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Éditeur
Abbas Ahmad al-Bostani
(La Cité du Savoir)
C.P. 712 Succ. (B)
Montréal, Qc., H3B 3k3
Canada
E-mail :
abbas@bostani.com
bostani3@hotmil.com
bostani3@yahoo.com
Site internet :
http://www.bostani.com
Isbn : 978-2-922223-49-1
© Copyrights : Tous droits réservés
6
*******************
Table des Matières
********* ********
Notes explicatives de l'éditeur
Le miracle littéraire du Noble Coran et
l'infaillibilité littéraire du Sermon de Fatimah
al-Zahrâ' (p)
Bismihi Ta'âlâ ‘
Allah le Sublime a doté chaque prophète d'un
miracle pour qu'il prouve la véracité de sa mission
divine et que les gens prennent conscience de
l'existence de Dieu, de Sa Toute-Puissance et de
Ses autres attributs. Et il n'est pas fortuit que le
miracle du dernier Prophète, le sceau de la
Prophétie - le Message divin final - soit de nature
littéraire, en l'occurrence, le noble Coran. Mais
7
quelle est l'importance ou la particularité de cette
nature littéraire du dernier Livre divin ?
La fonction de la littérature ou de l'art littéraire est
de rendre visible ce qui ne sauterait pas aux yeux
normalement, perceptible ce qui pourrait passer
inaperçu, de nous faire prendre conscience de ce
dont sommes souvent inconscients, de frapper
notre imagination, de nous pousser à la réflexion
et à la méditation. Et comme disait Paul Valéry, la
littérature ou l'art littéraire est "le développement
de certaines propriétés du langage" afin que celui-
ci soit plus pénétrant et touche le tréfonds du
lecteur. Or, on sait qu'en pédagogie, dans tout
apprentissage la charge affective est un facteur très
important dans la perception et la fixation de la
matière enseignée ou du message à communiquer.
Et vu que la littérature se définit comme étant
l'usage esthétique du langage, l'esthétique joue un
rôle essentiel dans l'engendrement de cette charge
affective.
L'homme n'est pas une entité purement pensante
ou intellectuelle; il a des dimensions spirituelles,
métaphysique, sensorielle etc. Il a une âme et un
cœur qui ne participent pas de l'intellect et qui ont
leur propre univers, leurs propres activités, leurs
propres vérités et leurs propres "sens" immatériels.
Le Message final divin pour l'humanité doit donc
toucher toutes les dimensions de l'homme pour
qu'il puisse en saisir et percevoir toute la portée.
De là le choix du sommet de l'art littéraire qui
caractérise le dernier Livre divin.
8
Le sermon de Fatima al-Zahra (p) est un chef-
d'œuvre littéraire porteur d'un message universel
aussi bien pour les Musulmans de son époque que
pour la umma tout au long de son futur. De même
qu'il est inconcevable de parler du mérite du noble
Coran sans évoquer son aspect littéraire, de même
il est difficile de saisir la valeur du sermon de la
fille du Prophète (P) sans jeter un regard scrutateur
sur le rôle primordial de l'art littéraire qui le sous-
tend.
Malheureusement, si d'innombrable auteurs et
savants ont expliqué et commenté le contenu
sémantique et conceptuel de ce sermon, rares sont
ceux qui en ont abordé l'aspect littéraire, car pour
pouvoir procéder à l'analyse et à l'étude de cet
aspect il faut avoir une formation poussée dans ce
domaine.
L'auteur du présent essai possède pleinement cette
qualification en plus de sa haute compétence dans
les différentes sciences islamiques, ce qui lui a
permis de nous révéler des significations et des
subtilités aussi bien rhétoriques et esthétiques que
conceptuelles et sémantiques qu'on ne trouve pas
ailleurs.
Par exemple, après avoir expliqué d'abord que le
sermon débute par un exorde ou une formule de
commencement ou d'ouverture de tout discours,
sermon, lettre etc, que l'Islam avait introduite et
qui consiste en la présentation des louanges à
Allah d'une part, et la prononciation des Deux
9
1
Attestations de foi islamique , de l'autre, l'auteur
s'applique à nous montrer quelques aspects de l'art
avec lequel la noble Fatimah (p) a disposé les
douze premières phrases ou unités linguistiques de
la première partie de l'exorde de son discours, le
pourquoi de cette disposition et son rapport avec le
message qu'elle voulait transmettre. Il nous fait
remarquer que ces douze unités linguistiques sont
reparties en quatre groupes (de trois phrases
homogènes), différents aussi bien par la forme que
par le contenu.
A)
Dans le premier groupe de trois phrases la noble
Fatima (p), présente de trois manières les louanges
à Allah pour Ses bienfaits :
1
"Ach-hadu anlâ ilâha illâllâh wa ach-hadu anna Muhammadan
‘abduhu war asûluhu" (J'atteste qu'il n'y a d'autre divinité qu'Allah et
j'atteste que Muhammad est son serviteur et Messager).
اﻟْﺤَﻤْﺪُ ﷲِ ﻋَﻠﻰ ﻣﺎأﻧْﻌَ َﻢ2
َ وَﻟَﮫُ اﻟﺸﱡﻜْﺮُ ﻋﻠﻰ ﻣﺎ أَﻟْﮭَﻢ3
،َ وَاﻟﺜﱠﻨﺎءُ ﺑِﻤﺎ ﻗَﺪﱠم4
10
B)
Dans le second groupe, elle décrit de trois
manières les bienfaits d'Allah :
1-De tous les bienfaits dont Il a commencé à nous
faire grâce sans contrepartie de notre part5
Min ‘umûmi ni‘amin ibtadâhâ
2-Pour la plénitude des bienfaits redoublés qu'il
nous accordée6
Wa subûghi âlâ’in asdâhâ
3-Et pour l'intégralité des grâces qu'il n'a
cessé de nous offrir7
Wa tamâmi minanin wâlâhâ
C)
Dans le troisième groupe elle souligne l'immensité
de ces bienfaits :
1- (bienfaits) dont le nombre infini ne saurait être
décompté8
jamma ‘an-il-ihçâ’i ‘adadahâ
2- et dont l'infinité échappe à toute possibilité de
compensation9
Wa na’â ‘an al-jazâ’i amadahâ
3- Et dont l'éternité dépasse la perception (ou
l'entendement)10
D)
Dans le quatrième groupe, elle nous dit de trois
manières qu'Allah demande à Ses serviteurs de Le
remercier et de faire dire Ses louanges pour qu'Il
continue et augmente Ses bienfaits :
1- Et Allah les (Ses serviteurs) a incité à L'en
remercier pour qu'Il continue à les (Ses grâces)
leur prodiguer infiniment11
Wa nadabahum li-stizâdatihâ bi-ch-chukri li-t-tiçâlihâ
2- Et Il a demandé aux créatures de Le louer pour
qu'Il les augmente12
Wa-s-tahmada ilâ-l-khalâ’iqi bi-ijzâ’ihâ
3-Et Il les a poussés à obtenir autant de grâces
dans l'au-delà13.14
Wa thanâ bi-n-nudbi ilâ amthâlihâ
Concernant la forme, comme on peut le voir, la
symétrie et l'harmonie constituent un trait
marquant dans les quatre groupes et les douze
phrases qui les composent. Chaque groupe se
distingue par des finales identiques (rimées) :
A : 1- an‘ama, 2- alhama, 3- qaddama
15
Les Quatorze Infaillibles sont : Le Prophète (P), sa fille, Fâtimah al-
Zahrâ' et les Douze Imams d'Ahl-ul-Bayt (p).
16
Voici la liste des mots lexicaux (noms, verbes, adjectifs) qui
composent les douze phrases de la première partie de l'exorde, dont
aucun ne se répète :
13
Quant à l'absence de synonymes, s'il est difficile
pour un lecteur moyen de la remarquer dans le
texte arabe du sermon, il est quasi inconcevable
dans le texte français. Car en effet, si par exemple,
on recherche la traduction des mots "hamd",
"chukr", " thanâ' " (A 1,2,3) qui commencent
respectivement les trois premières phrases de
l'exorde dans les dictionnaires ou dans les
différents textes où ils figureraient, on constate
que souvent, ils sont traduits les uns et les autres
indifféremment par "louange", "remerciement",
"éloge" etc, c'est-à-dire qu'ils sont conçus comme
des synonymes. Alors que l'auteur nous fait
apparaître les nuances subtiles et très significatives
qui les distinguent et dont l'importance et l'utilité
se révèlent dans la partie qui suit de l'exorde et du
sermon. Il nous fait découvrir par exemple que le
mot " thanâ' " (A 3) qu'on traduit généralement
par "louange, éloge etc" tout comme "hamd", a la
même racine que le mot "ithnayn" (deux), et
signifie "double louange" ou "louange redoublée",
qui concorde et s'harmonise avec le mot " âlâ' "
qui apparaîtra dans le deuxième groupe (B 3) et
qui signifie "doubles bienfaits", marquant une
17
L'auteur nous montre un exemple plus significatif de l'absence de
synonymes dans le passage suivant du sermon, où sont dépeints
certains aspects de la personnalité du Prophète (P), et relatés sa
sélection comme Messager par Allah le Sublime auprès de l'humanité:
Il l'a choisi et élu avant de le missionner
ikhtârahu wa-ntajabahu qabla an arsalahu
اﺧْﺘﺎرَهُ وَاﻧْﺘَﺠَﺒَﮫُ ﻗَﺒْﻞَ أَنْ أَرْﺳَﻠَ ُﮫ
et Il l'a sélectionné avant de l'avoir envoyé
wa-çtafâhu qabla an ibta‘athahu ،ُوَاﺻْﻄِﻔﺎهُ ﻗَﺒْﻞَ أنِ اﺑْﺘَﻌَﺜَﮫ
Et Il l' nommé avant de l'avoir créé
wa sammâhu qabla an ijtabâhu ،ُوَﺳَﻤّﺎهُ ﻗَﺒْﻞَ أنِ اﺟْﺘَﺒَﻠَﮫ
Dans ce passage le sermon a utilisé des mots précis qui
s’articulent autour du sens de la sélection (ou pour exprimer la
sélection), mais qui diffèrent les uns des autres, ce qui décèle
l’infaillibilité linguistique de de Fatima (p). Ces mots
(ikhtârahu, intajabahu, ijtabâhu, içtafâhu) qui paraissent
avoir des significations semblables ou même des synonymes
pour un lecteur ordinaire, ont chacun un sens différent des
autres. Ainsi l’«ikhtiyâr » infinitif de « ikhtârahu » dérive de ce
qui est «khayr / bien», « içtifâ’ » renvoie à ce qui est limpide ou
pur, «ijtibâ’ » c’est façonner une chose à la nature innée de
l’homme, et «intijâb » vient de «najîb » c’est-à-dire ce qui est
précieux dans une chose, ou ce qui a une grande valeur et ainsi
de suite. Par ces nuances, l'auteur du sermon vise à montrer
que le Prophète (P) incarne la pureté sur tous ses plans, sous
tous ses aspects, à tous ses niveaux et dans toutes ses sortes,
et que ces traits divers dans sa personnalité et son envoi vers
l’humanité, armé de telles nobles qualités indiquent qu’Allah a
observé en lui les vertus à tous les niveaux, puis l’a missionné
auprès de l’humanité. Il ne fait pas de doute que cette sélection
fondée sur ces nobles caractéristiques a trait aux positions et
événements qui se dessinent, en plus du fait que le Message lui-
même requiert ladite sélection pour servir de bon modèle aux
autres.
15
Cette symétrie entre (A1, A2) et (B1, B2) dans la
structure architecturale de l'exorde qu'on
retrouvera souvent ne dénote pas seulement la
beauté et l'esthétique du style, mais joue, comme
on aura l'occasion de le constater, un rôle dans la
transmission du message dont l'exorde est porteur.
On peut résumer le contenu de cette partie de
l'exorde comme suit :
"Nous faisons les louanges d'Allah pour Ses
différents bienfaits, bienfaits qu'Il nous accorde de
différentes façons, et qu'il nous est impossible de
compenser ou d'en connaître les limites, et Il nous
demande de L'en remercier pour qu'Il les
augmente".
En exprimant ces notions sous forme de douze
énoncés repartis en quatre groupes, la noble
Fatima visait vraisemblablement à marquer une
progression dans la présentation de son message,
afin que ces notions injectées à petites doses
montantes pénètrent mieux et se fixent bien dans
la conscience de ses interlocuteurs. C'est comme
si quelqu'un exprime sa reconnaissance envers son
bienfaiteur de la façon suivante :
-Je le remercie des services qu'il m'a rendus
-Je le remercie du fond du cœur des grands
services qu'il m'a rendus
-Je ne sais pas comment le remercier d'avoir
augmenté les services rendus
-Je ne trouverais jamais assez de mots pour le
remercier d'avoir continué à augmenter les
services rendus
16
Cette façon progressive de présenter les choses
nous fait mieux prendre conscience et de la
profondeur de la reconnaissance de l'obligé envers
son bienfaiteur, et de la grandeur des services
rendus par ce dernier.
En fait, la progression est un autre trait marquant
du sermon. On la retrouve tout au long de celui-ci.
Car toutes les parties du discours et tous les
thèmes qui y sont abordés servent de prémisses à
la conclusion que Fatima al-Zahra vise à tirer et au
message final qu'elle entend délivrer. Et comme
nous le fait remarquer l'auteur de cet essai, le
sermon ressemble à une structure architecturale
montante, dont les parties sont organiquement
liées et convergent en montant vers le thème
principal.
Fatimah al-Zahra a exploité même ce préambule
afin de rappeler à ses auditeurs –le pouvoir califal
et leurs soutiens, composés d'Emigrants18 et de
Partisans19 - l'immensité des bienfaits qu'Allah leur
avait prodigués, pour mieux leur reprocher vers la
fin de son discours leur manque de reconnaissance
envers leur Bienfaiteur, en ne respectant pas la
volonté et le testament de Son Prophète (P)
Notons que le sermon de Fatima plane autour de
deux sujets principaux, ou plus exactement un
thème principal et un secondaire : l'usurpation de
18
Émigrants, Muhâjirîne
19
Partisans : Ançâr
17
20
la propriété de Fadak, cadeau et legs du Prophète
(P) laissée en héritage à sa fille chérie, Fatima (p),
et l'usurpation du droit exclusif des Ahl-ul-Bayt
(p), à commencer par l'Imam Ali (p) au califat ou à
la succession du Prophète (P). Le sermon s'adresse
donc à ceux – le pouvoir califal et ses tenants- qui
ont usurpé ces deux droits et ont privé ainsi
Fatimah (p) et l'imam Ali (p) d'en jouir
conformément à la Volonté d'Allah, exprimée par
son Prophète (P).
Alors que pour un lecteur non averti, le sujet
central du sermon est l'usurpation de Fadak, et
celui de l'usurpation du califat est accessoire,
l'auteur du présent essaie nous apprend que c'est le
contraire qui est vrai, à savoir que le souci
principal et la préoccupation centrale de la fille du
Prophète (P) est la privation de l'Imam Ali (P) de
son droit inaliénable à succéder immédiatement au
Messager d'Allah (P) après sa disparition. Il nous
explique, en effet, que si pour le pouvoir califal,
priver les successeurs légitimes du Prophète (P),
de la propriété de Fadak, c'est priver un adversaire
et un concurrent en puissance, d'une source
financière et économique importante, donc d'une
arme redoutable et redoutée, pour Fatima al-Zahra
(p) et les Ahl-ul-Bayt(P), investis de la mission
divine de poursuivre l'œuvre du Prophète (P) et de
20
Fâtimah al-Zahrâ' (p) avait affirmé que Fadak était un cadeau que le
Prophète (P) lui avait fait de son vivant, mais Abû Bakr ayant refusé le
témoignage de l'Imam Ali et d'autres Compagnons avec lui à cet égard,
la fille du Messager d'Allah (P), s'est abstenue dans ce sermon de
soulever cet aspect de Fadak, se contentant de le réclamer en tant
qu'héritage, ce droit étant une des évidences de la Religion.
18
préserver l'intégrité du Message de l'Islam, les
biens matériels et tous les attraits de ce monde ne
valent pas un sou, ou comme le disait l'Imam Ali
(p), valent moins que "le pet ou l'éternuement de
chèvre" (ou en français : "pet de lapin"21 22. Et
comme beaucoup de textes scripturaires le
soulignent, les Ahl-ul-Bayt (p) n'ont pas été créés
pour ce bas-monde, mais c'est ce bas-monde qui a
été créé pour eux et à cause d'eux.
La sainte Fatimah met donc en avant, l'usurpation
de Fadak, sujet personnel, concret et affectif pour
tout le monde, et facile à en démontrer l'injustice,
par le recours massif au témoignage du noble
Coran, et ce afin de l'utiliser comme tremplin vers
sa préoccupation principale qui touche de très près
le présent et l'avenir du Message de l'Islam, à
savoir l'usurpation du califat ou la tentative de
supprimer l'Imamat, prolongement naturel de la
Prophétie. Là encore, le passage de l'usurpation de
Fadak à l'usurpation du califat s'inscrit dans l'art
du recours à la progression dans la présentation du
message de la noble Fatimah.
Il incarne la pureté sur tous ses plans, sous tous ses
aspects, à tous ses niveaux et dans toutes ses
sortes.
21
Ça ne vaut pas un pet de lapin : cela n'a aucune valeur.
