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Jean-Luc Dion

Électromagnétisme
propagation
lignes électriques

LD
Loze-Dion éditeur

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Copyright ” Loze Dion éditeur inc.

Loze Dion éditeur


95, Saint Sylvestre
Longueuil (Québec) J4H 2W1

Téléphone : (450) 679 1955


fax : (450) 679 6339

Tous droits réservés. On ne peut reproduire, enregistrer, ni diffuser aucune partie du présent ouvrage sous
quelque forme ou par quelque procédé que ce soit sans avoir une autorisation écrite de l'éditeur.

ISBN 978-2-923565-20-0

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Cet ouvrage sur la propagation des ondes électromagnétiques s’adresse aux
étudiants en génie électrique et en physique des universités et des écoles
d’ingénieurs. Il sera aussi utile à tous les praticiens qui veulent rafraîchir ou
approfondir leurs connaissances. On y trouvera un traitement relativement
complet du sujet par rapport à de nombreux livres dans le domaine.
Il fait suite au tome 1 traitant des phénomènes d’induction électro-
magnétiques. Toutefois, le présent tome peut être utilisé avantageusement
par tous ceux qui ont déjà les bases requises. L’ouvrage se divise en deux
parties assez étroitement intégrées : la propagation libre, et la propagation
guidée. L’ensemble vise l’acquisition d’une connaissance rigoureuse et
pratique des phénomènes de propagation électromagnétique dans différents
milieux.
Il suppose au départ une bonne maîtrise de l’électromagnétisme
fondamental, du calcul vectoriel et du calcul des variables complexes,
essentiellement l’usage du théorème d’Euler et de la fonction exponentielle
complexe pour décrire les vibrations.
L’auteur a choisi l’approche la plus intuitive possible en utilisant de
nombreuses illustrations et exemples numériques. Il a aussi privilégié les
démonstrations claires où beaucoup d’étapes intermédiaires sont
volontairement conservées pour faciliter la compréhension en évitant de se
buter sur des difficultés mathématiques secondaires. Lors d'une première
lecture, on peut facilement sauter ces étapes pour saisir l’ensemble d’un
sujet donné. Tous les chapitres se terminent par une série d’exercices
identifiés permettant de pratiquer les diverses notions introduites.
La première partie comporte une brève introduction à la propagation et au
mode de production des ondes électromagnétiques sur la base des équations
de Maxwell. La notion de vecteur complexe en régime harmonique est
introduite pour faciliter le traitement mathématique dans tout ce qui suit, en
faisant bien ressortir que la partie réelle d’un vecteur complexe correspond
au champ réel.
On traite ensuite à fond de la propagation des ondes planes dans différents
milieux illimités : vide et diélectrique parfaits, diélectriques réels et
conducteurs. L’atténuation des ondes en cours de propagation est
démontrée comme un effet général des pertes diélectriques et de la
conductivité du milieu. La relation est ensuite établie entre le champ élec-
tromagnétique et la puissance transportée par une onde.

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iv Électromagnétisme : Propagation - Lignes électriques
La transmission de l’énergie électromagnétique à l’interface de deux milieux
se retrouve dans les deux chapitres suivants. Le premier traite du cas simple
de l’incidence perpendiculaire ou normale à l’interface, en introduisant les
concepts de coefficients de réflexion et de transmission. Il comporte aussi
une introduction aux ondes stationnaires. Le chapitre 3 traite de l’incidence
oblique en distinguant le cas d’une onde polarisée perpendiculairement au
plan d’incidence et celui de l’onde polarisée parallèlement. On introduit
l’expression générale d’une onde qui se propage dans une direction
quelconque. Les expressions exactes des coefficients de réflexion et de
transmission dans les deux cas y sont démontrées : les formules de Fresnel.
Ce chapitre se termine par une introduction au concept d’onde évanescente
qui prend toute son importance pratique dans les nouveaux dispositifs de
communication optique, y compris les fibres optiques. Le dernier chapitre de
cette première partie est une brève mais rigoureuse introduction au
rayonnement électromagnétique produit par des charges et courants
oscillants.
La deuxième partie de l’ouvrage traite de la propagation guidée des ondes
électromagnétiques. Le chapitre 5 étudie les conditions de propagation entre
des plans conducteurs ou guides d’ondes « ouverts ». Cette approche permet
d’introduire de façon relativement simple les notions de mode de
propagation, de fréquence de coupure, de vitesse de phase et de vitesse de
groupe. Ce qui est traité dans ce chapitre s’applique assez directement à la
propagation dans les « microrubans » utilisés dans les circuits
hyperfréquences. On y démontre particulièrement les expressions de
l’atténuation dans les différents modes. Les méthodes et les concepts
développés devraient aussi beaucoup faciliter l’étude ultérieure des guides
d’ondes « fermés », rectangulaires, circulaires ou autres.
Les chapitres suivants sur les lignes électriques pourraient être abordés, si
on le désire, sans avoir étudié la propagation guidée au chapitre précédent,
l’ordre proposé ici est préférable sans être essentiel. En effet, on y développe
le concept de paramètres localisés d’une ligne qui permet d’une façon
classique d’utiliser la méthode des circuits électriques pour développer les
équations de propagation de la tension et du courant électrique sur la ligne.
On commence par étudier le cas des lignes semi-infinies sans pertes pour
introduire certains concepts comme ceux d’impédance caractéristique et de
coefficient de réflexion. La propagation et la réflexion des ondes en échelon y
sont étudiées pour illustrer les problèmes qui peuvent se poser en pratique
dans le cas de réflexions multiples sur la ligne. L’introduction de

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v
théorèmes des interrupteurs permet de résoudre le problème des lignes
initialement chargées ou parcourues par un courant qui sont ensuite
fermées sur une charge. L’auteur a délibérément choisi de ne pas utiliser le
formalisme de la transformée de Laplace pour décrire les ondes en échelon,
de façon à ne pas obscurcir l’essentiel qui est de bien comprendre les
phénomènes de propagation et de réflexion.
Au chapitre 7, on aborde la propagation sur les lignes semi-infinies avec
pertes en régime harmonique, en utilisant systématiquement la fonction
exponentielle complexe pour décrire les vibrations et les ondes. On analyse
l’effet de la fréquence sur la fonction de propagation et l’impédance
caractéristique qui sont des grandeurs complexes. On y étudie aussi la
variation des paramètres linéiques en fonction de la fréquence pour en tirer
des expressions du coefficient d’atténuation d’une ligne quelconque en
fonction de la fréquence, en rapport avec l’effet pelliculaire vu précédemment.
Le chapitre 8 traite finalement de la ligne réelle comme liaison entre une
source et un récepteur en régime harmonique. Les notions précédentes y
sont intégrées pour élaborer des expressions générales et rigoureuses
servant à la solution de problèmes concrets dans le domaine des
communications et de la transmission de l’énergie électrique en général. On
y développe le concept de coefficient de réflexion généralisé et sa relation avec
celui d’impédance électrique, sur la ligne pour établir clairement les relations
entre les grandeurs d’entrée et de sortie, en relation avec la fréquence et les
paramètres de la ligne. Ces différents concepts sont clarifiés par de
nombreux graphiques et figures réalisés par ordinateur. On y décrit
particulièrement des méthodes simples et vérifiées en laboratoire pour
déterminer les paramètres essentiels d’une ligne que sont la vitesse de
phase, l’impédance caractéristique et le coefficient d’atténuation. L’outil
graphique appelé abaque de Smith est décrit avec des exemples
d’application, particulièrement pour le problème d’adaptation de l’impédance
d’une charge au récepteur à celle de la ligne.
Au terme de cette étude, l’auteur espère que l’étudiant ou l’étudiante aura
acquis une solide connaissance des phénomènes de propagation
électromagnétique lui permettant à la fois de résoudre divers problèmes
pratiques et d’approfondir le sujet par lui-même s’il le désire.

Mars 2002

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Table des matières
Introduction
Première partie Propagation libre 1
1 Ondes électromagnétiques planes 3
1.1 Généralités 3
1.2 Production des ondes électromagnétiques 6
1.3 Le régime harmonique 7
1.4 Onde plane dans un diélectrique parfait 10
1.5 Polarisation d'une onde 19
1.6 Expression du champ magnétique H 24
1.7 Propagation dans un diélectrique avec perte 26
1.8 Propagation dans un conducteur 32
1.9 Théorème de Poynting 35
2 Réflexion d'une onde plane - Incidence normale 51
2.1 Interface de deux diélectriques parfaits 52
2.2 Interface diélectrique - conducteur 56
2.3 Ondes stationnaires 59
3 Réflexion d'une onde plane • Incidence oblique 69
3.1 Onde plane - Direction quelconque 69
3.2 Réflexion oblique 72
3.3 Lois de Descartes et Snell 73
3.4 Réflexion en polarisation perpendiculaire 76
3.5 Polarisation parallèle 82
3.6 Onde évanescente 87
4 Rayonnement électromagnétique 98
4.1 Potentiels retardés 99
4.2 Régime harmonique 104

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viii Électromagnétisme : Propagation - Lignes électriques
4.3 Rayonnement d'un dipôle oscillant - Ondes sphériques 105
4.4 Vecteur de Poynting, intensité, puissance 110
Deuxième partie Propagation guidée 113
5 Guides d'onde conducteurs 115
5.1 Généralités 115
5.2 Types d'ondes et modes de propagation 119
5.3 Plans conducteurs parallèles - Mode TEM 120
5.4 Mode TM 126
5.5 Mode TE 135
5.6 Types de vitesse 143
6 Lignes électriques sans perte 150
6.1 Généralités 150
6.2 Bases du modèle 159
6.3 Équation et fonction d'onde 161
6.4 Impédance caractéristique 169
6.5 Source avec résistance interne 172
6.6 Réflexion 172
6.7 Théorèmes des interrupteurs 180
7 Lignes semi infinies avec perte 198
7.1 Équation d'onde - Amplitude complexe 198
7.2 Fonctions d'onde - Atténuation 200
7.3 Analyse de la fonction 204

7.4 Paramètres linéiques - Effet de la fréquence 211


7.5 Impédance caractéristique 220
7.6 Impédance caractéristiques et paramètres géométriques 222
8 Lignes finies avec perte 235
8.1 Fonctions d'onde 235
8.2 Changement de coordonnées 236

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ix
8.3 Coefficient de réflexion 236
8.4 Ondes stationnaires 240
8.5 Impédance sur la ligne 245
8.6 Mesures d'une ligne 257
8.7 Relations entrée/sortie 260
8.8 Propriété des lignes avec charge capacitive 269
8.9 L'abaque de smith 272
8.10 Adaptation d'impédances 278
Annexe 291
Index 295

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Partie 1
Propagation libre

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1
Ondes électromagnétiques
planes

1.1 Généralités

Concept de propagation
Considérons une région E de l’espace (Figure 1.1.1) où se trouve un courant
variable i(t) ou une charge Q ayant une accélération a(t). Si un observateur
se trouve dans une région R éloignée d’une distance moyenne r de la
première, l’expérience montre qu’il pourra alors mesurer une tension v aux
bornes d’un circuit, ou encore une force F déplaçant une charge d’épreuve
Q’. De plus, cette tension ou cette force apparaissent avec un certain retard t
par rapport à i(t) ou a(t), et ce retard augmente proportionnellement à la
séparation r des régions E et R. On doit donc conclure qu’il y a transmission
d’énergie de la région E (émettrice) à la région R (réceptrice).
On sait depuis les travaux de J.C. Maxwell1 que des courants variables et
des charges accélérées sont à l’origine d’un champ électromagnétique qui
se propage dans le vide à la vitesse de lumière désignée par c, et à une
vitesse inférieure dans les milieux matériels. Cette vitesse est aujourd’hui
connue avec précision :
8 8
c = 2,997925... · 10 m/s ≈ 3 · 10 m/s (1.1.1)
Il s’ensuit que le retard mentionné plus haut est donné par τ ≈ r/c .

1
James Clerk MAXWELL, physicien écossais (1831-1879). Dans un mémoire publié en 1864, il exposa sa théorie
électromagnétique de la lumière dans laquelle figurent les équations générales du champ électromagnétique.

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4 Électromagnétisme : Propagation - Lignes électriques
Ce champ électromagnétique est décrit par les équations de Maxwell que
nous avons vues précédemment :

Le théorème de Gauss ∇·D ρ (1.1.2)

La loi de conservation du flux magnétique

∇·B 0 (1.1.3)

∂B
L’équation de Maxwell-Faraday ∇∧E (1.1.4)
∂t
∂D
L’équation de Maxwell-Ampère ∇∧H J + (1.1.5)
∂t
En tous points de l'espace et en tout temps, les champs E et H doivent
satisfaire ces équations. Ces champs sont indissociables et constituent le
champ électromagnétique.
Dans ce qui suit, nous allons particulièrement voir comment la solution de
ces équations fait apparaître un champ électromagnétique qui se propage.

E R
Espace F
i(t) vide
r Q' v
Q

a Énergie

- Courant variable i (t ) - Tension induite v


- Charge Q accélérée - Force F sur Q'

Figure 1.1.1
Transmission d’énergie par onde électromagnétique

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1 Ondes électromagnétiques planes 5

Le spectre électromagnétique
Une charge ou un courant oscillant à une fréquence f font apparaître un
champ électromagnétique à la même fréquence pour un observateur
immobile par rapport à la source. Ce champ se propage à une vitesse c dans
le vide et parcourt une distance λ , appelée longueur d'onde au cours d'une
période d'oscillation. Donc, λ = c/f, une relation fondamentale.
L'étendue des fréquences ou des longueurs d'ondes dans le vide des ondes
électromagnétiques connues s'appelle le spectre électromagnétique. Ce
spectre n'a pas de limites théoriques, mais les modes de production et de
détection de ces ondes varient considérablement avec la fréquence. Il est
remarquable que les équations de Maxwell s'appliquent essentiellement à
toutes. Rappelons que c'est vers 1862 que ce dernier a prédit l'existence de
ces ondes et a établi la nature électromagnétique de la lumière. Les
expériences de Hertz (1888) ont confirmé brillamment l'oeuvre théorique de
Maxwell et il a laissé son nom à ce type d'ondes2 : les ondes hertziennes. Les
importants travaux de Branly3 sur la détection des ondes électromagnétiques
ont par la suite permis les premières applications par Popov4 et Marconi5. La
figure 2 est une représentation du spectre électromagnétique.

2
Heinrich HERTZ. Physicien allemand (1857-1894). Après avoir conçu son résonateur et son oscillateur, il découvrit les ondes
électromagnétiques qui portent son nom (1888) et montra qu'elles suivent les mêmes lois que la lumière. Il découvrit en outre
l'effet photoélectrique (1887), établissant un nouveau lien entre l'optique et l'électricité (Petit Robert 2).
3
Édouard BRANLY. Universitaire et physicien français (1844 - 1940) surtout connu pour son invention d'un radioconducteur
ou « cohéreur » à limaille en 1890, organe principal des appareils de réception de la télégraphie sans fil (Le Petit Robert 2). Au
cours de l’année 1890, il fit de nombreuses expériences démontrant l’action à distance d’une décharge électrique, jusqu’à 20 m,
sur son « radioconducteur ». Il fut le premier à attribuer cet effet, cette transmission d’un « signal », à des ondes de nature
électrique. Il fut l’un des tout premiers à utiliser le mot « radio » associé à ce genre de phénomènes. «Tous les pionniers de la
T.S.F., Popov, Ducretet, Marconi et bien d’autres construiront leurs appareils récepteurs autour du tube à limaille de Branly... »
(« Branly - Au temps des ondes et des limailles », P. Monod-Broca, Belin, Paris, 1990, p. 178). Membre de l’Académie des
Sciences de Paris.
4
Aleksandre Stepanovitch POPOV. Ingénieur russe (1859 - 1906). Il eut l'idée d'utiliser les ondes électromagnétiques
découvertes par Hertz pour transmettre des signaux. Il inventa l'antenne en combinant l'éclateur de Hertz et le cohéreur de
Branly, remarquant que leurs sensibilités respectives augmentaient si on les reliait à un fil conducteur formant un condensateur
avec la terre. Il construisit le premier système de télégraphie sans fil (1896) permettant la transmission d'un message en morse à
250 m (Le Petit Robert 2).
5
Guglielmo MARCONI. Physicien italien (1874 - 1937). Avec l'éclateur de Hertz, le cohéreur de Branly et l'antenne de Popov
il construisit, à 22 ans, un poste qui permettait des transmissions par télégraphie sans fil sur quelques centaines de mètres. (...) Il
augmenta progressivement la longueur de ses transmissions et réussit, en 1901, la liaison Cornouailles - Terre-Neuve, au-dessus
de l'Atlantique (Prix Nobel, 1909) (Le Petit Robert 2).

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Ondes hertziennes
RADIO

e
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M
de

yo
de

Ra
Vis

Ra
In f
ns

On

Ult
On

Ra
On
Tra TÉLÉVISION

2 6 10 14 18 22
10 10 10 10 10 10
Fréquence (hertz) Longueur d'onde (mètre)

6 2 -2 -6 -10 -14
10 10 10 10 10 10

Figure 1.1.2
Représentation du spectre électromagnétique

1.2 Production des ondes électromagnétiques

Les potentiels retardés


D'une façon générale, les ondes électromagnétiques sont produites par des
charges et des courants variables. On sait que le potentiel électrique V d'une
distribution continue statique de charges de densité r dans le vide est donné
1 ρ
par l'expression suivante : V dv (1.2.1)
4πεo r
v
De même, dans le vide, le potentiel-vecteur A d'une densité de courant J
stationnaire s'exprime comme :


μ0 J
A= dv (1.2.2)
4π r
v

Les intégrales sont calculées sur tout volume englobant toutes les charges et
tous les courants. Mais, si les densités sont variables dans la région E de la
figure 1.1.1, ρ(t) et J(t), l'effet de ces variations se fera sentir avec un retard τ
dans la région R. Il est donc naturel de penser que les potentiels dans R

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1 Ondes électromagnétiques planes 7
peuvent s'écrire comme si les densités de charge et de courant étaient
retardés, c'est-à-dire de la forme ρ(t - r/v) et J(t - r/v), où v est la vitesse de
propagation. De façon générale :

1 ρ(t r/v )
[V ](t) dv
4πεo r
v (1.2.3)

μo J(t r/v )
[A](t) dv (1.2.4)
4π r
v
Ce sont les potentiels retardés. Ils représentent les potentiels en un point P
de l’espace à l’instant t, mais calculés avec les densités de charge et de
courant telles qu’elles étaient à l’instant précédent t - r/v. L’intervalle r/v est
le temps que met la perturbation ou l’onde à franchir la distance de la
source au point P. Remarquons que ces perturbations se produisent
sensiblement au même instant à très grande distance de R, sur une surface
sphérique centrée sur R dans un milieu homogène et isotrope, c'est-à-dire
un milieu de même composition en tous points où la vitesse est la même
dans toutes les directions.
Connaissant ces potentiels, on peut en tirer les expressions du champ E et
du champ H, à partir des équations connues :
∂A
E ∇V
∂t (1.2.5)

et H B 1 ∇∧A (1.2.6)
μo μo

1.3 Le régime harmonique

Champ complexe
Dans le cas de variations sinusoïdales de pulsation ω = 2πf, f étant la
fréquence, il est pratique d'exprimer les diverses grandeurs sous forme de
fonctions exponentielles complexes dont la partie réelle est la grandeur
réelle :

ρ t r/v ρ ejω t - r/v ρ e-jωr/v ejωt t


(1.3.1)

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8 Électromagnétisme : Propagation - Lignes électriques
J ( t − r / v ) = Je jw ( t − r / v ) = Je -jwr / v e jwt (1.3.2)
jω t
V(t) = V e (1.3.3)
jω t
A(t) = A e (1.3.4)
où ρ, J , V et A sont les amplitudes complexes des diverses grandeurs. Plus
particulièrement, J et A sont des vecteurs complexes, des vecteurs dont les
composantes sont des nombres complexes. On a, par exemple :
Pour le potentiel réel V(t) = Ré {V (t)} = |V | cos (ω t) = V cos (ω t) (1.3.5)

Pour le champ A = Ax x + Ay y + Az z (1.3.6)

A = A x eja x + A y ejb y + A z ejc z = A x eja x + A yejb y + A ze jc z (1.3.7)


où Ax, Ay, Az sont les amplitudes réelles. On obtient le champ en fonction du
temps en multipliant par ejω t :
A(t) Aejω t A xej(ω t + a) x + A yej(ω t + b) y + A z ej(ω t + c) z (1.3.8)
La composante sur x du champ réel est alors :
A x(t) Ré{A x ej(ω t + a)} A x cos (ω t + a) etc. (1.3.9)

Potentiels retardés – Rayonnement


Portant les relations (1.3.1) à (1.3.4) dans (1.2.3) et (1.2.4), on obtient les
amplitudes complexes des potentiels retardés produits par les charges et les
courants au point P de l'espace :

1 ρ e-jω r/v 1 ρ e-jkr


[V ](r) dv dv (1.3.10)
4π εo r 4πεo r
v v

μo J e-jω r/v μo J e-jkr


[A ](r) dv dv (1.3.11)
4π r 4π r
v v

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1 Ondes électromagnétiques planes 9
où k = ω/v est la constante de propagation, ou encore la constante de phase.
C'est aussi le module du vecteur d'onde6. On place les potentiels entre
crochets pour bien indiquer ici que ce sont des potentiels retardés. Ces
crochets peuvent être supprimés par la suite. La substitution de ces
dernières relations dans (1.2.5) et (1.2.6) permet de trouver les expressions
du champ électromagnétique en tous points de l'espace : c'est le phénomène
de rayonnement. On peut ensuite trouver la puissance rayonnée dans
toutes les directions.

Production d’une onde plane


Ici toutefois, nous allons limiter l'étude à celle du cas où la région d'émission
E est extrêmement loin du point d'observation P sur l'axe 0-Z passant par le
centre de E. À cette condition, il est évident qu'à un instant donné, le champ
a la même valeur en tous points d'un plan XY perpendiculaire à 0-Z, car la
distance à E est essentiellement la même en tous points du plan (Figure
1.3.1). Nous allons démontrer que dans ce cas simple, les solutions des
équations de Maxwell sont des fonctions d'onde relativement simples et que
le champ électromagnétique est sous forme d'une onde plane qui se propage
en s'éloignant de la région E.

Y
Source

X
Énergie
0

Figure 1.3.1
Cas d'une source à l'infini sur 0-Z : tous les points d'un plan normal XY sont à la même
distance de la source

6
Cette grandeur est aussi désignée par la lettre grecque β .

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10 Électromagnétisme : Propagation - Lignes électriques

1.4 Onde plane dans un diélectrique parfait

Expression générale de l’équation de


propagation du champ électromagnétique
On peut partir des équations (1.1.4) et (1.1.5) pour obtenir une équation en z
et t qui s'applique à la propagation dans le vide ou dans un diélectrique
parfait où la densité de charge et la densité de courant sont nuls
ρ 0, J 0 . Voyons comment le faire. Ces équations deviennent :
∂H
∇∧E μo (1.4.1)
∂t
∂E
∇∧H ε (1.4.2)
∂t
Il s'agit d'éliminer une des inconnues, H en l'occurrence. Prenons le
rotationnel des deux membres de la première équation :

∇∧∇∧E μo ∇∧H
∂t
En substituant l'expression précédente de ∇ ∧ H dans cette dernière, on
obtient :

∂2 E
∇∧∇∧E μoε
∂t 2
2
Mais, on sait que ∇ ∧ ∇ ∧ E ∇(∇·E) ∇ E, où ∇(∇·E) 0, car il n'y
a pas de charges dans l'espace, par hypothèse. Donc :

2 ∂ 2E
∇ E μ oε
∂t 2 (1.4.3)
Mais, si on admet que la source est à l'infini, l'onde est plane et on peut
supposer qu'elle n'a qu'une composante selon x, fonction de z et t seulement.
Cette dernière équation devient alors simplement :

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∂ 2 Ex ∂2Ex
μοε (1.4.4)
∂z 2 ∂t 2

C'est une équation d'onde qui admet des solutions de la forme :


Ex(z,t) = f(z ± ut) (1.4.5)
ce qu’on vérifie facilement par substitution. De telles fonctions sont des
fonctions d'onde.
On retrouve des équations de forme identique qui décrivent la propagation
des ondes acoustiques et des ondes mécaniques en général. Par exemple, la
propagation d'une déformation transversale y (z,t) le long d'une corde tendue
est décrite par l'équation suivante :

∂2 y ρ ∂2 y
∂z 2 T ∂t 2
où ρ est la masse de la corde par unité de longueur et T est la force de
tension dans la corde7. La pression acoustique étant la variation de pression
dans un fluide au passage d'une onde, son équation de propagation est :

∂2 p ρ ∂2 p
∂z 2 K ∂t 2
où ρ est la masse volumique du fluide, et K sa compressibilité adiabatique8.
On a une équation identique pour le déplacement s du fluide au passage de
l'onde.

Équation de propagation en régime harmonique


Équation de Helmholtz
Supposons que l'espace de la figure 1.3.1 est plein d'un diélectrique
homogène et isotrope parfait, sans pertes, de permittivité électrique ε et de
perméabilité magnétique μo. Supposons de plus que les charges et les

7
Ondes et vibrations, par Jean-Luc Dion, C.É.C. Montréal 1974, p. 115.
8
Ibid., p. 120.

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12 Électromagnétisme : Propagation - Lignes électriques
courants sont nuls partout sauf dans la région source E qui se trouve
infiniment loin de la région d'observation (région R). On suppose que ces
charges et courants varient de façon sinusoïdale. Dans ce cas, les équations
de Maxwell (1.1.2) à (1.1.5) deviennent :

∇·D 0 (1.4.6)

∇·B 0 (1.4.7)
∂B
∇∧E
∂t (1.4.8)
∂D
∇∧H
∂t (1.4.9)

On s'intéresse ici à trouver des expressions de E et H qui satisfont ces


équations, ainsi que la relation entre ces deux champs. Cela revient
essentiellement à résoudre ces deux dernières équations qui sont des
équations aux dérivées partielles. Mais, on sait que D = εE et B = μoH, de
sorte que les deux dernières du groupe se réduisent à un système de deux
équations à deux inconnues E et H :
∂H
∇∧E μo (1.4.10)
∂t
∂E
∇∧H ε (1.4.11)
∂t
Or, si les sources varient sinusoïdalement, les champs doivent aussi varier
sinusoïdalement. On peut donc les exprimer sous forme d'exponentielles
complexes :
E(z,t) E(z) ejω t E ejω t (1.4.12)

H(z,t) H(z) ejω t H ejω t (1.4.13)

où les amplitudes complexes sont fonction de z seulement, à cause de


l'hypothèse initiale. En dérivant H(z,t) par rapport au temps et en portant le
résultat dans (1.4.10), on obtient,

∇ ∧ E(z,t) ∇∧(E ejω t) ejω t ∇∧E(z) j ω μoH(z) ejω t


Vu que les exponentielles complexes se simplifient dans les deux derniers
termes, on n’a plus qu’une équation indépendante du temps :

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1 Ondes électromagnétiques planes 13
∇ ∧ E(z) j ω μo H(z) (1.4.14)

En faisant de même pour l’équation (1.4.11), on obtient :

∇ ∧ H(z) j ω ε E(z) (1.4.15)

ou simplement ∇ ∧ E = − jwμ 0 H

et ∇∧H jω ε E (1.4.16)

En tirant de (1.4.14) l’expression de H qu’on porte dans (1.4.15), on obtient :

∇∧∇∧E ω 2 μoε E (1.4.17)

De même pour H : ∇ × ∇ × H = ω 2 μ oε H (1.4.18)

Vu l’identité de forme de ces équations, les solutions pour E et H doivent être


identiques. Posons k2 = ω2μoε. Alors :

∇∧∇∧E k 2E (1.4.19)
2
Mais, ∇ ∧ ∇ ∧ E ∇(∇·E) ∇ E et, dans le cas présent, ∇·E 0
(éq. 1.1.2), de sorte que :

2 2
∇ E k E (1.4.20)

2
De même : ∇ H k2 H (1.4.21)

Les équations de ce type s’appellent équations de Helmholtz9. Or, comme la


source est à l’infini, on sait déjà que l’amplitude complexe du champ ne peut
dépendre que de z. Le laplacien se réduit donc à une simple dérivée seconde
par rapport à z :

∂2 E ∂2 Ex ∂2 Ey ∂2 E z
+ + k2 E (1.4.22)
∂z 2 ∂z 2 ∂z 2 ∂z 2
Mais, la composante Ez est nulle dans le cas présent. En effet, d’après
l’équation (1.4.6), avec D = εE, le champ étant indépendant de x et de y :

9
Herman Ludwig von HELMHOLTZ, physicien et physiologiste allemand (1821-1894). Il fit d’importants travaux dans
plusieurs domaines de la physique. Il énonça le principe de conservation de l’énergie. En acoustique, il interpréta le timbre des
sons par l’existence d’harmoniques superposées (Petit Robert 2).

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14 Électromagnétisme : Propagation - Lignes électriques
∂Ex ∂Ey ∂Ez
∇·E + + 0 (1.4.23)
∂x ∂y ∂z
Mais les deux premières dérivées sont nulles, vu que le champ est
indépendant de x et de y. Donc, Ez ne peut pas dépendre de z : il peut être
constant ou nul. Choisissons Ez = 0, une composante constante ne
présentant pas d’intérêt. De même, Hz = 0.
On arrive ainsi à l’importante conclusion que, dans le cas d’une source à
l’infini, le champ électromagnétique est transversal, c’est-à-dire
perpendiculaire à la direction de propagation. Supposons une seule
composante, pour simplifier :
E = Ex x (1.4.24)

Fonctions d’onde
L’équation (1.4.20) se réduit à l’équation différentielle ordinaire du second
ordre :

d2Ex(z) (1.4.25)
+ k 2Ex(z) 0
dz 2

C'est l'équation de Helmholtz : l’équation d'onde de l'amplitude complexe du


champ E . Une telle équation admet comme solution une fonction
exponentielle complexe ou une somme d’exponentielles. Soit, par exemple,

Ex(z) E1 e-jkz + E2 e+jkz (1.4.26)

où E1 et E2 sont des constantes complexes à déterminer. On peut poser :

E1 = E1 ej φ 1 = E1 ej φ 1 (1.4.27)

et E2 = E2 ej φ 2 = E2 ej φ 2
où E1 et E2 sont des constantes réelles. Rappelons que :

k = ω εμo (1.4.28)

Le champ magnétique H est nécessairement de la même forme. Nous verrons


plus loin comment il est relié au champ électrique.

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1 Ondes électromagnétiques planes 15

La fonction d'onde complexe Ex(z) avec l'exposant négatif peut donc s'écrire :
Ex(z) = E1oe jkz = E1oejφ1 e jkz = E1oe j(kz φ1 ) = E1o exp –j( kz – φ1) (1.4.29)
où l'indice o est utilisé pour bien signifier qu'il s'agit de l'amplitude à l'origine
(z = 0). On peut s'en dispenser selon la clarté du contexte. De plus, on peut
poser E1o Exo dans ce cas.
On définit la longueur d'onde comme la distance Δ z = λ sur laquelle la
phase du champ varie de 2π radians à un instant donné :
k Δz k λ 2π (rd)

d'où la relation utile : k 2π (rd/m) (1.4.30)


λ
D'une façon générale, la grandeur kΔz = Δ φ est le déphasage des vibrations
à l'instant t en deux points espacés de Δz .
La figure 1.4.1 représente une superposition de l'axe de propagation Z et du
plan complexe, montrant comment évolue l'amplitude complexe E1 (ou
phaseur) du champ avec la position z à un instant quelconque t. Elle est
représentée à des positions espacées d'un quart de longueur d'onde (λ/4).
On voit la phase initiale à l'origine φ 1 . On observe qu'au cours d'un tel
déplacement, le vecteur tourne d'un quart de tour (π/2 radians).

PLAN COMPLEXE
ω
Ε1ο Ε1 Ε1
φ φ φ φ φ1
1 Ε1 1 1 1
0 φ1 Ε1 Ε1 Z
kz kz kz

0 λ/4 λ/2 3λ/4 λ 5λ/4

Figure 1.4.1
Variation de l'amplitude complexe du champ le long de l'axe de propagation

En un point donné au cours du temps, le vecteur phase tourne à la vitesse ω


dans le sens positif, car la fonction d’onde complète est obtenue en
multipliant la précédente par l’exponentielle ejω t (voir équation 1.4.12).

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16 Électromagnétisme : Propagation - Lignes électriques
Rappelons que la multiplication d'une grandeur complexe A par
l'exponentielle complexe ejθ fait tourner le vecteur A d'un angle θ dans le
plan complexe.

Champ réel et vitesse de phase


Pour obtenir la forme réelle du champ E, multiplions les deux membres de
jωt
(1.4.26) par e et prenons la partie réelle :
jω t j(ω t kz) j(ω t + kz)
Ex(z,t) Ré Ex(z)e Ré E1 e + E2 e (1.4.31)

jω t j(ω t kz + φ 1 ) j(ω t + kz + φ2 )
ou Ex(z,t) Ré Ex(z)e Ré E1 e + E2 e
Donc,

Ex(z,t) E1 cos ωt kz + φ 1 + E2 cos ω t + kz + φ 2 (1.4.32)


L’expression entre parenthèses est la phase de la vibration ; la constante φ1
(ou φ2) est la phase initiale (à t = 0) à l’origine (z = 0). Le premier terme
représente une onde qui se propage dans le sens positif de z, tandis que le
deuxième représente une onde dans le sens négatif. Pour voir cela,
considérons le premier terme qui peut se réécrire comme suit :
Ex+(z,t) Exo cos ω (t kz /ω + φ 1 /ω ) (1.4.33)
ou Ex+(z,t) Exo cos ω t τ + C1
où Exo est l'amplitude du champ à l'origine (z = 0), où τ = kz/ω et la constante
C1 = φ1/ω. À l’origine (z = 0), le champ est donc décrit par la vibration :

Ex+(0,t) = Exo cos ω (t + C1)(1.4.34)


qu’on a représentée par la courbe A à la figure 1.4.2. La période est T = 1/f.
Le champ passe pas un maximum en SA quand t = -C1, car cos 0 = 1. La
vibration en z, en un point supposé près de l’origine, est décrite par la
courbe B, (équation 1.4.33). On remarque qu’elle passe par un maximum SB
avec un retard τ : c’est le temps que met la perturbation à franchir la
distance z et ce temps est directement proportionnel à z comme le montre la
relation τ = kz/ω. La vitesse de propagation de l’onde se déduit alors de cette
dernière :

z ωτ v τ
k

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d’où, considérant (1.4.28) :

v ω 1 c (1.4.35)
k εμο εr
La vitesse donnée par la relation (1.4.35) est la vitesse de phase, la vitesse
de propagation d’une onde sinusoïdale de fréquence f = ω /2π. Dans un
diélectrique considéré comme parfait, elle ne dépend que de la valeur de la
permittivité ε.
Sachant qu’en unités SI la perméabilité magnétique du vide est définie
comme μο = 4π 107, et connaissant la vitesse de la lumière (équation 1.1.1), la
relation (1.4.35) permet de calculer la permittivité du vide :

εo 1 8,85418·10-12 farad/mètre (1.4.36)


μoc 2
Ex C1 τ
T
Exo A B

SA SB
0
T/2 T 3T/2 t

Exo

Figure 1.4.2
Variation du champ électrique avec le temps à l’origine (courbe A) et au point d’abcisse z
positive (courbe B) où la vibration est retardée de t

Représentons maintenant le champ en fonction de z en deux instants


successifs, afin de mettre la propagation en évidence d’une autre façon. À cet
effet, factorisons k dans (1.4.33) :
Ex(z,t) = Exo cos [-k z - ω t/k - φ 1/k ] = Exo cos [-k z - vt - D1 ] (1.4.37)
Ex(z,t) = Exo cos k z - vt - D1
À t = 0 on a donc : Ex(z,t) Exo cos k z D1 (1.4.38)

Cette dernière fonction est représentée par la courbe M de la figure 1.4.3 qui
passe par un premier maximum SM en z = D 1. À l’instant ultérieur t, par
exemple, le champ est décrit par la fonction (1.4.37) (courbe N), le maximum
s’est déplacé de vt jusqu’en SN. La figure sert à définir la longueur d’onde λ.

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18 Électromagnétisme : Propagation - Lignes électriques
Les figures 1.4.4 et 1.4.5 montrent deux représentations du champ
électrique à un instant donné t. La première montre comment le module et le
sens du champ varient le long de l’axe Z. Elle fait apparaître la longueur
d’onde λ comme la distance minimale entre deux points où le champ passe
par un maximum. La deuxième fait ressortir le fait que le champ a la même
valeur en tous points d’un plan perpendiculaire à l’axe de propagation Z.
On constate aussi que la longueur d’onde est en fait la distance parcourue
par le champ ou l’onde au cours d’une période de vibration. Donc : λ = v
T = v/f

Ou encore : λf v (1.4.39)

une relation fondamentale entre ces trois grandeurs pour les ondes planes.
On en tire aussi une autre expression utile de la constante de phase k :

k ω 2πf 2π (1.4.40)
v v
λ
Ex
D1 vt
Ex
λ
Àt > 0
o v
SM SN
0 M

λ/2 λ 3λ/2 Z
N

-Exo
Àt=0

Figure 1.4.3 Déplacement à la vitesse v du champ électrique au cours de l’intervalle de 0 à t

Ex λ

λ/2 3λ/2
0 λ z

Figure 1.4.4 Représentation du champ électrique sur l’axe 0Z à l’instant t

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x E
E
E v

0 z
E

Figure 1.4.5 Représentation du champ électrique dans l’espace à l’instant t

1.5 Polarisation d’une onde


On désigne par le terme polarisation d'une onde électromagnétique la
direction dans laquelle vibre le champ électrique. Il existe deux types de
polarisation : la polarisation plane ou rectiligne et la polarisation elliptique.

Polarisation rectiligne ou dans le plan


La polarisation d’une onde électromagnétique plane est rectiligne ou dans un
plan quand sa composante électrique vibre dans une direction et un plan
définis. C’est la direction de ce plan qui détermine la polarisation de l’onde
dans ce cas. L’onde électromagnétique E(z,t) représentée dans la figure 1.5.1
est polarisée dans le plan Π qui fait un angle θ avec le plan x0z et se propage
suivant 0z. Ses expressions sous forme complexe sont :
E z,t Eo z ejωt Eo z ejωta Eoejφe-jkz ejωta Eoej φ - kz ejωta (1.5.1)
où Eo est l’amplitude réelle du champ à l’origine, k est la constante de phase,
ω est la pulsation, φ est la phase initiale à l’origine (elle peut être nulle) et a
est un vecteur unitaire perpendiculaire à l’axe 0z dans le plan de
polarisation (Figure 1.5.1). On sait que sa forme réelle est la partie réelle de
cette dernière expression :
E z,t Eo cos ωt kz + φ a (1.5.2)
La figure 1.5.1 montre que cette onde peut être considérée comme ayant
deux composantes en phase E1 et E2 :

E1 z,t E1o cos ωt kz + φ x (1.5.3)

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E E1 z
Π x x
E2
Π
E
E1

0 E2
E2 a 0
E2 y

θ y E1 θ E
E1 E

Figure 1.5.1 Onde de polarisation rectiligne et ses composantes

E2 z,t E2o cos ωt kz + φ y (1.5.4)

avec : E1o Eo cos θ et E2o Eo sin θ (1.5.5)


Une onde électromagnétique plane peut toujours se décomposer en deux
autres ondes planes dans des plans mutuellement perpendiculaires ou des
plans ayant un angle fini entre eux. La direction du champ en tous points
est donc constante.
Leur forme complexe correspondante est :

E1 z,t E1oej ωt - kz + φ x (1.5.6)

E2 z,t E2oej ωt - kz + φ y (1.5.7)

Polarisation elliptique et polarisation circulaire


Deux ondes planes superposées dans la direction 0z et polarisées dans des
plans différents donnent une onde de polarisation elliptique dans le cas où
elles sont déphasées. Cela est représenté dans la figure 1.5.2, dans le cas
particulier où les plans sont mutuellement perpendiculaires. Les
composantes sont :
E1 z,t E1o cos ωt kz x (1.5.8)

E2 z,t E2o cos ωt kz + φ y (1.5.9)

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où φ est le déphasage entre les champs. Dans le cas où ce déphasage est nul
ou un multiple entier de π, on retrouve le cas précédent de polarisation
rectiligne. Dans le plan z = 0, on obtient :

E1 z,t E1o cos ωt x E1o cos 2π t x (1.5.10)


T
et E2 z,t E2o cos 2π t + φ y (1.5.11)
T
E E1 z
x E2
E2
E
E E E1
E1
E
0
E2 E2

E1 E y
E

Figure 1.5.2 Onde de polarisation elliptique

La composition de ces deux vecteurs dans le plan z = 0 donne un champ


résultant E dont la pointe décrit une ellipse au cours d’une période de
vibration T. Son grand axe est incliné d’un angle θ sur l’axe 0x. Ceci est
représenté dans la figure 1.5.3, dans le cas où le déphasage φ = +45˚, en
utilisant les vecteurs tournants de Fresnel dans le plan complexe pour décrire
le champ dans chaque direction. Les vecteurs sont ici au point 1 à t = 0.
Si les amplitudes des champs E1 et E2 sont égales, avec un déphasage de
90˚, on obtient alors une onde de polarisation circulaire.
Examinons maintenant le champ à un instant donné (Figure 1.5.2), par
exemple à t = 0. Les champs sont alors comme suit en posant t = 0 dans les
équations (8) et (9) :
⎧ 2π ⎫
E 1 ( z , 0 ) = E1 o cos ( − kz ) x√ = E1 o cos kz x√ = E1 o cos ⎨ z ⎬ x√ (1.5.12)
⎩ λ ⎭
⎧ 2π ⎫
E 2 ( z , 0 ) = E 2 o cos ( − kz + φ ) x√ = E 2 o cos( kz − φ ) x√ = E 2 o cos ⎨ z − φ ⎬ x√ (1.5.13)
⎩ λ ⎭

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Im
Vibration dans la
direction de l'axe 0y ω 2

3 1
ORIGINE DE LA E2
POLARISATION
ELLIPTIQUE 4 φ 8

5 7
Vibration dans la 6
direction de l'axe 0x

ω x
1 1
2 8 2
8
E1
θ
3 7 3
Im 0 7 y
E
4
4 5 6 6
5

Figure 1.5.3 Production d’une onde de polarisation elliptique

On voit ainsi que le champ E résultant fait un tour complet autour de l’axe
0z sur une distance λ, la longueur d’onde. Son extrémité décrit une hélice de
période spatiale λ (Figure 2). La forme complexe de ces champs est la
suivante :
E1 z E1oe-jkz x (1.5.14)

E2 z E2oej -kz + φ y E2oe-j kz - φ y (1.5.15)

Polarisations circulaires droite et gauche


Dans la figure 1.5.2, on observe que le champ résultant E tourne dans le
sens «antihoraire» et que, en plaçant les doigts de la main gauche dans ce
sens, le pouce pointe dans la direction de propagation. On dit alors que la
polarisation est circulaire (ou elliptique, 0 < φ ≤ 90˚ ) gauche. Si la condition
est satisfaite par la main droite, on parle de polarisation circulaire (ou
elliptique, 0 > φ ≥ 90˚ ) droite.

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Une onde de polarisation circulaire gauche est donc décrite par :
Ez E1oe-jkz x + E1oej -kz + π/ 2 y E1oe-jkz x + j E1oe-jkz y
ou Ecg z E1o x + j y e-jkz (1.5.16)

Si la polarisation est circulaire droite, alors :


Ecd z E1o x j y e-jkz (1.5.17)

La superposition d’une onde de polarisation circulaire gauche à une onde de


polarisation circulaire droite dans la même direction donne une onde de
polarisation rectiligne. En effet, en additionnant ces deux expressions on
obtient :
Ecg z + Ecd z 2E1o e-jkz x (1.5.18)

c’est-à-dire une onde plane polarisée dans la direction 0x.

Considérations pratiques
La polarisation des ondes électromagnétiques joue un rôle important dans le
domaine des communications en pratique. Par exemple, une antenne
dipolaire A1 (Figure 1.5.4) dans la direction 0x émet une onde E1 polarisée

dans la même direction. L’antenne E2 émet une onde E2 polarisée suivant


0y. Les signaux sont amenés aux antennes par les lignes L1, L2 . Plus loin,
sur l’axe 0z par exemple, des antennes identiques peuvent agir comme
réceptrices de ces ondes. Toutefois, l’antenne dans la direction 0x ne sera
sensible qu’aux ondes polarisées dans cette direction. De même pour celle
dans la direction 0y. Une antenne de ce type est donc insensible aux ondes
polarisées perpendiculairement à l’antenne. De telles antennes ne sont pas
indiquées pour des sources qui changent d’orientation au cours du temps,
telles que des satellites ou des vaisseaux de l’espace.
En déphasant de 90˚ les signaux électriques des lignes L1 , L2, on produit
une onde de polarisation circulaire, gauche ou droite selon le cas. Dans ce
cas, la sensibilité d’une antenne de réception dipolaire ne dépend pas de son
orientation autour de l’axe 0z. Les émetteurs de satellites utilisent donc
généralement ce type de polarisation.

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x
E1
A1 z

A2 E2
y

L2
L1

Figure 1.5.4 Antennes et polarisation

1.6 Expression du champ magnétique H

Fo n c t i o n d ' o n d e - O r t h o g o n a l i t é d e s c h a m p s E e t H
Supposons que le champ électrique qui se propage dans le sens positif de Z,
avec une seule composante selon X est décrit comme précédemment par son
amplitude complexe

E(z) Ex(z) Exo e-jkz x , (1.6.1)

L’expression du champ magnétique H se déduit simplement de l’équation


(1.4.14) :
j
H ∇∧E (1.6.2)
ω μο
Le calcul de cette expression en coordonnées cartésiennes donne aisément

H(z) k E e-jkz y (1.6.3)


ω μο xo
Donc, le champ magnétique n’a qu’une composante selon Y , avec une
amplitude complexe :

Hy k E
ω μο x . (1.6.4)

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Les composantes électrique et magnétique du champ électromagnétique sont
mutuellement perpendiculaires ou orthogonales et se trouvent dans un
plan normal à la direction de propagation : le champ électromagnétique est
transversal. La relation entre ces deux composantes du champ
électromagnétique est montrée dans la figure 1.6.1.

X E
v

0
Z

Y H

Figure 1.6.1
Composantes E et H du champ électromagnétique d’une onde plane
qui se propage dans la direction +Z.

Impédance caractéristique du milieu


(impédance d'onde)
On sait que k = ω /v, avec v 1/ εμo . Il s’ensuit que la relation (1.6.4) peut
s’écrire comme suit :
μo
Ex Hy (1.6.5)
ε
ou encore: Ex η Hy (1.6.6)

Ces composantes sont étroitement liées par la grandeur η (êta) :

μo μo ηo
η = = = (1.6.7)
ε εrεo εr

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définie comme l’impédance caractéristique ou l’impédance d’onde du
milieu. Cette appellation vient du fait que l’unité de η est l’ohm, car E est en
V/m et H en A/m. L’équation (1.6.6) est donc de la forme V = ZI. L’impédance
caractéristique du vide η0 est alors :

ηo ≈ 377 ohms (1.6.8)

1.7 Propagation dans un diélectrique avec perte

Constante de propagation complexe


On sait qu’un diélectrique réel s’échauffe sous l’action d’un champ électrique
alternatif : l’énergie électrique se dissipe en chaleur. Ce phénomène a deux
causes essentielles : premièrement l’hystérésis, c’est-à-dire le déphasage
entre le champ E et le champ D puis, deuxièmement, la conductivité σ du
milieu. On doit donc s’attendre à ce que l’amplitude d’une onde
électromagnétique plane diminue en cours de propagation. C’est ce que nous
allons maintenant démontrer en trouvant la fonction d’onde dans ce cas.
On sait que la permittivité électrique d’un tel diélectrique est un nombre
complexe, la permittivité complexe :

ε ε' j ε" (1.7.1)

Supposons aussi que: σ ≠ 0, μ = μο

et la densité de charge ρ = 0 (1.7.2)


En régime harmonique de pulsation ω , les équations de Maxwell (1.1.4) et
(1.1.5) deviennent, considérant (1.4.10) et (1.4.11) :

∇∧E j ω μο H (1.7.3)

et ∇∧H σ E + jω ε E (σ + j ω ε) E (1.7.4)

ou ∇∧H σ + ω ε" + j ω ε' E σ' + j ω ε' E σE (1.7.5)

ou encore ∇∧H jω ε j σ E j ω εe E (1.7.6)


ω

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Ce qui permet de définir:
La conductivité effective σ’ = σ + ωε" (1.7.7)
La conductivité complexe effective σ = σ’ + jωε’ (1.7.8)

La permittivité complexe effective εe ε j σ/ω (1.7.9)

On constate que l’équation (1.7.6) est tout à fait de la même forme que
l'équation vue précédemment pour les diélectriques sans pertes (1.4.16) que
nous reproduisons ici:

∇∧H jω ε E (1.7.10)

sauf que la permittivité réelle ε est remplacée par la permittivité complexe


effective εe . Par conséquent, la solution du système d’équations (1.7.3) et
(1.7.6) doit être exactement de la même forme que celle des équations
(1.4.14) et (1.4.15). Sauf que l’expression (1.4.28) de la constante de phase k
devient une grandeur complexe:
k = ω εeμo (1.7.11)
C'est la constante ou fonction de propagation complexe. En substituant εe, on
obtient facilement:

k = ω ε' μo 1 j σ' (1.7.12)


ω ε'
On sait que δ est l’angle de pertes du milieu et que le facteur de pertes
tg δ est

tg δ = σ' (1.7.13)
ω ε'
On peut donc poser k = k’ + jk” (1.7.14)

Avec : k' ≡ k ω ε'μο 1 + σ' 2 1/4


cos δ /2 (1.7.15)
ω ε'
et :
k" ≡ –α = –ω ε' μo 1 + σ' 2 1/4
sin δ /2 (1.7.16)
ω ε'
Ce dernier terme, α ou -k ” s’appelle coefficient d’atténuation ou
d’affaiblissement pour une raison qui deviendra évidente. La grandeur k' ou
k est la constante de phase, comme avant.

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28 Électromagnétisme : Propagation - Lignes électriques

Cas des bons diélectriques


Si la conductivité effective σ’ est faible devant ω ε’ , alors cos δ /2 ≈ 1 et
sin δ /2 ≈ tg δ /2 ≈ δ /2 ≈ σ’/(2ω ε’). Dans ce cas, celui des bons diélectriques,
on a de plus σ << ωε”, et :
tg δ ≈ δ ≈ ε"/ε' (1.7.17)

k' ≡ k ≈ ω ε' μo (1.7.18)

σ' = − ω ε" μo
et k" ≡ –α ≈ –ω ε' μo (1.7.19)
2ω ε' 2 ε'
À partir de l’expression (1.6.7) de l’impédance caractéristique du milieu, vu
que ε'e ≈ ε' , on peut aussi exprimer k” comme

σ' η ω ε' η
k" ≡ α ≈ ≈ tg δ (1.7.20)
2 2

où δ est l’angle de pertes et η l’impédance caractéristique du diélectrique qui


est pratiquement réelle ici (voir plus loin).
La vitesse de phase est alors :

v ω = 1 (1.7.21)
k' ε' μo

Le champ électrique E
On obtient l’expression du champ électrique, son amplitude complexe en
fonction de la position z, en portant l’expression de k (1.7.14, 18, 20) dans
(1.4.26) :
Ex(z) E1 e-αz e-jkz + E2 e+αz e+jkz (1.7.22)

ou Ex(z) E1 e-αz e-j(kz - φ1 ) + E2 e+αz e+j(kz + φ2 ) (1.7.23)

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1 Ondes électromagnétiques planes 29
Il suffit de multiplier par l’exponentielle ejω t et de réarranger pour avoir
l’expression complexe en fonction de la position et du temps :

Ex(z) E1 e-αz ej(ω t - kz + φ1 ) + E2 e+αz ej(ω t + kz + φ2)


On obtient le champ réel en prenant la partie réelle de cette dernière
expression :
Ex(z) E+ e-αz cos (ωt kz + φ1 ) + E- e+αz cos (ωt + kz + φ2 ) (1.7.24)
où E + = E1 et E = E2 sont des amplitudes à l'origine du référentiel choisi
(z = 0). Nous savons déjà que le premier terme représente une onde qui se
propage dans le sens positif de z, et l’autre, une onde dans le sens négatif.
La vitesse de phase est toujours donnée par la relation k = ω/v. D'après
(1.7.15), cette vitesse doit dépendre de la conductivité effective σ’ et de la
fréquence. Un milieu où la vitesse de phase des ondes dépend de la
fréquence est appelé milieu dispersif. C'est le phénomène de dispersion.
La figure 1.7.1 représente à deux instants successifs t et t + Δt l’onde qui se
propage dans le sens positif de z et dont l’amplitude diminue
exponentiellement avec z. On obtient une représentation du second terme
(onde dans le sens négatif) en faisant faire un demi-tour aux courbes autour
d’un axe vertical. L’enveloppe supérieure est décrite par la fonction E+ e αz
et l’enveloppe inférieure par -E+ e αz .

t
100 t + Δt Enveloppe
de l'amplitude
(Unités arbitraires)

v
Valeur du champ

0
20 40 60 Z

Z: unités
arbitraires
100

Figure 1.7.1 Champ électrique d'une onde dans le sens positif de z dans un milieu avec pertes.

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30 Électromagnétisme : Propagation - Lignes électriques

Le champ magnétique H - Impédance d'onde


La composante magnétique du champ électromagnétique se trouve de la
même façon que dans le cas d’un diélectrique parfait en remplaçant
simplement la permittivité réelle ε par la permittivité complexe effective
εε dans l'équation (1.6.5) :

μo
Ex Hy (1.7.28)
εe
ou encore: Ex η Hy (1.7.29)

L’impédance caractéristique η du milieu est alors une grandeur complexe.


