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Remerciements
Pour commencer ce mémoire de recherche, il est important pour moi d’exprimer ma gratitude
aux personnes qui ont contribué à la réalisation de ce travail. Tout d’abord, je tiens à exprimer ma
reconnaissance envers mon tuteur de stage M Alexandre BAZIN, responsable du développement et de
l’innovation chez MBACity. Je tiens à le remercier pour son savoir-faire et sa disponibilité qui ont permis
d’aboutir à des échanges fructueux et d’éveiller chez moi un grand intérêt pour l’innovation au sein du
secteur du génie civil.
De plus, je remercie tous mes collègues de la société MBAcity pour leur bienveillance, leur aide
et pour avoir rendu mon stage mémorable. Notamment M Hédi CALABRESSE pour son expertise et ses
judicieux conseils qui ont pu guider chaque étape de ce processus et qui ont enrichi ma réflexion.
Enfin, je tiens à remercier mon école, Polytech Clermont, de m’avoir donné l’opportunité de
faire ce stage et d’avoir créé un environnement propice à l’apprentissage ainsi que ma tutrice Mme
Gaëlle BAUDOUIN pour sa bienveillance et ses précieux conseils.
Comment peut-on faire intervenir le GD dans la modélisation
de logements collectifs pour une optimisation idéale ?
- Résumé -
L’étude est divisée en trois grands axes de réflexion. La première, porte sur l’analyse de projets de
bâtiments résidentiels afin de pouvoir émettre une liste d’indice à prendre en compte dans le but de
trouver les différentes pistes d’optimisation suivant chaque projet en fonction de leur point faible. Les
valeurs qui sont prises en compte permettent d’évaluer l’efficacité de la conception proposée, elles se
basent sur la règlementation en vigueur ainsi que sur l’analyse de divers projets.
La seconde est l’étude et l’observation des méthodes traditionnelles de conception des bâtiments de
logements grâce à une série d’interviews de professionnels, acteurs de la conception de logements.
Ces recueils de témoignages permettent de comprendre et d’appréhender le cheminement de pensée
pour la conception d’un projet et d’en déduire la meilleure phase à laquelle l’optimisation peut-être la
plus efficace et à quelle échelle celle-ci impactera la suite du projet.
Finalement, la troisième est l’étude des critères d’évaluation d’usage des logements afin de prendre en
compte la notion d’usage dans les paramètres d’évaluation d’un projet. Cette ultime phase permet de
définir et de dimensionner l’efficacité d’usage finale du projet et donc de viabiliser sur le long terme les
bâtiments résidentiels.
L’étude, grâce à l’analyse des bâtiments de logements collectifs, permet donc d’aboutir à une « grille
d’évaluation » et à un cahier des charges du bâtiment de logements idéal. Ces documents ont pour but
d’aboutir à un processus d’optimisation des bâtiments adapté à chaque projet et objectifs en respectant
la règlementation et en garantissant un haut niveau de qualité de conception et d’usage.
Mots-clés
MBA City
Agence de Paris
6 rue Sainte-Lucie, 75015, PARIS
Travaux dirigés par M. Alexandre BAZIN – BIM Manager et Responsable du Développement et
de l’Innovation
Comment peut-on faire intervenir le GD dans la modélisation
de logements collectifs pour une optimisation idéale ?
2. L’architecture……………………………………………………………………………………………………………………………………………………… 13
2.1. La répartition des espaces ............................................................................................................................. 13
2.2. Les surfaces de confort .................................................................................................................................. 16
II. Définition des espaces communs dans les bâtiments de logement collectif ..................................................... 21
4. Application du GD………………………………………………………………………………………………………………………………………………. 37
4.1. Exemple de GD pour MaRs Innovation District of Toronto ........................................................................... 37
4.2. Définition des données des logements collectifs .......................................................................................... 42
Comment peut-on faire intervenir le GD dans la modélisation
de logements collectifs pour une optimisation idéale ?
1. Étude règlementaire………………………………………………………………………………………………………………………………………….. 46
2. ‘’Human learning’’………………………………………………………………………………………………………………………………………………. 47
3. Les entretiens avec des professionnels……………………………………………………………………………………………………………….. 52
1. Processus……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………. 54
2. Identification des actions à mener………………………………………………………………………………………………………………………. 57
3. Optimisation light……………………………………………………………………………………………………………………………………………….. 61
CONCLUSION ........................................................................................................................................ 78
ANNEXES ................................................................................................................................................. I
SOURCES ................................................................................................................................................ VI
R.D.C: Rez-De-Chaussée
PARTIE 1 : BIBLIOGRAPHIE
INTRODUCTION
De plus, le logement destiné à la vente ou à des fins locatives est soumis à une règlementation
et doit respecter des normes de décence. La conception des logements est donc limitée par un cadre
règlementaire stricte. Cette règlementation combinée à des enjeux économiques, pousse les
architectes à conceptualiser des logements dits « normalisés », qui ont pour but d’être reproduit pour
une optimisation du temps et de budget.
Le B.I.M ou generative design est un outil qui permet aux concepteurs d’avoir une approche
des volumes plus réaliste. Il peut être défini de la manière suivante : « Le BIM est une méthode de
travail, un processus, utilisant une maquette numérique 3D intelligente comme élément central des
échanges entre les différents intervenants à l’acte de construire. La maquette voit le jour entre les mains
de l’architecte. Elle est ensuite rendue accessible aux différents bureaux d’études dans le but d’être
complétée voire modifiée techniquement. » [C. VALENTE, 2017]
Le concept de GD est apparu vers les années 70 dans le but d’aider les concepteurs à modéliser
leur projet en respectant des contraintes et objectifs spécifiques. On peut voir sa notion apparaitre la
première fois dans l’ouvrage Methodology for total Hospital Design.
Ainsi nous allons réfléchir à comment peut-on faire intervenir le GD dans la modélisation de
logements collectifs pour une optimisation idéale ?
Dans une première partie, nous nous intéresserons aux règlementations, aux normes en
vigueur des logements collectifs ainsi qu’à la relation de confort des usagers dans leur architecture mais
aussi aux caractéristiques des espaces communs aux bâtiments de logements. Dans la deuxième partie,
nous nous attarderons sur le générative design, ses caractéristiques et sa mise en œuvre pour une
optimisation maximale de la modélisation de logements collectifs.
Les architectes ont pour mission d’organiser les espaces afin de créer une harmonie, une
hiérarchisation entre eux. Or de nos jours, les modes constructifs, les règles, les normes, ainsi que le
coût de production changent les priorités d’agencements du logement, laissant le confort parfois au
second plan.
Le but d’un logement optimisé serait donc qu’il réponde à la règlementation et aux normes et
à un certain niveau de confort de vie.
On appelle logement, tout type d’espace qui sert d’habitation, l’INSEE (Institut National de la
Statistique et des étude Économique) donne la définition suivante :
« Un local utilisé pour l’habitation, séparé, c’est-à-dire complètement fermé par des murs et cloisons,
sans communication avec un autre local si ce n’est par les parties communes de l’immeuble (couloir,
escalier, vestibule) ; indépendant, à savoir ayant une entrée d’où l’on a directement accès sur l’extérieur
ou les parties communes de l’immeubles, sans devoir traverser un autre local (…) Les logements sont
répartis en quatre catégories : les résidence secondaires, les logements occasionnels et les logements
vacants. »
Une définition assez large et unifiante qui caractérise le logement suivant son usage. Cependant, un
logement qui se destine à la vente pour usage locatifs doit être dit « décent ». Suivant le Décret n° 2002-
120 du 30 janvier 2002, on peut caractériser un logement décent si celui-ci correspond aux critères
énoncés dans les articles 2 à 5 de celui-ci. Il s’agit de critères de surface minimale, de sécurité (l’absence
de risque pour la sécurité et la santé du locataire), sanitaire (l’absence d’animaux nuisibles et de
parasites), de performance énergétique minimale et de la mise à disposition de certain équipement dit
de « confort ».
Toutes ces limites rendent la conception du logement plus complexe et poussent à des
changements de rôle des acteurs. La mission des architectes dans la réalisation de logement tend ainsi
à s’amenuiser, suite à la reproduction de ces logements « aux normes ». On voit donc apparaître depuis
ces vingt dernières années des « logements règlementaires » qui sont reproduits sans remises en cause,
sauf en cas de projet exceptionnel. [ELB, 2014]
Nous allons donc nous intéresser, dans un premier temps, à la règlementation des logements,
aux normes en vigueur en France, ainsi qu’à l’esprit architectural de la répartition des espaces dans son
environnement et aux besoins de confort nécessaires aux usagers.
Dans cette partie nous nous appuierons sur le Code de la construction et de l'habitation dans sa
dernière version mis à jour le 01 janvier 2023. Les articles référencés dans cette partie seront donc
extraits de cet ouvrage sauf mention spéciale précisée.
Le Code de la construction et de l’habitation [Partie règlementaire, Titre Ier, Chapitre Ier], l’article R111-
1 donne une définition du logement : «Constituent des bâtiments d'habitation au sens du présent livre
les bâtiments ou parties de bâtiment abritant un ou plusieurs logements, y compris les foyers, tels que
les foyers de jeunes travailleurs et les foyers pour personnes âgées autonomes, à l'exclusion des locaux
exclusivement à usage professionnel, des établissements recevant du public au sens de l'article R. 143-
2 et des immeubles de grande hauteur au sens de l'article R. 146-3. (…) Un logement ou habitation
comprend, d'une part, des pièces principales destinées au séjour ou au sommeil, éventuellement des
chambres isolées et, d'autre part, des pièces de service, telles que cuisines, salles d'eau, cabinets
d'aisance, buanderies, débarras, séchoirs, ainsi que, le cas échéant, des dégagements et des
dépendances. ».
On peut donc retenir de cette définition qu’un logement se doit de posséder deux types
d’espaces afin de pouvoir séparer le lieu de vie (destiné au séjour et au sommeil) et espace de service.
L’article R156-1, stipule que le volume et la surface habitable d’un logement doivent être au
moins égale à 33m3 et 14m2 par habitant, (prévu lors de l’établissement du programme de construction)
pour les 4 premiers habitants, puis de 23m3 et 10m2 par habitant supplémentaire (cf. Tableau 1). De
plus, le décret n° 2002-120 du 30 janvier 2002 modifié relatif aux caractéristiques du logement décent, [article 4]
précise que le logement doit disposer d’au moins une pièce principale ayant une surface habitable d’au
moins égale à 9m2 et d’une hauteur sous plafond supérieur ou égale à 2,20m, soit un volume habitable
d’au minimum 20m3. Il mentionne aussi le fait qu’un logement doit comprendre une partie destinée au
séjour ou au sommeil et d’une autre part des pièces dites de service (cuisine, salle d’eau, buanderies,
débarras, toilette…). Un coin cuisine pouvant éventuellement être aménagé dans la pièce principale.
Pour conclure sur la définition du logement, on peut retenir que pour être conforme à
l’appellation logement et être en règle, celui-ci doit : avoir une surface minimum de 14m2, avoir une
pièce principale de 9m2, avoir un espace de vie et un espace de toilette.
T1 bis 1 pièce principale + 1 local (< à une pièce isolée) + cuisine séparée
La loi nous informe qu’un logement respecte les normes de sécurité et de salubrité si celui-ci a
une surface de 14m2 comprenant au moins : une pièce principale et une pièce de service (salle d'eau,
cabinet d'aisance). Le coin cuisine pouvant éventuellement être aménagé dans la pièce principale
(≥9m2). (Cf. [Arrêté du 17 octobre 2011, Annexe II]).
Pour les pièces secondaires, la surface minimale d’une pièce isolée1 (par exemple une chambre)
est de 9m2 (cf. [loi Carrez] et [Arrêté du 17 octobre 2011, Annexe II]),
1
Pièce isolée : « Un local à usage d'habitation ne comportant pas d'équipement destiné à faire la cuisine
est considéré comme une pièce isolée. »
Il n’y a pas de surface minimale par pièce à respecter au niveau de la loi mise à part les critères
de salubrité d’un logement.
Surface [m2]
Nombre de personnes Type de logement Logement Pièce principale Chambres Cuisine Salle d’eau
1 Studio 14 11 / / 3
2 T1 28 16 1 de 9 / 3
3 T2 42 11 2 de 9 8 5
4 T3 56 15 3 de 9 9 5
5 et + T4 et + 66 et + 16 et + 4 et + de 9 9 5 et +
2
Logements-foyers conventionnés : « logement dont le propriétaire-bailleur (ou son organisme
gestionnaire) a conclu une convention avec l'État par laquelle il s'engage à louer sous certaines conditions
(locataire à faibles ressources, respect d'un certain niveau de loyer) »
1.1.b. OUVERTURES
Toutes les pièces principales ainsi que les pièces isolées et les locaux à service collectif ou à
usage commun doivent être pourvus d’ouvertures donnant sur l’extérieur. (cf. [Arrêté du 17 octobre 2011])
L’article R155-1, ajoute que les ouvertures des pièces principales doivent être munies de surface
vitrée transparente avec au minimum un ouvrant donnant sur l’extérieur. Les surfaces doivent être sans
équipement de caléfaction à proximité. La surface de parois vitrées avec l’extérieur doit représenter au
moins 1/6ème de la surface habitable du logement/bâtiment.
Prenons le cas par exemple d’un ensemble de 4 logements accolés d’une dimension de 10x10m
soit 100m2 chacun (cf. Figure 1).
Nous devons donc avoir une surface de baies de 66,66m2 (1/6 de 400m2)
On dispose de 2 types de cas spéciaux où l’on mesure la surface de baie pour qu’elle soit égale
ou supérieure à 1/3 de la surface de façade disponible.
Gardons le même cas d’ensemble de 4 logements accolés mais d’une dimension de 5x20m, soit,
100m2 chacun (cf. Figure 2).