22
Le sermon connu sous le nom de "Chaq-chaqiyyah" :
ِأَﻣَﺎ وَ اﻟﱠﺬِي ﻓَﻠَﻖَ اﻟْﺤَﺒﱠﺔَ وَ ﺑَﺮَأَ اﻟﻨﱠﺴَﻤَﺔَ ﻟَﻮْ ﻟَﺎ ﺣُﻀُﻮرُ اﻟْﺤَﺎﺿِﺮِ وَ ﻗِﯿَﺎمُ اﻟْﺤُﺠﱠﺔ
ﺑِﻮُﺟُﻮدِ اﻟﻨﱠﺎﺻِﺮِ وَ ﻣَﺎ أَﺧَﺬَ اﻟﻠﱠﻪُ ﻋَﻠَﻰ اﻟْﻌُﻠَﻤَﺎءِ أَﻟﱠﺎ ﻳُﻘَﺎرﱡوا ﻋَﻠَﻰ ﻛِﻈﱠﺔِ ﻇَﺎﻟِﻢٍ وَ ﻟَﺎ
َﺳَﻐَﺐِ ﻣَﻈْﻠُﻮمٍ ﻟَﺄَﻟْﻘَﯿْﺖُ ﺣَﺒْﻠَﮫَﺎ ﻋَﻠَﻰ ﻏَﺎرِﺑِﮫَﺎ وَ ﻟَﺴَﻘَﯿْﺖُ آﺧِﺮَھَﺎ ﺑِﻜَﺄْسِ أَوﱠﻟِﮫَﺎ و
...ٍﻟَﺄَﻟْﻔَﯿْﺘُﻢْ دُﻧْﯿَﺎﻛُﻢْ ھَﺬِهِ أَزْھَﺪَ ﻋِﻨْﺪِي ﻣِﻦْ ﻋَﻔْﻄَﺔِ ﻋَﻨْﺰ
19
Un autre trait saillant du sermon de la fille chérie
du Prophète (P) est la présence massive du noble
Coran et l'art d'intégrer les concepts, les mots, les
expressions, les termes et les citations coraniques
dans son discours. A tel point qu'il serait mal
comprendre ou saisir ce sermon que de ne pas
remarquer cette présence imposante pour un esprit
éveillé ou un oeil scrutateur. On pourrait même
parler de l'art d'utilisation du Coran par Fatimah
al-Zahra dans son sermon. Cette utilisation prend
plusieurs formes. Tout d'abord on peut dire qu'un
mot coranique ou dérivé d'un terme coranique n'est
presque jamais absent dans ses phrases. Et ce à tel
point que les interprètes et commentateurs du
sermon de Fatimah se réfèrent souvent au Coran
pour trouver la signification possible ou exacte
d'un tel ou tel autre mot équivoque, d'un tel ou tel
autre énoncé polysémique23.
Des exemples comme celui ci-dessous où elle
interpose l'extrait d'un verset coranique, comme
proposition subordonnée, entre deux fragments de
son discours, sont fréquents :
(vous étiez) serviles et bannis, “craignant de vous faire
enlever par des gens »24 autour de vous.
23
A titre d'exemple, j'ai pris un passage de quatre lignes (30 mots) du
sermon, expliqué par le savant al-Ançârî al-Tabrîzî, un des principaux
interprètes de ce sermon, et j'ai noté que ce dernier s'est référé 40 fois
au Coran pour expliquer les significations, les mots et les concepts que
renferme ce passage. Cela nous donne une idée de la densité de la
présence du Coran dans ce sermon.
24
Segment du verset coranique (sourate al-Anfâl / Le Butin) : « 26. Et
rappelez-vous quand vous étiez peu nombreux, opprimés sur terre,
craignant de vous faire enlever par des gens. Il vous donna asile,
20
Elle excelle ensuite dans l'art d'intégrer
parfaitement un verset coranique ou un fragment
de verset dans son discours ou entre ses phrases
sans transition et sans liaison de sorte qu'on ne
remarque pas qu'il s'agisse d'un élément extérieur
ou d'une citation. En voilà quelques illustrations :
Dans les deux ou trois lignes suivantes, la parole
de Fatimah emprunte des fragments de deux
versets coraniques différents sans qu'on ne
s'aperçoive de rien :
" Chaque annonce arrive en son temps et en son
lieu, et bientôt vous saurez."25 "sur qui s'abattra un
châtiment qui l'avilira; et sur qui se justifiera un
châtiment durable." 26
Et dans le passage suivant, Fatimah al-Zahra (p)
extrait le fragment d'un verset coranique qui traite
d'un sujet différent de celui qu'elle aborde ici,
fragment qui par contre s'intègre parfaitement dans
son texte et y fait corps.
"Vous avez accouru (vers le califat) en
prétendant que c’était par crainte de la
sédition. "Or, c'est bien dans la sédition qu'ils
27
Sourate al-Tawbah / Le Repentir :9: 49 “Parmi eux il en est qui dit:
Donne-moi la permission (de rester) et ne me mets pas en tentation.
Or, c'est bien dans la sédition qu'ils sont tombés; l'Enfer est tout
autour des mécréants. » :
.{َ}أﻻ ﻓِﻲ اﻟْﻔِﺘْﻨَﺔِ ﺳَﻘَﻄُﻮا وَانﱠ ﺟَﮭَﻨﱠﻢَ ﻟَﻤُﺤِﯿﻄﺔٌﺑِﺎﻟْﻜﺎﻓِﺮِﯾﻦ
28
Surnom d'Abû Bakr (!َ)اﺑْﻦَ أﺑﻲ ﻗُﺤﺎﻓَﺔ
22
Est-ce exprès que vous avez abandonné le
Livre d'Allah en le laissant derrière vos dos,
alors qu'il dit :
29
" Et Salomon hérita de David"
Et concernant l'histoire de Yahyâ et
Zakariyyâ, il dit :
" Accorde-moi, de Ta part, un descendant qui hérite de
moi et hérite de la famille de Jacob."30
Et il dit :
" Cependant ceux qui sont liés par la parenté ont
priorité les uns envers les autres, d'après le Livre
31
d'Allah. Certes."
Et il dit :
"Voici ce qu'Allah vous enjoint au sujet de vos enfants:
au fils, une part équivalente à celle de deux filles..."32
29
"Et Salomon hérita de David et dit: Ô hommes! On nous
a appris le langage des oiseaux; et on nous a donné part
de toutes choses. C'est là vraiment la grâce
évidente."(sourate al-Naml / Les fourmis : 27/16.)
30
."Je crains [le comportement] de mes héritiers, après mois. Et
ma propre femme est stérile. Accorde-moi, de Ta part, un
descendant qui hérite de moi et hérite de la famille de Jacob. Et
fais qu'il te soit agréable, ô mon Seigneur." (Sourate Maryam /
Marie : 19 /5-6).
31
"Et ceux qui après cela ont cru et émigré et lutté en votre
compagnie, ceux-là sont des vôtres. Cependant ceux qui sont liés
par la parenté ont priorité les uns envers les autres, d'après le
Livre d'Allah. Certes, Allah est Omniscient." (Sourate al-Anfâl /
le Butin : 8 / 75.)
23
Et il dit :
" On vous a prescrit, quand la mort est proche de l'un
de vous et s'il laisse des biens, de faire un testament en
règle en faveur de ses père et mère et de ses plus
proches. C'est un devoir pour les pieux."33
35
Mot (Kalimah) ou formule, qui désigne la phrase précédente
(l'attestation de Foi et l'Unicité).
اﻟﻤﺮاد ﺑﺎﻹﺧﻼص ﺟﻌﻞ اﻷﻋﻤﺎل ﻛﻠّﮫﺎ ﺧﺎﻟﺼﺔ ﷲ ﺗﻌﺎﻟﻰ36
وﻋﺪم ﺷﻮب اﻟﺮﻳﺎء واﻷﻏﺮاض اﻟﻔﺎﺳﺪة وﻋﺪم اﻟﺘﻮﺳّﻞ ﺑﻐﯿﺮه
ّ ﻷن، ﻓﮫﺬا ﺗﺄوﻳﻞ ﻛﻠﻤﺔ اﻟﺘﻮﺣﯿﺪ، ﺗﻌﺎﻟﻰ ﻓﻲ ﺷﻲء ﻣﻦ اﻷﻣﻮر
ﻣﻦ أﻳﻘﻦ ﺑﺄﻧّﻪ اﻟﺨﺎﻟﻖ واﻟﻤﺪﺑّﺮ وﺑﺄﻧّﻪ ﻻ ﺷﺮﻳﻚ ﻟﻪ ﻓﻲ اﻹﻟﮫﯿّﺔ
ﻓﺤﻖّ ﻟﻪ أن ﻻ ﻳﺸﺮك ﻓﻲ اﻟﻌﺒﺎدة ﻏﯿﺮه وﻻ ﻳﺘﻮﺟّﻪ ﻓﻲ ﺷﻲء
. ﻣﻦ اﻷﻣﻮر إﻟﻰ ﻏﯿﺮه
25
Wa anâra fî-l-fikri ma‘qûlahâ,
Ce qui nous intéresse dans ce passage c'est surtout
la troisième séquence que les interprètes du
sermon de Fatima (p) lui confèrent quatre
significations possibles :
1-Allah le Sublime a imposé aux coeurs par le mot "tawhîd
/ unicité" de ne pas rajouter à ses Attributs de perfection
établis afin que la notion d'unicité ne soit pas
déformée.
2- Il signifie que ce que l'intellect saisit de ce mot
soit ressenti dans les cœurs grâce à leur nature
innée qu'Allah a créée de telle sorte qu'elle
conçoive Son unicité dépourvue de tout
associationnisme.
3- Il signifie qu'Allah n'exige pas des intellects
(‘uqûl- ‘aql) qu'ils parviennent à assimiler tous les
détails du mot unicité ou à l'interpréter, mais
d'accepter sa signification apparente et générale.
4- Le verbe parvenir a pour sujet les cœurs et non
les intellects, ce qui veut dire qu'Allah n'a exigé
des cœurs que de parvenir à ce qu'ils pourraient
interpréter de ce mot "unicité" ( et non pas à une
interprétation complète, intégrale, et parfaite).
Un autre exemple des significations multiples que
comportent beaucoup des énoncées ou des
expressions de Faima (p) dans son discours :
37
Aux visages blancs, métaphore de «hommes purs » et ventres creux
métaphore de «des gens ascètes qui ne mangent pas ce qui est harâm,
illégal. Et on dit que cette métaphore désigne les Ahl-ul-Bayt (p).
38
Sourate al-Ahzâb (Les Factions) : S33/v33.
27
l'argent). Et étant donné que le sermon parle
d'un petit groupe qui se distingue de la majorité,
il est possible que Fatima désigne une petite
partie de ses interlocuteurs (les blans aux ventres
creux" comme étant à la Foi parfaite et ferme par
opposition à la majorité dont la Foi laisse à
désirer.
42
On met la main sur l'oreille pour dire qu'on dort ou que je vais ou
veux dormir etc…
43
Cf sourate al-Mâ’idah (La Tabler servie) 5/ 64 :
« 64. Et les Juifs disent: La main d'Allah est fermée! Que
leurs propres mains soient fermées, et maudits soient-ils
pour l'avoir dit. Au contraire, Ses deux mains sont
largement ouvertes: Il distribue Ses dons comme Il veut. Et
certes, ce qui a été descendu vers toi de la part de ton
Seigneur va faire beaucoup croître parmi eux la rébellion et
la mécréance. Nous avons jeté parmi eux l'inimité et la
haine jusqu'au Jour de la Résurrection. Toutes les fois
29
Et avec ce qui suit :
44
Et éteint leurs flammes avec son épée
Ce qui veut dire que son héroïsme que le Prophète
(P) avait comparé à l'adoration de "Thaqalayn"45
(Les djinns et les hommes), éteint la guerre et la
conclut en faveur des Musulmans, héroïsme qu'il
tire de la Puissance d'Allah étant donné qu'il
"s'anéantit dans Son Essence", comme nous
l'indique la séquence suivant ce passage :
S’éreintant pour la cause d’Allah46
Cette diversité de significations possibles que
comportent les mots, les expressions ou les
énoncés de Fatima (p) est-elle fortuite, ou due à la
nature de son discours, ou bien vise-t-elle à
universaliser le message dont son discours est
porteur pour qu'il soit accessible à une diversité de
récepteurs ?
47
Qu'est-ce que la littérature ? Essai de Jean-Paul Sartre publié pour
la première fois, en plusieurs parties, en 1947, dans la revue Les Temps
modernes dirigée par Sartre (et fondée par lui en 1945). L'essai forma
en 1948 le volume Situations II chez Gallimard.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Qu'est-
ce_que_la_litt%C3%A9rature_%3F
31
moins, d'autres encore s'étaient rangés du côté de
l'Imam Ali (p). Et au-delà de ces contemporains, son
message vise toutes les générations futures des
Musulmans jusqu'à la fin du Temps. Donc les
différents sens qui se dégagent de ses expressions et
métaphores servent justement à toucher la diversité du
public auquel s'adresse son message.
Un autre aspect remarquable de l'art littéraire du
sermon est le rapport signifiant-signifié ou
l'harmonie et la correspondance entre le signifiant
et le signifié, entre le sens du mot, son contenu
(signifié) et son support graphique, le mot lui-
même, l'orthographe, ou plus précisément entre le
mot et le son ou la sonorité qu'il produit. Par
exemple dans le passage suivant Fatima (p) décrit
l'action et l'héroïsme de l'Imam Ali (p) dans le
combat, elle choisit des mots comportant des sons
durs : (h ح- t ط, ç –صkh- kh خ- ç )صqui
confèrent à sa phrase un ton guerrier ou l'aspect
d'un chant de guerre :
Et celui-ci (Ali n) ne s’en retournait qu’après
en avoir écrasé la luette avec les creux des
(plantes) pieds l
Falâ yankafi' hattâ yata' çimâkhahâ bi-akhmaçihi48
49
،ْأﻻ وَﻗَﺪْ ﻗُﻠْﺖُ ﻣﺎ ﻗُﻠْﺖُ ﻋَﻠﻰ ﻣَﻌْﺮِﻓَﺔٍ ﻣِﻨّﻲ ﺑِﺎﻟْﺨَﺬْﻟَﺔِاﻟﱠﺘِﻲ ﺧﺎﻣَﺮَﺗْﻜُﻢ
50
، وَﺧَﻮَرُ اﻟْﻘَﻨﺎ،ِ وَﻧَﻔْﺜَﺔُ اﻟْﻐَﯿْﻆ،ِوَﻟﻜِﻨﱠﮭﺎﻓَﯿْﻀَﺔُ اﻟﻨﱠﻔْﺲ
.ِ وَﺗَﻘْﺪِﻣَﺔُ اﻟْﺤُﺠﱠﺔ،ِ وَﺑَﺜﱠﺔُاﻟﺼﱡﺪُور51
52
Cf. sourate al-Humazah / Le calomniateur : 104 / 6-7. ِﻣَﻮْﺻُﻮﻟَﺔً ﺑِﻨﺎر
.ِاﷲِ اﻟْﻤُﻮﻗَﺪَةِ اﻟﱠﺘِﻲ ﺗَﻄﱠﻠِﻊُ ﻋَﻠَﻰ اﻟْﺄَﻓْﺌِﺪَة
36
Sachez que ce que vous êtes en train de faire, vous
le faites au su et au vu d'Allah: " Les injustes
verront bientôt le revirement qu'ils [éprouveront]!
"53
Et moi, je suis la fille de celui qui vous a
prévenu d'un châtiment douloureux qui vous
attend " Oeuvrez autant que vous pouvez. Nous
aussi, nous oeuvrons. Et attendez. Nous aussi nous
attendons!"54
Donc Fatima al-Zahra (p) a voulu mettre tous
les récepteurs de son message universel
devant leur responsabilité pour que personne
ne puisse dire un jour qu'il ne savait pas. Et
cette conclusion me rappelle étrangement ce
que Jean Paul dira treize siècles plus tard
concernant le message que tout l'écrivain doit
adresser à ses lecteurs : "…. écrire, c’est révéler.
Révéler, c’est faire en sorte que personne ne puisse ignorer
le monde et, dernier pas, si on connaît le monde, on ne
saurait s’en dire innocent– c’est exactement la même
situation que nous avons avec la loi, que chacun doit
connaître afin de répondre ensuite de ses actes."55
53
Cf. Sourate al-Chu'arâ' /Les Poètes : 26 / 227: "227. à part ceux qui
croient et font de bonnes oeuvres, qui invoquent souvent le nom
d'Allah et se défendent contre les torts qu'on leur fait. Les injustes
verront bientôt le revirement qu'ils [éprouveront]!"
،{َﻓَﺒﻌَﯿْﻦِ اﷲِ ﻣﺎﺗَﻔْﻌَﻠُﻮنَ }وَﺳَﯿَﻌْﻠَﻢُ اﻟﱠﺬِﯾﻦَ ﻇَﻠَﻤُﻮا أَيﱠ ﻣُﻨْﻘَﻠِﺒُﻮن
54
Cf. Sourate Hûd : 11 / 121-122. : "121. Et dis à ceux qui ne croient
pas: Oeuvrez autant que vous pouvez. Nous aussi, nous oeuvrons.
