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Semaine 4 cours 243-545-EM

De la référence principale suivante : O. ADAMUS, J. COPIN et E. PANETTA

Le multiplexage et WDM (Wavelenght Division Multiplexing)


Le multiplexage est une technique qui permet de faire passer sur un canal les signaux
venant de n canaux. Les signaux entrant dans le multiplexeur (MUX) et sortant du
démultiplexeur (DEMUX) sont dits voies basse vitesse. Entre ces deux équipements se
trouve une voie haute vitesse.

Il existe 3 principales techniques de multiplexage :

• le multiplexage fréquentiel : on affecte à chaque signal une bande passante


particulière en s'assurant qu'aucune bande passante de voie basse vitesse ne se
chevauche. FDM (Frequency Division Multiplexing)

• le multiplexage temporel : on partage dans le temps l'utilisation de la voie haute


vitesse en l'attribuant successivement aux différentes voies basse vitesse même
s’il n’y a aucun signal à émettre sur certains canaux. TDM (Time Division
Multiplexing)

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• le multiplexage statistique : basé sur le multiplexage temporel, on n'attribue la


voie haute vitesse qu'aux voies basse vitesse qui ont effectivement quelque chose
à transmettre. Ce qui permet d’éviter de transporter du vide inutilement.

Référence : Memoires de F. LUSTEAU

Note : Les technologies SONET (Synchronous Optical NETwork) et SDH (Synchronous


Digital Hierarchy en Europe) utilisées comme techniques de transport dans les réseaux
téléphoniques (traditionnels) des grands opérateurs pratiquent un multiplexage temporel
de base pour assembler plusieurs lignes en une seule ligne de débit supérieur.

L’accès ou l’insertion d’une information dans un multiplexage temporel oblige à


démultiplexer l’ensemble du train numérique à chaque endroit requis.

Le principe de WDM
Le principe du multiplexage en longueur d’onde est d’injecter simultanément dans une
fibre optique plusieurs trains de signaux numériques sur des longueurs d’ondes distinctes.
La fibre optique se prête d’autant plus à cela que sa bande passante est très élevée (de
l’ordre de 25000 GHz). Le multiplexage en longueur d'onde sur une fibre représente une
solution économique qui permet de maximiser la capacité de celle-ci. La norme ITU-T
G692 définit la plage de longueurs d’ondes dans la fenêtre de transmission de 1530 à
1565 nm et un espacement normalisé entre deux longueurs d’ondes de 1,6 ou 0,8 nm.

Peigne des fréquences en DWDM

Les canaux peuvent être repérés soit par la fréquence de la porteuse optique, soit par la

longueur d'onde, les deux étant reliées par la relation simple avec c la célérité
de la lumière.

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Malgré le langage utilisé sur la figure précédente, l'Union Internationale des


Télécommunications a normalisé au niveau mondial les bandes de longueurs d’ondes des
fibres optiques selon le plan suivant :

 bande U (Ultra) : de 1 675 à 1 625 nm ;


 bande L (Longue) : de 1 625 à 1 565 nm ;
 bande C (Conventionnelle) : de 1 565 à 1 530 nm ;
 bande S (Short) : de 1 530 à 1 460 nm ;
 bande E (Étendue) : de 1 460 à 1 360 nm ;
 bande O (Originale) : de 1 360 à 1 260 nm.

Les applications CWDM efficaces utilisant des lasers sans dispositif de refroidissement et
des filtres à large bande passante nécessitent un espacement des longueurs d'onde
centrales nominales d'au moins 20 nm. Une variation totale de la longueur d'onde de la
source de l'ordre de 6-7 nm sont même compatible avec certaines technologies de
filtrage. Voici la grille spectrale pour les applications de multiplexage par répartition en
longueur d'onde: grille espacée CWDM.

G.694.2 – Longueurs d'onde centrales nominales (nm) pour un espacement de 20 nm


1291 1311 1331 1351 1371 1391 1411 1431 1451
1471 1491 1511 1531 1551 1571 1591

Pour pouvoir multiplexer plusieurs sources utilisant des mêmes longueurs d’ondes de
porteuse, il faut préalablement changer certaines longueurs d'ondes en utilisant des
transpondeurs.

