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Cap-aux-Diamants
La revue d'histoire du Québec

La vivante tradition des conteurs et conteuses


Jean Du Berger

Special Issue, Spring 2002

Paroles, Gestes et Mémoires : du folklore au patrimoine vivant

URI: https://id.erudit.org/iderudit/8080ac

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Publisher(s)
Les Éditions Cap-aux-Diamants inc.

ISSN
0829-7983 (print)
1923-0923 (digital)

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Du Berger, J. (2002). La vivante tradition des conteurs et conteuses.
Cap-aux-Diamants, 40–45.

Tous droits réservés © Les Éditions Cap-aux-Diamants inc., 2002 This document is protected by copyright law. Use of the services of Érudit
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LA VIVANTE TRADITION
DES CONTEURS ET CONTEUSES
Et, à la suite d'une longue entrée en ma-
tière, il commence le récit : «Il y avait
autrefois un nommé Latulipe qui avait une
fille dont il était fou; en effet, c'était une jo-
lie brune que Rose Latulipe : mais elle était
un peu scabreuse pour ne pas dire éven-
tée.» Le père Ducros, notre premier conteur.

Et les jeunes écrivains de ce début du XIXe


siècle imitèrent de Gaspé. Auguste Soulard
écrivit «Le Chien d'or. Légende cana-
dienne», en 1839, et «Le Débiteur fidèle» de
Louis-Auguste Olivier parut dans La Revue
canadienne, en 1845. Les légendes de ces
premières générations d'écrivains furent
regroupées par J a m e s Huston dans un re-
cueil, Légendes canadiennes, publié à Paris,
chez J a n n e t , en 1853.

Puis, a u t o u r de l'abbé H e n r i - R a y m o n d
Casgrain et de la revue Les Soirées cana-
diennes, se constitua u n mouvement plus
ou moins officiel qui voulait sauver les con-
tes et légendes du C a n a d a français pour
créer u n e l i t t é r a t u r e n a t i o n a l e . D a n s Le
Courrier du C a n a d a , Casgrain avait déjà
publié, en 1860, «Une légende canadienne»
(«Le Tableau de la Rivière-Ouelle») et
regroupé, en 1861, plusieurs récits dans Lé-
gendes c a n a d i e n n e s La même année, le
docteur Hubert La Rue évoqua les légendes
«Le Diable au bal», «Le Diable et la voiture
du prêtre» et «Le Diable constructeur
d'église» dans «Voyage autour de l'île d'Or-
PAR JEAN DU BERGER léans» publié dans Les Soirées canadiennes
Marius Barbeau, premier Mais les deux écrivains qui produiront les
scientifique à étudier la œuvres les plus représentatives de l'Ecole
chanson de tradition orale
au Québec. littéraire de Québec sont Philippe Aubert
i L / a n s le p r e m i e r r o m a n du Québec, de Gaspé père, avec Les Anciens Canadiens
L'Influence d'un livre, publié à Québec, en (1863), roman complété pour ce qui est des
1837, par Philippe-Ignace-François Aubert légendes par les Mémoires (1866), ainsi que
de Gaspé fils, nous entendons u n premier Joseph-Charles Taché, dont le recueil, «Fo-
écho de la tradition orale d a n s la légende restiers et voyageurs; étude de mœurs», fut
de «L'étranger» aussi connue sous le nom d'abord publié dans Les Soirées canadien-
de celle qui a u r a i t d a n s é avec le Diable, nes, en 1863.
«Rose Latulipe». Le conteur, le père Ducros,
se fait d'abord «prier» : «Je suis vieux, je ra- Tout au long du XIXe siècle, l'influence de
conte longuement, à ce qu'ils me disent l'École se fera donc sentir, mais un écrivain
tous; je crains de vous ennuyer.» Encou- a dominé la fin du XIXe siècle par ses «his-
r a g é p a r M. S a i n t - C é r a n , il commence toires» et ses portraits publiés d a n s de
ainsi : «Puisque vous le voulez, je vous ra- nombreux articles de journaux et de re-
conterai l'histoire telle qu'on me l'a racontée; vues. Louis Frechette aborda à peu près
je la tiens d'un vieillard très respectable.» tous les thèmes de légendes : «La cage de la

