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ECO 201 – Microéconomie 1

TD 3 - correction

Exercice 1 :
Panoramix prépare de la potion magique pour le village des irréductibles
gaulois en utilisant plusieurs ingrédients : du gui récolté avec une serpe
d’or, du homard, du sel, des fleurs des champs, des oignons, des carottes,
des trèfles à quatre feuilles, du poisson, de l’huile de roche et un dernier
ingrédient que nous ne pouvons révéler et que nous appelons l’ingrédient X.
La quantité de chaudrons de potion magique produite par Panoramix peut
s’exprimée en fonction de cet ingrédient X de la manière suivante :
Q=f ( X )
Nous supposons que les rendements sont croissants.
a) Expliquez la distinction entre les rendements marginaux et les
rendements d’échelle.
b) Représentez graphiquement la fonction de production de Panoramix.
c) Représentez sur un autre graphique la fonction de coû t correspondante.
d) Expliquez la relation entre la productivité marginale et le coû t marginal
lorsqu’il existe un seul facteur de production, et représentez sur un autre
graphique les courbes de coû t moyen et de coû t marginal ?
e) Si Panoramix exerce son activité productive sur un marché
concurrentiel, ce marché peut-il être à l’équilibre à long terme ?

Correction :
a)
La distinction entre les rendements marginaux et les rendements d’échelle
réside dans le nombre de facteurs que nous pouvons faire varier.

Pour les rendements marginaux, un seul facteur est variable, tous les autres
facteurs sont maintenus constants. Dans ce cas, c’est la variation de la
production quand un seul facteur change qui est étudiée. Ceci est donc lié à
la productivité marginale du facteur qui varie.
2

Pour les rendements d’échelle, tous les facteurs sont variables. Dans ce cas,
c’est la variation de la production quand tous les facteurs varient dans la
même proportion qui est étudiée.

b)
La fonction de production de Panoramix est une fonction à un seul input.
Dans ce cas particulier, les notions de rendements marginaux et de
rendements d’échelle se confondent.

Puisque nous faisons l’hypothèse que les rendements sont croissants, cela
signifie qu’une augmentation de la quantité de X utilisée induira une
augmentation plus que proportionnelle du nombre de chaudrons produits.
En d’autres termes la productivité marginale du facteur de production X est
croissante.
C’est-à -dire :
2
df ( X ) d f (X)
Pm ( X ) = > 0 et >0
dX d X2

Puisque les rendements d’échelle sont croissants, la fonction de production


est une fonction convexe. En outre, f(0)=0 et donc la fonction de production
peut-être représentée de la manière suivante.

c)
3
Puisqu’il n’y a qu’un seul facteur de production, si f(X) est convexe alors
C(Q) est concave.
Ainsi, nous pouvons en déduire que le coû t moyen est constamment
décroissant et que le coû t marginal est toujours inférieur au coû t moyen.

d)

Lorsque Panoramix produit Q chaudrons avec X unités d’input, l’utilisation


d’une unité supplémentaire de X va accroître la production de chaudron de
Pm(X) unités : la productivité marginale du facteur X.

Cette unité supplémentaire de facteur X va augmenter le coû t supporté par


Panoramix de Px, le prix du facteur X.

En d’autres termes, une chaudron supplémentaire nécessite 1/Pm(X) unités


de facteur X en plus et 1/Pm(X) unités de facteur X coû tent Px/Pm(X) qui
correspond au coû t marginal Cm(Q).
4
Par conséquent, puisque Pm(X) est croissante, Cm(Q) est décroissante.

e)
Sur un marché concurrentiel, le prix est considéré comme donné, P = RM.
Le choix du volume de production optimal de Panoramix est tel que P =
Cm(Q).
La fonction d’offre de Panoramix est donc définie par :

P=Cm (Q ) si P ≥ Cm ( Q )

Le coû t moyen étant toujours au-dessus du coû t marginal, il est impossible


pour Panoramix de couvrir ses coû ts de production.
5
Cette situation de pertes à long terme implique que l’offre de long terme de
Panoramix est : Q = 0.

Il ne peut exister d’équilibre à long terme si les rendements sont croissants.

