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ِصيح
ت َ ْف حس حريِا ْب حنِ َكثريح
Sahîh Tafsîr Ibn Kathîr
Tome 1
De sourate N° 1 : Al-Fâtiha (Le Prologue)
à sourate N° 4 : An-Nisâ’ (Les Femmes)
Al-Haramayn
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Al-Haramayn
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E-mail : info@al-haramayn.com
Site : www.al-haramayn.com
ISBN : 978-2-37187-057-4
EAN : 9782371870574
REF. 30010
Dépôt légal : 3e trimestre 2021
Tous droits de traduction, d'adaptation et de reproduction par tous procédés, réservés pour
tous pays. La loi du 11 mars 1957 n'autorisant, aux termes des alinéas 2 et 3 de l'article 4l,
d'une part, que les "copies ou reproductions strictement réservées à l'usage privé du copiste et
non destinées à une utilisation collective", et d'autre part, que les analyses et les courtes
citations dans un but d'exemple et d'illustration, "toute représentation ou reproduction
intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l'auteur ou de ses ayants droit ou ayants
cause, est illicite" (alinéa 1er de l'article 40). Cette représentation ou reproduction, par
quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles
425 et suivants du Code pénal.
B
Table de transcription phonétique
ﭽﭤ ﭥ ﭦ ﭧ ﭨ ﭩ ﭪ ﭫ ﭬ ﭭ ﭮ ﭯ ﭰ ﭼ
[ Ô croyants ! Craignez Allah comme Il doit être craint. Et ne mourez qu’en
pleine soumission. ] 1
Et Il a dit :
ﭽﭑ ﭒ ﭓ ﭔ ﭕ ﭖ ﭗ ﭘ ﭙ ﭚ ﭛ ﭜ ﭝ ﭞ ﭟ ﭠ
ﭡﭢ ﭣ ﭤ ﭥ ﭦ ﭧ ﭨﭩ ﭪ ﭫ ﭬ ﭭ ﭮ ﭯ ﭼ
[ Ô hommes ! Craignez votre Seigneur qui vous a créés d’un seul être, et a
créé de celui-ci son épouse, et qui de ces deux-là a fait répandre {sur la Terre}
beaucoup d’hommes et de femmes. Craignez Allah au nom duquel vous vous
implorez les uns les autres, et craignez de rompre les liens du sang. Certes
Allah vous observe parfaitement. ] 2
Il a dit aussi :
ﭽ ﮥ ﮦ ﮧ ﮨ ﮩ ﮪ ﮫ ﮬ ﮭ ﮮ ﮯ ﮰ ﮱ ﯓ ﯔﯕ
ﯖﯗ ﯘﯙ ﯚ ﯛ ﯜﯝﯞ ﭼ
[ Ô vous qui croyez ! Craignez Allah et parlez avec droiture, afin qu’Il
améliore vos actions et vous pardonne vos péchés. Quiconque obéit à Allah
et à Son Messager obtient certes un immense succès. ] 3
1
S3 V102.
2
S4 V1.
3
S33 V70-71.
5
Préface
Nos motivations
Et certes, la meilleure façon de se rapprocher du Très-Haut est d’apprendre Sa
parole, comme nous l’indique le Messager d’Allah‹ : « Le meilleur d’entre
vous est celui qui apprend le Coran et l’enseigne. »4
L’apprentissage du Coran a pour noble but l’application de ses principes
et l’attachement à ses croyances de façon conforme à ses enseignements. Le
serviteur d’Allah est ainsi dans le besoin impérieux de comprendre la parole
divine, afin que celle-ci pénètre son cœur et son âme, et se ressente à travers
ses faits et gestes au quotidien.
C’est ce qui nous a motivés à réaliser cette explication du Coran, basée sur la
référence incontournable en termes d’exégèse, soit celle de l’érudit Al-Hâfizh
Ibn Kathîr, qu’Allah lui fasse miséricorde.
Nous avons choisi cette exégèse pour sa complétude de même que pour sa
clarté. Elle s’attache à l’exégèse authentique, basée sur la méthodologie des
gens de la sunna, consistant à expliquer le Coran par le Coran lui-même, car
certes ses parties se complètent les unes les autres, et également par la sunna
du Prophète‹ ainsi que par les paroles des compagnons et de leurs
successeurs, qui furent les meilleurs des hommes, comme l’a indiqué le
Messager d’Allah‹ lui-même : « Les meilleurs des hommes sont ceux de
mon époque (…). »5
En effet, la sunna explique le Coran ; l’exemple le plus illustre est celui de la
prière, qui nous a été enseignée dans les détails par le Messager d’Allah‹, là
où le Coran ne l’explicite pas avec précisions et ne l’évoque que dans sa
généralité avec des versets comme le suivant :
ﭽﭝ ﭞ ﭟ ﭠ ﭡ ﭢ ﭣ ﭤ ﭥ ﭦ ﭧ ﭨ
ﭩﭪﭫﭬﭼ
[ Glorifiez Allah donc, soir et matin ! A Lui toute louange dans les cieux et la
Terre, dans l’après-midi et au milieu de la journée. ] (S30 V17-18)
Nous avons donc besoin de l’éclairage de la sunna afin de fournir une
explication complète de la parole divine.
4
Al-Bukhârî (5025, 5027), Muslim (938).
