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Module 1 : Notion de mouvement

Déplacement et vitesse

Redécouvrons ensemble les grandeurs physiques nécessaires à l’étude des mouvements.


Parmi celles-ci, la première grandeur fondamentale est le temps. Lorsque nous mesurons un
temps, nous mesurons en réalité un intervalle de temps. Vous pouvez faire cela par exemple
avec un chronomètre ou en calculant la différence entre 2 mesures effectuées sur votre
montre. Rendons-nous sur le campus de l‘Université de Liège et rejoignons Florence. Sa
montre indique qu‘il est 10 heures 34 minutes et 43 secondes. A cette heure, sur le campus,
beaucoup d‘étudiants profitent de la verdure du Sart-Tilman. Aaah le Sart-Tilman ! Son Toré,
ses temps de midi au soleil, ses forêts, son musée en plein air, … mais je m‘égare. Revoilà
Florence qui arrive sur la piste d‘athlétisme du campus. Il est maintenant 10 heures 41 minutes
et 25 secondes, Florence a donc mis 6 minutes et 42 secondes, ou encore 402 secondes, pour
se déplacer entre le Toré et la piste d‘athlétisme. Nous ne savons pas par où elle est passée
donc nous ne savons pas quelle distance elle a parcouru. Ce que nous connaissons, c’est son
déplacement. Le déplacement est une grandeur vectorielle qui relie le point de départ au
point d’arrivée. Notons le d surmonté d‘une flèche, pour indiquer qu‘il s‘agit d‘un vecteur. Sa
norme, également appelée module, intensité, valeur ou encore longueur, correspond à la
distance à vol d‘oiseau séparant les points de départ et d‘arrivée. Elle est exprimée en mètres
dans le système international d‘unités. Dans notre cas, la norme du vecteur déplacement vaut
exactement 800 m. Ce vecteur ne tient pas compte de la trajectoire réelle suivie. D‘ailleurs,
entre le Toré et la piste, il existe un grand nombre de trajectoires possibles, toutes de
longueurs différentes. Pour connaître la trajectoire de Florence, il faudrait connaître sa
position en chaque instant. La position de Florence à un instant est un vecteur qui relie un
point de référence, dont nous reparlerons plus tard, et l'endroit où elle se trouve. C'est
l'évolution de la position au cours du temps qui définit le mouvement et la trajectoire. Le
vecteur déplacement correspond à la différence entre les vecteurs positions aux instants
initial et final. Selon la trajectoire que Florence a suivie, elle aura dû plus ou moins se dépêcher
pour rejoindre la piste. Le paramètre qui mesure les variations de position d’un mobile est la
vitesse. Commençons par étudier la vitesse moyenne. Il s’agit d’une grandeur vectorielle
définie comme la division du vecteur déplacement par l‘intervalle de temps durant lequel ce
déplacement est effectué. Puisque le
temps est un scalaire positif, la direction
et le sens du vecteur vitesse moyenne
sont identiques à ceux du vecteur
déplacement. La norme du vecteur
vitesse moyenne est donnée par la
division de la norme du vecteur
déplacement par l’intervalle de temps correspondant. Elle est donc exprimée en mètres par
seconde. « Ma trottinette fait donc du 14,4 kilomètres heure » Attention, dans la vie de tous
les jours nous entendons souvent parler de vitesse exprimée en kilomètres-heures. Il s‘agit
d‘un abus de langage malheureux et fréquent. En effet, cela reviendrait à multiplier des
kilomètres par des heures. La vitesse correspondrait alors au produit d‘une distance par un
temps. C’est faux ! Comme nous venons de le voir, la vitesse est définie par la division d‘une
distance par un temps. « Ok donc ma trottinette fait du 14,4 kilomètres par heure » C’est ça,
mais dans le respect du système international, il convient d‘exprimer les vitesses en mètres
par seconde et non en kilomètres par heure. Voyons maintenant comment passer de l‘un à
l‘autre. 1 kilomètre correspond à 1000 mètres ; 1 heure compte 60 minutes ou 3600 secondes.
Pour transposer une vitesse exprimée en kilomètre par heure en mètre par seconde, il suffit
donc de diviser sa valeur par 3,6. « D'accord donc au final, ma vitesse moyenne était de 4
mètres par seconde » Oui mais, attention ! Dans la vie de tous les jours, lorsque vous parlez
de vitesse moyenne, il ne s‘agit bien souvent pas du vecteur que nous
venons de dessiner. Pourtant, c‘est réellement lui qui a droit à ce titre.
Au quotidien, vous appelez vitesse moyenne la division scalaire entre la
distance réellement parcourue et la durée du trajet. Afin d‘éviter toute
confusion, nous appellerons dorénavant cette grandeur la vitesse
moyenne scalaire, ou encore l’allure moyenne. Mais revenons à notre
vecteur. Pour calculer la norme du vecteur vitesse moyenne de Florence,
il faut diviser la norme de son déplacement, 800 mètres, par l’intervalle
de temps mis pour parcourir ce déplacement, 402 secondes. Cela donne 1,99 mètre par
secondes, soit environ 2 mètres par seconde. Les 4 mètres par seconde indiqués par le
compteur de Florence correspondent à sa vitesse moyenne scalaire. Pour éclaircir ces notions,
revenons dans le temps et regardons plus précisément ce qu‘il se passe lors du trajet de
Florence. Tiens, Florence n’était pas toute seule près du Toré, il y a également Sébastien.