122. Et attendez. Nous aussi nous attendons!" َوَأَﻧَﺎاﺑْﻨَﺔُ ﻧَﺬِﯾﺮٍ ﻟَﻜُﻢْ ﺑَﯿْﻦ
.{َ }ﻓَﺎﻋْﻤَﻠُﻮا إﻧّﺎ ﻋﺎﻣِﻠُﻮنَ وَاﻧْﺘَﻈِﺮُوا إﻧّﺎ ﻣُﻨْﺘَﻈِﺮُون،ٍﯾَﺪَيْ ﻋَﺬابٍ ﺷَﺪﯾﺪ
55
Qu'est-ce que la littérature ? Op.cit.
37
Abbas Ahmd al-Bostani
38
56
Les Deux Attestation de Foi" / al-Chahâdatayn : ach-hadu
an lâ ilâha illâllâh, wahdahu lâ charîka lahu, wa ach-hadu anna
Muhammadan ‘abduhu wa rasûluhu = (J'atteste qu'il n'y a de
Dieu qu'Allah, et j'atteste que Muhammad est Son
serviteur et Son Messager).
39
l'infaillibilité "expressive" en plus de tous les
autres aspects de celle-ci.
Ce sermon est notablement marqué (à l'instar
des sermons et des textes du Prophète (P) et de
l'Imam Ali (p)) par l'omniprésence de l'image et de
l'harmonie, lesquelles ne sont jamais absentes
presque de tous les textes des Infaillibles, et sous
toutes leurs formes : sermons, lettres, hadiths etc.
tout comme la solide structure architecturale qui se
traduit par une cohésion organique entre les
différentes parties et leur développement et leur
enchevêtrement avec les éléments harmoniques et
imagiers avec tout ce qui les accompagne d'outils
de symétrie, d'identification, de narration, de
dialogue, de répétition etc..
Examinons maintenant le commencement de ce
sermon :
(1)
(Louanges à Allah pour Ses bienfaits)
،َ اﻟْﺤَﻤْﺪُ ﷲِ ﻋَﻠﻰ ﻣﺎأﻧْﻌَﻢAlhamdu lillâhi ‘alâ mâ
an‘ama
(2)
De tous les bienfaits dont Il a commencé à nous
faire grâce
، ﻣِﻦْ ﻋُﻤﻮمِ ﻧِﻌَﻢٍ اﺑْﺘَﺪَأھﺎMin ‘umûmi ni‘amin
ibtad'ahâ
(4)
Et Allah les (Ses serviteurs) a incité à L'en
remercier pour qu'Il continue à les (Ses grâces)
leur prodiguer infiniment
،وَﻧَﺪَﺑَﮭُﻢْ ﻻِﺳْﺘِﺰادَﺗِﮭﺎ ﺑﺎﻟﺸﱡﻜْﺮِ ﻻِﺗﱢﺼﺎﻟِﮭﺎ
Wa nadabahum li-stizâdatihâ bi-ch-chukri li-t-
tiçâlihâ
57
Ou selon une autre interprétation : Il leur a demandé d'obtenir encore
de meilleures grâces.
42
Deux Attestations de Foi. Par la suite nous aurons
affaire aux autres parties qui incarnent le sujet
central du sermon….
La première chose qu’on pourrait remarquer
dans cette partie est sans doute la structure
rythmique du texte qui comporte quatre segments
dont chacun renferme trois unités linguistiques et
chacune de ces unités est marquée par une rime
commune différente des autres.
Naturellement, l’esthétique de cette
ordonnancement rythmique (l’unité et la variation)
ne se limite pas au son, mais s’harmonise avec la
signification aussi, comme on peut le remarquer
dans notre lecture du texte.
Les trois premiers fragments de l’exorde se
distinguent par un langage non figuratif pour une
raison évidente : l’évidence de la louange, du
remerciement et des Deux Attestations de Foi dans
la situation évidente présentée. En d’autres termes
louanger Allah, Le remercier et doubler Ses
louanges pour les bienfaits qu’Il nous a offerts,
tout ceci requiert une présentation directe et
simple, car il s’agit de principes généraux qui
s’imposent à l'esprit de tout un chacun. On n'a pas
besoin de recourir à des images ou métaphores
évocatrices pour frapper l'esprit de l'auditeur dans
43
le but de lui faire prendre conscience de ces
évidences.
Par contre les éléments combinatoires qui
adoptent la métaphore, le symbole, l’analogie et
toutes les combinaisons qui s’appuient sur
l’élément de «l’imagination artistique », pourraient
être plus adéquats dans les thèmes précis que les
récepteurs (lecteurs) du sermon à tendnance à
interpréter et analyser pour bien en assimiler les
subtilités, car il s’agit dans ce cas du sujet
principal visé par le sermon.
Comme nous venons de le dire, la première
partie de l’exorde est consacrée à la louange
d’Allah, à Son remerciement, et au redoublement
de Ses louanges : chaque segment ou unité
linguistique (la phrase ou les phrases syntaxiques
qui abordent un fragment sémantique) comme les
trois premières phrases dont la première parle de la
louange, la seconde du remerciement, la troisième
du redoublement de la louange, a une signification
nuancée qui la différencie des deux autres… Ici il
est nécessaire de rappeler – on ne le répète jamais
assez- que le texte de l’Infaillible diffère des autres
textes en ceci qu’il n’emploie jamais des
synonymes dans une même situation partielle…
C'est pourquoi l’importance artistique de ces trois
phrases réside en ceci que chacun des trois mots
44
principaux ( ﺣﻤﺪhamd / louange), ( ﺷﻜﺮchukr /
remerciement), ( ﺛﻨﺎءthanâ’ / double louange) qui
les sous-tendent marque une différence
sémantique subtil par rapport aux deux autres (58).
En effet, selon les sources linguistiques (al-hamd /
louange) est une louange par la parole-peu importe
que cela soit relatif au savoir ou au bienfait- alors
que le «chukr / remerciement) est un acte plus
général que la parole, le verbe ou la présence du
cœur ou de l’esprit, et se limite au bienfait, à la
différence de «hamd » qui couvre le bienfait et
d’autres, comme nous venons de le noter. Quant
au «thanâ’ » c’est une louange par la langue, mais
plus générale que le bienfait aussi, tout en
différant du «hamd » par le fait qu’il le redouble,
comme s’il dérivait de « ﺗﺜﻨﯿﺔtathniyah /
redoublement». C’est en effet ce que nous avons
déduit lorsque nous avons remarqué que dans le
sermon il y a « ﻧِﻌَﻢni‘am / bienfaits» et « آﻻءâlâ’ :
bienfaits redoublés» aussi, et que les linguistes
font la distinction entre ces deux mots en
soulignant que «âlâ’ » dont le singulier est
« أﻟﻲaly » signifie le redoublement des bienfaits. Et
si nous mettons de côté la question de la non-
58
Alors que pour un lecteur ou auditeur non averti, et surtout pour un
traducteur, ou dans les dictionnaires ces trois mots sont plus ou moins
synonymes.
45
utilisation des synonymes par un texte d’Infaillible
pour nous concentrer sur la structure sémantique
(laquelle constitue la plus importante
caractéristique de tout texte littéraire) c’est-à-dire
la cohésion organique entre les parties d’un
segment d’une part, et le développement ou la
progression d’autre part, nous remarquerons que le
segment commence par la louange d’Allah pour
Ses bienfaits en général, suivie par le
remerciement d’Allah pour avoir inspiré à
l’homme la reconnaissance et la louange pour cet
autre bienfait. Et la progression continue lorsque le
texte mentionne le redoublement de la grâce
qu’Allah nous a offerte en commençant Ses
bienfaits sans nous en demander une contrepartie,
non seulement cela mais Il a redoublé Ses bienfaits
(subûgh-il-âlâ’), puis Il a poursuivi Sa grâce, ne se
contentant pas de ce redoublement, mais en
continuant de nous en gratifier. Ainsi, nous
constatons l’ascension du texte, sa progression et
son développement en commençant par la mention
des bienfaits en général, la connaissance ou
reconnaissance de ces bienfaits, le redoublement
de nos louanges d’Allah pour les avoir commencés
sans contrepartie de notre part et ainsi de suite,
comme nous venons de le voir.
46
Naturellement les troisième et quatrième
segments suivent le même procédé aussi, puisque
le troisième segment souligne l’impossibilité de
décompter les bienfaits d’Allah, et le quatrième la
nécessité de L’en remercier, et qu’on remarque les
mêmes détails sémantiques qui ont caractérisé les
premiers et seconds segments, étant donné que le
troisième note l’illimite des bienfaits,
l’impossibilité de les compenser ou encore mieux
d’en percevoir la limite. A noter aussi la différence
entre " أﻣَﺪamad" et " أﺑَﺪabad"59 et entre " ﻧَﺄ يna’â" et
" ﺗَﻔﺎوتtafâwut"(60). Il en va de même pour le
quatrième segment. Il est inutile de nous étaler sur
les autres détails de ces deux segments, ayant dans
le premier segment souligné les détails et la
précision de la signification structurellement et
linguistiquement. Mais sur le plan de la sonorité,
59
Abad et amad sont sémantiquement proches sans être
synonymes. Ils diffèrent en ceci que le premier (abad) est
une période de temps qui n'a pas une limite déterminée et
ne peut pas être restreinte – on ne peut pas dire un abad
(éternité) de trois ans par exemple, alors que le second
(amad) est une période dont la limite est inconnue, mais
qui peut être restreinte – on peut dire une période (délai) de
2 ans par exemple.
60
" ﻧَﺄيna’â" : s'éloigner; et " ﺗَﻔﺎوتtafâwut" : être à distance.
47
on peut remarquer que ce segment de l’exorde se
caractérise par une rime spécifique
«an‘ama, alhama, qaddama »,
«ibtadâhâ, asdâhâ, wâlâhâ »,
« ‘adadahâ, amadahâ, abadahâ »,
«li-t-tiçâlihâ, bi-ijzâlihâ, amthâlihâ »…
Il est à noter que la formulation de cette
variation rythmique ne se sépare pas de la
variation sémantique (signification), car comme
nous l’avons vu, chacun des quatre segments
aborde une idée précise : le premier a trait à la
louange, le remerciement et le redoublement de la
louange, le second aux bienfaits, et le
redoublement des bienfaits, le troisième à
l’impossibilité de décompter ces bienfaits, le
quatrième à la nécessité de les apprécier.
1b
Mot(61) (l'Unicité) dont la signification réside dans
62
la sincérité
،ﻛَﻠِﻤَﺔٌ ﺟَﻌَﻞَ اﻹِْﺧْﻼصَ ﺗَﺄْوﯾﻠَﮭﺎ kalimatun ja ‘ala-l-iklâç
ta’wîlahâ
2b
61
Mot (Kalimah) ou formule (apposition), qui désigne la
phrase précédente (l'attestation de Foi et l'Unicité),
( اﻟﻤﺮاد ﺑﺎﻹﺧﻼص ﺟﻌﻞ اﻷﻋﻤﺎل ﻛﻠّﮫﺎ ﺧﺎﻟﺼﺔ ﷲ ﺗﻌﺎﻟﻰ وﻋﺪم ﺷﻮب1) 62
اﻟﺮﻳﺎء واﻷﻏﺮاض اﻟﻔﺎﺳﺪة وﻋﺪم اﻟﺘﻮﺳّﻞ ﺑﻐﯿﺮه ﺗﻌﺎﻟﻰ ﻓﻲ ﺷﻲء ﻣﻦ
ﻷنّ ﻣﻦ أﻳﻘﻦ ﺑﺄﻧّﻪ اﻟﺨﺎﻟﻖ واﻟﻤﺪﺑّﺮ وﺑﺄﻧّﻪ، ﻓﮫﺬا ﺗﺄوﻳﻞ ﻛﻠﻤﺔ اﻟﺘﻮﺣﯿﺪ، اﻷﻣﻮر
ﻻ ﺷﺮﻳﻚ ﻟﻪ ﻓﻲ اﻹﻟﮫﯿّﺔ ﻓﺤﻖّ ﻟﻪ أن ﻻ ﻳﺸﺮك ﻓﻲ اﻟﻌﺒﺎدة ﻏﯿﺮه وﻻ ﻳﺘﻮﺟّﻪ
. ﻓﻲ ﺷﻲء ﻣﻦ اﻷﻣﻮر إﻟﻰ ﻏﯿﺮه
50
Il (Allah) est celui que les vues ne peuvent
voir
ُ اﻟْﻤُﻤْﺘَﻨِﻊُ ﻣِﻦَ اﻹَْﺑْﺼﺎرِ رُؤْﯾِﺘُﮫAl-mumtani‘i min-al-abçâri
ru’yatuhu,
3b
Il a créé les choses non à partir de quelque
chose qui aurait existé avant
َ َ اِﺑْﺘَﺪIbtada‘a-l-achyâ’a lâ min
َع اﻷَْﺷَﯿﺎءَ ﻻ ﻣِﻦْ ﺷَﻲْءٍ ﻛﺎن
، ﻗَﺒْﻠَﮭﺎchay’in kâna qablihâ
4b
Il les a constitués par Son Pouvoir,
،ِ ﻛَﻮﱠﻧَﮭﺎ ﺑِﻘُﺪْرَﺗِﮫKawwanahâ bi-qudratihi,
51
et les a créés selon Sa Volonté
6b
Si ce n'est pour affirmer (démontrer) Sa Sagesse
[1]
Les Deux Attestation de Foi" / al-Chahâdatayn : ach-
hadu an lâ ilâha illâllâh, wahdahu lâ charîka lahu, wa ach-
hadu anna Muhammadan ‘abduhu wa rasûluhu = (J'atteste
qu'il n'y a de Dieu qu'Allah, et j'atteste que Muhammad est
Son serviteur et Son Messager).
[2]
Ou selon une autre interprétation : Il leur a demandé d'obtenir encore
des meilleures grâces.
[3]
Alors que pour un lecteur ou auditeur non averti, et surtout pour un
traducteur, et dans les dictionnairces ces trois mots sont plus ou moins
synonymes.
[5]
Mot (Kalimah) ou formule, qui désigne la phrase
précédente (l'attestation de Foi et l'Unicité).
*********
56
Maintenant nous abordons la partie qui présente la
seconde attestation de Foi :
63
Voir livre 1 pp 170-171
60
،ٍوَاﺧﺘِﯿﺎر
Le Coran véridique
،ُ واﻟﻘُﺮْآنُ اﻟﺼّﺎدِقWa-l-qur’ân-al-çâdiq etc.
et la Lumière brillante
،ُوَاﻟﻨﱡﻮرُ اﻟﺴّﺎﻃِﻊ Wa-n-nûr-as-sâti'a
Et la Lueur éclatante.
،ُوَاﻟﻀﱢﯿﺎ ُء اﻟﻼّﻣِﻊ Wa-dh-dhiyâ'-al-lâmi'a
67
Ses arguments sont évidents
،ُﺑَﯿﱢﻨَﺔٌ ﺑَﺼﺎﺋِﺮُه Bayyinatun baçâ'irihi
Etc…..
72
Comme on peut le constater, cette série d’images
«assimilatives » incarne la «définition » des
Principes divins, à commencer par la Foi, en
passant par la Prière, le Zakât, le jeûne etc…pour
parvenir à «l’obéissance aux hl-ul-Bayt (p) » et à
«l’Imamat », lesquels constituent, ne le perdons
pas de vue, les deux incarnations du sujet principal
visé par Al-Zahra’ (p) dans son sermon,
l’obéissance à la Famille purifiée du Prophète (P)
qui forme l’un des Deux Poids (al-Thaqalayn »
incarnant le système ou l’Ordre de la Umma, et
l’imamat, l’assurance contre la division.
64
4/102 Sourate âle ‘Imarân : 4/102 :
}ﻓَﺎﺗﱠﻘُﻮا اﷲَ ﺣَﻖﱠ ﺗُﻘﺎﺗِﻪِ وَﻻ ﺗَﻤُﻮﺗُﻦﱠ إﻻ وَأﻧْﺘُﻢْ ﻣُﺴْﻠِﻤُﻮنَ{ وَ أﻃﯿﻌُﻮا
ِاﷲَ ﻓﯿﻤﺎ أﻣَﺮَﻛُﻢْ ﺑِﻪ
74
Et : «Mon père et pas le père d’aucune de vos
femmes, et le frère de mon cousin et pas le
frère d'aucun de vos hommes …. et il a
communiqué le Message…. »65
Etc…
Mais avant de dire cela elle a pris soin de
souligner:
« Et je ne dis pas ce que je dis à tort, ni ne
fais ce que je fais indûment »
Lâ aqûlu mâ aqûlu ghalatan, wa lâ af'alu mâ af'alu
chatatan
ً وَﻻ أﻓْﻐَﻞُ ﻣﺎ أﻓْﻌَﻞُ ﺷَﻄَﻄﺎ،ًوَﻻ أﻗُﻮلُ ﻣﺎ أﻗُﻮلُ ﻏَﻠَﻄﺎ
Ces types d’allusions au « lien de parenté » et
avant au fait qu’elle ne parle pas à tort ni n’agit
indûment, constituent un outil artistique pour faire
passer un message spécial qu’elle vise en vue de
préparer le terrain à la présentation de quelque
chose encore plus important… En outre
l’évocation du lien de parenté de cette façon
spéciale «le frère de mon cousin et non d’aucun de
vos hommes » en parlant de son père (P), c’est-à-
dire en liant entre son père et l’Imam Ali (p) et en
l’appellant le « frère » du «cousin » est une
subtilité artistique très significative. De même le
fait d’évoquer son lien de parenté avec son père en
précisant qu’il est son père à l’exclusion de toute
َ أﺑﻲ دُو65
َ وَ ﻟَﻨِﻌْﻢ،ْ وَأﺧﺎ اﺑْﻦِ ﻋَﻤﱠﻲ دُونَ رِﺟﺎﻟِﻜُﻢ،ْن ﻧِﺴﺎﺋِﻜُﻢ
َ ﻓَﺒَﻠﱠﻎَ اﻟﺮﱢﺳﺎﻟَﺔ.اﻟْﻤَﻌْﺰِيﱡ إﻟَ ْﯿﻪِ ﺻَﻠﻰ اﷲ ﻋﻠﯿﻪ وآﻟﻪ
75
autre femme va dans le même sens, puisque ce lien
de parenté s’enchevêtre dans le concept de
l’Imamat pour renforcer sa position et montrer
qu’elle sait petinemment ce qu’elle dit (et non
pour mettre la parenté en évidence en tant que
telle).
