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Comment et dans quelles circonstances le soldat inconnu est arrivé sous l’arc de
triomphe a paris
Le Soldat inconnu est un symbole important de la Première Guerre mondiale en
France. Il est arrivé sous l'Arc de Triomphe à Paris en 1920 dans des circonstances très
solennelles.
L'idée de créer un monument en hommage aux soldats morts pour la France pendant la
guerre est née dès 1916, mais ce n'est qu'en 1920 que le projet prend forme. Un soldat
inconnu est choisi pour représenter tous les soldats morts au combat, dont les corps
n'ont pas été identifiés.
Le 10 novembre 1920, la dépouille d'un soldat non identifié est exhumée du cimetière
de Vingré dans l'Aisne. Le corps est transporté à Paris, où il est placé sous la garde
d'un détachement de soldats qui veille sur lui jour et nuit. Le 11 novembre 1920, jour
anniversaire de l'armistice de la Première Guerre mondiale, le corps du soldat inconnu
est placé dans un cercueil recouvert du drapeau tricolore et transporté sous l'Arc de
Triomphe.
Le cercueil est déposé dans une tombe creusée à même le sol. La tombe est recouverte
d'une dalle de granit, sur laquelle est inscrit : "Ici repose un soldat français mort pour
la patrie - 1914-1918".
Depuis ce jour, la tombe du Soldat inconnu est devenue un lieu de recueillement et de
mémoire pour les Français. Elle est également devenue un symbole de l'hommage que
la France rend à tous les soldats morts pour la patrie, qu'ils soient identifiés ou non.
Louis Barthou, ministre de la Guerre, visiblement très ému, a déposé sur la bière un
coussin de velours bleu sombre pourvu de la croix de guerre, de la médaille militaire et
de la croix de la Légion d’honneur. Il cite « Au nom de la France, pieusement
reconnaissante et unanime, je salue le Soldat Inconnu pour elle ». Un signe et le
cercueil est descendu avec précaution dans le tombeau. « Vive la France ! », crie Louis
Barthou au moment où le cercueil disparaît de la vue. Puis le caveau est refermée avec
une plaque de granit sur laquelle sont gravés les mots suivants : «Ici repose un soldat
français mort pour la France. 1914-1918»
Désormais, les armées ne défileront plus jamais sous l’Arc de triomphe.
Symboliquement, cette tombe ferme la porte à la guerre, tel un écho à « la der des ders
» comme l’ont surnommée, pleins d’espoir, les Français. Trois ans plus tard, le 11
novembre 1923, sur la « Marche funèbre » de Chopin, André Maginot, devenu
ministre de la Guerre, allume la flamme qui doit brûler jour et nuit en mémoire du
soldat inconnu. Désormais, comme l’a écrit Dorgelès, « ce sera l’enfant de tout un
peuple en deuil et chaque mère pourra dire, s’inclinant sur la dalle : “C’est peut-être le
mien…” »