Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
II.1. Introduction
Les rejets accidentels des gaz ou liquides inflammables représentent les
causes principales de la survenus des phénomènes dangereux (incendie,
explosion et dispersion).
Avant d’entamer les modèles permettant de modéliser les effets des
phénomènes dangereux, nous allons présenté les mécanismes et les
méthodes de calcul des différents rejets.
Types de rejets
1) Rejet gazeux
Le but recherché à travers la simulation du comportement dynamique d'un gaz
comprimé dans un récipient, est d'estimer la réduction de sa pression et de sa
température due à un rejet gazeux.
En général, cette simulation suit une procédure numérique itérative, où
l'écoulement de gaz est décrit suivant des pas de temps.
3
La vitesse des gaz à la sortie d’un jet en expansion est donnée par l'expression :
La température, Τo, peut être calculée à partir d'un bilan énergétique entre
l'intérieur du récipient (condition "s") et l’orifice (condition "o"), tel que :
Dans le cas d'un écoulement adiabatique (par exemple, une expansion rapide
du gaz), les relations suivantes peuvent également être utilisées pour le calcul
de la pression Po et la température de réaction, Tj (K) à la sortie de l’orifice :
et
Exemple 1
Calculer le débit massique d'un rejet gazeux de l'hydrogène comprimé à
travers un orifice causé par une rupture locale de la paroi d'un réservoir.
Les données sont les suivants :
Volume du réservoir : V= 50 m3,
Le gaz contenu dans le réservoir est soumis à une pression initiale : P0 =
50 bars
Température initiale du gaz : T0= 15 °C = 288,15 K
Diamètre de l’orifice : dj = 10 cm
Coefficient de vidange : Cd = 0,62
Masse molaire de l’hydrogène : Wg = 0,002 kg/mol
Chaleur spécifique à volume constant : Cv = 10,24 kJ kg-1 K-1
Rapport des chaleurs spécifiques : = 1,4
Solution :
11
Tab. 1 : Calcul de
l’atténuation du débit
massique d’un rejet gazeux.
12
Exemple 2
Calculer débit massique d'un rejet gazeux de monoxyde de carbone
comprimé à travers un orifice dans un pipe relié à un réservoir.
Les données sont les suivants :
Volume du réservoir : V= 50 m3,
Le gaz contenu dans le réservoir est soumis à une pression initiale : P0 = 15
bars
Température initiale du gaz : T0= 15 °C = 288,15 K
Diamètre du pipe : dp= 15 cm
Longueur du pipe : lp= 100 m
Diamètre de l’orifice : dj = 10 cm
Coefficient de vidange : Cd = 0,62
Masse molaire de l’hydrogène : Wg = 0,028 kg/mol
Chaleur spécifique à volume constant : Cv = 745 J kg-1 K-1
Rapport des chaleurs spécifiques : = 1,4
Viscosité dynamique : = 17,3 Pa s
Solution :
15
Avec :
La masse initiale, Μ (kg), du gaz contenu dans le pipe est calculée par la
formule :
Exemple 3
Calculer le débit massique d'un rejet transitoire du propane issu de la rupture
brusque d'un pipe.
Les données sont les suivants :
Pression initiale à l’intérieur de la conduite : P0 = 5 bars
Température initiale du gaz : T0= 15 °C = 288,15 K
Diamètre du pipe : dp= 1 m
Longueur du pipe : lp= 10 000 m
Coefficient de vidange : Cd = 1
Masse molaire du propane : Wg = 0,0441 kg/mol
Chaleur spécifique à volume constant : Cv = 745 J kg-1 K-1
Rapport des chaleurs spécifiques : = 1,19
Viscosité dynamique : = 82 Pa s
Solution :
20
b) Rejet liquide
Le débit massique d’un rejet accidentel de liquide issu d’une brèche en ras de
parois se calcule à partir de la formule suivante déduite du théorème de
Bernoulli.
Dans le cas d'un liquide en écoulement dans un pipe, nous pourrons utiliser
l'expression de Fanning, pour le calcul de la chute de pression, P, dans une
canalisation de diamètre dp et de longueur longueur lp :
Exemple 4
Calculer le débit massique d'un rejet du cyclohexane liquide à travers un orifice
issu de la rupture de la paroi d’un réservoir cylindrique (à raz du fond du
réservoir), sous la pression atmosphérique.
