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monde?
Barbie est, sans aucun doute, la poupée la plus célèbre du monde. De plus, car elle a été
créée en 1959 et continue jusqu’à l’actualité, elle fonctionne comme miroir des différentes
périodes historiques et de ses conceptions sur les gendres.
Le film homonyme, sorti en juillet 2023, est né de l’intérêt de Mattel pour produire un œuvre
qui l’aborde confrontée aux problèmes du monde réel. Bien que le projet soit imaginé en
2009, il ne s’est concrétisé qu’en 2021, quand Greta Gerwig a obtenu la direction. Celle-ci
est une réalisatrice acclamée, qui a aussi dirigé longs métrages comme Lady Bird et Les
filles du docteur March. Par ailleurs, elle est connue pour introduire des thématiques
féministes dans ses productions. Cependant, Barbie n’est pas uniquement un film critique,
mais aussi une comédie hilarante.
La synopsis est la suivante : une Barbie stéréotypique qui habite à Barbieland, où les
barbies ont une vie rêvée et sans concernes, commence à avoir des idées liées à la mort et
ses pieds deviennent plats. Après avoir consulté Barbie bizarre, elle apprend que ses
problèmes sont causés par la fille qui joue avec elle au monde réel. En conséquence, elle
décide d’y aller. Car son petit-ami Ken, incapable de concevoir son existence en solitaire, ne
veut pas être séparé d’elle, il l’accompagne dans l’aventure.
Pourtant, quand ils arrivent au monde des humaines, les deux poupées se rendent compte
rapidement de l’existence du patriarcat. Alors que Barbie cherche sa propriétaire et retrouve
qu’elle est une mère qui travaille à Mattel, Ken recherche sur le machisme pour revenir à
Barbieland et l’implémenter. Parallèlement, les entrepreneurs méchants de Mattel veulent
capturer Barbie.
Le film fait appel à l’expérience féminine dans une société inégale à travers des scènes
amusantes, tristes et émouvantes. Depuis les premières minutes on évoque nos jeux avec
les barbies et l’enfance, mais aussi le processus de grandir et devenir des adultes avec des
émotions complexes tandis qu’on est imposées des rôles de gendre contradictoires et
irréalisables. La relation mère-fille est abordée avec les personnages de Sasha et Gloria,
lesquelles aident Barbie à échapper de la persécution des entrepreneurs et sauver
Barbieland du royaume de Ken. En d’autres termes, c’est un film fait pour les femmes, bien
que les hommes puissent l’aimer.
Le problème est que, à mon avis, Greta Gerwig prend une position cynique par rapport aux
problématiques qu’elle identifie. L’exemple plus clair se présente quand Gloria se rend
compte qu’elle peut effacer le lavage de cerveau des Barbies affectées par le patriarcat en
verbalisant les difficultés qui facent les femmes. Ça sert à remettre Barbieland dans son état
d’origine (avec de petits changements pour les Kens, comme participer en postes mineurs
dans le système judiciaire), malgré qu’il n’y ait pas de changements au monde humain.
D’après moi, bien que la prise de conscience soit nécessaire pour lutter contre l’inégalité des
gendres, cela a déjà été soulevé par les féminismes des années 60. Aujourd’hui on a déjà
traversé un long chemin de discussion, réflexion et recherche des stratégies et ce n’est pas
acceptable de rester qu’avec l’énonciation des injustices.
Bien sûr, on ne peut pas demander à Barbie plus de ce qui est : une grande campagne
publicitaire avec le but d’augmenter la vente de jouets. Même si la brillante réalisatrice a fait
un excellent travail en donner un côté humain, critique et complexe à une poupée
controversée, les questionnements au patriarcat et capitalisme n’est peuvent qu’être
superficielles si l’objectif primaire derrière le film est de devenir un produit massivement
commercialisé.