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LES MESURES DE GESTION INTEGRÉE DU SOL DANS

LE CADRE D’UN TRAITEMENT D’UNE POLLUTION


Les conditions de gestion intégrée du sol à respecter dans le cadre de l’exécution d’un
traitement de sol (assainissement, gestion du risque, traitement minime, traitement de
durée limitée et traitement par le Fonds gasoil Promaz) sont reprises ci-dessous.

Les dispositions reprises dans ce code de bonnes pratiques seront complétées par des
codes techniques (notamment relatifs à la gestion durable des sols, au traitement des
dégradations du sol ou à la gestion des plantes invasives) qui seront édités par Bruxelles
Environnement en 2024.

Il est possible de déroger aux dispositions de ce code moyennant une discussion


argumentée présentée par l’expert en pollution du sol dans un projet d’assainissement
et/ou de gestion du risque.

Enfin, les dispositions des articles 38 et 46 (adaptations de la gestion du risque et de


l’assainissement) de l’ordonnance du 5 mars 2009 restent d’application si des adaptations
en cours de traitement sont nécessaires.

1. LE SOL VIVANT
Un sol n’est pas une substance inerte. En plus des composantes qui donnent des propriétés
physiques et chimiques au sol, il contient aussi la vie. Le sol vivant est en interaction avec
l’atmosphère, les eaux, la faune, la flore, etc., et constitue un maillon indispensable de
l’écosystème.
Lors des travaux de traitement, comme les terrassements par exemple, une attention trop faible
est donnée aux services écosystémiques qu’un sol fournit ou pourrait fournir. Seule la fonction de
support à la construction est considérée, ainsi que la gestion éventuelle des dégâts liés à la
pollution du sol. Toutefois, il est important de préserver l’ensemble des fonctions qu’un sol peut
fournir afin de pouvoir répondre aux défis environnementaux actuels et futurs comme les crises
climatiques et de la biodiversité.
Il est donc important de prendre en compte les bonnes propriétés du sol ainsi que les menaces qui
pèsent sur celui-ci, car restaurer un sol vivant est difficile et bien plus couteux que de préserver le
sol existant et la vie qu’il abrite.
Ce code de bonnes pratiques donne les lignes directrices pour une gestion de chantier de
traitement, qui tient compte des principes relatifs au sol vivant, pour que celui-ci puisse remplir le
maximum de services écosystémiques.
Ce document s’inscrit dans la stratégie Good Soil de Bruxelles Environnement.

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2. LA PLANIFICATION D’UN TRAITEMENT DU SOL
En intégrant au plus tôt la réflexion relative aux sols vivants aux projets de traitement du sol, on
optimalise les bénéfices pour les utilisateurs finaux d’un site ; on peut limiter les apports de terres,
améliorer la verdurisation du site, envisager la possibilité de potager, développer des îlots de
fraicheurs, maximiser le stockage de carbone, etc.
Le projet de traitement doit être analysé, dès le début, sous l’angle de la préservation maximale du
sol existant. Là où le sol sera modifié, il sera fragilisé. Par conséquent :
 un sol de qualité déjà en place nécessite d’être préservé en tant que ressource naturelle
de tout dommage ;
 la planification d’un chantier est importante, car les risques de dégradation d’un sol seront
plus grands sur des chantiers de longue durée ou en période hivernale ;
 une attention particulière doit être portée aux dégradations du sol déjà existantes, comme
les pollutions du sol identifiées, la présence éventuelle de zones compactées, des zones
de sol nu ou d’espèces invasives, etc.

3. LE PLAN D’ACCOMPAGNEMENT EN MATIÈRE DE SOL


Un plan d’accompagnement des travaux et de remise en état doit être décrit dans les chapitres 12
et 13 du projet d’assainissement ou de gestion du risque. Ce plan vise à préserver au mieux les
sols de bonne qualité et/ou à traiter les sols dégradés pendant les travaux de traitement. Dans le
cadre des traitements de durée limitée, le plan d’accompagnement est annexé à l’évaluation finale.
Ce plan d’accompagnement comprend notamment :
 la planification du projet qui doit permettre de limiter les impacts sur le sol ;
 les principales activités exercées pendant le traitement et impliquant des dégradations du
sol ;
 les éléments favorisant le développement des sols vivants (notamment les mesures de
gestion intégrée du sol) ;
 les actions pour réduire l’impact négatif du traitement sur la qualité du sol.

4. LA PRÉPARATION D’UN CHANTIER DE TRAITEMENT


Au moment où le projet de traitement est préparé, des mesures de préservation de la qualité du
sol et, le cas échéant, les mesures de gestion intégrée du sol pour améliorer les sols doivent être
déterminées.
Le dialogue entre les différentes parties et le transfert d’informations entre elles sont primordiaux.
Les contrats et/ou le cahier de charge permettent au donneur d’ordre d’intégrer des exigences en
matière de préservation des sols vivants vis-à-vis des entreprises en charge des travaux et de leur
suivi.

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L’expert en pollution du sol joue un rôle important et ses tâches doivent être déterminées et
clarifiées avant de démarrer les travaux. Parmi les tâches de l’expert en pollution du sol se trouvent
notamment :
 la communication sur le plan d’accompagnement des travaux et de remise en état du site
et toute autre information utile à la préservation des sols ;
 la sensibilisation des intervenants à respecter les dispositions établies dans le plan
d’accompagnement et le projet de traitement ;
 l’accompagnement de l’entrepreneur et du maître d’œuvre durant la réalisation des travaux
de traitement ;
 l’évaluation de l’efficacité des mesures prises après la réalisation des travaux de traitement
(l’expert en pollution du sol peut avoir recours à des observations visuelles et/ou
analytiques ; il peut par exemple utiliser les indicateurs repris dans l’IQSB Pro ou le code
de bonnes pratiques BATNEEC).
L’entrepreneur en assainissement du sol doit veiller à ce que le personnel de chantier, y compris
les sous-traitants éventuels, soit informé du plan d’accompagnement avant le démarrage du
chantier et respecte les consignes données par l’expert en pollution du sol. Ceci se fait idéalement
à l’aide de plans, de phasages du calendrier, etc.

