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Volume 3 : Numéro 2

Caractérisation du processus de traitement des eaux usées des

unités industrielles dans la station de traitement de Kossodo mise
en place par l’Office Nationale des Eaux et l’Assainissement
(ONEA) au BURKINA FASO.

Characterization of the wastewater treatment process of

industrial units in the Kossodo treatment plant set up by the
National Water and Sanitation Office (ONEA) in BURKINA
FASO.

Bernard GOUBA
Doctorant
Civil Engineering Department,
Distant Production House University
Kigali, Rwanda
adarasango@yahoo.fr

Boukari SAWADOGO
Doctorant
Civil Engineering Départent,
Distant Production House University
Kigali, Rwanda
saw_bouk@yahoo.fr

Date de soumission : 12/01/2022

Date d’acceptation : 20/03/2022
Pour citer cet article :
GOUBA B. & SAWADOGO B. (2022) « Caractérisation du processus de traitement des eaux usées des unités
industrielles dans la station de traitement de Kossodo mise en place par l’Office Nationale des Eaux et
l’Assainissement (ONEA) au BURKINA FASO. », Revue Internationale du chercheur «Volume 3 : Numéro 2»
pp : 19 - 38
Digital Object Identifier : https://doi.org/10.5281/zenodo.6592321

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Résumé

Les eaux usées des stations de traitement de Kossodo dans la ville de Ouagadougou ont un
impact négatif sur l’environnement et sur la population. Pendant plusieurs années la zone de
Kossodo est réputée à cause de son odeur nauséabonde due aux eaux usées. Nous avons
effectué une étude de terrain afin de mieux caractériser la station d’épuration. Ce choix a été
guidé par un souci de comprendre l’inefficacité de la station de traitement de Kossodo dans la
ville de Ouagadougou d’une part et de montrer le danger que représente ces eaux usées mal
traitée, manipulée par les populations pour les besoins agricoles d’autre part.
L’objectif visé a aussi guidé le choix des ouvrages de la station de traitement de Kossodo dans
la ville de Ouagadougou : un dégrilleur, Déshuileur un Dessableur ; Bassin anaérobie ; Bassin
facultatif ; Bassin de maturation.
Les résultats montrent que les eaux usées peuvent être bien traité dans une station capable
d’épurer le flux d’effluent de la ville de Ouagadougou. Cela contribuera à réduire l’impact de
la pollution sur l’environnement et la santé publique.

Mots clés : Traitement ; Caractérisation ; Eaux usées ; Station d’épuration ; Bassin anaérobie.

Abstract

Wastewater from the Kossodo treatment plants in the city of Ouagadougou has a negative
impact on the environment and on the population. For several years the area of Kossodo is
famous because of its nauseating odor due to sewage. We carried out a field study to better
characterize the treatment plant. This choice was guided by a concern to understand the
inefficiency of the Kossodo treatment plant in the city of Ouagadougou on the one hand and
to show the danger represented by this badly treated wastewater, manipulated by the
populations for agricultural needs. on the other hand. The target objective also guided the
choice of structures for the Kossodo treatment station in the city of Ouagadougou : a screen,
oil separator, and sand separator; Anaerobic basin; Optional basin; Maturation basin. The
results show that wastewater can be well treated in a station capable of purifying the flow of
effluent from the city of Ouagadougou. This will help reduce the impact of pollution on the
environment and public health.

Keywords : Processing ; Characterization ; Waste ; Wastewater treatment plant ; Anaerobic