Les équipements de démultiplexage sont souvent des équipements passifs de type réseaux
de diffraction. Ils agissent comme des filtres en sélectionnant le signal dans une zone de
longueur d'onde donnée.

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(C) 2003-13, The Fiber Optic Association, Inc.

Lorsque l'espacement entre les longueurs d'onde est de 20 nm, on parle de Coarse WDM
(CWDM). L'avantage du CWDM est son coût. En effet, grâce à l'important espacement
laissé à chaque canal, on n'est pas obligé de réguler en température le laser d'émission.
Par contre, on est limité à 16 canaux, pas amplifiés (moins cher) donc sur 150 km au
maximum. En CWDM, 8 longueurs d'ondes sont utilisables avec des optiques de 10 Gb/s.

Le CWDM n’est pas compatible avec les amplificateurs optiques car la longueur d’onde
utilisée ne permet pas une amplification à l’erbium. C'est notamment pour cette raison
que le CWDM est utilisé sur des distances plus courtes (entre 40 et 80 km) que ses
confrères.

En étude… (ref : Dominique Revuz) : Grâce aux nombreuses études en


télécommunication, un nouveau standard de fibre optique est apparu (G655). La
caractéristique principale de ce nouveau type de fibre est qu’il ne possède plus le pic
d’affaiblissement dû aux ions OH-. Ainsi, il devient possible de purifier la fibre et d'y
évacuer toutes les particules d’eau. L’ancien pic augmentait le taux d’affaiblissement du
signal entre la première et la seconde fenêtre de longueur d’onde utilisées. Un brevet de
purification de la fibre a été déposé par Alcatel Lucent permettant d'éliminer les
molécules d'eau résiduelles dans le cœur de la fibre.

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Ainsi cette nouvelle norme de fibre optique garantit une nouvelle fenêtre qui permet
d’utiliser environ 300 canaux avec un espacement de 1 nm de longueurs sans utiliser un
laser refroidi en température.

Ainsi, le CWDM associé à cette fibre G655 devient un concurrent direct aux DWDM et
UWDM décrits ci-après. Ce CWDM possède alors un bon nombre de canaux et pour un
coût inférieur.

Sans se fier aux promesses de cette dernière étude, pour un espacement plus faible (donc
plus de longueurs d'onde simultanément en propagation), on parle de Dense WDM
(DWDM, plus de 32 longueurs d'onde) et même d’Ultra Dense WDM (UDWDM). Les

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systèmes DWDM commerciaux espacent les longueurs d'onde d'environ 0,8 nm (100
GHz), 0,4 nm, voire même 0,1 nm (12,5 GHz). Il est ainsi possible de combiner 160
longueurs d'onde optiques et plus. Malgré des tentatives audacieuses (exploitant les
solitons par exemple), cette technologie relativement ancienne reste la seule déployée sur
les réseaux de télécommunications long-distance, et même métropolitain.

Aujourd’hui, commercialement, il est possible d’atteindre des débits pouvant aller de 10 à


200 Gbits/s. En effet, il existe des systèmes proposant de 4 à 80 canaux optiques à 2,5
Gbit/s par canal. Un système à 16 canaux de 2,5 Gbit/s devient, par exemple, équivalent à
un canal unique de 40 Gbit/s.

Dense Wavelength Division Multiplexing (DWDM)


ITU Grid: C-Band, 100 GHz Spacing
Channel Frequency Wavelength Channel Frequency Wavelength
(#) (GHz) (nm) (#) (GHz) (nm)
1 190100 1577.03 37 193700 1547.72
2 190200 1576.20 38 193800 1546.92
3 190300 1575.37 39 193900 1546.12
4 190400 1574.54 40 194000 1545.32
5 190500 1573.71 41 194100 1544.53
6 190600 1572.89 42 194200 1543.73
7 190700 1572.06 43 194300 1542.94
8 190800 1571.24 44 194400 1542.14
9 190900 1570.42 45 194500 1541.35
10 191000 1569.59 46 194600 1540.56
11 191100 1568.11 47 194700 1539.77
12 191200 1567.95 48 194800 1538.98
13 191300 1567.13 49 194900 1538.19
14 191400 1566.31 50 195000 1537.40
15 191500 1565.50 51 195100 1536.61
16 191600 1564.68 52 195200 1535.82
17 191700 1563.86 53 195300 1535.04
18 191800 1563.05 54 195400 1534.25
19 191900 1562.23 55 195500 1533.47
20 192000 1561.42 56 195600 1532.68
21 192100 1560.61 57 195700 1531.90
22 192200 1559.79 58 195800 1531.12
23 192300 1558.98 59 195900 1530.33
24 192400 1558.17 60 196000 1529.55
25 192500 1557.36 61 196100 1528.77
26 192600 1556.56 62 196200 1527.99
27 192700 1555.75 63 196300 1527.22
28 192800 1554.94 64 196400 1526.44
29 192900 1554.13 65 196500 1525.66