Les données sont les suivants :
Température initiale du liquide : T0= 25 °C = 298,15 K
Volume du réservoir: V = 6000 m3
Hauteur du réservoir : h=15 m
Coefficient de vidange : Cd = 0.62
Coefficient de remplissage : Ø = 0.75
Masse volumique du cyclohexane : = 773.1 kg/ m3
Diamètre de l’orifice : do = 0.1 m
Solution :
23
c) Rejet diphasique
Le rejet des gaz liquéfiés pressurisés, est un cas beaucoup plus compliqué car
il dépend de plusieurs paramètres.
Dans ce qui suit on va traiter le cas particulier de la rupture totale d’un réservoir
contenant un gaz liquéfié pressurisé à une température supérieure à la
température de son point d' ébullition.
Le comportement d’un liquide après la rupture d’un réservoir (ou pipe), peut
être décomposé en trois étapes :
Dans la première étape, le liquide s'échappe instantanément et se dilate
sans pré-mélange avec l'air ambiant. Un nuage, constitué d'air et de
gouttelettes, est formé. Une partie de ces gouttelettes précipite sur le sol.
Dans la seconde étape, l'air est entraîné à l'intérieur du nuage de
gouttelettes et de vapeur, ce qui provoque un mélange et une évaporation
supplémentaire de la phase liquide.
Dans la troisième étape, les gouttelettes s'évaporent et le nuage
homogène se disperse dans l'atmosphère.
25
Dans cette section nous examinerons d'abord les conditions juste avant et
juste après l'explosion d'un réservoir. Ensuite le rayon équivalent du nuage, la
vitesse d'expansion et la fraction des gouttelettes déposées sur le sol seront
calculés.
Les conditions initiales avant l'explosion du réservoir sont calculées à partir
de : la température initiale T0, la pression initiale P0, la masse totale M du
liquide et la fraction massique initiale, w0 de la phase vapeur.
26
(*)
27
(**)
l,f et v,f sont les densités de la substance dans la phase liquide saturé et de la
phase vapeur saturée, respectivement, aux conditions finales de température et
de pression. La densité, l,f de la phase liquide peut être calculée à partir
d'une équation d'état, tandis que la densité, v,f , de la phase vapeur est
calculée à partir de la loi des gaz parfaits.
TNO, 2005, "Methods for the Calculation of Physical Effects due to Releases of Hazardous Materials
(Liquids and Gases)", van den Bosch C.J.H, Weterings R.A.P.M. (Eds.), Yellow book, Report CPR 14E,
3rd Ed., 2nd Rev.
31
Exemple d’illustration
Supposant un réservoir contenant, initialement, 1000 kg de propane, la
fraction massique, wf de la phase vapeur après rupture totale du réservoir, est
égale à 0.3.
Ainsi donc, 300 kg de la masse du propane sont des vapeurs et 700 kg
représentent des gouttelettes liquides.
Puisque wf< 0.5, la masse subsistante, Mrem (kg), dans le nuage est égale à :
Mrem = 20.31000 = 600 kg
Ce résultat indique que pendant cette première étape d'expansion, des
gouttelettes liquides d'une quantité égale à 400 kg seront déposées sur le sol.
Par conséquent 300 kg de vapeur et 300 kg de gouttelettes liquides
subsistent dans le nuage.
Ainsi, la nouvelle fraction massique, wf, rem, de la masse subsistante dans le
nuage est égale à 0.5.
33
Exemple 5
Calculer les dimensions d'un nuage résultant de la rupture instantanée d'un réservoir
contenant une masse M= 5 tonnes de propane à une température T0=291 Κ et une
pression Ρ0 =0,78 ΜΡa, la fraction massique initiale de la phase vapeur w0 = 0,05.
