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MEMBRES DU GROUPE
Lieutenant colonel Philippe CALATAYUD - SDIS des Alpes-Maritimes
Lieutenant Joël GUIGOU - SDIS des Alpes-de-Haute-Provence
Capitaine Michae PICHAVANT - SDIS de l’Isère
Capitaine David DEHOUT - SDIS de la Corrèze
TUTEUR
Lieutenant colonel Philippe ANDURAND
- Chargé de mission
- Bureau de la réglementation incendie et des risques de la vie courante
- Sous Direction de la gestion des risques
- Direction de la sécurité civile
- Ministère de l’Intérieur, de l’Outre-Mer et des collectivités territoriales
SUJET DU MÉMOIRE
HABITATIONS 3° ET 4° FAMILLE
Face au tragique bilan annuel de pertes de vies humaines à l’occasion des incendies dans les
immeubles d’habitations, se pose l’épineuse question d’une réglementation inadaptée.
En effet, l’arrêté en vigueur date et ne semble pas en mesure de limiter le préjudice humain
évoqué.
Faut-il réformer la réglementation en vigueur en se nourrissant du retour
d’expérience ?
Quels changements induire ?
Après avoir dressé l’état des lieux et mis en évidence les critères de dangerosité de cette
typologie de constructions, vous répondrez aux deux questions ci-devant.
REMERCIEMENTS
_______________________________________________________
SOMMAIRE
RÉSUMÉ
INTRODUCTION ............................................................................................................. 1
CONCLUSION ............................................................................................................... 30
ANNEXES
BIBLIOGRAPHIE
LEXIQUE
RÉSUMÉ
Le tragique bilan annuel des pertes en vies humaines à l’occasion des incendies dans les
immeubles d’habitations nous ramène à une question essentielle maintes fois débattue :
Face à un comportement humain souvent inadaptée, notre réglementation demeure t-elle
réellement adaptée ?
Trouvant ses origines en 1955, la réglementation habitation s’est véritablement construite à
travers l’arrêté du 10 septembre 1970 et l’arrêté du 31 janvier 1986. C’est en analysant la
problématique des bâtiments construits avant et après 1986, qu’apparaît ostensiblement une
donnée qui s’impose tout de suite comme le facteur déterminant du degré de gravité d’un
sinistre : le comportement humain.
Faut-il pour autant réformer la réglementation en vigueur en se nourrissant du retour
d’expérience ? Et d’abord, peut-on vraiment parler d’un réel retour d’expérience, reflet d’une
réalité précisément évaluée, reposant sur un bilan national chiffré complètement fiable ?
Une certitude s’impose : le comportement humain demeure un facteur aggravant de premier
plan, et de nombreux pays européens ne s’y sont pas trompés dans leur approche face au
risque incendie dans les bâtiments d’habitations. Mais sans sortir de nos frontières, il nous
appartient en tout premier lieu de gérer les difficultés rencontrées dans l’application de la
réglementation française existante.
Quant à la réelle efficacité de la réglementation existante, on s’aperçoit rapidement que la
réglementation de 1986 correctement appliquée s’avère satisfaisante, mais que la
conjonction du comportement humain et du contexte social dans un bâtiment ancien
représente un « cocktail détonnant » toujours susceptible d’être à l’origine d’un préjudice
humain important en cas de sinistre.
Que ce soit au niveau organisationnel, technique ou réglementaire, des solutions existent, et
des pistes prometteuses ne demandent qu’à être explorées. Ainsi, entre généralisation d’un
meilleur suivi au sein des SDIS et développement d’une culture de sécurité auprès du public
et des élus locaux, des solutions à court terme peuvent être mises en œuvre.
Sur le plan technique, la généralisation des DAAF, le développement du concept brouillard
d’eau hors circulations, la normalisation des cigarettes auto-extinguibles sont des solutions
qui peuvent être mises en œuvre dans un délai plus ou moins court. Dans les bâtiments
anciens, l’encloisonnement des escaliers, la création de locaux fermés pour les poubelles et
le remplacement des canalisations de gaz en plomb demeurent des solutions qui se heurtent
au principe de la non rétroactivité des textes.
Sur le plan législatif, en dehors des propositions déjà faites par la commission prévention de
la fédération nationale des sapeurs pompiers de France, notre groupe a proposé de
nouvelles pistes vis-à-vis des bâtiments d’habitation classés en 3e et 4e famille (annexe):
Condamner pénalement les dégradations volontaires sur les équipements de
sécurité.
Insérer une obligation de régime déclaratif dans l’article 101 de l’arrêté du
31 janvier 1986 pour l’entretien et la vérification de toutes les installations
techniques concourant à la sécurité.
INTRODUCTION
Depuis plusieurs années la répartition des incendies en France semble se concentrer sur les
bâtiments d’habitations, et notamment les 3e et 4e famille (annexe). Outre la fréquence de
ces sinistres, le nombre de victimes donne une dimension dramatique à une problématique
d’actualité qui préoccupe la profession.
Sur les sept dernières années, 81 % des incendies concernent l’habitation, contre seulement
8 % pour les établissements recevant du public. En approfondissant cette comparaison, il est
intéressant de constater qu’entre 2005 et 2008, on dénombre, en moyenne annuelle,
294 morts suite à un feu dans l’habitation contre 16 dans les ERP.
La seule lecture de ces chiffres interpelle. La première question venant à l’esprit : pourquoi
un tel préjudice humain ? a conduit le groupe à se poser plusieurs questions :
Faut-il réformer la réglementation en vigueur en se nourrissant du retour
d'expérience ?
Quels changements induire ?
En effet, le constat de tels chiffres aurait pu guider notre réflexion sur le seul chemin d’une
réglementation « vieillissante » nécessitant une réforme sans concession.
Cependant, il semble qu’il manque actuellement une étude complète, conduite sur plusieurs
années par des spécialistes regroupant les différents ministères (ministère chargé du
logement, ministère de l’intérieur) impactés par cette problématique. En effet la production
de chiffres fiables permettrait de reconsidérer ce constat en y associant d’autres paramètres
comme l’année de construction, le comportement humain, le contexte économique,
l’influence sociale…
Plusieurs instances réfléchissent depuis quelques années sur l’amélioration du niveau de
sécurité des bâtiments d’habitation. Que ce soit la fédération nationale des sapeurs pompiers
français, la direction de la sécurité civile, ou d’autres instances, l’objectif poursuivi reste le
même : comment réduire le nombre de victimes ?
Après avoir dressé un état des lieux aussi proche que possible du terrain, en s’appuyant
notamment sur des retours d’expérience mettant en corrélation le niveau de sécurité des
bâtiments d’habitation collective et les paramètres évoqués dans le précédent paragraphe,
notre mémoire pose la question de la légitimité d’une évolution réglementaire.
Nous ne pouvions bien sûr aborder cette problématique sans comparer notre réglementation
avec celle d’autres pays. Et mettre en exergue les difficultés rencontrées dans l’application
de la réglementation française s’avérait incontournable.
La dernière partie de notre mémoire s’est exclusivement attachée à la présentation de
propositions opérationnelles et organisationnelles sans oublier le terrain législatif que nous
n’avons pas manqué d’explorer. C’est donc logiquement que nous avons présenté quelques
pistes déjà abordées par différentes instances comme la mise en place de DAAF,
de brouillards d’eau, de diagnostics incendie périodique obligatoire etc.
Mais nous avons également accordé une importance toute particulière à explorer de
nouvelles pistes où, à travers nos propositions, nous avons privilégié le bon sens et la
simplicité de mise en œuvre de mesures qui nous ont paru cohérentes.
Des mesures qu’à travers ce mémoire nous avons souhaité soumettre à votre réflexion.
1
1 RÉGLEMENTATION « VIEILLISSANTE » OU COMPORTEMENT HUMAIN
NECESSITANT DES ADAPTATIONS ?
2
Contrairement aux ERP et IGH, les bâtiments ne sont ni soumis à un contrôle spécifique, ni à
la présence d’un service de sécurité. Les prescripteurs demandent donc aux propriétaires de
veiller à ce que les transformations apportées aux bâtiments ne diminuent pas le niveau de
sécurité et imposent l’entretien et la vérification des équipements concourant à la sécurité.
Cet échantillon de situations tragiques montre de manière indéniable que dans le cadre des
accidents de la vie courante, les incendies domestiques tiennent une place particulièrement
préoccupante. Ces sinistres de grande ampleur ne doivent cependant pas cacher la réalité
des drames quotidiens qui prennent la vie d’une mère, d’un enfant lors d’un feu d’une
habitation individuelle.
Il n’existe pas, à ce jour, de statistiques nationales uniques sur les incendies dans les
bâtiments d’habitation. Ainsi, chaque ministère ou organisme recense ses propres données
comme nous le verrons dans le paragraphe 2.1.
Mais pour en revenir aux statistiques dont nous disposons à ce jour il est à noter que le
secteur de la BSPP déplore un nombre croissant de décès sur feu d’habitation (39 en 2006,
44 en 2007 et 48 en 2008). Cette croissance se confirme d’ailleurs à l’échelon national
(source de la DSC : 257 en 2006, 295 en 2007 et 327 en 2008) (cf annexe n°3).
L’étude du groupe d’investigation de la brigade précise les points suivants :
Plus de 50% des décès en habitation ont lieu dans des immeubles de la 3e famille
alors que cette proportion est marginale pour les habitations de la 4e famille
(chiffre en corrélation avec la composition du parc immobilier de la région
parisienne),
Plus de 65 % des décès en habitation ont eu lieu durant la période hivernale,
Ces décès surviennent durant la nuit, et plus particulièrement entre 2 heures et
4 heures du matin, alors que les sinistres « incendie en habitation » ont une
répartition homogène sur le cadran horaire.
Remarques : ce dernier point est corroboré par d’autres sources puisque l’on estime qu’en
France, 70 % des feux meurtriers ont lieu la nuit (FNSPF).
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1.3 Critères de dangerosité des bâtiments d’habitations
Le niveau de sécurité du parc immobilier français et plus particulièrement les bâtiments
d’habitation des 3e et 4e familles est assez hétéroclite en fonction notamment de l’époque de
construction.
Malgré une évolution notoire de la réglementation et du niveau de sécurité qui en découle
pour les bâtiments d’habitation plusieurs facteurs de dangerosité persistent et d’autres voient
le jour par une évolution de la société.
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Moyens de secours inexistants (extincteurs)
Absence de colonnes sèches (pour les bâtiments de moins de sept étages)
Faible valeur du C+D (pouvant être réduite à 0,60m).