Nous avons donc SFD < ½ de SHAB, on doit alors avoir une surface de baies d’au moins égale à
1/3 de la surface de façade disponible, soit 29m2.
•
CAS 2 : LA SURFACE HABITABLE MOYENNE DES LOGEMENTS D ' UN BATIMENT EST INFERIEURE A 25 M 2
C’est le cas en général pour les résidences étudiantes, les foyers … Dans ce cas, la surface de
baies doit être supérieure ou égale à un tiers de la façade disponible.
De plus, à propos des ouvertures, l’article R134-59 et la norme NF P01-012 nous informe que dans
les niveaux supérieurs les fenêtres qui ne s’ouvrent pas sur des balcons, terrasses ou galerie doivent
avoir une partie basse d’au moins 0,90m du plancher, dans le cas inverse elles doivent être munies
d’une barre d’appuis et d’un élément de protection s’élevant à au minimum 1m du plancher (cf. Figure
3).
En notant que les garde-corps des balcons, terrasses, galeries, loggias doivent aussi être d’au
moins 1m ou peut être de 0,8m si le garde-corps a une épaisseur de plus de 50cm (cf. Figure 4).
FIGURE 3. HAUTEUR DE PROTECTION POUR L'ALLEGE D'UNE FENETRE FIGURE 4. DETAIL D'UN GARDE CORPS SUR OUVERTURE
1.2. Accessibilité
1.2.a. SECURITE
L’article R162-3, prévoit que le logement doit être accessible au secours de sorte qu’on puisse
pouvoir transporter et faire sortir une personne couchée sur un brancard. De plus, elle indique qu’un
ascenseur est obligatoire dans les immeubles d’habitations collectives de plus de 4 niveaux (RDC + 3
étages) et qu’il doit desservir chaque niveau (qu’il soit en étage ou en sous-sol et à destination des
parties communes ou privatives).
Depuis 2007, une règlementation pour Personnes à Mobilité Réduite doit être appliquée à tout
nouveau type de bâtiment, elle s’appelle la norme P.M.R. Cette norme s’applique pour l’aménagement
et l’équipement des nouvelles constructions : « Est considéré comme accessible aux personnes
handicapées tout bâtiment d'habitation collectif ou tout aménagement lié à un bâtiment permettant à
un habitant ou à un visiteur handicapé, avec la plus grande autonomie possible, de circuler, d'accéder
aux locaux et équipements, d'utiliser les équipements, de se repérer et de communiquer. Les conditions
d'accès des personnes handicapées doivent être les mêmes que celles des autres publics ou, à défaut,
présenter une qualité d'usage équivalente. » [Article R111-18-1].
La loi ELAN (2018), modifiée par le décret n°2019-305 du 11 avril 2019, nous informe que 20% des
logements situés en RDC ou en étage desservis par un ascenseur adapté P.M.R d’un bâtiment
d’habitation collectif doivent être accessibles P.M.R (cf. Figure 5). Le décret nous informe aussi que
100% des autres logements doivent être évolutifs afin qu’ils puissent rendre accessibles aux P.M.R une
unité de vie (cf. Annexe A) sans de lourds travaux et doivent aussi permettre aux personnes en F.R de
circuler dans le séjour et utiliser les WC [Article R162-4]. Cependant, cette dernière règle ne s’impose
pas aux logements situés en étages sans service d’ascenseur adapté P.M.R.
- une accessibilité à toutes les pièces (de même pour les balcons et/ou terrasses avec une
largueur minimale de passage de 0,80m, un ressaut de l’intérieur vers l’extérieur du logement admis
entre 15 et 25mm et une hauteur de seuil de 2cm maximum – cf. Figure 6)
- des toilettes qui doivent présenter un espace libre de 80cm sur 130cm à côté de la cuvette
afin de permettre la translation à partir d’un FR. (cf. Figure 7) De plus, il est préférable que la porte du
WC s’ouvre sur l’extérieur pour un gain d’espace dans la pièce.
- La cuisine doit au minimum mesurer 2,10m de largeur sur 2,10m de longueur (cf. Figure 8).
Il est mentionné dans l’article R151-1 ainsi que dans le décret n° 2002-120 du 30 janvier 2002 modifié
relatif aux caractéristiques du logement décent [article 3], qu’un logement doit être « décent ». Dans ces
conditions, il doit obligatoirement comporter certains éléments d’équipements et de confort :
• RESEAUX :
TABLEAU 5. EQUIPEMENT DE CHAUFFAGE SUIVANT LE NOMBRE DE PIECES PRINCIPALES DU LOGEMENT (CF. [ARRETE DU 17 OCTOBRE 2011])
L’article L153-2, précise que les logements doivent aussi bénéficier d’un réseau de ventilation
afin de permettre le renouvellement de l’air et permettre d’évacuer l’air pollué de l’intérieur afin
d’éviter les condensations. De plus, lorsque des locaux sont dépourvus d’ouverture sur l’extérieur (tels
que les cuisines, cabinet d’aisance, salle d’eau…), ils doivent présenter un système d’évacuation d’air
pollué relié à l’extérieur du bâtiment comme des gaines de ventilation verticales (tirage naturel ou
mécanique) ou horizontales (tirage mécanique). (Cf. [Arrêté du 17 octobre 2011])
• É QUIPEMENTS :
- D’une pièce spéciale pour la toilette avec une douche ou une baignoire ainsi qu’un lavabo,
alimentés en ECS/EF et munis d’une évacuation des eaux-usées. (Elle peut être commune à cinq
logements maximum).
- D'un cabinet d'aisance intérieur au logement et séparé des pièces de séjour et de cuisine (il
peut également être commun à un maximum de cinq logements s'il s'agit de logements pour une seule
personne et ayant une surface habitable de moins de 20 m², à condition que les logements soient sur
le même palier).
- D’un coin cuisine avec un évier raccordé à l’installation d’alimentation en ECS/EF, et à une
évacuation des eaux usées, et d’un emplacement prévu pour recevoir des appareils de cuisson.
• TELECOMMUNICATIONS :
L’article R113-4 prévoit l’installation, pour les logements regroupés dans des immeubles, d’une
ligne de communication électronique à très haut débit en fibre optique ou de la fibre en cas de bâtiment
situé en « zone fibré ». Ces réseaux doivent être placés dans des gaines ou passages réservés. Il est de
même pour les réseaux de radiodiffusion sonore ou visuelle.
L’article R142-1 indique que les logements doivent permettre aux occupants de quitter
l’immeuble en cas d’incendie sans secours extérieur ou doivent pouvoir recevoir de tel secours. De plus,
que les bâtiments doivent être munis de dispositif automatique afin d’alerter les occupants dès le début
d’un incendie.
L’article R142-2 ajoute que chaque logement doit détenir un détecteur de fumée normalisé à
pile ou relié au circuit électrique à condition qu’il ait une alimentation de secours en cas de panne.
Dans cette partie nous avons pu nous soucier de l’aspect réglementaire du logement. Nous
avons pu réaliser une liste des normes et points critiques à souligner lors de la conception d’un
logement. Nous allons désormais nous intéresser aux notions de confort, d’optimisations spatiale,
énergétique et économique dans le but de parfaire l’idée du logement idéal que l’on souhaite atteindre
lors de sa conception.
2. L’architecture
L’architecture des logements résulte de la réflexion des architectes à lier les aspects
règlementaires et les aspects pratiques sur un plan afin d’adapter le logement aux contraintes
auxquelles il est soumis. Nous allons voir comment améliorer la conception du logement par son
architecture, son orientation, son agencement dans l’espace ainsi que la notion de confort qu’il offre à
son occupant.
Dans le logement, l’exposition solaire est très importante (cf. Figure 9). En plus d’apporter de
la lumière naturelle, le soleil permet d’influencer le bilan énergétique du logement. En effet, la
trajectoire du soleil et les propriétés du vitrage permettent d’optimiser des apports énergétiques
naturellement.
Prenons par exemple le siège de la société MBA City, on peut voir que l’ensoleillement est
différent suivant : l’orientation de la façade, la saison, et l’étage (cf. Figure 10).
• F AÇADE SUD :
L’hiver, le soleil étant plus bas, le rayonnement est transmis par les vitres et donc réchauffe
naturellement l’intérieur alors que l’été, le soleil étant « plus haut », les rayons sont eux réfléchis (cf.
Annexe B) par le vitrage et évitent un surchauffage de l’espace. À cela, on ajoute des moyens de
protection des surfaces vitrées avec de l’ombre (arbre, store, casquette - cf. Figure 11 / auvent…) et
des volets.
Ainsi, on privilégiera les pièces de vie commune (salon, salle à manger) côté SUD, afin
d’optimiser cet apport naturel.
• F AÇADE NORD :
Sur la façade nord, les petites ouvertures sont à privilégier afin de limiter les pertes en hiver. On utilise
le plus souvent cette exposition pour les pièces de service telles que les salles de bain, les celliers, les
WC, les cages d’escalier, les ascenseurs, hall d’entrée. On peut aussi y positionner des chambres qui
demandent moins de chauffage que les autres pièces de vie. Niveau énergétique, les pièces présentes
sur cette façade servent généralement de pièces tampon.
• F AÇADE EST :
À l’est, la façade profite du soleil du matin, c’est alors idéal pour y placer les chambres car en hiver,
elles profiteront du soleil le matin et l’été l’impact du soleil sur les surfaces vitrées sera limité.
• F AÇADE OUEST :
Pour finir, la façade Ouest, ici on aura le soleil directement durant l’après-midi et le début de soirée.
On peut y placer de préférence les espaces extérieurs, ainsi que le séjour. On y place des grandes
ouvertures pour pouvoir profiter du soleil l’hiver, mais on les protège avec de l’ombre ou des volets
pour l’été.
Dans l’exemple ci-dessous (cf. Figure 12) d’agencement, on peut voir que l’exposition des
espaces est bien optimisée. En effet, on a le salon exposé plein SUD, la cuisine SUD-EST, elle pourra
donc profiter de la lumière naturelle du matin ainsi que de la chaleur au sud. Les pièces de service sont
au nord, les chambres exposées à l’ouest avec un soleil tempéré et pour finir le cellier en pièce tampon
entre le garage et les pièces de vie. On pourra donc s’appuyer sur cette logique d’emplacement pour
nos logements collectifs.
Pour résumer, voici les données d’expositions dans un tableau (cf. Tableau 6).
Afin d’offrir un certain confort dans son logement il est commun de « compartimenter » les
espaces en catégories : Jour/Nuit, Parents/Enfants, Privé/Publics… afin d’avoir une logique simplifiée
de l’agencement et de partager les parties pour chaque besoin.
Par la suite, on se penchera sur l’agencement des dégagements (couloirs, escalier, halls) afin
de maximiser les ralliements des pièces entre-elles.
Dans ce premier chapitre, nous avons pu réfléchir à l’agencement idéal des pièces entre-elles,
de même que leurs dispositions vis-à-vis de leur environnement. Nous allons voir dans le chapitre
suivant quelles surfaces occupent ces espaces afin de pouvoir commencer à conceptualiser les
logements.
La notion de confort de nos jours est une caractéristique primordiale à prendre en compte
lorsque nous conceptualisons un logement : c’est un point majeur dans la qualité de vie d’un habitant
de se sentir bien dans son logement. Le bien-être et l’hygiène de vie ne doivent pas être négligés lors
de la conceptualisation du logement afin qu’un locataire ou un acheteur se projette pour pouvoir
potentiellement l’occuper. Nous allons donc détailler espace par espace un ordre de grandeur à allouer
à chacun, suivant le nombre de personnes afin de garantir les conditions de confort.
2.2.a. DEGAGEMENT
En général, on préfèrera que la proportion des dégagements n’excède pas 10% de la surface
totale du logement. [DEC, 2016]
Pour une notion de confort, on privilégiera une unité de passage (env. 0,9m) pour les couloirs
desservant les espaces de nuit dits « privés », et de 2 unités de passage pour les espaces de vie
commune afin de permettre à deux personnes de se croiser sans gêne. Pour illustrer le propos nous
pouvons nous référer à l’exemple de logement ci-dessus (cf. Figure 12), on remarque que la largeur du
couloir desservant les deux chambres et la salle de bain permet seulement le passage d’une seule
personne alors que celle du hall d’entrée vers le salon permet le passage de deux personnes.
Pour ce qui est de la surface du salon, salon/séjour, cela dépend du type de logement et du
nombre de personnes y habitant. Par exemple pour un logement de 4 chambres (2 adultes et 3 enfants)
une surface de 50m2 est confortable. Pour un T1, 20m2 est suffisant en prenant en compte le coin
cuisine. Pour un T2 et T3 on peut noter une surface de 25 à 40m2.
Pour la surface des chambres nous savons que celles-ci doivent au mieux ne pas être inférieur
2
à 9m . Dans l’idéal, une chambre doit pouvoir posséder du rangement, de l’espace assez large pour un
lit et des tables de chevet. En général, on préfèrera les chambres placardées pour ne pas réduire la
surface finale de la chambre.
Suivant aussi l’âge du futur occupant, il se peut que sa fonction soit modifiée et qu’on puisse
avoir besoin d’un espace bureau, d’un espace jeux au sol, d’un lit double ou d’un lit simple. Afin d’avoir
une chambre pratique et évolutive pour l’âge de son occupant une surface entre 10 à 15m2 peut être
agréable (cf. Figure 13).
De plus, la norme P.M.R dans les nouveaux logements oblige la chambre principale à avoir une
aire de retournement ainsi qu’une largeur minimale de 0,9m entre le lit et un obstacle (par exemple
une cloison). Les dimensions minimales de la chambre principale se voient alors augmenter pour
satisfaire ces contraintes (cf. Figure 14).
