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Antoine Béthouart

général français
Antoine Béthouart

Fonctions
Sénateur représentant les Français établis hors de France
5 mai 1959 – 1er octobre 1971
(12 ans, 4 mois et 26 jours)
Réélection 4 octobre 1962
Législature Ier Sénat
Groupe politique UCDP
Sénateur représentant les Français au Maroc
28 juin 1955 – 26 avril 1959
(3 ans, 9 mois et 29 jours)
Législature IVe Sénat
Groupe politique MRP
Chef d'État-Major général de la défense nationale
novembre 1943 – 13 août 1944
(9 mois)
Prédécesseur poste créé
Successeur Alphonse Juin
Biographie
Nom de naissance Marie Émile Antoine Béthouart
Date de naissance 17 décembre 1889
Lieu de naissance Dole (France)
Date de décès 17 octobre 1982 (à 92 ans)
Lieu de décès Fréjus (France)
Nationalité Française
Profession Officier
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Antoine Béthouart, né le 17 décembre 1889 à Dole et mort le


17 octobre 1982 à Fréjus, est un général français de la Seconde
Guerre mondiale, compagnon de la Libération, grand-croix de la
Légion d'honneur et médaillé militaire.

Il s'illustre notamment en 1940 lors de la campagne de Norvège


au commandement du corps expéditionnaire français puis en
1944-1945 à la tête du 1er corps d'armée lors de la libération de la
France et de la campagne d'Allemagne.

Il achève sa carrière militaire en 1949 au rang de général d'armée


et devient ensuite sénateur représentant les Français établis hors
de France de 1955 à 1971.

Biographie

Études

Antoine Béthouart naît à Dole où son père est conservateur des


hypothèques[1]. Sa famille est originaire de Picardie[1].

Après le lycée privé Sainte-Geneviève, il entre à l'école spéciale


militaire de Saint-Cyr, promotion de Fès (la même que celle
d'Alphonse Juin et de Charles de Gaulle[1]), en 1909 et en sort en
1912 en qualité de sous-lieutenant. Il est alors affecté au
152e régiment d'infanterie dans les Vosges[1].

Première Guerre mondiale

Antoine Béthouart participe à la Grande Guerre dans l’infanterie,


où il est chef de section, commandant de compagnie puis
commandant de bataillon[1] dans différentes unités réparties sur
toute l’étendue du front ouest : Alsace, Verdun, la Somme, le
Chemin des Dames, le mont Kemmel en Belgique[1]. Trois fois
blessé et trois fois cité, il est fait chevalier de la Légion d’honneur
et finit la guerre au grade de capitaine[1].

Carrière d’officier dans l'entre-deux-guerres

En 1919, Antoine Béthouart est envoyé en Finlande comme


conseiller militaire, puis à partir de 1920, il suit les cours de l’École
de guerre pendant deux ans. En 1922, il est affecté à l'état-major
du 12e corps d'armée[1].

Il sert dans les troupes alpines de 1925 à 1928 où il est


professeur au Centre d’études de montagne, puis il commande le
24e bataillon de chasseurs alpins en garnison à Villefranche-sur-
Mer.
De 1930 à 1938, il est d'abord l'adjoint de l'attaché militaire en
Yougoslavie puis, promu lieutenant-colonel, il devient le chef de
cette mission militaire. Il est ensuite affecté au 3e bureau de l’état-
major de l'armée avant de recevoir le commandement de la
5e demi-brigade de chasseurs alpins en avril 1938. Il est en poste
au début de la Seconde Guerre mondiale, dans les Alpes puis sur
la ligne Maginot en Moselle[1].

Seconde Guerre mondiale

Narvik

En février 1940, Antoine Béthouart prend le commandement de la


brigade de haute montagne qu'il constitue afin de participer au
combat dans les pays scandinaves. Le 12 avril 1940, il embarque
à la tête du corps expéditionnaire français d'abord à destination
de la Finlande mais il se trouve dérouté sur la Norvège pour y
« barrer la route du fer suédois », selon l'expression de Paul
Reynaud. Il reçoit ses deux étoiles de général de brigade avant le
débarquement de Narvik qui est la première victoire alliée de la
Seconde Guerre mondiale, les 10 et 13 avril 1940. Il est
légèrement blessé le 20 avril à Namsos et remporte des succès à
Bjerkvik le 13 mai 1940 et à Narvik, qu'il reprend aux Allemands le
28 mai, les repoussant à la frontière suédoise[1].
Cette victoire est inexploitée car le 28 mai 1940, après la percée
allemande des Ardennes du 10 mai 1940 qui met un terme à la
« drôle de guerre », le corps expéditionnaire est évacué le
7 juin 1940 vers l'Angleterre puis rapatrié en France pour y
combattre, laissant ainsi le champ libre aux troupes allemandes,
qui occupent Narvik sans affrontement.

