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I – PHÉNOMENE ONDULATOIRE
1 – Définition
Considérons un milieu remplissant l’espace muni d’un référentiel R(O, x, y, z) et dont
les propriétés macroscopiques sont constantes dans le temps. Supposons que dans une région
donnée se produise un phénomène physique variable dans le temps qui peut être caractérisé
par une grandeur ψ. Ce phénomène est dit ondulatoire s’il est susceptible d’être détecté
ultérieurement en différents points de l’espace. On dit qu’il subit une propagation dans le
milieu.
Près de l’endroit où le phénomène a pris naissance, en un point donné S repéré dans le
référentiel R par le vecteur position r0 , le phénomène,
transmis dans le milieu, se fait ‘sentir’ à l’instant
t0 et les variations de ψ = ψ(r0 , t) en fonction du
temps sont représentées par la figure 1-a. Loin de cet
endroit, en un point M(r) du milieu, la mesure de
la grandeur ψ, effectuée aux mêmes instants, peut
accuser l’absence du phénomène : ψ(r, t) = 0. Au
bout d’un certain temps, le phénomène atteint le
point M et l’on constatera que ψ(r, t) 6= 0 (figure FIGURE 1
1-b).
Si le phénomène n’est ni atténué ni distordu pendant la propagation, la grandeur ψ au
point M à un instant t est ce qu’elle était au point S à l’instant antérieur t0 = t − τ :
ψ(r, t) = ψ(r0 , t − τ )
où τ = τ (r) est le temps mis par le phénomène pour parvenir jusqu’au point courant M en
passant par le point S considéré comme une référence. Dans cette expression, on peut omettre
le vecteur donné r0 et écrire tout simplement :
ψ(r, t) = ψ(t − τ ) . (1)
En fait, cette forme de variation de ψ en fonction de l’espace et du temps n’est pas
tributaire de l’absence de distorsion et d’atténuation. C’est l’une des formes des solutions
d’une équation différentielle, dite équation d’onde, vérifiée par les phénomènes ondulatoires
en général. Au paragraphe 3 ci-dessous, nous déduirons cette équation différentielle à partir
de l’expression (1).
2 – Front d’onde
La grandeur ψ(r, t) ne dépend pas séparément du temps t et de la position r du point
d’observation M mais de la quantité :
φ(r, t) = t − τ (r) (2)
1
2 Chapitre 1
Dans cette expression, la fonction r−1 f [t − τ (r)] est une onde qui diverge à partir du centre O
des fronts d’onde, et la fonction r−1 g[t + τ (r)] est une onde qui converge vers O. La présence
du facteur r−1 traduit une décroissance du phénomène quand on s’éloigne du centre.
III – NOTION DE CHEMIN D’ONDE
Nous essayons dans ce paragraphe d’étendre la notion de chemin optique utilisée en
optique géométrique. On définira l’indice n d’un milieu comme le rapport de la vitesse de
phase vp de l’onde dans ce milieu à la vitesse c qu’elle aurait dans un milieu arbitraire pris
comme référence ; en électromagnétisme, ce milieu de référence est le vide.
1 – Chemin d’onde
Considérons deux points A et B situés sur un même rayon d’onde (R) orienté dans le sens
de la propagation de l’onde. Soit un front d’onde (F) qui passe par le point A à l’instant tA et
par le point B à l’instant ultérieur tB . Désignons par FA et FB les positions correspondantes.
En notant dr = ds et le déplacement élémentaire du front (F) à partir d’un point M(r) du
rayon (R), la durée du trajet du front entre les positions FA et FB est :
Z B
ds
τAB = tB − tA = A
vp (r)
(R)
où vp (r) est la vitesse de phase au point M. Désignons par c la vitesse de phase de l’onde
lorsqu’elle se propagerait dans un certain milieu isotrope et homogène pris comme référence.
Le trajet que l’onde parcourrait dans ce milieu en une durée égale à τAB a pour longueur :
Z B
c
LAB = cτAB = A ds . (13)
vp (r)
(R)
En posant :
c
n(r) =
vp (r)
appelé indice du milieu considéré en M, on a :
Z B
LAB = A n(r) ds .
(R)
Cette quantité est appelée chemin d’onde entre les points A et B le long du rayon (R).
Considérons maintenant un autre rayon (R0 ) interceptant les positions FA et FB du front
d’onde (F), respectivement aux points A0 et B0 . Comme :
τA0 B0 = τAB ,
il vient :
LA0 B0 = LAB
signifiant que le chemin d’onde entre deux positions d’un front d’onde est le même pour tout
couple de points intersections d’un rayon quelconque avec ces deux positions.