Pour ce qui est des logements plus « premium » avec de grands espaces, la possibilité de faire
une suite parentale est agréable et apporte un point attractif au logement. Une suite parentale est une
chambre comprenant un coin privatif pour la toilette ainsi qu’un espace libre au sol assez conséquent
afin de pouvoir y aménager un coin bureau, rangement ou salon. Dans l’idéal une chambre parentale
fait 24m2mais 14m2 est aussi suffisant pour les plus petites suites (cf. Figure 15).
Concernant les salles de bain, une dimension de 5m2 peut être intéressante, on peut y intégrer
un meuble double vasques, une baignoire et un WC.
Pour les salles de bain ne comprenant pas les cabinets d’aisance on peut réduire la surface mais
attention à respecter la norme PMR si le logement dispose d’une seule salle de bain (cf. Figure 16).
Pour les petits espaces, comme pour une salle d’eau supplémentaire 3m2, peut être suffisant.
Généralement, une cuisine moyenne a une surface entre 10 et 15m2. Dans les grands logements
on peut voir des cuisines de 20m2 comprenant un espace pour prendre les repas. On peut avoir des
espaces plus petits pour les logements de 1 ou 2 personnes comme 8m2. Les coins cuisine représentent
en général 4m2 (cf. Figure 17).
FIGURE 17. EXEMPLE D'UN COIN CUISINE OUVERT SUR LA PIECE DE VIE DE 4,5M2
En ce qui concerne les cuisines ouvertes sur séjour, 8 à 12m2 peuvent être suffisant.
Un cellier fait en général 4m2. On peut compter 4m2 aussi pour une buanderie.
Pour donner suite à cette répartition surfacique des pièces, on peut conclure sur une surface
moyenne et confortable des logements (cf. Tableau 8)
Type de logement Le logement dispose de : Surface moy de confort [m2]
T1 bis 1 pièce principale + 1 local (< à une pièce isolée) + cuisine séparée 35
T2 T1 + chambre séparée 45
T3 T1 +2 chambres 65
T4 T1 + 3 chambres 80
T5 T1 + 4 chambres 95
Dans cette seconde partie nous avons pu coupler la notion de confort à la règlementation en
vigueur concernant les logements. On a pu voir que la notion de confort était assez suggestive et
propre aux besoins de chaque occupant, cependant nous avons pu obtenir des moyennes afin de
satisfaire la majorité des usagers. Dans le prochain point nous nous intéresserons à l’environnement
de ces logements c’est-à-dire aux espaces communs des bâtiments de logement collectifs.
Les bâtiments de logements collectifs sont marqués par la particularité d’avoir des espaces dits
« communs ». En effet, ces espaces communs sont aussi à prendre en compte lors de la
conceptualisation de logements collectifs car ceux-ci vont moduler les logements et leur disposition
afin d’offrir un service maximum.
L’article 3 de la loi n° 65-557 du 10 juillet 1965 fixant le statut de la copropriété des immeubles bâtis,
définit les espaces communs comme : « Sont communes les parties des bâtiments et des terrains
affectées à l'usage ou à l'utilité de tous les copropriétaires ou de plusieurs d'entre eux.
Dans le silence ou la contradiction des titres, sont réputées parties communes :
- le sol, les cours, les parcs et jardins, les voies d'accès ;
- le gros œuvre des bâtiments, les éléments d'équipement commun, y compris les parties de
canalisations afférentes qui traversent des locaux privatifs ;
- les coffres, gaines et têtes de cheminées ;
- les locaux des services communs ;
- les passages et corridors.
Sont réputés droits accessoires aux parties communes dans le silence ou la contradiction des titres :
- le droit de surélever un bâtiment affecté à l'usage commun ou comportant plusieurs locaux qui
constituent des parties privatives différentes, ou d'en affouiller le sol ;
- le droit d'édifier des bâtiments nouveaux dans des cours, parcs ou jardins constituant des parties
communes ;
- le droit d'affouiller de tels cours, parcs ou jardins ;
- le droit de mitoyenneté afférent aux parties communes. »
Ainsi les espaces communs sont eux aussi soumis à une règlementation que nous allons
détailler ci-dessous.
Les articles énumérés dans ce chapitre font aussi référence au Code de la construction et de
l’habitation sauf mention spéciale énoncée.
Il est important de notifier avant de détailler la liste des espaces communs que les articles R162-
1 et R162-2 stipulent que les immeubles de logements collectifs et leurs abords doivent être accessibles
aux personnes handicapées physiquement circulant en fauteuil roulant.
Ainsi l’accessibilité P.M.R concerne les circulations intérieures, extérieures, les portes, les sas,
les ascenseurs, les locaux collectifs et certaines places de stationnement. Il y a aussi les équipements
comme l’accès aux boites aux lettres, les systèmes d’ouverture des portes…
De plus, l’accessibilité P.M.R ne s’arrête pas à la géométrie avec les largeurs de circulation mais
doit aussi être accompagnée d’une signalisation adéquate afin de rendre les équipements prévus clairs
et visibles. La signalétique doit faire apparaitre clairement l’accès au parking, le numéro des bâtiments
ou des logements afin de rendre identifiables les éléments pour permettre aux personnes de s’orienter
rapidement et facilement. De plus les espaces devront être éclairés.
L’article R111-3, stipule qu’un immeuble collectif doit être pourvu d’un local clos et ventilé afin
d’accueillir les ordures ménagères (O.M) avant leur prélèvement. Il doit être accessible aux P.M.R.
• SYSTEME DE SECURITE
Pour être conforme à la norme P.M.R, les systèmes de contrôle d’accès (bouton, interrupteur,
badge, digicode, audiophone ou visiophone…) doivent être à une hauteur entre 0,90 et 1,30m et être
à 40cm de distance de tout obstacle à proximité d’un FR qui rendrait l’accès compliqué. (R162-1 et R162-2)
Il est préférable de mettre des systèmes double (audio et visuel) pour garantir aux personnes
sourdes ou malvoyantes une utilisation adaptée et simple.
• BOITE A LETTRES
D’après l’article R113-2, les bâtiments d’habitations doivent présenter un espace boîtes aux
lettres dans les espaces communs à raison d’une boîte à lettres par logement.
À noter que 30% d’entre-elles doivent être aux normes P.M.R et donc répondre aux mêmes
critères de hauteur et d’accessibilité que pour les systèmes de sécurité. [R162-1 et R162-2]
• STATIONNEMENTS
Concernant les parkings, au minimum 5% des places de stationnements doivent être réservés
PMR et donc avoir une largeur minimale de 3m30. [R162-1 et R162-2]
• ECLAIRAGES
Les interrupteurs dans les communs doivent aussi être placés à une hauteur entre 0,90 et
1,30m. [R162-1 et R162-2]
Grâce à cette règlementation, nous pouvons d’ores et déjà lors de la conceptualisation d’un
bâtiment de logements prévoir les espaces communs nécessaires à l’édifice afin de préserver
l’utilisation de ces espaces et de ne pas les superposer avec les espaces logements.
Pour continuer, nous allons étudier les circulations présentent dans les communs afin de
conduire les occupants aux différents espaces.
2. Circulations
Dans ce chapitre nous allons nous intéresser aux circulations communes des bâtiments de
logements collectifs. On les étudiera suivant un déplacement vertical ou horizontal des usagers.
• CIRCULATION HORIZONTALES
Comme énoncé dans le chapitre I.1.2.b. « Personnes à mobilité réduite », la circulation à l’intérieur
ainsi qu’à proximité du bâtiment de logements collectifs doit être accessible P.M.R, c’est- à – dire
qu’elle doit respecter les critères suivants :
- Les circulations extérieures afin d’accéder aux bâtiments et aux locaux, devront être d’une
largeur minimale de 1,20m.
- Les circulations intérieures et les locaux communs quant à eux doivent prévoir un passage
d’1m20 minimum dans les couloirs et doivent prévoir aussi des aires de rotation de diamètre minimal
de 1m50.
- Les portes doivent avoir une largeur de 0,90m avec un passage de 0,83m.
- Les sas doivent permettre au F.R de pouvoir réaliser une manœuvre entre les deux portes.
Un palier de repos doit être présent en haut et en bas de chaque inclinaison. En cas de pente
supérieure à 5%, un pallier de repos est nécessaire tous les 10m.
De plus, pour les circulations accessibles, une signalisation visuelle et tactile par rapport à son
environnement doit être adaptée afin de les rendre repérables : « Le revêtement d'un cheminement
accessible présente un contraste visuel et tactile par rapport à son environnement permettant sa
détection à la canne blanche ou au pied. A défaut, le cheminement comporte sur toute sa longueur un
repère continu, tactile, pour le guidage à l'aide d'une canne, et visuellement contrasté par rapport à
son environnement pour faciliter le guidage des personnes malvoyantes. » [Article 7, Arrêté du 8 décembre
2014 fixant les dispositions prises pour l'application des articles R. 111-19-7 à R. 111-19-11 du code de la
construction et de l'habitation et de l'article 14 du décret n° 2006-555]
• CIRCULATIONS VERTICALES
La loi ELAN impose la mise en service d’un ascenseur aux normes P.M.R pour tout bâtiment de
logements collectifs comportant plus de trois étages, celui doit desservir tous les étages.
Dans le cas des logements à moins de trois étages non soumis à l’installation de l’ascenseur
PMR, il doit y avoir une rampe (cf. Tableau 9) d’accès afin de permettre d’accéder aux niveaux
comportant les parkings, les caves et/ou les locaux communs s’ils ne sont pas au R.D.C.
L’ascenseur doit aussi respecter quelques normes pour pouvoir être qualifié d’accessible P.M.R
(cf. Figure 18). « Tous les ascenseurs doivent pouvoir être utilisés par les personnes handicapées. Les
caractéristiques et la disposition des commandes extérieures et intérieures à la cabine doivent,
notamment, permettre leur repérage et leur utilisation par ces personnes. Dans les ascenseurs, des
dispositifs doivent permettre, d'une part, de s'appuyer et, d'autre part, de recevoir par des moyens
adaptés les informations liées aux mouvements de la cabine, aux étages desservis et au système
d'alarme. » [Article 6, paragraphe 6.2 de l’Arrêté du 24 décembre 2015 relatif à l'accessibilité aux personnes
handicapées des bâtiments d'habitation collectifs et des maisons individuelles lors de leur construction].
Concernant les escaliers, ils sont obligatoires. Ils doivent eux aussi répondre à des critères
d’accessibilité. Les escaliers collectifs doivent desservir tous les niveaux du bâtiment.
Afin que l’escalier soit ergonomique et agréable celui-ci doit satisfaire la loi de Blondel [A]. C’est
une équation qui permet de vérifier la cohérence entre la hauteur de marche et le giron pour que
l’utilisation de l’escalier soit le plus naturellement possible (cf. Figure 19).
Si le bâtiment ne comporte pas d’ascenseur accessible P.M.R, l’escalier se doit d’être accessible.
L’escalier accessible doit respecter les dimensions suivantes :
- Largeur3 : ≥1,20m
- Hauteur des marches : ≤ 17cm
- Giron des marches : ≥ 28cm
De plus, il doit présenter une main courante de chaque côté des marches qui commence avant
et termine après la volée des marches (située à une hauteur comprise entre 0,80 m et 1,00 m). Il est
préférable de présenter des contres-marches. Pour finir, le nez de l’escalier accessible doit être bien
voyant et ne pas présenter de débord excessif par rapport à la contre-marche (contraste visuel par
rapport au reste de l’escalier et non glissant).
L’article L142-2 mentionne le fait que les parties communes du bâtiment à usage d’habitation
collectif doivent disposer d’un système de sécurité pour prévenir le risque d’incendie et éviter la
propagation des feux locaux dans les circulations et dégagements.
Dans les bâtiments de logements collectifs, les parties communes de l’immeuble doivent
présenter les mesures de sécurité contre l’incendie qui indiquent les consignes de sécurité à respecter
en cas d’incendie afin d’éviter la propagation de celui-ci et permettre l’évacuation en toute sécurité des
personnes. [Article R142-4].
3
La largeur d’un escalier se mesure entre la main courante et un mur ou entre les deux mains courantes.
De plus, comme pour le logement les circulations du bâtiment collectifs doivent être adaptées
pour l’intervention des secours et donc l’évacuation de personnes sur un brancard (cf. Figure 20). [NF
EN 17210 (janvier 2021)].
Concernant les longueurs des circulations horizontales, elles aussi sont soumises à la
règlementation suivant leur catégorie (cf. Figure 21) du point de vue de la SSI. [Article 3, de l’arrêté du 31
janvier 1986 relatif à la protection contre l'incendie des bâtiments d'habitation]
Ainsi pour les bâtiments en générale la distance à parcourir entre la porte palière de chaque
logement et la porte de l'escalier ou l'accès à l'air libre ne doit pas dépasser quinze mètres. Mise à part
pour les bâtiments de la troisième famille A, cette distance maximale est portée à dix mètres. [Article 3
et 31, de l’arrêté du 31 janvier 1986 relatif à la protection contre l'incendie des bâtiments d'habitation]
Pour les circulations horizontales à l’air libre des bâtiments de la troisième famille B et de la
quatrième famille, la distance maximale à parcourir entre la porte de logement la plus éloignée et
l'accès à l'escalier doit être de 25 mètres. [Article 30, de l’arrêté du 31 janvier 1986 relatif à la protection
contre l'incendie des bâtiments d'habitation]
___________________________________________________
Dans ce second point nous avons mis en évidence toute la règlementation des espaces
communs d’un bâtiment de logements à respecter mais également nous avons fait le lien entre la
règlementation de ces équipements et le confort que celui-ci doit produire sur tous les occupants y
compris pour les occupants à mobilité réduite. Nous avons donc tous les éléments clefs pour
commencer à conceptualiser des logements collectifs.