5
Al-Bukhârî (2652), Muslim (2533).
6
Préface
Notre méthodologie
Nous avons souhaité, à travers cet ouvrage, simplifier l’exégèse du texte sacré
et la rendre accessible au plus grand nombre. Ainsi, nous avons d’abord opté
pour une traduction du Coran, adaptée par notre équipe à partir de celles
connues, se rapprochant autant que possible du texte originel, même si,
notons-le, il est difficile de reproduire les caractéristiques de la langue arabe
d’une part et il est impossible, d’autre part, de cerner et donc de traduire tous
les sens du Coran, caractérisé par son inimitabilité et la multitude de lectures
et d’interprétations que seul Allah connaît. Aussi, nous avons usé, dans la
même optique, d’un langage clair, simple et concis, sans déroger à la fidélité
au texte de l’exégèse accomplie par l’érudit Al-Hâfizh Ibn Kathîr.
Nous avons autant que possible indiqué au lecteur, par le biais de notes, le
degré d’authenticité de chaque narration prophétique mentionnée, ainsi que sa
référence. Pour plus de clarté, nous avons choisi de ne pas mentionner les
hadiths jugés inventés ni les récits rejetés.
De même, nous n’avons pas souhaité citer l’ensemble des narrateurs des
chaînes de transmission des hadiths, nous contentant de ne mentionner que le
dernier compagnon attribuant la parole au Prophète‹. Ceci, dans l’objectif
de ne pas surcharger le lecteur d’informations qui ne lui seraient point utiles
dans sa démarche de compréhension du saint Coran.
Par ailleurs, nous avons cité, après chaque titre de sourate, les détails relatifs à
celle-ci, soit : le type de cette dernière (mecquoise ou médinoise), le nombre
de versets qui la composent et son classement dans l’ordre chronologique de
la révélation. Nous avons également choisi de présenter le texte coranique à
expliquer sous forme de tableau, comprenant les versets en langue arabe et la
traduction rapprochée du sens de ces versets, revue par notre équipe. Nous
avons ensuite présenté l’exégèse, verset par verset ou en regroupant plusieurs
versets autour d’un même thème, sous un titre accompagné généralement du
numéro de verset (ce dernier étant valable pour les titres qui suivent et qui ne
portent pas de numéro de verset). En effet, afin de faciliter la compréhension
du texte coranique, nous avons ajouté des titres reflétant les thèmes abordés
par les différentes parties des sourates. On retrouve également ces différents
thèmes abordés dans chaque sourate dans le sommaire du livre. Cela permet
au lecteur de pouvoir consulter l’exégèse comme un ouvrage encyclopédique,
en effectuant une recherche par verset, mais aussi de le lire comme un
ouvrage classique, dont les titres représenteraient différents chapitres.
7
Préface
Les versets coraniques en cours d’étude et leurs traductions ainsi que les
versets servant d’exemples sont en gras, encadrés par ces guillemets []. Les
propos prophétiques sont également en gras, afin de les distinguer du reste du
texte, mais encadrés par ces guillemets «» ou ceux-là " ", selon le contexte.
En outre, le « Nous » retrouvé dans la traduction de certains versets
coraniques désigne Allah, et donc prend un sens singulier, c’est pourquoi,
dans ce cas, l’accord au pluriel a été omis.
Certains mots, tels que les noms propres, ont été transcrits phonétiquement
par des lettres et signes qu’on peut retrouver dans la table de transcription
phonétique proposée. A noter que lorsque deux lettres identiques d’un mot
translittéré se succèdent, reliées parfois par un trait d’union, elles sont
marquées par une gémination, c’est-à-dire que leur prononciation prend une
intonation emphatique accentuée.
Nous avons utilisé des symboles calligraphiques dont voici la signification :
‹ : )صلَّى هللاُ َعلَ ْي ِه َو َسلَّ َم
َ ( Que prière et salut d’Allah soient sur lui !
” : ( ) َرضِ َي هللاُ َع ْن ُهQu’Allah l’agrée !
ò : ) ( َعلَ ْي ِه ال َّس َل ُمQue le salut soit sur lui !
Nous prions le Très-Haut d’accepter notre œuvre et de rendre ce travail
bénéfique à la communauté de Muhammad‹, en espérant que le lecteur
francophone puisse bénéficier de cette traduction qui lui fournira les outils
nécessaires pour une compréhension optimale des paroles divines.
Et nous implorons Allah de récompenser de la meilleure manière, tout
d’abord, l’érudit Al-Hâfizh Ibn Kathîr - qu’Allah lui fasse miséricorde - pour
sa précieuse exégèse, et ceux qui l’ont abrégée. De même, qu’Il gratifie ceux
qui ont effectué sa traduction et sa révision ainsi que tous ceux qui ont
participé à la finalisation, l’édition et la publication de ce modeste ouvrage,
sans oublier ceux qui ont collaboré avec nous de près ou de loin pour parvenir
à l’aboutissement de nombreuses années de travail acharné.
Tout bien qui s’y trouve provient de la grâce divine et toute erreur qui aurait
pu s’y immiscer émane de notre propre faute, et de Satan. Ainsi, nous
demandons au Très-Haut de nous pardonner pour tout manquement de notre
part, puis aux lecteurs de ne pas nous en tenir rigueur.