2 – Principe de Fermat
Compte tenu de l’égalité (6), la relation (13) se réécrit :
Z B
LAB = c A ∇τ (r) · dr ;
(R)
le chemin d’onde LAB est ainsi proportionnel à la circulation du champ ∇τ (r) le long du
rayon (R) entre les points A et B.
8 Chapitre 1
Soit maintenant (C) une courbe quelconque joignant les points A et B. En un point
M de cette courbe, le vecteur u tangent à (C) fait avec le
champ de vecteurs et tangents aux différents rayons d’onde u
un angle α (figure 6). La circulation de ∇τ entre A et B, (F A ) α
le long de la courbe (C), s’écrit : M et B
Z B Z B Z B A
1 1 (FB )
∇τ · u dl = A et · u dl = n cos α dl , (R) (C)
A vp (r) c A
(C) (C) (C)
(14) FIGURE 6
dl étant un déplacement élémentaire sur la courbe à partir
du point M. Comme cos α ≤ 1, la dernière intégrale peut être majorée :
Z B Z B
A
n cos α dl ≤ A n dl .
(C) (C)
Par ailleurs, la circulation d’un gradient entre deux points donnés étant indépendante
du chemin suivi, la première intégrale dans l’équation (14) s’écrit aussi :
Z B Z B
LAB
A
∇τ · u dl = A ∇τ · et ds = .
c
(C) (R)
Il s’ensuit donc : Z B
LAB ≤ A
n dl .
(C)
concentriques. Si, dans l’un des deux cas, un front d’onde φ = cte coı̈ncide avec une surface
équi-indice, les vecteurs et et ∇n sont parallèles et alors, d’après (20), R−1 = 0. Les rayons
restent donc rectilignes et le front d’onde se propage sans déformation. On retrouve ainsi les
conditions mentionnées au paragraphe I-1-e nécessaires à la propagation d’ondes planes et
sphériques.
β – Lois de la réfraction
• Cas d’un milieu stratifié plan
Orientons l’axe Oz de sorte qu’il soit normal aux plans n = cte. On a lors :
dn
∇n = ez .
dz
Multiplions vectoriellement l’équation (21) par ez ; on a :
d(net )
∧ ez = ∇n ∧ ez = 0
ds
puisque ∇n est porté par ez . Comme dez /ds = 0 (ez étant constant), cette équation peut
encore s’écrire :
d
(net ∧ ez ) = 0
ds
d’où :
net ∧ ez = cte = c . (22)
Le vecteur et est, en tout point M d’un rayon (R) donné, orthogonal au vecteur constant
c ; cela signifie que le rayon (R) est contenu dans un plan perpendiculaire à c. En outre, le
vecteur ez est lui aussi normal à c ; ce plan est également parallèle à l’axe Oz c’est-à-dire à
∇n.
En notant θ (≤ π/2) l’angle entre et et ez , la relation (22) s’écrit en module :
n sin θ = cte.
Si, en un certain point donné du rayon (R), on a θ = θ0 et n = n0 , alors :
n sin θ = n0 sin θ0 , (23)
relation qui permet de construire la marche d’un rayon dans un milieu stratifié plan.
• Cas d’un dioptre
Considérons un dioptre séparant deux milieux homogènes et isotropes (M1 ) et (M2 ),
d’indices n1 et n2 . Le gradient ∇n est normal au dioptre et dirigé vers le milieu qui présente
le plus grand indice. Dans chacun des deux milieux, les rayons sont rectilignes. Pour un
rayon (R) donné, ses deux portions situées respectivement dans les milieux (M1 ) et (M2 ) sont
contenues dans un même plan parallèle ∇n, appelé plan d’incidence. Notons maintenant θ1
et θ2 les angles que fait et avec la normale au dioptre. Dans le cas pratique où le dioptre
présente un rayon de courbure très grand devant l’étendue latérale des fronts d’onde, on peut
l’assimiler localement à un plan et l’on a d’après (23) :
n1 sin θ1 = n2 sin θ2 ,
Si, par exemple, n1 < n2 , alors θ2 < θ1 : le rayon est courbé vers la normale et sa concavité
est bien orientée dans le sens de ∇n dirigé du milieu (M1 ) vers le milieu (M2 ), en accord avec
la discussion de la relation (22) menée si-dessus.
GÉNÉRALITÉS SUR LES ONDES 11
(∗)
La conclusion faite ici est basée sur la discussion de la relation (22). On pourra néanmoins faire l’analogie
entre l’équation (24) et l’expression du moment cinétique LO = r ∧ mv d’un point matériel M de masse m,
animé d’une vitesse v (tangente à la trajectoire) relativement à un certain référentiel R. Si seulement LO
conserve une direction fixe dans R, la trajectoire (équivalente au rayon) est contenue dans un plan fixe dans
R, perpendiculaire à LO et contenant le point O auquel est exprimé le moment cinétique.