Cette conceptualisation est toutefois régie par de nombreuses contraintes pour les architectes
ce qui les poussent à résoudre des agencements de plus en plus complexes. Afin de rendre l’étape de
conceptualisation plus efficace, rapide et optimale, nous avons décidé d’introduire un programme de
modélisation de conceptualisation automatique.
(L.Lepape, JB. Héronneau, M.El Krymy et C.Rasquin, 2018) Le GD peut se qualifier comme un
processus qui consiste à élaborer une base de données « modifiable » destinée à générer des solutions
suivant des comportements prédéterminés (cf. Figure 22).
C’est dans les années 90, avec la commercialisation d’ordinateurs d’une puissance suffisante et
à prix abordable, que le GD s’est développé dans le monde artistique. Concernant l’industrie, le GD est
largement appliqué à des programmes de production afin de répondre à une demande de
personnalisation, et ainsi se détacher de la production de masse dû à l’uniformisation de la production
industrielle grâce aux imprimantes 3D. Concernant le domaine de la construction, des groupes comme
Autodesk ont développé des outils afin d’intégrer le GD dans la conception architecturale, le design et
l’optimisation des réseaux de fluide et d’électronique.
Le but de notre recherche est donc d’intégrer cette arborescence comme outil de travail, de la
paramétrer afin de produire de manière automatique des plans et des solutions d’agencement de
logements. Ainsi le logiciel pourra prendre en charge la conception et laisser au designer le choix de la
décision afin d’opter pour la solution la plus adaptée et modifier, selon les besoins, les paramètres de
la proposition.
C’est une définition assez claire qui montre les objectifs du GD dans l’optimisation des
performances de conception. Il place ainsi la réflexion en amont pour le cadre du projet et non une
recherche manuelle à « tâtons » par « dessin ». Il permet ainsi de fournir aux concepteurs une
exploration rapide des solutions et de donner une nouvelle dimension au projet. Une conception
manuelle ne parviendrait pas à de tels résultats dans les mêmes délais.
Le processus du GD peut être représenté par le schéma ci-dessous (cf. Figure 23).
Le processus de GD est lié à une maquette numérique. Une maquette numérique est un
« modèle de bâtiment » composé d’un ensemble d’objets. Ces objets sont définis par des
caractéristiques techniques, économiques, comportementales envers d’autres objets… et sont donc
porteurs des données qui vont composer la maquette et le projet. C’est donc grâce à la définition de
ces objets et de leurs caractéristiques que nous pourrons donner « une intelligence » à notre
programme et à notre maquette. La maquette numérique est, quant à elle, produite grâce à des
logiciels de conception (Revit, Tekla, ArchiCAD…). Elle pourra être utilisée dans d’autres logiciels pour
des calculs, du dimensionnement, de la visualisation 3D, ou même de la planification.
(HAMIDAVI, 2020) Le BIM est, de nos jours, un outil utile à l’ingénierie et à l’architecture. En effet,
l’utilisation de cette maquette numérique et sa diffusion au sein de toute l’entité permet la
collaboration des disciplines en évitant les problèmes de communication entre les collaborateurs afin
d’avoir une maquette commune, d’éviter la perte d’informations tout comme les problèmes entre les
différentes versions mais surtout cette maquette va limiter l’augmentation des coûts et le manque de
qualité du produit livré.
Le BIM peut aussi s’appliquer dans l’étape de synthèse car, suite à la juxtaposition des
différentes maquettes « métier » en une « master maquette » ou une maquette commune, il
permettra de réaliser une superposition précise, rapide afin de voir les éventuelles interactions dans le
projet et donc d’anticiper et de prévenir les différents acteurs dans les plus brefs délais.
Le processus de la conception se déroule en 6 étapes majeures que nous allons voir par la suite.
On peut catégoriser les étapes du GD en trois parties : /define/, /run/, et /result/.
Quant aux parties /run/ (exécuter) et /result/ (résultat), c’est à l’ordinateur d’intervenir et de
proposer les solutions adéquates aux données inscrites.
Pour finir, la main sur l’affinement du programme sera prise en charge non pas par la machine
mais par l’Humain en fonction des solutions à proposer et du choix à retenir.
Dans cette première étape, le concepteur et le client doivent définir le projet. Ils vont élaborer
le cahier des charges et c’est dans cette étape que le client va expliquer ce qu’il souhaite ou pas avoir.
Au cours de cette étape, le concepteur et le client vont devoir hiérarchiser, ensemble, les
paramètres et ainsi mettre en valeur les éléments que le client préfère privilégier par rapport à d’autres
(exemple : un degré d’importance plus fort sur l’exposition du salon, un degré de moindre importance
sur un logement sans couloirs).
Une fois la définition générale du programme faite, on doit entrer dans l’algorithme les
exigences et les contraintes du projet. On cherche donc les limites des objets, leurs formes, leurs tailles
afin de créer une liste de données pour ce projet. Les données collectées doivent pouvoir être prises
en compte par une intelligence artificielle et donc doivent pouvoir être calculables.
On donne une série de règles, d’instructions afin d’identifier le cadre du projet pour réaliser la
conception de celui-ci. Avec un algorithme de génération logique et claire il y aura plus de chances que
le programme aboutisse à des solutions convenables. (cf. III.4.1.a. Phase de définition, p.37)
Le but de cette phase est de complexifier le niveau de solutions de l’algorithme. C’est donc,
dans cette phase, que le concepteur va mettre en place les préférences du client suivant les critères de
celui-ci et leur accorder un coefficient plus ou moins important.
On aura ainsi des courbes ou diagramme de critères d’évaluation. Dans l’exemple ci-dessous
du projet ALKMAAR HOUSING développé par le logiciel néerlandais The Living, on peut remarquer que
les critères d’évaluations sont : L’ensoleillement des logements, la vue depuis les logements, le
bénéfice économique, le prix du projet, le programme, la taille des espaces extérieurs et la variété de
l‘environnement (cf. Figure 24).
FIGURE 24. EXEMPLES DE COURBE/DIAGRAMME D'EVALUATION DANS LE PROJET ALKMAAR HOUSING COMMISSION
Afin d’imager les parties /run/ et /result/ de la conception, on va s’appuyer sur un exemple de
génération de fenêtre pour une future maison. On utilise donc un programme de GD afin de choisir
quelle fenêtre correspond le mieux aux besoins de projet. Dans cet exemple on cherche à générer une
fenêtre pour un emploi dans une maison, on cherche à ce qu’elle ait : une surface vitrée nécessaire à
avoir une vue sur l’extérieur et qu’elle permette un certain niveau de protection face au soleil.
On génère ainsi les premiers modèles grâce au programme réalisé en amont. (cf. Figure 25)
Pour finir, le concepteur va s’appuyer sur les solutions proposées afin d’affiner les calculs et
permettre ainsi au programme de proposer des solutions qui correspondent au mieux aux demandes
jusqu’à la solution finale de l’algorithme. L’algorithme se sert des résultats précédents comme nouvelle
entrée pour la prochaine itération, ainsi il va apprendre des résultats précédents (cf. Figure 28).
FIGURE 29. CHOIX DEFINITIF DU MODELE DE FENETRE PAR LE CONCEPTEUR ET INTEGRATION DANS LE PROJET
On peut citer par exemple Generative Components un plugin4 pour le logiciel OpenBuildings
Designer de la société Bentley Systems. Generative Components est une plateforme de modélisation
utilisée par les architectes et les ingénieurs afin d’automatiser et d’accélérer leur processus de
recherche et conception. Il permet aux utilisateurs de paramétrer leur projet afin d’améliorer chaque
itération. Les différents scénarios sont proposés suivant une logique de réflexions préalablement
choisie par les concepteurs et traduits ainsi les liens logiques et contrainte en conception explicite et
graphique. G.Components est utilisé par de nombreuses entreprises de design, c’est un outil de
conception générative apprécié des architectes et ingénieurs du fait qu’il résulte d’une combinaison de
logique et d’intuition.
4
Plugin : « Les plugins sont de petits programmes complémentaires qui ajoutent des fonctions aux
applications Web et programmes de bureau. »
Grasshopper est une solution d’exécution d’algorithme visuelle liée au logiciel de conception
Rhino. L’interface de Grasshopper présente le script (les liens logiques, les contraintes, les données…)
sous la forme de blocs et sont interconnectés les uns aux autres par des liens logiques (cf. Figure 30).
Comme nous pouvons voir dans l’exemple ci-dessous de la génération d’un cylindre (cf. Figure
31), on commence par l’entrée des données du projet (cf. Figure 31 : ronds jaunes) chaque bloc possède
ainsi des données d’entrée et produits des variables de sorties (cf. Figure 31 : les cases vertes et rouges
respectivement). C’est un système simple, visuel et facile à manipuler.
Le point fort de cette plateforme est qu’elle est compatible avec de nombreux logiciels ainsi
elle peut exécuter tout types de fichiers modélisés sur ArchiCAD, Tekla ou Revit par exemple. Par la
suite, elle peut les reconvertir en IFC, compatibles sur ces types de plateforme. Grâce à cette extension
la génération de modèle peut produire des formes et volumes complexes (cf. Figure 32 et Figure 33).
Dans ce chapitre, nous avons pu voir les étapes majeures du processus de GD (cf. Figure 34),
nous pouvons dorénavant nous intéresser aux exemples d’utilisation du GD ainsi qu’aux données que
nous allons devoir collecter pour notre projet.
4. Application du GD
4.1. Exemple de GD pour MaRs Innovation District of Toronto [PNW, 2023], [GDP, 2021]
L’entreprise Autodesk a fait appel à « The Living » pour construire les nouveaux bureaux
d’Autodesk au sein du MaRS Innovation District à Toronto. Cette entreprise est spécialisée dans le GD ;
son fondateur et directeur est David Benjamin.
Nous allons voir ensemble comment le GD a été mis en place pour la conception de ces
nouveaux bureaux.
Pour commencer, la contrainte principale était la limite géométrique du projet (cf. Figure 35).
En effet, afin de construire leur bureau, Autodesk disposait de trois étages dans le nouveau bâtiment.
FIGURE 35. SCHEMA DES BUREAUX AUTODESK AU SEIN DU MARS INNOVATION DISTRICT
Ils ont défini par la suite les contraintes et limites du projet. On définit les contraintes existantes
(par exemple ici les poteaux), ainsi que les espaces qui sont alloués au programme (cf. Figure 37).
Les concepteurs ont décidé de départager les quartiers de travail afin de limiter le nombre de
collaborateurs par surface (cf. Figure 38).
FIGURE 38. DEFINITION DES DIFFERENTS ESPACES AVEC LEURS CONTRAINTES PROPRES
La définition du programme et les caractéristiques des composants étant collectées, ils ont pu
définir les critères d’évaluation du projet suivant les informations données par les employées et les
gestionnaires sur leur mode de travail. Les critères choisis afin d’avoir de bons bureaux sont :
- l’agencement des espaces entre eux afin de minimiser les distances entre les collaborateurs. (cf.
Figure 39, [1] – Les traits bleus représentent les trajets entre différents collaborateurs, plus il est
foncé plus le trajet est long)
- l’espace de travail entre chaque collaborateur et équipe afin de garantir un confort de travail
maximum (confort lumineux et acoustique). (cf. Figure 39, [2] – les petits points représentent les
bons espaces de travail)
- l’environnement de travail afin de favoriser l’usage des espaces communs à travers les
déplacements des collaborateurs. (cf. Figure 39, [3] – l’empreinte bleue représente l’espace
commun le plus ou moins emprunté)
- la productivité afin de minimiser les distractions auditives et visuelles entre chaque bureau (cf.
Figure 39, [4])
- la lumière afin d’optimiser la lumière naturelle dans les bureaux. (cf. Figure 39, [5] – on peut voir la
présence de lumière naturelle suivant la localisation, du plus au moins illuminée : du rouge au
bleu)
- la vue sur l’extérieur afin de favoriser la vue des bureaux sur l’extérieur. (cf. Figure 39, [6] – les traits
blancs représentent le champ de vision des collaborateurs depuis leur bureau)
[1] [2]
[3] [4]
[5] [6]
FIGURE 39. CRITERES D’EVALUATION DES BUREAUX D’AUTODESK
Suite à la définition du projet, ils ont exécuté le programme. Ils ont commencé par créer des
alternatives géométriques qui placent les différents espaces demandés dans les surfaces allouées en
prenant en compte les contraintes existantes (cf. Figure 40).
Le programme va par la suite évaluer chaque proposition suivant les 6 critères d’évaluation
définis (cf. Figure 41 et Figure 42).
Pour créer ce centre de recherches, des objectifs et des contraintes de haut niveau ont été
établis. On remarque que deux des critères d’évaluation (l’agencement des espaces et la répartition
entre eux) du programme sont analysés sur la base de calculs sur l’expérience et le ressenti humain.
Notons que ces critères sont souvent négligés ou simplifiés dans la conception manuelle des bureaux.
Le GD permet ainsi de prendre en compte des objectifs complexes.
C’est grâce aux pouvoirs du calcul et aux différentes itérations que le design le plus approprié
a été identifié à travers des milliers d’alternatives possibles.
Pour finir cette partie bibliographique, nous pouvons à présent réaliser une première liste de
règles que l’on doit entrer dans notre programme afin de réaliser des logements collectifs.
Pour conclure, dans notre cas, le GD s’applique parfaitement au sein des bureaux d’étude et de
conception architecturale des bâtiments.
En effet, le champ des contraintes est de plus en plus sévère, en raison principalement de la
règlementation, du marché de la concurrence, de la demande de performances, des coûts de
production mais surtout en raison du souhait de réduire les délais de production. Les ingénieurs se
retrouvent dans l’obligation de trouver des solutions dans des environnements aux objectifs de plus en
plus complexes.