D’autres facteurs liés notamment au non-respect de la réglementation aggrave également le
niveau de sécurité de ces bâtiments :
Au moment de la construction :
• Non-respect des exigences réglementaires (sur les conduits et gaines
par exemple)
• Raccords d’alimentation des colonnes sèches inaccessibles.
Lors des opérations de rénovation
• Mise en œuvre des matériaux de construction non conforme (lambris dans
des halls d’entrée ou dans des circulations).
• Réaction au feu non conforme des revêtements de façade lors des
ravalements.
Un dernier facteur, qui de part son importance, pourrait être classé en première position
concerne l’absence de contrôle (hormis le contrôle aléatoire de la conformité du permis de
construire) et d’entretien des installations techniques de ces bâtiments qui engendrent un
vieillissement prématuré de ces bâtiments et augmentent considérablement l’insécurité en
terme d’incendie
5
La méconnaissance des numéros d’appel des services d’urgence,
L’oubli de fermer la porte d’un local sinistré,
Les initiatives inappropriées dans la lutte contre le feu,
L’ignorance du danger que représente la fumée dans les escaliers,
L’utilisation de l’ascenseur,
L’imprudence d’une tentative de sortie par les fenêtres pour échapper au sinistre.
Ceux liés au comportement social :
La réalité sociale lourde de fléaux parfois conjugués est souvent associée à des incendies. La
sur-occupation des logements, l’alcool, le tabac, la drogue ou les personnes âgées, malades,
affaiblies ou dépressives sont autant de facteurs qui ne peuvent qu’aggraver les bilans.
Enfin, les bandes hostiles qui gênent l’action des secours peuvent également être un facteur
pénalisant.
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La comparaison avec le triangle du feu doit cependant s’arrêter là, puisque le fait de
supprimer un des facteurs ne permet pas d’annihiler le risque.
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Il apparaît que le nombre et les circonstances d’incendies domestiques générant des victimes
sont évalués, et non pas précisés, en croisant de nombreuses sources (hôpitaux, pompiers,
assureurs, associations, groupe d’étude).
Ils ne sont pas centralisés, certaines sources avancent le chiffre d’un mort par jour dans les
incendies d’immeubles collectifs. Il est toutefois confirmé que ceux-ci ont généralement lieu
la nuit et dans des constructions antérieures à l’arrêté du 31 janvier 1986 relatif à la
protection des bâtiments d’habitation contre l’incendie.
Selon d’autres sources, 460 personnes décèdent sur place et quelques centaines d’autres à
l’hôpital. Mais d’autres données, reposant sur des extrapolations des chiffres des hôpitaux et
des mutuelles d’assurance, laissent apparaître un nombre de décès imputables aux incendies
encore plus importants, de l’ordre de 1 000 par an.
Entre 2002 et 2008, la direction de la sécurité civile dénombre, en moyenne, en France
88 465 incendies en habitation toutes familles confondues. Lors de ces sinistres, cette même
source recense sur une période de 2005 à 2008 une moyenne de 294 décès et 7 970 blessés
(cf annexes n°1 et 2).
D’autres sources annoncent le chiffre d’un mort par jour dans les incendies d’immeuble
collectifs (affiche de la conférence prévention lors du 114e congrès des sapeurs-pompiers de
France en 2007) (cf annexe n° 4).
Pour la fédération française des sociétés d’assurance (FFSA), on compte pour l’année 2006
environ 300 décès et 10 000 victimes avec plus de trente incendies par jour.
Selon l’agence nationale pour l’habitat (ANAH), les feux d’habitation provoquent 800 décès
pour 100 000 victimes par an.
L’institut national de prévention et d’éducation pour la santé (INPES) compte quant à elle
460 décès pour 5 000 blessés par an.
La brigade des sapeurs pompiers de Paris (BSPP), qui intervient sur un territoire riche d’un
panel représentatif en bâtiment d’habitation collective, apporte, par le biais de son groupe
d’investigation, des précisions sur la typologie des décès sur feu d’habitation.
Malgré ces imprécisions, le nombre de morts en France apparaît peu important, comparé à
d’autres pays européens (annexe n°5).
Entre le 1er janvier et le 1er mai 2008, la brigade de sapeurs-pompiers de Paris a constaté
26 décès sur feu. Au cours de ces dernières années, on a comptabilisé en moyenne 50 morts
par an pour le secteur de compétence de cette unité qui défend Paris et les trois
départements de la petite couronne.
Depuis vingt ans, le nombre d’incendies est en augmentation, ce qui peut s’expliquer par
l’accroissement de la population mais aussi par d’autres phénomènes comme l’augmentation
du nombre d’objets électriques.
Il serait appréciable de disposer de chiffres fiables, mais une enquête sérieuse demande de
véritables moyens financiers, humains, et une volonté politique affirmée puisqu’il est alors
nécessaire de recourir à des recherches transverses entre les différents ministères. Les
données sur les morts par feu au niveau national ne permettent pas aujourd’hui d’établir des
distinctions entre les bâtiments. La victime de l’incendie peut être dans son lit, dans la cage
d’escaliers ou encore sur son lieu de travail, ou dans un local annexe du logement. Par
ailleurs, il n’existe pas de réel « suivi » des blessés : la personne qui inhale des fumées
toxiques n’en subira peut-être les conséquences qu’au bout de plusieurs mois, son décès
n’étant alors pas imputé à l’incendie.
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Il manque actuellement une étude complète, conduite sur plusieurs années par des
spécialistes de haut niveau en médecine, statistiques, sociologie, incendie… œuvrant à
temps complet. Il faudrait également recouper les chiffres de tous les acteurs du secours
mais aussi ceux des hôpitaux, des médecins libéraux et des assureurs.
Certains pays, qui ont mis en place il y a plus de vingt ans des mesures de sensibilisation des
populations et d’installation obligatoire de DAAF préconisent actuellement des systèmes plus
sophistiqués. Vouloir installer les mêmes systèmes sophistiqués en France en s’affranchissant
de vingt ans d’étapes intermédiaires d’appropriation du produit est précipité. Il est
vraisemblable que ces systèmes puissent trouver un intérêt pour une population avertie,
impliquée et responsable, ce qui n’est pas encore le cas en France.
Mais les parties communes sont également à l’origine de nombreux incendies. Elles sont
également le vecteur privilégié de propagation du feu. Si les fumées se propagent et que les
occupants ont un comportement inadapté, cela peut entraîner de graves conséquences. Les
immeubles d’habitation anciens qui ont su se pourvoir d’exutoires de fumées et encloisonner
leurs escaliers ont grandement amélioré leur niveau de sécurité face à un risque d’incendie.
Cet escalier encloisonné pourvu d’un exutoire de fumées est un élément constructif vital pour
la sécurité. Le stockage massif dans les caves est un facteur aggravant. Les ventilations d’air
des WC sont prises à partir des caves dans les immeubles des années 1970.
D’autre part, il est très difficile pour les gestionnaires de modifier les comportements
humains, même dans l’intérêt collectif. Qu’il s’agisse de la mise en place de locaux pour les
poussettes ou pour le tri sélectif, il faut chaque fois faire preuve de beaucoup de pédagogie.
Le risque d’incendie accru est l’un des effets pervers du tri sélectif. Certains produits,
notamment les emballages stockés engendrent une source particulièrement inflammable.
Il n’existe pas d’impératifs de réaction au feu pour les matériaux permettant d’améliorer
l’isolation thermique par l’extérieur. Outre la nature du matériau, sa mise en œuvre peut
engendrer la création de cheminées propices à une propagation rapide du feu entre les
étages.
Hormis quelques sondages, on ne réalise pas de contrôles systématiques de la sécurité
incendie dans les immeubles d’habitation neufs. Le maître d’ouvrage est censé s’en occuper
selon les règlements en vigueur, mais dans les faits, les écarts constatés par rapport aux
exigences en sécurité incendie sont fréquents. En cas de travaux de rénovation ou de
réhabilitation par exemple, les contrôles ne sont même pas envisagés.
Il est à noter que tous les diagnostics imposés aux propriétaires ces dernières années
accroissent leurs charges et contraintes (accessibilité, thermiques, plomb, termites), jusqu’au
bilan énergétique, désormais obligatoire pour louer un logement. Le contrôle et l’entretien
des équipements communs de sécurité incendie devraient s’inscrire dans cette logique.
Il est aujourd’hui très fortement pressenti et craint que la conformité des bâtiments
d’habitation vis-à-vis de la sécurité incendie baisse suite à la réforme du permis de
construire. Les éléments manquants ou mal réalisés ne pénalisent pas la vie quotidienne
dans l’immeuble, voire la simplifient, comme l’absence de portes avec des ferme-portes.
En résumé, et pour se limiter à la problématique du RETEX au regard de données fiables, on
s’aperçoit que, faute de pouvoir aligner des chiffres reposant sur une analyse statistique
nationale précise, le retour d’expérience des incendies dramatiques dans les habitations ne
peut s’envisager qu’au travers de tendances chiffrées qui apparaissent néanmoins dans
certains documents.
À la constatation d’une telle carence, il serait intéressant d’envisager la mise en œuvre d’une
analyse statistiques de requêtes concernant les incendies dans les bâtiments d’habitation sur
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le territoire national qui prendrait en compte plusieurs paramètres tels le nombre de
victimes, leur état, leur âge, leur sexe etc.
Ayant souhaité privilégier des propositions ayant un impact direct sur la problématique des
incendies dans les bâtiments d’habitations, nous n’avons pas développé et argumenté de
manière détaillée cette piste dans le cadre de ce mémoire. Il n’en demeure pas moins que
d’après nous, la mise en œuvre d’une telle mesure s’avère incontournable pour l’exploitation
constructive d’un RETEX qui revêtira alors toute sa légitimité.
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Pour les Allemands, cependant, le respect de certaines normes (matériaux, installations
techniques, etc) est imposé.
Il est intéressant de noter que pour aboutir au degré de sécurité souhaité, les cinq pays
utilisent les mêmes moyens : compartimentage, moyens d’évacuation, choix des matériaux
pour la construction et les équipements ou revêtements, stabilité des éléments de
construction, accès des secours, moyens de secours fixes ou mobiles, etc mais selon les
pays, l’importance relative apportée à ces facteurs est différente.