basin

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Introduction

Les pays africains, de nos jours, font face un problème d’assainissement dans ses grandes
métropoles. L’essor des unités industrielles dans les villes africaines rendent complexe la
gestion des eaux usées car les autorités ne disposant pas de moyens et d’outils nécessaires, et
appropriés pour une bonne épuration des eaux usées dans les villes avant leur rejet dans le
milieu naturel.
Les eaux usées, aujourd’hui, sont des facteurs de pollution environnementale et contribuent à
la dégradation de la santé publique. La mise en place d’un système efficace de traitement de
ces effluents s’avère indispensable au regard d’énorme conséquence de ces eaux usées sur la
population et sur l’environnement.
En outre, il est impossible, de nos jours ; de dissocier le secteur de l’agriculture urbaine des
eaux usées dont le rôle est de maintenir l’existence des cultures maraichères en toutes saisons
dans les villes. Le traitement des eaux usées présente double mission la réduction des
pollutions d’une part et la contribution au développement du secteur socio-économique
d’autre part
Eu égard de cette double mission, la ville de Ouagadougou, la capitale du Burkina Faso, ne
doit pas faire l’exception.
L’impact néfaste des eaux usées nécessite un traitement. Mais quel est le processus efficace
de traitement de ces effluents afin de réduire leur impact sur l’environnement et la santé
publique. La réponse à cette question sera l’objet de notre étude.
Ce travail est présenté en trois (03) parties :
La première partie abordera les matériels et la méthode. Dans cette partie nous allons traiter le
choix des dispositifs de l’étude, puis la description de l’étude et la deuxième partie sera
consacré aux résultats et à la discussion.

1. MATERIELS ET METHODE
1.1. Revue de la littérature
1.1.1- Résumé des travaux sur les stations de traitement des eaux usées

Ø Cheick Abdoul SALEMBERE, 2009

La mesure de la performance épuratoire de la station d’épuration de Kossodo et de son impact
socio-économiques et sanitaires des maraîchers fut l’objet de son étude. Cette étude a pour
vocation principale d’analyser la performance épuratoire de la station d’épuration de Kossodo

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et l’impact socio-économique et sanitaire sur la réutilisation des eaux usées issues de la

station d’épuration de Kossodo pour l’agriculture urbaine.
Après analyse, le chercheur fait ressortir que l’abattement des paramètres de pollution est
important (84,40% pour la DCO, 88,64% pour la DBO5, 79,46% pour les MES), mais pour
les paramètres bactériologiques on a un abattement faible de 30% pour les CF. Il affirme que
le processus d’épuration est fortement influencé par la pollution industrielle dont les rejets ne
respectent pas les conditions d’admission dans les égouts. Il termine son étude sur une
recommandation en suggérant qu’un suivi rigoureux est la seule condition pour assurer une
bonne performance épuratoire de la station d’épuration de Kossodo en garantissant une
réutilisation des eaux usées sans danger pour la population et pour l’environnement.
Il est bon de faire remarquer qu’un suivi rigoureux seul ne se suffit pas pour résoudre le
problème de pollution dans la zone industrielle de Kossodo. Il y’a lieu d’aller au-delà des
analyses et des recommandations en proposant un redimensionnement des ouvrages du réseau
d’assainissement qui sont devenu vétuste et de capacité insuffisante.
Ø Lamyae BOUGHANZAI, 2012
L’auteur a mené ses études sur le dimensionnement d'une station d'épuration de type lagunage
naturel au centre d'AIN CHEGGAG, FÈS au MAROC. Dans ses travaux, il montre qu’aucun
traitement sur les eaux usées de la commune rurale d'Ain Cheggag n’est effectué. Ces eaux
sont déversées directement dans le milieu naturel causant ainsi des nuisances à la population
adjacente et aval qui utilise ces eaux parfois aux fins agricoles. Pour pallier à cette
situation catastrophique sur le plan environnemental et sanitaire, il propose le
dimensionnement d’une station d’épuration de type lagunage. Pour le chercheur, cette étude
répond à deux problèmes majeurs : la pollution et l’utilisation des produits issus du traitement
pour le développement de l’agriculture.
Fort est le constat que l’étude ne donne aucune idée sur l’état du réseau d’évacuation de ces
eaux usées pour le STEP dans cette commune. La mise en place du STEP seul ne garantit pas
la réduction de la pollution car il y a une interdépendance entre le réseau d’évacuation et la
station d’épuration. C’est ce manque que notre étude a mission de le combler.