Grâce à la puissance des calculs des ordinateurs et à la réflexion humaine qui forment le
Generative Design, la phase de conception se simplifie et peut permettre dans le cadre de projets à
plusieurs objectifs et contraintes de haut niveau leur réalisation.
Grâce à ce process, « le G.D », notre rôle se transforme et évolue. Il tend donc à changer, il ne
s’agira plus de se concentrer sur la technique de réalisation du projet mais de comment le réaliser, le
définir en utilisant une chaîne de valeur afin de trouver un résultat parfait grâce au GD.
Pour finir, la prise de décision sera la finalité du travail de l’ingénieur afin d’optimiser au
maximum l’outil de GD. L’humain a donc un grand rôle à jouer définir les limites du projet afin que les
solutions de conception répondent aux mieux aux besoins.
Par la suite, l’objectif est d’enrichir cette recherche bibliographique en développant des outils
permettant l'analyse des plans de bâtiments et à proposer des solutions d'optimisation. L'objectif à
long terme étant d'intégrer la modélisation automatique des bâtiments résidentiels et l'optimisation
des projets en impliquant les technologies de gestion de données (GD). Ce processus vise à garantir le
respect des réglementations, à améliorer la qualité de vie des occupants et à maximiser le rendement
financier pour les promoteurs.
Ensuite, nous allons mettre en place la méthodologie à effectuer face à une demande
d’optimisation et comment répondre efficacement à la demande manuellement, dans un premier
temps, avant de pouvoir automatiser le processus dans un dernier chapitre.
La première étape de la mise en place d’un processus est la définition du cadre et de l’objectif
de notre outil. Cette réflexion est importante pour plusieurs raisons. Dans un premier temps,
entreprendre une préparation en amont permet une meilleure analyse et anticipation des besoins
et/ou des outils à mettre en place. Cela permet également d'identifier les parties de la recherche qui
pourraient être plus longues ou complexes, afin d'organiser au mieux ces recherches et prendre des
mesures pour résoudre ces difficultés. En second lieu, l’objectif de ce mémoire est de préparer et de
poser les bases solides d’un futur outil d'optimisation qui sera ensuite utilisé par plusieurs personnes.
Il est donc essentiel de définir chaque étape de manière à faciliter la compréhension des objectifs
communs le plus clairement possible.
Nous allons nous intéresser aux différentes questions : Que veut dire optimiser ? Qu’est-ce
qu’on peut optimiser ? Et dans quel but ?
Le concept d’optimisation peut avoir plusieurs sens, le Larousse donne la définition suivante : «
Donner à quelque chose, à une machine, à une entreprise, etc., le rendement optimal en créant les
conditions les plus favorables ou en en tirant le meilleur parti possible. »
1. Étude règlementaire
FIGURE 45. BASE DE DONNEES CONTENANT TOUTES LES FICHES REGLEMENTAIRES CONCERNANT LES LOGEMENTS ET LES IMPACTS
DIRECTS SUR LA CONCEPTION DE CELUI-CI
Cette étude règlementaire et sa conversion en fiche technique fournissent une base solide
pour la prochaine étape de l'analyse des plans. Elles permettent de comprendre certaines contraintes
et de les mettre en évidence si elles ne sont pas respectées dans certains projets. Cela offre une
meilleure compréhension des exigences réglementaires et permet de mettre en avant les points
critiques nécessitant des ajustements ou des améliorations.
2. ‘’Human learning’’5
Ensuite, une analyse des plans de bâtiments résidentiels a été réalisée afin de dresser un état
des lieux des pratiques actuelles en matière de conception de logements. L'objectif de cette démarche
est de prendre connaissance des approches couramment utilisées pour la conception de logements.
Pour cette analyse de plans, un outil interne capable d'effectuer automatiquement des
analyses quantitatives des plans en 2D a été utilisé. Cet outil utilise une méthode de reconnaissance
des polygones et les traite afin d’extraire diverses informations à partir de ces données (cf. Figure 46).
FIGURE 46. EXEMPLE DE RECONNAISSANCE DE POLYGONES ET DE LA CONVERSION DES DONNEES EN B.D.D EXCEL
5
Expression adaptée de Machine Learning : « domaine scientifique, et plus particulièrement une sous-catégorie
de l’intelligence artificielle. Elle consiste à laisser des algorithmes découvrir des ‘’patterns’’, à savoir des motifs
récurrents, dans les ensembles de données (chiffres, mots, images, statistiques...). En décelant les patterns dans
ces données, les algorithmes apprennent et améliorent leurs performances dans l’exécution d’une tâche
spécifique. »
Grâce à ces bases de données, une table de données pour l'ensemble des projets a été
élaborée, permettant ainsi de créer des tableaux de valeurs types et des limites pour chaque élément
essentiel dans les projets de logements (superficie des pièces, nombre de gaines techniques par
logement en fonction du nombre de pièces humides, proportion des espaces communs par rapport à
la surface habitable, etc.) (cf. Tableau 10). Cette approche permet d'établir des références et des
critères pour une conception optimale des logements, en s'appuyant sur une analyse approfondie des
données recueillies.
T1 T2 T3 T4 T5
Thème Vmin Vmoy Vmax Vmin Vmoy Vmax Vmin Vmoy Vmax Vmin Vmoy Vmax Vmin Vmoy Vmax
RATIO SHAB/SDP
SDP (m²) #REF! 30,66 #REF! 42,32 46,38 71,73 55,40 66,49 71,73 77,58 89,17 101,46 108,21 108,21 108,21
par étage en
la typologie
fonction de
Répartition
SHAB (m²) 29,19 33,28 36,95 40,54 44,15 66,34 58,38 64,32 69,38 81,68 85,38 90,89 0,00 0,00
%SFD / SHAB 51% 71% 76% 89%
%Surface vitrée / SHAB 17% 0% 0% 17% 0% 17% 0% 17% 0% 17% 0%
Surface de vie commune
pièces par typologies sivant
Répartition surfacique des
(Living room, kitchen…) (m²) 12,29 20,85 0,00 19,07 22,72 32,49 21,33 26,28 32,48 25,53 32,39 35,30 31,17 31,17 31,17
Nb de pièce vie commune 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 2 1 1 2
projets analysés
Surface de nuit (Bedroom) - - - 11,15 11,97 13,64 18,97 22,12 26,69 28,94 32,99 40,92 45,83 45,83 45,83
Nb de pièces de nuit - - - 1 1 1 2 2 2 3 3 3 4 4 4
Surface salle d'eau/WC (m²) 3,67 4,98 5,73 4,16 5,72 7,04 4,32 6,48 7,71 4,48 9,44 13,73 12,25 12,25 12,25
Nb de salle d'eau dont WC 1 1 1 1 2 1 2 3 2 3 3 2 3 4
Surface dégagement (m²) 2,57 3,45 0,00 0,00 4,01 10,36 3,54 8,39 10,65 5,32 9,42 14,29 14,26 14,26 14,26
Surface de placard (m²) 0,40 0,66 1,93 0,40 0,92 2,50 0,60 1,38 2,63 0,62 2,15 8,49 0,67 0,67 0,67
Surface de GT (m²) 0,17 0,46 1,04 0,40 0,92 2,50 0,41 0,73 2,13 0,40 0,98 1,59 0,58 0,58 0,58
%Surf.GT/SHAB 1% 2% 1% 1%
Ratio
%Surf.circulation/SHAB 10% 9% 13% 11%
logement
%Surf.Placard/SHAB 2% 2% 2% 3%
TABLEAU 10. TABLE DE DONNEES DES VALEURS TYPES ET DES LIMITES EN FONCTION DES TYPOLOGIES ET DES CATEGORIES D'ELEMENTS
Dans la figure ci-dessous (cf. Figure 47), on remarque que les appartements (en bleu clair) sont
implantés autour d’une circulation centrale (en orange) qui est desservie par les circulations verticales
(en violet). Ils possèdent tous un linéaire de façade extérieur en fonction de leur surface. En effet, celui-
ci dépend du nombre de pièce de vie du logement et donc de son besoin en ouvertures sur façade.
Nous savons maintenant comment les cellules6 sont représentées géographiquement au sein
d’un niveau, mais comment leurs emplacements sont-ils déterminés ?
Ci-dessous (cf. Figure 48), on peut remarquer le nombre de façade alloué à une typologie en
fonction de la forme du bâtiment. Par exemple pour un bâtiment de type ‘’L’’ ((A) - à gauche), on
remarque que les appartements situés au milieu de la longueur du bâtiment, avec donc une seule
façade ((1) – zone orange), sont généralement des T1 ou T2 sur les projets étudiés. Alors que pour les
bâtiments en forme de ‘’barre’’ ou de ‘’I’’ ((B) – à droite) il y a de forte de chance que les logements
traversants ayant 3 expositions différentes soient des T3 ou T4 ((7) – zones orange).
(A) (B)
T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4
NB 13 18 24 5 60 NB 4 24 38 8 74
(1) (5)
1 facade 1 facade
T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4
NB 11 17 28 NB 4 21 15 40
(2) (6)
2 facades 2 facades
T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4
NB 1 2 3 NB 3 23 4 30
(3) (7)
2 facades 3 facades
T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4
NB 2 10 3 15 NB 4 4
(4)
3 facades
T1 T2 T3 T4
NB 12 2 14
FIGURE 48. REPARTITION DES TYPOLOGIES EN FONCTION DE LA FORME DU BATIMENT ET DU NOMBRE DE FACES DU LOGEMENT
6
Cellule : Se dit d’un logement dans un bâtiments de logements – compartiment / section
De plus, nous avons observé des configurations efficaces lors de l’élévation des niveaux telles
que la superposition de deux logements de type T2 et un logement de type T1, avec deux logements
de type T3 au niveau supérieur.
FIGURE 49. EXEMPLE DE SUPPERPOSITION DE TYPOLOGIE SUR UNE SURFACE EGALE A DES NIVEAUX DIFERENTS AFIN D'ALIGNER LA
STRUCTURE ET LES GAINES TECHNIQUES
En revanche, il a été observé des "faux pas" à éviter, tels que la création d’espaces
inexploitables (cf. Figure 50). Ces observations serviront de références pour l'optimisation future de
l'outil afin de favoriser des conceptions plus efficaces et fonctionnelles des logements collectifs.
FIGURE 50. EXEMPLE DE "FAUX PAS" À LA SUITE DU RETRAIT DU NIVEAU SUPERIEUR CREANT DES ESPACES INEXPLOITABLES
Dans l'exemple mentionné ci-dessus (cf. Figure 50), on peut observer qu'il y a une surface
inexploitable due au retrait de la structure au dernier niveau. L'impact de ce retrait n'a pas été
correctement pris en compte, ce qui aurait pu conduire à des actions visant à rendre le logement plus
efficace. Il aurait été possible d'explorer des solutions alternatives pour maximiser l'utilisation de cet
espace, par exemple en intégrant des espaces de rangement, des zones utilitaires ou en réaménageant
la disposition des pièces. Cela met en évidence l'importance de considérer tous les aspects de la
conception afin d'optimiser l'efficacité et la fonctionnalité des logements collectifs.
L'analyse des plans a aussi permis de constater comment les espaces techniques sont pris en
compte à différentes phases de la conception et comment ils sont pré-dimensionnés pour les bureaux
d'études fluides. Ces espaces sont aux cœurs du sujet dans la rentabilité d'un projet, car ce sont des
espaces considérés comme "perdus" du point de vue commercial, construits par nécessité mais non
valorisables. Il est donc essentiel de se pencher sur la question de ces locaux et de ne pas les sous-
dimensionner afin de ne pas risquer de concevoir un projet non viable. Cependant, il est également
important de ne pas les surdimensionner, afin d'optimiser les espaces qui pourraient potentiellement
être convertis en surface habitable (SHAB) ou en espaces communs valorisables. Ainsi, trouver le juste
équilibre dans le dimensionnement de ces espaces techniques est crucial pour la viabilité et
l'optimisation globale d'un projet.
Dans ces espaces nécessaires mais non-valorisables en SHAB, il y a par exemple les gaines
techniques. Ci-dessous (cf. Tableau 11), un exemple d’étude du nombre de gaines technique (GT) et
du nombre de pièces humides dans les différents logements d’un projet. On remarque que certains
possèdent un trop grand nombre de G.T par rapport à leur besoin (cf. Tableau 11 : les lignes jaunes
mettent en avant les logements dont la différence entre le nombre de GT et le nombre de pièces
humides est supérieure à 1, les cases rouges, synonymes de surdimensionnement).
TABLEAU 11. ANALYSE DES GAINES TECHNIQUES PAR RAPPORT AUX NOMBRES DE PIECES HUMIDES SUR UN PROJET SITUE A LA SEYNE-
SUR-MER
Grâce à l'analyse des plans, il a été possible de mettre en évidence les différentes échelles de
notre bâtiment et les différentes perspectives à prendre en compte pour approfondir notre analyse. En
effet, nous pouvons examiner les ratios à l'échelle du projet, du bâtiment, du niveau, du logement,
voire de la pièce. Nous pouvons également observer que plus notre champ d'action s'étend à une
grande échelle, plus les modifications auront un impact sur les projets. Afin de comprendre jusqu'où
l'optimisation d'un projet peut être poussée, il est essentiel d'échanger avec les porteurs de projets de
logements afin de définir notre périmètre d'action. Ces discussions nous permettront de mieux cerner
les limites et les contraintes auxquelles nous devons nous conformer pour garantir la faisabilité et la
viabilité des projets.