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Corriveau» (La Patrie, 1885), «La ceinture M A R I U S B A R B E A U ET L E S CONTEURS
de mon oncle» (La Presse, 1892), «Cotton», ET CONTEUSES
«Le Revenant de Gentilly», «Le Sorcier de
Saint-Ferdinand» et «Le Diable» (Canada- Tout a commencé à New York, en janvier
Revue, 1892), «Le fantôme de la Pointe-aux- 1914, à la réunion annuelle de l'American
Anglais», «La manchon de ma grand-mère» Folklore Society. L'anthropologue américain
et «La Mare au Sorcier» (La Presse, 1892). Franz Boas demanda à Marius Barbeau,
Il raconta le destin d'un «passeur» du jeune anthropologue : «Y a-t-il au Canada
Saint-Laurent dans «La Tête à Pitre» (La des contes anciens, comme ces contes de
Patrie, 1897) et utilisa le thème des reve- fées d'autrefois?» Barbeau mentionna les
n a n t s dans «La maison hantée» (Le Monde contes de Louis Frechette et de certains
illustré, 1898), ainsi que dans «La messe du écrivains du XIXe siècle et fit allusion aux
revenant» (Bulletin des recherches histori- contes de la famille Sioui de Lorette : «La
ques, 1898). Il reprit le thème du Diable Princesse des Sept-Montagnes-Vertes»,
dans «Le Diable des Forges; histoire de «L'eau de la Fontaine de Paris», «Le Corps-
chantier» (La Presse, 1899) et écrivit u n sans-âme», récits qui lui avaient fait u n e
conte qui évoque u n reel bien connu des «profonde impression», mais qu'il n'avait
violoneux, «Le Money Musk> (La Patrie, p a s recueillis «parce qu'ils é t a i e n t trop
1899). Comme tout le monde, Frechette français et d'apparence trop littéraire».
aborda les histoires de transformation en Boas incita le jeune chercheur à s'intéres-
loup-garou dans YAlmanach du Peuple de ser à ce répertoire qui pourrait faire com-
1900. La même année, dans La Noël au Ca- prendre la permanence des thèmes euro-
nada; contes et récits, il reprenait «La Tête- péens dans le «corpus» amérindien.
à-Pitre», «Tom Caribou» et «Le loup-garou».
De son côté, Léon-Pamphile Le May publia De retour au Canada, Barbeau reprit son
Contes vrais, en 1899, tandis que le maire enquête auprès de Prudent Sioui et de son
de Montréal, Honoré Beaugrand, faisait pa- épouse de Lorette, les premiers conteurs
raître, en 1900, La Chasse-galerie; légendes qu'il ait connus. Sioui, «âgé de plus de 50
c a n a d i e n n e s illustré p a r Raoul B a r r é et ans», raconta «Ti-Jean et la Princesse des
H e n r i J u l i e n qui donna u n e forme quasi Sept-Montagnes-Vertes» qu'il avait «appris»
immuable au thème de la «Chasse-Galerie de son père. La h a u t e tradition du vieux
en canot». Mais la tradition vivante de l'art «conte merveilleux» s'ouvrait devant u n
des conteurs et conteuses disparaissait Barbeau émerveillé. Puis, c'est le conte de
sous l'écriture. «Pois-Vert et le Diable» qui fit son appari-

Les conteurs Ernest


Fradette et Michel Faubert
lors du Festival internatio-
nal des arts traditionnels, en
1998.

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tion, un Diable toujours prêt à conclure un tribuait à former le cadre pittoresque de la
pacte avec l'homme et qui finit toujours par vie de l'ancien Canadien se sera effacé sans
se faire rouler. Durant le mois d'août 1914, presque laisser de traces, même dans les li-
Barbeau recueillit 24 contes auprès de Pru- vres et les musées.» Pour Barbeau, il n'y
dent Sioui et de son épouse; David Sioui ra- avait plus qu'à cueillir tous les faits de cul-
conta pour sa part deux récits traditionnels t u r e traditionnelle au moment même où
dont celui de «La Bête-à-Sept-Têtes». celle-ci éclatait. La cueillette est toujours
possible, affirma Barbeau aux sociétaires à
qui il lut des extraits de contes.

L'été s u i v a n t , en juillet 1915, M a r i u s


B a r b e a u se r e n d i t à Sainte-Anne-de-la-
Pocatière où il rencontra Achille Fournier,
âgé de 64 ans, u n journalier qui connaissait
42 contes dont Barbeau publia surtout ceux
qui se r a t t a c h e n t à la tradition du «conte
merveilleux» en enfouissant dans les fonds
d'archives les fabliaux comme «P'tit J e a n a
le va-vite». Au même endroit, un jeune con-
t e u r de 25 ans, Narcisse Thiboutot, four-
nira dix récits, tandis que Georges Pelletier
et madame Augustin Ouellet ajouteront six
récits à cette cueillette.