66
Cf sourate al-Nahl / Les Abeilles : 16 / 125 :" Par la
sagesse et la bonne exhortation appelle (les gens) au sentier de
ton Seigneur. Et discute avec eux de la meilleure façon. Car c'est
ton Seigneur qui connaît le mieux celui qui s'égare de Son sentier
et c'est Lui qui connaît le mieux ceux qui sont bien guidés".
77
Jusqu’à ce que le groupe (des polythéistes) se
défasse et s’enfuie
وَوَﻟﱡﻮا ُ ﺣَﺘﱠﻰ اﻧْﮭَﺰَمَ اﻟْﺠَﻤْﻊHattâ-nhazama-l-jam‘u, wa
،َ اﻟﺪﱡﺑُﺮwallaw ad-dubra
67
De l’obscurantisme présilamque
68
De l’Islam
78
،ِوَاﻧْﺤَﻠﱠﺖْ ﻋُﻘَﺪُ اﻟْﻜُﻔْﺮِ وَاﻟﺸﱢﻘﺎق Wa-nhallat ‘uqad-ul-kufri
wa-ch-chiqâqi
Serviles et bannis
،َ أذِﻟﱠﺔً ﺧﺎﺳِﺌِﯿﻦathillatan khâsi'în
70
Segment du verset coranique (sourate al-Anfâl / Le Butin) : « 26. Et
rappelez-vous quand vous étiez peu nombreux, opprimés sur terre,
craignant de vous faire enlever par des gens. Il vous donna asile, vous
renforça se Son secours et vous attribua de bonnes choses afin que
vous soyez reconnaissants ».
80
Wa ba‘da an muniya bi-buham-ir-rijâli wa thu'bân-il-
‘arabi wa maraddati ahl-il-kit[abi
71
Cf sourate al-Mâ’idah (La Tabler servie) 5/ 64 :
« Et les Juifs disent: La main d'Allah est fermée! Que leurs propres mains
soient fermées, et maudits soient-ils pour l'avoir dit. Au contraire, Ses deux
mains sont largement ouvertes: Il distribue Ses dons comme Il veut. Et certes,
ce qui a été descendu vers toi de la part de ton Seigneur va faire beaucoup
croître parmi eux la rébellion et la mécréance. Nous avons jeté parmi eux
l'inimité et la haine jusqu'au Jour de la Résurrection. Toutes les fois qu'ils
allument un feu pour la guerre, Allah l'éteint. Et ils s'efforcent de semer le
désordre sur la terre, alors qu'Allah n'aime pas les semeurs de désordre. »
ِ وَﻗَﺎﻟَﺖْ اﻟْﯿَﮭُﻮدُ ﯾَﺪُ اﻟﻠﱠﮫِ ﻣَﻐْﻠُﻮﻟَﺔٌ ﻏُﻠﱠﺖْ أَﯾْﺪِﯾﮭِﻢْ وَﻟُﻌِﻨُﻮا ﺑِﻤَﺎ ﻗَﺎﻟُﻮا ﺑَﻞْ ﯾَﺪَاهُ ﻣَﺒْﺴُﻮﻃَﺘَﺎ
ن
ﯾُﻨﻔِﻖُ َﻛﯿْﻒَ ﯾَﺸَﺎءُ وَﻟَﯿَﺰِﯾﺪَنﱠ ﻛَﺜِﯿﺮًا ﻣِﻨْﮭُﻢْ ﻣَﺎ أُﻧﺰِلَ إِﻟَﯿْﻚَ ﻣِﻦْ رَﺑﱢﻚَ ﻃُﻐْﯿَﺎﻧًﺎ وَﻛُﻔْﺮًا
وَأَﻟْﻘَﯿْﻨَﺎ ﺑَﯿْﻨَﮭُﻢْ اﻟْﻌَﺪَاوَةَ وَاﻟْﺒَﻐْﻀَﺎءَ إِﻟَﻰ ﯾَﻮْمِ اﻟْﻘِﯿَﺎﻣَﺔِ ﻛُﻠﱠﻤَﺎ أَوْﻗَﺪُوا ﻧَﺎرًا ﻟِﻠْﺤَﺮْبِ أَﻃْﻔَﺄَھَﺎ
(64/5 )ﺳﻮرة اﻟﻤﺎﺋﺪة.َاﻟﻠﱠﮫُ وَﯾَﺴْﻌَﻮْنَ ﻓِﻲ اﻷَرْضِ ﻓَﺴَﺎدًا وَاﻟﻠﱠﮫُ ﻻَ ﯾُﺤِﺐﱡ اﻟْﻤُﻔْﺴِﺪِﯾﻦ
81
Et qu’un groupe des polythéistes se met en
avant72
َوَﻓَﻐَﺮَتْ ﻓَﺎﻏِﺮَةٌ ﻣِﻦَ اﻟْﻤُﺸْﺮِﻛِﯿﻦ
Wa fa-gharat fâ-ghi-ratun min-al-muchrikîna
72
Ou qu’un serpent des polytheistes ouvre sa bouche pour mordre les
Musulmans.
82
Prophétie : « Vous trouvez mon père à l’exclusion
de toutes vos femmes et le frère de mon cousin à
l’exclusion de tous vos hommes ». Et le revoilà le
« frère » qui s’introduit dans le sermon une
seconde fois.. Quand ? Il y entre après une série de
présentation de l’action du Prophète (P) :
"Il a communiqué le Message, en affichant
l’avertissement, se détournant de la voie
tortueuse des polythéistes, Supprimant leurs
chefs"
Et après qu’il eut subi « les épreuves des miséreux
des Arabes et les orgueilleux parmi les Gens du
Livre etc…», il a fait appel au soutien de de son
frère pour combattre ces polythèsite «il a lancé son
frère dans les flammes des guerres »
Voyons à présent comment le sermon de Fatima
(p) a établi artistiquement le lien entre son père par
le biais de son recours au jihad et son sauvetage de
la société du bord de l’abîme de feu, de sa
confrontation avec les miséreux des Arabes et
l’envoi de de "son frère" vers les flammes de ces
guerres, et l’Imam Ali (p) par le truchement de son
jihad, et ensuite comment elle a lié tout ce qui
précède à son but de mettre en évidence le droit
prioritaire de Ali (p) à la nouvelle direction de la
société musulmane….
Nous venons de mettre en évidence comment sur
le plan de la structure architercturale générale du
sermon celui-ci a établi le lien entre les personnes
du Prophète (P) et de l’Imam Ali (p). Il reste à
83
examiner la formulation métaphorique, rythmique
et sémantique de cette partie du sermon.
Notons d'abord, comme nous l'avons déjà signalé,
le fait d’émailler le sermon, implicitement et
explicitement, de donnnées coraniques, constitue
un trait saillant dans le style de Fatima (p). En
voici quelques exemples illustratifs : «Certes, un
Messager pris parmi vous, est venu à vous….»73,
«Apellant au sentier de son Seigneur par la sagesse et
la bonne exhortation»74, «craignant de vous faire
enlever par des gens. »75, « Toutes les fois qu'ils
allument un feu pour la guerre, Allah l'éteint. »76
On peut remarquer que c’est la métaphore et non
l’assimilation qui prédomine le texte dans cette
partie : «ont fait cesser les murmures des
Satans », «les canailles de l’hypocrisie », «le
nœud de la mécréance », «goutte d’eau pour
l’assoiffé », «une flamme pour les gens
pressés », «les loups des arabes », «la corne de
Satan » etc…La raison artistique de ce choix du
style métaphorique est que probablement le
sermon ne cherche pas ici à faire connaître les
principes du Coran pour convenir au style
73
Sourate le Repentir (al-Tawbah) : 128 /9.
74
Cf sourate al-Nahl : 16 /125 :“ Par la sagesse et la bonne
exhortation appelle (les gens) au sentier de ton Seigneur. Et
discute avec eux de la meilleure façon. Car c'est ton Seigneur qui
connaît le mieux celui qui s'égare de Son sentier et c'est Lui qui
connaît le mieux ceux qui sont bien guidés. »
75
Sourate al-Anfâl : 8 / 26.
76
Sourate al-Mâ’idah (La Table Servie) : 5 /64.
84
assimilatif, mais à présenter les combats et
le jihad, ce qui requiert des métaphores qui
confèrent à ce phénomème le caractère d’un autre
phénomène ou qui mettent à nu les louvoients et
les déviations qui marquent le comportement,
comme lorsque les murmures sont prêtés aux
satans, le nœud à la mécréance, la corne à
l’égarement…
Outre la métaphore, la métonymie et le symbole
occupent une bonne place dans cette partie.
L’exemple en est «lieu de la pose du pied » « al-
nuqqar al-bîdh / les blancs», "al-khumâç / le ventre plat».
Notons que le symbole vise à dévoiler ce qui est
illimité ou indiquer quelque chose à travers un
masque particulier, comme lorsque les
«véridiques » sont désignés par la métaphore «le
ventre plat / al-khomâç» et les abstinents par «les
blancs / al-nuqqar al-bîdh», ou encore pour désigner
le trait de la servilité illimité par l’expression «le
lieu de la pose des pieds / mawdhi‘-il-aqdâm» car
celle-ci indique le dernier degré que l’on puisse
imaginer de la servilité, le pied étant le symbole de
la bassesse, du piétinement au sens le plus large du
terme.
En tout état de cause toutes ces figures de style ou
de rhétorique : les métaphores, les symboles, les
références implicites ou explcites aux éléments
coraniques contribuent activement à éclaircir les
significations spécifiques que le sermon vise. Par
exemple, lorsque la noble al-Zahra’ vise à décrire
la société préislamique par ses traits les plus vils
85
dont la servilité ou la peur, on la voit recourir aux
citations implicites ou explicites des éléments
coraniques tels que « craignant de vous faire
77
enlever par des gens » , aux symboles «les lieux
de la pose du pied » et à la métaphore «goutte
d’eau pour l’assoiffé » et ainsi de suite » Ces
images (symboles, éléments coraniques,
métaphore) expriment l’état de peur et de servilité
dans son sens le plus large.
Il en va de même pour tous les phénomènes et
traits caractéristiques. Ainsi lorsqu’elle vise par
exemple à présenter les traits du Prophète (P), elle
fait appel aux mêmes outils d’expression, c’est-à-
dire (métaphore, éléments coraniques implicites
ou explicites) : «frappant leur centre », «Appelant
au chemin de son Seigneur», «se détourant du
chemin des polythéistes ».
Cette façon de présenter ces traits exprime leurs
significations les plus larges et les plus intégrales :
par exemple «frapper le centre » tel qu’il est
exprimé en arabe métaphorique «dharb-al-
thabaj » signifie l’anéantissement du centre ou le
mouvement militaire qui incarne la force de
l’ennemi, et le détournement du chemin des
77
"Et rappelez-vous quand vous étiez peu nombreux,
opprimés sur terre, craignant de vous faire enlever par des
gens. Il vous donna asile, vous renforça se Son secours et vous
attribua de bonnes choses afin que vous soyez reconnaissants"
(al-Anfâl, le butin 8/26)
ُوَاذْﻛُﺮُوا إِذْ أَﻧْﺘُﻢْ ﻗَﻠِﯿﻞٌ ﻣُﺴْﺘَﻀْﻌَﻔُﻮنَ ﻓِﻲ اﻷَرْضِ ﺗَﺨَﺎﻓُﻮنَ أَنْ ﯾَﺘَﺨَﻄﱠﻔَﻜُﻢْ اﻟﻨﱠﺎس
(8( ) اﻻﻧﻔﺎل26)َﻓَﺂوَاﻛُﻢْ وَأَﯾﱠﺪَﻛُﻢْ ﺑِﻨَﺼْﺮِهِ وَرَزَﻗَﻜُﻢْ ﻣِﻦْ اﻟﻄﱠﯿﱢﺒَﺎتِ ﻟَﻌَﻠﱠﻜُﻢْ ﺗَﺸْﻜُﺮُون
86
polythéistes dénote l’ecrasement de leurs
traditioins, la communication du Message d’Allah
par «la sagesse et les bonnes paroles» est la
manière idéale dans des contextes excluant la
solution militaire. Il en va de même pour son
ébauche des traits des différents types des
déviationnistes, comme dans l’image
métaphorique «les loups des arabes », l’image
implicitant un élément coranique «les insoumis
des gens du livre », et l’image symbolique «le
groupe féroce parmi les polythéistes»; chacune de
ces images dévoilent la fourberie des différents
types de l’ennemi «les loups », les plus louvyants
parmi eux «maraddah / les indociles » , les plus
féroces «le serpent et les lions / fagharet
fâghirat.., » Ainsi les trois niveaux de l’image, et
les significations de la situation liées aux traits de
la personnalité du Prophète (P) dans son jihad
missionnaire (communiquer le message) et
militaire, et aux traits de la soicété obscurantiste
(sa décadence culturelle et sa fuite face au
Message) à laquelle il était missionné, ces
significations jouent leurs rôles vivants dans
l’éclaircissement des situations comme nous
venons de le voir.
Sur le plan rythmique : Il faut savoir que cette
partie (comme toutes les autres) n’emploie jamais
un son (dans un mot) sans qu’il ne soit soumis à la
même précision sémantique dans le choix de
l’image, de l’événement, de la situation et leur
place dans le sermon. Ainsi nous remarquons que
la situation ou l’événment que ce soit dans une
87
unité parielle (phrase) ou sa grande unité (une
série de phrases) choisit des finales 78 soient
indépendantes soient unies (rimées), selon
l’exigence de la signification pour la situation ou
l’événement. Ainsi, lorsque la sainte Fatimah dit :
"lâ aqûlu ghalatan (je ne parle pas faussement ou
injustement) wa lâ af‘alu mâ af‘alu chatatan », (je ne
fais pas ce que je fais injustement), elle unifie
(rime) les deux finales (ghalatan, chatatan), car la
situation impose l’unification de ces deux finales
pour qu’elles s’harmonisent avec le contenu
sémantique des deux phrases, qui énonce que chez
Fatimah l’acte ne diffère pas de la parole (elle agit
et parle correctement), mais lorsqu’elle (p) décrit
le jihad du Prophète (P) sous les différentes formes
de son action, elle (p) utilise des finales non
rimées :
Fa-ballagha-l-risâlati çâdi‘an
Mâ’ilan ‘an madarajat-il-muchrikîn
Dhâriban thabajahum
Âkhithan bi-akdhâmihim
Dâ‘iyan ilâ sabîli rabbihi bi-l-hikmati wa-l-maw‘idhat-il-
hasanati
Ici les finales : "muchrikîn, Thabajahum,
akdhâmihim, hasanati " sont indépendantes et
rythmiquement non unies, et ceci à cause de la
variété du mouvement du Prophète (P). En effet
«la communication du Message » diffère du
«détournement des traditions des polythésites », le
78
Finale :Syllabe ou éléments en dernière position dans un mot ou une
phrase.
88
premier étant un acte verbal, alors que le second
est un acte cordial. Il en va de même pour les
autres détails de la situation ou de l’événement.
Mais lorsque le sermon poursuit la relation de ce
thème pour en aborder l’aspect militaire, il unifie
les finales :
«Yuksir-ul-açnâma, wa yankuth-ul-hâma »
parce que les deux contenus qu’expriment ces
deux phrases ne sont pas séparés l’un de l’autre :
d’une part, tous les deux sont des actions, et
d’autre part, ces deux actios sont identiques :
briser l’idole et briser son adorateur. De là, les
finales rimées.,
Enfin il ne faut pas oublier les traits semantiques
liés aux outils d’analogie, d’oppositiion, de
symétrie, de répétition ou de consécution. Dans le
domaine de la consécution par exemple, nous
avons cette série :
«
“Muthqat-ach-châribi, wa nuhzat-at-tâmi‘i, wa qubsat-
al-‘ajlâni, wa mawti’-il-aqdâmi “
79
Dâ‘iyan ilâ sabîli rabbihi bi-l-hikmati wa-l- maw‘idhat-il-hasanati
80
yuksir-ul-açnâma
81
Ou «chauqe fois que le serpent des polythétistes ouvre sa
bouche ».
82
« Dans les flammes de la guerre ».
90
jihad –l’Imam Ali (p)- l’autre «frère », le Prophète
(P), par l’expression «le frère de mon cousin à
l’exclusion de vos hommes».