Dans ce cas, le champ magnétique est déphasé par rapport au champ
électrique : les deux champs ne s’annulent pas au même instant en un
point. En substituant dans (1.7.28) l’expression (1.7.9) de εε, et en utilisant
(1.7.7), on obtient l’expression e x a c t e suivante pour l’impédance
caractéristique complexe d’un milieu avec pertes :
μo/ε' η
η = = = η ejθ (1.7.30)
1 j σ' 1 j σ'
ω ε' ω ε'
ou encore :
η ηo ejθ
η = ejθ = = ηR + j ηI (1.7.31)
ε' r 1 + σ ' 2 1/4
1 + σ'
2 1/4
ω ε' ω ε'
où θ = (1/2) arctg (σ’/ω ε’ ) (1.7.32)
ηo j θ
ou encore : η C e = η ej θ = η ej δ / 2 (1.7.33)
ε' r
1/4
avec C 1 + (σ'/ω ε' )2 , η0 ≈ 377 ohms, où l'on reconnaît le facteur de
pertes tg δ = tg(2θ) = σ'/ω ε' .

Cas de bons diélectriques


Dans le cas des diélectriques de bonne qualité, la conductivité σ est
relativement négligeable devant ωε ” et le facteur de pertes se réduit à ε"/ε'.
Si, par exemple, tg δ = 0,02 , ce qui est relativement élevé pour un

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1 Ondes électromagnétiques planes 31
diélectrique, on calcule C = 0,99980 et δ ≈ 0,02 rd ≈ 1,15°. On peut donc
conclure que dans tous les « bons » diélectriques, l'impédance caractéristique
est pratiquement réelle et essentiellement déterminée par la permittivité
relative réelle ε' r .

ηo
Dans ce cas, ηR ≈ η ≈ (1.7.34)
ε' r

ηδ
et ηI ≈ η sin δ/2 ≈ (1.7.35)
2
Exemple 1.7.1 Propagation dans le polystyrène
Considérons un morceau de polystyrène dans lequel se propage une onde
plane de fréquence égale à 1000 MHz. Sa permittivité relative réelle est ε ' r =
15 1
2,2, et son facteur de pertes tg δ ≈ 0,001 ≈ δ, avec σ ≈ 10 S m . Alors,
avec la relation (6.20),

ε" ≈ δ ε' rεo ≈ 0,001 × 2,2 × 8,854 ·10 12 ≈ 1,95 × 10 14 F/m


Puis, ω ε" = 2π·109 × 1,95 ·10 14 = 1,22 ·10 4 S/m
La conductivité σ est donc négligeable devant cette dernière grandeur. Cela
est vrai jusqu'à des fréquences très supérieures à celle de la lumière visible :
14 4
environ 6 x 10 Hz. Alors σ ' = ω ε" = 1.22 x 10 S/m. Il s'agit donc d'un
bon diélectrique. Dans ce cas, la vitesse de phase est donnée par (1.7.21):

v = 1 = 2,021·108 m/s
2,2 × 8,854·10 × 4π·10
12 7

2π·109
La constante de phase : k ≈ k' ≈ vω ≈ = 31,09 rd/m
2.021·108
L'impédance caractéristique est donnée par (7.34, 7.35) :
1/2
4π·10 7
η ≈ ηR ≈ = 254,0 ohms
2,2 × 8,854· 10 12
et ηI ≈ 254,0 × 0,001/2 = 0,127 ohms
L'impédance caractéristique est donc pratiquement réelle : par conséquent,
le champ magnétique est pratiquement en phase avec le champ électrique.

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32 Électromagnétisme : Propagation - Lignes électriques
Une des formes de la relation (1.7.20) sert à trouver le coefficient
d'atténuation (avec σ '):

1.22 × 10 4 × 254
α ≈ = 0.0155 Np/m
2
Vu que 1 néper = 8,854 décibels, α = 0,137 dB/m. Il s'ensuit qu'en parcourant
une distance de 1/0,0155 = 64,5 m, l'amplitude du champ électrique ou du
1
champ magnétique diminue par le facteur e ≈ 0,368.
La longueur d’onde est alors :

v 2,021⋅108 m/s
λ 20,21 cm
f 109 Hz

1.8 Propagation dans un conducteur


Les bons conducteurs tels que les métaux sont caractérisés par une
conductivité électrique très élevée et une permittivité qui est essentiellement
celle du vide. Quant à leur perméabilité magnétique, elle est pratiquement
égale à celle du vide pour les métaux diamagnétiques et les métaux
paramagnétiques. Elle peut en différer beaucoup pour les métaux
ferromagnétiques. Finalement, il ne peut y avoir de charges libres dans un
conducteur. Il faut donc retenir les grandeurs suivantes :
ε = εο , μ ≠ μο , σ' = σ , ρ = 0 (1.8.1)

Dans un bon conducteur, σ >> ω εο

Constante de propagation
Les premières expressions des diverses constantes de propagation (k, v, α...)
dérivées plus haut pour les diélectriques avec pertes peuvent servir
directement ici, en les adaptant, car les équations de Maxwell qui
s'appliquent ont exactement la même forme (éq. 1.7.3, .6). Donc :
(1.8.2)
∇∧E jω μ H
et (1.8.3)
∇∧H j ω εe E

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1 Ondes électromagnétiques planes 33
L'équation (1.7.11) permet alors de trouver la constante de propagation k .
Or, vu que σ >> ωεο, la permittivité complexe effective εe (1.7.9) se réduit à
−jσ/ω, de sorte que :

j σμ (1.8.4)
k ω = j ω σμ = j ω σμ
ω
Donc: ω σμ ω σμ (1.8.5)
k ω σμ e-jπ/4 = j
2 2
Vu que k = k – jα , il s'ensuit que :

ω σμ
k α = (m 1) (1.8.6)
2

La vitesse de phase est alors :

v ω /k 2ω (m s 1) (1.8.7)
σμ

Il faut remarquer que cette vitesse tend vers zéro avec la fréquence: un tel
milieu est fortement dispersif.

Exemple 1.8.1 Propagation dans le cuivre


À 100 Hz dans le cuivre (σ = 5,7·107 S m 1), cette vitesse est seulement de
4,15 m/s ! Il faut comparer à 300 000 km/s dans le vide ! On calcule d’autre
part α = 150 Np/m, ce qui est énorme : la pénétration de cette onde dans le
cuivre est donc très faible.

L'impédance caractéristique du conducteur est déduite de l'expression


(1.7.28) en substituant la perméabilité et la permittivité appropriées:

μ μ ω μ jπ/4
η = = = e (1.8.8)
εe –jσ /ω σ

ωμ ωμ
ou η = + j = ηR + j ηI (1.8.9)
2σ 2σ

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34 Électromagnétisme : Propagation - Lignes électriques

Fonction d'onde
On obtient l'expression d'une onde plane de champ électrique qui se propage
dans un conducteur simplement en portant l'expression (1.8.5) de k dans la
fonction d'onde :
Ex(z) Exo e-j(k - jα )z Exo e-αz e-jk z (1.8.10)

Champ magnétique
D'après (1.6.5), en y substituant (1.8.9), on obtient la relation entre les
composantes électrique et magnétique du champ électromagnétique dans un
conducteur :
ω μ jπ/4
Ex e Hy (1.8.11)
σ
Le champ électrique a donc un avance de phase de π/4 radians (45°) sur le
champ magnétique et le rapport de leurs modules dépend fortement de la
fréquence.

Pénétration - Effet pelliculaire


Si l'on suppose qu'une onde dans l'air rencontre la surface plane d'un
conducteur, il y a un phénomène de réflexion dans l'air et de transmission
dans le conducteur qui seront étudiés plus loin. Toutefois, admettons que
l'amplitude du champ dans le conducteur, infiniment près de la surface, soit
réelle E xo . D'après la relation (1.8.10), le module de l'amplitude du champ
électrique est donc :
Ex(z) Exo e-αz (1.8.12)

La diminution du champ avec la profondeur est énorme. La profondeur z à


laquelle l'amplitude est réduite à la fraction e 1 porte le nom particulier de
pénétration 10. On la désigne par le symbole δ : pour ne pas le confondre
avec l'angle de pertes, ajoutons un indice « o » pour « onde ». On a donc :

δo = 1 = 2 (1.8.13)
α ω σμ

10
En anglais cela porte le nom de skin depth et le phénomène est appelé skin effect.

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1 Ondes électromagnétiques planes 35
De sorte que l'équation (1.8.12) devient:

Ex(z) = Exo e z / δ o (1.8.14)

Cette pénétration est relativement faible dans les bons conducteurs, comme
le montre le tableau 1.8.1.
TABLEAU 1.8.1

Pénétration δ0
Conductivité Perméabilité 60 Hz 1 kHz 1 MHz
Conducteur 7
(10 S/m) relative (mm) (mm) (mm)
Aluminium 3,54 1,00 11 2,7 85
Cuivre 5,80 1,00 8,5 2,1 66
Or 4,50 1,00 9,7 2,38 75
Argent 6,15 1,00 8,3 2,03 64
Fer doux 1,0 ≈2000 1,4 0,35 11
Graphite 0,010 1,00 2 000 50 1 600
Eau de mer 7 1,00 30 000 7 000 2·1
≈ 5·10

Il est intéressant de constater que l'atténuation sur une distance égale à une
longueur d'onde est une constante, et qu'elle est de
2π 3
Ex(λ)/Exo = e ≈ 1,87·10 (1.8.15)

En effet d'après (7.7) :

λ v = 2πv = 2π 2ω 2π 2 2π δ (1.8.16)
f ω ω σμ ω σμ
En portant z = λ dans (1.8.14) on obtient donc cette valeur d'atténuation de
2πNp qui indique bien l'importance du phénomène. Notons que ce résultat
est indépendant de la fréquence.

1.9 Théorème de Poynting


Flux d'énergie électromagnétique
Les ondes électromagnétiques transportent de l'énergie. En un point de
l'espace, la puissance instantanée d'une onde par unité de surface
perpendiculaire à la direction de propagation est donnée par le vecteur de
Poynting

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36 Électromagnétisme : Propagation - Lignes électriques
S = E∧H (1.9.1)
Ceci se démontre de la façon suivante. Considérons une région v de l'espace
limitée par une surface fermée S où existe une champ électromagnétique
(fig. 1.9.1). Partout les équations de Maxwell s'appliquent :
∂B
L’équation de Maxwell-Faraday ∇∧E = – (1.9.2)
∂t
∂D
L’équation de Maxwell-Ampère ∇∧H = J + (1.9.3)
∂t
Multiplions la première par H⋅ et la deuxième par E⋅, puis soustrayons l'une
de l'autre :
∂B ∂D
H· ∇ ∧ E – E· ∇ ∧ H = – H· – E· J – E· (1.9.4)
∂t ∂t

Or, le membre de gauche est égal à ∇· (E ∧ H) et, si le milieu est linéaire,


B = μ H et D = ε E. Il s'ensuit que :
∂B ∂H ∂ ∂
H· = μ H· = 1μ H·H = 1 μH 2 (1.9.5)
∂t ∂t ∂t 2 ∂t 2

∂D ∂ 1 ε E2
De même: E· = (1.9.6)
∂t ∂t 2

Les termes entre parenthèses sont respectivement la densité d'énergie


magnétique et la densité d'énergie électrique. Or, on sait que la densité de
courant J est reliée au champ électrique E et au champ électromoteur ε par
la loi d'Ohm généralisée :
J = σ (E + ε) 1.9.7)
Alors, E = J/σ - ε
d'où: E · J = J 2 /σ - ε ·J (1.9.8)

En portant ces dernières grandeurs dans (1.9.4) on obtient :


∂ 1 2
∇· (E ∧ H) = – ( μH 2 + 1 εE 2 ) – J + ε·J (1.9.9)
∂t 2 2 σ

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1 Ondes électromagnétiques planes 37
Isolons le dernier terme :

ε⋅J = ∂
2
1 μH 2 + 1 εE 2 + J + ∇· E ∧ H (1.9.10)
∂t 2 2 σ

E
H n
S

dA

Figure 1.9.1 Démonstration du théorème de Poynting.

Signification des termes : (8)


ε ⋅ J: La puissance fournie (1.9.11)
par les sources par
unité de volume.

∂ Le taux de variation de (1.9.12)


1 μH 2 + 1 εE 2 : la densité d'énergie
∂t 2 2
totale.

J2 : La puissance dissipée (1.9.13)


σ par effet Joule par unité
de volume.

et ∇· (E ∧ H) : Un terme inconnu qui (1.9.14)


sera associé au
rayonnement d'énergie
hors du volume.

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38 Électromagnétisme : Propagation - Lignes électriques
Intégrons sur tout le volume l'expression (1.9.10) :

∂ 1 J 2 dv
ε ·J dv = μH 2 + 1 εE 2 dv + + ∇·(E∧H) dv (1.9.15)
σ
v ∂t
2 2
v v v

Le terme de gauche est alors la puissance totale développée par les sources
dans le volume. Le premier terme de droite est le taux de variation des
énergies électrique et magnétique dans le volume, tandis que le deuxième est
la puissance totale dissipée par effet Joule. Le troisième ne peut être que la
puissance électromagnétique sortant du volume V. Il peut se transformer en
une intégrale sur la surface S du volume considéré au moyen du théorème
de Green-Ostrogradsky :

∇ · (E ∧ H) dv = (E ∧ H) · dS = S · dS (1.9.16)
v s s
On voit ainsi que cette puissance est égale au flux du vecteur
S = E ∧ H (watts/m2) (1.9.17)
à travers la surface. C'est le vecteur de Poynting. Ce vecteur est dans le
sens de propagation de l'énergie rayonnante et son module est celui de la
puissance par unité de surface (fig. 1.9.1).

Exemple 1.9.1 Application du théorème de Poynting dans un champ


constant
La validité de ce théorème est générale. Montrons qu'il s'applique
particulièrement dans le cas où les champs sont constants. Considérons la
portion de conducteur cylindrique (fig. 1.9.2) de rayon a et longueur b
portant un courant constant I de densité uniforme J. Le module du champ
électrique peut s'exprimer comme suit :

E = J = I
σ πa2 σ
Le champ H sur la surface latérale est en tous points perpendiculaire à E, et
son module est donné par :

H(a) = I
2πa

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n E

H
S
a
J

S b

Figure 1.9.2
Application du théorème de Poynting à une portion de conducteur parcouru par un courant
de densité uniforme J

Le vecteur de Poynting P = E ∧ H est donc radial et pointe vers l'intérieur du


conducteur. Introduisant le vecteur unitaire n perpendiculaire à la surface
vers l'extérieur, le vecteur élément de surface dS = ndS , de sorte que:

I 2 (-n) I2 2 2
· n dS = – dS = – I 2πab = – bI
S 2π σa
2 3 2π2 σa3 S 2π2 σa3 π σa 2

Sur les extrémités, le vecteur n est axial et perpendiculaire à P : le flux est


donc nul. La dernière expression étant négative, il s'agit donc d'une
puissance reçue par le conducteur. Mais, la grandeur b/(πa2σ) représente la
résistance électrique R de cette section de conducteur et RI2 est la puissance
dissipée dans le conducteur par effet Joule qui est égale en module au flux
du vecteur de Poynting.

Le vecteur Pointing en régime harmonique


En régime variable sinusoïdal, S(t) = E (t)∧H(t). Or, en vertu du théorème
d'Euler, ces deux derniers termes peuvent s'écrire sous la forme d'une
somme de vecteurs complexes :

E(t) 1 E ejω t + E * e-jω t (1.9.18)


2

H(t) 1 H ejω t + H * e-jω t (1.9.19)


2

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40 Électromagnétisme : Propagation - Lignes électriques

d'où : S(t) = 1 [E ∧ H ej2ω t + E* H * e 2jω t + E ∧ H * + E* ∧ H] (1.9.20)


4

La puissance moyenne ou le vecteur de Poynting moyen est obtenue en


intégrant cette dernière expression sur une période T et en divisant par T :
T

<S> = 1 S(t) dt (1.9.21)


T 0

Mais, la moyenne des termes exponentiels est nulle sur une période. Il reste
donc :
*
<S> = 1 E ∧ H* + E * ∧ H = 1 E ∧ H* + E ∧ H* (1.9.22)
4 4

On sait aussi que Ré{A} = 1 A + A * , de sorte que:


2

* *
<S> = 1 Ré E ∧ H = 1 Ré H ∧ E (W/ m2) (1.9.23)
2 2

Cas d'une onde plane


La figure 1.9.3 illustre le cas d'une onde plane qui se propage suivant l'axe Z
dans un milieu quelconque d'impédance caractéristique complexe η (milieu
avec pertes). Sa polarisation est dans le plan XZ. Alors:
E = Ex e jkz x (1.9.24)
H = H y e jkz y (1.9.25)

Alors, E ∧ H* = Ex e jkz x ∧ H y e+jkz y = Ex H y z (1.9.26)

Or, d'après (1.7.29), Ex = η H y = η H y ejθ (1.9.27)

De plus, par un simple choix d'origine, on peut faire Hy = Hy , un nombre


réel. Alors, E ∧ H* = η H y2 ejθ z (1.9.28)

Le vecteur de Poynting moyen est donc:


2
2 Ex
<S> = Pu z = I z = 1 η Hy cos θ z = cos θ z
1 (1.9.29)
2 2 η

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X
E

0 S Z

H
Y

Figure 1.9.3 Vecteur de Poynting d'une onde plane suivant 0Z.

Ce vecteur mesure la puissance moyenne Pu transportée par l'onde par


unité de surface en W/m2. Cette grandeur est souvent appelée l'intensité de
l'onde et désignée par le symbole I.

Exemple 1.9.2 Vecteur de Poynting • Régime harmonique


Considérons un polymère (plastique) assez spécial contenant des additifs qui
le rendent faiblement conducteur, avec une conductivité effective de 10 mS
(millisiemens) à 1000 MHz. En courant continu, sa conductivité mesurée σ
est de 5 mS/m. On a déterminé la permittivité électrique relative réelle : elle
est de 4. On peut ainsi calculer diverses grandeurs en rapport avec une onde
plane de cette fréquence qui se propagerait dans un tel milieu avec un
champ électrique d’amplitude égale à 100 V/m.
On peut donc calculer le facteur de pertes :

tg δ = σ' = σ' =
0,01
= 0,04494
ωε' 2πfε' 2π × 10 × 4 × 8,854⋅10 12
9

D’où : δ = 0,04491 radians = 2,57˚. La constante de propagation réelle k :

σ' 2 1/4 2πf ε'r 2 1/4


k = 2πf ε'r εo μo 1 + cos δ /2 = 1 + σ' cos δ /2
ω ε' c ω ε'
2π × 109 4 1/4
k = 1 + 0,04494 2 cos 0,02246 rd = 41,89 × 1,001 × 0,9997
8
3⋅10
k = 41,92 rd/m

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42 Électromagnétisme : Propagation - Lignes électriques
On observe que les deux derniers termes ont un effet négligeable dans le cas
présent. Ce milieu peut encore être considéré comme un « bon diélectrique ».
Le coefficient d’atténuation est alors :
α = 41,89 × 1,001 × sin 0,02246 rd = 0,9417 Np/m
Comme 1 Np = 8,686 dB, α = 8,18 dB/m
Le module de l’impédance d’onde :
ηo 1
η = = 337 × 1 = 168,3 ohms
ε'r 1 + σ' 2 1/4 4 1,001
ω ε'
Son argument : θ = (1/2) arctg (σ’/ω ε’) = δ/2 = 0,02246 rd = 1,29˚.

D’où : ηR = η cos δ/2 = 168,3 × 0,9997 ≈ 168,3 ohms

et ηI = η sin δ/2 = 168,3 × 0,02246 ≈ 3,78 ohms

Donc l’impédance d’onde est pratiquement réelle : l’avance de phase du


champ électrique sur le champ magnétique n’est que de 1,29˚.
L’intensité de l’onde, ou module du vecteur de Poynting, est alors :
2
1 Ex 1 100 2
I= cosθ = = 29 , 71 W/m 2
2 η 2 168 , 3

Après un parcours de 1 mètre (z = 1 m) dans ce matériau, l’intensité de


l’onde est réduite à :
I = Io e 2 α z = 29,71 × exp -2 × 0,9417 × 1 = 4,52 W/m2
L’atténuation de cette onde est donc assez importante.

Vitesse de propagation de l'énergie


Considérons une surface élémentaire dS perpendiculaire à une onde plane
qui se propage suivant l'axe Z. On constate que l'énergie qui traverse la
surface dS dans l'intervalle dt occupe le volume de longueur v dt (fig. 8.4).
Si on désigne par Pu = < S > , le module de la valeur moyenne du vecteur
de Poynting (puissance par unité de surface), et par w la densité d'énergie
électromagnétique dans le volume dV ainsi défini, on obtient :

Pu dS dt = w dV = w dS v dt

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1 Ondes électromagnétiques planes 43

On en tire une relation utile: Pu vw (1.9.30)

dV
Y

dS Z

Hyo Hy (z)
S
v
v dt dz
0
Z
Figure 1.9.4 Relation entre la densité Figure 1.9.5 Résistance de surface d'un
d'énergie et le vecteur de conducteur.
Poynting.

Résistance de surface
Considérons une onde électromagnétique plane Ex(z,t) et Hy(z,t) qui se
propage dans un conducteur de conductivité σ (fig. 8.5). Les amplitudes des
champs E et H à la surface, dans le conducteur, étant Exo ,et H yo, la
puissance effective moyenne Ps transportée par l'onde par unité de surface,
d'après (8.29) et (7.9), est :
2 ωμ 2 ωμ 2
Ps = 1 η H yo cos θ = 1 H yo cos (π/4) = 1 H yo (1.9.31)
2 2 σ 2 2σ
2 2
ou encore: Ps = 1 ηR H yo = 1 R s H yo (W/m2) (1.9.32)
2 2

On note que cette dernière expression a la même forme que la loi de Joule.
On appelle résistance de surface du conducteur (ou du milieu en général) la
grandeur Rs = ηR, la partie réelle de l'impédance caractéristique du milieu.

Or, cette puissance doit être entièrement dissipée dans le milieu à droite de
l'origine. Pour le vérifier, calculons la puissance dissipée dans un cylindre de
section unitaire allant de z = 0 à l'infini. On sait que la densité de courant
dans le milieu est donnée par la loi d'Ohm :
Jx(z) σ Ex(z) σ Exo e αz e jkz (A/m 2 ) (1.9.33)

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44 Électromagnétisme : Propagation - Lignes électriques
La puissance dissipée par effet Joule en un point d'abcisse z, par unité de
volume, est donnée par

Jx (z) 2
Pv 1 1 σ Ex(z) 2 (1.9.34)
2 σ 2

D'où : Pv 1
2
σ Exo
2
e 2α z (W/m 3 ) (1.9.35)

ou : Pv 1
2
σ η 2 H yo
2
e 2α z 1
2
ω μ H yo
2
e 2α z (1.9.36)

La puissance dissipée dans la tranche d'épaisseur dz et de surface


A 1 m 2 est:
dP Pv dv 1
2
ω μ H yo
2
e 2α z ·1·dz (W) (1.9.37)

En intégrant cette expression de z = 0 à l'infini, on obtient

1 ω μ H2 1 ωμ 2 1 ωμ 2
P yo H yo H yo (1.9.38)
4α 4 ωσμ/2 2 2ω
Ce résultat est bien identique à celui de l'équation (1.9.31), comme il doit y
avoir conservation de l'énergie. On peut vérifier que la résistance de surface
Rs est reliée à la pénétration δο par la relation suivante:

RS ηR 1
σ δo (1.9.39)
En effet, considérons la figure 1.9.6 qui représente une portion de surface
carrée (a = b = 1 unité) d’épaisseur δο. La résistance électrique entre les faces
opposées M et N est donnée par l’expression

R 1 a
σ b δo
qui se réduit à la précédente.

a 1
δο
N
b 1

M
Figure 1.9.6

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1 Ondes électromagnétiques planes 45

EXERCICES
Questions de revue
R-1 Quel scientifique français a jeté les bases de l'électromagnétisme au
e
début du 19 siècle, avant J.C. Maxwell ?
R-2 Quel scientifique allemand a démontré l'existence des ondes électro-
magnétiques ? En quelle année ?
R-3 Énoncer les équations que doit satisfaire le champ électromagnétique
en tout temps et en tous points.
R-4 Décrire les principales parties du spectre électromagnétique en fonction
de la fréquence.
R-5 Qu'est-ce qu'un champ vectoriel complexe. Donner un exemple.
Discuter.
R-6 Qu'est-ce qu'une onde plane ? Comment est-elle produite en principe ?
R-7 À partir des équations de Maxwell, démontrer que l'équation de
propagation suivant l'axe Z dans un diélectrique parfait, de la
composante électrique du champ électromagnétique est
2
∇ E + k 2 E = 0 , où k 2 = ω 2 μo ε E
étant l'amplitude complexe du champ, un phaseur. Dans le cas de la
propagation en une dimension, quelle est une forme de fonction
pouvant satisfaire cette équation ?
R-8 Si la propagation d'une onde est selon l'axe Z, pourquoi la composante
Ez du champ électrique est-elle nulle ? Démontrer.

R-9 Comment est définie la polarisation d'une onde électromagnétique ?


R-10 Représenter le long de l'axe Z l'amplitude complexe d'une onde plane
qui se propage dans le sens positif de cet axe. Même question pour une
onde dans le sens négatif.
R-11 Établir clairement la relation entre la forme complexe générale et la
forme réelle de la fonction d'onde décrivant une onde plane de
fréquence f = ω/2π qui se propage dans le sens positif de l'axe Z. Dans le
sens négatif ?

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46 Électromagnétisme : Propagation - Lignes électriques
R-12 Comment peut-on définir la longueur d'onde ? Quelle est sa relation
avec la constante de phase.
R-13 Déterminer la relation entre les composantes électrique et magnétique
d'une onde électromagnétique plane, premièrement dans un
diélectrique parfait ou le vide, puis dans un milieu quelconque y
compris dans un conducteur. Trouver l'expression de l'impédance
d'onde ou impédance caractéristique dans chaque cas.
R-14 Discuter de la signification de la constante de propagation complexe k
d’une onde électromagnétique plane qui se propage dans un milieu
quelconque. Montrer comment l'utilisation d'une permittivité complexe
effective εe permet de trouver facilement l'expression de k à partir de
sa forme dans le vide ou un diélectrique réel.
R-15 Trouver l'expression du coefficient d'atténuation α d'une onde
électromagnétique plane dans un diélectrique à faibles pertes, faisant
intervenir l'impédance caractéristique et le facteur de pertes du milieu.
R-16 Déterminer l'expression de l'impédance caractéristique ou impédance
d’onde d'un diélectrique à faibles pertes. Quelle est la particularité de
cette grandeur, par rapport à celle d'un milieu à pertes élevées ?
R-17 Trouver l'expression de la constante de propagation complexe dans un
bon conducteur, ainsi que celle de la vitesse de phase et du coefficient
d'atténuation.
R-18 Trouver l'expression de l'impédance caractéristique ou impédance
d’onde d'un bon conducteur.
R-19 Établir l'expression de la pénétration d'une onde électromagnétique
dans un milieu conducteur. Quelle relation y a-t-il entre la pénétration
et la résistance de surface?
R-20 Qu'est-ce que le vecteur de Poynting? Que mesure la valeur moyenne
du vecteur de Poynting dont le module est l'intensité de l'onde?
R-21 Qu'est-ce que la résistance de surface d'un conducteur? À quoi peut
servir ce concept?
1.1 Équation d'onde
Vérifier que toute fonction du genre Ex = f(t ± z/v) satisfait l'équation
de propagation du champ électromagnétique suivante :

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1 Ondes électromagnétiques planes 47
2
2 ∂ E
∇ E – 1 = 0 où v = 1 avec Ey = Ez = 0
2
v ∂t
2 εμ

Suggestion : vérifier par substitution. Qu'est-ce que représente la


fonction Ex ?

1.2 Équation d'onde


En régime harmonique de fréquence f = ω/2π, l'équation de propagation
de la composante électrique du champ électromagnétique est la
suivante :
2
∇ E – k2 E = 0
où E est l'amplitude complexe du champ électrique, k est une
constante généralement complexe : k = ω εμ . Vérifier que cette
équation est satisfaite par une fonction de la forme
Ex(z) = Exo exp (±k z) Supposer nulles les composantes sur Y et Z.
1.3 Paramètres d'une onde

Une onde plane décrite par E(z, t) = 50 exp (1010t - kz + 1) x V/m se


propage dans du polypropylène (εr = 2,25) supposé sans pertes.
Déterminer :
a) La valeur de k.
1
Rép.: 50 m
(b) La longueur d'onde.
Rép.: 0,1257 m
c) L'expression du champ magnétique.
Rép.: 0 , 199 cos(1010 t − 50 z + 1)y√ A/m

1.4 Onde - Propriétés diverses


Une onde plane dont l'amplitude du champ élecrique est de 100 V/m
se propage selon l'axe Z dans un milieu sans pertes dont μ r = 1 et
εr = 3. L'onde est polarisée selon Y et sa fréquence est de 50 MHz.
Trouver :
a) Sa vitesse de propagation (vitesse de phase).

Rép.: 1,732· 108 m/s

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48 Électromagnétisme : Propagation - Lignes électriques
b) Sa pulsation, sa constante de propagation (ou constante de phase)
et sa longueur d'onde.
8
Rép.: ω = 3,1416·10 rd/s; k = 1,814 rd/m; λ = 3,64 m
c) Les expressions complexe et réelle du champ E(z,t), dans le cas où
le champ est de 40 V/m à l'origine à l'instant t = 2 ns
(nanosecondes).
Rép.: E ( z , t ) = 100 cos( π × 10 t − 1, 814 z + 0 , 531) y√
8

d) L'impédance caractéristique du milieu. Rép.: η = 217,5 ohms


e) Les expressions correspondantes du champ magnétique.
Rép.: H = -0,460 x√ ... etc.
f) Le vecteur de Poynting complexe.
Rép.: S = 46,0 z√ W/m2
g) Le vecteur de Poynting moyen et l'intensité moyenne de l'onde.

Rép.: < S > = 23,0 z W/m2 ; I = 23,0 W/m2


1.5 Énergie
Démontrer que dans une onde électromagnétique plane les densités
maximales d'énergie électrique et d'énergie magnétique sont égales.
1.6 Onde - Phase
Une onde plane de 20 MHz se propage parallèlement au sol suivant
l'axe Z et on a placé le long de celui-ci, aux points A et B, des antennes
captant de l'énergie envoyée au point d'observation P par des lignes
d'égales longueurs AP et BP. Évaluer la différence de phase qu'on
pourra mesurer n P entre les signaux arrivant en P sur les lignes si la
distance AB = 25 m.
Rép.: ± 120°
1.7 Milieu spécial
Une certaine onde plane a une longueur d'onde dans le vide égale à 12
cm. Or, quand elle se propage dans un matériau diélectrique sans
pertes aux caractéristique inconnues (μr ≠ 1 et εr ≠ 1), sa vitesse de
8
phase est de 1,5·10 m/s, l'amplitude du champ E est 50 V/m, celle

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1 Ondes électromagnétiques planes 49
du champ H, 0,10 A/m. Trouver la fréquence de l'onde, la permittivité
électrique et la perméabilité magnétique du milieu, ainsi que l'intensité
de l'onde dans ce dernier.
2
Rép.: 2,5 GHz; εr = 1,508 ; μr = 2,653 ; I = 2,5 W/m

1.8 Déphasage
Une onde plane de 3 GHz est incidente perpendiculairement sur une
plaque de polystyrène (εr = 2,7) percée d'un trou. Quelle doit être
l'épaisseur de la plaque afin que la portion de l'onde qui passe par le
trou acquière une avance de phase de 180° sur l'autre partie qui
traverse le diélectrique. On ne tiendra pas compte du phénomène de
réflexions multiples sur les faces du diélectrique ; la solution est donc
approximative.
Rép.: 7,77 cm
1.9 Milieu avec pertes
Une onde plane de 1 GHz se propage dans un diélectrique à faibles
pertes avec une vitesse de phase de 200 000 km/s. Si on constate une
diminution d'amplitude de 5% sur un parcours de 2 mètres, évaluer :
a) Le coefficient d'atténuation du milieu.
Rép.: 25,65 Np/km
b) La conductivité effective du diélectrique.
Rép.: 204 μS/m

c) Le facteur de pertes du diélectrique.


Rép.: 0,00163
d) La diminution relative d'intensité par longueur d'onde de parcours.
Rép.: 1,03%
1.10 Milieu avec pertes
Un certain milieu diélectrique est caractérisé par une permittivité
relative complexe εr = 5 - j0,006. Il s'y propage une onde
électromagnétique plane de fréquence égale à 200 MHz suivant l'axe Z
dont l'amplitude à l'origine choisie est de 100 V/m. Elle est polarisée
suivant l'axe X. Évaluer :

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50 Électromagnétisme : Propagation - Lignes électriques
a) La vitesse de phase.
8
Rép.: 1,342·10 m/s
b) L'impédance caractéristique du milieu.
Rép.: 168,6 ohms
c) La conductivité effective et le facteur de pertes du milieu.
Rép.: 66,76 μS/m ; 0,0012

d) Le coefficient d'atténuation.
Rép.: 5,628 mNp/m
e) La fonction d'onde réelle telle que la phase initiale à l'origine soit
nulle.

Rép.: Ex(z, t) = 100 exp (-5,628· 10 3z) cos (1,257*109t - 9,366 z ) V/m

f) La distance de propagation telle que l'intensité de l'onde tombe à


1 % de sa valeur à l'origine. (409 m)
g) Quel devrait être le facteur de pertes du milieu afin que l'amplitude
de l'onde ne diminue que de 1% sur la même distance que
précédemment ?
6
Rép.: 5,24⋅ 10

1.11 Milieu avec pertes


Une onde électromagnétique plane à fréquence très élevée se propage
dans un milieu diélectrique solide relativement étendu dont la
permittivité relative réelle est de 2,5 avec un facteur de pertes de 0,01.
Des mesures ont permis de déterminer la longueur d'onde dans ce
milieu et l'amplitude du champ électrique : λ = 10 cm, E = 100 V/m.

a) Évaluer la vitesse de propagation de l'onde et sa fréquence.


b) Déterminer l'impédance d'onde du milieu et son coefficient
d'atténuation.
c) Établir l'expression réelle de cette onde le long de l'axe 0z, la phase
initiale à l'origine étant nulle.

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2
Réflexion d’une onde plane
Incidence normale

Un problème pratique important est celui qui se pose à l'interface de deux


milieux où se propagent des ondes électromagnétiques. Il s'agit de
déterminer les relations entre les valeurs des divers champs de chaque côté.
Dès les années 1820, ce problème a été largement résolu pour la lumière par
le grand ingénieur et physicien français Augustin Fresnel1. Il a en effet
trouvé les lois exactes de la réflexion et de la transmission de la lumière par
la surface d'un diélectrique pour un angle d'incidence quelconque.
Dans ce chapitre, nous traiterons seulement du problème de l'onde incidente
perpendiculairement sur une surface plane : l'incidence normale. Nous allons
premièrement considérer le cas de l'incidence sur l'interface de deux
diélectriques à faibles pertes, puis ensuite celui de l'incidence sur une
surface conductrice.

1
Augustin FRESNEL, physicien et ingénieur français (1788-1827). Il est le créateur de l'optique vibratoire et de l'optique
cristalline. Il établit solidement la nature ondulatoire de la lumière et expliqua les phénomènes d'interférence et de polarisation.
La théorie de Fresnel établie pour les phénomènes d'optique put s'appliquer par la suite aux autres rayonnements
électromagnétiques. On lui doit l'invention des lentilles qui portent son nom qui servirent initialement à augmenter
considérablement le pouvoir éclairant des phares et qui sont couramment utilisées aujourd'hui dans les rétroprojecteurs, pour
concentrer la lumière sur l'objectif.

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52 Électromagnétisme : Propagation - Lignes électriques

2.1 Interface de deux diélectriques parfaits

Fonctions d’onde
La figure 2.1.1 représente deux milieux quelconques ayant une interface
plane sur laquelle est incidente une onde plane provenant d'une source
à -∞ . Dans le cas considéré ici, ce sont des diélectriques parfaits ; alors,
μ1 = μ2 = μo et les permittivités ε1, ε 2 sont réelles. On constate alors qu'une
partie de l'énergie incidente est réfléchie dans la direction -Z et qu'une autre
partie est transmise (ou réfractée) dans le deuxième milieu suivant Z. Si
l'onde incidente est polarisée suivant X, les autres le sont nécessairement. Il
s'agit de trouver des relations entre les divers champs. Définissons à cet
effet :
– L'onde incidente E+1x(z) +
E1xo exp ( j k 1z ) x (2.1.1)

– L'onde réfléchie E1x(z) E1xo exp (+j k 1z ) x (2.1.2)

– L'onde transmise E+2x(z) +


E2xo exp ( jk 2 z ) x (2.1.3)

Vu que la polarisation est connue, on peut utiliser la forme scalaire et se


dispenser de l'indice x :
E1+(z) +
E1o exp ( j k 1z ) (2.1.4)

X X
1 2 Polyéthylène Air

E1+ 1
E2+
v2 E1+ E2+
v1 v2
v1

0 Z 0 Z
v1 v1
E1– E1–
ε2 μ2 2
ε1 μ1 ε1 μ1 ε2 μ2

Figure 2.1.1 Réflexion et transmission d'une onde Figure 2.1.2 Exemple électromagnétique à
l'interface de deux milieux

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E1 (z) E1o exp (+j k 1z ) (2.1.5)

E2+(z) +
E2o exp ( jk 2 z ) (2.1.6)

S'il n'y a pas de charges électriques sur l'interface, on sait que la composante
tangentielle du champ électrique est continue à l'interface (même valeur de
part et d'autre) :
+ +
E1o + E1o E2o (2.1.7)

De même pour le champ magnétique H, qui est dans le plan YZ comme on le


sait, s'il n'y a pas de courant superficiel :
+ +
H 1yo + H 1yo H 2yo (2.1.8)
+ +
ou, plus simplement H 1o + H 1o H 2o (2.1.9)

Coefficients de réflexion et de transmission


On sait d'après la relation (1.6.6) entre le champ électrique et le champ
magnétique que la relation (2.1.7) peut s'exprimer à partir du champ
magnétique et des impédances caractéristiques des milieux :

η1 H 1o
+
– η1 H 1o = η2 H 2o
+ (2.1.10)

En effet, pour une onde dans le sens négatif, on démontre aisément que
E1xo η1 H 1yo . L'amplitude de l'onde incidente étant connue, on peut
alors résoudre ces deux dernières équations pour les inconnues :
η2 – η1 +
H 1o ≡ H 1yo = – H (2.1.11)
η2 + η1 1o

+ + 2 η1
H 2o ≡ H 2yo = H+ (2.1.12)
η2 + η1 1o
Pour le champ électrique, on vérifie aisément par substitution que :
η2 – η1 +
E1o ≡ E1xo = E (2.1.13)
η2 + η1 1o

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+ + 2 η2
E2o ≡ E2yo = E+ (2.1.14)
η2 + η1 1yo
On convient de définir les coefficients de réflexion et de transmission
comme :

E1xo +
E2xo
R + et T + (2.1.15)
E1xo E1xo
On en tire les importantes expressions suivantes :

– Le coefficient de réflexion
η2 – η1 (2.1.16)
R =
η2 + η1

– Le coefficient de transmission
2 η2 (2.1.17)
T = = 1 + R
η2 + η1

On voit que T = 1 + R et :
Si η2 > η1 , 0 ≤ R ≤ +1 et 1 ≤ T ≤ 2
Si η2 < η1 , -1 ≤ R ≤ 0 et 0 ≤ T ≤ 1

Un coefficient de réflexion négatif correspond à une inversion de phase du


champ à la réflexion.

Exemple 2.1.1 Calculs de R et T. Intensité

Supposons que les milieux 1 et 2 sont respectivement de l'air et du


polyéthylène et que l'onde plane incidente a une amplitude électrique de 10
V/m avec une fréquence de 100 MHz. On a ε 1 ≈ οε, ε 2 ≈ 2,2ε o . Si l'on
considère cette amplitude comme réelle à l'interface, la fonction d'onde s'écrit
comme suit :
+
E1x (z) = 10 exp (–jk 1 z ) V/m
2π·108
avec k 1 = vω = = 2,094 rd/m
1 3·108

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2 Réflexion d'une onde plane 55
Dans le deuxième milieu, k 2 = ω /v 2 = ω εr2 /c = εr2 k 1 = 3,106 rd/m . Puis,
η1 ≈ ηo ≈ 377 ohms, et η2 = 377/ 2,2 = 254,17 ohms (ici, θ = 0).
Évaluons les coefficients R et T :
254,2 - 377
R = = – 0,1946 et
254,2 + 377
2 × 254,2
T = 254,2 + 377 = 0,8054

Dans ce cas, il y a donc inversion de phase du vecteur électrique à la


réflexion ; par contre le vecteur magnétique se réfléchit sans déphasage
selon (2.1.11). Les ondes réfléchies et transmises ont ainsi les amplitudes
complexes :

E1 x(z) = –1,946 exp (+jk 1 z ) et E2+x(z) = 8,054 exp (-jk 2 z ) V/m


Si les milieux sont dans l'ordre inverse (Figure 2.1.2) l'onde incidente est
dans le polyéthylène et on calcule R = +0,1946 et T = 1,1946. Le vecteur
électrique n'est donc pas déphasé à la réflexion. Dans ce dernier cas,
l'amplitude du champ électrique transmis est supérieure à celle du champ
dans le premier milieu, mais la puissance transmise ne peut l'être en vertu
de la loi de conservation de l'énergie. Vérifions-le.
L'intensité de l'onde dans l'air (milieu 2) est donnée par l'expression (1.9.29) :

E2 T 2 E12+ T 2 η1 1 E12+ T 2 η1 +
I2+ = 1 2 = 1 = = I
2 η2 2 η2 η2 2 η1 η2 1
Ce qui donne l'intensité dans l'air I2 = 0,962I1, qui est inférieure à celle dans
le polyéthylène, comme il fallait s'y attendre. La fraction (1 – 0,962) = 0,038
doit donc être réfléchie à l'interface. Vérifions :
2
E R 2E12+
I1 = 1 1 = 1 = R 2 I1+ ≈ 0,038 I1+
2 η1 2 η1

La loi de conservation de l'énergie est donc vérifiée.

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56 Électromagnétisme : Propagation - Lignes électriques

2.2 Interface diélectrique - Conducteur


Dans le cas où les milieux 1 et 2 (Figures 2.1.1, 2.1.2) sont respectivement
un diélectrique et un conducteur, on pose les mêmes raisonnements que
dans le cas précédent et on trouve aisément des coefficients de réflexion et
de transmission de la même forme (équations 2.1.15, 2.1.16) quand il n'y a
ni charge ni courant superficiels. Il suffit d'utiliser l'expression (1.8.9) de
l'impédance caractéristique d'un conducteur :

ωμ ωμ
η = + j = ηR + j ηI (2.2.1)
2σ 2σ

ηR2 + jηI2 – η1 2ηR2 + j2ηI2


Alors : R = et T = (2.2.2)
ηR2 + jηI2 + η1 ηR2 + jηI2 + η1

On note que les coefficients R et T sont complexes. Il s’ensuit que le


déphasage à la réflexion peut être compris entre -180˚ et +180˚.
Dans le cas d’un bon conducteur, l’impédance caractéristique a un module
très inférieur à 1. Il s’ensuit, comme nous allons le voir, que le module de R
est voisin de 1 et que celui de T est très inférieur à 1.

Exemple 2.1.2 Calculs divers

Une onde plane à 500 MHz dans l'air d'intensité égale à 1 W/m2 rencontre
une surface de cuivre (σ = 5,75 x 107 S/m) à incidence normale. Trouvons
premièrement l'impédance caractéristique ou impédance d’onde d'après
(2.2.1), ce qui permet l'évaluation des coefficients de réflexion et de
transmission :

1/2
2π × 5·108 × 4π·10 7
ηR2 = ηI2 = = 5,859· 10 3 ohm = η2 cos π/4 (a)
2 × 5,75· 107

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2 Réflexion d'une onde plane 57
On calcule η2 = 8,286· 10 3 ohms . On sait déjà que η1 ≈ ηo ≈ 377 ohms .
Alors :

5,859· 10 3 + j 5,859· 10 3 – 377 376,994 ∠ 179,99911°


R = ≈
5,859· 10 3 + j 5,859· 10 3 + 377 377,0059 ∠ 0,00089°
R ≈ 0,999968 ∠ 179,998° ≈ – 1 (b)

Le coefficient de réflexion de l'intensité (ou de la puissance) est alors


RI = R2 = 0,999936 ≈ 1. La réflexion est donc quasi parfaite, avec inversion
de phase du vecteur électrique. Puis, la transmission :

2 × 5,859· 10 3 + j 2 × 5,859· 10 3 1,6572· 10 2∠ 45°


T = ≈
5,859· 10 3 + j 5,859· 10 3+ 377 377,0059 ∠ 0,00089°

T ≈ 4,396· 10 5 ∠45° = T ∠ 45° = T exp (jπ/4) (c)

Par définition, T = E2+ / E1+ . Le coefficient de transmission de l'inten-


sité est donc, d'après l'exemple précédent et la relation (1.9.29) :

I2+ η1 E2+ 2 η1 2
TI = = = T
I1+ 2 η2 E1+ 2 2 η2
2
377 × (4,396· 10 5)
TI = = 6,217· 10 5 (d)
2 × 8,286· 10 3

Donc, à peine 6 parties sur 100 000 de la puissance incidente sont


transmises dans le métal.
Sachant que l'intensité dans l'air est de 1 W/m2, on peut calculer le module
du champ électrique :

E+ 2 E2
I1 = 1 1 cos θ = 1 1+ cos 0°, d'où E1+ = 2η1I1 = 27,459 V/m (e)
2 η1 2 η1

Alors, H 1+ = E1+/377 = 0,0728 A/m . La phase du champ électrique


incident à l'interface est prise comme référence : il est réel.

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58 Électromagnétisme : Propagation - Lignes électriques
D'après (c), le champ électrique transmis est, à la surface :
+
E2o +
= T E1o = 4,396· 10 5 ∠45° × 27,459 = 1,2071· 10 3 ∠45°
+
ou encore E2o = 1,2071· 10 3 exp (jπ/4) V/m (f)

On en tire l'expression du champ magnétique :

+ E2+o 1,2071· 10 3∠45°


H 2o = = = 0,1457 A/m (g)
η2 ∠45° 8,286· 10 3 ∠45°
On observe que ce champ est en phase avec le champ électrique incident à
l'interface. On peut en déduire la puissance transmise dans le métal :

E2 2
I2 = 1 Ré {E ∧ H * } = 1 cos π/4
2 2 η2
2
0,5 × (1,2071· 10 3) 1
= 1 E2 H 2 cos π/4 =
2 8,286· 10 3 2
I2 = T I I2 = 6,217· 10 5 W/m2 (h)

ce qui correspond bien au résultat en (d).


Si on désire écrire les expressions des champs réfléchis et incidents, il faut
connaître les constantes de phase :

2π × 500·106
Dans le premier milieu (air) : k 1 = = 10,47 rd/m (i)
3·108
Dans le deuxième :
1/2
2π × 500·106 × 5,75· 107 × 4π·10 7
k 2 = Ré{k 2} = α2 = = 3,369· 105 m 1 (j)
2
La vitesse de phase : v 2 = ω /k 2 = 9322 m/s (k)
Si l'on suppose que l'onde est polarisée suivant l'axe vertical X, le champ
électrique de l'onde incidente peut s'écrire :

E+1(z) = 27,46 exp (-j 10,47 z) x V/m (l)

Puis, E1(z) = –27,46 exp (+j 10,47z) x V/m (m)

E+2 (z) = 1,207· 10 3 exp (-3,37· 105z) exp -j(3,37· 105z – π/4) x V/m (n)

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2 Réflexion d'une onde plane 59

H 1(z) = 0,0728 exp (+j 10,47z) y A/m (o)

H +2 (z) = 0,1457 exp (-3,37· 105 z) exp (-j 3,37· 105 z ) y V/m (p)
Finalement, le champ électrique réel dans le conducteur s'obtient en
multipliant (n) par exp (jωt) et en prenant la partie réelle du résultat :

E+2 (z,t) = 1,207 ⋅ 10 3 exp (-3,37 ⋅ 105 z) cos (ω t – 3,37 ⋅ 105z + π/4) x V/m (q)
où ω = 2πf . La pénétration δο = 1/α2 = 2,968 μm.

On peut aussi calculer la résistance de surface (équation 1.9.39):

R s = η R = 1/(σδo ) = 5,859· 10 3 Ω
On peut remarquer que cette valeur est la résistance entre les extrémités
d'une feuille de cuivre carrée de 1 m de côté dont l'épaisseur est égale à δο la
pénétration du champ !

2.3 Ondes stationnaires


La superposition de l'onde incidente sur une surface et de l'onde réfléchie
fait apparaître un phénomène d'interférence entre les deux ondes qu'on
appelle une onde stationnaire : On constate dans ce cas que l'amplitude du
champ résultant varie périodiquement dans l'espace le long de la normale à
la surface.

Réflexion sur un conducteur parfait


La figure 2.3.1 illustre le phénomène dans le cas d'une onde plane incidente
normalement sur la surface d'un conducteur supposé parfait dans un milieu
sans pertes. Elle montre les amplitudes complexes du champ (les phaseurs)
de l'onde incidente en fonction de la position dans l'espace :
Ex+(z) +
E1xo exp ( j k 1z ) (2.3.1)

de l'onde réfléchie Ex– (z) E1xo exp +j k 1 z +
R E1xo exp +j k 1 z (2.3.2)

et du champ résultant à un instant quelconque :


+
Ex(z) E1xo exp ( j k 1 z) + R exp (+j k 1z) (2.3.3)

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60 Électromagnétisme : Propagation - Lignes électriques

+
E1xo +
E1xo exp j φ1 . Dans le cas présent, R = -1, alors :
+
Ex(z) E1xo exp j k 1z exp +j k 1 z (2.3.4)

Le phaseur de l'onde incidente tourne dans le sens négatif quand on se


déplace de gauche à droite, tandis que celui de l'onde réfléchie tourne en
sens inverse ; la rotation de ce dernier est indiquée comme on la perçoit en
se déplaçant dans le sens négatif de Z.
Dans ce cas particulier, l'amplitude de l'onde réfléchie est égale et sa phase
est opposée à celle de l'onde incidente à l’interface. L'amplitude résultante du
champ électrique est donc nulle à la surface et l'on observe qu'elle s'annule
également aux points d’abcisse -λ/2, -λ, -3λ/2, etc. Le champ résultant
passe par un maximum aux points intermédiaires, en -λ/4, -3λ/4, etc. et sa
phase varie de π radians d'un tel point à l'autre. La figure 2.3.2 est une autre
représentation qui montre l'évolution des champs avec z. Elle permet de
trouver une expression du module du champ résultant au moyen de la loi du
cosinus, en simplifiant la notation :

E2 E+2 + E 2 + 2E+E cos θ (2.3.5)

où θ = π + 2kz (signe + du fait que z est négatif ici). Donc :

E2 E+2 + E 2 + 2E+E cos (π + 2kz ) E+2 + E 2 2E+E cos 2kz (2.3.6)


1/2
Vu que k = 2π/λ, E E+2 + E 2 2E+E cos 4π z (2.3.7)
λ
Dans le cas présent, les modules étant égaux :
1/2
E(z) E+ 2 1 cos 4π z (2.3.8)
λ
La figure 2.3.3 montre cette fonction : cas de la réflexion sur un conducteur
parfait, R = –1. On appelle plan nodal un plan où la résultante est minimale,
et plan ventral celui où la résultante E est maximale. Un plan ventral se
trouve à mi-chemin entre deux plans nodaux et vice-versa. La figure 2.3.4
montre ces plans.
Exemple d’application Les parois d'un four à micro-ondes sont faites d'un
bon conducteur de façon qu'elles absorbent une fraction négligeable de
l'énergie électromagnétique. D'une façon générale, il existe dans le four un
système d'ondes stationnaires en trois dimensions, de sorte que si la

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2 Réflexion d'une onde plane 61
fréquence est constante, il y a un ensemble de zones où l'amplitude du
champ électromagnétique est maximale et un autre où l'amplitude est
minimale. Par conséquent, le chauffage d'un substance diélectrique telle
qu'un aliment ne sera pas uniforme dans la masse : certaines parties
chauffent beaucoup plus fortement que d'autres. Ce problème est résolu de
deux façons :
1° À fréquence constante, on injecte l'énergie dans le four par un tourniquet
qui en uniformise la distribution ou on place l’objet à chauffer sur une table
tournante.
2° On utilise une source (magnétron) à fréquence modulée, ce qui produit le
même effet, car à chaque fréquence correspond une distribution d'énergie
particulière. Toutefois, la variation de fréquence doit être relativement
importante, de l’ordre de ±15 %.
Onde incidente
E+ E+ Eo+
φ1
−λ −3λ/4 −λ/2 −λ/4
π/2
0
π
3π/2 E+ E+

SURFACE
Onde réfléchie
E- E-
−3λ/4 φ1
−λ −λ/2 −λ/4

0
−π π
E- −3π/2 −π/2
E- Eo-

E Champ résultant

E −3λ/4 E φ1
−λ −λ/4

−λ/2 0
−3π/2 −π/2
E

Figure 2.3.1 Onde stationnaire. Superposition de l'onde plane incidente et de l’onde


réfléchie. On montre une superposition du plan complexe et de l'espace réel.

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Imaginaire

E+
kz φ1

Réel
E θ

+kz

Figure 2.3.2 Composition des champs


incident et réfléchi à la surface d'un conducteur : E+ ≈ E

E(z)
+
R= 1 2Eo

+
Eo

h/λ 1.25 1 0.75 0.5 0.25 0

Figure 2.3.3 Module du champ devant la surface conductrice

N V N V N V

Max. Max. Max.


Min. Min. Min.

−3λ/2 −5λ/4 −λ −3λ/4 −λ/2 −λ/4 0 z

Figure 2.3.4 Réflexion sur un conducteur. Plans nodaux et plans ventraux.

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2 Réflexion d'une onde plane 63

Réflexion sur un diélectrique


On considère une onde plane incidente perpendiculairement sur la surface
plane séparant deux diélectriques 1 et 2 supposés parfaits (Figure 2.1.1). Vu
que la réflexion n’est pas totale, les minimums de l’onde stationnaire ne
peuvent être nuls. Les résultats s’appliquent assez exactement aux
diélectriques réels à faibles pertes.