Dans le but de mieux cerner le contexte et les enjeux liés à la conception de logements, une
campagne d'interviews a été menée pour échanger avec des professionnels qui évoluent dans ce
domaine. Ainsi, j'ai eu l'opportunité de discuter avec les personnes suivantes :
Ces interviews ont permis de mieux comprendre les besoins actuels des acteurs en termes
d'accompagnement à la conception, en vue d'optimiser les plans et de conforter certaines "bonnes
pratiques" misent en évidence lors de l'analyse des plans. Par exemple, confirmer l'importance de la
reproduction des étages courants (cf. Figure 51), que ce soit du point de vue structurel avec le plombage
des éléments porteurs, l'alignement des gaines techniques, le gain de temps d'étude ou la facilité de
mise en œuvre des travaux grâce à la répétition.
R+1 R+2
R+3
Ces échanges ont permis de conclure l’étude de contexte. En effet, l'analyse des données, de
la réglementation et les connaissances des professionnels ont abouti à la création d'une base de
données regroupant toutes ces informations pour aider à la conception et à la génération de plans de
logements. Cela a également contribué à enrichir la table des valeurs types (cf. Tableau 10), des
éléments essentiels pour le développement de l'outil.
L’outil a pour vocation d’être de l’aide à la conception destiné à tous les professionnels, il est
important de comprendre les attentes et les défis de chacun afin de trouver une solution qui réponde
aux besoins actuels de ces acteurs. Étant conscients des inquiétudes des architectes, quant à la
possibilité de voir leurs expertises réduites ou dépassées, il est important de travailler en étroite
collaboration avec eux, afin d'apprendre de leur savoir et d'associer notre expertise à la leur, afin de
produire un travail complémentaire. L'objectif de l'outil n'est pas de remplacer leur travail, mais plutôt
d'ouvrir la réflexion à différentes propositions et de challenger ces propositions les unes par rapport
aux autres, afin d'en extraire la solution la plus adaptée aux projets.
Grâce à cette veille technique nous avons pu définir les caractéristiques du logement optimisé
ainsi que les principaux axes que nous allons chercher à optimiser (cf. Figure 52). De plus, nous avons
vu les différents éléments pouvant être optimisés selon l’impact d’optimisation souhaitée (cf. Figure
53), dans le but d’avoir des logements qui respectent la règlementation en procurant un usage adéquat
aux acquéreurs tout en maximisant le rendement financier pour les constructeurs.
Pour optimiser un projet, il est essentiel de commencer par analyser des plans fournis. Cette
étape préliminaire s'avère indispensable pour s'approprier ces plans, appréhender les intentions de
conception, dresser un bilan de la situation actuelle et repérer les éléments susceptibles
d'amélioration. Cette analyse est donc primordiale pour apporter une comparaison et mettre en
évidence la valeur ajoutée de notre intervention.
1. Processus
Le chapitre précédent (cf. PARTIE 2 : I. qu’est-ce qu’un bâtiment de logement optimisé, p.45) a établi
le contexte et délimité la portée de nos actions. Nous allons ainsi élaborer une méthodologie pour une
utilisation adéquate d'un outil d’aide à la conception, en alignement avec les besoins des clients. Cette
approche vise à préparer l’utilisation de l'outil et à définir son cadre d'application, plutôt qu'à détailler
sa méthodologie interne.
Lors de l’étude du contexte et de la réalisation des entretiens (cf. PARTIE 2 : I.3. Les entretiens avec
des professionnels, p.52), nous avons constaté que de nombreux promoteurs immobiliers rencontrent
des difficultés à atteindre certains niveaux de rendements spécifiques, dont certains sont nécessaires
pour assurer la rentabilité de leurs projets. Par exemple, un des critères au cœur du sujet est le rapport
entre la surface habitable (SHAB) et la surface de plancher (SDP), qui compare la surface réellement
construite avec la surface « commerciale » (cf. Figure 54).
Après avoir relevé les difficultés rencontrées dans la conception des bâtiments résidentiels,
plusieurs échelles d'intervention ont été identifiées dans le but d’optimiser et d’améliorer les plans (cf.
Figure 53). Il est crucial d'employer l'outil en collaboration avec le client, qui partagera ses objectifs et
ce qu'il souhaite optimiser (cf. Figure 55). En effet, le champ d’action possible est vaste et dépend des
priorités qu'il souhaite mettre en avant, par exemple le confort d'utilisation ou bien les rendements
d'espace. En conséquence, les mesures à envisager ne seront pas les mêmes. De ce fait, il est important
de définir clairement ce périmètre d'action et de fixer les limites de l’optimisation.
FIGURE 55. REPRESENTATION DES RATIOS QUE L’ON PEUT OPTIMISER DANS UN PROJET
On peut donc regrouper les futures actions d’optimisation en 3 catégories (cf. Figure 55) :
FIGURE 55. LES DIFFERENTES CATEGORIES D’OPTIMISATIONS SUIVANT LEURS IMPACTS SUR LE PROJET
La portée d'action définie par le client dépend forcément de la phase à laquelle nous
intervenons sur un projet. En phase PC, il sera plus aisé de modifier l'esthétique du bâtiment, alors que
cela deviendra impossible après le dépôt du PC.
Maintenant que les limites d'actions sont définies, il est temps d'explorer les différentes
possibilités d'optimisation. Nous allons examiner en détail comment améliorer les plans et les
performances d’un projet. Cela comprendra l'identification des zones propices à des améliorations, la
recherche de solutions alternatives pour maximiser l'utilisation de l'espace disponible, l'optimisation
des flux et des fonctionnalités, ainsi que l'intégration de critères de durabilité et d'efficacité
énergétique. À l'aide d'outils et de méthodes appropriés, des recommandations pourront être
proposées afin d’optimiser l'ensemble du projet et atteindre les objectifs établis.
Afin d'initier le processus d'optimisation, il est important d’identifier les zones d’interventions
pour y apporter des améliorations. À cet effet, un système de notation des projets de logement a été
mis en place suite à l’analyse de nombreux plans et de la création d’un tableau de valeurs types
intégrant la réglementation (cf. Partie 2 : I. Qqu’est-ce qu’un bâtiment de logement optimisé p.45). Ce
système de notation prend en compte différents critères qui couvrent les différentes échelles
d'évaluations :
TABLEAU 12. SEUILS D'EVALUATIONS DES LOGEMENTS DE TYPE T1 SUIVANT LES DIFFERENTS CRITERES
Tableau 12 : Dans ce tableau, il y a sur la première colonne les différents critères. Dans une première
partie, nous avons les « évaluateurs » qui sont des critères qui servent à évaluer le logement pour
savoir s’il correspond à sa typologie, s’il n’est pas sous ou surdimensionné. Dans cet exemple de
tableau, il y a les bornes correspondant aux T1. Chaque critère est échelonné en 10 bornes maximum,
plus les valeurs s’éloignent de la valeur « 0 », plus le logement ne correspond pas à sa catégorie.
Dans la deuxième partie, il y a des critères « BONUS ». Ils ne sont pas directement liés aux rendements
financiers d’un logement ou à sa catégorie mais ils permettent d’évaluer un logement sur sa qualité
d’usage ce qui bonifie le logement. Ils permettent donc d’adoucir la note relative des « évaluateurs ».
Ce tableau est décliné pour chaque typologie (T2, T3, T4 et T5).
GRILLE LOGI'score 5% 15% 25% 35% 45% 55% 65% 75% 85% 95% Point Rangem Point Point Point Nombre de points POINT
Typo SHAB Lettre
Code logement 5 4 3 2 1 0 0 1 2 3 4 5 attribué ent/per 0 1 2 3 4 5 BONUS attribué BONUS recalculé VIGILENCE
AB-R+1-A00 T4 85,07 65,85 69,75 74,35 75,74 81,23 82,19 84,06 85,84 88,67 94,16 2 0,74 0,10 0,42 0,51 0,70 1,09 4 16 12 8 C 2
AB-R+1-A01 T3 60,9 52,96 60,2 61,34 62,31 63,12 64,04 64,46 64,83 66,04 68,5 3 0,58 0,10 0,42 0,48 0,56 0,91 4 26 9 18 D 3
AB-R+1-A02 T2 44,48 36,32 40,8 42,46 43,99 44,32 44,67 45,19 45,76 47,36 51,02 0 0,00 0,10 0,27 0,32 0,51 0,82 0 23 4 19 D 2
AB-R+1-A03 T2 45,67 36,32 40,8 42,46 43,99 44,32 44,67 45,19 45,76 47,36 51,02 2 0,21 0,10 0,27 0,32 0,51 0,82 1 15 7 8 C 1
AB-R+1-A04 T2 45,78 36,32 40,8 42,46 43,99 44,32 44,67 45,19 45,76 47,36 51,02 3 0,21 0,10 0,27 0,32 0,51 0,82 1 18 7 11 C 1
AB-R+1-A05 T4 83,62 65,85 69,75 74,35 75,74 81,23 82,19 84,06 85,84 88,67 94,16 1 0,46 0,10 0,42 0,51 0,70 1,09 2 16 7 9 C 1
AB-R+1-A06 T3 66 52,96 60,2 61,34 62,31 63,12 64,04 64,46 64,83 66,04 68,5 3 0,26 0,10 0,42 0,48 0,56 0,91 1 23 6 17 C 1
AB-R+1-A07 T2 43,43 36,32 40,8 42,46 43,99 44,32 44,67 45,19 45,76 47,36 51,02 2 0,00 0,10 0,27 0,32 0,51 0,82 0 24 2 22 D 2
AB-R+1-A08 T3 58,37 52,96 60,2 61,34 62,31 63,12 64,04 64,46 64,83 66,04 68,5 4 0,34 0,10 0,42 0,48 0,56 0,91 1 20 4 16 C 0
AB-R+1-A09 T2 44,03 36,32 40,8 42,46 43,99 44,32 44,67 45,19 45,76 47,36 51,02 1 0,24 0,10 0,27 0,32 0,51 0,82 1 8 3 5 B 0
AB-R+1-A10 T3 57,17 52,96 60,2 61,34 62,31 63,12 64,04 64,46 64,83 66,04 68,5 4 0,41 0,10 0,42 0,48 0,56 0,91 1 22 5 17 C 2
AB-R+1-A11 T2 41,15 36,32 40,8 42,46 43,99 44,32 44,67 45,19 45,76 47,36 51,02 3 0,21 0,10 0,27 0,32 0,51 0,82 1 23 3 20 D 1
AB-R+1-A12 T2 45,13 36,32 40,8 42,46 43,99 44,32 44,67 45,19 45,76 47,36 51,02 1 0,21 0,10 0,27 0,32 0,51 0,82 1 10 3 7 B 0
AB-R+1-A13 T3 65 52,96 60,2 61,34 62,31 63,12 64,04 64,46 64,83 66,04 68,5 3 0,58 0,10 0,42 0,48 0,56 0,91 4 21 6 15 C 0
AB-R+2-A00 T2 32,78 36,32 40,8 42,46 43,99 44,32 44,67 45,19 45,76 47,36 51,02 5 0,17 0,10 0,27 0,32 0,51 0,82 1 24 4 20 D 3
AB-R+2-A01 T4 63,8 65,85 69,75 74,35 75,74 81,23 82,19 84,06 85,84 88,67 94,16 5 0,26 0,10 0,42 0,51 0,70 1,09 1 18 10 8 C 2
TABLEAU 13. EVALUATION DE LA SHAB ET DE LA PRESENCE DE RANGEMENT DANS DES LOGEMENTS D'UN PROJET SITUE EN BRETAGNE
Tableau 13 : Grâce au tableau précédent (cf. Tableau 12), les logements peuvent-être évalués. Ainsi,
chaque critère est examiné et selon sa valeur, une note est attribuée entre 0 et 5 pour les points
évaluateurs (0 étant la meilleure note et 5 étant la plus basse) et entre 0 et 5 pour les points BONUS
(0 étant sans bonus et 5 étant le maximum de point BONUS). Pour avoir la note finale d’un logement,
on applique la formule suivante (cf. [B]) :
À la suite de cette formule, la note peut s’étendre de -21 à 35 points pour l’enveloppe et la
structure du logement ‘’LOGI’score’’ et de -8 à 35, points pour l’analyse de la répartition spatiale
’’AMENA’score’’. Les notes sont ensuite associées à une lettre qui est visuellement plus appréciable
pour faciliter la comparaison des logements (cf. Tableau 14 & Tableau 15).
LOGISCORE
A B C D E Score Lettre
≤0 1 ≤ et ≤ 7 8 ≤ et ≤ 17 18 ≤ et ≤ 26 27 ≤ 12 C
AMENASCORE
A B C D E Score Lettre
≤0 1 ≤ et ≤ 7 8 ≤ et ≤ 17 18 ≤ et ≤ 27 28 ≤ 11 C
- Niveau : Évaluation des différents niveaux du bâtiment, avec des critères tels que la disposition
des logements et l'optimisation des circulations.
Tableau 16 : Dans ce tableau, il y une séparation entre les niveaux courants et les niveaux
comportant des entrées piétonnes. En effet, il n’y a pas les mêmes éléments dans ces deux types
d’étages. Il est donc nécessaire de les séparer afin de ne pas induire en erreur les différents ratios. Par
exemple, les niveaux avec entrée disposent d’espaces communs plus vastes à cause notamment du hall
d’entrée ainsi que de dégagements plus importants afin de desservir les locaux techniques ou communs
de type O.M.
La règlementation en matière de Sécurité Incendie (SSI) ainsi que d'accessibilité joue un rôle essentiel
dans l'évaluation des niveaux. Sans sa conformité, la viabilité du bâtiment est compromise. En effet, il
risque d'être rejeté lors des contrôles techniques, et cela, indépendamment du projet ou de ses
rendements financiers. Il est ainsi indispensable de vérifier ces critères dans le score.
La lecture du tableau se réalise de manière identique au tableau 12.
TABLEAU 16. SEUILS D'EVALUATIONS DES NIVEAU D’UN BATIMENT SUIVANT S’IL COMPREND L’ENTREE OU NON
- Bâtiment : Évaluation spécifique de chaque bâtiment, en prenant en compte des critères tels
que la distribution des espaces, l’implantation des circulations verticales, l'accessibilité et la qualité des
espaces communs et techniques (cf. Tableau 17).