Le code de bonnes pratiques « Lignes de communication » reprend les principales lignes de


communication entre les différents intervenants dans le cadre des chantiers de traitement de
pollution du sol pour mener à bien l’élaboration des projets et leur exécution, pour favoriser le
dialogue entre les parties et le transfert d’informations.

5. ORGANISATION DU CHANTIER DE TRAITEMENT


5.1 Emprise et mise en place du chantier de traitement
Pour limiter la perturbation du sol existant et de la végétation qui s’y développe et pour conserver
le caractère perméable de sols, il est impératif de préparer l’implantation du chantier et son
phasage pour y intégrer les principes suivants :
 mettre en place une couverture végétale avant le démarrage d’un chantier afin de renforcer
la tenue du sol (si pertinent) ;
 privilégier les surfaces bâties, éventuellement après démolition partielle (parking existant,
sous-fondation réutilisée, etc.), pour y placer les installations de chantier (cabines,
stockage des machines et du matériel, stockages temporaires de terres, etc.) et les zones
de roulage, par rapport aux zones non bâties qui seraient décapées et recouvertes de
granulats ;
 baliser les zones de projection situées sous la couronne des arbres à conserver
(notamment pour préserver son appareil racinaire) ;
 établir des plans de phasage du chantier, avec les zones d’implantation (temporaire) des
cabines, des stockages et des voies de roulage ;
 marquer par des rubans ou des barrières, avant le démarrage du chantier, les zones
végétalisées non concernées par le chantier, pour les préserver de tout charroi, stockage
ou autres types d’activités susceptibles de dégrader les sols (tassement, couverture
opaque ou imperméable, etc.), y compris le stockage de terres ; il faut apposer des

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panneaux d’interdiction d’accès si cela s’avère nécessaire ; ce marquage doit tenir compte
des zones de projection situées sous la couronne des arbres à conserver ;
 baliser (et y interdire la circulation) les zones perméables dont il n’est pas prévu de modifier
le relief, pour y éviter le tassement par roulage ou par piétinement ;
 encourager le stockage du matériel sur la voie publique moyennant les autorisations
nécessaires ;
 éviter de travailler dans les zones d’accumulation des eaux ;
 éviter de rouler sur les sols décapés ou détrempés.
Sur le domaine public, les mêmes principes visant à limiter les impacts sur le sol sont privilégiés,
dans les limites des règles en vigueur et des autorisations spécifiques (par exemple une
autorisation de police) délivrées.
Si l’emprise du chantier inclut une zone de l’espace public, le chantier doit être signalé sur la
plateforme osiris.brussels.

5.2 Charroi
Les tassements du sol sont pratiquement irréversibles. Il faut donc prêter attention aux éléments
suivants :
 éviter de rouler sur les sols décapés ou détrempés ;
 privilégier les engins développant une grande surface de contact avec le sol pour limiter la
pression exercée, par exemple en utilisant des véhicules à chenilles plutôt que sur pneus,
ou en installant des plaques de roulage ;
 définir un poids maximal de chargement pour chaque type de véhicule en fonction de la
configuration du site, des caractéristiques du sol sur place et de l’usage futur du terrain.

5.3 Dépôt de terres


La durée des stockages temporaires de terres sur site doit être minimisée.
Les terres arables1 (non polluées) doivent être excavées et stockées sélectivement et doivent être
utilisées en priorité sur le site pour la couche superficielle à reconstituer après les travaux de
traitement.
Il est interdit de rouler sur les stocks de terres, sauf argumentation de l’expert en pollution du sol
et de l’entrepreneur en assainissement.
Les stocks de terres (estimées) polluées doivent être couverts, et le cas échéant, drainés des eaux
excédentaires, par exemple avec des systèmes de rigoles.
En cas de présence et de disponibilité d’une zone imperméabilisée au démarrage du chantier, cette
zone doit être utilisée en priorité pour stocker les terres.

1 Sol vivant superficiel de moyenne ou bonne qualité avec des teneurs en matières organiques et nutriments
significatives

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5.4 Dépôt de matériaux
Tout dépôt de matériaux est réalisé dans l'espace qui leur est destiné et muni des équipements
adéquats (le cas échéant, recourir à des mesures de prévention du sol comme un bac de
rétention …). L’entrepreneur en assainissement du sol veille à la stabilité des matériaux stockés.
En cas de présence de zone imperméabilisée avant le début du chantier, cette zone doit être
utilisée en priorité pour un maximum de stockage.