Forme complexe de l’onde stationnaire


En se reportant à la figure 2.1.1, le champ électrique résultant dans le
milieu de gauche (1) est la somme du champ incident et du réfléchi. À partir
des expressions 2.1.1, 2.1.2, laissant tomber l’indice x superflu, on a donc :

E(z) E1+(z) + E1o(z) +


E1o exp j k 1 z + E1o exp +j k 1 z (2.3.9)

Considérant la définition du coefficient de réflexion (équation 2.1.15), on


peut donc écrire :
+
E(z) E1o exp j k 1 z + R exp +j k 1 z (2.3.10)
+
ou encore : E(z) E1o exp j k 1 z 1 + R exp +j2 k 1 z (2.3.11)
ou : E(z) E1+(z) + E1+(z)R exp +j 2k 1 z (2.3.12)

Champ incident ↑ ↑ Champ réfléchi

où E1o
+
E1o exp j φ1
+
E1oexp j φ1 . Cette somme est représentée dans
+

la figure 2.3.5, où le module E R E + , avec R < 0, en faisant φ1 = 0 pour


simplifier. On observe qu'au cours d'une variation de z, les vecteurs tournent
en sens opposés des angles -kz et +k z respectivement, de sorte que le
vecteur E1 z fait un angle π – |2kz | = π + 2kz avec la direction de E1+ z .
Mais il faut noter que z est négatif ici, de sorte que +2kz l'est également.
Quand z = –λ/4, ces angles sont –k z = +π /2 et +kz = –π /2, l'amplitude
résultante E est minimale. Avec z = –λ/2, on a +π et –π et la résultante est de
nouveau maximale, etc. Remarquons que l’expression 2.3.12 montre que le
champ réfléchi E1 z est obtenu en multipliant le champ incident E1+ z par
la grandeur R exp +j 2k 1 z .

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64 Électromagnétisme : Propagation - Lignes électriques

Taux d'onde stationnaire


On définit le taux d'onde stationnaire comme le rapport du module du
champ résultant maximal et du module du champ résultant minimal.

E max. E+(z) + E (z)


TOS (2.3.13)
E min. E+(z) E (z)

E(z)
Im
Im
+
E 1(z)
E1(z)
E1o + -kz
E1o Ré +kz Ré
0 0

Figure 2.3.5 Addition du champ incident et du champ réfléchi devant un diélectrique


dans le cas où R = -0,5, à incidence normale

Ce qui peut s’écrire comme suit :

1 + R
TOS (2.3.14)
1 R

C'est une constante si les modules sont indépendant de z. Sa valeur est


l'infini quand les champs ont des amplitudes égales, c'est-à-dire quand
R = ±1. Elle est nulle quand R = 0.

Forme réelle de l’onde stationnaire


Pour obtenir la forme réelle, multiplions l'expression (2.3.11) par e jω t :

E(z,t) +
E1oexp j φ+ exp j k 1z ωt + R exp (j θ ) exp +j k 1z + ωt (2.3.15)
La phase φ+ à l'origine de l'onde incidente étant arbitraire, on peut l'annuler :
φ + = 0. L'angle θ est l'argument du coefficient de réflexion, qui est égal au
déphasage à la réflexion. Le champ réel est donc :

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2 Réflexion d'une onde plane 65
E(z,t) +
E1ocos k 1z ωt + +
E1o R cos k 1 z + ωt + θ (2.3.16)

Au moyen de relations trigonométriques2, on transforme cette dernière pour


obtenir :

1 + R cos θ cos k 1 z R sin θ sin k 1 z cos ωt + +


E(z,t) E1o (2.3.17)
1 R cos θ sin k 1 z R sin θ cos k 1 z sin ωt
Dans le cas où R est réel avec θ = 0, on a :
+
E(z,t) = 1 + R cos k 1 z cos ωt + 1 R sin k 1 z sin ωt E1o (2.3.18)

Si θ = -180˚= -π radians,
+
E(z,t) = 1 R cos k 1 z cos ωt + 1 + R sin k 1 z sin ωt E1o (2.3.19)
Dans le cas particulier où |R| = 1, avec E1o = 1 volt, θ = 0 :

E(z,t) 2 cos k 1 z cos ωt (2.3.20)

Si |R| = 1, avec θ = π rd (réflexion sur un conducteur parfait) :


E(z,t) 2 sin k 1 z sin ωt (2.3.21)

Ce dernier cas est représenté à la figure 2.3.3 qui est le graphique de |2 sin
k1z|. Ces derniers sont des cas limites. La figure 2.3.6 montre l'amplitude de
la vibration résultante quand R = –0,6. La courbe A se rapporte au cas où le
premier milieu est sans pertes, les maximums et les minimums ont partout
la même valeur. S’il s’agit d’un milieu avec pertes, la valeur des maximums
et des minimums se rapprochent de 1 à mesure qu’on s’éloigne de la surface
de réflexion en effet, très loin de la surface, l’onde réfléchie a une amplitude
qui tend vers zéro.

Figure 2.3.6 Amplitude de l’onde stationnaire quand R = -0,6 - A : sans pertes ; B : avec pertes.

2
cos (A – B) = cos A cos B + sin A sin B ; cos (A + B) = cos A cos B – sin A sin B

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66 Électromagnétisme : Propagation - Lignes électriques

EXERCICES
QUESTIONS DE REVUE
R-1 Démontrer les expressions du coefficient de réflexion et du coefficient
de transmission d'une onde plane incidente normalement sur
l'interface de deux milieux différents.
R-2 Qu'est-ce qu'un plan nodal ? Un plan ventral ?
R-3 Dans le cas de la réflexion d'une onde plane incidente normalement
sur la surface d'un deuxième milieu d'impédance caractéristique
quelconque, trouver l'expression de l'amplitude réelle du champ
électrique résultant dans le premier milieu en fonction de la position
z relative à l'interface. Et celle de l'amplitude complexe résultante ?
R-4 Qu'est-ce que le taux d'ondes stationnaires ? Comment est-il relié au
coefficient de réflexion ?
R-5 Discuter du problème posé par les ondes stationnaires dans un four
à micro-ondes et des façons de le résoudre.
2.1 Coefficients de réflexion et de transmission
Vérifier que dans le cas des bons diélectriques, c’est-à-dire des
milieux de faible conductivité effective, les coefficients de réflexion et
de transmission à incidence normale sont de la forme :

εr1
,
εr2
,
2 εr1
,
R T
εr1
,
+ εr2
,
εr1
,
+ εr2
,

où εr1 et εr2 sont les permittivités électriques relatives réelles des


, ,

milieux 1 et 2.
2.2 Réflexion et transmission
Une onde électromagnétique plane dans l'air est décrite par
l'expression complexe suivante :
E(z) = 50 exp (–j5z)x V/m . Elle rencontre à incidence normale la
surface plane d'un diélectrique prise comme référence. Ce dernier a
une permittivité relative égale à 4 – j0 et on le considère comme
illimité.
a) Évaluer les coefficients de réflexion et de transmission.
Rép. : R = -1/3 T = 2/3

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2 Réflexion d'une onde plane 67
b) Trouver l'expression de l'onde réfléchie et celle de l'onde
transmise sous forme complexe, en fonction de z et t.

Rép. : E2+ (z,t ) = 33.3 exp j(15 ⋅ 108 t –10z) x V/m


E1 (z,t ) = –(50/3) exp j(15 ⋅ 108t +5z) x V/m
2.3 Réfraction
Une onde plane dans l'air a un champ électrique dont la valeur
efficace est de 100 V/m et rencontre perpendiculairement une
surface d'eau salée caractérisée par σ = 3 S/m, μr = 1, εr = 80. Si ces
paramètres sont indépendants de la fréquence, évaluer les
profondeurs où le champ sera de 1 μV/m aux fréquences suivantes :
(a) 10 kHz ; (b) 1 MHz. Que pouvez-vous conclure quant à la
possibilité de communiquer par radio avec un sous-marin, sachant
que 1 μV/m correspond à la limite de détection approximative ?
Rép. : (a) 33 m (b) 3,8 m
2.4 Couche antireflet
Un mélange de ferrite à haute perméabilité (complexe) et de titanate
de baryum (grande permittivité complexe) donne un matériau
remarquable utilisé pour absorber fortement les ondes
électromagnétiques dans certaines applications. Un tel matériau sert,
par exemple, à rendre invisible un avion pour les radars, car il
réfléchit une très faible fraction de l'énergie incidente. Si, à la
fréquence de 1000 MHz, il est caractérisé par μr = ε r = 60 (2 - j1) et
une conductivité pratiquement nulle, trouver :
a) Le niveau d'intensité de l'onde réfléchie en décibels (dB) par
rapport à l'onde incidente si l'épaisseur du composé est très
élevée.
b) Le coefficient d'atténuation.
Rép. : 126 Np/m = 1092 dB/m
2.5 Réflexion - Ondes stationnaires
Vous placez en P dans l’air libre un récepteur pouvant mesurer le
champ électrique sur le parcours d’une onde d’une source très

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68 Électromagnétisme : Propagation - Lignes électriques
éloignée émettant à 100 MHz. L’onde est polarisée dans le plan de la
figure. En l’absence de tout obstacle ou réflecteur, vous mesurez un
champ de 500 μV/m. Si vous placez maintenant une plaque de cuivre
M sur le parcours de l’onde tel qu’indiqué, à quelle distance d près de
M allez-vous détecter un maximum et quelle sera sa valeur ? Justifiez
clairement votre réponse.

x
Onde plane
P 0
d z
Plaque M
de cuivre

2.6 Réflexion - Ondes stationnaires


Une onde plane provenant d'une antenne de radar à 5 GHz ayant une
2
intensité de 1000 W/m est incidente dans l'air perpendiculairement
sur un bloc de polyéthylène. Il y a donc production d'une onde
stationnaire dans l'air à cause de la réflexion.
a) Évaluer les densités maximale et minimale d'énergie
électromagnétique dans l'air, ainsi que le rapport des deux.
Comparer à la densité d'énergie s'il n'y a pas de réflexion.
6 3 7 3
Rép. : 9,526 ·10 J/m , 1,640 ·10 J/m
b) Déterminer la position des nœuds de champ électrique au
voisinage de l'interface.
c) Écrire une expression du champ électrique dans l'air sous forme
complexe.
Remarque : Dans une onde électromagnétique progressive,
l'énergie est également répartie entre la forme
électrique et la forme magnétique, ce qui entraîne :

w = 1 εEeff
2
+ 1 μH eff
2
= 1 εEmax
2
2 2 2

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3
Réflexion d’une onde plane

Incidence oblique

3.1 Onde plane – Direction quelconque


La solution du problème de la réflexion et de la transmission d’une onde
électromagnétique incidente obliquement sur l’interface de deux milieux
exige de pouvoir décrire cette onde convenablement. C’est ce que nous ferons
premièrement.

Fonction d’onde
La fonction représentant une onde plane qui se propage dans une direction
quelconque est relativement simple. Considérons un milieu sans pertes et
l’onde représentée dans la figure 3.1.1 qui se propage dans la direction de
l’axe s, qui fait un angle A avec l’axe 0x, un angle B avec l’axe 0y (non
représenté) et un angle C avec l’axe 0z. Il s’agit d’une onde électromagnétique
dont la polarisation (vecteur E) est dans le plan x0z : c’est la polarisation
parallèle à ce plan. Il existe diverses façons de décrire cette onde. On sait que
d’une façon générale, par rapport à l’axe de propagation s, sa fonction d’onde
réelle est :
E(s,t) Eo cos (ω t ks + φ ) (3.1.1)
où ω est la pulsation, k est la constante de phase et φ est la phase initiale à
l’origine (φ = 0 par un choix convenable du référentiel). Le vecteur r illustré

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70 Électromagnétisme : Propagation - Lignes électriques
indique la position d’un point quelconque P d’une surface d’onde Ω et n est
le vecteur unitaire normal au même plan d’onde : n indique la direction de
propagation. On constate que :

s r·n r cos β (3.1.2)

Supposons φ = 0 pour simplifier l’écriture. Alors :


E(r,t) Eo cos (ω t k n·r) (3.1.3)

C’est la valeur du champ électrique au temps t en tous points repérée par le


vecteur position r. On sait que r x x + y y + z z et, de plus,
n·x cos A n·y cos B n·z cos C (3.1.4)

où cos A, cos B et cos C sont les cosinus directeurs du vecteur n . Alors,


n⋅r x cos A + x cos B + z cos C (3.1.5)

E C
Ω
P v
r s

Surface d'onde
A ou de phase
n
β
C Ω

0 z

Figure 3.1.1 Onde plane - Direction quelconque

La fonction d’onde complexe est alors :


-jkn·r jωt
E(r,t) Eo exp j( ω t k n·r) Eo e e (3.1.6)

L’amplitude complexe du champ est :

-jkn·r
E(r) Eo exp ( j k n·r) Eo e (3.1.7)

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3 Réflexion d'une onde plane - Incidence oblique 71
Le champ E a des composantes selon z et x (Figure 3.1.1) :

Ex E cos C et Ez E sin C (3.1.8)

Alors : E E x cos C z sin C E x sin A z cos A (3.1.9)

Vecteur d’onde
Le concept de vecteur d’onde est utile en rapport avec la description d’une
onde quelconque. Ce vecteur est simplement le vecteur k dans la direction n
dont le module est k (Figure 3.1.2), c’est-à-dire :

k kn xk cos A + yk cos B + zk cos C (3.1.10)


k kn xk x + yk y + zk z (3.1.11)

On a aussi : k 2π n x 2π + y 2π + z 2π (3.1.12)
λ λx λy λz

car : λx λ = ... etc. (3.1.13)


cos A
La fonction d’onde (3.1.7) devient ainsi :

E(r) Eo exp ( j k⋅ r) Eo e-jk ⋅ r (3.1.14)

D’après (3.1.9), cela peut s’écrire ainsi :

E(r) Eo exp ( j k⋅ r) Eo e-jk⋅ r Eo e-jφe-jk⋅ r (3.1.15)


où φ est la phase initiale à l’origine choisie.

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x
Ω
P s
λx
r
v
β
k
λ vz
C C G
0 z
λz

Figure 3.1.2 Vecteur d’onde et longueurs d’onde

Composantes du champ
Dans le cas illustré (Figures 3.1.1, 3.1.2), le champ magnétique H n’a qu’une
composante sur Z qu’on peut désigner par une des formes suivantes :

H(r) Ho exp ( j k⋅ r) Ho e-jk⋅ r Ho e-jφ'e-jk ⋅r H o e-jφ 'e-jk⋅ r z


(3.1.16)
où φ ’ est la phase initiale à l’origine : on sait que si le milieu est plus ou
moins conducteur, cette phase est différente de celle du champ électrique.
Par contre le champ électrique a des composantes selon X et Z. D’après
(3.1.9) :

φ
E(r) Eo x cos C z sin C e-j e-jk·r (3.1.17)

3.2 Réflexion oblique


Quand une onde électromagnétique plane rencontre l'interface de milieux
différents, dans une direction faisant un angle θ 1 avec la normale à
l'interface, il se passe deux choses :

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3 Réflexion d'une onde plane - Incidence oblique 73
• Une fraction de l'énergie se réfléchit dans le premier milieu sous forme
d'une onde plane dans une direction symétrique de la première par
rapport à la normale.
• Une fraction de l'énergie est transmise ou réfractée dans le deuxième
milieu dans une direction qui dépend de la permittivité des milieux, avec
une intensité qui dépend aussi de ces derniers.
Il faut distinguer deux cas selon que la polarisation est perpendiculaire ou
parallèle au plan d’incidence. De plus, la vitesse de propagation dans le
deuxième milieu peut être inférieure ou supérieure à celle dans le premier.
Les coefficients de réflexion et de transmission sont différents dans ces
divers cas comme nous le verrons.

3.3 Lois de Descartes et Snell

Démonstration
On peut établir les relations entre les directions des ondes incidente,
réfléchie et transmise, sans faire appel à leur caractère électromagnétique.
Le raisonnement que nous allons faire est le même pour tous types d’onde.
Les surfaces d’onde incidente, réfléchie et transmise (ou réfractée) sont
représentées respectivement (Figure 3.3.1) par Ωi, Ωr et Ωt qui sont
perpendiculaires aux vecteurs vitesse correspondants. Au cours d’un
intervalle Δt le point M de l’onde incidente avec l’angle θ i parcourt la
distance MP. Or, pendant le même temps, l’onde réfléchie parcourt la
distance ON qui est nécessairement égale à MP. Il s’ensuit que :

θi θr (3.3.1)

C'est la première loi de Descartes et Snell 1 ,2 . Les angles θ sont mesurés à


partir de la normale 0y au plan d’incidence x0y.

1 René DESCARTES. Philosophe et savant français (1596 - 1650). Il formula en philosophie des méthodes d'inspiration
mathématique. Il fut le créateur de la géométrie analytique. Il établit les lois de réflexion et de réfraction de la lumière. Il est
considéré comme le père de l'idéalisme moderne et celui du matérialisme mécaniste et géométrique. Auteur de plusieurs traités
philosophiques dont le «Discours de la méthode».
2 Willebrord SNELL VAN ROYEN, dit Villebrordus Snellius. Astronome et mathématicien hollandais (1580 - 1626). Il mit au
point une méthode de triangulation pour la détermination de la longueur d'un arc de méridien. Il découvrit également la loi de
réfraction de la lumière indépendemment de René Descartes.

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74 Électromagnétisme : Propagation - Lignes électriques
Note importante : Dans tout ce qui suit, les angles sont mesurés en valeur
absolue.
D’autre part, la distance OP est l’hypothénuse commune aux deux triangles
ONP et ORP. On a donc :

OP MP v 1 Δt OR v 2 Δt
(3.3.2)
sin θ i sin θ i sin θ t sin θ t
v1 v2
Par conséquent : (3.3.3)
sin θ i sin θ t
C’est la deuxième loi de Descartes et Snell.

y
Ωr
Ωr Ωi
v1
θi θr M Ωi
N
1 v1
θr v1
θi
0 P x
θt
R
2
Ωt θt v2

Figure 3.3.1 Relations entre les ondes incidente, transmise et réfléchie

Indice de réfraction
On définit l’indice de réfraction n d’un milieu comme ; le rapport entre la
vitesse v0 des ondes en question dans un milieu de référence et la vitesse v
dans le milieu considéré :

n vo (3.3.4)
v

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3 Réflexion d'une onde plane - Incidence oblique 75
Dans le cas des ondes électromagnétiques, le milieu de référence utilisé est
le vide où vo = c ≈ 300 000 km/s.
La deuxième loi de Descartes s’écrit alors comme suit :

n 1 sin θ i n 2 sin θ t (3.3.5)

Angle d’incidence critique


Considérons le cas où v2 > v1 (ou n2 < n1). Il existe alors un angle
d’incidence particulier dit angle critique pour lequel l’angle de transmission
ou de réfraction est de 90˚. D’après la relation (3.3.3) :

sin θ c = v 1 v1
v 2 sin 90˚ = v 2
(3.3.6)

Nous verrons plus loin que l’énergie ondulatoire incidente est totalement
réfléchie dans ce cas.

Directions et paramètres physiques


On connaît l’expression de la vitesse de phase des ondes électromagnétiques
dans un milieu diélectrique quelconque :

v ω = 1 1 (3.3.7)
k' μoε' 1 + σ' 2 1/4cos δ/2
ωε'
où : ε’ est la partie réelle de la permittivité complexe du milieu ;
σ’ = σ + ωε” est la conductivité effective du milieu ;
μο est la perméabilité magnétique ;

δ est l’angle de pertes,


avec tg δ = σ’/ωε’ , le facteur de pertes.
L’utilisation de cette relation dans l’équation 3.2.4, permet de calculer l’angle
de transmission (ou de réfraction) θ t en fonction de l’angle d’incidence θi
dans tout milieu.

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76 Électromagnétisme : Propagation - Lignes électriques

Cas de bons diélectriques


Dans le cas des milieux qui sont de bons diélectriques (faible facteur de
pertes, tg δ << 1), μ = μο et l’expression précédente se réduit à :

v ω = 1 1 c (3.3.8)
k' μ o ε' μo εoε'r ε'r
ε'r1 sin θ i ε'r2 sin θ t (3.3.9)

3.4 Réflexion en polarisation perpendiculaire


La figure 3.4.1 représente une onde électromagnétique plane incidente avec
un angle θi sur l’interface plane de deux milieux différents. La polarisation
est perpendiculaire au plan d’incidence x0z. Il y a réflexion d’une fraction de
l’énergie dans la direction θr. Il y a généralement transmission (ou réfraction)
dans le deuxième milieu, avec un angle θ t. Les directions indiquées des
champs Ε r et Η r doivent obéir au théorème de Poynting, mais elles peuvent
être inversées selon les paramètres des milieux comme nous le verrons.

Composantes du champ électromagnétique


Les amplitudes complexes des champs Ε i . et Η i sont alors, d’après les
expressions précédentes (3.1.7 et 3.1.9) :

Ei(r) Eio exp ( j k1⋅ r) y (3.4.1)

Hi(r) H io(+x cos θ i – z sin θ i ) exp ( j k1⋅ r) (3.4.2)

Notons que l'axe 0y pointe hors du plan de la figure (référentiel droit).

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, X
k1
Er 1 2
Ht k2

Hr
Et
θr
θt
Z
0
θi
Hi θt + 180˚

ε1 ε2
k1 μ 1 μ2
η1 η2
Ei

Figure 3.4.1 Onde é.m. incidente obliquement sur l’interface de deux milieux : réflexion et transmission

Mais on sait que Eio η1 H io , où η1 est l’impédance caractéristique (ou


impédance d’onde) du milieu 1 (nombre complexe dans les milieux avec
pertes). Alors :

Hi(r) Eio (x cos θ – z sin θ ) exp ( j k ⋅ r)


i i 1 (3.4.3)
η1
Vu que θr = θi, les champs réfléchis et transmis sont respectivement :

Er(r) Ero exp ( j k' 1 ⋅ r) y (3.4.4)

Hr(r) Ero ( x cos θ – z sin θ ) exp ( j k' ⋅ r) (3.4.5)


i i 1
η1
Et(r) Eto exp ( j k2⋅ r) y (3.4.6)

Eto
Ht(r) (+x cos θ t – z sin θ t) exp ( j k2⋅ r) (3.4.7)
η2

Coefficients de réflexion et de transmission


Or, les composantes tangentielles (selon 0x) du champ électrique et du
champ magnétique doivent être continues à l’interface (r = 0), d’où :
Eio + Ero Eto (3.4.8)

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H io cos θ i – H ro cos θ i = H to cos θ t (3.4.9)
Eio cos θ Ero cos θ Eto
d’où i i cos θ t (3.4.10)
η1 η1 η2
où les inconnues sont Ero, Eto et cos θ t. On sait déjà qu’entre les
composantes tangentielles du champ électrique existent les relations :
Ero R ⊥ Eio et Eto T ⊥ Eio (3.4.11)
(3.4.8) donne : T⊥ 1 + R⊥ (3.4.12)
où R ⊥ et T ⊥ sont respectivement le coefficient de réflexion et le coefficient de
transmission de Fresnel pour une onde polarisée perpendiculairement au
plan d’incidence. En portant ces expressions dans (3.4.8) et (3.4.10) on
obtient facilement :

η2 cos θ i – η1 cos θ t
R⊥ (3.4.13)
η2 cos θ i + η1 cos θ t

2η2 cos θ i
T⊥ (3.4.14)
η2 cos θ i + η1 cos θ t
Ces diverses grandeurs sont généralement complexes pour des ondes
sinusoïdales de fréquence f. Rappelons que les impédances caractéristiques
ou impédances d’onde des milieux sont données par :
μ1 μ2
η1 et η2 (3.4.15)
ε1 ε2

Cas des bons diélectriques


Dans les diélectriques, la perméabilité magnétique est essentiellement celle
du vide μo. De plus, si les pertes sont relativement très faibles, la
,
permittivité électrique se réduit à sa partie réelle ε . On obtient alors :
cos θ i – ε' 2 /ε' 1 cos θ t
R⊥ (3.4.16)
cos θ i + ε' 2 /ε' 1 cos θ t
, ,
Vu que cos θ t 1 sin 2 θ t et que sin θ t ε1 /ε2 sin θ i, on a aussi :

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cos θ i – ε' 2 /ε' 1 sin 2 θ i
R⊥ (3.4.17)
cos θ i + ε' 2 /ε' 1 sin 2 θ i

2 cos θ i
T⊥ (3.4.18)
cos θ i + ε' 2 /ε' 1 sin 2 θ i

Réflexion totale
Considérons le cas où ε' 2 /ε' 1 < 1 ou η2/η1 > 1. On note alors que le radical
de l’équation (3.4.17) s’annule pour une valeur particulière θ c de l’angle
d’incidence telle que :

sin θ c = ε' 2 (3.4.19)


ε' 1
C’est l’angle critique d’incidence, pour lequel l’angle de réfraction est de 90˚
et la réflexion est totale : R ⊥ +1 . La figure 3.4.2 illustre ce phénomène.

1 2

θt = 90˚
θt

0 Z
θ i= θ c
ε1 ε2
μ1 μ2
η1 η2

Figure 3.4.2 Réflexion totale et angle d’incidence critique

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80 Électromagnétisme : Propagation - Lignes électriques

Exemple 3.4.1 Réflexion en polarisation perpendiculaire

La figure 3.4.3a illustre le cas où n2/n1 = v 1 /v 2 = ε2 /ε1 = η1/η2 = 2. C’est


celui, par exemple, de la réflexion de la lumière sur du verre à haute densité
dont l’indice de réfraction est d’environ 2 (par rapport au vide) : le coefficient
de réflexion est négatif pour toutes les valeurs de θi ; à incidence normale
(θ i = 0), R ⊥ 0 = −0 , 333 . La figure (b) montre le cas où les milieux sont
inversés. Il y a alors réflexion totale pour un angle d’incidence critique de
30˚.

1
R⊥
0.8

0.6

0.4

0.2

0
0 20 40 60 80 100
Angle d'incidence [dg]

Figure 3.4.3 (a)

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1
R⊥
0.8

0.6

0.4

0.2

0
0 20 40 60 80 100
Angle d'incidence [dg]

Figure 3.4.3 (b) Coefficient de réflexion, interface de deux diélectriques

(a) n 2 /n1 = ε2 /ε1 2 (b) n 1 /n2 = ε1 /ε2 2

Onde évanescente
Quand l’angle d’incidence dépasse l’angle critique, le coefficient de
transmission devient complexe d’après (3.4.14 ou 3.4.18) car
, ,
sin 2 θ i > ε2/ε1 , de sorte qu’on peut écrire :
, ,
cos θ t = j ε1 /ε2 sin 2 θ i – 1 jF θi ≥ θc
Le coefficient de transmission devient alors :

2 cos θ i
T⊥ θi > θc (3.4.20)
, ,
cos θ i + j F ε2/ε1
Cela est lié au fait qu’il existe un champ électromagnétique dans le deuxième
milieu : c’est l’onde évanescente. C’est une onde qui se propage sans
atténuation le long de l’interface (axe 0X), mais dont l’amplitude diminue
exponentiellement dans le deuxième milieu. Il n’y a pas de propagation dans
la direction de z dans ce dernier : on peut démontrer que les composantes

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82 Électromagnétisme : Propagation - Lignes électriques
électrique et magnétique du champ sont déphasées de 90˚, de sorte que la
puissance transportée est nulle d’après le théorème de Poynting. Il s’agit
d’une onde de surface. L’existence de cette onde est mise à profit dans les
coupleurs directionnels à fibres optiques et autres. La question est discutée
plus en détail dans une prochaine section.

3.5 Polarisation parallèle

Composantes du champ électromagnétique


Dans le cas où la polarisation de l’onde incidente est parallèle au plan
d’incidence (figure 3.5.1), l’application de la relation (3.1.17) donne, en
tenant compte de l’orientation du champ et du fait que θ r θ i :

Ei(r) Eio + x cos θ i z sin θ i exp ( jk1⋅ r) (3.5.1)

Er(r) Ero x cos θ i + z sin θ i exp ( jk' 1 ⋅ r) (3.5.2)

Et(r) Eto + x cos θ t z sin θ t exp ( jk2⋅ r) (3.5.3)

Hi(r) H io exp ( j k1⋅ r) y (3.5.4)

Hr(r) H ro exp ( j k' 1 ⋅ r) y (3.5.5)

Ht(r) H to exp ( j k2⋅ r) y (3.5.6)

Le soulignement a été supprimé pour simplifier la notation, mais les champs


sont complexes quand même.

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Er X
k'1
k2
Et
Hr
1
θr Ht
θt
0 Z
θi
ε1 ε2 2
k1
Ei μ1 μ2
Hi 1 η2
η

Figure 3.5.1 Réflexion et transmission d’une onde polarisée parallèlement au plan d’incidence

Coefficients de réflexion et de transmission


À l’interface (r = 0) et exp ( j k⋅ r) 1. De plus, les composantes
tangentielles (axe Ox) du champ magnétique et du champ électrique y sont
continues en l’absence de charge et de courant superficiels :
H io + H ro H to (3.5.7)

et : Eio cos θ i + Ero cos θ i = Eto cos θ t (3.5.8)

Vu que E = η H ( 3) :
Eio + Ero Eto (3.5.9)
η1 η1 η2
Définissons le coefficient de réflexion R | | en polarisation parallèle comme :

R || Ero
(3.5.10)
Eio
Alors : Eio cos θ i + R ||Eio cos θ i = Eto cos θ t (3.5.11)

Eio R E Eto
+ || io (3.5.12)
η1 η1 η2

3 Les impédances d’onde peuvent être des grandeurs complexes en général. Pour simplifier la notation, les grandeurs complexes
ne sont pas soulignées.

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84 Électromagnétisme : Propagation - Lignes électriques
Résolvant ces deux dernières équations pour R|| on obtient :

η2 cos θ t – η1 cos θ i
R || (3.5.13)
η2 cos θ t + η1 cos θ i
Puis, résolvant pour Eto T ||E io, on trouve facilement que :

cos θ i 1 + R 2 η2 cos θ i
T || || (3.5.14)
cos θ t η2 cos θ t + η1 cos θ i
Ce sont les formules de Fresnel pour la polarisation parallèle au plan
d’incidence.

Cas des bons diélectriques


Dans les diélectriques à faibles pertes η2/η1 n 2 /n 1 ≈ ε' 1 /ε' 2 . Utilisant le
fait que : cos θ t = 1 – sin θ t et sin θ t =
2
ε1/ε2 sin θ i , on obtient
par substitution, en simplifiant la notation (ε' 1 ε1 , etc.) :

– ε2 /ε1 cos θ i + ε2/ε1 – sin 2 θ i


R || (3.5.15)
ε2/ε1 cos θ i + ε2 /ε1 – sin θ i
2

Angle d’incidence critique


Comme précédemment, dans le cas où l’impédance d’onde du deuxième
milieu est supérieure à celle du premier, il y a réflexion totale pour un angle
d’incidence critique défini par la même expression (Équation. 3.4.19).

Angle de Brewster
L’examen de l’expression de R|| montre une propriété remarquable des
ondes électromagnétiques de polarisation parallèle. En effet, pour toute
valeur du rapport des permittivités, il existe un angle d’incidence particulier

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3 Réflexion d'une onde plane - Incidence oblique 85

θ B pour lequel la réflexion est nulle et l’énergie totalement transmise dans le


deuxième milieu : c’est l’angle de Brewster. En posant R|| = 0, on démontre
que cet angle est donné par l’expression suivante :

tg θB ε2 n2 (3.5.16)
ε1 n1

EXEMPLE 3.5.1 Angle critique - Angle de Brewster

Considérons le cas de deux milieux diélectriques dont le rapport des


permittivités ε2 /ε1 est égal à 4. La courbe 1 du graphique de la figure 3.5.2
montre la valeur absolue de R|| dans ce cas. La courbe 2 est le cas où
ε2 /ε1 = 0,25. Quand l’angle d’incidence est égal à l’angle de Brewster θB la
réflexion est nulle. On calcule dans le premier cas θ B = 63,4˚ et, dans le
deuxième cas θB = 26,6˚.

1
R||
0.8

0.6

0.4

0.2
θB
0
0 20 40 60 80 100
Angle d'incidence [dg]
(a)

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86 Électromagnétisme : Propagation - Lignes électriques
1
R||
0.8

0.6

0.4

0.2
θB
0
0 20 θC 40 60 80 100
(b)
Angle d'incidence [dg]

Figure 3.5.2 Réflexion en polarisation parallèle. Angle de Brewster


(a) ε2 /ε1 4 (b) ε1 /ε2 4

Exemple 3.5.2 Angle critique - Angle de Brewster

Ce phénomène a certaines applications, dans les lasers, par exemple. Les


lasers conçus pour donner un faisceau de lumière polarisée dans une
direction particulière comportent, insérée dans le faisceau, une lame de verre
inclinée d’un angle égal à l’angle de Brewster qui laisse passer totalement la
composante de la lumière polarisée dans le plan d’incidence sur la lame : la
direction de ce plan détermine celle de la polarisation du faisceau produit.
L’indice de réfraction n du verre étant d’environ 1,5, l’angle de Brewster θB
est alors voisin de 56˚.
Une autre application est l’utilisation de verres ou de filtres polarisants pour
réduire l’éblouissement produit par la réflexion sur les surfaces diélectriques
telles que l’eau, le verre, les plastiques... Par exemple, en portant des verres
polarisants dont l’axe de polarisation est vertical, la lumière réfléchie sur
l’eau ou une route mouillée (n ≈ 1,33, θ B ≈ 53˚) est plus fortement bloquée
que la lumière venant d’ailleurs. En effet, la lumière réfléchie sur une
surface horizontale a une composante de polarisation horizontale plus
intense que celle de polarisation verticale.

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3 Réflexion d'une onde plane - Incidence oblique 87

3.6 Onde évanescente

Incidence surcritique
Quand l’angle d’incidence dépasse l’angle critique et qu’il y a réflexion totale,
un champ électromagnétique existe quand même dans le second milieu :
c’est l’onde évanescente. Cette onde joue un rôle important dans le domaine
des guides d’ondes diélectriques tels que les fibres optiques.
Considérons l’incidence sur un bon diélectrique en polarisation
perpendiculaire vue plus haut, dans le cas où ε2 < ε1 , ou
n 2 < n 1 ou η2 > η1, avec l’angle d’incidence supérieur à l’angle critique :
θ i > θ c (Figure 3.6.1). Mathématiquement, l’équation de Descartes-Snell
s’applique toujours :

n 1 sin θ i n 2 sin θ t (3.6.1)

n1
Dans le cas présent : sin θ t sin θ i > 1
n2
Il s’ensuit que cos θt est alors purement imaginaire :

k1' X
k2
Er 1 Ht Et

Hr
θt
θr
θi
0 Z
Hi θi
ε1 ε2 2
k1 μ1 μ2
E1
η 1 η2

Figure 3.6.1

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88 Électromagnétisme : Propagation - Lignes électriques
n1 2
cos θ t ± 1 2
sin θ t ±j sin θ t 2
1 ±j sin 2θ i 1 (3.6.2)
n2
Pour simplifier, posons : cos θ t ±j F (3.6.3)

Pour le moment, le signe à conserver est indéterminé et ce choix doit s’avérer


important.

Champ transmis
On a vu plus haut l’expression générale du champ électrique transmis:

Et(r) Eto exp ( j k2⋅ r) y (3.6.4)


D’après (1-1.10), le vecteur d’onde k2 dans le cas présent est:

k2 xk 2 sin θ t + zk 2 cos θ t xk 2 sin θ t ± j zk 2 F (3.6.5)

Alors, vu que r x x + z z : k 2⋅ r k 2 x sin θ t ± jk 2z F (3.6.6)

Posons sin θ t G n 1/n 2 sin θ i, et = k2F. Alors:

,
k 2⋅ r k 2 Gx ± j αz k 2x ± j α z (3.6.7)

L’expression du champ électrique transmis devient :

Et(r) T ⊥Eio exp ± α z exp j k 2 Gx y


Il faut rejeter le signe + devant α z, car il correspond à une amplitude qui
augmenterait sans limite avec z, ce qui est physiquement impossible : il faut
choisir cos θ t +j F. On obtient finalement :
Et(r) Eto exp α z exp j k 2 Gx y (3.6.8)

Cette fonction représente une onde qui se propage sans atténuation le long
de l’interface (axe 0x), mais dont l’amplitude diminue exponentiellement
dans le deuxième milieu, avec z. Il n’y a pas de propagation dans la direction
de z dans ce dernier. Il s’agit d’une onde de surface qu’on appelle
généralement onde évanescente. L’existence de cette onde est mise à profit
dans les coupleurs directionnels à fibres optiques et autres.
Le champ magnétique transmis (3.4.7) dans le deuxième milieu diélectrique,
si on le suppose sans pertes (η2 réel), est alors :

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Eto
Ht(r) j F x – G z exp α z exp j k 2 Gx (3.6.9)
η2
D’autre part, le coefficient de transmission devient complexe d’après (3.4.18)
car sin 2 θ i > n 2 /n 1 :
2 cos θ i 2 cos θ i
T⊥
cos θ i + j sin 2θ i n 2 /n 1 2 cos θ i + j n 2 /n 1 n 1 /n 2 2 sin 2 θ i 1

2 cos θ i
ou encore : T⊥ T ⊥ ∠φT (3.6.10)
cos θ i + j n 2 /n 1 F
n 2 /n 1 F
avec tg φT (3.6.11)
cos θ i
Comme le coefficient de transmission est complexe, le champ transmis est
déphasé par rapport au champ incident à l’interface.

Champ réfléchi
Le coefficient de réflexion est de même :

cos θ i j n 2 /n 1 F
R⊥ 1 ∠φR (3.6.12)
cos θ i + j n 2 /n 1 F
où : φR 2φT . Cet angle est le déphasage entre l’onde réfléchie et l’onde
incidente dans le plan z = 0 : il se produit un retard de phase à la réflexion.
Il se produirait le même retard de phase si, comme illustré dans la figure
3.3.2, le milieu 1 s’étendait jusqu’au plan conducteur P, causant un
parcours supplémentaire OAB 2d/ cos θ i et un déphasage total :
2k 1d
+ π
cos θ i
car il se produit un déphasage de π radians à la réflexion sur une surface
conductrice. Or, ce déphasage doit être égal à celui sur le parcours OD qui
est φr – 2k1e. Constatant que e 2d sin 2θ i/cos θ i, on a :

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2k 1d sin θi
2k 1d 2
+ π φR
cos θ i cos θ i
φR + π
d’où : d
2k 1 cos θ i

Z
P θi A
2 d B X
0

Σi
1 e Σr
θi
k1 D k'1
E

Figure 3.6.2 Incidence surcritique - Plan conducteur équivalent P

Mais tg φR + π tg φR tg φR. Il s’ensuit que :


φR
d (3.6.13)
2k 1 cos θ i
C’est l’effet Goos-Hanchen5. Cette relation prend toute son importance quand
on traite de propagation guidée dans un diélectrique, comme dans les fibres
optiques.

Intensité transmise
Le vecteur de Poynting complexe est :

Eto 2 -2αz Eto 2 -2αz


S Et ∧ H*t e y ∧ +j F x G z e jF z G x
η2 η2

5 Pierre LECOY, Télécommunications optiques, Traité des Nouvelles Technologies, p. 32,


Hermès, Paris, 1992.

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Eto 2 -2αz
S Et ∧ H*t e jF z + G x (3.6.14)
η2
Comme il est formé d’une partie purement imaginaire selon l’axe Z, la
puissance transmise dans cette direction est donc nulle. Ceci découle du fait
qu’il n’y a pas de propagation selon Z. Par contre, l’onde de surface qui se
propage selon X transporte une puissance qui diminue rapidement avec
l’éloignement de l’interface. Son intensité est donnée par :

G Eto 2 -2αz
Ix 1 Ré Et ∧ H*t 1 e (3.6.15)
2 2 η2

Propagation guidée
D’après ce que nous venons de voir, il devient évident qu’une onde
électromagnétique peut se propager dans une lame diélectrique (Figure
3.6.3). Une onde plane pénétrant dans une lame diélectrique en 0 subit des
réflexions multiples dans la lame si l’angle θi est supérieur à l’angle critique
de l’interface air-diélectrique. Le même principe s’applique dans le cas d’un
tube diélectrique de section rectangulaire ou circulaire. Une fibre optique
est essentiellement un tube diélectrique où une onde lumineuse peut se
propager sur de grandes distances par réflexions internes multiples. Dans
les communications modernes, les fibres optiques servent à transmettre sur
de grandes distances des signaux lumineux infrarouges (télévision, radio,
données numériques...).

Air
0 Diélectrique
θi

Figure 3.6.3

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92 Électromagnétisme : Propagation - Lignes électriques

Transmission par onde évanescente


Si un troisième milieu (3, Figure 3.6.4) comparable au milieu 1 est approché
de l’interface 1-2 à une distance b inférieure à une longueur d’onde λ2, on
observe qu’une onde se propage dans le milieu 3 dans la direction indiquée.
Il se produit un couplage du milieu 1 au milieu 3 par l’intermédiaire de
l’onde évanescente dans le milieu 2, même si l’angle d’incidence θ ι est
supérieur à l’angle critique. Ce phénomène de transmission est mis à profit
dans certains dispositifs d’optique intégrée modernes, tels que les coupleurs
directionnels. Notons que ce phénomène s'apparente à l'effet tunnel qui est
mis à profit dans certains dispositifs à semi-conducteurs modernes.

Z Énergie transmise

2 0 b

X
1 k1
E θi
θc θr

Figure 3.6.4 Transmission par onde évanescente

Exemple 3.6.1 Calcul d'une onde évanescente

Supposons une onde plane à 1 GHz dans un diélectrique parfait (milieu 1)


dont l’impédance d’onde est η 1 = ηo/2 = 188,5 ohms (ε'1r 4), incidente à
45˚ sur l’interface plan séparant le diélectrique du vide. Le champ électrique
est perpendiculaire au plan d’incidence, avec une intensité de 100 V/m.

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3 Réflexion d'une onde plane - Incidence oblique 93
Cet angle dépasse l’incidence critique qui est de 30˚ :

η1 ε2 n2
sin θ c = = = = 0,5
η2 ε2 n1

Trouvons les caractéristiques de l’onde évanescente dans le milieu 2. Les


facteurs F et G :

F = 377 2 sin 45˚ – 1 = 1,3522


188,5
G = 377 sin 45˚ = 2 = 1,4142
188,5
La vitesse de phase dans le deuxième milieu étant c (vitesse dans le vide), la
constante de phase k2 est :

k 2 = 2πf = 20,944 rd/m


c
Le coefficient α est alors :

α = k 2 F = 20,944 × 1,3522 = 28,320 Np/m


Puis, le facteur de phase : k' 2 = k 2 G = 20,944 × 2 = 29,619 rd/m
Calculons le coefficient de transmission :

2 × (1/ 2)
T⊥ = = 1,446 ∠-43,72˚ = 1,446 ∠-0,7631 rd
(1/ 2) + j(1/2) × 1,3522
On observe que son module est supérieur à 1 ! Le module du champ
transmis est ainsi Eto = 144,6 V/m et sa phase à l’interface φT = -0,7631 rd.
Le champ électrique dans le deuxième milieu a donc l’amplitude complexe
suivante, en substituant les valeurs numériques :
Eto = -144,6 exp (-28,32z) exp (-j29,619x) y [V/m]
La longueur d’onde dans le deuxième milieu est λ 2 = c/f = 0,3 m. À la
distance z = λ2/4 de l’interface, l’amplitude du champ tombe à une faible
fraction (0,1195) de sa valeur en surface :

Et(λ/4) = 144,6 × exp(-28,32 × 0,3/4) = 144,6 × 0,1195 = 17,29 V/m

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94 Électromagnétisme : Propagation - Lignes électriques
L’expression numérique du champ magnétique suit :
144,6
H to = -j1,3522x – 2z exp (-28,32z) exp (-j29,619x) [A/m]
377
La distance du plan réflecteur fictif équivalent est alors :

φR φRv 1
d =– =–
2k 1 cos θ i 4πf cos θ i
1,526 × 1,5· 108
d = = 2,58 cm
4π × 109 1/ 2
où φR = 2φT = -1,526 rd.

EXERCICES
3.1 Onde oblique
Si l’expression complexe d’une certaine onde électromagnétique dans l’air est
la suivante : E i(x,z) = y 10 exp –j(6x + 8z) [volts/m] et qu’elle est incidente
sur une surface parfaitement conductrice en z = 0 :
a) Déterminer sa fréquence et sa longueur d’onde.
b) Écrire l’expression de H i(x,z,t), le champ magnétique en fonction du
temps.
c) Évaluer l’angle d’incidence.
d) Déterminer les ondes réfléchies Er(x,z) et H r(x,z).
e) Trouver l’expression du vecteur de Poynting complexe de l’onde
incidente.
3.2 Onde oblique
Si l’onde de l’exercice B-1.1 est incidente sur la surface d’un diélectrique
supposé parfait dont la permittivité relative est égale à 4, trouver :
a) Les modules des champs électrique et magnétique transmis et réfléchis.
b) L’expression du champ électrique réfléchi Er(x,z) et celle du champ
magnétique transmis H t ( x , z )

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3 Réflexion d'une onde plane - Incidence oblique 95
c) Évaluer l’angle de transmission ou de réfraction.
d) Dans ce cas, y a-t-il un angle d’incidence tel que la réflexion soit nulle ?
3.3 Onde oblique
a) Écrire l’expression de l’amplitude complexe de la composante électrique
d’une onde électromagnétique plane à 100 MHz incidente à 30˚ sur
l’interface plane entre l’air et un milieu diélectrique de permittivité égale
à 4εo. L’amplitude du champ électrique est de 10 V/m. L’axe 0x point
vers le haut, l’axe 0z vers la droite (direction de l’onde incidente) et
l’origine 0 est sur l’interface.

Rép. : H(x,z) = 2,653· 10 5 exp -j 1,047 x + 1,814 z y A m 1


b) Trouver l’expression complexe du champ électrique dans le diélectrique.
3.4 Vecteur de Poynting - Incidence oblique
Le vecteur de Poynting moyen d’une certaine onde plane étant
<S > = 4 z W m 2, trouver :
a) L’intensité à travers le plan x = 2 m.
b) La puissance moyenne qui traverse la surface plane de 2 m2 définie par
les trois points suivants : O(0,0,0), M(0,4,0), N(3,0,2), les coordonnées
étant en mètres.
Rép. : R: P = 166,4 W

3.5 Prisme à réflexion totale


Le type de prisme illustré ci-contre est
utilisé dans les instruments d’optique
tels que les jumelles. Si la permittivité
relative du verre pour la lumière visible Verre
est de 4, évaluer la fraction de
l’intensité incidente qui est perdue dans
le faisceau émergent.
Air

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96 Électromagnétisme : Propagation - Lignes électriques

3.6 Fibre optique


La figure ci-contre représente un rayon de
lumière incident sur la face d'entrée polie
Gaine optique
d'une fibre optique formée d'un coeur en
n2 = 1,45
verre d'indice de réfraction n1 = 1,65 et
d'une gaine optique d'indice n2 = 1,45. Le n0
milieu extérieur est de l'air d'indice n0 = 1.
Évaluer l'angle d'incidence maximal tel que
Coeur (verre)
le rayon réfracté soit encore totalement θi n1 = 1,65
réfléchi par la paroi latérale interne du
coeur de la fibre. On doit faire une
démonstration claire, avec une figure à la
règle.
3.7 Angle critique - Angle de Brewster
La permittivité relative de l'eau aux fréquences de la lumière visible est
d'environ 1,77, ce qui correspond à un indice de réfraction de 1,33.
Supposez que vous êtes au fond d'une piscine d'eau douce avec un laser
étanche qui produit un faisceau de lumière polarisée. Si vous dirigez le
faisceau vers la surface avec une polarisation parallèle au plan d'incidence :
a) Pour quel angle d'incidence la réflexion sera-t-elle totale ?
Rép. : 48,7˚
b) Quelle valeur doit-on donner à l'angle d'incidence afin que la réflexion
soit nulle ? Comment s'appelle cet angle? Quel est alors le coefficient de
transmission ?
3.8 Incidence oblique - Milieu avec pertes
Une onde électromagnétique plane de 10 kHz est incidente dans l'air sur la
surface de la mer calme avec une polarisation parallèle et une incidence
rasante de 85˚. On sait que les paramètres électriques de l'eau de mer sont :
εr = 81, μr = 1 et σ = 4 S m 1. Évaluer :
a) L'angle de réfraction (ou de transmission).
b) Le coefficient de réflexion R // et le coefficient de transmission T //.
Rép. : R / / = 0,9939 ∠179,6˚ T / / = 7,436· 10 4∠45˚

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3 Réflexion d'une onde plane - Incidence oblique 97
c) Le rapport It/I i de l'intensité transmise et de l'intensité incidente.
Rép. : 1,048· 10 3

d) Trouver les expressions complexe et réelle des champs E et H transmis.


e) S'il faut que le champ électrique sous l'eau soit d'au moins 100 μV/m à
10 mètres sous la surface pour servir à la communication par radio avec
un sous-marin, quel doit être le champ électrique dans l'air et son
intensité ? Cela démontre la difficulté de ce type de communication, qui
doit se faire à très basses fréquences, car l'atténuation dans l'eau de mer
augmente rapidement avec la fréquence.
Rép. : I1o = 67,9 mW/m2
Question supplémentaire : si l’émetteur se trouve à 1000 km du
récepteur, pouvez-vous en déduire la puissance requise de l’émetteur en
faisant l’hypothèse d’une émission isotrope ? La valeur trouvée est-elle
réaliste ?

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4
Rayonnement
électromagnétique

Dès que la densité de charge ou la densité de courant varie dans un région


de l’espace, on observe l’apparition d’un champ électromagnétique qui se
propage hors de cette région avec une vitesse caractéristique du milieu. C’est
le phénomène de rayonnement.
Les antennes d’émission utilisées en radioélectricité sont des dispositifs qui
produisent un champ électromagnétique rayonnant dans tout l’espace du
fait qu’elles sont parcourues par des courants oscillants. La figure suivante
montre une antenne simple constituée d’un fil conducteur vertical au-dessus
d’un plan conducteur dans lequel on force un courant alternatif à circuler au
moyen d’une ligne électrique reliée à une source ou à un émetteur.
Forcément, ce courant s’annule au bout de l’antenne. Le problème qui se
pose alors est celui de la détermination du champ électromatique produit
par une certaine distribution de courant dans l’antenne. Nous
commencerons par déterminer le champ produit par un élément de courant
tel que Idz. Le champ produit par l’antenne sera alors la somme des champs
produits par tous les éléments de l’antenne, en tenant compte de l’effet du
plan conducteur.

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P
θ r
Antenne
I dz
Surface
I
conductrice

Ligne
électrique

Antenne simple

4.1 Potentiels retardés


Nous cherchons ici à relier les potentiels V et A à leurs sources, soit la
densité de charge ρ et la densité de courant J. On pourra ensuite calculer les
champs E et B en fonction des potentiels au moyen des expressions
connues :
(4.1.1)
∂A
E – ∇V –
∂t
(4.1.2)
B ∇×A

Rappelons les équations de Maxwell :

∂B
∇×E (4.1.3)
∂t
∂D
∇×H J + (4.1.4)
∂t
∇⋅ D ρ (4.1.5)
∇⋅ B 0 (4.1.6)

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100 Électromagnétisme : Propagation - Lignes électriques
Si on porte (4.1.1) dans (4.1.3), on constate que l’équation est vérifiée. En
effet :
∂A ∂ ∇×A ∂B
∇ × E = –∇ × (∇V ) – ∇ × = 0 – = –
∂t ∂t ∂t

car le rotationnnel d’un gradient est toujours nul. De même, si l’on porte
(4.1.2) dans (4.1.6), on constate que cette dernière est vérifiée, car la
divergence d’un rotationnel est toujours nulle. C’est en portant (4.1.1, 4.1.2)
dans (4.1.4, 4.1.5) que nous pourrons relier les potentiels aux sources.
Supposons que le milieu est linéaire, avec une permittivité ε et une
perméabilité μ :

ρ ∂A ρ ∂ ∇⋅ A
∇⋅ ∇V = – ∇⋅ = – (4.1.7)
ε ∂t ε ∂t

∇×A ∂(ε E)
∇× = J –∇× (4.1.8)
et : μ ∂t

∂E ∂ ∇V ∂2A
∇ × ∇×A = μ J – μ ε = μJ–με –με (4.1.9)
∂t ∂t ∂t 2
Or,

∇ × ∇×A = ∇ ∇⋅ A – ∇⋅ ∇A = grad (div A) – div (grad A) (4.1.10)

(4.1.9) devient alors :

∂V ∂2A
∇⋅ ∇A = – μ J + μ ε ∇ +με + ∇ ∇⋅ A (4.1.11)
∂t ∂t 2

Or, toute expression de V ou de A qui donne correctement les champs E et B


est acceptable. Ainsi, la divergence de A, ∇⋅ A , peut être n’importe quelle
fonction. Si on la choisit comme suit,
∂V
∇⋅ A με (condition de Lorentz) (4.1.12)
∂t

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4 Rayonnement électromagnétique 101
l’équation (4.1.11) se simplifie et devient, avec la relation (4.1.7) :

∂2A
∇⋅ ∇A με μJ (4.1.13)
∂t 2
∂2V ρ
∇⋅ ∇V – με (4.1.14)
∂t 2 ε
En introduisant le laplacien qui est la divergence du gradient, on peut aussi
écrire :

2 ∂2A
∇ A με μJ (4.1.13)
∂t 2

2 ∂2V ρ
∇ V – με (4.1.14)
∂t 2 ε
A et V sont des fonctions de la position et du temps : A(r,t) et V(r,t). Dans le
cas où il n’y a pas de variation au cours du temps (électrostatique,
magnétostatique), ces deux équations se ramènent aux équations bien
connues établies précédemment :
2
∇ A μJ
2 ρ
∇ V
ε
qui sont les équations de Poisson du potentiel-vecteur magnétique et du
potentiel électrique.
En coordonnées cartésiennes, l’équation (4.1.13) représente une équation
comme la suivante pour chaque composante :

2 ∂2A x
∇ Ax με μ Jx (4.1.15)
∂t 2
Si on peut trouver la solution des équations (4.1.14, 4.1.15) pour une charge
ponctuelle et un élément de courant variables, on peut ensuite résoudre tous
les cas, pour toutes les distributions de charge et de courant. Comme ces
équations sont de même forme, leurs solutions doivent l’être aussi.