À la suite de ces deux premières enquêtes,


Barbeau transcrivit les textes recueillis, les
regroupa et publia un premier numéro de
«textes canadiens» dans le J o u r n a l of
American Folklore, au début de 1916; à ce
répertoire tiré de sa collection, il ajouta u n
conte de Paul P a t r y recueilli par Evelyn
Bolduc et un groupe de récits intitulé : «Fa-
bles, contes et formules» que Gustave
Rachid Boulaoui, conteur,
Lanctôt avait appris dans sa jeunesse à
dans le cadre du festival Saint-Constant. Première manifestation in-
La Virée à Carleton- ternationale de la recherche que Barbeau
sur-Mer. Photographie
François Babin. avait entreprise et aussi de la collaboration
qu'il voulait faire naître a u t o u r de lui. En
mai 1916, deuxième communication à la
LE PROJET DE MARIUS BARBEAU Société royale : «Les Métamorphoses dans
les contes populaires canadiens» où il tenta
Ce premier contact avec l'art des conteurs d'interpréter l'abondant matériel qu'il avait
produisit chez Barbeau une sorte de cata- recueilli.
lyse : en début de carrière - il avait 31 ans -
la découverte d'une tradition dont il ne BARBEAU ET LA TRADITION DE
semblait pas soupçonner l'existence lui fera CHARLEVOIX
rechercher les traces de la culture tradi-
tionnelle avec une h â t e qui rappelle «l'in- Mais voilà que Charlevoix fit son appari-
quiétude» des écrivains de l'École littéraire tion dans le projet de cueillette, un Charle-
de Québec. En mai 1915, il fit une commu- voix «insulaire», selon Barbeau. Déjà, à Lo-
nication lors d'une réunion de la Société rette, on lui avait dit : «Monsieur, nulle
royale du Canada à_ Ottawa : «Le folklore part ailleurs vous pourrez trouver des con-
canadien-français». À propos du folklore, il t e u r s ou des c h a n t e u r s comme dans les
déclara qu'il était urgent d'en faire u n in- montagnes, de l'autre côté du Cap Tour-
ventaire scientifique. Barbeau décrivit les mente.» Pays de veillées animées non seu-
effets du «souffle niveleur du modernisme lement par les villageois, mais aussi par
intellectuel et matériel» qui fait que les ces «quêteux» en qui Barbeau reconnut les
chansons, les récits et les «reliques» ne sont derniers des jongleurs. Mentionnons dame
plus «que l'écho d'un âge disparu». La tâche Gédéon Bouchard, âgée de 76 ans, qui avait
de l'historien? «Conserver la mémoire» de conservé un magnifique répertoire dont elle
cette tradition, sinon «on ne pourra se faire avait fait l'apprentissage à Saint-Fabien.
qu'une bien faible image, dans 50 ans, de ce Après avoir raconté à Barbeau «Le Rosier
qu'étaient les ancêtres. [...] tout ce qui con- et le Taon», elle lui confia : «Chez nous, ils

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Luc Lacourcière, fondateur
des Archives de folklore de
l'Université Laval.(Archives
de folklore de l'Université
Laval).

se rassemblaient le soir. Ceux qui ne sa- ployé de la Compagnie du Nord-Ouest don-