5.6 Utilisation de granulats


La mise en place d’une zone de travail (piste temporaire) en granulats recyclés a un effet néfaste
sur la qualité du sol. Même si elle est éliminée après la réalisation des travaux, le sol aura subi une
dégradation par le fait qu’il a été compacté et isolé pendant une certaine période.
En général, des granulats recyclés provenant de débris de construction (notamment des briques,
du béton ou de l’asphalte) sont utilisés pour ces zones de travail. Dans certains cas des granulats
naturels sont apportés.
Pour éviter les effets néfastes de ce type d’aménagement, les consignes suivantes sont à
respecter.
 La délimitation des zones de travail, doivent être réduites au strict nécessaire, tout comme
la durée de leur usage ; ces zones de travail doivent être, dans la mesure du possible,
circonscrites aux zones bâties ou démolies et évitées dans les zones non bâties et les
zones qui ne seront pas construites.
 La couche de terres superficielles non polluées, est temporairement retirée sélectivement
et stockée séparément (voir § 4.2. ci-dessous) ; après avoir enlevé la zone de travail en
granulats recyclés, ces terres doivent être remises en place.
 Les granulats qui ne sont pas utilisées comme matériaux de fondation des nouvelles
constructions sont entièrement éliminés à la fin du chantier.
La localisation des zones de travail en granulats (recyclés) sur le chantier doit être réfléchie lors de
la planification du chantier et du traitement. Il est recommandé par exemple d’utiliser les zones où
des chemins d’accès ou d’autres constructions sont prévus dans le cadre de l’aménagement du
site.
La gestion et l’évacuation des déchets doivent respecter les conditions légales. Certains flux de
déchets (déchets dangereux, sols excavés …) font l'objet d'obligations légales particulières.
Des informations complémentaires sont disponibles sur notre site internet: les déchets de chantier.

5.7 Faune et flore


Des zones de protection des plantations sont délimitées autour du périmètre occupé par les racines
et la couronne des arbres à conserver au moyen de matériaux de protection adéquats (barrières,
treillis, etc.) Elles sont mentionnées sur le plan annexé à la demande de permis d'environnement
et dans le projet de gestion du risque ou d’assainissement.
Dans ces zones, il est strictement interdit de stocker des matériaux, de manœuvrer avec des
véhicules ou engins de chantier ou de placer des baraquements.
Lors de travaux en sous-sol, une motte de terre suffisante est conservée autour des racines de
chaque arbre.

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Si cette condition ne peut absolument pas être respectée, une solution doit être mise en œuvre
pour conserver l'arbre en bonne santé durant le chantier et lui assurer une bonne reprise après le
chantier (déplacement en motte, mise en jauge, etc.).
En cas de chantier en zone Natura-2000, réserve naturelle ou réserve forestière, ou à moins
de 60 m de l’une d’elles, les conditions complémentaires suivantes sont d’application,
conformément à l’ordonnance du 1er mars 2012 relative à la conservation de la nature :
 il est interdit de procéder à des travaux d’élagage d’arbres avec des outils motorisés et
d’abattage d’arbres entre le 1er avril et le 15 août, à moins que l’expert en pollution du sol
confirme qu’il n’y a pas de nid ;
 il faut éviter la pollution lumineuse au niveau du site objet du traitement par le placement
d’installations d’éclairage adaptées et adéquates, orientées dans le seul but d’illuminer les
zones qui nécessitent de l’éclairage, de manière à éviter la création de barrières
supplémentaires pour la faune lucifuge ;
 les nouvelles plantations devront être composées de plantes indigènes ;
 le constat de présence de chauve-souris doit être immédiatement signalé à
Bruxelles Environnement via natura2000@environnement.brussels.
L’expert en pollution du sol et l’entrepreneur en assainissement doivent porter une attention
particulière à la présence d’espèces invasives sur le terrain à traiter. Avant les travaux, en phase
de développement de la variante de traitement, l’expert en pollution du sol doit réaliser un contrôle
visuel sur le terrain, et si la présence d’espèces exotiques envahissantes est constatée, il doit
indiquer sur plan les espèces présentes et leur localisation. Toutes les mesures préventives
nécessaires doivent être prises durant l’exécution du traitement. Il y a également lieu de prévenir
la dispersion des espèces exotiques envahissantes vers d’autres zones, tant sur la parcelle en
traitement que vers d’autres parcelles.

6. EXÉCUTION DES TRAVAUX DE TRAITEMENT


6.1 Excavations/terrassements
Pour minimaliser l’impact négatif d’une excavation, les mesures suivantes doivent être respectées.
 Ne pas excaver plus que ce qui est prévu dans le projet de construction, sauf si l’opération
fait partie d’une gestion intégrée du sol pour augmenter le potentiel du sol à fournir les
services écosystémiques visés par le traitement.
 Sur les zones où une couche de terres arables de bonne qualité est présente, cette couche
doit être excavée sélectivement, pour permettre sa réutilisation en respectant les horizons
présents initialement sur le site.
 Limiter la compaction des sols en place :
o en cas de sol exceptionnellement humide (par exemple pas encore ressuyé) ou
en période de forte pluie, l’expert en pollution du sol et l’entrepreneur en
assainissement du sol évaluent s’il est pertinent de poursuivre le traitement ou si
cela risque de générer une compaction non tolérable ; les sols compactés peuvent
s’éroder de manière plus importante, engendrant notamment une perte de
matières organiques et de nutriments ;
o utiliser des engins de chantier adaptés aux travaux prévus, sans les
surdimensionner ;

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o l’expert en pollution du sol et l’entrepreneur en assainissement du sol évaluent
comment limiter les effets néfastes de la compaction générée par des passages
répétitifs sur les mêmes zones de sol.
 Evacuer les terres qui ne peuvent pas être réutilisées sur place vers une filière appropriée.

