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CONCOURS NATIONAL - MAROC - 1989

EHTP-EMI-ENIM-ENPL-ENSEM-ENSIAS-IVA-INPT
Epreuve d'algèbre
Etude sommaire d’une surface . Propriétés d’endomorphisme d’un
espace euclidien vérifiant certaines relations avec leur adjoint .
Solution proposée par Hassan SADDIKI

PREMIER PROBLEME

Pour tout (λ,θ) ∈ ² on pose : F( λ,θ ) = (aλ cos θ, aλ sin θ , a cos θ) . La surface ∑ n'est autre que le support de
la nappe paramétrée (2 , F ) . On a : (∂F/∂θ )(λ,θ) = (− aλ sin θ , aλ cos θ , -a sin θ ) et
(∂F/∂λ )(λ,θ) = (a cos θ ,a sin θ , 0 ) .

1) Soit (λ,θ) appartenant à 2. M(λ,θ) est un point stationnaire de ∑ si et seulement si


((∂F/∂θ )(λ,θ) , (∂F/∂λ )(λ,θ)) est liée ou encore λ = 0 et θ ∈π  d'où l’ensemble des points stationnaires sur ∑
est { ( 0,0,a ) , ( 0,0,-a ) } .
M(λ,θ) est un point régulier de ∑ ( c’est à dire : λ ≠ 0 ou θ ∉ π  ) donc le plan tangent à ∑ en M(λ,θ) est dirigé
par les vecteurs (∂F/∂θ )(λ,θ) et (∂F/∂λ )(λ,θ) . Ainsi un vecteur normal à ∑ en M(λ,θ) est :
(a²sin²( θ ) , -a²/2 sin ( 2θ ) , -a²λ) .

2) Soient ( b ,R ) ∈  × +et S ( b , R ) la sphère de centre Ω (b,0,0) et de rayon R .


On a : (( ∀θ∈): Dθ est tangente à S )⇔ ( ( ∀θ ∈  ) : Dθ ∩Σ est un singleton) . Cette dernière condition se
traduit par : ( ∀θ ∈  ) , (aλ cos θ − b )2 + λ2a2sin2 θ + a2 cos2 θ = R2 admet une racine double , ou encore :
( ∀θ ∈  ) , (ab cos θ)2 - a2 ( b2 + a2cos2 θ - R2 ) = 0 . On en déduit que b = ± a et que R = a , condition qui est
bien sur suffisante .
Ainsi ils existent deux sphères : S ( a , a ) et S( -a , a ) telles que , pour tout θ réel , la droite Dθ soit tangente à
ces deux sphères . On posera : S = S ( a , a ) .

3-a) H(θ) le point de contact de S et de Dθ correspond à λ = cos θ , donc H ( θ ) = (a cos²θ , a/2 sin 2θ, a cos θ).

3-b) Notons C la courbe décrite par H(θ) quand θ varie dans  ; posons : X(θ) = a cos²θ , Y(θ) = a/2 sin ( 2θ )
et Z(θ) = a cos θ.
Notons (γ1 ) la projection de C sur le plan ( z = 0 ) , donc (γ1 ) = { ( X (θ ) , Y (θ ) , 0 ) /θ ∈  } d'où (γ1) est le
cercle du plan ( z = 0 ) de centre ( a/2 , 0 , 0 ) et de rayon a/2 , ( voir Fig 1 ) . Notons (γ2) la projection de C sur le
plan ( y = 0 ) , donc (γ2 ) = {( X (θ) , 0 , Z (θ )) /θ ∈ } d' où (γ2) est la partie de la parabole du plan ( y = 0)
d'équation x = z² /a comprise entre les deux droites : ( y = 0 ) ∩ ( z = -a ) et ( y = 0 ) ∩ ( z = a ) , ( voir Fig 2 ) .
Notons (γ3) la projection de C sur le plan (x = 0) , donc (γ3) = {( 0 , Y(θ) , Z(θ) ) / θ ∈} . On a :
Y’(θ) = a cos θ et Z’(θ) = -a sin θ , d’où on déduit aisément les variations de Y et Z puis le tracé ( voir Fig 3 ) .

3-c) Désignons (Γ) le cône de sommet O engendré par les droites OH(θ) quand θ varie dans   (Γ) est
exactement le cône de sommet O dont une directrice est la courbe C . le point M(x,y,z) appartient à (Γ) si et
seulement si il existe un réel θ tel que M(x,y,z) appartienne à OH(θ) . En éliminant θ , on trouve alors que cette
dernière condition équivaut à : x² + y² - z² = 0 .
Donc l' équation cartésienne de (Γ) est : x² + y² - z² = 0 ; ainsi (Γ) est le cône de révolution de sommet O et d' axe
Oz et de demi-angle aux sommet π/4 .