Exercice 2 :
Pour les fonctions de production suivantes, déterminez les productivités
marginales des facteurs de production ainsi que le taux marginal de
substitution technique.
a)
f ( x 1 , x 2 ) =x1 +2 x 2

b)
f ( x 1 , x 2 ) =ax 1+ b x 2

c)
f ( x 1 , x 2 ) =20 x1 x 2

d)
1 3
f ( x 1 , x 2 ) =x14 x 24

e)
a b
f ( x 1 , x 2 ) =( x 1 x2 )
a

Correction :

a)
Pm1=1

Pm2=2
6
−1
TMST =
2

b)
Pm1=a

Pm2=b

−a
TMST =
b

c)
Pm1=20 x 2

Pm2=20 x 1

−x 2
TMST =
x1

d)
1 3
f ( x 1 , x 2 ) =x14 x 24

−3 3
4 4
Pm1=0 ,25 x 1 x 2

1 −1
4 4
Pm2=0 ,75 x x 1 2

−x 2
TMST =
3 x1
7
e)
a b
f ( x 1 , x 2 ) =( x 1 x2 )
a

ab−1 ab❑
Pm1=b a x 1 x2

ab ab−1❑
Pm2=b a x 1 x 2

( )

x2
TMST =−
x1

Exercice 3 :
Déterminez la nature des rendements d’échelle pour les fonctions de
production suivantes.
a)
2 2
f ( x , y )=x + 6 xy+ y

b)
3 2 3
f ( x , y )=x −3 x y + y

c)
2
x
f ( x , y )= 2
y

Correction :

a)
2 2
f ( λx , λy )=( λx ) +6 ( λx ) ( λy )+ ( λy )


2 2 2 2 2
❑ f ( λx , λy )= ( λ ) ( x ) + ( λ ) 6 xy + ( λ ) ( y )
8

2
❑ f ( λx , λy )= ( λ ) f ( x , y )

Cette fonction est (donc homogène de degré 2) et les rendements d’échelles


sont croissants.

b)
3 2 3
f ( λx , λy )=( λx ) −3 ( λx ) ( λy )+ ( λy )


3
❑ f ( λx , λy )= ( λ ) f ( x , y )

Cette fonction est (donc homogène de degré 3) et les rendements d’échelles


sont croissants.

c)
( λx )2
f ( λx , λy )= 2
( λy )


0
❑ f ( λx , λy )= ( λ ) f ( x , y )

Cette fonction est (donc homogène de degré 0) et les rendements d’échelles


sont décroissants.

Exercice 4 :
Nous considérons une entreprise ayant la fonction de production suivante :
1
f ( x 1 , x 2 ) =x12 + x 22
a) Les rendements d’échelle de cette fonction de production sont-ils
croissants, constants ou décroissants ?
9
b) Déterminez une combinaison d’inputs telle que si la quantité des deux
inputs est doublée la quantité produite se trouve multipliée par plus de
deux.
c) Déterminez une combinaison d’inputs telle que si la quantité des deux
inputs est doublée la quantité produite se trouve multipliée par moins de
deux.

Correction :

a)
Les rendements d’échelle sont différents et dépendent de la proportion
d’inputs utilisés.

b)
Si x 1=1 et x 2=4 , f ( 1 , 4 )=17 et , f ( 2 , 8 ) =64+ √2>2 ×17

c)
Si x 1=4 et x 2=0, f ( 4 , 0 ) =2 et , f ( 8 ,0 )=2 √2< 2× 2

Exercice 5 :
Nous considérons une entreprise ayant la fonction de production suivante :
1 1
q=f ( x1 ; x 2) =x 12 x 22
a) Nous supposons que la quantité de facteur x 2 est fixe est égale à 1.
Déterminez la production totale, la production moyenne de l’entreprise.
b) Si x 1=4 déterminez la production de l’entreprise.
c) Si la quantité de facteur 1 augmente de 1 unité, déterminez
l’augmentation de la production qui en résulte. Même question si la
quantité de facteur 1 augmente de 0,2 unité, de 0,1 unité. Comparez les
augmentations relatives de la production dans les trois cas précédents à
la productivité marginale du facteur 1.
10
d) Déterminez l’équation de l’isoquante de niveau de production q=1.
Montrez que le point M =( 1 ; 1 ) se trouve sur cette isoquante.
e) Si la quantité de facteur 1 varie de -0,2 déterminez la variation de facteur
2 pour que le point M '=( x 1−0 ,2 ; x 2+ Δ x 2 ) appartienne également à
l’isoquante de niveau de production q=1. En déduire le taux de
substitution entre les deux facteurs de production qui permet de passer
du point M au point M’. Comparez-le avec les taux de substitution
technique en M et en M’.