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102 Électromagnétisme : Propagation - Lignes électriques
Dans le cas d’un élément de charge dq considéré comme une charge
ponctuelle, le potentiel dV qu’il produit partout ailleurs en un point N hors
de la distribution de charges (Figure. 4.1.1) ne peut dépendre que de r et t :
dV = f (r , t). Pour simplifier la notation, appelons-le simplement V. En
coordonnées sphériques, le laplacien s’écrit :

2 1 ∂ r 2 ∂V ∂2V ∂V
∇ V + 2r
r 2 ∂r ∂r ∂r 2 ∂r
L’équation (4.1.14) devient alors :

∂2V ∂V ∂2V
+ 2 – με 0 (4.1.16)
∂r 2 r ∂r
∂t 2

En faisant le changement de
variable V(r,t) = W(r,t)/r, cette
équation se simplifie : N

∂2W ∂2W
– με 0 (4.1.17)
∂r 2 ∂t 2 dq r
dg
Or, cette dernière est une équation
d’onde, dont la solution est toute
fonction de la variable (t – r/c) ou
(t + r/c), où : Figure 4.1.1

c 1 (4.1.18)
με
Dans le vide, cette vitesse est d’environ 300 000 km/s : c’est la vitesse des
ondes électromagnétiques dans le vide. On peut donc poser :
W(t – r/c) (4.1.19)
V (r,t) r
Considérons un point très près de la charge, de sorte que le retard soit
négligeable. Le potentiel d’une charge dq dans le milieu supposé homogène
est alors donné par :
dq(t)
dV(r,t) (4.1.20)
4πε r

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4 Rayonnement électromagnétique 103
En comparant les deux dernières expressions, on constate que
W (t r/c) dq(t r/c)/4πε. Par conséquent, le potentiel produit par une
charge ponctuelle dq variable est de la forme :
dq(t r/c) ρ(t r/c) dg
dV(r,t) (4.1.21)
4πε r 4π ε r
D’après notre conclusion précédente, le potentiel-vecteur produit par un
élément de courant doit avoir la même forme, c’est-à-dire :
μ dJ(t r/c) μ J(t r/c) dg
dA(r,t) r r (4.1.22)
4π 4π
où ρ est la densité de charge et dg est le volume élémentaire.
Cela signifie que la variation du potentiel à la distance r de la charge dq se
fait avec un retard τ = r/c par rapport à la variation de la charge dQ, comme
l’indique la figure 4.1.2 dans le cas d’une variation quelconque.
Le potentiel produit par un volume g de charges de densité variable ρ est
donc donné par :

1 ρ(t r/c)
V (r,t) dg avec c μ ε 1/2 (4.1.23)
4πε r
g

dq
V(r,t)

t 0 t

Figure 4.1.2

C’est le potentiel électrique retardé. Or, chaque composante du potentiel-


vecteur magnétique est régi par une équation différentielle de même type que
celle du potentiel électrique (Équation 4.1.15). Ainsi, devons-nous avoir :

μ J(t r/c)
A(r,t)
r dg avec c μ ε −1/2 (4.1.24)
4π g

C‘est l’expression du potentiel-vecteur magnétique retardé.

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104 Électromagnétisme : Propagation - Lignes électriques
Ce résultat met en évidence le phénomène de propagation du champ
électromagnétique : quand une variation de charge ou de courant se produit
dans une région de l’espace, les variations du champ en un point éloigné se
produisent avec un retard proportionnel à la distance. Or, dans
l’approximation quasistationnaire, on suppose que les dimensions du
système sont assez petites, de sorte que les temps de propagation sont
négligeables devant la période des variations. Le régime quasistationnaire est
donc un cas limite, une approximation.

Exemple

Si la plus grande dimension d’un circuit électronique est de 30 cm, le temps


de propagation du champ électromagnétique dans l’air sur cette distance est
τ = 0,3 m/3 * 108 m/s = 10-9 s. Si la fréquence la plus élevée des signaux
dans le circuit est de 10 MHz, correspondant à une période de 10-7 s, on
peut alors dire que l’approximation du régime stationnaire s’applique assez
exactement, car le temps de propagation à travers le circuit est cent fois plus
court que la période de variation du signal.

4.2 Régime harmonique


Un cas particulier très important est celui où les charges et les courants
varient de façon sinusoïdale, en cos ω t avec des amplitudes ρm et J m . On
sait que ces grandeurs réelles sont les parties réelles d’exponentielles
complexes :
ρ(t) ρm ejω t et J(t) Jm ejω t (4.2.1)

De même : V r,t V r ejω t et A r,t A r ejω t (4.2.2)

En remplaçant t par t – r/c on obtient :


ρ(t r/c) ρm ejωte jω r/c et J(t) Jm ejωte jω r/c (4.2.3)

Comme les potentiels varient en ejωt , cette exponentielle disparaît dans les
deux membres des équations (4.1.23, 4.1.24), et on obtient l’amplitude
complexe des potentiels pour des distributions continues de charge et de
courant :

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4 Rayonnement électromagnétique 105

ρm e jω r/c ρm e jβ r
V (r) 1 dg = 1 dg (4.2.4)
4πε r 4πε r
g
g

μo Jm e jωr/c μo Jm e jβ r
A(r)
r dg r dg (4.2.5)
4π g

g

où β = ω/c est la constante de propagation ou constante de phase. On obtient


les potentiels réels en prenant les parties réelles de ces expressions. Si
ωr/c << 1, le retard peut être négligé et ces équations se réduisent à celles
du régime quasistationnaire :

1 ρm
V (r) ≈ r dg (4.2.6)
4π ε g

μo J dg
A(r) ≈ r (4.2.7)
4π g

Si la plus grande dimensions d’un système est d, le critère selon lequel cette
simplification est permise est donc le suivant :

d << c 1 (4.2.8)
ω ω με

4.3 Rayonnement d’un dipôle oscillant


Ondes sphériques
Nous sommes maintenant en mesure de trouver l’expression du champ élec-
tromagnétique produit par la source oscillante la plus simple, le dipôle (ou
doublet) électrique oscillant. En (a, b, c) de la figure 4.3.1, une source de
tension sinusoïdale d’amplitude V et de fréquence f est intercalée au centre
d’un conducteur rectiligne relié à deux petites sphères, dont la séparation
dans le vide a est très inférieure à la longueur d’onde à cette fréquence

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106 Électromagnétisme : Propagation - Lignes électriques
(a << λ). À cause de la capacité électrique entre les sphères, celles-ci se
chargent avec une valeur qui varie sinusoïdalement au cours du temps. Le
courant alternatif fourni par la source doit varier comme i(t) = I cos ω t, pour
une tension v(t) = V cos (ω t, + φ ), où φ est le déphasage de la tension par
rapport au courant. Sous forme complexe, on a :

i(t) I e jω t et V (t) Vejφ ejω t V ejω t (4.3.1)

+q r1 Z
+ + +
N
θ
I I I
+ + + r r
V V V a +q
I
I
I I I q
r2
+
q

(a) (b) (c) (d) (e)

Figure 4.3.1 Dipôles oscillants

On peut se représenter le système comme en (d) où le courant I alimente des


distributions sphériques de charge +q et -q. Vu que i = dq /dt, on a en
notation exponentielle complexe :
I = jω Q (4.3.3)
Le potentiel produit au point N est la somme des potentiels produits par
chaque charge (Figures 4.3.1, d, e) et se déduit des expressions (4.2.1) et
(4.3.3) :

V (r) I e jβ r1
– e
j β r2
(4.3.4)
j ω 4π ε r 1 r2

Si r >> a, on a alors r 1 ≈ r Δr et r1 ≈ r + Δr avec Δr a cos θ /2


e j β r1 j β r2
– e = F(r – Δr) F(r + Δr) F(r + Δr) F(r – Δr)
Or, r1 r2

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4 Rayonnement électromagnétique 107
et, à partir de la définition de la dérivée :

F(r + Δr) F(r Δr) ≈ 2 dF Δr


dr
dF = – d e-jβ r jβ
+ 1 e-jβ r
Or, dr dr r r r2
L’expression (4.3.4) devient ainsi :

V (r) I a cos θ jβ + 1 e-jβ r ( r >> a ) (4.3.5)


j ω 4πε r r2
Vu la relation entre la charge et le courant, on peut aussi écrire :

Qa cos θ jβ
V (r) + 1 e-jβ r
4π ε r r2
Remarquons que Qa est la valeur maximale du moment dipolaire électrique
pm. D’autre part, le courant circule ici dans la direction de l’axe 0-z et
J dg > I dz z. Si r >> a, le terme e-jβ r/r est pratiquement constant. Alors,
l’expression (4.2.5) se réduit au potentiel-vecteur d’un dipôle élémentaire :
μ Ia e-jβ r
A Az z r z ( r >> a ) (4.3.6)

Connaissant les expression de V et de A, on peut dès lors trouver celles des
champs E et H = B/μo. Comme nous avons un dipôle supposé ponctuel dans
la direction z, il est naturel d’utiliser un référentiel sphérique dans lequel les
composantes de A sont :

μo Ia cos θ e-jβ r
A r = A z cos θ = (4.3.7)
4π r
μo Ia sin θ e-jβ r
A θ = – A z sin θ = – (4.3.8)
4π r
Aφ = 0 (4.3.9)

La figure 4.3.2 montre le référentiel utilisé ; p Qa z représente le moment


dipolaire électrique. À partir de l’expression du rotationnel en coordonnées
sphériques, on détermine H ∇×A /μ :

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108 Électromagnétisme : Propagation - Lignes électriques

j β 1 jβ r
Hr = 0 , Hθ = 0 , H φ = Ia sin θ + e (4.3.10a)
4π r r2
On peut aussi écrire :
2
Ia β sin θ 1
Hφ = – + 1 e jβ r (4.3.10b)
4π j βr j βr
2

Le champ magnétique n’a donc qu’une composante azimutale Hφ. Le champ


électrique se trouve à partir de la relation générale E ∇V ∂A/∂t qui
devient, en régime sinusoïdal : E ∇V j ωA . Au moyen du gradient en
coordonnées sphériques et des expressions 4.3.5, 4.3.7, 4.3.8, en regroupant
les termes et utilisant la relation β 2π/λ ω/v , on obtient les
composantes du champ électrique :

μo 1 j
Er = Ia cos θ – e jβ r
2π εo r 2
βr 3

qu’on peut écrire :

2
ηoβ Ia cos θ 1 1
Er = – + e jβ r (4.3.11)
2π j βr
2
j βr
3

De même :

2
η β Ia sin θ 1
Eθ = – o + 1 + 1 e jβ r (4.3.12)
4π j βr j βr
2
j βr
3

Puis,

Eφ 0 (4.3.13)

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4 Rayonnement électromagnétique 109

On sait que ηo μo/εo ≈ 376,7 ohms


est l’impédance d’onde du vide. Les Z
expression 4.3.10 à 4.3.13 décrivent le
champ électromagnétique produit par
une dipôle supposée ponctuelle. r
Si β r >> 1 c’est la zone éloignée, et les φ N
termes du second et du troisième degré
sont négligeables devant celui en 1/βr. X φ
On peut donc les négliger, comme la θ
composante E r devant la composante r θ
Eθ . Alors il ne reste plus que les p
composantes suivantes du champ
électromagnétique : Figure 4.3.2

j ηoβ Ia e-jβ r sin θ


Eθ [V/m]
4π r
(βr >> 1 ; λ >> a) (4.3.14)

jβIa e-jβ r sin θ


Hφ [A/m]
4π r
(βr >> 1 ; λ >> a) (4.3.15)

Remarquons les particularités du champ en zone éloignée :


– Le champ électrique et le champ magnétique sont à angle droit.
– Ces deux composantes du champ électromagnétique sont en phase.

– Le rapport H φ /Eθ ηo, l’impédance d’onde du vide, comme pour une


onde plane. C’est normal, car à grande distance du dipôle, l’onde est
quasiplane.
– Le champ électromagnétique varie en 1/r, alors que le champ
électrostatique d’un dipôle varie en 1/r 3..
On obtient une expression utile de Eθ en observant que
ηo ≈ 376,7 ≈ 120π ohms , avec β = 2π /λ :

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110 Électromagnétisme : Propagation - Lignes électriques

Eθ ≈
j60πIa e-jβ r sin θ [V/m] (4.3.16)
r
λ
Le champ électromagnétique à grande distance forme une onde sphérique.
On peut aussi exprimer le champ en fonction du moment dipolaire électrique
d’amplitude pm : Ia = jωQa = jωpm. Alors :

ηoωβpm e-jβ r
Eθ – sin θ [V/m] (4.3.17)
4π r
ωβpm e-jβ r
Hφ –
r sin
θ [A/m] (4.3.18)

La figure 4.3.3 représente une
N2
une surface d’onde sphérique E4 P3 E2 E2
dans le plan du dipôle p à P4 P2
deux instants successifs. À
l’instant t, elle est en Ω ; une E5 θ E1
demi-période plus tard, elle
s’est propagée jusqu’en Ω’ sur N5 P5 p P1 N1
une distance égale à une demi- E5
longueur d’onde. Sur cette E1
dernière surface d’onde, la
Ω
direction du champ E est donc
opposée à celle aux points
correspondants sur Ω. Ω'

Figure 4.3.3 Onde sphérique .

4.4 Vecteur de Poynting, intensité, puissance


En zone éloignée, le vecteur de Poynting moyen a la forme suivante :
2
1 Ré E θ ∧ φH * ηoβ I2a 2 2
S θ φ sin θ r [W/m 2] (4.4.1)
2 2
2 4πr

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4 Rayonnement électromagnétique 111
Son module est montré dans le diagramme polaire de la figure 4.4.1 : c’est le
diagramme de rayonnement. On trouve la puissance totale rayonnée en
intégrant le vecteur de Poynting moyen sur une sphère de rayon r (Figure
4.4.2) :
π 2π
P S ⋅ dΣ S dΣ S r 2 sin θ dθ dφ (4.4.2)
Σ Σ 0 0

où dΣ est le vecteur élément de surface qui est parallèle à <S>. Après


substitution :
2 π 2π 2 π
ηoβ I 2a 2 ηoβ I 2a 2
P sin 3 θ dθ dφ sin 3 θ dθ
32π 2 0 0 16π 0

Finalement :
2
ηoβ I 2a 2
P [W] (4.4.3)
12π

ηoπf 2 I 2a 2
Vu que β = ω/c, = 2πf/c : P [W] (4.4.4)
3c 2
Rappelons que I 2 Ieff

<S>
0

Figure 4.4.1 Diagramme de rayonnement d’un dipôle oscillant

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z
dΣ <S>
dr
r sinθ dθ
θ r

Figure 4.4.2 Calcul de la puissance rayonnée

Résistance de rayonnement
Vu qu’il n’y a aucune perte dans le milieu par hypothèse (le vide), la
puissance fournie au dipôle (doublet) est égale à la puissance P qu’on vient
de calculer, la puissance traversant une grande sphère concentrique. On
peut supposer que cette puissance est celle fournie par la source de la figure
4.4.1 à une résistance R, soit P = (1/2)RI2. On obtient ainsi :

2π ηo a
R 2
≈ 80π 2 a 2
[Ω]
3 λ λ
(4.4.5)
Cette expression est valide seulement si a << λ. Dans le cas où a = 0,01λ ,
cette résistance n’est que de 0,08 Ω, ce qui indique le très faible rendement
d’une telle antenne.

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Deuxième partie
Propagation guidée

INTRODUCTION
Une onde véritablement plane ne peut exister que dans un milieu homogène
infini. En pratique, la propagation se fait dans des milieux inhomogènes et
finis. D’autre part, les ondes électromagnétiques émises à proximité de
milieux conducteurs ou diélectriques étendus ont tendance à se propager
parallèlement aux surfaces de ces milieux. Ceux-ci agissent comme des
guides servant à transporter l’énergie électromagnétique d’un point à un
autre. Cette propriété est appliquée dans une foule de dispositifs de grande
importance :
• lignes téléphoniques,
• lignes de transport d’énergie électrique,
• câbles coaxiaux et guides d’onde pour signaux à haute fréquence,
• fibres optiques, etc.
Les cordons d’alimentation des appareils électriques sont des guides ou
lignes électriques, de même que les interconnexions de circuits électriques
en général. C’est pourquoi leur étude est de première importance, afin de les
utiliser correctement, particulièrement aux fréquences élevées où les temps
de propagation deviennent relativement appréciables comparés à la période.
La figure suivante illustre quelques-uns de ces dispositifs. On peut les
classer de diverses façons. On distingue :
• les guides ou lignes comportant des conducteurs et des diélectriques
(a - d),

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• les guides purement diélectriques tels que les fibres optiques (e).
Ces dispositifs trouvent maintenant des applications très importantes dans
le domaine des communications. On peut aussi distinguer entre :
• les guides pouvant propager des ondes électromagnétiques transversales
(mode TEM, a - c) et
• ceux qui ne le peuvent pas (d - e).
Les premiers sont caractérisés par au moins deux conducteurs isolés
généralement parallèles, les deuxièmes sont essentiellement en forme de
tube conducteur ou diélectrique selon le cas. Ceux en forme de tube
conducteur sont communément appelés guides d’onde. On réserve le nom de
lignes électriques aux dispositifs des types (a) à (c).

COUPE
Ligne bifilaire

V Z (a)

Câble coaxial

V Z (b)

Microruban

V Z (c)

Guide d'onde
(d)

Z
V
Fibre optique
(e)
Émetteur Récepteur

Quelques dispositifs de propagation guidée

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5
Guides d'onde
conducteurs

5.1 Généralités
Dans ce chapitre, nous traiterons de la propagation des ondes
électromagnétiques dans des tubes conducteurs remplis d’un diélectrique
qu’on appelle guides d’onde (Figure 5.1.1). On supposera des conducteurs
parfaits (σ = ∞). Le diélectrique est le plus souvent de l’air. Ces structures
jouent un rôle de première importance dans la transmission de l’énergie
électromagnétique à des fréquences supérieures à 1 gigahertz (GHz), le
domaine des hyperfréquences ou des micro-ondes, particulièrement pour le
radar, les télécommunications et le chauffage diélectrique (fours micro-
ondes). Dans la pratique, on utilise surtout des guides d’onde de section
rectangulaire ou circulaire. Toutefois, en guise d’introduction et pour mieux
comprendre les principes en jeu, nous commencerons par traiter de la
propagation entre deux plans conducteurs parallèles. Plusieurs des résultats
obtenus ici s’appliquent assez directement aux autres types de guides
d’ondes. Dès le départ, nous pouvons faire les quelques constatations
générales qui suivent.

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x z

0
ε μ
y

Figure 5.1.1 Guide d'onde cylindrique quelconque

Hypothèses
Nous savons déjà que :
1. Le champ électromagnétique doit satisfaire partout les équations de
Maxwell.
2. La composante tangentielle du champ E à la surface d’un conducteur
parfait est nulle, sinon la densité de courant J serait infinie. Le champ E
est partout nul dans le conducteur vu que la conductivité est supposée
infinie.
3. La composante normale du champ E à la surface est égale à la densité
surfacique de charges ρs divisée par la permittivité ε du milieu.

4. La composante normale de H à la surface est nécessairement nulle, car


ce champ, comme le champ électrique, est nul dans un conducteur
parfait.
5. Le champ magnétique H à la surface n’a qu’une composante tangentielle
d'intensité égale à celle de la densité surfacique de courant K.
Nous allons voir qu’un guide d’onde formé de conducteurs parallèles où les
pertes sont négligeables a diverses propriétés aux conséquences pratiques
importantes :
- Dans un guide en forme de cylindre (Figure 5.1.1), le champ E et le
champ H ne peuvent être simultanément perpendiculaires à la direction
de propagation z en tous points : une onde électromagnétique purement
transversale ne peut s’y propager. Par contre, c’est possible entre des
conducteurs isolés l’un de l’autre.

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5 Guides d'onde conducteurs 117
- Il existe différentes modes de propagation où le champ E ou le champ H
peuvent avoir une composante dans la direction de propagation.
- Dans tous les modes, il existe une fréquence minimale fc sous laquelle la
propagation est impossible : c’est la fréquence de coupure.
- L’amplitude réelle du champ électromagnétique ne dépend pas de z, mais
seulement de x et y dans le cas où les pertes sont négligeables.

Équations de base
Supposons qu’il existe une distribution de courant variant sinusoïdalement
dans une certaine région du cylindre conducteur de la figure 5.1.1. Ce
courant produit nécessairement un champ électromagnétique oscillant dans
l’espace adjacent. Il est alors raisonnable d’admettre que ce champ se
propagera dans le cylindre et que, loin de la source, sa structure ne devrait
pratiquement pas dépendre de la distance : l’expérience le vérifie bien.
D’après ce que nous avons vu précédemment, dans le cas où on néglige les
pertes diélectriques dans l’espace et les pertes Joule dans les parois, le
champ électrique devrait avoir une amplitude indépendante de z, et son
expression complexe dans le guide devrait être de la forme :

E ( x , y , z , t ) = E 0 ( x , y ) exp j ( ω t − β z )
(5.1.1)

où β est la constante de phase : β = ω/vp1, vp étant la vitesse de phase. La


direction du vecteur amplitude complexe E (phaseur) est quelconque à priori.
Son amplitude complexe en fonction de z est ainsi :
E ( x , y , z ) = E 0 ( x , y ) exp( − jβ z ) (5.1.2)

où le champ complexe Eo(x,y) en z = 0 ne dépend que de x et y. Le champ


doit satisfaire l’équation d’onde dite équation de Helmholtz que nous avons
vue dès le début :
∇ 2 E(x,y,z) + k 2 E(x,y,z) = 0 (5.1.3)

1 Si on veut tenir compte des pertes, jβ sera remplacé par la fonction de propagation γ = α + jβ.

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118 Électromagnétisme : Propagation - Lignes électriques
où k ω εμo sera appelé le nombre d’onde avec ε et μο qui sont
respectivement la permittivité électrique et la perméabilité magnétique du
diélectrique. Or, on sait que la vitesse de propagation en champ libre est
donnée par v o 1/ εμo , Alors k = ω /vo.

On a des expressions de forme identique pour le champ magnétique H. La


dernière équation peut se développer ainsi :

∂2 ∂2 E(x,y,z) + ∂ 2 E(x,y,z) + k 2 E(x,y,z) 0


+
∂x 2 ∂y 2 ∂ z2
D’après (5.1.2), le deuxième terme de cette dernière est :

∂2
E(x,y,z) β 2E(x,y,z)
∂z 2
2 ∂2 ∂2
Posant ∇ xy = 2
+ 2
,2
∂x ∂y
2 2
on obtient : ∇ xy E + –β + k 2 E 0 (5.1.4)

Pour simplifier encore, posons


2
h2 β +k2 (5.1.5)

h est le nombre d'onde transverse.


Alors,
2
∇xy E + h 2 E 0 (5.1.6a)

De même :
2
∇ xy H + h 2 H 0 (5.1.6b)

Chacune de ces équations vectorielles est en fait la condensation de trois


équations avec les composantes sur x y et z des champs E(x,y,z) et H(x,y,z).

2 Cet opérateur est aussi désigné par ∇ . C'est le laplacien transverse.


t

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5 Guides d'onde conducteurs 119
De plus, les composantes de ces champs ne sont pas indépendantes. Elles
sont reliées par les équations déjà vues :

∇ × H = j ωε E et ∇ × E = –j ωμ H (5.1.7)

Ces dernières constituent un système de six équations entre les


composantes des champs E et H dont la manipulation permet d’obtenir
l’expression des composantes du champ suivant x et y en fonction des seules
composantes E z(x,y, z ) et H z(x,y,z). Ces dernières sont des amplitudes
complexes de la forme :

Ez(x,y,z) Ezo(x,y) e j βz H z(x,y,z) H zo(x,y) e j βz

Admettons le résultat sans démonstration :


j ∂H z ∂E
H x (x,y,z) β – ωε z (5.1.8a)
h 2 ∂x ∂y
j ∂H z ∂E
H y(x,y,z) β + ωε z (5.1.8b)
h 2 ∂y ∂x
j ∂Ez ∂H z
Ex(x,y,z) β + ωμ (5.1.8c)
h 2 ∂x ∂y
j ∂Ez ∂H z
Ey(x,y,z) β – ωμ (5.1.8d)
h 2 ∂y ∂x
On obtient le champ dans le guide d’onde en résolvant l'équation 5.1.6, en
imposant les conditions aux interfaces, ce qui donne E z(x,y,z) et H z(x,y,z).
Les autres composantes sont tirées des relations (5.1.8).

5.2 Types d'ondes et modes de propagation


Il est pratique de classifier comme suit les types d’ondes qui peuvent se
propager dans un guide d’onde en général :
1. Ondes transversales électromagnétiques ou mode TEM : ondes qui n’ont
pas de composantes Ez et Hz (dans la direction de propagation).

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120 Électromagnétisme : Propagation - Lignes électriques
2. Ondes transversales magnétiques ou modes TM : ondes dont la
composante H z est nulle, mais qui ont une composante E z ; la
composante magnétique est transversale, c’est-à-dire perpendiculaire à
la direction de propagation.
3. Ondes transversales électriques ou modes TE : ondes dont la composante
électrique est transversale, avec une composante Hz non nulle.

5.3 Plans conducteurs parallèles - Mode TEM


Le traitement de la propagation des ondes électromagnétiques entre des
plans conducteurs parallèles est relativement facile et permet de faire
ressortir les principes qui s’appliquent dans les guides d’onde rectangulaires
et autres. En particulier, les propriétés du mode TM de propagation que
nous allons établir ici sont les mêmes dans les guides d’onde rectangulaires
utilisés couramment. Nous allons premièrement étudier le mode de
transmissions TEM qui est possible entre plans conducteurs parallèles, et
entre toute paire de conducteurs isolés parallèles en général.

Type de polarisation permis


Considérons deux plans conducteurs parallèles de grandes dimensions
espacés d’une distance b (Figure 5.3.1). On néglige les effets de bord.
Supposons des conducteurs parfaits. Une onde transversale
électromagnétique (TEM) polarisée selon Oy (onde plane) peut se propager
entre les plans dans la direction de z : E z et Hz sont alors nuls. En effet, les
deux conditions suivantes sont alors satisfaites : (a) le champ électrique est
perpendiculaire aux conducteurs et (b) le champ magnétique est parallèle
aux conducteurs. D’après les équations 5.1.8, les composantes Ex, H x, E y et
Hy seront nulles à moins que h soit nul :

h2 β2 + k 2 0 (5.3.1)
d’où : β k ω ε μo (5.3.2)

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b y

z
x

Figure 5.3.1 Guide d'onde en forme de plans conducteurs parallèles

La fonction d’onde du champ E est alors la même qu’en champ libre :


E(z) Eo e jkz y (5.3.3)

Le champ magnétique suivant l’axe Ox est donné par :

H(z) Eo e jkz x (5.3.4)


η

où η = μo/ε est l’impédance d’onde (caractéristique) du diélectrique entre


les plans conducteurs. Le signe (-) découle du fait que l’onde se propage ici
dans le sens positif de z. Selon le théorème de Poynting : S E ∧ H, où le
vecteur de Poynting S indique la direction de propagation. Cela est
représenté dans la figure 5.3.2 où l’axe 0-z et S pointent hors de la figure : le
champ E est perpendiculaire aux faces conductrices où se trouvent des
charges superficielles de densité ρs ; le champ H est parallèle aux faces et
correspond à une densité surfacique de courant K. On sait que :

E ρ s/ε et H K (5.3.5)

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y
K
σs E E
b H
+
σs +
K
+ + + S
0 x
a

Figure 5.3.2 Onde TEM entre deux plans conducteurs parallèles

Par contre, une onde TEM polarisée suivant l’axe 0x ne peut exister. En effet,
le champ d’une onde plane doit être le même en tous points d’une surface
d’onde dans le plan x0y. Or, le champ électrique suivant 0x doit être nul à la
surface des conducteurs. Par conséquent, il ne peut qu’être nul partout et
une telle onde est impossible.
En pratique, les plans conducteurs ont des dimensions finies, de sorte qu’il y
a des effets de bord. La figure 5.3.3 montre l’allure du champ
électromagnétique qui se propage alors dans le mode TEM.

y
H
– – –
E
E
+ + + +
0 x

Figure 5.3.3 Champ TEM entre des plans parallèles de dimensions finies. Effets de bord

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5 Guides d'onde conducteurs 123

Propagation avec atténuation


En pratique, la propagation est accompagnée de deux types de pertes :
pertes dans le diélectrique entre les plans et, pertes Joule causées par le
courant électrique à la surface des plans. Le champ électromagnétique subit
une diminution d’amplitude qui varie exponentiellement avec la distance
dans le cas d’une onde plane. De plus, le champ électrique a alors une
composante dans la direction de propagation à cause de la conductivité finie
des parois. Dans ce cas, un coefficient d’atténuation α intervient qui dépend
du diélectrique et du conducteur, puis jβ = jk doit être remplacé par la
fonction de propagation γ = α + jβ. La solution théorique exacte de ce
problème est assez compliquée, mais si les pertes sont relativement faibles
comme c’est le cas dans les guides d’onde pratiques, la composante axiale Ez
du champ est très inférieure à la composante transversale Ey. On peut donc
considérer le champ électromagnétique comme essentiellement transversal,
ce qui simplifie la solution du problème. L’expression du champ électrique
sous forme complexe est alors, par exemple :

E(z) ≈ Eo e γz y ≈ Eo e αz e j βz y (5.3.6)
la puissance transportée par unité de surface ou intensité est donnée par le
module du vecteur de Poynting moyen :
2 Eo2 e
S P1 I = 1 E = 1 ηH 2 1 2αz Io e 2αz (5.3.7)
2 η 2 2 η
où η est l’impédance d’onde du diélectrique, qui est pratiquement réelle si les
pertes sont faibles 3. Notons que dans le cas présent l’intensité est constante
sur la section. La variation d’intensité ΔIu par unité de distance parcourue
par l’onde est donnée par la dérivée :
dI = αΔIu 2α Io e 2 αz 2α I (5.3.8)
dz
On en tire l’expression du coefficient d’atténuation:

ΔIu ΔIum ΔIud ΔPum ΔPud


α + + αm + α d (5.3.9)
2I 2I 2I 2P 2P

3 D’une façon rigoureuse, la valeur de η introduite ici dépend faiblement de la conductivité des parois. Mais, à toutes fins
pratiques, sa valeur est celle du diélectrique.

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124 Électromagnétisme : Propagation - Lignes électriques
où αm est le coefficient relié aux pertes dans les conducteurs et α d est celui
relié aux pertes dans le diélectrique. Or, on connaît déjà l’expression de ce
dernier4 :

σ' η ωε' η
αd ≈ ≈ tg δp (5.3.10)
2 2

où σ’, η , ε’ et δp sont respectivement la conductivité effective, l’impédance


d’onde, la permittivité électrique (partie réelle) et l’angle de pertes du
diélectrique.
Pour trouver la diminution de puissance par unité de distance parcourue
ΔPuc causée par les conducteurs considérons, dans la figure 5.3.4, une
surface mesurant a par b traversée par l’onde avec une puissance P = Iab.
Au cours d’un court intervalle Δt, cette onde parcourt la distance voΔt. Les
pertes se produisent sur les deux surfaces de dimension avoΔt avec une
densité de puissance donnée par l'équation 1.9.32 :

R sEy2
Ps = 1 R sH x2 = 1 R sK 2 = 1 (5.3.11)
2 2 2 η2

où R s est la résistance de surface, la résistance entre les bords d’une lame


carrée de surface unité et d’épaisseur δm, δm étant la pénétration du champ
électromagnétique dans le métal de conductivité σm et perméabilité
magnétique μm :

δm 2 (5.3.12)
ωσmμm

1 1 1 ω μm
Rs (5.3.13)
σm δm × 1 σm δm 2σm

4 Section 1.7.

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b vo Δt

P y
a x z

Figure 5.3.4 Calcul des pertes de propagation

Sur la distance voΔt, l’onde de section ab subit une diminution d’énergie


ΔU m 2Psav oΔt qui est égale aux pertes sur les deux surfaces avoΔt. La
puissance perdue par unité de distance parcourue est donc :
2Psav oΔt
ΔPum 2Psa aR sH x2 (5.3.14)
v oΔt
La puissance de l’onde sur la section ab est donnée par :
P abI 1 ab ηH 2 (5.3.15)
x
2
Finalement, d’après (5.3.9), le coefficient relié aux pertes dans le conducteur
s’exprime comme suit :
ΔPum Rs
αm (5.3.16a)
2P bη
ou encore :

1 ω μm 1 πf μm
αm Np/m (5.3.16b)
ηb 2σm ηb σm

Exemple 5.3.1 Coefficients d’atténuation


Supposons un guide d’ondes formé de deux plaques de cuivre parallèles
espacées de 5 cm entre lesquelles se propage une onde électromagnétique
plane en mode TEM de fréquence égale à 500 MHz. Le milieu intermédiaire est
du polyéthylène de permittivité relative 2,2, avec un facteur de pertes de 0,001
à cette fréquence. On connaît la conductivité du cuivre : σ = 5,75 · 107 S m 1.

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126 Électromagnétisme : Propagation - Lignes électriques
On peut alors calculer la pénétration :
2 2 1/2
δm = = = 2,97 μm
ωσμo 2π × 5·10 × 5,75·107 × 4π × 10-7
8

On en tire la résistance de surface : R s = 1 = 5,86· 10 3 ohm


σδ
L’impédance d’onde :
1/2
μo 4π × 10 7 ηo
η = = 254 ohms
ε 2,2 × 8,854· 10 12 εr
Le coefficient d’atténuation associé au conducteur est alors :

αm R s = 5,86· 10 3 = 4,61· 10 4 Np/m


bη 0,05 × 254
Le coefficient d’atténuation associé au diélectrique est :

ωε' η 2π × 500·106 × 2,2 × 8,854· 10 12 × 254 × 0,001


αd ≈ tg δ = = 7,77· 10 3 Np/m
2 2
On observe que les pertes dans le diélectriques sont dominantes dans le cas
présent. Si le diélectrique est simplement de l’air sec6, c’est l’inverse qui se
produit.

5.4 Mode TM

Expression du champ
Dans le mode TM la composante Hz est nulle : le champ magnétique est
purement transversal, d’où le nom du mode. On peut obtenir Ez en résolvant
l’équation d’onde (5.1.6a) qui devient pour cette composante :

∇ 2xy Ez + h 2 Ez 0
∂2 ∂2
+ Ez + h 2 Ez 0 (5.4.1)
∂x 2 ∂y 2

6 Les pertes diélectriques augmentent avec le taux d’humidité de l’air.

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5 Guides d'onde conducteurs 127
Mais, vu que les plans sont très grands E z ne doit pas dépendre de x
(figure 5.3.1) :

Ez(y,z) Ezo(y) e j βz
(5.4.2)
L’équation d’onde se simplifie alors :

d 2E z
+ h 2 Ez 0 (5.4.3)
dy 2

La fonction Ez(y,z) qui est solution de cette équation doit satisfaire la


condition :
Ez 0 en y 0 et y b (5.4.4)

On vérifie facilement par substitution que la fonction qui satisfait ces


conditions est de la forme suivante :

jβ z
Ez(y,z) Eon sin hy e (5.4.5)

avec :


h n 1, 2, 3, ... (5.4.6)
b

où n est le numéro du mode. À l’origine (z = 0), on a alors :

Ez(y,0) Ezo y Eon sin hy (5.4.7)

et E on est une constante, l’amplitude réelle du champ dans le mode n. On


tire les expressions des autres composantes non nulles du champ des
équations 5.1.8 :


Eyo(y) Eon cos hy (5.4.8)
h

j ωε
H xo(y) Eon cos hy (5.4.9)
h

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128 Électromagnétisme : Propagation - Lignes électriques
On observe que les composantes transversales Ey et Hx du champ sont
maximales sur les plans conducteurs en y = 0 et y = b. L’expression
complète de la composante du champ en fonction de z et de t est obtenue en
multipliant les termes précédents par exp j(ωt - βz). Par exemple :

j ωε ωε
H x (y,z,t) Eon cos hy ej(ωt βz)
Eon cos hy ej(ωt βz + π/2)
(5.4.10)
h h
De (5.1.5) on tire l’expression de la constante de phase β :

β k2 h2 ω 2 εμ nπ 2
(5.4.11)
b
La figure 5.4.1 montre la distribution du champ électromagnétique entre les
plans conducteurs dans le mode n = 1 à un instant donné c’est le mode TM1.
On peut voir la distribution du champ dans le mode TM2 à la figure 5.4.2.
C’est l’aspect que présente le champ électromagnétique à un instant donné
entre les plans conducteur. Le champ se déplace vers la droite à une vitesse
qui est la vitesse de phase vp (voir plus loin).

Fréquence de coupure
On définit la fréquence de coupure fc = ω c /2π dans le mode n comme la
fréquence où β = 0. D’après (5.4.11), k = h et :
ωc h n nv o
fc (5.4.12)
2π 2π εμo 2b εμo 2b
Aux fréquences inférieures, la constante de phase β devient imaginaire et la
propagation est impossible. Il faut remarquer qu’à la fréquence de coupure
dans le mode numéro n, la longueur d’onde en champ libre est :

λc 2b (5.4.13)
n
Cette importante relation prendra une signification particulière quand nous
constaterons, un peu plus loin, que le champ entre les plans peut être
considéré comme la superposition d’ondes planes qui font des réflexions
multiples sur ces plans. Notons aussi que b = n(λc/2) : dans le mode numéro
n, la séparation des plans conducteurs est égale à n demi-longueurs d’ondes
de coupure.

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5 Guides d'onde conducteurs 129

Vitesse de phase
La vitesse de phase v p est toujours donnée par ω/β, de sorte qu’à partir de
l’expression (5.4.11) on obtient :

vp 1 pour f > f c (5.4.14)


εμ nπ 2
ωb
Cette vitesse est toujours supérieure à celle d’une onde plane en
propagation libre vo dans un même milieu . Vu que ω = 2πf et v o 1/ εμ , on
démontre facilement que :

vp vo vo
1 n vo 2
1 f c/f 2
2bf pour f > fc (5.4.15)

Figure 5.4.1 Champ électromagnétique entre deux plans conducteurs dans le mode TM1

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y

−π 0 π βz
Lignes de champ électrique E
Lignes de champ magnétique H
Figure 5.4.2 Mode TM2 entre deux plans conducteurs

La figure 5.4.3 montre comment varie la vitesse de phase avec la fréquence


au-delà de la fréquence de coupure fc . On observe que cette vitesse vp est
toujours supérieure à la vitesse vo en champ libre. Cela signifie que si le
diélectrique entre les plans est le vide ou l’air, la vitesse de phase est
supérieure à la vitesse limite c (3 · 108 m/s). Ce résultat surprenant est
analysé dans la section suivante et ne contredit pas la théorie de la Relativité
qui fait intervenir la vitesse c. Par contre, la vitesse de propagation de
l’énergie électromagnétique qu’on appelle aussi vitesse de groupe est
toujours inférieure ou égale à c, ce qui sera aussi expliqué. La constante de
phase est alors :

β ω ω 1 f c/f 2
(5.4.16)
vp vo

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3.5
3
2.5
2
1.5
1
0.5
0
0 1 2 3 4 5 6
f / f coupure
Figure 5.4.3 Variation de la vitesse de phasevp avec la fréquence

Longueur d'onde dans le guide


La longueur d'onde λ dans le guide est la distance parcourue par l'onde au
cours d'une période T 1/f à la vitesse de phase v p :
vp
λ v pT
f
Ou encore :

λf vp (5.4.17)

Exemple 5.4.1 Fréquence de coupure - vitesse de phase

Si deux plans conducteurs parallèles sont espacés de 5 cm dans l’air, la


fréquence de coupure du mode TM1 est alors:

n 3⋅ 108
fc = = = 3⋅ 109 Hz = 3 gigahertz (GHz)
2b εoμo 2 × 5⋅ 10 2

Dans le mode TM2 elle est donc de 6 GHz. La vitesse de phase dans le mode
TM1 d’une onde de fréquence égale à 5 GHz est, par exemple, à partir de
(5.4.14) :

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132 Électromagnétisme : Propagation - Lignes électriques
1×π 2 1/2
vp = 8,854⋅ 10 12 ×4π×10 7 – = 3,746 ⋅ 108 m/s
2π × 5⋅ 109 × 0,05
On obtient le même résultat, plus simplement avec la relation (5.4.15).

Coefficient d’atténuation en mode TM


Nous avons vu plus haut l’expression du champ E z(y,z) en l’absence de
pertes :
n πy jβ z
Ez(y,z) Eon sin e (5.4.18)
b
On sait que s’il y a des pertes de propagation, jβ doit être remplacé par γ = α
+ jβ, où α est le coefficient d’atténuation. Comme dans le cas du mode TEM,
l’atténuation a généralement deux causes : les pertes dans le diélectrique et
les pertes Joule dans les conducteurs métalliques. Alors, α = α d + αm. Nous
savons que dans un diélectrique avec pertes, la permittivité est complexe :
ε = ε ‘ - jε“. Nous supposerons que les pertes sont relativement faibles
(ε“ << ε‘ ). Utilisons cette dernière expression dans celle de β
(Équation 5.4.11). Alors :

nπ 2 nπ 2 1/2
jβ j ω 2εμo j ω 2 ε' j ε" μo
b b
1/2
1/2 2 1/2 ω 2μoε"
j β = j ω 2μoε' – n π = j ω 2μoε' – n π
2
– j ω 2μoε" 1– j
b b ω 2μoε' – n π
2
b
D’après 5.3.11 et 5.4.12,
nπ ωc μoε' , de sorte que l’équation ci-dessus
b
peut s’écrire comme suit :

jβ j ω μ o ε' 1
ωc 2 1/2
1 j ε" /ε'
1/2
ω ωc 2
1
ω
Les pertes étant très faibles et ω > ωc, le terme imaginaire entre crochets est
très inférieur à 1. On peut ainsi utiliser la propriété bien connue du binôme
de Newton : 1 x 1/2 ≈ 1 1 x . Alors :
2

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j β ≈ j ω μoε' 1 ωc/ω 2 1 j ε" /ε'
2 1 ωc/ω 2
ω ε"/ε' μoε'
jβ ≈ + j ω μoε' 1 ωc/ω 2 αd + j β' (5.4.19)
2 1 ωc/ω 2

Or, on sait que le facteur de perte d’un diélectrique est tg δp ε"/ε' où δp


est l’angle de perte. On sait aussi que v o 1/ μoε' . On obtient le coefficient
d’atténuation αd dans le mode TM en fonction de la fréquence f = 2πω :

π f tg δp 2πf ε" η
αd (5.4.20)
2 2
vo 1 f c/f 2 1 f c/f
La constante de phase β’ dans le mode TM est ainsi :

β' ω 1 ωc/ω 2 ω (5.4.21)


vo vp
Le coefficient d’atténuation associé aux pertes dans les conducteurs est
défini de la même façon que pour le mode TEM vu plus haut :

αm ΔPum (5.4.22)
2P
où ΔPum est donné par la même expression que dans le mode TEM :
2
ΔPum 2Psa aR sH xo , (5.4.23)
où Hxo est la valeur du champ magnétique en surface (module). D’après
5.4.9 :

H xo H x(0) ωε' 2 Eon


h
d’où :

ΔPum aR sω2 ε' Eon


2 2
2
(5.4.24)
h

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134 Électromagnétisme : Propagation - Lignes électriques
Mais la puissance P est différente, vu que la composante E y dépend de y.
Calculons cette puissance dans le mode TM, c’est-à-dire la puissance
transmise à travers la surface ab (voir la figure 5.3.4). Il faut connaître
l’intensité I, c’est-à-dire le module S du vecteur de Poynting moyen :
S = S = 1
2
Ré E∧H * = 1
2
Ré Eyy∧xH x* = 1
2
Ré –EyH x*z = 1
2
Ré –EyH x* (5.4.25)

Après substitution des expressions de Ey et Hx en remplaçant β par β ’:

1 β'ωε' Eon
2
S cos2 hy (5.4.26)
2 h2
La puissance dP transmise à travers une bande de largeur a et hauteur dy
étant S a dy (figure 5.3.1),
b b b
1 a β'ωε' Eon
2
P S a dy a S dy cos2 hy dy
0 0
2 h2 0

1 a β 'ωε' Eon
2
1 hy + sin 2hy
b
P
2 h2 h 2 2h 0
D’où :

1 ab β'ωε' Eon
2
P
4 h2
À partir de la définition du coefficient d’atténuation lié au conducteur (5.4.22
et 5.4.23), de l’expression de la résistance de surface Rs et des expressions
précédantes, on obtient :

2ε' v o πf cμm
αm (5.4.27a)
b f c/f 1 f c/f 2 σm

ou encore :

3
2 f/f c πf cμm/σm
αm (5.4.27b)
2
bη f/f c 1

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5 Guides d'onde conducteurs 135
où σ m, μm et η sont respectivement la conductivité, la perméabilité
magnétique des conducteurs et l’impédance d’onde du diélectrique.

5.5 MODE TE

Expression du champ
Dans le mode TE la composante Ez est nulle. Dans ce cas, la dérivation des
composantes du champ se fait de façon semblable à celle du mode TM, mais
en résolvant l’équation 5.1.6 b pour Hz. La composante tangentielle Ex doit
s’annuler sur les plans conducteurs. On déduit les expressions suivantes
des composantes du champ électromagnétique :
n πy -jβz
H z(y,z) H on cos e
b (5.5.1)
En z = 0, d’après (5.1.8) :

jβ n πy
H y(y) H on sin
h b (5.5.2)
j ωμo n πy
Ex(y) H on sin
h b (5.5.3)
La constante de propagation β est la même que dans le mode TM et
h n π . La vitesse de phase a donc la même expression. Comme
b
précédemment, la fréquence de coupure est celle où β = 0. On pourrait
démontrer que cette fréquence a la même expression dans les modes TM et
TE (Équation 5.4.12). La figure 5.5.1 montre le champ électromagnétique à
un instant donné entre les plans dans le mode TE1 (n = 1).

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y

vp
b

−π 0 π βz
Lignes de champ magnétique H
Lignes de champ électrique E

Figure 5.5.1 Champ électromagnétique entre deux plans conducteurs dans le mode TE1

Coefficient d’atténuation en mode TE


Nous avons signalé plus haut que la constante de phase en mode TE est la
même qu’en mode TM. Cela entraîne que le coefficient d’atténuation lié au
diélectrique αd est aussi le même (Équation 5.4.20).

On trouve le coefficient αm de la même façon qu’en mode TM en utilisant les


expressions appropriées des composantes du champ électromagnétique. On
démontre ainsi que :

ωβ'μo H on
2
S 1 sin 2 n πy/b
2 2
h
On en tire la puissance sur la section ab :

1 ab ωβ'μo H on
2
P
4 h2
La perte dans les deux plans conducteurs par unité de longueur a la même
2
expression que plus haut : ΔPcu 2Ps a a R sH on
Alors :

αcTE ΔPcu 2R sh 2
2P b ωβ'μo
Finalement, dans le mode TE1 (n = 1), en introduisant l’impédance d’onde
η μo/ ε' , puis h = π/b, avec β' (ω/v o) 1 f c/f 2
, on obtient :

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πf cμm
2 f/f c
σm
αm (5.5.4)
2
bη f/f c 1

Exemple 5.5.1 Coefficients d’atténuation

Considérons deux plans conducteurs en cuivre (σm = 5,75 · 107 S m 1)


espacés de b = 5 cm qui se trouvent dans l’air sec. Alors, ε’ ≈ εο, v o ≈ c ≈
3 · 108 m/s et η ≈ 377 ohms. Les pertes diélectriques étant négligeables :
αd ≈ 0. Dans les modes TM1 et TE1, la fréquence de coupure est donnée par
8
ωc nv o 1 × 3·10 9
fc = = = = 3·10 Hz
2π 2b 2 × 0,05
En mode TM1d’après l’expression (5.4.27b) :
1/2
f/f c 3
αmTM = 1,523 ·10 3 1,523 ·10 3 g1 f Np/m
2
f/f c 1
Et, en mode TE1 :
f/f c 1/2
α mTE = 1,523 ·10 3 1,523 ·10 3 g2 f Np/m
2
f/f c 1
La figure 5.5.2 montre ces fonctions. On observe que les pertes dans le mode
TE sont toujours inférieures à celles dans le mode TM et qu'elles diminuent
avec la fréquence. Il s'ensuite qu'il est préférable d'utiliser le mode TE dans
la pratique si la distance à parcourir est importante.

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4
g(f)
3 g1(f) modeTM
2

1 g2(f) mode TE

0
0 1 2 3 4 5 6 7 8
f / fc
Figure 5.5.2 Variation de l’atténuation dans les modes TM1 et TE1

Ondes planes composantes


Le champ électromagnétique entre deux plans conducteurs parallèles en
mode TE peut être reproduit par la superposition de deux ondes planes
polarisées selon 0x qui se propagent obliquement par rapport à l’axe 0z, à la
vitesse en champ libre v o qui est égale à 1/ εμ : on les appellera ondes
composantes. La figure 5.5.3 montre deux groupes de surfaces d’onde 1 et 2
polarisées selon l’axe 0x qui se propagent dans des directions faisant un
angle Ω de part et d’autre de l’axe 0z. Les droites marquées «Max»
représentent des surfaces d’onde où le champ est maximal (sortant du plan
de la figure) ; celles marquées «Min» indiquent des surfaces d’onde où le
champ est inversé par rapport aux précédentes. On voit qu’en tout point des
plans AA’ et BB’ parallèles à l’axe 0z le champ résultant est nul. Par contre,
le champ est maximal (sortant ou entrant) le long de l’axe 0z. Donc, si on
place des plans conducteurs (supposés parfaits) en AA’ et BB’,
perpendiculairement à la figure, le champ E ne doit pas être affecté, vu que
la composante tangente aux plans est nécessairement nulle. On peut dire
que les réflexions multiples de l’onde 1 donnent l’onde 2 et vice versa.
L’interférence de ces deux ondes produit un champ électromagnétique en
mode TE. La figure 5.5.3 montre le phénomène dans le mode TE1 (un seul
maximum entre les plans). On peut faire un raisonnement semblable pour
représenter un mode TM au moyen de la superposition de deux ondes
planes.

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y 1

.
ax

.
ax
M

M
A A'
2 vo

in.

Ma
E

x.
vo
vo z

Mi

Mi
n.

n.
E 2
B B'
Ω

in.
Ma

M
1

x.
Figure 5.5.3 Interférence de deux ondes planes obliques donnant un champ nul le long des plans AA’ et
BB’ et maximal le long de l’axe z

Pour un guide d’onde donné, nous savons déjà qu’il existe une fréquence
critique fc sous laquelle la propagation est impossible. À cette fréquence
correspond une longueur d’onde maximale des ondes composantes en
champ libre qu’on appelle longueur d’onde critique λoc. Elle est reliée à la
fréquence de coupure et à la vitesse en champ libre vo par la relation :

λ oc = v o
fc
(5.5.5)
Il existe une relation simple entre la séparation b des plans conducteurs, le
numéro n du mode, l’inclinaison Ω des rayons et la longueur d’onde λo des
composantes. Considérons la figure 5.5.4 où le champ électrique résultant
est partout nul sur les surfaces conductrices, en particulier aux points 0 et
M. Un point quelconque est repéré par le vecteur r y y + z z . On voit que
les vecteurs d’onde s’expriment comme suit:
ki yk sin Ω + zk cos Ω (5.5.6a)
kr yk sin Ω + zk cos Ω (5.5.6b)

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A Conducteur G A'
vo

x.
Ma
1

n.
Mi

Ma
E 2

x.
b
vo z

x.

Mi
Ma

Mi
n.

n.
E

B B'
Ω Conducteur

Figure 5.5.4 Production du mode TE1 par réflexion d’ondes planes entre deux plans conducteurs

Vu que |k i | = |k r | = k = 2π λ/ . On a vu précédemment que les champs


incident et réfléchi par une surface conductrice parfaite sont décrits en tout
point par :
Ei x Eo exp ( j ki⋅ r) Er x Eo exp ( j kr⋅ r) (5.5.7)
Où :

ki·r ky sin Ω + kz cos Ω kr·r ky sin Ω + kz cos Ω


Le champ résultant E = Ei + Er est clairement nul pour r = 0. Son expression
dans le plan z = 0 est la suivante :

y
y= b
M
Σ Σ'
r r i
Ei
ki
θi θ =θ = θ kr
Er
Ω z
0

Figure 5.5.5

E(y) Eo exp [ j( ky sin Ω)] + Eo exp ( j ky sin Ω)

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5 Guides d'onde conducteurs 141
D’où :

E(y) 2j Eo sin ( ky sin Ω) (5.5.8)


Le champ s’annule en y = b dans le plan z = 0 quand la condition suivante
est satisfaite :
kb sin Ω nπ (n 1, 2, 3, ... ) (5.5.9)
Alors, k sin Ω = nπ/b. En portant cette dernière dans l’expression du champ
(5.5.8) :
n πy
E(y) Ex(y) 2j Eo sin (5.5.10)
b
C’est précisément la forme du champ électrique dans le mode TE que nous
avons vu plus haut (Équation 5.5.3). On prouve ainsi que le mode TE peut
être considéré comme le résultat de la superposition de deux ondes planes
dans une direction particulière Ω. Vu que k = 2π/λο et λο = vo/f, on obtient :

sin Ω n λo = n v o fc
(5.5.11)
2b 2bf f

Rappelons que λ ο est la longueur d'onde en champ libre. On voit


immédiatement que la longueur d’onde maximale possible dans le premier
mode (n = 1), la longueur d’onde de coupure, est λoc = 2b, ce qui correspond
à Ω = 90˚ : les ondes composantes se propagent alors perpendiculairement
aux plans et il n’y a pas de propagation suivant 0z. Dans le mode n = 2,
λo = λoc = 2b/2 = b, etc. pour les modes supérieurs. On peut démontrer la
même relation dans le mode TM. En général, pour les modes TE ou TM :

λ oc 2b (5.5.12)
n
La figure 5.5.6 montre comment on pourrait produire un mode TE entre
deux plans conducteurs parallèles à partir d’une onde plane : la propagation
entre les plans est possible seulement si l’angle Ω satisfait la condition
(5.5.11).

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Plans conducteurs parallèles

E Ω z

Onde plane
Σ Une façon de produire
le mode TE.