vaient pas de contes chantaient des chan- nera huit récits.
sons, et ceux qui ne savaient pas de chan-
sons contaient des contes. C'étaient des LA DÉCOUVERTE D'UN PATRIMOINE
réunions d'hiver. On se réunissait souvent.» VIVANT, D'UN HÉRITAGE
Dans ces veillées, elle avait appris 52 con-
tes que Barbeau recueillit. Toujours aux Au fil de ses collectes, Marius Barbeau col-
Éboulements, Jean-François Bouchard ra- ligea plus de 200 contes et ce, sans grand
conta vingt récits, le vieux Joseph appui financier, faute de reconnaissance du
Mailloux, dix-huit dont celui de «La Prin- folklore comme secteur de recherche. Le
cesse du Tomboso» que Barbeau semblait grand mérite de Barbeau fut de revenir
particulièrement apprécier; enfin Marcel vers les conteurs, ces artistes méconnus qui
Tremblay, 75 ans, enrichira de quinze récits ne sont pas de simples «récitants» de textes
la collection de l'enquêteur. mémorisés. Héritiers d'une structure nar-
rative qui n'est pas fixée une fois pour tou-
Fin juillet, à Saint-Irénée, rencontre de tes (les variantes le démontrent), ils utili-
Louis «L'Aveugle» Simard qui raconta trois sent non seulement les ressources des
récits traditionnels et dont Barbeau décrit éléments narratifs, mais aussi toutes les
comme suit le style : «L'Aveugle, toujours techniques de l'expression orale ou ges-
primesautier, et sans-gêne, mêlait les ré- tuelle. La pratique de leur art leur fait
parties et les quolibets à ses chansons, qu'il adapter le récit selon les auditoires, tandis
accompagnait d'ordinaire de son violon, que la rencontre d'un a u t r e conteur leur
comme les jongleurs du Moyen Âge, aussi- permet de découvrir de nouveaux procédés
tôt qu'on lui adressait un mot, il donnait qu'ils assimileront.
répartie. "Un trou, une cheville !" comme il
le disait lui-même. On lui faisait quelque- Dans l'univers des conteurs, le conte n'est
fois des plaisanteries un peu gauloises, et il pas ce texte qu'un lecteur a u r a entre les
répondait sur le même ton; car lui aussi mains après transcription (ce texte n'est
connaissait le sel de ses ancêtres.» Enfin, à que la «photographie» du conte); le conte
Tadoussac, Edouard Hovington, ancien em- existe dans et par l'acte du récit, dans un

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espace mental qui unit le conteur à son d'autres conteurs et conteuses répondirent
auditoire, tout comme le drame n'existe se- à l'appel. À Clermont, c'est Médéric
lon son mode propre que dans et p a r l'acte Bouchard, à Saint-Irénée, Joseph «Palémon»
de la représentation. Au début de l'acte de Gauthier, à Saint-Siméon, Charles-Edouard
communication, naît le conte; il disparaît Bouchard, à Port-au-Persil, Thomas Dallaire
avec le récit qu'en a fait le conteur. Il ne et aux Éboulements, Pierre Pilotte. À
reste que sa forme. Marius Barbeau a re- Shippagan, Octave Chiasson et Uldéric Hé-
trouvé ces conteurs dont il a fait découvrir bert. À Saint-Raphaël de Bellechasse,
l'originalité et le conformisme. Car le con- Cléophas Fradette. Émerveillement des cher-
teur s'inscrit dans une tradition qui trouve cheurs!
en lui son aboutissement. Il oriente l'enquê-
teur vers celui qui autrefois lui a «donné» le Au cœur d'un Ontario qui se veut français,
conte : sage-femme, «fille engagère», com- dans la région de Sudbury, Germain Lemieux
pagnon de chantiers, quêteux. Chaîne des découvrit, pour sa part, la tradition narrative
témoignages qui remonte à une source loin- des Prud'homme : Maurice, Georges et Nel-
taine, obsession des critiques du XIXe siècle : son ainsi que le fils de ce dernier, Joseph.
origine indienne, indo-européenne, asiati- Grands conteurs et conteuses du père
que, préhistorique? Faux problème en u n Lemieux : Gédéon et Philéas et Toussaint
sens. Dans le contexte narratif, n'existe que et Reina Savarie, Emile Roy, «jongleur du
l'acte de communication d'ordre esthétique billochet», Jean-Baptiste Lavoie et t a n t
où, le temps du récit, s'actualise la tradi- d'autres qui, à travers le temps et l'espace,
tion dans u n e œuvre éphémère. Le conte, entrent dans la ronde des conteurs et con-
fête verbale, trouve son être dans l'atten- teuses, des chanteurs et chanteuses, des ar-
tion de l'auditoire. Cette a t t e n t i o n néces- tisans et artisanes.
saire, Barbeau l'apportait aux conteurs. En
ce sens, il fut, avec eux, créateur de contes. U N E «RACE DE MONDE»
Q U I N E S A I T PAS MOURIR