Correction :

a)

Hypothèse : x 2=1

Production totale :

1
PT x =1 =f ( x 1 ; 1 ) =x 12
2

Production moyenne :

f ( x1; 1) −1
2
PM x =1= =x 1
2
x1

b)
Hypothèses : x 2=1 et x 2=4

q=f ( 4 ; 1 )=2

c)
11
Hypothèses : x 2=1 et x 2=5


Δq
q=f (5 ; 1 )= √5 Δ q= √5−4=0,2361 et =0,2361
Δ x1

Hypothèses : x 2=1 et x 2=4 , 2


Δq
q=f ( 4 , 2 ; 1 )=√ 4 ,2 Δ q=√ 4 ,2−4=0,0494 et =0,247
Δ x1

Hypothèses : x 2=1 et x 2=4 , 1


Δq
q=f ( 4 , 2 ; 1 )=√ 4 ,1 Δ q=√ 4 ,1−4=0,0248 et =0,2485
Δ x1

Par définition, la productivité marginale d’un facteur de production est


l’accroissement de production qui résulte de l’utilisation d’une unité
supplémentaire de ce facteur, les quantités utilisées des autres facteurs
étant maintenues constantes.
Lorsque nous considérons une variation infinitésimale de la quantité du
facteur de production, la productivité marginale du facteur est définie par la
dérivée de la fonction de production par rapport à ce facteur de production.

∂ f ( x1; x2 ) 1
−1 1
Pm X = = x 12 x 22
1
∂ x1 2

Si x 2=1 et x 2=4 alors la productivité marginale est :


12
1 √1 1
Pm X = = =0 , 25
1
2 √4 4

Δq
Ainsi, plus Δ x 1 est faible, plus Δ x est proche de Pm X . Ce résultat est tout à
1
1

fait logique étant donnée la définition de la productivité marginale.

d)

Par définition, une isoquante, associée au niveau de production Q, est


l’ensemble des combinaisons productives (d’inputs) qui permettent de
produire ce même niveau de production Q.

Ainsi, l’isoquante de niveau q est définie de la manière suivante :

()
1 1 ⇔ 1 2
q ⇔
q
q=x 12 x 22 ❑ x 22 = 1
❑ x 2= 1
2 2
x 1 x 1

Si q = 1, l’équation de l’isoquante est :


1
x 2=
x1

Le point M se trouve sur cette isoquante puisque

q=f (1 ; 1 )=1

Pour que le point M’ se trouve sur la même isoquante, il faut que :

q=f ( 1+ Δ x 1 ; 1+ Δ x 2 ) =1


1
❑ 1+ Δ x 2=
1+ Δ x1
13

Puisque x 2=1 et x 2=1 et Δ x 1=−0 ,2 nous pouvons en déduire que :

1 ⇔
1+ Δ x 2= ❑ Δ x2 =1, 25−1=0 , 25
0,8

Ainsi,
0 , 25
TMS M → M ' = =1 ,25
0,2

Pm 1 x 2
TMST M = = =1
Pm 2 x 1

1 ,25
TMST M ' = =1,5625
0,8

Exercice 6 :
Nous considérons une entreprise ayant la fonction de coû t total suivante :
3 2
CT ( Q )=Q −6 Q +12Q+1922
Déterminez les fonctions de coû t moyen, de coû t marginal, de coû t fixe
moyen, de coû t variable, de coû t variable moyen et de coû t fixe marginal.

Correction :

Coû t moyen
2 1922
CT ( Q )=Q −6 Q+12+
Q

Coû t marginal
14

2
CT ( Q )=3 Q −12 Q+12

Coû t fixe moyen

1922
CT ( Q )=
Q

Coû t variable

3 2
CT ( Q )=Q −6 Q +12Q

Coû t variable moyen


CT ( Q )=Q 2−6 Q+12

Coû t fixe marginal

CFm ( Q )=0

Exercice 7 :
Nous considérons une entreprise dont la fonction de production est :
Q=f ( K , L ) =K a L b
Nous supposons que a > 0 et b > 0.
a) Montrez que les productivités marginales des facteurs de production K
et L sont des fonctions homogènes de degré (a+b)-1.
b) Déterminez la productivité moyenne de chaque facteur de production.
Montrez qu’elles peuvent s’exprimer de façon linéaire en fonction des
productivités marginales.
15
c) Déterminez une condition suffisante pour que la fonction de production
de l’entreprise admette à la fois des rendements d’échelle croissants et
des productivités marginales décroissantes.

a)
Par définition, la productivité marginale d’un facteur de production est
l’accroissement de production qui résulte de l’utilisation d’une unité
supplémentaire de ce facteur, les quantités utilisées des autres facteurs
étant maintenues constantes.
Lorsque nous considérons une variation infinitésimale de la quantité du
facteur de production, la productivité marginale du facteur est définie par la
dérivée de la fonction de production par rapport à ce facteur de production.