6.2 Présence d’espèces invasives


La réutilisation de terres où des espèces exotiques envahissantes ont été observées peut
uniquement être réalisée sur la zone de la parcelle où elles ont été excavées et moyennant l’accord
explicite de Bruxelles Environnement. L’expert en pollution du sol doit clairement mentionner cette
réutilisation dans le projet d’assainissement ou de gestion du risque, et détailler les mesures
particulières à mettre en œuvre pour empêcher une dispersion de ces plantes, de leurs racines et
graines. Une telle réutilisation n’est pas autorisée dans une procédure de traitement de durée
limitée.
Dans l’évaluation finale du traitement, l’expert en pollution du sol doit commenter la présence ou
l’absence d’espèces invasives sur le terrain, et le cas échéant, expliquer les mesures de précaution
qui ont été déployées pour empêcher la (ré)introduction de ces espèces dans la nature.
Si le code décrit la procédure à suivre plus spécifiquement pour les renouées asiatiques, d'autres
espèces telles que la berce du Caucase, la balsamine de l’Himalaya, l’arbre à papillons ou le
cotonéaster rampant sont problématiques sur le territoire de la Région de Bruxelles-Capitale et
doivent faire l'objet d'une évaluation spécifique de la part de l'expert en pollution du sol
(identification, délimitation et évaluation des risques éventuels). La présence éventuelle d’autres
espèces invasives doit être abordée et évaluée par l’expert en pollution du sol et l’entrepreneur en
assainissement du sol pour déterminer les précautions nécessaires lors des travaux de chantier.
Ce code présente certaines techniques de traitement applicables aux renouées asiatiques.
Bruxelles Environnement publiera en 2024 un code de bonnes pratiques relatif aux techniques de
manipulation des espèces invasives.

Les renouées asiatiques


Les renouées asiatiques peuvent notamment se propager via des mouvements de terres contenant
des propagules. Il faut donc minimaliser les déplacements de terres contaminées par ces
propagules.
Si l’excavation et le déplacement de terres contenant des propagules est inévitable, les consignes
ci-dessous doivent être respectées.

Comment reconnaître les renouées asiatiques


La renouée du Japon est une espèce végétale originaire d'Asie de l'Est. Elle a été importée en
Europe comme plante de jardin et s'est ainsi retrouvée dans nos bords de routes et nos réserves
naturelles. Là, il compromet la croissance naturelle des plantes, la visibilité et la stabilité. L'espèce
est particulièrement persistante car elle produit des rhizomes solides difficiles à enlever. De plus,
les rhizomes enlevés peuvent repousser et causer des problèmes ailleurs.

Délimitation de la contamination en renouées asiatiques


Les renouées asiatiques peuvent se propager via des (fragments de) rhizomes présents dans les
terres à excaver.
Le tableau ci-dessous reprend les dimensions à respecter pour délimiter le volume de sol
contaminé.

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Délimitation verticale Délimitation horizontale

zone 1 2,0 m de profondeur 2,0 m autour du massif

zone 2 1,0 m de profondeur 3,0 m autour de la zone 1

Source : ISSEP, Guide de référence relatif à la gestion des terres, dd. 28/5/2019, ref. 1811/2018

Le principe de base pour traiter les zones colonisées par les renouées asiatiques est d’épuiser
progressivement les ressources nutritives des plantes.
Les techniques décrites ci-dessous sont non exhaustives et peuvent être combinées. L’expert en
pollution du sol évalue comment gérer au mieux la problématique en fonction des caractéristiques
du site.

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Nécessité de traitement
La nécessité ou non d’agir2 et, le cas échéant, le choix de la technique ou des techniques de
traitement doivent être évaluées par l’expert en pollution du sol en fonction :
 du type de site (futur chantier de construction, espace vert, abord de voirie, cours
d’eau …) ;
 de la taille du massif (quelques pouces ou massif dense) ;
 de l’accessibilité du massif ;
 de la valeur biologique du site ;
 des nuisances avérées causées par le massif ;
 de la possibilité d’un suivi régulier à long terme.
Les techniques de gestion active des renoués asiatiques se focalisent sur les organes aériens ou
sur les parties souterraines.
Des exemples de techniques qui se focalisent sur les parties aériennes sont l’arrachage répété, le
pâturage, la plantation d’espèces concurrentes … Ces techniques nécessitent souvent une gestion
répétée et un suivi intense à long terme. Ces techniques ne sont pas discutées dans le cadre de
ce code de bonne pratique.

Gestion zéro intervention


Une gestion « zéro intervention » est fondée sur le principe selon lequel une population de plantes
exotiques envahissantes est volontairement laissée en place, sans être soumise à une quelconque
forme de gestion ou de perturbation (y compris les retournements). L’absence de perturbation d’un
massif limite la stimulation de formation de rhizomes et ralentit l'expansion du massif.

Traitement des parties aériennes


Avant que les terres ne soient excavées, les parties aériennes doivent être coupées et traitées.
Les consignes suivantes doivent être respectées :
 couper les renouées individuellement ;
 tondre à une hauteur suffisante (par rapport à la surface du sol) pour éviter de ne laisser
en place que des rhizomes coupés ;
 tondre de préférence avec des outils manuels (un sécateur, voir une débroussailleuse) ; le
recours aux gros engins (tondeuse à main ou tracteur par exemple) est à proscrire ;
 inspecter et nettoyer le matériel et les machines après utilisation.

2
Dans le cas d’excavation et d’évacuation de terres contaminées avec les renouées asiatiques, il faut prévoir
un traitement adéquat de ces terres (traitement thermique, physico-chimique [séparation par densité] ou
déversement en centre d’enfouissement technique)

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Traitement actif des parties souterraines

Excavation et traitement à l’extérieur du terrain d’origine


Les terres contenant des fragments de renouées asiatiques qui ne peuvent pas être traitées ou
réutilisées sur place et qui nécessitent une gestion active doivent être excavées conformément aux
principes de délimitation présentés ci-dessus et doivent être exportées vers un centre de traitement
adéquat.
La méthode de délimitation proposée est indicative et ne permet pas de garantir l’excavation de la
totalité des structures souterraines des renouées asiatiques.
Il est nécessaire, à la fin des travaux d’assurer un suivi régulier de la zone excavée, de ses
alentours, des lieux de stockage temporaire des terres excavées, des voies de transport des terres
sur le site … Le suivi doit être assuré jusqu’à l’introduction de l’évaluation finale du traitement.
L’évacuation des terres doit se faire dans des camions bâchés pour éviter toute dispersion des
renouées asiatiques pendant le transport des terres contaminées.