4) D' après 1) un vecteur normal à Σ en H(θ) = ( a cos2 θ , a/2 sin 2θ, a cos θ ) est ( a² sin²θ , - a²/2 sin2θ ,
- a² cos θ ) . Un vecteur normal à S : ( x - a )² + y² + z² = a² en H(θ) est ( -a sin²θ, a/2 sin2θ, a cos θ) .
Les vecteurs normaux à Σ et S en H(θ) sont colinéaires , donc Σ et S sont tangentes en H(θ) .

y x figure 2
figure 1
γ2
γ1

x z
a/2

1
z
figure 3

γ3

SECOND PROBLEME

1) Considérons f ∈ L(E) .
a) On a pour tout x de E : < f * ( x ) , x > = < f ( x ) , x > = 0 = < ( f * + f ) ( x ) , x > . Soit λ une valeur propre de
l’endomorphisme symétrique f *+ f ; il existe x non nul dans E tel que ( f *+ f ) ( x ) = λx et par suite :
< ( f * + f ) ( x ) , x > = λ< x , x > = 0 c’est à dire λ = 0 . Comme f * + f est diagonalisable , on conclut que
f * + f = 0 c’est à dire que f est antisymétrique .
b) On suppose que f * = a f pour a réel . Si a = 1 alors f est symétrique . Si a ≠ 1 alors pour tout x de E on a <
f (x ) , x > = < x , f * ( x ) > = a < x , f ( x ) > = 0 , donc f est antisymétrique .
c) On suppose que f est antisymétrique et bijective . On a det(f ) = det(f *) = det(-f ) = (-1) n det(f) , donc n est
pair ( car det(f) ≠ 0 ) .

2) Considérons f ∈ L(E) . On a f * f est symétrique donc diagonalisable . Soit λ une valeur propre de f * f ; il
existe x non nul dans E tel que ( f * f ) ( x ) = λ x , d' où λ < x , x > = < ( f * f ) ( x ) , x > = < f ( x ) , f ( x ) > , et
ainsi λ est positif .
Considérons par ailleurs ( ei )1≤i≤n une base de E formée de vecteurs propres de f * f = 0 . On a :
∀ i ∈{ 1, 2 , . . . , n } , < ( f * f )( ei ) , ei > = < f ( ei ) , f (ei ) > = 0 , donc f ( ei ) = 0 c’est à dire f = 0 .

3) Soient V un sous espace de E et f ∈ L(E) tels que f laisse stable V et son orthogonal V⊥.
On a ∀ (x,y )∈V×V⊥ : < f *( x ) , y > = < x , f ( y ) > = 0 , donc f * laisse stable V . Par ailleurs :
∀ ( x , y ) ∈ V² , < ( f *)v ( x ) , y > = < f * ( x ) , y > = < x , f ( y ) > = < x , f v ( y ) > d' une part , et :
< x , fv ( y ) > = < ( fv ) * ( x ) , y > d’autre part , donc ( f v ) * = ( f * )v .

4) Soit f un endomorphisme symétrique de E tel que f ² = a id avec a non nul . Il existe x un vecteur non nul de E
tel que f ( x ) ≠ 0 . On a : a < x , x > = < f ² ( x ) , x > = < f ( x ) , f ( x ) > , donc a > 0 et on peut poser
a = β2 avec β > 0 .
On a f ² = a id , donc le polynôme P = X2 - a est un polynôme scindé dans [X] à racines simples β et -β et
annulateur de f , d'où Sp( f ) l’ensemble des valeurs propres de f est inclus à {-β , β} . Comme f est
diagonalisable , le cas Sp( f ) est un singleton conduit à f = ±β id , d’où on a le résultat souhaité en sélectionnant
une base orthonormale quelconque de E et p = dim Ker( f - β id ) .
Si Sp ( f ) = { β , - β } , les sous espaces propres F = Ker( f - β id ) et G = Ker( f + β id ) sont des
supplémentaires orthogonales et on a le résultat souhaité en sélectionnant une base orthonormale de E constituée
en réunissant une base orthonormale de F et G et p = dim Ker( f - β id ) .

5) Soit f un endomorphisme antisymétrique de E tel que f ² = a id avec a non nul .


a) On a f ² = a id avec a non nul donc f est un automorphisme de E . On conclut après 1) que n est pair .
Considérons x ∈ E tel que f (x) ≠ 0 ; on a : a < x , x > = < f ²(x) , x > = < f(x) , f *(x) > , ou encore :
a < x , x > = - < f (x ) , f (x) > , d' où a < 0 .

b) Remarque : ( f antisymétrique ) ⇔ ( ∀ x ∈ E : < x, f (x) > = 0 ).