Les données sont les suivants :
La température d' ébullition à Pa : Tb= 230,9 K
La pression ambiante : Pa =0,1 Mpa
La densité du liquide à (T0, P0) : l,0 = 505 kg/m3
La densité du vapeur à (T0, P0) : v,0 = 14,3 kg/m3
La densité du liquide à (Tb, Pa) : l,f = 584 kg/m3
La densité du vapeur à (Tb, Pa) : v,f = 2,33 kg/m3
L’enthalpie de vapeur à (T0, Pa) : Hv,0 = 483 kJ/kg
L’enthalpie de vapeur à (Tb, Pa) : Hv,f = 383 kJ/kg
La chaleur de vaporisation : 0 = 342 kJ/kg
La chaleur de vaporisation : f = 426 kJ/kg
La chaleur spécifique moyenne : CPL= 2,41 kJ/kg K
La vitesse du vent : us = 3,5 m/s
Solution :
37
Diamètre efficace
Le diamètre efficace Ds est un concept largement utilisé en modélisation de
jet; il représente, pour un écoulement supersonique, le diamètre virtuel d’un
et à la vitesse uj.
orifice libérant de l’air de masse volumique ρa à un débit m
Il s’écrit pour un rejet gazeux :
Avant de décrire les approches sur l’estimation du taux de chaleur dégagé par un
incendie, nous essayerons d’abord de définir les paramètres qui contrôlent et
caractérise un incendie.
la quantité du combustible;
a- Taux de combustion
Le taux de combustion représente la quantité de combustible vaporisée et
brûlée par unité de temps. Il est exprimé généralement en kilogrammes par
seconde ou en grammes par seconde et est notée par . Il peut aussi être
exprimé comme un débit massique par unité de surface, typiquement des
kilogrammes par mètre carré par seconde et noté par .
Il est donné par la relation suivante :
Huggett, C., “Estimation of Rate of Heat Release by Means of Oxygen Consumption Measurements,” Fire and
Materials, Vol. 4, pp. 61–65, 1980.
42
Après l'allumage du feu, tous les produits de combustion sont collectés dans
une hotte et évacuées par un conduit d'évacuation. Le débit et la composition
des gaz sont mesurés dans le conduit. Ceci conduit à la connaissance de la
quantité d'oxygène utilisée pour la combustion. A travers la connaissance de
l’invariant énergétique, de 13100 kJ/kg d’O2 consommé permet de calculer le
taux de chaleur dégagée.
43
Exemple 6
Les gaz issus de la combustion d'une plaque de polyméthacrylate de méthyle (PMMA)
sont collectés dans une hotte et évacuées par un conduit d'évacuation. Le débit
volumétrique du gaz et la température sont mesurés, ce qui permet de calculer le débit
massique du gaz, soit 0,05 kg/s. La fraction massique en oxygène est mesurée autour
d’une valeur moyenne de 15%. Donner une estimation du taux de l'énergie moyenne
libérée par le combustible ?
Solution :
La fraction massique de l'oxygène dans l'air est d'environ 23%. Le débit massique de
l'oxygène utilisé pour la combustion est donc (0,23 - 0,15)·0,05 kg/s. Chaque
kilogramme d'oxygène utilisée donne 13.100 kJ d'énergie.
L'énergie libérée, ou l'effet du PMMA en feu, est donc calculé à travers l’expression
suivante:l
Remarque:
Le PMMA brûle à un taux à peu près constant, alors que les combustibles solides
produisent un taux qui varie avec le temps, o admet alors dans le cas général, un taux
de dégagement d'énergie variable dans le temps.
45
Une autre méthode d'évaluation du taux de chaleur dégagée est basée sur la mesure du
taux de combustion, ou le taux de perte de masse. Ceci est réalisé par la pesée du
combustible qui brûle, en utilisant des dispositifs appropriés de pesage. L’estimation du
taux de chaleur exige la connaissance de l’enthalpie de combustion. Il est donc évalué par
la relation suivante :
où est le débit des gaz brulés, donnée en kg/s, ou en g/s et est l’enthalpie de
combustion effective, souvent donnée en kJ/kg ou en kJ/g.
Remarque Importante
Pour illustrer la distinction entre les deux quantités, nous allons examiner le cas du
PMMA brûlant où il n’y a pas beaucoup d’oxygène. Lorsque les produits ont brûlé
complètement la réaction est :
Les alcools tels que le méthanol et l'éthanol, brûlent avec une flamme qui est
à peine visible, ce qui indique que très peu de suie son produites; par
conséquent, ils présentent un rendement de combustion proche de l'unité.
Ceci est également vrai pour de nombreux combustibles gazeux tels que le
méthane.
Pour les combustibles qui produisent des flammes avec des suies, comme
l'huile, le rendement de combustion est nettement plus faible, typiquement de
l'ordre de 60 à 70%.