Figure 5.5.6 Production d’un des modes TE au moyen d’ondes planes

Exemple 5.5.2

Considérons les plans conducteurs de l’exemple 5.3.1 espacés de 5 cm dans


l’air. D’après l’équation précédente (5.5.12), la longueur d’onde de coupure
du premier mode transverse électrique (TE1) est :

2×5
λoc = = 10 cm
1
La fréquence de coupure est donc :
8
3⋅ 10 m/s 9
fc = = 3⋅ 10 Hz = 3 GHz
0,1 m
Cette fréquence est bien la même que celle calculée dans l’exemple 5.3.1. Si
la fréquence est de 5 GHz, l’inclinaison Ω des ondes composantes dans le
mode 1 sera alors :

1 × 3⋅ 108
Ω = arcsin n λ o = arcsin n v o = arcsin = arcsin 0,6
2b 2fb 2 × 5⋅ 109× 0,05
Ω = 36,87˚
À cette fréquence, les modes supérieurs à 1 sont interdits.

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5 Guides d'onde conducteurs 143

5.6 Types de vitesse

Relation géométrique
Nous avons vu que la vitesse de phase vp est la vitesse avec laquelle se
propage le champ électromagnétique dans le guide d’onde dans les modes TE
ou TM (Figures 5.4.1, 5.4.2, 5.4.3). Cette vitesse est toujours supérieure à la
vitesse vo des ondes planes composantes en champ libre. La figure 5.6.1
montre la relation qui existe entre ces deux vitesses. Considérons la surface
d’onde composante Σ qui se propagage à la vitesse v o dans la direction
faisant un angle Ω avec la surface conductrice AA’. Dans l’intervalle Δt, le
point F de Σ passe en G’, et le point de contact G se déplace en G’. Il existe
donc la relation suivante entre la vitesse de phase et la vitesse en champ
libre :

vo
cos Ω (5.6.1)
vp

G vp G'

A Ω A'
Σ vo
Ω

F vg z

Figure 5.6.1 Relation entre vp, vo et vg

Il est alors évident que vp tend vers l’infini quand l’angle Ω tend vers 90˚.
Cette vitesse a un sens purement géométrique. Il en est de même pour une
vague Σ qui s’abat sur un rivage AA’ : la vitesse du point de contact G
devient très grande quand l’incidence est voisine de 90˚, tandis que la vitesse
vo de la vague est relativement faible.

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144 Électromagnétisme : Propagation - Lignes électriques
D’autre part, la vitesse de propagation vg de l’énergie électromagnétique dans
le guide d’onde est inférieure ou égale à vo. C’est la vitesse de groupe égale à
la projection de vo sur la direction de propagation qui s’annule à fc :

vg v o cos Ω (5.6.2)

De ces deux dernières, on tire l’importante relation :

vp vg v o2 (5.6.3)

Vitesse de groupe : Expression générale


Nous allons démontrer que la vitesse de groupe d’une onde peut s’exprimer
d’une façon générale par la relation suivante entre la constante de phase et
la pulsation :

vg 1
(5.6.4)
dβ/dω
On peut dire que la notion de vitesse de groupe intervient dès que la vitesse
d’une onde dans un milieu dépend de sa fréquence : un milieu dispersif.
Dans ce cas, si une onde est formée de plusieurs composantes de fréquences
différentes, ces composantes se propagent à des vitesses plus ou moins
différentes, de sorte que l’onde résultante se déforme.
Considérons deux ondes de même amplitude Eo avec des pulsations ω1 = ω o
– Δω et ω2 = ωo + Δω, et des constantes de phase β1 = βo – Δβ et β2 = βo + Δβ.
Elles sont superposées et se propagent dans la même direction 0Z. Les
vitesses de phase de chacune sont vp1 = vpo – Δvp et vp2 = vpo + Δvp.

Alors les valeurs moyennes sont : ωo = (ω1 + ω2)/2 , βo = (β1 + β2)/2

vpo = (vp1 + vp2)/2 et Δω = (ω2 – ω1)/2

Le champ résultant est, sous forme complexe :

E(z,t) Eo exp j ωo – Δ ω t – βo – Δ β z + Eo exp j ωo + Δ ω t – βo + Δ β z

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5 Guides d'onde conducteurs 145
En développant et regroupant, on obtient:

exp j Δ ω t Δ β z + exp +j Δ ω t Δβ z
E(z,t) 2Eo exp ωot β oz
2
Donc : E(z,t) 2Eo cos Δ ω t Δ β z exp ωot β oz
Le champ réel est ainsi:

E(z,t) 2Eo cos Δ ω t Δ β z cos ωot β oz (5.6.5)

On voit que c’est une onde d’amplitude 2Eo cos Δ ω t Δ β z et pulsation ωo


qui se propage avec une vitesse de phase :

v po
ωo
(5.6.6)
βo
On constate que l’amplitude est aussi de la forme d’une onde, mais de
pulsation Δ ω et constante de phase Δβ. Sa vitesse de propagation est définie
vg Δω 1
(5.6.7)
comme la vitesse de groupe : Δβ Δ β /Δ ω
En faisant tendre Δω vers zéro, on a finalement :

vg 1 2π
(5.6.8)
dβ/dω dβ/df

vu que dω 2π df . Sachant que β ω/v p de façon générale, on obtient


aussi :

dβ d ω/v p 1 ω dv p
dω dω vp v p2 dω
En portant dans (5.6.7), on obtient une autre relation utile :

vp vp
vg (5.6.9)
dv p dv p
1 ω/v p 1 f/v p
dω df

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146 Électromagnétisme : Propagation - Lignes électriques
On voit ainsi que si la vitesse de phase augmente avec la fréquence (dvp/df >
0), la vitesse de groupe est alors supérieure à la vitesse de phase, et
inversement.

Exemple 5.6.1 Vitesse de phase et vitesse de groupe

Considérons le guide d'onde de l'exemple 5.5.2 où la séparation des plans


conducteurs dans l'air est de 5 cm, ce qui donne une fréquence de coupure
du premier mode de 3 GHz. Trouvons l'expression de la vitesse de groupe
dans ce guide (modes TM ou TE) au moyen de l'expression 5.6.9. On sait que
la vitesse de phase est donnée par la relation 5.4.14 :
vo
vp =
2
1 – f c/f
2 3
dv p –v o f c /f
Sa dérivée est : =
df 3/2
2
1 – f c/f
2
Puis, f dv p = – f c/f
v p df 2
1 – f c/f

2
On en tire finalement : vg = vo 1 – f c/f
8
Ainsi, à 6 GHz, la vitesse de phase est v p = 1,1547 v o ≈ 3,464 ⋅ 10 m/s. La
8
vitesse de groupe est v g = 0,8660 v o ≈ 2,498 ⋅ 10 m/s
Supposons maintenant qu'il se propage dans le guide deux ondes
d'amplitude réelle Eo dans le mode TE dont les fréquences sont de 5,9 GHz
et 6,1 GHz. Déterminons l'aspect du champ électrique résultant au centre du
guide (Figure 5.5.1) en fonction de z à deux instants consécutifs. On sait que
l'intensité du champ est maximale au centre du guide (y = b/2).
jωμoH o 1
En z = 0, d'après (5.5.3) : Ex 0 = = Eo
h
L'amplitude complexe des ondes 1 et 2 en fonction de z est donc :
jβ1z jβ2z
Ex1 0, z = Eo e et Ex2 0, z = Eo e

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5 Guides d'onde conducteurs 147
Comme on l'a vu plus haut, l'onde résultante sous forme complexe est alors :

Exr 0, z = 2Eo cos Δ ωt – Δ β z ej ωot βoz

Puis, sous forme réelle :

Exr 0, z = 2Eo cos Δ ωt – Δ β z cos ωot – βoz


La fréquence moyenne f o est donc de 6 GHz, Δf = 0,1 GHz,
8
Δω 2π Δf = 6,283· 10 rd/s, β o ωo/v po 108,8 rd/m,
Δ β ≈ Δ ω/v g ≈ 2,515 rd/m
La figure 5.6.2 montre l'intensité du champ électrique au centre du guide
(y = b/2) en fonction de z à deux instants consécutifs espacés d'une demi-
période. Le déplacement du point A et de l'enveloppe se fait à la vitesse de
groupe, tandis que celui du champ dans l'enveloppe (point B) se fait à la
vitesse de phase. On peut voir que le déplacement Δz 2 de B est supérieur à
Δz 1 , celui de A. On calcule une longueur d'onde moyenne dans le guide de
5,773 cm.
2Eo
t=0 B

A
0

2Eo
0 02 0,4 06 08 1 1,2 14
2Eo
t = 0,0833 ns Δz2 B'
Δz1

0
A'

2Eo
0 0,2 0,4 0,6 0,8 1 1,2 1,4
z [mètres]

Figure 5.6.2 Intensité du champ E au centre du guide à deux instants successifs

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148 Électromagnétisme : Propagation - Lignes électriques

EXERCICES
5.1 Propagation entre des lames parallèles
Considérez un ensemble de grandes feuilles de cuivre minces tendues
parallèlement l'une à l'autre dans le plan y-0-z, avec une séparation
a = 50 cm. Au moyen d'une antenne très éloignée sur l'axe 0z à
gauche, vous produisez dans l'air une onde électromagnétique quasi
plane à l’entrée de l’ensemble, avec la polarisation indiquée dont la
fréquence est de 100 MHz.
a) Discutez de la pénétration et de la propagation du champ
électromagnétique entre les lames dans ces conditions.
b) Que se passe-t-il si vous augmentez progressivement la fréquence
de l'onde jusqu'à quelques centaines de MHz ?
c) Que se passe-t-il si, à 100 MHz, vous changez la polarisation de 0y
en 0x ?

x
Lames conductrices

0
z
v
E
y

5.2 Communication dans un édifice

h z

La figure ci-dessus représente un grand hangar d’avions de quelques


centaines de mètres de profondeur dont le plafond et le plancher
peuvent être considérés comme d’assez bons conducteurs électriques.
La hauteur h du plafond est de 6 mètres. Vous désirez utiliser un
système de communication dans la direction z utilisant une
polarisation parallèle au plancher.

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5 Guides d'onde conducteurs 149
a) Déterminez la fréquence de transmission minimale fmin qui sera
utilisée si elle doit être le double de la fréquence de coupure.
Rép. : 25 MHz
b) Comment s’appelle alors le mode de propagation, loin de l’émetteur
dans le plan de la figure ?
c) Si vous choisissez une polarisation perpendiculaire au plancher, y
a-t-il une limite inférieure à la fréquence que vous pouvez utiliser ?

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6
Lignes électriques

6.1 Généralités
Les lignes électriques servent essentiellement à transmettre de l’énergie
électrique d’une source à un récepteur. Cette énergie peut être très faible
dans certains systèmes électroniques comme les ordinateurs, ou
extrêmement grande dans les réseaux de distribution électrique. De même,
la fréquence peut être nulle dans le cas des lignes à courant continu, ou très
élevée dans les systèmes micro-ondes ou les systèmes de télévision par
câble.
Si les fibres optiques doivent graduellement remplacer les liaisons de
télécommunication locales, interurbaines et transcontinentales par lignes
électriques, ces dernières doivent continuer de servir dans divers domaines,
particulièrement ceux des circuits électroniques, des communications
locales et de la transmission de l’énergie électrique.
Une solide connaissance de la théorie des lignes électriques est, et restera,
d’une grande importance pour l’ingénieur électricien. Le texte qui suit vise à
donner au futur ingénieur une connaissance assez complète et rigoureuse de
cette théorie qui lui permettra de résoudre la plupart des problèmes qui se
posent en pratique. Il doit permettre de répondre à de nombreuses questions
qui se posent dans le domaine. Voici quelques-unes de ces questions :
* Comment les caractéristiques d’une ligne sont-elles reliées à ses
paramètres physiques : dimensions, résistance, capacité, inductance,
etc. ?
* Comment varient la vitesse de propagation et le coefficient d’atténuation
d’un signal sur une ligne avec la fréquence ?
* Comment s’expriment la tension et le courant électriques sur une ligne et
quelle relation y a-t-il entre eux ?
* Qu’est-ce que l’impédance caractéristique d’une ligne électrique ?
* Comment varie l’impédance d’entrée d’une ligne en fonction de ses
caractéristiques et de l’impédance de la charge ?

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6 Lignes électriques sans perte 151
* Comment réaliser le transfert du maximum d’énergie d’une source à un
récepteur ?
* Quelles sont les causes de la perte d’énergie sur une ligne électrique ?
* Pourquoi l’atténuation du signal transmis par une ligne augmente-t-elle
rapidement avec la fréquence ? Comment trouver la loi de variation de
cette atténuation ?
* Quelle est la relation générale entre la tension d’entrée et la tension de
sortie d’une ligne en fonction des paramètres de la ligne, ainsi que des
impédances de source et de récepteur ?
* Comment adapter le mieux possible une source à un récepteur au moyen
d’une ligne électrique ?
* Comment choisir la ligne optimale pour un usage donné ?
* Etc.

Lignes électriques : Quelques dates…


1729 Découverte par Stephen Gray en Grande-Bretagne de la transmission
du “fluide électrique” le long d’un fil.
1730 Découverte par Charles DuFay en France de l’existence de deux
sortes d’électricité (résineuse et vitreuse) et de la distinction entre
conducteurs et isolants. Plus tard, Benjamin Franklin (États-Unis)
parlera d’électricité positive et négative.
1753 Premières propositions de systèmes de communication électriques
(France et Suisse).
1800 - 1830 Invention de la pile électrique par Volta ; travaux d’Oersted,
Ampère, Laplace, Gauss etc.
1839 Premier télégraphe électrique commercial par Wheatstone (Grande-
Bretagne) ; invention parallèle par Morse en 1844 (États-Unis).
1841 Invention de la bobine d’induction, ancêtre du transformateur, par
Bréguet et Masson (France) ; perfectionnements par Ruhmkorff
(Allemagne).

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152 Électromagnétisme : Propagation - Lignes électriques
1851 Premier câble télégraphique sous-marin entre la France et
l’Angleterre ; travaux théoriques de William Thomson (Lord Kelvin)
sur la propagation.
1857 Première tentative de pose d’un câble transatlantique : il se brisa.
1858 Premier câble transatlantique mis en fonction entre l’Irlande et Terre-
Neuve (3 700 km); fonctionna pendant quatre semaines; quatre cents
messages envoyés avant la panne.
1865 Nouvelle tentative infructueuse de dérouler un câble entre l’Irlande et
Terre-Neuve; il était enroulé dans les cales d’un seul navire, le Great
Eastern. La masse du câble était de 5 000 tonnes.
Publication de la théorie électromagnétique de J.C. Maxwell (Écosse).
1866 Réussite de la pose d’un nouveau câble transatlantique qui
fonctionna pendant plusieurs années entre l’Europe et l’Amérique du
Nord.
1870 Invention de la dynamo, la première génératrice de courant, par
Zénobe Gramme (Belgique).
1876 Invention du téléphone par Alexander Graham Bell (États-Unis),
précédée des travaux du Français Bourseul.
1877 Premiers tramways électriques mis en fonction.
1880 Publication d’une théorie des lignes électriques par Oliver Heaviside
(Grande-Bretagne).
1882 Premiers brevets de transformateurs appliqués à l’éclairage par
Gaulard, Zipernowsky, Dhéry et Blathy (France).
1882 Réalisations de Marcel Deprez en transmission du courant continu à
distance sous haute tension, 6 000 volts (France).
1888 Découverte des ondes électromagnétiques par Heinrich Hertz
(Allemagne).
1890 Première communication par ondes hertziennes par Édouard Branly
après son invention du cohéreur (France).
1891 Premier transport d’énergie électrique en courant triphasé sur une
distance de 175 km, réalisé par Nicolas Tesla, ingénieur d’origine
croate (États-Unis). Travaux de Steinmetz sur le même sujet.

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6 Lignes électriques sans perte 153
1895 Première transmission d’un message en code morse au moyen
d’ondes électromagnétiques par Aleksander Popov (Russie) : la
télégraphie sans fil (TSF).
1899 Première communication par ondes électromagnétiques entre la
France et l’Angleterre par Guglielmo Marconi (Italie).
1907 Invention de la triode à vide par Lee DeForest (États-Unis).
1911 Brève liaison téléphonique à grande distance entre New-York et
Denver (3200 km) sans amplificateur : conclusions pessimistes.
1912 Réalisation du premier amplificateur par DeForest.
1915 Première liaison téléphonique intercontinentale entre l’Amérique et
l’Europe.
1919 Première transmission de conversations simultanées sur une seule
paire de fils par translation de fréquence (multiplexage).
1920 Débuts de la radiodiffusion ; fréquences d’environ 1 MHz.
1925 Premiers systèmes de télévision imaginés ; radiodiffusion
transcontinentale et intercontinentale sur ondes courtes.
1940 Premières utilisations des micro-ondes ou hyperfréquences : radar,
communication.
1948 Invention du transistor par Bardeen, Shockley et Brattain (É.U.A.).
1950 Premiers réseaux de télévision et de télécommunications utilisant les
hyperfréquences.
1960 Communications par satellites et faisceaux laser ; développement des
circuits intégrés et des micro-ordinateurs, etc.
1980 Essor des communications par fibre optique et de l’optique intégrée.
1988 décembre : Mise en service du nouveau câble optique transatlantique
TAT-8, une coopération de AT & T, British Telecom et France Télécom.
Longueur : 6 750 km ; 4 fibres actives, 2 de réserve ; 109 répétitrices
espacées de 70 km ; téléphonie (40 000 conversation simultanées),
données, vidéo.
1991 octobre : Mise en service d’un câble optique de 175 km sans
répétitrice dans le détroit de Cabot; le plus long de ce type au monde.
1999 L’utilisation des câbles optiques est en progression fulgurante.

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154 Électromagnétisme : Propagation - Lignes électriques

Dans ce chapitre, nous ferons l’étude des lignes électriques à partir du


concept de paramètres répartis et des méthodes des circuits électriques.
Cette étude sera relativement approfondie ce qui permettra de considérer des
applications variées dans divers domaines. Nous aurons l'occasion de mettre
en évidence certains phénomènes inattendus propres à la propagation des
ondes sur une ligne.

Définitions
Une ligne électrique est un dispositif généralement formé d'au moins deux
conducteurs parallèles destiné à transmettre ou à guider l'énergie
électromagnétique d'un point à un autre. Les lignes électriques servent dans
deux domaines essentiellement, couvrant des gammes de fréquences et de
puissances très étendues (voir le tableau 6.1.1) :

• La transmission d'énergie électrique pour l’éclairage et l’alimentation des


machines et autres dispositifs en général.

• La transmission d'information sous forme de signaux électriques de


faible puissance, basse tension à des fréquences couvrant un large
spectre, dans le domaine des communicationsde l’électronique, etc.

Comme les lignes électriques continuent de jouer un rôle capital dans


l’électrotechnique et l’électronique modernes, il importe d’en développer une
théorie rigoureuse et pratique. La figure 6.1.0 est la représentation générale
d'une ligne et de sa fonction, qui est de relier une source d'énergie électrique
à un récepteur. Or, la forme du signal transmis au récepteur et sa puissance
dépendent de plusieurs facteurs dont la fréquence, les paramètres physiques
de la ligne et l’impédance du récepteur. Dans ce qui suit, nous verrons

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6 Lignes électriques sans perte 155
comment interviennent ces facteurs et nous développerons un ensemble de
relations permettant de résoudre divers problèmes pratiques d’une façon
exacte. On comprendra finalement pourquoi les fibres optiques sont appelées
à remplacer les lignes électriques dans plusieurs applications en démontrant
la cause de l’atténuation relativement élevée de la puissance transportée par
les lignes.

LIGNE

Source Énergie Récepteur

Figure 6.1.1
Représentation d'une ligne électrique transportant de l'énergie d'une source à un récepteur

Tableau 6.1.1 Domaines d’utilisation des lignes électriques

Puissance : du kilowatt au gigawatt


Transmission et distribution Tension : du volt au mégavolt
d'énergie
Fréquence : 50 ou 60 Hz généralement

Transmission d'information Puissance : du microwatt au watt


Téléphonie
Tension : quelques volts
Distribution vidéo, etc.
Fréquence : du hertz au gigahertz

Types de lignes
Les lignes sont le plus souvent formées de conducteurs parallèles ayant
diverses formes. La figure 6.1.1 en montre quatre formes courantes :

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156 Électromagnétisme : Propagation - Lignes électriques
a) La ligne bifilaire formée de deux fils parallèles, avec ou sans
diélectrique solide autour. Une variante est la ligne bifilaire tortillée, très
utilisée comme ligne téléphonique.
b) La ligne coaxial formée d'un conducteur central concentrique à un
deuxième, l'espace intermédiaire étant généralement rempli d'un
diélectrique solide. Le conducteur extérieur souvent appelé blindage
constitue un écran pour le conducteur intérieur: les signaux transmis
sont relativement à l’abri des champs électromagnétiques extérieurs
(voir aussi la figure 6.1.2).
c) La microruban constituée de deux bandes conductrices appliquées sur
une plaquette isolante. Elle sert dans les circuits à très haute fréquence.
d) La ligne triphasée à trois conducteurs pour la transmission à haute
tension.

I
I I
I
1 2 1
2
(a) (b)

I I

1 I
P
1 2
2 3 I (d)
I (c)

Figure 6.1.2 a) Ligne bifilaire b) Ligne coaxiale


c) Microruban d) Ligne triphasée

a) b) c)
Figure 6.1.3 Câbles divers

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6 Lignes électriques sans perte 157
a) Coaxial pour la transmission de grande puissance sous terre à 50 ou
60 Hz (document Alcatel).
b) Coaxiaux pour les signaux de haute fréquence et puissances modérées
(document Alpha).
c) Paire de fils avec écran (paire de fils blindée) (document Belden).

La propagation guidée
Les lignes électriques servent essentiellement de support ou de guide pour
l’énergie électromagnétique qui se propage sous forme d’ondes.
Par exemple, deux plans conducteurs parallèles espacés de d constituent
une ligne électrique. La figure 6.1.4(a) représente une portion de tels plans
dont les bords MM' et NN' sont reliés à des sources de même tension variable
V en parallèle, dont une seule est montrée : les lignes MM' et NN' sont ainsi
des équipotentielles. Des courants de densité surfaciques K vont circuler sur
la surface interne des plans, tel qu'indiqué. Or, comme les perturbations
électriques se propagent à vitesse finie, une onde de courant doit donc se
propager dans le sens positif de z, accompagnée d'une onde de tension
électrique entre les plans. Une onde électromagnétique se propage dans
l'espace entre les plans, comme le montre la figure 6.1.4(b). Loin des bords,
cette onde doit être une onde électromagnétique plane transversale telle que
H = K, et E = V/d = σ/ε, où σ est la densité surfacique de charges
électriques, avec ε la permittivité du milieu.

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z K
1
1 E
M K
V H
2 V M'
N
K 2
N' K
(a) (b)

Figure 6.1.4
a) Ligne électrique en forme de plans parallèles avec source de tension entre les bords MM' et NN'.

b) Champ électromagnétique E-H entre les plans. Relation avec la différence de potentiel V et la densité
surfacique de courant K sur les faces internes des plans.

H
H
E E
– + I H E
I H
E E E

H
(a) E (b)

(c)

Figure 6.1.5
a) Champ électromagnétique autour d'une ligne bifilaire.
b) Champ électromagnétique d'une ligne coaxiale.
c) Champ électrique d’une ligne microruban : symétrique et asymétrique.

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6 Lignes électriques sans perte 159
Il s’agit d’une propagation électromagnétique g u i d é e par les plans
conducteurs. Dans le cas d'une ligne bifilaire, le champ guidé est représenté
à la figure 6.1.5(a), et dans celui d'une ligne coaxiale à la figure 6.1.5(b).
Cette approche permet d’arriver aux équations de propagation de la tension
et du courant, à partir de celles du champ électrique et du champ
magnétique, comme nous l’avons fait précédemment. Mais, il est plus simple
et efficace de faire plutôt appel à la théorie des réseaux électriques à cette
fin, comme nous le ferons plus loin.

6.2 Bases du modèle

Hypothèses
L'analyse des lignes électriques peut se faire en appliquant les lois des
réseaux électriques, en admettant les hypothèses ou postulats suivants :
1. Les lignes sont homogènes. Une ligne homogèneest constituée d'au
moins deux conducteurs parallèles dont les paramètresgéométriques et
physiques sont constants le long de la ligne : dimensions constantes,
milieu homogène autour, etc.
2. Les courants circulent dans la direction de la ligne : on n'admet pas de
courants dans le plan d'une section droite, tel que le plan P de la
figure 1. Une telle section est donc équipotentielle.
3. À l'intersection d'une ligne par un plan transversal, la somme algébrique
des courants instantanés dans les conducteurs est nulle (Figure 6.2.1) :
N
∑ ij = 0
j=1

4. La séparation des conducteurs et leurs dimensions sont faibles par


rapport à la longueur d'onde, ou par rapport à la distance parcourue par
l’onde au cours d’une période caractéristique.

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160 Électromagnétisme : Propagation - Lignes électriques

5. Le comportement d'une ligne est


complètement décrit au moyen de 1
quatre paramètres de réseau 2
électrique répartis et uniformes le i1
long de la ligne. Ces paramètres
ne dépendent que des dimen-
sions, de la nature, des i2
conducteurs, du milieu ambiant
et de la fréquence. Π

Figure 6.2.1

Paramètres répartis ou linéiques


Le comportement d’une ligne électrique conforme aux hypothèses
précédentes est décrit au moyen des paramètres répartis ou linéiques. Voici
leur définition :
Résistance linéique : C'est la résistance totale de la ligne par unité de
longueur. Pour une ligne bifilaire c'est, en principe, la résistance mesurée à
l'entrée d'une ligne de longueur unité quand l'autre extrémité est terminée
par un court-circuit parfait.
Symbole : R. Unité : l'ohm/mètre (Ω/m).
Inductance linéique : L'inductance linéique est l'inductance propre de la
ligne par unité de longueur. C’est, en principe, l’inductance mesurée à
l’entrée d’une ligne court-circuitée à l’autre extrémité quand sa longueur
tend vers zéro ou, d'une façon plus pratique, quand la fréquence du signal
de mesure tend vers zéro.
Symbole : L. Unité : le henry/mètre (H/m).
Capacité linéique : La capacité électrique de la ligne par unité de longueur.
Symbole : C. Unité: le farad/mètre.
Conductance linéique : C'est la conductance entre les conducteurs, ou
conductance transversale par unité de longueur. Elle résulte de l'imperfec-
tion du diélectrique.
Symbole : G. Unité : le siemens/mètre (S/m).

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6 Lignes électriques sans perte 161
On étudiera ces paramètres plus loin en fonction de la géométrie et de la
fréquence.

Courant et tension
Le courant et la tension sur une ligne sont fonctions de la position que nous
désignerons par x et du temps t. Donc :
i = I (x,t) v = v (x,t)
En régime harmonique, on utilise les amplitudes complexes ou phaseurs I(x)
et V(x).
Cela est représenté dans la figure 6.2.2 où l'origine 0 est à l'entrée de la ligne
de longueur a, du côté de la source ; la position est indiquée par x. On
utilisera aussi l'origine 0' placée au récepteur en repérant une position
par h : On a donc h = a – x

i (x,t )

Source v (x,t ) Récepteur

0 i 0'
x h
a

Figure 6.2.2 Notation utilisée

6.3 Équation et fonction d'onde

Équation d'onde
On peut assimiler un élément de longueur dx d'une ligne à deux
conducteurs à un quadripôle constitué d'éléments dérivés des paramètres
localisés comme dans la figure 6.3.1a, si les conducteurs sont identiques.
C'est une représentation symétrique. On peut faire de même si les
conducteurs sont différents en ayant des éléments de valeurs différentes.
Mais, la forme de la figure 6.3.1b est équivalente et simplifie la dérivation
des équations de propagation. Appliquons maintenant les lois des réseaux
électriques à l'élément (b). On voit que :

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162 Électromagnétisme : Propagation - Lignes électriques
∂i
dv R i dx L dx (6.3.1)
∂t
∂v
et : di Gv dx C dx (6.3.2)
∂t
Le signe négatif des seconds membres vient de la convention adoptée : la
tension de sortie (à droite) est v + dv et non pas v - dv, etc.
Divisant les deux membres par dx, et considérant que la tension et le
courant sont fonctions de deux variables, v (x,t) et I (x,t), on obtient les deux
équations suivantes :
∂v ∂i
Ri L (6.3.3)
∂x ∂t
∂i ∂v
Gv C (6.3.4)
∂x ∂t
C'est un système de deux équations linéaires aux dérivées partielles dont les
solutions sont le courant et la tension sur la ligne en tous points et en tout
temps. Utilisons une méthode de substitution pour les résoudre. Dérivons
les deux membres de la première par rapport à x :

∂2 v ∂i ∂ ∂i
R L
∂x 2 ∂x ∂t ∂x
Portons maintenant (6.3.4) dans cette dernière et regroupons les termes :

∂2 v ∂v ∂2 v
RGv + (RC + L G) + LC
∂x 2 ∂t ∂t 2
(6.3.5)

i R dx /2 L dx /2 i + di i R dx L dx
i + di

v C dx G dx v + dv v C dx G dx v + dv

R dx /2 L dx /2 (a) (b)

Figure 6.3.1 Modèles d'une portion de ligne de longueur dx

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6 Lignes électriques sans perte 163
De la même façon, on obtiendrait pour le courant :

∂2 i ∂i ∂2 i
R G i + (RC + L G) + LC 2 (6.3.6)
∂x 2 ∂t ∂t
Ce sont deux équations différentielles linéaires du deuxième ordre aux
dérivées partielles1. On les appelle équations d'onde. Leur forme étant la
même pour le courant et la tension, il s'ensuit que leurs solutions sont
nécessairement de la même forme. Du point de vue physique, c'est logique
car le courant est proportionnel à la tension sur la ligne. Dans le cas général,
il y a une infinité de solutions possibles à ces équations. Nous allons
maintenant examiner le cas particulier des lignes où l'on peut considérer
comme négligeables la résistance et la conductance linéiques. On les appelle
lignes sans pertes.

Fonction d'onde
Dans le cas d'une ligne où R et G seraient nuls, les pertes Joule le seraient
également. Il s'ensuit qu'une onde doit se propager sur une telle ligne sans
changement d'amplitude. Précisons que de telles lignes n'existent pas en
pratique, mais que dans plusieurs cas on peut négliger les pertes, ce qui
simplifie passablement les solutions. Dans ce cas, l'équation (6.3.5) devient :

∂2 v ∂2 v
LC
∂x 2 ∂t 2
Posons :

LC 1 (6.3.7)
u2
2 2
∂ v 1 ∂v
Alors : (6.3.8)
∂x 2 u 2 ∂t 2

Cette dernière est une équation d'onde qui décrit la propagation d'une onde
de tension électrique le long de la ligne. Cette équation est de forme
identique à celle associée à une onde électromagnétique plane, comme vu
précédemment. Elle admet des solutions de la forme :

1
Cette équation est dite équation des télégraphistes pour des raisons historiques.

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164 Électromagnétisme : Propagation - Lignes électriques
v (x,t) f(x ± ut) ou g(t ± x/u ) (6.3.9)

Une solution possible est la suivante :

v (x,t) f 1(x ut) + f 2 (x + ut) (6.3.10a)

ou : v (x,t) g1 (t x/u ) + g2 (t + x/u ) (6.3.10b)

Cela se vérifie simplement par substitution. Chaque fonction du membre de


droite est individuellement une solution. Toute fonction de cette forme est
une fonction d’onde, c’est-à-dire une fonction qui satisfait l’équation d’onde
(6.3.8). Nous savons déjà que f 1(x ut) ou g1 (t x/u ) décrit une onde qui
se propage dans le sens positif de X, et f 2(x + ut) et g2 (t + x/u ) une onde
dans le sens négatif à la vitesse u. Vu que l’équation de propagation du
courant est de la même forme, la solution est nécessairement :
i(x,t) p 1 (x ut) + p 2 (x + ut) (6.3.11a)

i(x,t) q1 (t x/u ) + q 2(t + x/u ) (6.3.11b)

Sur une ligne sans perte, il peut donc se propager des ondes de tension et de
courant électriques à une vitesse u qui ne dépend que des paramètres
linéiques L et C :

u 1 (6.3.12)
LC

Ondes en échelon
Un premier cas simple à étudier est celui des ondes produites par une
source de tension ou de courant en échelon raccordée à l’entrée d’une ligne
semi-infinie sans perte. La situation n'est pas aussi simple sur une ligne de
résistance et conductance linéiques finies. Supposons que la tension
électrique appliquée à la ligne de la figure 6.3.2 soit un échelon de la forme :
v(t) = V o U(t) volts (6.3.13)
Ce signal est représenté à la figure 6.3.3. À l’instant t = 0, une tension Vo

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6 Lignes électriques sans perte 165
apparaît à l’entrée de la ligne et un front d’onde part sur la ligne avec une
vitesse u. À l’instant particulier t, il a franchi une distance x 1 = u t et la
tension Vo apparaît en ce point. Ceci est représenté à la figure 6.3.4 : la
tension est Vo de l’origine jusqu’à cette valeur particulière de x.

En x1, le même signal qu’à l’entrée apparaît donc avec un retard τ = x1/u, de
sorte que son expression s’écrit comme suit à partir de (6.3.13) :
v (x1 ,t) V o U(t τ) V o U(t x1/u ) volts
C’est ce que représente la figure 6.3.5. En un point d’abscisse quelconque x,
à l’instant quelconque t, l’expression de la tension est donc :

v (x,t) V o U(t x/u ) volts (6.3.14)

v(0,t)
+ Vo

v (t)
0
x1 0 t
Figure 6.3.2 Ligne semi-infinie Figure 6.3.3 Signal en échelon à
l’entrée
v(x1,t)
v(x,τ)
Vo
Vo u

0 x1 x 0 τ t
Figure 6.3.4 Tension sur la ligne à l’instant τ. Figure 6.3.5 Tension en x1 en fonction de t

C’est effectivement la fonction d’onde qui est de la forme vue plus haut
(premier terme de l’équation 6.3.10b). Il s’agit ici d’une onde qui se propage
dans le sens positif de x, d’où le signe –. Le signe + est associé à une onde
dans le sens négatif de x. En factorisant -1/u, on obtient la forme (6.3.10a) :

v (x,t) V o U[ 1 (x ut)] volts (6.3.15)


u

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166 Électromagnétisme : Propagation - Lignes électriques
On tire une importante conclusion en examinant l’expression (6.3.14) :
Dans le cas d’une ligne semi-infinie sans pertes, quand on connaît
l’expression f(t) de la tension appliquée à l’entrée, on obtient la
tension en tout point d’abcisse x et en tout temps t en remplaçant f(t)
par f(t - x/u), où x/u = τ est le temps que met l’onde à franchir la
distance x à partir de l’entrée.

Exemple 6.3.1 Propagation d'une impulsion

On applique à l'entrée d'une ligne représentée dans la figure 6.3.2 une


tension v(0, t) en forme d'impulsion comme celle de la figure 6.3.6a. Cette
tension peut se représenter comme la somme de deux échelons montrés
dans la figure 6.3.6b :
v(0, t) = v 1 (t) + v 2 (t) = V U(t) - V U(t - to)
Cette impulsion met un temps τ à parvenir au point d'abcisse x1 : x1 = uτ. La
figure 6.3.6c montre la tension en ce point. D'après ce que nous venons de
voir, la fonction d'onde sur la ligne s'exprime comme suit :
v(x,t) = V U(t - x/u) – V U(t - x/u - to)
À l'instant t = 3to , elle est:
v(x,t) = V U(3to - x/u) – V U(2to - x/u)
La figure 6.3.7(a) montre ces fonctions et la figure 6.3.7(b) représente leur
superposition, c'est-à-dire la tension sur la ligne à cet instant. Noter que la
fonction U(a) est nulle pour a < 0, où a est l'argument de la fonction.

v(0,t) v(0,t) v(x1 ,t)


V V V
v1(t) to
to
0 to t 0 t 0 t
(b) τ = x1/u
v2(t)
(a) -V (c)

Figure 6.3.6

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a) b)
v(x, 3t0) v(x, 3t0)

V V
u u
3ut0 ut0

0 0
x x
2ut0 3ut0
u
-V

Figure 6.3.7

Exemple 6.3.2 Fonction d'onde sinusoïdale

Considérons une ligne très longue (semi-infinie) supposée sans pertes, à


l’entrée de laquelle est raccordée une source de tension décrite par :

v s (t) = 10 sin(108 t) U(t) volts


où U(t) est la fonction échelon unité. À t = 0, une onde de tension sinusoïdale
commence donc à se propager sur la ligne avec une vitesse u qu’on
supposera égale à 2·108 m/s. L’onde partie à t = 0 de l’origine atteindra donc

un point d’abscisse x à l’instant x/u, sans se déformer car la ligne est sans
pertes. Les vibrations qui atteignent x ont donc la même forme qu’à l’origine,
mais avec un retard τ = x/u. La fonction d’onde s’écrit donc comme suit :

v +(x,t) = 10 sin 108 (t - x/u) U(t - x/u) volts


avec u = 2 · 108 m/s. La figure ci-dessous montre la tension électrique sur la
ligne à l’instant t, alors que le front d’onde A a parcouru la distance ut à
partir de la source en 0.

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V λ
10 u

A
0
X
-10
ut

Figure 6.3.8

La longueur d’onde λ = u/f = 2πu / ω = 12,57 m. Sur la figure, la distance ut


est à peu près égale à 2,25 longueurs d’ondes, soit environ 28,3 mètres.
Cette distance est franchie dans un temps t ≈ 141 nanosecondes.

Impulsions sur une ligne avec pertes


Nous verrons plus loin que l'affaiblissement ou l'atténuation d'une onde
sinusoïdale qui se propage sur une ligne réelle augmente avec sa fréquence.
Dans le cas de signaux impulsifs, c'est-à-dire à montée et à descente
rapides, l'atténuation augmente avec la rapidité de variation.
Il s'ensuit que le traitement rigoureux de la propagation des impulsions sur
une ligne réelle est assez difficile. Mais, heureusement, une description
qualitative du phénomène suffit le plus souvent pour comprendre les
observations. La figure 6.3.9(a) montre une impulsion rectangulaire
appliquée à l’entrée d’une ligne, d’une durée to de quelques dizaines de
nanosecondes. Après un parcours x1 d'une centaine de mètres sur une ligne
coaxiale typique, l’impulsion s’est déformée comme on peut le voir
approximativement en (b)3.

v(0, t) v(x1,t)
V V

0 to t 0 t
τ = x1/u to
(a) (b)

Figure 6.3.9 Déformation d’une impulsion sur une ligne réelle

3
Le logiciel “RÉFLEX” de Rémy Simard (UQTR, Génie électrique, 1993) permet de simuler très correctement la propagation
d'impulsions sur une ligne avec pertes.

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6 Lignes électriques sans perte 169

6.4 Impédance caractéristique


L'impédance caractéristique d'une ligne détermine essentiellement la relation
entre la tension et le courant électriques qui se propagent sur la ligne. Nous
allons ici trouver son expression pour une ligne sans perte.

Expression • Lignes sans perte


Supposons que sur une ligne sans perte se propage une onde de tension
dans le sens positif de X. Nous la désignerons par :
v +(x,t) f 1 (x ut) (6.4.1)

Nous avons vu que l'équation de propagation du courant est de la même


forme que celle de la tension. Il s'ensuit que l'onde de courant correspondant
à la précédente est nécessairement de la forme :
i +(x,t) g1 (x ut) (6.4.2)

Nous cherchons une relation entre la tension et le courant. Nous avons vu


plus haut les équations différentielles (6.3.3, 6.3.4) reliant les deux. Vu que
R = 0, l'équation (6.3.3) se réduit à :
∂v + ∂i +
L (6.4.3)
∂x ∂t
En posant w = (x - ut), on obtient :
∂v + df ∂w df · 1 (6.4.4)
∂x dw ∂x dw
∂i + dg1 ∂w dg1
et : u (6.4.5)
∂t dw ∂t dw
Puis on porte le résultat dans (6.4.3) :
df 1 dg1 dg1
·1 L · ( u) Lu (6.4.6)
dw dw dw
d'où : df 1 Lu dg1 (6.4.7)
En intégrant, on obtient f 1 x,t Lu g1 x,t + constante
ou encore : v +(x,t) Lu i +(x,t) + constante (6.4.8)

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170 Électromagnétisme : Propagation - Lignes électriques
La constante correspond à une tension constante partout sur la ligne, ce qui
est possible en pratique. On peut donc arbitrairement annuler cette
constante. On observe que Lu est une constante qui a les dimensions d'une
résistance. On convient d'appeler cette constante l'i m p é d a n c e
caractéristique Zo de la ligne :

v +(x,t) Z o i +(x,t) (6.4.9)

et, vu l'expression (6.3.12) de la vitesse :

Zo Lu L (6.4.10)
C
Donc, l’impédance caractéristique d’une ligne est une grandeur qui relie les
valeurs du courant et de la tension électriques qui se propagent sur une
ligne.
Dans le cas d’une onde qui se propage dans le sens négatif de x, on vérifie de
la même façon que :

v -(x,t) Zo i -(x,t) (6.4.11)

Exemple 6.4.1 Impédance caractéristique et courant

Un câble coaxial de type RG-58C/U a une capacité linéique de 101 pF/m et


la vitesse de propagation des ondes y est de 2,10·108 m/s (voir le tableau
6.4.1 et l'annexe). Ces deux grandeurs permettent de calculer l’inductance
linéique L à partir de l’équation 6.3.12 :

L = 1 = 224,5 nH/m
2
u C
7
2,245· 10
On obtient Zo à partir de (6.4.10) : Zo = = 47,1 ohms
10
1,01· 10
ce qui est près de la valeur nominale de 50 ohms donnée par le fabricant.
Si la ligne de l’exemple 6.3.2 est un tel câble, l’onde de courant sera donc
décrite par :

i+(x,t) = 10 sin(108t - x/u) U(t - x/u) ampères


47,1

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6 Lignes électriques sans perte 171

Valeur des paramètres • Lignes coaxiales


La figure 6.4.1 montre la structure d’une ligne coaxiale typique (voir aussi
figure 6.1.4). Le conducteur central est ici formé de brins tressés, mais c’est
souvent un fil solide. Le diélectrique est généralement du polyéthylène solide,
mais c’est parfois un fil de polyéthylène enroulé autour du conducteur
central avec un grand pas d’hélice, ou encore une mousse de polyéthylène
pour réaliser une permittivité plus faible (capacité linéique plus faible) et une
plus grande vitesse de propagation. Le blindage représenté est fait de fils fins
tressés, mais on utilise souvent une feuille d’aluminium enroulée autour du
diélectrique. L’enveloppe ou gaine est aussi faite d’une variété de matériaux
plus ou moins résistants aux conditions ambiantes, polyéthylène, chlorure
de polyvinyl, etc. On trouvera plus de détails à l’annexe A.

Gaine ou Écran ou
enveloppe blindage Diélectrique Conducteur
central

Figure 6.4.1 Structure d’un câble coaxial typique (multibrins)

Tableau 6.4.1 Caractéristiques diverses de lignes coaxiales

No Diamètre Conducteur Impédance Capacité Vitesse Tension Atténuation


RG/U gaine central, diam. caractérist. linéique propag. maximale à 1 MHz

[mm] [μm] [ohms] [pF/m] [km/s] [Veff] (dB/km)

6/U 6,86 1022 75 56,8 234 000 2 500 6,2

8/U 10,3 7 x 73 (*) 52 96,8 198 000 5 000 5,2

58/U 4,95 814 53 92,4 198 000 1 600 9,5

58C/U 4,78 19 x 180 (*) 50 101 210 000 1 600 9,5

59B/U 5,46 575 75 68,9 210 000 2 100 8,9

62A/U 5,72 638 93 44,3 252 000 1 500 8,0

178B/U 2,54 7 x 160 50 98,4 197 700 1 500 75


(*) Formé de 7 ou 19 brins cylindriques de 73 μm, etc.

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172 Électromagnétisme : Propagation - Lignes électriques

6.5 Source avec résistance interne


Considérons une source de tension V s de résistance interne R s = RTh
(résistance de Thévenin), Vs étant la tension en circuit ouvert. Raccordons-la
à l’entrée d’une ligne semi-infinie d’impédance caractéristique Zo. (Figure
6.5.1). Vu que la ligne est très longue, une seule onde se propage dans le
sens positif de x. L’impédance “vue” à l’entrée de la ligne est donc égale à
l’impédance caractéristique Zo. Le système équivalent est tel que représenté
à la figure 6.5.2. La tension à l’entrée de la ligne est donc :
Z0
Ve ( t ) = VS ( t ) (6.5.1)
RS + Z0

Ainsi, d’après la règle énoncée plus haut, on obtient la fonction d’onde


simplement en remplaçant t par t – x/u :

v +(x,t) Zo v (t x/u ) (6.5.2)


s
R s + Zo
Cela est exact pour une ligne considérée comme sans perte avec des
impédances réelles. En réalité, la situation est plus complexe, mais ce qui
précède est une bonne approximation.

Rs 1 Rs 1
+ Zo +
vs ve ∞ v(t) ve Zo
u
0
0 2 x 2

Figure 6.5.1 Figure 6.5.2 Système équivalent

6.6 Réflexion
En pratique, une ligne électrique est nécessairement finie. Il peut aussi y
avoir un élément quelconque ou une autre ligne raccordée en un point. On
considère maintenant ce qui se passe quand une onde rencontre une telle
discontinuité.

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6 Lignes électriques sans perte 173

Coefficient de réflexion
La figure 6.6.1 montre une source de résistance interne Rs raccordée à une
ligne sans pertes de longueur a, d’impédance caractéristique Zo avec une
vitesse de propagation v, laquelle est terminée par un récepteurde résistance
Rr. Dans ce cas, il faut admettre que des ondes se propagent dans les deux
sens : v+ et v-, car la tension qui apparaît aux bornes du récepteur constitue
une source d’ondes vers la gauche. En général, il y a réflexion de l’énergie
ondulatoire sur le récepteur.
Nous cherchons ici la relation entre l’onde de tension incidente et l’onde
réfléchie. La tension électrique sur la ligne peut donc s’écrire comme suit :
v (x,t) v +(x,t) + v -(x,t) (6.6.1)
et le courant : i (x,t) i +(x,t) + i -(x,t) (6.6.2)

Or, on sait que: v+ +Zo i + et v- Zo i - (6.6.3)

Rs 1
+ Zo v+
vs(t) ve Rr
u v-
0 2 x x =a

Figure 6.6.1 Ligne terminée par un récepteur de résistance Rr

On porte ces dernières dans (6.6.2) :


V+ V−
i( x , t) = − (6.6.4)
Z0 Z0

Au récepteur (x = a), la loi d’Ohm s’applique : v (a,t) R r i (a,t) . Au moyen


de (6.6.1) et (6.6.4), cette dernière relation devient :
v +(a,t) v -(a,t)
v +(a,t) + v -(a,t) Rr
Zo Zo
On en tire le rapport de la tension réfléchie et de la tension incidente qui est
le coefficient de réflexion ρvr, par définition :

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v -(a,t) R r Zo
ρvr (6.6.5)
v +(a,t) R r + Zo

Le tableau 6.6.1 donne les limites de variations du coefficient de réflexion de


la tension en fonction de la résistance du récepteur.
On vérifie facilement que le coefficient de réflexion du courant au récepteur
s’exprime comme suit :

i -(a,t)
ρ ir ρvr (6.6.6)
i +(a,t)

En général, on n’utilisera que le coefficient de réflexion de la tension.


Dorénavant, ρ r désignera ce coefficient.

Tableau 6.6.1
Rr 0 Zo ∞
ρr 1 0 1

Fonction d’onde réfléchie


On vient de voir que la tension réfléchie au récepteur est de la forme :
v -(a,t) ρr v +(a,t)
où on sait comment la tension v +(a,t) en x = a est reliée à la tension à
l’entrée v e(t) :

v +(a,t) v e(t a/u )


L’onde qui part du récepteur vers l’entrée de la ligne (sens négatif) parvient
au point d’abcisse x avec un retard (a - x)/u (Figure 6.6.1). Son expression
est donc :

v -(x,t) ρr v e t a a x ρ r v e t + ux 2a (6.6.7)
u u u
Or, a/u = τ ,le temps que met l’onde pour aller d’un bout à l’autre de la
ligne. On peut donc écrire :
v -(x,t) ρr v e t + x/u 2τ (6.6.8)

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6 Lignes électriques sans perte 175
Ce qui est bien la forme d’une onde dans le sens négatif. À son tour, cette
dernière onde se réfléchit sur la source. En appliquant le même
raisonnement qu’au récepteur, considérant que la source présente une
résistance R s pour l’onde v -(x,t) , le coefficient de réflexion à la source
s'exprime comme :

ρs R s Zo (6.6.9)
R s + Zo
Donc, de façon générale, une autre onde partira vers la droite qui se
réfléchira au récepteur, etc. En principe, cela se répète à l’infini et la tension
résultante sur la ligne est la somme de toutes ces ondes.
Exemple 6.6.1 Réflexions multiples lignes sans perte

Supposons que la source du système de la figure 6.6.1 donne une tension en


circuit ouvert qui a la forme d’un échelon : v s(t) = V o U(t) . La tension
initiale à l’entrée est alors donnée par :
Zo
v e(t) = V o U(t) = V e U(t)
Zo + R s
Supposons de plus que Z o = 50 ohms , R s = Zo /6 , R r = 7Zo , u = 2·108 m/s et
a = 5 mètres. On en tire :
Zo
Ve = Vo = 6 Vo = V+1
Zo + Z o/6 7
La première onde v+1 qui part sur la ligne est représentée dans la figure ci-
dessous à l’instant t1 < τ. Son expression est :

v +1 (x,t1) = 6 V o U(t - x/u) = V e U(t - x/u) = V +1 U(t - x/u)


7
Les coefficients de réflexion au récepteur et à la source sont respectivement :

ρ r = 7Zo - Zo = + 3
7Zo + Zo 4
et : ρ s =
Zo/6 - Z o = – 5
Z o /6 + Zo 7
Le temps de propagation d’une onde d’un bout à l’autre de la ligne est :

τ = ua = 5 = 25⋅ 10 9 = 25 ns
2⋅ 10 8

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v(x,t1)
v+1
Ve u
t1 < τ
0
ut1 a x

Figure 6.6.2

La première onde réfléchie au récepteur est V-1(x,t) = V 1 U(t + x/u - 2τ) , où :

V 1 = ρ rV +1 = 3 V e = 3 6 V o = 9 V o
4 47 14
Cette onde est représentée dans la figure ci-dessous à l’instant t2 compris
entre τ et 2τ . On voit la tension v (x,t 2 ) résultant de la superposition de
v +1 et de v 1 . À cet instant, le front A de l’onde v +1(x,t) se trouve
virtuellement au-delà de x = a. Le front A’ de l’onde réfléchie se trouve alors à
la même distance de x = a.
À son tour, l’onde v-1(x,t) se réfléchit sur la source et produit :

v +2 (x,t) = V +2 U(t - x/u - 2τ) ,


car le front d’onde A’ parvient en x = 0 à l’instant 2τ. Puis,

V +2 = ρ s V 1 = – 5 3 V +1 = – 15 6 V o = – 45 V o
74 28 7 98
Et ainsi de suite. On voit que ces réflexions multiples doivent créer en
pratique une situation relativement complexe sur la ligne si les coefficients
de réflexion diffèrent de 0.
En pratique, on s’intéresse surtout à l’effet produit sur la tension à
l’émetteur ou au récepteur.
Pour réduire l’importance de ce phénomène qui affecte la qualité des signaux
transmis sur une ligne, il importe donc de rendre les coefficients de réflexion
aussi près de 0 que possible. C’est particulièrement important dans les
systèmes de communication par impulsions codées, les ordinateurs, etc.
Cela se fait en adaptant la source et le récepteur à la ligne ou vice versa,
c’est-à-dire en égalisant autant que possible les impédances de source, de
récepteur et de ligne.

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6 Lignes électriques sans perte 177

v(x,t1)
u
Vo v+1
V+1
t < t2 < 2τ
u u
v1

0 A' a A x

Figure 6.6.3

Diagramme en zigzag
Il existe une façon simple de déterminer la tension (ou le courant) sur la
ligne sans pertes par suite des réflexions multiples d’une onde en échelon. Il
s’agit du graphique qu’on peut désigner comme le diagramme en zigzag,
représenté dans la figure 6.6.4. Ce diagramme représente simplement la
position du front d’onde au cours du temps. Il a été tracé au moyen des
données de l’exemple précédent. On s’en sert pour déterminer la tension sur
la ligne en tous points et en tout temps dans le cas d’ondes en échelon.
Voyons, par exemple, comment varie la tension au récepteur, en x = a. Le
front d’onde initial part de l’entrée de la ligne à t = 0 avec une amplitude V+1.
Sa réflexion au récepteur à l’instant τ donne le front d’onde d’amplitude
V 1 = ρ rV+1 . La tension en ce point devient alors (à τ +) la somme des deux
ondes :

v (a,τ+) = V +1 + V = V +1 + ρrV +1 = 7 V +1
1
4
v (a,τ+) = 7 6 3
V o = V o = 1,5 V o
47 2
Cette situation est aussi représentée dans la figure 6.6.3. Le front d’onde V 1
va se réfléchir à la source où il devient V+2 = ρsV 1. Ce dernier parvient au
récepteur à l’instant 3τ et se réfléchit pour donner V 2 = ρrV+2. Juste après
la réflexion, à l’instant 3τ + , la tension électrique est la somme des quatre
ondes successives :
v (a,3τ+) = V +1 + V 1 + V +2 + V 2
2
v (a,3τ+) = = V +1 + ρ rV +1 + ρ sρ rV +1 + ρ sρ r V +1 (6.6.10)

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178 Électromagnétisme : Propagation - Lignes électriques
2
v (a,3τ+) = 1 + 3 - 5 3 - 5 3 V +1
4 74 7 4
= 13 V +1 = 39 V o = 0,6964 V o
16 56
À l’instant 5τ, deux termes s’ajoutent :

V +3 = ρ s2ρ r2V +1 et V -3 ρ s2 ρr3 V +1 . On calcule

v (a,5τ+) 3759 V +1 11277 V o 1,0274 V o .