Naturellement, lorsque la sainte Fatima a employé
dans une précédente partie, l’expression «le frère
de son cousin », elle s’agissait d’établir le lien de
parenté, alors que dans la présente partie, elle a
réintroduit son «frère », parce qu’elle aborde ici
son jihad, et le «testament » avec tout ce que celui-
ci évoque par des associations mentales entre «le
testament » et «et le lien de fraternité », comme
c’est le cas entre «la prophétie de Moise (p) et le
testament de Hâroun (p) » ce qui présente une
analogie, à cette différence près que le Phophète
Mohammad (P) n’a pas manqué de préciser «sauf
qu’il n’il n’y a pas de prophète après moi ».
Bref, par cette unification des deux « frères », le
sermon entre au cœur de l’idée visée, en décrivant
comme suit le rôle de l’Imam Ali (p) sur la scène
des événements :
-«il a lancé son frère dans ses flammes
-Lequel ne retourne (du comabt) jusqu’à ce qu’il
écrase de son pied le nez de l’ennmi,
-Et en étein les flammes avec son épéé
-Fusionné dans l’Essence d’Allah
-Épuisé pour la cause d’Allah »
Cette séquence consacrée à l’ébauche de la
personnalité de l’Imam Ali (p), (alors que les
séquences précédentes se chargeaient de dresser le
portrait de la personnalité du Prophète (P)) a
évidemment son lien artistique avec l’armature du
91
sermon, non seulement du fait qu’elle lie les deux
personnalités (le Prophète et l’héritier présomptif
/waçiyy), mais aussi tous les autres axes du sermon,
comme nous allons le voir. En effer, celui-ci va
établir de nouveau un rapport enre le jihad de
l’Imam Ali (p) et les autres traits de la société
préislamique qu’il avait dessinés avant, lorsqu’il
avait lié le jihad du Prophète (P) à ladite société.
Ce procédé se révèle comme l’une des formes de
l’art la plus subtile, puisqu’il conduit l’esprit à
associer mentalement les deux personnalités (le
Prophète et l’héritier) et les unifie, par l’analogie
de leur jihad contre leur société commune.
Suivons donc la structure architecturale de cette
partie du sermon, en plus de ses traits sémantiques,
métaphoriques, rythmiques etc…
La première chose que que nous rencontrons dans
cette nouvelle séquence est l’élément imagé dans
la première unité d’images, à savoir l’image
métaphorique ou symbolique qui lie entre la
personnalité du Prophète (P), le jihad et la
personnalité de l’Imam Ali (p) : «il a lancé son
frère aux flammes de la guerre / qathafa akhâhu fî
lahawâtihâ». Que révèle donc cette image
remarquable?
Si le trerme arabe équivoque ou plutôt
polysémique «lahawât » est pris au sens d’appareil
buccal, dans ce cas la référence aux guerres
connote que c’est l’Imam Ali (p) qui en a le
dernier mot dans celles-ci, et c’est ce que tous les
historiens sont unanimes pour affirmer qu’il était
92
le héro des batailles du Prophètes, qu’il n’a jamais
affronté quelqu’un sans l’avoir abattu. Il suffit
d’ailleurs de savoir que ses ennemis le détestent
parce qu’il a anéanti leurs loups (guerriers). En
outre le contexte dans lequel cette image apparaît
nous aide à parvenir à cette conclusion, puisque le
texte dit, comme nous l’avons vu :
-«Il ne s’en retourne jusqu’à ce qu’il écarse ses
ailes avec le creux de ses pieds / falâ yankafi’
hattâ yata’ janâhahâ bi-akhmuçihi »
-«et qu'il en éteigne les flammes avec son épée /
wa yakhmudu lahîbahâ bi-sayfihi »
Si c’est lui qui a le dernier mot pour conclure la
guerre, l’image qui indique que c’est lui qui en
éteint les flammes se conforme à cette conlusion
(de la guerre); de même lorsqu’il en écrase les
ailes (des polythéistes) sous le creux de ses pieds,
cette image s’assortit avec le reste.
Ici, d'aucuns pourraient s'interroger sur la
signification de cette dernière image :
«Il ne s’en retourne jusqu’à ce qu’il écarse ses ailes avec le
creux de ses pieds / falâ yankafi’ hattâ yata’ janâhahâ
bi-akhmuçihi »
84
Cf sourate al-Mâ’idah (La Tabler servie) 5/ 64 :
« 64. Et les Juifs disent: La main d'Allah est fermée! Que leurs propres mains
soient fermées, et maudits soient-ils pour l'avoir dit. Au contraire, Ses deux
mains sont largement ouvertes: Il distribue Ses dons comme Il veut. Et certes,
ce qui a été descendu vers toi de la part de ton Seigneur va faire beaucoup
croître parmi eux la rébellion et la mécréance. Nous avons jeté parmi eux
l'inimité et la haine jusqu'au Jour de la Résurrection. Toutes les fois qu'ils
allument un feu pour la guerre, Allah l'éteint. Et ils s'efforcent de semer le
désordre sur la terre, alors qu'Allah n'aime pas les semeurs de désordre. »
َ ْوَﻗَﺎﻟَﺖْ اﻟْﯿَﮭُﻮدُ ﯾَ ُﺪ اﻟﻠﱠﮫِ ﻣَﻐْﻠُﻮﻟَﺔٌ ﻏُﻠﱠﺖْ أَﯾْﺪِﯾﮭِﻢْ وَﻟُﻌِﻨُﻮا ﺑِﻤَﺎ ﻗَﺎﻟُﻮا ﺑَﻞْ ﯾَﺪَاهُ ﻣَﺒْﺴُﻮﻃَﺘَﺎنِ ﯾُﻨﻔِﻖُ ﻛَﯿ
ﻒ
َﯾَﺸَﺎءُ وَﻟَﯿَﺰِﯾﺪَنﱠ ﻛَﺜِﯿﺮًا ﻣِﻨْﮭُﻢْ ﻣَﺎ أُﻧﺰِلَ إِﻟَﯿْﻚَ ﻣِﻦْ رَﺑﱢﻚَ ﻃُﻐْﯿَﺎﻧًﺎ وَﻛُﻔْﺮًا وَأَﻟْﻘَﯿْﻨَﺎ ﺑَﯿْﻨَﮭُﻢْ اﻟْﻌَﺪَاوَة
ِوَاﻟْﺒَﻐْﻀَﺎءَ إِﻟَﻰ ﯾَﻮْمِ اﻟْﻘِﯿَﺎﻣَﺔِ ﻛُﻠﱠﻤَﺎ أَوْﻗَﺪُوا ﻧَﺎرًا ﻟِﻠْﺤَﺮْبِ أَﻃْﻔَﺄَھَﺎ اﻟﻠﱠﮫُ وَﯾَﺴْﻌَﻮْنَ ﻓِﻲ اﻷَرْض
(64/5 ( )ﺳﻮرة اﻟﻤﺎﺋﺪة64)َﻓَﺴَﺎدًا وَاﻟﻠﱠﮫُ ﻻَ ﯾُﺤِﺐﱡ اﻟْﻤُﻔْﺴِﺪِﯾﻦ
94
étant puisé dans la Puissance du Tout-Puissant,
puisqu'il est celui qui s'anéantit dans l'Essenced
d'Allah : " S’éreintant pour la cause d’Allah"85
86
ِﻇَﮫَﺮَ ﻓﯿﻜُﻢْ ﺣَﺴﯿﻜَﺔُاﻟﻨﱢﻔﺎق
87
،ِوَﺳَﻤَﻞَ ﺟِﻠﺒْﺎبُ اﻟﺪّﻳﻦ
88
،ِوَﻧَﻄَﻖَ ﻛﺎﻇِﻢُ اﻟْﻐﺎوِﻳﻦ
89
،َوَﻧَﺒَﻎَ ﺧﺎﻣِﻞُ اﻷَﻗَﻠﱢﯿﻦ
90
ﻓَﻨﯿﻖُ اﻟﻤﺒﻄﻠﯿﻨﻮھﺪَر
97
partie du sermon, (après la préambule et les Deux
Attestations de Foi, c’est-à-dire lorsqu’elle a
abordé le sujet central) qu’Allah leur a confié Son
Livre qu’elle a décrit comme étant «la lueur
éclatante, la lumière brillante, la clairvoyance
évidente, les arrière-fonds devoilés etc … », alors
que maintenant, dans le nouveau contexte elle
dessine les traits caractéristiques du Coran aussi,
mais en précisant que ses auditeurs l’ont laissé
derrière leurs dos, (comme nous allons l’expliquer
tout à l’heure ), ce qui montre que l’architecture
artistique de cette partie du sermon et son lien
avec ce qui le précède et ce qui lui succède, est
d’une esthétique et d’une sloidité évidentes.
97
ُوَزَواﺟِﺮُه،ٌﺑﺎھِﺮَة ُوَأَﻋْﻼﻣُﻪ،ٌزاھِﺮَة ُوَأَﺣْﻜﺎﻣُﻪ،ٌﻇﺎھِﺮَة ُأُﻣُﻮرُه
،ٌوَأواﻣِﺮُهُ واﺿِﺤَﺔ،ٌﻻﺋِﺤَﺔ
106
En ce qui concerne l'harmonie syntagmatique, elle
réside dans la formulation en expressions courtes,
composées de deux mots souvent:
- Umûruhu dhâhirah, (ses contenus sont
manifestes)
- ahkâmuhu zâhirah, (ses status sont luisants)
- a'lâmuhu bâhirah, (ses signes sont éblouissants
- Zawâjiruhu lâ'ihah, (ses interdictions sont nettes)
ainsi que ce que nous avons cité plus haut :
- "an-nûr as-sâti' (la lumière brillnte)",
-"adh-dhyâ'-il-lâmi' (la lueur" éclatante)",
- "Bayyinatun baçâ'irihi (ses arguments clairs)",
"Munkachifatun sarâ'irihi (ses contenis dévoilés)
Concernant la formulation rythmique, elle se
passe de commentaire, car on voit clairement que
dans les deux situations les phrases ou syntagmes
sont rimés d'une part, et d'autre part il y a une
symétrie dans la métrique et l'homogénéité des
deux situations. On voit la métrique et
l'homogénéité réunies dans des exemples tels que :
" Wa zawâjiruhu lâ'ihah, (ses interdiction sont
nettes)
Et :
-Wa awâmiruhu wâdhihah "98 (ses ordonnances sont
clairs)
98
ُوَزَواﺟِﺮُه،ٌﺑﺎھِﺮَة ُوَأَﻋْﻼﻣُﻪ،ٌزاھِﺮَة ُوَأَﺣْﻜﺎﻣُﻪ،ٌﻇﺎھِﺮَة ُأُﻣُﻮرُه
،ٌوَأواﻣِﺮُهُ واﺿِﺤَﺔ،ٌﻻﺋِﺤَﺔ
107
Étant donné qu'ici les deux phrases ont la même
métrie dans : "zawâjiruhu" (za wâ ji ru hu) (5
syllabes ou pieds)
"awâmiruhu " (a wâ mi ru hu) (5 syllabes ou pieds)
sur le plan de la forme phonétique des deux
exporessions. Elles sont homogènes sur le plan
rythmique :
"zawâjiruhu"
"awâmiruhu"
puisqu'elles ont des finales rimées (iruhu, iruhu).
Elles s'harmonisent avec la situation antérieure sur
le plan des rimes :
Munkachifatun sarâ'irihi
Mutajalliyatun dhawâhirihi
Et sur le plan de l'homogénéité :
‘azâ'imihi-l-mufassirah
mahârimihi-l-muhath-thirah
homogénéité entre (‘azâ'imihi et mahârimihi,)
etc…
Sur le plan métaphorique, les deux situations se
caractérisent comme nous l'avons déjà noté, par la
clarté et la familiarité des images. En effet, des
métaphores telles que : "wa-n-nûr-as-sâti'a" et "wa-
dh-dhiyâ'-al-lâmi'a" etc..du précédent segment, et
telles que : " ahkâmuhu zâhirah, (ses status sont
luisants) et a‘lâmuhu bâhirah, (ses signes sont
108
éblouissants) dans le présent segment sont on ne
peut plus familières et claires.
Sur le plan sémantique, les images dans les deux
situations (la précédente et la présente) planent
autour des significations coraniques connotant des
valeurs dogmatiques, morales et des statuts légaux
(ordonnances), que l'on doit observer, mais que les
gens les ont laissés derrière leurs dos.
La Fatma al-Zahra (p) a souligné ce fait – laisser le
Coran derrière le dos- implicitement ou
explicitement, lorsqu'elle a commenté cette
attitude des gens ainsi :"Vous l'avez laissé derrière
vos dos" pour s'interroger tout de suite après :
"Voulez-vous, vous détourner du Coran (Aragh-
batan 'anhu turîdûna)99; ou bien voulez-vous suivre
le jugement d'autre que lui (Am bi-ghayrihi
tahakkamûna?)100" " Quel mauvais échange pour les
injustes!"101; "Et quiconque désire une religion autre que
وَإِذْ ﻗُﻠْﻨَﺎ ﻟِﻠْﻤَﻼَﺋِﻜَﺔِ اﺳْﺠُﺪُوا ﻵدَمَ ﻓَﺴَﺠَﺪُوا إِﻻﱠ إِﺑْﻠِﯿﺲَ ﻛَﺎنَ ﻣِﻦْ اﻟْﺠِﻦﱢ ﻓَﻔَﺴَﻖَ ﻋَﻦْ أَﻣْ ِﺮ
(50)ًرَﺑﱢﮫِ أَﻓَﺘَﺘﱠﺨِﺬُوﻧَﮫُ وَذُرﱢﯾﱠﺘَﮫُ أَوْﻟِﯿَﺎءَ ﻣِﻦْ دُوﻧِﻲ وَھُﻢْ ﻟَﻜُﻢْ ﻋَ ُﺪوﱞ ﺑِﺌْﺲَ ﻟِﻠﻈﱠﺎﻟِﻤِﯿﻦَ ﺑَﺪَﻻ
() ﺳﻮرة اﻟﻜﮭﻒ
102
85. Et quiconque désire une religion autre que l'Islam, ne sera
point agrée, et il sera, dans l'au-delà, parmi les perdants.
( )ﺳﻮرة ال85)ََوﻣَﻦْ ﯾَﺒْﺘَﻎِ ﻏَﯿْﺮَ اﻹِﺳْﻼَمِ دِﯾﻨًﺎ ﻓَﻠَﻦْ ﯾُﻘْﺒَﻞَ ﻣِﻨْﮫُ وَھُﻮَ ﻓِﻲ اﻵﺧِﺮَةِ ﻣِﻦْ ا ْﻟﺨَﺎﺳِﺮِﯾﻦ
(ﻋﻤﺮان
110
-Thumma lam talba-thu illâ raytha an taskun nafratahâ
(vous avez attendu jusqu'à ce que son état
farouche se calme),
-Wa yaslasa qiyâdahâ
(et qu'il soit facile de le mener)
-Thumma akhathtum tuwarrûna waqdatahâ
(puis vous vous êtes mis à allumer son feu)
-wa tahayyijûna jamratahâ
(et attiser ses braises),
-wa tastajîbûna li-hitâf-ich-chaytân-il-ghawiyy
(et répondre positivement à l'appel du satan le
corrupteur)
-Wa itfâ'i anwâr-id-dîn-l-jaliyy
(et éteindre les lumières de la religion patente)
-Wa ihmâdi sunan-in-nabiyy-iç-çafiyy
(et étouffer les Traditions du Prophète, le pur)
Les deux premières images qui font la jonction
entre la partie précédente du sermon et celle dont
nous traitons maintenant " Thumma lam talba-thu "illâ raytha
an taskun nafratahâ (vous avez attendu jusqu'à ce que
son état farouche se calme)", et "Wa yaslasa qiyâddahâ
(et qu'il soit facile de le mener)" assument une
mission esthétique importante, car d'une part elles
décèlent des significations montantes
(progressives) par le recours à la métaphore "(vous
avez attendu jusqu'à ce que son état farouche se calme) /
Thumma lam talba-thu illâ raytha an taskun nafratahâ, " (qui
symbolise l'événement du décès du Prophète (P) et
ce qui s'ensuit (l'explosion du complot et l'entrée
en scène de Satan) etc.. dans la première
111
métaphore " (et qu'il soit facile de le mener / (Wa yaslasa
qiyâddahâ)", ce qui signifie que lorsque l'état
farouche se calme, la conduite des affaires vers le
but visé par les gens incriminés se facilite. Là on a
une combiniason imagée d'une grande
importancce dans la mesure où la sainte Zahrâ a
choisi des événements pour dessiner le portour de
la situation : en effet le décès du Prophète (P)
provoque des troubles dans la vie sociale et
surprend les gens. La tension qui prévalent aux
fonds des gens avec tout le conflit entre les forces
du bien et les forces du mal qui l'accompagne
d'une part, les occasions d'exploiter le mal d'autre
part, tout ceci découle de la première image qui
laisse entendre que l'état farouche était en
agitation, pour un temps, c'est-à-dire jusqu'à ce
que cet état farouche se calme. Et lorsqu'il se
calme, les choses deviennent faciles à mener, car
le choix de la docilité des choses est plus idoine
aux événements pour faire passer le complot et
parcourir l'étape de la déviation jusqu'à son terme
fixé par les comploteurs. De là ces deux images,
outre les significations qu'elles renferment-
commencent à projeter la lumière sur la nouvelle
étape du complot, étape qui requiert des provisions
pour renforcer les comploteurs. Ausi les images
suivantes forment-elles une réponse à ce qui
précède :
- (puis vous vous êtes mis à allumer son feu) /
(Thumma akhathtum tuwarrûna waqdatahâ
-(et attiser ses braises) / wa tahayyijûna jamratahâ
112
-(et répondre positivement à l'appel du stan le
corrupteur) /wa tastajîbûna li-hitâf-ich-chaytân-il-
ghawiyy.