Les valeurs du débit de combustion (pour des diamètres relativement grands)
et de la chaleur de la combustion complète donnée dans le tableau
précédent peuvent être utilisées pour calculer le taux de la chaleur dégagée
pour divers matériaux à l’aide de l’équation suivante :
50
Exemple 6
Supposons que le PMMA dans l'exemple précédent a été pesé en brûlant,
donnant le taux de perte de masse moyenne de 3 g/s. La chaleur de
combustion complète du PMMA a été trouvé pour être à peu près 25 kJ/g (voir
tableau). En supposant que l'efficacité (rendement) de la combustion est de
70%, estimer le taux de chaleur dégagée qui en résulte. Donner aussi une
estimation approximative de la taille de la plaque de PMMA ?
51
c. Feux de nappe
Les déversements accidentels de combustibles liquides dans les installations
industrielles (zone de stockage, centrales électriques) peuvent constituer un risque
sérieux par rapport à un incendie. Certains liquides sont très volatiles à température
ambiante; ils peuvent s'évaporer et former un mélange inflammable avec l'air, ce qui
conduit à une possible explosion.
Dépendance au diamètre de la nappe
Les expériences d'incendie dans les réservoirs réalisées pour une large gamme de
liquides ont montré que, pour les diamètres supérieurs à 0,2 m, le taux de combustion
augmente avec le diamètre jusqu'à une certaine valeur asymptotique en régime établi, il
est rapporté au débit de perte de masse , donné en (kg/m2 s), Fig. 9.
Babrauskas, V., “Burning Rates,” SFPE Handbook of Fire Protection Engineering, 2nd ed., National Fire Protection Association,
Quincy, MA, 1995.
52
Les valeurs du taux de combustion données dans le tableau 4 sont généralement pour
les grands diamètres de réservoir. Pour les petits diamètres le taux de combustion diminue.
Une relation typique peut être vue dans la Fig. 9. où le taux de perte de masse en fonction
du diamètre est montré.
Tab. 4
53
Le taux de perte de masse d’un réservoir en combustion libre (non confiné) dépend
non seulement du diamètre du réservoir, mais aussi de deux coefficients empiriques
qui caractérisent la particularité du combustible et sont, fonction du flux de chaleur
radiatif de la flamme vers la surface du combustible.
Pour le calcul des feux de réservoir les deux coefficients sont introduits sous forme
d’un produit « k β ». L'utilisation d'un grand nombre d'expériences de feux libres
avec des liquides dans des réservoirs de différents diamètres a conduit à la
déduction de la corrélation suivante:
Exemple 7
Une panne de pompe provoque un déversement de 20 litres d'huile de
transformateur sur un plancher de 2 m2 de surface. L'huile chaude
s’enflamme. Estimer l'énergie libérée et la durée de l'incendie ?
On suppose un rendement de combustion de 0,7.
55
DRYSDALE (1985), An introduction to fire dynamics ; John Wiley & sons, New York, 1985
57
avec :
: puissance totale rayonnée (kW),
R : distance cible/source ponctuelle en mètres
: densité de flux radiatif surfacique reçu par la cible (kW/m²)
Fig. 10 : Configuration
pour le modèle de la
source ponctuelle
58
Avec
: puissance totale rayonnée par la flamme (kW/m²),
: fraction radiative de l’incendie (sans unité),
Assessing Flame Radiation to External Targets from Pool Fires,” SFPE Engineering Guide, Society of Fire
Protection Engineers (SFPE), Bethesda, MD (1999).
59
Tel que :
Tel que :
Tel que:
( en kW)
63
Exemple 8
On considère une nappe de feux de 1.5 m de diamètre, le combustible est
de l’alcool méthylique dont le pouvoir calorifique Hc =21100 kJ /kg. La
quantité de chaleur dégagée est de 500 kW/m2, avec un rapport
stoichométrique r = 6.48
Calculer la hauteur moyenne de la flamme pour des conditions
atmosphériques :
– d’une pression de 760 mm Hg, et une température de 293 K.
– d’une pression de 630 mm Hg et une température de 310 K.
Solution :
64
Mini-projet
(a) (b)
M. Shokri and C.L. Beyler, “Radiation from Larger Pool Fires,” SFPE Journal of Fire Protection
Engineering, 4, 1, pp. 141–150 (1989).
71
Avec :
d : la distance séparant la cible du centre de la flamme,
L : la hauteur du cylindre et de la flamme,
D : diamètre du cylindre.