3136 10976
De même, à l’instant 7τ , s’ajoutent les termes V +4 ρs3ρ r3 V +1 et
V -4 ρ s3 ρr4 V +1 , de sorte que :
v (a,7τ+) 81627 V 0,7968 V o
+1
87808
Les termes qui s’ajoutent sont de plus en plus faibles. La figure 6.6.5 montre
comment varie la tension au récepteur v(a,t). À la fin de ce régime transitoire,
la ligne étant supposée sans perte, la situation est essentiellement celle
représentée à la figure 6.6.6. La tension à l’entrée et partout sur la ligne est
alors v e (42/43) V o , la valeur donnée par la théorie élémentaire qui ne
tient pas compte des phénomènes de propagation et de réflexions multiples.
t
v(a,t)
1,5V o

5τ 5τ
ρ V -2
V +3 = s E Vo

4τ V- =
2 ρV
r +2
D
0 τ 3τ 5τ 7τ t
3τ 3τ
=ρV
s -1
Figure 6.6.5
V +2 C

2τ V -1 = Z o/6 1
ρV
r +1
B
τ τ +
(6/7)
V o v (t) ve 7Z o
V +1 = A
0
0 x1 a x 2
Figure 6.6.4 Diagramme en zigzag Figure 6.6.6

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6 Lignes électriques sans perte 179

Coefficient de transmission
Considérons deux lignes d’impédances caractéristiques différentes Zo1 et Z o2
raccordées en série et une onde en échelon V1+ (x,t) qui se propage vers la
jonction AB à la vitesse u1. ( En arrivant à la jonction, l’onde se réfléchit
partiellement pour donner l’onde V1– (x,t) vers la gauche, et se transmet
partiellement sur la deuxième ligne sous la forme d’une onde V 2+ (x,t) à la
vitesse u2. On définit le coefficient de réflexion sur la ligne 1 à la jonction
comme :
V1 Zo2 Zo1
ρ 11 (6.6.11)
V 1+ Zo2 + Zo1
Le coefficient de transmission est défini comme le rapport de la tension
transmise et de la tension incidente à la jonction:
V 2+(0,t)
ρ 12 (6.6.12)
V 1+(0,t)
Or, la tension de l’onde transmise est celle qui existe à la jonction, laquelle
est la somme V1+(0,t) + V1–(0,t). Alors :

V 2+(0,t) V 1+(0,t) + V 1 (0,t) (1 + ρ 11) V 1+(0,t)

V1+ V2+
A

Zo1 ρ 11 ρ 12 Z o2

B
V1-

Figure 6.6.7 Réflexion et transmission à une jonction

Ici, Zo2 < Zo1 (figure 6.6.7).

On a donc : ρ 12 1 + ρ 11 (6.6.13)

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180 Électromagnétisme : Propagation - Lignes électriques
Avec l’origine en AB, les fonctions d’onde réfléchie et transmise sont les
suivantes dans le cas présent où les pertes sont supposées nulles :
V 1 (x,t) V(0,t) U(x + vt ) ρ 11 V 1+(0,t) U(x + vt ) (6.6.14)

V 2+(x,t) V(0,t) U(x vt ) ρ 12 V 1+(0,t) U(x vt ) (6.6.15)

6.7 Théorème des interrupteurs


Voyons maintenant deux théorèmes simples qui permettent de résoudre
facilement certains problèmes où les lignes ont une tension initiale ou un
courant initial non nuls sur toute leur longueur.

Interrupteur initialement ouvert


La figure 6.7.1(a) représente un réseau électrique H et deux bornes A, B de
numéro j entre lesquelles existe une tension constante Vj , avec un
interrupteur K. Il est évident que rien n’est changé entre les bornes si une
source de tension de valeur Vj remplace K comme en (b).

Si, à l’instant t = 0, l’interrupteur est fermé comme en (c), la tension


s’annule. On constate alors que cette situation peut être simulée en ajoutant
en série avec la source V j, la figure (b) une source de tension en échelon
–VjU(t) comme dans la figure (d). Le premier théorème des interrupteurs est
simplement l’énoncé de cette évidence.

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A A

K +
Vj H Vj H

B B
(a) (b)

A A
+
K Vj
0 H + 0 H
-VjU(t)

B B
(c) (d)
Figure 6.7.1
Théorème des interrupteurs. Sources de tension équivalentes.
Interrupteur initialement ouvert.

Interrupteur initialement fermé


Dans la figure 6.7.2(a), l’interrupteur entre les bornes A, B du réseau H est
fermé et un courant continu I j circule. Sans rien changer, on peut donc
remplacer l’interrupteur fermé K par une source de courant Ij.

Si l’interrupteur est ouvert à t = 0, le courant s’annule (fig. c). On peut


constater à la figure (d) que cette situation peut être simulée en ajoutant en
parallèle avec la source de la figure (b) une source de courant en échelon –Ij
U(t). Cet énoncé traduit le deuxième théorème des interrupteurs, celui des
interrupteurs initialement fermés.

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A A
Ij
K H Ij H

B B
(a) (b)

A A

K
Ij = 0 H -IjU(t) Ij H
t=0
B B
(c) (d)

Figure 6.7.2
Théorème des interrupteurs. Sources de courant équivalentes : interrupteur initialement fermé.

Applications

Ligne initialement chargée


Considérons une ligne sans perte qui a été chargée au potentiel Vo et qu’on
relie à une résistance R1 à l’instant t = 0 en fermant l’interrupteur K
(fig. 6.7.3a). Comment évoluera la tension sur la ligne? On peut répondre
facilement à cette question en appliquant le théorème des interrupteurs
initialement ouverts.

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6 Lignes électriques sans perte 183
En effet, comme la tension V o qui existe entre les bornes de K s’annule à
t = 0, on peut remplacer ce dernier par une source de tension constante Vo
en série avec une source de tension en échelon -VoU(t) comme dans la figure
6.7.3b. À t = 0, cette dernière produit à l’entrée de la ligne une tension:
Zo
Ve Vo
R 1 + Zo
et une première onde v+1(x,t) part sur la ligne dont l’amplitude V+1 = Ve :

v +1 V e U(t x/u )
Le front d’onde atteint l’autre extrémité à l’instant τ = a/u. Vu que la ligne
est ouverte, le coefficient de réflexion ρ r y est égal à +1. L’onde réfléchie est
ainsi:
v 1 +V e U(t + x/u 2τ)
t=0 Vo -VoU(t)
K +
+ + + +
R1 Vo Zo u R1 Vo Zo u

(a) (b)
Figure 6.7.3 a) Ligne initialement chargée b) Système équivalent
au potentiel Vo

Considérons le cas où R 1 Zo (ligne adaptée), alors V e V o/2 , À


l’instant t1 compris entre τ et 2τ, la situation sur la ligne est représentée
dans la figure 6.7.4. Le front d’onde v +1 est rendu virtuellement en A’ et le
front d’onde v 1 est en A, à égale distance de l’extrémité de la ligne. La
tension résultante est la somme:
v (x,t1) V o + v +1(x,t1 ) + v 1(x,t1)

Elle est représentée en trait gras dans la figure. On observe que l’onde
réfléchie efface en quelque sorte, à la vitesse u, la tension sur la ligne.
Comme la résistance R1 est adaptée à la ligne, l’onde v 1 est complètement
absorbée et la tension devient nulle partout sur la ligne à l’instant 2τ.

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Vo

Vo/2
A a A' X
0 u
-Vo/2 u
V 1(x,t 1) V+1(x,t 1)

Figure 6.7.4 Tension sur la ligne

t
Vo
2τ 2τ
-Vo/2

τ
τ
-Vo/2

0
a x
Figure 6.7.5 à l’instant t1 : τ < t1 < 2τ

Le diagramme en zigzag permet de déterminer simplement la tension sur la


ligne, particulièrement à l’entrée. Dans le cas présent, il se réduit à celui de
la figure 6.7.5. On note la tension constante Vo sur le graphique afin de ne
pas l’oublier dans l’addition.
Si la résistance n’était pas adaptée à la ligne, il y aurait une infinité de
réflexions d’amplitude décroissante aux deux extrémités. Le diagramme en
zigzag permettrait de déterminer l’évolution de la tension sur la ligne.

Ligne avec courant initial


Dans la figure 6.7.6, l’interrupteur K est fermé depuis longtemps, de sorte
qu’un courant continu Io s’est établi dans la ligne supposée sans pertes
court-circuitée à son extrémité de droite. Le courant dans la résistance R 1
est alors nul, car elle est en parallèle avec le court-circuit. Alors, Io = Vo/R2.
Comme l’interrupteur s’ouvre à t = 0, on sait que le deuxième théorème des
interrupteurs s’applique et qu’on peut le remplacer par deux sources de

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6 Lignes électriques sans perte 185
courant en parallèle, l’une constante de valeur I o , l’autre fournissant un
échelon de valeur -Io U (t), comme illustré dans la figure 6.7.7. Mais, par
définition d’une source de courant, ces sources imposent un courant dans
la branche formée de la source de tension et de R 2. On peut donc les
remplacer par un court-circuit, comme dans la figure 6.7.8, où les sources
de courant sont simplement déplacées. Notons que la tension initiale sur la
ligne est nulle.

R2 K t=0
Io

+
Vo R1 Zo u Io

Figure 6.7.6

IoU(t)
R2 Io

+
Vo Io R1 Zo u Io

Figure 6.7.7 Sources équivalentes

Io
-IoU(t)
Io R1 Zo u Io

Figure 6.7.8 Système équivalent

À t = 0, l’échelon de courant –Io apparaît et ce courant se répartit entre la


résistance R1 et l’impédance d’entrée Z o de la ligne qui est résistive (R1 | |
Zo). Le courant qui part sur la ligne a donc une amplitude I+1 :

I+1 1/Zo Io
1/Zo + 1/R 1

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186 Électromagnétisme : Propagation - Lignes électriques
Cette onde de courant i+1(x,t) = I+1U(t - x/u) commence à se réfléchir sur le
court-circuit à l’instant τ. Le coefficient de réflexion pour le courant est de
signe opposé à celui de la tension: ρ i = –ρ v = +1.
L’onde réfléchie est donc i–1(x,t) = I+1U(t + x/u – 2τ). Si R1 = Zo, il n’y aura
pas d’autres réflexions, sinon il y aura réflexions multiples d’amplitudes
décroissantes. Comme dans le cas précédent, un diagramme en zigzag
facilitera le calcul de la variation du courant en un point donné au cours du
temps

EXERCICES
Questions de revue
1. Donner la définition d'une ligne électrique.
2. Quelles sont les hypothèses qui permettent de dériver les équations de
propagation du courant et de la tension sur les lignes électriques à partir
de la théorie des réseaux électriques ?
3. À partir du modèle quadripolaire d'un élément de ligne électrique de
longueur dx, trouver l'équation générale de propagation de la tension
électrique sur la ligne.
4. Démontrer que l'équation de propagation de la tension sur une ligne
sans perte est satisfaite par toute fonction de la forme
v(x,t) = f(x ± vt) , une fonction d'onde, où v est la vitesse de
propagation. Quelle est l'expression de cette dernière ? Quelle est la
limite physique de v ? Dans quel cas est-elle atteinte ?
5. Trouver l'expression de l'impédance caractéristique d'une ligne sans
perte en fonction des paramètres distribués.
6. Trouver l'expression de l'impédance caractéristique d'une ligne coaxiale
supposée sans perte où le conducteur interne a un rayon a, et le
conducteur externe un rayon interne b.
7. Trouver l'expression du coefficient de réflexion de la tension électrique à
l'extrémité d'une ligne d'impédance caractéristique Zo terminée par une
impédance Z1, les deux impédances étant réelles.

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6 Lignes électriques sans perte 187
8. Démontrer que l'expression du coefficient de transmission de tension
électrique à la jonction de deux lignes d'impédances caractéristiques Zo1
2 Z o2
et Zo2, pour des ondes allant de 1 vers 2 est: T =
Z o2 + Z o1
9. Démontrer que la relation entre les ondes de courant et de tension qui se
propagent dans le sens négatif de x sur une ligne électrique sans perte
est : v(x,t) = –Z o i(x,t) .

6.1 Fonctions d'onde


Lesquelles parmi les fonctions suivantes peuvent décrire une onde de
tension électrique v(x,t) se propageant sur une ligne ? A et B sont des
constantes, x une coordonnée, u une vitesse et t un temps. Justifier ses
réponses.
a) v = A/ (x - ut) b) v = A/ (x – ut)2
c) v = A sinh B(t – x/u) d) v = A cos2B(x + ut)
e) v = A ln B(x + ut) f) v = A exp jB (x - ut)2
g) v = A f(x2 – ut)
6.2 Fonctions d'onde
Si on applique à l'entrée d'une ligne électrique semi-infinie une tension de la
forme :

v(t) = v(0, t) = 100


2 + 1016t 2 ,
déterminer la fonction qui décrit l'onde de tension qui se propage (la fonction
d'onde), sachant que sa vitesse est de 2,5·108 m/s. Faire un graphique de la
fonction d'onde en fonction de l'abscisse x aux instants t1 = 10 ns et t 2 =
20 ns.

Rép.: v(x,t) = 100


2 + 1016 (t – 4·10 9 x)2

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188 Électromagnétisme : Propagation - Lignes électriques
6.3 Fonction d'onde
On a une ligne sur laquelle les ondes de tension ou de courant se propagent
à la vitesse u = 2,5·108 m/s. Si l'on applique à l'entrée une tension telle que
dans le référentiel (0'x') lié à l'onde on ait: v(x' ) = 50 volts ,
2
1 + 0.2x'
déterminer la fonction d'onde. On considère la ligne comme semi-infinie.
Représenter cette fonction à l'instant t = 40 ns.

Rép.: v(x,t) = 50 volts


2
8
1 + 0,2(x - 2,5· 10 t)
6.4 Onde en échelon
La source de tension électrique dans le système ci-contre est décrite par
l'échelon v s t = 2 U t volts . Trouver l'expression de l'onde de courant qui
part sur la ligne et celle de l'onde de tension réfléchie.

50 Ω
+ Zo = 50 Ω Rt =
vs(t)
u=c 25 Ω
0 x = 30 m

6.5 Onde sinusoïdale


On applique à l'entrée d'une ligne bifilaire semi-infinie dans l'air, une tension
de la forme

v(t) = 100 cos (4π·108 t) volts .

a) Évaluer la pulsation, la fréquence et la période de l'excitation.


Rép.: f = 200 MHz
b) Déterminer la fonction d'onde.

Rép.: v(x,t) = 100 cos (4π·108t – 4.19x) volts

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6 Lignes électriques sans perte 189
c) Calculer la longueur d'onde.
Rép.: 1.5 mètre
6.6 Calcul de paramètres linéiques
Calculer les paramètres linéiques d'une ligne aux pertes négligeables dont
l'impédance caractéristique est de 50 ohms, avec une vitesse de propagation
des ondes de 200 000 km/s.
Rép.: 100 pF/m, 250 nH/m...
6.7 Fonctions d'onde. Énergie
On applique à l'entrée d'une ligne semi-infinie un échelon de tension v(t) =
v(0,t) = 10 U(t) volts. Si l'impédance caractéristique est 50 ohms et la vitesse
de propagation 200 000 km/s,
a) Déterminer la fonction d'onde de tension électrique. Faire un graphique
de la tension sur la ligne à t = 1 et 2 μ s. Dans une autre figure,
représenter la tension en x = 2 et 5 mètres en fonction du temps.

Rép.: v (x,t) = 10 U(t – 5·10 9x) volts


b) Trouver la fonction d'onde de courant.
c) Écrire l'expression de la puissance P(x,t), et décrire la distribution
d'énergie sur la ligne à t = 1 μs.

Rép.: P (x,t) = 2 U(t – 5·10 9 x) watts . Distribution uniforme


d'énergie sur 200 m de ligne, avec une densité de 10 nJ/m.
d) Démontrer que la densité d'énergie électrique sur la ligne est égale à la
densité d'énergie magnétique. La densité d'énergie est l'énergie par unité
de longueur de la ligne.
6.8 Onde de courant et onde de tension
Considérer une ligne coaxiale RG-58C/U (Zo = 50 ohms, u = 2c /3) très
longue à l’entrée de laquelle on applique une tension décrite par
v(0, t) = 101 2 2t volts . Si on suppose les pertes négligeables, déterminer la
fonction décrivant l’onde de courant sur la ligne, et faire le graphique de cette
fonction à l’instant t = 1 μs.

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190 Électromagnétisme : Propagation - Lignes électriques
6.9 Fonctions d'onde. Puissance
À l'extrémité x = 0 d'une ligne semi-infinie sans perte, d'impédance
caractéristique Zo = 50 ohms, on applique une tension
v (t) = 5 U(t ) – 5 U(t – 10 8 ) volts , où t est en secondes.
a) Représenter cette fonction. La vitesse de propagation u = c, celle dans le
vide.
b) Déterminer la fonction d'onde de tension sur la ligne. Faire une figure.
c) Écrire la fonction d'onde de courant.

Rép.: i (x,t) = 0.1 U(t – 3.33· 10 9x) – 0.1 U(t – 3.33· 10 9x – 10 8) A


d) Établir l'expression de la puissance fournie par la source et celle de la
puissance sur la ligne.

Rép.: PS = 0.5 U(t) – 0.5 U(t – 10 8) W


P (x,t) = 0.5 U(t – x/v) – 0.5 U(t – x/v – 10 8 ) W
6.10 Décharge d’un condensateur dans une ligne
La figure ci-contre représente un condensateur C chargé initialement à la
tension Vo qui est relié à l’entrée d’une ligne RG-58C/U très longue par
l’intermédiaire d’un interrupteur analogique K dont la résistance interne est
négligeable à l’état «fermé», et extrêmement élevée à l’état «ouvert».

K
+ RG-58C/U
Vo C Zo u
x=0
a) Si l’interrupteur est fermé à l’instant t = 0, trouver l’expression complète
de la tension sur la ligne en tout temps, c’est-à-dire la fonction d’onde.
Exposer clairement la méthode et les hypothèses utilisées.
b) Faire le graphique de la tension à l’entrée de la ligne en fonction du
temps, ainsi que celui de la tension sur la ligne à l’instant 2τ, où τ est la
constante de temps du système. Vous exprimerez celle-ci en fonction des
paramètres donnés.
c) Quelle est l'expression de l'onde de courant ?

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6 Lignes électriques sans perte 191
6.11 Onde de courant et onde de tension
Le système représenté ci-contre est formé d'une bobine d'inductance L sans
résistance, parcourue par un courant initial Io et placée à l'entrée d'une ligne
électrique très longue d'impédance caractéristique Zo. Le courant est fourni
par une source de courant en parallèle avec une résistance R non nulle. Si
l'interrupteur K s'ouvre à l'instant t = 0, décrire l'onde
t=0 A

K
Zo
Io R L
u

B
de courant qui se propage sur la ligne.
Application numérique: Z o = 50 ohms, u = 2c/3, Io = 1 A, R = 10 ohms,
L = 1 μH

6.12 Réflexions multiples


Considérer la ligne sans pertes représentée ci-contre qui est initialement non
chargée.
a) Évaluer les coefficients de réflexion de tension et de courant aux deux
extrémités.
R: ρsv = –ρsi = –0,667
b) Écrire la fonction décrivant la première onde de tension partant de
l'origine et celle de la première onde réfléchie au récepteur.
9 6
Rép.: V 1 x,t = 0,833 U t + 3,33· 10 x – 2·10 V

c) Quelle est l'expression générale de la ne onde de tension partant de la


source?
15 Ω

+ Z o = 75 Ω R
r =
2V 8
v = 3·10 m/s 225 Ω

0 d = 300 m

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192 Électromagnétisme : Propagation - Lignes électriques
n 1 n 1
Rép.: V n+(x,t) = ρ s ρr U [t – x/v – 2(n – 1)τ ] V où τ est le temps
que met une onde à parcourir la ligne.
d) Faire le graphique en zigzag de la tension sur la ligne jusqu'au temps
t = 8t .
e) Faire le graphique de v(0,t) et de v(300,t) de t = 0 à t = 8τ.
6.13 Réflexions multiples. Lignes raccordées

2Z o1 t =0 A

+
Vo Z o1 Z o2 = 2Z o1 3Z o1

0 B
La ligne de transmission ci-dessus est formée de deux lignes sans perte
d'égale longueur et d'impédances caractéristiques différentes raccordées en
série. Le temps de propagation sur chaque section est le même.
a) Évaluer les coefficients de réflexion de tension et de courant à chaque
extrémité.
b) Trouver les coefficients de réflexion et de transmission à la jonction des
deux lignes pour les ondes :
1. allant de gauche à droite
2. allant de droite à gauche.

Rép.: ρ 11 = –ρ 22 = 1/3 ρ21 = 2/3


6.14 Mesure d’impulsions au laboratoire
On réalise au laboratoire le dispositif illustré ci-dessous pour étudier la
propagation des impulsions sur les lignes électriques; la deuxième ligne est
ouverte en C. La tension vo(t) illustrée est mesurée à la sortie du générateur
G avant de le raccorder à la ligne. La période de répétition T des impulsions
rectangulaires est très supérieure aux temps de propagation sur les lignes.
L’oscilloscope permet de voir et de mesurer la tension électrique v e (t) à
l’entrée A de la première ligne, et l’impédance d’entrée de l’oscilloscope est de
l’ordre de 10 MΩ.

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6 Lignes électriques sans perte 193
Déterminer la tension qu’on doit voir et mesurer à l’oscilloscope dans un
intervalle d’environ 500 ns. Décrire clairement les étapes du raisonnement et
les calculs. Faire un graphique à l’échelle.

Oscilloscope

A RG-58C/U B RG-59/U C
G
Zo1 = 50 ohms Zo2 = 75 ohms
Rg = 50 ohms u 1 = 2c/3 u 2 = 2c/3
a1 = 10 m a2 = 15 m
vo(t)
4
(volts) 20 ns

0 T t

6.15 Trois lignes raccordées - Réflexions multiples


Une ligne téléphonique en deux parties 1 et 2 de même longueur a, est reliée
à une source de tension en échelon v s (t) = V o U(t). Une ligne 3 de même
longueur a, mais d’impédance caractéristique double (2Zo) est branchée au
point milieu B. La ligne 3 étant terminée par une résistance de valeur Z o,
déterminer la tension en C en fonction du temps (graphique) jusqu’à l’arrivée
du premier écho (t = 5τ+), utilisant particulièrement un diagramme en zigzag.
Bien décrire les différentes étapes de la solution.
Zs= Zo
1 B 2 C
A Zo Zo
u a u a
vs(t) Zr = Zo
u 3
2Zo
a
Zo

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194 Électromagnétisme : Propagation - Lignes électriques
6.16 Adaptation d'impédances
On raccorde une première ligne de transmission sans perte, d'impédance
caractéristique Zo1 à une deuxième d'impédance Zo2 par l'intermédiaire d'un
adaptateur d'impédance formé de deux résistances R 1 et R 2 comme illustré.
Notons que R 1 se place du côté de la ligne d'impédance la plus élevée.
L'excitation v s appliquée à l'origine est de la forme: v s (t) = V s U(t) volts ,
où U(t) est la fonction échelon unité.
a) Évaluer les résistances R 1 et R 2 qui réalisent l'adaptation des deux
lignes.
Rép.: 86,60 et 43,30 ohms.
b) Démontrer que l'adaptateur produit une atténuation de 5,71 décibels
(dB) de la puissance d'une onde incidente d'un côté ou de l'autre.
c) Faire le graphique en zigzag de la tension sur les lignes.
d) Faire le graphique de la tension aux bornes AB de la source en fonction
du temps, ainsi que celui de la tension à l'extrémité ouverte, directement
sous le premier.
A

R1
Rs Zo1 Zo2 < Zo1
+ R2
u1 u2
vs B

x =0 x = d2
x = d1
R s = Zo1 = 75 ohms u1 = 2·108 m/s
d1 = 80 m d2 = 125 mètres
u2 = 1.25 u1 Zo2 = 50 ohms

6.17 Lignes multiples


La ligne sans perte 1 est raccordée de la façon illustrée à deux autres lignes
d'inégale longueur et de même impédance caractéristique. Déterminer la
tension à l'entrée AB dans l'intervalle 0 < t < 6 τ.

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6 Lignes électriques sans perte 195
Suggestion :
Considérer trois diagrammes en zigzag côte à côte.

2
200 Ω
A 1
Zo
u
Zo/2
Zo = 50 Ω
+
vs u
B Zo
x =0 u
100 Ω
τ1 = τ2 = 0.75τ3 3

6.18 Récepteurs réactifs


Décrire de façon qualitative, avec des figures, la réflexion d'une onde de
tension électrique sur une ligne, une impulsion par exemple, par :
a) Un récepteur purement capacitif de capacité électrique C.
b) Un récepteur purement inductif d’inductance L.
c) Un récepteur formé d'un condensateur C en parallèle avec une résistance
R.
d) Un récepteur formé d'une condensateur C en série avec une résistance R.
e) Un récepteur formé d'une inductance L en série avec une résistance R.
f) Discuter de la technique appelée réflectométrie à partir des analyses
précédentes.

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196 Électromagnétisme : Propagation - Lignes électriques
6.19 Ligne avec condensateur
Un condensateur initialement déchargé de capacité C se trouve en parallèle
sur une ligne comme illustré ci-dessous qui relie deux appareils: v(0,0) = 0.
Si une onde de tension en échelon v(x,t) = V o U(t - x/u) venant de la gauche
arrive en 0 à t = 0, décrire qualitativement et graphiquement la tension sur
la ligne au voisinage du condensateur à t > 0.

Vo
u 0

Zo u C Zo u

6.20 Ligne avec courant initial


L'interrupteur K à l'entrée de la ligne illustrée ci-dessous est fermé depuis
longtemps, de sorte qu'un courant continu a pu s'établir. Si la ligne est
supposée sans pertes :
a) Décrire ce qui se passe après l'ouverture de K à t = 0 .
b) Faire un graphique de la tension en fonction du temps en x = 0.
c) Faire un graphique du courant en fonction du temps en x = 200 km.

t =0

+ K Zo = 300 Ω
100 kV 50 Ω
u = c

x = 200 km

Cette analyse illustre le phénomène important qui se produit à l’ouverture


du disjoncteur d’une ligne à haute tension.

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6 Lignes électriques sans perte 197
6.21 Ligne initialement chargée • Générateur d'impulsions
Analysez le générateur d'impulsions courtes représenté dans la figure ci-
contre. Il représente une ligne de longueur a qui est continuellement chargée
par une source de tension Vs à travers une résistance R2 qui est très grande
par rapport à la résistance de charge R1 et à l'impédance caractéristique Zo.
K est un interrupteur électronique (analogique) qui présente une résistance
négligeable quand il est fermé et une résistance quasi-infinie à l'état ouvert.
Vs = +10 V
R2 = 100 kΩ
K
R1 = A Zo = 50 Ω
50 Ω B u = 2c/3
a =2m
Les temps de fermeture et d'ouverture de K sont égaux et sa période cyclique
est T. La capacité linéique de la ligne est C = 100 pF/m. Discutez des
avantages et des inconvénients d'un tel générateur d'impulsions courtes.
Proposez des améliorations si vous en voyez.
6.22 Ligne avec courant initial • Générateur d'impulsions
Le système illustré ci-dessous est formé d'une ligne électrique terminée à
chaque extrémité par une résistance égale au double de son impédance
caractéristique. Une source de tension de résistance interne égale à Zo est
reliée depuis longtemps à la ligne. L'interrupteur K est ouvert à t = 0.

Zo K Zo
+ 2Zo 2Zo
Vs u α≈0

x=0 x=a

a) Trouver l'expression du courant initial fourni par la source Iso et celle du


courant initial circulant sur la ligne Io.
b) Faire un diagramme en zigzag de la tension sur la ligne en y inscrivant
les valeurs en fonction de Vs. On aura évalué les coefficients de réflexion.
c) Faire la graphique de la tension à l'entrée dans un intervalle de 6T.

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7
Lignes semi-infinies avec pertes
Régime harmonique

Nous considérons ici les lignes de longueur infinie avec une entrée où se
raccorde une source : on les appelle lignes semi-infinies pour cette raison.
L’étude est faite en régime harmonique pour des lignes ayant des pertes,
c'est-à-dire dont la résistance linéique et la conductance linéique ne sont pas
nulles.

7.1 Équation d'onde - Amplitude complexe


Nous avons vu plus haut que l'équation générale décrivant la tension sur
une ligne était de la forme suivante :

∂2v ∂v ∂ 2v
R G v + ( RC + L G) + LC (7.1.1)
∂x 2 ∂t ∂t 2
Or, nous savons qu'en régime harmonique, à la fréquence f = ω /2π, la
tension v peut être considérée comme la partie réelle d'une fonction
exponentielle complexe, en vertu du théorème d'Euler :

v (x,t) Ré v (x,t) Ré V (x) ejω t Ré V (x) ej(ω t + φ) (7.1.2)

où V(x) est l’amplitude complexe de l’onde en fonction de x. Remplaçons v (x,t)


dans (7.1.1) par la fonction complexe v (x,t) V (x) ejω t . Alors :
2
d V ejω t = R G V ejω t + j ω RC + L G V ejω t – ω 2 LC V ejw t (7.1.3)
dx 2
divisant les deux membres par ejω t et regroupant :

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d 2V RG ω 2 LC + j ω RC + L G V (7.1.4)
dx 2
Ou encore :
2
dV R + jω L G + jω C V (7.1.5)
dx 2

Pour simplifier, posons γ R + jω L G + jω C (7.1.6)

C'est la fonction de propagation complexe. On voit qu’elle dépend de la


fréquence.
Définissons :
Z R + j ω L, l'impédance linéique de la ligne. (7.1.7)

et Y G + j ω C, l'admittance linéique de la ligne. (7.1.8)


Alors :

γ ZY (7.1.9)

Puis :

2
d V 2
γ V 0 (7.1.10)
2
dx
C'est l'équation de propagation de l'amplitude complexe de la tension
électrique.

Autre approche
En régime harmonique, un élément de ligne peut se représenter comme dans
la figure 7.1.1(a) ou (b). Il est alors facile d'en tirer cette dernière équation de
propagation. En effet, d'après cette figure,
dV = – Z I dx (7.1.11)
dI = – Y V dx (7.1.12)

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I R dx jωL dx I + dI I Z dx I + dI
-dI
V jωC dx G dx V + dV V Y dx V + dV

(a) (b)

Figure 7.1.1 Élément de ligne en régime harmonique

D'où :
dV ZI (7.1.13)
dx
dI YV (7.1.14)
dx
d2 V Z dI
Dérivons (7.1.13) par rapport à x : dx 2 dx
En portant (7.1.14) dans cette dernière, on obtient :

d2 V ZYV γ2 V (7.1.15)
dx 2

7.2 Fonctions d'onde - Atténuation


Cette dernière équation est de la forme rencontrée précédemment dans le cas
des ondes planes sauf pour le signe. Elle peut donc avoir une solution de la
même forme :
V (x) V+ e γx + V - e+γ x
(7.2.1)
ce qui se vérifie facilement par substitution. Cette fonction décrit les
amplitudes complexes de deux ondes : une dans le sens positif de x, l’autre
dans le sens négatif. Les constantes V+ et V- sont des grandeurs complexes
de façon générale, les amplitudes complexes à l’origine (phaseurs) :
jφ + jφ –
V+ V+ e et V- V -e .

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7 Lignes semi-infinies avec pertes 201
Comme γ est complexe, on peut poser :

γ = α + jk 1 (7.2.2)

où α est le coefficient d’atténuation de la ligne ; k est la constante de


p h a s e . Notons que γ est une grandeur semblable à la fonction de
propagation complexe k vue dans le cas des ondes planes se propageant
dans un milieu avec pertes2. L'expression (7.2.1) devient alors :

V (x) V+ e α x ej( kx + φ +) + V - e+α xej(kx +φ) (7.2.3)

Chaque terme du second membre représente une amplitude complexe


fonction de x. Les constantes V + et V – sont les amplitudes complexes à
l’origine (x = 0) : on écrit également V+ (0) et V (0), ou encore Vo+ et Vo– pour
éviter toute confusion. On obtient l'expression de la fonction d'onde complexe,
une fonction de x et t, en multipliant cette dernière par ej ω t , d’après la
relation (7.1.4) :
α x j(ω t kx + φ+)
v (x,t) V o+ e e + V o e+α xej(ω t + kx + φ )
(7.2.4)

Puis, sous forme réelle :


αx +α x
v (x,t) = V o+ e cos (ω t – kx + φ+) + V o e cos (ω t + kx + φ ) (7.2.5)

Nous reconnaissons la somme ou la superposition d'une onde qui se propage


dans le sens positif de X et d'une autre dans le sens négatif (2e terme). Les
phases initiales à l’origine φ+ et φ − dépendent du choix du référentiel et des
conditions particulières du problème à traiter.

Vitesse de phase
On sait déjà que la vitesse de propagation ou vitesse de phase de cette onde u
(ou u p) est donnée par :

u ω (7.2.6)
k

1 Au lieu du symbole k, on utilise aussi souvent la lettre grecque β.


2 On peut vérifier facilement que jk = γ.

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202 Électromagnétisme : Propagation - Lignes électriques

Onde dans le sens positif


Examinons l’amplitude complexe d’une onde sinusoïdale qui se propage
dans le sens positif. C’est le premier terme de l’expression (7.2.3) :

V +(x) V +(0) e α x ej( kx + φ +) (7.2.7)

On voit que son module diminue exponentiellement avec x : V +(0) e αx . On


sait déjà que k = 2π /λ. Donc, à chaque fois que x augmente d’une longueur
d’onde λ, le phaseur tourne de 2π radians dans le plan complexe et dans le
sens négatif. Son module diminue à cause de l’atténuation. La figure 7.2.1
illustre ce fait à l’instant t = 0, montrant que φ + est la phase initiale de la
vibration : c’est la représentation du phaseur V à un instant donné en
différents points de l’axe X espacés d’un quart de longueur d’onde. La
pulsation ω est la vitesse de rotation du vecteur de Fresnel ou phaseur en un
point donné. Rappelons que :

k 2π/λ λf u f 1/T ω 2πf k ω/u (7.2.8)


où u est la vitesse de phase de l’onde, T est la période de la vibration.

PLAN COMPLEXE
ω V+(x) ω ω

φ+ φ
− kz 1 V+(x) X

− kz + φ+
0 λ/4 λ/2 3λ/4 λ 5λ/4

Figure 7.2.1 Variation de l’amplitude complexe de la tension avec x

La tension électrique réelle sur la ligne à l’instant t est donnée par la


fonction d’onde

v + (x,t) V +(0) e α x cos (ω t kx + φ+) (7.2.9)

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7 Lignes semi-infinies avec pertes 203
laquelle est représentée à la figure 7.2.2 pour des valeurs quelconques de t,
α, ω, k et φ+.

Népers et décibels
Il est pratique de mesurer le rapport de deux grandeurs au moyen du
logarithme de ce rapport. On obtient alors des nombres moins élevés d’une
part, et cela simplifie certaines opérations comme le calcul du gain d’une
chaîne d’appareils.
Considérons deux valeurs A 1 et A 2 d’une certaine grandeur A. Cela peut
être, par exemple, l’amplitude d’une onde de tension électrique en deux
points d’une ligne. Le rapport en népers (Np)3 de A2 à A1 est défini comme :

rNp ln A 2 (7.2.10)
A1
de sorte que :
A2 A 1 erNp ou A1 A 2 e-rNp (7.2.11)
Si A2 < A1, rNp est négatif.

v(x,t)
1
Enveloppe supérieure
Amplitude de la tension
(unités arbitraire)

v
t + Δt

0 x
t Enveloppe inférieure
λ
1

Figure 7.2.2 Onde atténuée dans le sens positif de x

3 D’après John NAPIER ou NEPER, mathématicien écossais (1550 - 1617) qui inventa les logarithmes dits népériens qui
trouvèrent une application immédiate dans divers calculs, particulièrement en astronomie.

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204 Électromagnétisme : Propagation - Lignes électriques
Nous avons vu plus haut que l’amplitude d’une onde qui se propage dans un
milieu avec pertes décroît exponentiellement : V (x) V o e -α x . On voit
ainsi que -αx est le rapport en népers de V(x)/Vo , x étant la distance entre
l’origine et un certain point sur la ligne. C’est pourquoi le coefficient
d’atténuation α se mesure en Np/m. D’autre part le rapport A 2/A1 de deux
tensions ou de deux courant électriques (ou de deux valeurs de champ
électrique, etc.) en décibel (dB) 4 , est défini au moyen du logarithme
décimal :

A2
rdB 20 log1 0 (7.2.12)
A1

d’où : A2 A 1 10rdB/20
Le rapport de deux puissances P2/P1 en décibels est alors défini comme

P2
suit : rdB 10 log1 0 (7.2.13)
P1

On obtient facilement la correspondance entre décibels et népers en portant


la relation (7.2.11) dans (7.2.12) :
r dB 20 log1 0 e r Np 20rNp log1 0e

rdB 8,686 r Np (7.2.14)

7.3 Analyse de la fonction γ

Ligne sans perte


Dans ce cas, R = 0, G = 0, et γ (R + j ω L) (G + j ω C) (Équation
7.1.6) se réduit à :

γ j ω LC jω jk (7.3.1)
u

4 1 décibel (dB) = 0,1 bel (B), cette dernière unité, le bel, qui n’est pas utilisée, est nommée d’après Alexander Graham BELL
(1847 - 1922), l’inventeur du téléphone.

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7 Lignes semi-infinies avec pertes 205
Mais une ligne vraiment sans perte n’existe pas. Toutefois, dans le cas de
lignes relativement courtes, on peut souvent faire cette approximation.

Ligne avec pertes


En général, on calcule la fonction de propagation γ à partir de son expression
exacte (7.1.6) :

γ (R + j ω L) (G + j ω C) (7.1.6)

Sa partie réelle est le coefficient d'atténuation α et sa partie imaginaire


donne la constante de phase k. C'est un calcul facile à faire avec toute
calculatrice scientifique ou ordinateur.

Fréquence de transition
La fréquence de transition f t est celle à laquelle R = ω tL : f t = ωt/2π. D’autre
part, en pratique, la conductance linéique G est généralement négligeable
devant jωC, sauf aux très hautes fréquences. Pour une ligne donnée, on peut
dire que le domaine des «hautes fréquences» commence vers 10ft.

Exemple 7.3.1 Fonction γ et vitesse de phase

Considérons un câble coaxial RG-58C/U (voir tableau 6.4.1 et annexe)


utilisé dans l’intervalle de fréquence allant de 100 Hz à 100 kHz. En
pratique, la résistance linéique change sensiblement dans cet intervalle,
mais nous supposerons pour le moment une valeur constante de 0,04
ohms/m. On connaît la capacité linéique : C = 92,4 pF/m. La conductance
linéique est essentiellement nulle. On tire l’inductance linéique de
l’expression de l’impédance caractéristique à haute fréquence, Z o = L/C :

L = Zo2C = 53 2 × 92,4· 10 12 = 260 nH/m


On porte ces valeurs de paramètres dans l’expression de γ (7.1.6) pour
l’évaluer. On peut calculer la fréquence de transition :

ft =
ωt = R = 24,5 kHz
2π 2πL

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206 Électromagnétisme : Propagation - Lignes électriques
On remarque la variation considérable de la vitesse de phase dans cet
intervalle : c’est un milieu dispersif. Les conséquences sont importantes en
téléphonie : distorsion de phase.

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7 Lignes semi-infinies avec pertes 207
Vitesse de phase

10-8 u [m/s]
1

0
102 103 104 105
d) Fréquence [Hz]
Figure 7.3.1 Fonction de propagation et vitesse de phase

Approximations

Approximations utiles en hautes fréquences


Les pertes en cours de propagation le long d’une ligne sont causés par les
paramètres linéiques R et G . Or ceux-ci dépendent de la fréquence en
pratique : on ne peut généralement pas les considérer comme constants,
sauf dans un intervalle de fréquence limité. Il importe d’examiner comment
varient les paramètres linéiques avec la fréquence. Trouvons premièrement
quelques approximations utiles de γ en fonction des paramètres R, L, G et C.
Vu que γ = α + jk, il s’ensuit que α et k sont fonctions de la fréquence et des
paramètres répartis. Pour obtenir ces deux grandeurs, on doit calculer γ et
en tirer ses parties réelle et imaginaire. Il est intéressant de considérer une
approximation qu’on peut faire quand f > 2ft. Dans l’expression (7.1.6), après
avoir mis en facteurs jωL et jωC sous le radical, on obtient :
1/2 1/2
γ = jω LC 1 + R 1 + G = jω LC 1 + R + G – RG (7.3.2)
jω L jω C jω L jω C ω 2LC
D’après la formule du binôme de Newton :
n(n - 1) 2
(1 ± x)n = 1 ± nx + x ± ... ,
2!

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208 Électromagnétisme : Propagation - Lignes électriques
en posant x = 1 R + G – RG qui est << 1, et en conservant les
jω L C ω 2LC
termes d’ordre 2 et moins, on obtient, après avoir regroupé :
LC R + G 1 + 1 RG 1 R – G 2
γ ≈ + jω LC 1 + (ω >> ωt)
2 L C 2 ω 2 LC 8ω 2 L C
D’où on tire des expressions approximatives de α et k . La précision est
supérieure à 0,5 % en négligeant les termes d’ordre supérieur à 2, pour
f ≥ 2f t :

α ≈ LC R + G 1 + 1 RG (7.3.3)
2 L C 2 ω 2LC

1 R – G 2
k ≈ ω LC 1 + ( ω ≥ 2ω t ) (7.3.4)
8ω 2 L C

Cette dernière expression montre particulièrement qu’à haute fréquence, la


constante de phase k tend vers sa valeur sur une ligne sans perte ω LC . À
haute fréquence (2ft < f ), le coefficient d’atténuation tend vers la valeur :

α ≈ LC R + G (ω >> ωt) (7.3.5)


2 L C

Or, on vérifie qu’en pratique R/L >> G/C dans une gamme étendue de
fréquences comprises approximativement entre 2ft et 10 000f t, dans le cas
de bons diélectriques comme le polyéthylène, de sorte que :

α ≈ R C ≈ R ≈ R 2ft < f < 10 000ft (7.3.6)


2 L 2 L/C 2Z o
On peut souligner l’analogie entre cette expression et celle du coefficient
d’atténuation d’une onde plane dans un diélectrique à faibles pertes vue
σ' η
précédemment : α = , où σ' et η sont respectivement la conductivité
2
effective et l’impédance caractéristique du diélectrique.
Comme k = ω /u , on obtient une expression approximative de la vitesse de
phase u en haute fréquence à partir de l’équation 7.9.4 :

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7 Lignes semi-infinies avec pertes 209
u ≈ 1 (ω > 2ωt) (7.3.7)
2
LC 1 + 1 2 R G
8ω L C
En pratique, pour les lignes courantes, G/C << R/L. Vu que ωt = R/L, on a
donc :

u ≈ 1 (ω > 2ωt) (7.3.8)


LC 1 + 1 ωt
2
8 ω
Ce résultat est comparé celui de la formule exacte (supposant R, L, G et C
constants) dans la figure 7.3.2, avec les données de l’exemple précédent. À
des fréquences relativement élevées, la vitesse de phase tend vers une limite
essentiellement déterminée par la capacité et l’inductance distribuées,
indépendante des pertes :

u ≈ 1 ω ≥ 2ωt (7.3.9)
LC

Vitesse de phase
2.5

2
108 u [m/s]

1.5
Exact
1
Approximatif
0.5

0
102 103 104 105
Fréquence [Hz]
Figure 7.3.2 Comparaison des calculs exact et approximatif de u. (voir exemple 7.3.1)

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210 Électromagnétisme : Propagation - Lignes électriques

Approximations utiles en basses fréquences


Mettons en facteurs R et G dans l’expression γ = (R + jω L) (G + jω C) :
jω L 1/2 jω C 1/2
γ = RG 1 + 1 +
R G
En développant par le binôme de Newton et en retenant seulement les
termes d’ordre 1 et 2, on obtient l’approximation suivante :

γ ≈ RG 1 + ω L – C + j ω L + C 1 + ω LC
2 2 2
(7.3.10)
8 R G 2 R G 8 RG
D’où les expressions approximatives du coefficient d’atténuation et de la
vitesse de phase :

α ≈ RG 1 + ω L – C
2 2
8 R G ω < ωt/5 (7.3.11)

u ≈ 2
RG L + C 1 + ω LC
2
R G 8 RG ω < ωt/5 (7.3.12)
Quand la fréquence tend vers zéro, considérant qu’en pratique C/G >> L/R,
les limites sont :
α ≈ RG (7.3.13)

u ≈ 2 G (7.3.14)
C R
C’est un résultat remarquable en ce sens que l’atténuation et la vitesse de
phase tendent vers zéro quand la conductance linéique G s’annule ! Mais il
faut remarquer que la conductance linéique G est une grandeur qui fluctue
beaucoup en pratique, car elle dépend particulièrement de la température et
de l’humidité ambiante. L’atténuation et la vitesse de phase aux très basses
fréquences sont donc mal définies. Mais cela n’a pas d’importance en
pratique dans les systèmes de communication modernes où on utilise des
signaux à hautes fréquences.

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7 Lignes semi-infinies avec pertes 211

7.4 Paramètres linéiques


Effet de la fréquence

Résistance linéique

Conducteur cylindrique
La résistance linéique dépend de la fréquence à cause de l’effet
pelliculaire : le courant est repoussé vers la surface des conducteurs à
mesure que la fréquence augmente. Donc, la section de passage du courant
diminue, d’où l’augmentation de la résistance.
La figure 7.4.1 ci-contre représente une portion de conducteur cylindrique
de rayon a parcouru par un courant alternatif de fréquence f perpendiculaire
au plan de la figure. L’étude de l’effet pelliculaire a permis de démontrer que
la pénétration du courant et du champ électromagnétique à la surface d’un
conducteur est la grandeur δ définie comme :

δ = 2 (7.4.1)
ωσμ

où σ et μ sont respectivement la
conductivité électrique et la perméabi-
lité magnétique du conducteur. Dans
le cas où le rayon de courbure a du
conducteur est grand devant δ, on
δ
démontre que la densité de courant J
varie exponentiellement avec la p
profondeur p à partir de la surface :

Figure 7.4.1

J(p) JS e-p/ δ (7.4.2)

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212 Électromagnétisme : Propagation - Lignes électriques

À la profondeur p = δ , J(δ) JS e-1 ≈ 0,368 JS . Rappelons que les modules du


champ électrique E et du champ magnétique H varient de la même façon
avec la profondeur p. On démontre également que si δ << a , à haute
fréquence, la résistance d’une longueur h de ce conducteur est égale à celle
d’une coquille cylindrique d’épaisseur δ , rayon a et longueur h :

Rh 1h ≈ 1 h
σS σ 2π a δ
La résistance de l’unité de longueur est alors :

R ≈ 1 (7.4.3)
2πσ a δ

Ligne coaxiale
En haute fréquence, le courant circule comme illustré dans la fig. 7.4.2 : à la
surface des conducteurs qui sont en regard l’une de l’autre. La résistance
linéique est donc la somme des résistance des coquilles de longueur unité,
d’épaisseur δ et de rayons a et b :

R ≈ 1 + 1 ≈ 1 (1 + a ) (7.4.4)
2πσ a δ 2πσ bδ 2πσ a δ b
ou encore :

1 + a/b πf μ
R ≈ (7.4.5)
2πa σ

La résistance en courant continu est donnée par :

Ro 1 + 1 (7.4.6)
πσ a 2 πσ (c 2 b 2)
Donc, de façon générale en haute fréquence, la résistance linéique augmente
comme la racine carrée de la fréquence, quand la pénétration δ est très
inférieure à la plus petite dimension du conducteur.

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7 Lignes semi-infinies avec pertes 213

Ligne bifilaire
Ce dernier raisonnement s’applique en haute fréquence à une ligne bifilaire
(fig. 7.4.3) dont les conducteurs sont de faible diamètre 2a devant leur
séparation 2d. Autour de chaque conducteur, le champ électrique est
pratiquement radial, et la pénétration δ du courant pratiquement uniforme
sur la circonférence5. La résistance linéique d’une telle ligne s’exprime alors
comme :

1 1 ωμ πf μ
R ≈ ≈ ≈ 1 (7.4.7)
πσ a δ πa 2σ πa σ
Ce qui montre que la résistance linéique de la ligne augmente comme la
racine carrée de la fréquence f de l’onde qui se propage. À très basse
fréquence, la résistance se réduit à celle en courant continu :

Ro 1 (7.4.8)
2πa 2σ
D’où le rapport :
R ≈ 2a (7.4.9)
Ro δ

b
c δ
δ δ
ε ε
a
μ μ
a a
2d
Figure 7.4.2 Ligne coaxiale Figure 7.4.3 Ligne bifilaire

5 Dans la figure, les conducteurs sont relativement près l’un de l’autre : dans ce cas, il y a un effet de proximité qui cause une plus
grande densité de courant sur les surfaces adjacentes, tel qu’illustré. Cet effet est causé par une plus grande intensité du champ
électromagnétique au voisinage des surfaces adjacentes.

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214 Électromagnétisme : Propagation - Lignes électriques

Exemple 7.4.1 Résistance linéique

VARIATION AVEC LA FRÉQUENCE.

La conductivité du cuivre est de 5,7·107 S/m et sa perméabilité magnétique


μ ≈μο = 4π·107 H/m. À 1 MHz, la pénétration du courant est donc :

2 1/2
δ = = 6,67 ⋅ 10 5 m = 66,7 μm
2π × 10 × 5,7⋅ 107 × 4π⋅ 10 7
6

ce qui est moins du sixième du rayon du conducteur central ou de


l’épaisseur d’écran de la plupart des câbles coaxiaux, de sorte que
l’approximation précédente s’applique. Par exemple, pour le câble RG-58/U,
a = 0,407 mm, b = 1,475 mm. Au moyen de l’expression (7.4.4), on obtient
sa résistance linéique :
(1 + 0,407/1.475)
R = ≈ 0,131 ohms/m
2π × 5,7 ⋅ 107 × 0,407 ⋅ 10 3 × 66,7 ⋅ 10 6
Vu la loi en f , cette résistance sera, par exemple, 4 fois plus grande à 16
MHz, 10 fois plus grande à 100 MHz, etc. Les conséquences pratiques de ce
phénomènes posent un des problèmes les plus importants dans le domaine
de la transmission des signaux par lignes électriques, celui de leur
atténuation considérable aux fréquences élevées.
La résistance linéique à très basse fréquence ou en courant continu peut
être calculée connaissant le rayon a du conducteur central, le rayon interne
b de l’écran (conducteur externe) et son épaisseur. En supposant cette
dernière égale à 0,3 mm, ce qui est près de la réalité, avec l’expression
(7.4.5) :

Ro = 1 + 1
π × 5,7 ⋅ 107 × 4,07 ⋅ 10 42 π × 5,7 ⋅ 107
2
× 1,775 ⋅ 10 3 – 1,475 ⋅ 10 32

R o = 3,944 ⋅ 10 2 ohm/m
On notera que cette valeur est environ 3 fois plus faible que celle calculée à
1 MHz, ce qui démontre bien l’importance de l’effet pelliculaire.

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7 Lignes semi-infinies avec pertes 215

Inductance linéique

Ligne coaxiale
L’inductance linéique est formée de deux termes, l’inductance interne et
l’inductance externe :
L Lint + Lext (7.4.10)
Le premier terme est associé au flux magnétique dans les conducteurs, et le
deuxième est associé au flux entre les conducteurs, hors des conducteurs.
Pour un câble coaxial (fig 7.4.2), à une fréquence qui tend vers zéro, on
démontre que :
μ 1 c4 3c 2 b 2 + μo ln b (7.4.11)
L + 2
ln ( c ) a
2π 4 2
(c 2 b ) b 4(c 2 b 2 ) 2π
où μ est la perméabilité magnétique du conducteur. Si, par exemple, μ = μo,
avec b/a = 2,71818 = e, et b ≈ c, on a L ext ≈ 4 L int .
Quand l’effet pelliculaire augmente avec la fréquence, le courant est
repoussé vers les surfaces des conducteurs qui se font face et le flux
magnétique interne diminue. Donc, l’inductance interne diminue avec la
fréquence. L’inductance externe reste constante. À très haute fréquence,
quand la pellicule δ est très inférieure aux rayons et aux épaisseurs des
conducteurs, l’inductance linéique devient pratiquement égale à l’inductance
linéique externe :

μο
L ≈ Lext ≈ ln (b ) [H/m] (7.4.12)
a

Ligne bifilaire
Dans le cas où les deux fils sont relativement éloignés (d >> a, voir fig. 7.4.3),
l'inductance interne linéique à très basses fréquences est donnée par :
μ -1
Li = [H m ] (7.4.13)

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216 Électromagnétisme : Propagation - Lignes électriques
On démontre aussi que l'inductance linéique externe est donnée par :
μ μ
Le cosh -1d ≈ ln 2d [H/m] si d >> a
π a π a
À hautes fréquences, l'inductance interne devient négligeable devant Le, de
sorte que l'inductance linéique se réduit à :

μ
L ≈ ln 2d [H/m] si d >> a (7.4.14a)
π a

On démontre aussi que :

cosh -1d ln K avec K d 1 (a/d)


a a
On en tire une expression valide pour tout rapport de d / a à hautes
fréquences :

μ
L ln K [H/m] exactement (7.4.14b)
π

Capacité linéique

Ligne coaxiale
Considérons le cas de la ligne coaxiale (fig. 7.4.2). La capacité linéique à
haute fréquence est donnée par la même expression qu’en courant continu :

C 2πε' F/m (7.4.15)


ln (b/a)

où la permittivité ε ' du diélectrique est pratiquement indépendante de la


fréquence pour les diélectriques utilisés couramment.

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7 Lignes semi-infinies avec pertes 217

Ligne bifilaire
Pour une ligne bifilaire (fig. 7.4.3), la capacité linéique est celle démontrée en
électrostatique :

C πε' πε' ≈ πε' [F/m] (7.4.16)


-1 ln K ln(2 d/a)
cosh (d/a)

L’approximation est valide si d >> a.