C’est ainsi que les Britanniques semblent accorder une plus grande importance que nous à
l’accès des secours extérieurs : réalisation de tours d’incendie pour les immeubles de plus de
20 mètres ou pour les sous-sols au-delà de 10 mètres de profondeur, ces chiffres étant
aggravés en fonction de la surface des niveaux considérés : si elle est de 600 m², une ou
plusieurs tours seront imposées à partir de 7,5 mètres au-dessus du sol ; il en est de même
si cette superficie atteint 900 m² pour les sous-sols de plus de deux niveaux.
On peut également mentionner le soin apporté au compartimentage dans les habitations
collectives ou même individuelles où les ferme-portes automatiques sont systématiquement
demandés, y compris à l’intérieur des logements.
Les Italiens font diminuer la superficie des compartiments en fonction de la hauteur du
bâtiment, tandis que la largeur des dégagements est augmentée, l’accent semblant être
porté sur l’évacuation.
La réglementation danoise insiste sur :
Un compartiment à deux degrés :
• le « fire compartiment » qui est la cellule de base, réalisée en matériaux
incombustibles.
• le « fire division » regroupant plusieurs « fire compartiments ».
Des moyens de protection gradués selon la nature de l’occupation des locaux, leur
superficie et leur hauteur.
Des facilités d’intervention et d’évacuation.
Pour leur part, les Allemands portent une attention particulière à la qualité et la compétence
des acteurs de la construction (architecte, chef de chantiers), l’arrêt des travaux pouvant
être imposé jusqu’à ce que les compétences exigées par la commission de contrôle et de
surveillance aient été mises en place. Ceci est justifié par le fait que les constructeurs
doivent certifier que les travaux ont été menés conformément aux règles de l’art et avec des
matériaux conformes aux normes. Par ailleurs la mise en place de moyens de secours tels
que les RIA et colonnes humides est demandée de manière systématique, indiquant
l’importance accordée à l’intervention humaine ou aux secours extérieurs.
En résumé, les principes généraux de prévention incendie restent les mêmes à peu de
choses près dans tous les pays étudiés. Cependant, l’appréhension des risques relatifs est
variable, l’habitat étant logiquement pris plus en considération dans les pays nordiques.
De même, tous les pays considèrent la hauteur comme un paramètre très important, les
seuils retenus étant systématiquement plus bas que les nôtres.
Enfin, il apparaît que le nombre des participants pilotes potentiels à l’élaboration et
à l’application de la réglementation varie de un à trois ministères, sauf pour l’Italie et
la France.
D’une rationalisation et simplification de la classification, et d’une uniformisation des seuils
IGH, associées à une plus grande qualification et responsabilisation des participants à l’acte
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de construire, devrait résulter une diminution sensible du nombre des intervenants pilotes,
ainsi qu’on a pu le constater en Angleterre et surtout au Danemark.
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l’engagement à respecter les règles de sécurité en vigueur. Il n’est plus exigé de joindre un
plan d’aménagement intérieur de la construction.
Lors de l’achèvement des travaux, c’est le constructeur et son architecte, dans la déclaration
d’achèvement des travaux, qui attestent de la conformité du projet sous sa responsabilité.
À charge au maire de faire procéder éventuellement au contrôle de la véracité de cette
déclaration.
L’objectif de cette politique de sensibilisation et d’obligation par les maîtres d’œuvre est
l’efficacité constatée des politiques de prévention, menées en dehors de nos frontières.
Impact sur les projets de bâtiments d’habitation :
La limitation à quatre exemplaires du dossier est susceptible d’amener les maires et les
services instructeurs à ne plus solliciter l’avis des SDIS, faute d’exemplaires.
De plus, il n’y a plus l’obligation de transmettre les plans intérieurs des projets. Les services
instructeurs n’ont donc plus de référence légale pour exiger ces pièces.
Le certificat de conformité délivré par l’administration est supprimé. Le transfert de cette
responsabilité est reporté sur le demandeur de l’autorisation. Toutefois, l’administration peut
contester cette conformité dans un délai de trois à cinq mois après lequel, elle ne peut plus
être remise en cause.
La notion de récolement n’est plus introduite en dehors des cas prévus à l’article R 462-7 où
il est obligatoire (monuments historiques, ERP, IGH…) et n’est plus précisément défini
comme à l’ancien article R 460-3.
Ainsi, conformément à l’esprit de la réforme, le respect des normes et des réglementations
repose donc principalement sur le constructeur.
Pour autant, les contrôles a posteriori antérieurement prévus, restent d’actualité.
À tout moment pendant la construction et durant les trois années faisant suite à
l’achèvement des travaux, des agents assermentés par le ministère de l’équipement et du
logement peuvent procéder à des vérifications techniques et relever les non conformités
constatées, lesquelles feront l’objet d’un procès-verbal d’infraction (articles L 151-1 du CCH
et L 461-1 du code de l’urbanisme).
Toutefois, la révision générale des politiques publiques (RGPP) ayant pour effet la fusion
entre DDE et DDA ainsi que la régionalisation de ces services déconcentrés de l’État laisse
dubitatif quant aux moyens réservés aux contrôles
Difficultés pour l’étude des dossiers soumis aux SDIS :
L’absence des plans intérieurs est un obstacle majeur à l’étude complète des projets de
bâtiments d’habitation par les SDIS. En effet, il ne leur est pas possible d’émettre en toute
connaissance des observations car des éléments indispensables figurants aux plans de
niveaux sont absents, ne permettant plus parfois de classer le projet, et par conséquent de
déterminer la réglementation applicable.
Les SDIS pourront et devront au minimum se prononcer sur les deux notions majeures que
sont la défense extérieure contre l’incendie et l’accès aux services de secours, ce qui est déjà
une réponse dégradée.
Le risque est donc grand qu’à terme les projets de bâtiments d’habitation ne soient même
plus soumis aux SDIS. Comme d’une part, le code de l’urbanisme ne prévoit pas
expressément l’avis préalable des SDIS avant délivrance du permis de construire, et d’autre
part, le faible intérêt des réponses que les SDIS sont contraints de fournir, cette démarche
pourrait aisément être considérée comme une perte de temps.
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C’est ainsi l’indispensable volet de la prévention contre l’incendie dans les bâtiments
d’habitation qui est amputé.
Conséquences sur le niveau de sécurité des bâtiments
d’habitation :
Le fait que le contrôle de la bonne application des dispositions réglementaires applicables
ne puisse être effectué par les SDIS, avant la délivrance du permis de construire, affectera
assurément le niveau général de la protection incendie des bâtiments d’habitations
(et a fortiori des immeubles d’habitation collectifs), aura une incidence certaine sur les
conditions d’engagement opérationnel des sapeurs-pompiers et pourra de plus mettre en
difficulté l’autorité de police.
Certes, la réforme du code de l’urbanisme accentuera la responsabilité des maîtres d’œuvre
et d’ouvrage. Cependant, cette approche ne s’inscrit pas dans une démarche de prévention
des risques, mais plutôt de recherche de responsabilité. Elle ne pallie en aucune manière les
éventuelles absences de mesures de prévention incendie que les futurs occupants sont
en droit d’attendre de leur logement.
Les premiers concernés seront bien évidemment les occupants des logements, mais les
services d’incendie et de secours seront également à terme directement impactés.
Ce qui pour l’instant ne pose que des problèmes d’ordre procédurier à l’étude des projets
posera à terme des problèmes d’ordre opérationnel pour les intervenants sapeurs-pompiers.
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Nous devons nous préparer à travailler dans des conditions dégradées. Les handicaps
générés par la défaillance des moyens de secours doivent trouver une réponse
opérationnelle capable de leur substituer des manœuvres spécifiques prises en compte dans
nos référentiels : explosion de fumées, ventilation opérationnelle, lance à eau à main…
Il est certain que le déficit technique et architectural du bâtiment demandera un engagement
important de moyens et de personnels coordonnés par une chaîne de commandement.
Pendant l’opération
Envisager l’évacuation de l’immeuble en cas de feu violent, de moyens de secours
hors service ou de feu sortant du volume initial,
Anticiper, Réagir, s’Adapter sont des préceptes qui devront demeurer à l’esprit du
commandant des opérations de secours.
Après l’opération
Dans tous les cas, la rédaction du compte rendu opérationnel du commandant des
opérations de secours devra s’accompagner d’une fiche de signalement (devoir de rendre
compte en tant que sachant) adressée aux propriétaires et à l’autorité administrative
communale.
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Dans le domaine de la sécurité incendie, l’idée de la remontée des informations fait son
chemin chez les sapeurs pompiers, via le retour d’expérience (RETEX) et la recherche des
causes et circonstances des incendies (RCCI). Actuellement, un groupe de travail mis en
place par la DSC sous l’impulsion de la commission prévention de la fédération nationale des
sapeurs-pompiers est chargé de proposer un cadre juridique afin de placer le sapeur pompier
à un rang complémentaire et non concurrentiel à celui des experts judiciaires.
Certains départements comme les Yvelines et les Deux-Sèvres ont bien avancé dans ce
domaine, mais la très grande majorité des SDIS n’en est pas là. Il paraît nécessaire
d’adopter une doctrine nationale.
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cet apprentissage connaisse une évolution pérenne à travers la mise en œuvre de
programmes d’entraînements.
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un texte législatif. Depuis 2005, le travail passionné et intense des deux chambres a
néanmoins abouti à la censure du Conseil d’État en mars dernier.
Une commission mixte paritaire (sept sénateurs, sept députés) sous l’initiative des présidents
du Sénat et du Parlement doit se réunir pour proposer un nouveau texte.
À ce jour, des dispositions communes semblent faire consensus :
Nécessité d’une sensibilisation des personnes sur la conduite à tenir en cas
d’incendie,
Définition du dispositif à mettre en place,
Spécificités techniques retenues,
Identification des personnes responsables de l’installation et de l’entretien.
La réglementation viendra préciser les obligations en matière de détection d’incendie
en habitation. Nous retiendrons dans la spécificité française de prévention les
principes suivants :
Conception :
• Il devra être fiable et de qualité (norme française recommandée),
• Il devra être autonome (sur batterie, sur secteur associé à une AES – pile),
• Les appareils devront détecter les fumées et avertir les occupants du
logement,
• La technologie de détection devra être de type optique de flamme voire
thermique (la technologie ionique étant réglementée et de facto interdite sur
le territoire national).
Installation :
• Il devra être installé au moins un DAAF par logement, 1 par niveau, voire
plus sur recommandations, compte tenu des caractéristiques des logements,
• Le DAAF devra être installé dans les parties privatives du logement.
Entretien, acquisition :
• L’occupant devra s’approprier l’usage et l’entretien de ce moyen de secours,
• Les propriétaires devraient les financer.