Ici il est impératif de faire un arrêt ou des arrêts
pour admirer les images et leur développement
organique, et voir leur lien avec ce qui précède et
ce qui suit. Concernant la préparation des
provisions pour l'étape ou le voyage, les gens
incriminés se sont mis à " (à allumer son feu),
c'est-à-dire à tisser les fils du complot après le
décès du Prophètes (P). Le tissage ou la cuisson
requiert tout d'abord de comustible, et les voilà
qui "allument son feu", puis elle nécessite une
augmentation de la chaleur pour que les aliments
soient bien cuits, or les voilà qui " attisent ses
braises". Ceci étant fait, les choses étant bien
préparées, ils "répondent positivement à l'appel de
satan, le corrupteur". Il ne faut pas que le
phénomène de développement organique du sujet
passe inaperçu ici. Ainsi, Satan –dans la partie
précédente que nous venons de terminer- a sorti sa
tête aux gens, lesquels ont répondu positivement à
son appel en général sans entrer dans les détails,
c'est dire que la sainte Zahra a fait savoir que satan
a sorti sa tête et a lancé son appel à l'adresse de ces
gens, et a vu que ces derniers ont bien accueilli cet
appel. Ceci dans le segment précédent, mais
maintenant, ils ont répondu effectivement à son
appel. Remrquons bien dans ce contexte que la
sainte Zahra a dit dans la première partie du
sermon que satan a sorti sa tête et lancé son appel,
mais maintenant elle dit qu'ils ont répondu
113
effectivement positivement à son appel. Dans la
première partie satan a sorti sa tête de l'endroit où
il s'était caché. Et maintenant il est sorti
entièrement ( pas seulement sa tête), et mieux il a
lancé un appel à l'adresse des gens, et est monté
sur la scène. Examinons encore minutieusement la
formulation de la situation sous l'angle de la
progression (ou développemment) artistique du
sermon. : progression "de l'endroit de cachette à
l'endroit ouvert et manifeste, progression " de la
simple sortie de la tête, au lancement de l'appel, à
l'acceptation effective de l'appel.
Tout ceci s'apparente au rapport artistique entre
cette partie et la partie précédente, puis entre elle
et les deux images qui font la jonction entre les
deux parties ("son état farouche se calme" et " qu'il
soit facile de le mener ")…. Puis concernant la
continuité des images, nous rencontrons des
particularités esthétiques sur lesquelles il convient
de nous arrêter. Ainsi lorsque le sermon a indiqué
que les gens ont commencé à allumer le feu, attiser
ses braises et à répondre à l'appel de satan, il nous
a présenté une série d'images soumises à un
rythme unique c'est-à-dire rimées :
-wa tastajîbûna li-hitâf-ich-chaytân-il-ghawiyyi103
-Wa itfâ'i anwâr-id-dîn-l-jaliyyi104
103
(et répondre positivement à l'appel du stan le
corrupteur)
104
(et éteindre les lumières de la religion patente)
114
-Wa ihmâdi sunan-in-nabiyy-iç-çafiyyi105
Ces trois images aux finales identiques (rimées) :
(ghawiyyi, jaliyyi, çafiyyi) décèle une signification
particulière, puisque d'une part, elles résument le
résultat selon ses démarches dessinées, puisqu'il y
a la réponse positive à l'appel de satan (le sermon
a ajouté ici le qualificatif de corrupteur,
qualificatif absent dans la partie précédente. Le
motif artistique de cette différence dans la
présentatation de stan entre les deux parties, réside
dans le fait que les gens ont répondu effectivement
à l'appel de satan dans la deuxième partie, ce qui
justifie l'ajout du qualificatif de "corrupteur" ou
séducteur à ce dernier (ayant réussi finalement à
les séduire et à les amener à le suivre).
Puis il y a la réponse positive à l'extinction de la
lumière claire… Remarquons que le sermon a
conféré le qualificatif de "claire" à la lumière de la
religion, parce que les segments précédents ont
montré la clarté du Coran et que les gens
maintenant –en essayant d'éteindre cette lumière-
sont conscients de sa clarté, mais leur égoisme et
la transgression, les deux moteurs de la conduite
déviée- influent plus fortement sur la psychologie
des gens déviés… Puis il y a une troisième
réponse positive à l'étouffement des Traditions du
Prophète (P), le pur..
Examinons plus minutieusement cette troisième
image : le sermon a mentionné d'abord le
105
(et étouffer les Traditions du Prophète, le pur)
115
phénomène de "l'étouffement", lequel intervient
après l'extinction, or dans l'image précédente les
gens ont répondu positivement à l'extinction de la
lumière en général (la lumière de la religion),
comme si l'on versait de l'eau sur la flamme par
exemple, alors que maintenant la situation a
organiquement changé lorsque, après le versement
de l'eau, l'opération de l'étuffement et du débarras
de toute trace de la flamme a suivi.
L'autre développement organique réside dans la
progression de l'extinction de la lumière de la
religion en général à l'étouffement des Traditions
du Prophète (P), le pur, c'est-à-dire du général au
particulier, et ce particulier c'est la personnalité du
Prophète (P) et ses traditions, dont la première
d'entre elles est le testament mettant en évidence
l'mamat de Ali (p) que l'image identificatoire l'a
qualifié de "içtifâ' / sélection" ou "çafiyy / pur", les
deux qualificatifs étant en corcondance avec la
situation, vu que le sermon vise à indiquer que le
qualificatif de pureté "çafiyy" a sa place organique,
puisque le Prophète (P) a sélectionné ou désigné
Ali (p) (pour sa succession) ou plutôt que c'est
Allah qui a ordonné qu'il soit désigné, car le
Prophète (P) ne "divague" pas, ne suit pas un
caprice en recommandamt l'Imamat de Ali (p),
mais le fait, sur ordre d'Allah. Donc ce nouveau
qualificatif (çafiyy), et les deux autres nouvaux
traits : "ghawiyy / corrupteur" (satan) et "jaliyy /
clair" (la religion) présentent tous une parfaite
concordance sur le plan de l'hamonie géométrique,
c'est-à-dire la soumission des trois qualificatifs
116
"ghawiyy", "jaliyy" et "çafiyy" à des contextes
spécifiques imposés par l'aspect esthétique et
sémantique, comme nous l'avons déjà expliqué.
Nous nous trouvons devant de nouvelles images
qui terminent le sermon et qui réunissent le
personnage du Prophète (P) et de l'Imam Ali (p)
pour s'orienter vers un autre discours relatif à
Fadak dans lequel la sainte Zahra exploite ce sujet
(qui n'a pas de valeur cultuelle) pour le rappeler à
l'attention des gens….
Concernant les images par lesquelles Fatima al-
Zahra (p) termine le discours précité, ce sont des
images qui parlent du couteau et de la lance et leur
effet sur les tréfonds, car il s'agit d'images qui
symbolisent "la patience" qui a marqué l'attitude
de la sainte Zahra et de l'Imam Ali (p). En effet la
patatience face au retournement de la situation
requiert des personnages élus comme l'Imam Ali
(p) et la sainte Zahra. Le choix du couteau et de la
lance s'explique par le fait que le premier coupe
alors que le second déchire, deux symboles du
plus haut niveau de la frappe et du plus haut
niveau de la patience pour les endurer.
Ici se termine la précédente partie et nous entrons
dans la dernière partie qui revêt là dencore une
particularité importante et qui comporte plusieurs
segments que nous abordons tout de suite :
(ﺳﻮرة50)َ أَﻓَﺤُﻜْﻢَ اﻟْﺠَﺎھِﻠِﯿﱠﺔِ ﯾَﺒْﻐُﻮنَ وَﻣَﻦْ أَﺣْﺴَﻦُ ﻣِﻦْ اﻟﻠﱠﮫِ ﺣُﻜْﻤًﺎ ﻟِﻘَﻮْمٍ ﯾُﻮﻗِﻨُﻮن106
.S5/v50 اﻟﻤﺎﺋﺪة
107
."27. Puis elle vint auprès des siens en le portant [le bébé]. Ils
dirent: Ô Marie, tu as fait une chose monstrueuse!!" (sourate
Maryam / Marie : 19 /27.
108
" 16. Et Salomon hérita de David et dit: Ô hommes! On nous
a appris le langage des oiseaux; et on nous a donné part de
toutes choses. C'est là vraiment la grâce évidente." (sourate al-
Naml / Les fourmis : 27/16.)
118
Et il dit :
" 75. Cependant ceux qui sont liés par la parenté ont
priorité les uns envers les autres, d'après le Livre
d'Allah. Certes."110
Et il dit :
"11. Voici ce qu'Allah vous enjoint au sujet de vos
enfants: au fils, une part équivalente à celle de deux
filles..."111
Et il dit :
"180. On vous a prescrit, quand la mort est proche de
l'un de vous et s'il laisse des biens, de faire un
testament en règle en faveur de ses père et mère et de
ses plus proches. C'est un devoir pour les pieux."112
109
."5. Je crains [le comportement] de mes héritiers, après mois.
Et ma propre femme est stérile. Accorde-moi, de Ta part, un
descendant 6. qui hérite de moi et hérite de la famille de Jacob.
Et fais qu'il te soit agréable, ô mon Seigneur." (Sourate Maryam
/ Marie : 19 /5-6).
110
" 75. Et ceux qui après cela ont cru et émigré et lutté en votre
compagnie, ceux-là sont des vôtres. Cependant ceux qui sont liés par
la parenté ont priorité les uns envers les autres, d'après le Livre d'Allah.
Certes, Allah est Omniscient." (Sourate al-Anfâl / le Butin : 8 / 75.)
111
. "11. Voici ce qu'Allah vous enjoint au sujet de vos enfants: au fils,
une part équivalente à celle de deux filles. S'il n'y a que des filles,
même plus de deux, à elles alors deux tiers de ce que le défunt laisse.
Et s'il n'y en a qu'une, à elle alors la moitié. Quant aux père et mère du
défunt, à chacun d'eux le sixième de ce qu'il laisse, s'il a un enfant. S'il
n'a pas d'enfant et que ses père et mère héritent de lui, à sa mère alors
le tiers. Mais s'il a des frères, à la mère alors le sixième, après
exécution du testament qu'il aurait fait ou paiement d'une dette. De vos
ascendants ou descendants, vous ne savez pas qui est plus près de
vous en utilité. Ceci est un ordre obligatoire de la part d'Allah, car Allah
est, certes, Omniscient et Sage.." (Sourate al-Nisâ' / Les femmes : 4
/ 11).
112
Sourate al-Baqarah / la Vache : 2 / 180.
119
Remarquons que l'appui sur le noble Coran est tel
dans ce sermon qu'il est rare de le retrouver dans
les textes littéraires. La sainte Zahra recourt à ce
Livre céleste de deux manières : la manière
dominante est celle d'implication et d'explicitation
coranique (c'est-à-dire qu'elle cite parfois
implicitement des versets coraniques, et parfois
implique dans son texte des idées ou concepts
coraniques), puis elle utilise le Coran comme un
argument, dans un contexte spécifique. Et comme
nous avons pu le voir, elle reproche aux gens de
temps en temps, de ne pas se conformer aux
stipulations du noble Coran, en s'appuyant elle-
même souvent sur le texte coranique, leur
signifiant qu'elle utilise, elle, ce qu'ils ont delaissé
eux.
Cette densité de l'utilisation du texte ou idées
scriptuaires expliquerait sans doute cette parfaite
concordance entre le contenu du sermon et sa
méthode artistique d'appui sur le Coran sous ses
deux formes implicite et argumentaire.
L'importance esthétique du style de la sainte
Zahra réside dans sa façon d'impliquer un texte
coranique dans sa parole, comme elle le fait
lorsqu'elle juxtapose ses dires et un verset ou un
fragment de verser coranique : (tu as le droit
d'hériter de ton père, et moi non ?! "tu as fait une
chose monstrueuse!!") L'interrogation d'un côté, et
le commentaire sous forme de texte coranique de
l'autre incarne l'un des aspects de sa merveilleux
art.
120
Passons à présent aux averissements relatifs aux
sorts qui attendent ceux auxquels la sainte Zahra
s'adresse :
- (prenez donc "Fadak", scellé et bridé)
.ًﻓَﺪُوﻧَﻜَﮭﺎ ﻣَﺨْﻄُﻮﻣَﺔً ﻣَﺮْﺣُﻮﻟَﺔ
Fadûnakahâ makh-tûmatun marhûlaum
Sermon 2
Le Texte du sermon
Je jure par Allah que je suis devenue dans un état
de rejet de votre monde ici-bas
، ﻗَﺎﻟِﯿَﺔً ﻟِﺮِﺟَﺎﻟِﻜُﻢ، أﺻْﺒَﺤَﺖُ واﷲِ ﻋَﺎﺋِﻔَﺔ ﻟِﺪُﻧْﯿﺎﻛُﻢ
Açbahtu wallâhi‘â'ifatan li-dunyâkum, qâliyatan li-
rijâlikum
(et) de haine pour vos hommes
ْﻟَﻔِﻈْﺘُﮭُﻢْ ﻗَﺒْﻞَ أنْ ﻋﺠﻤﺘُﮭُﻢ
Lafadhtuhum ba‘da an 'ajamtuhum
113
Sourate La Table Servie / al-Mâ’idah : S 5/V80.
124
، وَﯾْﺤَﮭُﻢ أﻧﱠﻰ زَﺣْﺰَﺣُﻮھَﺎ ﻋَﻦ رَواﺳِﻲ اﻟﺮﱠﺳَﺎﻟَﺔ
wayhahum ! Annâ zahzahuhâ ‘an rawâsi-r-risâlah
Viens et écoute
ilâ halumma wa-stami‘ . ھﻠﻢﱠ واﺳﺘﻤﻊ:إﻻ
**********************************
119
Sourate Hûd : V28/s 11. : " 28. Il dit: Ô mon peuple! Que vous
en semble? Si je me conforme à une preuve de mon Seigneur, si une
Miséricorde, (prophétie) échappant à vos yeux, est venue à moi de Sa
part, devrons-nous vous l'imposer alors que vous la répugnez? "
132
L'analyse du sermon 2
Le sermon commence par l’entrée directe dans le sujet visé
(contrairement au précédent sermon qui était soumis à des
nouvelles traditions artistiques, à savoir l’exorde qui
présente les louanges à Allah, la Prière sur le Messager
d’Allah et l’éloge de l’Islam)
Sans doute c’est le contexte dans lequel le sermon était
prononcé qui a imposé l’entrée directe dans le sujet, c’est-
à-dire la question que lui (Fatima) ont posée les femmes
concernant sa maladie lorsqu’elles sont venues lui rendre
visite à cet effet.
Donc dès le début de son discours Fatima s’est mise à
honnir ce bas-monde (sans doute ceci est lié au climat de la
situation puisque les personnes venues la voir sont des
femmes et que leur attachement à ce monde et ses attraits
est évidente)…Dès le début, le sermon est chargé de
l’élément imagé, et particulièrement de métaphores, alors
que le précédent sermon oscillait entre le style simple,
direct et la métaphore, pour des raisons que nous avons
expliquées déjà.
123
Sourate âle Imrâm / La Famille de 'Imrân : 3/144.
139
représente un développement organique de l'image
précédente, puisque le sabre après avoir été ébréché, a
perdu son efficacité, et par conséquent, la situation (coup
d'état ou revirement) après son décès. En d'autres termes le
prolongement de la prophétie par l'Imamat est la position
requise, et tout le reste n'est que jeu, c'est-à-dire l'absence
de sentiment de responsabilité, et celle-ci est une pratique
absurde, la pratique du jeu.
On voit donc combien cette image symbolique est
pittoresque, profonde et attrayante.
****
Passons à présent à la seconde unité linguistique qui
comprend elle aussi deux images : "qar‘-il-çifâti / cogner
contre le rocher" et "çad'-il-qanâti / la mollesse ou la
déchirure de la manche de lance". Ces deux images
semblent être des "intertextes"124 ou empruntes à des
proverbes ou expressions couramment et
métaphoriquement utilisées. La première symbolise ce qui
est reprochable, défectueux ou honteux. Donc "qar‘ /
frapper " aboutit à ébrécher et rendre défectueux. Il en va
de même pour l'autre image "intertexuelle" : "çad'-il-qanâti
/ déchirer la manche de la lance", étant donné que "çad' "
est le fait de déchirer, et "qanât " est la manche de la lance;
or, lorsque la manche est déchirée, elle perd son efficacité
dans l'usage. Ainsi, les deux images symbolisent l'attitude
négative de ces hommes face à l'Imamat qu'Allah avait
attribué à l'Imam Ali (p) et à ses descendants. Il reste à
s'interroger sur le développement organique de ces deux
images par rapport aux deux précédentes. On peut dire à
cet égard que celles-ci avaient dessiné seulement les
premiers signes (ou les prémices) de la négativité de
l'attitude, symbolisés par l'épointement du sabre et le jeu,
puisque lorsque le sabre est épointé, il ne perd pas
124
Ensemble des relations existant entre un texte (notamment littéraire)
et un ou plusieurs autres avec lesquels le lecteur établit des
rapprochements. Intertextualité entre les fables de La Fontaine et
celles d'Ésope. — Adj. INTERTEXTUEL, ELLE. (Le Petit Robert).