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1.1.2- Travaux sur la caractérisation des eaux usées

Ø Delphine Bernadette OUEDRAOGO, 2018

Elle a amené une étude sur la réutilisation des eaux usées en agriculture. La Caractérisation et
l’utilisation des eaux usées en horticulture dans la ville d’Ouagadougou au Burkina Faso.
Elle montre que dans la ville de Ouagadougou, les eaux usées dans les différents égouts à ciel
ouvert sont utilisées pour la pratique de l’horticulture. Son étude à montrer que 75 % des
exploitations font recourt aux eaux usées pour les activités d’horticulture. Cependant les
acteurs sont en majorité analphabètes et n’appréhendent pas les risques liés à l’utilisation de
ces eaux. Les résultats analytiques montrent une pollution des eaux de la station d’épuration
des eaux usées et du canal de la Maison d’Arrêt et de Correction de Ouagadougou ; ce qui
indique un traitement insuffisant des eaux. Elles sont chargées de métaux lourds Cu et Zn qui
peuvent constituer un risque de santé publique.
Cette étude pose le dilemme de l’évacuation des eaux usées dans la ville de Ouagadougou,
présentant un risque pour la population qui manipule ces eaux. La question qui s’impose que
cette étude ne répond pas, est comment l’éloigner en dehors de la ville ? Autrement dit
comment rendre les eaux usées moins nuisibles pour l’environnement et la santé publique ?
Notre étude se penche de donner une réponse à cette préoccupation.
Ø Alaki - Issi Massimapatom SEMA, 2019
Il a centré cette étude sur l’impact des eaux usées des unités industrielles, il a dévoilé l’impact
des eaux usées des unités industrielles. Dans son ouvrage, il montre que les eaux usées de la
société industrielle de la brasserie de la ville de Kara (Togo) ont polluées la source d’eau de
Kpiyimboua. Les paramètres physico-chimiques (La température, le pH, les MES, la DCO, la
DBO5, les nitrates, les phosphates et l’absorbance à 254 nm) mesurés en cinq points
d’investigation, ont des valeurs nettement supérieures aux recommandations de l’OMS ;
soient 289 mgO2/L au lieu de 30 mgO2/L pour la DBO5 et 817 mgO2/L au lieu de 90 mgO2/L
pour la DCO. Les valeurs mesurées sur les eaux issues du système de traitement de la
brasserie et déversées dans la source d’eau, sont comprises entre 490 et 1265 mgO2/L pour la
DCO et entre 348 et 1183 mgO2/L pour la DBO5. Cela montre que le déversement des eaux
usées de la brasserie contribue certainement à la pollution des eaux du ruisseau.
Les travaux du chercheur mettent à nu les risques sanitaires et environnementaux si rien n’est
fait. Mais il y’a lieu d’aller au-delà des recommandations en offrant des moyens de traitement
et d’évacuation efficace des eaux usées industrielles. C’est ce que se propose notre thèse.

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1.2. Choix des dispositifs de l’étude

1.2.1. Bassin anaérobie : C’est un Bassin de traitement dans lequel s’effectuent la

digestion et la sédimentation des déchets organiques. Habituellement ce premier
type de bassin utilisé dans un système de bassins de stabilisation des déchets ;
nécessite une élimination périodique des boues accumulées par sédimentation.
1.2.2. Bassin facultatif : Un bassin facultatif est un bassin anaérobie utilisé pour
dégrader des matières organiques et inactiver des agents pathogènes.
Habituellement c’est le deuxième type de bassin dans un système de bassins de
stabilisation.
1.2.3. Bassins de maturation : C’est un Bassin anaérobie avec une croissance algacée et
des niveaux élevés d’élimination des bactéries. Habituellement c’est le dernier
type de bassin utilisé dans un système de bassins de stabilisation.

1.3. Description de l’étude

1.3.1. Description de la station de lagunage de Kossodo

La station d’épuration des eaux usées industrielles et domestiques de la ville de Ouagadougou

est situé à Kossodo à la périphérie de la zone industrielle au Nord -Est de la ville. Les
effluents arrivent par un réseau alternant écoulement gravitaire et stations de refoulement (au
nombre de trois). C’est une station de lagunage naturel comporte huit bassins repartis comme
suite :

• Trois bassins anaérobies, en parallèles, sont construits de manière à recevoir une vague
d’eau de 4m en permettant une dégradation de la matière par voie anaérobie. Ils sont
ensuite reliés aux bassins facultatifs ;

• Deux bassins facultatifs, en parallèles, qui permettent une dégradation de la matière

par voie aérobie et anaérobie (de profondeur 1,80m de vague d’eau).