Enfouissement et encapsulation sur le terrain d’origine


Des terres contenant des fragments de renouées asiatiques qui nécessitent une gestion active et
qui peuvent être traitées ou réutilisées sur place doivent être excavées conformément aux principes
de délimitation présentés ci-dessus. Les terres polluées doivent être encapsulées dans une bâche
antiracine et soit placées sous un revêtement induré déjà prévu et autorisé dans un permis
d’urbanisme, soit enfouies à plus de 2 mètres de profondeur.
Le géotextile d’encapsulation doit être non tissé et avoir une densité minimum de 240 gr/ m².

Bâchage et recouvrement sur le terrain d’origine


Cette technique est adaptée aux massifs de surfaces réduites et agit sur les plantes en éliminant
leur capacité de photosynthèse et en épuisant les réserves rhizomiales.
Le géotextile qui est utilisé doit être constitué d’un ensemble unique, continu, sans déchirures ni
trous. L’utilisation de bandes discontinues avec recouvrement mutuel est autorisé, moyennant un
recouvrement de 30 centimètres minimum (une tolérance à 20 cm est possible moyennant
justification). Les bords du géotextile doivent être enterrés jusqu’à une profondeur de 50
centimètres minimum ; L’extrémité du géotextile doit déborder de minimum 50 centimètres par
rapport à la zone de terres contaminées à recouvrir.

Traitement thermique
Le traitement thermique du sol (in situ/ex situ) à moyenne ou haute température (incinération,
désorption thermique, vitrification, pyrolyse, injection d’eau chaude) ne peut se faire que pour les
terres qui se trouvent en profondeur vu que cette technique a des effets néfastes pour la qualité du
sol superficiel.

Restauration de l’habitat et suivi


Cette phase est indispensable pour les zones destinées à rester non bâties après le traitement des
renouées asiatiques. Une colonisation du milieu par des espèces indigènes limitera les repousses
de la renouée asiatique grâce au phénomène de compétition entre les différentes espèces.

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6.3 Usage durable des eaux souterraines pompées
Les eaux souterraines sont une ressource vulnérable qui est de plus en plus sous pression,
notamment à cause des effets du changement climatique.
Une gestion durable des eaux souterraines pompées doit être privilégiée, notamment en favorisant
la réinfiltration des eaux dans le sol (avec ou sans traitement selon les cas) ou l'utilisation des eaux
directement sur le site plutôt que pratiquer un rejet dans le réseau d’égouttage, lequel doit toujours
être envisagé comme dernière option.
Toute justification proposée par l’expert en pollution du sol pour déroger aux principes repris dans
ce code de bonnes pratiques doit être présentée dans un projet de gestion du risque et/ou
d’assainissement (les traitements de durée limitée ne peuvent pas déroger aux principes de ce
code).

Réinfiltration des eaux souterraines pompées sur la parcelle d’origine


En règle générale, la réinfiltration des eaux pompées ne peut concerner que des eaux ne
présentant aucun dépassement des normes d’intervention (au sens de l’arrêté du 29 mars 2018
déterminant les normes d’intervention et les normes d’assainissement [M.B. 02/05/2018]).
Aucune réinfiltration des eaux pompées ne peut être réalisée sur un terrain présentant une
suspicion de pollution du sol sur lequel aucune étude de sol n’a encore été réalisée (repris en
catégorie 0 à l’inventaire de l’état du sol).
Aucune réinfiltration des eaux pompées ne peut entraîner une lixiviation de pollution du sol déjà
présente et identifiée.
En cas de réinfiltration des eaux pompées, ces eaux ne peuvent pas générer une pollution
additionnelle de la phase solide du sol, principalement en zone non saturée.
Sur base d’une justification présentée par l’expert en pollution du sol, Bruxelles Environnement
peut autoriser la réinfiltration des eaux pompées présentant des dépassements de normes
d’intervention.

Utilisation des eaux souterraines pompées sur place


En règle générale, l’utilisation des eaux pompées ne peut se faire que dans le cadre du permis
d’environnement couvrant les activités classées exercées sur le site.
Si l’usage prévu des eaux pompées ne concerne pas des activités classées (donc non couvertes
par un permis d’environnement), la règle est le respect des normes d’assainissement (au sens de
l’arrêté du 29 mars 2018 déterminant les normes d’intervention et les normes d’assainissement
[M.B. 02/05/2018]).
Sur base d’une justification3 présentée par l’expert en pollution du sol, Bruxelles Environnement
peut autoriser l’usage des eaux pompées présentant des dépassements de normes
d’assainissement (dans le cadre strict de ses compétences légales).

Rejet des eaux souterraines pompées dans une eau de surface


En règle générale, le rejet des eaux pompées doit se conformer aux normes de qualité des eaux
de surface du 24 mars 2011, modifié par l’arrêté du 17 décembre 2015,
Sur base d’une justification présentée par l’expert en pollution du sol, Bruxelles Environnement
peut autoriser le rejet des eaux pompées présentant des dépassements des normes de qualité des
eaux de surface.