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30 193000 1553.33 66 196600 1524.89


31 193100 1552.52 67 196700 1524.11
32 193200 1551.72 68 196800 1523.34
33 193300 1550.92 69 196900 1522.56
34 193400 1550.12 70 197000 1521.79
35 193500 1549.32 71 197100 1521.02
36 193600 1548.52 72 197200 1520.25

Note: for 200GHz spacing use either odd or even numbered channels.

Le multiplexage de longueur d’onde se fait exclusivement sur fibre monomode.

L’utilisation d’une fibre peut être unidirectionnelle ou bidirectionnelle.

WDM bidirectionnel et unidirectionnel

A chaque multiplexage ou démultiplexage de longueur d’onde, il y a des pertes appelées


pertes d’insertion. Pour compenser ces pertes et également réduire le bruit, on peut
utiliser un amplificateur à fibre dopée à l’erbium, EDFA (Erbium Doped Fiber
Amplifier).

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Principe d’une liaison WDM/DWDM

Mais il y a d’autres perturbations qui déforment le signal. En effet, des phénomènes non
linéaires se produisent lors de la propagation du signal dans la fibre. Il apparaît alors des
risques de diaphonie et de mélange des canaux. C’est pourquoi la technologie WDM peut
nécessiter des amplificateurs tous les 50 à 100 km.

Pour le DWDM, ces phénomènes non linéaires ont notamment pour conséquence de
limiter en pratique la distance entre amplificateurs. Les effets non linéaires n’apparaissent
pas tant que le nombre de canaux reste inférieur à 32 canaux et que la puissance par canal
reste inférieure à 1mW.

Voici les effets non linéaires les plus néfastes actuellement :

Cross Phase Modulation (XPM) : Apparaît lorsque la phase d’un signal est
modifiée par un autre signal de longueur d’onde proche.

Four Wave Mixing (FWM) : Crée de l'inter-modulation optique entre les


différents canaux de sorte que quelques signaux peuvent en créer un autre.

Stimulated Raman Scattering (SRS) : Appelé "effet raman", augmente les écarts
de puissance reçue entre canaux et par conséquent produit une trop grande
dispersion du rapport signal/bruit. Il peut aussi modifier la longueur d'onde d'un
signal. (Ce décalage en fréquence correspond à un échange d'énergie entre le
rayon lumineux et le milieu, le phénomène physique par lequel un milieu peut
diffuser de la lumière en modifiant légèrement sa fréquence. La diffusion Raman
résulte donc en une diffusion inélastique d’un photon par un milieu. Ainsi, la
lumière diffusée n'aurait plus la même longueur d'onde que la lumière incidente
d’origine.).

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Il existe différentes techniques pour corriger ces problèmes. Le DCF (Dispersion


Compensating Fiber) est un moyen pour compenser les pertes non linéaire qui consiste à
introduire dans la liaison un tronçon de fibre produisant une dispersion négative (environ
-100 ps/nm.km) de compensation. Pour une longueur de 100 km, il faut environ un
tronçon de 10 km. Sans remplacer 10 km de fibre déjà en place, on aura compris que le
tout augment le délai total de la connexion.

Aussi, des distances inégales entre les canaux peuvent réduire le FWM. Une réduction de
la puissance d’émission de certains canaux peut également réduire le FWM ainsi qu’une
augmentation de l’espacement entre certains canaux. Il ne faut toutefois pas perdre de vue
les avantages initiaux du DWDM qui consistait à avoir plus de canaux que le CWDM.

Chaque train de signaux numériques, après multiplexage, est véhiculé sur sa propre
longueur d’onde comme sur une seule fibre. Ces trains peuvent donc être de débits et de
formats différents.