∂ f (∙ )
Pm K = =a K a−1 Lb
∂K
et

∂ f (∙ )
Pm L = =b K a Lb −1
∂L

Comme
a−1
Pm K ( λK , λL )=a ( λK ) ( λL )b =a ( λ )a−1 ( λ )b ( K ) a−1 ( L )b


a−1 b
❑ Pm K ( λK , λL )= ( λ ) ( λ ) Pm K ( K , L )
et
a b−1 a b−1
Pm L ( λK , λL )=a ( λK ) ( λL ) =a ( λ ) ( λ ) ( K )a−1 ( L )b


a +b−1
❑ Pm K ( λK , λL )= ( λ ) Pm K ( K , L )
16

Les productivités marginales sont effectivement des fonctions homogènes


de degré (a+b)-1

b)

Par définition la productivité moyenne est égale au niveau de production


par quantité de facteur de production utilisée. En d’autres termes :

f (∙)
PM K = =K a−1 Lb
K
et

f ( ∙)
PM L = =K a L b−1
L

Comme
a−1 b
Pm K =a K L

et
a b−1
Pm L =b K L

Nous pouvons en déduire que

Pm K
PM K =
a
et

Pm L
PM L =
b
17
Les productivités moyennes s’expriment bien de façon linéaire en fonction
des productivités marginales.

c)
La fonction de production admet des rendements d’échelle croissants si et
seulement si pour λ> 1

f ( λK , λL ) > λf ( K , L )

Il faut donc que :


f ( λK , λL ) =( λK ) ( λL ) =λ a+ b ( K a Lb ) > λ ( K a Lb )
a b

Ainsi si a+ b > 1, les rendements d’échelle sont croissants

Les productivités marginales des facteurs de production sont décroissantes


si :

∂ Pm K ⇔
a−2 b
< 0❑ a ( a−1 ) K L < 0
∂K
et
∂ Pm L ⇔
a b−2
< 0❑ b ( b−1 ) K L < 0
∂L

Ainsi les productivités marginales des facteurs de production sont


décroissantes, si a < 1 et b < 1.
18
Nous pouvons en déduire que la fonction de production est à rendements
d’échelle croissants et les productivités marginales sont décroissantes si

{
a+b >1
a<1
b<1

Une condition suffisante pour que ceci soit vrai est par exemple : a = 0,5 et
b : 0,75

Exercice 8 :
L’entreprise Bidule qui fabrique des trucs à la fonction de production
suivante :
Q=f ( K , L ) =20 √ K √ L
a) Si les prix des facteurs de production sont PK=40 et PL=10, quelle
combinaison optimale de facteurs de production l’entreprise Bidule
utilisera si elle souhaite produire une quantité de trucs égale à 160 ?
b) Déterminez la production maximale possible lorsque l’entreprise Bidule
a un budget de 3200 Euros pour acheter des facteurs de production.

Correction :

a)

La combinaison optimale de facteurs de production est telle qu’en ce point,


la droite d’iso-coû t est tangente à l’isoquante de niveau de production 160.
La tangente en un point d’une isoquante est par définition égale au taux
marginal de substitution technique et comme la pente de la droite d’iso-
coû t est égale au rapport des prix des facteurs, nous avons la relation
suivante à l’équilibre.
19
−∆ K
TMST =
∆L
Pente de la droite d’iso-coû t :
−PL
PK

Donc nous cherchons une combinaison de facteurs de production telle que :


PL
|TMST |=
PK

Comme
Pm K L
|TMST |= =
Pm L K

La condition suivante doit être satisfaite :

P K L¿ ⇔ L¿ 40 ⇔ ¿ ¿
= ¿ ❑ ¿ = ❑ L =4 K
PL K K 10

Si l’entreprise Bidule souhaite produire 160 unités de trucs, alors la


combinaison de facteurs recherchée est telle que :
Q=f ( K , L )=20 √ K √ L =160
¿ ¿ ¿ ¿


❑ 20 √ K √ 4 K ¿=160
¿


¿
❑ K =4
et donc
¿
L =16

b)
Le coû t total de production supporté par l’entreprise Bidule a pour
expression :

3200=( PL × L ) + ( P K × K ) ❑ 3200=10 L+40 K

Puisque le sentier d’expansion de l’entreprise bidule est :


20

¿ ¿
L =4 K

Avec un budget de 3200, l’entreprise Bidule va acquérir les quantités


suivantes de facteurs de production :
3200
K= =40
80
et
L=160

Etant donnée les quantités de facteurs de production que l’entreprise


Bidule va acheter, elle pourra produire une quantité de trucs égale à :

Q=f ( 40,160 )=20 √ 40 √ 160=20 ×2 √ 10 ×4 √ 10=1600

Exercice 9 :
Nous considérons une entreprise dont la fonction de coû t total est :
3 2
CT ( Q )=0 ,04 Q −0 , 9 Q +10Q+ 36
L’entreprise vend sa production au prix unitaire P = 4.
a) Déterminez les fonctions de coû t moyen, de coû t variable, de coû t
variable moyen et de coû t marginal de cette entreprise.
b) Déterminez la quantité de produit qui maximise le profit de cette
entreprise.
c) Quel comportement l’entreprise doit-elle adopter ? Produire ou ne pas
produire ?