Maroc

Le général Béthouart choisissant la voie « de l'obéissance » est


affecté au Maroc, où il est nommé commandant de la subdivision
de Rabat, puis de la division de Casablanca en 1942. Il organise
malgré tout l’aide au débarquement des Alliés en Afrique du Nord
le 8 novembre 1942. Il est alors arrêté et traduit en cour martiale
par le général Noguès, résident général au Maroc. Libéré quatre
jours plus tard par les Américains, il a cependant été déchu de la
nationalité française le 9 novembre, ce qui lui est signifié par
Darlan le 4 décembre. Quelques jours plus tard, le 10 décembre,
Darlan décida quand même d'absoudre les officiers généraux
engagés dans la conjuration[2]. Un peu plus tard Béthouard sera
promu général de division.

Libération

Le général Giraud l'envoie en janvier 1943 à Washington[1] comme


chef de mission militaire afin de négocier l’aide américaine,
principalement le réarmement de l'Armée française[1]. Chef d’état-
major de la défense nationale à Alger en novembre 1943, il est
alors élevé aux rang et appellation de général de corps d'armée. Il
accompagne le général de Gaulle, chef de la France libre lors de
ses déplacements à Rome, Londres et il débarque avec lui à
Courseulles en Normandie le 14 juin 1944[1]. Le général Alphonse
Juin lui succède à la tête de l'état-major général en août.

Il participe au débarquement de Provence en août 1944 à la tête


du 1er corps d'armée (remplaçant le général Martin) et remonte la
vallée du Rhône. En septembre 1944, il s'illustre dans la bataille
des Vosges[1], puis il est chargé d'attaquer sur la trouée de Belfort
à la mi-novembre. Après avoir atteint le Rhin le 19 novembre 1944,
il libère Mulhouse le lendemain[1]. En janvier 1945, il participe aux
combats qui enfoncent le front sud allemand en Alsace. Ses
troupes franchissent le Rhin le 16 avril et traversent la Forêt-Noire,
atteignent le Danube le 21 avril[1], et sont au col d'Arlberg, dans
l'ouest de l'Autriche le 6 mai 1945[1].

Occupation de l'Autriche

Antoine Béthouart est nommé au commandement en chef des


forces françaises en Autriche avant de devenir haut-commissaire
de 1946 à 1950, et reçoit sa cinquième étoile en 1948. La zone
d'occupation française en Autriche comprend une partie du Tyrol
et le land de Vorarlberg. Dans le secteur français de Vienne, il
fonde le lycée français de Vienne. Afin de résider dans la capitale,
il réquisitionne la villa de la princesse de Windischgrätz (1883-
1963), dite l'« archiduchesse rouge », petite-fille de l'empereur
François-Joseph.

Sénateur

Antoine Béthouart quitte le service actif et devient sénateur des


Français résidant hors de France et membre de la commission
des Affaires étrangères, de la Défense et des Forces armées de
cette assemblée. Il collabore aussi au journal Le Figaro.

Il meurt le 17 octobre 1982 à Fréjus mais est inhumé à Rue, dans


la Somme.

Carrière militaire
1909-1912 : École militaire de Saint-Cyr (promotion de Fès)
9 avril 1940 : Général de brigade
12 novembre 1942 : Général de division
novembre 1943 : Général de corps d'Armée
1948 : Général d'Armée

Hommages
Nelly Marez-Darley a peint à Baden Baden en 1945 un portrait
d'Antoine Béthouart qui a été exposé à la Galerie Durand-Ruel en
1946[3].
Son nom a été donné à la promotion 2000-2003 de l'école
spéciale militaire de Saint-Cyr.
Depuis 2003, une passerelle sur l'Inn à Innsbruck porte son nom.
À Toulouse — dans le quartier Croix-Daurade — une impasse
porte également son nom : elle débouche dans la rue du général
Giraud.