Que le salut soit sur Muhammad, sur sa famille et ses compagnons. Louange à
Allah, Seigneur de l’univers.
L’Equipe éditoriale
8
Brève biographie de l’exégète Al-Üâfiö Ibn Kaýîr
9
Préface d’Ibn Kaýîr
ﭽﭖ ﭗ ﭘ ﭙ ﭚ ﭛ ﭜ ﭝ ﭞ ﭟ ﭠ ﭡ ﭼ
[ (…) Louange à Allah, Seigneur de l’univers. Le Tout-Miséricordieux, le
Très-Miséricordieux, le Souverain du Jour de la Rétribution. (…) ]6, qui a
commencé Sa création par la louange en disant :
ﭽ ﭑ ﭒ ﭓ ﭔ ﭕ ﭖ ﭗ ﭘ ﭙﭚ ﭛ ﭜ ﭝ ﭞ
ﭟﭠﭼ
[ Louange à Allah qui a créé les cieux et la Terre, et établi les ténèbres et la
lumière. Malgré cela, les mécréants donnent des égaux à leur Seigneur. ]7,
et qui l’en a achevée par la louange en disant, après avoir mentionné le sort
des gens du Paradis et ceux de l’Enfer :
ﭽ ﭑ ﭒ ﭓ ﭔ ﭕ ﭖ ﭗ ﭘ ﭙﭚ ﭛ ﭜ ﭝ ﭞ ﭟ ﭠ
ﭡﭢ ﭣ ﭼ
[ Et tu verras les anges faisant cercle autour du Trône, célébrant les louanges
de leur Seigneur et Le glorifiant. Et il sera jugé entre eux en toute équité,
et l’on dira : « Louange à Allah, Seigneur de l’univers… » ]8 Le Très-Haut
a dit :
ﭽ ﯷ ﯸ ﯹ ﯺ ﯻ ﯼﯽ ﯾ ﯿ ﰀ ﰁ ﰂ ﰃ ﰄ ﰅ ﰆ ﰇ ﰈ ﭼ
[ C’est lui Allah. Pas de divinité digne d’adoration à part Lui. A Lui la
louange ici-bas comme dans l’au-delà. A Lui appartient le jugement. Et vers
Lui vous serez ramenés. ]9 A Lui appartient donc la louange pour la première
et la dernière, c’est-à-dire pour tout ce qu’Il a créé et ce qu’Il créera. Il est le
Digne de louange pour tout cela comme il est dit dans cette invocation : « Ô
Allah, notre Seigneur, à Toi les louanges, autant de louanges pour remplir les
cieux et la Terre et ce que Tu veux encore ! »10
6
S1 V2-4.
7
S6 V1.
8
S39 V75.
9
S28 V70.
10
Muslim (1/343).
10
Préface d’Ibn Kaýîr
11
S4 V165.
12
S7 V158.
13
S6 V19.
14
S11 V17.
15
S68 V44.
11
Préface d’Ibn Kaýîr
Le Messager d’Allah‹ a dit : « J’ai été envoyé aux rouges et aux noirs. »
C’est-à-dire les hommes et les djinns, selon Mujâhid. 16
Le Messager d’Allah‹ fut envoyé aux deux genres sensés, les hommes
comme les djinns, leur transmettant ce qu’Allah lui a révélé dans ce saint
Livre qui n’est atteint par
ﭽ ﮓ ﮔ ﮕ ﮖ ﮗ ﮘ ﮙ ﮚ ﮛﮜ ﮝ ﮞ ﮟ ﮠ ﮡ ﭼ
[ le faux {d’aucune part}, ni par devant ni par derrière ; c’est une révélation
émanant d’un Sage, digne de louange. ]17
16
Ahmad (5/145).
17
S41 V42.
18
S4 V82.
19
S38 V29.
20
S47 V24.
12
Préface d’Ibn Kaýîr
ﭽﯭ ﯮ ﯯ ﯰ ﯱ ﯲ ﯳ ﯴ ﯵ ﯶ ﯷ ﯸ ﯹ ﯺ ﯻ
ﯼ ﯽﯾﯿ ﰀ ﰁﰂﰃﰄﰅ ﰆﰇ ﰈ ﭼ
[ Ceux qui vendent à vil prix leur engagement avec Allah ainsi que leurs
serments n’auront aucune part dans l’au-delà, et Allah ne leur parlera pas, ni
les regardera, au Jour de la Résurrection, Il ne les purifiera pas et ils auront un
châtiment douloureux. ]22 Allah le Très-Haut a ainsi blâmé les gens du Livre
qui nous ont précédés en raison de leur détournement du Livre divin qui leur
fut révélé, leur attachement au bas monde et ses biens qu’ils amassent,
et l’intérêt qu’ils portent à autre chose que les prescriptions contenues dans le
Livre d’Allah auxquelles ils ne se conforment point.
