Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Soit A ∈ Mn (R). L’ensemble des valeurs propres complexes de A est noté Sp(A).
Partie 1 : Préliminaires
Soit A ∈ Mn (R).
¬ Cette question consiste en des rappels du cours
(a) Donner une condition nécessaire et suffisante sur χA pour que A soit trigonalisable dans Mn (R).
(b) Justifier que A est trigonalisable dans Mn (C).
(c) On suppose qu’il existe P ∈ R[X], P 6= 0, tel que P (A) = 0.
Donner une condition suffisante sur P pour que A soit diagonalisable dans Mn (C).
Dans cette question, on suppose que A est d’ordre fini, on pose r = o(A).
¬ Démontrer que si toutes les valeurs propres de A dans C sont réelles, alors Sp(A) ⊂ {−1, 1}.
® Énoncer sans démonstration un résultat semblable lorsque −1 est la seule valeur propre de A dans C.
¯ On suppose que −1 est valeur propre simple de A et que 1 est valeur propre double de A.
(a) Justifier qu’il existe Q ∈ M3 (R) inversible et a, b, c ∈ R tels que
−1 a b
Q−1 AQ = 0 1 c
0 0 1
(−1)k αk βk
Ck = 0 1 γk
0 0 1
° Énoncer sans démonstration un résultat semblable lorsque 1 est valeur propre simple de A et que −1 est
valeur propre double de A.
± On suppose que A admet dans C au moins une valeur propre non réelle.
(a) Démontrer qu’il existe θ ∈ R \ πZ, tel que Sp(A) = {eiθ , e−iθ , 1} ou bien {eiθ , e−iθ , −1}.
On pourra utiliser le polynôme caractéristique de A.
² Soit M ∈ M3 (R). Démontrer que M est d’ordre fini si, et seulement si, M est diagonalisable dans M3 (C)
et qu’il existe θ ∈ 2πQ tel que Sp(M ) = {eiθ , e−iθ , 1} ou Sp(M ) = {eiθ , e−iθ , −1}.
® Donner les différents spectres dans C possibles pour A et que o(A) ∈ {1, 2, 3, 4, 6}
Partie 1 : Préliminaires
Soit A ∈ Mn (R).
¬ (a) A soit trigonalisable dans Mn (R), si et seulement si, χA est scindé sur R.
(b) On sait que tout polynôme à coefficients réels ou complexes non constant est scindé sur C, comme χA est
degré n ≥ 1, alors χA n’est pas constant, donc χA est scindé sur C, il s’ensuit que A est trigonalisable dans Mn (C).
(c) On suppose qu’il existe P ∈ R[X], P 6= 0, tel que P (A) = 0.
Une condition suffisante sur P pour que A soit diagonalisable dans Mn (C) est que P soit scindé (sur C) à
racines complexes simples.
Dans cette question, on suppose que A est d’ordre fini, on pose r = o(A).
(a) Comme A est d’ordre fini r, alors Ar = In , puisque r ≥ 1, alors AAr−1 = In , d’où A est inversible et
A−1 = Ar−1 .
(b) Soit λ ∈ C, Comme P = X r − 1 est annulateur de A, car Ar = In , alors λ ∈ Sp(A) ⇒ P (λ) = 0 d’où λr = 1, ainsi
λ est une racine r-ième de l’unité, donc Sp(A) ⊂ {λ ∈ C, λr = 1} = Ur .
Si λ ∈ R, comme λr = 1, alors λ = −1 ou λ = 1.
(c) Comme P = X r − 1 est annulater de A et scindé sur C à racines simples (car les racines r-ième de l’unité sont
simples), alors est diagonalisable dans Mn (C).
(d) Montrons que A est diagonalisable dans Mn (R) si, et seulement si, A2 = In .
⇐ comme A2 = In , alors X 2 − 1 = (X − 1)(X + 1) est annulateur de A, scindé sur R à racines simples, alors A est
diagonalisable dans Mn (R).
⇒ comme A est diagonalisable dans Mn (R), alors les valeurs propres de A sont réelles, d’après la question (a),
on a Sp(A) ⊂ {−1, 1}.