Considérons x un vecteur unitaire de E ; on a : f ² = a id , donc Vect ( x , f(x) ) est stable par f et comme f est
antisymétrique on en déduit que la famille ( x , f ( x ) ) est orthogonale ( donc libre ! ) . Par ailleurs tout sous-
espace stable par f contenant x contient f ( x ) puis Vect ( x , f(x) ) .

2
En conclusion Vect ( x , f(x) ) est le plus petit sous-espace stable contenant x .
c) ( Dorénavant on posera J = J ( n ) pour dire que J est d' ordre n )
On va raisonner par récurrence sur p dans  *. Introduisons l’hypothèse de récurrence :
P ( p ) = { pour tout espace euclidien E de dimension 2p et pour tout endomorphisme f de E tels que : f
antisymétrique et vérifie Q ( a ) on a : f est réductible à la matrice α J ( n ) } .
Vérifions P ( 1 ) . On a : n = 2 . Considérons e1 un vecteur unitaire de E et e2 = ( 1/ α ) f ( e1) ;
on a B = ( e1,e2 ) est une base orthonormée de E et MatB( f ) = α J ( 2 ) , donc f est réductible à la matrice
α J (2) .
Supposons P ( p -1 ) vraie au rang p ≥2 et montrons P ( p ) . On a : n = 2p . Considérons e1 un vecteur unitaire de
E , e2p = ( 1/ α ) f ( e1 ) et V = Vect ( e1 , e2p ) . On a V stable par f et (e1 , e2p) qui en est une base orthonormale
. Comme f est antisymétrique V⊥ est stable par f . On posera : g = (f )V⊥ .
On vérifie facilement que g est antisymétrique et vérifie la propriété Q (a ) , donc d' après l’hypothèse P ( p -1 ) g
est réductible à la matrice α J ( 2p -2 ) par une base orthonormale (e2 , ... , e2p-1) de V⊥ , et par suite f est
réductible à la matrice α J ( 2p ) par la base orthonormale (e1 , e2 , ... , e2p-1 , en ) . Ceci constitue P ( p ) , et par
suite on a le résultat souhaité .

6) Soit f de E vérifiant : ( f ² = c id et f * = af + bf -1 avec c ≠ 0 , a3 - a ≠ 0 , b ≠ 0 ) .


a) On a f ² = c id et n impair donc cn = ( det ( f ) )2 , d' où c > 0 . Par ailleurs :
f * f = ( a f + b f -1 ) f = ( ac +b ) id , donc cn = ( ac + b )n d’où : ( c (1 - a ) - b = 0 , et c > 0 ) c’est à dire a , b et
c vérifient ( 1 ) .
Considérons ( x , y ) dans E 2 , et z = f -1( y ) ; on a :
< f ( x ) , y > = < x , f * ( y ) > = < x , a f ( y ) + b f -1 ( y ) > = < x , a f ² ( z ) + b z > et
< x , a f ² ( z ) + b z > = < x , (ac + b ) z > = < x , c z > = < x , f ² ( z ) > = < x , f ( y ) > donc f est symétrique .
On a f symétrique et vérifie Q ( c ) donc d' après 4) f est réductible à une matrice de la
 Ip 0 
forme c   avec p ∈ {1,...,n} .

 0 − In− p 

b) On a f ² = c id , donc f -1 = (1/c) f , d' où f * = ( a + b/c ) f . Ainsi d' après 1) on en déduit que si a + b/c =1, f
est symétrique , et d' après 4) c > 0 , d' où a , b et c vérifient ( 1 ) . Sinon a + b/c ≠ 1 et alors f est antisymétrique
puis d' après 5a) c < 0 , d' où a , b et c vérifient ( 2 ) et d' après 5c) f est réductible à la matrice − c J (n) .