Accompagnement :
• Recommander l’acquisition d’un extincteur,
• Exercer les familles à évacuer en rappelant les consignes de bonne conduite,
• Faire acquérir un comportement citoyen en matière de sécurité civile
(prévention des risques domestiques).
Dans le scénario d’un feu prenant naissance dans un logement, la détection de fumée est un
facteur déterminans dans la découverte d’un début d’incendie afin de garantir un temps de
survie nécessaire à l’auto-évacuation des occupants. Ce dispositif ne trouvera un
développement durable qu’à travers sa facilité de mise en œuvre et son coût raisonnable.
18
Cette technologie a pour objectif de garantir la sécurité des biens, de l’environnement et son
application pour la protection des personnes fait l’objet de nombreux tests sur le territoire
national. En effet, en France il n’existe pas de norme en la matière, et cela oblige les
concepteurs de système à multiplier les tests de composants et les essais en vraie grandeur,
dans un contexte hétérogène (ERP, habitations, industrie).
Cette démarche appuyée par des analyses scientifiques devra être en mesure d’apporter la
preuve de la pertinence des solutions envisagées et de pouvoir en garantir les performances.
Une norme devra balayer le standard d’utilisation pour les applications en bâtiment qui vise
la conception, l’installation, l’entretien et la mise à l’essai des systèmes d’extinction
automatique à brouillard d’eau.
Le préalable à la démarche initiée dans ce contexte repose sur la gamme de pression à
utiliser et le type d’application. Ces deux éléments vont déterminer un système de type
« GPU » (unité de pompe à gaz) ou « SPU » (unité de pompe pour sprinkler).
Quels sont les avantages de cette technologie ?
Faibles dommages causés par l’eau et la fumée,
Coût du cycle de vie favorable par rapport au sprinkler,
Installation flexible,
Faible espace requis,
Faible poids.
L’agent extincteur est l’eau qui, en se transformant en vapeur, multiplie son volume par un
facteur de 1 500 à 1 700, et permet le refroidissement des foyers par le phénomène de
vaporisation et d’inertage. L’idée est de pousser le taux d’évaporation en fractionnant l’eau
en fines gouttelettes. Ainsi, plus les gouttelettes sont fines, plus l’évaporation est rapide, et
plus le refroidissement et l’inertage sont efficaces.
Une autre caractéristique du BE réside dans sa capacité à bloquer la chaleur radiante. Cette
démonstration peut se vérifier en observant simplement l’atmosphère terrestre qui filtre les
rayons du soleil à travers les nuages et abaisse sensiblement la température perçue au sol.
Les capacités de « lutte incendie » d’un système par brouillard d’eau sont définies par :
La distribution de la taille des gouttelettes,
Le nombre de gouttelettes,
La pénétration.
En effet, la matière étant infiniment divisée, celle-ci se comporte comme un aérosol et se
transporte au gré des courants d’airs générés par les différences de pressions, la
température des gaz chauds de combustion (toxiques et inflammables) et les mouvements
de masses d’air naturels ou mécaniques (désenfumage par exemple).
Ces caractéristiques physico-chimiques, si elles trouvent un intérêt pour la prévention des
risques d’incendie comme moyen de secours, devront être pleinement exploitées pour
atteindre un objectif précis :
Création d’un rideau de brouillard d’eau pour enrayer une propagation,
Protection d’un local sensible ou de valeur pour limiter le développement, voire
éteindre un début d’incendie,
Préserver la stabilité mécanique d’éléments de structure,
19
Maîtriser le développement d’un incendie en attendant l’intervention des secours
(phase de survie).
Quelles applications en habitation, et plus particulièrement pour les bâtiments classés en 3e
et 4e familles ?
Nous avons mis en avant dans le chapitre 1-3 les manquements aux principes généraux
de sécurité :
Défaut de cloisonnement de l’escalier,
Défaut d’isolement des locaux de stockage et de détritus,
Utilisation de matériaux de revêtement ne présentant pas une tenue au feu
adéquate,
Défaut d‘isolement des logements.
Les scenarii d’incendie sont identifiés, le feu prend naissance:
Dans le logement,
Dans les « locaux à risques »,
Parfois dans les circulations communes.
Nous avons vu aussi les difficultés rencontrées pour maintenir les moyens de secours
présents dans les communs.
Outre les dispositions constructives et techniques lorsqu’ elles sont possibles et qui peuvent
engendrer des investissements importants pour un résultat n’atteignant pas toujours la
hauteur des coûts, il semble qu’une application nouvelle soit possible.
Doter certains logements anciens, antérieurs à l’arrêté du 31 janvier 1986, d’un système
d’extinction automatique à eau de type « unité de pompe à gaz » utilisant cette technologie
de brouillard d’eau associée à une détection de type DAAF pourrait être une mesure adaptée
au risque de nombreux bâtiments. Mais il ne pourrait s’agir que d’une recommandation. Alors
que pour les nouveaux bâtiments à construire, cette mesure pourrait par contre être
réglementée. Cette technologie présente l’avantage de fonctionner indépendamment du
réseau électrique et la décharge faible d’eau, moins d’un litre par minute, autoriserait une
durée de travail suffisante et compatible avec une évacuation du logement soumis à
l’incendie. Néanmoins une utilisation dans les circulations ne semble pas recommandable car
elle est susceptible de ralentir l’intervention des secours. Des essais réalisés par la BSPP ont
amené ces derniers à prendre du recul vis à vis de cette technologie qu’ils estiment
inadaptée dans les circulations.
20
Lors de nos recherches, nous avons pu vérifier la prise de conscience, certes tardive pour la
France contrairement à d’autres pays, de la nécessité de renforcer les normes de sécurité
incendie concernant les meubles rembourrés. En 2007, le gouvernement français a notifié à
la commission européenne un projet de décret relatif à la sécurité des meubles rembourrés.
Ce texte prévoit d'introduire l'obligation pour les meubles rembourrés vendus en France
d'être résistants à une ignition externe par une cigarette.
Lors de notre réflexion, nous avions connaissance pour certains d’entre nous de l’existence
de cigarettes auto-extinguibles, et c’est sans hésiter que nous avons décidé d’explorer cette
piste, persuadés que la meilleure solution était, finalement, de s’attaquer à la source du
problème.
L’adoption d’une norme pour la mise sur le marché de cigarettes auto-extinguibles ne date
pas d’hier. Le congrès américain souleva ce dossier pour la première fois en 1929, mais il
fallu attendre 2000 pour voir l’état de New York s’imposer comme le premier état à adopter
une loi rendant obligatoire les cigarettes peu combustibles. Depuis, de nombreux états
américains ont adopté des législations similaires qui entreront en vigueur d’ici 2010.
Au Canada, des dispositions législatives imposant des normes de sécurité pour les cigarettes
sont en vigueur depuis octobre 2005, suivi de près par l’Australie. Et plus récemment,
Bruxelles a demandé l’élaboration de normes européennes en vue de vendre exclusivement
dans l’UE des cigarettes qui s’éteignent toutes seules si le fumeur ne prend pas de bouffées.
Malgré ces actions significatives, nous n’avons jamais eu l’impression lors de nos travaux de
recherches que la France s’engageait fermement dans une voie déjà ouverte par nos voisins
d’outre Atlantique. Et nous avons également pu mesurer à quel point les actions de lobbying
des industries du tabac s’inscrivaient à l’encontre de la mise en place de telles normes (cf.
annexe n° 10).
Pourtant, l’intérêt de normes européennes en vue de vendre exclusivement des cigarettes
auto-extinguibles nous est apparu comme demeurant la mesure incontournable à mettre en
place le plus rapidement possible.
Ainsi, avec des répercussions qui vont bien au-delà du sinistre habitation, nous suggérons à
travers ce mémoire
Une plus large information du public sur l’utilité d’une norme pour les cigarettes
auto-extinguibles.
Une plus grande implication de la France pour voir aboutir rapidement le premier
texte de loi.
L’adoption d’une telle mesure permettrait donc de toute évidence de réduire
considérablement le nombre de sinistres dans les bâtiments d’habitations, et par là même de
drames humains où les morts et les victimes ont, au-delà de la souffrance, un coût non
négligeable pour la société.
21
(Circulaire n° 82 100 du 13 décembre 1982) I. PROTECTION CONTRE L’INCENDIE :
…« D'une manière générale, les risques d'incendie que présentaient les bâtiments dans leur
état antérieur seront réduits autant que faire se peut ; en aucun cas ils ne devront être
aggravés. Les travaux seront conçus et réalisés de manière à limiter la transmission du feu
et des fumées d'un niveau à un autre et à maintenir, sinon à améliorer, les possibilités
d'évacuation des occupants et d'intervention des services publics de secours et de lutte
contre l'incendie. Il appartient aux propriétaires, par un entretien régulier et par des
vérifications de périodicités appropriées, d'assurer le maintien en état des installations,
aménagements ou dispositifs mécaniques, automatiques ou non, concourant à la sécurité
contre les risques d'incendie. »…
Ainsi dans cet extrait, le seul mot « améliorer » ouvre la porte à une démarche sécuritaire de
bon sens visant à émettre certaines recommandations.
22
recommandation, mais en aucun cas d’une obligation. En tout cas, la réponse apportée par
le ministre démontre la prise de conscience de ce réel problème quand il fait référence dans
sa réponse au « contrat de service 2005-2007 signé le 10 juin 2005 en application de l’article
1er de la loi du 9 août 2004 relative au service public de l’électricité et du gaz et aux
entreprises électriques et gazières » où « l’État a demandé à Gaz de France, outre le
remplacement des ouvrages en fonte cassante, de sécuriser annuellement 3 000 conduites
d’immeubles en plomb pour les installations dont il a la charge, après avoir établi un
inventaire ».
23
Ainsi dans le cadre de ce mémoire nous nous sommes posé la question suivante :
Comment instituer facilement et rapidement un contrôle périodique de toutes les installations
concourant à la sécurité incendie d’un bâtiment d’habitation classé en 3e ou 4e famille sans
exclure les incidences économiques des mesures proposées ?
La solution, ou du moins la piste menant à la solution, nous l’avons imaginée sur la base de
l’article 101 de l’arrêté du 31 janvier 1986 relatif à la protection contre l’incendie des
bâtiments d’habitation :
Soumettre annuellement les syndics, ou autres représentants de propriétaires des
bâtiments de 3e ou 4e famille, à une déclaration sur l’honneur attestant que les
vérifications et entretiens prévus à l’article 101, ainsi que les réparations rendues
nécessaires, ont bien été effectués.