Nous, musulmans, devons donc nous abstenir de ce pour quoi Allah les a
blâmés, et nous conformer à Ses prescriptions comme le fait d’apprendre le
Livre qu’Il nous a révélé, l’enseigner, méditer dessus et l’expliquer. Le Très-
Haut a dit :
ﭽﮮ ﮯ ﮰ ﮱ ﯓ ﯔ ﯕ ﯖ ﯗ ﯘ ﯙ ﯚ ﯛ ﯜ ﯝ ﯞ ﯟ ﯠ
ﯡ ﯢ ﯣ ﯤ ﯥ ﯦ ﯧ ﯨﯩ ﯪ ﯫ ﯬ ﯭ ﯮ ﯯ ﯰ ﯱ ﯲ
ﯳ ﯴﯵ ﯶ ﯷ ﯸ ﯹ ﯺ ﯻ ﯼ ﭼ
[ Le moment n’est-il pas venu pour ceux qui ont cru, que leurs cœurs
s’humilient à l’évocation d’Allah et devant ce qui est révélé de la vérité ?
Et {qu’ils ne soient} pas pareils à ceux qui ont reçu le Livre avant eux. Ceux-
ci trouvèrent le temps assez long et leurs cœurs s’endurcirent, et beaucoup
d’entre eux sont pervers. Sachez qu’Allah redonne la vie à la terre une fois
morte. Certes, Nous vous avons exposé les preuves clairement afin que vous
raisonniez. ]23
21
S3 V187.
22
S3 S77.
23
S57 V16-17.
13
Préface d’Ibn Kaýîr
24
S4 V105.
25
S16 V64.
26
S16 V44.
27
Ahmad (4/131).
14
Préface d’Ibn Kaýîr
28
At-Tabarî (1/80).
29
Fath Al-Bârî (1/205).
30
At-Tabarî (1/90). La chaîne de transmission de ce passage est authentique.
31
At-Tabarî (1/81).
32
Fath Al-Bârî (6/572). Rapporté par Al-Bukhârî d’après ‘Abdu-l-Lâh Ibn ‘Amr.
15
Préface d’Ibn Kaýîr
cette raison que ‘Abdu-l-Lâh Ibn ‘Amr a mis la main sur deux charges de
livres des gens du Livre desquels il rapportait en vertu de l’autorisation
comprise dans ce hadith.
Le statut des récits israélites
Cela dit, les récits israélites doivent être cités pour consolider des preuves (du
Coran et de la sunna) et non comme preuves en soi. Ils sont de trois types : le
premier est avéré en vertu des preuves que nous avons qui attestent de son
authenticité. Le deuxième est apocryphe compte tenu de ce que nous avons
qui prouve cela et qui s’y oppose. Le troisième est neutre, il n’appartient à
aucun des deux types ; on ne peut ni lui prêter foi ni le renier, mais on peut
tout de même le rapporter, comme nous l’avons indiqué précédemment. La
majorité des récits de ce dernier type n’a aucun intérêt religieux. Ils
mentionnent, par exemple, les noms et le nombre des gens de la Caverne (Al-
Kahf) et la couleur de leur chien, ainsi que le type d’arbre duquel le bâton de
Mûsâ était extrait, les espèces d’oiseaux qu’Allah a ressuscités pour Ibrâhîm,
la partie de la vache par laquelle fut frappé l’homme tué, l’espèce d’arbre à
partir duquel Allah S’est adressé à Mûsâ, ainsi que d’autres choses qui n’ont
pas été divulguées par Allah dans le Coran, car elles n’ont aucun intérêt
mondain ou religieux.
Le statut de l’exégèse des Tâbi‘ ûn 33
Lorsqu’on n’arrive pas à trouver l’exégèse d’un passage dans le Coran, ni
dans la sunna ni chez les compagnons, il convient de savoir que nombre
d’ulémas se sont tournés vers les commentaires des Tâbi‘ûn, à l’image de
Mujâhid Ibn Jabr qui fut un exégète exemplaire.
Selon Muhammad Ibn Ishâq, Abbân Ibn Sâlih leur rapporta que Mujâhid dit :
« J’ai exposé le Coran à Ibn ‘Abbâs à trois reprises du début à la fin en
s’arrêtant à chacun de ses versets pour l’interroger à son sujet. »34 Ibn Jarîr
rapporte de son côté qu’Ibn Abî Mulayka dit : « J’ai vu Mujâhid interroger
Ibn ‘Abbâs au sujet de l’exégèse du Coran en portant ses tablettes. Ibn ‘Abbâs
lui demandait alors d’écrire, et il en fut ainsi jusqu’à l’avoir interrogé sur
l’exégèse entière. »35 Sufyân Ath-Thawrî disait à cet égard : « Si l’exégèse te
parvient de la part de Mujâhid, alors contente-toi de cela. »36
33
Il s’agit de la génération de musulmans qui ont vécu au temps des compagnons et les ont
côtoyés, mais qui n’ont pas connu le Messager d’Allah‹ de son vivant.
34
At-Tabarî (1/91).
35
At-Tabarî (1/90).
36
At-Tabarî (1/91).
16
Préface d’Ibn Kaýîr
A l’instar de Sa‘îd Ibn Jubayr, ‘Ikrima l’esclave affranchi d’Ibn ‘Abbâs, ‘Atâ’
Ibn Abî Rabâh, Al-Hasan Al-Basrî, Masrûq Ibn Al-Ajda‘, Sa‘îd Ibn Al-
Musayyab, Abû Al-‘Âliya, Ar-Rabî‘ Ibn Anas, Qatâda, Ad-Dahhâk Ibn
Muzâhim, ainsi que leurs semblables parmi les Tâbi‘ûn et ceux qui les ont
suivis, leurs commentaires sont souvent cités à propos de certains versets. Il
arrive parfois que leurs propos soient différents, ce qui pourrait faire croire au
profane qu’il s’agit d’une divergence, le menant ainsi à en parler à tort et à
travers. Mais ce n’est pas du tout le cas, car certains d’entre eux expriment la
même idée avec des termes équivalents ou corrélatifs, et d’autres l’expriment
avec des termes adéquats. Cependant, toutes ces expressions visent le même
sens, généralement. Que les doués d’intelligence y prêtent donc attention,
et c’est Allah qui nous guide !