• Trois bassins de maturation, en série, dégradent la matière de façon aérobie.

En plus de ces bassins on a :

• 28 lits de séchage de 95m2 chacun soit au total 2660m2,

• Un laboratoire,

• Deux bâtiments administratifs

• Des latrines pour éviter d’éventuelles pollutions fécales au sein du site.

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Les eaux ainsi traitées sont rejetées dans le massili (affluents de Nakabé). Cette station
d’épuration de Kossodo a pour vocation de traiter les eaux usées des unités industrielles et
domestiques de la ville de Ouagadougou. Le temps de séjour des effluents qui entrent dans la
station d’épuration est d’environ trente jours avant d’en sortir. La capacité de traitement de la
station d’épuration de Kossodo est estimée à un volume total d’environ 180 000 m3.

1.3.2. Etat des lieux des branchements au réseau

Il s’agit d’identifier les usagers effectivement raccordés au réseau. C’est ces usagers qui vont
définir le niveau d’activité de la STEP.
Dans la zone industrielle, nous constatons deux grands groupes : les unités industrielles
raccordées au réseau et celles non raccordées au réseau.
Parmi les unités industrielles branchées au réseau, déjà prévu par le projet (en mars 2006) on
peut citer : la brasserie BRAKINA, l’abattoir frigorifique. Celles non raccordés jusqu’à
présent sont : la tannerie TAN-ALIZ, l’hôpital universitaire Yalgado, marché central Rood-
Woko, l’hôtel Indépendance, l’hôtel Silmandé, la tannerie TAN-ALIZ……

1.3.3. Les ouvrages de prétraitement

Le prétraitement comprend trois étapes principales qui permettent d’éliminer des eaux usées
les éléments qui gêneraient le circuit de traitement. La station d'épuration actuelle de Kossodo
est équipée seulement d’un dégrilleur mais dans notre étude nous prévoyons deux autres
ouvrages : un dessableur et un déshuileur.

v Dégrilleur
• Description du dégrilleur
Le dégrillage est une sorte de tamisage dont son rôle est d’éliminé de l'eau usée les déchets
solides tels que les plastiques, les branches, les serviettes hygiéniques et divers autres objets.
En effet, un traitement physico-chimique ou biologique ne peut pas retirer ces déchets solides
donc il faut procéder l’élimination par la voie mécanique. Pour ce faire, l'eau usée passe à
travers une ou plusieurs grilles dont les mailles sont de plus en plus serrées. Pour éviter le
phénomène de colmatage et le dysfonctionnement de la pompe (dans les cas où il y aurait un
système de pompage) les grilles sont équipées d’un système de nettoyage automatique.
La section du dégrilleur est en fonction de la section de la conduite d’arrivée et la vitesse à
travers la grille, comprise entre 0,7 et 1 m/s au maximum.

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• Dimensionnement dégrilleur
Pour dimensionner le dégrilleur on tient compte des paramètres ci-dessous :
• La forme des barreaux,
• Épaisseur des barreaux,
• Espacement des barreaux
• L'inclinaison de la grille
• Coefficient du colmatage
• Vitesse de passage des effluents
&' ∗)***
• Débit de pointe horaire : 𝑄"# = +,**
avec Qp : débit de pointe en l/s
&
• '
Section du champ de grille = +,**∗-∗ .
avec V : vitesse d’écoulement et Cc :
/
coefficient de colmatage dans le cas d’un dégrilleur manuel
& 1
• Surface totale = 0∗-∗' . avec A : la section transversale du dégrilleur = 231 ,
/

e : épaisseur et s : espacement

v Dessableur
• Description du dessableur
Le dessablement permet de retirer les sables introduits dans les effluents par ruissellement ou
amenés par l'érosion des canalisations, par décantation. Le sable, s'il n'était pas retiré, va
causer un dysfonctionnement de la station plus tard. Les sables extraits peuvent être lavés
avant d'être mis en décharge, afin de réduire une pollution environnementale.
• Dimensionnement dessableur
Pour dimensionner un dessableur, il faut déterminer les paramètres suivants :
ü La hauteur de l'eau dans le dessableur
Connaissant le débit d'entrée à la station d’épuration, on détermine la hauteur d’eau dans le
dessableur à partir de la formule du débit : Q = H x V2. On déduit H, la hauteur de l'eau dans
&
le dessableur : H = - 4