Le multiplexage de longueur d’onde est donc une technologie de transport


indépendante des protocoles utilisés : tout signal qui peut être transmis sur une fibre
optique peut donc être multiplexé avec un autre signal.

Source : http://www.telcite.fr/hwdm.htm

Un mode d’utilisation possible de WDM consiste à affecter un usage à chaque canal.


Dans le cas d’un réseau en anneaux, il est possible de déployer des structures logiques
maillées, en bus, point à point, en anneau, etc.

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L’attribution d’une longueur d’onde se fait par reconfiguration logicielle du système ce


qui n’engendre aucune modification matérielle. Mais attention à de fausses redondances
physiques !

WDM et plus précisément DWDM apporte une réelle solution aux pénuries de capacité
de transport de données. Jusqu'à récemment, le développement des réseaux de
télécommunications était basé sur l’utilisation de technologies de type
SONET/SDH/TDM. Mais avec l’arrivée de cette technologie, on peut désormais
multiplier la capacité de réseaux optiques traditionnels.

Le futur peut également demeurer optique d’un bout à l’autre sans que l’on ait besoin de
repasser par des signaux de type électrique. Mais pour ce faire, des prouesses
technologiques devront se matérialiser afin de palier les différents problèmes associés au
monde de l’optique…

Schémas de principe d’un multiplexeur à insertion/extraction optique


(Optical Add Drop Multiplexing : OADM)

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Schéma de principe d’un brasseur optique (Optical Cross-Connect :


OXC)

Ces fonctions sont aujourd’hui souvent encore assurées par du matériel électrique; mais
le temps de conversion des signaux électriques en signaux optiques et inversement
demeure important. Une meilleure exploitation de la fibre et de DWDM passe donc par la
mise en place de réseaux tout optiques.

Le schéma suivant met en évidence les différentes problématiques reliées à


l’interconnexion de tels systèmes surtout lorsque plusieurs manufacturiers font partie de
la solution de bout en bout (plusieurs normes à respecter !).

www.ITU.INT/ITU‐T

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Quelques définitions

La longueur d’onde de coupure (λ cc: Cable Cutoff Wavelength) est la longueur d'onde
en dessous de laquelle la fibre n'est plus monomode, mais supporte plus d’un mode. Ce
paramètre est relié à la fréquence normalisée, notée V, qui dépend de la longueur d'onde
dans le vide, du rayon de cœur de la fibre et des indices du cœur et de la gaine. Opérer la
fibre sous sa λ cc apporte beaucoup de problèmes spécialement en mode WDM.

La largeur de bande est l'étendue de fréquence d'une source de vibrations

La bande passante (bandwidth) est un intervalle de fréquences pour lesquelles


l'amplitude de la réponse d'un système correspond à un niveau de référence, donc sur
lequel ce système peut être considéré comme fiable.

Le terme bandwidth est également employé dans les domaines de l'informatique et de la


transmission numérique pour signifier en fait le débit binaire d'un canal de
communication (typiquement en relation avec les accès à internet à haut débit), du fait
que ce débit découle directement de la fréquence maximale à laquelle le canal peut être
employé pour transmettre du signal électrique de façon fiable. Cet emploi reste cependant
impropre.

Connecteurs ST, SC et LC :

Domaines d’application classiques des WDM

On distingue souvent deux segments : long haul et metro.

Segment WDM longue portée (Long Haul)


 Technologie WDM employée : DWDM
 Applications : grandes artères sur des longues distances (> 100 km), câbles sous-
marins internationaux
 Topologie : point à point, avec un nœud de régénération ou un multiplexeur
optique d'insertion-extraction tous les 80 km environ
 Interfaces : débits les plus élevés possibles (2,5, 10 ou 40 Gbit/s)

Segment WDM métropolitain (Metro)


 Technologies WDM employées : CWDM et DWDM
 Applications : liaisons entre les établissements d'une entreprise, boucles optiques
au niveau d'une agglomération, distance typiquement inférieure à 100 km
 Topologie : point à point, boucle ou maillage. Généralement sans nœud de
regénération ou d'amplification
 Interfaces : diverses (interfaces numériques SONET/SDH haut et bas débit,
gigabit Ethernet, fibre Channel, ...)

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