- Projet : Évaluation globale du projet dans son ensemble, en prenant en compte certains
critères, comme : l'efficacité spatiale, la qualité architecturale, l’environnement qu’il propose et la
conformité aux exigences réglementaires.
Figure 56 : À terme, il serait intéressant de pouvoir calculer ce score final en mettant en évidence la
performance énergétique du projet (DPE), son potentiel financier, ainsi que le coût prévisionnel du
projet. Ainsi, avec les différents scores précédemment énoncés, une représentation globale du projet
serait obtenue. Celle-ci viendrait faciliter la prise de décision, quant aux mesures à entreprendre, en
fonction des résultats souhaités dans chaque catégorie.
En utilisant ce système de notation, les zones propices à des améliorations sont identifiées et
une liste des priorités d'optimisation est établie. Ce système permet de comparer les éléments les uns
avec les autres, en prenant en compte des critères géométriques et de rendements (« points
d’évaluation »). Cela, tout en valorisant les bonnes pratiques d'usage qui ajoutent de la valeur
financière à un logement ou un bâtiment (« bon point »). Ainsi, nous sommes en mesure de nous
focaliser sur les aspects les plus significatifs pour maximiser l'efficacité, la qualité des projets et la
satisfaction des besoins du client.
3. Optimisation light7
Après avoir analysé le projet et défini les objectifs d'optimisation, il semble opportun de mettre
en évidence les actions à entreprendre. Cela implique de prendre en compte les différentes
problématiques identifiées et de proposer des mesures concrètes pour y répondre. Parmi les actions
envisageables, on peut citer :
- Réviser l'agencement des espaces intérieurs afin de maximiser leur utilisation et d'améliorer
la fonctionnalité des logements ;
- Analyser les flux de circulation et les infrastructures techniques pour les optimiser et faciliter
leur maintenance.
Ces actions serviront de mémento pour la mise en œuvre des améliorations nécessaires.
Le 'LOGI’score' aide à identifier les actions les plus pertinentes en vue d'atteindre les objectifs
définis, tout en prenant en considération les contraintes du projet. De ce fait, l'évaluation fournie par
ce score va faciliter le démarrage des optimisations, en accordant une attention particulière aux points
de vigilance mis en avant lors des résultats (cf. Tableau 18).
Critères LOGI'score
Enveloppe et structure 2,7
SHAB 3
SHAB/SDP 2
Surf. Vitrée / SHAB 3
7
Light : « légère », ne demandant pas des changements majeurs sur le projet.
Un point de vigilance est un critère évaluateur qui ne respecte pas les valeurs normales des
projets, c’est donc un critère où un logement reçoit une note de 5 (cf. Tableau 19, case jaune : un score
de 5 points a été attribué à la surface d’un T2 car celle-ci est surdimensionnée). Identifier ces critères
peut s’avérer très utiles afin d’avoir des premières pistes d’optimisation.
GRILLE LOGI'score Correspond 5% 15% 25% 35% 45% 55% 65% 75% 85% 95% Point
Typo SHAB
Code logement ance 5 4 3 2 1 0 0 1 2 3 4 5 attribué
B-R+1-A00 B102 T2 45,86 36,32 40,8 42,4 43,95 44,31 44,57 45,15 45,71 47,36 51,02 3
B-R+1-A01 B106 T3 61,11 52,96 60,2 61,34 62,31 63,12 64,04 64,46 64,83 66,04 68,5 3
B-R+1-A02 B103 T2 42 36,32 40,8 42,4 43,95 44,31 44,57 45,15 45,71 47,36 51,02 3
B-R+1-A03 B105 T2 38,06 36,32 40,8 42,4 43,95 44,31 44,57 45,15 45,71 47,36 51,02 4
B-R+1-A04 B107 T2 36,36 36,32 40,8 42,4 43,95 44,31 44,57 45,15 45,71 47,36 51,02 4
B-R+1-A05 B104 T2 39,49 36,32 40,8 42,4 43,95 44,31 44,57 45,15 45,71 47,36 51,02 4
B-R+1-A06 B101 T4 75,52 65,85 69,75 74,35 75,74 81,23 82,19 84,06 85,84 88,67 94,16 2
B-R+2-A00 B203 T2 45,98 36,32 40,8 42,4 43,95 44,31 44,57 45,15 45,71 47,36 51,02 3
B-R+2-A02 B205 T2 42,12 36,32 40,8 42,4 43,95 44,31 44,57 45,15 45,71 47,36 51,02 3
B-R+2-A03 B207 T3 64,3 52,96 60,2 61,34 62,31 63,12 64,04 64,46 64,83 66,04 68,5 1
B-R+2-A04 B206 T2 40,6 36,32 40,8 42,4 43,95 44,31 44,57 45,15 45,71 47,36 51,02 4
B-R+2-A05 B204 T2 45,12 36,32 40,8 42,4 43,95 44,31 44,57 45,15 45,71 47,36 51,02 1
B-R+2-A06 B201 T3 62,28 52,96 60,2 61,34 62,31 63,12 64,04 64,46 64,83 66,04 68,5 2
B-R+3-A00 B307 T3 64,19 52,96 60,2 61,34 62,31 63,12 64,04 64,46 64,83 66,04 68,5 1
B-R+3-A01 B306 T2 40,67 36,32 40,8 42,4 43,95 44,31 44,57 45,15 45,71 47,36 51,02 4
B-R+3-A03 B301 T3 62,32 52,96 60,2 61,34 62,31 63,12 64,04 64,46 64,83 66,04 68,5 1
B-R+3-A04 B305 T2 42,14 36,32 40,8 42,4 43,95 44,31 44,57 45,15 45,71 47,36 51,02 3
B-R+3-A05 B308 T2 36,36 36,32 40,8 42,4 43,95 44,31 44,57 45,15 45,71 47,36 51,02 4
B-R+3-A06 B304 T2 45,15 36,32 40,8 42,4 43,95 44,31 44,57 45,15 45,71 47,36 51,02 2
B-R+3-A07 B303 T2 46,01 36,32 40,8 42,4 43,95 44,31 44,57 45,15 45,71 47,36 51,02 3
B-R+4-A01 B401 T4 81,59 65,85 69,75 74,35 75,74 81,23 82,19 84,06 85,84 88,67 94,16 0
B-R+4-A02 B402 T4 90,03 65,85 69,75 74,35 75,74 81,23 82,19 84,06 85,84 88,67 94,16 4
B-R+4-A04 B405 T4 74,29 65,85 69,75 74,35 75,74 81,23 82,19 84,06 85,84 88,67 94,16 3
B-RDC-A00 B006 T2 36,47 36,32 40,8 42,4 43,95 44,31 44,57 45,15 45,71 47,36 51,02 4
B-RDC-A01 B005 T3 60,6 52,96 60,2 61,34 62,31 63,12 64,04 64,46 64,83 66,04 68,5 3
B-RDC-A02 B001 T4 75,76 65,85 69,75 74,35 75,74 81,23 82,19 84,06 85,84 88,67 94,16 1
B-RDC-A03 B004 T2 37,99 36,32 40,8 42,4 43,95 44,31 44,57 45,15 45,71 47,36 51,02 4
B-RDC-A04 B003 T2 38,71 36,32 40,8 42,4 43,95 44,31 44,57 45,15 45,71 47,36 51,02 4
B-RDC-A05 B002 T2 61,77 36,32 40,8 42,4 43,95 44,31 44,57 45,15 45,71 47,36 51,02 5
TABLEAU 19. IDENTIFICATION D'UN POINT DE VIGILANCE DE LA SURFACE D'UN LOGEMENT GRACE A L'OUTIL D'EVALUATION
Dans l’exemple ci-dessus (cf. Tableau 19), une surface de logement hors-norme pour sa
typologie a été identifiée sur un projet. Une action est donc à mener : suite à une analyse et à une
optimisation (cf. Figure 58), une nouvelle disposition du logement a été proposée aux clients avec une
typologie plus adaptée (un T3 à la place d’un T2). En effet, un T2 de taille excessive risquerait de
dépasser le budget des acquéreurs. En ajustant la typologie pour qu'elle corresponde aux attentes du
marché, nous avons renforcé la viabilité commerciale de l'appartement et accru ses chances de
connaître une vente réussie.
Dans l’exemple ci-dessous (cf. Tableau 20 & Figure 58), on peut observer que le ratio SHAB/SDP
du logement B402 est plutôt défavorable. En effet, avec une lecture visuelle du plan, on comprend que
ce mauvais ratio est dû à un mauvais agencement de l’étage (les gaines techniques traversant le
logemment ne sont pas optimisées). Il est donc pertinent de venir les optimiser convenablement afin
d’atténuer ce ratio.
TABLEAU 20. IDENTIFICATION D'UN POINT DE VIGILENCE DU RATIO SDP/SHAB D'UN LOGEMENT GRACE A L'OUTIL D'EVALUATION
Une fois les optimisations identifiées et réalisées, on peut les classer dans les différentes
catégories (cf. Figure 56 & Figure 59).
FIGURE 59. EXTRACTION AUTOCAD D'UN PROCESSUS D'OPTIMISATION SUR UN PROJET A LA SEYNE-SUR-MER
À la suite des différentes optimisations réalisées et du gain propre à chacune, nous pouvons
examiner leur compatibilité entre-elles afin de les assembler pour donner une solution de plan finale
(cf. Figure 59, ‘’État final’’ & Tableau 21).
TABLEAU 21. TABLEAU DES COMPATIBILITES DES DIFFERENTES OPTIMISATIONS PROPOSEES SUR UN PROJET EN FONCTION DE LEUR
CATEGORIE
Nombre de % Commun /
Etat du projet SDP (m²) SHAB (m²) % SHAB / SDP Hypothèse de plus-value (€)
logements SDP
L'automatisation de ce processus d'optimisation des logements pourrait être une solution pour
élargir notre portée. Faire intervenir le GD dans la conception et l’optimisation de bâtiment est un
projet qui demande une équipe de développeurs expérimentés ainsi qu’un cahier des charges complet.
Cela garantirait la proposition d'un outil approprié et efficace sur le long terme.
Pour élaborer ce cahier des charges destiné à l’accompagnement des conceptions des
logements, il a été nécessaire de subdiviser l'objectif final en plusieurs objectifs distincts. Cela a permis
de proposer un processus d'optimisation actuellement réalisable manuellement, et qui pourra se voir
automatiser à l’avenir.
Tout d’abord, que cherchons nous à générer ? Il y a plusieurs pistes possibles. Dans un premier
temps, nous nous intéresserons à la génération de plan de faisabilité, qui correspond à la première
étape de conception d’un projet, avant de nous intéresser à la génération d’un niveau. Ces parties
serviront de base de « cahier des charges » pour les développeurs de l’outil de G.D.
Dans un premier temps, il y a les variables qui sont données par le client, qui comprennent :
- Le terrain ;
- La granulométrie du projet (répartition en % de chaque typologie) ;
- Les fourchettes de surface de chaque typologie (non obligatoire, dépend du client) ;
- Les catégories de logements (accession, LLI, social, mixte avec pourcentage) ;
Les paramètres à prendre en compte pour la réalisation du plan de faisabilité sont assez
nombreux et varient d’un P.L.U à un autre. Ci-dessous, une liste exhaustive des critères qui contraignent
la géométrie du bâtiment :
• AUTRES CRITERES :
1.1.c. LA GENERATION :
Avec la prise en compte du terrain, de ses contraintes et des règles de conception, la solution
doit pouvoir générer les éléments suivants :
- Afficher les limites du terrain ;
- Afficher l’emprise du bâtiment et sa surface (Sempr) ;
- Afficher le nombre d’étage possible et donc la surface totale (Sbâti) ;
- Afficher les éléments extérieurs en limites séparatives ;
- Proposer plusieurs formes de bâtiment ;
L’objectif de génération est de proposer différentes solutions viables de plan de faisabilité. Afin
de trouver les meilleures solutions, il est fondamental de mettre en place des critères d’évaluation de
façon à ce que les propositions les plus optimales soient mises en avant.
Pour cela, une liste de critères a été préétablie. Cette liste sera amenée à évoluer en fonction
des itérations et des solutions proposées (cf. Tableau 23).
Ci-contre un tableau reprenant les éléments du plan de faisabilité (cf. Tableau 24)
Consciente que la mise au point d’un tel algorithme demande du temps, il est nécessaire de
procéder étape par étape en complexifiant progressivement suivant l’avancée de l’outil (cf. Figure 60).
FIGURE 60. EXEMPLE DE LA GENERATION D'UNE EMPRISE AVEC COMME CONTRAINTE UN TERRAIN ET UN RETRAIT
Aujourd'hui, notre attention est axée sur la génération des emprises de bâtiments de
logements simples. Cette génération doit être en conformité avec les critères énoncés précédemment
(cf. Tableau 23). De plus, il est important de prendre en considération les critères du P.L.U. Ceci se fait
par le biais d'une extraction automatique des données basée sur l'emplacement du terrain.
Les étapes suivantes consisteraient à intégrer l'analyse de l'environnement. Si cela est possible, il
faudrait aussi déterminer l'emplacement éventuel d'une rampe ainsi que d'effectuer un découpage en
plusieurs niveaux. Cette approche permettrait de créer un plan de masse préliminaire. Ce plan aurait
pour objectif de mettre en évidence les variations potentielles de hauteur de la structure ainsi que les
décalages à différents niveaux, comme dans le cas de la conception d'attiques, par exemple. L'ensemble
de cette approche vise à apporter davantage de réalisme à l'outil (cf. Figure 61).