ü Rapport hauteur largeur au plafond : RHL = 1,5

ü La base (largeur) du dessableur
5
On calcule la largeur à partir de la hauteur par la relation suivante : B = 6
78

ü Vitesse horizontale dans le dessableur : Vh = 0,3 m/s

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;
ü Temps de sédimentation : T: =
<=

ü La longueur du dessableur
Elle est déterminée par la formule : 𝐿 = 𝑉# ∗ Ts avec : Vh : vitesse de l'eau dans le
dessableur,
ü Section du rétrécissement : S = 0,177√𝐻
ü Vitesse spécifique de chute des grains (0,15 mm) : Vs = 0,02 m/s
v Déshuileur : On injecte des fines bulles d’air dans les bassins pour faire remonter les
huiles et les graisses en surface où elles seront raclées.
1.3.4. Les ouvrages de traitement

v Bassin anaérobique
• Description du bassin anaérobique
Les bassins anaérobies recueillent les eaux usées brutes, la charge organique y est très élevée
et explique l'absence d'oxygène dissout. Les bassins anaérobies ont une profondeur de 2 à 5
mètres (tableau 1). Ce type de bassin est utilisé comme première étape de traitement pour les
eaux fortement chargées. Les matières décantables présentes dans les eaux usées se déposent
sur le fond pour former les boues et subissent une digestion anaérobie (assurée principalement
par les bactéries acidogènes et méthanogènes). Parfois, une couche d'écume se forme à la
surface. Il n'est pas nécessaire d'enlever cette couche car elle contribue notamment au
maintien de l'anaérobiose. Les bassins anaérobies dégagent une odeur désagréable. Cette
odeur est due à la réduction bactérienne des sulfates en sulfure d'hydrogène.
Tableau 1 : Description du bassin anaérobie
Types Descriptions
Sorte de pré digesteur exposés à l’air

Profondeur : 2 à 5 m

θDEF : variable suivant le modèle (ne dépasse pas 3j)

Pas d’algues ou très peu (négligeable)

Bassin Facultatif (F) Fonctionne en condition d’anoxie

Admet forte charge : charge organique admissible > 100g DBO5/m3. J

avec une DBO5 > 300mg/l, MES+++

Rendement : 40 à 60%

Rôle : élimination matière organique

Source : WETHE ; 2006

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• Dimensionnement du bassin anaérobique

ü Charge volumétrique (ou volumique)
On détermine la valeur de la charge volumétrique en respectant le tableau ci-dessous (tableau
2).
Tableau 2 : Influence de la température sur la charge organique
Température (°C) Charge volumique (g/m3/j) Elimination DBO5 (%)

T <10 100 40

10 < T < 20 20T-100 2T+20

20< T < 25 10T+100 2T+20

> 25 350 70

Source : WETHE ; 2006

ü Volume bassin anaérobie
Une fois la charge volumétrique déterminée, on déduit le volume du bassin anaérobie par
HI ×& HI ×&
l’expression λ = avec Va = L
-K
ü Nombre des bassins
Si on prévoit le nombre ni de bassins anaérobies en parallèle, le volume de chaque bassin ou
-
volume unitaire Vai sera égale à : Vai = NM
O
ü Le temps moyen de rétention hydraulique dans le bassin
Le temps minimal de séjour 𝜃0Q = 3 jrs
-M
A partir de Va nous calculons le temps réel de séjour donné par la formule : 𝜃0Q Ré1T =
&
• Rapport longueur -largeur : L = 2,5l
• Pente : 0,5

v Bassin facultatif
• Description du bassin facultatif
Les bassins facultatifs reçoivent les eaux venant du bassin anaérobie. Ils ont une profondeur
en général, de 1,5 mètre (Tableau 3). Les bassins facultatifs ont une charge organique plus
faible que celle des bassins anaérobies.