Puisque A est diagonalisable dans Mn (R), alors A = P DP −1 avec P ∈ GLn (R) et D = diag(λ1 , · · · , λn ) où
λ1 , · · · , λn ∈ Sp(A) ⊂ {−1, 1}, ainsi λ21 = · · · = λ2n = 1, d’où D2 = In , par suite A2 = P D2 P −1 = P P −1 = In .
¬ Si toutes les valeurs propres de A dans C sont réelles, alors d’après la Partie 1, (a), on obtient
Sp(A) ⊂ {−1, 1}.
(b) Comme A est d’ordre fini, alors il existe k ∈ N∗ tel que Ak = I3 , donc T k = P −1 Ak P = P −1 P = I3 .
(c) Par récurrence simple sur k ∈ N.
(d) Comme T est d’ordre fini, il va exister k ∈ N∗ tel que T k = I3 , donc ka = kc = k(k−1) 2 ac + kb, par suite
a = c = b = 0, ainsi T = I3 , donc A = P T P −1 = P P −1 = I3 .
® Si A est d’ordre fini et −1 est la seule valeur propre de A dans C, alors A = −I3 .
¯ On suppose que −1 est valeur propre simple de A et que 1 est valeur propre double de A.
(a) Comme −1 est valeur propre simple de A et que 1 est valeur propre double de A , alors −1 est racine simple
de χA et 1 est racine double de χA , puisque deg(χA ) = 3, alors χA = (X + 1)(X − 1)2
Dans ce cas χA est scindé sur R, donc A est trigonalisable dans M3 (R), par suite A semblable à une matrice
triangulaire supérieure dans M3 (R), ainsi il existe Q ∈ M3 (R) inversible et a, b, c ∈ R tels que
−1 a b
Q−1 AQ = 0 1 c
0 0 1
α0 = β0 = γ0 = 0
k
α
k+1 = (−1) a + αk
(b) Par récurrence simple sur k ∈ N, on trouve k
βk+1 = (−1) b + cαk + βk
γk+1 = c + γk
(c) D’après la question précédente, (γk )k∈N est une suite arithmétique de raison c, alors pour tout k ∈ N, γk =
γ0 + ck = ck.
(d) Comme A est d’ordre fini, alors C est d’ordre fini, donc il va exister k ∈ N∗ tel que C k = I3 , cela implique
que ck = γk = 0 et donc c= 0 car k est non nul.
−1 a b
(e) On a C = 0 1 0 est d’ordre fini, car A est d’ordre fini.
0 0 1
Puisque C 2 = I3 , alors d’après la question (d) du partie 1, C est diagonalisable dans M3 (R)
Comme A est semblable à C et cette dernière diagonalisable dans M3 (R), alors A est l’est.
° Si A est d’ordre fini tel que 1 est valeur propre simple de A et que −1 est valeur propre double de A,
alors A est diagonalisable dans M3 (R).
± On suppose que A admet dans C au moins une valeur propre non réelle.
(a) • Comme A admet dans C au moins une valeur propre λ non réelle et A est d’ordre fini, d’après la question
question (a) du partie 1, on a λ est une racine de l’unité, en particulier |λ| = 1, d’où il existe θ ∈ R \ πZ tel que
λ = eiθ , (θ ∈
/ πZ, car λ non réelle)
• Comme A ∈ M3 (R), alors χA à coefficients réels et degré 3
- Puisque χA à coefficients réels et λ est une racine de χA , alors λ est aussi une racine de χA , d’où e−iθ = λ ∈ Sp(A).
- Puisque χA est de degré 3, impair alors par le théorème des valeurs intermédiaires, χA admet une valeur propre
réelle, d’après la question question (a) du partie 1, les valeurs propres réelles possibles de A sont −1 ou 1.
En résumé Sp(A) = {eiθ , e−iθ , 1} ou bien {eiθ , e−iθ , −1}.
² Soit M ∈ M3 (R).
D’après ce qui précède, on a l’implication directe, montrons l’implication indirecte.
Comme A est diagonalisable dans M3 (C), alors A = P DP −1 avec P ∈ GLn (C) et D = diag(eiθ , e−iθ , ±1)
Puisque θ ∈ 2πQ, donc θ = 2π ab avec (a, b) ∈ Z × N∗ , alors A2b = P D2b P −1 = P P −1 = I3 , donc A est d’ordre fini.