Le facteur de vue calculé pour différents rapports L/R est représenté sur
les figure 17a et 17b .
Remarque importante
A noter que pour une cible à une hauteur l du sol (Fig. 16), il suffit de
décomposer le cylindre de flamme en deux selon un plan horizontal à
l’altitude l afin de pouvoir appliquer les formules précédentes sur chaque
moitié du cylindre.
74
Quand une cible est très proche de la flamme, le facteur de vue tend vers
l'unité parce que tout ce qui est vu par la cible est la flamme.
a) L/R=2 b) L/R=6
Fig. 17 : Facteur de vue pour un feu de nappe avec deux rapports L/R
75
Facteur de sécurité
Un facteur de sécurité de 2 est recommandé pour l'utilisation du modèle de
Shokri et de Beyler. Souvent ce modèle est applicable pour des flux de
chaleur inférieurs à 5 kW/m2.
b) Modèle de Mudan
Mudan a présenté un modèle pour estimer la densité du flux thermique
radiatif reçu par un élément à l'extérieur d'un feu de nappe pour les cas sans
et avec vent.
La densité du flux thermique radiatif reçu par un élément à l'extérieur de
l'enveloppe de la flamme est donnée par la formule suivante :
(Cette formule est utilisée pour une
flamme assimilée à un cylindre verticale
ou incliné)
P.H. Thomas, “The Size of Flames from Natural Fires,” Ninth Symposium (International) on
Combustion, Combustion Institute, Pittsburgh, pp. 844–859 (1962).
80
Effets dus au vent
De manière schématique, les effets associés à l’action du vent sur le
comportement de la flamme sont :
l’inclinaison de la flamme par rapport à la verticale,
la modification de la hauteur moyenne de flamme (selon les vitesses de vent),
avec :
est la vitesse adimensionnelle du vent et uv la vitesse du vent
mesurée à une hauteur de 1.6 m du sol.
* “LNG Safety Research Program,” Report IS 3-1, American Gas Association (1974).
84
Avec
Remarque importante
Si la cible est au niveau du sol ou à la hauteur de la flamme, un cylindre
peut représenter la flamme.
Si la cible est située à une certaine hauteur du sol, deux cylindres doivent
être utilisés pour représenter la flamme.
86
Facteur de vue dans le cas avec vent
Le facteur de vue pour une flamme soufflée par le vent a été donné par
Mudan, qui a utilisé une approche intégrale développée par Sparrow pour
déterminer le facteur de vue d'un cylindre incliné.
Les composantes du facteur de vue pour une flamme assimilée à un cylindre
incliné avec une base circulaire sont données par :
87
Où :
Emax : pouvoir émissif maximum des parties lumineuses de la flamme (140 kW/m2)
s : Coefficient d'extinction égal à 0.12 m-1
Es : pouvoir émissif des fumées (20 kW/m2)
88
Concentration dans
Gaz
l'atmosphère (%)
Azote (N2) 78.088
Oxygène (O2) 20.949
Argon (Ar) 0.93
Dioxyde de Carbone (CO2) 0.033
Néon (Ne) 1.8 10-3
Hélium (He) 5.24 10-4
Méthane (CH4) 1.4 10-4
Krypton (Kr) 1.14 10-4
Protoxyde d'azote (N2O) 5.0 10-5
Monoxyde de carbone (CO) 2.0 10-5
Xénon (Xe) 8.6 10-6
Hydrogène (H2) 5.0 10-6
Ozone (O3) Variable
Vapeur d’eau (H2O) Varie avec la température et
l’humidité relative
RH : Humidité relative
Ta : température ambiante en K
2. Définir une longueur de trajectoire, d (en m) de la surface de la flamme à
l'observateur. Déterminer le paramètre pression partielle – longueur de
trajectoire :
Fig. 21-a : Emissivité totale de la vapeur d'eau dans un mélange de pression totale de 1 atm
94
Fig. 21-b : Emissivité totale du dioxyde de carbone dans un mélange de pression totale de 1 atm
95
Exemple 9
Un réservoir de toluène se renverse formant ainsi une nappe sur une surface de 12 m de
diamètre. Cette nappe s'enflamme par la suite. On suppose que la distance du centre du
feu au bord de la cible est de 30 m.