37
At-Tabarî (1/71). Tuhfat Al-Ahwadhî (8/177), An-Nasâ’î (114), Abû Dâwud (4/423). At-
Tirmidhî le qualifie de hasan.
38
At-Tabarî (1/78).
39
S80 V31.
40
At-Tabarî (24/229).
17
Préface d’Ibn Kaýîr
ﭽ ﮕﮖ ﮗﮘﮙﭼ
[ (…) un jour équivalant à mille ans (…). ]43 Mais Ibn ‘Abbâs lui demanda à
son tour ce que voulait dire le verset :
ﭽﯩ ﯪ ﯫ ﯬ ﯭ ﯮ ﯯ ﭼ
[ (…) un jour dont la durée est de cinquante mille ans. ]44
L’homme dit alors : « Je t’ai interrogé pour avoir une explication ! » Ibn
‘Abbâs répondit : « Ce sont deux jours qu’Allah a cités dans Son Livre
et dont Allah seul en a connaissance. » Il répugna à parler de ce qu’il ignorait
au sujet du Livre d’Allah.45
Al-Layth rapporte, d’après Yahyâ Ibn Sa‘îd, que Sa‘îd Ibn Al-Musayyab ne
parlait que de ce qu’il savait du Coran.46 Ayyûb, Ibn ‘Awn et Hishâm Ad-
Distiwâ’î rapportent que Muhammad Ibn Sîrîn a dit : « J’ai interrogé
‘Ubayda {As-Salmânî} au sujet d’un verset coranique et il a répondu : "Ceux
qui ont connaissance des circonstances de révélation du Coran ne sont plus de
ce monde. Crains donc Allah et sois droit !" »47 Ash-Sha‘bî rapporte que
Masrûq a dit : « Gardez-vous de faire l’exégèse, car il s’agit de rapporter à
propos d’Allah. »48
Ces récits authentiques des compagnons et des imams prédécesseurs pieux
démontrent leur abstention à s’engager dans l’exégèse sans savoir. Quant à
ceux qui s’y engageaient en ayant les connaissances linguistiques
et religieuses requises, nul grief contre eux. C’est pour cette raison d’ailleurs
que les commentaires de ces derniers concernant l’exégèse furent rapportés,
41
S80 V27-28.
42
At-Tabarî (1/86). La chaîne de transmission de ce récit est authentique.
43
S32 V5.
44
S70 V4.
45
At-Tabarî (23/602).
46
At-Tabarî (1/86).
47
At-Tabarî (1/86).
48
At-Tabarî (1/86).
18
Préface d’Ibn Kaýîr
sans aucune contradiction, car ils ont abordé ce qu’ils savaient et se sont
abstenus de ce qu’ils ignoraient. C’est ce que tout le monde doit faire, car
comme il est obligatoire de se taire sur ce que l’on ignore, il faut parler de ce
qu’on sait lorsqu’on nous le demande. Allah a dit à cet égard :
ﭽﭘ ﭙ ﭚ ﭛ ﭼ
[ (…) Exposez-le, certes, aux gens et ne le dissimulez pas ! (…) ] 49
Le hadith suivant aussi en parle, rapporté selon diverses chaînes de
transmission : « Quiconque est sollicité pour un savoir qu’il détient mais le
dissimule se verra bridé par une bride en feu le Jour de la Résurrection. »50
49
S3 V187.
50
Ahmad (2/263, 305, 495), Tuhfat Al-Ahwadhî (7/407), Al-Hâkim (1/101).
51
At-Tabarî (1/75).
52
Al-Itqân (1/28).
19
Préface d’Ibn Kaýîr
ﭽﯫ ﭼ
[ (…) Qu’il agisse avec tact (…) ]53. Ils trouvèrent aussi que le premier tiers
du Coran se termine à la fin du centième verset de la sourate At-Tawba, le
deuxième tiers à la fin du centième ou du cent et unième verset de la sourate
Ash-Shu‘arâ’, et le troisième tiers se termine à la fin du Coran.
Le premier septième du Coran, quant à lui, se termine à la dernière lettre des
paroles d’Allah :
ﭽﭽ ﭾ ﭿ ﮀ ﮁ ﮂ ﮃ ﭼ
[ Certains d’entre eux ont cru en lui, d’autres s’en sont écartés. (…) ]54, le
deuxième septième se termine à la dernière lettre du mot suivant, figurant
dans les paroles d’Allah de la sourate Al-A‘râf :
53
S18 V19.
54
S4 V55.