140
totalement son efficacité, et le jeu n'empêche pas
totalement le sérieux, tandis que "qar' /frappe" et "çad' /
déchirure " représentent un plus haut degré de la perte de
l'efficacité. À noter au passage que ""qar' /frappe"
symbolise ce qui est moral, et "çad' / déchirure ", ce qui est
matériel ou mobile, ou en d'autres termes ils symbolisent
respectivement ce qui est "intellectuel ou idéologique et ce
qui est pratique.
Concernant les deux images incarnant la troisième unité
linguistique, elles constituent un développement de
l'opération de la progression organique précédente,
puisqu'elles nous parlent franchement et clairement de
l'attitude, sans recourir à des métaphores imagées. Elles le
font dans un langage quasi direct. Ces deux images sont
"khatal-il-ârâ'i / les idées erronées " et "zalal-il-ahwâ'i / des
désirs déviés". On peut dire que "khatal / erreur" et "zalal /
déviation, faute" incarnent l'attitude négative à son niveau
le plus précis, puisque l'homme – à l'exception de
l'infaillible – adopte deux types d'attitude négative :
"l'erreur" et "la faute". La première est une attitude
involontaire, à cause d'un manque de conscience, la
seconde est volontaire et s'apparente au péché, comme
quelqu'un recherche la gloire ou une haute position sociale
tout en sachant qu'il n'est pas qualifié pour cette dignité. En
tout cas le sermon a pris en considération cet aspect de la
nature humaine, et a dessiné l'attitude de l'homme dans ses
deux types incarnant l'erreur et la faute, et ces deux
conduites se sont reflétées dans la position des hommes
qu'il décrit, vis-à-vis de l'Imamat .A ne pas ignorer la
forme plurielle (opinions et désirs) que le sermon a
employée pour traduire les différences qui distinguent ces
hommes à cet égard, les uns des autres.
Passons maintenant à une nouvelle section :
- Certes (je jure, forcément), j’ai mis autour de leur cou sa corde
(du Califat)
lâjorma! laqad qalladtahum ribqatihâ ﻻ ﺟﺮَمَ ﻟﻘﺪ ﻗﻠّﺪﺗﮭﻢ رﺑﻘﺘﮭﺎ
141
- et je leur ai fait porter son fardeau
wa hammaltahum awqatahâ وﺣﻤّﻠﺘﮭﻢ أوﻗﺘﮭﺎ
125
Que les nez, oreilles et lèvres des gens injustes soient coupés
(jad'an), qu'ils soient anéantis ou blessés ( 'aqran), qu'Allah soit loin
d'eux (bu'dan).
143
Quels misérables ! Comment l'ont-ils (le califat) écarté des
évidences ancrées du Message !!
، وَﯾْﺤَﮭُﻢ أﻧﱠﻰ زَﺣْﺰَﺣُﻮھَﺎ ﻋَﻦ رَواﺳِﻲ اﻟﺮﱠﺳَﺎﻟَﺔ
wayhahum ! Annâ zahzahuhâ ‘an rawâsi-r-risâlah
Et des fondations de la Prophétie et dalâlah
(وﻗَﻮَاﻋِﺪ اﻟﻨﺒُﻮﱠةِ )واﻟﺪﻻﻟﺔ
wa qawâ ‘id-in-nubuwwah wa-d-dalâlah
133
«Par Allah ils ont substitué aux plumes alaires les plumes de
la queue, et à la poitrine, le derrière… »
. ِ واﻟﻌَﺠُﺰ ﺑِﺎﻟﻜَﺎھِﻞ، ِاﺳْﺘَﺒْﺪَﻟُﻮا وَاﷲِ اﻟﺬﱡﻧَﺎﺑَﺎ ﺑﺎﻟﻘَﻮَادِم
134
Sourate La Vache / al-Baqarah : s2/v12. :
َ ) أَﻻ إِﻧﱠﮭُﻢْ ھُﻢُ اﻟْﻤُﻔْﺴِﺪُون: ًﻓَﺮَﻏْﻤﺎً ﻟِﻤَﻌَﺎﻃِﺲِ ﻗَﻮمٍ ﯾَﺤْﺴَﺒُﻮنَ أﻧﱠﮭُﻢْ ﯾُﺤْﺴِﻨُﻮنَ ﺻُﻨْﻌﺎ
. 12 : وَﻟَﻜِﻦ ﻻﱠ ﯾَﺸْﻌُﺮُونَ ( اﻟﺒﻘﺮة
135
Sourate Yûnis / Jonas : s10/v35 :
َ) أَﻓَﻤَﻦ ﯾَﮭْﺪِي إِﻟَﻰ اﻟْﺤَﻖﱢ أَﺣَﻖﱡ أَن ﯾُﺘﱠﺒَﻊَ أَﻣﱠﻦ ﻻﱠ ﯾَﮭِﺪﱢيَ إِﻻﱠ أَن ﯾُﮭْﺪَى ﻓَﻤَﺎ ﻟَﻜُﻢْ ﻛَﯿْﻒ
. 35 : ﺗَﺤْﻜُﻤُﻮنَ ( ﯾﻮﻧﺲ
158
souligner les très graves conséquences inévitables qu’ils
vont subir.
Cette section nous présente les bouquets métaphoriques
(l’image est la matière ou la doublure du sujet du sermon,
alors que le rythme est l’aspect extérieur de cette matière)
suivants :
(je jure) Par ma vie, elle (la chamelle / le califat) a été
fécondée ! Attendez donc jusqu’à ce qu’elle produise
(mette bas).
، ﻓَﻨَﻈِﺮَة رَﯾْﺜُﻤَﺎ ﺗُﻨْﺘِﺞ، ْ ﻟَﻘَﺪْ ﻟﻘﺤَﺖ، أﻣَﺎ ﻟَﻌَﻤْﺮي
Puis vous pourrez la traire et remplir votre gros récipient
de sang frais et de poison mortel.
، ً وَذﻋَﺎﻓﺎً ﻣُﺒِﯿﺪا، ًﺛﻢ اﺣْﺘَﺒَﻠُﻮا ﻣِﻞْءَ اﻟﻘَﻌْﺐِ دَﻣﺎً ﻋَﺒﯿﻄﺎ
Et rassurez-vous du fond de vos cœurs de l’imminence des
troubles qui vont suivre,
، ًوَاﻃْﻤَﺌِﻨﱡﻮا ﻟﻠﻔِﺘْﻨَﺔِ ﺟَﺄﺷﺎ
et réjouissez-vous de ce qui va vous attendre : l’épée
vigoureuse,
، ٍوأﺑْﺸِﺮُوا ﺑِﺴَﯿﻒٍ ﺻَﺎرِم
la domination d’agresseurs tyranniques,
، ٍوَﺳَﻄْﻮَةِ ﻣُﻌْﺘَﺪٍ ﻏَﺎﺷِﻢ
et la confusion totale, les péchés généralisés, et la tyrannie
des oppresseurs
. َ وَاﺳْﺘِﺒْﺪَادٍ ﻣِﻦَ اﻟﻈﱠﺎﻟِﻤِﯿﻦ، ٍوَﺑِﮭَﺮَجٍ واِﺛْﻢٍ ﺷَﺎﻣِﻞ
qui rendent votre ombre (repos) bon marché (sans valeur)
et éradiquent votre rassemblement.
، ً وَﺟﻤﻌﻜﻢ ﺣَﺼِﯿﺪا، ًﯾَﺪَعُ ﻓَﯿﺌَﻜُﻢْ زَھﯿﺪا
Hélas pour vous !
، ْﻓَﯿَﺎ ﺣَﺴْﺮَﺗﻲ ﻟَﻜُﻢ
159
Que faire pour vous alors que vous étiez dans la confusion.
Si la vérité échappe «à vos yeux,(….) devrons-nous vous
l'imposer alors que vous la répugnez?136
. 28 : ) ﻓَﻌُﻤﱢﯿَﺖْ ﻋَﻠَﯿْﻜُﻢْ أَﻧُﻠْﺰِﻣُﻜُﻤُﻮھَﺎ وَأَﻧﺘُﻢْ ﻟَﮭَﺎ ﻛَﺎرِھُﻮنَ( ھﻮد: ْوَأﻧﱠﻰ ﺑِﻜُﻢ
Ces bouquets d’images commencent par une image de
continuité «elle (la succession symbolisée par la chamelle)
a été fécondée ». L’insémination désigne la grossesse chez
la chamelle, et la production c’est ce qu’elle met bas. Cela
signifie que le texte a utilisé la métaphore de la chamelle,
de sa grossesse et ce qu’elle a mis bas. Or la grossesse
symbolise la conduite des gens vis-à-vis de l’Imamat, le
produit ce sont les destins ténébreux des gens… Mais il a
esquissé cette image en laissant des vides que le récepteur
doit remplir, puisque l’image a été formulée sous forme
d’une adresse aux gens «fa-nadhiratin137 / attendez… ».
Cette dernière expression est un intertexte138 ou emprunt
coranique qui fait que l’image suggère aux gens «attendez
donc vos destins ténébreux »…et ce après avoir annoncé
que l’affaire (le califat / la chamelle) a été inséminée,
qu’elle leur demande d’attendre que la chamelle mette bas.
Ici l’image ne dessine pas les destins que la chamelle va
produire, mais passe à une nouvelle image : «trairez du
sang… ». À partir de là nous remarquons la conséquence
136
Sourate Hûd : V28/s 11. : « 28. Il dit: Ô mon peuple! Que
vous en semble? Si je me conforme à une preuve de mon
Seigneur, si une Miséricorde, (prophétie) échappant à vos yeux,
est venue à moi de Sa part, devrons-nous vous l'imposer alors
que vous la répugnez?
137
« Si votre débiteur se trouve dans la gêne, attendez qu’il soit
en mesure de vous payer…. » Sourate La Vache / al-Baqarah :
s2/v280. «ٍ» َإِنْ ﻛَﺎنَ ذُو ﻋُﺴْﺮَةٍ ﻓَﻨَﻈِﺮَةٌ إِﻟَﻰ ﻣَﯿْﺴَﺮَة
138
intertexte, intertextuel, intertextualité : interférence entre
plusieurs textes, ou selon le Petit Robert : Ensemble des
relations existant entre un texte (notamment littéraire) et un ou
plusieurs autres avec lesquels le lecteur établit des
rapprochements.
160
qui découle de la grossesse de la chamelle. Le sermon a
choisi l’action de traire, car c’est de la nourriture, le grand
récipient pour le dépôt du lait, pour symboliser l’immensité
du drame qu’ils vont connaître, le sang frais, car il
symbolise le meurtre, le poison mortel, car il fait ses effets
progressivement pour finir par anéantir. Ainsi, le sang et le
poison sont les deux moyens qui aboutiront au drame.
Puis le sermon dit : «rassurez-vous du fond du cœur de
l’imminence des troubles.» et cette déclaration connote la
nature des troubles que nous vivons jusqu’à nos jours.
C’est pourquoi le sermon a utilisé un nouvel élément
artistique qui s’adapte à la situation ou au contexte à savoir
«rassurez-vous », c’est-à-dire « l’ironie » (laquelle occupe
dans les littératures contemporaines un rôle
particulièrement efficace pour transmettre les messages, et
elle constitue même un genre à part). Donc ici, l’ironie
«rassurez-vous » vise à mettre en relief l’imminence des
troubles, et en faisant accompagner cette assurance le
cœur, pour dire soyez certains et ayez la conviction intime,
du fond de vos cœurs de l’avènement inévitables des
troubles, avec tous ce que ces troubles vont entraîner : la
venue des tyrans impitoyables qui s’imposent par les
sabres et impose leur domination agressive tout au long de
l’histoire. Et c’est ce qui se produit effectivement comme
on peut le voir. Nous devons observer de près ces images
esthétiques et ce langage artistique que le sermon a utilisé
pour mettre en exergue les troubles, la confusion générale,
la domination des tyrans, tout en recourant au style
ironique dont l’une des illustrations est cette expression
«réjouissez-vous du sabre… » Notons aussi que la noble
Fatimah (p) tout en recourant fréquemment aux emprunts
coraniques, adopte le langage et le style du Coran, comme
lorsqu’elle emploie l’expression coranique «annonce-leur
la bonne nouvelle d’un châtiment douloureux » ( wa bach-
chirhum bi-‘athâbin alîm). Il est à noter que le verbe
«bach-chir » ﺑﺸﱢﺮa la même racine que « bichârah » ﺑﺸﺎرة
qui signifie «bonne nouvelle, même si dans les traduction
161
du Coran on se contente de traduire «bach-chir » par
annoncer supprimant «la bonne nouvelle ». Il est important
de souligner que l’intertextualité ou les emprunts
coraniques forme l’une des lignes de la structure
architecturale du sermon en tant que faisant partie de la
matière de l’image, cette matière étant constituée de deux
catégories : l’image combinatoire (métaphore et symbole)
et l’image appuyée (l’intertextualité ou emprunt).
Notons que le sermon recourt à deux modes d’expression
pour rendre le message qu’il porte à la fois claire et
compréhensible d’une part, efficace, touchant, frappant et
profond d’autre part : le style direct (sans image ni
symbole ni métaphore) et le style imagé ou métaphorique,
en plus du style ironique. Ainsi, il emploie le style direct
pour parler de «l’agression, la confusion, la tyrannie », puis
il recourt à l’élément image pour révéler les conséquences
de cette situation d’« agression, confusion etc) , à savoir
«rend votre ombre bon marché = sacrifie votre repos »,
laissant ainsi au récepteur tirer de l’image différentes
significations.
162
Le Texte du
Sermon 1
139
Ou selon une autre interprétation : Il leur a demandé d'obtenir
encore de meilleures grâces.
164
وَﺛَﻨﻰ ﺑِﺎﻟﻨُﺪْبِ اِﻟﻰ Wa thanâ bi-n-nudbi ilâ
أﻣْﺜﺎﻟِﮭﺎ amthâlihâ
140
Mot (Kalimah) ou formule, qui désigne la phrase précédente
(l'attestation de Foi et l'Unicité).
141
Ikhlâç (sincérité ou pureté) signifie que tous les actes doivent
être accomplis purment et sincèrement pour sans que s'y
mélange hypocrisie ou d'autres intentions malsaines et que l'on
ne doive implorer quelqu'un d'autre q'Allah pour quoi que ce
soit. Tlle est l'interprétation du mot (tawhîd / Unicité). Car celui
qui a acquis la certitude que c'est Allah est le Créateur et
l'Organisateur de tout et qu'IL n'a pas d'associé dans la divinité,
doit forcément n'associer persone d'autre dans l'adoration ni
demander à quiconque d'autre quoi que ce soit.
165
ma‘qûlahâ,
142
C'est-à-dire soit que c'est Allah qui a choisi pour le Prophète (P) ce
qui est le mieux pour lui, en l'occurrence la vie de l'au-delà, soit c'est le
Prophète qui a eu ce choix sans containte. Voir livre 1 pp 170-171
172
،ِ وَرِﺿْﻮانِ اﻟﺮﱠبﱠ اﻟﻐَﻔﺎرwa ridhwân-ir-rabb-il-
ghaffâri
143
Sourate âle ‘Imrân 3/102.
180
Wa atî'û-llâha fîmâ amarakum bihi wa nahâkum
'anhu,
،ِ وَأﺑﻲ ﻣُﺤﻤﱠﺪٌ ﺻَﻠﱠﻰ اﷲُ ﻋَﻠَﯿْﮫِ وَآﻟِﮫ،ُأﯾﱡﮭﺎاﻟﻨّﺎ سُ! اﻋْﻠَﻤُﻮا أﻧﱢﻲ ﻓﺎﻃِﻤَﺔ
Ayyuhâ-n-nâsu ! i 'lamû innî Fatimah, wa abî
Muhammadun calla-llâhu 'alyahi wa âlihi
Je le dis et je le redis
،ً أَﻗُﻮلُ ﻋَﻮْداً وَﺑَﺪْءاAqûlu 'awdan wa bad'an
144
Sourate Fâtir : 35/28
181
chatatan
ْ}ﻟَﻘَﺪْ ﺟﺎءَﻛُﻢْ رَﺳُﻮلٌ ﻣِﻦْ أﻧْﻔُﺴِﻜُﻢْ ﻋَﺰﯾﺰٌ ﻋَﻠَﯿْ ِﮫ ﻣﺎ ﻋَﻨِﺘﱡﻢْ ﺣَﺮﯾﺺٌ ﻋَﻠَﯿْﻜُﻢ
{ﺑِﺎﻟْﻤُﺆْﻣِﻨِﯿﻦَ رَؤوفٌ رَﺣِﯿﻢ
"Laqad jä'akum rasûlun min anfusikum‘azîzun‘alayhi
mâ ‘unittum,harîçun ‘alaykum bi-l-mu'minîna
ra'ûfunrahîm"
145
Sourate al-Tawbah /Le Repentir : 9 / 128.
182
Wa la-ni‘ma-l-ma‘zî ilayhi çallâllâhu ‘alayhi wa
âlihi
146
Cf sourate al-Nahl / Les Abeilles : 16 / 125 : .125Par la
sagesse et la bonne exhortation appelle (les gens) au sentier
de ton Seigneur. Et discute avec eux de la meilleure façon.
Car c'est ton Seigneur qui connaît le mieux celui qui
s'égare de Son sentier et c'est Lui qui connaît le mieux ceux
qui sont bien guidés.