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Rejet des eaux souterraines pompées à l’égout
En règle générale, le rejet des eaux pompées doit se conformer aux normes d’assainissement (au
sens de l’arrêté du 29 mars 2018 déterminant les normes d’intervention et les normes
d’assainissement [M.B. 02/05/2018]).
Sur base d’une justification présentée par l’expert en pollution du sol, notamment via une analyse
technico-financière, Bruxelles Environnement peut autoriser le rejet des eaux pompées présentant
des dépassements des normes d’assainissement.

6.4 Stockage temporaire de terres


Le stockage temporaire des terres peut avoir un effet négatif sur la qualité des terres stockées.
Des mesures de prévention doivent être prises pour conserver au mieux la qualité des terres
stockées.
Certaines consignes à respecter sont reprises ci-dessous.
 Le stockage est limité dans le temps.
 Le stockage est réalisé prioritairement sur une zone étanche existante ; à défaut, le
stockage de terres polluées est réalisé sur une bâche ou sur un géotextile.
 Les terres présentant des caractéristiques physico-chimiques différentes (notamment si
différents horizons pédologiques ont été identifiés dans le cadre des études de sol
antérieures) ne peuvent pas être mélangées et sont stockées en constituant des tas
différents.
 L’érosion des tas de terres par ruissellement des eaux de pluies est évitée par :
o la mise en place d’un bâchage superficiel ;
o la réalisation d’un lissage superficiel (par exemple avec le dos d’un godet) ;
o par la plantation d’une strate herbacée, notamment si la durée et la disposition du
stockage le permettent.
 La stagnation de l’eau de pluie aux pieds des tas de terres est évitée (par exemple en
prévoyant une rigole).
 La hauteur du tas de terres est limitée pour éviter la compaction du sol en place (sous le
stockage).
 Les engins de chantier ne se déplacent pas sur les tas de terres (notamment pour éviter
la compaction ou la création de ravines).

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CODE DE BONNE PRATIQUE POUR LES EXPERTS EN POLLUTION DU SOL
Le tableau suivant indique quelques recommandations relatives à la hauteur des tas de stockage
des terres3.

Hauteur du tas et durée maximale de stockage


pour des terres ressources issues de couches de surface4
Durée maximale
Humidité de la terre (H°) par Texture recommandée de
Hauteur recommandée
rapport à la limite de dominante stockage si le taux de
de l'andain
plasticité5 (LP) de la terre matières organiques est
supérieur à 1 %
Sableuse <6m < 2 ans
H0 < LP
Non sableuse <4m < 2 ans
Sableuse <4m < 1 an
H0 > LP
Non sableuse <2m < 6 mois

6.5 Remblayage
Tous les travaux de remblayage doivent être réalisées conformément au code de bonnes pratiques
relatif à l’utilisation de terres de déblai et de granulats dans ou sur le sol.
La manière dont sont réalisés les travaux de remblayage a un impact sur les possibilités de créer
des conditions favorables à la réhabilitation d’un sol dégradé et à la prévention de dégradations
ultérieures du sol.
Certaines consignes à respecter sont reprises ci-dessous (certaines sont similaires à celles
applicables aux travaux d'excavation).
 Des engins appropriés (par exemple sur chenilles) et des plaques de roulage sont utilisés.
 Les travaux de remblayage sont réalisés lorsque les conditions météorologiques sont
favorables.
 Les matériaux de remblai présentent des caractéristiques de teneur en eau adéquates.
Pour développer un sol vivant après le remblayage, l’usage des terres adaptées au terrain et aux
fonctions prévues pour le sol (usage en surface et en profondeur) est nécessaire.
On distingue différentes catégories de terres de remblai en fonction de leur utilisation future. Un
sol doit notamment être reconstitué en tenant compte de différents horizons.

3
Travaux des sols, supports de paysage - Caractérisation, amélioration, valorisation et reconstitution N°:
P.C.1-R0 | Création : décembre 2012, UNEP/AITF/FFP/HORTIS
4 Si le taux de matières organiques est inférieur à 1 %, la durée maximale du stockage est sans objet.
5
Selon son état d’humidité, un sol peut être considéré comme cohérent, plastique ou liquide. La
limite de plasticité caractérise la teneur en eau à laquelle un sol passe de l’état solide à l’état
plastique. Un sol argileux peut par exemple être pétri en forme de boudin à partir de sa limite de plasticité.
Plus d’infos sur Wikipedia.

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CODE DE BONNE PRATIQUE POUR LES EXPERTS EN POLLUTION DU SOL
Horizon Utilisation Propriétés
 Minimum 25 cm, éventuellement plus en
Zones non bâties : zones fonction des plantations prévues
Horizon de surface de plantations, jardins,  Cet horizon abrite la plus grande part de la vie
parcs, etc. du sol (zone colonisée par les racines des
plantations)
Horizon intermédiaire Couches drainantes,  Minimum 20 cm
(si nécessaire) p.ex. dans un potager  A base de sable ou de gravier
 Cet horizon doit présenter un compromis entre
Horizon profond Remblai des fosses les caractéristiques d’infiltration et de stabilité
(notamment en tenant compte de l’usage futur)

Il est nécessaire d’utiliser des matériaux de remblayage qui présentent une composition adaptée
à l’horizon prévu et à l’utilisation souhaitée. Dans la mesure du possible, les terres excavées sont
réutilisées au maximum sur place. Si l’apport de terres extérieures est nécessaire, le choix des
matériaux de remblayage à utiliser dépend de nombreux facteurs.

Le contexte Quelle terre de remblai ?