Calculer la densité du flux radiatif surfacique reçu par la cible au niveau du sol en
utilisant les modèles :
a) du point source,
b) de Shokri et Beyler,
c) de Mudan.
On donne les propriétés du toluène : Hc = 40 550 kJ/kg ;
Les propriétés de l’air à 20 °C : a =1.2 kg/m3
Solution :
97
Exemple 10
Calculer le flux radiatif, émis par un feu de nappe de toluène, reçu par une
cible située à une hauteur de 2m du sol et à 12 m du centre du feu (sans
vent) en utilisant les modèles :
a) de Shokri et Beyler,
b) de Mudan
Solution :
98
Fig. 22 : Inflammation d'un gaz sous haute pression Fig. 23 : Brûlage des gaz (torchage)
suite à la rupture d'un pipeline (Texas, 2010) d'une installation pétrolière
99
Les feux de torche sont caractérisés par un pouvoir émissif plus important
que les feux de nappe.
Régime d’écoulement
uj dj
Re
où uj (m/s) et dj (m) sont respectivement la vitesse et le diamètre du jet,
est la viscosité cinématique du gaz à l’orifice (m²/s).
Une flamme peut s’établir sous différents régimes d’écoulement. Elle peut
être laminaire, transitoire ou pleinement turbulente. Son régime d’écoulement
dépend de la vitesse du jet à l’orifice et par conséquent du nombre de
Reynolds. La Figure 20 schématise la longueur de flamme et le taux de
turbulence en fonction de la vitesse de sortie du jet pour un même diamètre
d’orifice.
100
Terme source
Les modèles de feu torche ont pour données d’entrée les caractéristiques du
combustible au point de rejet telles que la vitesse, le débit et la température.
Ces caractéristiques sont directement dépendantes de la pression régnant au
point de fuite, de la température de stockage et de la taille de fuite.
103
Parmi les modèles les plus utilisés pour modéliser les effets des feux de
torche, on cite les modèles semi-empiriques :
Fig. 25 : Configuration pour le modèle du point source (cas d’un feu de torche)
106
Straitz, J.F., O'Leary, J.A., Brennan, J.E. and Hardan, C.J., 1977, CEP, Loss Prevention 11, 23-30.
108
N/A (non applicable) : la densité du flux radiatif n'a jamais été atteinte
109
Fig. 27 : Profils de rayonnement d’un feu de torche obtenus par le modèle du point
source central (comparaison entre les cibles horizontales et verticales)
111
Longueur de la flamme
La longueur visible, L, d'un feu de torche peut être calculée par l'équation
suivante :
Cette formule a été validée par Raj (1974) pour beaucoup de carburants. Les
conditions auxquelles cette corrélation s'applique sont ; les vitesses élevées et
les petits diamètres de torche.
Raj, P.P.K. and Kalelkar, A.S. , 1974, "Assessment Models in Support of the Hazard Assessement
Handbook", Report No. CG-D-65-71, Washington, D.C.
112
Pour des feux de torche verticales, la longueur de la flamme est donnée par :
()
1) Déterminer uv/uj,
2) Estimer L à partir de l’équation ()
3) Lire y/L et x/L de la figure 28,
4) Déterminer la position du point source par rapport à la base de la torche
La position horizontale (avec vent) : xc = 0.5 x
La position verticale : yc = 0.5 y + h
()“Guide for Pressure-Relieving and Depressuring Systems" 1982, API - Recommended Practice
521 , 2nd Edition, American Petroleum Institute, Washington, D.C.
114
La densité de flux thermique radiatif peut alors être prédite; dans le SPSM en
supposant que la cible est perpendiculaire à la droite séparant la cible du point
source.
Cible horizontale :
Cible verticale :
x xc
116
Cible Horizontale
zc > z
117
Avec :
Où :
Cible verticale
La densité du flux radiatif, , reçue par une cible représentée sur la figure
30 peut être prédite par l'équation suivante :
Avec :
et
Cible Horizontale
123
Avec :
Avec : et
124
Dans ce cas, la densité du flux radiatif, , reçue par une cible verticale est
donné par :
()
Avec : et
125
et ;
L'équation suivante a été développée pour le modèle MPSM relatif à une cible
verticale (parallèle à l'axe des abscisses, x).
Plus tard, De Faveri et al. ont suggéré le MCMPSM comme étant une
enveloppe de flamme solide, dont les sections plus épaisses sont plus
radiatives que les sections plus minces.