Cette attestation serait officiellement transmise au maire territorialement compétent pour
suivi.
Ce régime déclaratif aurait un triple avantage :
La mise en œuvre serait rapide et sans incidence financière pour les collectivités,
Il responsabiliserait les représentants de propriétaires qui, au vu des
conséquences, ne s’aventureraient sûrement pas à établir des attestations de
complaisance, les obligeant ainsi à effectuer des diagnostics de sécurité dans les
règles de l’art, et à réparer les installations déficientes,
Renforcerait les pouvoirs de police du maire par une implication plus forte de l’élu
dans un domaine de compétence qui à ce jour lui échappe en partie, malgré les
modifications apportées aux articles L. 129-1 à L. 129-7 par la loi « MOLLE » du
25 mars 2009 (cf. annexe n°8).
Bien entendu, d’autres pistes pourraient encore être explorées, comme par exemple
l’implication des commissions de sécurité dans le cadre de visites périodiques de bâtiments
d’habitations. Mais, dans le cadre de ce mémoire, nous avons préféré opter pour une
solution dont la mise en œuvre présentait a priori toutes les garanties d’un suivi efficient
dont les répercussions de mise en œuvre n’auraient pas d’incidences sur le fonctionnement
des SDIS, et dont l’impact économique auprès des collectivités territoriales serait faible, voire
inexistant. En effet, concernant cet exemple précis largement débattu dans la profession,
nous ne pouvions pas ignorer les réelles conséquences d’une telle mesure au niveau des
SDIS et des commissions de sécurité.
3.8.1 Locataires
Le locataire est le premier acteur de sa propre sécurité et de celle de sa famille. À ce titre, il
est logique qu’il entretienne une culture de sécurité en demeurant réceptif face à
l’information préventive dispensée par les différentes instances, et responsable face au
comportement qu’il doit adopter face au risque incendie. Cette responsabilité passera
notamment bientôt par l’entretien des détecteurs de fumées qui équiperont son logement.
3.8.2 Propriétaires.
Au même titre que le locataire, le propriétaire est le premier acteur de sa propre sécurité et
de celle de sa famille s’il occupe son logement, et doit donc avoir les mêmes préoccupations,
avec en plus le souci de respecter la réglementation en vigueur en entretenant et vérifiant
les installations concourant à la sécurité incendie.
24
3.8.3 Copropriétaires
L’implication des copropriétaires est prépondérante puisqu’elle concerne les parties
communes d’un bâtiment d’habitation face au risque incendie, autrement dit, au vu des
statistiques, les parties d’un bâtiment d’habitation où le risque est le plus important. Ils
doivent donc veiller à la mise en place d’équipements communs de sécurité, et surtout, à
leur entretien.
3.8.4 Assureurs
Les assureurs ont leur rôle à jouer dans le cadre du développement d’une culture de sécurité
à l’échelon national. Aussi, quand la loi sur les détecteurs sera enfin adoptée, ils devraient
inclure dans leur contrat des exclusions de prise en charge de sinistres incendie au cas où
l’assuré aurait omis de doter son logement des détecteurs rendus obligatoires.
3.8.5 Maires
Comme nous l’avons vu précédemment, le rôle du maire dans le cadre de ses pouvoirs de
police est prépondérant, et c’est bien une volonté du législateur de positionner cet élu de
proximité comme pivot de la politique de prévention dans les domaines les plus larges.
Ainsi la sécurité incendie dans les bâtiments d’habitations n’échappe pas à cette volonté, et
la loi prévoit que le maire peut prescrire des travaux visant les équipements communs de ces
bâtiments, dès lors que la sécurité des habitants est menacée.
Mais, alors qu’à travers l’évolution de la réglementation, notamment les articles L.129-1 à
L.129-7, commence à se dessiner une compétence de police spéciale des habitations, on
constate que la volonté politique d’exercer pleinement cette compétence n’est pas encore
acquise pour de nombreux maires.
Il conviendrait donc d’informer plus largement ces élus sur les répercussions positives d’un
domaine de compétence que le législateur a souhaité renforcer, et les inciter ainsi à exercer
leur pouvoir de police dans l’esprit d’une politique de prévention active.
3.8.6 DDE/SDIS
DDE et SDIS sont les « sachants » qui, dans le cadre d’études de dossier, vont proposer au
maire un avis. Leur rôle est prépondérant car c’est l’avis de ces instances qui va conditionner
pour partie la position d’un maire dans le cadre par exemple d’une demande de permis de
construire.
Dans le cadre des articles L.129-1 à L 129-7 et R.129-1 à R.129-11 du code de la
construction et de l’habitation, le SDIS doit demeurer le conseiller technique du maire, et
jouer un rôle important dans le cadre de l’information préventive.
25
3.9.1 Des pistes déjà explorées.
De l’idée d’établir un référentiel national
Établir un référentiel national pour les immeubles anciens basés sur les principes de l’article
R111.13 a longtemps effleuré les esprits, jusqu’à devenir dès 2007 une des mesures phares
proposée par la commission prévention de la fédération nationale des sapeurs pompiers de
France. L’idée est simple, sa mise en œuvre beaucoup plus complexe. Le principe est de
prévoir pour les bâtiments existants un minimum de dispositions techniques permettant le
respect de principes énoncés dans l’article R 111-13 du CCH. Ces principes, aussi simples et
évidents soient-ils, nécessiteraient néanmoins de la part du législateur une prise en compte
large et réfléchie de multiples paramètres pour la seule protection des habitants contre
l’incendie. Et ces paramètres sont justement fixés dans un article de quelques lignes, l’article
R111-13, un article qui serait donc le point de départ d’une large réflexion pour aboutir à un
référentiel national de plusieurs pages.
Ainsi devraient être pris en compte au niveau même du bâtiment les dispositions
constructives (structures, évacuation), la distribution et l’isolement des locaux, l’entretien et
la vérification des installations techniques,… autant dire la quasi intégralité de la
réglementation habitation.
Aux yeux du groupe de travail de la fédération nationale des sapeurs pompiers de France, un
tel référentiel aurait donc l’avantage d’améliorer la sécurité des habitants d’un immeuble
d’habitation en cas d’incendie grâce à un meilleur suivi de la vie des bâtiments, et à un
renforcement des pouvoirs de police du maire en matière de contrôle.
Si l’idée va donc effectivement dans le sens des objectifs sécuritaires fixés par cette
commission, idée que bien entendu nous défendons sans détour, il nous semble que la mise
en œuvre d’une telle mesure, qui impacte de manière trop large sur la quasi intégralité de la
réglementation habitation, a peu de chance de voir le jour.
De l’idée de réglementer l’obligation d’un diagnostic incendie
périodique
Prévoir la modification de l’article L129.1 du CCH pour la réalisation d’un diagnostic incendie
périodique tous les dix ou quinze ans est une des mesures importante envisagée par la
commission prévention de la fédération nationale des sapeurs pompiers de France.
Nous ne reviendrons pas sur l’utilité incontournable de la vérification périodique telle que
nous l’avons développé dans le paragraphe 3.7. Envisager par contre l’obligation d’un
diagnostic incendie périodique en modifiant l’article L 129-1 par l’ajout de la phrase
suivante : « Tout propriétaire d’un immeuble collectif à usage principal d’habitation doit
établir ou faire établir un diagnostic incendie au moins tous les quinze ans », doit peut-être
être reconsidéré dans une approche moins contraignante du concept du diagnostic incendie
tel qu’il a été proposé par la commission prévention de la fédération nationale.
Encore une fois, il nous semble important de préciser que nous partageons sans détour
l’objectif de cette proposition, et c’est justement parce que nous le partageons qu’à travers
notre réflexion nous nous sommes posés la question de savoir quel était le moyen de
l’atteindre rapidement et sûrement.
C’est sur la base de cette réflexion que nous avons opté pour notre part, comme nous
l’avons développé dans le paragraphe 3.7, pour une solution simple (instauration d’un
régime déclaratif) dont les répercussions de mise en œuvre n’auraient pas d’incidences sur le
fonctionnement des SDIS, et dont l’impact économique auprès des collectivités territoriales
serait faible, voire inexistant.
26
De l’idée de compléter l’article L 271- 4 du CCH
Insérer dans le dossier de diagnostic technique prévu à l’article L271-4 du CCH un
paragraphe 8 visant à prendre en compte « l’état des équipements communs de sécurité »
est une proposition qui s’inscrit dans l’esprit du concept de mise en œuvre d’un diagnostic
incendie périodique obligatoire tel que nous l’avons développé précédemment.
En effet, cette mesure qui s’appliquerait uniquement en cas de vente de tout ou partie d’un
immeuble bâti aurait un double avantage :
Élargir la protection de l’acquéreur immobilier dans le domaine du risque incendie,
Renforcer la fréquence et la portée des diagnostics incendie périodiques.
Toutes ces propositions, avec les réserves que nous avons émises sur la mise en œuvre de
certaines, contribueraient sans nul doute à une meilleure protection des habitants d’un
immeuble d’habitation, et réduiraient la gravité des sinistres grâce à un suivi efficace et
régulier des équipements de sécurité d’un bâtiment d’habitation qui présenteraient alors
toutes les garanties de fonctionnement.
Dans la continuité de ces propositions, il nous a néanmoins paru indispensable de dépasser
l’idée du référentiel national et du diagnostic incendie, garants d’une meilleure prévention
contre l’éclosion d’un feu et d’une meilleure évacuation et protection des habitants, pour
explorer sur le plan législatif d’autres pistes que nous soumettons ainsi à votre réflexion dans
le cadre de ce mémoire.
27
Existence d'une obligation particulière de sécurité ou de prudence imposée par la
loi ou le règlement,
Violation manifestement délibérée de cette obligation,
Exposition directe d'autrui,
Existence pour autrui d'un risque immédiat de blessure ou de mort.
Pour renforcer donc de manière significative l’arsenal législatif et réglementaire destiné à
prévenir les actes de dégradation volontaires d’équipements de sécurité dans les bâtiments
d’habitations, il nous semble pertinent à travers ce mémoire de proposer la solution
suivante :
L’élargissement du champ législatif et de l’incrimination pénale.
Le législateur pourrait donc prévoir que la dégradation volontaire d’un équipement de
sécurité exposerait son auteur aux poursuites prévues par le texte répressif concernant la
mise en danger de la vie d’autrui.