Correction :

a)
21
Coû t moyen
2 36
CM ( Q ) =0 , 04 Q −0 , 9 Q+10+
Q

Coû t variable
3 2
CV (Q )=0 , 04 Q −0 ,9 Q +10 Q

Coû t variable moyen

2
CVM ( Q )=0 ,04 Q −0 , 9 Q+10

Coû t marginal

2
Cm ( Q )=0 ,12 Q −1 , 8 Q+ 10

b)

Si l’entreprise souhaite maximiser son profit, elle doit résoudre le problème


de maximisation suivant :
max Π =P × Q−C ( Q )
Q

c.n.o.
∂Π ⇔
2
=0❑ P−0 , 12Q +1 , 8 Q−10=0
∂Q

Puisque P = 4, cette relation peut s’écrire de la façon suivante :


2 2
P−0 ,12 Q +1 ,8 Q−10=0 ❑ 0 , 12Q −1, 8 Q+6=0


2 1,8 6 ⇔
2
❑Q − Q+ =0❑ Q −15Q+ 50=0
0 , 12 0 , 12
22

Le problème de maximisation du profit se réduit donc à la résolution de


cette équation du second degré.

2
Δ=15 −( 4 × 1× 50 )=225−200=25

Les deux valeurs racines sont donc :


15− √ 25
Q 1= =5
2
et

15+ √ 25
Q 2= =10
2

Il y a donc deux valeurs possibles de Q pour maximiser le profit. L’étudiant


subtil s’attendait à trouver une solution négative et ce n’est pas le cas.

Pour savoir quelle est la solution, il faut utiliser une information


supplémentaire qui est rarement utilisée ou vérifiée. Cette information est
la condition de second ordre de la maximisation du profit ; c’est-à -dire que
la dérivée seconde soit négative.

2 ⇔ ⇔
∂ Π 1,8
2
<0 ❑ −0 , 24 Q+1 ,8< 0❑ Q> =7 ,5
∂Q 0 , 24

Seule Q2 vérifie cette condition.

Donc si P = 4 alors Q = 10.

c)
23
L’entreprise va avoir intérêt à produire si son profit est positif, c’est-à -dire
supérieur ou égale à zéro.

3 2
Π ( P=4 ; Q=10 )=( 4 × 10 )−0 ,04 ( 10 ) + 0 , 9 ( 10 ) −( 10 ×10 ) −36


❑ Π ( P=4 ; Q=10 )=40−40+90−100−36=−46

Le profit de l’entreprise est donc négatif. En outre, les coû ts fixes supportés
par l’entreprise sont de 36. Donc pour un prix de vente P = 4, l’entreprise
n’a pas intérêt à produire car le prix de vente est en-dessous de son seuil de
fermeture.

Exercice 10 :
Une entreprise ayant la fonction de coû t suivante a-t-il intérêt à produire si
le prix de vente unitaire de son output est P = 10 ?

2
CT ( Q )=3 Q −12 Q+36

Correction :
Si l’entreprise souhaite maximiser son profit, elle doit résoudre le problème
de maximisation suivant :
max Π =P × Q−C ( Q )
Q

c.n.o.
∂Π ⇔ ⇔
P
=0❑ P−6 Q+12=0 ❑ Q= + 2
∂Q 6

Si P = 10, alors :
24
11
Q=
3
et

( )( ( ) ( ) )
2
11 11 11
Π= 10 × − 3× − 12 × +36
3 3 3


110 121 132 108 242−229 13
❑Π = − + − = = >0
3 3 3 3 3 3

L’entreprise réalise des profits strictement positifs si elle produit. Elle a


donc intérêt à produire.

Exercice 11 :
L’entreprise Bidule produit un bien Y à l’aide de deux facteurs de
production que sont le travail L et le capital K. La fonction de production qui
permet à l’entreprise Bidule de produire Y est la suivante :
0, 5 0, 5
Y =2 K L
Le coû t d’une unité de travail est de 9 Euros et le coû t d’une unité de capital
est de 4 Euros.
a) Déterminez la quantité de chaque facteur que l’entreprise Bidule doit
utiliser pour pouvoir produire une quantité de produit donnée Y .
b) Déduisez des résultats précédents la fonction de coû t de l’entreprise
Bidule.