Les «jongleurs», les conteurs, les «vieux


menteurs» «qu'il ne faut pas croire mais en-
tendre», de Barbeau à Perrault en passant
par Lemieux et Savard, nous les reconnais-
sons bien. Extravertis, cabotins, verbomo-
teurs a u verbe haut, ils remplissent l'es-
pace de leur parole, «ne laissent p a s parler
les autres», captivent l'auditoire, les yeux
vifs, ne tolèrent pas qu'un silence obscène
interrompe le discours à moins qu'il ne soit
chargé de sens. Lemieux raconte qu'ils se
retrouvaient, quatre conteurs, pour enten-
dre encore une fois l'un d'entre eux conter.
Hommes et femmes de la fête verbale, ces
êtres exceptionnels que Luc Lacourcière
n'hésitait pas à qualifier de «génies de la
tradition orale», dont les folkloristes ont au
moins conservé la trace b r û l a n t e . Mais la
parole vive n'est p a s morte. D ' E r n e s t
F r a d e t t e à Michel F a u b e r t , il y a conti-
nuité. De Trois-Pistoles à Montréal en pas-
sant p a r Beaumont, Québec, Juliette et
LES FOLKLORISTES LUC Sherbrooke, les festivals sont des lieux de
Table de concertation sur LACOURCIÈRE, FÉLIX-ANTOINE parole. Du Sergent r e c r u t e u r de Montréal
le conte organisée par
SAVARD, PÈRE GERMAIN LEMIEUX au F o u b a r de Québec, la parole conteuse
le Conseil québécois du
patrimoine vivant
circule et sur la Côte-de-Beaupré, à l'Ate-
en janvier 2001 Vingt ans plus tard, la découverte du patri- lier P a r é , l'Économusée des légendes, les
(Archives du CQPV).
moine des conteurs et conteuses se poursui- s c u l p t u r e s s ' a n i m e n t d a n s les récits. Ce
vit avec Luc Lacourcière et Félix-Antoine lieu de l'oral, celui du patrimoine vivant,
Savard dans le cadre des Archives de folk- pour le comprendre, il faut avoir e n t e n d u
lore de l'Université Laval. Dirigeant la thèse chanter, il faut avoir entendu conter, il faut
de sœur Marie-Ursule, Luc Lacourcière ren- avoir vu sculpter, il faut avoir vu danser, il
contra avec elle, à Sainte-Brigitte-de-Laval, faut avoir vu tisser ces hommes et ces fem-
m a d a m e E d o u a r d S a n s c h a g r i n . Puis, en mes enthousiastes qui s'épanouissent en
Charlevoix, avec Félix-Antoine Savard, œuvres qu'ils partagent.