Conductance linéique
En régime sinusoïdal, le diélectrique est caractérisé par sa conductivité
effective :
σe = σ + ω ε" (7.4.17)
où ε” est la partie imaginaire de la permittivité complexe : ε = ε’ - jε”. Elle est
reliée aux pertes par hystérésis dans le diélectrique. En pratique, la
conductivité σ du diélectrique est négligeable devant ω ε" , de sorte que
σe ≈ ω ε" . Dans ce cas, le facteur de pertes FP ≈ tg δ p = σe/ω ε' ≈ ε”/ε’ 7. δp
est l’angle de pertes ici. Il s’ensuit que la conductivité effective peut s’écrire
comme suit :

σe ≈ ω ε' tg δp
Or, on sait qu’il existe la relation fondamentale suivante entre la capacité
d’un système de deux conducteurs et la conductance entre ces deux mêmes
conducteurs quand le diélectrique de permittivité ε’ est remplacé par un
milieu conducteur de conductivité σe :
G/C = σe/ε’

6 Ne pas confondre ici la pénétration du courant δ avec l’angle de pertes δp.

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218 Électromagnétisme : Propagation - Lignes électriques
Pour une ligne coaxiale, on a par conséquent :

G 2πσe = 2πωε' tg δp (7.4.18)


ln (b/a) ln (b/a)
Mais, vu que la capacité a comme expression C 2πε' , on a
ln ( b/a)
finalement :

G ω C tg δp (7.4.19)

Atténuation en fonction de la fréquence


À la section 7.3, on a vu que le coefficient d’atténuation des ondes sur une
ligne électrique avait une expression particulièrement simple en pratique
quand la fréquence est très supérieure à la fréquence de transition ft
(équation 7.3.6) :

α≈ R
2Zo (7.4.20)
Dans la section suivante, il est démontré que l’impédance caractéristique Zo
se réduit à celle d’une ligne sans pertes dans ce cas : elle est résistive et
constante. D’autre part, la résistance linéique R à haute fréquence (faible
pénétration ) est donnée par les expressions 7.4.5 et 7.4.7 pour une ligne
coaxiale et une ligne bifilaire respectivement. Dans ces expressions, seule la
fréquence f est variable. On peut donc écrire :
πμ
R ≈ 1 + a/b σ f ≈ A f
2π a (cable coaxial) (7.4.21)
πμ
R ≈ 1 σ f ≈ B f
et πa (ligne bifilaire) (7.4.22)
Le coefficient d’atténuation d’une ligne coaxiale peut donc s’écrire comme
suit :

α ≈ A f ≈ A' f
2Zo (7.4.23)
Et celui d’une ligne bifilaire :

α ≈ B f ≈ B' f
2Zo (7.4.24)

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7 Lignes semi-infinies avec pertes 219
Cette loi simple permet de calculer l’atténuation à toute fréquence élevée
connaissant sa valeur α o à une fréquence de référence fo. En effet, pour le
câble coaxial à cette dernière fréquence :
αo ≈ A' fo
Divisons l’expression 7.4.23 par cette dernière :
α A' f f
α o ≈ A' fo = fo
D’où, finalement la loi très simple :

α ≈ αo f/fo
(7.4.25)
De même pour la ligne bifilaire ou toute autre ligne électrique.
En général, l’effet de la conductance linéique est faible devant celui de la
résistance linéique, de sorte qu’il est négligé le plus souvent.

Exemple 7.4.2 Calcul d'atténuation


Si le fabricant du câble RG-58/U donne la valeur de 92,4 pF/m pour la
capacité linéique (annexe A), on peut déduire la permittivité relative
ε' r = ε'/ εo du diélectrique :
C ln (b/a) 92,4 ⋅ 10 12 × ln (1,475/0,407)
ε' r = = = 2,139
2πεo 2π × 8,854 ⋅ 10 12
ce qui correspond bien à la valeur connue pour le diélectrique utilisé, le
polyéthylène.
On sait que le facteur de pertes du polyéthylène est d’environ 0,0005 sur
une très grande étendue de fréquence jusqu’aux gigahertz. L’expression
(7.4.19) nous fournit une valeur de la conductance linéique à 1 MHz :

G = ω C tg δp = 2π × 106 × 92,4 ⋅ 10 12 × 0,0005 = 2,903 ⋅ 10 7 S/m


On a calculé plus haut qu’à 1 MHz, R = 0,131 ohm/m, L = 260 nH/m et
C = 92,4 pF/m. Calculons le coefficient d’atténuation au moyen de
l’expression 7.3.3. Auparavant, évaluons R/L et G/C :
R = 5,038 ⋅ 105 G = 3,142 ⋅ 103
L C

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220 Électromagnétisme : Propagation - Lignes électriques

2,60 ⋅ 10 7 × 92,4 ⋅ 10 12
Alors, α = × 5,038 ⋅ 105 + 3,142 ⋅ 103
2
α = 1,242 ⋅ 10 3 Np/m
si on néglige G/C devant R/L, on calcule α = 1,235 ⋅ 10 3 Np/m , soit une
différence d’environ 0,6% seulement. L’expression approximative (7.3.6) peut
donc s’appliquer dans le cas présent

7.5 Impédance caractéristique


D’après l’équation (7.2.16), l’amplitude complexe de l’onde de tension dans le
sens positif de z est V +(x) V + e γ x . On obtient l’expression de
l’amplitude complexe du courant en portant cette dernière expression dans
l’équation 7.1.13 qui relie la tension et le courant :

1 dV + γ γx Y V e γx γx
I+(x) V+ e + I+ e (7.5.1)
Z dx Z Z
Ou encore :

I+(x) Y V (x) (7.5.2)


+
Z
En inversant :

V +(x) Z I (x) Zo I+(x) (7.5.3)


+
Y
Ceci définit l’impédance caractéristique Zo de la ligne :

Z R + j ωL
Zo (7.5.4)
Y G + j ωC

On voit que cette grandeur complexe dépend des paramètres linéiques ainsi
que de la pulsation de l’onde. Elle varie de façon importante au voisinage de
la fréquence de transition f t . C’est le cas des lignes téléphoniques
fonctionnant aux fréquences inférieures à 20 kHz, ce qui pose des problèmes
importants sur de grandes distances.

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7 Lignes semi-infinies avec pertes 221

Cas des hautes fréquences


À des fréquences très supérieures à la fréquence de transition ft (celle à
laquelle R = ωtL), l’impédance caractéristique devient indépendante de la
fréquence. Dans ces conditions, elle tend vers la valeur des lignes sans
pertes :

Zo ≈ L (f >> f t) (7.5.5)
C

Cas des basses fréquences


Quand la fréquence est très inférieure à la fréquence de transitions :

Zo ≈ R (f << f t ) (7.5.6)
G

Exemple 7.5.1 Variation de l'impédence caractéristique

L'impédance caractéristique d'une ligne varie de façon importante aux


fréquences allant de zéro à la fréquence de transition ft. La ligne RG-58/U de
l'exemple précédent a une résistance en courant continu Ro de 3,94·10 2
Ω /m, puis L = 260 nH/m, C = 92,4 pF/m et G ≈ 0. Or, l'effet pelliculaire est
faible aux fréquences inférieures à ft. Si l'on considère R, L, C et G comme
constants dans l'intervalle de 0 à quelques fois ft, on calcule facilement Zo :
1/2
3,94·10 2 + j2πf · 2,60·10 7
Zo =
0+ j2πf · 9,24·10 11
On constate que l'impédance caractéristique varie considérablement dans le
domaine audio, celui des fréquences audibles utilisées dans les systèmes
téléphoniques locaux. Cela entraîne en pratique une distorsion de la voix et
autre quand la longueur des lignes dépasse quelques dizaines de kilomètres.

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1000 Module de Zo [ohms]

800

600
Zo

400

200

0
101 102 103 104 105 106
Fréquence [Hz]
Argument de Zo
0

10
Arg (Zo) [dg]

20

30

40

50
101 102 103 104 105 106
Fréquence [Hz]
Figure7.5.1 Variation de Zo du coaxial RG-58/U avec la fréquence

7.6 Impédance caractéristique et


paramètres géométriques
Voyons comment l'impédance caractéristique d'une ligne aux pertes
négligeables ou d’une ligne à haute fréquence dépend des paramètres
géométriques, c'est-à-dire des dimensions, dans le cas de la ligne coaxiale et
dans celui de la ligne bifilaire (fig. 7.6.1, 7.6.2). Pour le câble coaxial, le
rayon externe c de l’écran est sans importance, vu que le courant circule sur
la surface interne.

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7 Lignes semi-infinies avec pertes 223

Ligne coaxiale
On sait que, à ces conditions, l'impédance caractéristique d'une telle ligne
(fig. 7.6.1) est donnée par l’expression précédente (7.5.5), où L et C sont
respectivement l'inductance et la capacité linéiques. Or, on connaît les
expressions de ces dernières vues plus haut (éq. 7.4.12, 7.4.15) :
μ 2πε
L ln ab C (7.6.1)
2π ln ( b/a)
Par substitution dans l’expression (7.5.5), on obtient :

1 μ
Zo ln b (7.6.2)
2π ε a

a a ε a
ε μ
μ
b 2d

Figure 7.6.1 Ligne coaxiale Figure 7.6.2 Ligne bifilaire

Ligne bifilaire
À partir des expressions HF de C et L vues plus haut, on obtient :

1 μ
Zo cosh -1 d [Ω] (7.6.3)
π ε a

ou

μ
Zo ≈ 1 ln 2d si d >> a (7.6.4)
π ε a

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224 Électromagnétisme : Propagation - Lignes électriques

Exemple 7.6.1 Calcul de paramètres divers

Soit une ligne coaxiale de type RG-58/U comme dans l’exemple précédent.
D’après la fiche technique d’un fabricant (Amphenol), a = 0,406 mm,
b = 1,505 mm (fig. 7.6.1), εr = 2,20 (polyéthylène). Au moyen de l’expression
(7.6.2), on peut vérifier que son impédance caractéristique à haute fréquence
(f >> ft) est bien voisine de 53 ohms :

1 4π⋅ 10 7
Zo = ln (1,505/0,406) = 53,0 ohms
2π 2,2 × 8,854⋅ 10 12
Le fabricant donne la capacité linéique C = 93,5 pF/m et précise que la
vitesse de propagation des ondes sur ce câble est de 65,9 % de celle de la
lumière dans le vide (≈ 3·108 m/s). Donc, u = 1,977·108 m/s. Au moyen de
la relation (6.4.10), on peut calculer l’inductance linéique :
53,0
L = Zuo = = 268,1 nH/m
1,977⋅ 108
À partir de l’expression (7.6.1), on doit donc trouver une valeur voisine,
sinon exactement égale :

4π⋅ 10 7 1,505
L ≈ Lext ≈ ln = 262,0 nH/m
2π 0,406
La fréquence de transition est une fréquence relativement basse. Pour la
calculer, il nous faut trouver une valeur approximative de la résistance
linéique : on prendra la valeur en courant continu calculée dans l’exemple
2
7.4.1 : R o = 3,944 ⋅ 10 ohm/m . Alors :
3,944⋅10 2
ft = ωt = R = ≈ 23 kHz
2π 2πL 2π × 268,1⋅10 9
On calcule aussi qu’à cette fréquence, la valeur de δ est d’environ 0,43 mm,
soit comparable au rayon du conducteur central. L’effet pelliculaire est alors
effectivement peu important dans un câble ayant ces dimensions.

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7 Lignes semi-infinies avec pertes 225

Exemple 7.6.2 Détermination de fonctions d'ondes

Considérons une ligne semi-infinie (figure ci-dessous) supposée sans perte, à


l’entrée de laquelle est raccordée une source de tension décrite par :

v s (t) = 10 sin(108 t) U(t) volts


où U(t) est la fonction échelon unité. À t = 0, une onde de tension sinusoïdale
commence donc à se propager sur la ligne avec une vitesse u qu’on
supposera égale à 2 ·108 m/s. Dans la figure ci-dessous, on voit la tension
sur la ligne quand le front d’onde A a franchi la distance ut.

v(t)

0 x

53,0
L = Zuo = = 268,1 nH/m
1,977⋅ 108

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V λ
10 u

A
0
X
-10
ut
Figure 7.6.3

Supposons qu’il s’agisse d’un câble RG-58C/U. Son impédance


caractéristique étant de 50 ohms, l’amplitude de l’onde de courant sera
Im = Vm/Zo = 10/50 = 0,2 ampères. Faisant l’hypothèse que les pertes sont
négligeables, la fonction d’onde du courant est donc :

i+(x,t) = 0,2 sin 108 (t - x/u) U(t - x/u) ampères


C’est une onde qui est de forme identique à celle de la tension et en phase
avec celle-ci, car l’impédance caractéristique est réelle ici.

Exemple 7.6.3 Calculs à la fréquence de transition

Calculons l’impédance caractéristique du câble RG-58/U à la fréquence de


transition
ft = 23,45 kHz (exemple 7.6.1) au moyen de l’expression (7.5.4). On utilisera
R ≈ R o = 3,95 ⋅ 10 2 ohm/m , L = 268,1 nH/m, C = 93,5 pF/m et la valeur
de G calculée à cette fréquence avec un facteur de pertes de 0,005 :

G = 2π × 23,45 103 × 93,5⋅ 10 12 × 0,005 = 6,89 ⋅ 10 8 S/m


1/2
R + jωL 3,95 ⋅ 10 2 + j2π × 23,45 ⋅ 103 × 268,1 ⋅ 10 9
Zo = =
G + jωC 6,89 ⋅ 10 8 + j2π × 23,45 ⋅ 103 × 93,5 ⋅ 10 12
1/2 1/2
3,95 ⋅ 10 2 + j3,95⋅ 10 2 5,586 ⋅ 10 2∠45°
Zo = =
6,89 ⋅ 10 8 + j1,378⋅ 10 5 1,378 ⋅ 10 5∠89,71 °
Zo = 63,7 ∠-22,36° = 58,9 – j24,2 ohms

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7 Lignes semi-infinies avec pertes 227
On voit que l’impédance caractéristique a un module supérieur à 53 ohms et
qu’elle est capacitive. En fait, celle-ci est toujours capacitive pour les lignes
courantes. On constate aussi que la conductance linéique joue un rôle
négligeable, particulièrement à haute fréquence : c’est pratiquement toujours
le cas.
Si l’impédance caractéristique est complexe, il s’ensuit que les ondes de courant
et de tension qui se propagent sur une ligne semi-infinie (sans réflexion) sont
déphasées. Remarquons aussi que l’impédance d’entrée d’une telle ligne infinie
est égale à Zo. Si la source à l’entrée impose une tension alternative de 10 volts
d’amplitude à 23,45 kHz, alors Vo + = 10 volts, et :
V o+ 10
Io+ = = = 157,0 ∠+22,36° mA
Zo 63,7∠-22,36 o
L’onde de courant est donc en avance de phase de 22,36° sur celle de
tension en tout point de la ligne. D’après ce que nous avons vu plus haut, vu
que ω = 2π f = 1,473 ·105 rd/s (ω t ), si les pertes étaient négligeables, la
fonction d’onde réelle de tension s’écrirait comme suit en régime permanent :

v +(x,t) = 10 sin(1,473 ⋅ 105 t - kx ) volts


5
ou encore : v +(x,t) = 10 cos(1,473 ⋅ 10 t - kx - π/2) volts
Mais, en réalité, il y a atténuation de l’onde en cours de propagation, de
sorte que cette dernière expression n’est approximativement valide qu’à
courte distance de la source. Il faut plus exactement utiliser une expression
de la forme vue plus haut (éq. 7.2.6) :

v + (x,t) = V +(0) e cos (ω t – kx + φ+) .


αx

5
Dans le cas présent : v +(x,t) = 10 e αx cos(1,473 ⋅ 10 t - kx - π/2) volts

Il reste à trouver les valeurs de α et de k. On doit donc évaluer la fonction de


propagation γ. Utilisant les mêmes paramètres que précédemment :
γ = (R + jω L) (G + jω C)
1/2
γ = [(3,951 ⋅ 10-2 + j1,473⋅ 105 × 2,681 ⋅ 10-7) × (6,89 ⋅ 10-8 + j1,473⋅ 105 × 93,5 ⋅ 10-12)]
1/2
γ = [(5,586⋅ 10-2 ∠45,0°) × (1,378⋅ 10-5∠89,71°)] = 8,774 ⋅ 10-4 ∠67,36°

γ = 3,377 ⋅ 10 4 + j8,097 ⋅ 10 4 m1

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228 Électromagnétisme : Propagation - Lignes électriques

D’où : α = 3,377 ⋅ 10 4 Np/m et k = 8,097 ⋅ 10 4 rd m 1


Ceci montre que l’atténuation atteint 1 néper (Np) après un parcours de
2,96 km, ce qui est relativement faible. De k, on tire la vitesse de phase :

u = ω = 33830 = 1,826 ⋅ 108 m/s


k 1,853 ⋅ 10 4

Remarquons que cette vitesse, la vitesse de phase, est inférieure à celle à


haute fréquence (1,98 ·108 m/s) : elle l’est de 7,6 %. On a vu plus haut que
la vitesse de phase diminue régulièrement avec la fréquence.
Cette variation de vitesse avec la fréquence, cause un problème très
important dans la transmission à grande distance de signaux dans la bande
audio (20 Hz à 20 kHz environ). Comme les composantes de différentes
fréquences d’un signal complexe se propagent à des vitesses différentes, ce
signal est plus ou moins déformé à la réception : c’est la distorsion de
phase. Ce problème est réglé par la translation de fréquence qui porte toutes
ces composantes à des fréquences très supérieures à la fréquence de
transition.

Exemple 7.6.4 Variation de l'atténuation avec la fréquence

À 1 MHz, c’est le domaine des hautes fréquences. Par conséquent, pour le


câble RG-58/U, la vitesse de phase est 1,98 ·108 m/s. L’impédance
caractéristique est alors réelle et égale à 53 ohms environ. Le coefficient
d’atténuation est donné approximativement par l’expression (7.3.6) :

α = R = 0,1311 = 1,237 ⋅ 10 3 Np/m


2Zo 2 × 53
Notons que cette valeur est près de 4 fois supérieure à celle à la fréquence de
transition (24,5 kHz). D’après la fiche technique d’un fabricant, le coefficient
de cette ligne à 1 MHz devrait être d’environ 1,24 ·10-3 Np/m. Le résultat de
ce calcul est donc remarquable.

En supposant une conductivité linéique G de 10- 7 S/m aux basses


fréquences, on trouve une atténuation de 0,125 ·10-4 Np/m quand f –> 0.
Aux fréquences élevées, on vérifiera que le coefficient d’atténuation est donné
par α = 1,237⋅ 10 6 f Np/m. Le graphique qui suit montre la variation
approximative de α sur une étendue de fréquence de sept décades.

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7 Lignes semi-infinies avec pertes 229
Avec les méthodes de calcul modernes, il est facile de calculer α et u à partir
de l’expression exacte de γ en séparant les parties réelle et imaginaire. Les
formules que nous venons de voir permettent une évaluation approximative
rapidement.

100
104α [Np/m]

Variation
en f
Coefficient d'atténuation
câble RG-58/U
10

0,1
100 102 104 106
Fréquence (Hz)
Figure 7.6.4
Variation approximative du coefficient d’atténuation avec la fréquence pour le câble RG-58/U dans
l’hypothèse où G = 10-7 S/m

EXERCICES

Questions diverses
a) Qu'y a-t-il de particulier à la fréquence de transition d'une ligne
électrique ?
b) Quelle est la règle pour établir l’expression de la tension en tout point
d'une ligne infinie et en tout temps connaissant la tension à l'entrée ?

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230 Électromagnétisme : Propagation - Lignes électriques
c) À quelle condition le coefficient de réflexion sur le récepteur au bout
d'une ligne RG-58C/U (Zo = 50 ohms) est-il négatif et réel ?

d) Comment l'impédance caractéristique d'une ligne est-elle reliée à son


impédance linéique et à son admittance linéique ?
e) Comment évolue la vitesse de phase d'une onde sur une ligne quand la
fréquence augmente ?
7.1 Fonction d’onde - Équation d’onde
Démontrer qu'en régime harmonique l'amplitude complexe de la tension
électrique sur une ligne avec pertes satisfait l'équation de propagation
suivante :

d2 V – γ 2 V = 0 avec γ 2 =ZY Z = R + jωL Y = G + jωC


dx 2
7.2 Ligne téléphonique
Les paires de fils dans un câble téléphonique ont les caractéristiques
suivantes à 10 kHz : Zo = 600 ohms u = 2,0 · 108 m/s α = 1 dB/km

Vous raccordez à l'entrée d'une de ces paires un générateur de signaux


ayant une impédance interne de 600 ohms donnant une tension de 1 volt
d'amplitude en circuit ouvert (Vo) à 10 kHz. L'autre extrémité qui se trouve à
5 km est raccordée à une autre paire de fils dans le même câble, et vous la
terminez où vous êtes par une charge adaptée R c . Il s'agit donc d'une
longueur totale de 10 km. Vous savez que 1 néper (Np) = 8,686 décibels (dB).
a) Si vous regardez simultanément à l'oscilloscope le signal d'entrée et celui
de sortie (en Rc ), quel est l'amplitude de ce dernier et quel déphasage
entre les deux pourrez-vous observer et mesurer, en degrés ? Faites un
croquis représentant correctement ces signaux.
b) Établir une expression réelle exacte du courant sur la ligne en fonction
de la position et du temps à partir de l'entrée. Note : Utiliser la variable s
pour indiquer la position sur la ligne.
7.3 Onde sinusoïdale sur une ligne
Une ligne téléphonique de 50 km terminée par son impédance
caractéristique égale à 600 ohms a une vitesse de phase de 2c/3 et une
atténuation de 0,5 dB/km a 1 kHz. Si on raccorde à l’entrée un générateur
d’impédance interne égale à 600 ohms dont la tension en circuit ouvert est
donnée par : vs(t) = 2 cos (2000πt) volts :

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7 Lignes semi-infinies avec pertes 231
a) Déterminer et représenter dans une figure à l’échelle l’amplitude
complexe de la tension à tous les 10 kilomètres sur une distance de 50
km, ainsi que l’expression de la tension réelle au récepteur.
b) Évaluer la puissance fournie à l’entrée de la ligne et celle qui est
absorbée par le récepteur. Établir l’expression générale de la puissance
en fonction de la position sur la ligne.
R: Pe = Po = 833 μW Pr = 2,63 μW
7.4 Paramètres d’un ligne coaxiale
Une ligne coaxiale est constituée d'un conducteur central de rayon a = 2 mm
et d'un écran de rayon interne b = 6 mm espacés par un diélectrique solide
de permittivité relative égale à 2,2. Considérant les pertes comme
négligeables, évaluer son impédance caractéristique et la vitesse de
propagation. Rép. : Zo = 44,4 ohms u = 2,02 · 108 m/s

7.5 Ligne à haute tension


Une ligne à haute tension est faite d'une paire de câbles d'aluminium de
1 cm de diamètre dont les centres sont espacés de 50 cm.
a) Évaluer son impédance caractéristique.
Rép. : 552 ohms
b) Déterminer la tension maximale de fonctionnement si le champ
électrique autour des câbles ne doit pas dépasser 106 V/m.
Rép. : 78,2 kV
7.6 Liaison par ligne adaptée avec pertes
Deux stations répétitrices d'un réseau de communication sont reliées par un
câble coaxial RG-8/U (Alpha 9008). Leur séparation est de 1 km. Le câble est
terminé par un récepteur présentant une impédance d'entrée égale à
l'impédance caractéristique Zo de la ligne. Pour faire des essais, on utilise
comme source un générateur de tension sinusoïdale à 50 MHz et
d'impédance interne égale à Zo donnant une tension de 2 V d'amplitude en
circuit ouvert.

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232 Électromagnétisme : Propagation - Lignes électriques
a) Déterminer la fonction d'onde décrivant la tension sur la ligne en tous
points et en tout temps.
b) Évaluer la puissance injectée dans la ligne et celle au récepteur.
7.7 Variation des paramètres - Ligne téléphonique
Une paire de fils dans un câble téléphonique est constituée de conducteur
B&S # 20. On suppose que dans la gamme de fréquences allant de 200 à
30 000 Hz, ses paramètres distribués sont approximativement constants :
R = 35 Ω km,/ L = 530 μH/km, C = 35 nF/km, G = 500 nS/km.
Sa longueur est de 3 km et on la suppose terminée par une impédance égale
à son impédance caractéristique à toute fréquence.
a) Faire le graphique en fonction du logarithme de la fréquence des
grandeurs suivantes :
– La vitesse de phase.
– Le coefficient d'atténuation.
– La partie réelle Ro et la partie imaginaire Xo de l'impédance
caractéristique.
b) Évaluer la fréquence de transition de cette ligne.
Rép. : ft = 10,5 kHz

c) À partir de quelle fréquence l'erreur faite en utilisant la formule HF de la


vitesse de phase est-elle inférieure à 2 % ?
Rép. : ≈ 26 kHz
d) À 5 kHz, évaluer le rapport de la tension de sortie à la tension d'entrée en
décibels.
Rép. : 2,87 dB
e) À 5 kHz, évaluer le déphasage entre le courant et la tension sur la ligne.
Rép. : 32,3° (I en avance)
7.8 Paramètres HF
Démontrer qu'aux fréquences très supérieures à la fréquence de transition
ft , la vitesse de phase, le coefficient d'atténuation et l'impédance
caractéristique d'une ligne électrique sont donnés par les expressions
suivantes : u = 1 , α = R , Zo = L
LC 2Z o C

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7 Lignes semi-infinies avec pertes 233
7.9 Paramètres BF
Démontrer que, dans le cas où la fréquence du signal tend vers zéro, la
vitesse de phase, le coefficient d'atténuation et l'impédance caractéristique
d'une ligne électrique sont donnés par les expressions suivantes :

u = 2/[L C + C R ], α = RG , Zo = R
R G G
7.10 Népers et décibels
Démontrer que 1 néper (Np) ≈ 8,686 décibels (dB).
7.11 Effet pelliculaire et résistance linéique
Démontrer que, à cause de l'effet pelliculaire, la résistance linéique d'une
ligne électrique coaxiale à hautes fréquences est donnée par l'expression
R s (1 + b μω 1/2
R = R =
a ) où s
la résistance de surface.
2bσ 2σ
a est le rayon du conducteur interne, b est le rayon interne du conducteur
externe et σ est la conductivité du conducteur. Cela s'applique seulement
dans le cas où le rayon ou l'épaisseur des conducteurs est très supérieur à
la pénétration du champ électromagnétique.
7.12 Paramètres HF d’une ligne coaxiale
Une ligne coaxiale est faite d'un conducteur central ayant un rayon de
0,5 mm et d'un écran de rayon interne égal à 3 mm, avec un rayon externe
égal à 3,15 mm. Le conducteur est en cuivre dont la conductivité est
5,7 · 107 S/m. L'espace entre les conducteurs est plein de polyéthylène
ayant une permittivité relative de 2,2 et un facteur de pertes de 0,0005 à 100
MHz. Évaluer les paramètres linéiques de cette ligne à cette fréquence, son
impédance caractéristique et la vitesse de propagation des ondes.
Rép. : R = 0,977 Ω /m ; C = 68,31 pF/m ; L = 358,3 nH/m ;
G = 21,46 μS/m ; Zo = 72,4 Ω

7.13 Variation des paramètres avec la fréquence


Élaborer un logiciel pour l'ordinateur personnel de votre choix permettant de
calculer et mettre en graphique (échelle logarithmique de fréquence) les
caractéristiques suivantes d'une ligne coaxiale en fonction de la fréquence, à
partir des paramètres linéiques. Le faire aussi au moyen du logiciel
MathLab.

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234 Électromagnétisme : Propagation - Lignes électriques
a) La fréquence de transition (pas de graphique).
b) Les parties réelle et imaginaire de l'impédance caractéristique, ou le
module et l'argument.
c) La vitesse de phase.
d) Le coefficient d'atténuation tenant compte de l'effet pelliculaire aux
fréquences telles que la pénétration est faible par rapport au rayon ou à
l'épaisseur des conducteurs.
Note : Imaginer une transition logique entre les caractéristiques à basse
fréquence et celles à haute fréquence.
7.14 Variation des paramètres avec la fréquence
Une ligne coaxiale a un conducteur central de rayon a = 0,5 mm et un écran
de rayon interne b = 2 mm, rayon externe c = 2,5 mm, tous deux en cuivre
de conductivité avec un diélectrique solide de permittivité relative égale à
2,25 (polyéthylène), avec un angle de pertes constant et égal à 0,002 rd. Les
conducteurs sont en cuivre de conductivité σ = 5,7· 107 S m 1 .

a) Évaluer son impédance caractéristique et la vitesse de phase à haute


fréquence.
R. : u = 200 000 km/s Zo = 55,4 ohms

b) Calculer les paramètres linéiques à basse fréquence et la fréquence de


transition.
R. : R = 24,4 milliohms/m ; L = 344 nH/m ; C = 90,3 pF/m ; G ≈ 0 S/m ;
ft = 11,3 kHz

c) Évaluer la résistance et la conductance linéiques à 10 MHz et à 50 MHz.


R. : 10 MHz : R = 328 mΩ /m ; G = 11,35 μS/m
50 MHz : R = 734 mΩ /m ; G = 56,7 μS/m
c) Calculer le coefficient d'atténuation de la ligne à 10 et à 50 MHz. Est-ce
que la perditance (conductance linéique) a un effet appréciable ?
R. : 28,4 et 71,2 dB/km

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8
Lignes finies avec pertes

8.1 Fonctions d'onde


Considérons une source S de tension sinusoïdale V s (valeur en circuit
ouvert) et d’impédance interne Zs reliée à un récepteur d’impédance Zr par
une ligne électrique de longueur a. (fig. 8.1.1). Cette ligne est caractérisée
par une impédance caractéristique Z o, une vitesse de phase u et une
fonction de propagation γ. La source est en action depuis longtemps, de sorte
qu’un régime stationnaire s’est établi. Au départ, l’onde sinusoïdale partie de
la source a subi des réflexions multiples aux deux extrémités. Mais, toutes
les ondes dans une direction donnée ayant la même fréquence, leur
superposition est forcément une onde sinusoïdale. Appelons V +(x)
l’amplitude complexe de l’onde qui se propage dans le sens positif de x et
V (x) celle de l’onde dans le sens négatif. On sait que :

V +(x) V +o e-γ x et V -(x) V -o e+γ x (8.1.1)


où V+o et V o sont les amplitudes complexes à l’origine. Pour simplifier la
notation, on ne les soulignera pas comme auparavant, sauf si le contexte
l’exige. La tension sur la ligne est donc donnée par la somme de ces deux
phaseurs :
V (x) V +o e-γ x + V -o e+γ x (8.1.2)
Mais, on peut affirmer que l’onde V (x) résulte de la réflexion de V+ (x) au
récepteur. La relation sera établie un peu plus loin. À cet effet, il convient de
placer l’origine 0’ d’un nouveau référentiel au récepteur et de mesurer par la
variable h la distance à ce point (fig.8.1.1).

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Zs V+ = Vd V = Vg
x =a

Vs S γ Zo u Z
0 0'
x h
Figure 8.1.1 Ligne électrique reliant une source à un
récepteur dans le cas général

8.2 Changement de coordonnées


Vu que x = a - h, la fonction d’onde vers la droite peut s’écrire comme suit :
V +(h ) V d(h ) V +o e-γ (a - h) V +o e-γ a e+γ h
Mais, V +o e γ a est l’amplitude en 0’ (x = a). Convenons de la désigner par
Vdo, l’indice d indiquant qu’il s’agit d’une onde vers la droite. Appliquant le
même raisonnement à l’onde vers la gauche (avec l’indice g), ces ondes
s’expriment alors ainsi :

V d(h) = V do e+γ h et V g (h) = V go e γ h (8.2.1)

où V go = V o e+γ a . Pour les ondes de courant, on a de même :


Id(h ) Ido e+γ h et Ig(h ) Igo e-γ h (8.2.2)

On pourra vérifier que :


V d(h ) +Zo Id(h ) et V g(h ) Zo Ig(h ) (8.2.3)

8.3 Coefficient de réflexion

Définition
On définit le coefficient de réflexion ρ r de la tension électrique au récepteur
comme le rapport de la tension réfléchie à la tension incidente en ce point :
V go
ρr (8.3.1)
V do

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8 Lignes finies avec pertes 237
Au récepteur, la tension et le courant sont donnés par la superposition
des ondes incidentes et réfléchies :
V (0) V d(0) + V g(0) V do + V go (8.3.2)

I(0) Id(0) + Ig(0) Ido + Igo (8.3.3)

D’après (8.2.3), cette dernière relation peut s’écrire :

V do V go
I(0) (8.3.4)
Zo Zo
Or, la tension et le courant au récepteur sont reliés par la loi d’Ohm :
V (0) Zr I(0) . Combinant les dernières équations, on obtient :
V go
V do + V go Zr I(0) Zr V do
Zo Zo
d’où on tire finalement

V go Zr Zo
ρr (8.3.5)
V do Z r + Zo

On note que cette expression est identique à celle vue plus haut pour les
lignes sans pertes avec des impédances réelles. Ici, le régime est sinusoïdal
et les impédances généralement sont complexes. Donc, ce coefficient de
réflexion est aussi généralement complexe.
Inversement, on peut exprimer Zr en fonction de ρ r :

1 + ρr
Zr Zo (8.3..6)
1 ρr

Ces relations montrent que l’impédance sur la ligne et le coefficient de


réflexion sont intimement liées. Elles seront très utiles plus loin.

Coefficient de réflexion généralisé


Le coefficient de réflexion qu’on vient de définir l’a été pour un point
particulier, le récepteur. Or, il s’avère pratique de le définir d’une façon
générale comme ρ(h) le rapport du phaseur de l’onde réfléchie et du phaseur
de l’onde incidente au point d’abscisse h :

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V g(h ) V go e-γ h
ρ(h ) (8.3.7)
V d(h ) V do e+γ h
d’où :

V go -2γ h
ρ(h ) e ρ r e-2γ h ρ r ejφr e-2γ h (8.3.8)
V do

De cette façon, le coefficient de réflexion ρr au récepteur est une valeur


particulière de ρ (h) en h = 0. On obtient le coefficient en h simplement en
multipliant ρr par l’exponentielle e 2 γ h . Or, on sait que γ =α + jk, de sorte
qu’on obtient l’expression suivante :

ρ(h ) ρ r e-2α h ej(φr - 2k h) (8.3.9)

C’est le coefficient de réflexion généralisé sur une ligne.


A. Analyse de ρ(h) : cas où α = 0
Si l’on peut négliger le coefficient d’atténuation sur la ligne, l’expression
précédente devient :

ρ (h) = ρ r ej( φr 2k h ) = ρ r ej φr e j2 k h (8.3.10)


La figure 8.3.1 montre les coefficients ρr et ρ(h) dans le plan complexe où l’on
voit bien que le phaseur tourne d’un angle θ = –2kh à partir du récepteur.
Or, on sait que k = 2π / λ , où λ est la longueur d’onde. Donc,

θ 2kh 4πh
λ
d’où :

ρh = ρ r ejφr e-j4πh/ λ (8.3.11)

Alors, quand on s’éloigne du récepteur d’une distance h = λ/2, le phaseur


tourne de -2π radians, il fait un tour complet dans le sens négatif : le
coefficient de réflexion reprend la même valeur à tous les points espacés l’un
de l’autre de λ/2. Dans ce cas, le lieu de la pointe du phaseur (vecteur de
Fresnel) est un cercle de rayon |ρr| dans le plan complexe.

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Im Im

ρr
φr ρ(h) φr = -26,57°
Ré Ré
ρ(h)
–2kh –2kh1
ρr = 0,4472 ∠–26,57°

Figure 8.3.1 Coefficient de réflexion dans le Figure 8.3.2 Exemple 8.3.1


plan complexe ; ligne sans perte

Exemple 8.3.1 Coefficient de réflexion

Soit une ligne d’impédance caractéristique Zo = 50 ohms terminée par une


impédance Zr = 100 – j50 ohms à une fréquence où la longueur d’onde est de
1 mètre. Le coefficient de réflexion au récepteur est :
100 – j50 – 50 70,71∠–45°
ρr = = = 0,4472∠–26,57°
100 – j50 + 50 158,1∠–18,43°
Il est représenté dans la figure 8.4.2. En s’éloignant du récepteur d’une
certaine distance h1, le vecteur ρr tourne d’un angle -2kh1 et devient réel et
égal à -0,4472. Évaluons cette distance. Or, ρ (h1) = ρ r exp j(φr - 2k h1 ) ,
où k = 2π/λ = 6,283 rd/m. On voit que (φr - 2k h1 ) = –π rd.
On en tire :

π + φr π – 0,4637rd
h1 = = = 0,2131 m
2k 2 × 6,283
On peut déjà affirmer que l’impédance “vue” de la gauche par l’onde
incidente en ce point est réelle et inférieure à Z o, vu que le coefficient de
réflexion est réel et négatif.

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240 Électromagnétisme : Propagation - Lignes électriques
B. Analyse de ρ(h) : cas où α ≠ 0
Dans ce cas, l’expression (8.3.9) s’applique et l’on voit que le module de ρ(h)
diminue exponentiellement avec la distance h, comme le montre la figure
8.3.3 pour une valeur arbitraire du coefficient d’affaiblissement α :
ρ(h ) ρ r e-2α h (8.3.12)

Le coefficient de réflexion doit donc tendre vers 0 quand le point considéré


est très loin du récepteur, vers l'entrée de la ligne. En ce point, l’amplitude
de l’onde réfléchie est négligeable et il y a une seule onde dans le sens positif
de x. L’impédance sur la ligne est alors égale à l’impédance caractéristique
Z o.

Le vecteur ρ fait toujours un tour complet dans le plan complexe quand h


augmente d’une demi-longueur d’onde.

Im

ρr

φr

ρ(h)

Figure 8.3.3 Coefficient de réflexion, Ligne avec pertes

8.4 Ondes stationnaires


Considérons la ligne de la figure 8.1.1 où l’onde vers la droite est
V d(h ) V do e+γ h et celle vers la gauche V g(h ) V go e-γ h .
L’amplitude résultante est la somme de ces deux expressions :
V (h ) V do e+γ h + V go e-γ h V d(h ) + V g(h )
Mais, d’après (8.3.7), V g(h ) ρ(h ) V d(h ) .

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8 Lignes finies avec pertes 241
Alors :
V (h ) V d(h ) 1 + ρ (h ) V doe+γ h 1 + ρ r e-2γ h (8.4.1)

La partie réelle de cette expression de l’amplitude complexe sur la ligne


donne l’amplitude réelle de la tension. Examinons le cas particulier où
l’affaiblissement α est supposé négligeable :

V (h ) V doe+jk h 1 + ρ r e-j(2k h φr ) (8.4.2)

V (h ) V doe+jk h 1 + ρ r cos (2kh φr) j sin (2 kh φr )


Le module de V(h) est alors :
2 2 1/2
V (h ) V do 1 + ρ r cos (2kh φr ) + ρ r sin (2 kh φr) (8.4.3)

Pour la mise en graphique, il est utile de remplacer k par 2π / λ et de mesurer


h en unités de λ :
2 2 1/2
V (h ) V do 1 + ρ r cos (4πh /λ φr) + ρ r sin (4 πh /λ φr) (8.4.4)

La figure 8.4.1 montre quelques cas d’ondes stationnaires pour diverses


valeurs de ρr et du coefficient d'atténuation, en posant Vdo = 1 volt :

(a) ρr = +1 Ligne ouverte

1 + ρr
(b) ρr = +0,6 Zr = R r > Zo : Rr = Z = 4Zo
1 – ρr o
1 + ρr
(c) ρr = –0,6 = 0,6ejπ Zr = R r < Z o : Rr = Z = 0,25Zo
1 – ρr o
1 + ρr
(d) ρr = 0,6e+jπ/4 Zr = Z = 2.078∠52,97° Zo
1 – ρr o
(récepteur inductif)
On observe que les valeurs maximales et minimales de |V(h)| ne dépendent
que du module de ρ r . L’argument de ρ r détermine leurs positions. Cette
observation est à la base d’une méthode relativement simple pour évaluer
une impédance inconnue au moyen d’une ligne à fente1.

1 Ligne coaxiale courte et rigide, avec une fente longitudinale dans l'écran. Une courte sonde mobile peut être insérée dans cette
fente permettant de mesurer l'intensité du champ électrique et de la tension électrique dans l'espace entre l'écran et le conducteur
central. La ligne à fente sert particulièrement à la mesure de la longueur d'onde dans l'air et de l'impédance des récepteurs ou
charges.

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242 Électromagnétisme : Propagation - Lignes électriques
La figure 8.4.2 montre, à un instant quelconque, les phaseurs de l’onde
incidente (a), de l’onde réfléchie (b) et de l’onde stationnaire résultante (c),
dans le cas où le coefficient de réflexion est égal à –1 (réflexion sur un court-
circuit). On observe particulièrement que la phase de la tension résultante
change brusquement de 180° à h = λ / 2, λ, 3 λ /2 ... Au cours du temps, tous
ces vecteurs tournent à la vitesse ω dans le sens positif (sens inverse d’une
horloge).

Taux d’ondes stationnaires


Le taux d’ondes stationnaires mesure l’importance des variations de tension
ou de courant le long d’une ligne en présence d’ondes stationnaires. Il est
défini comme le rapport du maximum au minimum de tension ou de courant
électrique :

V max Imax
T.O.S. (8.4.5)
V min Imin

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Figure 8.4.1 Amplitude d’une onde stationnaire pour diverses valeurs du coefficient de réflexion au récepteur

Paramètres : v = 2 · 108 m/s f = 10 MHz a = 1,8 = 36 mètres


|V+| à l’entrée (h = 36 m) = 1 volt Zo = 50 ohms

Courbe A : α = 0 Courbe B : α = 20 dB/km

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Onde incidente

V V
d d V φr
do
2π λ/2 π/2
3λ/4 0
h λ λ/4
3 π/2 π (a)
V V
d d

Onde réfléchie
(b)
V
g φr
λ π/2 - λ/2 λ/4 0

h +π
−π
V 3λ/4 –π/2 V go
g V
g

Superposition des deux


(c)
V
V= 0 –3π/2 φr
λ λ/2
- λ/4
V= 0 0
h
3 λ/4 –π/2 V = 0
V o

Figure 8.4.2 Réflexion sur un court-circuit


(a) Phaseur de l’onde incidente, (b) Phaseur de l’onde réfléchie, c) Phaseur de l’onde stationnaire résultante.

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8 Lignes finies avec pertes 245

8.5 Impédance sur la ligne

Cas général
Nous allons maintenant trouver une expression très importante en pratique,
celle de l’impédance sur la ligne (fig. 8.5.1), particulièrement à l’entrée (x = 0,
h = a). L’impédance électrique en tout point d’abscisse h est définie comme le
rapport de l’amplitude complexe de la tension et de celle du courant :
V(h )
Z(h ) (8.5.1)
I(h )
Cette impédance dépend de tous les paramètres de la ligne (longueur a, Zo,
vitesse de phase u, etc.) et de l’impédance Zr, du récepteur. Or, comme nous
l’avons vu plus haut, l’impédance en un point est étroitement reliée au
coefficient de réflexion au même point :
1 + ρr
Zr Zo (8.5.2)
1 ρr

Zs V+ = Vd V = Vg x = a

Vs S γ Zo u Zr
0 0'
x h

Figure 8.5.1 Ligne électrique reliant une source à un récepteur dans le cas général

Il en est de même en tout autre point de la ligne d’abscisse h, où l’impédance


est Z(h) et le coefficient de réflexion ρ (h ) :

1 + ρ(h )
Z(h ) Z (8.5.3)
1 ρ(h ) o

Remplaçons ρ (h ) par son expression en fonction de ρ r (8.3.8) :

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246 Électromagnétisme : Propagation - Lignes électriques
1 + ρ r e-2γ h e+γ h + ρ r e γh
Z(h ) Zo Zo (8.5.4a)
1 ρ r e-2γ h e+γ h ρ r e γh

Zr Zo
Or, on sait que ρr
Zr + Zo
d’où :
Zr + Zo e+γ h + Zr Zo e γh
Z(h ) Zo (8.5.4b)
Zr + Zo e+γ h Zr Zo e γh

On peut réarranger comme suit :


Zr e+γ h + e γ h + Zo e+γ h e γh
Z(h ) Zo (8.5.5)
Zr e+γ h e γ h + Zo e+γ h + e γh

Les relations cosh A = (eΑ + e– Α)/2 et sinh A = (eΑ – e–Α)/2 permettent


d’écrire la dernière expression sous une forme plus compacte :

Zr cosh γ h + Zo sinh γ h
Z(h ) Zo (8.5.6)
Zocosh γ h + Zr sinh γ h

L’impédance d’entrée est simplement une valeur particulière de


l’impédance sur la ligne, pour h = a.

Exemple 8.5.1 Variation de l'impédance d'entrée avec la fréquence

La figure 8.5.2 montre comment varient la partie réelle et la partie


imaginaire de l'impédance d'entrée d'une ligne avec la fréquence dans
l'intervalle de 2 à 30 MHz. Les paramètres de la ligne sont les suivants :
Longueur a = 30 mètres Vitesse de propagation u = 2 ·108 m/s = 2c/3
Impédance caractéristique Zo = 50 Ω
Impédance du récepteur Zr = 200 Ω (résistive)

Courbe A : atténuation nulle


Courbe B : α1 = 15 dB/km à 1 MHz
1/2
On suppose une variation en f1/2 : α α1 f
f1

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8 Lignes finies avec pertes 247
La figure 8.5.3 montre plus de détails dans l'intervalle de 50 à 64 MHz.
Observons que la réactance (partie imaginaire) s'annule aux minimums et
aux maximums de la partie réelle. La ligne est résonante à ces derniers
points et son impédance d'entrée est purement résistive.
Les calculs ont été faits avec le logiciel MatLabmd et les résultats mis en
graphique avec le logiciel SigmaPlotmd. Une version simplifiée du programme
MatLab suit : elle permet de calculer l'impédance d'entrée connaissant les
divers paramètres de la ligne, l'impédance du récepteur et la fréquence.

% Calcul de l'impédance d'entrée d'une ligne


% en fonction de la fréquence.
% Programme MatLab
% Ce programme calcule l’impédance d’entrée d’une ligne connaissant
% ses paramètres, la fréquence et l’impédance du récepteur.
clear
format compact
clc
hold off
clg
disp('')
disp('')
disp(' Calcul de l*impédance d*entrée d*une ligne')
disp('')
v=input('Vitesse de phase [m/s]: ');
h=input('Longueur [m]: ');
Zo=input('Impédance caractéristique [ohms]: ');
f=input('Fréquence [Hz]: ');
Attr=input('Atténuation [dB/m] à f réf., 1 MHz: ');
Rr=input('Impédance du récepteur, partie réelle [ohms]: ');
Xr=input('Impédance du récepteur, partie imaginaire: ');
Zr = Rr + j*Xr; % Impédance du récepteur
Att=Attr*(f*1E-6).^0.5/8.686; % Atténuation [Np/m] à la fréquence f.
B=2*pi/v;
k=B*f;
g= Att + j*k; % Fonction de propagation.
th = tanh(g*h);
NumZ = Zr + Zo*th;
DenZ = Zo + Zr*th;
Ze = NumZ*Zo/DenZ;
MZ=abs(Ze)

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248 Électromagnétisme : Propagation - Lignes électriques
disp('Phase en degrés')
PZ=angle(Ze)*180/pi
%
RZ=MZ.*cos(angle(Ze))
IZ=MZ.*sin(angle(Ze))

Figure 8.5.2
Impédance d'entrée d'une ligne en fonction de la fréquence pour deux valeurs du coefficient d'atténuation
A : sans atténuation ; B : α 1 = 15 dB/km à 1 MHz (Exemple 8.5.1)

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Figure 8.5.3
Impédance d'entrée d'une ligne en fonction de la fréquence pour deux valeurs du coefficient d'atténuation
A : sans atténuation ; B : α 1 = 15 dB/km à 1 MHz (Exemple 8.5.1)

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250 Électromagnétisme : Propagation - Lignes électriques

Impédance normalisée
On définit l’impédance normalisée comme le rapport de l’impédance en un
point et de l’impédance caractéristique :
Z(h ) Zr
z(h ) , zr (8.5.7)
Zo Zo
L’expression (8.5.6) devient alors :

z r cosh γ h + sinh γ h
z(h ) (8.5.8)
cosh γ h + z r sinh γ h

On obtient une autre forme en divisant numérateur et dénominateur par


cosh γ h, ce qui donne une expression facile à mémoriser :

z r + tgh γ h
z(h ) (8.5.9)
1 + z r tgh γ h

Toutefois, si on ne dispose pas des outils permettant de calculer ces


fonctions de variables complexes, on peut utiliser la forme précédente
(8.5.5), où
eγ h eα hejkh eα h cos kh + j sin kh
et
e -γ h e-α he-jkh e αh cos kh j sin kh
De préférence, on peut encore utiliser l’expression (8.5.8), sachant que :

cosh γ h cosh α h cos k h + j sinh α h sin k h (8.5.10a)

sinh γ h sinh α h cos k h + j cosh α h sin k h (8.5.10b)

On sait d’autre part que :

eα h + e αh eα h e αh
cosh α h sinh α h (8.5.11)
2 2

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8 Lignes finies avec pertes 251

Lignes avec pertes négligeables


Si α = 0, γ = jk , et alors :
sinh jkh = j sin kh cosh j kh = cos kh tgh jkh = j tg kh (8.5.12)

Ce qui se démontre facilement, considérant que :

ejkh + e jkh ejkh e jkh


cos kh sin kh (8.5.13)
2 2j
Par conséquent l’expression de l’impédance normalisée sur la ligne devient :

(8.5.14)
z r + j tg kh
z(h )
1 + j z r tg kh

On obtient l’impédance en multipliant par l’impédance caractéristique :


Z(h ) z(h ) Zo

Impédance d'entrée
Cas particuliers divers
A. Ligne avec pertes
1- Ligne court-circuitée
Ici, zr = 0, et (8.5.9) devient :

z(a) tgh γ a (8.5.15)

Exemple 8.5.2 Impédance d'entrée en fonction de la fréquence


Ligne court-circuité

Considérons une ligne ayant les caractéristiques suivantes :

u = 2·108 m/s a = 30 m Zo = 50 ohms

Zr = 0 (ligne court-circuitée) α = 15 dB/km à 1 MHz.

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252 Électromagnétisme : Propagation - Lignes électriques
En supposant que l’atténuation varie en f , la figure 8.5.4 (a) montre la
variation du module |Ze | de l’impédance d’entrée dans l’intervalle de
fréquence allant de 3 à 13 MHz. La variation de l’argument de Ze est montrée
dans la figure 8.5.4 (b).
2- Ligne ouverte
C’est le cas où zr = ∞, avec h = a. L’expression (2-16.9) devient alors :

z(a) 1 (8.5.16)
tgh γ a

Exemple 8.5.3 Impédance d'entrée en fonction de la longueur


Ligne ouverte

La figure 8.5.5 montre la variation du module |Ze| de l'impédance d'entrée


d'une ligne de Zo = 50 ohms en fonction de sa longueur à 10 MHz.

Courbe A : α = 20 dB/km à 1 MHz; 63,2 dB/km à 10 MHz


Courbe B : α = 60 dB/km à 1 MHz; 190 dB/km à 10 MHz
Remarquer que la mise en graphique utilisant comme unité de longueur la
longueur d'onde simplifie la présente et démontre bien les particularités de
l'impédance quand la longueur est un multiple entier de λ /4. À mesure que
la longueur de la ligne augmente, son impédance d’entrée tend vers la valeur
de l’impédance caractéristique, 50 ohms, du fait que l’amplitude de l’onde
réfléchie tend vers zéro.

B. Ligne sans perte


1- Ligne ouverte
Vu que γ = jk, on a alors :

z(a) 1 j cotg ka jX (8.5.17)


j tg ka
L’impédance d’entrée est alors purement réactive. Vu que k = 2π /λ., cette
réactance peut s’exprimer comme :

X cotg 2πa (8.5.18)


λ

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|Ze| [ ohms ] 400

300

(a)
200

100

0
4 6 8 10 12
Fréquence [ MHz ]

80
Argument de |Ze| [ dg ]

40

(b)
0

-40

-80
4 6 8 10 12
Fréquence [ MHz ]
Figure 8.5.4 Impédance d'entrée, d'une ligne court-circuitée (exemple (8.5.2))

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254 Électromagnétisme : Propagation - Lignes électriques
La courbe en traits hachurés de la figure 8.5.6 (B) montre le graphique de
cette réactance. On voit qu’elle est alternativement positive ou négative selon
la longueur de la ligne : une ligne de longueur inférieure à λ /4 est capacitive
(X < 0). Mais elle est inductive (X > 0) si sa longueur est comprise entre λ /4
et λ/2. On retrouve les mêmes valeurs à chaque fois que la longueur
augmente d’une demi-longueur d’onde. Quand la ligne est quart d’onde et,
de façon générale, de longueur égale à un multiple impair de λ/4,
l’impédance est théoriquement nulle. En pratique, à cause des pertes, celle-
ci est très faible et donnée par l’équation (8.5.16).
2- Ligne court-circuitée
Vu que les pertes sont nulles, l’expression (8.5.15) devient :

z(a) j tg ka j tg 2πa (8.5.19)


λ
On observe dans ce cas (fig. 8.5.6) qu’une ligne quart d’onde court-circuitée
présente une impédance théoriquement infinie.
Dans ces divers cas, quand la longueur de la ligne est un multiple impair de
λ/4,
a = (2n + 1)λ /4, avec n = 1, 2, 3, ..., on dit que la ligne est résonante.

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Figure 8.5.5
Variation du module de l'impédance d'entrée d'une ligne ouverte en fonction de sa longueur
(Exemple 8.5.3)

Figure 8.5.6 Réactance d’entrée d’une ligne sans pertes en fonction de sa longueur

Courbe A : ligne court-circuitée


Courbe B : ligne ouverte

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256 Électromagnétisme : Propagation - Lignes électriques

Propriété d'un tronçon court


A. Tronçon court-circuité
On sait que l'impédance d'entrée d'une ligne de longueur a court-circuitée à
l'autre extrémité (fig. 8.5.4) est donnée par :
Ze Zo tgh γ a (8.5.20)

Or, si a << λ/4, il s'ensuit que |γ a| << 1. Dans ce cas :


Ze ≈ Zo γ a ≈ Zoα a + jZo ka (8.5.21)

Donc, l'impédance d'entrée de ce tronçon est équivalente à une résistance


R e ≈ Zoα a en série avec une réactance Xe ≈ Zo ka .