Zone verte ou parc / sol naturel
Réutilisation sur place des terres excavées (en
prenant garde à l’ordre de superposition des
Affectation du terrain
horizons)
Zone construite / sol dégradé
Apport de terres arables

Dans la mesure du possible privilégier des terres


La composition du sol sur place
respectant la texture du sol (naturel) en place
La composition des terres doit être choisie en
L’humidité du sol sur place fonction des objectifs d’infiltration (porosité) et de
stabilité6.
Les propriétés physico-chimiques des matériaux de
remblayage (texture, composition chimique, humidité
Le type de plantation souhaitée …) influencent fortement le type de couvert végétal
qui va se développer (par exemple plantes
acidophiles ou non)

Bien que la majorité des terres excavées puissent être réutilisées, il est important de vérifier que
leurs propriétés physico-chimiques ne sont pas déséquilibrées et n’impactent pas négativement
les fonctions écosystémiques du sol.
Le tableau suivant reprend des exemples de valeurs cibles de certains paramètres physico-
chimiques qui caractérisent une terre prévue pour être utilisée dans un horizon de surface (terres
arables de bonne qualité).

6
L’utilisation de matériaux non adaptés sur un sol trop humide peut notamment provoquer des problèmes de
portance du sol, de génération de boues, de lessivage et d’entraînement des particules fines. Pour éviter ces
problèmes il est recommandé de limiter la fraction argileuse des matériaux de remblayage ou de garantir un
apport en matières organiques suffisant.

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CODE DE BONNE PRATIQUE POUR LES EXPERTS EN POLLUTION DU SOL
Teneur en éléments grossiers (> 2 mm) < 10 %
Teneur en matières organiques Entre 2,0 et 4,0 %
pHeau Entre 5,5 et 7,5
Teneur en P2O5, K2O, MgO > 0,1 – 2,0 g/kg

Dans le cadre de l’aménagement de zones végétalisées, des amendements ou des ajouts


d’engrais (organiques) aux terres arables peuvent être nécessaires pour ajuster les propriétés
physiques, chimiques et/ou biologiques et les rendre plus adaptées à l’utilisation souhaitée.
Il existe des amendements minéraux et des amendements organiques.
Les amendements minéraux sont principalement utilisés pour des cas bien spécifiques, notamment
pour augmenter la perméabilité du sol, la disponibilité en eau pour les plantes ou la résistance
mécanique.
La préparation des terres à amender (par exemple par malaxage, fraisage, émiettement, etc.) avec
des matières organiques se fait avec précaution pour obtenir un mélange optimal. Ces terres
amendées ne sont utilisées que pour l’horizon de surface. Leur utilisation en profondeur peut
entrainer le développement de conditions anaérobiques défavorables à la vie du sol et au
développement du système racinaire des plantes, surtout quand ils contiennent de la matière
organique.
Le tableau suivant donne quelques exemples des produits qui peuvent être utilisés.

Amendement Objectif
Le compost est le matériau le plus simple pour
activer la vie du sol, augmenter la teneur en matières
organiques, apporter des nutriments, tamponner le
pH, etc.
La composition du compost impacte la vie du sol et
Le compost
la disponibilité des nutriments. Le compost obtenu à
partir de déchets verts stimule la vie bactérienne
tandis que celui obtenu à partir de déchets ‘bruns’ va
d’avantage stimuler les champignons et les
moisissures.
Ils contiennent des microorganismes qui visent à
(ré)équilibrer la vie du sol et qui sont bénéfiques pour
les plantes (l’exemple des mycorhizes qui vivent en
Les activateurs biologiques
symbiose avec le système racinaire des plantes en
leur fournissant les nutriments nécessaires est le
plus courant).

Ils apportent des nutriments et des matières


organiques. Vu que les nutriments sont combinés
aux matières organiques, ils sont libérés plus
Les fertilisants organiques (fumier …)
lentement et progressivement par rapport aux
nutriments apportés dans les engrais chimiques
minéraux.
Le sable va améliorer un sol trop argileux ou trop
limoneux et le rendant plus perméable à l’eau et à
Le sable l’air. Il permet aussi un meilleur développement
racinaire des plantes et une plus grande mobilité des
éléments minéraux.

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Amendement Objectif

Elle est utilisée pour améliorer un sol trop sableux.


7 Le sol amendé va mieux retenir l’eau et les
La bentonite
nutriments, ce qui va contribuer à améliorer la fertilité
du sol.
Des polymères ont été développés spécialement
pour augmenter la capacité de rétention d’eau des
Les agents mouillants sols. Des additifs peuvent aussi être ajoutés pour
améliorer la fertilité et la capacité d’échange
cationique (CEC) du sol.

Pour la couche arable, les éléments suivants sont indésirables :


 les matériaux pierreux de granulométrie supérieure à 2 mm ;
 les matériaux qui peuvent provoquer une perturbation du pH (béton en granulat, chaux …)
et qui seraient néfastes à la couverture végétale.