20
Préface d’Ibn Kaýîr
ﭽﮡ ﭼ
[ … sont vaines ]55, le troisième septième se termine à la parole d’Allah dans
la sourate Ar-Ra‘d :
ﭽﭝ ﭼ
[ ses fruits ]56, le quatrième septième se termine aux paroles d’Allah dans la
sourate Al-Hajj :
ﭽﮀﮁ ﭼ
[ (…) Nous avons assigné un rite sacrificiel (…). ]57, le cinquième septième
se termine aux paroles d’Allah dans la sourate Al-Ahzâb :
ﭽ ﭑ ﭒ ﭓ ﭔ ﭕﭼ
[ Il n’appartient pas à un croyant ou à une croyante (…). ]58, le sixième
septième se termine aux paroles d’Allah dans la sourate Al-Fath :
ﭽ ﮜ ﮝ ﮞ ﮟﮠ ﭼ
[ (…) qui pensent du mal d’Allah (…). ]59, et le dernier septième se termine à
la fin du Coran.
Sallâm Ibn Muhammad dit qu’ils avaient appris cela en quatre mois. Par
ailleurs, on dit qu’Al-Hajjâj récitait un quart du Coran chaque nuit. Le
premier quart du Coran se termine donc à la fin de la sourate Al-An‘âm, le
deuxième quart se termine à la parole d’Allah dans la sourate Al-Kahf :
ﭽﯫ ﭼ
[ (…) Qu’il agisse avec tact (…). ]60, le troisième quart se termine à la fin de
la sourate Az-Zumar et le dernier se termine à la fin du Coran. Cela dit, le
Cheikh Abû ‘Amr Ad-Dânî rapporte, dans son livre intitulé « Al-Bayân »,
une répartition complètement différente de celle-là. Allah est plus savant.
55
S7 V147.
56
S13 V35.
57
S22 V34.
58
S33 V36.
59
S48 V6.
60
S18 V19.
21
Préface d’Ibn Kaýîr
ﭽﯠ ﯡ ﯢ ﭼ
[ (…) Le signe de son investiture (…). ]63
61
Il s’agit là du nombre de sourates. Le compte commence après la sourate Al-Fâtiha, c’est-à-
dire à partir de la sourate Al-Baqara. Il est à noter que la répartition du Coran en trente juz’
fut l’œuvre d’Al-Hajjâj. Le juz’ est reparti en deux hizb, ce qui en fait en tout soixante.
62
Ahmad (4/9), Abû Dâwud (2/114), Ibn Mâjah (1/427).
63
S2 V248.
22
Préface d’Ibn Kaýîr
Selon un autre avis, on a appelé âya ainsi, car c’est un prodige que les
hommes ne peuvent imiter. Le pluriel du mot « âya » est ây, âyât ou âyây.
ﭽﭳ ﭼ
[ Il leur donnerait la succession ]64, et :
ﭽﰂ ﭼ
[ devrons-Nous vous l’imposer ]65, et :
ﭽﮏ ﭼ
[ dont Nous vous abreuvons. ]66
Parfois une seule kalima constitue un verset entier comme :
ﭽﭑ ﭒ ﭼ
[ Par l’Aube ! ]67,
ﭽﭲ ﭳ ﭼ
[ Par le jour montant ! ]68, et :
ﭽﭑ ﭒ ﭼ
[ Par le temps ! ]69 Il y a aussi :
ﭽﭑ ﭒ ﭼ
[ Alif, Lâm, Mîm ]70,
64
S24 V55.
65
S11 V28.
66
S15 V22.
67
S89 V1.
68
S93 S1.
69
S103 V1.
23
Préface d’Ibn Kaýîr
ﭽﭵ ﭶ ﭼ
[ Tâ, Hâ ]71,
ﭽﭬ ﭭ ﭼ
[ Yâ, Sîn ]72,
ﭽﭑ ﭒ ﭼ
[ Hâ, Mîm ]73, et :
ﭽﭑ ﭒ ﭓ ﭔ ﭼ
[ Hâ, Mîm. ‘Ayn, Sîn, Qâf. ]74 Les ulémas de Kûfâ considèrent ces termes
comme des kalima, par contre, certains ne les qualifient pas ainsi, disant
plutôt qu’ils sont uniquement des lettres débutant les sourates. Abû ‘Amr Ad-
Dânî dit à ce sujet : « Je ne connais aucune kalima qui constitue à elle seule
un verset, à part la parole d’Allah dans sourate Ar-Rahmân :
ﭽﯳ ﯴ ﭼ
[ Ils sont d’un vert sombre. ]75 »
70
S2 V1.
71
S20 V1.
72
S36 V1.
73
S44 V1.
74
S42 V1-2.
75
S55 V64.