Correction :

a)
La combinaison optimale de facteurs de production est telle qu’en ce point,
la droite d’iso-coû t est tangente à l’isoquante de niveau de production 160.
La tangente en un point d’une isoquante est par définition égale au taux
marginal de substitution technique et comme la pente de la droite d’iso-
25
coû t est égale au rapport des prix des facteurs, nous avons la relation
suivante à l’équilibre.
−∆ K
TMST =
∆L
Pente de la droite d’iso-coû t :
−PL
PK

Donc nous cherchons une combinaison de facteurs de production telle que :


PL
|TMST |=
PK

Comme
Pm K L
|TMST |= =
Pm L K

La condition suivante doit être satisfaite :

P K L¿ ⇔ L¿ 4 ⇔ ¿ 4 ¿
= ❑ = ❑L = K
PL K¿ K¿ 9 9

Si l’entreprise Bidule souhaite produire Y unités de bien, alors la


combinaison de facteurs recherchée est telle que :
Q=f ( K , L )=20 √ K √ L =Y
¿ ¿ ¿ ¿

√ 4 ¿

❑2 √ K ¿ K =Y
9


¿ 3
❑K = Y
4
et donc
¿ 4 3 Y
L = × Y=
9 4 3

b)
26
Le coû t total de production supporté par l’entreprise Bidule a pour
expression :
CT =( PL × L ) + ( P K × K )

Donc :

( Y
)( 3
)

CT ( Y )=9 L ( Y ) + 4 K ( Y ) ❑ CT ( Y )= 9 × + 4 × Y =6 Y
3 4

Exercice 12 :
Harry a le pouvoir d’extraire de l’élixir de jouvence à partir des pierres. S’il
a X pierres à sa disposition, il peut extraire un nombre de litre d’élixir selon
la relation suivante :
0 ,5
Q ( X )=2 X
Nous supposons qu’Harry peut se procurer des pierres au prix unitaire P
tandis qu’il peut vendre un litre d’élixir au prix L.
a) Déterminez la fonction de coû t de production d’Harry.
b) Déterminez la fonction d’offre d’Harry.

Correction :
a)
Nous savons que la quantité produite d’élixir est telle que :
0 ,5
Q=2 X

Par conséquent, le nombre de pierres nécessaires à la production de Q litres


d’élixir est :

( )
2 2
Q Q
X= =
2 4

La fonction de coû t d’Harry est donc définie par :


2
Q
C (Q)=P×
4
b)
27
La courbe d’offre d’Harry se confond avec la partie croissante de la courbe
de coû t marginale. En d’autres termes, l’offre d’Harry est telle que le prix
soit égal au coû t marginal.
2 Q PQ
Cm ( Q )=P × =
4 2

Donc :
PQ ⇔ 2L
L= ❑ Q O=
2 P

Exercice 13 :
Une entreprise en situation de concurrence pure et parfaite a la fonction de
coû t variable CV = Q2 + 10 Q et supporte des coû ts fixes d’un montant de
100 Euros.
a) Quelles sont les fonctions de coû t marginal, de coû t total et de coû t
variable moyen de cette entreprise ?
b) Quel est le seuil de fermeture de l’entreprise ?
c) En dessous de quel niveau de prix l’entreprise perd-elle de l’argent ?
d) Déterminez le surplus de l’entreprise lorsque le prix de vente est de 40
Euros.
e) Représentez sur un même graphique les courbes de coû t marginal, de
coû t variable et de coû t moyen ainsi que le surplus de l’entreprise.
f) Si cette entreprise appartient à une industrie comportant 10 autres
firmes lui étant identiques, quelle est l’expression de l’offre de cette
industrie ?

Correction :
a)
2
CT =CV +CF=Q +10 Q+100
28
Cm=2Q+10

CVM =Q+10

b)
Par définition le seuil de fermeture d’une entreprise correspond au
minimum du coû t variable moyen.

Le minimum du CVM est de 10 puisque CVM = Q + 10 atteint sa valeur


minimale pour Q = 0.

CVM ( Q=0 )=10

Donc le seuil de fermeture de l’entreprise est P = 10

c)
Par définition une entreprise perd de l’argent dès que le prix de vente est
inférieur au minimum du coû t total moyen.

CT 100
CTM = =Q+10+
Q Q

Min de CTM est tel que :

∂ CTM ⇔
100
=0❑ 1− 2 =0
∂Q Q

Donc le coû t total moyen atteint son minimum lorsque la quantité produite
est Q = 10.
29
Nous pouvons alors en déduire en dessous de quel niveau de prix
l’entreprise perd de l’argent, puisqu’en concurrence pure et parfaite le prix
est égal au coû t marginal.