En effet l’article L 223-1 du code pénal précise que « le fait d’exposer directement autrui à
un risque immédiat de mort ou de blessures de nature à entraîner une mutilation ou une
infirmité permanente par la violation manifestement délibérée d’une obligation particulière de
sécurité ou de prudence imposée par la loi ou le règlement est puni d’un an
d’emprisonnement et de 15 000 euros d’amende. »
Ce délit est un élément important de prévention : contrairement aux autres délits, il n’y a
pas besoin que le danger se concrétise par un dommage pour que le délit soit constitué,
la mise en danger elle-même est un délit. Il ne faut cependant pas penser que la seule mise
en danger est suffisante pour constituer en elle-même le délit. Encore faut-il, du point de
vue juridique, qu’il y ait « violation manifestement délibérée d’une obligation particulière de
sécurité ou de prudence imposée par la loi ou le règlement ».
Il faudrait donc envisager un aménagement de ce texte ou prévoir une incrimination
particulière qui rattacherait la dégradation d’un élément de sécurité aux peines prévues par
l’article L 223-1.
Ainsi, dans cet esprit de répression préventive, cet élargissement du champ législatif et de
l’incrimination pénale aurait une portée pédagogique dans un cadre répressif. Et l’infraction
serait alors pénalement reconnue par le seul fait qu’un comportement malveillant demeure
susceptible de porter atteinte à l’intégrité physique d’autrui sans qu’il en résulte la mort ou
des blessures graves, sachant que les peines prévues pourraient être aggravées en cas
d’atteintes physique graves suite à un incendie.
Insérer l’obligation de régime déclaratif dans l’article 101 de
l’arrêté du 31 janvier 1986
Comme nous l’avons développé dans le paragraphe 3.6, l’idée de soumettre annuellement
les syndics, ou autres représentants de propriétaires des bâtiments classés en 3e ou 4e
famille, à une déclaration sur l’honneur attestant que les vérifications et entretiens prévus à
l’article 101, ainsi que les réparations rendues nécessaires, ont bien été effectués, présente à
notre sens plusieurs avantages. Des avantages qui, au travers de notre réflexion, nous ont
conduit à imaginer et proposer au travers de ce mémoire ce concept de régime déclaratif.
Partant du principe que seul le législateur demeure compétent pour instituer un système
déclaratif, il convenait donc de poursuivre notre réflexion sur le terrain législatif afin
d’explorer les différentes pistes susceptibles d’introduire réglementairement cette obligation.
28
C’est ainsi que nous avons tout simplement privilégié l’idée d’insérer cette obligation dans
l’article 101 de l’arrêté du 31 janvier 1986 relatif à la protection contre l’incendie des
bâtiments d’habitation.
La phrase à insérer à la fin de cet article pourrait par exemple être la suivante :
Dans le cadre de notre réflexion, nous avons imaginé un modèle de formulaire ci-joint en
annexe n°9 de ce mémoire.
29
CONCLUSION
Comme cela est illustré en page de garde de notre mémoire, entrevoir un fragile équilibre
entre réglementation et comportement humain demeure une image qui schématise la grande
tendance de la problématique que nous avons développée dans les différents chapitres de ce
document. Oui, le constat du préjudice humain, même imprécisément quantifié, reste
important ! Oui, le comportement humain reste le facteur déterminant à l’origine de trop
nombreux drames ! Oui, le comportement humain doit demeurer le point de départ de toute
réflexion pour améliorer la sécurité incendie dans les habitations !
Il n’en demeure pas moins, même si nous avons jugé que la réglementation de 1986
correctement appliquée s’avérait satisfaisante dans son ensemble, que cette même
réglementation doit s’adapter à l’évolution d’une société insuffisamment sensibilisée au
risque incendie dans les bâtiments d’habitations. Une société qu’il nous appartient de mieux
appréhender pour mieux l’informer, mieux l’éduquer. Une société assistée qui a parfois trop
tendance à vivre dans une certaine insouciance, couplée à un individualisme grandissant.
Dans l’esprit du législateur, ces travers de notre société moderne représentent tout l’enjeu
d’un bon ou mauvais texte. Que ce soit dans un cadre préventif ou répressif, le contexte
économique et social demeure la toile de fond d’une réglementation cohérente. Une
réglementation qui doit évoluer de concert avec la société.
Les propositions que nous avons faites sur le plan législatif s’inscrivent dans cette logique,
avec en plus une composante que l’on ne peut de nos jours occulter : l’impact du coût pour
la société. C’est la raison pour laquelle nous avons cherché des solutions cohérentes et
simples dans leur mise en œuvre, faisant appel à la responsabilité de chacun, et dont
l’impact financier auprès des collectivités territoriales serait faible, voire inexistant. Ainsi le
système déclaratif tel que nous l’avons proposé et abordé en fin de ce mémoire nous semble
être une bonne piste qui mériterait d’être poussée plus loin dans la réflexion.
Toutes les autres mesures que nous avons développées dans ce mémoire, du DAAF au
brouillard d’eau, en passant par les cigarettes auto-extinguibles restent des mesures de bon
sens, incontournables et nécessaires qui doivent avoir, dans un cadre restant à définir, un
caractère obligatoire.
Dans un contexte dépassant celui de notre mémoire limité aux bâtiments classés en 3e et 4e
familles, nous pensons sincèrement que le drame de l’incendie domestique ne doit plus
demeurer une fatalité noyée dans les faits divers d’une presse qui regorge de tellement
d’autres évènements tragiques. Des événements qui auraient presque tendance à conforter
le lecteur ou le spectateur dans une certaine lassitude qui lui ferait presque oublier l’incendie
dramatique qui a tué à quelques rues de chez lui.
Oui, l’incendie domestique est une réalité effrayante qu’il faut combattre et qui doit mobiliser
l’ensemble de la population et des pouvoirs publics. Vouloir limiter une réflexion sur
l’incendie domestique aux seuls 3e et 4e familles serait presque une offense faite au cortège
de drames qui se déroulent au quotidien dans les pavillons de banlieue, et occulterait le vrai
facteur déterminant à l’origine de tant de victimes et de souffrances : le comportement
humain
Après avoir réalisé ce mémoire, et baigné pendant quelques semaines dans une cogitation
prenante, nous sommes convaincus que la solution demeure quelque part cachée dans un
postulat qui devra perpétuellement guider toute réflexion future sur le sujet : rien ne
remplacera jamais l’attention humaine et la responsabilité individuelle, pour soi-même, pour
ses proches, pour les autres.
30
ANNEXES
Annexe n° 1
Source : Direction de la Sécurité Civile Les statistiques des services d'incendie et de secours
Editions de 2003 à 2009
100%
90%
80%
70%
60% feu d'ERP
50% autres feux
30%
20%
10%
0%
2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 moyenne
sur 7 ans
2008
2007
2004
2003
2002
* la notion "d'autres feux" concerne des sinistres dans des bâtiments agricoles ou relevant du code du travail
Annexe n° 2
Source : Direction de la Sécurité Civile Les statistiques des services d'incendie et de secours
Editions de 2006 à 2009
350
300
250
200
150
100
50
0
2005 2006 2007 2008 moyenne sur
4 ans
12000
10000
8000
6000
4000
2000
0
2005 2006 2007 2008 moyenne sur
4 ans
Annexe n° 3
Source : Direction de la Sécurité Civile Les statistiques des services d'incendie et de secours
Editions de 2006 à 2009
Répartition des décés dans des feux bâtimentaires sur une période de 4 ans
100%
90%
80%
70% Nombre de décés suite à un feu en habitation
60%
Nombre de décés suite à un feu en ERP
50%
40%
Nombre de décés suite à un autre feu en
30% bâtiment
20%
10%
0%
2005 2006 2007 2008 moyenne sur
4 ans
Répartition des blessés dans des feux bâtimentaires sur une période de 4 ans
100%
90%
80%
Nombre de blessés suite à un feu en habitation
70%
60%
Nombre de blessés suite à un feu en ERP
50%
40%
30% Nombre de blessés suite à un autre feu en
bâtiment
20%
10%
0%
2005 2006 2007 2008 moyenne sur
4 ans
* la notion "d'autres feux" concerne des sinistres dans des bâtiments agricoles ou relevant du code du travail
Annexe n° 4
Contact information:
Ms Kirsi Rajaniemi Postal Address:
Email: kirsi.rajaniemi @intermin.fi Ministry of the Interior, Rescue Department
Tel.: +358 9 160 42716 PO Box 26
Fax: +358 9 160 44672 FI-00023 Government, Finland
EU Fire Safety Network 2(5)
Fire casualties in building fires / one Year Year Year Year 4-year average
million inhabitants1 2005 2006 2007 2008 (2005-2008)
Estonia 95,7 122 94,3 66,4 95
Poland 91,1 95,7 92,6 90,2 92
Lithuania 87 90 87 80 86
Bulgaria 43 49 50 57 50
Finland 13,9 20,9 14,2 18,7 17
Norway 14,3 13,8 15,9 17,7 15
Hungary 16,67 12,62 13,24 13,96 14
Sweden 11 9 11 13 11
Czech Republic 7,2 7,7 5,6 6,5 7
France 6,25 5,82 6,45 6*
England 5,5 6,3 5,2 6*
* 3-year average (2005-2007)
100
90
80
70
60
50
40
30
20
10
0
Estonia Poland Lithuania Bulgaria Finland Norway Hungary Sweden Czech France England
Republic
1
Definitions have not been standardised and therefore any comparisons need to be treated with caution.
EU Fire Safety Network 5(5)
National objectives and strategies for fire safety - How important are the following topics
currently in your country’s national strategies:
Other: RIP-cigarettes SE
M. Jean-Louis Gagnaire attire l'attention de M. le ministre d'État, ministre de l'écologie, de l'énergie, du développement
durable et de l'aménagement du territoire, sur le remplacement des canalisations de gaz en plomb.
Dans le cadre des politiques de réduction des risques d’accidents liés aux canalisations de gaz, il est logique de
procéder le plus rapidement possible au remplacement des canalisations en plomb lesquelles peuvent fondre en cas
d’incendie.
Si les opérateurs ont la charge du financement, de la construction et du remplacement des canalisations dans le cadre
de concessions de longue durée, que les propriétaires ont la charge des canalisations en dur et les locataires des
tuyaux souples de raccordements, les choses semblent moins claires en ce qui concerne les parties communes des
immeubles.