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Tableau 3 : Description du bassin facultatif

Types Descriptions

Peuvent être subdivisés en basins primaires et en bassins secondaires

Comportent une zone supérieure anaérobie, une zone inferieure

anaérobie, une zone intermédiaire de bactérie facultatives

Reçoivent respectivement les eaux brutes (primaires) et décantées

(secondaires) ou provenant du bassin anaérobie
Bassin Facultatif (F)
Présence d’algues (+)

Profondeur idéale : 1.5 m

θlim ~ 3 à 5 j

Rendement : 60 à 80%

Rôle : élimination matière organique

Source : WETHE ; 2006

• Dimensionnement du bassin facultatif
ü La température
Le calcul de la température s’effectue à partir du tableau ci-dessus (tableau 2).
• Charge surfacique
Après le calcul de la température on détermine la charge surfacique par la formule
𝜆2 = 350(1,107 − 0,002𝑇)abcd
• Surface du bassin
Parmi les multiples méthodes de dimensionnement des bassins facultatifs, il est recommandé
(Mara, 1976) d’utiliser la méthode basée sur la charge surfacique de DBO5 (𝜆2 , kg/ha/j),
)*×HI×& )*×HI×&
donnée par la formule : λS = 0e
d’où Af = fg

• Rapport longueur largeur : L = 2l

ij
• La largeur l du bassin : L = 2 × l d’où Af = 2 × l2 et l = h c

v Bassin de maturation
• Description du bassin de maturation
Les bassins de maturation reçoivent un effluent très peu chargé provenant des bassins
facultatifs. Dans ces bassins, il n'y a pas de réelle stratification biologique et physico-
chimique comme dans des bassins facultatifs. Les lagunes de maturation ont une profondeur
idéale de 1 à 2 mètres (1.5m à 1.8m en moyenne), indispensable afin de maintenir le bassin en

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conditions d'aérobiose et de permettre aux rayons du soleil de pénétrer jusqu'au fond du

bassin (tableau 4). L’objectif des bassins de maturation est l'élimination des pathogènes.

Tableau 4 : Description du bassin Aérobies

Types Descriptions
Fonctionnent grâce à une association typique d’algues et de bactéries

Faible charge : < 50kg DBO5/ha. J

Bassins Aérobies ou Profondeur idéale : 1 à 2 m (1.5 à 1.8 en moyenne)
Bassins de Maturation (A)
θlim ~ 12 à 30 j

Rendement : plus de 80%

Rôle : élimination des bactéries pathogènes essentiellement

Parfois ensemencés de macrophytes

Source : WETHE ; 2006

• Dimensionnement du bassin de maturation
ü Détermination du volume
On détermine le volume du bassin de maturation par l’expression V = Q × 𝜃(M)
• La profondeur du bassin de maturation
On Prend la profondeur h selon le tableau ci-dessus (tableau 3)
• La largeur et la longueur du bassin de maturation
La largeur du bassin de maturation de déduit par les expressions suivantes :
<
V = S × h avec S = L × l or L = 2 × l d’où S = 2 × l2 ; V = 2 l2 ×h et l = hc#

2. Résultats et discussions
2.1. Les ouvrages de prétraitement
2.1.1-Dimensionnement dégrilleur

Dans notre étude pour la station d'épuration, nous avons choisi des paramètres ci-dessous :
• La forme des barreaux : rectangulaire : Largeur = 40 cm et Longueur = 20 cm
• Épaisseur des barreaux : 10 mm
• Espacement des barreaux : 20mm avec un raclage manuel des refus
• L'inclinaison de la grille : 60°
• Coefficient du colmatage : 0,3 (manuel)
• Vitesse de passage des effluents : 0,6 m/s

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c,nn∗)***
• Débit de pointe horaire : Q lm = +,**
= 749,67m3/h
opn,,o
• Section du champ de grille = +,**∗*,,∗ *,+ = 1,16m2
q
• Surface totale = i∗<∗r s = 3.51m2
t

2.1.2. Dessableur
• Dimensionnement dessableur
c,o
ü La hauteur de l'eau dans le dessableur : H = *,,4 =7,5 m
o,d
ü La base (largeur) du dessableur : B = ),d = 5 m
o,d
ü Temps de sédimentation : Ts = *.*c = 375 s

