent pas les gestionnaires. Le
service régional des ressources humaines a été mis en place en 2011 sans modèle conceptuel
ni référentiel structurel de la fonction qui définit l’organisation de la fonction, formalise les
processus et les postes et définit les ressources nécessaires à l’exercice de la fonction, seuls
l’arrêté ministériel de 2011 et la réglementation en vigueur qui encadrent la fonction au
niveau régional.
La fonction RH est organisée au niveau de la DRS sous forme d’un service, l’organisation
interne est une initiative de l’équipe régionale et reste à structurer au niveau des délégations.
Le fonctionnement de la GRH est traditionnel et nécessite des réformes structurelles. Des
projets ont été initié au niveau central, il s’agit d’un partenariat avec l’Union Européenne dont
l'objectif est d'accompagner le ministère de la Santé dans le domaine de la planification
quantitative et qualitative des ressources humaines du secteur de la santé (publique, privée et
semi-publique) et de concevoir un système de régionalisation de la gestion des ressources
humaines. Le ministère de la santé s’est lancé dans le projet de mise en place du progiciel
OLERP RH dédié à la gestion intégrée des RH. Le REC5 du MS qui est un préalable à la mise
en place du GPEC est dans la deuxième phase.
L’appréciation des compétences de la fonction RH a été faite à travers le calcul d’un taux de
maitrise des compétences qui reflète les connaissances des responsables des bureaux de
gestion du personnel au niveau des délégations en termes de compétences techniques,
comportementales et métier. Le taux de maitrise des compétences techniques étaient de
49.61% et de 59.64% pour les compétences métiers. Cela correspond aux besoins de la région
de demander l’embauche de collaborateurs spécialisés en GRH, à raison d’un spécialiste par
délégation pour professionnaliser la fonction et des cycles de formation pour les gestionnaires
RH présents. La formation joue un rôle important dans le maintien et le développement des
compétences des RH et influe directement sur la qualité du travail.
Dans une démarche qualité, plaçant le client et sa satisfaction au centre d’une bonne gestion,
l’analyse de la satisfaction nous permet de confronter des prestations et des modes
relationnels avec des clients dont les besoins et les attentes doivent être traités au mieux
(Autissier, Simonin,2009).
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Référentiel des Emplois et des Compétences
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Aucune enquête de satisfaction des clients n’a été menée au niveau régional et provincial pour
mesurer la satisfaction des clients internes, néanmoins un bureau d’accueil a été mise en place
dont le but est de traiter les doléances des clients et les communiquer directement à la DRH
via une application d’accueil. Dans la présente étude, nous n’avons pas réalisé une enquête de
satisfaction des clients mais nous avons écouté les attentes des intervenants dans la fonction
RH au niveau central, régional et provincial qui se résument dans la conception d’un modèle
structuré au niveau régional, provincial et local avec répartition claire des rôles des
intervenants, la professionnalisation de la fonction par le recrutement de spécialiste en GRH
et la formation continue, la motivation financière des responsables, et la modernisation de
l’arsenal juridique et l’accélération de la déconcentration.
En conséquence la fonction RH est à améliorer, il y a des lacunes à corriger en transformant la
fonction RH d’une simple fonction support à une fonction stratégique au sein de la région. Le
périmètre de son intervention au niveau régional est partiel (volet administratif) et ne réponds
pas aux attentes de ses clients internes. Les décideurs régionaux ne possèdent pas un pouvoir
de décision suffisant, ni les informations ni les outils suffisants pour gérer convenablement les
RH. Un audit global de la fonction au niveau régional est nécessaire afin de concevoir un
modèle structuré des RH au niveau déconcentré.
Conclusion
Moderniser la GRH est une condition pour mieux réussir la modernisation des services
publics sanitaires. Cela implique notamment un souci de valorisation et de motivation des
agents de santé, mais aussi une meilleur évaluation des performances et des compétences,
permettant une gestion dynamique des carrières, et encore, une rénovation du dialogue social 6.
L’obtention de résultats exige que toutes les ressources de l’organisation y compris les
ressources humaines soient gérées de manière efficace et efficiente. Aussi, la gestion des
ressources humaines ne peut pas être dissociée des autres domaines de gestion. Même si une
saine gestion des ressources humaines est une condition nécessaire aux résultats et au succès
de l’organisation, elle n’est pas suffisante, d’autres conditions doivent aussi être remplies. Un
modèle de gestion des ressources humaines peut être construit sur la base des conditions
essentielles à une gestion performante.
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Toutefois, Il n’existe pas une méthode meilleure ou unique de gestion des ressources
humaines. Un modèle d’amélioration de la gestion des ressources humaines au niveau
déconcentré exige que les trois éléments, le cadre juridique et administratif, les systèmes du
personnel et les pratiques de gestion soient pris en considération au moment de la
conceptualisation d’un système déconcentré de GRH. Dans toute organisation, les trois
éléments clés : Pratiques de gestion des ressources humaines, cadre de gestion des ressources
humaines et systèmes de ressources humaines interagissent et se chevauchent de façon
appréciable.
Les gestionnaires doivent fonctionner à l’intérieur d’un cadre législatif et administratif plus ou
moins rigoureux7. Pour ce faire, les gestionnaires des RH s’obligent à tenir compte du cadre
réglementaire qui comprend diverses exigences législatives (statut de la fonction public, les
statuts particuliers, les arrêtés ministériels, les lettres de cadrage, les circulaires
ministérielles,…) et du cadre interne qui comprend les lignes directrices de l’organisation.
Enfin, le modèle conceptuel proposé dans le cadre de notre recherche au niveau déconcentré
concernant :
Les éléments clés de la GRH :
- Réglementation législative : Actualiser la réglementation en vigueur.
- La politique du gouvernement, du MS, du ministère de la fonction publique et du ministère
de la finance et de la privatisation et de la région : La gestion des RH est éclatée entre ces
départements, c’est pourquoi il est indispensable de prendre en considération les lignes
directrices de ces départements en concertation avec le conseil de la région en vue de
l’établissement d’une politique RH intégrée au niveau déconcentré.
- Les valeurs de l’organisation : Bien définir les valeurs de chaque établissement pour
favoriser la décision basée sur les valeurs.
- Structures, rôles et responsabilités : Structurer la fonction, répartir les rôles de manière claire
et définir les rôles et responsabilités de chacun.
- Pouvoirs et cadre de contrôle : Délégation officielle du pouvoir de prendre des décisions en
matière de personnel et les mécanismes de contrôle qui sont en place pour faire en sorte que
ce pouvoir soit exercé de façon appropriée, à l’intérieur des paramètres fixés. Il inclut aussi le
contrôle et les vérifications.
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Bureau du vérificateur général du Canada. La vérification de la gestion des ressources humaines, méthode de détermination
et de sélection des questions de vérification. 1997. http://www.oag-bvg.gc.ca
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