Les deux modèles améliorent la similitude physique aux feux de torche réels
mais l'utilisation de ces modèles augmente la complexité de l'approche.
127
Les deux expressions précédentes donnent de très bons résultats dans le cas
des feux d'hydrocarbures.
La variable Y est obtenue itérativement à partir de l’équation suivante :
131
où :
Pour de faibles valeurs du rapport Rv (Rv 0,05), le jet est dominé par la quantité
de mouvement. Dans ce cas, l’angle est donné par :
132
c) Distance de décollement
La distance de décollement, a, du tronc conique peut être calculée à partir de
la relation géométrique suivante :
où : K = ()/
Quand α = 0º ou 180º, le décollement est réduit à ΚL, qui égale à 0,2 L dans
le cas sans vent (α = 0º) ou 0,015 L pour des feux avec la présence de vent
fort (α = 180º).
134
Où :
et :
Exemple 11
Calculer la vitesse de sortie du jet et les dimensions géométriques d'un feu de
torche résultat d'un rejet de débit massique de 30 kg/s suite à la rupture d'une
canalisation de gaz naturel à haute pression.
Les données sont les suivants :
La pression initiale à l’intérieur du pipeline : Ps =10 Mpa
La vitesse du vent : uv = 5 m/s
Chaleur spécifique à pression constante : Cp = 1.52 kJ/kg K
Température ambiante : Ta = 288 K
La pression ambiante : Pa = 0.1 MPa
Masse molaire du gaz naturel : Wg = 0.0186 kg/mol
Masse molaire de l’air : Wair = 0.029 kg/mol
Angle entre l'axe de l’orifice et l’axe du vent : Qjv = 85 °
Solution :
137
Où :
SEPsuie : pouvoir émissif des suies (kW/m2),
s : fraction de la surface couverte par les suies (sans unité),
En général, pour des produits pétroliers, le paramètre s est pris égal à 80%,
et le SEPsuie = 20 kW/m2 (Hagglund et personne 1976).
c) Facteur de vue
Le facteur de vue correspond à l’angle solide sous lequel la cible voit la
flamme. Dans le cas des feux de torches, la flamme est généralement
considérée comme un cylindre incliné avec un diamètre égal à la moyenne
des diamètres des disques des deux extrémités du tronc de cône. Les
équations décrites en feu de nappe dans le cas avec vent (modèle de Mudan)
peuvent être utilisées avec les changements suivants (on doit utiliser d' au
lieu de d et ' au lieu de ) :
140
La pression partielle de la vapeur d'eau dans l’air peut être calculée à partir
de la pression de vapeur de saturation, , dans l'air et l'humidité relative,
RH :
142
Exemple 12
Pour le feu de torche résultant d’une fuite à travers un orifice d’une
canalisation de gaz naturel à haute pression de l'exemple 11, calculer la
densité du flux radiatif à une distance, au sol, de 50 m du centre du jet.
Les données sont les suivants :
Enthalpie de la combustion complète : Hc = 38 MJ/kg
Pression de vapeur d'eau de saturation : Pw 2 320 Pa
Humidité relative : RH = 0.7
Solution :
143
Ces équations sont appliquées aux systèmes formés par les zones (zones
chaudes et froides).
Lors d’un calcul, au temps t=0, la couche basse prend tout le volume d’un
compartiment puis par les transferts de masse et de chaleur, la couche haute
augmente en volume alors que le volume de la couche basse diminue.
Parmi les logiciels qui utilisent le modèle à zones, on cite le logiciel CFAST
(Consolidated Fire Growth and Smoke Transport Model).
La première version 1.0 du logiciel CFAST est rendue public en juin 1990.
145
Equations du modèle
Un compartiment est divisé en 2 zones. A chaque zone est attribuée une masse,
une énergie interne, une densité, une température respectivement définies par mi,
Ei, ρi, Ti et le volume Vi où i=B pour la couche basse et i= H pour la couche
supérieure. Le compartiment est soumis à une pression P.