100
CM ( Q=10 )=10+10+
10

Donc le seuil de rentabilité est atteint pour un prix P = 30 et en dessous de


ce prix l’entreprise perd de l’argent.

Une autre manière de déterminer ce seuil revient à utiliser le fait qu’en ce


minimum du coû t total moyen, le coû t marginal est égal au coû t total
moyen.

En d’autres termes, la relation suivante est satisfaite :



100
Cm ( Q )=CTM (Q ) ❑ 2 Q+10=Q+10+
Q
D’où
2
Q =100
Et donc P = 30.

d)
Si le prix de vente est P = 40, alors le Cm = 40. Nous pouvons donc en
déduire que la quantité produite est

Q=(40 – 10)/2=15.

Le surplus du producteur est alors égal à

Q=((40 – 10)∗15)/2=225
30
e)

CM
CVM

f)
Par définition, l’offre de l’industrie est la somme des offres individuelles
positives.

L’offre d’une entreprise est définie par Cm = 2Q + 10 = P, à partir du seuil


de fermeture.

Donc l’offre d’une entreprise est :


P−10
q=
2

Comme il y a 10 entreprises dans l’industrie, l’offre de l’industrie est donc


égale à :

10 P−100
Q=10. q= =5 P−50
2
31
Exercice 14 :
Une branche industrielle évoluant sur un marché de concurrence pure et
parfaite est composée de 20 firmes. Chaque firme a une fonction de coû t
total donnée par
CT = 10 + 0,05 Q2 + 4Q
La demande sur ce marché est représentée par la relation
Q = 300 – 20P.
a) Déterminez la fonction d’offre de la firme représentative de cette
branche industrielle.
b) Déterminez la fonction d’offre de la branche industrielle.
c) Déterminez le prix et la quantité échangée à l’équilibre sur ce marché.
d) Déterminez la quantité produite par la firme représentative ainsi que
son prix de vente si elle désire maximiser son profit.
e) La firme représentative fait-elle des profits positifs ?

Correction :
a)
La fonction d’offre d’une firme représentative est définie par son coû t
marginal à partir du seuil de fermeture de l’entreprise. Soit
P = Cm = 0,1.q + 4
Donc
q = 10 P – 40
pour P >= 4 et q = 0 pour P < 0.

b)
La fonction d’offre de la branche industrielle est la somme des offres
individuelles positives.

Donc
32
Q = 20.q = 200 P - 800

c)
L’équilibre étant défini par l’égalité entre l’offre de la branche industrielle et
la demande à laquelle elle fait face, la relation suivante doit être satisfaite :

200 P – 800=300 – 20 P
Donc

220 P – 1100=0❑ P=5

Nous pouvons en déduire la quantité d’équilibre


Q= ( 200× 5 )−800=200

Le prix est égale au prix du marché, donc P = 5.

d)
Si la firme veut maximiser ses profits, il faut déterminer la quantité
produite telle que
P=Cm
Soit
P=5=0 , 1Q+ 4
Donc
Q=10

e)
Dans ce cas, le profit de l’entreprise est :

2
RT ( Q )−CT ( Q )=P .Q−10+0 , 05 Q + 4 Q

RT ( Q )−CT ( Q )=( 5 ×10 )−( 10+ ( 0 ,05 × ( 10 ) ) + ( 4 ×10 ) )


2
33

RT ( Q )−CT ( Q )=−5

Cette entreprise réalise donc des pertes

Exercice 15 :
Nous considérons un marché en situation de concurrence pure et parfaite
sur lequel dix entreprises assurent la production d’un bien. Le coû t total de
production des entreprises est :
CT(Q) = 3Q3 – 2Q2 + 4.
a) Déterminez l’offre individuelle de chaque firme.
b) Déterminez l’offre totale du marché.
c) Déterminez la quantité échangée sur ce marché ainsi que l’offre de
chaque entreprise en supposant que le prix d’équilibre de courte période
est P = 8.

Correction :
Similaire à l’exercice précédent

Exercice 16 :

Considérons un marché concurrentiel pour lequel les quantités demandées


et offertes en fonction des prix sont données par le tableau suivant :

Prix (Euros) Demande (En millions) Offre (En millions)


60 22 14
80 20 16
100 18 18
120 16 20
34

a) Quelle est l’équation de la courbe de demande ?


b) Quelle est l’équation de la courbe d’offre ?
c) Calculez l’élasticité-prix de la demande pour un prix de 80 euros et pour
un prix de 100 euros.
d) Calculer l’élasticité-prix de l’offre pour un prix de 80 euros et pour un
prix de 100 euros.
e) Quels sont les prix et les quantités d’équilibre ?
f) Supposons que l’Etat fixe un prix plafond à 80 euros. Y aura-t-il pénurie,
et si oui, de quel montant ?