ü La longueur du dessableur : L = 0.3 ∗ 375 = 112,5 m

2.2. Dimensionnement hydraulique des bassins de lagunage

2.2.1. Bassin anaérobie

v Volume bassin anaérobie

Pour la détermination du volume anaérobie nous retenons les paramètres suivants :
rabattement de 40% ; la température T = 10°C ; la charge volumétrique λ = 100g/m³/j ;
HI ×& d** ×c++)o,
DB05 = 500mg/l et Q = 233176 m3/j ; Va = L
= )**
= 1165880 m3

v Nombre des bassins

Nous prévoyons 6 de bassins anaérobies en parallèle, donc le volume de chaque bassin sera
)),dww*
Vai = ,
= 194313,3m3

v Le temps moyen de rétention hydraulique dans le bassin

A partir de Va nous calculons le temps réel de séjour donné par la formule :
-M )),dww*
𝜃0Q Ré1T = &
= c++)o,
= 5 jours.

Le temps minimal de séjour 𝜃0Q = 3 jrs. Comme 𝜃0Q Ré1T = 5 > 𝜃0Q = 3 alors nous retenons
𝜃0Q Ré1T = 𝜃0Q Ré1T = 5jrs
v Rapport longueur -largeur : L = 2,5l
v Pente : 0,5
v Au fond du bassin anaérobie
ü La largeur du bassin
Va = L × l × h or L = 2,5 × l d’où Va = 2,5 × l2 × h

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<x )np+)+,+
Prenons h = 5 m donc Va = 2,5 × l2 × 5 = 12,5× l2 et l = h)c = h )c,d
= 124,7m

ü La longueur du bassin : L = 312m

v A la Crète du bassin anaérobie
ü La largeur du bassin : l = 126m
ü La longueur du bassin : L = 314,4m
Figure 1 : Coupe du bassin anaérobie

Source : Nos recherches sur terrain

2.2.2. Bassin facultatif

v La température : Pour un rabattement de 80%, on détermine la valeur de la

température : 2T+20 = 80 d’où T = 30 °C
v Charge surfacique : Après le calcul de la température on détermine la charge
surfacique par la formule : 𝜆2 = 350(1,107 − 0,002𝑇)abcd = 440 g/m³/j
v Surface du bassin :
Parmi les multiples méthodes de dimensionnement des bassins facultatifs, il est recommandé
(Mara, 1976) d’utiliser la méthode basée sur la charge surfacique de DBO5 (𝜆2 , kg/ha/j),
)*×HI×& )*×HI×& )*×d**×)+nn*d,,
donnée par la formule : λS = 0e
d’où Af = fg
= pp*
= 1589836 m2

v Nombre des bassins :

Nous prévoyons 12 bassins facultatifs en parallèle, donc le volume de chaque bassin sera
)dwnw+,
Vai = )c
= 132486m3

v Au fond du bassin facultatif

ü Rapport longueur largeur : L = 2l

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)+cpw,
ü La largeur l du bassin : L = 2 × l d’où Af = 2 × l2 et l = h c
= 257m

ü La longueur du bassin : L = 514m

v A la crête du bassin facultatif
ü La largeur l du bassin : l = 259,4m
ü La longueur du bassin : L = 516,8m
v La hauteur du bassin facultatif : 1,5m
Figure 2 : Coupe du bassin facultatif

Source : Nos recherches sur terrain

2.2.3. Bassin de maturation

v Détermination du volume : V = Q × θ(M) = 27981 × 12 = 335772 m3

v Nombre des bassins : Nous prévoyons 8 de bassins de maturation en série, donc le
++dooc
volume de chaque bassin sera Vai = w = 41971,5m3

v La profondeur du bassin de maturation : H= 1m

v La largeur et la longueur du bassin de maturation
v Au fond du bassin anaérobie
La largeur du bassin de maturation de déduit par les expressions suivantes :
V = S × h avec S = L × l or L = 2 × l d’où S = 2 × l2
< p)no),d
V = 2 l2 ×h et l = hc# = h c
= 145 m ; L = 2 × l = 2 × 61,77 = 290m

v A la crête du bassin de maturation : l = 147,4 m et L = 292,4m

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Figure 3 : Coupe du bassin de maturation