- "Je te propose de faire la course jusqu'à la piste ?"

- "Pari tenu ! Ça va !"

- "Allez, c'est parti !"

- "Bon courage !"

- "Merci !"

Nos deux amis Florence et Sébastien ont le même point


de départ et le même point d’arrivée. Ils ont parcouru
le même déplacement. Florence a mis 6 minutes 42
secondes pour effectuer ce déplacement et Sébastien
12 minutes et 37 secondes, ou encore 757 secondes.
Calculons maintenant leur vitesse moyenne vectorielle
respective. Celle de Florence a été calculée
précédemment et vaut environ 2 mètres par seconde.
Pour Sébastien, la norme de sa vitesse moyenne vaut
800 mètres divisés par 757 secondes soit 1,06 mètre par seconde. Les deux vecteurs ont la
même direction et le même sens, mais sont représentés par des flèches de longueurs
différentes, puisque leurs normes sont différentes. Ces vecteurs ne nous indiquent pas
comment les trajets des 2 amis se sont déroulés puisqu‘ils ne tiennent compte que de
grandeurs dépendant des points de départ et d’arrivée. Puisque nous connaissons le chemin
que chacun a suivi, nous pouvons aussi calculer leur vitesse moyenne scalaire respective. Pour
rappel, la vitesse moyenne scalaire est le rapport de la distance parcourue, c’est à dire la
longueur de la courbe qui représente la trajectoire suivie, par l‘intervalle de temps mis pour
la parcourir. La distance parcourue par Florence en trottinette est de 1600 mètres, sa vitesse
moyenne scalaire vaut donc 1600 mètres divisé par 402 secondes, c’est-à-dire 3,98 mètres par
seconde, soit environ 4 mètres par seconde, ce qu’indiquait bien le compteur de sa trottinette.
Sébastien, lui, a parcouru 3720 mètres. Sa vitesse moyenne scalaire vaut 3720 mètres divisé
par 757 secondes, c’est à dire 4,9 mètres par seconde. Sébastien a une vitesse moyenne
vectorielle plus faible que celle de Florence, car ils ont le même déplacement, mais Sébastien
a perdu la course. Par contre, sa vitesse moyenne scalaire est plus grande que la vitesse
moyenne scalaire de Florence. Ca veut dire qu’il avait en moyenne un rythme plus élevé
durant le trajet mais il a parcouru une plus longue distance. C’est ça qui lui a fait perdre la
course !

La vitesse moyenne scalaire serait la valeur de la vitesse durant un trajet s’il était effectué à
un rythme constant. Cependant, cette vitesse moyenne scalaire ne nous donne aucune
information sur la direction du mouvement. Comme nous l‘avons vu, Florence avec sa
trottinette se déplace à une vitesse relativement constante. Par contre, Sébastien, lui n‘a pas
cessé de s‘arrêter et de redémarrer. D’abord,
il a dû attendre le bus puis le bus s’est arrêté
aux feux rouges et aux arrêts de bus. Dans la
vie de tous les jours, vos trajets sont
généralement marqués par ces changements
de rythme. Il faut donc introduire une
nouvelle grandeur qui nous approchera du rythme réel auquel se déplace un objet à chaque
instant. C‘est la vitesse instantanée. Nous pouvons approcher la vitesse instantanée en
calculant la vitesse moyenne sur un intervalle de temps le plus petit possible. Considérons t1
et t2, deux instants les plus rapprochés possible, mais bien différents. La vitesse moyenne
entre ces deux points est la différence entre le vecteur position à l’instant t2 et le vecteur
position à l’instant t1 divisée par l‘intervalle de temps séparant t1 et t2. Cela correspond au
rapport entre le vecteur déplacement sur ce petit intervalle de temps et l'intervalle de temps
lui-même. Nous nous rendons compte par ces exemples que plus l‘intervalle de temps
diminue, plus le vecteur vitesse moyenne, qui est parallèle au vecteur d, colle à la trajectoire.
Lorsque l’intervalle de temps devient infinitésimal, le vecteur vitesse est tangent à la courbe.
Il s’agit alors de la vitesse instantanée. La vitesse instantanée est le cas limite de la vitesse
moyenne pour un intervalle de temps tendant vers 0.

En chaque instant, elle est donnée par la dérivée de la position en fonction du temps. La
dérivée exprime un taux de variation. Le vecteur vitesse instantanée est donc le taux de
variation temporelle du vecteur position. La vitesse instantanée varie au cours du temps et
est différente de la vitesse moyenne. En pratique les compteurs de vitesse, du bus ou de votre
voiture, nous donnent une valeur approchée de la norme du vecteur vitesse instantanée
puisqu’en pratique il nous est impossible de prendre une mesure sur un intervalle de temps
qui tend vers 0.

Pour résumer tout ce que nous venons de dire, le déplacement est le vecteur qui relie les
points de départ et d’arrivée, sans tenir compte du chemin parcouru. La vitesse moyenne est
un vecteur qui dépend de ce déplacement et de sa durée. La vitesse moyenne scalaire est une
grandeur qui dépend de la trajectoire parcourue et de
la durée du mouvement. Elle représente le rythme
moyen auquel se déplace un mobile durant son trajet.
Enfin, la vitesse instantanée est un vecteur défini en
chaque instant et tangent à la trajectoire. Il représente
le taux de variation temporelle du déplacement à cet
instant.

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