7) Soit f vérifiant P ( a , b ) .
a) On a f * = a f + b f -1, donc f * f = a f ²+ b id , d' où g = f ² = ( 1/a )( f * f - b id ) est symétrique .

b) On a f * f = a f ²+ b id = f f * , donc f et f * commutent , d' où g² = g g * = ( f f *)2 =(a g + b id)2 .

c) i) La question 7a) permet de voir que g est diagonalisable et que ses sous-espaces propres sont deux à deux
orthogonaux. La question 7b) permet de voir que les valeurs propres de g appartiennent à l’ensemble des racines
b −b
de X2 - (a X + b)2 , ou encore , puisque a ≠ ±1 , à l’ensemble { , }.
1− a 1+ a
b b
Posons alors V = Ker ( g - id ) et W = Ker ( g + id ) . Dans tous les cas V et W sont deux
1− a 1+ a
b b
supplémentaires orthogonales , car b ≠ 0 . g - id et g + id commutent avec f , donc leur noyau
1− a 1+ a
b −b
respectif , V et W sont stables par f . On a en particulier fV = gV = idV et fW = gW =
2 2
idW . Donc on
1− a 1+ a
en déduit à l’aide de la question 3) que fV vérifie Q ( c1 ) et P ( a ,b) puis que fW vérifie Q ( c2 ) et
b −b
P ( a ,b) où ( c1 , c2 ) = ( , ) . On a successivement grâce à la question 3) :
1− a 1+ a
ab b
(fV)* fV = a fV + bidV = idV + bidV = idV = fV ,
2 2

1− a 1− a
ab b
(fW)* fW = a fW + bidW = idW + bidW = idW = − fW .
2 2

1− a 1− a

3
Ceci nous permet de voir que fV est symétrique et fW est antisymétrique et que V et W vérifient les conditions
demandées.
ii) Etudions la réduction de f . La discussion s’articule autour du signe de c1 , c2 .
Posons q = dim V et r = n - q = dim W .
Premier cas : c1 > 0, c2 > 0 .
D’après 4) et 5) ce cas est impossible ( n ≥ 1) , W = { 0 } c’est à dire V = E . La question 4) assure alors que f est
b  Ip 0 
réductible à une matrice de la forme :   où p ∈ {0 , ... , n} .
1 − a  0 − I n − p 

Deuxième cas : c1 < 0, c2 > 0 .
D’après 4) et 5) ce cas est impossible ( n ≥ 1 ) .
Troisième cas : c1 > 0, c2 < 0 .
 b 
 I p 0 0 
 1− a 
 b 
D’après 4) et 5) f est réductible à une matrice du type :  0 −
1− a
I
q− p 0  avec
 
 b 
 0 0
1+ a
J (r ) 

 
p ∈{0 , ... , q}et r un entier pair inférieur à n (éventuellement nul ) .
Quatrième cas : c1 < 0, c2 < 0
b
D’après 4) f est réductible à la matrice J , ce cas pouvant se présenter si et seulement si n est pair
1+ a
supérieur à 1 .

8a) Supposons que A est non inversible .



On a 2 tA = A + A , donc 2 AtA = 2 tA A = A² , d'où A² est symétrique et A et tA commutent . Par suite :
A4 = A² A² = 4 A² ( tA )² = 4 A² t( A² ) = 4 A² A² = 4 A4 d’où A4 = 0 . On en déduit que 0 est la seule valeur
propre possible de A² qui est diagonalisable , donc A²= 0 , d' où tA A = 0 c’est à dire f * f = 0 ce qui permet de
voir d' après 2) que f = 0 ou encore A = 0 .

b) On suppose que A est inversible et on pose : x = det ( A ) pour alléger l' écriture . On a 2 tA = A + A , donc
A2 = 2 tA A - x I est symétrique et par suite : 4 (tA A)² = (A² + x I)2 = 4A4 ou encore 3A4-2x A² - x² I = 0 . Ainsi
les seules valeurs propres possibles de A² sont x , - x/3 . On en déduit d' après l' égalité 2 tA A = A² + x I que les
seules valeurs propres possibles de tA A sont x et x/3 . Mais d' après 2) x > 0 , d' où f ² est réductible soit à x I
soit à Diag ( x, - x/3 , - x/3 ) car det ( f ² ) > 0 . Ainsi en évaluant de deux façons det ( f2 ) = det ( A )2 on trouve
det ( A ) = 1 ou det ( A ) = 9 .
NDLR : l’énoncé aurait du être plus précis . Il s’agit des valeurs possibles à priori .

c) On suppose que A ∉ { I , 0 } .
On a d' après 8b) deux cas à traiter :
Det ( A ) = 1: A vérifie P( 1/2 , 1/2 ) et on a avec les notations du 7c) (c1 , c2 ) = (1 , -1/3) . On a donc , si l’on
suppose A ≠ I , A réductible à la matrice Diag ( 1 , -1 , -1 ) .
Det ( A ) = 9 : A vérifie donc P(1/2 , 9/2 ) et on a (c1 , c2) = ( 9 , -3) . On a donc A est réductible à la matrice
3 0 0 
 
0 0 − 3  .
0 0 
 3

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