24
Sourate N˚ 1 : Al-FâtiÀa - Le Prologue
ُاِت حة
َ سُ َورةُُالُفَ ح
Les noms de la sourate Al-FâtiÀa et leurs sens
En arabe, cette sourate s’intitule « Al-Fâtiha » ()الفا ِتحة, qui signifie en français
« le prologue, l’ouverture », autrement dit, l’introduction du Livre. C’est
aussi par cette sourate que le croyant débute la récitation du Coran au cours de
la prière. Elle est aussi appelée « la Mère du Livre » ()أُم ال ِكتاب. At-Tirmidhî
rapporte et authentifie le hadith suivant, rapporté par Abû Hurayra ”, d’après
lequel le Messager d’Allah‹ a dit : « "Louange à Allah, le Seigneur de
l’univers" est la Mère du Livre, les sept versets que l’on répète et le Coran
sublime. »
La sourate Al-Fâtiha est aussi appelée « la louange » ()الحم ُد, « la prière »
()الصََّلة, d’après les paroles d’Allah rapportées par le Prophète‹ : « J’ai
partagé la prière en deux parts égales, entre Moi et Mon serviteur. Ainsi,
lorsque le serviteur dit : "Louange à Allah, le Seigneur de l’univers", Allah
dit : "Mon serviteur M’a loué." »76
Al-Fâtiha est ainsi appelée « la prière », car elle est une condition de validité
de celle-ci. Elle est aussi nommée « ar-ruqya77 » ()الرقية, d’après le hadith
authentique rapporté par Al-Bukhârî, d’après Abû Sa‘îd Al-Khudrî ” qui,
l’ayant récitée pour soigner un homme mordu par un serpent, a entendu le
Messager d’Allah‹ lui dire : « Comment as-tu su qu’elle est une
ruqya ? »78
Cette sourate fut révélée à La Mecque, d’après Ibn ‘Abbâs, Qatâda et Abû Al-
‘Âliya, car Allah, le Très-Haut, dit :
ﭽﯝ ﯞ ﯟ ﯠ ﯡ ﭼ
[ Nous t’avons certes donné « les sept versets que l’on répète » (…). ] 79
Et Allah est le plus savant.
76
Tuhfat Al-Ahwadhî (8/283).
77
On appelle « ruqya » la guérison par la récitation du Coran, des formules de rappel et des
invocations.
78
Fath Al-Bârî (4/529).
79
S15 V87, et la sourate Al-Hijr (15) fut elle-même révélée à La Mecque, ce qui permet de
dire que la Fâtiha également puisqu’Al-Hijr y fait allusion.
25
Sourate N˚ 1 : Al-FâtiÀa - Le Prologue
80
La basmala est la parole « au nom d’Allah, le Tout-Miséricordieux, le Très-
Miséricordieux ».
81
Fath Al-Bârî (8/6).
82
At-Tabarî (1/107).
83
Ahmad (2/248).
26
Sourate N˚ 1 : Al-FâtiÀa - Le Prologue
84
D’après Abû Ja‘far Muhammad Ibn Jarîr At-Tabarî (1/107).
85
Ahmad (4/211), et rapporté en ces termes par Al-Bukhârî, Abû Dâwud, An-Nasâ’î et Ibn
Mâjah.
86
An-Nasâ’î (5/12). Muslim le rapporte en des termes similaires (1/554).
27
Sourate N˚ 1 : Al-FâtiÀa - Le Prologue
87
Rapporté par An-Nasâ’î (5/11, 12), et dans une autre version de Muslim et d’An-Nasâ’î :
« La moitié pour Moi et la moitié pour Mon serviteur, et Mon serviteur aura ce qu’il
demande. » Muslim (1/296).
88
Ahmad (2/250).
89
Fath Al-Bârî (2/276) et Muslim (1/295).
90
Ibn Khuzayma (1/248) et Ibn Hibbân (3/139).
91
Al-Isti‘âdha est le fait de dire : « Je cherche la protection d’Allah contre Satan le maudit »
(ج ِيم
ِ َّان الر ُ )أَ ُع.
ِ وذ بِاللِ ِم َن ال َّش ْي َط
28
Sourate N˚ 1 : Al-FâtiÀa - Le Prologue
ﭽﭵ ﭶ ﭷ ﭸ ﭹ ﭺ ﭻ ﭼ ﭽ ﭾ ﭿ ﮀ ﮁ
ﮂ ﮃﮄ ﮅ ﮆ ﮇ ﮈ ﭼ
[ Accepte ce qu’on t’offre de raisonnable, commande ce qui est convenable
et éloigne-toi des ignorants. Et si jamais le diable t’incite à faire le mal,
cherche refuge auprès d’Allah, car Il entend, et sait tout. ] 92
Et :
ﭽ ﮏ ﮐ ﮑ ﮒ ﮓﮔ ﮕ ﮖ ﮗ ﮘ ﮙ ﮚ ﮛ ﮜ ﮝ ﮞ ﮟ
ﮠ ﮡﮢ ﮣ ﮤ ﮥ ﮦﮧ ﭼ
[ Repousse le mal par ce qui est meilleur. Nous savons très bien ce qu’ils
décrivent. Et dis : « Seigneur, je cherche Ta protection contre les incitations
des diables, et je cherche Ta protection, Seigneur, contre leur présence auprès
de moi ! » ] 93
Ces versets sont uniques dans leur signification, Allah le Très-Haut nous y
ordonne d’agir avec nos ennemis, parmi les hommes, de façon convenable
et avec bienfaisance afin que leur bonne nature, à la base, en fasse des alliés
sincères.
Il nous y ordonne aussi de chercher Sa protection contre nos ennemis parmi
les diables. Il est en effet indispensable de se prémunir contre eux, car ils ne
se laissent jamais amadouer, quand bien même nous userions de bienveillance
à leur égard. Satan n’a d’autre but que celui d’égarer les hommes, à cause de
son inimitié envers Âdam, le père de l’humanité.