Re
Ze Zo γ Ze Le

Ligne court circuitée Réseau équivalent

Figure 8.5.4

Cette dernière étant positive, l'inductance équivalente est tirée de la


définition :
Xe ωLéq :
Alors,

Léq ≈ Zo
ka
≈ Zuo
a ≈ Lua
≈ La (8.5.22)
ω u
comme on pouvait s'y attendre.
Par définition du facteur de qualité Q
d'une inductance, on a :

Xe k
Q (8.5.23)
Re α

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8 Lignes finies avec pertes 257

B. Tronçon ouvert
Dans ce cas,

Ze Zo 1 (8.5.24)
tgh γ a Ye
L'admittance d'entrée est donc :
tgh γ a
Ye ≈ α a + j ka (8.5.25)
Zo Zo Zo
D'où la conductance équivalente :

Ge ≈ α a (8.5.26)
Zo
et la susceptance équivalente :

B e ≈ ka ≈ ω Ce (8.5.27)
Zo
d'où :
Ce ≈ a ≈ a ≈ aC (8.5.28)
Zou L u2

8.6 Mesures d'une ligne


On obtient assez facilement les divers paramètres secondaires d'une ligne
électrique tels que la vitesse de phase, l'impédance caractéristique,
l'atténuation, par des mesures aux fréquences de résonance de la ligne. On
peut ensuite en déduire les paramètres linéiques ou les paramètres
primaires.

Mesure de la vitesse de phase


On peut faire la mesure simplement avec un générateur de signaux, un
fréquencemètre et un voltmètre pour l'alternatif à haute fréquence. En effet,
il suffit de détecter les minimums de tension à l'entrée, car ils correspondent
aux minimums d'impédance quand la ligne est ouverte à l’autre extrémité :
c'est une condition de résonance. La longueur a de la ligne est alors un
multiple impair de λ/4 à cette fréquence :

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258 Électromagnétisme : Propagation - Lignes électriques
2n 1 u
a 2n 1 λ (n 1, 2, ... ) (8.6.1)
4 4f n
Alors :
4f n a
u n 1, 2, 3, ... (8.6.2)
(2n 1)
On peut ainsi trouver la vitesse de phase à diverses fréquences, avec une
précision qui est essentiellement limitée en pratique par celle de la mesure
de longueur, car la fréquence peut facilement être connue avec une précision
6
supérieure à 1 partie sur 10 au moyen d'un fréquencemètre de laboratoire.
On peut aussi mesurer la fréquence des minimums d’impédance d’une ligne
court-circuitée : sa longueur est alors un multiple entier d’une d e m i-
longueur d’onde :

a nλ nu (n 1, 2, ... )
2 2f n
u 2f na n 1, 2, 3, ... (8.6.3)
n

Mesure de l'impédance caractéristique


Deux mesures de l'impédance d'entrée d'une ligne suffisent pour déterminer
son impédance caractéristique Z o : une première mesure Zlo avec l'autre
extrémité ouverte et une deuxième Z cc quand cette dernière est court-
circuitée (figure 8.6.1). Soit a la longueur de la ligne. On sait que
l'impédance d'entrée de la ligne ouverte est :

Zlo ≈ Zo
tgh γ a (8.6.4)
Celle de la ligne court-circuitée :
Zcc ≈ Zo tgh γ a (8.6.5)

En multipliant ces deux expressions l'une par l'autre et extrayant la racine


carrée on obtient finalement :

Zo ≈ Zlo Zcc (8.6.6)

Les impédances Zlo et Zcc peuvent être mesurées avec un impédancemètre.

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Zcc Zo γ Zlo Zo γ

Figure 8.6.1 Mesure de l’impédance caractéristique

On vérifie que la précision de la mesure est maximale quand la fréquence


choisie est telle que la longueur a de la ligne est égale à un multiple impair de
λ/8 :

a 2n 1 λ 2n 1 u n 1, 2, 3, ...
8 8f
À cette condition, les modules de Zlo et Z cc doivent être égaux. En pratique,
cette condition est réalisée aux fréquences qui se trouvent à mi-chemin entre
un minimum et un maximum d’impédance adjacents.

Mesure de coefficient d'atténuation


Le coefficient d'atténuation α d'une ligne électrique se détermine facilement
par la mesure d'impédance d'entrée quand la ligne est ouverte ou court-
circuitée, aux fréquences de résonance. On peut distinguer quatre cas :
1- Ligne quart d'onde, ouverte ou court-circuitée.
2- Ligne demi-onde, ouverte ou court-circuitée.
Examinons le premier cas, celui d'une ligne quart d'onde ouverte.
L'impédance d'entrée est alors :

Zlo Zo eγ a + e γa
Zo e 2 γ a + 1 Zo (8.6.7)
tgh γ a eγ a e γa e 2 γa 1
or, e2 γa e2 αa ej2ka e2 αa ej4πa / λ . Mais si a = (2n - 1)λ/4 :
e 2 γa e2 αa ej(2n - 1)π e2 αa : l'impédance est réelle et minimale, comme
on le sait déjà, de sorte que :
e2 α a 1
Zlo Zo (8.6.8)
e2 α a + 1

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260 Électromagnétisme : Propagation - Lignes électriques
On en tire :

e2 α a Zo + Zlo
Zo Zlo
D'où finalement :

α 1 ln Zo + Zlo (Ligne ouverte λ/4) (8.6.9)


2a Zo Zlo

Si la ligne est demi-onde et ouverte, l'impédance d'entrée est maximale et


réelle. Dans ce cas, on obtient :

α 1 ln Zlo + Zo (ligne ouverte λ/2) (8.6.10)


2a Zlo Zo

8.7 Relations entrée/sortie


Considérons la ligne quelconque de longueur a terminée par l'impédance Zr
représentée dans la figure (8.7.1) ci-dessous, dont la tension et le courant à
l'entrée sont respectivement V e et I e . Il est intéressant de connaître les
relations entre ces grandeurs à celles qu'on trouve au récepteur, Vr et Ir ou
celles en tous points d’abscisse x.

Ie Ir

V+(x)
Ve Zo γ Vr Zr
V (x)

0 0'
x h

Figure 8.7.1

On sait que la tension en x résulte de la superposition d'une onde V+(x) dans


le sens positif de x et d'une onde V–(x) dans le sens négatif :

V (x) V +(x) + V (x) V o+e γx + V o e+γ x (8.7.1)

De même, pour le courant :


I(x) I+(x) + I (x) Io+e γx + Io e+γ x (8.7.2)

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8 Lignes finies avec pertes 261
Vu les relations entre les ondes de courant et de tension, cette dernière
équation peut s'écrire :

V o+ e γx
V o +γ x
I(x) e (8.7.3)
Zo Zo
À l'entrée, x = 0, et ces grandeurs deviennent :
Ve V o+ + V o (8.7.4)

V o+ Vo (8.7.5)
Ie
Zo Zo
En résolvant ces dernières équations pour les inconnues V o+ et V o– , on
obtient :

V o+ 1 V e + ZoIe (8.7.6)
2
et

Vo 1 Ve ZoIe (8.7.7)
2
ou encore :

V o+ 1 1 + Zo V e (8.7.9)
2 Ze
et

1 1 Zo
Vo V (8.7.10)
2 Ze e
Portant ces dernières dans (8.7.1) :

V (x) 1 1 + Zo/Ze e γx + 1 Zo/Ze e+γx V e (8.7.11)


2
ou

V (x) 1 Ze + Zo e γx + Ze Zo e+γ x V e
2Ze
ou

V (x) 1 Z e+γ x + e γx + Zo e+γ x e γx Ve (8.7.12)


e
2Ze

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262 Électromagnétisme : Propagation - Lignes électriques

Ve
Donc : V(x) Ze cosh γ x Zo sinh γ x (8.7.13)
Ze

En particulier, la tension au récepteur (x = a) est donnée par :

Ve
Vr V(a) Ze cosh γ a Zo sinh γ a (8.7.14)
Ze
On peut faire intervenir l'impédance du récepteur Zr plutôt que l'impédance
d'entrée Ze. En effet, on sait que :

Zr cosh γ a + Zo sinh γ a
Ze Zo (8.7.15)
Zo cosh γ a + Zr sinh γ a
En portant cette dernière relation dans la précédente et utilisant la propriété
cosh 2 γ a sinh 2 γ a 1, on obtient :

Ve Zr cosh γ a + Zo sinh γ a V r (8.7.16)


Zr
On obtient une expression de V(x) en fonction de Zr en portant l’expression
de Ze dans (8.7.13) et en utilisant les relations connues entre les fonctions
hyperboliques2 :

Zr cosh γ (a x) + Zo sinh γ (a x)
V(x) Ve (8.7.17)
Zr cosh γ a + Zo sinh γ a

Si les pertes sur la ligne peuvent être négligées (α = 0), cette expression se
simplifie :

Zr cos k (a – x) + j Zo sin k (a – x)
V(x) Ve (si α 0) (8.7.18)
Zr cos ka + j Zo sin ka

2 sinh u cosh v = 1 sinh u + v + 1 sinh u – v


2 2
cosh u sinh v = 1 sinh u + v – 1 sinh u – v
2 2
1
cosh u cosh v = cosh u + v + 1 cosh u – v
2 2
1
sinh u sinh v = cosh u + v – 1 cosh u – v
2 2

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8 Lignes finies avec pertes 263
Au récepteur, x = a et on en tire :

Ve Zr cos ka + jZo sin ka Vr si α 0 (8.7.19)


Zr
En factorisant Zo, on obtient l’expression suivante en fonction de
l’impédance normalisée du récepteur :

Ve zr cos ka + j sin ka Vr (si α 0) (8.7.20)


zr
De la même façon, on peut établir la relation entre le courant à l'entrée Ie et
celui au récepteur Ir :

Ie cosh γ a + zr sinh γ a Ir (8.7.21)

et, si α = 0 :
Ie cos ka + jzr sin ka Ir (8.7.22)

Exemple 8.7.1 Tension d'entrée et tension de sortie


Variation avec la fréquence

Considérons une ligne ayant les paramètres suivants : Zo = 50 ohms, u = 2


·108 m/s a = 30 m. On prendra une atténuation α nulle (courbes A, fig.
8.7.2 et 8.7.3) ou égale à 40 dB/km à 1 MHz et variant en f (courbes B).
Nous supposons à l'entrée une source qui donne en circuit ouvert une
tension d'amplitude Vso = 1 volt. Examinons comment varient les tensions à
l'entrée et à la sortie avec la fréquence selon la résistance interne Rs de la
source et la résistance Rr du récepteur.
Figure 8.7.2 Rs = 10 ohms ; Rr = 200 ohms

La source et le récepteur ne sont pas adaptés à la ligne.


Les courbes du haut montrent le module et la phase de la tension à l'entrée
Ve . Celles du bas montrent ces grandeurs à la sortie (Vr). On observe des
variations avec la fréquence à l'entrée et à la sortie. L'atténuation sur la ligne
a pour effet de réduire les variations.
NOTE : Il n'y a pas de discontinuité de la phase de la tension au récepteur Vr
en réalité quand la fréquence varie : le retard de phase augmente
continuellement avec la fréquence.

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264 Électromagnétisme : Propagation - Lignes électriques
Figure 8.7.3 Rs = Zo = 50 ohms (source adaptée à la ligne) ; Rr = 200 ohms

Dans ce cas, on observe que la tension et la phase à l'entrée subissent des


variations importantes avec la fréquence : entre 0,2 et 0,8 volt. Par contre, si
l'atténuation est supposée nulle (courbe A), la tension à la sortie reste
constante et égale à 0,8 V, ce qui est bien près de la tension de source en
circuit ouvert (1 volt). Si on tient compte de l'atténuation qui augmente avec
la fréquence, la tension de sortie diminue graduellement avec la fréquence à
cause des pertes sur la ligne.
Ces constations inattendues illustrent un principe d'une grande importance
pratique :
“ Pour éviter toute variation indésirable de l'amplitude du signal de sortie
d'une ligne en fonction de sa fréquence, quelle que soit l'impédance du
récepteur, il est essentiel que la source soit adaptée à la ligne : l'impédance
interne (résistive) de la source doit être égale à l'impédance caractéristique de
la ligne. ”
D’une façon générale, le récepteur doit aussi être adapté à la ligne afin que le
transfert de puissance soit maximal entre le générateur et le récepteur.
Figure 8.7.4 Rs = 1 ohms ; Rr = 5 000 ohms

C'est un cas de résonance assez forte de la ligne. Dans le cas où les pertes
sont négligeables, les tensions d'entrée et de sortie subissent des variations
considérables aux résonances. On pourra vérifier que ces résonances se
produisent quand la longueur de la ligne est un multiple impair de λ /4. On
observe que la tension de sortie devient près de 40 fois plus grande que la
tension de source en circuit ouvert. On note également que l'atténuation sur
la ligne a pour effet de réduire considérablement les variations à la
résonance : A, atténuation nulle ; B, 40 dB/km.
LOGICIEL MatLab CALCULANT LES TENSION D’ENTRÉE ET DE SORTIE D’UNE LIGNE
% Calcul de la tension à l'entrée et à la sortie
% d'une ligne en fonction de la fréquence.
% Avec le logiciel EduMatLab pour Macintosh
clg
clear
clc
N=input('Nombre de points = ');
v=input('Vitesse de propagation [m/s] = ');
a=input('Longueur de la ligne [m] = ');
Zo=input('Impédance caractéristique de la ligne [ohms] = ');

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8 Lignes finies avec pertes 265
Rs=input('Résistance interne de la source [ohms] = ');
Zr=input('Impédance du récepteur [ohms] = ');
FI=input('Fréquence inférieure [MHz] = ');
FS=input('Fréquence supérieure [MHz] = ');
FI = FI*1e6;
FS = FS*1e6;
Attr=input('Atténuation [dB/m] à la fréquence de référence, 1 MHz = ');
%
f=linspace(FI,FS,N)'; % Vecteur colonne des fréquences.
Att=Attr*(f*1E-6).^0.5/8.686; % Atténuation [Np/m] à la fréquence f.
B=2*pi/v;
k=B*f; % Constante de phase.
g= Att + j*k; % Fonction de propagation.
th = tanh(g*a);
NumZ = Zr + Zo*th;
DenZ = Zo + Zr*th;
Ze = NumZ*Zo./DenZ; % Impédance d'entrée.
U1=ones(N,1);
Ve=Ze./(Rs*U1 + Ze); % Tension à l'entrée.
MVe=abs(Ve);
maxe=max(MVe); % Valeur maximale du module de Ve.
PHVe=angle(Ve)*180/pi; % Phase de Ve en degrés.
axis([FI FS 0 maxe*1.05]); % Étendue des axes du graphique.
plot(f,MVe) % Tracé du module de Ve en fonction de f.
pause
axis([FI FS -200 200]); % Étendue des axes du graphique.
plot(f,PHVe) % Tracé de la phase de Ve en fonction de f.
pause
DVr = Zr*U1.*cosh(g*a) + Zo*U1.*sinh(g*a);
Vr = (Zr*U1.*Ve)./DVr; % Tension Vr au récepteur.
MVr=abs(Vr); % Module de Vr.
maxs = max(MVr); % Valeur maximale du module de Vr.
axis([FI FS 0 maxs*1.05]);
plot(f,MVr) % Tracé du module de Vr en fonction de f.
pause
axis([FI FS -200 200]);
PHVr = angle(Vr)*180/pi;
plot(f,PHVr)
G = [f*1e-6 MVe PHVe MVr PHVr]; % Matrice des résultats pour
% la mise en graphique avec un
% autre logiciel.

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Figure 8.7.2 Tension à l'entrée et à la sortie d'une ligne. Source et récepteur inadaptés à la ligne

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Figure 8.7.3 Tension à l'entrée et à la sortie d'une ligne
Récepteur adapté à la ligne

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Figure 8.7.4 Tension à l'entrée et à la sortie d'une ligne
Source et récepteur inadaptés à la ligne

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8 Lignes finies avec pertes 269

8.8 Propriété des lignes avec charge capacitive


L’impédance d’entrée d’une ligne relativement courte par rapport à la
longueur d’onde a un comportement assez inattendu quand le récepteur est
capacitif : elle devient inductive à une fréquence relativement basse.
Considérons, par exemple, le système illustré ci-dessous où Rr = 100 ohms,
Cr = 50 nF. Le câble coaxial n’a que 1,5 m de longueur et sa capacité totale
est d’environ 150 pF seulement : elle est 333 fois plus faible que C r. Si l’on
se demande, par exemple, quelle est l’impédance vue par la source à une
fréquence de 2 MHz, un raisonnement élémentaire nous ferait conclure que
l’impédance d’entrée Ze doit être pratiquement égale à celle de Cr en parallèle
avec Rr, vu que la longueur de la ligne est très inférieure à λ/4 et sa capacité
électrique très inférieure à celle de la charge. En effet, λ = 100 m à 2 MHz : la
longueur de la ligne n’est que de 0,015λ Or, un tel raisonnement nous
induirait sérieusement en erreur dans ce cas particulier : l’impédance
d’entrée est en réalité fortement inductive à cette fréquence comme le
montre la figure 8.8.2 !

RG-58C/U Zo = 50 Ω
Cr Rr
Source

a = 1,5 m
αa ≈ 0

Figure 8.8.1 Ligne courte avec charge capacitive

On vérifie facilement que l’admittance d’entrée a la même forme que


l’impédance en fonction de l’admittance au récepteur Yr :

Yr + j Yo tg ka
Ye Yo
Yo + j Yr tg ka
où Yr 1/R r + j ω Cr. L’impédance d’entrée est l’inverse de Ye :

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270 Électromagnétisme : Propagation - Lignes électriques
1/Zo + j Yr tg ka
Ze Zo
Yr + j 1/Zo tg ka
Le calcul de cette dernière fonction permet de faire le graphique de la
figure 8.8.2 qui montre clairement que le module de Ze passe par un
minimum résistif de 0,1679 ohms à 1,1611 MHz et que l’impédance
devient inductive aux fréquences supérieures à cette dernière (argument
θ positif). On observe qu’aux fréquences inférieures à environ 200 kHz,
l’impédance d’entrée est essentiellement égale à l’impédance de la charge,
conformément à la théorie élémentaire des circuits où l’on ne tient pas
compte des phénomènes de propagation.
Si le coaxial est remplacé par une ligne bifilaire de 300 ohms, cette
singularité se produit à plus basse fréquence encore, comme on peut le voir
à la figure 8.8.3.

102
|Ze|
[ohms]

101 |Ze|

Ze Zo Cr |Zr|
100 Rr

1
10
103 104 105 106 107
Fréquence [hertz]

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100
θ
[dg]
50
θ de Ze
0

-50
θ de Zr
-100
103 104 105 106 107
Fréquence [hertz]
Figure 8.8.2 Comparaison de l’impédance d’entrée et de l’impédance du récepteur

Cet exemple assez spécial et peu connu démontre l’importance que peuvent
prendre les phénomènes de propagation en pratique. Leur méconnaissance
par l’ingénieur peut entraîner des erreurs et des coûts dans certaines
circonstances.

102
|Ze|
[ohms]
|Ze|
101

|Zr|
Ze Zo Cr Rr
100

10 1
103 104 105 106 107
Fréquence [hertz]
Figure 8.8.3 Impédance d’entrée quand Zo = 300 ohms

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272 Électromagnétisme : Propagation - Lignes électriques

8.9 L'abaque de Smith


Nous venons de voir diverses formules reliant les impédances d’entrée et de
sortie d’une ligne, particulièrement celles reliant le coefficient de réflexion à
l’impédance. Rappelons cette dernière sous sa forme générale :

Vg h Zh Zo
ρh (8.9.1)
Vd h Z h + Zo

où h est la distance mesurée à partir du récepteur. Avec l’impédance


normalisée :
zh 1
ρh (8.8.2)
zh + 1
Ainsi, à chaque valeur du coefficient de réflexion corrrespond une seule
valeur de l’impédance. Le coefficient de réflexion ρ h est relié à celui au
récepteur ρ r par l’expression suivante :

V go -2γ h
ρ(h ) e ρ r e-2γ h ρ r ejφr e-2γ h (8.8.3)
V do

Nous avons constaté que les calculs associés sont ardus à moins de disposer
d’un ordinateur ou d’une calculette programmable. Avant l’invention de ces
derniers, on s’est ingénié à trouver des méthodes graphiques de calcul
permettant de simplifier considérablement l’analyse des systèmes
comportant des lignes et des guides d’ondes. L’abaque de Smith3 est un des
instruments conçus à cette fin. C’est le seul qui est encore utilisé
couramment, car il permet de visualiser simplement la variation de
l’impédance le long d’une ligne électrique.
La figure 8.9.1 montre cette abaque. Essentiellement, c’est une
représentation du plan complexe sur lequel est plaqué un système de
coordonnées curvilignes des parties réelles et imaginaires de l’impédance
normalisée ou de l’admittance normalisée sur une ligne électrique. L’origine
du plan complexe est au centre. Le contour porte diverses graduations qui
permettent de tracer facilement les vecteurs coefficient de réflexion. Les deux

3 « Smith chart » en anglais.

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8 Lignes finies avec pertes 273
échelles circulaires extérieures portent des graduations en unités de
longueur d’onde : un tour complet dans un sens ou dans l’autre correspond
à un déplacement de λ/2 le long de la ligne. Une troisième est graduée en
degrés : l’argument des coefficients de réflexion. Les échelles horizontales du
bas servent particulièrement à relier le module du coefficient de réflexion au
taux d’onde stationnaire (T.O.S.).
Utilisons l’abaque simplifiée de la figure 8.9.2 pour détailler le principe
d’utilisation.
L’origine du plan complexe est en C. Les cercles dont le centre se trouve sur
l’axe réel sont des lieux de résistance (ou de conductance) normalisée r (ou g)
(partie réelle de z ou de y) constante. En tout point du cercle 1 qui passe par
C, la partie réelle de l’impédance (ou l’admittance) normalisée est égale à 1,
et ainsi de suite. Le grand cercle extérieur est le lieu de résistance (ou de
conductance) nulle. Le point à l’extrême droite est l’infini ; celui de gauche
est le zéro. Les cercles dont le centre se trouve sur la droite MN sont des
lieux de réactance (ou de susceptance) normalisée x (ou y) constante. Alors,
par exemple, si l’impédance normalisée au récepteur z(0) = zr = 2 - j2, elle est
représentée par le point A à l’intersection du cercle de résistance 2 et du
cercle de réactance -2. La droite CA représente alors le coefficient de
réflexion au récepteur ρ r ρ 0 . Si on prolonge ce vecteur, l’intercept sur le
cercle extérieur gradué en degrés nous donne l’argument du coefficient de
réflexion. Par calcul :
zr 1 1 j2
ρr = 0,6202∠ 29,74˚
zr + 1 3 j2
Si la ligne est sans perte (α = 0), un déplacement h vers la source fait tourner
le vecteur coefficient de réflexion d’un angle -2kh en radians, dans le sens
des aiguilles d’une montre («sens horaire»). La rotation en degrés se lit sur le
cercle extérieur de la figure 8.9.1. Sa pointe se retrouve alors au point B, par
exemple. Ce point est à l’intersection de deux cercles de coordonnées
orthogonaux non représentés qui permettent de lire la valeur de l’impédance
z(h) en ce point.

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Figure 8.9.1 Abaque de Smith

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1 M

0,3 2
B
z(h)
0,3
ρ(h)
1 1 2

2
0 0,3 C 2 ∞
φ(h) φr -2
ρr
A
-2kh
z(0)
-0,3 1

0,3 -2
-1 N

Figure 8.9.2 Principes de l’abaque de Smith

Exemple 8.9.1 Utilisation de l’abaque de Smith

Supposons qu’une ligne coaxiale RG-8U (Zo = 50 Ω) de 13 m de longueur se


termine par une impédance Zr = 120 - j200 ohms à 10 MHz. On négligera les
pertes (α = 0). Évaluons l’impédance d’entrée. On calcule premièrement
l’impédance normalisée du récepteur, z r = 2,4 - j4, qu’on porte sur l’abaque
(point A, figure 8.9.3). On prolonge cette droite jusqu’en B sur le contour. On
trace le cercle de rayon 0A. Le module de ρr est mesurée par la longueur 0A
qu’on porte sur l’échelle du bas à droite («coeff. vol.»), 0A’. On lit ρr ≈ 0,81 .
Sur le contour (point B), on lit φr ≈ -21˚ . Sur l’échelle extérieure graduée en
longueurs d’onde, on lit environ 0,279λ . La vitesse de phase sur cette ligne
étant de 2 · 108 m/s, on calcule une longueur d’onde λ de 20 m. La longueur
de la ligne en unités de longueur d’onde est ainsi a = 13/20 λ = 0,65 λ .

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276 Électromagnétisme : Propagation - Lignes électriques
Donc, en allant du récepteur à l’entrée de la ligne, on doit partir du point B
et tourner sur l’abaque d’une distance correspondante dans le sens horaire.
Or, on sait qu’un déplacement de 0,5λ sur la ligne correspond à un tour
complet sur l’abaque. La longueur de la ligne étant : 0,5λ + 0,15λ . Il suffit
d’ajouter 0,15λ à la position initiale, 0,279λ, pour obtenir la position
correspondant à l’entrée : 0,429λ, point C. On relie ce dernier au centre 0
par une droite qui intercepte alors le cercle du coefficient de réflexion au
point D où on lit l’impédance normalisée à l’entrée de la ligne : ze = 0,130 -
j0,475. Le coefficient de réflexion y est égal à 0,81 ∠-129˚ . Finalement,
l’impédance d’entrée est Ze = 6,5 - j23,75 ohms. On peut lire le taux d’onde
stationnaire sur l’échelle du bas à gauche en y portant la longueur OA qui
détermine le point E : T.O.S. ≈ 9,4.
Le calcul exact de l’impédance d’entrée au moyen de la formule vue plus
haut donne, à quatre chiffres significatifs :
Ze = 6,525 – j23,48 ohms
On calcule la valeur suivante du coefficient de réflexion au récepteur :
zr – 1
ρr = = 0,807 ∠-21,1˚
zr + 1
On peut aussi calculer le coefficient de réflexion à l’entrée à partir de
l’expression connue :

ρe = ρr ej 2ka + φ r

Ici, ρe = ρr car α = 0. La constante de phase est : k = 2π = 0,31416 rd/m.


λ
Alors :
2ka + φr = 8,1682 + 21,1˚ × π/180˚ = 8,5365 rd = 2π 2,2533 rd = 360˚ 129,1˚
On retrouve bien l’argument du coefficient de réflexion à l’entrée : -129,1˚.
On peut en déduire la valeur de l’impédance d’entrée :
1 + ρe 1 + -0,5089 - j0,6263
Ze = Zo = × 50 = 6,53 - j23,46 ohms
1 – ρe 1 – -0,5089 - j0,6263
On retrouve bien la valeur calculée autrement.

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J.L. Dion CALCUL D'IMPÉDANCE
Mars 1996

A
zr = 2,4 j4

D
ze = 0,130 j0,475

|ρr| = 0,807
A'

E
T.O.S. = 9,36

Figure 8.9.3 Calculs avec l’abaque de Smith

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278 Électromagnétisme : Propagation - Lignes électriques

8.10 Adaptation d'impédances


Un problème qui se pose souvent en pratique des hautes fréquences est celui
de la transmission d’énergie par une ligne d’impédance caractéristique
donnée Zo à un récepteur ou charge d’impédance différente Zr. Si la ligne est
simplement raccordée au récepteur, le taux d’ondes stationnaires est plus ou
moins élevé selon le cas. Cela peut entraîner des surtensions qui causent le
claquage de la ligne et des courants excessifs qui produisent la surchauffe
en certains points de la ligne. Il s’impose par conséquent d’utiliser une
technique permettant d’adapter la ligne à la charge, c’est-à-dire faire en sorte
que celle-ci présente une impédance assez exactement égale à l’impédance
caractéristique de la ligne.

Adaptation par tronçon en parallèle


Une technique simple en principe est celle de l’adaptation par tronçon en
parallèle sur la ligne, près du récepteur. Considérons la ligne de la figure
7.4.1 d’admittance caractéristique Yo = 1/Z o terminée par une admittance
normalisée yr = Yr/Yo. = 2,4 + j1,6 [Y r = 0,048 + j0,032 siemens ; Z r =
14,42 - j9,615 ohms]. L’admittance normalisée sur la ligne est donnée par
l’expression suivante, de même forme que celle de l’impédance normalisée,
dans le cas où les pertes sont négligeables, avec k = 2π/λ :
yr + j tg 2πh /λ
yh (8.10.1)
1 + jyr tg 2πh /λ
La figure 8.10.1b montre la variation des parties réelle et imaginaire avec h,
en mètres et en unités de λ. On constate qu’à la distance h 1 du récepteur la
partie réelle de l’admittance devient égale à 1 :
y h1 1 + j b1
Alors, si on place en parallèle sur le ligne à cette position M-N une
admittance -j b 1 , l’admittance normalisée résultante devient égale à 1.
L’admittance vue en M-N devient ainsi égale à Yo et il n’y a plus de
réflexion : la ligne est donc adaptée au récepteur. En pratique, on réalise
cette admittance -j b 1 au moyen d’un bout de ligne ou tronçon pouvant être
ouvert ou court-circuité de longueur appropriée qu’on raccorde en M-N
(fig. 8.10.1d,e).

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8 Lignes finies avec pertes 279
L’abaque de Smith (figure 2.10.3) permet de faire ces calculs facilement. On
porte l’admittance normalisée du récepteur en A et on trace le cercle de
rayon 0A. En se déplaçant sur le cercle à partir de A vers la source (sens
horaire), on intercepte le cercle de conductance normalisée 1 en C où
yC y h 1 1 j1,38 . Ce déplacement est :
y1 0,3270λ 0,2175λ 0,1095λ 0,219 mètre
Il suffira de placer en parallèle sur la ligne en cette position une admittance
normalisée égale à +j1,38 pour réaliser l’adaptation. Cette admittance se
trouve au point E de l’abaque. C’est l’admittance à l’entrée du tronçon. En
tournant dans le sens antihoraire (vers l’autre extrémité du tronçon) d’une
distance de 0,1502λ, on rencontre le point d’admittance 0 qui correspond à
une ligne ouverte. Par conséquent, ce tronçon doit avoir une longueur de
0,1502λ = 30,0 cm. En l’allongeant de 0,25λ, on arrive au point d’admittance
∞. En pratique on choisira le tronçon le plus court, soit le tronçon ouvert.

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yr = 2,4 + j1,6

(a) Yo Y(h)

Y
y (b) [S]
3 0,06
g G
Admittance normalisée

Gr
2 0,04
M'

Admittance
Br
M
1 0,02

0 0
h2 P h1
b
-1 B -0,02
N B1
1.2 1 0,75 h [m] 0,5 0,25 0

5λ/8 λ/2 3λ/8 h [λ] λ/4 λ/8 0


yr = 2,4 + j1,6

( c) Yo y(h1) = 1 +jb1

h1
M yr = 2,4 + j1,6

( d) Yo y(h1) = 1

yr = 2,4 + j1,6
M

( e) Yo y(h1) = 1
N

h1 0

Figure 8.10.1 Principe de l’adaptation d’impédances par tronçon en parallèle

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J.L. Dion ADAPTATION D'IMPÉDANCE
Mars 1996

0,1502λ
E

0,2175λ
D
23,6˚
A
yr = 2,4 + j1,6

zr = 0,2885 j0,1923
B

yC = 1 j1,38
C

0,3270λ
E

|ρr| 0,566
G

T.O.S. = 3,801

Figure 8.10.2 Adaptation d’impédances par tronçon en parallèle

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282 Électromagnétisme : Propagation - Lignes électriques

EXERCICES
Question
Quelle est la définition du taux d'ondes stationnaires sur une ligne
électrique ?
8.1 Mesures en régime harmonique
On réalise au laboratoire le système illustré ci-dessous où G est un
générateur de tension sinusoïdale à fréquence variable qui donne une
tension de sortie en circuit ouvert d'amplitude V m = 1 volt indépendante de
la fréquence. L'oscilloscope permet de lire la tension à l'entrée de la ligne
sans charger celle-ci : il a une très grande impédance d'entrée (typiquement
10 MΩ en parallèle avec 10 pF).

a) Faire le graphique de la tension lue à l'oscilloscope quand la fréquence


varie de 1 MHz à 20 MHz.
b) Si l'on fixe ensuite la fréquence à 12,4 MHz et si l'on termine la ligne
par une impédance Zr = 50 - j50 ohms à cette fréquence, évaluer
l'amplitude de tension qu'on doit mesurer à l'oscilloscope.
Rép. : V e = 315 mV

Oscilloscope

A RG 58C/U B
G
Zo1 = 50 ohms Ligne
Rg = 50 ohms u 1 = 2c/3 ouverte
a1 = 10 m

8.2 Ondes sur une ligne


Vous raccordez un émetteur à une antenne par un câble RG8/U (Zo =
50 ohms) de 100 m de longueur. On sait que la longueur d'onde du signal
est de 20 m et que l'atténuation correspondante est de 20 dB/km. On sait
aussi que l'antenne présente une impédance égale à 100 - j20 ohms.
Sachant que la tension à l'entrée du câble a une amplitude de 30 volts,

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8 Lignes finies avec pertes 283
a) Trouvez l'amplitude complexe en ce point des ondes qui se propagent
dans les deux sens sur la ligne. Faire une figure montrant les différents
phaseurs à l'échelle.

Rép. : V +o = 24,61 ∠2,6˚ volts V o = 5,55 ∠-11,5˚ volts


b) À partir de ces tensions, trouvez l'expression des courants et celle de
l'impédance d'entrée de la ligne.
8.3 Ligne avec charge réactive - diagrammes vectoriels
Une ligne de 100 m de longueur a et d'impédance caractéristique Zo = 50∠0°
ohms supposée sans pertes est terminée par une impédance égale à 100 -
j20 ohms. On raccorde à l'entrée une source qui maintient une tension
sinusoïdale de 30 volts d'amplitude. Sachant que la longueur d’onde sur la
ligne est de 382,2 m :
a) Déterminer l'amplitude complexe à l'entrée des deux ondes qu'on peut
imaginer se propageant sur la ligne (sens + et –) Faire le diagramme
vectoriel de ces tensions à l'échelle.
Rép. : V+(0) = 43,783∠11,51° volts ; V–(0) = 15,581∠−214,09° volts

b) Évaluer le courant aux deux extrémités de la ligne. Porter ces courants


sur le diagramme précédent.
Rép. : I(0) = 1,169∠-17,4° A ; I(a) = 0,5786∠−98,1° A
c) Calculer l'impédance d'entrée de la ligne à partir des réponses
précédentes.
Rép. : Ze = 24,48 + j7,662 ohms

d) Vérifier que dans l’hypothèse où la ligne est un câble RG-58U, la


fréquence de fonctionnement est de 523 kHz environ.
8.4 Ligne avec charge capacitive
Un câble coaxial de type RG-58C/U (Z o = 50 ohms) est terminé par un
condensateur de 200 pF, en parallèle avec une résistance de 100 ohms. Sa
longueur est de 10 mètres.
a) Évaluer le coefficient de réflexion sur cette terminaison à 30 MHz.
Rép. : ρt = 0,809∠ −127,7°

b) Calculer l'impédance d'entrée. Utiliser le logiciel MatLab de préférence.

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284 Électromagnétisme : Propagation - Lignes électriques
c) Évaluer la fréquence à laquelle l’impédance d’entrée devient purement
résistive et la valeur de cette impédance.
8.5 Système de communication
Supposons que l'antenne de votre émetteur de SRG (service de radio général,
f = 28 MHz) soit considérée comme équivalente à une résistance de 100
ohms en parallèle avec un condensateur de 200 pF, reliée à l'émetteur par
un câble coaxial RG-58C/U (Zo = 50 ohms) de 12,50 mètres de longueur.
NOTE : On fera les calculs par ordinateur. Ce programme doit
particulièrement pouvoir calculer l'impédance d'entrée de la ligne dans tous
les cas :
a) Vérifier que la longueur de la ligne est ici un multiple impair de quarts
de longueur d'onde et calculer son impédance d'entrée.
Rép. : 91,39 ∠ 74,13° ohms
b) Supposant celui-ci sans pertes, quelle puissance est rayonnée par
l'antenne quand la tension mesurée à la sortie de l'émetteur est de
50 Veff ? Cette puissance est-elle différente de celle injectée à l'entrée ?

Rép. : 7,480 watts


c) 1° Quelle valeur de réactance ou susceptance devriez-vous ajouter en
bout de ligne pour annuler la partie réactive de l'impédance de
l'antenne, et quelle est alors la puissance émise pour la même tension à
l'entrée ? L'impédance d'entrée est-elle purement résistive ?
Rép. : P = 100 watts
2° Si l'émetteur peut être considéré comme une source de résistance
interne égale à 50 ohms donnant 80 Veff en circuit ouvert, quelle
puissance est envoyée sur la ligne et à l'antenne dans le cas initial ?
Rép. : 11,98 W
d) Si, dans les conditions premières en (b), vous allongez la ligne de 1,76
mètre, que devient la puissance rayonnée ? Vous allez ainsi constater
un effet important de la longueur dans le cas où le récepteur n'est pas
adapté.
Rép. : 24,97 W

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8 Lignes finies avec pertes 285
8.6 Système de communication
Le système illustré est formé d'un
émetteur dans le poste E relié à une A
antenne dipolaire A par une ligne
bifilaire L de longueur a = 30 m. On
sait que l'émetteur fournit une tension
en circuit ouvert décrite par E L

( )
vs (t ) = 200 cos 3 ⋅108 t volts .
L’impédance caractéristique de la ligne
qui est adaptée à l’impédance de sortie
de l’émetteur est de 150 ohms et ses
pertes sont supposées négligeables. La
vitesse de phase sur la ligne est voisine
de 3·108 m/s.
D'autres mesures ont permis de déterminer que l'antenne est assimilable à
une résistance de 75 ohms en parallèle avec un condensateur de 50 pF.
Déterminer par calcul en décrivant les étapes :
a) Le coefficient de réflexion à l'antenne. Représenter dans le plan
complexe.
Rép. : ρ a 0,657∠-150,8˚

b) La position près de l'antenne où le coefficient de réflexion devient réel et


la valeur de l’admittance et de l'impédance en ce point.
Rép. : h1 0,254 m, Zh1 31,09 ohms
c) Le taux d'onde stationnaire sur la ligne.
Rép. : T.O.S. = 2,494
d) L'impédance d'entrée de la ligne (à l'émetteur).
Rép. : Ze 651,9 24,56˚ ohms
e) La puissance efficace rayonnée par l'antenne.
Rép. : Pa 20,78 W
f) En vous aidant de l'abaque de Smith, faites la conception du tronçon
mis en parallèle sur la ligne, près de l'antenne, qui réalisera
l'adaptation. Justifier clairement les étapes.
Rép. : had 685 mm Longueur : 1,045 m

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286 Électromagnétisme : Propagation - Lignes électriques
8.7 Système de communication
Vous devez, comme ingénieur, relier rapidement un émetteur radio
fonctionnant à 20 MHz dont l'impédance de sortie est de 50 ohms à une
antenne qui se trouve à 27 mètres de l'émetteur. Vous savez que l'impédance
d'entrée de l'antenne est également de 50 ohms. Or vous ne disposez que
d'une grande longueur de câble coaxial de type RG-6/U dont vous
connaissez les caractéristiques suivantes : Zo = 75 ohms, u = 2c/3.

a) Décrire clairement votre solution au problème en la justifiant, afin


d'adapter l'émetteur à l'antenne et ainsi maximiser la puissance
transmise.
b) Vous savez que la tension de sortie de l'émetteur a une amplitude de
50 V quand il est terminé dans une impédance de 50 Ω. Calculer la
puissance approximative transmise à l'antenne dans ces conditions :
précisez l'hypothèse que vous devez faire.
c) Si vous reliez l'émetteur à l'antenne par une longueur de 27 m de RG-
6/U, quelle sera alors la puissance effective reçue par l'antenne. Est-ce
mieux ou moins bien que dans le cas précédent ?
d) Dans un cas comme dans l'autre, quelle est la valeur du coefficient de
réflexion à l'antenne et à 27 m de celle-ci sur un câble RG-6/U
8.8 Ligne avec pertes - Calcul du coefficient d’atténuation
On détermine que l'impédance d'entrée d'un câble de 91,44 m ouvert à
l'autre bout est de 96,8 + j0 ohms à 17,4 MHz et que sa longueur est égale à
8 longueurs d'onde exactement. Si l'impédance caractéristique de cette ligne
est 50∠0° ohms, évaluer son coefficient d'atténuation.

Rép. : 54,3 dB/km


8.9 Tensions d’entrée et de sortie d’une ligne
Un câble coaxial RG-8 de 5 m est terminé par un impédance égale à
25 + j100 Ω à 21 MHz. Si la tension à l'entrée a une amplitude de 2 volts,
quelle est sont amplitude et sa phase au récepteur ?
Rép. : 1,87∠178,8° V
8.10 Radio amateur
Comme radio amateur utilisant la bande des 21 mètres à 14,2 MHz, vous
avez un émetteur dont l’impédance de sortie est de 50 ohms que vous devez
relier à votre antenne dont l’impédance d’entrée est de 50 ohms également

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8 Lignes finies avec pertes 287
qui se trouve à 23 m de l’émetteur par le plus court chemin. Or, vous ne
disposez que d’une grande longueur de câble coaxial RG59B/U.
a) Quelle est votre solution au problème de raccordement pour que le
transfert de puissance soit maximal ?
b) Dans ce cas, faire un graphique de l’amplitude de la tension sur la ligne.
Est-elle constante ? Sinon, quelle est la valeur du taux d’ondes
stationnaires (T.O.S.) ?
Rép. : TOS = 1,5
8.11 Admittance
Démontrer que l'admittance d'entrée normalisée d'une ligne de longueur a a
la même forme que celle de l'impédance normalisée, c'est-à-dire :
y r + tgh γa
ye =
1 + y r tgh γa
8.12 Communications
Une ligne d'impédance caractéristique Zo = 50 ohms étant terminée par une
impédance Zr = 25 + j100 ohms, évaluer le coefficient de réflexion à cette
extrémité au moyen de l'abaque de Smith. Décrire les étapes de la méthode.
Si la longueur de la ligne est de 5λ /8, évaluer l'impédance d'entrée.
8.13 Communications
Une ligne RG-58C/U (Zo = 50 ohms, u = 2c/3, α ≈ 0) de 8,7 m de longueur
relie un générateur adapté à un récepteur d'impédance 10 - j100 ohms à
50 MHz. Le générateur fournit une tension efficace de 10 volts en circuit
ouvert.
a) Évaluer la longueur de la ligne en unités de longueur d'onde.
Rép. : 2,175λ
b) Porter l'impédance normalisée du récepteur sur une abaque de Smith.
En déduire le coefficient de réflexion en ce point et le vérifier par calcul.
Bien décrire les diverses étapes.
R : 0,923∠ -53˚
c) Calculer l'impédance d'entrée de la ligne et vérifier avec l'abaque en
décrivant la méthode.
Rép. : 1,986 - j0,536 ohms

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288 Électromagnétisme : Propagation - Lignes électriques
d) Évaluer la puissance efficace fournie au récepteur.
Rép. : 73,45 mW
e) Calculer le taux d'onde stationnaire (T.O.S.) et vérifier avec l'abaque en
décrivant la méthode.
f) À quelle fréquence la ligne serait-elle quart d'onde ? À cette fréquence, si
l'impédance du récepteur était la même, quelle serait l'impédance
d'entrée ?
Rép. : 5,7471 MHz, 24,88∠84,3˚ ohms
8.14 Abaque de Smith
Le coefficient de réflexion au récepteur sur une ligne aux pertes négligeables
étant 0,3 - j0,55 (mesure faite au réflectomètre), calculer le taux d'onde
stationnaire (T.O.S.) sur la ligne et la position du premier noeud de tension
du côté du récepteur. Décrire les étapes du calcul à l'abaque de Smith.
8.15 Abaque de Smith
Une ligne coaxiale à fente pleine d'air de Zo = 50 ohms à 700 MHz, est reliée
à une récepteur et on mesure un T.O.S. de 2,50. On trouve aussi un noeud
de tension à 10,0 cm du récepteur. Évaluer l'impédance du récepteur au
moyen de l'abaque de Smith. Décrire la méthode utilisée.
8.16 Ligne à fente
Une ligne à fente de Zo = 75 ohms est reliée à une ligne aux caractéristiques
identiques, longue de 3,75 m et terminée par une antenne. Sur la ligne à
fente on mesure un T.O.S. de 2,0 et on trouve deux noeuds de tension
successivement à 0,180 m et 0,530 m du raccord des lignes. On considère
l'atténuation comme négligeable dans l'ensemble. Évaluer l'impédance de
l'antenne à la fréquence de mesure au moyen de l'abaque de Smith. Quelle
est la fréquence ?
8.17 Communications
On désire raccorder à une antenne par une ligne coaxiale RG-8 un émetteur
à 50 MHz dont l'impédance interne est adaptée à la ligne. Celle-ci a une
longueur de 10 mètres. On a déterminé un T.O.S. de 3 près de l'antenne
quand la ligne est directement raccordée l'antenne.
a) Calculer l'impédance de l'antenne.
b) Calculer le puissance fournie par l'émetteur dans ces conditions, si on
mesure une tension efficace de 70 volts à la sortie de l'émetteur.

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8 Lignes finies avec pertes 289
c) Adapter la ligne à l'antenne au moyen d'un tronçon parallèle près de
l'antenne.
d) Calculer la puissance fournie par l'émetteur dans ces nouvelles
conditions.
8.18 Mesure des paramètres d’une ligne
Vous devez comme ingénieur mettre au point la liaison temporaire entre
divers appareils à haute fréquence. Mais vous ne disposez que d’un câble
bifilaire aux caractéristiques inconnues qu’il vous faut mesurer avec les
différents appareils de base disponibles (générateur de signaux, oscilloscope,
fréquencemètre). Comme vous avez bien profité de votre cours sur les lignes
électriques, vous montez une «boîte de mesure» M d’impédance de sortie
égale à 50 ohms que vous intégrez au système illustré ci-dessous.
L’oscilloscope sert à mesurer les tensions à l’entrée et à la sortie de la boîte
M. Ve est la tension à l’entrée de la ligne (sortie de la boîte).

a = 5,0 m
M Récepteur
S
Zo = inconnue
Source:
VMo = 1 volt (amplitude à la sortie de M
en circuit ouvert)
Oscilloscope RM = 50 ohms (résistance interne de la boite M)

Puis, vous faites une série de mesures afin d’évaluer les caractéristiques
secondaires essentielles de cette ligne. Vous avez inscrit les résultats dans le
tableau ci-dessous.

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290 Électromagnétisme : Propagation - Lignes électriques

f Ve |Ze| θ
Observations
MHz Volts Ohms

11,50 ~0 ~0 Première fréquence de résonance de la ligne ouverte (R ∞).

57,50 ~0 ~0 Troisième résonance de la ligne ouverte (R ∞).

6,50 ~ 0,947 147,5 ~ +90˚ Ligne court circuitée (R 0).

6,50 ~ 0,890 97,63 ~ 90˚ Ligne ouverte (R ∞).

6,50 68,63 44,14˚ Impédance inconnue Zr du récepteur.

a) Évaluez la vitesse de phase sur cette ligne en exposant clairement la


méthode utilisée.
Rép. : 2,23 · 108 m/s
b) Calculez son impédance caractéristique en justifiant clairement la
méthode.
Rép. : 120 Ω
c) Quel est à peu près |Ze| à 11,50 MHz ? À 57,5 MHz ? Justifiez.

d) Cette ligne a-t-elle des pertes appréciables ? Justifiez votre réponse.


e) Évaluez par calcul l'impédance inconnue dans le dernier cas et reprenez
le même calcul au moyen de l’abaque de Smith.
Rép. : Zr = 50 - j50 Ω
f) Quelle devra être la résistance de sortie des appareils sources utilisés
avec ce type de ligne afin que la transmission soit indépendante de la
fréquence, quelle que soit la longueur de la ligne utilisée ? Discutez.

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Annexe

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292 Électromagnétisme : Propagation - Lignes électriques

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Annexe 293

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Bibliographie

CHENG, D.K., Field and Wave Electromagnetics, Addison-Wesley, 1993.


CHIPMAN, R.A., Transmission Lines, Schaum, McGraw-Hill.
CROZE, Raymond, Simon, L et Caire, J.P, Transmission téléphonique :
théorie des lignes, Eyrolles, 1968.
DUBOST, Gérard , Propagation libre et guidée des ondes électromagnétiques:
application aux guides et fibres optiques, Masson, Paris, 1995.
DWORSKY, Lawrence N., Modern Transmission Line Theory and Applications,
Wiley, 1979.
FRÜHLING, A., Cours d'électricité, tomes 1 et 2, Dunod, Paris.
GRIVET, Pierre, Physique des lignes de haute fréquence et d'ultra-haute
fréquence, Masson, 1969.
HAUS, H.A. et MELCHER, J.R., Electromagnetic Fields and Energy, Prentice-
Hall, 1989.
HAYT, William H. Jr., Engineering Electromagnetics, McGraw-Hill.
LECERF, André, Physique des ondes et des vibrations, Technique et
documentation - Lavoisier, Paris, 1993.
LORRAIN, Paul et CORSON, D.R., Champs et ondes électromagnétiques,
Armand Colin, Paris, 1979.
PÉREZ, J.P., CARLES, R. et FLECKINGER, R., Électromagnétisme ; Vide et
milieux matériels, Masson, Paris, 1991.
ROUAULT, M., collab. de P. MERGAULT, Électricité, fascicules 1 et 2,
Masson, Paris, 1967.
SESHADRI, S.R., Fundamentals of Transmission Lines and Electromagnetic
Fields, Addison-Wesley, 1971.

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INDEX
Composantes du champ 72
A I
Composantes du champ
Abaque de Smith 272 électromagnétique 76, Impédance caractéristique
Adaptation d'impédances 82 169, 170, 220
278 Concept de propagation 3 du milieu 25
Adaptation par tronçon en Conductance linéique 160, du vide 26
parallèle 278 217 Impédance d'entrée 246
Amplitude complexe 14 Conducteur 56 Impédance d'onde 25, 26
Analyse de la fonction J Conducteur cylindrique 211 Impédance normalisée 250
204 Conductivité complexe Impédance sur la ligne 245
Analyse de la fonction J, effective 27 Impulsions sur une ligne
ligne avec perte 205 Conductivité effective 27 avec pertes 168
ligne sans perte 204 Constante de phase 9, 58 Incidence surcritique 87
Angle de Brewster 84 Constante de propagation 9 Indice de réfraction 74
Angle d'incidence critique Constante de propagation Inductance linéique 160,
84 complexe 26 216
Atténuation en fonction de Courant 161 Intensité 110
la fréquence 218 Intensité de l'onde 41
D Intensité transmise 90
C Décibels 204 Interface de deux
Capacité linéique 160, 216 Déphasage 15 diélectriques parfaits
Champ électrique 57 Diagramme en zigzag 177 52
Champ électromagnétique 4 Interface diélectrique 56
origine d'un 3 E
Interrupteur initialement
Champ électromagnétique Effet pelliculaire 34 fermé 181
transversal 14, 25 Équation de Helmholtz 14 Interrupteur initialement
Champ magnétique 34 Équation d'onde 161 ouvert 180
Champ magnétique H, amplitude complexe
expression du 24 198 L
Champ réel 16, 29 Ligne bifilaire 156
F
Champ réflechi 89 Ligne coaxiale 156, 171
Champ transmis 88 Fibre optique 91 Ligne triphasée 156
Coefficient Flux d'énergie Lois de Descartes et Snell
d'affaiblissement 27 électromagnétique 35 73
d'atténuation 27 Fonction d'onde 9, 24, 34, Longueur d'onde 5, 15, 17
d'atténuation en mode 52, 161, 163 dans le guide 131
TE 136 atténuation 200
changement de M
d'atténuation en mode
TM 132 coordonnées 236 Mesure de coefficient
de réflexion 53, 54, 77, réfléchie 174 d'atténuation 259
83, 173 vitesse de phase 201 Mesure de la vitesse de
de réflexion de Forme complexe de l'onde phase 257
l'intensité 57 stationnaire 63 Mesure de l'impédance
de transmission 53, 54, Forme réelle de l'onde caractéristique 258
77, 83 stationnaire 64 Mesure d'une ligne 257
de transmission de Fréquence de coupure 128 Microruban 156
l'intensité 57 Fréquence de transition 205 Milieu dispersif 29

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Modes de propagation 119 Polarisation parallèle 82 Théorème des interrupteurs
Mode TE 120, 135 Polarisation rectiligne 19 180
Mode TEM 119, 120 Potentiels retardés 6, 7, 99 Transmission d'énergie 3
Mode TM 120, 126 Propagation avec Transmission par onde
atténuation 123 évanescente 92
N
Propagation dans un Tronçon court circuité 256
Népers 203 conducteur 32 Tronçon ouvert 257
O Propagation dans un Type de polarisation permis
diélectrique avec perte 120
Onde dans le sens positif
26 Types de lignes 155
202
Propagation guidée 91, 157 Types de vitesse 143
Onde
Propriété des lignes avec Types de vitesse, relation
évanescente 81, 87
charge capacitive 269 géométrique 143
incidente 52
Propriété d'un tronçon court Types d'ondes 119
plane 9
256
Onde plane V
Puissance 110
direction quelconque Valeur des paramètres 171
instantanée 35
69 Vecteur de Poynting 38,
moyenne 41
fonction d'onde 69 110
transmise 58
composantes 138 en régime harmonique
Onde réfléchie 52 R 39
Onde transmise 52 Rayonnement 9 Vecteur d'onde 71
Ondes en échelon 164 d'un dipôle oscillant Vitesse
Ondes hertziennes 5 105 de groupe 144
Ondes sphériques 105 Réflexion 172 de phase 129
Ondes stationnaires 59, 240 en polarisation de propagation de
Ondes transversales perpendiculaire l'énergie 42
électriques 120 76
électromagnétiques oblique 72
119 sur un conducteur
magnétiques 120 parfait 59
Orthogonalité des champs sur un diélectrique 63
24 totale 79
P Régime harmonique 104
Relations entrée / sortie 260
Pénétration 34
Résistance de surface 43
Permittivité complexe 26
Résistance du rayonnement
effective 27
112
Phase 16
Résistance linéique 160,
vitesse de 16, 17
211
Plan(s)
nodal 60 S
ventral 60 Source avec résistance
conducteurs parallèles interne 172
120 Spectre électromagnétique
Polarisation circulaire 20 5
droite 22
gauche 22 T
Polarisation dans le plan 19 Taux d'onde stationnaire 64
Polarisation d'une onde 19 Tension 161
Polarisation elliptique 20 Théorème de Poynting 35

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