Publications
Des Hécatombes glorieuses au désastre, 1914-1940, 1 vol. in-8°
rel. éditeur sous jaquette illustrée, 219 p., Paris, Presses de la
Cité, 1972. ;
Cinq Années d'espérance ; mémoires de guerre (1939-1945), 1
vol. in-8°, 362 p., cahier de 16 p. d'ill. hors texte., Paris, Plon,
1968 ;
La Bataille pour l'Autriche, in-8 rel. éditeur, jaquette illustrée,
320p., Presses de la cité, 1965.
Le Prince Eugène de Savoie, Librairie Académique Perrin. 1975.
(Biographie-463 pp.)
Le livre de l'Alpin , 183 p. , Paris, Charles-Lavauzelle, 1933

Distinctions

Décorations françaises

Médaille militaire (en 1950[4]) en qualité de général ayant


commandé en chef devant l'ennemi
(Nota : la médaille militaire se porte en avant la LH pour les
officiers généraux ayant commandé au front, attention selon La
Grande Chancellerie aucun texte officiel n'existe et il s'agit d'une
simple habitude)

Grand-croix de la Légion d'honneur


Compagnon de la Libération
Croix de guerre 1914-1918 (3 citations)
Croix de guerre 1939-1945
Croix du combattant volontaire 1914-1918
Médaille commémorative de la bataille de Verdun

Décorations étrangères

Compagnon de l'ordre du Bain (Royaume-Uni)


Officier de la Légion du Mérite (États-Unis)
Médaille d'argent de la valeur militaire 1914-1918 (Italie)
Croix du Mérite de guerre (Italie)
Grand officier de l'ordre de la Couronne (Belgique)
Croix de guerre (Belgique)
Croix de guerre avec épée (Norvège)
Grand-croix de l'ordre de Saint-Olaf (Norvège)
Chevalier de l'ordre militaire Virtuti Militari (Pologne)
Commandeur de l'ordre du Lion blanc (Tchécoslovaquie)
Croix de guerre 1939-1945 (Tchécoslovaquie)
Grand officier de l'ordre royal de Saint-Sava (Yougoslavie)
Commandeur de l'Aigle blanc de Serbie (Yougoslavie)
Commandeur de l'Ordre de la Couronne de Yougoslavie
(Yougoslavie)
Grand-croix de l'ordre pro Merito Militensi
Grand-croix, 1re classe de l'ordre du Mérite
Membre de l'ordre du Mérite militaire chérifien (Maroc)
Grand-croix de l'ordre du Ouissam alaouite chérifien (Maroc)
Commandeur du Nichan Iftikhar (Tunisie)
Chevalier de l'ordre de la Rose blanche (Finlande)
Médaille d'ordre du Mérite (Autriche)

Notes et références
1. « Antoine Béthouart » (http://www.ordredelaliberation.fr/fr_co
mpagnon/95.html) [archive], sur le site de l'ordre de la
Libération (consulté le 9 mai 2014).

2. Christine Levisse-Touzé, L'Afrique du nord dans la guerre,


1939-1945, Albin Michel, 1998, p.271

3. Lydia Harambourg dans ouvrage monographique Nelly Marez-


Darley, la trame du visible, Area, Paris, 1988, p.11.

4. « BETHOUART Antoine » (https://www.senat.fr/senateur/betho


uart_antoine000036.html) [archive], sur Sénat, 5 août 2023
(consulté le 5 août 2023)

Liens externes

Ressource relative à la vie publique :


Sénat (https://www.senat.fr/senateur/bethouart_antoine000036.ht
Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
Munzinger (https://www.munzinger.de/search/go/document.jsp?id
·
Store norske leksikon (https://snl.no/Antoine_Marie_%C3%89mile_B%
·
Universalis (https://www.universalis.fr/encyclopedie/marie-antoine-b

Notices d'autorité : VIAF (http://viaf.org/viaf/24598006) ·


ISNI (https://isni.oclc.org/cbs/DB=1.2/CMD?ACT=SRCH&IKT=8006&T
·
BnF (http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb11891849b) (données (ht
· IdRef (http://www.idref.fr/026726394) ·
GND (http://d-nb.info/gnd/12363007X) ·
Belgique (https://opac.kbr.be/LIBRARY/doc/AUTHORITY/14612518)
·
Pologne (http://mak.bn.org.pl/cgi-bin/KHW/makwww.exe?BM=01&IM
· NUKAT (http://nukat.edu.pl/aut/n%20%2000068620) ·
Portugal (http://urn.bn.pt/nca/unimarc-authorities/txt?id=46136)
·
WorldCat (https://www.worldcat.org/identities/lccn-no2019148333)
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