Pour les canalisations de gaz en plomb, il s’agit pourtant précisément de la partie du réseau la plus dangereuse
avec des canalisations montantes. Ces canalisations font aujourd’hui l’objet d’une obligation de
démontage, mais seul GDF peut procéder au remplacement des parties avant compteur.
Il lui demande donc de lui préciser l’état de la législation en la matière et notamment à qui il incombe de financer
le remplacement des canalisations de gaz en plomb dans les parties communes des immeubles avant le raccordement
au compteur. Il lui demande également quel est le délai de l’obligation de démontage.
Comme le dispose l'article 7 de l'arrêté du 2 août 1977 modifié relatif aux règles techniques et de sécurité applicables
aux installations de gaz combustible et d'hydrocarbures liquéfiés situées à l'intérieur des bâtiments d'habitation ou de
leurs dépendances, l'utilisation de conduites en plomb est interdite pour la réalisation d'installations nouvelles dans les
constructions neuves et anciennes.
L'emploi du plomb n'est autorisé que pour les réparations d'installations existantes en plomb, véhiculant des gaz autres
que le butane ou le propane commercial, sous une pression n'excédant pas 400 mbar. La réglementation n'impose pas
le remplacement des canalisations de gaz en plomb dans les constructions anciennes.
Toutefois, dans le cadre du contrat de service 2005-2007 signé le 10 juin 2005 en application de l'article 1er de la loi du
http://www.jlgagnaire.com Propulsé par Joomla! Généré: 16 October, 2009, 12:37
Jean Louis Gagnaire - Député de la Loire - 2ème circonscription
9 août 2004 relative au service public de l'électricité et du gaz et aux entreprises électriques et gazières, l'État a
demandé à Gaz de France, outre le remplacement des ouvrages en fonte cassante, de sécuriser annuellement 3 000
conduites d'immeubles en plomb pour les installations dont il a la charge, après avoir établi un inventaire. Les conduites
collectives, à savoir les conduites d'immeubles et les conduites montantes, peuvent soit relever de la concession, soit
figurer hors du cadre de la concession.
Dans le premier cas, il appartient au distributeur d'entretenir et de renouveler le cas échéant ces conduites. Dans le
second cas, les conduites appartiennent au propriétaire de l'immeuble desservi en gaz et elles sont exploitées par le
distributeur de gaz.
En cas de travaux, il revient alors au propriétaire de l'immeuble de les réaliser à ses frais. Lorsqu'est réalisé un
diagnostic de sécurité incendie dans les immeubles anciens, conformément à la brochure « sécurité-incendie » de la
direction de l'habitat, de l'urbanisme et des paysages, le constat de la présence de conduite en plomb conduit à
encourager la suppression ou le remplacement à court ou moyen terme de ces conduites par des conduites en cuivre ou
en acier.
DECRET
Décret n°2002-120 du 30 janvier 2002 relatif aux ca ractéristiques du logement décent
pris pour l’application de l’article 187 de la loi n° 2000-1208 du 13 décembre 2000
relative à la solidarité et au renouvellement urbains.
NOR: EQUU0200163D
Le Premier ministre,
Vu le code civil ;
Vu la loi n° 89-462 du 6 juillet 1989 tendant à amé liorer les rapports locatifs et portant
modification de la loi n° 86-1290 du 23 décembre 19 86, notamment ses articles 2 et 6 dans
leur rédaction issue de l’article 187 de la loi n° 2000-1208 du 13 décembre 2000 relative à la
solidarité et au renouvellement urbains ;
Vu les lettres de saisine pour avis du conseil régional de Guyane, du conseil régional de
Martinique et du conseil régional de la Réunion en date respectivement des 9 août, 10 août
et 10 août 2001 ;
Vu les lettres de saisine pour avis du conseil général de Guyane et du conseil général de
Martinique en date respectivement des 9 août et 10 août 2001 ;
Le Conseil d’Etat (section des travaux publics) entendu,
Article 1
Un logement décent est un logement qui répond aux caractéristiques définies par le présent
décret.
Article 2
1. Il assure le clos et le couvert. Le gros oeuvre du logement et de ses accès est en bon état
d’entretien et de solidité et protège les locaux contre les eaux de ruissellement et les
remontées d’eau. Les menuiseries extérieures et la couverture avec ses raccords et
accessoires assurent la protection contre les infiltrations d’eau dans l’habitation. Pour les
logements situés dans les départements d’outre-mer, il peut être tenu compte, pour
l’appréciation des conditions relatives à la protection contre les infiltrations d’eau, des
conditions climatiques spécifiques à ces départements ;
2. Les dispositifs de retenue des personnes, dans le logement et ses accès, tels que
garde-corps des fenêtres, escaliers, loggias et balcons, sont dans un état conforme à leur
usage ;
Article 3
Le logement comporte les éléments d’équipement et de confort suivants :
6. Un réseau électrique permettant l’éclairage suffisant de toutes les pièces et des accès
ainsi que le fonctionnement des appareils ménagers courants indispensables à la vie
quotidienne.
Dans les logements situés dans les départements d’outre-mer, les dispositions relatives à
l’alimentation en eau chaude prévues aux 4 et 5 ci-dessus ne sont pas applicables.
Article 4
Le logement dispose au moins d’une pièce principale ayant soit une surface habitable au
moins égale à 9 mètres carrés et une hauteur sous plafond au moins égale à 2,20 mètres,
soit un volume habitable au moins égal à 20 mètres cubes.
Article 5
Le logement qui fait l’objet d’un arrêté d’insalubrité ou de péril ne peut être considéré
comme un logement décent.
Article 6
Les travaux d’amélioration prévus à l’article 1er de la loi du 12 juillet 1967 susvisée sont
ceux qui ont pour but exclusif de mettre les locaux en conformité avec tout ou partie des
dispositions des articles 1er à 4 du présent décret, sans aboutir à dépasser les
caractéristiques qui y sont définies.
Article 7
Lionel Jospin
Jean-Claude Gayssot
Marylise Lebranchu
Le ministre de l’intérieur,
Daniel Vaillant
Christian Paul
Marie-Noëlle Lienemann
Sécurité des immeubles collectifs à usage principal d'habitation
Art. L. 129-1. - Lorsque, du fait de la carence du Art. L. 129-1. - Lorsque, du fait de la carence du
ou des propriétaires, des équipements communs ou des propriétaires, des équipements communs
d'un immeuble collectif à usage principal d'un immeuble collectif à usage principal
d'habitation présentent un fonctionnement d'habitation présentent un fonctionnement
défectueux ou un défaut d'entretien de nature à défectueux ou un défaut d'entretien de nature à
créer des risques sérieux pour la sécurité des créer des risques sérieux pour la sécurité des
occupants ou à compromettre gravement leurs occupants ou à compromettre gravement leurs
conditions d'habitation, le maire peut, par arrêté, conditions d'habitation, le maire peut, par arrêté,
prescrire leur remise en état de fonctionnement prescrire leur remise en état de fonctionnement
ou leur remplacement, en fixant le délai imparti ou leur remplacement, en fixant le délai imparti
pour l'exécution de ces mesures. pour l'exécution de ces mesures.
L'arrêté est notifié aux propriétaires et aux L'arrêté est notifié aux propriétaires et aux
titulaires de droits réels immobiliers sur les locaux titulaires de droits réels immobiliers sur les locaux
tels qu'ils figurent au fichier immobilier de la tels qu'ils figurent au fichier immobilier de la
conservation des hypothèques. Lorsque conservation des hypothèques. Lorsque
l'immeuble est la propriété d'une société civile l'immeuble est la propriété d'une société civile
dont les parts donnent droit ou non à l'attribution dont les parts donnent droit ou non à l'attribution
ou à la jouissance en propriété des locaux, la ou à la jouissance en propriété des locaux, la
notification est faite au gérant tel qu'il figure au notification est faite au gérant tel qu'il figure au
registre du commerce où la société est registre du commerce où la société est
immatriculée. Lorsque les mesures prescrites ne immatriculée. Lorsque les mesures prescrites ne
portent que sur les parties communes d'un portent que sur les parties communes d'un
immeuble soumis aux dispositions de la loi nº 65- immeuble soumis aux dispositions de la loi nº 65-
557 du 10 juillet 1965 fixant le statut de la 557 du 10 juillet 1965 fixant le statut de la
copropriété des immeubles bâtis, la notification copropriété des immeubles bâtis, la notification
aux copropriétaires est valablement faite au aux copropriétaires est valablement faite au
syndicat des copropriétaires. syndicat des copropriétaires.
A défaut de connaître l'adresse actuelle des A défaut de connaître l'adresse actuelle des
personnes mentionnées à l'alinéa précédent ou personnes mentionnées à l'alinéa précédent ou
de pouvoir les identifier, la notification les de pouvoir les identifier, la notification les
concernant est valablement effectuée par concernant est valablement effectuée par
affichage à la mairie de la commune ou, à Paris, affichage à la mairie de la commune ou, à Paris,
Marseille et Lyon, de l'arrondissement où est situé Marseille et Lyon, de l'arrondissement où est situé
l'immeuble ainsi que par affichage sur la façade l'immeuble ainsi que par affichage sur la façade
de l'immeuble. de l'immeuble.
En cas d'urgence ou de menace grave et En cas d'urgence ou de menace grave et
imminente, le maire ordonne préalablement imminente, le maire ordonne préalablement les
les mesures provisoires indispensables pour mesures provisoires indispensables pour écarter
écarter ce danger, dans les conditions ce danger, dans les conditions prévues à l'article
prévues à l'article L. 129-3. L. 129-3.
Art. L. 129-2. L'arrêté du maire visé à l'article Art. L. 129-2. L'arrêté du maire visé à l'article
L. 129-1 est pris à l'issue d'une procédure L. 129-1 est pris à l'issue d'une procédure
contradictoire dont les modalités sont définies contradictoire dont les modalités sont définies par
par décret en Conseil d'Etat. décret en Conseil d'Etat.