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A u c a r r e f o u r d e la B e a u c e , d u B a s - d u -
Bergeron, Bertrand, Il était q u a t r e fois,
Fleuve, de Charlevoix, du Saguenay, de [Chicoutimi, Québec], Les Éditions JCL,
Portneuf, à Québec, nous sommes au c œ u r [©1996], 338 + [1] p.
de la p a r o l e c o n t e u s e , c h a n t e u s e , m e n t e u s e ,
Chiasson, Anselme. Le diable Frigolet et
rieuse, gracieuse, grondeuse, charmeuse, 24 a u t r e s contes des îles de la Madeleine
fameuse, inventeuse, pas honteuse et pas [Moncton, N.-B.], Éditions d'Acadie,
f r i l e u s e , à la s o u r c e d e l a p a r o l e t r a d i t i o n - [©1991], 224 p.
nelle portée d a n s t o u t e l'Amérique fran-
Grenier, Fernand, De Ker-Is à Québec :
ç a i s e p a r les v o y a g e u r s d e s P a y s - d ' e n - H a u t , légendes de France et de Nouvelle-France
les c o u r e u r s de bois, les b û c h e r o n s et les illustrées p a r Rémi Clark Québec,
d r a v e u r s , les c o n t e u r s de p e u r s , les p ê c h e u r s , Les Éditions de La Galerie Le Chien d'Or
les c o n t e u r s et conteuses, b e a u x m e n t e u r s et inc., 1990, ix + 109 p.
m e n t e u s e s belles. A t t e n t i f s a u x p r o p o s d e s Hamlin, Marie Caroline Watson. Le Détroit
c o n t e u r s et conteuses, n o u s n o u s trouvons des légendes. Traduit de l'américain par
a u c œ u r d e la c h a u d e p a r o l e d'ici é c h a n g é e Richard Ramsay, Sudbury, Ont., La Société
p e n d a n t bientôt 400 a n s , cette parole qui historique du Nouvel-Ontario, 1991, vii,
p r o c l a m e b i e n h a u t q u ' u n p a t r i m o i n e n e se 186 p. (Coll. Société historique du Nouvel-
limite p a s à de b e a u x m u r s et à de nobles Ontario. Documents historiques, n° 88-89).
p i e r r e s , à d e s v e s t i g e s e t à d e v i e i l l e s de- Laforte, Conrad. Menteries drôles et
m e u r e s . Elle n o u s dit que les a r t s v i v a n t s merveilleuses; contes traditionnels du
s o n t a u s s i u n p a t r i m o i n e q u i se m a n i f e s t e Saguenay. [Montréal] Éditions Quinze
g r â c e à d e s t é m o i n s v i v a n t s . À l'écoute d e s [©1978]. 287 p. (Coll. Mémoires d'homme).
c o n t e u r s e t c o n t e u s e s , n o u s a v o n s décou- La grande collection du père
vert u n p a t r i m o i n e vivant, v e n u d'un pro- Germain Lemieux
fond p a s s é qui s u r g i t c h a q u e fois q u ' u n con- Lemieux, Germain. Les vieux m'ont conté.
t e u r ou u n e c o n t e u s e p r o n o n c e l e s p a r o l e s Tome 1, Contes franco-ontariens (Répertoire
r i t u e l l e s : «Il é t a i t u n e fois...» • de Théodule Miville, Aldéric Perreault) re-
cueillis et annotés par Germain Lemieux,
Ph. D., directeur du centre. Montréal, Les
Pour en savoir plus : Éditions Bellarmin/Paris, Maisonneuve et
Sur les conteurs et conteuses Larose, 1973. 311 + [1] p. (Publications du
Lemieux, Germain, s.j. Les Jongleurs du Centre franco-ontarien de folklore, Univer-
billochet; conteurs et contes franco-ontariens sité de Sudbury). (Le volume 33 a été publié
Préface de J e a n d'Auteuil Richard. Montréal, en 1993).
Les Éditions Bellarmin/Paris, Maisonneuve Les recueils de Jean-Claude Dupont
et Larose, 1972. 134 p. (Coll. Documents his- Dupont, Jean-Claude. Légendes de l'Améri-
toriques de la Société historique du Nouvel- que française, Sainte-Foy, Québec,
Ontario, 61-62-63). [Chez l'auteur, ©1985], 66 p.
premiers contes publiés Dupont, J e a n Claude. Légendes de la
Marius Barbeau Gaspésie et des îles de la Madeleine
Barbeau, Marius. «Contes populaires cana- Québec, Éditions J.-C. Dupont, 1995, 63 p.
diens», dans J o u r n a l of American Folklore, Dupont, Jean-Claude. Légendes des villages,
vol. 29, J a n u a r y - M a r c h 1916, n 111, p. [1]- Sainte-Foy, Québec, [Chez l'auteur, ©1987],
136, 139-143. (Textes numérotés de 1 à 38). 66 p.
Barbeau, Marius. «Contes populaires cana- Dupont, Jean-Claude. Légendes du cœur du
diens; seconde série», dans J o u r n a l of Québec, Sainte-Foy, Québec, [Chez l'auteur,
American Folklore, vol. 30, J a n u a r y - M a r c h ©1985], 63 p.
1917, n" 115, p. [1]-140. (Textes 48 à 74).
Dupont, Jean-Claude. Légendes du Saint-
Barbeau, Marius. «[Contes populaires cana- Laurent, I : de Montréal à Baie-Saint-Paul
diens (troisième série)], (c) Contes de Charle- Sainte-Foy, Québec, [Chez l'auteur, ©1985,
voix et de Chicoutimi» , dans J o u r n a l of 67 p.
American Folklore, vol. 32, J a n u a r y - M a r c h
1919, n" 123, p. 112-167. (Textes 84-89). Dupont, Jean-Claude. Légendes du Saint-
Laurent, I I : de l'île aux Coudres à l'île
Contes et légendes d'Anticosti, Sainte-Foy, Québec, [Chez
Aucoin, Gérald E. L'oiseau de la vérité, et l'auteur, ©1985], 67 p.
a u t r e s contes des pêcheurs acadiens de l'île Dupont, Jean-Claude. Légendes du Saint-
du Cap-Breton présentés p a r Gérald E. Laurent; récits des voyageurs Sainte-Foy,
Aucoin, [Montréal], Quinze, [©1980], 207 p. Québec, [Chez l'auteur, ©1984] . [2] + 57 p.
(Coll. Mémoires d'homme).
Barbeau, Marius. L'arbre des rêves, Mon-
tréal, Les Éditions Lumen (Thérien Frères
Limitée, [©1947], 189 p. (Coll. H u m a n i t a s , J e a n Du Berger est ethnologue et
publiée sous le patronage de la Faculté des
p r o f e s s e u r à la r e t r a i t e de l ' U n i v e r s i t é
lettres, Université de Montréal).
Laval.

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