183
،ِﺤﺴَﻨﺔ
َ داﻋِﯿﺎً إﻟﻰ ﺳَﺒﯿﻞِ رَﺑﱢﮫِ ﺑِﺎﻟﺤِﻜْﻤَﺔِ وَاﻟﻤَﻮْﻋِﻈَﺔِاﻟ
147
De l’obscurantisme présilamque
148
De l’Islam
184
149
Aux visages blancs, métaphore de «hommes purs » et ventres creux
métaphore de «des gens ascètes qui ne mangent pas ce qui est harâm,
illégal. Et on dit que cette métaphore désigne les Ahl-ul-Bayt (p).
185
il-khimâçi
150
Ou vous étiez au bord de l’Enfer à cause de votre mécréance.
186
Serviles et bannis
،َ أذِﻟﱠﺔً ﺧﺎﺳِﺌِﯿﻦathillatan khâsi'în
ﻓَﺄﻧْﻘَﺬَﻛُ ُﻢ اﷲُ ﺗَﺒﺎرَكَ وَﺗَﻌﺎﻟﻰ ﺑِﻤُﺤَﻤﱠﺪٍ ﺻَﻠﻰ اﷲ ﻋﻠﯿﮫ وآﻟﮫ ﺑَﻌْﺪَ اﻟﻠّﺘَﯿّﺎ
،وَاﻟﱠﺘِﻲ
Fa-anqathaqum-ullâhu tabçaraka wa ta‘âlâ bi-
Muhammadin çallâ-llâhu 'alayhi wa âlihi ba‘d-al-
latiyyâ wa-l-latî
151
Segment du verset coranique (sourate al-Anfâl / Le Butin) : « 26.
Et rappelez-vous quand vous étiez peu nombreux, opprimés sur terre,
craignant de vous faire enlever par des gens. Il vous donna asile,
vous renforça se Son secours et vous attribua de bonnes choses afin
que vous soyez reconnaissants ».
187
"Toutes les fois qu'ils allument un feu pour la guerre,
Allah l'éteint."152
" ،ُ" ﻛُﻠﱠﻤﺎ أوْﻗَﺪُوا ﻧﺎراً ﻟِﻠْﺤَﺮْبِ أﻃْﻔَﺄھﺎ اﷲ
"kullamâ awqadû nâran li-l-harbi atfa'ahâ-llâhu"
152
Cf sourate al-Mpa’idah (La Tabler servie) 5/ 64 :
« 64. Et les Juifs disent: La main d'Allah est fermée! Que
leurs propres mains soient fermées, et maudits soient-ils
pour l'avoir dit. Au contraire, Ses deux mains sont
largement ouvertes: Il distribue Ses dons comme Il veut. Et
certes, ce qui a été descendu vers toi de la part de ton
Seigneur va faire beaucoup croître parmi eux la rébellion et
la mécréance. Nous avons jeté parmi eux l'inimité et la
haine jusqu'au Jour de la Résurrection. Toutes les fois
qu'ils allument un feu pour la guerre, Allah l'éteint. Et
ils s'efforcent de semer le désordre sur la terre, alors
qu'Allah n'aime pas les semeurs de désordre. » :
َوَﻗَﺎﻟَﺖْ اﻟْﯿَﮭُﻮدُ ﯾَﺪُ اﻟﻠﱠﮫِ ﻣَﻐْﻠُﻮﻟَﺔٌ ﻏُﻠﱠﺖْ أَﯾْﺪِﯾﮭِﻢْ وَﻟُﻌِﻨُﻮا ﺑِﻤَﺎ ﻗَﺎﻟُﻮا ﺑَﻞْ ﯾَﺪَاهُ ﻣَﺒْﺴُﻮﻃَﺘَﺎنِ ﯾُﻨﻔِﻖُ ﻛَﯿْﻒ
ن ﻛَﺜِﯿﺮًا ﻣِﻨْﮭُ ْﻢ ﻣَﺎ أُﻧﺰِلَ إِﻟَﯿْﻚَ ﻣِﻦْ رَﺑﱢﻚَ ﻃُﻐْﯿَﺎﻧًﺎ وَﻛُﻔْﺮًا وَأَﻟْﻘَﯿْﻨَﺎ ﺑَﯿْﻨَﮭُﻢْ اﻟْﻌَﺪَاوَ َة
ﯾَﺸَﺎءُ وَﻟَﯿَﺰِﯾﺪَ ﱠ
ِوَاﻟْﺒَﻐْﻀَﺎءَ إِﻟَﻰ ﯾَﻮْمِ اﻟْﻘِﯿَﺎ َﻣﺔِ ﻛُﻠﱠﻤَﺎ أَوْﻗَﺪُوا ﻧَﺎرًا ﻟِﻠْﺤَﺮْبِ أَﻃْﻔَﺄَھَﺎ اﻟﻠﱠﮫُ وَﯾَﺴْﻌَﻮْنَ ﻓِﻲ اﻷَرْض
(64/5 ( )ﺳﻮرة اﻟﻤﺎﺋﺪة64)َﻓَﺴَﺎدًا وَاﻟﻠﱠﮫُ ﻻَ ﯾُﺤِﺐﱡ اﻟْﻤُﻔْﺴِﺪِﯾﻦ
153
Ou qu’un serpent des polytheistes ouvre sa bouche pour mordre les
Musulmans.
188
Et receptive à sa séduction
154
Ces deux dernières phrases métaphoriques signifient qu’ils ont pris
ce à quoi ils n’avaient de droit (le califat, l’Imamat et l’héritage du
Prophète (P).
193
155
Sourate al-Tawbah / Le Repentir :9 49 “Parmi eux il en est qui dit:
Donne-moi la permission (de rester) et ne me mets pas en tentation.
Or, c'est bien dans la tentation qu'ils sont tombés; l'Enfer est tout
autour des mécréants. »
194
(ses contenus sont manifestes)
،ٌ أُﻣُﻮرُهُ ﻇﺎھِﺮَةUmûruhu dhâhirah
161
Vous faites semblant de vouloir boire seulement l’écume du lait,
alors que vous buvez en même temps discrètement et peu à peu le lait
lui-même. Cette métaphore est un proverbe qui désigne celui qui veut
une chose et en montre une autre ou qui fait semblant de vouloir vous
aider alors qu’il ne cherche que son propre intérêt.
198
« 50. Est-ce donc le jugement du temps de
l'Ignorance qu'ils cherchent? Qu'y a-t-il de meilleur
qu'Allah, en matière de jugement pour des gens qui ont
une foi ferme?»162
{َ}أَﻓَﺤُﻜْﻢَ اﻟْﺠﺎھِﻠِﯿﱠﺔِ ﺗَﺒْﻐُﻮنَ وَﻣَﻦْ أﺣْﺴَﻦُ ﻣِﻦَ اﻟﻠّﮫِ ﺣُﻜْﻤﺎً ﻟِﻘَﻮْمٍ ﯾُﻮﻗِﻨُﻮن
"afa-hukm-ij-jâhiliyyati tab-ghûna wa man ahsanu min-
allâhi hukman li-qawmin yûqinûn-a"
162
Sourate la Table Servie/al-Mâ’idah : 5 /50.
199
Est-ce dans le Livre d'Allah que (c'est noté) tu
hérites de ton père et moi non?!!
وِﻻ أرِثَ أﺑﻲ؟،َأﻓﻲ ﻛِﺘﺎبِ اﻟﻠّﮫِ أنْ ﺗَﺮِثَ أﺑﺎك
Afî kitâb-illâhi an taritha abâka, wa lâ arithu abî ?
163."27.Puiselle vint auprès des siens en le portant [le bébé]. Ils dirent :
Ô Marie, tu as fait une chose monstrueuse!" (sourate Maryam /
Marie : 19 /27.)
: اﻓﻌﻠﻰ ﻋﻤﺪ ﺗﺮﻛﺘﻢ ﻛﺘﺎب اﷲ وﻧﺒﺬﺗﻤﻮه وراء ﻇﮭﻮرﻛﻢ اِذ ﯾﻘﻮل164
165
" 16. Et Salomon hérita de David et dit: Ô hommes! On nous
a appris le langage des oiseaux; et on nous a donné part de
toutes choses. C'est là vraiment la grâce évidente." (sourate al-
Naml / Les fourmis : 27/16.)
200
" Accorde-moi, de Ta part, un descendant qui hérite de
moi et hérite de la famille de Jacob."166
"(6)... َ(ﯾَﺮِﺛُﻨِﻲ وَﯾَﺮِثُ ﻣِﻦْ آلِ ﯾَﻌْﻘُﻮب5)ﺎ"ﻓَﮭَﺐْ ﻟِﻲ ﻣِﻦْ ﻟَﺪُﻧْﻚَ وَﻟِﯿ
Et il dit :
" Cependant ceux qui sont liés par la parenté ont
priorité les uns envers les autres, d'après le Livre
d'Allah. Certes."167
"ِ"وَأُوْﻟُﻮا اﻷَرْﺣَﺎمِ ﺑَﻌْﻀُﮭُﻢْ أَوْﻟَﻰ ﺑِﺒَﻌْﺾٍ ﻓِﻲ ﻛِﺘَﺎبِ اﻟﻠﱠﮫ
Et il dit :
166
."5. Je crains [le comportement] de mes héritiers, après mois.
Et ma propre femme est stérile. Accorde-moi, de Ta part, un
descendant 6. qui hérite de moi et hérite de la famille de Jacob.
Et fais qu'il te soit agréable, ô mon Seigneur." (Sourate Maryam
/ Marie : 19 /5-6).
167
"75. Et ceux qui après cela ont cru et émigré et lutté en votre
compagnie, ceux-là sont des vôtres. Cependant ceux qui sont
liés par la parenté ont priorité les uns envers les autres, d'après
le Livre d'Allah. Certes, Allah est Omniscient." (Sourate al-Anfâl
/ le Butin : 8 / 75.)
168
. "11. Voici ce qu'Allah vous enjoint au sujet de vos enfants: au fils, une
part équivalente à celle de deux filles. S'il n'y a que des filles, même plus de
deux, à elles alors deux tiers de ce que le défunt laisse. Et s'il n'y en a qu'une,
à elle alors la moitié. Quant aux père et mère du défunt, à chacun d'eux le
sixième de ce qu'il laisse, s'il a un enfant. S'il n'a pas d'enfant et que ses père
et mère héritent de lui, à sa mère alors le tiers. Mais s'il a des frères, à la mère
alors le sixième, après exécution du testament qu'il aurait fait ou paiement
d'une dette. De vos ascendants ou descendants, vous ne savez pas qui est
201
"ِ"ﯾُﻮﺻِﯿﻜُﻢْ اﻟﻠﱠﮫُ ﻓِﻲ أَوْﻻَدِﻛُﻢْ ﻟِﻠﺬﱠﻛَﺮِ ﻣِﺜْﻞُ ﺣَﻆﱢ اﻟْﺄُﻧﺜَﯿَﯿْﻦ
Et il dit :
" On vous a prescrit, quand la mort est proche de l'un
de vous et s'il laisse des biens, de faire un testament en
règle en faveur de ses père et mère et de ses plus
proches. C'est un devoir pour les pieux."169
ُ"ﻛُﺘِﺐَ ﻋَﻠَﯿْﻜُﻢْ إِذَا ﺣَﻀَﺮَ أَﺣَﺪَﻛُﻢْ اﻟْﻤَﻮْتُ إِنْ ﺗَﺮَكَ ﺧَﯿْﺮًا اﻟْﻮَﺻِﯿﱠﺔ
"َﺎ ﻋَﻠَﻰ اﻟْﻤُﺘﱠﻘِﯿﻦﻟِﻠْﻮَاﻟِﺪَﯾْﻦِ وَاﻷَﻗْﺮَﺑِﯿﻦَ ﺑِﺎﻟْﻤَﻌْﺮُوفِ ﺣَﻘ
plus près de vous en utilité. Ceci est un ordre obligatoire de la part d'Allah, car
Allah est, certes, Omniscient et Sage.." (Sourate al-Nisâ' : 4 / 11.
169
Sourate al-Baqarah / la Vache : 2 / 180.
202
أَمْ أَﻧْﺘُﻢْ أَﻋْﻠَﻢُ ﺑِﺨُﺼُﻮصِ اﻟْﻘُﺮْآنِ وَﻋُﻤُﻮﻣِﮫِ ﻣِﻦْ أَﺑِﻲ وَاﺑْﻦِ ﻋَﻤّﻲ؟
170
ٍSourate al-Ana‘âm / Les Bestiaux : 6 / 67.
171
Sourate al-Zumar / Les Groupes : 39 / 40.
204
:ْﺛُﻢﱠ رَﻣَﺖْ ﺑِﻄَﺮْﻓِﮭﺎﻧَﺤْﻮَ اﻟْﺄَﻧْﺼﺎرِ ﻓَﻘﺎﻟَﺖ
Ô rassemblée de nobles et Partisans de l'Islam
!ِ وَأﻧْﺼﺎرَ اﻟْﺈِﺳْﻼ م،ِﯾﺎ ﻣَﻌﺎﺷِﺮَ اﻟْﻔِﺘْﯿَﺔ
،ُوَاﺳْﺘَﻨْﮭَﺮَ ﻓَﺘْﻘُﮫ
Et dont la partie recousue173 s'est décousue
،ُوَاﻧْﻔَﺘَﻖَ رَﺗْﻘُﮫ
172
Les déchirures causées par la disparition du Prophètes (P)
173
Ce que le Prophète (P) avait réformé et réparé, a disparu.
206
Le respect dû à sa famille s'est dissipé
،ُوَاُﺿﯿﻊَ اﻟْﺤَﺮِﯾﻢ
Et tout ce qui est sacré est bafoué après sa mort.
.ِوَاُزﯾﻠَﺖِ اﻟْﺤُﺮْﻣَﺔُ ﻋِﻨْﺪَﻣَﻤﺎﺗِﮫ
Et l'immense malheur
،وَاﻟْﻤُﺼﯿﺒَﺔُ اﻟْﻌُﻈْﻤﻰ
176
Les bienfaits des jours ont commencé à paraître aux gens.
210
Comment avez-vous donc dévié après que la Voie
était devenue si claire
،ِﻓَﺄَﻧّﻰ ﺟُﺮْﺗُﻢْ ﺑَﻌْﺪَ اﻟْﺒَﯿﺎن
177
Sourate al-Tawbah / Le Repentir : 6 / 13.
178
C'est-à-dire l'Imam Ali (p).
179
La traduction littérale est : Celui qui le plus droit ouvrir (bast) et à
fermer (qabdh) la main, ou à donner et à prendre, deux mots qui
211
،ِوَأﺑْﻌَﺪْﺗُﻢْ ﻣَﻦْ ھُﻮَ أَﺣَﻖﱡ ﺑِﺎﻟْﺒَﺴْﻂِ وَاﻟْﻘَﺒْﺾ
Et vous vous êtes isolés dans la tranquillité
،ِوَﺧَﻠَﻮْﺗُﻢْ ﺑِﺎﻟﺪﱠﻋَﺔ
" Si vous êtes ingrats, vous ainsi que tous ceux qui sont
sur terre, [sachez] qu'Allah Se suffit à Lui-même et qu'Il
est digne de louange."181
.{ٌ}ﻓَﺈنْ ﺗَﻜْﻔُﺮُوا أَﻧْﺘُﻢْ وَﻣَﻦْ ﻓِﻲ اﻷْرْضِ ﺟَﻤِﯿﻌﺎً ﻓَﺈنﱠ اﷲَ ﻟَﻐَﻨِﻲﱞ ﺣَﻤِﯿﺪ
182
Cf. sourate al-Humazah / Le calomniateur : 104 / 6-7. ِﻧَﺎرُ اﻟﻠﱠﮫ
(7)ِ(اﻟﱠﺘِﻲ ﺗَﻄﱠﻠِﻊُ ﻋَﻠَﻰ اﻷَﻓْﺌِﺪَة6)ُاﻟْﻤُﻮﻗَﺪَة
183
Cf. Sourate al-Chu'arâ' /Les Poètes : 26 / 227: "227. à part ceux qui
croient et font de bonnes oeuvres, qui invoquent souvent le nom d'Allah et se
défendent contre les torts qu'on leur fait. Les injustes verront bientôt le
revirement qu'ils [éprouveront]!"
213
Et moi, je suis la fille de celui qui vous a prévenu d'un châtiment
douloureux qui vous attend " Oeuvrez autant que vous pouvez.
Nous aussi, nous oeuvrons. Et attendez. Nous aussi nous
attendons!"184
َ }ﻓَﺎﻋْﻤَﻠُﻮا إﻧّﺎ ﻋﺎﻣِﻠُﻮن،ٍوَأَﻧَﺎاﺑْﻨَﺔُ ﻧَﺬِﯾﺮٍ ﻟَﻜُﻢْ ﺑَﯿْﻦَ ﯾَﺪَيْ ﻋَﺬابٍ ﺷَﺪﯾﺪ
.{َوَاﻧْﺘَﻈِﺮُوا إﻧّﺎ ﻣُﻨْﺘَﻈِﺮُون
184
Cf. Sourate Hûd : 11 / 121-122. : "121. Et dis à ceux qui ne
croient pas: Oeuvrez autant que vous pouvez. Nous aussi,
nous oeuvrons. 122. Et attendez. Nous aussi nous attendons!"
214