Lorsque les mesures prescrites n'ont pas été Lorsque les mesures prescrites n'ont pas été
exécutées dans le délai fixé, le maire met en exécutées dans le délai fixé, le maire met en
1
En noir gras les modifications apportées par les textes cités ;
2
En rouge, les modifications apportées par la loi « MOLLE »
Art. L. 129-3. En cas d'urgence ou de menace Art. L. 129-3. En cas d'urgence ou de menace
grave et imminente, le maire, après en avoir grave et imminente, le maire, après en avoir
informé les personnes visées au deuxième informé les personnes visées au deuxième alinéa
alinéa de l'article L. 129-1, selon les modalités de l'article L. 129-1, selon les modalités prévues à
prévues à cet article, demande à la juridiction cet article, demande à la juridiction administrative
administrative de désigner un expert chargé de désigner un expert chargé d'examiner l'état
d'examiner l'état des équipements communs des équipements communs dans un délai de
dans un délai de vingt-quatre heures suivant vingt-quatre heures suivant sa désignation et de
sa désignation. proposer des mesures de nature à mettre fin à
Si le rapport de l'expert constate l'urgence ou l'imminence du danger s'il la constate.
la menace grave et imminente, le maire Si le rapport de l'expert constate l'urgence ou la
ordonne les mesures provisoires permettant menace grave et imminente, le maire ordonne les
de garantir la sécurité des occupants et, si mesures provisoires permettant de garantir la
nécessaire, l'évacuation de l'immeuble. sécurité des occupants et, si nécessaire,
Dans le cas où ces mesures provisoires ne l'évacuation de l'immeuble.
sont pas exécutées dans le délai imparti par Dans le cas où ces mesures provisoires ne sont
l'arrêté, le maire peut les faire exécuter d'office pas exécutées dans le délai imparti par l'arrêté, le
et aux frais des propriétaires et des titulaires maire peut les faire exécuter d'office et aux frais
de droits réels immobiliers concernés. des propriétaires et des titulaires de droits réels
Si les mesures exécutées n'ont pas permis de immobiliers concernés.
mettre fin aux risques sérieux pour la sécurité Si les mesures exécutées n'ont pas permis de
des occupants ou de rétablir leurs conditions mettre fin aux risques sérieux pour la sécurité des
d'habitation, le maire poursuit la procédure occupants ou de rétablir leurs conditions
dans les conditions prévues à l'article L. 129-2. d'habitation, le maire poursuit la procédure dans
les conditions prévues à l'article L. 129-2.
« Art. L. 129-4-1. - Lorsque, dans un local « Art. L. 129-4-1. - Lorsque, dans un local
attenant ou compris dans un immeuble attenant ou compris dans un immeuble collectif à
collectif à usage principal d'habitation, sont usage principal d'habitation, sont entreposées des
entreposées des matières explosives ou matières explosives ou inflammables, soit en
inflammables, soit en infraction avec les infraction avec les règles de sécurité qui lui sont
règles de sécurité qui lui sont applicables, soit applicables, soit dans des conditions de nature à
dans des conditions de nature à créer des créer des risques sérieux pour la sécurité des
risques sérieux pour la sécurité des occupants, le maire peut mettre en demeure, par
occupants, le maire peut mettre en demeure, arrêté motivé, la personne responsable de la
par arrêté motivé, la personne responsable de gestion ou de la jouissance du local de prendre
la gestion ou de la jouissance du local de toutes les mesures nécessaires pour se
prendre toutes les mesures nécessaires pour conformer aux règles de sécurité applicables ou
se conformer aux règles de sécurité pour mettre fin au danger dans un délai qu'il fixe.
applicables ou pour mettre fin au danger dans Faute d'exécution par la personne qui y est tenue,
un délai qu'il fixe. Faute d'exécution par la le maire y procède d'office aux frais de celle-ci ; il
personne qui y est tenue, le maire y procède peut, si nécessaire, interdire l'accès du local
d'office aux frais de celle-ci ; il peut, si jusqu'à la réalisation des mesures.
nécessaire, interdire l'accès du local jusqu'à la « Le fait de ne pas se conformer à l'arrêté pris en
réalisation des mesures. application du premier alinéa est puni de 3 750
« Le fait de ne pas se conformer à l'arrêté pris euros d'amende. »
en application du premier alinéa est puni de 3
750 euros d'amende. »
Art. L. 129-5. - A Paris, les compétences du maire Art. L. 129-5. - A Paris, les compétences du maire
prévues aux articles L. 129-1 à L. 129-4-1 sont prévues aux articles L. 129-1 à L. 129-4-1 sont
exercées par le préfet de police. exercées par le préfet de police
Art. L. 129-6. - Le maire exerce les compétences Art. L. 129-6. - Le maire exerce les compétences
visées au présent chapitre au nom de l'Etat. En visées au présent chapitre au nom de l'Etat. En
cas de carence du maire, le représentant de l'Etat cas de carence du maire, le représentant de l'Etat
peut se substituer dans les conditions visées au peut se substituer dans les conditions visées à
1º de l'article L. 2215-1 du code général des l'article L. 2122-34 du code général des
collectivités territoriales. collectivités territoriales.
Art. L. 129-7. - Un décret en Conseil d'Etat Art. L. 129-7. - Un décret en Conseil d'Etat
détermine les conditions d'application du présent détermine les conditions d'application du présent
chapitre et établit la liste des équipements chapitre et établit la liste des équipements
communs visés à l'article L. 129-1. communs visés à l'article L. 129-1.
Syndic : ………………………………………………………………………………….
Tél. : :……………………………………..
Gestionnaire : …………………………………………………………………………...
Adresse : ………………………………………………………………………………...
ATTESTATION
Je soussigné, …………………, atteste sur l’honneur avoir fait procédé, conformément aux
obligations légales définies dans les articles 100 à 104 de l’arrêté du 31 janvier 1986 modifié,
concernant les obligations des propriétaires, à la vérification et à l’entretien de toutes les
installations concourant à la sécurité de l’immeuble tel que mentionné dans le tableau ci-joint.
Fait à ……………..le,………….
SIGNATURE :
TABLEAU DES VÉRIFICATIONS
IMMEUBLE : ……………………………………….
……………………………………………………………...
Inventaire
Contrôlé le Nom de l’organisme Observations
équipements
Registre de sécurité
Plan(s) de sécurité
Extincteurs
Systèmes de désenfumage
Colonnes sèches
Alarme incendie
Portes coupe-feu
Détecteurs avertisseurs
autonomes de fumées
Ferme portes
EU RIP ALLIANCE
2. L'industrie du tabac affirme que le test ASTM serait 'inexact' parce qu'il ne se rapporte
pas aux conditions du 'monde réel'
La norme ASTM est un test facilement repliable mesurant si une cigarette allumée s'auto éteint
lorsqu'elle est placée sur un nombre donné de couches de papier filtre standard. Le
phénomène physique du transfert de chaleur se rapproche de celui d'une cigarette allumée
dans une situation de 'monde réel' telle que d'être allongé dans un lit ou un fauteuil.
Le 'monde réel' est trop variable pour pouvoir trouver un test standard, car la propension d'une
cigarette d'allumer une substance dépend des conditions ambiantes (si l'atmosphère est trop
humide ou s'il y a du vent par exemple) alors que la propension de s'auto éteindre est une
caractéristique de la cigarette même.
Richard Gann, du Laboratoire américain de recherche en matière de protection incendies des
bâtiments déclare au sujet du test ASTM « L'industrie du tabac a évoqué depuis des décennies
ce problème du 'monde réel'. L'étude effectuée par le Groupe d'Etudes Techniques et le
Groupe de Conseil Technique, avec notre propre travail effectué depuis, montre que les
résultat sont pertinents. ».
3. L'industrie du tabac affirme que les normes EU concernant les niveaux de monoxyde de
carbone atteints par les cigarettes peuvent contrer les normes RIP
La norme ASTM proposée indique un résultat à obtenir et non pas une méthode ou une
technique à utiliser.
L'étude effectuée par l'industrie du tabac quant à elle démontre que les produits chimiques
rajoutés pour améliorer le taux de propension, dont l'acétate de sodium, la chlorite de
potassium, le sulfate d'aluminium et le carbonate de sodium, augmentent également les
émissions de monoxyde de carbone.
4. L'industrie du tabac affirme que les fumeurs pourraient devenir plus insouciants si les
cigarettes étaient plus sûres
Cela va contre les principes de sûreté du produit et contredit l'étude même de l'industrie du
tabac qui a trouvé que « virtuellement tous les répondants affirment qu'ils ne vont changer leurs
habitudes par rapport au fait de fumer. »
5. L'industrie du tabac affirme que les cigarettes autoextinguibles sont plus toxiques
L'étude montre qu'il n'y a pas de différences significatives en toxicité entre les cigarettes RIP,
ou auto extinguibles et leur contrepartie, les cigarettes conventionnelles.
L'étude réalisée par l'industrie du tabac a trouvé qu’« il n'y a pas de changement significatif
dans la composition chimique de la fumée. »
6. L'industrie du tabac affirme qu'il n'y a pas suffisamment de papier spécial pour
appliquer la loi
La même affirmation a été faite dans d'autres juridictions, mais nous n'avons pu identifier
qu'une seule marque pénalisée pour ces faits lorsque la législation a changé. Plusieurs
technologies existent déjà pour répondre à la norme ASTM et les fabricants sont libres de
développer d'autres nouvelles technologies.
EU RIP ALLIANCE
8. L'industrie du tabac affirme que les normes pour les cigarettes RIP n'ont pas fait
diminuer le nombre d'incendies à New York
Il est trop tôt pour tirer une conclusion définitive à partir des données publiées, mais la baisse
de 25 pourcent de la mortalité dans des incendies dus à la cigarette est trop importante pour
nous paraître un simple hasard.
À New York les taxes sur le tabac sont plus élevées que dans d'autres états et il est estimé
qu'un tiers à peu près des cigarettes sont introduites de façon frauduleuse. Cela a réduit les
avantages escomptés par l'introduction de la législation RIP à New York.
Ne pas adopter une législation de type paneuropéen pourrait avoir un impacte similaire dans
d'autres états adoptant la législation RIP. C'est pourquoi il est nécessaire d'appliquer une
législation de type paneuropéen.
9. L'industrie du tabac affirme qu'il y a un plus grand risque de CDO (chutes de cendres
incandescentes) des cigarettes bandées, ce qui a résulté dans une action de justice
Les CDO ont fait le sujet d'un arrêté de justice. Cependant, les risques d'une brulure locale
mineure crée par la chute des cendres incandescentes d'une cigarette sont négligeables à côté
des risques d'incendies mortelles que présentent les cigarettes conventionnelles fortement
brûlantes.
Pour soutenir leurs affirmations, les fabricants de tabac ont faussé les résultats de l'étude du
gouvernement britannique.
10. La coalition RIP n'est qu'un déguisement du lobby pour le contrôle du tabac
Les pompiers et d'autres organisations de protection incendies sont aux premiers rangs du
mouvement pour l'introduction des cigarettes RIP. Ces organisations ne sont pas des
manifestants anti-tabac.
BIBLIOGRAPHIE