Pour une zone i, ces 11 variables sont calculées à partir des équations suivantes :
Type d’équation Equation différentielle
dmi
Masse pour la couche i m i
dt
dP 1
Pression hB hH
dt V
dEi 1 dP
Energie pour la couche i hi V
dt dt
di 1 Vi dP
Densité pour la couche i hi c p m i Ti
dt c p Ti Vi 1 dt
Température pour la dTi 1 dP
hi c p m i Ti Vi
couche i dt c p i Vi dt
Dans CFAST, tous les compartiments ont deux zones distinctes à l’exception
du compartiment où se développe le feu qui a une zone additionnelle pour le
panache.
Paramètres d'entrée
Pour un calcul de base, relativement peu de paramètres d'entrée sont
nécessaires ou utiles.
En fait, il existe 2 types de calculs liés à la connaissance plus ou moins bonne
de la réaction de combustion générant l'incendie :
147
b) Le feu contraint
Equations de transport
Pour un écoulement tridimensionnel d'un fluide incompressible et newtonien,
les équations mathématiques qui gouvernent le comportement de
l’écoulement sont les équations de Navier – Stokes, de l’énergie, des
espèces chimiques et de la continuité :
t
div u 0
t
u div u u p div g
où: est le tenseur des contraintes visqueuses, dont les composantes sont
données par :
ui u j 2 uk
ij ij
x j xi 3 xk
est la viscosité dynamique
152
1 si i j
𝑖𝑗 est le symbole de Kronecker : ij
0 si i 0
Equation des espèces chimiques :
t
Ye div u Ye div De Ye m e'''
où : m e''' est le débit massique par unité de volume de l’espèce e ;
De est le coefficient de diffusion de l’élément e ;
Ye est la fraction massique de l’espèce e
Equation de conservation de l'énergie :
t
h div u h q ''' div q"
dp
dt
Où h est l’enthalpie sensible
he Ye
On a alors : T
h T0 0
C p,m dT h f , e Ye
espèces e espèces e
Enthalpiesensible
p p0 g z ~
p
~
avec p fluctuation de pression et p0 p0 (t ) , est une masse volumique
de référence.
Pour des faibles nombres de Mach, on a de plus l'équation d'état des gaz
RT
parfaits :
p0 (t )
M
où: R est la constante universelle des gaz parfaits : R = 8,314 J.mol-1.K-1
155
1 Ye
M
1
xe M e ou
N espèces e M espèces e M e
Modélisation de la turbulence
Ils existent trois techniques principales pour la simulation de la turbulence :
Ces méthodes sont très fiables, mais exigent plus d’espace mémoire et de temps
de calcul que les méthodes de simulation des grandes échelles. Cette technique
nécessite alors des moyens de calcul très sophistiqués et coûteux.
158
La simulation à grandes échelles (LES) est une technique très prometteuse pour
la prédiction et l'analyse des écoulements turbulents instationnaires. L’idée de la
simulation des grandes échelles LES est d’obtenir, par résolution directe des
équations de Navier – Stokes, les caractéristiques des grandes échelles de la
turbulence, alors que les petites échelles seront prises en compte au moyen
d'un modèle statistique appelé modèle sous – maille.
u = U + u’ ; v = V + v’ ; w = W + w’ , = Q + ’
160
Références bibliographiques
1) Assael Marc J., Kakosimos Konstantinos E. (2010), Fires, explosions, and toxic gas
dispersions Effects Calculation and Risk Analysis, CRC Press.
2) Borghi B., Destriau M. (1995), Combustion et les flamme, editions Technip
3) Drysdale D. (2011), An introduction to fire dynamics, 3rd edition, John Wiley & Sons.
4) Crowl D. A. (2003), Understanding explosions, Center for Chemical Process Safety.
5) Ingason H., Li Y. Z., Lönnermark A. (2015), Tunnel Fire Dynamics, Springer.
6) Karlsson B., Quintiere J. G. (2000), Enclosure fire dynamics, CRC Press.
7) Lee J. H. W. , Chu V. H. (2003) , Turbulent jets and plumes - A Lagrangian approach,
Kluwer Academic Publishers.
8) Morgan J. Hurley (2016), SFPE Handbook of Fire Protection Engineering, 5th Edition,
Springer.
9) Quintiere J. G. (2006), Fundamentals of Fire Phenomena, John Wiley & Sons.
10) Quintiere J. G. (1998), Principles of fire behavior, Delmar Cengage Learning.
11) Sernenov N. N. (1942), Thermal theory and combustion, and explosion-III : Theory of
normal flame propagation, NASA TM No.1026.