Source : Nos recherches sur terrain

Par ailleurs, nos résultats viennent soutenir les études déjà réalisées sur les systèmes de
traitement des eaux usées qui affirment l’existence d’un impact néfaste des eaux usées non
traitées sur plan environnemental et sanitaire, du moins en confirmant la relation de
dépendance entre la pollution et le traitement des eaux usées. (Delphine Bernadette
OUEDRAOGO, 2018 ; Cheick Abdoul SALEMBERE, 2009 ; Alaki - Issi Massimapatom
SEMA, 2019 ; Lamyae BOUGHANZAI, 2012). Nous pouvons ainsi conclure que, dans un
contexte aussi spécifique que celui de Kossodo dans la ville de Ouagadougou, la relation entre
les eaux usées et la pollution n’est pas diffèrent de celle observée dans le contexte plus global
analysé dans le cadre des études de OUEDRAOGO Souleymane (1998), de Alaki - Issi
Massimapatom SEMA (2019) et de Delphine Bernadette OUEDRAOGO (2018). Nos
résultats renforcent ainsi les résultats des différentes recherches affirmant la responsabilité des
ouvrages de traitements en matière de pollution et de dégradation de la santé publique, et ce
aussi bien dans le contexte particulier de Kossodo que dans un contexte plus global.

2.2.4. Récapitulatif des dimensions géométriques du bassin

Le dimensionnement de la station d’épuration de Kossodo a été effectué pour l’horizon 2050,

et son fonctionnement a été vérifié pour les différents horizons intermédiaires. Le tableau
suivant regroupe les données de base de dimensionnement de la station d’épuration de
Kossodo (Tableau 5).

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Tableau 5 : Récapitulatif des dimensions géométriques du bassin

Bassin anaérobie
Nombre de bassin 6
Hauteur 5m
Au fond
Largeur 124,7m
Longueur 312m
A la crête
Largeur 126m
Longueur 314,4m
Bassin Facultatif
Nombre de bassin 12
Hauteur 1,5m
Au fond
Largeur 257m
Longueur 514m
A la crête
Largeur 259,4m
Longueur 516,8m

Bassin de Maturation

Nombre de bassin 8

Hauteur 1m
Au fond
Largeur 145 m

Longueur 290m

A la crête

Largeur 147,4 m
Longueur 292,4m

Source : Nos recherches sur terrai

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Figure 4 : Disposition des bassins de la future STEP de Kossodo

Source : Nos recherches sur terrain

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Conclusion

Nous avons prospecté les ouvrages des bassins de traitements de la station de Kossodo au
cours de notre visite de terrain. Les résultats de l’étude montrent qu'il y a un
dysfonctionnement des ouvrages d’épuration de la station. Ce dysfonctionnement s’explique
par dégradation des ouvrages et l’incapacité des bassins à traiter convenablement le flux
d’effluent. Nos résultats confirment la plupart des travaux d’autres auteurs sur la station
d’épuration des eaux usées. Les impacts des paramètres physico-chimiques des eaux usées
traité dans la station de traitement n’étant pas tous immédiats, ces eaux pourraient avoir des
conséquences négatives sur la santé publique et sur l’environnement à long terme. Un
dimensionnement de la station de traitement et d’épuration des eaux usées jouerait un rôle
important dans l’atténuation des effets de la pollution et la préservation de la santé publique.
Toutefois, le refus de certains unités industrielles de se raccorder l’égout et le rejet anarchique
des eaux usées domestique, serait un risque pour la pollution des sols et par conséquent de la
nappe phréatique. Il serait intéressant que les autorités prennent des mesures fortes pour
amener toutes les sociétés industrielles sans exception à prétraiter et à se connecter au réseau
public. Cette étude a permis de prendre conscience des dangers que les populations encourent
en manipulant les eaux pour l’horticulture. Elle permet également de réduire la pollution
environnementale et l’impact sur la santé publique.
L’étude a été réalisé dans la zone industrielle de Kossodo à Ouagadougou, la capitale
politique du Burkina Faso. Ne serait-il pas nécessaire de l’étendre sur d’autre grande ville tel
que Bobo Dioulasso, la deuxième qui est la capitale économique du pays ?

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