Correction :
a)
Pour déterminer l’équation de la courbe de demande, il faut dans un
premier temps calculer la pente :
( 20−22 ) −2
= =−0 ,1
( 80−60 ) 20

Nous pouvons vérifier avec d’autres valeurs du tableau :


( 16−18 ) −2
= =−0 , 1
( 120−100 ) 20

Il faut dans une seconde étape calculer l’ordonnée à l’origine qui résume
l’effet de tous les déterminants de la demande pour des valeurs
particulières de ces déterminants.

Au prix P = 60 et avec une pente de – 0,1, nous trouvons une demande de –


6. Or la demande, par hypothèse, est égale à 22. Ainsi l’ordonnée à l’origine
est donc égale à 28.
35
Nous vérifions pour d’autres valeurs du prix :

Si P = 80 et avec une pente de - 0,1, nous avons


28−( 0 ,1 × 80 )=20

Si P = 100 et avec une pente de - 0,1, nous avons


28−( 0 ,1 ×100 )=18

Si P = 120 et avec une pente de - 0,1, nous avons


28−( 0 ,1 ×120 )=16

Ceci correspond bien aux données de l’énoncé du problème.

L’équation de la courbe de demande est :


Q D=28−0 , 1 P

b)
Pour l’offre, la pente est :
( 16−14 ) 2
= =0 ,1
( 80−60 ) 20

Pour le calcul de l’ordonnée à l’origine, nous savons qu’avec un prix P = 60


est une pente de 0,1, l’offre ainsi déterminée est de 6. Or d’après les
données, l’offre est de 14 pour un prix P = 60.

L’ordonnée à l’origine est donc égale à 8 et nous pouvons en déduire que


l’équation de la courbe de demande est :
QO =8+0 , 1 P
36
c)
L’élasticité-prix de la demande est définie par le rapport des variations
relatives de la quantité demandée et du prix de vente.
∆Q
Q ∆Q P
ε D= = ×
∆P ∆P Q
P

Lorsque la variation de prix est infinitésimale, l’élasticité-prix de la


demande est définie par la relation suivante :
∂Q P
ε D= ×
∂P Q
Nous savons que la dérivée partielle de la fonction de demande par rapport
au prix est égale à – 0,1.

Donc pour un prix P = 80 Euros, l’élasticité-prix de la demande est :


80 80
ε D =−0 , 1× =−0 , 1 × =−0 , 4
QD 20

Pour un prix P = 100 Euros, l’élasticité-prix de la demande est :


100 100 10
ε D =−0 , 1× =−0 ,1 × = ≅ −0 , 55
QD 18 18

Rq :
Un petit rappel. Ce n’est pas parce-que la demande est linéaire (affine ici)
que l’élasticité-prix directe de la demande est constante.

d)
Lorsque la variation de prix est infinitésimale, l’élasticité-prix de l’offre est
définie par la relation suivante :
∂Q P
ε O= ×
∂P Q
Nous savons que la dérivée partielle de la fonction d’offre par rapport au
prix est égale à 0,1.
37

Donc pour un prix P = 80 Euros, l’élasticité-prix de l’offre est :


80 80
ε 0=0 , 1× =0 ,1 × =0 , 5
QO 16

Pour un prix P = 100 Euros, l’élasticité-prix de la demande est :


100 100 10
ε O=0 , 1 × =0 ,1 × = ≅ 0 ,55
QO 18 18

e)
L’équilibre est caractérisé par l’égalité entre l’offre et la demande. Ainsi, la
relation suivante doit être satisfaite


Q D=QO ❑ 28−0 ,1 P=8+0 , 1 P


¿
20=0 , 2 P❑ P =100

Nous pouvons en déduire la quantité échangée à l’équilibre :


¿
Q =28− ( 0 ,1 ×100 )=28−10=18
Ou bien
¿
Q =8+ ( 0 , 1 ×100 ) =8+10=18

f)
Si l’Etat fixe un prix plafond de P = 80 Euros, nous avoir une situation de
déséquilibre. A ce prix l’offre est inférieure à la demande. La situation de
déséquilibre sera donc caractérisée par un excès de demande et donc nous
seront dans une situation de pénurie.

Pour un prix plafond de P = 80 Euros, l’offre et la demande sont alors :


Q D=28−( 0 , 1× 80 )=20
38
et
QO =8+ ( 0 , 1× 80 )=16

L’instauration d’un prix plafond de 80 Euros entraîne donc une pénurie de


4 millions d’unité du bien puisque l’écart entre l’offre est la demande est de
-4.

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