Le Très-Haut a dit :
ﭽ ﮊ ﮋ ﮌ ﮍ ﮎ ﮏﮐ ﮑ ﮒ ﮓﭼ
[ Ô Fils d’Âdam ! Que le diable ne vous tente point, comme vos père et mère
qu’il a fait sortir du Paradis (…). ] 94
Satan a trompé notre ancêtre Âdam en disant qu’il était pour lui un conseiller
sincère, et comment pourrait-il en être autrement, après qu’il ait dit :
ﭽﰖﰗ ﰘﰙ ﰚ ﰛ ﰜ ﰝﰞﰟ ﭼ
92
S7 V199-200.
93
S23 V96-98. Voir aussi S41 V34-36.
94
S7 V27. Voir aussi S35 V6 et S18 V50.
29
Sourate N˚ 1 : Al-FâtiÀa - Le Prologue
[ « Par Ta puissance, dit {Satan}, je les séduirai assurément tous, sauf Tes
serviteurs élus parmi eux ! » ] 95
Le Très-Haut dit aussi :
ﭽﮝ ﮞ ﮟ ﮠ ﮡ ﮢ ﮣ ﮤ ﮥ ﮦ ﮧ ﮨ ﮩ ﮪ ﮫ
ﮬﮭﮮﮯﮰﮱ ﯓﯔﯕﯖﯗﯘﯙ
ﯚ ﯛﭼ
[ Lorsque tu lis le Coran, demande la protection d’Allah contre le diable
banni. Il n’a aucun pouvoir sur ceux qui croient et qui placent leur confiance
en leur Seigneur. Il n’a de pouvoir que sur ceux qui le prennent pour allié
et qui deviennent associateurs à cause de lui. ] 96
ﭽﮝ ﮞ ﮟ ﮠ ﮡ ﮢ ﮣ ﮤ ﮥ ﭼ
[ Lorsque tu lis le Coran, demande la protection d’Allah contre le diable
banni ] 97 est : si tu veux lire le Coran, alors demande la protection d’Allah
contre Satan le maudit.
Le Très-Haut dit également :
ﭽﭔ ﭕ ﭖ ﭗ ﭘ ﭙ ﭚ ﭼ
[ Ô croyants ! Lorsque vous vous levez pour la prière, lavez vos visages
et vos mains jusqu’aux coudes (…). ] 98 C’est-à-dire que, lorsque vous vous
levez pour prier, lavez-vous le visage et les mains. Les hadiths viennent
prouver une telle interprétation.
L’imam Ahmad Ibn Hanbal, qu’Allah lui fasse miséricorde, rapporte d’après
Abû Sa‘îd Al-Khudrî ”, que lorsque le Messager d’Allah‹ se levait la nuit
pour prier, il commençait sa prière en célébrant la grandeur d’Allah99, puis il
disait : « Gloire et louange à Toi, ô Allah, que Ton nom soit béni, que Ta
95
S38 V82-83.
96
S16 V98-100.
97
S16 V98.
98
S5 V6.
99
C’est-à-dire en disant : « Allâhu Akbar ».
30
Sourate N˚ 1 : Al-FâtiÀa - Le Prologue
majesté soit exaltée, il n’y a d’autre divinité que Toi », puis il disait à trois
reprises : « Il n’y a de divinité (digne d’adoration) qu’Allah ! » et il
ajoutait : « Je cherche refuge auprès d’Allah, Celui qui entend et sait tout,
contre Satan le maudit, contre sa possession (hamz), son orgueil (qu’il suscite
en nos cœurs : nafkh), et sa poésie (qui incite au péché : nafth). »100
100
Rapporté par Ahmad (3/69), Abû Dâwud (1/490), An-Nasâ’î (2/132), Ibn Mâjah (1/264),
Tuhfat Al-Ahwadhî (2/47), At-Tirmidhî ajoute qu’il s’agit du hadith le plus connu à ce sujet.
101
Rapporté par An-Nasâ’î en ces termes dans A‘mâl al-yawm wa al-layla (10233).
102
C’est-à-dire, il n’est pas possédé par le diable, alors il estime ne pas avoir besoin de cette
formule.
103
Fath Al-Bârî (6/388), Muslim (4/2015), Abû Dâwud (5/140) et An-Nasâ’î (6/104).
31
Sourate N˚ 1 : Al-FâtiÀa - Le Prologue
ﭽ ﯤ ﯥ ﯦ ﯧ ﯨ ﯩﯪ ﯫ ﯬ ﯭ ﯮ ﭼ
[ « Quant à Mes serviteurs, tu n’as aucun pouvoir sur eux. » Et ton Seigneur
suffit comme Protecteur ! ] 105
Et les anges descendirent pour combattre les ennemis humains. Celui qui est
tué par un ennemi humain est martyr, tandis que celui qui est victime de
l’ennemi intérieur (Satan) est banni. Celui qui est victime de l’ennemi
apparent est récompensé, tandis que celui qui est sous domination de l’ennemi
intérieur a succombé à la tentation ou est coupable d’un péché.
Et, puisque Satan peut voir l’Homme alors que ce dernier ne le peut guère, il
doit implorer la protection de Celui qui peut le voir sans être vu de lui.
Al-Isti‘âdha consiste à se réfugier en Allah, contre le mal de tout ce qui est
mauvais, afin que ce mal soit repoussé.
104
Ici, cette invocation est nécessaire pour atteindre ce qui est obligatoire : repousser le mal
satanique.
105
S17 V65.
32