FIGURE 61. EXEMPLE D’UN PLAN DE MASSE AVEC IDENTIFICATION DES ATTIQUES ET DES RETRAITS
L’étape suivante du plan de faisabilité consiste à évaluer la disposition des divers logements à
l'intérieur de l'enveloppe sur les différents niveaux en tenant compte de l'espace disponible. Le niveau
de détail dans la conception des plans dépend de la phase du projet. Une représentation sommaire
peut suffire avant P.C mais les détails concernant l'aménagement intérieur des logements devront par
la suite être intégrés aux phases suivantes.
La première étape consiste à déterminer le nombre de logements que nous pouvons placer
ainsi que leur quantité par typologie. Pour y parvenir, nous utilisons la surface totale du bâtiment et en
déduisons une répartition proportionnelle (cf. Figure 62).
FIGURE 62. EXEMPLE D’UN ALGORITHME QUI PERMET DE REALISER LA GRANULOMETRIE D’UN PROJET EN FONCTION DE SA SDP ET DU
POURCENTAGE DE TYPOLOGIE
Une fois le nombre de logement et leur répartition en typologie obtenus, il faut savoir répartir
les différents logements par niveaux.
Pour ce faire, grâce à la première partie de notre étude contextuelle (cf. Partie 2 : I. qu’est-ce
qu’un bâtiment de logement optimisé p.45), nous comprenons qu'il est essentiel de privilégier autant que
possible l'utilisation d'étages standardisés, qui se répètent. Cela permettra de renforcer et optimiser la
descente de charges de la structure, de faciliter les analyses de fluides grâce à l'alignement des gaines,
et surtout, par la suite, de faciliter la mise en œuvre pour l'équipe de construction. Il est en effet plus
aisé de reproduire plusieurs fois le même modèle sur divers niveaux. Dans cette optique, en tant que
première étape, nous allons déterminer le nombre maximal d'étages standardisés en fonction des
logements à placer, afin de proposer par la suite une répartition des logements par étage (cf. Tableaux
25).
TABLEAUX 25. EXEMPLES DE REPARTITIONS DES NIVEAUX COURANT AVEC LA GRANULOMETRIE DE L’EXEMPLE PRECEDENT
Avec les solutions présentées ci-dessus (cf. Tableaux 25) il est possible d'identifier
potentiellement 2 niveaux standardisés (en excluant le R.D.C qui inclut souvent des espaces communs
et des locaux techniques, ainsi que le dernier étage qui peut nécessiter des ajustements pour les
logements restants). Ces niveaux standardisés présentent des répartitions distinctes qui occupent plus
ou moins tout l'espace disponible sur un étage type.
Suite à ces diverses répartitions, il reste un nombre défini de logements qui doit par la suite
être distribué dans les niveaux restants (‘’Situation finale’’ - Cf. Tableaux 25).
Pour répartir le reste des logements dans les niveaux restants (dans notre cas le R.D.C et le
R+3), il y a deux méthodes possibles.
- La deuxième : Répartir au mieux les logements restants sur les deux niveaux, en suivant le
schéma des niveaux standardisés pour assurer une continuité de structure. Favorisez le R.D.C afin de
maintenir cette continuité de structure, tout en préservant de l'espace pour les locaux techniques et
les espaces communs. Ensuite, affectez les logements restants au dernier niveau (cf. Tableau 27).
Une fois la répartition des logements par niveaux réalisée, il est essentiel de positionner les
circulations verticales qui vont être commun à chaque étage de même que les circulations horizontales
avant de disposer les logements dans les étages.
Pour cela, nous devons définir de quels éléments sont composés les circulations verticales et
horizontales. Dans la partie précédente, nous avons dressé la liste des éléments de circulation à intégrer
dans les bâtiments de logement ainsi que leur contrainte afin de respecter la règlementation (cf. Partie
1 - II.2. Circulations p.23).
Pour déterminer les noyaux de circulations verticales, on utilise la règlementation S.S.I qui nous
impose une distance maximale à respecter entre les portes des logements et la porte de l’escalier ou
de l’accès à l’air libre (D=15m ou ) dans le cadre de circulations dits « à l’abris des fumées » [Arrêté relatif
à la protection contre l'incendie des bâtiments d'habitation Arrêté du 31 janvier 1986 modifié -
Titre III – Dégagement / Chapitre II - Circulations horizontales protégées / Section II - Circulations horizontales à
"l'abri des fumées" – Art.31].
TABLEAU 28. DISTANCES MAXIMALES ENTRE LA PORTE PALIERE DU LOGEMENT LA PLUS ELOIGNEE ET LA CAGE D'ESCALIER OU L'ACCES A
L'AIR LIBRE SUIVANT LA CATEGORIE DE FAMILLE SSI DU BATIMENT ET DU TYPE DE CIRCULATION
De plus, dans le cas d’un bâtiment disposant plus de 3 niveaux, l’ascenseur est obligatoire.
Celui-ci doit respecter certaines dimensions et normes (cf. Tableau 29).
TABLEAU 29. ASCENSEURS POUVANT ETRE UTILISES POUR LA REALISATION DES CIRCULATIONS VERTICALES
Concernant les escaliers, ils sont règlementés et doivent respecter les normes d’accessibilités,
nous pouvons donc admettre les dimensions suivantes (cf. Figure 63 ).
FIGURE 63. FICHE TECHNIQUE DES ESCALIERS POUVANT ETRE UTILISES POUR LA REALISATION DES CIRCULATIONS VERTICALES
Il est préférable que les circulations soient à une distance minimale de 6m par rapport à
l’enveloppe extérieure du bâtiment (dans le but de) de garder une profondeur suffisante pour mettre
un logement entre la façade et le couloir) (cf. Figure 64).
FIGURE 64. EXEMPLE DE DISPOSITION DES NOYAUX ET DE LA CIRCULATION HORIZONTALE SUR UN BATIMENT
Grâce aux étapes précédentes nous avons : une enveloppe d’un niveau, un nombre de
logements à placer ainsi que leur surface respective, des noyaux et des circulations à respecter.
Dans cette étape de génération, nous avons donc les nouveaux éléments suivants :
Par la suite nous pourrons ajouter d’autre élément de détail comme les portes d’entrée et le
placard des gaines palières.
A cette étape nous savons comment mettre en place les circulations (cf. Partie 2 - III.2.3 Intégration et
contraintes des éléments p.72), ainsi que les typologies et le nombre de logements présents à chaque
niveau. Nous pouvons donc les répartir dans les espaces disponibles (cf. Figure 65).
Dans cette étape, les cellules des logements sont intégrées aux plans de niveau en fonction de
leur surface tout autour de la circulation centrale (cf. Figure 66).
Dans l’étape 3, nous allons générer différentes solutions afin de pouvoir choisir par la suite la
composition qui correspond le mieux à nos besoins (cf. Figure 67).
Afin de départager et de mettre en avant les meilleures solutions générées par l’algorithme,
des critères d’évaluation doivent être établis.
Pour cela, une liste de critères a été préétablie. Cette liste sera amenée à évoluer en fonction
des itérations et des solutions proposées (cf. Tableau 31).
À ce stade de développement, l'outil de génération est en mesure de créer les plans de principe
pour les niveaux courants. Cependant, il n’est pas encore en mesure de générer des solutions lorsque
les circulations ne sont pas prédéfinies. De plus, il ne détecte pas encore les zones trop étroites,
inutilisables pour les logements et celles ne présentant aucune utilité. Il s'agit là de fonctionnalités qui
devront être ajoutées dans le futur afin d’optimiser cet outil.
Pour conclure, dans les phases à venir, il sera possible de rendre les plans plus réalistes en
incorporant l'aménagement des espaces dans les différentes cellules, en suivant la même
méthodologie de distribution des espaces que pour les plans de niveaux, mais à l'échelle de
l'aménagement intérieur d'un logement. Ceci sera réalisé en fonction de sa superficie, de son
environnement et de sa typologie. Cette extension constituera une étape cruciale pour parvenir à des
plans de logements véritablement optimisés et fonctionnels.
CONCLUSION
En conclusion, ce mémoire de recherche a mis en lumière les aspects essentiels de
l'automatisation de la modélisation des logements collectifs en vue d'une optimisation maximale. À
travers cette étude, nous avons pu approfondir la notion de "logements optimisés". Ce concept
englobe une démarche à la fois règlementaire et analytique. Dans un premier temps, nous avons
examiné le cadre réglementaire, puis nous avons analysé le contexte actuel et ses lacunes afin
d'intégrer par la suite une optimisation des logements. Cette optimisation vise à maximiser le
rendement financier d'une opération de construction, à améliorer l'utilisation de l'espace, à optimiser
la distribution des fonctions au sein des espaces et à améliorer l'efficacité énergétique. Tout cela en
répondant aux besoins et aux préférences des résidents. L'objectif ultime est de créer des
environnements de vie fonctionnels, économiques et durables.
Dans la seconde partie de notre étude, nous avons élaboré un processus d'optimisation des
logements en mettant en place un système de notation visant à conseiller les porteurs de projets
immobiliers et à faciliter la conception de bâtiments résidentiels. Le LOGYZE’score, élaboré grâce à une
analyse préalable du contexte et de la réglementation, intègre les aspects techniques, fonctionnels et
économiques des bâtiments résidentiels à différentes échelles d'évaluation (niveau, bâtiment,
logement). L'intégration de cet évaluateur met en évidence les points optimisables de chaque projet
en cours, permettant la mise en œuvre ultérieure d'un processus d'optimisation spécifique en fonction
des actions à entreprendre.
Enfin, la dernière partie de notre investigation s'est concentrée sur la génération de plans de
logements optimisés. Nous pouvons parvenir aujourd’hui grâce au generative design et aux progrès
qu’il reflète à tendre vers une modélisation automatique des projets de logements collectifs optimisés.
Cependant, la génération doit se dérouler en plusieurs étapes, afin de permettre à la conception de
s’adapter aux différentes phases d’avancement du projet (plan de faisabilité, de niveau ou
d’appartement). Cette approche peut, non seulement permettre d’accélérer la phase de conception,
mais elle vise également à réduire les coûts opérationnels à long terme tout en améliorant la qualité
de vie des occupants.
ANNEXES
A. UNITE DE VIE
L'ANGLE D'INCLINAISON A AU MIDI SOLAIRE A DIFFERENTES DATES DE L'ANNEE DANS L'HEMISPHERE NORD
SOURCES
OUVRAGE
[COD, 2023] Code de la construction et de l’habitation. Mis à jour le 01 janvier 2023, 1761pages
(version numérique). Disponible sur : https://www.legifrance.gouv.fr/codes/texte_lc/LEG-
ITEXT000006074096
[ELB, 2014] Monique ELEB et Philippe SIMON. Conception du logement et changement dans
les usages. In : Le logement contemporain : Entre confort, désir et normes (1995-2012). Primento, 2014,
305pages. ISBN 2804702227, 9782804702229
ACTES REGLEMENTAIRES
ARTICLE EN LIGNE
PAGES EN LIGNE
Figure 41. Exemple de calcul des critères d’évaluation : la lumière naturelle, [PNW, 2023] ________________ 40
Figure 42. Évaluation des différentes solutions, [PNW, 2023] _______________________________________ 40
Figure 43. Sélection du meilleur choix pour l’algorithme, [PNW, 2023] _______________________________ 41
Figure 44. Balance entre coût de production et qualité du logement _________________________________ 45
Figure 45. Base de données contenant toutes les fiches règlementaires concernant les logements et les impacts
directs sur la conception de celui-ci ___________________________________________________________ 46
Figure 46. Exemple de reconnaissance de polygones et de la conversion des données en B.D.D excel _______ 47
Figure 47. Exemple de répartition de logements dans une enveloppe ________________________________ 48
Figure 48. Répartition des typologies en fonction de la forme du bâtiment et du nombre de faces du logement _______ 49
Figure 49. Exemple de supperposition de typologie sur une surface égale à des niveaux diférents afin d’aligner la
structure et les gaines techniques ____________________________________________________________ 50
Figure 50. Exemple de « faux pas » à la suite du retrait du niveau supérieur créant des espaces inexploitables 50
Figure 51. Exemple du R+1, R+2 et R+3 d’un projet _______________________________________________ 52
Figure 52. Diagramme Kiviat d’un bâtiment de logements collectifs optimisé __________________________ 53
Figure 53. Décomposition par élément d’un bâtiment de logement collectif ___________________________ 53
Figure 54. Schéma représentant la SDP et la SHAB d’une maison [SDP, 2018] __________________________ 54
Figure 56. Les différentes catégories d’optimisations suivant leurs impacts sur le projet _________________ 55
Figure 57. Évaluation globale d’un projet de logements collectifs____________________________________ 60
Figure 58. Optimisation réalisé suite à l’identification d’un point de vigilance __________________________ 62
Figure 59. Optimisation réalisé suite à l’identification du problème __________________________________ 63
Figure 60. Extraction autocad d’un processus d’optimisation sur un projet à la Seyne-Sur-Mer ____________ 64
Figure 61. Exemple de la génération d’une emprise avec comme contrainte un terrain et un retrait ________ 69
Figure 62. Exemple d’un plan de masse avec identification des attiques et des retraits ___________________ 69
Figure 63. Exemple d’un algorithme qui permet de réaliser la granulométrie d’un projet en fonction de sa SDP et
du pourcentage de typologie ________________________________________________________________ 70
Figure 64. Fiche technique des escaliers pouvant être utilisés pour la réalisation des circulations verticales __ 73
Figure 65. Exemple de disposition des noyaux et de la circulation horizontale sur un bâtiment ____________ 74
Figure 66. Exemple de cas d'un plan de niveau vide ______________________________________________ 75
Figure 67. Exemple de la génération d'un plan de niveau __________________________________________ 75
Figure 68. Exemple de solutions de génération __________________________________________________ 76