Si la présence de ces éléments indésirables est suspectée ou constatée, les matériaux de


remblayage ne peuvent pas être utilisés tels quels. Ils peuvent éventuellement subir un traitement
préalable (qui respectent les obligations légales) pour permettre leur utilisation.
Il est important de respecter un ordre chronologique des travaux de remblayage, lesquels doivent
être bien planifiés.
 Vérifiez la qualité des terres de déblai : elles doivent présenter les propriétés souhaitées,
notamment l’humidité ; elles doivent être conformes aux prescriptions du code de bonnes
pratiques relatif à l’utilisation de terres de déblai et de granulats dans ou sur le sol.
 Avant de remblayer une fouille d’excavation, le sol en place est ameubli ; en effet,
l’utilisation du godet d’une excavatrice peut lisser, tasser et imperméabiliser les sols en
place au niveau des parois et du fond de fouille ; cela doit être éviter pour limiter les impacts
négatifs ultérieurs, notamment sur la circulation d’eau ou l’enracinement des plantations.
 Avant de rehausser un terrain, il est nécessaire d’éliminer le couvert végétal présent et de
l’évacuer ; il faut éviter les entassements de végétaux entre le sol préexistant et les terres
de rehaussement.
 Une attention particulière est portée aux éventuels problèmes d’érosion qui peuvent
survenir pendant et après les travaux, notamment sur des terrains en pente. Si cela s’avère
nécessaire, des mesures spécifiques sont mises en œuvre : constitution de gradins,
création en pied de fossés parallèles aux talus ou de bassins de rétention, développement
de barrières à sédiments, etc.).
 Lors du remblayage, il faut respecter l’ordre des différents horizons (lesquels ont été
excavés de manière sélective, sans mélange).
 L’organisation et la planification des travaux permet de réaliser le remblayage en reculant
pour éviter de rouler sur les zones déjà remblayées.
 Un compacteur du sol ne doit être utilisé que si c’est nécessaire. L’infiltration de l’eau, la
circulation de l’air, le développement du système racinaire des plantes, etc. sont
optimalisés dans les sols qui se tassent naturellement.

7 Type d’argile qui est reconnu pour sa forte capacité de rétention d’eau

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Après les travaux de remblayage ou de rehaussement, l’ensemencement ou les plantations doivent
être réalisés au plus vite. Si des zones de terres restent nues, il est utile d’épandre du mulch ou du
paillage (copeaux de bois, paille, etc.) autour des plantes pour couvrir le sol nu.

6.6 Réparation de dégradations causées lors du traitement


Une attention particulière doit être donnée en fin de traitement aux signes indiquant l’éventualité
d’un sol dégradé, tant les dégradations dues aux travaux réalisés que celles qui étaient présentes
avant le traitement. Si nécessaire, des mesures de réparation doivent être prises pour y remédier
et garantir un sol vivant après la réalisation du traitement.
Les mesures de réparation à prévoir sont déterminées au cas par cas en fonction des conditions
spécifiques au site. Il faut prendre garde que ces mesures n’engendrent pas de nouveaux dégâts.
Le tableau suivant présente quelques consignes non exhaustives.

Type de dégâts Comment constater ? Comment remédier ?

Visuellement : eau stagnante,


végétation moins développée
Compaction moyenne
Techniquement : Pénétromètre
(150 Psi < x <300 Psi) : empêcher l’accès
- Un sol non compacté a une
et ajouter de la matière organique ;
résistance de moins de
Compaction Compaction forte (>300 Psi) : envisager
150 Psi ;
un décompactage ou un labour (en
- La profondeur de la
favorisant les techniques qui retournent
compaction est souvent
peu le sol)
d’environ 30 cm, mais peut
aller jusqu’à 1 m ;

- Semer des herbes et graminées


Visuellement
(par exemple mélange de prairie
- Sols/boues emportés (érosion
fleurie)
par l’eau ou par les engins)
- Pailler
Érosion - Présence de tranchées
- Créer des zones tampons (par
d’érosion ou d’affouillements
exemple des barrages) en
- Nuages de poussières
travers de la pente
(érosion par le vent).

Manque de Visuellement : sol et végétation


Ajouter de la matière organique (par
matières appauvri, structure dégradée.
exemple du compost).
organiques Techniquement : analyse de sol

Visuellement : couleur ou odeur


suspecte, présence de déchets Contacter un expert en pollution du sol.
Contamination
suspects (par exemple amiante-ciment) (obligations légales diverses à respecter)
Techniquement : analyse de sol
Visuellement* Contacter par exemple un expert en
Espèces invasives * De nombreuses documentations pollution du sol. (obligations légales
existent pour vous aider. diverses à respecter)

6.7 Suivi après travaux


Après les travaux de traitement, l’expert en pollution du sol doit évaluer l’efficacité des mesures de
gestion intégrée prises en matière de préservation des sols.
Il est important de continuer à prendre soin du sol, même après les travaux de traitement.

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Ci-dessous sont repris quelques conseils pour conserver un sol de bonne qualité dans le temps .
 Les plantations doivent être entretenues correctement. Les conseils des professionnels
peuvent être utiles pour éviter que la végétation se développe et que le stockage de
matières organiques dans et sur le sol se poursuive.
 Des apports périodiques d’une fine couche de matières organiques (par exemple du
compost ou un paillis) sur le sol peuvent être nécessaires pour stimuler et entretenir la vie
du réseau trophique du sol.
 L’utilisation d’un mulch (végétaux tondus sur place) ou d’un paillis doit être privilégié au
recours à des graviers, de la dolomie ou un géotextile pour limiter le développement de
plantes adventices (« mauvaises herbes » non désirées).
 Eviter de marcher et de rouler sur le sol, certainement en conditions très humides ; dans
la mesure du possible, toujours privilégier les chemins existants.
 Il faut éviter la stagnation de l’eau en surface et permettre son infiltration sur la parcelle
(gestion intégrée des eaux pluviales) ; à défaut, il faut garantir une évacuation correcte des
eaux pluviales.
 L’utilisation des engrais chimiques doit rester exceptionnelle.
 L’utilisation des pesticides ne peut se faire que dans le cadre d’autorisations spécifiques.
Le déversement de déchets polluants sur le sol (par exemple des déchets de démolition, des
cendres, des huiles, etc.) est rigoureusement interdit.

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